André Bercoff reçoit Dimitri Casali pour parler de son nouveau livre "Ces statues que l'on abat !" publié aux éditions Plon.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-03##
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NewsTranscription
00:00 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
00:05 "Douce France, chère pays de mon enfance,
00:12 bercée de tendre insouciance,
00:16 je t'ai gardée dans mon coeur."
00:20 Ah, Douce France, Charles Traîné, c'est vrai, Douce France.
00:25 Mais vous savez, il y a quelque chose d'assez étonnant aujourd'hui,
00:29 c'est qu'il y a une phrase de l'International, très belle chanson,
00:32 qui a été prise au pied de la lettre, "Du passé faisons table rase".
00:37 Oui, voilà, il s'est agi effectivement,
00:40 il y a un passé, 1500 ans, 2000 ans,
00:43 eh bien non, ça n'existe plus, nous allons bâtir l'homme nouveau.
00:48 Et voilà que l'on déboulonne les statues,
00:50 et à l'ère aînée, avait écrit un titre, un film prémonitoire,
00:54 "Les statues meurtent aussi".
00:56 Et Dimitri Casali nous en parle aujourd'hui,
00:59 avec ce livre, très très très polémique, au bon sens du terme,
01:04 "Ces statues que l'on abat, révélations sur les plans secrets du wokisme".
01:08 Hélas, ça dépasse même le wokisme, c'est paru chez Plon.
01:11 Bonjour Dimitri Casali, on va en parler tout de suite,
01:14 et on va se dire pourquoi ces gens ont vraiment l'acharnement
01:21 de détruire ce qu'ils sont eux-mêmes.
01:24 Haine de soi, wokisme, transgenreisme, on en parle tout de suite.
01:29 Eh oui, en plus avec côté espagnol,
01:46 "Vive les sones, vive les sones, vive les sones du canon",
01:49 et j'enlevais mon pantalon pour lui montrer mon affection.
01:52 Bon, ça c'était un peu pour un peu de légèreté.
01:57 Mais franchement, très bien la Carmagnol, très bien la Révolution française.
02:01 Et effectivement, qu'est-ce qu'on a coupé comme tête de sein,
02:04 Dimitri Casali.
02:06 Mais alors vous, l'historien que vous êtes,
02:09 et je rappellerai aussi les concerts de Historoc, vraiment formidables,
02:13 mais qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui fait que, par exemple,
02:17 là, il y a quelques jours, la statue de Béatrice de Savoie,
02:20 située sur la commune des Echelons-Savoie, a été retrouvée décapitée ?
02:24 Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
02:26 Qu'est-ce qu'il y a en ce moment, et on va en parler du reste,
02:29 mais, quoi, c'est de la haine de soi, c'est de la folie, c'est quoi ?
02:35 - Il y a une volonté, aujourd'hui, c'est dramatique ce qui se passe,
02:41 c'est-à-dire qu'il y a une volonté de détruire, de déconstruire notre histoire,
02:46 menée à la fois par les ennemis de l'intérieur,
02:49 on va en parler, il y a eu des associations communautaires,
02:52 des mouvements laïcards, des ligues des droits de l'homme...
02:57 - Et j'adore qu'ils appellent ça la libre pensée,
02:59 où est la pensée et où est la liberté ?
03:01 - Absolument, et aussi, il ne faut pas les oublier,
03:05 des ennemis de l'extérieur, donc la France, l'histoire de France,
03:09 fait face à une double attaque des ennemis de l'intérieur et de l'extérieur
03:13 pour essayer de détruire notre histoire,
03:16 qui est consubstantielle à notre nation,
03:20 en fait, on a peut-être, je ne le dis pas sans être chauvin,
03:23 on a peut-être la plus belle histoire qui soit,
03:25 c'est nous qui avons inventé la laïcité, les droits de l'homme,
03:28 les Lumières, vous vous rendez compte ?
03:30 Eh bien, aujourd'hui, les ennemis de la République ont compris
03:35 qu'il fallait détruire notre histoire, qu'il soit intérieur ou extérieur,
03:39 c'est-à-dire qu'ils ont compris ce que nos hommes politiques ignorent depuis 30 ans,
03:44 c'est l'importance fondamentale de l'histoire de France,
03:47 puisque, comme vous le savez, elle n'est même plus apprise dans nos écoles,
03:50 à l'éducation nationale.
03:51 - Oui, ce qui est extraordinaire, mais ça va au-delà même, Dimitri Ghazali,
03:55 c'est rejeter le passé, l'éradiquer, c'est vraiment une rééducation,
04:00 - L'expianger.
04:01 - C'est une épuration historique, comme on parle d'épuration ethnique,
04:04 c'est quand même fabuleux.
04:06 Et alors, justement, vous parlez un peu de ces statues que l'on a là-bas,
04:10 et au fond, c'est quoi ce symbole ?
04:13 C'est-à-dire, on dit ceux-là, ils n'existent pas, il faut les...
04:17 Dites-moi, comment ça a commencé, ce mouvement ?
04:19 Ça a commencé quand, à peu près ?
04:21 - Bien entendu, ça a commencé aux États-Unis.
04:23 Tout ce qui se passe aux États-Unis arrive 2-3 ans après en France,
04:28 on assiste à une...
04:29 Et c'est ça, vous avez compris, c'est le drame de cette histoire,
04:32 c'est une américanisation de notre pensée,
04:36 de tout ce qui fait la France depuis 1 000 ans, 2 000 ans,
04:39 eh bien, aujourd'hui, on doit tout rejeter,
04:42 c'est-à-dire, c'est le choc du modèle universaliste français,
04:46 dont je vous parlais tout à l'heure, les Lumières, les droits de l'Homme, etc.,
04:50 face au monde, au modèle anglo-saxon multiculturaliste,
04:56 c'est-à-dire qui reconnaisse chaque ethnie, chaque tribu, si vous voulez,
05:01 face à la communauté nationale que nous avions...
05:05 C'est quand même la France qui a inventé ça,
05:07 tous les hommes sont égaux, sans distinction de race...
05:10 - Un modèle universaliste, vous voulez le sens du terme, bien sûr.
05:12 - De race ou de religion.
05:14 Et comme, justement, il y a cet esprit,
05:16 les Français ont été les premiers à s'en franchir des limites religieuses,
05:21 vers le XVIe siècle, c'est une grande première en Europe et dans le monde,
05:25 eh bien, justement, on déplait à ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur,
05:30 c'est-à-dire, soit l'ultra-gauche, bien sûr,
05:34 avec soutenu par le parti de la France insoumise, bien entendu,
05:40 et aussi ses ennemis de l'extérieur, qui sont le terroriste islamique,
05:44 mais même il y a des nations, vous savez bien, au Pakistan,
05:47 on brûle le drapeau français extrêmement fréquemment.
05:51 - Oui, mais pour revenir quand même en France,
05:54 vous citez un certain nombre de choses qui s'est passé effectivement,
05:58 c'est parti Robert Lee en Amérique, etc.,
06:01 mais quand on a commencé même à dire que Napoléon, l'esclavagiste,
06:05 alors qu'on oublie que si on a un code civil,
06:07 on a tout ce qu'en a amené Napoléon, vous le savez mieux que personne,
06:11 il y a eu le général de Gaulle, qui a été le général de Gaulle raciste,
06:15 colonisateur, ne parlons pas de Colbert, la Vierge, Saint-Michel,
06:20 Joséphine de Beauharnais, Victor Schoelcher,
06:23 qui a aboli l'esclavage, il ne faut pas l'oublier,
06:26 mais c'est quoi ? C'est une espèce de nihilisme actif ?
06:31 - Oui, de folie de la "cancel culture", comme je vous disais,
06:35 c'est né aux Etats-Unis, ils appellent ça la "culture de l'effacement",
06:39 pour nos auditeurs, c'est-à-dire, c'est le même mouvement que le "wokisme",
06:43 il faut absolument tout effacer pour créer cet homme nouveau,
06:47 cet homme à 100% pur, mais justement, il n'existe pas dans l'histoire,
06:53 c'est vraiment l'anachronisme, c'est une pure schizophrénie,
06:58 c'est en histoire, on ne juge pas l'histoire, surtout pas l'histoire de France,
07:03 et on ne peut pas, en aucun cas, légiférer,
07:07 nos législateurs ne peuvent pas légiférer sur l'histoire,
07:11 c'est le problème des lois mémorielles qui sont en train de submerger la planète,
07:17 et en particulier aux Etats-Unis, où le gouvernement Biden
07:22 a enfin, enfin, pas enfin, mais a reconnu le droit aux réparations
07:27 sonantes et trébuchantes des descendants d'esclaves,
07:30 parce que tout ça, effectivement, ces mouvements se sont axés
07:34 autour de la statue du général Lee, des racistes, des antiracistes, etc.,
07:40 ont exigé que l'on déboulonne toutes les statues des généraux confédérés,
07:44 dans la guerre de sécession, alors que le général Lee,
07:47 il faut quand même le rappeler historiquement, était un grand général abolitionniste,
07:52 c'est-à-dire qu'il était contre l'esclavage, mais bon, pour eux, c'est du pareil au même,
07:57 et à partir de là, effectivement, aux Etats-Unis, ils ont déboulonné pratiquement 100 statues,
08:02 c'est-à-dire que même Washington, même Thomas Jefferson,
08:06 qui partit de la nation, au prétexte qu'il possédait une plantation d'esclaves,
08:13 de 110 esclaves pour Washington, 220 pour Thomas Jefferson,
08:18 il faudrait absolument maintenant éradiquer toutes leurs statues,
08:23 leurs noms au fronton des écoles, leurs noms dans les livres d'histoire,
08:27 c'est très grave ce qui se passe, c'est-à-dire que c'est vraiment un problème aussi de maladie schizophrénique,
08:33 comment vont-ils faire ? Ils vont devoir débaptiser leur propre capitale, Washington ?
08:37 - C'est drôle, vous savez, Lénine parlait du gauchisme comme la maladie infantile du communisme,
08:44 là on a l'impression que le hookisme, c'est la maladie sénile de la nation et de l'identité, quoi.
08:51 - Absolument, et c'est surtout, ça donne les conséquences en dramatique,
08:56 puisque ça donne une société explosée, fracturée, où la haine et l'ignorance, parce que...
09:03 - C'est ça, surtout.
09:05 - Voilà, c'est surtout l'ignorance, comme je vous disais, ils ignorent que le général Robert Lee était abolitionniste,
09:10 ou pareil, on va en parler des statues en France, on voit bien que c'est surtout le résultat d'une immense ignorance.
09:17 - Alors justement, parlons des statues en France, vous dites que le moins, les États-Unis évidemment,
09:22 ont donné le "là", comme d'habitude, mais le mouvement vraiment de déboulonnage des statues,
09:28 ou de, je dirais, de les agresser, etc., c'est venu à peu près vers quand, ça ?
09:37 - Eh bien c'est en 2020, donc il y a eu cette grande vague de "Black Lives Matter", vous savez, le 20 mai 2020.
09:45 Notre président Emmanuel Macron a pris la parole le 10 juin 2020 pour dire qu'en France,
09:53 contrairement aux États-Unis et au reste du monde, puisque c'est une folie qui sévit aussi bien en Grande-Bretagne qu'en Allemagne,
10:01 en France, dit-il, on ne déboulonnera aucune statue.
10:05 Manque de bol, 9 jours après le 10 juin, donc la statue de Colbert devant l'Assemblée Nationale est complètement taguée, recouverte...
10:14 - C'est 2020, ça.
10:15 - Voilà, recouverte d'une inscription "Colbert, négrophobie d'État", alors qu'il y avait quand même...
10:23 et couverte de peinture rouge sang, pour montrer le symbole, alors qu'il y avait quand même toujours un cordon de 5-6 policiers qui ont laissé faire.
10:33 Et surtout, un mois après cet affront devant le Colbert, quand même, Colbert c'est un des plus grands ministres de la France,
10:43 qui faisait le travail de 6 ministres, si la France a pu devenir la première puissance en Europe et même au monde, disent certains, c'est grâce à lui.
10:53 Donc c'est vraiment une immense ingratitude.
10:56 Et donc un mois après la phrase du président, ça c'est la meilleure, la statue de Joséphine de Beauharnais était complètement pulvérisée à coup de masse
11:05 par un groupe de fanatiques indépendantistes martiniquais à Fort-de-France, avec des cris de youyou complètement hystériques.
11:13 Et ils ont pulvérisé la statue de Joséphine de Beauharnais, qui était classée monument historique depuis 1855,
11:20 qui est quand même l'oeuvre d'un grand sculpteur, parce que toutes ces statues qui sont détruites, ce sont quand même avant tout des oeuvres d'art magnifiques,
11:28 et classées au monument historique, donc normalement on aurait dû les empêcher. Il y avait même un cordon de ce jour-là de CRS,
11:35 qui était à 50 mètres derrière la mairie, et selon les ordres du préfet, qui obéit à Darmanin, ils n'ont pas bougé d'un yota.
11:43 Ils ont laissé cette scène que vous pouvez trouver sur Youtube, tapez "statue de Joséphine de Beauharnais, Fort-de-France",
11:50 vous verrez, c'est vraiment apocalyptique, et ça fait froid dans le dos, parce que c'est toute notre histoire qui est en danger,
11:57 et qui est menacée aujourd'hui. Et si on déboulonne les statues de Colbert, de Joséphine, de Napoléon, de Churchill, en Angleterre,
12:05 qui est menacée aussi, et bien, bien sûr, l'homme n'aura plus aucune racine, aucun héritage, il ne pourra pas comprendre,
12:14 et c'est ce qui se passe, on le voit tous les jours avec la guerre israélo-palestinienne, il ne comprend pas la situation présente,
12:20 et enfin, il ne peut pas se propulser vers l'avenir. Et c'est pour ça que la France régresse à tous les niveaux,
12:27 économiques, financiers, et tout, parce qu'on est incapable d'assumer notre histoire, et d'être fier de notre histoire.
12:33 Et les conséquences de cette lecture criminalisante de l'histoire de France sont dramatiques, culpabilisantes.
12:41 En Afrique, regardez notre recul au Sahel, c'est parce qu'on a laissé ces théories complètement farfelues,
12:47 comme quoi la France était colonialiste et raciste, que les armées françaises doivent se retirer de tout le Sahel.
12:55 Alors, ce qui est extraordinaire, c'est, voilà, vous dites les statuts de Colbert, Napoléon, Voltaire, Churchill,
13:00 accusés d'être "suprémacistes blancs", magnifiques, Napoléon, tout ça, mais ils sont tagués, dégradés,
13:06 statut de Voltaire, débouler en Catalie, hallucinant quand même.
13:10 - C'est quand même dingue que le Voltaire en parlait des "lumières". Non, il faut comprendre ce que la France représente
13:17 dans l'histoire de l'humanité. Les lumières, l'encyclopédie, c'est en France que ça s'est passé.
13:23 Grâce à Voltaire, Diderot, Condorcet, Rousseau, c'est que des philosophes français qui ont fait avancer, progresser l'humanité.
13:32 Eh bien aujourd'hui, il faut que vous sachiez que la statue de Voltaire a été d'abord dégradée par l'ultra-gauche et tout,
13:41 et les décoloniaux, avec cette inscription humiliante, raciste.
13:46 Et le lendemain, la mairie de Paris, avec Hidalgo, croyant justement bien faire, a dit qu'on va la faire réparer,
13:57 on va réparer la statue de Voltaire, mais elle n'est jamais réapparue. Comme par hasard.
14:02 - Jusqu'à aujourd'hui, à l'heure où on parle, je connais l'association qui est dans le 5e arrondissement,
14:10 qui fait un travail magnifique, qui a réuni justement une somme imposante pour que la statue de Colbert revienne
14:17 près du quai de Conti, là où il habitait pendant pratiquement toute sa vie.
14:21 Eh bien aujourd'hui, je les ai appelés aujourd'hui, il paraît que la statue n'est toujours pas de retour.
14:27 - Et alors, autre chose aussi incroyable, Gambetta toujours relégué dans un parking miteux par la mairie de Bordeaux.
14:33 Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire, Dmitri Ghizelli ?
14:35 - Gambetta, c'est quand même le fondateur de la 3e République, vous rendez-vous.
14:40 C'est-à-dire que, que ce soient nos racines chrétiennes et monarchiques, nos grands rois, nos grands saints,
14:45 mais aussi les grands serviteurs de la patrie. Léon Gambetta, c'était un petit immigré italien qui a vécu,
14:53 qui est né à Cahors certes, mais qui a fait toutes ses études à Bordeaux.
14:57 Donc il a toute sa place, place Gambetta à Bordeaux.
15:00 Eh bien il a été déboulonné sous prétexte, l'adjuvant au maire de Bordeaux a dit,
15:05 "On n'en a plus rien à faire de ces vieilles pierres, et en plus, c'est un homme."
15:10 - Ah, c'est magnifique ça !
15:12 - Voilà, voilà la mairie de Bordeaux.
15:13 - Si on l'avait appelé Léonie Gambetta, ça aurait plu, c'est ça.
15:16 - Voilà la mairie de Bordeaux.
15:17 - Hallucinant, hallucinant. Mais ces gens-là, mais à quoi ils réfléchissent ?
15:21 Qu'est-ce qu'ils ont dans leur tête ?
15:22 - Rien.
15:23 - C'est quand même extraordinaire. On se rappelle la Vierge Marie déboulonnée à Florent-Rey,
15:28 vous racontez tout ça dans votre livre, c'est formidable.
15:31 Et c'est, non mais je veux dire, vous savez, il y a un truc quand même, et tout ce que ça comporte,
15:38 Saint-Michel retiré pendant 3 ans au Saint-Belonne, ça on a suivi l'histoire.
15:42 - On peut juste dire un mot, et on peut saluer Yannick Moreau, qui a été le maire des Sables-d'Olonne,
15:48 qui a compris qu'avec ces walkistes, cette ligue de la libre-pensée,
15:54 qui n'arrête pas de m'attaquer depuis qu'il y est,
15:57 eh bien il a réussi en vendant un terrain à la paroisse de Saint-Michel,
16:06 là où se trouvait la statue, il l'a vendue à l'église de Saint-Michel,
16:09 15 mètres carrés, comme ça ils ont pu la placer,
16:13 donc c'est un magnifique bras d'honneur à la ligue de la libre-pensée,
16:17 ces types-là ils sont 12, 13, et le conseil d'État, c'est ça qu'il faut bien comprendre,
16:23 les institutions françaises, juridiques, donnent raison à ces groupuscules extrémistes et fanatiques
16:30 qui soutiennent la Baya, le Burkini, et le voile dans les écoles.
16:37 - C'est vrai qu'on pourrait s'interjuger sur l'attitude du conseil d'État,
16:41 qui est censé quand même représenter la France et protéger la France,
16:45 et le passé du peuple français, et qui laisse faire,
16:48 et puis quand on met "raciste colonialiste", "nique la France" sur les statues,
16:54 eh bien tout va bien, ils ne sont pas encore à dire "nique le conseil d'État",
16:59 mais on se demande si ça va arriver à ces jours.
17:03 - C'est extraordinaire, parce que c'est vrai, vous avez fait un très bon travail,
17:08 Dimitri Casali, en faisant l'inventaire, et puis là on va avancer un peu,
17:14 comprendre les motivations, comprendre pourquoi, et comprendre surtout
17:19 quel danger franchement mortel pour la mémoire et pour l'identité de cette nation,
17:25 cela fait courir. A tout de suite.
17:29 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
17:33 [Musique]
17:41 - Eh Serge Lama, qui chante Napoléon bien sûr, cher à votre cœur, Dimitri Casali,
17:46 on ne le soulignera pas, on ne le rappellera pas, mais je voudrais,
17:49 avant qu'on va reparler de cela, mais il y a eu quelque chose aussi étonnant,
17:53 moi j'avoue que, à la Réunion, le 11 octobre dernier, donc il y a moins d'un mois,
17:58 sur la place centrale de Sainte-Denis, eh bien, le ministre de la Culture,
18:04 voilà, soi-disant garant de l'autorité, déboulonnait la statue de Maëlle Labourdonnay,
18:11 alors qu'il a indéprimé d'en connaître l'enfant qui l'a vu une esclave noire,
18:14 il s'agira d'une première. Alors Maëlle Labourdonay, rappelez d'abord
18:18 aux nos éditeurs qui était Maëlle Labourdonay.
18:21 - Non mais Maëlle Labourdonay, c'est son, comme Colbert d'ailleurs,
18:24 c'est tous ces grands, ces immenses héros de l'histoire de France
18:28 qui ont fait de ce que notre pays a été, c'est-à-dire, et n'est plus malheureusement,
18:33 c'est-à-dire, l'une des premières puissances mondiales.
18:36 C'est-à-dire que là, encore une fois, il y a toujours cette immense ingratitude envers ça.
18:41 - Alors qu'est-ce qu'il a fait lui ?
18:42 - Donc lui, il a été nommé par Louis XV en 1732, gouverneur des mascarègnes,
18:47 ça c'était magnifique, c'est-à-dire, La Réunion, Lille-Maurice et Rodrigues,
18:52 et il a complètement développé, il a fait prospérer ces trois îles d'une manière,
18:58 d'une main de maître, c'est-à-dire qu'il a bâti le port, il a fait construire le port de Port Louis,
19:04 le port de Saint-Denis et Lille, c'est-à-dire, il a développé, bien sûr, la culture des plantes.
19:10 Il n'y avait rien, il n'y avait pas d'habitants à La Réunion, il faut le rappeler bien sûr.
19:14 Il a complètement développé la culture du café, de la canne à sucre,
19:19 et donc c'est devenu une province importante et riche, bien sûr,
19:26 et surtout, il a résisté aux maudits anglais qui ont voulu s'emparer de nos îles,
19:32 c'est aussi un brillant amiral, puisque c'est quand même un des rares qui a battu la flotte anglaise
19:38 dans l'océan Indien, d'ailleurs il a perdu un bras, pour la France, il avait un bras en moins,
19:45 il était amputé, et donc c'est un type remarquable, un héros de la nation,
19:50 d'ailleurs il y a énormément, je ne comprends pas que l'armée, la marine ne bouge pas,
19:53 parce que depuis pratiquement 300 ans, il y a énormément de curacés, de croiseurs, de frégates
19:59 qui s'appellent Maé de la Bourdonnée, un héros pareil, et bien aujourd'hui, à La Réunion,
20:04 ce qui est grave, la maire de Saint-Denis a obtenu de la ministre de la culture
20:10 que sa statue soit déboulonnée de la place centrale où il se trouve depuis 1855,
20:15 encore une fois, comme Joséphine, c'est une statue de maître.
20:18 - 1855, près de deux siècles, on va pas le voir.
20:22 - Et donc, il va être déboulonné sans doute la semaine prochaine, sans que personne ne réagisse.
20:30 Il y a une association qui s'est montée, qui a demandé au préfet Philippini,
20:33 qui est censé être, on est contre le préfet de France, de La Réunion,
20:37 c'est un peu le descendant du gouverneur des Mascaraignes,
20:41 et donc il a donné son autorisation aussi.
20:45 La lâcheté conduit toujours au désastre.
20:48 Et là, on s'aperçoit justement, en reniant des hommes,
20:53 et puis un mot, vous l'avez dit, cher André, il n'était absolument pas raciste,
20:57 comme le dit la maire de Saint-Denis, puisqu'il a eu une enfant noire, justement,
21:03 qu'il a reconnu, je redis le contexte, 1730, c'est-à-dire que c'est pas les Anglais,
21:09 c'est pas les Espagnols qui auraient reconnu ce genre d'enfant caché.
21:12 Lui, il a reconnu, et il lui a donné une éducation particulièrement soignée
21:17 dans les meilleures écoles parisiennes.
21:18 Donc voyez comme quoi la France était déjà en avance,
21:21 c'est un peu le général Federb aussi, qui a épousé une Sénégalaise à Dakar,
21:27 et lui aussi, il est menacé, et dont son fils était métis,
21:32 et qui l'a fait rentrer à Saint-Cyr, etc.
21:35 Donc voyez, c'est toujours le résultat d'une immense ignorance,
21:39 ils ne connaissent même pas la vie de nos héros,
21:42 ils ne savent même pas qui c'était, on plaque nos représentations mentales,
21:45 anti-raciste, anti-homophobe, anti-tout-ce-que-vous-voulez, aujourd'hui,
21:50 et alors que nos ancêtres ne pensaient absolument pas pareil,
21:55 il faut rappeler qu'à l'époque, l'esclavage était pratiqué sur la terre entière,
21:59 on ne le répétera jamais assez, ce n'est pas Colbert,
22:02 - Depuis la Rome antique, - Depuis la Rome antique,
22:04 ce n'est pas Colbert, et encore moins Maëlle de la Bourdonnais,
22:06 qui a inventé l'esclavage, Catherine Cochrie-Vidrovitch,
22:10 la grande historienne de l'Afrique, rappelle souvent que
22:13 un Africain sur quatre pratiquait l'esclavage avant que les Européens arrivent en Afrique,
22:18 et enfin, les Arabos, la traite arabo-musulmane,
22:21 que l'on oublie toujours, ça c'est important,
22:23 c'est toujours une repentance en sens unique,
22:26 parce qu'ils ont esclavagisé 18 millions d'esclaves,
22:29 et on ne leur demande jamais de s'excuser.
22:31 - Sans compter les 11 millions de Noirs castrés.
22:34 - Voilà, parce qu'il est castré,
22:36 et c'est pour ça qu'il n'y a aucun descendant noir à l'Amec, en Égypte.
22:41 - Mais dites-moi, d'où ça vient, je demande Dimitri Casali,
22:46 cette incapacité, je ne sais pas si elle est neuronale ou lotoir,
22:51 non mais à remettre en perspective,
22:54 je veux dire, on traite en fait tous ces gens-là,
22:57 comme s'ils étaient aujourd'hui, s'ils existaient aujourd'hui,
23:00 avec nos critères d'aujourd'hui.
23:02 Qu'est-ce qui fait qu'il y a une espèce de, je ne sais pas comment on va appeler ça,
23:06 d'autisme ou d'aphasie sur l'histoire ?
23:09 On ne remet pas dans le contexte, on ne remet pas en perspective.
23:14 - Oui, c'est la première leçon de tout historien,
23:17 en première année à la Sorbonne,
23:19 on apprend à replacer dans le contexte de l'époque,
23:22 ce qui permet d'analyser et de comprendre les faits historiques.
23:25 Mais aujourd'hui, tout ce mélange, tout ce mix, tout ce télescope,
23:29 vous avez vu, avec l'actualité,
23:32 puisqu'on vit dans une actualité immédiate,
23:34 avec les chaînes d'information qui publient,
23:37 Anne Rie sur Anne Rie, vous avez vu,
23:40 tous les chiffres des morts du Hamas,
23:42 que le Hamas dit chaque jour,
23:45 combien de pertes ils ont eues,
23:48 et ça s'affiche sur nos télévisions,
23:51 c'est dingue, il y a dix ans,
23:54 les journalistes jamais n'auraient cité des chiffres du Hamas,
23:58 parce que c'est une organisation terroriste complètement fanatique,
24:02 et aujourd'hui on donne les chiffres des fanatiques,
24:05 on est vraiment dans une vague,
24:07 même que ce soit le monde, France Télévisions,
24:09 donc en fait on est tombé dans une espèce d'impasse intellectuelle,
24:13 où l'anachronisme, ce péché de l'intelligence du passé,
24:17 est omniprésent et se mélange avec une actualité,
24:20 absolument explosive.
24:23 - Et alors justement, pour revenir à cela,
24:27 on s'est même remonté extrêmement loin,
24:30 quand on voit par exemple que cette lecture culpabilisante,
24:34 mais elle s'applique,
24:36 comment ça se fait, justement, les institutions,
24:39 comment ça se fait que non seulement les préfets,
24:42 non seulement les ministres,
24:44 le Conseil d'Etat, vous en parlez,
24:46 mais l'ONU,
24:48 mais enfin ça va, je veux dire,
24:50 comment ça se fait que ça arrive aux ONU,
24:52 et qu'on en boite le pas ?
24:54 - C'est cet envahissement de la culture,
24:58 de la "cancel culture",
25:00 de la culture "woke",
25:02 qui fait qu'aujourd'hui on ne peut même plus appeler un chat un chat,
25:05 vous savez bien qu'on est obligé de réécrire
25:08 les grands romans de la littérature,
25:10 d'Homère justement, et remis sur la scellette,
25:12 parce qu'on parle d'esclavage dans Homère,
25:14 mais bien sûr qu'il y avait des esclaves à l'époque grecque,
25:18 donc ça fait un débat dans toutes les universités américaines,
25:21 là eux ils sont complètement les américains, j'espère,
25:24 parce que pour l'instant, il faut quand même dire que les français résistent,
25:27 les gaulois réfractaires résistent un peu plus.
25:29 - Je vous donne une lueur d'espoir, Dimitri Ghezzali,
25:31 ça bouge aussi en Amérique,
25:33 il y a une contre-offensive très forte,
25:36 anti-woke actuellement de l'Amérique.
25:38 - Et donc effectivement,
25:40 aujourd'hui cette impasse intellectuelle,
25:42 vous vous rendez compte, si on condamne
25:44 tous les grands personnages de l'Histoire,
25:46 90 à 95% des personnages vont devoir être déboulonnés,
25:51 on va devoir supprimer leur nom de nos rues, de nos frontons,
25:54 Jules César, si on suit leur raisonnement,
25:56 devrait être traduit devant le tribunal de l'AE,
26:00 pour avoir exterminé 1 million de gaulois.
26:05 On a les chiffres, 1 million de gaulois,
26:07 mais bien sûr qu'à l'époque,
26:09 l'Histoire est une longue suite de crimes contre l'humanité.
26:13 - Et alors justement, Napoléon, qu'est-ce qu'on lui reproche ?
26:16 - Encore une fois, que ce soit Colbert, Napoléon ou Joséphine,
26:20 on leur reproche d'avoir eu un rôle dans l'esclavage.
26:24 Mais l'esclavage, quand il a rétabli,
26:26 effectivement Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802,
26:29 parce que la France avait été la première nation au monde en 1794,
26:34 donc 8 ans auparavant, la Convention nationale avait aboli l'esclavage.
26:40 Napoléon a rétabli sous la pression des armateurs nantais et bordelais en particulier,
26:46 sous les pressions économiques,
26:48 puisque c'était tout un système économique, bien sûr,
26:50 qui régentait le monde, bien sûr, sur tous les continents,
26:53 et pas seulement la France.
26:55 Et là, on lui reproche d'avoir, en 1802, rétabli l'esclavage,
26:59 depuis ça lui colle à la peau,
27:01 alors que tout le monde ignore qu'en 1815,
27:03 le 19 mars 1815, il a aboli la traite négrière.
27:08 Donc si ça se trouve, si on raisonne vraiment,
27:11 Napoléon a 13 ans d'avance, 20 ans d'avance sur les Anglais,
27:16 qui sont la première nation, en 1833, à abolir l'esclavage,
27:20 et surtout, surtout, c'est un débat stupide,
27:23 ce qu'il faut dire, c'est que ce sont l'Angleterre et la France
27:26 qui sont les premières nations au monde à avoir aboli l'esclavage.
27:29 Et il faudrait s'occuper des 50 millions d'esclaves, aujourd'hui,
27:33 recensés par le département d'état américain,
27:35 de la Mauritanie, au Tchad, jusqu'en passant, bien sûr, par l'Egypte,
27:39 l'Arabie Saoudite,
27:41 - Il y a 50 millions d'esclaves aujourd'hui !
27:43 - Voilà, au Qatar en particulier,
27:45 et jusqu'en Pakistan.
27:48 Donc voilà, au lieu de voir tous ces mouvements associatifs,
27:51 qui s'appellent Lecran, le parti des indigènes, SOS Racisme,
27:55 ça, il faut vraiment qu'ils reçoivent, je le rappelle,
27:58 450 000 euros de subvention d'État par an,
28:01 depuis pratiquement 20 ans, même à une époque...
28:03 - Oh, les deux SOS Racisme, là !
28:05 - Ce fut même à une époque le record,
28:07 975 000 euros de subvention d'État, il y a 10 ans.
28:11 Donc vous vous rendez compte, on subventionne des associations
28:15 qui sont là pour saper, pour détruire la France.
28:18 - Avec nos... - Nos impôts.
28:21 - Nos impôts, il ne faut pas l'oublier.
28:23 - Justement, alors je voudrais peut-être parler des réparations.
28:28 On a beaucoup parlé des réparations, je pense, Dimitri Ghazali,
28:31 on a dit "oui, d'accord", et c'est vrai,
28:33 l'esclavage a été quelque chose de terrible,
28:35 mais encore une fois, il faut rappeler,
28:37 il n'y avait pas une traite négrière,
28:39 mais trois traites négrières,
28:41 parce qu'on oublie d'en parler,
28:43 on ne commémore que l'une, et pas les autres.
28:47 Alors, qu'est-ce que ça a été, cette histoire des réparations, Dimitri Ghazali ?
28:51 - En 2001, la conférence d'Urban en Afrique du Sud,
28:56 organisée, encore, vous avez raison, par les Nations Unies,
29:00 on voit bien que les Nations Unies sont complètement gangrénées,
29:03 il y a eu une grande conférence sur le racisme et l'esclavagisme,
29:08 et on a pour la première fois exigé des réparations sonnantes et trébuchantes
29:14 des puissances occidentales, des anciennes puissances coloniales,
29:18 que ce soit la France, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, la Hollande,
29:22 et bien sûr, là, ça a été formulé au grand jour.
29:27 Donc on voit bien que ça apparaît en 2001.
29:30 Donc c'est complètement limpide,
29:33 on voit bien que cette condamnation de l'histoire,
29:37 apparaît comme lucrative pour tous ces mouvements.
29:40 C'est une manière de faire de l'argent,
29:43 et on le voyait bien avec le cran en particulier en France,
29:46 où dès qu'on leur parlait d'argent,
29:49 j'avais affronté le président sur une radio concurrente,
29:53 et dès que je lui ai dit "tout ce qui vous intéresse, c'est faire de l'argent",
29:56 et là, il est devenu blême et furieux.
30:01 Et ces réparations, ça continue ?
30:04 Absolument !
30:05 Alors on parle, ça continue ?
30:07 Ils exigent, donc en France,
30:09 alors la France pour l'instant, ça n'est pas trop mal sorti,
30:12 mais comme je vous le disais, le gouvernement Biden,
30:15 il y a 5 mois, 6 mois,
30:18 a reconnu justement le droit des descendants d'esclaves,
30:24 à une prime de 30 000 à 40 000 euros chacun.
30:28 Par personne, oui.
30:30 Donc chaque descendant d'esclaves aux Etats-Unis,
30:32 donc tout ce qui se passe aux Etats-Unis,
30:34 3 ans après, arrive en France.
30:36 Donc je rappelle quand même,
30:39 c'est une abomination, ça on est bien d'accord,
30:42 mais il n'appartient pas aux législateurs de légiférer en histoire,
30:46 le mal n'est pas une maladie collectivement transmissible,
30:50 on ne transmet pas de génération en génération le mal,
30:54 et ensuite, nul ne peut se prévaloir des souffrances qu'il n'a pas subies.
31:00 C'est ça en fait, l'ancien droit.
31:02 Mais là même, le droit est complètement remis en question,
31:05 on voit bien qu'on assiste non seulement en histoire,
31:08 mais en matière juridique,
31:10 et il est remis en question complètement
31:12 pour faire le droit des victimes,
31:14 c'est le droit victimaire,
31:16 on voit bien que ce problème...
31:18 - Qui accompagne la concurrence victimaire,
31:21 qui ne parle même plus.
31:23 - Alors que la règle, depuis toujours,
31:25 par des carboniers, des grands juristes,
31:27 c'était "on ne juge pas les vivants
31:29 pour les crimes des morts d'il y a plusieurs siècles".
31:32 Même le grand Robert Badinter s'est élevé
31:35 contre cette stupidité,
31:37 ce qui vient du mouvement Waw,
31:39 que l'ONU est en train de reprendre,
31:41 et qui arrive dans nos tribunaux !
31:43 Que ce soit la Cour d'appel de Bordeaux
31:45 qui a donné raison, ou la Cour d'appel de Nantes...
31:47 - Ou Gambetta, vous l'avez dit.
31:49 - Voilà, pour Gambetta, pour Saint-Michel,
31:51 et pour la flotte en Ré, c'est parti déjà.
31:53 - C'est la Cour d'appel.
31:55 - Voilà, les Cours d'appel de Nantes et de Bordeaux,
31:57 ils sont gravissimes.
31:59 - C'est quand même fou.
32:01 Et en fait, c'est intéressant,
32:03 quand vous expliquez quand même Dimitri Casali,
32:05 c'est qu'il faut le dire, à part vous et quelques-uns,
32:07 ce manque d'opposition.
32:09 C'est-à-dire le fait que,
32:11 il faut le dire quand même,
32:13 dans l'opinion publique, tout ça,
32:15 "Bon, on souhaite, c'est une anecdote,
32:17 par rapport, qu'est-ce qu'on s'en fout des statues,
32:19 qu'est-ce qu'on s'en fout de tout ça, c'est pas très bien."
32:21 - C'est l'histoire de notre culture,
32:23 et bien deux choses, il y a d'abord...
32:25 - Ce qui fait cette passivité presque cynique.
32:27 - Oui, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
32:29 la France n'est plus la France,
32:31 depuis une trentaine d'années,
32:33 on perçoit que les grands maïs de la Bourdonnée,
32:35 on sent qu'il y a une lâcheté,
32:37 la lâcheté conduit toujours au désastre,
32:39 nous y sommes,
32:41 et un manque de courage,
32:43 évident, regardez ce qui s'est passé
32:45 avec Samuel Paty,
32:47 regardez, je le rappelle,
32:49 que le professeur Dominique Bernard,
32:51 - Il y en a, oui, professeur d'histoire.
32:53 - Alors lui, non,
32:55 littérature, mais le terroriste,
32:57 qui est entré dans la cour de l'école,
32:59 cherchait d'abord à égorger un prof d'histoire.
33:01 - Exact.
33:03 - C'est l'histoire qui représente le symbole d'Afrique.
33:05 Eh bien, c'est 55% des profs
33:07 aujourd'hui remettent en cause
33:09 leur propre enseignement, au nom de ce
33:11 manque de courage, de cette lâcheté
33:13 que n'avait pas justement
33:15 Samuel Paty, il faut lui rendre grâce.
33:17 Et enfin, la deuxième raison,
33:19 on l'a dit, on le redit encore,
33:21 c'est une immense, une insondable
33:23 ignorance de toutes ces
33:25 questions,
33:27 doublée de ce "je m'en foutisme",
33:29 "on s'en fout", après "où la France
33:31 ira", maintenant, ce manque de
33:33 patriotisme, comme je vous l'ai dit,
33:35 ou je le rappelle souvent,
33:37 depuis 25 ans,
33:39 je mets au défi quiconque de trouver
33:41 le terme "patriotisme"
33:43 dans les manuels scolaires
33:45 de vos enfants, de vos neveux, de vos petits-enfants.
33:47 - Le mot a disparu.
33:49 - Le mot "patriotisme",
33:51 le mot "nation", le mot "France",
33:53 le mot "France", dans les manuels d'histoire, apparaît rarement.
33:55 - Ah, quand même pas !
33:57 - Ah, si, si, on parle beaucoup
33:59 d'Hexagone, on verrait,
34:01 d'Hexagone, on parle de "terrictoire",
34:03 j'aime bien sur "le territoire",
34:05 mais on a du mal à dire "France",
34:07 qui est un mot si beau.
34:09 - On a du mal à dire "France", il serait temps, quand même,
34:11 pas mal de le dire.
34:13 Ça n'écorche pas la bouche, je vous assure.
34:15 La culture dans tous ses états,
34:19 André Bercoff.
34:21 (Musique)
34:45 - "Toi et moi",
34:47 cette superbe "Lettre à la France",
34:49 "Lettre à France", de Michel
34:51 Paul Naref. Alors, justement,
34:53 ça vous touche, vous,
34:55 Dimitri Casali, je vous rappelle
34:57 le titre de votre livre,
34:59 "Paruche et plomb, ces statues que l'on abat".
35:01 Et c'est vrai, on se dit "Oui, les statues,
35:03 qu'est-ce que c'est ?" Non, c'est fondamental.
35:05 C'est fondamental, pourquoi ? Parce que le passé,
35:07 le passé, c'est une dimension.
35:09 Le passé, ça nous fait. Vous savez,
35:11 un homme, c'est ce que disait,
35:13 je recevais, hier,
35:15 avant-hier, Henri Guaino,
35:17 il disait "Mais un homme n'est rien
35:19 sans être le complément d'un homme qui l'a précédé".
35:21 C'est vraiment ça.
35:23 Sinon, qu'est-ce que c'est ? Table rase,
35:25 on va faire le passé.
35:27 Et alors, justement, vous en parlez,
35:29 en fait, vous dites "Les statues,
35:31 au fond, ça doit nous ramener à nous".
35:33 Et à nous, c'est-à-dire que
35:35 gardons, quand même,
35:37 une espèce de ligne rouge, de ligne de
35:39 feu de notre identité.
35:41 C'est quelque part, c'est ça. - En fait,
35:43 ces statues nous rappellent,
35:45 tout simplement, que l'on doit aimer
35:47 la France.
35:49 Parce qu'elles font partie d'une époque,
35:51 elles ont été élevées, souvent, par
35:53 nos aïeux, nos ancêtres.
35:55 Souvent, on parle
35:57 de la génération des généraux de Napoléon,
35:59 mais c'était hier ! C'était il y a six
36:01 générations, les Napoléons.
36:03 On a tous, souvent, un ancêtre
36:05 qui a servi dans l'armée napoléonienne,
36:07 deux millions de soldats. Et donc, il faut bien
36:09 comprendre, c'est aussi la phrase de
36:11 de Lavis,
36:13 en fait, nous sommes
36:15 le produit de nos ancêtres,
36:17 mais la France, c'est nous, aujourd'hui,
36:19 mais ce sera nous, à travers les yeux
36:21 de nos descendants. Donc, si on n'arrive pas
36:23 à transmettre
36:25 l'histoire de France, je vous le disais, pour moi,
36:27 sans être chauffeux, c'est quand même une des plus belles
36:29 histoires au monde ! - Je crois qu'on peut pas
36:31 s'opposer à ça, quand même.
36:33 - Eh bien, écoutez,
36:35 on voit bien les conséquences
36:37 gravissimes, parce que, dans
36:39 la tête de nos enfants, il y a une
36:41 espèce de vide intersidéral,
36:43 ils sont peuplés,
36:45 ils sont plus du tout habités
36:47 par cet amour de leur propre
36:49 pays. Donc, ces statues, elles rappellent
36:51 qu'il faut aimer la France, elles sont
36:53 la représentation
36:55 de la continuité historique
36:57 de la nation, dans chaque ville,
36:59 dans chaque région. Vous vous rendez compte
37:01 qu'à Bourges, la statue de
37:03 Jacques Coeur, du grand
37:05 armateur et financier
37:07 de Charles VII,
37:09 a été taguée
37:11 colonialiste et raciste.
37:13 C'est d'une stupidité
37:15 sans nom, parce que ce sont
37:17 ces hommes-là qui ont fait la richesse
37:19 et la prospérité de la France.
37:21 Ce sont souvent des
37:23 aventuriers. Vous voyez, les Français
37:25 avant, c'était pas les Français d'aujourd'hui,
37:27 Casanier, Lach, dont je vous
37:29 parlais, ils avaient du courage. - L'aventure.
37:31 - L'aventure, ils allaient
37:33 peupler. La colonisation
37:35 française, qu'on nous reproche,
37:37 parce qu'aujourd'hui, on a réussi à faire
37:39 aimer aux Français tout ce qu'ils
37:41 haïssaient et à détester
37:43 tout ce qu'ils aimaient. Et les Français,
37:45 ça a été quand même des grands
37:47 découvreurs, des grands explorateurs,
37:49 que ce soit Jacques Cartier,
37:51 Pierre Savourgnan de Brasard, qui ont
37:53 justement rattaché
37:55 le Congo. D'ailleurs, le Congo,
37:57 Brasaville,
37:59 est la plus grande ville francophone
38:01 après Paris
38:03 aujourd'hui, mais ils ont
38:05 gardé, conservé, le
38:07 mausolée de Pierre Savourgnan de Brasard,
38:09 qui, je le rappelle, avait lutté toute sa vie
38:11 contre l'esclavage,
38:13 et avait libéré des esclaves
38:15 noirs sur ses propres deniers.
38:17 Voilà, c'était ça la France. - Et c'est bien,
38:19 vous vous rappelez dans votre livre,
38:21 Dimitri Casalis, qu'écrivait Camus en
38:23 1958, je le rappelle,
38:25 "Il est bon qu'une nation ne doit pas
38:27 oublier les raisons qu'elle peut avoir de
38:29 s'estimer elle-même. Il est dangereux
38:31 de lui demander de s'avouer seule coupable
38:33 et de l'avouer à une pénitence
38:35 perpétuelle." Mais c'est ça,
38:37 on revient à ça, cette
38:39 haine de soi,
38:41 cet espèce de masochisme,
38:43 de repentance, de
38:45 "serrer ma haire avec ma discipline".
38:47 - Voilà, alors, on peut
38:49 en dire un mot, c'est très chrétien.
38:51 En fait, ça vient de
38:53 nos racines chrétiennes,
38:55 ce "mea culpa", "mea culpa",
38:57 c'est ma grande faute,
38:59 et que l'on ne retrouve absolument pas dans les
39:01 autres religions, et surtout pas à l'islam,
39:03 ce n'est jamais leur faute.
39:05 Et nous, effectivement, il y a ce vieux fond
39:07 chrétien dont Spinoza
39:09 disait que la repentance
39:11 est une seconde faute,
39:13 si l'on réfléchit bien. Donc il faut
39:15 arrêter, arrêter de se
39:17 de se repentir,
39:19 et surtout, il faut
39:21 célébrer notre histoire, parce qu'elle est grande
39:23 et belle avant tout,
39:25 et surtout, il faut avoir le courage
39:27 de défendre les valeurs
39:29 de notre culture, et même
39:31 le grand Lévi-Strauss, vous vous rendez compte,
39:33 qui a... l'anthropologue
39:35 le plus fameux au monde,
39:37 qui a mis en avant les cultures amérindiennes,
39:39 des tribus d'Amazonie,
39:41 et tout, qui a dit que cela... - Il a sorti toutes les cultures
39:43 du monde, et il a raison.
39:45 Je vous cite aussi, vous le citez dans votre livre,
39:47 enfin, Lévi-Strauss a dit
39:49 ceci, et c'est vraiment important,
39:51 il disait "Au 19ème siècle, le système
39:53 de valeurs de la France représentait pour le
39:55 monde un pôle d'attraction,
39:57 l'assimilation des immigrés
39:59 ne posait pas de problème."
40:01 Vous m'entendez ? Il n'y avait pas de problème
40:03 d'assimilation, il n'y en aurait
40:05 pas davantage aujourd'hui,
40:07 c'est Lévi-Strauss qui parle,
40:09 "si dès l'école, notre système
40:11 de valeurs apparaissait à tous,
40:13 aussi solide que par le passé.
40:15 Si la France n'est plus capable de
40:17 conserver des valeurs intellectuelles
40:19 et morales assez puissantes
40:21 pour attirer des gens venus du dehors,
40:23 et pour qu'ils souhaitent les adopter,
40:25 comme ce fut le cas alors,
40:27 il faut s'alarmer."
40:29 Ben dis donc, on a passé
40:31 le stade d'alarme,
40:33 on a passé le signal d'alarme,
40:35 depuis longtemps. - Absolument, parce qu'il
40:37 explique que la France avait...
40:39 Pour moi, c'est une civilisation,
40:41 la France, carrément,
40:43 c'est-à-dire qu'il faut rappeler des choses simples,
40:45 dès 1879,
40:47 le maire de Paris,
40:49 de Hérédia, était noir,
40:51 le premier député noir
40:53 à l'Assemblée nationale, c'est Blesiannet,
40:55 1914, alors qu'il a fallu attendre
40:57 aux États-Unis pour que
40:59 un sénateur entre,
41:01 au Sénat américain,
41:03 1966, le premier ministre
41:05 noir en France, c'est 1931,
41:07 alors que le premier ministre
41:09 britannique de couleur,
41:11 c'est 2002.
41:13 Donc la France n'a aucune leçon d'antiracisme
41:15 à recevoir.
41:17 - Oui, c'est vrai, et il est bon de le rappeler,
41:19 Dimitri Casali.
41:21 En fait,
41:23 ce que vous poursuivez, vous, à travers d'ailleurs
41:25 tous vos livres, c'est cette espèce
41:27 de réhabilitation, d'entretien,
41:29 de maintenir le feu sacré
41:31 de la mémoire, quelque part.
41:33 - Bien sûr, quand je lis les mémoires de
41:35 Josephine Baker et que je lis sa phrase
41:37 "Paris est le paradis des noirs",
41:39 elle arrive en 1925,
41:41 1925,
41:43 de la ségrégation
41:45 américaine de Saint-Louis,
41:47 du Sud-américain, c'est épouvantable,
41:49 elle arrive à Paris,
41:51 elle n'en revient pas. Elle est extrêmement
41:53 bien accueillie. Bon, il y a bien un ou deux
41:55 journalistes, d'ailleurs un journaliste
41:57 du Figaro qui la critique,
41:59 bien sûr, parce qu'elle danse avec
42:01 des bananes, mais le reste,
42:03 la majeure, les 99%
42:05 des gens qu'elle rencontre
42:07 sont fous de Josephine Baker.
42:09 Idem pour
42:11 Sidney Bechette,
42:13 idem pour Louis Samstrong, tous les
42:15 musiciens de jazz américain.
42:17 Vous savez, il est venu dans les bagages,
42:19 avec l'orchestre de Josephine Baker,
42:21 la revue nègre de l'époque, et il est resté
42:23 en France. Mais tous,
42:25 les James Baldwin, ils étaient heureux
42:27 d'être en France, parce qu'ils souffraient du racisme
42:29 en Amérique. - Voilà ce qu'il faut dire.
42:31 Et d'ailleurs, l'amalgame
42:33 dans les armées
42:35 en 1917-1918,
42:37 le général Fauche
42:39 a demandé l'amalgame des
42:41 troupes noires américaines avec les
42:43 troupes françaises, parce que les
42:45 troupes américaines refusaient
42:47 dans leur propre rang, vous vous rendez compte ?
42:49 Déjà, le général Fauche
42:51 était beaucoup plus avancé que le général
42:53 Pershing. - Et il nous a amené le jazz.
42:55 - Exactement. - Quel joie à l'époque.
42:57 - Mais déjà, on voit la mentalité,
42:59 Fauche a la mentalité de Federb, de Lyoté,
43:01 de Galieny. Donc quand on
43:03 dit que tous nos généraux, je ne
43:05 comprends pas que l'armée et la
43:07 marée ne réagissent pas à cette
43:09 humiliation, que pratiquement tout leur
43:11 statut sont tagués, humiliés,
43:13 et bientôt vont être déboulonnés,
43:15 parce que là, il y a des demandes, des revendications
43:17 quotidiennes. Chaque semaine,
43:19 une statue est déboulonnée en France.
43:21 - Oui, c'est intéressant.
43:23 En fait, il faut dire à ceux
43:25 qui vous disent qu'il faut déboulonner,
43:27 dis-leur, écoutez, reboulonnez
43:29 votre cerveau. N'oubliez pas que ça
43:31 passe par là. Franchement,
43:33 quand on déboulonne des statues,
43:35 après tout, ça dérange qui ?
43:37 Ça heurte qui ? En plus, le général sait très souvent
43:39 de très belles statues. - C'est ça, c'est très bien.
43:41 - Et puis, esthétiquement, déjà,
43:43 lavez-vous la tête
43:45 et regardez vos statues
43:47 avec bienveillance, c'est la moindre
43:49 des choses. - C'est ça, la statue de Béatrice
43:51 de Savoie qui a été déboulonnée hier,
43:53 c'était une bienfaitrice
43:55 de la Savoie. Elle a donné naissance
43:57 à quatre reines et surtout,
43:59 elle a cultivé,
44:01 elle a fait éveiller la courtoisie
44:03 à la française, vous voyez, ce qui nous
44:05 caractérisait avant.
44:07 Maintenant, je ne sais plus si les Français sont toujours
44:09 aussi pour toi. - Merci Dimitri
44:11 Casali, merci. Les statues,
44:13 vraiment,
44:15 c'est un très, très,
44:17 très, très, très joli. Il faut le lire.
44:19 Ces statues que l'on a là-bas, comme ces chaînes
44:21 qu'on a là-bas quand on parlait de De Gaulle.
44:23 - C'est la même idée. - Absolument.
44:25 Et voilà, très sincèrement,
44:27 restez dans la mémoire,
44:29 c'est la mémoire qui vous apprendra l'avenir.
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