Face à l'Info (Émission du 17/09/2024)

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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00Bonsoir à tous, à 19h, c'est le ravi de vous retrouver ce soir
00:00:04avec Simon Guinel, à Minute Info.
00:00:06Pas de blague ce soir. L'info, l'info, l'info.
00:00:09On y va direct, ce soir.
00:00:11Vous allez bien, sinon ?
00:00:12Marc me trouve un peu fatigué, pourtant je suis en forme.
00:00:15Vous pétez la forme.
00:00:16On a dit qu'on était directement sur l'info.
00:00:19Allez, l'info du soir.
00:00:20Bonsoir, chère Christine.
00:00:22Chers téléspectateurs, les aveux de Dominique Pellicot
00:00:25devant la cour criminelle du Vaucluse.
00:00:27De retour après une semaine d'absence pour des raisons de santé.
00:00:30Le principal accusé s'est exprimé pour la première fois
00:00:33depuis l'ouverture de ce procès.
00:00:35La situation ne s'améliore pas en Martinique.
00:00:38Deux policiers ont été blessés hier soir à Fort-de-France,
00:00:41visés par plusieurs tirs.
00:00:43Ce territoire d'outre-mer fait face à des violences urbaines
00:00:46dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
00:00:49En Liban, 8 personnes ont été tuées et près de 2750 autres blessées
00:00:53dans l'explosion de Bipper, appartenant au Hezbollah.
00:00:56Des explosions survenues dans plusieurs régions du pays.
00:00:59Une source proche du groupe terroriste
00:01:01évoque un piratage israélien.
00:01:03L'ambassadeur de l'Iran au Liban aurait été blessé
00:01:06lors de ces explosions.
00:01:07Merci beaucoup, mon cher Simon et Osomer, ce soir.
00:01:10Regardons autour de nous.
00:01:12Le sujet de l'immigration semble s'accélérer.
00:01:15L'Allemagne a rétabli ses contrôles
00:01:18à l'ensemble des frontières pour six mois.
00:01:21Au même moment, la Suède, les Pays-Bas, l'Italie
00:01:24sont une des mesures qu'on aurait jugées impensables
00:01:27il y a quelques mois à peine.
00:01:28Aborde-t-on le grand tournant tant attendu sur ce sujet ?
00:01:32L'édito de Mathieu Boccoté.
00:01:34Dominique Pellicot a avoué avoir commis les viols sur sa femme.
00:01:37-"Je suis un violeur comme ceux qui sont en assalle",
00:01:40a-t-il déclaré. Les accusés savaient tout.
00:01:43Dominique Pellicot a également demandé pardon à son épouse.
00:01:46Ce moment était très attendu dans le procès des viols
00:01:49commis sur Gisèle Pellicot pendant une dizaine d'années
00:01:52alors qu'elle était sous soumission chimique.
00:01:55Les féministes ont crié leur soulagement devant ces aveux
00:01:58après avoir crié leur horreur
00:02:00en descendant dans les rues de France ce week-end.
00:02:02Et tous applaudissent ce rôle fort des féministes.
00:02:06Mais j'ai une petite question ce soir.
00:02:09Où sont les féministes face aux Iraniennes,
00:02:11face aux Afghanes menacées en France ?
00:02:13Où sont les féministes dans l'affaire Lula ?
00:02:16Un tour de droite se poser la question.
00:02:18L'analyse de Gabrielle Cluzel.
00:02:21Mais où va notre pays ?
00:02:23On a connu le scandale des EHPAD
00:02:25et le mauvais traitement de nos personnes âgées.
00:02:28On plonge maintenant, grâce à un livre-choc,
00:02:30dans le mauvais traitement de nos bébés à la crèche.
00:02:33Pénurie de personnel, manque de moyens, mauvais traitement.
00:02:36Et pourtant, c'est le passage obligé pour tout parent
00:02:39qui doit reprendre son travail après la naissance
00:02:42et se réinsérer dans la société.
00:02:44Voilà qui décourage de mettre ses enfants à la crèche.
00:02:47Voilà qui décourage même d'avoir des enfants
00:02:50à l'heure où la natalité s'effondre.
00:02:52D'un côté, ce manque de moyens pour élever nos enfants interpelle.
00:02:56De l'autre, n'est-il pas étonnant
00:02:58de voir que les moyens pour éduquer nos enfants au roquisme,
00:03:02eux, ne manquent pas ?
00:03:03Nos enfants sont-ils pris en tenaille ?
00:03:05Le regard de Marc Menand.
00:03:08École privée, catholique, chapitre 2 ce soir.
00:03:12Comme première, nous évoquions le directeur d'établissement de Pau
00:03:15écarté par le rectorat pour cause d'atteinte à la laïcité,
00:03:19avec des raisons plutôt surprenantes.
00:03:22Nous parlions de cette guerre menée aux écoles catholiques,
00:03:25ces écoles qui sont souvent le dernier rempart d'une bonne éducation,
00:03:28celle qui prône les valeurs de respect et d'excellence scolaire.
00:03:32Ce soir, nous irons plus loin.
00:03:34Est-ce normal que les établissements privés catholiques
00:03:37bénéficient de fonds publics alors qu'ils sont confessionnels ?
00:03:41Pourquoi la grande mosquée de Metz
00:03:43ne vaiserait pas recevoir de fonds publics
00:03:45alors que d'autres écoles catholiques le peuvent ?
00:03:48Qu'est-ce qui pourrait justifier
00:03:49qu'une école catholique reçoive cet argent ?
00:03:52Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:54Et puis, si la destitution d'Emmanuel Macron,
00:03:58lancée par LFI à l'Assemblée nationale, devrait faire pchit,
00:04:01nous nous intéresserons à ce soir plutôt à Michel Barnier,
00:04:04qui envisagerait d'augmenter les impôts.
00:04:07Alors là, beaucoup sont tombés de leur chaise
00:04:09et ils n'auraient pas à expliquer sous quelle forme,
00:04:11mais le Premier ministre aurait déclaré
00:04:13qu'il ne s'interdirait pas d'aller dans le sens
00:04:16d'une plus grande justice fiscale.
00:04:19C'est ça, le retour de la droite ?
00:04:22L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:25Une heure avec nos mousquetaires. C'est quoi, la formule ?
00:04:29Une heure pour tout se dire sans tabou.
00:04:33C'est parti.
00:04:34Pas tout, Marc.
00:04:41Musique d'ambiance
00:04:43...
00:04:48Musique classique
00:04:51...
00:04:54Ah ! Benito !
00:04:56Rires
00:04:58...
00:04:59Qu'est-ce que ça vous évoque, ça ?
00:05:01-"Bourvil".
00:05:02-"Le mariage".
00:05:03-"Le mariage".
00:05:04-"Bourvil".
00:05:05-"Ce soir, je voudrais solennellement demander
00:05:08à Mathieu Bocoté comme époux."
00:05:11-"Voulez-vous m'épouser ?"
00:05:12-"J'aurais été très heureux de vous dire oui,
00:05:15mais je suis déjà pris, vous me le pardonnerez."
00:05:18-"C'est une blague."
00:05:19-"Et dès lors, vous prendre comme nouvelle épouse."
00:05:22-"Je prends de l'avance sur l'avenir de ce pays."
00:05:25-"Non, là, vous me déprimez complètement.
00:05:27En revanche, je vous trouve magnifique."
00:05:29-"Merci."
00:05:30-"Jolie chemise, jolie pochette et jolie chaussette."
00:05:34-"Merci."
00:05:35-"Regardez ces chaussettes, rayées, multicolores.
00:05:38Je vous disais, vous devriez mettre le pied sur la table."
00:05:41Non, mais vraiment.
00:05:42Donc voilà, ce soir, je voudrais vous demander de vous épouser.
00:05:46C'est une blague.
00:05:47-"Je suis bien désolé que ce soit une blague."
00:05:49-"Merci."
00:05:50-"Je suis désolé de vous dire non."
00:05:52-"Souriez, dites oui, sympa, au revoir."
00:05:55-"D'accord, formidable."
00:05:56Rires
00:05:58-"Il se passe quelque chose
00:06:00au niveau de la gestion de l'immigration,
00:06:02Mathieu Bocoté.
00:06:03Comme si ce dossier s'accélère.
00:06:06On parle beaucoup, depuis quelques jours,
00:06:08de la fermeture surprise des frontières par l'Allemagne,
00:06:12des contrôles surprises.
00:06:13Certains y voient le grand tournant attendu
00:06:16pour permettre à l'Europe de reprendre en main l'immigration.
00:06:19Et au même moment, il faut remarquer, Mathieu,
00:06:22la Suède, les Pays-Bas, l'Italie,
00:06:23qui prennent des mesures qu'on aurait jugées impensables
00:06:27il y a quelques mois à peine.
00:06:28Que se passe-t-il en Europe en ce moment ?
00:06:31-"Je dirais d'abord que se passe-t-il en Allemagne.
00:06:34Que se passe-t-il en Allemagne ?
00:06:35Parce que l'Allemagne nous a habitués,
00:06:38depuis une dizaine d'années au moins,
00:06:40à une forme de messianisme migratoire
00:06:42qui faisait en sorte que la doctrine de l'Allemagne
00:06:45était la suivante.
00:06:46Toujours plus d'immigration, toujours moins de frontières,
00:06:50et prenons les moyens nécessaires pour imposer l'immigration
00:06:54à ceux de nos voisins qui n'en veulent pas.
00:06:56Je rappelle le contexte.
00:06:582015, Mme Merkel décide,
00:06:59dans le cadre de l'accueil des fameux réfugiés syriens,
00:07:03persuadé, et il n'y aura pas que des Syriens à travers ça,
00:07:06donc des colonnes de migrants montent vers l'Europe.
00:07:09Et pourquoi montent-ils vers l'Europe ?
00:07:11Parce que l'Allemagne a dit, vous êtes les bienvenus.
00:07:14L'Allemagne, à ce moment-là,
00:07:16accepte de prendre une responsabilité,
00:07:18de prendre à sa charge le destin de l'ensemble de l'Europe
00:07:21et d'imposer une véritable révolution migratoire
00:07:24à l'ensemble de l'Europe.
00:07:25Alors qu'on se comprenne bien, c'était commencé depuis longtemps.
00:07:29Mais l'accélération que nous connaissons en étant présents,
00:07:32c'est ce qui s'est passé en 2015 et ce qui suivra.
00:07:34L'Allemagne, qui, je tiens à le rappeler,
00:07:37avait inventé une forme de doctrine de la souveraineté limitée,
00:07:40un peu à l'abri à Genève, mais portée par les Allemands,
00:07:43pour les pays d'Europe de l'Est qui disaient
00:07:46qu'ils ne voulaient pas de répartition.
00:07:48Et l'Allemagne disait, si vous ne prenez pas votre part
00:07:51d'immigrés, de réfugiés, eh bien, nous allons plaider
00:07:54pour couper les fonds européens qui vous sont destinés.
00:07:57Donc l'Allemagne voulait utiliser l'Europe
00:07:59pour donner sa domination aux pays qui l'entourent.
00:08:02Comme quoi, vous répondrez que l'Allemagne demeure l'Allemagne.
00:08:05On ne change pas.
00:08:07Mais que se passe-t-il ? L'Allemagne, qui soit distante par ça,
00:08:10ajoutons une chose, il y a eu des mouvements de résistance
00:08:13populaire en Allemagne à cette immigration massive.
00:08:15Les Allemandes nazifiaient les populations qui manifestaient,
00:08:19les présentaient comme d'une forme de renaissance de l'hitlérisme
00:08:23et dès lors, toute résistance à l'immigration massive,
00:08:26c'était le retour du 3e Reich.
00:08:28Et là, basculement, basculement, basculement, pourquoi ?
00:08:31On le sait, dans le cas de Mme Merkel,
00:08:33il s'agissait presque de laver l'âme de son pays
00:08:36pour payer les crimes commis par l'Allemagne au XXe siècle.
00:08:39On peut comprendre quand on est Allemand,
00:08:41mais est-ce que les Européens ont toujours payé la note des Allemands ?
00:08:45Une fois que c'est dit, grand revirement avec M. Scholz
00:08:47ces dernières semaines.
00:08:49Mais changement de doctrine, pas réorientation partielle
00:08:52de la doctrine, retour aux frontières nationales,
00:08:55retour à la souveraineté nationale pour un temps,
00:08:57évidemment, pour six mois, c'est temporaire,
00:08:59mais cette idée qu'il faut restaurer
00:09:02la souveraineté nationale allemande en matière d'immigration.
00:09:06Spontanément, tous les partisans d'une limitation de l'immigration
00:09:09vont dire, bravo, vive les Allemands, drôle de phrase.
00:09:12Mais au même moment, l'Allemagne dit, un instant,
00:09:16si nous voulons reprendre le contrôle,
00:09:18nous ne voulons pas, pour autant, stopper l'immigration massive.
00:09:22Et l'Allemagne, au même moment, multiplie, annonce des ententes
00:09:25avec des pays d'Afrique, en disant notamment le Kenya,
00:09:28pour favoriser une immigration légale plus importante
00:09:32vers l'Allemagne, apparemment pour répondre aux besoins
00:09:34de main-d'oeuvre tels que ressentis par le patronat.
00:09:38Donc l'Allemagne ne dit pas moins d'immigration.
00:09:41L'Allemagne dit l'immigration autrement
00:09:44pour peu que nous en maîtrisions les paramètres.
00:09:47Ce n'est pas exactement la même chose.
00:09:49Ensuite, au-delà de l'Allemagne,
00:09:52un petit mot, c'est vrai, je n'oublie pas,
00:09:55c'est en bonne partie le milieu industriel allemand
00:09:57qui plaide pour cette immigration massive,
00:10:00parce qu'on peut voir dans l'immigration massive
00:10:02une forme de subvention indirecte pour les milieux patronaux
00:10:05qui ne sont pas capables de se moderniser autrement.
00:10:08Donc on fait venir la main-d'oeuvre pour être capable
00:10:10de soutenir des entreprises qui ne seraient plus concurrentielles.
00:10:13Revenons au point central, le retour au niveau national.
00:10:16Retour au niveau national, on pourrait dire qu'il y a un effet domino.
00:10:19Quand un reprend ses frontières, les autres veulent reprendre
00:10:22leurs frontières. C'est le cas des Néerlandais.
00:10:24Nous allons, tôt ou tard, et plus tôt que tard,
00:10:27ramener au niveau national la politique d'immigration.
00:10:30On va globalement sortir à notre manière des traités européens,
00:10:33sans les congésiers, mais on va s'en dégager,
00:10:36et on va rendre notre pays inhospitalier aux migrants.
00:10:39C'est-à-dire, vous ne venez pas chez nous,
00:10:41vous n'allez pas avoir tous les avantages que vous espérez trouver en Europe.
00:10:44Donc limitation du droit d'asile,
00:10:45limitation du droit au regroupement familial.
00:10:47Donc les Pays-Bas envoient ce signal.
00:10:50La Suède, je le dis rapidement, on en a déjà parlé,
00:10:53la Suède dit, l'aide au retour.
00:10:5630 000 euros pour retourner chez vous,
00:10:58pour les migrants qui pourraient retourner chez eux.
00:11:01Dans les années 80, on appelait ça l'aide au retour.
00:11:04Aujourd'hui, on appelle ça la remigration.
00:11:05Je constate que le gouvernement suédois, aujourd'hui,
00:11:08s'approprie une pratique qui s'appelle la remigration,
00:11:12bien qu'il la nomme autrement.
00:11:14Il va falloir en tenir compte dans le débat public,
00:11:15savoir si les Suédois sont devenus nazis entre-temps.
00:11:18Mais ce qui m'intéresse, c'est de voir que la Suède propose ce tournant.
00:11:22Et qu'il y aura, normalement, un déficit migratoire,
00:11:24une première de plus de 50 %.
00:11:26Vous avez tout à fait raison de le dire.
00:11:27Parce que la Suède est un pays qui a changé totalement.
00:11:29Plusieurs pays européens ont beaucoup changé
00:11:31sous la pression de l'immigration.
00:11:32La Suède est un des pays qui a le plus changé
00:11:34sous la pression de l'immigration.
00:11:36Alors, prenez tous ensemble, est-ce qu'on pourrait se dire,
00:11:38parce que c'est une question présentement,
00:11:39est-ce que nos élites, globalement, en Europe,
00:11:42ont une forme d'illumination intellectuelle ?
00:11:46Ah, on n'a pas le choix, c'est nécessaire,
00:11:47il faut resserrer les frontières,
00:11:48il faut avoir des mesures plus fermes.
00:11:50Non. Ce qu'on a vu dans les faits,
00:11:52c'est une poussée partout des droites nationales
00:11:55qui forcent les élites à tenir compte de cette contestation,
00:11:59à tenir compte de cette pression populaire qui dit,
00:12:01« Un instant, il y en a beaucoup trop,
00:12:04il faut stopper la machine ou, à tout le moins, la ralentir. »
00:12:07Le seul pays qui, pour l'instant, décide...
00:12:10Pas le seul, mais un des pays qui, pour l'instant,
00:12:13s'entête à ne pas pratiquer ces mesures de resserrement,
00:12:15c'est plutôt la France,
00:12:16qui semble croire un autre modèle d'intégration,
00:12:18ou, à tout le moins, d'immigration, on y reviendra.
00:12:20Mais, cela dit, j'y reviens,
00:12:21volonté de contrôler l'immigration,
00:12:23mais l'immigration illégale, la contenir,
00:12:27l'immigration légale, l'augmenter, souvent.
00:12:29Autrement dit, si je vous comprends bien,
00:12:31la question de l'immigration illégale
00:12:33nous éloigne de l'essentiel,
00:12:34mais en parlant ainsi,
00:12:36est-ce que vous n'en venez pas à basculer
00:12:38dans le rêve d'une société fermée,
00:12:41sous-oxygénée, fermée sur elle-même ?
00:12:43Je ne crois pas. Je ne crois pas.
00:12:45C'est-à-dire, vous avez tout à fait raison
00:12:47lorsque vous dites « l'immigration illégale »,
00:12:49c'est une manière, finalement, très limitée
00:12:51de parler de la question de l'immigration aujourd'hui.
00:12:53La question, ce n'est pas légal ou illégal,
00:12:55c'est la question de l'immigration massive.
00:12:57L'immigration massive qui rentre légalement et illégalement
00:13:00et qui participe à une révolution démographique
00:13:03qui transforme toutes les sociétés occidentales,
00:13:05pas seulement européennes.
00:13:06Regardez le débat politique américain en ce moment,
00:13:09et vous allez voir que la question migratoire,
00:13:11elle est au cœur de l'élection américaine.
00:13:13Pourquoi je prends cette peine de distinguer
00:13:15entre illégal et pas illégal ?
00:13:18Prenez les cas d'insécurité
00:13:19qu'on connaît souvent.
00:13:21Le récit est souvent le suivant.
00:13:23Un migrant en situation d'OQTF a agressé X, Y ou Z.
00:13:28Mais quand on se retrouve avec un migrant
00:13:29en situation régulière,
00:13:31là, on a les amis qui ont agressé X, Y ou Z,
00:13:33là, on a le parti migrationniste qui dit « Ah, vous voyez,
00:13:36c'est moins grave, il était en situation régulière ».
00:13:39Là, je ne suis pas certain que vous avez les priorités
00:13:41à la bonne place, les amis.
00:13:42Donc, le vrai critère aujourd'hui
00:13:43n'est pas régulier ou irrégulier.
00:13:46Le vrai critère, c'est cette révolution démographique,
00:13:48je le redis, qui entraîne une transformation intégrale
00:13:51de la société sur la base d'une alliance.
00:13:53Vous avez peut-être vu cette déclaration étonnante,
00:13:55ou peut-être pas, de M. Coquerel, Éric Coquerel,
00:13:58qui disait à la télévision hier ou avant-hier,
00:14:00il dit « Les franges les plus éclairées du patronat
00:14:04savent que la France n'a pas assez de migrants et d'immigrés
00:14:08pour répondre aux besoins de la force de travail ».
00:14:10Donc, on comprend bien, la gauche la plus radicale,
00:14:12M. Coquerel, ce n'est pas les modérés
00:14:14chez la France insoumise,
00:14:15c'est l'alliance de la gauche radicale
00:14:17et de la droite patronale pour abolir les frontières,
00:14:20pour abolir les nations,
00:14:21pour faire venir toujours plus de migrants.
00:14:23Là, on dirait que ça doit enrichir quelques personnes.
00:14:24Oui, ça enrichit une partie du patronat,
00:14:26ça enrichit, on pourrait dire, l'électorat potentiel
00:14:29des parties de gauche qui trouvent là,
00:14:31à défaut de gagner des nouveaux électeurs,
00:14:32on va les faire venir d'ailleurs.
00:14:34Mais quand on pense au coût de l'immigration,
00:14:37ce n'est pas simplement le coût du budget immigration.
00:14:39Il faut avoir une vision large de ce que veut dire
00:14:41le coût de l'immigration dans nos sociétés.
00:14:43Les dépenses de santé et d'éducation, par exemple,
00:14:44leur augmentation est tout à fait significative.
00:14:47Les dépenses sociales, plus largement, ne l'oublions pas.
00:14:50Les dépenses d'insécurité,
00:14:51je pense que ça, c'est la partie qu'on oublie.
00:14:53Quand on dit qu'il faut construire sans cesse des prisons nouvelles,
00:14:56il faut toujours plus de sécurité,
00:14:57toujours plus de police dans les rues,
00:14:58toujours plus de force de l'ordre dans les rues,
00:15:00si on a gardé à l'esprit que juste avant ça,
00:15:02on parle du lien entre insécurité et immigration,
00:15:05eh bien, on se dit que ça aussi, ça fait partie
00:15:07des effets budgétaires, économiques, financiers réels
00:15:11de l'immigration massive qui transforme tout.
00:15:14Et par ailleurs, on y revient,
00:15:15je suis désolé d'y revenir,
00:15:16parce que, il me semble, c'est l'évidence du siècle,
00:15:18mais qui est présentée comme la transgression du siècle.
00:15:20Vous ne pouvez pas changer la population d'un pays
00:15:23sans en changer le peuple, sans en changer la culture,
00:15:27sans en changer le modèle social et économique.
00:15:29Tous les peuples n'ont pas le même développement sur Terre
00:15:32pour différentes raisons, structures religieuses,
00:15:34histoire, passé, il y a plein de raisons.
00:15:36Mais le fait est que si vous changez la population d'un pays,
00:15:38vous changez à terme son peuple, sa culture
00:15:40et son modèle socio-économique.
00:15:42Et de ce point de vue, ce qui est intéressant,
00:15:44traversons l'Atlantique un instant,
00:15:45allons en Californie.
00:15:47La Californie, si on s'intéresse un peu à l'histoire de cet État,
00:15:51c'était jusqu'aux années 80 environ, 90 même,
00:15:54c'était l'État qui incarnait le rêve américain.
00:15:57C'était l'État des classes moyennes supérieures,
00:16:00c'était l'État où on s'installait là,
00:16:01on avait premièrement une météo idéale,
00:16:03mais plus encore, c'était la possibilité du rêve américain.
00:16:06Travaille fort et tu vas réussir à obtenir ce que tu souhaites.
00:16:09Ce n'était pas l'État, aujourd'hui ça a changé,
00:16:11ce n'était pas l'État du big tech tout puissant,
00:16:14des oligarques de la technologie,
00:16:15et ce n'était pas non plus l'État de l'immigration illégale.
00:16:18La Californie a connu un changement démographique majeur
00:16:21en l'espace de 30 ans.
00:16:23Et que s'est-il passé ?
00:16:25La Californie a complètement changé d'identité,
00:16:28mais aussi de culture, mais aussi de dynamisme économique.
00:16:31Et c'est un État qu'aujourd'hui, oui,
00:16:33il y a les oligarques de la tech qui sont là,
00:16:35et qui ne sont pas à plaindre.
00:16:37Mais sinon, c'est un État que l'on fuit.
00:16:39Beaucoup de Californiens fuient vers les États limitrophes
00:16:42en disant « je suis désolé, on ne peut plus vivre dans ce pays »,
00:16:45insécurité, qualité des services publics,
00:16:47coût de la propriété, tout ça a augmenté,
00:16:49tout ça n'a aucun sens.
00:16:50Donc on part vers le Texas, on part vers la Californie.
00:16:53Mais on arrive au Texas et en Californie
00:16:54en conservant les comportements électoraux
00:16:56qu'on avait en Californie.
00:16:57Donc globalement, ça va voter à gauche ailleurs que chez soi.
00:16:59Résultat, vous avez les mêmes conséquences
00:17:02de leurs idées politiques, disons ça ainsi.
00:17:05Springfield, en un mot,
00:17:07Springfield, dont on parle beaucoup ces jours-ci aux États-Unis,
00:17:09au-delà de l'histoire loufoque des chats ou des pachas,
00:17:12dont on en a parlé pendant le débat entre Trump et Harris.
00:17:16Vous disiez que les Haïtiens mangent des chats.
00:17:18Non, je laisse ça de côté tellement c'est lunaire.
00:17:21Mais ce qui n'est pas lunaire, c'est qu'il y a eu vraiment
00:17:23plusieurs dizaines de milliers, je pense 20 000 Haïtiens
00:17:27qui sont arrivés là-bas et ça a changé la dynamique de la ville.
00:17:29Pas parce que ce sont des personnes méchantes,
00:17:31parce qu'il y a un choc culturel,
00:17:32parce qu'il y a un choc de civilisation quelquefois,
00:17:34tout le moins de culture, un choc des mœurs
00:17:36et tout ça transforme la ville.
00:17:39Et on y revient toujours à la question centrale,
00:17:41c'est la peur des peuples européens et occidentaux
00:17:43de devenir minoritaires chez soi.
00:17:45Le jour où on va comprendre que c'est une peur légitime,
00:17:47on va comprendre beaucoup de choses.
00:17:48Je résume en un mot.
00:17:50Comment on fait disparaître cette peur aujourd'hui ?
00:17:52On nous dit non, on ne peut pas devenir minoritaire chez soi,
00:17:55prenez la France, il va toujours avoir un territoire
00:17:57qui va se nommer la France.
00:17:58Donc pourquoi la France disparaîtrait-elle ?
00:18:00La France, c'est pure géographie.
00:18:01Et ensuite, il y aura toujours des gens qui vont...
00:18:04La nationalité française est strictement administrative,
00:18:06elle est strictement juridique,
00:18:08donc les Français ne seront jamais minoritaires chez eux
00:18:10parce qu'il y aura toujours des gens.
00:18:12Il suffit d'arriver ici, d'avoir les papiers,
00:18:13de devenir français comme les autres.
00:18:15Juridiquement, c'est vrai.
00:18:16À l'échelle de l'histoire, le peuple historique français
00:18:19devient minoritaire en ses propres terres
00:18:21comme d'autres peuples en Europe
00:18:23et tout ça participe à la grande inquiétude des temps présents.
00:18:26Alors, vous parlez souvent de persécution
00:18:28contre ceux que vous appelez les nouveaux dissidents d'Occident.
00:18:31Est-ce que la formule n'est pas un peu abusive ?
00:18:33On est quand même dans un pays libre.
00:18:35Voilà, il faut en parler pour un instant.
00:18:37Vous êtes un pays libre, oui,
00:18:38et une civilisation libre de moins en moins.
00:18:40Parce que ce que je viens de dire,
00:18:41de rappeler des petites évidences,
00:18:42dans quelques années,
00:18:44je serai digne de poursuite pour avoir dit cela.
00:18:46On aura dit propos haineux, des informations.
00:18:502 plus 2 égale 4 égale potentiellement propos haineux aujourd'hui.
00:18:53Je vais citer un entretien de Mme Clinton hier soir.
00:18:55Je traverse l'Atlantique un instant, vous allez voir pourquoi.
00:18:57Mme Clinton, on est 48 heures
00:18:59après la tentative d'assassinat de Donald Trump.
00:19:01Et deux déclarations, notamment lors de son passage,
00:19:04c'est MSNBC, une chaîne info américaine.
00:19:06C'est très intéressant.
00:19:07Elle dit qu'il est temps que les médias définissent un narratif
00:19:11pour dire clairement que Donald Trump
00:19:13est objectivement dangereux pour la démocratie
00:19:15et pour le monde.
00:19:16Donc, Mme Clinton veut fixer politiquement
00:19:19le narratif médiatique pour qu'il traîne correctement,
00:19:21de son point de vue, son adversaire politique.
00:19:24Donc, les médias devraient faire le travail des politiques
00:19:26pour faire la guerre aux uns et aux autres.
00:19:27Et ensuite, elle n'a pas fermé la porte
00:19:29à la possibilité d'envoyer en prison
00:19:31des gens qui relaient la désinformation
00:19:34dont on parle aujourd'hui, à la désinformation, en prison.
00:19:37Le problème, c'est que chaque fois qu'on parle aujourd'hui
00:19:39des effets de l'immigration massive sur nos sociétés,
00:19:41on cherche à présenter ça comme des propos haineux
00:19:43et comme de la désinformation.
00:19:45On cherche à présenter ça comme des propos
00:19:46qu'on n'a pas le droit de mentionner
00:19:48sans être, justement, sans devenir un dissident,
00:19:50sans devenir un infréquentable d'extrême droite à maudire.
00:19:53Et ça nous rappelle ce dont on parlait hier en Italie.
00:19:55Même si vous gagnez les élections,
00:19:57même si vous gagnez les élections clairement avec un programme,
00:19:59si vous cherchez à appliquer votre programme,
00:20:01une fois qu'on aura tout fait pour vous entraver,
00:20:03on cherchera à vous mettre en prison,
00:20:04tel est le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui
00:20:06quand on cherche à contenir l'immigration.
00:20:07– Vous serez bientôt en prison ?
00:20:10– J'espère que non, mais je pense que nous avons tous un jour,
00:20:12on va tous avoir un jour, cette inquiétude en disant
00:20:15« est-ce que j'étais trop loin ? Serais-je poursuivi demain ? »
00:20:17– Merci beaucoup pour votre regard, mon cher Mathieu.
00:20:21Dans un instant, on parlera en deuxième partie
00:20:24de l'augmentation éventuelle des impôts par Michel Barnier.
00:20:29Assez surprenant, on en parle avec vous dans un instant.
00:20:33Dominique Pellicot a avoué, aujourd'hui,
00:20:37avoir commis les viols sur sa femme.
00:20:40Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle.
00:20:43Il s'est excusé, il a demandé pardon à son épouse,
00:20:46et c'est intéressant parce qu'on va s'arrêter avec vous,
00:20:49Gabrielle Cluzel, sur le fait que les féministes
00:20:51qui suivent en masse ce procès comme un procès historique
00:20:55du patriarcat, sont descendues dans les rues
00:20:58pour crier leur horreur ce week-end,
00:21:00et on comprend, et on les soutient, et on est, avec les féministes,
00:21:03en train de crier cette horreur vis-à-vis de ce procès,
00:21:06de cette affaire sordide.
00:21:08Mais une question à se poser ce soir,
00:21:11pourquoi elles ne sont pas partout là où on les attend ?
00:21:16– Alors c'est vrai que le week-end dernier,
00:21:18on a vu fleurir à Strasbourg, Paris, Marseille, Rennes, Bordeaux, etc.,
00:21:24de nombreuses pancartes, une marée humaine,
00:21:27des pancartes sur lesquelles il y avait marqué
00:21:28« Je suis Gisèle ».
00:21:31Donc c'est une immense vague de soutien
00:21:32qui a fait chaud au cœur de Gisèle Pellicot,
00:21:35elle l'a dit, et de fait, on comprend que cette affaire
00:21:40émeuve les féministes, et au-delà des féministes,
00:21:42toute la France, les femmes évidemment,
00:21:44qui peuvent s'identifier à elle, qui mesurent cette trahison,
00:21:47et puis toute la France.
00:21:48Tout cela est parfaitement légitime,
00:21:50donc cette terrible affaire est devenue le symbole
00:21:52des violences sexuelles et de la soumission chimique.
00:21:55Mais ce n'était pas seulement du soutien,
00:21:56et toutes les femmes qui se sont succédées sur la tribune,
00:21:59toutes les féministes ont dit, c'est aussi de la colère et de la rage,
00:22:03on a eu notamment Anne-Cécile Maïffert de la Fondation des femmes,
00:22:08c'est la présidente de la Fondation des femmes,
00:22:09elle était avant à oser le féminisme,
00:22:11qui a réclamé une loi, qui a demandé une loi
00:22:14avec 95 articles pour lutter contre les violences sexuelles.
00:22:18Donc vraiment, il y a une mise en cause du gouvernement
00:22:21et il y a des demandes extrêmement fortes.
00:22:25Et donc on voit à ces immenses manifestations
00:22:27que ces mouvements féministes ont une force de frappe
00:22:29extrêmement importante.
00:22:32Mais la question qu'on peut se poser, c'est pourquoi, par exemple,
00:22:35ne les a-t-on pas vues au moment de l'affaire Lola ?
00:22:40Parce qu'il faut voir que cette force de frappe,
00:22:41elle fait avancer les choses.
00:22:43Vous vous souvenez, au moment de l'affaire Lola,
00:22:45on n'avait pas le droit de dire,
00:22:47de dire, je suis Lola, comme on disait, je suis Gisèle.
00:22:51Et pourtant, pourquoi en Lola, on ne pouvait pas reconnaître,
00:22:55dans ses peurs, dans sa solitude, dans son calvaire,
00:22:59on ne pouvait pas reconnaître la petite fille que nous avons,
00:23:01la sœur que nous avons,
00:23:02même la petite fille que nous étions jadis à 12-13 ans,
00:23:05on avait le droit quand même de s'identifier.
00:23:09Comme Gisèle, Lola pensait que chez elle, c'était un refuge.
00:23:12Elle était pas dans sa chambre à coucher,
00:23:14mais c'était dans son immeuble.
00:23:16Quand on arrive, petite fille, dans son immeuble,
00:23:18on se pense à l'abri.
00:23:20Mais néanmoins, il était interdit, à l'époque,
00:23:24de dire que nous étions Lola.
00:23:28C'est intéressant de se poser la question.
00:23:30Vous parlez de la force de frappe des féministes
00:23:32et vous parlez de leur absence sur l'affaire Lola.
00:23:35On va se demander dans un instant,
00:23:36est-ce que c'est comparable, ces deux affaires ?
00:23:38Est-ce qu'on peut, effectivement, comparer ces deux affaires ?
00:23:41On marque une pause et on revient tout de suite sur ce sujet.
00:23:47Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:23:50On parlera, chapitre 2, des écoles privées catholiques
00:23:54avec Charlotte Dornelas qui nous a fait un brillant exposé hier
00:23:57sur ce qui s'est passé avec le directeur
00:23:59de l'établissement de Pau qui a été suspendu
00:24:02pour atteinte à la laïcité.
00:24:03Ce soir, on va se demander est-ce que les écoles catholiques
00:24:07peuvent bénéficier de fonds publics ?
00:24:08On parle avec vous d'une éventuelle augmentation d'impôts
00:24:11et on parle avec vous, Marc,
00:24:13de ce qui s'est passé dans les crèches aujourd'hui,
00:24:16après le scandale des EHPAD, le scandale des crèches.
00:24:19On revient, Gabrielle Cluzel,
00:24:21sur ce procès de Gisèle Pellicot,
00:24:26ces féministes qui ont manifesté en masse
00:24:29et ô combien merci qu'elles ont hurlé,
00:24:33même si certains peuvent se poser des questions,
00:24:35mais ont hurlé au scandale.
00:24:38Et ça a fait du bien à Gisèle Pellicot.
00:24:40Mais une question ce soir.
00:24:42Pourquoi n'ont-elles pas manifesté, selon vous,
00:24:47pour la petite Lola ?
00:24:48Eh bien, vous avez raison de poser cette question,
00:24:52parce que précisément, cela fait deux ans
00:24:54que les faits se sont passés.
00:24:55Et si j'en parle ce soir, c'est parce que le parquet de Paris
00:24:59vient de rendre son réquisitoire définitif.
00:25:01Donc il requiert un procès aux assises,
00:25:03Charlotte l'a dit hier, pour meurtre accompagné
00:25:05de viols, tortures et de barbarie.
00:25:08Et dans le document, selon RMC, qui a révélé cette information,
00:25:11le parquet fait état d'un déferlement de violences
00:25:14physiques et sexuelles,
00:25:16et d'une logique évidente d'humiliation.
00:25:19Donc vous imaginez, c'était une petite fille,
00:25:21ce qu'elle a vécu.
00:25:23Donc on peut comparer ces deux drames, selon vous,
00:25:25par rapport aux féministes ?
00:25:26Eh bien, écoutez, ce sont deux femmes à des âges différents,
00:25:28et il me semble que les féministes
00:25:31peuvent montrer autant d'empathie
00:25:33pour l'une que pour l'autre,
00:25:34et on peut le comprendre des deux côtés.
00:25:36Il n'y a eu aucune manifestation
00:25:37de la part des féministes à l'époque.
00:25:39Les seuls à avoir manifesté, à avoir brandi des pancartes,
00:25:43ont été accusés de récupération
00:25:46et d'instrumentalisation politique.
00:25:48Pourtant, ils ne faisaient rien d'autre
00:25:49que demander des comptes à l'État et des actes.
00:25:51C'est exactement ce qu'ont fait les féministes
00:25:53quand je vous parlais de cette demande de loi
00:25:55avec 95 articles,
00:25:57c'est exactement ce qu'ont fait les féministes
00:25:58qui ont manifesté dimanche pour soutenir Gisèle Pellicot.
00:26:02Là, cette fois, l'État avait pêché dans un autre domaine,
00:26:05c'était dans le registre des OQTF non appliqués,
00:26:09puisque la meurtrière présumée de Lola
00:26:12était une Algérienne frappée d'OQTF,
00:26:14et si l'OQTF, si elle ne l'a pas dit, avait été exécutée,
00:26:16bien évidemment, ce drame n'aurait pas eu lieu.
00:26:20Et on se demande pourquoi les féministes, de fait,
00:26:23n'ont pas demandé les mêmes comptes au gouvernement,
00:26:26pourquoi ce sujet-là, visiblement, ne les intéressait pas,
00:26:30et pourquoi même, pire, je dirais,
00:26:32alors qu'elles ne sont pas descendues dans la rue,
00:26:34elles ont joint le cœur des indignés
00:26:37contre ceux qui, eux, étaient descendus à leur place.
00:26:41Et bien, comment expliquer cela ?
00:26:43Parce que, tout simplement, dans le cas de Lola,
00:26:45le viol a été commis par une femme, et une femme étrangère,
00:26:49donc c'est une double condition
00:26:51pour que la plupart des féministes se désintéressent du cas.
00:26:55Il faut que le violeur, aujourd'hui,
00:26:56rentre aux chausses-pieds dans la grille idéologique
00:26:59qui intéresse nos féministes.
00:27:02Alors, évidemment, il faut que ce soit un homme occidental.
00:27:05Il y a, évidemment, des hommes occidentaux
00:27:07qui commettent des actes abjects,
00:27:09et je crois que le mari de Gisèle Pellicot
00:27:12est là pour le prouver,
00:27:13et un certain nombre d'individus
00:27:15qui ont participé à cette sortie d'affaire.
00:27:17Mais les femmes ne choisissent pas leur violeur.
00:27:19Et pour celles qui ont la malchance supplémentaire
00:27:22d'avoir été violées par une personne étrangère,
00:27:24c'est une double peine,
00:27:25parce que ces féministes qui sont capables de soulever les montagnes
00:27:28ne bougeront pas le petit doigt pour elles.
00:27:31Est-ce que c'est aussi systématique, Gamriel Cluzel ?
00:27:34Est-ce que ce n'est pas un faux procès
00:27:35que vous faites aux féministes ?
00:27:36Si je fais un faux procès, j'aimerais qu'on m'explique
00:27:39pourquoi il n'y a pas eu de manifestation,
00:27:40par exemple, pour la petite fille juive violée à Courbevoie.
00:27:45J'aimerais qu'on m'explique pourquoi,
00:27:47au-delà de la marche blanche familiale de voisinage,
00:27:49il n'y a pas eu de manifestation pour Chahina, à Creil,
00:27:53victime de viols en réunion, chantage, harcèlement,
00:27:57et qui a été finalement poignardée et brûlée vive.
00:28:00Et vous savez pourquoi ?
00:28:02Selon son assassin, pour sa mauvaise réputation.
00:28:04Alors, dans quel type de civilisation viole-t-on,
00:28:08poignarde-t-on et brûle-t-on pour une mauvaise réputation ?
00:28:11Alors, moi, je voudrais savoir pourquoi les féministes
00:28:13sont capables de dénoncer la soumission chimique,
00:28:16mais pas la soumission islamique.
00:28:19Et on peut poser ainsi des questions à l'infini.
00:28:22Pourquoi ne s'inquiète-t-on, et encore très, très peu,
00:28:25de l'oppression du voile islamiste,
00:28:28de l'excision des mariages français,
00:28:29que pour les femmes qui sont à l'étranger ?
00:28:31Du reste, on ne s'en inquiète que parce que cela permet
00:28:35de justifier un droit d'asile, un droit d'asile d'ailleurs absurde,
00:28:37parce qu'avec le regroupement familial,
00:28:39on emmène dans les bagages le bourreau,
00:28:42sans crainte de reconstituer la petite société
00:28:45qui s'attaquait à la jeune femme qu'on est censée protéger.
00:28:49Mais en France, on n'en parle jamais.
00:28:50Vous connaissez la phrase de Pascal,
00:28:52vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà ?
00:28:55Eh bien, nous y sommes exactement.
00:28:57Le voile islamique, il faut quand même le dire,
00:28:59a été comparé, c'était le 6 septembre,
00:29:02par le député Raphaël Arnault,
00:29:03à un élément de féminité comme le rouge à lèvres.
00:29:06Le rouge à lèvres.
00:29:08Deux ans auparavant, deux jours auparavant,
00:29:11le 4 septembre, l'athlète Marzier Amidi,
00:29:1421 ans, vous vous souvenez,
00:29:16elle a été menacée de viol et de mort
00:29:19par des milliers d'internautes, y compris des internautes français,
00:29:23parce qu'elle avait dénoncé la condition des femmes
00:29:26en Afghanistan aujourd'hui, donc elle est toujours en France.
00:29:28Elle doit se cacher, ne dort pas chaque nuit
00:29:31au même endroit pour fuir ses agresseurs.
00:29:34Je le répète, ça ne se passe pas en Afghanistan,
00:29:36ça se passe en France, donc il faudrait peut-être lui demander
00:29:39si elle trouve que le voile islamique et le rouge à lèvres,
00:29:41c'est tout à fait pareil.
00:29:42Avoir cette question-là pour faire rougir de honte,
00:29:44puisqu'on parle de rouge à lèvres, Raphaël Arnault.
00:29:47Et cette jeune fille courageuse, elle ose le dire,
00:29:49elle le martèle, elle dit mais il est temps
00:29:51que la France et les féministes prennent ma défense.
00:29:53Et nous sommes d'accord, mais visiblement,
00:29:55les féministes ne sont pas là,
00:29:56elles ont un ménhir à livrer, comme dirait Goscinny.
00:29:59Donc c'est assez terrible.
00:30:03Et en juin 2023, dans un article de Charlie Hebdo,
00:30:08vous voyez, j'ai des lectures très éclectiques,
00:30:11consacrée au mariage forcé, Isabelle Gillette-Faille,
00:30:14qui est la directrice générale de la fédération GAMS,
00:30:17groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles,
00:30:19des mariages forcés et autres pratiques traditionnelles
00:30:22néfastes à la santé des femmes et des enfants,
00:30:23pardonnez-moi, c'est très long, témoigne.
00:30:25J'ai moi-même été l'objet de pression
00:30:28de la part de féministes qui disaient
00:30:30qu'il ne fallait pas donner l'origine des agresseurs.
00:30:34Ah oui ?
00:30:35Eh oui, exactement.
00:30:37Dans Charlie Hebdo ?
00:30:38Dans Charlie Hebdo, ce qui n'est pas tout à fait
00:30:41un journal d'extrême droite, nous en conviendrons.
00:30:43Tout cela est parfaitement illogique, insensé,
00:30:48si on ne comprend pas que le féminisme
00:30:51n'est relité qu'un supplétif de l'idéologie d'extrême gauche,
00:30:55un peu comme Simone de Beauvoir, pour remonter à l'origine,
00:30:57a été un féodé à Sartre.
00:31:00Et l'objet du féminisme, tel qu'il existe aujourd'hui,
00:31:04n'est pas de défendre les femmes, sinon il les défendrait toutes,
00:31:07si son objet, c'était de défendre les femmes,
00:31:08quelle que soit la couleur, l'origine de l'agresseur.
00:31:11Non, c'est de détruire l'homme occidental.
00:31:16Certains disent le déconstruire,
00:31:17mais en fait, entre détruire et déconstruire,
00:31:18il n'y a qu'une question de chronomètre, soyons d'accord.
00:31:21Et puis la mer occidentale, du reste aussi,
00:31:23mais ça, c'est un autre sujet,
00:31:24comme on retire les piquets d'une tente,
00:31:28et tout le reste, en réalité, n'est que littérature,
00:31:32et nos associations passent donc toutes les violences faites aux femmes
00:31:36par ce tamis idéologique.
00:31:38Donc, si ça ne rentre pas dans leur grille de lecture,
00:31:42eh bien, tant pis pour les femmes violées,
00:31:43elles ne seront pas défendues par les féministes.
00:31:45Vous avez vu réagir Marc Menand ?
00:31:47Oui, parce que c'est une très, très bonne chronique.
00:31:50C'est là, l'essentiel.
00:31:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:31:53on essaie de trouver des défenses fallacieuses depuis des années,
00:31:57et tout clan politique, je dis clan politique,
00:32:02affiché, qu'il soit de droite ou de gauche.
00:32:05Oui, il faut comprendre
00:32:06que l'on est une culture qui pénalise la femme.
00:32:09Il faut entrer en empathie avec ces mœurs-là,
00:32:12qui sont contraires à la laïcité,
00:32:14qui sont contraires à la République,
00:32:16qui sont contraires au respect des femmes.
00:32:18Merci à Gabrielle.
00:32:20Merci, Marc.
00:32:23Non, mais je suis d'accord avec ça.
00:32:26Cette absence de réaction, extrêmement souvent,
00:32:29et d'ailleurs, on en a souvent parlé,
00:32:31les féministes défendent plus un agenda politique, en réalité,
00:32:34que l'objet de leur défense.
00:32:38Maintenant, en effet, qu'elles soient présentes
00:32:41dans cette affaire est extrêmement compréhensible.
00:32:44C'est qu'elles soient absentes de beaucoup d'autres
00:32:45qui les... beaucoup moins.
00:32:47Oui, ils pourraient influencer.
00:32:48Mais ça, je pense qu'au-delà de la question du féminisme,
00:32:51il y a une forme d'horreur,
00:32:52mais universellement partagée devant cette histoire.
00:32:54C'est-à-dire qu'on est tous capables, je crois,
00:32:56on vit dans une société qui nous a déshabitués
00:32:58à l'idée des bisounours.
00:32:59On sait que le monde est horrible,
00:33:00mais ce scénario-là, en particulier,
00:33:03l'organisation d'un viol permanent sur 10 ans,
00:33:05sur sa femme, par son fils,
00:33:06j'imaginais mal l'esprit d'un homme ordinaire
00:33:10aller aussi loin dans l'abjection.
00:33:12Franchement, devant ça,
00:33:14je devine que les chrétiens croient au pardon,
00:33:16mais moi, de ce point de vue-là, je ne suis pas vraiment...
00:33:18Je crois qu'il y a de l'impardonnable en ce monde.
00:33:21L'abject.
00:33:23Marc Meunon, on a connu le scandale de l'EHPAD
00:33:26et le mauvais traitement de nos personnes âgées,
00:33:29et là, on est avec le livre-choc
00:33:31qui sort sur le scandale des crèches
00:33:34et le mauvais traitement fait à nos bébés.
00:33:36Alors, pénurie de personnel, manque de moyens,
00:33:38mauvais traitement, et pourtant,
00:33:40c'est le passage obligé de tous parents, de toutes mères
00:33:43qui ont besoin de se réinsérer dans la société,
00:33:45qui ont besoin de retourner à son travail.
00:33:48Comment faire confiance au moment
00:33:49où on ne peut pas livrer son enfant en toute sécurité
00:33:53pour s'en occuper, pour reprendre son travail ?
00:33:55On est en pleine...
00:33:56Ca empêche d'avoir envie d'avoir des enfants.
00:33:58Ca empêche... Ca fait baisser aussi.
00:34:00Ca contribue à la chute de la natalité.
00:34:02Il y a beaucoup de questions qui se posent derrière
00:34:04cette souffrance que vivent nos bébés aujourd'hui.
00:34:08C'est le sordide, là encore.
00:34:10C'est le règne de l'inadmissible, de l'intolérable.
00:34:15Et puis, pour autant, ça continue.
00:34:18Il y a deux ans de cela, en 2022,
00:34:22une fillette à Lyon, dans une crèche,
00:34:28se retrouve face, le matin, à une des employées.
00:34:34L'enfant pleure, crie sans doute,
00:34:38et l'employée, qui n'a pas été formée,
00:34:41son avocat nous dira qu'elle a bénéficié simplement
00:34:44d'une demi-heure de formation.
00:34:48Car aujourd'hui, les crèches, depuis un certain temps,
00:34:51peuvent avoir un employé comme ça pour le former sur le terrain.
00:34:56Et cette jeune femme, eh bien, soudain, prend l'enfant
00:35:00et lui fait avaler un produit toxique
00:35:05qui lui brûle l'estomac et elle meurt à 11 mois.
00:35:09Alors, dans la défense, on dit que c'est parce que
00:35:11ça lui était intolérable.
00:35:13Alors, elle a voulu lui donner le sirop
00:35:15et elle a confondu entre le sirop et cette bouteille
00:35:19qui permet de déboucher les tuyauteries.
00:35:24Là, il y a un mois et demi, deux mois, à Marseille,
00:35:29une maman est appelée par la crèche.
00:35:32On lui dit, votre enfant de six mois
00:35:36est à l'hôpital aux urgences.
00:35:38Elle se précipite, que se passe-t-il ?
00:35:41Eh bien, là, elle constate que l'enfant a des brûlures
00:35:45aux jambes, aux mains.
00:35:47Et que s'est-il passé ? Eh bien, on ne le sait pas.
00:35:50Toujours est-il qu'il y a deux employés
00:35:54qui, là encore, apparemment, n'ont pas supporté
00:35:56peut-être quelques cris.
00:35:58La directrice est assimilée à la situation
00:36:01puisqu'elle sera placée en garde à vue
00:36:04et ensuite assignée à résidence
00:36:07pour non-assistance à personne en danger.
00:36:11Voilà à quoi peut-être confronter tout un chacun.
00:36:15Alors, on peut trouver, forcément, vous êtes l'avocat,
00:36:18vous direz, eh bien, telle personne n'a pas été bien formée,
00:36:22les conditions de travail sont épouvantables,
00:36:25et à partir de là, eh bien, il nous faut pardonner.
00:36:29Mais l'impardonnable est là.
00:36:31Il y a des enfants qui sont en souffrance
00:36:33et qui, pour la vie entière,
00:36:35pour ce petit de six mois
00:36:37qui a survécu à ces maltraitances au mois de juillet,
00:36:42comment émerger de ce qui est à tout jamais
00:36:45ancré dans son inconscient ?
00:36:48La peur des adultes, sans doute.
00:36:50Et les parents permettent à ce petit, néanmoins,
00:36:55de trouver la possibilité de s'épanouir,
00:36:59de faire en sorte qu'il y ait une cicatrisation de l'âme.
00:37:02Qu'est-ce que ça dit de notre société ?
00:37:04Ca dénote une démocratie malade.
00:37:06Je peux ? Ca me bouleverse.
00:37:09De voir l'affaire Gisèle Pellicot,
00:37:11c'est-à-dire une femme,
00:37:14je parle souvent de ça, le symbole même de la faiblesse,
00:37:17une femme.
00:37:19Les personnes âgées, on en a parlé,
00:37:21on en a parlé dans l'émission,
00:37:23seules, à leur domicile, qui se font violer.
00:37:26Nos enfants, dans les crèches, qui ne sont pas choyés,
00:37:31c'est un grave problème.
00:37:33Qu'est-ce que ça veut dire de notre société ?
00:37:36Toute cette définition de la faiblesse qui est attaquée,
00:37:39l'Etat ne doit pas protéger, justement, le faible ?
00:37:43Alors, en l'occurrence,
00:37:45ce sont les cellules d'accueil, les crèches,
00:37:48qui doivent permettre à la maman ou au papa
00:37:52de retrouver une activité professionnelle,
00:37:55alors que le petit n'a parfois que 10 mois.
00:37:57Déjà, la séparation, c'est pas facile à envisager.
00:38:00Est-ce que, dans les mesures que l'on prend, sociales, ici et là,
00:38:04on a sans doute nombre de mamans
00:38:06qui, même dans le désir d'avoir une émancipation professionnelle,
00:38:10voudraient prolonger la présence auprès du nourrisson
00:38:13au-delà de 10 semaines ?
00:38:15C'est rien, 10 semaines.
00:38:17Donc, faire en sorte qu'il y ait là, pour une fois,
00:38:20des aides qui correspondent à une réalité,
00:38:23c'est la première chose. Après, c'est la formation.
00:38:27Vous pouvez apparemment prétendre,
00:38:29vous avez le niveau du bac,
00:38:31vous avoir une formation qui dure 9 mois
00:38:34et qui vous vaut un CAP,
00:38:36un CAP pour pouvoir travailler dans une crèche.
00:38:40On vous donnera 1 400 euros.
00:38:42Alors ça, déjà, c'est les structures, mais après,
00:38:45dans les appels d'offres tels que les mairies les font aux crèches,
00:38:49c'est comment avoir le budget le plus restreint possible.
00:38:55Apparemment, il y a une dizaine d'années,
00:38:57un berceau, comme on dit, ça coûtait 10 000 euros par an.
00:39:01Aujourd'hui, on n'est parfois qu'à 3 000 euros.
00:39:03Alors on règne sur tout.
00:39:05Au lieu de changer les couches toutes les 3 heures
00:39:08ou voir éventuellement si le petit n'est pas bien au bout d'une heure,
00:39:11ben non, on le laisse comme ça.
00:39:13On le laisse dans sa souillure naturelle.
00:39:15Mais c'est intolérable, c'est de la maltraitance,
00:39:18c'est quelque chose d'abject en soi.
00:39:20Mais ça paraît presque rien, c'est presque de l'anodin.
00:39:23Et puis après, on va faire en sorte... On va faire en sorte quoi ?
00:39:26Eh bien que la nourriture soit pas tout à fait bien équilibrée.
00:39:30On aura un sous-produit, un élément d'un animal
00:39:34qui a été lui aussi maltraité.
00:39:37On retrouve le même problème dans les écoles maternelles
00:39:39ou même plus tard dans les cantines,
00:39:43où pour 2,30 euros, il faut nourrir la marmaille, comme on dit.
00:39:47Et dans les EHPAD, c'est pareil.
00:39:49Donc les véritables questions, elles sont là.
00:39:52Est-ce que c'est une pseudo-économie
00:39:55qui doit, chaque seconde, nous contraindre ?
00:39:58Ou est-ce qu'il n'y a pas un engagement républicain ?
00:40:00Un engagement qui est celui de l'égalité,
00:40:04de la fraternité par rapport à ces plus faibles, comme vous dites ?
00:40:08Et qu'est-ce qu'il y a de plus faible qu'un nourrisson ?
00:40:11Est-ce que tout un chacun, dans ses premiers mois d'existence,
00:40:15n'a pas le droit à une attention,
00:40:18n'a pas le droit à être, comme vous dites,
00:40:20choyé, si vous avez des pleurs, si vous vous roulez par terre ?
00:40:24La bonne oreille, celle qui vient vous bercer,
00:40:27et que les parents, en toute quiétude,
00:40:31puissent aller travailler.
00:40:33Mais il y a quand même la question de savoir
00:40:36si certains n'aimeraient pas retarder le moment d'entrée au travail
00:40:39en bénéficiant de quelque chose, puisqu'on est dans la logique des aides.
00:40:43Mathieu Bocoté, je me tourne vers vous, peut-être que je suis trop loin,
00:40:47mais est-ce que nos enfants ne sont pas pris en tenaille
00:40:50lorsqu'on voit la vitesse, la promptitude,
00:40:53les moyens qui sont mis en place pour éduquer nos enfants au rouquisme,
00:40:57pour changer Blanche-Neige en Noir-Neige,
00:40:59pour changer La Belle au bois dormant
00:41:03avec ce baiser volé, etc.
00:41:06Les moyens sont mis, en tout cas, pour nos enfants.
00:41:09D'un côté, on a une natalité qui s'effondre,
00:41:11parce que, notamment, on ne peut pas mettre nos enfants à la crèche,
00:41:14il n'y a plus de place en crèche, et lorsqu'on les met, ils sont maltraités.
00:41:17De l'autre côté, il y a des moyens qui sont mis pour le peu qui sont là,
00:41:21qui s'est éduqué d'une certaine façon.
00:41:23On peut dire que les moyens consacrés à l'éducation
00:41:26sont moins grands, paradoxalement,
00:41:27que les moyens consacrés à la rééducation.
00:41:29L'éducation, c'est une chose...
00:41:31Ça devrait être la tâche des parents, si je peux me permettre.
00:41:33Moi, je suis un peu à l'ancienne là-dessus.
00:41:34Éducation, parents, instruction, école.
00:41:37Et rééducation, aujourd'hui, État, grand capital, médias.
00:41:41Et c'est un problème, parce que c'est une rééducation permanente.
00:41:44Combien de parents ont peur de voir ce que leurs enfants vont dire
00:41:47en revenant de l'école,
00:41:48au rendez-vous même encore le même sexe le soir ?
00:41:51Non, mais tout ça est vrai.
00:41:52Mais un petit peu, quand même,
00:41:54c'est la responsabilité de tout un chacun.
00:41:56Il faut arrêter de voir chez l'autre.
00:41:57Quand les parents, effectivement, le soir, accueillent,
00:41:59ils sont peut-être fatigués,
00:42:01mais on va les mettre devant une tablette,
00:42:03on va pas raconter l'histoire.
00:42:05Mais ça, c'est le devoir de tout un chacun.
00:42:07Alors peut-être qu'on devra avoir des cours du soir
00:42:09pour apprendre à être parents.
00:42:11Et je pense à votre chronique hier sur la jeunesse
00:42:13et l'endocrinement, non pas de nos enfants seulement,
00:42:16mais aussi de la jeunesse.
00:42:17Charlotte Dornelas,
00:42:19hier, nous avons abordé une question très intéressante
00:42:21de l'enseignement privé.
00:42:23Or, certains l'accusent de recevoir des fonds publics
00:42:26alors qu'il est confessionnel.
00:42:28Or, voilà quelques jours, nous avons évoqué avec vous,
00:42:31d'ailleurs, le sujet de la Grande Mosquée de Mai.
00:42:33C'est la bataille de certains
00:42:35pour que l'argent public n'aille pas à des projets confessionnels.
00:42:39Question, qu'est-ce qui pourrait donc justifier
00:42:42qu'une école catholique reçoive de l'argent public ?
00:42:48C'est vrai que cette question, elle revient à chaque fois
00:42:50que nous abordons un dossier de telle ou telle école privée
00:42:54qui sont à une écrasante majorité
00:42:57pour des raisons historiques évidentes en France catholique,
00:43:01ces écoles sous contrat avec l'État.
00:43:04Alors, juste pour dessiner un peu le plan,
00:43:06il y a l'école publique,
00:43:07qui est l'écrasante majorité des établissements aujourd'hui.
00:43:09Vous avez des écoles privées sous contrat d'association
00:43:12avec l'État, celle dont on parle aujourd'hui.
00:43:15Et ensuite, vous avez des écoles sous contrat simple,
00:43:17quand vous créez une école pendant cinq ans, en gros,
00:43:19avant de réclamer un contrat,
00:43:21on voit comment ça fonctionne, vous êtes sous contrat simple.
00:43:23Et ensuite, vous avez des écoles hors contrat
00:43:25qui, elles, ne bénéficient d'aucun financement.
00:43:27Voilà les écoles, et l'école à la maison,
00:43:29qui est une toute petite partie, aujourd'hui.
00:43:32Donc là, on parle des écoles privées sous contrat avec l'État.
00:43:36Elles, elles sont massivement, en effet, catholiques,
00:43:38et souvent, quand on parle de ces dossiers-là,
00:43:40elles sont, en effet, catholiques.
00:43:43Alors, il y a une confusion qui est entretenue par certains
00:43:46et qui interroge sincèrement d'autres personnes,
00:43:49aujourd'hui, en France,
00:43:50qui est cette question du financement.
00:43:52L'énorme différence,
00:43:53pour répondre très directement à votre question,
00:43:55c'est qu'on a, d'un côté, un projet directement confessionnel
00:43:58lié aux cultes,
00:43:59et donc là, l'État ne finance pas les cultes très directement.
00:44:02C'était la question particulière du Concordat à Metz,
00:44:05mais de manière générale, la loi de 1905 règle cette question.
00:44:09Là, il est question de financer l'école,
00:44:12et donc l'instruction.
00:44:13Alors, on va y revenir.
00:44:14En France, l'instruction est obligatoire.
00:44:18La contrepartie de cette instruction obligatoire,
00:44:20c'est que c'est la solidarité nationale
00:44:22qui assure la possibilité de cette instruction pour tous.
00:44:27La raison pour laquelle c'est financé par l'État.
00:44:29Par l'État, ça veut dire par tous les Français.
00:44:31On y reviendra.
00:44:32En 1959, vous avez la loi de Bray,
00:44:35loi qui revient en permanence à chaque fois qu'on parle de cette question,
00:44:37qui fixe la règle.
00:44:38Les établissements privés peuvent exister.
00:44:41À l'époque, ils avaient beaucoup de mal à exister,
00:44:44précisément en raison de ces financements.
00:44:46L'État voit que beaucoup d'enfants sont scolarisés dans ces écoles-là
00:44:50et qu'il faut donc assurer une instruction correcte
00:44:52à tous les petits Français.
00:44:54Donc, les établissements privés reçoivent une aide financière
00:44:57au titre d'une délégation, on va dire, de cette instruction publique,
00:45:01à condition, un, que les enseignements soient les mêmes
00:45:05que partout ailleurs dans le public,
00:45:07donc le tronc commun de l'enseignement, de l'instruction,
00:45:09et deux, qu'ils acceptent tous les élèves,
00:45:12sans distinction de religion.
00:45:14Ce qui ne les empêche pas d'avoir un caractère propre,
00:45:17dont on a déjà parlé,
00:45:18qui vient avec l'instruction qui est commune à tous.
00:45:23Et qui n'est pas obligatoire.
00:45:24Et qui n'est pas obligatoire.
00:45:26La différence, c'est qu'il y a un reste à charge
00:45:28pour les écoles privées, la raison pour laquelle les parents
00:45:30financent l'école quand ils sont en privé,
00:45:32en plus de ce que les parents payent dans le public,
00:45:35c'est-à-dire rien, et finalement, l'État finance l'instruction
00:45:40tout en assurant la liberté scolaire.
00:45:43C'est-à-dire, dans une certaine mesure,
00:45:44les parents peuvent décider,
00:45:46l'instruction est obligatoire pour tous,
00:45:47et les parents peuvent décider qu'ils remettent leurs enfants
00:45:50entre les mains d'une école qui prône telle ou telle valeur
00:45:53dans sa manière d'éduquer.
00:45:55Ce choix a évolué avec le temps.
00:45:57Initialement, on avait un choix qui était religieux ou moral
00:46:00pour inscrire ses enfants dans le privé.
00:46:02Petit à petit, c'est devenu une question d'instruction,
00:46:05notamment quand l'enseignement religieux est devenu facultatif,
00:46:07vous l'avez dit, voire une seconde chance.
00:46:09On mettait ses enfants dans le public,
00:46:11et quand ça ne fonctionnait pas top, top à l'école,
00:46:14on les rebasculait dans le privé.
00:46:15On les mettait sur leur droit chemin.
00:46:16Aujourd'hui, en effet, c'est devenu l'inverse.
00:46:19C'est devenu une première chance, comme diraient certains.
00:46:21Pourquoi ? En raison de l'absence de carte scolaire.
00:46:24Géographiquement, si vous êtes dans le public,
00:46:27vous êtes dans le collège ou le lycée,
00:46:28qui dépend très directement de votre adresse.
00:46:31Et notamment, la concentration des difficultés dans les centres urbains
00:46:34pousse certaines personnes à vouloir éviter cette carte scolaire
00:46:38et donc à choisir le privé.
00:46:40Et c'est d'ailleurs l'un des reproches
00:46:42qui est fait à l'enseignement privé.
00:46:43On y reviendra aussi, c'est la question de l'absence de mixité sociale,
00:46:46la réduction de mixité sociale ces dernières années.
00:46:49Simplement, une petite précision
00:46:51avant d'y revenir un peu plus profondément.
00:46:53L'argent public dont on parle
00:46:55et qui finance notamment les établissements privés,
00:46:57il y a un moment où il faut être un tout petit peu cohérent.
00:47:00Il est vrai que la question de la mixité sociale
00:47:02est une question dans les écoles.
00:47:04Maintenant, le financement qui serait honteux
00:47:07parce qu'il n'y a pas de mixité sociale,
00:47:08ça veut dire quoi concrètement ?
00:47:10Ça veut dire que l'argent public qui finance toutes les écoles
00:47:15et notamment les écoles privées vient de l'impôt des Français.
00:47:18Or, s'il y a des personnes plus aisées dans l'école privée,
00:47:20ce sont des Français qui payent aussi plus d'impôts que les autres
00:47:23puisque c'est comme ça que ça fonctionne.
00:47:25Donc, les parents dans les établissements privés,
00:47:27qui sont certes pour la plupart plus aisés que les autres,
00:47:30payent non seulement par le biais de leurs impôts
00:47:32les établissements publics et les établissements privés,
00:47:35mais en plus de payer la scolarité de leurs enfants.
00:47:39Donc, il ne faut pas non plus se moquer du monde
00:47:41sur l'argent public qui ne tombe pas du ciel
00:47:43et qui serait inégalement réparti.
00:47:45Alors, un autre reproche est fait à ces écoles,
00:47:48Charlotte d'Orléans, notamment dans un rapport parlementaire
00:47:51rendu l'an dernier,
00:47:53c'est l'opacité de l'utilisation de ces fonds publics.
00:47:55Est-ce que là encore, ce n'est pas scandaleux ?
00:47:57Alors, il est vrai que certaines dépenses sont mal renseignées,
00:48:01sont mal tracées dans les établissements privés.
00:48:04Et vous l'avez dit, le rapport le précise.
00:48:07Simplement, notamment dans la manière de rapporter le rapport
00:48:10et les conclusions du rapport,
00:48:11les responsabilités sont mal distribuées.
00:48:13Cette opacité, elle est imputable à l'Etat
00:48:16et au ministère de l'Education nationale,
00:48:18qui ne remonte pas correctement les données
00:48:20et qui, dans une certaine mesure,
00:48:22n'organise pas correctement les contrôles.
00:48:25Et d'ailleurs, en réponse à ce rapport,
00:48:28le patron de l'enseignement privé avait appelé de ses voeux
00:48:31des contrôles, notamment sur les financements plus stricts
00:48:35et plus transparents de la part du ministère et de l'Etat
00:48:38pour que cessent enfin ces polémiques,
00:48:40puisque les écoles privées sont capables d'expliquer
00:48:42où va cet argent.
00:48:44Donc, redistribuant la responsabilité,
00:48:45finissons la phrase quand on accuse d'opacité.
00:48:49Ensuite, cette polémique récurrente, vous l'avez dit,
00:48:51cache mal une autre réalité qui, là, est beaucoup moins discutée.
00:48:55Et pourtant, elle est reconnue dans ce même rapport
00:48:58qui a été signé par un député, ensemble,
00:49:00de l'ancienne majorité présidentielle,
00:49:03et un autre député, la France insoumise.
00:49:06La scolarité d'un élève dans le privé
00:49:09coûte beaucoup moins cher à l'Etat
00:49:12que la scolarité d'un élève dans le public.
00:49:15Voilà une question qui mériterait d'être étudiée.
00:49:18Le rapport dit qu'un élève dans le privé,
00:49:20sa scolarité coûte 46 à 55 % moins cher que dans le privé.
00:49:27Ce à quoi l'IFRAP a fait une étude...
00:49:30Que dans le public.
00:49:31Que dans le public, pardon.
00:49:32Et l'IFRAP a fait une étude plus complète
00:49:34et dit que tous financeurs confondus,
00:49:36parce qu'évidemment, c'est plus intéressant de savoir la scolarité,
00:49:39vous mettez tous les financeurs,
00:49:41donc les parents, les collectivités, l'Etat,
00:49:43tous financeurs confondus,
00:49:45la scolarité d'un élève dans le privé coûte 30 % moins cher.
00:49:49Alors, pourquoi ? On peut se poser la question.
00:49:51Pourquoi ? Ce serait, par exemple, un débat intéressant.
00:49:53Un, la retraite des enseignants.
00:49:55Puisque dans le privé, les enseignants sont fonctionnaires,
00:49:58ils sont payés par l'Etat,
00:49:59mais alignés sur le régime général de la sécurité sociale.
00:50:03Donc, la retraite d'un enseignant dans le privé,
00:50:05elle est calculée sur ses 25 dernières années,
00:50:07dans le public, sur ses six derniers mois.
00:50:10Voilà une inégalité qui pourrait...
00:50:12Puisque c'est pointé dans tous les rapports du monde,
00:50:15voilà un sujet de discussion.
00:50:16Les enseignants ne sont pas les mêmes,
00:50:18il y a trois fois plus d'agrégés dans le public,
00:50:20c'est-à-dire quelques heures de cours en moins
00:50:22et un salaire plus élevé.
00:50:24Voilà une répartition aussi qui pourrait être interrogée.
00:50:26La question du recours au contractuel,
00:50:28notamment pour remplacer des professeurs absents
00:50:31dans le privé, coûte aussi moins cher à l'Etat
00:50:33parce qu'elle ne passe pas par les rectorats.
00:50:35Question qui pourrait être posée.
00:50:37Dans le public, il y a...
00:50:38Dans le... Oui, dans le public,
00:50:41il y a du personnel éducatif,
00:50:43il y en a deux fois moins qui ont la charge d'une classe.
00:50:45On cherche des professeurs partout.
00:50:47Vous savez, c'est cette question des administratifs
00:50:49dont on parle à peu près partout en France.
00:50:51Et enfin, les frais de fonctionnement,
00:50:53et là, c'est assez incroyable,
00:50:54ils représentent 43 % des économies
00:50:57que fait le privé par rapport au public.
00:51:00Pourquoi ? Parce que dans le privé,
00:51:01les collectivités donnent des forfaits par élève,
00:51:03ce qui n'est pas forcément le cas dans le public,
00:51:05puisque, par exemple, beaucoup de personnel
00:51:07dépendent directement des collectivités
00:51:08quand c'est dans le public
00:51:09et non pas de la gestion des établissements.
00:51:12Conclusion.
00:51:13La scolarisation coûte moins cher à l'Etat
00:51:16avec le privé que sans.
00:51:18Voilà un débat qui pourrait être intéressant
00:51:20au moment où on veut tuer l'enseignement privé.
00:51:24Certains veulent le tuer pour faire simple.
00:51:2713,8 milliards en 2022
00:51:30donnés aux établissements privés,
00:51:32dont 10 milliards d'argent public.
00:51:34La dépense intérieure d'éducation
00:51:36cette même année 2022, c'est 180 milliards d'euros.
00:51:40Donc, l'établissement privé représente 7,6 %
00:51:44des dépenses de l'Etat sur la question de l'éducation
00:51:47pour 17,6 % des élèves qui sont scolarisés.
00:51:51Voilà un chiffre qui pourrait être intéressant
00:51:53dans la manière dont l'argent est utilisé,
00:51:55le tout avec des résultats globalement meilleurs,
00:51:58ce qui s'explique aussi, c'est vrai,
00:51:59par la répartition des élèves,
00:52:01mais aussi par certaines exigences,
00:52:03mais également des conditions de scolarité
00:52:05qui sont meilleures et qui sont souvent évoquées
00:52:07par les parents qui choisissent le privé.
00:52:09Dernière question, si l'école privée fonctionne correctement,
00:52:13n'est-il pas juste de s'indigner
00:52:15d'un tel manque de mixité sociale,
00:52:17comme vous l'évoquiez tout à l'heure ?
00:52:18Alors, il est légitime d'interroger cette donnée
00:52:21en gardant, et je le précise d'emblée,
00:52:23à l'esprit quelque chose,
00:52:25parce que ça transpire en permanence
00:52:26dans les attaques qui sont faites à l'école privée.
00:52:28La seule exigence qui est faite à l'école,
00:52:31c'est de donner une instruction de qualité.
00:52:33Il serait bien parfois que, quand on parle de l'école,
00:52:36on voit l'enseignement qui est donné,
00:52:38les résultats, et qu'on se focalise là-dessus.
00:52:40L'harmonie, la mixité sociale, l'évolution,
00:52:44l'égalité, les obsessions idéologiques,
00:52:45je vois ici et là que certains établissements
00:52:48dans le privé sont pointés pour des dérives conservatrices.
00:52:51Alors, les dérives conservatrices, en fait, c'est pas un crime.
00:52:55On peut ne pas apprécier les dérives progressistes
00:52:59qui sont monnaie courante.
00:53:00Partout ailleurs, le conservatisme n'est pas un crime ni un délit.
00:53:04C'est une manière aussi de voir le monde et de le penser
00:53:07et de voir ce qu'est l'homme.
00:53:09Mais si on prend au sérieux cette interrogation,
00:53:11et l'État et l'enseignement privé ont signé
00:53:13un accord sur la mixité sociale,
00:53:15il faut aussi se poser en quatre points.
00:53:17En une minute, un, il y a un caractère propre
00:53:20dans ces établissements.
00:53:21On va pas établir des quotas et obliger certains parents
00:53:24à accepter le caractère propre dans un enseignement privé.
00:53:26Donc, déjà, on peut pas imaginer des quotas
00:53:29dans l'enseignement privé.
00:53:30Deux, il est assez paradoxal de trouver que l'État
00:53:33dépense trop d'argent dans l'enseignement privé
00:53:35et en même temps, de vouloir résorber la mixité sociale
00:53:37dans les établissements privés. Pourquoi ?
00:53:39Parce que dans un établissement privé, vous payez la cantine
00:53:41et le transport de vos enfants, ce qui n'est pas le cas
00:53:44dans le public. Donc, il faudrait que l'État aide
00:53:46les familles qui voudraient rentrer dans le privé
00:53:48et donc dépense plus d'argent.
00:53:50Ensuite, certains imaginent que le niveau et la barrière...
00:53:53Bon, alors là, d'abord, ça relève d'un imaginaire
00:53:55un peu galopant, puisque tous les établissements privés
00:53:59ne sont pas hétistes, tous les établissements privés
00:54:00ne sont pas stans, de la même manière que tous les établissements
00:54:02publics, ça n'aura échappé à personne,
00:54:04ne sont pas Louis le Grand, si vous voyez ce que je veux dire.
00:54:06Donc, il y a beaucoup... Et par ailleurs, le niveau,
00:54:09c'est parfois une question de plus de travail,
00:54:11donc de méthodes et de peut-être rejeter le pédagogisme
00:54:14pour reprendre des méthodes éprouvées, ça, c'est vrai.
00:54:17Et enfin, la donnée est pertinente par la géographie.
00:54:20Et là, je citerai encore le patron de l'enseignement privé.
00:54:23Il disait qu'on a perdu, au courant des dernières années,
00:54:2518 000 élèves et notre indice de positionnement social
00:54:28a augmenté de 3 points.
00:54:29Nous avons perdu les plus fragiles. Pourquoi ?
00:54:31Parce que la répartition géographique,
00:54:33les établissements privés sont beaucoup plus dans les villes
00:54:35et on le discute sur d'autres sujets.
00:54:37Les villes et le logement, notamment,
00:54:39Marc nous en parle souvent,
00:54:40sont devenus tellement inaccessibles
00:54:42que les plus fragiles quittent les villes,
00:54:44en sont chassés très clairement
00:54:45et se retrouvent dans des périphéries.
00:54:46Dans l'école, les établissements privés sont moins présents.
00:54:50Donc voilà beaucoup de questions qui dépassent de loin
00:54:52la guerre qui est faite à l'enseignement privé
00:54:54pour de toutes autres raisons, à mon avis,
00:54:56que nous avons évoquées hier.
00:54:58Merci infiniment pour ce dossier en deux chapitres.
00:55:02Regardez le replay dit hier.
00:55:04Merci infiniment, Charlotte.
00:55:05Je l'ai abandé deux secondes, Mathieu.
00:55:08Juste le fait que la dissolution de l'Assemblée nationale
00:55:11a coûté plus de 28 millions d'euros à l'État,
00:55:14je veux quand même le souligner, il faut quand même le dire,
00:55:16le licenciement des plus de 2 000 collaborateurs,
00:55:19l'allocation d'aide au retour à l'emploi des 133 députés,
00:55:22l'achat de matériel pour les nouveaux députés.
00:55:25Et c'est intéressant parce que là, on a appris
00:55:26que la première caisse-teur, Christine Pierret-Sbonne, PS,
00:55:29elle a demandé à l'État de rembourser ces 28 millions d'euros.
00:55:35Mathieu, on vient d'apprendre, pour rester dans la politique,
00:55:37Gabriel Attal, dans un message aux membres du groupe
00:55:42Ensemble pour la République, dit que le Premier ministre,
00:55:44Michel Barnier, doit clarifier sa ligne politique,
00:55:46notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts
00:55:49et sur les grands équilibres gouvernementaux
00:55:52pour que les députés macronistes envisagent
00:55:54d'intégrer son gouvernement.
00:55:56Question ce soir, on a tous été surpris
00:55:59par rapport à cette éventuelle hausse d'impôts.
00:56:01L'homme de droite croit devoir augmenter les impôts.
00:56:03Faut-il s'en surprendre ?
00:56:04Alors, je l'ai vu dans Le Parisien.
00:56:06Ça m'intéressait.
00:56:07Michel Barnier dit, il se peut, je crois que je serai obligé
00:56:12d'augmenter les impôts et je m'en désole, je m'en attriste.
00:56:16Alors, soudainement, je me suis dit, par ailleurs,
00:56:18j'ai enfin trouvé un critère pour distinguer la gauche
00:56:20et la droite. La gauche est celle qui augmente les impôts
00:56:23dans l'enthousiasme et la droite est celle qui augmente
00:56:26les impôts mais s'en attriste.
00:56:27Mais dans les deux cas, n'en doutez pas,
00:56:29vous serez braqués, chers amis.
00:56:30Vous serez...
00:56:31On est déjà les plus braqués du monde.
00:56:33Oui, mais on peut l'être toujours davantage.
00:56:34Il vous reste un petit quelque chose
00:56:35qu'on peut prendre, Christine, je n'en doute pas.
00:56:37Un petit quelque chose que vous avez gagné par vous-même,
00:56:39par votre travail, par votre effort,
00:56:41mais ça ne vous appartient pas.
00:56:42Ça appartient au collectif et ensuite,
00:56:45on vous laissera quelques miettes, peut-être,
00:56:46si vous êtes gentils, mais pas tant que ça.
00:56:48Parce que c'est la logique et c'est pour ça
00:56:50qu'on doit traiter cette question-là,
00:56:51non pas simplement en matière technique.
00:56:54Moi, ça me fascine dans le débat sur les impôts.
00:56:56Il a évolué considérablement en un siècle.
00:56:59Au début, c'était une question de philosophie politique
00:57:03et de politique au sens large.
00:57:04Lorsqu'on crée un impôt nouveau,
00:57:06la réaction première pendant les premières décennies
00:57:09du 20e siècle, c'est un instant.
00:57:10De quel droit l'État peut-il ainsi élargir le domaine
00:57:14où il se permet d'entrer dans...
00:57:16C'est le fruit de l'œuvre du travail des uns et des autres.
00:57:18De quel droit l'État peut-il confisquer ainsi
00:57:22la richesse produite par les Français,
00:57:25par les Allemands, par les Italiens, faites la liste.
00:57:27Donc, des gens qui travaillent, qui produisent une richesse.
00:57:29Et là, on a une forme d'inversion.
00:57:31Et ça, c'est le propre, en fait, de l'État-providence
00:57:33dans la deuxième moitié du 20e siècle.
00:57:35Une forme d'inversion.
00:57:36Et cette inversion nous dit, globalement,
00:57:39désormais, l'argent que vous avez gagné
00:57:41ne vous appartient pas d'abord et avant tout.
00:57:43L'argent appartient à l'État.
00:57:45L'argent appartient à la collectivité.
00:57:48Et ensuite, l'État va se servir, l'État va piger,
00:57:51l'État va prendre tout ce qu'il désire,
00:57:54et ensuite, il vous laissera une petite part
00:57:56pour vous amuser et vous occuper des vôtres.
00:57:59Mais de toute façon, ne vous occupez pas trop des vôtres
00:58:01parce que l'État va s'en charger par l'éducation,
00:58:03par la crèche, par le système de santé.
00:58:06Donc, toujours, il est en son domaine
00:58:07et toujours, il vous en reste de moins en moins.
00:58:09Voilà pourquoi, ensuite, on vous explique
00:58:11que si vous êtes contre une hausse d'impôts,
00:58:13on vous accusera très certainement d'égoïsme.
00:58:16Et ça, de gauche comme de droite, taxeurs fanatiques.
00:58:19On apprend à l'instant, dans une interview aux Parisiens,
00:58:21que le gouverneur de la Banque de France
00:58:23suggère un effort de grandes entreprises
00:58:26et gros contribuables sans toucher les classes moyennes
00:58:28ni les PME.
00:58:30Est-ce que la droite libérale est finalement socialiste
00:58:32sans le savoir ?
00:58:33Bien évidemment, tout le monde est socialiste sans le savoir
00:58:35jusqu'à s'en prendre conscience.
00:58:36Sauf vous.
00:58:37D'accord. Et deux ou trois, j'espère.
00:58:40Évidemment. Moi, ça me fascine quand on me dit
00:58:42certains ne font pas déjà assez d'efforts.
00:58:44Mais en fait, cette espèce de ruse, cette arnaque, on dit,
00:58:47faites-vous en pas, les classes moyennes ne seront pas touchées,
00:58:49c'est seulement les très très riches,
00:58:50donc les très très vilains qui vont devoir payer.
00:58:52Ne vous inquiétez pas, les très très riches,
00:58:55les très très vilains trouvent toujours le moyen
00:58:57de se sauver d'une manière ou de l'autre.
00:58:59Ceux qui doivent casquer, ceux qui doivent payer,
00:59:01ceux qui seront mis à contribution,
00:59:02ce sont les classes moyennes supérieures, entre guillemets,
00:59:05ceux qui, par leur travail, réussissent vraiment à s'enrichir
00:59:07sans pour autant devenir chrésus,
00:59:09ceux-là, on peut toujours leur en prendre davantage.
00:59:13Et de ce point de vue, il y a une théorie en sciences politiques
00:59:15qui s'appelle la théorie des choix publics.
00:59:17Je l'évoque en une seconde.
00:59:18C'est une théorie qui nous dit, l'État,
00:59:20on nous présente toujours ça comme l'agent de l'intérêt général.
00:59:24Un instant, l'État a ses propres intérêts,
00:59:26c'est presque un intérêt privé comme les autres,
00:59:28et il est dans sa logique de toujours s'étendre,
00:59:30de toujours étendre ses responsabilités,
00:59:32de toujours étendre l'assiette fiscale qui est la sienne,
00:59:35et ensuite, il nous demande de lui dire merci
00:59:37parce qu'il se nomme intérêt général.
00:59:38Non merci.
00:59:40Et dans tout ça, tout ce qui est public,
00:59:43qu'on a vu tout à l'heure...
00:59:44Et comme j'aime dire, c'est ma phrase préférée.
00:59:46C'est une blague, je le précise,
00:59:47mais qui paie ses impôts vole sa famille.
00:59:50C'est une blague.
00:59:51Merci à tous.
00:59:52Merci, Marc, Mathieu, Gabriel, Charlotte,
00:59:56excellente suite de programme, l'heure est pour deux.
00:59:58Hé, hé, hé !