Journal d'un crime : Et il n'en resta qu'un
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00:00Les filles qui habitaient en face de chez moi étaient intelligentes, jolies et vraiment
00:19très gentilles.
00:20Elles présidaient des clubs étudiants et c'était des élèves brillantes qui respectaient
00:27le couvre-feu.
00:28Donc ce matin du mois de juillet, nous étions loin de nous douter qu'elles ne dormaient
00:35pas profondément dans leur lit.
00:36Cora Amurao n'avait pas fermé l'œil de la nuit.
00:51Elle avait vécu des heures d'une noirceur que ni vous ni moi ne connaîtrons sans doute
00:56jamais.
00:57Et quand elle s'est levée ce matin-là, elle espérait sûrement de tout cœur que
01:04ce n'était qu'un cauchemar et que ce qu'elle avait enduré ne pouvait pas être réel.
01:10C'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un cauchemar, c'est un cauchemar.
01:35L'été 1966 à Chicago a été particulièrement chaud et pas seulement en raison de la météo.
02:00Les droits civiques étaient au cœur des débats.
02:05Les esprits étaient très échauffés.
02:08Le mouvement avait pris de l'ampleur dans le sud et suite à l'entrée en vigueur de
02:13la loi relative aux droits civiques deux ans auparavant, la situation commençait à changer
02:18dans le nord, comme à Chicago.
02:20On aurait pu penser que ça se passerait mieux ici, mais non.
02:24Des émeutes commençaient à éclater.
02:26J'ai donc été très choquée d'apprendre que le pire acte de violence commis cet été
02:32là était arrivé près de chez moi.
02:34Jeffrey Manor était un quartier paisible aux limites de la ville.
02:39Je n'aurais jamais imaginé voir une scène de crime de ma fenêtre.
02:44Le premier inspecteur sur place, Jack Wallenda, entre dans la maison.
03:05Et il ne voit que du sang et des filles.
03:14Il n'a encore jamais vu ça.
03:26Il y a huit victimes.
03:28Elles ont été poignardées ou étranglées.
03:36Dans le salon, il y a une jeune femme nue.
03:43Elle semble avoir été agressée sexuellement.
03:48La victime a les poignets liés.
03:51Les nœuds sont élaborés et très serrés.
03:55C'est un véritable carnage, un massacre.
04:05Les hypothèses ont bon train.
04:07Qui a pu commettre un acte aussi odieux ?
04:10Une bande d'assassins sous l'influence de drogue ?
04:14Une moustiquaire a été arrachée à l'arrière de la maison.
04:19Et dans ce contexte d'émeutes et de tensions entre les communautés noires et blanches,
04:23certains fulminent.
04:25C'est peut-être une bande de noirs qui est entrée par effraction et a tué les huit infirmières.
04:35Les techniciens médico-légaux commencent à relever les empreintes.
04:41Ils trouvent un tee-shirt ensanglanté qui ne semble pas appartenir aux infirmières.
04:47Mais en fin de compte, ils trouvent très peu d'indices.
04:59Quand on est infirmière, on côtoie la mort tous les jours.
05:03Mais ce n'est pas la même chose quand elle survient aussi brutalement.
05:06Surtout quand on connaît la victime.
05:09Aucune formation ne peut vous préparer à ça.
05:13Votre corps s'engourdit et votre esprit passe en revue tout ce que vous savez sur cette personne.
05:21Comme si les moindres détails pouvaient vous aider à vous raccrocher à elle.
05:30Nina Schmeil était certainement la fille la plus appréciée de notre classe.
05:35Et Gloria Devy était très dynamique.
05:38Elle présidait l'association des élèves infirmières.
05:41Quant à Pamela Wilkening, on la surnommait Willie.
05:49J'aurais aimé mieux les connaître.
05:52Mais à mon grand regret, il était trop tard.
05:56C'est pour ça que nous avons été soulagés d'apprendre qu'il y avait une survivante.
06:00Cora Amurao était une nouvelle élève.
06:04Elle était arrivée des Philippines deux mois auparavant.
06:08Elle semblait gentille et un peu timide.
06:11L'avantage d'avoir un témoin qui a survécu est incontestable.
06:16Les inspecteurs doivent l'interroger pour obtenir des informations au plus vite.
06:38C'est ce qui s'est passé.
06:51Cora est terrifiée.
06:54Elle parle dans sa langue natale, le Tagalog.
06:58Elle est complètement traumatisée par ce qu'elle a vu.
07:02On doit lui administrer des sédatifs.
07:05Cora finit par se calmer.
07:09Et elle dit, je veux vraiment vous aider.
07:35Combien d'hommes ?
07:38Un homme.
07:43Vous dites qu'un homme a fait ça ?
07:47Oui.
07:49Grand.
07:50De six pieds.
07:52Blond.
07:55Oui.
07:58Ils sont sous le choc.
08:01Un seul homme a tué huit femmes.
08:05De quoi d'autre est-il capable ?
08:09Un homme capable de tels actes risque de frapper à nouveau.
08:35Huit infirmières ont été tuées dans la nuit suite à une agression sexuelle.
08:46C'est l'incompréhension.
08:50La police a appris que le tueur avait agi seul.
08:55Tout le monde se demande comment il a pu faire ça.
09:05C'est le crime du siècle.
09:09Y a-t-il des survivants ?
09:11Il y a un survivant.
09:13Cora, l'infirmière qui a survécu, leur a fourni une description.
09:17Un homme blanc d'environ vingt-cinq ans, mesurant un mètre quatre-vingt, blond, avec un accent du sud.
09:24Merci, merci.
09:26Ils ont affaire à un tueur sanguinaire qui a plusieurs heures d'avance sur eux.
09:33Il est urgent de mobiliser un maximum de policiers.
09:37L'unité chargée des cambriolages est appelée en renfort pour aider la brigade criminelle.
09:45Je n'ai pas envie d'avoir aucune pierre restée en tournée, d'accord ?
09:48C'est l'incompréhension.
09:50Les inspecteurs chargés des cambriolages étaient très dégourdis.
09:53Ils connaissaient bien la ville, ils savaient où s'informer.
10:04L'inspecteur Eddie Willis est un ami de l'administrateur.
10:08Il s'agit de l'administrateur.
10:10L'administrateur est un ami de l'administrateur.
10:13L'administrateur est un ami de l'administrateur.
10:16L'administrateur est un ami de l'administrateur.
10:18L'inspecteur Eddie Wilusinski vit dans le quartier et il le connaît comme sa poche.
10:27Il se rend dans une station service et il parle à l'employé.
10:31L'endroit est fréquenté par les gens de passage et les fauteurs de troubles du quartier.
10:38Il donne la description du suspect fournie par Cora.
10:42L'employé dit j'ai vu un homme qui correspond.
10:45Il était très agité et un peu agressif.
11:12Il a dit qu'il prenait un bateau d'un endroit?
11:14Oui, oui.
11:16Wilusinski a été dans la marine marchande et il se souvient des noeuds sur le lien des filles.
11:24Wilusinski se dit que le suspect pourrait être un marin.
11:35Les inspecteurs se rendent dans les locaux du syndicat maritime.
11:38Ils se trouvent à côté de la maison où les filles ont été tuées.
11:45Il précise que le marin était agressif.
11:49Des rousses pétées à propos d'un bateau.
11:59Il répond attendez, ça me rappelle un gars qui est venu il y a quelques jours.
12:08Il fouille dans sa poubelle.
12:17Et il sort un ordre de mission sur un bateau appelé Sinclair Great Lakes.
12:23Mais comme il n'y avait qu'une seule couchette pour deux candidats, la place a été confiée à un marin qui avait plus d'ancienneté.
12:31Et l'autre est revenu au syndicat pour se plaindre.
12:37Richard Speck.
12:45Par chance, l'ordre de mission précise le nom d'un proche de Richard Speck à contacter, sa soeur qui vit à Chicago.
12:55Les policiers savent que Richard Speck cherche à embarquer sur un bateau, alors ils décident de le piéger.
13:08Oui, nous avons un ordre pour Richard Speck, est-ce qu'il est là ?
13:13Pouvez-vous l'annoncer et l'appeler, s'il vous plaît ? Merci.
13:21Maintenant, nous attendons. C'est ce que nous ferons.
13:25Priez à Mary qu'il appelle.
13:32Cora, pouvez-vous nous dire comment il a l'air ?
13:38Pendant ce temps à l'hôpital, les inspecteurs tentaient avec délicatesse d'obtenir de Cora un portrait robot du tueur.
13:46Cora, pouvez-vous nous dire comment il a l'air ?
13:56Il avait les yeux bleus.
13:58Les yeux bleus.
14:05Les cheveux petits, les cheveux blonds.
14:09En l'espace de quelques heures, l'enquête avait progressé, à l'hôpital comme en ville, jusque dans un bar appelé le Shipyard Inn.
14:18Les différentes équipes l'ignoraient encore, mais elles commençaient à converger.
14:23Dans la même direction.
14:53Nous avons un vaisseau pour vous.
14:55Quel est le nom du vaisseau ?
14:57C'est le Sinclair Great Lakes.
15:00Sinclair Great Lakes ?
15:03Les cheveux ?
15:04Plus haut.
15:05Les cheveux plus hauts ?
15:06Oui.
15:07Est-ce que vous vous rappelez de la bouche ?
15:10Les lèvres, un peu, pas trop.
15:13Et le nez, vous vous rappelez de son nez ?
15:16Le nez, long, grand.
15:19Non, non, non, ok. Ne donnez ça à personne d'autre, je serai là.
15:23Je vais ouvrir l'assignement pour vous jusqu'à ce que vous arriviez ici, mais on ferme à 5h.
15:28Oui, 4h, 5h, vous l'avez.
15:31Qu'est-ce qu'il a dit ?
15:32Il sera là.
15:33Et nous le serons.
15:36Mais il est dangereux de traquer un animal.
15:40Est-ce que ça ressemble à des médicaments ?
15:45Quand il est acculé...
15:47Oui.
15:49Il peut être imprévisible.
15:58À l'école, on nous a dit de vaquer à nos occupations
16:01et d'essayer de retrouver un sentiment de normalité.
16:05Quelle normalité ?
16:11La veille, 8 de mes camarades de classe
16:14avaient été torturés et assassinés en face de chez moi.
16:20Comment retrouver une vie normale après ça ?
16:24Pat Matussek n'allait plus jamais remporter un championnat de natation.
16:29Je ne sentirai plus le délicat fumet des plats de Merlita par la fenêtre.
16:35Suzanne Faris n'allait plus raconter d'histoires drôles.
16:38Quant à Cora, allions-nous la revoir sourire un jour ?
16:45Qui avait bien pu leur faire ça ?
16:47À chaque heure qui passait, je me demandais si la police l'avait appréhendée.
16:55Je ne le savais pas encore,
16:57mais à quelques pâtés de maison de l'hôpital, juste en face de chez nous,
17:02la police se présentait.
17:04Ils ont réussi à entrer en contact avec lui,
17:06et ils pensent qu'il va venir.
17:18C'est ce qu'on appelle un coup monté.
17:24C'est un coup monté.
17:26C'est un coup monté.
17:29C'est un coup monté.
17:31C'est un coup monté.
17:32C'est un coup monté.
17:37L'objectif est de l'attirer et de se placer de manière à pouvoir l'appréhender,
17:42avant qu'il abrandisse une arme ou un couteau.
17:46Le coup monté est une chose.
17:50Pendant ce temps, des policiers en binôme sont sur le terrain.
17:56Ils ciblent des hôtels, des bars et des restaurants.
18:00Tout s'est enchaîné très vite ce jour-là.
18:03Les policiers avaient investi la ville,
18:05et ces deux inspecteurs avaient vu la scène de crime.
18:14Il n'avait pas de photo du suspect.
18:22Il ne disposait que d'une vague d'inscriptions.
18:25Il ne savait même pas qu'il s'appelait Richard Speck.
18:30Ils étaient loin de se douter qu'il était tout près d'eux.
18:38Richard Speck se trouve à trois mètres d'eux.
18:59Speck se dérobe et sort par la porte de derrière.
19:12Pendant ce temps, au syndicat, les heures passent et Richard Speck ne se présente pas.
19:29Le coup de filet tombe à l'eau. Il craigne que Richard Speck ne s'enfuie.
19:50Pendant ce temps, les policiers pensent que trois des empreintes relevées sur la scène de crime sont celles du tueur.
20:07Si la police parvenait à établir que les empreintes de Richard Speck correspondaient à celles prélevées sur la scène de crime, elle tenait le coupable.
20:15Ils consultent les dossiers de la police de Chicago, mais ils ne trouvent aucune trace de Richard Speck.
20:22Ils appellent le FBI à Washington DC pour savoir s'ils ont un dossier sur lui.
20:37Et ils trouvent une fiche d'empreinte de Richard Speck.
20:41Prélevée quand il a été arrêté au Texas.
20:45Mais n'oubliez pas que nous étions en 1966.
20:49C'était bien avant l'invention d'Internet ou même du fax.
20:54Le fichier d'empreinte du FBI devait être acheminé de Washington à Chicago.
21:00Et comme si ça ne suffisait pas...
21:03En plus des nombreux défis que la police doit relever, il y a une grève des transports aériens dans tout le pays.
21:09Les services de police de Chicago sont sous pression pour trouver le meurtrier et résoudre l'affaire.
21:18Le suspect était dans la nature depuis 12 heures.
21:21Et chaque seconde qui passait compromettait un peu plus les chances de la police de l'appréhender.
21:27Il n'était pas simple d'organiser une chasse à l'homme dans une ville comme Chicago.
21:32Surtout cette semaine-là.
21:34Les émeutes étaient devenues incontrôlables.
21:36Six policiers étaient morts, plus d'une centaine de personnes avaient été arrêtées.
21:41Nous étions débordés aux urgences.
21:44Il était quasiment impossible de trouver cet individu en cette période troublée.
21:50Vu le contexte, la police de Chicago était sur tous les fronts.
21:57Pendant ce temps, dans le nord, près de la vieille ville de Chicago,
22:02deux policiers se rendent à l'hôtel Raleigh pour un contrôle de routine.
22:10On leur a signalé que le client de la chambre 806 était armé.
22:18La chambre a été louée par un homme appelé David Stanton.
22:32Bonjour, officiers.
22:34Voyons votre ID.
22:45Richard Speck.
23:02Regardez, ami.
23:04Vous voulez m'expliquer pourquoi vous êtes enregistré en bas avec un nom ?
23:07Le nom sur votre ID est différent.
23:32Ces policiers étaient affectés à un quartier.
23:35Ils ne participaient pas à la chasse à l'homme et ils ignoraient que Richard Speck était recherché.
24:01Les policiers estiment que c'est une fausse alerte et qu'il est inutile d'insister.
24:17Speck est très confiant, il garde son calme.
24:20Il demande aux policiers, vous voulez une bière ?
24:24Les policiers répondent, non merci.
24:27Puis ils quittent la chambre.
24:28L'un d'eux dit au réceptionniste que l'homme est inoffensif.
24:33Il n'inventorie pas non plus l'arme à cause de la paperasse.
24:38Ils ne veulent pas s'embêter.
24:42La perquisition et la saisie auraient été illégales parce que Speck était dans sa chambre et que les policiers n'avaient pas de mandat.
24:51S'il avait été arrêté pour port d'arme, il aurait été aux mains de la police.
24:55Il ne pouvait pas savoir.
24:58Au lieu d'arrêter l'homme le plus recherché du pays, ils l'ont laissé tranquille.
25:03Mais cet épisode a dû le faire réagir.
25:06Parce que quand les policiers participant à la chasse à l'homme ont inspecté l'hôtel, il s'était envolé.
25:12Speck comprend que l'étau se resserre autour de lui et qu'il doit fuir.
25:18La police risque de ne plus jamais le retrouver.
25:21Richard Speck ne s'était pas présenté au syndicat maritime.
25:25Et il avait quitté l'hôtel.
25:29Un tel comportement était suspect, mais sans preuve tangible, la police avançait à tâtons.
25:51La police n'a pas encore la preuve que Speck est coupable.
25:55Donc si elle fournit sa photo à la presse en disant que c'est le tueur,
26:00Speck pourrait évoquer un vice de procédure.
26:04Le transport aérien n'était pas très développé à l'époque.
26:08Je n'avais même jamais l'impression d'être dans un endroit comme celui-ci.
26:12Mais j'ai toujours rêvé de le faire.
26:15J'ai toujours rêvé de le faire.
26:18Je n'ai jamais rêvé de le faire.
26:21J'ai toujours rêvé de le faire.
26:24J'ai toujours rêvé de le faire.
26:27J'ai toujours rêvé de le faire.
26:29Le transport aérien n'était pas très développé à l'époque.
26:32Je n'avais même jamais pris l'avion.
26:35Ça relevait encore un peu de la magie.
26:38Alors ce n'est pas un hasard si la solution est tombée du ciel.
26:41Malgré la grève, un pilote d'American Airlines a proposé de ramener le dossier de Richard Speck à Chicago.
27:00Il reste à comparer les empreintes, mais c'est un processus long et minutieux.
27:11On croisait des policiers à tous les coins de rue, surtout dans les quartiers nord, où la chasse à l'homme battait son plein.
27:18Mais il se trouve que c'était peine perdue.
27:22Richard Speck a été un des premiers policiers de l'époque.
27:26Richard Speck s'était mêlé aux vagabonds dans les bas-fonds de la ville.
27:31Le temps de trouver un moyen de quitter la ville.
27:35Speck a l'idée de prendre un train de marchandises pour aller à Dallas.
27:41Je me souviens m'être dit, si seulement je pouvais les aider.
27:45La police voulait justement mettre la population à contribution.
27:49Si elle pouvait prouver que Speck était coupable grâce aux empreintes,
27:52elle pourrait publier un avis de recherche.
27:56Le temps passe.
28:04Et sur les coups de 5 heures du matin,
28:12ils n'y voient plus très clair.
28:23Ils fournissent à la presse des photos d'identité judiciaire et d'un signalement.
28:27Dont le fameux tatouage, né pour semer le cas de Richard Speck.
28:32Il s'agit d'une photo de Richard Speck.
28:35Il a été envoyé à l'hôpital.
28:38Il s'agit d'une photo de Richard Speck.
28:41Il a été envoyé à l'hôpital.
28:44Il a été envoyé à l'hôpital.
28:47Il a été envoyé à l'hôpital.
28:49Dont le fameux tatouage, né pour semer le chaos.
28:53Sur le bras gauche.
29:20Les policiers ratissent la ville.
29:23Ils vont dans les bars et tous les lieux publics.
29:26Ils montrent la photo de Speck.
29:29Ils savent qu'il n'est pas loin.
29:32Pendant ce temps,
29:35Speck loue une cabine à 90 cents dans un hôtel de seconde zone.
29:40Je sais ce que vous vous demandez.
29:43Pourquoi il n'a pas quitté la ville ?
29:45Je sais ce que vous vous demandez.
29:48Pourquoi il n'a pas quitté la ville ?
29:51Parce que la police surveillait les trains de trop près.
29:54Speck n'avait pas d'argent.
29:57Les inspecteurs n'étaient pas loin.
30:00Il était coincé.
30:07Cet après-midi là, à Chicago,
30:10le docteur Leroy Smith termine une période de garde de 36 heures
30:13dans l'hôpital où se trouve la morgue
30:16qui a reçu les corps des infirmières.
30:24Le docteur Smith reçoit un patient qui a fait une tentative de suicide.
30:31C'était une tentative de suicide abortée.
30:43Il se rend compte qu'il s'agit de Richard Speck.
31:13Même si beaucoup d'habitants de Chicago ont trouvé le temps long,
31:17la police n'a mis que 72 heures à appréhender Richard Speck.
31:27Le pays entier a attendu avec impatience le procès pendant sept mois.
31:32Nous avions besoin d'être fixés.
31:35Nous avions besoin d'être fixés.
31:38Nous avions besoin d'être fixés.
31:40Nous avions besoin d'être fixés.
31:43Que s'était-il passé dans cette maison cette nuit-là ?
31:47Comment un seul homme avait-il pu tuer huit femmes,
31:50l'une après l'autre, sans que personne ne les ait entendues crier ?
31:54Cora, l'infirmière qui a survécu, est restée dans l'ombre pendant sept mois.
31:59Des rumeurs disaient qu'elle était retournée aux Philippines
32:03et qu'après ce qu'elle avait enduré, elle ne comptait pas témoigner.
32:07Personne ne sait où est Cora.
32:10Personne ne sait les circonstances des meurtres.
32:13Mais à 11 heures, le troisième jour du procès,
32:16Cora a été escortée jusqu'à l'entrée latérale, devant une foule de journalistes.
32:41On apprend qu'elle a bénéficié du statut de témoin protégé.
33:02Le ministère public a peur qu'elle soit tellement fragile sur le plan psychologique
33:06qu'elle ne s'effondre et ne puisse pas témoigner.
33:09Cora, pouvez-vous confirmer que c'est une réplique de la maison de la ville,
33:13à 2319, rue 100 de l'Est ?
33:17C'est la même chose.
33:19Quelle heure as-tu dormi, le 13 juillet ?
33:22À 10h30.
33:24As-tu réveillé à une certaine heure plus tard, ce soir ?
33:28Oui.
33:32J'ai entendu un tapotement dans notre lit, à 10h30.
33:35Je me suis réveillée et j'ai répondu à la porte.
33:44Et j'ai vu un homme,
33:47avec un pistolet dans sa main droite.
33:55Il nous a emmenés dans le lit arrière.
34:00J'ai entendu un tapotement.
34:02Il nous a emmenés dans le lit arrière.
34:09Il les emmène dans une grande chambre où d'autres infirmières sont en train de dormir.
34:15Et il nous a dit d'asseoir.
34:18C'est ça. Personne ne va s'ennuyer.
34:21Fais juste ce que je dis.
34:24OK, bien.
34:33Voici ton accord.
34:35J'ai besoin de l'argent pour aller en Nouvelle-Orleans.
34:38Qui a de l'argent dans la chambre ?
34:40Levez vos mains.
34:42OK, OK.
34:46Les filles américaines pensaient qu'on devait faire ce qu'il disait.
34:51Et qu'il allait s'en aller.
34:54Merci beaucoup.
34:56Et toi ?
34:57Et toi aussi.
35:01Mais les Philippines résistent à cet homme d'entrée de jeu.
35:09Corazon déclare qu'elle a déjà eu affaire à ce genre de personnes
35:13dans les campagnes de son pays natal.
35:20Merci.
35:21OK.
35:24Bien.
35:25Il vide leur porte-monnaie et lui donne tout.
35:32Mais il ne part pas.
35:34Qu'est-ce qui s'est passé alors ?
35:36Il s'est posé
35:38et a pris des feuilles de lit de Mme Matus.
35:45Les mois qui ont précédé le procès,
35:48je restais éveillée la nuit en me disant
35:51qu'elles devaient bien se douter de ce qu'il allait leur faire.
35:53Pourquoi elles n'ont pas essayé de s'enfuir ou de crier ?
35:57Comment a-t-il pu prendre le dessus sur huit personnes ?
36:01La réponse qu'a donnée Cora me hante depuis plus de 50 ans.
36:12Il leur a tout simplement demandé leur permission.
36:16Il ligote les infirmières l'une après l'autre.
36:23C'est leur dernière chance de réagir.
36:54As-tu essayé de l'arrêter à tout moment ?
37:00Non.
37:05Si elles l'avaient attaquée ou si elles avaient couru vers la porte,
37:09criant, la plupart d'entre elles auraient survécu.
37:17Vous savez ce qu'on ressent au plus profond de soi
37:20quand on est en danger.
37:22On se dit que si on réagit, on va devoir affronter la réalité.
37:28Je crois qu'elles n'ont pas suivi leur instinct
37:30parce qu'elles espéraient s'en sortir.
37:50Deux infirmières sont rentrées tard et elles l'ont surpris.
38:21Après avoir tué Suzanne Faris et Mary-Anne Jordan, il était déchaîné.
38:28Il lui fallait éliminer tous les témoins.
38:34Pendant que Speck est dans la pièce d'à côté,
38:37Cora en profite pour se glisser sous un lit.
38:43Cora voit tout.
38:46Cora voit tout.
38:52Elle observe ses allers-retours.
38:59Elle a de plus en plus peur.
39:02Il vient chercher sa huitième victime, Gloria Davie.
39:18Et il décide de la violer.
39:23C'est la première fois qu'il la voit.
39:26C'est la première fois qu'il la voit.
39:29Et il décide de la violer.
39:42Et là, Cora se retrouve seule.
39:58C'est la première fois qu'il la voit.
40:28Speck a perdu le compte des filles.
40:44Personne ne lui en aurait voulu si elle avait fait une déclaration écrite
40:47et ne s'était pas présentée.
40:50C'est la première fois qu'il la voit.
40:53C'est la première fois qu'il la voit.
40:55Personne ne lui en aurait voulu si elle avait fait une déclaration écrite
40:58et ne s'était pas présentée.
41:02À sa place, je n'aurais sans doute pas eu le courage de l'affronter.
41:06Mais Cora Amurao était une femme forte,
41:08une immigrante et une survivante.
41:19Je crois qu'elle s'est présentée pour deux raisons.
41:21Pour ses amies mortes
41:23et pour se dire face à Speck et lui dire
41:30« Vous ne me faites plus peur. »
41:43Cora fait preuve de courage.
41:49Elle arrive à affronter Speck.
41:53Et à le désigner comme le tueur.
42:01Le jury n'a mis que 45 minutes son verdict,
42:03hable passible de la peine de mort.
42:10L'année 1966 a marqué un tournant
42:13après que Richard Speck s'est introduit chez des gens
42:16pour commettre un massacre.
42:19Les gens surveillaient leurs voisins et verrouillaient leurs portes.
42:24C'était la fin de l'innocence.
42:26Il n'a pas tué que huit infirmières, il a atteint tout le monde.
42:34Le plus triste dans cette histoire,
42:36c'est que le souvenir de ces jeunes femmes
42:39rappelle à tout le monde, et à moi en particulier,
42:42que le monde où il faisait bon vivre a été perverti.
42:49C'est un drame en soi.
42:52Qu'apprend-on sur une victime dans un article de journal
42:55ou dans une émission spéciale à la télé ?
43:00L'auteur d'un tel massacre
43:02ne fauche pas seulement la vie de personnes innocentes.
43:06Il est façonné par l'esprit de la victime.
43:11C'est un drame.
43:13Ne fauche pas seulement la vie de personnes innocentes.
43:17Il efface aussi leurs souvenirs.
43:21À nous de ne pas les oublier
43:23et d'honorer chacune d'entre elles.
43:43Susan Faris
43:47Nina Schmel
43:50Valentina Passione
43:54et Mary-Anne Jordan