Comment passer à l’échelle pour les start-up sans avoir à valider à nouveau leur business modèle après de nouveaux territoires ?
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00:00Dans Smartimo, toujours depuis Cannes, le MIPIM, on s'intéresse à toutes les solutions
00:09qui fonctionnent bien en termes d'immobilier, d'urbanisation, d'aménagement du territoire
00:13et qu'on peut répliquer.
00:14On en parle avec deux spécialistes, nos expertes.
00:17Marion Appert, bonjour ! Bonjour !
00:19Marion, vous êtes Directrice Générale Adjointe de Paris & Co, bienvenue à vous !
00:22Merci !
00:23Et à vos côtés, Carmen Rouhannet.
00:24Bonjour Carmen ! Bonjour !
00:25Vous êtes Directrice des projets partenariaux chez Léonard, qui est un incubateur de
00:29Vinci.
00:30Alors on commence justement, Marion, par vous, est-ce qu'on peut en savoir un petit
00:33peu plus sur votre association, une association loi 1901, Paris & Co ?
00:36Avec plaisir !
00:37Paris & Co, c'est l'agence d'innovation de Paris et de la métropole.
00:41Notre mission, c'est de favoriser l'essor de solutions durables au service des transitions,
00:46qu'elles soient écologiques, économiques ou sociales.
00:48Et pour cela, nous avons la chance de travailler avec un terreau très fertile.
00:52Nous travaillons notamment avec des jeunes entreprises qui ont besoin d'être accompagnées
00:56au début de leur vie ou qui ont besoin d'expérimenter, de tester des nouvelles solutions.
01:00On travaille également et on conseille des grandes entreprises qui ont besoin d'innover,
01:05de transformer leurs modèles, notamment via du conseil.
01:08Et puis, on va travailler avec des grands territoires qui sont prêtes à tester des
01:12nouvelles approches, à expérimenter, à être conseillés et on développe notamment
01:16des quartiers d'innovation.
01:17Voilà pour Paris & Co, Léonard ! Alors Léonard, c'est un incubateur de Vinci, un petit jeu
01:24de mots que nos spectateurs ont bien sûr compris.
01:27Est-ce que vous pouvez nous expliquer carrément, justement, que fait Léonard exactement ?
01:32Léonard est la plateforme de prospective et d'innovation du groupe Vinci.
01:36Concernant Léonard, on opère des programmes de prospective pour permettre aux entités
01:40de Vinci de comprendre comment des grandes transformations, que ce soit technologiques,
01:45écologiques ou par exemple les questions d'adaptation au changement climatique vont
01:48avoir un impact dans nos métiers.
01:49On opère aussi des programmes d'innovation au sein desquels on accompagne des projets
01:54d'innovation portés par des collaborateurs, mais aussi on accompagne des startups qui
01:58travaillent sur toutes les questions de transformation des métiers, de transition des infrastructures
02:04et des territoires, avec le but de pouvoir les aider à collaborer avec le groupe et
02:10aussi avec notre écosystème.
02:12Et enfin, nous opérons aussi des programmes ouverts à l'extérieur, donc de plus en
02:17plus aussi avec des acteurs publics, avec des acteurs académiques et c'est notamment
02:22dans ce cadre là qu'on pilote l'association Rêves de Seine Urbaine, qui est présidée
02:26par Julien Villalon, qui est directeur de Léonard et co-présidée avec Artelia et
02:30le STP, et qui est une association qui anime une communauté d'acteurs publics et privés
02:35pour faire émerger des projets d'innovation au service de la transition des territoires.
02:40Et c'est un peu par ce biais là qu'on s'est rencontrés avec Marie-Anne Coupe.
02:44C'était ma question, comment vos deux structures finalement se sont rencontrées ?
02:47Quelle saison en commun ?
02:48Comment vous pouvez avancer ensemble Marion ?
02:50Alors, on est des structures qui portons la même conviction, c'est-à-dire que l'innovation
02:55peut être utile au territoire et on est aussi animés de la même passion, c'est-à-dire
02:59accompagner les jeunes entrepreneurs pour tester des solutions et montrer un avenir
03:05qui est souhaitable.
03:06On partage également le même constat, c'est qu'on a accompagné beaucoup de solutions
03:10de jeunes entrepreneurs qui réussissent à trouver des terrains pour expérimenter leurs
03:16solutions, faire la preuve que leurs solutions fonctionnent, mais qui parfois éprouvent
03:21une difficulté à passer à l'échelle, à vraiment rentrer dans des logiques de marché
03:25public, à se diffuser largement.
03:27Ça, c'est quelque chose qu'on a constaté puisque à Paris-Seine-Côte, on a un laboratoire
03:31d'expérimentation urbaine depuis 2009, on a pu accompagner un gros volume d'entreprises.
03:36On a également des quartiers d'innovation à l'échelle parisienne et à l'échelle
03:40métropolitaine avec 10 quartiers d'innovation.
03:43On voit vraiment des pépites qui émergent, des collectivités qui sont emballées, mais
03:48qui sont toujours un peu frileuses à l'idée de généraliser la solution parce qu'elles
03:52se disent, voilà, c'est une prise de risque en termes de financement public.
03:55Et du coup, on se retrouve avec des innovateurs à qui on demande régulièrement de refaire
04:01la preuve sur d'autres différents territoires.
04:04On a testé à Paris, on a testé par exemple à Aubervilliers et quand il va falloir arriver
04:08à Lyon, on redemande un test.
04:10Pour les entrepreneurs sur le long terme, ce n'est pas soutenable.
04:13Votre point, c'est de dire que finalement, quand on trouve une bonne solution sur un
04:16territoire, elle peut être réplicable.
04:17Ce n'est pas la peine de refaire une preuve de concept finalement.
04:19Exactement.
04:20Comment vous les accompagnez justement pour scaler, comme on dit dans la tech, justement
04:25et passer à l'échelle ?
04:26Alors, c'est en alliant nos forces et justement, on a réfléchi à un accompagnement, une ingénierie
04:30de la réplicabilité.
04:31Carmen, peut-être que tu veux en dire un mot ?
04:33Oui, très bien.
04:35En effet, on part du principe que, comme vous le disiez, ça ne sert à rien de toujours
04:40vouloir essayer de trouver des nouvelles innovations.
04:44Les faits Wow, autant capitaliser sur des solutions qui ont déjà fait leur preuve,
04:48que ce soit au service de collectivité.
04:53Mais par exemple, nous, on l'observe aussi à l'échelle de Vinci, dans une entreprise
04:57qui est très décentralisée.
04:58Notre objectif, c'est aussi de faire travailler les startups avec les différentes entités
05:01sans qu'elles soient obligées aussi à chaque fois de recommencer et qu'elles soient obligées
05:04de faire leur preuve.
05:05Dans le cadre du programme et de cette ingénierie de la réplicabilité à laquelle on réfléchit
05:11avec Paris Eco et qu'on est en train d'organiser, notre point de départ, c'est de partir d'une
05:18part du diagnostic parce qu'un problème mal défini, c'est sûr qu'on va trouver une
05:23mauvaise solution.
05:24Donc, l'objectif, c'est d'avoir une première partie de diagnostic et bien comprendre quel
05:28est le besoin du territoire ou de l'acteur urbain qui souhaite accueillir une innovation,
05:35de bien calibrer ce qu'on peut appeler un défi avec une thématique bien précise et
05:40aller au-delà de juste envie d'innover.
05:43Ensuite, de réfléchir ensemble à l'adaptation d'une grille de réplicabilité avec différents
05:49critères qui peuvent aller du modèle économique de la startup ou aussi aux questions de gouvernance
05:55et aux ressources qui doivent être mises à disposition de la part de la collectivité,
06:00mais aussi de la part des startups parce que finalement, c'est des mondes qui ne se connaissent
06:04pas forcément et qui ont du mal aussi à collaborer ensemble et une mise en relation
06:09souvent n'est pas suffisante.
06:11Donc, l'objectif, c'est d'abord d'accompagner le diagnostic et cette grille d'analyse de
06:16réplicabilité.
06:17Ensuite, d'accompagner le sourcing et la qualification des solutions et c'est là où nos structures
06:23ont plusieurs années d'expérience dans la sélection de solutions innovantes et dans
06:27l'expérimentation.
06:28Et ensuite, l'objectif, c'est d'aller un cran plus loin pour accompagner justement
06:34cette question de réplicabilité.
06:35Donc, pas uniquement les mettre en relation et sélectionner la bonne solution, mais aussi
06:41accompagner la mise en œuvre en définissant les conditions de collaboration entre la
06:47startup et le territoire et puis travailler ensemble la trajectoire d'expérimentation.
06:53Donc, ça peut aller vraiment d'une feuille de route partagée, mais aussi les conditions
06:57de marché qui vont être mises en œuvre ensemble.
07:00Et donc, l'objectif, c'est de pouvoir accompagner dans la durée cette collaboration.
07:04D'accord.
07:05Justement, on comprend bien l'intérêt du projet, de cette mise en commun et de cette
07:09réplicabilité.
07:10Est-ce que vous avez, pour notre spectateur, un exemple concret de réalisation justement
07:14et de réplicabilité, de réplication ?
07:17Peut-être un exemple.
07:20On a testé à l'échelle de Paris des bandes d'apports volontaires de biodéchets au
07:25moment où les collectivités anticipaient l'obligation de collecter ces biodéchets
07:30à l'échelle de leur territoire.
07:31Et donc, on a travaillé avec les alchimistes et la ville de Paris sur le test de bandes
07:36d'apports volontaires dans l'espace public.
07:38L'objectif, c'était de savoir si les gens comme vous et moi étaient prêts à venir
07:43déposer leurs sacs de biodéchets, étaient capables de faire les bons gestes de tri
07:47et ensuite que les alchimistes étaient capables de valoriser ce segment.
07:51C'était dans des poubelles spéciales, dans des conteneurs marrons, je crois.
07:55Exactement.
07:56Alors, qu'est-ce que ça a donné sur le terrain ?
07:57Alors, c'était très riche en enseignements.
07:59Typiquement, on s'est rendu compte qu'on ne pouvait pas positionner ces bandes n'importe
08:02où.
08:03Il valait mieux les mettre à proximité d'autres poubelles comme les tri-libres, qu'il y avait
08:07un enjeu de design, il y avait un enjeu d'accompagnement du geste de tri.
08:10Il y a eu autant d'enseignements qui ont permis ensuite de déployer le marché et
08:13qui ont permis ensuite de conseiller d'autres collectivités.
08:16Aujourd'hui, on voit ces bornes.
08:18Typiquement, à Cannes, on en est aujourd'hui, j'en ai vu dans différentes métropoles.
08:23Là, il faut dire que le cadre était très incitatif.
08:25On n'a pas toujours un cadre aussi incitatif et donc, c'est là où on aimerait faire le
08:29relais de se dire quand on a identifié des très belles solutions qui sont éprouvées,
08:34en parler aux autres collectivités, les accompagner, faire en sorte que ces solutions s'adaptent
08:38aussi aux spécificités du territoire.
08:39Il ne s'agit pas de copier-coller une solution sans s'intéresser à ces spécificités.
08:43Il faut l'adapter à chaque environnement, mais à partir d'une base commune.
08:47Alors, c'est vrai qu'il y a plusieurs enjeux, l'adaptation au changement climatique.
08:50Vous l'avez dit, mais aussi apaiser la ville ou encore l'enjeu autour des chantiers.
08:54Autant finalement de, puis il y en a d'autres, de pôles d'intérêt aujourd'hui sur lesquels
08:58vous travaillez finalement en commun.
09:00Oui, oui, par exemple sur les sujets, sur les sujets d'adaptation, c'est aussi des
09:04questions sur lesquelles cet enjeu de réplicabilité, surtout de connaissance de chaque
09:09territoire est important.
09:11Par exemple, si on prend l'exemple de la création des îlots de fraîcheur pour avoir
09:17quelque chose qui soit efficace dans la durée, on ne peut pas planter n'importe
09:21quel arbre. Il faut avoir une très, très bonne connaissance des conditions climatiques
09:24du territoire et d'adapter en fonction la typologie d'arbres, le sol.
09:29Si on va créer, par exemple, des technosols, c'est des sols qui ont des propriétés
09:33naturelles, mais qui sont constitués de matières recyclées.
09:38La question de la gestion des eaux de puits aussi, ça va dépendre de la typologie du
09:42territoire. C'est aussi des sujets sur lesquels on travaille, nous, à l'échelle de
09:47Léonard, mais c'est aussi des sujets qu'on voudrait adresser dans le cadre de cet
09:52accompagnement à la réplicabilité de l'innovation.
09:54Alors, on l'a compris, l'union fait la force entre effectivement Léonard et Paris
09:59& Co. Les prochaines étapes, ça va être quoi pour vous pour cette année 2025 ?
10:03Alors, on va dévoiler ce partenariat inédit autour de RSI & Co.
10:08Lors d'un événement qu'on organisera chez Léonard le 25 mars prochain.
10:13Événement qui nous aidera à comprendre les enjeux du sujet, prendre de la hauteur à
10:17travers une table ronde avec différents intervenants et surtout ensuite travailler
10:21autour de cette grille de réplicabilité.
10:24On y a travaillé, on y a passé du temps, mais on aime bien toujours confronter nos
10:27modèles, les enrichir avec les participants.
10:30Regarder si on pense qu'ils sont robustes et évidemment, commencer à échanger avec
10:35les différents territoires qui pourraient être intéressés par cette approche pour
10:40enclencher, on l'espère, des actions.
10:42C'est noté pour le 25 mars, RSI & Co.
10:46RSI & Co, RSI, c'est pour le rêve de Seine-Urbaine, pour les intimes.
10:50C'est l'association copilote au sein de Léonard.
10:52Combien de sociétés ou de startups sont incubées chez Léonard en ce moment ?
10:57Chez Léonard, on accompagne une quarantaine de projets innovants internes et externes
11:02tous les ans, donc un peu plus d'une vingtaine de startups.
11:04Et donc, depuis le début, on a un peu plus d'une centaine de startups dans le portefeuille
11:10qu'on a accompagné ou qu'on continue d'accompagner dans la durée.
11:13On en sait un petit peu plus en tout cas sur Léonard, l'incubateur de Vinci pour ses
11:17startups et puis également un peu de Paris & Co.
11:20RSI, en tout cas, puis longue vie à cette association fructueuse.
11:24C'est vrai qu'on a des bonnes idées, autant les répliquer à l'échelle de tout le territoire.
11:27Merci Marion Appert.
11:28Je rappelle que vous êtes donc directrice générale adjointe de Paris & Co.
11:31Merci à vous et Carmen Rouhannet, directrice de projet partenariat chez Léonard.
11:35A très bientôt sur Spartimo.