Après sa restructuration, la foncière Société de la Tour Eiffel retrouve des marges de manœuvre pour investir.
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00:00Smartimo, depuis le MIPIM 2025 ici à Cannes, on est ravis d'accueillir une experte,
00:10c'est Christelle Zordan. Bonjour Christelle.
00:12Vous êtes directrice générale de la société de la Tour Eiffel.
00:15Avec vous, on va observer un petit peu cette conjoncture immobilière un peu compliquée ces dernières années.
00:20Mais tout d'abord, est-ce que vous pouvez nous présenter la société de la Tour Eiffel ?
00:23Alors la société de la Tour Eiffel, nous sommes une foncière cotée,
00:26essentiellement sur le secteur du bureau, en tout cas jusqu'à présent.
00:31Un de nos axes d'évolution est de sortir du tout bureau, mais on y reviendra je pense.
00:35Nous sommes présents dans toute la France, notamment dans les grandes métropoles régionales et surtout dans le Grand Paris.
00:41Et puis nous avons des équipes d'une cinquantaine de personnes.
00:45Notre actualité en 2024, ça a été d'essayer de naviguer dans cet environnement très chahuté.
00:53On a beaucoup travaillé notre patrimoine à plein d'égards.
00:57Le premier, c'est qu'on a continué les plans de session qu'on avait initiés depuis 2022,
01:01puisqu'on considère qu'il y a un certain nombre d'actifs qui ne sont plus stratégiques pour nous.
01:04Et puis on avait un sujet aussi de dette.
01:06Donc les sessions permettent aussi de travailler sur une part de désendettement.
01:12Nous avons également des sujets de développement, avec une grosse vague de développement qui est livrée entre fin 2024 et fin 2025.
01:19Les premiers ont été livrés fin 2024, en logistique et en co-living notamment.
01:24Dans quelles régions ?
01:26On en a un à Nanterre, un hôtel d'activité à étage et un immeuble de co-living à Lyon.
01:31Donc on sort du bureau, c'est vrai qu'il a été assez sinistré ces dernières années.
01:35C'était un peu le sauf qui peut, notamment dans les actifs qui n'étaient pas à la page.
01:39Il faut se recentrer notamment sur Paris ou Proche-Coronne. Est-ce que ça a été le cas pour la société de la Tour Eiffel ?
01:44Nous, on a assez peu d'immeubles dans Paris.
01:47Effectivement, on a fait quelques acquisitions dans Paris au début de l'exécution de cette feuille de route en 2022-2023.
01:52Aujourd'hui, notre sujet, c'est surtout de redévelopper les immeubles de bureaux qui ne seront plus jamais des immeubles de bureaux.
01:58Ou d'utiliser des tenements fonciers dont on était propriétaire depuis longtemps.
02:02C'est ce qu'on s'est employé à faire. Lyon en est le parfait exemple.
02:05On avait un immeuble de bureaux de 15 000 m², très amianté, très peu adapté au secteur du bureau.
02:12Il a été démoli.
02:14On a construit 5 petits bâtiments. On a surtout construit un grand parc paysager,
02:17ce qui nous a permis aussi de désartificialiser à hauteur de 30% le terrain, ce qui est énorme.
02:22Et on a fait un immeuble de résidentiel étudiant qui a été vendu à l'agglomération de Lyon en social.
02:27Un immeuble de co-living qui est loué sur un 12 ans ferme à une société qui s'appelle Bicube.
02:32Et un immeuble de bureaux pour lequel on est en discussion avancée pour une prise à bail totale.
02:36Très bien. Christelle Dornin, est-ce que cette diversification, vous allez la continuer ?
02:41Parce qu'on a l'impression qu'aujourd'hui, il faut avoir comme ça plusieurs leviers au sein de son patrimoine.
02:45Oui, bien sûr. Alors, c'est l'idée développée depuis déjà 3 ans, sur laquelle on continue à travailler
02:50sur notre feuille de route qui était une feuille de route plutôt à 5 ans.
02:53Donc, l'idée, c'est d'avoir un gros tiers du patrimoine qui soit en dehors de la classe d'actifs bureaux
02:57pour justement avoir davantage de résilience et puis surtout s'adapter à ce qu'on a identifié,
03:02mais on n'est pas les seuls évidemment, comme un vrai besoin sociétal.
03:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a davantage de mixité, alors parfois à l'échelle d'un immeuble,
03:09parfois à l'échelle d'un quartier, parfois à l'échelle d'une ville, mais en tout cas,
03:11la sectorisation de la ville où on dort, la ville où on travaille, la ville où on achète, c'est fini.
03:16Et on doit adapter nos immeubles à cette grande tendance pour répondre aux besoins de nos utilisateurs.
03:21On arrive à cette fameuse ville quart d'heure dont on parle beaucoup.
03:24Alors, il y a quart d'heure et quart d'heure, mais effectivement, ça répond exactement à ce besoin
03:29de moins se déplacer, de moins polluer et puis de volonté d'avoir tout à proximité.
03:36Maintenant, on a tous beaucoup de choses dans notre poche, dans notre téléphone.
03:41Ça fait partie de l'évolution sociétale, d'avoir tout à proximité,
03:45de vouloir mixer les usages et en tout cas, nous, on y croit beaucoup
03:49et c'est dans cette direction qu'on s'emploie à travailler.
03:52Christophe, une question justement d'actualité ou plutôt de perspective sur cette année 2025.
03:57On a le sentiment qu'on allait très loin dans tout ce qui était normes, notamment environnementales.
04:01Est-ce que vous pensez que ça va être un petit peu allégé pour pouvoir favoriser peut-être un redémarrage
04:05justement de l'immobilier sous toutes ses formes ?
04:08Alors, je pense que l'immobilier ne s'est pas arrêté uniquement pour ces raisons-là.
04:11Il y a quand même aussi accessoirement des hausses des taux qui ont freiné beaucoup les investissements
04:15et qui ont un peu aussi perturbé le jeu.
04:19Effectivement, on parle du paquet Omnibus.
04:22C'est un terme un peu consacré maintenant depuis quelques jours ou quelques semaines
04:27qui va probablement changer la donne, notamment sur les obligations CSRD.
04:30Maintenant, le temps que les lois soient adoptées, ça va prendre un peu de temps
04:34et il est probable que ça ne s'applique qu'une fois qu'on aura tous déjà fait le travail.
04:38Donc, l'intérêt me semble là, mais malgré tout, relatif à court terme.
04:44Nous, on a toujours travaillé dans la performance énergétique et environnementale de nos immeubles.
04:48Les locataires en font un prérequis, pas uniquement parce que ça fait bien sur la plaquette,
04:53mais aussi parce que ça coûte moins cher.
04:55Donc, je pense qu'il faut qu'on continue tous dans cette direction là,
04:58mais pas forcé par des normes, mais plutôt mieux par nos convictions.
05:02Alors, quelque chose qui peut avoir son importance, évidemment,
05:05c'est les conditions financières également.
05:07On voit que les taux, la BCE notamment, sont en train de reculer.
05:10Est-ce que c'est une bouffée d'oxygène ? Est-ce que ça peut relancer la dynamique ?
05:13Alors, les taux baissent, mais l'OAT remonte. Il a beaucoup remonté dernièrement.
05:17On est remonté autour de 3,60.
05:19Donc, il faut qu'on attende de voir aussi où il se stabilise.
05:23Effectivement, ça peut aider.
05:24Je pense que ça va aider notamment le retour des investisseurs étrangers en Europe.
05:27Et on le voit là où à Smipim, on parle beaucoup de grosses transactions
05:30qui seraient plutôt pour des investisseurs internationaux.
05:33Donc, ça, c'est plutôt une bonne chose.
05:35Tout ce qui viendra dégripper la machine et qui permettra d'avoir de la liquidité
05:39sera évidemment une bonne nouvelle.
05:41Voilà le point de vue de Christelle Zordan.
05:43Merci, Christelle.
05:44Je rappelle que vous êtes directrice générale de la société et de la Tour Eiffel.
05:47Et à très bientôt dans Smartimo.
05:49Merci.