Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur notre antenne, ravie de vous retrouver pour une nouvelle semaine de 180 minutes info.
00:00:06 On commence avec le journal sans plus tarder de Vincent Faraday. Bonjour Vincent.
00:00:10 Bonjour Nelly.
00:00:11 À la une de l'actualité, cette nouvelle mobilisation des agriculteurs.
00:00:14 Ils bloquent les routes à la frontière de l'Espagne. La 9 Montpellier-Barcelone est coupée à la circulation.
00:00:20 Anton et Steve, vous êtes avec Jérôme Brampenoux sur place.
00:00:23 Les agriculteurs souhaitent en quelque sorte se rappeler aux bons souvenirs des électeurs avant le scrutin de ce week-end.
00:00:29 Oui Vincent, la colère n'est pas retombée depuis les grandes manifestations de l'hiver dernier.
00:00:35 Regardez derrière moi cette autoroute A63, 10 000 camions par jour en temps normal.
00:00:40 Regardez, c'est complètement bloqué. Il y a juste une voie pour les véhicules légers sur la droite, sur la gauche, en direction de l'Espagne, en direction de la France.
00:00:47 Mais c'est complètement bloqué. C'est ce que veulent d'ailleurs dénoncer les agriculteurs français et espagnols qui se sont joints à eux.
00:00:53 Ils veulent dénoncer ce grand marché qui les empêche aujourd'hui de gagner suffisamment bien leur vie.
00:00:57 Ils ne parlent pas de subventions aujourd'hui, ils ne parlent pas de détaxes.
00:01:01 Ils parlent surtout de ce qui leur importe au quotidien, c'est-à-dire gagner suffisamment pour pouvoir faire tourner leurs exploitations,
00:01:07 pour pouvoir payer leurs salariés, pour pouvoir manger au quotidien.
00:01:10 Voilà ce que nous disent ici les agriculteurs qui sont pour le moment très mobilisés.
00:01:14 Une cinquantaine de tracteurs ici, une centaine du côté espagnol, plusieurs points de blocage aussi un petit peu partout dans les Pyrénées,
00:01:20 vous le disiez, jusqu'à la Catalogne de l'autre côté des Pyrénées.
00:01:23 Ils ont surtout une volonté de continuer ce blocage au minimum jusqu'à ce soir, c'est ce que nous ont dit des agriculteurs espagnols.
00:01:29 Donc un blocage au moins d'une quinzaine d'heures ici aux frontières avec l'Espagne.
00:01:34 Merci beaucoup Antoine, accompagné pour les images bien sûr de Jérôme Ramp.
00:01:37 Nous on va aussi parler de la direction de ce lycée d'ivry-sur-Seine qui est accusé d'être islamophobe.
00:01:42 L'an dernier l'ancienne proviseure de l'établissement et une conseillère technique avaient été menacées sur les réseaux sociaux.
00:01:48 Des menaces consécutives à l'exclusion de l'établissement d'une élève dont la tenue était considérée comme portant atteinte à la laïcité.
00:01:55 Célia Barotte, vous êtes avec nous sur ce plateau.
00:01:58 Vendredi, deux adolescents ont été jugés. Depuis cette affaire, le lycée est donc accusé d'être islamophobe. Expliquez-nous.
00:02:05 Pour rappel, avant que la jeune fille de cette affaire ne soit exclue de l'établissement, 17 entretiens entre elles, sa famille, les professeurs,
00:02:13 l'ensemble des équipes de la direction du lycée ont été organisées. Mais la jeune fille a refusé de se plier au règlement vestimentaire de l'établissement.
00:02:21 Elle a donc été renvoyée à la suite d'un conseil de discipline.
00:02:25 Selon l'ancienne proviseure, à la barre du tribunal correctionnel, elle a raconté qu'il lui arrivait de venir en cours avec une abaya, un bonnet, un voile.
00:02:32 Et elle essayait par tous les moyens de cacher le haut de son crâne avec par exemple son carnet de liaison.
00:02:37 Et depuis, le lycée Romain-Roland est accusé sur internet, je cite, d'humilier des élèves à cause de leur croyance.
00:02:43 J'ai pu m'entretenir avec plusieurs professeurs de ce lycée qui m'ont fait part de leur inquiétude, de leur tristesse.
00:02:48 Il y a même un compte sur Instagram appelé Romain-Roland en colère qui, lors de la décision de Gabriel Attal d'interdire l'abaya à l'école, a déclaré
00:02:56 qu'il s'agissait d'une énième restriction des libertés des élèves musulmanes. Ce collectif parle de politique islamophobe.
00:03:03 Et puis il y a aussi ce message qu'ils ont publié il y a un mois, "Femmes, continuez à mettre des abayas traditionnels, ça vous va à merveille, n'en déplaise aux fachos".
00:03:11 Merci pour ce constat édifiant. On va aussi se pencher sur l'examen du projet de loi sur la fin de vie, ça se poursuit aujourd'hui à l'Assemblée Nationale.
00:03:21 Plus de 3000 amendements ont été déposés. Dans sa version actuelle, le texte élargit considérablement les critères pour demander une aide à mourir,
00:03:29 ce qui provoque, vous allez le voir, l'inquiétude de nombreux soignants. On fait le point avec Viviane Hervier.
00:03:34 Dans le projet de loi, les principaux critères d'éligibilité pour accéder à l'aide à mourir sont non seulement très larges, mais aussi très flous,
00:03:43 dénoncent les soignants dans une tribune publiée par le Figaro. Ainsi, le texte indique que le patient devra présenter une souffrance physique ou psychologique
00:03:51 qui soit réfractaire au traitement ou insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d'arrêter de recevoir ces traitements.
00:03:59 "Les douleurs insupportables, on sait qu'il y a quand même une dimension subjective et donc partir de là, ça ouvre les possibilités d'une aide active à mourir de façon infinie en théorie".
00:04:14 Toujours dans leur tribune, les soignants estiment que ce projet de loi constitue une incitation implicite à demander la mort pour les personnes âgées vulnérables, précaires, isolées,
00:04:24 alors que la loi est supposée les protéger.
00:04:27 "Je l'ai déjà discuté avec certains malades qui me disent que finalement la société, au lieu de leur tendre la main et d'essayer de trouver des solutions à leur souffrance,
00:04:35 ils vont leur demander "mais est-ce que finalement tu n'as pas ce souhait de mourir ? Est-ce que je peux t'accompagner à ça ?"
00:04:42 C'est important de rappeler que donner la mort, en fait, ce n'est pas un soin. Il faut être très clair avec ça.
00:04:47 Notre objectif à nous, encore une fois, c'est de faire disparaître la souffrance, pas le souffrant".
00:04:53 Enfin, les signataires insistent, selon eux, avec ce projet de loi, il pourrait être plus facile d'obtenir une aide à mourir plutôt que d'accéder à des soins palliatifs.
00:05:02 Ils rappellent qu'il faut parfois plus de six mois pour obtenir un rendez-vous dans un centre antidouleur.
00:05:08 Les Jeux Olympiques, on a compté, c'est dans 52 jours désormais. La galère pour les automobilistes franciliens, elle, a déjà commencé.
00:05:17 La circulation est fortement perturbée, effectivement, dans le centre de Paris, du moins plus que d'habitude, principalement autour des sites olympiques en cours de montage.
00:05:25 Problème, les automobilistes n'avaient pas réellement anticipé cela. On voit, ces images sont commentées par Corentin Briot.
00:05:32 L'effet Jeux Olympiques, déjà bien présent sur les routes franciliennes. La circulation est fortement perturbée dans la capitale,
00:05:41 avec notamment de nombreux secteurs réduits ou fermés pour permettre l'installation des infrastructures olympiques.
00:05:48 Les Invalides, le Trocadéro-Champs-de-Mars, la place de la Concorde ou encore les quais entre les ports des Champs-Elysées et des Invalides,
00:05:55 voient leur circulation perturbée et a donc une conséquence sur le quotidien des franciliens, bien avant le début de la compétition.
00:06:03 On commence à prendre conscience que les Jeux, ça se prépare. La population francilienne n'avait pas totalement intégré que les perturbations seraient aussi en amont des Jeux.
00:06:12 Un événement d'ampleur et des conditions d'organisation similaires, mais beaucoup sont persuadés que ce ne sont pas les Jeux Olympiques les responsables de la pagaille sur les routes.
00:06:22 Madame Hidalgo a raison, il faut arrêter de taper sur les Jeux Olympiques, il faut taper sur le véritable point noir de la circulation,
00:06:29 c'est-à-dire la vraie politique de mobilité qui a été mise en place par la ville de Paris et qui fait qu'aujourd'hui on est dans les bouchons.
00:06:35 La réalité c'est que ce n'est pas les JO le problème. J'étais allé à Barcelone à l'époque quand les Jeux Olympiques avaient eu lieu à Barcelone, ça roulait, ça circulait.
00:06:43 Une nouvelle circulation qui va impacter automobilistes mais également cyclistes et piétons. Certains secteurs pourront être fermés jusqu'en septembre prochain.
00:06:53 Merci Vincent, on se retrouve tout à l'heure bien sûr. Premier flash d'ici quelques minutes, on passe à la chronique écho Éric Derrida.
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00:07:08 Alors vous avez choisi de nous parler des coûts du pétrole dont on sait qu'ils sont à la baisse. On avait un vague espoir, est-ce que ça laisserait percuter sur les prêts à la pompe ?
00:07:15 Et bien visiblement il n'en est rien Éric.
00:07:17 Non effectivement parce que les producteurs de pétrole ont décidé ce week-end de ne pas augmenter la production.
00:07:23 Alors s'ils l'avaient fait, il y aurait eu plus de production, il y aurait eu plus de pétrole sur le marché et donc les prix auraient baissé.
00:07:30 Mais les producteurs ils veulent améliorer leur marge bénéficiaire comme on dit dans leur jargon et donc du coup il y aura moins de pétrole jusqu'à la fin septembre.
00:07:38 Et à la pompe ça va rester élevé malheureusement.
00:07:41 Mais le prix du baril lui baisse quand même.
00:07:44 Alors il baisse quand même c'est sûr, c'est pour ça d'ailleurs qu'ils sont prudents les pays de l'OPEP.
00:07:47 81 dollars le baril ce matin, si on regarde aux Etats-Unis 76 dollars, l'équivalent, on n'est pas loin.
00:07:53 Sauf que quand vous regardez quelque chose sur l'écran, 1,85 euros c'est le prix moyen du carburant sans plomb en France, aux Etats-Unis il est à 1,23.
00:08:00 Alors c'est vrai qu'on commence à se poser des questions parce que même si le pétrole baisse, et bien notre essence à la pompe elle reste toujours aussi élevée.
00:08:07 Je ne vais pas vous refaire l'exemple du 60% de taxes, je l'ai quand même marqué.
00:08:11 Mais ce que je remarque simplement quand on regarde vraiment les taxes nouvelles qui ont été créées en France, vous avez la taxe sur les certificats d'énergie,
00:08:17 vous avez les additifs écologistes, c'est-à-dire verts que l'on rajoute dans les carburants, vous avez la taxe en faveur des énergies renouvelables.
00:08:24 En gros ça fait 20 centimes de plus sur chaque litre d'essence, ce qui fait que quand vous êtes sur autoroute que vous payez 2 euros ou 2,10 euros votre litre de carburant,
00:08:32 déjà vous avez la redevance autoroutière qui est chère, et en plus c'est 20 centimes de plus qui s'applique, donc en gros 2 euros ça devrait être 1,80.
00:08:39 Et si vous l'achetez partout en moyenne à 1,85, ça devrait être 1,65. Voilà la France où on en est aujourd'hui avec ces taxes qui s'accumulent.
00:08:47 En réalité c'est encore et toujours à cause des taxes qu'on paye aussi cher à la pompe.
00:08:50 Ça n'est pas fini, en 2027 vous nous annoncez qu'il y aura de nouvelles taxes.
00:08:53 Exactement, en 2027 la taxe sur le CO2, c'est-à-dire qu'on va calculer combien votre voiture rejette de CO2, ça se calculera en tonnes bien sûr,
00:09:00 et donc il y aura une taxe. Je termine par un point, s'il y a de moins en moins de voitures essence et de plus en plus de voitures électriques à l'avenir,
00:09:06 il faudra créer là aussi une nouvelle taxe, confirmation d'une grande compagnie pétrolière.
00:09:10 Eh bien merci, ça commence bien avec vous les lundis, c'est la chronique éco.
00:09:14 C'était votre programme avec DomExpo. 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre. Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:09:23 On s'interrompt quelques instants et puis on retrouvera aujourd'hui Caroline Pilastre et Yvan Réaufolle pour débattre sur ce plateau.
00:09:28 Bonjour à tous les deux, petite interruption de séance et à tout de suite.
00:09:35 De retour avec vous Caroline Pilastre et Yvan Réaufolle, vous m'accompagnez cet après-midi pour cette première heure.
00:09:40 Bonjour, bienvenue à tous les deux. On va aller sans plus tarder du côté de l'Assemblée nationale, car ça ne vous a pas échappé.
00:09:47 Il y a deux motions de censure qui ont été déposées aujourd'hui, qui seront soumises au vote d'ici, allez, une heure, une heure et demie.
00:09:52 Les discussions sont en cours. LFI et l'ERN. Il s'agit de protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret, vous vous en souvenez,
00:09:59 c'était au mois de février dernier, sans soumettre un projet de loi de finances rectificatives au Parlement.
00:10:04 Bonjour Elodie Huchard, vous écoutez les prises de parole des uns et des autres. En réalité ces motions ont assez peu de chances d'être adoptées.
00:10:17 Oui bien sûr Nelly, même quasiment aucune chance d'être adoptée, puisque les Républicains, et en ce moment c'est le président justement du groupe Olivier Marlax
00:10:25 qui prend la parole, qui a expliqué pourquoi il ne voterait pas ces motions et qui utilise d'ailleurs, et c'est assez original,
00:10:31 les mêmes arguments que Gabriel Attal juste avant lui, c'est-à-dire qu'il explique qu'il ne comprend pas cette alliance entre le RN et la NUPES
00:10:37 qui certes dépose deux motions différentes mais un peu avec les mêmes arguments.
00:10:41 Ce qu'on entend aussi à chaque fois à la tribune, ce sont des arguments bien loin de la dette.
00:10:45 On a entendu parler guerre en Ukraine, situation en Nouvelle-Calédonie, ou bien encore sanction de Sébastien Delogue la semaine dernière.
00:10:51 On voit bien que c'est avant tout un coup politique et que finalement on s'intéresse assez peu à la dette publique.
00:10:55 Il faut se rappeler qu'il y a un mois justement, la France Insoumise, ses alliés et le RN avaient prévenu Gabriel Attal
00:11:01 s'il ne proposait pas de projet de loi de finances réificatives.
00:11:04 Il y aura donc cette motion de censure, c'est forcément un bon moment politique pour les oppositions qui tout explique que ce budget était insincère.
00:11:11 Et puis je vous livre aussi une réaction de la porte-parole du gouvernement Priska Thévenot qui justement assiste,
00:11:15 comme beaucoup d'ailleurs de ses camarades du gouvernement au débat.
00:11:18 Elle me disait il y a un instant "c'est une motion qui rappelle qu'un mariage n'est pas loin, celui des extrêmes.
00:11:22 Les leaders sont a priori différents mais leurs méthodes et les objectifs sont les mêmes".
00:11:25 Et puis elle constate aussi l'ambiance qui règne dans l'hémicycle.
00:11:28 "Ils s'amusent, ils rigolent devant la politique, spectacle qu'ils engendrent et quand le RN sort du silence c'est pour mieux singer".
00:11:33 La France Insoumise, on voit donc que cette motion de censure est beaucoup plus en réalité politique qu'économique.
00:11:39 Merci beaucoup. Bon c'est de bonne guerre Caroline Pilastre.
00:11:43 On imagine que chacun va faire feu de tout bois jusqu'au bout, jusqu'à la fin de la semaine à vrai dire,
00:11:48 avant le scrutin qui pour l'instant n'est certainement pas à l'avantage de la majorité.
00:11:52 Non ça c'est évident Néli, mais effectivement chacun reste dans son couloir.
00:11:55 Mais je trouve ça malheureux en fait pour nous français parce qu'on attend un peu plus de tenue,
00:12:00 un peu plus de décence de tous ces députés quel que soit le bord politique.
00:12:03 Il y a peu de chance que cette motion de censure passe effectivement.
00:12:07 Mais c'est un genre de gloubi-boulga de mélange des genres des uns et des autres
00:12:10 pour exprimer leur colère et peut-être faire venir aux urnes un électorat qui est encore indécis.
00:12:15 Parce que ceux qui savent pour qui ils vont voter ne vont pas changer d'opinion en fonction des différentes émissions,
00:12:21 des différentes tribunes des un et des autres.
00:12:23 Mais il reste une portion non négligeable indécis. On dit que 25% se décident dans l'isoloir.
00:12:28 Et des indécis, donc peut-être que eux peuvent changer d'avis,
00:12:31 puisque c'est au dernier moment comme vous venez de le dire qu'ils prendront leurs décisions.
00:12:35 Malgré tout, tout ça ne mène pas à grand chose à l'arrivée pour le pays
00:12:40 et on sait très bien que c'est lié à l'échéance du week-end prochain.
00:12:43 Tout cela sur fond, Yvan le rappelle, de coupe budgétaire.
00:12:47 Là aussi, il y a une crainte que les impôts soient augmentés dans les prochains mois.
00:12:51 Oui, c'est un terrain qui était présumé être favorable au gouvernement,
00:12:55 que celui de la bonne gestion de la France.
00:12:56 Donc malgré tout, ces motions de censure ont l'intérêt de pointer, en l'occurrence, la mauvaise gestion de la France.
00:13:02 Et moi, ce qui m'intéresse, c'est quand même de voir s'il n'y aura pas, malgré tout,
00:13:05 quelques députés LR qui voteront peut-être cette motion.
00:13:08 Parce que c'est un piège pour les Républicains que de à nouveau cautionner, dans le fond,
00:13:12 la vie du gouvernement en ne votant pas ces deux motions-là.
00:13:14 Mais en même temps, j'admets que ce raisonnement est à courte vue,
00:13:18 car la vraie motion de censure arrivera très vraisemblablement dimanche,
00:13:22 à travers ces élections européennes qui ont été détournées, par la faute même d'ailleurs,
00:13:26 d'Emmanuel Macron et de son Premier ministre, qui ont voulu s'accaparer, dans le fond, ce débat-là.
00:13:31 On a vu que le Premier ministre s'était invité, même ce matin,
00:13:33 dans une autre émission à laquelle participait Valérie Yahier,
00:13:36 afin de s'accaparer, de s'approprier la parole.
00:13:40 – En faisant passer ça pour "coucou, j'ai vu la lumière dans le boule de gueule".
00:13:43 – Oui, "coucou, je passais par hasard".
00:13:45 Donc on n'est pas dupes, naturellement, du fait que le gouvernement ne cache plus son inquiétude
00:13:50 sur le vote de défiance, le vote de censure des Français eux-mêmes.
00:13:54 Cela sera un vote authentiquement de censure et un vote de défiance,
00:13:58 qui me semblera intéressant, naturellement, d'analyser et de voir
00:14:01 quelles seront les conséquences politiques qu'en tirera Emmanuel Macron,
00:14:05 même si, naturellement, il continuera à dire que ce sont des élections européennes
00:14:08 qui ne concernent pas la politique intérieure.
00:14:10 Mais la politique intérieure s'est invitée,
00:14:12 et même de manière très autoritaire et maladroite,
00:14:14 au cœur même de cette politique européenne.
00:14:16 – Alors on va vérifier ce que vous dites avec Florian Tardif qui nous a rejoints.
00:14:19 Florian, est-il possible en effet que des députés LR se greffent à l'une des motions,
00:14:23 une, on l'imagine, plus que l'autre ?
00:14:26 Et est-ce que ça pourrait renverser la table ?
00:14:28 A priori, non, on a fait les comptes quand même.
00:14:30 – Oui, on a fait les comptes.
00:14:31 Il est fort probable qu'il y ait des députés LR,
00:14:34 on l'a connu par le passé, qui votent cette motion de censure,
00:14:37 notamment la motion de censure proposée par les députés du Rassemblement National,
00:14:40 qui pourrait également être votée par les députés de gauche.
00:14:44 Le problème c'est que ces différentes motions de censure,
00:14:47 ce sont en fait des chimères, c'est-à-dire que c'est une alliance de circonstances
00:14:53 entre des députés qui ne seraient pas prêts,
00:14:56 si le gouvernement était amené à tomber,
00:14:58 si cette motion de censure ou ces motions de censure étaient votées,
00:15:01 à travailler ensemble.
00:15:03 C'est-à-dire que très bien, la motion de censure, imaginons,
00:15:06 est votée à l'Assemblée Nationale par des députés de gauche,
00:15:09 des députés du Rassemblement National ou encore des députés LR.
00:15:12 Le gouvernement tombe, qu'est-ce qu'on fait ensuite ?
00:15:14 C'est-à-dire qu'on a un gouvernement de circonstances
00:15:19 entre Thomas Porte, Laure Lavalette, Éric Ciotti, etc.
00:15:25 – On rappelle qu'il n'y a aucune autre majorité qui se dégage.
00:15:28 – C'est-à-dire que finalement, la force de la majorité relative aujourd'hui,
00:15:33 c'est l'opposition des oppositions entre elles.
00:15:37 C'est-à-dire qu'elles sont toutes incapables de travailler ensemble,
00:15:41 si ce n'est à voter effectivement une motion de censure
00:15:44 pour envoyer néanmoins un message politique à la population
00:15:47 en disant "voilà, on est contre la politique menée par ce gouvernement".
00:15:50 – Bon, réponse dans une heure, une heure et demie,
00:15:52 ça a pris un petit peu de retard et puis il faut le temps que tout le monde s'exprime
00:15:55 pour défendre ou fustiger l'émotion en question.
00:15:57 J'aimerais vous soumettre un autre thème cet après-midi avec ces propos qui choquent.
00:16:00 Au moment où l'antisémitisme est à son plus haut niveau en France,
00:16:03 on a vu cette explosion quand même de 300% en l'espace de quelques mois d'actes antisémites.
00:16:08 Eh bien non, pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'un antisémitisme qui reste résiduel.
00:16:14 Regardez ce que ça donne avec Marine Sabourin.
00:16:17 – Pour Jean-Luc Mélenchon, l'antisémitisme reste résiduel en France.
00:16:21 Pourtant, les chiffres prouvent le contraire.
00:16:24 Les actes antisémites ont flambé au premier trimestre 2024 selon les chiffres du gouvernement.
00:16:29 366 faits ont été recensés.
00:16:32 C'est une hausse de 300% par rapport à la même période l'année dernière.
00:16:36 L'insoumis revient également sur la sanction du député marseillais Sébastien Delogu,
00:16:41 exclu temporairement de l'Assemblée nationale pour avoir brandi un drapeau palestinien.
00:16:45 – Monsieur Delogu !
00:16:46 – Selon Jean-Luc Mélenchon, les accusations d'antisémitisme contre le député David Guiraud,
00:16:51 qui avait qualifié Meyrabib de porc, sont également caricaturales.
00:16:55 – Ne me touchez pas ! – Je suis en pleine interview, qu'est-ce que vous allez me faire ?
00:16:59 – Ces situations ont une productivité finale en notre faveur, publie-t-il.
00:17:03 Le chef de Philalophy dénonce une répression injuste, ridicule et cruelle,
00:17:08 notamment pour l'expulsion d'un imam à Bordeaux, pour un dessin selon lui banal.
00:17:12 Ce dessin mettait en regard un soldat ukrainien armé face à un char russe
00:17:16 avec le sous-titre "autodéfense" et un palestinien face à un char israélien
00:17:20 avec le sous-titre "terrorisme".
00:17:22 Le triple candidat à la présidentielle qui compare la situation à Gaza
00:17:26 et celle du ghetto de Varsovie.
00:17:27 – Faites un test de sensibilité comparée.
00:17:30 Essayez de comparer le martyr de Gaza et celui du ghetto de Varsovie.
00:17:34 Fusse de loin et vous verrez vite la différence de capacité d'indignation.
00:17:38 – Des propos qui interpellent jusqu'au sein même de la gauche.
00:17:41 – Est-ce que ce n'est pas finalement cette dernière phrase qui est la pire des deux ?
00:17:46 – Au-delà même de l'aspect résiduel à son sens de l'antisémitisme et de l'état d'antisémitisme.
00:17:53 – La gauche s'enferme non seulement dans sa caricature mais dans un négationnisme.
00:17:57 Alors certes on peut se rappeler qu'il y a un antisémitisme résiduel
00:18:01 si nous parlons de l'antisémitisme chrétien qui en effet est devenu résiduel.
00:18:05 L'antisémitisme chrétien a été porté par le procès qui était fait
00:18:08 au peuple juif d'avoir tué Jésus.
00:18:11 Le Vatican II a mis fin naturellement à ce procès-là
00:18:14 et aujourd'hui il faut être aveugle pour ne pas voir qu'il y a un nouvel antisémitisme
00:18:17 qui est plutôt une judéophobie qu'un antisémitisme
00:18:20 parce qu'il est porté par un peuple sémite en effet
00:18:23 qui est porté au cœur de cette immigration arabo-musulmane.
00:18:28 Je ne dis pas que tous les arabo-musulmans sont antisémites
00:18:31 mais il y a une culture antisémite qui a été portée par cette nouvelle immigration
00:18:34 qui a fait fuir les juifs notamment de Seine-Saint-Denis et de certaines écoles
00:18:40 et qui porte bien sûr maintenant pour l'instant à faire le procès en connivence
00:18:46 de la France insoumise qui en épousant la cause révolutionnaire de cet islam-là
00:18:50 épouse également son antisémitisme, son antisionisme, son anticolonialisme.
00:18:54 Appelez ça comme vous voulez mais il y a derrière ces déguisements-là
00:18:57 un nouvel antisémitisme qui est l'antisémitisme islamique.
00:19:00 Caroline en parlait de faire de la politique jusqu'au bout, en tout cas jusqu'au bout
00:19:03 de la campagne officielle, lui aussi d'une certaine manière.
00:19:05 C'est encore un appel du pied électoraliste tout ça.
00:19:08 À chaque jour suffit sa peine pour moi concernant beaucoup de propos de la France insoumise.
00:19:12 Monsieur Mélenchon sait très bien ce qu'il fait, il attise un peu plus la haine.
00:19:16 C'est un fin stratège, c'est un tacticien.
00:19:18 Effectivement il parle à son électorat.
00:19:20 Demandez aux français juifs ce qu'ils pensent de cette phrase,
00:19:23 ce qu'ils pensent des dérapages de ces dernières semaines, de ces derniers mois.
00:19:27 Et bien plus, ça ne va qu'en empirant avec une partie de la France insoumise
00:19:33 qui ne se cache même plus.
00:19:35 Vous avez parlé de Takia précédemment, mais là ils sont complètement démasqués,
00:19:38 ils sont complètement décomplexés.
00:19:40 Et ce sont des gens qui pour moi, une fois de plus, sont extrêmement dangereux.
00:19:43 Ce sont les rois de la censure actuellement.
00:19:46 Dès que vous ne pensez pas comme eux, vous êtes un vilain facho.
00:19:49 Et derrière l'antisionisme de ces gens-là, il y a énormément d'antisémitisme.
00:19:53 Donc bien évidemment que ça ne sert qu'à leur électorat,
00:19:56 parce que le reste des gens, des français, des citoyens, et surtout des citoyens juifs,
00:20:01 ont vu déjà leur jeu depuis longtemps et ne sont plus dupes de rien.
00:20:05 - Florian, on notera quand même la montée en puissance dans cette fin de campagne de Jean-Luc Mélenchon,
00:20:08 qu'on avait un peu moins entendu, qu'il avait laissé un peu plus de champ à ses candidates,
00:20:12 avec un peu plus une mise en exergue de Rima Hassan, au détriment d'ailleurs,
00:20:16 pendant un temps de Manon Aubry, qui a un peu repris la main à la faveur des débats.
00:20:19 Mais néanmoins, là, lui aussi, il monte en puissance,
00:20:22 il montre qu'il est toujours là jusqu'au bout, parce qu'il faut peut-être aussi voter sur sa personne.
00:20:28 - Oui, on n'est pas loin de l'entendre reprendre son slogan,
00:20:32 qui était le sien lors de la campagne des élections législatives de 2022,
00:20:36 "Élisez-moi Premier ministre", là, ce serait "Élisez-moi Président",
00:20:39 tout simplement parce que le but ultime de Jean-Luc Mélenchon, c'est d'arriver au pouvoir.
00:20:43 Là, je pense que les résultats de La France Insoumise ce dimanche,
00:20:46 peu ou prou, ce n'est pas si important que cela pour lui.
00:20:51 C'est-à-dire que La France Insoumise fasse 6, 7, 10 ou 15 %,
00:20:54 ce qu'ils visent, c'est de constituer une base électorale forte
00:20:59 dans des endroits de France où, habituellement, on ne votait pas,
00:21:04 où on ne votait plus.
00:21:06 - Donc il y a déjà l'enjeu des municipales avant.
00:21:08 - Il y a bien évidemment l'enjeu des municipales, et c'est d'ailleurs cela qu'ils visent.
00:21:11 C'est-à-dire qu'il ne faut jamais oublier que Jean-Luc Mélenchon,
00:21:15 il lui manquait 400 000 voix pour accéder au second tour en 2022.
00:21:18 Ce chiffre-là, ils l'ont bien en tête, au sein de La France Insoumise.
00:21:21 Et donc s'il clive comme cela, et d'ailleurs il avait fait cette analyse politique-là
00:21:27 dans les années 90 concernant Jean-Marie Le Pen,
00:21:30 en expliquant que Jean-Marie Le Pen avait réussi,
00:21:33 ce sont les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon à l'époque,
00:21:36 à politiser des personnes qui s'étaient détournées des urnes,
00:21:41 grâce justement à cette stratégie du conflit permanent,
00:21:45 en clivant tous les sujets qui étaient au cœur des débats politiques,
00:21:50 qui devenaient des objets politiques.
00:21:51 Il en a retenu quelque chose.
00:21:52 Il reprend effectivement cette stratégie-là à des fins électoralistes,
00:21:55 en espérant élargir son socle électoral,
00:21:59 et donc ramener aux urnes des personnes qui s'en étaient éloignées.
00:22:02 Je vous propose de marquer une courte pause, et puis on reviendra à d'autres sujets.
00:22:05 On va aussi parler de l'affaire des cercueils de la Tour Eiffel,
00:22:07 assez choquant, avec une enquête qui va assez vite.
00:22:10 C'est Sandra Buisson qui viendra nous parler des dernières révélations de la matière
00:22:14 sur le profil des individus qui pourraient être impliqués à tout à l'heure.
00:22:19 De retour avec vous pour un point sur l'info, avec Vincent Farandez.
00:22:25 Je vais parler de l'enquête et des révélations qui se poursuivent
00:22:27 dans ce qu'on a appelé l'affaire Mohamed Amra.
00:22:30 Le détenu qui s'est évadé au péage d'un carville le 14 mai dernier
00:22:34 disposait de neuf boîtiers téléphoniques et de nombreuses puces dans sa cellule.
00:22:38 L'enquête semble mettre en lumière de nombreux dysfonctionnements
00:22:41 de l'administration. Les détails avec Audrey Bertheau.
00:22:44 Une cellule transformée en bureau de chef d'entreprise.
00:22:48 Depuis des mois, les enquêteurs savent tout, ou presque, de la vie de Mohamed Amra.
00:22:53 Des mouchards ont été placés dans sa cellule de la santé,
00:22:56 ainsi que dans les locaux où sont organisés ses parloirs.
00:22:59 Selon les informations du Parisien, lors de son séjour à la prison de la santé,
00:23:03 soit un peu plus d'un an, Mohamed Amra a utilisé au moins neuf téléphones
00:23:08 et tout autant de puces. Sa sœur aînée a reconnu lui en avoir fourni une
00:23:12 lors d'un parloir, mais le mystère reste entier pour les autres.
00:23:16 Les enquêteurs ont ainsi découvert qu'une ligne téléphonique a été mise en service
00:23:20 le 28 janvier 2022, alors qu'il était à la santé.
00:23:23 Pendant plusieurs jours, une puce sera active et servira le fugitif.
00:23:27 Toujours selon le Parisien, les écoutes ont révélé l'existence d'une jeune femme marseillaise.
00:23:32 Aujourd'hui incarcérée, on apprend que Nahuel aurait utilisé les papiers
00:23:36 de la sœur de Mohamed Amra pour lui rendre visite.
00:23:39 Les deux femmes ne se ressemblent pas physiquement, mais cela ne l'empêchera pas
00:23:43 de venir voir la mouche pendant des mois.
00:23:46 De nombreux éléments qui confirment des dysfonctionnements au cours de la détention
00:23:49 de Mohamed Amra. Celui-ci est toujours recherché par les services de police
00:23:53 en France et à l'étranger.
00:23:56 On va parler du procès de Lexbert de Canteleu, qui a donc repris à Bobigny aujourd'hui.
00:24:00 Mélanie Boulanger est jugée pour un important trafic de drogue dans sa ville.
00:24:04 Noémie Schultz, vous êtes au tribunal de Bobigny.
00:24:07 Il y a néanmoins donc un doute quant à la tenue de ce procès aujourd'hui.
00:24:11 Absolument, car les questions procédurales qui font que ce procès avait été renvoyé
00:24:16 déjà pour une semaine, il s'était ouvert lundi dernier,
00:24:19 et bien ces questions sont loin d'avoir toutes été abordées.
00:24:22 Et donc le fond de l'affaire ne sera pas examiné encore aujourd'hui.
00:24:26 Pour les avocats des 19 prévenus, ce procès se tient à marche forcée
00:24:30 au mépris du respect des droits de la défense.
00:24:33 Triste justice vient de plaider l'un d'eux dans cette affaire.
00:24:36 Par exemple, un des prévenus n'avait plus d'avocat,
00:24:38 et celle qui a été commise d'office ce matin a expliqué qu'elle n'avait pas eu le temps
00:24:42 de prendre connaissance des milliers de pages de ce dossier.
00:24:45 La défense qui espère donc un renvoi à plus longue échéance,
00:24:48 ce que le président et la procureure veulent éviter à tout prix.
00:24:52 Pourquoi ? Eh bien notamment parce que des détenus pourraient être remis en liberté
00:24:57 si ce procès devait être renvoyé.
00:24:59 Ils arrivent au bout du temps qu'ils peuvent passer en détention provisoire.
00:25:02 Or, dans cette affaire, un des prévenus est déjà en fuite au Maroc.
00:25:06 Les échanges sont donc très vifs ici au tribunal correctionnel à Bobigny
00:25:10 et se déroule sous le regard un peu agacé de Mélanie Boulanger,
00:25:12 l'ancienne maire de Canteleux, renvoyée pour complicité de trafic de stupéfiants,
00:25:16 vous l'avez dit.
00:25:18 Elle aimerait, elle, visiblement, s'expliquer rapidement.
00:25:21 "Je réfute tous les faits qui me sont reprochés",
00:25:23 avait-elle dit la semaine dernière à l'ouverture des débats.
00:25:25 Son audition était prévue le 12 juin prochain.
00:25:28 Le retard qui est pris depuis maintenant une semaine, sans doute signifie
00:25:32 qu'elle devra attendre encore un peu avant de pouvoir s'expliquer.
00:25:35 Merci beaucoup Noémie Chouz pour ces premières précisions.
00:25:39 On attendra donc vos infos.
00:25:41 On va aussi parler de Gabriel Attal, qui fait donc face,
00:25:43 on en parlait il y a quelques minutes, à deux motions de censure
00:25:46 déposées par le Rassemblement national et la France insoumise.
00:25:48 Elles ont été déposées à la suite des coupes budgétaires
00:25:51 promises par le gouvernement.
00:25:53 Alors, pour redresser le déficit public, va-t-on,
00:25:56 va-t-on vers une hausse d'impôts ?
00:25:58 Réponse avec Kylian Sallé et Pierre Remco.
00:26:01 Augmenter les impôts des Français pour réduire le déficit public ?
00:26:05 Pas question pour le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
00:26:08 Mais lui, faites-vous confiance ?
00:26:10 J'ai aucune confiance en ce gouvernement.
00:26:12 De toute façon, ils ont déjà prouvé qu'ils étaient capables de mentir
00:26:14 et de très bien mentir.
00:26:15 Je ne vois pas comment est-ce qu'on peut réduire la dette,
00:26:18 conserver notre train de vie, et ce, sans augmenter les impôts.
00:26:21 Je pense qu'ils ne toucheront pas aux impôts,
00:26:23 ils vont trouver d'autres moyens de prendre l'argent autre part.
00:26:26 Je ne sais pas, ils trouveront toujours des taxes.
00:26:28 Pour redresser le déficit public, deux solutions existent.
00:26:31 Soit baisser drastiquement les dépenses publiques,
00:26:34 soit augmenter les impôts.
00:26:36 La deuxième solution paraît inéluctable selon ce spécialiste.
00:26:39 Il est assez compliqué d'imaginer, compte tenu de l'ampleur
00:26:43 de l'impasse budgétaire qui est devant nous,
00:26:45 et la très grande difficulté, il faut le dire, qu'on a eue dans l'histoire
00:26:49 avec les gouvernements d'Emmanuel Macron,
00:26:51 mais pas seulement à baisser réellement les dépenses,
00:26:53 en fait on y arrive extrêmement peu, il est très peu probable
00:26:56 qu'on arrive à s'en tirer sans hausse d'impôts malheureusement.
00:27:00 Le gouvernement prévoit un déficit de 5,1% en 2024.
00:27:04 Pour rappel, son objectif est de passer sous la barre des 3% en 2027,
00:27:08 avant les élections présidentielles.
00:27:11 Allez, un peu de sport, avis aux fans de Ferrari.
00:27:15 La deuxième édition de La Starossa aura lieu samedi prochain.
00:27:18 De nombreuses voitures seront ainsi mises aux enchères,
00:27:21 des modèles allant des années 50 aux années 2010.
00:27:24 Reportage de Franck Triviaud avec Charles Pousseau.
00:27:27 Une trentaine de véhicules et autres produits de la marque.
00:27:33 Le 8 juin, les amateurs de Ferrari pourront s'arracher ces pièces d'exception.
00:27:37 Une deuxième édition de La Starossa qui permet notamment
00:27:40 de donner une deuxième chance à certains véhicules.
00:27:43 La dernière Testarossa, la F512M, présentée en 1994,
00:27:47 avec son look différent, assez tranchant,
00:27:50 que les clients n'ont pas vraiment aimé à ce moment-là,
00:27:53 a été produite à à peine plus de 500, on dit 501 exemplaires.
00:27:58 Aujourd'hui, c'est celle qui vaut le plus, alors qu'à l'époque,
00:28:01 ce n'était pas vraiment ça. Parfois, la situation se retourne.
00:28:04 Outre des modèles précis, ce qui attire les acheteurs,
00:28:07 c'est aussi la personne qui était derrière le volant de la voiture.
00:28:10 Cette année, c'est notamment la Ferrari FF de John Elkann,
00:28:13 actuel président de la marque, qui est en vente, mais pas seulement.
00:28:16 On va avoir aussi la voiture de Jax Waters, un pilote beige,
00:28:22 qui est aussi le patron de l'écurie à ce moment-là de la Francorchamps.
00:28:26 Donc, vraiment, oui, le Pédigré et les propriétaires précédents
00:28:31 d'une auto font sa valeur.
00:28:33 L'année dernière, ce même modèle Enzo, appartenant au pilote
00:28:35 de F1 Fernando Alonso, s'était vendu à plus de 5 millions d'euros.
00:28:39 Merci beaucoup, cher Vincent. Allez, une petite pause
00:28:44 et puis on revient pour parler de ces nouvelles révélations
00:28:47 dans ce qu'on a appelé l'affaire des cercueils de la Tour Eiffel.
00:28:50 Sandra Buisson est là pour nous en parler.
00:28:52 Nous sommes de retour avec mes deux débriefers de l'action aujourd'hui.
00:28:58 J'ai nommé Caroline Pilastre et Yvon Réauphol.
00:29:00 Merci à tous les deux. Tandis que Sandra Buisson nous a rejoints.
00:29:02 Bonjour, Sandra. Vous allez nous parler de cette affaire
00:29:04 des cercueils de la Tour Eiffel.
00:29:07 C'était samedi matin, la découverte de ces cercueils.
00:29:10 Vous allez nous raconter un petit peu encore à quoi ça ressemblait.
00:29:13 Et surtout, on a de nouvelles infos.
00:29:15 Que sais-t-on des suspects qui sont présentés à un juge d'instruction aujourd'hui ?
00:29:19 Alors, ils sont trois. Il y a d'abord le conducteur de la camionnette
00:29:22 qui était immatriculé en Bulgarie. Cet homme est bulgare.
00:29:25 Il dit être arrivé de ce pays la nuit précédant les faits
00:29:29 et avoir été payé pour amener ces cinq cercueils
00:29:31 lestés de sac de plâtre devant la Tour Eiffel.
00:29:34 Il affirme qu'avant d'avoir rencontré les deux autres suspects
00:29:38 la veille des faits, il ne les connaissait pas précédemment.
00:29:41 Ces deux autres individus, qui sont également présentés à un magistrat aujourd'hui,
00:29:45 ont été interpellés dans l'après-midi samedi à la gare routière de Bercy
00:29:49 alors qu'ils s'apprêtaient à aller en Allemagne avec un Flixbus.
00:29:53 Ils habitent tous les deux en Allemagne.
00:29:55 Selon nos informations, l'un est allemand et l'autre mineur, a un passeport ukrainien.
00:29:59 Ils disent aussi avoir été payés pour décharger les cercueils, 400 euros chacun.
00:30:05 Et ils expliquent qu'ils ont accepté ça parce qu'ils avaient besoin d'argent.
00:30:09 Selon un document de police que nous avons pu consulter,
00:30:12 les enquêteurs cherchent un quatrième homme qui était en lien avec le conducteur de la camionnette,
00:30:17 c'est ce qu'indique la téléphonie du conducteur.
00:30:20 Et ce quatrième homme a été contrôlé près des lieux des faits
00:30:23 juste avant que les cercueils ne soient déposés.
00:30:26 Or cet homme n'est pas un inconnu pour les policiers
00:30:29 puisqu'il s'avère qu'il est aussi suspecté d'être impliqué dans l'affaire des 35 mains rouges,
00:30:34 qui ont été taguées sur le mur des Justes à l'extérieur du mémorial de la Shoah
00:30:39 dans la nuit du 13 au 14 mai dernier.
00:30:41 On rappelle peut-être ce qu'il y avait sur ces cercueils,
00:30:44 il y avait des drapeaux avec l'allusion aux soldats français qui étaient morts en Ukraine.
00:30:48 Tout à fait, c'est une mise en scène assez particulière.
00:30:53 Et la question qui se pose forcément dans le cadre de cette enquête,
00:30:56 eu égard à ce possible lien avec l'autre affaire de tag,
00:31:01 c'est de savoir s'il y a eu une ingérence étrangère derrière cela.
00:31:05 Deux remarques qui me viennent quand même, Caroline Pilastre.
00:31:08 Un, la ficelle est un peu grosse, et puis faire ce genre de choses au pied de la tour Eiffel,
00:31:12 alors qu'on sait que c'est bourré de caméras de surveillance,
00:31:15 il y a forcément une dimension un peu amateur.
00:31:17 Mais ce n'était peut-être pas l'objectif visé par les commanditaires en premier lieu.
00:31:21 Précisément, peut-être qu'ils voulaient qu'on en parle.
00:31:23 Exactement. Alors moi, ça me fait penser à un gros buzz, à un symbole.
00:31:26 Évidemment, c'est macabre, c'est lugubre.
00:31:29 Je ne peux pas plus m'avancer, parce que comme vous, je n'en sais pas plus.
00:31:32 Mais c'est vrai que sur le principe, c'est assez effrayant,
00:31:35 que ce soit de l'ingérence étrangère, ou que ce soit fait par une personne
00:31:38 qui serait complotiste, conspiratrice, je ne sais pas.
00:31:41 Mais ça n'augure rien de bon.
00:31:44 Et puis on voit aussi que ces ingérences, si elles ramènent toujours à la même source,
00:31:47 à la même piste, Yvan, touchent à des domaines assez différents.
00:31:51 Il s'agit en fait de déstabiliser l'État français, plutôt que d'insister sur...
00:31:55 Même la société.
00:31:56 Et même la société, plutôt que d'insister sur un aspect politique en particulier.
00:31:59 Je suis assez peu convaincu. J'entends effectivement que ces actions
00:32:03 visent à déstabiliser la société française.
00:32:05 Je pense que pour déstabiliser la société française, il en faudrait quand même beaucoup plus.
00:32:09 Je ne vois pas non plus qu'on pourrait y voir la main de Poutine à chaque fois.
00:32:12 Donc je suis un peu déstabilisé par l'amateurisme.
00:32:15 C'est un mot, effectivement, que j'emploierais, comme vous le faites aussi.
00:32:18 Mais il ne faudrait pas que cela interdise, malgré tout,
00:32:20 que l'on ait une vision critique sur la guerre qui est menée, pour l'instant,
00:32:23 notamment par la France. Parce que c'est aussi ceci, peut-être,
00:32:26 qui est comme message à entendre.
00:32:28 Moi, je suis de ceux qui pensent que le choix...
00:32:30 Mais des cercueils, c'est quand même un drôle de signal, le message.
00:32:33 Je n'applaudis pas. Je n'applaudis pas cela.
00:32:35 Mais enfin, je ne vois pas très bien quel est le grand message
00:32:37 qui serait porté par Poutine pour ceci.
00:32:39 Je pense qu'on peut, effectivement, avoir un regard critique
00:32:42 sur la stratégie française aujourd'hui,
00:32:44 qui me semble être assez irresponsable, dans la mesure où elle attise
00:32:47 une possible guerre mondiale.
00:32:48 Ce n'est pas moi, simplement, qui le dit.
00:32:50 C'est également Nicolas Sarkozy qui l'a dit dans un article du FIGARO,
00:32:54 dans une interview excellente du FIGARO la semaine dernière.
00:32:58 Et c'est Pierre Lelouch, également, qui vient souvent ici,
00:33:00 qui est un spécialiste de la défense,
00:33:02 et qui nous dit que tous les gardes fous sont en train de sauter,
00:33:05 dans la mesure où Nicolas Sarkozy, non seulement, est prêt à envoyer
00:33:08 des troupes au sol, mais a donné son aval, également,
00:33:10 à ce que des missiles français puissent aller frapper la Russie,
00:33:14 même en faisant de la France un co-belligeant.
00:33:16 Donc, en accélérant cette guerre, qui est non seulement une guerre nucléaire,
00:33:19 mais une guerre mondiale.
00:33:20 Donc, il est possible, il doit être possible, malgré tout,
00:33:23 de critiquer cette guerre-là.
00:33:25 Il ne faudrait pas prendre pretexte de ces imbécilités-là,
00:33:27 pour dire que tous ceux qui cautionnent une critique de la guerre,
00:33:31 cautionneraient ces petites déstabilisations de pieds nickelés.
00:33:35 - Si je puis me permettre, sur le principe, vous avez raison,
00:33:38 on doit débattre de tout, de manière la plus apaisée possible.
00:33:41 Mais c'est quand même une démarche assez lugubre, assez sinistre.
00:33:45 Et moi, je me dis, est-ce que ce n'est pas aussi le fait que la France
00:33:49 devienne prochainement la vitrine du monde,
00:33:52 qui fait que certains ont envie de mettre en avant certaines causes,
00:33:55 pour faire avant tout du buzz, puisque la preuve, nous en parlons...
00:33:58 - Je suis de la Tour Eiffel, il n'est pas anodin non plus, bien sûr.
00:34:00 - Je ne conteste pas votre argument, mais je vous dis que ceci est tellement
00:34:04 ridicule pour l'instant, dans sa démonstration,
00:34:08 que je ne vois pas qu'on puisse en faire une théorie.
00:34:10 - En tout cas, dans la mise en œuvre, ça a été assez mal préparé,
00:34:13 ça on peut en convenir.
00:34:14 Florian, si on élargit un tout petit peu le spectre,
00:34:17 et même si on considère que ce ne sont que des signaux plutôt mal envoyés,
00:34:21 il y a eu d'autres tentatives de déstabilisation d'ingérences étrangères,
00:34:25 de plus grande ampleur dans les mois passés, et ça, il ne faut pas l'oublier.
00:34:28 On pense aussi, bien sûr, à l'Azerbaïdjan avec la Nouvelle-Calédonie.
00:34:31 C'est un fait avéré, Gérald Darmanin, ça ne serait pas autant avancé
00:34:33 s'il n'y avait pas des choses à vérifier de ce côté-là.
00:34:36 - Oui, de toute façon, on sait très bien qu'il y a actuellement
00:34:40 une tectonique des plaques qui est en train de s'opérer au niveau mondial,
00:34:46 avec des puissances impérialistes que sont la Chine, la Russie,
00:34:52 et je pourrais citer d'autres pays,
00:34:54 qui souhaitent déstabiliser les puissances occidentales, tout simplement.
00:34:58 Et on l'a vu avec la guerre en Ukraine,
00:35:01 on le voit avec ce qui se passe autour de Taïwan,
00:35:05 on pourrait également parler des différentes déstabilisations de l'Iran,
00:35:09 de la Corée du Nord, etc.
00:35:11 - Le Proche-Orient, avec les étoiles de David, les Kossois...
00:35:14 - Tout à fait, vous avez parlé à l'instant de l'Azerbaïdjan.
00:35:17 Globalement, ce sont les puissances occidentales qui sont visées.
00:35:20 Il y a une volonté de ces différentes puissances-là,
00:35:23 on pourrait même parler de reprendre l'expression, à l'époque,
00:35:27 de Bush sur l'axe du mal, qui est en train de s'opérer.
00:35:32 Pourquoi je dis cela ?
00:35:34 Tout simplement parce qu'ils ont la même visée,
00:35:37 c'est-à-dire d'affaiblir l'Occident
00:35:40 pour ensuite potentiellement prendre le dessus sur ces puissances-là
00:35:46 et "inverser l'ordre mondial tel qu'établi jusqu'à présent".
00:35:50 - A minima, il y a une guerre de communication qui est en cours,
00:35:52 c'est indéniable.
00:35:53 - Il y a une guerre de communication, il y a une guerre tout court.
00:35:55 En effet, le Sud global, pour l'instant,
00:35:57 est en train de contester l'hégémonie occidentale.
00:35:59 Et effectivement, l'hégémonie occidentale a de quoi s'inquiéter
00:36:02 dans la mesure où derrière le Sud global,
00:36:04 il y a non seulement la Russie, mais il y a la Chine,
00:36:07 il y a tous les autres pays émergents, les pays africains,
00:36:09 et c'est un nouvel ordre mondial qui est bousculé.
00:36:11 Mais ceci, il va bien au-delà de cette péripétie des cinq cercueils.
00:36:15 Je vois qu'il n'y a pas de correspondance,
00:36:17 il n'y a pas de lien, me semble-t-il,
00:36:19 entre ce petit fait-là et ce fait planétaire,
00:36:22 qui est effectivement de constater qu'aujourd'hui,
00:36:24 l'Occident a des comptes à rendre,
00:36:26 et que maintenant, beaucoup de gens contestent
00:36:28 la vision universaliste que pouvait avoir cet Occident-là,
00:36:31 qui se croyait être l'exemple du monde.
00:36:33 Non, aujourd'hui, maintenant, la contestation est au cœur même de l'Occident,
00:36:37 et cela implique d'ailleurs des conflits qui se retrouvent
00:36:41 au cœur même de la société française, à travers la cause palestinienne,
00:36:44 notamment, qui est défendue par la France insoumise,
00:36:46 qui croit rejoindre un mouvement de fond.
00:36:48 - Sandra, il nous reste quelques secondes,
00:36:50 peut-être le temps de rappeler quelles pourraient être
00:36:52 les mises en examen à l'issue de la présentation au juge d'un sotus.
00:36:55 - Alors, ces trois individus sont présentés à un magistrat
00:36:57 en vue d'une mise en examen pour violence avec préméditation.
00:37:01 Alors, il faut expliquer pourquoi cette qualification,
00:37:03 qui peut paraître être bizarre au vu des faits,
00:37:07 alors, on nous indique de source judiciaire que déposer ses cercueils
00:37:11 avec ses drapeaux où il était écrit "soldats français de l'Ukraine",
00:37:15 c'est considéré juridiquement comme une violence psychologique,
00:37:19 et ça peut faire encourir jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
00:37:23 - Merci, il fallait quand même le rappeler.
00:37:25 Merci beaucoup d'avoir été des nôtres cet après-midi,
00:37:28 on va marquer une courte pause,
00:37:29 et puis nous on revient avec le journal de Vincent Farandège
00:37:32 et d'autres sujets d'actualité, on va monter en puissance,
00:37:35 vous le savez, tout au long de cette semaine,
00:37:36 jusqu'à la fin de la campagne officielle des européennes,
00:37:38 parce que ça prend fin vendredi à minuit,
00:37:41 mais avant cela, eh bien, un certain Emmanuel Macron s'offre de 20h,
00:37:45 ce sera jeudi soir, on en parle là tout de suite.
00:37:47 - Non, voici, c'est l'heure du journal de 15h avec Vincent Farandège,
00:37:54 et à la une, cette nouvelle mobilisation, Vincent, des agriculteurs.
00:37:57 Ils bloquent les routes à la frontière avec l'Espagne,
00:37:59 la 9 Montpellier-Barcelone, par exemple,
00:38:02 est entièrement coupée à la circulation.
00:38:04 Antoine Esteve et Jérôme Ropnoux sont sur place.
00:38:07 - Des agriculteurs français et espagnols, effectivement,
00:38:12 qui ont décidé de couper cet axe entre la France et l'Espagne,
00:38:15 l'autoroute A63, vous le voyez derrière moi ici,
00:38:17 normalement, c'est 10 000 poids lourds par jour
00:38:20 qui transitent entre nos deux pays.
00:38:22 Ici, les agriculteurs sont venus à une centaine de tracteurs,
00:38:24 vous les voyez de ce côté-là, de la frontière,
00:38:26 côté français, ils ont décidé, justement, de bloquer,
00:38:29 après les grandes manifestations qu'on a connues l'hiver dernier,
00:38:32 pour montrer que leur colère n'est toujours pas retombée,
00:38:34 et cette fois-ci, ils sont avec les agriculteurs espagnols,
00:38:36 vous les voyez de l'autre côté de la frontière,
00:38:38 alors du côté des revendications, c'est à peu près la même chose,
00:38:41 d'un camp comme dans un autre, ici, on ne parle pas forcément
00:38:44 de subventions ou encore de détaxes, on parle surtout
00:38:47 de projets de vie, tous les agriculteurs nous disent
00:38:50 la même chose, ils veulent pouvoir vivre de leurs exploitations,
00:38:53 pouvoir avoir des prix suffisants pour payer leurs salariés
00:38:56 et pour, au quotidien, pouvoir entretenir
00:38:59 leurs exploitations agricoles.
00:39:01 - Cette semaine sera marquée par le 80e anniversaire
00:39:04 du débarquement en Normandie, bien sûr.
00:39:06 - Sur place, les festivités ont déjà débuté à 40 ans.
00:39:09 Par exemple, hier, une reconstitution du parachutage
00:39:12 des soldats américains était organisée,
00:39:14 au reportage de Michael Chayou.
00:39:16 - C'est l'image symbole de juin 44.
00:39:20 Les parachutistes de la 101e Airborne qui sautent
00:39:23 au-dessus des marées de 40 ans pour libérer la ville
00:39:26 des mains des Allemands.
00:39:28 Aujourd'hui, ce sont des férues de reconstitution historique
00:39:31 de l'association internationale RCPT qui, 80 ans plus tard,
00:39:35 ont refait le trajet, décollé d'Angleterre, traversé
00:39:39 la Manche jusqu'en Normandie en C-47 d'époque.
00:39:43 - Les avions sont des avions qui ont participé
00:39:46 au débarquement, les tenues sont des copies des tenues
00:39:49 que les Américains portaient.
00:39:51 On est des passeurs de mémoire, c'est ça qui est
00:39:54 le plus important, je crois.
00:39:56 - Un peu plus tôt dans la journée, les aigles hurlants,
00:39:59 c'est le nom que l'on donne aux GIs de la 101e Airborne,
00:40:02 font le spectacle avec une démonstration d'assaut
00:40:05 par les airs, leur spécialité.
00:40:07 Mais depuis la fin de la 2e guerre mondiale,
00:40:10 les hélicoptères ont remplacé les avions.
00:40:13 - Nous sommes très fiers de pouvoir montrer ça
00:40:16 parce que c'est notre histoire.
00:40:18 - Les aigles ont été traînés dans les champs de Normandie.
00:40:21 Aujourd'hui, nos capacités ont changé.
00:40:24 C'est important de montrer l'évolution
00:40:27 de la 101e Airborne.
00:40:29 - Les festivités vont se succéder toute la semaine
00:40:32 avec un point d'orgue le 6 juin sur les plages d'Omaha
00:40:35 et d'Utah Beach toutes proches.
00:40:37 - Le travail de mémoire est aussi grandement facilité
00:40:40 par les images tournées par de courageux caméramans
00:40:43 américains, le 6 juin 1944.
00:40:46 - Les archives de Washington ont décidé d'inviter
00:40:49 les enfants et petits-enfants de certains de ces caméramans
00:40:52 pour leur montrer le trésor inestimable
00:40:55 récolté par leurs parents.
00:40:57 - Des trésors d'archives témoignent de l'un des épisodes
00:41:00 les plus célèbres de notre histoire.
00:41:03 Ces images, filmées à Omaha Beach le 6 juin 1944,
00:41:06 montrent des soldats américains débarquer
00:41:09 sur les plages normandes.
00:41:12 Des morceaux d'histoire inédits,
00:41:15 immortalisés grâce à des caméramens américains.
00:41:18 Alors, 80 ans plus tard,
00:41:21 pouvoir visionner ces images est une chance immense.
00:41:24 - Dans cette salle des archives nationales à Washington,
00:41:27 ces deux femmes se repassent de nombreuses bobines
00:41:30 contenant des images du débarquement.
00:41:33 Et celui qui était derrière la caméra,
00:41:36 il y a huit décennies, était leur père.
00:41:39 - Ce n'est que maintenant que je reçois des images
00:41:42 de ce qu'il a fait, à quel point il a participé au débarquement
00:41:45 et il n'a jamais vraiment expliqué son rôle.
00:41:48 C'était très émouvant de voir cela,
00:41:51 de le voir descendre et de savoir qu'il s'est fait tirer dessus
00:41:54 tout de suite.
00:41:57 - Richard Taylor est en effet touché par une balle allemande
00:42:00 pendant l'assaut sur la plage.
00:42:03 Blessé aux bras gauches, il continue pourtant
00:42:06 de tourner des images, aujourd'hui conservées.
00:42:09 Mais les deux femmes souhaitent que ces archives soient dorées
00:42:12 et n'avant-vues par le plus grand monde.
00:42:15 - Je suis heureuse, je suis vraiment heureuse
00:42:18 qu'il y ait des gens qui s'y intéressent maintenant,
00:42:21 surtout à l'occasion du 80e anniversaire.
00:42:24 Je pense qu'il est temps que ces photographes reçoivent
00:42:27 la reconnaissance qu'ils méritent tant.
00:42:30 - Jennifer marchera ce jeudi sur les traces de son père
00:42:33 en espérant enfin une reconnaissance de son travail.
00:42:36 - Magnifique.
00:42:39 De belles histoires comme ça, on va beaucoup vous en raconter
00:42:42 entre mercredi et jeudi, bien sûr à l'occasion des commémorations
00:42:45 officielles. Enfin, retenez ce nom, elle s'appelle Claudia Scheinbaum,
00:42:48 c'est la nouvelle présidente mexicaine depuis hier.
00:42:51 - C'est d'ailleurs la première femme à occuper ce poste
00:42:54 dans ce pays qui compte l'un des taux de féminicide
00:42:57 les plus élevés au monde. Le portrait est signé
00:43:00 Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
00:43:03 - La première femme à la tête du Mexique,
00:43:06 élue à plus de 58% des voix.
00:43:09 La candidate de gauche de 61 ans entend placer
00:43:12 le peuple mexicain et l'environnement au cœur
00:43:15 de son action politique. Mais surtout, elle souhaite
00:43:18 mettre les femmes sur le devant de la scène.
00:43:21 Un projet ambitieux pour ce pays où près de 10 femmes
00:43:24 sont tuées chaque jour, selon l'ONU.
00:43:27 - Je n'arrive pas seule, nous arrivons toutes.
00:43:30 Avec nos héroïnes qui nous ont donné notre patrie,
00:43:33 avec nos ancêtres, nos mères, nos filles et nos petites filles.
00:43:36 - Petite fille de réfugiés juifs de Bulgarie et de Lituanie,
00:43:39 Claudia Scheinbaum est une pionnière.
00:43:42 Elle a été la première femme de son pays à devenir
00:43:45 docteur en ingénierie électrique.
00:43:48 Plus tard, elle fait ses débuts en politique
00:43:51 dans les années 2000, aux côtés du président sortant
00:43:54 Andrés Manuel López Obrador, qui lui confie le portefeuille
00:43:57 de l'environnement. De 2018 à 2023,
00:44:00 Claudia Scheinbaum est maire de Mexico.
00:44:03 Hier, dans les rues de la capitale,
00:44:06 des scènes de liesse, mais surtout de l'espoir.
00:44:09 - Aujourd'hui, nous avons fait un pas important
00:44:12 au niveau mondial pour nous rapprocher du Mexique
00:44:15 que nous voulons. Un Mexique libre, pour les personnes âgées,
00:44:18 les femmes, les personnes handicapées, les homosexuelles
00:44:21 comme moi, pour tout le monde.
00:44:24 - Les Mexicains ont célébré la victoire
00:44:27 de la candidate progressiste qui est passée entre les balles.
00:44:30 Cette campagne a été la plus meurtrière de l'histoire du pays.
00:44:33 25 candidats ont perdu la vie.
00:44:36 - Voilà pour l'essentiel de votre rendez-vous sport à présent.
00:44:39 - Votre programme avec Nutribullet.
00:44:42 Un maximum de nutriments en un minimum d'efforts.
00:44:45 Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:44:48 - Ce programme vous est proposé
00:44:51 par la maison horlogère Colin McArthur
00:44:54 et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:44:57 - On parle de Roland-Garros avec les Night Sessions,
00:45:00 les sessions de nuit redoutées par certains joueurs.
00:45:03 Novak Djokovic en a fait les frais samedi en terminant son match
00:45:06 à l'heure de 3h du matin.
00:45:09 Mécontent, il l'a fait savoir porte d'auteuil Marine Clair.
00:45:12 - Et oui, il s'est terminé à 3h08 du matin
00:45:15 précisément ce Djokovic-Mouzetis.
00:45:18 C'est tout simplement le cinquième match le plus tardif
00:45:21 de l'histoire des Grands Chelèmes.
00:45:24 Djokovic a ironisé la situation sur le court après sa victoire
00:45:27 en s'adressant à des jeunes encore présents dans le public
00:45:30 et en leur disant "mes amis, il faut aller dormir".
00:45:33 - C'est un match de nuit très difficile pour les joueurs
00:45:36 qui sont en train de jouer à 2h du matin dans une carrière
00:45:39 et que physiquement c'est très compliqué pendant et après le match.
00:45:42 Voilà pourquoi les joueurs se plaignent.
00:45:45 Les conditions nocturnes sont différentes avec de l'humidité,
00:45:48 des températures plus basses et des corps qui ne sont pas
00:45:51 forcément habitués à cela.
00:45:54 La récupération d'après-match est plus longue, plus compliquée.
00:45:57 Coco Goff, la numéro 3 mondiale, a pointé du doigt de manière
00:46:00 à la récompense des joueurs et des joueuses.
00:46:03 Roland-Garros n'est pas une exception.
00:46:06 L'Open d'Australie est habituée de ces situations.
00:46:09 On se souvient de Danil Medvedev cette année qui a terminé
00:46:12 à plus de 3h30 du matin.
00:46:15 Et on se souvient aussi de Yannick Siner, le numéro 2 mondial
00:46:18 qui en novembre a terminé à 2h30 du matin au Masters Mill
00:46:21 de Paris-Bercy avant même de déclarer forfait au tour suivant
00:46:24 évoquant une trop grande fatigue.
00:46:27 Mais désormais, aucun match n'est censé commencer après 23h.
00:46:30 À Wimbledon, c'est encore plus radical.
00:46:33 Aucun point n'est censé être joué après 23h.
00:46:36 Les organisateurs de Roland-Garros ont donc des pistes de réflexion.
00:46:40 C'était l'espoir.
00:46:43 Ce programme vous a été proposé par la maison horlogère
00:46:46 Colin McArthur et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:46:49 C'était votre programme avec Nutribullet.
00:46:52 Un maximum de nutriments en un minimum d'effort.
00:46:55 Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:46:58 Petite pause et puis on se retrouve pour le débat politique
00:47:01 de cet après-midi. Beaucoup de thèmes et de sujets
00:47:04 à vous soumettre, à soumettre à nos invités aussi.
00:47:07 De ces deux, non pas deux d'ailleurs, rendez-vous médiatiques
00:47:10 pour Emmanuel Macron dans cette fin de course en vue des européennes
00:47:13 mais un troisième qui s'est greffé, un troisième sur un média
00:47:16 digital dont nous parlera sans doute Florian Tardif.
00:47:19 Dans un instant, à tout de suite.
00:47:22 Nous revoici avec un nouveau panel d'invités.
00:47:27 En tout cas pour compléter le plateau déjà présent tout à l'heure.
00:47:30 Florian Tardif et Caroline Pilastre sont avec moi
00:47:33 tandis que nous ont rejoint Virginie Bensous-Sambrouillet qui est avocate.
00:47:36 Bonjour, merci d'être là cet après-midi.
00:47:39 Et Jean-Claude Dacier. Bonjour Jean-Claude.
00:47:42 Alors on va parler politique évidemment cet après-midi parce que nous
00:47:45 on enclenche un petit peu la toute dernière séquence de la campagne officielle
00:47:48 des européennes avec des oppositions vent debout contre les deux vingt heures
00:47:51 qui ont été préemptées par Emmanuel Macron jeudi soir.
00:47:54 Vous le savez, ce sera la veille de la clôture de la campagne
00:47:57 officielle en vue du scrutin. Au point d'ailleurs,
00:48:00 on va s'attacher à ça à quelques instants, de vouloir saisir l'Arkham
00:48:03 pour compter ses interventions en temps de parole.
00:48:06 Regardez ce chapelet de réactions, on vous a donné à sélectionner
00:48:09 quelques-unes qui nous paraissaient intéressantes pour illustrer cela.
00:48:12 On va peut-être commencer avec Marie Toussaint.
00:48:15 Voilà, pour les écologistes, on a un président qui est en campagne,
00:48:18 on l'a vu à plusieurs reprises, on le voit sur les photos avec Madame Ayé.
00:48:21 Bon, jusqu'ici tout va bien. Mais qui rajoute, j'espère que son temps de parole
00:48:24 sera bien décompté du temps de parole de la majorité.
00:48:27 On enchaîne, je crois, avec Manon Aubry, si ma mémoire est bonne.
00:48:30 Voici, qui va donc, elle, saisir l'Arkham pour demander
00:48:33 à ce que le temps d'antenne soit décompté du temps de campagne.
00:48:36 Je crois qu'en démocratie, il n'y a pas de candidature officielle,
00:48:39 donc il faut respecter les règles.
00:48:42 Et puis deux autres, à droite cette fois-ci, très à droite,
00:48:45 avec Sébastien Chenu, sur la possibilité de saisir l'Arkham.
00:48:48 Bon, du côté du RN, pour l'instant, on ne l'exclut pas.
00:48:51 Il faudra voir aussi ce que le président de la République raconte, sous-entendu,
00:48:54 s'il parle vraiment des commémorations liées au 80e anniversaire
00:48:57 du débarquement ou pas.
00:49:00 Et puis, peut-être, pour compléter le tableau,
00:49:03 François-Xavier Bellamy, pour la tête de liste LR,
00:49:06 pour dire que le président manque ainsi à sa fonction, à sa mission.
00:49:09 Le rôle est d'être au-dessus des partis.
00:49:12 Nous demandons que l'Arkham se prenne sur cette question,
00:49:15 qu'il puisse jouer son rôle. On va peut-être s'arrêter un instant là-dessus.
00:49:18 Ah oui, Valérie Ayé, je pense que c'est important aussi de voir
00:49:21 qu'évidemment, elle vole au secours du chef de l'État.
00:49:24 Qui nous dit que non, tout cela, c'est lié aux commémorations.
00:49:27 Je vais commencer avec vous, maître Ben Sousson-Brûlé.
00:49:30 Est-ce qu'en effet, il va au-delà de la mission qui est la sienne ?
00:49:35 Il aurait dû prendre un peu de hauteur, un peu de champ
00:49:38 par rapport à ce scrutin.
00:49:40 Deux observations. La première, c'est qu'on est un petit peu comme au basket.
00:49:45 On est sur ce qu'on appelle le "money time".
00:49:48 C'est-à-dire que c'est cette semaine que tout se décide
00:49:51 pour les indécis, les hésitants.
00:49:54 Et donc, c'est la cible prioritaire.
00:49:56 En termes de timing, il n'est ni trop tôt, ni trop tard.
00:50:00 Il est au meilleur moment pour maximiser le rapport effort-effet.
00:50:05 Ensuite, sur le fond, le président Macron a annoncé
00:50:11 qu'il parlerait sur l'actualité internationale.
00:50:15 Et il est vrai que dans la campagne sur les Européennes,
00:50:19 c'est timissé à la fois la guerre en Ukraine
00:50:22 et la situation en Israël et à Gaza.
00:50:26 Et peut-être que s'il faisait état de ces deux conflits
00:50:32 dans le cadre de l'actualité internationale,
00:50:35 qui est son thème du 20h de TF1 et de France 2 jeudi,
00:50:40 eh bien, il pourrait y avoir...
00:50:43 Donc, il aurait toute légitimité à le faire.
00:50:46 - En tout cas, c'est très bien joué en termes de timing.
00:50:49 Et sur le fond, il restera toujours une journée, vendredi,
00:50:52 pour les autres parties.
00:50:54 - Vous savez que tout le monde guettera les messages subliminaux
00:50:57 et les phrases macroniennes dont il a le secret au détour d'un propos.
00:51:03 Je ne vous ai pas d'accord avec elle, j'ai l'impression.
00:51:05 - Je pense qu'il aura le bon goût, le président,
00:51:07 de ne pas parler ou trop parler des élections européennes
00:51:11 48 heures plus tard.
00:51:13 Il y a un problème, quand même, qui va se poser à lui.
00:51:15 C'est le problème de la défense européenne.
00:51:18 Il aura autour de lui un certain nombre de décideurs importants,
00:51:21 notamment l'Américain, mais pas seulement.
00:51:23 Donc, je pense que le souci qui est le sien d'organiser,
00:51:27 face à la guerre en Ukraine, une défense européenne,
00:51:31 même si ce ne sera pas facile,
00:51:33 peut-être aurons-nous quelques lignes consacrées à ce problème
00:51:37 qui va quand même se poser pour l'Europe,
00:51:40 peu de temps après, souhaitons-le, la fin de la guerre en Ukraine
00:51:44 et même la fin de la guerre au Proche-Orient.
00:51:46 - Vous parlez d'un désengagement des Américains.
00:51:48 - Il va quand même falloir se poser la question de savoir
00:51:50 comment l'Europe s'organise si elle veut essayer de commencer
00:51:53 à régler les problèmes de défense qui vont se poser à elle
00:51:56 dans les mois et dans les années qui viennent.
00:51:58 Donc voilà pour le reste. Je lui fais confiance,
00:52:00 il n'est quand même pas stupide, loin de cela.
00:52:02 Je pense qu'il va parler essentiellement de la commémoration du 6.
00:52:05 - Alors, Florian Tardif, de quoi va-t-il parler ?
00:52:08 Et puis, vous avez des infos sur un autre média aussi qui s'est greffé.
00:52:12 Visiblement, c'était programmé, mais on en a eu connaissance relativement tard.
00:52:16 C'est un média digital.
00:52:17 - Oui, tout à fait. Le média Le Crayon, auquel le président de la République
00:52:21 accordait un entretien, c'était vendredi.
00:52:23 Entretien dans son bureau de l'Élysée d'une vingtaine de minutes,
00:52:27 m'a-t-on expliqué, qui sera diffusé demain sur quasiment toutes les plateformes digitales
00:52:32 à partir de 18h et qui est consacré principalement à des préoccupations
00:52:37 qui concernent la jeunesse. Pourquoi ?
00:52:39 Tout simplement parce que lorsque l'on regarde les sondages,
00:52:42 et les sondages intéressent énormément, vous le savez, les politiques,
00:52:45 on se rend compte au sein du camp présidentiel que moins de 60% des jeunes
00:52:50 comptent voter pour Valérie Hayé.
00:52:53 Donc, il y a une réserve de voix extrêmement importante de ce point de vue-là.
00:52:59 Énormément de jeunes qui s'abstiennent et donc le président de la République
00:53:02 souhaite absolument chercher cet électorat qui soit ne vote pas,
00:53:06 soit vote pour des candidats qui ne sont pas...
00:53:09 Oui, parce que Jordan Bardella, visiblement, il fait une grande moisson de ce côté-là,
00:53:13 de l'électorat. En tout cas, il y a eu un espèce de sursaut du vote jeune pour Valérie.
00:53:17 J'en parle assez régulièrement. Les 18-24 ans, après c'est toujours compliqué
00:53:21 quand on parle de jeunesse, est-ce qu'on fixe le curseur entre 18 et 30, 18-24 ?
00:53:25 Si on se concentre uniquement sur les 18-24 ans, il y a quasiment 3 jeunes sur 4
00:53:30 qui comptent aller voter, je précise bien qu'ils comptent aller voter,
00:53:33 qui votent aux extrêmes, soit pour le Rassemblement national, large partie,
00:53:37 soit pour la France Insoumise, partie plus minoritaire, mais tout de même partie importante.
00:53:42 Vous nous dites qu'ils comptent aller voter 3 sur 4 ?
00:53:45 Non, 3 sur 4 qui vont voter, qui comptent voter pour des partis dits extrêmes.
00:53:51 Ah oui, d'accord, parce que c'est ça le problème.
00:53:53 La plupart des jeunes n'iront pas voter.
00:53:55 Parce que parmi ce vivier-là, beaucoup restent encore dans la non-participation au scrutin,
00:54:01 qui sont imbéciles ou abstentionnistes, effectivement.
00:54:04 Mais pour moi, l'omniprésence du Président lors de la dernière semaine de la campagne des Européennes
00:54:08 ressemble surtout à une crainte de résultats.
00:54:11 On n'aurait pas vu aussi présent s'il était devant le premier parti d'opposition,
00:54:16 qui est le Rassemblement national.
00:54:18 Et je pense qu'il va être extrêmement fin pour ne pas qu'on lui reproche un décompte
00:54:23 par rapport à sa candidate officielle.
00:54:26 Il va parler du débarquement en faisant sans doute une jonction
00:54:30 entre le passé, le présent et l'avenir,
00:54:32 et tacler autant que possible le Rassemblement national.
00:54:36 Parce que pour lui, évidemment, c'est son adversaire principal.
00:54:39 Et je ne pense pas qu'il évoque tous les sujets internationaux.
00:54:45 Parce que pour moi, ça n'aurait pas lieu d'être, de parler de l'Ukraine à proprement parler,
00:54:50 et de Gaza. Là, il sortirait du champ.
00:54:53 Et là, on pourrait lui reprocher, comme veulent le faire les autres oppositions
00:54:58 en demandant à l'Arkham de s'y pencher, si effectivement il évoquait ces sujets.
00:55:03 Mais pour moi, vraiment, il va mettre un grand coup sur le RN
00:55:08 en se servant de l'histoire et du futur.
00:55:11 - Jean-Claude, vous mettez un petit billet sur le fait que,
00:55:14 au bout de 2 minutes 30 d'intervention télévisée,
00:55:17 il va prononcer le terme "extrême droite" à Minima ?
00:55:20 - Non, j'espère que non pour lui, parce que si ça faisait bouger les choses,
00:55:25 on le saurait, on l'aurait vu.
00:55:28 L'idée qui était la sienne de remettre l'extrême droite dans la campagne,
00:55:33 ce n'est pas nouveau. Il a déjà consacré de longues interventions à ça.
00:55:39 On n'a pas vu changer beaucoup de chiffres à propos des sondages de Mme Ayé.
00:55:43 Idem pour son discours de la Sorbonne.
00:55:45 D'accord, c'était raté, il a parlé 2h, 2h30,
00:55:48 mais néanmoins, il a... Je vais vous dire pourquoi il y a un vrai problème.
00:55:52 C'est que les Français, me semble-t-il, majoritairement,
00:55:55 ont un regard sur l'Europe médiocre.
00:55:59 Ils trouvent que l'Europe ne fonctionne pas comme elle devrait,
00:56:02 et qu'elle fait peut-être beaucoup plus de choses, à tort ou à raison,
00:56:05 qui sont de mauvaises choses que de bonnes.
00:56:08 L'inverse, c'est la position du président de la République,
00:56:12 qui lui est clairement pour une Europe fédérale,
00:56:15 c'est-à-dire une Europe qui ira de plus en plus vers des décisions prises à Bruxelles,
00:56:20 censée regrouper l'essentiel des voix des pays européens.
00:56:24 27, c'est pas demain la veille que ça va se produire.
00:56:26 Néanmoins, il y a, me semble-t-il, un vrai divorce
00:56:29 entre la vision européenne du président,
00:56:31 et celle de, me semble-t-il, la majorité des Français.
00:56:34 Et puis, à l'Assemblée nationale, il y a ces deux motions de censure
00:56:37 déposées par LFI et l'URN,
00:56:39 pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret,
00:56:42 au lieu de soumettre à un projet de loi de finances rectificatifs.
00:56:47 Bonjour Elodie Huchard, on a dit tout à l'heure que ces motions avaient peu de chance de passer,
00:56:51 à vrai dire, malgré quelques ralliements ça et là aux motions.
00:56:55 Le vote est prévu dans les prochaines minutes, maintenant, ou ça tarde encore ?
00:56:59 Alors écoutez Nelly, en ce moment c'est Julien Bayou en tant que non-inscrit
00:57:04 qui prend la parole pour 5 minutes, ensuite il y aura le vote.
00:57:06 Ça prend toujours un peu de temps pour les motions de censure,
00:57:08 parce qu'il sort de l'hémicycle et c'est dans des bulletins.
00:57:11 Il doit voter deux fois, on le rappelle, puisqu'il y a deux motions de censure,
00:57:13 donc le vote devrait durer environ 45 minutes avant la proclamation des résultats.
00:57:17 Comme vous le disiez, en revanche, il n'y a pas de grand enjeu,
00:57:19 et ça se sent franchement ici à l'Assemblée nationale,
00:57:22 entre les bancs de l'Assemblée qui étaient totalement vides, du côté de la majorité,
00:57:26 entre les députés qui ne s'écoutent pas, entre groupes,
00:57:28 entre les ministres qui sont là pour gérer leurs dossiers,
00:57:31 on voit bien que le gouvernement n'est pas sur le point de tomber.
00:57:33 Alors les arguments sont assez simples, d'un côté vous avez les oppositions
00:57:37 qui accusent le gouvernement d'avoir présenté un budget qui n'est pas sincère,
00:57:40 et qui accusent aussi le gouvernement de ne pas avoir voulu présenter de nouveau un budget,
00:57:44 voté ou non par les députés, mais au moins discuté avec un vote ici à l'Assemblée nationale.
00:57:48 Et puis le gouvernement, quant à lui, dénonce un coup politique,
00:57:51 d'avoir cette motion déposée d'un côté par le Rassemblement national,
00:57:54 de l'autre par la France insoumise.
00:57:56 Et puis franchement, quand on écoute les arguments des uns et des autres,
00:57:59 on parle parfois un petit peu d'économie et de dette,
00:58:01 mais on parle aussi de Nouvelle-Calédonie, de Gaza, d'Ukraine, de sanctions à l'Assemblée nationale.
00:58:05 On voit bien qu'en fait ces motions sont déposées avant tout,
00:58:08 pour faire un coup politique davantage que pour restaurer la dette française.
00:58:12 Merci beaucoup Élodie, on vous laisse rejoindre la salle pour écouter le résultat du vote.
00:58:17 Florentin Diffonse, vous disiez tout à l'heure qu'au fond tout était politique,
00:58:23 et que ça ferait une sorte d'attelage baroque si le gouvernement venait à tomber,
00:58:28 que de voir des formations, de voir s'allier pour gouverner.
00:58:32 Oui, tout à fait, on en parle depuis le début de la législature, ce sont des chimères.
00:58:37 C'est-à-dire que bien évidemment, si ces différentes motions de censure
00:58:41 qui sont déposées quasiment à chaque fois, soit par le Rassemblement national, soit par la France insoumise,
00:58:46 sont votées à un moment donné, c'est-à-dire que l'ensemble des opposants au camp présidentiel
00:58:51 se rallient, alliance de circonstances, pour faire tomber le gouvernement,
00:58:55 très bien, mais qu'est-ce qu'on fait ensuite ?
00:58:57 C'est-à-dire qu'on fait un gouvernement avec des pro-nucléaires, des anti-nucléaires,
00:59:01 des pro-Ukraine, des contre l'Ukraine, des pro-Gaza, des contre Gaza,
00:59:05 des personnes qui sont pour la suppression de la TVA à 5%, d'autres qui ne le sont pas, etc.
00:59:13 Enfin, bref, on ne comprend rien à ce que je dis, tout simplement, parce que,
00:59:16 et c'est normal, et c'est à dessein, on ne comprendrait rien à ce que proposerait
00:59:20 ce gouvernement de circonstances. Donc oui, c'est une manœuvre politique
00:59:25 qui vise un seul but, s'opposer à la politique gouvernementale, envoyer un signal,
00:59:30 là on l'a bien compris, on est en période électorale, un signal à la population en disant
00:59:34 voilà, on est force de proposition, nous sommes des oppositions qui sont contre
00:59:41 la politique menée en ce moment par le gouvernement, si vous êtes contre
00:59:45 cette politique menée par le gouvernement, votez pour nous.
00:59:48 Voici le message qu'il souhaite envoyer au sein de l'hémicycle.
00:59:52 Et puis, puisqu'on parle de finances, il y a cette autre question qui se pose
00:59:55 ces derniers jours pour redresser le déficit, va-t-on vers une hausse d'impôts ?
00:59:59 Beaucoup disent qu'on ne pourra pas faire autrement, malgré les promesses,
01:00:03 on va y revenir, aux promesses émises par Emmanuel Macron de ne pas toucher
01:00:06 aux impôts directs. Regardez ce qui est en jeu avec Kylian Salé.
01:00:10 Augmenter les impôts des français pour réduire le déficit public,
01:00:16 pas question pour le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
01:00:19 Mais lui, faites-vous confiance ?
01:00:21 Je n'ai aucune confiance en ce gouvernement, et de toute façon,
01:00:24 ils ont déjà prouvé qu'ils étaient capables de mentir et de très bien mentir.
01:00:26 Je ne vois pas comment est-ce qu'on peut réduire la dette, conserver notre train de vie
01:00:31 et ce, sans augmenter les impôts ?
01:00:33 Je pense qu'ils ne toucheront pas aux impôts, mais ils vont trouver d'autres moyens
01:00:36 de prendre l'argent autre part, je ne sais pas, ils trouveront toujours des taxes.
01:00:40 Pour redresser le déficit public, deux solutions existent,
01:00:43 soit baisser drastiquement les dépenses publiques, soit augmenter les impôts.
01:00:47 La deuxième solution paraît inéluctable selon ce spécialiste.
01:00:51 Il est assez compliqué d'imaginer, compte tenu de l'ampleur de l'impasse budgétaire
01:00:56 qui est devant nous, et la très grande difficulté, il faut le dire,
01:00:59 qu'on a eu dans l'histoire avec les gouvernements d'Emmanuel Macron,
01:01:03 mais pas seulement, à baisser réellement les dépenses, en fait on y arrive extrêmement peu,
01:01:06 il est très peu probable qu'on arrive à s'en tirer sans hausse d'impôts malheureusement.
01:01:12 Le gouvernement prévoit un déficit de 5,1% en 2024.
01:01:16 Pour rappel, son objectif est de passer sous la barre des 3% en 2027,
01:01:20 avant les élections présidentielles.
01:01:22 Virginie Bensous-Sambrelet, comment on fait pour réduire la dépense publique
01:01:27 sans toucher au sacro-saint impôt des Français qui se sentent déjà largement surtaxés ?
01:01:33 Alors, il y a peut-être une piste de réflexion dans le rapport que vient de rendre le maire de Charleville-Mézières,
01:01:40 qui fait état de ce qu'on appelle le fameux millefeuille administratif,
01:01:44 et à l'intérieur de ce rapport, il y a quelque chose de très intéressant,
01:01:48 c'est qu'il indique qu'un énorme pourcentage des dépenses publiques
01:01:56 provient du fait qu'il y a une difficulté de ce qu'on appelle de coordination
01:02:01 dans les politiques publiques qui sont de la compétence à la fois de l'État,
01:02:06 des collectivités ou d'autres organismes.
01:02:08 On parle bien de coordination, et donc c'est-à-dire tout ce qui concerne l'organisation du travail.
01:02:14 Et si on fait un petit parallèle avec ce qui existe dans le secteur privé,
01:02:17 c'est la fameuse règle des deux pizzas d'Amazon et de Jeff Bezos,
01:02:22 c'est-à-dire si au moment d'une réunion de travail, vous venez à commander plus de deux pizzas,
01:02:28 donc s'il y a plus de huit personnes qui sont à la réunion et qui travaillent sur le projet,
01:02:34 alors vous avez trop de monde.
01:02:36 Et en réalité, peut-être que ce sur quoi il faut travailler,
01:02:39 et c'est ce dont parle de manière sur 200 pages le maire de Charleville-Mézières,
01:02:45 c'est de faire finalement un rassis à grande échelle pour savoir qui sont les réalisateurs,
01:02:51 qui sont les approbateurs, qui doivent être consultés, qui doivent être informés.
01:02:55 Et il semble, puisque des chiffres, il paraît que 85% des 7,5 milliards d'euros du coût du millefeuille administratif
01:03:04 proviennent de ce problème d'organisation.
01:03:08 - Toutes ces doubles compétences, ces doubles ongles. - Exactement.
01:03:11 Donc la règle des deux pizzas.
01:03:12 - C'est intéressant parce qu'en son temps, un certain François Hollande avait parlé d'un choc de simplification
01:03:16 qui n'a jamais véritablement été mis en avant.
01:03:18 - Tout ça est complètement vrai.
01:03:20 A l'évident, cette histoire de pizza que j'ignorais, c'est très amusant.
01:03:23 - C'est une bonne image. - Mais évidemment, en même temps,
01:03:26 chez nous, les réunions, je ne sais pas, je n'assiste pas à toutes, évidemment,
01:03:29 c'est 15, 20, 25, 30 personnes, et ça s'appelle tout simplement le gâchis administratif.
01:03:34 Il y a un petit problème quand même.
01:03:36 C'est que le président de la République a demandé un rapport sur ce point,
01:03:39 entre autres à M. Woerth, et le rapport qui fait quelques dizaines de pages
01:03:46 a été rendu sans que l'on touche, c'est un rapport, les décisions politiques ne sont pas prises,
01:03:52 mais sans que l'on touche à ce mille-feuille administratif.
01:03:56 C'est un peu ennuyeux. On verra ce que va en tirer le président de la République.
01:04:00 Mais encore une fois, s'il ne se décide pas à faire de vraies économies
01:04:04 qui seront forcément impopulaires, il ira vers un problème de gestion de ce pays
01:04:09 qui sera de plus en plus difficile.
01:04:11 J'ai un tout petit mot rapide sur ces motions de censure de l'après-midi,
01:04:15 je suis d'accord avec toi, les Républicains ne vont pas la voter.
01:04:20 - Certains, quelques députés à la marche. - A priori, ça passera.
01:04:24 Mais rendez-vous à l'automne, parce que dire aujourd'hui, quand on est Républicain,
01:04:29 on n'est pas d'accord avec la politique du gouvernement qui aurait dû présenter
01:04:34 un budget en ordre et convaincant, et changer d'avis, en tout cas pour l'automne,
01:04:40 probable, en disant, il y aura probablement un candidat qui sera alors invoqué,
01:04:45 et puis ensuite, les Républicains vont sans doute changer de musique.
01:04:49 Entre la position d'aujourd'hui et la position de l'automne,
01:04:52 je ne sais pas ce que ça donnera dans l'opinion.
01:04:55 - Je voudrais juste mettre un avis sur les impôts, ça fait un gloubi-boulgai en termes de réglementation,
01:04:59 mais moi je voudrais dire que de cette manière, on va tous devoir rembourser le fameux "quoi qu'il en coûte".
01:05:03 - Oui, c'est ce que j'allais dire.
01:05:05 - Parce que les taxes, plus de taxes sur des taxes, ce sont des impôts déguisés.
01:05:09 Ne nous le ronds pas, on en a tous conscience.
01:05:11 Maintenant, baisser les dépenses publiques, c'est une chose, moins de fonctionnaires,
01:05:15 mais je ne sais pas comment ils vont mettre ça en place sans nous parler frontalement des impôts.
01:05:20 - On peut pas nier qu'il y a eu des économies faites quand même.
01:05:22 - Merci Jean-Claude, on fait juste une petite pause parce qu'on a pris un petit peu de retard pour le rappel des principaux titres.
01:05:26 Vincent Nouzarjan, c'est à vous.
01:05:27 - Et la une de l'actualité, à l'approche des Jeux Olympiques,
01:05:29 des associations déplorent la hausse des expulsions hors d'Île-de-France.
01:05:33 12 545 personnes auraient été déplacées.
01:05:36 Un nettoyage social selon ces associations.
01:05:40 Au Mexique, Claudia Sheinbaum, élue présidente avec près de 60% des voix,
01:05:44 une victoire écrasante de la gauche contre le centre-droit,
01:05:47 qui marque également l'arrivée d'une femme à la présidence, une première pour le pays.
01:05:51 Le Mexique, qui compte l'un des taux de féminicide les plus élevés au monde.
01:05:55 Et puis enfin, Barbara Gracheva, dernière représentante française sur les cours de Roland-Garros.
01:06:01 La 88ème mondiale sera opposée à Mira Andreeva tout à l'heure.
01:06:06 Et puis vous le voyez, de son côté, Corentin Moutet, dernier bleu dans le tableau masculin,
01:06:09 a été écarté par Yannick Sineur hier.
01:06:12 - Deux réflexions avec vous, Florian, parce qu'on disait tout à l'heure,
01:06:17 on entendait ce français dire dans le reportage,
01:06:20 "de toute façon, on n'est plus à un mensonge près", grosso modo.
01:06:23 Moi, j'ai encore souvenirs, pardon, mais ça m'avait frappé à l'époque,
01:06:25 parce que j'étais un peu incrédule, à vrai dire, d'un Edouard Philippe,
01:06:28 Premier ministre, au moment du quoi qu'il en coûte, et de la crise Covid,
01:06:32 qui disait "mais non, mais non, à qui on demandait ?
01:06:34 Mais la facture des impôts, fatalement, elle va augmenter,
01:06:36 et un jour, dans 5 ans, dans 10 ans, il faudra rembourser."
01:06:38 Le fait, c'est arrivé un petit peu plus tôt.
01:06:40 Et il disait "non, il n'est pas question de toucher aux impôts".
01:06:43 Emmanuel Macron s'est engagé à ne pas toucher aux impôts.
01:06:45 Là, il est sur un adage, et sur une ligne de crête, quand même, le président.
01:06:48 Un adage compliqué.
01:06:49 Oui, après, je ne suis pas sûr que la fibre Philippe soit la fibre Macron aujourd'hui.
01:06:52 C'est-à-dire que l'Edouard Philippe, lui, il serait bien prêt à respecter sa promesse.
01:06:58 Il était encore aux manettes, comme on dit régulièrement, tout simplement,
01:07:02 parce que lui, il ne s'en cache pas, pour faire des économies,
01:07:06 il estime qu'il faudrait diminuer considérablement la dépense publique.
01:07:12 C'est-à-dire taper dans les aides.
01:07:14 C'est-à-dire voir toutes les aides qui existent en France,
01:07:17 et faire un vrai "état audite" de "est-ce que telle aide sert efficacement à financer tel ou tel service ?
01:07:31 Est-ce que cette aide-là va dans la poche, finalement ?
01:07:34 On souhaite, par exemple, je donne un exemple, les appels à destination des plus démunis.
01:07:39 Est-ce que ça va vraiment à destination des plus démunis ?
01:07:41 Ou est-ce que finalement ça va dans la poche des propriétaires depuis bon nombre d'années ?
01:07:46 Les appels, c'est 500 milliards d'euros, tout de même, depuis sa création dans les années 70.
01:07:51 C'est une mesure assez symbolique.
01:07:53 Mais voici la "fibre" philippiste.
01:07:55 Une mesure difficile à mettre en place.
01:07:57 Ce n'est pas populaire.
01:07:59 Et les 5 euros qui avaient été rabotés, déjà, ça avait beaucoup fait parler.
01:08:03 C'est une grande différence entre supprimer 5 euros,
01:08:06 et effectivement, là, c'est une mesure budgétaire uniquement.
01:08:09 On prend dans la poche des plus démunis,
01:08:12 ou supprimer totalement pour qu'il y ait une refonte du système d'aide vis-à-vis des plus démunis,
01:08:20 que ce soit les étudiants ou autres,
01:08:22 aidés par l'État, avec peut-être un financement de nouvelles structures,
01:08:26 avec des loyers plafonnés, etc.
01:08:28 Il y a des choses à faire.
01:08:30 Il y a les aides et les dépenses.
01:08:32 À chaque fois, c'est une décision politique.
01:08:35 C'est-à-dire que ne pas augmenter les impôts, on peut ne pas augmenter les impôts,
01:08:39 y compris lorsqu'on a 3 100 milliards de lettres.
01:08:42 Mais à ce moment-là, il faut faire des choix politiques ailleurs,
01:08:45 et il faut s'engager à baisser la dépense publique.
01:08:47 Ce que je trouve intéressant, ce que vous nous disiez tout à l'heure,
01:08:50 Mme Bessoussan-Brouillet, c'est que vous ne parliez pas seulement du train de vie de l'État,
01:08:53 mais vraiment du fonctionnement de l'État.
01:08:56 Et c'est tout autre chose.
01:08:57 Et c'est là, en fait, qu'il faut qu'il y ait quelque chose à aller récupérer,
01:09:00 qu'il y ait une manne, visiblement.
01:09:02 Oui, oui, vraiment, c'est sur la partie organisationnelle,
01:09:05 qu'il y ait entre l'État, les collectivités et territoriales,
01:09:08 mais entre les collectivités territoriales elles-mêmes,
01:09:11 parce que parfois, certaines politiques publiques sont réalisées
01:09:16 par des syndicats mixtes, des communautés de communes, des métropoles.
01:09:21 Donc, ce qui est un peu peut-être ironique, c'est qu'au départ,
01:09:25 la décentralisation, c'était pour maximiser l'efficacité,
01:09:30 c'est-à-dire aller sur le terrain, notamment au plus près des mers,
01:09:34 pour maximiser l'efficacité et ce fameux rapport effort-effet.
01:09:38 Mais là, on en voit les limites.
01:09:39 Et là, on en voit les limites, et peut-être que ce qui s'applique au privé,
01:09:44 sur les économies d'échelle, notamment en Réunion,
01:09:47 en fait, il faudrait l'appliquer au public,
01:09:49 et notamment cette difficulté d'organisation.
01:09:52 Mais c'est vrai que de plus en plus, il comporte dans la classe politique,
01:09:55 il y a trop d'échelons, en fait, au niveau de l'État.
01:09:57 Bien sûr, tu as raison, mais il faut se mettre dans la tête que
01:10:00 l'État-providence, c'est fini, ce n'est plus finançable.
01:10:04 Alors, c'est au président de la République de nous dire ça à partir de l'automne.
01:10:08 Simplement, ça sera évidemment très impopulaire.
01:10:11 C'est son avenir politique, c'est aussi la trace qu'il va laisser dans l'histoire,
01:10:15 et ce qu'il aura le courage d'annoncer un certain nombre d'économies spectaculaires.
01:10:19 Et notamment, vous avez raison, l'organisation même de l'État,
01:10:23 qui gâche un fric absolument incroyable.
01:10:25 - Un dernier mot, Caroline, si vous voulez.
01:10:27 - Il y a un problème de gestion administrative, on en a tous conscience en fonction de nos situations.
01:10:31 Maintenant, moi, je n'ai pas envie qu'on jette l'opropre sur les personnes
01:10:35 qui perçoivent le minima, les minima sociaux.
01:10:37 - Non, mais ça, personne ne veut le faire.
01:10:39 - Parce que si, si, on l'entend souvent, une partie de la France paye l'impôt sur le revenu, l'autre non.
01:10:43 Mais je tiens à préciser que tout le monde paye l'impôt le plus injuste,
01:10:46 qui est l'impôt indirect, la TVA.
01:10:48 Donc, quand quelqu'un est au RSA ou à la location d'adultes handicapés,
01:10:51 50 centimes ou 1 euro, c'est comme 50 euros ou 100 euros pour quelqu'un qui perçoit plus que le SMIC.
01:10:57 Donc, il faut faire attention aussi, quand on parle des dépenses publiques, en règle générale,
01:11:01 de ne pas jeter l'opprobre sur des personnes qu'on invisibilise beaucoup dans la société.
01:11:06 - Évidemment qu'on n'est pas d'accord avec vous, néanmoins, ma remarque fondamentale reste vraie.
01:11:11 L'État-providence, il faudra lui apporter un certain nombre de correctives.
01:11:15 - Et puis, ce n'est pas fini, parce qu'on a cru comprendre avec Éric Deray de Matten
01:11:17 que sur le camp de Rennes, notamment, il y aurait d'autres taxes.
01:11:19 - Oui, les taxes sur les taxes, de 2027.
01:11:22 - Le problème, c'est que si on ne résout pas ce problème-là qui devrait nous préoccuper tous les jours,
01:11:28 qui est le poids de la dette, on n'y arrivera jamais.
01:11:31 Parce que les taux augmentent et nos dettes...
01:11:34 - On ne fait que rembourser les intérêts.
01:11:36 - Non, mais rendez-vous compte, très souvent, on parle du budget de la justice.
01:11:39 Le budget de la justice, c'est nos prôts, 8 milliards d'euros par an.
01:11:42 Le poids de la dette, c'est-à-dire ce qu'on paye en intérêt,
01:11:46 c'est-à-dire que ça ne nous sert même pas à rembourser la dette.
01:11:49 Ce sont uniquement les intérêts, c'est 5 à 6 fois plus.
01:11:52 C'est-à-dire qu'on pourrait mettre 30, 40, 50 milliards d'euros sur la table chaque année pour la justice
01:11:58 si on n'avait pas les intérêts de la dette à payer chaque année.
01:12:02 - Absolument, ça va mettre 50 ou 55 milliards cette année.
01:12:05 - Mais en fait, ça revient comme un prêt immobilier,
01:12:09 ça revient à payer constamment et indéfiniment les intérêts du capital,
01:12:14 sans payer le rendement.
01:12:16 - Les services publics sont de plus en plus défaillants et on n'a jamais payé autant d'intérêts.
01:12:19 - Et personne n'est content, Charles. Personne n'est content. Il y a un problème quelque part.
01:12:22 - J'aimerais qu'on garde une dizaine de minutes pour parler des agriculteurs,
01:12:25 parce qu'ils étaient plusieurs dizaines avec leur tracteur à bloquer la frontière franco-espagnole
01:12:29 ce matin dans les Pyrénées-Atlantiques.
01:12:31 Ça n'a l'air de rien, mais c'est quand même le prémice d'une remobilisation de nos agriculteurs.
01:12:36 Et là, ils se mobilisent pour une énergie moins chère, pour le respect aussi des clauses miroirs.
01:12:40 Ça avait la particularité, c'est ce que va nous dire peut-être Antoine Estève,
01:12:44 de ne pas être organisé sous la houlette des syndicats agricoles traditionnels.
01:12:48 Donc peut-être que ça nous apprend quelque chose.
01:12:51 On retourne à Antoine Estève dans le sud-ouest.
01:12:53 - Des agriculteurs français et espagnols, effectivement,
01:12:56 qui ont décidé de couper cet axe entre la France et l'Espagne.
01:12:59 L'autoroute A63, vous le voyez derrière moi ici, normalement,
01:13:02 c'est 10 000 poids lourds par jour qui transitent entre nos deux pays.
01:13:06 Ici, les agriculteurs sont venus à une centaine de tracteurs.
01:13:09 Vous les voyez de ce côté-là de la frontière, côté français.
01:13:12 Ils ont décidé justement de bloquer après les grandes manifestations qu'on a connues l'hiver dernier
01:13:16 pour montrer que leur colère n'est toujours pas retombée.
01:13:19 Et cette fois-ci, ils sont avec les agriculteurs espagnols.
01:13:21 Vous les voyez de l'autre côté de la frontière.
01:13:23 Alors du côté des revendications, c'est à peu près la même chose, d'un camp comme dans un autre.
01:13:27 Ici, on ne parle pas forcément de subventions ou encore de détaxes.
01:13:31 On parle surtout de projets de vie.
01:13:33 Tous les agriculteurs nous disent la même chose.
01:13:36 Ils veulent pouvoir vivre de leurs exploitations, pouvoir avoir des prix suffisants pour payer leurs salariés
01:13:41 et pour, au quotidien, pouvoir entretenir leurs exploitations agricoles.
01:13:45 Allez, leur mot, M-A-U-X, donne leur mot à eux.
01:13:50 L'État, il ne peut pas continuer à maltraiter ses paysans comme ça.
01:13:53 Tout le monde a besoin des paysans pour manger, pour... Dans la vie de tous les jours,
01:13:58 je ne sais pas si les gens se rendent compte à quel point ils sont dépendants de leurs paysans
01:14:02 et à quel point il faudrait en prendre soin.
01:14:05 Quand on parle de manger local, il faut que les gens se rendent compte que derrière ça,
01:14:09 il y a des gens et il y a des gens qui souffrent.
01:14:11 On a besoin de l'agriculture. On entend le discours en ce moment,
01:14:14 c'est consommer local, des produits issus de l'agriculture responsable, zéro kilomètre.
01:14:22 Mais les agriculteurs, c'est ce qu'ils font tous les jours.
01:14:24 Alors pourquoi on ne les aide pas ? Pourquoi on leur met la tête sous l'eau comme ça ?
01:14:28 Là, on a tous les mêmes problèmes, notamment les problèmes de l'énergie,
01:14:32 avec un doublement de l'énergie, comme vous, l'électricité avec le gaz,
01:14:38 le fameux GNR agricole et toutes les taxes qui suivent,
01:14:42 des intrants qui ont doublé et qui, malheureusement, ne baissent pas.
01:14:48 C'est loin d'être terminé, cette histoire.
01:14:52 Florian Tardif, le projet de loi qui est passé assez inaperçu il y a quelques jours
01:14:56 sur la loi d'orientation agricole, assez vide, franchement, de sa substance par rapport aux attentes.
01:15:03 Disons qu'il y a des mesures paramétriques qui permettent de diminuer le nombre de normes.
01:15:09 On a beaucoup parlé des haies, ça s'est supprimé, la taille précise des haies,
01:15:14 je crois qu'il y en avait jusqu'à 12 ou 14 règles, précisément.
01:15:18 Il y a plusieurs mesures qui vont dans le bon sens,
01:15:21 mais le problème, c'est que ce ne sont que des mesures paramétriques.
01:15:24 Or, il faudrait réformer de manière structurelle.
01:15:28 Mais c'est impossible.
01:15:30 Sauf que très souvent, c'est impossible dans notre pays.
01:15:32 Imaginez la principale problématique, et d'ailleurs, ce que disent les agriculteurs quand on les écoute,
01:15:37 c'est globalement "je n'y arrive pas".
01:15:39 Mais pourquoi n'y arrive-t-il pas ?
01:15:40 Tout simplement parce que le coût de production est supérieur au prix d'achat.
01:15:44 C'est-à-dire qu'un agriculteur qui cultive des carottes,
01:15:47 sa carotte, il la vend moins cher que le coût, que ce que ça lui a coûté
01:15:53 pour pouvoir la produire.
01:15:55 Il travaille à perte, ou presque, il paye pour pouvoir travailler.
01:15:57 C'est parfois compensé par la PAC, mais parfois pas.
01:16:00 Heureusement que c'est compensé par la PAC,
01:16:03 il y a encore de plus de 9 milliards d'euros.
01:16:05 Mais il y a un moment où il faut s'interroger sur notre modèle économique.
01:16:09 Et ça, c'est le premier point.
01:16:11 Et deuxième point, on a beaucoup parlé des...
01:16:13 Et d'ailleurs, je ne comprends pas beaucoup pourquoi,
01:16:16 mais des différents accords commerciaux conclus avec le Canada,
01:16:21 la Nouvelle-Zélande ou même le Mercosur.
01:16:24 Les fameux traités libre-échange.
01:16:25 Pourquoi pas ?
01:16:26 Mais on a fait croire aux agriculteurs et à la population
01:16:29 que la concurrence était principalement extérieure à l'Europe.
01:16:33 Or, n'importe qui qui va sur un étal de marché
01:16:36 se rend compte que la concurrence est d'abord interne à l'Union européenne.
01:16:40 On voit des tomates d'Espagne, du Portugal, etc.
01:16:44 C'est d'abord ça, des champignons qui viennent principalement...
01:16:47 Elles sont toujours moins chères.
01:16:48 Ils ont pris des champignons de Paris, mais ils viennent principalement...
01:16:50 Je fais les courses régulièrement.
01:16:52 Je suis déconstruit.
01:16:53 - Je croyais que vous aviez un potager.
01:16:54 - Je fais les courses régulièrement.
01:16:55 - C'est bien de le préciser, bravo.
01:16:56 - La fraise espagnole, disons, pour être simple,
01:16:59 ça dépend un peu de l'endroit où vous allez,
01:17:01 mais en gros, elle est à 1,50€ plus chère que la fraise française.
01:17:06 - Moins chère.
01:17:07 - Non, moins chère.
01:17:08 - Les fais-miroirs.
01:17:09 - Je voulais dire, il faut que vous gagnez.
01:17:10 - Vous n'avez pas attention au marché.
01:17:11 - Les fais-miroirs, on peut en parler,
01:17:14 mais il est très difficile à mettre en place dans beaucoup de pays.
01:17:18 On est 27 en Europe.
01:17:19 Aucun des pays n'a la même politique économique.
01:17:22 Les impôts, les taxes ne sont pas les mêmes.
01:17:24 Le coût de production n'est pas le même.
01:17:26 Donc, on raconte des cracks et des histoires.
01:17:28 Ça va être très, très difficile de faire une Europe unie
01:17:31 avec des politiques économiques qui n'ont rien à voir.
01:17:33 - Benso, sans brûler, moi, je me suis dit quelque chose pendant la campagne.
01:17:36 J'étais vraiment persuadée que la question agricole allait être un sujet très pondérant
01:17:42 parce qu'on arrivait, à vrai dire, le début de campagne,
01:17:44 coincider avec la fin de la crise des agriculteurs.
01:17:47 En tout cas, quand ils pensaient avoir des gages.
01:17:49 Et en fait, il n'en a rien été.
01:17:51 Petit à petit, ça s'est dilué.
01:17:52 On en a beaucoup moins parlé.
01:17:53 - Je partage tout à fait votre opinion.
01:17:55 Je pensais aussi que ça allait être au cœur du débat
01:17:57 parce qu'il y a quelques mois, la colère des agriculteurs
01:18:01 est partie du nord de l'Europe pour arriver en France.
01:18:03 Ils étaient tous unis.
01:18:04 Là, aujourd'hui, on voit que les paysans français
01:18:08 et les paysans espagnols que l'on oppose par ailleurs
01:18:12 sur le prix de la fraise, finalement, sont unis.
01:18:15 Et donc, qu'ils allaient plus ou moins parler d'une seule voix.
01:18:20 Probablement que la situation en Israël et à Gaza
01:18:25 a pris le dessus par certains mouvements politiques.
01:18:29 - Au point de les invisibiliser quasiment.
01:18:30 - Au point de les invisibiliser, effectivement.
01:18:31 Et c'est dommage.
01:18:32 - Bon. En tout cas, ce n'est pas fini.
01:18:34 Est-ce qu'on peut imaginer qu'il y ait une deuxième mobilisation,
01:18:37 de toute façon ?
01:18:38 Et la FNSEA et la coordination paysanne ont toujours dit
01:18:44 "Attention, on est encore là.
01:18:45 Si on n'a pas les réponses à nos questions,
01:18:46 on reviendra dans la rue."
01:18:47 Ils ont dit "Comptez quand même sur nous, Caroline Pilastre."
01:18:51 - Oui, il y aura sans doute une convergence des luttes européennes.
01:18:54 Et je pense que le gouvernement a très peur
01:18:57 par rapport à l'échéance des JO.
01:18:59 Parce qu'imaginez, si tout ce petit monde
01:19:02 se rend à ce moment précis sur les Champs-Elysées,
01:19:05 ça va être extrêmement compliqué.
01:19:07 - Vous croyez vraiment que les agriculteurs pourraient agir ainsi ?
01:19:10 - Je ne sais pas. Précédemment, non.
01:19:11 Mais ils sont tellement amoureux.
01:19:13 - Oui, si je puis dire.
01:19:14 - Mais ça n'est pas irresponsable de vouloir vivre dignement de son travail.
01:19:17 Et là où ils se trompent un peu,
01:19:19 même si sous couvert, ils le savent,
01:19:22 la majorité des Français les soutient.
01:19:23 Évidemment qu'on sait qu'ils nous nourrissent
01:19:26 et qu'ils sont prioritaires sur la chaîne d'importance dans notre vie.
01:19:31 Mais malheureusement, nous ne faisons pas les lois, les réformes,
01:19:34 et il n'y a pas d'homogénéité, comme vous l'avez dit, européenne.
01:19:37 Et c'est là où le bas blesse.
01:19:39 Mais qu'est-ce qu'on a fait de plus pour ces gens-là ?
01:19:41 J'entends régulièrement sur les plateaux des députés
01:19:44 qui sont de bonne foi, qui ont une bonne volonté,
01:19:46 qui disent "mais ça prend du temps de mettre des réformes en place".
01:19:49 Certes, mais ils ont su le faire pour d'autres secteurs.
01:19:52 Par exemple, quand il y a des rapports de force très importants
01:19:54 comme à la RATP ou à la SNCF,
01:19:56 là, les personnes ont obtenu un gain de cause.
01:19:59 Donc pourquoi les agriculteurs ne se font pas entendre ?
01:20:01 - C'est unisectoriel, là.
01:20:02 Il y a le transversal avec des considérations qui sont différentes.
01:20:04 - Peut-être, mais ces gens-là sont en train de mourir.
01:20:06 - Donc il y a un moment donné, il faut bien les entendre.
01:20:08 - C'est pas tout à fait la même chose non plus.
01:20:10 - Je pense qu'ils ont...
01:20:11 - Sur la loi EGalim, on avance un peu quand même sur les contrôles renforcés ?
01:20:14 - C'est le principal axe de travail sur lequel, effectivement, il faut avancer.
01:20:20 Malheureusement, c'est très compliqué.
01:20:21 Ils négocient les prix une à deux fois par an, il me semble.
01:20:25 - Non, c'est deux fois, ils ont accepté.
01:20:27 - Voilà, ils avaient tenté de revenir là-dessus au moment de la crise,
01:20:32 tout simplement parce qu'effectivement,
01:20:34 ce que proposait globalement la loi EGalim,
01:20:37 c'était un tiers pour celui qui produit,
01:20:39 un tiers pour celui qui transforme,
01:20:43 et un tiers pour celui qui distribue.
01:20:45 Le problème, c'est que c'est un petit peu la même chose
01:20:48 que lorsque l'on a baissé la TVA dans la restauration.
01:20:52 C'est-à-dire qu'on avait promis un tiers, un tiers, un tiers
01:20:55 pour le client, pour le restaurateur et pour le serveur.
01:20:59 On est très loin de cette répartition in fine.
01:21:03 Et c'est ce qui s'est passé avec la loi EGalim.
01:21:04 C'est-à-dire que sur le papier, c'était promettre aux producteurs
01:21:09 et aux exploitants d'avoir un revenu minimum à ces décents.
01:21:13 Sauf que le problème, c'est que le distributeur face à l'inflation,
01:21:16 face à énormément de problématiques, fait tout pour baisser les prix au maximum.
01:21:19 Et on en revient au constat que j'expliquais tout à l'heure,
01:21:21 avec des producteurs, des exploitants,
01:21:24 qui finissent par vendre à perte et qui ne pourraient pas,
01:21:28 qui ne pourraient pas vivre sans les aides de l'Union européenne.
01:21:30 - Un dernier mot, d'une sorte de manière,
01:21:32 si ce sujet s'est un petit peu effacé, outre l'actualité effectivement brûlante
01:21:36 et qui nous concerne tous, aussi au Proche-Orient ou en Ukraine,
01:21:41 est-ce que c'est pas parce que précisément, personne n'a les réponses
01:21:43 et que personne n'ose prendre la parole pour ne pas donner de réponses en fait ?
01:21:46 - Là, il faudrait détaxer un certain nombre de choses,
01:21:49 il faudrait faire que l'énergie soit aussi moins chère, etc.
01:21:52 C'est-à-dire qu'on entrerait dans un système
01:21:55 qui sera aussitôt réclamé par d'autres.
01:21:57 C'est compliqué de remettre en cause une politique économique
01:22:00 qui vaut ce qu'elle vaut, mais là, avec les agriculteurs, vous avez raison.
01:22:03 Quand ils ont fait leur compte, pour la plupart, 80% des agriculteurs,
01:22:07 quand ils ont fait leur compte, il leur reste pas grand-chose à la fin du mois
01:22:11 et à la fin de l'année.
01:22:13 Donc, il faudrait peut-être essayer de trouver des solutions,
01:22:17 mais qui ne sont, encore une fois, pas faciles, on va pas refaire la démonstration.
01:22:20 Le coût de production en France est le plus élevé probablement d'Europe.
01:22:24 Regardez ce qui se passe en Irlande,
01:22:26 ils ont attiré tous les grands de l'informatique
01:22:30 parce qu'ils ont, eux, pas d'impôts,
01:22:33 une taxe locale ridicule, etc.
01:22:36 Tant que vous aurez cette disparité profonde entre les pays européens,
01:22:41 vous aurez du mal à bâtir une politique économique
01:22:45 qui soit à peu près juste et équitable.
01:22:48 - Bon, juste un dernier mot, Florian, vous avez dû voir ça sur votre petit téléphone,
01:22:52 quand la caméra était pas sur vous.
01:22:54 - Les motions de censure à LFI, rejetées.
01:22:56 - Oui, sans grande surprise.
01:22:58 - On a 222 voix, il en fallait 289.
01:23:01 C'est à peu près ce que vous aviez calculé ?
01:23:03 - Je vais faire... disons que...
01:23:05 - Vous avez dit "si ça passe pas, je vais pas calculer".
01:23:08 - Non, mais déjà, en général, on sait que la France Insoumise,
01:23:12 globalement, depuis le début, dépose des motions de censure,
01:23:15 mais celles-ci ne sont pas votées, tout simplement parce qu'il y a aussi
01:23:18 des considérations politiques par les députés qui ne souhaitent pas voter
01:23:21 pour les motions de censure de la France Insoumise,
01:23:23 pour leur donner crédit vis-à-vis des différentes outrances
01:23:26 que nous commentons parfois ici.
01:23:28 - Merci beaucoup à tous d'avoir été parmi nous.
01:23:31 - Il me regarde.
01:23:32 - C'est déjà fini ?
01:23:33 - Exactement, c'est déjà fini.
01:23:35 - Ça passe vite.
01:23:36 - Mais attendez, vous avez de la chance.
01:23:37 - Vous restez en troisième heure.
01:23:39 - C'est troisième heure, allez y aller.
01:23:41 - Vous aussi, vous avez gagné votre ticket pour la dernière heure.
01:23:45 En revanche, on va libérer Caroline Pilas qui est accompagnée depuis le début,
01:23:48 à tout de suite.
01:23:50 - Vous vous y connaissez ?
01:23:53 - Non, voici pour le journal de Vincent Faranda,
01:23:55 j'ai les 16 heures à la une.
01:23:56 La motion de censure déposée par LFI qui a donc été rejetée
01:23:59 à l'Assemblée Nationale.
01:24:00 - Et on se rend tout de suite justement à l'Assemblée.
01:24:02 Ludi Boucher, vous êtes sur place avec Charles Poussot.
01:24:04 On connaîtra dans une dizaine de minutes le résultat du vote
01:24:08 de l'autre motion de censure, elle déposée par le RN.
01:24:11 - Oui, il n'y a pas plus de suspense.
01:24:15 Il fallait 289 voix pour cette motion.
01:24:18 La majorité absolue ici à l'Assemblée Nationale.
01:24:21 Et la motion déposée à la fois par la FI,
01:24:23 mais aussi ses alliés écologistes et communistes a remporté 222 voix,
01:24:27 c'est-à-dire un peu plus que la simple NUPES.
01:24:29 Du côté du RN, on sait aussi que la gauche ne vote pas leur motion.
01:24:34 Et puis les Républicains l'ont dit en off dans les couloirs de l'Assemblée Nationale
01:24:37 et aussi à la tribune, ils ne veulent pas voter pour cette motion.
01:24:40 Ils reprennent d'ailleurs les arguments du gouvernement
01:24:42 expliquant qu'ils ne comprennent pas pourquoi le RN et la NUPES jouent le même jeu.
01:24:46 Et puis ils s'interrogent aussi sur l'opportunité politique de ces motions
01:24:49 déposées à une semaine des élections européennes.
01:24:52 - Merci beaucoup, Élodie.
01:24:54 A tout à l'heure, pour le résultat de la deuxième motion.
01:24:57 A la lune de l'actualité aussi,
01:24:58 cette nouvelle mobilisation des agriculteurs dans le Sud-Ouest.
01:25:01 - Ils bloquent les routes à la frontière de l'Espagne.
01:25:03 L'autoroute A9, par exemple, Montpellier-Barcelone,
01:25:05 est entièrement coupée à la circulation.
01:25:07 Sur place, nos envoyés spéciaux, Jérôme Rampneau avec Antoine Estève.
01:25:12 - Des agriculteurs français et espagnols, effectivement,
01:25:15 qui ont décidé de couper cet axe entre la France et l'Espagne.
01:25:18 L'autoroute A63, vous le voyez derrière moi ici,
01:25:20 normalement, c'est 10 000 poids lourds par jour
01:25:23 qui transitent entre nos deux pays.
01:25:25 Ici, les agriculteurs sont venus à une centaine de tracteurs.
01:25:27 Vous les voyez de ce côté-là de la frontière, côté français.
01:25:30 Ils ont décidé justement de bloquer,
01:25:32 après les grandes manifestations qu'on a connues l'hiver dernier,
01:25:35 pour montrer que leur colère n'est toujours pas retombée.
01:25:37 Et cette fois-ci, ils sont avec les agriculteurs espagnols.
01:25:39 Vous les voyez de l'autre côté de la frontière.
01:25:41 Alors du côté des revendications, c'est à peu près la même chose.
01:25:44 D'un camp comme dans un autre.
01:25:46 Ici, on ne parle pas forcément de subventions ou encore de détaxes.
01:25:50 On parle surtout de projets de vie.
01:25:52 Tous les agriculteurs nous disent la même chose.
01:25:55 Ils veulent pouvoir vivre de leurs exploitations,
01:25:57 pouvoir avoir des prix suffisants pour payer leurs salariés
01:26:00 et pour, au quotidien, pouvoir entretenir leurs exploitations agricoles.
01:26:04 - Dans le reste de l'actualité, on va parler de la direction de ce lycée
01:26:07 à Ivry-sur-Seine, qui est donc accusée d'être islamophobe.
01:26:10 - L'an dernier, l'ancienne proviseure de l'établissement
01:26:12 et une conseillère technique avaient été menacées sur les réseaux sociaux.
01:26:16 Ces menaces faisaient suite à l'exclusion du lycée d'une élève
01:26:20 dont la tenue était considérée comme portant atteinte à la laïcité.
01:26:23 Célia Barotte, vendredi, deux ados ont été jugés.
01:26:27 Et depuis cette affaire, le lycée est donc accusé,
01:26:29 la direction est accusée d'être islamophobe.
01:26:31 - Pour rappel, cette jeune fille, qui est la principale protagoniste de l'affaire,
01:26:37 a été exclue de l'établissement après 17 entretiens entre elle,
01:26:41 sa famille et les équipes de direction du lycée.
01:26:44 Elle a toujours refusé de se plier aux règles vestimentaires de l'établissement.
01:26:48 Elle a donc été renvoyée suite à un conseil de discipline.
01:26:51 Selon l'ancienne proviseure, il lui arrivait de venir en cours
01:26:53 avec une abaya, un bonnet, un voile.
01:26:55 Elle essayait par tous les moyens de cacher le haut de son crâne
01:26:58 et parfois, elle se baladait même avec le carnet de liaison sur la tête.
01:27:02 Et depuis, le lycée Romain-Roland est accusé sur Internet, je cite,
01:27:05 d'humilier des élèves à cause de leurs croyances.
01:27:08 J'ai pu m'entretenir aussi avec plusieurs professeurs du lycée Romain-Roland
01:27:11 qui m'ont fait part de leur inquiétude, de leur tristesse suite à ces accusations.
01:27:15 Il y a même un compte sur Instagram appelé "Romain-Roland en colère"
01:27:18 qui, lors de la décision de Gabriel Attal d'interdire le port de l'abaya à l'école,
01:27:22 a déclaré qu'il s'agissait d'une énième restriction des libertés des élèves musulmanes.
01:27:26 Ce collectif parle même de "politique islamophobe".
01:27:29 Et puis, il y a cet autre message, "Femmes, continuez à mettre des abayas traditionnels,
01:27:34 ça vous va à merveille, n'en déplaise aux fachos".
01:27:36 - Merci beaucoup Célia et merci Vincent, on se retrouve tout à l'heure.
01:27:40 Nos invités cet après-midi, on reste avec Jean-Claude Dassier et Virginie Bensoussan-Brulé
01:27:45 qui est avocate, tandis que Marc Hainaut, journaliste chez Valeurs Actuelles, nous a rejoints.
01:27:49 Bonjour Marc. - Bonjour Nelly, bonjour.
01:27:50 - Merci d'être là. Je vous propose de parler de l'examen du projet de loi sur la fin de vie
01:27:54 qui se poursuit à l'Assemblée Nationale.
01:27:55 Plus de 3 000 amendements ont été déposés.
01:27:58 Nombre de soignants, vous le savez, sont vents debout contre l'évolution de ce projet.
01:28:04 Dans une tribune du Figaro, qui a été signée par une vingtaine d'associations
01:28:09 en représentant le corps médical au sens large,
01:28:11 ils s'inquiètent de risque de dérive.
01:28:13 Avant de rejoindre Thomas Bonnet pour nous parler des thèmes qui vont être abordés,
01:28:17 des questions un peu plus sensibles d'ailleurs à partir d'aujourd'hui.
01:28:19 Regardez, les enjeux, c'est signé Viviane Hervé.
01:28:23 - Dans le projet de loi, les principaux critères d'éligibilité pour accéder à l'aide à mourir
01:28:29 sont non seulement très larges mais aussi très flous,
01:28:32 dénoncent les soignants dans une tribune publiée par le Figaro.
01:28:35 Ainsi, le texte indique que le patient devra présenter une souffrance physique ou psychologique
01:28:40 qui soit réfractaire au traitement ou insupportable lorsque la personne ne reçoit pas
01:28:45 ou a choisi d'arrêter de recevoir ces traitements.
01:28:48 - Les douleurs insupportables, on sait qu'il y a quand même une dimension subjective
01:28:52 et donc partir de là, ça ouvre les possibilités d'une aide active à mourir de façon infinie en théorie.
01:29:03 Toujours dans leur tribune, les soignants estiment que ce projet de loi
01:29:06 constitue une incitation implicite à demander la mort pour les personnes âgées vulnérables,
01:29:12 précaires, isolées, alors que la loi est supposée les protéger.
01:29:16 - Je l'ai déjà discuté avec certains malades qui me disent que finalement,
01:29:19 la société, au lieu de leur tendre la main et d'essayer de trouver des solutions à leur souffrance,
01:29:23 ils vont leur demander "mais est-ce que finalement tu n'as pas ce souhait de mourir ?
01:29:29 Parce que je peux t'accompagner à ça".
01:29:30 Je pense que c'est important de rappeler que donner la mort, en fait, ce n'est pas un soin.
01:29:33 Voilà. Et ça, il faut être très clair avec ça.
01:29:36 Notre objectif à nous, encore une fois, c'est de faire disparaître la souffrance, pas le souffrant.
01:29:42 Enfin, les signataires insistent, selon eux, avec ce projet de loi,
01:29:45 il pourrait être plus facile d'obtenir une aide à mourir, plutôt que d'accéder à des soins palliatifs.
01:29:51 Ils rappellent qu'il faut parfois plus de six mois pour obtenir un rendez-vous dans un centre antidouleur.
01:29:56 - Thomas Bonnet est avec nous en direct de l'Assemblée nationale.
01:29:59 Bonjour, mon cher Thomas. On le disait, on entre dans le dur du sujet, dans le vif du sujet, aujourd'hui,
01:30:05 avec notamment toutes les questions de pronostics vitales et, ce que disait bien le sujet à l'instant,
01:30:10 cette notion de subjectivité.
01:30:14 - Absolument, on entre dans le vif du sujet.
01:30:16 La semaine dernière, il était plutôt question des soins palliatifs, voire des directives anticipées.
01:30:21 Désormais, on entre véritablement dans les sujets de l'aide active à mourir, avec deux questions qui sont posées.
01:30:27 D'abord, quels seront les patients qui seront éligibles à cette aide active à mourir ?
01:30:31 Il y a donc cette notion de pronostics vitales engagés à court ou moyen terme,
01:30:35 qui va devoir être redéfinie, parce que lors de la commission spéciale,
01:30:38 certains députés ont étendu cette possibilité aux personnes, aux patients atteints d'une affection grave et incurable.
01:30:45 Les débats vont donc aller sur ce point et ils vont d'abord commencer, ces débats, dès cet après-midi,
01:30:50 à l'issue des votes sur l'émotion de censure, sur un amendement qui donne la possibilité à un tiers de procéder au geste létal.
01:30:57 C'est là encore une modification qui a eu lieu en commission spéciale,
01:31:01 parce que, initialement, dans le texte du gouvernement,
01:31:03 cette responsabilité du geste létal était accordée à une collégialité de médecins.
01:31:08 Voilà donc pour les débats qui vont démarrer dès cet après-midi, qui vont reprendre, plus exactement.
01:31:13 Il y a plusieurs milliers d'amendements à étudier pour redéfinir, peut-être aussi,
01:31:17 le périmètre de cette nouvelle loi et des nouveaux droits qu'elle va accorder.
01:31:22 En tout cas, ce que l'on peut souligner, c'est que, globalement, jusqu'à présent,
01:31:25 les débats se sont tenus dans une relative sérénité.
01:31:29 C'est aussi dû au fait qu'il n'y a pas de consignes de vote en la matière.
01:31:32 Chacun vote en son âme et conscience.
01:31:34 Chaque député vote en son âme et conscience.
01:31:36 Quant à la ministre qui porte le projet, Catherine Vautrin, selon un proche du dossier,
01:31:41 elle aborde cette séquence en étant concentrée avec le souci d'écouter tout le monde.
01:31:45 Les changements n'ont rien de définitif.
01:31:47 Le débat peut encore faire évoluer les choses.
01:31:49 Si, beaucoup, Thomas, pour toutes ces précisions.
01:31:51 C'est vrai que ça va durer encore un certain temps.
01:31:53 Marquez-nous, je vais commencer avec vous.
01:31:54 C'est vrai que c'est assez rare pour être souligné.
01:31:56 On ne vote pas comme un seul homme.
01:31:58 Il n'y a pas de vote mécanique ou qui répondrait à des logiques d'appareil.
01:32:02 Pour le coup, moi, ce qui me frappe, et on l'a vu dans le reportage précédent,
01:32:05 c'est le quasi consensus contre le texte tel qu'il a évolué
01:32:10 de la part de ceux qui sont en première ligne, c'est-à-dire les soignants.
01:32:12 Mais c'est ça qui est incroyable, c'est qu'on légifère sur un sujet
01:32:16 où il y a un certain consensus dans la société.
01:32:19 C'est-à-dire, si on demande aux Français "Est-ce que vous êtes pour mourir dans la dignité ?"
01:32:22 parce que tout évidemment dans la question qu'on pose, les Français vont dire "oui".
01:32:25 On serait tenté de dire qu'il y a une écrasante majorité des Français qui sont pour l'euthanasie.
01:32:28 Or, les principaux concernés, c'est-à-dire les soignants, vous l'avez dit,
01:32:31 sont totalement opposés à une immense majorité au fait de donner des droits supplémentaires sur le sujet.
01:32:38 Politiquement, c'est assez intéressant.
01:32:40 Il n'y a pas de consigne de vote.
01:32:41 Néanmoins, on voit qu'il y a une majorité dans la majorité qui serait plutôt favorable.
01:32:47 On voit que la NUPES est elle aussi assez unanime,
01:32:49 à part quelques éléments discordants chez les communistes.
01:32:51 Je pense aux députés des Bouches-du-Rhône, Pierre Darréville,
01:32:53 encore André Chassaigne, le président de groupe, et aux RN.
01:32:56 Ce qui est assez amusant, c'est qu'autant Marine Le Pen avait essayé
01:32:59 d'un peu tordre la main de ses députés sur la constitution de l'IVG,
01:33:02 autant sur ce sujet, elle a dit "non seulement je voterai contre à titre personnel,
01:33:07 et j'essaierai de convaincre tous les députés indécis que cette loi est mauvaise".
01:33:12 Donc, on a effectivement ce côté paradoxal d'une loi qui aurait dû faire consensus,
01:33:17 qui se de l'aveu même du gouvernement et de la majorité,
01:33:19 qui a totalement échappé au contrôle du gouvernement,
01:33:22 avec une libéralisation encore plus grande que ce qui était décidé à la base,
01:33:25 et un gouvernement obligé de porter un texte auquel il doit lui-même remettre
01:33:29 les garde-fous qui avaient sauté.
01:33:30 C'est-à-dire qu'on explique aux députés "vous pouvez voter cette loi,
01:33:33 il y a des garde-fous", et le gouvernement prouve dès la commission
01:33:37 qu'en réalité ces garde-fous ne tiennent pas, et que ces garde-fous sautent à la première occasion.
01:33:40 Et donc il y a des députés qui à la base voulaient voter pour,
01:33:43 et qui en voyant les garde-fous sautant en commission, ont dit "mais en fait,
01:33:45 vous venez de démontrer l'inverse, donc maintenant je voterai contre".
01:33:48 - Dans cette condition, c'est difficile de prévoir l'issue de ce vote,
01:33:50 Virginie Benzot sans brûler. On ne sait pas trop dans quel sens ça peut pencher.
01:33:55 - Non mais un constat et deux observations sur ce projet doivent le constat,
01:33:59 vous avez raison, il y a une forte tension entre la question des drames familiaux,
01:34:04 individuels, que chacun vit, et la responsabilisation des médecins.
01:34:10 Mais je voudrais revenir justement sur la question des directives anticipées
01:34:14 et de l'aide à mourir. Ce qui est très intéressant dans le texte aujourd'hui,
01:34:17 c'est qu'au débat on avait voulu intégrer l'aide à mourir dans les directives anticipées.
01:34:22 Alors qu'est-ce que c'est les directives anticipées ?
01:34:24 C'est quand je vais bien, quand je suis en état, à ce moment-là je fais savoir
01:34:28 à un médecin, à un proche, à un membre de ma famille,
01:34:31 ce qu'au moment où le geste opportun devra être fait,
01:34:36 et je ne suis plus incapable de m'exprimer, j'ai déjà prévenu.
01:34:40 Et on voulait mettre l'aide à mourir dans les directives anticipées,
01:34:44 et en fait c'est cet amendement qui n'a pas été voté, qui a été rejeté,
01:34:49 pour dire que non, pour l'aide à mourir, ça ne fait pas partie des directives anticipées,
01:34:53 il faut au moment du geste dit létal, être en pleine capacité d'exprimer
01:35:00 sa conviction, l'état d'esprit dans lequel on est.
01:35:04 Donc ça, effectivement, ça a évolué. En tout cas c'est revenu comme c'était,
01:35:09 ça n'a pas évolué dans ce sens-là, et ça je pense que vos téléspectateurs
01:35:13 doivent aussi le savoir, sur la notion finalement de discernement.
01:35:17 Et puis peut-être un peu plus léger, mais quand même important,
01:35:22 je voudrais faire un rapprochement, parce que c'est ma compétence,
01:35:25 le droit des technologies avec les directives anticipées,
01:35:28 que l'on formule auprès des réseaux sociaux par exemple,
01:35:31 pour savoir si oui ou non, après notre décès,
01:35:35 que va-t-on faire des données à caractère personnel,
01:35:38 est-ce que notre compte Facebook, notre compte Instagram, va-t-il nous survivre ?
01:35:43 Et est-ce que vous allez continuer à recevoir des notifications
01:35:47 de mon anniversaire alors que je suis décédée depuis 2-3 ans ?
01:35:51 Et donc toute la question de la survie après la mort, des données personnelles,
01:35:55 et des sites de commémoration que l'on peut faire aujourd'hui
01:35:59 à travers des directives anticipées, auprès notamment des grandes plateformes
01:36:02 et des réseaux sociaux, et c'est la loi qui le prévoit.
01:36:05 Et on voit que ces questions de directives anticipées,
01:36:10 pour revenir sur ce terme, est très importante aujourd'hui
01:36:13 dans ce projet de loi, comme il peut l'être sur Internet.
01:36:16 Jean-Claude, il y a quelques jours, on en parlait déjà ensemble,
01:36:18 et vous me disiez, vous me confiez, être bien embêté,
01:36:21 si ça devait un jour vous arriver.
01:36:23 Mais je n'ai pas changé.
01:36:24 Vous n'étiez pas tranché sur la question ?
01:36:26 J'hésite toujours, et j'imagine ne pas être le seul.
01:36:28 Mais pour être tout à fait honnête, je ne comprends toujours pas
01:36:32 ce qui a poussé le président de la République à installer ce débat
01:36:35 qui n'est pas simple, compliqué vraiment,
01:36:37 faire très attention à ce qu'on dit et à ce qu'on fait,
01:36:40 en plein milieu, je dirais, d'une période où on va avoir
01:36:44 dans quelques semaines le championnat d'Europe de football,
01:36:47 dans quelques semaines les Jeux Olympiques.
01:36:49 Franchement, on va se précipiter alors, pour essayer de voter un texte,
01:36:53 alors que, me semble-t-il, nous avons un grave déficit de soins palliatifs en France.
01:37:00 C'est peut-être par là qu'il aurait fallu commencer,
01:37:03 plutôt que de théoriser une situation que les médecins,
01:37:06 tu l'as dit et tu as parfaitement raison,
01:37:08 pour la plupart d'entre eux sont contre,
01:37:10 avec les soins palliatifs, dans un dialogue avec la famille,
01:37:14 la plupart des cas, pas tous, mais la plupart des cas,
01:37:17 étaient à peu près résolus.
01:37:19 Je ne sais pas qui retirait ou débranchait le tuyau,
01:37:22 ou faisait une piqûre létale, à mon avis,
01:37:25 avec l'accord de la famille, après débat,
01:37:27 ça se faisait et on n'en parlait pas trop.
01:37:30 Là, si on va jusqu'au vote d'une loi qui prévoit une aide à mourir,
01:37:35 dans certaines circonstances,
01:37:36 moi je ne sais pas ce que je choisirais,
01:37:38 surtout après ce que vous avez dit sur la déclaration d'intention,
01:37:42 quand on est en bonne santé,
01:37:44 on est tous d'accord pour dire "Oh bah bah, si je souffre,
01:37:46 et si ça ne va pas bien, vous m'expédiez dans l'autre monde
01:37:49 et on n'en parlera plus".
01:37:51 Sauf que beaucoup, me semble-t-il, d'après ce que disent les médecins,
01:37:54 beaucoup, au moment où ils commencent à souffrir,
01:37:56 ont des difficultés, font confiance à leurs médecins,
01:37:59 à l'équipe médicale qui s'occupe d'eux,
01:38:01 et sont un peu moins enthousiastes à l'idée de passer dans l'autre monde.
01:38:05 Donc franchement, développons d'abord les soins palliatifs
01:38:09 qui font cruellement défaut, là encore dans ce pays,
01:38:12 peut-être qu'après on aura davantage de facilité
01:38:15 à débattre d'un projet de loi.
01:38:17 Maître, juste à propos des directives anticipées que vous évoquiez à l'instant,
01:38:20 on me signale qu'en fait, la maman a été votée en commission,
01:38:23 la suppression a été votée en séance.
01:38:26 Donc en fait, il y a eu un amendement de suppression qui a été voté en séance,
01:38:30 ça a encore évolué.
01:38:32 Juste pour rétablir l'effet.
01:38:35 Un dernier mot peut-être, Marc-Edou,
01:38:37 et on a un autre thème que j'aimerais vous soumettre,
01:38:39 ce sont ces propos quand même décriés de Jean-Luc Mélenchon
01:38:41 à propos de l'antisémitisme.
01:38:43 Juste simplement, il y a aussi quelque chose qui me frappe dans ce débat,
01:38:46 ce sont les termes employés "mourir dans la dignité".
01:38:49 À quel moment une vie est digne ou est-ce qu'elle est indigne ?
01:38:51 À quel moment souffrir fait de vous quelqu'un d'indigne ?
01:38:53 À quel moment le fait d'être diminué physiquement rend votre vie indigne ?
01:38:56 En réalité, on a aussi toutes ces questions qui font que cette loi fin de vie
01:39:00 va forcément se baser sur des critères extrêmement subjectifs.
01:39:03 C'est tous les médecins de soins palliatifs que j'ai pu interroger,
01:39:06 ils m'ont tous dit qu'à partir du moment où une personne qui demande la mort
01:39:08 rentre dans une unité de soins palliatifs, dans 97% des cas,
01:39:11 cette demande d'euthanasie se termine.
01:39:13 Il y a toute cette question, pourquoi vouloir légiférer sur l'euthanasie
01:39:16 alors que les soins palliatifs répondent dans plus de 9 cas sur 10
01:39:19 aux angoisses et aux souffrances des gens ?
01:39:20 Allez, on va parler de ces propos qui choquent.
01:39:22 Alors que vous le savez, l'antisémitisme est à son plus haut niveau en France
01:39:25 avec quand même cette statistique qui fait froid dans le dos,
01:39:29 plus 300% d'actes antisémites dans l'espace de quelques mois,
01:39:34 c'est consécutif évidemment à l'attaque du 7 octobre en Israël.
01:39:39 Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon estime pourtant que l'antisémitisme reste,
01:39:42 à ses yeux, résiduel.
01:39:44 Le détail avec Marine Savourin.
01:39:47 Pour Jean-Luc Mélenchon, l'antisémitisme reste résiduel en France.
01:39:51 Pourtant, les chiffres prouvent le contraire.
01:39:54 Les actes antisémites ont flambé au premier trimestre 2024
01:39:57 selon les chiffres du gouvernement.
01:39:59 366 faits ont été recensés.
01:40:01 C'est une hausse de 300% par rapport à la même période l'année dernière.
01:40:06 L'insoumis revient également sur la sanction du député marseillais Sébastien Delogu,
01:40:10 exclu temporairement de l'Assemblée nationale
01:40:13 pour avoir brandi un drapeau palestinien.
01:40:15 Selon Jean-Luc Mélenchon, les accusations d'antisémitisme
01:40:19 contre le député David Guiraud, qui avait qualifié Meyrabib de port,
01:40:23 sont également caricaturales.
01:40:25 - Ne me touchez pas !
01:40:27 - Que faites-vous ?
01:40:29 Ces situations ont une productivité finale en notre faveur, publie-t-il.
01:40:33 Le chef de file LFI dénonce une répression injuste, ridicule et cruelle,
01:40:37 notamment pour l'expulsion d'un imam à Bordeaux,
01:40:40 pour un dessin selon lui banal.
01:40:42 Ce dessin mettait en regard un soldat ukrainien armé face à un char russe
01:40:46 avec le sous-titre "autodéfense"
01:40:48 et un palestinien face à un char israélien avec le sous-titre "terrorisme".
01:40:52 Le triple candidat à la présidentielle qui compare la situation à Gaza
01:40:56 et celle du ghetto de Varsovie.
01:40:58 - Faites un test de sensibilité comparée.
01:41:00 Essayez de comparer le martyr de Gaza et celui du ghetto de Varsovie.
01:41:04 Fusse de loin et vous verrez vite la différence de capacité d'indignation.
01:41:08 - Un propos qui interpelle jusqu'au sein même de la gauche.
01:41:12 - Et à contrario, regardez Alexis Corbière, ce qu'il nous dit à propos de l'antisémitisme.
01:41:18 Regardez le tweet du député Corbière qui dit
01:41:22 "Non, je considère que l'antisémitisme est une réalité".
01:41:26 On aurait dû enlever sa photo en fait.
01:41:28 "On le voit aujourd'hui dans la société tout comme d'autres formes de racisme"
01:41:32 dit-il à la fin de cette phrase.
01:41:34 Jean-Luc Mélenchon, revenons à Jean-Luc Mélenchon.
01:41:36 Est-ce qu'il fait preuve d'un clientélisme grossier selon vous ?
01:41:40 - Surtout, il nous a déjà fait le coup en 2021
01:41:42 où il expliquait que des papyvoises et des faits divers seront toujours instrumentalisés
01:41:46 pour faire perdre les insoumis.
01:41:47 En sortant ce genre de phrase à quelques jours du scrutin,
01:41:50 Jean-Luc Mélenchon joue sa carte habituelle du "complotisme"
01:41:53 et lorsqu'il nie l'explosion de l'antisémitisme en France,
01:41:57 ça fait un petit peu penser aux plaisanteries de mauvais goût de Jean-Marie Le Pen
01:42:01 il y a 30 ans sur le point de détail.
01:42:03 Finalement, ça accélère un petit peu la stratégie de la France insoumise
01:42:08 qui est de se mettre en dehors des institutions,
01:42:10 de se mettre en dehors du champ républicain
01:42:12 et de se placer dans une situation de chaque jour plus isolée que jamais.
01:42:16 Et cette stratégie électoraliste, cette stratégie communautariste de Jean-Luc Mélenchon,
01:42:20 on verra bien évidemment au moment du scrutin,
01:42:22 mais à mon avis, ça va le mener dans le mur.
01:42:24 Au moins, l'avantage qu'il a, c'est qu'il ne se cache plus
01:42:27 et qu'il est plus lisible que jamais.
01:42:29 Et simplement, juste sur le ghetto de Varsovie,
01:42:31 on n'a jamais vu les nazis ravitailler le ghetto de Varsovie.
01:42:36 On n'a peut-être pas vu les nazis bombarder le ghetto de Varsovie,
01:42:39 mais on les a vus exécuter à l'arme à feu et à l'arme blanche des femmes et des enfants,
01:42:44 ce que l'armée israélienne, jusqu'à preuve du contraire, n'a pas fait.
01:42:47 Donc, il y a vraiment des comparaisons qui ne méritent pas d'être faites.
01:42:51 Et je pense que Jean-Luc Mélenchon ferait mieux de se concentrer
01:42:54 sur le programme de la France insoumise en matière de questions européennes
01:42:57 plutôt que sur ses appels...
01:42:59 - Est-ce que ça peut être contre-productif en termes, effectivement, de son électorat aussi ?
01:43:04 - De son électorat ? Oh non...
01:43:06 - Je ne parle pas de l'électorat communautaire, clairement, à qui il s'adresse,
01:43:10 mais au sens un petit peu plus large.
01:43:12 Parce que là, quand on nie quand même ce genre de réalité, ça devient compliqué.
01:43:15 - C'est sûr que de laisser entendre et de laisser croire que les actes antisémites
01:43:20 sont résiduels en ce moment en France, ce n'est pas le cas.
01:43:24 Toutes les personnes d'origine ou de confession juive, vous le diront,
01:43:30 ils le subissent au quotidien, avant octobre, je dirais, depuis 2017,
01:43:38 et évidemment depuis le 7 octobre, de manière totalement décomplexée de la part de certains.
01:43:44 - Ça passe par quoi ? Parce qu'on parle des actes les plus visibles
01:43:47 ou de ceux pour lesquels, d'ailleurs, il y a eu des plaintes qui ont été déposées,
01:43:50 dans le quotidien, ça passe aussi par quoi ? Des refus de course, de taxi, de Uber,
01:43:54 de choses comme ça ? Moi, j'ai entendu ce genre d'exemple.
01:43:57 - Peut-être, pour certains l'ont vécu.
01:44:00 Moi, à titre personnel, je trouve que ça se voit beaucoup sur le fait, le fameux "oui mais".
01:44:06 C'est-à-dire le fait qu'il y a de l'antisémitisme, mais en fait, c'est une politique qui est combattue.
01:44:14 C'est le fait de toujours minimiser ce que les personnes d'origine ou de confession juive
01:44:23 ressentent ou leur famille. Je voudrais juste rappeler qu'il n'y a que 500 000 personnes
01:44:27 en France de confession ou d'origine juive.
01:44:31 Donc c'est très peu par rapport à la population globale.
01:44:36 C'est un pourcentage très marginal. Ce n'est pas une population, effectivement, extrêmement expansive.
01:44:43 Puisque la religion ne l'est pas non plus. Il ne cherche pas à...
01:44:48 - Il n'y a pas de fausse identité. - Exactement.
01:44:51 Donc non, non, effectivement, ça peut être contre-productif pour lui.
01:44:55 En tout cas, c'est dangereux pour les personnes sur qui il met une cible dans le dos
01:45:00 et qui ont un nom à consonnance, c'est sûr.
01:45:03 - Jean-Claude, un dernier mot, peut-être commentaire ? Il reste quelques secondes.
01:45:07 - On verra le 9 au soir si la politique mise en oeuvre par M. Mélenchon depuis maintenant plusieurs mois
01:45:15 est rentable, si j'ose dire, si j'ose employer ce mot, ou pas.
01:45:19 Pour l'instant, quand on regarde les sondages, ça me semble-t-il un échec.
01:45:24 Maintenant, méfions-nous, encore une fois, les sondages sont les sondages.
01:45:27 Seul le résultat du 9 au soir comptera.
01:45:30 Pour l'instant, je suis sûrement très naïf, mais je veux croire que M. Mélenchon n'est pas un antisémite.
01:45:36 Pour autant, la politique qu'il suggère, qu'il mène, qu'il déclame, l'est souvent.
01:45:44 Alors, bon, on peut appeler ça de la maladresse ou des comparaisons qui ne vont pas du laid.
01:45:51 Franchement, quand il compare avec le ghetto de Marseille, ça n'a aucun sens.
01:45:56 Qu'est-ce qui lui arrive ?
01:45:58 Néanmoins, on ne peut pas nier qu'il y a dans ce pays un affrontement entre une communauté musulmane importante et une communauté juive.
01:46:09 - Merci, allez, on doit s'interrompre pour partir en pause. - Merci, Jean-Claude.
01:46:12 - Vous avez été patron de presse, vous savez que quand on doit partir en pub, on doit partir en pub.
01:46:16 - Oui, certes, mais il faut que je termine ma petite phrase.
01:46:24 - Un nouveau rendez-vous de l'actu avec Vincent Farandes et Jean-Claude Dassier pour La Voix Off.
01:46:28 On va parler, pour commencer, de ces deux motions de censure qui ont donc été rejetées cet après-midi à l'Assemblée nationale.
01:46:33 - Et on s'y rend justement tout de suite pour rejoindre Élodie Huchard.
01:46:36 Deux motions à la fois déposées par la LFI et l'ERN, donc rejetées sans réelle surprise.
01:46:42 - Non, il n'y avait pas de grande surprise.
01:46:47 Il y avait quand même un petit suspense de savoir si certains membres des Républicains allaient voter l'une ou l'autre de ces motions,
01:46:52 plutôt celles du RN. La réponse est non.
01:46:55 La motion présentée par La France Insoumise et ses alliés a recueilli 222 voix,
01:46:59 c'est-à-dire l'intégralité de la NUPES plus le RN.
01:47:03 En revanche, le RN n'a réussi à convaincre que ses propres rangs.
01:47:07 Alors évidemment, il n'y avait pas de grand suspense pour l'opposition.
01:47:10 C'est avant tout le moyen de faire un coup politique, de mettre le gouvernement face à ses responsabilités.
01:47:14 On a beaucoup entendu parler de prévision de croissance qui était insincère,
01:47:18 de budget qui aurait dû être rediscuté devant le Parlement.
01:47:21 Mais surtout, on a entendu parler un peu de tout et de n'importe quoi, de conflits, de guerres.
01:47:26 On a parlé aussi beaucoup des élections européennes, signe que pour l'opposition,
01:47:30 l'occasion était trop belle de s'en priver pour pouvoir que chacun explique finalement quel était son programme.
01:47:35 Et puis surtout, les Républicains, qui n'ont eu de cesse de menacer un jour d'une motion de censure,
01:47:39 pour l'instant ont tenu leur rang.
01:47:41 On sait que finalement, la seule motion qui est vraiment crainte par le gouvernement de Gabriel Attal,
01:47:45 ce serait celle des Républicains, parce que les autres groupes l'ont déjà dit.
01:47:48 Si un jour, les LR présentent une motion de censure, tous les autres groupes d'opposition la voteront.
01:47:52 Merci beaucoup Elodie pour toutes ces précisions.
01:47:54 On en vient à l'enquête et aux révélations qui se poursuivent dans l'affaire Mohamed Amra.
01:47:58 Le détenu qui s'est évadé au PH d'Uncarville le 14 mai dernier disposait de 9 boîtiers téléphoniques dans sa cellule,
01:48:05 ainsi que de nombreuses puces.
01:48:07 L'enquête semble mettre en lumière de nombreux dysfonctionnements de l'administration,
01:48:11 notamment les détails avec Audrey Bertheau.
01:48:13 Une cellule transformée en bureau de chef d'entreprise.
01:48:17 Depuis des mois, les enquêteurs savent tout, ou presque, de la vie de Mohamed Amra.
01:48:22 Des mouchards ont été placés dans sa cellule de la santé, ainsi que dans les locaux où sont organisés ses parloirs.
01:48:28 Selon les informations du Parisien, lors de son séjour à la prison de la santé, soit un peu plus d'un an,
01:48:34 Mohamed Amra a utilisé au moins 9 téléphones et tout autant de puces.
01:48:38 Sa sœur aînée a reconnu lui en avoir fourni une lors d'un parloir, mais le mystère reste entier pour les autres.
01:48:44 Les enquêteurs ont ainsi découvert qu'une ligne téléphonique a été mise en service le 28 janvier 2022,
01:48:50 alors qu'il était à la santé.
01:48:52 Pendant plusieurs jours, une puce sera active et servira le fugitif.
01:48:56 Toujours selon le Parisien, les écoutes ont révélé l'existence d'une jeune femme marseillaise.
01:49:01 Aujourd'hui incarcérée, on apprend que Nahuel aurait utilisé les papiers de la sœur de Mohamed Amra pour lui rendre visite.
01:49:08 Les deux femmes ne se ressemblent pas physiquement, mais cela ne l'empêchera pas de venir voir la mouche pendant des mois.
01:49:14 De nombreux éléments qui confirment des dysfonctionnements au cours de la détention de Mohamed Amra.
01:49:19 Celui-ci est toujours recherché par les services de police en France et à l'étranger.
01:49:24 On va parler des Jeux Olympiques puisque c'est dans 52 jours maintenant,
01:49:28 et la galère pour les automobilistes d'Île-de-France, elle a déjà débuté.
01:49:32 La circulation est effectivement fortement perturbée dans le centre de Paris,
01:49:36 principalement autour des sites olympiques en cours de montage, autre cas des Rouges, Champs de Mars, Concorde ou encore aux Invalides.
01:49:42 Problème, les automobilistes n'avaient pas réellement anticipé ces soucis de circulation.
01:49:47 Le reportage de Corentin Brio.
01:49:49 L'effet Jeux Olympiques déjà bien présent sur les routes franciliennes.
01:49:55 La circulation est fortement perturbée dans la capitale,
01:49:59 avec notamment de nombreux secteurs réduits ou fermés pour permettre l'installation des infrastructures olympiques.
01:50:05 Les Invalides, le Trocadéro-Champs de Mars, la place de la Concorde ou encore les quais entre les ports des Champs-Élysées et des Invalides,
01:50:13 voient leur circulation perturbée et a donc une conséquence sur le quotidien des franciliens, bien avant le début de la compétition.
01:50:20 On commence à prendre conscience que les Jeux, ça se prépare.
01:50:24 La population francilienne n'avait pas totalement intégré que les perturbations seraient aussi en amont des Jeux.
01:50:30 C'est un événement d'ampleur et des conditions d'organisation similaires, mais beaucoup sont persuadés que ce ne sont pas les Jeux Olympiques les responsables de la paille aille sur les routes.
01:50:40 Madame Hidalgo a raison, il faut arrêter de taper sur les Jeux Olympiques.
01:50:43 Il faut taper sur le véritable point noir de la circulation, c'est-à-dire la vraie politique de mobilité qui a été mise en place par la ville de Paris et qui fait qu'aujourd'hui on est dans les bouchons.
01:50:52 La réalité c'est que ce n'est pas les JO le problème.
01:50:55 Quand on était allé à Barcelone à l'époque, quand les JO avaient eu lieu à Barcelone, ça roulait, ça circulait.
01:51:01 Une nouvelle circulation qui va impacter automobilistes mais également cyclistes et piétons.
01:51:06 Certains secteurs pourront être fermés jusqu'en septembre prochain.
01:51:10 Enfin, avis aux fans de Ferrari puisque la deuxième édition de l'Astarossa aura lieu samedi prochain.
01:51:17 De nombreuses voitures seront mises aux enchères, des modèles qui vont des années 50 aux années 2010.
01:51:22 Au reportage de Franck Triviaud avec Charles Pousseau.
01:51:25 Centaines de véhicules et autres produits de la marque.
01:51:28 Le 8 juin, les amateurs de Ferrari pourront s'arracher ces pièces d'exception.
01:51:32 Une deuxième édition de l'Astarossa qui permet notamment de donner une deuxième chance à certains véhicules.
01:51:38 La dernière testarossa, la F512M, présentée en 1994, finalement avec son look différent, assez tranchant, que les clients n'ont pas vraiment aimé à ce moment-là.
01:51:48 Elle a été produite à à peine plus de 500, on dit 501 exemplaires.
01:51:53 Aujourd'hui, c'est celle qui vaut le plus alors qu'à l'époque, ce n'était pas vraiment ça.
01:51:57 Donc parfois, la situation se retourne.
01:51:59 Outre des modèles précis, ce qui attire les acheteurs, c'est aussi la personne qui était derrière le volant de la voiture.
01:52:04 Cette année, c'est notamment la Ferrari FF de John Elkann, actuel président de la marque, qui est en vente mais pas seulement.
01:52:11 On va avoir aussi la voiture de Jacks Waters, un pilote beige qui est aussi le patron de l'écurie à ce moment-là de la Francorchamps.
01:52:21 Donc vraiment, oui, le Pédigré et les propriétaires précédents d'une auto font sa valeur.
01:52:28 L'année dernière, ce même modèle Enzo appartenant au pilote de F1 Fernando Alonso s'était vendu à plus de 5 millions d'euros.
01:52:38 Merci à vous, cher Vincent, on se retrouve demain pour un nouveau point sur l'actu.
01:52:42 Toujours avec mes invités, on va parler des agriculteurs.
01:52:44 Le blues des agriculteurs se poursuit.
01:52:46 Ils étaient près d'une centaine avec leur tracteur à la frontière franco-espagnole au niveau des Pyrénées-Atlantiques.
01:52:53 Tout à l'heure, Antoine Esteve et Jérôme Rampenoux étaient sur place pour nous rendre compte de cette mobilisation
01:52:59 et de ce qui leur pose encore problème malgré le passage de la loi orientation agricole.
01:53:05 Des agriculteurs français et espagnols qui ont décidé de couper cet axe entre la France et l'Espagne.
01:53:11 L'autoroute A63, vous le voyez derrière moi, ici, normalement, c'est 10 000 poids lourds par jour qui transitent entre nos deux pays.
01:53:18 Ici, les agriculteurs sont venus à une centaine de tracteurs, vous les voyez de ce côté-là de la frontière, côté français.
01:53:23 Ils ont décidé justement de bloquer après les grandes manifestations qu'on a connues l'hiver dernier
01:53:28 pour montrer que leur colère n'est toujours pas retombée.
01:53:30 Et cette fois-ci, ils sont avec les agriculteurs espagnols.
01:53:32 Vous les voyez de l'autre côté de la frontière. Alors du côté des revendications, c'est à peu près la même chose, d'un camp comme dans un autre.
01:53:38 Ici, on ne parle pas forcément de subventions ou encore de détaxes. On parle surtout de projets de vie.
01:53:44 Tous les agriculteurs nous disent la même chose. Ils veulent pouvoir vivre de leurs exploitations,
01:53:49 pouvoir avoir des prix suffisants pour payer leurs salariés et pour, au quotidien, pouvoir entretenir leurs exploitations agricoles.
01:53:56 On va écouter quelques-uns de ces agriculteurs qui étaient mobilisés ce matin à cette frontière.
01:54:01 L'État ne peut pas continuer à maltraiter ces paysans comme ça.
01:54:04 Tout le monde a besoin des paysans pour manger, pour... Dans la vie de tous les jours, je ne sais pas si les gens se rendent compte
01:54:10 à quel point ils sont dépendants de leurs paysans et à quel point il faudrait en prendre soin.
01:54:15 Quand on parle de manger local, machin, il faut que les gens se rendent compte que derrière ça, il y a des gens et il y a des gens qui souffrent.
01:54:22 On a besoin de l'agriculture. On entend le discours en ce moment, c'est consommer local, des produits, voilà,
01:54:29 issus de l'agriculture responsable, zéro kilomètre. Mais les agriculteurs, c'est ce qu'ils font tous les jours.
01:54:35 Alors pourquoi on ne les aide pas ? Pourquoi on leur met la tête sous l'eau comme ça ?
01:54:39 Là, on a tous les mêmes problèmes, notamment les problèmes du coût de l'énergie, avec un doublement de l'énergie,
01:54:46 comme vous, l'électricité avec le gaz, le fameux GNR agricole et toutes les taxes qui suivent,
01:54:53 des prix, des entrants qui ont doublé et qui ne, malheureusement, ne baissent pas.
01:54:59 Marc Hainaut, ça n'a rien réglé ce qu'on a pu légiférer parce que, comme le disait Florent Lattardis tout à l'heure,
01:55:08 on est resté sur du paramétrique, ça ne fait pas vivre son homme, pour l'instant.
01:55:12 Non, on se rappelle du salon de l'agriculture, effectivement, ou alors, on se rappelle, politiquement,
01:55:18 c'était une semi-victoire pour le gouvernement qui avait réussi à momentanément calmer la colère,
01:55:22 mais personne n'était dupe que dans les ministères et chez les observateurs que cette colère n'était absolument pas éteinte
01:55:28 et que ça allait redémarrer.
01:55:29 Nous, tous les agriculteurs avec qui on discute depuis des mois, notamment ceux qui ont réussi à aller jusqu'à Rungis au moment de la crise,
01:55:38 nous ont dit "c'est notre dernier combat, on est rentrés dans une phase, c'est notre dernier combat, et si on ne gagne pas, on va mourir".
01:55:44 On va mourir pas au sens littéral évidemment, mais on va mourir économiquement parce que rien n'a été résolu.
01:55:49 Les agriculteurs vivent toujours sous perfusion à somme et taxe quand ils vivent de leur métier, ce qui n'est hélas pas le cas,
01:55:54 où on a des gens qui bossent 60 heures par semaine, 7 jours sur 7, et qui à la fin se retrouvent à 60 ans avec 300 euros de retraite,
01:56:01 et où on a des grands-parents qui continuent de travailler dans les exploitations de leurs enfants
01:56:04 parce qu'ils ont besoin de travailler, parce que leurs enfants ont besoin de main-d'œuvre,
01:56:07 et en réalité, les agriculteurs, pour une grande partie d'entre eux, c'est un peu aussi les esclaves modernes.
01:56:12 C'est des gens qui travaillent pour rien, c'est des gens qui ne vivent pas de leur travail,
01:56:15 et qui pourtant, sans eux, on le rappelle, les Français ne mangeraient plus.
01:56:20 Donc c'est terrible, et surtout c'est des sujets qui, heureusement pas sur cette chaîne, mais qui ont tendance à passer au second plan.
01:56:26 Et puis il y a cette question un peu taboue, à laquelle les politiques n'osent pas s'atteler à vrai dire,
01:56:30 c'est la concurrence intra-européenne en la matière.
01:56:34 Parce qu'on parle tellement des ennemis de l'extérieur, de très très loin, on a beaucoup évoqué la Nouvelle-Zélande, le Chili,
01:56:41 on ne parle pas assez de nos voisins immédiats.
01:56:43 Oui, vous avez tout à fait raison, et on a encore un cas concret entre la France et la Belgique,
01:56:50 si on parle d'un autre combat que les agriculteurs aussi sont en train de mener,
01:56:54 c'est celui de la bataille judiciaire avec l'application de la loi Egalim.
01:56:59 Et voilà, on a pu lire par-ci par-là que l'État belge s'était opposé,
01:57:06 en tout cas la justice belge s'était opposé à fournir à Bercy les contrats passés entre,
01:57:15 sauf erreur de ma part, Leclerc et ses fournisseurs, car soumis aux droits belges.
01:57:23 Et donc en fait ça va imposer à Bercy de faire ses demandes de communication de contrat
01:57:28 auprès de chacun des fournisseurs au lieu de le faire en une seule fois.
01:57:31 Donc on voit qu'on a aussi le combat judiciaire sur l'application de la loi Egalim,
01:57:36 et peut-être un combat, on va dire, juridique, légistique, à ce moment-là, pour les agriculteurs,
01:57:41 ça va être celui de la transmission de leur exploitation,
01:57:44 et donc tout le combat sur la modification du droit des successions
01:57:48 pour leur permettre de transmettre dans les meilleures conditions financières
01:57:54 à leurs enfants ou petits-enfants l'exploitation qui est l'œuvre d'une vie.
01:57:59 Donc deux combats parallèles.
01:58:01 Un mot, peut-être pour dire que ça reste une cocotte minute sociale quand même,
01:58:04 cette question des agriculteurs dans la rue.
01:58:06 Il n'y a pas une agriculture, il y a des agriculteurs.
01:58:09 J'imagine qu'en Beauce, en Brie, dans le Nord, on s'en sort à peu près,
01:58:13 je ne connais pas les bilans, mais je pense qu'on s'en sort.
01:58:16 En revanche, dans beaucoup de régions de France,
01:58:18 c'est vrai que la situation que tu faisais de la situation des agriculteurs...
01:58:22 Ce ne sont pas des petits exploits de temps, bien évidemment.
01:58:24 Il faut aussi qu'ils acceptent peut-être que l'avenir n'est pas à 50, 60 ou 70 hectares.
01:58:31 En Allemagne, en Belgique ou ailleurs, on est passé depuis longtemps à des fermes plus importantes.
01:58:36 Néanmoins, la situation qu'il aurait faite est inacceptable.
01:58:40 Et donc il faut les aider d'une manière ou d'une autre, je ne sais pas comment.
01:58:43 Il faut être un expert du dossier pour savoir si Bruxelles doit remettre davantage d'argent
01:58:47 pour un certain nombre d'agriculteurs,
01:58:49 ou si c'est le gouvernement français qui doit prendre en main un certain nombre de choses.
01:58:53 Mais ce n'est quand même pas normal d'aller voir six mois après
01:58:57 la mobilisation générale des agriculteurs à Bruxelles et en France
01:59:01 qui recommence parce qu'ils n'ont pas obtenu satisfaction.
01:59:05 Ce n'est pas normal.
01:59:06 J'aimerais qu'on garde quelques minutes pour reparler de la campagne officielle pour les élections européennes.
01:59:12 On est aujourd'hui avec une candidate, c'est la tête de liste pour le parti animaliste à ce scrutin européen.
01:59:17 Hélène Thouy qui est avec nous, bonjour.
01:59:19 Merci beaucoup de nous rejoindre en direct.
01:59:21 Je rappelle quand même le score que vous avez réalisé en 2019,
01:59:25 qui n'était pas négligé, vous avez fait 2,16% des voix.
01:59:28 On sait que la cause animale est importante pour de nombreux Français.
01:59:31 Je crois que 84% des Français aujourd'hui se disent sensibles.
01:59:36 On rappelle que beaucoup de foyers ont des animaux de compagnie.
01:59:41 J'en suis par exemple.
01:59:43 Pourquoi selon vous la question animale est une question fondamentale
01:59:47 quand on le voit votre profession de foie pour ce scrutin ?
01:59:50 Vous dites que c'est aussi essentiel pour les humains.
01:59:53 Comment vous faites le lien sur le plan social notamment ?
01:59:56 Je vais faire le lien direct avec le sujet précédent, l'agriculture.
02:00:00 Effectivement, je suis d'accord, l'agriculture et le modèle agricole ne peuvent pas acheter de place dans cette campagne.
02:00:04 Et pourtant, le modèle agricole que l'on va choisir pour les prochaines années
02:00:08 est à la croisée de la santé publique, de l'alimentation,
02:00:11 des questions de sécurité et de souveraineté alimentaire,
02:00:14 mais aussi de protection de notre environnement, de pouvoir d'achat
02:00:17 et aussi d'assurer à nos agriculteurs un revenu décent.
02:00:21 S'intéresser à la question animale, c'est d'abord protéger les individus animaux
02:00:26 qui sont des êtres sensibles et qui souffrent des conditions d'élevage
02:00:29 notamment les plus effroyables dans les élevages industriels et intensifs.
02:00:33 Mais c'est aussi proposer un autre modèle d'agriculture.
02:00:36 Aujourd'hui, on voit que notre modèle agricole qui est poursuivi depuis des décennies,
02:00:41 il sacrifie des millions d'animaux dans des conditions désastreuses,
02:00:45 ces animaux qui sont entassés, enfermés et mutilés dans les élevages industriels intensifs,
02:00:49 ces élevages qui polluent l'environnement et qui ne permettent même pas aux agriculteurs
02:00:53 de vivre décemment de leur métier, et en plus élevage qui gaspille énormément de nourriture
02:00:59 parce que pour faire 1 kg de protéines animales, il faut 7 kg de protéines végétales.
02:01:03 Donc on voit bien que le sujet de l'agriculture et de l'alimentation,
02:01:07 il est fondamental d'abord pour les animaux, mais pour les humains aussi.
02:01:11 Et c'est la raison pour laquelle nous, on porte un nouveau modèle agricole
02:01:17 avec la fermeture des élevages industriels intensifs,
02:01:20 une réduction de 50% de la production et de la consommation de produits d'origine animale
02:01:25 et un accompagnement des éleveurs pour sortir de l'élevage industriel intensif,
02:01:30 de l'élevage en rachetant leur dette.
02:01:32 Parce que c'est souvent le problème, les éleveurs ont le choix entre poursuivre des métiers
02:01:36 dans des conditions quasiment esclavagistes,
02:01:38 où ils travaillent comme cela a été indiqué, 60-70 heures par semaine pour des salaires de misère,
02:01:43 c'est vraiment une honte.
02:01:44 Et ils ont soit ce choix-là, soit le suicide, parce que c'est la profession qui a le plus de gros taux de suicide.
02:01:50 Donc il faut les aider, on ne peut pas leur dire comme le gouvernement,
02:01:53 comme les principales formations politiques le font depuis le début,
02:01:56 on va continuer, on va continuer, ça ne fonctionne pas.
02:01:58 2-3 petites questions, est-ce que la France, qui a renforcé quand même sa législation
02:02:03 ces dernières années sur un grand nombre de sujets, y compris sur l'abandon des animaux,
02:02:09 c'est un sujet important, des sanctions au pénal,
02:02:13 est-ce que la France en portant sa voix à l'Europe peut en inspirer d'autres pays en la matière ?
02:02:19 Alors en tout cas, le parti animaliste, en étant élu, apportera une voix fondamentale
02:02:24 pour protéger les animaux, parce que l'État français fait tout pour freiner
02:02:27 toutes les avancées sur la protection des animaux,
02:02:29 notamment effectivement les animaux de compagnie,
02:02:32 mais les animaux aussi d'élevage et les animaux sauvages.
02:02:35 On voit que les espèces protégées par exemple, la France fait tout
02:02:39 pour aller à l'encontre des règles de protection des espèces,
02:02:42 on parle du loup, on parle aussi d'autres espèces protégées,
02:02:45 avec dans la loi d'orientation agricole la semaine dernière,
02:02:48 des limitations de peine pour les atteintes à ces espèces protégées,
02:02:51 pourtant qui sont protégées par la directive Habitat,
02:02:54 donc du droit de l'Union européenne, et donc on a besoin d'une voix animaliste
02:02:58 au Parlement européen pour aller défendre les animaux,
02:03:00 parce qu'on voit qu'il y avait des directives et règlements
02:03:03 qui sont en cours, qui sont sur la table au Parlement européen,
02:03:06 mais qui risquent d'être abandonnés, en tout cas on le sent venir,
02:03:09 et on risque donc d'en avoir aucune évolution si nous n'avons pas
02:03:12 des parlementaires qui sont déterminés et sincères
02:03:15 pour faire lancer la cause des animaux au Parlement.
02:03:17 La voix animaliste, elle ne pouvait pas s'insérer dans une autre formation ?
02:03:20 Vous auriez eu peut-être plus d'impact, je pense par exemple aux écologistes
02:03:22 sur les questions de protection animale ?
02:03:25 Nous, nous ne faisons pas de la question animale une variable d'ajustement,
02:03:29 ce que font toutes les autres formations politiques
02:03:32 qui s'intéressent à la question animale de temps en temps, et pas suffisamment.
02:03:36 C'est-à-dire qu'il y a toujours d'autres enjeux qui passent avant.
02:03:40 Nous, nous considérons que la question animale, c'est une question fondamentale,
02:03:43 une question de justice, la façon dont nous traitons les animaux,
02:03:46 et c'est une question aussi qui a un lien très clair avec les humains,
02:03:50 l'environnement, et qu'on ne peut pas cloisonner toutes les thématiques.
02:03:53 On doit prendre en compte, dans toutes nos politiques publiques,
02:03:56 les animaux, les humains et l'environnement.
02:03:58 Les autres formations politiques n'accordent pas cette importance à la cause animale.
02:04:02 Ils ont toujours d'autres préoccupations qui passent avant,
02:04:05 et c'est la raison pour laquelle il nous a paru absolument indispensable,
02:04:09 nous, animalistes, un cerf qui défendons les animaux depuis, souvent, notre tendre enfance,
02:04:13 d'être là pour les défendre tout le temps, devant le Parlement européen.
02:04:18 Une dernière question, parce que ça a été suggéré de sorte par une de nos invitées,
02:04:21 qui s'était un petit peu renseignée, en l'occurrence Virginie Bensous-Sambonnet,
02:04:24 qui disait "Vous avez un certain nombre de propositions assez originales,
02:04:27 par exemple en matière de fiscalité.
02:04:29 Vous souhaiteriez que les gens qui vivent avec des animaux de compagnie
02:04:35 puissent le déduire, je crois, ou rajouter une part supplémentaire sur leur feuille d'impôt ?
02:04:39 Ça peut en inspirer certains ?
02:04:41 Oui, tout à fait.
02:04:43 Ce qu'il faut dire, c'est que selon un récent sondage,
02:04:46 plus de 60%, quasiment 70% des Français,
02:04:49 estiment que leur animal de compagnie est un membre à part entière de la famille.
02:04:53 Et parallèlement, on voit de plus en plus de Français, d'être français,
02:04:56 qui sont en grande difficulté financière, en précarité,
02:04:59 et qui ont des difficultés à alimenter leurs animaux ou à payer des frais vétérinaires.
02:05:03 Et donc nous considérons effectivement qu'il faut les aider.
02:05:06 Ça fait partie aussi de mesures de pouvoir d'achat, de soutien,
02:05:09 pour aider ces membres de la famille.
02:05:11 D'accord, merci. Et y compris la CMU, je crois, qui puisse bénéficier de la CMU.
02:05:15 Oui, alors créer une mutuelle, effectivement,
02:05:18 mutualiser les coûts de prise en charge vétérinaire, oui, tout à fait.
02:05:22 Merci beaucoup Hélène Touy d'avoir été des nôtres cet après-midi
02:05:25 pour porter votre combat pour les animaux,
02:05:28 qui est un combat noble, je pense que chacun en convient ici sur ce plateau.
02:05:32 Merci à tous d'avoir été des nôtres.
02:05:34 Dans un instant, punchline avec Laurence Ferrer, je vous retrouve demain dès 14h.
02:05:37 [Musique]