reverie

  • il y a 4 ans
Lors de son incarsération durant une année, le père de Claude Debussy rencontre le fils de Mauté de Fleurville, une excellente pianiste. Suivent alors des cours particuliers qui permettront à Claude Debussy d'entrer dès l'âge de 10 ans dans un conservatoire dont l'accès sera permis pour seulement 33 sur les 150 candidats. Enfant rebelle qui aura bénéficié jusqu'alors de cours à la maison, ce qu'il fait qu'il aura beaucoup de mal à accepter la rigueur du conservatoire et se soumettre à l'autorité professorale.

Peu à peu, il délaissera le piano, et poussé par son "tempérament d'Artiste" indiscipliné, se tournant vers la composition où il n'y rencontre point de maître à qui rendre des comptes. Sa musique déconcerte. Son style bouscule l’académisme. Son harmonie piétine les règles et son écriture semble rompre avec les traditions. On dira de lui « Ce pensionnaire, nous le signalons avec regret, semble aujourd’hui se préoccuper uniquement de faire de l’étrange, […] de l’incompréhensible, de l’inexécutable ».La "Musique Moderne" est née, avec toute la palette expressive qui continue d'influencer les compositeurs actuels. Sa notoriété sera telle que son portrait sera utilisé pour les billets de Banque de France de 20 francs (pour ceux qui s'en souviennent).

Debussy, assurément réfractaire et exaspéré par la rigueur appliquée de ses maîtres qu'il estime trop à l'ancienne, exigera que les partitions de ses oeuvres soient dépourvues d'indications de doigtés. Ceci afin d'éviter aux professeurs dans le futur d'imposer une façon unique de faire, imprimée sur la page comme si c'était gravé sur le marbre. Il exigera aussi que le titre littéraire de ses préludes ne soit indiqué qu'à la fin de la partition, afin de permettre au pianiste de méditer sur ce qu'il vient de jouer. Bon nombre d'éditeurs de nos jours ne respectent évidemment pas ces consignes, préférant proposer des pages musicales présentées de façon classique pour ne pas perturber les habitudes des interprètes et des professeurs.

1890 est une année particulièrement prolifique pour Debussy qui compose de grandes oeuvres pour piano. La Suite Bergamasque (dont son Clair de Lune est extrait), sa Mazurka, sa Valse Romantique, sa Ballade, ... Une autre oeuvre encore, qui joue sur les teintes éthérées de larges accords riches où une mélodie sobre vient contrarier les mouvements par son lent rythme ternaire (une superposition des deux mains où l'une joue 4 notes régulièrement lorsque l'autre en joue 3 tout aussi régulièrement): l'ambiance feutrée comme sortie d'un rêve ou d'une pensée lointaine, donnera son titre, "Rêverie".