La culture dans tous ses états - Émission du 10 novembre

  • l’année dernière
À l'occasion de la sortie-événement en salle en France le 15/11 du film "Sound of Freedom", André Bercoff reçoit Alejandro Monteverde, réalisateur du film, et Homayra Sellier, fondatrice et présidente d'Innocence en danger.

Retrouvez La culture dans tous ses états tous les vendredis avec Céline Alonzo et André Bercoff à partir de 13h.

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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-11-10##

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Transcript
00:00 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
00:05 Très très belle chanson d'Yvan Dautin, "Prendre un enfant par la main", mais ça c'est magnifique pour l'emmener vers demain.
00:27 Et quand c'est pour l'emmener dans des territoires glissants, glauques, voire monstrueux.
00:34 Nous allons parler d'un sujet grave, terrible, il faut le dire, la pédocriminalité, le trafic d'enfants.
00:44 Et nous allons en parler à l'occasion d'un film que j'ai vu, qui m'a bouleversé, je ne suis pas le seul,
00:49 des millions de gens qui l'ont déjà vu à travers le monde ont été bouleversés par ce film,
00:54 "Sound of Freedom", qui sort en France le 15 novembre.
00:59 Et qui est un film formidable, parce que c'est un film qui pour la première fois, c'est une fiction,
01:04 mais c'est une fiction basée sur des faits réels, on va en parler, qui montre ce que j'appelle l'abîme,
01:10 ce qu'on appelle l'abîme, l'impensable et qui pourtant existe. On en parle tout de suite.
01:16 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
01:22 C'est le réseau criminel international qui connaît la plus forte croissance au monde.
01:27 Il a déjà dépassé les ventes d'armes illégales et il surpassera bientôt le trafic de drogue.
01:33 Parce qu'un sachet de coke, on peut le vendre une fois, mais un enfant, on le vend 5 à 10 fois par jour.
01:40 Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre.
01:43 Les enfants de Dieu ne sont pas à vendre, voilà, c'est la bande annonce du film "Sound of Freedom".
01:48 C'est étonnant ce film, on va raconter aussi son histoire, qui a été mise au placard pendant 4 ans.
01:56 Il a été filmé en 2018, il n'est sorti que maintenant.
01:59 Et c'est un film qui est sorti aux Etats-Unis et il a battu tous les records.
02:02 Il a battu Indiana Jones, le cartoon qu'on a dessiné, il a battu "Mission Impossible", etc.
02:07 Il a fait plus de 180 millions de dollars de recettes, mais au-delà de ça, c'est un film très émouvant
02:15 parce qu'il raconte une vraie histoire, celle de Tim Ballard, joué par le grand acteur Jim Cazéviel.
02:21 Et nous avons avec nous, et on est très heureux de le recevoir, Alejandro Monteverde.
02:26 Alexandre Monteverde est le réalisateur de ce film.
02:30 Et puis nous allons avoir en seconde partie Omer Asselier, qui est présidente et fondatrice d'Innocence Envergée,
02:36 sur la protection des enfants.
02:37 Et nous avons Hubert de Torsy, qui est président de Sage Distribution.
02:41 Et ce film sera, dès le départ, diffusé dans 150 salles de cinéma en France.
02:49 Voilà, on va en parler tout de suite parce que c'est une histoire incroyable.
02:53 Et je voudrais d'abord demander à Alejandro Monteverde, au fond, parce que c'est important,
02:58 comment c'est venu cette histoire, qu'est-ce qu'il a amené, c'est un réalisateur très connu déjà,
03:03 qui a fait plusieurs films, "The Last Goodbye", "Little Boy".
03:07 Et qu'est-ce qu'il a amené et comment a fait ce "Sound of Freedom".
03:12 Tout d'abord, merci de m'accueillir.
03:18 Merci pour ces aimables paroles et votre soutien.
03:23 Alors pourquoi ai-je décidé de faire ce film ? Eh bien, j'avais une motivation pure.
03:29 Le but était de créer un espace, un dialogue social.
03:35 Afin de parler d'un des sujets les plus importants de notre époque, la protection des enfants.
03:43 Ce n'est pas un film que j'ai cherché.
03:47 Vous savez, il y a deux types de films dans ma vie.
03:50 Il y a les films que je souhaite faire et les films que je suis appelé à faire.
03:54 Là, c'est un film qui m'a trouvé, ce n'est pas un film que j'ai cherché.
03:58 Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant, tiens, je vais faire un film sur la traite des enfants
04:03 ou pour exposer les crimes contre les enfants.
04:08 C'est un film qui m'a trouvé.
04:11 Un soir, j'ai vu un reportage sur la production de la pornographie et sur la traite des enfants.
04:23 Et c'était quelque chose de nouveau pour moi.
04:27 Je ne savais pas qu'il y avait ce genre de phénomène.
04:31 Et donc, ce soir-là, je n'ai pas pu dormir.
04:35 J'étais totalement bouleversé au plus profond de mon âme.
04:38 Et le lendemain matin, en me levant, je savais que je devais agir.
04:42 J'ai donc commencé à écrire un scénario sur ce sujet, une fiction.
04:49 Et pendant l'écriture de ce film, j'ai rencontré Timbala.
04:54 Je l'ai rencontré parce que je souhaitais avoir plus d'informations pour le film, parce qu'il est expert.
04:59 Il était un ancien agent américain.
05:03 Et donc, j'ai discuté avec lui.
05:06 Et pendant l'entretien, je me suis rendu compte que l'histoire de sa vie était plus puissante que ma fiction.
05:11 Et c'est à ce moment-là que j'ai changé de cap et j'ai commencé à écrire un film sur sa vie.
05:15 Alors Alejandro, juste pour nous dire exactement qui est Timbala,
05:21 parce qu'il a fait et c'est quoi en quelque sorte ses actions,
05:26 parce que lui c'était effectivement un ancien agent de sécurité, il a travaillé.
05:31 Et il a une équipe, je voudrais que vous le racontiez, parce que vous le racontez dans le film.
05:35 Mais en fait, qu'est-ce qu'il a fait lui ?
05:39 C'était quoi son action pour protéger ses enfants ?
05:43 Il était agent fédéral, il travaillait pour la sécurité intérieure.
05:51 Il travaillait sur la question des crimes perpétrés contre les enfants.
05:55 Et dans le cadre de son travail, une partie terrible, c'est qu'à chaque fois qu'il arrêtait un pédophile,
06:02 il récupérait toutes les vidéos de pédopornographie.
06:06 Et ces vidéos ne peuvent pas être montrées dans un tribunal.
06:09 Et donc son travail consistait à transcrire les horreurs, les atrocités que l'on voit dans les vidéos.
06:16 Parce que ces vidéos ne pouvaient pas être montrées lors des procès.
06:20 Pourquoi, pardon, pourquoi elles ne pouvaient pas être montrées ?
06:24 Parce que c'est un crime de les visionner.
06:28 Et donc il devait faire des transcriptions et décrire étape par étape ce qu'il voyait.
06:34 Et il m'a raconté que plus il mettait de détails, plus grande était la condamnation contre les criminels.
06:41 Et donc il a vu des milliers et des milliers d'heures de vidéos et ça l'a réellement meurtri.
06:49 La plupart des agents ne tiennent pas plus d'un an à ce poste.
06:54 Et lui, grâce à sa foi, il a puisé dans sa foi pour continuer ce travail.
06:59 Mais il savait également que ses enfants n'étaient pas américains.
07:03 Et il a eu le désir de retrouver ses enfants en dehors des États-Unis.
07:08 Et en tant qu'agent américain, il ne pouvait pas aller sauver des enfants qui n'étaient pas américains.
07:16 Il a donc dû démissionner, il a tout quitté afin d'aller dans d'autres pays du monde pour sauver ses enfants.
07:23 Donc ce film raconte un petit peu son origine, ça se concentre sur son travail.
07:30 On commence à sa démission et ensuite on parcourt une sorte d'odyssée au cœur de l'humanité.
07:37 Et donc ce film est une sorte d'odyssée cinématographique.
07:41 Toutefois, nous avons créé une sorte de véhicule d'espoir.
07:44 C'est un film qui, bien qu'il soit très sombre, est également une source d'inspiration.
07:50 C'est un film dans lequel on se sent en sécurité en le regardant et on ignora rien de totalement traumatisant dans le film.
07:59 Alors ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les spectateurs, plus de 30 millions de personnes ont vu ce film.
08:05 30 millions ont déjà vu le film ?
08:07 Au total, oui.
08:09 Y compris les versions piratées.
08:12 Oui, on en a vu.
08:14 Et ils disent que c'est une histoire qui est une bonne source d'inspiration.
08:18 Donc j'invite tout le monde à aller voir ce film.
08:20 Ce n'est pas un film qui va vous traumatiser ou vous déprimer, vous allez réfléchir, ça va vous donner envie de participer à cette sensibilisation.
08:28 Surtout que c'est un film qui finit sur la libération d'un certain nombre d'enfants, donc c'est une note d'espoir, c'est vrai.
08:34 La fin du film est très très très belle aussi, enfin le film est tout à fait passionnant.
08:40 Mais la fin du film est très belle parce que c'est une libération.
08:44 Juste, je me demandais Alejandro, vous avez, enfin le Tim Ballard a travaillé sur quel pays ?
08:51 Sur plusieurs pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud ?
08:55 Il a travaillé aux quatre coins du monde.
09:00 Il a beaucoup travaillé en Haïti.
09:04 En Ukraine, beaucoup.
09:07 Mais plus particulièrement dans les pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et au Mexique.
09:14 D'accord.
09:15 Et il se concentre principalement sur les pays qui sont vulnérables.
09:21 Je connais les chiffres pour les États-Unis, je sais combien d'enfants disparaissent chaque année aux États-Unis.
09:29 Et les États-Unis ont beaucoup de ressources, c'est un pays très sûr.
09:34 Alors je ne peux qu'imaginer le nombre d'enfants qui disparaissent dans des pays comme le pays d'où je viens, le Mexique,
09:40 ou dans d'autres pays d'Amérique latine ou en Haïti, etc.
09:44 On n'a pas de chiffres. On n'a pas de chiffres.
09:48 Pour les pays d'Amérique latine.
09:52 Oui, il n'y a pas de chiffres.
09:55 Si vous regardez sur le site du FBI ou de la sécurité intérieure, les chiffres sont disponibles.
10:00 Et ce sont des centaines de milliers d'enfants pour les États-Unis.
10:03 Alors Alejandro, juste, comment vous avez eu le "Parce que un film, ça coûte" ?
10:08 Qui vous a aidé au départ pour monter le film, le produire, le faire, les acteurs, etc. ?
10:16 Ça demande des moyens. Comment vous avez obtenu ces moyens ?
10:20 C'est la beauté de cette aventure.
10:28 Ça a été une aventure très complexe.
10:32 Il y a eu des bas, mais il y a eu des hauts également.
10:35 Et le côté positif, c'est cette mobilisation des investisseurs.
10:40 Des investisseurs de tous milieux.
10:42 Il y en avait qui étaient athées, qui étaient croyants.
10:45 Il y avait également des investisseurs qui étaient affiliés à un parti politique,
10:49 à l'autre parti politique aux États-Unis.
10:52 Et des investisseurs étrangers d'autres pays également.
10:56 Ça réellement réunit toutes ces personnes pour ce combat.
11:00 C'est un combat que l'on ne peut remporter que si nous travaillons ensemble.
11:05 Pas simplement en tant que nation, mais en tant que monde.
11:08 C'est un problème international à cause d'Internet.
11:13 Les États-Unis sont le premier consommateur de contenu pédopornographique.
11:23 L'Europe n'est pas mal non plus, y compris l'Europe de l'Est.
11:29 Hélas.
11:31 Je voudrais demander justement, Hubert de Torcy,
11:35 vous êtes président de Sage Distribution et vous distribuez le film.
11:39 Je voudrais juste rappeler, parce qu'on va le demander à Alejandro,
11:44 l'histoire de ce film.
11:46 Il faut rappeler que c'était Disney qui l'a produit, si je me rends bien.
11:50 Non, c'est Fox qui l'a produit.
11:53 C'est très technique comme langage, mais le film a été produit de manière indépendante,
11:57 par un studio indépendant, Metanoïa Films,
12:00 qui est une petite boîte de production qui a produit en indépendant,
12:04 pour un budget assez modeste de 14 millions de dollars.
12:08 Ils ont vendu le film à la Fox, qui devait le distribuer sur le territoire américain.
12:13 Le Covid est arrivé.
12:14 Il a été terminé quand le film ?
12:16 Il a été tourné en 2018, il a été monté en 2019,
12:19 donc il était prêt, je dirais, début 2020.
12:22 Il y a plus de 3 ans.
12:24 Exactement.
12:25 Il devait sortir court en 2020.
12:27 Le Covid est arrivé, tous les cinémas ont fermé les portes,
12:29 et donc c'est resté sur les étagères de la Fox,
12:31 comme beaucoup de films, pratiquement tous les distributeurs ont mis leurs films sur l'étagère
12:35 pendant plusieurs mois, de longs mois.
12:37 Et puis ensuite, entre temps, la Fox a été rachetée par Disney.
12:40 Et quand Disney a pris le temps de regarder tout ce qu'elle avait racheté
12:44 dans le contenu de la Fox,
12:46 elle a trouvé ce film-là,
12:48 et elle a considéré qu'il n'avait pas d'intérêt pour elle.
12:51 Donc Disney a gelé le film,
12:55 et c'est cette année, en 2023,
12:57 qu'Angel Studios, un autre producteur-distributeur chrétien américain,
13:02 a racheté les droits à la Fox
13:04 pour le sortir avec le succès qu'on sait, aux Etats-Unis, le 4 juillet 2023.
13:08 C'est ça, il est sorti le 4 juillet 2023, et il a cassé la baraque.
13:11 C'est le film le plus rentable de l'année 2023, clairement,
13:14 puisqu'un investissement de 14 millions de dollars,
13:17 et maintenant je crois qu'on est à 250 millions de dollars de box-office mondial.
13:21 Alors Alejandro, je voudrais savoir comment il réagit,
13:24 mais vous aussi, vous pourriez en parler,
13:26 qu'on a vu des images, nous, ici, en Europe,
13:29 que dans les salles américaines,
13:31 et je voudrais savoir pourquoi, à son avis,
13:33 il y avait des cinémas où la lumière restait allumée.
13:36 On faisait tout pour que les spectateurs
13:38 ne puissent pas voir le film dans des conditions,
13:41 je ne dis pas assez partout, mais on a vu des images,
13:45 ici, où le film se voyait,
13:48 enfin, on allumait les choses, en tout cas,
13:50 il y avait une volonté, en tout cas,
13:52 de perturber la diffusion du film et la connaissance du film.
13:57 Oui, j'aimerais penser que ce n'était pas à dessein.
14:02 Vous êtes un bon croyant.
14:05 J'aimerais penser que ces personnes ne pensaient pas
14:10 que le film allait bien s'en sortir,
14:13 et donc ils disaient que ça allait être dans des cinémas disparus,
14:18 à cause du Covid, voilà ce qu'on m'a dit, en tout cas.
14:22 Ce film a été distribué dans les vieux cinémas,
14:27 pas dans les beaux cinémas rénovés.
14:30 Parfois, quand on rénove un cinéma,
14:33 on change les projecteurs et on donne les vieux projecteurs
14:37 aux plus petits cinémas.
14:39 Mais quand un film s'en sort bien,
14:41 bon, alors, je pensais que ce n'était pas à dessein,
14:44 mais quand les films s'en sortent bien,
14:46 eh bien, ils les sortent des petits cinémas,
14:48 ils les mettent dans les grands cinémas.
14:50 Voilà comment on a pu grandir.
14:52 On a commencé dans 1 500 cinémas
14:55 et on est arrivé à près de 35 000 cinémas,
14:58 35 000 salles.
15:00 - Incroyable.
15:02 - Je sais que ce film est un petit peu tiré
15:05 par différentes théories du complot des deux côtés.
15:08 Je pense qu'ils ont essayé d'alimenter un petit peu
15:11 cette controverse à rapport à des réactions.
15:14 Je ne sais pas exactement, mais je suis convaincu
15:23 qu'il y avait des personnes qui voulaient que ce film soit un échec.
15:26 - Oui. - On ne peut pas vous dire qui c'était.
15:28 - En tout cas, c'est très intéressant de voir le destin de ce film
15:31 et qu'il sorte et on est ravis qu'il sorte là.
15:35 Donc, effectivement, il va sortir le 15 novembre,
15:38 encore une fois, en France.
15:41 Vraiment, allez le voir. Moi, je l'ai vu.
15:43 J'ai été bouleversé, encore une fois, vous le savez.
15:45 Il y a des millions de gens qui l'ont été.
15:47 Pourquoi ? Parce que c'est un film qui parle d'une réalité.
15:50 Là, c'est en Amérique du Sud que ça se passe.
15:53 Mais, hélas, on le sait, en Europe et un peu partout,
15:56 il y a cette chose absolument terrifiante.
16:00 On va en parler aussi avec "Innocents sans danger".
16:03 Cette chose terrifiante qui consiste à exploiter sexuellement,
16:08 je ne parle même pas du trafic d'organes,
16:10 mais on pourra en parler, des enfants, des innocents, effectivement.
16:14 Et c'est pour ça que c'est un vrai combat, un combat qu'il faut mener.
16:18 Juste, ça a été compliqué de trouver des salles
16:23 où tout le monde a bien réagi, vers de torsilles.
16:26 C'est sûr que, en tout cas, quand la polémique que l'on connaît
16:29 est sortie aux Etats-Unis, ça a effrayé tout le monde.
16:32 En France, les journaux français ont fait du copier-coller,
16:34 les journaux américains ont importé cette politisation du film.
16:39 Ce qui fait que je pense que la plupart de mes confrères distributeurs,
16:44 personne n'a osé s'aventurer dans le rachat du film en se disant
16:47 "je vais me retrouver avec une étiquette de complotiste".
16:50 Je ne comprends pas juste un mot.
16:52 Le trafic d'enfants, ce n'est pas un complot.
16:54 C'est parce que les polémiques qui sont arrivées jusqu'ici
16:58 étaient vraiment surréalistes de fait,
17:00 parce qu'elles expliquaient que le film faisait l'apologie de théories conspirationnistes
17:04 suivant lesquelles il y avait une internationale sataniste,
17:08 qui faisait du sang des enfants, etc.
17:11 qui n'a rien à voir avec le film, qui est l'histoire vraie de Tim Ballard,
17:14 qu'a raconté habilement Alejandro.
17:16 Il y avait une telle différence entre ce que rapportaient les journaux
17:19 et le contenu du film que j'avais eu l'occasion de voir à Cannes en mai dernier,
17:24 que je me suis dit "il n'y a aucune raison de ne pas sortir ce film,
17:28 cette polémique est absurde, et en plus elle est indécente,
17:31 parce qu'elle détourne du vrai sujet, qui est la protection des enfants".
17:35 Aujourd'hui, les salles ont toutes vu le film,
17:39 elles avaient toutes très peur parce qu'elles avaient lu les journaux,
17:42 et elles ont toutes été rassurées en voyant le film.
17:44 Et je crois que vraiment vous serez aussi, non pas rassurés,
17:47 vous serez inquiets, mais dans le très bon sens du terme,
17:49 et vous serez en espérance, après avoir vu le terme,
17:52 Alejandro Monteverdi, on se retrouve dans un instant sur Sud Radio
17:55 avec Omaira Sellier, présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
17:59 On va continuer à parler de ce problème très grave,
18:03 que certains n'ont pas envie d'en parler,
18:06 mais nous, nous en parlons, et nous ne serons pas les seuls.
18:10 La culture dans tous ses états, André Berkoff.
18:14 - Tu fais ça depuis combien de temps ?
18:20 - 12 ans maintenant.
18:22 - Combien de pédophiles t'as arrêtés ?
18:25 - 288.
18:27 - Combien d'enfants t'as retrouvés ?
18:29 - Mon dieu, tu rescates des nièges, verdad ?
18:36 - Pouvais-tu m'aider à trouver ma soeur ?
18:39 - Je te le promets.
18:41 - Je te le promets, effectivement,
18:46 c'est encore une fois quelque chose qui vous prend à la gorge.
18:50 Alejandro, je voulais vous demander,
18:52 comment c'était d'avoir Jésus comme interprète principal ?
18:58 Je parle évidemment de Jim Caviezel.
19:03 Je suis un grand fan de son travail.
19:06 Je n'ai pas choisi Jim Caviezel.
19:10 C'est un petit peu cliché, mais c'est le projet qui l'a choisi.
19:16 C'est un film qui avait sa propre voix.
19:20 C'est un film qui a invité toutes les personnes qui y ont participé.
19:25 Toutes les personnes qui y ont participé ont été choisies par le projet.
19:28 Tout comme le projet m'a choisi.
19:31 Je cherchais un acteur qui ressemblait à Timbalard.
19:34 Timbalard est un petit peu plus petit, il est blond,
19:37 Jim Caviezel est grand avec des cheveux noirs.
19:40 Ceci étant, ce film était très personnel pour Jim.
19:48 Il avait déjà sauvé trois enfants, il a adopté trois enfants en Chine.
19:53 Et donc, lorsque je l'ai rencontré la première fois au bout de trois ans,
19:59 au bout de cinq minutes, il avait déjà fondu en sanglots.
20:02 Et je savais à quel point ce film serait important pour lui et pour moi en tant que réalisateur.
20:08 Travailler avec un acteur qui comprend, pour qui c'est important,
20:13 un acteur qui comprend bien ce sujet, un sujet difficile, c'était particulier.
20:19 C'était un formidable cadeau.
20:23 Et donc, le lendemain, je lui éteins les cheveux en blanc,
20:27 et ses yeux étaient très très bleus,
20:31 ils étaient encore plus bleus avec le reflet des cheveux.
20:34 Et quand je l'ai mis à côté de Timbalard, c'était comme deux jumeaux.
20:37 J'étais très ému et j'aimerais bien qu'on m'accorde le crédit d'avoir casté Jim Caviezel,
20:45 mais non, c'est le projet qu'il a choisi.
20:47 En tout cas, il fait de très très belles performances.
20:50 D'ailleurs, tout le monde est vraiment fort, c'est un film fort.
20:55 Je suis très heureux de recueillir aussi Omaire Asselier,
20:59 qui est présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
21:02 Alors, Omaire Asselier, racontez-nous, O Niocence en danger, comment, quoi, comment vous l'avez fondée ?
21:08 Innocence en danger est née en France en 1999.
21:13 Je suis iranienne d'origine.
21:15 Je me trouvais à Paris, en France plutôt,
21:19 parce que mes parents ont pensé à l'époque que la France serait plus safe que mon pays qui était en guerre, qui rentrait en guerre.
21:28 Et j'avais ma soeur jumelle qui était à l'époque en vie.
21:33 Et on était très innocente parce qu'on avait eu une enfance très protégée.
21:41 Et pendant que j'étais étudiante en France, je suis devenue témoin, sans le chercher, évidemment.
21:48 Des situations et des contextes où, sans m'expliquer ce que ça voulait dire,
21:54 ce qui pouvait arriver, c'était des contextes de...
22:02 Vous avez entendu parler...
22:05 J'ai vu, mais j'ai pas entendu parler.
22:09 Mais comment vous avez vu ?
22:11 Je veux dire, à quelles circonstances ?
22:13 Vous avez vu des maltraitances d'enfants ?
22:16 Non, non, non.
22:18 J'étais avec mes amis.
22:22 Je vous donne un exemple.
22:23 Je déjeune avec des copines avec lesquelles j'étudie, dans un restaurant où il y a des adultes aussi.
22:30 Et puis on a été approché, ça c'est un exemple, on a été approché par une femme habillée, très élégante et très belle,
22:39 qui est venue nous voir et qui a dit "Est-ce que l'une de vous veut dîner avec un des messieurs qui sont assis dans la table d'à côté ?"
22:48 C'est vrai que, au début, j'ai pas compris pourquoi.
22:52 D'ailleurs, j'ai dit "Mais moi je veux pas dîner avec quelqu'un que je ne connais pas."
22:57 Elle a laissé sa carte sur la table.
23:00 On a déjeuné, on est parti et...
23:04 Vous étiez étudiante à l'époque ?
23:06 Oui, à Paris.
23:07 Et c'était dans ce qu'on appelle le Carré d'Or.
23:11 Vous voyez de quel quartier je parle.
23:14 Donc après, une de mes amies, après quelques mois...
23:17 Le Carré d'Or, je dis ça pour nos auditeurs, c'est Champs-Élysées, Avenue Montaigne, Avenue Georges V.
23:21 Exactement.
23:22 Et après, j'ai une de mes amies qui se marie avec un Français magnifique.
23:29 Je suis témoin de mariage.
23:31 Sauf que quelques semaines après, elle se suicide.
23:35 Elle laisse une lettre qui me parvient.
23:38 À l'époque, il n'y a pas d'email, il n'y a pas de portable, etc.
23:40 La lettre me parvient.
23:42 Et dans la dernière paragraphe de sa lettre,
23:45 elle explique que quand elle a pris cette carte,
23:49 elle a été curieuse ou peut-être qu'elle avait...
23:52 Elle est allée voir ce qui se passe.
23:54 Elle a été violée, etc.
23:57 Et elle a été...
23:59 Je ne connais pas tous les détails de ce qui lui est arrivé,
24:02 mais c'était suffisant pour que malgré le fait qu'elle avait rencontré un homme bien
24:06 et qu'elle s'était mariée, elle se sentait sale et elle ne voulait plus vivre.
24:10 Et la dernière phrase, c'est...
24:12 Mais si tu étais...
24:14 Non, si je pouvais parler avec quelqu'un, si tu étais là,
24:17 peut-être que je n'aurais pas choisi de partir.
24:21 Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé
24:24 que sans prétention, j'ai juste décidé
24:28 qu'un jour, quand je le pourrais,
24:30 parce que j'étais étudiante moi-même à l'époque,
24:32 quand je le pourrais, je serais la personne
24:35 que cette jeune fille aurait souhaité rencontrer,
24:39 et moi-même, parce que j'ai été confrontée à beaucoup de situations.
24:43 Donc vous avez dit "moi je vais me battre pour ça et aller plus loin pour ça".
24:46 Oui.
24:47 Je dis aussi, vous savez que Céline Alonso qui fait l'émission avec moi
24:53 est malheureusement halité,
24:55 pas très grave, mais c'est embêtant, elle a eu un accident,
24:58 c'est pour ça qu'elle n'est pas là pour faire l'émission avec moi,
25:00 mais elle l'a entièrement préparée,
25:02 et voilà, il faut le savoir et lui rendre hommage.
25:05 On va continuer à parler d'Innocence en danger,
25:09 mais vous l'avez fondée quand alors, très exactement ?
25:13 Innocence en danger est fondée en janvier 1999,
25:17 à la suite du démantèlement de ce qui était considéré à l'époque
25:21 comme le plus grand réseau cyberpédocriminel au monde,
25:25 à la suite d'une enquête qui a duré un an et demi,
25:29 avec la collaboration de police et d'enquêteurs.
25:34 Où ça ? En Europe ?
25:36 Le réseau était mondial.
25:38 Il y avait des français, il y avait des américains,
25:40 il y avait des gens de partout,
25:42 et les policiers de 14 pays avaient travaillé sur cette enquête,
25:48 notamment la France, évidemment les États-Unis, etc.
25:52 A la suite de ce démantèlement,
25:54 lorsque le directeur général de l'UNESCO,
25:58 qui à l'époque s'appelait Federico Maier,
26:02 qui était très visionnaire,
26:03 il a compris qu'Internet posait un problème très sérieux
26:06 à la sécurité, à la protection des enfants,
26:09 notamment sur ces sujets-là,
26:12 il a décidé de lancer un mouvement qui s'appelait Innocence en danger.
26:17 Il m'a nommée pour des raisons X.
26:19 J'étais active dans ces contextes.
26:22 À l'initiative de Federico Maier ?
26:24 Absolument.
26:25 Qui était à l'époque directeur général de l'UNESCO.
26:27 J'étais à l'époque directeur général, nous sommes en 1999.
26:30 J'accède.
26:31 Il me demande si je veux bien conduire le plan d'action.
26:34 J'ai évidemment dit oui,
26:35 sans m'imaginer une seconde de l'ampleur du problème.
26:38 Et puis j'ai quitté l'UNESCO en 2000,
26:41 parce que je ne peux pas travailler avec des grandes organisations
26:45 qui ne sont pas de terrain.
26:47 Et vous avez fait cette association.
26:49 J'ai fondé Innocence en danger avec une loi 1901,
26:52 d'abord en France et après dans d'autres pays.
26:55 Non-profit organization.
26:56 Non-for-profit.
26:57 Oui, tout à fait.
26:59 On va continuer à en parler.
27:01 J'ai une question pour Alejandro.
27:04 Est-ce qu'en Amérique,
27:06 puisque on connaît bien l'Amérique, évidemment,
27:09 est-ce qu'avec le film et après le film,
27:14 est-ce que vous estimez aujourd'hui,
27:16 pas seulement à cause du film,
27:18 on a tout suivi ici,
27:20 mais c'est un des exemples,
27:21 l'affaire Epstein et la fameuse île d'Epstein
27:24 et tous les gens qui allaient chez Jeffrey Epstein
27:27 et ce qui s'est passé.
27:28 Est-ce que le problème est aussi important qu'on le dit ?
27:33 Parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent
27:35 oui, mais on exagère, c'est pas aussi important.
27:38 Oui, c'est vrai qu'il y a des gens qui se conduisent comme des salauds,
27:42 qui sont des salauds, etc.
27:43 Mais c'est une petite minorité,
27:46 alors que ce qu'on sait,
27:48 un peu ce qu'on voit apparaître dans la partie de l'iceberg
27:51 qui était sous l'eau,
27:53 on voit apparaître quand même que c'est extrêmement important et massif.
27:58 C'est une bonne question.
28:03 Vous savez, j'ai fait ce film pour créer une conversation,
28:08 pour qu'on puisse en parler en tant qu'humanité,
28:10 en tant que race humaine,
28:11 pour qu'on puisse se pencher sur ce problème,
28:13 pour qu'on puisse voir quelle est son ampleur.
28:18 Alors, je savais que je ne voulais rester qu'au sommet de l'iceberg,
28:21 je ne voulais pas creuser plus en profondeur.
28:23 Toutefois, ce que je sais,
28:24 et je sais que ça va se produire ce soir,
28:27 c'est qu'à chaque projection à laquelle j'ai assisté,
28:30 pour Sound of Freedom,
28:31 à chacune de ces projections,
28:33 et j'en ai fait 200 environ,
28:36 il y a toujours une ou deux personnes du public
28:39 qui viennent partager une histoire avec moi.
28:42 Qui vous racontent leur histoire.
28:43 J'ai été maltraité,
28:45 j'ai été victime d'abus,
28:47 j'ai été victime de traite des êtres humains, etc.
28:49 Et je sais que ça va se passer ce soir.
28:51 Et je leur réponds toujours, je ne suis pas un expert,
28:54 je suis ravi que vous ouvriez,
28:56 que vous en parliez.
28:57 C'est une conversation que l'on doit avoir ensemble.
29:01 Je ne connais pas réellement la gravité du problème,
29:04 toutefois, je sais bien une chose.
29:07 Alors, une grande chaîne,
29:10 un jour nous faisions la une,
29:14 et il y avait eu une attaque contre le film,
29:16 ils disaient que c'était un film
29:17 qui soutenait les théories du complot, etc.
29:19 Et de l'autre côté du journal,
29:24 vous pouvez le retrouver d'ailleurs,
29:27 il y avait eu une affaire très très connue.
29:29 Le film était dans les cinémas,
29:31 on avait déjà 100 millions de dollars au box-office,
29:34 donc on s'en sortait vraiment très très bien.
29:37 Et il y avait eu une opération
29:40 où ils ont arrêté 100 pédophiles,
29:43 dont 74 étaient aux Etats-Unis,
29:46 les autres étaient en Australie.
29:48 Ils ont sauvé 14 enfants,
29:50 ils ont trouvé des centaines d'heures
29:52 de contenu pédopornographique.
29:55 Donc d'un côté, ils disaient que mon film,
29:58 c'était une théorie du complot, ça n'existait pas,
30:00 et de l'autre côté, on voyait justement que ça existait,
30:02 que c'était la réalité.
30:03 Donc ça, c'est vraiment profond.
30:05 On voit que c'est un problème mondial.
30:07 Alors, je ne suis pas un expert,
30:09 je ne sais pas quelle est la gravité de ce problème,
30:11 quelle est son ampleur,
30:13 mais dans tous les pays où je vais,
30:15 je pose toujours la même question,
30:16 savez-vous combien d'enfants disparaissent chaque année ?
30:18 En général, les gens ne savent pas,
30:20 et donc la question que je pose aujourd'hui,
30:22 c'est savez-vous combien d'enfants disparaissent chaque année en Europe ?
30:25 Est-ce qu'on a ce chiffre ?
30:27 Est-ce qu'on a ce chiffre, Mère ?
30:29 D'abord, je voudrais vous donner un chiffre
30:31 de nombre d'enfants qui sont trafiqués dans le monde,
30:34 qui est le seul chiffre officiel que nous ayons aujourd'hui.
30:37 Donné par qui, ce chiffre officiel ?
30:39 Unicef et des organisations comme ça,
30:41 il y en a 2 millions.
30:42 Déjà, ça, c'est 2 millions d'enfants trafiqués aujourd'hui.
30:45 Victimes du trafic ?
30:46 Alors où on se parle.
30:47 Ça, c'est mondial.
30:48 Maintenant, en Europe...
30:50 Mais 2 millions, c'est...
30:51 Mais c'est énorme, on est d'accord.
30:53 Mais moi, j'ai connu des enfants trafiqués en France.
30:57 Je veux dire, c'est pas...
30:58 Ceux qui ne veulent pas en parler,
30:59 c'est qu'ils ont peur de leur petit doigt.
31:01 Je suis désolée.
31:02 C'est une réalité.
31:03 C'est pas parce qu'on a peur que ça va disparaître.
31:05 Mais il y a 10 000 enfants qui ont disparu en Europe en un an.
31:10 Alors, c'était peut-être au moment où il y a eu des migrations.
31:15 Mais les chiffres sont...
31:17 Mais vous savez, ce qu'a dit Alejandro est très juste.
31:20 Pourquoi est-ce qu'on ne sait pas combien d'enfants disparaissent en Europe,
31:23 pays par pays ?
31:24 Pourquoi est-ce qu'on ne sait pas combien d'enfants disparaissent en France ?
31:27 Parce que ça n'intéresse pas les gens.
31:29 Mais le problème est réel depuis des années.
31:33 Non, mais il y a aussi, hélas, des parents qui vendent leurs enfants
31:36 quand il y a de la pauvreté, etc.
31:37 Mais les enfants que j'ai connus en France qui ont été trafiqués,
31:39 l'une d'entre elles avait été vendue par ses parents,
31:41 elle était française.
31:42 Ça s'est passé dans le nord de la France.
31:44 Elle était enceinte à 15 ans.
31:46 Elle avait déjà été enceinte avant, etc.
31:49 Il y a des cas, mais bien sûr.
31:51 Bien sûr.
31:52 C'est ça qui est assez terrifiant.
31:54 Et c'est là où on voit combien un film,
31:58 combien une oeuvre, mais il y a aussi des oeuvres en profondeur.
32:01 Je voudrais poser une question à Alejandro.
32:06 Avec ce film, et après ce film,
32:11 je voudrais savoir, est-ce que vous allez,
32:14 question que je pose, enfin qui est une question au producteur,
32:17 est-ce que les recettes du film, en partie,
32:20 vont aider aux associations de lutte contre les enfants en danger, etc.?
32:25 Je veux dire, est-ce que les producteurs vont faire,
32:29 est-ce que le combat que vous avez mené avec ce film,
32:32 vous êtes un réalisateur, un artiste,
32:34 est-ce que ce combat va aussi aider,
32:37 est-ce que les recettes et puis le reste,
32:40 ce combat, il va continuer pour vous?
32:43 Alors, personne n'a fait ce film pour l'argent.
32:51 Nous ne pensions pas que ce film allait être rentable.
32:54 L'objectif de ce film était de sensibiliser la population,
32:58 créer ce dialogue que nous avons aujourd'hui.
33:01 Et pour moi, ça vaut plus que tout l'or du monde,
33:04 parce que la sensibilisation peut réellement promouvoir le changement.
33:08 Et le fait d'être ici et d'en parler,
33:11 et d'apprendre des informations,
33:13 plus on parle, plus on peut créer du changement.
33:16 Il y a une chose que je sais,
33:18 c'est qu'il y a beaucoup d'organisations,
33:20 des associations à but non lucratif,
33:22 qui se battent contre la traite des êtres humains
33:25 ou des organisations qui aident les victimes à se relever.
33:29 Alors, nous avons travaillé avec beaucoup de ces organisations
33:33 et de ces associations, et elles nous ont dit
33:35 qu'elles reçoivent davantage de donations et de ressources.
33:38 Nous pensons que la sensibilisation créée par ce film
33:43 a réellement eu un impact.
33:46 Et j'espère que une partie des recettes du film
33:55 pourront continuer à aider d'autres organisations et associations.
34:00 Personnellement, je ne suis que le scénariste et le réalisateur,
34:05 pas le producteur,
34:07 mais je sais que les personnes qui ont distribué le film aux États-Unis
34:13 cherchent toujours des manières d'aider et de sensibiliser.
34:18 Merci beaucoup Alejandro Monteverde.
34:21 Merci à vous, et merci à Sages Productions,
34:24 la distribution de Sages Distributions.
34:27 Je crois qu'encore une fois,
34:29 franchement, soyez nombreux, allez le voir,
34:31 aux liseurs du Sud Radio, aux résistants du Sud Radio, vous savez,
34:34 allez voir, parce qu'il faut savoir ce qui se passe.
34:37 On ne peut pas faire semblant,
34:39 on dira "oui, mais moi ça ne m'intéresse pas,
34:41 moi voilà, j'ai mon foyer, mes enfants, tout va bien, etc."
34:44 Vous savez, faire l'autruche, ça n'a jamais profité à qui que ce soit.
34:48 Il faut toujours garder la tête hors du sable.
34:51 Merci.
34:52 Merci.
34:54 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
34:58 Ce boulot, il vous brise un morceau.
35:02 Et là, j'ai une petite chance
35:05 de pouvoir me reconstruire.
35:08 Quand c'est Dieu qui donne les ordres,
35:12 tu te tais et tu obéis.
35:20 Tu te tais et tu obéis quand Dieu donne les ordres.
35:24 "Sound of Freedom", on en parle, ce film
35:28 qui a fait beaucoup, beaucoup de bruit, et à juste titre,
35:32 qui, encore une fois, je le rappelle, sort le 15 novembre en France.
35:37 Et nous sommes avec Oméra Célier, toujours présidente et fondatrice d'Innocence en danger.
35:43 Alors aujourd'hui, Oméra Célier, quelle est l'activité,
35:46 parce qu'elle est mondiale, votre activité.
35:49 En tout cas, internationale.
35:50 Il y a des pays où je ne travaille pas, où nous ne sommes pas présents,
35:53 simplement parce qu'il n'y a pas suffisamment de lois
35:56 qui interdisent les relations sexuelles avec les enfants.
35:59 C'est très difficile pour une association de pénétrer dans une culture
36:03 où les relations sexuelles avec les enfants n'est pas cadrée par les lois du pays.
36:09 Donc, nous sommes dans presque tous les pays,
36:12 en Europe, je peux le dire.
36:14 En Amérique du Sud, nous sommes en Colombie,
36:16 pour des raisons personnelles, mais aussi parce qu'il y a besoin.
36:20 Et nous avons des activités également aux États-Unis,
36:23 mais qui sont dans notre ordre.
36:25 Ce n'est pas sur le trafic.
36:26 Pas sur l'Innocence en danger.
36:28 Non, c'est l'Innocence en danger, mais ce n'est pas sur le trafic.
36:30 Ce n'est pas spécifiquement sur le trafic sexuel des enfants.
36:33 D'accord. Alors, comment vous travaillez ?
36:36 Quelles sont vos...
36:37 Écoutez, selon les pays, selon le soutien, l'aide et le regard que le pays,
36:44 les institutions du pays ont sur ces sujets,
36:48 nous sommes plus ou moins actifs dans tel ou tel...
36:51 Mais par exemple, donnez-nous des exemples d'actions ou faits.
36:54 Par exemple, j'ai vu, en Allemagne,
36:56 les bureaux allemands, je les ai fondés deux ans après les bureaux français.
37:00 En Allemagne, nous sommes très, très soutenus.
37:04 Et on ne nous regarde pas comme un ennemi.
37:08 Au contraire, on est invité à travailler avec parfois des enquêteurs,
37:12 parfois la police, par ce...
37:14 Le gouvernement aussi ?
37:15 Oui, oui, oui, je parle des institutions d'État.
37:17 Donc en Allemagne, on est bienvenus.
37:20 On n'essaie pas de nous tirer dessus, de nous faire des pots de bananes, etc.
37:25 Notre activité est très, très Internet en Allemagne,
37:29 c'est-à-dire la prévention des dangers sur Internet, cyberbullying,
37:33 et tous ces domaines-là.
37:35 Traquer les pédos criminels, etc.
37:37 Voilà, c'est-à-dire qu'on ne traque pas nous-mêmes,
37:39 nous n'avons pas le droit de traquer, mais nous travaillons quand nous sommes appelés...
37:41 Avec la police, avec... c'est ça.
37:43 Et pour essayer de profiler, de comprendre, etc.
37:47 En Allemagne et en Autriche, nous sommes très Internet,
37:50 pour les raisons que je viens d'évoquer.
37:52 En France, il y a une chose très particulière que, personnellement, j'aime beaucoup,
37:56 même si la situation est catastrophique en France,
37:59 vraiment mauvaise, hein.
38:00 Pourquoi catastrophique ?
38:01 Parce qu'il y a beaucoup d'enfants victimes,
38:05 et on ne croit pas les enfants en France, on ne croit pas leurs parents,
38:09 on ne croit pas ceux qui signalent...
38:11 Je veux dire, on pense qu'il y a...
38:13 Et puis, moi, j'ai dit il y a longtemps, je l'ai dit en rigolant,
38:16 mais je veux dire, sauf à penser qu'il y a quelque chose dans le génétique français
38:20 qui fait que les enfants naissent menteurs,
38:22 et donc les parents deviennent menteurs,
38:24 on ne croit pas les enfants !
38:26 On ne croit pas les enfants, ouais.
38:27 Non, et puis il y a trop de dossiers, on les traite mal...
38:30 Vraiment, il y a une dévastation qui se voit sur le terrain
38:35 des violences sexuelles faites aux mineurs,
38:37 dont un des visages est le trafic sexuel des mineurs.
38:40 Il y a d'autres visages, il y a Internet, il y a inceste,
38:43 il y a agression sexuelle dans le cadre scolaire, etc.
38:46 Il y en a partout en France.
38:48 D'ailleurs, tout à l'heure, vous disiez quelque chose, André Bercoff,
38:51 il faut savoir que la France est le troisième pays consommateur.
38:54 Troisième pays ?
38:55 Le premier étant les Etats-Unis ?
38:57 Oui, et le deuxième, je ne sais plus...
38:59 En tout cas, la France, troisième,
39:01 et la France était aussi le troisième pays hébergeur.
39:03 Ça, c'est très grave.
39:04 Hébergeur, de pédophiles, vous l'avez dit ?
39:06 Non, d'enfants.
39:07 De pédophiles aussi, forcément, mais de sites Internet,
39:11 de là où le matériel pédophilographique puisse...
39:14 Ah oui, le troisième pays hébergeur.
39:16 Hébergeur, ça, c'est très grave.
39:17 Parce que ça veut dire qu'il y a des prédateurs.
39:20 Évidemment, quand il y a des victimes, il y a des prédateurs.
39:23 Quand on nous dit qu'il y a 160 000 nouvelles victimes
39:27 identifiées en France, j'aimerais dire,
39:30 il y a probablement autant de prédateurs en liberté,
39:33 puisqu'on ne condamne pas.
39:35 Enfin, il peut y avoir un prédateur pour plusieurs victimes.
39:38 Oui, mais bon, même si on divise le chiffre en deux,
39:41 il y en a 80 000.
39:42 Enfin, je veux dire, mais...
39:43 Mais ce que je veux dire par là, c'est que
39:46 lorsque un pays devient un troisième pays hébergeur
39:50 de matériel pédopornographique,
39:52 ça veut dire qu'on n'a pas les enquêtes qu'il faut,
39:56 ça veut dire qu'on n'a pas les moniteurs qu'il faut,
39:58 ça veut dire que les sociétés, télécommunications et autres,
40:02 ne sont pas contraintes...
40:04 Ne le protègent pas assez, ne le contraignent pas...
40:06 Oui, parce qu'ils ne sont pas contraints,
40:07 parce qu'il n'y a pas cette volonté politique
40:09 qu'il y a dans d'autres pays.
40:10 Donc, voilà.
40:11 Donc, notre action en France a plusieurs visages.
40:14 Elle n'est pas très internet pour l'instant,
40:16 parce que je n'ai pas d'interlocuteur, malheureusement.
40:19 Interlocuteur qui va vraiment faire quelque chose,
40:21 parce que sinon, si c'est pour prendre le thé,
40:23 ça ne m'intéresse pas.
40:25 Mais alors, vous disiez qu'il y a quelque chose
40:27 qui vous plaît en France en même temps.
40:28 Oui, pardon, pardon.
40:29 Non, non, c'est juste pour...
40:30 Dans le système judiciaire en France,
40:33 il y a la notion de la constitution de parti civil,
40:36 qui n'y a pas dans d'autres pays d'Europe.
40:38 Il y en a aussi en Belgique.
40:40 Ce qui veut dire qu'une association
40:42 avec l'accord de la victime...
40:44 Peut se porter parti civil.
40:46 Peut se constituer victime
40:48 aux côtés de la vraie victime.
40:50 Nous ne sommes évidemment que victime, indirecte,
40:52 mais nous avons la possibilité
40:54 d'accompagner la vraie victime
40:56 et ses parents,
40:57 lorsque les parents ne sont pas les abuseurs,
41:00 pendant le procès.
41:02 Et ça, c'est intéressant,
41:03 parce que chaque procès, pour moi,
41:05 est un moment où j'apprends des choses.
41:08 Pour les victimes, c'est important
41:10 de ne pas se sentir seule,
41:11 d'être accompagnée de personnes
41:13 qui sont, je dirais,
41:15 qui connaissent le sujet.
41:17 Et donc, cette notion-là,
41:19 je l'aime bien en France.
41:20 Notre activité en France est très, très judiciaire.
41:23 Alors, juste, est-ce que vous aidez aussi,
41:25 par exemple, est-ce que vous avez une possibilité
41:27 d'aider financièrement les familles ?
41:30 Écoutez, on ne peut pas leur distribuer de l'argent,
41:33 parce qu'on fait déjà le travail de l'État,
41:35 alors que l'État est payé pour le faire, nous pas.
41:37 Mais on s'occupe des retraites thérapeutiques
41:42 des enfants, qui sont financées par l'association.
41:46 On a une permanence juridique
41:48 qui est financée par l'association.
41:50 Maintenant, ça ne veut pas dire
41:52 que tous les dossiers...
41:55 On a 600 à 800 dossiers nouveaux par an,
41:57 qui s'ajoutent aux dossiers de l'année précédente.
42:00 C'est très difficile pour une association
42:02 qui ne reçoit pas de subvention de souvenir.
42:05 Mais vous avez des dons ?
42:06 Comment vous financez ?
42:08 Écoutez, nous avons surtout une équipe magnifique
42:11 de gens dédiés, qui acceptent de travailler
42:14 beaucoup de moments, je dirais, de manière bénévole,
42:17 même s'ils sont tous professionnels.
42:19 Nous sommes une équipe de professionnels.
42:20 Il n'y a pas de bénévole qui n'a pas...
42:22 qui ne connaît pas le sujet de manière professionnelle.
42:25 Mais aussi, nous avons des dons privés.
42:27 On n'a pas de subvention d'Etat.
42:29 Mais c'est par des dons privés.
42:31 En tout cas, ça fait pratiquement plus de 20 ans
42:36 que vous travaillez.
42:37 25 ans.
42:38 25 ans, oui, c'est énorme.
42:40 Et c'est très important, effectivement.
42:42 Alors, où est-ce qu'on peut vous contacter ?
42:44 Alors, notre site est www.innocenceendanger.org
42:52 www.innocenceendanger.org
42:56 Si quelqu'un souhaite nous aider,
42:58 c'est nous trouver, c'est à cette adresse e-mail.
43:01 Il y a un formulaire en ligne qui peut se remplir.
43:05 Parfait, merci beaucoup, Omer Hacedi.
43:07 Merci à vous de m'avoir reçu.
43:08 Merci infiniment.
43:09 Écoutez, c'est très important, en tout cas.
43:12 Vous savez très bien que parmi les combats,
43:14 et Dieu sait s'il y a des combats à mener,
43:15 celui-là est l'un des plus importants.
43:17 Je suis d'accord.
43:18 Vous avez oublié.
43:19 Je suis d'accord.

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