Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 - Bonsoir à tous. C'est le ravi de vous retrouver ce soir
00:04 pour "Face à l'info" avec une semaine trépidante
00:07 et une soirée aujourd'hui explosive.
00:10 On a beaucoup de sujets, mais on doit donner la place à Simon Guillain.
00:13 Bonsoir, Simon.
00:16 - Bonsoir, Christine.
00:17 Dans un contexte d'inflation et de prix de l'énergie toujours plus haut,
00:20 Emmanuel Macron promet d'annoncer en octobre
00:23 une reprise du contrôle du prix de l'électricité
00:25 pour qu'elle soit "soutenable" à la fois pour nos entreprises
00:28 et pour nos ménages, a affirmé le chef de l'Etat.
00:31 Après sa visite au rectorat de Versailles,
00:33 le ministre de l'Education, Gabriel Attal,
00:35 annonce que sur 120 courriers de réprobation qui ont été envoyés,
00:38 55 semblent poser problème.
00:41 Le rectorat de Versailles très critiqué pour avoir envoyé
00:44 un courrier aux parents du jeune Nicolas,
00:46 qui s'est suicidé après avoir été harcelé à l'école.
00:49 Et puis la disparition inquiétante d'une adolescente dans le Barin.
00:52 Lina, 15 ans, n'a plus donné signe de vie depuis samedi,
00:55 alors qu'elle souhaitait prendre le train
00:57 pour rejoindre un ami à Strasbourg.
00:59 La gendarmerie de Chermek a lancé un appel à témoins
01:02 et une battue a lieu en ce moment même dans le secteur Crécy.
01:05 -Merci, Simon Guilin.
01:07 Et au sommaire ce soir,
01:08 séquence gênante pendant tout le week-end.
01:12 Lors de la venue du pape,
01:14 les racines chrétiennes de la France ont brillé,
01:16 mais certaines paroles du pape ont humilié.
01:19 "Les migrants doivent être accueillis, accompagnés, promus, intégrés",
01:22 a déclaré le souverain pontife.
01:25 Emmanuel Macron, le soir même, lui a répondu "Le pape a raison,
01:29 mais la France ne peut accueillir toute la misère du monde".
01:32 La gauche applaudit le pape,
01:34 les catholiques sont divisés sur la question.
01:36 Comment analyser ce tacle ?
01:38 D'Emmanuel Macron au pape François,
01:40 en quoi est-ce une contradiction de la part du président de la République ?
01:44 L'édito de Mathieu Bocote.
01:46 Emmanuel Macron a annoncé la fin de la présence militaire française au Niger.
01:52 L'ambassadeur qu'il a voulu maintenir malgré les menaces de la junte au pouvoir
01:57 va finalement partir.
01:58 Plus aucun avion français ne peut survoler le pays.
02:01 Mais comment expliquer qu'on en soit arrivé là ?
02:04 Faut-il applaudir ce nouveau départ militaire de la France en Afrique,
02:08 après le Mali, le Burkina Faso ?
02:10 Ou bien c'est une déculottée diplomatique qui ne dit pas son nom ?
02:14 La France est-elle finalement dominée par l'Afrique,
02:17 qui l'oblige à reculer ?
02:19 Le décryptage de Dimitri Pavlenko.
02:22 La ferveur chrétienne semble avoir gagné la France
02:26 avec la venue du pape François à Marseille.
02:29 62 000 personnes présentes.
02:32 Un rassemblement réussi pour célébrer et prier Dieu.
02:36 Cela faisait 15 ans qu'il n'y avait pas eu de messe papale en France.
02:40 Le christianisme est-il une fève de la nation ?
02:43 Est-ce une entrave à la laïcité ?
02:46 Le regard de Marc Menand.
02:49 La France a besoin de ce tressaillement de foi,
02:52 besoin d'avoir cette capacité de s'émouvoir devant la souffrance de l'autre.
02:56 Le pape a divisé certains catholiques sur leur vision de l'immigration.
03:00 Certains se demandent ce que fait concrètement l'Église catholique pour les migrants.
03:05 Si les migrants n'envahissent pas, ils cherchent l'hospitalité.
03:08 Comme l'a dit le pape François, jusqu'où va cette hospitalité ?
03:12 Pourquoi l'Occident est-il encore appelé à un accueil inconditionnel ?
03:16 L'analyse de Charlotte Dornelas.
03:19 Et puis la manifestation contre les violences policières,
03:22 notamment à l'appel de LFI, n'a pas vraiment rassemblé 31 000 personnes dans toute la France,
03:27 mais des images de violences en choqué, des images de policiers attaqués,
03:32 des images de ceux qui nous défendent piégés,
03:34 des images de ceux qui représentent la sécurité à genoux,
03:38 des images également manipulées,
03:41 des images d'une démocratie complètement malade, les ditos de Mathieu Bocote.
03:45 - Pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité,
03:49 en ce lundi soir avec nos mousquetaires en pleine forme. C'est parti.
03:53 Ravi de vous retrouver ce soir.
04:08 J'ai reçu plein de courriers pour vous, pour vos félicités.
04:11 Je voulais donner quelques extraits, mais pas ce soir.
04:13 Il y a trop d'actualité, mais je vous donnerai ça.
04:16 Il y a des mots d'amour pour Charlotte Dornelas,
04:18 des mots d'amour pour vous, pour Dimitri Mathieu Bocote.
04:21 - L'association des brasseurs de bière le remercie.
04:25 - On lève le verre.
04:27 - Des mots d'amour pour tout le monde. Un truc de fou.
04:31 Le week-end a été particulier.
04:35 Le pape, de passage en France, quoi qu'il en pense,
04:38 a invité les Européens à accueillir toujours plus de migrants,
04:42 en plus de condamner la doctrine de l'assimilation,
04:45 qu'il ne permettrait pas à chacun de vivre dignement dans sa culture,
04:49 sous le signe de l'authenticité.
04:51 Emmanuel Macron, hier, lui, a répondu,
04:54 dans son grand entretien au 20h, en affirmant que
04:58 la France ne peut accueillir toute la misère du monde.
05:01 En quoi, Mathieu Bocote, cette séquence du week-end était-elle gênante ?
05:05 - Elle est gênante dans la mesure où le pape arrive ici,
05:08 à Marseille, en poste France, si on comprend bien sa logique,
05:11 ou à Marseille, pas en France.
05:13 On est souvent revenu sur cette question,
05:15 mais c'est important de marquer cette parole du pape, qui dit
05:18 Marseille est un symbole plus inspirant que la France.
05:21 Pourquoi ? Parce que Marseille serait la ville-symbole,
05:24 la ville-monde-symbole du temps des migrations.
05:27 Marseille serait la ville dont l'identité
05:30 se serait construite par vagues migratoires successives.
05:33 Marseille serait la ville dont l'immigration serait l'identité.
05:37 Dès lors, il nous faut célébrer Marseille plutôt que la France,
05:41 d'autant que la France, nous dit le pape, est assez condamnable.
05:45 Non seulement elle n'est pas assez généreuse,
05:47 comme l'ensemble de l'Europe, de ce point de vue,
05:49 il condamne généreusement.
05:51 L'ensemble de l'Europe n'est pas assez généreuse,
05:53 la France n'est pas assez généreuse,
05:55 mais plus encore, la France, vous l'avez mentionné,
05:57 n'est-elle pas autoritaire, lorsque le pape François
06:00 condamne la doctrine de l'assimilation ?
06:03 L'assimilation, ça consiste à dire que vous avez le droit
06:05 de venir en France, dans la mesure où vous vous entrez légalement,
06:08 à condition ensuite de prendre le pli de la société qui vous accueille,
06:13 du peuple qui vous accueille, alors vous serez le bienvenu.
06:16 Mais le pape condamne cela en disant,
06:19 finalement c'est presque inhumain, on vous arrache à votre culture.
06:22 Il rejoint de ce point de vue le point de vue d'Erdogan,
06:26 qui disait des Turcs, qu'ils devaient s'intégrer en Europe,
06:29 mais non pas s'assimiler. Il n'utilise pas les mêmes termes,
06:32 mais les points de vue se croisent.
06:35 Ce qui est assez intéressant, parce que le pape,
06:37 et ici je me tourne vers les analyses de Laurent d'Andrieu,
06:39 qui a écrit deux livres très importants sur le rapport de l'Église
06:42 au catholicisme, à l'immigration et à l'identité,
06:44 il nous dit que le pape est porté vers la défense
06:47 de l'identité culturelle des peuples dans le monde.
06:49 C'est important chez lui sa défense de l'identité culturelle.
06:51 Il a simplement une clause d'exception dans son propos,
06:53 c'est pour les peuples européens et occidentaux
06:56 à qui il n'accorde pas le même droit à la continuité identitaire.
06:59 Probablement que ça entre dans son raisonnement.
07:02 Alors quoi qu'il en soit, évidemment le pape n'a pas dit que cela.
07:05 Il a tenu un propos spirituel.
07:07 - On peut applaudir.
07:09 - Je reconnais une immense autorité au pape
07:11 lorsqu'il s'agit du salut de notre âme.
07:14 Je lui en accorde une moins grande
07:16 lorsqu'il s'agit du salut public et du salut national.
07:18 Or le fait est qu'il a tendance à confondre ces deux entreprises.
07:23 Le salut de notre âme, il en parle plus ou moins.
07:25 Le salut de la cité, il croit s'improviser expert en la matière.
07:28 Ce n'est qu'une observation sans malveillance.
07:30 Alors il y a eu ce moment très particulier
07:33 où on était dans l'enthousiasme obligatoire.
07:35 Vous savez, ça c'est...
07:37 Comment s'appelle-t-il déjà?
07:39 Je perds son nom quand je veux le dire.
07:41 Elias Alevi.
07:42 Elias Alevi disait
07:43 « Une société se distingue quelques fois
07:45 par le moment de l'enthousiasme obligatoire.
07:47 Donc tous sont obligés d'afficher publiquement leur enthousiasme
07:51 pour qu'il se passe devant toi.
07:52 Et si on ne le fait pas, on est parmi les proscrits.
07:55 La seule position de repli, si ce n'est pas l'enthousiasme,
07:58 c'est le respect ostentatoire et répété.
08:01 Nous est-il néanmoins permis de dire
08:03 que c'est au-delà des passages spirituels
08:05 qui étaient tout à fait admirables, on l'a dit?
08:07 Pour le reste, se peut-il que ce pape
08:09 qui a une réflexion sur l'Europe un peu en surplomb
08:12 ait une connaissance assez limitée du continent
08:14 à qui il demande de faire tomber les barrières, les frontières?
08:17 Donc connaît-il cette Europe qu'il veut submerger d'amour?
08:21 Connaît-il cette Europe qu'il veut submerger
08:23 de vagues migratoires venues ici
08:25 pour transformer positivement la France?
08:27 Évidemment, il y a peut-être un contraste
08:29 entre le Marseille idéal du pape François
08:31 et le Marseille réel tel qu'on le connaît aujourd'hui,
08:33 c'est-à-dire entre Marseille, la Poste-France
08:34 et Marseille, la Calache.
08:35 Il y a une forme de contraste peut-être aujourd'hui,
08:37 mais il se peut que ce contraste n'intéresse pas le pape François.
08:39 Quoi qu'il en soit, il était là pour donner une forme de serment,
08:42 c'est son travail, un serment politique,
08:44 ce l'est peut-être moins.
08:45 Et Emmanuel Macron a senti le besoin de répondre.
08:47 Et c'est pas inintéressant.
08:49 Donc il a commencé lui aussi par la formule
08:51 de respect obligatoire, c'est un voyage historique,
08:54 bon, le pape a raison, certes.
08:55 Une fois qu'il a dit ça, il dit mais.
08:57 Et là, il reprend une formule qui, à gauche,
09:01 il a été en France depuis 89, 1989,
09:03 pour marquer une rupture avec l'immigrationnisme inconsidéré.
09:06 Et c'est la phrase de Michel Rocard,
09:08 amputée, certes, mais la phrase est passée à l'histoire,
09:10 c'est la France ne peut pas accueillir tout le malheur du monde,
09:14 toute la misère du monde.
09:15 Donc c'est une manière de dire,
09:17 un pays a une capacité d'intégration limitée,
09:19 nous avons un devoir à l'endroit de la misère du monde,
09:21 mais ce n'est pas un devoir qui vient jusqu'à l'abolition de soi.
09:25 Ce n'est pas aider son prochain,
09:27 ça ne veut pas dire ensuite s'abolir soi-même,
09:30 c'est-à-dire se submerger soi-même.
09:31 Je réfère de ce point de vue à un texte remarquable de Pierre Manant,
09:34 dans Le Figaro, qui doit paraître de même sur le site Internet aujourd'hui,
09:37 où il distingue entre les tâches de charité
09:39 et la tâche du salut public, justement.
09:41 C'est un texte tout à fait remarquable.
09:42 Emmanuel Macron dit,
09:44 « Désolé, ça ne peut plus fonctionner comme ça. »
09:46 On comprend à son propos que l'immigration massive
09:48 submerge la France,
09:50 d'ailleurs, il avait dit, rappelez-vous, au mois de août,
09:52 fin août, dans Le Point,
09:53 qu'il fallait réduire significativement les entrées en France.
09:58 Donc la réponse d'Emmanuel Macron,
09:59 c'est une réponse du politique aux politiques.
10:01 Il dit le message spirituel du pape,
10:03 je m'incline s'il le faut, par respect, par conviction peut-être,
10:06 mais lorsque le pape prétend dire aux peuples européens,
10:09 aux pays européens, que faire de leur politique,
10:11 moi qui me situe sur un plan politique,
10:13 je dis non.
10:14 À tout le moins, c'était ce qu'il voulait nous faire comprendre.
10:16 J'ai beaucoup de questions à poser ce soir,
10:18 peut-être que je garderai quelques questions pour Charlotte,
10:20 parce que je suis très gênée sur tout ce qui s'est passé,
10:23 justement, ce week-end, parce que...
10:25 Bon, on pose la question.
10:28 Non mais c'est vrai, on en a parlé ce week-end avec Charlotte,
10:31 je suis très très très gênée,
10:33 et j'ai envie de vous entendre sur ces questions-là,
10:36 et vous aussi Marc, un peu moins peut-être.
10:38 - Je vous remercie.
10:39 - Je vous taquine.
10:41 Mathieu Bocoté, pourtant je vous sens quand même,
10:43 par rapport au président Emmanuel Macron,
10:45 parce que certains ont crié une sorte de ouf de soulagement
10:47 lorsqu'ils ont entendu Emmanuel Macron,
10:49 pourtant je vous sens perplexe,
10:50 vous trouvez que le président ne va pas assez loin ?
10:52 - C'est que je ne sais pas dans quelle direction il va.
10:54 C'est ça mon problème,
10:55 c'est qu'il pourrait aller très loin, pas assez loin,
10:58 mais je ne sais pas dans quelle direction il va,
11:00 parce que s'il dit, il y a quelques...
11:02 Hier, la France ne veut pas accueillir toute la misère du monde,
11:05 donc c'est ce qu'on pourrait le dire, le rocardisme musclé.
11:08 S'il nous dit fin août que la France doit...
11:11 il faut réduire les entrées,
11:13 il nous dit début août que la France a toujours été
11:16 et doit demeurer un pays d'immigration.
11:19 Alors moi qui ai des capacités logiques limitées,
11:21 je me dis que c'est probablement moi qui n'ai pas compris
11:23 la subtilité d'un tel raisonnement,
11:24 mais je crains que nous soyons des millions dans cette situation.
11:26 Parce que fondamentalement,
11:27 si la France doit demeurer un pays d'immigration,
11:30 c'est qu'elle doit compter sur les migrations
11:32 qui ont une part centrale pour renouveler toujours sa population
11:35 d'une manière ou de l'autre.
11:36 Et on se comprend aujourd'hui,
11:38 on le voit, c'est une politique assez particulière,
11:40 on en a parlé la semaine dernière.
11:41 Aujourd'hui, il y a non seulement la France
11:42 de demeurer un pays d'immigration,
11:43 ce que disait Emmanuel Macron début août,
11:45 mais aussi on a vu ce guide qui était proposé à la France rurale,
11:50 en fait pas exactement la France rurale,
11:51 au leader politique et associatif de la France rurale
11:54 pour imposer la répartition des migrants ou des réfugiés
11:57 dont les Français ne veulent pas.
11:59 C'est particulier, donc il nous existe
12:01 un guide de contournement de la volonté populaire,
12:03 c'est ce qu'on appelle la démocratie.
12:05 De même, la répartition des migrants dans le cadre des JO,
12:09 avec cette idée de faire une forme de Paris Potemkin
12:13 qui offrirait d'elle-même une image
12:16 ne correspondant pas à sa réalité d'aujourd'hui.
12:18 C'est-à-dire, l'immigration est certes une richesse remarquable
12:20 et la diversité est toujours une richesse,
12:22 mais on va quand même les répartir un peu partout
12:24 pour assurer que le paysage soit conforme à l'idée de la France
12:27 qu'on a, qui ressemble peut-être davantage à la France rugubie
12:29 de l'autre fois, qu'à la France de la Seine-Saint-Denis
12:32 dont on parle souvent.
12:33 Alors, c'est des signaux contradictoires.
12:35 Moi, entre la réponse du président au pape
12:39 que je trouve tout à fait adéquate
12:41 et ce qu'on a entendu depuis un temps,
12:43 est-ce que c'est une évolution de la doctrine
12:45 ou est-ce que ce sont des signaux contradictoires
12:48 qui en viennent à brouiller notre capacité de lire le réel,
12:51 brouiller notre compréhension,
12:53 brouiller notre capacité de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux?
12:56 Parce que la plupart des gens, heureusement,
12:58 ont d'autres choses à faire que penser à la politique tout le temps.
13:00 Donc, quand ils décident de s'intéresser à la politique,
13:03 ils captent généralement,
13:04 est-ce qu'il y a une cohérence dans le discours public?
13:06 Alors là, ce qu'on voit, c'est qu'on dit une chose
13:08 et son contraire, la même personne,
13:10 à peu près dans la même séquence temporelle.
13:12 Et on commence à se dire, mais qu'est-ce qui se passe exactement?
13:14 Par exemple, on va dire, il n'y a pas un migrant
13:16 qui est arrivé par l'homme pédousa qui va entrer en France,
13:18 mais au même moment, on comprend qu'il y a déjà
13:20 des stratégies d'aménagement du territoire
13:22 pour permettre à ces personnes d'arriver en France.
13:24 - Petite parenthèse en parlant de l'homme pédousa,
13:26 j'ai passé la journée à chercher les derniers chiffres de l'homme pédousa,
13:28 aucun chiffre, plus personne n'en parle,
13:30 on ne sait plus s'il y en a qui arrivent,
13:32 personne n'en parle. Je ferme la parenthèse.
13:34 - C'est parce que c'est une information secondaire
13:36 qu'on n'en parle pas, évidemment, ça va de soi.
13:38 Alors là, on a cet esprit public qui est brouillé, en fait.
13:42 On ne sait plus ce qui est vrai, on ne sait plus ce qui est faux,
13:44 ce que vous venez de dire est essentiel.
13:46 Certaines informations ne remontent pas.
13:48 Et devant cela, ça nous rappelle une phrase d'Orwell
13:50 qui est très importante, il dit, le propre du parti, dit-il,
13:52 dans 1984, c'est de tout faire pour que vous ne croyez jamais
13:55 ce que vous voyez et ce que vous reconnaissez.
13:57 Vous ne devez croire que la parole officielle
13:59 médiatiquement est empillée, médiatiquement autorisée,
14:02 mais si vous voyez dans votre quotidien
14:04 des choses qui contredisent le discours public,
14:06 autoflagélez-vous parce que vous ne croyez pas
14:08 les bonnes personnes, c'est-à-dire que vous vous croyez vous-même.
14:11 - Man in black. - Oui.
14:13 Alors, on peut aller. Référence australienne, en l'instant,
14:15 si je peux me permettre, parce qu'on a reparlé de l'MP12A.
14:18 C'est intéressant pour l'MP12A parce que le message envoyé
14:21 à tous, c'est qu'il est possible pour une armada de débarquer
14:24 aujourd'hui en Europe et de faire...
14:27 La répartition est ensuite immédiate.
14:29 Mais ce qu'on sait, ce qui existe d'ailleurs
14:31 dans le monde d'autres modèles, l'Australie en est un,
14:33 on y reviendra dans le détail une autre fois,
14:35 je me permets, c'est loin de l'évoquer, l'Australie mène
14:37 une campagne intense dans les pays d'où provenaient
14:39 la plupart de ses migrants, en disant,
14:41 vous ne devez pas venir ici. No way! Votre place n'est pas
14:44 en Australie ou à tout le moins pas par le chemin
14:46 que vous avez l'habitude de prendre, le chemin détourné
14:48 de la migration plus ou moins légale.
14:50 Ce n'est pas votre place et on voit en Australie
14:52 une volonté d'envoyer un signal fort.
14:54 Si vous entrez sans notre permission,
14:56 vous repartirez avec notre permission.
14:58 Est-ce que l'Europe, imaginons devant ce qui s'est passé
15:00 en MP12A, peut-on imaginer un jour ou devant une telle vague,
15:03 les autorités nationales ou européennes prendraient
15:06 en charge de ramener dans leur port d'origine tous ceux
15:09 qui sont partis dans cette armada qui a fait son débarquement
15:12 à l'MP12A? Peut-on imaginer une politique de l'exemple
15:15 qui consiste à dire, il faut renverser la tendance, clairement?
15:18 Pour l'instant, on ne peut l'imaginer,
15:19 même si on peut la désirer.
15:20 - J'ai envie de vous demander que dit le pape à l'Australie,
15:22 mais je ne vous pose pas la question finalement.
15:24 De sondage à l'autre, Mathieu Bocote, on explique aussi
15:27 que l'immigration n'est pas du tout la priorité des Français,
15:30 donc on en fait peut-être trop.
15:32 - C'est ce qu'on pourrait appeler poliment des grands mensonges
15:34 de notre temps. Parce que comment, on dit pouvoir d'achat,
15:36 apparemment, quelle que soit la question posée,
15:38 évidemment, on est toujours soucis de sa vie privée,
15:40 ça va de soi. Mais comment on réussit à faire en sorte
15:42 que l'immigration n'apparaisse pas sur le radar?
15:44 Eh bien, on la découpe en mille sujets.
15:46 On dit, il y a l'immigration, il y a l'identité,
15:48 il y a l'avenir de la langue française,
15:49 il y a la question du logement,
15:50 il y a, soit c'est en passant, le pouvoir d'achat,
15:52 que ça ne compte pas, il y a les dépenses sociales,
15:54 il y a le budget de l'État.
15:55 Donc on découpe, on saucissonne la réalité
15:57 en mille petites tranchettes, et le résultat,
16:00 c'est que l'immigration n'intéresse pas les Français,
16:02 ne s'en soucie pas, cessez d'en parler.
16:05 Pourtant, une dernière phrase, quand un politique
16:07 veut marquer un discours d'importance
16:08 pour apparaître comme un homme d'État,
16:10 pensez à Édouard Philippe tout récemment,
16:12 pensez à Emmanuel Macron, soudainement,
16:13 il s'empare de la question de l'immigration,
16:14 parce qu'au fond de nous, nous savons tous
16:16 qu'il s'agit de l'avenir de notre civilisation.
16:18 - Merci pour votre regard.
16:20 Beaucoup de questions à poser.
16:21 Est-ce que les Européennes n'affluent pas
16:23 les propos d'Emmanuel Macron?
16:25 Beaucoup de questions, mais on va continuer
16:28 avec vous, et dans un instant, on parlera avec vous,
16:31 Mathieu Bocoté, on parlera de cette manifestation
16:34 anti-violence policière, on parlera du rassemblement
16:39 de 62 000 personnes à Marseille,
16:41 est-ce que c'est encore la laïcité?
16:42 Et Charlotte, plein de questions aussi pour vous
16:44 sur le pape à Marseille.
16:46 Dimitri, on va partir à l'étranger.
16:49 On ne peut pas ne pas parler de cette autre annonce
16:51 du président de la République hier soir,
16:53 avec le retour à Paris de l'ambassadeur de France
16:56 au Niger, et le retrait des 1 500 soldats français
16:59 déployés là-bas.
17:00 C'est l'épilogue de deux mois de bras de fer
17:02 avec la jeune arrivée au pouvoir le 26 juillet au Niger.
17:06 Dimitri, que pensez-vous de cette annonce?
17:08 Le départ du Niger, est-ce que c'est une humiliation
17:11 pour la France, ou est-ce qu'on ne peut pas y voir
17:14 une certaine opportunité saisie par Emmanuel Macron?
17:17 - C'est intéressant la manière dont vous posez la question.
17:20 Je vous répondrai, d'abord, regardez la manière
17:22 dont Emmanuel Macron l'a annoncé.
17:24 Entre les migrants et le chèque carburant,
17:27 hop, une annonce à "oui, tiens, au fait, l'ambassadeur
17:29 de France, Aniamé, va rentrer en France,
17:32 et le déploiement militaire, depuis 10 ans quand même
17:35 là-bas au Niger, va rentrer".
17:38 Alors, on ne sait pas où d'ailleurs,
17:39 est-ce qu'il va être déployé au Tchad, voisin,
17:41 est-ce qu'il va rentrer en France, on ne sait pas trop.
17:43 Mais voyez, on plie bagage, c'est annoncé comme ça
17:46 en deux secondes, et alors l'explication
17:48 qu'Emmanuel Macron nous a fournie, il dit
17:50 "parce que les autorités du Niger ne veulent plus
17:52 lutter contre le terrorisme".
17:54 Ils ne veulent plus, donc on s'exécute, on s'en va.
17:56 Alors que pendant deux mois, quand même,
17:58 on a eu le spectacle d'une France qui fait
18:02 les gros yeux aux poutchistes, qui n'était pas
18:04 censée passer l'été, quand même, je vous rappelle.
18:06 Et on aimerait savoir comment ce qui a fait
18:09 changer Emmanuel Macron d'avis, parce que ça,
18:11 il ne l'explique à aucun moment dans l'interview hier soir.
18:14 Alors, il faut se rappeler, pendant tout l'été,
18:16 l'intransigeance de l'Elysée.
18:18 Je ne referai pas le film en détail, mais enfin,
18:19 il y a eu les condamnations très fermes
18:21 à l'égard des poutchistes, les déclarations
18:23 sur tout ce que la France ne tolérera pas
18:25 des poutchistes, les injonctions à libérer
18:28 le président Bassoum, les sommets en urgence
18:31 de la CDAO, les déclarations en illégitimité, etc.
18:34 Et puis, on voit que les jours, les semaines passent, etc.
18:37 Il ne se passe rien, tout ce que la France entreprend
18:39 fait pchit. Le président Bassoum, il est toujours
18:42 incarcéré avec sa famille, enfin, retenu en otage,
18:44 vous appelez ça comme vous voulez.
18:46 Et il y a dix jours, alors là, c'est l'ambassadeur
18:48 de France à Niamey, Sylvain Hité, qu'on découvre
18:51 enfermé dans son ambassade à Niamey, il ne peut pas sortir
18:54 parce qu'il est personnel en gratta, et s'il sort,
18:56 il va être reconduit à l'aéroport, et on le plaint même
19:00 parce qu'on apprend qu'il est réduit à se nourrir
19:02 de rations militaires. C'est pas très très bon,
19:04 c'est très nourrissant, ceci. Et donc, hier soir,
19:07 la reddition, la reddition, c'est vraiment ça
19:09 qu'elle nous a annoncé Emmanuel Macron.
19:11 Et Stanislas Rigaud a une jolie formule, il a dit
19:14 "Emmanuel Macron a inventé la dignité dans l'humiliation".
19:17 Ben oui, c'est un peu ça. La France met fin comme ça
19:20 en un claquement de doigts à 10 ans de coopération militaire.
19:23 Alors, sachant que, quand même, dans les deux mois qui précèdent,
19:26 on avait suspendu l'aide au développement,
19:28 l'assistance au budget du Niger, et oui, nous, on emprunte
19:31 de l'argent sur les marchés, le Niger se faisait aider directement
19:34 en partie budgétairement par la France.
19:36 Les échanges culturels, les échanges universitaires,
19:39 rappelez-vous les cris d'orfraie de certains qui disaient
19:41 "Comment on interdit à des artistes nigériens
19:43 de venir tourner en France ?" Ben oui, il y a une crise diplomatique
19:45 entre nos deux pays, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué.
19:48 Mais tout ce qu'on s'obstinait, en fait, à refuser à la jeune,
19:52 c'est-à-dire la présence militaire en France, au Niger,
19:57 justifiée par la lutte antiterroriste, ça, pendant deux mois,
20:01 on a dit non, et d'un coup, on a cédé.
20:03 Alors, ce n'est pas la débandade américaine qu'on a vue à Kaboul
20:06 à la fin de l'été, il y a deux ans, en 2021,
20:08 vous vous rappelez, les avions qui s'envolent, les gens qui s'accrochent.
20:11 Mais bon, c'est quand même une terrible humiliation pour la France,
20:14 et pour parachever leur victoire, avant l'annonce d'Emmanuel Macron,
20:17 les généraux à Niamey ont annoncé en toute fin d'après-midi,
20:21 juste avant l'annonce du président, l'interdiction de survol
20:24 de l'espace aérien nigérien aux avions français, et spécifiquement français.
20:28 Donc, tout le monde a le droit de passer, sauf les avions français,
20:31 y compris les avions militaires.
20:32 Vous allez voir que ça va avoir une conséquence extrêmement pratique
20:35 pour nos militaires, dans les jours et les semaines qui viennent.
20:37 Très intéressant de savoir, effectivement, comment analyser ce qui s'est passé.
20:41 Alors, qu'est-ce qui s'est passé concrètement, Dimitri, jusque-là ?
20:45 Alors, je pense qu'il va y avoir, vous savez, en langage militaire,
20:47 de rétextes, de retours d'expérience.
20:49 Les policiers parlent de ça aussi.
20:50 Bon, là, il va falloir en faire un gros rétexte, si vous voulez,
20:53 sur le plan à la fois militaire, diplomatique, renseignement aussi,
20:56 parce que la première faillite, on le sait maintenant,
20:58 c'est que nos services de renseignement n'ont pas vu venir le putsch.
21:01 Ils n'ont pas eu connaissance du complot.
21:03 Ils ne savaient pas que c'était en train de se tramer.
21:06 Et donc, cette idée d'une France aveugle, dans un pays
21:09 qu'elle est censée bien connaître, c'est quand même extrêmement préoccupant.
21:12 Ensuite, ce qui s'est passé, c'est qu'on a cru qu'on était capable
21:15 de sanctionner les putschistes en bluffant.
21:17 Début août, on leur a adressé un ultimatum.
21:19 On leur a dit "attention, il faut partir,
21:21 il faut rendre les clés du pouvoir au président Basome,
21:23 sinon, rien du tout, en fait".
21:25 Et c'est ça qui est terrible, c'est que la France,
21:28 et les putschistes l'ont très bien compris,
21:30 n'étaient pas prêtes à aller jusqu'au bout.
21:32 Et jusqu'au bout, c'était quoi ?
21:34 C'était une intervention militaire, soit de la CDAO,
21:37 avec l'assistance française, soit de la France directement.
21:39 Et quand les putschistes ont accusé la France en disant
21:43 "regardez, ils préparent une intervention militaire",
21:45 la France s'en est défendue.
21:46 Conclusion ? La France est un tigre de papier.
21:48 Voilà, c'est ça que ça voulait dire.
21:49 Un chien méchant sans dents.
21:50 Exactement, un chien édenté.
21:52 Et puis, regardez aussi ce qui s'est passé,
21:54 c'est que nos alliés, où étaient-ils dans cette crise ?
21:56 Les Européens, ils ont regardé ailleurs.
21:58 Les Américains ont fait encore plus fort,
22:00 c'est-à-dire qu'ils n'ont jamais voulu prononcer le mot de "coup d'État",
22:02 parce que ça les aurait obligés à réexaminer complètement
22:04 les relations avec le Niger, et donc à sortir du Niger,
22:07 où ils ont notamment une base de drones à Agadez,
22:09 une base à 100 millions de dollars.
22:12 Ils ont pressé d'aller négocier avec les putschistes.
22:14 Bon, les Français, vous faites ce que vous voulez avec eux,
22:16 mais nous, on garde notre base avec vous.
22:17 On souhaite d'ailleurs aux Américains
22:19 que leurs nouveaux amis nigériens ne changent pas d'avis,
22:22 mais dans cette histoire, eux aussi nous ont complètement lâchés.
22:25 Donc la question est de savoir, qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
22:28 Le retrait militaire, comment ça va se passer ?
22:30 Emmanuel Macron nous dit, d'ici la fin de l'année,
22:33 c'est rapide, d'ici la fin de l'année, sortir du Mali,
22:35 ça a pris 9 mois aux militaires français,
22:38 ils sont notamment passés par le Niger,
22:41 on a cette interdiction de survol de l'espace aérien nigérien.
22:44 Il n'y a pas que 1 500 soldats, vous avez du matériel aussi.
22:47 Alors ça, vous voyez, c'est la présence française
22:49 à quoi elle va ressembler dans les mois et les semaines qui viennent.
22:51 Les pays en orange, on n'a plus le droit d'y aller, il faut partir.
22:54 Il reste Sénégal, Côte d'Ivoire, Gabon, Tchad et Djibouti,
22:58 ce qui fait une présence totale d'environ 5 000 hommes,
23:01 dont 2 500 dans la région du Sahel pour la lutte antiterroriste,
23:04 et ces 1 500 hommes qui sont actuellement au Niger,
23:07 on ne sait pas où ils vont aller.
23:08 Est-ce qu'ils vont rentrer en France ?
23:10 Est-ce qu'ils vont aller au Tchad voisin ?
23:12 Sachant qu'au Tchad voisin, il n'est pas exclu
23:14 que le scénario nigérien se reproduise, etc.
23:16 Et il faut bien savoir aussi qu'au Niger,
23:18 les poutchistes font tout pour compliquer la vie
23:21 aux soldats qui sont sur nos 3 bases.
23:24 On a 3 bases au Niger.
23:25 Donc ils asphyxient les bases en rendant compliquées,
23:28 comme l'ambassadeur, la livraison de nourriture,
23:31 de carburant, le ravitaillement en eau, etc.
23:34 Ils autorisent les manifestations antifrançaises à proximité des bases.
23:38 Les soldats qui sont là-bas sont très inquiets
23:40 parce qu'ils ne savent pas vraiment comment ça va se passer.
23:42 Je pense que les journées vont être longues.
23:44 C'est intéressant, en plus, l'agent au pouvoir a déclaré
23:49 "Nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté au Niger".
23:52 Oui, mais ça c'est intéressant.
23:54 C'est un moment historique.
23:56 Pour la France, c'est quand même une certaine date.
23:59 C'est la décolonisation, c'est la deuxième décolonisation.
24:01 C'est vendu par les poutchistes comme la deuxième décolonisation.
24:05 On dirait que ça ne s'est pas produit il y a 60 ans,
24:07 c'est que maintenant.
24:08 Mais où est l'autorité de la France ?
24:10 Elle perd son autorité.
24:11 J'ai beaucoup de questions.
24:12 Vous disiez tout à l'heure que les services de renseignement
24:15 n'ont rien vu venir.
24:16 Qu'est-ce qu'ils devaient voir normalement ?
24:17 Au-delà de la connaissance du complot lui-même,
24:20 le fameux complot du 26 juillet et du coup d'État,
24:22 c'est, je pense, la compréhension plus générale de la situation au Sahel.
24:27 Si vous regardez l'histoire sur une vingtaine d'années,
24:29 il y a eu la guerre contre le terrorisme
24:31 et elle arrive, cette guerre, après que le djihad a essémé
24:36 dans toute cette bande sahélo-saharienne,
24:40 vous vous rappelez, on disait ça il y a quelques années,
24:42 pendant une dizaine d'années,
24:44 elle nous saute aux yeux en 2013,
24:46 quand on les voit à ses puissances,
24:47 ces djihadistes foncer sur Bamako,
24:49 et là, la France s'interpose,
24:51 et là, on inaugure une décennie entière de guerre au Sahel,
24:55 de guerre contre le terrorisme,
24:57 dans ce triangle Niger-Mali-Burkina,
25:01 où la France a des positionnements militaires un petit peu partout.
25:05 - N'oublions pas l'arrivée de François Hollande sous les applaudissements.
25:08 - Exactement, mais ça fait dix ans.
25:10 Et ce qu'il faut bien comprendre,
25:11 c'est que cette guerre contre le terrorisme,
25:13 elle nous intéresse, nous encore, nous, occidentaux,
25:16 et pas que français, mais les américains également,
25:18 je vous parlais de la base de drones,
25:20 mais les sahéliens, les maliens, les nigériens,
25:23 il faut bien comprendre que, eux, les djihadistes,
25:25 en fait, ils considèrent, en dépit des massacres qu'on peut voir,
25:28 par exemple au Nigeria avec Boko Haram, etc.,
25:30 mais d'un point de vue politique,
25:32 ce sont des acteurs politiques un peu comme les autres.
25:34 Nous avons la NUPES, nous avons la France Insoumise,
25:36 ils ont les djihadistes, je dis ça de manière un peu caricaturale,
25:39 mais réellement, ils considèrent,
25:41 parce qu'en plus, le djihad est parfois un moyen
25:43 pour certaines ethnies, certaines tribus, d'exister politiquement,
25:46 donc si vous voulez, au Niger, ils sont déjà,
25:49 et dans d'autres pays, au Mali aussi,
25:51 dans l'après-guerre contre le terrorisme,
25:53 et ça, nous ne l'avons pas compris.
25:55 - Merci beaucoup pour votre regard, Dimitri,
25:58 sur ce qui se passe en Niger,
25:59 donc finalement, déculotté pour la France, ou pas ?
26:01 - Vous me mettrez un tout petit mot juste après ?
26:02 - Je sais pas, si vous êtes sage pendant la cube.
26:04 On marque une pause et à tout de suite.
26:07 - Retour dans l'émission de Face à l'Info,
26:13 dans un instant, Marc Menon va nous secouer un peu,
26:15 mais je vais vous secouer aussi,
26:16 parce qu'on va voir les grandes images
26:18 du rassemblement à Marseille,
26:20 une image de ferveur chrétienne, ferveur catholique.
26:24 Vous y étiez pas, Mathieu Bancoté ?
26:26 - Non, j'avais piscine.
26:27 - Puissante, forte, est-ce que ça, c'est la France chrétienne,
26:32 et est-ce que c'est une entrave à la laïcité ou pas ?
26:35 Avec vous, Charlotte, dans un instant,
26:37 on va continuer à surfer sur ce que disait Mathieu Bancoté
26:40 sur les propos du pape.
26:42 Pourquoi cette culpabilité de l'Occident ?
26:45 Je me suis renseignée pour savoir
26:46 combien de migrants il avait accueillis au Vatican.
26:49 - Douze ?
26:50 - Non, non, cinquante, dans un avion de Chypre,
26:52 pour les emmener en Italie,
26:54 mais il les a pas emmenés en Vatican,
26:55 il les a emmenés en Italie,
26:56 et en 2017, il en a emmenés quelques-uns,
26:59 trois familles qui ont été hébergées.
27:01 Je veux dire, certains se demandent des mauvaises langues, évidemment.
27:04 Se demandent pourquoi est-ce que le pape n'accueille pas au Vatican ?
27:07 Je vous poserai directement la question, si vous permettez,
27:09 ma chère Charlotte.
27:10 Dimitri, on parlait de cette déculottée diplomatique,
27:13 si vous permettez l'expression de la France au Niger.
27:16 La dernière question que je voulais vous poser,
27:18 c'est que vous nous disiez que la France,
27:21 malgré la puissance des services du renseignement,
27:24 n'a pas vu venir cette crise,
27:25 n'a pas vu venir que, pour les Nigériens,
27:28 ils étaient déjà dans l'après-guerre contre le terrorisme.
27:32 Qu'est-ce qu'ils n'ont pas vu encore ?
27:34 - Ce qu'on n'a pas vu non plus,
27:35 c'est qu'en fait, il y a eu plein d'effets pervers
27:37 à cette lutte contre le terrorisme,
27:39 qui se justifiait totalement,
27:40 mais c'est que l'argent qu'on a déversé sur la région,
27:43 d'abord, ça a militarisé la région,
27:45 c'est de l'argent qui est parti beaucoup dans la corruption,
27:47 et il y a fort à parier
27:48 qu'une partie de cet argent a servi au coup d'État.
27:51 Parce qu'il faut bien comprendre une chose,
27:53 c'est que le président Bassoum,
27:54 lui, le faire de l'analyse de sa politique,
27:56 c'était de dire "moi, je lutte contre la corruption".
27:58 Et quand vous avez de l'argent qui sert à la corruption,
28:00 qui circule massivement,
28:01 forcément, vous trouvez des gens sur votre obstacle,
28:04 et notamment des militaires, voyez ?
28:06 Et donc, l'autre chose aussi que nous n'avons pas vue,
28:08 c'est que ces régimes qui sont en train de se mettre en place
28:11 au Mali, au Niger, au Burkina,
28:13 qui viennent de signer un pacte de défense collective
28:15 il y a quelques jours de cela,
28:17 aujourd'hui, leur objectif numéro un, c'est quoi ?
28:19 C'est survivre, c'est que leur régime survive.
28:21 Or, de quoi ont besoin ces régimes
28:23 qui, malgré tout, restent relativement faibles ?
28:25 Ils ont besoin d'une assurance vie.
28:27 Et cette assurance vie, la France,
28:29 du temps de la France-Afrique,
28:31 l'offrait à ces régimes amis.
28:33 C'est-à-dire que s'il y avait un putsch qui surgissait,
28:35 les parafrançais débarquaient,
28:37 rétablissaient l'ordre, et c'était réglé.
28:39 Comme quoi, c'est bien la preuve que la France-Afrique
28:41 est définitivement terminée,
28:42 qu'aujourd'hui, la France, elle ne veut plus
28:43 fournir cette assurance vie.
28:45 Or, qui surgit pour offrir
28:47 ce que la France ne veut plus offrir aujourd'hui ?
28:49 Eh bien, ce sont des acteurs comme Wagner,
28:51 dont on a beaucoup parlé, qui, en plus,
28:53 n'imposent pas cette épaisse couche d'éthique
28:55 que nous, on veut bien qu'on impose.
28:57 - Wagner et encore Wagner,
28:59 depuis qu'il n'y a plus Prégogine ?
29:00 - Ah ben ça, évidemment, on aura l'occasion d'en reparler,
29:02 mais Wagner ou d'autres.
29:04 Vous voyez, c'est-à-dire que la France n'avait peut-être
29:06 pas les scrupules qu'elle a aujourd'hui,
29:08 et c'est aussi cela qu'on paye,
29:10 c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui,
29:11 on nous botte les fesses pour partir.
29:13 - Et on part. Merci infiniment, Dimitri.
29:16 Regardez ces images de la ferveur chrétienne
29:19 à Marseille ce week-end.
29:20 Ça vous le sont, Pesandor ?
29:23 (acclamations)
29:26 - Voilà, donc, un stade bien rempli,
29:39 62 000 personnes sur place,
29:42 et pas que des catholiques,
29:43 il y avait aussi des musulmans,
29:45 il y avait vraiment plusieurs profils
29:48 qui étaient rassemblés sur place,
29:51 et des catholiques, bien sûr,
29:52 et on a vu cette ferveur chrétienne,
29:54 un rassemblement réussi,
29:56 et la question qu'on peut se poser,
29:58 c'est est-ce que c'est une démonstration
30:01 de la chrétienté française,
30:02 est-ce que c'est un retour de la foi chrétienne
30:05 et du catholicisme,
30:06 ou est-ce que c'est une autre aval à laïcité ?
30:09 - Déjà, dans votre lancement,
30:10 vous dites qu'il y avait des musulmans,
30:12 d'autres personnes,
30:13 c'est-à-dire qu'à la fois,
30:14 certains venaient par ferveur,
30:16 et puis il y a les autres qui étaient là par curiosité,
30:20 on se précipite à l'événement.
30:23 Dans ceux qui sont là dans la ferveur,
30:26 on pourrait penser qu'un certain nombre,
30:29 parce que quand on regarde les églises le dimanche,
30:31 on ne peut pas dire qu'elles fassent le plein.
30:33 - Ça dépend.
30:34 - Non, mais il y a quand même aujourd'hui,
30:36 il y a malheureusement pour les catholiques,
30:39 une grande désertion aux offices le dimanche.
30:42 Il y a la crise également des vocations.
30:45 Alors on peut avoir peut-être une interprétation
30:48 pourquoi autant de gens viennent voir le pape.
30:51 Là, je parle des catholiques
30:53 et qui montrent qu'ils sont en liesse à sa venue.
30:57 On peut peut-être se dire
30:59 que leur foi est ravivée
31:01 par ce qui se passe aujourd'hui en France,
31:04 à savoir la montée de l'Issam.
31:06 Ils ont envie de dire,
31:07 "Eh bien nous, nous nous sentons d'une culture,
31:11 "nous voulons rester dans cette culture,
31:15 "et il n'est pas question
31:16 "que nous soyons obligés de nous retirer."
31:19 Ça, c'est la première interprétation.
31:22 Après, il y a néanmoins parmi ces gens
31:25 une sorte de dichotomie avec le pape.
31:27 Pourquoi ?
31:28 Eh bien parce qu'il y a les propos du pape sur l'immigration.
31:32 Parmi ceux-là, justement, ils viennent,
31:35 je le dis parce qu'ils ont envie
31:37 que la France reste la France
31:39 dans son principe culturel
31:41 et ils ne vivent pas spécialement l'envahissement islamique
31:45 tel qu'il se manifeste avec de plus en plus de voiles
31:48 en floraisant dans les rues.
31:50 Ça signifie que ceux-là ne sont pas pour une immigration
31:54 qui ne cesse de s'amplifier.
31:57 Vous voyez la rupture.
31:58 Après, la question à se poser,
32:00 c'est comment le chef d'État qu'est le pape
32:04 se distingue de l'homme représentant
32:08 le chef de l'Église catholique.
32:11 Est-ce qu'un chef d'État venant dans un pays
32:14 peut se permettre d'avoir des propos
32:17 qui soient des propos extrêmement politiques
32:20 et qui mettent en cause les propos
32:23 tenus par le chef de l'État dernièrement ?
32:26 Il s'y mise dans nos affaires.
32:28 Or, en général, cela se fait dans un tête-à-tête,
32:32 mais ça ne se fait pas de façon publique.
32:35 - C'est la laïcité qui m'intéresse.
32:37 - Oui, mais il est bon de rappeler tout ça.
32:39 Il y a une sorte d'offense.
32:41 Après, la laïcité, où se situe-t-elle là-dedans ?
32:44 Je viens de nicher le chef de l'État
32:46 et j'ai dit ce qu'il était intéressant à envisager,
32:49 à savoir que le pape vienne en France,
32:52 qu'il y ait cette grande messe.
32:54 La laïcité n'est pas violée, en l'occurrence,
32:57 mais que le chef de l'État se présente à cette messe,
33:01 à mon sens, là, il y a un accroche
33:06 à l'esprit de la laïcité.
33:08 - Pourquoi ?
33:09 - Parce que, simplement, l'homme d'État
33:12 qui est le président de la République,
33:14 représentant cette nation qui a forgé la laïcité,
33:18 doit mettre en veilleuse, en quelque sorte,
33:22 ses propres convictions.
33:24 Ça n'exclut pas qu'il aille,
33:26 comme le faisait le général de Gaulle,
33:28 avoir une manifestation de foi,
33:30 mais en retrait, pas en démonstration.
33:34 Après, moi, ce qui m'a choqué...
33:36 - Il y a 15 ans, vous auriez dit la même chose
33:38 lors de la dernière messe du pape, Jean-Paul II ?
33:41 - Bien évidemment, oui.
33:42 Je pense que le président de la République
33:45 n'a pas à se présenter à une messe.
33:48 C'est, mon avis, au nom de l'éthique "laïcarde".
33:52 - Vous le dites ça parce que vous le pensez sincèrement
33:54 ou parce qu'il ne faut pas ouvrir la porte à d'autres ?
33:57 - Ça, ce sera ma conclusion.
33:59 - J'attends.
34:00 - Ce qui m'a choqué aussi,
34:02 que CNews, par exemple, diffuse la messe,
34:04 ça me paraît une évidence.
34:06 C'est une entreprise privée.
34:09 C'est ça, sa ligne éditoriale.
34:10 Qu'en revanche, dans les médias d'Etat
34:13 qui doivent appliquer une laïcité stricte,
34:17 on ait, comme France Info,
34:20 un podium, au pied du podium,
34:23 un studio, que pendant deux heures,
34:26 on vive en direct la messe.
34:28 Que ce soit la même chose sur France Télévisions,
34:31 à mon sens, là...
34:33 Alors peut-être qu'ils cherchent à se rattraper
34:37 de leur conviction islamo-gauchiste
34:39 diffusée de façon permanente,
34:42 qu'ils cherchent à se rattraper
34:44 du wauquisme dont ils ne font pas...
34:46 - Peut-être que c'est juste une information.
34:48 - L'information, c'est de dire
34:50 "le pape est à tel endroit, voilà ce qui se passe..."
34:53 - La messe, ça vous gêne.
34:55 - Mais vous ne diffusez pas sur des antennes d'Etat
34:58 la messe, ça, c'est réservé.
35:00 Que la croix fasse sa une, etc.,
35:02 que le Figaro...
35:03 Tout ça, ça me paraît tout à fait légitime.
35:06 - Mais on le fait le dimanche matin.
35:07 - Pardon ?
35:08 - France Télévisions le fait le dimanche matin,
35:10 c'est dans son contrat.
35:11 - Je pense que le fait qu'il y ait
35:13 ces représentations religieuses,
35:15 surtout à une époque où aujourd'hui
35:17 il y a la possibilité d'avoir ces médias
35:21 appartenant à chaque fois,
35:24 je pense que ce n'est pas très logique
35:26 d'avoir sur des antennes nationales
35:29 ce type de diffusion de programmes.
35:32 Je crois qu'on devrait s'interroger
35:35 là-dessus.
35:36 Alors après, pourquoi dans tout ça ?
35:38 Là donc, nous avons cette retransmission
35:43 de la foi catholique.
35:44 Mais alors, dans un pays où on dit
35:46 qu'il y a combien de musulmans ?
35:48 7 millions ? 8 millions ?
35:49 - Je ne tiens pas le décompte.
35:51 - Demain, vous allez avoir les représentants
35:54 de cette religion,
35:56 comme le fameux Conseil français du culte musulman,
36:00 qui vont dire, nous aussi,
36:01 nous organisons une grande prière
36:05 et nous demandons à ce qu'elle soit couverte
36:07 de la même façon que les catholiques
36:10 ont eu la couverture sur les chaînes d'État.
36:13 C'est-à-dire qu'on entre dans une enchaire
36:15 multiculturaliste et on perd la notion même
36:18 de laïcité.
36:19 - Donc pour ne pas avoir une représentation
36:22 comme ça d'un chef, d'un imam, par exemple,
36:25 vous dites qu'il ne faut pas diffuser les catholiques.
36:27 Ce n'est pas pareil.
36:28 C'est un chef d'État, le pape.
36:31 J'essaie de comprendre.
36:32 - Oui, je dis que nous soyons
36:35 dans une continuité catholique,
36:37 qu'au nom du patrimoine, nous fassions en sorte
36:40 que les églises soient restaurées,
36:41 les chapelles, les calvaires, etc.
36:43 C'est une façon d'exister
36:45 et on ne va pas éradiquer ce que nous a porté.
36:49 Il n'est pas question non plus d'éteindre les clochers.
36:53 La France vibre au rythme des clochers.
36:57 On donne l'heure, il y a les alertes,
36:59 la guerre, la paix, tout ça.
37:01 Les clochers tintent et puis il y a les masses.
37:04 Ça me paraît évident,
37:05 mais si on entre dans cette logique
37:07 d'enchères multiculturalistes,
37:09 demain, on sera comme à New York,
37:11 on aura l'appel à la mosquée.
37:13 Et là, on s'offre donc
37:15 une ouverture multiculturelle
37:17 qui échappe complètement à cette éthique de la laïcité.
37:21 Je crois qu'il nous faut réfléchir véritablement à cela.
37:25 - Qu'est-ce que vous en pensez à Mathieu Bocoté, ensuite Charlotte ?
37:28 - Sur le fond des choses, je comprends.
37:30 C'est le dernier argument de Marc.
37:32 Là où cela dit, je me permettrai de nuance,
37:35 c'est qu'il est légitime de reconnaître en un pays
37:37 une culture prédominante.
37:39 Et dans cette culture prédominante,
37:41 il y a une religion patrimoniale, mais pas seulement.
37:43 Et de ce point de vue, il est légitime
37:45 d'assurer la diffusion de cette messe
37:47 sans se croire ensuite obligé
37:50 d'accorder le même traitement à toutes les minorités.
37:52 - Charlotte ?
37:54 - Oui, bien sûr, c'est pas la même place.
37:56 Il faut réaffirmer la primauté
37:58 sur toute la culture française.
38:00 C'est un sujet dont on parle assez régulièrement.
38:02 Et moi, à titre très personnel,
38:04 j'aurais préféré qu'il n'ait que la messe, en fait,
38:06 ce week-end, qui soit diffusée à tout le monde.
38:08 Parce qu'évidemment, c'est là le trésor de ma foi.
38:10 Je ne vais pas expliquer que je ne veux pas l'offrir à tout le monde.
38:12 Je serais moi-même en contradiction.
38:15 - Dimitri ?
38:17 - Ben...
38:19 - OK, merci, c'est gentil.
38:21 - Non, mais c'est vrai, je pense que la question
38:23 n'est pas évidente à trancher.
38:25 Je pense que Mathieu a bien sans conseil.
38:27 C'est vrai que Marc a raison.
38:29 Il a eu un peu de mal à se heurter.
38:31 Malgré tout, c'est quand même le chef d'une église planétaire.
38:34 C'est plus d'un milliard de fidèles qui le représentent.
38:36 Il est en France.
38:38 C'est normal qu'il y ait une couverture médiatique exceptionnelle
38:40 autour de sa venue,
38:42 même si c'est pour la célébration d'une messe.
38:45 Moi, en ça, si l'islam avait un chef religieux
38:48 représentatif de toute l'Ummah
38:51 et qu'il venait en France,
38:53 je parie qu'il y aurait malgré tout
38:55 une couverture médiatique à la hauteur.
38:57 - Il ne faut pas se définir non plus
38:59 et découvrir une existence,
39:00 un peu comme vous disiez, entre les lignes,
39:02 parce qu'il y en a d'autres qui montrent...
39:05 - Théoriquement, c'est ce que permet la laïcité.
39:08 Il y a cette différence.
39:10 Et moi, ce que je trouve admirable chez les catholiques,
39:13 c'est qu'ils ont fait ce langlissement
39:16 et on ne les voit pas se promener avec de grandes croix dans la rue.
39:19 Ils ne sont pas des signes ostentatoires.
39:22 Et ça, ça serait bien que les uns et les autres en tiennent compte.
39:25 - Merci, Marc Menand.
39:28 Dans un instant, Mathieu Bocoté,
39:29 on va s'arrêter sur la manifestation contre,
39:32 je cite, les violences policières.
39:34 Peu de personnes, 30 000 personnes,
39:36 dans toute la France, dont 9 000 à Paris,
39:38 mais des images violentes et des images manipulées.
39:41 On va s'arrêter sur cette manipulation des images.
39:44 Mathieu Bocoté, avec vous, dans un instant,
39:47 ça vaut son peson d'or.
39:49 Charlotte Dornelas, j'ai besoin de faire une belle parenthèse avec vous.
39:52 Le pape est donc venu à Marseille pour parler immigration.
39:56 On a vu jusqu'au sein des catholiques eux-mêmes.
39:58 Vous êtes catholique, Mathieu Bocoté, non pratiquant.
40:01 - Ça dépend. Ça dépend du moment de l'année.
40:03 Comme a dit mon grand-père, ça dépend du curé.
40:05 - Vous êtes catholique ou pas, vous, Dimitri ?
40:07 Vous êtes catholique, vous êtes baptisé, non pratiquant ?
40:10 - Ça dépend. - Ça dépend aussi.
40:12 - Ça revient. - C'est mignon.
40:15 - Et vous ? - Je suis baptisé, oui.
40:17 - D'accord. - Je vais avoir un peu de travail.
40:20 - Zéro pratiquant. - Oui, zéro pratiquant.
40:24 Mais ma grand-mère paternelle avait son petit crucifix au-dessus de son lit.
40:27 - On ne peut pas parler des grands-mères. - Mais non, mais c'est pour vous dire.
40:29 - Vous, chouchou. En tout cas, moi, je ne suis pas catholique,
40:31 mais je comprends beaucoup de choses, du catholicisme.
40:34 Alors, Charlotte Dornelas, forcément, je disais,
40:36 ses propos ont suscité un nouveau débat au sein même des catholiques.
40:39 Les racines chrétiennes de la France ont brillé.
40:41 Mais certaines paroles du pape ont bousculé, voire humilié.
40:45 Comment peut-on être chrétien et ne pas être généreux ?
40:48 Est-ce que ce n'est pas la leçon qui est venue donner le pape François,
40:52 largement applaudi par la gauche ?
40:54 Comment expliquer ces prises d'opposition ?
40:56 - Déjà, la gauche, on va la mettre de côté,
40:58 puisqu'il y a une chose, quand même, qu'ils ont du mal à comprendre.
41:01 C'est que, dans un même temps, ils ont refusé l'accès, par exemple,
41:03 d'Emmanuel Macron à la messe, et en même temps,
41:05 expliquaient qu'ils espéraient qu'Emmanuel Macron ait entendu le discours du pape.
41:09 Simplement une chose, il y a une chose qui est constante dans l'histoire de l'Église,
41:13 c'est que la source de la charité, c'est l'amour de Dieu.
41:15 Donc, si vous n'allez pas chercher la source de votre charité à la messe,
41:18 vous n'allez la chercher nulle part. On parle d'autre chose.
41:21 - Voilà, pour la parenthèse LFI, qui m'a un peu fatiguée ce week-end sur ce terrain-là, on va dire.
41:26 Et après, il faut voir que le discours du pape, il s'est fait en deux étapes, ce week-end.
41:32 Et c'est dans la deuxième étape, on va dire, qu'il y a pu avoir un désaccord.
41:36 Alors, tout le monde peut être en désaccord avec le pape, évidemment.
41:40 Lui peut maintenir son désaccord avec tout le monde aussi, c'est la liberté de chacun.
41:44 Mais même au sein des catholiques. Pourquoi ?
41:46 Pourquoi est-ce qu'il y a beaucoup de catholiques,
41:49 notamment en France, notamment en Europe, qui sont en désaccord avec le pape sur cette question ?
41:52 Parce qu'il y a eu une partie... - Et on ne le rappelle pas spirituellement.
41:55 - Justement, la première partie du discours du pape, elle était sur la question de la dignité humaine,
42:00 qui est alors là dans la constante absolue de l'enseignement de l'Église.
42:03 Et il a d'ailleurs décliné cette dignité humaine.
42:05 Je salue nos amis de la France Insoumise, je ne sais pas s'ils ont écouté tout le discours.
42:09 Mais la première partie de la dignité humaine, a-t-il rappelé, c'est de la conception à la mort naturelle.
42:15 Donc c'est le fameux passage du discours du pape, à la fois contre l'avortement et contre l'euthanasie.
42:20 Donc là, il est dans la droite ligne.
42:21 Il a également parlé de la dignité propre de l'homme,
42:24 puisqu'il a eu une petite phrase que personne n'a notée,
42:26 mais condamnant l'antispécisme en expliquant que parfois les gens, comment dire,
42:32 mélangeaient leur enfant et leur chiot,
42:34 et qu'il y avait une confusion entre l'enfant et le chiot qui n'était pas bonne du tout.
42:38 Et ensuite, il a parlé en effet de la dignité de toute personne jusqu'à sa mort.
42:44 Et le déraciné, fut-elle migrante, fut-elle absolument, enfin qui que ce soit en l'occurrence.
42:48 Et il a parlé de l'indifférence vis-à-vis des migrants,
42:51 et de l'absence de sépulture des migrants morts en mer.
42:54 Là, vous avez la pure doctrine de l'Église catholique,
42:57 il n'y a absolument aucun sujet, il s'inquiète, on va dire, de la dignité de toute personne.
43:02 Et là, il y a le pape, je pense que là pour le coup, personne, enfin dans l'Église, je parle,
43:06 aucun catholique ne sera en désaccord avec cette question.
43:09 C'était peut-être 1% de son discours.
43:12 Justement, c'était un tout petit pourcentage,
43:13 et de là, de cette troisième partie sur la dignité, notamment des migrants morts en mer,
43:18 il tire un message éminemment politique,
43:21 et en gros, il ne fait pas que donner un avis ou un conseil,
43:24 même sur le terrain politique, ce qui est son droit le plus strict en l'occurrence,
43:27 il condamne et il charge, comme rarement il l'a fait, les Occidentaux à Marseille.
43:32 Pourquoi est-ce que je dis ça ? C'est que dans plusieurs messages, notamment récents,
43:35 on l'avait vu à Lesbos ou à Lampedusa, ses premiers voyages,
43:39 il était assez agressif par rapport à l'Occident,
43:42 mais dans des messages plus récents, alors j'imagine qu'il y a des gens qui lui ont parlé,
43:45 il a une curie qui est quand même très européenne,
43:47 tout l'entourage du pape est très européenne,
43:49 et il avait apporté quelques nuances, notamment dans un récent message sur le sujet.
43:53 Il avait apporté quelques nuances en prenant la complexité du sujet dans son entièreté.
43:58 Donc, lui, François, là, beaucoup plus que le pape François,
44:02 lui, François, c'est son sujet, ça on a bien compris depuis le début, c'est son sujet.
44:07 Très bien, mais il avait abordé la question des passeurs, de la criminalité des passeurs,
44:11 la question de la responsabilité des pays d'origine,
44:14 et notamment de la corruption des pays d'origine,
44:17 qui ne mettent pas l'argent au service de leur population, les entraînant ainsi à fuir,
44:21 et il avait également parlé des devoirs des personnes qui arrivent envers les pays d'accueil.
44:26 Bon, ben tout ça a disparu à Marseille, non seulement ça a disparu,
44:30 il a parlé en quelques mots de l'illégalité de la criminalité des passeurs, on a compris,
44:36 au passage, l'illégalité de l'immigration n'a pas du tout occupé son discours,
44:41 et il a carrément condamné l'assimilation dans les pays d'accueil.
44:45 Donc vous voyez qu'on a un discours qui est là, et assez hémiplégique,
44:48 par rapport à ce qu'il a été lui-même capable de faire.
44:51 Par ailleurs, il y a quelque chose qui, moi, m'a semblé un peu nouveau,
44:54 c'est que dans son discours au pharaon, cette fois-ci au palais du pharaon,
44:57 donc devant, il y avait à la fois Christine Lagarde, Gérald Darmanin, Emmanuel Macron,
45:00 il y avait un parterre d'évêques, certes, de toute la Méditerranée, mais aussi très politique,
45:04 il a intégré à son discours toutes les objections qu'il peut y avoir dans le discours politique.
45:09 Et ça, il ne l'a pas souvent fait, en fait.
45:11 Et là, il a parlé du mal social, il a parlé de la question de la civilisation,
45:14 la question de la criminalité, de la délinquance,
45:17 du poids même que peut avoir l'immigration, des difficultés que ça peut engendrer,
45:20 et ça n'a pas changé une virgule de sa conclusion.
45:24 Ça, moi, ça m'a beaucoup étonnée, parce qu'il a intégré ces objections dans son discours politique,
45:29 et lui, François, a conclu là-dessus avec vraiment une véritable condamnation.
45:34 Donc c'est vrai que c'est un pape qui désarme dans sa manière de faire,
45:37 au sein même de l'Église, je veux dire, pour le pire comme pour le meilleur, d'ailleurs,
45:42 il désarme vraiment par l'approche de certains sujets,
45:45 mais c'est aussi un pape qui avait été très connu pour sa phrase "Qui suis-je pour juger ?"
45:49 à l'égard notamment des avancées, notamment des questions LGBT et tout,
45:52 il disait "Qui suis-je pour juger ?" laissant une sorte de confusion,
45:57 en tout cas dans le discours médiatique, entre l'acte et la personne,
45:59 que l'Église a toujours séparé, donc ce n'était pas nouveau avec le pape François
46:02 que le jugement de la personne ne se fait pas par le biais des hommes,
46:05 mais sur l'immigration, je note qu'il s'est clairement autorisé à juger,
46:08 et plus qu'à juger, à condamner même, très clairement, les Occidentaux
46:13 et le discours même des peuples Occidentaux sur cette question de l'immigration.
46:17 - Alors est-ce qu'il n'est pas normal quand même, Charlotte Dornelas,
46:20 qu'un pape appelle au secours des plus petits,
46:23 des plus nécessiteux, des plus pauvres, tout simplement ?
46:27 - Alors c'est évidemment le cœur du sujet, je vais reciter Laurent Dandrieu
46:30 qui a cité Mathieu tout à l'heure, mais qui a écrit un livre
46:33 sur justement le malaise de l'Église avec cette question de l'immigration
46:36 parce que c'est difficile de placer les curseurs, on a bien compris,
46:39 on a simplement d'habitude, il y a à la fois une nuance,
46:42 une prise en compte de cette complexité, notamment dans les textes de Jean-Paul II,
46:45 de Benoît XVI, vous pouvez trouver des appels à l'accueil,
46:48 des appels au secours, ça c'est absolument certain,
46:50 des appels à l'accueil, c'est une autre dimension quand même
46:53 dans la question de l'immigration, mais il y avait aussi la prise en compte
46:56 des pays d'accueil, ce que ne fait pas en l'occurrence le pape François,
46:59 en tout cas dans son discours à Marseille.
47:01 Par ailleurs, je vais faire en quatre points rapides,
47:04 il y a un, il y a des petits, des nécessiteux et des pauvres en France
47:08 qui ne semblent pas exister dans la lecture assez essentialiste
47:12 d'une Europe égoïste, dans la bouche du pape François.
47:15 Vous voyez, ils disent, je reprends votre formule,
47:17 les migrants n'envahissent pas, enfin la formule du pape que vous avez citée,
47:20 les migrants n'envahissent pas, ils viennent demander l'hospitalité.
47:22 C'est vrai individuellement, sur le terrain politique,
47:25 vous traitez la question de l'immigration globalement.
47:27 Eh bien, la question de l'immigration, il ne la traite qu'individuellement
47:30 et à l'inverse, la question de l'Europe, il ne la traite que globalement.
47:33 Il y a forcément une lecture un peu biaisée.
47:35 Quand le pape appelle à écouter, je le cite, le cri silencieux des migrants
47:39 plutôt que celui des premiers de la classe qui élèvent la voix,
47:42 même s'ils sont bien lotis.
47:44 Mais là, le pape François se trompe, ce ne sont pas les gens les mieux lotis
47:47 en l'occurrence en Occident qui appellent à restreindre l'immigration.
47:50 Précisément, c'est ce fossé-là entre le peuple qui n'est pas le mieux loti en Europe
47:55 qui s'oppose même parfois à ces élites qui, elles, sont les mieux lotis,
47:58 qui, elles, sont plutôt immigrationnistes.
48:00 Donc là, il y a une erreur même de lecture, on va dire,
48:02 de ce qui est en train de se passer en Occident.
48:04 Et par ailleurs, à la fin, quand il reçoit les organisations
48:07 qu'il félicite SOS Méditerranée et qu'il criminalise
48:11 ceux qui s'opposent à SOS Méditerranée,
48:13 là, il est clairement sur un terrain politique, de la politique.
48:16 Et par ailleurs, il n'a pas un mot pour les éventuelles victimes de l'immigration
48:21 qui existe évidemment dans le décor de l'immigration en entier.
48:26 Ensuite, la chose qu'il faut quand même lui rappeler,
48:28 c'est que l'Occident est déjà extrêmement généreux
48:31 sur la question de l'immigration, la France en particulier.
48:34 Et par ailleurs, quand il dit "vous ne pouvez pas sur le terrain de l'humanité,
48:37 vous ne pouvez pas refouler, vous ne pouvez pas expulser",
48:40 j'adresse au pape François la réalité, nous ne refoulons pas,
48:44 puisque c'est interdit par l'Union Européenne,
48:45 et nous n'expulsons pas, malgré le désir des Européens,
48:48 de réguler précisément cette immigration.
48:50 Donc le problème politique que nous avons aujourd'hui,
48:52 c'est de reprendre la maîtrise, pas de la voir, pas de la voir trop.
48:55 Et ça, évidemment, le pape François, je ne sais pas s'il est au courant,
48:59 mais en tout cas, il ne l'intègre clairement pas dans son discours.
49:02 Et par ailleurs, le pape nulle part ailleurs dans le monde
49:04 ne tire le même discours, alors que la question de l'immigration
49:06 secoue des pays entiers, bien à l'extérieur des frontières de l'Occident,
49:11 ce qu'il appelle l'Occident, ou de l'Europe.
49:13 Ensuite, le pape, alors là c'est une question très, comment dire, technique,
49:17 quasiment concrète, on va dire, le pape condamne les passeurs,
49:21 et il a évidemment raison de le faire, et nous le faisons tous.
49:23 Et il dit dans un même temps, il faut condamner les passeurs,
49:26 les empêcher de faire leur crime, et d'un autre côté,
49:29 accueillir tous ceux qui veulent venir.
49:31 Mais on fait comment ? On organise nous-mêmes les allers-retours,
49:34 on organise nous-mêmes le déversement.
49:36 Je rappelle que chez les jeunes Africains,
49:38 il y a 52% selon la dernière enquête, qui veut venir en Europe.
49:41 Concrètement, on fait comment ? Vous rappeliez tout à l'heure,
49:43 le pape, quand il a ramené des familles à Lesbos,
49:45 il était à Lesbos, il ramène des réfugiés syriens au Vatican,
49:49 il en prend 12. Pourquoi 12 ? Pourquoi pas 120 ?
49:52 Pourquoi pas 120 000 ? Pourquoi pas 1 million ?
49:54 Pourquoi ? Parce qu'il y a une capacité, en fait, de tous.
49:57 Donc lui, il a pris 12, et la France essaye de réfléchir
50:00 en fonction de ses capacités. Et ensuite, le pape,
50:03 c'est, je pense, pour le coup, le vrai fond du sujet
50:06 avec le pape et l'immigration depuis le début,
50:08 il ne semble pas faire la distinction dans son discours, encore une fois,
50:11 entre la charité personnelle, j'ai un migrant en face de moi,
50:14 ou un Français depuis 1 000 ans, il a besoin d'aide, je l'aide.
50:18 Charité personnelle, évidemment, et ça, il a raison d'appeler
50:21 à cette charité personnelle. Et la question de la charité politique.
50:24 Et la première vertu cardinale qu'on demande à un chef d'Etat
50:28 sur le terrain de la charité politique, c'est la prudence.
50:31 La prudence, notamment vis-à-vis des gens dont il a premièrement la charge.
50:35 Et ça, cette question ne rentre pas en compte,
50:38 évidemment, dans le discours du pape,
50:40 et par ailleurs, la charité s'enseigne, elle ne s'impose pas
50:43 à autrui. Et, bon, la dernière chose,
50:46 et alors là, je vais un peu marcher sur la chronique de Marc,
50:50 juste avant, mais il semble y avoir un vide
50:52 dans le passage du pape François quand il s'adresse à la France
50:55 tout entière, à Marseille et à la France,
50:57 outre la question de la messe, c'est la question de la préoccupation
51:00 des âmes. La question de la préoccupation des âmes
51:03 a semblé assez absente sur un terrain d'immigration seulement,
51:06 c'est-à-dire de sauvetage des corps.
51:08 Et ça, dans la bouche d'un pape, c'est étonnant au minimum.
51:11 - Très intéressant, très intéressant.
51:14 Qu'est-ce que vous voulez dire exactement, justement ?
51:16 A la messe, il a appelé à la prière,
51:19 il a même dit prier pour que la France retrouve le "tressaillement de la foi".
51:23 Il a quand même eu un petit geste.
51:25 - Bien sûr, il a eu un geste, et c'était, évidemment,
51:27 à la messe, pendant son discours, il a appelé au tressaillement de la foi,
51:30 il a dit qu'il priait Notre-Dame de la garde précisément
51:33 pour que la France et l'Europe retrouvent ça,
51:35 mais François lui-même, d'ailleurs, le pape François lui-même,
51:38 avait dit il y a quelques années que l'Église ne devait pas être une ONG.
51:41 C'est souvent une critique qui est faite,
51:43 et le pape François lui-même l'avait dit,
51:45 mais un, l'Église catholique, très rapidement,
51:47 c'est une religion de l'incarnation.
51:49 L'Église catholique, c'est Jésus, c'est Dieu qui descend sur Terre,
51:52 donc c'est vraiment une religion de l'incarnation.
51:54 Donc elle ne méprise pas les corps et leur incarnation.
51:56 L'universalité des hommes, elle se trouve en Dieu.
51:59 Mais pour arriver à Dieu, il faut une incarnation particulière.
52:02 C'est pas moi qui l'ai voulu, c'est Dieu qui a fait la création.
52:05 Là, je me situe dans le domaine, on va dire, du pape,
52:08 c'est Dieu qui a voulu la création, il a voulu des personnes différentes,
52:11 il a voulu des nations, il a voulu des cultures différentes.
52:14 Et quand on dit "Honore ton père et ta mère",
52:16 c'est quand même un commandement, c'est pas rien,
52:18 "Honore ton père et ta mère", c'est aussi honore ce qu'ils ont,
52:21 ce qu'ils t'ont transmis, et ce que tu dois transmettre toi-même à tes enfants.
52:25 Donc, quid de la question du suicide de la civilisation,
52:28 où en Europe aussi, les gens ont le droit de vivre dignement dans leur culture.
52:32 Et la deuxième chose, la première préoccupation de l'Église,
52:35 évidemment, est celle des âmes.
52:37 Et alors là, c'est vraiment dans un domaine spirituel.
52:39 Après, une âme qui se perd pour l'éternité,
52:42 c'est beaucoup plus grave que la mort d'un corps dans un domaine spirituel.
52:45 Or là, sur cette question,
52:47 on a un, la déchristianisation vertigineuse de l'Europe,
52:51 deux, la question du vide spirituel de l'Europe.
52:54 Ils nous parlent du lieu où prospère l'opulence, le consumérisme et le gaspillage.
52:59 Mais il y a surtout un vide spirituel dramatique.
53:01 Et la dernière chose, c'est évidemment la source de la charité chrétienne,
53:04 qui est en effet l'amour de Dieu.
53:07 Et donc, on accueille au nom de Dieu, au minimum.
53:10 Et c'est vrai que c'est quelque chose qui a l'air assez absent dans le discours public,
53:15 encore une fois, du pape François, évidemment pas en tant que pape à la messe.
53:18 Je ne dis rien, absolument rien là-dessus,
53:21 mais dans son discours politique, c'est une préoccupation qu'il ne semble pas avoir.
53:24 Très intéressant tout ça, surtout lorsqu'on voit,
53:27 et c'est là où ça bouleverse aussi,
53:29 que dans la Bible, si vous êtes giflé, tendez l'autre joues.
53:33 Tout ça interpelle.
53:35 - Et on voit aussi que Jésus a chassé des gens du temple à un moment.
53:39 Pourquoi est-ce qu'il a chassé des gens du temple à un moment ?
53:41 C'est qu'il faisait aussi des choses qui ne plaisaient pas.
53:44 C'est-à-dire qu'il y a aussi la colère, il y a aussi le renoncement,
53:47 il y a aussi le rejet.
53:49 Ce sont des questions que je pose, mais beaucoup de questions, peu de temps.
53:52 Donc on va continuer.
53:54 Je voulais juste dire que Catherine Colonna s'est exprimée il y a quelques instants
53:57 à Mes Affaires étrangères, qui a tenu une conférence de presse au ministère
54:01 avec son homologue italien, Antonio Tadiani.
54:05 Et elle a déclaré "Nous sommes pleinement solidaires avec l'Italie concernant l'afflux de migrants".
54:09 Elle s'est exprimée il y a quelques instants,
54:11 mais on ne connaît toujours pas les derniers chiffres de l'ANP12A.
54:14 Chut ! Plus personne n'en parle.
54:16 Les manifestations de samedi, Mathieu Bocoté, contre les violences policières
54:20 et le racisme à l'intérieur de la police structurelle, comme dit LFI,
54:25 ont rappelé l'existence en France d'une mouvance antipolicière
54:30 qui rêve d'en déconner avec les forces de l'ordre.
54:34 Des images de policiers attaqués, des images de ceux qui nous défendent piégés,
54:37 des images de ceux qui représentent la sécurité à genoux,
54:40 des images d'une démocratie, on a l'impression, mais complètement malade.
54:44 Alors, on s'est demandé, est-ce que c'est un succès ou un flop, cette manifestation ?
54:48 Une manière de se rassurer, c'est de se dire qu'ils n'étaient pas si nombreux.
54:51 31 000 selon le ministère de l'Intérieur, 80 000 selon les organisateurs.
54:56 Dans les deux cas, ce ne sont pas des chiffres si impressionnants.
54:58 Mais est-ce la seule grille de lecture
55:02 que nous avons pu voir se déployer dans les rues ?
55:04 C'est une mouvance capable de se mobiliser,
55:06 capable de rassembler des organisations,
55:08 capable de rassembler des organisations qui se veulent légitimes dans la vie publique
55:12 et qui se constituent sur un procès même de la puissance publique,
55:16 un procès même de la culture française.
55:19 C'est une mouvance qu'une base sociale, aujourd'hui,
55:21 à la fois dans les banlieues et dans le loom-poon prolétarien intellectuel,
55:24 vous savez, globalement, les gens qui, au terme d'un doctorat approximatif,
55:27 finissent par se recompenser leur échec, souvent intellectuel et professionnel,
55:31 dans une adhésion enthousiaste pour la France insoumise.
55:33 En gros, c'est la base de cette mouvance.
55:36 Mais ce que l'on voit aujourd'hui avec ce courant,
55:39 c'est qu'il est capable de se mobiliser
55:41 et il est capable d'imposer ses thèmes dans la vie publique,
55:43 quoi qu'on en dise, même s'il demeure minoritaire.
55:45 Ensuite, il y a une chose importante à noter.
55:48 C'est une phrase de Jean-Luc Mélenchon.
55:50 Il faut toujours écouter le pape Mélenchon.
55:52 Il nous dit, à propos des interpellations,
55:54 « C'est une souffrance que les parents soient obligés d'enseigner à leurs propres enfants
55:59 qu'ils doivent faire attention et se méfier particulièrement des interpellations
56:03 à cause de leur couleur de peau ou de leur religion. »
56:07 Pour l'instant, M. Mélenchon,
56:09 ce que les parents doivent enseigner à leurs enfants,
56:11 qu'ils soient blancs, mauves, jaunes, oranges, bleus avec des points verts,
56:15 l'essentiel, c'est de leur dire, quand la police vous arrête,
56:17 vous acceptez tout simplement, vous ne contestez pas l'interpellation,
56:20 vous ne faites pas un refus d'obtempérer,
56:22 quelle que soit votre couleur de peau et quelle que soit la couleur de peau des parents,
56:25 tenez la première chose à enseigner.
56:28 M. Mélenchon laisse croire et cultive ici un sentiment victimaire
56:32 dans une partie de la population,
56:34 qu'on n'arrête pas les gens parce qu'ils sont suspects pour une raison ou pour une autre,
56:37 mais à cause de leur couleur de peau, simplement.
56:40 Ça nous ramène aux trois grands concepts utilisés dans cette manif.
56:43 On disait « contre le racisme systémique, les violences policières et pour les libertés publiques ».
56:48 Le racisme systémique, qu'on se comprenne bien,
56:50 si on prend la peine de lire ces définitions-là,
56:52 c'est l'idée que la culture française soit la référence en France.
56:55 L'idée que la culture française soit la référence en France,
56:58 l'institutionnalisation de ces normes, de ces pratiques, de ces mœurs,
57:01 ce serait du racisme systémique.
57:03 Et dès lors, pour faire tomber le racisme systémique,
57:05 la culture historiquement française ne doit plus être qu'une culture en France.
57:09 La culture de la baïa doit s'imposer aussi.
57:11 Toutes les autres cultures possibles doivent être là.
57:14 Les violences policières, c'est l'idée qu'il y aurait des violences
57:17 systématiques, organisées, néocoloniales,
57:20 à l'endroit des populations issues de l'immigration.
57:22 Donc la police, on comprend, les bavures policières, tout le monde les condamne.
57:26 Là, on ne condamne pas les bavures policières.
57:28 On dit qu'il y a une violence structurelle de la police d'État.
57:31 On pousserait même, c'est le discours Traoré,
57:33 on pousserait même les jeunes, surtout les jeunes hommes dans les banlieues,
57:36 à se criminaliser pour pouvoir ensuite mieux les réprimer.
57:40 C'est un discours qui est très présent.
57:42 Et pour ce qui est des libertés publiques, c'est la version syndicale de la magistrature,
57:45 c'est qu'il faut désarmer l'État pour l'empêcher d'agir.
57:48 Et moins l'État sera fort et plus la population sera émancipée.
57:51 Une scène a frappé Mathieu Beaucoupet et celle d'un policier, on va la voir.
57:54 Un policier sortant son arme alors qu'il était assailli.
57:58 Que s'est-il passé exactement ? On la montre tout de suite ?
58:01 On va montrer dans un instant.
58:04 Alors, c'est tout à fait fascinant.
58:06 Une image circule et qu'est-ce qu'on voit ?
58:08 Ça tourne sur les réseaux sociaux.
58:09 Sandrine Rousseau s'en empare évidemment.
58:11 On voit un policier dégainer son arme.
58:14 Et là, le récit qui s'impose tout de suite, c'est
58:16 dans une manifestation contre la violence policière,
58:19 un policier sort son arme.
58:21 N'est-ce pas la preuve du caractère odieux de la police ?
58:25 Et là, c'est la scène qui tourne.
58:26 C'est porté par Blast, ce média un peu militant.
58:29 Ce sont les images de Blast qu'on voit.
58:31 Exactement. Donc là, on voit la seule image qui circule au début.
58:33 C'est l'image du policier qui sort son flingue, son pistolet.
58:37 Et là, qu'est-ce qu'on voit ensuite ?
58:39 On apprend qu'on a eu simplement droit à un morceau de la séquence.
58:42 Parce que si on regarde l'ensemble, qu'est-ce qu'on voit ?
58:45 On voit des policiers qui sont attaqués à la barre de fer.
58:48 Leur voiture est vraiment assaillie.
58:50 C'est une question, c'est une volonté de casser du flic,
58:52 c'est une volonté de tuer du flic.
58:54 Moi, quand on me dit qu'on ne voulait pas les tuer,
58:56 je m'excuse, mais quand on frappe au bar de fer sur des gens,
58:58 on comprend l'intention.
59:00 Quoi qu'il en soit, image triquée, image sectionnée, manipulée.
59:05 Et quand on fait remarquer la chose à Blast,
59:08 en leur disant « vous savez, vous avez manipulé »,
59:10 ils répondent « nous sommes accusés d'avoir manipulé une vidéo
59:12 pour en cacher le contexte, une campagne reprise
59:14 par des comptes d'extrême droite et propagée dans la fachosphère. »
59:17 Ah, c'est encore une fois la faute à l'extrême droite.
59:19 Si Blast a présenté une séquence manipulée découpée,
59:24 c'était la faute à l'extrême droite. Il fallait y penser.
59:27 Merci beaucoup Mathieu, Dimitri, Charlotte, Marc.
59:31 Accès dans le programme tout de suite à Pascal Pro pour l'heure des Pro 2.
59:34 À demain.
59:36 merci à bientôt !