Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 - Je ne vais pas.
00:00:01 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 Pierre Palmade, Noël Legrette, deux hommes, deux destins que le calendrier iré réunit dans la chute.
00:00:10 Il y a encore quelques semaines, l'un et l'autre brillaient au firmament de leur univers.
00:00:14 Les voici à l'ombre pour l'éternité.
00:00:17 L'époque regarde les hommes tomber.
00:00:19 L'époque jubile quand ceux qui avaient tout n'ont plus rien.
00:00:23 La chute de l'icône est un bien à la mode et la joie reste la joie.
00:00:27 Fut-elle mauvaise ?
00:00:28 Benjamin Griveaux, Nicolas Hulot, Patrick Poivre-Darvore, Harry Habitant, Adrien Katnas, Roman Polanski, Damien Abad, Jean-Luc Lallet,
00:00:37 mais aussi Isabelle et Patrick Balkany, Jean-Jacques Bourdin.
00:00:41 Il ne s'agit pas de défendre tous ces noms, ni de mettre selon l'expression tout le monde dans le même sac, tant ces histoires sont dissemblables.
00:00:49 Certains ont mérité l'opprobre qu'ils reçoivent, certains sont mis en examen, certains sont ou seront condamnés.
00:00:55 J'observe simplement que l'espace médiatique ne fait pas de quartier et qu'il dévore ses affaires avec délectation.
00:01:02 Quand les dieux grecs voulaient punir un mortel, ils lui donnaient tout et lui reprenaient tout.
00:01:07 Avouons aussi qu'on récolte souvent ce qu'on s'aime et qu'il faut bien un jour passer à la caisse.
00:01:12 Plus dur sera la chute et la bande-annonce de l'époque.
00:01:16 Il est 9h, Audrey Berton.
00:01:23 Le joueur du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, est visé par une enquête pour viol.
00:01:28 Une femme de 24 ans a déclaré avoir été violée le 25 février au domicile du joueur à Boulogne-Biancourt, en région parisienne.
00:01:35 D'après les réseaux sociaux, son épouse et leurs deux enfants étaient en vacances à Dubaï au moment des faits.
00:01:40 Le parquet de Nanterre s'est saisi de l'affaire. Le club parisien n'a pas encore réagi.
00:01:45 La réforme des retraites arrive au Sénat aujourd'hui pour un premier examen en commission.
00:01:50 Une étape importante pour le gouvernement qui cherche à obtenir le vote des républicains majoritaires à la Chambre haute.
00:01:55 Après le passage en commission, les sénateurs se retrouveront jeudi en début d'après-midi pour le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle.
00:02:02 Et puis Guy Savoie perd sa troisième étoile, un coup de tonnerre dans le milieu de la gastronomie.
00:02:07 Le guide Michelin a décidé de lui retirer hier.
00:02:10 Même sanction pour le chef Christopher Coutenceau qui perd sa troisième étoile également.
00:02:14 Et Michel Saran qui lui va perdre sa deuxième étoile.
00:02:17 Charlotte Dornelas est avec nous ce matin, Vincent Herouette, Gérard Leclerc que vous connaissez,
00:02:22 Joseph Macé-Scarron, Gautier Lebret et Pierre Botton que chacun également connaît.
00:02:28 Bonjour et merci puisqu'on va parler de la prison.
00:02:32 Vous avez un combat que vous menez depuis plusieurs années pour les prisonniers qui sont maltraités.
00:02:38 C'est le système qui ne va pas.
00:02:41 Et on pourra évoquer ce qui va se passer, est-ce que pour Pierre Palvad par exemple la solution c'est la prison ?
00:02:47 Non, je ne crois pas.
00:02:49 Avant cela en revanche, je voulais préciser certaines choses puisque chacun connaît votre parcours.
00:02:56 Vous avez été condamné dans les années 90 pour abus de biens sociaux, condamné à une peine de prison.
00:03:02 Et puis ensuite vous avez monté une association qui s'appelle Ensemble contre la récidive.
00:03:07 Donc on se dit, là c'est formidable. Mais vous avez été condamné aussi après avoir monté cette association
00:03:15 parce qu'on vous a accusé de détourner des biens sociaux, abus de biens sociaux,
00:03:20 dans le cadre de cette association dans laquelle vous preniez de l'argent.
00:03:26 Alors vous avez été condamné d'abord, relaxé ensuite et finalement condamné quand même à trois ans de prison,
00:03:31 je le dis au début de notre intervention.
00:03:34 Je ne dis pas de bêtises ?
00:03:35 Si.
00:03:37 Ça m'arrive.
00:03:38 Je suis désolé Monsieur Proulx.
00:03:39 Évidemment vous avez retenu les titres d'un journal du soir bien connu qui me poursuit depuis 25 ans,
00:03:44 c'est-à-dire Pierre Botton a pris 54% à 64%. J'ai été relaxé de ces faits par la Cour d'appel.
00:03:50 J'ai en revanche été, c'est vrai, condamné pour avoir utilisé le compte courant d'un de mes associés à des fins personnelles.
00:03:56 Mais pour tout ce qui concerne mon association, j'en ai été relaxé par la Cour d'appel de Paris.
00:04:01 Mais à 20 ans d'écart, deux fois vous avez été condamné par la justice française.
00:04:05 Alors deux choses, ça montre l'échec du système. Je suis donc une preuve. Non, non, non.
00:04:10 Ça montre peut-être votre échec à vous si vous me permettez.
00:04:12 Bien sûr.
00:04:13 Oui mais je suis aussi un peu responsable des... Vous êtes un peu responsable quand même,
00:04:16 on est un peu responsable de ce qu'on fait dans la vie.
00:04:18 Monsieur Proulx, j'ai toujours assumé. C'est pas du tout ça.
00:04:21 Allez, je vous dis que c'est l'échec du système.
00:04:23 Oui, parce que 60% des détenus sont récidivistes. Et je suis un détenu comme les autres.
00:04:29 Je vais vous parler de choses où vous verrez que d'où convienne, le système amène à échouer.
00:04:35 Oui, le système a échoué avec moi.
00:04:38 C'est une lecture possible.
00:04:41 Non mais attendez, il faut en parler. Je ne fuis pas ma responsabilité.
00:04:45 Puisque j'ai jamais fui, j'ai toujours répondu à toutes les convocations et ainsi de suite.
00:04:49 Pas de problème. J'ai pas de problème avec ça.
00:04:52 Quand on m'a dit à la Cour d'appel, vous savez, pour qu'une peine soit assimilée, il faut être bien jugé.
00:04:57 J'estime avoir été très mal jugé en première instance.
00:05:01 J'estime avoir été très bien jugé par la Cour d'appel.
00:05:04 Là, vous parlez de la deuxième affaire "Ensemble contre la récidive".
00:05:08 Non, vous voyez, vous continuez à l'appeler "Ensemble contre la récidive".
00:05:11 Je vous répète, il faut que vous entendiez, Monsieur Proulx.
00:05:13 Oui, je vous ai...
00:05:14 Non, non, à moins que ça vous fasse... que vous ayez besoin de ça.
00:05:17 Mais je vous dis, ne restez pas sur les titres des journaux qui disaient que j'avais pris dans la caisse de mon association.
00:05:25 J'ai été relaxé de ces faits-là.
00:05:28 Et toute personne qui le dit aujourd'hui, si je le ferais pas, parce que c'est le passé, ce qui m'intéresse c'est l'avenir,
00:05:33 mais je pourrais, de même que je ne suis pas en état de récidive.
00:05:37 Alors, j'entends ce que vous dites...
00:05:38 Vous entendez ce que je vous dis ? Attendez, Monsieur Proulx, vous entendez ce que je vous dis ?
00:05:40 Non seulement, j'entends ce que...
00:05:41 Je suis pas en état de récidive. De réitération, mais pas de récidive.
00:05:43 J'entends ce que vous dites, mais d'abord je trouve très courageux que vous veniez sur notre plateau et que...
00:05:48 Pas du tout. Pas du tout courageux.
00:05:50 Mais non, mais soit on a des convictions, soit on en a pas.
00:05:53 Alors je le trouve intéressant, si vous me permettez que vous veniez, et je trouve intéressant ce que vous dites.
00:05:57 Parce que vous avez peut-être raison, peut-être, que c'est le système, peut-être aussi que vous avez tort.
00:06:03 Peut-être que les uns et les autres sont responsables de ce qu'ils font au-delà du système dans lequel ils vivent.
00:06:11 Moi je vous dis, je vais vous le répéter, je suis responsable de mes actes, j'assume les condamnations que j'ai,
00:06:19 mais si c'est la raison pour laquelle, on va revenir à Palmad, parce que mon cas est peu intéressant,
00:06:24 pourquoi je vous dis que...
00:06:25 Sauf que vous dites vous-même que 60% des gens sont comme vous, c'est pour ça que je trouve que c'est intéressant.
00:06:29 Pourquoi je vous dis que pour Palmad c'est pas la solution ?
00:06:32 Parce que si jamais vous le mettiez le soir en prison, mais la journée à Garches, avec les grands accidentés de la route,
00:06:40 à voir les conséquences humaines qu'il a faites, à être aide-soignant, à être là à côté des gens qui souffrent,
00:06:49 et à voir le résultat.
00:06:51 Quand vous êtes en prison, monsieur Pro, vous voyez pas le résultat de vos actes ?
00:06:55 Alors vous avez évidemment raison en théorie, convenez qu'en pratique c'est difficile de transformer
00:07:03 tous ceux qui sont à l'origine d'un accident en aide-soignant, mais en théorie c'est une belle idée.
00:07:08 Mais c'est parce qu'on a...
00:07:10 C'est une belle idée.
00:07:11 C'est parce qu'on dit à chaque fois...
00:07:12 Parce qu'être soignant c'est un métier.
00:07:13 Non, non, mais monsieur Pro, c'est parce...
00:07:15 Non, excusez-moi, je pense que c'est un métier à laquelle on forme assez rapidement, assez rapidement,
00:07:20 j'ai dit aide-soignant, j'ai pas dit infirmière.
00:07:22 Je pense à un métier dans lequel...
00:07:24 C'est une très belle idée en théorie, mais...
00:07:26 Monsieur Pro, c'est parce que l'on a ce raisonnement-là que vous avez,
00:07:29 qui est que chaque fois qu'on propose quelque chose de nouveau, quelque chose de différent,
00:07:33 on dit "c'est pas possible".
00:07:35 On peut peut-être essayer.
00:07:36 Je pense que c'est pas facile en tout cas.
00:07:38 Mais Gérard Leclerc, je ne veux pas monopoliser la parole et l'interrogation.
00:07:43 En deux mots, je vais aller dire l'interrogatoire.
00:07:45 Mais ce qui vient d'être dit, on rêverait bien surtout d'un monde sans prison,
00:07:49 qui est quelque chose d'un peu barbare et moyen-âgeux.
00:07:51 Malheureusement, c'est inévitable aujourd'hui.
00:07:55 Néanmoins, là où Pierre Botton a raison, c'est quand on a 60% de taux de récidive,
00:08:01 ça prouve que le système ne fonctionne pas.
00:08:03 Parce que normalement, quelqu'un qui est condamné,
00:08:05 l'un des objectifs de la condamnation et de l'emprisonnement,
00:08:09 c'est de le réinsérer dans la société et qu'il ne recommence pas ce qu'il a fait avant.
00:08:14 Quand 60% récidive, c'est que le système n'a pas marché.
00:08:17 C'est tout ce que je dis.
00:08:18 Pour le reste, hélas, je pense qu'il faut encore des prisons.
00:08:22 - Et pourquoi les 40% ? C'est drôle, il y a 40% pour qui ça marche ?
00:08:26 Pourquoi vous ne vous interrogez pas sur la responsabilité individuelle des gens ?
00:08:29 S'il y avait 100% des gens, je vous dirais "oui, le système ne marche pas".
00:08:32 Mais il y en a 40% qui ne récidivent pas.
00:08:34 - Entre... on peut, hélas, penser...
00:08:36 - Répondez à ce que je vous dis.
00:08:37 - Oui, je réponds.
00:08:38 C'est que, bien évidemment, fort heureusement, il y en a 40% où ça marche.
00:08:42 Mais quand vous avez une majorité, c'est-à-dire 60%, où ça ne marche pas,
00:08:45 ça interroge quand même sur le... voilà.
00:08:48 - Et puis si vous me permettez, je veux bien m'occuper des prisonniers, ça ne me dérange pas.
00:08:52 Mais je pense d'abord à protéger la société.
00:08:55 Et qu'effectivement, la protection de la société, la prison,
00:08:59 elle est là pour ça, pour protéger les uns et les autres de la société
00:09:03 et des gens qui peuvent être dangereux.
00:09:05 - Alors, un, je ne dis pas qu'il faut supprimer les prisons.
00:09:08 Je vous ai dit Palmad en prison le soir, la journée, dans un hôpital.
00:09:12 Je dis la même chose pour tout un ensemble d'autres.
00:09:14 Je ne vous dis pas du tout qu'il faut supprimer la prison.
00:09:16 Et sans doute avec un bracelet d'ailleurs, pour surveiller où il est et ce qu'il fait.
00:09:20 Je ne vous dis pas du tout qu'il faut supprimer les prisons.
00:09:23 La deuxième chose, est-ce que vous... je vous pose une question, M. Prot.
00:09:26 Depuis, imaginons, depuis 40 ans, vous ayez votre émission
00:09:29 et qu'elle perde 60% d'auditeurs.
00:09:32 Est-ce que vous seriez encore à l'antenne ?
00:09:34 - Oui.
00:09:35 - Vous seriez encore à l'antenne ?
00:09:36 - Oui, parce que j'ai des patrons qui effectivement, ils me le disent d'ailleurs.
00:09:40 Très souvent, ils me disent, si tu perds, ce n'est pas grave.
00:09:42 - 60% ?
00:09:43 - J'ai des vrais patrons.
00:09:44 - 60% ?
00:09:45 - Ça s'appelle des vrais patrons.
00:09:46 Même 70%.
00:09:47 - 60% ?
00:09:48 - Oui, parce qu'il y a autre chose que l'audience.
00:09:51 Il y a le lien qui est entre les uns et les autres.
00:09:54 Et voilà.
00:09:55 - Non, je ne sais pas ce qui se passerait.
00:09:57 Il y a un moment, effectivement, je ne sais pas...
00:09:58 - Au bout de 40 ans ?
00:10:00 - Mais...
00:10:01 - Parce que c'est les résultats de l'administration pénitentiaire.
00:10:03 - Oui, mais...
00:10:04 Enfin, tout ça est un regard sur le monde et sur la nature et sur la société.
00:10:08 Il y a des gens, peut-être, qui sont irrécupérables.
00:10:10 Et quelque société que vous fassiez, vous ne pourrez rien faire.
00:10:14 Parce que c'est comme ça.
00:10:15 - Je ne crois pas à ça.
00:10:16 - Oui, mais moi, je...
00:10:18 Eh bien, je pense qu'il y a des gens qui sont irrécupérables.
00:10:20 - Avoue quand même que ce qui est formidable...
00:10:22 - Si vous me permettez, je n'ai aucune preuve de ce que je...
00:10:24 Il y a des gens qui sont perdus pour la société.
00:10:26 Et j'ajoute qu'ils n'y peuvent rien.
00:10:28 Parce que leur enfance, leur trajectoire, leurs blessures,
00:10:32 fait que...
00:10:33 Voilà.
00:10:34 C'est horrible, d'ailleurs.
00:10:35 Mais c'est comme ça, hélas.
00:10:37 - Non, mais c'est...
00:10:39 Avouons quand même que ces 40 %,
00:10:41 c'est quand même, pour moi, le signe d'un succès.
00:10:46 Qu'il y ait 40 % dans les conditions, justement, actuelles.
00:10:50 C'est ce qu'on devrait dire.
00:10:51 - Pardonnez-moi.
00:10:52 Ça me semble évident.
00:10:53 - Bon, on va parler, effectivement, de freine.
00:10:55 - Le reste, en effet...
00:10:56 - Mais c'est une discussion vraiment intéressante.
00:10:58 Et je...
00:11:00 Il y a des gens...
00:11:02 Je veux dire, il y a des gens qui franchiront jamais la ligne jaune.
00:11:04 Et puis, il y a des gens qui la franchiront jamais.
00:11:05 - Oui, ça, bien entendu.
00:11:06 On est tout à fait d'accord.
00:11:07 - Voilà.
00:11:08 - On est tout à fait d'accord.
00:11:09 - C'est...
00:11:10 - On est tout à fait d'accord.
00:11:11 - Bon.
00:11:12 Eric Dupond-Moretti, Vincent Herouet,
00:11:14 quand vous communiquez, pas forcément verbalement.
00:11:18 - Tout le monde.
00:11:19 - Il y a toute une gestuelle chez vous qu'il faut savoir déconner.
00:11:23 - Vous voulez savoir ?
00:11:24 - Oui.
00:11:25 - 40 %, eh bien, je n'y crois pas pour les junkies.
00:11:27 Je n'y crois pas pour les drogués.
00:11:29 Si 40 % des gens qui rentrent en prison à cause de la drogue
00:11:34 en sortent libérés, délivrés de cet esclavage,
00:11:39 eh bien, c'est formidable.
00:11:41 C'est un résultat épatant.
00:11:42 Mais je n'y crois pas un instant.
00:11:44 - Alors, juste pour rebondir là-dessus.
00:11:48 - Je ne sais pas si vous avez vu,
00:11:49 que quelqu'un qui est addict à la drogue,
00:11:51 le mettre en prison, c'est juste une folie,
00:11:53 parce que c'est l'endroit où il y a le plus de drogue.
00:11:55 - Voilà.
00:11:56 On consomme énormément.
00:11:58 - Voilà.
00:11:59 - Alors, écoutez, on est au cœur de notre débat,
00:12:02 parce qu'on écoutera ce que disait
00:12:04 Pierre-Patrick Balkany hier soir.
00:12:06 Donc, on pourra l'écouter.
00:12:08 On écoutera également Eric Dupond-Moretti,
00:12:10 qui s'est exprimé tout à l'heure chez nos confrères de BFM.
00:12:13 Simplement, "Fren", c'est comment ?
00:12:15 Écoutez Thomas Bonnet.
00:12:18 - 2 000 détenus pour un peu plus de 1 300 places.
00:12:24 "Fren" illustre à elle seule le problème
00:12:27 de la surpopulation carcérale.
00:12:29 Des détenus qui cohabitent dans des cellules exiguës,
00:12:32 voire complètement vétustes.
00:12:34 Râques, affards et punaises de lit
00:12:36 complètent un tableau peu reluisant.
00:12:38 Pourtant, la situation s'est améliorée.
00:12:40 Avant le Covid, c'était pire.
00:12:42 Des travaux ont été entamés au sein du centre pénitentiaire
00:12:45 avant un grand plan de rénovation
00:12:47 qui doit être annoncé prochainement.
00:12:49 En attendant, c'est dans ce contexte
00:12:51 que des détenus célèbres se sont succédés,
00:12:54 sans passe-droit, assurtons, du côté de la prison.
00:12:57 - Il y a une prise en charge spécifique,
00:12:59 mais en aucun moment, tant que le magistrat
00:13:02 n'a pas demandé le placement en isolement,
00:13:05 il sera géré dans une détention, on va dire,
00:13:08 en retrait du reste de la population pénale,
00:13:11 mais il ne sera pas pour autant isolé.
00:13:13 Que l'on soit connu ou pas, impossible d'échapper
00:13:16 au choc carcéral ressenti lors de son entrée en prison.
00:13:19 Une règle à laquelle Frenn ne fait pas exception.
00:13:22 - Le ministre de la Justice qui avait été très silencieux
00:13:28 depuis de nombreuses journées sur le sujet Palmad,
00:13:32 mais il est sans doute dans son rôle en gardant le silence.
00:13:34 - Le seul mignon qui s'est exprimé, c'était Gérald Darmanin,
00:13:36 dans les colonnes du JDD, pour créer une infraction particulière.
00:13:39 - Alors, écoutons ce qu'il a dit ce matin.
00:13:41 Précisément, il a été interrogé sur l'affaire Palmad.
00:13:43 - Sur le plan procédural, les choses ont été parfaitement respectées.
00:13:48 Ensuite, les commentaires.
00:13:50 Sur la base, je le redis, d'un dossier que ceux qui commentent
00:13:53 ne connaissent pas, c'est quand même incroyable,
00:13:56 le nombre d'experts autoproclamés que l'on voit défiler
00:13:59 sur les plateaux de télévision, dont le vôtre d'ailleurs.
00:14:02 - Qui connaissent le droit, qui sont avocats,
00:14:04 qui sont anciens magistrats.
00:14:05 - Le droit, j'entends bien, mais ce n'est pas parce que vous êtes
00:14:07 ancien magistrat ou avocat ou psychiatre que vous pouvez faire
00:14:12 un diagnostic clinique de quelqu'un que vous n'avez pas rencontré,
00:14:15 parler d'un dossier que par essence, vous ne connaissez pas.
00:14:19 - Bon, c'est vrai que cette affaire a été beaucoup traitée sur...
00:14:22 On est les premiers d'ailleurs à en parler.
00:14:24 On en parle, j'espère, avec toute la prudence que ça nécessite.
00:14:31 Mais c'est vrai que c'est une affaire qui est au cœur
00:14:33 de la société française.
00:14:36 - Oui, enfin, dans tous les dossiers du monde,
00:14:39 quand M. Dupont-Moretti était avocat de la défense,
00:14:42 il était bien content qu'il y ait les médias pour relayer
00:14:44 la version de l'avocat de la défense dans certains procès.
00:14:47 Donc, évidemment, mais c'est de tout temps.
00:14:49 Pour le coup, ce n'est pas une marque de l'époque.
00:14:51 En particulier, il faut chercher la mesure dans le traitement,
00:14:55 mais il n'empêche qu'on essaye de comprendre la justice
00:14:57 par le biais aussi des dossiers dont les participants,
00:15:02 on va dire, sont connus.
00:15:03 C'est vrai d'ailleurs quand ils sont victimes aussi.
00:15:05 Et c'est vrai quand ils sont accusés.
00:15:07 C'est encore plus vrai parce qu'il est vrai qu'il y a une part
00:15:09 de voyeurisme que certains médias ne s'empêchent pas
00:15:11 de nourrir allègrement.
00:15:12 Ça, c'est vrai.
00:15:13 Mais pour le reste, malheureusement, il faut être un peu réaliste.
00:15:17 - Maintenant, je ne partage pas l'avis, d'ailleurs,
00:15:21 qui a été défendu par Roselyne Bachelot,
00:15:23 selon lequel il y a un tel ressentiment en France.
00:15:28 Et en effet, pardon, mais vous l'avez fait,
00:15:30 c'est-à-dire que c'est la chute de l'icône qui plaît.
00:15:33 Non, moi, je crois que l'élément, qui est l'élément principal,
00:15:36 c'est que les personnes ont l'impression de découvrir,
00:15:39 de découvrir des choses, de découvrir l'importance de la coke,
00:15:43 de découvrir ce qu'est le chemsex, de découvrir des pratiques.
00:15:46 Et donc, des choses dont on ne leur parle jamais.
00:15:49 Donc le vrai sentiment, c'est qu'on leur cache quelque chose.
00:15:53 Excusez-moi.
00:15:54 C'est-à-dire, ce n'est pas simplement dire,
00:15:56 moi, je trouve que c'est une formidable culture de mépris
00:15:58 de dire les Français sont dans leur sentiment, point barre.
00:16:01 Ce n'est pas vrai. Je m'inscris vraiment en fou là-dessus.
00:16:04 Il y a quand même ces sujets que je vois dans les réseaux sociaux,
00:16:08 que l'élite serait corrompue et que le peuple serait pur.
00:16:11 Je vois quand même dans les réseaux sociaux,
00:16:14 cette idée que l'élite est corrompue et vous en faites partie,
00:16:19 nous en faisons partie et que le peuple serait pur.
00:16:22 Je vois ça quand même, si vous me permettez.
00:16:24 Moi, je vois.
00:16:25 Je ne traduis pas comme Roselyne Bachelot.
00:16:27 Moi, je vois d'abord le fait que cette élite vit ainsi.
00:16:32 Cette élite vit ainsi.
00:16:33 On nous cache le fait que cette élite vit ainsi.
00:16:35 Et donc, qu'est-ce que c'est que la morale que cette élite
00:16:39 vient nous faire en permanence sur les plateaux,
00:16:42 pour moi d'ailleurs, sur les plateaux télévisés,
00:16:45 et qu'elle ne respecte pas elle-même.
00:16:48 Et puis au-delà de ça, sur le terrain judiciaire,
00:16:50 à chaque fois qu'il y a une émotion populaire,
00:16:53 en l'occurrence sur la question de
00:16:55 est-ce que la justice est correctement rendue ?
00:16:57 Alors, quand c'est quelqu'un qui n'est pas connu,
00:16:58 c'est de la récupération.
00:16:59 Quand c'est quelqu'un qui est connu, c'est de la haine des riches.
00:17:01 En fait, on ne peut jamais poser de questions.
00:17:03 C'est vrai.
00:17:04 Qu'est-ce qui est vrai ?
00:17:05 Qu'est-ce qui est vrai ?
00:17:06 Mais c'est vrai que l'élite est corrompue.
00:17:07 Vous ne pouvez pas empêcher les fonctionnaires.
00:17:08 Oui, bien sûr.
00:17:09 Regardez, on est dans un pays extraordinaire.
00:17:11 On est dans un pays où, en 2012, comme en 2017,
00:17:17 l'homme qui devait être porté au pouvoir est tombé,
00:17:21 le premier Strauss-Kahn pour un viol,
00:17:25 le second Fillon pour corruption.
00:17:27 C'est un pays où l'élite de l'élite est formée
00:17:32 à la Fondation des sciences politiques,
00:17:34 dont le président a disparu corps et biens
00:17:38 le jour où il a été dénoncé comme pédophile,
00:17:42 et où le directeur général, le directeur général,
00:17:46 le charismatique des coins, lui-même a disparu
00:17:50 entre les bras d'un prostitué drogué à New York.
00:17:53 Quand vous êtes monsieur et madame, tout le monde,
00:17:58 et que vous avez cette accumulation au sommet
00:18:03 d'exemples absolument craquants de corruption générale,
00:18:08 ce n'est pas simplement le député qui se met de l'argent à droite.
00:18:12 Ce ne sont pas des petits cas de corruption,
00:18:14 ce sont des affaires qui sont extraordinairement retentissantes
00:18:16 et que le monde entier regarde d'ailleurs.
00:18:18 Nos voisins nous regardent.
00:18:19 Vous ne pouvez pas dire comme ça, faire un amalgame,
00:18:21 dire que toutes les élites sont corrompues.
00:18:24 Les noms qui ont été cités...
00:18:26 Vous arrivez à ça, vous arrivez à ça.
00:18:28 Les noms qui ont été cités...
00:18:29 Le président de Sciences Po, le président de Sciences Po
00:18:33 qui démissionne, ce n'est pas pour pédophilie.
00:18:36 Excusez-moi, ce n'est pas pour pédophilie.
00:18:38 Ne dites pas des choses comme ça.
00:18:40 Frédéric Mion, ce n'est pas pour pédophilie.
00:18:44 Il ne parle pas de Frédéric Mion.
00:18:46 Il parle de lui-même.
00:18:49 Le président de Sciences Po.
00:18:52 Non, le président de la fondation des sciences politiques.
00:18:54 Le président de Sciences Po.
00:18:55 Non, mais il ne parlait pas de Frédéric Mion.
00:18:57 Non, mais les exemples...
00:18:59 Non, ce que vous dit le président de Sciences Po.
00:19:01 Mais il y a pas à redire Gérard Gareveau.
00:19:05 Il y a...
00:19:07 Ce que je redis, c'est que ne faisons pas quand même
00:19:11 cette espèce de vision générale de toutes les élites
00:19:14 qui seraient totalement corrompues.
00:19:16 Les exemples qui ont été cités sont significatifs.
00:19:19 Il y a dans les élites des brebis galeux, des moutons noirs,
00:19:21 comme vous les voulez.
00:19:23 Arrêtez vos propos généraux, c'est hésitant.
00:19:26 Je veux dire, les exemples qu'ont été cités...
00:19:28 Nous sommes d'accord avec ça.
00:19:30 Nous avons juste dit que l'impression de découverte
00:19:34 est quelque chose qui est très fort.
00:19:37 Quand vous avez depuis 10 ans un nombre d'anciens
00:19:40 premiers ministres qui ont été condamnés
00:19:42 de Jean-Marc Ayrault pour Urbain Graco jusqu'à d'autres, etc.
00:19:45 C'est ça la réalité de ce pays, que vous le vouliez ou non.
00:19:48 Ce que je dis est factuel. Je n'y peux rien.
00:19:51 Alain Juppé a été condamné, etc.
00:19:54 Donc ça donne ce sentiment.
00:19:56 Voilà, c'est tout.
00:19:57 Et c'est pas n'importe qui, c'est pas le député du coin.
00:19:59 Je viens de citer deux anciens premiers ministres.
00:20:01 Les deux ont été condamnés par la justice française.
00:20:03 - Mais je n'en peux pas le dire.
00:20:04 - Deux futurs présidents.
00:20:06 - Vous allez nous dire ce qui se passe en prison.
00:20:08 Ça, ça nous intéresse.
00:20:09 Puisque c'est votre combat.
00:20:11 Et vous dites, la prison n'est pas adaptée.
00:20:14 Avant ça, je voudrais qu'on écoute M. Boyer,
00:20:16 qui est représentant à Frennes du personnel prénitentiaire
00:20:22 et qui nous dit comment ça se passera dans la cellule de Pierre Palmade
00:20:28 et notamment s'il y a une cellule médicale.
00:20:31 - Dans chaque établissement, on a ce qu'on appelle le SNPA.
00:20:36 C'est le Service Médico-Psychologiques Régionaux.
00:20:39 C'est une unité qui existe pour prendre en charge,
00:20:43 dans le cadre de l'addictologie,
00:20:45 dans le cadre de la consommation de produits stupéfiants
00:20:47 ou de problèmes liés à l'alcool.
00:20:49 Donc il y a des soins, il y a des médecins, des psychiatres
00:20:52 qui sont en place dans ces établissements-là
00:20:54 afin de prendre en charge les personnes détenues
00:20:57 et trouver un accompagnement pour pouvoir essayer,
00:21:00 essayer de se délivrer de ce fléau.
00:21:04 - La vie en prison, c'est un de vos combats.
00:21:07 D'abord, est-ce qu'on vous écoute ?
00:21:10 Est-ce que vous avez le sentiment que les ministres de la Justice,
00:21:12 par exemple, ont écouté vos témoignages ?
00:21:14 - D'abord, je n'en ai pas beaucoup fait depuis que je suis ressorti,
00:21:18 depuis un an.
00:21:19 Oui, je suis très honnête, le président m'écoute.
00:21:24 - Le président ?
00:21:25 - Le président de la République.
00:21:26 - Emmanuel Macron ?
00:21:27 - Oui.
00:21:28 - Vous avez des relations avec lui ?
00:21:29 - Oui.
00:21:30 - Par texto, par téléphone ou de visu ?
00:21:35 - Je pense que je suis à l'origine de sa première visite en prison
00:21:38 lorsqu'il a été élu en septembre 2017.
00:21:41 Il est très concerné par ce sujet-là.
00:21:43 Il m'a demandé de faire un rapport sur ce que je voyais
00:21:48 alors que j'étais incarcéré.
00:21:51 Et il avance, oui, il avance.
00:21:54 Il y a trois prisons qui vont ouvrir à Arras, Toul et Doncheries,
00:21:57 qui sont des prisons sur un modèle tout à fait différent.
00:22:00 - Qu'est-ce que vous avez subi, vous, qui vous paraît inadapté ?
00:22:05 - Ce que je veux expliquer à vos auditeurs, aux gens,
00:22:09 c'est la transformation qu'il y a en 25 ans.
00:22:11 J'ai pu observer ça.
00:22:13 Il y a 25 ans, les surveillants étaient les patrons dans les prisons.
00:22:17 Aujourd'hui, c'est les détenus.
00:22:19 Il y a 25 ans, j'ai rencontré des surveillants qui étaient...
00:22:24 limite, pas un aujourd'hui.
00:22:27 - Qui étaient ?
00:22:28 - Limite.
00:22:29 Limite, qui faisaient des brimades et tout ça.
00:22:31 Aujourd'hui, pas un.
00:22:32 Pas un !
00:22:33 - Ça, c'est plutôt bien.
00:22:34 - Oui, bien sûr.
00:22:36 Ce qui n'est pas bien, c'est ce que je vous ai dit au départ.
00:22:39 Ensuite, ce qui a changé, c'est la violence.
00:22:43 La violence.
00:22:44 Moi, j'ai eu, dans le QB4, qui est le quartier des personnalités,
00:22:49 j'ai eu des gens se battre à 1m52 de moi,
00:22:53 sans que les surveillants puissent rentrer en cour de promenade,
00:22:56 parce que les surveillants ne rentrent plus en cour de promenade.
00:22:59 La drogue, la drogue de partout.
00:23:01 Et quand je vous dis la drogue, c'est l'argent de la drogue.
00:23:04 - C'est-à-dire de partout ?
00:23:05 - Ah mais de partout !
00:23:06 De partout !
00:23:08 - Dans toutes les cellules ?
00:23:10 - Mais c'est...
00:23:12 - Mais comment elle rentre ?
00:23:14 - Je pense qu'un ministre de l'Intérieur le sait.
00:23:17 Il y a plein de façons...
00:23:18 - Comment elle rentre ?
00:23:19 Moi, je veux savoir comment elle rentre.
00:23:20 Elle rentre par le parloir ?
00:23:21 Elle rentre par le drone ?
00:23:23 Elle rentre par les surveillants ?
00:23:24 - Monsieur Pro...
00:23:25 - Mais non, mais...
00:23:27 - Monsieur Pro...
00:23:29 Quand je vous dis que la drogue rentre,
00:23:31 l'argent de la drogue rentre.
00:23:33 Quand vous voyez ce qui se passe dans les cités
00:23:35 avec l'argent de la drogue...
00:23:37 Moi, j'ai été avec des gens...
00:23:39 Je prends souvent cette phrase, donc je vais vous la redire.
00:23:42 Vous avez vu une Kalachnikov, monsieur ?
00:23:44 Une Kalachnikov, oui.
00:23:45 - Non, je n'en ai jamais vu.
00:23:46 - Théodore Leclerc ?
00:23:47 - Non, non.
00:23:48 - Oui ?
00:23:49 - Bah si, j'en ai même démonté-remonté, donc...
00:23:51 - Oui.
00:23:52 - Pas grave.
00:23:53 Alors là, vous en avez vu.
00:23:54 Moi, j'en ai jamais vu.
00:23:56 J'ai été au quartier, au QB4.
00:23:59 J'ai été avec des gens qui, depuis 12 ans,
00:24:02 ont une Kalachnikov dans les mains.
00:24:04 Il faut que les gens comprennent ce qui est en train de se passer.
00:24:07 J'ai été...
00:24:08 - Ils ont une Kalachnikov à l'extérieur de la maison ?
00:24:10 - Oui, bien entendu.
00:24:11 J'ai été pendant trois semaines
00:24:13 avec le complice de l'assassin de Samuel Paty.
00:24:17 18 ans.
00:24:19 Blanc comme vous et moi.
00:24:21 À 14 ans, on lui offre quoi ?
00:24:24 Un couteau en céramique qui vient de Turquie.
00:24:27 Quand il me dit...
00:24:28 Je lui dis, mais c'est lui qui vient à moi.
00:24:30 C'est lui qui vient à moi parce que je suis lyonnais,
00:24:32 j'avais des gants d'Olympique lyonnais, il est lyonnais aussi.
00:24:35 Et je lui dis, mais pourquoi t'es là ?
00:24:38 Il me dit, parce que c'est moi qui ai transmis la photo
00:24:41 de la tête des capités.
00:24:44 Je lui dis, la photo de la tête des capités ?
00:24:46 Mais tu regardes ça ?
00:24:47 Elle me dit, ah oui, oui, oui.
00:24:49 Depuis toujours.
00:24:51 C'est ça ce qui est en train de se passer.
00:24:54 C'est deux sujets différents.
00:24:56 Là, ce que vous parlez, c'est une société qui change
00:25:00 avec des jeunes gens qui sont radicalisés,
00:25:02 si je comprends bien.
00:25:04 Je veux bien parler de la religion, c'est très Tucci.
00:25:07 Je veux bien en parler.
00:25:08 Non, mais c'est ça que vous évoquez là.
00:25:10 Non, non, je veux bien.
00:25:12 Et parallèlement, vous parlez de la violence,
00:25:14 de la drogue et de la sécurité.
00:25:16 Mais tout ça est lié, M. Prot.
00:25:18 Je vais vous expliquer pourquoi.
00:25:20 Commençons par la religion.
00:25:22 Je vais vous expliquer quelque chose qu'il faut que vous compreniez.
00:25:24 Le QB4, c'est au dernier étage d'un bâtiment,
00:25:27 qui est le 4IVA.
00:25:28 Au premier et au deuxième étage, il y a les arrivants.
00:25:31 Tous les arrivants.
00:25:32 Dès que vous arrivez en prison, vous arrivez là.
00:25:34 Quelles sont les deux premières questions que les détenus posent
00:25:37 aux gars qui sont en promenade et avec qui ils peuvent parler ?
00:25:39 La première, c'est d'où tu es ?
00:25:41 Pour essayer de se localiser par rapport à leur cité et tout ça.
00:25:45 Et la deuxième, où est-ce que je dois me mettre
00:25:48 pour faire ma prière pour être tourné vers la Mecque ?
00:25:51 C'est tout chi, ce que je suis en train de vous dire.
00:25:54 Je sais que c'est tout chi.
00:25:56 Mais je vais l'enlever.
00:25:58 C'est-à-dire que dans les prisons, il n'y a, selon vous,
00:26:02 que des gens qui sont de religion musulmane ?
00:26:07 Ce que je dis…
00:26:08 C'est ça que vous dites.
00:26:09 Ce que je dis, c'est qu'il y a 80% de gens
00:26:12 qui sont de sensibilité musulmane.
00:26:14 Et que ces gens-là…
00:26:16 C'est invérifiable, ce que vous dites.
00:26:18 Je l'ai vu.
00:26:19 Oui, vous l'avez vu, mais c'est votre témoignage.
00:26:21 Attendez, M. Proré, il faut arrêter de parler comme ça.
00:26:23 Non, mais attendez.
00:26:24 Non, il faut arrêter de dire "c'est invérifiable" et ainsi de suite.
00:26:27 Je vais vous dire pourquoi.
00:26:28 Je l'ai vu, il faut arrêter.
00:26:29 Je vais vous dire pourquoi.
00:26:30 Ça n'amène rien.
00:26:31 Je vais vous dire pourquoi.
00:26:32 Je suis le modérateur de cette émission.
00:26:34 D'accord.
00:26:35 L'Arkom suit nos débats, écoute nos débats avec précision.
00:26:39 On ne peut pas dire sur un plateau des choses qui ne sont pas vérifiées.
00:26:43 Qu'on ne peut pas vérifier.
00:26:45 C'est votre témoignage et vous l'assumez.
00:26:47 Le modérateur que je suis se doit de dire ce que je viens de dire.
00:26:51 Je vais juste vous dire rectifier tout de suite quelque chose derrière.
00:26:54 On va marquer une pause, si ça ne vous ennuie pas.
00:26:57 Ce que vous dites est passionnant.
00:26:58 C'est un témoignage.
00:26:59 Vous allez voir ce que je vais dire après, ça n'a rien à voir avec la religion musulmane.
00:27:02 Vous allez citer un chiffre de 80%.
00:27:05 Je dis "c'est votre témoignage" et en aucun cas, je ne peux le reprendre à mon compte.
00:27:10 C'est tout ce que je dis.
00:27:12 On marque une pause.
00:27:13 À tout de suite.
00:27:15 Pierre Botton est avec nous ce matin.
00:27:17 On va revenir sur votre témoignage qui est extrêmement intéressant.
00:27:21 Sur la vie quotidienne en prison.
00:27:23 Parce que c'est ça qui peut nous intéresser.
00:27:25 Mais avant ça, Audrey Bertheau nous rappelle les titres.
00:27:28 La fin d'un règne pour Noël Legrède.
00:27:33 Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football
00:27:37 convoque son comité exécutif ce matin à 10h.
00:27:40 Accusé de harcèlement moral et sexuel et accablé par un audit.
00:27:43 Le dirigeant breton devrait passer la main et démissionner après 11 ans de mandat.
00:27:48 Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir du 7 mars.
00:27:53 Ils protestent contre le projet de réforme des retraites.
00:27:56 Les 4 syndicats représentatifs de la SNCF se sont donc mis d'accord pour durcir le mouvement.
00:28:01 Hier, la première ministre Elisabeth Borne a appelé les syndicats à la responsabilité.
00:28:06 Enfin, l'inflation en France.
00:28:08 Demain s'achèvent les négociations commerciales entre les grandes surfaces
00:28:11 et leurs fournisseurs des discussions houleuses
00:28:14 qui laissent présager une augmentation des prix jusqu'à 15% sur le panier de course des Français.
00:28:19 L'inflation qui a atteint en février 6,2% sur un an.
00:28:24 Pierre Breton est avec nous ce matin pour évoquer évidemment l'affaire Palman, mais pas que.
00:28:30 On va rappeler quand même votre parcours, si j'ose dire, pénitentiaire.
00:28:34 Vous avez été deux fois en prison à 25 ans d'écart.
00:28:39 Deux fois pour des peines qui ont été...
00:28:43 Première fois j'ai fait 602 jours, la deuxième fois 17 mois ferme et 7 mois de semi-liberté, 24 mois.
00:28:48 D'accord. Pour deux affaires d'abus de bien social.
00:28:53 Lorsqu'on s'est quitté à l'instant pour la pause, vous avez dit,
00:28:57 les deux premières questions que pose un prisonnier lorsqu'il arrive dans une prison.
00:29:03 Est-ce que vous pouvez rappeler ces deux questions et après nous...
00:29:06 Les deux premières questions, c'est qu'il cherche à se localiser par rapport à savoir s'il y a des gens de sa banlieue, de sa cité.
00:29:13 Et la deuxième, c'est où est-ce que je dois me tourner pour prier à la mecque ?
00:29:20 Alors, attendez, je veux finir avec ça parce que je veux pas qu'il y ait de...
00:29:23 Mais au fond, ça n'a pas de conséquences.
00:29:25 Non.
00:29:26 Seulement pour la vie de la prison.
00:29:28 Bien sûr que non, bien sûr que non. Mais je vais vous expliquer où ça arrive les conséquences.
00:29:32 Je suis très représentatif, contrairement à ce que l'on peut croire, de ce que subit un détenu, de ce que vit un détenu.
00:29:39 À la fois, j'ai recommencé comme 60% des détenus.
00:29:43 Et la deuxième fois, la deuxième chose, c'est qu'en prison, monsieur Proulx, je me suis tourné vers Dieu.
00:29:51 C'est-à-dire que j'ai eu un contact, un guide, qui m'a aidé à aller vers Dieu.
00:30:01 Le problème avec les 80% de la population pénale, c'est que ce guide-là est un guide qui va cautionner tous les faits au nom de la religion musulmane.
00:30:13 J'en discute avec beaucoup de gens qui sont des musulmans, je dirais...
00:30:19 Je sais pas comment expliquer ça, mais des musulmans comme toute la population française, soyons clairs, beaucoup de la population française.
00:30:26 Et qui disent "mais Pierre, parce que tu as eu en prison, ce n'est pas représentatif qu'en prison".
00:30:33 Et c'est vrai ! Le problème, c'est que...
00:30:36 C'est-à-dire que vous êtes en train de dire, pour que je comprenne bien, que ce sont des musulmans radicalisés qui sont en prison, alors que les autres musulmans sont modérés.
00:30:42 Je traduis ce que vous dites.
00:30:44 C'est-à-dire que leur guide en prison, monsieur Proulx, leur guide en prison, sont des gens qui leur donnent une version de la religion musulmane qui est terrible.
00:30:54 Mais qui c'est, leur guide ?
00:30:55 Des imams autoproclamés.
00:30:57 Mais qui sont où ?
00:30:59 À l'intérieur de la prison.
00:31:01 À l'intérieur de la prison.
00:31:04 Monsieur Proulx, 4h30 du matin, appel à la prière.
00:31:09 Personne ne dit rien.
00:31:12 Personne ne dit rien.
00:31:15 Il faut des baffles comme ça pour faire un appel à la prière.
00:31:19 C'est-à-dire qu'à 4h30 dans toutes les prisons de France, il y a un appel à la prière ?
00:31:22 Il y a des horaires. Je ne vous parle pas de toutes les prisons de France.
00:31:25 Dans quelles prisons vous étiez ?
00:31:26 À la santé.
00:31:27 Donc à la santé aujourd'hui, à 4h du matin.
00:31:29 Non, non, attendez, monsieur Proulx, moi je vais être très clair.
00:31:31 Je ne parle pas de "on dit, on sent", je parle de ce que j'ai vu.
00:31:34 Mais c'était tous les jours ?
00:31:35 Bien sûr.
00:31:36 Tous les jours, à 4h du matin ?
00:31:38 Oui, jusqu'à ce que je permette de dire au gradé, tout le monde en avait marre.
00:31:44 Y compris d'ailleurs les autres détenus.
00:31:48 Et à ce moment-là, attention, quand c'est à midi, 4h30, 5h, ça dépend de l'heure,
00:31:52 mais quand c'est à midi, une prison c'est un bruit.
00:31:55 C'est très impressionnant ce que je suis en train de vous raconter.
00:31:58 C'est un bruit, les gars qui burlent à la fenêtre et tout ça.
00:32:01 Midi, l'appel.
00:32:04 Chut ! Toute la prison qui descend.
00:32:07 J'ai vu ça deux fois, monsieur Proulx.
00:32:09 Ce que vous appelez l'appel, pour être clair, à midi.
00:32:12 L'appel à la prière.
00:32:13 Voilà, l'appel à la prière.
00:32:14 J'ai vu ça deux fois. Et une autre fois, c'est très touchant.
00:32:16 Tous les jours, pareil ?
00:32:18 Tous les jours, l'été.
00:32:20 Jusqu'à ce que les gens interviennent et cherchent à savoir où sont les baffles,
00:32:25 et qui sait, et qu'on demande que ça s'arrête.
00:32:27 C'est vrai que je trouve sidérant, ces baffles, elles existent, elles sont où ?
00:32:32 On est tout à fait d'accord, c'est sidérant.
00:32:34 Comment ils sont entrés ?
00:32:36 C'est tout à fait. Et si vous voulez, quel est le problème ?
00:32:38 Le problème n'est pas du tout la religion musulmane, je veux qu'on l'entende.
00:32:42 C'est la façon dans laquelle...
00:32:44 Non, non, mais attendez, M. Prost, c'est la façon dans laquelle des gens en position de faiblesse...
00:32:48 D'accord.
00:32:49 Car on est en position de faiblesse, comptabilisent certaines religions musulmanes.
00:32:52 Qu'on comprenne le quotidien.
00:32:53 Donc la drogue, présente toujours et tout le temps, c'est ce que vous rapportez aussi.
00:32:56 Les téléphones portables ?
00:32:58 Bien sûr.
00:32:59 Pourquoi vous dites bien sûr ? Tout le monde ?
00:33:01 Moi, non. Mais tout le monde.
00:33:02 Mais il y en a qui sont encore condamnés en prison pour continuer à gérer le trafic.
00:33:05 Beaucoup, beaucoup.
00:33:06 Et ça, tout le monde le sait.
00:33:07 Oui, bien sûr.
00:33:09 Bien sûr.
00:33:11 Bon, une fois qu'on a fait ce constat qui est alarmant, la violence, les viols ?
00:33:16 Je n'ai pas vu.
00:33:19 Je n'ai pas vu.
00:33:20 Une fois qu'on a fait ce constat alarmant, que même vous avez échangé avec...
00:33:23 Alors, sur les viols, je n'ai pas vu, mais j'ai vu quelque chose.
00:33:25 C'est-à-dire, quand vous allez au médical, qui m'avait beaucoup impressionné,
00:33:29 quand vous allez aux toilettes dans le médical, vous avez des préservatifs et du lubrifiant.
00:33:35 Vous voyez, je ne suis pas en train de vous raconter des choses d'experts, moi.
00:33:38 Je suis en train de vous raconter ce que j'ai connu.
00:33:40 Je suis sorti le 12 juin.
00:33:42 Je suis sorti le 12 juin.
00:33:44 Bon, évidemment, je vois nos amis qui sont assez muets ce matin.
00:33:49 Mais, et les questions et la parole, et évidemment, Charlotte voulait dire un mot.
00:33:55 Non, non, mais sur la question de la gestion des prisons de manière générale,
00:34:00 on parle souvent de la surpopulation carcérale dans le débat public pour plaindre les prisonniers.
00:34:05 Alors, il est vrai que le respect d'un minimum de dignité des prisonniers
00:34:09 est une marque de civilisation à laquelle j'adhère absolument.
00:34:12 Mais par ailleurs, ça a des conséquences pour la société toute entière.
00:34:14 Tout ce qu'on dit là, la question comment rentre la drogue,
00:34:16 elle est portable essentiellement par les parloirs, puisque les fouilles...
00:34:19 Non, pas ça.
00:34:20 Et par des projections.
00:34:21 Enfin, globalement, les surveillants vous diront que c'est...
00:34:24 Alors, c'est vrai que nous n'avons pas tous votre expérience, excusez-nous.
00:34:27 Mais la question de l'entrée de la drogue, notamment,
00:34:32 il y a un blocage idéologique, puisque le législateur refuse
00:34:37 que les fouilles soient systématiques à la sortie des parloirs.
00:34:40 Alors qu'on sait qu'il y a même des surveillants qui vous disent
00:34:43 "Mais ça, on est partie intime, la drogue, on ne va pas vous faire un dessin
00:34:46 pour pouvoir rentrer à travers ça".
00:34:48 Il y a des surveillants qui vous racontent des trucs de fous,
00:34:50 de la nourriture scotchée sur les jambes, sous les abayas,
00:34:53 des personnes qui viennent visiter, la nourriture halal.
00:34:56 Donc, ça rentre soit par les parloirs, soit par les fameuses projections,
00:35:00 puisque les filets anti-projection, c'est pareil, c'est tout un cirque,
00:35:04 notamment sur le plan judiciaire.
00:35:05 Donc, tout ça rentre. Et aussi, la question de la violence,
00:35:08 c'est une des conséquences de surveillants absolument débordés
00:35:11 par le nombre de prisonniers et qui sont obligés de se focaliser
00:35:14 sur certains sujets et pas sur d'autres.
00:35:15 Donc, c'est absolument dramatique. Et sur le terrain de la récidive aussi.
00:35:18 Tout à l'heure, je réagissais, parce que la récidive,
00:35:20 on peut aussi voir la chose inverse.
00:35:22 À chaque fois, on dit "notre système pêche",
00:35:25 mais on a l'impression d'être dans un système absolument carcéral en France.
00:35:28 On peut voir les choses différemment aussi.
00:35:30 C'est-à-dire que le parcours délinquant, il faut y aller avant de rentrer en prison aussi.
00:35:36 Donc, vous savez, la tempérance, la fameuse tempérance qui empêche la récidive,
00:35:39 c'est un habitus. Il faut l'habituer.
00:35:41 Donc, il faut punir dès le début. Or, ce n'est pas du tout ce qu'on fait.
00:35:43 Donc, on peut voir les choses très différemment aussi.
00:35:45 - Pour terminer sur votre expérience, vous restez combien d'heures sur 24 en cellule ?
00:35:49 - 22 heures sur 24.
00:35:50 - Vous, vous étiez à l'isolement ?
00:35:52 - J'étais dans le quartier des... dans le QB4, qui est le quartier des vulnérables.
00:35:55 - Vous dites... ça fait plusieurs fois que vous dites ça. C'est Q...
00:35:59 - QB4. - QB...
00:36:00 - Le quartier des bâtiments 4.
00:36:02 - D'accord. Le quartier... Bon. Donc, vous étiez là où...
00:36:04 - Je ne voulais pas grand-bros en ce moment.
00:36:05 - Vous étiez à la santé, là où était Patrick Balkany, dans cette...
00:36:09 Bon. Donc, c'est une cellule de combien de mètres carrés ?
00:36:12 - Non, mais les conditions... 8 mètres carrés.
00:36:15 - 8 mètres carrés. Vous vous sortiez, parce que Patrick Balkany, par exemple, ne sortait pas.
00:36:18 Vous vous alliez en promenade.
00:36:19 Et quand vous êtes en promenade, vous êtes avec les autres détenus.
00:36:22 - Avec les autres détenus du QB4.
00:36:24 - Ah oui.
00:36:25 - Mais...
00:36:26 - Ah, vous n'avez pas... Vous n'avez pas...
00:36:28 - Mais au contact de toutes les cellules, des cellules arrivant.
00:36:31 - Et vous êtes seul en cellule, vous.
00:36:33 - Pardon ?
00:36:34 - Vous étiez seul dans une cellule.
00:36:35 - Bon. Vous n'avez pas été maltraité par le personnel pénitentiaire ou par des détenus ?
00:36:40 - Il y a eu des moments chauds.
00:36:42 - C'est-à-dire ?
00:36:43 - Il y a eu des moments très chauds.
00:36:45 - C'est-à-dire ?
00:36:46 - C'est-à-dire qu'il ne faut pas se laisser faire, mais malheureusement, je connais un peu, quoi.
00:36:52 - Mais précisément ?
00:36:53 - Oui.
00:36:54 - Vous êtes avec les détenus ?
00:36:55 - Oui. Il y a évidemment des moments qui sont... Par exemple, je vous racontais, voilà, quand j'ai osé intervenir à 4h30 du matin en disant qu'il fallait peut-être que ça s'arrête
00:37:07 et que le lendemain, je n'entendais pas que ça soit à 4h30, j'ai ouvert ma fenêtre, le gars était juste en dessous, je me suis fait agresser verbalement, très violemment, en disant
00:37:17 "On va te trouver, tu vas voir, on va te chopper dans les couloirs" et ainsi de suite, et ainsi de suite. Mais...
00:37:22 - Vous êtes protégé quand vous disiez "je vais au médical", vous êtes protégé par le personnel pénitentiaire ?
00:37:28 - Oui.
00:37:29 - En fait, est-ce que vous vous êtes senti en sécurité ?
00:37:31 - Non.
00:37:32 - Vous avez senti que votre vie pouvait être en danger à l'intérieur de la prison ?
00:37:36 - Que je pouvais être agressé, oui. Pas par tous les détenus, sur le train, la majorité des détenus étaient super...
00:37:41 - Il y a des espaces où...
00:37:43 - Mais par 3 ou 4 détenus, ce qui emmerdait tout le monde d'ailleurs, pas que moi.
00:37:49 - Et psychologiquement, vous avez tenu dans cet espace où vous avez craqué ?
00:37:53 - C'est là où je vous dis que... C'est pour ça que je vous dis, c'est là où mon rapport à Dieu et mon rapport à la religion m'ont énormément aidé.
00:38:03 - À Dieu chrétien en l'occurrence ?
00:38:05 - Oui, bien sûr. Mais moi j'étais baptisé, j'ai été baptisé et tout ça, et je me suis remis à la religion à cette occasion, et ça m'a énormément, énormément aidé.
00:38:17 - Une dernière chose, que devient Michel Noir ?
00:38:20 - Il voit mes enfants, mais je ne sais pas...
00:38:24 - Vous n'avez jamais aucun contact avec lui ?
00:38:26 - J'ai le revu, mais dans des conditions dont je ne veux pas parler.
00:38:29 - Bon, merci de votre témoignage, je ne sais pas si...
00:38:33 - On en revient à la conversation du début, c'est-à-dire que la prison est en grande partie, hélas, une école de la récidive,
00:38:41 parce que c'est une école de la violence, c'est une école de la radicalisation islamique, c'est une école de la drogue, et tout ça, donc, fonctionne très mal.
00:38:49 - Vous êtes pas mignon ?
00:38:50 - Non mais je suis pas mignon, parce que je suis pas contre la prison, j'ai bien commencé à le dire, c'est une sanction, et je suis même...
00:38:57 - Vous nous avez expliqué que c'était brutal et qu'il y en a eu...
00:38:59 - Je pense même que dans une prison qui fonctionnerait bien, il faudrait, c'est un débat qu'on a déjà eu, réfléchir peut-être à donner des peines courtes,
00:39:05 mais plutôt aux délinquants, plutôt que des peines plus longues et plus tard.
00:39:09 - Il faut les deux, quoi.
00:39:11 - C'est pas le sujet, le sujet c'est que le fonctionnement actuel des prisons, c'est ce qu'a dit Pierre Botton, c'est ce que disent tous ceux qui sont passés par la prison.
00:39:20 Donc ça m'interpelle.
00:39:22 Pierre Botton dit les choses de façon très claire, mais hélas, ce qui prouve que c'est vrai, il est pas le seul.
00:39:28 Donc il y a un vrai problème, vous pouvez poser la question à tous ceux qui sont passés par la prison.
00:39:32 - C'est le fait, oui.
00:39:33 - Je dis juste, c'est pas juste une école, je veux dire, ils rentrent pas sans...
00:39:36 - Vincent Herbouet.
00:39:37 - Vincent Herbouet.
00:39:38 - Moi je connais rien, mais ce que je peux en connaître, c'est qu'il y a un effet grossissant, c'est une micro société,
00:39:43 ça se passe à l'intérieur comme à l'extérieur, sauf que c'est à la puissance 10.
00:39:49 Donc il y a beaucoup de... Comment vous vous évadez de votre cellule ?
00:39:53 Effectivement, c'est par les artifices de la drogue, c'est par la religion,
00:39:58 quand vous êtes dans votre cellule comme un moine, vous êtes effectivement aspiré vers le haut,
00:40:02 et vous voyez bien le manque de spiritualité dans notre vie immatérialiste,
00:40:08 et puis il y a le chemin le plus rapide, le plus court, c'est la drogue ou le suicide.
00:40:17 - Ce que je regrette, c'est que ces 22h/24 en cellule ne soient pas utilisées pour...
00:40:22 On est prêt, on est prêt à recevoir, puisque moi j'étais prêt à recevoir le salut de Dieu.
00:40:26 - Je suis pas sûr que vous soyez le prisonnier type, pour tout vous dire.
00:40:30 - Vous vous trompez, vous vous trompez !
00:40:32 - Sur la question religieuse, oui.
00:40:34 - Non, non, mais vous vous trompez ! C'est là où vous vous trompez !
00:40:37 Non, parce que je me drope pas, non, parce que...
00:40:39 Mais même moi, je suis arrivé en cours de promenade, même moi en cours de promenade,
00:40:44 je suis arrivé à deux doigts d'en venir aux mains avec un détenu.
00:40:48 Moi ! Moi ! Alors que je suis complètement contre la viande.
00:40:52 Non, ce que je reproche, c'est que si vous voulez, on n'est pas de cours d'éducation civique.
00:40:57 Voyez ? Qu'on n'ait pas la possibilité...
00:41:01 - Cours d'éduc... Pardonnez-moi, vous me faites sourire, mais cours d'éducation civique à des gens qui...
00:41:05 - Mais c'est ce que je vous disais tout à l'heure, monsieur Prot !
00:41:08 - Qui viennent de couper la tête de Samuel Paty...
00:41:10 - Mais vous êtes terrible ! Mais monsieur Prot, dès qu'on...
00:41:12 - Pardonnez-moi de... - Mais c'est un gars !
00:41:14 - C'est le chelon rose, ça ne fait rien.
00:41:15 - Dès qu'on vous propose quelque chose, immédiatement vous êtes...
00:41:17 Mais alors on n'avancera jamais ! On peut peut-être essayer !
00:41:20 On peut peut-être... Il y a des choses qui marchent très bien avec les anciens militaires,
00:41:23 qui s'appellent les épides. Pourquoi on ne rentre pas...
00:41:26 On n'a pas trois ou quatre fois par jour des gars comme ça,
00:41:30 des anciens militaires qui viennent comme ça ?
00:41:33 Mais je trouve... Vous comprenez, monsieur Prot ?
00:41:37 C'est à cause d'un raisonnement tel que le vôtre, excusez-moi,
00:41:40 c'est à cause d'un raisonnement tel que le vôtre qu'on n'essaie rien,
00:41:44 on innove rien, et qu'on maintient la drogue et la tromperie.
00:41:47 Donc pourquoi on ne met pas des chiens ? Vous parlez de fouilles,
00:41:49 moi je ne vous parle pas de fouilles, mais des chiens.
00:41:50 Il y a des chiens dans les aéroports.
00:41:52 Vous prenez l'avion, vous avez des chiens qui reniflent.
00:41:54 Pourquoi on ne met pas les chiens à l'entrée des parloirs ?
00:41:56 Pourquoi il n'y a pas des chiens qui parlent ?
00:41:57 Parce que j'imagine qu'on achète la paix sociale, voilà, avec les portables et la drogue.
00:42:02 J'imagine que les surveillants, et c'est horrible sans doute,
00:42:05 mais qui se dit que tant qu'ils se droguent, ils ne feront pas le bordel dans la prison.
00:42:09 Voilà ce que j'imagine.
00:42:10 Les surveillants, on ne peut pas tout voir.
00:42:12 On achète la paix sociale en prison et on la met à l'extérieur.
00:42:15 C'est ça que je suis en train de vous dire.
00:42:17 On l'achète à l'intérieur de la prison, mais on la transporte à l'extérieur
00:42:21 et elle infiltre à l'extérieur.
00:42:23 Et elle infiltre, c'est-à-dire un gars qui sort en prison, il en fait 20 à l'extérieur.
00:42:27 Mais 40 ans de démission dans tous les domaines ?
00:42:29 Oui, mais il est temps d'innover. Innovons. Le travail.
00:42:32 Est-ce que vous savez qu'il y a des grands groupes industriels
00:42:35 qui sont prêts à donner du travail en prison ?
00:42:38 On ne le fait pas, il n'y en a pas.
00:42:40 Est-ce que vous savez qu'il y a des grands patrons qui veulent aller voir les prisons ?
00:42:43 On ne leur permet pas d'entrer.
00:42:45 Pourquoi ?
00:42:47 Il faut innover, parce que c'est un univers qu'on ne veut pas montrer.
00:42:51 Donc moi, je suis ici juste pour quoi ?
00:42:53 Pour témoigner, pour dire, voilà, les Français,
00:42:56 oui, vous voulez mettre tout le monde en prison, vous voulez Palmad en prison,
00:42:59 mais Palmad, il ne va pas sortir en conduisant mieux et ainsi de suite.
00:43:02 C'est ça que je veux vous dire.
00:43:04 Ne vous méprenez pas, je pense que ce que vous dites s'entend.
00:43:08 Et effectivement, je ne vais pas dire que vous avez raison sur certaines choses,
00:43:11 mais bien sûr qu'il faudrait faire des choses.
00:43:14 Et convenez qu'une fois passé de la théorie à la pratique, ce n'est pas aisé.
00:43:20 Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, nous l'avons fait.
00:43:22 Il y a une loi qui vous permet, vous journalistes,
00:43:25 d'aller en prison accompagné d'un député.
00:43:27 Ça a bien été fait.
00:43:28 Nous avons fait rentrer la médiation équine avec des choses extraordinaires,
00:43:34 avec des grands barraques qui mettaient leurs pommes de côté pour donner aux chevaux et ainsi de suite.
00:43:38 Ce n'est pas vrai, tout est possible.
00:43:40 Alors un mot, on va revenir peut-être, et je le dis pour Marine Nanson.
00:43:43 - Excusez-moi de... - Mais non, vous êtes là...
00:43:47 Non, mais j'ai l'impression que je vous engueule, je ne vous engueule pas.
00:43:50 Alors moi, vous le savez, d'habitude c'est le contraire.
00:43:52 Mais d'habitude c'est le contraire, donc ça ne me dérange pas.
00:43:55 En revanche, vous maintenant, à but de bien social, c'est terminé.
00:43:58 Vous ne tapez plus dans la caisse.
00:44:00 Mais je n'ai plus de caisse.
00:44:01 Oui, mais pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:44:03 Vous, par exemple, vous êtes à l'abri de replonger.
00:44:05 Je pensais être à l'abri pendant 25 ans.
00:44:07 Vous savez...
00:44:08 Oui, alors peut-être que pendant 25 ans, vous avez fait des choses...
00:44:11 - Attendez, j'aime pas... - Non, mais votre cas m'intéresse.
00:44:13 Non, mais je vais vous expliquer.
00:44:14 Mon commissaire aux comptes était président des commissaires aux comptes de France.
00:44:19 Mon comptable était expert auprès de la cour d'appel.
00:44:22 Ça a été relevé d'ailleurs par la cour d'appel.
00:44:24 Voilà.
00:44:25 J'ai eu deux contrôles fiscaux qui se sont soldés en me donnant un blanc-seing.
00:44:29 Après, la brigade financière arrive, et voilà, bon.
00:44:32 Non, mais vous avez fait des choses que vous saviez vous-même répréhensibles quand vous les faisiez.
00:44:37 - Cette fois-ci ? - Oui.
00:44:38 Non.
00:44:39 C'est-à-dire que l'abus de biens sociaux...
00:44:41 Cette fois-ci, non.
00:44:42 - ...que vous faisiez... - Je pensais sincèrement qu'on pouvait,
00:44:44 avec l'accord d'un associé, utiliser...
00:44:47 - Son compte. - Les...
00:44:49 - Ah bon. Vous me prenez un peu pour un... - Pardon ?
00:44:52 Vous me prenez pour un enfant, là, monsieur Bouton.
00:44:54 Vous êtes un homme d'affaires, vous me prenez pour un enfant.
00:44:58 Mais j'assume, hein !
00:45:00 Oui, mais vous me prenez quand même pour un enfant.
00:45:02 Parce que vous saviez évidemment ce que vous faisiez.
00:45:05 Mais vous avez le droit d'ailleurs, vous avez peut-être besoin d'argent, que sais-je,
00:45:07 et vous ne me dites pas que vous ne saviez pas ce que vous faisiez.
00:45:11 Je vais vous dire, je vais vous dire, monsieur Proulx.
00:45:13 Ça n'a aucune importance. J'ai payé ma peine.
00:45:15 Oui, mais...
00:45:16 - Non, non, non, mais... - Je me surdoue pas.
00:45:18 - Attendez, moi, je refuse d'être juste. - C'est pas grave.
00:45:20 - Je... Voilà. - C'est un peu quand même...
00:45:22 - Non, je vous assure, non ! - C'est... C'est...
00:45:23 - Non, je vous assure, non ! - Mais c'est pas grave.
00:45:25 - J'ai payé ma peine. - Je déteste ça.
00:45:26 - Mais non, vous détestez pas de me le faire. - Les perles à morale... Mais non.
00:45:29 Mais c'est pas grave, vous avez le droit.
00:45:31 - Je ne veux pas être un perle à morale. - Il vaut mieux que ce soit un public que l'arvée.
00:45:37 J'aime bien les gens qui parlent comme ça.
00:45:38 Je vous dis, j'ai payé ma peine, j'ai reconnu mes fautes, j'ai reconnu mes fautes,
00:45:43 et j'ai été en cours d'appel, je pense, très bien jugé.
00:45:46 - Y a pas de souci. Écoutons, écoutons, écoutons juste monsieur Dupond-Moretti.
00:45:50 On l'a écouté une première fois tout à l'heure.
00:45:51 Il y avait un deuxième passage que Marine Lençon me proposait.
00:45:53 C'était sur la difficulté précisément de juger.
00:45:56 Donc on est un peu au cœur de cela dans notre discussion ce matin.
00:45:59 Pour tout vous dire, mais c'est le charme de notre émission,
00:46:02 je ne savais pas comment cette émission allait évoluer.
00:46:05 Nous avions prévu plein d'autres choses et nous vous avons écouté
00:46:09 et nous sommes partis vers une direction qu'on n'imaginait pas forcément.
00:46:13 Mais croyez-moi, je ne le regrette pas. J'espère que les téléspectateurs non plus d'ailleurs.
00:46:17 Parce que s'il y en a 60% de moins, comme vous m'avez dit...
00:46:20 - Vous êtes plus sûr de votre situation. - Je crains que monsieur Nézjar,
00:46:24 même bien sans doute, mais bon, si je perds 60% tous les jours,
00:46:27 il ne sera peut-être pas content.
00:46:29 Écoutons monsieur Dupond-Moretti.
00:46:32 Ce que j'en tire comme conclusion, c'est que rendre la justice est difficile.
00:46:36 Que ça doit se faire dans la nuance, avec un certain nombre de principes.
00:46:41 Et que les solutions clés en main, qui nous sont parfois vendues,
00:46:45 ne sont pas les bonnes solutions.
00:46:47 Chaque affaire est une affaire individuelle.
00:46:50 Ce qu'on appelle la personnalisation de la peine,
00:46:53 lorsque l'on est dans la phase de jugement.
00:46:55 Et c'est ce qu'on appelle l'appréciation souveraine des juges,
00:46:59 qui eux, contrairement à beaucoup de commentateurs, connaissent le dossier.
00:47:03 Oui, mais ce qui est intéressant, par exemple, c'est ce qu'il dit.
00:47:06 Moi, ce qui m'ennuie fondamentalement dans la justice,
00:47:08 et j'espère ne jamais avoir affaire à elle, c'est que c'est pile ou face.
00:47:12 C'est-à-dire que le dossier, en l'occurrence, c'est le même sur Pierre Palmad.
00:47:16 Vendredi dernier, il est dehors. Hier, il est incarcéré.
00:47:20 C'est le même dossier. C'est les mêmes faits.
00:47:24 Manifestement, l'appréciation qui est portée sur ces dossiers n'est pas la même.
00:47:30 Et ça, c'est vrai sur de multiples affaires.
00:47:32 J'avais cité Georges Tron.
00:47:34 Georges Tron, la première fois, il est acquitté.
00:47:38 La deuxième fois, il est encore en prison.
00:47:40 Je ne sais pas, d'ailleurs, s'il est sorti ou pas. Il est sorti.
00:47:42 Bon, c'est ça, fondamentalement, qui m'ennuie.
00:47:44 Alors, on me dit que c'est la justice des hommes.
00:47:46 D'accord.
00:47:47 Ça m'ennuie quand même, parce que je me dis que c'est pile ou face.
00:47:51 Alors, quand je dis ça à Philippe Bézières, il pose des cris d'orfreine.
00:47:54 On a entendu ce que vous dites, mais ça veut dire qu'il faudrait supprimer l'appel.
00:47:56 Je ne dis pas ça.
00:47:57 C'est ça, vous voyez que je veux dire, c'est là où c'est compliqué.
00:47:59 Je ne dis pas ça.
00:48:00 C'est qu'on a justement instauré l'appel.
00:48:01 Je ne dis pas ça.
00:48:02 Pour eux, il y a une correction si jamais le premier jugement a été mauvais.
00:48:05 Je dis, Gérard, je dis simplement une chose.
00:48:07 J'espère ne jamais avoir affaire à la justice.
00:48:10 Et quand j'entends Gilles-William Golnadel, qui me dit qu'il n'est pas en sécurité aujourd'hui
00:48:15 quand il rentre dans un bureau d'un juge d'instruction, que dans le temps, il y a 20 ou 30 ans,
00:48:21 il avait quelques convictions, certitudes, mais qu'aujourd'hui, c'est vraiment,
00:48:24 on ne sait pas ce qui peut arriver.
00:48:26 L'affaire Outreau, voilà, c'est un traumatisme, disons-le pour beaucoup de Français.
00:48:34 Vous restez encore quelques instants avec nous, si vous le voulez ?
00:48:37 Si vous me voulez encore.
00:48:38 Écoutez, vous connaissez Gauthier Lebret, il était venu aujourd'hui.
00:48:42 Il n'a pas parlé.
00:48:43 Vous voyez, parce qu'on avait prévu de parler des retraites, de beaucoup de choses.
00:48:46 Mais c'est vrai qu'on conclura avec vous et on parlera de choses un peu plus légères.
00:48:50 Guy Savoie a perdu son étoile.
00:48:52 Convenez que c'est moins grave.
00:48:54 - Que ce sujet-là ? - Oui, c'est certain.
00:48:56 - C'est un traumatisme aussi en France.
00:48:59 - A tout de suite. - Pour lui.
00:49:01 Audrey Berton nous rappelle les titres à 10h.
00:49:05 Pierre Palmade a passé sa première nuit écrouée dans sa chambre d'hôpital.
00:49:11 L'humoriste a été placé hier en détention provisoire.
00:49:14 Pour le moment, son état de santé ne lui permet pas d'aller en prison.
00:49:17 Mais dès que ses médecins le permettront, il sera transféré à la maison d'arrêt de Fresnes.
00:49:21 On a également appris ce matin que le petit garçon de 6 ans,
00:49:24 qui avait été grèvement blessé dans l'accident de la route, a quitté l'hôpital hier.
00:49:29 Les négociations entre Médecins libéraux et l'assurance maladie,
00:49:33 5 des 6 syndicats de Médecins libéraux,
00:49:35 ont finalement rejeté les propositions des nouveaux tarifs de consultation.
00:49:39 Faute d'accord, une arbitre va fixer les nouveaux tarifs des praticiens.
00:49:43 Le ministre de la Santé déplore une absence de responsabilité.
00:49:46 Enfin, la 76e édition du Festival de Cannes se tiendra le 16 mai prochain.
00:49:51 On sait qui sera le président du jury.
00:49:53 Ce sera le réalisateur suédois Ruben Ostlund,
00:49:56 deux fois palme d'or pour The Square en 2017 et sans filtre l'année dernière.
00:50:01 Merci Audrey. Je vais libérer Gautier Lebrecht.
00:50:04 Non quand même, sans lui demander le programme politique des prochaines heures,
00:50:09 retraite au Sénat ?
00:50:11 Oui, en commission à partir d'aujourd'hui, et jeudi dans l'hémicycle.
00:50:14 Aujourd'hui, c'est le début de l'arrivée du texte au Sénat,
00:50:18 avec des conditions mises par les Républicains, encore une fois,
00:50:21 comme à l'Assemblée, mais peut-être dans l'autre sens, pour voter le texte.
00:50:25 C'est-à-dire ?
00:50:26 C'est-à-dire que l'Assemblée et les Républicains voulaient toujours plus dépenser.
00:50:30 Vous savez que l'équilibre budgétaire de la réforme est tombé,
00:50:33 notamment en raison des concessions faites au LR sur les carrières longues.
00:50:36 Bruno Rotaillot veut retrouver l'équilibre budgétaire de la réforme.
00:50:39 Donc il y a une opposition nette entre les députés et les sénateurs du même parti,
00:50:42 d'abord les LR.
00:50:43 Est-ce que les Républicains vont voter cette loi, selon vous ?
00:50:46 Au Sénat, Olivier Dussopt a déjà dit oui pour le premier grand point sur les mères de famille,
00:50:51 pour des mesures en faveur des mères de famille,
00:50:53 des mesures natalistes, diront certains,
00:50:55 qui visent à augmenter la pension des mères de famille
00:50:57 ou à les faire partir une année plus tôt, leur laisser le choix.
00:51:01 Donc vraisemblablement oui, les sénateurs LR vont voter cette réforme des retraites.
00:51:07 Je vais vous remercier.
00:51:08 Vous savez que parfois le week-end, je sors de CNews, Serge Nézjar m'autorise.
00:51:13 J'ai une permission de sortie le week-end et je me balade parfois dans des...
00:51:18 Vous avez croisé du beau monde, oui.
00:51:19 Et alors j'ai croisé, figurez-vous, alors c'est extraordinaire, ça va faire sourire les gens,
00:51:23 la femme de votre coiffeur.
00:51:25 Absolument.
00:51:26 La femme de votre coiffeur, on en est là.
00:51:27 Et elle m'a donné une photo, parce que vous êtes devenu une vedette dans le salon de coiffure.
00:51:32 Et je voulais vous montrer ce que m'a donné la femme de votre coiffeur dans un magasin.
00:51:36 Voilà.
00:51:37 On vous voit en train de vous faire coiffer.
00:51:40 Ce n'est pas Jacques Vandrou derrière, non ?
00:51:43 Non, ce n'est pas Jacques Vandrou.
00:51:44 Vous savez qu'il est fan de vous, mon coiffeur.
00:51:46 Et vous aviez critiqué ma coupe de cheveux une fois à l'antenne, ça l'avait beaucoup vexé.
00:51:49 Alors il s'appelle comment votre coiffeur ?
00:51:50 Il s'appelle Jean-Pierre.
00:51:51 Eh bien, nous, ça allons.
00:51:52 Est-ce qu'on peut revoir Jean-Pierre ?
00:51:53 On le salue, il doit être là, il ne doit pas nous écouter.
00:51:56 Il vous écoute le lundi matin quand il ne travaille pas et tous les soirs.
00:51:59 Ah oui, mais le matin, parce que si il nous regarde en même temps qu'il coupe les cheveux, je comprends votre coiffure.
00:52:05 Vous y retournez.
00:52:07 Je comprends votre coiffure.
00:52:09 Je vous remercie Gauthier.
00:52:10 Et Vincent Fernaud va vous remplacer à la seconde, parce qu'on parlera dans un instant de Guy Savoie.
00:52:17 Quelqu'un m'écrit, et ça c'est très intéressant.
00:52:20 Parce que vous avez dit tout à l'heure, religion et prison, c'est touchy.
00:52:27 Et quelqu'un m'écrit, qui m'écrit régulièrement d'ailleurs, mais je ne cite jamais son nom et je ne le citerai pas aujourd'hui.
00:52:32 Il me dit la partie la plus intéressante de votre témoignage, c'est précisément celle que vous avez récusée.
00:52:38 Je ne l'ai d'ailleurs pas récusée.
00:52:40 J'ai joué mon rôle de modérateur, puisque je ne peux pas vérifier ce que vous dites, ce que je fais régulièrement.
00:52:47 Donc, je lis son message.
00:52:50 La partie la plus intéressante, c'est précisément celle que vous avez récusée.
00:52:53 80 % de musulmans en prison, c'est proprement incroyable.
00:52:57 Imaginez nos prisons sans immigration, il y aurait 80 % de places libres.
00:53:02 C'est ça que ça veut dire, ce que vous avez dit.
00:53:04 Non.
00:53:05 Je suis désolé de le dire comme ça.
00:53:09 C'est en tout cas une des conséquences.
00:53:11 C'est pour ça que c'est extrêmement difficile, parce que ces statistiques-là que vous sortez de votre cerveau, qui sont invérifiables.
00:53:19 À partir du moment où vous dites qu'il y a 80 % de musulmans en prison, ça veut dire que s'il n'y avait pas d'immigration depuis 40 ans en France, il n'y aurait pas ces gens qui sont précisément en prison.
00:53:28 C'est ça que vous sous-entendez.
00:53:30 Non.
00:53:31 Pourquoi ?
00:53:32 Parce que si l'immigration avait été peut-être traitée différemment, si les enfants des immigrés et les petits-enfants maintenant avaient été traités différemment,
00:53:46 si le problème du trafic de drogue avait été traité dès le début, nous n'en serions pas là.
00:53:53 J'entends ce que vous dites et vous avez raison d'ailleurs de le dire comme ça, mais ce chiffre, le sociologue Kostro-Kavar avait évoqué pour sa part le chiffre de 70 %.
00:54:05 Je précise qu'il n'y a pas de statistiques ethniques en France, religieuses d'ailleurs, donc ce chiffre, par définition, il vous appartient.
00:54:13 Je l'ai dit, je le redis et je le redis.
00:54:15 Il appartient à l'expérience, mais vous avez vu les pincettes qu'il faut prendre et il y a certaines expériences sur lesquelles on discute moins.
00:54:20 C'est vrai, c'est évidemment un sujet sur lequel on est en panique.
00:54:24 Bien sûr, mais c'est notre responsabilité.
00:54:26 Le seul chiffre de l'administration pénitentiaire, c'est le nombre de prisonniers qui s'inscrivent pour avoir les menus spéciaux pendant le ramadan.
00:54:33 Et là, c'est 26 % des prisonniers.
00:54:35 Mais évidemment, ce n'est pas pareil dans une prison au fond de la Corrèze ou en banlieue parisienne.
00:54:40 Il y a évidemment des prisons dans lesquelles il y a une immense majorité de détenus musulmans.
00:54:44 Patrick Balkany était avec nous hier soir.
00:54:46 D'abord, je salue Vincent Fergnaud.
00:54:48 Bonjour Pascal.
00:54:49 Bonjour à tous.
00:54:50 Vous nous apportez un peu de légèreté, quoique, parce que pour M. Guy Savoie qui a perdu sa troisième étoile, j'imagine que c'est pour lui.
00:54:58 Alors, on me dit que c'est le meilleur chef du monde et il a perdu sa troisième étoile.
00:55:02 C'est le paradoxe.
00:55:04 D'ailleurs, j'ai vu que Pierre Charon, qui est toujours à la fois drôle, intelligent et incisif.
00:55:09 Et sénateur.
00:55:10 Et sénateur.
00:55:11 Le caractère paradoxe.
00:55:13 A fait un petit tweet qui est toujours plein d'esprit et d'humour.
00:55:16 Il devrait venir régulièrement sur notre plateau.
00:55:18 Il aurait sa place.
00:55:19 Est-ce à la suite d'un Covid long que les inspecteurs de Guy de Michelin ont perdu le goût ?
00:55:23 Aurait-il aussi perdu le sens des réalités puisque Guy Savoie a été consacré pour la sixième fois meilleur restaurant du monde ?
00:55:29 Dans la liste.
00:55:30 Voilà.
00:55:31 Écoutons ce que disait Patrick Balkany.
00:55:33 Palmade en prison, il dit la même chose que vous.
00:55:35 Écoutez.
00:55:36 Si vous voulez mon avis sur Palmade, il n'a rien à foutre en prison.
00:55:42 Pour moi, la décision qui avait été prise par le juge, c'était la meilleure décision possible.
00:55:50 C'était de le mettre sous bracelet électronique dans un hôpital psychiatrique spécialisé pour les addictions.
00:55:57 Et on le soignait.
00:55:59 Et il était enfermé.
00:56:02 Parce qu'avec un bracelet, vous ne pouvez pas sortir de l'endroit où vous avez été assigné.
00:56:07 Sinon, ça sonne immédiatement et on vient vous chercher.
00:56:11 J'en sais quelque chose.
00:56:13 J'aime le « j'en sais quelque chose ».
00:56:15 Autre passage qui m'intéressait, il évoque la nuit en prison.
00:56:19 Il dit un peu ce que vous dites vous, bien sûr.
00:56:21 Et que se passe-t-il si quelqu'un a un AVC ou a un malaise la nuit en prison ?
00:56:27 Écoutez Patrick Balkany.
00:56:28 Là, en prison, je peux vous dire une chose.
00:56:31 C'est que la nuit, vous pouvez avoir n'importe quoi.
00:56:33 Vous pouvez hurler tant que vous voulez.
00:56:35 Personne n'a la clé.
00:56:36 Vous savez que, à l'étage, je vais vous raconter quand même quelque chose.
00:56:41 Comment ça se passe en prison.
00:56:42 Des types, ils hurlent la nuit.
00:56:44 Et là, vous avez le gardien, il vient regarder ce qui se passe.
00:56:47 Et tu lui dis « appelle, appelle ».
00:56:49 Moi, j'appelais de temps en temps.
00:56:51 Je sonnais parce qu'il y avait des mecs à côté de moi.
00:56:53 Parce qu'on peut appeler de sa cellule ?
00:56:55 On a un bouton qui permet d'appeler ?
00:56:58 On a un bouton qui permet d'appeler.
00:57:01 Et alors, la nuit, il est la nuit.
00:57:04 Ce bouton, il repart au rez-de-chaussée.
00:57:08 Quand vous êtes au quatrième, comme à Fleury.
00:57:10 Au rez-de-chaussée.
00:57:11 Et vous dites, il y a un type qui hurle, il faudrait bien...
00:57:15 Alors, le gardien va regarder.
00:57:17 Et il dit « j'ai pas les clés ».
00:57:19 Les clés, il faut aller les prendre la nuit au rez-de-chaussée.
00:57:23 Pour pouvoir venir.
00:57:25 C'est pour ça que quand un mec se suicide en prison,
00:57:27 il n'y a aucune chance de le sauver.
00:57:29 Parce que le temps qu'il puisse intervenir,
00:57:31 ne serait-ce que pour ouvrir la cellule, il est mort.
00:57:35 Pierre Botton.
00:57:37 Oui, c'est vrai.
00:57:38 Vous savez, à la Santé, je crois qu'il y a eu trois ou quatre suicides
00:57:45 en moins d'un an.
00:57:47 Quand vous y étiez.
00:57:48 Oui, oui. Jean-Luc Brunel.
00:57:50 Donc moi, Jean-Luc Brunel.
00:57:51 Dans l'affaire Epstein.
00:57:52 Oui. Et Jean-Luc était identifié comme suicidaire
00:57:56 puisqu'il s'était déjà taillé les poignets.
00:57:58 Il s'est suicidé la nuit ?
00:58:00 Il s'est suicidé la nuit.
00:58:01 Comment ce suicide ?
00:58:03 Lui, il avait déjà essayé de se tailler les poignets,
00:58:06 il n'avait pas réussi.
00:58:07 Ensuite, il avait essayé avec des draps,
00:58:09 mais ils avaient découvert les draps.
00:58:11 Et là où je suis assez surpris, c'est qu'à l'étage,
00:58:15 il y avait une cellule anti-suicide.
00:58:17 Il n'y a pas été mis une heure.
00:58:19 Il n'y a pas été mis une heure.
00:58:22 Je ne veux pas faire pleurer les gens,
00:58:26 parce que de toute façon, on ne les fera pas pleurer,
00:58:27 mais si vous voulez, la nuit en prison, c'est violent.
00:58:30 C'est violent.
00:58:32 Il y a ce que dit Patrick Balkany,
00:58:35 c'est-à-dire les bruits, les gars ne dorment pas,
00:58:39 puisque comme on est 22h/24 en cellule,
00:58:42 la technique est simple, c'est qu'ils dorment la journée.
00:58:46 Donc la nuit, la prison, elle bouge tout le temps.
00:58:50 Et donc vous avez des difficultés à dormir,
00:58:52 et puis vous êtes face à vous-même la nuit.
00:58:54 Vous êtes face à vous-même, à ce que vous avez fait,
00:58:56 à ce que vous faites peser sur vos enfants.
00:58:59 Vous voyez, je veux dire, la prison,
00:59:05 quand on la vit soi-même, c'est une chose,
00:59:06 mais c'est par rapport à tout ce qu'on fait vivre à sa famille.
00:59:09 Et là, je vous assure que ce sont des moments difficiles.
00:59:14 Ce sont des moments très, très difficiles.
00:59:15 Très difficiles.
00:59:16 Alors j'entends ce que vous dites,
00:59:17 je pourrais vous répondre que pour les victimes,
00:59:19 parfois, qui ont été des victimes de ces gens qui sont en prison,
00:59:22 c'est parfois aussi très, très difficile.
00:59:25 C'est la raison pour laquelle je vous dis que les pertes...
00:59:28 Après, ce qu'on pourrait discuter, c'est
00:59:30 est-ce que quelqu'un qui fait un abus de bien social
00:59:32 doit aller en prison ?
00:59:34 Cette discussion, elle pourrait avoir lieu.
00:59:36 Ressortons de ce cas-là.
00:59:38 Ce que je vous dis, c'est que le problème de la prison est celui-ci.
00:59:42 C'est que si vous voulez, quand vous êtes incarcéré,
00:59:45 vous ne pensez pas au mal.
00:59:47 Alors dans l'abus de bien social, il n'y en avait pas,
00:59:49 puisque je n'avais pas de gens contre moi.
00:59:50 Mais si vous voulez, comment vous expliquer ?
00:59:54 On devrait faire en sorte que les gens qui ont commis quelque chose
00:59:58 prennent conscience du mal qu'ils ont fait à l'extérieur.
01:00:01 Par exemple, si vous mettez les gens qui font le trafic de drogue
01:00:03 au contact de gens qui sont en manque,
01:00:06 qui voient le gars en manque,
01:00:08 je vous assure que ça va les faire réfléchir
01:00:11 et qu'ils vont peut-être hésiter à un moment ou à l'autre.
01:00:13 Ça leur fera réfléchir 8 jours et puis quand ils ressortiront,
01:00:15 ils recommenceront peut-être.
01:00:16 Mais Pascal Praud, c'est déjà 8 jours !
01:00:18 De 8 jours !
01:00:19 Vous savez, il y a un film de l'homme pressé avec Alain Delon
01:00:21 et qu'est-ce que tu fais de la minute que tu as gagnée ?
01:00:24 Avec des minutes, j'en fais des heures, avec des heures, j'en fais des jours,
01:00:27 avec des jours, j'en fais des semaines, des semaines, j'en fais des mois.
01:00:29 C'est déjà 8 jours !
01:00:30 L'homme pressé, film d'Edouard Molinaro, adaptation de Paul Morand
01:00:34 et film de 77 avec Alain Delon, effectivement qu'on peut revoir.
01:00:39 Ce que je vous propose, c'est de changer de sujet.
01:00:43 Parce qu'on va parler de Noël de Grette
01:00:45 et je faisais un parallèle tout à l'heure,
01:00:47 effectivement, il n'y a rien à voir entre Pierre Palmade et Noël de Grette.
01:00:51 Sauf que c'est deux hommes que le calendrier réunit dans la chute.
01:00:55 Point.
01:00:56 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, plus dur sera la chute.
01:00:59 Donc il va peut-être démissionner du COMEX, ce n'est pas sûr d'ailleurs.
01:01:04 On attend, le COMEX doit ouvrir à 10h30, je crois, ce matin.
01:01:07 Jean-Michel Aulas, le président de Lyon que vous connaissez,
01:01:10 est arrivé devant la Fédération et il a dit quelques mots.
01:01:14 Écoutons-le.
01:01:16 C'est un très grand dirigeant.
01:01:18 Vous savez que la Fédération est l'une des fédérations les mieux gérées.
01:01:23 Donc voilà, je pense qu'on va faire un bilan global une fois que vous aurez tous les éléments.
01:01:28 C'est un très grand dirigeant, il a objectivement raison.
01:01:32 Et la Fédération est bien gérée.
01:01:35 Je souris parce que je connais Jean-Michel Aulas depuis 40 ans et Pierre Botton aussi.
01:01:39 Donc je connais sa parole qui n'est pas de bois, mais de chêne.
01:01:44 Il y a tout le reste, bien sûr, qu'on connaît et qu'il faut redire.
01:01:48 C'est vrai que tous les problèmes de comportement qu'il a eu,
01:01:51 la façon qu'il avait de diriger, les choses qu'il n'a pas faites face au racisme, etc.
01:01:58 Mais c'est vrai qu'il ne faut pas non plus, il faut toujours essayer d'être un petit peu...
01:02:02 Vous me faites sourire avec les choses qu'il n'aurait pas faites contre le racisme.
01:02:04 Moi, je connais bien le football.
01:02:05 Pas suffisamment, semble-t-il, d'après ce que vous dites.
01:02:08 Si il y a vraiment un domaine qui intègre toutes les diversités,
01:02:14 non seulement c'est le sport, c'est le football.
01:02:16 Donc je veux bien qu'on fasse le procès du racisme.
01:02:18 Je parlais dans les tribunes.
01:02:20 C'est vrai qu'il y a eu des choses...
01:02:22 Quand on lui reproche...
01:02:23 Dans les tribunes, vous aurez toujours un abruti qui peut dire...
01:02:27 Mais s'il y a un domaine, je le répète.
01:02:30 Bien sûr.
01:02:31 Oui, vous dites bien sûr.
01:02:32 Non, mais bien sûr.
01:02:33 Et moi, je ne veux surtout pas défendre non plus Noël Legret.
01:02:35 J'observe qu'il n'est mis en examen pour rien du tout.
01:02:39 Il a un comportement qui n'est pas convenable, bien évidemment,
01:02:42 avec des témoignages qui sont rapportés,
01:02:46 et notamment celui de Sonia Souhid.
01:02:49 Mais j'essaye de donner tous les éléments, bien évidemment.
01:02:53 D'un point de vue extérieur, la question n'est pas de savoir
01:02:56 si son bilan est globalement positif ou pas globalement positif.
01:02:59 C'est de savoir s'il a la légitimité pour continuer à être président.
01:03:02 C'est là la seule question.
01:03:03 Apparemment non.
01:03:05 Apparemment non.
01:03:06 Donc on va voir.
01:03:08 C'est-à-dire, soit en effet, il démissionne.
01:03:10 Et à ce moment-là, s'il démissionne, je veux dire,
01:03:12 il ne va sortir pas la grande porte.
01:03:14 Soit il est...
01:03:15 C'est ce que, en tout cas...
01:03:16 Alors, soit, évidemment, il y a soit la haute autorité, que sais-je,
01:03:20 le Comex va démissionner, va être élu, enfin, etc.
01:03:23 Donc, voilà.
01:03:24 Voyez le sujet, quand même, qui montre les tenants
01:03:26 et les aboutissants de la réunion de ce matin.
01:03:32 Une fois encore, le siège de la Fédération française de football
01:03:36 sera l'objet de toutes les attentions ce mardi matin.
01:03:39 C'est là que Noël Legret, président en retrait,
01:03:41 devrait annoncer sa démission,
01:03:43 comme le laisse entendre Jean-Michel Hollas
01:03:45 dans une interview accordée à l'équipe.
01:03:47 J'ai senti, même si ça lui en coûte beaucoup,
01:03:50 qu'il veut faire passer l'intérêt de la fédération avant le sien.
01:03:54 La démission de Noël Legret, dossier numéro un du comité exécutif.
01:03:58 Mais si le Breton prend tout le monde à contre-pied
01:04:01 et choisit de rester, trois scénarios pour le pousser au départ.
01:04:04 Une démission de la moitié des membres du Comex,
01:04:07 provoquant une nouvelle élection,
01:04:09 la tenue par la haute autorité du football d'une assemblée générale,
01:04:13 ou la commission de discipline et de radiation du comité national d'éthique.
01:04:17 Si Noël Legret choisit bien de se retirer définitivement,
01:04:21 Philippe Diallo continuera d'assurer l'intérim à la tête de la FFF
01:04:25 jusqu'à la prochaine assemblée fédérale en juin.
01:04:28 Ce qui est assez sidérant dans cette histoire,
01:04:31 c'est que ce qui aura provoqué sa chute,
01:04:34 ce n'est pas son comportement avec les femmes,
01:04:37 ce n'est pas son management qui est jugé autoritaire,
01:04:40 c'est une phrase qu'il a dite contre Zinedine Zidane.
01:04:43 C'est-à-dire qu'avant, tout ça s'est connu depuis des années.
01:04:47 Et notamment ce rapport avec les femmes.
01:04:50 Il y avait déjà de nombreux témoignages qui existaient.
01:04:53 Mais ce qui a provoqué sa chute, c'est la phrase.
01:04:57 C'est assez étonnant quand même.
01:05:01 On aurait pu imaginer qu'avant cette phrase,
01:05:04 il y ait des procédures qui se mettent en place.
01:05:07 - Peut-être que l'équipe de France n'a pas eu sa troisième étoile.
01:05:10 Et qu'on lui a attribué un petit peu tôt.
01:05:13 Si on avait vaincu en Coupe du monde,
01:05:16 peut-être que tout ça aurait été différent aujourd'hui.
01:05:19 - C'est un succès.
01:05:21 - L'euphorie générale.
01:05:23 - La Coupe du monde est perçue comme un succès, je trouve, globalement.
01:05:27 Mais visiblement, vous êtes attaché aux étoiles.
01:05:30 - Oui, c'est le sujet du jour pour moi, c'est clair.
01:05:33 - Le passé est habile. La transition.
01:05:36 - M. Erwoud, je vous avais pas parlé d'habitude.
01:05:39 Vous parlez effectivement politique étrangère.
01:05:42 - Je vais vous avouer une chose.
01:05:44 - Ça vous a fait du bien ?
01:05:46 - Je me fiche éperdument de la carrière de...
01:05:49 - Il y a un prénom qui fait rêver.
01:05:52 - Il n'y a rien de nouveau sur la Russie et l'Ukraine.
01:05:56 - Non, sur l'Afrique.
01:05:59 - La politique étrangère ?
01:06:01 - Oui.
01:06:03 - Aujourd'hui, c'est l'Afrique.
01:06:05 - Le président part en Afrique.
01:06:07 Mais l'Afrique ne nous veut plus.
01:06:09 L'Afrique nous vire régulièrement.
01:06:11 Nous avons été virés comme des malpropres du Mali.
01:06:14 - Contestés, dénigrés, rejetés, chassés même.
01:06:17 - Diffamés beaucoup.
01:06:19 - Pourquoi on y va ?
01:06:21 - Pour une grande somnolence de l'Elysée,
01:06:23 Wagner s'est fait entendre.
01:06:25 Ça a réveillé le président.
01:06:27 Il part donc en Afrique centrale.
01:06:30 C'est un périple...
01:06:32 Il n'y a pas mis les pieds dans son premier mandat.
01:06:35 - Il reste combien de jours ?
01:06:37 - 3 ou 4 jours.
01:06:39 - Dans le même pays ?
01:06:41 C'est pas mal.
01:06:43 C'est mal perçu de faire des allers-retours
01:06:46 dans un pays compliqué.
01:06:48 Il va au Gabon, un émirat tenu par la famille Bongo.
01:06:52 Il va au Congo-Brazzaville.
01:06:55 Le président de l'Union soviétique n'a pas toujours
01:06:58 été très aimé ni très apprécié à Paris.
01:07:01 Les juges lui demandent des comptes sur les résidences
01:07:04 de ses petits-neveux.
01:07:06 Il va aussi en Angola.
01:07:08 C'est l'Angola Gate.
01:07:10 Tous les amis haut placés du régime ont été mis en prison.
01:07:14 Et puis il va dans l'immense Congo-Kinshasa
01:07:18 où il aimerait bien jouer un rôle de médiateur de paix.
01:07:22 L'important dans l'histoire, c'est que les bases françaises
01:07:25 que nous avons en Afrique vont perdurer,
01:07:28 mais qu'on va les changer entièrement.
01:07:30 Elles vont s'ouvrir.
01:07:32 - Qu'est-ce que vous appelez les bases françaises ?
01:07:34 - Les bases militaires.
01:07:36 Au Sénégal, en Côte d'Ivoire, etc.
01:07:38 L'armée a réussi à les garder,
01:07:40 mais on va entièrement les transformer.
01:07:42 On va les mutualiser avec les Africains.
01:07:45 On va rire.
01:07:47 - Il y a une phrase, un mot qui est important,
01:07:50 c'est le mot qu'il a employé, qui est le mot "humilité".
01:07:53 - Oui, on est champion du monde de l'humilité.
01:07:56 - Champion. Partout, on est champion du monde.
01:07:58 La modestie va être la modestie française.
01:08:01 On n'en finit pas d'expier le lait colonial.
01:08:05 On n'en finit pas, au sommet de l'État,
01:08:08 exactement le contraire de ce qu'il fallait faire.
01:08:11 Et en parlant d'humilité,
01:08:13 il donne du grain à moudre aux gens de Wagner
01:08:16 qui font de la désinformation.
01:08:18 - Ça ne réglera rien.
01:08:20 - Bon.
01:08:22 - Vous vous en faites chier de l'Afrique,
01:08:24 mais c'est plus important que le GRET, je vous assure.
01:08:27 D'ailleurs, en Afrique, ils connaissent bien,
01:08:29 beaucoup mieux que moi, Noël Le GRET.
01:08:31 - J'avais un professeur en école de journalisme
01:08:33 qui me disait, le problème de vos bêtis
01:08:35 que vous allez faire, c'est que ce qui est intéressant,
01:08:37 n'est pas important,
01:08:39 et ce qui est important, n'est pas intéressant.
01:08:41 - Moi, j'avais un vieux confrère qui disait,
01:08:43 ça n'a aucun intérêt, d'ailleurs, tout le monde en parle.
01:08:45 - Ah, c'est bien.
01:08:46 - Je me rappelle souvent.
01:08:48 - Bon.
01:08:49 On va parler vraiment de la troisième étape
01:08:51 dans une seconde.
01:08:52 Simplement, j'invite tout le monde à lire Le Monde.
01:08:55 Quand les étudiants déboulonnent Godard.
01:08:58 Vous avez vu ce papier ?
01:08:59 Absolument formidable.
01:09:00 Lundi 5 décembre 2022, à la FEMIS,
01:09:02 la grande école parisienne de cinéma,
01:09:04 Nicole Bronèze,
01:09:05 tient un discours sur l'art et la manière de conclure un film.
01:09:08 La directrice du département analyse et culture cinématographique
01:09:11 projette la fin de Sombre en 1998
01:09:13 de Philippe Grandrieux.
01:09:15 Un féminicide, analyse-t-elle,
01:09:17 après avoir averti que l'extrait contenait des images violentes.
01:09:20 Tôlé, des étudiants qui quittent la salle.
01:09:24 Le viol n'est pas un motif narratif.
01:09:27 Il n'est pas un pivot dramaturgique.
01:09:30 Il n'est pas une pulsion de mort
01:09:32 qui existe en chaque être humain.
01:09:34 Écrivent deux jours plus tard les élèves de première année
01:09:37 dans un long mail interpellant l'ensemble de la FEMIS.
01:09:40 Le viol est une construction sociale
01:09:42 largement acceptée, normalisée,
01:09:45 esthétisée et érotisée.
01:09:47 Il est temps d'en parler comme Tahel
01:09:49 signait les femmes de la promotion Kelly-Retschart.
01:09:53 Suit un papier formidable sur le wokisme dans l'art.
01:09:57 Juste, je voulais vous faire écouter
01:10:00 c'est M. Olivier Vial sur le wokisme.
01:10:03 Vous avez lu ce papier parce qu'en fait,
01:10:05 la révolution dévore ses enfants.
01:10:08 Parce qu'on pourrait imaginer que à la FEMIS,
01:10:11 eh bien non, la FEMIS elle-même est attaquée.
01:10:14 Elle ne va pas assez loin.
01:10:15 Écoutez M. Vial.
01:10:17 Ça touche un secteur qui se croyait lui déjà en point du progrès,
01:10:22 qui se croyait progressiste et donc qui croyait
01:10:24 qu'il était protégé de ça et qu'il était finalement lui-même éveillé.
01:10:29 Et en fait, on s'aperçoit qu'on n'est jamais assez éveillé
01:10:32 dans ce monde-là et que le wokisme, c'est un phénomène
01:10:35 qui va toujours aller vers toujours plus de revendications.
01:10:40 C'est une forme d'hypersensibilité agressive.
01:10:42 On a des jeunes, mais des moins jeunes aussi maintenant,
01:10:46 qui d'un côté ont un kleenex et disent qu'ils sont blessés
01:10:49 par tout ce qu'ils voient et de l'autre côté,
01:10:51 ils ont une main pour baillonner ceux qui ne pensent pas comme eux.
01:10:54 C'est à la fois quelque chose qui est sincère,
01:10:56 mais c'est aussi une vraie stratégie parce que
01:10:59 en affichant cette sensibilité, ils ont un discours qui consiste à dire
01:11:03 "ce que tu dis, ce que tu montres, ce que tu m'enseignes me blesse,
01:11:07 donc tais-toi". En affichant une forme de sensibilité,
01:11:10 la majorité des gens ne veulent pas blesser les autres.
01:11:12 Et c'est une vraie stratégie gagnante parce que
01:11:14 dès lors qu'une minorité, une infime minorité,
01:11:16 ceux qui sont à la pointe de ces revendications
01:11:19 sont très peu nombreux, mais dès lors qu'ils jouent les blessés,
01:11:24 dès lors qu'ils ont l'impression que vraiment ça les touche.
01:11:27 Et quelques fois, il faut avouer que c'est quelque chose
01:11:29 qui les touche sincèrement.
01:11:31 C'est avec eux, autour d'eux, leurs camarades se liguent autour d'eux
01:11:35 et disent aux professeurs "voilà, vous voyez bien qu'il est mal,
01:11:39 donc parlons d'autre chose".
01:11:41 Et à force de faire ça, il y a une forme d'autocensure qui se développe,
01:11:44 il y a une forme aussi de complaisance.
01:11:47 Il y a 40 ans, quelqu'un qui est un grand écrivain,
01:11:52 c'est Pierre Gripari, exactement 40 ans,
01:11:55 il a publié "La patrouille du comte".
01:11:57 Pierre Gripari, c'est l'auteur des contes de la rue Broca,
01:12:00 de Mouftar, "Un sorcière dans le placard à Baléborn" etc.
01:12:04 Tous nos enfants ont lu, j'ai lu, mes enfants ont lu,
01:12:07 Pierre Gripari, il y a 40 ans, il a publié "La patrouille du comte".
01:12:10 Qu'est-ce que c'est "La patrouille du comte" ?
01:12:12 Ce sont des enfants qui sont encadrés par un lieutenant et un capitaine
01:12:15 et qui vont voir le royaume du comte pour essayer,
01:12:18 parce que l'ogre et l'enfant ça ne va pas,
01:12:21 la princesse et qui épouse le prince ça ne va pas, etc.
01:12:24 C'est-à-dire que quand il publie ça,
01:12:26 évidemment ils essayent de mettre de l'ordre,
01:12:29 ils vont mettre de l'ordre et ça va être le chaos.
01:12:31 C'est-à-dire que sous prétexte d'humanisation,
01:12:33 ça va être la violence.
01:12:35 Ce que je veux dire par là, c'est que quand il publie,
01:12:37 tout le monde dit "ça n'arrivera jamais".
01:12:39 Il y a 40 ans ça n'arrivera jamais, on y est.
01:12:41 C'est-à-dire qu'on est à la fois dans un système grotesque,
01:12:44 parce que c'est grotesque, et en même temps totalitaire,
01:12:47 parce que le propre du totalitarisme qu'on dit à Narendt,
01:12:49 c'est qu'on n'est jamais assez pur et qu'il y a toujours une couche devant vous.
01:12:52 - Pour liser ce papier qui est vraiment très intéressant,
01:12:55 on en parlera, je voulais qu'on en parle d'un collage.
01:12:57 - Ce totalitarisme qui vient est terrible.
01:13:02 - Il est 10h24 et Vincent Fernand nous a rejoint.
01:13:05 Alors qu'est-ce qui se passe avec Guy Savoie ?
01:13:07 On a d'abord toujours un peu scrupule à parler de ça.
01:13:09 Pourquoi ? Parce que les gens qui nous écoutent,
01:13:11 ils ne vont pas chez Guy Savoie comme ça.
01:13:13 - C'est certain.
01:13:15 - Un 3 étoiles, ça vaut combien ?
01:13:17 - Un 3 étoiles, ça dépend de quel 3 étoiles.
01:13:20 Mais grosso modo, pas en dessous de 250 euros déjeuner.
01:13:24 - Par personne ? - Oui.
01:13:26 - Et sans les vins ?
01:13:28 - Ça dépend.
01:13:30 - Donc c'est une clientèle.
01:13:32 - Il y a des menus, voilà. On peut dire en tout cas autour de 200 euros.
01:13:34 - Gérard qui connaît bien les 3 étoiles.
01:13:36 - Je ne connais pas bien les 3 étoiles.
01:13:38 - Ça se trouve, non, je le fais rarement.
01:13:40 Je suis allé chez Guy Savoie et j'ai un souvenir exceptionnel.
01:13:43 C'est le meilleur restaurant où je n'ai jamais dîné.
01:13:46 - Je suis d'accord avec vous.
01:13:47 D'abord, le cadre est sublime.
01:13:49 Il a pris de la monnaie avec des étoiles de François Pinault.
01:13:52 - Surtout la vue.
01:13:54 - La vue, et puis...
01:13:56 - Pourquoi on lui retire alors ses étoiles ?
01:13:58 Ils ne sont pas bons, les Guy de Michelin ?
01:14:00 Parait-il que ça a changé de patron ?
01:14:02 - La question, c'est de savoir si c'est une injustice.
01:14:04 Parce qu'on est tous pétris de justice.
01:14:07 Ce n'est pas une injustice si on se place du point de vue du Michelin.
01:14:10 D'abord, ils sont souverains.
01:14:12 Et ils décident s'ils donnent des étoiles ou s'ils les retirent.
01:14:14 Et c'est bien légitime.
01:14:16 Ce n'est pas une entreprise d'Etat.
01:14:19 Ce n'est pas l'Institut des Labels.
01:14:21 C'est une entreprise privée qui veut faire du profit et de l'image.
01:14:25 Il faut savoir que dans le groupe Michelin,
01:14:27 je respecte leur jugement.
01:14:29 Parce qu'ils ont le droit de le faire.
01:14:31 Dans le groupe Michelin, du point de vue du chiffre d'affaires,
01:14:34 le guide rouge, c'est rien.
01:14:36 C'est epsilon.
01:14:38 C'est 1 ou 2 %, dit-on.
01:14:40 En revanche, sur le plan de l'image et de la promotion,
01:14:43 c'est 70 %.
01:14:45 C'est le pneu qui fait le chiffre d'affaires.
01:14:47 Ils ont un devoir d'image pour le groupe Michelin.
01:14:50 Ensuite, si on donne, on peut retirer.
01:14:53 - Il a été noté combien de fois ?
01:14:58 - Trois fois, je crois, meilleur sur la liste.
01:15:00 - Ce n'est pas ça.
01:15:02 Pour qu'on lui enlève son étoile.
01:15:04 Les inspecteurs sont passés combien de fois dans son restaurant ?
01:15:06 - Le Michelin est assez obscur, opaque, sur le fonctionnement.
01:15:10 - Ah oui, on ne sait pas.
01:15:12 - Ça n'a toujours pas fait partie.
01:15:14 - Ils disent en tout cas 5 ou 6 fois.
01:15:17 - Il a été vu 5 fois.
01:15:19 - Il a été vu 5 fois.
01:15:21 - C'est un coup de pub que se fait le guide Michelin ?
01:15:24 - Un buzz.
01:15:26 - Ils ont tiré l'étoile à Guy Savoie.
01:15:28 En quoi Guy Savoie, la cuisine est-elle moins bonne qu'il y a un an ?
01:15:31 - Ce n'est pas ça la question.
01:15:33 C'est la stratégie.
01:15:35 Le guide Michelin, c'est le monde, et non plus la France.
01:15:38 La cuisine française accompagne ce mouvement.
01:15:41 On essaie de faire rentrer les pays du monde.
01:15:44 Quand on regarde certains classements où les Péruviens sont en tête de classement...
01:15:48 - Mais ce n'est pas ma question.
01:15:50 - Est-ce que Guy Savoie, c'est moins bon ?
01:15:52 - Non. Il est au top de son art.
01:15:54 - Pourquoi on lui enlève son étoile ?
01:15:56 - Parce que c'est de la stratégie.
01:15:58 C'est dans une globalisation du système de la gastronomie mondiale.
01:16:02 - Je ne comprends pas votre raisonnement.
01:16:04 Si je ne comprends pas, les gens ne comprennent pas non plus.
01:16:07 Quel est le rapport avec les Péruviens ?
01:16:09 - Les Péruviens, c'est l'image d'une gastronomie mondiale décomplexée
01:16:14 qui est en train de tailler des crouffières à la gastronomie française.
01:16:18 Aujourd'hui, la cuisine péruvienne est classée première sur des classements mondiaux.
01:16:22 Par exemple, je vous donne un exemple.
01:16:24 Je n'ai rien contre les Péruviens, mais ce n'est pas avec du cochon d'Inde et des sémitiers...
01:16:29 - Il n'y a pas un numerus clausus...
01:16:31 - C'est mieux que ça, mais c'est surfait.
01:16:33 - Il n'y a pas un numerus clausus des trois étoiles.
01:16:36 - Est-ce qu'on peut en donner aux Péruviens et les garder à Guy Savoie ?
01:16:39 - C'est ça que je ne comprends pas dans votre raisonnement.
01:16:41 - Il y a un numerus clausus.
01:16:43 - Si on donne, il faut reprendre. Il faut quand même qu'il y ait un équilibre.
01:16:47 Malheureusement, Guy Savoie, qui est au top de son rang,
01:16:50 qui a une équipe extraordinaire, qui a une cuisine fantastique, en fait les frais.
01:16:54 C'est-à-dire que le Michelin, dans sa stratégie,
01:16:57 vous, Ogémonie, Guy Savoie, qui ne le méritent pas...
01:17:00 Mais il faut savoir qu'ils ont déjà fait ça avec la Maison Héberlin en Alsace.
01:17:03 Ils ont déjà fait ça avec le restaurant de Paul Bocuse, en attendant heureusement...
01:17:06 - Mais là, c'est le meilleur restaurant du monde !
01:17:08 - Je peux parler de ça parce que c'était mon parrain, Paul.
01:17:11 Paul Bocuse était mon parrain.
01:17:13 Et je trouve particulièrement laid qu'on ait attendu qu'il décède pour lui retirer son étoile.
01:17:18 Ils n'ont pas eu le courage de le faire alors qu'il était vivant.
01:17:21 Alors que c'est un restaurant dans lequel il y a trois meilleurs ouvriers de France,
01:17:25 et j'engage tous les gens qui ont quelque chose à fêter, qui ont quelque chose à y voir,
01:17:30 à y retourner pour voir la qualité de ce qui a été fait.
01:17:35 Donc je trouve que c'est particulièrement laid d'avoir attendu qu'il décède pour lui enlever son étoile.
01:17:39 - Une microseconde.
01:17:40 Quand j'étais directeur de la rédaction du Figaro Magazine, était paru un livre noir.
01:17:44 Vincent, vous vous souvenez.
01:17:45 Un livre noir sur la gastronomie française, dans lequel les méthodes du Michelin, etc.
01:17:49 Et la personne qui l'avait été, était François Simon.
01:17:52 Bon, parce que j'avais demandé à François Simon...
01:17:54 Mais les pressions que j'ai eues pour que ces articles et ces extraits ne paraissent pas,
01:18:00 je ne vous raconte pas.
01:18:02 Parce qu'on ne touche pas au Michelin.
01:18:04 - Parce qu'on ne touche pas au Michelin.
01:18:05 - On ne touche pas au Michelin.
01:18:06 - On touche à qui on veut.
01:18:08 - Non, non, mais non.
01:18:10 - L'inspecteur du guide Michelin, ils ne vont pas venir sur notre plateau ?
01:18:16 - Non, certainement pas.
01:18:18 - Il y a combien de trois étoiles en France ?
01:18:20 - De trois étoiles, il y en a 27, je crois.
01:18:22 - Et dans le nouveau guide, il y en a plus ou il y en a moins ?
01:18:25 - Du coup, on attend de l'annonce qui est lundi prochain, lundi matin en Alsace, à Strasbourg.
01:18:31 Parce que pour l'instant, on sait qu'il y en a deux qui sont rétrogradés,
01:18:34 mais on ne sait pas ceux qui peuvent accéder à la nouvelle guide.
01:18:36 - Ça change quelque chose pour Guy Savoie ?
01:18:38 - Oui, ça change quelque chose.
01:18:40 Parce que quand on vous dit, à l'issue d'une carrière, "on t'aime moins", c'est terrible.
01:18:44 C'est un homme très sensible, un très grand chef, je le répète,
01:18:47 qui est au sommet de son art.
01:18:49 Ça n'a jamais dérangé.
01:18:51 Tous ceux qui y vont disent que c'est extraordinaire.
01:18:53 Donc c'est un peu une façon de dire, "tu n'es plus dans le game, mon grand".
01:18:56 Parce qu'il y a des jeunes qui poussent derrière et qu'il leur a fallu bouger quelque chose.
01:18:59 Non, moi je ne suis pas d'accord.
01:19:01 Je pense qu'on peut aimer autant une cuisine, même un peu classique, même un peu bourgeoise.
01:19:06 - Il y en a un autre qui a perdu ses trois étoiles, c'est Coutenceau, non ?
01:19:09 - Ah oui.
01:19:10 - À la Rochelle.
01:19:11 - Le pauvre Christophe.
01:19:12 Lui, en plus, c'est un garçon qui s'est engagé pour la pêche durable,
01:19:15 un homme extraordinaire aussi, fils d'un grand chef rochelais,
01:19:19 et surtout qui a accédé aux trois étoiles, je crois, il y a quatre ou cinq ans.
01:19:24 Donc c'est un peu rapide comme turnover.
01:19:26 Et je ne vois pas non plus ce qui a pu descendre dans sa cuisine.
01:19:28 Et je le répète, Guy Savoie, en plus, il est dans son restaurant.
01:19:32 On peut reprocher à certains chefs de ne jamais y être, de déléguer à leurs équipes.
01:19:35 Lui, il est là, il est à la manœuvre.
01:19:37 - Bon, on le salue évidemment, Guy Savoie, et puis on va peut-être le recevoir.
01:19:42 - Je ne crois pas que ça fera baisser sa fréquentation.
01:19:44 Il y a aussi un engouement autour de la perte de la troisième étoile.
01:19:48 Les fidèles, les fans du monde entier...
01:19:51 - Vous, par exemple, il fait partie des cuisiniers que vous préférez au monde ?
01:19:54 - Guy Savoie ? Oui, il fait partie de mon top 10 des chefs français, en tout cas, oui.
01:20:00 - Et dans les top 3, vous mettez qui en France aujourd'hui ?
01:20:03 - Ah, bon, je vais faire trop de malheureux si je dis ça.
01:20:06 Mais moi, les chefs sont mes amis, je ne suis pas critique gastronomique.
01:20:10 C'est-à-dire que je ne note pas les restaurants.
01:20:12 Il y a beaucoup de restaurants que j'aime.
01:20:14 - Fréchon, c'est trois étoiles aussi ?
01:20:16 - Absolument, oui, au Bristol, à Paris. Très, très grand chef.
01:20:19 Mais je veux parler des anciens aussi, comme Bernard Paco, la génération de Guy Savoie.
01:20:24 On vient de fêter les 20 ans du suicide de Bernard Loiseau.
01:20:28 Guy Savoie était un grand ami.
01:20:30 - Fêté et célébré.
01:20:32 - Enfin, célébré, pardon. Commémoré.
01:20:35 Et Guy Savoie, c'est la garde rapprochée. Ils étaient chez trois gros apprentis ensemble.
01:20:40 - Alors, j'ai une surprise pour vous.
01:20:44 Restez bien sûr avec nous, parce que je voulais vous montrer le projet Hidalgo,
01:20:49 ce qu'on avait imaginé et ce que c'est devenu.
01:20:52 Mais c'est un peu l'histoire de Mme Hidalgo.
01:20:54 Donc vous allez voir, ça sera tout de suite après la pause.
01:20:57 Pourquoi pas la pause d'ailleurs ?
01:20:59 Puisque c'est Audrey Bertheau qui nous rappelle les titres du jeu.
01:21:02 - Trois mois après la mystérieuse disparition d'un jeune couple dans les Deux-Sèvres,
01:21:09 un homme vient d'être interpellé ce matin en Vendée par les gendarmes.
01:21:13 Ce serait l'une de leurs connaissances.
01:21:15 Les jeunes de 22 et 21 ans n'ont plus donné signe de vie depuis la nuit du 25 novembre.
01:21:19 Ils avaient passé la soirée près de Nior.
01:21:22 La sécheresse en France.
01:21:24 Les préfets sont appelés à prendre des arrêtés de restrictions d'eau dès maintenant.
01:21:27 C'est ce que demande le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut.
01:21:30 Le but est d'anticiper d'éventuelles situations de crise.
01:21:33 Cet été, la France subit en effet une sécheresse inédite depuis plusieurs semaines.
01:21:38 Et puis un record pour le tourisme.
01:21:40 La France a engrangé 58 milliards d'euros en 2022 grâce au tourisme international.
01:21:45 Ce résultat s'explique par le retour des clientèles européennes et des Américains,
01:21:48 mais aussi par l'inflation.
01:21:50 Les clientèles étrangères qui ont le plus dépensé en France sont les Belges, les Allemands et les Anglais.
01:21:55 - J'ai un résumé, une synthèse, un compte d'orcée de la politique de madame Hidalgo.
01:22:03 Ce qu'elle annonce est la réalité qui arrive.
01:22:06 Ce qu'elle annonce, je vous propose de voir ce qu'elle avait annoncé.
01:22:09 C'était un projet végétal, c'était cet immeuble.
01:22:13 C'était cet immeuble qui était annoncé, les plantes vertes partout, immeuble végétal.
01:22:20 Dans la capitale, ça existe, c'était le projet.
01:22:23 Et voici donc le 27 février 2023, c'était hier, la réalité.
01:22:29 La réalité, c'est-à-dire que évidemment ça ne ressemble pas du tout au projet initial.
01:22:34 Les plantes vertes sont toutes mortes, etc.
01:22:37 - Ce qui est important, c'est de dire que les arbres, donc ce n'est pas, sont verts.
01:22:42 Donc ce n'est pas...
01:22:45 Non, avec tous les projets d'ailleurs de madame Hidalgo, c'est amusant parce qu'on a l'impression que
01:22:50 c'est lorsque un agent immobilier vous fait visiter un appartement témoin.
01:22:54 C'est-à-dire que dans la réalité, vous n'avez jamais...
01:22:57 - Avant, après. Marine Lençon s'amuse avec le avant, après.
01:23:00 - Elle a raison.
01:23:01 - Merci monsieur Botton, merci de votre franc-parler, de votre sincérité.
01:23:06 Je maintiens une forme de courage de dire les choses telles qu'elles sont.
01:23:10 Merci Vincent Fergniaud, on vous écouterait pendant des heures.
01:23:14 Même si c'est vrai que c'est vraiment...
01:23:17 Alors pour le coup, ça s'adresse, ces trois étoiles.
01:23:20 - C'est un peak view quand même.
01:23:22 - Oui, c'est vrai.
01:23:23 - Mais ça intéresse tout le monde parce que c'est l'image de la gastronomie française.
01:23:26 - Bien sûr.
01:23:27 - Au-delà de Guy Sarkozy.
01:23:28 - Oui, ça fait rêver, bien sûr.
01:23:30 - Ça fait rêver, ça fait rêver.
01:23:33 - Même en photo, c'est beau.
01:23:35 - Franchement.
01:23:36 - C'est vrai ?
01:23:37 - Oui.
01:23:38 - Là, c'est un vrai débat.
01:23:39 - Oui, oui.
01:23:40 - Avec les réseaux sociaux, c'est vrai que la cuisine, si on regarde, elle ne se goûte plus.
01:23:43 - Les émissions culinaires fonctionnent à balle, on n'a jamais goûté.
01:23:46 - Je suis d'accord.
01:23:47 - Et on adore.
01:23:48 - Mais les émissions...
01:23:49 Ce qui est drôle, c'est que ça fonctionnait déjà il y a 60 ans avec Raymond Olivert.
01:23:53 C'est ça qui est drôle.
01:23:55 - Mais les réseaux sociaux ont bien changé les choses.
01:23:57 - Oui, mais...
01:23:58 - L'assiette Instagramable, ce n'est pas l'assiette qu'on goûte.
01:24:00 - Vous avez évidemment raison.
01:24:02 Ça intéresse les gens avec le goût du jour.
01:24:05 Mais au fond, le centre d'intérêt des Français est resté le même à 60 ans de distance.
01:24:09 - La table.
01:24:10 - Simplement, les moyens sont différents, ils sont au goût du jour.
01:24:13 Mais c'est ça qui m'amuse.
01:24:14 Raymond Olivert était une immense star dans les années...
01:24:17 C'était Raymond, le père de Michel.
01:24:19 - Oui, absolument, le père de Michel.
01:24:20 - Et Michel, il faisait également...
01:24:22 - En revanche, notre goût à nous, il n'a pas tellement changé.
01:24:24 Pas aussi vite.
01:24:25 - Notre goût a changé ?
01:24:26 - Notre goût n'a pas autant changé, pas aussi vite.
01:24:28 - Ah oui ? Moi j'ai l'impression qu'on est plus léger quand même.
01:24:31 - On est attaché à son enfance, donc c'est des goûts un peu du passé.
01:24:33 - Jean-Luc Lombard, c'est terminé. Je suis désolé.
01:24:35 Jean-Luc Lombard, c'est terminé.
01:24:36 Rodrigue Leprado était au son.
01:24:38 Jean-Luc Lombard était à la réalisation.
01:24:39 David Tonnelly était à la vision.
01:24:40 Merci à Romain Schultz, qui était à l'accueil des invités,
01:24:43 qui fait son premier jour avec nous aujourd'hui.
01:24:45 Donc Romain Schultz, je le salue.
01:24:47 Non, il fait son dernier jour, pardonnez-moi.
01:24:49 [Rires]
01:24:51 - On va finir ça.
01:24:52 - Avec nous aujourd'hui.
01:24:54 Donc je le salue, Romain Schultz.
01:24:56 Je lui dis bonne chance et longue vie.
01:25:00 Justine Serquer a été avec nous, bien sûr.
01:25:02 Et Marine Lançon, qui est là, vous avez remarqué, pas de vacances.
01:25:06 Et M. Botton, vous revenez quand vous voulez,
01:25:08 parce que c'est très intéressant ce que vous dites.
01:25:10 Je remarque mon indie dans une seconde.
01:25:12 de ce goût.
01:25:12 [SILENCE]