L'Heure des Pros (Émission du 17/10/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:02 La mairie de Nantes et sa première magistrate, Johanna Roland,
00:00:06 ont voté une subvention de 2000 euros pour l'association France Palestine Solidarité.
00:00:11 La compassion pour la population palestinienne est dans le cœur de chaque être humain.
00:00:16 Le Hamas a pris en otage les Gazaouis et si une association venait en aide à ses familles
00:00:20 qui souhaitent quitter la bande de Gaza et fuir la domination du Hamas,
00:00:24 il n'y aurait rien à dire.
00:00:25 Dans le cas présent, il suffit d'aller faire un tour sur le site internet de France,
00:00:29 Palestine Solidarité, pour comprendre que cette association poursuit un but politique.
00:00:34 Il y est question d'un appel à action contre l'apartheid israélien.
00:00:38 On parle aussi de l'armée israélienne comme des groupes de colons armés.
00:00:41 Si Mme Roland était allée sur le site de cette association, elle aurait lu
00:00:45 "Israël a mis en place et maintient un régime institutionnalisé de domination raciale
00:00:49 et de répression du peuple palestinien.
00:00:51 C'est un apartheid, c'est un crime contre l'humanité".
00:00:55 La terminologie reprend les mots du Hamas, organisation terroriste,
00:00:59 soit il le rappelait, c'est le droit de cette association.
00:01:01 En revanche, qu'une mairie socialiste subventionne une telle association
00:01:06 en dit long sur le clientélisme ou les convictions de Mme Roland
00:01:10 qui flirte en tout domaine sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
00:01:13 L'argent des Nantais ira à une association qui ne condamne pas le Hamas.
00:01:18 Chacun en tirera les conséquences qu'il souhaite lors de la prochaine élection municipale.
00:01:25 Il est 9h, j'ai été le plus factuel possible
00:01:28 et le plus neutre et le plus nuancé possible sur ce sujet.
00:01:32 Il est 9h, Somaya Lamidi.
00:01:34 L'assaillant qui a tué deux Suédois en plein cœur de Bruxelles
00:01:40 a été interpellé selon le parquet fédéral belge.
00:01:44 D'après plusieurs médias, le suspect, Abdeslam El,
00:01:46 est un homme de 45 ans d'origine tunisienne
00:01:49 et qui réside dans la commune de Charbec.
00:01:52 Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux
00:01:56 par un homme se présentant comme l'assaillant
00:01:58 et se disant inspiré par l'État islamique,
00:02:00 à souligner le parquet fédéral qui a été saisi de l'enquête.
00:02:04 Joe Biden se rendra en Israël demain,
00:02:06 d'abord pour assurer sa solidarité après les attaques du Hamas.
00:02:10 Autre objectif de ce déplacement,
00:02:12 débloquer l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza.
00:02:15 Bande de Gaza assiégée par l'État hébreu
00:02:18 qui s'apprête à lancer une offensive terrestre.
00:02:21 Et puis, ouverture de la campagne de vaccination contre la grippe.
00:02:24 Une vaccination désormais ouverte aux enfants de plus de deux ans.
00:02:28 Elle durera jusqu'au 31 janvier 2024, annonce l'assurance maladie
00:02:32 qui précise que la campagne sera menée conjointement
00:02:35 à la campagne de vaccination contre le Covid-19.
00:02:39 Charlotte Dornelas est avec nous ce matin,
00:02:40 également Pierre Codesa, vous êtes haut fonctionnaire,
00:02:42 énarque historien, vous êtes également spécialiste
00:02:44 des questions stratégiques internationales et en particulier militaires.
00:02:48 Vous avez publié "Vendre la guerre" récemment
00:02:50 et vous publiez aujourd'hui "État des lieux",
00:02:52 "Du salafisme en France", on en a parlé hier,
00:02:54 "Du séparatisme au terrorisme".
00:02:56 Il y a également le général Dominique Trincant qui est avec nous,
00:02:59 que vous connaissez, il est expert reconnu en relations internationales.
00:03:01 Il a notamment été chef de la mission militaire française
00:03:04 auprès de l'ONU à New York et vous conseillez des pays
00:03:07 dans le domaine d'opérations de la paix.
00:03:08 Vous dites tous les deux d'ailleurs la même chose,
00:03:10 on n'a pas vu la montée du djihadisme.
00:03:12 On n'a pas vu, je ne sais pas qui ne l'a pas vu,
00:03:14 parce qu'il y a beaucoup de gens qui l'ont vu, pour tout dire.
00:03:19 Joseph Malsescaron est là, Philippe Guibert est là
00:03:21 et Vincent Herouette est là.
00:03:22 Juste pour un petit mot sur Nantes,
00:03:24 je précise vraiment que je n'accuse Mme Roland-Burre rien du tout.
00:03:27 Je dis qu'elle subventionne une association qui manifestement a pris,
00:03:31 il suffit d'aller voir, j'invite tout le monde à aller voir sur le site,
00:03:34 ce que dit cette association, ni plus ni moins.
00:03:37 Et que c'est de l'argent public, ni plus ni moins.
00:03:39 Et que Brest, qui est une mairie socialiste,
00:03:41 a refusé de donner cette subvention, ni plus ni moins.
00:03:44 Mais à Nantes on l'a donné.
00:03:46 Après chacun se fait son opinion.
00:03:50 Bruxelles, pour commencer.
00:03:52 Bruxelles, puisqu'à priori celui qui a tué hier le principal suspect,
00:03:58 en tout cas, a été interpellé ces dernières heures.
00:04:01 Vous savez que deux ressortissants suédois ont été tués hier soir à Bruxelles.
00:04:04 Je vous propose de voir le sujet de Mathilde Couvilliers, Fleur Noir.
00:04:08 C'est dans un message fort contre le terrorisme
00:04:11 que le Premier ministre belge s'est exprimé ce matin.
00:04:14 Ce terrible attentat, hier soir, nous touche toutes et tous.
00:04:20 Les terroristes doivent savoir que jamais ils ne parviendront à leur fin.
00:04:27 Hier soir, un assaillant a fait deux victimes de nationalité suédoise
00:04:31 dans le nord de Bruxelles.
00:04:32 Il est toujours activement recherché.
00:04:35 Cet homme, qui s'est dit inspiré par l'Etat islamique,
00:04:37 a pris la fuite en scooter.
00:04:39 Une attaque survenue peu avant le début du match de football Belgique-Suède.
00:04:43 La rencontre a été interrompue à la mi-temps.
00:04:46 Les joueurs ont décidé d'arrêter le match.
00:04:50 Nous respectons évidemment cette décision.
00:04:52 Ce qui veut dire que le match va être arrêté.
00:04:56 Vous n'y êtes pas resté sur place.
00:04:59 Jusqu'au point que la possibilité vous demande de quitter le stade.
00:05:03 Les supporters ont été confinés près de deux heures et demie à l'intérieur du stade
00:05:08 avant de pouvoir ressortir aux alentours de minuit.
00:05:11 C'était assez particulier.
00:05:13 On ne s'y attend pas.
00:05:14 C'est beaucoup de stress, un peu de peur.
00:05:17 On a envie que ça se finisse et qu'on rentre.
00:05:20 Le parquet fédéral chargé des dossiers de terrorisme a été saisi de l'enquête.
00:05:24 Les contrôles aux frontières avec la France ont été renforcés.
00:05:28 Alors, monsieur Koneza, on est au cœur de votre livre
00:05:31 avec "État des lieux du salafisme en France",
00:05:33 avec d'ailleurs un sous-titre "Du séparatisme au terrorisme".
00:05:37 C'est un titre qui peut nous interpeller.
00:05:41 Et vous écrivez quelque chose sur lequel on peut être d'accord.
00:05:43 On est frappé de la vitalité des rassuristes qui se contentent du "ne pas stigmatiser,
00:05:49 ne pas amalgamer, les choses ne sont pas si simples",
00:05:52 alors qu'une nombre d'autorités musulmanes ont clairement condamné ce séparatisme,
00:05:56 parfois au risque de leur vie.
00:05:58 D'où d'ailleurs ce titre provocateur, écrivez-vous.
00:06:02 Oui, ce qui m'a frappé, effectivement, c'est qu'on a depuis un certain temps
00:06:06 des manifestations qui ne sont pas d'ailleurs de manifestations violentes,
00:06:09 mais qui sont des manifestations de contestation de l'éthique républicaine.
00:06:13 Prenons par exemple le cas dans les écoles,
00:06:15 dans une seule année il y a eu 627 cas de contestation de l'enseignement.
00:06:19 Alors ça peut être sur l'éducation sexuelle,
00:06:23 ça peut être sur l'histoire, ça peut être sur tout ce qu'on veut.
00:06:25 Ces enfants, c'est les parents qui les motivent,
00:06:27 ce n'est pas eux qui l'ont inventé.
00:06:28 Et puis évidemment, si vous allez en grade comme ça,
00:06:31 vous arrivez à la fin sur la légitimation de l'acte terroriste,
00:06:35 c'est-à-dire la victimisation.
00:06:37 Les musulmans étant victimes,
00:06:38 celui qui va passer à l'acte ne fait que défendre des victimes.
00:06:41 Donc il se légalise, si vous voulez, lui-même moralement.
00:06:44 Donc sur le fond, ça ne m'étonne pas trop.
00:06:48 Moi, ce qui me frappe dans les affaires récentes,
00:06:50 c'est la rapidité avec laquelle on a identifié les auteurs.
00:06:54 Ça veut dire qu'on les connaissait,
00:06:55 ça veut dire qu'on avait tous les critères et qu'on savait qu'ils étaient dangereux.
00:06:58 Donc évidemment, moi, mon geste, quand je dis "essai grave"...
00:07:02 Vous pouvez rien faire sur un passage à l'acte d'une personne.
00:07:05 Hier, on était avec Gérald Darmanin.
00:07:07 Il disait très justement, notre souci, il n'y a pas d'organisation,
00:07:11 les organisations qui préparent des attentats,
00:07:14 le renseignement peut travailler parce qu'il a des infos, etc.
00:07:17 Mais le passage à l'acte d'une personne seule, vous faites comment ?
00:07:21 C'est impossible.
00:07:23 Attendez, il y a des quartiers qui sont complètement salafisés.
00:07:26 Vous êtes en train de m'expliquer que le passage à l'acte d'un individu
00:07:29 est né comme une espèce de bourgeois ferrandi.
00:07:31 Vous faites quoi ? Vous fermez tout le quartier, c'est quoi votre solution ?
00:07:34 Écoutez, il y a dans le haut de gamme des fichiers S,
00:07:36 il y a à peu près 3 à 4 000 personnes.
00:07:38 3 à 4 000 personnes, si vous prenez le cas de la surveillance de Moukouchkov,
00:07:42 celui d'Arras, il faut 10 à 20 policiers pour en faire une surveillance renforcée.
00:07:47 Donc vous multipliez 4 000 par 10 à 20 policiers, vous vous faut 80 000 policiers.
00:07:51 Donc vous n'avez qu'une seule solution,
00:07:52 si vous voulez garantir la sécurité de vos concitoyens,
00:07:55 qui est quand même la mission principale, c'est de vider ce stock.
00:07:58 Si on a tous les éléments dans l'affaire de Bruxelles...
00:08:00 Vous videz les fiches S.
00:08:02 Tous les fiches S, vous les mettez hors de nuire.
00:08:04 Oui, évidemment.
00:08:05 Là, regardez le cas à Bruxelles, vous aviez la famille qui devait être expulsée
00:08:09 et ça a été annulé après mobilisation de ONG,
00:08:11 dont j'attends encore les excuses.
00:08:13 Oui, non mais moi je veux bien...
00:08:14 Alors moi je pense que les gens qui vous écoutent, ils sont...
00:08:17 ils doivent se dire "Monsieur Conezza a raison,
00:08:20 mais des fichiers S qui ne sont pas passés à l'acte,
00:08:23 vous les mettez hors de nuire,
00:08:25 donc c'est une...
00:08:26 je ne sais pas, en état de droit, comment ça peut se mettre en place,
00:08:30 ils n'ont rien fait ?
00:08:31 En prison ?
00:08:32 Qu'est-ce que vous faites ?
00:08:33 Mais j'entends moi ce que vous dites.
00:08:35 Il y a un pouvoir du juge.
00:08:36 Ce juge prononce une QTF, après une condamnation.
00:08:39 On est dans cette situation paradoxale où aujourd'hui,
00:08:42 quelqu'un qui est un terroriste, condamné,
00:08:44 expulsable par voie judiciaire,
00:08:47 mais inexpulsable pour des raisons de contraintes morales, etc.,
00:08:50 devient à la charge de la République,
00:08:52 logé d'Horry Blanchy.
00:08:53 Il y en a à peu près 4-5 000.
00:08:55 Et en face de ça, vous avez des SDF français qui ne touchent que le RSA.
00:08:58 J'entends bien, mais ces 4-5 000, vous en faites quoi ?
00:09:00 Oui, alors je suis à 100% d'accord avec vous,
00:09:03 et tous ceux qui nous écoutent, sans doute, sont à 100% d'accord avec vous.
00:09:05 Mais comment vous faites pour ces 4-5 000 ?
00:09:07 Qu'est-ce que vous proposez ?
00:09:08 Écoutez, il y a quand même quelque chose d'un peu paradoxal.
00:09:11 On a avec les pays du Maghreb un certain nombre de relations.
00:09:14 Pensez qu'un pays comme l'Algérie refuse de reprendre ses radicaux,
00:09:18 il y a quelque chose où le moyen diplomatique, si vous voulez,
00:09:20 pourrait être un peu plus pressant.
00:09:22 Bon, là, c'est un Tunisien, donc théoriquement, pour un Tunisien,
00:09:25 on n'aurait aucun problème pour l'expulser.
00:09:27 Or, les freins sont internes à la société française.
00:09:30 Quand il y a des... Je vous prends un cas, Oussama Attar.
00:09:32 Oussama Attar, c'est un type qui est parti en Syrie.
00:09:35 Il est allé effectivement là-bas.
00:09:37 Bon, quand l'état islamique a été réduit,
00:09:39 tout à coup, il y a une campagne d'opinion.
00:09:40 Il est malade, il n'est pas soigné, les Kurdes le négligent, etc.
00:09:44 Campagne d'opinion en France avec mobilisation des ONG, etc.
00:09:47 La famille témoignage à la télé, etc.
00:09:49 Il faut le soigner.
00:09:50 On le fait revenir en France.
00:09:52 Dès qu'il est arrivé en France, il disparaît.
00:09:54 Il disparaît, on le retrouve en Tunisie,
00:09:55 en train de faire du trafic d'armes.
00:09:56 Et finalement, il va être emporté à notre attention,
00:09:58 à notre affection par un drone américain.
00:10:00 Donc, je veux dire, il y a un moment où il faut arrêter,
00:10:02 si vous voulez, de faire du droit de l'ONU sans vérifier.
00:10:05 - C'est le MRAP qui se mobilise en 2014 pour Mogadiscio.
00:10:08 Je citais tout à l'heure la mairie de Nantes
00:10:10 qui va donner à l'association France-Palestine
00:10:12 solidarité de l'argent.
00:10:13 J'invite tout le monde à aller voir le site
00:10:15 de France-Palestine solidarité.
00:10:17 Forcément, ça pose souci.
00:10:19 - Non, mais attendez.
00:10:20 Pour Gaza, pour vos auditeurs, quand même,
00:10:21 il faut savoir ce que c'est.
00:10:22 Gaza, c'est plus petit que le territoire de Belfort.
00:10:24 - Oui, bien sûr.
00:10:25 - Et il y a 2 millions de personnes qui vivent dessus.
00:10:27 À Belfort, il y en a 50 000.
00:10:28 Dans ces 2 millions de personnes, vous avez plus de la moitié
00:10:31 qui vit dans des camps de réfugiés sous aide internationale.
00:10:33 Et vous voulez, en plus de leurs difficultés,
00:10:35 les priver d'une aide internationale
00:10:37 en disant que ça risque d'être détourné par le Hamas.
00:10:39 Il y a un moment où il faut arrêter, si vous voulez,
00:10:41 de mélanger tous les problèmes.
00:10:43 Ça a été dit, c'est pas moi, c'est une prison à ciel ouvert, Gaza.
00:10:46 De temps en temps, les Égyptiens ferment la frontière,
00:10:48 les Israéliens ont fait une barrière de sécurité.
00:10:50 Vous connaissez une autre population
00:10:51 qui vit dans des conditions pareilles.
00:10:53 - Mais moi, je pense que vous avez...
00:10:55 C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:10:56 Si c'est pour aider les Palestiniens
00:10:58 et être en compassion avec eux et comprendre les Gazaouis,
00:11:03 il n'y a aucun souci.
00:11:05 Si c'est pour soutenir le Hamas,
00:11:06 je me permets de ne pas être d'accord.
00:11:08 - Oui, mais bien entendu.
00:11:09 Mais encore faut-il, si vous voulez, faire quelque chose
00:11:12 qui soit une investigation un peu plus simple
00:11:13 que de condamner la totalité des Palestiniens de Gaza.
00:11:16 - Ils sont venus aussi.
00:11:17 - Mais c'est évidemment pas le sens de ce que nous disons ici.
00:11:21 Depuis huit jours, nous séparons bien le Hamas des Gazaouis.
00:11:26 C'est une ligne...
00:11:27 Ben, Vincent Herouet, il n'y a pas de discussion là-dessus.
00:11:31 - Non, mais la meilleure preuve, c'est que Joe Biden
00:11:33 est en route pour Israël et il vient officiellement pour...
00:11:38 Il faisait son soutien à Israël, bien sûr,
00:11:40 mais concrètement, il vient pour essayer de débloquer
00:11:43 l'aide humanitaire à Gaza.
00:11:45 C'est ça, l'objet du voyage.
00:11:47 Avec, en prime, peut-on imaginer qu'il juge plus payant
00:11:52 en termes de campagne électorale d'aller aujourd'hui en Israël
00:11:55 que d'aller dans le Colorado,
00:11:56 puisqu'il a complètement changé son programme.
00:11:59 C'est d'ailleurs un des faits les plus importants
00:12:02 de ces derniers jours, c'est qu'on a vu avec stupéfaction,
00:12:05 quand même, Gaza est vraiment aujourd'hui le centre du monde.
00:12:10 C'était un petit conflit périphérique et oublié
00:12:13 et qui ennuyait tout le monde. Et c'est devenu,
00:12:15 en l'espace de huit jours, le cœur du monde battant.
00:12:18 Poutine, Biden, Arras, Bruxelles, le monde entier
00:12:23 de Kuala Lumpur à Rabat est tétanisé par ce qui se passe là-bas.
00:12:28 C'est un phénomène.
00:12:29 - Il aurait plus d'honneur d'aller à Gaza, quand même, Biden.
00:12:31 - Pardon ?
00:12:32 - Il aurait plus d'honneur d'aller à Gaza pour vérifier...
00:12:34 - Monsieur Trinquant.
00:12:35 - Oui, je pense simplement que, et c'est intéressant
00:12:38 le point du président Biden qui vient,
00:12:40 après avoir fait des déclarations dans lesquelles,
00:12:43 de mon point de vue, Netanyahou, on l'envoie serrer la paluche
00:12:48 des militaires au combat. On fait de la com' interne.
00:12:50 Mais Biden, lui, reprend la main sur le plan politique.
00:12:54 Il parle à la Palestine, il parle, il condamne le Hamas,
00:12:57 mais il parle à la Palestine.
00:12:58 Et il reparle de l'autodétermination des Palestiniens,
00:13:01 de deux États. Donc, on refait de la politique.
00:13:03 Parce que la crainte de Biden, naturellement,
00:13:07 c'est l'extension du conflit dans le monde arabe.
00:13:10 Parce que dans le monde arabe, les États,
00:13:13 certains avaient signé les accords d'Abraham,
00:13:15 d'autres s'en rapprochaient, Arabie Saoudite.
00:13:18 Mais les peuples arabes sont très proches de la Palestine.
00:13:21 Et il faut absolument à séparer,
00:13:23 de même qu'on parle communautarisme, séparatisme, djihadisme,
00:13:26 il faut séparer le Hamas de la cause palestinienne.
00:13:30 Ce sont des terroristes avec lesquels on ne peut pas discuter.
00:13:33 Mais ceci est l'effet aussi de la politique de monsieur Netanyahou,
00:13:37 qui a fait financer le Hamas et qui a fait affaiblir la Palestine
00:13:43 et Marmoutabass qui certes est ancien, etc.
00:13:46 Mais on n'a pas trouvé de solution de rechange
00:13:48 parce qu'on les a complètement affaiblis.
00:13:50 Donc, il faut vraiment refaire une politique.
00:13:52 Ce n'est pas l'incursion de l'armée israélienne dans Gaza
00:13:56 qui changera la donne.
00:13:58 Ça réglera ponctuellement des problèmes
00:14:00 en détruisant l'infrastructure du Hamas.
00:14:03 Mais le Hamas, il est dans la tête d'un certain nombre de gens
00:14:07 et il faut leur redonner un espoir
00:14:09 en basculant sur une autre politique en Palestine.
00:14:11 Le Hamas est à la tête d'un certain nombre de dirigeants des pays arabes.
00:14:15 Vous avez totalement raison.
00:14:17 Mais il ne se dispute pas pour recevoir des réfugiés palestiniens.
00:14:20 Parce que lorsque le Liban a reçu des Palestiniens,
00:14:23 on a vu ce que ça donnait.
00:14:24 Lorsque la Jordanie a reçu des Palestiniens,
00:14:25 on a vu ce que ça donnait, que l'Égypte, etc.
00:14:27 Donc, il ne se dispute pas non plus.
00:14:28 Mais bien sûr.
00:14:29 C'est même l'urgence aujourd'hui.
00:14:34 Il y a un sommet arabe qui se tient à la fin de semaine.
00:14:36 L'urgence de l'Égypte, c'est de ne surtout pas accueillir
00:14:38 le million de Palestiniens qui a été déplacé.
00:14:41 Parce qu'ils savent que ça déstabilisera le trône de Sisi,
00:14:46 mais ça déstabilisera toute la région.
00:14:47 L'urgence, c'est de maintenir les Palestiniens sous,
00:14:51 à l'intérieur de ce que le général appelle une prison à ciel ouvert.
00:14:57 Ce qui n'est pas forcément mon opinion, d'ailleurs.
00:15:00 Mais l'idée, c'est effectivement de désarmer les brigades des Inel Kassam
00:15:05 et de garder les Palestiniens chez eux.
00:15:08 Oui, bien sûr.
00:15:08 Bon, revenons, si vous voulez bien à Bruxelles.
00:15:12 Juste un mot sur le million de personnes qui doivent se déplacer
00:15:15 dans la bande de Gaza avant l'opération Israélienne.
00:15:17 Ça ne s'appelle pas de l'épuration ethnique, ça ?
00:15:18 Quand c'est les...
00:15:19 Ils sont restés chez eux.
00:15:21 Pardon ?
00:15:22 Ils sont restés chez eux pour l'instant.
00:15:23 Ils sont dans le sud de Gaza.
00:15:24 Non, non, d'accord.
00:15:25 Un million de personnes sur une bande de 40 km sur 20.
00:15:28 Vous savez, quand c'est les Azerbaïdjanais qui le font avec les Arméniens,
00:15:30 on appelle ça de l'épuration ethnique.
00:15:31 Vous avez remarqué qu'on ne parle plus des Azerbaïdjanais ?
00:15:33 Oui, oui, tout à fait.
00:15:34 Donc, ils vont finir le boulot là-bas.
00:15:35 On peut parler d'épuration ethnique parce que c'est un déplacement
00:15:37 pour éviter des bombardements.
00:15:39 Ce n'est pas une volonté de guider Gaza des Palestiniens.
00:15:43 Bah, écoutez, oui, ça s'appelle une épuration ethnique,
00:15:45 comme au Karabakh.
00:15:47 C'est-à-dire que tout le monde se rend compte...
00:15:49 Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:15:50 Tout le monde se rend compte qu'on est à un moment absolument décisif.
00:15:53 On entend Benyamin Netanyahou qui dit
00:15:54 « Je vais changer le Moyen-Orient ».
00:15:58 On voit les Iraniens qui ont le doigt sur la gâchette.
00:16:01 Toutes sortes de gens ont le doigt sur la gâchette
00:16:03 et le canon sur la tempe.
00:16:05 Et tout le monde se rend compte que c'est une question d'heures.
00:16:09 Quand l'OMS dit qu'il n'y a plus d'eau, plus de courant,
00:16:11 plus de pétrole dans la journée à Gaza,
00:16:14 tout le monde se rend compte qu'il y a une urgence absolue.
00:16:17 Mais vraiment, pas simplement une question de sécurité en Europe,
00:16:20 pas simplement une réunion du Conseil de sécurité à New York.
00:16:24 Il y a une urgence absolue.
00:16:25 Et c'est pourquoi nous en parlons évidemment ce matin.
00:16:28 Et c'est pourquoi aussi notre inquiétude est grande
00:16:31 de voir ce qui se passe sur le sol européen,
00:16:33 à Bruxelles, à Paris,
00:16:36 et les interventions des personnalités
00:16:38 qui peuvent ou modérer ou au contraire donner des signes
00:16:45 qui ne sont pas forcément positifs pour la société française.
00:16:50 Je vous propose de revenir à Bruxelles
00:16:52 et d'écouter le témoignage de quelqu'un
00:16:55 qui a vu hier soir ce tueur s'en prendre à ses supporters suédois.
00:17:00 Je suis rentré dans l'immeuble qui est jusque là.
00:17:05 Et moi j'étais jusque là,
00:17:06 du coup je voyais ce qui se passait de l'intérieur.
00:17:09 Et c'est un salaud qui a tiré deux balles au moins,
00:17:11 deux reprises sur le monsieur au moment où j'étais là.
00:17:15 Le monsieur s'est effondré, il est tombé par terre.
00:17:17 Et moi je suis resté figé.
00:17:18 Je regardais juste ce qui s'est passé,
00:17:20 je n'arrivais pas à bouger.
00:17:21 Je me demandais juste qu'est-ce qui se passe,
00:17:23 qu'est-ce qui est arrivé.
00:17:25 Et du coup le monsieur est revenu,
00:17:26 il a retiré encore une autre balle au monsieur.
00:17:29 Et il a pris la fuite.
00:17:30 Et c'est de là, un monsieur est venu vers moi,
00:17:32 il m'a dit "dégage, pars si tu veux toujours rester en vie,
00:17:35 il faut que tu partes maintenant en courant".
00:17:37 Et de là, la police est arrivée de partout en fait.
00:17:41 Écoutez le maire de Bruxelles hier
00:17:43 qui rappelait l'effet Alexander de Croo.
00:17:46 L'attentat terroriste qui s'est produit hier
00:17:50 a été commise avec une totale lâcheté.
00:17:54 Son auteur a pris comme cible deux supporters suédois
00:17:57 qui se trouvaient à Bruxelles
00:17:59 pour y assister à un match des Diables Rouges
00:18:01 contre l'équipe nationale suédoise.
00:18:05 Il s'agit d'un homme d'origine tunésienne
00:18:07 qui séjournait illégalement dans notre pays.
00:18:11 Cet homme a attaqué deux Suédois
00:18:14 et les a abattus avec une arme de guerre.
00:18:17 Une troisième personne est pour l'instant grièvement blessée
00:18:21 et est en train de se rétablir.
00:18:25 Bruxelles frappée, Emmanuel Macron,
00:18:27 le président de la République a pris la parole.
00:18:29 Il y a quelques minutes, c'est Bruxelles qui fut frappée à nouveau
00:18:37 par une attaque terroriste islamiste
00:18:40 qui apparemment, au moment où je vous parle,
00:18:42 a ôté la vie à au moins deux autres Européens, deux Suédois.
00:18:47 Notre Europe est bousculée.
00:18:50 Alors notre Europe est bousculée.
00:18:53 C'est le terme bousculée.
00:18:54 Les termes sont faibles, bien évidemment,
00:18:56 parce que hier soir, après on a écouté Gérald Darmanin,
00:19:01 et puis hier soir je suis allé dîner dans un restaurant.
00:19:04 Il n'y avait personne.
00:19:05 Il n'y avait personne.
00:19:07 Les gens en la trouillent.
00:19:08 Comment ?
00:19:09 Les gens en la trouillent.
00:19:10 Je ne sais pas, peut-être était-ce un hasard,
00:19:12 mais je pense qu'effectivement,
00:19:14 ça peut créer des comportements nouveaux
00:19:17 qu'on a connus en 2015.
00:19:18 Oui, tout à fait.
00:19:19 Il y a un arbitrage dans les familles.
00:19:21 Est-ce qu'on va ce soir au stade ?
00:19:23 Est-ce qu'on va au cinéma ?
00:19:24 Est-ce qu'on va au théâtre ?
00:19:25 Est-ce qu'on sort ?
00:19:26 Est-ce que vous avez des enfants de 17, 18 ans ?
00:19:29 Est-ce que vous les laissez sortir ?
00:19:31 Peut-être que ce soir, on peut peut-être rester à la maison.
00:19:35 Ça peut créer une sorte de psychose.
00:19:37 Souvenez-vous après le Bataclan.
00:19:39 Moi, j'ai été admiratif dans la réaction des jeunes
00:19:42 qui ont dit "maintenant, on retourne sur les terrasses de café,
00:19:45 on reboit et on se retrouve".
00:19:47 Parce qu'il faut qu'on montre qu'on n'a pas peur.
00:19:49 Le problème, c'est que la force est en nous,
00:19:52 si j'ose prendre cette expression.
00:19:54 Et il faut l'exprimer.
00:19:56 Thucydide disait "se reposer ou être libre, il faut choisir".
00:20:00 Il n'est pas le temps de se reposer,
00:20:02 il est temps de combattre pour être libre.
00:20:04 Est-ce qu'on peut dire juste un mot sur le fait
00:20:07 que ce soit deux supporters suédois qui aient été visés ?
00:20:11 C'est-à-dire que c'est la Suède.
00:20:13 Pourquoi la Suède ?
00:20:14 Il n'y a aucune légitimité, bien sûr, au terrorisme, entendons-nous.
00:20:17 Mais la Suède, évidemment, parce que la Suède est clouée au pilori
00:20:20 par l'ensemble du monde arabe cet été,
00:20:23 en raison du fait que le Coran ait été brûlé.
00:20:27 Brûlé par, en effet, des nationalistes suédois,
00:20:31 mais aussi brûlé, il faut le dire, par des Irakiens,
00:20:34 il faut le dire avec force, des Irakiens,
00:20:36 qui étaient eux, véritables réfugiés politiques en Suède.
00:20:40 Et donc, qui ont brûlé le Coran.
00:20:42 Eh bien, le gouvernement suédois a condamné ces actes islamophobes.
00:20:47 Il y a aujourd'hui la volonté même de condamner cette possibilité
00:20:52 de brûler le Coran pour raison de troubles à l'ordre public.
00:20:56 Donc tout ça a été fait, ce qui a permis d'ailleurs
00:20:58 au président turc Erdogan, je parle sous le contrôle de Vincent,
00:21:02 de lever son arrêt pour notamment que la Suède entre dans l'OTAN.
00:21:07 Eh bien donc, tous les éléments ont été donnés
00:21:09 par le gouvernement suédois, c'est ce que je veux dire,
00:21:11 et pourtant cet attentat a eu lieu contre deux ressortissants suédois.
00:21:16 Ce qui veut dire que le fait de baisser, comme le disait le général,
00:21:19 de baisser la garde ne donne rien.
00:21:22 Monsieur Koneza, évidemment, vous avez fait réagir,
00:21:24 et notamment beaucoup de Juifs français qui nous écoutent
00:21:27 avec ce mot de "dépuration ethnique" que je trouve provocateur
00:21:30 et pas adapté, pour tout vous dire, à notre débat du matin,
00:21:33 parce qu'on essaie tous de garder de la nuance sur ces sujets-là,
00:21:36 et je trouve que ce terme-là que vous avez employé renvoie à autre chose.
00:21:40 Effectivement, beaucoup soulignent, il y a une personne qui me dit,
00:21:44 il faut rappeler quand même que dans les pays arabes, par exemple,
00:21:47 il n'y a pas de Juifs.
00:21:49 Même aujourd'hui en France, c'est parfois compliqué
00:21:51 pour les Juifs qui sont obligés de quitter Sarcelles, etc.
00:21:53 Donc ce mot-là, sans doute, moi je ne vous connaissais pas,
00:21:56 il y a un peu de provocation dans votre discours,
00:21:59 je pense que ce terme-là, effectivement, Israël demande aux Gazaouis
00:22:04 de quitter Gaza pour les épargner.
00:22:08 C'est ça la réalité.
00:22:10 - Avec les bombardements aériens ?
00:22:12 - Vincent Herouet peut-être...
00:22:14 - Pour que les bombardements aériens soient moins meurtriers, évidemment.
00:22:17 - Oui, moins meurtriers, oui.
00:22:19 - Vous ne prenez pas de bombes qui épargnent les enfants, par exemple.
00:22:22 - Mais c'est pour ça que nous avançons sur ces sujets avec beaucoup de nuance.
00:22:26 - Mais vous avez bien conscience quand même que le massacre commis
00:22:30 et les kidnappings commis par le Hamas, c'est justement pour attirer
00:22:33 l'armée israélienne à Gaza, que c'est une guerre urbaine
00:22:37 qui va être extrêmement difficile, et que dans ce territoire
00:22:41 où il y a 4000 habitants au kilomètre carré, c'est un record mondial,
00:22:45 il faut essayer de sortir, de pousser les habitants en dehors
00:22:49 de leur logement pour pouvoir intervenir.
00:22:51 Donc ce que fait Israël, vous ne pouvez pas accuser Israël
00:22:55 de faire du nettoyage ethnique à partir du moment où il demande
00:22:57 aux citadins de quitter Gaza, ville, pour aller dans le sud du territoire.
00:23:02 - Écoutez, on a deux extrémistes face à face,
00:23:05 on a Netanyahou et on a le Hamas.
00:23:07 Netanyahou refuse de faire évacuer les colonies illégales
00:23:10 qui sont créées par des juifs radicaux sur les territoires occupés.
00:23:13 - Monsieur Onésa, ce qui est compliqué dans votre discours,
00:23:16 c'est que vous ne pouvez pas renvoyer dos à dos le Hamas et Benjamin Netanyahou.
00:23:22 Ce qui s'est passé la semaine dernière, lorsque les soldats du Hamas,
00:23:30 les terroristes du Hamas sont entrés dans Israël,
00:23:36 est parfaitement inacceptable.
00:23:40 On a attaqué des civils parce que c'était des civils.
00:23:43 On a attaqué des juifs parce que c'était des juifs.
00:23:46 Pour leur seule qualité de juif, c'est tout à fait différent.
00:23:53 Évidemment, ça n'empêche pas, et c'est ce que nous disons chaque matin,
00:23:59 que nous pouvons être en compassion avec les civils de Gazaoui.
00:24:04 C'est pour ça qu'on avance sur des oeufs sur ce sujet.
00:24:08 Nous sommes la cible dans l'espace médiatique des attaques des uns et des autres.
00:24:13 Ces sujets sont tellement inflammables.
00:24:17 Mais je vous en prie, vous-même, n'en rajoutez pas en parlant d'épuration ethnique.
00:24:22 Ça ne correspond pas à la réalité.
00:24:26 L'épuration ethnique, c'est tuer des gens.
00:24:28 Non, l'épuration ethnique, c'est vider un territoire.
00:24:31 C'est ce que font les Azerbaïdjanais.
00:24:33 C'est vider un territoire pour qu'ils ne reviennent pas.
00:24:35 C'est vider un territoire pour mettre une autre population à la place.
00:24:38 Je vous propose qu'on referme cette parenthèse, mais qu'on le précise bien.
00:24:41 C'est important.
00:24:42 Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui nous écoutent qui ont été très choqués.
00:24:44 Si vous ne pouvez pas entendre à vos auditeurs qu'on a deux radicalismes face à face.
00:24:48 Netanyahou est un bout de feu.
00:24:50 Quand il annonce qu'il va pratiquement vider Gaza, qu'est-ce qu'il fait ?
00:24:54 Il provoque du terrorisme.
00:24:55 Et ce terrorisme, il va venir chez nous.
00:24:57 Ces sujets, effectivement, on peut critiquer la politique de Netanyahou.
00:25:03 Ce que nous pouvons effectivement faire ici.
00:25:06 Soyez bien la seule télé à ne pas le faire.
00:25:09 Et souligner notamment les religieux avec lesquels il s'est allié.
00:25:12 Tout ça est vrai.
00:25:14 Mais il n'empêche que renvoyer le Hamas et Israël dos à dos, ce n'est pas acceptable.
00:25:21 Ce n'est pas acceptable.
00:25:23 Nous allons marquer une pause et nous allons revenir évidemment sur...
00:25:29 Et puis la première épuration en Palestine, elle s'est faite contre les laïcs palestiniens.
00:25:32 Elle s'est faite contre les chrétiens palestiniens.
00:25:34 Nous sommes bien d'accord.
00:25:35 A tout de suite.
00:25:37 Il est 9h31. Somaya Labidi nous rappelle les titres du jour.
00:25:49 Selon nos informations, avant son passage à la clé, le suspect de l'attentat d'Harass avait enregistré une vidéo de revendication dans laquelle il cite une organisation terroriste.
00:25:58 Une vidéo dans laquelle il fait également allusion au conflit entre Israël et le Hamas.
00:26:03 L'assaillant du lycée Gambetta sera présenté à un juge dans la journée.
00:26:07 Le jeune homme de 20 ans, ancien élève de cet établissement scolaire, est suspecté d'avoir tué à coup de couteau un professeur, Dominique Bernard, vendredi dernier.
00:26:15 L'assaillant qui a tué deux Suédois en plein cœur de Bruxelles hier a été interpellé, selon le parquet fédéral belge.
00:26:22 D'après plusieurs médias, le suspect, Abdeslam El, est un homme de 45 ans d'origine tunisienne qui réside dans la commune de Charbeck.
00:26:30 Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme se présentant comme l'assaillant
00:26:36 et se disant inspiré par l'Etat islamique, à souligner le parquet fédéral qui a été saisi de l'enquête.
00:26:43 Et puis l'armée israélienne est en train de frapper des cibles militaires de l'organisation terroriste Hezbollah sur le territoire libanais,
00:26:50 indiquent les forces armées israéliennes.
00:26:52 Des frappes qui inquiètent la communauté internationale qui redoute un débordement du conflit entre le Hezbollah libanais pro-iranien, un allié du Hamas, et l'État-el.
00:27:02 Le général Dominique Trinquant est avec nous ce matin. Ce qui nous attend et son livre est passionnant.
00:27:07 Et puis Pierre Conesa est également là. Et t'as des lieux du salafisme en France, du séparatisme au terrorisme.
00:27:12 Pourquoi vous avez écrit « Est-ce si grave ? »
00:27:14 Parce que c'était le titre originel. J'étais avec les islamo-gauchistes, si vous voulez, et je me posais la question « Est-ce si grave ? ».
00:27:20 C'est-à-dire, quand est-ce qu'on considérera que le problème est grave ?
00:27:23 Tandis que là, on est dans un discours de la culpabilité et de la repentance. Je pense que c'est pas le bon mot, quoi.
00:27:29 On va venir à ce qui s'est passé à Arras. Simplement, vous parlez de la radicalisation dans le sport.
00:27:33 Et ça m'a intéressé en 2014, une note confidentielle. 2014, quasiment 10 ans, une note confidentielle du service central du renseignement territorial.
00:27:40 « Le sport, vecteur de communautarisme, voire de radicalisme », soulève la question.
00:27:45 « Les clubs ont pris conscience des risques. Prières dans les vestiaires, refus de la mixité, entraînement par des individus proches de la mouvance salafiste, clubs communautarisés.
00:27:53 La région Île-de-France vient d'instaurer une formation de prévention de la radicalisation dans le sport, etc. »
00:27:58 Mais ceux qui disaient ça il y a 10 ans... Parce que moi, en fait, le réel...
00:28:02 Moi, j'entendais des parents qui disaient « Voilà, on a mis notre fils au football, et puis on l'a mis trois mois, et puis il est revenu parce que c'était pas possible. »
00:28:10 Comment vous expliquez cette espèce de déni, cet aveuglement que les gens ne veulent pas voir, ce qu'ils ont là sous leurs yeux ?
00:28:17 Je crois qu'il faut revenir un peu sur le temps long. Si vous voulez, le début du XXe, l'Occident est triomphant.
00:28:23 On fait deux guerres mondiales, et puis on enchaîne tout de suite, pendant le procès de Nuremberg, la recolonisation.
00:28:28 Ça veut dire que, si vous voulez, nos intellectuels français, avec raison d'ailleurs, critiquaient beaucoup le système occidental.
00:28:34 Ils étaient complètement myopes sur ce qui se passait de l'autre côté du réseau de fer, mais il y a eu ce sentiment de la culpabilisation.
00:28:40 C'est sur cette culpabilisation que Mélenchon, aujourd'hui, si vous voulez, fait de l'islamo-gauchisme.
00:28:45 Bon, il y a des explications électorales, le fait que les ouvriers diminuent en quantité, ils essayent de trouver des relais dans le monde musulman,
00:28:52 c'est une espèce de lâcheté intellectuelle qui est un cursus, si vous voulez, dans le temps long.
00:28:56 C'est pour ça que ce sera difficile de l'éradiquer.
00:28:58 Le fait que ces manifestations se passent dans l'école, se passent dans le sport, se passent dans le rapport aux femmes.
00:29:05 Regardez, aujourd'hui, la LGBT n'ose pas critiquer le statut des femmes en Arabie Saoudite.
00:29:09 Parce que, attendez, on ne va pas critiquer des musulmans, quand même.
00:29:12 Mais c'est vrai de l'espace médiatique, c'est vrai des journalistes, c'est vrai de, on en parle très souvent ici,
00:29:18 de libération à Téléraman, passant par France Inter.
00:29:20 Bon, Arras, si vous voulez bien, Arras, avec cette veillée silencieuse, regardez le sujet de Goderic Bey.
00:29:26 Et puis on écoutera Gérald Darmanin, est-ce qu'il a dit quelque chose sur lequel vous pourrez rebondir hier soir ?
00:29:30 Est-ce qu'il a dit sur Jean-Luc Mélenchon ? C'était extrêmement intéressant.
00:29:33 Et surtout, le cynisme de Jean-Luc Mélenchon, le calcul qu'il fait, peut-être sera-t-il un mauvais calcul,
00:29:42 d'ailleurs, mais c'est vraiment très intéressant la sortie hier de Gérald Darmanin.
00:29:46 Écoutez.
00:29:48 Une ville sous le choc, des bougies, des gerbes de fleurs ou un moment de recueillement.
00:29:56 Sur la place des héros, à Arras, chacun rend hommage à sa façon.
00:30:01 Devant cet écriteau, en hommage aux victimes des attentats, l'émotion est encore forte.
00:30:07 Je trouve que c'est important parce qu'il y a eu un attentat, parce que c'est horrible,
00:30:10 parce que ça ne devrait pas exister, parce que c'est normal d'être solidaire.
00:30:18 Une solidarité entre les Arrasois qui émeut le maire de la ville.
00:30:22 Je suis fier de voir la manière dont les habitants essayent de se relever de ce choc.
00:30:32 Il faudra du temps pour qu'Arras surmonte cette épreuve et, face son deuil, la ville porte déjà les lourds stigmates du drame.
00:30:38 L'ambiance n'est pas comme d'habitude, elle n'est pas joyeuse, pas festive.
00:30:43 D'habitude, c'est une ville très allureuse, mais là, on sent que c'est pesant.
00:30:49 Jeudi, à la cathédrale d'Arras, auront lieu les obsèques de Dominique Bernard.
00:30:54 L'Elysée a annoncé qu'Emmanuel et Brigitte Macron seront présents pour la cérémonie.
00:30:59 Gérald Darmanin était hier soir sur notre plateau.
00:31:02 Il était en colère, dit-il, et il répondait à une question de Gilles-William Goldnadel,
00:31:05 qui lui-même montrait une forme de colère à ce moment-là.
00:31:09 Il dit « oui, je la partage ». Écoutez le ministre de l'Intérieur.
00:31:12 Et quand il y a un attentat islamiste et qu'une famille pleure, tout un pays pleure, un professeur,
00:31:16 évidemment que je suis en colère. C'est pour ça que je fais de la politique, pour changer les choses.
00:31:19 La question que vous posez, il faut la poser évidemment à ces associations.
00:31:22 Moi, je veux dire que ces associations, elles sont tout à fait compréhensibles dans leurs actions,
00:31:27 lorsqu'elles aident les étrangers dans leur façon de rester sur le territoire national et de poser des recours.
00:31:31 Ce n'est pas la question de cette famille en l'occurrence, puisque là, l'État, non seulement a pris ses responsabilités,
00:31:36 et que les recours de justice ont donné raison à l'État. Dans ces cas-là, je suis le premier à être choqué,
00:31:42 le premier à être en colère, de voir que de nombreuses personnes, des associations, mais aussi des partis politiques,
00:31:47 parfois des élus, et pas que des élus qui viennent de l'extrême-gauche,
00:31:51 des élus qui font pression sur l'État pour qu'il recule, alors que les décisions de justice ont été rendues en faveur de l'État.
00:31:58 Alors là, on arrive au cœur du problème, si j'ai le coeur. C'est-à-dire qu'il y a un ensemble de faits, c'est-à-dire des associations, des partis politiques...
00:32:06 Il y a tout le monde dans cette histoire. Il y a tout le monde.
00:32:09 Il y a tout le monde, parce que les associations, elles peuvent crier tant qu'elles veulent.
00:32:12 Il y a un ministre de l'Intérieur qui peut dire "bon écoutez, vous pouvez faire du bruit, il y a des décisions de justice qui sont rendues".
00:32:16 On est destiné de leur donner raison, là, en l'occurrence. On a décidé d'ajouter, de relire la circulaire valse
00:32:22 contre toutes les décisions judiciaires et administratives qui allaient 100% dans le même sens.
00:32:28 On avait les laissés-passer consulaires de la Russie, parce qu'on nous explique que c'est toujours le problème.
00:32:32 On avait le débouté du droit d'asile, donc c'était pas le sujet. On avait absolument tout.
00:32:37 Et Manuel Valls, aujourd'hui, nous dit quoi ? Et c'est ça, moi, qui m'aurait intéressée de savoir,
00:32:41 parce que Manuel Valls, quand on l'appelle ce week-end, pour savoir qu'est-ce qui s'est passé à l'époque,
00:32:45 bon évidemment, c'est pas Manuel Valls qui a signé le papier, il n'a pas accès dans le détail à ça,
00:32:49 il dit "mais c'était normal, cette famille, à l'époque, ne présentait pas de signe de dangerosité".
00:32:54 Donc quand on a un ministre de l'Intérieur, aujourd'hui, Gérald Darmanin, hier soir,
00:32:58 qui nous dit "je vais demander au service de l'État d'accélérer toutes les démarches sur les personnes dangereuses",
00:33:07 qui sont déjà fichées dans le haut du fichage, on va dire, les 5000 dont on parle,
00:33:13 donc ça n'est pas une reprise de la maîtrise de l'immigration.
00:33:17 Si on se focalise que sur les gens dangereux, c'est que le reste c'est open bar.
00:33:20 Et comment on fait pour des gens qui ne sont pas dangereux et qui le deviennent ?
00:33:23 Qui devine ça ? Comment est-ce qu'on gère ça ?
00:33:26 Et bien ça, précisément, ça échappe totalement, il y a 10 ans, et encore aujourd'hui, au ministère de l'Intérieur.
00:33:31 Bon, il y a les associations, effectivement, qui entrent dans le débat, et puis il y a les personnalités.
00:33:35 On va citer Karim Benzema, qui a écrit sur Twitter, hier, toutes nos prières pour les habitants de Gaza,
00:33:44 les victimes, une fois de plus, de ces bombardements injustes, qui ne parlent ni femmes ni enfants.
00:33:49 Et ce qu'on peut reprocher à Karim Benzema, ce n'est pas dans ce qu'il écrit, c'est ce qu'il n'écrit pas.
00:33:53 Et c'est ce que lui a dit d'ailleurs Julien Drey.
00:33:55 Julien Drey lui a dit "Dites-moi, Karim Benzema, il est où votre tweet de la semaine dernière condamnant la barbarie du Hamas ?
00:34:01 Les enfants brûlés vifs, les innocents assassins, quand ils sont juifs, ça ne compte pas."
00:34:05 On voit bien l'état de la France aujourd'hui. C'est un exemple typique de communautarisme.
00:34:11 Oui, plus même de communautarisme, parce qu'il y a eu des émeutes à Gaza contre le Hamas.
00:34:17 Et ces émeutes ont été réprimées par le Hamas.
00:34:21 Et il ne me semble pas non plus que M. Karim Benzema ait tweeté là-dessus.
00:34:25 Donc ce n'est même pas la cause Gazaoui qu'il défend, c'est la cause du Hamas.
00:34:30 Écoutez, là je vous laisse libre de vos interprétations, mais ce qui est intéressant,
00:34:34 et c'est pourquoi ce calcul politique, ce cynisme politique, il est fait par Jean-Luc Mélenchon,
00:34:38 et c'est ce qu'a dit hier soir Gérald Darmanin.
00:34:41 Et effectivement, Jean-Luc Mélenchon, à sa manière, jette de l'huile sur le feu,
00:34:44 sur une société qui est déjà extrêmement inflammable.
00:34:47 Écoutez, Gérald Darmanin, c'était hier soir.
00:34:50 "M. Mélenchon, je ne pense pas qu'il y ait une conviction extrêmement profonde, me semble-t-il,
00:34:54 sur les difficultés qui existent au Proche-Orient.
00:34:57 De même, je ne suis pas sûr profondément qu'il n'aime pas les policiers.
00:35:00 Je pense qu'il a fait un calcul politique qui consiste à être le seul candidat anti-système,
00:35:04 puisque Mme Le Pen essaye d'être une candidate, pardon, je le fais vite, du système,
00:35:08 et notamment en parlant à ce qu'il pense être les quartiers,
00:35:11 et notamment à ce qu'il pense être la rue des quartiers.
00:35:13 La rue des quartiers qui, si on fait une analyse assez rapide, est pro-palestinienne,
00:35:17 on va dire ça très vite, voilà.
00:35:18 M. Benzema faisant partie de ce symbole, là, parmi d'autres.
00:35:22 Et donc M. Mélenchon se dit, moi j'aurais mes 25% dans les quartiers extrêmement populaires,
00:35:28 pour ne pas dire parfois communautarisés,
00:35:30 en leur disant ce qu'il faut entendre, la haine des flics,
00:35:35 le fait qu'il ne faut pas taper sur la drogue,
00:35:38 le fait qu'il faut effectivement être attentionné avec l'islam radical,
00:35:41 et le fait qu'il faut être absolument dans la provocation
00:35:44 vis-à-vis de ce qu'a fait le Hamas avec Israël,
00:35:46 on ne condamne pas en terrorisme, parce que c'est un homme intelligent M. Mélenchon.
00:35:49 – Pour l'instant ça marche très bien ce que vous décrivez, je suis d'accord avec vous, mais…
00:35:51 – Justement, c'est un calcul cynique, et je pense qu'on devrait le dénoncer,
00:35:54 autrement qu'en prenant M. Mélenchon à témoin pour dire
00:35:57 "c'est vraiment pas bien ce que vous faites", changez votre mot,
00:35:59 il le sait très bien ce qu'il fait, c'est un calcul politique,
00:36:01 et moi je veux vous dire que c'est un calcul politique qui peut être perdant si on s'y met tous.
00:36:04 Parce que j'ai trop vu les gens des quartiers, je ne compare pas M. Mélenchon
00:36:07 avec les anciens classiques du Parti Socialiste, mais dans ma commune,
00:36:09 traiter les quartiers, traiter les gens issus d'immigration, traiter les musulmans
00:36:13 comme une sorte de clientèle électorale qui votait toujours pour eux,
00:36:16 jusqu'au jour, ça a fonctionné pendant un certain temps,
00:36:19 jusqu'au jour où ils se sont rendu compte qu'on les prenait pour des idiots.
00:36:23 – Est-ce que ce calcul politique, à votre avis, sera efficace ?
00:36:26 – Moi je ne le pense pas. Je ne le pense pas parce que ce qui est susceptible
00:36:32 de gagner Mélenchon dans les quartiers qui ne paraît pas considérable,
00:36:35 parce qu'il y a une forte abstention, sera plus que compensé
00:36:38 par ce qu'il va perdre dans l'électorat de gauche traditionnel.
00:36:42 – Qui n'existe plus. – Oui mais enfin qui fait une vingtaine de pourcents quand même.
00:36:48 – Mais l'électorat de gauche il est chez Emmanuel Macron, Philippe.
00:36:51 – Il est parti, en partie, par vote utile sur Jean-Luc Mélenchon.
00:36:54 – Mais qui l'incarne aujourd'hui ?
00:36:57 – Plus personne, Mélenchon là… – Nous sommes d'accord.
00:37:00 – Plus personne, non non mais ça je suis d'accord avec vous.
00:37:02 – Donc les gens votent pour Emmanuel Macron,
00:37:04 donc le vote utile à gauche il est parfois pour Jean-Luc Mélenchon.
00:37:08 – Oui mais je pense juste qu'aux prochaines élections européennes,
00:37:10 qui sont en juin prochain, je pense que LFI va payer durement toutes ces déclarations.
00:37:15 – Oui mais les élections européennes, je veux dire que ça ne pèse pas en politique française.
00:37:19 Ce qui est intéressant c'est de voir les municipales, les alliances pour les municipales.
00:37:23 – Non mais ils ne pèsent rien au niveau local LFI, ils ne pèsent rien,
00:37:25 ils n'ont jamais réussi à s'implanter.
00:37:27 – Non mais il faut le dire vite, parce que…
00:37:30 – Non c'est le PS, c'est le PC, c'est les écologistes,
00:37:35 LFI ne pèse rien au niveau local.
00:37:37 Et donc c'est pour ça d'ailleurs que le PS et les écologistes
00:37:39 auraient tout intérêt à reprendre le leadership à gauche et à profiter de cette opération.
00:37:44 – Je pense qu'on fait une erreur fondamentale en considérant que Jean-Luc Mélenchon,
00:37:49 j'ai suivi Jean-Luc Mélenchon pendant un bon moment en politique,
00:37:52 fait le calcul de la sociologie électorale, il fait le calcul du chaos.
00:37:56 – Oui bien sûr.
00:37:57 – Il a commencé Lambertiste, il finit Lambertiste,
00:38:00 Lambertiste pour les gens qui nous écoutent, Lambert c'était le leader du trotskisme,
00:38:03 donc il revient à ses amours d'enfance.
00:38:06 – Je vous coupe parce que l'actualité c'est Israël,
00:38:09 et vous savez que nous avons des envoyés spéciaux qui sont sur place
00:38:11 et qui ne sont pas disponibles toujours et tout le temps pour des raisons que vous comprenez.
00:38:15 Antoine Esteve est à Achequellon et via Marine Le Lanson,
00:38:19 il nous demandait d'intervenir parce que ce sera sans doute plus difficile ces prochaines minutes pour lui.
00:38:25 Bonjour Antoine.
00:38:26 [Bruit de moteur]
00:38:29 – Oui bonjour, excusez-moi j'ai un problème de retour, je ne vous entendais pas.
00:38:33 – Je vous en prie Antoine, d'abord je salue votre travail
00:38:36 et avec vous tous les journalistes de CNews qui sont sur place,
00:38:41 les journalistes reporters d'image qui sont sur place,
00:38:44 Fabrice Elsner et Régine Delfour notamment,
00:38:48 je pense aussi à tous les reporters de guerre comme on dit, de notre profession,
00:38:52 et on ne peut qu'évidemment être avec vous dans ces moments-là,
00:38:57 vous renouvelez évidemment de faire très attention à vous.
00:39:01 Vous êtes à Achequellon, quelle est la situation ce matin ?
00:39:04 [Bruit de moteur]
00:39:06 – Alors nous avons bougé de la ville d'Achequellon
00:39:08 qui se trouve juste derrière là-bas, un petit peu plus loin,
00:39:10 cette ville, la grosse ville la plus au sud d'Israël, en face de la bande de Gaza,
00:39:14 en tout cas au nord de la bande de Gaza,
00:39:16 et regardez derrière sur ces images de Fabrice Elsner,
00:39:18 on va vous faire découvrir une zone qui est un petit peu particulière
00:39:21 parce que tout au fond de l'écran là-bas, c'est Beit Anoun,
00:39:24 c'est une ville, un quartier de Gaza City qui se trouve juste de l'autre côté de la frontière avec Gaza.
00:39:29 Ici on est à quelques centaines de mètres de la frontière,
00:39:31 il y a un poste ici qui est tenu par des sarayettes, les forces spéciales israéliennes,
00:39:36 alors évidemment on ne peut pas trop les reconnaître,
00:39:38 on essaye de rester loin pour les filmer parce que ces gens ne veulent pas,
00:39:41 évidemment pour des raisons que vous imaginez bien, être filmés.
00:39:44 Et cette zone en fait qui se trouve en face de nous,
00:39:46 regardez il y a un obus qui vient de tomber juste sur la droite de l'écran,
00:39:49 la grosse fumée noire que vous voyez c'est un obus israélien
00:39:52 qui vient de tomber sur ce village qui se trouve à côté de là où on est,
00:39:55 et cette zone elle est très particulière parce que les forces spéciales
00:39:58 ratissent buisson par buisson depuis une semaine pour essayer de retrouver
00:40:03 des terroristes de l'autre côté qui sont passés et qui sont infiltrés dans cette zone d'Israël.
00:40:07 Hier par exemple ils en ont tué deux juste à quelques centaines de mètres d'ici
00:40:11 qu'ils ont retrouvé qui étaient cachés, prêts à intervenir évidemment.
00:40:15 Alors la crainte pour l'état d'Israël aujourd'hui ce sont ces infiltrations,
00:40:18 c'est pour ça qu'ils continuent à frapper les positions du Hamas
00:40:21 qui se trouve juste de l'autre côté de la frontière,
00:40:23 et surtout qu'ils continuent à apporter ici du support militaire très important.
00:40:29 On a vu évidemment l'infanterie comme je vous ai montré il y a quelques minutes,
00:40:31 mais il y a aussi toute cette artillerie, tous ces chars qui sont massés ici
00:40:35 à l'entrée d'Erez par exemple qui est l'entrée nord de la bande de Gaza.
00:40:39 Merci Antoine Esteve, Thibaut Marcheteau, Charles Bajet, Régine Delfour,
00:40:44 Stéphanie Rouquier, Fabrice Elsner, ce sont les envoyés spéciaux de CNews en Israël.
00:40:51 Les fichiers S, c'est un sujet également, j'ai vu que c'était la une ce matin du Parisien,
00:40:56 les expulsions impossibles.
00:40:58 Voyez ce que disait hier soir Gérald Darmanin,
00:41:01 est-ce que tous les fichiers S doivent quitter le pays ?
00:41:04 Est-ce que tous les... pas quitter le pays, s'ils sont étrangers bien sûr.
00:41:07 Est-ce que les fichiers S étrangers doivent quitter le pays ?
00:41:10 Que faut-il faire des autres ?
00:41:12 Mais surtout la difficulté d'expulsion parce que nous sommes liés
00:41:16 par des décisions du Conseil constitutionnel,
00:41:18 par des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:41:22 qui nous condamnent mais nous expulsons quand même,
00:41:24 disait hier Gérald Darmanin, ce qui est quand même...
00:41:27 Et on voit bien, je lui ai dit hier soir, c'est une usine à gaz.
00:41:31 Ce que comprennent les gens, c'est une usine à gaz
00:41:33 pour expulser quelqu'un qui est fichier S.
00:41:35 Écoutez M. Darmanin.
00:41:37 Le ministre d'Intérieur ne peut pas expulser du territoire national
00:41:40 parce que c'est la loi, des gens qui par exemple sont nés avant 13 ans,
00:41:43 sont venus avant 13 ans sur le sol national,
00:41:45 se sont mariés avec un Français ou un enfant en France.
00:41:48 On peut peut-être changer les choses.
00:41:49 C'est ce que propose la loi.
00:41:50 Notre loi propose qu'on fasse sauter, si j'ose dire,
00:41:53 toutes ces réserves, qui ne sont ni constitutionnelles ni européennes,
00:41:57 qui nous permettent d'expulser ces personnes
00:41:59 dans beaucoup d'autres pays européens.
00:42:01 Faut-il une réforme constitutionnelle ?
00:42:03 Le président de la République lui-même a ouvert la possibilité.
00:42:05 On sait tous, mais il ne faut pas mentir aux Français non plus,
00:42:07 que ce n'est pas en claquant les doigts qu'on a une réforme constitutionnelle.
00:42:10 Puisque nous ne pouvons pas demander, notamment par référendum,
00:42:13 sur les sujets migratoires, leur avis aux Français.
00:42:15 Il faut d'abord modifier le champ du référendum
00:42:18 pour ensuite poser cette question.
00:42:19 Le président de la République a dit qu'il était d'accord pour aller dans cette voie.
00:42:23 M. Trinquant, on voit bien, souvent il y a une phrase qu'on utilise,
00:42:26 on paye toutes les factures en même temps, c'est 40 ans de délit, de faiblesse, de lâcheté, etc.
00:42:30 On a refusé de poser le diagnostic.
00:42:33 Le rapport Robin, il est de 2004.
00:42:36 2004 !
00:42:38 Il a été mis sous l'été noir.
00:42:41 Donc comme on a refusé le diagnostic, on ne voulait pas le voir,
00:42:44 les belles âmes ne voulaient pas le voir,
00:42:45 l'espace médiatique, les artistes, les journalistes,
00:42:48 vous êtes des fascistes, vous êtes d'extrême droite, vous êtes raciste, vous êtes...
00:42:52 Bon, aujourd'hui ça nous pète au visage.
00:42:55 Non mais le rapport Robin était sur l'éducation nationale, seulement là-dessus.
00:42:58 Oui, mais c'était tous les signes qui étaient montrés.
00:43:01 Donc aujourd'hui, et notamment la gauche.
00:43:03 Là c'était la droite le rapport Robin.
00:43:05 Je suis d'accord avec vous, mais notamment, oui, mais sous l'influence de la gauche.
00:43:08 Mais la droite, elle a été soumise,
00:43:11 et c'est là où on peut faire le procès de la droite,
00:43:13 elle a été soumise, elle avait tellement la trouille, la droite.
00:43:17 Avec Jean-Michel Chirac, il a été soumis.
00:43:19 Oui, plus que d'autres.
00:43:21 Il y en avait un qui était bien soumis, pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:43:24 Dieu est son âme.
00:43:26 Et Nicolas Sarkozy aussi a été soumis.
00:43:29 Mais c'est un atmosphère général, tu n'as pas envie, chaque matin,
00:43:33 de te faire engueuler par Libération, par Télérama, par les artistes, par tout le monde.
00:43:37 La culture, elle est éléfiste, je l'ai dit hier.
00:43:39 Eléfiste, vous entendez bien, à 80 ou 90%.
00:43:42 Enfin, pas la culture, les cultureux.
00:43:45 Oui, les cultureux.
00:43:46 Allez travailler avec les gens de la...
00:43:48 Allez travailler un jour, si vous êtes de droite,
00:43:51 avec des gens dans les théâtres subventionnés.
00:43:55 Amusez-vous à ça.
00:43:57 Simplement, puisque vous me posiez...
00:43:59 Et c'est vrai, ce que je dis est tellement vrai.
00:44:01 ...posiez la question.
00:44:03 Le problème, c'est que nous sommes en état de droit,
00:44:05 et que le droit doit évoluer, ce que disait M. Darmanin.
00:44:08 Et pour faire évoluer le droit, malheureusement, dans notre société, il faut des chocs.
00:44:13 Alors, vous parliez de ces minorités, parce que j'appelle ça des minorités éléfistes,
00:44:16 qui sont agissantes.
00:44:18 Le problème, c'est qu'il faut que la majorité, peut-être, dise ce qu'elle a au fond du cœur.
00:44:23 Et au fond du cœur, notre défense...
00:44:25 Non, mais regardez, je prends des exemples dont on ne parle pas du tout.
00:44:29 La charte signée par les musulmans, qui a été demandée,
00:44:34 elle a été signée pour l'application des règles républicaines, y compris par les musulmans.
00:44:40 Ça a été signé.
00:44:41 Alors, tout le monde dit "C'est pas assez, il en faut pas assez".
00:44:43 Ben oui, mais ça bouge.
00:44:45 On ne peut plus avoir d'imams qui viennent de Turquie, qui viennent d'Algérie,
00:44:49 pour prêcher au moment du Ramadan.
00:44:51 Ça a été fait.
00:44:52 Le fait qu'on peut couper, aujourd'hui, les subventions qui sont données à des associations musulmanes,
00:44:59 des subventions qui viennent d'étrangers.
00:45:01 Ça a été fait.
00:45:02 Donc, il faut avancer plus, il faut avancer plus fort.
00:45:05 C'est malheureusement les chocs qui arrivent, qui font progresser les choses.
00:45:08 Mais il y a des choses qui avancent, quand même, ne l'oublions pas.
00:45:12 Monsieur Koneza va nous quitter dans une seconde.
00:45:14 Quand l'extrême-gauche s'allie au CCIF, écrivez-vous pour mettre en place une accusation islamophobie victimaire.
00:45:19 La protestation victimaire, ensuite, est un leitmotiv qui, à la longue, conduit à l'outrance.
00:45:24 Comment vous imaginez les choses ces prochaines années ?
00:45:27 Je voudrais revenir sur un des points, parce qu'effectivement, cette autocritique n'a pas encore atteint les ONG.
00:45:32 Je prends le cas de Oussama Attar.
00:45:35 Il n'y a qu'Amnesty International qui se soit excusé, en disant "Nous nous demandions simplement qu'il soit soigné, pas qu'il soit rapatrié".
00:45:41 On le voit bien aujourd'hui avec les femmes qui sont en Syrie, dans lesquelles on explique qu'elles sont citoyennes françaises.
00:45:46 Elles ont choisi cette situation, elles ne sont pas étées forcées.
00:45:49 Et donc, on est dans une espèce de culpabilisation.
00:45:51 J'entends bien, mais comment vous voyez les choses ?
00:45:53 Moi, je les vois mal, je vous avoue.
00:45:55 Moi, je me contente d'essayer d'écrire et de dire des choses.
00:45:58 C'est-à-dire, quand on fait ce relevé que j'ai fait sur les actes de séparatisme,
00:46:02 on se rend bien compte qu'il y a une espèce de putréfaction qui s'est installée dans la société française,
00:46:06 à l'égard de laquelle on va faire toutes les contorsions intellectuelles possibles pour essayer d'expliquer que ce n'est pas si grave.
00:46:11 Moi, j'ai tendance à penser que c'est grave.
00:46:13 Et donc ?
00:46:14 Si vous vous projetez dans 5 ans ou dans 10 ans ?
00:46:16 Non, je ne me projete pas dans 5 ans ou dans 10 ans.
00:46:18 Je pense que la réaction du corps social français viendra.
00:46:21 Simplement, il ne faut pas qu'elle vienne sous des formes de vengeance, de lynchage ou de choses comme ça.
00:46:25 C'est aux politiques de se responsabiliser.
00:46:28 Quand on pense que Mélenchon a dit une fois "la police tue", cet homme était candidat aux présidentielles,
00:46:32 il aurait probablement dissout la police après ça, je pense.
00:46:34 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:46:36 Quand on a une classe politique comme celle-là, qui a été d'une grande lâcheté,
00:46:38 qui est une espèce d'électoralisme assez effrayant,
00:46:42 et puis surtout, pensez à ce traumatisme de l'élection de Macron.
00:46:45 Les deux forces politiques traditionnelles qui structuraient la vie politique française,
00:46:48 les socialistes et les républicains, sont parties en éclat.
00:46:51 Donc, on est sur un champ politique qui est complètement désordonné.
00:46:55 Et c'est vrai qu'on attend toujours qu'il y ait quelque chose qui se restructure.
00:46:59 On a quand même un positionnement un peu à droite, à travers des gens comme Attal ou Darmanin,
00:47:03 depuis la rentrée, il y a quand même des inflexions.
00:47:05 Écoutez, c'est l'anniversaire de la mort de Haron. Il était de droite, Haron.
00:47:08 Raymond Haron.
00:47:09 Raymond, Raymond, Raymond Haron.
00:47:11 Vous savez qu'on était dans l'époque où Sartre était le grand penseur.
00:47:15 Il n'y a pas un homme qui s'est plus trompé sur les questions internationales que Sartre.
00:47:18 Il a été maoïste, il a été stalinien.
00:47:20 Mais toute la classe intellectuelle s'est trompée, et tous les artistes sont trompés.
00:47:25 Pas Camus, pas Moriarty.
00:47:27 C'est un homme en 1960 qui a vu, pardonnez-moi de vous dire, en 1970-70.
00:47:31 Marine m'a dit "il faut y aller, il faut y aller".
00:47:34 J'ai enlevé l'oreillette deux secondes.
00:47:36 Pierre Conesa, c'est pas grave si on est en retard un peu.
00:47:39 Pierre Conesa est à des lieux du salafisme en France, du séparatisme au terrorisme.
00:47:44 C'est à lire, vraiment, c'est extrêmement intéressant.
00:47:46 Et on essaiera d'écouter Raymond Haron.
00:47:49 Vous savez qu'il n'y a pas un mot dans Libération ce matin.
00:47:51 Il n'y a pas un mot dans Le Monde ce matin, la mort de Raymond Haron.
00:47:55 Il y a un mot, évidemment, dans Le Figaro.
00:47:57 Donc 40 ans plus tard, il vaut mieux toujours avoir raison, avoir tort avec ça, qu'avoir raison avec Raymond Haron.
00:48:07 La pause. Merci beaucoup, M. Conesa. A tout de suite.
00:48:09 Merci à vous.
00:48:10 Soumaya Bidi est avec nous.
00:48:14 Près de 500 000 personnes déplacées à l'intérieur des frontières d'Israël.
00:48:21 Une annonce faite par un porte-parole de l'armée israélienne lors d'un point presse qui, je cite, ajoute
00:48:27 "Nous avons évacué tout le sud d'Israël, toutes les localités près de la bande de Gaza suite aux directives du gouvernement.
00:48:33 Nous avons fait de même dans le nord où 20 localités près de la frontière ont été évacuées."
00:48:38 Vladimir Poutine en Chine pour rencontrer son allié Xi Jinping.
00:48:42 Premier déplacement du chef du Kremlin dans une grande puissance mondiale depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
00:48:48 Un sommet multilatéral qui se tient au moment où le monde a les yeux tournés vers la guerre que se livrent Israël et le Hamas.
00:48:55 Et puis un nombre record d'arrivées de migrants aux Canaries.
00:48:59 Conséquence, l'Espagne annonce un renforcement des moyens destinés à freiner l'immigration clandestine.
00:49:05 La route migratoire vers les Canaries est très empruntée depuis le durcissement des contrôles en Méditerranée.
00:49:10 Plus de 23 000 migrants sont entrés entre le 1er janvier et le 15 octobre.
00:49:15 Soit une hausse de près de 80% par rapport à la même période en 2022.
00:49:20 "Je pense souvent à la phrase de Nicolas Sarkozy qui est prophétique. Les vagues migratoires n'ont pas commencé.
00:49:26 Pour plein de raisons d'ailleurs parce qu'effectivement l'Afrique a des problèmes politiques, des problèmes économiques, des problèmes climatiques etc.
00:49:35 Si vous êtes un jeune qui est né sur le continent africain, votre désir de le quitter peut être très fort et d'aller pourquoi pas en Occident.
00:49:45 Nous allons écouter Daniel Obono qui est intervenu ce matin.
00:49:49 Et nous allons l'écouter à l'aune de ce que disait Gérald Darmanin hier sur le calcul et le cynisme de la France insoumise.
00:49:57 Et à l'aune peut-être de ce que vous avez dit.
00:50:02 - Pour vous c'est un mouvement de résistance ? Je cherche l'explication.
00:50:05 - Oui c'est nécessaire d'avoir...
00:50:08 - C'est un mouvement de résistance le Hamas ?
00:50:10 - C'est nécessaire d'avoir...
00:50:11 - Est-ce que c'est un mouvement de résistance ?
00:50:12 - C'est nécessaire d'avoir des clarifications parce que les mots sont importants.
00:50:17 - Moi je vis de clarifications justement. Est-ce que c'est un mouvement de résistance ?
00:50:21 - C'est un groupe politique islamiste qui a une branche armée et qui s'inscrit dans les formations politiques palestiniennes.
00:50:29 - C'est un mouvement de résistance ?
00:50:31 - Et qui a pour objectif la libération de la Palestine et qui résiste à une occupation.
00:50:38 - J'aime beaucoup Jean-Jacques Bourdin.
00:50:41 - Oui.
00:50:42 - Sa capacité de ne rien lâcher et de poser une question à laquelle Mme Obono ne veut pas répondre.
00:50:49 Parce que ça l'ennuie. Parce qu'au fond chacun comprend que Mme Obono pense que le Hamas, vous l'avez compris, est un mouvement de résistance.
00:50:57 - Oui.
00:50:58 - C'est ce que Mme Obono ne veut pas qu'elle pense. Et Jean-Jacques Bourdin a raison de faire ce que chaque journaliste devrait faire,
00:51:05 de lui demander de clarifier sa position. Parce que cette séquence, on peut la revoir une deuxième fois tellement elle est forte, elle fait sens.
00:51:13 Alors calcul ou conviction ?
00:51:15 - M. Trinquant ?
00:51:17 - Calcul cynique de Mme Obono ou conviction ? Moi je pense que ce sont ses convictions.
00:51:21 - C'est ses convictions.
00:51:23 - Je suis tout à fait d'accord avec le point de vue qui a été exprimé sur le fait que, souvenons-nous d'où ils viennent.
00:51:30 C'est une position trotskiste qui veut installer le chaos.
00:51:34 - Voilà.
00:51:35 - Et c'est ça le fond.
00:51:36 - Je suis pas d'accord.
00:51:37 - Et derrière qui est des calculs électoraux possibles, mais c'est d'abord ça. Installer le chaos.
00:51:44 - Et Mme Jarre, je me permets de vous demander...
00:51:46 - Et exploser notre système.
00:51:47 - Et Louis Pleynel est sur cette ligne-là.
00:51:49 - Oui, bien sûr.
00:51:50 - Est-ce que je peux ajouter juste, pardon, je peux me filmer ? Je peux juste ajouter qu'en plus, il faut savoir quand même comment fonctionne Alephi.
00:51:57 C'est-à-dire au sein d'Alephi, parce que au sein d'Alephi, il y a un micro-groupe autour de...
00:52:02 - Un noyau dur.
00:52:03 - Voilà, un noyau dur qui est l'ancien parti de gauche auquel Mme Obono appartient.
00:52:08 Mme Obono est une pro-indigéniste, d'accord ? Et donc elle appartient à cette extrême gauche.
00:52:13 Et ils ont pris le pouvoir au sein d'Alephi.
00:52:15 - Avec Mathilde Panot également.
00:52:17 - Avec Mathilde Panot. Et les autres ? Les Corbières, les autres...
00:52:20 - Avec Mme Soudès.
00:52:22 - Oui, mais pas simplement M. Ruffin, mais Corbières et les autres ont été...
00:52:25 - Les modérés ont été écartés.
00:52:26 - Modérés entre guillemets. Ils ont été écartés.
00:52:28 - Et oui.
00:52:29 - Et ça, c'est ce que la gauche n'a pas voulu voir jusqu'à aujourd'hui, alors que c'était, mais aveuglant.
00:52:35 - M. Trinquant.
00:52:36 - Dans mon livre, le chapitre qui traite des périls dans la demeure, il y a trois parties.
00:52:41 L'un, on l'a traité, le djihadisme. L'autre, l'autoritarisme.
00:52:45 Et je cite clairement M. Mélenchon.
00:52:47 L'autoritarisme, la façon dont, à l'intérieur de l'Alephi, il a organisé son petit groupuscule...
00:52:53 - Il n'y a pas d'élection.
00:52:54 - ... qui est fondé sur une idéologie.
00:52:56 Le chaos, mettre le camp...
00:52:58 - Il n'y a pas d'élection au sein des gens.
00:52:59 - Mais il n'y a pas d'élection. Il y a des congrès, pardonnez-moi, il y a des congrès au Rassemblement National.
00:53:03 Il y a des élections et il n'y en a pas au sein du parti de gauche.
00:53:06 - Gauthier Lebret est de retour avec nous.
00:53:08 - Ah oui.
00:53:09 - Mettez votre colle s'il vous plaît.
00:53:10 - Si je peux ajouter un petit point.
00:53:11 - S'il vous plaît Philippe Guébert.
00:53:13 - Je ne suis pas convaincu par votre explication sur le chaos.
00:53:15 Je pense que vous avez tout à fait raison de dire qu'il y a un noyau dur que Mélenchon a changé.
00:53:21 - Oui.
00:53:22 - Et donc Mme Abounaud, effectivement, chez elle, c'est une conviction, incontestablement.
00:53:26 Ce qui n'empêche pas que pour Mélenchon, à mon avis, c'est un calcul.
00:53:30 Et donc il cherche à s'appuyer sur un certain nombre de gens.
00:53:33 Il a changé de stratégie en 2018, mais ça reste une stratégie politique et électorale.
00:53:38 Le chaos de Mélenchon, qu'est-ce que vous voulez ?
00:53:40 Il n'a pas de force militante qui lui permette de participer au chaos.
00:53:44 On l'a vu pendant la réforme des retraites, ils ont essayé de faire une manif.
00:53:46 Ça a été un bite complet.
00:53:48 - Oui, mais ils ont voulu.
00:53:49 - Et pendant les émeutes ?
00:53:50 - Mais ils ont voulu.
00:53:51 - Ils ont fait pendant les émeutes.
00:53:52 - On ne vous dit pas qu'ils réussissent.
00:53:53 - Pardonnez-moi.
00:53:54 - On vous dit que c'est sa stratégie.
00:53:55 - Qu'est-ce qu'ils ont fait, Philippe, dans les émeutes ?
00:53:56 - On refusait d'appeler au calme au début.
00:53:57 - Et voilà.
00:53:58 - C'est une stratégie.
00:53:59 - Bien sûr.
00:54:00 - Qui reste politique et électorale.
00:54:03 - Sur Daniel Obono, il faut savoir que c'est elle qui avait signé la première version du communiqué de la France Insoumise
00:54:08 qui refusait de qualifier le Hamas de terroriste.
00:54:11 Et elle avait exclu, elle avait rédigé ça en 30 minutes,
00:54:14 et elle avait exclu ceux qui n'étaient pas sur cette ligne.
00:54:16 - La séquence qu'on vient de voir est absolument formidable.
00:54:18 D'ailleurs, Marine Lançon va me dire combien dure cette séquence.
00:54:22 Parce que si elle est courte, je ne suis pas contre la revoir.
00:54:24 Parce que, allez, ça peut durer 35 secondes.
00:54:28 Et c'est ça qui est formidable.
00:54:30 C'est-à-dire, vraiment, je vais dire bravo à Jean-Jacques Bourdin, bien sûr, de ne pas...
00:54:35 - Mais oui, sur cette question, oui.
00:54:37 - Non, mais c'est un piège.
00:54:38 C'est un piège schémantique.
00:54:39 - Mais pourquoi ?
00:54:40 - Parce que le Hamas, c'est le mouvement de la résistance islamique.
00:54:45 Donc, il y a déjà...
00:54:46 Est-ce que c'est un mouvement de résistance ?
00:54:48 Oui, c'est marqué dessus.
00:54:49 Première chose.
00:54:50 Deuxième chose, c'est que c'est un mouvement qui se réfère à la lutte anticoloniale des années 50.
00:54:56 La Toussaint-Rouge, vous vous rappelez ce que c'est ?
00:54:59 - Mais oui, c'est le FLN.
00:55:00 - C'est le FLN.
00:55:01 - C'est les instituteurs qui sont assassinés en 54.
00:55:05 - 54, exactement.
00:55:06 - Premier novembre, 54.
00:55:08 - Ça fait 70 ans.
00:55:09 Eh bien, on n'en est jamais sortis.
00:55:10 C'est-à-dire qu'aux mouvements d'indépendance, les mouvements anticoloniaux,
00:55:15 les mouvements d'indépendance ont le droit légitime, historique, d'égorger...
00:55:21 - Sauf que...
00:55:22 - Attendez.
00:55:23 - Les électeurs, les électeurs, les femmes, tous les droits.
00:55:26 On a le droit de tuer les civils.
00:55:27 - Sauf que ces gens-là sont entrés dans l'Israël et ont tué des enfants,
00:55:30 décapité des enfants et ventré des enfants.
00:55:32 - Et ça marche.
00:55:33 - Oui.
00:55:34 - Mais c'est ça qui est terrible.
00:55:35 C'est ça qui est terrifiant.
00:55:37 Pardonnez-moi.
00:55:38 Ça marche.
00:55:39 Alors, d'une certaine manière, c'est fatal parce que l'Algérie n'est jamais...
00:55:42 - Mais Vincent, qu'un homme politique ne condamne pas un mouvement comme celui-là,
00:55:46 pardonnez-moi, on peut être choqués.
00:55:48 - Non, mais on n'est pas là...
00:55:49 Pardonnez-moi, Pascal, on n'est pas dans une espèce de jugement sur plomb moral.
00:55:54 On est dans un espèce de défi de faire l'état des lieux.
00:55:57 La réalité, c'est que l'Algérie, d'une certaine manière, n'est jamais sorti de cette malédiction.
00:56:03 Ça, c'est un point de vue moral, de ma part.
00:56:05 Mais elle est toujours dans la victimisation et en même temps,
00:56:08 dans l'effectivement tirer des dividendes de cette victimisation.
00:56:11 Et de la même manière, les Palestiniens, ô par le terrorisme,
00:56:15 ont imposé leur histoire, leur revendication nationale au monde entier.
00:56:19 Et le Hamas, alors que le conflit était en train de devenir complètement oublié,
00:56:23 le Hamas vient de faire la même chose.
00:56:25 - En tout cas, j'attends d'un homme politique français, une femme en l'espèce...
00:56:30 - Qu'elle dénonce.
00:56:32 - Exactement, c'est tout.
00:56:33 Je vous propose de réécouter cette séquence que j'ai trouvée intéressante
00:56:36 et qui fera évidemment réagir.
00:56:38 - C'est déjà le cas, c'est une traînée de poutre sur les réseaux sociaux.
00:56:41 - Écoutons.
00:56:42 Réécoutons.
00:56:44 - Résistance ? Je cherche l'explication.
00:56:47 - Oui, c'est nécessaire d'avoir...
00:56:49 - C'est un mouvement de résistance, le Hamas ?
00:56:51 - C'est nécessaire d'avoir...
00:56:52 - Est-ce que c'est un mouvement de résistance ?
00:56:54 - C'est nécessaire d'avoir des clarifications, parce que les mots sont importants.
00:56:58 - Moi, je vis de clarifications, justement.
00:57:00 Est-ce que c'est un mouvement de résistance ?
00:57:02 - C'est un groupe politique islamiste qui a une branche armée
00:57:06 et qui s'inscrit dans les formations politiques palestiniennes.
00:57:10 - C'est un mouvement de résistance ?
00:57:12 - Qui a pour objectif la libération de la Palestine et qui résiste à une occupation.
00:57:19 - C'est un mouvement de résistance ?
00:57:21 - La NUPES, là, c'est terminé.
00:57:23 Même Olivier Faure, maintenant, sort de plus en plus du bois
00:57:25 pour dire que Jean-Luc Mélenchon ne peut plus représenter la gauche et les écologistes.
00:57:29 Le Parti communiste a fait son communique.
00:57:31 Il est temps, mais Olivier Faure a été aussi pressé par la réaction de Fabien Roussel.
00:57:35 Les socialistes mettent plus de temps à divorcer de la NUPES
00:57:38 avec l'hégémonie de la France insoumise
00:57:40 que le Parti communiste qui est évidemment plus radical que le PS.
00:57:44 - Olivier Faure, je ne vais pas tous les jours parler de ce macharné sur ce pauvre Olivier Faure.
00:57:48 Monsieur Trinquant, ce qui nous attend,
00:57:52 ce qui nous attend, j'aurais bien le savoir.
00:57:54 Parce que l'inquiétude, je veux dire un truc tout bête,
00:57:57 et on est tous pareil parce qu'on a des enfants de 20 ans, 25 ans,
00:58:02 c'est à eux qu'on pense, en fait.
00:58:05 - Bien sûr.
00:58:06 - On se dit qu'on est des fous d'avoir mis sur terre des enfants,
00:58:09 dans les années 90, au moment où déjà le Titanic avait percuté l'iceberg.
00:58:14 - Eh bien, imaginez-vous que hier j'ai signé ce livre
00:58:19 pour les envoyer à mes enfants et mes petits-enfants.
00:58:22 - Oui. Quel âge ont vos petits-enfants ?
00:58:24 - Mes petits-enfants, ils ont entre 18 et 4 ans.
00:58:27 - Vous voyez qu'ils vont le lire ?
00:58:29 - Je l'ai écrit pour mes enfants.
00:58:31 - Ne soyez pas méchant.
00:58:32 - Pour mes petits-enfants.
00:58:33 - Oui, non mais sérieusement.
00:58:34 On a parlé d'enfants, ça passe par mes enfants.
00:58:37 - N'écoutez pas François Arbouet, il est ironique,
00:58:39 et je n'aime pas quand il est ironique.
00:58:41 Non mais sérieusement, parce qu'il s'en fiche lui, des enfants,
00:58:43 mais nous, si vous voulez.
00:58:45 Non mais sérieusement.
00:58:46 - Non mais bien sûr.
00:58:47 - Quel avenir pour nos enfants, dans ce monde ?
00:58:50 - Alors, qu'on soit bien clair, ce livre, c'est de la géostratégie,
00:58:54 c'est de donner les pistes pour revenir aux problèmes de 90, 2001, 2003, etc.
00:58:59 et donner les pistes et l'effet papillon de ces crises.
00:59:02 Comment, en 2001, la chute des tours, tout le monde était autour des États-Unis,
00:59:07 y compris la Russie, tout le monde.
00:59:09 2003, les trois quarts de la planète disaient aux Américains,
00:59:11 vous faites une connerie.
00:59:13 - Et ils en ont fait une belle.
00:59:15 - Et ils en ont fait une belle.
00:59:17 - Et ils ont été déstabilisés.
00:59:19 - Et 20 ans après l'intervention en Afghanistan,
00:59:21 ils ont dû partir la queue entre les jambes.
00:59:23 Donc, c'est pour expliquer tout ça.
00:59:25 Le dernier paragraphe dont j'ai plus parlé, chapitre dont j'ai plus parlé,
00:59:29 c'est notre société.
00:59:31 Je crois qu'on est à la fin de l'illusion de l'extension de la démocratie
00:59:36 dans le monde entier, parfois par les armes,
00:59:39 Irak, Afghanistan, etc.,
00:59:41 et à la conviction qu'on est dans la défense de la démocratie.
00:59:44 C'est-à-dire qu'il faut solidifier chez nous,
00:59:47 c'est pour ça que je parle du séparatisme, du communautarisme,
00:59:50 c'est pour ça que je parle de l'autoritarisme,
00:59:52 c'est pour ça que je parle de l'individualisme.
00:59:54 Il faut solidifier en nous,
00:59:56 parce que si on n'arrive pas à solidifier nos sociétés démocratiques,
01:00:00 on n'arrivera pas à changer le monde.
01:00:03 Et le monde ne changera que par influence,
01:00:06 et non pas par l'action des armes, et c'est un militaire qui vous le dit.
01:00:09 - Mais comment ?
01:00:10 Notre religion, au fond, à nous Français,
01:00:12 notre religion aujourd'hui, c'était notre mode de vie.
01:00:15 C'est la tolérance, c'est le second degré,
01:00:18 c'est la légèreté, c'est l'humour,
01:00:21 c'est le style,
01:00:23 c'est toutes ces choses qui ont disparu peu à peu.
01:00:27 Vous vous rendez compte que les humoristes s'autocensurent en permanence ?
01:00:32 Moi j'ai vécu les années 70,
01:00:35 les catholiques étaient brocardés matin, midi et soir,
01:00:38 mais ils ne prenaient pas d'armes à la main pour aller tuer ceux qui les brocardaient.
01:00:42 Je me souviens, j'ai souvent, Jacques Martin,
01:00:45 il y avait une émission mais qui n'arrêtait pas de se moquer du pape.
01:00:49 Et alors ? Et alors ?
01:00:51 On avait le droit de se moquer des choses, c'était les années 60.
01:00:53 - Non mais je suis d'accord, mais arrêtons de regarder les...
01:00:56 - C'était le catholicisme surtout.
01:00:58 - Oui mais j'entends bien, mais il y avait cet esprit là,
01:01:01 donc notre religion c'est notre mode de vie.
01:01:04 - Mais alors, je suis d'accord, mais vous permettrez,
01:01:07 je suis plus âgé que vous, que vous tous,
01:01:09 et pourtant je ne regarde pas vers l'arrière, je regarde vers l'avant.
01:01:13 Et à force de dire "c'était mieux avant", on n'y arrivera pas.
01:01:16 Il faut absolument qu'on consolide nos valeurs,
01:01:20 ce qu'on a en nous, et vous avez raison,
01:01:22 et il y a des luttes, alors le djihadiste j'en parle bien sûr,
01:01:25 le séparatiste, mais aussi les minorités qui nous imposent des normes
01:01:29 qu'on ne peut plus discuter.
01:01:31 Je parle dans nos sociétés des français qui sont comme nous,
01:01:34 mais qui depuis les années, allez, je vais dire le mot,
01:01:37 les années 68, considèrent que la société doit s'appliquer à leurs normes.
01:01:43 Les LGBT, moi j'ai rien contre, mais c'est pas une norme.
01:01:47 - Je suis contre.
01:01:48 - Vous voyez ? C'est une partie de la société qui est comme ça,
01:01:52 que j'accepte, parce que je suis un démocrate, je l'accepte,
01:01:55 mais il ne va pas m'impliquer ça, non.
01:01:57 - Oui mais il ne nous impose les LGBT, il ne m'impose rien.
01:02:00 - Il n'y a pas encore de terrorisme.
01:02:02 - Vous me permettrez de vous dire que quand vous allez dans les écoles,
01:02:05 mes petits-enfants, quand vous allez dans les écoles,
01:02:08 et qu'on vous fait faire des cours aux petits-enfants pour l'expliquer,
01:02:11 est-ce que t'es vraiment un garçon ou une fille ?
01:02:13 Faut que tu te poses la question, tu comprends ?
01:02:15 Puis t'as même le droit...
01:02:16 - Je ne suis pas sûr que ça, ça existe.
01:02:18 - Ça existe, ça existe !
01:02:20 - Je ne pense pas qu'on demande à des enfants de 5 ans ou 6 ans
01:02:23 est-ce que t'es vraiment un garçon ou une fille.
01:02:25 Si c'est arrivé, c'est arrivé, je ne pense pas que ça soit...
01:02:28 Il ne me semble pas.
01:02:29 - Non mais quand le président Macron appelle un certain nombre de ses collègues
01:02:33 ou homologues en Afrique, et qu'il leur demande systématiquement
01:02:37 où est-ce que vous en êtes dans la défense de la cause LGBT,
01:02:41 ça pose peut-être un petit problème.
01:02:43 - Exactement, parce que les sociétés...
01:02:45 - Enfin il y a d'autres minorités actives parfois qui sont plus puissantes.
01:02:49 - Ça ne pose pas beaucoup de problèmes.
01:02:51 - Mais encore une fois...
01:02:52 - Si je peux répondre quand même à Vincent, ça ne pose pas vraiment de problèmes
01:02:54 parce que la question là pour le coup, ce n'est pas la question de propagande
01:02:57 ou pas dans les écoles.
01:02:58 La question en Afrique, c'est qu'être gay ou être lesbien en Afrique,
01:03:01 ça vaut la mort.
01:03:02 - Ça vaut la mort.
01:03:03 - Donc on peut comprendre, pardon Vincent, cher Vincent,
01:03:05 on peut comprendre, on peut comprendre.
01:03:07 - Ça va se partir, oui.
01:03:08 - Majoritairement, c'est continue dans tous les cas.
01:03:10 - Mais si tu veux, là...
01:03:11 - Vincent, je suis désolé, on ne peut pas mettre ça sur le même état.
01:03:13 Ce n'est pas possible.
01:03:14 - Oui, non mais...
01:03:15 - Maintenant, je suis d'accord.
01:03:17 - Mon propos était simplement de dire qu'on peut être différent
01:03:21 et s'accepter différent sans imposer ses normes aux autres.
01:03:25 - Oui, mais que je sache, les LGBT ne veulent pas imposer leurs normes aux autres.
01:03:30 Or, il y a convenu sur le sol de France, aujourd'hui,
01:03:35 des communautés qui veulent imposer, non seulement leur façon de vivre,
01:03:41 mais ça va bien au-delà.
01:03:43 - Quand vous en êtes rendu à remplir des papiers qui disent par an 1, par an 2,
01:03:46 c'est bien qu'il y a un agenda qui concerne tout le monde, excusez-moi.
01:03:49 Quand, dans les écoles, on vous dit qu'on ne va plus faire la fête des mères
01:03:51 parce qu'il y en a qui n'en ont pas, ça concerne tout le monde.
01:03:53 On change la norme par laquelle on se réfère.
01:03:56 Donc oui, ça change.
01:03:57 Évidemment que là, on est passé d'une minorité à une autre
01:04:00 et que la question de la hiérarchie, de la violence,
01:04:02 la question de l'attentat est incomparable.
01:04:04 - Les LGBT, que je sache, n'ont tué personne.
01:04:06 - Oui, mais dans la définition commune que nous avons
01:04:08 et dans la définition d'une norme qui est nécessaire à une adhésion commune d'un pays,
01:04:13 oui, c'est des questions qui se posent.
01:04:15 - Oui, mais convenez que sur les questions sociétales,
01:04:20 les choses ont changé.
01:04:21 Pardonnez-moi, Charlotte, être homosexuel en 1970,
01:04:24 il faut mieux être homosexuel en 2023.
01:04:26 - Mais ce n'est pas la question de la société.
01:04:27 - Mais c'est une question quand même.
01:04:28 - Mais non, ce n'est pas ça la question.
01:04:29 - La société française, elle est infiniment plus tolérante aujourd'hui
01:04:33 pour les homosexuels en 2023 qu'elle ne l'était en 1923.
01:04:36 - Mais évidemment.
01:04:37 - Pardonnez-moi.
01:04:38 - Mais là, n'est pas le...
01:04:39 - Où il y avait des chasses, vous savez très bien comment ça se passait.
01:04:42 Et puis, refermons cette parenthèse des LGBT,
01:04:44 parce que ça ne me paraît pas le sujet essentiel.
01:04:46 - Donc en fait, il y a des sujets obligatoires pour savoir ce qu'on va appeler.
01:04:49 - Non, pas obligatoire.
01:04:50 Mais non, ce qui nous attend, enfin, la société française,
01:04:53 elle est en danger, pas par les LGBT que je parle.
01:04:55 - Mais non.
01:04:56 - Ce n'est pas une question de danger.
01:04:57 - C'est vous qui en avez parlé.
01:04:58 - Attendez, j'ai cité ce cas et je comprends bien.
01:05:01 - C'est le premier que vous avez cité.
01:05:02 - Mais je l'ai cité, pourquoi ?
01:05:03 Parce que je dis, ce sont des minorités, pardonnez-moi,
01:05:06 ce sont des minorités qui ne doivent pas imposer leurs normes aux autres.
01:05:10 Et pardonnez-moi quand vous me dites, ça n'existe pas dans les écoles.
01:05:13 Ça existe dans les écoles et c'est envoyé par la mairie de Paris.
01:05:16 Je le répète.
01:05:17 - Bon, général, je vous ai posé la question, qu'est-ce qui nous impose ?
01:05:19 Vous avez été en peine de me dire ce qui nous imposait,
01:05:22 parce que je me souviens qu'ils nous imposent.
01:05:23 - On a une question, excusez-moi.
01:05:24 - En revanche, ils revendiquent des droits pour eux-mêmes.
01:05:26 Et moi, ça ne me gêne pas.
01:05:27 - Je vais vous dire, le président Poutine l'a très bien compris,
01:05:30 qui dans son discours du mois de septembre dans la salle Saint-Georges,
01:05:34 disait, nous ne voulons pas une société parent 1, parent 2.
01:05:38 Il le citait.
01:05:39 Nous ne voulons pas LGBT.
01:05:41 Nous ne voulons pas. Il l'a dit.
01:05:43 Et pourquoi ? Parce qu'il pense qu'il y a un combat à mener dans le monde là-dessus.
01:05:46 - Au-delà de cette question-là.
01:05:48 - La fracture entre le Sud et l'Occident,
01:05:51 qui est jugée arrogant et décadent par le reste du monde,
01:05:55 elle est notamment là.
01:05:57 La France est le seul pays au monde à avoir un ambassadeur à la cause LGBT.
01:06:02 On est les seuls.
01:06:04 Et on trouve ça normal.
01:06:05 Vous trouvez ça normal.
01:06:06 Mais il faut mesurer votre singularité.
01:06:10 Et à quel point ce discours peut être jugé provoquant et insupportable
01:06:15 aux yeux d'une grande partie du monde.
01:06:17 - D'ailleurs, si Poutine...
01:06:19 - Ça isole surtout les homosexuels qui se trouvent en danger de mort dans ces pays-là.
01:06:23 - Non, mais...
01:06:24 - Juste quand même un problème fondamental.
01:06:27 Les LGBT, ça n'existe pas.
01:06:29 Ce qu'il faut bien savoir, c'est qu'aujourd'hui, si on est précis,
01:06:31 les LGBT eux-mêmes, ceux qui ont un agenda, c'est une faction.
01:06:37 - Une minorité.
01:06:38 - Une minorité au sein même des LGBT.
01:06:41 Les LGBT eux-mêmes.
01:06:43 - Justement, après, je ne pensais pas qu'on ferait 10 minutes là-dessus.
01:06:47 - Il y a le terrain international sur la question de la diplomatie
01:06:50 où en effet, ça prend beaucoup de place dans notre regard à nous.
01:06:53 Ce qui est compliqué dans la relation, parce que la diplomatie ne se fait pas
01:06:55 sur un terrain moral, à moins de vouloir recoloniser le monde entier.
01:06:59 Moi, ce n'est pas ma cam' en fait.
01:07:00 Donc, en effet, on a des visions différentes dans le monde.
01:07:03 Et en interne, quand vous dites, aujourd'hui c'est la tolérance absolue,
01:07:08 parlez-en à J.K. Rowling en fait.
01:07:10 C'est évidemment qu'il y a un agenda politique qui parfois est extrêmement agressif.
01:07:16 Ce n'est pas la question des personnes.
01:07:17 C'est pour ça que ce n'est pas les LGBT.
01:07:19 C'est l'agenda.
01:07:20 Ce n'est pas la question des personnes homosexuelles.
01:07:21 C'est la question de l'agenda politique de changement de l'anthropologie occidentale
01:07:26 qui se veut extrêmement agressif.
01:07:28 Vous avez cité J.K. Rowling, qui est l'écrivain qui a écrit Harry Potter.
01:07:33 Vous avez fait référence à quelque chose que les gens ne connaissent pas.
01:07:36 En une phrase, un jour, elle dit, parce que dans un article de presse,
01:07:40 il est écrit "les personnes qui ont un utérus", parce qu'on ne peut plus dire "femme",
01:07:43 parce qu'en raison des trans, on ne sait jamais à qui on parle.
01:07:46 Donc, les personnes qui ont un utérus, elle commente en écrivant,
01:07:49 attendez, rappelez-moi, il y avait un mot pour dire ça autrefois,
01:07:52 les trois petits points "femme".
01:07:54 Elle est traquée depuis des années.
01:07:56 En fait, les 20 ans d'Harry Potter, les acteurs qui ont incarné Harry Potter,
01:08:00 qui lui doivent tout, ne l'invitent pas, ne veulent pas qu'elle soit présente.
01:08:03 En termes de règne de la tolérance, on n'est pas arrivé non plus.
01:08:07 Oui, mais c'est oppressif.
01:08:09 Tout ce que dit Charlotte est absolument exact.
01:08:12 Mais ce qu'il faut bien savoir, c'est que les LGBT eux-mêmes, aujourd'hui,
01:08:15 sont victimes de cette dérive.
01:08:17 Eux-mêmes.
01:08:18 C'est-à-dire que pour les gens qui défendent ce point de vue,
01:08:21 les gays ne devraient pas exister, les lesbiennes ne devraient pas exister.
01:08:24 Vous avez raison. Vous avez complètement raison.
01:08:26 En tout cas, ce livre, ce qui nous attend, et c'est surtout ce qui nous inquiète,
01:08:29 vous parlez des bilans des interventions américaines dans les conflits internationaux.
01:08:32 Les États-Unis ont perturbé l'ordre mondial et ne savent plus comment le rétablir.
01:08:35 Depuis, ils ne sont plus qu'en opposition.
01:08:37 Des talibans, du califat, malgré leur suprématie militaire évidente,
01:08:41 des moyens incomparables, ils enregistrent des routes sur des routes,
01:08:43 des fêtes sur des fêtes.
01:08:45 Ils ont semé le trouble et l'insécurité partout où ils sont passés,
01:08:48 en Irak, en Syrie.
01:08:49 Si l'État islamique n'est plus en mesure de revendiquer une quelconque souveraineté territoriale,
01:08:53 l'organisation terroriste continue de jouer les perturbateurs dans tout le Moyen-Orient.
01:08:57 Ça, c'est intéressant parce qu'effectivement,
01:08:59 ce n'est pas forcément dit par tout le monde de rappeler...
01:09:04 Non, mais il se trouve que j'ai été le témoin de beaucoup de ces choses-là.
01:09:08 J'ai été le témoin parce que j'étais à New York en 2003.
01:09:11 Et en 2003, j'ai vu l'ensemble des gens qui, dans le couloir,
01:09:14 nous disaient "Allez la France, continuez".
01:09:16 Et on était vraiment tout seuls à l'époque à se battre.
01:09:19 Et je me souviens de mes camarades militaires américains à qui je disais
01:09:22 "Bon, vous allez gagner la guerre, pas de problème, mais la paix ?"
01:09:24 Et ils me disaient "Oui, c'est la vraie question".
01:09:26 Alors vous vous rappelez effectivement la position de Jacques Chirac,
01:09:28 la position de Philippe Pain, etc.
01:09:30 C'est un moment d'honneur pour la France.
01:09:32 Oui, effectivement, c'est une des choses...
01:09:34 Complètement. Et je souligne qu'en 2006,
01:09:36 parce qu'entre 2004 et 2006, je suis rentré en France,
01:09:40 en 2006, je reviens aux États-Unis,
01:09:42 et tous les Américains viennent me voir en me disant "Vous aviez raison".
01:09:45 Et aujourd'hui, les États-Unis, donc, leur influence...
01:09:48 Alors...
01:09:50 Ils vont tenter de l'avoir là sur Israël,
01:09:52 qui reste un des derniers endroits où leur influence est quand même importante.
01:09:56 Oui, mais très importante, c'est ce que je disais tout à l'heure.
01:10:00 Le fait qu'aujourd'hui, la politique en Israël, à mon avis,
01:10:03 c'est Biden qui la reprend.
01:10:05 Netanyahou, il est un peu mis sur le côté avec toutes les erreurs qu'il a faites.
01:10:08 Et là, les Américains, ils ont une trouille.
01:10:10 Bien sûr, le problème d'Israël, le problème du Liban,
01:10:14 mais c'est surtout le problème beaucoup plus large
01:10:17 de l'opposition entre les populations arabes qui soutiennent la Palestine
01:10:21 et qu'il faut absolument séparer du Hamas.
01:10:24 Il faut absolument que les gens comprennent que le Hamas,
01:10:27 ce sont des terroristes, que la Palestine mérite qu'on s'y intéresse
01:10:31 et qu'on reprenne le dossier Palestine.
01:10:33 Au passage, on l'avait oublié depuis les accords d'Oslo,
01:10:36 et puis là, le Hamas, c'est en fait une action qui a été faite à point nommé
01:10:42 pour empêcher l'Arabie saoudite de rejoindre le processus d'Abraham.
01:10:46 - Mais le problème, c'est qu'il y a une alternative au Hamas dans les forces palestiniennes.
01:10:50 - Oui, oui, le tireur présumé à Bruxelles serait mort ou est mort,
01:10:56 et il est mort, donc le tireur présumé à Bruxelles est mort,
01:11:00 la police belge l'a retrouvé.
01:11:03 - Je disais tout à l'heure, il y a 40 ans, Raymond Haron mourait.
01:11:06 Ça, c'est très intéressant, parce que c'est intéressant de savoir, là aussi,
01:11:09 qui le célèbre aujourd'hui, qui ne le célèbre pas.
01:11:11 Et parfois, c'est plus intéressant de savoir qui ne le célèbre pas.
01:11:13 - Et qui le lit aussi.
01:11:15 - Nous avons un bon ami commun qu'on ne citera pas, qui le lit et qui est un...
01:11:18 - Moi, je suis en train de le lire. C'est le hasard.
01:11:20 - Ah oui, enfin, je peux que vous vous dessinez.
01:11:23 - "Pensez la guerre", hein, bah ok.
01:11:25 - "Pensez la guerre", Claus Witts, du livre de Raymond Haron,
01:11:29 est un livre absolument remarquable.
01:11:31 - Et quand nous avions étudiants, il y avait un documentaire formidable
01:11:35 qui passait à la télévision qui s'appelait "Raymond Haron, le spectateur engagé".
01:11:38 - Absolument.
01:11:39 - C'était Dominique Volton qui avait fait ça.
01:11:41 - Et Missica.
01:11:43 - Et c'était absolument formidable.
01:11:45 Ça serait bien d'ailleurs que la télévision publique repasse ça,
01:11:48 plutôt que repasser certaines choses.
01:11:50 Le problème, c'est que si la télévision veut programmer Raymond Haron,
01:11:53 c'est impossible. Je vous assure.
01:11:55 - Vous croyez que c'est impossible ?
01:11:57 - Je pense que si aujourd'hui, Mme Ernotte, de France Télévisions,
01:12:01 choisit de repasser Raymond Haron, "Le spectateur engagé",
01:12:05 vous allez avoir des comités de salut public dans la rédac.
01:12:08 - Vous croyez à ce point-là ?
01:12:09 - Je pense, oui.
01:12:10 - Ecoutons, je crois que c'est vous qui avez trouvé un extrait ?
01:12:12 - Absolument pas.
01:12:13 - Ah bon ?
01:12:14 - Vous avez lu Raymond Haron ?
01:12:17 - J'ai lu Raymond Haron.
01:12:19 Vous savez que mon grand-père était le notaire de Raymond Haron.
01:12:22 J'ai longtemps entendu parler de Raymond Haron.
01:12:25 - Il n'était pas disciple, il était notaire.
01:12:28 Excusez-moi, chacun...
01:12:31 - Évidemment...
01:12:32 - Moi, mon grand-père, il était l'épicier de Houleux.
01:12:35 - Et évidemment, mieux vaut avoir raison avec Haron aujourd'hui que tort avec ça.
01:12:40 - Et qui est son enfant à Paris aujourd'hui ?
01:12:42 - Le Michnaper.
01:12:44 - Oui, et puis Alain Duhamel.
01:12:46 - On peut citer aussi Nicolas Baverez.
01:12:49 - Est-ce qu'on peut écouter l'extrait ?
01:12:51 - Citons largement Nicolas Baverez.
01:12:53 - Il vient de sortir un livre.
01:12:55 - Et qu'on va recevoir régulièrement, et qui a un esprit remarquable.
01:12:59 - Et sur Haron.
01:13:01 - Je vous propose d'écouter l'extrait.
01:13:03 - Je vais le découvrir avec vous, puisque je pensais que c'était vous qui l'aviez choisi.
01:13:07 - On te prête courage.
01:13:08 - On ne me dit pas tout.
01:13:09 - Raymond Haron.
01:13:11 - Je viens de dire, François-Georges,
01:13:14 est une réponse à votre question, pourquoi la rupture avec la gauche ?
01:13:19 La rupture avec la gauche, c'est que la gauche, jusqu'à une dette récente,
01:13:24 a refusé la rupture fondamentale entre le soviétisme, le communisme
01:13:30 et les valeurs authentiques de la gauche.
01:13:32 C'est pas moi qui trahissais la gauche, c'est la gauche qui se trahissait elle-même,
01:13:37 lorsqu'elle disait toujours "mes camarades communistes".
01:13:40 J'ai évoqué le dialogue entre Daniel et Solzhenitsyn,
01:13:45 quand il a dit "mes camarades communistes".
01:13:48 - On peut avoir des camarades communistes sans adhérer au communisme.
01:13:52 - J'écarte ce souvenir sans importance.
01:13:54 Ce que je veux dire, vous m'avez dit pourquoi est-ce que j'ai rompu avec la gauche.
01:13:59 Il y a eu deux ruptures.
01:14:00 J'ai étudié l'économie politique et j'ai trouvé que les idées socialistes
01:14:06 telles qu'elles étaient exposées en France n'étaient pas bonnes.
01:14:09 Et la deuxième raison, beaucoup plus profonde,
01:14:12 aussi longtemps qu'on disait l'unité de la gauche avec la révolution, avec les communistes,
01:14:16 je ne pouvais pas faire autre chose, étant donné ce que je pensais, que d'être de l'autre côté.
01:14:21 Et alors si on me dit que j'étais souvent avec des compagnons de qualité douteuse,
01:14:27 j'ai depuis longtemps trouvé une formule.
01:14:30 En politique, on peut choisir son ennemi, on ne peut pas choisir ses amis.
01:14:34 - Ses amis mal.
01:14:35 - C'est formidable parce que rien n'a changé.
01:14:38 - Vous l'auriez interrompu trois fois.
01:14:42 C'est la seule chose qui a changé.
01:14:44 - Oh la taille !
01:14:45 - On parle longuement ! Vous avez remarqué !
01:14:47 - Oui mais la différence avec c'est que lui il dit des choses intelligentes.
01:14:50 Donc je ne l'aurais pas interrompu.
01:14:52 Parce que moi je n'interromps jamais les gens qui disent des choses.
01:14:55 Ceux que j'interromps c'est que soit tout le monde a compris ce qu'ils vont dire,
01:14:58 donc j'en interromps beaucoup, et il y a des gens que je n'interromps jamais.
01:15:02 Charlotte Dornella je ne l'interromps jamais.
01:15:05 Parce que ce qu'elle dit est tellement puissant que je suis à l'écoute de ce qu'elle dit.
01:15:09 Donc franchement, ça c'est pas gentil.
01:15:11 - Il y a quelque chose que dit Raymond Aron qui n'a pas changé lorsqu'il parle du totalitarisme.
01:15:16 - C'est formidable.
01:15:17 - Pourquoi il parle ?
01:15:18 C'est que la gauche française a presque cette particularité parmi les gauches européennes
01:15:24 d'être restée sur un antifascisme et de ne pas avoir fait une critique du totalitarisme.
01:15:29 - Mais rien, franchement, vous avez juste à changer "soviétique" par...
01:15:38 Vous remplacez le mot, et vous savez le mot auquel je pense, et vous avez tout compris.
01:15:43 - Mais rien ne change jamais.
01:15:45 - Oui parce qu'à force de parler d'antifascisme on ne voit pas le totalitarisme.
01:15:52 - Bien sûr.
01:15:54 - Le problème ce n'est pas l'antifascisme, c'est qu'à chaque génération de la gauche,
01:15:57 il y a une dérive délirante de la gauche.
01:15:59 Il y a eu le stalinisme...
01:16:01 - C'est peut-être la gauche qui est délirante.
01:16:03 - Non, parce que la droite aussi a eu des dérives délirantes et s'est bouffée délirante.
01:16:08 Mais à chaque fois, la gauche...
01:16:10 Le stalinisme, le maoïsme, et aujourd'hui on va dire le waukisme, même si le terme...
01:16:14 - Le trosokiste.
01:16:16 - Et donc la gauche est incapable de porter la critique par rapport à ça.
01:16:19 Parce qu'elle pose toujours le plan du bien.
01:16:21 Et donc étant le camp du bien, elle considère que ça ne peut pas être totalement mal et qu'il faut les comprendre.
01:16:27 Et donc la gauche par rapport à l'islamisme aujourd'hui, enfin une partie de la gauche par rapport à l'islamisme,
01:16:32 c'est qu'elle considère que comme c'est les opprimés, les musulmans sont des opprimés,
01:16:35 ils ne peuvent pas penser complètement mal.
01:16:37 C'est ça le cœur du sujet.
01:16:39 Et la gauche n'a jamais fait la critique par rapport à ça.
01:16:41 Et Raymond Haron a écrit un excellent livre sur le sujet qui s'appelle "L'opium des intellectuels".
01:16:46 Ça date de 1955 où il dit ça.
01:16:49 - Mais il n'y a rien de changé.
01:16:51 C'est pourquoi quand on avait 20 ans, certains lisaient Raymond Haron et puis d'autres...
01:16:56 - Sartre.
01:16:58 - Oui, on ne lisait même plus Sartre en 1983.
01:17:00 - En même temps, justement, Sartre.
01:17:02 - En 1983, déjà, il était démonétisé.
01:17:05 - Oui, mais il venait de mourir.
01:17:07 - Comment ?
01:17:08 - Il venait de mourir aussi.
01:17:09 Mais Sartre, on lit toujours ses oeuvres littéraires.
01:17:11 Parce que par contre, on ne lit plus ni sa philosophie, ni ses essais politiques.
01:17:15 - Enfin, quelle oeuvre littéraire vous aimez de Sartre aujourd'hui ?
01:17:17 - "Les mots", c'est un chef-d'oeuvre.
01:17:19 - Oui, il n'y a que "Les mots".
01:17:21 - "La nausée", ça reste un grand livre.
01:17:23 - "Le diable et le bon Dieu", c'est formidable.
01:17:25 - C'est un grand édifice.
01:17:27 - Oui, il avait joué pendant l'occupation.
01:17:29 - Un mauvais penseur.
01:17:31 - Il jouait régulièrement pendant l'occupation.
01:17:33 - Non, ce n'est pas vrai.
01:17:35 - Bien sûr, il jouait pendant... Je ne vais pas vous dire autant.
01:17:37 - Sacha Guitry, c'est pas la même lui.
01:17:39 - Sacha Guitry, il a fait de la prison.
01:17:41 - On peut raconter une précision ?
01:17:43 - Non.
01:17:44 - Daniel Cordier, dans son deuxième volume de mémoire,
01:17:46 raconte que Sartre participait au mouvement de résistance.
01:17:48 - Oui.
01:17:50 - René Echard raconte aussi que lorsqu'il est venu chercher le camarade Sartre,
01:17:54 Sartre a dit "Ah non, je ne peux pas".
01:17:56 - Alors que Sacha Guitry, ils sont venus le chercher rue,
01:17:58 ils lisaient le reclus un matin,
01:18:00 ils l'ont emmené à la mairie du 7e arrondissement,
01:18:02 c'est ce qu'il a dit Sacha Guitry sur 44.
01:18:04 "Hum, la libération, j'en ai été le premier prévenu."
01:18:06 - Il y a une chose sur laquelle,
01:18:08 je ne sais pas si vous avez été au courant,
01:18:10 mais il y a une chose sur laquelle,
01:18:12 il y a une chose sur laquelle...
01:18:14 - Disons que son esprit rattrapait beaucoup de choses.
01:18:16 - Son esprit...
01:18:18 - Mais regardez le roman d'un tricheur,
01:18:20 regardez les...
01:18:22 - Le roman d'un tricheur, il n'a pas été d'un courage formidable quand même.
01:18:26 - Je ne dis pas qu'il a été d'un courage formidable,
01:18:28 mais il a fait un bouquin 40 jours à Fresnes, ou 30 jours à Fresnes.
01:18:32 - Contrairement à Sartre, c'est déjà le privilège rouge.
01:18:34 - Non, non, non, c'est pas vrai.
01:18:36 - Petit scarabée, il est...
01:18:38 - Il y a une chose sur laquelle Raymond Harouet est revenu
01:18:40 et sa fille Dominique Schnapper en parle quand il est au Paxton,
01:18:42 c'est sur sa thèse du glaive et du bouclier.
01:18:44 - Bon.
01:18:46 - On étudie Sartre dans les écoles,
01:18:48 on n'étudie ni Raymond Harouet, ni Marcel Aimé.
01:18:50 - Bien sûr.
01:18:52 - Exactement, il a raison, Marcel Aimé, c'est magnifique, bien sûr.
01:18:54 Il a raison.
01:18:56 - Ni Jean Halouille.
01:18:58 - Même Girodoux, d'ailleurs.
01:19:00 - On étudie dans tous les lycées, on étudie...
01:19:02 - Vous venez de demander si Marcel Aimé est un grand écrivain ?
01:19:04 Sortez.
01:19:06 - Là, c'est...
01:19:08 - Vous avez les offres complètes ?
01:19:10 - Travelin...
01:19:12 - Honnêtement, je ne connais pas.
01:19:14 - Mais lisez Uranus.
01:19:16 Lisez La Traversée de Paris.
01:19:18 Lisez les nouvelles.
01:19:20 Le nain du cirque...
01:19:22 Dans sa 35e année,
01:19:24 le nain du cirque Bardaboum
01:19:26 décida de grandir.
01:19:28 Voilà l'incipit d'une nouvelle.
01:19:30 C'est formidable, Marcel Aimé.
01:19:32 - D'accord.
01:19:34 - Lisez Monterland, lisez...
01:19:36 - Lisez des écrivains réacs,
01:19:38 bon sang de bois !
01:19:40 - Monterland, je connais par cœur.
01:19:42 - Lisez Monterland.
01:19:44 - Pas très courageux non plus, Monterland, pendant la...
01:19:46 - Écrivain réac, c'est le fait mystique.
01:19:48 - Voilà. De toute façon, la littérature, elle est à droite.
01:19:50 - Elle n'a pas été très courageuse.
01:19:52 - Mais ça n'a pas de rapport, on parle de...
01:19:54 - Somaya Labidi, il est 10h32,
01:19:56 on est très en retard, et on rendra hommage, figurez-vous,
01:19:58 à Jean-Roger Milot. Vous savez qui était
01:20:00 Jean-Roger Milot ? - Non.
01:20:02 - Alors, vous le saurez
01:20:04 dans deux minutes. Somaya.
01:20:06 - L'assaillant qui a tué deux Suédois
01:20:10 en plein cœur de Bruxelles hier
01:20:12 est mort ce matin, annonce le parquet fédéral
01:20:14 belge. D'après plusieurs médias,
01:20:16 le suspect, Abdeslam El,
01:20:18 est un homme de 45 ans,
01:20:20 d'origine tunisienne, qui réside dans la commune
01:20:22 de Charbec. Un message vidéo
01:20:24 de revendication a été posté sur les
01:20:26 réseaux sociaux par un homme se présentant
01:20:28 comme l'assaillant, et se disant
01:20:30 inspiré par l'État islamique, a souligné
01:20:32 le parquet fédéral qui a été saisi
01:20:34 de l'enquête.
01:20:36 Joe Biden se rendra en Israël demain,
01:20:38 d'abord pour assurer sa solidarité
01:20:40 après les attaques du Hamas.
01:20:42 Autre objectif de ce déplacement,
01:20:44 débloquer l'acheminement de l'aide humanitaire
01:20:46 vers la bande de Gaza,
01:20:48 assiégée par l'État hébreu
01:20:50 qui s'apprête à lancer une offensive terrestre.
01:20:52 Et puis, retombé
01:20:54 dans le rouge en 2022, le motoriste
01:20:56 Rolls-Royce va supprimer jusqu'à
01:20:58 2 500 emplois dans le monde,
01:21:00 ce qui représente près de 6%
01:21:02 de ses effectifs, des suppressions
01:21:04 pour diminuer ses coûts non-styles
01:21:06 dans un communiqué.
01:21:08 - Je salue à Bernard Montiel qui souhaite que je monte sur scène
01:21:10 et je lui dis que non.
01:21:12 Il me dit que j'ai dit Miller,
01:21:14 non, Jean-Roger Milot, j'ai bien dit Milot
01:21:16 qui avait joué dans Germinal.
01:21:18 Il avait eu le César
01:21:20 du meilleur second rôle en 94
01:21:22 pour cela.
01:21:24 Et il est interrogé
01:21:26 par Thierry Ardisson
01:21:28 il y a une trentaine d'années
01:21:30 dans une émission. Je vous propose
01:21:32 de l'écouter. Il avait joué également dans Tir groupé.
01:21:34 C'était une gueule du cinéma. Il s'était retiré du cinéma.
01:21:36 Mais c'est une gueule que beaucoup de gens connaissent, je pense. Jean-Roger Milot.
01:21:38 - Alors Jean-Roger Milot,
01:21:40 on t'a vu dans Les Enragés
01:21:42 de Glenn avec Fusée.
01:21:44 [Musique]
01:21:46 [Musique]
01:21:48 - Alors Jean-Roger Milot, on t'a vu dans Les Enragés
01:21:50 de Glenn avec Fusée.
01:21:52 On t'a vu dans le film de
01:21:54 Mel Hondo qui s'appelait Sarouina.
01:21:56 Et puis l'autre jour dans l'Ibé, il y a eu un papier
01:21:58 Milot est revenu
01:22:00 pour faire un film avec Gilles Chevalier
01:22:02 en Israël avec Helmut Berger au mois
01:22:04 de décembre. Qu'est-ce qui s'est passé
01:22:06 pendant l'année et demie où on t'a pas vu ?
01:22:08 [Musique]
01:22:16 - J'étais
01:22:18 ce qu'on pourrait appeler
01:22:20 mis sur la touffe.
01:22:24 Et j'ai bénéficié de la sanction.
01:22:28 Ce qui fait qu'il y a un ordre aux choses.
01:22:32 Et que quand il y a des débordements,
01:22:34 ben tu as...
01:22:36 - Tu payes.
01:22:38 - Tu as ce qu'on pourrait appeler
01:22:40 une pénitence à faire.
01:22:42 - C'est pas si grave.
01:22:44 - Non, mais je t'ai pas dit que c'était grave.
01:22:46 - Alors t'es marrant comme acteur
01:22:48 parce qu'on t'a longtemps fait jouer
01:22:50 des truands psychopathes et en fait
01:22:52 les gens qui connaissent un peu le cinéma,
01:22:54 les réalisateurs qui connaissent un peu le casting
01:22:56 te comparent à des gens comme
01:22:58 Pierre Brasseur, comme Le Vigrant,
01:23:00 comme Michel Simon, comme Stroheim.
01:23:02 Ça te fait plaisir quand t'entends ça ?
01:23:04 - C'est un métier où tu payes une vie,
01:23:06 tu donnes de ta personne
01:23:08 et un tribut à l'art.
01:23:10 Et ça peut durer une vie.
01:23:12 C'est pas important d'y croire ou de pas y croire.
01:23:14 C'est de le faire.
01:23:16 - J'espère que Thierry Ardisson
01:23:18 ne m'en voudra pas d'avoir passé
01:23:20 cet extrait à Nuit Blanche
01:23:22 pour Lunettes Noires qui était
01:23:24 très novateur à l'époque et ses interviews
01:23:26 étaient vraiment formidables.
01:23:28 Et cette période, disons-le, de liberté.
01:23:30 - On va fumer à la télé aujourd'hui.
01:23:32 - Si vous étiez un esprit vraiment libre...
01:23:34 - Oui, ça vous a évalué une petite polémique.
01:23:36 - Je ne m'y risque pas.
01:23:38 - Qu'avez-vous dit ?
01:23:40 Si vous étiez un esprit vraiment libre,
01:23:42 vous autorisiez vos conicores à fumer sur le plateau.
01:23:44 - Déjà que vous toussez
01:23:46 avant de fumer, avant les émissions.
01:23:48 - Cependant, je pense à votre santé.
01:23:50 - C'est gentil à vous.
01:23:52 - Je savais que vous prenez soin de moi.
01:23:54 - Bon.
01:23:56 Je salue Normaire Saada qui nous écoute
01:23:58 et qui dit "Jean-Roger Milot, un acteur bourru et nerveux
01:24:00 mais attachant et avec qui j'ai travaillé".
01:24:02 Normaire Saada, qui est le producteur qu'on connaît,
01:24:04 il s'était retiré, Jean-Roger Milot,
01:24:06 il était en montagne et il s'était mis à l'écart
01:24:08 des hommes.
01:24:10 - Prenons de l'altitude.
01:24:12 - Comment ?
01:24:14 - Prenons de l'altitude.
01:24:16 - Bon, c'est pas vous, je...
01:24:18 - C'est pas moi.
01:24:20 Virginie Leblond était à la réalisation.
01:24:22 Félipe Camacho était à la vision.
01:24:24 Merci à Grégory qui était au son.
01:24:26 Merci à Marine Lanson, à Benoît Bouteille.
01:24:28 Toutes ces émissions sont à retrouver évidemment
01:24:30 sur cnews.fr.
01:24:32 Jean-Marc Moronini dans une seconde.
01:24:34 Lisez Sacha Guitry, lisez Marcel Aimé.
01:24:36 - Lisez les mots de Sartre.
01:24:38 - Lisez les mots de Sartre, si vous le voulez.
01:24:40 - Si vous avez un peu de temps.
01:24:42 - Merci mon général trinquant.
01:24:44 - Je sais pas si on dit mon général trinquant.
01:24:46 On dit mon général.
01:24:48 - Vous êtes en oeuvre.
01:24:50 - Oui.
01:24:52 - Ce qui nous attend,
01:24:54 c'est aux éditions Robert Laffont.
01:24:56 Et nous, nous revenons ce soir.
01:24:58 [Bruits de pas]