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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00Bonjour à tous, ravie de vous retrouver dans 180 minutes info. Beaucoup de choses à commenter, vous vous en doutez au lendemain de ces législatives avec une recomposition de l'hémicycle.
00:00:10On va y consacrer une large partie de cette émission. Le journal à suivre avec Simon Guillain également. Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:16Chers amis, bonjour. Nous voici aujourd'hui à Marly, au XIIIe siècle, pour évoquer la figure de Saint Thibault dont nous célébrons la fête.
00:00:31Ce jeune noble est issu de l'illustre famille des Montmorency. Très tôt, il se sent attiré par la vie austère des moines cisterciens de l'abbaye des Vaux-de-Cernay.
00:00:42Il entre ainsi dans ce monastère, dont il deviendra le prieur, puis l'abbé, neuf ans plus tard.
00:00:49Sa charge ne l'empêche pas de balayer les cloîtres, d'aider à l'infirmerie ou encore de nettoyer, soulier et habiller.
00:00:57Durant ses douze années de gouvernement, l'abbaye passe de 100 à 200 moines. Il effectue aussi de nombreux travaux d'agrandissement.
00:01:05Remarqué par Saint Louis, qui est désolé de ne pas avoir d'enfant, Thibault est appelé près du roi et de la reine, qui finissent par avoir un héritier.
00:01:14Ils attribueront à sa prière la fécondité de leur couple et combleront le saint moine de bienfaits. Thibault meurt le 8 décembre 1247.
00:01:26Canonisé 23 ans après sa mort, sa tombe attire des foules de pèlerins qui viennent demander son intercession pour résoudre leurs problèmes de stérilité.
00:01:36Et voici pour finir un extrait du psaume 144 qui est chanté à la messe aujourd'hui.
00:01:43Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour.
00:01:49C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao.
00:01:56Et nous revoici, c'est l'heure du journal Simon Guillain pour commencer, ouvrir le bal.
00:02:00Bonjour Simon, ravi de vous retrouver dans cette émission. Comme annoncé hier après les résultats des législatives,
00:02:05Gabriel Attal a donc remis sa démission au Président de la République.
00:02:09Oui, Emmanuel Macron qui a demandé à Gabriel Attal de rester à Matignon pour le moment afin d'assurer la stabilité du pays.
00:02:15Et on va retrouver ici notre journaliste politique à l'Elysée, Florian Tardif. Bonjour cher Florian.
00:02:20Alors pour le moment donc pas de nouveau Premier ministre, Gabriel Attal reste à Matignon et on s'y attendait finalement à cette réponse du Président de la République.
00:02:39On ne maîtrise pas encore tout à fait le langage des signes mais on essaiera de joindre à nouveau Florian Tardif dans les prochaines minutes.
00:02:45Ce n'est pas grave, on vous laisse régler vos petits problèmes sonores ou peut-être le micro qui n'est pas sur on, je ne sais pas, on va tout vérifier.
00:02:51On va aussi parler de ce véritable coup de tonnerre puisque le nouveau Front Populaire arrive en tête de ce second tour des législatives.
00:02:57Absolument, avec 194 sièges, l'Alliance de Gauche donc devance le camp présidentiel qui a obtenu 163 sièges à l'issue de ce scrutin.
00:03:04Et donc à la surprise générale, le Rassemblement National obtient 143 sièges.
00:03:09On va retrouver Maxime Legay à l'Assemblée Nationale. Bonjour Maxime.
00:03:12Quelle est l'ambiance aujourd'hui au Palais Bourbon et on sait que certains députés sont attendus cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
00:03:22Oui tout à fait Simon, après les 76 députés qui ont été élus dès le premier tour la semaine dernière, c'est désormais les 501 députés qui ont été élus au second tour hier qui vont faire leur entrée.
00:03:34Alors on sait d'ores et déjà qu'ils ne vont pas tous arriver alors qu'il y a du mouvement.
00:03:38Certains députés qui commencent donc à arriver, on voit Boris Vallaud qui est en train d'arriver, qui devrait prendre la parole.
00:03:46Je disais que les députés du Rassemblement National ne vont pas faire leur entrée aujourd'hui.
00:03:51Même chose du côté de la France Insoumise, du côté de la majorité présidentielle et des Républicains.
00:03:57Normalement, vraisemblablement, on devrait donc arriver et pénétrer dans cette cour d'honneur de l'Assemblée Nationale.
00:04:06Des députés qui vont effectuer leur photo officielle, récupérer leur badge, qui vont leur suivre toute la mandature.
00:04:14Vous voyez là, les premiers députés qui commencent à arriver, qui saluent le personnel de l'Assemblée Nationale, ce sont des arrivées un peu éparses.
00:04:21Vous voyez, il n'y a pas d'arrivée collective, quelques prises de parole qui sont prévues.
00:04:27Mais voilà des députés qui vont effectuer leur photo et puis prendre connaissance des lieux, pour certains, pour les nouveaux visages.
00:04:35Et puis pour les habitués, revenir sur les lieux.
00:04:39On vous tiendra au courant des arrivées puisque, comme vous pouvez le voir, c'est des arrivées au compte-goutte.
00:04:43Mais pas de députés du Rassemblement National ni de la France Insoumise qui devront arriver aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
00:04:50Merci beaucoup Maxime pour ces premières précisions.
00:04:52Je vous propose de reprendre la direction de l'Elysée où on l'a retrouvée.
00:04:56Florian Tardif, c'est mieux, toujours avec votre belle voix mélodieuse, cher Florian.
00:05:01On parlait donc de Gabriel Attal, dont on a compris qu'il allait assurer l'intérim un certain temps.
00:05:06En tout cas, c'est la demande émise par le Président de la République.
00:05:11Oui, c'est tout simplement que le micro n'était pas allumé, peut-être dû à ma fatigue.
00:05:16En revanche, oui, Emmanuel Macron a donc refusé, comme nous l'avions un tout petit peu distillé depuis hier soir,
00:05:23compte tenu des informations qui nous provenaient du Palais, il a refusé la démission de Gabriel Attal
00:05:28pour pouvoir assurer, nous dit-on dans son entourage, la stabilité du pays, vous l'avez compris, à l'approche des Jeux Olympiques.
00:05:35Et tout simplement parce qu'il n'y a pas de majorité claire qui se dégage de l'hémicycle après ce second tour des élections législatives.
00:05:43Après une réunion entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal, il y a eu une réunion importante également avec plusieurs cadres de renaissance.
00:05:52Le parti présidentiel, pourquoi Nelly ?
00:05:55Tout simplement pour tenter d'aborder la suite et de négocier des alliances potentiellement,
00:06:01notamment avec les LR, Canal Historique, comme on le dit depuis plusieurs jours maintenant.
00:06:07Et pourquoi pas des socialistes ou encore des écologistes prêts à travailler avec la majorité sortante.
00:06:13Gérald Darmanin, c'est la dernière interformation des jeunes, d'ailleurs avec des députés de la majorité sortante
00:06:21pour justement afficher l'unité dans un premier temps de cette dernière et voir comment construire cette majorité élargie à droite et à gauche.
00:06:30Toute chose que nous allons commenter d'ici quelques instants avec Frédéric Durand et Yvan Réofold.
00:06:34Merci beaucoup Florian Tardif.
00:06:36Et puis le grand gagnant de cette élection, c'est donc le nouveau Front Populaire.
00:06:39Et oui, le chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, s'est bien sûr félicité de cette victoire inattendue.
00:06:44Et il appelle Emmanuel Macron à quitter l'Elysée ou à nommer un Premier ministre issu de l'Alliance de Gauche.
00:06:48On va voir tout ça dans le détail avec le sujet d'Ougnatango.
00:06:53C'est une victoire inattendue pour le nouveau Front Populaire.
00:06:56Contre toute attente, l'Alliance de Gauche est arrivée en tête du deuxième tour des élections législatives.
00:07:02Dans la ferveur, le patron des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a appelé.
00:07:07Le chef de l'Etat a démissionné.
00:07:10Le président de la République doit ou bien s'en aller ou bien nommer un Premier ministre dans nos rangs.
00:07:19Il doit reconnaître sa défaite.
00:07:22Dans la ferveur, le leader de la Gauche a également tenu à remercier ses électeurs.
00:07:27J'ai une pensée peut-être encore plus chaleureuse pour les quartiers populaires du pays qui se sont mobilisés.
00:07:38Et c'est eux qui ont sauvé la République ce soir.
00:07:43Une joie partagée du côté des écologistes.
00:07:49Ce soir, le peuple a gagné.
00:07:54Et ça ne fait que commencer.
00:07:56Malgré la victoire, pour François Ruffin, réélu dans la Somme, l'heure est aux responsabilités.
00:08:02A nous de transformer la colère en espérance.
00:08:05A nous de réunir la France des bourgs et la France des tours.
00:08:08A nous de parler à la France toute entière.
00:08:10Nous devons apaiser et non brutaliser.
00:08:13Une prise de parole forte pour celui qui a récemment pris ses distances vis-à-vis de la France insoumise.
00:08:19Désormais, l'interrogation subsiste.
00:08:22A savoir si l'unité du nouveau Front populaire sera toujours de mise une fois passée l'heure de la victoire.
00:08:31Et du côté du RN, l'ambiance n'est certainement pas à la fête.
00:08:34Même si le parti mené par Jordan Bardella a obtenu 54 sièges supplémentaires grâce à ce vote, leur était la déception bien sûr.
00:08:40Le RN était le grand favori de ce second tour dans les derniers sondages.
00:08:44Et les militants qui ont d'ailleurs le sentiment qu'on leur a volé la victoire.
00:08:47Un véritable coup d'état institutionnel et politique.
00:08:50Ce sont les mots du Président des Républicains, Ricciotti, à l'issue de ce scrutin.
00:08:54Ricciotti qui a perdu son pari de rejoindre le RN.
00:08:57Mais il a été réélu dans sa circonscription niçoise avec 45% des voix.
00:09:01Les précisions, c'est avec notre correspondance dans les Alpes-Maritimes, Stéphanie Rouquet.
00:09:05C'est une victoire amère pour Ricciotti.
00:09:07Certes, il a été réélu dans sa circonscription avec 45% des voix.
00:09:11Pour rappel, c'était une triangulaire.
00:09:13Mais d'un autre côté, il a pu constater le résultat national de ses législatives.
00:09:17Avec le RN, arrivé en troisième position.
00:09:21Devant une centaine de militants, il a pris la parole hier soir.
00:09:25Ne cachant pas ses inquiétudes, Macron a apporté le pouvoir à l'extrême gauche sur un plateau d'argent.
00:09:31C'est un coup d'état institutionnel, a-t-il ajouté.
00:09:34Macron est un véritable kamikaze de la République.
00:09:37Mais devant ses militants, il a également abordé ses espoirs pour l'avenir.
00:09:41Notre alliance avec le RN est désormais la première force de droite de France.
00:09:47Il a appelé ses militants à ne pas désespérer en martelant que leur combat ne fait que commencer.
00:09:53Et puis on va parler économie.
00:09:55Les résultats de ce second tour vont forcément avoir un impact sur ce plan-là.
00:09:59Est-ce que les patrons s'inquiètent, un temps soit peu, de cette victoire du Nouveau Front Populaire ?
00:10:04C'est parti avec Eric de Ridematen.
00:10:06C'est l'inquiétude et la peur d'une France qui n'avance plus.
00:10:09D'ailleurs les PME qui sont représentées par la CPME et Jean-Eudes du Ménil le disaient hier soir.
00:10:14Il y a une grande inquiétude pour les patrons si la plateforme de gauche est appliquée, même partiellement.
00:10:19La hausse du SMIC sans compensation sous la pression de gauche,
00:10:22elle plongerait les entreprises dans un déclin inévitable.
00:10:25Les patrons parlent aussi d'un grand saut dans l'inconnu.
00:10:28Fini la réforme des impôts, notamment à la fin de la CVAE.
00:10:31Fini la réforme de l'assurance chômage qui aurait permis d'atteindre le plein emploi,
00:10:35les fameux 5%, avec aussi une baisse peut-être des charges sociales.
00:10:39Également la crainte autour d'une fiscalité très sévère sous la pression de la gauche.
00:10:43Fini donc la France pro-business.
00:10:45D'ailleurs plusieurs chefs d'entreprise affirment qu'ils n'embauchent déjà plus depuis plusieurs semaines.
00:10:50Et ça va continuer.
00:10:51Il y a aussi des investissements qui sont à l'arrêt au moment où les faillites se multiplient.
00:10:5518% de faillite en plus au premier semestre 2024 comparé au premier semestre de l'année d'avant.
00:11:02Le contexte est donc très fragile.
00:11:03L'économie risque d'être mise sur pause.
00:11:05Les patrons n'osent même pas imaginer les dégâts si cela dure trois ans.
00:11:10Voilà pour l'essentiel.
00:11:11Merci Simon.
00:11:12On se retrouve tout à l'heure bien sûr pour un nouveau rendez-vous de l'actu.
00:11:14On marque une très courte pause et on retrouvera donc nos invités que je vous ai présentés.
00:11:18Yvan Rayoufol et Frédéric Durand sont avec moi.
00:11:20Épaulé aussi de Thomas Bonnet pour le service politique.
00:11:24Nous revoici pour le débrief de l'actualité politique et donc de cette nouvelle recomposition de l'Assemblée nationale.
00:11:34Avec Yvan Rayoufol, Frédéric Durand et Thomas Bonnet cet après-midi.
00:11:38Plusieurs enseignements mais encore beaucoup de questions sans réponses bien évidemment.
00:11:41Le scrutin d'hier n'a pas apporté la clarification dont on parlait tellement mais montre que les Français
00:11:471. Renouent avec la politique.
00:11:492. Le barrage républicain est intact.
00:11:523. L'ERN certes voit ses rangs grossir mais il n'est pas à la hauteur de ses attentes et de ses prévisions.
00:11:58On en reparlera.
00:11:594. Le nouveau Front populaire peut-il réellement tenir la distance et gouverner ?
00:12:045. Emmanuel Macron va-t-il tenter à nouveau de troubler le jeu avec une coalition ?
00:12:08On est loin d'un gouvernement et de l'application d'un programme déjà établi.
00:12:11Quoi qu'on en dise du côté du nouveau Front populaire aujourd'hui.
00:12:15Loin d'une majorité absolue.
00:12:17Thomas Bonnet, je vais commencer avec vous.
00:12:19On va parler de Gabriel Attal qui démissionne certes mais qui va donc assurer l'intérim
00:12:24puisque le Président le lui a demandé.
00:12:26Et pour cause, il y a un certain nombre d'échéances qui arrivent.
00:12:28Les tractations ont lieu au même moment avec les différentes familles politiques
00:12:33qui peuvent espérer gouverner.
00:12:36Jusqu'à quand ça peut tenir ?
00:12:38Est-ce qu'on peut imaginer que ça va enjamber les JO ou il faudra qu'on ait un nouveau gouvernement avant les JO ?
00:12:43Alors, il y a une échéance en tout cas qui arrive et une date qui a déjà été cochée.
00:12:46C'est le 18 juillet. C'est le jour où les députés vont faire leur entrée à l'Assemblée nationale.
00:12:49Le Président de la République a utilisé hier l'expression en disant qu'il attendait la structuration de la nouvelle Assemblée.
00:12:55Structuration de la nouvelle Assemblée, ça veut dire beaucoup de choses.
00:12:58Mais ça veut d'abord dire quels seront les groupes parlementaires qui seront formés.
00:13:01Vous le savez, c'est des discussions qui ont lieu actuellement à gauche.
00:13:04A savoir quel sera le groupe majoritaire au sein du nouveau Front populaire.
00:13:08En termes d'élus pour l'instant, c'est la France Insoumise.
00:13:10Mais au jeu des alliances, le Parti Socialiste pourrait par exemple passer devant.
00:13:13On sait que c'est normalement la formation qui a le plus de sièges, qui choisit dans ses rangs un Premier ministre.
00:13:18Alors, je vous coupe, mais quand vous dites au jeu des alliances, ça veut dire si le PS décidait d'avoir une sorte de super groupe avec d'autres déjà au sein du nouveau Front populaire ?
00:13:26Par exemple, vous avez des personnalités qui ont été purgées à la France Insoumise,
00:13:30qui ont donc déjà indiqué qu'elles n'allaient pas siéger avec la France Insoumise.
00:13:33Je pense à Clémentine Autain, François Ruffin ou encore Daniel Simonnet.
00:13:36Il y a aussi des personnalités qui ont été élues en tant que divers gauches, non inscrites.
00:13:39Donc, il y a des réserves possibles pour le Parti Socialiste.
00:13:42Et puis, la structuration de l'Assemblée Nationale, pour reprendre la formulation d'Emmanuel Macron,
00:13:46c'est aussi les élections de la présidence de l'Assemblée Nationale, des vice-présidents.
00:13:51Tout cela va lui donner une forme d'indication et de cela, il pourra tirer un bilan et choisir un Premier ministre issu de la gauche ou pourquoi pas de la droite.
00:13:59Alors justement, la semaine va être cruciale pour ces fameuses tractations.
00:14:02Je vais vous solliciter, mon cher Frédéric.
00:14:05Mais on sent déjà des appels du pied de la majorité au LR.
00:14:09Ainsi, regardez ce tweet de Benjamin Haddad, qu'on a découvert ce matin, qui dit
00:14:15« Le pays n'est pas à gauche, il demande de l'autorité mais ne veut pas sauter dans le vide avec le RN.
00:14:18En travaillant avec les Républicains, en respectant l'indépendance de chacun, nous pouvons créer un bloc central qui sera premier à l'Assemblée Nationale. »
00:14:26Sauf que, pour l'instant, les LR, qui tentent de tirer au mieux leur épingle de ce jeu politique, ont dit non.
00:14:33Enfin, moi, je comprends qu'ils n'étaient pas trop ouverts à une discussion en l'état.
00:14:38Mais là, chacun va regarder son intérêt et chacun a les yeux braqués sur 2017.
00:14:42Parce que là, on est sur une étape intermédiaire.
00:14:44Préservez-nous de 2017, s'il vous plaît. On reviendrait encore 7 ans en arrière.
00:14:50Donc 2027, c'est ça le vrai objectif pour chacun.
00:14:53Et le positionnement que chacun va avoir là, il sera en grande partie dicté par cela.
00:14:59Donc, quel est l'intérêt du PS ?
00:15:01Peut-être, sans doute pas, de faire un groupe avec la FI.
00:15:05Peut-être, effectivement, de faire un groupe majoritaire au sein du Nouveau Front Populaire
00:15:09pour peser la droite de son côté.
00:15:14Quel est son intérêt aujourd'hui ?
00:15:16Finalement, c'est plutôt bien remise du choc subi d'un Séran.
00:15:20A mon avis, c'est une déformation gagnante de cette élection, malgré leur stabilité.
00:15:27Elle augmente quelque peu.
00:15:28Voilà, et elle fait à peu près le même nombre de voix.
00:15:30Donc, ça veut dire qu'il fallait une certaine solidité avec l'explosion qui s'est passée en interne.
00:15:36Donc là, c'est très difficile à dire.
00:15:37Mais juste une chose, je pense que la grande perdante de ces élections, c'est la Ve République.
00:15:41C'est-à-dire que je pense que la Ve République n'est absolument plus adaptée pour gérer ce type d'événement.
00:15:48C'est la 4e, là.
00:15:50Oui, mais c'est la 5e. On est dans la 5e.
00:15:53Sauf que dans la tête du général De Gaulle et des gens autour de lui à l'époque,
00:15:57un profil Emmanuel Macron, ça n'existait pas.
00:15:59C'était pas envisageable.
00:16:00Donc, on n'a pas fait des institutions.
00:16:02Je crois qu'on est allé au bout de la capacité de résilience.
00:16:06L'élastique de la 5e République est en train de rompre.
00:16:09Frédéric, vous qui êtes un homme de gauche, on parlait des dissidents qu'il avait mauvaises hier soir.
00:16:14Je ne sais pas si vous avez entendu notamment Alexis Corbière qui s'en est pris avec véhémence à Clémence Guettet
00:16:18qui était un peu gênée sur un plateau télé.
00:16:20Les dissidents LFI pourraient donc, s'ils voulaient la jouer stratégique, rejoindre le PS.
00:16:27À cet égard, le PS pourrait passer devant les filles.
00:16:30Mais il se dit qu'il rejoindrait plutôt le PCF.
00:16:32Est-ce que ça aurait une cohérence ?
00:16:34D'abord, quand vous avez un groupe à l'Assemblée, ça vous permet d'avoir des niches, etc.
00:16:38De pouvoir parler, etc.
00:16:39C'est un enjeu, y compris du débat.
00:16:41Et ils ne sont pas suffisamment nombreux aujourd'hui.
00:16:42Voilà.
00:16:43Comme tout va se passer à l'Assemblée nationale en réalité,
00:16:45puisque tout ce qui va monter revient à une forme de parlementarisme, si vous voulez.
00:16:49Donc oui, l'intérêt du PCF, c'est d'avoir un groupe.
00:16:52Et l'intérêt peut-être de Corbière qui a été soutenu par le PCF
00:16:55parce qu'elle a montré sa circonscription.
00:16:57Elle avait le soutien officiel du Parti communiste
00:17:00contre le candidat de Mélenchon.
00:17:03Donc ça ferait sens.
00:17:04Oui, ça ferait sens.
00:17:05D'accord.
00:17:06Revenons au barrage.
00:17:08Je vous propose d'écouter Louis Alliot
00:17:09qui insistait sur le nombre de suffrages réellement recueillis par sa formation
00:17:13et qui donc fait les frais des désistements.
00:17:15Je pense qu'on va beaucoup le commenter également.
00:17:18Troisième place, mes premières forces politiques.
00:17:2110 millions et des poussières de voix.
00:17:24Derrière, vous avez des coalitions
00:17:26qui font 6 millions de voix pour le nouveau Front populaire
00:17:29et 6 millions pour le...
00:17:30Donc on reste le premier parti
00:17:32et à l'Assemblée nationale, le premier groupe politique.
00:17:35Parce que tout le monde parle du nouveau Front populaire
00:17:38mais une fois à l'Assemblée,
00:17:39Mélenchon aura ses 70 députés.
00:17:41L'EPS ses 70 députés.
00:17:43Les Verts ses 20 ou 30 députés.
00:17:45Donc on voit bien que l'Assemblée
00:17:47déjà va avoir un nouveau visage.
00:17:50Qu'est-ce qui se passe avec le RN ?
00:17:52Il atteint son plafond de vert.
00:17:53Il est victime d'un mauvais casting.
00:17:55Trop sulfureux.
00:17:56Est-ce qu'il faut qu'il se remette complètement en question ?
00:17:58Il a certainement à analyser un échec.
00:18:00L'échec n'est pas seulement dû à ce Front de la honte,
00:18:03de mon point de vue.
00:18:04Il est dû aussi peut-être à la manière
00:18:06dont le RN ne s'était pas suffisamment préparé
00:18:08dans l'urgence.
00:18:09On a vu qu'il y avait quand même des choix de députés
00:18:11qui au moins méritaient d'avoir été mieux étudiés de près.
00:18:15Il y a eu peut-être aussi des improvisations
00:18:17sur la politique économique
00:18:19afin de répondre, de calmer les inquiétudes des patrons.
00:18:22Donc en effet, le RN n'est pas simplement victime.
00:18:26Mais malgré tout, il est aussi victime
00:18:28d'une crise de la démocratie.
00:18:30Il faut aujourd'hui démocratiser la démocratie.
00:18:32Or, on se rend compte aujourd'hui
00:18:33que le RN est le premier parti de France
00:18:36et que malgré tout, il est le troisième parti en siège.
00:18:40Donc il y a là quand même une interrogation
00:18:42sur ce qu'est cette démocratie
00:18:44qui n'arrive pas à représenter les différentes tendances.
00:18:48Encore une fois, je trouve que là, il y a une aberration
00:18:52et je ne vois pas pour l'instant
00:18:54que des réponses politiques sont données
00:18:56à cette grande frustration, à cette grande colère française
00:18:59qui encore une fois est à nouveau alimentée
00:19:01par une incapacité du monde politique
00:19:03à répondre très précisément aux attentes des gens.
00:19:06Les attentes des gens, les attentes des Français
00:19:08en tout cas en l'occurrence,
00:19:09c'est de dire qu'il faut une pause,
00:19:11qu'il faut une sorte d'immobilisme
00:19:13dans cette querelle politique
00:19:14et les Français ont imposé
00:19:15une sorte d'un grand confinement politique
00:19:18après le grand confinement idéologique
00:19:21qui a été celui d'une campagne
00:19:22qui n'a été motivée que par l'urgence
00:19:25de faire taire un parti par rapport à un autre.
00:19:27Donc on est dans ce grand désert
00:19:28et dans ce grand immobilisme là.
00:19:30Il était 20h05.
00:19:32Jean-Luc Mélenchon a préempté seul le créneau
00:19:35pour crier victoire
00:19:37sans les autres du Nouveau Front Populaire autour.
00:19:39Visiblement, ils ne s'étaient pas concertés pour ça
00:19:41pourtant ils avaient eu le temps d'en parler.
00:19:43Alors est-ce que c'est de nouveau chacun dans son couloir
00:19:45qui pour Matignon qui aura le dernier mot ?
00:19:48Je propose d'écouter Marine Tendelier et on le commente.
00:19:50Comment on fait une rupture politique avec le macronisme
00:19:53quand on est une majorité relative ?
00:19:55En comptant sur la responsabilité des uns et des autres.
00:19:57Ça veut dire quoi Marine Tendelier ?
00:19:59Ça veut dire que vous avez raison,
00:20:00on n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
00:20:02Mais les macronistes encore moins
00:20:04et le Rassemblement National encore moins.
00:20:06Donc il nous incombe dans la logique institutionnelle
00:20:09de trouver les solutions.
00:20:10Dans la logique institutionnelle,
00:20:11Emmanuel Macron devrait appeler aujourd'hui officiellement
00:20:14le Nouveau Front Populaire à lui transmettre
00:20:16un nom de Premier Ministre.
00:20:17Le fera-t-il ? Ne le fera-t-il pas ?
00:20:19Comme ce président est toujours plein de surprises,
00:20:21nous verrons, mais c'est ça la logique.
00:20:23Ce n'est pas du tout acquis ce scénario.
00:20:25Et c'est même ce contre quoi tente de lutter aujourd'hui Emmanuel Macron.
00:20:32Oui, en attendant, en renommant,
00:20:34en refusant en tout cas la démission de Gabriel Attal,
00:20:37il veut gagner du temps et aussi voir
00:20:39comment ce Nouveau Front Populaire va continuer
00:20:41ou pas d'exister.
00:20:42Vous l'avez dit hier, 20h04,
00:20:44Jean-Luc Mélenchon se présente au pupitre
00:20:46pour prendre la parole.
00:20:47Il sait pertinemment à ce moment-là
00:20:48qu'il est le premier à prendre la parole
00:20:51devant les télévisions de toute la France.
00:20:54Et puis Marine Tondelier, et puis Olivier Porte.
00:20:56Il avait dit je ne m'impose pas mais je ne me disqualifie pas.
00:20:57Absolument.
00:20:58Et hier, c'est vrai que pour avoir suivi
00:20:59l'intégralité de la soirée,
00:21:00j'étais au QG de la France Insoumise,
00:21:02il y a eu très peu d'allusions ou de références
00:21:03aux autres partis qui composent le Nouveau Front Populaire.
00:21:06On voit que chacun a un peu repris son couloir.
00:21:08La question maintenant est de savoir
00:21:09s'ils arriveront à s'entendre sur un nom
00:21:12et un seul pour un poste de Premier ministre.
00:21:15Rien n'est moins sûr.
00:21:16D'ailleurs, le jeu des groupes parlementaires
00:21:17dont on parlait témoigne bien du fait
00:21:19que chacun veut voir un Premier ministre
00:21:20issu de ses rangs à lui.
00:21:22Alors, je vous propose de l'écouter,
00:21:23Jean-Luc Mélenchon, quand même,
00:21:25qui nous dit rien que le programme,
00:21:27tout le programme et seulement le programme.
00:21:29Enfin, vous voyez, c'est une entienne comme ça.
00:21:31Écoutez.
00:21:33Le Nouveau Front Populaire
00:21:35appliquera son programme.
00:21:37Rien que son programme,
00:21:39mais tout son programme.
00:21:45En effet,
00:21:49celui-ci forme un tout
00:21:51dont on ne peut dissocier
00:21:53ni les différentes parties,
00:21:56ni les recettes et les dépenses,
00:21:58ni le déroulement de l'entrée en vigueur
00:22:01des mesures qu'il contient.
00:22:03Dès cet été,
00:22:05les mesures prévues par ce programme
00:22:07peuvent être prises par décret,
00:22:09sans vote.
00:22:11L'abrogation de la retraite à 64 ans,
00:22:16le blocage des prix,
00:22:19l'augmentation du SMIC,
00:22:22la convocation des conférences salariales
00:22:25par branches professionnelles,
00:22:27le plan de gestion de l'eau
00:22:30et le moratoire sur les grands travaux inutiles.
00:22:33Tout le programme,
00:22:35y compris à coup de 49.3,
00:22:37ces fameux 49.3
00:22:39qu'ils ont tellement fustigé.
00:22:41Ils veulent abroger le 49.3.
00:22:43Ils veulent abroger le 49.3.
00:22:45On verra bien.
00:22:46Est-ce que c'est possible ?
00:22:48Je vous rappelle que Mélenchon
00:22:50est Premier ministre depuis 2022 à l'entendre.
00:22:52Puisqu'en 2022, c'était acquis,
00:22:54il était Premier ministre en 2022.
00:22:56Moi, je pense que ça, c'est insupportable.
00:22:58Je pense que quand on est de gauche
00:23:00et qu'on n'est pas des enfants,
00:23:02on est capables de réfléchir tous.
00:23:04On est des citoyens normaux.
00:23:06Lorsqu'on nous dit qu'on va appliquer
00:23:08tout notre programme alors qu'il nous manque
00:23:10100 députés pour avoir la majorité,
00:23:12on nous dit tout simplement
00:23:14qu'on nous prend pour des imbéciles.
00:23:16Et je pense que Jean-Luc Mélenchon,
00:23:18comme Emmanuel Macron,
00:23:20autrement, pour d'autres raisons,
00:23:22nous prennent pour des imbéciles.
00:23:24Il faut comprendre que pour faire un programme
00:23:26c'est-à-dire comment on fait voter un budget
00:23:28quand il vous faut 289 voix
00:23:30et que vous n'avez que
00:23:32180 ou 190 députés.
00:23:34Donc ça, c'est épuisant.
00:23:36Qu'on nous dise
00:23:38voilà, on a une majorité relative,
00:23:40on va se battre, on va essayer de faire...
00:23:42Mais qu'on nous prenne pour des adultes
00:23:44une fois pour toutes, plus pour des enfants.
00:23:46Il est là le premier accroc ?
00:23:48C'est-à-dire que le pays va vite devenir ingouvernable,
00:23:50y compris sur le projet de loi de finances
00:23:52qui arrive à l'automne ?
00:23:54C'est-à-dire qui d'abord a écarté tout un peuple
00:23:56qui est un peuple majoritaire, en tout cas,
00:23:58dans les sondages jusqu'à présent.
00:24:00Et puis ensuite, parce qu'il confie en effet
00:24:02la conduite de la politique à une minorité
00:24:04qui s'approprie la démocratie.
00:24:06Mélenchon, c'est 70 sièges.
00:24:08Donc ce n'est pas du tout la majorité des sièges.
00:24:10Or, si vous l'entendez, il est le grand vainqueur
00:24:12de ces élections législatives.
00:24:14Donc il y a une usurpation, il y a un coup d'État,
00:24:16il y a... Appelez ça comme vous voulez.
00:24:18Et donc on est devant une attitude despotique,
00:24:20tyrannique, d'un parti qui naturellement
00:24:22est sur ce mode-là. Simplement, moi,
00:24:24mon scandale et mon irritation, c'est de voir que
00:24:26au prétexte de vouloir faire perdre
00:24:28le Rassemblement national,
00:24:30et accordons à Emmanuel Macron qu'il a réussi
00:24:32à faire perdre, en tout cas à rentraver
00:24:34la marge du Rassemblement national,
00:24:36Emmanuel Macron a fait alliance avec ce parti
00:24:38de la France insoumise, notamment avec ce parti
00:24:40de la France insoumise qui est un parti
00:24:42qui a été identifié très clairement
00:24:44comme étant un parti sectaire,
00:24:46violent, antisémite,
00:24:48et qui amène, et qui pousse parfois
00:24:50dans ses prises de position à la violence.
00:24:52C'est certains de ses membres.
00:24:54C'est certains de ses membres, bien entendu.
00:24:56Mais je n'ai pas entendu Mélenchon se désolidariser
00:24:58de ceux qui, effectivement, caricaturaient son parti.
00:25:00Et donc, on est dans cette aberration
00:25:02aujourd'hui de voir que des partis
00:25:04soi-disant humanistes et sociodémocrates
00:25:06s'allient ou s'allieront,
00:25:08et se s'allieront, dans le fond,
00:25:10à faire une coalition avec ce parti.
00:25:12Bon, je vous rassure, on va marquer une courte pause,
00:25:14mais il nous reste quelques minutes pour parler de tout cela,
00:25:16bien évidemment, avant 15h.
00:25:18On va marquer cette petite pause, et puis on se retrouve
00:25:20avec le journal, évidemment, de Simon Guélin également.
00:25:22À tout de suite.
00:25:26Le retour de Simon Guélin pour le journal.
00:25:28Le coup de tonnerre de cette législative,
00:25:30c'est bien sûr le Nouveau Front Populaire qui est arrivé
00:25:32en tête du second tour.
00:25:34Absolument, avec 194 sièges,
00:25:36l'Alliance de Gauche devance donc le camp présidentiel
00:25:38qui a obtenu 163 sièges à l'issue du second tour.
00:25:40Et à la surprise générale,
00:25:42le Rassemblement National n'a obtenu
00:25:44que 143 sièges.
00:25:46On va tout de suite aller à l'Assemblée Nationale.
00:25:48On va retrouver Maxime Legay sur place.
00:25:50Maxime, comment ça se passe cet après-midi ?
00:25:52On sait que certains députés sont déjà arrivés.
00:25:54Racontez-nous.
00:25:58Oui, tout à fait, Simon.
00:26:00Des députés qui sont en train d'arriver au compte-goutte.
00:26:02Alors, pas de toutes les formations politiques,
00:26:04puisqu'on sait d'ores et déjà que du côté
00:26:06de la France Insoumise et du Rassemblement National,
00:26:08on a prévu une arrivée groupée
00:26:10et collective demain, mais on a croisé
00:26:12effectivement quelques députés
00:26:14du Parti Socialiste, Boris Vallaud
00:26:16et aussi Arthur Delaporte,
00:26:18fraîchement réélu.
00:26:20On lui a posé la question de savoir ce qu'il pensait
00:26:22du maintien de Gabriel Attal
00:26:24au poste de Premier ministre.
00:26:26Je vous propose d'écouter sa réponse.
00:26:28Le maintien de Gabriel Attal,
00:26:30d'une certaine manière, c'est une espèce de mesure
00:26:32technique. Moi, je pense qu'on aurait pu
00:26:34éviter de dire qu'on le maintenait,
00:26:36mais de certainement dire
00:26:38qu'il démissionnerait
00:26:40à l'issue d'une séquence.
00:26:42Je considère qu'il y a une tentative
00:26:44de maintenir les choses,
00:26:46de les faire durer plus longtemps.
00:26:48Notre objectif, c'est d'être prêts
00:26:50à gouverner au plus vite dans la quinzaine.
00:26:56Le député Laurent Jacobelli
00:26:58du Rassemblement National est également passé
00:27:00à notre micro, qualifiant de
00:27:02« hold-up démocratique » les résultats
00:27:04d'hier soir, dénonçant l'alliance
00:27:06du déshonneur et résumant
00:27:08la situation ainsi. Le pays penche
00:27:10de plus en plus à droite, mais risque d'avoir
00:27:12un gouvernement à gauche.
00:27:14Voilà, il est arrivé ici à titre
00:27:16individuel, puisque comme je vous l'ai dit,
00:27:18les députés du Rassemblement National
00:27:20ont prévu une arrivée collective demain
00:27:22à 9h30, ici, à l'Assemblée Nationale.
00:27:26Merci à tous les deux pour vos images
00:27:28et vos réactions. Et puis, comme annoncé,
00:27:30après le résultat, Gabriel Attal a remis sa démission
00:27:32au président de la République ce matin.
00:27:34Emmanuel Macron a donc demandé à Gabriel Attal
00:27:36de rester à Matignon pour le moment, afin d'assurer
00:27:38la stabilité du pays. C'est ce qu'a donc annoncé
00:27:40le chef de l'État à son Premier ministre.
00:27:42La soupe à la grimace, quand même,
00:27:44du côté du RN. Même si le parti
00:27:46mené par Jordan Bardella
00:27:48a obtenu 54 sièges supplémentaires,
00:27:50leur était la déception, forcément, du côté du Rassemblement
00:27:52National, qui était donné grand
00:27:54favori pour ce second tour dans les derniers
00:27:56sondages, les militants qui ont bien sûr le sentiment
00:27:58qu'on leur a volé la victoire.
00:28:00Un véritable coup
00:28:02d'État institutionnel et politique.
00:28:04Et là, c'est Éric Ciotti
00:28:06qui parle.
00:28:08Président de la République.
00:28:10C'est Éric Ciotti qui a donc perdu son pari de rejoindre
00:28:12le RN. Mais il a été réélu
00:28:14dans sa circonscription niçoise avec 45%
00:28:16des voix. Les précisions de notre correspondante,
00:28:18Stéphanie Rouquet.
00:28:22C'est une victoire amère pour Éric Ciotti.
00:28:24Certes, il a été réélu dans sa circonscription
00:28:26avec 45% des voix.
00:28:28Pour rappel, c'était une triangulaire.
00:28:30Mais de notre côté, il a pu constater
00:28:32le résultat national de ses législatives
00:28:34avec le RN,
00:28:36arrivé en 3ème position.
00:28:38Devant une centaine de militants,
00:28:40il a pris la parole hier soir.
00:28:42Ne cachant pas ses inquiétudes,
00:28:44Macron a apporté le pouvoir à l'extrême
00:28:46gauche sur un plateau d'argent.
00:28:48C'est un coup d'État institutionnel, a-t-il ajouté.
00:28:50Macron est un véritable
00:28:52kamikaze de la République.
00:28:54Mais devant ses militants, il a également abordé
00:28:56ses espoirs pour l'avenir.
00:28:58Notre alliance avec le RN est désormais
00:29:00la première force de droite
00:29:02de France. Il a appelé
00:29:04ses militants à ne pas désespérer
00:29:06en martelant que leur combat
00:29:08ne fait que commencer.
00:29:10Le Nouveau Front Populaire devra faire pression
00:29:12sur les décisions du prochain gouvernement.
00:29:14Le propos est signé François Hollande.
00:29:16L'ancien président de la République est donc sorti vainqueur
00:29:18d'une triangulaire dans son fièvre de Corrèze
00:29:20avec plus de 43% des voix. François Hollande
00:29:22qui a d'ailleurs rappelé les grands points du programme
00:29:24du Nouveau Front Populaire. On voit tout ça dans le détail
00:29:26avec Sharon Camara.
00:29:28C'est un pari gagnant pour François Hollande.
00:29:30Sept ans après avoir quitté
00:29:32la scène politique, l'ancien chef de l'Etat
00:29:34est élu député dans la première
00:29:36circonscription de Corrèze.
00:29:38Mon devoir, malgré
00:29:40les fonctions que j'avais occupées
00:29:42qui auraient pu me retenir,
00:29:44était de tout faire pour
00:29:46empêcher l'extrême droite
00:29:48d'accéder au pouvoir.
00:29:50Mais aussi de permettre
00:29:52par l'union qui s'était réalisée
00:29:54à gauche, d'ouvrir
00:29:56un chemin d'espoir.
00:29:58Au tour en politique, François Hollande
00:30:00s'est présenté sous la bannière du Nouveau Front Populaire.
00:30:02Désormais première force
00:30:04politique du pays, la coalition
00:30:06des partis de gauche rassemble
00:30:08la France insoumise, les socialistes,
00:30:10les écologistes et les communistes.
00:30:12Je suis socialiste, ça n'a échappé
00:30:14à personne. Je l'ai été tout le temps
00:30:16de ma vie.
00:30:18La gauche serait équilibrée
00:30:20sans mieux.
00:30:22Parce que la gauche, elle ne peut être
00:30:24porteuse d'espoir que quand elle est précisément
00:30:26unie et équilibrée
00:30:28dans sa diversité.
00:30:30C'est de tout cela que nous sommes
00:30:32aujourd'hui comptables.
00:30:34Élu député pour la première fois en 1988,
00:30:36François Hollande devient le deuxième
00:30:38ancien chef de l'Etat assiégé à l'Assemblée nationale
00:30:40après Valéry Giscard d'Estaing
00:30:42en 1984.
00:30:44Et puis il y a d'autres résultats qui étaient
00:30:46très attendus, peut-être plus importants encore,
00:30:48ce sont ceux du BAC.
00:30:50Plus de 730 000 candidats ont découvert les résultats ce matin.
00:30:52Certains étaient forcément très contents,
00:30:54d'autres un petit peu moins.
00:30:56La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet,
00:30:58a salué de très bons résultats cette année,
00:31:00avec un taux de réussite supérieur à 85%.
00:31:02Merci beaucoup, Simon.
00:31:04On marque une courte pause
00:31:06et on retrouve nos invités pour débriefer l'actualité.
00:31:08On va voir aussi à quoi pourrait ressembler
00:31:10cette grande coalition
00:31:12qui comprendrait des gens de gauche,
00:31:14des gens de droite, et que souhaite
00:31:16Emmanuel Macron, à tout de suite.
00:31:18Nous revoici pour décrypter
00:31:20ce qui se passe du côté de l'Assemblée nationale
00:31:22avec des députés qui commencent
00:31:24à arriver au compte-gouttes.
00:31:26Demain, on attend surtout l'arrivée
00:31:28en masse des socialistes
00:31:30qui sortent quand même revigorés
00:31:32de ce deuxième tour.
00:31:34On attendra aussi le matin, il me semble,
00:31:36l'arrivée des députés, eux aussi,
00:31:38qui voient grossir leurs troupes du RN.
00:31:40Et puis on va parler d'Ensemble.
00:31:42Ensemble, au centre, qui perd des députés
00:31:44mais qui n'est pas du tout en déroute,
00:31:46c'est-à-dire ça et là. En tout cas,
00:31:48on a sauvé les meubles. Mais les premiers
00:31:50règlements de compte n'ont pas tardé.
00:31:52Gabriel Attal s'est émancipé, déjà hier,
00:31:54dans sa prise de parole.
00:31:56Edouard Philippe a taclé Emmanuel Macron.
00:31:58Pour lui, il n'y a pas eu de clarification.
00:32:00Je propose de l'écouter.
00:32:02La décision de dissoudre l'Assemblée nationale,
00:32:04qui devait être un moment de clarification,
00:32:06a, au contraire, conduit
00:32:08à une grande indétermination.
00:32:10Je le regrette,
00:32:12mais je n'en suis pas surpris.
00:32:14Cette indétermination fait courir
00:32:16au pays un péril que personne
00:32:18ne doit sous-estimer.
00:32:20L'absence de majorité
00:32:22et l'absence de gouvernement
00:32:24exposerait la France
00:32:26et les Français à des dangers
00:32:28redoutables. Les forces politiques
00:32:30centrales ont donc une responsabilité
00:32:32qu'elles ne peuvent écarter.
00:32:34Elles doivent, sans compromission, favoriser la création
00:32:36d'un accord qui stabilisera
00:32:38la situation politique.
00:32:40Il va sans dire qu'à mes yeux, cet accord
00:32:42ne peut être construit ni avec le Rassemblement
00:32:44national, ni avec la France insoumise,
00:32:46à qui nous opposent des divergences
00:32:48de principes.
00:32:50Au centre, on rêve toujours d'une belle coalition
00:32:52qui irait des socialistes
00:32:54jusqu'au LR. Finalement, on a quand même
00:32:56l'impression que c'est deux formations
00:32:58qu'on a vite enterrées.
00:33:00Les partis traditionnels, PS,
00:33:02ce qui était l'UMPS
00:33:04pour Marine Le Pen
00:33:06à l'époque.
00:33:08Les LR avaient un peu
00:33:10disparu du spectre politique ? Pas du tout.
00:33:12Ils se retrouvent à jouer les pivots aujourd'hui.
00:33:14Les Républicains ont un groupe,
00:33:16un nombre de sièges qui reste à peu près inchangé
00:33:18par rapport à la dernière législature.
00:33:20Les socialistes ont doublé leur nombre de sièges.
00:33:22Il y a une dynamique. Mais à votre question,
00:33:24est-ce qu'ils pourraient rejoindre un bloc central ?
00:33:26Qui aurait envie aujourd'hui de rejoindre Emmanuel Macron ?
00:33:28Il n'a plus aucun pouvoir d'attirance.
00:33:30Il pourrait tenter de convaincre
00:33:32à la marche quelques élus de gauche,
00:33:34quelques élus de droite, peut-être, mais
00:33:36pas les groupes entiers.
00:33:38Le Parti Socialiste et le Nouveau Front Populaire
00:33:40n'ont aucun intérêt à aller avec
00:33:42Emmanuel Macron. On peut même aussi s'interroger
00:33:44sur le comportement des élus
00:33:46du camp présidentiel qui, pour beaucoup d'entre eux,
00:33:48ont été élus grâce aux voix de la gauche,
00:33:50grâce au barrage républicain.
00:33:52Eux aussi vont avoir un comportement à surveiller
00:33:54dans les jours à venir. Et puis, est-ce qu'ils vont
00:33:56suivre les consignes d'Emmanuel Macron
00:33:58alors qu'on a entendu pendant cette campagne ? Vous voulez dire qu'ils pourraient rejoindre
00:34:00le NFU pour certains membres ? Non, mais en tout cas, ils ont fait campagne
00:34:02contre Emmanuel Macron, malgré Emmanuel Macron.
00:34:04Pas contre, mais malgré Emmanuel Macron.
00:34:06C'est une figure repoussoire pour eux. Est-ce qu'ils vont suivre
00:34:08à la lettre les consignes éventuelles de l'Elysée ?
00:34:10Rien n'est moins sûr aujourd'hui.
00:34:12Autre réaction, celle d'Aurore Berger.
00:34:14Personne n'est en capacité de toute façon
00:34:16de gouverner seul. Le Nouveau Front Populaire, ça ne fait pas
00:34:18289 députés. Par contre,
00:34:20ça fait 289 députés
00:34:22et même bien au-delà qui s'opposeraient
00:34:24demain à leur projet au sein de l'Assemblée
00:34:26Nationale. Donc, ça veut dire que de toute façon,
00:34:28chacun doit être en capacité
00:34:30de créer du compromis et d'aller
00:34:32au-delà de lui-même. Sinon, personne ne résistera
00:34:34et ce sera la quatrième
00:34:36avec des gouvernements qui seraient
00:34:38renversés.
00:34:40Franchement,
00:34:42si on nomme
00:34:44quelqu'un du NFP qui n'est pas
00:34:46populaire, par exemple
00:34:48si Jean-Luc Mélenchon s'imposait à la tête d'un gouvernement,
00:34:50il serait tout de suite
00:34:52face à une motion de censure.
00:34:54Elle vient le dire, mathématiquement, c'est comme ça que ça marcherait, non ?
00:34:56Oui, c'est pour ça qu'on s'achemine
00:34:58et ce serait en fait
00:35:00en même temps une contradication
00:35:02contre-intuitive sur le message qui est porté,
00:35:04on s'achemine vers un gouvernement central,
00:35:06en tout cas centriste. Or, c'est
00:35:08précisément ce centrisme-là qui a été
00:35:10rejeté par les Français et depuis longtemps.
00:35:12Je me souviens d'un sondage de la Fonds d'Apolle en
00:35:142022,
00:35:16à l'orée des présidentielles,
00:35:18qui disait que deux tiers des Français étaient prêts
00:35:20à voter pour des partis anti-système.
00:35:22C'est ce qui se passe aujourd'hui. Ce sont des partis anti-système
00:35:24qui ont gagné, que ce soit l'extrême-gauche
00:35:26ou la France populaire.
00:35:28Et donc, naturellement, je vois bien
00:35:30la représentation, qui est celle de Macron, de dire que
00:35:32dans le fond, il a quand même sauvé l'immeuble.
00:35:34Mais il oublie de dire que son parti,
00:35:36son parti ensemble, s'il gagne,
00:35:38s'il s'en sort
00:35:40relativement bien, c'est grâce à des désistements
00:35:42de la France insoumise. Encore une fois,
00:35:44je rappelle que le parti présidentiel
00:35:46a fait alliance
00:35:48avec ce parti de la France insoumise.
00:35:50Gérald Darmanin et Elisabeth Banque
00:35:52donnent un piège à cette réunion.
00:35:54Donc, il y a une sorte de rapport incestueux qui s'est créé
00:35:56et qui fait qu'aujourd'hui, j'espère
00:35:58que les Républicains ne tomberont pas dans ce piège
00:36:00d'avoir à s'allier aujourd'hui à ce parti-là.
00:36:02Et j'espère, encore une fois,
00:36:04pour poursuivre mon idée fixe,
00:36:06que ces Républicains qui ne veulent pas entendre
00:36:08un rapprochement avec Ciotti
00:36:10se rendront compte de leur profonde bêtise
00:36:12qui est, une nouvelle fois, de laisser passer un train
00:36:14parce qu'ils ne veulent pas s'allier avec toute la droite,
00:36:16bien entendu.
00:36:18C'est un peu l'inverse qui va se passer
00:36:20parce que là, en fait, le pari de Ciotti est raté,
00:36:22en réalité. Donc, je crois pas
00:36:24qu'aujourd'hui, les Républicains
00:36:26qui ont des plais à Yvan
00:36:28vont se dire, c'est Ciotti qui avait raison,
00:36:30c'est ça qu'il faut faire, puisque
00:36:32l'exemple n'est pas là. Enfin, on verra
00:36:34comment ils réagiront. En tout cas,
00:36:36ce qui est certain, c'est que
00:36:38on a deux
00:36:40cas de figure pour l'avenir. C'est où, effectivement,
00:36:42on a un gouvernement de transition
00:36:44pendant un an, puisque le 9 juin prochain,
00:36:46en 2025, on nous rappelle
00:36:48aux urnes pour une nouvelle dissolution,
00:36:50très possible, puisqu'il faut un an,
00:36:52il faut attendre un an. Ou alors, il arrive
00:36:54à faire un vrai gouvernement de coalition
00:36:56en prenant, par exemple, des Verts et des Socialistes,
00:36:58et en disant, j'ai réussi, finalement,
00:37:00et quelle qu'elle l'air, et j'ai réussi,
00:37:02finalement, à isoler la France insoumise d'un côté
00:37:04et le RN de l'autre. C'était ça, le calcul de Macron.
00:37:06Ce qu'il appelait la fédération de projet,
00:37:08c'était de dire, écoutez, mais là,
00:37:10dans ce cas-là, personne ne suivrait
00:37:12Macron, mais il irait chercher un Premier ministre
00:37:14dans les rangs du PS, par exemple,
00:37:16en disant, je mets à votre disposition
00:37:18mes 140 députés,
00:37:20mais à la condition qu'il n'y ait pas de LFI
00:37:22avec vous. Donc,
00:37:24la réalité de ce qui risque de se produire,
00:37:26c'est de dire, est-ce que là, le Front Populaire
00:37:28va être capable de proposer
00:37:30un Premier ministre potentiel ?
00:37:32– Il doit se réunir là, dans les prochaines heures
00:37:34– Ou bien, est-ce qu'ils ne le proposeront pas ?
00:37:36Pourquoi Emmanuel Macron dit,
00:37:38j'attends de voir comment tout ça est structuré ?
00:37:40Tout simplement parce qu'il va dire, il y a un groupe écologiste,
00:37:42il y a un groupe, il y a plusieurs groupes,
00:37:44et avec ce groupe, plus ce groupe, plus ce groupe, ça marche.
00:37:46Donc, il va défaire,
00:37:48c'est, je crois, Mathieu Blancoté
00:37:50qui disait hier qu'il allait essayer de gratter,
00:37:52de casser les blocs, il va essayer, lui,
00:37:54de casser les blocs, de ramasser la poussière,
00:37:56et de refaire un bloc central, c'est évident.
00:37:58– Thomas, c'est une question que je voulais vous poser,
00:38:00il nous reste une minute, une dissolution dans un an,
00:38:02beaucoup de gens en parlent, on entend ça
00:38:04dans les conversations, de toute façon, dans un an,
00:38:06on est reparti pour un tour, si je puis dire,
00:38:08il n'y aura pas une fatigue, une lassitude
00:38:10qui risque de se créer chez les Français qui, là,
00:38:12ont joué le jeu jusqu'au bout en termes de participation,
00:38:14c'est du jamais vu, il faut quand même dire la vérité,
00:38:16est-ce que ça ne va pas commencer
00:38:18à user et un peu énerver les Français
00:38:20de se déplacer à chaque fois,
00:38:22en une si courte échéance ?
00:38:24– Oui, c'est un risque, évidemment,
00:38:26qui est incontournable,
00:38:28d'autant que la situation politique,
00:38:30pour le moins instable,
00:38:32que nous allons sans doute vivre pendant un an,
00:38:34risque aussi d'éloigner les Français de la politique,
00:38:36tout ne s'en parlait même des jeux d'alliances,
00:38:38des tambouilles, des calculs politiciens
00:38:40qui, là encore, parce qu'on n'a jamais parlé
00:38:42de programme dans cette campagne,
00:38:44il n'a jamais été question de programme, très peu.
00:38:46Ça ne les a pas rebutés,
00:38:48mais pour cette fois, est-ce que ce sera à nouveau le cas d'ici un an ?
00:38:50Est-ce qu'il y aura encore des alliances
00:38:52de circonstances ou pas ?
00:38:54Ça fait partie de l'équation
00:38:56et qui pourrait éloigner ou non les Français
00:38:58d'une probable élection.
00:39:00– Merci, merci beaucoup à tous les deux
00:39:02d'avoir été avec nous cet après-midi.
00:39:04Une nouvelle équipe nous accompagne dès 15h.
00:39:06Thomas, vous restez à votre chaise,
00:39:08si vous le voulez bien, bien sûr,
00:39:10et on attend Simon Guillain pour le prochain journal de 15h.
00:39:12À tout de suite.
00:39:14Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
00:39:18– De retour avec vous, c'est l'heure du journal de Simon Guillain.
00:39:21Comme annoncé hier, Gabriel Attal a donc remis sa démission
00:39:23au président de la République ce matin.
00:39:25– Pas de nouveau Premier ministre, donc pour le moment,
00:39:27Emmanuel Macron a demandé à Gabriel Attal de rester à Matignon
00:39:29afin d'assurer la stabilité du pays.
00:39:31Le chef de l'État qui en a d'ailleurs profité
00:39:33pour le remercier pour les campagnes des élections européennes
00:39:35et législatives qu'il a menées ces dernières semaines.
00:39:37– Et puis, c'est un véritable coup de tonnerre,
00:39:40le nouveau Front Populaire est donc arrivé en tête de ce second tour.
00:39:43– Oui, avec 194 sièges, l'Alliance de Gauche
00:39:45devance donc le camp présidentiel qui a obtenu 163 sièges.
00:39:49Et à la surprise générale, le Rassemblement National
00:39:51n'a obtenu que 143 sièges dans l'hémicycle.
00:39:54On va d'ailleurs tout de suite aller à l'Assemblée Nationale.
00:39:56On va retrouver Maxime Legay accompagné de Sacha Robin
00:39:58cet après-midi pour ses news.
00:40:00Maxime, est-ce que les députés sont nombreux à l'Assemblée Nationale
00:40:02cet après-midi ? On sait qu'ils arrivent au compte-gouttes
00:40:04depuis le début de l'après-midi.
00:40:09– Oui, tout à fait, Simon.
00:40:11Des députés qui sont en train d'arriver petit à petit
00:40:14dans cette cour d'honneur de l'Assemblée Nationale.
00:40:17Alors, pas de toutes les formations politiques
00:40:19puisqu'on sait d'ores et déjà que les députés de la France Insoumise
00:40:22ont prévu une arrivée groupée et collective demain.
00:40:26On a tout de même croisé Boris Vallaud du Parti Socialiste,
00:40:29l'ancienne Première Ministre Elisabeth Borne
00:40:32et puis également Sylvain Maillard, député Ensemble
00:40:36où la joie était contenue puisque, certes, du côté de la majorité présidentielle,
00:40:40on a obtenu plus de députés qu'espéré, on a limité les frais
00:40:43mais c'est tout de même une perte de près de 80 sièges
00:40:45par rapport à la dernière législature de 2022.
00:40:48On a donc demandé à Sylvain Maillard qu'est-ce que comptait faire
00:40:50le bloc central pour éviter la paralysie de l'Assemblée.
00:40:54Je vous propose de l'écouter.
00:40:56...
00:41:08Du côté du Rassemblement National, les députés ont également prévu
00:41:12une arrivée groupée demain à 9h30 ici dans cette cour d'honneur
00:41:17de l'Assemblée Nationale pour faire leur photo collective.
00:41:20Merci beaucoup Maxime Le Gueye pour toutes ces précisions
00:41:23et merci donc à Sacha Robin qui vous accompagne cet après-midi
00:41:25pour CNews à l'Assemblée Nationale.
00:41:27Alors comment les Français ont-ils accueilli ces résultats après ce second tour ?
00:41:30On va écouter quelques réactions que nous avons recueillies ce matin
00:41:32dans les rues de la capitale.
00:41:34L'État ne respecte pas forcément l'avis des Français
00:41:37en faisant certaines stratégies pour pouvoir faire des blocs, etc.
00:41:40Finalement, l'Assemblée Nationale aujourd'hui ne représente pas forcément
00:41:43le vote des Français mais représente tout simplement une stratégie de l'État.
00:41:46Il faudrait que tout le monde arrive à créer des projets ensemble
00:41:50et à avancer ensemble parce que ça montre que la France est assez divisée
00:41:54et de manière plutôt égale.
00:41:56Je trouve ça très bien d'avoir une assemblée comme ça, diverse,
00:42:00avec des blocs à peu près équivalents.
00:42:02Donc il va falloir s'entendre.
00:42:04Inquiets parce qu'il y a un certain nombre de choses qui ont été annoncées,
00:42:07notamment dans la plateforme du Front Populaire.
00:42:09On verra si elles seront appliquées ou pas
00:42:11mais il y a certaines mesures qui sont tout simplement absolument inenvisageables.
00:42:15Et le grand gagnant est donc le nouveau Front Populaire.
00:42:18Et le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui s'est félicité bien sûr
00:42:20de cette victoire inattendue.
00:42:22Il appelle Emmanuel Macron à quitter l'Elysée
00:42:24ou à nommer un Premier ministre issu de cette Alliance de Gauche.
00:42:27Et pour François Ruffin, réélu de la Somme, l'heure est aux responsabilités.
00:42:30On voit tout ça en détail avec Dunia Tangour.
00:42:34C'est une victoire inattendue pour le nouveau Front Populaire.
00:42:38Contre toute attente, l'Alliance de Gauche est arrivée en tête
00:42:41du deuxième tour des élections législatives.
00:42:44Dans la ferveur, le patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé.
00:42:48Le chef de l'État a démissionné.
00:42:51Le président de la République doit ou bien s'en aller
00:42:54ou bien nommer un Premier ministre dans nos rangs.
00:43:00Il doit reconnaître sa défaite.
00:43:03Dans la ferveur, le leader de la Gauche a également tenu
00:43:06à remercier ses électeurs.
00:43:08J'ai une pensée peut-être encore plus chaleureuse
00:43:13pour les quartiers populaires du pays qui se sont mobilisés.
00:43:18Et c'est eux qui ont sauvé la République ce soir.
00:43:24Une joie partagée du côté des écologistes.
00:43:30Ce soir, le peuple a gagné.
00:43:35Et ça ne fait que commencer.
00:43:37Malgré la victoire, pour François Ruffin, réélu dans la Somme,
00:43:40l'heure est aux responsabilités.
00:43:43A nous de transformer la colère en espérance.
00:43:46A nous de réunir la France des bourgs et la France des tours.
00:43:49A nous de parler à la France toute entière.
00:43:52Nous devons apaiser et non brutaliser.
00:43:55Une prise de parole forte pour celui qui a récemment pris
00:43:58ses distances vis-à-vis de la France insoumise.
00:44:01Désormais, l'interrogation subsiste, à savoir si l'unité
00:44:05du nouveau Front populaire sera toujours de mise
00:44:08une fois passée l'heure de la victoire.
00:44:12On va voir que l'ambiance était tout à fait différente
00:44:15lors du rassemblement national.
00:44:18Même si le parti mené par Jordan Bardella a obtenu 54 sièges supplémentaires
00:44:21grâce à ce scrutin, il y aurait forcément la déception.
00:44:24Le RN était le grand favori de ce second tour dans les derniers sondages.
00:44:27Les militants ont le sentiment qu'on leur a volé la victoire.
00:44:30Le sujet de Célia Gruyère et Charles Bazet.
00:44:33C'est la déception au rassemblement national.
00:44:36S'il a largement augmenté son nombre de sièges à l'Assemblée,
00:44:39il est loin des sondages donnés pendant l'entre-deux-tours.
00:44:42Ce qui peut notamment s'expliquer par les nombreuses alliances
00:44:45par désistement dans les situations de triangulaire.
00:44:48L'alliance du déshonneur et les arrangements électoraux dangereux
00:44:51passés par Emmanuel Macron et Gabriel Attal
00:44:54avec les formations d'extrême-gauche
00:44:57privent ce soir les Français d'une politique de redressement
00:45:00qu'ils ont pourtant plébiscité.
00:45:03Je vous propose d'écouter Jordan Bardella
00:45:06en direct devant le siège du RN.
00:45:09...quitté à la fois aux élections européennes dimanche dernier
00:45:12lors du premier tour, mais qu'encore une fois Emmanuel Macron
00:45:15a fait le choix de jeter la France dans les bras de l'extrême-gauche.
00:45:18Est-ce qu'il y a des erreurs que vous avez commises
00:45:21au RN dans cette campagne ?
00:45:24Oui, bien sûr. On commet toujours des erreurs.
00:45:27J'en ai commises, vous en avez commises.
00:45:30Je prends ma part de responsabilité dans ce résultat.
00:45:33J'ai été le chef de file du RN à la fois aux européennes
00:45:36J'assume ma part de responsabilité tant dans la victoire aux élections européennes
00:45:39que dans la défaite d'hier.
00:45:42Mais ça nécessitera probablement que nous regardions les choses
00:45:45sur l'investiture d'un certain nombre de candidats
00:45:48que nous avons été amenés à écarter
00:45:51en début de campagne parce qu'ils ne répondaient pas
00:45:54à la ligne politique que je portais.
00:45:57Maintenant, c'est un socle sur lequel nous allons bâtir les victoires futures.
00:46:00Je crois que la victoire est différée.
00:46:03Le peuple français de se choisir une politique différente
00:46:06ne peut pas constituer un destin viable
00:46:09pour le pays et pour les Français.
00:46:12Quoi qu'on en dise, le RN est en nombre de voix exprimées
00:46:15comme en nombre de parlementaires
00:46:18la première force politique de France.
00:46:21Mais il est clair que ces arrangements électoraux
00:46:24qui ont été passés par la Macronie avec l'extrême-gauche
00:46:27non seulement jettent le pays dans une situation d'instabilité
00:46:31mais privent les Français à la fois d'une alternance démocratique
00:46:34mais aussi de réponse à leur quotidien
00:46:37parce que le pays va être sur le plan institutionnel
00:46:40paralysé du moins ralenti pendant un an.
00:46:43Je crois que cette situation n'est viable pour personne.
00:46:46Est-ce que vous partagez leur avis ?
00:46:49Est-ce que vous aussi vous êtes favorable à faire un examen de conscience aujourd'hui ?
00:46:52Evidemment. Il faut toujours dans les victoires comme dans les défaites
00:46:55analyser ce qui a fonctionné, ce qui a moins fonctionné.
00:46:59Mais nous allons continuer à travailler, je vais continuer à travailler
00:47:02et je souhaite que nous revenions au prochain scrutin
00:47:05aux prochaines élections encore plus préparés
00:47:08encore plus attentifs aux demandes des Français
00:47:11et encore plus près à exercer les responsabilités
00:47:14mais nous gouvernerons
00:47:17et la vague qui nous porte est une vague puissante
00:47:20qui s'est exprimée encore hier à près de 37% en intention de vote
00:47:23telle qu'exprimée par les Français
00:47:26et cette vague, elle nous mènera au pouvoir
00:47:29et je pense que ces arrangements électoraux de circonstance
00:47:32et cette alliance du déshonneur entre Gabriel Attal, Emmanuel Macron
00:47:35et les formations d'extrême-gauche n'est pas viable pour le pays.
00:47:38Il faut tout changer.
00:47:41Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
00:47:44Non, il ne faut pas tout changer.
00:47:47C'est ce que dit Brunovil très proche de Marine Le Pen.
00:47:50Je pense qu'il y a des efforts à faire à la fois sur la professionnalisation
00:47:53de notre implantation locale, peut-être sur le choix
00:47:56d'un certain nombre de candidats, je le dis clairement
00:47:59sur quelques circonscriptions, les choix que nous avons faits n'étaient pas les bons
00:48:02et je prends ma part de responsabilité aussi.
00:48:05Maintenant, nous avons réuni un nombre de voix historiques
00:48:0839 de nos députés ont été élus dès le premier tour
00:48:11et nous réalisons tout de même une progression qui est inédite et historique
00:48:14dans l'histoire du Rassemblement National.
00:48:17Est-ce que la polémique vous a coûté des sièges ?
00:48:21C'est toujours difficile d'analyser le lendemain d'une élection
00:48:24ce qui a pu coûter, ce qui a pu rapporter des voix.
00:48:27Mon ambition, c'est de rassembler une majorité de Français
00:48:30c'est de continuer à rassurer, c'est de continuer à démontrer
00:48:33que le projet que nous portons répond aujourd'hui aux aspirations des Français
00:48:36et les aspirations des Français dans les prochains mois
00:48:39ne trouveront aucune issue, aucune réponse ne pourra être apportée
00:48:42compte tenu de la situation de blocage qui a été infligée par Emmanuel Macron
00:48:45au pays sur le pouvoir d'achat, la sécurité ou la maîtrise de l'immigration.
00:48:49C'est je crois une victoire qui est différée
00:48:52et nos adversaires savent pertinemment que ce n'est pas en s'alliant
00:48:55de manière contre-nature avec d'autres formations politiques
00:48:58avec lesquelles ils ne partagent rien qu'ils pourront, ad vitam aeternam
00:49:01empêcher les Français de se choisir une politique différente.
00:49:14Vous m'avez déjà posé cette question
00:49:17et je vous ai indiqué très clairement que 99% de nos candidats
00:49:20étaient absolument irréprochables, beaucoup ont réalisé d'ailleurs
00:49:23des progressions très importantes lorsqu'elles n'ont pas été élues
00:49:26j'ai déjà répondu sur BFM TV
00:49:29les gens qui ont tenu des propos qui ne sont pas conformes
00:49:32à ma vision et à ce que nous défendons
00:49:35à la ligne politique que je porte
00:49:38ne siégeront pas dans le groupe du Rassemblement National
00:49:41il y a une ou deux personnes, pour le reste l'immense majorité de nos candidats
00:49:44étaient des candidats à implanter
00:49:47qui représentaient aussi ces nouveaux visages que nous souhaitons mettre en avant
00:49:50et dont beaucoup d'ailleurs venaient dans le cadre d'une politique d'ouverture
00:49:53d'autres horizons politiques.
00:49:56Est-ce que vous êtes responsable du résultat du RN hier soir ?
00:49:59Oui je prends ma part aussi
00:50:02dans les victoires comme dans les défaites
00:50:05il faut assumer ses responsabilités, moi j'ai été le chef de file
00:50:08de notre mouvement lors des élections européennes
00:50:11nous avons aujourd'hui la plus grosse délégation
00:50:14d'eurodéputés au sein du Parlement européen
00:50:17il se trouve qu'hier les résultats
00:50:20qui sont sortis des urnes ne sont pas les résultats que nous espérions
00:50:23et que j'espérais, ces résultats
00:50:26évidemment j'en prends ma part et j'assume aussi
00:50:29les bonnes nouvelles comme les moins bonnes
00:50:32Est-ce qu'il faut supprimer cette mesure ?
00:50:35Nous n'entendons pas remettre en cause la double nationalité
00:50:38et je regrette que nous n'ayons pas été compris
00:50:41parce qu'on a fait un focus sur le renforcement du contrôle
00:50:44que nous souhaitions mettre en oeuvre sur un certain nombre de fonctions
00:50:47dont la très haute fonction publique
00:50:50on parle de quelques dizaines de postes
00:50:53mais le temps est avec nous et nous allons continuer à travailler
00:50:56pour convaincre les français, pour peut-être clarifier ce qui n'a pas été suffisamment clarifié
00:50:59et pour démontrer que le projet que nous portons
00:51:02est de nature à répondre aux attentes de nos concitoyens
00:51:05et nous demandons aux français de choisir une alternance
00:51:08ils placent le Rassemblement National en tête
00:51:11et nous sommes aujourd'hui la première force parlementaire de l'Assemblée Nationale
00:51:14la première force politique du pays au regard du nombre de voix
00:51:17très largement supérieur à celui d'autres formations politiques
00:51:20et nous allons évidemment continuer de travailler
00:51:23pour faire en sorte que ces accords électoraux ne soient pas une fin en soi
00:51:26Est-ce que vous le referiez ?
00:51:29Est-ce que vous vous rediriez partout sur le bateau
00:51:33ou est-ce que vous vous dites que c'était une erreur ?
00:51:36Très sincèrement j'ai beaucoup de mal
00:51:39à voir comment
00:51:42très sincèrement j'ai énormément de mal
00:51:45à voir
00:51:48très sincèrement j'ai énormément de mal à voir
00:51:51comment Emmanuel Macron va pouvoir tenir 3 ans dans cette situation
00:51:54dans une situation de blocage
00:51:57par conséquent je pense qu'il y aura très certainement d'autres élections
00:52:01avant les prochaines élections présidentielles, avant les prochaines élections législatives
00:52:04Est-ce qu'il y a des postes stratégiques pour viser à l'Assemblée Nationale
00:52:07par exemple la Commission des Finances ?
00:52:10Mais chaque jour qui passe nous nous rapprochons du pouvoir et nous nous y préparons
00:52:13encore une fois pas tout a été bien fait
00:52:16donc nous allons travailler pour faire en sorte que ce qui a été fait soit amélioré
00:52:19et que ce qui n'a pas bien fonctionné puisse être corrigé
00:52:22Est-ce que ça passe parmi vous ?
00:52:25Monsieur Bardella
00:52:29Voilà pour cette prise de parole en direct devant le siège
00:52:32du Rassemblement National de Jordan Bardella
00:52:35Yohann Gillet est avec nous, réélu dans le Gard
00:52:38député Rassemblement National
00:52:41Vous avez fait un strike dans le Gard d'ailleurs
00:52:44C'est pas le cas de toutes les régions
00:52:47Toutes les circonscriptions du Gard ont été gagnées
00:52:50Il dit par deux fois, c'est intéressant, la victoire est différée
00:52:53mais il dit aussi par deux fois, il nous faut revenir plus préparés
00:52:56C'est un aveu intéressant, il a fait une sorte de méa culpa
00:52:59Alors bien sûr il y a eu une combinaison de facteurs à cette relative défaite
00:53:02parce qu'il faut toujours remettre les choses en perspective
00:53:05En nombre, en réel dossier, je les en gagne
00:53:08mais c'est évidemment pas à la hauteur de ce qui était escompté et anticipé par les sondeurs
00:53:11Ça vous a fait défaut cet entre-deux-tours ?
00:53:14Il y a eu des erreurs qui auraient pu être évitées en effet ?
00:53:17Ce qu'il faut voir c'est que nous sommes contre un système
00:53:20qui lutte de manière acharnée contre nous
00:53:23avec une alliance contre nature qui a été faite lors de cet entre-deux-tours
00:53:26Il y a des digues qui persistent
00:53:29mais ces digues elles ont vocation à céder
00:53:32et donc il nous faut continuer à travailler pour faire céder ces digues
00:53:35et pour faire en sorte de remporter les élections et d'arriver au pouvoir
00:53:38Mais encore une fois, il faut le rappeler, nous avons fait hier 37% au plan national
00:53:41Quand l'Union de la Gauche, le Front Populaire, a fait 25%
00:53:44et quand ensemble la majorité, ex-majorité présidentielle
00:53:47a fait 23%
00:53:50Donc nous sommes arrivés très largement en tête
00:53:53Mais c'est le mode de scrutin actuel
00:53:5610,1 millions de voix
00:53:59alors que l'Union de la Gauche a fait 7 millions de voix seulement
00:54:02Donc c'est le mode de scrutin tel qu'il est aujourd'hui
00:54:05qui pose un réel problème
00:54:08et qui fait que l'Assemblée Nationale aujourd'hui n'est pas représentative
00:54:11du résultat des élections
00:54:14Jean-Christophe Gallien est avec nous également, politologue
00:54:17Merci d'avoir rejoint, je vais vous présenter les uns après les autres
00:54:20et puis on va marquer une courte pause
00:54:23J'aimerais aussi votre sentiment sur un changement de ton très net
00:54:26de la part de Jordan Bardella, qui d'une certaine manière
00:54:29assume complètement sa part de responsabilité aussi
00:54:32Disons que c'est un point de force
00:54:35parce qu'il faut comparer ses résultats, non pas avec les sondages
00:54:38mais il faut comparer avec 2022
00:54:41La seule partie intéressante, c'est comparer avec le deuxième tour 2022
00:54:44et si on s'éloigne encore davantage, on voit une courbe qui est toujours la même pente
00:54:47qui là pour le coup s'est accélérée en deux ans
00:54:50on passe de 3,6 millions d'électeurs qui sont venus aux urnes
00:54:53voter pour le Réseau National à aujourd'hui
00:54:56près de 9 pour vous tout seul et après avec le reste, avec votre accord avec Ciotti
00:54:59qui vous font effectivement 10 millions de voix
00:55:02ce qui est énorme
00:55:05C'est surtout le nombre de voix qui est impressionnant, c'est ça qu'il faut regarder
00:55:08Donc ça, ça traduit, lorsqu'on fait des campagnes électorales
00:55:11c'est la puissance, c'est le moteur qui constitue la capacité pour avancer
00:55:14et il n'y a honnêtement que ce parti aujourd'hui
00:55:17qui a ce moteur, cette capacité à pouvoir
00:55:20traverser le champ politique pour aller gagner
00:55:23Maintenant une fois que j'ai dit ça, il y a un mais, le mais c'est quoi ?
00:55:26C'est un peu l'aveu de faiblesse de Jordan Benalla aujourd'hui
00:55:29C'est que de ce moteur, il faut être en capacité de le convertir, en capacité de conquête
00:55:32c'est à dire qu'à un moment donné, le pouvoir politique
00:55:35ce n'est pas simplement exister à une élection, ce n'est pas simplement faire des voix
00:55:38le mode de scrutin, parce qu'on aurait une proportionnelle
00:55:41de toute manière, ça aurait été difficile aussi de convertir une réalité
00:55:44Par contre, on serait en Grande-Bretagne, il s'est passé une élection il y a très peu de temps
00:55:47Vosjean Benalla serait Premier ministre parce qu'il aurait gagné au premier tour
00:55:50dans un scrutin nominal à un tour
00:55:53Donc ça change la donne effectivement, mais la réalité c'est qu'il faut regarder
00:55:56une incapacité aujourd'hui de convertir
00:55:59cette puissance, je le dis, cette puissance qui était unique
00:56:02dans l'espace politique français, en capacité de conquête
00:56:05C'est ce qu'il dit là, il le dit, aujourd'hui ce n'est pas possible
00:56:08alors après c'est le système, c'est les partis qui ont fait une campagne de rejet
00:56:11ça il fallait s'y attendre, c'était normal, ça appartenait à la réalité de cette élection
00:56:14c'est à dire qu'il n'y avait pas de découverte au fait que le lendemain du premier tour
00:56:17il allait y avoir du tout contre l'ORN, tout contre l'ORN
00:56:20ça ne veut pas dire que l'ORN va perdre, il faut qu'ils se défendent, qu'ils soient en capacité
00:56:23de se battre sur ce terrain là, et là ça a été l'instant de faiblesse
00:56:26parce que la première partie de la campagne, le premier tour, vous l'avez gagné
00:56:29vous avez été les meilleurs, vous avez rythmé, c'était l'agenda, c'était vous qui dictiez les choses
00:56:32et puis dès le lendemain du premier tour
00:56:35les choses se sont un peu compliquées, et donc à partir de là
00:56:38le résultat, il n'est pas simplement le fait qu'en face de vous il y a une force
00:56:41qui s'est coalisée et ainsi de suite, c'est le fait que prochainement
00:56:44ou pas prochainement, vous êtes en capacité ou pas de convertir cette puissance
00:56:47en gain et en victoire électorale définitive
00:56:50D'un mot quand même, est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse
00:56:53de Jean-Christophe Gallet, c'est à dire qu'à un moment donné
00:56:56il va falloir peut-être un petit peu sortir
00:56:59de cette carapace et trouver une autre voie
00:57:02pour y arriver, pour réellement arriver au pouvoir
00:57:05Non mais il faut aussi convaincre les français tout simplement parce que
00:57:08aussi un certain nombre de français n'ont pas voté pour nous
00:57:11Il y a eu l'effet repoussoir de toute façon, il a marché
00:57:14Il faut aussi que les français, et ils vont le voir rapidement, que les promesses qui leur ont été faites
00:57:17à l'entre-deux-tours ne seront pas tenues, qu'est-ce qui va sortir de positif
00:57:20concrètement pour les français de cette alliance allant de l'extrême-gauche
00:57:23à la Macronie. Rien du tout, le pays va être bloqué
00:57:26pendant des mois, voire des années, et les français
00:57:29ne verront pas leur quotidien changer malheureusement
00:57:32Alors je vous propose de marquer une petite pause et puis on sera aussi en direct avec Aurélien Lecoq
00:57:35fraîchement élu lui, dans le nord pour LFI
00:57:38et qui patiente avec nous à distance
00:57:41On parlera aussi de ce qui va se passer pour la nomination
00:57:44d'un Premier ministre et donc d'un gouvernement
00:57:47A gauche ça va commencer à tirailler un petit peu
00:57:50Le nouveau front populaire est intact
00:57:53et il fait bloc aussi
00:57:56derrière ses leaders, à tout de suite
00:58:02De retour pour commenter la nouvelle composition de l'Assemblée
00:58:05toujours avec Thomas Bonnet pour le service politique
00:58:08Raphaël Stainville nous a rejoint, bonjour Raphaël, ravi de vous retrouver
00:58:11Yoann Gillet est là, député RN du Gard, on accueille aussi
00:58:14Élodie Millsarek, sémiologue, bonjour Élodie
00:58:17et donc Jean-Christophe Gaillin qui est politologue
00:58:20J'aimerais qu'on parle de ces enseignements mais aussi de ces questions sans réponse
00:58:23parce qu'on a appris au moins deux choses avec le scrutin d'hier
00:58:26Déjà c'est qu'il n'a pas apporté de clarification, je crois que c'est Édouard Philippe le premier
00:58:29qui l'a dit en prenant la parole hier soir
00:58:32mais il montre que les Français à la fois renouent avec la politique
00:58:35et que le barrage républicain est intact
00:58:38Alors auront-ils néanmoins un avenir plus clair dans les semaines à venir ?
00:58:41Retrouveront-ils du pouvoir d'achat ?
00:58:44C'est un petit peu le cœur du sujet dans cette campagne
00:58:47avant que ce soit oublié au profit des... comment dire...
00:58:50des tractations, je vous laisse le dire, politiques
00:58:53Gabriel Attal démissionne
00:58:56mais il assurera l'intérim ainsi que lui a demandé Emmanuel Macron
00:58:59Faudra-t-il attendre la fin des JO pour un nouveau gouvernement ?
00:59:02Jusqu'à quand il peut être Premier Ministre, Thomas, d'un mot ?
00:59:05Jusqu'à ce qu'il y ait un nouveau gouvernement
00:59:08qui puisse être nommé, il n'y a pas de délai maximal
00:59:11Mais avant les JO, c'est envisageable ?
00:59:14En tout cas, l'échéance qui nous attend, c'est celle du 18 juillet
00:59:17la convocation de la nouvelle Assemblée Nationale
00:59:20on aura là un aperçu de la structuration de l'Assemblée
00:59:23pour reprendre la formule utilisée hier par le Président de la République
00:59:26et de ce constat-là, il pourra ensuite tirer les enseignements qui seront les siens
00:59:29pour choisir un Premier Ministre parmi une formation politique
00:59:32pourquoi pas du Nouveau Front Populaire
00:59:35ou peut-être d'une partie du Nouveau Front Populaire
00:59:38La semaine qui s'annonçait allait être cruciale pour les tractations
00:59:41à la fois au sein du NFP, puisqu'on sent bien
00:59:44les velléités de Jean-Luc Mélenchon
00:59:47de remettre un pied dans la porte
00:59:50mais il y a aussi des appels du pied au LR côté majorité
00:59:53c'était prévisible, regardez d'ailleurs le tweet à cet effet de Benjamin Haddad
00:59:56qui dit le pays n'est pas à gauche, il demande de l'autorité
00:59:59il ne veut pas sauter dans le vide avec l'URL, en travaillant avec les Républicains
01:00:02en respectant l'indépendance de chacun, nous pouvons créer un bloc central
01:00:05premier à l'Assemblée Nationale
01:00:08est-ce que ça peut franchement marcher, Élodie ?
01:00:11C'est intéressant parce qu'il y a un événement sémantique
01:00:14qui est passé presque inaperçu, il y a 15 jours
01:00:17pour la première fois, Emmanuel Macron s'est revendiqué lui-même
01:00:20de l'extrême centre, et je crois que ce n'est pas si anodin
01:00:23plusieurs historiens ont travaillé sur cette question-là
01:00:26il y a quand même des items précis
01:00:29qui permettent de reconnaître, ça veut dire quoi finalement
01:00:32être un bloc central ou être un bloc d'extrême centre
01:00:35et bien l'extrême centre se caractérise notamment
01:00:38par une certaine brutalisation des institutions
01:00:41et des individus, on se souvient qu'il n'y a jamais eu autant
01:00:44de 49.3 sous Emmanuel Macron
01:00:47on se souvient également de la crise des gilets jaunes
01:00:50c'est aussi une certaine forme de girouettisme
01:00:53on prend un petit peu à la droite, on prend un petit peu à la gauche
01:00:56et puis c'est aussi une certaine forme de mépris de classe
01:00:59On est bien ensemble de cette déclaration d'Emmanuel Macron
01:01:02qui parlait de laisser passer la poussière
01:01:05laisser retomber la poussière
01:01:08tout ça, on commence depuis plusieurs années à comprendre
01:01:11que finalement, ensemble, ce n'est pas tellement juste
01:01:14un parti de pondération, contrairement à tout le narratif
01:01:17qui est déployé, on est bien dans ce qu'on appelle
01:01:20l'extrême centre, mais plus grave, depuis hier
01:01:23on est dans une crise institutionnelle majeure
01:01:27mais finalement, combien de temps pour un Premier ministre
01:01:30de combien de temps le Président dispose ?
01:01:33Nous n'avons pas la réponse, nous n'avons pas la réponse
01:01:36parce que rien n'a été prévu dans ce sens
01:01:39et là, je crois qu'on est sur quelque chose qui est très symptomatique
01:01:42dont on ne sent pas encore les retombées
01:01:45mais d'ici les prochaines semaines, on va avoir une image beaucoup plus claire de cela
01:01:48En tout cas, le Nouveau Front Populaire, lui, il dit
01:01:51ce sera avec nous. Regardez le tweet d'Éric Coquerel
01:01:54qui s'impatiente quelque peu parce qu'il a compris
01:01:57que Gabriel Attal allait assurer l'intérim un certain temps
01:02:00et lui il dit, c'est à nous maintenant, on est prêts
01:02:03Emmanuel Macron souhaite que Gabriel Attal reste Premier ministre
01:02:06afin d'assurer la stabilité. Curieux concept démocratique de faire comme si l'élection
01:02:09n'avait pas donné un verdict. Monsieur Attal est minoritaire
01:02:12ce en quoi il n'a pas tort. La seule stabilité possible
01:02:15c'est donc de laisser la majorité gouverner, soit le NFP. Bonjour Aurélien Lecoq
01:02:18merci d'être avec nous. Monsieur le député
01:02:21parce que vous êtes nouvellement élu dans le Nord
01:02:24on vous connaît bien, on vous voit souvent sur ce plateau, alors bravo à vous
01:02:27une petite réaction, qui au NFP
01:02:30pour incarner cette alliance
01:02:33à Matignon ?
01:02:36On a cru comprendre. C'est Clémentine Autain d'ailleurs qui le disait
01:02:39il va falloir qu'on se réunisse et qu'on se voit entre nous
01:02:42pour trouver quelqu'un. Est-ce que ça peut passer par la sollicitation
01:02:45des militants par exemple ?
01:02:49Bon déjà vous dire, parce que je crois que c'est important de rétablir
01:02:52un peu de choses factuelles sur ce plateau
01:02:55je vois bien que tout le monde essaye de faire comme si le RN
01:02:58ou les macronistes n'avaient pas perdu cette élection
01:03:01mais le verdict populaire de dimanche il est très clair
01:03:04oui le RN a essuyé un échec, il a été battu
01:03:07oui les macronistes ont essuyé
01:03:10des échecs cinglants, ils ont été balayés non seulement
01:03:13aux européennes mais aussi de nouveau dans ces élections législatives
01:03:16et le peuple français a tranché, il a choisi de placer en tête
01:03:19le nouveau front populaire. Dans ce contexte oui
01:03:22nous devons pouvoir mettre en place notre programme, celui
01:03:25pour lequel les françaises et les français ont voté souverainement
01:03:28et donc aujourd'hui il est absolument insupportable
01:03:31qu'Emmanuel Macron tente un énième coup de force en essayant de maintenir
01:03:34Gabriel Attal, mais fusse quelques jours
01:03:37Gabriel Attal aujourd'hui doit démissionner, il doit être renvoyé
01:03:40c'est le message du scrutin, c'est le message
01:03:43qu'ont adressé les français au Président de la République. Maintenant
01:03:46c'est au nouveau front populaire qui de manière naturelle, parce qu'il a
01:03:49remporté les élections législatives, qui doit gouverner
01:03:52et pouvoir nommer un Premier Ministre. Pour le choix
01:03:55du Premier Ministre on a beaucoup de possibilités
01:03:58effectivement il faut qu'il y ait des discussions, vous le savez il y a des discussions
01:04:01qui sont en cours entre les différents responsables de partis
01:04:04des différentes organisations du nouveau front populaire. Moi je suis
01:04:07très confiant sur notre capacité à pouvoir proposer
01:04:10un Premier Ministre et là je vous donne mon avis
01:04:13moi je pense que oui un Premier Ministre du nouveau front populaire
01:04:16devrait provenir des rangs de la France insoumise
01:04:19parce que au sein du nouveau front populaire c'est nous qui détenons
01:04:22le groupe parlementaire le plus important et je pense
01:04:25que par ailleurs la France insoumise
01:04:28est la force politique qui a
01:04:31dans cette élection réussi à faire avancer ses idées, qui a réussi
01:04:34à peser sur un programme de rupture claire
01:04:37à apporter la retraite à 60 ans, l'augmentation des salaires
01:04:40parce que c'est de ça dont il s'agit à terme, c'est de changer la vie
01:04:43des gens au quotidien et pour ce qui est de la personne
01:04:46je vais vous poser la question autrement
01:04:49est-ce que vous n'auriez pas intérêt en tant que NFP de trouver ce qu'on appelle depuis hier
01:04:52le point médian, c'est-à-dire la personne
01:04:55qui serait médiane dans cette coalition
01:04:58de gauche, sachant que comme vous n'avez pas la majorité
01:05:01absolue, si vous mettez quelqu'un issu de vos rangs
01:05:04vous n'êtes pas à l'abri d'une motion censure derrière
01:05:07et qui ferait tomber de facto le gouvernement
01:05:10si ça ne plaît pas à tout le monde ?
01:05:13Mais je crois surtout qu'il va falloir
01:05:16que si nous arrivons au gouvernement, que chaque député prenne
01:05:19ses responsabilités et assume devant ses électeurs
01:05:22de voter pour ou contre l'augmentation des salaires
01:05:25de voter pour ou contre le blocage des prix, parce que finalement
01:05:28il n'est pas question simplement de personne dans tout ça, il est question de politique
01:05:31et je ne crois pas que les électeurs en se déplaçant
01:05:34ont voulu chercher quelque chose de
01:05:37mou, de flasque, qui ne ressemblerait à rien, non
01:05:40ils ont fait un choix clair et la mobilisation de la jeunesse
01:05:43et des quartiers populaires qui ont permis au nouveau front populaire
01:05:46d'arriver en tête, c'est un signal politique particulier
01:05:49ils n'ont pas voté que pour faire marrage, ils ont
01:05:52voté pour que leur vie change, ils ont voté parce qu'ils en ont
01:05:55ras-le-bol d'avoir 11 millions de pauvres dans ce pays
01:05:58les gens veulent pouvoir manger à leur faim, il y a un français sur deux
01:06:01qui aujourd'hui saute des repas ou se prive ou restreint son
01:06:04alimentation, donc le sujet aujourd'hui
01:06:07c'est un gouvernement du nouveau front populaire mais surtout pour appliquer
01:06:10le programme, tout le programme, rien que le programme et il faut
01:06:13que nous puissions aller jusqu'au bout, si
01:06:16nous arrivons à faire respecter la souveraineté populaire, oui
01:06:19dès le mois de juillet, les salaires peuvent augmenter, les prix peuvent être
01:06:22bloqués et la vie concrète, quotidienne, matérielle
01:06:26Revenons juste une dernière question sur cet équilibre des forces
01:06:29au sein même de cette coalition de gauche
01:06:32il y a 11 divers gauches et donc
01:06:35dissidents LFI qui n'ont pas eu la partie facile
01:06:38pendant ce scrutin puisqu'en fait ils n'ont pas concouru sous votre bannière
01:06:41officielle de LFI Canal Historique, qu'est-ce qui se passe
01:06:44si on a fait un petit peu les comptes, s'ils rejoignent par exemple le PS
01:06:47et que de facto le PS devient majoritaire
01:06:50enfin plus fort en nombre de députés
01:06:53que le vôtre, à ce moment-là il reviendra au PS de nommer
01:06:56le prochain Premier Ministre ?
01:06:59Non mais
01:07:02chacun fait ses propres choix et ses propres choix
01:07:05politiques et en assume les responsabilités
01:07:08si certains veulent aller siéger aux côtés de François Hollande
01:07:11c'est leur choix, moi je pense aujourd'hui que
01:07:14ce qui compte d'abord et avant tout c'est que nous défendions le programme
01:07:17du nouveau Front Populaire et ce programme
01:07:20c'est clair, c'est un programme de rupture, c'est un programme
01:07:23pour changer la vie des gens et que surtout
01:07:26le moment n'est pas venu aux espèces de petites tambouilles
01:07:29politiciennes, aux marchandages de tapis, ni même
01:07:32aux égouts des uns et des autres, aujourd'hui on a une responsabilité
01:07:35immense, dans ce pays les gens galèrent à se nourrir
01:07:38les gens ont des difficultés à se loger
01:07:41c'est aussi un cri d'alerte ces élections législatives
01:07:44et leurs résultats, donc maintenant il faut que nous soyons
01:07:47tous à la hauteur de la situation, le nouveau Front Populaire
01:07:50a remporté une victoire électorale que personne ne prédisait
01:07:53et qui s'est faite contre la campagne, y compris
01:07:56portée par les grands milliardaires et par certains médias
01:07:59qui sont venus soutenir le Rassemblement National, aujourd'hui
01:08:02nous l'avons emportée, nous devons gouverner, l'avenir du pays
01:08:05peut changer, on peut écrire l'histoire et il va falloir
01:08:08effectivement qu'Emmanuel Macron, quoi qu'il en pense
01:08:11finisse par se résoudre à nommer un Premier Ministre du nouveau
01:08:14Front Populaire, qu'il accepte le scrutin des urnes
01:08:17un Président de la République ne peut pas à ce point prendre le pays
01:08:20en otage et accumuler les coups de force.
01:08:22Merci beaucoup Aurélien Lecoq, vous pouvez rester quelques minutes
01:08:24nous écouter en plateau pour le débrief de ce que vous venez de dire
01:08:26d'ailleurs on va commencer comme ça, Jean-François Gallien,
01:08:29Yohan Gillet qui n'était pas très content d'un terme qui vous a
01:08:32fait sourciller, je vais y revenir
01:08:35il a raison, je vous voyais au binet du chef à l'instant
01:08:38Il y a une musique qu'on entend depuis hier soir qui est celle d'une grande pugnacité
01:08:41c'est très clair que pour le coup avec 188, donc une majorité
01:08:44qui a un fras relatif, pour le coup c'est compliqué
01:08:47le réel de l'Assemblée Nationale, en théorie
01:08:50ils ne peuvent pas arriver, aujourd'hui c'est impossible
01:08:53de former quoi que ce soit qui puisse prétendre à gouverner
01:08:55mais il n'empêche que depuis hier soir, on est dans une version
01:08:58qui est celle, non non, tout le programme avec le programme
01:09:00et ça a commencé par Mélenchon, mais ça a été très peu démenti
01:09:03au final, malgré les variations de François Hollande depuis son bastion
01:09:06son fièvre de Corrèze, où il a dit qu'il allait se ressourcer
01:09:09tout en disant mais je suis disponible, ou d'autres au passage
01:09:12évidemment, là on a une envie, on se sent bien, parce que tout le monde
01:09:15dit en France, ça n'a pas de culture de coalition, oui, ils l'ont fait eux quand même
01:09:18et ils ont fait, un, en 24h, quelque chose qui était une coalition électorale
01:09:21derrière, ils ont fait très vite, un contenu programmatique
01:09:24de gouvernement, en tout cas de pré-gouvernement, qui était assez vite
01:09:27qu'on n'a pas pris au sérieux, mais qui finalement est là, parce que c'est un mélange de tout
01:09:30après on verra qui peut l'incarner, mais c'est une autre affaire
01:09:32aujourd'hui, on a quand même ces gens-là qui finalement disent
01:09:35aujourd'hui, on veut y aller, et de l'autre côté, on a effectivement
01:09:38une tentative, ou une version, qu'on peut estimer depuis l'Elysée
01:09:41de prendre le temps, de donner du temps au temps, Emmanuel Macron
01:09:44disait ce matin, ce qui m'a beaucoup choqué moi personnellement, on va laisser le temps
01:09:47de retomber la poussière, comme si l'expression populaire
01:09:50celle qui a été quand même une version, qui pour le coup lui a rendu service
01:09:53quelque part, en le sauvant presque à 860, et surtout qu'on le vit en apnée depuis un mois
01:09:56la poussière c'est quoi ? Est-ce que c'est le vote des citoyens ?
01:09:59Est-ce que c'est l'expression des citoyens ? C'est quand même très méprisant, je rejoins ce qui a été dit
01:10:02donc là pour le coup, eux ils sont dans une version, on veut y aller
01:10:05on a la culture du pouvoir, on veut aller au pouvoir
01:10:08on veut gouverner, et ça va, regardez la prise d'otage qui est en cours
01:10:11Olérien Lecoq, qu'on connait bien, a très bien dit ce qui a été dit hier soir
01:10:14il dit mais finalement nous on va y aller, et puis ça sera aux autres
01:10:17de réagir à nos propositions
01:10:20donc en fait, il lance un défi finalement au reste de l'Assemblée
01:10:23on verra comment tout ça va s'organiser, en réalité, lorsque les postes
01:10:26et les groupes vont se constituer à tout ça, parce que ça tient
01:10:29d'abord à ça, à ce troisième, voire quatrième tour à l'Assemblée Nationale
01:10:32mais en réalité on sent cette pugnacité
01:10:35est-ce qu'elle sera réaliste ? Est-ce qu'elle est réaliste ?
01:10:38Est-ce qu'on peut avoir M. Boyard, ministre de l'Intérieur, ou M. Gaëtge
01:10:41est-ce qu'on peut avoir, au niveau des affaires étrangères
01:10:44M. Glucksmann, ou Mme Pannot
01:10:47c'est très différent quand même, on voit bien le grand écart
01:10:50à 180 degrés. Moi ce que je note, Elodie, vous qui êtes
01:10:53sémiologue, c'est quand même qu'Olérien Lecoq nous dit, ce serait bien
01:10:56qu'il soit issu de nos rangs, il n'a pas dit, il faut
01:10:59qu'il soit issu de nos rangs de manière péremptoire. Oui, alors ce que j'ai noté aussi
01:11:02chez Aurélien Lecoq, c'est
01:11:05cette capacité à pouvoir balayer du revers
01:11:08de la main l'hypothèse François Hollande
01:11:11mais Aurélien Lecoq me rejoindra peut-être
01:11:14nous connaissons le machiavélisme de notre
01:11:17président de la République, d'ailleurs qui aurait pu croire
01:11:20quand il a décidé la dissolution, que le résultat
01:11:23lui serait autant favorable ? Nous n'étions pas
01:11:26très nombreux sur ces résultats-là.
01:11:29Moi, je pense, et je fais aussi référence
01:11:32aux travaux notamment de Philippe Fabry qui a beaucoup travaillé, qui est un
01:11:35historien du droit, qui a beaucoup travaillé sur les ressemblances entre
01:11:38la constitutionnalité française et celle
01:11:41russe, eh bien moi j'ai une théorie, figurez-vous que je partage avec vous
01:11:44alors Aurélien Lecoq, ça va sans doute le faire bondir.
01:11:47Allez-y, il est là, il vous regarde, il vous écoute. Est-ce qu'un François Hollande
01:11:50Premier ministre, est-ce que ce serait totalement inenvisageable ? Moi je pense
01:11:53que nous avons un président de la République qui serait
01:11:56complètement, qui envisagerait, pour lequel
01:11:59ce serait possible, je pense qu'Emmanuel Macron est déjà en train de préparer
01:12:02une manière de pouvoir conserver
01:12:05ce pouvoir-là, et donc je pense que de ce point de vue-là
01:12:08tous les scénarii... Il est avec nous, on va
01:12:11l'écouter dix secondes, allez-y Aurélien Lecoq. François Hollande,
01:12:14pourquoi pas alors ? Je pense
01:12:17qu'il y a un moment où il faut être sérieux et qu'il faut arrêter
01:12:20les tambouilles, les manœuvres, d'essayer de faire revenir un macroniste
01:12:23par la fenêtre ou par la porte. Les Françaises
01:12:26et les Français ont fait un choix clair, ils ont fait un choix pour
01:12:29un programme de rupture, et le programme de rupture
01:12:32c'est la retraite à 60 ans, c'est l'augmentation
01:12:35des salaires, c'est le blocage des prix.
01:12:38Je ne suis pas sûr que pour le coup, s'il y avait une personne qui aurait
01:12:41du mal à incarner tout ça, c'est bien François Hollande. Donc non,
01:12:44je crois qu'il y a un moment où il faut être sérieux, et il faut surtout
01:12:47que les macronistes, quelles que soient leurs couleurs
01:12:50et leurs manières d'être, acceptent qu'ils ont
01:12:53perdu. Les macronistes ont perdu.
01:12:56Je comprends que ce soit difficile à accepter pour eux, ils n'ont peut-être pas
01:12:59l'habitude de la défaite et ils ont peut-être encore moins l'habitude que le peuple décide
01:13:02tellement ils ont gouverné en autocrate dans un château
01:13:05sans laisser voter personne pendant sept ans. Mais désormais,
01:13:08le peuple a voté, ils ont perdu,
01:13:11donc il va falloir arrêter les combines et les marchandages de tapis
01:13:14pour trouver une manière ou une autre, un calcul à 10 bandes
01:13:17qui permette, à la fin, qu'ils disent qu'ils ont quand même gagné.
01:13:20Non, le peuple s'est prononcé, ils ont perdu, il faut respecter
01:13:23la volonté populaire, et la volonté populaire aujourd'hui
01:13:26elle est claire, c'est de voir... Aurélien Lecoq, je vous rappelle
01:13:29que vous avez un peu gagné grâce à eux aussi.
01:13:32Dans le marchandage de tapis ? Vous parlez de marchandage, c'est exactement
01:13:35ce qui s'est passé dans l'entre-deux-tours quand même.
01:13:38Grâce à la macronie ? Ah bah non, je peux vous dire que
01:13:41les macronistes sont ceux qui se sont le moins désistés,
01:13:44parce que vous le savez, les macronistes ont bien souvent des accointances
01:13:47avec l'extrême droite, ils sont les derniers à s'y désister.
01:13:50Ce sont par ailleurs les électeurs qui, je vous le dis,
01:13:53ont clairement le moins fait barrage, donc je peux vous assurer
01:13:56que si nous en sommes dans cette position-là, ce n'est absolument
01:13:59pas dû aux macronistes. Par contre,
01:14:02ce qui est effectivement dû à la macronie, c'est d'avoir un rassemblement
01:14:05national très haut, après qu'il leur ait servi la soupe, y compris
01:14:08à l'Assemblée nationale pendant des années, parce que je rappelle que c'est bien
01:14:11Macron et leurs députés qui ont fait élire des vice-présidents
01:14:14au rassemblement national à l'Assemblée sous la précédente mandature,
01:14:17que c'est eux qui ont voté main dans la main la loi immigration.
01:14:20Donc s'il y a une complicité à voir, c'est bien plus entre le rassemblement
01:14:23national et la macronie que du côté du Nouveau Front Populaire.
01:14:26Merci d'avoir été avec nous Aurélien Lecoq,
01:14:29député LFI du Nord. La tambouille,
01:14:32il l'a dit deux fois, ça vous a beaucoup fait réagir Yoann Gilet.
01:14:35La France Insoumise qui dénonce une tambouille politique
01:14:38alors même que ça fait des semaines qu'ils ne font que ça,
01:14:41je rappelle quand même que la France Insoumise
01:14:44a notamment appelé à voter par exemple pour
01:14:47Madame Borne, que vice-versa d'ailleurs, puisque
01:14:50la majorité présidentielle, l'ex-majorité, je ne sais pas comment on peut l'appeler,
01:14:53a appelé à voter, ou en tout cas
01:14:56a fait en sorte de faire voter par exemple pour un antifa
01:14:59fiché S à Avignon par exemple. Donc la tambouille
01:15:02politique de la part de ces gens-là, ça me paraît quand même assez
01:15:05fort de café. Et puis quand Monsieur Lecoq dit qu'ils sont les grands
01:15:08gagnants, non. Je rappelle que la France Insoumise,
01:15:11l'Union de la Gauche, le Front Populaire, peu importe comment on appelle ça,
01:15:14a fait 25% des voix. Nous avons fait, nous au Rassemblement National,
01:15:1737% des voix. 10 millions de voix pour nous,
01:15:207 millions pour eux. Donc le grand gagnant, non,
01:15:23c'est pas le Front Populaire. Le nombre de sièges, c'est encore
01:15:26autre chose en réalité. On ne peut pas dire que les Français
01:15:29ont choisi de faire barrage au Rassemblement National, c'est faux
01:15:32puisque au contraire, c'est le Rassemblement National qui a obtenu
01:15:35le plus de voix hier soir lors de ces élections.
01:15:38Raphaël Stainville, on a l'impression que chacun commence déjà
01:15:41au lendemain à réécrire un peu l'histoire allègrement selon
01:15:44ce qu'il arrange là, l'histoire récente en tout cas.
01:15:47Non mais en fait, moi je comprends que certains veuillent se consoler
01:15:50et effectivement le Rassemblement National et le parti
01:15:53qui a accueilli le plus de suffrages sur son étiquette
01:15:56reste une réalité. C'est qu'aujourd'hui, l'Assemblée nationale
01:15:59que l'on promettait presque acquise au Rassemblement National
01:16:02ne l'est pas. En raison certes d'un bloc de scrutin
01:16:05mais aussi d'une efficacité persistante de ce que l'on a appelé
01:16:08le Front Républicain. En raison aussi
01:16:11d'un certain nombre d'erreurs qui ont été commises par le Rassemblement
01:16:14National pendant cette campagne. On nous avait promis
01:16:17un Rassemblement National qui était prêt à prendre
01:16:20et à exercer le pouvoir. On s'aperçoit qu'un certain nombre
01:16:23de profils qui pourtant avaient été criblés
01:16:26par les incendes dirigeantes du Rassemblement National
01:16:29n'étaient pas au niveau, au pire
01:16:32étaient plus que sulfureuses. Donc c'est aussi ça
01:16:35tout ce que vous avez pu payer pendant
01:16:38cette élection
01:16:41reste après une réalité. Certes,
01:16:44le Front Populaire aujourd'hui
01:16:47dispose d'une majorité relative mais c'est aussi oublié
01:16:50les divisions. On voit bien qu'aujourd'hui lorsque l'on pose la question
01:16:53de qui pourrait être celui qui incarnerait
01:16:56le mieux cette nouvelle majorité
01:16:59relative, aucun nom se dégage.
01:17:02Encore une fois, ce n'est ni
01:17:05les filles, ni les socialistes, ni
01:17:08les écologistes qui nommeront le Premier ministre.
01:17:11Encore une fois, c'est Emmanuel Macron, c'est triste
01:17:14c'est peut-être dérangeant mais c'est la réalité des institutions.
01:17:17Et puis surtout, ils n'ont pas
01:17:20une majorité suffisamment forte pour qu'il y ait
01:17:23de facto un nom qui soit imposé. C'est-à-dire que ça aurait pu changer
01:17:26s'ils avaient eu 250 députés par exemple, ne serait-ce
01:17:29que 250. Là, c'est compliqué de faire valoir
01:17:32ces arguments sans égo. Il faut plutôt compter
01:17:35sur une alliance entre une partie de la gauche... Tandis que vous voyez Gérald Darmanin
01:17:38je vous coupe juste parce que l'image est en direct, on me signale que Gérald Darmanin
01:17:41arrive à l'Assemblée Nationale. Je vous rappelle que maintenant
01:17:44il a été élu député mais
01:17:47il assure aussi les affaires courantes. Il est toujours
01:17:50ministre de l'Intérieur. Pardon, je vous ai coupé. Allez-y.
01:17:53On s'approche plutôt, si on va faire des scénarios, d'une
01:17:56coalition entre la Macronie, une partie de la Macronie en tout cas
01:17:59Ah bon, on a du son. On va l'écouter deux secondes. Désolée.
01:18:02Pour la majorité bien sûr. Comprendre pourquoi une partie de... Moi j'ai pensé
01:18:05pour les députés battus. Ils ont été aussi battus parce que nous n'avons pas su faire
01:18:08tout ce qu'il fallait. Et puis il y a aussi
01:18:11évidemment à regarder que personne n'a gagné ce soir. Le Rassemblement National
01:18:14a perdu et également le Front Populaire. Est-ce que vous allez siéger avec le groupe
01:18:17Renaissance ? Bien sûr. Je vais siéger dans le groupe
01:18:20que je représente, bien sûr, évidemment. Comment est-ce que vous allez négocier
01:18:23avec d'autres partenaires pour créer cette
01:18:26coalition des raisonnables que vous appelez de vos voeux ? En tout cas
01:18:29il est hors de question de gouverner ou de soutenir
01:18:32une coalition qui aurait un lien quelconque
01:18:35avec la France Insoumise. Bien sûr avec le Rassemblement National, chacun en convient
01:18:38et avec la France Insoumise. Donc je pense que c'est aux
01:18:41autres qu'il faut poser la question. C'est-à-dire qu'il faut demander
01:18:44au Parti Socialiste s'il accepte de rompre avec la France Insoumise
01:18:47et dans ces cas-là, sur à mon avis
01:18:50des grands sujets, on pourrait toujours discuter. Mais aujourd'hui la gauche
01:18:53comme le Front Populaire, non seulement n'a pas gagné les élections
01:18:56je voudrais quand même le dire et le rappeler, il n'y a pas de majorité pour eux
01:18:59il y a une majorité pour personne. Et puis deuxièmement, il y a des choses
01:19:02inacceptables avec la France Insoumise et moi je ne soutiendrai pas.
01:19:06Merci beaucoup.
01:19:09Personne n'a gagné les élections et un peu d'humilité
01:19:12ferait du bien à tous les Français.
01:19:15Est-ce que vous allez quitter le ministère de l'Intérieur ?
01:19:18C'est vraiment très intéressant.
01:19:21Les électeurs de gauche à qui il doit sans doute aussi en grande partie son siège
01:19:24apprécieront ce dernier commentaire. Je me rappelle que la candidate
01:19:27de la France Insoumise dans la description s'était retirée d'exister
01:19:30pour permettre à Gérald Darmanin de l'emporter
01:19:34mais lui, très vite, avait dit qu'il mettait dos à dos le RN et la FI
01:19:37à l'instar d'Édouard Philippe, de Bruno Le Maire, d'Aurore Bergé
01:19:40l'aile droite du camp présidentiel
01:19:43qui s'est démarquée de ce barrage républicain
01:19:46en ne mettant pas la France Insoumise au même niveau que les autres formations politiques de gauche
01:19:49ce qui rejoint ce que je vous disais avant d'être interrompu par le ministre de l'Intérieur
01:19:52Peut-être que s'il y avait une coalition
01:19:55elle serait plutôt à rechercher au sein du camp présidentiel
01:19:58avec le parti socialiste
01:20:02pourquoi pas quelques écologistes et le parti communiste
01:20:05la France Insoumise, on les imagine mal
01:20:08gouverner demain avec le camp présidentiel
01:20:11Les électeurs n'apprécient pas ce genre de propos
01:20:14au lendemain du scrutin
01:20:17qui lui ont permis de sauver sa peau
01:20:20de sauver son siège
01:20:23On n'a pas eu simplement du désistement
01:20:26On a eu une campagne du désistement
01:20:29Il y a eu une campagne orientée à Regex
01:20:32Une organisation des messages a été portée et incarnée
01:20:35dans la rue physique, sur les plateaux, dans le digital
01:20:38C'est quelque chose qui a été poussé
01:20:41Le désistement a été un instrument de campagne électorale
01:20:44C'est au-delà du fait de dire je m'enlève
01:20:47C'était très relié à la campagne de Regex
01:20:50Pour le coup, lui-même en a bénéficié
01:20:53Ce qui est intéressant dans l'affaire
01:20:56On sait que le président de la République
01:20:59va jouer avec l'OTAN
01:21:02On vit pas tout seul
01:21:05On vit pas isolé
01:21:08C'est pas juste la France avec les Français
01:21:11Il va au sommet de l'OTAN à Washington
01:21:14On est dans un contexte où les autres acteurs européens nous regardent
01:21:17La semaine dernière, j'étais à Bruxelles
01:21:20autour de la désignation des principaux postes européens
01:21:23La commission de la France était relativement affaiblie
01:21:26On le sait au niveau de l'OTAN
01:21:29On est à 27 avec des amis 26
01:21:32Mais c'est aussi des compétiteurs
01:21:35Quand on va friquer la commission avec les postes d'équivalent de ministres
01:21:38Vous croyez que les Polonais
01:21:41qui sont nos amis, les Espagnols qui sont socialistes
01:21:44ou les Belges qui sont d'ailleurs
01:21:47vont aider la France par rapport à ça
01:21:50On est affaibli
01:21:53On n'a pas le temps par rapport au marché
01:21:56On n'a pas le temps par rapport au monde qui nous environne
01:21:59Il y a une guerre en Palestine, en Ukraine
01:22:02On ne peut pas perdre autant de temps
01:22:05Il faut que le président de la République prenne une décision
01:22:08C'est à lui que reviennent les choses
01:22:11On n'est pas en Belgique, en Espagne
01:22:14Il y a pas un roi qui regarde et qui enregistre
01:22:17Il faut grandir son attitude du moment
01:22:20Laissez le temps au temps
01:22:23Cette séquence avec Gérard Lamanin est incroyable
01:22:26Il n'y a pas de vainqueur
01:22:29Le sous-entendu c'est que c'est statu quo
01:22:32Or c'était passionnant
01:22:35On a le coq qui nous dit que c'est nous qui avons gagné
01:22:38Vous rappeliez que cette assemblée
01:22:41n'est plus si représentative que ça de la voix des Français
01:22:44Pour des hommes qui sont déjà au pouvoir
01:22:47ils nous disent qu'on a fait tout ça pour que ça change
01:22:50mais ça ne changera pas
01:22:53C'est aussi ça la violence symbolique
01:22:56Après des campagnes assez démagogiques sur les programmes
01:22:59Il y a une question qui est grave
01:23:02Gérard Lamanin lorsqu'il se présente à l'Assemblée
01:23:05Il y va pour y siéger ou en tant que ministre de l'Intérieur ?
01:23:08On ne sait pas
01:23:11Dans son intérêt
01:23:14et c'est pour ça qu'on en revient à la gestion du temps d'Emmanuel Macron
01:23:17Emmanuel Macron veut gagner du temps
01:23:20quasiment passer l'été
01:23:23mais l'intérêt de Gérard Lamanin
01:23:26c'est d'être à l'Assemblée
01:23:29de pouvoir avoir la main sur ce groupe
01:23:32Dans quelques jours ce sont les présidents de groupe
01:23:35qui vont se dessiner
01:23:38C'est aussi la confusion
01:23:41au sein de l'ex-majorité présidentielle
01:23:44Vous vous dites quoi ?
01:23:47Est-ce que vous abondez ?
01:23:50Quand vous entendez tout ça
01:23:53La victoire n'en est que différée ?
01:23:56La victoire n'en est que différée
01:23:59mais ce à quoi nous avons assisté sur votre plateau
01:24:02est très révélateur
01:24:06Ils ont fait leur tambouille politique ces dernières semaines
01:24:09et ils n'assument plus aujourd'hui
01:24:12Le représentant de la France insoumise
01:24:15commence à taper sur les personnes qu'il a fait élire
01:24:18et Gérard Lamanin tape également sur la France insoumise
01:24:21alors même qu'il a fait une alliance avec la France insoumise
01:24:24avec Jean-Luc Mélenchon pour garder sa circonscription
01:24:27C'est tout ce que les Français n'aiment pas
01:24:30Les Français sont dégoûtés par ce genre de comportement
01:24:33Ils vont se reprendre le boomerang en pleine face
01:24:36Les Français n'apprécient pas les tambouilles politiques
01:24:39et encore moins les mensonges
01:24:42Ils ont fait croire beaucoup de choses aux Français
01:24:45notamment la semaine dernière
01:24:48mais la réalité c'est que le pays va rester bloqué
01:24:51Il ne se passera rien et les problèmes des Français persisteront
01:24:54A vous de faire le ménage aussi
01:24:57On continue à préparer l'alternance
01:25:00et on espère qu'en se mobilisant lors des prochains scrutins
01:25:03les Français pourront nous mettre au pouvoir
01:25:06et on pourra là vraiment agir
01:25:09Merci beaucoup d'être venu parmi nous
01:25:12Merci Elodie pour votre présence
01:25:15On se retrouve avec le journal de Simon Guillin
01:25:21Il est donc l'heure de retrouver Simon Guillin
01:25:24au lendemain des résultats du second tour
01:25:27Les députés arrivent peu à peu à l'Assemblée nationale
01:25:30Absolument et on va aller voir comment ça se passe
01:25:33On va retrouver Maxime Legay avec Sacha Robin
01:25:36Maxime, les députés arrivent au compte-goutte depuis le début de l'après-midi
01:25:39Comment ça se passe à 16h ?
01:25:42On a vu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arriver il n'y a pas très longtemps
01:25:48Oui tout à fait Simon
01:25:51Des députés qui continuent d'arriver en ordre dispersé
01:25:54dans cette tribune d'honneur de l'Assemblée nationale
01:25:57depuis 14h maintenant
01:26:00Il y avait des visages familiers des lieux
01:26:03Je pense à Gérald Darmanin que vous mentionniez
01:26:06Il y avait également l'ancienne première ministre Elisabeth Borne
01:26:09et Boris Vallaud du Parti Socialiste
01:26:12ou encore Benjamin Haddad pour la majorité présidentielle
01:26:15Du côté de la majorité présidentielle
01:26:18pour l'instant c'est une joie contenue
01:26:21Il y a eu plus de députés qu'espérés
01:26:24On a limité les frais mais cela reste tout de même près de 80 sièges
01:26:27de moins que lors de la dernière législature de 2022
01:26:30Alors justement on a posé la question à Sylvain Maillard
01:26:33fraîchement réélu, ce qu'il pensait dans ce contexte
01:26:36de la possibilité d'un gouvernement qui soit dirigé
01:26:39par le Nouveau Front Populaire avec Elifi à sa tête
01:26:42Je vous propose d'écouter sa réponse
01:26:45Il faut arrêter de cette fadaise
01:26:48198 députés ça n'existe pas
01:26:51J'étais président d'un groupe avec 250 députés
01:26:54c'est déjà pas facile, donc ça n'existe pas
01:26:57C'est un récit qu'ils vous vendent
01:27:00Il faut qu'on puisse construire une alliance solide
01:27:03qui puisse tenir 3 ans sur lesquelles il y a des items
01:27:06et des projets parfaitement identifiés
01:27:09Ça va prendre plusieurs semaines, nous y travaillons
01:27:12On a commencé les différents contacts
01:27:15Ils vont revenir, arriver à Paris, discuter les uns avec les autres
01:27:18Les groupes doivent se constituer, c'est aussi mon travail
01:27:21constituer les groupes et ensuite nous construirons l'alliance
01:27:24je crois qui est très attendue par les français
01:27:27A noter que justement du côté de la France Insoumise
01:27:30on a prévu de faire son arrivée demain matin
01:27:33ici à l'Assemblée Nationale, une arrivée collective
01:27:36et pour ce qui est des députés du Rassemblement National
01:27:39ils devraient être présents, non pas demain
01:27:42mais mercredi à 9h30 pour la photo de groupe
01:27:45ici dans cette tribune d'honneur de l'Assemblée Nationale
01:27:48Merci beaucoup Maxime Luguet
01:27:51Merci aussi à Sacha Robin et puis un autre député qui est arrivé tout à l'heure
01:27:54au Palais Bourbon, c'est Arthur Delaporte pour le PS
01:27:57Oui, il a largement été réélu dans la deuxième circonscription du Calvados
01:28:00avec plus de 68% des voix et à son arrivée il s'est exprimé
01:28:03sur le maintien de Gabriel Attal à Matignon
01:28:06Le maintien de Gabriel Attal d'une certaine manière
01:28:09c'est une espèce de mesure technique
01:28:12moi je pense qu'on aurait pu éviter de dire qu'on le maintenait
01:28:15mais de certainement dire qu'il démissionnerait à l'issue d'une séquence
01:28:18là je considère qu'il y a une tentative
01:28:21de maintenir les choses, de les faire durer plus longtemps
01:28:24nous notre objectif c'est d'être prêts à gouverner
01:28:27au plus vite dans la quinzaine
01:28:30Et du côté du RN, la soupe à la grimace ce lundi
01:28:33Même si le parti mené par Jordan Bardella a gagné 54 sièges supplémentaires
01:28:37grâce à ce scrutin, il aurait forcément à la déception
01:28:40puisque le RN était le grand favori de ce second tour dans les derniers sondages
01:28:43Et Jordan Bardella qui s'est exprimé cet après-midi
01:28:46et qui assume une part de responsabilité dans la défaite de son parti
01:28:49On commet toujours des erreurs
01:28:52j'en ai commis, vous en avez commis
01:28:55et je prends ma part aussi de responsabilité dans ce résultat
01:28:58j'ai été le chef de file du RN
01:29:01à la fois aux européennes mais aussi dans cette campagne
01:29:04j'assume ma part de responsabilité
01:29:07tant dans la victoire aux élections européennes que dans la défaite d'hier
01:29:10mais ça nécessitera probablement que nous regardions les choses
01:29:13sur l'investiture d'un certain nombre de candidats
01:29:16que nous avons été amenés à écarter
01:29:19en début de campagne
01:29:22parce qu'ils ne répondaient pas à la ligne politique que je portais
01:29:25maintenant c'est un socle sur lequel nous allons bâtir les victoires futures
01:29:28Voilà pour l'essentiel, on passe à l'actualité sportive
01:29:34avec Groupe Verlaine, installateur de panneaux solaires
01:29:37pour professionnels et propriétaires exploitant leur commerce
01:29:40groupeverlaine.pro
01:29:43Vivez un moment d'émotion devant votre programme
01:29:46avec XXL Maison, mobilier design et décoration
01:29:49On va parler à Formule 1 cet après-midi
01:29:52Lewis Hamilton qui a remporté le Grand Prix de Grande-Bretagne
01:29:55son premier succès depuis plus de deux ans et demi
01:29:58945 jours que Lewis Hamilton n'avait pas regoutté au succès
01:30:04Sors de là, Lewis !
01:30:07T'es le mec !
01:30:10Je m'attendais à ça
01:30:16Merci beaucoup les gars
01:30:19ça me fait plaisir de recevoir ça
01:30:22Le septuple champion du monde a dû déjouer les éléments
01:30:25pour décrocher son 104ème succès
01:30:28à Silverstone, Hamilton signe sa 9ème victoire en terre britannique
01:30:31Comme l'histoire se devait finir l'année finale
01:30:34entre lui et Mercedes
01:30:37on gagne le Grand Prix anglais
01:30:40et ça, personne ne le prendra jamais
01:30:43c'est le sign-off qu'on voulait
01:30:46Un titre symbolique pour sa dernière année avec Mercedes
01:30:49le king n'a jamais perdu confiance en son équipe
01:30:52J'ai tellement confiance en mes collègues
01:30:55Il n'y a jamais eu un moment où je ne croyais pas
01:30:58je crois toujours que c'est la meilleure équipe
01:31:01je crois toujours dans chaque individu que je travaille avec
01:31:04je ne doute pas la décision que j'ai prise
01:31:07pour moi c'est une opportunité
01:31:10c'est un changement hors de ma zone de confort
01:31:13c'est quelque chose de complètement nouveau
01:31:16et pour ça je suis reconnaissant
01:31:19mais gagner le Grand Prix anglais
01:31:22dans ma dernière course avec Mercedes
01:31:25c'est quelque chose que je ne oublierai jamais
01:31:27Avec cette victoire, Hamilton abordera ses 12 derniers Grand Prix
01:31:30au volant d'une flèche d'argent plus détendue et plus serein
01:31:35Voilà, c'était l'espoir
01:31:57On continue de commenter l'actualité politique
01:32:00et la composition de l'Assemblée au lendemain des législatives
01:32:03avec Thomas Bonnet, Jean-Christophe Gallien
01:32:06qui est politologue et qui est resté avec nous
01:32:09Raphaël Stainville et on accueille Mahdi Saidi
01:32:12Bonjour Mahdi
01:32:15Les députés commencent à arriver du côté du Palais Bourbon
01:32:18mais pour la plupart des groupes ça commencera à partir de demain
01:32:21puis mercredi il me semble pour le Rassemblement National
01:32:24qui a bien voulu démissionner mais le chef de l'État lui a demandé
01:32:27de rester encore pour assurer l'intérim
01:32:30jusqu'à quand ? C'est toute la question
01:32:33mais pour le nouveau Front Populaire il est urgent d'agir
01:32:36et d'avoir un Premier Ministre issu de leur rang
01:32:39ils insistent, ils s'y mettent à plusieurs
01:32:42ainsi Manuel Bompard il y a quelques minutes devant le siège
01:32:45Dans le pays c'est aussi une défaite sévère
01:32:48pour le camp macroniste
01:32:51pour Emmanuel Macron et pour l'extrême droite
01:32:54qui depuis plusieurs semaines maintenant
01:32:57était annoncée comme étant en mesure demain de disposer
01:33:00d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale
01:33:03Dans ces circonstances il ne peut pas
01:33:06être question que le maintien de
01:33:09Gabriel Attal à Matignon vienne effacer
01:33:12le vote des Françaises et des Français
01:33:15C'est un enjeu démocratique
01:33:18et c'est un devoir pour le Président de la République
01:33:21d'appeler au gouvernement le nouveau Front Populaire
01:33:24pour respecter la parole
01:33:27et le scrutin et le résultat
01:33:30des suffrages des électrices et des électeurs
01:33:33Thomas Bonnet, l'image est intéressante
01:33:36parce qu'il n'est pas venu tout seul avec un gros renfort de troupes
01:33:39avec des poids lourds de LFI derrière lui
01:33:42ça s'appelle mettre la pression en bonne et due forme
01:33:46sans que le vent est en train de tourner pour lui
01:33:49et qu'il y a d'autres options qui se présentent pour le Président de la République
01:33:52évidemment que Gabriel Attal soit maintenu c'est tout à fait normal
01:33:55personne pour l'instant n'est prêt à former un gouvernement
01:33:58à commencer par le nouveau Front Populaire
01:34:01Emmanuel Macron ne pouvait pas nommer dès aujourd'hui un Premier Ministre
01:34:04issu de ses rangs. En revanche il y a plusieurs autres options
01:34:07pour Emmanuel Macron, on a parlé de dissocier le nouveau Front Populaire
01:34:10entre les 4 forces politiques de gauche qui le composent
01:34:13alors pourquoi pas de se tourner vers d'autres formations politiques à droite
01:34:16est-ce qu'il peut extraire aussi vite que ça
01:34:19les députés PS de ce nouveau Front Populaire
01:34:22pour lesquels les Français ont voté aussi
01:34:25sous une même bannière
01:34:28c'est pour ça qu'il attend en nommant Gabriel Attal en intérim en attendant
01:34:31et il attend la structuration de la nouvelle Assemblée Nationale
01:34:34visiblement autour du 18 juillet lorsque les députés vont siéger pour la première fois
01:34:37qu'ils vont se répartir dans les différents groupes politiques
01:34:40qu'ils vont nommer les présidents, les vice-présidents
01:34:43se former dans les commissions, on aura alors un aperçu
01:34:46plus exact de la formation de cette nouvelle Assemblée Nationale
01:34:49et là Emmanuel Macron prendra sans doute sa décision
01:34:52et il pourra par exemple dissocier la France Insoumise des autres
01:34:55Madi ça y dit, c'est le choc des contrastes quand même
01:34:58parce que là il y a une impatience complètement assumée
01:35:01de la part de LFI en particulier parce qu'on entend assez peu
01:35:04à part hier soir les socialistes
01:35:07les écologistes, en tout cas ils ne mettent pas la même forme de pression
01:35:10ils ne donnent pas le même tempo et puis Emmanuel Macron
01:35:13qui souhaite toujours rester le fameux maître des horloges
01:35:16La vérité c'est que c'est lui en fait le maître des horloges aujourd'hui
01:35:19alors effectivement les gens attendent
01:35:22ça c'est vrai, je pense que LFI ça a aussi le vent tourné
01:35:25la vérité c'est que depuis quelques jours
01:35:28on entend aussi un autre son, c'est oui
01:35:31une grande coalition de la gauche à la droite
01:35:34mais sans LFI
01:35:37donc LFI sans bien le vent tourné
01:35:40donc ils sont en train d'essayer d'accélérer les choses
01:35:43mettre la pression pour rappeler qu'ils sont là
01:35:46et qu'effectivement les français ont voté en leur faveur
01:35:49effectivement la coalition du nouveau front populaire est la plus grande
01:35:52mais je crois qu'Emmanuel Macron aussi joue le timing
01:35:55parce que tout le monde aujourd'hui les regarde, est-ce qu'ils vont rester ensemble
01:35:58quels groupes vont se constituer, est-ce qu'ils vont se séparer
01:36:01à l'évidence certainement oui
01:36:04il va certainement soit aller chercher des gens soit au PS
01:36:07soit peut-être centre-gauche, on parle même de LR
01:36:10donc je pense qu'Emmanuel Macron est dans son temps
01:36:13il a raison d'attendre de voir comment ça va se passer
01:36:16pour voir avec qui il veut gouverner mais il semblerait qu'il n'ait pas question de gouverner avec LFI
01:36:19Jean-Christophe, sur le plan numéraire certes ils sont devant
01:36:22LFI, sauf qu'ils fédèrent tellement aussi
01:36:25sur le reste du spectre politique contre eux
01:36:28que ce serait motion de censure assurée si un Premier ministre LFI
01:36:31venait à composer son gouvernement
01:36:34c'est d'ailleurs ce que Lecoq a dit tout à l'heure, hier Calgarido qui n'est plus à LFI
01:36:37Arine Tondoli aussi
01:36:40pour l'instant ce n'est pas si vibratoire que ça
01:36:43c'est-à-dire qu'en réalité il y a encore une forme d'unité
01:36:46quand ils parlent de tout le programme rien que le programme
01:36:49ils sont bien conscients que 180 et quelques c'est peu, c'est trop peu
01:36:52mais ils mettent les autres devant une responsabilité
01:36:55donc si vous votez la censure, vous votez la censure
01:36:58c'est que vous ne voudrez pas de progrès social
01:37:01donc il y a un double choc, il y a un choc de temporalité
01:37:04on voit bien, c'est-à-dire que les uns sont dans la course de vitesse
01:37:07et le 18 juillet c'est là que tout se décide, on organise
01:37:10on va faire le rempart contre le RN, vous allez voir ça va être effectivement
01:37:13le cordon sanitaire, ils n'auront pas de poste, de l'autre côté
01:37:16et là ils auront l'alliance avec Ensemble, pour le coup il n'y aura pas de doute là-dessus
01:37:19de l'autre côté depuis l'Elysée on se dit mais attends moi j'ai le temps
01:37:22Thomas Maillard nous l'a dit, il a dit qu'on a plusieurs semaines
01:37:25on a plusieurs semaines, comme s'il est la France d'ailleurs
01:37:28il y a plusieurs semaines à attendre, qui va être bien décidé
01:37:31comment ça va se faire, tricoter un gouvernement, avec qui, comment et ainsi de suite
01:37:34alors oui c'est possible, tout à fait, ça a existé dans d'autres pays
01:37:37la Belgique 18 mois sans gouvernement, ça a été un traumatisme pour un pays
01:37:40qui n'est pas comme nous, qui a trois grandes provinces très décentralisées
01:37:43qui parfois ont dû même à se parler entre eux, entre Wallons et Flamands
01:37:46donc c'est pas la France, on n'a pas cette expérience
01:37:49en Espagne on a un animal politique qui joue avec les Catalans
01:37:52parce que ça peut l'aider, parce qu'il n'a plus, voilà
01:37:55mais en France ça n'est pas ça, et puis surtout, encore une fois je le redis
01:37:58on a un président de la République qui ne peut pas s'abstenir de sa responsabilité
01:38:01alors il va jouer avec le temps, c'est ce qu'il adore faire, rappelons-nous qu'en 2022
01:38:04il avait mis beaucoup de temps pour choisir les paintboards, il n'en voulait pas
01:38:07on avait passé tout l'été, puis c'était comme ça, on attendait
01:38:10on avait exactement, on partait en vacances, je vais m'en occuper, puis finalement
01:38:13on arrive au mois de septembre, il avait même retardé la session parlementaire
01:38:16donc pour le coup ça a pas l'air d'être très important pour lui
01:38:19là on est dans un contexte différent, le choc de temporalité
01:38:22c'est aussi quelque part un choc de légitimité
01:38:25et c'est vrai que les uns et les autres ont dit, depuis ensemble
01:38:28il n'y a personne qui a de légitimité, Darmanin il dit mais personne n'a de légitimité
01:38:31il n'y a que le président de la République, mais il ne cite plus d'ailleurs le président de la République
01:38:34d'ailleurs ils font très attention, on ne parle plus d'Emmanuel Macron
01:38:37il a disparu en tout cas, on est sur des étiages quand même à peu près similaires
01:38:40à quelques dizaines de voix
01:38:44et tout de suite ils en retirent leur légitimité
01:38:47alors vous parliez de Sylvain Maillard, je vous propose de l'écouter précisément
01:38:52il faut arrêter cette fadaise qu'ils sont capables de gouverner
01:38:55avec 198 députés, ça n'existe pas
01:38:58vous savez j'étais président d'un groupe avec 250 députés
01:39:01c'est déjà pas facile, donc ça n'existe pas
01:39:04c'est un récit qu'ils vous vendent
01:39:07il faut qu'on puisse construire une alliance solide
01:39:10sur lesquels il y a des items et des projets parfaitement identifiés
01:39:13ça va prendre plusieurs semaines, nous y travaillons
01:39:16on a commencé évidemment les différents contacts
01:39:19laissons les députés quand même arriver
01:39:22l'immense majorité n'a été lue qu'hier soir
01:39:25ils vont revenir, arriver à Paris, discuter les uns avec les autres
01:39:28les groupes doivent se constituer, c'est aussi mon travail, mon renaissance
01:39:31et ensuite nous construirons l'alliance, je crois qui est très attendue par les français
01:39:34Fahel, est-ce qu'au fond on assiste là
01:39:37à la chronique d'un scénario annoncé, écrit
01:39:40à l'avance, dont tout le monde parlait
01:39:43aussi comme d'une possibilité, ces fameux 3 blocs
01:39:46et aucune majorité qui se dégage, c'est exactement ça qui fait référence
01:39:49oui, Sylvain Maillard fait référence
01:39:52à ce scénario
01:39:55mais il fait surtout référence à la possibilité pour lui, le bloc central
01:39:58d'essayer d'aller récupérer
01:40:01par-ci par-là et notamment à droite
01:40:04quelques députés qui pourraient leur permettre
01:40:07de constituer une majorité relative à même
01:40:10de pouvoir gouverner
01:40:13encore une fois, quel que soit le fiaro
01:40:16on voit que la confusion, le brouillard, continue
01:40:19de persister, de s'épaissir, même à droite
01:40:22cette possibilité me paraît très ténue
01:40:25parce que les députés républicains
01:40:28au moment même où on leur prédisait le pire, ils ont fait le choix
01:40:31de ne pas s'allier avec le Rassemblement National
01:40:34pour préserver une forme d'indépendance
01:40:37et persuader que cette indépendance leur sourirait
01:40:40dans les années à venir, donc je ne vois pas pourquoi aujourd'hui
01:40:43ils monteraient sur le Titanic en embarquant
01:40:46avec ce bloc central
01:40:49donc je pense que ça va être aussi très compliqué
01:40:52vous dites une poignée à droite, de fait il en faudra plus
01:40:55qu'une poignée, il en faudra beaucoup
01:40:58il y avait quelques députés venus du PS
01:41:01ou des écologistes, mais ça me parait encore plus improbable
01:41:04en fait, normalement
01:41:07on va écouter, c'est Annie Gennevard
01:41:14on a affaire, et puis on va se réunir bien sûr
01:41:17et déterminer quelle sera notre stratégie sous cette mandature
01:41:20quelle tour elle va prendre cette stratégie-là
01:41:23comment vous voyez les choses ?
01:41:26je pense qu'il faut que nous ayons présent à l'esprit la grande inquiétude
01:41:29qui traverse le pays
01:41:32les français se demandent comment va fonctionner l'Assemblée Nationale
01:41:35si le pays sera dirigé, comment sera-t-il dirigé
01:41:38quel sera le poids de la gauche dans les décisions qui seront prises
01:41:41il y a beaucoup d'interrogations et d'inquiétudes dans le pays
01:41:44donc je pense qu'il faut que nous ayons absolument cette boussole
01:41:47de répondre à l'inquiétude et puis aussi de répondre
01:41:50à ce qui a suscité la grande colère du premier tour
01:41:53la colère des français s'est exprimée
01:41:56elle a dit clairement aux politiques
01:41:59les problèmes que connaissent d'autres pays
01:42:02doivent trouver une solution
01:42:05comment vous expliquez l'arrivée du nouveau front populaire en première position ?
01:42:08c'est un fait
01:42:11il s'impose à nous
01:42:14maintenant vous savez que le nouveau front populaire est constitué
01:42:17de toutes sortes de sensibilités de gauche
01:42:20et jusqu'à présent qu'elles étaient toujours sur la même longueur d'onde
01:42:23et avec lesquelles vous accepteriez de travailler ?
01:42:26c'est intéressant
01:42:29c'est intéressant quand même ce que nous dit la députée LR
01:42:32parce qu'elle aussi on sent qu'elle pourrait être tentée d'y aller
01:42:35à condition qu'on arrive aussi à débaucher des socialistes pas compatibles
01:42:38est-ce que ça va être si facile de débaucher les PS ?
01:42:41normalement quand vous voulez former une coalition
01:42:44vous le faites autour de la force politique qui est arrivée en tête
01:42:47je rappelle que le camp présidentiel est arrivé second
01:42:50deuxième dans ces élections
01:42:53et vous allez donc avoir des difficultés à coaliser autour de la force politique
01:42:56incarnée par Emmanuel Macron
01:42:59d'autant qu'au sein même de cette formation politique
01:43:02on a entendu des députés, des candidats prendre leur distance
01:43:05avec Emmanuel Macron parce que ça a été très compliqué de se faire élire
01:43:08commencer par Gabriel Attal
01:43:11Edouard Philippe aussi
01:43:14les candidats sur le terrain, sur leur tract, ils ne mettaient pas le visage d'Emmanuel Macron
01:43:17donc difficile aujourd'hui de faire d'eux le pôle
01:43:20qui va accueillir en son sein du PS
01:43:23des républicains
01:43:26il va falloir essayer de concilier tout ça
01:43:29surtout que c'est vraiment en termes de timing, ce n'est pas le moment ni pour Laurent Wauquiez
01:43:32ni pour les membres du PS de rejoindre Emmanuel Macron
01:43:35à trois ans de la fin de son mandat
01:43:38alors même qu'il est un peu démagnétisé d'un point de vue politique
01:43:41le pays est donc ingouvernable en l'état
01:43:44est-ce que c'est vraiment si difficile en France
01:43:47d'imaginer, ça ne s'est jamais fait jusqu'à présent
01:43:50une vraie coalition telle qu'on les voit ailleurs en Europe
01:43:53on n'arrête pas de dire que ce n'est pas de notre ADN, que nous on ne sait pas faire
01:43:56qu'on n'est pas friands de ça
01:43:59est-ce que pour une fois on ne peut pas tenter quelque chose
01:44:02quand on écoute pour l'instant LFI et le NFP en général
01:44:05je n'ai pas l'impression qu'on y aille là
01:44:08la coalition ça peut être français comme ça ne peut pas être français
01:44:11ce qu'on a de certain c'est qu'on sent bien des gens
01:44:14en tout cas pour certains d'entre eux qui aiment le pouvoir et qui veulent le pouvoir
01:44:17la France elle est constituée parce qu'elle a une expérience de la Vème République
01:44:20qui est faite d'appétence pour le pouvoir
01:44:23peut-être ce qui manque un peu au RN qui est parti, on ne peut pas lui dire malheureusement tout de suite
01:44:26c'est que dans cette conversion de la puissance vers la conquête
01:44:29on sent bien qu'il y a un petit truc qui manque
01:44:32après ça vient un jour en partie de ce type
01:44:35là en l'occurrence il y a des gens qui ont déjà connu le pouvoir
01:44:38il y a même ceux qui ont été président de la République, il y a des gens qui ont été ministre
01:44:41il y a des gens qui reviennent, il y a des personnalités qui ont exercé une présidence de région
01:44:44et qui reviennent parce qu'ils savent que c'est le timing
01:44:47que c'est le tempo, s'ils n'étaient pas venus cette fois-ci c'était trop tard
01:44:50donc on est lancé vers quoi ? vers 2027 en direct
01:44:53c'est-à-dire que là pour le coup c'est presque une étape
01:44:56on a le sentiment que les personnalités ont pris le dessus déjà sur les blocs ou sur les partis
01:44:59on parle de blocs mais finalement qui incarne les blocs on n'en sait rien
01:45:03d'un côté oui parce qu'il n'y a qu'un parti c'est Mme Le Pen qui va être la présidente du groupe
01:45:06on imagine, mais de l'autre côté il y a une multitude de groupes
01:45:09d'ailleurs qui vont construire leur propre groupe de partis
01:45:12après ils vont se rallier à l'intérieur mais à l'Assemblée Nationale
01:45:15une des premières questions ça va être quoi ? c'est la règle et c'est un peu dommage
01:45:18est-ce que vous êtes majoritaire ou est-ce que vous êtes d'opposition ?
01:45:21parce que dans le cadre des répartitions par exemple, des finances par exemple
01:45:24est-ce que ça va être respecté ? on va voir, tout ça va jouer
01:45:27donc le 18 commence finalement cette espèce de troisième voire de quatrième tour
01:45:30qui va se dérouler à l'Assemblée Nationale
01:45:33et ça c'est encore une fois qu'une partie
01:45:36c'est pas de la tambouille, c'est la réalité, c'est l'expression même du régime parlementaire
01:45:39qui est aussi la France. Maintenant je vous le redis
01:45:42le Président de la République il est là, il observe, il n'est plus cité
01:45:45est-ce qu'à l'intérieur même de son ex-majorité
01:45:48Yael Brown-Pivet et d'autres n'ont pas envie d'en découdre avec lui
01:45:51on ne sait plus réellement, il a convoqué hier, aujourd'hui, on ne sait pas
01:45:54quelle est sa place même à l'intérieur de cet édifice-là ?
01:45:58on n'en sait rien, on n'a pas d'informations, plus personne ne parle de lui
01:46:01alors même qu'il a été visité, qu'il a réuni un certain nombre de gens
01:46:04à Thalier vous l'avez dit, il a dit en gros maintenant ça se passe au Parlement
01:46:07et ça ne se passe plus à l'Elysée et au Parlement ça va être moi
01:46:10parce qu'il n'y a que moi qui ai fait ça et c'est moi qui ai fait la campagne
01:46:13et c'est moi qui ai sauvé finalement. Tout ça est incertain de ce point de vue-là
01:46:16comme ça devient progressivement incertain aussi
01:46:19et c'est toute la course du temps, je parlais de ce choc de temporalité
01:46:22de tout à l'heure, côté Nouveau Front Populaire
01:46:25et si ils laissent passer trop de temps, effectivement, ce que vous disiez très juste
01:46:28à ce moment-là, la coalition se défait
01:46:31on appelle ça saisir le momentum
01:46:34on va s'interrompre juste quelques secondes
01:46:37parce qu'il faut qu'on marque une petite pause
01:46:40mais je vous laisse quand même méditer sur cette notion de pouvoir que vous venez d'assez bien décrire
01:46:43sachant que depuis ce matin, moi je n'ai rien entendu
01:46:46à part peut-être un peu dans la voix d'Aurélien Lecoq tout à l'heure
01:46:49pour lui rendre ça, les considérations réelles des Français
01:46:52sur pourquoi ils ont voté aussi
01:46:57Et nous revoici avec un nouveau journal
01:47:00au lendemain des résultats du second tour, les députés élus arrivent
01:47:03à l'Assemblée Nationale, on va d'ailleurs aller voir comment ça se passe sur place
01:47:06on a vu un certain nombre de députés d'ailleurs prenant la parole
01:47:09bonjour Maxime Legay, vous êtes avec Sacha Robin sur place
01:47:12est-ce qu'il y a toujours de nouveaux arrivants
01:47:15qui donnent un peu leur sentiment sur la composition
01:47:18d'un futur nouveau gouvernement ?
01:47:23Oui, bonjour Nelly
01:47:26effectivement des députés qui continuent d'arriver en ordre
01:47:29dispersés dans cette cour d'honneur de
01:47:32l'Assemblée Nationale, alors côté nouveaux visages
01:47:35il y avait Vincent Jambrin, le maire de Laillerose
01:47:38qui vient tout juste d'être fraîchement élu sous les couleurs du Parti
01:47:41Républicain et puis il y avait des plus familiers
01:47:44des lieux, je pense à l'ancienne Première Ministre
01:47:47Elisabeth Borne, Boris Vallaud du Parti Socialiste
01:47:50ou encore le ministre de l'Intérieur
01:47:53et puis dans ce contexte politique singulier, David Guiraud de la France Insoumise
01:47:56était présent aussi, il a réitéré
01:47:59l'appel qui avait été lancé par Jean-Luc Mélenchon
01:48:02à savoir que ce soit un membre
01:48:05issu du Nouveau Fonds Populaire qui prenne la tête
01:48:08du gouvernement pour diriger le pays, je vous propose de l'écouter
01:48:11On est dans une situation très instable
01:48:14mais l'esprit des institutions veut quand même que
01:48:17le Premier Ministre soit issu de la force politique majoritaire à l'Assemblée
01:48:20ça ne nous donne pas une majorité absolue
01:48:23tout n'est pas réglé, le pays est très instable
01:48:26en tout cas les institutions de la République sont très instables aujourd'hui
01:48:29mais nous on est là pour apporter un peu de stabilité, de cohérence
01:48:32on a un programme, on veut le faire appliquer. Il y a une réalité qui n'est pas la réalité alternative
01:48:35dans laquelle ils vivent et c'est le groupe le plus minoritaire
01:48:38parmi les trois blocs qu'il y a à l'Assemblée Nationale, c'est le plus faible
01:48:41donc il va falloir redescendre sur Terre
01:48:44ça va être intéressant
01:48:49A noter que du côté du nouveau front populaire
01:48:52il n'y aura pas d'arrivée collective de toutes les formations politiques
01:48:55qui le composent puisque la France Insoumise fera une arrivée
01:48:58les députés de la France Insoumise feront une arrivée séparée
01:49:01ici demain matin dans cette cour d'honneur de l'Assemblée Nationale
01:49:04Intéressant, merci beaucoup Maxime Legay
01:49:07Merci à Sacha Robin qui vous accompagne
01:49:10Gérald Darmanin réélu dans la 10ème circonscription du Nord
01:49:14Le ministre de l'Intérieur qui est arrivé il y a une heure environ à l'Assemblée Nationale
01:49:17Gérald Darmanin a réaffirmé la volonté du gouvernement
01:49:20de ne pas faire de coalition avec la France Insoumise
01:49:23Il est hors de question de gouverner ou de soutenir
01:49:26une coalition qui aurait un lien quelconque avec la France Insoumise
01:49:30bien sûr avec le Rassemblement National, chacun en convient
01:49:33et avec la France Insoumise, donc je pense que c'est aux autres
01:49:36qu'il faut poser la question, c'est-à-dire qu'il faut demander au Parti Socialiste
01:49:39s'il accepte de rompre avec la France Insoumise
01:49:42dans ces cas-là, sur à mon avis des grands sujets
01:49:45on pourrait toujours discuter, mais aujourd'hui la gauche
01:49:48comme le Front Populaire, non seulement n'a pas gagné les élections
01:49:51je voudrais quand même le dire et le rappeler, il n'y a pas de majorité pour eux
01:49:54il y a une majorité pour personne, et puis deuxièmement
01:49:57il y a des choses inacceptables avec la France Insoumise et moi je ne le soutiendrai pas
01:50:00Du côté du Rassemblement National, l'ambiance était totalement différente
01:50:03Même si le parti mené par Jordan Bardella a obtenu 54 sièges supplémentaires
01:50:06grâce à ce scrutin, il y a forcément la déception
01:50:09Puisque le Rassemblement National était le grand favori dans les derniers sondages
01:50:12on va d'ailleurs écouter le président du RN, Jordan Bardella
01:50:15Il est clair que les accords électoraux et que les arrangements qui ont été passés
01:50:18entre messieurs Mélenchon et Macron
01:50:21nous ont empêché d'obtenir cette majorité
01:50:24nous ont disqualifié dans un certain nombre de circonscriptions
01:50:27donc je comprends la frustration aujourd'hui
01:50:30de millions de Français, de voir que l'alternance
01:50:33a été plébiscitée à la fois aux élections européennes
01:50:37mais qu'encore une fois Emmanuel Macron a fait le choix
01:50:40de jeter la France dans les bras de l'extrême gauche
01:50:43Au lendemain du second tour, les Français sont quand même mitigés
01:50:46Certains sont très heureux de voir le nouveau front populaire en tête
01:50:49alors que d'autres sont très inquiets pour l'avenir du pays
01:50:52On voit tout ça dans le détail avec Marie-Victoire Diodonné
01:50:55Soulagement ou déception ?
01:50:58Mais passer la première émotion reste chez les électeurs
01:51:01une certaine résignation
01:51:04pour contrer le Rassemblement National
01:51:07mais ce n'est pas un vote de cœur
01:51:10Je ne suis pas très content
01:51:13c'est un vote de Red Bull, c'est des mécontentements
01:51:16parce que rien ne va plus, vraiment ça ne va pas
01:51:19Pas de majorité claire pour cette nouvelle assemblée
01:51:22à l'heure de la région parisienne à l'Alsace
01:51:25cette France à trois têtes génère des interrogations
01:51:28Je m'inquiète un peu pour l'avenir
01:51:32Il va falloir que tout le monde trouve un accord
01:51:35et tombe surtout d'accord sur différents points
01:51:38pour l'avenir de la France
01:51:41C'est un sentiment assez partagé pour l'instant
01:51:44Inquiets parce qu'il y a un certain nombre de choses
01:51:47qui ont été annoncées, notamment dans la plateforme du Front Populaire
01:51:50on verra si elles seront appliquées ou pas
01:51:53mais il y a certaines mesures qui sont absolument inenvisageables
01:51:56Le nouveau Front Populaire réclame la nomination
01:52:00Mais dans le camp présidentiel, on évoque aussi le scénario
01:52:03d'une grande coalition associant une partie de la gauche ou de la droite
01:52:06et les macronistes
01:52:09Et puis il y a d'autres résultats qui étaient très attendus
01:52:12Aujourd'hui ce sont ceux du bac
01:52:15Plus de 730 000 candidats ont découvert les résultats ce matin
01:52:18alors forcément certains étaient très heureux
01:52:21D'autres un petit peu moins, la ministre de l'Education nationale
01:52:24Nicole Belloubet a salué de très bons résultats cette année
01:52:27Merci beaucoup, et vous ça fait longtemps que vous l'avez bien sûr
01:52:30Merci à vous, ça fait quelques années
01:52:33On est toujours avec Jean-Christophe Gallien
01:52:36toujours un plaisir de vous avoir parmi nous au passage
01:52:39Thomas Bonnet, Maddy Seydi et Raphaël Stainville
01:52:42On entendait Jordan Bardella tout à l'heure
01:52:45Je vous propose d'écouter un autre extrait de ce qu'il a dit devant le siège du RN cet après-midi
01:52:48où il fait déjà son examen de conscience
01:52:51une sorte de mea culpa avec sa part de responsabilité
01:52:55On commet toujours des erreurs
01:52:58j'en ai commis, vous en avez commis
01:53:01et je prends ma part de responsabilité dans ce résultat
01:53:04j'ai été le chef de file du RN
01:53:07à la fois aux européennes mais aussi dans cette campagne
01:53:10et donc j'assume ma part de responsabilité
01:53:13tant dans la victoire aux élections européennes que dans la défaite d'hier
01:53:16mais ça nécessitera probablement que nous regardions les choses
01:53:19sur l'investiture d'un certain nombre de candidats
01:53:23que nous avons été amenés à écarter en début de campagne
01:53:26parce qu'ils ne répondaient pas à la ligne politique que je portais
01:53:29maintenant c'est un socle sur lequel nous allons bâtir les victoires futures
01:53:32Raphaël Stainville, on parlait tout à l'heure de la conquête du pouvoir
01:53:35du goût pour le pouvoir
01:53:38si je traduis bien le propos de Jean-Christophe
01:53:41de la niaque en fait
01:53:44c'est ce qui leur manque encore un peu au RN aujourd'hui ?
01:53:47Je ne pense pas que ce soit une question de niaque
01:53:50oui pour partie
01:53:53alors même qu'il défendait l'inverse
01:53:56et qu'il assurait que tout était sur la table
01:53:59qu'il avait même ses ministres en tête
01:54:02et puis il a commis un certain nombre d'erreurs
01:54:05qu'il se garde de lister devant les caméras
01:54:08mais qui ont été préjudiciables à sa campagne
01:54:11jetant un certain trouble
01:54:14c'était le cas de la polémique sur les doubles nationaux
01:54:17c'est d'autres sujets sur lesquels il a été assez fluctuant
01:54:20et qui ont jeté les retraites notamment
01:54:23tout ça a participé finalement
01:54:26de montrer que peut-être que
01:54:29Jordane Mardela en dépit de ses efforts
01:54:32de cette volonté, on voit quand même qu'il est prêt
01:54:35et qu'il se prépare en tout cas activement à cette conquête du pouvoir
01:54:38il lui manquait encore quelques marches
01:54:41avant de pouvoir franchir le Porsche de Matignon
01:54:45Il fait les frais de cet apopréisme
01:54:48de ce flou aussi sur le programme économique
01:54:51on en parlait tout à l'heure en effet
01:54:54de ce que dit Raphael
01:54:57c'est vrai concernant Jordane Mardela Thomas ?
01:55:00Il y a aussi des révélateurs, c'est les débats qui l'ont opposé à Gabriel Attal
01:55:03on a vu un Jordane Mardela à la hauteur malgré tout
01:55:06être devancé par le Premier ministre sur l'aspect technique
01:55:09se perdre comme l'a dit Raphael sur l'aspect
01:55:12par exemple de la réforme des retraites, parlant de la réforme des retraites à 66 ans
01:55:15ça a brouillé le message aussi auprès des électeurs
01:55:18mais surtout il y a un constat, vous avez quand même une grande partie
01:55:21des français qui sondage après sondage font part de leur aspiration
01:55:24de leur envie d'avoir plus de sécurité, des mesures de restriction
01:55:27en matière d'immigration, pour autant lorsque vous leur demandez
01:55:30ces français, est-ce que vous voulez le Rassemblement National à Matignon
01:55:33hier majoritairement, ils répondent non
01:55:36donc il y a un problème au sein du Rassemblement National
01:55:39il va falloir régler, ça va être tout le travail de Jordane Mardela
01:55:42c'est un parti qui va devoir se professionnaliser un peu plus
01:55:45je pense qu'ils ont fait déjà d'énormes progrès
01:55:48c'est en partie dû à Jordane Mardela, sur la manière de faire du développement politique
01:55:51alors ça ne se traduit pas tout à fait complètement
01:55:54on va parler des circonscriptions, des fédérations départementales
01:55:57oui il y a eu des erreurs, mais ça c'est encore presque possible
01:56:00moi je dirais que le vrai défi pour eux c'était face à un combat
01:56:03et c'était une élection dure, et 2027 et 2026 avant
01:56:07mais surtout 2027, seront encore plus durs
01:56:10c'est-à-dire qu'on a vu arriver, parce qu'on ne connaît pas trop ça en France
01:56:13les campagnes négatives, et donc quand je disais tout à l'heure qu'il y avait une campagne du désistement
01:56:16il y a eu une campagne du rejet aussi, une campagne dure
01:56:19qui est venue sur du réel, on n'a pas inventé des modèles
01:56:22quand on va dans d'autres pays, où moi je peux être de temps en temps
01:56:25on invente des fausses images, on vous raconterait, on sera dans une position
01:56:28par exemple complète, vous voyez des choses comme ça, on raconte des fausses histoires
01:56:31et avec ces fausses histoires on fait des campagnes négatives, là c'était en plus
01:56:34un élément qu'ils auraient pu anticiper, non seulement anticiper
01:56:37pour se défendre, mais surtout contre-attaquer, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas eux
01:56:40réussi à imposer, ce qui est le deuxième tour, le deuxième tour c'est quoi ?
01:56:43c'est ce rejet, de l'un contre de l'autre, alors qu'il y avait qui comme rejet ?
01:56:46il y avait évidemment Mélenchon et les filles, mais aussi éventuellement Emmanuel Macron
01:56:49ils n'ont pas réussi, ils se sont sentis
01:56:52finalement ils se sont recroquevillés, quelque part, sans contre-attaquer
01:56:55parce qu'ils étaient attaqués dès le lundi matin, dès voir le dimanche soir
01:56:58et ça ils auraient dû pouvoir le faire, et la campagne elle se joue là-dessus
01:57:01quand on perd à deux, trois points, si vous voulez, sur une centaine
01:57:04de circonscriptions, ça veut dire qu'on n'est pas capable
01:57:07c'est pas les 3 ou 4 brebis galozes, c'était déjà un mot terrible
01:57:10d'ailleurs, ça c'était terrible, là c'est sa faute, mais sur le reste
01:57:13ça veut dire qu'on n'a pas été pugnace, je parlais de pugnacité tout à l'heure
01:57:16quand vous écoutez Aurélien Lecoq et vous entendez, ils ont fait ce qu'ils pouvaient faire
01:57:19avec ce qu'ils avaient, et ils ont été au bout, voire même ils ont aidé ensemble
01:57:22ensemble ils n'ont pas fait une vraie campagne, ils se sont laissés porter par finalement
01:57:25le nouveau fonds populaire, mais le racisme national ne pouvait compter que sur lui-même
01:57:28donc il fallait qu'il soit pugnace, ils n'ont pas été au deuxième tour
01:57:31comme ils l'ont été au premier tour.
01:57:33Ça s'appelle de la culture politique et de l'expanse politique aussi.
01:57:35Oui, et puis est-ce qu'on a vraiment envie, à un moment donné on pourrait se poser la question,
01:57:38Raphaël le disait tout à l'heure, est-ce qu'il y avait une vraie envie d'aller au bout
01:57:41et de gouverner dans ce contexte-là, est-ce que c'est un vrai calcul politique
01:57:44de prendre le pouvoir dans un contexte qui est quand même miné
01:57:47miné de tous côtés, les tiroirs qui vont ouvrir les uns et les autres
01:57:50quand ils vont ouvrir les tiroirs dans les ministères, je veux dire qu'il y aura quelques mines
01:57:52qui exploseront à leur visage.
01:57:54Est-ce que vous pensez qu'effectivement ils n'avaient peut-être pas envie d'aller au bout de l'aventure complètement ?
01:57:57Sur la question de l'envie, si c'est ça, c'est terrible parce que les Français y croyaient
01:58:00et donc c'est terrible.
01:58:02Mais je pense qu'effectivement, moi je me disais peut-être qu'après le premier tour
01:58:07je crois qu'ils se sont trop reposés sur leur laurier.
01:58:09Ils n'étaient pas assez offensifs.
01:58:11Oui, ils n'ont pas rendu coup pour coup avec les bad buzz qu'ils ont eus avec Nour Fallida.
01:58:15Ils n'étaient pas assez offensifs, ils étaient sûrs de gagner tous les sondages
01:58:18ils disaient qu'ils étaient favoris, donc ils n'étaient pas assez offensifs.
01:58:21Regardez par exemple le Nouveau Front Populaire, eux ils étaient au taquet, ils attaquaient tous les jours
01:58:26et malheureusement c'est aussi une culture politique ça.
01:58:29C'est que la gauche est très forte pour ça, elle est très forte pour vous attaquer
01:58:32et malheureusement souvent à droite on a moins cette culture.
01:58:34Il faut être offensif, il faut leur rendre parfois les coups, il faut les rendre.
01:58:37Thomas puis Raphaël.
01:58:39D'une certaine manière, on peut croire que Jordan Bardella a peut-être fait la campagne de second tour
01:58:42avant le premier tour en parlant tout le temps de Jean-Luc Mélenchon
01:58:45en faisant l'opposition miroir avec Jean-Luc Mélenchon et finalement...
01:58:48Et en parlant de son gouvernement aussi.
01:58:49En parlant de son gouvernement, en se projetant dans les ministères
01:58:51et finalement en oubliant au passage un certain nombre des sujets
01:58:54qui ont porté la dynamique du Rassemblement National, les sujets de sécurité, les sujets d'immigration.
01:58:59Ils n'ont pas du tout fait campagne sur ça, pas du tout.
01:59:02La campagne a été inexistante sur ce plan-là, alors que quand même quand on regarde les enquêtes d'opinion
01:59:05et c'est ça le prédoxe, on en parlait tout à l'heure,
01:59:08les Français à 70% je crois sont pour une maîtrise de l'immigration.
01:59:16A minima, à 70%, ça ne se reflète pas même en volume d'électeurs
01:59:19si on prend les électeurs, les blocs d'électeurs.
01:59:22Vous avez entièrement raison, les sujets de préoccupation des Français
01:59:25s'agissant de l'immigration, s'agissant de l'insécurité,
01:59:28sont parmi les critères prépondérants dans le choix de vote des Français
01:59:34et pour autant on se retrouve, et c'est toute la force finalement de ce nouveau front populaire,
01:59:39que d'avoir, après avoir joué l'anti-Macron au premier tour,
01:59:43jouer à plein l'anti-Le Penisme au second, sans que Jordan Bardella et Marine Le Pen
01:59:50arrivent à agiter cet épouvantail, comme ils l'avaient fait partiellement au premier tour,
01:59:55du danger que constituerait l'arrivée au pouvoir de ce nouveau front populaire
01:59:59qui défend strictement l'inverse que ces sujets qui préoccupent les Français.
02:00:04J'en veux juste un exemple, c'est le passeport climatique
02:00:07qui aujourd'hui viendrait, si jamais il devait être appliqué,
02:00:11rendrait encore plus compliquée la situation dans nos campagnes, dans nos villes,
02:00:17avec une insécurité probablement qui irait de pair avec ces nouveaux venus.
02:00:22Si j'osais, je dirais qu'ils ont quasiment été tétanisés dans ce temps-là,
02:00:28alors qu'ils étaient quand même portés par une dynamique hyper positive au départ.
02:00:31Et pour gagner une campagne, il faut imposer aussi des sujets.
02:00:34Ils ont été capables, aux européennes, au premier tour, d'imposer leurs sujets,
02:00:38qui étaient des attentes des Français.
02:00:40Entre le premier et le deuxième tour, tous ces sujets ont complètement disparu.
02:00:43Donc la gauche leur a imposé des sujets qui n'étaient pas ceux des Français.
02:00:46Et moi, je trouve que l'ARN n'a pas été assez offensif pour revenir sur ces sujets-là
02:00:50avec de vraies solutions.
02:00:52Ils ont surtout tenté de rattraper le mauvais buzz de la double nationalité.
02:00:58Et d'ailleurs, on en parlait tout à l'heure, le premier qui lance les hostilités,
02:01:01qui enclenche ça, c'est un certain Sébastien Chenu.
02:01:04Oui, c'était sur le plateau de C8.
02:01:06Et derrière, il avait dû un peu s'expliquer.
02:01:08Et ça a été le premier d'une série, parce qu'on a vu aussi Roger Chudeau
02:01:12s'aventurer sur ce terrain-là, en prenant à partie, nommément, Najat Vallaud-Belkacem,
02:01:17avec tout l'écho politique que ça a provoqué.
02:01:21Et finalement, c'est vrai que le seul sujet, paradoxalement,
02:01:23qui a été imposé par l'ARN dans cette campagne, c'est celui de la binationalité.
02:01:26Mais à leur dépent, ils ont passé des jours à s'en dépêtrer,
02:01:29à tenter d'expliquer leur réelle position.
02:01:31Le rétro-pédalage, plutôt qu'imposer leur propre tempo et leur propre thème.
02:01:35J'aimerais juste, puisqu'il y a une expression que vous avez utilisée tout à l'heure,
02:01:38qui m'a rappelé que je voulais vous faire écouter Daniel Simonnet.
02:01:41Quand vous parliez de brebis galeuses, ce n'était pas à cet effet.
02:01:44Mais bon, voilà, les dissidents LFI, eux aussi, ont réussi à s'imposer,
02:01:48malgré l'adversité assumée et quand même assez nourrie de la part de leurs propres troupes.
02:01:54D'ailleurs, hier, c'était un petit peu un règlement de compte à Okcoral,
02:01:57si vous avez bien suivi les débriefs sur les plateaux.
02:01:59Je vais vous raconter ce qu'elle dit aujourd'hui, Daniel Simonnet.
02:02:02Je souhaite siéger dans un grand groupe Nouveau Front Populaire.
02:02:05Je pense qu'il faut comprendre ce qui s'est passé dans cette élection.
02:02:08Si malgré cette purge, j'ai gagné haut la main,
02:02:12et Alexis Corbière a gagné à Bagnolet-Montreuil,
02:02:15et Hendrick Davy a gagné haut la main à Marseille,
02:02:19c'est qu'il y a une dynamique mouvement citoyen à travers ce Nouveau Front Populaire
02:02:23qui fait que ça ne peut pas être un homme à la direction d'un parti
02:02:27qui peut décider à la place des électrices et des électeurs,
02:02:29et qu'il y a une aspiration à un mouvement qui soit démocratique,
02:02:34qui ait une éthique en politique,
02:02:36et qui s'adose véritablement à un programme,
02:02:38et qui permette vraiment à tout le monde de s'impliquer.
02:02:41On comprend Thomas qui critique évidemment la verticalité de la gouvernance de ce parti, LFI.
02:02:47La vraie question qui vaille, c'est où vont-ils siéger maintenant, et avec qui ?
02:02:50C'est toute la question.
02:02:52On peut imaginer que François Ruffin puisse rejoindre les communistes,
02:02:54ça paraît assez évident.
02:02:56Encore faut-il qu'il n'y ait pas un nouveau groupe qui puisse voir le jour.
02:03:00On n'est pas à l'abri qu'un nouveau groupe politique voit le jour à l'Assemblée Nationale
02:03:03qui pourrait réunir des purgés, un peu de décolos, un peu de communistes.
02:03:07En tout cas, c'est sûr que dans le décompte et le découpage des différents groupes politiques
02:03:12qui vont composer le Nouveau Front Populaire à l'Assemblée Nationale,
02:03:14chaque siège va compter, parce qu'on le sait,
02:03:17pour asseoir son autorité sur la nomination d'un Premier Ministre.
02:03:21LFI dit que nous sommes le groupe qui a le plus de sièges parmi le Nouveau Front Populaire.
02:03:26Il est normal que le Premier Ministre soit issu de nos rangs.
02:03:28Si, d'aventure, les socialistes venaient aller doubler avec les ralliements de certains purgés,
02:03:33alors la donne serait complètement différente.
02:03:35Oui, mais pour l'instant, il se dessinerait plutôt que ces dissidents-là de LFI
02:03:39iraient plus naturellement, avec un peu plus de cohérence, vers le PCF.
02:03:43Parce qu'ils n'ont pas de groupe encore, le PCF.
02:03:45Non, ils n'ont pas de groupe, ils sont un peu en dessous de la barre des 15.
02:03:47Ils sont combien, là ?
02:03:48Ils sont une douzaine.
02:03:49Un peu moins de douzaine.
02:03:50Alors, s'ils récupèrent les 11 divers gauches et dissidents, je crois que c'est le cas,
02:03:54ça commence à devenir intéressant pour eux.
02:03:56Clémentine Autain a fait savoir qu'elle ne sécherait pas avec LFI,
02:04:00donc peut-être que c'est une question qu'il faudra voir.
02:04:04Ils peuvent passer à 25.
02:04:05C'est 15 ?
02:04:06Non, mais ils peuvent passer à 25, si.
02:04:08Parce qu'il y a des divers gauches aussi.
02:04:09Bien sûr, mais peut-être qu'ils seront en mesure, peut-être même sans les communistes,
02:04:13de pouvoir constituer leur propre groupe.
02:04:16Donc, ça reste à suivre.
02:04:19Et si on met tous les scénarios, toutes les hypothèses sur la table,
02:04:22le Parti Socialiste peut attirer Clémentine Autain dans son groupe
02:04:25en lui promettant par la suite aussi des choses,
02:04:29si elle les rejoint et que de fait, ils deviennent le premier groupe parmi les gauches.
02:04:32Mais pas avec que Clémentine Autain, il faudra avoir d'autres.
02:04:34Non, mais Clémentine Autain, elle peut attirer aussi Daniel Simonnet, tous ces gens.
02:04:37Un dernier mot, Madi, en guise de conclusion.
02:04:39La parole vous revient.
02:04:41La parole me revient.
02:04:43Donc, là, sur la question des groupes, je trouve qu'il y a un vrai enjeu
02:04:46parce que ça leur donne des moyens.
02:04:48Donc, en fonction de là où ils vont aller,
02:04:50soit ils créent un groupe avec soit les socialistes ou les communistes,
02:04:53mais ils ont aussi la possibilité de créer leur propre groupe,
02:04:55qui sera un peu un groupe d'éplurgés, de ceux qui n'ont pas d'affiliation.
02:04:58Et là, ça leur donne des moyens financiers, mais aussi un temps de parole.
02:05:01Ce qu'ils n'auraient peut-être pas en étant dans d'autres groupes.
02:05:04Une niche parlementaire aussi.
02:05:05Absolument.
02:05:06En effet, ça leur conférerait un peu plus de pouvoir.
02:05:09C'est sans doute le scénario auquel ils sont en train de réfléchir.
02:05:11Un groupe transversal, effectivement.
02:05:12Merci à tous d'avoir été des nôtres jusqu'au bout de cette émission.
02:05:15Grand plaisir de vous retrouver dès demain à 14h.
02:05:17En attendant, je passe la main à une certaine Laurence Ferrari
02:05:21pour son émission Punchline.
02:05:23Je vous souhaite une excellente fin d'après-midi et début de soirée sur l'Internet.

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