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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00C'est l'heure, ravie de vous retrouver. J'espère que vous avez passé un excellent week-end. Beaucoup d'actualités, tout a changé pendant le week-end.
00:00:06On va voir ça avec nos mousquetaires ce soir. Bonsoir Isabelle Piboulot.
00:00:09Bonsoir Christine, bonsoir à tous. A la une, 39 ministres réunis autour du président de la République pour un premier conseil express à l'Elysée.
00:00:18Emmanuel Macron leur demande engagement et courage tant les défis sont nombreux.
00:00:23Le premier ministre, lui, présidera un séminaire gouvernemental vendredi à Matignon en vue de sa déclaration de politique générale prévue le 1er octobre.
00:00:32Plus de 1 400 migrants ont quitté la France et traversé la Manche ce week-end. Au total, plus de 25 000 sont arrivés sur les côtes britanniques depuis le début de l'année.
00:00:42Un chiffre en progression de 4% comparé à 2023 selon le ministère britannique de l'Intérieur, mais inférieur au bilan enregistré en 2022 où 45 000 migrants étaient arrivés au Royaume-Uni par la Manche.
00:00:55Enfin en Israël, des sirènes d'alerte retentissent dans la ville de Raïfa. Dans le même temps, au Liban, le commandant d'U.S. Bola pour le front sud a été visé par une frappe israélienne près de Beyrouth.
00:01:06Dans le pays, près de 800 cibles d'U.S. Bola ont été frappées. Benyamin Netanyahou recommande aux citoyens libanais d'évacuer les zones dangereuses.
00:01:15Merci beaucoup ma chère Isabelle. Au sommaire ce soir, le gouvernement barnier est nommé. Le gouvernement barnier est prêt à travailler.
00:01:26Le premier conseil des ministres a eu lieu ainsi que les passations de pouvoir. Nous ferons un tour de table avec nos mousquetaires pour savoir s'ils sont satisfaits du nouveau gouvernement.
00:01:36Mais observons qu'une offensive virulente s'est organisée stratégiquement, immédiatement ce week-end.
00:01:42Celle de la gauche envers ce nouveau gouvernement qu'elle décrit comme le plus à droite de la Ve République.
00:01:48Celle de la gauche envers Bruno Rotailleau décrit comme homophobe, raciste.
00:01:53Toutes les stratégies sont de sortie pour le décrédibiliser. L'analyse de cette diabolisation, l'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:03La passation de pouvoir à Bercy a eu lieu hier. Les propos d'Antoine Armand et logieux sur le bilan de Bruno Le Maire ont laissé perplexe devant la dérive des finances publiques.
00:02:12Un contexte qui a fait ressortir les propos de Sarah Knafo, députée européenne reconquête qui s'est interrogée sur l'aide publique au développement.
00:02:20Je cite les 800 millions que la France donne à l'Algérie, les 120 millions à la Chine.
00:02:27L'Etat algérien pourrait même porter plainte pour ses propos. Est-ce populiste ? Est-ce un raccourci ? Est-ce une réalité ? L'analyse de Gabrielle Cluzel.
00:02:37Nous nous arrêterons sur la passation de pouvoir au ministère de l'Intérieur.
00:02:42D'un côté, Bruno Rotailleau a déclaré haut et fort ses objectifs rétablir l'ordre.
00:02:47De l'autre côté, Gérald Darmanin a tenu des propos qui ont interpellé.
00:02:50Il a rappelé qu'un de ses prénoms est Moussin. Il a expliqué qu'il n'aurait pas eu son parcours politique s'il s'était prénommé Moussin.
00:03:00Propos tenus alors que Rachida Dati est fière de son prénom ou encore que Othmane Nassrou, à ses côtés, vient d'être nommé secrétaire d'Etat à la Citoyenneté et à la lutte contre les discriminations.
00:03:12Comment analyser cette surenchère de la victimisation ? Comment expliquer cet affrichage de prénoms, d'origine, au lieu de se concentrer sur les compétences et lutter contre les compétences ?
00:03:23Comment analyser cet élan d'antiracisme qui surgit le dernier jour ? Le regard de Marc Menand.
00:03:30Dans la formation du gouvernement, Barnier et ses déclarations sur la question de la hausse d'impôts sont scrutées de près.
00:03:37Si le Premier ministre oriente ses réflexions sur une hausse pour les plus riches et les entreprises, la classe moyenne craint le pire.
00:03:44Personne ne veut travailler plus, être taxé plus au bénéfice d'autres qui se laisseraient vivre.
00:03:50L'exemple de cette vidéo a fait le tour du monde d'un homme qui explique, je cite,
00:03:55« Les Français travaillent pour moi pendant que je dors et à la fin du mois j'arrive à économiser 600 euros à ne rien faire. »
00:04:02Les Américains ont été choqués par ceux qui disent vivre des aides en France.
00:04:07Est-ce une réalité ou est-ce pour choquer le décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:04:13Et puis certains à gauche voudraient voir disparaître le Rassemblement national, voire même supprimer le parti politique.
00:04:20Est-ce réellement possible ? La stratégie du cordon sanitaire peut-elle aller jusqu'à la suppression du parti ?
00:04:26On commence par ne pas serrer les mains des députés RN, ne pas leur donner des postes clés à l'Assemblée nationale,
00:04:32ne pas tenir compte du vote pour le RN au sein du gouvernement.
00:04:36Peut-on en arriver à la disparition du RN ? L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:04:42Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou, c'est parti !
00:04:48Vous l'avez retenu !
00:05:00Ravie de vous retrouver à ce soir.
00:05:02Redites-le une fois pour être sûr que c'est bien dans votre tête.
00:05:04Qu'est-ce que j'ai dit ? Oui alors une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
00:05:08Je ne sais pas si la formule vous convient.
00:05:10Hashtag face à l'info vous me direz.
00:05:12Charlotte va bien.
00:05:14Très bien.
00:05:16Super.
00:05:18Bon beau Marc.
00:05:20Et mon beau Mathieu.
00:05:22Dans un instant on fera un tour de table pour vous entendre un peu sur est-ce que vous êtes satisfait du gouvernement Barnier.
00:05:28J'ai envie vraiment de vous entendre là-dessus parce que tout s'est accéléré ce week-end.
00:05:32D'abord Mathieu Beaucoup est à la gauche.
00:05:34Depuis là quelques jours, c'est remobilisé pour une nouvelle campagne.
00:05:38Elle vise cette fois Bruno Rotailleau accusé de racisme et d'homophobie.
00:05:44Elle vise aussi l'ensemble du gouvernement le plus à droite de la cinquième république selon Olivier Faure du parti socialiste.
00:05:52En quoi l'accueil du centre et de la gauche est une offensive ciblée et stratégique contre Bruno Rotailleau et contre ce gouvernement ?
00:06:00Oui en fait ce qui est assez intéressant dans la présente séquence c'est que pendant qu'on sentait que la gauche cherchait un angle à partir duquel faire le procès du gouvernement pour le définir rapidement.
00:06:12Vous savez c'est la loi de la politique définir l'autre avant qu'il ne se définisse lui-même.
00:06:18Donc la gauche cherchait une nouvelle séquence, une nouvelle stratégie.
00:06:22Elle ne pouvait plus dire simplement donnez-nous le gouvernement, donnez-nous le gouvernement.
00:06:26Elle a compris qu'elle ne l'aurait pas pour cette séquence-là.
00:06:28Donc de quelle manière y aller ?
00:06:30Très rapidement on l'a vu, une cible.
00:06:32Donc globalement on nous dit, je le résume, c'est l'ordre moral qui est de retour.
00:06:36C'est le gouvernement, c'est cette formule qui est absolument l'unaire le plus à droite dans l'histoire de la cinquième république.
00:06:41Ceux qui confirment une chose, ceux qui disent cela ne connaissent absolument rien à l'histoire politique française.
00:06:46C'est quand même fascinant.
00:06:48Le plus à droite, ou encore, ça nous en dit beaucoup sur ce que la gauche considère être une bonne droite.
00:06:54C'est-à-dire pour la gauche être de droite c'est déjà, c'est toujours être trop à droite, c'est toujours être très à droite, c'est toujours être proche de l'extrême droite.
00:07:01Et la seule droite tolérée, c'est la droite qui donne raison à la gauche.
00:07:04La droite vilpins, appelons-ça comme ça.
00:07:07Ça peut être aussi la droite Bertrand lorsqu'elle préfère l'alliance avec les communistes plutôt que l'union des droites.
00:07:12Mais ça c'est la droite tolérée.
00:07:14L'autre droite est toujours suspecte.
00:07:16Je vais citer, parce que ça m'a beaucoup fait rire, Yves Bourdillon, qui est journaliste aux Echos, et qui a une formule très drôle.
00:07:36Je trouve que ça décrit très bien l'état d'esprit de gauche qui cherche encore une fois à créer le scandale.
00:07:49Celui qui a lancé l'offensive, qui a voulu frapper le plus fort, c'est Manuel Bompard.
00:07:55Manuel Bompard qui, ce matin chez Sonia Mabrouk, mais déjà hier ou avant-hier je crois sur Twitter,
00:08:02avait cherché à nous dire à quel point nous devons être dans l'horreur, une forme de communier dans l'horreur.
00:08:08Je cite la première phrase, la première charge.
00:08:11Avec Retailleau, les Français sont récompensés d'avoir empêché l'extrême droite de prendre le pouvoir.
00:08:17Ils auront comme ministre de l'Intérieur le sosie raté de Jean-Marie Le Pen.
00:08:22Ce gouvernement tombera le plus vite sera le mieux.
00:08:26Alors quand on sait la signification du terme Jean-Marie Le Pen pour la gauche,
00:08:31on comprend que Bruno Retailleau fait désormais partie des côtés sombres de l'histoire.
00:08:37Le sosie raté de Jean-Marie Le Pen.
00:08:39Pour la gauche, Jean-Marie Le Pen, c'est une insulte.
00:08:41Donc dès lors, quand on colle le nom à Jean-Marie Le Pen, c'est-à-dire vous voyez, vous rejoignez vous aussi les poubelles de l'histoire.
00:08:46N'aviez-vous pas honte?
00:08:48Et ensuite, on a détaillé l'accusation ce matin.
00:08:50Toujours M. Bompard qui nous dit, première accusation, Bruno Retailleau serait favorable à la préférence nationale.
00:08:57Donc, dit-il, il voudrait distinguer entre les Français qui doivent recevoir des droits sociaux et qui ne devraient pas profiter de ces droits sociaux.
00:09:06Mais c'est strictement faux.
00:09:08C'est-à-dire la préférence nationale, pour peu qu'on la prenne au sérieux, ce n'est pas la préférence ethno-raciale.
00:09:14La préférence nationale, ça consiste à dire que si vous êtes citoyen français, vous avez des droits.
00:09:18Si vous n'êtes pas citoyen français, vous avez moins de droits.
00:09:22La participation à la nation formelle, même pas la nation culturelle, même pas la nation identitaire, à la nation formelle, à la citoyenneté, vous donne des droits.
00:09:30Donc, quand Bompard dit dans les faits pour Retailleau qu'on veut trancher dans le corps civique français entre ceux qui auront des droits et ceux qui n'en auront pas,
00:09:38on peut dire soit il ment, soit il fait preuve d'incompétence dans la définition des termes.
00:09:43Mais ce qu'on comprend, c'est qu'il veut le présenter comme un monstre.
00:09:47D'ailleurs, il va aller un peu plus loin.
00:09:49Il va dire 10% des travailleurs français sont immigrés et nous devons les remercier d'être là environ.
00:09:54Mais est-ce qu'il dit qu'ils sont travailleurs immigrés, donc sont-ils encore immigrés en France ou sont-ils citoyens français?
00:09:59C'est pas la même chose.
00:10:00À moins que la gauche considère qu'il suffit d'être sur le territoire français, sans même avoir les papiers, sans même avoir la marque d'appartenance administrative à la France,
00:10:08pour elle, c'est pas grave, on met le pied en France, on a droit à tous les droits sociaux français.
00:10:11Quoi qu'il en soit, ce serait intéressant de savoir ce qu'entend M. Bompard par là.
00:10:15Il a aussi mentionné l'accusation de racisme.
00:10:17De racisme.
00:10:18Ça, c'est quand même grave.
00:10:19En disant, on se rappelle, Bruno Retailleau, au moment des émeutes de 2023, parle de régression ethnique.
00:10:25Et qu'est-ce qu'il dit lorsqu'il parle de régression ethnique?
00:10:28Il dit simplement, c'est factuel, des communautés ou des individus se détachent de la nation et se replient sur leurs origines ethniques pour se définir d'abord et avant tout.
00:10:39Ce qu'on appelle autrement dit le communautarisme.
00:10:41Donc, plutôt que d'appartenir à la France, vous vous repliez sur votre communauté d'origine, vous développez une mémoire victimaire ou un sentiment victimaire,
00:10:49et vous blâmez la France pour le mauvais sort qui serait le vôtre.
00:10:52Il ne dit rien d'autre que cela.
00:10:54Bruno Retailleau parle de communautarisme.
00:10:57Emmanuel Bompard a le culot, peut-on dire, de dire que lorsqu'il dit régression ethnique, c'est donc qu'il légitime une vision ethnique de la société et la hiérarchie entre les races.
00:11:08Dès lors, Bruno Retailleau serait un raciste.
00:11:11Mais à quel moment Bruno Retailleau a-t-il parlé, un, de races?
00:11:15Deuxièmement, à quel moment a-t-il parlé d'une hiérarchisation entre les races?
00:11:18Bruno Retailleau se désole du fait que les jeunes des banlieues s'identifient d'abord trop souvent à leur communauté d'origine, souvent de manière fantasmée, plutôt qu'au pays qui est le leur.
00:11:29Où est le fondement de l'accusation de racisme là-dedans?
00:11:32C'est très grave ce qu'a fait M. Bompard dans les circonstances.
00:11:36Il va plus loin. Il en veut à Bruno Retailleau pour la formule français de papier.
00:11:43D'ailleurs, Mme Thévenot, qui nous a parlé de son parcours familial plus largement ce soir, a dit aussi que ça n'existe pas les français de papier, qu'il n'y a qu'une catégorie de français.
00:11:53Je veux bien juridiquement, mais on comprend quand même ce que veut dire cette formule.
00:11:57Il y a des gens qui ont la nationalité sur le plan juridique et administratif, mais l'acculturation, l'assimilation, l'intégration n'a pas eu lieu.
00:12:06Nous sommes devant des gens qui ont les papiers, souvent lorsqu'ils les ont, pour être français, mais leur sentiment d'appartenance ne se fixe pas sur la France, mais sur leur communauté d'origine, sur leur pays d'origine.
00:12:17On peut bien nommer cette réalité. Ce n'est pas dire qu'il y a deux catégories de français.
00:12:22C'est se désoler que le travail d'assimilation soit incomplet.
00:12:26Encore une fois, pour cette formule, on dit extrême droite, on dit racisme.
00:12:32C'est véritablement une volonté d'humilier, de frapper, d'interdire Bruno Retailleau pour en faire le monstre du gouvernement.
00:12:39Je note que le service public s'en est mêlé aussi, comme d'habitude, c'est-à-dire l'annexe service communication de la gauche, avec l'INA, l'Institut national de l'audiovisuel,
00:12:49qui fait du bon travail lorsqu'ils ressortent des archives, et du moins bon lorsqu'ils les commentent.
00:12:54Cette vidéo a beaucoup choqué, ce week-end.
00:12:56Elle est passionnante, la vidéo.
00:12:58On ne l'a pas montrée.
00:13:00De Retailleau, on nous dit des propos sur l'immigration, des propos fermes, voire conservateurs.
00:13:05Je comprends qu'une forme de hiérarchie, il y a méchant, ferme, conservateur, peut-être ensuite extrême droite, probablement,
00:13:12à moins que déjà ferme et conservateur, les deux ensemble, ça donne de l'extrême droite.
00:13:16Donc, quels sont les traits qui caractérisent la pensée ferme, voire conservatrice de Bruno Retailleau, selon l'INA?
00:13:23D'abord, il y a le constat, et c'est détaillé de 87 à aujourd'hui, d'un fait qu'une société multiculturelle est une société conflictuelle.
00:13:31J'ai vaguement l'impression, regardant ce que devient l'Europe aujourd'hui, que cette affirmation relève de la banalité sociologique.
00:13:39Société multiculturelle, conflictuelle, quoi qu'il en soit, premier propos apparemment controversé de Bruno Retailleau.
00:13:45Bruno Retailleau s'inquiétait d'une immigration africaine qui ne s'intégrait pas suffisamment,
00:13:51parce qu'une partie de cette immigration viendrait en France pour toucher les droits sociaux,
00:13:55mais pas pour s'assimiler, et refusera en fait, ou ne parviendrait pas à s'assimiler à la nation.
00:14:01Apparemment, ce constat, ce serait un propos ferme, voire conservateur.
00:14:07Bruno Retailleau a voulu s'assurer, quand Vendée, au moment d'assurer une subvention pour soutenir les réfugiés,
00:14:14il a voulu s'assurer que les réfugiés soient de vrais réfugiés.
00:14:19Ça, c'est grave.
00:14:21Ça, propos ferme, voire conservateur.
00:14:24Il a constaté que l'immigration de masse est incompatible avec l'assimilation.
00:14:28Même catégorie, propos inquiétant.
00:14:30Il a fait un lien entre l'assassinat de Samuel Paty et l'immigration massive.
00:14:34Apparemment, faire ce lien, c'est, encore une fois, un propos, voire conservateur.
00:14:38Je suppose, à moins qu'on se trompe, que l'islam n'est pas né, l'islamisme, dis-je, n'a pas pris forme en France
00:14:44à partir d'une forme de poussée autochtone dans le Cotentin.
00:14:47Je veux dire, à ce que j'en sais, c'est pas non plus une espèce de poussée religieuse bizarre venue de la Corrèze
00:14:52qui a engendré l'islamisme en France.
00:14:54C'est un peu venu d'ailleurs, quand même. Je crois qu'on peut en convenir.
00:14:57Il rappelle, Bruno Retailleau, que les passeurs font la politique d'immigration de la France bien davantage que l'État.
00:15:04Ça, apparemment, c'est un propos ferme, voire conservateur.
00:15:08Et aussi, plus encore, il dit que l'immigration n'est pas une chance, hélas, aujourd'hui.
00:15:12Pour tout cela, on nous dit, le service public, sans le besoin de commenter, en disant
00:15:16« Regardez les positions indéfendables, potentiellement, de ce monsieur. »
00:15:21Et on en rajoute une couche, et ça, c'est pas mal, on laisse croire.
00:15:24Et ça, je pense que c'est probablement l'accusation la plus...
00:15:27Et je ne dis pas ça pour me porter à la défense de Retailleau,
00:15:30je dis ça parce que j'ai le souci de l'exactitude des faits.
00:15:32Probablement l'accusation la plus dégueulasse, c'est lorsqu'on a dit
00:15:35qu'il était favorable aux thérapies de conversion pour les homosexuels.
00:15:39C'est absolument faux, mais faux.
00:15:42Bruno Retailleau, c'est au pot, parce qu'on voulait interdire ces thérapies.
00:15:45On dit « Ah, vous avez voté contre l'interdiction de ces thérapies. »
00:15:48Non, non, non, il a voté contre un amendement là-dedans,
00:15:50où on voulait, dans les faits, empêcher un parent qui verrait son enfant
00:15:54vouloir changer d'identité de genre, pas d'orientation sexuelle,
00:15:57changer d'identité de genre.
00:15:58Vous avez un petit garçon, vous avez une petite fille.
00:16:00Finalement, je me sens de l'autre sexe, je suis garçon,
00:16:03désormais je suis fille, je suis fille, désormais je suis garçon.
00:16:05Si comme parent, vous voulez dire à votre enfant « un instant,
00:16:07ne fais pas des choses comme ça, c'est dangereux,
00:16:09on va y réfléchir, on va en parler »,
00:16:11ça, ça faisait partie de ce qu'on pouvait criminaliser désormais.
00:16:14Retailleau s'est opposé à ce type de propagande.
00:16:17Je constate par ailleurs que si on cherche à le faire passer aujourd'hui
00:16:19pour un homophobe, je trouve ça particulièrement odieux,
00:16:21mais je note que la charge contre le gouvernement
00:16:23va aussi sur les questions de société aujourd'hui.
00:16:27Gabriel Attal a lui-même envoyé une mise en garde à Michel Barrier
00:16:31en lui disant qu'il ferait obstacle à toute régression
00:16:35concernant les droits des minorités sexuelles.
00:16:38Est-ce qu'il avait raison de le faire?
00:16:40S'il veut faire une comédie, il avait raison de le faire.
00:16:42Si elle suscite la réalité, un peu moins.
00:16:44On s'entend, il n'y a pas de danger aujourd'hui
00:16:46pour les droits des minorités telles que des Philippe Arattal,
00:16:48donc la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT.
00:16:51À ce que j'en sais, il n'y a aucune remise en question
00:16:53de tout ça de manière massive en France.
00:16:55Mais Gabriel Attal, on le sait, a connu son passage
00:16:57par l'éducation nationale.
00:16:59Il est passé plutôt à droite.
00:17:01Ensuite, comme premier ministre, on ne savait plus trop.
00:17:04Au moment du Front républicain, retour à gauche.
00:17:07Aujourd'hui, il veut incarner la gauche macroniste.
00:17:09Que nous dit-il?
00:17:11Il faut simplement comprendre ce qu'il nous dit.
00:17:13Est-ce que, par exemple, s'opposer à la GPA,
00:17:16est-ce que ça fait partie des choses
00:17:18qui devraient être interdites aujourd'hui
00:17:20dans le consensus macroniste?
00:17:22Et j'aimerais savoir, par ailleurs, qui s'oppose aujourd'hui,
00:17:25quel mouvement de fond, de force s'oppose aujourd'hui
00:17:27à l'IVG en France?
00:17:29Qui veut l'interdire?
00:17:31Et quand on dit oui, mais vous avez refusé, par exemple,
00:17:33de voter sa constitutionnalisation.
00:17:35Oui, parce qu'on ne veut simplement pas prendre ses ordres
00:17:37dans le débat politique américain.
00:17:39Les Américains éternuent, on doit, quant à nous, éternuer.
00:17:41Ça ne marche pas vraiment, cette affaire-là.
00:17:43Et pour ce qui est des fameux droits LGBT,
00:17:46est-ce que Gabriel Attal fait référence, justement,
00:17:50à la question de la transition de l'identité de genre aujourd'hui?
00:17:53Est-ce que c'est une question dont on ne peut pas parler?
00:17:55Alors, je note que Michel Barnier,
00:17:57plutôt que de dire, mais fichez-moi la paix
00:17:59avec cette fausse mise en garde,
00:18:01il n'y a aucun fondement dans cette inquiétude,
00:18:03il a dit, oui, oui, oui, c'est très grave,
00:18:05mais je serai moi-même le rempart
00:18:07et je défendrai les droits sociétaux,
00:18:09ainsi gagnés, ainsi je les protégerai.
00:18:11Donc, il a laissé croire qu'il y avait une menace.
00:18:13Je note, soit dit en passant,
00:18:15que le RN a participé à la comédie
00:18:17de Bastien Chenu. Moi, qu'est-ce que vous pensez de ça?
00:18:19Les ministres conservateurs, sur le plan sociétal, au gouvernement.
00:18:21Il a dit, c'est vrai, c'est plutôt inquiétant.
00:18:23Nous, il n'y aurait pas eu de remise en question
00:18:25des lois sociétales au gouvernement,
00:18:27mais les islamistes, c'est plus grave.
00:18:29Donc, on comprend que du point de vue de M. Chenu,
00:18:31qui est pourtant un homme intelligent,
00:18:33il y a les dangers sur le plan sociétal,
00:18:35il y a les conservateurs, tendance retailleux,
00:18:37il y a les islamistes, différence de degré,
00:18:39mais pas de nature. C'est quelque peu étonnant.
00:18:41Vous nous présentez le gouvernement,
00:18:43une sorte de gouvernement sous surveillance.
00:18:45Est-ce qu'il pourra agir, selon vous?
00:18:47Alors, l'hypothèse que je commence à faire
00:18:49de plus en plus, c'est qu'il y aura autant de gouvernements
00:18:51qu'il y a de ministres. C'est-à-dire,
00:18:53chacun va mener sa politique. Dans les faits,
00:18:55Mme Palosian Bouvet, qui est une femme très intelligente,
00:18:57et M. Retailleau, qui est un homme très intelligent,
00:18:59n'ont pas du tout la même lecture de la question de l'immigration.
00:19:01Chacun va mener sa politique.
00:19:03M. Haddad, sa politique.
00:19:05M. Lecornu, à la sienne. Je ne suis pas certain
00:19:07qu'ils ont la même politique. Ils ont des fonctions
00:19:09qui, quelquefois, se recoupent. Donc, il y aura
00:19:11autant de gouvernements qu'il y aura de ministres.
00:19:13Ensuite, je note une petite chose, aujourd'hui,
00:19:15qui m'a fasciné, et je terminerai sur ça.
00:19:17En fait, depuis trois jours,
00:19:19on a eu la traque au conservateur.
00:19:21Le conservateur était le FOB. Il fallait le chasser
00:19:23du Conseil des ministres. Il fallait le frapper d'interdit.
00:19:25Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a vu
00:19:27au moment où plusieurs ministres quittaient?
00:19:29Eh bien, ils quittaient sur le mode...
00:19:31On a vu M. Darmanin qui a rappelé
00:19:33le fait qu'il a un autre prénom,
00:19:35Moussa, comme si, finalement, il avait été victime
00:19:37de racisme en France.
00:19:39Donc, une partie du Bloc central
00:19:41a voulu quitter la scène
00:19:43en disant que ceux qui arrivent sont
00:19:45quand même un peu malpropres. De ce point de vue,
00:19:47c'est une étrange manière d'accueillir
00:19:49son successeur.
00:19:51Merci beaucoup. On voit qu'il y a
00:19:53beaucoup de choses à dire. On va encore aborder tout ça
00:19:55et puis on aura toute la semaine pour en parler.
00:19:57Un tour de table. Est-ce que vous êtes satisfait
00:19:59du gouvernement
00:20:01Barnier? Je commence par vous, Marc.
00:20:03Moi, j'ai été surpris
00:20:05parce que l'image de
00:20:07Michel Barnier, c'est l'homme
00:20:09d'un certain consensus, un homme
00:20:11qui se veut gaulliste
00:20:13en ayant un souci
00:20:15des faibles classes,
00:20:17etc.
00:20:19Un homme très ouvert,
00:20:21mélodieux, je dirais, dans ses analyses.
00:20:23Et à la fin, il y a quand même plus
00:20:25de ministres macronistes
00:20:27que venus d'ailleurs. Alors, quand effectivement
00:20:29le principal vaincu
00:20:31des élections a été le président de la République,
00:20:33il me paraît invraisemblable
00:20:35qu'il y ait le plus de ministres
00:20:37macronistes. Maintenant, j'attends
00:20:39de voir ce qu'il fera sur la laïcité,
00:20:41voir ce qu'il fera pour
00:20:43que les femmes puissent véritablement
00:20:45exister en liberté sans avoir
00:20:47l'obligation du quartier à porter
00:20:49un voile. Et puis, que fera-t-il
00:20:51contre l'écriture inclusive qui est
00:20:53en train de saper notre culture?
00:20:55Non, mais je note
00:20:57que Michel Barnier,
00:20:59la satisfaction des nominations, du fait que
00:21:01ça y est, on a un gouvernement et qu'on va passer à autre chose
00:21:03à ce que va faire ce gouvernement
00:21:05très bien. On ne sait pas
00:21:07exactement ce qu'il va faire pour la raison que vient
00:21:09de donner Mathieu, c'est qu'il y a des
00:21:11attachements très
00:21:13divers, politiquement. Mais par ailleurs,
00:21:15Michel Barnier s'est déjà excusé
00:21:17d'être ce que d'autres étaient
00:21:19dans son gouvernement, raison pour laquelle
00:21:21on pensait qu'il les avait choisis.
00:21:23En fait, peut-être pas.
00:21:25Donc, si en effet, à chaque fois
00:21:27qu'il donne l'aval
00:21:29à un de ses ministres,
00:21:31en fait, il est en train de s'excuser parce qu'Olivier Faure n'est pas
00:21:33content, ça va être lourd.
00:21:35Pour moi, la seule
00:21:37question est de savoir s'il va réussir à s'affranchir
00:21:39du magistère moral de la gauche.
00:21:41Et pour le moment,
00:21:43c'est pas complètement certain.
00:21:45Je vais rester quand même
00:21:47gentil et pas crier avant d'avoir mal,
00:21:49mais néanmoins, il y a quand même deux
00:21:51accusations qui sont le marteau et l'enclume.
00:21:53C'est islamophobie, homophobie.
00:21:55On sait que c'est des armes
00:21:57pour neutraliser la droite et on va voir
00:21:59s'il va être capable de résister.
00:22:01Allez, on continue. Merci pour votre regard.
00:22:03Michel Barnier, quand il a pris ses fonctions,
00:22:05il a déclaré que l'heure sur le plan budgétaire
00:22:07était grave. Vous vous souvenez ?
00:22:09Alors, il faut trouver de l'argent.
00:22:11Sondage après sondage, les Français expriment leur
00:22:13volonté que la dette publique
00:22:15soit réduite.
00:22:17La députée européenne reconquête,
00:22:19Sarah Knafo, a évoqué
00:22:21l'aide publique au développement.
00:22:23Gabrielle Cluzel, elle a fait pousser
00:22:25des cris d'orfraie. Pourquoi ce sujet,
00:22:27comme d'autres, est-il si tabou ?
00:22:29Alors, en effet, déjà,
00:22:31on peut dire que le nouveau
00:22:33ministre de l'économie, Antoine Armand,
00:22:35n'exclut pas. Là, moi, j'aime bien
00:22:37ce mot, ne n'exclut pas. C'est une litote.
00:22:39C'est comme va, je ne te hais
00:22:41point dans le CIDE.
00:22:43Ça veut dire je t'aime dans
00:22:45le CIDE. Là, ça veut dire, en fait,
00:22:47je n'exclut pas, ça veut dire on va le faire.
00:22:49Donc, n'exclut pas
00:22:51des prélèvements exceptionnels
00:22:53et ciblés. Alors, en matière fiscale,
00:22:55on sait aussi ce que ça veut dire, parce que
00:22:57la cible, en général, s'élargit très vite
00:22:59et l'exception devient rapidement
00:23:01la règle. Donc, il y a un vrai sujet.
00:23:03Alors, interrogée par
00:23:05un autre média sur la question de savoir
00:23:07comment régler
00:23:09ce problème de dette publique sans
00:23:11augmenter les impôts, et bien,
00:23:13Sarah Knafo a mis
00:23:15les pieds dans le plat. Elle a osé
00:23:17parler de l'éléphant dans la pièce. Je ne sais pas si vous m'osez...
00:23:19C'est une expression que j'aime beaucoup. Est-ce que vous permettez de dire
00:23:21d'où elle vient ? D'où elle vient ?
00:23:23J'ai découvert ça assez récemment. Ça vient
00:23:25d'un fabuliste russe du XVIIIe, c'était
00:23:27Lorla Fontaine, qui s'appelle Krylov, et qui
00:23:29avait écrit une fable sur un monsieur
00:23:31qui s'appelait Le Curieux, qui allait dans un musée.
00:23:33Il y avait un éléphant au milieu du musée.
00:23:35On lui demande après de parler de l'exposition. Il parle
00:23:37des petites coccinelles et des scarabées
00:23:39dans le musée. Voilà. C'est tout ce qu'il avait vu.
00:23:41Je trouve qu'on a beaucoup de Krylov actuellement,
00:23:43vous avez remarqué. Donc,
00:23:45elle a décidé,
00:23:47elle, de ne pas être Krylov et de parler
00:23:49de l'éléphant
00:23:51dans la pièce. Et donc, cet éléphant
00:23:53dans la pièce, c'est l'aide publique
00:23:55au développement.
00:23:57On va en parler. On marque une pause.
00:23:59On en parle. C'est 800 millions d'euros
00:24:01à l'Algérie, 120 millions d'euros
00:24:03à la Chine. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est populiste ?
00:24:05On va essayer d'en parler parce que ça a beaucoup
00:24:07fait réagir ce week-end.
00:24:09Dans un instant, on va aussi
00:24:11montrer quelques images, cette minute
00:24:13de silence à propos de Philippine,
00:24:15cette étudiante de 19 ans
00:24:17qui a été retrouvée morte
00:24:19ce week-end, étudiante à Paris-Dauphine.
00:24:21On marque une pause, tout de suite.
00:24:25Retour sur le plateau de
00:24:27Face à l'Info. Dans un instant, on verra
00:24:29avec Mathieu Bocoté, est-ce que
00:24:31au bout du bout, on pourrait aller vers
00:24:33la suppression du parti
00:24:35du Rassemblement national ? Puisqu'il en a
00:24:37été question un peu ce week-end.
00:24:39On va en parler. Ça a été des sous-entendus.
00:24:41On va voir, eux, est-ce que c'est possible ?
00:24:43Avec vous, Marc, maintenant, on verra
00:24:45ces passations de pouvoir,
00:24:47ceux qui s'appellent Moussa, ceux qui se rappellent,
00:24:49qui soulignent qu'ils s'appellent Moussa.
00:24:51Les propos de Prisca Thévenot, on en parle
00:24:53dans un instant. Et avec Charlotte,
00:24:55on parlera de
00:24:57cette vidéo qui a beaucoup fait parler aussi
00:24:59ce week-end. Est-ce qu'on peut vivre
00:25:01de l'aide et laisser les autres
00:25:03travailler pour soi ? Et puis nous, on vit quand même
00:25:05de l'aide, tranquillement. On parlait avec vous,
00:25:07ma chère Gabrielle, de
00:25:09la députée reconquête
00:25:11Sarah Knafo, qui a jeté
00:25:13un pavé dans la mare ce week-end aussi,
00:25:15en disant qu'il y a ces 800 millions
00:25:17d'euros qui sont donnés à
00:25:19l'Algérie, et ces 120 millions
00:25:21qui sont donnés à la Chine. Alors,
00:25:23elle a reçu, subit un déferlement de
00:25:25critiques. Pourquoi ? A-t-elle raison ?
00:25:27Est-ce justifié ? Est-ce populiste ?
00:25:29Alors, il faut tout d'abord dire qu'elle n'est pas tout à fait illégitime pour dire ça,
00:25:31parce qu'avant de faire de la politique, il se trouve
00:25:33qu'elle était magistrate à la Cour des Comptes, donc
00:25:35pointer les dépenses,
00:25:37c'était son affaire. Donc, elle connaît
00:25:39assez bien le sujet.
00:25:41Et donc, elle a parlé
00:25:43de ce thème, qui est en réalité,
00:25:45je parlais d'un éléphant tout à l'heure, qui est en réalité
00:25:47un serpent de mer. Elle a eu droit
00:25:49à un déferlement de
00:25:51protestation. Elle a été accusée de fake news,
00:25:53dont la même accusée, vous l'avez dit, d'un procès,
00:25:55surtout concernant les chiffres de l'Algérie.
00:25:57Vérification faite,
00:25:59il y a bien eu 843
00:26:01millions d'euros qui ont été versés
00:26:03à l'Algérie entre 2017
00:26:05et 2022. 842, c'est
00:26:07pareil, mais c'est pas... 842, vous avez dit quoi ?
00:26:09843.
00:26:11C'est pas grave.
00:26:13Non, mais c'est que...
00:26:15C'est intéressant
00:26:17de voir que par les temps qui courent, ça interpelle.
00:26:19Exactement. Entre 2017 et
00:26:212022. Alors, c'est pas des chiffres secrets sortis
00:26:23de je ne sais quel chapeau. C'est tout à fait
00:26:25consultable, sur une carte interactive
00:26:27très bien faite, d'ailleurs, sur le site
00:26:29data.eldéveloppement.gouv.fr.
00:26:31Tout le monde peut y aller. Je vous invite
00:26:33à y aller. C'est pas inintéressant de savoir où vont nos impôts.
00:26:35Et donc, on voit,
00:26:37on tape pays par pays, année après année,
00:26:39on voit exactement ce qui est
00:26:41donné et acquis.
00:26:43Alors, pour parler plus largement,
00:26:45parce qu'il n'y a pas que l'Algérie et
00:26:47la Chine, pour parler plus largement,
00:26:49l'aide publique au développement
00:26:51a dépassé les 10 milliards
00:26:53en 2017 et ne
00:26:55cesse pas depuis de croître.
00:26:57On était à 15,1 milliards
00:26:59en 2022. Je vous parle des
00:27:01derniers chiffres que j'ai, j'en ai pas ensuite.
00:27:03Soit 0,56%
00:27:05du revenu national
00:27:07brut. Donc, la France est
00:27:09sur le podium des pays les plus
00:27:11généreux et
00:27:13cette progression énorme
00:27:15semble être le fruit de la volonté personnelle
00:27:17d'Emmanuel Macron. En tout cas, si j'en crois
00:27:19un tweet qu'il a fait
00:27:21en août 2021 pour
00:27:23dire que
00:27:25l'aide à l'égalité
00:27:27mondiale, je crois que ce sont ces mots, est dans
00:27:29l'ADN, voilà, c'est exactement ça, a toujours été
00:27:31dans l'ADN de la France et le restera.
00:27:33C'est pourquoi nous venons de promulguer une loi
00:27:35qui augmente l'aide publique au développement.
00:27:37Elle passera de 0,37%
00:27:39en 2017 à
00:27:410,55% du revenu
00:27:43national brut d'ici 2022.
00:27:45Il était même, finalement,
00:27:47ça a dépassé ses espérances, puisqu'on est
00:27:49à 0,56%. C'est pour ça qu'il ne faut pas
00:27:51être mauvaise langue, il ne faut pas dire qu'Emmanuel Macron ne tient pas
00:27:53ses promesses. Ce n'est pas comme pour les
00:27:55EQTF, les 100% des EQTF
00:27:57appliqués. Là, ça fonctionne, visiblement, et même
00:27:59au-delà. Alors, je n'ai pas les chiffres
00:28:01de 2023 et 2024,
00:28:03il n'y a pas de raison, en tout cas
00:28:05majeure, que la courbe se soit inversée
00:28:07ni infléchie.
00:28:09Alors, Bruno Le Maire, il avait dit, à une époque,
00:28:11que c'était peut-être là qu'il fallait couper
00:28:13aussi. Pourquoi est-ce que Sarah Knafo,
00:28:15elle, elle cible en particulier l'Algérie et la
00:28:17Chine ? Alors, vous avez raison de le dire, parce que c'est vrai que je ne l'ai pas
00:28:19précisé, mais il y a d'autres. Sarah Knafo
00:28:21n'est pas la première, je parlais de
00:28:23Serpent de Mer, vous avez parlé de Bruno
00:28:25Le Maire, mais il y a eu Marine Le Pen,
00:28:27François-Xavier Bellamy, etc.
00:28:29Il y a vraiment plusieurs personnes qui
00:28:31ont essayé de s'attaquer
00:28:33à ce sujet. Alors, pourquoi Sarah
00:28:35Knafo cible-t-elle en particulier l'Algérie
00:28:37et la Chine ? C'est assez révélateur.
00:28:39Ces deux exemples sont très frappants, parce que
00:28:41l'Algérie est quand même très
00:28:43hostile à la France, actuellement,
00:28:45et depuis très longtemps,
00:28:47oserais-je dire. Et puis,
00:28:49il refuse, par exemple, de reprendre
00:28:51ses ressortissants frappés
00:28:53d'OQTF, ce qui représente un coût supplémentaire
00:28:55aussi pour la France, parce que, vous savez
00:28:57combien coûte une journée
00:28:59en centre de rétention administrative ?
00:29:01C'est 690 euros
00:29:03par jour et par personne.
00:29:05Donc, c'est quand même assez
00:29:07incroyable qu'on
00:29:09soutienne l'Algérie
00:29:11de cette façon-là.
00:29:13Ça frise le masochisme. Quant à
00:29:15la Chine, est-ce qu'il est besoin de donner
00:29:17des explications ? Son PIB
00:29:19est plus de 6 fois
00:29:21supérieur au nôtre.
00:29:23Alors, pourquoi on lui donne
00:29:25de l'argent ? Eh bien, parce que
00:29:27selon les critères de l'ECDE,
00:29:29la Chine fait encore partie des pays
00:29:31en développement, parce que le critère
00:29:33c'est le revenu par habitant.
00:29:35Donc, la Chine devrait rester
00:29:37un pays à soutenir
00:29:39jusqu'à 2026, voire
00:29:412027, selon les projections.
00:29:43Donc, ça veut dire que ce pays qui nous
00:29:45écrase économiquement, on peut le dire ainsi,
00:29:47qui est frais jusqu'aux Etats-Unis,
00:29:49nous, nous sommes la petite France,
00:29:51tel la grenouille, je reste dans
00:29:53la métaphore fabuliste,
00:29:55tel la grenouille qui veut se faire aussi grosse
00:29:57que le bœuf, eh bien nous, nous lui faisons gentiment
00:29:59l'aumône. C'est trop gentil, non ?
00:30:01Alors que nous avons,
00:30:03j'avais trouvé une autre métaphore fabuliste,
00:30:05les poches aussi vides
00:30:07que la cigale.
00:30:09On peut structurer le fil.
00:30:11Alors, c'est vrai
00:30:13qu'on peut se demander si on n'est pas un peu masochiste,
00:30:15si on n'est pas
00:30:17complètement idiot, ou si on a
00:30:19un complexe de supériorité qui
00:30:21nous pousse à jouer à la dame patronesse
00:30:23en fin de règne, ou si on n'a pas
00:30:25un réflexe condescendant néocolonisateur.
00:30:27Je vous laisse choisir ce que vous voulez.
00:30:29Et on peut se demander aussi comment ces pays
00:30:31qui ont vraiment à cœur d'être traités
00:30:33avec dignité et fierté,
00:30:35eh bien acceptent
00:30:37cette aumône.
00:30:41On peut parler
00:30:43de l'aide au développement
00:30:45pour l'Afrique en général,
00:30:47et notamment le Mali, j'en ai pas parlé,
00:30:49mais quand on sait la façon dont le Mali
00:30:51a traité la France,
00:30:53il paraît assez incroyable
00:30:55que l'aide au développement soit maintenue.
00:30:57Alors, esprit de contradiction,
00:30:59cette aide au développement,
00:31:01elle peut être utile. Elle permet
00:31:03aux gens de vivre décemment chez eux.
00:31:05Est-ce qu'on leur évite
00:31:07d'avoir envie de venir chez nous ?
00:31:09Est-ce que ça ne contribue pas
00:31:11à réduire cet élan vers
00:31:13l'Occident ?
00:31:15Sur le papier, ça paraît très vertueux.
00:31:17C'est vrai que ça a l'air de fonctionner.
00:31:19Il y a beaucoup de gens qui avancent cet argument.
00:31:21Mais si c'était le cas,
00:31:23les deux courbes seraient inversement
00:31:25proportionnelles entre l'aide
00:31:27au développement et l'immigration.
00:31:29Mais en réalité, elle progresse de concert.
00:31:31Donc ça n'a aucun lien.
00:31:33Pour qu'il y ait vraiment
00:31:35une influence sur l'immigration,
00:31:37il faudrait conditionner ces aides
00:31:39à un certain nombre d'éléments.
00:31:41Et du reste, nous parlions de ceux qui avaient essayé
00:31:43de lutter
00:31:45ou de minorer ces aides.
00:31:47En 2022, dans son programme,
00:31:49Marine Le Pen avait dit que l'aide publique
00:31:51au développement, il ne faudrait pas
00:31:53qu'elle soit maintenue pour des pays qui nous sont
00:31:55hostiles, qui refusent
00:31:57de recevoir
00:31:59leurs ressortissants.
00:32:01On lui avait dit que dans le traité de Lisbonne,
00:32:03il est bien stipulé
00:32:05que ça ne doit pas
00:32:07du tout être conditionné.
00:32:09Il ne faut pas faire de chantage.
00:32:11On est là pour éradiquer
00:32:13la pauvreté.
00:32:15Les Français doivent continuer
00:32:17à payer sans moufeter.
00:32:19Si eux-mêmes deviennent pauvres,
00:32:21ce n'est pas la pauvreté des Français
00:32:23qu'on cherche à éradiquer.
00:32:25Il y a d'autres exemples
00:32:27qui fassent
00:32:29que l'on pourrait évoquer.
00:32:31D'ailleurs,
00:32:33Michel Barnier l'a évoqué.
00:32:35Il a parlé de l'AME.
00:32:37L'aide médicale d'État.
00:32:39Si vous voulez faire pousser des cris d'orfraie
00:32:41à la gauche, que leurs cheveux se lèvent sur la tête,
00:32:43vous parlez de ça.
00:32:45Il a dit que ce n'est pas un sujet tabou
00:32:47ni un totem.
00:32:49Quand on dit ça en général,
00:32:51c'est que c'est un sujet tabou et c'est un totem.
00:32:53Le Sénat avait voté
00:32:55au moment de la loi immigration.
00:32:57Le Sénat avait voté sa suppression.
00:32:59Le Sénat a majoritairement à droite.
00:33:01L'Assemblée l'avait rétabli.
00:33:03Le Sénat avait même proposé
00:33:05une aide médicale d'urgence
00:33:07qui en réalité existe déjà.
00:33:09On dit toujours que l'AME,
00:33:11c'est important.
00:33:13C'est vrai, c'est l'honneur de la France.
00:33:15On ne va pas laisser les gens mourir
00:33:17sur le trottoir.
00:33:19Il faut éviter la propagation
00:33:21des épidémies.
00:33:23Il y a déjà une aide prévue
00:33:25qui s'appelle le DSUV, dispositif des soins
00:33:27urgents et vitaux,
00:33:29qui permet à tous les gens qui ne sont pas couverts,
00:33:31y compris par l'AME, de bénéficier
00:33:33de cette aide et qui permet notamment
00:33:35d'empêcher la propagation
00:33:37des épidémies.
00:33:39Vous savez quand même que dans l'AME
00:33:41est remboursée l'opération
00:33:43pour les oreilles décollées
00:33:45et les anneaux gastriques.
00:33:47Je voulais simplement dire que moi,
00:33:49je n'ai pas fait médecine,
00:33:51mais je pense que ces choses-là
00:33:53ne sont pas contagieuses.
00:33:55Je ne vois pas pourquoi elle ferait partie
00:33:57de l'AME si l'argument était là.
00:33:59Merci. Je vous sens très motivée
00:34:01sur le sujet.
00:34:03Vous avez encore deux pages.
00:34:05Le sujet est complémentaire de celui de Charlotte.
00:34:07On va voir dans un instant.
00:34:11Juste avant le sujet de Marc,
00:34:13j'aimerais avoir une pensée particulière
00:34:15pour la jeune Filippine qui a disparu.
00:34:17On va voir la minute de silence
00:34:19qui s'est tenue devant
00:34:21l'université Paris-Dauphine.
00:34:23Aujourd'hui, en hommage à Filippine,
00:34:25cette étudiante de 19 ans dont le corps
00:34:27s'en vient a été retrouvé samedi au Bois de Boulogne.
00:34:29Une enquête est ouverte.
00:34:31On ne connaît pas évidemment pour l'instant
00:34:33ce qui s'est passé.
00:34:35Cette jeune fille catholique de 19 ans
00:34:37présentait de nombreuses blessures.
00:34:39C'est une jeune fille qui était engagée
00:34:41chez les scouts et guides de France.
00:34:43Beaucoup de personnes sont très émues
00:34:45sur ce sujet.
00:34:47Elle œuvrait également dans sa paroisse.
00:34:49Elle est très connue dans son milieu catholique.
00:34:51La sécurité chronique du Bois de Boulogne
00:34:53est montrée du doigt dans ce dossier.
00:34:55Affaire à suivre.
00:34:57Marc, on va s'arrêter avec vous
00:34:59sur la passation de pouvoir de ministères de l'Intérieur.
00:35:01D'un côté, on a Bruno Rotailleau
00:35:03pour rétablir l'ordre.
00:35:05De l'autre, on a Gérald Darmanin
00:35:07qui a tenu ses propos
00:35:09qui ont beaucoup interpellé.
00:35:11Il a rappelé qu'un de ses prénoms est Moussa.
00:35:13On va voir un peu
00:35:15les propos. Je vous laisse les dire.
00:35:17Je m'appelle
00:35:19Gérald de Moussa
00:35:21Jean Darmanin. Mon père
00:35:23à la marthédanité de Valenciennes
00:35:25voulait écrire Moussa Darmanin.
00:35:27Il est assez évident,
00:35:29si nous sommes honnêtes,
00:35:31je n'aurais pas été Moussa Darmanin.
00:35:33Je n'aurais pas été élu maire et député.
00:35:35Et sans doute,
00:35:37n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur
00:35:39du premier coup,
00:35:41comme ma jeunesse m'apportait
00:35:43à ces responsabilités fortes.
00:35:45Mais, dans cette
00:35:47autoconfession victimaire,
00:35:49il y a des enchères.
00:35:51On a Priska Thévenot.
00:35:53Elle a dit, je m'appelle.
00:35:55Je m'appelle Priska Thévenot.
00:35:57Mais je m'appelle aussi
00:35:59Balasabramanen.
00:36:01Je suis la fille de deux
00:36:03immigrés qui m'ont appris l'amour de la France,
00:36:05le respect de notre République
00:36:07et le choix du silence face aux polémiques.
00:36:09Je suis la preuve
00:36:11qu'on peut être binational
00:36:13et profondément patriote.
00:36:15Et profondément pardon ?
00:36:17Non, c'est bien ça.
00:36:19C'est juste pour le répéter.
00:36:21Parce que pour certains, c'est un gros mot.
00:36:23C'est extraordinaire
00:36:25parce qu'on se fixe sur
00:36:27le côté prénom. On a l'impression que Zemmour
00:36:29leur souffle à l'oreille.
00:36:31Et il y a les autres
00:36:33qui veulent toujours être
00:36:35dans cette revendication
00:36:37minotariste, si je puis utiliser
00:36:39ce néologisme. Alors vous avez
00:36:41Dupond-Moretti. Alors Dupond-Moretti
00:36:43dit, je pense à ma famille,
00:36:45à ma compagne Isabelle
00:36:47Boulet, qui a
00:36:49accepté que
00:36:51nous mettions notre vie personnelle
00:36:53entre parenthèses.
00:36:55C'est formidable.
00:36:57Et à mes enfants.
00:36:59Et à ma mère.
00:37:01Ma mère,
00:37:03qui, il l'avait dit,
00:37:05était d'Italie.
00:37:07Et je pense donc
00:37:09qu'elle a quitté son pays d'origine
00:37:11pour fuir la misère.
00:37:13Et elle est arrivée dans ce grand pays et chante la
00:37:15maçayèse. C'est formidable.
00:37:17Et puis après, il y a les autres.
00:37:19D'autres revendications encore.
00:37:21Quant à moi, de mon petit
00:37:23égo qui doit être
00:37:25valorisé, c'est
00:37:27l'ancien Premier
00:37:29ministre, M. Attal, qui aussitôt
00:37:31qu'il avait été nommé au gouvernement,
00:37:33revendiquait quoi ? Son homosexualité.
00:37:35Sinon, il ne
00:37:37pouvait pas avoir une originalité,
00:37:39il ne pouvait pas avoir une personnalité suffisante.
00:37:41Il fallait qu'il dise, je suis homosexuel.
00:37:43Il ne faut pas oublier aussi
00:37:45Lucie Castex, qui avant
00:37:47d'être Premier ministre, avait
00:37:49cherché à montrer sa
00:37:51différence et qui aussitôt a dit
00:37:53je suis lesbienne.
00:37:55C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:37:57ce qu'il y a quelques années...
00:37:59Comment expliquer ça ?
00:38:01Où est la valorisation des compétences ?
00:38:03Au lieu de l'apparence,
00:38:05au lieu de la se définir.
00:38:07La République, c'est comment
00:38:09être dans cet élan
00:38:11d'une société de la
00:38:13fraternité, de l'égalité,
00:38:15de la liberté.
00:38:17Égalité des chances.
00:38:19Moi, je pourrais dire
00:38:21je suis marquemenant. A priori, comme ça,
00:38:23je suis blanc marquemenant, je bénéficie
00:38:25de je ne sais quoi.
00:38:27Mais mon privilège, je peux
00:38:29l'écorner pour me valoriser.
00:38:31Ma mère était femme de ménage.
00:38:33Oh ! Ouf ! Je mentire.
00:38:35Je ne suis plus le blanc dominant.
00:38:37Ma mère était femme de ménage.
00:38:39Il faut avoir ce petit truc qui vous place
00:38:41dans le misérabilisme.
00:38:43Et vous, pour le coup, c'est vrai.
00:38:45Oui, bien sûr. Mais pour eux, ça peut être vrai.
00:38:47Tout à chacun, au quotidien,
00:38:49bénéficie de quoi ?
00:38:51Éventuellement d'un physique avantageux,
00:38:53l'autre d'un coefficient intellectuel
00:38:55qui lui permet de briller,
00:38:57l'autre, etc. C'est la loi
00:38:59des différences. Et le propre de la République,
00:39:01c'était de dire en fonction
00:39:03de ce que vous êtes. Nous essaierons
00:39:05par l'instruction, c'est la Troisième République,
00:39:07les instits
00:39:09qui prennent pour parti
00:39:11et pour défi de vous
00:39:13valoir cette émancipation
00:39:15intellectuelle pour trouver
00:39:17votre juste place.
00:39:19Mais aujourd'hui, ce qui vous valait
00:39:21éventuellement l'opprobre,
00:39:23parce que vous étiez différent, c'est vrai
00:39:25qu'il y avait des choses qui existaient.
00:39:27L'antisémitisme, quand Léo Blum
00:39:29prend le pouvoir, il faut voir tout ce qu'il
00:39:31doit subir. Quand il est
00:39:33victime d'une tentative
00:39:35d'assassinat à la sortie de l'Assemblée,
00:39:37on ne vise pas Blum pour Blum,
00:39:39l'homme politique, c'est le sale juif.
00:39:41Donc oui, il y avait ces choses-là.
00:39:43Mais ce qui est extraordinaire, c'est que cette société
00:39:45cherchait à se corriger
00:39:47de ces maux profonds
00:39:49qui la rendaient, je dirais,
00:39:51irrespectables.
00:39:53Et au fur et à mesure,
00:39:55ça a monté. Et alors maintenant, ce qui est
00:39:57formidable, c'est que si vous revendiquez
00:39:59cette différence, vous avez
00:40:01le droit à la parité. La parité,
00:40:03c'est la promotion sociale.
00:40:05Je suis de telle couleur,
00:40:07je suis homosexuel, je suis ceci,
00:40:09je suis cela, et alors vous allez
00:40:11entrer à Sciences Po, vous allez entrer
00:40:13à l'ENA, parce que
00:40:15vous appartenez à un petit
00:40:17clan. C'est ce petit clan qui vous vaut
00:40:19la promotion. Ce qui est terrible,
00:40:21ça veut dire qu'on n'existe
00:40:23plus en fonction de sa valeur,
00:40:25mais en fonction d'une petite catégorie
00:40:27dans laquelle notre valeur
00:40:29nous permet de pouvoir
00:40:31être préférés
00:40:33parce que nous avons cette
00:40:35différence. C'est-à-dire que c'est une société
00:40:37de la folie, c'est une
00:40:39société de l'abolition
00:40:41des grands principes républicains,
00:40:43c'est la fin de notre
00:40:45République. C'est
00:40:47terrifiant de voir tout cela.
00:40:49Je ne sais pas si France, parce que c'est le nom de notre
00:40:51chef d'édition, France,
00:40:53elle a l'image
00:40:55de Gérald Darmanin
00:40:57si on peut l'avoir,
00:40:59parce que ce qui aussi a
00:41:01marqué, c'est que Gérald Darmanin
00:41:03a tenu ses propos devant
00:41:05Othmane Nasrou,
00:41:07qui est secrétaire d'État
00:41:09à la Citoyenneté, et qui a son prénom,
00:41:11qui assume son prénom. Ou encore
00:41:13Rachida Dati, qui est ministre de la Culture
00:41:15et qui n'a pas fait non plus état de son prénom.
00:41:17C'est quand même assez surprenant.
00:41:19Et puis il y a 20 ans,
00:41:21ou 15 ans, il y avait Najat
00:41:23Villot-Belkacem, il y a eu
00:41:25Ramayad,
00:41:27c'est-à-dire que... Pardon ?
00:41:29Papendiaï, ça c'est un peu plus
00:41:31récent, mais bon, ça montre bien
00:41:33qu'heureusement... On ne comprend pas le décalage. Mais non !
00:41:35Et alors,
00:41:37dans cette
00:41:39folie victimaire,
00:41:41ce n'est plus
00:41:43la qualité... Il vient de terminer
00:41:45un long passage
00:41:47au ministère de l'Intérieur.
00:41:49Il pourrait dire, voilà, grâce à moi,
00:41:51moi j'ai voulu défendre une certaine laïcité,
00:41:53j'ai voulu faire en sorte que
00:41:55j'ai voulu imposer
00:41:57une sécurité dans le pays. Voilà
00:41:59mes points forts. Non ! La seule chose,
00:42:01il s'en va, il a juste à dire
00:42:03Eh bien moi, pauvre victime,
00:42:05néanmoins, j'ai pu
00:42:07m'imposer, mais je n'aurais pas pu le faire
00:42:09si on avait
00:42:11gardé mon moussa
00:42:13au lieu de m'appeler Gérald. Vous vous rendez
00:42:15compte comment c'est pitoyable ? Oui, beaucoup
00:42:17auraient aimé entendre un peu plus peut-être sur les supporters
00:42:19anglais. Bon,
00:42:21merci en tout cas, mon cher Marc, parce que
00:42:23c'est vrai que c'est assez interpellant
00:42:25comme au moment de la
00:42:27passation de pouvoir. Il y a un truc avec les prénoms.
00:42:29Comment ? Il y a un truc
00:42:31avec les prénoms. Oui, c'est ça, c'est ça.
00:42:33C'était quoi déjà pendant
00:42:35les années 2000 ? C'était les vignettes. Voilà.
00:42:37Exactement. Alors,
00:42:39Charlotte, depuis la formation du
00:42:41gouvernement Barnier, ses déclarations
00:42:43sur la question de la hausse des impôts
00:42:45sont scrutées de près. Si le Premier ministre
00:42:47il oriente ses réflexions, on a vu
00:42:49vers les plus riches ou vers les entreprises,
00:42:51la classe moyenne craint le pire et personne
00:42:53ne veut travailler plus et taxer plus.
00:42:55Tout le monde surveille et au bénéfice
00:42:57d'autres qui se laisseraient vivre.
00:42:59Et l'exemple de cette vidéo,
00:43:01on va voir un peu l'image, pas la vidéo,
00:43:03mais l'image qui a fait le tour du monde,
00:43:05un homme qui explique,
00:43:07je cite, les Français
00:43:09travaillent pour moi pendant que
00:43:11je dors et à la fin du mois
00:43:13j'arrive à économiser 600
00:43:15euros à ne rien
00:43:17faire. Des Américains ont
00:43:19été choqués, et pas que,
00:43:21par ceux qui disent vivre
00:43:23des aides en France. Est-ce que c'est
00:43:25une réalité ou bien est-ce que ça a été
00:43:27dit pour choquer ?
00:43:29Déjà, tous ceux qui répondent en permanence,
00:43:31parce que c'est un sujet qui revient assez régulièrement,
00:43:33cette question de l'injustice dans la distribution des prestations
00:43:35sociales, déjà en France
00:43:37et même entre Français, cette question
00:43:39de répartition des richesses
00:43:41souvent, et évidemment quand on s'invite
00:43:43la question étrangère en plus, c'est un sujet qui revient
00:43:45souvent. En général, les soutiens
00:43:47de cette distribution
00:43:49sociale expliquent qu'il faut
00:43:51expliquer à l'extrême-droite qu'il va falloir
00:43:53ajouter à l'extrême-droite des gens qui
00:43:55s'enorgueillissent de vivre de ces aides
00:43:57sur le dos d'autres personnes,
00:43:59parce que je ne sais pas si ce monsieur pointe à l'extrême-droite,
00:44:01mais en tout cas ça mériterait une petite enquête, à mon avis,
00:44:03puisqu'il faudrait le convaincre
00:44:05qu'apparemment sa propre vie
00:44:07ou ce qu'il raconte de sa propre vie est une fake news.
00:44:09Mais pour essayer d'y voir un peu
00:44:11plus clair, il faut voir quelles sont
00:44:13les aides qui existent aujourd'hui
00:44:15et comment sont-elles distribuées,
00:44:17parce qu'il est possible de le faire, personne ne le fait jamais,
00:44:19on s'envoie des anathèmes à la figure, donc
00:44:21qu'en est-il exactement ?
00:44:23D'abord, il y a la question, et donc évidemment
00:44:25à la fois pour les Français et pour les étrangers,
00:44:27selon leur situation différente.
00:44:29La première chose, ce sont
00:44:31les minima sociaux. Alors,
00:44:33on s'empresse en général de préciser que les
00:44:35clandestins n'en bénéficient pas,
00:44:37et ensuite on passe à la caisse demandeur d'asile.
00:44:39Je précise qu'un clandestin, c'est quelqu'un
00:44:41qui arrive de manière irrégulière et qui se maintient
00:44:43de manière irrégulière sans se
00:44:45présenter à personne, sans ouvrir un dossier.
00:44:47Un demandeur d'asile, c'est la même chose,
00:44:49mais en arrivant, il ouvre un dossier
00:44:51pour demander l'asile. Mais il y a une
00:44:53entrée illégale,
00:44:55on va dire, sur le territoire français
00:44:57à la base. Le demandeur
00:44:59d'asile, lui, sur les minima sociaux, il a une
00:45:01allocation de 207 euros, très
00:45:03précisément, qui peut aller jusqu'à
00:45:051138 euros, en fonction, vous savez,
00:45:07du nombre d'enfants, plus
00:45:09225 euros qui s'ajoutent à ça, si l'État
00:45:11n'est pas capable de
00:45:13lui assurer une solution de logement.
00:45:15Vous voyez, ça fait quand même un petit peu
00:45:17d'argent. L'étranger en situation
00:45:19régulière,
00:45:21celui-ci, peut toucher l'URSA
00:45:23dans les mêmes conditions qu'un français
00:45:25s'il possède un titre qui lui permet
00:45:27de travailler, et c'est une protection
00:45:29qui saute si vous êtes réfugié
00:45:31sous protection subsidiaire
00:45:33ou avec un visa européen longue
00:45:35durée. Là aussi, c'est beaucoup
00:45:37d'argent, quand même. Ensuite,
00:45:39vous avez
00:45:41la question des...
00:45:43du minimum
00:45:45vieillesse. Alors là, le minimum
00:45:47vieillesse, il est de 961
00:45:49euros. C'est pareil, ça arrive
00:45:51dans les mêmes conditions que les français pour
00:45:53les étrangers en situation régulière.
00:45:55Et là, on voit que, un,
00:45:57le RSA, qui est quand même de 607 euros
00:45:59par mois, vous avez 15% des
00:46:01bénéficiaires qui sont étrangers extra-européens.
00:46:03C'est pas rien, 15%.
00:46:0515% sont étrangers extra-européens.
00:46:07Sur le minimum vieillesse, qui
00:46:09lui est de 961 euros,
00:46:11en 2014, la dernière étude
00:46:13que j'ai trouvée,
00:46:15la moitié des bénéficiaires du minimum vieillesse
00:46:17étaient, eux aussi, étrangers.
00:46:19Ça n'est pas rien non plus dans une distribution
00:46:21pareille. Et les français, eux,
00:46:23ont le RSA, l'allocation
00:46:25adultes handicapés et la solidarité aux
00:46:27personnes âgées. Donc, finalement, la même chose.
00:46:29Ensuite, vous allez sur le terrain de la santé.
00:46:31Là, les clandestins bénéficient
00:46:33et Gabriel nous en parlait, de l'aide médicale
00:46:35d'État qui couvre jusqu'au
00:46:37plafond de la sécurité sociale.
00:46:39Ensuite, nous précisons, le reste est à charge.
00:46:41Oui, mais comme pour tout le monde.
00:46:43Ça, c'est autre chose.
00:46:45Fin 2023, dans les études,
00:46:47450 000 personnes
00:46:49en bénéficiaient. On parle de clandestins
00:46:51qui sont restés clandestins.
00:46:53Juridiquement, administrativement, judiciairement,
00:46:55tout ce que vous voulez. Des gens qui sont rentrés
00:46:57de manière égale, qui se maintiennent de manière illégale.
00:46:59450 000 personnes
00:47:01bénéficient de l'aide médicale d'État.
00:47:03Ensuite, vous avez les demandeurs
00:47:05d'asile. Eux, ils ont la
00:47:07Puma, c'est une aide médicale
00:47:09d'État un peu améliorée.
00:47:11Ils sont remboursés comme les Français du régime
00:47:13général, et au bout de 3 mois,
00:47:15sous condition de ressources,
00:47:17ils peuvent bénéficier d'une
00:47:19complémentaire santé solidaire
00:47:21pour le reste à charge. Avec une
00:47:23demande qui est renouvelée tous les ans, donc qui peut
00:47:25par définition, durer plusieurs
00:47:27années. Les étrangers en situation
00:47:29irrégulière bénéficient de la même chose,
00:47:31comme les Français. Sur le terrain du logement,
00:47:33les clandestins... Là aussi, ça interpelle
00:47:35souvent. Les clandestins
00:47:37bénéficient de l'hébergement d'urgence.
00:47:39Ça avait été un des changements
00:47:41de la loi immigration, via
00:47:43le Sénat, qui avait supprimé ça.
00:47:45Et je le précise, parce que vous vous souvenez des hurlements à l'époque.
00:47:47Là, tout le monde est un peu plus calme. On va
00:47:49se pencher sur l'espèce de truc abominable
00:47:51d'extrême droite, qui nous était proposé
00:47:53au Sénat. Le Sénat proposait
00:47:55de changer dans la loi immigration
00:47:57que l'hébergement d'urgence ne puisse pas être attribué
00:47:59à des personnes, non pas clandestines, mais sous
00:48:01au QTF, déjà.
00:48:03Puisque le séjour irrégulier n'est plus un délit,
00:48:05le QTF, c'est à l'occasion d'un autre
00:48:07délit. C'était simplement ça
00:48:09dans la loi immigration, ça a été retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:48:11Donc, pas de changement, hébergement d'urgence.
00:48:13Demandeurs d'asile,
00:48:15bénéficient potentiellement de l'hébergement
00:48:17d'urgence et des cadavres. Vous savez, les centres
00:48:19pour demandeurs d'asile dont on a parlé
00:48:21assez régulièrement. Les étrangers
00:48:23en situation irrégulière ont droit aux aides
00:48:25au logement, plus potentiellement
00:48:27une demande dans un logement social, plus
00:48:29le droit opposable au logement.
00:48:31Pareil, dans la loi immigration, il y avait un petit
00:48:33changement. On disait, pour les étrangers en
00:48:35situation irrégulière, c'est après 5 ans ou
00:48:373 mois de travail. Ça a sauté
00:48:39via le Conseil constitutionnel.
00:48:41C'est vrai que c'était abominable.
00:48:43On peut être d'accord, pas d'accord, mais c'était pas non plus
00:48:45l'horreur absolue.
00:48:47Les Français, eux, ont les aides
00:48:49au logement, le logement social, le droit opposable
00:48:51et potentiellement l'hébergement d'urgence
00:48:53quand il reste de la place, évidemment.
00:48:55Les prestations familiales, cette fois-ci,
00:48:57les clandestins n'en ont pas.
00:48:59Le demandeur d'asile, lui, a une
00:49:01allocation augmentée de 103 euros
00:49:03par enfant sur l'allocation
00:49:05de base dont on parlait tout à l'heure.
00:49:07Les étrangers en situation irrégulière
00:49:09ont les prestations familiales. Pareil,
00:49:11changement demandé dans la loi immigration
00:49:13d'un délai de présence sur le territoire
00:49:15pour en bénéficier. Il a sauté
00:49:17également et les Français
00:49:19touchent une allocation, vous savez, à partir de
00:49:21au moins 2 enfants. Et les
00:49:23transports, enfin. Les transports,
00:49:25les clandestins,
00:49:27les organismes de transport sont
00:49:29contraints, dans certaines régions,
00:49:31par la loi, d'accorder
00:49:3350% de réduction pour les clandestins.
00:49:35Pas les demandeurs d'asile qui attendent
00:49:37même une réponse. Les personnes en situation régulière
00:49:39qui ne se déclarent à personne, sauf
00:49:41apparemment aux organismes de transport.
00:49:43Et donc, eux, 50% de réduction.
00:49:45Les demandeurs d'asile ont des facilités
00:49:47locales. Alors là, c'est assez géographique, je ne vais pas
00:49:49rentrer dans le détail. Les étrangers en
00:49:51situation régulière, eux, ont des tarifs sociaux
00:49:53comme les Français. Et donc, les Français
00:49:55ont les tarifs sociaux comme les étrangers
00:49:57en situation régulière.
00:49:59Alors, on peut trouver ça formidable, absolument
00:50:01génial, extrêmement généreux, ou
00:50:03à l'inverse, abominable. Mais il ne faut pas faire semblant que tout ça
00:50:05n'existe pas. Il y a des aides
00:50:07qui existent. Certaines sont cumulatives
00:50:09et certains, évidemment
00:50:11par la force des choses, en profitent.
00:50:13Merci pour votre méthode. Minima sociaux,
00:50:15prestations familiales, transports,
00:50:17santé, logements. Alors,
00:50:19on comprend bien, Charlotte Donnelas, que
00:50:21l'État est très social
00:50:23pour les Français, comme pour
00:50:25les étrangers. Est-ce qu'on connaît un petit
00:50:27peu la répartition ?
00:50:29Après le Covid, on va prendre l'année 2022,
00:50:31c'est une situation un peu normale. Pendant le Covid, évidemment,
00:50:33tout ça a explosé, mais sur une situation
00:50:35à peu près normale. 2022,
00:50:37la France consacre 849
00:50:40milliards d'euros
00:50:42par an à ses prestations.
00:50:44Confondu.
00:50:46Donc, c'est-à-dire 32,2%
00:50:48de son produit intérieur
00:50:50brut. C'est absolument
00:50:52énorme. Rapporté à ce
00:50:54produit intérieur brut, pour la septième année
00:50:56consécutive, la France est le
00:50:58pays d'Europe qui consacre
00:51:00le plus à la protection sociale.
00:51:02Devant l'Italie, devant l'Allemagne, mais surtout
00:51:04devant le Danemark. Vous savez que ça a été un gros sujet
00:51:06au Danemark, puisque c'est à peu près similaire.
00:51:08Le Danemark est à 27%, on est
00:51:10à 32,2 quand même. Et le Danemark,
00:51:12le gouvernement social-démocrate
00:51:14danois, a décidé
00:51:16de limiter drastiquement l'immigration
00:51:18pour préserver ce modèle-là.
00:51:20On est 3%, non, que dis-je,
00:51:225% au-dessus, mais nous,
00:51:24la question est interdite.
00:51:26Le débat même est interdit.
00:51:28Le montant moyen des prestations
00:51:30sociales, pardon, s'élève
00:51:32à 12 550 euros par habitant.
00:51:34Évidemment, que les gens
00:51:36qui nous écoutent qui ne touchent rien, c'est normal, c'est une moyenne.
00:51:38Il y a des gens qui touchent beaucoup plus
00:51:40et d'autres qui ne touchent rien du tout.
00:51:42C'est plus de 2000 euros de plus
00:51:44que la moyenne dans l'Union Européenne des 27.
00:51:46C'est quand même une situation comparable.
00:51:48Le reste de l'Europe n'est pas peuplé
00:51:50de nazis qui se cachent, qui se déguisent,
00:51:52qui mettent des masques, je ne sais pas.
00:51:54Les retraites et la maladie sont
00:51:56les principaux postes de dépense
00:51:58dans ces prestations sociales.
00:52:00Et pour la répartition, je cite l'INSEE,
00:52:02ouvrez les guillemets,
00:52:04les prestations sociales ont une plus grande part
00:52:06dans le niveau de vie des immigrés,
00:52:0812%, et des descendants d'immigrés,
00:52:1010%, que dans celui
00:52:12des personnes sans ascendance migratoire,
00:52:145%.
00:52:16C'est une réalité.
00:52:18C'est une réalité, et
00:52:20évidemment cette réalité, accentuée
00:52:22par le fait qu'on la nie en permanence,
00:52:24alimente évidemment
00:52:26un sentiment, un lourd
00:52:28sentiment d'injustice et d'injustice
00:52:30réelle pour des Français
00:52:32qui travaillent, qui payent leurs impôts, qui voient l'État
00:52:34reculer par le biais notamment de la
00:52:36disparition de ses services publics, et qui
00:52:38en plus se font engueuler à la fin de la journée
00:52:40parce qu'ils sont un petit peu
00:52:42inquiets de l'augmentation des impôts à venir.
00:52:44Est-ce qu'il n'y a pas une explication,
00:52:46Charlotte Dornelas, à cette situation ?
00:52:48Est-ce que,
00:52:50beaucoup de personnes se demandent, est-ce que la France est tout simplement
00:52:52plus généreuse avec les étrangers ?
00:52:54C'est ce que les gens se posent comme question.
00:52:56C'est ça. Alors on se dit, l'État est plus généreux
00:52:58avec les étrangers, ce à quoi
00:53:00souvent les défenseurs de ce modèle
00:53:02répondent pas du tout. La France n'est pas plus
00:53:04généreuse, simplement les étrangers
00:53:06selon leur situation, ce qu'on a vu précédemment,
00:53:08bénéficient potentiellement
00:53:10du même régime que
00:53:12tous les habitants en France.
00:53:14Et donc, on nous dit,
00:53:16tout ça est très normal, puisque les immigrés
00:53:18de manière générale, qui soient
00:53:20d'ailleurs demandeurs d'asile, ou même
00:53:22parfois en situation régulière, ont
00:53:24un niveau de vie plus faible. L'INSEE nous
00:53:26dit, trois fois plus faible,
00:53:28trois fois plus, pardon, de personnes
00:53:30sous le seuil de pauvreté que dans la population
00:53:32générale française.
00:53:34Et c'est donc normal,
00:53:36en fonction des règles d'attribution de ces prestations
00:53:38sociales en France. Et de
00:53:40conclure, ça n'augmente
00:53:42pas du tout l'attractivité, puisque les
00:53:44immigrés ne se gavent pas d'allocation,
00:53:46ils ont droit aux mêmes choses que les autres.
00:53:48Simplement, objection,
00:53:50l'attractivité ne se joue pas
00:53:52d'un étranger par rapport à un français en France,
00:53:54mais d'un étranger en France
00:53:56par rapport à un étranger dans son pays d'origine.
00:53:58Et là, je peux vous assurer que vous pouvez aller tester
00:54:00tous les pays d'origine
00:54:02extra-européenne, notamment des personnes qui
00:54:04arrivent en France, c'est évidemment
00:54:06absolument incomparable.
00:54:08Donc l'attractivité, évidemment,
00:54:10se joue comme ça, et elle existe.
00:54:12Ensuite, on nous dit, c'est bien normal,
00:54:14ils contribuent à l'économie du pays.
00:54:16Alors, évidemment,
00:54:18mais ce que l'on voit dans les chiffres, c'est qu'ils
00:54:20perçoivent, les immigrés,
00:54:22nettement plus d'allocations chômage
00:54:24et de prestations sociales que de pensions
00:54:26et de retraites.
00:54:28Evidemment, va-t-on nous dire, ils ont des carrières
00:54:30plus hachées, évidemment, par leur parcours migratoire,
00:54:32et par ailleurs, des salaires moindres.
00:54:34Oui, d'accord, mais les deux assertions
00:54:36ne peuvent pas être vraies en même temps.
00:54:38Ils ne contribuent pas comme tout le monde, et donc,
00:54:40c'est normal, et en même temps, ils n'ont pas
00:54:42les mêmes prestations, puisqu'évidemment,
00:54:44ils ont des salaires moindres, donc une contribution
00:54:46également moindre. Les deux choses ne sont pas vraies en même temps.
00:54:48Et vous ajoutez à ça
00:54:50tout le discours sur la misère qui alimente
00:54:52la délinquance, délinquance qui, elle aussi, a un coût,
00:54:54sans compter, évidemment, tout le parcours
00:54:56migratoire devant les tribunaux,
00:54:58qu'ils soient judiciaires ou administratifs,
00:55:00les multiples recours, tout ça coûte
00:55:02énormément d'argent, et il est
00:55:04normal que des gens se posent la question.
00:55:06Il faudrait simplement qu'on puisse y répondre.
00:55:08Merci beaucoup,
00:55:10Charlotte, de vous être penchée sur ce
00:55:12dossier, et sur
00:55:14les vrais chiffres.
00:55:16Dernière question avec vous,
00:55:18Mathieu Bocoté,
00:55:20le RN pourrait-il
00:55:22disparaître ? On commence par un
00:55:24cordon sanitaire, ne pas tirer les mains,
00:55:26ne pas donner des postes clés, et au
00:55:28final, est-ce qu'au bout du bout,
00:55:30parce qu'il en a été question ce week-end,
00:55:32le Rassemblement national, le parti même, pourrait disparaître ?
00:55:34Alors, c'est une question que nous nous posons,
00:55:36car quelqu'un l'a posée,
00:55:38effectivement, sur le service public,
00:55:40évidemment, ce week-end,
00:55:42c'est Thomas Guénolé,
00:55:44qui est un intellectuel de gauche,
00:55:46qui n'est pas, je le précise, particulièrement
00:55:48intéressant, mais c'est dans sa banalité
00:55:50qu'il m'intéresse aujourd'hui,
00:55:52parce qu'il ne dit jamais rien d'original, vraiment,
00:55:54mais il dit de manière amplifiée
00:55:56le préjugé
00:55:58progressiste dominant. Alors,
00:56:00que nous dit-il, de manière décomplexée,
00:56:02désinhibé, c'est à son avantage,
00:56:04je cite,
00:56:06« Je pense qu'il faut interdire le Rassemblement national.
00:56:08C'est prévu par l'article
00:56:10L212, trait d'union 1
00:56:12du Code de sécurité intérieure,
00:56:14motif d'interdiction,
00:56:16provocation à la discrimination et à la haine,
00:56:18en l'occurrence, envers la population
00:56:20d'origine maghrébine. » Fin de la citation.
00:56:22Pourquoi
00:56:24est-ce que je m'intéresse à cette déclaration ?
00:56:26Parce qu'elle fait écho, justement,
00:56:28à cette volonté, en fait, c'est le point d'aboutissement
00:56:30du cordon sanitaire,
00:56:32c'est le point d'aboutissement du Front républicain.
00:56:34C'est cette idée qu'on vous tolère,
00:56:36on accepte que vous soyez à l'Assemblée, mais on ne vous touche pas,
00:56:38vous êtes des galeux, vous êtes des pouilleux,
00:56:40vous êtes des pestiférés, mais on vous tolère.
00:56:42Mais finalement, on préférerait que vous ne soyez plus là.
00:56:44Et d'ailleurs, l'échange avec la journaliste
00:56:46du service public, évidemment, est intéressant
00:56:48parce qu'elle dit, sa réponse, ce n'est pas,
00:56:50« Mais cher monsieur, c'est très antidémocratique, l'idée d'interdire un parti. »
00:56:52C'est, « Ce serait contre-productif. »
00:56:54« Ce serait contre-productif. »
00:56:56Du genre, bon, c'est vrai
00:56:58qu'on pourrait préférer la chose,
00:57:00mais c'est contre-productif, donc on ne le fera pas.
00:57:02L'argument donné, c'est intéressant, je précise,
00:57:04Guénonné revient avec deux arguments.
00:57:06Il nous dit, sur la question de la discrimination,
00:57:08« L'ERN se rendrait coupable
00:57:10de propager des théories
00:57:12du type submersion migratoire
00:57:14ou théorie du grand remplacement. »
00:57:16Donc, j'en comprends qu'un parti,
00:57:18là, je laisse de côté le grand remplacement parce que c'est la formule maudite,
00:57:20mais un parti qui parlerait
00:57:22simplement de submersion migratoire aujourd'hui,
00:57:24ça justifierait potentiellement
00:57:26son interdiction.
00:57:28Le problème, c'est que l'interdiction
00:57:30de manière arbitraire d'une association
00:57:32non-violente, parce qu'on considère
00:57:34que son discours trouble la paix civique,
00:57:36on appelle ça ce qui s'est passé les dernières années.
00:57:38C'est la civilité plus petite, c'est la génération identitaire.
00:57:40C'est pas du tout la même chose,
00:57:42mais c'est quand même un peu la même chose.
00:57:44C'est-à-dire qu'on décide de traficoter le droit
00:57:46d'une telle manière
00:57:48pour interdire un groupe
00:57:50qui trouble l'idéologie
00:57:52dominante. Soit dit en passant,
00:57:54ça peut aller encore plus loin.
00:57:56On est dans un contexte en Occident aujourd'hui
00:57:58où on peut par exemple fermer une chaîne télé
00:58:00parce qu'on considère qu'elle est un peu contradictoire.
00:58:02Elle contredit ce qu'on croit être
00:58:04la ligne d'opinion légitime dans un pays.
00:58:06On est dans un pays où un homme politique
00:58:08qui se fait élire
00:58:10avec un programme qui se présente aux élections,
00:58:12qui applique son programme,
00:58:14peut se retrouver finalement
00:58:16devant les tribunaux, six ans de prison,
00:58:18on l'emmenace, c'est ce qui se passe en Italie.
00:58:20Donc tout ce qui nous semble en ce moment
00:58:22imaginable, l'interdiction du R.N.,
00:58:24je l'entends bien, comprenons que c'est un préjugé
00:58:26qui s'est traduit publiquement
00:58:28il y a quelques jours et que ça correspond
00:58:30à l'état d'esprit de plusieurs. M. Dupont-Moretti d'ailleurs
00:58:32l'a déjà souhaité.
00:58:34Autrement dit, vous nous dites que l'idée
00:58:36qui semble a priori loufoque
00:58:38devrait peut-être aussi inquiéter
00:58:40le Rassemblement national lui-même?
00:58:42Je les invite à prendre au sérieux l'idée que certains
00:58:44voudraient vraiment les voir disparaître.
00:58:46Et là, il y a deux manières. L'interdiction du R.N.
00:58:48directement, peut-être pas, soyons pas
00:58:50raccourtis. Mais le 30 septembre
00:58:52va commencer, si je ne me trompe pas,
00:58:54le procès sur la question des assistants parlementaires
00:58:56pour l'Europe de Marine Le Pen.
00:58:58Le point d'aboutissement de tout ça,
00:59:00c'est la possibilité de rendre Marine Le Pen inéligible.
00:59:02La principale
00:59:04candidate d'opposition en ce pays
00:59:06pourrait être inéligible à la prochaine présidentielle.
00:59:08On appelle ça, dans mon monde,
00:59:10un procès politique.
00:59:12Je crois qu'on pourrait appeler ça dans le monde normal
00:59:14un procès politique. Il n'a pas commencé, non plus.
00:59:16Non, mais on sait quand même... A priori.
00:59:18Mais on sait ce qui sera le point d'aboutissement
00:59:20dans l'esprit de ceux qui le mènent.
00:59:22Et plusieurs le confessent, plusieurs le souhaitent.
00:59:24Donc, se débarrasser d'une candidate
00:59:26en la traînant devant les tribunaux sur le mot...
00:59:28En fait, on est quand même dans le registre, justement,
00:59:30de la persécution des opposants. Mais c'est une manière
00:59:32comme une autre d'interdire un parti.
00:59:34Une dernière phrase.
00:59:36Les partis populistes vont devoir comprendre
00:59:38qu'ils évoluent dans un système,
00:59:40un système de règles qui est fait pour les éliminer.
00:59:42Et quand le système a peur,
00:59:44il peut se radicaliser.
00:59:46Merci beaucoup pour votre analyse.
00:59:48Et merci, Charlotte, de m'avoir initiée au bouc d'oreille.
00:59:50Avant, je n'en mettais pas du tout.
00:59:52Et j'essaie de faire un peu comme vous.
00:59:54De vous imiter, ma jolie Charlotte.
00:59:56Tout de suite, l'heure des pro 2.
00:59:58Merci à tous.

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