grosso

  • il y a 4 ans
La musique baroque a beau avoir bénéficié de l'avancée de l'écriture en partition, elle a souvent été le fruit de spéculations sur la façon de jouer, voire même le tempo auquel interpréter l'oeuvre. Entre les différentes versions que l'auteur a écrites avant de s'arrêter à celle qu'il pense finale, entre les erreurs fréquentes des copistes qui ont parfois altéré au point d'ajouter ou retirer des mesures, entre les notations indiquées qui n'étaient pas jouées alors que des traits étaient joués sans indication, entre les ornements esquissés qui demandaient une connaissance et habitude de jeu pour les réaliser pleinement, ... les débuts de l'écriture ont dû bénéficier de siècles pour arriver à la notation (imparfaite mais suffisante) pour écrire la musique.

Corelli (dont un le thème de la Sonate Op.5 n°12 a été repris par Rachmaninoff dans une oeuvre jouée précédemment) est un compositeur de la fin du XVIIème siècle, 30 années avant Bach. Ses oeuvres répondent aux critères "mystérieux" du baroque, les plus célèbres d'entre-elles n'ayant qu'une date approximative de composition. Violoniste, compositeur, il était aussi un précurseur dans la direction d'orchestre : il lui est arrivé de diriger plus de 150 musiciens simultanément, ce qui était chose extrêmement rare pour l'époque. Les "Concerti grossi da chiesa", parmi ses musiques les plus connues, sont une ensemble de 8 concertos qui instaurent et jouent avec les bases d'écriture et harmonique baroques : tonalité assumée, modulations et marches harmoniques, ces pages musicales reflètent la beauté de la musique écrite à cette époque. Le 8ème concerto, dédié à la période de Noël, bénéficie de plusieurs esquisses de travail, notamment le deuxième mouvement où un tempo modéré est conservé sur l'ensemble de l'oeuvre donc voici la transcription pour piano.