clavecin

  • il y a 4 ans
Comment pourrait-on parler de la musique classique allemande sans aborder l'un des plus grands représentants de l'Art Sonore que fut Bach. A la fin de l'époque baroque, alors que le classicisme commençait à poindre, J.S. Bach a réussi à hisser le niveau de composition contrapuntique à un stade jamais atteint jusqu'alors. Jouant avec les règles d'écriture de l'époque, il a pu écrire des oeuvres où les mêmes mélodies sont jouées via tout un panel de jeux de symétrie, superposition, voire même de variation de vitesse. Par sa précision de composition, il est devenu le Maître incontesté de l'écriture de la Fugue, la forme la plus aboutie et complexe jamais créée en musique.

Bach a vécu à une époque où les compositeurs créaient leurs oeuvres comme les boulangers leurs baguettes. Sous contrat, il devait composer régulièrement des oeuvres nouvelles et les faire travailler aux instrumentistes, avant que la représentation (unique) ne soit donnée. Sitôt fait, l'oeuvre ayant été consommée, elle était mise de côté, oubliée, le papier servant de brouillon à la nouvelle oeuvre, ou de combustible pour la cheminée lors d'hivers rigoureux. Bach aurait écrit plusieurs milliers d'oeuvres, dont il ne reste à notre époque qu'une infime partie.

Bach aimait le café (^_^). Il a fait de la prison pour crime de Lèse-majesté en réclamant avec insistance un congé. Il a essuyé diverses rixes d'élèves en tant que professeur et a même reçu des coups de l'un d'eux. Il aura à la fin de sa vie, pour retrouver la vue qu'il perdait, été charcuté par John Taylor, le médecin qui s'était occupé des yeux de Haendel. Résultat : aucun des deux compositeurs n'aura survécu plus de 6 mois après l'intervention. Bach était aussi excellent improvisateur à l'orgue. Et lors d'un concours d'improvisation (chose fréquente à cette époque), il releva le défi à Dresde, l'opposant à Louis Marchand. Ce dernier alla espionner Bach la veille dans la chapelle, et fut si impressionné qu'il déclara le lendemain souffrir d'une maladie soudaine le forçant à abandonner.

Compositeur, maître de chapelle, violoniste, claveciniste, cantor, organiste, il vivait "de et pour" la musique, sans jamais pourtant atteindre un rang musical à hauteur de son talent. Jugé trop austère par ses contemporains, il glorifiait un style d'écriture rivé aux traditions luthériennes alors que le monde s'ouvrait peu à peu à la légèreté classique profane. Malgré cela, il fut l'auteur d'une myriade de mélodies délicates pleines d'un romantisme avant-gardiste. Parmi les chefs d'oeuvres qu'il a laissés à la postérité, voici le deuxième mouvement de son cinquième concerto pour clavecin, cordes et continuo. Cette oeuvre m'a été présentée par un ami il y a de cela près de 30 ans, via le don d'un disque 33 tours (je l'en remercie, s'il se reconnaît ici). La partition interprétée est la partition d'origine (clavecin et cordes) que j'interprète à vue pour piano solo, car aucun arrangement "officiel" ne me convient ^_^