American Detective avec Joe Kenda : Mort au tournant

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00:00Il est 8h30 du matin à Carson, en Californie, dans le bassin de Los Angeles.
00:20L'employé d'une entreprise va à casser ses affaires quand il entend des rafales de coups de feu à l'extérieur.
00:36En percevant ce son caractéristique, il se baisse instinctivement.
00:45Quand la fusillade s'arrête, il sort sur le parking et découvre un SUV rouge avec une femme à l'intérieur couverte de sang et affalée sur le volant.
01:03Il l'observe. Visiblement, elle est morte.
01:10Appelle les urgences ! Vite !
01:19Une fusillade dans un parking, en plein jour. Qui est la victime ? A qui profite ce crimet ? Qui pouvait lui en vouloir à ce point ?
01:34Tout au long de ma carrière, j'ai enquêté sur des affaires de meurtre. Mais je ne suis pas le seul à avoir répondu à l'appel du devoir.
01:44D'autres comme moi sont nés pour résoudre l'insoluble, pour mettre la main sur des tueurs impitoyables et pour rendre justice aux victimes.
01:55C'est ça, être un American Detective.
02:08Je suis Louis Aguilera, inspecteur à la criminelle pour le bureau du shérif du comté de Los Angeles.
02:16A l'âge de 7 ou 8 ans, j'ai assisté à un homicide dans mon quartier. J'ai alors su que je voulais consacrer ma vie à rechercher ce genre de personnes.
02:30L'inspecteur Aguilera est un spécialiste des enquêtes criminelles avec quelque 350 affaires à son actif.
02:40Le matin du 8 octobre, mon partenaire et moi ont regardé les infos sur l'un des téléviseurs du bureau et on a vu qu'une personne avait été tuée par balle.
02:54On s'est dit, cette affaire est pour nous.
02:58Il était ferré, comme tu dirais.
03:01Aguilera ?
03:03Et l'affaire lui revient.
03:06Moins d'une heure après, on a reçu le fameux appel officiel qui nous donnait plus de détails sur l'incident.
03:15On y va.
03:18On est parti dans la foulée.
03:21Sur place, l'officier de terrain nous a briefé.
03:25La victime était une femme de 30 ans, répondant au nom de Veronica Reyes.
03:33Les employés de l'entreprise la connaissent.
03:35Ils disent qu'elle a des enfants, qu'elle est probablement mariée et qu'elle a dû être tuée au moment d'arriver à son travail.
03:42Après des coups de feu, des collègues sont sortis et l'ont trouvée là.
03:45Elle était responsable dans une entreprise de logistique.
03:48D'après ses collègues, c'était une femme joviale, qui travaillait dur.
03:54On a tout de suite vu la victime.
04:00Elle était allongée par terre, recouverte.
04:06Les coups de feu ont défiguré cette femme.
04:09Elle a reçu deux balles dans la tête, dont une qui lui a brisé la mâchoire, lui déformant le visage.
04:16La mort déforme, elle aussi.
04:20J'ai remarqué comme des pointillés sur son visage.
04:24Quand il y a de la poudre à canon, c'est la poudre à canon.
04:29J'ai remarqué comme des pointillés sur son visage.
04:33Quand il y a de la poudre à canon, des métaux et d'autres choses sur le visage,
04:38ça indique que les coups de feu ont été tirés à bout portant.
04:45Le suspect se trouvait juste au-dessus d'elle.
04:50En traversant le parking, j'ai vu de nombreuses douilles de balles.
04:56On a aussi remarqué que les vitres de la voiture avaient volé en éclat,
05:00et qu'il y avait des impacts de balles sur la carrosserie.
05:07Ils récupèrent huit douilles à l'intérieur même du véhicule.
05:12C'est du calibre 40.
05:14Le tireur était si proche que quand les douilles sont sorties de l'arme,
05:18elles sont entrées par la vitre brisée et ont fini sur le plancher de la voiture.
05:28C'est une tentative de vol de voiture ?
05:30Pas sûr.
05:32On se demande toujours comment et pourquoi le crime a eu lieu.
05:37Est-ce un vol de voiture ? Non.
05:39Pourquoi ?
05:40Trois ou deux coups de feu.
05:44Ni la voiture ni rien d'autre n'ont été volés.
05:49C'est un meurtre pur et simple.
05:51Pas un vol de voiture.
05:54Il y a un autre véhicule ici.
05:57L'agent de patrouille désigne un 4x4 qui a été légèrement endommagé,
06:01frotté ou frôlé au niveau du pare-choc,
06:05ainsi qu'un arbuste certainement écrasé par une voiture.
06:10Est-ce lié au crime ? Probablement.
06:13Est-ce qu'on a des vidéos de surveillance ?
06:15Pas encore.
06:16La rue où le meurtre a eu lieu comprend plusieurs entreprises de logistique
06:20qui gèrent la livraison de marchandises.
06:23Or, la loi oblige ces entreprises à avoir des caméras de surveillance sur leurs bâtiments.
06:30On nous a alors annoncé que l'une d'elles avait filmé le meurtre.
06:40Sur les images, on voit Véronika arriver sur le parking dans sa voiture rouge.
06:56Dès qu'elle s'arrête, ce qui ressemble à une BMW noire s'immobilise juste à côté
07:05et le conducteur sort si vite qu'il en oublie de mettre le frein à main.
07:11Le tueur est si concentré sur sa cible qu'il saute d'un véhicule encore en mouvement,
07:17sans se rendre compte que la BMW recule sur le parking.
07:22Il ne pense clairement qu'à une chose, tuer cette personne.
07:28Il s'est précipité sur elle sans lui laisser le temps de sortir
07:36et lui a tiré dessus plusieurs fois.
07:39Il a les pieds écartés pour un meilleur équilibre et il ouvre le feu.
07:56La terreur qu'a dû ressentir Véronika à ce moment-là, c'est à ça que j'ai pensé en découvrant ces images.
08:03Je me suis mis à sa place en me demandant ce que je ferais.
08:08Si on me tirait dessus.
08:11Elle tente de faire marche arrière pour s'enfuir mais il est déjà trop tard.
08:17Sa voiture est alors en roue libre.
08:19Elle recule toute seule parce que la conductrice est décédée jusqu'à ce qu'un mur arrête sa course.
08:29Le tueur constate alors que sa voiture a elle aussi reculé,
08:34qu'elle a touché un autre véhicule et a fini dans les buissons.
08:38Il sprinte, remonte dedans et disparaît en s'engageant dans la rue.
08:46Quand on voit des images pareilles, on aimerait que quelqu'un lui ait dit
08:51« n'allez pas travailler ». Pas aujourd'hui, pas sur ce parking.
08:56C'est très dur à regarder.
08:59Ces images sont bonnes dans le sens où elles montrent ce qui s'est passé.
09:04On voit le type de voiture et on obtient une description globale du suspect.
09:09On distingue sa casquette, son tee-shirt et ses chaussures.
09:13Mais on n'a pas de numéro d'immatriculation ni aucun détail marquant concernant le tireur.
09:20C'est donc un meurtre qui a été filmé, rien de plus.
09:26Il serait bon de retrouver cette voiture.
09:29L'enquêteur en chef lance donc un avis de recherche sur une BMW noire
09:34conduite par un homme armé et potentiellement dangereux.
09:39S'il vous plaît, ma sœur travaille ici.
09:41Un parent de Véronica est arrivé. On a l'obligation de parler à la famille.
09:47C'est dur, mais je ne suis pas là que pour résoudre une enquête.
09:52Je dois m'occuper de ces gens. Je peux vous aider ?
09:55Je parlais à ma sœur sur son portable alors qu'elle arrivait au travail
09:59et j'ai l'impression que quelque chose de grave est arrivé.
10:02J'ai entendu des crépitements.
10:04Soudain, au milieu de la conversation, elle entend sa sœur crier « Oh non ! Oh non ! »
10:09puis des bruits d'explosion qui ressemblent à des coups de feu.
10:14Éloignons-nous un peu.
10:16Elle ignore manifestement ce qui s'est passé après le « Oh non ! » et les bruits intenses.
10:21C'est à Louis de le lui annoncer.
10:24Votre sœur a été tuée.
10:30C'est terrible, mais nécessaire d'annoncer la mort d'un proche.
10:35Elle est dévastée par la nouvelle.
10:40Avant de lui poser des questions, l'inspecteur la laisse reprendre ses esprits.
10:48Y a-t-il quelqu'un qui aurait pu lui en vouloir ?
10:51En tant qu'enquêteur criminel, on ne s'intéresse pas uniquement au suspect, mais également à la victime.
10:59Je voulais donc avoir un aperçu, le plus rapidement possible, de ce qui se passait dans la vie de Véronica.
11:08Tout le monde l'aimait. C'était une super maman et une super sœur.
11:14Ma sœur et moi étions très proches.
11:16C'était le ciment de la famille, une mère formidable, une bonne amie et une sœur incroyable.
11:23Et mes parents diraient sûrement la meilleure fille qui soit.
11:28Ma mère était très... je sais pas si pétillante est le mot juste, mais elle avait beaucoup de personnalité.
11:36Elle aimait les gens, elle aimait danser, elle aimait rire.
11:40Son rire était loufoque, mais contagieux.
11:43Contagieux.
11:45Elle avait quatre jeunes enfants qu'elle avait eus avec son mari Carlos, dont elle avait partagé la vie pendant neuf ans.
11:54Ils s'étaient rencontrés au lycée, donc c'était un amour de jeunesse.
12:00Ils sont encore ensemble ?
12:03Ils sont séparés depuis peu. Quand elle l'a quittée, je lui ai dit de reprendre sa vie en main.
12:09Elle allait de l'avant. Elle redevenait indépendante.
12:14Je lui ai dit, vas-y, sors avec tes amis, je gère les enfants.
12:20Elle sortait et fréquentait d'autres gens.
12:23Sa sœur explique à l'inspecteur que Véronica a rencontré d'autres hommes au cours des deux derniers mois.
12:30Qui sont-ils ?
12:32Je suis navré.
12:34Et peuvent-ils être impliqués ?
12:35Bien sûr que oui. Quelqu'un l'est, forcément. C'est un proche de la victime.
12:41Les meurtriers ont un mobile.
12:44On ne connaît pas encore celui-ci. Ça pourrait être quelqu'un qu'elle a rencontré récemment.
12:49La question est, qui ?
13:06La police cherche qui, dans la mégalopole qu'est Los Angeles, a pu prendre la vie de Véronica Reyes.
13:16Alors qu'il se penche sur les nouvelles fréquentations de Véronica,
13:21l'inspecteur Aguilera espère que l'autopsie lui en dira plus.
13:25J'ai des résultats pour vous.
13:29On a appris qu'elle avait subi 11 blessures par balle, dont 7 mortelles.
13:37Les balles fatales se trouvaient dans la zone de l'abdomen, mais elle avait aussi été touchée à la tête.
13:43L'arme est un Glock de calibre .45.
13:46Les balles fatales se trouvaient dans la zone de l'abdomen, mais elle avait aussi été touchée à la tête.
13:51L'arme est un Glock de calibre .40.
13:54Pas d'autres armes impliquées, aucune blessure à l'arme blanche, rien de tout ça.
14:00Elle a aussi une grave blessure sur l'avant bras gauche.
14:04Ça ressemblait à une blessure défensive.
14:07Quand elle a vu l'agresseur s'approcher, alors qu'elle se garait,
14:11elle a levé le bras gauche pour se protéger de ce qu'il s'apprêtait à faire.
14:16Véronica Reyes a passé les dernières secondes de sa vie à tenter de se protéger.
14:21Afin de rester en vie pour ses enfants.
14:24Malheureusement, ça n'a pas marché.
14:30Oui, on doit trouver son mari.
14:33Ils ont des raisons de vouloir parler à Carlos Reyes.
14:37Sa soeur a perdu sa trace après le départ de Véronica.
14:40D'abord, ils ne sont pas divorcés, seulement séparés.
14:44Il doit donc être informé de la mort de sa femme.
14:47Il est en outre responsable de quatre enfants qu'il va désormais devoir élever.
14:51Ensuite, quelles ont été les circonstances exactes de leur séparation ?
14:56Et connaîtra-t-il les nouvelles fréquentations de Véronica ?
15:05En bon enquêteur qu'il est,
15:07Louis Aguilera saisit le nom du mari dans le système informatique.
15:11A-t-il déjà été arrêté ?
15:13A-t-il déjà été en prison ?
15:15Qui est Carlos Reyes ?
15:18Tiens, tiens.
15:20Et il n'est pas déçu du résultat.
15:23Carlos n'est pas tout blanc.
15:27Il fait partie d'un gang,
15:29les Wilmas 13,
15:31le plus ancien gang hispanique de South Central,
15:35un groupe particulièrement dangereux.
15:42J'ai travaillé douze ans dans la police des gangs avant d'entrer dans la criminelle
15:47et il y a des gangs partout à Los Angeles,
15:51principalement afro-américains et hispaniques.
15:56C'est un véritable fléau pour la société.
15:59C'est un syndicat du crime,
16:02la culture du narcotrafic, des armes à feu, de la violence.
16:08Personne n'est épargné.
16:12Le grand sud de Los Angeles,
16:15la ville de Compton et ses alentours,
16:18se trouve être une zone à forte criminalité.
16:22Les gangs y ont une très forte influence.
16:26Il y a des dealers et des toxicomanes,
16:29avec les crimes violents qui en résultent.
16:33Los Angeles et le comté de Los Angeles
16:36ont toujours souffert des gangs depuis des milliers d'années.
16:40Les tongs chinois,
16:42les Yakuza japonais,
16:45la Cosa Nostra sicilienne,
16:48et j'en passe.
16:51Ces gangs existent
16:53parce qu'ils apportent à leurs membres quelque chose
16:56qu'ils ne trouvent pas chez eux.
17:00L'amour, le respect, l'acceptation, la discipline,
17:05le sens du devoir,
17:07toutes ces choses que l'être humain apprécie.
17:09Un sentiment d'appartenance.
17:13Et en échange,
17:15ces entreprises criminelles exigent une loyauté absolue.
17:20C'est la condition pour obtenir toutes ces autres choses.
17:24Les gangs sont un problème d'ordre social
17:27causé par un manque d'éducation,
17:29par l'incompréhension et par tout ce que la société a de déréglé.
17:35C'est à cause de ça que les gangs,
17:37dans les années 70 et 80,
17:40ont décidé d'adopter la stratégie des grandes entreprises.
17:45Ils ont créé des franchises.
17:48Ils ont créé, dans tout le pays,
17:51des petits groupes de Crips, de Bloods,
17:54entre autres, pour vendre leurs stupéfiants.
17:58Et les membres originels de ces entreprises criminelles
18:02en ont alors composé le Conseil d'administration.
18:04Ils se sont énormément enrichis
18:07en vendant de la drogue à travers le pays.
18:10Une chose banale à Los Angeles et dans le comté de Los Angeles.
18:18Il y a beaucoup de rivalités entre les gangs,
18:21mais si vous demandez à un jeune membre d'un gang
18:24pourquoi il déteste celui d'en face,
18:27je peux vous garantir qu'il ne saura pas quoi répondre.
18:30Il sait seulement qu'il a été formaté pour un IRA.
18:32Il sait seulement qu'il a été formaté pour haïr les gars d'en face
18:35parce que leur gang porte un autre nom.
18:41T'en penses quoi ? Vengeance d'un gang rival ?
18:44Possible.
18:46L'inspecteur s'interroge.
18:48Carlos aurait-il contrarié des membres d'un autre gang de rue
18:52qui auraient alors décidé de lancer des représailles
18:55non seulement sur Carlos, mais aussi sur sa famille ?
18:59Il faut aller voir Carlos Reyes.
19:02Est-ce qu'il tuait Veronica pour montrer à Carlos qu'ils étaient très sérieux ?
19:08Si l'époux fait partie d'un gang, c'est forcément une piste.
19:13Il faut alors envoyer une équipe sur le terrain pour poser des questions.
19:20Aguilera dépêche une unité chez les Reyes
19:23pour s'assurer qu'aucune action menée par un gang n'est en cours.
19:28Bureau du shérif, ouvrez !
19:33C'est bon.
19:43Je voulais être sûr qu'il n'y avait pas d'autres victimes.
19:46Alors j'ai envoyé des hommes pour faire un contrôle de sécurité.
19:52Aguilera ?
19:54Inspecteur ?
19:56Il n'y avait personne à l'intérieur.
19:58Ils ont cherché des victimes potentielles.
20:00La maison est vide.
20:02Il y a de la famille pas loin.
20:04La famille de Veronica nous a dit que la mère et la sœur de Carlos vivaient dans le quartier.
20:09Allez-y, je veux leur parler.
20:11J'ai donc demandé à ce qu'elle soit emmenée au poste de police locale.
20:25Merci d'être venue.
20:28Quand je leur ai parlé, elles étaient au courant pour le meurtre.
20:32Elles sont aussi restées évasives quand je leur ai posé des questions sur Carlos et ses déplacements.
20:38Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ?
20:41Je ne sais pas. Je ne me souviens pas.
20:44Ou sur ce qui venait de se passer.
20:48Sa propre mère ne sait pas où il est ?
20:50C'est la réponse classique quand des gens ne veulent pas être impliqués.
20:54Où est Carlos ? Je n'en sais rien, je ne me souviens pas où il est allé.
20:58Vraiment ? Vous ne savez pas où est votre propre frère ?
21:03Elle sait très bien, mais elle ne le dira pas.
21:07Merci pour votre temps.
21:09Au cours de leur interrogatoire, ces deux femmes ne nous ont pas été d'une grande utilité.
21:16Mais quand on enquête sur un meurtre, il faut étudier toutes les pistes qui se présentent.
21:22Il nous fallait plus de preuves.
21:32L'inspecteur Aguilera est de ceux qui remuent ciel et terre pour trouver des preuves.
21:38Et il a appris qu'un shérif adjoint avait repéré une BMW noire abandonnée.
21:44Non loin de la scène de crime.
21:49Un agent de patrouille voit une BMW noire correspondant à l'avis de recherche de Louis Aguilera.
21:56Véhicule suspect.
21:58Il prévient immédiatement l'inspecteur.
22:03C'est bien elle ?
22:05Oui. Le pare-choc est abîmé, comme vous l'avez dit.
22:08Il y avait sur cette voiture des dégâts qui étaient cohérents avec les images de surveillance.
22:15Notamment des bouts d'arbustes sur lesquels elle avait roulé.
22:20En voyant ça, l'inspecteur n'a plus de doute.
22:24Oui, c'est bien ce véhicule.
22:26Demande un mandat au procureur, ça marche.
22:29Il y a peut-être des empreintes, des traces d'ADN, des armes, des munitions, qui sait ?
22:35C'est la voiture du tireur, c'est sûr.
22:37Mais qui est-il ?
22:46Les enquêteurs obtiennent un mandat pour analyser le véhicule,
22:50et pour le faire, ils ont besoin d'un expert.
22:53Les enquêteurs obtiennent un mandat pour analyser la voiture.
22:59Ils y trouvent des canettes,
23:02et tout un tas d'autres objets sans intérêt.
23:06Puis, ils découvrent qu'il y a aussi un portefeuille.
23:10Étrangement, son propriétaire a oublié de le prendre.
23:14Dans le portefeuille, ils voient un permis de conduire, avec la photo de Carlos Reyes.
23:22Donc le mari de la victime.
23:26Mais ça ne prouve rien.
23:28Quelqu'un d'autre a très bien pu conduire cette BMW noire.
23:33Je ne comprenais pas ce que faisaient ces objets dans cette voiture.
23:37Pourquoi les avoir laissés ?
23:41Ils pensent alors à une tierce personne.
23:45Il a peut-être été menacé par un homme armé, qui a ensuite tué sa femme.
23:49Qui sait ?
23:51Ils trouvent aussi la facture d'un hôtel situé à proximité.
23:55Pour une chambre utilisée la nuit précédant le meurtre.
23:59Et cette facture est au nom de Paige Sanchez.
24:04La question était alors, qui est cette femme ?
24:07Pour le savoir, on s'est rendu dans cet hôtel afin d'envisionner les images de vidéosurveillance.
24:11À l'hôtel, la responsable confirme que, oui, cette femme est venue, elle a payé la chambre, et il était avec un Hispanique.
24:25La responsable nous a fait entrer dans la salle de vidéosurveillance, et on a vu Carlos et cette femme arriver à l'hôtel.
24:33Ce qui nous a frappé, c'est qu'ils portaient une boîte métallique qui ressemblait à une mallette d'armes ou de munitions.
24:46Et c'était la veille du meurtre.
24:49On les voit alors prendre l'ascenseur ?
24:55Il était affectueux avec elles. Ils se connaissaient visiblement et se prenaient dans les bras.
25:01On s'est demandé si elle était impliquée dans cette affaire.
25:07Tôt le lendemain matin, on les voit ressortir de l'hôtel.
25:13La fille monte dans un taxi et s'en va.
25:17Puis Carlos s'éloigne à son tour.
25:23L'inspecteur voit les circonstances, mais sait-il ce que cela implique ? Non.
25:29Il sait en revanche que cette question mérite d'être approfondie.
25:42Oui ? Bonjour, inspecteur Aguilera.
25:45Quand ils arrivent chez Paige Sanchez, celles-ci semblent troublées par leur présence.
25:49Vous connaissez Carlos Reyes ? Oui.
25:52On a trouvé la facture d'une chambre d'hôtel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
25:55On a passé le week-end ensemble.
25:58Elle semble très surprise et elle paraît sincère. Un point pour elle.
26:03Savez-vous que Carlos est marié ?
26:06Oui, je le sais.
26:08Et que sa femme vient d'être assassinée ?
26:11Quoi ?
26:13Elle était bouleversée. Elle savait qu'ils étaient séparés, mais aussi qu'ils avaient des enfants.
26:18Et savoir que ces derniers avaient perdu leur mère l'a beaucoup attristé.
26:21Je ne le connais que depuis trois mois.
26:25Elle nous a dit qu'ils avaient beaucoup bu les jours précédents.
26:29Qu'ils avaient fait la tournée des bars.
26:32Elle explique au shérif qu'ils ont bu, joué, fait la fête, passé du bon temps.
26:40Mais le matin du meurtre, il était debout à 7 heures avec une bière à la main.
26:51Ils ont ensuite réglé la note de la chambre d'hôtel.
26:56Les revoirs ont été bizarres.
26:59Comment ça ?
27:01Il se comportait comme s'il n'allait jamais la revoir.
27:04Genre, merci pour tout, c'était sympa.
27:08Il lui a fait comprendre que leur relation était finie.
27:14Elle a trouvé ce moment plutôt étrange.
27:17Il lui a donné l'impression qu'il allait faire quelque chose d'inhabituel.
27:22Il était évident pour nous qu'elle n'avait rien à voir avec ce meurtre.
27:27Mais il nous paraissait tout aussi évident que si Carlos lui avait fait ses adieux,
27:32c'était parce qu'il s'apprêtait à tuer Véronica et à fuir.
27:41Il retourne voir la soeur de la victime pour en savoir plus sur les relations entre Véronica et Carlos.
27:48Elle ne m'en avait jamais parlé, sauf à la fin.
27:53Oui, ça prenait une très mauvaise tournure.
27:57Je sais qu'une semaine ou deux avant que ça arrive, il a volé son sac et cassé les vitres de sa voiture.
28:04Là, on a su que ça n'allait pas du tout.
28:07Lucy révèle ensuite que si Véronica a demandé le divorce, c'est parce que Carlos était un mari violent.
28:15Et pourquoi tu dis ça ?
28:17Pour résumer ma relation avec lui, c'était mon père, mais c'était surtout Carlos.
28:24Je sentais quand il allait se disputer avec ma mère, il avait une expression très méchante sur le visage.
28:32Il serrait les poings, puis il explosait, donnant des coups de poing dans les portes et dans les murs.
28:41Quand il était furieux, ivre ou défoncé, on poussait l'armoire contre la porte de notre chambre et on attendait qu'il parte.
28:55Au cours de l'enquête, on a appris qu'elle avait demandé le divorce environ 11 jours avant d'être abattue.
29:02C'était le signe qu'elle était prête à tourner la page, à mettre fin aux effets cycliques de cette violence domestique.
29:11Quelques jours après le meurtre, en fouillant la voiture de Véronica, on a trouvé plusieurs choses qui nous ont fait mal au cœur.
29:23Notamment son journal intime.
29:27Sur une page de ce journal, une mèche de cheveux était scotchée avec une légende en dessous qui disait que ses cheveux ont été arrachés par Carlos.
29:41Dès qu'elle est venue nous dire ce qui se passait, mon mari et moi lui avons donné de l'argent pour financer son divorce et on l'a aidé à partir.
29:50Il y avait plusieurs choses intéressantes dans ce journal intime.
29:54Véronica a s'obligé à sortir Carlos de sa vie.
29:57C'était écrit « Divorcer et m'éloigner de Carlos, gagner de l'argent, être indépendante et changer ma façon de penser ».
30:05Véronica Reyes a fait tout ce qu'il fallait pour se débarrasser de Carlos.
30:10Elle a réfléchi, elle a agi, elle a pris un avocat et même demandé une injonction d'éloignement.
30:17Ce sont les conseils qu'on donne à une femme victime de violences domestiques.
30:22Sa coupe était pleine et elle voulait passer à autre chose.
30:28Véronica a fait tout ce qu'elle a pu.
30:31Ça n'a pas suffi.
30:352 plus 2 font toujours 4 aux dernières nouvelles.
30:39Carlos fait partie d'un gang.
30:42Il a donc les compétences et le tempérament pour envoyer sa femme dans l'au-delà.
30:48L'inspecteur s'intéresse à son téléphone.
30:52On a appris que son portable avait émis un signal sur l'autoroute 5.
30:58Cette autoroute traverse presque toute la Californie, du nord au sud.
31:04Elle est gigantesque et s'étend jusqu'au Mexique.
31:08Ce qu'il fait est évident.
31:11Et s'il traversait la frontière, on risquait de ne jamais le retrouver.
31:18Il essaie de disparaître au Mexique.
31:21S'il y parvient, il deviendra quasiment invisible.
31:24Carlos Reyes fait l'objet d'une chasse à l'homme pour meurtre avec préméditation.
31:30Son téléphone indique à l'inspecteur Aguilera qu'il roule vers le sud.
31:35Mais le signal s'arrête au poste frontière de San Isidro.
31:41L'inspecteur s'intéresse à son téléphone.
31:44On a appris que son portable avait émis un signal sur l'autoroute 5.
31:49Elle est gigantesque et s'étend jusqu'au Mexique.
31:53Et il fallait donner l'alerte.
31:57Passez-moi la douane et dire aux autorités de la frontière, on cherche cet homme.
32:03Carlos Reyes, voilà sa photo.
32:06Si vous le voyez, ne le laissez pas partir.
32:09On était quasiment certains qu'il avait réussi à passer la frontière.
32:13Et dans un pays aussi vaste que le Mexique, avec tant d'endroits où se cacher,
32:19on craignait d'avoir perdu sa trace.
32:23Louis Aguilera doit maintenant patienter.
32:27Mais un inspecteur de la brigade anti-gang frappe alors à sa porte.
32:32Salut.
32:33J'ai une info pour toi.
32:34Ah oui ?
32:36Mon collègue m'a dit, j'ai un indique qui sait où est ton suspect.
32:43Il existe des informateurs confidentiels qui sont toujours prêts à arrondir leur fin de mois.
32:48Sans aller jusqu'au tribunal, ils sont d'accord pour parler.
32:52Il a eu la lumière rouge.
32:53Ah ouais ?
32:54Du côté mexicain de la frontière, une lumière rouge ouverte s'allume de façon aléatoire.
33:10Et quand ils décident de fouiller votre voiture, ils ne font pas semblant.
33:15Ce n'est pas seulement leur travail, c'est leur spécialité.
33:18S'il y a quelque chose au fond du réservoir d'essence, ils le trouveront.
33:26Et il y avait une arme cachée derrière l'autoradio de Carlos Reyes.
33:37Les douaniers l'ont arrêtée pour importation illégale d'armes.
33:42Le type s'appelle Arturo Lopez.
33:45Lopez ?
33:46Ouais.
33:47Mais on cherche Carlos Reyes.
33:49Alors, c'est lui ou pas ?
33:52L'indic dit que oui.
33:54Mais les indic sont-ils toujours fiables ?
33:57L'inspecteur contacte alors un collègue et lui demande s'il peut retrouver ce type en prison.
34:04Guillermo ?
34:05C'est lui.
34:07J'ai appelé l'agent spécial Guillermo Ayon,
34:11qui est spécialisé dans la recherche de personnes au Mexique.
34:15Lui, il a un réseau que nous n'avons pas.
34:21En admettant qu'il avait utilisé une fausse identité,
34:25on a comparé les individus qui avaient été arrêtés le jour de son passage.
34:29Et on l'a trouvé sous un faux nom.
34:33Il n'a pas fallu longtemps pour que Guillermo m'annonce qu'il l'avait trouvé.
34:38Il nous a envoyé une photo du Mexique.
34:42Et l'homme qu'on voyait sur cette photo ne pouvait être que Carlos Reyes.
34:49À la frontière, pendant que sa voiture est fouillée,
34:52le conducteur du véhicule se présente sous le nom d'Arturo Lopez
34:56et fournit une fausse pièce d'identité.
35:00Car il sait qu'il est recherché.
35:03Pas de chance, Carlos. On vient de vous retrouver.
35:07J'étais ravi, mais aussi inquiet.
35:10Car il était au Mexique.
35:17La semaine même, il a été condamné à 5 ans de prison.
35:22Au Mexique, on ne plaisante pas avec les armes à feu.
35:25Si vous tentez d'introduire illégalement une arme,
35:28dommage pour vous. Ils sont très stricts.
35:32Ils ne sont pas du genre à dire
35:34« Venez, confrères américains, on va vous aider ».
35:38C'était rageant, mais je savais qu'on ne pouvait rien faire
35:42pour le sortir de cette prison mexicaine.
35:45Il y avait des risques qu'il ne repasse jamais la frontière.
35:49Notre enquêteur veut savoir si l'arme retrouvée dans la voiture
35:52est celle qui a tué Veronica.
35:54Malheureusement, elle est au Mexique
35:57et les autorités locales ne sont pas très coopératives.
36:01Le pistolet trouvé avec le suspect,
36:04était-il bien l'arme du crime ?
36:07Les armes à feu confisquées à la frontière sont confiées à l'armée.
36:11Cette arme était dans la salle de pièces à conviction
36:14de l'armée mexicaine à Tijuana.
36:19On s'est rendu sur place pour tirer avec cette arme
36:22afin d'en rapporter les balles et les douilles
36:25et de les comparer avec ce qu'on avait à Los Angeles.
36:29Ils utilisaient une technique basique,
36:32en l'occurrence des annuaires.
36:34Les bons vieux annuaires jaunes qu'on a tous connus.
36:39Il y a longtemps, les tests balistiques se faisaient avec des annuaires
36:42qui arrêtent les balles.
36:44Il n'y en a plus aujourd'hui aux Etats-Unis,
36:46mais au Mexique, oui.
36:50Ils ont donc fait ça à l'ancienne,
36:53en posant trois annuaires dans une boîte en carton
36:56et en tirant une balle dedans.
37:06Boum ! Dans la boîte.
37:08La balle s'est logée dans le troisième annuaire.
37:11Elle en a traversé deux, mais pas trois.
37:14Peu conventionnel, certes, mais efficace.
37:21On a récupéré les douilles et les balles
37:24et on les a rapportées aux Etats-Unis pour analyse.
37:30Je me souviens de ce voyage retour, tous ensemble,
37:34à croiser les doigts pour que ce soit bien l'arme du crime.
37:39Il compare les balles à celles extraites de la victime.
37:44C'était important de voir le motif sur la balle
37:48et de le comparer au ball trouvé sur la scène de crime.
37:51C'est comme une empreinte digitale.
37:56OK, merci.
37:58Une personne m'a appelé pour me dire
38:01« Louis, c'est pour te dire que c'est la même arme à 100 %. »
38:06En plus des autres éléments recueillis dans ce dossier,
38:09cette preuve nous a permis de le faire arrêter.
38:12C'était pour moi un grand soulagement.
38:17Les enquêteurs ont à présent une idée assez claire
38:20du déroulement des événements.
38:23Véronica Reyes rencontre un homme, Carlos Reyes.
38:26Ils se marient.
38:29Petit à petit, ce dernier dévoile la face violente de sa personnalité.
38:33Ça commence par des mots, des remarques.
38:36Puis il la bouscule.
38:39Puis arrive la première gifle.
38:42Mais Véronica refuse de vivre de cette façon
38:45et demande le divorce.
38:49C'est l'humiliation ultime pour lui.
38:52Cette demande de divorce a été la goutte d'eau.
39:01Carlos est un homme violent, ça ne fait aucun doute.
39:04Et les hommes violents se disent tous la même chose.
39:07« Si je ne peux pas t'avoir,
39:10personne ne t'aura.
39:13Tu m'as insulté avec ton divorce.
39:17Tu vas me le payer. »
39:23Il est blessé quand il reçoit le document.
39:26Que fait-il ?
39:29Il boit.
39:32Et passe du temps avec une femme.
39:35Mais l'alcool le ronge.
39:38Ça le désinhibe.
39:41La tournée festive n'est qu'une façade pour cacher sa colère.
39:44Il a des problèmes en passant trois jours à faire la bringue avec une femme.
39:47Mais il n'arrête pas d'y penser.
39:50Et ça attise sa colère.
39:53Il pense tout le temps à Véronica
39:56jusqu'à franchir un seuil émotionnel.
39:59Il monte dans sa voiture, il sait où elle va,
40:02alors il s'y rend aussi.
40:08Il était sûrement sur place un peu avant
40:11au cas où Véronica arriverait plus tôt
40:14et il a attendu qu'elle entre sur le parking au volant de sa voiture.
40:24Elle s'est garée en se croyant en sécurité.
40:37Et elle se fait abattre par son mari,
40:40le père de ses enfants qui s'enfuit au Mexique.
40:44Curieusement, il laisse une voiture immatriculée à son nom
40:47avec son portefeuille à l'intérieur.
40:53Le Mexique a refusé de l'extrader
40:56avant qu'il épurge sa peine.
40:59Je me suis demandé si on allait réussir à garder sa trace
41:02dans le système carcéral mexicain pendant cinq ans.
41:05Reyes profite du niveau de corruption
41:08qui ronge le système pénal mexicain
41:11pour payer des gardiens.
41:14Ils le font passer d'une prison à une autre
41:17afin de brouiller les pistes.
41:24Il fallait absolument veiller à ce que M. Reyes
41:27ne parvienne pas à acheter sa libération.
41:30Le directeur de la prison nous a alors dit
41:33« Je vous dirai si ça change, mais il est encore là ».
41:40Finalement, à l'approche de sa libération,
41:43on a contacté l'équipe d'extradition de notre bureau
41:46afin d'organiser le retour de Carlos Reyes aux États-Unis.
41:52Quand ils l'ont sorti de cette prison,
41:55il a été transféré par avion jusqu'aux États-Unis
41:58sous la responsabilité d'un US Marshal.
42:02Je voulais être présent à son arrivée
42:05à l'aéroport de Los Angeles.
42:08Quand il est descendu de l'avion,
42:11l'équipe chargée des extraditions nous l'a confié.
42:14Il ne semblait ni contrarié,
42:17ni triste, ni repentant, rien.
42:20De façon factuelle, « Bienvenue, Reyes ».
42:23Il a demandé la date du procès,
42:26et nous avons répondu « Bienvenue, Reyes ».
42:29Il a demandé la date du procès.
42:32On l'a emmené au poste de police locale
42:35où on l'a inculpé pour meurtre.
42:40Il a été déclaré coupable de meurtre avec préméditation,
42:43harcèlement et usage d'une arme à feu,
42:46et condamné à la perpétuité dont 55 ans incompressibles.
42:53Pour un crime commis le 8 octobre 2008,
42:56il ne sera condamné aux États-Unis qu'en 2015,
42:59soit 7 ans plus tard.
43:03Tous les jours, j'apprends à faire face.
43:06C'est pour ça que je porte son collier,
43:09pour qu'elle soit plus proche de moi
43:12et que je me sente plus proche d'elle.
43:15Car la vie sans elle est très dure.
43:18Ça fait mal.
43:21On a retiré toute notre épargne pour acheter une maison
43:24où on pouvait accueillir les enfants,
43:27et après deux semaines en famille d'accueil,
43:30ils sont venus vivre avec nous.
43:33J'espère qu'elle est fière de ce qu'on a fait.
43:38Je me dis encore aujourd'hui
43:41que j'aurais préféré ne pas hériter de cette affaire
43:44parce que ça n'aurait jamais dû arriver.
43:47C'est comme jeter une pierre dans un lac.
43:50Les effets sont durables.
43:53Il y a des enfants privés de leur mère
43:56et qui n'ont jamais vraiment eu de père.
43:59Même s'ils s'épanouissent aujourd'hui,
44:02tous rêvent de revoir leur mère.
44:05Mais c'est impossible.

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