L'Heure des Pros (Émission du 14/09/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:03 La présence d'Emmanuel Macron à la messe du pape François le vendredi 23 septembre
00:00:09 à Marseille a déclenché une contestation des élus de la France Insoumise qui ont invoqué
00:00:14 la laïcité, laïcité sur laquelle ils s'asseyaient quand il s'agissait de faire entrer la baïa
00:00:20 dans les écoles de la République.
00:00:21 Mais l'essentiel n'est pas là.
00:00:23 La laïcité est un prétexte.
00:00:26 Derrière cette levée de boucliers de la France Insoumise, il y a un combat mené contre
00:00:31 l'histoire, la culture, les mœurs, en un mot l'identité de la France, fille aînée
00:00:37 de l'église de Rome.
00:00:38 La religion catholique est chez elle ici dans ce pays.
00:00:41 Elle ne saurait être comparée à aucune autre religion.
00:00:45 Elle raconte 2000 ans d'histoire, elle accompagne les français du baptême aux obsèques.
00:00:49 Les paroles de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis illustrent une réalité.
00:00:54 La détestation du vieux pays, la détestation du vieux peuple, la détestation de la vieille
00:01:01 religion.
00:01:02 C'est ce qui se joue ici avec la présence d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:01:07 C'est aussi le combat des prochaines années entre ceux qui refusent de voir la France
00:01:11 mourir, celles de nos ancêtres, de leurs coutumes, et ceux qui rêvent d'un grand remplacement
00:01:16 ethnique, culturel et identitaire.
00:01:19 Il est 9h.
00:01:22 Mathieu Devese.
00:01:25 Paris annonce la libération du français arrêté au Niger.
00:01:30 Ce conseiller des français de l'étranger était détenu par les forces de sécurité
00:01:34 depuis le 8 septembre dernier.
00:01:36 On ne connaît toujours pas les circonstances de son arrestation.
00:01:39 Cette affaire intervient dans un contexte tendu entre Paris et Niamey depuis le coup
00:01:43 d'état militaire du 26 juillet au Niger.
00:01:46 La Chine met en garde contre l'impact négatif d'une enquête de l'Union européenne sur
00:01:51 les subventions chinoises aux voitures électriques.
00:01:54 La présidente de la commission Ursula von der Leyen a en effet annoncé l'ouverture
00:01:58 d'une enquête pour défendre l'industrie européenne.
00:02:01 Mais selon la Chine, cette mesure aura un impact négatif sur les relations économiques
00:02:05 et commerciales entre la Chine et l'Union européenne.
00:02:08 Enfin, la contrôleure des prisons souhaite une loi pour maîtriser la surpopulation carcérale.
00:02:14 Au 1er août, la France comptait plus de 74 000 détenus pour 60 000 places opérationnelles.
00:02:19 Et selon le ministre de la Justice, la première solution est de construire de nouvelles places de prison.
00:02:25 Eugénie Bastier, Sandra Buisson, il serait temps effectivement des Gérard Carreiro que je salue,
00:02:30 de construire des nouvelles places de prison, effectivement, il serait temps.
00:02:35 Olivier Dardigolle, Philippe Guibert, Égoïté Lebrecht, on parlera évidemment de la présence
00:02:39 d'Emmanuel Macron à cette messe à Marseille, mais évidemment la laïcité n'est pas au
00:02:42 cœur de tout ça.
00:02:43 La laïcité, il s'en fiche.
00:02:44 On l'a vu avec la Bahia, ce qui est l'attaque, la détestation du vieux pays.
00:02:50 On peut réagir à votre éloquence, juste sur une dimension.
00:02:52 Il y a des choses justes, mais il manque une dimension sur la sécularisation de notre société.
00:02:57 Savez-vous combien il y a de naissances par an en France et combien il y a de baptêmes ?
00:03:00 Il y a 750 000 naissances et il y a à peu près un peu plus de 200 000 baptêmes.
00:03:06 Donc il faut aussi...
00:03:07 Ça s'appelle le remplacement culturel, vous avez pas raison.
00:03:10 Non, il n'y a pas de drôle.
00:03:11 C'est la sécularisation de notre société.
00:03:13 Ça s'appelle le remplacement culturel.
00:03:15 Absolument pas.
00:03:16 Ça s'appelle un remplacement culturel.
00:03:18 Quand vous aviez 90% des gens qui étaient baptisés en 1950 et qu'en 2025, il n'y en a plus que 10.
00:03:25 C'est la reproduction.
00:03:26 C'est quoi alors ?
00:03:27 Ce sont les enfants et petits-enfants des pays qui ont quitté la religion.
00:03:30 Et puis nous sommes un État laïc.
00:03:32 C'est un remplacement culturel.
00:03:33 Enfin, je veux dire, ce que je dis est factuel.
00:03:37 Non, c'est pas un remplacement culturel, c'est une évolution.
00:03:41 On peut ne pas être baptisé et être de la même culture ?
00:03:46 Ah ça, ça va être difficile.
00:03:48 Ça va être difficile si vous ne partagez pas.
00:03:50 Donc on ne peut plus vivre ensemble ?
00:03:52 D'abord, je pense qu'effectivement, beaucoup de gens ne pourront plus vivre ensemble.
00:03:55 Ça, j'en suis convaincu.
00:03:56 Je vous le dis tous les matins.
00:03:57 Moi, je connais des personnes non baptisées, mais qui sont pleinement dans notre culture.
00:03:59 Je vous dis évidemment que quelqu'un de non baptisé peut vivre avec quelqu'un qui est baptisé.
00:04:04 Je vous dis simplement que quand vous aviez 90% des gens qui étaient baptisés et qu'il n'y en a plus que 10%,
00:04:08 ça s'appelle un remplacement culturel.
00:04:10 Mais ça, c'est les mêmes amis qui font le choix de ne plus baptiser leurs enfants.
00:04:13 Je peux me tromper, je vous assure.
00:04:14 Ça s'appelle une sécularisation, comme partout en Europe.
00:04:17 Mais il ne nous a pas échappé que toute l'Europe est comme la France
00:04:21 et que le remplacement culturel de toute l'Europe est en place.
00:04:23 Ça ne nous a pas non plus échappé.
00:04:25 Vous vivez sur une idée de l'identité française, et moi je voudrais en dépasser.
00:04:28 Oui, ça ne m'a pas non plus échappé, Philippe Guybert.
00:04:31 Ça, je suis bien d'accord avec vous.
00:04:33 Nous sommes aussi d'accord. L'identité de la France, effectivement, n'est plus celle des années 50 et 60.
00:04:40 Hélas !
00:04:42 Pascal, j'approuve sur le fond ce que vous avez dit, et je suis assez optimiste.
00:04:48 En général, souvent sur ces sujets, je suis pessimiste.
00:04:52 Je crois que là, la France Insoumise, qui essaye de créer une nouvelle polémique
00:04:57 pour faire oublier le ridicule de sa position sur l'Abaya,
00:05:02 la France Insoumise et tous ceux qui partagent cette idée ont été désavoués par le peuple.
00:05:08 Tous les sondages et tout montrent qu'ils ont été désavoués.
00:05:12 Alors, ils essayent vraiment de lancer une nouvelle polémique.
00:05:15 Je pense que même si la France, hélas, est en partie déchristianisée,
00:05:20 le fond culturel reste, et on le verra.
00:05:25 Dans cette affaire-là, il y aura sans doute des sondages.
00:05:27 Je pense que Macron sera approuvé d'avoir été à la messe.
00:05:31 Le président de la République sera le premier à dénoncer.
00:05:34 Ce qui est parfaitement du tout pareil, c'est que le pape François a les positions de la France Insoumise
00:05:38 sur l'immigration, par exemple, sur les frontières.
00:05:41 On en parlera tout à l'heure, mais je suis d'accord avec vous.
00:05:45 Il n'y avait pas d'état-nation dans l'émirgie.
00:05:50 Pour le moment encore, effectivement, je pense qu'Emmanuel Macron sera applaudi.
00:05:55 Mais simplement, vous allez vers un glissement, et je l'ai dit,
00:05:57 ceux qui rêvent d'un remplacement culturel de coutume, de mœurs, etc.
00:06:03 d'une France, il y en a qui rêvent de ça.
00:06:04 C'est la détestation du vieux pays.
00:06:06 Emmanuel Béart, je vous propose de l'écouter.
00:06:10 Elle était ce matin sur RTL.
00:06:12 La transition, effectivement.
00:06:15 Elle est co-réalisatrice du documentaire "Un silence si bruyant sur l'inceste"
00:06:19 avec la réalisatrice Anastasia Mikhova,
00:06:21 qui sera diffusée le 24 septembre prochain sur la chaîne M6.
00:06:24 Elle est revenue sur les abus qu'elle a subis au micro de ce matin.
00:06:26 La première chose qu'elle a dit, c'est pourquoi le silence ?
00:06:30 Et c'est toujours une question qui est posée à ceux qui n'ont pas parlé.
00:06:34 Le silence, c'est parce qu'il est très, très difficile,
00:06:40 et particulièrement pour un enfant.
00:06:42 Il faut imaginer que l'inceste, c'est un pouvoir sur un plus faible.
00:06:50 L'inceste, c'est une domination qui part,
00:06:52 c'est un acte de domination qui passe par le sexe.
00:06:55 C'est une façon de nier, d'écraser le plus petit, donc l'enfant.
00:07:02 Donc il est très difficile, c'est bouche cousue,
00:07:04 il est très, très difficile pour un enfant qui est isolé
00:07:08 par la personne qui lui fait subir ces violences sexuelles incestueuses,
00:07:12 isolé et silencieux la plupart du temps.
00:07:15 Mais, on reviendra sur ce sujet, l'enfant parle, moi j'en suis convaincue.
00:07:21 L'enfant parle, peut-être pas avec des mots qui rentreraient dans un cadre juridique,
00:07:26 mais si on est très à l'écoute, et c'est la moindre des choses,
00:07:30 de la part de notre société, de nos institutions,
00:07:33 on se rend compte que l'enfant parle avec d'autres mots,
00:07:35 l'enfant parle avec des maladies, il a des symptômes à l'école, chez le médecin, donc voilà.
00:07:40 Je vous propose de l'écouter peut-être longuement avant de réagir.
00:07:44 Elle a également parlé des Nuits Blanches qui sont les siennes.
00:07:50 Moi j'ai commencé ma vie de femme, ma vie d'adulte,
00:07:53 j'ai choisi ce métier de langage et de corps, j'ai fait des enfants, je me suis mariée,
00:07:59 et donc quelque part j'ai couru, j'ai couru très loin, très vite.
00:08:03 Et puis je tombais, je tombais fréquemment.
00:08:06 Et puis, comme je l'ai dit dans le film, mes Nuits Blanches,
00:08:10 des somnifères, donc des séquelles, des choses qui envahissaient mon quotidien et ma vie,
00:08:15 et je me suis dit, il faut absolument trouver l'outil juste pour parler de ça.
00:08:21 Et j'ai trouvé, grâce à Anastasia Mikhova et à notre rencontre,
00:08:26 la possibilité d'en faire un documentaire.
00:08:28 C'est tout à fait sidérant de voir le traumatisme,
00:08:31 qu'on met il est présent 40, 50 ans plus tard, les Nuits Blanches.
00:08:35 C'est à sa grand-mère qu'elle en parle en premier.
00:08:39 C'est à votre grand-mère que vous en parlez ?
00:08:43 C'est à ma grand-mère que j'en parle, oui.
00:08:45 Et quelle est sa réaction à ce moment-là ?
00:08:47 Je crois pas, je crois que c'est...
00:08:49 Je crois qu'elle... Je crois pas qu'elle... Je suis pas sûre qu'elle comprenne,
00:08:52 mais instinctivement elle se dit qu'il faut en parler à mes parents
00:08:57 et qu'il faut que je parte de l'endroit où je suis.
00:09:00 Vous vous souvenez de ce que vous lui avez dit ?
00:09:03 Je lui ai dit la vérité.
00:09:05 Je lui ai dit exactement ce qui s'était passé pendant 4 ans.
00:09:11 J'ai donné des détails.
00:09:13 Je crois que je la gênais aussi.
00:09:15 Je crois qu'elle savait pas très bien quoi faire de ça.
00:09:18 Et je crois que comme d'autres, ça n'a pas vraiment imprimé.
00:09:22 Des années après, elle m'a dit...
00:09:24 Elle était grecque, elle m'a dit "Mais qu'est-ce que tu m'as dit exactement ?"
00:09:27 J'ai dit "Mon Dieu, mamie, mais tu te souviens donc pas ?"
00:09:30 Et pourtant, ce que vous lui disiez était...
00:09:33 Et pourtant, elle m'a sauvée.
00:09:35 Oui, en même temps, la réalité c'est qu'à 14 ans,
00:09:39 on n'a pas envie de donner des détails sexuels.
00:09:42 C'est très gênant.
00:09:44 Donc on dit d'autres choses, ou on reste flou.
00:09:47 Trop flou peut-être, pour qu'ils impriment.
00:09:49 Et puis il y a ce documentaire qu'elle a réalisé,
00:09:52 qui sera diffusé ces prochains jours.
00:09:54 Que faire de cette parole, de ce qui parle ?
00:09:56 Écoutons Emmanuelle Béart.
00:09:58 C'est très bien cette injonction de dire
00:10:01 "Il faut prendre la parole, il faut parler."
00:10:03 Mais cette parole, il faut en faire quelque chose.
00:10:05 Il faut agir pour moi dans un ordre chronologique.
00:10:08 C'est-à-dire que si on ne sait pas quoi faire
00:10:11 de cette parole d'un point de vue sociétal et judiciaire,
00:10:15 on ne peut pas entraîner les gens à juste dire les choses.
00:10:18 Il faut les protéger.
00:10:20 Et c'est vrai que force est de constater
00:10:22 que le système judiciaire, pour le moment,
00:10:24 n'a pas l'air de protéger nos enfants.
00:10:27 Mais pourquoi ? Parce qu'il est trop lent ?
00:10:29 Mais parce qu'il est trop lent, parce qu'il est encombré,
00:10:31 parce que sans doute, il n'y a pas assez de gens
00:10:33 qui sont sur ses dossiers.
00:10:35 Et puis parce qu'on a peut-être des lois à changer.
00:10:39 Vous imaginez que quand un homme ou une femme
00:10:44 est condamné pour violences sexuelles incestueuses,
00:10:49 il n'y a pas un retrait immédiat de l'autorité parentale, par exemple.
00:10:55 Ça aussi, c'est intéressant.
00:10:57 C'est pour ça que son témoignage est intéressant
00:10:59 de multiples raisons.
00:11:01 Il y a trois silences.
00:11:02 Le silence de la victime,
00:11:03 Emmanuel Béard vient d'en parler,
00:11:05 parfois l'omerta familiale,
00:11:07 et le silence dans la société.
00:11:08 J'attire attention sur le travail réalisé depuis deux ans
00:11:10 par une commission indépendante, la CIVIS,
00:11:13 qui a recueilli 25 000 témoignages,
00:11:15 qui donne des préconisations.
00:11:17 Mais les chiffres qui tombent sont monstrueux,
00:11:20 puisque c'est 165 000 enfants tous les ans
00:11:23 qui seraient victimes d'inceste ou de violences sexuelles,
00:11:26 et 10 % des adultes ont, dans leur enfance,
00:11:30 eu un traumatisme de cette nature-là.
00:11:32 C'est donc un océan de souffrance.
00:11:37 Alors la CIVIS fait des préconisations très précises.
00:11:41 80 % des affaires sont classées sans suite,
00:11:45 sur ces dossiers-là.
00:11:47 Le problème étant que c'est souvent parole contre parole,
00:11:50 et donc pour la justice,
00:11:51 comment être en capacité de trancher
00:11:55 quand il y a des paroles ?
00:11:58 C'est tout le problème, pas simplement de l'inceste,
00:12:00 mais aussi des violences faites aux femmes.
00:12:03 La justice est assez impuissante
00:12:05 par rapport à ces drames, à ces tragédies.
00:12:10 - Le déni, moi je suis frappé depuis 40 ans.
00:12:13 J'ai un souvenir d'une conversation
00:12:15 avec un colonel de gendarmerie dans les Landes.
00:12:18 J'étais en voyage là,
00:12:22 et je rencontre ce colonel, et puis on parle de ça.
00:12:26 Et je lui dis, il y a quand même des cas d'inceste aujourd'hui.
00:12:29 Il me rit au nez et me dit,
00:12:32 "Mais monsieur Carreiro, vous ne vous rendez pas compte,
00:12:35 ici, il parlait du département des Landes,
00:12:38 et je dis d'où ça vient et de l'époque.
00:12:40 Il y a 40 ans, c'était un officier de gendarmerie.
00:12:43 Il me dit, mais dans toutes les familles, il y a l'inceste.
00:12:47 Non mais, je veux dire par là, il exagérait évidemment.
00:12:51 Mais c'était un officier supérieur de la gendarmerie,
00:12:55 et les gens qui sont le plus au contact
00:12:58 de ces phénomènes souvent sont les gendarmes,
00:13:00 parce qu'ils sont les plus implantés dans la population profonde.
00:13:03 Donc les cas ne sont pas...
00:13:05 Le problème c'est le déni des familles.
00:13:07 C'est ce qui a été dit par Olivier Lartigolle.
00:13:09 C'est le principal problème.
00:13:11 On ne veut pas voir...
00:13:13 Il n'y a pas que le déni politique, il y a le déni des familles.
00:13:15 Et la justice est importante face à ce déni des familles.
00:13:18 Dernier passage d'Emmanuel Béart,
00:13:22 et c'est une forme de conclusion qu'elle apporta à notre débat.
00:13:25 - Vous avez l'impression de vous battre pour survivre aujourd'hui ?
00:13:29 - Je vais vous dire une chose,
00:13:31 c'est que pour avoir eu envie d'en crever pendant longtemps,
00:13:35 je pense que maintenant j'ai vraiment le droit d'avoir envie de vivre.
00:13:39 - On peut en crever ?
00:13:41 - On peut en crever, oui.
00:13:43 - Ah oui ?
00:13:44 - Oui.
00:13:45 - Vous avez fait le choix de taire le nom de celui qui vous a fait ça ?
00:13:47 - Oui.
00:13:48 - Pourquoi ?
00:13:49 - Parce que ce n'est pas le sujet du film,
00:13:51 ce n'est pas un film de règlement de compte,
00:13:55 parce qu'il n'y a pas donné le nom de cette personne sur la place publique.
00:13:59 Ce n'est pas le sujet,
00:14:02 ce n'est pas à ça que j'ai eu envie de m'attaquer.
00:14:04 Ça, ça me regarde,
00:14:06 et j'en ferai ce que je voudrais.
00:14:08 Je demande à cette société de protéger les gens qui parleront.
00:14:11 - La raison, ce n'est pas le sujet d'ailleurs,
00:14:14 on devine qui ça peut être,
00:14:16 mais ce n'est effectivement pas le sujet.
00:14:18 - On devine qui ça peut être ?
00:14:20 - On devine.
00:14:22 A partir du moment où elle a parlé à sa grand-mère,
00:14:25 on devine qui ça peut être.
00:14:27 On devine où elle était, mais on devine.
00:14:29 Peut-être qu'on se trompe d'ailleurs.
00:14:31 Mais ce n'est pas le sujet.
00:14:33 Ce n'est pas le sujet.
00:14:35 Le sujet, c'est le sujet qu'a pointé Gérard,
00:14:38 l'omerta des familles, que faire la société,
00:14:41 que faut-il faire aujourd'hui pour lutter contre ça.
00:14:45 - En tout cas, la question est posée,
00:14:47 le public est contentiste.
00:14:49 Autre sujet du jour, et les transitions sont toujours rudes,
00:14:52 ces évadés de Fontainebleau, Sandra Bussière.
00:14:55 - Là-bas, faut se finir là.
00:14:57 - Je vous assure,
00:14:59 tous les jours, nous le disons sur ce plateau,
00:15:03 on découvre des choses.
00:15:05 Comment est-ce possible ?
00:15:07 Vous avez deux détenus de la maison d'Arête Fleuret-Méleu-Rogis,
00:15:09 qui se sont évadés,
00:15:11 mardi après-midi, lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
00:15:14 Que faisaient-ils ?
00:15:15 - On ne sait pas.
00:15:16 Ils sont toujours recherchés.
00:15:17 - Les deux évadés, ils avaient 20 et 30 ans,
00:15:19 ils participaient à une sortie, course à pied,
00:15:21 avec d'autres détenus et des encadrants.
00:15:24 Il y avait huit détenus qui participaient à cette sortie.
00:15:28 Le profil des détenus, un des détenus avait été condamné
00:15:30 pour infraction à la législation sur les stupéfiants
00:15:32 et devait sortir en 2024.
00:15:34 Le second purgeait une peine pour agression sexuelle
00:15:37 et exhibition sexuelle jusqu'en 2026.
00:15:40 Nous sommes d'accord.
00:15:42 En juin dernier, il y avait déjà un détenu
00:15:44 qui s'était évadé de la prison de Fleuret-Méleu-Rogis
00:15:46 en utilisant une nacelle installée pour des travaux
00:15:48 avant d'être interpellé quelques heures plus tard.
00:15:50 Où sont-ils ?
00:15:51 Est-ce qu'on a des infos ?
00:15:52 - Alors, où sont-ils ?
00:15:53 Si on le savait, ils sont dehors.
00:15:55 - Pardonnez-moi, la question est stupide.
00:15:56 - Mais pour vous éclairer sur ce qui s'est passé
00:15:59 et pourquoi ils étaient dehors,
00:16:01 d'abord il faut préciser qu'ils étaient emprisonnés
00:16:03 à la maison d'arrêt de Fleuret-Méleu-Rogis
00:16:05 parce qu'ils étaient condamnés à des courtes peines.
00:16:08 Sinon, ils auraient été dans une prison
00:16:10 pour peines plus conséquentes.
00:16:12 Cette activité extérieure,
00:16:14 alors c'était là une course à pied,
00:16:16 ça peut être des sorties au musée,
00:16:18 ça avait été validé par le juge d'application des peines
00:16:20 et l'administration pénitentiaire
00:16:22 pour voir si les détenus pourront ou non bénéficier
00:16:25 à terme d'un aménagement de peine.
00:16:27 Donc en gros, ça sert dans ces sorties
00:16:30 à voir si ce serait jouable ou pas
00:16:33 et de leur accorder ou pas la semi-liberté,
00:16:35 la libération conditionnelle par exemple,
00:16:36 ou le placement sous bracelet électronique.
00:16:38 Et c'est une évasion qui pose aux yeux du syndicat
00:16:41 de surveillants pénitentiaires FO
00:16:43 la question du criblage, du choix
00:16:45 des détenus qui peuvent ou non participer
00:16:47 à ces activités extérieures
00:16:49 et puis celle de l'encadrement de ces activités.
00:16:51 - Oui, c'est surtout ça, parce qu'ils ont eu une envie pressante,
00:16:54 ils se sont mis sur le côté et puis ils ont fini.
00:16:57 C'est la 7ème compagnie, en fait.
00:17:00 Mais où est donc passé la 7ème compagnie ?
00:17:03 Ils s'échappent comme ça.
00:17:04 - Ceci dit, on a encore battu le record
00:17:08 de population carcérale.
00:17:10 - Et comment ?
00:17:12 - Ils vont être retrouvés dans quelques jours.
00:17:13 - Oui, bien sûr.
00:17:14 - En fait, pour les vrais, pour les vrais surpopulations,
00:17:18 pour les complicités, là c'est vraiment devenu
00:17:20 de vocab' de vocaliment en fait.
00:17:22 - Si vous me permettez, vous ne voyez pas le sujet
00:17:24 comme il faudrait le voir.
00:17:26 - C'est l'événement, comme souvent.
00:17:28 - Mais quel est le problème ?
00:17:29 - Le problème, c'est qu'il n'y a pas assez de paysans.
00:17:31 - C'est qu'il y en a moins qu'ailleurs, il y a moins de place.
00:17:33 C'est normal qu'on soit en surpopulation
00:17:34 puisqu'on en a moins qu'ailleurs.
00:17:36 - Vous ne vous dites pas ce que vous faites.
00:17:37 - Si, vous le dites un peu, parce que c'est toujours pareil.
00:17:39 Les infos, il faut les mettre en perspective.
00:17:41 Vous dites qu'il y a une surpopulation carcérale.
00:17:43 Ce n'est pas le sujet.
00:17:44 C'est qu'il y a moins de place de prison que dans toute...
00:17:46 - C'est un sujet quand même.
00:17:48 - On a construit 2000 places.
00:17:49 - C'est qu'il y a moins de place qu'ailleurs.
00:17:51 - On a promis 20 000.
00:17:52 - Bah oui.
00:17:53 - 2000 sur 20 000.
00:17:54 Et maintenant, M. Dupond-Moretti,
00:17:55 qui n'a pas été très ferme sur les prisons,
00:17:57 qui n'était pas son cheval de bataille,
00:17:59 maintenant, on connaît qu'il y a un problème.
00:18:01 - Ah oui, là ils ont changé, manifestement,
00:18:03 entre la baïa...
00:18:05 On écoutera tout à l'heure ce qu'a dit M. Dupond-Moretti.
00:18:07 Alors, extraordinaire ce qu'a dit sur le syndicat de la magistrature.
00:18:10 C'est le premier garde des Sceaux qui ose dire ça.
00:18:12 Formidable.
00:18:13 On a l'impression qu'il y a un vent de fermeté,
00:18:15 d'autorité, qui est arrivé sur ce pays.
00:18:18 La baïa, Emmanuel Macron va à la messe...
00:18:21 - Ça n'a rien à voir avec...
00:18:23 - Ça n'a rien à voir.
00:18:24 - Mais il y a une volonté de fermeté depuis la rentrée.
00:18:26 - C'est une couleur, c'est une musique.
00:18:28 - C'est un micro-climat.
00:18:29 - C'est-à-dire qu'on donne des signes au vieux pays.
00:18:31 - Oui.
00:18:32 - L'autorité.
00:18:33 - L'autorité.
00:18:34 - L'autorité, les moeurs, les coutumes, le vieux pays.
00:18:36 - La messe, je suis pas sûr.
00:18:37 - La messe a-t-elle à voir avec l'autorité ?
00:18:39 - Le vieux pays.
00:18:40 - La messe, c'est pas le vieux pays.
00:18:41 - C'est un signe qui est donné au vieux pays.
00:18:43 Vous savez, celui de nos ancêtres,
00:18:45 qui est là, sur la terre de France.
00:18:47 - C'est une vision de carte postale de la France d'hier.
00:18:50 - Une vision "Rance".
00:18:51 - Rance.
00:18:52 - Non, pas "Rance".
00:18:53 - Oui, "Rance".
00:18:54 - Le mot que vous voulez l'élève.
00:18:55 - Partial et partielle.
00:18:56 - Voilà, "Rance".
00:18:57 - Partial et partielle.
00:18:58 - L'idéologie française, le béret, la paillette.
00:19:00 - Mais non, parce que la France, on n'était pas que ça.
00:19:03 - Oui, non, c'est pas que ça.
00:19:04 Mais bon, ça l'a été beaucoup.
00:19:05 - Oui, c'est ça.
00:19:06 - Maintenant, je vous rassure, effectivement, c'est pas que ça.
00:19:08 C'est aussi les chauffeurs de bus qui insultent les femmes maintenant.
00:19:10 C'est ça, la France, maintenant.
00:19:11 Maintenant.
00:19:12 Vous avez raison.
00:19:13 La surpopulation...
00:19:14 - Les chauffeurs de bus, oui.
00:19:15 Non, mais allez-y, poursuivez.
00:19:16 - Les chauffeurs de bus, par exemple, c'est intéressant.
00:19:18 Ça peut jamais faire ça.
00:19:19 - Vous voyez pas le rapport avec la messe, mais...
00:19:20 - Mais parce que vous ne voyez pas, tout est dans tout.
00:19:22 - Mais je ne vois pas tout.
00:19:24 - Et réciproquement.
00:19:25 - Je ne vois pas tout.
00:19:26 - Et réciproquement.
00:19:27 Non, mais le chauffeur de bus, par exemple, vous avez grandi à Nantes.
00:19:29 Jamais vous avez vu un chauffeur de bus insulter une femme.
00:19:31 Ça n'est jamais arrivé.
00:19:33 Ça n'est jamais arrivé.
00:19:34 Il n'y a pas un chauffeur de bus, dans les années 70,
00:19:38 qui insultait une femme comme aujourd'hui ce chauffeur de bus.
00:19:41 - Moi, je voulais vous parler de la France d'hier,
00:19:42 de la culture républicaine, de la culture communiste.
00:19:44 Il n'y a pas que la messe.
00:19:45 - C'est ça, mon propos.
00:19:46 Mais je reconnais qu'il était déplacé.
00:19:49 - Mais pardonnez-moi, Philippe, je vous le dis à chaque fois,
00:19:51 j'ai grandi en même temps que vous.
00:19:53 Personne ne nous a parlé des valeurs républicaines dans les années 70.
00:19:56 - Vous avez tort.
00:19:57 - Personne.
00:19:58 Personne, je ne peux pas vous dire autre chose.
00:19:59 Et pour vous donner un autre petit exemple,
00:20:01 Michel Platini et d'autres ne chantaient même pas la marseillaise.
00:20:04 Et ça ne posait pas de problème.
00:20:05 Pourquoi ?
00:20:06 Parce que personne ne leur faisait le procès de ne pas aimer la France.
00:20:09 C'était même pas un sujet.
00:20:10 C'est comme le mot "vivre ensemble".
00:20:12 Il n'existait pas.
00:20:13 Pourquoi ?
00:20:14 Parce qu'on vivait ensemble.
00:20:15 C'est ça la réalité.
00:20:16 Ça allait de soi.
00:20:17 Bon, la surpopulation carcérale, vous en avez parlé.
00:20:20 Célia Barotte, écoutez le sujet.
00:20:22 - Des cellules individuelles envahies de punaises de lits,
00:20:30 occupées par trois, voire quatre personnes,
00:20:32 et des matelas à terre près des sanitaires.
00:20:34 La situation carcérale en France est de plus en plus critique.
00:20:37 Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice,
00:20:40 au 1er août, le nombre de détenus s'élevait à 74 237 personnes.
00:20:44 Pour 60 629 places disponibles, c'est un record.
00:20:48 Une surpopulation carcérale qui dégrade les conditions de détention,
00:20:52 de travail des surveillants, et surtout complique la réinsertion.
00:20:56 - De la façon dont on détient quelqu'un,
00:20:58 de la façon dont on le traite à l'intérieur,
00:21:00 dépendra la façon dont il ressortira,
00:21:03 et dont il se réinsèrera et reviendra à la société.
00:21:07 C'est tout à fait normal de punir.
00:21:09 Mais là, ça s'apparente à de la vengeance,
00:21:11 et je vous dis, à du châtiment corporel.
00:21:13 - En moyenne, le taux d'occupation des maisons d'arrêt approche 145%,
00:21:17 ce qui représente environ 3 détenus pour 2 places.
00:21:20 Selon le contrôleur général des lieux de privation de liberté,
00:21:23 la construction de nouvelles places de prison n'est pas une réponse efficace.
00:21:27 - Plus on construit, plus on remplit, peu importe ça.
00:21:30 Mais la question est que ça ne réglera pas le problème,
00:21:32 puisqu'elles ne seront pas construites.
00:21:34 Et deuxièmement, qu'il faudrait, comme l'Allemagne l'a fait,
00:21:37 s'engager dans une réduction drastique de la population carcérale,
00:21:42 comme ils l'ont réussi.
00:21:44 Parmi les solutions proposées, il y a la diversification des mesures d'aménagement de peine,
00:21:48 des sanctions pénales hors des murs,
00:21:50 ou encore une limitation des recours aux comparutions immédiates.
00:21:54 - Madame Simono me réjouit, c'est absolument sidérant.
00:21:57 Mais bon, là encore, on paie les factures de 40 ans.
00:22:02 - Les autorités européennes estiment qu'il faudrait y avoir au moins 30 000 places
00:22:08 de prison supplémentaire.
00:22:10 Si on compare aux pays voisins, en termes de densité.
00:22:13 - Avec un petit sujet quand même, on a 180 prisons.
00:22:16 On a 20 000 détenus en plus qu'il y a 20 ans.
00:22:18 Mais le problème, quand vous arrivez sur des choses très précises,
00:22:22 personne ne veut en circon...
00:22:24 Les grands élus ne veulent pas libérer du foncier
00:22:26 pour construire des prisons dans leur territoire.
00:22:29 - Et c'est pareil pour les crans.
00:22:31 - Ils relancent la patate au choc, les uns les autres.
00:22:33 Il y a de belles déclarations médiatiques, politiques, ou dans les assemblées,
00:22:37 mais quand il faut parler du détail de où on construit,
00:22:40 là, il n'y a pas grand monde.
00:22:42 - C'est souvent un prétexte, ça.
00:22:44 Et Lysnard, le maire de Cannes, David Lysnard, a répondu à cet argument, Olivier.
00:22:49 - Il pourrait simplifier les normes aussi dans la construction.
00:22:51 - Parce qu'on rend les choses tellement compliquées, effectivement,
00:22:54 que c'est très difficile de trouver un endroit,
00:22:56 et de faire construire, et d'arriver à la perfection.
00:22:58 - Après, j'ai lancé un mot qui va vous finir sur peine alternative.
00:23:01 Mais là, je sais que je vis dangereusement...
00:23:04 - Mais non, mais d'abord, vous...
00:23:07 - Mais ça veut dire que...
00:23:08 - Mais franchement...
00:23:09 - Bien réfléchi, parce que parfois, la prison peut être pire,
00:23:11 que ça peut amener des choses...
00:23:13 - En fait, il y a même pas de discussion.
00:23:16 C'est-à-dire qu'il peut y avoir des peines alternatives
00:23:18 pour des gens qui ont fait des petits laxins, comme on disait jadis.
00:23:21 Mais à partir du moment où vous entrez dans les crimes,
00:23:25 on est d'accord, là aussi,
00:23:28 un violeur, il n'y a pas de peine alternative,
00:23:30 un tueur, il n'y a pas de peine alternative.
00:23:32 Bon, alors, les peines alternatives, c'est pour quelqu'un
00:23:34 qui veut une pomme à l'étalage ?
00:23:36 Bon, ça n'a pas de sens non plus, pardonnez-moi ce que vous dites.
00:23:38 - Oui, et par exemple, sur les travaux d'intérêt général,
00:23:40 il y a le souhait que les collectivités en proposent d'avantage.
00:23:43 - Bon, Mice ?
00:23:44 - Oui, je vous en prie.
00:23:45 - Non, mais je disais, par exemple, à la Fête de l'Humanité,
00:23:47 vous avez des féministes radicales qui considèrent
00:23:49 qu'il faut lutter contre le viol,
00:23:51 et puis vous avez le syndicat de magistrature
00:23:53 qui est contre les prisons,
00:23:54 mais on ne peut pas lutter efficacement contre le viol et les violeurs
00:23:56 si on ne construit pas des places de prison.
00:23:58 Le féminisme anticarcéral est pour moi une aberration.
00:24:01 Dire qu'on va lutter contre le viol sans construire des places de prison,
00:24:04 mais il y en a beaucoup, hein.
00:24:05 Corinne de Haas, par exemple, elle dit ça.
00:24:07 - Elle prête vraiment position contre les prisons,
00:24:08 puisque je ne les entends pas trop.
00:24:10 - Bon, on va parler de Nice après la pause, Sandra.
00:24:12 On peut rappeler qu'une quinquagénaire a été violemment agressée à Nice
00:24:14 dans la nuit de lundi à mardi.
00:24:16 Elle se trouve toujours dans un état grave.
00:24:17 On a des nouvelles de cette femme ?
00:24:19 - Elle est toujours avec un pronostic vital engagé, oui.
00:24:21 - Donc on a vu son agresseur, c'est un homme de 24 ans.
00:24:23 - Suédois.
00:24:25 - Oui, il est suédois.
00:24:27 - Et hier, il était angolais ?
00:24:28 - Alors non, ça c'est ce qu'il disait depuis le départ.
00:24:30 En fait, quand les policiers de la BAC l'ont interpellé,
00:24:32 il a dit qu'il avait 24 ans, qu'il était angolais et qu'il était SDF.
00:24:35 Alors il semble qu'il soit bien SDF,
00:24:37 mais au final, l'identité réelle, il est de nationalité suédoise.
00:24:40 - Donc, il a été interpellé et placé en garde à vue,
00:24:43 selon le parquet de Nice.
00:24:44 Vous avez vu sans doute ces images qui sont d'une violence inouïe.
00:24:47 Les faits se sont produits vers 3h du matin,
00:24:49 à Nîles-la-Durande, dans la nuit de lundi à mardi,
00:24:51 ce qui confirme que plus personne n'est en sécurité en France,
00:24:55 à n'importe quelle heure du jour et de la nuit,
00:24:57 tout peut arriver.
00:24:58 On va en parler tout de suite après la pause.
00:25:00 Il est 9h30, Mathieu Devez.
00:25:06 - Les deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis
00:25:13 sont toujours recherchés.
00:25:15 Hier, ils ont échappé à la surveillance de leurs encadrants.
00:25:17 C'était lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
00:25:20 Un des détenus a été condamné pour infraction
00:25:22 à la législation sur les stupéfiants.
00:25:24 Le second purgeait une peine pour agression sexuelle.
00:25:28 À Nîmes, les conducteurs de bus refusent de desservir
00:25:30 le quartier Pissevin, un quartier, souvenez-vous,
00:25:33 marqué par la violence et les fusillades.
00:25:35 Les chauffeurs ont peur pour leur sécurité
00:25:37 et celle de leurs passagers.
00:25:38 Et en attendant une solution, les habitants devront marcher
00:25:41 pendant 2 km pour accéder à un service de transport.
00:25:44 Une réunion est prévue aujourd'hui à la préfecture.
00:25:47 Enfin, Vladimir Poutine accepte l'invitation de Kim Jong-un
00:25:50 à se rendre en Corée du Nord.
00:25:52 Ce dernier était en déplacement hier en Russie
00:25:54 afin de renforcer les liens entre les deux pays.
00:25:57 Mais pour l'heure, rien n'a été communiqué
00:25:59 concernant un éventuel accord pour des livraisons
00:26:01 de matériel militaire à la Russie.
00:26:04 - Plus quitté Kim Jong-un et Vladimir Poutine.
00:26:08 Voyons le sujet de Nice de Mickaël Dos Santos
00:26:10 et Sandra Buisson nous donne des informations.
00:26:13 - La violente agression survenue il y a deux jours
00:26:16 ne surprend pas les personnes de ce quartier nord de la ville.
00:26:20 Cette commerçante a même changé ses habitudes,
00:26:23 lassée de l'insécurité croissante à quelques pas de la gare de Nice.
00:26:27 - Le soir on ne sort plus parce qu'on a peur.
00:26:31 Il faut sortir en groupe, un petit couple qui sort au fil du nid
00:26:34 s'est fait agresser.
00:26:36 - Des craintes partagées par certains habitants du quartier.
00:26:39 - Là depuis un an c'est une catastrophe.
00:26:42 Entre les gens qui se font racketter,
00:26:44 les gens qui se font voler,
00:26:46 les gens qui se font attaquer par des coups de couteau.
00:26:48 Beaucoup de gens bizarres dans la rue le soir.
00:26:50 - Selon le procureur, le principal suspect est âgé de 24 ans,
00:26:54 de nationalité suédoise.
00:26:56 Il était recherché par les autorités de son pays
00:26:59 pour s'être soustrait à des soins psychiatriques.
00:27:01 Selon les premiers témoignages,
00:27:03 le suspect qui n'avait consommé ni drogue ni alcool
00:27:06 aurait agi gratuitement et n'aurait aucun lien avec la victime.
00:27:10 Après avoir nié les faits, il a été placé en détention provisoire.
00:27:14 Une information judiciaire a été ouverte pour tentative d'assassinat.
00:27:18 - On rappelle évidemment que cette femme est toujours dans un état grave.
00:27:21 - Effectivement.
00:27:22 Les dernières nouvelles ont été données par le procureur hier
00:27:25 et elle avait toujours un pronostic vital engagé,
00:27:27 donc elle lutte pour sa survie.
00:27:29 - Et le profil de cette femme ?
00:27:31 - C'est une femme de 53 ans qui est sous curatel.
00:27:34 On ne sait pas pour quelles raisons,
00:27:36 mais selon nos informations,
00:27:38 elle souffre également d'une maladie psychiatrique.
00:27:41 Elle est suivie par un psychiatre,
00:27:43 mais effectivement ce profil n'a rien à voir avec l'agression.
00:27:46 - Là, il est donc en détention provisoire ?
00:27:50 - Il a été mis en examen hier,
00:27:53 placé en détention provisoire,
00:27:54 le temps de la poursuite de l'enquête,
00:27:56 puisqu'il faut aller un petit peu essayer de trouver ce mobile
00:27:58 qui reste pour l'instant inapparent.
00:28:00 - Il n'y en a sans doute pas.
00:28:02 - C'est ce que nous disait une source policière hier,
00:28:04 ça peut être un acte totalement gratuit.
00:28:06 Il n'y a aucun lien qui émerge entre ces deux personnes.
00:28:08 - Mais c'est ça qui est nouveau.
00:28:10 Ce qui m'étonne toujours, c'est qu'on nie cette réalité.
00:28:13 On a eu ces derniers jours, cette conversation.
00:28:15 La commerçante qui dit "moi je sors plus, je sors plus".
00:28:18 Les gens ne sortent plus en fait.
00:28:20 Et les gens disent "mais non ça n'existe pas, ça n'existe pas".
00:28:23 Mais elle ne sort plus, elle.
00:28:24 Elle a peur.
00:28:25 Donc ces gens-là, ils vous disent une réalité.
00:28:28 Leur vie a changé.
00:28:30 - Oui, bien sûr.
00:28:31 - Donc ça existe, ils ont peur.
00:28:33 - Il y a un gros tabou sur le fait
00:28:35 qu'une partie importante des migrants
00:28:38 a des problèmes psychiatriques.
00:28:40 Vous disiez dans votre information...
00:28:42 - Sur les migrants, on n'est pas à Longue Flèche tranquille.
00:28:44 Ça crée des traumatisations.
00:28:46 - Evidemment, mais ça ne constitue en aucun cas une excuse.
00:28:49 - Alors pour l'instant, effectivement dans l'enquête,
00:28:52 il n'y a pas cette...
00:28:54 Il a forcément été vu par un médecin,
00:28:56 mais il n'y a pas de troubles qui ont émergé
00:28:58 du côté de... dans l'enquête française.
00:29:00 Sa garde à vue s'est tenue totalement.
00:29:02 Il est passé en détention classique.
00:29:03 - Vous disiez qu'il s'est soustrait à des soins psychiatriques.
00:29:05 - Oui, à des soins psychiatriques.
00:29:06 - De toute façon, pour un crime...
00:29:08 - Ils n'ont surtout rien à faire sur le territoire de France.
00:29:11 Rien à faire sur le territoire de France.
00:29:15 - Les citoyens européens...
00:29:17 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:29:19 - ...ont le droit d'être sur le territoire...
00:29:20 - Eh bien, très bien, continuons.
00:29:22 - Vous voulez supprimer la libre circulation ?
00:29:24 - Oui, je veux tout changer, en fait.
00:29:26 Je veux tout changer.
00:29:27 C'est ça que vous ne comprenez pas.
00:29:29 C'est ça que je vous dis depuis sans arrêt.
00:29:31 Je veux tout changer.
00:29:32 Maintenant, parce qu'en fait, ce n'est plus possible.
00:29:34 - Mais Pascal... - Tout change. On change tout.
00:29:36 Et on se protège, nous.
00:29:37 Ça vous va ?
00:29:38 - Supprimer la libre circulation...
00:29:39 - Schengen, ça vous va ?
00:29:40 Ça vous va ?
00:29:41 Il faut tout remettre à plat, cher monsieur.
00:29:44 - Je ne peux pas dire ça.
00:29:45 - Eh bien, il faut tout remettre à plat.
00:29:46 Parce qu'en fait, on en a marre.
00:29:47 Voilà, les gens en ont assez.
00:29:49 Effectivement, si vous devez récupérer...
00:29:51 - Est-ce que vous remettez en cause la liberté de circulation ?
00:29:53 - Oui, je remets tout en cause.
00:29:54 Je vous dis oui, oui, oui, oui.
00:29:57 - Donc, vous remettez en cause toute l'Union européenne.
00:29:59 - Tout. Tout. Il faut tout changer.
00:30:00 Sans doute, il faut tout revoir.
00:30:01 Oui.
00:30:02 - Eh bien, continuez.
00:30:03 Vous voyez bien que ça marche.
00:30:04 - Ça va être compliqué quand même.
00:30:05 - Mais bien sûr. Je ne vous le fais pas dire.
00:30:06 - Mais c'est pour ça que ça ne marchera pas.
00:30:07 Et c'est pour ça que c'est fichu.
00:30:08 Parce que personne ne le fera.
00:30:10 Parce que tout le monde sera sur votre position.
00:30:12 - Mais non, mais ce n'est pas jouable en réalité.
00:30:14 - Mais bien compris. Les Anglais l'ont fait ?
00:30:16 - Ah ben, ça marche très bien.
00:30:18 - Ça marche super bien.
00:30:19 - Les Anglais l'ont fait ?
00:30:20 - Sur l'immigration, ils n'ont jamais enregistré autant d'endroits.
00:30:23 - Les Anglais l'ont fait.
00:30:26 Mais peu importe, je vous assure.
00:30:27 Je pense en tout cas qu'il faut tout repenser.
00:30:30 Il faut tout repenser parce qu'on arrive à un système qui pose problème.
00:30:34 - Qui est la sorcelle de Schengen.
00:30:35 - Et comme vous, vous ne voulez rien changer, c'est parfait.
00:30:37 - On peut changer plein de choses, mais de là à aller changer...
00:30:39 - Socaïna.
00:30:40 - Le fait qu'on puisse circuler dans l'Union Européenne, je trouve que c'est un peu étonnant.
00:30:44 - Et en plus, le Royaume-Uni n'a jamais fait partie de Schengen.
00:30:46 - Socaïna. En tout cas, il faut sans doute être plus vigilant.
00:30:50 Il faut trouver des solutions.
00:30:51 Vous ne pouvez pas...
00:30:52 Que fait ce jeune homme suédois sur le territoire de France ?
00:30:57 - Parce qu'il est...
00:30:58 - Parce qu'il a le droit de se...
00:31:00 - Parce qu'il est suédois.
00:31:01 - Eh bien, très bien.
00:31:02 - Il a passé les frontières, comme vous et moi, au sein de l'Union Européenne.
00:31:03 - Qui est sans doute d'origine angolais, c'est ça ?
00:31:05 - Ah non, ça, c'est ce qu'il a dit, mais on sait qu'il utilisait différentes identités.
00:31:10 Il a dit à la BAC qu'il était angolais.
00:31:12 - C'est exactement le même que ce qui est passé à...
00:31:13 - En Allemagne, il a dit qu'il était de l'époque...
00:31:15 - À Annecy. C'est exactement la même chose qu'Annecy.
00:31:17 - Donc c'est peut-être quelqu'un qui a obtenu le droit d'asile.
00:31:20 - Non, pas forcément.
00:31:21 - C'est exactement le même cas qu'Annecy.
00:31:26 - Oui, c'est un faux suédois.
00:31:27 - Alors, Socaïna, parce que là aussi, c'est...
00:31:30 Moi, je ne veux pas faire le journal des faits divers, je vous assure, j'ai pas vocation à le faire,
00:31:35 mais c'est la France orange mécanique, je n'y peux rien.
00:31:38 - La France orange mécanique.
00:31:41 - On n'est pas, c'est pas ça ?
00:31:42 - On a déjà eu le débat ces derniers jours, on ne va pas le refaire chaque jour,
00:31:46 mais la France n'est pas partout orange mécanique. Partout.
00:31:50 Précisément partout.
00:31:52 C'est justement ça, dans tous les coins de France, plus personne n'est à l'abri,
00:31:56 il n'y a pas un coin de France.
00:31:58 - Il y a de très nombreux lieux, mais pas partout.
00:32:00 - Quel est le coin de France qui est...
00:32:01 - Quand vous descendez de chez vous, vous avez l'impression que c'est orange mécanique.
00:32:04 - Oui, bien sûr.
00:32:05 - C'est pas sérieux.
00:32:06 - Tout est pas sérieux.
00:32:07 - Restons quoi, très chinois.
00:32:09 - Je donne la rue à Pau, si vous voulez, je sors de chez moi, c'est pas orange mécanique.
00:32:14 - Sarah Fenzari, je vous propose de voir le sujet à Saint-Is, à Marseille.
00:32:21 - Vous êtes des bourgeois ?
00:32:22 - Absolument. Alors que vous ?
00:32:24 Dans la cité phocéenne, après le décès de la jeune Sokhaina,
00:32:28 cette voisine tente de faire face.
00:32:31 - Moi j'adore avec les gzoumiles, maintenant.
00:32:33 - Avec ?
00:32:34 - Avec les gzoumiles.
00:32:35 - Ah oui.
00:32:36 - Je ferme les yeux, je le vois devant moi.
00:32:39 Je vois la scène, je vois tout, tout, tout, tout, c'est catastrophique.
00:32:43 Les résidents de la cité Saint-Is n'incriminent pas les jeunes de leur quartier,
00:32:47 mais bien ceux venus de l'extérieur qui ont implanté un trafic de stupéfiants
00:32:52 qui minent Marseille dans son ensemble.
00:32:55 - Les gens de la cité ici, ils sont respectables.
00:32:58 On les respecte beaucoup, ils nous respectent beaucoup.
00:33:01 Rien à dire, c'est le respect.
00:33:03 Mais ce qui s'est passé là, ça vient de l'extérieur.
00:33:06 Ces habitants se sentent aujourd'hui délaissés et n'ont plus foi en l'Etat.
00:33:11 - L'Etat, il ne fait rien du tout.
00:33:13 S'il y a un meurtre, oui, ils viennent.
00:33:15 La police, on l'appelle.
00:33:17 Mais les jeunes de maintenant 15-16 ans, ils sont plus armés que la police.
00:33:22 Solidaires, l'association ainsi que les habitants du quartier
00:33:26 ont mis en place une cagnotte pour aider la maman de Sokaïna.
00:33:30 - En fait, c'est terrible parce que c'est l'immigration qui était bien intégrée
00:33:36 qui est victime de l'immigration qui ne l'est pas bien.
00:33:39 Et on le voit avec ces témoignages, tout à fait juste.
00:33:43 - C'est terrible, je suis en train de regarder une série américaine
00:33:46 qui s'appelle "The Wire" qui parle de la ville de Baltimore dans les années 2000
00:33:49 avec l'hyperdélinquance qui s'évite dans cette ville.
00:33:52 Il y a un épisode où il y a un enfant qui se fait tuer par une balle perdue par des gangs.
00:33:56 En fait, les villes françaises sont en train de ressembler à Baltimore,
00:34:00 c'est-à-dire les villes américaines les plus gangrénées par la délinquance
00:34:03 où elle atteint un tel niveau qu'il est devenu quasiment impossible de l'enrayer,
00:34:07 quelles que soient les solutions.
00:34:09 - C'est sûr que si on continue comme ça, ça sera très compliqué.
00:34:12 - C'est la Baltimoreisation des villes françaises.
00:34:14 - Je pense qu'on est au point de bascule où, pour arrêter les règlements de compte
00:34:17 entre mafias qui tiennent ces banlieues, c'est le moment où jamais...
00:34:23 Il y a un moment où on ne pourra plus arrêter.
00:34:26 On ne pourra plus l'arrêter parce que ça deviendra une guerre.
00:34:28 Et c'est déjà une guerre.
00:34:30 - La maman, dans son témoignage, elle a expliqué le processus
00:34:33 qui a mené l'évolution de son quartier.
00:34:35 Elle en parle. Elle dit que les policiers viennent, mais ils repartent.
00:34:39 Ils font des querestes.
00:34:41 Elle évoque la destruction de son environnement au cours des dernières années.
00:34:46 Et elle dit "moi je ne veux plus rester".
00:34:49 C'est quand même des politiques qui ont amené à ça.
00:34:52 Il n'y a pas de fatalité à ça.
00:34:55 - Ça digne bien plus des bavures policières que des bavures d'élections.
00:34:59 - Ça c'est tout à fait juste.
00:35:01 - Les bavures, évidemment le mot est inadapté, mais des morts accidentelles
00:35:06 déclenchées par les délinquants, où sont les manifestations,
00:35:09 où sont les marches au manche ?
00:35:11 - Écoutons cette mère justement.
00:35:13 Il n'y a aucune réaction politique.
00:35:15 - Il y a un mois.
00:35:17 - Il n'y a aucune réaction politique.
00:35:19 La classe politique française...
00:35:21 - Il y a un mois. 10 ans.
00:35:23 - Il y a la classe politique qui ne prend pas la mesure.
00:35:25 - Mais il n'y a plus rien à faire.
00:35:27 Est-ce que vous allez vous mettre ça dans la tête ?
00:35:29 - Il n'y a plus rien à faire.
00:35:31 - Il n'y a aucun parti politique qui comprise...
00:35:33 - Sauf apprendre des...
00:35:35 - Le Rassemblement National ne donne pas aucune prise de position.
00:35:38 - La tolérance zéro, ça a marché...
00:35:40 Alors je reviens, ça c'est pas un dada.
00:35:43 Ça a marché pendant 20 ans sur New York et l'agglomération de New York.
00:35:48 C'est pas pour l'éternité, puisque maintenant avec les démocrates
00:35:51 qui ont tout assoupli, le maire de New York dit "on est à nouveau retombés".
00:35:55 Mais pendant les années, depuis Giuliani jusqu'à, disons, il y a encore 4-5 ans,
00:36:01 New York était devenue une ville safe, tranquille.
00:36:05 Aujourd'hui, elle redevient...
00:36:07 Et en France, on n'a même pas voulu tenter ce que c'est que la tolérance zéro.
00:36:11 C'est-à-dire, au premier coup, je vous sanctionne, au deuxième et au troisième coup...
00:36:15 - On l'a dit de nombreuses fois, écoutez la merde.
00:36:17 - Mais peut-être que vous n'y serez pas plus fieux.
00:36:19 - Je suis d'accord, mais on le dit.
00:36:21 - On a marre de ça.
00:36:23 - Oui, sans s'en sortir du sujet.
00:36:25 - À partir du moment où les solutions ne seront pas prises,
00:36:27 parce qu'elles sont trop radicales, c'est fichu.
00:36:29 - Il y a deux solutions, c'est la guerre ou la légalisation.
00:36:31 - Donc, écoutons la maire de Socaïna,
00:36:34 et comme, effectivement, l'opinion publique est peut-être prête,
00:36:37 mais les politiques ne le feront pas,
00:36:39 et l'espace médiatique, de toute façon, sera vendeboue là-dessus,
00:36:42 vous avez ce système-là.
00:36:44 Écoutons la maire de Socaïna.
00:36:46 - On a entendu des tirs des kalachnikovs.
00:36:50 Au début, je croyais que c'étaient des pitards.
00:36:52 Mais c'était fort, quand même.
00:36:54 On est allé voir à la cuisine.
00:36:57 Non, c'était à la cuisine.
00:36:59 Et puis, moi, j'ai eu peur.
00:37:01 J'ai dit à la petite, "Ferme, ferme la fenêtre."
00:37:04 Et puis, j'ai dit, "Ferme, ferme, on sait jamais ce que..."
00:37:07 Et puis, j'ai compté de retourner dans ma chambre.
00:37:10 Après, la petite m'a dit, "Maman, je vais récupérer mon chargeur."
00:37:13 Il est dans la chambre de Socaïna.
00:37:15 C'est là où on a vu leur entrée.
00:37:18 J'ai entendu des cris.
00:37:20 Je ai vu ma fille par terre.
00:37:24 Du sang. C'est une rivière.
00:37:27 Et le sang, ça a coulé de partout.
00:37:30 Alors, quand je l'ai tournée,
00:37:32 la joue, là, c'est un trou.
00:37:35 C'est un trou. La balle, elle est passée de là.
00:37:38 Elle est montée au cerveau.
00:37:41 Elle a explosé.
00:37:43 Vous croyez que je vais oublier ça ?
00:37:49 Il n'y a plus de dents.
00:37:51 Tous les dents sont parties par terre.
00:37:54 J'étais belle. Mais je ne savais pas.
00:37:57 À ce moment-là, elle était en train de mourir.
00:38:01 Mais vous voyez, ce qui est terrible, c'est qu'évidemment,
00:38:04 personne n'est à l'abri, mais particulièrement dans les quartiers les plus pauvres.
00:38:08 Et que ça, ça arrive plus dans les quartiers défavorisés
00:38:12 que dans les quartiers de bourgeois.
00:38:14 Et c'est là le scandale. Le scandale absolu de cette France.
00:38:17 C'est que ces pauvres gens, qui déjà sont en difficulté financière,
00:38:20 ils ne sont plus aujourd'hui en sécurité.
00:38:23 Quand Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille, lors de sa dernière visite,
00:38:26 il a réuni les familles dans un gymnase pour échanger avec elles,
00:38:30 et notamment pas mal de mamans qui avaient perdu un enfant.
00:38:33 On ne lui a parlé que de sécurité.
00:38:34 Il n'y a eu de présence policière pendant plusieurs heures d'échange.
00:38:37 Mais vous ne pouvez pas mettre des policiers 24 heures sur 24 ?
00:38:41 Sinon, tu peux. Non, non, non.
00:38:42 Et comment vous faites ?
00:38:43 Pour parler à certains maires de quartiers populaires,
00:38:45 ils demandent des commissariats de quartiers.
00:38:48 Ils demandent des effectifs.
00:38:49 La police de proximité, ce n'est pas...
00:38:51 Non, mais ils demandent véritablement des effectifs.
00:38:54 Mais ils vont être attaqués à la Kalachnikov.
00:38:55 Non, non, non. Des commissariats.
00:38:57 Ça a pu fonctionner.
00:38:59 Il y a eu un arbitrage politique qui a enlevé ça.
00:39:02 Mais Olivier, il y a 20 ans, vous avez vu les quartiers,
00:39:04 ce qui s'est passé avec les émeutes, ils vont les attaquer tout de suite.
00:39:07 Ah, mais pour le coup, je ne suis pas d'accord.
00:39:08 Parce que quand tu mets la CRS 8, qu'il reste quelques jours, etc.,
00:39:12 ça a son effet. Il faut mettre des effectifs en très grand nombre.
00:39:16 Il faut mettre des commissariats de quartiers.
00:39:17 Vous allez mettre combien de personnes ?
00:39:18 Il faut renforcer les polices municipales.
00:39:19 Combien de personnes ?
00:39:20 Ah, mais oui, c'est en effet...
00:39:21 Quand on fait un effort...
00:39:22 Mais au moins, on fait ça.
00:39:23 Sécurité, quartiers populaires, on le règle.
00:39:26 On prend l'arbitre. On le fait.
00:39:28 Ça fait à l'évidence partie de la solution.
00:39:30 Ça ne suffira peut-être pas, mais ça fait...
00:39:32 Non, bien sûr que ça ne suffit pas.
00:39:33 Ça fait partie de la solution d'avoir une présence policière permanente.
00:39:36 On le fait.
00:39:37 Un mot sur le chauffeur de bus.
00:39:38 Est-ce que le chauffeur de bus qu'on va voir, est-ce qu'il est poursuivi au pénal ?
00:39:43 Au pénal, oui.
00:39:44 On ne sait pas si la femme qui a été victime de son comportement a porté plainte.
00:39:48 Pour l'instant, on n'a pas eu de remontée judiciaire.
00:39:51 Mais on sait, en revanche, qu'il y a cette procédure en interne mise en place.
00:39:54 Mais est-ce que le parquet peut se saisir, on l'a passé hier, sans que la femme porte plainte ?
00:39:59 Parce que moi, je m'étonne toujours que...
00:40:01 Oui, il peut se saisir, effectivement.
00:40:03 Il faudra vérifier où ça s'est passé, etc., avoir les caractéristiques
00:40:07 et retrouver la victime, si elle ne s'est pas signalée d'elle-même.
00:40:10 Si elle ne s'est pas signalée, si on ne retrouve pas la victime, par exemple, le parquet ne peut pas se saisir ?
00:40:14 Non, c'est que ça complique les investigations, effectivement,
00:40:16 si on n'a pas tout ce qui s'est passé avant, l'entendre, etc.
00:40:19 C'est ça qui est considérant.
00:40:20 Mais oui, bien sûr, le parquet peut vouloir...
00:40:21 Quand je dis qu'il faut tout changer, s'il faut retrouver la victime pour faire combattre ce monsieur...
00:40:25 Non, non, je ne dis pas que c'était une condition inéluvable.
00:40:27 Tout est là.
00:40:28 Enfin, c'est très, très simple, en fait.
00:40:29 Dans une société qui marche, cette vidéo, ce chauffeur dit cette vidéo.
00:40:35 Le lendemain, il est en garde à vue.
00:40:37 C'est ça, une société qui marche.
00:40:39 En garde à vue, les gens lui disent pourquoi vous avez dit ça.
00:40:41 Il ne s'agit pas de le condamner, d'ailleurs, mais pourquoi vous avez dit ça ?
00:40:43 On vous écoute, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:40:45 Là, rien.
00:40:46 Rien.
00:40:47 Donc, cette société, elle est folle,
00:40:50 puisqu'elle permet à un homme d'insulter une femme sans qu'il y ait une réponse pénale.
00:40:55 Enfin, ce que je dis est stupide ?
00:40:57 Non, non, c'est aberrant que l'homme ne soit pas mis en examen.
00:41:02 Au moins, mis en examen et entendu.
00:41:04 Je ne veux pas, là encore, ces paroles contradictoires.
00:41:07 Il ne s'agit pas de le juger avant de l'avoir entendu.
00:41:09 Écoutons le sujet de Michael Dos Santos sur ce chauffeur de bus et les conséquences.
00:41:16 En voyant cette vidéo,
00:41:21 rares sont les usagers de la ligne 177 qui défendent le comportement du chauffeur de bus.
00:41:28 – Tu m'encourages, monsieur ? – Ah ouais, d'accord.
00:41:31 – Tu es choqué ? – Euh, ouais, bah oui, je suis choqué.
00:41:33 – Il ne doit pas répondre à une femme, surtout.
00:41:36 – Il faut savoir se contrôler et avoir de la retenue,
00:41:40 même si on peut s'en porter quelques fois.
00:41:42 Cette adolescente préfère rester prudente en l'absence de contexte.
00:41:46 Un discours qui n'est pas du goût de sa mère.
00:41:49 – Non, mais il n'a pas réagi comme ça, je suis désolée.
00:41:52 Plus difficile de trouver des interlocuteurs du côté des salariés de la RATP.
00:41:56 Certains réagissent néanmoins timidement.
00:41:59 – Tu es comment ? – Je suis très émote.
00:42:01 – C'est pas professionnel. – Du tout.
00:42:03 – C'est un manque de respect.
00:42:05 Déjà, il travaille, il filme lui-même, il insulte et tout le monde l'entend.
00:42:09 Et il le poste lui-même encore.
00:42:11 En ce qui concerne une éventuelle sanction, les usagers se montrent plutôt cléments.
00:42:15 – Peut-être pas le virer, mais comprendre pourquoi.
00:42:18 Parce que, vous savez, en ce moment, le monde du travail, c'est pas facile.
00:42:23 – Le virer directement comme ça, non ? C'est peut-être un peu trop, quoi.
00:42:28 – Le chauffeur a été sanctionné et ne peut plus conduire de bus.
00:42:32 Une procédure disciplinaire a été ouverte.
00:42:35 – Qu'est-ce que vous remarquez dans ce sujet ?
00:42:38 – L'idée de le virer semble incroyable.
00:42:42 – Non, c'est pas ça que je remarque.
00:42:44 Pour faire parler les Français aujourd'hui à la télévision,
00:42:48 il faut flouter les images, filmer les pieds ou les bras,
00:42:52 et déformer la voix. C'est ça.
00:42:55 – Oui, ça c'est un...
00:42:57 – C'est peut-être le plus révélateur de tout ce qu'il y a dans ce sujet, en fait.
00:43:03 C'est ça quand je vous dis le changement culturel massif qui s'opère dans ce pays.
00:43:08 C'est-à-dire qu'avant, les gens, ils parlaient à découvert.
00:43:11 Il n'y avait aucun souci.
00:43:12 Bon, et on a fait de la télévision suffisamment ensemble.
00:43:15 Pour parler aujourd'hui dans ce pays, il faut montrer les pieds ou les mains,
00:43:20 il faut flouter les visages, il faut déformer les voix.
00:43:23 – Parce que c'est la ligne de bus où conduisait le chauffeur.
00:43:26 – La France a peur.
00:43:28 – On est au-delà. On est dans le règne de la peur, de la terreur.
00:43:32 – Mais je ne pense pas que... enfin...
00:43:34 – Ah non ?
00:43:35 – Je ne suis pas sûr que là, ça soit un problème de peur physique.
00:43:39 – Même Mounjib, le collaborateur de Cyril Hanouna, a dit "j'ai peur pour mes enfants".
00:43:44 – Non mais...
00:43:45 – C'était la promesse de la Baïa, c'était un sujet totalement différent.
00:43:48 – Il n'a pas 10 ans, comme ça.
00:43:50 – Gérard, vous regardez, on ne touche pas à mon boss ?
00:43:54 – Gérard, éclectique dans les références.
00:43:57 – Vous regardez Cyril Hanouna ?
00:43:59 – De temps en temps.
00:44:00 – Vous avez raison.
00:44:01 – Je suis le genre d'inconnu qui ne s'est pas chassé à la nana.
00:44:03 – Il fait de l'actu.
00:44:04 Bon, vous voulez qu'on écoute Éric Dupond-Moretti ?
00:44:06 Alors, parce qu'Éric Dupond-Moretti, là, il a fait ma joie.
00:44:08 – Là, vous avez placé une belle jante.
00:44:10 – Alors là, franchement, Éric Dupond-Moretti, je l'ai trouvé absolument formidable.
00:44:13 C'est courageux, premier garde des sceaux qui monte au créneau de...
00:44:16 – Vous voulez dire qu'il a un passif avec les juges ?
00:44:20 – Oui, mais là...
00:44:21 – Il est pas encore trop grand.
00:44:22 – C'est-à-dire qu'il les connaît.
00:44:23 – Il est pas encore petit.
00:44:24 – Il les connaît.
00:44:25 Le syndicat de la magistrature, deuxième organisation syndicale,
00:44:27 on rappelle qu'il sera au stand à la fête de l'humanité, avec des tables rondes...
00:44:31 – Il y a plusieurs stands.
00:44:32 – Oui, avec des tables rondes sur les contrôles, par exemple,
00:44:34 des tables rondes à 11h, tables rondes sur les contrôles de l'identité et les violences policières.
00:44:38 Bon, à 15h, le procès fictif des comparutions immédiates.
00:44:42 Je l'ai dit hier avant-hier.
00:44:43 Procès fictif.
00:44:46 Ce qui est drôle, et je l'ai dit déjà hier,
00:44:48 c'est que personne n'a parlé de ce sujet du syndicat de la magistrature en France.
00:44:53 Personne, aucun média, peut-être Sud Radio, personne.
00:44:57 – Le Figaro aussi.
00:44:59 – Et il a répondu, en télé, en radio, personne n'en a parlé.
00:45:01 Grand Média, vous n'avez genre...
00:45:02 Et il a répondu.
00:45:03 Pourquoi ?
00:45:04 Parce que nous, nous en avons parlé ici.
00:45:06 Parce que nous, modestement...
00:45:08 – Le Figaro aussi, quand même.
00:45:09 – Je parle de médias, je parle de Radio-Télé.
00:45:13 – On parle de Grand Média.
00:45:15 – Non mais Radio-Télé, pas de Grand Média.
00:45:16 – C'est pas l'important.
00:45:17 – Ça veut dire que nous, modestement, nous faisons, entre guillemets,
00:45:23 bouger parfois un petit peu en disant "mais ça c'est pas normal".
00:45:26 Donc, c'est pas normal, Monsieur le ministre.
00:45:28 Bon, et il est monté au créneau très courageusement,
00:45:30 et on souscrit à tout ce qu'il a dit.
00:45:32 Éric Dupond-Maurice.
00:45:34 Je suis, pour ne rien vous cacher, excédé.
00:45:40 Je pense que le syndicat de la magistrature n'a pas pris la mesure
00:45:46 de ce pathétique événement qu'était le mur des cons.
00:45:50 D'ailleurs, il faut dire qu'il n'y a pas eu de sanctions disciplinaires.
00:45:54 Et depuis que je suis ministre, j'assiste impuissant à un certain nombre de dérapages.
00:46:01 Le syndicat de la magistrature conteste une décision du Conseil d'État.
00:46:06 Le Conseil d'État a abdiqué.
00:46:09 Voilà comment s'exprime le syndicat de la magistrature.
00:46:12 Le syndicat de la magistrature conteste une décision
00:46:15 rendue par la Cour de cassation.
00:46:17 La Cour de cassation ne dit pas le droit.
00:46:19 Le syndicat de la magistrature intervient dans les choix démocratiques
00:46:24 de nos compatriotes, l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle,
00:46:27 pour dire que c'est un deuxième tour de cauchemar.
00:46:32 Le syndicat de la magistrature a pris fait et cause pour les émeutiers,
00:46:38 que ce soit à Sainte-Soline ou après la mort dramatique du jeune Nael.
00:46:42 D'ailleurs, le syndicat de la magistrature a dit
00:46:44 "Ca n'est pas à la justice de rétablir l'ordre".
00:46:47 Et moi, je pense le contraire.
00:46:49 Et je veux à cet instant rendre hommage à tous les magistrants
00:46:53 qui se sont investis pendant plus d'une semaine à la suite des émeutes,
00:46:57 jour et nuit, pour que l'ordre républicain soit rétabli.
00:47:02 Et puis je veux profiter de votre question, monsieur,
00:47:05 pour dire très clairement les choses.
00:47:07 Je ne veux pas, je ne voudrais pas,
00:47:11 que nos compatriotes fassent un certain nombre d'amalgame.
00:47:15 Le syndicat de la magistrature, ça n'est pas la justice.
00:47:19 Le syndicat de la magistrature, ça n'est pas loin sans faux
00:47:22 l'ensemble de la magistrature.
00:47:25 Et voyez, ce message brouille les choses.
00:47:29 Table ronde à la fête de l'humanité, pourquoi ?
00:47:33 Pour critiquer le travail des forces de sécurité intérieure ?
00:47:37 Mais, pardon, qu'est-ce que nous voulons ?
00:47:43 Moi, je suis fier que les magistrats de ce pays
00:47:46 aient répondu avec fermeté aux émeutiers.
00:47:49 On a, dans un temps record, rétabli l'ordre républicain.
00:47:53 C'est cela que les Français attendent.
00:47:55 Je suis remercié, Sandra Busson.
00:47:56 On va continuer la discussion après la pause.
00:47:58 On est réconciliés.
00:47:59 On est réconciliés avec Éric Dupond-Moretti.
00:48:01 Il peut venir, il peut venir.
00:48:03 Maintenant, il peut venir.
00:48:04 Bisse !
00:48:05 Venez, j'ai deux ou trois idées à vous proposer.
00:48:08 La pause, à tout de suite.
00:48:10 On va revenir sur la prise de position très claire
00:48:15 d'Éric Dupond-Moretti, hier soir,
00:48:17 contre le syndicat de la magistrature.
00:48:19 On reparlera de la messe d'Emmanuel Macron.
00:48:22 Et on aura un petit document d'archive en 1983,
00:48:25 lorsque ce François Mitterrand avait accueilli Jean-Paul II.
00:48:30 On pourra écouter également Jean-Luc Mélenchon,
00:48:33 qui a comparé Emmanuel Macron à Général Pinochet, rien de moins.
00:48:36 Mais Nora Bussini est avec nous.
00:48:38 Les nouveaux inquisiteurs, l'enquête d'une infiltrée en terres woke.
00:48:41 Et c'est ce mot "infiltrée" qui m'intéresse.
00:48:44 Vous allez nous dire exactement ce que vous avez fait,
00:48:46 Mathieu Devez, il est 10h.
00:48:48 189 communes sont toujours privées d'eau potable,
00:48:54 selon le ministre de la Transition écologique.
00:48:56 La crise de l'eau n'est pas encore derrière nous.
00:48:59 Christophe Péchu précise que ces communes se trouvent
00:49:02 sur le bassin méditerranéen, dans le couloir rhodanien.
00:49:05 Mais aussi en Bretagne, au total,
00:49:07 40 000 personnes sont privées d'eau potable.
00:49:10 Xavier Bertrand souhaite un référendum pour pouvoir interdire les grèves
00:49:13 pendant les temps forts de la nation, exemple bac ou départ en vacances.
00:49:17 Interrogé ce matin par Sonia Mabrouk dans la grande interview,
00:49:20 le président du Conseil régional des Hauts-de-France
00:49:22 interpelle le gouvernement et lui demande d'avoir du courage.
00:49:26 Enfin, l'aide européenne s'organise en Libye.
00:49:29 L'Union européenne a débloqué une première enveloppe de 500 000 euros.
00:49:32 Et le Royaume-Uni a annoncé une première aide de plus d'un million d'euros
00:49:35 pour répondre aux besoins les plus urgents des Libyens.
00:49:38 La France, de son côté, a envoyé un premier convoi d'aide humanitaire.
00:49:41 Les inondations dévastatrices ont emporté des quartiers entiers
00:49:45 et tué des milliers de personnes.
00:49:47 Nora Bussini, bonjour. Vous êtes journaliste.
00:49:50 Bonjour, oui, effectivement.
00:49:52 Les nouveaux inquisiteurs, je disais, l'enquête d'une infiltrée.
00:49:55 Alors vous avez fait ce qu'a priori on ne doit pas faire quand on est journaliste.
00:49:59 Ah, je ne le savais pas du tout.
00:50:01 C'est-à-dire de masquer son identité,
00:50:04 mais en même temps c'est une manière d'avoir des informations.
00:50:08 Mais souvent on dit qu'on n'a pas forcément le droit,
00:50:12 je ne sais pas si c'est le droit d'ailleurs de le faire.
00:50:15 Mais peu importe, parce que j'ai envie de dire c'est pour surtout témoigner.
00:50:18 Et qui sont les nouveaux inquisiteurs et comment avez-vous opéré ?
00:50:23 Ah, les nouveaux inquisiteurs, j'y suis confrontée depuis une semaine maintenant.
00:50:27 Ce sont ces personnes qu'on qualifie aussi de "woke",
00:50:31 donc déveillées aux injustices, aux discriminations.
00:50:34 Ce sont des personnes qui depuis une semaine me cyber harcèlent massivement
00:50:38 parce que je témoigne, parce que je raconte ce que j'ai vu, tout simplement.
00:50:42 Ce sont des personnes qui m'ont par exemple donné comme mission
00:50:45 de trier les blancs dans des manifestations, notamment.
00:50:48 Voilà, ce sont des militants radicaux qu'on peut appeler aussi "woke".
00:50:53 Alors quand vous dites que vous êtes infiltrée, c'est que vous avez pris les codes.
00:50:56 Comment vous avez opéré ?
00:50:58 Et bien étonnamment avec l'aide de militants qui sont LGBT,
00:51:03 des militants qu'on peut appeler "concernés"
00:51:05 et qui m'ont dit "nous on n'en peut plus, on observe une sorte d'extrême dans le militantisme,
00:51:11 nous-mêmes parce qu'on est homosexuels et blancs,
00:51:13 on n'a pas le droit d'aller à certaines rencontres,
00:51:15 on ne peut pas aller à certains endroits, vas-y toi,
00:51:17 parce que j'ai la chance d'être une femme et je suis aussi franco-marocaine.
00:51:22 Donc j'avais ces possibilités d'entrer et on m'a dit "vas-y et montre qu'il y a un extrémisme
00:51:26 qui est en train de monter justement".
00:51:28 Et vous avez pris même les codes vestimentaires pour être infiltrée,
00:51:31 vous dites "piercing", des choses comme ça.
00:51:33 Voilà, faux piercing, j'ai toujours rêvé quand j'étais ado de m'en faire un,
00:51:36 venez, j'en ai mis un faux, je m'étais peut-être même parfois en m'apporcher une perruque rose,
00:51:40 c'est cliché mais finalement c'est passé.
00:51:42 Alors, vous écrivez, puis on en parlera évidemment plus longuement tout à l'heure,
00:51:45 mais vous dites "le discours militant dans lequel je m'immerge",
00:51:48 vous arrivez à la fac de Suntony depuis des mois et comme incarnée,
00:51:52 gravée sur tous les murs de cette fac,
00:51:54 panique à bord, "maman j'ai peur de me faire tuer par ces gros porcs".
00:51:58 Qui sont ces gros porcs ?
00:51:59 Ces gros porcs sont les policiers, alors c'est vrai qu'il y a une haine des forces de l'ordre
00:52:02 dont je parle absolument dans l'ensemble du livre,
00:52:05 parce que je pense qu'elle ponctue ce militantisme extrême,
00:52:08 ces personnes qu'on qualifie de "wokushite".
00:52:10 Et donc ça c'est inscrit sur les murs,
00:52:11 "je refuse d'acheter des produits des criminels de guerre, je boycotte Israël",
00:52:14 ça c'est très présent.
00:52:16 D'ailleurs justement en manifestation, il y avait un grand débat pour savoir
00:52:19 est-ce que quand on trie les personnes,
00:52:21 est-ce qu'on met les personnes de confession juive dans les privilégiées ou dans les opprimées ?
00:52:24 Donc c'était un gros débat, il fallait trancher, comment on les trie ?
00:52:28 Je refuse d'acheter des produits.
00:52:30 Le fameux slogan "bourgeois, vous êtes des assistés définiant des inutiles"
00:52:34 et même la plus placardée, je dis que c'est quand même dans la fac de Saint-Denis,
00:52:37 c'est dans l'espace de la République.
00:52:39 "Surveillance, répression, violence, abat la police et l'autoritarisme d'État".
00:52:44 C'est-à-dire que l'autorité de la fac n'existe pas dans la fac de Saint-Denis.
00:52:49 Et personne n'en parle.
00:52:50 Exactement, c'est-à-dire que quand on va en cours, dans l'escalier pour monter,
00:52:54 il y a marqué en gros "Acab, all cops are bastards"
00:52:58 qui nous accueillent quand on veut monter les escaliers.
00:53:00 Donc c'est terrifiant.
00:53:01 Le jour où Emmanuel Macron va visiter sans doute la fac de Saint-Denis,
00:53:04 Henri Pauline...
00:53:05 Peut-être.
00:53:06 Ceci qui a l'air de dater le tag, quand même.
00:53:08 Non mais c'est ça qui est...
00:53:09 Je vous assure, quand je dis que ce pays est par terre,
00:53:11 on peut en parler dans tous les éléments.
00:53:14 C'est-à-dire qu'une fac comme celle-là, l'autorité de l'État,
00:53:17 l'autorité de la police n'est même pas respectée.
00:53:20 Donc ce pays est par terre.
00:53:21 Vous allez dans n'importe quel pays du monde,
00:53:23 je ne suis pas certain que dans les facs américaines, ça puisse exister.
00:53:26 Donc vous découvrez également les manifestations féministes
00:53:29 qui excluent les femmes blanches, c'est ce que vous écrivez.
00:53:32 "Parmi les interventions, celle d'une femme transgenre particulièrement ragée
00:53:35 déchaîne les militantes et les antifas.
00:53:37 Après nous avoir traité d'alliés en carton et exigé des actions concrètes,
00:53:41 l'intervenant transgenre martèle.
00:53:43 J'ai tendance à penser que les mouvements féministes
00:53:45 menés par des personnes blanches cisgenres
00:53:48 et transgenres ne pourront jamais réellement répondre à nos besoins."
00:53:51 En effet.
00:53:52 Et à ce moment-là, je me suis dit,
00:53:54 je pense qu'il y a beaucoup de militantes féministes blanches.
00:53:58 Je pense à Mme Caroline Dehasse,
00:54:00 qui ne se rende pas compte qu'elles seront les prochaines
00:54:02 à être exclues d'engagement qu'elles défendent pourtant.
00:54:06 Parce que la fameuse phrase "la révolution dévore ses enfants",
00:54:10 elle est géniale cette phrase.
00:54:12 Oui, j'ai lu votre livre et je le trouve absolument passionnant.
00:54:15 Ce qui est intéressant, c'est que vous montrez
00:54:17 à quel point, comment les mécanismes de lavage de cerveau
00:54:19 se mettent en place progressivement.
00:54:21 Et vous-même, vous dites qu'à un moment,
00:54:23 vous êtes presque gagnée par l'idéologie.
00:54:25 Est-ce qu'il y a un moment où vous avez dit,
00:54:27 est-ce que ça vous a...
00:54:28 Vous avez été sentie à la limite de la conversion WOC ?
00:54:31 Vous avez su résister.
00:54:32 Comment ça s'est...
00:54:33 Est-ce que vous avez senti ce lavage de cerveau se mettre en œuvre ?
00:54:35 Bien sûr, puisque j'ai vraiment voulu le mettre en condition.
00:54:38 C'est-à-dire que j'écoutais énormément de podcasts,
00:54:40 je lisais beaucoup, c'est ce qu'on me reprochait,
00:54:41 de me dire que je me suis intéressée à rien
00:54:42 et que j'ai juste voulu dénoncer.
00:54:43 Pas du tout, je voulais être en condition.
00:54:45 Et en fait, au bout de peu de temps, finalement,
00:54:47 je me suis demandé ce qu'il faisait de moi une femme.
00:54:49 Une question que je ne me suis jamais posée jusqu'alors, en effet.
00:54:52 J'en venais à douter.
00:54:53 Et surtout, j'étais constamment en proie à une culpabilité
00:54:55 de me dire que, effectivement, peut-être que je suis trop privilégiée,
00:54:58 peut-être que je suis trop blanche,
00:54:59 peut-être que je suis trop hétérosexuelle,
00:55:01 et qu'à force, ça devient...
00:55:02 Ça fait de moi une méchante.
00:55:04 Et je m'en voulais.
00:55:05 Je pense que c'est cette culpabilité qui fait aussi
00:55:06 qu'aujourd'hui, on exclut dans le militantisme pour le bien.
00:55:10 Juste une petite question.
00:55:11 Quand vous dites "Woke", ça, c'est une caractéristique idéologique.
00:55:15 C'est des syndicats étudiants, c'est des associations militantes,
00:55:19 LGBT, c'est quelles organisations qu'il y a derrière tout ça ?
00:55:24 Alors, il y a beaucoup de syndicats.
00:55:26 Pas du tout toutes les assos LGBT.
00:55:28 Moi, j'en connais très bien, qui sont universalistes,
00:55:30 comme Fierté citoyenne,
00:55:31 qui sont des assos qui veulent juste réunir les gens
00:55:33 et qu'on se bat pour la discrimination.
00:55:34 C'est important parce que c'est eux qui m'ont aussi,
00:55:36 pas eux spécifiquement, mais beaucoup qui m'ont aidée.
00:55:38 Mais c'est vrai que c'est beaucoup d'associations
00:55:40 et on retrouve aussi beaucoup d'antifa.
00:55:41 Et ça, c'est important de le préciser aussi.
00:55:43 Des personnes qui veulent juste casser du flic.
00:55:45 En cette rentrée, il y a deux types de livres qui sortent.
00:55:47 Il y a le livre de M. Piketty et de Mme Cagé.
00:55:50 Vous n'allez pas quand même.
00:55:52 Qui ont le droit, dans toutes les audiences.
00:55:54 France Inter, Léa Salamé, Quotidien, Le Monde, partout.
00:56:00 D'ailleurs, M. Piketty, on ne l'interroge pas beaucoup
00:56:02 sur les petits soucis qu'il a pu avoir dans sa vie personnelle.
00:56:05 Manifestement, on ne l'interroge pas là-dessus.
00:56:08 Il ne faut pas. Ça n'existe pas pour M. Piketty.
00:56:11 Mais vous ne pouvez pas présenter son travail.
00:56:13 Je trouve que ça mérite...
00:56:15 Il y a juste des témoignages quand même de certaines violences.
00:56:17 Ça n'existe pas, M. Piketty.
00:56:19 Il n'a pas été condamné.
00:56:21 Mais on ne peut pas évoquer leur travail.
00:56:24 Il a été condamné pour diffamation envers Aurélie Filippetti.
00:56:27 Il a été condamné pour des violences conjugales.
00:56:29 On ne peut pas résumer leur travail à ces quelques phrases quand même.
00:56:32 Mais attendez, je ne dis pas ça.
00:56:34 Je souligne simplement qu'eux ont le droit à une audience absolument extraordinaire dans les médias.
00:56:40 Et je vous pose la question.
00:56:42 Les nouveaux inquisiteurs, est-ce que vous avez été invitée chez France Inter ?
00:56:46 J'ai même mieux que ça.
00:56:48 J'ai donc une chroniqueuse de France Inter
00:56:50 qui a dédié sa chronique de deux minutes sur mon livre.
00:56:54 Elle le dit. Je n'ai pas lu l'article du Point.
00:56:56 Je n'ai lu que le Chapeau, qui fait à peu près quatre ou cinq lignes.
00:56:59 Et elle dédie sa chronique sur les ondes à me descendre,
00:57:02 sans même avoir lu. Et ça, je me dis que c'est magnifique.
00:57:05 C'est formidable, la France d'aujourd'hui.
00:57:07 Je vous assure, on est dans un pays, mais c'est magnifique.
00:57:10 Et vous ne serez pas invitée, j'imagine, dans toutes les grandes émissions que j'ai citées.
00:57:14 C'est-à-dire, pourquoi pas Anne-Élisabeth Lemoyne ?
00:57:17 Pourquoi pas M. Barthès ? Pourquoi pas Mme Salamé ?
00:57:22 Pourquoi pas toutes ces émissions qui participent à créer de l'influence en France.
00:57:29 C'est intéressant quand même.
00:57:31 Mais piquetiques âgés, comme ils sont en ultra-gauche,
00:57:34 ils ont le droit à...
00:57:35 Ils ne sont pas ultra-gauches, ils sont des bons sociaux-démocrates.
00:57:39 - Les sociaux-démocrates, tendance quand même...
00:57:42 - Je suis pas d'accord avec la thèse de leur livre,
00:57:45 mais ça n'empêche pas que c'est intéressant quand même.
00:57:48 - C'est sûrement très intéressant. En tout cas, ils ont le temps de l'expliquer, manifestement.
00:57:51 Alors que vous...
00:57:52 - Ceci dit, j'ai quand même des médias.
00:57:54 J'espère qu'ils vont se raviser et qu'ils m'inviteront aussi.
00:57:56 Avec plaisir, je serai ravie d'y aller.
00:57:58 - Bien sûr, parce qu'effectivement, ce qui est intéressant,
00:58:01 c'est votre témoignage et ce que vous rapportez.
00:58:04 Alors, on en reparlera si vous le voulez bien tout à l'heure.
00:58:06 On termine sur Éric Dupond-Moretti,
00:58:10 qui a donc fustigé le syndicat de la magistrature.
00:58:13 Et hier, on était avec Georges Fenech.
00:58:15 Alors, Georges Fenech a eu une sorte de cri du cœur,
00:58:17 parce que c'est un ancien juge.
00:58:19 Et écoutez ce qu'il a dit.
00:58:23 - Je suis content d'avoir vécu aussi longtemps
00:58:28 pour avoir entendu ce que je viens d'entendre.
00:58:31 Je ne pensais pas que j'entendrais de mots vivants.
00:58:33 Je vous assure.
00:58:35 - Vous en faites beaucoup.
00:58:36 - Non, non, non, je vous assure.
00:58:37 Je pense que depuis Robert Badinter,
00:58:39 en passant par Isabelle Kigou,
00:58:41 en passant par Christiane Dobira,
00:58:43 en passant par Nicole Belloubet,
00:58:45 ça doit quand même remuer.
00:58:47 Parce qu'Éric Dupond-Moretti est un homme de gauche.
00:58:50 Et toute la gauche s'est appuyée depuis quatre décennies
00:58:53 sur non pas un syndicat de justice.
00:58:56 J'ai entendu ça, ce n'est pas la justice.
00:58:58 Il a raison.
00:58:59 C'est un syndicat de révolutionnaires en robe
00:59:02 qui veut effectivement mettre à bas l'institution judiciaire.
00:59:06 Et avoir entendu ça aujourd'hui de la bouche d'Éric Dupond-Moretti,
00:59:09 je me dis que peut-être tout n'est pas perdu.
00:59:12 Mais maintenant, une fois qu'il a dit ça,
00:59:14 alors que le syndicat va aller à cette fête de l'Huma
00:59:17 pour critiquer les violences policières, etc.,
00:59:20 moi j'attends des actions.
00:59:22 Il est sur le bon chemin, Éric Dupond-Moretti.
00:59:24 Là on fait deux.
00:59:26 Ça commence à être une troupe.
00:59:28 Il dit quand même qu'il est impuissant face au syndicat de magistrature.
00:59:31 Et on pourrait mettre ce mot-là sur un nombre de sujets assez conséquent.
00:59:35 Oui, il ne dit pas non plus que ce syndicat représente
00:59:38 presque 30% du vote des magistrats.
00:59:41 Donc ce n'est pas la justice,
00:59:44 mais c'est une partie extrêmement importante du corps des magistrats.
00:59:48 30%, c'est énorme.
00:59:50 Il n'y a aucun parti politique en France qui peut se targuer d'avoir 30% ?
00:59:54 Ce que je reproche souvent aux hommes politiques,
00:59:56 c'est de ne pas être au plus près de ce qu'ils pensent.
00:59:58 Là, il est au plus près de ce qu'ils pensent.
01:00:00 Mais c'est intéressant, c'est intelligent.
01:00:02 Ils disent ce que sans doute tout le monde imagine,
01:00:04 bien évidemment, de savoir comment ça se passe.
01:00:06 Ils s'appuient sur leur présence à l'humanité.
01:00:09 Et il fait preuve de courage, parce qu'il rentre dans la moulure.
01:00:11 Et il a raison, c'est ça que tu attends.
01:00:13 - Bravo, monsieur le ministre.
01:00:15 Vous êtes le bienvenu.
01:00:17 Je sais qu'il est en train de nous regarder.
01:00:19 Vous voulez dire bonjour ?
01:00:21 - Bonjour, monsieur le garde des Sceaux.
01:00:23 - Monsieur le garde des Sceaux, on est réconciliés.
01:00:25 - On ne peut pas le retenir.
01:00:27 - Non, ça dure deux minutes.
01:00:29 Vous êtes le bienvenu, mais venez sur ce plateau.
01:00:31 - Mais ce qui est intéressant, de ce que dit Georges,
01:00:33 et ça rejoint la discussion sur votre livre,
01:00:35 c'est qu'il y a de plus en plus de gens de gauche
01:00:37 qui ne se reconnaissent plus du tout.
01:00:39 - Je l'ai complètement constaté.
01:00:41 - Ils sont en divorce, on disait,
01:00:43 du bon mérite, ils viennent de la gauche.
01:00:45 Oui, c'est vrai, mais ils ne supportent plus
01:00:47 le discours du syndicat de la magistrature.
01:00:49 Et je pense que dans le domaine dont vous parlez,
01:00:51 il y a aussi une partie des gens de gauche
01:00:53 qui décrochent complètement avec le discours officiel
01:00:55 que vous dénoncez.
01:00:57 - Et ça se traduit dans les sondages.
01:00:59 Fabien Roussel fait 6% dans un dernier sondage.
01:01:01 - A la fête de l'Humain, vous avez des t-shirts.
01:01:03 Tout le monde déteste Fabien Roussel.
01:01:05 - Je fais juste une petite parenthèse.
01:01:07 Fabien Roussel demande d'envahir les préfectures.
01:01:09 - Oui, oui, c'est...
01:01:11 - Fabien Roussel, dans l'Humanité,
01:01:13 hier, qui demande d'envahir les préfectures.
01:01:15 - Non, ce n'est pas envahir,
01:01:17 c'est des passe-calpeaux.
01:01:19 - Je vois qu'Alba Ventura, ce matin,
01:01:21 ressort ça sur Internet.
01:01:23 - C'est des rassemblements...
01:01:25 - Laissez Alba Ventura, il est là.
01:01:27 - J'ai le communiqué de presse, ici.
01:01:29 - Non, pas ça.
01:01:31 - Des rassemblements devant les préfectures.
01:01:33 - Ça s'appelle Trump et le Capitole.
01:01:35 - Pardonnez-moi de vous le dire.
01:01:37 - Vous me faites peur.
01:01:39 - C'est la même chose.
01:01:41 - Dans mon activité militante et politique,
01:01:43 écoutez-moi, dans mon activité militante
01:01:45 et politique des dernières années,
01:01:47 avant que je fasse autre chose,
01:01:49 j'en ai fait des centaines, sans être infatieux.
01:01:51 On va devant.
01:01:53 - Envahir.
01:01:55 - Est-ce que le mot envahir...
01:01:57 - Non, ce n'est pas envahir,
01:01:59 c'est des rassemblements statiques.
01:02:01 Mais enfin, vous connaissez ça par cœur,
01:02:03 les uns les autres, c'est des rassemblements
01:02:05 - Non, mais pas ce qu'il y a.
01:02:07 - Vous me préoccupez.
01:02:09 - C'est préoccupant.
01:02:11 - On a commencé à réaliser.
01:02:13 - Enfin.
01:02:15 - Vous confirmez qu'il y a bien des t-shirts
01:02:17 "Tout le monde déteste Fabien Roussel",
01:02:19 "Distrait pas la famille de la humanité".
01:02:21 - Mais c'est microscopique.
01:02:23 - Je l'y exagère.
01:02:25 - Le secrétaire national du PCF,
01:02:27 Fabien Roussel, appelle ce mercredi
01:02:29 dans l'Humanité la population
01:02:31 à se rassembler devant les préfectures
01:02:33 et à "les envahir même si nécessaire".
01:02:37 Ça s'appelle "Trump et le Capitole".
01:02:39 Que vous le vouliez ou non.
01:02:41 - C'est où ça ?
01:02:43 - C'est dans l'Humanité.
01:02:45 Vous ne lisez même plus l'Humanité.
01:02:47 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:02:49 Tout fou le camp, Fabien Roussel.
01:02:51 - Je voulais juste un rassemblement.
01:02:53 - Je vous le répète.
01:02:55 - Mais si ça m'énerve, c'est une connerie.
01:02:57 - Vous allez être exclu.
01:02:59 - J'ai rien de truc.
01:03:01 - Au goulag.
01:03:03 - Ça peut arriver.
01:03:05 - Je vais vérifier ça.
01:03:07 - La rue du colonel Fabien m'appelle.
01:03:09 L'avion pour Vladi Mustaf est en place immédiatement.
01:03:13 - Je suis désolé de vous le dire.
01:03:15 - Je vais regarder ça.
01:03:17 - Je ne dis plus rien.
01:03:19 - Je connais un peu Fabien Roussel.
01:03:21 Il n'est pas dans cette culture-là.
01:03:23 - "Les envahir même si nécessaire".
01:03:25 - Ça s'appelle "Trump et le Capitole".
01:03:27 - C'est pas Trump et le Capitole.
01:03:29 - Je vous joue un petit peu une double parole.
01:03:31 Là, il rassure.
01:03:33 Là, il rassure, disons, ses militants.
01:03:35 - Bien sûr.
01:03:37 - C'est quoi, ça, qu'on me sort aujourd'hui ?
01:03:39 - Bon, allez.
01:03:41 - Il y a une indulgence médiatique avec Fabien Roussel
01:03:43 qui n'y a pas avec Jean-Luc Mélenchon.
01:03:45 Par exemple, quand il ne savait pas
01:03:47 caser Staline dans la case des gentils ou des méchants.
01:03:49 - Au final, il l'a amené dans la bonne case.
01:03:51 - Jusqu'à présent, moi, j'aimais bien Fabien Roussel.
01:03:53 De toute façon, c'est bien ce que je pense
01:03:55 des communistes à l'ancienne.
01:03:57 On peut apprécier leur engagement,
01:03:59 au moins, et leur sincérité, leur authenticité.
01:04:01 Fabien Roussel, il n'avait jamais
01:04:03 franchi la ligne jaune.
01:04:05 - Quand vous ne savez pas caser Staline
01:04:07 dans la colonne des gentils ou des méchants.
01:04:09 - À la fin, si.
01:04:11 - Il a raison.
01:04:13 - Il faut le conducteur, il n'y a pas d'autre sujet.
01:04:15 - Ah, ben oui, vous entendez.
01:04:17 On va revenir à votre livre, simplement, "La Messe".
01:04:19 Parce qu'on en a parlé tout à l'heure. Est-ce que vous voulez voir
01:04:21 - Je viens un peu là.
01:04:23 - Est-ce que vous voulez voir l'archive, lorsque
01:04:25 en 1983,
01:04:27 François Mitterrand accueille
01:04:29 sur le tarmac Jean-Paul II
01:04:31 et quand on dit changement de culture, personne
01:04:33 à l'époque, je veux dire,
01:04:35 ne s'en offusquait. - Et que dit Jean-Paul II ?
01:04:37 France, fille aînée de l'Église.
01:04:39 - Mais c'est la fille aînée de l'Église.
01:04:41 - C'est normal qu'il accueille ses protocolaires,
01:04:43 Pascal.
01:04:45 - Il termine sa vie, une messe est possible. - C'est un chef d'État, hein ?
01:04:47 - Il était surtout de droite, François Mitterrand.
01:04:49 - Écoutez, on croyait au fond que j'allais...
01:04:51 - Chirac était de gauche.
01:04:53 - Oui, ça a équilibré.
01:04:55 Voyons ce sujet.
01:04:57 - Roi d'Axe, qui date de
01:04:59 1983 et le journaliste s'appelle
01:05:01 François Cornet. Il était
01:05:03 à feu, Antenne 2.
01:05:05 - Précédant le souverain pontife
01:05:09 d'une quinzaine de minutes,
01:05:11 le président de la République est arrivé par hélicoptère
01:05:13 sur l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Aux-Seins
01:05:15 peu avant 15h.
01:05:17 L'appareil pontifical
01:05:19 venant de Rome va se poser,
01:05:21 lui, avec un peu de retard
01:05:23 sur l'horaire prévu.
01:05:25 Et c'est à 15h06
01:05:27 exactement que
01:05:29 Jean-Paul II va descendre
01:05:31 l'échelle de coupée du décennat.
01:05:33 Contrairement à ce qui est maintenant devenu son habitude,
01:05:41 Jean-Paul II
01:05:43 entrera le sol de France
01:05:45 pour bien montrer le caractère privé
01:05:47 de son pèlerinage.
01:05:49 Accueilli à sa descente d'avion
01:05:51 par M. François Mitterrand,
01:05:53 l'ébène de Lourdes et le président
01:05:55 de la Conférence épiscopale française,
01:05:57 le souverain pontif va se rendre
01:05:59 à l'intérieur de l'aérogare pour répondre
01:06:01 à l'allocution de bienvenue du président
01:06:03 de la République. Allocution
01:06:05 dans laquelle M. Mitterrand réaffirmera
01:06:07 tout d'abord l'attachement
01:06:09 des institutions républicaines
01:06:11 à la liberté de conscience et de religion.
01:06:13 Mais la France accueille aussi
01:06:15 ici et en ce jour
01:06:17 l'homme qui se fait
01:06:19 l'apôtre de grandes causes,
01:06:21 qui donne à la vie
01:06:23 son sens,
01:06:25 la paix,
01:06:27 la solidarité,
01:06:29 la justice.
01:06:31 Première étape de cette visite,
01:06:33 la préfecture de Tarbes où Jean-Paul II
01:06:35 aura un encadrement de la vie
01:06:37 de la République française.
01:06:39 La préfecture de Tarbes,
01:06:41 où Jean-Paul II aura un entretien
01:06:43 d'une heure avec le chef de l'Etat.
01:06:45 Au cours de cet entretien privé,
01:06:47 il sera surtout question
01:06:49 des grands problèmes internationaux.
01:06:51 En ce qui concerne les relations Église-État en France,
01:06:53 notamment l'enseignement libre et l'interruption volontaire
01:06:55 de grossesse, problème déjà abordé
01:06:57 l'an dernier à Rome par le président français
01:06:59 et le pape, les discussions se sont situées
01:07:01 dans la continuité de ce qui
01:07:03 avait été débattu entre eux
01:07:05 à ce moment-là.
01:07:07 - Vous connaissez les problèmes qui ont surgi
01:07:09 depuis un an.
01:07:11 Ceux qui se sont aggravés.
01:07:15 Et les rares qui se sont apaisés.
01:07:19 Nous avons surtout parlé des affaires internationales.
01:07:25 La paix, la liberté.
01:07:29 Quant aux relations entre la France et l'Église,
01:07:33 ces relations se déroulent normalement
01:07:37 et sont constamment entretenues
01:07:39 avec la hiérarchie
01:07:43 et les personnes désignées à cet effet.
01:07:47 Il n'y avait pas de novation particulière à apporter.
01:07:49 Chacun a son domaine.
01:07:53 Les affaires de l'État en France sont les affaires de l'État.
01:07:55 Et chacun le comprend très bien.
01:07:57 - Le pape vous a raconté son voyage en Pologne
01:07:59 et les conclusions qu'il en a prises.
01:08:01 - Nous en avons parlé.
01:08:03 Nous en avons parlé.
01:08:05 - Très intéressant.
01:08:07 - Merci.
01:08:09 - Quel talent !
01:08:11 Quelle intelligence !
01:08:13 Il y a tellement de sous-texte.
01:08:15 - Oui, c'est ce que je veux dire.
01:08:17 - Il y a tellement de sous-texte.
01:08:19 Quelle intelligence !
01:08:21 - Ce qui a changé aussi, c'est...
01:08:23 Jean-Paul II, quand il est venu en France en 1980,
01:08:25 il fait ce discours au Bourget,
01:08:27 où il dit "France, fielle née de l'Église,
01:08:29 es-tu fidèle aux promesses de ton mathème ?"
01:08:31 Donc, il considère que la France est un pays chrétien.
01:08:33 D'ailleurs, il ne vient pas en France,
01:08:35 mais à Marseille, pour parler des migrants
01:08:37 dans le cadre de la Méditerranée.
01:08:39 Et donc, on est tout à fait dans un contexte
01:08:41 très, très différent.
01:08:43 Et le pape François considère, au contraire,
01:08:45 que l'Europe n'est plus la fille née de l'Église,
01:08:47 que le cœur bâtant de l'Église n'est plus en Europe.
01:08:49 - Et vous avez vu que la majorité
01:08:51 et le gouvernement ont fait le choix
01:08:53 de décaler le débat sur l'euthanasie
01:08:55 et la fin de vie pour préserver
01:08:57 la venue du pape et éviter toute polémique.
01:08:59 - Est-ce que ça vous choque ?
01:09:01 Parce qu'il y a eu des réactions.
01:09:03 Jean-Luc Mélenchon a écrit,
01:09:05 "Le pape est le bienvenu en France.
01:09:07 Son action pour les migrants en Méditerranée peut être décisive."
01:09:09 Macron tape l'incruste
01:09:11 sans respect pour sa propre fonction.
01:09:13 Les sifflets à la messe seront pour lui, pas pour le pape.
01:09:15 Vous avez Sophia Chikirou.
01:09:17 C'est extraordinaire.
01:09:19 "Comportement anti-laïque et hypocrite d'Emmanuel Macron.
01:09:21 Le pape prône l'accueil des réfugiés.
01:09:23 Les prières des croyants seront
01:09:25 pour les migrants noyés par les politiques
01:09:27 néolibérales et migratoires.
01:09:29 Dieu sera-t-il dupe ?
01:09:31 Malheur à vous, hypocrite."
01:09:33 - Mais est-ce que je me trompe ?
01:09:35 Sur les images que nous avons,
01:09:37 c'est-à-dire de De Gaulle à Colombais
01:09:39 ou de Pompidou à Borémi-Mosa
01:09:41 ou de Giscard à Chamalières,
01:09:43 ce sont des mouvements privés
01:09:45 de catholiques pratiquants.
01:09:47 - Absolument.
01:09:49 - Ça relève de l'intime, leur présence
01:09:51 à l'office religieux.
01:09:53 - Mais il y a un clocher derrière François Mitterrand en 89.
01:09:55 - Je ne parle pas de ça.
01:09:57 - C'est la présence d'un président à une messe.
01:09:59 - C'est le pape.
01:10:01 - Je crois qu'il n'y a pas de précédent.
01:10:03 - Vous êtes choqué que Emmanuel Macron
01:10:05 soit présent à une messe ?
01:10:07 - Je crois qu'il n'y a pas de précédent.
01:10:09 - Quand il va à la messe, par exemple,
01:10:11 c'est de Jacques Chirac ?
01:10:13 - Emmanuel Macron est un catholique pratiquant ?
01:10:15 - Quand Emmanuel Macron va à la messe
01:10:17 d'Élisabeth II,
01:10:19 ça vous choque aussi ?
01:10:21 - Mais non !
01:10:23 - C'est des obsèques officiels,
01:10:25 des obsèques officiels.
01:10:27 - De Gaulle était un très grand
01:10:29 croyant et pratiquant.
01:10:31 Il avait installé une chapelle,
01:10:33 à ma connaissance, au sein de l'Elysée,
01:10:35 où il effectuait ses prières.
01:10:37 - Exactement.
01:10:39 - Il ne communiait pas dans la messe.
01:10:41 - Ce que je voulais vous dire,
01:10:43 c'est qu'on reçoit le droit de la présence.
01:10:45 - Dans le cadre de ses fonctions,
01:10:47 il est déjà allé à la messe.
01:10:49 Et d'ailleurs, il ne communiait pas
01:10:51 quand il était là dans le cadre de ses fonctions.
01:10:53 - Il ne communiait pas. Le général de Gaulle,
01:10:55 l'exemple n'est pas bon, puisqu'il allait justement
01:10:57 à la messe en tant que président de la République.
01:10:59 - Est-ce que c'est un geste politique
01:11:01 que fait Emmanuel Macron qui lance un signal
01:11:03 précis à une certaine France ?
01:11:05 - Je vous dirais, il y a les deux.
01:11:07 D'abord, je pense que c'est son devoir,
01:11:09 je pense, de chef de l'État,
01:11:11 d'accueillir un chef d'État,
01:11:13 en l'occurrence le pape.
01:11:15 Et je pense quand même qu'il y a un sous-texte
01:11:17 là aussi, une arrière-pensée politique.
01:11:19 Je pourrais relier, on pourra dire
01:11:21 je pourrais relier ce qu'on vient d'entendre
01:11:23 de Dupond-Moretti, et cette petite
01:11:25 musique aujourd'hui d'autorité, etc.
01:11:27 et d'appel un petit peu aux catholiques,
01:11:29 parce que les catholiques ont été
01:11:31 en permanence vilipendés
01:11:33 dans un certain nombre de domaines,
01:11:35 et ils le sont encore
01:11:37 par la France insoumise, en l'occurrence.
01:11:39 Je pense que le président Macron
01:11:41 l'a très utile de pouvoir...
01:11:43 - Je ne veux pas, d'abord,
01:11:45 on a la confirmation,
01:11:47 c'est Europe qui a annoncé ce matin,
01:11:49 la confirmation,
01:11:51 c'était Louis Dragnel qui donnait
01:11:53 cette information. Hier, l'Elysée
01:11:55 via l'AFP ne donnait pas
01:11:57 de confirmation, mais c'était acquis.
01:11:59 Je ne sais pas si la polémique va changer
01:12:01 la position d'Emmanuel Macron. - Je ne suis pas sûre du tout que ce soit un signal envoyé
01:12:03 à la droite, d'abord parce que le pape François n'est pas...
01:12:05 - A une certaine France, moi j'ai dit. - Il n'est pas un pape particulièrement de droite
01:12:07 et qui incarne particulièrement l'autorité,
01:12:09 puisqu'il est effectivement, sur les questions
01:12:11 des migrants, à l'opposé, effectivement,
01:12:13 du consensus
01:12:15 sur la question migratoire en France.
01:12:17 Je ne suis pas sûre du tout qu'il peut y avoir un signal
01:12:19 politique. En revanche, c'est vrai
01:12:21 qu'Emmanuel Macron et le pape François ont
01:12:23 noué une relation particulière, ils s'entendent bien,
01:12:25 quand ils se voient, ils se parlent longuement,
01:12:27 et je pense qu'on est plutôt dans
01:12:29 cet ordre-là que dans un geste purement politique.
01:12:31 - Bon, le fait...
01:12:33 - Mais il y a de la politique. - Le fait qu'ils reçoivent
01:12:35 le pape, c'est parfaitement dans le cadre
01:12:37 de ses fonctions. - Ça dérange vraiment
01:12:39 5% de la population qui sont
01:12:41 fort de curés. - En fait, c'est l'histoire de...
01:12:43 - Mais c'est la règle. - Dans le cas
01:12:45 de tes fonctions, dans le cadre du nom
01:12:47 d'un public, je ne suis pas sûre
01:12:49 que tu aies assisté à votre privé,
01:12:51 pas dans l'exercice de leurs fonctions.
01:12:53 - Nora Bussini est avec nous.
01:12:55 - Non, c'est faux.
01:12:57 - Si, à l'inauguration de Notre-Dame, ils font le premier match,
01:12:59 je pense qu'Emmanuel Macron... - Nora Bussini est avec nous.
01:13:01 Les nouveaux inquisiteurs, vous êtes
01:13:03 infiltrées. Vous avez participé,
01:13:05 par exemple, à une visioconférence du collectif
01:13:07 "Nous toutes" sur les hijabeuses.
01:13:09 Est-ce que vous pouvez nous raconter comment ça s'est passé ?
01:13:11 - Oui, oui, donc,
01:13:13 le collectif "Nous toutes"
01:13:15 proposait des séries de
01:13:17 visioconférences avec
01:13:19 de nombreuses intervenantes, et moi, j'ai participé,
01:13:21 enfin, en participant, je ne disais pas grand-chose,
01:13:23 on n'avait pas à réagir
01:13:25 à l'invitation du collectif
01:13:27 des hijabeuses, donc ce sont des femmes,
01:13:29 des jeunes filles qui portent le
01:13:31 hijab et qui souhaitent pouvoir le porter
01:13:33 lorsqu'elles pratiquent le sport. Donc, on voit
01:13:35 en ce moment, notamment, cette question. Elles ont été
01:13:37 les égéries
01:13:39 de Sephora, justement.
01:13:41 Et donc, c'était une réunion, elle les expliquait
01:13:43 pourquoi elles sont
01:13:45 discriminées, parce qu'elles portent
01:13:47 le hijab et qu'elles veulent juste pouvoir
01:13:49 le porter et pratiquer
01:13:51 le football. Donc, moi, j'ai assisté à ça,
01:13:53 on pouvait malheureusement pas réagir, mais je racontais
01:13:55 un petit peu leurs propos, les propos de, je crois
01:13:57 que c'était une sociologue qui était avec elles aussi, qui réagissait,
01:13:59 une membre du collectif "Nous toutes", et elles étaient
01:14:01 très acclamées pour leur intervention.
01:14:03 - Ce qui est intéressant, évidemment, les nouveaux inquisiteurs,
01:14:05 c'est votre livre "L'enquête d'une infiltrée en Terre"
01:14:07 Mais, moi, ce qui m'intéresse, c'est que
01:14:09 est-ce que ce sont des minorités actives ? Il y a toujours des minorités
01:14:11 actives, et puis au fond, c'est pas
01:14:13 très dangereux, si j'ose dire, pour le reste de la société,
01:14:15 parce qu'elles n'ont pas beaucoup d'influence. Ou est-ce
01:14:17 qu'au contraire, ces minorités actives que vous avez
01:14:19 rencontrées dans ces ans, notamment
01:14:21 à la faculté de ça, est-ce que ça crée
01:14:23 un climat, peut-être, de terreur
01:14:25 et donc d'influence pour les autres ?
01:14:27 - Oui, oui, j'en suis certaine. Pourquoi ? Parce que
01:14:29 déjà, la pride radicale
01:14:31 à laquelle je filtrais les Blancs...
01:14:33 - Alors, la pride, expliquez ce que c'est.
01:14:35 - Là, c'est pas la même pride. Donc, la pride,
01:14:37 c'est une marche des fiertés qui est organisée chaque année
01:14:39 dans plusieurs villes de France, selon Paris,
01:14:41 qui vient célébrer
01:14:43 les personnes, notamment, LGBT
01:14:45 et qui a plus. Et en fait, la pride radicale,
01:14:47 c'est qu'ils estimaient qu'eux étaient trop
01:14:49 capitalistes, et encore trop
01:14:51 privilégiés, donc ils organisaient une contre-pride.
01:14:53 Mais cette pride-là, quand même,
01:14:55 où moi, mon travail était de trier les Blancs,
01:14:57 a réuni 40 000 personnes
01:14:59 à Paris. C'est juste pour vous donner un ordre d'idée.
01:15:01 - Qu'est-ce que vous appelez "trier" ? Pardonnez-moi, cette expression,
01:15:03 elle est... - Elle est assez forte, c'est vrai.
01:15:05 - Je veux la dire complètement. - Ça veut dire quoi, "trier" les Blancs ?
01:15:07 - Eh ben, en fait, moi, on m'a engagée,
01:15:09 parce que, du coup, je suis franco-marocaine,
01:15:11 et en fait, mon travail était, techniquement,
01:15:13 de, comme ils disent, faire respecter la non-mixité.
01:15:15 C'est-à-dire de pouvoir laisser
01:15:17 les personnes "dites", comme ils qualifient,
01:15:19 de raciser entre elles, à l'avant,
01:15:21 et d'exfiltrer les personnes privilégiées,
01:15:23 donc blanches, à l'arrière.
01:15:25 - Mais vous leur disiez quoi, ces gens-là ? - Ah ben, ils étaient
01:15:27 très dociles, donc c'était pas très difficile
01:15:29 de faire imposer ça. C'est qu'on vient les voir,
01:15:31 on leur dit "bonjour, tu es une personne blanche, là, c'est un endroit,
01:15:33 le cortège est réservé
01:15:35 pour le devant aux personnes
01:15:37 racisées, donc je te demande de partir
01:15:39 et d'aller à la fin du cortège." - Et vous-même, vous pouviez
01:15:41 faire ce travail, entre guillemets,
01:15:43 de police, parce que vous êtes franco-marocaine,
01:15:45 et si vous aviez été non-franco-marocaine,
01:15:47 par exemple, vous n'auriez pas pu être
01:15:49 acceptée ? - Non, c'était le gros débat,
01:15:51 justement, est-ce que des personnes blanches peuvent en trier d'autres ?
01:15:53 Et finalement, non, ils devaient rester en renfort
01:15:55 de nous s'il y avait des violences,
01:15:57 mais c'est tout. Et après, à l'intra même
01:15:59 d'irracisées, on devait trier
01:16:01 entre les personnes noires et les personnes,
01:16:03 par exemple, maghrébines. - Alors, vous avez
01:16:05 eu des contacts régulièrement avec Ruben
01:16:07 Rabinovitch ? - Oui. - C'est ça,
01:16:09 qui est psychanalyste, qui a écrit une note sur le
01:16:11 wokisme pour la fondation Jean Jaurès.
01:16:13 Vous écrivez "quand je voyais que ces femmes
01:16:15 manifestaient aussi bien pour leur
01:16:17 consoeur, aussi bien pour que
01:16:19 leur consoeur ait le droit de porter un burkini
01:16:21 ou se mettre seins nus à la piscine,
01:16:23 je me suis demandé si ce n'était pas moi la
01:16:25 méchante." - En effet. Je voulais
01:16:27 justement, durant toute cette immersion,
01:16:29 montrer à quel point ça pouvait m'atteindre et voir
01:16:31 comment je pouvais changer. Donc j'ai demandé à Ruben Rabinovitch,
01:16:33 qui connaît très bien le sujet, de me recevoir
01:16:35 en sorte de séance, un petit peu, et qu'on discute ensemble.
01:16:37 Et je suis notamment allée à une
01:16:39 sorte d'action qui a été faite près de
01:16:41 la place de l'hôtel de ville, pour
01:16:43 pouvoir défendre les femmes qui souhaitent porter
01:16:45 le burkini. C'était l'année dernière, justement.
01:16:47 Et je le raconte parce que moi, je me
01:16:49 posais beaucoup de questions sur est-ce que finalement,
01:16:51 je n'ai pas une islamophobie
01:16:53 intériorisée à me questionner sur
01:16:55 la question du port du voile et du burkini.
01:16:57 - Et une fois qu'on a
01:16:59 dit tout ça, les conséquences, comment vous
01:17:01 imaginez les choses ?
01:17:03 - Alors déjà, j'ai un peu de mal à les imaginer, vu
01:17:05 ce qui était très drôle, c'est que j'ai fait beaucoup de réunions
01:17:07 qui dénoncent le cyber-harcèlement
01:17:09 et c'est ce que je me mange depuis une
01:17:11 semaine, non-stop, sans discontinuer. Donc je me
01:17:13 dis que pour des personnes qui prônent la tolérance
01:17:15 et le respect, c'est encore une fois assez ironique,
01:17:17 mais on les a là, ces nouveaux inquisiteurs.
01:17:19 Et on va voir par la suite. Mais en tout cas, moi, je pense
01:17:21 qu'on peut réunir les personnes
01:17:23 qui sont juste universalistes, qui veulent juste se battre
01:17:25 sur leur droit. - Je suis d'accord avec vous.
01:17:27 Mais l'essentiel aussi, c'est que vous ayez le droit à la parole.
01:17:29 Pour le moment, je le répète, aucune invitation
01:17:31 de toutes ces émissions que j'ai
01:17:33 citées tout à l'heure, aucune.
01:17:35 - Pour l'instant, non, en effet. - C'est sidérant, quand même.
01:17:37 - Je me suis dit, je vais quand même être ce soir sur
01:17:39 "C'est dans l'air" et ça, je suis ravie.
01:17:41 - C'est dans l'air ! - Caroline Roux m'a
01:17:43 invitée. - Je sais bien plus que vous dites que dans ces associations,
01:17:45 il y a donc ce clivage
01:17:47 qui s'opère, avec ce mouvement
01:17:49 "Waouh" que vous décrivez, mais que d'autres personnes
01:17:51 ne basculent pas et ne veulent pas de ça.
01:17:53 Donc votre propos semble équilibré,
01:17:55 par ailleurs. - Bien sûr, c'est des personnes LGBT qui disent
01:17:57 "On n'en peut plus, on ne veut pas être criées parce qu'on est
01:17:59 blanc et homosexuel", par exemple, c'est pas normal.
01:18:01 C'est pas normal de séparer des couples.
01:18:03 - Est-ce que vous souvenez qu'il y a une très importante, c'est que ça marche
01:18:05 à la culpabilité, ce genre de choses.
01:18:07 - Tout à fait, et c'est pour ça que je vous ai raconté cette culpabilité
01:18:09 tout le long de cette enquête.
01:18:11 - C'est tout le temps, on est coupable de tout, d'être blanc,
01:18:13 de ne pas être
01:18:15 pauvre, de ne pas être racisé.
01:18:17 - Non mais c'est sidérant,
01:18:19 je vous assure, c'est...
01:18:21 Ce qui se passe, et ce qui se passe dans les
01:18:23 facs, c'est sidérant, parce que c'est
01:18:25 très peu dit. On n'a pas parlé de l'écriture
01:18:27 inclusive non plus, et de la terreur
01:18:29 qui est mise en place sur cette manière
01:18:31 de communiquer. - On n'a pas parlé non plus aussi dans la
01:18:33 fac, moi ça qui m'a choqué le plus, c'était qu'il y avait
01:18:35 une salle de TD qui a été proposée à
01:18:37 l'association militante féministe, interdite
01:18:39 aux hommes cisgenres.
01:18:41 Donc ça veut dire que dans une salle de TD de la
01:18:43 fac, on pouvait se réunir, mais les hommes n'avaient pas le droit de rentrer
01:18:45 pendant notre réunion. Et moi je trouve ça dingue.
01:18:47 Par contre, dans une fac,
01:18:49 de Paris 8. - Je trouve ça dingue ce qui se passe
01:18:51 en France, dans tous les domaines.
01:18:53 Je peux pas vous dire
01:18:55 autre chose, maintenant si vous n'êtes... - Ce que je peux faire pour vous,
01:18:57 - Mais je vous ai dit, je pense que...
01:18:59 - Vous radicalisez un peu, là.
01:19:01 Vous êtes pessimiste, vous êtes
01:19:03 des... ça vous m'inquiétez.
01:19:05 - Mais enfin, mais... - Vous m'inquiétez.
01:19:07 - Mais vous, vous n'êtes pas inquiet ? - Ah si, si.
01:19:09 - Bon bah on est pareil alors. - Il y a un tas de choses
01:19:11 qui m'inquiètent. - Mais quand vous entendez ça, ce qui se
01:19:13 passe en fac, vous n'êtes pas inquiet, vous vous dites pas
01:19:15 "C'est fichu". - Ah non mais
01:19:17 c'est parce qu'elle s'en fout. - Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:19:19 - Elle ne dit pas non, mais c'est parce qu'elle... - Non mais qu'est-ce qu'il faut faire en fac ?
01:19:21 Faut rentrer ? Faut enlever
01:19:23 toutes les... - La vraie critique qu'on pourrait faire
01:19:25 - Tous les slogans ? - C'est que tous les 20 ou 30 ans,
01:19:27 vous avez une vague de délires. Donc il y a eu
01:19:29 la Presse 68 et le maoïsme, et là
01:19:31 on a le wauquisme. Bon, ces gens mettent 10 ans
01:19:33 à tomber les pièces sur d'accord. - Alors c'est pas toute la gauche quand même.
01:19:35 Vraiment c'est... - Ce n'est pas toute la gauche
01:19:37 non plus sur le maoïsme. - Non non.
01:19:39 - J'en viens à un que je connais bien.
01:19:41 Et donc... - Je me radicalise pas.
01:19:43 - Mais il y a une vague de délires.
01:19:45 Il y a une vague de délires, et là le délire
01:19:47 il laisse que vous décrivez. - Non mais c'est les minorités qui font l'histoire.
01:19:49 - Je ne me radicalise pas du tout, mais
01:19:51 Mathieu Devese, lui, va se radicaliser.
01:19:53 Bon, on n'a pas écouté...
01:19:55 On n'a pas écouté, je vous avais promis peut-être d'écouter
01:19:57 - Pinochet.
01:19:59 - Pinochet, si j'ose dire. M. Mélenchon
01:20:01 qui compare M. Macron à M. Pinochet.
01:20:03 Mais on va l'écouter si on a le temps après
01:20:05 Mathieu Devese qui est là.
01:20:07 - Pourquoi il a fait ça quand Mélenchon nous...
01:20:09 - La contrôleure des prisons souhaite
01:20:13 une loi pour maîtriser la surpopulation
01:20:15 carcérale. Au 1er août,
01:20:17 la France comptait plus de 74 000
01:20:19 détenus pour 60 000 places opérationnelles.
01:20:21 Et selon le ministre de la Justice,
01:20:23 la première solution est de
01:20:25 construire de nouvelles places de prison.
01:20:27 Plus de 1 000 emplois à la clé.
01:20:29 L'ouverture prochaine à Dunkerque d'une gigafactory
01:20:31 de batteries promet un bel avenir
01:20:33 à la filière française de batteries électriques.
01:20:35 L'entreprise grenobloise
01:20:37 Vercors a réuni plus de 2 milliards d'euros
01:20:39 dont au moins 850 millions
01:20:41 auprès d'investisseurs privés.
01:20:43 Enfin, Paris annonce
01:20:45 la libération du français arrêté au Niger.
01:20:47 Ce conseiller des français de l'étranger
01:20:49 était détenu par les forces de sécurité
01:20:51 depuis le 8 septembre dernier.
01:20:53 On ne connaît toujours pas les circonstances
01:20:55 de son arrestation. Cette affaire
01:20:57 intervient dans un contexte tendu entre
01:20:59 Paris et Niamey, la capitale,
01:21:01 depuis le coup d'état militaire du 26 juillet au Niger.
01:21:03 On écoute
01:21:05 Jean-Luc Mélenchon puisqu'il nous reste 2 minutes
01:21:07 qui compare Emmanuel Macron
01:21:09 à le général Pinochet.
01:21:11 Est-ce qu'on peut l'écouter ?
01:21:17 C'est sur la base du coup d'état
01:21:19 de Pinochet que les Chicago Boys
01:21:21 ont pu commencer leurs expériences
01:21:23 sur le dos du peuple chilien
01:21:25 et que les ayant mené
01:21:27 ensuite, elles ont été répandues
01:21:29 dans le monde entier.
01:21:31 Ce que nous sommes en train de célébrer,
01:21:33 c'est le début de notre propre lutte
01:21:35 contre cette politique
01:21:37 et nous la continuons ici même
01:21:39 contre ceux qui la prolongent,
01:21:41 qu'ils s'appellent Macron, qu'ils s'appellent
01:21:43 Borde, qu'ils s'appellent comme ils veulent,
01:21:45 ils ont pour nous le même visage bestial.
01:21:47 Commencez à Santiago du Chili.
01:21:49 (Applaudissements)
01:21:51 Le même visage
01:21:55 bestial,
01:21:57 commencez à Santiago du Chili.
01:21:59 C'est du délire.
01:22:01 Parce que le coup d'état de Pinochet au Chili a été sanglant,
01:22:03 il y a eu des centaines et des milliers
01:22:05 de personnes qui ont été assassinées par la armée chilienne.
01:22:07 C'était le 11 septembre
01:22:09 il y a 50 ans
01:22:11 et je trouve que de faire des comparaisons comme ça
01:22:13 c'est honteux pour
01:22:15 le respect des victimes qu'on doit
01:22:17 aux victimes de Pinochet.
01:22:19 - Nora Bussini,
01:22:21 Nora Bussini, merci,
01:22:23 et les nouveaux inquisiteurs, c'est chez Albert Michel
01:22:25 l'enquête d'une infiltrée en terre
01:22:27 woke et pour vous donner définitivement
01:22:29 le moral et terminer cette émission
01:22:31 joyeusement, j'ai un petit message
01:22:33 qui arrive d'Allemagne
01:22:35 et qui me dit "dans le collège
01:22:37 de mes enfants, on interdit désormais
01:22:39 d'organiser des sorties pour les élèves dans la ville
01:22:41 de Paris et de Strasbourg considérées
01:22:43 comme trop dangereuses".
01:22:45 Donc voilà,
01:22:47 les Allemands ont compris, eux,
01:22:49 vous, vous êtes encore, bon, il va falloir
01:22:51 vous réveiller, mais les Allemands
01:22:53 dans ce collège
01:22:55 de Munich, ils ont compris
01:22:57 que Paris est une ville dangereuse, ils y viennent plus.
01:22:59 - On est en plein délire quand même.
01:23:01 - Oui bien sûr, on est en plein délire, ça je vous le confirme.
01:23:03 Merci à Marine,
01:23:05 merci à Marine Lanson. - Retournez dans la
01:23:07 savane parisienne.
01:23:09 - Voilà, merci, s'il vous plaît.
01:23:11 Je retire ce mot pour vous.
01:23:13 - C'est vrai, Miss Iraq a été à la réalisation.
01:23:15 Arnaud Portelas était au son.
01:23:17 Merci à Marie Janeska,
01:23:19 Marine Lanson bien sûr,
01:23:21 Justine Serquera. Bonne journée
01:23:23 après tous. Jean-Marc Moroni, dans un instant.
01:23:25 Rendez-vous ce soir.
01:23:27 *Bruit de porte qui s'ouvre*
01:23:29 [Bruit de pas]