• il y a 6 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver pour une nouvelle édition de 180 minutes info.
00:00:04 Avec nos invités, nous irons en Nouvelle-Calédonie.
00:00:06 Dans un instant, la Nouvelle-Calédonie s'apprête à accueillir
00:00:09 le président de la République.
00:00:11 Atterrissage demain matin pour Emmanuel Macron.
00:00:13 Saura-t-il retisser les liens du dialogue ?
00:00:17 Étape, évidemment, cruciale, importante.
00:00:19 Qu'en pensent aussi les habitants sur place ?
00:00:21 On sera en direct avec certains des résidents de Nouméa
00:00:25 et puis, bien sûr, le journal à suivre de Vincent Farandej.
00:00:27 C'est juste après l'éphéméride du jour. A tout de suite.
00:00:30 (Générique)
00:00:33 -Passionnés d'art et de collection,
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00:00:38 (Générique)
00:00:41 (Générique)
00:00:43 -Chers amis, bonjour.
00:00:44 Nous fêtons aujourd'hui l'une des saintes les plus connues du monde,
00:00:48 Saint Rita, que l'on invoque pour les causes désespérées.
00:00:51 A vrai dire, on ne connaît pas bien le détail de sa vie.
00:00:54 Ce que l'on sait, par contre, c'est qu'elle vécut à Cacha,
00:00:57 en Ombri.
00:00:58 Elle y serait née en 1381.
00:01:01 Elle est mariée à un homme brutal nommé Fernandino,
00:01:04 dont elle a deux fils.
00:01:05 Au bout d'une vingtaine d'années de mariage,
00:01:08 Fernandino meurt assassiné,
00:01:10 alors qu'il commençait enfin à changer de vie
00:01:12 grâce aux prières de son épouse.
00:01:15 Leurs enfants n'aspirent qu'à une chose,
00:01:17 venger ce meurtre,
00:01:18 ce qui est la source de nouvelles souffrances pour Rita.
00:01:21 Elle prie alors le ciel pour que Dieu rappelle à lui ses deux garçons,
00:01:26 plutôt que de les laisser commettre de nouvelles violences.
00:01:29 Elle est exaucée.
00:01:30 Ils sont emportés par une épidémie de peste.
00:01:33 Rita se retire alors chez les religieuses augustines.
00:01:36 Comme d'autres grands saints,
00:01:38 par exemple, Saint François d'Assise ou Padré Pio,
00:01:41 elle est marquée par les stigmates du Christ.
00:01:44 Sur son front, apparaît une trace de la couronne d'épines,
00:01:47 avec laquelle elle est toujours représentée.
00:01:49 Elle meurt en 1457,
00:01:52 sans jamais avoir vu sa foi vacillée,
00:01:55 malgré les terribles épreuves de la vie.
00:01:57 Et voici pour finir l'extrait d'une prière traditionnelle
00:02:00 qu'on peut lui adresser.
00:02:02 "Sainte Rita, exaucez nos prières,
00:02:05 "soulagez nos souffrances et essuyez nos larmes."
00:02:09 C'est tout pour aujourd'hui.
00:02:10 À demain, chers amis. Ciao.
00:02:13 C'était votre programme avec eBay.
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00:02:22 Nous revoici avec Vincent Fahandej
00:02:24 pour démarrer cette première heure de notre émission.
00:02:27 À l'aime de l'actualité, l'hommage national
00:02:29 aux agents pénitentiaires qui ont été tués à un quart-ville.
00:02:32 Un hommage présidé par Gabriel Attal à Caen.
00:02:34 Le Premier ministre a ensuite rencontré
00:02:36 les familles des victimes.
00:02:38 Sur place, Célia Barotte avec Sacha Robin.
00:02:40 Oui, beaucoup d'émotions de la part du Premier ministre,
00:02:44 Gabriel Attal, qui était accompagné
00:02:46 des ministres Eric Dupond-Moretti,
00:02:48 mais également de Stanislas Guérini,
00:02:50 d'Elisabeth Borne, mais aussi de Brigitte Macron.
00:02:52 Les membres du gouvernement ont pris place
00:02:54 aux côtés de nombreux élus locaux,
00:02:56 mais aussi de nombreux représentants,
00:02:59 agents de l'administration pénitentiaire,
00:03:01 ainsi que des proches de Fabrice Moello
00:03:04 et d'Arnaud Garcia.
00:03:06 La femme d'Arnaud Garcia a été présente.
00:03:09 Les enfants de Fabrice Moello également.
00:03:11 Ils ont assisté avec beaucoup d'émotions
00:03:14 à cette cérémonie d'hommage.
00:03:16 Dans son discours, le Premier ministre,
00:03:18 Gabriel Attal, est revenu sur les parcours personnels,
00:03:20 mais aussi professionnels des deux agents décédés,
00:03:23 des hommes qui ont consacré leur vie à la justice,
00:03:27 mais également à la République, à la France.
00:03:29 Il a également adressé un message au commando,
00:03:32 au détenu Mohamed Amra et ses complices.
00:03:35 Il a dit aux criminels, "Lâchez, oh Dieu,
00:03:37 "ne dormez pas tranquille.
00:03:38 "Nous vous traquons, nous vous retrouverons
00:03:40 "et nous vous punirons.
00:03:41 "Le glaive de la justice ne tremblera pas."
00:03:43 Enfin, il a également tenu à réitérer son soutien,
00:03:46 son engagement envers les acteurs
00:03:48 de l'administration pénitentiaire.
00:03:50 Enfin, Fabrice Moello et Arnaud Garcia
00:03:52 ont été promus et décorés de la Légion d'honneur
00:03:55 à titre posthume.
00:03:57 -La Nouvelle-Calédonie
00:03:58 et donc cette conférence de presse tenue par le haut-commissaire
00:04:01 et le procureur général pour quelques mises au point.
00:04:04 -Avant l'arrivée du président de la République ce soir,
00:04:06 ils ont tenu à faire un bilan sur la situation
00:04:08 dix jours après le début des émeutes,
00:04:10 avec notamment ces trois policiers
00:04:12 grèvement blessés ces dernières heures.
00:04:14 Juliette Sadat.
00:04:15 -Une mise au point,
00:04:17 notamment concernant le bilan humain de ces derniers jours.
00:04:20 Six morts, dont deux gendarmes.
00:04:22 -L'un par accident, l'autre par un tir
00:04:25 dont l'auteur n'est pas encore identifié.
00:04:27 Et il y a eu quatre autres personnes
00:04:30 qui ont été tuées,
00:04:31 et les investigations sont en cours.
00:04:34 -S'ajoute à ce bilan trois policiers blessés
00:04:36 de la brigade anticriminalité.
00:04:38 Ils intervenaient sur le cambriolage d'une armurerie.
00:04:41 -Les auteurs de ce cambriolage
00:04:43 ont piégé par la suite les policiers
00:04:46 et ils les ont grievement blessés à la jambe, à la tête.
00:04:50 Aux yeux.
00:04:51 Ces policiers sont en cours de traitement et d'acheminement.
00:04:55 Ils sont pris en compte
00:04:56 par les services hospitaliers spécialisés
00:04:58 d'un hôpital parisien.
00:05:00 -Le parquet de Nouméa,
00:05:01 saisi pour six procédures judiciaires
00:05:03 qui ont conduit à la mise en examen d'un homme
00:05:06 pour un double homicide à Ducos
00:05:07 et celle de trois autres personnes pour meurtre.
00:05:10 Des pertes humaines auxquelles s'ajoutent
00:05:12 de nombreux dégâts matériels.
00:05:14 400 entreprises et boutiques saccagées dans l'archipel.
00:05:17 La Chambre de commerce
00:05:18 estime des dégâts s'élevant à hauteur d'un milliard d'euros.
00:05:21 -Des émeutes dont les conséquences seront aussi économiques.
00:05:25 -Des centaines d'emplois sont désormais menacés
00:05:27 à cause des centres commerciaux incendiés
00:05:30 ou saccagées. La Chambre de commerce et d'industrie
00:05:32 chiffre les dégâts à un milliard d'euros.
00:05:35 -Maintenant, déjà...
00:05:36 -Au nord de Nouméa, cette zone industrielle,
00:05:38 autrefois le poumon économique de la Nouvelle-Calédonie,
00:05:42 est aujourd'hui défigurée.
00:05:44 Des dizaines de commerces incendiés,
00:05:46 mis à sac, certains chefs d'entreprise ont tout perdu.
00:05:50 -On pense à tous les fournisseurs,
00:05:53 pas que les fournisseurs, évidemment,
00:05:55 tous les amis, tous ceux qui ont tout perdu.
00:05:58 Nous, on a la chance, pour l'instant,
00:06:00 de ne pas avoir été impactés.
00:06:02 Le réveil pour la Calédonie va être dur.
00:06:05 -Sur place des entreprises du bâtiment,
00:06:08 des enseignes alimentaires ou de bricolage,
00:06:10 les émeutiers n'ont épargné aucun secteur d'activité.
00:06:14 -Deux jeunes qui sont rentrés juste pour voler et casser.
00:06:17 Il n'y avait pas de message politique.
00:06:19 C'était de la pure opportunité, de la pure destruction gratuite.
00:06:23 -A ce jour, la Chambre de commerce de Lille
00:06:25 fait état d'un milliard d'euros de dégâts.
00:06:27 -C'est de l'argent qu'on n'a pas.
00:06:29 Si la France nous aide pas,
00:06:31 on attend d'abord la sécurisation des personnes et des biens,
00:06:35 et puis une aide à la reconstruction derrière.
00:06:38 -Après des journées de vive tension sur place,
00:06:41 les forces de l'ordre sont mobilisées
00:06:43 pour éviter tout nouveau barrage ou intrusion sur le site.
00:06:46 -Retour en métropole, avec les Pyrénées-Orientales,
00:06:49 qui vont recevoir 10 millions d'euros de l'Etat
00:06:52 pour adapter le territoire à la raréfaction de l'eau.
00:06:55 -Le département a subi une sécheresse intense
00:06:57 depuis désormais deux ans.
00:06:59 Sept projets vont être financés pour, entre autres,
00:07:02 améliorer la réutilisation des eaux usées,
00:07:04 projet qui devrait débuter rapidement.
00:07:07 On écoute le ministre de la Transition écologique.
00:07:10 -Face à l'urgence de la crise,
00:07:12 nous prenons la décision d'apporter
00:07:15 10 millions d'euros minimum de cofinancements nouveaux,
00:07:19 qui vont être portés par l'agence de l'eau
00:07:22 Rennes-Méditerranée-Corse,
00:07:24 ce qui revient à ce que les sept projets dont je parle
00:07:27 ont des taux d'au moins 50 %
00:07:29 pour qu'ils soient capables d'avancer plus vite.
00:07:31 -Voici conclut votre journal.
00:07:33 Chère Vincent, on se retrouve tout à l'heure,
00:07:36 14h30, pour un nouveau rappel des principaux titres.
00:07:39 On passe à la chronique écodérique.
00:07:41 Encore question Nouvelle-Calédonie.
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00:07:58 Gardena.
00:08:00 -Bonjour, Eric. -Bonjour, Néli.
00:08:01 -On continue de parler de l'impact économique
00:08:04 de cette crise que traversent les Calédoniens,
00:08:07 avec des prix, on le rappelle, sur le caillou,
00:08:09 qui sont toujours très élevés. -Très élevés.
00:08:12 Les salaires sont élevés aussi.
00:08:13 Je rappelle, 3 440 euros bruts,
00:08:16 c'est le salaire moyen en Nouvelle-Calédonie,
00:08:18 mais il n'est pas pour tout le monde.
00:08:20 Il y a une très grande disparité là-bas.
00:08:23 Un habitant sur cinq épaux, c'est la partie nord du pays.
00:08:26 Et bien sûr, c'est la moitié de l'île
00:08:28 qui regroupe la plupart des déshérités.
00:08:30 -Les tarifs étaient déjà très élevés,
00:08:32 mais on imagine qu'ils flambent encore plus avec la crise.
00:08:36 -Exactement, surtout les produits frais.
00:08:38 C'est compliqué, il y a la pénurie sur place.
00:08:41 Vous savez qu'aujourd'hui, en moyenne,
00:08:43 il faut compter 31 % de plus
00:08:45 concernant les prix par rapport à la métropole.
00:08:47 D'ailleurs, c'est le territoire le plus cher
00:08:50 aujourd'hui de l'outre-mer.
00:08:51 Je dis 31 % pour la Nouvelle-Calédonie.
00:08:54 Si vous regardez la Polynésie, elle a plus 30 %,
00:08:56 Guadeloupe, plus 16,
00:08:58 Martigny, plus 14, Réunion, plus 9.
00:09:00 Maintenant, je vais vous montrer un billet de banque.
00:09:03 Vous allez le voir, c'est le billet de 10 000 francs pacifiques,
00:09:07 puisqu'on parle de francs pacifiques,
00:09:09 et ça fait 83 euros.
00:09:10 C'est vrai que la parité n'est pas favorable en ce moment.
00:09:14 Avec ce billet, on ne fait pas grand-chose,
00:09:16 selon l'Institut de la statistique de Nouvelle-Calédonie.
00:09:19 Je vais vous donner quelques exemples.
00:09:22 Un repas moyen, standard, dans un restaurant,
00:09:24 c'est 40 euros par personne, donc 47 % de plus que dans la métropole.
00:09:28 Une bière importée, 6,70 euros, plus 33 % par rapport à Paris.
00:09:31 Un café au comptoir, 4,20 euros.
00:09:34 Vous voyez l'équivalent, bien sûr. C'est plus 48 %.
00:09:37 Voilà que les prix, ça vous donne une idée.
00:09:39 -Il y a quand même quelques prix
00:09:41 un peu plus bas que ceux en métropole.
00:09:43 -Oui, c'est vrai. Vous avez le carburant, par exemple,
00:09:46 1,16 euro pour le sans-plomb.
00:09:48 On est environ 30 % au-dessous des tarifs du continent.
00:09:51 C'est pareil pour l'électricité.
00:09:53 J'en viens au point essentiel.
00:09:55 Ce sujet, déjà, des prix, était tellement chaud
00:09:58 il y a un an, que l'Assemblée nationale a lancé une commission.
00:10:02 Je n'ai pas beaucoup entendu parler,
00:10:04 mais une commission d'enquête pour savoir pourquoi
00:10:06 la Nouvelle-Calédonie était si chère,
00:10:09 alors que l'Etat injecte 7 milliards d'euros par an
00:10:12 pour soutenir les territoires d'outre-mer et les départements.
00:10:15 Je ne parle pas que de la Nouvelle-Calédonie,
00:10:18 mais l'Etat français, vers 7 milliards pour soutenir les prix.
00:10:21 Surtout qu'en Nouvelle-Calédonie,
00:10:23 vous avez les tarifs d'électricité bas,
00:10:25 une des taxes sur le carburant.
00:10:27 Aujourd'hui, le feu, le mécontentement,
00:10:30 ne fait que d'empirer,
00:10:31 et le gouvernement n'a pas apporté de solution.
00:10:34 Il faut espérer qu'Emmanuel Macron en aura.
00:10:36 -Merci pour votre chronique du jour.
00:10:39 -C'était votre programme
00:10:40 avec la tondeuse robot-intelligente Gardena.
00:10:43 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse.
00:10:46 Gardena.
00:10:47 -C'était votre programme avec Domexpo.
00:10:49 4 villages en Ile-de-France,
00:10:51 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:10:54 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:10:55 -Dans un instant, nous serons en Nouvelle-Calédonie,
00:10:59 en ce moment, en ce moment, en ce moment.
00:11:01 -On est en Nouvelle-Calédonie,
00:11:03 en ce moment, en ce moment, en ce moment.
00:11:05 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:09 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:12 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:15 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:18 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:22 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:25 -On est en Nouvelle-Calédonie, en ce moment, en ce moment.
00:11:29 -Alors, alors qu'il est, le calme est tout relatif.
00:11:31 Il n'est pas revenu, d'ailleurs, dans certains quartiers.
00:11:35 Ce sont les remontées du terrain,
00:11:36 de nos reporters et des habitants.
00:11:39 Tandis que le caillou, vous le savez,
00:11:41 attend maintenant l'arrivée quasi imminente
00:11:43 dans les prochaines heures d'Emmanuel Macron.
00:11:46 Visite éclair, pour faire quoi ?
00:11:48 Pourra-t-il prendre le pouls du caillou ?
00:11:50 Sera-t-il à l'écoute, réellement ?
00:11:52 Aura-t-il les moyens, aussi, d'entendre
00:11:54 les Calédoniens de tous bords ?
00:11:56 Retrouvez Régine Delfour, qui nous raconte la situation encore tendue
00:12:00 et donc le sentiment qui anime les Calédoniens
00:12:03 à l'aune de cette arrivée présidentielle.
00:12:05 -Eh bien, en fait, ils sont plutôt mitigés.
00:12:09 Beaucoup s'interrogent sur cette venue en ce moment,
00:12:13 puisque vous pouvez le voir sur les différents reportages
00:12:17 que nous avons effectués avec Thibault Marcheteau.
00:12:20 La situation est vraiment chaotique.
00:12:22 Il y a toujours énormément de barrages.
00:12:24 Nous étions dans plusieurs quartiers
00:12:26 où il y a eu deux incendies très importants.
00:12:28 Des pompiers ont dû intervenir, les forces de l'ordre étaient là.
00:12:32 Il y a eu des affrontements, aussi, dans un autre quartier
00:12:35 avec des indépendantistes.
00:12:37 On entend des tirs, des grenades de désencerclement.
00:12:41 La situation est vraiment très tendue.
00:12:43 Alors, les habitants, ici, se demandent pourquoi.
00:12:46 Ils viennent en ce moment, ils ont peur, aussi,
00:12:48 que les tensions soient ravivées.
00:12:50 Les indépendantistes, eux,
00:12:52 préféraient négocier, parlementer avec quelqu'un hors du gouvernement
00:12:57 qui connaisse le dossier de la Nouvelle-Calédonie,
00:13:00 tel qu'Edouard Philippe.
00:13:02 S'il y a un plan qui va être annoncé au niveau financier,
00:13:05 parce qu'il faut quand même imaginer
00:13:07 toutes les entreprises qui sont détruites,
00:13:09 c'est colossal.
00:13:11 On était dans la zone industrielle du Kos,
00:13:13 où tout est détruit, tout est incendié,
00:13:15 que ce soit des stations-services, des commerces.
00:13:18 C'est inimaginable.
00:13:19 Mais avant tout, ici, les Calédoniens veulent
00:13:22 que l'ordre soit rétabli.
00:13:24 Quand on voit l'État en ce moment, et ce qui s'est passé,
00:13:27 et encore aujourd'hui, ça fait extrêmement peur.
00:13:29 Il y a aussi ces appels sur les réseaux sociaux,
00:13:32 de la part des indépendantistes radicaux.
00:13:35 Ils appellent à faire ce qu'ils appellent des barbecues.
00:13:38 Donc, ici, on a très peur d'un regain de violence.
00:13:41 -Je vous propose d'écouter cette habitante de Nouméa
00:13:44 qui nous dit, en substance,
00:13:46 qu'Emmanuel Macron arrive sur un terrain miné.
00:13:48 -Je pense qu'au 9e jour de l'insurrection,
00:13:52 c'est un peu tard pour se réveiller et arriver sur l'île
00:13:56 qui, dans les trois quarts, a brûlé.
00:14:00 Et le président nous dit "J'arrive, ne vous inquiétez pas."
00:14:04 Je pense que tout aurait dû être mis en place bien avant,
00:14:07 en amont.
00:14:08 Ils n'ont pas préparé cette loi.
00:14:13 Toutes les nuits, il y a des détonations,
00:14:15 des feux, des hurlements, des commerces brûlés
00:14:19 depuis neuf jours.
00:14:20 Ca s'est pas arrêté.
00:14:21 Les forces de l'ordre ne peuvent pas venir à bout
00:14:24 des 6 000 émeutiers, peut-être 8.
00:14:26 M. Macron va arriver sur un terrain miné
00:14:29 et il nous dit "Ne bougez pas, tout va s'arranger."
00:14:32 Je ne vois pas du tout comment les choses peuvent s'arranger.
00:14:35 -Vincent Roy, on le disait déjà un petit peu hier,
00:14:38 c'est une mission périlleuse.
00:14:40 Un petit tour et puis s'en va.
00:14:42 Il va rester 12 heures sur le territoire.
00:14:45 Est-ce le moment ? Doit-il tenir le cap
00:14:47 dans ce qu'il va dire ?
00:14:48 D'ailleurs, est-ce qu'il va dire quoi que ce soit ?
00:14:51 Est-ce qu'on peut imaginer qu'il décide
00:14:53 du report du vote au Congrès en étant sur l'île ?
00:14:56 -On peut l'imaginer.
00:14:57 Là, il se déplace, donc, comme vous le disiez,
00:15:00 50 heures de vol pour 12 heures sur place.
00:15:03 C'est ce qu'on appelle du gros déplacement.
00:15:05 Dans le même temps, qu'est-ce qu'on attend de lui ?
00:15:08 On attend le caractère tomaturge du président de la République.
00:15:12 C'est-à-dire qu'il va guérir
00:15:14 le...
00:15:15 le...
00:15:16 les cruelles politiques.
00:15:18 Je n'en suis pas certain.
00:15:20 Je ne vois pas ce qu'il peut annoncer,
00:15:22 si ce n'est, effectivement, ce report,
00:15:25 mais je pense que dans le même temps,
00:15:28 si j'ose dire, eh bien, la situation...
00:15:30 Le malaise est plus profond,
00:15:32 puisqu'on voit bien que beaucoup de jeunes désoeuvrés
00:15:35 se moquent absolument du dégel du corps électoral.
00:15:38 C'est pas leur motivation première.
00:15:40 Donc, on voit que les causes de ce qu'on pourrait appeler
00:15:43 un soulèvement, sont beaucoup plus profondes.
00:15:46 - Frédéric Durand,
00:15:47 est-ce qu'il faut qu'il aille à la rencontre des Calédoniens ?
00:15:51 Certes, c'est un voyage express, mais néanmoins,
00:15:54 vous pensez qu'il ira, comme il aime le faire,
00:15:57 prendre la mesure de leur désarroi ?
00:15:59 Est-ce que c'est pas un peu risqué,
00:16:01 même dans le sens où on pourrait aussi le prendre à partie ?
00:16:04 Il y a beaucoup de gens qui sont échaudés.
00:16:07 - Il ne faut pas chercher des effets de communication,
00:16:10 surtout, je pense qu'on est en train de répondre à la hauteur,
00:16:14 au-delà du coup de com' que ça pourrait générer.
00:16:16 D'ailleurs, je pense pas qu'Emmanuel Macron y aille pour ça.
00:16:20 Il a bien pris la mesure.
00:16:21 Je pense qu'il était un peu tard.
00:16:23 Dès lors qu'on décrète l'état d'urgence,
00:16:26 il aurait fallu, c'était le 15 mai,
00:16:28 donc il aurait fallu qu'il y aille très vite
00:16:30 pour être à la hauteur des décisions
00:16:33 qu'avait prises à ce moment-là l'Etat français.
00:16:36 Cependant, je pense que c'est une très bonne chose.
00:16:39 On va dire que c'est anodin.
00:16:41 Je pense que c'est donner un signe fort
00:16:44 d'une volonté de résolution des conflits.
00:16:47 Vous le disiez, c'est vrai,
00:16:49 les conflits sont bien...
00:16:51 Ils sont endémiques, ils sont plus profonds.
00:16:53 Chacun s'est refilé la patate chaude depuis 40 ans.
00:16:56 Personne n'a voulu aller au bout.
00:16:58 On va encore assister à un report.
00:17:01 Dans tous les cas, j'ai un temps à parler de fermeté,
00:17:04 il faut faire revenir l'ordre.
00:17:06 C'est la moindre des choses.
00:17:07 Néanmoins, vous ne pourrez réussir qu'à la condition
00:17:11 que le peuple, que les indépendantistes
00:17:13 comme les loyalistes,
00:17:14 en tout cas les plus raisonnables d'entre eux,
00:17:17 car on sait qu'il y a des radicaux,
00:17:19 puissent reprendre, renouer le fil du dialogue.
00:17:22 C'est bien ça, l'enjeu.
00:17:24 Il faudra trouver des solutions.
00:17:26 Mais ça ne passera pas par le passage en force.
00:17:28 -Revenons aux réalités, au quotidien des habitants.
00:17:31 Ça fait 8-9 jours qu'ils sont soumis à ce régime.
00:17:34 Effectivement, la fatigue, l'épuisement,
00:17:37 vous pouvez l'imaginer, est totale.
00:17:39 Et nous dit Mickaël, qui lui habite à Nouméa,
00:17:42 on est loin du retour à la normale
00:17:44 qu'on a voulu nous annoncer un peu à la hâte.
00:17:47 -On est quand même, nous, contents qu'il soit là.
00:17:50 Le problème, c'est qu'il n'y aura personne
00:17:52 pour dialoguer en face, d'un point de vue indépendantiste.
00:17:55 Ça va être un dialogue à sens unique, malheureusement.
00:17:59 Du coup, je pense que... C'est pas un voyage pour rien,
00:18:02 mais pour pouvoir constater l'importance des dégâts ici
00:18:05 et la tension qui règne sur le territoire.
00:18:07 Qu'ils prennent conscience de l'état de Nouméa,
00:18:11 de l'état de fatigue des habitants.
00:18:14 Parce que, bon, on est quand même français,
00:18:16 il ne faut pas l'oublier.
00:18:18 Et que les gens, aujourd'hui, sont épuisés, quoi.
00:18:20 Ils sont épuisés, ils n'ont plus confiance au pays.
00:18:23 Je pense que certains n'ont plus confiance en...
00:18:27 en l'état français.
00:18:29 On a un peu cette sensation d'avoir été un peu oubliés, par moment.
00:18:32 - Donc, on a beaucoup parlé de Nouméa,
00:18:35 et c'est bien normal, parce que c'est là
00:18:37 que se concentrent toutes les tensions et les destructions.
00:18:40 On parle moins, il est vrai, de ce qui se passe
00:18:43 sur le reste de la Grande-Terre.
00:18:45 C'est une grande île, ça fait 400 km de long
00:18:47 sur environ 50-60 de large.
00:18:49 C'est la "brousse", comme disent les Calédoniens.
00:18:52 Je vous propose de partir à Bouraille,
00:18:54 sur la côte ouest, avec une habitante sur place,
00:18:57 Valérie. Bonjour, Valérie.
00:18:59 Merci d'être en ligne avec nous cet après-midi.
00:19:01 Ce soir, pour vous... - Bonsoir.
00:19:03 - Bonsoir, c'est plus juste.
00:19:05 Comment ça se passe chez vous ?
00:19:07 Est-ce que la situation est toujours restée calme
00:19:11 dans le reste de la Grande-Terre,
00:19:13 malgré, on le rappelle, quand même, des barrages
00:19:16 qui ont lieu un peu partout, aux abords des grandes localités ?
00:19:19 - Oui, effectivement, chez nous, c'est calme.
00:19:22 C'est même très calme.
00:19:25 Nous sommes loin de tout ce qui se passe à Nouméa.
00:19:29 Il y a même un grand décalage.
00:19:31 Et nous sommes loin des traumatismes...
00:19:34 On n'a pas les traumatismes des détonations,
00:19:37 on n'a pas tout ça.
00:19:38 Malgré tout, on suit de près ces événements.
00:19:42 On est catastrophés, en fait.
00:19:44 Nous sommes catastrophés.
00:19:46 Mais nous sommes dans le calme, effectivement.
00:19:50 - Je le disais, il y a des barrages,
00:19:52 mais globalement, ça se passe bien.
00:19:54 - Les barrages filtrants, pour la plupart ?
00:19:56 - Ça se passe bien, effectivement, oui.
00:19:58 C'est vrai.
00:20:00 - D'accord. Que disent les indépendantistes
00:20:02 que vous connaissez ?
00:20:04 On rappelle, dans ces petites localités,
00:20:06 beaucoup de gens se connaissent.
00:20:08 Que disent-ils de ce qui a lieu à Nouméa,
00:20:10 du profil de ces jeunes violents ?
00:20:12 Est-ce qu'à leurs yeux, ils représentent le mouvement ?
00:20:16 - Alors, après la première nuit qui est arrivée,
00:20:20 qui s'est passée, non, non, non, non,
00:20:23 c'était pas leur... C'était pas le lendemain.
00:20:25 Ils sont absolument pas d'accord
00:20:27 avec ce qui s'est passé de cette première nuit,
00:20:30 parce que je les ai vus que le lendemain, en fait.
00:20:33 Vous voyez ? Donc, non, ils n'étaient pas d'accord.
00:20:36 - Donc, ils pensent qu'ils ne portent pas bien
00:20:40 les revendications des indépendantistes.
00:20:43 Ils disent qu'eux et nous, c'est pas la même chose.
00:20:46 - Je sais pas exactement si eux et les autres de Nouméa
00:20:50 disent que c'est la même chose,
00:20:52 parce que ce n'était pas prévu de dégénérer comme ça.
00:20:55 Donc, eux, c'était militer,
00:20:58 mais pas de tels actes, de tels débordements,
00:21:02 plus que de débordements.
00:21:04 Donc, voilà. Effectivement, ils n'étaient pas d'accord avec ça.
00:21:08 - Dans le reste de l'île, les gens se parlent encore ?
00:21:11 - Ah, bien sûr. Oui, oui, bien sûr.
00:21:13 Bien sûr. Comme je vous l'ai dit, c'est très calme.
00:21:16 À part Nouméa, le reste de l'île est calme.
00:21:19 Donc, oui, on se parle, bien sûr.
00:21:22 - Ceci dit, vous subissez aussi
00:21:24 les conséquences de la crise alimentaire, économique,
00:21:27 qui est en train de frapper tout le monde.
00:21:30 Est-ce que ça devient compliqué pour vous de vous approvisionner
00:21:33 dans les supermarchés, du fait des coupures de route aussi ?
00:21:37 Où vous tenez encore ? Et si c'est le cas, pour combien de temps ?
00:21:40 - Alors, non, pas encore. Nous ne manquons de rien pour le moment.
00:21:44 Évidemment, nous n'avons pas de mazout, pas d'essence.
00:21:48 Mais dans les supermarchés, dans les magasins,
00:21:51 nous ne manquons de rien encore.
00:21:53 Et nous avons vraiment de la chance.
00:21:56 Vraiment de la chance.
00:21:58 Et effectivement, dimanche dernier, nous avons fait une collecte,
00:22:02 une collecte pour les EHPAD à Nouméa
00:22:08 et le personnel des EHPAD.
00:22:10 Il y a une très forte solidarité, vraiment.
00:22:13 Donc, ceci a été organisé dimanche dernier
00:22:17 et qui a été acheminé par bateau sur Nouméa.
00:22:20 - D'accord. Donc, vous recueillez ce que vous avez ?
00:22:22 Il y a des terres agricoles. Les fruits et légumes ne manquent pas ?
00:22:25 - Tout à fait.
00:22:27 Tout à fait. Oui, bien sûr.
00:22:29 Beaucoup, beaucoup de fruits et légumes.
00:22:31 Alors, gibier, je ne sais pas.
00:22:33 Mais en tout cas, c'est une réponse qui avait été donnée.
00:22:37 - Merci beaucoup pour votre témoignage.
00:22:39 Je pense que ça montre aussi... Merci.
00:22:42 Et bonne nuit à Bouraille.
00:22:43 - Merci. - Je vous salue.
00:22:45 J'aime beaucoup cette nuit.
00:22:47 - Oui, je sais. - A bientôt.
00:22:49 Frédéric, un dernier mot sur cette solidarité.
00:22:53 C'est un aspect non pas inédit,
00:22:55 parce qu'on a vu des actes de solidarité,
00:22:57 mais c'est intéressant que le reste de l'île se préoccupe
00:23:00 avec un sentiment de culpabilité pour certains
00:23:03 de ne pas pouvoir les aider.
00:23:04 - Oui, c'est important.
00:23:06 Dans ces cas-là, il y a des solidarités,
00:23:08 notamment des campagnes qui réagissent.
00:23:10 Je voulais juste revenir sur le lien qu'on tente d'établir
00:23:13 entre ces jeunes qui sombrent dans une forme de délinquance
00:23:17 et qui sont en train de se réunir.
00:23:18 - Oui, c'est ça.
00:23:20 - C'est un peu comme si on avait un lien
00:23:22 entre les jeunes qui sont en train de se réunir
00:23:25 et les jeunes qui sont en train de se réunir.
00:23:27 - Oui, c'est ça.
00:23:28 - C'est un peu comme si on avait un lien
00:23:31 entre les jeunes qui sont en train de se réunir
00:23:33 et les jeunes qui sont en train de se réunir.
00:23:36 - Oui, c'est ça.
00:23:37 - C'est un peu comme si on avait un lien
00:23:39 entre les jeunes qui sont en train de se réunir
00:23:42 et les jeunes qui sont en train de se réunir.
00:23:45 - On vient officiellement installer une mission.
00:23:48 - Une mission.
00:23:49 - C'est peut-être la charge à être d'instaurer le dialogue.
00:23:52 - Il a mis le doigt votre interlocuteur
00:23:55 sur le nœud du problème.
00:23:56 Il faut qu'il y ait les deux parties qui se remettent à discuter
00:24:00 quitte à écarter les plus radicaux des deux camps.
00:24:03 - Le dialogue avec les indépendantistes
00:24:05 peut évidemment avoir lieu
00:24:07 à condition qu'il s'agisse d'indépendantistes modérés.
00:24:10 Sans quoi, si on se retrouve avec des indépendantistes forcenés,
00:24:14 il n'y aura pas de dialogue.
00:24:16 Et la mission, si elle est confrontée
00:24:20 au plus dur des indépendantistes,
00:24:22 elle ne servira à rien car il n'y aura pas de dialogue.
00:24:25 - La visioconférence qui devait suivre un conseil de défense
00:24:28 a dû être annulée faute d'interlocuteurs.
00:24:31 On marque cette fameuse pause.
00:24:33 C'est important, cet hommage rendu aux deux agents pénitentiaires
00:24:37 tombés à un quart-ville sous les balles
00:24:39 de ces assaillants qui voulaient libérer un prisonnier,
00:24:42 Mohamed Amra, en l'occurrence. A tout de suite.
00:24:45 De retour avec le journal de Vincent Farandaj.
00:24:51 Rebonjour, Vincent.
00:24:52 On va parler d'une initiative de l'Espagne,
00:24:54 de l'Irlande et de la Norvège
00:24:56 annonçant reconnaître conjointement un Etat palestinien.
00:25:00 - Pour Madrid, au vu du contexte régional,
00:25:02 la solution à deux Etats est en danger.
00:25:04 Objectif de cette initiative ?
00:25:06 Entraîner d'autres pays à reconnaître l'Etat palestinien.
00:25:09 Les explications de Corentin Brion.
00:25:13 - Une décision qui a résonné
00:25:14 dans plusieurs capitales européennes ce matin.
00:25:17 L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont décidé
00:25:20 de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine.
00:25:23 Des annonces conjointes, réalisées dans l'espoir
00:25:27 que d'autres pays emboîtent le pas.
00:25:29 Devant les députés,
00:25:30 le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez
00:25:33 a maintenu que la solution à deux Etats
00:25:35 dans le Moyen-Orient était en danger.
00:25:38 - Si une chose est claire pour moi,
00:25:40 c'est que le Premier ministre Netanyahou
00:25:42 n'a pas un esprit de paix pour la Palestine.
00:25:45 Combattre le Hamas est légitime et nécessaire
00:25:47 après les événements du 7 octobre,
00:25:49 mais Netanyahou crée tant de douleurs,
00:25:52 tant de destructions et tant d'amertume à Gaza
00:25:54 et dans le reste de la Palestine
00:25:56 que la solution des deux Etats est en grave danger.
00:25:59 - Si le Hamas salue une étape importante,
00:26:01 Israël a de son côté aussitôt annoncé le rappel
00:26:04 pour consultation de ses ambassadeurs
00:26:07 dans les trois pays,
00:26:08 le ministre des Affaires étrangères condamne ces annonces.
00:26:11 - Israël ne restera pas silencieuse
00:26:13 face à ceux qui portent atteinte à sa souveraineté
00:26:16 et mettent sa sécurité en danger.
00:26:18 La décision d'aujourd'hui envoie un message
00:26:21 aux Palestiniens et au monde, le terrorisme paie.
00:26:24 - Une prise de position
00:26:25 que d'autres pays pourraient prochainement suivre.
00:26:28 La Slovénie a également entamé la procédure
00:26:31 de reconnaissance de l'Etat palestinien,
00:26:33 qui pourrait être effective à la fin du mois.
00:26:36 Rires
00:26:37 - On va reparler de ces violentes turbulences
00:26:39 qui ont causé la mort d'une personne
00:26:41 et en ont blessé 70 autres
00:26:43 lors d'un vol de la Singapore Airlines.
00:26:46 - L'avion devait rouler Londres à Singapour.
00:26:48 Il a été redirigé vers Bangkok après avoir perdu
00:26:51 près de 2000 m d'altitude en 3 minutes seulement
00:26:54 à cause de très fortes turbulences.
00:26:56 Les détails avec Marie-Victoire Diodonné.
00:26:58 - Des heures après le drame,
00:27:00 les passagers du vol retrouvent enfin leurs proches à Singapour.
00:27:04 Les turbulences ont causé un mort,
00:27:06 des suites d'une crise cardiaque
00:27:08 et plus de 70 blessés, dont 6 grièvements.
00:27:10 Les passagers sont sous le choc.
00:27:12 - Je pense que tout s'est passé en moins de 10 secondes.
00:27:16 C'était vraiment, vraiment rapide.
00:27:18 Si je me souviens bien de ce qui s'est passé,
00:27:20 j'étais dans mon fauteuil
00:27:22 et je pense que je me reposais à ce moment-là,
00:27:24 mais j'étais attaché à ma ceinture
00:27:27 et j'ai commencé à sentir que l'avion
00:27:29 entrait dans une sorte de turbulence.
00:27:31 J'ai vu des gens de l'autre côté de l'aller
00:27:34 se mettre complètement à l'horizontale,
00:27:36 et retomber dans des positions très inconfortables.
00:27:39 Des gens qui se faisaient d'énormes entailles à la tête,
00:27:42 des commotions cérébrales.
00:27:44 - En moins de 3 minutes, l'avion va perdre
00:27:46 près de 2000 m d'altitude.
00:27:48 Les dégâts sont considérables,
00:27:49 avec de nombreuses blessures à la tête.
00:27:52 Sur le tarmac de l'aéroport,
00:27:53 ambulances étendent sont installées pour soigner les blessés.
00:27:57 Le président de la compagnie réagit.
00:27:59 - Les 79 passagers restants et 6 membres d'équipage
00:28:02 sont toujours à Bangkok.
00:28:03 Il s'agit des blessés qui reçoivent un traitement médical,
00:28:06 ainsi que de leurs familles et de leurs proches
00:28:09 qui étaient à bord du vol.
00:28:10 Singapore Airlines continuera à leur apporter
00:28:13 tout le soutien possible.
00:28:14 Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes
00:28:18 dans le cadre de cette enquête.
00:28:19 - L'incident n'est pas lié au modèle de l'avion, un Boeing,
00:28:23 mais à la recrudescence de turbulences imprévisibles
00:28:26 aggravées par la crise climatique.
00:28:28 - Et puis, la joconde pourrait bientôt dévoiler
00:28:31 l'un de ses plus grands mystères. Il en reste, donc.
00:28:34 - 500 ans plus tard, des chercheurs et experts de l'art
00:28:37 affirment avoir trouvé l'endroit qui a inspiré Léonard de Vinci.
00:28:40 Les détails, l'enquête avec Corentin Briau.
00:28:43 - Les débats autour d'un mystère vieux de 500 ans
00:28:47 sur le point d'être terminé pour de bon.
00:28:50 Car une question agite les géologues et les experts
00:28:53 en histoire de l'art.
00:28:54 Quel est l'endroit dont s'est inspiré Léonard de Vinci
00:28:57 pour l'arrière-plan de la joconde ?
00:28:59 Anne Pizzerusso, qui combine les deux spécialités,
00:29:02 affirme que c'est cette ville, située près du lac de Coma, en Italie.
00:29:06 - J'ai trouvé beaucoup de choses.
00:29:08 J'ai trouvé les cavernes qu'il a décrites,
00:29:11 j'ai trouvé des formations rocheuses qu'il a décrites
00:29:14 et même des ruisseaux qui avaient cet aspect écumeux
00:29:17 qui existe encore aujourd'hui.
00:29:19 Puis, lorsque je suis arrivée à l'écho,
00:29:21 j'ai réalisé qu'il avait peint la joconde.
00:29:23 - L'écho, petite ville située en Lombardie,
00:29:26 au nord de l'Italie, serait donc théâtre
00:29:28 de l'un des tableaux les plus célèbres au monde
00:29:31 pour en arriver à cette conclusion.
00:29:33 Anne Pizzerusso s'est appuyée sur la chaîne de montagne en arrière-plan,
00:29:38 sur les roches ou encore l'étendue d'eau à gauche du tableau.
00:29:41 Des détails reproduits très précisément par le peintre.
00:29:45 Elle affirme également ne pas avoir fait l'erreur
00:29:48 d'observer uniquement le pont à voûte,
00:29:50 structure omniprésente en Europe
00:29:52 et qui a induit en erreur de nombreux chercheurs.
00:29:55 - Pour moi, le pont n'est pas l'aspect le plus important
00:29:59 de la peinture.
00:30:00 Oui, on peut avoir un pont ou ne pas en avoir,
00:30:03 mais le plus important, c'est le paysage environnant.
00:30:06 Dans les autres hypothèses, la géologie était tout simplement
00:30:10 incorrecte.
00:30:11 - De nombreux experts confirment dorénavant
00:30:14 la théorie d'Anne Pizzerusso.
00:30:16 Elle se dit très fière d'avoir percé l'un des plus grands mystères
00:30:20 de l'histoire de l'art.
00:30:22 - Petite pause et on se retrouve pour évoquer l'hommage
00:30:25 rendu par Gabriel Attal en l'absence des manuscrits
00:30:29 d'Emmanuel Macron, qui devait présider cet hommage
00:30:32 aux deux agents pénitentiaires tombés à 1/4 ville.
00:30:35 C'était à Caen.
00:30:36 Résumé par nos équipes sur place.
00:30:38 ...
00:30:42 - De retour avec Vincent Roy, Frédéric Durand
00:30:45 et Noémie Schultz, qui nous a rejoints
00:30:48 pour cette demi-heure d'émission.
00:30:50 On va revenir à l'hommage rendu par Gabriel Attal,
00:30:53 en lieu et place du président de la République,
00:30:56 qui a rencontré les familles des deux agents pénitentiaires
00:30:59 tombés sous les balles des assalées de fourgons
00:31:02 qui transportaient Mohamed Amra.
00:31:05 C'est le Premier ministre qui a remplacé le chef de l'Etat
00:31:08 lors de l'hommage qui leur a été rendu.
00:31:10 Sur place, il y avait Célia Barotte.
00:31:13 - Oui, beaucoup d'émotions de la part du Premier ministre
00:31:16 Gabriel Attal, qui était accompagné des ministres
00:31:19 Eric Dupond-Moretti, mais également de Stanislas Guérini,
00:31:23 d'Elisabeth Borne, mais aussi de Brigitte Macron.
00:31:26 Les membres du gouvernement ont pris place
00:31:29 aux côtés de nombreux élus locaux,
00:31:31 mais aussi de nombreux représentants,
00:31:33 agents de l'administration pénitentiaire,
00:31:36 ainsi que des proches de Fabrice Moello et d'Arnaud Garcia.
00:31:39 La femme d'Arnaud Garcia a été présente,
00:31:42 les enfants de Fabrice Moello également.
00:31:45 Ils ont assisté avec beaucoup d'émotions
00:31:47 à cette cérémonie d'hommage.
00:31:49 Dans son discours, le Premier ministre Gabriel Attal
00:31:52 a parlé sur les parcours personnels,
00:31:54 mais aussi professionnels des deux agents décédés,
00:31:57 des hommes qui ont consacré leur vie à la justice,
00:32:00 mais également à la République, à la France.
00:32:03 Il a également adressé un message au commando
00:32:06 aux détenus Mohamed Amra et ses complices.
00:32:08 Il a dit aux criminels, "Lâchez, oh Dieu,
00:32:10 "ne dormez pas tranquille, nous vous traquons,
00:32:13 "nous vous retrouverons et nous vous punirons.
00:32:16 "Le glaive de la justice ne tremblera pas."
00:32:18 Enfin, il a tenu à réitérer son soutien,
00:32:21 les acteurs de l'administration pénitentiaire,
00:32:23 Fabrice Moello et Arnaud Garcia, ont été promus
00:32:27 et décorés de la Légion d'honneur à titre posthume.
00:32:30 -Je vous propose d'écouter un extrait
00:32:33 de cet hommage rendu par le Premier ministre tout à l'heure.
00:32:36 -Je veux le dire,
00:32:39 il n'y a pas de justice digne de ce nom
00:32:41 si son autorité n'est pas respectée.
00:32:44 Pas de justice
00:32:46 s'il subsiste une once d'impunité.
00:32:49 Pas de justice si les peines ne sont pas appliquées.
00:32:53 Alors, la justice,
00:32:55 c'est aussi Fabrice Moello et Arnaud Garcia.
00:32:58 C'est Nicolas, c'est Damien, c'est Arnaud.
00:33:02 Ce sont toutes les femmes et tous les hommes
00:33:05 de l'administration pénitentiaire
00:33:07 dont l'engagement est exceptionnel,
00:33:10 le dévouement remarquable,
00:33:12 la mission essentielle.
00:33:14 -Après les larmes et le recueillement,
00:33:18 revient l'enquête, qui n'a jamais vraiment cessé,
00:33:21 depuis les premières heures de cette cavale.
00:33:24 Où en est-on aujourd'hui ?
00:33:26 -Cette enquête, vous l'avez dit,
00:33:28 occupe 350 enquêteurs depuis plus d'une semaine.
00:33:31 On a entendu les mots très fermes de Gabriel Attal,
00:33:35 qui a dit que l'enquête avançait et qu'elle aboutirait.
00:33:38 Il n'y a pas une once de doute dans l'esprit du Premier ministre
00:33:42 sur le fait qu'on va retrouver Mohamed Amra et ses complices.
00:33:46 La procureure de la République, Laure Bécaud,
00:33:49 a dit la même chose.
00:33:50 La question, c'est dans combien de temps ?
00:33:53 On n'a pas la réponse.
00:33:54 Vous avez 350 enquêteurs mobilisés,
00:33:57 des policiers de la police judiciaire de Rouen,
00:34:00 de Marseille, des enquêteurs de l'Office central de lutte
00:34:03 contre la criminalité organisée, de la brigade des fugitifs,
00:34:07 avec un objectif qui est d'identifier
00:34:09 ceux qui ont aidé Mohamed Amra à s'évader.
00:34:12 Ils sont bien sûr tout aussi recherchés que lui.
00:34:15 C'est cette question sous-jacente.
00:34:17 Qui était prêt à commettre de tels faits
00:34:20 pour l'aider à sortir de prison ?
00:34:23 Qui était prêt à prendre autant de risques ?
00:34:26 Ce commando n'a pas hésité à tirer,
00:34:28 à exécuter les agents pénitentiaires.
00:34:31 Ils ne leur ont laissé aucune chance.
00:34:33 Depuis une semaine, des dizaines d'auditions ont eu lieu.
00:34:36 L'entourage de Mohamed Amra, sa famille, ses proches,
00:34:40 sa compagne qui vit à Marseille.
00:34:42 Mais la police s'intéresse également à ses amis d'enfance.
00:34:45 -Mohamed Amra est originaire de Rouen.
00:34:47 Il y a sans doute noué des amitiés très fortes.
00:34:50 Ce n'est sans doute pas un hasard
00:34:52 si cette évasion a été organisée
00:34:54 alors qu'il était de retour à la prison d'Evreux
00:34:57 pour quelques jours seulement.
00:34:59 Mohamed Amra était incarcéré au Beaumet.
00:35:01 Et pour les besoins d'un procès qui s'est déroulé à Evreux
00:35:05 le 7 mai dernier, il est revenu.
00:35:06 Il a été incarcéré pour quelques jours à la prison d'Evreux.
00:35:10 Il avait été extrait de sa cellule
00:35:12 par un juge d'instruction dans une autre enquête.
00:35:15 C'est dans ce cadre-là qu'a eu cette évasion.
00:35:17 On s'intéresse à l'entourage de Mohamed Amra.
00:35:20 Et puis, il y a cette question toujours en suspens.
00:35:23 Ont-ils réussi à quitter la France ?
00:35:25 Pas de réponse pour le moment.
00:35:27 En tout cas, on ne nous la communique pas.
00:35:29 -Avant de faire réagir Vincent et Frédéric,
00:35:32 un mot aussi.
00:35:33 On se souvient que le mouvement dans la pénitentiaire
00:35:37 a fait tâche d'huile dès le lendemain.
00:35:39 Même dès les premières heures, ça a duré assez longtemps.
00:35:42 Il y avait déjà un communiqué
00:35:44 détaillant les mesures et les différentes revendications
00:35:47 qu'il voulait pour lever la plupart de ces points de blocage.
00:35:50 Ont-ils obtenu gain de cause ?
00:35:52 -Les syndicats ont été très rapidement reçus
00:35:55 par le garde des Sceaux, qui a senti
00:35:57 qu'il fallait tout de suite apporter des réponses
00:36:00 aux revendications légitimes des syndicats d'agents pénitentiaires.
00:36:03 Il y a eu la signature d'un relevé de décision
00:36:06 entre les organisations syndicales et le ministère de la Justice.
00:36:10 Ce n'est pas ce qu'on voit à l'écran.
00:36:12 On l'abordera tout à l'heure.
00:36:14 Avec une série d'engagements pour améliorer la sécurisation
00:36:17 des missions de transfert.
00:36:19 Il y aura un rendez-vous le 10 juin pour signer un protocole
00:36:22 qui détaillera la méthode pour mettre en place les engagements.
00:36:26 En gros, que prévoit ce relevé de décision ?
00:36:28 On banalise de plus en plus les véhicules
00:36:31 pour faire les transferts.
00:36:32 Là, c'était des véhicules signés "administration pénitentiaire".
00:36:36 On renforce la sécurité avec des vitres sécurisées.
00:36:39 Les pénitentiaires peuvent être équipés d'armes longues,
00:36:42 d'épaules automatiques.
00:36:44 On va étendre aussi, le ministère de la Justice a indiqué,
00:36:47 une extension du dispositif anti-drone
00:36:50 et du brouillage des téléphones portables en détention.
00:36:53 On va passer de 18 à 38 prisons équipées de brouilleurs
00:36:56 entre 2024 et 2025, et de 38 à 90 prisons
00:36:59 avec des dispositifs anti-drone.
00:37:01 L'idée aussi est que dans chaque prison,
00:37:03 il y ait un chien qui puisse détecter les stupéfiants.
00:37:07 On va s'assurer que la drogue ne rentre plus
00:37:09 dans les mêmes quantités qu'aujourd'hui en détention.
00:37:13 Et dernier point, et c'est sans doute un des plus sensibles,
00:37:17 c'est limiter les extractions les plus dangereuses.
00:37:20 Les syndicats pénitentiaires demandent
00:37:22 à ce qu'on développe la visioconférence,
00:37:24 que dans certaines affaires, la présentation au magistrat
00:37:28 se fasse par visioconférence, y compris certaines audiences.
00:37:31 Et ce point-là...
00:37:33 -Mais les magistrats ont répondu. -Exactement.
00:37:36 Ils posent problème, car les magistrats rappellent
00:37:38 que la justice doit se rendre dans un tribunal,
00:37:41 que ça ne se rend pas dans une prison.
00:37:43 Et une autre piste, également,
00:37:45 c'est que les juges d'instruction se déplacent
00:37:48 avec le greffier pour entendre le mis en cause en détention.
00:37:51 Mais là, on déplace le problème.
00:37:53 Les juges d'instruction eux-mêmes croulent sous les dossiers.
00:37:57 Ils ont en moyenne entre 120 et 150 dossiers
00:37:59 en même temps à gérer.
00:38:01 On parle suffisamment des lenteurs de la justice
00:38:04 car certaines enquêtes n'avancent pas vite.
00:38:06 S'ils doivent prendre une demi-journée,
00:38:09 ce sera aussi compliqué.
00:38:10 -Très intéressant, mais en effet,
00:38:12 c'est difficile de trouver le bon compromis
00:38:15 qui satisfasse tout le monde.
00:38:17 -Oui, et ce ne sont pas des situations
00:38:19 qui se produisent tous les jours.
00:38:21 Donc, quand on prend des mesures,
00:38:23 peut-être qu'il faut qu'il y ait moins de la symétrie
00:38:26 dans les combats, car on se retrouve avec des armes de poing
00:38:29 face à des gens qui ont des calages nifo, coffre, etc.
00:38:33 -Le point le plus sensible pour ces métiers-là,
00:38:35 c'est la surpopulation carcérale.
00:38:37 Vous avez des prisons françaises occupées à 100 %,
00:38:40 dans certains endroits, à 200 %.
00:38:42 Ca rend les situations explosives
00:38:44 et ces métiers-là extrêmement difficiles.
00:38:47 C'est aussi un des aspects qu'il faut soulever.
00:38:49 Un dernier mot, car j'ai vu certains
00:38:52 qui faisaient la fine bouche.
00:38:53 Cet hommage était très important de rendre,
00:38:56 parce que, un, on doit partager cette peine,
00:38:59 deux, il faut donner du sens à la mort,
00:39:01 à des morts aussi brutales, aussi violentes.
00:39:04 Et je pense que, l'Etat, faisant cela,
00:39:06 c'est aussi nous tous qui rendons hommage
00:39:08 à ce qui s'est passé au travers de l'Etat.
00:39:12 -Pour revenir sur le dernier volet qu'évoquait Noemi,
00:39:15 est-ce que chacun, au fond, magistrat et agent de la pénitentiaire,
00:39:19 est fondé à se plaindre, aujourd'hui, de son sort
00:39:22 ou de ce qui est le sort qu'on pourrait lui réserver ?
00:39:25 -Noemi a adressé un état des lieux parfait,
00:39:27 l'encombrement des tribunaux
00:39:29 et notamment des juges d'instruction.
00:39:32 Leur travail fait qu'ils n'ont pas toujours le temps de se déplacer.
00:39:36 Après, la visioconférence ne règle pas tout,
00:39:38 puisque la justice est d'abord humain.
00:39:40 J'ai discuté de ça, notamment avec des avocats,
00:39:43 qui me disent qu'on a assez déshumanisé la justice.
00:39:46 -Ils sont très opposés, les avocats.
00:39:48 -Ils sont très opposés, également.
00:39:51 Je voulais revenir sur une chose que je trouve frappante.
00:39:54 Ce sont les revendications auxquelles, d'ailleurs,
00:39:57 va accéder l'exécutif.
00:39:59 Les revendications de la pénitentiaire,
00:40:02 elles semblent, les voitures banalisées,
00:40:04 les armes adaptées, elles semblent tout à fait de bon sens.
00:40:08 Ce que je trouve atterrant,
00:40:10 c'est qu'il faille attendre un drame comme celui-ci
00:40:13 pour les mettre en place.
00:40:14 -Si elles sont mises en place, on attendra encore quelques semaines.
00:40:18 C'est vrai que la voiture banalisée, c'est pas très difficile à réaliser.
00:40:22 Merci beaucoup, Noemi, d'être venu nous porter ce sujet.
00:40:26 On reviendra à cette attente à Nouméa,
00:40:28 du déplacement d'Emmanuel Macron, qui devrait arriver
00:40:31 dans les prochaines heures.
00:40:33 Mais pour quoi faire ? Les 12 heures qu'il a prévues
00:40:36 de passer sur place suffiront à retisser,
00:40:38 renouer les fils du dialogue.
00:40:40 -Il en est persuadé.
00:40:42 -Un dialogue qui est rompu depuis de nombreuses années.
00:40:45 -Voici Vincent Farandesh pour Le Journal.
00:40:53 -Cet hommage national rendu aux agents pénitentiaires
00:40:56 tués à Incarville la semaine dernière.
00:40:58 -Un hommage présidé par Gabriel Attal à Caen.
00:41:01 Le Premier ministre a rencontré les familles des victimes sur place.
00:41:04 Célia Barotte avec Sacha Robin.
00:41:06 -Beaucoup d'émotions de la part du Premier ministre Gabriel Attal,
00:41:10 qui était accompagné des ministres Eric Dupond-Moretti,
00:41:14 mais également de Stanislas Guérini, d'Elisabeth Borne,
00:41:17 mais aussi de Brigitte Macron.
00:41:19 Les membres du gouvernement ont pris place
00:41:22 des élus locaux, mais aussi de nombreux représentants,
00:41:25 agents de l'administration pénitentiaire,
00:41:27 ainsi que des proches de Fabrice Moello et d'Arnaud Garcia.
00:41:32 La femme d'Arnaud Garcia a été présente,
00:41:35 les enfants de Fabrice Moello également.
00:41:37 Ils ont assisté avec beaucoup d'émotions
00:41:40 à cette cérémonie d'hommage.
00:41:42 Dans son discours, le Premier ministre Gabriel Attal
00:41:45 est revenu sur les parcours personnels,
00:41:47 mais aussi professionnels des deux agents décédés,
00:41:50 qui ont consacré leur vie à la justice,
00:41:52 mais également à la République, à la France.
00:41:55 Il a également adressé un message au commando
00:41:58 aux détenus Mohamed Amra et ses complices.
00:42:00 Il a dit aux criminels "Lâchez, ô Dieu,
00:42:03 "ne dormez pas tranquille, nous vous traquons,
00:42:05 "nous vous retrouverons et nous vous punirons.
00:42:08 "Le glaive de la justice ne tremblera pas."
00:42:10 Il a tenu à réitérer son soutien, son engagement
00:42:13 envers les acteurs de l'administration pénitentiaire.
00:42:16 Fabrice Moello et Arnaud Garcia ont été promus
00:42:19 et décorés de la Légion d'honneur à titre posthume.
00:42:22 -On débattra d'ici quelques minutes
00:42:24 de l'arrivée d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie,
00:42:27 mais on va s'intéresser aux émeutes et aux conséquences
00:42:30 qui seront économiques.
00:42:32 -Des centaines d'emplois sont menacés
00:42:34 à cause des centres commerciaux incendiés ou saccagés.
00:42:37 La Chambre de commerce et d'industrie
00:42:39 chiffre les dégâts à 1 milliard d'euros.
00:42:42 -Au nord de Nouméa, cette zone industrielle,
00:42:44 autrefois le poumon économique de la Nouvelle-Calédonie,
00:42:48 est aujourd'hui défigurée.
00:42:50 Des dizaines de commerces incendiés, mis à sac,
00:42:53 certains chefs d'entreprise ont tout perdu.
00:42:55 -On pense à tous les fournisseurs,
00:42:57 pas que les fournisseurs, évidemment,
00:43:00 tous les amis, tous ceux qui ont tout perdu.
00:43:02 Nous, on a la chance, pour l'instant,
00:43:05 de ne pas avoir été impactés.
00:43:07 Le réveil pour la Calédonie va être dur.
00:43:09 -Sur place des entreprises du bâtiment,
00:43:12 des enseignes alimentaires ou de bricolage,
00:43:14 les émissions de l'eau,
00:43:16 les émettiers n'ont épargné aucun secteur d'activité.
00:43:19 -Deux jeunes qui sont rentrés juste pour voler et casser,
00:43:23 il n'y avait pas de message politique,
00:43:25 c'était de la pure opportunité,
00:43:27 c'est de la pure destruction gratuite.
00:43:29 -A ce jour, la Chambre de commerce de Lille
00:43:32 fait état d'un milliard d'euros de dégâts.
00:43:34 -C'est de l'argent qu'on n'a pas.
00:43:36 Si la France nous aide pas,
00:43:38 on attend d'abord la sécurisation des personnes et des biens
00:43:41 et puis une aide à la reconstruction derrière.
00:43:44 -Après des journées de vives tensions sur place,
00:43:47 les forces de l'ordre sont mobilisées
00:43:49 pour éviter tout nouveau barrage ou intrusion sur le site.
00:43:52 -Et depuis 10 jours, outre les gendarmes et les policiers,
00:43:56 les pompiers sont particulièrement mis à l'épreuve.
00:43:59 -Les soldats du feu sont parfois caillassés
00:44:02 ou pris à partie lorsqu'ils arrivent sur le terrain.
00:44:05 Nos envoyés spéciaux, Régine Delfour et Thibaut Marchoteau,
00:44:08 se sont rendus dans un centre d'appel.
00:44:10 -Maurice Anline, je vais vous passer la police.
00:44:13 C'est eux qui gèrent ça, d'accord ?
00:44:15 -Dans ce centre d'appel des pompiers de Nouméa,
00:44:18 les coûts de téléphone ne faiblissent pas, bien au contraire.
00:44:21 -Au centre 18 de Nouméa-Païta,
00:44:23 on gère à peu près 700 appels par semaine
00:44:25 et nous sommes à plus de 6000 depuis lundi dernier.
00:44:28 Les forces pompiers de Nouméa ont été très mobilisées,
00:44:31 renforcées par la sécurité civile,
00:44:33 et on a sauvé tout ce qu'on a pu.
00:44:35 C'était des centaines d'appels,
00:44:37 c'était des centaines de feux,
00:44:39 et on a dû, effectivement, prioriser.
00:44:42 -Ici, on centralise les appels et les demandes
00:44:44 pour envoyer des équipes sur place en accord avec les forces de l'ordre.
00:44:48 Depuis mercredi dernier, les pompiers ne peuvent plus accéder
00:44:51 à certaines parties de l'île, trop dangereuses pour ces sauveteurs.
00:44:55 -On a eu, en milieu de semaine, plusieurs appels,
00:44:58 des faux appels, et avec les caméras,
00:45:00 on a vu qu'on nous attendait, rien ne brûlait,
00:45:02 et l'objectif était de nous faire venir,
00:45:05 et on nous attendait avec des armes.
00:45:07 Heureusement qu'on a ces caméras, les forces de l'ordre,
00:45:10 qui sont en lien les uns avec les autres
00:45:12 pour protéger l'ensemble des agents
00:45:14 qui sont en action depuis le début de la semaine.
00:45:17 -Entre les aides à la personne et les incendies,
00:45:20 les pompiers de l'île sont sur tous les fronts.
00:45:22 Pour répondre aux besoins, ils ont presque doublé leurs effectifs.
00:45:26 Ils sont passés de 25 à 40 pompiers de garde chaque jour.
00:45:29 -En métropole, on va s'intéresser à Montélimar,
00:45:32 qui est en proie à des cambriolages en série.
00:45:35 -Au moins six commerces de la ville ont été victimes d'effractions.
00:45:38 On parle des concessions moto qui sont visées.
00:45:41 Reportage de Mathilde Couvillé-Fleurnoy.
00:45:43 -Thomas est le gérant d'une des concessions de moto visées
00:45:47 par la série de cambriolages.
00:45:48 Par chance, les délinquants n'ont pas pu entrer dans le magasin,
00:45:52 mais ils ont détruit le rideau métallique
00:45:54 grâce à une voiture bélier.
00:45:56 Depuis, Thomas vit dans une caravane.
00:45:58 -On a barricadé le magasin avec des camions,
00:46:01 à l'intérieur et à l'extérieur.
00:46:03 Tant que c'est pas à nouveau clos, on reste là et on surveille.
00:46:07 En étant ici, je suis serein, parce que c'est moi qui fais la sécurité.
00:46:12 -Comme lui, ce sont avant tout les magasins de moto
00:46:15 qui ont été visés par ces infractions,
00:46:17 à l'exception d'une pizzeria.
00:46:19 Les gérants ont été moins chanceux que Thomas.
00:46:22 Sur cette vidéo de surveillance,
00:46:24 on peut voir une voiture foncer dans la porte vitrée
00:46:27 et un homme s'introduire dans le restaurant.
00:46:29 En moins de 20 secondes, il s'empare de l'argent dans la caisse.
00:46:33 -Avec notre vol d'espèce, plus la porte,
00:46:35 plus alentour, pas loin des 10 000 euros de dégâts,
00:46:40 plus pertes financières.
00:46:41 Je me sens moins serein.
00:46:43 Je pensais pas que ça allait se produire dans mon commerce.
00:46:46 C'est l'incompréhension totale.
00:46:48 Qui est pour quoi ?
00:46:49 Peut-être qu'on était sur leur passage ?
00:46:52 Je ne comprends pas.
00:46:53 C'est... Pourquoi nous ?
00:46:56 -Une enquête pour vol par infraction a été ouverte.
00:46:58 Une voiture incendie a été retrouvée sur un parking
00:47:01 et il pourrait s'agir de celle qui a foncé dans la vitrine.
00:47:05 Les Pyrénées-Orientales vont recevoir 10 millions d'euros d'aide
00:47:08 pour adapter le territoire à la raréfaction de l'eau.
00:47:11 -Le département subit une sécheresse intense.
00:47:14 Sept projets vont être financés
00:47:16 pour améliorer la réutilisation des eaux usées,
00:47:18 des projets qui devraient débuter rapidement.
00:47:21 On écoute Christophe Béchu.
00:47:23 -Face à l'urgence de la crise,
00:47:26 nous prenons la décision d'apporter
00:47:29 10 millions d'euros minimum de cofinancements nouveaux
00:47:34 qui vont être portés par l'agence de l'eau
00:47:36 Rennes, Méditerranée, Corse.
00:47:38 Ce qui revient à ce que les 7 projets dont je parle
00:47:41 ont des taux d'au moins 50 %
00:47:44 pour qu'ils soient capables d'avancer plus vite.
00:47:46 -On passe au sport avec vous.
00:47:48 -Problème de pare-brise ? Pas de stress.
00:47:52 Profitez tranquillement de votre programme
00:47:55 avec "Points et glaces", réparation et remplacement de pare-brise.
00:47:58 -Retrouvez votre programme
00:48:00 avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:48:03 -Au terrain. -Et surtout, silencieuse.
00:48:05 Gardena.
00:48:06 -La finale de la Ligue Europa,
00:48:08 c'est ce soir à 21h sur Canal+.
00:48:10 Ca se passe à Dublin.
00:48:11 Le Bayern Leverkusen contre l'Atalanta.
00:48:14 Objectif pour le Bayern, rester invaincu cette saison.
00:48:18 -13 ans plus tard, Dublin s'apprête à accueillir
00:48:21 la finale de l'Europa League
00:48:23 opposant le Bayern Leverkusen à l'Atalanta Bergam.
00:48:26 La capitale irlandaise est déjà aux couleurs des 2 équipes
00:48:29 et les supporters donnent déjà de la voix.
00:48:32 -Leverkusen, allez !
00:48:33 -Nous sommes de Leverkusen.
00:48:35 Nous attendons longtemps pour ce grand match.
00:48:38 C'est génial. Dublin, les gens...
00:48:40 Magnifique.
00:48:41 -Incroyable.
00:48:42 -C'est le meilleur sentiment.
00:48:44 Nous avons attendu toute notre vie pour cette expérience.
00:48:47 -Nous avons gagné les panneaux.
00:48:49 -Parfait.
00:48:50 Je pense que c'est 3-0, Leverkusen.
00:48:52 Un grand match de Xabi Alonso.
00:48:56 C'est tout.
00:48:58 -Dublin se rassoie à la ville du sacre.
00:49:00 36 ans après la seule coupe UEFA du Bayern
00:49:03 ou celle du 1er titre européen de l'histoire de l'Atalanta.
00:49:06 -C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:49:15 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse.
00:49:18 Gardena.
00:49:20 -Problème de pare-brise ? Pas de stress.
00:49:22 Vous avez profité tranquillement de votre programme
00:49:25 avec Point S-Glass, réparation et remplacement de pare-brise.
00:49:28 Il est attendu dans les prochaines heures à Nouméa,
00:49:31 le chef de l'Etat, alors que le calme n'est pas revenu.
00:49:34 Sur le Caillou, on va en parler avec nos invités.
00:49:37 On marque une très courte pause.
00:49:39 -De retour avec vous, nos invités,
00:49:44 pour cette 2e heure, Vincent Roux, à RST.
00:49:46 Merci d'être là, Hugo.
00:49:48 Vincent, à vos côtés, Noémie Alioa, qu'on accueille.
00:49:51 Bonjour, Noémie. Vous êtes journaliste et essayiste.
00:49:54 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:49:56 Bonjour, Eleonore Carrois.
00:49:58 Je rappelle que vous êtes députée Renaissance
00:50:00 des Français établis hors de France
00:50:03 pour l'Amérique du Sud et Centrale, grosso modo.
00:50:05 Ca fait déjà un bon morceau.
00:50:07 Et Christian Proutot, fondateur du GIGN.
00:50:09 Bonjour. Ravie de vous retrouver
00:50:11 pour évoquer ce dossier brûlant, la Nouvelle-Calédonie,
00:50:14 et qu'il est le calme, forcé de constater
00:50:17 qu'il n'est pas revenu à Nouméa.
00:50:18 On attend l'arrivée dans les prochaines heures
00:50:21 d'Emmanuel Macron. Visite éclair, à priori.
00:50:24 Pourquoi faire au juste ?
00:50:26 Que sera-t-il à l'écoute ?
00:50:28 Aura-t-il les moyens de l'être ?
00:50:30 Je vous propose de retrouver sur place
00:50:32 notre envoyée spéciale, Régine Delfour,
00:50:35 qui raconte cette situation tendue
00:50:37 et le sentiment qui anime les Calédoniens
00:50:39 à l'aune de cette arrivée présidentielle.
00:50:41 -Eh bien, en fait, ils sont plutôt mitigés.
00:50:45 Beaucoup s'interrogent sur cette venue en ce moment,
00:50:49 puisque vous pouvez le voir sur les différents reportages
00:50:53 que nous avons effectués avec Thibault Marcheteau.
00:50:56 La situation est vraiment chaotique.
00:50:58 Il y a toujours énormément de barrages.
00:51:00 Nous étions dans plusieurs quartiers
00:51:02 où il y a eu deux incendies très importants.
00:51:05 Des pompiers ont dû intervenir.
00:51:06 Les forces de l'ordre étaient là.
00:51:08 Il y a eu des affrontements aussi dans un autre quartier
00:51:11 avec des indépendantistes.
00:51:13 On entend des tirs, des grenades de désencerclement.
00:51:17 La situation est vraiment très tendue.
00:51:19 Alors, les habitants ici se demandent pourquoi.
00:51:22 Ils viennent en ce moment.
00:51:23 Ils ont peur aussi que les tensions soient ravivées.
00:51:26 Les indépendantistes, eux, préféraient négocier,
00:51:30 parlementer avec quelqu'un hors du gouvernement
00:51:33 qui connaisse le dossier de la Nouvelle-Calédonie,
00:51:36 tel qu'Edouard Philippe.
00:51:38 S'il y a un plan qui va être annoncé au niveau financier,
00:51:41 parce qu'il faut quand même imaginer
00:51:43 toutes les entreprises qui sont détruites,
00:51:46 c'est vraiment colossal.
00:51:47 On était dans la zone industrielle du Kos
00:51:49 où tout est détruit, tout est incendié,
00:51:52 que ce soit des stations-services, des commerces,
00:51:54 c'est inimaginable.
00:51:55 Mais avant tout, ici, les Calédoniens veulent
00:51:58 que l'ordre soit rétabli.
00:52:00 Quand on voit l'État en ce moment et ce qui s'est passé,
00:52:03 et encore aujourd'hui, ça fait extrêmement peur.
00:52:06 Il y a aussi ces appels sur les réseaux sociaux
00:52:08 de la part des indépendantistes radicaux.
00:52:11 Ils appellent à faire ce qu'ils appellent des barbecues.
00:52:14 Donc, ici, on a très peur d'un regain de violence.
00:52:17 -Je vous propose de vous partager l'avis de Sonia Lagarde,
00:52:20 la maire de Nouméa, qu'on a beaucoup entendu
00:52:22 sur nos antennes.
00:52:24 Elle pense que c'est une bonne chose que ça devenue.
00:52:27 -Nous attendons sa visite avec beaucoup d'impatience.
00:52:31 Il va consulter très largement demain.
00:52:35 Il va prendre la température, réunir tout le monde,
00:52:39 réunir les élus, réunir aussi la société civile,
00:52:42 le monde économique, et donc, il va pouvoir se faire
00:52:46 une idée de cette radicalité.
00:52:50 -Et Léonor Carrois, je commence avec vous.
00:52:52 Il faut qu'il vienne pour ça,
00:52:54 pour qu'il tente l'oreille, pour recueillir l'information.
00:52:57 Beaucoup me disent qu'il faut qu'il évite
00:53:00 une séquence de communication outrancière
00:53:02 ou qu'il fasse pire, des annonces tout en étant sur le territoire.
00:53:06 L'objectif, c'est recueillir l'information,
00:53:08 la digérer et ensuite la retranscrire.
00:53:11 -Il était très important pour le président de la République
00:53:14 d'être aux côtés des Calédoniens qui vivent des heures difficiles
00:53:18 de notre histoire.
00:53:19 C'était très important pour lui de se rendre sur place
00:53:22 dans la mesure où, ayant invité les élus,
00:53:25 ceux-ci ne pouvaient pas se rendre car le trafic aérien était suspendu.
00:53:28 C'est un signal extrêmement fort que c'était important de le faire.
00:53:32 Une main tendue, mais surtout beaucoup d'écoute,
00:53:35 des concertations, la maire de Nouméa l'a rappelé,
00:53:38 et aussi saluer le travail des forces de l'ordre
00:53:41 et des gendarmes qui ont perdu la vie,
00:53:43 leur rendre hommage à tous ceux qui sont investis
00:53:46 pour que l'ordre revienne en Nouvelle-Calédonie.
00:53:49 -Il a été très important de lui dire
00:53:51 qu'il avait envie d'aller au bout de cette entreprise.
00:53:54 -Le président de la République a fait du temps
00:53:57 dans son agenda chargé pour faire un déplacement très long
00:54:00 géographiquement et qu'il va y passer tout le temps
00:54:03 qu'il peut y passer.
00:54:05 Il annonce 12 heures, peut-être plus.
00:54:07 -On n'est pas à l'abri qu'il décide de rester plus.
00:54:10 -Ce qui est important, c'est qu'au-delà de la durée
00:54:13 de son déplacement, il écoute tout le monde.
00:54:16 Il a tendu la main aux différents partis
00:54:18 pour discuter avec eux, renouer le dialogue
00:54:21 et surtout apaiser. C'est le mot d'ordre.
00:54:23 -Une archive, à présent,
00:54:25 parce qu'il n'a échappé à personne que François Mitterrand,
00:54:28 en 1985, avait effectué le même genre de visite
00:54:31 dans une île qui était en pleine ébullition,
00:54:34 quoique dans une moindre mesure.
00:54:36 Les choses étaient moins tendues
00:54:38 au moment de la visite de Mitterrand,
00:54:40 mais il était resté le même nombre d'heures.
00:54:43 Il avait à la bouche ce maître mot, le dialogue.
00:54:46 On écoute l'ancien président.
00:54:48 -Au vu de Paris, avec tout ce qui s'est passé,
00:54:50 des incidents, des drames aussi,
00:54:53 on pouvait avoir le sentiment
00:54:55 qu'il faudrait encore beaucoup de temps
00:54:58 pour que les uns, les autres,
00:55:01 avec les convictions diverses et parfois antagonistes
00:55:04 qu'ils ont, il leur faudrait beaucoup de temps
00:55:07 pour pouvoir de nouveau retrouver un langage.
00:55:09 Ce matin et cet après-midi, ce langage, je l'ai entendu,
00:55:13 celui du dialogue
00:55:16 sera celui de la Concorde.
00:55:17 Il y a encore tout ce chemin à faire,
00:55:20 mais seul le dialogue permettra
00:55:22 d'aller au terme que nous nous sommes fixés.
00:55:25 -Evidemment, Christian Proutot,
00:55:27 vous avez passé beaucoup de temps
00:55:29 aux côtés de ce chef de l'Etat.
00:55:31 Vous étiez au service de l'Elysée
00:55:33 pendant de longues années.
00:55:35 Il avait intégré cette notion de temps long
00:55:37 et de palabre, si je puis dire,
00:55:39 sur ce bout de territoire français
00:55:42 si particulier au bout du monde ?
00:55:44 -De toute façon, c'était déjà dans son ADN,
00:55:46 rappelez-vous la formule, "laisser le temps au temps".
00:55:49 C'est tout à fait, je pense... -L'hétérondien.
00:55:52 -Voilà.
00:55:53 Quelque chose qui était, pour lui, important.
00:55:57 Mais il faut quand même rappeler
00:56:00 que la situation à cette époque-là,
00:56:02 la preuve, c'est qu'elle a conduit à 88
00:56:04 avec les affrontements qui ont eu lieu à la Grotte d'Ouvéa.
00:56:09 Même si depuis, il y a eu amnistie et tout,
00:56:12 il ne faut pas oublier qu'il y a eu des morts,
00:56:14 des gendarmes ont été tués,
00:56:16 des indépendantistes ont été tués.
00:56:18 -Un jeune homme l'a venu d'être tué.
00:56:20 Je ne sais pas si vous vous en souvenez.
00:56:23 Un jeune colon de 17 ans avait été tué
00:56:25 juste avant l'arrivée de François Mitterrand.
00:56:28 -Il fallait, comme il l'a souligné,
00:56:31 parler et faire en sorte
00:56:34 que des gens qui étaient très éloignés...
00:56:37 Il faut quand même se dire qu'à l'époque,
00:56:39 ceux qu'on appelait les "Kaldoch",
00:56:41 et qui s'appellent toujours les "Kaldoch",
00:56:44 avec la fleur, étaient carrément en opposition
00:56:47 avec les indépendantistes.
00:56:49 Et il a fallu le drame de la Grotte d'Ouvéa
00:56:53 pour que quelque chose puisse se passer.
00:56:55 Mais la visite, déjà, du président,
00:56:57 d'une certaine manière, avait amorcé quelque chose
00:57:00 qui n'aurait pas pu se passer après 88
00:57:03 s'il n'y avait pas eu cette visite.
00:57:05 Donc je crois à ces échanges,
00:57:07 ne serait-ce que par rapport au peuple,
00:57:09 à la population autochtone,
00:57:11 qui, d'une certaine manière,
00:57:13 voyaient qu'il y avait une reconnaissance,
00:57:16 ce qu'ils cherchaient depuis des années,
00:57:18 avec, il faut le rappeler,
00:57:20 tout le monde a tendance, malgré tout, à l'oublier,
00:57:23 même si, malgré tout, on retrouve
00:57:25 les mêmes ingrédients douloureux sur l'emploi,
00:57:28 sur l'avenir possible
00:57:30 pour une certaine jeunesse d'origine kanak,
00:57:34 actuellement, avec la crise que l'on connaît sur le nickel,
00:57:38 il se trouve que, là, effectivement,
00:57:41 on pouvait dire qu'il fallait redonner une chance
00:57:45 à une population autochtone
00:57:47 qui était quand même dans son nid-là.
00:57:49 La venue du président de la République
00:57:51 était, à ce moment-là, suffisamment emblématique
00:57:54 pour qu'on n'ait pas l'impression,
00:57:56 ou qu'ils n'aient pas l'impression,
00:57:59 que seule la parole des loyalistes,
00:58:01 comme ils s'appellent maintenant,
00:58:03 soit la parole des députés, soit la parole des députés,
00:58:06 soit la parole des députés,
00:58:08 soit la parole des députés,
00:58:10 soit la parole des députés,
00:58:12 soit la parole des députés,
00:58:14 soit la parole des députés,
00:58:16 soit la parole des députés,
00:58:18 soit la parole des députés.
00:58:20 Et ça a ouvert, après ce drame de 88,
00:58:23 ça a ouvert des discussions
00:58:25 qui, je pense, en ont été possibles,
00:58:27 bien sûr, grâce à Michel Rocart,
00:58:30 à Blanc et à Perrier,
00:58:32 de la capacité d'écoute aujourd'hui
00:58:34 et de poser les bases d'un après-Noméa
00:58:37 d'Emmanuel Macron. On le verra.
00:58:39 Il y a aussi Noemi Ayoua,
00:58:40 cette fameuse mission
00:58:42 dont il a parlé, dont son entourage a parlé hier,
00:58:45 au moment de cette annonce un peu surprise,
00:58:48 il faut le dire, sans qu'on sache réellement
00:58:50 qui va composer cette mission.
00:58:52 Il nous a dit qu'il n'y aura pas trop d'hommes politiques,
00:58:56 ce sera essentiellement des fonctionnaires.
00:58:58 Est-ce que ça peut avoir autant d'impact ?
00:59:01 -On se souvient que Christian Blanc,
00:59:03 vous évoquiez à l'instant, était préfet.
00:59:05 Après, il a dirigé de grandes entreprises françaises,
00:59:09 mais il est venu au réolé à l'époque de son grade de préfet.
00:59:12 C'est vers ça qu'il faut aller,
00:59:14 des gens qui ne sont presque pas connus ?
00:59:16 -Il y a un flou pour l'instant,
00:59:18 pour savoir quelle action va mener Macron.
00:59:20 C'est pour ça que les attentes sont importantes
00:59:23 et c'est un risque pour lui de se rendre sur place.
00:59:26 Il se met en scène, il se met en jeu,
00:59:28 il se rend sur place, mais ça veut dire
00:59:31 qu'il y a des attentes extrêmement importantes.
00:59:33 On voyait juste avant une archive de François Mitterrand,
00:59:36 mais le contexte était différent.
00:59:38 On est au bord d'une guerre civile depuis 9 jours.
00:59:41 -Et économiquement, le pays est en assez fort.
00:59:44 -Un désastre économique monstrueux.
00:59:46 On a entendu des témoignages de gens qui habitent sur place,
00:59:49 qui ne savent pas où se chercher à manger.
00:59:51 La situation est difficile.
00:59:53 Elle est beaucoup plus tendue
00:59:55 que lorsque Mitterrand s'était rendu sur place.
00:59:57 Emmanuel Macron est très attendu.
01:00:00 Il a réussi à se rendre sur place.
01:00:01 C'était extrêmement important.
01:00:03 Il montre, parce que lorsqu'on dit au Calédonien
01:00:06 "Vous êtes français", il faut que quand ils sont en difficulté,
01:00:10 il y a eu 6 morts, la France soit présente.
01:00:12 Le président de la République montre qu'il est présent.
01:00:15 C'est une nécessité.
01:00:17 C'est un risque pour lui.
01:00:18 Il ne pourra pas se contenter de sortir un carnet de chèques.
01:00:21 -Attention aux moindres mots qu'il va prononcer.
01:00:24 Emmanuel Macron a la parole facile et qui est assez spontané.
01:00:28 Il peut dire des choses qui peuvent être interprétées aussi.
01:00:31 -La matière est particulièrement inflammable.
01:00:34 Là, le "en même temps" doit jouer,
01:00:37 puisque d'un côté, il vient...
01:00:39 Il doit être ferme
01:00:41 pour ce qui est des soulèvements, des exactions, etc.
01:00:45 Et d'un autre côté, il doit quand même
01:00:47 être totalement ouvert au dialogue.
01:00:50 On peut se demander qui il aura en face comme interlocuteur,
01:00:53 parce qu'il lui faut, devant lui,
01:00:55 discuter avec des indépendantistes,
01:00:57 et pas des indépendantistes durs, mais des indépendantistes raisonnables.
01:01:01 C'est avec eux qu'on pourra avancer.
01:01:04 Et puis, il ne faut pas oublier une chose
01:01:06 qui me semble particulièrement importante,
01:01:09 c'est qu'il y a cette question du dégel du corps électoral.
01:01:12 Va-t-il faire l'annonce
01:01:14 qu'il est ajourné, ce dégel électoral ?
01:01:18 Il va falloir qu'il lâche des choses
01:01:21 dans le cadre de la reprise du dialogue.
01:01:23 - Est-ce qu'il peut se permettre de faire cette annonce ?
01:01:26 - Est-ce qu'il peut se permettre de la faire ?
01:01:29 - Ça revient à donner, finalement...
01:01:31 - Ça me paraît compliqué.
01:01:33 - ...aux éluthiers.
01:01:34 - Il y a une dernière chose importante.
01:01:36 Il doit aussi rassurer, puisque vous avez entendu
01:01:39 dans beaucoup de témoignages calédoniens,
01:01:42 ils ont vraiment le sentiment d'être lâchés par l'exécutif,
01:01:46 d'être des Français de 2e catégorie.
01:01:48 Je pense que sa venue de ce point de vue va faire beaucoup de bien,
01:01:52 car il est le chef de l'Etat et le chef des calédoniens.
01:01:55 Je termine par une chose qu'on attribue tout le temps
01:01:58 à François Mitterrand, "il faut laisser du temps au temps".
01:02:02 Mitterrand a recyclé cette phrase de l'écrivain argentin Borges.
01:02:05 - C'est vrai qu'aujourd'hui...
01:02:07 - Ça vous parle, ça.
01:02:09 - Vous, qui êtes d'Amérique du Sud, mais bon, aujourd'hui...
01:02:12 - L'utilisez.
01:02:13 - C'est vrai.
01:02:14 - Bien sûr, bien sûr.
01:02:16 Il est content de rendre la cesse.
01:02:18 - C'est bien de rendre le copyright initial.
01:02:21 - Absolument.
01:02:22 - Toujours. On est en ligne avec un autre habitant
01:02:25 de Nouvelle-Calédonie, Joannès Ititiati,
01:02:28 avec nous, qu'on a déjà eu sur notre antenne.
01:02:30 Merci de nous rejoindre à nouveau en cette heure tardive,
01:02:34 voire même un peu matinale.
01:02:35 Il est plus de minuit, là.
01:02:38 Merci. Je rappelle que vous êtes dignitaire terrien
01:02:41 du pays traditionnel de Djoubia.
01:02:43 Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une aire coutumière
01:02:46 en Nouvelle-Calédonie.
01:02:48 Je vous pose la même question qu'aux autres,
01:02:50 mais en France. La venue d'Emmanuel Macron,
01:02:53 ça va changer quoi ? Est-ce que ça peut changer
01:02:55 quelque chose tout court ?
01:02:57 - Bonsoir à tous.
01:02:59 Franchement, je sais pas.
01:03:03 Il ne peut pas réussir à coup de baguette magique
01:03:07 ou à coup d'échec.
01:03:09 Ça fait des mois qu'il y a une pression qui...
01:03:14 La tension qui est montée, il aurait pu anticiper
01:03:18 et mettre tout le monde à table avant d'attendre
01:03:21 que ça coule partout pour réagir.
01:03:23 Il y a tout qui montre que ça allait partir,
01:03:26 parce que là, il fallait écouter le peuple
01:03:30 quand on a plein de... Ce qui se passe.
01:03:34 Il vient d'asseoir avec le peuple, il vient discuter.
01:03:37 Là, il s'est emballé.
01:03:39 Voilà le résultat des partis politiques.
01:03:41 On en est là, c'est par rapport à tout ça.
01:03:44 - Joannès, est-ce qu'il va trouver des gens
01:03:48 à qui parler côté indépendantiste ?
01:03:50 Parce qu'on a dit, c'est bien de parler,
01:03:53 c'est bien de parler aux gens,
01:03:55 mais est-ce que tout le monde va venir autour de la table
01:03:58 pour le rencontrer ?
01:03:59 - Ça dépend. Il parle de qui, quand il dit ça ?
01:04:03 Si c'est les élus, si c'est les militants...
01:04:06 - Je pense à Rocco Hamiton, par exemple.
01:04:08 Rocco Hamiton pour la FLNKS, par exemple.
01:04:11 - Là, en ce moment, tous les militants,
01:04:14 ils demandent un congrès en urgence
01:04:16 pour mettre les points sur le "i"
01:04:17 avec tous les élus de la FLNKS.
01:04:20 Il n'y a pas de transparence, ils ne sont pas clairs,
01:04:23 ils ne sont pas sincères.
01:04:25 - Pour vous, les élus ne sont pas sincères aujourd'hui ?
01:04:29 - Ah, c'est depuis, hein.
01:04:31 Depuis, ils ne sont pas sincères, c'est depuis.
01:04:33 Là, aujourd'hui, 40 ans de dialogue,
01:04:36 mais ils n'ont rien, quoi.
01:04:38 Il s'agit de l'usine du CID ou KNS,
01:04:40 les protocoles, en quelques mois, c'est réglé.
01:04:43 Mais là, dans 40 ans,
01:04:45 ils auront un vrai projet de société
01:04:48 qui va faire tout le monde.
01:04:50 Le Canada qui a gagné, les autres communautés qui ont gagné.
01:04:53 - Oui.
01:04:55 Je voulais parler de vos vidéos,
01:04:56 parce que peu autour de la table, elles le savent.
01:04:59 Elles ont beaucoup d'impact en Nouvelle-Calédonie.
01:05:02 Beaucoup m'ont parlé de vous, des deux côtés, d'ailleurs.
01:05:05 Est-ce que ça calme les tensions,
01:05:08 les appels que vous pouvez faire sur les réseaux sociaux ?
01:05:11 Beaucoup ont dit "Oh là là, depuis qu'il a parlé,
01:05:13 il vous attribue ce succès-là, ça s'est calmé."
01:05:16 Est-ce que vous le pensez un peu ?
01:05:17 - Oui.
01:05:20 Oui, ça abîme sur le terrain, ça s'est apaisé,
01:05:23 parce qu'on a ici ces terres de parole.
01:05:27 Et que quand je véhicule un message de paix et d'amour,
01:05:30 ça apaise les cœurs.
01:05:32 Il ne faut pas parler de guerre ou de haine.
01:05:35 En envoyant l'armée ici,
01:05:36 c'est comme si ils appelaient à la guerre ou à la paix.
01:05:40 On ne peut pas faire le pire au monde
01:05:42 et après venir un jour aux pompiers, ce n'est pas logique.
01:05:45 - Joëlès, je vais vous faire écouter des sons de Kanak
01:05:52 qu'on a recueillis ces dernières heures.
01:05:54 Je vous propose de les écouter
01:05:56 et d'avoir votre réaction pour savoir si vous êtes d'accord avec eux.
01:05:59 Voilà, on va les écouter.
01:06:01 - Vous voyez là,
01:06:02 vous voyez tout ce qu'il y a là, vous entendez ?
01:06:06 Eh bien, tous ces jeunes-là,
01:06:09 ils sont prêts pour leur pays.
01:06:12 On ne peut pas nous enlever ça.
01:06:16 On ne peut pas.
01:06:18 On a trop vu.
01:06:20 Tout ce que vous voyez là,
01:06:22 tous les gens, ce sont déjà des survivants.
01:06:25 - Ils demandent juste qu'ils soient reconnus chez eux,
01:06:28 et qu'on leur laisse diriger le pays eux-mêmes.
01:06:32 Quand vous allez à Fidji, c'est des Fidjiens.
01:06:34 Quand vous allez à Tahiti, c'est des Tahitiens.
01:06:37 Quand vous allez à Wali, c'est des Walisiens.
01:06:39 Et puis c'est des autres personnes qu'on retrouve dans les instances.
01:06:42 - Sur le fond, est-ce que vous êtes d'accord avec eux ?
01:06:45 - Les leçons, là, c'est coulé.
01:06:49 Ici, on a toujours parlé de l'intelligence,
01:06:53 mais il y a d'autres stratégies qui doivent sacrifier le son.
01:06:56 Par rapport à ça, les délus,
01:06:59 ils ont déjà fait couler leur son depuis.
01:07:02 Aujourd'hui, il y a d'autres stratégies plus intelligentes,
01:07:05 plus réfléchies, on va dire,
01:07:07 mais par rapport à la cause de la liberté,
01:07:10 c'est un droit universel.
01:07:12 On peut se respecter nos convictions.
01:07:16 Et puis, tout le monde, il défend son identité,
01:07:19 on va dire, mais jusque-là,
01:07:21 les sacrifiés, les jeunes,
01:07:23 justement, s'ils avaient fait un vrai projet de suicide,
01:07:27 aujourd'hui, peut-être qu'ils seront autonomes, on va dire.
01:07:32 Parce que là, tout le monde est en mode survie, ici.
01:07:36 Et que la jeunesse aussi, elle vit avec un mal-être.
01:07:41 La discrimination, l'emploi local, tout ça,
01:07:44 c'est un mal-être qui suffit pas beaucoup pour que ça...
01:07:49 Pour qu'ils s'emballent, quoi.
01:07:53 - Je vais juste vous poser une question un peu précise.
01:07:55 Est-ce que, selon vous,
01:07:56 je vois que vous êtes quand même en âge,
01:07:58 j'imagine, d'avoir connu ça,
01:08:00 peut-être pas Matignon, mais vous étiez sans doute très jeune,
01:08:03 mais les accords de Nouméa.
01:08:04 Bon, revenons aux accords de Matignon.
01:08:06 La redistribution, la formation des cadres,
01:08:08 les fameux 400 cadres, le découpage des provinces,
01:08:11 est-ce que ça a permis de redistribuer un peu les richesses,
01:08:15 et en tout cas les terres,
01:08:17 telles que vous le souhaitiez ou vos dirigeants le souhaitaient
01:08:19 à l'époque, enfin, les dirigeants indépendantistes,
01:08:22 ou ça n'a rien changé ?
01:08:23 Est-ce que peut-être c'est la faute aussi de certains
01:08:26 qui se sont servis eux-mêmes et qui ont pas aidé les autres ?
01:08:28 Enfin, je veux dire, on peut être transparent là-dessus aussi.
01:08:32 Pour moi, c'était un découpage pour des intérêts financiers.
01:08:39 Donc, ils auraient pu marcher dans l'unité déjà à partir de là.
01:08:44 Comme les ressources, le nickel doit passer par une banque centrale,
01:08:50 pays, quoi, par...
01:08:52 Pour moi, c'est pas trop tout ça.
01:08:57 Le découpage du pays, chacun a fait...
01:09:01 Ils ont partagé les parts du gâteau.
01:09:04 - Donc, d'une certaine manière, on n'a pas réglé la question sociale.
01:09:07 On n'a pas essayé de faire accéder toute une classe d'âge
01:09:10 à de meilleurs postes de responsabilité non plus ?
01:09:13 - Il y a eu du rêve.
01:09:18 Ils ont produit du rêve toutes ces années,
01:09:19 mais dans le concret, sur le terrain,
01:09:22 il n'y a rien de concret dans ces négatifs résultats.
01:09:27 - Je vais vous poser une dernière question,
01:09:28 parce que j'avoue que la liaison aussi téléphonique
01:09:30 est un petit peu hachée parfois.
01:09:31 Est-ce que vous croyez à une indépendance,
01:09:36 si vous souhaitez l'indépendance,
01:09:39 à une indépendance multiculturelle, multiraciale ?
01:09:42 J'ai reçu des messages de gens qui me disaient...
01:09:44 Moi, vous voyez, c'est pas la majorité des gens,
01:09:46 mais il y en a parmi les Calédoniens,
01:09:49 qui sont Polynésiens, Métis et Polynésiens,
01:09:52 Walisiens, Européens et Kanaks.
01:09:54 Ils ne savent plus trop ce qui coule concrètement
01:09:57 ou réellement dans leur sang, à quel degré.
01:09:59 Est-ce qu'ils sont fondés et légitimes,
01:10:01 ceux-là, à rester sur le caillou ?
01:10:03 - Oui, ils sont légitimes.
01:10:07 Ils ont leur place.
01:10:08 Il y a leur place pour tout le monde ici.
01:10:10 Mais avec respect et milité entre nous, c'est faisable.
01:10:16 On ne va pas partir de là.
01:10:18 On a une histoire commune,
01:10:21 on est liés par le sang aujourd'hui,
01:10:24 on vit ensemble, on mange sur la même assiette.
01:10:27 Mais c'est faisable.
01:10:29 On le vit déjà,
01:10:30 on a une histoire commune comme il y a eu,
01:10:32 où les politiques répètent sans cesse,
01:10:34 mais ils ne le vivent pas,
01:10:35 parce que c'est divisé pour mieux régner.
01:10:37 Nous, on mange dans la même assiette,
01:10:40 si je peux dire ça comme ça.
01:10:41 On partage tout.
01:10:42 Nos enfants, ils jouent ensemble, ils grandissent ensemble.
01:10:46 On essaie de leur apporter les vraies valeurs humaines,
01:10:50 pour aller au-delà des étiquettes politiques et tout ça.
01:10:56 On essaie de leur apprendre des choses
01:10:58 qui peuvent unir leur amour et leur prospérité.
01:11:01 On gagne.
01:11:02 - Merci beaucoup, Johannes,
01:11:03 d'avoir répondu à toutes nos questions
01:11:05 et d'être resté éveillé pour nous transmettre ces messages.
01:11:08 Je vais faire réagir les invités en plateau.
01:11:10 Peut-être que s'il veut rester, je le dis à la régie,
01:11:13 en ligne pour écouter la fin du débat,
01:11:15 bien sûr, vous êtes le bienvenu.
01:11:16 Qui veut réagir ?
01:11:18 C'est touchant, ce qu'il dit.
01:11:19 - C'est très intéressant, parce que ce témoignage est poignant
01:11:22 et il est aussi intelligent,
01:11:24 parce qu'il explique bien qu'il peut y avoir des revendications
01:11:27 qui sont importantes et qu'on doit écouter
01:11:30 chez les indépendantistes.
01:11:31 Mais il faut condamner la violence.
01:11:33 C'est un préalable à toute discussion.
01:11:35 C'est pas par la violence qu'on accède à des revendications.
01:11:38 C'est exactement le discours qui est prononcé par ce monsieur.
01:11:41 Je trouve que c'est intelligent.
01:11:42 - Christian ?
01:11:44 - Je pense que Johannes, sur la fin de son discours,
01:11:48 on a envie de respirer un peu.
01:11:50 On dit qu'il y a quelque chose...
01:11:52 - Il y a de la place pour tout le monde.
01:11:54 - Et tout ça est important,
01:11:57 parce que s'il y avait cette fracture
01:11:59 que certains laissent entendre,
01:12:01 et là, je voudrais dire surtout par rapport
01:12:04 aux indépendantistes et extrémistes,
01:12:06 il faut pas oublier, dans le Congrès,
01:12:08 il y a six parties.
01:12:10 Dans un truc qui est deux fois la Corse,
01:12:12 on trouve le moyen d'avoir six tendances différentes
01:12:15 au Congrès,
01:12:18 qui devraient normalement gérer
01:12:21 ce département et cette région.
01:12:25 Et Johannes disait une chose tout à fait juste.
01:12:28 Il dit qu'on voudrait que ça soit plus égalitaire.
01:12:30 Il a pas cité quelqu'un.
01:12:32 Il met tout le monde dans le même panier.
01:12:34 Il y a quand même des responsables qui sont des responsables
01:12:37 qui, depuis 88, ont eu des positions,
01:12:39 des moyens financiers,
01:12:41 et ça a conduit à quoi ?
01:12:42 À une jeunesse qui cherche du travail
01:12:45 où ça a un ouméa.
01:12:47 Alors que les régions ont besoin aussi...
01:12:49 Les autres régions...
01:12:51 - Vous voulez dire que les régions,
01:12:53 la province nord en particulier,
01:12:55 car les loyautés, c'est plus éloigné,
01:12:57 c'est plus petit sur les trois îles,
01:12:59 la province nord aurait dû développer davantage
01:13:02 avec les moyens qu'elle avait,
01:13:04 peut-être de la redistribution de l'argent du nickel,
01:13:07 même s'il nous parlait d'une banque centrale.
01:13:10 J'ai un peu moins compris cet aspect-là.
01:13:12 Elle aurait dû développer pour former cette nouvelle jeunesse.
01:13:16 - Mais ils ont tous leur budget, bien évidemment.
01:13:19 Sauf à partir du moment où vous n'êtes pas attractif
01:13:21 ou peut-être que vous n'avez pas à gérer les choses
01:13:25 comme il aurait fallu.
01:13:27 La jeunesse cherche à aller à un endroit
01:13:29 où elle pourrait avoir du travail
01:13:31 et où, malheureusement, en fonction d'une crise qui est réelle
01:13:34 sur ce qui est la partie la plus importante
01:13:37 au niveau des richesses du caillou,
01:13:41 comme on dit, c'est quand même le nickel,
01:13:44 mais qui a chuté de 40 %.
01:13:45 - Ça n'a pas aidé.
01:13:47 - Même si les parts, puisque je crois que c'est 30 % de parts,
01:13:51 ont été données...
01:13:53 au niveau régional,
01:13:56 30 %, c'est beaucoup dans la valeur.
01:13:58 Mais la valeur, si elle a diminué autant,
01:14:01 il y a un problème.
01:14:02 Juste une chose que je trouve quand même importante,
01:14:05 c'est qu'il y a eu une génération, là.
01:14:07 C'est cette génération qu'on n'a pas formée.
01:14:10 C'est celle-là. La plupart étaient dans la rue.
01:14:13 Ils sont allés faire leur marché. C'est de l'opportunisme.
01:14:16 Regardez ce qui a été dit déjà.
01:14:18 - Ils sont allés après les accords de Noumé.
01:14:20 - Oui, c'est ce que je voulais dire.
01:14:22 Donc, ils auraient dû avoir un métier, des diplômes et tout.
01:14:27 Or, ils n'y sont pas.
01:14:28 - Il est toujours avec nous.
01:14:30 Je vous vois toujours à l'écran.
01:14:32 Il y a une responsabilité des provinces aussi
01:14:34 qui n'ont peut-être pas joué leur rôle ?
01:14:37 - Non, du tout.
01:14:39 Il y a plein de jeunes qui ont des projets, des idées,
01:14:43 mais voilà.
01:14:44 Au niveau des institutions,
01:14:46 puis voilà, des intercoutumiers, entre parenthèses,
01:14:50 si je peux dire ça comme ça.
01:14:51 Il y a toujours quelque chose qui bloque
01:14:54 pour qu'on soit...
01:14:55 s'émanciper nous-mêmes, individuellement.
01:14:58 Il n'y a rien. Il n'y a pas d'aide.
01:15:00 Ils ont exploité le nickel, mais en parallèle,
01:15:03 ils ont redit d'autres pôles économiques
01:15:05 pour qu'on soit autonome.
01:15:07 Et nous, on a remis nos idées depuis des années.
01:15:10 - D'accord. Merci beaucoup pour votre témoignage.
01:15:14 On va joindre quelqu'un d'autre en Nouvelle-Calédonie.
01:15:17 Merci. On espère vous avoir dans les prochains jours.
01:15:20 Vous nous donnez votre sentiment sur ce qu'a dit Macron.
01:15:23 D'ici là, on saura comment il a abordé les choses
01:15:26 sur le terrain.
01:15:27 Vincent Roy et Eleonore Caron.
01:15:29 On tentera de joindre une dernière invitée.
01:15:31 - Ce qui est quand même extraordinaire
01:15:33 en Nouvelle-Calédonie, c'est...
01:15:35 Je voudrais revenir sur...
01:15:37 Les indépendantistes volent, c'est bien naturel,
01:15:40 l'indépendance, mais il y a quand même eu,
01:15:42 tu n'as pas dit ça, mais il y a eu trois référendums.
01:15:45 Le dernier, effectivement, les indépendantistes
01:15:48 ne sont pas allés voter, c'était pendant le Covid.
01:15:50 Le Covid n'est pas directement touché
01:15:52 à la Nouvelle-Calédonie, mais de manière générale,
01:15:55 trois référendums.
01:15:57 C'est beaucoup, non ?
01:15:58 Trois.
01:15:59 Trois référendums qui disent non à l'indépendance.
01:16:03 Alors, pardonnez-moi,
01:16:05 mais la République, c'est pas à la carte,
01:16:08 et la démocratie, c'est pas à la carte.
01:16:10 Il faut quand même revenir sur des fondamentaux,
01:16:13 expliquer aux gens.
01:16:14 Il y a eu un référendum, il y en a eu deux,
01:16:17 il y en a eu trois,
01:16:18 Marine Le Pen nous en propose un dans 40 ans,
01:16:20 pourquoi pas dix ?
01:16:21 Il y en a eu trois.
01:16:23 Quand la réponse au référendum est non à l'indépendance,
01:16:26 le référendum ne compte pas.
01:16:28 On attend de multiplier les référendums
01:16:30 pour qu'à la fin, il y ait un oui,
01:16:32 et là, on pourra dire que le référendum est valide.
01:16:34 Non, je vous le répète, la République,
01:16:36 c'est pas à la carte.
01:16:38 - C'est étonnant. - Vous m'invitez à réagir
01:16:40 aux propos qu'on vient d'entendre.
01:16:42 On perce l'immense souffrance des Calédoniens.
01:16:45 J'ai été vraiment touchée,
01:16:46 parce que j'étais en Nouvelle-Calédonie en décembre,
01:16:49 et de voir tous ces pillages, tous ces barrages,
01:16:52 je me mets à la place des Calédoniens,
01:16:54 et vraiment, j'ai une très grande empathie,
01:16:56 et je partage leur souffrance,
01:16:58 et je pense que le mot d'ordre,
01:17:00 ça doit être le retour au calme et à l'ordre.
01:17:03 C'est la seule façon d'avancer.
01:17:04 Ce que je trouve intéressant dans le témoignage,
01:17:07 c'est qu'il n'y a pas une seule cause,
01:17:09 il n'y a pas une seule solution.
01:17:11 Ca fait 40 ans que cela dure, même plus, en réalité,
01:17:15 et il n'y a pas de solution magique,
01:17:17 mais il y a une urgence à avancer,
01:17:19 une urgence à aller de l'avant dans la réforme démocratique,
01:17:22 notamment du corps électoral,
01:17:24 car il faut bien que des élections se tiennent.
01:17:26 On a voté à l'Assemblée nationale
01:17:28 à une très large majorité ce projet de loi constitutionnelle.
01:17:32 Après, l'article 2 de ce projet de loi constitutionnelle
01:17:35 a été évoqué, et il y a une suspension si un accord est trouvé.
01:17:38 L'accord est quand même érigé en primauté.
01:17:41 Sinon, ce que j'aimerais dire,
01:17:43 c'est qu'il y a de la part de tous les dirigeants calédoniens
01:17:46 un appel à l'apaisement,
01:17:47 et ça fait écho à ce qu'on vient d'entendre avec votre invité.
01:17:51 Je pense qu'il y a, certes, une poignée,
01:17:53 quelques centaines, disons, des meutiers qui veulent le chaos,
01:17:57 qui ne prospèrent que dans le chaos.
01:17:59 Certains partis politiques jettent de l'huile sur le feu,
01:18:02 mais il y a une majorité de Calédoniens
01:18:05 qui sont très divergents et qui veulent que le calme revienne.
01:18:08 Je ne dis pas que tout va se régler en 12 heures,
01:18:11 mais je pense que c'est le début, les prémices,
01:18:13 pour trouver une solution pacifiée vers un dialogue.
01:18:16 -J'aimerais, juste avant qu'on rejoigne un autre invité
01:18:19 qui nous attend en Nouvelle-Calédonie,
01:18:22 qu'on aborde cette cyberattaque massive
01:18:24 qui a été détectée sur le territoire.
01:18:26 Cela rejoint, selon vous, Christian Proutot,
01:18:29 toutes les suspicions qu'on a autour du rôle de pays tiers
01:18:33 qui veulent déstabiliser l'Etat français sur place ?
01:18:36 -Ce n'est pas une suspicion.
01:18:38 Cela date depuis qu'il y a des problèmes en Nouvelle-Calédonie.
01:18:41 -Cette cyberattaque est le fait d'un pays étranger.
01:18:44 -A l'époque où il n'y avait pas ça,
01:18:46 le FNCAS avait été soutenu par l'Australie à la Nouvelle-Zélande.
01:18:50 Moi, j'y étais. Donc, je peux vous dire
01:18:52 que ce que je dis, je l'affirme.
01:18:54 Je me suis déplacé sur place à l'époque
01:18:57 et les connexions étaient évidentes,
01:18:59 parce qu'à cette époque-là, l'Australie pensait
01:19:02 qu'il devait y avoir un mouvement pacifique
01:19:04 dans lequel la politique du Pacifique
01:19:07 devait être gérée par des gens qui étaient de la région.
01:19:10 En plus, quand on voit comment ils ont traité
01:19:13 leurs...
01:19:14 ...les Maoris ou les aborigènes,
01:19:18 je pense qu'ils n'ont pas de leçons à nous donner.
01:19:22 Mais depuis, comme la géopolitique est toujours là,
01:19:25 bien évidemment, ça intéresse,
01:19:28 que ce soit la Russie, à travers qui on veut,
01:19:31 tel pays ex-satellite ou autre,
01:19:34 ou peut-être même la Chine en sous-marin,
01:19:37 parce qu'ils sont toujours là,
01:19:39 parce qu'ils considèrent que ça serait un magnifique porte-avions,
01:19:42 et c'est toujours de la stratégie,
01:19:45 d'occuper une île comme celle-là.
01:19:48 On parle du nickel, mais il y en a partout.
01:19:50 C'est pas forcément la valeur sûre,
01:19:53 sinon le cours ne se serait pas effondré
01:19:55 comme il s'est effondré.
01:19:56 -Pardon, on va juste finir cette partie d'émission
01:20:01 avec l'interview d'Alain Décombelle,
01:20:02 qui est chef d'entreprise,
01:20:04 qui est le président du bureau du RN en Nouvelle-Calédonie.
01:20:08 Merci d'être avec nous à nouveau, monsieur Décombelle.
01:20:11 Sur la visite d'Emmanuel Macron, était-ce le bon moment ?
01:20:15 Est-ce qu'il faut, pour vous, qu'il tienne le cap ?
01:20:18 Peut-on imaginer, beaucoup en doute,
01:20:21 qu'il annonce sur place le report du vote au Congrès ?
01:20:25 -Il arrive, encore cet après-midi,
01:20:30 qu'une usine était en train de brûler.
01:20:32 Donc...
01:20:33 Rien n'est calmé aujourd'hui,
01:20:37 et la situation, je dirais, est à peu près tout aussi dramatique.
01:20:40 Même si un certain nombre de quartiers, maintenant,
01:20:44 se sont calmés,
01:20:46 pour l'instant, les événements ne sont pas terminés.
01:20:49 Donc il arrive dans un moment où il va falloir qu'il ait des mots forts
01:20:53 pour que peut-être, enfin,
01:20:55 on puisse avoir une situation plus claire,
01:20:58 que tout le monde rentre chez soi
01:21:00 et que l'on redresse les manches.
01:21:02 Mais moi, je suis très inquiet, dans le sens où rien n'est terminé,
01:21:06 et aujourd'hui, il y a encore des coups de fusil,
01:21:08 j'entends, il y a un quart d'heure,
01:21:11 rien n'est fini.
01:21:13 Donc il arrive dans un moment où il va falloir qu'il ait des mots forts
01:21:17 pour nous rassurer, et puis surtout, sur l'avenir,
01:21:20 c'est-à-dire, est-ce qu'on va réellement nous aider à grande vitesse
01:21:24 pour redresser ce territoire,
01:21:27 parce que nous avons maintenant des milliers et des milliers de chômeurs,
01:21:30 il va falloir effectivement qu'on trouve les bonnes solutions.
01:21:33 – Avant même la politique, il faut qu'il s'adresse à l'urgence du pays.
01:21:39 – On est bien d'accord, je crois que…
01:21:41 Ben écoutez, je vous ai entendu parler de pompiers qui romanent,
01:21:46 effectivement, aujourd'hui, il faut arroser beaucoup,
01:21:48 dans le sens où il faut absolument qu'ils nous rassurent,
01:21:51 dans le sens où on veut un retour à la paix,
01:21:53 je pense, pour toutes les communautés,
01:21:55 et puis avec des mots forts pour redresser le territoire,
01:21:58 puisque en douze heures, il va falloir qu'il ait des mots justes.
01:22:01 Ce qui nous inquiète un peu, c'est qu'on a peur aussi
01:22:05 qu'une fois qu'il aura expliqué sa vision des choses,
01:22:09 le soufflet retombe, et qu'on retombe, si vous voulez,
01:22:12 dans une sorte, forme de guerre civile,
01:22:15 parce que, comme je vous disais, jusqu'encore cet après-midi,
01:22:18 une nouvelle usine a brûlé, une usine de plastique,
01:22:21 donc on ne sait pas comment ça va s'arrêter,
01:22:23 et les gendarmes avec qui nous discutons,
01:22:25 que nous avons, nous, sur les zones industrielles,
01:22:28 nous disent qu'en termes de maintien de l'ordre,
01:22:31 ils n'ont jamais vu ça par rapport à ce qu'ils vivent en France.
01:22:34 Alors vous faites maintenant…
01:22:36 Vous pouvez imaginer l'inquiétude que nous avons,
01:22:40 parce qu'on a le sentiment que, malgré les 3 000 ou 4 000,
01:22:43 je ne sais même plus combien ils sont,
01:22:45 arriveront-ils à garder la maîtrise du territoire ?
01:22:48 – Deux petites questions… – Là, on est…
01:22:50 – Pardon, deux petites questions.
01:22:52 Est-ce que vous avez prévu de le rencontrer ?
01:22:55 Est-ce que vous avez proposé de le rencontrer ?
01:22:57 Si c'est le cas, qu'aimeriez-vous lui dire ?
01:23:00 – Alors moi, je souhaite le rencontrer, mais nous avons…
01:23:04 Vous savez, c'est le bazar chez les indépendantistes,
01:23:06 mais c'est le bazar aussi chez les loyalistes.
01:23:08 Et je souhaite, moi, le rencontrer,
01:23:10 parce que nous avons des visions entre loyalistes différentes,
01:23:12 puisque vous avez bien vu que Mme Baquette nous a expliqué
01:23:15 qu'il allait rencontrer les vrais gens.
01:23:17 Alors je ne sais pas ce que c'est que des vrais gens,
01:23:19 je ne suis pas sûr, moi, qu'on soit des faux gens.
01:23:21 Moi, j'ai un magasin qui a été quasiment détruit,
01:23:25 j'ai des salariés au chômage,
01:23:27 donc j'aimerais bien effectivement pouvoir avoir une discussion avec lui,
01:23:31 ne serait-ce que pour savoir comment il va nous proposer ce redressement,
01:23:36 et puis aussi, surtout, comment on va arriver
01:23:38 à calmer le jeu sur le plan politique,
01:23:41 puisque j'ai entendu un troisième référendum,
01:23:47 pourquoi pas un quatrième, etc.
01:23:49 Ceux qui disent ça sur votre plateau ne connaissent pas la Calédonie.
01:23:52 C'est-à-dire que ce troisième référendum,
01:23:54 à l'épreuve de l'oubli de l'hiver,
01:23:56 n'est pas du tout en conformité avec ce qu'on attendait.
01:24:00 Même le premier...
01:24:01 -D'accord, mais Alain Decombelle, justement, précisément,
01:24:04 enfin, votre patronne, en tout cas,
01:24:05 celle qui représente les intérêts du RN en partie,
01:24:08 puisque c'est Jordane Bardella qui préside au décidu du parti maintenant,
01:24:11 mais la chef de file des députés RL à l'Assemblée, Marine Le Pen,
01:24:14 est-ce qu'elle n'a pas finalement un peu semé le trouble
01:24:17 dans le camp loyaliste en proposant un nouveau référendum,
01:24:19 et puis surtout en donnant cette date,
01:24:21 en tout cas cette échéance de 40 ans ?
01:24:23 Visiblement, vous n'êtes pas tout à fait en phase avec elle.
01:24:26 -Moi, si, je suis tout à fait en phase.
01:24:27 Je pense qu'il fallait effectivement redonner des visions,
01:24:31 et il est très clair qu'aujourd'hui,
01:24:33 rien ne se résoudra dans les minutes et dans les années à venir.
01:24:37 Il faut absolument qu'on laisse du temps,
01:24:39 parce que, comme je vous l'ai dit hier,
01:24:40 si on veut redresser le territoire, si on veut que les gens investissent,
01:24:44 il n'y aura pas d'accord sur...
01:24:46 Je vous ai dit qu'on est tous d'accord pour dire qu'on n'est pas d'accord.
01:24:48 Il n'y aura pas d'accord sans qu'on parle du statut.
01:24:51 Il faut construire ce statut
01:24:52 avec la problématique du dégèle du corps électoral.
01:24:55 Ça ne peut pas être vu séparément.
01:24:57 Ils ont voulu saucissonner, donc ça, ce n'est pas possible.
01:25:00 Il faut qu'on travaille sur un accord global,
01:25:02 c'est-à-dire un nouveau statut.
01:25:03 Est-ce qu'il faut un congrès ?
01:25:04 Est-ce qu'il faut garder les provinces ?
01:25:06 De quelle manière ? Avec quel nombre d'élus ?
01:25:08 Il y a tout à revoir.
01:25:09 -On met tout à plat, en fait.
01:25:11 Après, nous mettons le déluge.
01:25:13 OK, d'accord.
01:25:15 -Bon, pourquoi pas ? C'est une idée, c'est une piste.
01:25:16 On verra si elle est suivie, mais...
01:25:18 -Juste une chose.
01:25:19 Pour 40 ans, c'est qu'il faut du temps.
01:25:22 Il y a, au vu de ce qui s'est passé,
01:25:24 avant qu'on arrive à se parler correctement
01:25:26 et qu'on puisse retourner à une vraie paix civile,
01:25:30 il va falloir du temps pour effacer tout ça.
01:25:31 Donc il faut aussi du temps pour que nous puissions,
01:25:34 effectivement, avoir des solutions avec une vraie perspective.
01:25:38 Et vous verrez ce que je vous dis,
01:25:39 la proposition de Marine Le Pen,
01:25:41 beaucoup, beaucoup, beaucoup la rejoindront,
01:25:44 et surtout dans le monde indépendantiste,
01:25:46 parce qu'ils ont aussi, eux, besoin de ce temps-là
01:25:48 pour construire, j'ai entendu M. Proutot dire,
01:25:51 et ce qui est très important,
01:25:52 ces gens-là ne sont pas formés pour beaucoup,
01:25:54 parce qu'il y a eu des erreurs dans la formation.
01:25:57 On a formé ces gens-là pour les mettre dans l'administration,
01:26:00 mais on n'a pas formé,
01:26:02 et parce que, aussi, peut-être qu'ils ne le voulaient pas,
01:26:04 peut-être aussi parce que les familles,
01:26:05 parce que les conseils coutumiers,
01:26:06 parce que les élus politiques
01:26:08 n'ont pas fait les efforts nécessaires pour les former.
01:26:10 Je vais vous expliquer que sur l'annuaire,
01:26:12 sur 450 pages jaunes de l'annuaire professionnel,
01:26:14 vous n'avez pas 5 % de non-CANAC,
01:26:16 vous avez un CANAC avocat sur 120.
01:26:19 Je peux vous citer des centaines d'exemples,
01:26:21 on est dans cette problématique-là.
01:26:22 Donc, tant qu'on n'aura pas un équilibre sociologique,
01:26:24 on ne parle pas la même langue.
01:26:26 C'est ça qui est très important.
01:26:28 Et donc, ça, ça ne se fait pas en trois jours.
01:26:30 Et ça, ils ont raté la marche de ce développement entre eux,
01:26:33 et donc, effectivement, tout le monde est foutu,
01:26:35 nous y compris, parce qu'on ne s'est pas préoccupé de savoir
01:26:37 si on les formait correctement ou pas.
01:26:39 -Merci beaucoup. -Et ça, on peut aujourd'hui...
01:26:42 -Excusez-moi. -Oui, pardon.
01:26:43 Non, mais pardon, il y a un petit décalage.
01:26:44 Je voulais juste, voilà, vous remercier.
01:26:45 Je crois qu'on a un peu compris votre propos.
01:26:47 On verra si vous rencontrez Emmanuel Macron
01:26:50 ou son entourage demain,
01:26:51 et on vous joindra peut-être dans les jours à venir
01:26:54 pour voir ce que vous avez ressenti
01:26:56 du dialogue qu'il a envie d'instaurer aujourd'hui.
01:26:59 Et Léonor Caroy, qui va nous quitter, je crois,
01:27:02 la dernière réponse et réaction à ce qu'il suggère.
01:27:04 Bon, un référendum, pourquoi pas ?
01:27:06 Visiblement, il dit,
01:27:08 toutes les parties auraient intérêt à y aller,
01:27:09 à ce nouveau référendum,
01:27:11 à une échéance de 40 ans.
01:27:12 Effectivement, ça veut dire presque un siècle, en fait,
01:27:16 de troubles et de...
01:27:19 Comment dire ? De renoncements pour certains
01:27:21 et de soubresauts.
01:27:22 Est-ce qu'on peut se permettre ça, aujourd'hui ?
01:27:24 On ne peut pas se permettre des décennies d'incertitude,
01:27:27 des décennies potentiellement de violence,
01:27:28 d'instrumentalisation étrangère, etc.
01:27:30 Il faut une solution rapide.
01:27:32 Et c'est pour ça, d'ailleurs,
01:27:33 que nous avons été saisis de cette question,
01:27:35 la question de la réforme du 3e corps électoral
01:27:39 sur le vote aux élections locales,
01:27:42 parce qu'il faut des élections qui se tiennent, en réalité,
01:27:44 parce qu'il y avait une décision du Conseil d'Etat
01:27:46 qui demandait à ce que ce soit revu,
01:27:48 parce que sinon, on n'est pas en phase
01:27:49 avec nos engagements internationaux.
01:27:51 Donc, il y a urgence, et en même temps,
01:27:53 il faut du temps long, et c'est vrai, vous l'avez dit,
01:27:55 il faut du dialogue et de la réflexion.
01:27:57 C'est pour ça que, je le répète,
01:27:58 ce projet de loi a deux articles,
01:28:00 un qui prévoit la réforme
01:28:01 et le deuxième qui prévoit un accord,
01:28:04 et le Congrès sera ou ne sera pas convoqué
01:28:07 en fonction des discussions qui auront lieu
01:28:09 dans les prochaines heures. - Merci beaucoup.
01:28:10 Merci pour votre présence cet après-midi.
01:28:11 On va marquer une courte pause. Merci, Vincent,
01:28:13 d'être remercié de ces deux heures avec nous.
01:28:14 - J'ajoute que le RN favorable à un référendum
01:28:17 en polynésie...
01:28:19 - Il se distingue des autres.
01:28:20 De toute façon, on aura l'occasion de revenir.
01:28:23 Merci beaucoup. Petite pause,
01:28:24 et puis on revient évoquer la situation
01:28:26 et l'attente d'Emmanuel Macron sur le territoire,
01:28:29 sur le caillou. A tout de suite.
01:28:30 Nous voici de retour. C'est l'heure du journal,
01:28:35 avec Vincent Faandij, et elle a eu l'hommage national
01:28:38 qui a été rendue aux agents pénitentiaires
01:28:39 qui ont été tués à un quart-ville la semaine dernière.
01:28:41 - Un hommage présidé par Gabriel Attal à Caen.
01:28:43 Le Premier ministre a ensuite rencontré
01:28:46 les familles des victimes sur place.
01:28:47 Célia Barotte avec Sacha Robyn.
01:28:49 - Oui, beaucoup d'émotion de la part du Premier ministre,
01:28:52 Gabriel Attal, Gabriel Attal qui était accompagné
01:28:55 des ministres Éric Dupond-Moretti,
01:28:56 mais également de Stanislas Guérini,
01:28:58 d'Elisabeth Borne, mais aussi de Brigitte Macron.
01:29:01 Les membres du gouvernement ont pris place
01:29:03 aux côtés de nombreux élus locaux,
01:29:05 mais aussi de nombreux représentants,
01:29:08 agents de l'administration pénitentiaire,
01:29:10 ainsi que des proches de Fabrice Moello et d'Arnaud Garcia.
01:29:15 La femme d'Arnaud Garcia a été présente.
01:29:18 Les enfants de Fabrice Moello également.
01:29:20 Ils ont assisté avec beaucoup d'émotion
01:29:22 à cette cérémonie d'hommage.
01:29:25 Dans son discours, le Premier ministre Gabriel Attal
01:29:27 est revenu sur les parcours personnels,
01:29:29 mais aussi professionnels des deux agents décédés,
01:29:32 des hommes qui ont consacré leur vie à la justice,
01:29:35 mais également à la République, à la France.
01:29:38 Il a également adressé un message au commando,
01:29:41 aux détenus Mohamed Amra et ses complices.
01:29:43 Il a dit aux criminels "Lâchez, ô Dieu,
01:29:46 "ne dormez pas tranquille.
01:29:47 "Nous vous traquons, nous vous retrouverons
01:29:49 "et nous vous punirons.
01:29:50 "Le glaive de la justice ne tremblera pas."
01:29:52 Enfin, il a également tenu à réitérer son soutien,
01:29:55 son engagement envers les acteurs
01:29:56 de l'administration pénitentiaire.
01:29:59 Enfin, Fabrice Moello et Arnaud Garcia
01:30:01 ont été promus et décorés de la Légion d'honneur
01:30:04 à titre posthume.
01:30:05 Les émeutes en Nouvelle-Calédonie
01:30:07 avec des conséquences qui vont être aussi économiques.
01:30:10 -Des centaines d'emplois sont menacés,
01:30:12 notamment à cause des centres commerciaux incendiés
01:30:15 ou saccagés. La Chambre de commerce et d'industrie
01:30:18 chiffre les dégâts à 1 milliard d'euros.
01:30:20 Juliette Sadat.
01:30:21 -Au nord de Nouméa,
01:30:24 cette zone industrielle, autrefois le poumon économique
01:30:27 de la Nouvelle-Calédonie, est aujourd'hui défigurée.
01:30:30 Des dizaines de commerces incendiés,
01:30:33 mis à sac, certains chefs d'entreprise ont tout perdu.
01:30:36 -On pense à tous les fournisseurs,
01:30:39 pas que les fournisseurs, évidemment,
01:30:42 tous les amis, tous ceux qui ont tout perdu.
01:30:44 Nous, on a la chance, pour l'instant,
01:30:47 de ne pas avoir été impactés.
01:30:49 Le réveil pour la Calédonie va être dur.
01:30:52 -Sur place des entreprises du bâtiment,
01:30:54 des enseignes alimentaires ou de bricolage,
01:30:57 les émeutiers n'ont épargné aucun secteur d'activité.
01:31:01 -Deux jeunes qui sont rentrés juste pour voler et casser.
01:31:04 Il n'y avait pas de message politique.
01:31:06 C'était de la pure opportunité, de la pure destruction gratuite.
01:31:09 -A ce jour, la Chambre de commerce de Lille
01:31:12 fait état d'un milliard d'euros de dégâts.
01:31:14 -C'est de l'argent qu'on n'a pas.
01:31:16 Si la France nous aide pas, on attend d'abord
01:31:19 la sécurisation des personnes et des biens,
01:31:21 et puis une aide à la reconstruction derrière.
01:31:25 -Après des journées de vives tensions sur place,
01:31:27 les forces de l'ordre sont mobilisées
01:31:30 pour éviter tout nouveau barrage ou intrusion sur le site.
01:31:33 -Dans le reste de l'actualité,
01:31:35 d'importants dégâts provoqués par des coulées de boue.
01:31:38 La nuit dernière, dans la Somme,
01:31:39 plusieurs dizaines de maisons ont été inondées.
01:31:42 Les témoins parlent d'un déluge qui s'est abattu pendant 20 minutes.
01:31:46 Plusieurs habitants ont été évacués.
01:31:48 -A partir de 20h30, 20h45,
01:31:52 j'ai entendu un brouhaha.
01:31:54 Je pensais que c'était un hélicoptère
01:31:56 qui tournait autour de la maison.
01:31:58 Et en fin de compte, quand j'ai ouvert la fenêtre devant chez moi,
01:32:01 j'ai vu qu'il y avait un torrent qui descendait la rue
01:32:06 et qui a emporté mes deux voitures en contrebas.
01:32:10 -Dans la rue, toutes les voitures,
01:32:12 je sais pas si vous regardez plus loin,
01:32:14 sont parties en contrebas sur 100-150 m.
01:32:16 Elles ont été emmenées par la boue.
01:32:18 On n'a plus rien à faire.
01:32:20 Là, c'est de la désolation plutôt qu'autre chose.
01:32:23 -Déprimée.
01:32:24 Déprimée, parce que je crois qu'aujourd'hui, là,
01:32:27 c'est...
01:32:28 C'est...
01:32:29 On puise la force pour dégager la boue qu'il y a dans le jardin.
01:32:34 Et je pense que le constat demain de l'état de mon jardin,
01:32:39 parce que j'y consacre beaucoup de temps,
01:32:42 et même de la maison, de la cave, ça va être terrible à accepter.
01:32:46 -Montélimar, qui est en proie,
01:32:47 a des cambriolages en série.
01:32:50 -Au moins 6 commerces de la ville ont été victimes d'effraction.
01:32:53 Le week-end dernier, ce sont particulièrement
01:32:56 les concessions moto qui sont visées.
01:32:58 Mathilde Couvilliers-Fleurnoy.
01:33:00 -Thomas est le gérant d'une des concessions de moto visées
01:33:03 par la série de cambriolages.
01:33:05 Par chance, les délinquants n'ont pas pu entrer dans le magasin,
01:33:08 mais ils ont détruit le rideau métallique
01:33:11 grâce à une voiture bélier.
01:33:12 Depuis, Thomas vit dans une caravane.
01:33:15 -On a barricadé le magasin avec des camions,
01:33:17 à l'intérieur et à l'extérieur.
01:33:19 Tant que c'est pas à nouveau clos,
01:33:21 on reste là et on surveille.
01:33:24 En étant ici, je suis serein,
01:33:26 parce que c'est moi qui fais la sécurité.
01:33:29 -Comme lui, ce sont avant tout les magasins de moto
01:33:32 qui ont été visés par ces infractions,
01:33:34 à l'exception d'une pizzeria.
01:33:36 Les gérants ont été moins chanceux que Thomas.
01:33:38 Sur cette vidéo de surveillance,
01:33:40 on peut voir une voiture foncer dans la porte vitrée
01:33:43 et un homme s'introduire dans le restaurant.
01:33:46 En moins de 20 secondes, il s'empare de l'argent dans la caisse.
01:33:49 -Avec notre vol d'espèce plus la porte,
01:33:52 on est dans l'entour, quand même,
01:33:54 pas loin des 10 000 euros de dégâts,
01:33:56 plus pertes financières.
01:33:58 Je me sens moins serein.
01:33:59 Je pensais pas que ça allait se produire
01:34:02 ni dans mon commerce ni comme ça.
01:34:04 C'est l'incompréhension totale.
01:34:06 Pourquoi ? C'était sur leur passage ?
01:34:08 Je ne comprends pas.
01:34:09 C'est... Pourquoi nous ?
01:34:12 -Une enquête pour vol par infraction a été ouverte.
01:34:15 Une voiture incendie a été retrouvée sur un parking
01:34:18 et il pourrait s'agir de celle qui a foncé dans la vitrine.
01:34:22 -Merci, Vincent.
01:34:23 Au rendez-vous de l'actualité.
01:34:25 Christian Proutot et Noemi Alyoha sont avec moi.
01:34:27 On accueille Régis Le Saumier.
01:34:29 Bonjour, Régis. -Bonjour, Néli.
01:34:31 -Vous êtes journaliste. On vous présente plus sur ce plateau.
01:34:35 On va parler de Nouméa,
01:34:36 qui attend l'arrivée dans les prochaines heures
01:34:39 d'Emmanuel Macron.
01:34:40 Ce sera en milieu de soirée, fin de soirée,
01:34:43 pour la métropole.
01:34:44 Début de matinée en heure néo-calédonienne.
01:34:48 Visite est claire.
01:34:49 On va voir que le climat est toujours tendu,
01:34:52 avec des violences et des mises à sac
01:34:54 qui s'opèrent toujours dans certains quartiers
01:34:57 de la grande ville de la Grande-Terre.
01:34:59 Je vous propose de recueillir le témoignage de Mickaël,
01:35:02 un habitant de Nouméa.
01:35:03 -On est contents qu'il soit là.
01:35:05 Le problème, c'est qu'il n'y aura personne
01:35:08 pour dialoguer en face, d'un point de vue indépendantiste.
01:35:11 Ca va être un dialogue à sens unique, malheureusement.
01:35:14 Du coup, je pense que... C'est pas un voyage pour rien,
01:35:18 mais il va pouvoir constater l'importance des dégâts ici
01:35:21 et la tension qui règne sur le territoire.
01:35:23 Qu'il prenne conscience de l'état de Nouméa,
01:35:28 de l'état de fatigue des habitants.
01:35:30 Parce que, bon, on est quand même français,
01:35:32 faut pas l'oublier.
01:35:33 Et que les gens, aujourd'hui, sont épuisés, quoi.
01:35:36 Ils sont épuisés, ils ont plus confiance au pays.
01:35:39 Je pense que certains ont plus confiance en...
01:35:43 en l'état français.
01:35:44 On a un peu cette sensation
01:35:47 d'avoir été un peu oubliés, par moment.
01:35:49 -Et puis un autre témoignage en direct.
01:35:51 Nous sommes avec Edi, qui est pompier
01:35:53 à la Sécurité civile, qui est avec nous,
01:35:56 qu'on a déjà eu sur l'antenne il y a quelques jours.
01:35:58 Vous vous en souvenez peut-être.
01:36:00 Bonsoir, Edi. Merci d'être avec nous à nouveau.
01:36:03 La dernière fois qu'on s'est parlé,
01:36:05 vous parliez des interventions que vous étiez amenées
01:36:08 dans des conditions très compliquées.
01:36:10 Est-ce que, 8 ou 9 jours plus tard,
01:36:12 il y a encore beaucoup de théâtres d'intervention ?
01:36:15 Est-ce qu'il y a encore des entraves sur votre parcours
01:36:18 pour parvenir à ces lieux incendiés
01:36:20 que vous devez éteindre à tout prix ?
01:36:22 -Bonsoir.
01:36:25 Effectivement, par rapport au premier jour d'émeute,
01:36:28 l'activité opérationnelle est quand même moins intense,
01:36:31 mais les incendies se poursuivent.
01:36:33 On a quand même, grâce aux forces de l'ordre,
01:36:35 accès à beaucoup plus de zones d'intervention,
01:36:38 mais il reste des points chauds
01:36:40 qui sont contrôlés par les émeutiers
01:36:42 où on n'a pas d'accès encore,
01:36:44 notamment la zone de Ducos.
01:36:46 -Globalement, comment ça se passe en termes de sécurisation ?
01:36:50 On a beaucoup parlé de l'arrivée des renforts de forces de l'ordre
01:36:54 pour libérer les barrages, notamment aussi ce tronçon de route
01:36:57 entre la Tontouta et Nouméa, qui fait environ 60 km.
01:37:00 On a dit qu'il y avait 76 barricades.
01:37:02 Aussitôt, les forces de l'ordre passaient, elles se reconstituaient.
01:37:06 C'est un peu votre expérience aussi
01:37:07 quand vous parcourez les quartiers de Nouméa
01:37:09 et que vous êtes en intervention ?
01:37:12 -Effectivement, on voit des zones d'isolation.
01:37:15 Les routes sont encore genchées de débris, de carcasses de véhicules.
01:37:21 On accède plus facilement, notamment de nuit.
01:37:28 On est toujours sécurisés par les gardes mobiles.
01:37:33 Mais c'est vrai que par rapport à ce qui se voit dans les premiers jours,
01:37:40 on est un peu plus apaisés sur nos interventions
01:37:44 et un peu plus en sécurité.
01:37:47 -Et sur le plan du ravitaillement alimentaire,
01:37:50 le citoyen que vous êtes,
01:37:51 est-ce qu'il est confronté aux mêmes difficultés que les autres
01:37:54 pour faire ses courses, par exemple ?
01:37:56 -Alors, on a l'avantage, dans certains commerces,
01:38:01 on a des créneaux horaires dédiés aux forces de l'ordre et aux pompiers,
01:38:08 notamment à la fermeture des magasins.
01:38:10 On a une heure dans certains commerces
01:38:11 qui nous permet de nous ravitailler
01:38:13 et de ne pas faire ces trois ou quatre heures de fil
01:38:16 pour obtenir de la nourriture.
01:38:19 -Une question un peu plus générale et liée, évidemment,
01:38:22 qui a trait à votre actualité du moment,
01:38:25 l'arrivée d'Emmanuel Macron,
01:38:27 il y a un côté un peu apaisant à cette perspective ?
01:38:31 Ou au fond, vous vous dites
01:38:32 que ça ne va pas changer grand-chose en l'espace de quelques heures ?
01:38:35 -Je pense qu'il y a deux états d'esprit.
01:38:39 On a peut-être un esprit dubitatif sur l'arrivée du président,
01:38:43 mais on a aussi peut-être une lueur d'espoir
01:38:45 sur ce qu'il va proposer
01:38:48 et peut-être permettre un dénouement et un retour rapide à la normale.
01:38:51 Donc voilà, on attend.
01:38:54 Certains attendent avec impatience son arrivée
01:38:56 et on espère qu'il va pouvoir nous proposer une solution
01:38:59 et réunir les partenaires dans les plus brefs délais
01:39:01 pour que les routes soient libérées assez rapidement.
01:39:05 -Merci beaucoup pour votre témoignage, qui est toujours précieux,
01:39:08 parce que vous êtes ce qu'on appelle un primo-intervenant,
01:39:10 donc on est content d'avoir aussi le retour, le regard
01:39:13 de ceux qui ont été confrontés directement à ces difficultés,
01:39:16 qui les ont vus vraiment frontalement.
01:39:19 Merci beaucoup de nous avoir parlé cet après-midi
01:39:22 et ce soir pour vous, Régis Le Saumier.
01:39:25 L'intervenant juste avant disait
01:39:27 qu'il ne faut pas que ce soit un voyage pour rien,
01:39:29 je reviens évidemment à Emmanuel Macron,
01:39:31 c'est à souhaiter, conclut-il,
01:39:33 qu'il fasse attention à tout ce qu'il dit
01:39:35 quand il veut mettre un orteil sur le territoire ?
01:39:38 -Oui, c'est sûr qu'il faut qu'il fasse attention,
01:39:40 mais c'est quand même fondamental qu'il soit là, quelque part.
01:39:44 C'était le premier témoignage,
01:39:47 expliquer qu'on est quand même des Français.
01:39:50 Je crois que c'est les termes qui ont été utilisés.
01:39:53 Et là, oui, il y a une France qui est du bout du monde,
01:39:56 il y a une France qui est loin,
01:39:58 il y a une France qu'on a tendance à oublier, parfois,
01:40:01 qui, tout à coup, subit un chaos absolu,
01:40:04 puisqu'on remarque, avec les images qui nous parviennent,
01:40:07 qu'on n'avait pas, au début,
01:40:09 on avait des images de feu qui brûlaient au loin,
01:40:12 c'était très difficile,
01:40:13 parce qu'il y avait une violence incroyable
01:40:15 pour les journalistes locaux de faire leur travail
01:40:18 et d'aller sur place.
01:40:19 Là, on se rend compte de l'ampleur des dégâts, véritablement,
01:40:23 en images.
01:40:24 On imagine ce que ça a dû être
01:40:26 quand ces supermarchés ont brûlé,
01:40:28 quand tout s'est...
01:40:29 C'est démentiel.
01:40:31 Et là, le président va mettre les pieds
01:40:34 dans un pays profondément meurtri,
01:40:37 dont les gens sont profondément traumatisés.
01:40:40 On le sent dans toutes les expériences,
01:40:42 y compris dans celle de ce pompier
01:40:44 qui a peut-être plus l'habitude des interventions à haut risque.
01:40:47 On sent vraiment une sorte de...
01:40:50 Dans la voix, quelque chose qui marque encore une terreur,
01:40:53 quelque chose aussi auquel ces habitants,
01:40:57 à mon sens, ne s'attendaient pas du tout,
01:40:59 ou très peu, ou pas, dans ces proportions,
01:41:01 on savait qu'il existait des tensions.
01:41:03 Et donc là, oui, le président va devoir faire preuve
01:41:06 de compassion,
01:41:08 il va devoir aller vers des gens dans la souffrance
01:41:12 et proposer quelque chose.
01:41:14 Et là, on va en venir sur le dur,
01:41:17 c'est-à-dire à savoir cette réforme constitutionnelle,
01:41:21 qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'il convoque le Congrès ?
01:41:23 Quand ?
01:41:25 Voilà, on est dans un...
01:41:28 On est toujours dans une partie de bras de fer.
01:41:30 La partie des indépendantistes
01:41:33 qui ont décidé de créer ce chaos n'ont pas capitulé.
01:41:37 Certains ont appelé au calme,
01:41:39 mais on sait qu'il y a encore des parties entières
01:41:42 de la Nouvelle-Calédonie qui sont hors contrôle.
01:41:44 On sait qu'il y a des parties de Nouméa
01:41:47 qui ne sont pas ravitaillées au niveau alimentaire.
01:41:49 Il y a deux grands supermarchés
01:41:51 qui ont été entièrement pillés et qui correspondent à des zones
01:41:55 à plusieurs dizaines de milliers d'habitants.
01:41:57 Il va falloir les nourrir.
01:41:59 Il y a des choses essentielles qu'il faut remettre en place
01:42:02 et vite. Mais je pense que là où le président est le plus attendu,
01:42:06 c'est le message d'ordre, le message de retour de la légalité.
01:42:12 Et c'est ça qui va devoir faire passer le plus fermement.
01:42:17 -L'ordre, c'est votre domaine, Christian Proutaud.
01:42:20 Il va falloir qu'il tienne le cap, en effet,
01:42:22 de dire, avant toute chose, pour l'instant, force à la loi.
01:42:26 -Oui, bien évidemment. Sauf qu'il faut quand même reconnaître,
01:42:31 on le voit à travers les premiers retours que l'on a
01:42:34 sur les auditions des gens qui ont été interpellés,
01:42:37 c'est des opportunistes, la plupart.
01:42:39 Donc, il y a derrière un mouvement qui a été dur,
01:42:42 qui a fichu le bazar et qui a entraîné
01:42:45 tout un tas de gens qui sont allés faire leur marché et tout.
01:42:48 Il y en a un qui a été arrêté et qui dit,
01:42:51 "J'y suis allé pour un micro-ondes."
01:42:54 Donc, on a eu, comme souvent dans les périodes de crise,
01:42:57 où l'ordre n'est plus en place,
01:43:00 cet opportunisme où c'est du pillage,
01:43:03 c'est la manière de récupérer quelque chose.
01:43:05 Sauf qu'il y a quand même eu, à l'origine,
01:43:08 est-ce que c'est la CCAT,
01:43:10 comme le ministre de l'Intérieur le dit,
01:43:12 ou est-ce que c'est d'autres ultras ?
01:43:15 Il y a eu dans les indépendantistes
01:43:17 une part qui est différente de celle
01:43:20 avec laquelle on a l'habitude de discuter,
01:43:23 qui est beaucoup plus radicale
01:43:25 et qui a amené ces mouvements.
01:43:26 Et le président, il ne peut pas s'adresser à cela.
01:43:29 Il est quand même obligé de s'adresser
01:43:32 à ceux qui ont un poste...
01:43:34 -La légitimité à parler. -Bien sûr.
01:43:36 -Et puis, en sous-main, ces interventions de pays tiers,
01:43:39 dont l'Azerbaïdjan, qui a été quand même nommé
01:43:42 sans embâche par Gérald Darmanin.
01:43:44 -L'Azerbaïdjan, peut-être aussi la Russie,
01:43:46 car il y a eu des cyberattaques assez massives.
01:43:49 Vous avez raison de parler d'opportunisme.
01:43:52 Cet opportunisme-là, des vandales, des émeutiers,
01:43:55 s'appuie sur une instabilité politique.
01:43:57 Il faut travailler ces deux questions parallèlement.
01:44:00 Il faut répondre à la violence par une fermeté de l'Etat,
01:44:04 mais il faut aussi engager un dialogue
01:44:07 avec les indépendantistes et essayer de trouver
01:44:10 les meilleures solutions possibles.
01:44:12 Il va falloir trouver des intervenants
01:44:15 pour pouvoir engager ce dialogue,
01:44:17 ce qui sera un premier travail.
01:44:19 Emmanuel Macron est très attendu.
01:44:21 -Mais il ne pourra pas tout faire d'un coup de baguette magique.
01:44:24 On rappelle aussi qu'il est là pour installer une mission.
01:44:28 Il va déléguer à d'autres le soin de recueillir
01:44:30 toutes les informations, de réunir les différentes parties.
01:44:34 Il faut s'inscrire dans un temps qui va être sans doute un peu long
01:44:37 et ne pas attendre que ça se règle.
01:44:39 Peut-être même moins, 12 heures.
01:44:42 Prolongeable, nous dit la députée Renaissance.
01:44:44 Un dernier témoignage pour conclure cette première partie
01:44:48 d'émission. On est avec Jean,
01:44:50 qui, lui, est un résident du Mont-d'Or.
01:44:52 Le Mont-d'Or, c'est une localité à l'extérieur de Nouméa,
01:44:55 dans la grande agglomération, on va dire.
01:44:58 Merci d'être avec nous en direct.
01:45:00 Quelle est votre expérience de là où vous êtes ?
01:45:03 J'imagine que, encore une fois, vous ne pouvez pas
01:45:06 vous déplacer librement comme vous le souhaiteriez.
01:45:09 Est-ce que, de là où vous êtes,
01:45:11 vous avez déjà pu vous rendre à Nouméa,
01:45:13 quand on a parlé du travail des forces de l'ordre
01:45:16 qui sécurisait les lieux ?
01:45:18 Vous avez resté cantonné à votre quartier ?
01:45:20 - Ah non, non.
01:45:21 On est resté cantonné à nos quartiers, de toute façon.
01:45:25 Qu'est-ce qu'on irait faire à Nouméa de plus ?
01:45:28 Si ce n'est dépenser, brûler le peu d'essence
01:45:30 qu'il nous reste dans les voitures.
01:45:33 Donc, aucune utilité, si on arrive à trouver un peu
01:45:36 de quoi se nourrir, à acheter de quoi se nourrir.
01:45:39 Aucune utilité, de toute façon.
01:45:41 - Parlons du Mont-d'Or.
01:45:42 On a beaucoup parlé de Nouméa.
01:45:44 Vous suivez les infos et vous avez des retours
01:45:47 d'expérience sur place, sur la presse.
01:45:50 Parlons du Mont-d'Or.
01:45:51 Comment ça se passe chez vous ?
01:45:53 Globalement, vous diriez qu'on sait que ça a été
01:45:56 très troublé, compliqué au Mont-d'Or.
01:45:58 Est-ce que le calme est revenu dans l'ensemble ?
01:46:01 Vous entendez encore, par exemple, la nuit, des détonations ?
01:46:05 Il y a un moment d'angoisse pour les voisins,
01:46:08 pour vous, votre famille ?
01:46:09 - On s'habitue à tout.
01:46:13 Ça fait déjà plus d'une semaine que ça dure.
01:46:17 Bien sûr qu'on entend toujours des détonations.
01:46:21 Il y a toujours des exactions qui se passent,
01:46:25 qui se produisent.
01:46:26 Cet après-midi, encore, sur la zone industrielle,
01:46:30 il y a des commerces qui ont brûlé.
01:46:34 Et puis, surtout, nous, sur le Mont-d'Or,
01:46:38 on ne voit rien.
01:46:39 La brigade qu'il y a sur le...
01:46:42 Il y a plusieurs brigades sur la commune du Mont-d'Or
01:46:46 de gendarmerie.
01:46:47 Ils tournent toujours avec le même effectif,
01:46:50 le même nombre de personnels.
01:46:52 Il y a des renforts, certes,
01:46:55 mais pour l'instant, nous, on ne voit rien.
01:46:58 - Vous diriez que les forces de l'ordre
01:47:00 n'ont pas encore la pleine maîtrise du terrain ?
01:47:03 - Ah non.
01:47:04 De toute façon, tout ce qui est nettoyé,
01:47:07 certains barrages reviennent tout de suite la nuit.
01:47:13 C'est sûr qu'il y a eu un gros nettoyage de fait.
01:47:16 Mais c'est déblayé
01:47:19 pour que ce soit repris quelques heures plus tard ou la nuit.
01:47:23 - Est-ce qu'il y a toujours, dans les...
01:47:26 - Je ne pense pas à n'importe quelle idée.
01:47:28 - Est-ce qu'il y a toujours,
01:47:30 dans les zones urbaines et périurbaines de Nouméa,
01:47:33 des quartiers qui sont livrés à eux-mêmes,
01:47:35 qui fonctionnent en autonomie,
01:47:37 voire même en anarchie complète,
01:47:39 et qui ne sont pas repris par les forces de l'ordre,
01:47:42 ce qu'on appelle communément en métropole
01:47:45 les zones de non-droit ?
01:47:46 - Ah oui, bien sûr.
01:47:50 Alors, il n'y a pas forcément de l'anarchie.
01:47:55 Certaines zones ou quartiers ont été obligées de s'organiser.
01:47:59 Et puis, c'est tout le monde qui met un peu la main à la pâte.
01:48:03 Et dans certains coins, c'est même les manifestants,
01:48:07 il faut quand même le souligner,
01:48:10 qui ont, eux aussi, un petit peu,
01:48:13 bon, profite de cela pour maintenir les barrages,
01:48:17 mais en même temps sécurisent leur commerce,
01:48:20 parce qu'ils se rendent bien compte que c'est la vie.
01:48:24 Donc, voilà, ça s'est passé comme ça.
01:48:27 Mais oui, on n'a rien vu venir pour le moment, quoi.
01:48:33 Aucun changement depuis une semaine.
01:48:36 - Une dernière question.
01:48:37 Emmanuel Macron, il vient trop tôt, trop tard,
01:48:42 où vous vous en fichez, ça ne va rien changer ?
01:48:44 - Si il a envie de venir, qu'il vienne.
01:48:51 Mais tout ça, ça aurait dû être...
01:48:53 C'était prévisible.
01:48:55 Tout ça aurait dû être prévu et anticipé.
01:48:59 Donc, qu'il vienne après, qu'il nous fasse un beau discours
01:49:02 et qu'il vienne en sauveur, bon, ben, je crois,
01:49:06 si ça lui plaît d'agir comme ça, qu'il fasse.
01:49:10 Il fait ce qu'il veut, je ne veux pas le retenir ou quoi que ce soit,
01:49:13 mais pour moi, bon, il va venir dans ce cadre-là, quoi.
01:49:17 - Merci beaucoup, Jean.
01:49:19 Votre témoignage est toujours précieux, bien sûr,
01:49:21 et merci d'être fidèle aussi à notre antenne.
01:49:24 Un dernier mot, les uns et les autres,
01:49:26 tout cela a été prévisible. C'est ce qu'on retient.
01:49:29 - Tout cela a été prévisible.
01:49:30 Enfin, on ne sait pas exactement, enfin, il y a ce témoignage-là,
01:49:34 mais il y a aussi d'autres qui ont dit le côté,
01:49:37 le racisme anti-blanc, enfin, les faits de...
01:49:40 Et là, on voit certaines inscriptions,
01:49:42 "Nique la France", etc.,
01:49:44 ce côté, cette agression aussi extrême...
01:49:47 - Ça, il ne l'avait pas anticipé.
01:49:49 - Peut-être. - Noémie, un dernier mot.
01:49:51 - Oui, je pense qu'ils n'avaient pas anticipé
01:49:54 que ça allait prendre ces proportions,
01:49:56 qu'il y aurait des remous, mais là, on assiste à une guerre civile.
01:49:59 Vous avez vu les images, on entend les témoignages.
01:50:02 Ce qui me frappe, c'est qu'on ne voit pas le visage des gens,
01:50:06 il y a une peur, une inquiétude,
01:50:07 c'est quand même extrêmement marquant, c'est évident.
01:50:10 - Christian, le dernier mot pour vous.
01:50:12 C'est vrai que, Noémie, vous mettiez le pied à l'étrier,
01:50:15 les mots ont un sens.
01:50:17 Est-ce que vous, qui êtes un gendarme accompli,
01:50:21 un haut gradé de la gendarmerie qui avait fait toute votre carrière,
01:50:25 le terme de "guerre civile", vous paraît s'appliquer
01:50:28 à ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie ?
01:50:30 - Non, je pense que ce n'est pas une guerre civile.
01:50:33 Il y a une partie ultra qui ont pu être suivies
01:50:37 par des opportunistes, c'est souvent comme ça.
01:50:40 Lesquels opportunistes, ultra, pardon,
01:50:43 ont sûrement été dépassés par l'ampleur du mouvement,
01:50:47 puisqu'on le voit bien, la majorité des gens
01:50:49 qui ont été interpellés, c'est du pillage.
01:50:52 Mais le fait qu'il y ait eu des barrages,
01:50:54 ça, par contre, c'était plus organisé.
01:50:56 Et on sait qu'au sein même des indépendantistes,
01:51:01 ils ne sont pas tous d'accord et qu'il y a une partie
01:51:04 de ces indépendantistes qui sont radicaux
01:51:07 par rapport à une autre partie.
01:51:09 Et dernier chiffre, je le rappelle, au Congrès,
01:51:11 il y a six mouvements qui sont pratiquement égalitaires.
01:51:14 Ca va être compliqué.
01:51:16 - En une phrase, Nelly, il y a la question
01:51:18 de l'opportunisme et des pillages, mais la question identitaire
01:51:22 et des revendications des communautés
01:51:24 ne peuvent pas être mises sur une question identitaire
01:51:27 avec un conflit de communautés qui s'affrontent.
01:51:30 - C'est trop le débat qui est l'un des lieux
01:51:32 des caractéristiques. - Merci beaucoup.
01:51:34 On a déjà consacré beaucoup de temps.
01:51:36 Demain, vous vous en doutez, on sera dans une édition
01:51:39 largement, quasiment...
01:51:41 Enfin, complètement consacrée à la visite du chef de l'Etat.
01:51:44 On vous propose de marquer une pause.
01:51:46 On revient à l'hommage rendu aux agents pénitentiaires tués.
01:51:50 La semaine passée, c'est Gabriel Attal,
01:51:52 pour cause de déplacement présidentiel,
01:51:55 qui a assuré cet hommage.
01:51:56 - De retour avec Vincent.
01:51:58 - Rebonjour, Vincent. On va parler de l'initiative
01:52:01 de l'Espagne, de l'Irlande, de la Norvège,
01:52:03 qui annonce reconnaître conjointement
01:52:05 un Etat palestinien. - Pour Madrid,
01:52:07 au vu du contexte régional, la solution à deux Etats
01:52:10 est en danger. Objectif de cette initiative ?
01:52:13 Entraîner d'autres pays à reconnaître l'Etat palestinien.
01:52:16 Les explications de Corentin Briau.
01:52:18 - Une décision qui a résonné
01:52:21 dans plusieurs capitales européennes, ce matin.
01:52:24 L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont décidé
01:52:27 de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine.
01:52:30 Des annonces conjointes, réalisées dans l'espoir
01:52:33 que d'autres pays emboîtent le pas.
01:52:35 Devant les députés, le Premier ministre espagnol
01:52:38 Pedro Sanchez a maintenu que la solution à deux Etats
01:52:41 dans le Moyen-Orient était en danger.
01:52:44 - Si une chose est claire pour moi,
01:52:46 c'est que le Premier ministre Netanyahou
01:52:48 n'a pas un esprit de paix pour la Palestine.
01:52:51 Combattre le Hamas est légitime et nécessaire
01:52:54 après les événements du 7 octobre,
01:52:56 mais Netanyahou crée tant de douleurs,
01:52:58 tant de destructions et d'amertume à Gaza
01:53:00 et dans le reste de la Palestine
01:53:02 que la solution des deux Etats est en grave danger.
01:53:05 - La solution des deux Etats est en péligro.
01:53:07 - Si le Hamas salue une étape importante,
01:53:10 Israël a de son côté annoncé le rappel
01:53:12 pour consultation de ses ambassadeurs
01:53:14 dans les trois pays.
01:53:16 Le ministre des Affaires étrangères
01:53:18 condamne ces annonces.
01:53:19 - Israël ne restera pas silencieuse
01:53:21 face à ceux qui portent atteinte à sa souveraineté
01:53:24 et mettent sa sécurité en danger.
01:53:26 - Cette décision d'aujourd'hui envoie un message
01:53:28 aux Palestiniens et au monde.
01:53:30 Le terrorisme paie.
01:53:31 - Une prise de position que d'autres pays
01:53:34 pourraient prochainement suivre.
01:53:36 La Slovénie a également entamé la procédure
01:53:38 de reconnaissance de l'Etat palestinien
01:53:40 qui pourrait être effective à la fin du mois.
01:53:43 - On va revenir à présent à ces violentes turbulences
01:53:46 qui ont entraîné la mort d'une personne,
01:53:48 qui en ont blessé 70 autres
01:53:50 à bord d'un vol de la Singapore Airlines.
01:53:52 - L'avion devait relier Londres à Singapour.
01:53:55 Il a été envoyé à Bangkok après avoir perdu
01:53:57 près de 2000 m d'altitude en 3 minutes.
01:54:00 Une fois arrivé à Bangkok, 20 passagers ont été admis
01:54:03 en soins intensifs.
01:54:04 Les détails avec Marie-Victoire Diodonné.
01:54:06 - Des heures après le drame,
01:54:08 les passagers du vol
01:54:09 retrouvent enfin leurs proches à Singapour.
01:54:12 Les turbulences ont causé un mort,
01:54:14 des suites d'une crise cardiaque
01:54:16 et plus de 70 blessés, dont 6 grièvements.
01:54:18 Les passagers sont sous le choc.
01:54:20 - Je pense que tout s'est passé en moins de 10 secondes.
01:54:23 C'était vraiment, vraiment rapide.
01:54:25 Si je me souviens bien de ce qui s'est passé,
01:54:28 j'étais dans mon fauteuil
01:54:29 et je pense que je me reposais à ce moment-là,
01:54:32 mais j'étais attaché à ma ceinture
01:54:34 et j'ai commencé à sentir que l'avion entrait
01:54:37 dans une sorte de turbulence.
01:54:38 J'ai vu des gens de l'autre côté de l'allée
01:54:41 se mettre complètement à l'horizontale,
01:54:43 heurter le plafond et retomber
01:54:45 dans des positions très inconfortables.
01:54:47 Des gens qui se faisaient d'énormes entailles à la tête,
01:54:51 des commotions cérébrales.
01:54:52 - L'avion va perdre près de 2000 m d'altitude.
01:54:55 Les dégâts sont considérables,
01:54:57 avec de nombreuses blessures à la tête.
01:54:59 Alors, sur le tarmac de l'aéroport,
01:55:01 ambulances étantes sont installées pour soigner les blessés.
01:55:05 Le président de la compagnie réagit.
01:55:07 - Les 79 passagers restants et 6 membres d'équipage
01:55:10 sont toujours à Bangkok.
01:55:11 Il s'agit des blessés qui reçoivent un traitement médical
01:55:14 ainsi que de leurs familles et de leurs proches
01:55:17 qui étaient à bord du vol.
01:55:18 Singapore Airlines continuera à leur apporter
01:55:21 le soutien possible.
01:55:22 Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes
01:55:26 dans le cadre de cette enquête.
01:55:27 - L'incident n'est pas lié au modèle de l'avion, un Boeing,
01:55:31 mais à la recrudescence de turbulences imprévisibles
01:55:34 aggravées par la crise climatique.
01:55:36 - Voici qui conclut votre journal.
01:55:38 On se retrouve bientôt sur l'antenne.
01:55:40 Bon retour, cher Vincent.
01:55:42 Noemi Alloyat est avec nous,
01:55:43 ainsi que Régis Le Sommier et Christian Proutot.
01:55:46 Tandis que Noemi Choulle s'est revenu.
01:55:48 On va parler de Gabriel Attal,
01:55:50 on va rencontrer les familles de ces agents pénitentiaires
01:55:53 qui ont été tués, tombés sous les balles des assaillants
01:55:57 et qui ont libéré ensuite Mohamed Amra,
01:55:59 qui était dans un fourgon d'extraction, de transferment.
01:56:02 C'est le Premier ministre qui a donc remplacé
01:56:05 le président de la République
01:56:07 lors de cet hommage rendu aujourd'hui.
01:56:09 Le résumé est signé Michael Dos Santos.
01:56:11 - Portés par les gardes républicains,
01:56:15 les cercueils de Fabrice Muello et Arnaud Garcia
01:56:18 entrent dans la cour de l'ancienne maison d'arrêt de camp.
01:56:21 En présence d'environ 300 personnes,
01:56:24 dont le gardé soérique Dupont-Moretti,
01:56:26 Brigitte Macron, mais aussi des proches et des collègues,
01:56:29 Gabriel Attal commence par évoquer l'attaque barbare du fourgon,
01:56:33 un guet-apens éclair qui aura coûté la vie
01:56:35 aux deux agents pénitentiaires.
01:56:37 -A la sortie du PH d'Encarville,
01:56:40 l'histoire bascule
01:56:42 avec une brutalité inouïe.
01:56:44 Trois minutes
01:56:46 et pourtant une éternité.
01:56:48 Ils ne se relèvent pas
01:56:50 emportés par la folie meurtrière.
01:56:52 -Un éloge funèbre où Gabriel Attal évoque ensuite
01:56:55 la future paternité d'Arnaud Garcia,
01:56:57 le caractère protecteur de Fabrice Muello,
01:56:59 mais aussi certains de leurs points communs.
01:57:02 -Une jovialité, un sourire, un bon mot.
01:57:05 Il partageait la conviction que l'autorité et la fermeté
01:57:09 sont les garants de la paix civile.
01:57:11 -Au-delà des hommages, le Premier ministre a également
01:57:14 mis en garde le détenu Mohamed Amra et son commando,
01:57:17 toujours en fuite depuis l'attaque.
01:57:19 -Aux criminels,
01:57:20 lâches,
01:57:22 aux dieux,
01:57:23 qui ont accompli ce crime barbare,
01:57:25 je veux le dire à nouveau,
01:57:27 ne dormez pas tranquilles.
01:57:29 Nous vous traquons.
01:57:31 Nous vous trouverons
01:57:32 et nous vous punirons.
01:57:34 -Fait chevalier de la Légion d'honneur,
01:57:36 Fabrice Muello et Arnaud Garcia ont été promus
01:57:39 directeur et capitaine à titre posthume.
01:57:41 Leurs obsèques ont lieu cet après-midi
01:57:43 dans la plus stricte intimité.
01:57:46 -Voilà pour l'émotion.
01:57:47 Noémie Schultz, on va s'intéresser à l'enquête avec vous.
01:57:51 Où en est l'enquête, aujourd'hui ?
01:57:53 -Oui, parce que le Premier ministre a eu des mots
01:57:55 très fermes sur cette enquête en disant
01:57:58 "Elle avance, elle aboutira."
01:58:00 "Aux criminels, ne dormez pas tranquilles.
01:58:02 "Nous vous traquons, nous vous trouverons
01:58:04 "et nous vous punirons."
01:58:06 C'est en substance que nous disent tous les connaisseurs
01:58:09 de cette affaire.
01:58:10 La procureure de la République de Paris, hier,
01:58:13 a eu le même discours en disant qu'elle n'avait pas de doute
01:58:16 sur le fait qu'on finirait par retrouver Mohamed Hamra
01:58:19 et les hommes qui l'ont aidé à s'échapper.
01:58:21 Cette enquête se poursuit depuis plus d'une semaine
01:58:24 avec 350 enquêteurs qui sont mobilisés,
01:58:27 la police judiciaire de Rouen, du Havre, de Marseille,
01:58:30 les enquêteurs de l'Office central de lutte
01:58:32 contre la criminalité organisée, de la brigade des fugitifs,
01:58:36 avec un certain nombre de questions auxquelles il faut répondre.
01:58:39 Qui sont ceux qui ont aidé Mohamed Hamra à s'évader
01:58:43 et qui étaient prêts à prendre ces risques-là,
01:58:45 qui étaient prêts à tuer,
01:58:47 puisque les membres du commando ont pratiquement exécuté
01:58:50 les agents pénitentiaires ?
01:58:52 Qui a pu vouloir prendre ces risques-là
01:58:54 pour Mohamed Hamra ?
01:58:56 Depuis une semaine, des dizaines d'auditions ont eu lieu.
01:58:59 L'entourage de Mohamed Hamra, ses proches, sa famille,
01:59:02 sa compagne qui vit à Marseille.
01:59:04 Les policiers s'intéressent aussi à ses amis d'enfance.
01:59:07 Mohamed Hamra est originaire de Rouen,
01:59:09 il a grandi dans la région.
01:59:11 Il est intéressant de noter que cette évasion a été organisée
01:59:14 alors qu'il était pour quelques semaines seulement
01:59:17 à la prison d'Evreux.
01:59:19 Il devait retourner au Bomet, à Marseille,
01:59:21 où il était incarcéré pour une autre affaire,
01:59:24 mais là, il était revenu en Normandie
01:59:26 pour être jugé à Evreux.
01:59:28 C'est à ce moment-là que cette évasion a été organisée.
01:59:31 Autre question, Mohamed Hamra et ses complices
01:59:34 ont-ils réussi à prendre la fuite à l'étranger ?
01:59:37 Nous n'avons pas d'éléments qui permettent de répondre.
01:59:41 Personne n'a été placé en garde à vue pour le moment,
01:59:44 mais on le sait, une cavale est compliquée à organiser,
01:59:47 compliquée à tenir dans la durée,
01:59:49 et encore une fois, tous les enquêteurs
01:59:51 semblent très sûrs du fait qu'ils réussiront un jour
01:59:55 à les retrouver.
01:59:56 -Christian Proutot, on s'est parlé la semaine dernière
01:59:59 de cette attaque, de cette évasion.
02:00:02 C'était votre conviction, déjà,
02:00:04 qu'ils allaient être retrouvés ?
02:00:07 -Oui, tout à fait, parce qu'une équipe de quatre,
02:00:11 plus Hamra lui-même, ça fait cinq,
02:00:13 plus tout ce qu'il y a en périphérique
02:00:15 pour monter une opération comme celle-là,
02:00:17 c'est-à-dire beaucoup de gens,
02:00:19 c'est pas une équipe toute seule qui a pu monter
02:00:22 une opération comme ça, il a fallu des soutiens,
02:00:25 en plus, il y a eu des véhicules volés,
02:00:28 donc on peut à peu près savoir où les véhicules ont été volés.
02:00:31 Également, il y a tout le bornage
02:00:33 qui s'est fait autour du péage,
02:00:37 et ce bornage, par soustraction,
02:00:40 comme on dit dans le jargon,
02:00:42 va permettre, sûrement, parce que c'est une maladie,
02:00:45 tout le monde se promène avec un téléphone portable,
02:00:48 et on peut pas synchroniser une opération comme celle-là
02:00:52 sans moyen de communication.
02:00:53 Donc, moi, je rejoins tout à fait ce qu'a dit Noemi,
02:00:56 et c'est ce qu'on se disait, je crois qu'il faudra
02:00:59 un peu de temps, c'est sûr,
02:01:01 le temps de croiser toutes les informations,
02:01:04 parce qu'au moment où il va falloir taper,
02:01:06 c'est-à-dire les interpeller, ils sont dangereux.
02:01:09 - Mais ils peuvent pas s'évaporer dans la nature.
02:01:12 Noemi, un mot aussi sur ce mouvement
02:01:14 qui est né spontanément,
02:01:16 parce que ça a choqué tout le monde dans la pénitentiaire,
02:01:19 avec des revendications sur la table.
02:01:21 Il y avait des engagements du gouvernement.
02:01:24 A-t-on répondu favorablement à toutes leurs revendications ?
02:01:27 - Un relevé de décision a été signé
02:01:29 entre le ministre de la Justice
02:01:31 et les représentants des organisations
02:01:34 syndicales pénitentiaires.
02:01:36 Une première étape, pour signer le protocole
02:01:39 qui va détailler la méthode pour mettre en place
02:01:41 les engagements et fixer un calendrier.
02:01:44 Dans les grandes lignes,
02:01:45 que trouve-t-on dans ce relevé de décision ?
02:01:48 L'idée d'améliorer la sécurisation de ces extractions,
02:01:51 de ces transferts de détenus,
02:01:53 avec la banalisation d'une partie du parc de véhicules.
02:01:56 Le fourgon était signé "administration pénitentiaire".
02:02:00 On va aussi renforcer la sécurisation
02:02:02 de ces véhicules avec des vitres sécurisées,
02:02:05 des rétroviseurs qui permettent d'avoir moins d'angle mort.
02:02:08 - En termes de l'armement, l'idée est de doter d'armes longues,
02:02:12 d'épaules automatiques les agents pénitentiaires,
02:02:15 qui a été sous-équipée par rapport aux assaillants.
02:02:18 Etendre les dispositifs anti-drone
02:02:20 et brouillage de téléphone portable dans les prisons.
02:02:24 Que chaque prison soit dotée d'un chien
02:02:26 qui puisse détecter la présence de stupéfiants.
02:02:29 C'est pour éviter que la drogue puisse entrer en détention.
02:02:32 On sait que c'est un des fléaux, la drogue en détention.
02:02:36 Il faut faire en sorte que les personnes qui viennent au parloir
02:02:40 ne puissent pas rentrer avec de la drogue sur elles.
02:02:43 Et puis, il y a un point,
02:02:44 et c'est peut-être le plus délicat,
02:02:47 en tout cas contesté,
02:02:48 c'est la question du développement des visioconférences
02:02:52 pour certaines auditions de détenus,
02:02:54 certaines confrontations avec les juges,
02:02:56 voire certaines audiences.
02:02:58 Dans ce relevé, il est question de privilégier,
02:03:01 de limiter les extractions les plus dangereuses
02:03:04 de la visioconférence pour la présentation aux magistrats
02:03:08 et de privilégier les déplacements des magistrats et des greffiers
02:03:12 pour les détenus.
02:03:13 Les magistrats alertent en disant que la justice doit être rendue
02:03:17 dans les tribunaux.
02:03:18 Les juges d'instruction croulent sous les dossiers,
02:03:21 sous le travail, et on n'aura pas le temps de nous rendre en prison.
02:03:25 -On voit mal comment ça va être possible.
02:03:28 Régis, puis Noemi,
02:03:29 on va passer au dernier thème.
02:03:32 -Oui, alors un mot qui va d'abord
02:03:35 aux familles des agents disparus,
02:03:38 massacrés au pérage d'un Carville,
02:03:40 parce qu'au fur et à mesure que les jours passent,
02:03:44 la cavale continue,
02:03:45 et ça, ça doit être extrêmement pénible pour les familles
02:03:48 de se dire qu'ils sont dans la nature,
02:03:51 en tout cas ceux qui ont tué.
02:03:52 Si vous voulez, il y a eu deux difficultés, à mon sens.
02:03:57 Donc on n'en connaît qu'un, en fait.
02:03:59 On connaît Mohamed Amra, les autres,
02:04:02 mais on n'a aucune idée de l'identité.
02:04:05 -Alors nous, non.
02:04:06 -Il vous disait que par capilarité,
02:04:09 ils vont finir par remonter le réseau.
02:04:11 -C'est pas comme les kwachis,
02:04:13 où on avait leur usage,
02:04:15 où on a pu les détecter à une station essence.
02:04:17 Là, on a des types qui se sont habillés
02:04:20 comme dans la Casa de Papel, en noir, masqués, etc.
02:04:24 C'est quand même une difficulté supplémentaire.
02:04:26 Également, la voiture, à mon sens,
02:04:29 il n'y a pas eu, pour le moment,
02:04:31 ou en tout cas l'enquête ne le dit pas,
02:04:33 la voiture, on ne sait pas où elle est,
02:04:35 où ils sont passés, par où ils sont passés.
02:04:38 Il y a beaucoup d'interrogations
02:04:39 et on ne connaît que l'identité de Mohamed Amra.
02:04:43 -C'est pas parce que nous, on ne sait pas
02:04:45 ce que les enquêteurs ont qu'ils n'ont pas des éléments.
02:04:48 -Non, mais ils ont sans doute
02:04:50 plein d'éléments, bien sûr.
02:04:51 -Vraiment très vite, on en a encore.
02:04:54 -C'est quand même dommage qu'on ait attendu
02:04:56 qu'il y ait des morts,
02:04:57 parce qu'on sait que les agents pénitentiaires
02:05:00 ont déjà des voitures banalisées.
02:05:02 -C'est un peu dommage.
02:05:03 Ils demandaient des vidéoconférences,
02:05:06 plus de moyens, être protégés.
02:05:07 C'est une corporation méprisée, en bas de l'échelon.
02:05:10 -Les magistrats vous disent qu'on a besoin
02:05:13 de traiter les dossiers.
02:05:14 -Il faut attendre des morts pour qu'ensuite...
02:05:17 -C'est un problème insoluble en l'Etat.
02:05:19 On verra si les engagements sont tenus.
02:05:21 Merci d'être passés parmi nous.
02:05:23 J'aimerais qu'on parle de ces mandats émis
02:05:26 par le procureur de la Cour pénale internationale
02:05:29 Benjamin Netanyahou.
02:05:30 Entre-temps, la France a été sommée de clarifier sa position,
02:05:33 il faut le dire, par Israël.
02:05:35 Il l'a donné hier, via Stéphane, ces journées.
02:05:38 Je vous propose de rejoindre Lisbeth Kemou,
02:05:40 notre correspondante en Israël.
02:05:42 -Le soufflet n'est pas retombé, si j'ose dire, ici, en Israël.
02:05:46 On est absolument outrés de cette équivalence
02:05:49 qui est sous-entendue dans la décision de Karim Khan,
02:05:53 le procureur en question.
02:05:55 On est même surpris des réactions internationales
02:06:00 de ce demi-soutien de la France,
02:06:02 même si, aujourd'hui, Stéphane, ces journées,
02:06:05 a bien affirmé qu'il n'y avait aucune équivalence
02:06:08 entre les terroristes du Hamas et les dirigeants israéliens.
02:06:12 On comprend bien, tout de même,
02:06:14 que cette demande du procureur de la CPI
02:06:16 est un dangereux précédent.
02:06:18 Jamais aucun dirigeant israélien
02:06:21 n'a été inculpé de la sorte
02:06:24 par une juridiction internationale.
02:06:27 Et puis, bien entendu, on peut réellement se questionner
02:06:30 sur la légitimité de cette demande
02:06:33 de la part du procureur.
02:06:36 Il y a un sentiment énorme en Israël d'injustice.
02:06:40 Il devait venir en Israël,
02:06:42 et les autorités juridiques israéliennes
02:06:44 étaient tout à fait prêtes à le recevoir
02:06:47 et à lui montrer tous les documents dont il aurait besoin.
02:06:50 Finalement, il a refusé.
02:06:52 Et si j'ose dire, en catimini,
02:06:54 sur une chaîne du Câble américain,
02:06:56 il annonce qu'il demande ses sanctions contre les dirigeants.
02:07:00 On a le sentiment ici qu'il a effectivement attendu
02:07:04 volontairement pour pouvoir mettre dos à dos
02:07:07 Benyamin Netanyahou et Yair Yassinouar.
02:07:10 Il y a déjà eu en Israël de nombreux hommes politiques israéliens
02:07:13 qui ont été inculpés,
02:07:14 et personne ne ferait de cadeau ici
02:07:17 à ceux qui auraient failli à leur mission.
02:07:21 Mais on aimerait bien aussi sentir un peu plus
02:07:23 de soutien international
02:07:25 face à cette mesure particulièrement révoltante.
02:07:30 Et puis, je vous rappelle aussi que dans la foulée,
02:07:32 il y a ces trois pays, on en parlait tout à l'heure dans le journal,
02:07:34 qui ont demandé la reconnaissance maintenant d'un État palestinien.
02:07:39 Ce n'est sans doute pas fait pour apaiser les choses
02:07:40 dans le climat actuel.
02:07:42 Juste, prenons connaissance du tweet d'Éric Ciotti,
02:07:44 puis je vous fais réagir,
02:07:46 qui dit ceci à propos de la décision du procureur de la CPI.
02:07:50 On verra qu'il y a une petite subtilité,
02:07:52 puisque ce n'est pas la CPI pour l'instant.
02:07:54 Elle s'est définitivement décrédibilisée.
02:07:56 "Il n'existera plus, c'est ridicule.
02:07:57 "Comment mettre sur le même plan un État démocratique
02:07:59 "qui se défend avec des terroristes immondes
02:08:00 "qui ont commis cette abomination ?"
02:08:02 Et en même temps, Noemi Ayoua, Stéphane Séjourné, disait
02:08:05 "Oui, nous reconnaissons les décisions
02:08:09 "de la Cour pénale internationale, en tout cas,
02:08:11 "sa légitimité, sa souveraineté pleine et entière."
02:08:14 Donc, est-ce qu'on peut reconnaître et condamner ces décisions ?
02:08:17 C'est très compliqué.
02:08:18 La position de la France n'est pas très claire.
02:08:20 Quand vous lisez à la fois le communiqué du Quai d'Orsay
02:08:22 et la position et le discours de Stéphane Séjourné,
02:08:25 quand vous l'entendez, lorsqu'il était hier dans l'hémicycle,
02:08:28 la France soutient la Cour pénale internationale
02:08:31 dans son indépendance, dans son impartialité,
02:08:33 mais ce sont des formules protocolaires,
02:08:35 mais elle ne s'exprime pas sur le fond du dossier,
02:08:36 alors même que d'autres pays européens, eux, l'ont fait.
02:08:38 Effectivement, l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne
02:08:41 ont été extrêmement claires.
02:08:42 Ils ont dénoncé...
02:08:43 Alors, ce n'est pas une décision, c'est très important.
02:08:45 Ce sont les conclusions du rapport du procureur général...
02:08:49 C'est comme une sorte de réquisitoire.
02:08:50 ...étudiée par la Cour pénale internationale
02:08:52 par trois magistrats.
02:08:53 C'est une demande.
02:08:54 Une demande, il faut qu'elle soit validée encore.
02:08:56 Il y a des magistrats qui vont vérifier si, oui ou non,
02:08:58 le droit international n'a pas été respecté
02:09:00 par les dirigeants israéliens et par les dirigeants du Hamas,
02:09:04 et donc s'il faut émettre des mandats d'arrêt internationaux.
02:09:08 Ce n'est pas très clair, mais il n'y a pas de précédent là-dessus.
02:09:10 Surtout que le procureur général aille dans les médias,
02:09:13 sur CNN, pour mettre en avant ses conclusions, etc.
02:09:17 Ça, pour un dirigeant d'un pays démocratique,
02:09:20 il n'y a pas de précédent.
02:09:21 -Vous la rejoignez, sur l'ambiguïté du propos français ?
02:09:23 -Ambiguïté du propos français,
02:09:24 mais aussi ambiguïté de cette fameuse CPI.
02:09:27 Je pourrais revenir un petit peu, je veux deux, trois éléments.
02:09:29 Le vrai problème, enfin, le vrai scandale, me semble-t-il,
02:09:33 c'est de mettre, en effet, sur le même pied d'égalité
02:09:37 le Hamas et Israël,
02:09:39 alors que la CPI avait largement de quoi,
02:09:43 depuis le 7 octobre, inculper le Hamas.
02:09:45 On savait ce qui avait été fait.
02:09:47 La riposte sanglante sur Gaza,
02:09:51 elle vient quand même largement après.
02:09:53 -Elle aurait dû déjà émettre des mandats d'arrêt.
02:09:55 -Attendre, en ce moment, pour les mettre au même niveau,
02:09:57 c'est un premier problème.
02:09:59 Ensuite, la CPI, c'est quoi ?
02:10:00 La CPI, c'est l'héritière du tribunal de Nuremberg.
02:10:04 Mais on se rend compte que, dans l'histoire,
02:10:06 elle a servi à quoi ?
02:10:08 À juger des Serbes,
02:10:09 alors que d'autres, Croates et Bosniaques,
02:10:12 pendant les guerres du Démalcan,
02:10:14 avaient largement commis des atrocités.
02:10:15 Il y a eu l'histoire du Rwanda,
02:10:18 il y a eu Charles Taylor,
02:10:20 il y a eu Laurent Gbagbo,
02:10:22 des pays africains.
02:10:23 Mais qu'aujourd'hui, et je terminerai là-dessus,
02:10:26 il y a un monsieur qui vit dans une charmante ville au Texas
02:10:29 qui s'appelle Crawford,
02:10:31 il est en retraite, monsieur George Bush,
02:10:33 il peint toute la journée,
02:10:34 il fait des chiens
02:10:36 et il dessine des portraits de leaders.
02:10:39 -C'est pas trop long pour Christian.
02:10:41 -George Bush a déclenché une guerre totalement illégale
02:10:43 contre l'Irak. L'invasion de l'Irak,
02:10:45 on le sait, c'est documenté.
02:10:46 Cette guerre a fait 300 000 morts,
02:10:48 au bas mot, peut-être un million dans la durée
02:10:50 de la guerre en Irak.
02:10:52 Il n'a jamais été inquiété par cette juridiction
02:10:54 qui, je le rappelle, je termine,
02:10:56 n'est ni reconnue par les Etats-Unis,
02:10:58 ni par Israël.
02:10:59 -Christian, on vous a bouclé tout votre temps,
02:11:01 20 secondes pour conclure.
02:11:02 -Puisqu'Israël ne reconnaît pas la CPI,
02:11:05 je vois pas pourquoi il pousse écrit "norfraie"
02:11:08 dans un poids de fou.
02:11:09 -Ah oui, c'est la conférence.
02:11:11 -On peut s'étonner de ça.
02:11:13 Cela dit, il y a en Israël beaucoup de gens
02:11:15 qui critiquent la manière dont Netanyahou a riposté
02:11:20 et tout le monde avait dit qu'à force de taper,
02:11:23 il finirait par y avoir une bascule
02:11:25 et malheureusement, ça se fait doucement
02:11:27 et insidieusement.
02:11:29 -Merci. On peut plus entamer le débat
02:11:31 sur cette base-là, mais merci à tous
02:11:32 d'avoir répondu présent déjà et d'avoir joué le jeu.
02:11:35 On rend l'antenne tout de suite pour Laurence
02:11:37 avec un tout petit peu de retard, punchline,
02:11:38 on se retrouve demain.
02:11:39 Visite d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
02:11:42 Elle aura déjà eu en grande partie lieu
02:11:44 au moment où on se retrouvera.
02:11:45 On aura un bilan déjà. A tout de suite.
02:11:47 ♪ ♪ ♪