À l'occasion de la sortie-événement en salle en France le 15/11 du film "Sound of Freedom", André Bercoff reçoit Alejandro Monteverde, réalisateur du film, et Homayra Sellier, fondatrice et présidente d'Innocence en danger.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-10##
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00:00 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
00:05 Très très belle chanson d'Yvan Dautin, "Prendre un enfant par la main", mais ça c'est magnifique pour l'emmener vers demain.
00:27 Et quand c'est pour l'emmener dans des territoires glissants, glauques, voire monstrueux.
00:34 Nous allons parler d'un sujet grave, terrible, il faut le dire, la pédocriminalité, le trafic d'enfants.
00:44 Et nous allons en parler à l'occasion d'un film que j'ai vu, qui m'a bouleversé, je ne suis pas le seul,
00:49 des millions de gens qui l'ont déjà vu à travers le monde ont été bouleversés par ce film,
00:54 "Sound of Freedom", qui sort en France le 15 novembre.
00:59 Et qui est un film formidable, parce que c'est un film qui pour la première fois, c'est une fiction,
01:04 mais c'est une fiction basée sur des faits réels, on va en parler, qui montre ce que j'appelle l'abîme,
01:10 ce qu'on appelle l'abîme, l'impensable et qui pourtant existe. On en parle tout de suite.
01:16 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
01:22 C'est le réseau criminel international qui connaît la plus forte croissance au monde.
01:27 Il a déjà dépassé les ventes d'armes illégales et il surpassera bientôt le trafic de drogue.
01:33 Parce qu'un sachet de coke, on peut le vendre une fois, mais un enfant, on le vend 5 à 10 fois par jour.
01:40 Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre.
01:43 Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre, voilà, c'est la bande annonce du film "Sound of Freedom".
01:48 C'est étonnant ce film, on va raconter aussi son histoire, qui a été mise au placard pendant 4 ans.
01:56 Il a été filmé en 2018, il n'est sorti que maintenant.
01:59 Et c'est un film qui est sorti aux Etats-Unis et il a battu tous les records.
02:02 Il a battu Indiana Jones, le cartoon qu'on a dessiné, il a battu "Mission Impossible", etc.
02:07 Il a fait plus de 180 millions de dollars de recettes, mais au-delà de ça, c'est un film très émouvant
02:15 parce qu'il raconte une vraie histoire, celle de Tim Ballard, joué par le grand acteur Jim Cazéviel.
02:21 Et nous avons avec nous, et on est très heureux de le recevoir, Alejandro Monteverde.
02:26 Alexandre Monteverde est le réalisateur de ce film.
02:30 Et puis nous allons avoir en seconde partie Omer Asselier, qui est présidente et fondatrice d'Innocence Envergée,
02:36 sur la protection des enfants.
02:37 Et nous avons Hubert de Torsy, qui est président de Sage Distribution.
02:41 Et ce film sera, dès le départ, diffusé dans 150 salles de cinéma en France.
02:49 Voilà, on va en parler tout de suite parce que c'est une histoire incroyable.
02:53 Et je voudrais d'abord demander à Alejandro Monteverde, au fond, parce que c'est important,
02:58 comment c'est venu cette histoire, qu'est-ce qu'il a amené, c'est un réalisateur très connu déjà,
03:03 qui a fait plusieurs films, "The Last Goodbye", "Little Boy".
03:07 Et qu'est-ce qu'il a amené et comment a fait ce "Sound of Freedom".
03:12 Tout d'abord, merci de m'accueillir.
03:18 Merci pour ces aimables paroles et votre soutien.
03:23 Alors pourquoi ai-je décidé de faire ce film ? Eh bien, j'avais une motivation pure.
03:29 Le but était de créer un espace, un dialogue social.
03:35 Afin de parler d'un des sujets les plus importants de notre époque, la protection des enfants.
03:43 Ce n'est pas un film que j'ai cherché.
03:47 Vous savez, il y a deux types de films dans ma vie.
03:50 Il y a les films que je souhaite faire et les films que je suis appelé à faire.
03:54 Là, c'est un film qui m'a trouvé, ce n'est pas un film que j'ai cherché.
03:58 Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant, tiens, je vais faire un film sur la traite des enfants
04:03 ou pour exposer les crimes contre les enfants.
04:08 C'est un film qui m'a trouvé.
04:11 Un soir, j'ai vu un reportage sur la production de la pornographie et sur la traite des enfants.
04:23 Et c'était quelque chose de nouveau pour moi.
04:27 Je ne savais pas qu'il y avait ce genre de phénomène.
04:31 Et donc, ce soir-là, je n'ai pas pu dormir.
04:35 J'étais totalement bouleversé au plus profond de mon âme.
04:38 Et le lendemain matin, en me levant, je savais que je devais agir.
04:42 J'ai donc commencé à écrire un scénario sur ce sujet, une fiction.
04:49 Et pendant l'écriture de ce film, j'ai rencontré Timbala.
04:54 Je l'ai rencontré parce que je souhaitais avoir plus d'informations pour le film, parce qu'il est expert.
04:59 Il était un ancien agent américain.
05:03 Et donc, j'ai discuté avec lui.
05:06 Et pendant l'entretien, je me suis rendu compte que l'histoire de sa vie était plus puissante que ma fiction.
05:11 Et c'est à ce moment-là que j'ai changé de cap et j'ai commencé à écrire un film sur sa vie.
05:15 Alors Alejandro, juste pour nous dire exactement qui est Timbala,
05:21 parce qu'il a fait et c'est quoi en quelque sorte ses actions,
05:26 parce que lui c'était effectivement un ancien agent de sécurité, il a travaillé.
05:31 Et il a une équipe, je voudrais que vous le racontiez, parce que vous le racontez dans le film.
05:35 Mais en fait, qu'est-ce qu'il a fait lui ?
05:39 C'était quoi son action pour protéger ses enfants ?
05:43 Il était agent fédéral, il travaillait pour la sécurité intérieure.
05:51 Il travaillait sur la question des crimes perpétrés contre les enfants.
05:55 Et dans le cadre de son travail, une partie terrible, c'est qu'à chaque fois qu'il arrêtait un pédophile,
06:02 il récupérait toutes les vidéos de pédopornographie.
06:06 Et ces vidéos ne peuvent pas être montrées dans un tribunal.
06:09 Et donc son travail consistait à transcrire les horreurs, les atrocités que l'on voit dans les vidéos.
06:16 Parce que ces vidéos ne pouvaient pas être montrées lors des procès.
06:20 Pourquoi, pardon, pourquoi elles ne pouvaient pas être montrées ?
06:24 Parce que c'est un crime de les visionner.
06:28 Et donc il devait faire des transcriptions et décrire étape par étape ce qu'il voyait.
06:34 Et il m'a raconté que plus il mettait de détails, plus grande était la condamnation contre les criminels.
06:41 Et donc il a vu des milliers et des milliers d'heures de vidéos et ça l'a réellement meurtri.
06:49 La plupart des agents ne tiennent pas plus d'un an à ce poste.
06:54 Et lui, grâce à sa foi, il a puisé dans sa foi pour continuer ce travail.
06:59 Mais il savait également que ses enfants n'étaient pas américains.
07:03 Et il a eu le désir de retrouver ses enfants en dehors des États-Unis.
07:08 Et en tant qu'agent américain, il ne pouvait pas aller sauver des enfants qui n'étaient pas américains.
07:16 Il a donc dû démissionner, il a tout quitté afin d'aller dans d'autres pays du monde pour sauver ses enfants.
07:23 Donc ce film raconte un petit peu son origine, ça se concentre sur son travail.
07:30 On commence à sa démission et ensuite on parcourt une sorte d'odyssée au cœur de l'humanité.
07:37 Et donc ce film est une sorte d'odyssée cinématographique.
07:41 Toutefois, nous avons créé une sorte de véhicule d'espoir.
07:44 C'est un film qui, bien qu'il soit très sombre, est également une source d'inspiration.
07:50 C'est un film dans lequel on se sent en sécurité en le regardant et on ignora rien de totalement traumatisant dans le film.
07:59 Alors ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les spectateurs, plus de 30 millions de personnes ont vu ce film.
08:05 30 millions ont déjà vu le film ?
08:07 Au total, oui.
08:09 Y compris les versions piratées.
08:12 Oui, on en a vu.
08:14 Et ils disent que c'est une histoire qui est une bonne source d'inspiration.
08:18 Donc j'invite tout le monde à aller voir ce film.
08:20 Ce n'est pas un film qui va vous traumatiser ou vous déprimer, vous allez réfléchir, ça va vous donner envie de participer à cette sensibilisation.
08:28 Surtout que c'est un film qui finit sur la libération d'un certain nombre d'enfants, donc c'est une note d'espoir, c'est vrai.
08:34 La fin du film est très très très belle aussi, enfin le film est tout à fait passionnant.
08:40 Mais la fin du film est très belle parce que c'est une libération.
08:44 Juste, je me demandais Alejandro, vous avez, enfin le Tim Ballard a travaillé sur quel pays ?
08:51 Sur plusieurs pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud ?
08:55 Il a travaillé aux quatre coins du monde.
09:00 Il a beaucoup travaillé en Haïti.
09:04 En Ukraine, beaucoup.
09:07 Mais plus particulièrement dans les pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et au Mexique.
09:14 D'accord.
09:15 Et il se concentre principalement sur les pays qui sont vulnérables.
09:21 Je connais les chiffres pour les États-Unis, je sais combien d'enfants disparaissent chaque année aux États-Unis.
09:29 Et les États-Unis ont beaucoup de ressources, c'est un pays très sûr.
09:34 Alors je ne peux qu'imaginer le nombre d'enfants qui disparaissent dans des pays comme le pays d'où je viens, le Mexique,
09:40 ou dans d'autres pays d'Amérique latine ou en Haïti, etc.
09:44 On n'a pas de chiffres. On n'a pas de chiffres.
09:48 Pour les pays d'Amérique latine.
09:52 Oui, il n'y a pas de chiffres.
09:55 Si vous regardez sur le site du FBI ou de la sécurité intérieure, les chiffres sont disponibles.
10:00 Et ce sont des centaines de milliers d'enfants pour les États-Unis.
10:03 Alors Alejandro, juste, comment vous avez eu le "Parce que un film, ça coûte" ?
10:08 Qui vous a aidé au départ pour monter le film, le produire, le faire, les acteurs, etc. ?
10:16 Ça demande des moyens. Comment vous avez obtenu ces moyens ?
10:20 C'est la beauté de cette aventure.
10:28 Ça a été une aventure très complexe.
10:32 Il y a eu des bas, mais il y a eu des hauts également.
10:35 Et le côté positif, c'est cette mobilisation des investisseurs.
10:40 Des investisseurs de tous milieux.
10:42 Il y en avait qui étaient athées, qui étaient croyants.
10:45 Il y avait également des investisseurs qui étaient affiliés à un parti politique,
10:49 à l'autre parti politique aux États-Unis.
10:52 Et des investisseurs étrangers d'autres pays également.
10:56 Ça réellement réunit toutes ces personnes pour ce combat.
11:00 C'est un combat que l'on ne peut remporter que si nous travaillons ensemble.
11:05 Pas simplement en tant que nation, mais en tant que monde.
11:08 C'est un problème international à cause d'Internet.
11:13 Les États-Unis sont le premier consommateur de contenu pédopornographique.
11:23 L'Europe n'est pas mal non plus, y compris l'Europe de l'Est.
11:29 Hélas.
11:31 Je voudrais demander justement, Hubert de Torcy,
11:35 vous êtes président de Sage Distribution et vous distribuez le film.
11:39 Je voudrais juste rappeler, parce qu'on va le demander à Alejandro,
11:44 l'histoire de ce film.
11:46 Il faut rappeler que c'était Disney qui l'a produit, si je me rends bien.
11:50 Non, c'est Fox qui l'a produit.
11:53 C'est très technique comme langage, mais le film a été produit de manière indépendante,
11:57 par un studio indépendant, Metanoïa Films,
12:00 qui est une petite boîte de production qui a produit en indépendant,
12:04 pour un budget assez modeste de 14 millions de dollars.
12:08 Ils ont vendu le film à la Fox, qui devait le distribuer sur le territoire américain.
12:13 Le Covid est arrivé.
12:14 Il a été terminé quand le film ?
12:16 Il a été tourné en 2018, il a été monté en 2019,
12:19 donc il était prêt, je dirais, début 2020.
12:22 Il y a plus de 3 ans.
12:24 Exactement.
12:25 Il devait sortir court en 2020.
12:27 Le Covid est arrivé, tous les cinémas ont fermé les portes,
12:29 et donc c'est resté sur les étagères de la Fox,
12:31 comme beaucoup de films, pratiquement tous les distributeurs ont mis leurs films sur l'étagère
12:35 pendant plusieurs mois, de longs mois.
12:37 Et puis ensuite, entre temps, la Fox a été rachetée par Disney.
12:40 Et quand Disney a pris le temps de regarder tout ce qu'elle avait racheté
12:44 dans le contenu de la Fox,
12:46 elle a trouvé ce film-là,
12:48 et elle a considéré qu'il n'avait pas d'intérêt pour elle.
12:51 Donc Disney a gelé le film,
12:55 et c'est cette année, en 2023,
12:57 qu'Angel Studios, un autre producteur-distributeur chrétien américain,
13:02 a racheté les droits à la Fox
13:04 pour le sortir avec le succès qu'on sait, aux Etats-Unis, le 4 juillet 2023.
13:08 C'est ça, il est sorti le 4 juillet 2023, et il a cassé la baraque.
13:11 C'est le film le plus rentable de l'année 2023, clairement,
13:14 puisqu'un investissement de 14 millions de dollars,
13:17 et maintenant je crois qu'on est à 250 millions de dollars de box-office mondial.
13:21 Alors Alejandro, je voudrais savoir comment il réagit,
13:24 mais vous aussi, vous pourriez en parler,
13:26 qu'on a vu des images, nous, ici, en Europe,
13:29 que dans les salles américaines,
13:31 et je voudrais savoir pourquoi, à son avis,
13:33 il y avait des cinémas où la lumière restait allumée.
13:36 On faisait tout pour que les spectateurs
13:38 ne puissent pas voir le film dans des conditions,
13:41 je ne dis pas assez partout, mais on a vu des images,
13:45 ici, où le film se voyait,
13:48 enfin, on allumait les choses, en tout cas,
13:50 il y avait une volonté, en tout cas,
13:52 de perturber la diffusion du film et la connaissance du film.
13:57 Oui, j'aimerais penser que ce n'était pas à dessein.
14:02 Vous êtes un bon croyant.
14:05 J'aimerais penser que ces personnes ne pensaient pas
14:10 que le film allait bien s'en sortir,
14:13 et donc ils disaient que ça allait être dans des cinémas disparus,
14:18 à cause du Covid, voilà ce qu'on m'a dit, en tout cas.
14:22 Ce film a été distribué dans les vieux cinémas,
14:27 pas dans les beaux cinémas rénovés.
14:30 Parfois, quand on rénove un cinéma,
14:33 on change les projecteurs et on donne les vieux projecteurs
14:37 aux plus petits cinémas.
14:39 Mais quand un film s'en sort bien,
14:41 bon, alors, je pensais que ce n'était pas à dessein,
14:44 mais quand les films s'en sortent bien,
14:46 eh bien, ils les sortent des petits cinémas,
14:48 ils les mettent dans les grands cinémas.
14:50 Voilà comment on a pu grandir.
14:52 On a commencé dans 1 500 cinémas
14:55 et on est arrivé à près de 35 000 cinémas,
14:58 35 000 salles.
15:00 - Incroyable.
15:02 - Je sais que ce film est un petit peu tiré
15:05 par différentes théories du complot des deux côtés.
15:08 Je pense qu'ils ont essayé d'alimenter un petit peu
15:11 cette controverse à rapport à des réactions.
15:14 Je ne sais pas exactement, mais je suis convaincu
15:23 qu'il y avait des personnes qui voulaient que ce film soit un échec.
15:26 - Oui. - On ne peut pas vous dire qui c'était.
15:28 - En tout cas, c'est très intéressant de voir le destin de ce film
15:31 et qu'il sorte et on est ravis qu'il sorte là.
15:35 Donc, effectivement, il va sortir le 15 novembre,
15:38 encore une fois, en France.
15:41 Vraiment, allez le voir. Moi, je l'ai vu.
15:43 J'ai été bouleversé, encore une fois, vous le savez.
15:45 Il y a des millions de gens qui l'ont été.
15:47 Pourquoi ? Parce que c'est un film qui parle d'une réalité.
15:50 Là, c'est en Amérique du Sud que ça se passe.
15:53 Mais, hélas, on le sait, en Europe et un peu partout,
15:56 il y a cette chose absolument terrifiante.
16:00 On va en parler aussi avec "Innocents sans danger".
16:03 Cette chose terrifiante qui consiste à exploiter sexuellement,
16:08 je ne parle même pas du trafic d'organes,
16:10 mais on pourra en parler, des enfants, des innocents, effectivement.
16:14 Et c'est pour ça que c'est un vrai combat, un combat qu'il faut mener.
16:18 Juste, ça a été compliqué de trouver des salles
16:23 où tout le monde a bien réagi, vers de torsilles.
16:26 C'est sûr que, en tout cas, quand la polémique que l'on connaît
16:29 est sortie aux Etats-Unis, ça a effrayé tout le monde.
16:32 En France, les journaux français ont fait du copier-coller,
16:34 les journaux américains ont importé cette politisation du film.
16:39 Ce qui fait que je pense que la plupart de mes confrères distributeurs,
16:44 personne n'a osé s'aventurer dans le rachat du film en se disant
16:47 "je vais me retrouver avec une étiquette de complotiste".
16:50 Je ne comprends pas juste un mot.
16:52 Le trafic d'enfants, ce n'est pas un complot.
16:54 C'est parce que les polémiques qui sont arrivées jusqu'ici
16:58 étaient vraiment surréalistes de fait,
17:00 parce qu'elles expliquaient que le film faisait l'apologie de théories conspirationnistes
17:04 suivant lesquelles il y avait une internationale sataniste,
17:08 qui faisait du sang des enfants, etc.
17:11 qui n'a rien à voir avec le film, qui est l'histoire vraie de Tim Ballard,
17:14 qu'a raconté habilement Alejandro.
17:16 Il y avait une telle différence entre ce que rapportaient les journaux
17:19 et le contenu du film que j'avais eu l'occasion de voir à Cannes en mai dernier,
17:24 que je me suis dit "il n'y a aucune raison de ne pas sortir ce film,
17:28 cette polémique est absurde, et en plus elle est indécente,
17:31 parce qu'elle détourne du vrai sujet, qui est la protection des enfants".
17:35 Aujourd'hui, les salles ont toutes vu le film,
17:39 elles avaient toutes très peur parce qu'elles avaient lu les journaux,
17:42 et elles ont toutes été rassurées en voyant le film.
17:44 Et je crois que vraiment vous serez aussi, non pas rassurés,
17:47 vous serez inquiets, mais dans le très bon sens du terme,
17:49 et vous serez en espérance, après avoir vu le terme,
17:52 Alejandro Monteverdi, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio
17:55 avec Omaira Sellier, présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
17:59 On va continuer à parler de ce problème très grave,
18:03 que certains n'ont pas envie d'en parler,
18:06 mais nous, nous en parlons, et nous ne serons pas les seuls.
18:10 La culture dans tous ses états, André Berkoff.
18:14 - Tu fais ça depuis combien de temps ?
18:20 - 12 ans maintenant.
18:22 - Combien de pédophiles t'as arrêtés ?
18:25 - 288.
18:27 - Combien d'enfants t'as retrouvés ?
18:29 - Mon dieu, tu rescates des nièges, verdad ?
18:36 - Pouvais-tu m'aider à trouver ma soeur ?
18:39 - Je te le promets.
18:41 - Je te le promets, effectivement,
18:46 c'est encore une fois quelque chose qui vous prend à la gorge.
18:50 Alejandro, je voulais vous demander,
18:52 comment c'était d'avoir Jésus comme interprète principal ?
18:58 Je parle évidemment de Jim Caviezel.
19:03 Je suis un grand fan de son travail.
19:06 Je n'ai pas choisi Jim Caviezel.
19:10 C'est un petit peu cliché, mais c'est le projet qui l'a choisi.
19:16 C'est un film qui avait sa propre voix.
19:20 C'est un film qui a invité toutes les personnes qui y ont participé.
19:25 Toutes les personnes qui y ont participé ont été choisies par le projet.
19:28 Tout comme le projet m'a choisi.
19:31 Je cherchais un acteur qui ressemblait à Timbalard.
19:34 Timbalard est un petit peu plus petit, il est blond,
19:37 Jim Caviezel est grand avec des cheveux noirs.
19:40 Ceci étant, ce film était très personnel pour Jim.
19:48 Il avait déjà sauvé trois enfants, il a adopté trois enfants en Chine.
19:53 Et donc, lorsque je l'ai rencontré la première fois au bout de trois ans,
19:59 au bout de cinq minutes, il avait déjà fondu en sanglots.
20:02 Et je savais à quel point ce film serait important pour lui et pour moi en tant que réalisateur.
20:08 Travailler avec un acteur qui comprend, pour qui c'est important,
20:13 un acteur qui comprend bien ce sujet, un sujet difficile, c'était particulier.
20:19 C'était un formidable cadeau.
20:23 Et donc, le lendemain, je lui éteins les cheveux en blanc,
20:27 et ses yeux étaient très très bleus,
20:31 ils étaient encore plus bleus avec le reflet des cheveux.
20:34 Et quand je l'ai mis à côté de Timbalard, c'était comme deux jumeaux.
20:37 J'étais très ému et j'aimerais bien qu'on m'accorde le crédit d'avoir casté Jim Caviezel,
20:45 mais non, c'est le projet qu'il a choisi.
20:47 En tout cas, il fait de très très belles performances.
20:50 D'ailleurs, tout le monde est vraiment fort, c'est un film fort.
20:55 Je suis très heureux de recueillir aussi Omaire Asselier,
20:59 qui est présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
21:02 Alors, Omaire Asselier, racontez-nous, O Niocence en danger, comment, quoi, comment vous l'avez fondée ?
21:08 Innocence en danger est née en France en 1999.
21:13 Je suis iranienne d'origine.
21:15 Je me trouvais à Paris, en France plutôt,
21:19 parce que mes parents ont pensé à l'époque que la France serait plus safe que mon pays qui était en guerre, qui rentrait en guerre.
21:28 Et j'avais ma soeur jumelle qui était à l'époque en vie.
21:33 Et on était très innocente parce qu'on avait eu une enfance très protégée.
21:41 Et pendant que j'étais étudiante en France, je suis devenue témoin, sans le chercher, évidemment.
21:48 Des situations et des contextes où, sans m'expliquer ce que ça voulait dire,
21:54 ce qui pouvait arriver, c'était des contextes de...
22:02 Vous avez entendu parler...
22:05 J'ai vu, mais j'ai pas entendu parler.
22:09 Mais comment vous avez vu ?
22:11 Je veux dire, à quelles circonstances ?
22:13 Vous avez vu des maltraitances d'enfants ?
22:16 Non, non, non.
22:18 J'étais avec mes amis.
22:22 Je vous donne un exemple.
22:23 Je déjeune avec des copines avec lesquelles j'étudie, dans un restaurant où il y a des adultes aussi.
22:30 Et puis on a été approché, ça c'est un exemple, on a été approché par une femme habillée, très élégante et très belle,
22:39 qui est venue nous voir et qui a dit "Est-ce que l'une de vous veut dîner avec un des messieurs qui sont assis dans la table d'à côté ?"
22:48 C'est vrai que, au début, j'ai pas compris pourquoi.
22:52 D'ailleurs, j'ai dit "Mais moi je veux pas dîner avec quelqu'un que je ne connais pas."
22:57 Elle a laissé sa carte sur la table.
23:00 On a déjeuné, on est parti et...
23:04 Vous étiez étudiante à l'époque ?
23:06 Oui, à Paris.
23:07 Et c'était dans ce qu'on appelle le Carré d'Or.
23:11 Vous voyez de quel quartier je parle.
23:14 Donc après, une de mes amies, après quelques mois...
23:17 Le Carré d'Or, je dis ça pour nos auditeurs, c'est Champs-Élysées, Avenue Montaigne, Avenue Georges V.
23:21 Exactement.
23:22 Et après, j'ai une de mes amies qui se marie avec un Français magnifique.
23:29 Je suis témoin de mariage.
23:31 Sauf que quelques semaines après, elle se suicide.
23:35 Elle laisse une lettre qui me parvient.
23:38 À l'époque, il n'y a pas d'email, il n'y a pas de portable, etc.
23:40 La lettre me parvient.
23:42 Et dans la dernière paragraphe de sa lettre,
23:45 elle explique que quand elle a pris cette carte,
23:49 elle a été curieuse ou peut-être qu'elle avait...
23:52 Elle est allée voir ce qui se passe.
23:54 Elle a été violée, etc.
23:57 Et elle a été...
23:59 Je ne connais pas tous les détails de ce qui lui est arrivé,
24:02 mais c'était suffisant pour que malgré le fait qu'elle avait rencontré un homme bien
24:06 et qu'elle s'était mariée, elle se sentait sale et elle ne voulait plus vivre.
24:10 Et la dernière phrase, c'est...
24:12 Mais si tu étais...
24:14 Non, si je pouvais parler avec quelqu'un, si tu étais là,
24:17 peut-être que je n'aurais pas choisi de partir.
24:21 Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé
24:24 que sans prétention, j'ai juste décidé
24:28 qu'un jour, quand je le pourrais,
24:30 parce que j'étais étudiante moi-même à l'époque,
24:32 quand je le pourrais, je serais la personne
24:35 que cette jeune fille aurait souhaité rencontrer,
24:39 et moi-même, parce que j'ai été confrontée à beaucoup de situations.
24:43 Donc vous avez dit "moi je vais me battre pour ça et aller plus loin pour ça".
24:46 Oui.
24:47 Je dis aussi, vous savez que Céline Alonso qui fait l'émission avec moi
24:53 est malheureusement halité,
24:55 pas très grave, mais c'est embêtant, elle a eu un accident,
24:58 c'est pour ça qu'elle n'est pas là pour faire l'émission avec moi,
25:00 mais elle l'a entièrement préparée,
25:02 et voilà, il faut le savoir et lui rendre hommage.
25:05 On va continuer à parler d'Innocence en danger,
25:09 mais vous l'avez fondée quand alors, très exactement ?
25:13 Innocence en danger est fondée en janvier 1999,
25:17 à la suite du démantèlement de ce qui était considéré à l'époque
25:21 comme le plus grand réseau cyberpédocriminel au monde,
25:25 à la suite d'une enquête qui a duré un an et demi,
25:29 avec la collaboration de police et d'enquêteurs.
25:34 Où ça ? En Europe ?
25:36 Le réseau était mondial.
25:38 Il y avait des français, il y avait des américains,
25:40 il y avait des gens de partout,
25:42 et les policiers de 14 pays avaient travaillé sur cette enquête,
25:48 notamment la France, évidemment les États-Unis, etc.
25:52 A la suite de ce démantèlement,
25:54 lorsque le directeur général de l'UNESCO,
25:58 qui à l'époque s'appelait Federico Maier,
26:02 qui était très visionnaire,
26:03 il a compris qu'Internet posait un problème très sérieux
26:06 à la sécurité, à la protection des enfants,
26:09 notamment sur ces sujets-là,
26:12 il a décidé de lancer un mouvement qui s'appelait Innocence en danger.
26:17 Il m'a nommée pour des raisons X.
26:19 J'étais active dans ces contextes.
26:22 À l'initiative de Federico Maier ?
26:24 Absolument.
26:25 Qui était à l'époque directeur général de l'UNESCO.
26:27 J'étais à l'époque directeur général, nous sommes en 1999.
26:30 J'accède.
26:31 Il me demande si je veux bien conduire le plan d'action.
26:34 J'ai évidemment dit oui,
26:35 sans m'imaginer une seconde de l'ampleur du problème.
26:38 Et puis j'ai quitté l'UNESCO en 2000,
26:41 parce que je ne peux pas travailler avec des grandes organisations
26:45 qui ne sont pas de terrain.
26:47 Et vous avez fait cette association.
26:49 J'ai fondé Innocence en danger avec une loi 1901,
26:52 d'abord en France et après dans d'autres pays.
26:55 Non-profit organization.
26:56 Non-for-profit.
26:57 Oui, tout à fait.
26:59 On va continuer à en parler.
27:01 J'ai une question pour Alejandro.
27:04 Est-ce qu'en Amérique,
27:06 puisque on connaît bien l'Amérique, évidemment,
27:09 est-ce qu'avec le film et après le film,
27:14 est-ce que vous estimez aujourd'hui,
27:16 pas seulement à cause du film,
27:18 on a tout suivi ici,
27:20 mais c'est un des exemples,
27:21 l'affaire Epstein et la fameuse île d'Epstein
27:24 et tous les gens qui allaient chez Jeffrey Epstein
27:27 et ce qui s'est passé.
27:28 Est-ce que le problème est aussi important qu'on le dit ?
27:33 Parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent
27:35 oui, mais on exagère, c'est pas aussi important.
27:38 Oui, c'est vrai qu'il y a des gens qui se conduisent comme des salauds,
27:42 qui sont des salauds, etc.
27:43 Mais c'est une petite minorité,
27:46 alors que ce qu'on sait,
27:48 un peu ce qu'on voit apparaître dans la partie de l'iceberg
27:51 qui était sous l'eau,
27:53 on voit apparaître quand même que c'est extrêmement important et massif.
27:58 C'est une bonne question.
28:03 Vous savez, j'ai fait ce film pour créer une conversation,
28:08 pour qu'on puisse en parler en tant qu'humanité,
28:10 en tant que race humaine,
28:11 pour qu'on puisse se pencher sur ce problème,
28:13 pour qu'on puisse voir quelle est son ampleur.
28:18 Alors, je savais que je ne voulais rester qu'au sommet de l'iceberg,
28:21 je ne voulais pas creuser plus en profondeur.
28:23 Toutefois, ce que je sais,
28:24 et je sais que ça va se produire ce soir,
28:27 c'est qu'à chaque projection à laquelle j'ai assisté,
28:30 pour Sound of Freedom,
28:31 à chacune de ces projections,
28:33 et j'en ai fait 200 environ,
28:36 il y a toujours une ou deux personnes du public
28:39 qui viennent partager une histoire avec moi.
28:42 Qui vous racontent leur histoire.
28:43 J'ai été maltraité,
28:45 j'ai été victime d'abus,
28:47 j'ai été victime de traite des êtres humains, etc.
28:49 Et je sais que ça va se passer ce soir.
28:51 Et je leur réponds toujours, je ne suis pas un expert,
28:54 je suis ravi que vous ouvriez,
28:56 que vous en parliez.
28:57 C'est une conversation que l'on doit avoir ensemble.
29:01 Je ne connais pas réellement la gravité du problème,
29:04 toutefois, je sais bien une chose.
29:07 Alors, une grande chaîne,
29:10 un jour nous faisions la une,
29:14 et il y avait eu une attaque contre le film,
29:16 ils disaient que c'était un film
29:17 qui soutenait les théories du complot, etc.
29:19 Et de l'autre côté du journal,
29:24 vous pouvez le retrouver d'ailleurs,
29:27 il y avait eu une affaire très très connue.
29:29 Le film était dans les cinémas,
29:31 on avait déjà 100 millions de dollars au box-office,
29:34 donc on s'en sortait vraiment très très bien.
29:37 Et il y avait eu une opération
29:40 où ils ont arrêté 100 pédophiles,
29:43 dont 74 étaient aux Etats-Unis,
29:46 les autres étaient en Australie.
29:48 Ils ont sauvé 14 enfants,
29:50 ils ont trouvé des centaines d'heures
29:52 de contenu pédopornographique.
29:55 Donc d'un côté, ils disaient que mon film,
29:58 c'était une théorie du complot, ça n'existait pas,
30:00 et de l'autre côté, on voyait justement que ça existait,
30:02 que c'était la réalité.
30:03 Donc ça, c'est vraiment profond.
30:05 On voit que c'est un problème mondial.
30:07 Alors, je ne suis pas un expert,
30:09 je ne sais pas quelle est la gravité de ce problème,
30:11 quelle est son ampleur,
30:13 mais dans tous les pays où je vais,
30:15 je pose toujours la même question,
30:16 savez-vous combien d'enfants disparaissent chaque année ?
30:18 En général, les gens ne savent pas,
30:20 et donc la question que je pose aujourd'hui,
30:22 c'est savez-vous combien d'enfants disparaissent chaque année en Europe ?
30:25 Est-ce qu'on a ce chiffre ?
30:27 Est-ce qu'on a ce chiffre, Mère ?
30:29 D'abord, je voudrais vous donner un chiffre
30:31 de nombre d'enfants qui sont trafiqués dans le monde,
30:34 qui est le seul chiffre officiel que nous ayons aujourd'hui.
30:37 Donné par qui, ce chiffre officiel ?
30:39 Unicef et des organisations comme ça,
30:41 il y en a 2 millions.
30:42 Déjà, ça, c'est 2 millions d'enfants trafiqués aujourd'hui.
30:45 Victimes du trafic ?
30:46 Alors où on se parle.
30:47 Ça, c'est mondial.
30:48 Maintenant, en Europe...
30:50 Mais 2 millions, c'est...
30:51 Mais c'est énorme, on est d'accord.
30:53 Mais moi, j'ai connu des enfants trafiqués en France.
30:57 Je veux dire, c'est pas...
30:58 Ceux qui ne veulent pas en parler,
30:59 c'est qu'ils ont peur de leur petit doigt.
31:01 Je suis désolée.
31:02 C'est une réalité.
31:03 C'est pas parce qu'on a peur que ça va disparaître.
31:05 Mais il y a 10 000 enfants qui ont disparu en Europe en un an.
31:10 Alors, c'était peut-être au moment où il y a eu des migrations.
31:15 Mais les chiffres sont...
31:17 Mais vous savez, ce qu'a dit Alejandro est très juste.
31:20 Pourquoi est-ce qu'on ne sait pas combien d'enfants disparaissent en Europe,
31:23 pays par pays ?
31:24 Pourquoi est-ce qu'on ne sait pas combien d'enfants disparaissent en France ?
31:27 Parce que ça n'intéresse pas les gens.
31:29 Mais le problème est réel depuis des années.
31:33 Non, mais il y a aussi, hélas, des parents qui vendent leurs enfants
31:36 quand il y a de la pauvreté, etc.
31:37 Mais les enfants que j'ai connus en France qui ont été trafiqués,
31:39 l'une d'entre elles avait été vendue par ses parents,
31:41 elle était française.
31:42 Ça s'est passé dans le nord de la France.
31:44 Elle était enceinte à 15 ans.
31:46 Elle avait déjà été enceinte avant, etc.
31:49 Il y a des cas, mais bien sûr.
31:51 Bien sûr.
31:52 C'est ça qui est assez terrifiant.
31:54 Et c'est là où on voit combien un film,
31:58 combien une oeuvre, mais il y a aussi des oeuvres en profondeur.
32:01 Je voudrais poser une question à Alejandro.
32:06 Avec ce film, et après ce film,
32:11 je voudrais savoir, est-ce que vous allez,
32:14 question que je pose, enfin qui est une question au producteur,
32:17 est-ce que les recettes du film, en partie,
32:20 vont aider aux associations de lutte contre les enfants en danger, etc.?
32:25 Je veux dire, est-ce que les producteurs vont faire,
32:29 est-ce que le combat que vous avez mené avec ce film,
32:32 vous êtes un réalisateur, un artiste,
32:34 est-ce que ce combat va aussi aider,
32:37 est-ce que les recettes et puis le reste,
32:40 ce combat, il va continuer pour vous?
32:43 Alors, personne n'a fait ce film pour l'argent.
32:51 Nous ne pensions pas que ce film allait être rentable.
32:54 L'objectif de ce film était de sensibiliser la population,
32:58 créer ce dialogue que nous avons aujourd'hui.
33:01 Et pour moi, ça vaut plus que tout l'or du monde,
33:04 parce que la sensibilisation peut réellement promouvoir le changement.
33:08 Et le fait d'être ici et d'en parler,
33:11 et d'apprendre des informations,
33:13 plus on parle, plus on peut créer du changement.
33:16 Il y a une chose que je sais,
33:18 c'est qu'il y a beaucoup d'organisations,
33:20 des associations à but non lucratif,
33:22 qui se battent contre la traite des êtres humains
33:25 ou des organisations qui aident les victimes à se relever.
33:29 Alors, nous avons travaillé avec beaucoup de ces organisations
33:33 et de ces associations, et elles nous ont dit
33:35 qu'elles reçoivent davantage de donations et de ressources.
33:38 Nous pensons que la sensibilisation créée par ce film
33:43 a réellement eu un impact.
33:46 Et j'espère que une partie des recettes du film
33:55 pourront continuer à aider d'autres organisations et associations.
34:00 Personnellement, je ne suis que le scénariste et le réalisateur,
34:05 pas le producteur,
34:07 mais je sais que les personnes qui ont distribué le film aux États-Unis
34:13 cherchent toujours des manières d'aider et de sensibiliser.
34:18 Merci beaucoup Alejandro Monteverde.
34:21 Merci à vous, et merci à Sages Productions,
34:24 la distribution de Sages Distributions.
34:27 Je crois qu'encore une fois,
34:29 franchement, soyez nombreux, allez le voir,
34:31 aux liseurs du Sud Radio, aux résistants du Sud Radio, vous savez,
34:34 allez voir, parce qu'il faut savoir ce qui se passe.
34:37 On ne peut pas faire semblant,
34:39 on dira "oui, mais moi ça ne m'intéresse pas,
34:41 moi voilà, j'ai mon foyer, mes enfants, tout va bien, etc."
34:44 Vous savez, faire l'autruche, ça n'a jamais profité à qui que ce soit.
34:48 Il faut toujours garder la tête hors du sable.
34:51 Merci.
34:52 Merci.
34:54 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
34:58 Ce boulot, il vous brise un morceau.
35:02 Et là, j'ai une petite chance
35:05 de pouvoir me reconstruire.
35:08 Quand c'est Dieu qui donne les ordres,
35:12 tu te tais et tu obéis.
35:20 Tu te tais et tu obéis quand Dieu donne les ordres.
35:24 "Sound of Freedom", on en parle, ce film
35:28 qui a fait beaucoup, beaucoup de bruit, et à juste titre,
35:32 qui, encore une fois, je le rappelle, sort le 15 novembre en France.
35:37 Et nous sommes avec Oméra Célier, toujours présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
35:43 Alors aujourd'hui, Oméra Célier, quelle est l'activité,
35:46 parce qu'elle est mondiale, votre activité.
35:49 En tout cas, internationale.
35:50 Il y a des pays où je ne travaille pas, où nous ne sommes pas présents,
35:53 simplement parce qu'il n'y a pas suffisamment de lois
35:56 qui interdisent les relations sexuelles avec les enfants.
35:59 C'est très difficile pour une association de pénétrer dans une culture
36:03 où les relations sexuelles avec les enfants n'est pas cadrée par les lois du pays.
36:09 Donc, nous sommes dans presque tous les pays,
36:12 en Europe, je peux le dire.
36:14 En Amérique du Sud, nous sommes en Colombie,
36:16 pour des raisons personnelles, mais aussi parce qu'il y a besoin.
36:20 Et nous avons des activités également aux États-Unis,
36:23 mais qui sont dans notre ordre.
36:25 Ce n'est pas sur le trafic.
36:26 Pas sur l'Innocence en danger.
36:28 Non, c'est l'Innocence en danger, mais ce n'est pas sur le trafic.
36:30 Ce n'est pas spécifiquement sur le trafic sexuel des enfants.
36:33 D'accord. Alors, comment vous travaillez ?
36:36 Quelles sont vos...
36:37 Écoutez, selon les pays, selon le soutien, l'aide et le regard que le pays,
36:44 les institutions du pays ont sur ces sujets,
36:48 nous sommes plus ou moins actifs dans tel ou tel...
36:51 Mais par exemple, donnez-nous des exemples d'actions ou faits.
36:54 Par exemple, j'ai vu, en Allemagne,
36:56 les bureaux allemands, je les ai fondés deux ans après les bureaux français.
37:00 En Allemagne, nous sommes très, très soutenus.
37:04 Et on ne nous regarde pas comme un ennemi.
37:08 Au contraire, on est invité à travailler avec parfois des enquêteurs,
37:12 parfois la police, par ce...
37:14 Le gouvernement aussi ?
37:15 Oui, oui, oui, je parle des institutions d'État.
37:17 Donc en Allemagne, on est bienvenus.
37:20 On n'essaie pas de nous tirer dessus, de nous faire des pots de bananes, etc.
37:25 Notre activité est très, très Internet en Allemagne,
37:29 c'est-à-dire la prévention des dangers sur Internet, cyberbullying,
37:33 et tous ces domaines-là.
37:35 Traquer les pédos criminels, etc.
37:37 Voilà, c'est-à-dire qu'on ne traque pas nous-mêmes,
37:39 nous n'avons pas le droit de traquer, mais nous travaillons quand nous sommes appelés...
37:41 Avec la police, avec... c'est ça.
37:43 Et pour essayer de profiler, de comprendre, etc.
37:47 En Allemagne et en Autriche, nous sommes très Internet,
37:50 pour les raisons que je viens d'évoquer.
37:52 En France, il y a une chose très particulière que, personnellement, j'aime beaucoup,
37:56 même si la situation est catastrophique en France,
37:59 vraiment mauvaise, hein.
38:00 Pourquoi catastrophique ?
38:01 Parce qu'il y a beaucoup d'enfants victimes,
38:05 et on ne croit pas les enfants en France, on ne croit pas leurs parents,
38:09 on ne croit pas ceux qui signalent...
38:11 Je veux dire, on pense qu'il y a...
38:13 Et puis, moi, j'ai dit il y a longtemps, je l'ai dit en rigolant,
38:16 mais je veux dire, sauf à penser qu'il y a quelque chose dans le génétique français
38:20 qui fait que les enfants naissent menteurs,
38:22 et donc les parents deviennent menteurs,
38:24 on ne croit pas les enfants !
38:26 On ne croit pas les enfants, ouais.
38:27 Non, et puis il y a trop de dossiers, on les traite mal...
38:30 Vraiment, il y a une dévastation qui se voit sur le terrain
38:35 des violences sexuelles faites aux mineurs,
38:37 dont un des visages est le trafic sexuel des mineurs.
38:40 Il y a d'autres visages, il y a Internet, il y a inceste,
38:43 il y a agression sexuelle dans le cadre scolaire, etc.
38:46 Il y en a partout en France.
38:48 D'ailleurs, tout à l'heure, vous disiez quelque chose, André Bercoff,
38:51 il faut savoir que la France est le troisième pays consommateur.
38:54 Troisième pays ?
38:55 Le premier étant les Etats-Unis ?
38:57 Oui, et le deuxième, je ne sais plus...
38:59 En tout cas, la France, troisième,
39:01 et la France était aussi le troisième pays hébergeur.
39:03 Ça, c'est très grave.
39:04 Hébergeur, de pédophiles, vous l'avez dit ?
39:06 Non, d'enfants.
39:07 De pédophiles aussi, forcément, mais de sites Internet,
39:11 de là où le matériel pédophilographique puisse...
39:14 Ah oui, le troisième pays hébergeur.
39:16 Hébergeur, ça, c'est très grave.
39:17 Parce que ça veut dire qu'il y a des prédateurs.
39:20 Évidemment, quand il y a des victimes, il y a des prédateurs.
39:23 Quand on nous dit qu'il y a 160 000 nouvelles victimes
39:27 identifiées en France, j'aimerais dire,
39:30 il y a probablement autant de prédateurs en liberté,
39:33 puisqu'on ne condamne pas.
39:35 Enfin, il peut y avoir un prédateur pour plusieurs victimes.
39:38 Oui, mais bon, même si on divise le chiffre en deux,
39:41 il y en a 80 000.
39:42 Enfin, je veux dire, mais...
39:43 Mais ce que je veux dire par là, c'est que
39:46 lorsque un pays devient un troisième pays hébergeur
39:50 de matériel pédopornographique,
39:52 ça veut dire qu'on n'a pas les enquêtes qu'il faut,
39:56 ça veut dire qu'on n'a pas les moniteurs qu'il faut,
39:58 ça veut dire que les sociétés, télécommunications et autres,
40:02 ne sont pas contraintes...
40:04 Ne le protègent pas assez, ne le contraignent pas...
40:06 Oui, parce qu'ils ne sont pas contraints,
40:07 parce qu'il n'y a pas cette volonté politique
40:09 qu'il y a dans d'autres pays.
40:10 Donc, voilà.
40:11 Donc, notre action en France a plusieurs visages.
40:14 Elle n'est pas très internet pour l'instant,
40:16 parce que je n'ai pas d'interlocuteur, malheureusement.
40:19 Interlocuteur qui va vraiment faire quelque chose,
40:21 parce que sinon, si c'est pour prendre le thé,
40:23 ça ne m'intéresse pas.
40:25 Mais alors, vous disiez qu'il y a quelque chose
40:27 qui vous plaît en France en même temps.
40:28 Oui, pardon, pardon.
40:29 Non, non, c'est juste pour...
40:30 Dans le système judiciaire en France,
40:33 il y a la notion de la constitution de parti civil,
40:36 qui n'y a pas dans d'autres pays d'Europe.
40:38 Il y en a aussi en Belgique.
40:40 Ce qui veut dire qu'une association
40:42 avec l'accord de la victime...
40:44 Peut se porter parti civil.
40:46 Peut se constituer victime
40:48 aux côtés de la vraie victime.
40:50 Nous ne sommes évidemment que victime, indirecte,
40:52 mais nous avons la possibilité
40:54 d'accompagner la vraie victime
40:56 et ses parents,
40:57 lorsque les parents ne sont pas les abuseurs,
41:00 pendant le procès.
41:02 Et ça, c'est intéressant,
41:03 parce que chaque procès, pour moi,
41:05 est un moment où j'apprends des choses.
41:08 Pour les victimes, c'est important
41:10 de ne pas se sentir seule,
41:11 d'être accompagnée de personnes
41:13 qui sont, je dirais,
41:15 qui connaissent le sujet.
41:17 Et donc, cette notion-là,
41:19 je l'aime bien en France.
41:20 Notre activité en France est très, très judiciaire.
41:23 Alors, juste, est-ce que vous aidez aussi,
41:25 par exemple, est-ce que vous avez une possibilité
41:27 d'aider financièrement les familles ?
41:30 Écoutez, on ne peut pas leur distribuer de l'argent,
41:33 parce qu'on fait déjà le travail de l'État,
41:35 alors que l'État est payé pour le faire, nous pas.
41:37 Mais on s'occupe des retraites thérapeutiques
41:42 des enfants, qui sont financées par l'association.
41:46 On a une permanence juridique
41:48 qui est financée par l'association.
41:50 Maintenant, ça ne veut pas dire
41:52 que tous les dossiers...
41:55 On a 600 à 800 dossiers nouveaux par an,
41:57 qui s'ajoutent aux dossiers de l'année précédente.
42:00 C'est très difficile pour une association
42:02 qui ne reçoit pas de subvention de souvenir.
42:05 Mais vous avez des dons ?
42:06 Comment vous financez ?
42:08 Écoutez, nous avons surtout une équipe magnifique
42:11 de gens dédiés, qui acceptent de travailler
42:14 beaucoup de moments, je dirais, de manière bénévole,
42:17 même s'ils sont tous professionnels.
42:19 Nous sommes une équipe de professionnels.
42:20 Il n'y a pas de bénévole qui n'a pas...
42:22 qui ne connaît pas le sujet de manière professionnelle.
42:25 Mais aussi, nous avons des dons privés.
42:27 On n'a pas de subvention d'Etat.
42:29 Mais c'est par des dons privés.
42:31 En tout cas, ça fait pratiquement plus de 20 ans
42:36 que vous travaillez.
42:37 25 ans.
42:38 25 ans, oui, c'est énorme.
42:40 Et c'est très important, effectivement.
42:42 Alors, où est-ce qu'on peut vous contacter ?
42:44 Alors, notre site est www.innocenceendanger.org
42:52 www.innocenceendanger.org
42:56 Si quelqu'un souhaite nous aider,
42:58 c'est nous trouver, c'est à cette adresse e-mail.
43:01 Il y a un formulaire en ligne qui peut se remplir.
43:05 Parfait, merci beaucoup, Omer Hacedi.
43:07 Merci à vous de m'avoir reçu.
43:08 Merci infiniment.
43:09 Écoutez, c'est très important, en tout cas.
43:12 Vous savez très bien que parmi les combats,
43:14 et Dieu sait s'il y a des combats à mener,
43:15 celui-là est l'un des plus importants.
43:17 Je suis d'accord.
43:18 Vous avez oublié.
43:19 Je suis d'accord.