• il y a 12 heures
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Ce n'est pas marmenant, Charlotte, là, ce soir, si ça part en cacahuètes.
00:00:04Pas du tout, on parle au QTF, mon petit.
00:00:06Ah, voilà qui me rassure.
00:00:08Sortez de la table, merci.
00:00:09Nous sommes bien dans la ligne éditoriale de l'émission.
00:00:12Charlotte, bravo pour hier.
00:00:14On a eu Emmanuel Macron ce matin, il n'ira pas à Notre-Dame.
00:00:18Il confirme, tout va bien.
00:00:20Il fera Henri IV sur le parvis.
00:00:22Il fera Henri IV sur le parvis.
00:00:23Pour ceux qui nous suivent, ceux qui arrivent à nous suivre,
00:00:25hier, Charlotte a fait une chronique exceptionnelle sur
00:00:28est-ce qu'Emmanuel Macron parlera ou pas à l'intérieur de Notre-Dame.
00:00:31Aujourd'hui, on a appris qu'il ne parlera pas à l'intérieur de Notre-Dame.
00:00:35C'est la raison pour laquelle on félicite peut-être Charlotte.
00:00:38C'est la toute puissante de Charlotte.
00:00:40D'avoir choisi ce sujet hier.
00:00:43En tout cas, c'était un bon sujet.
00:00:45Comment va Barbara Durand ?
00:00:47Très bien, merci, Christine, et vous-même ?
00:00:49En pleine forme.
00:00:50C'est parti pour l'info du soir.
00:00:51Et à la ligne de l'actualité,
00:00:53France-Israël aura lieu dans un contexte lourd et pesant.
00:00:57Ce sont les mots de Didier Deschamps.
00:00:59Le sélectionneur de l'équipe de France de football s'est exprimé
00:01:02à la veille de ce match placé sous haute sécurité.
00:01:05Demain, 4000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour cette rencontre
00:01:09avec également l'appui de la BRI, un dispositif inédit.
00:01:14En Espagne, le littoral près de Valence
00:01:16vient d'être placé en alerte rouge aux pluies.
00:01:19Sur place, les autorités mais aussi les habitants redoutent le pire.
00:01:23Le traumatisme des inondations de la fin du mois d'octobre
00:01:26est encore dans toutes les têtes.
00:01:27Selon un dernier bilan, toujours provisoire,
00:01:30la catastrophe a fait au moins 223 morts dans la région.
00:01:33Et puis, la politique, c'est dur et souvent,
00:01:36ce n'est pas un monde très agréable.
00:01:38Déclaration de Donald Trump.
00:01:40Le vainqueur de la présidentielle américaine a été reçu cet après-midi
00:01:44par Joe Biden à la Maison-Blanche.
00:01:46Il s'agit de la première rencontre entre les deux hommes
00:01:50depuis la victoire du Républicain.
00:01:53Et au sommaire ce soir, merci beaucoup ma chère Barbara.
00:01:56L'Allemagne est en crise économique et politique.
00:02:00Le pays qui servait d'exemple connaîtra des élections législatives
00:02:04anticipées en février.
00:02:06La coalition au pouvoir s'est disloquée.
00:02:08En France, le gouvernement tient moins sur une majorité relative aujourd'hui
00:02:12que sur une minorité circonstantielle.
00:02:15On peut regarder un peu plus loin au Canada comme aux Etats-Unis.
00:02:18Le monde occidental semble vacillé.
00:02:21Quelle révolte traverse nos pays ?
00:02:23L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:26On connaît tous Alexandre Dumas, l'auteur des Trois Mousquetaires.
00:02:31Mais qui est son père, le général Dumas ?
00:02:34Cet homme qui aura une rivalité durable avec Napoléon
00:02:38mais également une estime réciproque.
00:02:41Alors qu'un film est en cours sur ce personnage,
00:02:43un écrivain alerte dans le Figaro sur le wokisme
00:02:47et le détournement éventuel du personnage historique
00:02:50et s'interroge sur la valorisation d'un multi condamné en France
00:02:53pour réaliser ce biopic.
00:02:55Notre corniqueur mystère ce soir est Claude Ribes,
00:02:58le biographe du général Dumas.
00:03:01Comme si la mort pouvait frapper à tous les coins de rue,
00:03:04le tueur de Toulon a été arrêté.
00:03:07Après la mort du SDF à coup de parpaing à Lyon,
00:03:10on a appris que le suspect était recherché
00:03:13pour plusieurs tentatives de meurtre,
00:03:15Ivry, Strasbourg, Dijon et Rotterdam aux Pays-Bas.
00:03:18La police néerlandaise confirme ce soir qu'il s'agit bien de l'homme
00:03:21qui avait attaqué un SDF à Rotterdam.
00:03:24L'homme interpellé était sous OQTF.
00:03:27Faut-il encore se taire devant ces meurtres
00:03:30et agressions commises par des personnes
00:03:33qui ne devraient pas être en France ?
00:03:35Le regard de Marc Menon.
00:03:38Alors que la suppression d'un jour férié
00:03:40pourrait rapporter 3 milliards à l'État,
00:03:43penchons-nous ce soir sur une autre possibilité de gagner
00:03:46non pas 3 mais 5 milliards d'euros.
00:03:49Il s'agit là de l'aide publique au développement.
00:03:52Ce sont 5 milliards d'euros qui financent des projets de développement
00:03:55ou des prêts dans 150 pays.
00:03:58Guillaume Bigot, notre ex, a été désigné
00:04:01par l'Assemblée nationale
00:04:04comme rapporteur pour avis du budget
00:04:07de l'aide publique au développement.
00:04:09Nous allons analyser son rapport sur cette aide au développement
00:04:12particulièrement généreuse du décryptage de Charlotte Dornelas.
00:04:15Et puis le Bataclan.
00:04:17C'était il y a 9 ans jour pour jour.
00:04:19Plusieurs cérémonies en hommage aux victimes se sont déroulées à Paris
00:04:22en présence de rescapés et du Premier ministre Michel Barnier.
00:04:25La liste des victimes s'allonge.
00:04:28Pourtant à 133 le nombre de personnes décédées des suites des attentats.
00:04:31A-t-on tiré des leçons de ce massacre ?
00:04:34L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:37Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire.
00:04:40Et sans tabou !
00:04:46...
00:04:54Alors notre chroniqueur mystérieux Claude Ribes,
00:04:57merci beaucoup d'être avec nous.
00:05:00Vous êtes à l'aise ?
00:05:03Très à l'aise.
00:05:06C'est un plaisir de vous recevoir.
00:05:09Avant de vous donner la parole,
00:05:12mon cher Mathieu,
00:05:15vous vous souvenez, vous qui êtes fidèle,
00:05:18je sais que vous êtes fidèle,
00:05:21l'année dernière le maire d'Agnères avait écrit
00:05:24dans un édito de son journal municipal,
00:05:27il avait décrit que la fête de Noël c'était la naissance de Jésus.
00:05:30Vous vous souvenez ou pas ?
00:05:33Il avait été comment ?
00:05:36Le malade mental.
00:05:39Je voulais juste annoncer
00:05:42qu'il a gagné son procès.
00:05:45On est dans une république
00:05:48sans dessus-dessous.
00:05:51Dans l'éditorial d'Agnères Info,
00:05:54en décembre 2023, le maire rappelait l'origine chrétienne
00:05:57de la fête de Noël, il faisait refigurer la photo
00:06:00d'une crèche en illustration de ses propos.
00:06:03Il avait été poursuivi et il a gagné son procès.
00:06:07Aujourd'hui, officiellement que Noël,
00:06:10c'est la naissance de Jésus.
00:06:13Mathieu Bocotel, Allemagne, connaîtra des élections législatives
00:06:16anticipées en février, la coalition au pouvoir s'est disloquée.
00:06:19En France aussi, on le sait, le gouvernement
00:06:22tire moins sur une majorité relative aujourd'hui
00:06:25que sur une minorité circonstancielle.
00:06:28On peut aller jusqu'au Canada, qui est en chute libre,
00:06:31Justin Trudeau notamment.
00:06:34On peut aller jusqu'au Royaume-Uni, où on voit Donald Trump
00:06:37qui multiplie en ce moment les nominations explosives
00:06:40qui secouront en profondeur à l'administration fédérale.
00:06:43Que se passe-t-il dans cet Occident bouleversé aujourd'hui?
00:06:46Je crois que nous sommes témoins et contemporains
00:06:49de la culture du consensus politique d'après-guerre
00:06:52et plus encore du consensus politique post-année 90,
00:06:55post-guerre froide.
00:06:58Un peu partout, nous redécouvrons des lignes
00:07:01de clivage profondes dans des sociétés
00:07:04que l'on croyait profondément stabilisées.
00:07:07Et la première rupture, c'est l'Allemagne.
00:07:10Pourquoi est-ce qu'on donne... Je parle de l'Allemagne d'abord.
00:07:13Effectivement, crise politique, élections anticipées en février.
00:07:16Pourquoi? Parce que l'Allemagne est toujours donnée
00:07:19comme le modèle de la stabilité politique européenne.
00:07:22Quand on se tourne vers l'Allemagne,
00:07:25on voit une culture de coalition des gouvernements,
00:07:28qui a été capable de se construire
00:07:31contre toute forme d'extrémisme.
00:07:34Mais ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il s'agit d'un pays
00:07:37qui est traversé de profondes tensions
00:07:40et qui ne sait plus exactement comment les gérer.
00:07:43La coalition éclate autour de quel enjeu?
00:07:46Autour d'une question de finances publiques.
00:07:49Parce qu'un peu partout, les finances publiques éclatent
00:07:52et le parti des endetteurs trouve une opposition.
00:07:56Dans cet esprit, qu'est-ce qui se passe en Allemagne?
00:07:59La coalition éclate, mais dans un contexte
00:08:02où l'AFD, le parti de droite nationale en Allemagne,
00:08:05est autour de 20 % dans les sondages.
00:08:08Non seulement à 20 % dans les sondages,
00:08:11mais dans certains landers, il arrive premier,
00:08:14en Allemagne de l'Est.
00:08:17Et il progresse un peu partout.
00:08:20On voit un pays qui était le modèle de la stabilité politique
00:08:23qui ne l'est plus.
00:08:26Comment construire une majorité quand on décide à l'avance
00:08:29que 20 % des électeurs sont inacceptables dans le jeu politique?
00:08:32La France a déjà connu ça.
00:08:35C'est autour de l'Allemagne.
00:08:38L'Allemagne avait une conception si militante de la démocratie
00:08:41qu'elle pratiquait une forme de police politique
00:08:44contre les extrêmes au nom de la défense de la Constitution.
00:08:47On se méfiait du peuple qui risquait de mal penser.
00:08:50Mais peut-être que la définition de la lutte contre le nazisme
00:08:53s'est un peu étendue pour nazifier tout opposant de l'intérieur.
00:08:56En France, vous l'avez mentionné avec raison,
00:08:59nous sommes passés de la majorité relative,
00:09:02qui était un terme poli pour dire l'absence de majorité,
00:09:05et on est dans la logique de la minorité circonstancielle.
00:09:08C'est-à-dire qu'on prend ce qui est possible de prendre à l'Assemblée
00:09:11tout en sachant que ça ne tiendra pas longtemps
00:09:14et qu'on ne pourra pas faire grand-chose.
00:09:17L'éclatement possible de l'Assemblée, encore autour de quoi?
00:09:20De la question budgétaire, de la question des finances publiques,
00:09:23qui est en France, on le voit, pas seulement de question d'argent,
00:09:26mais de souveraineté.
00:09:29Donc là, qu'est-ce qu'on voit? Un pouvoir en France
00:09:32qui ne se maintient qu'en se tenant à l'abri du peuple,
00:09:35qui se maintient en multipliant les combines institutionnelles
00:09:38pour ne pas aller au peuple parce que le peuple le congédierait.
00:09:41Gardons ça à l'esprit. En Italie, qu'est-ce qu'on voit?
00:09:44On voit un gouvernement qui a été capable de prendre
00:09:47ses affaires depuis un an, un peu plus de deux ans.
00:09:50Et là, il mène une politique d'immigration. Et qu'est-ce qui se passe?
00:09:53La politique est démantelée, démontée, censurée,
00:09:56systématiquement par les tribunaux.
00:09:59Au point même, nous ne l'oublions pas, on en a déjà parlé ici,
00:10:02Matteo Salvini, l'ancien ministre de l'Intérieur, est devant les tribunaux
00:10:05pour avoir tout simplement voulu appliquer la politique de son gouvernement.
00:10:08En Italie, vous gagnez les élections, vous avez un programme,
00:10:11vous l'appliquez, les tribunaux vous poursuivent et vous risquez la prison.
00:10:14C'est ce qui se passe en Italie. Au Canada maintenant,
00:10:17le pays des endormis, le pays où ne se passe jamais rien.
00:10:20Il y a eu des manifs une fois.
00:10:23Oui, c'est vrai, mais c'est assez rare quand même.
00:10:26Mais c'est le charme du Canada, c'est le pays où il ne se passe jamais rien.
00:10:29Et là, il se passe quelque chose, un peu. Justin Trudeau,
00:10:32qui était le wonder boy de la politique internationale
00:10:35depuis plus de dix ans, est en chute libre dans les sondages.
00:10:38Il est vingt points derrière Pierre Poilièvre,
00:10:41qui est le chef du Parti conservateur et qui est présenté
00:10:44de manière exagérée comme un petit Trump canadien.
00:10:47Qu'est-ce qu'on voit à travers ça? Vingt points derrière,
00:10:50eh bien, les libéraux, qu'est-ce qu'ils paient?
00:10:53Le parti libéral de Justin Trudeau paie le prix, d'abord et en tout,
00:10:56d'une crise des finances publiques absolument délirante et de la politique migratoire
00:10:59folle et suicidaire du gouvernement canadien.
00:11:02Vous savez, on présentait ça partout en Europe, en Canada, c'est le pays
00:11:05la plus heureuse, là-bas, ça fonctionne, là-bas, c'est une réussite.
00:11:08Eh bien, ça, c'est un mensonge. Et c'est un mensonge, donc ça éclate
00:11:11partout au point où la pression migratoire est telle
00:11:14qu'elle a rendu inaccessible, parce qu'elle a fait monter le prix des loyers,
00:11:17le prix de l'accès à la propriété.
00:11:20Les classes moyennes au Canada, aujourd'hui, n'ont plus vraiment accès
00:11:23à la propriété à cause de la pression migratoire qui relève
00:11:26de l'ingénierie sociale folle portée par Justin Trudeau.
00:11:29Donc, le pays est dividé. Donc, on s'attend à ce qu'il y ait
00:11:32des élections d'ici le printemps.
00:11:35Et Justin Trudeau risque d'être balayé. Au même moment, je le dis
00:11:38parce que ce n'est pas un détail, le nationalisme québécois est
00:11:41renaissant et la question de l'indépendance, c'est-à-dire que le Canada
00:11:44pourrait éclater comme pays d'ici quelques années. Je sais, je reprends
00:11:47peut-être mes rêves pour des réalités, mais les sondages laissent croire
00:11:50que c'est une vraie possibilité. La Grande-Bretagne, maintenant.
00:11:53La Grande-Bretagne. Un gouvernement travailliste élu récemment,
00:11:56mais non pas grâce à l'adhésion de la population, à cause de la division
00:11:59de la droite britannique, avec l'émergence d'un parti plus conservateur,
00:12:02plus à droite, le Reform, le parti réformiste, en fait,
00:12:05de Nigel Farage, qui est le héros du Brexit.
00:12:08Et qu'est-ce qui s'est passé? La gauche est parvenue à gagner
00:12:11parce que la droite s'est divisée. Cette gauche l'a emportée,
00:12:14on s'en souvient, manifestation émeute anti-immigration
00:12:17suite à l'assassinat de trois jeunes filles
00:12:20par un jeune homme qui, on l'a appris, prenait presque
00:12:23des cours de terrorisme version al-Qaïda.
00:12:26Qu'est-ce qu'on a vu? L'État qui mate son peuple
00:12:29et qui met ceux qui tweet pour s'opposer, pour dire leur détresse
00:12:32devant le massacre des fillettes, l'État décide de sanctionner
00:12:35ceux qui tweet leur détresse en les mettant en prison,
00:12:38en libérant des places de prison pour faire entrer
00:12:41ceux qui posent des mauvais tweets. Donc là, on voit que tous les pays
00:12:44les plus stables sont aujourd'hui déstabilisés.
00:12:47Et aux États-Unis, enfin, la victoire de Trump
00:12:50qui est la partie suivante. Ce n'est pas seulement un président
00:12:53qui met en place un autre. Il annonce une administration
00:12:56de rupture. De rupture, c'est-à-dire qu'il ne va pas seulement
00:12:59gouverner autrement, mais il va faire toute autre chose à partir
00:13:02de nouvelles bases. On le voit avec les nominations en répétition
00:13:05ces derniers temps. Celle d'Elon Musk est intéressante. Pourquoi?
00:13:08Parce que certains disent que c'est une menace pour la démocratie.
00:13:11Et Musk répond que c'est une menace pour la bureaucratie.
00:13:14Ce n'est pas la même chose. Et il est nommé pourquoi?
00:13:17Pour dégraisser le mammouth fédéral. On a toujours expliqué jusqu'ici
00:13:20qu'on pouvait réduire la taille de l'État, qu'on pouvait seulement
00:13:23ralentir sa croissance. Musk, son mandat consiste à tailler
00:13:26dans l'État pour dire que cet État a pris tellement de place,
00:13:29c'est un État obèse, victime ou coupable d'obésité bureaucratique.
00:13:32Il faut le casser. Il met aussi de l'avant des gens qui, en matière
00:13:35d'immigration, sont en rupture non seulement avec l'immigrationnisme,
00:13:38mais qui proposent des solutions qui, jusqu'ici, étaient considérées
00:13:41comme inimaginables. Le retour massif des clandestins chez eux.
00:13:44Donc, j'y reviens. Qu'est-ce qu'on voit partout dans les pays
00:13:47le plus stable? Pas dans les pays qui ont l'habitude de l'instabilité
00:13:50politique. On voit qu'il y a une forme de bris de consensus et
00:13:53d'émergence d'alternatives qui étaient inimaginables
00:13:56il y a quelques années.
00:13:58Alors, émergence d'alternatives inimaginables. Vous nous parlez
00:14:01même de projets de rejet. Qu'est-ce qui est rejeté, justement,
00:14:04à travers tout cela?
00:14:06Alors, un double héritage, je crois. L'héritage des 30 dernières années
00:14:09et l'héritage des 60 dernières années. Sociologiquement,
00:14:12je dirais l'oligarchie qui a véritablement s'est installée
00:14:15depuis les années 90 et qui a dit « Cessez de débattre
00:14:18politiquement. Il n'y a qu'une solution. Ce sont les solutions
00:14:21techniques du social-libéralisme mondialisé, du multiculturalisme.
00:14:24Ne parlez pas. Nous avons le modèle. Le peuple peut s'agiter.
00:14:27S'il vote mal, on le met en punition dans sa chambre
00:14:30au-delà du cordon sanitaire. Et pendant ce temps,
00:14:33les bonnes élites vont gouverner au nom de la compétence.
00:14:36On nous a vendu partout la compétence. On a partout la ruine de l'État
00:14:39aujourd'hui. Mais pas que la ruine de l'État. On a partout
00:14:42une crise démocratique. J'ai parlé de l'Italie, où on poursuit
00:14:45désormais ceux qui appliquent leur politique.
00:14:48Mathéo Salvini. On pourrait parler aussi, en France,
00:14:51des promesses nombreuses de Laurent Fabius qui expliquent
00:14:54que si les Français votent mal, il saura toujours s'opposer
00:14:57à eux au nom de l'État de droit. On voit en France
00:15:00que le concept d'État de droit sert aujourd'hui à mater
00:15:03ce qui est considéré comme un peuple factieux, insuffisamment
00:15:06démocratique. On comprend que la rivale des peuples ne sera pas
00:15:09tolérée. Crise des finances publiques, partout aussi.
00:15:12Pas petite crisotte qu'on peut réparer avec une petite hausse d'impôts.
00:15:15Crise pourquoi? Parce que partout, une bureaucratie s'est développée
00:15:18à un point tel que pour s'alimenter, elle doit vampiriser
00:15:21toujours plus la société. J'ajoute que les politiques
00:15:24de social-démocratie généralisées ont développé une culture
00:15:27de l'assistanat et de la dépendance qui fait que de plus en plus
00:15:30de groupes dans la population ont pris l'habitude de se dire
00:15:33que nous avons besoin d'aide pour fonctionner, plutôt que d'avoir
00:15:36une liberté pour entreprendre et faire notre propre prospérité.
00:15:39Ça aussi, ça éclate partout. Déferlement migratoire partout.
00:15:42Nos gouvernants ont été incapables de défendre la première chose
00:15:45que doit défendre un gouvernement, les frontières.
00:15:48Partout, un déferlement, un déferlement qui s'accompagne,
00:15:51nous le savons, d'une insécurité massive, un déferlement
00:15:54qui a fait naître une angoisse, celle de devenir étranger
00:15:57chez soi, même aux États-Unis, qu'on se comprenne bien.
00:16:00C'est normal qu'un Lituanien ou qu'un Estonien ou un Polonais
00:16:04s'inquiète pour son identité. Qui aurait imaginé qu'un Américain
00:16:07aujourd'hui se dit je ne veux pas devenir étranger chez moi?
00:16:10Même l'empire de notre temps est inquiet sur le plan identitaire.
00:16:13Gardons ça à l'esprit.
00:16:16Partout, une idéologie anti-identitaire, mais identitaire
00:16:19dans le bon sens du terme, s'est imposée. On a diabolisé
00:16:22les héros dans nos pays. On a voulu faire tomber les statues.
00:16:25On a décidé de réécrire de manière criminalisante
00:16:28le récit national. On a expliqué au peuple que leur histoire
00:16:31était coupable et qu'il devait s'en décharger.
00:16:34Les populations en ont un peu assez de cette rééducation
00:16:37permanente pour leur arracher leur identité.
00:16:40Le wokisme, dont on parle souvent, rejeté lui aussi.
00:16:43Pourquoi? Parce que non seulement c'est le racisme
00:16:46anti-blanc dont on parle souvent, une logique de déconstruction
00:16:49devenue folle, mais il a provoqué une véritable crise de la santé
00:16:52mentale dans nos sociétés. Il a transformé une génération
00:16:55en collection de petits-êtres effarouchés, fragiles,
00:16:58sensibles, qui sont en crise en permanence et qui ne savent
00:17:01plus exactement comment entrer dans la vie autrement
00:17:04qu'en se plaignant en toutes circonstances. Il y a une crise
00:17:07psychique en Occident qui est le résultat de cette idéologie
00:17:10dominante depuis plus de 30 ans. Ça s'exprime comment?
00:17:13Avec cette épidémie nouvelle d'éco-anxiété.
00:17:16C'est-à-dire qu'on voit le monde avec tel sentiment d'horreur.
00:17:19Le monde va s'effondrer. Pourquoi s'y projeter? Je ne veux pas
00:17:22sortir de ma chambre. Je ne veux pas sortir. Je veux enfermer
00:17:25ma vie parce que le monde tombe, le monde s'effondre.
00:17:28Donc l'éco-anxiété, en plus, le doute sur l'identité de genre,
00:17:31on a quand même réussi à convaincre une portion significative
00:17:34de la jeune génération qu'elle n'était pas née dans le bon corps.
00:17:37C'est quand même fascinant. Un effondrement des libertés aussi.
00:17:40De nouveaux prisonniers politiques en Occident.
00:17:43Tommy Morrison en Grande-Bretagne, on en a déjà parlé ici.
00:17:46Vous avez des mauvaises opinions. Censure, censure, censure.
00:17:49Vous avez des mauvaises opinions. Censure au nom de la haine,
00:17:52au nom de la désinformation, mais partout se multiplient
00:17:55des lois de censure. Les gens en ont assez. La fameuse formule
00:17:58on ne peut plus rien dire. Qu'est-ce que ça veut dire?
00:18:01Ça veut dire est-ce qu'on pourrait parler sans avoir
00:18:04les patrouilleurs de la circulation idéologique qui nous collent
00:18:07toujours une contravention parce qu'on a dit ce qu'on n'avait pas
00:18:10le droit de dire. On l'a vu au moment de la crise sanitaire.
00:18:13Moi, ce qui m'a fasciné là-dedans, c'est la disponibilité,
00:18:16la docilité de nos populations qui acceptaient les confinements
00:18:19et qui participaient à tous les quelques-uns, presque tous,
00:18:22pendant une période. Et aujourd'hui, on se demande à quoi
00:18:25allons-nous participer? Dans quelle folie étions-nous?
00:18:28Et aussi, crise des médias mainstream. Je vais me permettre
00:18:31de donner un exemple très américain. CNN. CNN, c'était
00:18:34l'empire médiatique absolu, la référence absolue.
00:18:37Hier, aujourd'hui, on apprend qu'ils sont obligés de licencier
00:18:40à répétition. Pourquoi? Parce que la population s'est détournée
00:18:43des médias mainstream, parce qu'ils ne leur font plus confiance,
00:18:46parce que trop souvent, nous allons regarder ailleurs.
00:18:49Et quand on regarde ailleurs, souvent, le régime dit,
00:18:52dans d'autres pays, on va fermer ce ailleurs de peur
00:18:55qu'on puisse y voir ce qu'on ne doit pas raconter publiquement.
00:18:58Excellente analyse. Dernière question.
00:19:01À vous entendre, Mathieu Bocoté, nous entrons dans une période
00:19:04révolutionnaire? Non, parce qu'une révolution présupposerait
00:19:07un projet. C'est-à-dire, on n'est plus au 19e, au 20e siècle
00:19:10avec une révolution et des champs révolutionnaires,
00:19:13nous sommes plutôt dans une période insurrectionnelle,
00:19:16une période de jacquerie, en quelque sorte, une période
00:19:19de révolte un peu chaotique, une révolte qui prend
00:19:22plusieurs visages, une opposition profonde au sort
00:19:25réfligène aux sociétés. On ne sait pas dans quelle direction ça va aller,
00:19:28mais il y a un roll ball qui déborde dans la vie politique.
00:19:31Sur le fond, les choses, si on cherche à identifier les aspirations
00:19:34populaires, restaurer les libertés, retrouver son identité,
00:19:37retrouver une confiance démocratique, c'est pas beaucoup,
00:19:40mais ce pas beaucoup, c'est considéré comme trop par le régime.
00:19:43Mais l'originalité par rapport aux années 90,
00:19:46et je termine avec ces deux éléments, c'est que dans les années 90,
00:19:49la révolte populiste était justement pure révolte,
00:19:52mais elle savait qu'elle serait vaincue.
00:19:55C'est une forme de révolte vaincue d'avance. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit?
00:19:58Il y a une élite alternative qui émerge. C'est ce qu'on voit aux États-Unis.
00:20:01On peut apprécier ou ne pas apprécier, mais une élite alternative
00:20:04émerge en disant, un instant, on n'aime pas les fondements
00:20:07de cette politique et on va la changer.
00:20:10C'est le symbole de Mosque, de Temomane, de plusieurs autres.
00:20:13Et par ailleurs, une droitisation relative de la jeunesse qui est intéressante,
00:20:16qu'on voit un peu partout, souvent de la jeunesse masculine, il faut le dire,
00:20:19qui considère, désolé, vous, les générations précédentes, vous considérez
00:20:22que vous avez toujours perdu, perdu, perdu, perdu. Tout ce que vous savez faire,
00:20:25c'est témoigner de votre défaite d'hier. Et cette jeune génération
00:20:28se veut plus conquérante, plus militante, elle maîtrise le langage numérique,
00:20:31elle n'est pas seulement dans le témoignage du monde d'hier
00:20:34qui mérite qu'on le pleure, elle croit pouvoir gagner.
00:20:37Ça aussi, ça change la donne. Je crois que c'est le portrait
00:20:40de cette crise politique que nous connaissons aujourd'hui.
00:20:43Excellente analyse. Pour bien comprendre, effectivement,
00:20:46il va y avoir un recul en partant de l'Assemblée nationale en France.
00:20:49Merci infiniment, mon cher Mathieu. Dans un instant, on parlera
00:20:52du Bataclan avec vous. Et puis, on écoutera Bruno Rotailleau
00:20:55qui était au Sénat hier soir à propos de l'immigration
00:20:58et dit que c'est une question de nombre.
00:21:01Intéressant. On écoutera ça dans un instant.
00:21:04D'abord, notre chroniqueur mystère.
00:21:07Est-ce que ça va, mon cher Claude Rippe, jusqu'à maintenant ?
00:21:10Ça va toujours, pour le moment.
00:21:13Ça vous a plu l'édito de Mathieu ?
00:21:16Ça vous a plu, vous êtes en pleine forme ?
00:21:19Très brillant, comme d'habitude.
00:21:22Merci en tout cas d'être avec nous. Alors, Claude Rippe, vous êtes écrivain, réalisateur,
00:21:25normalien, vous êtes connu pour être le biographe
00:21:28du général Dumas. Alors, nous, c'est les Mousquetaires.
00:21:31Ça nous parle, on adore Alexandre Dumas.
00:21:34Alors, ce général de Napoléon, père d'Alexandre Dumas,
00:21:37donc qui a écrit Les Mousquetaires.
00:21:40Plusieurs questions nous intéressent ce soir, cher Claude Rippe.
00:21:43Qui était ce général de Napoléon
00:21:46si mal connu ? Un film est d'ailleurs en cours
00:21:49à son sujet, mais ce film est l'objet d'une polémique. On en a parlé
00:21:52avec Charlotte Dornelas, car celui qui a été choisi pour
00:21:55réaliser ce film, l'Angelie, est un réalisateur multicondamné.
00:21:58On en parlera. Donc, Charlotte nous avait fait une brillante chronique
00:22:01mettant en parallèle les comédiens réalisateurs qui sont
00:22:04bannis du cinéma et d'autres qui sont, comme l'Angelie,
00:22:07multicondamnés et valorisés et encensés au cinéma.
00:22:10Alors, vous venez de publier une tribune dans le Figaro
00:22:13qu'on va voir sur cette polémique.
00:22:16D'abord, première question, et ça, ça nous intéresse tous
00:22:19les Mousquetaires, qui est ce général de Napoléon ?
00:22:22Vous avez mis des années à le faire découvrir.
00:22:25Qu'est-ce qu'il a apporté à la France ?
00:22:28Eh bien, Christine, c'est un des plus
00:22:31braves généraux de celui qui n'était encore
00:22:34que Bonaparte, mais Napoléon perçait déjà,
00:22:37selon la formule consacrée. Et c'est avec
00:22:40Bonaparte qu'il va accomplir des faits
00:22:43d'armes absolument extraordinaires. Pendant la campagne
00:22:46d'Italie en 1797, il est seul sur
00:22:49un pont à Brixen et presque à main nue,
00:22:52simplement avec son sabre, il va retenir,
00:22:55contenir un régiment entier d'autrichiens
00:22:58qui sont les ennemis en
00:23:01cette campagne. Et puis, ensuite,
00:23:04en Égypte, il va encore se distinguer,
00:23:07il est commandant en chef de la cavalerie
00:23:10de l'expédition d'Égypte sous les ordres de Napoléon.
00:23:13Et il y a des gens assez extraordinaires
00:23:16et sous les ordres du général Dumas, il y a
00:23:19deux ex, entre autres, qui n'est pas n'importe qui.
00:23:22Et Napoléon, admiratif de sa bravoure, va lui donner
00:23:25lors de la bataille d'Alexandrie,
00:23:28lorsque l'armée française débarque,
00:23:31un sabre d'honneur. Et ça, il ne le faisait pas
00:23:34pour tout le monde. Et puis, avant Napoléon,
00:23:37il faut quand même savoir que le général Dumas, c'est aussi un grand
00:23:40général de la Révolution. À une époque
00:23:43où l'armée française était absolument
00:23:46nécessaire, puisqu'on était attaqué sur toutes nos frontières.
00:23:49Et c'est dans ce cadre-là
00:23:52que le général Dumas va particulièrement
00:23:55s'illustrer. Il est commandant en chef
00:23:58de l'armée des Alpes, avec 17 généraux sous ses ordres.
00:24:01Ce n'est pas un petit général de brigade, c'est un général d'armée.
00:24:04Et il va, à la tête de ses hommes,
00:24:07arrêter, lors d'une très célèbre bataille
00:24:10qui est la bataille du petit Saint-Bernard,
00:24:13il va arrêter les austro-sardes qui essayent
00:24:16d'envahir la France. Et il les arrête à la tête
00:24:19de ces chasseurs de la montagne qui ne sont autres
00:24:22que nos chasseurs alpins. Car c'est le général Dumas qui invente
00:24:25les chasseurs alpins. Et ils le savent.
00:24:28Ils sont très
00:24:31attachés à la mémoire du général.
00:24:34Mais ce n'est pas là qu'il va faire l'essentiel.
00:24:37Ce n'est pas là qu'il s'accomplit pleinement.
00:24:40Il s'accomplit pleinement lorsque,
00:24:43quelques temps plus tard, en 1794,
00:24:46il est nommé à Nantes.
00:24:49Pour devenir général en chef de l'armée de l'Ouest.
00:24:52Général en chef de l'armée de l'Ouest
00:24:55en 1794. Il va le comprendre très vite.
00:24:58Ça veut dire, très simplement, exterminer les Vendéens.
00:25:01Rayer la Vendée de la carte.
00:25:04Et je suppose que ceux qui l'avaient nommé
00:25:07attendaient une autre réaction que celle qui va être la sienne.
00:25:10Et contre toute attente, le général Dumas va briser son épée.
00:25:13Il va préférer démissionner
00:25:16pour ne pas ternir son honneur
00:25:19et ne pas commettre un génocide qui était déjà
00:25:22très engagé en Vendée. Et je pense que c'est à ce moment-là qu'il prend
00:25:25toute sa dimension. Il faut dire d'ailleurs qu'il était
00:25:28connu pour être assez réticent par rapport aux exécutions.
00:25:31Il sauve à un moment des gens
00:25:34qui vont être guillotinés parce qu'ils voulaient conserver les cloches
00:25:37de leur église. C'est presque contemporain.
00:25:40Il n'y a plus de peine de mort pour ça. Mais enfin, vu ce que vous disiez tout à l'heure,
00:25:43on est un peu plus sensibilisés à cela.
00:25:46Et puis aussi, il est pris à partie
00:25:49à un certain moment parce qu'on lui reproche ses origines.
00:25:52Et c'est là que c'est intéressant. Quelles sont ses origines ?
00:25:55Le vrai nom ?
00:25:56Alors on parle toujours sur le contrôle de Marc Menand.
00:25:59Je prends des notes aussi.
00:26:02Et ensuite, on va arriver sur la polémique dans un instant.
00:26:05Le général Dumas est donc le fils
00:26:08d'un aristocrate normand qui est allé chercher fortune à Saint-Domingue.
00:26:11Et cet aristocrate normand
00:26:14désargenté tombe amoureux de son esclave.
00:26:17Ce sont des choses qui arrivaient assez couramment.
00:26:20Et il va revenir avec le fils qu'ils ont
00:26:23qui est le futur général Dumas qui s'appelle
00:26:26Thomas Alexandre, comme son père,
00:26:29David Lapalterie. Et ses origines vont lui poser de l'eau.
00:26:32Pourquoi est-ce qu'on s'arrête sur les origines
00:26:35et sur tout ça ? C'est parce que, Mathieu,
00:26:38tu parlais tout à l'heure du woukisme qui envahit
00:26:41le monde occidental aujourd'hui. Et on va voir comment
00:26:44ce personnage, et on vous écoute pour ça,
00:26:47qui a été rassembleur pour la France,
00:26:50qui a défendu la France, qui aimait la France,
00:26:53aurait peut-être un autre profil
00:26:56si c'est le réalisateur
00:26:59l'Algélie qui doit réaliser
00:27:02le film prévu pour 2025. Donc continuons
00:27:05sur la personnalité et ensuite on va arriver sur la polémique.
00:27:08Sur la personnalité du général Dumas, c'est quelqu'un qui
00:27:11n'y a aucun doute qui aimait la France. D'ailleurs, celui qui en parle le mieux
00:27:14c'est Anatole France. Et voici ce qu'Anatole France nous dit,
00:27:17il l'écrit même, le plus grand des Dumas
00:27:20c'est le fils de la négresse.
00:27:23C'est Anatole France qui le dit.
00:27:26Le général Alexandre
00:27:29Dumas David de la Palterie,
00:27:32il a risqué 60 fois sa vie
00:27:35pour la France, toujours Anatole France qui le dit,
00:27:38il a été admiré de Napoléon, c'est le héros
00:27:41du petit Saint Bernard, je l'ai dit, du Montseny,
00:27:44du pont de Brixen, et il est mort pauvre.
00:27:47Et conclusion d'Anatole France,
00:27:50une telle existence est un chef d'oeuvre
00:27:53auprès duquel rien n'est comparable.
00:27:56C'est Anatole France qui nous dit cela il y a plus d'un siècle.
00:27:59Donc le général Dumas, oui,
00:28:02c'est un personnage extraordinaire, il fait partie
00:28:05de l'histoire de France, alors après il s'est brouillé avec Napoléon,
00:28:08c'est une autre histoire, mais il y a eu une grande amitié entre eux,
00:28:11ce sont des frères d'armes, il y a eu un respect mutuel,
00:28:14et puis dans toutes les histoires d'amitié, parfois,
00:28:17il y a des hauts et des bas.
00:28:20Restons sur l'amitié pour votre tribune.
00:28:23Souvent on jette de l'huile sur le feu entre
00:28:26le général Duras et Napoléon, alors qu'il y a eu une amitié,
00:28:29un respect réciproque, et ça c'est important.
00:28:32Votre tribune dans Le Figaro, Claude Ribes, s'intitule
00:28:35Moi, biographe, vous avez passé 22 ans
00:28:38justement à découvrir, à faire découvrir ce personnage,
00:28:41Moi, biographe du général Alexandre Dumas,
00:28:44je ne cautionne pas le film de Nadji Lee,
00:28:47celui qui devrait réaliser le film
00:28:50consacré à Alexandre Dumas en 2025,
00:28:53et vous semblez crier au wokisme à propos du personnage
00:28:56historique que vous venez de décrire. Pourquoi ?
00:28:59Je crois que je suis bien placé pour en parler,
00:29:02et je suis peut-être le seul qui soit bien placé pour en parler,
00:29:05parce que j'ai reçu, ayant effectivement passé pas mal de temps
00:29:08avec le général Dumas, 22 ans,
00:29:11disiez-vous, je crois que c'est à peu près exact,
00:29:14j'ai reçu un jour un message de gens que je ne connaissais pas
00:29:17qui étaient des producteurs, et qui m'ont dit
00:29:20votre livre, mon premier livre qui a été consacré au général Dumas
00:29:23qui s'appelait Le Diable Noir, c'était en 2008,
00:29:26réédité ensuite en 2021 sous le titre
00:29:29Le général Dumas, nous intéresse, on va faire un film à partir de votre livre.
00:29:32A partir de là, je dis oui, pourquoi pas,
00:29:35il faut en parler, je vois donc
00:29:38ces producteurs, et je leur dis,
00:29:41première question, mais qui doit réaliser
00:29:44ce film ? Et là, ils me répondent, Ladjli.
00:29:47Alors, un an j'ai passé, comme on dit,
00:29:50parce que Ladjli,
00:29:53il a fait un film qui a eu beaucoup de succès.
00:29:56Oui, mais enfin c'était quand même un film assez particulier
00:29:59qui était très très loin du général Dumas,
00:30:02sans faire beaucoup de critiques, on n'est pas du tout
00:30:05dans le même univers, et puis bon, Ladjli, il avait
00:30:08à cette époque-là, il avait quand même 4 condamnations, dont une assez lourde
00:30:11qui lui avait valu de la prison, et puis enfin,
00:30:14au moment où j'ai rencontré ces gens, il venait de faire un
00:30:17bide, en essayant de refaire
00:30:20son premier film, mais ça n'a pas marché.
00:30:23Il a eu, je crois, 13 fois moins d'entrées, donc
00:30:26s'engager dans un film, lui, sans légitimité,
00:30:29sans qualification particulière.
00:30:32Alors, sans rester même sur le personnage, ce réalisateur,
00:30:35pourquoi, selon vous, il y a une menace wokiste sur le personnage ?
00:30:38Alors, c'est là, justement, que je parle en connaissance
00:30:41de cause, parce que j'ai demandé à rencontrer malgré tout Ladjli
00:30:44pour voir exactement ce qu'il voulait faire. Et là, pendant plus de 4 heures,
00:30:47il m'a raconté son projet. Et au fur
00:30:50et à mesure qu'il me le racontait, je voyais
00:30:53s'éloigner, s'éloigner du général Dumas
00:30:56que je connaissais, et apparaître un autre personnage
00:30:59qui n'avait absolument rien à voir.
00:31:02Marc Menon, on est vraiment dans ce qu'on dénonce régulièrement ici,
00:31:05vous qui connaissez un peu, on avait parlé dans nos émissions
00:31:08Les Grands Destins, d'Alexandre Dumas,
00:31:11dans ce, comment dirais-je, cette réécriture de l'histoire ?
00:31:14C'est terrible, parce qu'effectivement,
00:31:17il y a le désir d'une culpabilisation
00:31:20de tout ce qu'ont vécu nos ancêtres.
00:31:23On a notre prisme d'aujourd'hui, on veut à tout prix
00:31:26que cet effet lorgnette soit une vérité.
00:31:29On oublie les mentalités qui étaient celles de l'époque.
00:31:32On oublie que quand on dit, oui, les esclaves,
00:31:35c'était un sort épouvantable,
00:31:38mais le sort social du peuple
00:31:41en France, à cette époque-là, était aussi lamentable.
00:31:44Dès l'âge de 4 ans, il fallait aller travailler, on était dans la misère
00:31:47la plus absolue. Donc il y avait une domination
00:31:50d'une certaine élite sur les uns et les autres.
00:31:53Et Claude, vous avez raison, c'est-à-dire que
00:31:56de faire de cet homme qui aimait la France
00:31:59un personnage qui aurait été victime de la France,
00:32:02on est dans l'aberration la plus totale.
00:32:05Mais ça va beaucoup plus loin que ça. D'après ce qu'il m'a raconté,
00:32:08le général Dumas, il a projeté ses fantasmes
00:32:11qui correspondent au film précédent sur le général Dumas.
00:32:14C'est-à-dire que le général Dumas, c'est une petite racaille
00:32:17confrontée à la France de l'Ancien Régime,
00:32:20qui va réussir, grâce à la Révolution française,
00:32:23à gagner ses épaulettes de général,
00:32:26et qui, naturellement, va s'opposer à Napoléon,
00:32:29qui deviendra, de manière caricaturale,
00:32:32le symbole même de tout ce que
00:32:35l'adjudi déteste.
00:32:38En tout cas, c'est très important pour nous de rester sur
00:32:41l'histoire, l'histoire de France,
00:32:44la véritable histoire, même si l'histoire n'est pas une science exacte,
00:32:47sans wokisme, sans détournement des personnages,
00:32:50surtout de ceux qui ont aimé la France, quelle que soit leur couleur de peau.
00:32:53Nous ne partons pas en pub,
00:32:56parce que nous apprenons, à l'instant, dans le procès
00:32:59du Rassemblement national.
00:33:02Je rappelle que des membres du Rassemblement national,
00:33:05dont l'ex-présidente Marine Le Pen,
00:33:08sont soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement
00:33:11de fonds publics européens.
00:33:14Nous apprenons, à l'instant, les réquisitions.
00:33:17Le parquet demande une peine d'inéligibilité.
00:33:20Et oui, Mathieu Bocoté-Jouffray réagit à l'encontre
00:33:23de tous les prévenus.
00:33:26Une peine, je cite, modulée dans sa durée, en fonction des profils.
00:33:29Nous gardons l'image en direct d'un instant à l'autre
00:33:32pour voir une éventuelle réaction de Marine Le Pen.
00:33:35Mathieu Bocoté, votre regard, parce qu'on s'était penché,
00:33:38vous aviez fait un édito spécial sur cette question.
00:33:41En fait, je ne suis pas surpris.
00:33:44Si on traite cet événement comme un procès politique,
00:33:47parce qu'il y en a plusieurs.
00:33:50J'évoquais Salvini, il y a un instant.
00:33:53On peut parler du harcèlement judiciaire contre Trump
00:33:56ces 4 dernières années, ce n'est pas un détail.
00:33:59Qu'est-ce qu'on voit un peu partout? Les forces dites d'opposition.
00:34:02Ça ne veut pas dire que les gens soient irréprochables,
00:34:05mais qu'ils soient traités comme si dangereux
00:34:08qu'il est légitime de les exclure du jeu politique
00:34:11avec la volonté de les frapper d'inéligibilité
00:34:14pour qu'ils ne puissent plus concourir aux fonctions électorales.
00:34:17C'est la manière qu'a l'État de droit de se débarrasser
00:34:20de ses opposants en laissant prétendre qu'il poursuit la justice.
00:34:23Et de ce point de vue, parce que le RN avait une défense
00:34:26par rapport à ça, puis on peut être tout à fait opposé
00:34:29aux idées du RN.
00:34:32J'ai l'impression qu'il n'y avait pas de solution,
00:34:35c'est-à-dire peine d'inéligibilité ou pas peine d'inéligibilité.
00:34:38Forcément, ça ne serait pas profitable au RN.
00:34:41Je ne vois pas de quelle manière être frappé d'inéligibilité
00:34:44avec des conséquences juridiques.
00:34:47Si ça devient le cas, on verra jusqu'où ça va.
00:34:50Je ne vois pas en quoi ça peut être profitable.
00:34:53Et c'est pour ça que là-dessus, je pense qu'il faut avoir
00:34:56une lecture démocratique des événements.
00:35:00Sans, par ailleurs, légitimer cette manière qui consiste
00:35:03à harceler, à persécuter juridiquement des opposants.
00:35:06Ce qu'on verra très probablement, c'est une forme
00:35:09de radicalisation de l'état de droit
00:35:12qui ne croit plus pouvoir gagner par les urnes
00:35:15et qui veut donc se débarrasser
00:35:18de ses opposants autrement.
00:35:21– Intéressant ce que vous dites, puisqu'on voit
00:35:24les motivations des réquisitions.
00:35:28Le procureur de la République de Paris, je cite,
00:35:31les peines d'inéligibilité ne sont pas sans conséquence
00:35:34sur les condamnés mais aussi sur la vie publique.
00:35:37Une éventuelle peine d'inéligibilité produit des effets
00:35:40sur la vie politique locale et nationale.
00:35:43Une vie politique dont on vous dit qu'elle ne concerne
00:35:46que les électeurs, de point, vraiment, point d'interrogation.
00:35:49L'autorité judiciaire doit-elle être tenue responsable ?
00:35:52Non, certainement pas, puisque l'autorité judiciaire
00:35:55ne fait que constater les infractions.
00:35:58L'autorité judiciaire n'est pas à l'origine de la situation.
00:36:01La décision judiciaire, est-elle légitime à produire
00:36:04ses effets sur la vie démocratique ? Non seulement elle est légitime
00:36:07mais ce rôle lui est imposé par le législateur.
00:36:10Apprenons sur les motivations, je rappelle,
00:36:13des réquisitions de peine d'inéligibilité
00:36:16au procès du Rassemblement national. Charlotte Dornela.
00:36:19– Il y a deux choses qui sont vraies.
00:36:22Ce que dit le procurateur est absolument juste
00:36:25sur la question de la conformité à la loi.
00:36:28Est-ce qu'il y a matérialité de l'infraction qui est reprochée
00:36:31et comment est-ce qu'elle est punie dans le code pénal ?
00:36:34En l'occurrence, il ne l'invente pas.
00:36:37La question qui se pose, c'est comment est-ce qu'il est traité
00:36:40selon l'appartenance, on va dire, dans la classe politique d'une part
00:36:43et ensuite, là, c'est d'abord, un, une réquisition
00:36:46et si je lis bien, la peine ne serait pas exécutoire,
00:36:49c'est-à-dire que l'appel serait suspensif.
00:36:52Ce qui change, évidemment, tout dans les conséquences
00:36:55sur la vie publique. Donc, à suivre.
00:36:58– Effectivement, à suivre. Alors, on reste toujours
00:37:01avec l'image au tribunal et si on voit, voilà,
00:37:06bon, pour l'instant, ce n'est pas Marine Le Pen, en tout cas,
00:37:09c'est évidemment, on garde quand même un petit regard
00:37:15sur le tribunal.
00:37:18Donc, je rappelle que des peines d'inéligibilité,
00:37:21le parquet demande une peine d'inéligibilité
00:37:24à l'encontre de tous les prévenus, une peine modulée
00:37:28dans sa durée, en fonction des profils.
00:37:31On reste toujours en contact avec le tribunal pour avoir
00:37:34les dernières informations, tout en continuant avec vous,
00:37:37Marc Menand, l'actualité du jour.
00:37:40Ça a été, Claude Rim ? Vous êtes bien ? Vous êtes à l'aise ?
00:37:42Toujours à l'aise ? – Toujours très à l'aise.
00:37:44– Formidable, les citoyens du général de Mâle,
00:37:46nous sommes mousquetaires plus que jamais.
00:37:47– En bonne compagnie.
00:37:48– Oui, vous avez beaucoup de chance et nous aussi.
00:37:50Comme si la mort, je disais, pouvait frapper
00:37:53à tous les coins de rue, Marc Menand, on a tous été choqués
00:37:56aujourd'hui par ce tueur arrêté à Toulon
00:37:59après la mort du SDF à coup de parpaing à Lyon.
00:38:01On a appris que le suspect était recherché
00:38:03pour plusieurs tentatives d'honneur.
00:38:05Meurtre à Évry, Strasbourg, Dijon, Rotterdam, aux Pays-Bas.
00:38:08On a appris ce soir que c'est effectivement le même suspect
00:38:11qui a frappé à Rotterdam avec ce parpaing
00:38:16en écrasant la tête de SDF.
00:38:19Question, est-ce qu'il faut encore se taire
00:38:21sur ces personnalités sous au QTF
00:38:26qui jour après jour menacent la France et l'Europe ?
00:38:30– Alors moi je me suis retrouvé avec le dossier comme ça
00:38:33et c'était une sorte d'énigme parce que aussitôt on brandit au QTF
00:38:39et puis tout le monde repart dans le même baratage.
00:38:42J'ai été d'une chaîne à l'autre, les arguments étaient…
00:38:46mais il y avait des choses que je n'arrivais pas à comprendre.
00:38:49Alors j'ai essayé de me poser, j'ai pris les dépêches telles qu'elles apparaissaient
00:38:53et on était dans une sorte d'embrouille à mini
00:38:56qui était impossible à déchiffrer.
00:39:00Ma petite formation folle dingue de mathématiques,
00:39:04j'ai passé les éléments les uns derrière les autres
00:39:08et alors je découvre que cet homme,
00:39:11la première fois qu'on le repère dans la jeunesse de l'histoire
00:39:15telle qu'elle apparaissait aujourd'hui,
00:39:17c'est à la fin juillet après qu'il s'était distingué
00:39:22en jetant des pierres en espérant sans doute exécuter une femme à Dijon.
00:39:31Et là apparaît ensuite le fait qu'il était sous au QTF
00:39:36quelque temps auparavant, qu'en revanche,
00:39:40bon il continue comme ça, l'information ne mobilise pas les autorités,
00:39:46en revanche, eh bien les faits rebondissent à Évry le 23 octobre.
00:39:52Car là à Évry le 23 octobre, il y a un individu qui prend un parpaing
00:39:56et qui essaie de tuer un SDF.
00:39:59Et le procureur finit par mener donc une action en justice,
00:40:06un mandat d'arrêt du tribunal contre cet individu.
00:40:10Alors là je me dis qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
00:40:13Ensuite, il est repéré début novembre à Rotterdam,
00:40:18à nouveau un parpaing, et puis lundi, vous l'avez raconté,
00:40:22c'est à Lyon le 11 novembre.
00:40:24Et dans tout ça, on revient toujours, il était sous au QTF.
00:40:27Je ne comprenais rien, j'appelais les uns et les autres,
00:40:31et on était dans une incohérence.
00:40:34Parce que je dis, mais qu'est-ce qui fait qu'un individu,
00:40:37et j'ai essayé de me placer dans la position de tout à chacun,
00:40:40qu'est-ce qui fait qu'un individu, un jour ou un autre,
00:40:44se retrouve avec une QTF ?
00:40:47Alors beaucoup me disaient, bah oui, dès lors qu'on est arrêté par la police,
00:40:52que l'on n'a pas de papier,
00:40:54on est considéré comme étant malvenu sur le territoire,
00:40:59et on hérite d'une QTF.
00:41:01Comme Charlotte nous l'a raconté.
00:41:03Oui, mais Charlotte, elle est beaucoup plus subtile que ça,
00:41:05et c'est grâce à elle que j'ai fini par comprendre à peu près les choses.
00:41:10Parce qu'était ajouté que cet homme-là avait été arrêté plusieurs fois,
00:41:16qu'à chaque fois, il présentait une identité différente.
00:41:21Alors je dis, il y a un homme qui n'a pas de papier,
00:41:24qui dit, bah voilà, je m'appelle un tel,
00:41:28il devrait hériter d'une QTF, mais non, il n'hérite plus d'une QTF.
00:41:33Et donc à chaque fois, il se présente d'une autre façon,
00:41:36et puis il peut repartir.
00:41:38J'y comprends rien, j'y comprends rien.
00:41:40Et puis, il y a ma petite Charlotte, je l'appelle au téléphone,
00:41:44elle finit par m'envoyer, elle enquête de son côté,
00:41:46elle me dit, attends, il y a mieux que ça,
00:41:48c'est qu'il a eu une première QTF le 31 octobre 2020,
00:41:54suite à un vol à l'étalage.
00:41:56Ah bah déjà, alors là, c'est extraordinaire,
00:41:58parce qu'il y a un vol à l'étalage, cet homme est repéré,
00:42:02il obtient une QTF.
00:42:04C'était où ça ? C'était en France ?
00:42:06Oui, oui, c'était dans l'Essonne.
00:42:08Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que les fois d'après,
00:42:11il est arrêté, il dit, je m'appelle un tel,
00:42:15et il n'y a pas de conséquence.
00:42:17Alors, j'arrive pas à comprendre, je me renseigne aussi,
00:42:20et Charlotte m'ajoute, il y a, si on déclare une mauvaise identité,
00:42:26néanmoins, on essaie, si on a commis quelques actes répréhensibles,
00:42:31de garder une trace de l'individu, et on a ses empreintes.
00:42:36Et il y a un fichier d'empreintes.
00:42:38Vous dites, d'accord, mais s'il y a un fichier d'empreintes,
00:42:41une première fois, on enregistre l'empreinte.
00:42:43La deuxième fois, quand il se présente,
00:42:45on appuie sur le bouton, fichier d'empreintes,
00:42:47il devrait être là, et par conséquent, on lui met...
00:42:50Eh ben non, tout ça, ça se passe pas.
00:42:52Et donc, on s'aperçoit de quoi dans tout cela ?
00:42:55C'est qu'au-delà de l'UQTF, et là, ça va faire plaisir à Mathieu,
00:42:59on est dans une obésité de bureaucratie,
00:43:04où les clossiers se croisent, se recroisent, etc.,
00:43:08et de là, plus rien ne peut émerger.
00:43:11C'est bloqué à tel ou tel endroit,
00:43:13il est impossible de repérer celui qui est devenu l'épouvantail,
00:43:19qui risque de devenir le grand criminel,
00:43:22puisqu'il s'est déjà rendu coupable de quelque chose,
00:43:25mais à chaque fois, il peut s'en aller sans qu'il y ait quoi que ce soit.
00:43:29Donc, à quoi bon avoir un fichier d'empreintes
00:43:33si ce fichier d'empreintes, à chaque fois qu'on confronte un individu à celui-ci,
00:43:37éventuellement, on s'aperçoit qu'il était là,
00:43:40mais qu'on lui demande de repartir gentiment.
00:43:43Et après, quand il y a la deuxième OQTF,
00:43:47même chose, il y a eu une première,
00:43:49pourquoi, là, en l'occurrence, cette fois-ci, il est pris au collet ?
00:43:55Mon garçon, déjà, il y a eu le vol à l'étalage,
00:43:59là, si, de nouveau, il passe devant les empreintes,
00:44:03qu'on s'aperçoit qu'il y a eu plusieurs fois ce type d'initiative,
00:44:07on lui dit que vous êtes un fréquentable,
00:44:09vous avez 48 heures pour quitter le territoire,
00:44:12éventuellement, on l'accompagne jusqu'à l'aéroport.
00:44:15Non. Alors, n'oublions pas, en plus,
00:44:17Charlotte nous l'a déjà dit,
00:44:19qu'une OQTF, vous avez 30 jours pour partir.
00:44:22Alors, imaginez que vous n'avez pas envie de partir.
00:44:24Imaginez que, là, par exemple, au départ, il y a un vol à l'étalage.
00:44:28Vol à l'étalage, il y a quand même un délit.
00:44:31Ce délit, eh bien, on vous dit, on oublie le délit si vous rentrez chez vous.
00:44:35Mais vous rentrez chez vous dans 30 jours.
00:44:37D'ici là, éventuellement, si vous avez besoin d'argent pour tourner chez vous,
00:44:41vous pouvez retourner piquer un peu à l'étalage.
00:44:43Vous faites ce que vous voulez, mais vous avez 30 jours pour partir.
00:44:45Vous vous rendez compte la folie dans laquelle on est ?
00:44:48Et à côté de ça, moi, je connais des gens qui sont bien intégrés,
00:44:53qui trouvent un emploi.
00:44:55Et je connais une petite Congolaise qui s'est retrouvée comme ça,
00:44:57avec un emploi.
00:44:59Et puis, à la fin de son titre de séjour,
00:45:01alors qu'elle avait obtenu un CDI de l'employeur
00:45:05pour lequel elle s'achemine tous les jours au labeur,
00:45:08eh bien, on lui a dit, alors qu'elle se présentait avec ce CDI,
00:45:13mais il faut nous prouver que vous avez bien un emploi
00:45:16pour obtenir un renouvellement de votre titre de séjour.
00:45:21Eh bien, dit-je, j'ai un CDI.
00:45:22Eh bien, oui, il faudra que vous nous prouviez que c'est un vrai CDI.
00:45:25Donc, vous avez des gens qui font tout pour être dans, je dirais,
00:45:29l'esprit citoyen, l'assimilation.
00:45:32Et eux, voilà comment on les traite.
00:45:34Et ça montre cette obésité de la bureaucratie.
00:45:37Avant de revenir, juste un mot sur le procès du RN
00:45:40et les peines d'inéligibilité lors des réquisitions.
00:45:43Je vous propose d'aller dans le sens que vous avez souligné.
00:45:47Aussi, ce que disait Mathieu Bocoté, il y a quelques instants,
00:45:49Bruno Rotailleau, lorsqu'il était entendu à la commission
00:45:52des lois au Sénat, à propos de l'immigration irrégulière.
00:45:55Écoutez, écoutez ce qu'il dit, surtout à la fin.
00:45:58Pour mieux intégrer, il faut lutter contre l'immigration irrégulière.
00:46:05On ne peut pas recevoir, aujourd'hui c'est plus d'un demi-million,
00:46:11si vous ajoutez les primo-délèverances de titres de séjour
00:46:14à hauteur de tête, 327 000.
00:46:18Vous y ajoutez 137 000 pour la demande d'asile.
00:46:23Vous ajoutez 35 000 pour la régularisation.
00:46:26Et mon ministère a chiffré à environ 70 000 d'irréguliers.
00:46:32Vous êtes de toute façon à 550 000, c'est l'équivalent d'une ville comme Lyon.
00:46:38Donc si on veut correctement intégrer, c'est une question de nombre.
00:46:43Nous sommes dépassés par le nombre.
00:46:46Réaction peut-être Mathieu ?
00:46:48C'est intéressant, parce que vous le dites souvent.
00:46:51Trois facteurs pèsent dans l'histoire.
00:46:53Michel Brunel disait le nombre, le nombre et le nombre.
00:46:56Et quand vous êtes absolument débordés, vous avez beau avoir
00:46:59les lois les plus républicaines qu'on voudrait, vous serez incapables,
00:47:03vous serez saturés démographiquement, vous aurez des communautarismes
00:47:06qui naîtront et à terme vous aurez une situation.
00:47:08Tout simplement, vous ne pourrez plus reprendre la maîtrise de cette situation.
00:47:12Je vous propose de regarder le tweet de Sébastien Chenu.
00:47:17Je vous le disais, on a appris il y a quelques instants
00:47:19au procès du Rassemblement national des peines d'inéligibilité
00:47:22en réquisition.
00:47:24Sébastien Chenu dit un Rassemblement national qui décrit au tribunal
00:47:29pour soutenir Marine Le Pen et le Rassemblement national,
00:47:32la procureure déclare concernant un des prévenus,
00:47:35de point, je cite, je n'ai aucun élément,
00:47:38mais je ne peux pas demander la relax, ça me fait trop mal.
00:47:41Fin de citation. Quel aveu.
00:47:44Voilà pour ce qu'on apprend.
00:47:47Réaction peut-être, Charlotte Donnelas ?
00:47:50Là, c'est énorme, par contre.
00:47:52Parce que là, sans matérialité et sans éléments,
00:47:55je ne vois pas comment elle peut faire autre chose que demander la relax.
00:47:58Cette phrase est complètement ahurissante.
00:48:01Pour les peines complémentaires d'inéligibilité,
00:48:03l'exécution provisoire s'impose selon le procureur de la République.
00:48:08Vous en parliez à l'instant.
00:48:10Moi, je parlais de la question exécutoire de la peine sur la longueur.
00:48:14Vous disiez que ça va être modulable en fonction des personnes.
00:48:17Est-ce qu'il va y avoir une exécution si Marine Le Pen,
00:48:20en l'occurrence, puisque c'est elle dont il s'agit,
00:48:22fait appel de cette décision ?
00:48:24Est-ce que le tribunal décide, au moment de la condamner,
00:48:28que la peine d'inéligibilité tient, quoi qu'il arrive,
00:48:31et même si elle fait appel ou pas ?
00:48:33La question va se jouer là-dessus, notamment pour les années à venir,
00:48:36si, d'aventure, le tribunal suivait les réquisitions sur ce point précis.
00:48:40On aura des informations dans un instant.
00:48:4418 mois d'emprisonnement, 12 sur 6, 3 ans d'inéligibilité.
00:48:49Nicolas Bé, 18 mois d'emprisonnement, 12 avec sur 6, 3 ans d'inéligibilité.
00:48:53On reviendra dans un instant.
00:48:55On suit toujours, on garde tout ça.
00:48:57Comme dit Mathieu Bocoté, gardons cela à l'esprit.
00:49:01Et on continue avec vous, Charlotte Dornelas,
00:49:04et on reviendra après sur ce procès,
00:49:07les réquisitoires du RN qui sont en train de tomber en ce moment même.
00:49:11Il est beaucoup question, Charlotte Dornelas, de budget en ce moment,
00:49:14par la force des choses,
00:49:16et le budget de l'aide au développement a notamment été examiné.
00:49:19Et le rapporteur de cet examen, on le connaît, un certain Guillaume Bigot,
00:49:23qui plaide pour une baisse drastique des dépenses.
00:49:27Qu'en est-il exactement, Charlotte ?
00:49:29Alors, là, vous avez aimé les chiffres et les OQTF incompréhensibles,
00:49:33et le degré, bon là, accrochez-vous également.
00:49:36Il y a plusieurs actualités qui se percutent au sujet de l'aide au développement.
00:49:39Il y a d'abord, un, la question de l'examen de l'insincérité des comptes publics.
00:49:43Vous savez que la Commission des finances va se doter des pouvoirs d'enquête
00:49:46pour examiner la sincérité des comptes publics.
00:49:49Et il se trouve que dans le cadre des auditions sur le budget de l'aide au développement,
00:49:54il y a un haut fonctionnaire qui a expliqué devant la commission
00:49:57une chose assez invraisemblable par rapport à la sincérité des comptes.
00:50:01Il explique que si les deux ministères de tutelle de l'Agence française de développement,
00:50:06qui travaillent comme une bande publique de développement
00:50:09et qui, notamment, prêtent de l'argent à certains pays,
00:50:12que les deux ministères de tutelle, Bercy et le Quai d'Orsay,
00:50:16ne sont que minoritaires au conseil d'administration de l'Agence française de développement
00:50:21pour évacuer la dette de cette agence de celle de la France.
00:50:26Or, il se trouve que cette dette est de 50 milliards d'euros,
00:50:29dont neuf qui ne seront probablement jamais remboursés
00:50:32puisque les prêts ont été faits à des pays trop pauvres, a priori, pour les rembourser.
00:50:37Or, évidemment, si l'Agence française de développement fonctionne comme une banque,
00:50:40la France est quand même garante de cette dette-là.
00:50:43Donc la question est, par ailleurs, l'Agence française de développement,
00:50:46dont le budget total de l'aide au développement ne fonctionne pas que comme une banque
00:50:50parce qu'elle touche 2 milliards du contribuable français via des dotations de l'État.
00:50:56Donc vous voyez qu'il y a un entremêlement, on va dire, dans les budgets,
00:51:00mais il y a de l'argent public qui est investi et qui, donc, à ce niveau-là,
00:51:03peut interroger, en effet, la sincérité des comptes publics.
00:51:06Y a-t-il ou pas 50 milliards de plus sur la dette ?
00:51:09Vous allez me dire, au point où on en est, 50 milliards, on ne sait même plus ce que ça veut dire.
00:51:12Mais bon, quand même, c'est beaucoup d'argent, évidemment.
00:51:15Et par ailleurs, Emmanuel Macron n'a cessé, depuis qu'il est président de la République,
00:51:19de mettre l'accent sur la politique de l'aide publique au développement
00:51:22avec un budget qui, en tout, est passé de 10 à 15 milliards d'euros
00:51:27entre 2017 et 2022.
00:51:30C'est la plus grosse hausse de budget.
00:51:32Et tout à l'heure, dans votre sommaire, vous disiez 5 milliards.
00:51:34Vous ne vous êtes pas trompé, moi non plus.
00:51:36Je vais vous expliquer.
00:51:37Donc 15 milliards d'euros, c'est l'aide publique au développement au total.
00:51:41En fait, c'est selon la définition de l'OCDE.
00:51:44Et par exemple, dans l'aide publique au développement,
00:51:46il y a les frais pour les étudiants, les échanges d'étudiants,
00:51:50les frais pour les réfugiés pendant toute leur première année de présence de vie en France.
00:51:55Tout ça fait partie de l'aide au développement.
00:51:57Je le dis pour que tout le monde comprenne que ça se sépare en plusieurs choses.
00:52:00Dans ce budget de 15 milliards, il y a 5 milliards d'euros
00:52:03qui sont littéralement consacrés à ce que l'on comprend tous
00:52:06quand on parle d'aide au développement,
00:52:08donc des dons et des prêts qui sont faits à l'étranger pour le développement.
00:52:12Et parmi ces 5 milliards d'euros, il y a quasiment 2 milliards d'euros
00:52:15qui sont attribués à l'Agence française de développement,
00:52:18le reste étant distribué par Bercy et le Quai d'Orsay.
00:52:22Voilà pour le tout, on va dire, de l'aide au développement.
00:52:25La promesse d'Emmanuel Macron, c'était de passer de 0,38% du PIB
00:52:29à 0,7% du PIB.
00:52:31La moyenne de participation de l'aide au développement dans les pays de l'OCDE,
00:52:35c'est 0,37%.
00:52:37Donc on était déjà au-dessus au début avec Emmanuel Macron
00:52:41et il veut encore augmenter.
00:52:43Et dernièrement, le gouvernement...
00:52:45Doublé même.
00:52:46Oui.
00:52:47Et donc dernièrement, le gouvernement de Michel Barnier
00:52:50avait prévu de réduire un peu ce budget-là,
00:52:53ce qui a provoqué la colère du directeur de l'Agence française de développement,
00:52:58qui est pourtant tenu à la réserve.
00:53:01Il s'en est ému publiquement.
00:53:02Il a été recadré par Bercy.
00:53:04Mais ce qui ressort de ces auditions globalement,
00:53:07c'est une opacité hallucinante dans le fonctionnement,
00:53:10dans les attributions de ces budgets
00:53:12et des renvois de balles permanents entre Bercy et le Quai d'Orsay,
00:53:16avec l'AFD au milieu,
00:53:17sans qu'on sache très bien comment lire ces dépenses.
00:53:19Et lire surtout les conséquences
00:53:21et les investissements que représentent ces dépenses
00:53:24là où elles sont investies.
00:53:26Et de leur côté, en commission cette fois-ci,
00:53:28vous avez des députés ensemble et des députés à l'FI
00:53:31qui, eux, ont voulu en parallèle
00:53:33augmenter cette aide publique au développement
00:53:35de 2,7 milliards d'euros.
00:53:37Donc vous voyez que le débat est vif,
00:53:39mais qu'on parle quand même de sommes d'argent
00:53:42qu'on aimerait dans d'autres débats économiser en France,
00:53:46notamment au service des Français.
00:53:49Mais oui, par exemple,
00:53:50cette journée fériée qu'on veut nous supprimer,
00:53:53c'est 3 milliards d'euros.
00:53:54Donc il est important de regarder quand même les petits euros là où ils sont.
00:53:57Il est parfois difficile, Charlotte, d'en hélas de comprendre,
00:54:00en effet, comment fonctionne cette aide au développement,
00:54:03comment se décide-t-elle et comment elle s'attribue ?
00:54:07Alors, j'ai regardé la définition qu'en donne l'Agence française de développement
00:54:11elle-même, qui pilote un peu, on va dire,
00:54:13cette distribution dans une certaine mesure.
00:54:15Donc, ils disent, le groupe Agence française de développement
00:54:18finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde plus juste et durable.
00:54:23On passe, nous contribuons ainsi,
00:54:26donc c'est l'Agence française de développement qui parle,
00:54:28à l'engagement de la France et des Français.
00:54:30Alors là, j'ajoute une parenthèse à qui on n'a pas très régulièrement demandé leur avis
00:54:34sur ces attributions.
00:54:36En faveur, nous disent-ils, des objectifs de développement durable,
00:54:39les ODD, bien connus, que l'ONU décrit.
00:54:42Alors là, accrochez-vous, j'en croyais pas mes yeux.
00:54:44L'ONU décrit ses objectifs, donc objectifs de développement durable
00:54:48pour, littéralement, ouvrez les guillemets,
00:54:50sauver le monde, fermez les guillemets.
00:54:52C'est ambitieux, vous allez me dire, ça n'est pas rien.
00:54:56Forcément, ça coûte de l'argent.
00:54:58Alors, le tout selon un principe de solidarité internationale,
00:55:00qui n'est d'abord pas internationale,
00:55:02puisque certains pays ne participent pas
00:55:04de cette aide au développement.
00:55:05Souvenez-vous de Sarah Knafou, nous avez parlé des attributions à la Chine,
00:55:08par exemple, la Chine ne dépense pas d'argent
00:55:10dans l'aide au développement.
00:55:11Elle en reçoit, mais elle n'en dépense pas.
00:55:13Vous voyez, ça n'est pas international non plus,
00:55:15c'est en fonction d'engagements que nous avons pris vis-à-vis de nous-mêmes
00:55:19sur un principe que nous nous imposons.
00:55:21C'est quand même important de le dire.
00:55:23Et le tout, surtout, sans contrepartie.
00:55:25Nous faisons des investissements au Sahel,
00:55:27dans des pays dont nous avons été virés,
00:55:29sans que ça n'entame aucune discussion,
00:55:32dans des pays qui ne reprennent pas leurs illégaux.
00:55:34Vous savez, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, avant lui d'ailleurs,
00:55:37avaient évoqué cette question de l'aide au développement
00:55:39comme potentiel levier de discussion
00:55:41avec les pays qui ne reprennent pas leurs personnes sous OQTF.
00:55:45Dans d'autres qui nous désignent comme cibles,
00:55:47je me souviens d'avoir parlé sur ce plateau
00:55:49d'une aide attribuée au Pakistan, par exemple,
00:55:51à l'époque où le Pakistan accusait en permanence
00:55:53la France et Emmanuel Macron en particulier
00:55:55d'être islamophobe au moment où nous étions frappés
00:55:57assez régulièrement par des attentats,
00:56:00ou encore pour financer des projets
00:56:02que parfois nous n'arrivons plus à financer ici.
00:56:05Et il est par ailleurs assez significatif
00:56:07que l'argument utilisé à destination des Français
00:56:10soit toujours celui de la réduction de l'immigration.
00:56:13Quand on parle de l'aide au développement,
00:56:15on vous dit oui, mais on ne va pas réduire l'aide au développement,
00:56:17sinon il y aura plus d'immigration,
00:56:19sans que ce ne soit jamais, comment dire, prouvé,
00:56:23ou en tout cas sans être argumenté, on va dire,
00:56:28par des chiffres précis.
00:56:30Et il faut également comprendre que l'aide au développement,
00:56:33elle ne finance pas d'abord des aides
00:56:35directement humanitaires, sanitaires ou alimentaires,
00:56:37on s'imagine tous des distributions de nourriture
00:56:39à des personnes qui meurent de faim.
00:56:41En quel cas, la question se pose évidemment différemment.
00:56:43Mais là on parle de projet de développement.
00:56:45Donc on a des questions de reboisement ici et là,
00:56:48d'aide de sortie du charbon de pays à l'autre bout du monde
00:56:51pendant que l'Allemagne s'y remet.
00:56:53On a la construction de ponts ici et là
00:56:56pendant qu'on s'inquiète des immeubles à Marseille
00:56:58qui sont en train de s'effondrer.
00:56:59C'est quand même des questions qui méritent au minimum
00:57:01d'exister dans le débat public.
00:57:03Et évidemment le plébiscite des études de genre,
00:57:05ça c'est pour Mathieu, on finance des études de genre
00:57:07au Sahel et au Comores.
00:57:08Je ne sais pas si c'est par là qu'il faut commencer.
00:57:11Évidemment quand on pense aide au développement
00:57:13dans des pays aussi pauvres et dans lesquels
00:57:15autant de gens souffrent.
00:57:17Par ailleurs le tout, avec des marchés
00:57:19qui sont trop souvent récupérés
00:57:21par nos amis chinois, les revoilà.
00:57:24Donc vous faites des études de marché que vous financez
00:57:27pour faire la construction de je ne sais pas quoi
00:57:29et finalement à la fin ce sont parfois les Chinois,
00:57:31parfois les Turcs ou même les Allemands
00:57:33qui récupèrent les marchés après des études
00:57:35que vous avez financées
00:57:37pendant que vous étiez en concurrence.
00:57:38Bon là c'est pareil, ça mériterait peut-être
00:57:40de se pencher un peu plus.
00:57:41Et les fameuses études sur le genre,
00:57:43l'égalité homme-femme ou la décarbonation,
00:57:45alors là c'est carrément géré par des cabinets
00:57:47ou des ONG que nous finançons pour rendre
00:57:49des rapports sans que l'on sache très bien
00:57:51quelle est la suite donnée à ces rapports.
00:57:53Donc il y a des contributions
00:57:55qui sont bilatérales, directement entre un pays
00:57:57et un autre, nous aidons très directement,
00:57:59là on suit un peu mieux.
00:58:00Et des contributions multilatérales,
00:58:02alors là la France finance
00:58:04dans des fonds la Banque mondiale de développement,
00:58:06les agences de l'ONU, la Banque africaine
00:58:08de développement, le Fonds vert pour le climat
00:58:10ou contre le sida,
00:58:12et par le biais de l'aide
00:58:14au développement européen
00:58:16que nous finançons très directement
00:58:18à hauteur de 2,9 milliards d'euros.
00:58:20Sans que vous en conviendrez,
00:58:22nous ayons beaucoup de retours sur ces investissements
00:58:24dans le détail.
00:58:26Et l'aide au développement, je vous le disais tout à l'heure,
00:58:28consiste également dans des prêts à certains pays
00:58:30et c'est pour ça qu'il existe des dettes
00:58:32qui sont parfois non remboursables.
00:58:34Donc encore une fois, un débat au minimum
00:58:36devrait être possible dans un pays démocratique.
00:58:38J'ai une dernière question
00:58:40pour vous Mathieu Bocoté, est-ce qu'on peut
00:58:42changer votre dernière chronique ?
00:58:44Sur les dernières infos, on a appris à l'instant
00:58:46que les réquisitoires pour Marine Le Pen,
00:58:485 ans d'emprisonnement dont 3
00:58:50avec sursis, avec aménagement,
00:58:525 ans d'inéligibilité avec
00:58:54exécution provisoire.
00:58:56On en parle dans un instant. Excusez-moi
00:58:58cher Charlotte. Dernière question
00:59:00sur ce sujet, le rapporteur
00:59:02s'est déplacé au Comores,
00:59:04le rapporteur, notre ami
00:59:06ex-Guillaume Bigot
00:59:08et récemment la députée
00:59:10Estelle Youssoupha de Mayotte a été auditionnée.
00:59:12Que nous apprend cet exemple
00:59:14précis ? Pour terminer.
00:59:16Là on rentre dans le dur de l'aide au développement
00:59:18versus ça empêche l'immigration illégale.
00:59:20Ces accords de coopération avec les Comores
00:59:22avaient été signés en 2019.
00:59:24L'enjeu, très clairement affiché,
00:59:26est émigratoire. On disait aux Comores,
00:59:28on vous finance à hauteur de 150 millions,
00:59:30c'est devenu depuis 250 millions d'euros,
00:59:32on vous finance cette aide au développement,
00:59:34en échange de quoi vous retenez l'immigration
00:59:36illégale. Sur le site de l'AFD,
00:59:38on peut lire, c'est 26 projets,
00:59:40250 millions d'euros, 10 secteurs d'intervention,
00:59:42dans la santé, les écoles,
00:59:44l'eau, les infrastructures,
00:59:46la mise en place par exemple d'une assurance maladie généralisée,
00:59:48tout ce qui manque, et on le dit
00:59:50à longueur de chronique, dans tous nos Outre-mer.
00:59:52Par exemple, peut-être que là encore une fois
00:59:54la question de la priorité et l'échec
00:59:56sur le terrain de la coopération...
00:59:58– Je vous interromps juste, on voit arriver
01:00:00Marine Le Pen,
01:00:02qui va certainement s'exprimer,
01:00:04si vous permettez, Charlotte Dornelas,
01:00:06on a appris, donc 5 ans d'emprisonnement,
01:00:08dont 3 avec Sciences-Pi, avec aménagement,
01:00:10exécution promissoire.
01:00:12– C'était la chronique annoncée
01:00:14de l'inéligibilité réclamée,
01:00:16ça n'est pas une surprise.
01:00:18Je me suis fait mon opinion
01:00:20au bout de quelques jours, il faut bien le dire,
01:00:22d'audience, auxquelles j'ai participé,
01:00:24comme vous l'avez vu,
01:00:26c'est un événement tous les jours.
01:00:28Je note que le parquet
01:00:30est extrêmement outrancier
01:00:32dans ses réclamations,
01:00:34notamment la réclamation
01:00:36de l'exécution provisoire,
01:00:38dont il veut frapper
01:00:40l'ensemble
01:00:42de ceux
01:00:44qui sont poursuivis,
01:00:46y compris
01:00:48des assistants qui,
01:00:50par ailleurs, pour certains,
01:00:52n'ont jamais eu aucune responsabilité politique.
01:00:54Moi, si vous voulez,
01:00:56aujourd'hui,
01:00:58il y a eu au moins
01:01:00un événement qui aurait pu nous faire sourire
01:01:02si les faits n'étaient pas, somme toute,
01:01:04aussi graves et les enjeux aussi importants,
01:01:06c'est l'aveu
01:01:08de
01:01:10madame la procureure,
01:01:12quand elle a dit, écoutez, sur ce contrat,
01:01:14je n'ai absolument aucun élément,
01:01:16je réclamerais bien,
01:01:18mais je ne peux pas réclamer la relax
01:01:20parce que ça me ferait trop mal.
01:01:22Bon, écoutez, quand un procureur est capable
01:01:24de dire une chose pareille,
01:01:26il ne faut pas s'étonner,
01:01:28après, de la violence
01:01:30de ses réquisitions, de l'outrance
01:01:32de ses réquisitions. Je souhaite
01:01:34que le tribunal ne suive pas
01:01:36le parquet et entendre,
01:01:38encore une fois, l'ensemble des arguments que nous
01:01:40avons pu développer. J'avoue que j'ai été
01:01:42assez choqué d'entendre le représentant
01:01:44de la société, car le procureur
01:01:46est le représentant de la société,
01:01:48reprocher à des justiciables
01:01:50de ce que nous sommes, d'user
01:01:52de leurs droits, comme si user
01:01:54de nos droits était un abus de droit.
01:01:56Ce n'est pas la première fois
01:01:58que ces reproches sont faits,
01:02:00mais je rappelle qu'il
01:02:02appuie
01:02:04l'ourdeur des demandes
01:02:06qu'il effectue sur le fait que nous
01:02:08ayons bénéficié
01:02:10des droits que nous accordent
01:02:12la Constitution et la loi.
01:02:14C'est encore un élément,
01:02:16je pense, révélateur.
01:02:20On est en état d'éclairance jusqu'à la dernière minuette.
01:02:22On voit maintenant que tout passe par Marine Le Pen.
01:02:24Qu'est-ce que vous en avez à dire ?
01:02:26J'ai déjà répondu
01:02:28à cela et
01:02:30le parquet a été bien en peine,
01:02:32d'ailleurs, d'apporter la moindre preuve
01:02:34de cette déclaration,
01:02:36si ce n'est quatre
01:02:38mails ou sms
01:02:40dans lesquels, d'ailleurs,
01:02:42il est évoqué, mes propres assistants.
01:02:44Voilà, donc
01:02:46je pense que j'ai encore le droit d'évoquer
01:02:48mes propres assistants.
01:02:50Donc c'est la partie,
01:02:52je pense,
01:02:54encore une fois,
01:02:56une des parties qui démontre
01:02:58une volonté
01:03:00du parquet qui est celle, en réalité,
01:03:02de me priver
01:03:04et même de priver les Français, disons,
01:03:06de la capacité
01:03:08de voter pour qui ils souhaitent.
01:03:10C'est ça, l'objectif, c'est ça.
01:03:12On sent bien que tout cela
01:03:14avait peu d'intérêt pour le parquet.
01:03:16La seule chose qui intéresse le parquet, c'est Marine Le Pen.
01:03:18Marine Le Pen,
01:03:20pour pouvoir demander, encore une fois,
01:03:22son exclusion de la vie politique
01:03:24avec exécution provisoire
01:03:26et puis le rassemblement national
01:03:28pour pouvoir ruiner
01:03:30le parti. On a bien compris cela.
01:03:32En tout cas, moi, j'ai bien compris cela.
01:03:34Ce que j'espère, c'est que le tribunal
01:03:36ne suivra pas.
01:03:42En retour en direct,
01:03:44vous avez entendu la réaction
01:03:46en direct de Marine Le Pen sur
01:03:48les réquisitions. Votre réaction ?
01:03:50Une réaction assez sanctive, si je peux me permettre.
01:03:52On n'est pas dans, je crois, du mauvais théâtre.
01:03:54Premier élément, je pense qu'il faut
01:03:56traiter la chose telle qu'elle est. C'est une volonté
01:03:58explicite de décapiter l'opposition.
01:04:00Décapiter l'opposition
01:04:02qu'on ne croit plus être capable de battre. De décapiter
01:04:04la candidate naturelle,
01:04:06si je peux me permettre. Si vous permettez, parce que
01:04:08j'ai vu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux,
01:04:10une certaine opposition, pendant que d'autres
01:04:12ne sont pas du tout poursuivis. Je ferme la parenthèse.
01:04:14Oui, mais je dis que je ne sais pas l'opposition, c'est-à-dire
01:04:16qu'il y a une casse qui est capable de faire un front républicain
01:04:18et ensuite, ceux qui ne sont pas dans le front républicain,
01:04:20si on craint qu'ils ne l'emportent
01:04:22la prochaine fois, parce qu'on a vu aux États-Unis,
01:04:24si je peux me permettre, je ne m'interdis pas de faire le lien,
01:04:26aux États-Unis, on a vu
01:04:28que même quand on frappe très fort contre un candidat,
01:04:30il peut finir par l'emporter.
01:04:32Donc là, qu'est-ce qu'on se dit ? On va prendre tous les moyens,
01:04:34donc décapiter la leader de l'opposition,
01:04:36décapiter le parti d'opposition,
01:04:38ruiner en l'asséchant financièrement
01:04:40un parti d'opposition.
01:04:42L'État de droit ne manque pas
01:04:44d'un certain talent pour être capable de frapper
01:04:46sous le signe de l'arbitraire ceux qu'il juge étant ses opposants.
01:04:48Mais il appellera toujours ça, en dernière instance,
01:04:50l'État de droit. C'est à cette lumière
01:04:52qu'on doit comprendre, à mon avis, ce procès.
01:04:54C'est à mon avis, c'est à cette lumière
01:04:56qu'on doit comprendre ce qui se passe en ce moment,
01:04:58la volonté, autrement dit, de dissoudre l'opposant
01:05:00parce qu'on ne se croit plus capable de le vaincre.
01:05:02Rappelons que ce sont des faits
01:05:04qui datent d'il y a 20 ans.
01:05:06Merci beaucoup, Claude Ribas, d'avoir été avec nous.
01:05:08Merci pour cet éclairage sur l'Histoire.
01:05:10Merci à tous.
01:05:12Pascal Poppola, des Prodeux.

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