Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver ce soir.
00:02 C'est un petit peu fort quand on me parle dans l'oreillette.
00:04 Reparle-moi encore, s'il te plaît, Arnaud.
00:05 Ouais, mais c'est un petit peu fort.
00:08 Non, mais il me raconte sa vie.
00:10 Ça va ?
00:11 Bonjour la régie, on vous embrasse tous.
00:15 On veut des détails.
00:16 Oui, on veut des détails.
00:17 Allez, la Minute Info, Simon Guylain.
00:19 À Paris, le conducteur qui avait mortellement fauché un piéton
00:25 après un refus d'optempérer a été mis en examen pour homicide involontaire et écroué.
00:29 Les faits se sont produits le 3 septembre dernier.
00:32 Le conducteur avait échappé à une patrouille de police
00:34 et quelques minutes plus tard, il avait percuté un piéton
00:36 dans le 19e arrondissement de la capitale.
00:38 Deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis se sont évadés hier
00:42 lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
00:45 Ils participaient à une course à pied avec d'autres détenus
00:47 et des encadrants, les deux prisonniers n'ont toujours pas été retrouvés.
00:50 Et puis, dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty,
00:53 la Cour d'appel de Paris a validé le renvoi de 14 personnes devant la justice.
00:58 Huit personnes majeures seront jugées devant les assises spéciales
01:01 et six adolescents comparaîtront devant le tribunal pour enfants.
01:03 Merci beaucoup Simon Guillain.
01:07 Au sommaire ce soir, Emmanuel Macron devrait assister à la messe
01:12 lors de la visite du pape à Marseille dans dix jours.
01:16 Et après-demain, lors des 40e Journées européennes du patrimoine,
01:20 il devrait faire des annonces pour les édifices religieux en France.
01:24 L'objectif est de venir en aide aux municipalités,
01:27 comme aux associations cultuelles qui gèrent les édifices religieux.
01:32 Les racines chrétiennes de la France seront-elles enfin valorisées ?
01:36 Est-ce un tournant ? L'édito de Mathieu Beaucoupter.
01:39 La dernière déclaration du ministre de l'Industrie a beaucoup interpellé
01:44 ces dernières heures.
01:44 "Il n'y aura pas de réindustrialisation sans immigration",
01:47 a déclaré Roland Lescure, qui a publiquement apporté son soutien
01:52 aux 35 députés qui demandent la régularisation des travailleurs
01:55 clandestins dans les secteurs en tension.
01:57 "Nous aurons besoin de 1,3 million de bras dans l'industrie dans dix ans
02:02 et que 50% des dirigeants d'entreprises industrielles ont embauché
02:05 ou envisagent d'embaucher un étranger."
02:07 En quoi a-t-il raison ?
02:09 Comment réindustrialiser sans passer par l'immigration ?
02:12 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:13 Afin de lutter contre la malbouffée, l'obésité en France, une ONG,
02:19 Foodwatch, dénonce le marketing qui cible les enfants.
02:22 "Les produits trop gras, trop sucrés, trop salés
02:24 ne devraient pas faire l'objet de publicité vers les plus petits.
02:27 Cette surexposition des enfants à certaines pubs
02:30 aurait de l'eau de conséquence pour la santé."
02:32 Mais à qui la faute ?
02:33 La suppression des publicités n'a jamais empêché la consommation d'un produit.
02:37 Et si c'était aux parents d'éduquer leurs enfants ?
02:41 Le regard de Marc Meneau.
02:42 Une semaine après le refus d'obtempérer à Elancourt de Cefa,
02:48 qui est décédé des suites de sébastien en quelques jours en Turquie,
02:53 pour danser un peu plus sur les conditions de son accident,
02:56 une vidéo qui va à l'encontre de ceux qui évoquaient déjà
02:59 la responsabilité des policiers.
03:01 Ici à l'image, Laj Li, réalisateur de films,
03:04 a d'ailleurs tenu des propos très anti-police.
03:07 "La police a le feu vert pour tuer les Noirs et les Arabes.
03:10 On va droit vers une guerre civile."
03:11 Il n'existe pas de violence policière,
03:14 a pourtant déclaré de nouveau aujourd'hui Nicolas Sarkozy.
03:17 Que comprendre ?
03:18 L'analyse de Charlotte Dormier.
03:21 Et puis nous irons au Vietnam analyser cette conférence de presse
03:25 de Joe Biden, brutalement interrompue.
03:27 Le président américain, une fois encore,
03:29 tenu des propos qui laissent perplexe,
03:31 au point où on se questionne de plus en plus ouvertement sur sa lucidité.
03:36 Pourquoi au fil des vidéos, des discours,
03:39 le président de la première puissance du monde interpelle ?
03:42 Il restera encore au pouvoir l'édito de Mathieu Beaumont ?
03:45 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
03:49 avec nos éditorialistes et c'est maintenant.
03:52 [Musique]
04:04 Qui n'a pas encore été à la messe de sa vie,
04:06 au temps de la table ?
04:08 - Moi, confessez-vous !
04:11 - Oui, moi, confessez-vous !
04:12 - Quand vous dites de sa vie, il y a du chant là.
04:15 - Non mais alors, donc tout le monde.
04:16 Dimanche.
04:17 - Ah oui, si c'est dimanche.
04:18 - Oh dimanche !
04:20 - Et on est tous à même quand on nous voit.
04:22 - Alors, on a appris aujourd'hui qu'Emmanuel Macron
04:28 devrait sans doute assister le 23 septembre
04:30 à la messe lors de la visite du pape à Marseille.
04:33 Et dès samedi, il annoncera, il paraît même vendredi,
04:36 lorsqu'il va faire un déplacement en Côte d'Or,
04:38 il annoncera dans le cadre de la journée du patrimoine,
04:43 un financement pour assurer la réfection du patrimoine religieux français.
04:47 On parle beaucoup, nous, du problème de ce patrimoine.
04:50 Que comprendre Mathieu Bocoté de ces initiatives ?
04:52 Est-ce qu'il s'agit de gestes isolés ?
04:55 Ou qu'est-ce qu'il faut ?
04:56 Il faut-il reconnaître une portée symbolique plus grande
04:59 de la part du chef de l'État ?
05:00 - La question qu'on se demande tous, c'est
05:02 est-ce qu'Emmanuel Macron décide de préciser aujourd'hui
05:05 sa doctrine par rapport à "la religion"
05:08 entre guillemets, catégorie un peu vaste, ne l'oublions jamais.
05:11 Mais on sait que ça le préoccupe, on sait que ça le travaille.
05:14 La place de "la" ou "les" religions dans la cité,
05:17 ce n'est pas une question secondaire pour lui.
05:20 On aura l'occasion d'y revenir.
05:22 Mais décomposons les deux éléments avant d'aller plus loin.
05:25 Donc, il assistera, il assistera probablement,
05:28 c'est au conditionnel en ce moment,
05:30 mais tous les signaux laissent croire que ce serait le cas,
05:32 à la messe donnée par le pape François
05:35 au Vélodrome, si je ne me trompe pas.
05:38 Et on pourrait dire qu'il va de soi,
05:41 on pourrait y voir une forme de politesse, c'est-à-dire le pape vient,
05:44 et bien le président décide tout simplement par politesse
05:47 envers le pape de s'y présenter, sur laquelle certains répondront
05:51 oui, mais si il s'agit d'un autre chef religieux,
05:53 bien qu'il y ait peu d'autres chefs religieux qui aient la même fonction,
05:56 le même titre dans le monde que le pape François.
05:59 C'est assez particulier, l'Église catholique a sa propre structure.
06:02 Mais quoi qu'il en soit, est-ce qu'il devrait s'y présenter?
06:05 J'aurais l'occasion de fouiller un peu cette idée,
06:07 mais gardons à l'esprit que premièrement, il ira, d'autant que l'argument
06:10 qui est donné, c'est non seulement la politesse, mais la proximité.
06:12 Quand on lit les communiqués, quand on lit ce que raconte
06:15 l'entourage d'Emmanuel Macron, on dit, vous savez,
06:18 il est très proche du pape François.
06:20 Les deux se tutoient.
06:22 François, comment vas-tu? Très bien, Emmanuel.
06:24 C'est un peu étonnant, mais notamment qu'avec ce pape-là,
06:28 c'est pas surprenant.
06:29 Mais cela dit, donc, il y a l'argument utilisé,
06:32 c'est la proximité, l'amitié qui justifierait la chose,
06:35 parce que certains vont dire oui,
06:36 mais est-ce que ça ne représente pas une sortie de la laïcité?
06:38 Est-ce que le président peut assister à la messe du pape sans trahir la laïcité?
06:42 Mais je reviens dans un instant.
06:43 Deuxième élément, c'est la revalorisation du patrimoine religieux
06:47 dans des communes de moins de 10 000 habitants.
06:48 Et là, c'est normal, parce que souvent, quand on dit
06:50 il faut trouver le patrimoine religieux, on pense aux très, très belles
06:53 et très grandes églises, celles qui marquent l'imaginaire.
06:56 Mais on oublie que l'imaginaire français, ce n'est pas que les très belles
07:00 et les très grandes églises connues, mais c'est l'église du village,
07:03 c'est l'église qui n'est pas très loin et qui participe à ce paysage
07:06 où partout, partout en France, on voit la présence de la croix.
07:10 Partout en France, on voit la présence de la civilisation chrétienne.
07:13 Du catholicisme.
07:15 Et on ne peut pas se contenter de sauver de manière muséale et patrimoniale,
07:19 justement, les très droits.
07:20 Pour ça, le modèle Notre-Dame de Paris, finalement,
07:22 est d'être étranger à ces nombreuses églises qui doivent être aussi sauvées.
07:27 On répondra peut être, j'entends l'argument, mais si elles ne sont pas
07:31 fréquentées, si elles ne sont pas fréquentées régulièrement,
07:34 eh bien, est-ce qu'elles ne deviennent pas strictement patrimoniales?
07:36 Il y a du vrai dans cet argument.
07:38 Néanmoins, néanmoins, un pays qui devient indifférent à son patrimoine,
07:42 un pays qui devient étranger à la marque profonde,
07:44 la marque la plus profonde qui soit, dans ce cas-là, c'est le catholicisme,
07:46 eh bien, ce sera un pays qui perdrait son âme.
07:48 Disons-le comme ça.
07:49 Ensuite, je reviens un instant sur la question de la messe,
07:51 qui me semble assez importante.
07:52 Certains se sont dit, le président de la République, peut-il y aller
07:55 vu le contexte présent?
07:57 Mais de quel contexte parlez-vous?
07:59 Eh bien, de la baïa.
08:00 Est-ce qu'il est possible tout à la fois d'interdire la baïa
08:04 et d'aller à la messe quand le pape François se présente?
08:07 Et la réponse est sans aucune complexité, sans aucune...
08:09 Oui, bien sûr qu'on peut. Ça va de soi.
08:11 Parce qu'il est possible tout à la fois de tenir
08:13 à l'héritage catholique de la France.
08:15 Il est possible tout à la fois d'affirmer la laïcité,
08:18 la laïcité qui n'est pas simplement un principe
08:20 qui a pour vocation d'abolir l'ensemble de l'expérience historique
08:24 et culturelle française,
08:25 mais de gérer l'espace public dans le rapport aux religions.
08:28 Et aujourd'hui, pourquoi on a...
08:30 Je reviendrai, pourquoi on a réactivé la laïcité
08:32 depuis 30 ans comme principe,
08:34 devant la présence d'un islam qui voulait imposer ses propres règles en France?
08:37 Et il me semble-t-il que ce n'est pas abusif de rappeler
08:40 que le catholicisme n'a pas le même statut symbolique,
08:43 identitaire, culturel en France que l'islam,
08:46 ou que le bouddhisme, ou le chintoïsme.
08:48 Vous faites la liste des religions que vous souhaitez,
08:50 et de ce point de vue, il n'y a pas de problème
08:51 parce que le président assiste à cette messe, évidemment.
08:54 Alors le président a déjà eu l'occasion de préciser sa réflexion
08:58 à propos du catholicisme, Mathieu Bocote,
09:00 et de son rôle d'ailleurs dans l'identité française.
09:02 2018. 2018, devant l'Assemblée des évêques, c'est assez intéressant.
09:06 Mais il vaut la peine, je dirais,
09:08 de revenir sur la doctrine religieuse,
09:10 ou à tout le moins la pratique politique religieuse
09:12 de certains présidents de la République, depuis De Gaulle,
09:15 pour voir comment, où en sommes-nous aujourd'hui.
09:17 Alors, le général De Gaulle, on dit, on répète souvent
09:20 qu'il faisait une distinction très nette,
09:21 lui qui est un chrétien fervent, un catholique fervent,
09:23 il faisait une distinction entre, bon,
09:26 la petite chapelle privée, on s'y analysait,
09:28 et de l'autre côté, le fait qu'il respectait la laïcité de l'État.
09:31 Mais gardons à l'esprit que le respect de la laïcité
09:34 du général De Gaulle s'inscrit dans une société
09:36 qui est si profondément catholique
09:38 que ça n'a pas le même sens.
09:40 Le général De Gaulle accepte ce qu'on pourrait appeler
09:42 la paix du XXe siècle entre les catholiques
09:44 et ceux qui ne l'étaient pas,
09:46 la paix qui s'est établie sur la défaite des catholiques,
09:48 de l'oublion par soi-disant passant.
09:50 Donc, il accepte néanmoins la chose,
09:52 il l'accepte, mais il ne lui viendrait jamais à l'esprit
09:55 l'idée de dire que le catholicisme n'est qu'une religion
09:58 en France parmi d'autres.
10:00 Donc, le général De Gaulle, on parle sans cesse
10:02 de sa laïcité stricte,
10:04 mais c'est une laïcité stricte
10:06 dans un contexte d'identité catholique évidente.
10:08 Gardons ça à l'esprit.
10:10 1981, on s'en souvient,
10:12 François Mitterrand,
10:14 l'affiche de campagne qui a marqué l'imaginaire,
10:18 qu'est-ce qu'on voit? Il y a le clocher.
10:20 François Mitterrand, qui est un socialiste,
10:22 socialiste de cette époque-là en plus,
10:24 qui n'est pas nécessairement les socialistes
10:26 les plus inspirants qu'il soit,
10:28 il voulait montrer son attachement à la France historique.
10:30 Il voulait montrer, regardez, je suis rassurant,
10:32 regardez, je suis attaché au pays français.
10:34 Je ne suis pas seulement attaché
10:36 à l'intelligentsia socialiste,
10:38 à la nomenclatura socialo-communiste,
10:40 non, pas du tout. Je suis attaché au pays français.
10:42 J'en viens, d'ailleurs, c'est vrai.
10:44 L'imaginaire personnel de François Mitterrand
10:46 touche bien davantage à la France rurale
10:48 et enracinée, avec toutes les conséquences
10:50 que ça a pu avoir dans son esprit, probablement,
10:52 qu'à la France révolutionnaire.
10:54 On comprend son état d'esprit.
10:56 Je souligne, soit disant, par exemple,
10:58 qu'en 2012, François Hollande veut faire
11:00 l'affiche de campagne de Mitterrand en 81.
11:03 On dit que Hollande veut faire du Mitterrand.
11:05 Donc, c'est la même affiche, sans le clocher.
11:07 Comme quoi, l'histoire avait évolué en ces matières.
11:10 - Le clocher a disparu.
11:12 - Cela dit, Emmanuel Macron, en 2018,
11:14 devant l'Assemblée des évêques, il précise sa doctrine,
11:16 et je reviens sur les grands points de son discours,
11:18 parce que c'est assez intéressant.
11:20 Il nous dit, je cite la phrase,
11:22 "Le lien entre l'Église et l'État s'est abîmé.
11:24 Il nous incombe de le réparer."
11:26 C'est exact, on peut dire que ce lien est abîmé
11:28 depuis assez longtemps, cela dit.
11:30 Donc, voulait-il être réparateur des liens brisés
11:32 entre l'Église et l'État,
11:34 mais plus de deux siècles après la Révolution?
11:36 On se souviendra que c'est le même homme qui a dit
11:38 que la France ne s'était jamais remise de la décapitation du roi.
11:40 Donc, est-ce que ça dit quelque chose
11:42 sur son imaginaire politique? Premier élément.
11:44 Deuxième élément, il parle d'un dialogue indispensable,
11:46 s'il en est un, en rappelant que les catholiques
11:48 et le catholicisme ont une vocation particulière en France.
11:51 Il nous dit, globalement, les grandes religions,
11:54 mais le catholicisme en particulier,
11:56 a suscité des vocations héroïques.
11:58 Et là, il parle notamment d'Arnaud Beltrame.
12:01 On pourrait aussi parler d'Henri, il y a quelques mois.
12:04 Encore une fois, voilà quelqu'un pour qui français et catholique
12:07 s'emboîtaient naturellement. C'est inséparable, ces deux notions.
12:10 Presque français et catholique, toujours, auraient dit certains.
12:12 Qu'est-ce qu'on voit? Emmanuel Macron disait
12:14 que le catholicisme a fourni quelque chose,
12:16 pas seulement un supplément d'âme,
12:18 mais peut-être un peu l'âme de ce pays.
12:20 C'est intéressant, il l'avait nommé.
12:22 Il dit qu'on ne peut pas réduire les idéaux de la République
12:24 ou les idéaux humains au catholicisme,
12:26 mais il y a un apport spécifique du catholicisme.
12:28 Emmanuel Macron dit cela à ce moment-là.
12:30 Il va encore plus loin. Il nous dit,
12:32 la laïcité n'a pas pour vocation
12:34 à déraciner le spirituel dans nos sociétés.
12:37 C'est intéressant, mais là, ça va un peu plus loin.
12:40 Il nous dit, et ça, c'est une phrase qui m'avait frappé,
12:43 il nous dit, je ne demanderai jamais, en fait, aux croyants
12:46 d'être modérément croyants dans l'expression de leur foi.
12:49 Et là, il y a un petit passage qui s'opérait
12:51 chez Emmanuel Macron à ce moment-là.
12:53 Il dit aux catholiques, je ne vous demande pas
12:55 d'être modérément croyants, mais au même moment,
12:57 on sait que quelle est la religion la plus ardente,
12:59 la plus militante aujourd'hui en France?
13:01 C'est l'islam, quoi qu'on en dise.
13:03 Donc, sous prétexte, à moins que sous prétexte,
13:05 il nous dit, je m'ouvre aux catholiques
13:07 à l'ardeur de leur foi, mais le même raisonnement
13:09 peut être appliqué à la question de l'islam,
13:11 et là, ça devient plus compliqué, parce que lorsque
13:13 l'islam est modérément pratiqué,
13:15 il peut être socialement accepté,
13:17 mais lorsque l'islam est très ardent et exige de s'appliquer
13:19 non seulement comme foi, mais comme code social,
13:21 comme code juridique, disons qu'on peut l'inviter
13:23 à la plus grande modération dans les circonstances.
13:25 Et, en dernière instance, dernier moment,
13:27 il nous dit, je suis ouvert aux préoccupations éthiques
13:29 des catholiques.
13:31 Donc, ça, c'est...
13:33 Certains disent l'IVG, d'autres disent la GPA,
13:35 d'autres disent la fin de vie,
13:37 et là, c'est à ce moment-là qu'on dira,
13:39 c'est un discours passionnant, mais de quelle manière
13:41 mord-il sur l'action politique concrète
13:43 du président Macron?
13:45 On comprend qu'il se dit ouvert aux préoccupations
13:47 des catholiques, à la place de la religion
13:49 dans la cité, mais qu'est-ce qu'il nous dit
13:51 au même moment? Eh bien, sa pratique politique
13:53 est assez éloignée, pourrait-on dire,
13:55 de ses considérations d'estime affichées
13:57 pour le catholicisme. À tout le moins,
13:59 quand on parle de l'euthanasie pour demain,
14:01 de tout ce qui touche les soins palliatifs,
14:03 la fin de vie, faites la liste de tout cela,
14:05 il est possible que Emmanuel Macron parle,
14:07 mais n'agisse pas, ou il est possible aussi
14:09 qu'il parle sans voir les conséquences
14:11 de ce que pourrait être son propos.
14:13 - Il est d'usage de dire que notre monde
14:15 est déspiritualisé, qu'il paie le prix
14:17 avec les grandes religions, Mathieu.
14:19 Est-ce qu'on peut croire qu'Emmanuel Macron,
14:21 ici, cherche à réhabiliter leur rôle
14:23 dans la cité?
14:25 - Ce serait une interprétation généreuse,
14:27 mais si tel était le cas, ce ne serait pas si mauvais.
14:29 Parce qu'on vit dans un monde non seulement
14:31 déspiritualisé, de la formule des consacrés,
14:33 mais surtout déritualisé. L'effondrement
14:35 des rituels qui structurent l'existence,
14:37 du baptême au mariage, tout ce qui touche
14:39 les rituels funéraires, quoi qu'on en dise,
14:41 l'absence de ces rituels provoque une forme
14:43 de confusion psychique chez les individus
14:45 qui ont besoin de s'inscrire dans ces rituels
14:47 pour être capables de se construire dans la durée.
14:49 Et ça, j'en témoigne, des deux côtés
14:51 de l'Atlantique, j'ai eu l'occasion de le voir,
14:53 mais l'effondrement du rituel funéraire
14:55 aujourd'hui est une catastrophe absolue.
14:57 Parce qu'on a sacrifié le rituel classique,
14:59 disons ça ainsi, mais parce qu'on a besoin
15:01 de rituels, donc on en fabrique un,
15:03 quelquefois, mais qui est complètement
15:05 new age, loufoque, très souvent,
15:07 assez gênant. Donc l'homme a besoin
15:09 de rituels, les rituels venaient
15:11 avec la tradition, il sacrifie la tradition,
15:13 il veut inventer de nouveaux rituels,
15:15 et finalement on a l'impression qu'il va
15:17 au magasin à un dollar pour s'en fabriquer
15:19 des nouveaux, un euro, pardon.
15:21 Donc de ce point de vue,
15:23 il y aurait une légitime réhabilitation
15:25 des grandes traditions spirituelles
15:27 dans la structure psychique des uns et des autres.
15:29 Je ne suis pas certain que le président Macron
15:31 est jusque-là.
15:33 - On peut regarder une petite vidéo
15:35 d'Emmanuel Macron. Vous avez vu ce qu'il a dit hier?
15:37 Ça dure 30 secondes. On va regarder
15:39 juste ce qu'il a dit Emmanuel Macron hier.
15:41 J'ai envie de voir si vous avez remarqué quelque chose
15:43 de particulier. Personne n'a souligné
15:45 quelque chose à part un
15:47 journal marocain.
15:49 Regardez la vidéo et je vous pose la question dans un instant.
15:51 - Bonjour,
15:53 je voulais m'adresser directement aux Marocaines
15:55 et aux Marocains.
15:57 Pour vous dire que la France
15:59 a été bouleversée
16:01 de ce qui s'est passé dans la nuit
16:03 de vendredi à samedi, de ce
16:05 terrible tremblement de terre.
16:07 Et nous avons évidemment une pensée pour les disparus,
16:09 leur famille, pour les blessés.
16:11 Et en vous disant cela, je pense
16:13 évidemment à toutes les familles qui partagent
16:15 leur vie entre la France et le Maroc
16:17 et ses destins liés.
16:19 La France est solidaire, la France se tient à vos côtés.
16:21 - Alors, le président de la République
16:25 s'est adressé directement aux Marocains
16:27 et aux Marocaines et ça n'a pas plu au Maroc.
16:29 On en parlera dans un instant.
16:31 On fera un petit tour de table. Vous me donnerez
16:33 vos réactions. Il a rompu
16:35 le protocole. C'était au roi
16:37 de parler d'abord aux Marocains et aux Marocaines.
16:39 Personne ne l'a relevé. On en reparle
16:41 dans un instant. Guillaume Bigot,
16:43 ravi de vous revoir ce mercredi.
16:45 Le mercredi, on a Bigot !
16:47 On aime beaucoup Dimitri aussi.
16:49 Hier, sur France Info,
16:51 Guillaume Bigot, le ministre délégué
16:53 à l'industrie Roland Lescure a déclaré
16:55 la réindustrialisation de la France
16:57 ne se fera pas sans
16:59 immigration. Faut-il y voir un lien
17:01 avec la tribune de Libé dans laquelle
17:03 plusieurs responsables de gauche
17:05 mais aussi des lumières macronistes comme le député
17:07 Sacha Houyé ont appelé à régulariser
17:09 les sans-papiers ? Oui.
17:11 Je pense que le lien est incontestable.
17:13 Il réagissait d'ailleurs.
17:15 Oui, le ministre Roland Lescure l'établit lui-même
17:17 ce lien. Il soutient
17:19 la régularisation proposée par la tribune.
17:21 C'est la preuve d'ailleurs que
17:23 le macronisme reste
17:25 en quelque sorte
17:27 un immigrationnisme. En fait, Roland Lescure
17:29 lui, il vient de la gauche
17:31 mais d'une gauche
17:33 libérale, d'une gauche fonds de pension.
17:35 Il a d'ailleurs occupé la tête
17:37 d'un fonds de pension au Canada. Il dit que c'est
17:39 un fonds de pension souverain, c'est vrai.
17:41 Enfin, ça reste quand même un fonds
17:43 de pension, ce qui n'est pas mauvais en tant que tel.
17:45 C'est juste une remarque sur
17:47 technique. Et donc, il n'y a rien d'étonnant
17:49 à ce que le discours qu'il tienne, notamment
17:51 sur la régularisation
17:53 des sans-papiers, etc., et
17:55 l'appel finalement à la
17:57 main-d'œuvre étrangère pour remplir les besoins
17:59 de main-d'œuvre en France, c'est exactement
18:01 le même discours que tient le MEDEF.
18:03 Alors, le MEDEF
18:05 se garde, par la voix de son
18:07 président Geoffroy Roudbézieux,
18:09 de toute ingérence
18:11 dans la politique immigrationniste.
18:13 Néanmoins, en juin dernier,
18:15 Roudbézieux a déclaré, je le cite,
18:17 "J'appelle à des textes clairs
18:19 pour embaucher davantage
18:21 d'étrangers." Voilà. Donc,
18:23 il a aussi souligné les vertus
18:25 intégratrices de l'entreprise. Alors, on en parle assez
18:27 peu, finalement, mais il existe aussi
18:29 une droite immigrationniste. Et l'échec
18:31 des politiques migratoires
18:33 en Italie de
18:35 Giorgia Maloni ou en Grande-Bretagne
18:37 de Richie Souna, je pèse souvent contre
18:39 l'Union européenne, là en Grande-Bretagne, ils sont sortis de l'Union européenne.
18:41 Donc, ce n'est pas l'Union européenne.
18:43 - Vous en prie. - Non, c'est de dire
18:45 "Pardon, mais on a changé
18:47 de patron des patrons."
18:49 - Ah oui, pour le patron du MEDEF. - Voilà.
18:51 - Oui, oui, j'ai compris. - Il était là.
18:53 - Parce que certains pourraient croire que vous ne connaissiez pas.
18:55 Vous êtes un homme qui suit l'actualité.
18:57 En tout cas, qui est rappelé fréquemment.
18:59 Donc, en fait,
19:01 dans ces pays-là, la politique,
19:03 parce qu'il y a eu une ambition, que ce soit de Giorgia Maloni
19:05 ou de Richie Souna, de lutter
19:07 contre l'immigration. Et en fait, ça ne s'est
19:09 pas fait du tout. Pourquoi ? Parce que
19:11 dans ces deux pays, ces gouvernements
19:13 de droite sont assez proches des milieux patronaux
19:15 et les milieux patronaux exercent une pression
19:17 pour que l'immigration ne
19:19 ne soit pas stoppée. Et on
19:21 voit bien que, notamment en France, en
19:23 régularisant les gens qui travaillent aujourd'hui sans papier
19:25 dans des secteurs où les salaires
19:27 ne sont pas très élevés, le BTP,
19:29 la restauration, etc. Eh bien, évidemment,
19:31 ça va maintenir des salaires très bas. Alors,
19:33 on peut dire, ben non, parce qu'ils vont payer des cotisations,
19:35 leurs salaires vont augmenter. Non, parce qu'en réalité,
19:37 ça va créer un effet d'appel. - C'est ça.
19:39 - Donc, cette droite immigrationniste, elle ne veut pas seulement être
19:41 gentille avec les gentils, pour reprendre la terminologie
19:43 de M. Gérald Darmanin. Elle veut faire venir
19:45 des travailleurs compétents
19:47 et motivés. Et en fait, c'est ce
19:49 que, Roland
19:51 Lescure, le ministre, il sous-entend
19:53 deux choses dans cette phrase aussi.
19:55 C'est-à-dire la phrase de la réindustrialisation
19:57 de la France ne se fera pas sans l'immigration.
19:59 Il soutient d'abord l'idée, en creux,
20:01 que le plein emploi est presque
20:03 déjà là. Sinon, pourquoi faire venir une immigration
20:05 de travail ? Et il soutient que la
20:07 réindustrialisation, ça marche du feu de Dieu
20:09 en France. Et là, il faut quand même
20:11 revenir à la réalité. Le plein emploi, on est encore
20:13 loin. L'économie française, comme les autres
20:15 économies européennes, ralentit. La réindustrialisation,
20:17 elle reste fragile. Elle décélère.
20:19 Le besoin d'emploi
20:21 industriel en France, c'est 9%
20:23 de besoin d'emploi. Donc, ce n'est pas énorme
20:25 non plus. Et dans l'industrie, surtout,
20:27 on n'a pas de travailleurs non
20:29 déclarés. Ce n'est pas un secteur comme
20:31 les services ou les
20:33 BTP. Donc, on cherche... - Ou la restauration.
20:35 - Bien sûr. Ou la restauration. On cherche
20:37 des gens, en fait, très qualifiés
20:39 qu'on ne trouve pas. Et on est prêt à les
20:41 payer cher. C'est ça, la problématique. Donc, ce n'est pas du
20:43 tout la problématique des emplois
20:45 en tension avec des gens qui acceptent de ne
20:47 pas être déclarés. - Mais, Roland
20:49 Lescu en donne aussi des arguments.
20:51 Il dit que nous aurons besoin de
20:53 1,3 million de bras
20:55 dans l'industrie d'ici
20:57 10 ans, Guillaume Bigot, et que 50% des
20:59 dirigeants d'entreprises industrielles
21:01 ont embauché ou envisagent
21:03 d'embaucher un étranger. On les voit, les patrons
21:05 de la restauration. Non, mais c'est vrai. Ils
21:07 le demandent, d'embaucher, de donner
21:09 des papiers, justement, à leur personnel.
21:11 - Alors, vous me connaissez. J'aime bien décortiquer
21:13 les chiffres. C'est ce que j'ai fait.
21:15 De toute façon, les chiffres,
21:17 on peut souvent leur faire un peu dire
21:19 ce qu'on veut, et je crois que cet argument
21:21 relève d'une sorte de falsification
21:23 intellectuelle. En tout cas, c'est un véritable prétexte
21:25 de parler des besoins
21:27 de main-d'oeuvre de l'industrie.
21:29 C'est un prétexte pour justifier l'immigration. D'abord,
21:31 les chiffres, je vous le disais, on leur fait
21:33 dire ce qu'on veut. Quand il n'y a pas de chiffres, d'ailleurs,
21:35 aux besoins, on peut les inventer. Je ne sais pas exactement
21:37 ce qu'a fait le ministre, mais moi, j'ai cherché ce
21:39 besoin de 1,3 million
21:41 d'emplois dans l'industrie dans les 10 ans
21:43 à venir. - Ça ne vous va pas non plus, Mathieu Bocote ?
21:45 - Non, c'est qu'on a le même discours
21:47 au Québec et au Canada, c'est-à-dire qu'on sort des chiffres
21:49 comme ça, qui ne sont jamais fondés, qui ne sont jamais
21:51 documentés, et ça fait partie de la
21:53 rhétorique patronale.
21:55 - Et ensuite, ça tourne.
21:57 Pourquoi je dis ça ?
21:59 J'essaie d'être un peu étayé, de ne pas tomber dans ce que
22:01 je dénonce. D'abord, ça correspond à un tiers
22:03 du volume des emplois industriels qui
22:05 existent aujourd'hui en France. On en aurait
22:07 un tiers en plus en 10 ans. C'est déjà énorme,
22:09 c'est colossal. Deuxièmement, si on regarde
22:11 le nombre d'emplois industriels créés par l'économie
22:13 française l'année dernière, c'est 50 000.
22:15 50 000 si le rythme se maintient, étant
22:17 plutôt à décélérer, pendant 10 ans, ça fait
22:19 500 000, ça ne fait pas 1 300 000.
22:21 Bon, passons. Ensuite, Roland
22:23 Lescure s'appuie sur une étude de BPI.
22:25 La BPI, Banque publique d'investissement,
22:27 qu'est-ce qu'elle dit ? Elle dit
22:29 qu'effectivement, dans
22:31 les entreprises, les petites entreprises
22:33 industrielles et les ETI,
22:35 les entreprises à deux tailles intermédiaires,
22:37 là où il y a des besoins criants de
22:39 main-d'œuvre, il y a 49 %
22:41 des gens qui ont répondu, des patrons qui ont dit
22:43 qu'ils avaient déjà embauché des étrangers
22:45 ou qu'ils seraient prêts à le faire. Mais pardon,
22:47 le verre est aussi à moitié vide. Alors que leurs
22:49 besoins sont criants et que ces gens sont pragmatiques,
22:51 ils ne sont qu'un sur deux à dire qu'ils seraient
22:53 prêts à accueillir une main-d'œuvre étrangère.
22:55 Dans la même étude, on apprend que les
22:57 grands groupes industriels n'ont absolument pas
22:59 besoin de main-d'œuvre étrangère en France,
23:01 il faut dire qu'ils ne produisent plus grand-chose, il faut dire
23:03 aussi la vérité jusqu'au bout, et que
23:05 25 % dans la même étude, 25 %
23:07 de ces mêmes patrons d'ETI et de PME
23:09 sont très réticents à embaucher
23:11 de la main-d'œuvre étrangère. Donc vraiment,
23:13 cet argument, je ne sais pas où il a trouvé
23:15 cette argumentation. En fait, l'argumentation,
23:17 c'est quoi ? C'est vraiment
23:19 trouver tous les arguments possibles et imaginables
23:21 pour justifier une immigration et en particulier
23:23 une immigration de travail. Pourquoi je dis
23:25 que c'est fallacieux ? D'abord parce que
23:27 dans les secteurs industriels, avec des grands
23:29 groupes notamment, quand ils ont besoin d'une
23:31 main-d'œuvre extrêmement qualifiée,
23:33 vous pensez qu'ils ont des problèmes de régularisation ?
23:35 Il faut être sérieux. Est-ce que les soudeurs américains qui sont
23:37 venus réparer les brèches dans les centrales
23:39 nucléaires françaises en toute urgence,
23:41 ils ont eu des problèmes de papier ?
23:43 Ce n'est pas la peine de régulariser les gens
23:45 pour faire venir des travailleurs super qualifiés,
23:47 que ce soit dans les grandes entreprises de la défense
23:49 ou dans le secteur industriel.
23:51 Donc c'est vraiment se moquer du monde. Deuxièmement,
23:53 effectivement, il a raison sur un point
23:55 au moins. Il y a des secteurs industriels
23:57 qui manquent d'une main-d'œuvre, je répète,
23:59 très qualifiée. Il manque d'ingénieurs,
24:01 il manque de techniciens
24:03 supérieurs. Donc ça n'a rien à voir
24:05 avec le profil de travailleur
24:07 clandestin qui accepte de travailler sans papier.
24:09 Mais absolument rien à voir. Et la
24:11 solution à cette pénurie de
24:13 main-d'œuvre très qualifiée,
24:15 à mon avis, elle réside davantage dans les
24:17 transformations de nos systèmes de formation
24:19 et d'enseignement. C'est-à-dire qu'on a,
24:21 et c'est particulièrement français,
24:23 tendance à dénigrer la production,
24:25 l'industrie, etc. Tout ça, c'est sale,
24:27 ce n'est pas bien, il ne faut pas faire ça. Donc on décourage
24:29 les jeunes d'aller dans cette direction. La culture
24:31 d'entreprise française, qui accorde beaucoup
24:33 d'importance aux podans, aux diplômes, etc.
24:35 Quand vous êtes technicien supérieur, c'est très difficile
24:37 de monter dans un certain nombre d'entreprises.
24:39 Ça, il faudrait y remédier. Et puis surtout,
24:41 il y a quelque chose qui saute au visage. C'est qu'il y a
24:43 énormément de techniciens supérieurs et d'ingénieurs,
24:45 précisément ceux dont l'industrie a besoin,
24:47 qui partent chaque année à l'étranger,
24:49 que nous avons formés. Donc
24:51 avant d'en faire venir d'autres,
24:53 parce que déjà on ne paye pas ce qu'on a là, il faudrait peut-être déjà
24:55 payer ce qu'on a là et les
24:57 faire revenir, ou en tout cas éviter
24:59 qu'ils ne partent. Donc en réalité,
25:01 mettre en avant les besoins de main-d'œuvre
25:03 industrielle, qui n'ont
25:05 aucun rapport pour l'instant avec l'immigration
25:07 qu'on a aujourd'hui, c'est surtout
25:09 faire diversion pour ne pas parler
25:11 du gros de l'immigration, qui non seulement
25:13 n'a rien à voir avec ses emplois, parce qu'elle n'est pas qualifiée,
25:15 mais en plus qui n'a même rien à voir avec une
25:17 immigration de travail. Le gros de l'immigration,
25:19 qu'est-ce que c'est ? On sait le détournement
25:21 du droit d'asile, etc. Mais
25:23 c'est aussi, et surtout peut-être,
25:25 le regroupement familial. Et cette immigration-là,
25:27 elle ne travaille pas
25:29 principalement. Les Français savent
25:31 parfaitement, en fait, qu'il y a
25:33 aussi un sous-texte quand on dit
25:35 "on ne résoudra pas le problème de la réindustrialisation
25:37 sans l'immigration". Le sous-texte,
25:39 c'est que les Français sont devenus trop
25:41 flemmards, ils ne voudraient pas travailler dans l'industrie,
25:43 ils ne voudraient pas de travaux trop difficiles, etc.
25:45 Alors c'est peut-être vrai pour les bobos, ou pour
25:47 les enfants des bobos dans les centres-villes,
25:49 mais quand vous sortez des grandes villes,
25:51 vous apercevez en fait que les serveurs,
25:53 les femmes de ménage, etc., ne sont pas du tout nécessairement
25:55 des immigrés. Et donc les Français,
25:57 ils savent bien que cette immigration,
25:59 notamment de travail, si tant est qu'elle
26:01 soit de travail, elle
26:03 fait peser à la baisse les salaires,
26:05 et elle fait exploser les charges sociales.
26:07 - Alors on va marquer une pause et je vous demanderais, est-ce que vous ne croyez pas
26:09 que l'immigration peut répondre
26:11 à des besoins de main-d'oeuvre ?
26:13 C'est intéressant parce que quelqu'un comme
26:15 Chacha Houillé, dont vous avez parlé, lui, il appelle
26:17 les chers entreprises à prendre la parole. Oui,
26:19 dites justement qu'au quotidien, vous avez besoin
26:21 d'embaucher, mais quelqu'un comme
26:23 des étrangers. Et quelqu'un comme Bruno
26:25 Lemaire, lui, il est complètement contre. Il est
26:27 contre justement l'immigration pour les métiers en
26:29 tension. Donc on en parle tout à l'heure. Une petite dernière
26:31 question. On marque une pause à tout de suite.
26:33 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
26:37 Beaucoup de sujets ce soir.
26:39 Emmanuel Macron a-t-il commis une faute de
26:41 protocole ? On en parlera tout à l'heure
26:43 dans un instant. Avec Marc Menand, on parlera de la
26:45 publicité qui cible les enfants. Est-ce que c'est
26:47 au rôle des parents d'éduquer
26:49 les enfants ou bien il faut supprimer les
26:51 publicités ? On en parlera. Avec Charlotte, on va
26:53 revenir sur la mort du
26:55 jeune Sefa avec
26:57 ce refus d'obtempérer à El Ankour.
26:59 On en sait un peu plus justement. Et
27:01 souvent, on ne revient pas sur les informations.
27:03 Il y a une vidéo qui contredit certains
27:05 faits. On en parlera dans un instant avec vous. On parlera
27:07 de Joe Biden. C'est quand même le président
27:09 de la première puissance du monde. Et lorsqu'il
27:11 est au Vietnam et qu'il est interrompu
27:13 lors d'une conférence de presse, ça vaut le coup de
27:15 s'intéresser, de savoir un peu pourquoi.
27:17 Dernière question pour vous, Guillaume Bigot.
27:19 On parlait de l'immigration et du
27:21 ministre de l'Industrie qui dit que
27:23 il n'y a pas de réindustrialisation sans
27:25 immigration. J'ai l'impression que vous ne croyez
27:27 pas que l'immigration peut répondre
27:29 à des besoins de main-d'oeuvre. Beaucoup
27:31 de personnes le croient ? Alors de main-d'oeuvre
27:33 en général, pas trop.
27:35 Et en particulier de main-d'oeuvre industrielle,
27:37 encore moins parce qu'encore une fois, ça relève
27:39 vraiment d'une formation et de compétences
27:41 techniques assez élevées. On n'en est plus
27:43 dans l'entreprise, vous savez, la fab lab,
27:45 l'usine sans ouvrier, heureusement.
27:47 Mais enfin, on a quand même besoin de gens
27:49 assez techniquement très
27:51 bien formés. Donc, on a
27:53 un problème de formation, on a un problème
27:55 de salaire, et notamment dans l'industrie,
27:57 on a un problème de dynamisme économique.
27:59 Et faire venir toujours
28:01 plus d'immigrés qui sont, pour ceux
28:03 qui sont déjà là, deux fois moins
28:05 diplômés que les Français et deux fois
28:07 plus inactifs que les Français, je ne vois
28:09 pas très bien en quoi ça va résoudre notre
28:11 problème de main-d'oeuvre en général, et je répète,
28:13 de main-d'oeuvre industrielle en particulier.
28:15 En fait, il y a désormais un consensus parmi
28:17 les économistes pour considérer que l'immigration,
28:19 telle qu'elle existe en France aujourd'hui,
28:21 a un impact globalement
28:23 négatif sur l'économie. C'est-à-dire, en
28:25 tenant compte notamment de la deuxième génération d'immigrés,
28:27 des organismes publics, neutres,
28:29 etc., même internationaux,
28:31 l'OCDE ou le CP2I,
28:33 qui est français, estiment
28:35 que l'immigration, c'est
28:37 1,4 ou 1,5
28:39 points de PIB. Ça nous coûte
28:41 1,4 ou 1,5 points de PIB.
28:43 Or, notre économie, elle tourne
28:45 au ralenti depuis 20, 30,
28:47 40 ans maintenant. Alors,
28:49 faute aux charges sociales, c'est vrai,
28:51 faute à mon avis aussi à l'ouverture unilatérale
28:53 à la concurrence mondiale,
28:55 faute à une monnaie surevaluée aussi.
28:57 On a vu que la
28:59 désindustrialisation s'est très accélérée
29:01 après l'euro, et faute
29:03 en réalité à
29:05 ce qu'on pourrait appeler une sorte de préférence
29:07 pour la consommation. Et on comprend mieux
29:09 la logique économique de faire venir
29:11 des migrants. Parce que pourquoi
29:13 les secteurs économiques,
29:15 le MEDEF, etc., seraient d'accord pour faire venir les migrants ?
29:17 Mais est-ce qu'en fait, il y a un secret
29:19 qui est bien gardé ? C'est que le peu de croissance
29:21 qu'on a en France, la croissance d'escargots qu'on a
29:23 en France, elle est un peu tirée par
29:25 la croissance de la consommation. Et donc
29:27 ramener un toujours plus des consommateurs,
29:29 on ne va pas réduire ce problème de consommateurs
29:31 producteurs qu'on a, qui est structurel, on l'aggrave
29:33 au contraire. Mais on arrive quand même,
29:35 allez encore 5 minutes, M. le Boureau, qu'on fait venir encore
29:37 un peu plus de consommateurs. Évidemment,
29:39 ces consommateurs aggravent l'endettement
29:41 du pays, alourdissent l'économie du pays,
29:43 mais la plupart de ces milieux
29:45 économiques, qu'est-ce qu'ils font ? Ils ne produisent plus en France,
29:47 ils ne vendent plus en France, donc ça ne les dérange absolument
29:49 pas. Au contraire, pour eux, c'est la condition
29:51 pour que les marchés extérieurs soient
29:53 ouverts. Et donc eux, ils exportent, ils produisent plus
29:55 en France. Donc ils maintiennent le système
29:57 sous perfusion. La machine économique
29:59 française est devenue folle,
30:01 elle ne fait rien d'autre que de distribuer
30:03 des milliards d'euros de subventions
30:05 et d'allocations pour doper une sorte de
30:07 croissance au ralenti. Et là,
30:09 qu'est-ce qu'on nous dit ? On nous dit "Allez, on va faire venir
30:11 pour 10 personnes inactives, on va faire venir
30:13 une personne peut-être qui travaille, donc
30:15 acceptez ça." En fait, il nous manque
30:17 une vraie politique industrielle, il nous manque des techniciens,
30:19 il nous manque des ingénieurs, il nous manque une vraie politique
30:21 de natalité, il nous manque un protectionnisme intelligent,
30:23 il nous manque des commandes publiques pour stimuler
30:25 l'industrie. Et en fait, pourquoi c'est vain
30:27 et mensonger de penser que
30:29 c'est cette question de l'immigration
30:31 qui va résoudre le problème ? Parce que l'immigration
30:33 de masse, c'est comme la désindustrialisation de masse,
30:35 elle procède d'une seule et même
30:37 cause. Quand on disait "Il faut détruire
30:39 Carthage", je pense qu'il faut sortir de l'Union européenne.
30:41 Mathieu Boncôté, je vous ai vu réagir
30:43 lorsque Guillaume Bigot disait
30:45 que l'impact est globalement négatif
30:47 sur l'économie,
30:49 l'impact de l'immigration. Vous êtes d'accord ? Pourquoi vous ?
30:51 Je pense que c'est globalement documenté aujourd'hui.
30:53 C'est-à-dire que ça sert les intérêts, par exemple,
30:55 de certaines... - C'est pas ce qu'on entend.
30:57 - Ça sert les intérêts de grandes entreprises
30:59 qui ont intérêt à élargir sans cesse
31:01 le bassin de la population.
31:03 Ça, il n'y a pas de doute. Mais est-ce que ça sert l'intérêt
31:05 global de l'économie ? Est-ce que ça sert l'intérêt
31:07 des classes moyennes, des classes populaires ?
31:09 Donc, ça sert assurément l'intérêt
31:11 de ceux qui, par exemple, veulent de nouveaux domestiques.
31:13 L'Uber bourgeoisie
31:15 qui veut à tout prix avoir ses nouveaux domestiques,
31:17 très bien. Ça sert certains grands
31:19 groupes, mais dans l'ensemble du pays,
31:21 ça pèse davantage, on l'a dit, pour les dépenses
31:23 sociales. Et si je peux me permettre d'ajouter,
31:25 pour tout ce qu'on parle beaucoup aussi de la question
31:27 de l'insécurité aujourd'hui, la construction des places de prison
31:29 et tout ça, on sait le lien particulier entre
31:31 délinquance et immigration. Ça fait partie
31:33 aussi du coût. Alors, évidemment, il ne faut
31:35 jamais réduire l'immigration à son coût. Je l'entends
31:37 très bien. Mais il n'en demeure pas moins que quand on pense
31:39 au coût global, ça pèse sur les
31:41 pays. - Vous pouvez dire, Charles-Laudon, hélas, que ce n'est pas
31:43 ce qu'on entend, en général. - Oui, justement, c'est ce que j'allais dire.
31:45 - C'est une chance pour la France. - C'est impossible de réduire
31:47 ni l'immigration, ni à des histoires individuelles
31:49 d'un côté, ni simplement à un coût
31:51 ou à un apport d'argent. Simplement,
31:53 quand vous entendez en permanence des
31:55 contre-vérités, objectivement des
31:57 contre-vérités, pour vous vendre l'immigration
31:59 à tout prix, donc c'est la question de tous les chefs
32:01 d'entreprise qui ont envie d'embaucher de la main-d'oeuvre étrangère.
32:03 Non. L'immigration
32:05 a un coût global positif pour la
32:07 France non plus. Et par ailleurs,
32:09 ça ajoute au-delà du coût
32:11 de monnaie sonnante et trébuchante.
32:13 Quand on voit la différence, justement,
32:15 entre ce discours-là et le sentiment profond
32:17 des Français, c'est que ça n'est pas d'abord une question
32:19 de coût. Ça n'est évidemment pas. Et tous les
32:21 débats qui nous agitent en permanence et
32:23 tous les jours dans ce pays le prouvent.
32:25 - Alors, dans les emplois
32:27 industriels, Guillaume
32:29 a raison, on a besoin de
32:31 techniciens ayant une
32:33 très bonne formation. Mais pourquoi ?
32:35 Eh bien parce que
32:37 les rôles les plus vils,
32:39 là on a besoin de petites mains
32:41 qui n'ont pas la moindre
32:43 instruction. On fait appel
32:45 à la sous-traitance. Donc les grandes
32:47 entreprises, elles s'inscrivent
32:49 dans un principe noble, on a l'impression
32:51 qu'elles sont exemplaires,
32:53 mais c'est parce que tout ce qui ne va
32:55 pas est délégué à des entreprises
32:57 qui, elles, ont des
32:59 attitudes profitantes de
33:01 ces pauvres airs qui sont en errance
33:03 et qui n'ont rien et qui courent
33:05 après la possibilité du travail,
33:07 ne serait-ce que pour une heure ou deux jours.
33:09 - Merci pour votre regard.
33:11 Merci, Guillaume Bigot, Marc Menangeau.
33:13 Je reste avec vous parce qu'il y a faim de...
33:15 - Restez avec moi. - Avec grand plaisir.
33:17 Avec les autres aussi, quand même.
33:19 Un peu tous les deux.
33:21 Afin de lutter contre la malbouffe
33:23 et l'obésité en France,
33:25 une OEJ qui s'appelle Foodwatch
33:27 dénonce le marketing
33:29 qui cible les enfants.
33:31 Des produits trop gras, trop sucrés, trop salés,
33:33 qui ne devraient pas faire l'objet de publicité pour les enfants
33:35 vers les plus petits et que cette surexposition
33:37 coûte cher en matière de santé.
33:39 Mais une question,
33:41 Marc Menangeau, à qui la faute ?
33:43 Est-ce que c'est la faute du marketing ?
33:45 Est-ce que c'est la faute des publicités ?
33:47 Est-ce que c'est pas aussi la faute des parents ?
33:49 Est-ce qu'on n'a pas aussi abandonné
33:51 l'éducation des enfants, même à ce niveau-là ?
33:53 Question.
33:55 - Il y a un troisième point que vous n'avez pas cité,
33:57 que je ferai émerger dans mon propos
33:59 dans quelques instants.
34:01 Déjà, il faut rappeler la situation,
34:03 à savoir que 9 produits sur 10
34:05 ont trop de sel,
34:07 ont trop de gras, ont trop de sucre.
34:09 Et le sucre est l'un des grands,
34:11 grands, grands fléaux.
34:13 On a également 6 enfants sur 10
34:15 qui sont en surpoids.
34:17 6 enfants sur 10
34:19 liés à ces produits-là.
34:21 Alors, effectivement, on se dit
34:23 qu'il faut prendre des mesures.
34:25 Déjà, ce qui est étonnant, c'est que ça ne vienne pas
34:27 du ministère de la Santé, ça ne vienne pas
34:29 de Santé publique, que ce ne soit pas
34:31 eux qui alertent,
34:33 que ce ne soit pas non plus la faculté de médecine.
34:35 Alors là, ça pose la question
34:37 sur la manière dont on forme
34:39 les médecins. Ça me vient comme ça.
34:41 Parce que dans le programme,
34:43 le long programme d'études des médecins,
34:45 la nutrition n'apparaît pas.
34:47 Donc, ils ne s'interrogent
34:49 peut-être pas assez sur
34:51 ce que l'on met dans la zéchelette
34:53 des gamins. Pour répondre à votre
34:55 point de vue, c'est vrai la pub.
34:57 La pub.
34:59 Alcool, tabac, on a interdit la pub.
35:01 Ça n'a pas empêché
35:03 les ventes de montrer.
35:05 Mais même partout. On n'avait plus
35:07 le droit de la pub
35:09 de journaux, vous n'aviez plus de publicité
35:11 sur les voitures de course, etc.
35:13 Eh bien, la seule
35:15 façon de faire baisser
35:17 un tout petit peu la consommation
35:19 de tabac a été de monter les prix,
35:21 de monter les prix, de monter les prix. Mais même en mettant
35:23 alerte "vous allez mourir en fumant",
35:25 ça ne changeait
35:27 rien. Et puis, il y a des
35:29 transitions. Il y a la manière
35:31 dont au quotidien, on fait
35:33 l'attention
35:35 à l'enfant
35:37 de manière
35:39 je dirais
35:43 pervertie.
35:45 Eh bien, quand vous êtes tout petit,
35:47 il faut lui faire plaisir,
35:49 on va lui donner un bonbon, on va lui donner
35:51 un petit gâteau, tiens mon petit bonhomme.
35:53 Mais vous vous rendez compte là ?
35:55 On ne cherche pas à savoir si c'est
35:57 bon ou pas. Apparemment, ça serait
35:59 extraordinaire. Or, il n'y a
36:01 pas besoin de lire des revues scientifiques
36:03 au quotidien pour être
36:05 informé qu'effectivement,
36:07 ces produits-là sont nocifs
36:09 pour la santé. Les enseignants
36:11 devraient être sensibilisés aussi.
36:13 Or, que se passe-t-il ? Vous avez
36:15 votre petite fille,
36:17 il m'arrive d'aller dans les écoles
36:19 également, rencontrer
36:21 des personnes et vous participer
36:23 à un anniversaire. Que se passe-t-il à cet
36:25 anniversaire ? Sur la table, il y a
36:27 quoi ? Il n'y a que des gâteaux,
36:29 il n'y a que des bonbons, il n'y a que
36:31 des sodas, il n'y a même pas
36:33 un verre d'eau. Il n'y a pas
36:35 un fruit, il n'y a pas un élément.
36:37 - Je peux me permettre de vous interrompre ? - Oui. - Parce que la
36:39 question c'est, lorsqu'on veut supprimer
36:41 la publicité, c'est pas le produit
36:43 qui est lui-même en... Vous êtes en train de me dire
36:45 peut-être que c'est le produit qui est en cause ou bien c'est le comportement
36:47 qui est en cause ? - Mais c'est tout ça
36:49 qui est en cause. Je suis déjà en train de
36:51 dire que la publicité
36:53 n'est pas uniquement le problème
36:55 parce que ça ne pourrait être qu'un
36:57 élément d'encouragement.
36:59 Mais puisque vous posez la question sur le produit,
37:01 c'est le point que je voulais faire émerger
37:03 avant de parler d'éducation. C'est quoi
37:05 le produit ? C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
37:07 on admet, du côté
37:09 du ministère de la Santé, de Santé
37:11 Publique France, du côté du monde politique,
37:13 que l'on fabrique des poisons.
37:15 C'est-à-dire qu'on sait qu'il y a des produits
37:17 nocifs, et vous êtes encore plus victime que cela,
37:19 en Outre-mer,
37:21 avec des sodas qui sont
37:23 encore plus sucrés, etc.
37:25 Or, on sait que ce sont des fléaux.
37:27 Alors déjà, la première question, c'est
37:29 qu'est-ce qui se passe dans la tête
37:31 de ceux qui conçoivent ces produits ?
37:33 Ils n'ont pas d'enfants.
37:35 Ils n'ont pas, à un moment,
37:37 une interrogation de se dire "il faut produire
37:39 pour produire, il faut gagner du fric pour gagner du fric".
37:41 Et puis donc,
37:43 les autorités responsables
37:45 ne réagissent pas. On fait en sorte
37:47 qu'ils puissent avoir accès
37:49 à tous les distributeurs. Et puis après,
37:51 il y a les distributeurs en tant que tels.
37:53 Ils ne se disent pas "bien là,
37:55 il faudrait restreindre l'exposition
37:57 de ces produits toxiques". Non,
37:59 ce sont ceux qui sont le plus exposés
38:01 dans les rayons des hypermarchés,
38:03 supermarchés, même petits commerces.
38:05 Puis après, il y a ce point
38:07 de l'éducation.
38:09 - Parce qu'on a l'impression qu'on veut déresponsabiliser les parents.
38:11 - Comme toujours. C'est-à-dire, c'est la
38:13 victimisation. Alors j'entendais sur
38:15 les différentes antennes de radio
38:17 aujourd'hui, il y avait des réactions par rapport à
38:19 ce problème de la publicité.
38:21 C'était "ah bah moi mon petit bonhomme,
38:23 qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
38:25 Il veut son pout-pout !" C'est un truc en chocolat.
38:27 Mais j'ai pas le droit de dire le nom.
38:29 - Oui, et on lui donne
38:31 par sympa. Voilà, pour lui faire plaisir.
38:33 - Et à partir de là, je ne peux surtout pas,
38:35 je ne peux surtout pas
38:37 le contrarier. Il exige
38:39 parce que ses petits copains font pareil.
38:41 Ça signifie qu'aujourd'hui,
38:43 on est dans la dictature des petits hauts.
38:45 On n'est pas capable d'initier
38:47 la moindre restriction
38:49 à leur désir,
38:51 de leur dire "attention, c'est pas bon pour la santé".
38:53 Et puis il y a aussi le fait,
38:55 est-ce qu'on peut passer autant
38:57 de temps devant la télévision ?
38:59 - Non, non, non, c'est pas forcément la télévision.
39:01 - Mais si ! - Non, ne me regardez pas comme ça.
39:03 J'ai beaucoup travaillé sur la question.
39:05 C'est pas la télévision qui a un problème.
39:07 - Mais si, parce que c'est dans l'éducation.
39:09 - Restez avec nous. - Non, mais c'est pas ça que je dis.
39:11 Vous pouvez pas avoir
39:13 autant d'heures de consacrée à la télévision,
39:15 ça veut dire que vous renoncez
39:17 à votre rôle d'éducateur.
39:19 Avoir le désir d'enfant, c'est avoir
39:21 le plaisir de les initier
39:23 à la curiosité,
39:25 leur apprendre à dessiner, leur apprendre à chanter,
39:27 etc. C'est-à-dire que vous ne déléguez pas
39:29 à un organisme,
39:31 quel qu'il soit, l'éducation.
39:33 Et puis n'oublions pas
39:35 ce que disait Joël de René,
39:37 dans un livre qui est sorti
39:39 il y a trois ans, sur l'épigénétique.
39:41 C'est-à-dire que l'épigénétique,
39:43 c'est notre capacité à faire en sorte
39:45 que nos gènes ne s'expriment pas malgré nous.
39:47 Nous sommes responsables
39:49 de notre santé, entre fonction
39:51 de ce que nous mangeons, du sport
39:53 que nous pratiquons, de la joie
39:55 que nous avons dans le quotidien
39:57 de nos relations.
39:59 Nous n'avons pas une physiologie
40:01 qui se développe de la même façon.
40:03 Or, quand il y a six enfants sur dix
40:05 qui sont en surpoids, il y a des questions
40:07 à se poser, surtout que le sucre, en plus,
40:09 agit sur le mental
40:11 et l'excitation et l'agressivité.
40:13 Merci beaucoup pour votre regard. La raison pour laquelle
40:15 je réagissais par rapport à la télévision,
40:17 c'est que j'ai beaucoup travaillé sur ces sujets
40:19 au Conseil supérieur de la biodiversité.
40:21 Aujourd'hui, la France
40:23 est le seul pays au monde
40:25 où on ne voit dans les publicités
40:27 aucune personne manger au bois devant un écran.
40:29 Le seul pays au monde.
40:31 Pour dire à quel point
40:33 les écrans français,
40:35 la télévision française,
40:37 est extrêmement en avance sur ces problèmes de lutte
40:39 contre l'obésité. On ne le dit pas suffisamment,
40:41 mais même les programmes pour enfants
40:43 incitent les enfants à manger des légumes, etc.
40:45 Et c'est très important de le dire, qu'on a une particularité
40:47 française et que, voilà.
40:49 Et je vous rejoins lorsque vous dites que
40:51 il ne faut pas déresponsabiliser les parents.
40:53 Voilà. Et pas déléguer à la télévision
40:55 le temps de loisir que l'on doit consacrer aux enfants.
40:58 J'ai fait des émissions sur les enfants,
41:00 les visiteurs du mercredi, donc je connais également
41:02 un peu le sujet.
41:04 Merci Marc Meunand. Dans un instant,
41:06 on va parler du chef de l'État. Est-ce qu'il a
41:08 commis une erreur de protocole ou pas ?
41:10 En s'adressant directement aux Marocains,
41:12 il y a un magazine en ligne qui s'insurge
41:14 et qui dit qu'Emmanuel Macron a enjambé
41:16 le roi Mohamed VI
41:18 et qu'il s'est adressé
41:20 directement aux Marocains. On se posera la question
41:22 de ce que vous en pensez de cette
41:24 intervention du chef de l'État hier sur les réseaux sociaux.
41:26 Charlotte Dornelas, une semaine après
41:28 le refus d'obtempérer à El Ankour,
41:30 nous avons des nouvelles de l'enquête concernant
41:32 ce jeune homme, Sefa,
41:34 qui a percuté une voiture de police
41:36 et qui est mort en Turquie
41:38 ces derniers jours. Est-ce qu'on peut revenir
41:40 sur les dernières informations sur le sujet ?
41:42 Alors oui, parce que les dernières
41:44 informations, on reviendra après,
41:46 mais elles nous montrent qu'on a
41:48 quand même un gros problème dans le traitement
41:50 général et notamment médiatique,
41:52 mais parfois politique aussi, de ces affaires
41:54 de manière générale. Alors en l'occurrence, dans l'affaire
41:56 d'El Ankour, on a appris
41:58 de sources policières que l'IGPN
42:00 avait une vidéo,
42:02 disons une vidéo de la
42:04 percussion entre ce scooter
42:06 et la voiture de police. Vous savez, il était
42:08 a priori poursuivi par une voiture qui avait
42:10 son gyrophare sans le son, mais son gyrophare
42:12 pour lui demander de s'arrêter. Les policiers
42:14 disent qu'il y a eu un refus d'obtempérer.
42:16 Il était sur la route et il y a une autre
42:18 voiture, une deuxième qui est arrivée
42:20 et il a percuté cette deuxième voiture
42:22 à une intersection. Or, la
42:24 vidéo nous dit, l'IGPN
42:26 montre une voiture qui arrive à faible
42:28 vitesse, la voiture des policiers
42:30 et ce jeune homme, Cefa, qui roule
42:32 sans casque, qui roule
42:34 vite et en regardant derrière lui.
42:36 Donc il arrive à une intersection,
42:38 il percute la voiture.
42:40 Alors la presse rapporte
42:42 cette vidéo qui a été visée par l'IGPN
42:44 et elle utilise le conditionnel.
42:46 Et elle utilise le conditionnel
42:48 une semaine après. A la limite, j'ai aucun
42:50 problème. La vidéo, si vous ne l'avez pas vue,
42:52 vous pouvez user du conditionnel, bien sûr,
42:54 tout en sachant que si c'est l'IGPN qui vous explique
42:56 qu'elle a une vidéo entre les mains, ce serait compliqué
42:58 d'aller inventer l'existence de la vidéo
43:00 ou ce qu'il y a dedans. Mais bon, passons. A la limite,
43:02 vous ne l'avez pas vue, vous usez du conditionnel.
43:04 Sauf que, depuis une semaine, nous avons,
43:06 comme dans beaucoup d'affaires,
43:08 l'avocat de ce jeune homme et de sa famille,
43:10 qui est en l'occurrence Maître Boussereau,
43:12 qu'on connaît bien, qui
43:14 conteste, lui, initialement
43:16 cette version-là, mais encore aujourd'hui.
43:18 La version policière
43:20 est accréditée par l'existence
43:22 de cette vidéo et lui conteste
43:24 depuis le début en disant "il y a
43:26 une volonté dans cette voiture de percuter
43:28 le jeune homme sur le scooter", ce qui est interdit
43:30 en France. Tamponner les scooters,
43:32 on a déjà parlé, c'est interdit en France.
43:34 A fortiori, quand vous avez un gamin qui n'a pas de casque
43:36 sur le scooter, évidemment.
43:38 Et il continue à le dire aujourd'hui
43:40 et évidemment, Maître Boussereau, il va parler
43:42 lui-même, il n'utilise aucun conditionnel.
43:44 Il dit même qu'il peut le prouver, qu'il a un témoin
43:46 de la scène qui rapporte
43:48 que les policiers l'ont fait.
43:50 Et il annonce d'ailleurs qu'il va porter plainte pour
43:52 homicide volontaire contre les
43:54 policiers. Pourquoi est-ce que je dis
43:56 qu'on a un problème dans le traitement médiatique ?
43:58 C'est que c'est toujours la même histoire.
44:00 On a d'abord, soit une vidéo,
44:02 soit tout simplement le récit de ce qui s'est passé.
44:04 Quand c'est une vidéo, c'est "encore pire"
44:06 parce que l'émotion est forcément encore plus chargée,
44:08 c'est-à-dire quand on a des images,
44:10 mais on a un, souvent, l'avocat.
44:12 Non pas des policiers qui ont aussi des avocats,
44:14 mais souvent ce sont les avocats de l'autre
44:16 "partie" qui s'expriment
44:18 immédiatement, en tout cas les premiers,
44:20 voire parfois les seuls.
44:22 Or, un avocat, il défend un client.
44:24 Un avocat, parfois, peut avoir
44:26 d'abord, dire une vérité
44:28 partielle sur une situation pour défendre
44:30 les intérêts de son client.
44:32 Et ce n'est pas tellement un reproche à l'avocat que je fais là,
44:34 c'est un reproche au manque de distance
44:36 de la presse par rapport
44:38 au récit d'un avocat, quel qu'il soit.
44:40 C'est-à-dire que ce serait l'inverse, ce serait le même déséquilibre.
44:42 Simplement, là, il y a un déséquilibre.
44:44 Et quand en plus, vous ajoutez à ça,
44:46 dans le débat médiatique, une présomption de culpabilité
44:48 qui est quand même très forte, et parfois même
44:50 jusque dans la bouche des hommes politiques
44:52 sur le policier, dans ce genre,
44:54 au moment où le policier
44:56 use de la force, forcément
44:58 vous avez un déquilibre qui est aggravé.
45:00 Et ce récit, qui met en cause
45:02 systématiquement les policiers par principe,
45:04 il a des conséquences parfois
45:06 dramatiques. Alors on l'a vu, évidemment,
45:08 à grande échelle
45:10 après la mort de Naël en juin,
45:12 mais on le voit très régulièrement.
45:14 À Nantes, il y a quelques jours, il y a 14 voitures
45:16 qui ont brûlé, des bus, etc.
45:18 Et on nous dit que c'est potentiellement, après une opération
45:20 de police, qui en a entendu parler ?
45:22 Absolument personne. On s'est habitués à ça.
45:24 Et les policiers vous disent, quand ils
45:26 interviennent parfois, c'est une saisie de véhicule,
45:28 c'est une interpellation,
45:30 c'est une perquisition, et le soir
45:32 même, il y a des problèmes. Donc ça génère
45:34 des conséquences. Donc ça nous demande une plus
45:36 grande responsabilité dans les faits.
45:38 Et je vous disais, dans l'affaire des Lancours, on a
45:40 Maître Boussereau, qu'on connaît bien. Pourquoi ?
45:42 Lui, on l'a connu
45:44 notamment parce qu'il est compagnon de route du comité
45:46 Traoré. Il est l'avocat,
45:48 un des avocats de la famille
45:50 Traoré. Et lui se
45:52 défend, on va dire, d'être l'avocat des violences
45:54 policières. Il dit, non, pas du tout. Je suis l'avocat
45:56 des violences policières illégitimes.
45:58 Alors, être l'avocat des violences
46:00 policières illégitimes, c'est tout à fait
46:02 légitime, à l'inverse. C'est-à-dire que s'il y a
46:04 des violences policières illégitimes,
46:06 il est normal de les dénoncer. Sauf
46:08 que dans son discours, il conteste
46:10 systématiquement et l'aversion
46:12 et parfois la réalité et parfois
46:14 les constatations juridiques. Et
46:16 il dénonce en général l'exercice
46:18 de la justice quand elle ne va pas
46:20 dans son sens. On l'a vu
46:22 dans l'affaire Traoré. Alors, il y a appel aujourd'hui, donc
46:24 je vais rester extrêmement prudente. Mais systématiquement,
46:26 les décisions sont
46:28 contestées. Il demande des
46:30 dépaysements quasiment systématiques en disant
46:32 « je ne peux pas avoir confiance dans tel tribunal
46:34 ou dans tel procureur, dans tel parquet ».
46:36 Et là, en l'occurrence, il
46:38 conteste absolument. Or, il y a quand même
46:40 des faits dans cette histoire. Donc, par
46:42 prudence, on devrait se dire soit on met à égalité
46:44 dans la manière dont on raconte
46:46 les deux récits, à la fois des policiers et de leurs
46:48 avocats surtout, et de cet avocat-là,
46:50 mais on ne peut pas alimenter
46:52 ce déséquilibre-là. Et
46:54 enfin, le même avocat
46:56 et je vais vous donner un exemple très récent,
46:58 le même avocat, par exemple, avait annoncé
47:00 en juin qu'il portait plainte
47:02 au nom de la famille de Naël pour
47:04 faux en écriture publique. Vous vous souvenez, on en avait
47:06 parlé ici. La plainte, elle n'a pas
47:08 été retenue. Elle n'a même pas été
47:10 reçue par le Parc aidementaire.
47:12 Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait pas d'écriture publique.
47:14 Or, cette volonté
47:16 de porter plainte pour faux en écriture publique,
47:18 ça a guidé tout le récit initial
47:20 qui disait « le policier a lui-même
47:22 menti dans un texte et donc il a
47:24 rédigé quelque chose de faux ».
47:26 Or, ce policier n'avait rien rédigé.
47:28 Donc, vous voyez que là, la prudence était absolument
47:30 nécessaire dans cette affaire
47:32 et la prudence aurait été de se distancer
47:34 par rapport au récit d'un avocat,
47:36 quel qu'il soit. Alors, quelles peuvent être,
47:38 Charlotte Bernalas, les conséquences
47:40 d'un tel déséquilibre dans le traitement médiatique ?
47:42 Le problème majeur
47:44 que je vois d'abord, en tout cas le premier constat,
47:46 c'est le fossé qui existe entre
47:48 la population et ce discours
47:50 qui est sans cesse relayé médiatiquement,
47:52 que ce soit par des personnalités, mais même
47:54 le discours général médiatique, même dans ces affaires.
47:56 Vous voyez d'étude en étude,
47:58 de sondage en sondage, que les Français,
48:00 dans leur immense majorité, et de manière
48:02 géographiquement bien répartie,
48:04 les Français, dans leur immense majorité,
48:06 soutiennent les forces de l'ordre
48:08 et n'en ont pas peur. Donc déjà,
48:10 il y a un déséquilibre dans la manière dont on présente ça.
48:12 Par ailleurs, il y a aussi
48:14 un déséquilibre dans la manière
48:16 dont on raconte, encore une fois
48:18 médiatiquement, la violence
48:20 des policiers par rapport à la violence que subissent
48:22 les policiers. Il y a un déséquilibre terrible,
48:24 c'est-à-dire qu'un policier blessé
48:26 ne fera jamais une édition spéciale
48:28 à l'inverse de ce genre de dossier.
48:30 Alors, on peut le comprendre, mais simplement, ça vous dresse
48:32 un... comment dire ?
48:34 Une vision du comportement
48:36 de la police dans la société qui est extrêmement fossée.
48:38 Par ailleurs, il y a une perversité
48:40 à se convaincre qu'on lutte contre des
48:42 violences policières illégitimes,
48:44 ce qui est parfaitement normal,
48:46 tout en jugeant illégitimes par
48:48 principe l'usage de la force,
48:50 l'usage de la violence, donc, policière,
48:52 puisqu'il existe une violence légitime
48:54 de la police. Elle use
48:56 d'une force, on va dire, légitime.
48:58 Donc, si par principe, dans n'importe
49:00 quelle affaire dont vous ne savez rien,
49:02 vous jugez que c'est illégitime,
49:04 alors l'usage de la force n'est plus possible,
49:06 en tout cas, ni sur le terrain,
49:08 ni dans le débat public. Et c'est le
49:10 récit, par exemple, qu'on a eu pendant les émeutes.
49:12 Vous vous souvenez, on l'a dit souvent
49:14 pendant les émeutes, on a eu des émeutes absolument
49:16 dramatiques, et il a fallu deux semaines pour que ça se
49:18 transforme en procès des policiers.
49:20 Et il y a plusieurs policiers qu'on dit, c'est quand même incroyable,
49:22 nous, on avait des cohortes
49:24 de gens extrêmement violents en face de
49:26 nous, et à chaque fois qu'il y a eu un tir de
49:28 LBD, c'était un gars qui passait par là
49:30 et qui n'avait rien à voir avec les émeutes.
49:32 Parce que c'est en effet le discours
49:34 qu'on a entendu systématiquement. Alors,
49:36 il faut séparer les choses. C'est
49:38 évidemment qu'une enquête est nécessaire quand il y a un tir,
49:40 d'ailleurs, je le rappelle, elle est systématique.
49:42 Un policier qui dégaine son arme, il y a
49:44 systématiquement une enquête qui est ouverte.
49:46 Simplement, ça ne veut pas dire que l'usage de la
49:48 force, a priori,
49:50 était illégitime. Et les
49:52 conséquences, pour revenir à votre question, c'est
49:54 un, l'inhibition très claire des forces de l'ordre
49:56 sur le terrain. L'inhibition et la démotivation
49:58 aussi. Vous avez de plus en plus de policiers
50:00 qui vous disent, un, soit qu'ils quittent le boulot
50:02 parce que la présomption de culpabilité
50:04 est lourde à porter, deux, qui
50:06 sur le terrain vous disent "on n'interviendra plus
50:08 dans ces conditions". Deux, ça
50:10 renforce l'impunité des délinquants.
50:12 Pas des victimes, des délinquants
50:14 évidemment, puisque à partir
50:16 du moment où le policier est tout de suite mis en
50:18 procès à la place,
50:20 on va dire, parfois, d'autres personnes,
50:22 les délinquants se sentent très forts, on va dire,
50:24 dans le discours général, quand on voit que même
50:26 Emmanuel Macron avait condamné les policiers avant même l'enquête.
50:28 Et par ailleurs, l'alimentation
50:30 d'une haine devenue folle envers
50:32 la police de quelques-uns.
50:34 Vous voyez que ça a des conséquences quand même assez dramatiques,
50:36 notamment pour le travail nécessaire, quand même,
50:38 rappelons-le, des forces de l'ordre dans la société.
50:40 - Alors qu'il y en a beaucoup qui appellent à plus de police,
50:42 on a vu les larmes de la maman de la jeune fille
50:44 décédée à Marseille.
50:46 Nous avons également
50:48 la Djili, le réalisateur de films, qui a tenu des
50:50 propos très anti-police dans une
50:52 interview à un média très spécialisé
50:54 dans le cinéma. Qu'en est-il exactement ?
50:56 - Alors je vais vous lire très rapidement, la Djili
50:58 nous dit dans ce journal, "c'est un problème
51:00 récurrent en France, la violence, les meurtres
51:02 commis par la police
51:04 dans ces quartiers. Malheureusement, ce genre de choses
51:06 se produit tous les mois". Ensuite, il continue,
51:08 "la police a carte blanche pour tuer
51:10 ces jeunes sans jamais être condamnée.
51:12 C'est un fait et les chiffres le montrent".
51:14 J'aimerais bien qu'il nous dise ce qui relève
51:16 du fait et quels sont les chiffres qu'il
51:18 veut nous avancer. Et lors d'une conférence samedi
51:20 dernier, il est allé encore plus loin, assurant,
51:22 ouvrez les guillemets encore, "la police a le
51:24 feu vert pour tuer les Noirs et les Arabes.
51:26 On va droit vers une guerre civile".
51:28 Alors déjà, un, à l'heure où vous évoquiez
51:30 cette femme à Marseille, à l'heure où on a
51:32 Marseille, là, depuis le début de l'année, c'est 90
51:34 fusillades, 93 fusillades, même dans la région
51:36 marseillaise. On en a 90 juste à Marseille.
51:38 43 morts et 109 blessés,
51:40 parce qu'on parle des morts mais pas des blessés.
51:42 Tous ces blessés, ils ont le même profil
51:44 que les gens dont ils parlent. Ce sont eux aussi,
51:46 pour la plupart d'entre eux, des Noirs et des Arabes.
51:48 Et là, il n'y a jamais un mot
51:50 qui est donné. Or, les parents, par ailleurs,
51:52 qui demandent plus de police dans ces quartiers,
51:54 eux aussi sont massivement issus de l'immigration.
51:56 Et il n'y a jamais, jamais,
51:58 jamais un mot pour eux, de la part
52:00 de ces personnalités. Et par ailleurs,
52:02 je rappelle quand même à toutes fin utile que même
52:04 quand la violence est jugée non proportionnelle
52:06 ou non nécessaire, ça n'est jamais
52:08 un Noir ou un Arabe qui est poursuivi.
52:10 C'est à la suite d'un refus d'obtempérer,
52:12 c'est dans le cœur des émeutes et parfois la violence
52:14 ne devrait pas être utilisée de la sorte,
52:16 mais ça n'est jamais un profil racial
52:18 qui est poursuivi par les policiers,
52:20 évidemment, il faut le rappeler, apparemment.
52:22 Mais un délinquant.
52:24 Comment ? Potentiel. Mais un délinquant.
52:26 C'est ça, évidemment, une situation de délinquant.
52:28 Merci pour votre regard, Charlotte Dornet. La ceinture de table
52:30 par rapport à la vidéo qu'on vous a montrée
52:32 il y a quelques instants avec le chef de l'État
52:34 qui a fait une vidéo sur X,
52:36 c'est X Twitter, hier soir,
52:38 pour dire à s'adresser
52:40 directement aux Marocains.
52:42 Guillaume Bigaud, je commence par vous.
52:44 Il y a un journal qui s'appelle
52:46 Le 360, un journal en ligne
52:48 marocain, monarchiste, nationaliste,
52:50 c'est le profil de ce journal en ligne
52:52 qui dit "il s'est adressé directement
52:54 aux Marocains, aux Marocaines,
52:56 Emmanuel Macron rompant ainsi tout
52:58 protocole, quitte à hériter un peu plus
53:00 les Marocains et conforter sa solide
53:02 réputation de meilleur ennemi de la France
53:04 à l'étranger". Qu'est-ce que ça vous évoque ?
53:06 Cette réaction
53:08 de cet adhérent qui critique
53:10 le chef de l'État français, qui s'est adressé
53:12 directement aux Marocains après
53:14 le séisme, avant le roi
53:16 Mohamed VI, qui lui-même ne s'est pas encore adressé
53:18 aux Marocains. Oui, il y aurait
53:20 brûlé la priorité. C'est
53:22 possible. Enfin, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de façons
53:24 de médias qui soient républicains, à mon avis,
53:26 au Maroc.
53:28 Je pense que ce qu'on peut dire, c'est que déjà
53:30 le tremblement de terre n'a pas aidé à recoller
53:32 les morceaux entre Paris et Rabat
53:34 à rapprocher les deux capitales. Les Français
53:36 se sont évidemment interrogés, parce que
53:38 pour des raisons géographiques, pour des raisons historiques,
53:40 pour des raisons même techniques, on est très
53:42 bon dans ce genre de domaine pour
53:44 secourir les gens. Pourquoi
53:46 le Maroc a plutôt fait appel aux Émirats
53:48 arabes uniques à la France ? C'était vrai que c'était curieux.
53:50 J'ai vu passer une déclaration d'Élysée qui disait qu'il ne fallait pas
53:52 trop commenter sous-entendu pour ne pas
53:54 envenimer la situation. Donc, à force
53:56 de dire qu'il n'y a pas de malaise, on voit bien qu'il y a un malaise
53:58 et cette déclaration, ce que dit ce journal,
54:00 confirme qu'il y a un malaise.
54:02 - Pour ce que j'en comprends, le mot
54:04 peut-être est une réaction exagérée,
54:06 mais on ne peut pas toujours désinstitutionnaliser
54:08 les rapports. On peut faire une rencontre à Saint-Denis, c'est plus difficile
54:10 en matière de relations internationales, peut-être.
54:12 - En effet, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
54:14 Je pense qu'il y a aussi une manière d'aller
54:16 chercher des prétextes, peut-être. Je ne connais pas ce journal,
54:18 mais on voit bien, en effet, c'est ce que je veux dire,
54:20 le malaise devient de plus en plus évident.
54:22 On peut faire tout ce qu'on veut pour faire semblant
54:24 de ne pas le voir.
54:26 - Il y a d'autres priorités au Maroc, j'imagine.
54:28 - Ce qui est bizarre, quand même, c'est qu'effectivement,
54:30 il n'est pas un mot sur le roi de dire
54:32 "nous pensons
54:34 au peuple et bien évidemment
54:36 aux autorités",
54:38 mais qu'il ellipse complètement
54:40 le gouvernement,
54:42 c'est un peu bizarre.
54:44 C'est une faute de protocole, au moins.
54:46 - Merci pour votre regard. Un dernier mot,
54:48 Mathieu Bocoté. De passage au Vietnam,
54:50 Joe Biden a surpris hier soir.
54:52 Non, mais sa conférence de presse a été interrompue.
54:54 Pardon, mais question,
54:56 Mathieu Bocoté. On a trouvé qu'il jugeait
54:58 des propos complètement incohérents.
55:00 Pour quel autre chef d'État
55:02 on aurait accepté ça? - Alors, je vais d'abord
55:04 vous citer les propos de Joe Biden.
55:06 On lui pose une question sur le dérèglement climatique.
55:08 Une question essentielle à laquelle
55:10 il a probablement réfléchi. Voilà sa réponse,
55:12 un peu énigmatique. Vous savez,
55:14 il y a un film sur John Wayne,
55:16 le grand acteur américain. Il y a un film sur John Wayne.
55:18 C'est un éclaireur indien.
55:20 Et il essaie de ramener, je pense, c'était les Apaches,
55:22 une des grandes tribus d'Amérique, dans la réserve.
55:24 Ensuite, il poursuit.
55:26 Quel est le rapport?
55:28 Eh bien, il y a beaucoup de soldats-poney-menteurs
55:30 à tête de chien sur le réchauffement climatique.
55:32 - C'est le président
55:34 de la première puissance du monde.
55:36 - Imaginez, moi, désormais,
55:38 c'est une insulte que je vais utiliser.
55:40 Sale soldat-poney-menteur.
55:42 Et cela dit, il termine le tout en disant
55:44 "Je ne sais pas pour vous, mais je vais me coucher."
55:46 (rires)
55:48 Ce qui est intéressant, cela dit,
55:50 c'est que cette déclaration n'est pas au coeur
55:52 de l'actualité internationale.
55:54 Or, on appelle ça, vous savez,
55:56 les Américains ont une formule.
55:58 Ils appellent ça les Biden moments.
56:00 Donc, ce sont les moments où Joe Biden
56:02 fait des déclarations particulièrement gênantes.
56:04 - Oui, ça s'accumule.
56:06 - Il fait beaucoup de pluriel avec lui.
56:08 Il témoigne de sa sénilité.
56:10 Et il y en a de plus en plus.
56:12 Et chaque fois, on pourrait dire que les médias
56:14 appellent ça des faits divers de sénilité.
56:16 Donc, ce sont des faits divers qui n'ont aucun lien entre eux.
56:18 Or, qu'est-ce qu'on a?
56:20 On est simplement devant un mensonge incroyable.
56:22 On cherche à nous faire croire que cet homme gouverne.
56:24 On cherche à nous faire croire qu'il est encore...
56:26 Il peut même se présenter aux prochaines élections présidentielles.
56:28 Faut pas rire de nous.
56:30 Or, le fait est que c'est un mensonge d'État.
56:32 C'est un mensonge flagrant.
56:34 Et les médias font tout pour ne pas le nommer.
56:36 - Vous allez un peu fort, quand même, le mot "mensonge".
56:38 - Pas du tout. Pire encore. C'est pire qu'un mensonge d'État.
56:40 C'est un mensonge, je dirais, médiatiquement entretenu.
56:44 Parce que tout le monde voit ce qu'on voit.
56:46 On le voit. Faut s'entendre.
56:48 C'est la tachette presse qui se sent obligée d'interrompre
56:50 la conférence du président sénil,
56:52 celui que je surnomme tendrement la "momie brésilienne".
56:56 Donc, on est obligé de l'interrompre.
56:58 Et on le fait.
57:00 On le fait quitter. On l'exfiltre, pour le dire ainsi.
57:02 Qu'est-ce que ça veut dire?
57:04 Premièrement, il faudrait se poser la question, aujourd'hui,
57:06 qui gouverne aux États-Unis?
57:08 Parce que c'est souvent qui gouverne aux États-Unis.
57:10 - Première puissance mondiale.
57:12 - C'est pas un détail. Est-ce qu'on en sait?
57:14 Et deuxièmement, il serait intéressant de voir...
57:16 Donc, les médias américains font semblant
57:18 que ce sont des petites gaffes ici et là.
57:20 Les médias internationaux font semblant
57:22 que ce sont des petites gaffes ici et là.
57:24 Parce qu'on est obligé d'en parler tellement qu'il y a
57:26 de "Biden moments", tellement qu'il y en a,
57:28 qu'est-ce qu'on est obligé de faire?
57:30 On parle désormais du problème plus large
57:32 de l'âge des politiques.
57:34 Là, on se dit, est-ce que les politiques,
57:36 c'est pas la même chose?
57:38 Alors, on va se présenter. On se dit, vous savez,
57:40 Donald Trump est très vieux, lui aussi.
57:42 Oui, mais Donald Trump, il est peut-être fou,
57:44 il est peut-être dément, mais il n'est pas sénile.
57:46 C'est pas la même chose.
57:48 Or, il y a un problème de fond ici, je crois,
57:50 c'est qu'on pue et qu'on ne veut pas nommer
57:52 le problème Biden, parce qu'on ne voudrait d'aucune manière,
57:54 par effet de contraste, revaloriser Trump.
57:56 Eh bien, on décide de créer un problème structurel.
57:58 Or, le problème porte un nom, c'est Joe Biden.
58:00 Le problème est majeur, c'est une sénilité
58:02 que tout le monde voit, mais c'est une sénilité
58:04 dans laquelle je triomphe encore.
58:06 Merci mes soldats ponémenteurs.
58:08 (rires)
58:10 A tête de chien !
58:12 Pardon, j'ai oublié.
58:14 Merci à tous dans un instant. Pascal Prohet,
58:16 ses invités, tout de suite, Simon Guillin,
58:18 quelles sont les infos du soir?
58:20 On va commencer par cette information.
58:22 Deux détenus de la maison d'arrêt de Florie Mérogis
58:24 sont actuellement recherchés.
58:26 Ils se sont ébadés hier, lors d'une sortie
58:28 dans la forêt de Fontainebleau.
58:30 Ils participent à une course à pied avec d'autres détenus
58:32 et l'encadrant Lanket a été confié à la gendarmerie d'Evry.
58:34 Gérald Darmanin en déplacement en Corse aujourd'hui.
58:36 Cet après-midi, il était notamment en question
58:38 de l'autonomie de l'île,
58:40 lors d'un entretien avec Gilles Simeoni,
58:42 le ministre de l'Intérieur,
58:44 qui doit également dîner avec les présidents
58:46 de groupe politique de l'Assemblée corse ce soir.
58:48 Et puis, un premier avion français
58:50 doit atterrir ce soir en Libye,
58:52 avec à son bord une quarantaine de sauveteurs
58:54 et plusieurs tonnes de matériel sanitaire.
58:56 Les inondations dévastatrices dans l'est du pays
58:58 ont provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes.
59:00 L'avion français a décollé cet après-midi
59:02 de la base militaire d'Istre,
59:04 dans les Bouches-du-Rhône.
59:06 ♪ ♪ ♪