Face à l'Info (Émission du 25/05/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous, bienvenue, tout le monde est en forme, le programme est chargé, on va commencer tout de suite. Sommeil à l'habit.
00:07 Cette nouvelle tragédie due au fléau du harcèlement scolaire,
00:13 pour commencer, l'Insee âgée de 13 ans s'est donné la mort à son domicile du Nord Pas-de-Calais le 12 mai dernier.
00:18 En classe de quatrième à Vendin-le-Vieil, l'adolescente aurait été victime depuis plusieurs semaines de harcèlement dans l'enceinte de son collège.
00:26 Le parquet vient d'annoncer la mise en examen de quatre mineurs pour harcèlement scolaire et un majeur pour menace de mort.
00:32 L'émotion a roubé à présent, un hommage national en présence d'Emmanuel Macron a été rendu aux trois policiers tués dimanche matin dans une collision.
00:40 Le chef de l'état a rencontré les familles et les collègues des trois jeunes victimes,
00:44 puis dans son discours le président a dénoncé les comportements qui tuent.
00:48 Paul, Steven et Manon ont reçu la Légion d'honneur à titre posthume.
00:54 Et puis les suites du scandale de l'affaire des prothèses mammaires défectueuses PIP,
00:58 la cour de cassation a confirmé la responsabilité du certificateur allemand.
01:03 Fabriqué au mépris de toute norme sanitaire et potentiellement dangereuse,
01:07 ces prothèses ont été implantées sur des milliers de femmes en France et dans le monde.
01:12 Au sommaire ce soir, la société française est-elle en train de devenir
01:21 charia-compatible ? Dans le Parisien,
01:24 l'anthropologue Florence Bergeau-Blackler
01:27 alerte sur l'influence, je cite,
01:30 "dramatiquement importante des frères musulmans" et elle déclare qu'ils veulent rendre la société charia-compatible,
01:37 l'édito de Mathieu Boccoté.
01:40 Purge, épuration, censure, que reste-t-il de nos libertés ? Edoui Plenel, fondateur de Mediapart,
01:46 s'est lancé dans une charge virulente contre CNews. Pourquoi cette haine ?
01:51 Lancée contre une chaîne de télévision et ses équipes, en quoi est-ce le nouveau conformisme obligatoire ?
01:57 L'édito de Guillaume Bigot.
01:59 "La lutte contre la fraude sociale reste largement insuffisante",
02:03 critique la Cour des comptes. Le rapport 2023 sur l'application des lois de financement de la sécurité sociale
02:10 a été présenté hier.
02:13 Alors que Gabriel Attal doit évoquer un projet sur ce sujet dans quelques jours, pourquoi le gouvernement
02:20 semble-t-il avoir la main qui tremble sur cette fraude, jugée entre 6 à 8 milliards d'euros ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:28 Tina Turner s'est éteinte hier à l'âge de 83 ans, celle qui nous a fait tant rêver,
02:34 avait une grande affection pour la France.
02:37 Elle a également enregistré plusieurs chansons en français et a souvent exprimé son amour pour la ville de Paris.
02:43 Marc Menand raconte "Tina Turner simply the best".
02:47 Et puis voici les mots du maire et groupe écologie-les-verts de Grenoble, Éric Piolle.
02:53 "Supprimons les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain.
02:58 Déclarons fériés les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions,
03:05 à la commune, à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT.
03:12 Comment des élus au pouvoir en France demandent-ils à détricoter et déconstruire les racines de notre civilisation ?"
03:19 L'édito de Mathieu Beaucote.
03:21 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires.
03:25 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant !
03:40 Marc Menand, qu'est-ce que vous avez emmené en régie là aujourd'hui, là, subitement, qui nous surveille en régie ?
03:45 J'y crois rien. Ma compagne, parce qu'elle n'a pas confiance, alors elle a dit "maintenant je suis derrière toi,
03:50 puis il va falloir que tu fasses attention au beau garçon".
03:52 Elle est très jolie.
03:53 Merci.
03:54 Comme ça vous êtes en couple.
03:56 Oui.
03:57 On va tous avoir.
03:59 On embrasse Laurence qui nous regarde en régie.
04:02 Charlotte, ça va ?
04:03 Tout va bien.
04:04 Vous êtes en retard ou en dame ?
04:05 Oui, je...
04:06 Tout est en ordre.
04:08 Oui, c'est ça.
04:09 Je me dimitrise.
04:11 Mon guillaume.
04:12 Équipé aussi.
04:13 Équipé aussi.
04:14 En forme ?
04:15 Très.
04:16 Bien.
04:17 Pour Edwi Plenel, pour parler un petit peu de Mediapart avec vous.
04:19 Oui, oui.
04:20 Je ne suis pas sûr qu'il faille vraiment être en forme pour Edwi Plenel, mais on le sera quand même.
04:22 Bon.
04:23 Et avec vous, Mathieu Bocoté, toujours de rose vêtue avec sa cravate et sa pochette.
04:27 En pleine forme.
04:30 J'aime bien parce que dès qu'on lui demande comment ça va, Mathieu, il dit "toujours bien".
04:34 Bien, bien sûr.
04:35 Toujours.
04:36 Et il y a quelques mois à peine, l'anthropologue Florence Bergeau-Blaclaire, qui est aussi chercheure
04:42 au CNRS, publiait un ouvrage majeur, "Le frérisme, ses réseaux, l'enquête".
04:48 Cet ouvrage l'a propulsé au cœur de l'actualité.
04:51 Elle y décrit l'histoire, l'idéologie, la stratégie du frérisme, l'idéologie associée
04:56 à la mouvance des frères musulmans.
04:58 On va voir la couverture de son livre.
05:01 Il montre aussi comment, par aveuglement, le monde occidental devient progressivement,
05:07 selon ses mots, "sharia compatible".
05:09 Ce qui lui a valu de nombreuses menaces et une campagne de diffamation constante.
05:14 Sa conférence à la Sorbonne a été annulée, puis recalée à la semaine prochaine suite
05:18 aux indignations dans les médias.
05:21 Mathieu Bocoté, d'abord, que trouve-t-on dans ce livre ?
05:25 Alors, disons-le maintenant, c'est un livre majeur, d'une très, très grande qualité.
05:30 Un ouvrage exceptionnel, documenté.
05:32 Un ouvrage exceptionnel qui réfléchit, qui documente, qui conceptualise,
05:36 et qui nous permet de comprendre la progression de cette modalité spécifique de l'islamisme,
05:42 j'y reviendrai, qu'est le frérisme, selon Florence Bergeau-Blaclair.
05:46 C'est-à-dire, le frérisme, pour elle, c'est non seulement l'idéologie des frères musulmans,
05:50 mais plus largement, c'est l'idéologie de cette mouvance et de ses compagnons de route.
05:54 Alors, je ne ferai pas de critique page par page du livre,
05:57 mais je dirais qu'on y retrouve trois grands éléments pour comprendre cette mouvance,
06:01 sa progression, et sa progression inquiétante, disons-le.
06:05 Premièrement, une histoire. C'est toujours utile, l'histoire.
06:08 Donc, ça permet, on s'y plonge, on voit l'évolution des frères musulmans,
06:12 donc de la confrérie, jusqu'aux différents tournants stratégiques que les frères musulmans ont connus,
06:18 l'internationalisation, dit-elle, dans les années 80,
06:20 et surtout, le moment où la stratégie des frères musulmans,
06:23 où je reviendrai, se déplace et se braque sur l'Europe.
06:27 Europe, ventre mou du monde libre, qui pourrait tomber,
06:30 que l'on peut coloniser à la lumière du frérisme.
06:33 Donc, premier élément, historique, qui est très utile pour être capable de connaître cette mouvance.
06:37 Deuxième élément, qui est probablement la chose la plus importante,
06:40 qui nous permet de comprendre la vision du frérisme.
06:43 Quel est le projet politique des frères musulmans?
06:46 Quel est le projet politique de cette mouvance, de la mouvance frériste?
06:50 Je précise, elle distingue des choses.
06:53 Elle nous dit, il y a l'islamisme.
06:55 L'islamisme, selon son vocabulaire, c'est la volonté de la conquête politique d'une société.
07:00 Donc, finalement, les islamistes se présentent aux élections.
07:02 Le djihadisme, c'est la conquête violente d'une société.
07:06 Le frérisme, pour elle, elle nous dit, c'est la conquête d'une société par la société civile.
07:11 C'est la colonisation mentale. C'est la colonisation des esprits.
07:15 C'est la colonisation culturelle.
07:17 C'est en sorte, j'y reviendrai, vous le disiez, que la société d'accueil,
07:20 dans les cas présents, c'est l'Europe, soit de plus en plus sharia compatible.
07:25 Et dans son esprit, elle nous dit, le frérisme, son objectif,
07:28 millénariste, prophétique, très lointain dans l'histoire,
07:31 c'est l'établissement d'une société islamique mondiale,
07:34 à la lumière de l'interprétation qu'ont les frères musulmans de l'islam.
07:39 Je prends la peine de le dire, au cas où certains en douteraient.
07:42 Évidemment, elle ne réduit pas l'islam au frérisme.
07:45 Elle ne réduit pas l'islam à l'islamisme ou au djihadisme.
07:47 Elle prend la peine de dire, je ne parle pas d'une religion en tant que telle,
07:49 mais d'un projet politique et idéologique.
07:52 Donc, elle ne cède pas, quoi qu'en disent certains, au travers de l'amalgame.
07:56 Par ailleurs, qu'est-ce qu'elle nous dit?
07:58 Elle nous dit que le frérisme, c'est un projet total.
08:00 C'est-à-dire que l'islam, dans cette logique,
08:02 doit s'emparer de tous les domaines de l'existence.
08:06 De tous les domaines de l'existence.
08:08 C'est-à-dire, par exemple, il y a une chose qui est assez intéressante,
08:10 tout un chapitre sur l'islamisation de la connaissance.
08:13 L'islamisation de la connaissance, c'est, on a, vous savez, la physique,
08:16 la chimie, le génie, vous faites la liste des connaissances
08:19 produites globalement par la modernité occidentale.
08:23 Eh bien, le frérisme cherche à islamiser ces connaissances
08:26 pour les penser, donc retourner les lumières contre elles-mêmes
08:30 et s'emparer des connaissances produites pour les placer sous le signe,
08:33 enfin, planter le drapeau de l'islam frériste dans les connaissances.
08:36 C'est un élément.
08:37 Autre objectif de la mouvance frériste, et ça, c'est très important,
08:41 je le dis, c'est coloniser tous les domaines du quotidien,
08:44 de l'alimentation à la tenue des uns et des autres,
08:47 à la manière de fonctionner en société, donc les interactions.
08:51 Donc, il ne s'agit pas simplement d'imposer par le haut un projet politique.
08:54 Il s'agit de s'emparer de tous les domaines de l'existence
08:57 pour qu'à terme, ça ne se fera pas en trois ans,
09:00 mais pour qu'à terme, notre société se convertisse en quelque sorte
09:03 à la logique de l'islam ainsi pensé.
09:05 - Mais pardon, mais rappelons que les chercheurs aussi à NRF
09:07 ont été documentés. - Ah oui, bien sûr.
09:08 - Extrêmement scientifiquement.
09:10 - Non, non, on n'est pas devant un essai à coup de point d'exclamation
09:13 sans notre debat de page comme on en voit trop souvent.
09:15 Là, on est devant un essai documenté avec des sources.
09:18 Ensuite, il est possible qu'elles se trompent.
09:20 Je demande à ces contradicteurs de fournir une documentation critique
09:23 en disant qu'elles se trompent sur ça, ça, ça et ça.
09:25 Pour l'instant, on n'a pas eu la critique,
09:28 la contre-offensive intellectuelle intelligente.
09:30 Elle nous dit une chose très importante aussi.
09:32 L'objectif du frérisme, c'est de transnationaliser, en fait,
09:36 la conscience islamique. Qu'est-ce qu'elle entend par là?
09:38 C'est que vous soyez en France, que vous soyez en Norvège,
09:41 que vous soyez en Grande-Bretagne, en Irlande, au Québec, au Canada,
09:45 en Lituanie, que sais-je, vous devez être d'abord musulman
09:48 avant d'avoir l'identité du pays où vous vous situez.
09:51 Donc, vous devez... c'est une conscience où la conscience islamique
09:54 version frériste, religieuse, doit être plus importante
09:57 que la conscience nationale du pays où vous vous installez.
10:00 Et ça, c'est très important.
10:02 Dans la même logique, il s'agit, par exemple, de...
10:06 je parlais de la colonisation du quotidien,
10:09 c'est aussi à travers la logique de l'alalisation,
10:12 c'est-à-dire le halal comme marque.
10:14 Et ça, c'est très intéressant comme stratégie.
10:16 Parce que le halal, qu'est-ce que c'est?
10:18 C'est la stratégie du label. Vous n'avez pas, par exemple,
10:20 à construire votre propre usine de viande halal et ainsi de suite.
10:23 Vous dites alors, nous donnons le label.
10:25 Et il suffit de peu de gens qui font une pression
10:27 pour alaliser l'alimentation pour que globalement,
10:30 le monde de l'industrie alimentaire finisse par s'y convertir.
10:33 On l'a déjà vu en Amérique du Nord et ainsi de suite.
10:36 Donc ça, je parlais de la vision.
10:38 La vision, finalement, c'est une forme de conversion du monde
10:40 à l'islam version fréhreriste.
10:42 La stratégie, ça, c'est absolument passionnant.
10:44 Quand il nous dit premier élément,
10:46 il s'agit de pénétrer les institutions.
10:48 Pénétrer les institutions de quelle manière?
10:50 En faisant en sorte que les institutions multiplient.
10:52 Vous connaissez le terme des accommodements raisonnables.
10:54 Ça vient de chez nous, ce terme-là.
10:56 Eh bien, multiplie les accommodements raisonnables
10:58 pour toujours accommoder les revendications
11:01 de cette branche particulière de l'islam militant
11:03 qu'est le fréhrisme.
11:05 Et là, les revendications sont de plus en plus nombreuses.
11:07 On fait des revendications, comme je le disais,
11:09 sur l'habillement, sur la nourriture,
11:11 sur l'organisation du quotidien, sur les piscines,
11:13 sur les salles de prière.
11:15 Et ces revendications s'additionnent les unes les autres,
11:17 mais il ne s'agit pas de revendications isolées,
11:19 nous dit-elle.
11:21 Il s'agit de revendications qui se tiennent ensemble.
11:24 La plus grande force du fréhrisme, nous dit-elle aussi,
11:27 c'est d'avoir été capable d'implanter dans nos sociétés
11:29 le concept d'islamophobie.
11:31 Donc, elle nous dit, c'est quoi la force du concept d'islamophobie?
11:34 C'est que toute forme de résistance à l'islamisation
11:37 des sociétés occidentales doit être pensée
11:40 comme une manifestation d'islamophobie.
11:42 Donc, nos sociétés, qui sont désarmées mentalement
11:44 devant ça, il suffit qu'on dise "phobie"
11:46 pour dans nos sociétés, quelque soit le sujet,
11:48 on se couche, je ne veux pas être accusé d'une phobie,
11:50 je me couche immédiatement, je m'excuse de vous avoir phobisé.
11:52 Alors là, elle nous dit, la force du fréhrisme,
11:55 c'est d'avoir été capable d'imposer
11:57 le concept d'islamophobie pour pathologiser,
12:00 criminaliser, discréditer toute forme de résistance
12:04 à la progression de cette vision particulière de l'islam
12:08 et de développer dans les populations musulmanes,
12:10 dit-elle globalement, c'est ce que j'en comprends,
12:13 une conscience victimaire qui fait en sorte
12:15 que la volonté normalement des populations nouvelles d'islam
12:18 et d'implantation récente en Occident,
12:20 donc l'idée que les populations musulmanes
12:22 prennent le pli des sociétés occidentales,
12:24 c'est interprété comme une manifestation discriminatoire
12:27 qui les transforme en victimes
12:29 d'une persécution néocoloniale en Occident.
12:31 Et dans cette logique, on pourrait dire
12:33 que le fréhrisme l'emporte lorsque le commun des mortels
12:36 parle d'islamophobie dans toutes les circonstances.
12:39 Donc vous voyez, c'est une description fine,
12:41 documentée, à la fois d'une histoire,
12:43 d'une idéologie et d'une stratégie.
12:46 -Florence Bergeau-Blacklair parle d'une société charia-compatible.
12:51 On l'a lu dans Le Parisien, dans une interview d'elle aujourd'hui.
12:54 Pourquoi considère-t-elle que l'Europe est particulièrement visée?
12:57 -Je donne un élément,
12:59 elle ne met pas nécessairement d'accent là-dessus tout le temps,
13:01 mais je prends la peine de le dire.
13:02 Évidemment, il y a une dimension démographique.
13:04 L'islamisme ne peut pas progresser dans une société
13:06 où il n'y a pas une population musulmane significative
13:09 qui est là pour l'accueillir et le relayer.
13:11 Ça ne veut évidemment pas dire que tous les musulmans sont islamistes.
13:14 Ça va de soi.
13:15 C'est-à-dire que si vous avez une population significative,
13:18 un bassin social assez fort, un bassin démographique,
13:20 il n'y a plus grande chance que cette idéologie progresse.
13:23 Alors qu'est-ce qu'elle nous dit?
13:24 Premièrement, le génie du frérisme,
13:26 c'est de s'emparer des libertés de la philosophie des sociétés occidentales
13:31 pour les retourner contre les sociétés occidentales.
13:34 Exemple, on a le droit à la différence, le droit-ci, le droit-ça,
13:37 mais les droits et libertés vont être récupérés
13:40 en fonction des revendications ethno-culturelles
13:42 propres à cet islam militant.
13:44 Donc c'est au nom des droits et libertés
13:46 qu'on va réclamer la possibilité du port du voile.
13:48 C'est au nom des droits et libertés, ou du droit à la différence,
13:51 qu'on va réclamer le droit au burkini.
13:53 C'est au nom de la culture des libertés
13:55 qu'on va demander finalement une islamisation de la culture.
13:58 En disant que c'est du point de vue, en tant qu'individu,
14:00 c'est parce que vous savez, le propre du voile,
14:02 c'est une revendication collective.
14:04 Mais les mouvances qui aujourd'hui font la promotion du voile disent
14:07 « non, c'est pas collectif, c'est purement individuel.
14:09 En tant que femme, je réclame le droit de porter mon voile,
14:12 vous, vous avez une casquette, vous, vous avez un string,
14:14 vous, vous avez... » Bon, vous faites la liste.
14:16 Eh bien, moi, je veux un voile.
14:18 Et donc, c'est une capacité d'instrumentaliser une société
14:21 qui n'a plus à offrir qu'une conception désincarnée
14:24 des droits et libertés dont on parle souvent.
14:27 Donc, finalement, c'est les droits de l'homme contre eux-mêmes,
14:29 le retournement des droits de l'homme contre eux-mêmes.
14:31 Deuxième élément, pénétration au niveau européen.
14:36 L'UE, on entend l'Union européenne en général.
14:40 Qu'est-ce qui est intéressant là-dedans?
14:42 C'est que c'est tellement une structure désincarnée,
14:44 qui est limite aux services d'une conception
14:46 désubstantialisée de l'Europe, que l'islamisme
14:48 est particulièrement capable, frère, il risque de coloniser
14:50 institutionnellement, avec des lobbies bien organisées,
14:53 tout ça, les organisations de l'Union européenne.
14:55 Et on voit, effectivement, on en parle souvent ici,
14:57 que les institutions de l'Union européenne,
14:59 le Conseil de l'Europe, font la promotion régulièrement
15:01 du voile islamique comme symbole de liberté
15:03 et comme symbole d'affirmation de l'authenticité individuelle
15:06 des uns et des autres.
15:08 Autre élément qu'il faut mentionner, la mouvance,
15:10 qu'on pourrait appeler islamo-gauchiste,
15:12 tant le terme a été critiqué souvent,
15:14 mais la mouvance islamo-gauchiste, pourquoi?
15:16 Parce que certains voient dans l'islam
15:18 la religion des opprimés aujourd'hui,
15:20 et donc une certaine gauche décide de s'allier
15:22 avec cet islamisme conquérant,
15:24 avec ce frérisme conquérant, en disant
15:26 "Ce sont les nouveaux dominés, il faut contester
15:28 la toute-puissance de l'Occident, il faut contester
15:30 la suprématie blanche en Occident, il faut contester
15:32 le triomphe de l'Occident en Occident."
15:34 Dès lors, l'islamisme, le frérisme,
15:36 est vu comme le vecteur qui permet
15:38 à la fois de nous désoccidentaliser
15:40 et aussi de donner la voix aux opprimés
15:42 qui chez nous subiraient la tutelle
15:44 d'une société islamophobe.
15:46 - Indi, d'ailleurs, dans l'interview,
15:50 ils sont encore très rares à aborder le sujet.
15:52 - Ah bah oui.
15:54 - Comment le milieu intellectuel et médiatique
15:56 a-t-il réagi à la publication de ce livre?
15:58 - Ah, c'est passionnant. D'abord, le silence.
16:00 Vous savez, c'est la meilleure manière, normalement,
16:02 de dégager un sujet, vous n'en parlez pas.
16:04 Mais là, hélas, dessus, hélas,
16:06 pour les adversaires de Florence Birgeau-Laclaire,
16:08 le livre a percé, il a traversé,
16:10 l'opinion, je me permets de dire,
16:12 sur un moment de validité,
16:14 qu'il y a quelques mois, je faisais partie des premiers
16:16 à la recevoir sur CNews, pour son livre,
16:18 avant même la controverse, parce que le livre,
16:20 en passant, est passionnant avant même la controverse.
16:22 Donc, c'est un livre qu'il faut lire.
16:24 Donc, d'abord, le silence. Ensuite, campagne de diffamation.
16:26 Donc, les compagnons de route,
16:28 on pourrait dire, du frérisme
16:30 ou de ce type particulier de l'islamisme
16:32 commencent à l'attaquer.
16:34 Ils la discréditent. Campagne de diffamation.
16:36 On conteste ses capacités, ses connaissances scientifiques.
16:38 On conteste la valeur du travail.
16:40 On l'accuse d'islamophobie.
16:42 On l'accuse de complotisme, évidemment.
16:44 C'est l'insulte à la mode, c'est la version 2022-23
16:46 du concept d'extrême droite.
16:48 On l'accuse de complotisme, évidemment.
16:50 Donc, on l'attaque, on l'attaque, on l'attaque.
16:52 Mais on ne prend pas la peine de réfuter son propos.
16:54 Yawissi, vous l'avez mentionné,
16:56 elle était invitée à faire une conférence
16:58 à la Sorbonne,
17:00 mais annulée, parce que les dirigeants
17:02 de l'université sont quand même des pétochards professionnels.
17:04 Et devant ça, qu'est-ce qu'ils disent?
17:06 C'est toujours la même logique.
17:08 Il y a des menaces, menaces de mort, menaces à l'événement.
17:10 L'université prend prétexte de cela
17:12 pour censurer l'événement en disant
17:14 "désolé, on ne peut pas assurer la sécurité".
17:16 - Heureusement, la Sorbonne a recalé.
17:18 - Oui, parce qu'il y a une telle pression médiatique
17:20 qu'il y a quand même des limites dans la vie
17:22 à servir de tapis.
17:24 Et dans le point, elle notait par ailleurs,
17:26 et c'est important, elle dit,
17:28 nous sommes de moins en moins nombreux,
17:30 vous l'avez dit, à travailler sur l'islamisme
17:32 dans le sens large, dans l'université. Pourquoi?
17:34 Parce que le prix à payer pour parler de cela
17:36 est de plus en plus élevé.
17:38 Donc, on va s'attaquer à votre réputation,
17:40 on va vous expliquer "si tu veux avoir une belle carrière,
17:42 fais autre chose, mon garçon".
17:44 On va vous faire peut-être des menaces de mort,
17:46 on va vous expliquer que la carrière sera impossible,
17:48 vous allez avoir autour de vous un halo,
17:50 vous allez devenir radioactif.
17:52 Et de ce point de vue, on pourrait dire qu'une forme
17:54 de terreur ou de terrorisme intellectuel islamiste
17:56 existe dans la mesure où ceux qui veulent
17:58 s'emparer de ce sujet comprennent
18:00 qu'ils risquent leur carrière ou leur vie
18:02 ou autre chose, mais ce qui est certain,
18:04 c'est qu'ils risquent beaucoup dans les circonstances.
18:06 Ce livre doit être lu, peut-être serez-vous
18:08 en désaccord, peut-être y a-t-il des choses
18:10 à corriger, peut-être faut-il l'amender,
18:12 pas de souci, mais il faut le lire avant de le vomir
18:14 et de préférence, ne le vomissez pas, lisez-le.
18:16 - Il est numéro un des ventes sur Amazon, d'ailleurs.
18:18 - Le marcheur du bien.
18:20 - Vous dites justement qu'on est condamné,
18:22 souvent, à une mort sociale,
18:24 c'est ce que vit ces news,
18:26 c'est ce que vit les médias,
18:28 c'est ce que vit la mort sociale,
18:30 c'est ce que vit ces news, vous allez nous en parler,
18:32 on est condamné à une mort sociale lorsqu'on parle, par exemple,
18:34 de fraude sociale, c'est ce qu'a vécu ces news aussi,
18:36 vous l'avez nous en parlé,
18:38 et Tina Turner, c'est autre chose,
18:40 mais justement, purge, épuration,
18:42 censure, que reste-t-il de nos libertés ?
18:44 Edouie Plenel, fondateur de Mediapart,
18:46 s'est lancé dans une charge virulente
18:48 contre ces news, pourquoi cette haine
18:50 lancée contre une chaîne de télévision,
18:52 contre ses équipes,
18:54 et en quoi est-ce le nouveau conformisme
18:56 obligatoire ?
18:58 Avant de vous répondre, je pense qu'il faut avoir un premier réflexe,
19:00 un réflexe un peu presque
19:02 sanitaire, en quelque sorte,
19:04 intellectuel ou idéologique,
19:06 c'est qu'on ne veut pas ressembler à M. Plenel.
19:08 Lui veut interdire
19:10 ces news, mais moi,
19:12 je ne veux pas interdire Mediapart.
19:14 Je pense qu'il est fondamental de défendre la liberté d'expression
19:16 et la démocratie. C'est bon pour la démocratie
19:18 que d'abord, les médias se portent bien,
19:20 il se trouve que Mediapart
19:22 se porte plutôt bien.
19:24 C'est bon pour la démocratie qu'il y ait des médias
19:26 avec des opinions et des orientations
19:28 idéologiques différentes. Voilà, ça tombe bien.
19:30 Alors c'est vrai que les méthodes
19:32 sur le plan déontologique, les méthodes
19:34 pour obtenir des informations
19:36 de Mediapart sont un peu discutables.
19:38 C'est vrai qu'ils font un peu les poubelles,
19:40 c'est vrai que, comme disait Pierre Péan, souvent ils se contentent
19:42 de récupérer auprès de gorge profonde
19:44 des PV qui leur sont transmis
19:46 par des gens
19:48 bien intentionnés dans les tribunaux.
19:50 C'est vrai.
19:52 Bon, mais il leur arrive aussi
19:54 de sortir des scoops. Souvenez-vous de l'affaire Benalla.
19:56 L'affaire Benalla, c'est ça, ils ont des enregistrements,
19:58 c'est pas très ragoûtant comme méthode,
20:00 mais au moins on a appris ce qui se passait.
20:02 Et c'est un peu comme les intestins, on a des bactéries,
20:04 c'est pas très propre, mais ça nettoie
20:06 les bonnes bactéries de vos intestins,
20:08 ça nettoie les mauvaises bactéries. C'est à ça que servent
20:10 des journaux comme ça, à mon avis. Et je dis ça
20:12 sans même, sans ironie,
20:14 je vous assure, je pense que ça, ça vertue.
20:16 Mais on peut pas se contenter de dire
20:18 "Bravo Mediapart" en fait. On peut pas d'abord
20:20 jamais serrer la main de ceux qui veulent
20:22 vous étrangler. En aucun cas.
20:24 Mais on ne peut pas se contenter
20:26 d'ignorer cette main. Je pense qu'il faut
20:28 répondre. Et il faut reprendre les trois arguments
20:30 de base déployés par la vie plénelle.
20:32 C'est-à-dire que 1)
20:34 Mediapart serait du côté des faits, de l'objectivité.
20:36 CNews serait du côté de l'opinion.
20:38 Ensuite CNews, l'opinion,
20:40 c'est l'opinion de strenght droite, comme dit mon voisin,
20:42 c'est la haine,
20:44 la haine de l'autre, l'islamophobie,
20:46 la guerre civile, pourquoi pas, on voudrait peut-être
20:48 ici l'apocalypse nucléaire mondiale,
20:50 on ne sait pas. Et enfin,
20:52 conclusion, évidemment, comme nous sommes des gens dangereux,
20:54 il faudrait nous interdire. Et je pense que la meilleure
20:56 défense, c'est l'attaque. Il ne faut même pas se défendre de ça.
20:58 Je pense qu'il faut vraiment essayer de comprendre à quoi
21:00 joue M. Plenel et qui est M. Plenel.
21:02 En quoi Mediapart en tant que
21:04 média d'investigation est
21:06 dans l'objectivité journalistique ?
21:08 D'abord, je pense que
21:10 bien sûr qu'ils ne le sont pas, mais ils voudraient
21:12 l'être. Et Edwin Plenel, il fait partie
21:14 d'une génération de journalistes qui a été très marquée,
21:16 je pense, par le Watergate. Ils se prennent
21:18 tous un peu pour Robert Redford dans
21:20 "Les Hommes du Président". Voilà.
21:22 Donc les faire, rien que les faire, chevalier blanc,
21:24 incorruptible, on va faire trembler
21:26 les puissants, etc. Mais ils ne comprennent
21:28 pas que c'est une tradition qui n'est pas la nôtre.
21:30 C'est une tradition d'abord puritaine, protestante,
21:32 c'est une tradition empirique anglo-saxonne.
21:34 Et quand on regarde de près,
21:36 M. Plenel, ce n'est pas du tout ça l'histoire.
21:38 Un ligné de la côte Est du Washington Post,
21:40 en général ils sont démocrates,
21:42 quand ils trouvent des informations
21:44 qui font chuter ou trébucher le Parti
21:46 démocrate, ils n'hésitent pas une seule seconde à communiquer
21:48 cette information. C'est leur culture, ils sont comme ça.
21:50 Les faire, rien que les faire. Mais vous pouvez
21:52 les chercher dans Mediapart. Vous n'avez
21:54 rien, jamais rien contre LFI,
21:56 jamais rien contre les néo-féministes
21:58 à la mode Adèle Haenel, jamais rien
22:00 évidemment contre ces informateurs. Donc ce qui
22:02 est gênant avec M. Plenel,
22:04 c'est pas qu'il a le droit d'être engagé,
22:06 il a le droit d'être un militant, il a le droit d'être un idéologue.
22:08 Ce qui est gênant, c'est qu'il avance masqué.
22:10 Et dans les écoles de journalisme, je pense qu'il faut
22:12 dire aux élèves "attention,
22:14 ce n'est pas le gardien du Temple, peut-être se fait-il
22:16 passer pour Bob Woodward, mais derrière
22:18 Bob Woodward, vous avez un espèce de Marat
22:20 bidon, le Marat de l'islamo-gauchisme".
22:22 C'est ça la réalité en fait.
22:24 Donc il y a tromperie sur la marchandise et il y a mélange
22:26 des genres. Vous savez, un trotskiste un jour,
22:28 trotskiste toujours. Même si
22:30 bon, M. Plenel, il est plus tout à fait dans la
22:32 défense du peuple. Quand il était
22:34 à la tête du monde avec M. Colombani,
22:36 il y avait quand même à la main qu'il était tendance
22:38 trotskiste, très baladurien, vous voyez, très proche
22:40 quand même du capital. Mais enfin bon,
22:42 il était quand même très engagé,
22:44 M. Plenel, il n'a jamais été dans la neutralité
22:46 et objectif. Et alors, M.
22:48 Plenel, qu'en pensez-vous ? Bon, soit
22:50 il est de mauvaise foi, d'accord, soit
22:52 il sait très bien qu'il n'est pas objectif en fait.
22:54 Et là, Pascal Praud a raison,
22:56 c'est vrai que c'est un tartuffe. Soit
22:58 il est de bonne foi, soit il croit
23:00 que son idéologie est servie par
23:02 les faits absolument objectifs, et là je pense qu'il est
23:04 très inquiétant ce personnage en fait. Et c'est
23:06 Alain Finkielkraut qui a raison, il disait
23:08 Plenel, c'est la stasie qui
23:10 sourit. Il a tout à fait raison.
23:12 C'est un fanatique en réalité.
23:14 Mais le plus gênant, c'est pas ça. Le plus gênant, c'est quand
23:16 ce mépris qu'il nourrit pour CNews,
23:18 c'est le mépris dont
23:20 il parle, il dit "oui, mais ces gens-là
23:22 sont dans l'opinion, ils font des
23:24 talk-shows". Alors d'abord, ce mépris, il faut dire qu'il
23:26 s'étend à toutes les chaînes d'information. Parce que toutes les chaînes
23:28 d'information font des talk-shows ou des débats.
23:30 Et ce mépris, il s'étend d'ailleurs aux services publics qui organisent
23:32 aussi des talk-shows sur des sujets d'actualité.
23:34 Mais le plus gênant, c'est que
23:36 finalement, ça méprise une tradition
23:38 typiquement française, par opposition
23:40 justement à ce journalisme empirique anglo-saxon.
23:42 C'est la tradition française
23:44 du journalisme d'opinion. Parce que
23:46 finalement, les faits, ils sont têtus, mais les faits, ils sont
23:48 souvent absurdes. Et rester collé comme une
23:50 mouche contre les faits, c'est pas très intéressant.
23:52 Donc c'est la raison pour laquelle il faut souvent prendre de la hauteur,
23:54 la perspective, du relief.
23:56 C'est la raison pour laquelle il y avait des Raymond Aron,
23:58 des Albert Camus, des François Moriac
24:00 qui étaient dans la presse.
24:02 Et aujourd'hui, à mon avis, ils ont des successeurs,
24:04 dignes successeurs avec Kamel Daoud, avec Emmanuel Todd,
24:06 avec Jacques Julliard. C'est justement
24:08 le journalisme à la française
24:10 faire vivre le débat d'idées, faire vivre le débat d'opinions.
24:12 Évidemment, ce que déteste et ce que
24:14 méprise absolument, ce qu'abord
24:16 même M. Plenel, qui lui,
24:18 est pour imposer son opinion
24:20 fanatique à coup de fait, soi-disant objectif.
24:22 Après la pause, je demanderais, est-ce que c'est pas
24:24 le plus grave
24:26 d'insulter peut-être des journalistes,
24:28 une rédaction qui travaille, des gens qui font
24:30 leur métier
24:32 consciencieusement, qu'on le veuille ou pas ?
24:34 Je vous pose la question juste après la pause.
24:36 Est-ce que le plus grave
24:43 n'est pas d'insulter des journalistes
24:45 d'une chaîne, des équipes entières,
24:47 qui sont d'avis très différents ici, à Cnews,
24:49 mais qui sont
24:51 décrits comme des racistes ?
24:53 Je peux terminer ?
24:55 - Bien sûr.
24:57 Ma question est longue, mais chaque mot
24:59 a son importance. Des racistes,
25:01 des antisémites, des
25:03 islamophobes, des fauteurs de guerre civile.
25:05 Parce qu'il m'est arrivé dans l'oreillette
25:07 d'avoir un chef d'édition qui faisait
25:09 le Ramadan. Je veux dire,
25:11 la rédaction de Cnews
25:13 est une rédaction vraiment multiple.
25:15 Et c'est quand même assez choquant.
25:17 - C'est inconcevable,
25:19 inqualifiable.
25:21 En fait, M. Plenel,
25:23 il appartient à une catégorie très étrange
25:25 d'individus. La même catégorie que Poutine.
25:27 C'est-à-dire que c'est des gens qui voient d'abord des nazis partout.
25:29 C'est des nazis de 2023.
25:31 Vous, nous, et moi, on voit le monde
25:33 en couleur. Non, mais eux, ils ont des lunettes spéciales,
25:35 ils voient tout en noir et blanc avec les heures les plus sombres
25:37 qui sont projetées sur la réalité.
25:39 Évidemment, ça sert à museler, ça sert à disqualifier,
25:41 ça sert à censurer, ça sert à désigner
25:43 comme cible. Évidemment,
25:45 il y a Pierre-André Taguiaf qui a une expression très forte, il parle de
25:47 nettoyage éthique. Il a absolument
25:49 raison. Mais le plus gênant dans ce
25:51 qu'il fait, et on va revenir aux menaces qu'il
25:53 veut faire contre nous, qu'est-ce que c'est ?
25:55 C'est qu'en fait, ça sert vraiment à faire
25:57 diversion. C'est-à-dire recouvrir
25:59 tout de nuit et brouillard, genre années 40,
26:01 ça sert à ne pas voir la
26:03 menace totalitaire d'aujourd'hui. Ça,
26:05 c'est fondamental. Et en fait, il est dans
26:07 une inversion des rôles complète,
26:09 M. Plenel. Parce que c'est ce qu'on appelle l'inversion
26:11 accusatoire. Il nous accuse de quoi, par
26:13 exemple ? Il nous accuse d'être des fauteurs de guerre civile.
26:15 Mais pourquoi ? Parce qu'on dit que c'est dangereux,
26:17 la guerre civile, parce qu'on dit qu'on ne veut pas de la guerre civile,
26:19 parce qu'on dit qu'il y a des gens qui fomentent la guerre civile,
26:21 et donc nous devenons les fauteurs de guerre
26:23 civile. Inversion accusatoire.
26:25 Il nous traite d'islamophobe. Alors, je
26:27 ne reviens pas sur l'édito brillant de
26:29 Mathieu et la thèse de Mme
26:31 Blacler, mais effectivement, parler déjà
26:33 d'islamophobie, c'est déjà être le porteur de
26:35 valise des islamistes et des frères musulmans. Ce qu'il
26:37 est, évidemment, en assimilant toute
26:39 critique de l'islam à du racisme, en parlant
26:41 de discrimination, de haine contre les
26:43 musulmans, il est le petit télégraphiste
26:45 des frères musulmans. Mais c'est une évidence,
26:47 et ça suffit d'inverser les rôles.
26:49 Ça suffit. Parce qu'on serait tous antisémites,
26:51 on voudrait tous la guerre civile, mais enfin,
26:53 qui a théorisé la guerre civile ? L'islamisme.
26:55 Qui propage aujourd'hui l'antisémitisme ?
26:57 Qui tire à bout portant sur des fillettes
26:59 juives ? L'islamisme.
27:01 Qui vide son chargeur, exactement comme
27:03 le faisaient les SS dans la Shoah par balles,
27:05 sur des innocents, à coup de rafale ?
27:07 Les islamistes. Alors, ça commence
27:09 vraiment à bien faire cette histoire. C'est-à-dire
27:11 que lui, il a les yeux de chimène pour les islamistes,
27:13 parce que soi-disant, ce sont des damnés de la Terre.
27:15 Vous savez ce qu'il écrit, M. Plenel ? Ou ce qu'il dit ?
27:17 Au bout du compte, ce sont des idéologues,
27:19 des idéologies meurtrières,
27:21 auxquelles certains font, y compris
27:23 dans les médias et de manière irresponsable, à courte échelle.
27:25 C'est bien, camarade Plenel, de faire son autocritique
27:27 de temps en temps. Moi, je pense qu'il parle à lui-même,
27:29 en fait. Parce qu'il fait semblant,
27:31 et j'en reviens à votre question, vous avez raison,
27:33 c'est gravissime. Il ne faut pas être naïf.
27:35 Il nous désigne comme cible.
27:37 Il nous met une cible dans le dos. Il feint
27:39 d'ignorer que des gens sont menacés dans leur vie,
27:41 que des gens sont protégés, que des gens se terrent
27:43 en France en 2023. Et il nous colle
27:45 à tous une cible. Voilà. Et on ne va pas
27:47 riposter, on va le laisser faire, on ne va pas
27:49 dire que sa plume aiguise
27:51 la lame des tueurs. Bien sûr que sa plume
27:53 aiguise la lame des tueurs.
27:55 Et on va se contenter de prendre
27:57 ces accusations sans dénoncer
27:59 le fait que lui, il a des tonneaux de white spirit
28:01 et il jette ça sur le feu de la guerre civile
28:03 qu'il couvre. Bien évidemment, c'est lui
28:05 le propagateur de guerre civile.
28:09 Voici un sujet qui a valu
28:11 à CNews d'être
28:13 entre autres accusé de fake news.
28:15 Mais nous allons y revenir
28:17 car le nouveau rapport
28:19 de la Cour des comptes vient
28:21 alerter au sujet
28:23 de la fraude sociale. Oui, là aussi
28:25 nous avons été accusés
28:27 de fake news en long et en large.
28:29 Le rapport 2023, c'est important
28:31 de revenir sur le sujet. Charlotte Dornelas,
28:33 de la Cour des comptes
28:35 sur l'application des lois de
28:37 finance de la sécurité sociale, a été
28:39 présenté hier et il fournit
28:41 une nouvelle évaluation de la
28:43 fraude sociale. Elle avance
28:45 une première estimation comprise
28:47 entre 6,4 et 8
28:49 milliards d'euros.
28:51 La Cour des comptes juge insuffisante
28:53 la lutte contre la fraude sociale.
28:55 Gabriel Attal doit évoquer
28:57 un projet sur ce sujet dans quelques jours.
28:59 Que retenir de ce nouveau
29:01 rapport qui accable
29:03 la gestion de l'État sur la fraude sociale ?
29:05 Alors, la Cour
29:07 des comptes salue, on va commencer par le début,
29:09 quelques efforts faits par les
29:11 autorités contre la fraude sociale
29:13 depuis 2020. 2020, c'est une date
29:15 importante puisqu'il y avait plusieurs rapports
29:17 qui avaient été faits à ce moment-là sur la fraude
29:19 dont celui de la Cour des comptes qui nous
29:21 révélait, on en avait déjà parlé en effet,
29:23 qu'il existait 75,3
29:25 millions d'assurés sociaux
29:27 dans un pays qui comptait à l'époque 67,
29:29 aujourd'hui 68 millions de personnes.
29:31 Donc on avait quand même un problème puisqu'il y avait
29:33 des millions de gens qui étaient des assurés sociaux
29:35 et qui n'existaient pas dans le
29:37 pays. Donc à partir de ce moment-là, il y a eu
29:39 une prise, on va dire, à la fois de conscience
29:41 et puis une imposition du sujet
29:43 on va dire, dans le débat public
29:45 et la Cour des comptes dit que quelques efforts
29:47 ont été faits ici ou là, mais
29:49 il faut, ils appellent à un changement
29:51 d'échelle dans la lutte et j'ajouterais
29:53 à changement d'échelle quand on lit un peu les
29:55 différents avis qui sont les leurs
29:57 sur ce qu'il se passe aujourd'hui, un changement
29:59 de mentalité également. On y reviendra
30:01 un peu plus tard, pour éviter la perte
30:03 de milliards d'euros, c'est ce qu'ils disent
30:05 parce qu'en effet ils le chiffrent
30:07 tout en sachant que c'est très difficile à chiffrer
30:09 aussi. Alors ces fraudes, elles sont
30:11 évidemment multiples,
30:13 il y en a beaucoup qui sont très différentes,
30:15 il y en a qui sont aussi bien individuelles que
30:17 organisées, puisque vous savez, on en parle souvent sur
30:19 tous les sujets, à chaque fois qu'il y a une fraude
30:21 possible, il y a évidemment des réseaux
30:23 organisés de fraudeurs professionnels qui
30:25 s'immiscent dans les brèches et elles
30:27 contreviennent par l'ampleur de leurs coûts,
30:29 coûts qui pèsent évidemment sur le contribuable
30:31 français, au principe de solidarité
30:33 nous dit monsieur Moscovici
30:35 qui présente le rapport.
30:37 Le principe de solidarité en l'occurrence,
30:39 c'est évidemment l'autre nom du consentement à l'impôt.
30:41 Or c'est quand même une petite musique qui revient
30:43 assez régulièrement dans le pays.
30:45 Alors évidemment, on a l'éternelle bataille des chiffres
30:47 qui s'invite dans ce débat. Vous savez,
30:49 quand vous n'êtes pas d'accord sur un chiffre qui par définition
30:51 est méconnu, vous faites à partir
30:53 de calculs, à partir de faits, à partir
30:55 de données que vous réclamez
30:57 des extrapolations et vous discutez
30:59 de ces chiffres-là.
31:01 Et alors quand vous n'êtes pas d'accord avec la personne
31:03 d'en face sur la virgule "à déplacer",
31:05 ça s'appelle une fake news. Ben non, c'est un peu
31:07 vite dit,
31:09 si je puis me permettre. Or,
31:11 donc évidemment on a la bataille des chiffres,
31:13 juste une idée,
31:15 entre l'Assemblée nationale, qui avait
31:17 fait un rapport, et le magistrat spécialisé
31:19 qui a travaillé là-dessus, Charles Prats,
31:21 qui a écrit deux livres sur le sujet,
31:23 on passe quand même de quelques milliards
31:25 à 40, voire 45 milliards
31:27 dans le livre de Charles Prats.
31:29 Alors évidemment ces chiffres sont
31:31 controversés, puisque c'est le mot à la mode, mais
31:33 les deux chiffres sont controversés d'ailleurs,
31:35 parce qu'on présente toujours les chiffres de Charles Prats
31:37 comme controversés, mais par définition s'ils existent,
31:39 les chiffres minorés sont également controversés.
31:41 Je veux dire, tous les chiffres sont controversés,
31:43 mais ce qui est sûr, c'est qu'à chaque
31:45 fois qu'il y a un nouveau rapport de la Cour des comptes,
31:47 et donc, puisqu'il salue
31:49 les efforts qui sont faits dans la lutte contre la fraude,
31:51 on précise de plus en plus,
31:53 et d'année en année, les rapports de la Cour des comptes
31:55 font augmenter la fraude.
31:57 Elle ne diminue pas à mesure qu'il y a des contrôles,
31:59 elle augmente dans les estimations.
32:01 Donc ça c'est quand même une donnée également
32:03 qui mériterait d'être soulignée.
32:05 Alors, il y a quelques chiffres
32:07 qui apparaissent dans le rapport, on a
32:09 entre 3,8 et 4,5 milliards
32:11 d'euros de fraude et faute
32:13 pour l'assurance maladie, et au total
32:15 en effet, entre 6 et 8 milliards
32:17 aux prestations sociales.
32:19 Mais de l'avis même du rapport,
32:21 c'est-à-dire que dans le rapport même,
32:23 les auteurs du rapport expliquent
32:25 que ces chiffres sont incomplets.
32:27 Pas tellement par volonté, mais par
32:29 fait accompli, puisque d'abord,
32:31 un, une faible part
32:33 des tricheries est détectée en raison
32:35 du faible nombre de contrôles,
32:37 ils le disent eux-mêmes, c'est 11% pour
32:39 la CAF de fraude détectée, ce sont les chiffres
32:41 qui les avancent. Moins de 1%
32:43 pour la complémentaire santé,
32:45 entre autres. Et par ailleurs,
32:47 ces chiffres sont incomplets pour une autre raison,
32:49 c'est que les autorités, les administrations
32:51 à qui s'adresse la Cour des comptes,
32:53 pour certaines données,
32:55 refusent de les adresser à la Cour des comptes.
32:57 Alors là, moi, je veux bien que
32:59 tout ça relève du fantasme, mais le meilleur
33:01 moyen de casser un fantasme,
33:03 c'est de le contredire concrètement.
33:05 Or, les administrations ont ces chiffres,
33:07 elles ne les transmettent pas. Alors moi,
33:09 il y a un petit truc qui mouline dans mon cerveau, je me dis
33:11 c'est très très louche quand même, parce que si
33:13 ça n'existe pas, autant le prouver, puisqu'ils sont
33:15 les seuls à avoir ces chiffres pour les prouver.
33:17 Donc les chiffres sont incomplets, et même incomplets,
33:19 on passe à 6-8 milliards d'euros.
33:23 Alors justement, lorsque les administrations
33:25 ne communiquent pas forcément les données,
33:27 qu'est-ce qu'il faut en conclure ?
33:29 Alors, il faut noter, alors d'abord, il faut noter
33:31 que la même Cour des comptes, et cet image,
33:33 je vous le disais, ça augmente, on a eu des
33:35 millions d'euros au tout début dans les rapports,
33:37 il y a quelques années, il y a une dizaine d'années, c'était
33:39 2,5 à 3 milliards d'euros de fraude,
33:41 aujourd'hui on arrive à 6 à 8, et
33:43 en reconnaissant que c'est forcément incomplet comme chiffre.
33:45 Donc vous voyez que c'est quand même des proportions
33:47 qui sont réelles, même 8 milliards d'euros,
33:49 on peut peut-être faire quelque chose pour les économiser,
33:51 même si c'est que 8 milliards d'euros.
33:53 Et alors on apprend cette chose
33:55 étonnante dans le rapport, c'est écrit noir sur blanc,
33:57 l'administration refuse de donner le
33:59 nombre précis de cartes vitales
34:01 par année de naissance.
34:03 C'est une donnée qui a été faite parce que
34:05 il y a des cartes vitales
34:07 surnuméraires qui ont été identifiées,
34:09 et en l'occurrence, la Cour des comptes
34:11 demande le nombre de cartes vitales par année de naissance
34:13 pour les comparer tout simplement
34:15 au recensement qui est fait dans le pays.
34:17 En disant comme ça, on saura exactement combien on en a.
34:19 Ce chiffre a été refusé,
34:21 enfin il n'a pas été transmis à la Cour des comptes,
34:23 il avait déjà,
34:25 les administrations avaient déjà refusé de le donner
34:27 à la commission d'enquête parlementaire en 2020.
34:29 Là c'est pareil, on se dit "mais c'est quoi
34:31 votre problème en fait, donnez-le". D'autant que
34:33 la direction de la Sécurité sociale
34:35 et la CNAM, c'est écrit pareil dans le rapport
34:37 de la Cour des comptes, ne cessent de répéter
34:39 qu'il n'existe plus de cartes vitales
34:41 en surnombre depuis 2018.
34:43 Donnez les chiffres, comme ça tout le monde sera d'accord
34:45 et on sera tous contents. Eh bien non,
34:47 à répétition, ils refusent de les donner.
34:49 Et dans ces 8 milliards,
34:51 la Cour des comptes ne prend pas non plus en compte
34:53 les millions de personnes qui bénéficient
34:55 de l'assurance maladie sans
34:57 exister dans le pays. On en avait
34:59 parlé, c'était un chiffre qui était sorti
35:01 dans son rapport en 2022, l'année dernière,
35:03 il y avait 2,5
35:05 millions de personnes qui perçoivent
35:07 illégalement l'assurance maladie,
35:09 c'est-à-dire des gens qui ont été inscrits à l'assurance maladie,
35:11 qui perçoivent des prestations, mais qui
35:13 ont soit un départ à l'étranger, soit
35:15 un retour à l'étranger, soit une absence
35:17 de titre de séjour, et toutes ces personnes,
35:19 2,5 millions de personnes, c'est pas
35:21 10 000 personnes qui sont passées à travers les mailles du filet,
35:23 c'est 2,5 millions de personnes
35:25 ont laissé depuis l'année dernière, et
35:27 par définition, on ne peut pas
35:29 difficilement le chiffrer, d'autant
35:31 que l'assurance maladie ne communique
35:33 pas les montants à la Cour des comptes qui les a
35:35 encore une fois pourtant demandés. Alors
35:37 évidemment, il faut rappeler un chiffre,
35:39 aujourd'hui en France, le total
35:41 des prestations sociales, c'est 900
35:43 milliards d'euros par an, c'est énorme,
35:45 donc même une fraude, parce qu'évidemment
35:47 quand on voit les...
35:49 prenons le chiffre de Charles Prats qui nous dit 45
35:51 milliards de fraudes, on se dit "mais c'est pas possible,
35:53 qui sont tous ces fraudeurs qui par
35:55 millions entrent nos rues ?" Mais non, mais avec
35:57 900 milliards d'euros de prestations sociales,
35:59 5% de fraude, et c'est ce qu'il répète
36:01 ce magistrat assez régulièrement,
36:03 5% de fraude, c'est un peu le chiffre
36:05 qu'on retrouve
36:07 à peu près dans toutes les distributions,
36:09 toujours, il y a 5% de fraude.
36:11 Mais quand vous avez 900 milliards d'euros, 5%
36:13 de fraude, ça fait que 5% de fraudeurs,
36:15 mais ça fait 45 milliards d'euros.
36:17 Donc, quand vous prélevez
36:19 autant d'impôts sur les Français
36:21 que vous avez une distribution très
36:23 généreuse dans votre pays, la moindre des choses
36:25 c'est de vous assurer au moins qu'elle soit juste.
36:27 Qu'en est-il des contrôles
36:29 mis en place ces dernières années,
36:31 justement, puisque la Cour des comptes
36:33 juge l'effort insuffisant ?
36:35 Alors, il faut voir d'où l'on part.
36:37 Déjà, la Cour des comptes souligne les efforts,
36:39 mais elle explique qu'il faut absolument les
36:41 accentuer, puisqu'elle explique qu'aujourd'hui
36:43 seuls 3% des dossiers
36:45 sont effectivement contrôlés. Donc, en effet,
36:47 il y a une marge de progression qui est forte,
36:49 et on a
36:51 les pistes de progression qui sont données, en gros,
36:53 ils disent, il y a très peu de contrôles sur la
36:55 surfacturation, parce que
36:57 l'année dernière, on avait l'assurance maladie
36:59 qui avait fait certaines,
37:01 comment dire, certains audits, on va dire,
37:03 et ils s'étaient notamment penchés sur la fraude
37:05 faite par les professionnels de santé eux-mêmes,
37:07 c'est-à-dire des surfacturations ou des
37:09 facturations carrément abusives
37:11 pour des prestations qui n'existent pas,
37:13 et là, ils disent, ce sont des chiffres que l'on a
37:15 qui sont assez
37:17 importants, et il y a très peu de
37:19 contrôles qui sont mis en place. Sur la caisse des
37:21 retraites, ils nous expliquent qu'un dossier sur
37:23 2520 est
37:25 effectivement contrôlé, or, on le sait,
37:27 la question des retraites a aussi posé problème,
37:29 notamment avec les retraités, parfois
37:31 partis à l'étranger, et parfois des gens qui avaient
37:33 122 ans, donc bon, ça arrive,
37:35 mais il n'y en a pas des centaines non plus.
37:37 On a Marc, mais à part lui,
37:39 voilà.
37:41 La Cour note
37:43 par ailleurs que le stock de signalements
37:45 non traités augmente.
37:47 Donc ça veut dire qu'en effet, il y a cette prise de conscience, peut-être,
37:49 dans les administrations, mais que le stock augmente
37:51 notamment sur le minimum
37:53 vieillesse, qui est, elle, la prestation
37:55 la plus fraudée aujourd'hui,
37:57 puisque le minimum vieillesse, vous savez, c'est pas la retraite,
37:59 c'est encore différent, mais ce sont des gens qui touchent des prestations
38:01 qui parfois sont en effet
38:03 à l'étranger et n'ont plus de raison,
38:05 devant l'administration française,
38:07 de le toucher, et ça, ça n'est pas marqué
38:09 sur les retraités à l'étranger. Vous vous souvenez,
38:11 Bruno Le Maire qui avait fait hurler
38:13 tout le pays et nos amis qui nous accusent
38:15 tout le temps de fake news toute la journée, et d'opinion
38:17 à la place des faits, et bien la Cour des Comptes,
38:19 c'est assez peu des gens qui donnent leur
38:21 opinion entre les lignes, c'est quand même assez
38:23 chiffré comme rapport.
38:25 - C'est très vérifié.
38:27 - Et très vérifié, évidemment, et sur les retraités à l'étranger,
38:29 ils nous disent "il y a un manque d'échange d'informations,
38:31 notamment avec le Maghreb".
38:33 C'est très logique, en fait, quand vous avez des liens,
38:35 parce que ces gens-là nous expliquent toute la journée qu'on a des liens extrêmement
38:37 forts, et ça se retrouve
38:39 évidemment aussi dans ce qui ne va pas,
38:41 c'est évidemment comme ça.
38:43 Et ils nous expliquent par ailleurs que nous avons
38:45 des fraudes, quand elles sont détectées, qui sont
38:47 trop peu sanctionnées, notamment en cas
38:49 de récidive. Donc voilà quelles sont les pistes,
38:51 et par ailleurs, pour ceux qui disent,
38:53 tous ceux qui s'intéressent à la fraude sociale
38:55 sont en fait des gens qui cachent
38:57 mal leur volonté de faire une chasse aux pauvres.
38:59 Alors on va prendre un exemple, parce que d'abord
39:01 ce n'est pas une chasse aux pauvres, c'est une chasse aux gens
39:03 qui trichent. En fait, il y a des riches qui trichent,
39:05 on en a parlé il y a peu de temps, il y a des pauvres qui trichent,
39:07 peu importe, en fait, à partir du moment où
39:09 ils trichent, il est normal de le souligner.
39:11 Il y a un exemple d'un réseau
39:13 qui a réussi quand même à arnaquer en 2018
39:15 plus de 8 millions d'euros au département
39:17 de Vallée-Marne. 8 millions d'euros à un département,
39:19 on le sait, ils ont quand même du mal
39:21 à assurer toute leur mission, notamment
39:23 pour des raisons financières.
39:25 8 millions d'euros, c'était quoi le...
39:27 Alors le département vient de porter plainte.
39:29 Alors on avait des ressortissants communautaires,
39:31 comme on les appelle, c'est-à-dire étrangers, de nationalité étrangère,
39:33 qui faisaient de fausses déclarations d'emploi
39:35 pour faire reconnaître leur droit au séjour
39:37 et donc bénéficier des prestations sociales
39:39 par le biais de leurs déclarations d'emploi
39:41 et ils passaient par là, par des
39:43 attestations de domicile qui étaient données par des associations
39:45 non agréées, donc on aurait pu
39:47 les détecter, bon, et ils faisaient
39:49 des déclarations de travail au sein d'entreprises
39:51 dirigées par des ressortissants
39:53 de même nationalité, inconnues
39:55 de l'Ursaf. Donc à deux
39:57 moments, dans ces plus
39:59 de 400 dossiers, quand même, qui ont été traités
40:01 en l'occurrence par l'administration,
40:03 sur ces plus de 400 dossiers, il y avait au moins
40:05 deux raisons d'identifier qu'il n'y avait pas
40:07 de raison. Eh bien tout ça, ça a permis
40:09 de toucher le RSA, la prime d'activité
40:11 et les allocations familiales, et en tout
40:13 ça fait une fraude au RSA de 5,3 millions
40:15 d'euros, et un préjudice
40:17 pour l'emploi de 3,3 millions d'euros.
40:19 Eh bien ces préjudices-là, je réponds à ceux qui
40:21 accusent de faire des chasses aux pauvres, pèsent
40:23 aussi sur les pauvres, qui sont censés
40:25 être aidés précisément et accompagnés par
40:27 ces administrations débordées par des
40:29 dossiers de gens qui trichent,
40:31 et qui méritent d'être sanctionnés pour leur triche
40:33 précisément.
40:35 Merci beaucoup Charlotte pour votre regard.
40:37 On tourne la page
40:39 pour parler
40:41 de Tina Turner, qui s'est
40:43 réunie hier à l'âge de 83 ans. Elle est
40:45 mêlée à France, elle nous a tellement fait rêver.
40:47 Elle a également enregistré plusieurs chansons
40:49 en français, et a souvent exprimé son
40:51 amour pour la ville de Paris.
40:53 (musique)
40:55 Premier
40:57 succès, mais avant
40:59 d'en arriver là, que de
41:01 misère. Charlotte
41:03 nous parlait des pauvres. 1940
41:05 dans le Tennessee, vous naissez
41:07 deux couleurs, vous êtes assignée
41:09 à la petite bicoque, et les
41:11 parents qui travaillent, oui,
41:13 les parents qui travaillent le jour et presque
41:15 la nuit, et les trois petites filles
41:17 qui elles aussi, devront
41:19 aller faire le ménage,
41:21 comme on dit, chez les Blancs,
41:23 et accepter
41:25 de devoir obéir, une
41:27 soumission totale. Il y a un peu d'école quand même.
41:29 La grande chance,
41:31 c'est que l'église le dimanche,
41:33 ça la régénère. Dès l'âge de 9 ans
41:35 elle est là. Il y a le
41:37 Godspell, et ça vous permet
41:39 d'oublier cette
41:41 détestation de l'existence
41:43 liée à ce qui se passe à la
41:45 maison, car il n'y a pas que le manque d'argent,
41:47 il y a les violences du père par
41:49 rapport à la mère, et puis aussi
41:51 les colères qui débordent sur les petites. Pourquoi ?
41:53 Parce que quand on a souffert toute la journée,
41:55 le soir peut-être un peu éméché,
41:57 toujours est-il que c'est la famille
41:59 qui trinque. Et là,
42:01 eh bien elle se laisse emporter par les coeurs.
42:03 Elle est tellement douée,
42:05 elle rejoint les adolescentes,
42:07 on l'a repérée, et de temps en temps
42:09 on lui accorde un solo.
42:11 Et elle l'écrit dans son autobiographie,
42:13 « J'avais la sensation
42:15 que je côtoyais
42:17 Dieu, sa bonté
42:19 sans m'en rendre compte.
42:21 J'étais galvanisé
42:23 par les notes de musique. »
42:25 Et ça, eh bien ça vous permet
42:27 de retourner dans l'enfer du quotidien.
42:29 À 11 ans,
42:31 la mère ne supporte plus la situation,
42:33 elle s'enfuit.
42:35 Et là voilà, avec les deux petites sœurs,
42:37 seule avec le père, il ne change pas
42:39 lui le bougre. Mais en revanche,
42:41 deux ans plus tard, il les laisse.
42:43 Il a trouvé un emploi
42:45 très trop. On pourrait dire « Ouf, débarrasser
42:47 la grand-mère maternelle qui s'occupe
42:49 d'elle. » Mais il y a toujours
42:51 ce quotidien misérable,
42:53 pour ne pas dire miséreux.
42:55 Alors, on fait les petits travaux, toujours
42:57 chez les Blancs assez riches et qui vous
42:59 méprisent, parce qu'à cette époque-là,
43:01 le noir, là-bas aux États-Unis,
43:03 ça a été longtemps, jusque dans les années 60,
43:05 il n'a pas de droit civique, n'oubliez
43:07 pas ça. Ceux qui aujourd'hui
43:09 disent « Oui, c'est intolérable la situation
43:11 que l'on réserve aux gens de couleur. »
43:13 Chez nous, et elle le dira elle-même
43:15 quand elle découvrira notre pays,
43:17 ce que dira également Joséphine Becker,
43:19 « Je découvre
43:21 le respect, je découvre la
43:23 dignité en arrivant
43:25 en France. » Toujours est-il
43:27 que notre jeune fille,
43:29 à 16 ans, retrouve sa mère, et oui,
43:31 apparemment, elle est du côté
43:33 de Saint-Louis, là,
43:35 en Louisiane, et à Saint-Louis,
43:37 il y a de la musique,
43:39 et elle a décidé de reprendre
43:41 ses enfants maintenant qu'elle
43:43 s'est reconstruite.
43:45 Le soir, avec sa grande soeur,
43:47 on va dans les light-talks, « Oh non,
43:49 pas pour faire la fête, non, la musique.
43:51 La musique. » Comme
43:53 à la messe le dimanche, les chants de Godspell.
43:55 Et un jour,
43:57 eh bien, au Manhattan,
43:59 on entend les Kings.
44:01 Et là, c'est presque la même révélation
44:03 que quand elle est dans le cœur de l'église.
44:05 Elle dit, elle écrit,
44:07 « J'étais en trance. »
44:09 Et d'où vient cette trance ?
44:11 D'un personnage qu'elle a avec sa guitare,
44:13 un personnage étonnant
44:15 qui s'appelle Ike, Ike
44:17 Turner. Elle dit, « Monsieur,
44:19 je voudrais chanter avec vous. Laisse-moi tranquille. »
44:21 Et elles reviennent
44:23 tous les soirs, elles sont là,
44:25 comme des mots que j'aurais écrits,
44:27 comme notre Guillaume.
44:29 Oui, comme des mouches.
44:31 Et un jour, à l'entracte,
44:33 le batteur lui dit, « Profite, il est parti.
44:35 Tiens, prends le micro. »
44:37 Et elle chante, elle chante.
44:39 Et le public est là, applaudi.
44:41 Et Ike, qu'il l'entend,
44:43 regrette de l'avoir éconduite.
44:45 Il dit, « Je t'engage dans les cœurs.
44:47 Voilà comment
44:49 elle devient chanteuse. »
44:51 Ça pourrait être extraordinaire.
44:53 Et on a un saxophoniste.
44:55 Oh, il est beau, le saxophoniste.
44:57 Comme elle, de couleur.
44:59 Il trouve les bons mots. Et avec les mots,
45:01 on emporte le cœur.
45:03 Malheureusement,
45:05 de cette liaison naît un enfant.
45:07 Et ce personnage saxophoniste
45:09 n'a pas la santé.
45:11 Il lui dit, « Je ne peux pas rester là.
45:13 Je ne peux plus jouer tous les soirs. »
45:15 Et il la laisse. La voilà, fille-mère.
45:17 Il faut assumer, mais bon,
45:19 on a quand même...
45:21 La chanson, c'est plus la misère,
45:23 la misère de la femme.
45:25 C'est la misère de la femme.
45:27 C'est la misère de la femme.
45:29 C'est la misère de la femme.
45:31 C'est la misère de la femme.
45:33 C'est la misère de la femme.
45:35 C'est la misère de la femme.
45:37 C'est la misère de la femme.
45:39 C'est la misère de la femme.
45:41 C'est la misère de la femme.
45:43 C'est la misère de la femme.
45:45 C'est la misère de la femme.
45:47 C'est la misère de la femme.
45:49 C'est la misère de la femme.
45:51 C'est la tigresse, la reine de la jungle.
45:53 Alors, elle s'en est emparée
45:55 et elle le joue, cette tigresse,
45:57 tous les soirs, sur scène, bien habillée,
45:59 avec une forme de volupté,
46:01 grâce à Ike.
46:03 Et donc, oui,
46:05 elle se marie. Et là, elle découvre
46:07 l'horreur. Un soir,
46:09 alors qu'elle est enceinte, là,
46:11 de ce personnage,
46:13 elle lui dit « Ne pars pas en tournée.
46:15 J'ai besoin que tu sois à mes côtés. »
46:17 Il lui met un coup d'embauchoir et ça va durer des années.
46:19 La violence, tous les jours,
46:21 jusqu'en 1976,
46:23 où elle est épuisée,
46:25 elle n'en peut plus, il lui fait une même scène.
46:27 On est à Dallas, il la frappe dans la voiture.
46:29 Elle descend sur l'autoroute.
46:31 Elle traverse l'autoroute au risque
46:33 de se faire renverser.
46:35 Et elle courotte jusqu'à
46:37 l'hôtel. Et là,
46:39 elle entre, elle est huméfiée.
46:41 Le sang qui coule,
46:43 les vêtements qui sont tachés.
46:45 Elle va jusqu'au...
46:47 jusqu'à la réception.
46:49 Elle dit « Monsieur,
46:51 je n'ai pas d'argent, je n'ai rien.
46:53 S'il vous plaît, je vous jure
46:55 que je vous rembourserai.
46:57 Je vous jure que je
46:59 serai digne de votre confiance. »
47:01 Dans sa tête, elle se dit « Mais il peut
47:03 en profiter d'autant qu'il lui dit « Ben, venez.
47:05 Venez. » Et il la conduit
47:07 dans les couloirs et il lui offre une suite.
47:09 Elle pourrait craindre le pire. Non, c'est un homme de cœur.
47:11 C'est un homme de générosité.
47:13 À Dallas, le fief
47:15 des racistes. Il lui apporte
47:17 même une soupe et des petits biscuits.
47:19 Et après, pendant quelques semaines,
47:21 elle court se cacher
47:23 d'un chez un ami à l'autre
47:25 pour échapper à son mari et obtient enfin
47:27 le divorce.
47:29 Ce qu'il apporte, elle l'écrit,
47:31 « Quelque chose que j'ai trouvé en moi.
47:33 Quelque chose
47:35 qui est en chacun de nous.
47:37 Quelque chose, un petit
47:39 morceau de Dieu,
47:41 je pense.
47:43 Et il nous faut le chercher. »
47:45 Voilà ce qui la transcende.
47:47 Et quand des années plus tard,
47:49 elle rencontre en Suisse
47:51 un personnage qui sera son époux
47:53 beaucoup plus jeune qu'elle,
47:55 eh bien oui, elle dit
47:57 oui pour le mariage.
47:59 Elle sait, elle dit,
48:01 « Mon instinct ne me trompe pas. Avec tout ce que
48:03 j'ai souffert, je sais qu'il y a
48:05 une récompense qui m'attend.
48:07 Cette récompense, c'est lui. »
48:09 Et il l'accompagna jusqu'à
48:11 hier, lorsqu'elle nous a quittés.
48:13 Je n'ai pas parlé de tous les succès, ce qui comptait,
48:15 c'était sa vie, mais terminons
48:17 avec « the best ».
48:19 Ayrton Senna et d'autres sportifs ont utilisé
48:21 cela. « The best », ça veut dire
48:23 « meilleur que n'importe qui. »
48:25 « Meilleur que n'importe
48:27 qui que je n'ai jamais
48:29 rencontré. » Voilà, écoutons
48:31 « the best » que des sportifs
48:33 se sont accaparés.
48:35 Tina Turner. Au revoir, madame.
48:37 *Musique*
48:59 - Merci, Marc Menand.
49:01 Rien à voir.
49:03 Eric Piolle, sur Twitter,
49:05 vient de lancer un étonnant
49:07 appel, celui d'une transformation
49:09 intégrale du calendrier
49:11 pour en supprimer les fêtes chrétiennes.
49:13 Et c'est sur cet appel
49:15 que vous souhaitez revenir à, mon cher Mathieu Beaucoup.
49:17 - Ah oui, quand même. Je vous lis le tweet.
49:19 C'est un tweet d'exception, mais qui n'est pas
49:21 surprenant venant de ce personnage.
49:23 Je cite. « Supprimons
49:25 les références aux fêtes religieuses
49:27 dans notre calendrier républicain.
49:29 Déclarons fériés
49:31 les fêtes laïques qui marquent notre attachement
49:33 commun à la République,
49:35 aux révolutions, à la commune,
49:37 à l'abolition de l'esclavage,
49:39 aux droits des femmes ou des personnes
49:41 LGBT. »
49:43 Fin du tweet.
49:45 C'est assez intéressant, parce que
49:47 l'histoire tourne en boucle.
49:49 Le propre, je dirais, de la tentation
49:51 révolutionnaire qui se trouve au cœur de la modernité,
49:53 on le voit au moment de la révolution française,
49:55 c'est qu'on veut en finir avec le calendrier.
49:57 Quelle est la plus grande manière de
49:59 s'emparer de l'esprit d'une société,
50:01 de la mentalité d'une société?
50:03 C'est de s'emparer du calendrier,
50:05 c'est de fixer autrement
50:07 ce qu'on pourrait appeler le calendrier liturgique.
50:09 C'est-à-dire, voilà ce que vous devez admirer,
50:11 voilà ce que vous devez vénérer,
50:13 voilà ce que vous devez conspuer,
50:15 voilà devant quoi vous devez vous agenouiller.
50:17 Et on lui reconnaîtra
50:19 une certaine vertu, parce qu'il est honnête,
50:21 le piole. Et je cite
50:23 ce qu'il nous demande.
50:25 D'abord, on doit s'incliner, je le cite,
50:27 devant la République.
50:29 La République en tant que telle, donc,
50:31 mérite qu'on s'incline devant elle.
50:33 Ensuite, c'est intéressant,
50:35 les révolutions, au pluriel.
50:37 Donc, je veux savoir lesquelles.
50:39 Lesquelles, c'est intéressant. 89, probablement.
50:41 93, je le soupçonne
50:43 d'aimer 93 aussi.
50:45 1917, il doit aimer ça, lui aussi.
50:47 Et c'est quoi les autres révolutions,
50:49 parce que c'est au pluriel,
50:51 quelles sont les autres révolutions qui doivent être célébrées?
50:53 Je note que l'histoire de France,
50:55 pré-révolutionnaire ici, est abolie.
50:57 Elle ne mérite plus sa place
50:59 dans le calendrier,
51:01 parce que ça appartient probablement, justement,
51:03 à une histoire blanche, marquée,
51:05 sous le signe de la suprématie blanche, et ainsi de suite.
51:07 On doit en finir. La Commune.
51:09 À la rigueur, on pourrait dire que c'est une date
51:11 qui peut, quelquefois, en rassembler quelques-uns.
51:13 La fin de l'esclavage. Donc là, ça devient
51:15 la une des dates qu'on doit intégrer au calendrier.
51:17 Et je note que, soit dit sans passant,
51:19 le 14 juillet,
51:21 je ne sais pas si ça rentre dans les révolutions, la prise de Bastille,
51:23 je serais curieux de savoir comment il le définit.
51:25 Les droits des femmes. Encore une fois,
51:27 tout le monde est favorable aux droits des femmes.
51:29 La question n'est pas là, mais la question est de savoir comment on commémore
51:31 le droit des femmes et les LGBT. Ça, c'est plus compliqué.
51:33 D'ailleurs, je trouve qu'il manque d'ambition.
51:35 Parce qu'on dit aujourd'hui, M. Piolle,
51:37 LGBTQ2I.
51:39 2TI+.
51:41 Et puis, il y en a d'autres.
51:43 - 3, 14, 116.
51:45 - Alors, qu'est-ce qu'on voit?
51:47 M. Piolle ne nous propose pas
51:49 de congédier la religion du calendrier.
51:51 Il nous propose de remplacer
51:53 une religion par une autre.
51:55 Il nous propose de sacraliser
51:57 d'autres dates dans le calendrier
51:59 parce qu'il veut se débarrasser
52:01 des fêtes qui, d'une manière ou de l'autre, touchent les fêtes chrétiennes.
52:03 On s'entend, les fêtes chrétiennes, c'est Pâques,
52:05 Noël, et on peut faire la longue liste
52:07 pour ce qui est des congés, des ponts du mois de mai,
52:09 et ainsi de suite. Ça va être compliqué dans la vie pratique, déjà.
52:11 Bon. Alors, dans quel contexte,
52:13 M. Piolle nous propose-t-il cela?
52:15 - Éric Piolle.
52:17 - Oui, oui. Je ne lui ai pas dit son nom de famille.
52:19 C'est une marque de respect.
52:21 Alors, qu'il nous dit.
52:23 On s'est lancé dans le contexte sur le pseudo-fichage
52:25 des élèves musulmans dans le cadre de l'Aïd.
52:27 M. Chardin nous en a parlé tout récemment.
52:29 Qu'est-ce qui se passe?
52:31 C'est une forme de controverse, on l'a dit.
52:33 Le gouvernement cherche à savoir,
52:35 les autorités cherchent à savoir
52:37 quelle est la part de l'absentéisme scolaire
52:39 au moment de l'Aïd.
52:41 Donc, la fête religieuse musulmane, en quelque sorte.
52:43 Ce qui me semble-t-il une connaissance légitime.
52:45 Voir penser l'absentéisme scolaire,
52:47 ce n'est pas une mauvaise chose dans nos sociétés.
52:49 On doit savoir comment le changement de culture
52:51 et le changement de population,
52:53 le changement de peuple, entraîne le changement
52:55 de la pratique scolaire, du rapport à l'institution scolaire.
52:57 Ce n'est pas une mauvaise idée de chercher
52:59 simplement à connaître le phénomène.
53:01 Mais ça a été interprété, nous le savons,
53:03 par globalement les médias,
53:05 comme une tentative de fichage,
53:07 une forme de volonté de persécution,
53:09 une logique de persécution,
53:11 de savoir pour savoir qui on peut discriminer
53:13 et qui on ne peut pas discriminer.
53:15 Alors, je cite, c'était dans ce contexte-là.
53:17 "Inmissibles", si j'en aime des mots comme ça,
53:19 "les fêtes religieuses sont un motif d'absence valable.
53:23 Au titre du calendrier publié chaque année
53:25 par le ministère de l'Éducation nationale,
53:27 ce recensement voulu par Darmanin
53:29 est une terrible dérive autoritaire.
53:31 Le Pen n'aurait pas fait mieux."
53:33 Et là, c'est intéressant, ce qu'il nous dit.
53:35 Finalement, il y a un nouveau calendrier liturgique,
53:37 qui est le calendrier, comme dit,
53:39 "République, Révolution plurielle,
53:41 commune, esclavage, droit des femmes, LGBT."
53:43 Mais les fêtes religieuses,
53:45 qui existaient pour les chrétiens,
53:47 pour les musulmans, pour les juifs, faites la liste,
53:49 existent encore. Mais c'est quoi?
53:51 Ce sont désormais des fêtes d'exception.
53:53 Donc, chacun chrétien, chacun juif,
53:55 chacun musulman, chacun bouddhiste,
53:57 chacun, puis il n'en manque pas des religions,
53:59 pourra désormais, sur un mode individuel,
54:01 faire valoir son droit au retrait de l'école
54:03 dans une journée religieuse importante,
54:05 mais il n'y aura plus de fêtes religieuses
54:07 symbolisées, collectivisées,
54:09 comme Pâques, comme Noël, ainsi de suite,
54:11 qui vont s'appliquer à la fête de l'année.
54:13 Soit dit en passant, c'est absolument
54:15 impraticable sur le plan de l'organisation
54:17 du calendrier scolaire. C'est compliqué,
54:19 ce qu'il nous propose, M. Piolle.
54:21 Mais c'est intéressant, on voit finalement
54:23 quel est le nouveau commun.
54:25 Le nouveau commun, c'est désormais
54:27 tout ce que j'évoquais, République, Révolution,
54:29 commune, esclavage, droit des femmes, LGBT,
54:31 et la suite. Et qu'est-ce qu'il y a désormais
54:33 des fêtes? Quelles sont les fêtes résiduelles
54:35 qui ne doivent plus peser pour chacun,
54:37 et où désormais les chrétiens sont sur le même plan
54:39 que les musulmans, que les juifs, que les bouddhistes,
54:41 et ainsi de suite, sont désormais des fêtes
54:43 individuelles que chacun peut faire valoir.
54:45 C'est l'inversion complète du calendrier.
54:47 La Révolution arrive à son terme.
54:49 - Alors, faut-il voir dans cela
54:51 une forme spécifiquement d'hostilité
54:53 anti-chrétienne?
54:55 - Ah oui! Il ne faut pas se conner
54:57 de l'histoire. Ce n'est pas
54:59 de l'hostilité anti-religieuse.
55:01 Ces gens-là, je reviendrai, ne sont pas anti-religieux,
55:03 ils sont anti-chrétiens. Et ça, quand on fait
55:05 l'histoire de la modernité, et même, on pourrait
55:07 dire, de la Révolution française, je pense
55:09 que l'honnêteté intellectuelle exige de reconnaître
55:11 que cette dimension anti-chrétienne,
55:13 elle n'épuise pas la modernité,
55:15 évidemment pas, mais elle est constitutive
55:17 de la modernité, de cette idée qu'il faut
55:19 finalement liquider l'anthropologie
55:21 traditionnelle qui fondait
55:23 le monde occidental.
55:25 Le calendrier, ce qui représente finalement
55:27 l'avant de la nouvelle révélation,
55:29 la nouvelle révélation, c'est l'homme
55:31 est absolument maître de lui-même,
55:33 va s'auto-engendrer, va s'auto-produire,
55:35 ne sera plus dans une filiation, ne sera plus
55:37 dans une culture, c'est la nouvelle révélation
55:39 des temps modernes, l'homme devient à lui-même
55:41 son propre dieu. Et de ce point de vue,
55:43 dans chaque moment révolutionnaire, les révolutions
55:45 que M. Piolle veut fêter,
55:47 89, 93, 1917,
55:49 et il y en a d'autres,
55:51 mais là, je donne les plus importantes,
55:53 ça s'est toujours accompagné de moments de persécution
55:55 contre les chrétiens. J'ajoute, soit dit en passant,
55:57 que la religion la plus persécutée dans le monde aujourd'hui,
55:59 c'est la religion chrétienne.
56:01 Et derrière tout ça, il y a cette idée,
56:03 on bascule toujours sur le point central du calendrier,
56:05 nous sommes en 2023, après quoi?
56:07 C'est quand même important!
56:09 Alors là, il y a la réponse qui nous vient
56:11 des États-Unis depuis un bon moment,
56:13 c'est non plus 2023 après la naissance du Christ,
56:15 c'est 2023 de notre ère.
56:17 De notre ère. Mais quelle ère? On ne prend pas
56:19 la peine de le préciser. Donc la dernière trace,
56:21 possiblement, de l'histoire de la civilisation occidentale
56:23 dans le calendrier, ce serait le 2023,
56:25 mais reste à voir jusqu'où il va tenir.
56:27 Je note que c'est pas surprenant, venant
56:29 de la part des Verts, venant de la part des Verts,
56:31 qui, eux, vous le savez,
56:33 c'est à la fois la force, je pense,
56:35 d'américanisation idéologique de la politique française.
56:37 Tous les combats les plus étranges
56:39 qui viennent des campus américains,
56:41 lorsqu'ils sont relayés politiquement en France,
56:43 on peut penser à Madame Rousseau, qui en est probablement
56:45 l'étendard et l'incarnation,
56:47 eh bien tous ces combats passent par les Verts.
56:49 Les Verts, qui par ailleurs, ont de tous les parties
56:51 un sens très élevé du sacré. Mais c'est une sacralisation,
56:53 on pourrait dire, pré-primitive,
56:55 c'est la sacralisation de Gaïa.
56:57 C'est la planète qui devient la planète
56:59 dans laquelle on doit se fondre, qu'on doit cesser
57:01 de se toucher, de contaminer, de salir,
57:03 l'homme doit s'abolir pour se fondre
57:05 dans l'organisation primitive.
57:07 Et ça, c'est finalement cette espèce de rapport qu'on les Verts
57:09 à la planète. Mais je vous annonce quelque chose,
57:11 c'est une prédiction, on verra si ça se tient.
57:13 Le jour, pas demain, pas après-demain,
57:15 mais peut-être après-après-après-demain,
57:17 lorsque viendra le temps d'un remplacement
57:19 idéologique du calendrier des fêtes chrétiennes,
57:21 non pas par les fêtes de M. Piolle,
57:23 mais par le calendrier qui sera fixé
57:25 selon les exigences du ramadan et ainsi de suite,
57:27 je ne doute pas qu'à ce moment, M. Piolle
57:29 et M. Piolle vont se soumettre au nouveau calendrier.
57:31 Fièrement, ce seront de bons soumis,
57:33 de bons soumis Verts.
57:35 - Merci Mathieu Bocoté,
57:37 Guillaume, Charlotte, Marc.
57:39 Merci à vous tous pour tous les messages
57:41 que vous m'avez envoyés sur mon T-shirt hier.
57:43 (rires)
57:45 Vous m'avez envoyé plein de messages sur Twitter,
57:47 c'était génial. - Vous l'avez volé?
57:49 - Non, je le remettrai, en plus, j'en ai plusieurs,
57:51 on m'a offert plusieurs, je les mettrai.
57:53 Maintenant, l'heure des pro 2, et juste avant la minute info,
57:55 Adrien Spiteri.
57:57 (musique)
57:59 - 4 mineurs et 1 majeur mis en examen
58:01 après le suicide d'une adolescente
58:03 de 13 ans, l'INSEE s'est donné la mort
58:05 le 12 mai dernier dans le Pas-de-Calais.
58:07 Une cellule de soutien
58:09 a été mise en place dans le collège.
58:11 Les mineurs mis en cause sont accusés
58:13 de harcèlement scolaire,
58:15 ayant conduit au suicide.
58:17 Journée d'hommage, aujourd'hui à Roubaix,
58:19 après la mort de 3 policiers dimanche matin
58:21 dans une collision.
58:23 Emmanuel Macron s'est rendu sur place.
58:25 Le président a dénoncé, je cite,
58:27 "les comportements qui tuent".
58:29 Il a rencontré les familles et les collègues
58:31 des 3 victimes.
58:33 Et puis 5 militaires mis en examen
58:35 pour non-assistance à personne en danger.
58:37 Ils sont soupçonnés d'avoir fauté
58:39 dans leur mission de secours
58:41 le 24 novembre 2021.
58:43 Le naufrage d'une embarcation avait conduit
58:45 à la mort de 27 migrants dans la Manche.
58:47 Les 5 mis en cause sont
58:49 3 femmes et 2 hommes.
58:51 ♪ ♪ ♪

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