180 Minutes Info (Émission du 21/03/2024)

  • il y a 6 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews cet après-midi. 180 minutes info ensemble.
00:00:05 Dans un instant, nous accueillerons des invités pour décrypter l'actualité de ce jeudi.
00:00:08 Mikaël Dorian sera avec moi pour assurer la partie actualité avec son journal à suivre.
00:00:13 Et puis bien sûr, Éric Doré de Matten, déjà prêt pour sa chronique éco.
00:00:17 Ce sera juste après l'éphéméride du jour. C'est parti.
00:00:19 Détendez-vous devant votre programme avec Stressless.
00:00:22 Des fauteuils, des canapés et des chaises au design norvégien et au confort unique.
00:00:28 Chers amis, bonjour.
00:00:31 Aujourd'hui, nous souhaitons une très bonne fête à toutes les Clémences dont la Sainte Patronne vécut au XIIe siècle.
00:00:37 Ce n'est pas simple car il existe trois versions différentes à son sujet.
00:00:41 Selon la première, Clémence était la fille d'un noble important, Adolphe de Hohenbourg.
00:00:47 Elle aurait refusé de se marier pour se consacrer à la vie religieuse.
00:00:51 Son père, Auguste, avait été un très grand fan de la Sainte Patronne.
00:00:55 Il avait été un grand fan de la vie religieuse.
00:00:57 Son père aurait accepté et l'on dit que celui qui aurait dû être son fiancé devint moine à son tour.
00:01:03 D'après la seconde version, Clémence se serait mariée.
00:01:07 Avec son époux, elle aurait vécu une vie admirable, tout entière consacrée aux pauvres,
00:01:12 avant qu'elle ne devienne religieuse à la mort de son mari.
00:01:16 Selon la troisième version, enfin, elle se serait mariée à un homme qu'elle n'aimait pas vraiment,
00:01:21 ce qui l'aurait conduite à s'enfermer dans un monastère où elle serait restée jusqu'à sa mort.
00:01:26 Il existe même une quatrième version selon laquelle elle se serait également mariée,
00:01:31 mais les époux, jugeant que leur amour n'était pas assez solide,
00:01:34 se seraient tous deux retirés dans un monastère.
00:01:38 Et pour finir, voici les paroles de Jésus,
00:01:41 telles que les rapporte saint Jean dans l'Évangile de ce jour.
00:01:45 « Si quelqu'un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. »
00:01:50 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao !
00:01:54 Et nous voici, c'est parti pour 180 minutes info avec le journal de Michael Dorian pour commencer.
00:02:08 Bonjour Michael, on va parler de cette sécurité qui a été renforcée dans plusieurs établissements scolaires depuis ce matin.
00:02:12 Oui, bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:02:14 Une mesure mise en place après que des élèves aient reçu un mail de menace sur leur messagerie école directe.
00:02:19 Un mail accompagné d'une vidéo de décapitation reportage de Michael Chahou à l'institution Providence,
00:02:25 un lycée privé de Saint-Malo qui fait partie des établissements visés.
00:02:29 7h45, rentrée des classes dans une atmosphère plus tendue que d'habitude devant l'institution Providence de Saint-Malo.
00:02:37 Le mail est arrivé hier à 15h21. Seules 60 personnes l'ont reçu, des élèves, des parents, des personnels.
00:02:43 Mais avec les réseaux sociaux, il a vite fait le tour des milles scolaires de l'établissement.
00:02:48 Le plus choquant, c'est la vidéo en pièce jointe.
00:02:50 C'est des gens qui décapitent une autre personne et qui jouent avec ces organes, donc c'est pas très beau à voir.
00:02:57 Là, on a notre directeur qui est juste là-bas et puis on a les forces de l'ordre aussi, donc je me sens en sécurité quand même aujourd'hui.
00:03:04 Seuls quelques parents ont décidé de ne pas scolariser leur enfant ce jour.
00:03:08 C'est inquiétant de recevoir ce genre de mail de plus en plus, vraiment.
00:03:12 C'est sûrement un canular de très mauvais goût et puis moi je pense qu'il ne faut pas céder à la terreur, il faut continuer à vivre.
00:03:22 Des adultes seront disponibles toute la journée pour entendre les élèves qui en ressentent le besoin.
00:03:27 La direction du lycée se veut rassurante.
00:03:29 C'est un piratage qui s'est passé sous forme de hameçonnage, c'est-à-dire que sur Internet,
00:03:35 des personnes totalement malveillantes ont réussi à récupérer d'une manière ou d'une autre les identifiants de l'un ou l'autre élève.
00:03:44 Le chef d'établissement a prévu de déposer plainte dès aujourd'hui.
00:03:48 Parlons à présent des suites de l'opération Placenet XXL qui a été lancée à Marseille notamment.
00:03:54 À Marseille où les forces de l'ordre sont toujours dans le quartier de la Castellane,
00:03:58 le préfet des Bouches-du-Rhône a promis aux habitants de ne pas laisser les dealers revenir,
00:04:03 mais vous allez voir que le trafic ne s'est pas arrêté pour autant.
00:04:06 Il se poursuit juste à côté, à quelques mètres seulement de la cité au reportage de Régine Delfour et Tony Pitarro.
00:04:13 Nous ne lâcherons rien, c'est ce qu'a affirmé hier le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
00:04:18 Avec l'opération Placenet XXL, 750 policiers et gendarmes sont déployés dans les quartiers sensibles de Marseille,
00:04:26 notamment dans la cité de la Castellane.
00:04:28 Certains ont vu des individus revenir, ont pu penser que des dealers revenaient.
00:04:34 Nous sommes là, nous sommes là, les policiers CRS, les policiers de la sécurité publique sont là en présence en permanence.
00:04:42 Et la nuit, nous avons aussi nos équipages civils.
00:04:44 Aucun répit n'est donc laissé aux dealers.
00:04:47 Pourtant, Spanish, un jeune dealer de 16 ans, ne semble pas très préoccupé par cette présence policière.
00:04:55 Si, on peut travailler, si on va ailleurs.
00:04:57 Il dit vivre en foyer et avoir besoin d'argent.
00:05:00 Je vends, je guette, je fais tout.
00:05:04 Je sais que ce n'est pas bien, mais c'est le moyen pour gagner des sous.
00:05:08 Après, il y en a d'autres, je sais.
00:05:10 Un trafic qui lui rapporte une somme conséquente.
00:05:13 Entre 500 et 150 euros par jour.
00:05:16 Selon les autorités, les différents points de deal de la cité rapporteraient entre 50 et 80 000 euros par jour.
00:05:23 Et puis parallèlement, à Nantes, une opération de police a frappé un important point de deal.
00:05:27 Oui, celui du 38 rue Watteau, l'un des points de deal les plus importants de l'agglomération.
00:05:32 Résultat des saisis, 11 kilos d'héroïne, 17 kilos de cannabis et 11 armes à feu.
00:05:36 C'est un sujet de Mathilde Couvillier-Flandoy.
00:05:39 C'était le point de deal le plus lucratif et important de Nantes.
00:05:44 Ici, dans le quartier des Dervalières, au 38 rue Watteau.
00:05:47 Une importante opération de la police judiciaire a été mise en place.
00:05:51 Le 13 mars, à 4 heures du matin, l'assaut a été lancé sur 14 points de deal simultanément.
00:05:57 L'opération a permis une importante saisie de marchandises.
00:06:00 À Nantes, au total, c'est quasiment 11 kilos d'héroïne qui ont été saisis.
00:06:06 Nous avons également pu procéder à la saisie de pas moins de 17 kilos de cannabis,
00:06:12 de cocaïne, à dire vrai, dans des quantités assez faibles, et de 11 armes.
00:06:18 9 personnes ont été arrêtées et 7 d'entre elles ont été déférées et incarcérées,
00:06:22 dont 2 individus à la tête du réseau Nantais.
00:06:25 Pour la police nationale, c'est une victoire.
00:06:27 Ça montre bien que l'union fait la force et que casser les barrières entre les services,
00:06:38 décloisonner les services, ça se fait au profit de la lutte contre la délinquance.
00:06:44 Et c'est un vrai succès.
00:06:45 Cet important point de deal a provisionné environ 500 personnes par jour.
00:06:49 Aujourd'hui, il est totalement démantelé.
00:06:51 Fermez ce journal, cette mauvaise nouvelle pour les amateurs.
00:06:54 Les fraises vont coûter plus cher cette année.
00:06:56 Oui Nelly, toujours est-il que la saison est ouverte.
00:06:59 Pour les fraises françaises, cette augmentation s'explique par une baisse de la production.
00:07:03 Les prix sont plus attractifs en revanche pour celles importées d'Espagne.
00:07:07 Mais attention, la qualité et le goût, surtout, ne sont pas les mêmes.
00:07:10 Démonstration en Dordogne avec Jérôme Rampnou.
00:07:13 Au cœur de la Dordogne, les premières gariguettes commencent à mûrir.
00:07:16 Mais pour Patricia, il est difficile de rivaliser en termes de volume et de tarifs avec la fraise espagnole.
00:07:22 On n'est pas sur les mêmes exploitations, on n'est pas sur les mêmes pratiques,
00:07:25 on n'a pas les mêmes réglementations.
00:07:26 Eux, ils produisent en masse, nous on produit au niveau local et on vend plutôt sur le territoire français.
00:07:34 Le problème qui se pose aussi, ce sont les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs,
00:07:38 ce qui fait une fraise française chère.
00:07:41 Quand vous êtes en circuit court, c'est assez facile, ça va de l'agriculteur au consommateur.
00:07:45 Mais après, dès que vous passez par les grossistes, les négociants, vous avez plusieurs intermédiaires.
00:07:50 Parce qu'eux-mêmes vendent à d'autres, qui d'autres vendent, et ça passe de plateforme en plateforme.
00:07:54 D'ailleurs, ça n'arrive au consommateur qu'au bout de cinq jours.
00:07:57 Les fraises espagnoles sont plus chères que les autres années, autour de 3 euros les 500 grammes.
00:08:01 Elles restent malgré tout plus compétitives que la française, qui pourrait tirer son épingle du jeu par sa qualité.
00:08:06 On ne travaille pas sur les mêmes variétés.
00:08:08 La France, elle a gardé, et elle tient à garder les fraises de goût.
00:08:12 En fait, celles qui sont bonnes.
00:08:14 Mais une fraise de goût, c'est une fraise juteuse, une fraise sucrée,
00:08:17 et qui ne peut pas faire des kilomètres et des kilomètres.
00:08:19 Donc on n'est même pas sur les mêmes marchés, si vous voulez.
00:08:22 En Dordogne, en 30 ans, on est passé de 400 exploitations de fraises à 80.
00:08:26 Et chaque année, des producteurs partent à la retraite sans être remplacés.
00:08:30 Merci beaucoup, Mickaël. On se retrouve tout à l'heure, bien sûr, pour votre premier appel des titres,
00:08:34 avant votre prochain journal, autour de 14h30.
00:08:37 C'est parti pour la chronique éco, à présent.
00:08:39 Votre programme avec Domexpo.
00:08:41 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:08:45 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:08:47 Retrouvez votre programme avec Pointfort Fichet, spécialiste des portes blindées et serrures de sécurité.
00:08:55 Bonjour Éric.
00:08:56 Bonjour Nélie.
00:08:57 Alors aujourd'hui, vous avez choisi de nous parler des accords commerciaux avec le Canada,
00:09:00 les fameux accords CETA, puisque le Sénat vote aujourd'hui à propos de cette ouverture des marchés.
00:09:05 D'ailleurs, les agriculteurs sont plutôt partagés sur la question.
00:09:08 Oui, parce qu'il y a des avantages et des inconvénients.
00:09:10 Avantages pour la filière vinicole, quand on vend du vin, quand on vend également des spiritueux.
00:09:15 Mais il y a aussi la filière fromage.
00:09:17 En en vendant des fromages, on a du brie, du camembert, du cantal, du reblochon, zéro droit de douane.
00:09:21 Donc ça booste les ventes.
00:09:23 Alors en échange, et bien sûr, il faut acheter des graines de moutarde.
00:09:26 Là, c'est moins bon pour nous, parce que pratiquement toute la moutarde vient du Canada.
00:09:30 Et la moutarde de Dijon, il n'y a plus que le nom qui reste aujourd'hui.
00:09:33 Les lentilles, c'est pareil, elles viennent du Canada.
00:09:35 Une sur cinq.
00:09:36 Là, il y a un petit problème.
00:09:37 C'est qu'elles arrivent traitées avec des insecticides qui sont interdits en France.
00:09:41 Donc là, il faut revoir un peu tout cela.
00:09:43 Quant à la viande de bœuf, eh bien, c'est le problème.
00:09:45 Parce que la viande de bœuf, les éleveurs français ne veulent pas de la viande canadienne.
00:09:49 Parce qu'elle est élevée aux hormones, cette viande canadienne.
00:09:52 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:09:53 Eh bien, ça a été bloqué, parce que les hormones sont interdites en France.
00:09:57 Et là, eh bien, le problème est réglé pour l'instant.
00:09:59 Et pourtant, par le monde, c'est la division.
00:10:01 Oui, mais alors, c'est une histoire politique.
00:10:03 Vous savez, le Parlement, il est en deux.
00:10:05 D'abord, l'Assemblée nationale, elle a voté pour cet accord.
00:10:08 Et là, c'est le Sénat qui en débat aujourd'hui.
00:10:10 Mais l'État est derrière.
00:10:11 Et l'État veut absolument que ça se fasse, cet accord CETA.
00:10:14 Parce que derrière, il y a des intérêts vitaux.
00:10:16 Regardez les métaux sensibles qu'on apporte.
00:10:18 Uranium et lithium.
00:10:20 Et ça sert à quoi ?
00:10:21 Ça sert à nos voitures électriques, les batteries du futur.
00:10:24 Donc, c'est pour ça que c'est un vrai problème, cet accord.
00:10:26 Mais il est plutôt positif.
00:10:27 Franck Rister, qui est le ministre chargé du commerce extérieur, a dit qu'il fallait le voter.
00:10:31 Si ça ne se fait pas, tous les débouchés dont je vous ai parlé tomberont à l'eau.
00:10:35 Et là, ce sera de l'argent en moins pour les caisses de l'État.
00:10:37 Et ça n'est vraiment pas le moment.
00:10:39 Merci beaucoup, Éric.
00:10:42 C'était votre programme avec Point Fort Fichet, spécialiste des portes blindées et serrures de sécurité.
00:10:50 C'était votre programme avec Domexpo.
00:10:52 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:10:56 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:10:58 Une pause et on se retrouve avec nos invités pour décrypter l'actualité.
00:11:01 Ce qui s'est passé aussi sur cette plateforme qui intéresse 40 lycées menacés d'une attaque terroriste.
00:11:10 Et nous voici à votre accueil, nos invités.
00:11:13 On va procéder au rappel des principaux titres avec vous, Mickaël Dorian, c'est à vous.
00:11:17 À Marseille, 3 ans de prison ferme ont été requis contre une infirmière.
00:11:21 Elle est accusée d'une fraude de plus d'1,5 million d'euros.
00:11:24 Somme qu'elle a accumulée en trompant la sécurité sociale.
00:11:27 Elle facturait des actes de soins fictifs, plus de 80 000 en quelques années entre 2017 et 2020.
00:11:33 Le déficit public devrait dépasser les 5% du total de la population.
00:11:38 5% du PIB en 2023, annonce de Thomas Cazenave, le ministre délégué au compte public.
00:11:43 Pour rappel, l'objectif fixé par le gouvernement était de 4,9% pour y faire face.
00:11:48 Le président de la République enchaîne les réunions de crise avec ses ministres.
00:11:52 Et le café joyeux qui ouvre ses portes dans une ville que vous connaissez bien, Nelly, c'est à New York, à Manhattan.
00:12:04 Pourquoi joyeux ?
00:12:06 Ces cafés sont réputés pour employer quasiment exclusivement des employés en situation de handicap.
00:12:12 Eh bien magnifique, on ira y faire un tour la prochaine fois.
00:12:14 Merci beaucoup, à tout à l'heure.
00:12:15 Nouveau rendez-vous de l'actualité à votre compagnie autour de 14h30.
00:12:18 Je vous présente mes invités, sans plus tarder.
00:12:20 Bonjour Laura Lisbovier, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:12:23 Je rappelle que vous êtes avocate.
00:12:24 On accueille également Alain Morel, secrétaire général adjoint de SCSI, je sais bien le dire, CFDT Police.
00:12:30 Et à vos côtés Noémie Schultz pour le service Police Justice.
00:12:33 Bonjour Nelly.
00:12:34 On va parler évidemment de ce nouveau coup porté à l'éducation nationale,
00:12:38 avec ces messages de menaces d'attentats terroristes et une vidéo de décapitation
00:12:42 que nous avons envoyé à une trentaine d'établissements, la plupart en région parisienne,
00:12:47 notamment via les espaces numériques de travail.
00:12:49 On y reviendra avec vous, Noémie, dans un instant.
00:12:51 Dans les Yvelines, par exemple, un message annonçant un attentat à l'explosif a été envoyé à au moins 5 lycées de ce département.
00:12:57 Inutile de préciser que la région porte plainte.
00:13:00 L'ENT d'Ile-de-France, par mesure de précaution, a été suspendue.
00:13:03 On va voir ce qui se passe du côté du lycée Jean-Pierre Vernon.
00:13:06 Ça se trouve à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine.
00:13:09 Il est concerné.
00:13:10 Audrey Bertheau, vous êtes sur place depuis ce matin.
00:13:12 Comment les élèves font-ils face ?
00:13:14 Comment le corps enseignant réagit-il à ce genre de menaces ?
00:13:17 Bonjour Nelly.
00:13:22 Alors en effet, depuis ce matin ici, l'ambiance est assez particulière.
00:13:26 Les élèves viennent en cours, comme tous les matins.
00:13:29 Mais dans un esprit totalement différent.
00:13:32 Certains ont même décidé de ne pas venir.
00:13:34 Les parents ont refusé que leurs élèves aillent en cours, au vu de ce mail reçu hier après-midi.
00:13:40 D'autres ont eu le courage de venir.
00:13:43 C'est le cas de Marie-Bernadette, avec qui j'ai pu échanger.
00:13:46 Je vous propose de l'écouter.
00:13:48 J'ai reçu un mail disant qu'il y aura un attentat.
00:13:51 Une explosion de 11h à 15h aujourd'hui.
00:13:54 Au début, c'est vrai que j'étais choqué.
00:13:56 Parce que c'est bizarre que ça arrive dans mon lycée.
00:13:59 Et j'ai fait part à d'autres élèves aussi de ce message.
00:14:02 Je me suis dit que si je viens à 8h du matin, est-ce qu'il y aura vraiment les bombes qui vont exploser ?
00:14:07 Est-ce que je vais mourir ?
00:14:08 Je stresse parce que c'est la première fois que je reçois ce genre de message.
00:14:12 Donc forcément, c'est choquant.
00:14:14 Voilà, vous avez pu écouter quelques élèves qui sont donc sous le choc.
00:14:21 Ils nous ont aussi dit que les classes ne sont vraiment pas remplies.
00:14:25 Il y a à peu près la moitié des élèves qui viennent.
00:14:28 Parce qu'évidemment, il y a une réelle peur ici.
00:14:32 Je vais vous rappeler une partie de ce mail reçu hier après-midi.
00:14:35 Demain, jeudi 21 mars, entre 11h et 15h, je ferai exploser l'établissement tout entier.
00:14:41 Je décapiterai tous vos corps de couffards pour servir à la le tout puissant.
00:14:45 Ce message qui était accompagné aussi d'une vidéo d'un homme qui se fait décapiter.
00:14:50 D'ailleurs, cette vidéo a encore plus choqué les élèves.
00:14:53 C'est ce qu'ils nous disent.
00:14:54 En ce qui concerne la sécurité Nelly, autour de l'établissement, depuis ce matin, vous le voyez derrière moi,
00:15:00 il y a une présence policière qui est ici devant ce lycée depuis ce matin, en particulier à chaque sortie de classe.
00:15:10 Merci Audrey. Et merci à Florian Paume qui vous accompagne aujourd'hui à Sèvres.
00:15:14 Noémie Chouz, on va tenter d'en savoir plus avec vous.
00:15:16 Comment a-t-on procédé ? Par quel biais s'est faite cette menace ?
00:15:21 Ce sont donc des centaines d'élèves qui ont reçu, hier en fin de journée notamment, via leur espace numérique de travail.
00:15:28 C'est cette interface qui permet aux élèves d'échanger avec les enseignants, également les parents d'élèves.
00:15:33 On vous l'avait dit, une trentaine d'établissements sont concernés, essentiellement en région parisienne.
00:15:37 Mais un lycée de Bretagne, par exemple à Saint-Malo, a également été la cible de ces menaces.
00:15:40 Dans ce message, Audrey Berthoud nous l'a rappelé, il y a des menaces de faire exploser l'établissement, de décapiter les élèves.
00:15:48 Un verset du Coran est également retranscrit.
00:15:52 Et puis, il y a en pièce jointe, cette vidéo très violente d'une décapitation.
00:15:56 A chaque fois, le message est émis depuis un compte élève, qui apparaît comme l'émetteur du message.
00:16:01 Il s'agit clairement d'un piratage.
00:16:03 Et le message est envoyé aussi bien à des élèves qu'à des enseignants et des parents d'élèves, de manière visiblement assez aléatoire.
00:16:09 Ça veut dire que dans un établissement scolaire, tous les élèves ne l'ont pas forcément reçu.
00:16:14 Ce qui est sûr, c'est que ceux qui ont lu ce message et qui ont notamment ouvert la vidéo, ont été saisis d'effroi face à la violence des images.
00:16:21 En l'état, est-ce que la menace est prise très au sérieux ?
00:16:23 Oui, elle est prise évidemment très au sérieux, même si les canulars sont fréquents, notamment dans les établissements scolaires.
00:16:30 Mais là, c'est assez élaboré comme opération.
00:16:35 Il y a eu le piratage des comptes via l'espace numérique de travail.
00:16:40 On se souvient qu'il y avait eu, il y a quelques semaines, il y a quelques mois, ces très nombreuses alertes à la bombe
00:16:45 qui avaient entraîné les évacuations de sites touristiques, mais aussi d'établissements scolaires.
00:16:49 Mais là, le mode opératoire était beaucoup plus simple, puisque c'était un message envoyé via une plateforme dédiée.
00:16:54 Donc la menace est prise au sérieux.
00:16:57 Dans chaque établissement concerné, il y a eu une levée de douze, c'est-à-dire que la police s'est rendue sur place
00:17:02 pour s'assurer qu'on ne trouvait pas évidemment de dispositifs explosifs.
00:17:06 Les cours n'ont pu reprendre qu'après le doute levé.
00:17:11 À titre de prévention, l'espace numérique de travail d'Île-de-France a été suspendu.
00:17:16 Et puis, c'est ce que nous indiquait le ministère de l'Éducation nationale,
00:17:20 que nous avons contacté un accompagnement psychologique et proposé à tous les élèves et enseignants qui en ont besoin.
00:17:27 Évidemment, une enquête est ouverte.
00:17:30 À Paris, par exemple, où deux plaintes ont été enregistrées, l'enquête a été ouverte.
00:17:33 Des chefs d'accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé des données.
00:17:38 La brigade de lutte contre la cybercriminalité a été chargée d'enquêter.
00:17:43 Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
00:17:45 Alain Morel, est-ce qu'on peut imaginer qu'on remontera la piste assez rapidement, assez facilement ?
00:17:51 Est-ce qu'on dispose de la technologie pouvant accélérer ce genre d'enquête aujourd'hui ?
00:17:55 La cybersécurité et les enquêteurs en cyber, c'est une priorité qui ne cesse de progresser.
00:18:01 C'est un enjeu majeur actuel, que ce soit pour les hôpitaux, pour les établissements scolaires
00:18:07 ou pour toute autre institution qu'on essaye de déstabiliser.
00:18:11 L'enjeu ici, c'est de voir quel est l'objectif, quelle est la structure ou l'individu qui est derrière ces menaces.
00:18:18 Est-ce qu'on est sur des menaces ? Est-ce qu'on est sur de la déstabilisation ?
00:18:22 En tout cas, on constate à l'écoute de ces jeunes scolarisés qu'il y a quelque chose qui fonctionne, c'est l'intimidation.
00:18:30 Parce qu'ils sont intimidés, ils ne vont pas aller en cours.
00:18:35 Le message qu'il faut sans doute leur porter, c'est ne subissez pas cette intimidation. Allez en cours.
00:18:41 Les services de police ont deux enjeux, la protection des établissements scolaires, des enseignants, des élèves,
00:18:47 avec toutes les précautions qu'il faut prendre sur un public qui est quand même un public assez fragile.
00:18:53 On peut avoir de jeunes enfants, des adolescents, de jeunes majeurs, et puis des enseignants qui sont également meurtris
00:19:00 par tous les faits divers dramatiques qu'ils ont eu à subir ces dernières années.
00:19:04 Donc l'enjeu protection scolaire, l'enjeu cybersécurité, aujourd'hui on est en face de ces deux situations-là.
00:19:11 Alors une priorité, c'est d'identifier le ou les auteurs.
00:19:14 Bien sûr, tout de suite remonter la piste.
00:19:17 L'oraliste Bouvier, on sait, comme le rappelait Alain Morel, que ce secteur public a été très ébranlé ces trois, quatre dernières années,
00:19:24 depuis Samuel Paty à vrai dire, sans compter le traumatisme que ça engendre pour des jeunes de cet âge-là.
00:19:31 À 14-15 ans, on n'est pas armé pour assister à tout, même si maintenant les jeux vidéo sont de plus en plus violents.
00:19:37 Il faut malheureusement se dire qu'on risque d'avoir à s'habituer à ce genre de pratiques avec des assaillants cyber
00:19:46 qui ont toujours un peu une longueur d'avance. C'est quelque chose avec quoi il va falloir composer ?
00:19:50 Malheureusement, oui, je pense. Après, c'est vrai que les mesures, M. Morel l'a très bien dit,
00:19:56 il faut vraiment que la justice s'arme en matière de cybersécurité.
00:20:01 J'ai beaucoup de dossiers en matière de menaces de cybersécurité.
00:20:05 Et c'est vrai que c'est très difficile souvent d'arriver à déterminer qui sont les auteurs.
00:20:10 Outre ça, là on s'attaque encore une fois à l'un des piliers de notre société, à savoir l'école.
00:20:15 C'est quand même gravissime. Est-ce que la menace est vraie ou est-ce que c'est que de l'intimidation ?
00:20:20 Ça prouve quand même qu'il y a un gros désordre dans notre société et que la peur s'installe.
00:20:26 Et effectivement, ça pose problème. Ce qu'il faudrait aussi, je pense...
00:20:30 Alors Noémie Chou, j'allais justement vous poser la question sur les explosifs,
00:20:34 s'il y avait une levée d'outes qui avait été mise en place, et vous l'avez très bien dit, donc vous nous l'avez expliqué.
00:20:38 Je pense que peut-être on devrait aussi mettre en place, comme au Royaume-Uni,
00:20:44 on se rappelle de cet enfant de 8 ans qui avait refusé lors de la minute de silence pour Charlie Hebdo,
00:20:52 il avait dit "moi je suis avec les terroristes, je ne suis pas Charlie".
00:20:55 Donc la question se pose, et notamment au Royaume-Uni, dès l'école primaire,
00:20:59 d'essayer de déterminer à quel moment les élèves risquent de se radicaliser.
00:21:04 Parce qu'ici, on ne sait pas d'où vient la menace, on ne sait pas si elle vient de l'extérieur
00:21:08 ou si elle vient de l'intérieur d'un établissement.
00:21:11 Donc c'est aussi ça que les services de cybersécurité vont peut-être arriver aussi également à déterminer.
00:21:17 Et puis il y a toujours effectivement, vous l'évoquiez, cette piste de l'ingérence étrangère,
00:21:21 dont on dit qu'elle est de plus en plus prégnante maintenant dans les tentatives de déstabilisation,
00:21:26 que ce soit sur le plan politique et donc maintenant en voie sociétale.
00:21:29 De toute façon, la nature du terrorisme c'est aussi, Noemi ou Alain, je ne sais pas qui veut répondre,
00:21:35 c'est aussi de créer un traumatisme général, c'est-à-dire la psychose,
00:21:39 c'est déjà un objectif en soi pour le terrorisme.
00:21:42 Oui, ce que je trouve inquiétant, mais en même temps le comprendre,
00:21:44 dans ce que nous a dit Audrey Bertheau, c'est le fait qu'énormément d'élèves ont renoncé à venir en classe aujourd'hui.
00:21:50 Encore une fois, la menace était assez précise.
00:21:52 Donc ça marche.
00:21:53 Dans le message, il est dit qu'entre 11h et 15h, une bombe va exploser
00:21:57 et que je décapiterai ensuite les couffards.
00:22:00 Donc sans doute qu'un certain nombre de parents d'élèves sont préférés,
00:22:03 se sont dit que c'est une menace ciblée, un instanté, on ne va pas envoyer nos enfants aujourd'hui en classe.
00:22:08 Et à partir de là, effectivement, c'est déjà une manière d'arriver assez fin,
00:22:12 d'avoir obtenu que pendant une journée, les cours ne fonctionnent pas.
00:22:15 Donc déjà, dans le choix du modus operandi, on peut dire qu'il y a un dessein déjà qui est intégré,
00:22:22 et il y a une connaissance de la peur que ça peut instiller.
00:22:25 Une connaissance et un objectif d'instiller cette peur, très probablement.
00:22:29 Donc après, il faut aller mesurer quelle est la portée de cet objectif.
00:22:33 Si c'est un objectif purement canular, de se dire "bon, je fais une alerte à la bombe et j'empêche un avion de décoller",
00:22:40 ou si c'est un objectif qui vise vraiment à déstabiliser.
00:22:43 Dans tous les cas, la piste réelle terroriste est assez fragile,
00:22:48 mais par pure sémantique, le terrorisme, c'est terroriser.
00:22:52 Oui, c'est vrai. La réponse est dans la question et même dans le terme.
00:22:57 Encore quelques secondes.
00:22:58 Si je puis me permettre, le choix de cibler les enfants, les lycéens, les soirants,
00:23:02 les enfants de manière générale, ce n'est pas anodin non plus.
00:23:05 Parce que, évidemment, les familles vont avoir peur.
00:23:07 Moi, je serai maman, je ne mettrai pas mon enfant à l'école.
00:23:09 C'est créer une onde de choc.
00:23:10 C'est une onde de choc qui a beaucoup plus d'impact.
00:23:12 Merci.
00:23:13 Et au-delà, cette vidéo, vraiment redire que c'est absolument terrible.
00:23:17 Mais il y a des images qu'il ne faut évidemment pas ouvrir dans la mesure du pire.
00:23:21 Il ne faut pas ouvrir la pièce jointe si on y est confronté.
00:23:23 Merci. On va marquer une courte pause et puis on retrouvera Miquel Dorian
00:23:26 pour le journal juste après la météo.
00:23:28 De retour à 14h30 avec le journal de Miquel Dorian. C'était vous.
00:23:35 Sécurité renforcée dans plusieurs établissements scolaires depuis ce matin.
00:23:39 Une mesure mise en place après que des élèves aient reçu un mail de menace
00:23:43 sur leur messagerie École Directe.
00:23:45 Un mail accompagné d'une vidéo de décapitation.
00:23:48 Inquiétude forcément aujourd'hui à Sèvres au lycée Jean-Pierre Vernon
00:23:52 où se sont rendus Raphaël Lasregue, Augustin Donadieu et Maxime Legay.
00:23:55 Malgré les menaces d'attentat, le lycée Jean-Pierre Vernon à Sèvres
00:24:00 a bel et bien ouvert ses portes ce matin.
00:24:02 Certains lycéens se sont rendus en classe la boule au ventre.
00:24:05 J'ai dit que si je viens à 8h du matin, est-ce qu'il y aura vraiment les bombes
00:24:10 qui vont exploser et est-ce que je vais mourir ?
00:24:12 Par précaution, deux patrouilles de police ont procédé à une fouille
00:24:16 de sécurisation de l'établissement.
00:24:18 Les élèves, eux, sont encore sous le choc de la vidéo de décapitation
00:24:22 qui accompagnait les menaces reçues sur leur messagerie personnelle.
00:24:26 Au début, je ne vais pas vous mentir, la première fois que j'ai vu le message,
00:24:29 ça a fait un choc.
00:24:32 J'étais choqué et outré par cette vidéo et ce mail parce que ce n'est pas normal.
00:24:36 Normalement, on est dans un établissement scolaire et on est censé être protégé.
00:24:39 Dans ce contexte particulier, exceptionnellement, les absences de lycéens
00:24:44 ne seront pas comptabilisées aujourd'hui.
00:24:47 Dans l'actualité également, cette vidéo édifiante d'un refus d'obtempérer.
00:24:51 Ça s'est passé à Melun, en Seine-et-Marne, sur la départementale 619,
00:24:55 pris en chasse par un véhicule de la BAC.
00:24:58 Vous le voyez sur ces images, un camion s'est lancé à toute vitesse
00:25:01 sur un rond-point à contre-sens pour échapper aux forces de l'ordre.
00:25:05 Il s'est finalement retourné et le conducteur a été interpellé.
00:25:09 Écoutez Eric Henry, il est délégué national du syndicat de Police Alliance.
00:25:13 Ça révèle effectivement ce qu'il se passe tous les jours.
00:25:16 C'est un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes.
00:25:19 26 à 27 000 refus d'obtempérer par an en France.
00:25:24 C'est un fléau. Les collègues doivent faire face à cela.
00:25:28 Leur vie est souvent en danger parce que sur ces 26 à 27 000,
00:25:32 il y aurait, je dis bien au conditionnel, 5250 refus d'obtempérer dits dangereux.
00:25:39 Alors nous, on s'étonne de cette classification
00:25:42 parce que tous les refus d'obtempérer pour nous sont dangereux
00:25:45 puisqu'ils mettent la vie de ceux qui commettent cette infraction,
00:25:49 mais surtout ils mettent la vie en danger des collègues
00:25:52 et de tierces personnes qui n'ont rien demandé.
00:25:55 Et puis après les commerçants, on en a beaucoup parlé cette semaine,
00:25:57 qui affichent le visage des voleurs placardés à l'entrée des magasins,
00:26:00 il y a une nouvelle tendance qui émerge cette fois sur les réseaux sociaux.
00:26:03 Oui, des individus dénoncent publiquement des pickpockets
00:26:07 pour avertir les touristes, ils se filment et diffusent la vidéo sur le réseau TikTok.
00:26:12 Alors si cela part d'une bonne intention, est-ce réellement légal ?
00:26:15 Élément de réponse de Thibault Marcheton.
00:26:17 Ne donnez pas d'argent aux pickpockets !
00:26:20 C'est sur ce compte TikTok que cet internaute poste six vidéos
00:26:23 où il avertit les touristes dès qu'ils sont sur le point de se faire voler par des pickpockets.
00:26:28 Ça m'énervait qu'il y avait des couples qui se faisaient dévaliser
00:26:30 et du coup, depuis ce temps-là,
00:26:33 j'ai décidé d'avertir les touristes sur la présence de pickpockets.
00:26:38 Avec une enceinte et des pancartes, il traque ces présumés voleurs jusqu'à les faire fuir.
00:26:42 Ces vidéos cumulent des centaines de milliers de vues.
00:26:45 Mais dimanche dernier, le réseau social suspend son compte.
00:26:48 Je ne comprends pas du tout pourquoi mon compte TikTok a été banni,
00:26:51 je trouve ça vraiment pas du tout juste.
00:26:53 Cet avocat spécialisé dans les nouvelles technologies
00:26:55 confirme que cette pratique est illégale.
00:26:58 On diffuse l'image de cette personne sans son consentement.
00:27:02 En plus, le fait de qualifier, de stigmatiser cette personne de voleur ou de voleuse,
00:27:08 c'est une diffamation.
00:27:10 Il pourrait y avoir, peut-être, selon les faits,
00:27:14 une incitation à la haine raciale
00:27:17 si les vidéos montrent, les faits montrent,
00:27:20 que l'auteur de la vidéo a vraiment ciblé une personne
00:27:24 du fait d'une appartenance à un groupe ethnique.
00:27:30 L'auteur des vidéos risque une lourde amende et même une peine de prison.
00:27:33 Malgré cela, il affirme qu'il continuera à dénoncer ces pratiques sur les réseaux sociaux.
00:27:39 Merci beaucoup, cher Michael.
00:27:41 On se retrouve tout à l'heure.
00:27:42 Votre grand journal de 15h dans un instant.
00:27:44 Laure-Alice Bouvier et Alain Morel seront à mes côtés
00:27:47 pour parler de l'opération Placenet XXL qui se déporte aussi à Lyon.
00:27:53 Alors évidemment, Marseille, ça continue pour les trois prochaines semaines.
00:27:55 Quid de la suite ?
00:27:56 On s'interrogera d'ailleurs sur la pérennité de ce genre d'intervention.
00:27:59 Mais on se focalisera sur le déplacement de Gérald Darmanin à Lyon, dans le Rhône, aujourd'hui.
00:28:03 De retour avec nos invités. 180 minutes info, la suite.
00:28:09 On va partir du côté de Lyon, hier à Marseille, aujourd'hui dans le Rhône.
00:28:13 C'est Gérald Darmanin qui ne ménage pas sa peine, décidément,
00:28:16 pour promouvoir l'opération Placenet XXL dans la cité des Gaules.
00:28:22 Olivier Madinier est avec nous en direct.
00:28:25 Programme chargé dans le Rhône pour le ministre de l'Intérieur, aujourd'hui.
00:28:29 Oui, absolument. Gérald Darmanin va passer pratiquement 24 heures ici à Lyon.
00:28:38 Alors un déplacement centré essentiellement sur la lutte contre le trafic de drogue.
00:28:43 Dès cet après-midi, il va avoir une réunion à la préfecture avec les forces de l'ordre
00:28:47 pour faire un premier bilan des opérations Placenet.
00:28:51 Ce soir, en tant que ministre du culte, il participera au dîner de rupture de jeûne
00:28:57 à cette période de ramadan à l'Institut français de civilisation musulmane.
00:29:03 Et demain matin, il se rendra à Villorbane.
00:29:07 Et là encore, il sera question de trafic de drogue.
00:29:10 Il va rencontrer le maire Villorbane.
00:29:12 C'est là où se trouve le quartier sensible de Utonquin.
00:29:15 Il y a quelques mois, il y avait eu des fusillades.
00:29:17 Les habitants avaient été excédés par le trafic de drogue, par les points de dîle.
00:29:21 Quelques points de dîle avaient été démentés, mais ils étaient revenus rapidement.
00:29:25 Pour l'instant, le programme officiel de l'Intérieur ne dit pas s'il se rendra dans ce quartier d'Utonquin.
00:29:31 Alors dites-nous, est-ce qu'il y a déjà des résultats à divulguer ?
00:29:34 Quel est l'état réel du trafic dans le Rhône aujourd'hui ?
00:29:38 Écoutez, le bilan pour l'instant, c'est le bilan de l'opération Placenet.
00:29:45 Une grosse opération a eu lieu ces 15 derniers jours à Vénissieux,
00:29:49 une banlieue sensible de l'agglomération lyonnaise.
00:29:53 Les policiers voulaient pilonner le trafic de drogue.
00:29:56 C'est ce qu'ils disaient pendant cette opération.
00:29:59 Alors le bilan a été largement communiqué.
00:30:02 Il fait l'état d'une soixantaine d'interpellations.
00:30:05 30 kilos de stupéfiants ont été saisis lors de cette opération Placenet
00:30:13 qui a duré pratiquement deux semaines.
00:30:16 Et aussi 60 000 euros en liquide ont été saisis.
00:30:20 Mais on le voyait en début de semaine, nous étions à nouveau en début de semaine à Vénissieux
00:30:23 et on le voyait, les points de deal avaient repris.
00:30:25 Nous étions dans une résidence de Vénissieux.
00:30:29 Les habitants ont été excédés par le trafic de drogue.
00:30:33 Les points de deal qui se multipliaient au pied des montées d'escalier.
00:30:37 Le bailleur social avait décidé de monter une barrière tout autour de cet immeuble
00:30:43 en espérant pouvoir freiner ou au moins écarter les dealers de la vue des locataires.
00:30:49 Merci beaucoup Olivier qu'on retrouvera un peu plus tard cet après-midi.
00:30:52 Et puis Célia Barotte est avec nous du service de justice.
00:30:55 On a beaucoup concentré l'effort sur Marseille.
00:30:58 Avec un grand renfort de communication de la part de tout l'exécutif
00:31:01 et du sommet de l'exécutif.
00:31:04 Emmanuel Macron était sur place il y a 48 heures.
00:31:07 On a déjà un bilan qui grossit de jour en jour. On en est où ?
00:31:11 Selon le dernier bilan communiqué par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône,
00:31:15 les trois derniers jours d'opération en place nette XXL ont permis d'interpeller 149 personnes.
00:31:21 Une centaine a été placée en garde à vue et 16 personnes sont placées en CRA,
00:31:25 c'est-à-dire en centre de rétention administrative.
00:31:27 Il y a aussi eu des saisies de véhicules, d'armes et bien évidemment de stupéfiants
00:31:31 comme de la cocaïne. Près de 24 kilos de cannabis ont été saisis.
00:31:36 De l'argent, plus de 500 000 euros.
00:31:38 En plus des contrôles d'identité des parties communes des immeubles,
00:31:41 les opérations place nette ont également pour objectif de contrôler certains commerces
00:31:45 pouvant servir de base aux dealers.
00:31:48 Et sur les 34 établissements marseillais contrôlés, 38 infractions ont été relevées
00:31:53 et on compte 7 fermetures.
00:31:55 Enfin, les opérations place nette permettent de restaurer un cadre de vie
00:31:58 là où les points de deal sont installés.
00:32:01 Les véhicules épaves ont été enlevés.
00:32:03 Des encombrants qui servent de barrage ont également été retirés et les tailles effacées.
00:32:08 Merci beaucoup déjà pour ces données chiffrées.
00:32:10 Laurelise Boulevie, est-ce que vous pouvez être partie de ceux qui considèrent
00:32:12 que ce genre d'opérations visibles est efficace ?
00:32:17 Alors on peut se demander si c'est un coup de com'.
00:32:20 Les trois semaines simplement à Marseille, je ne suis pas sûre que ce soit suffisant.
00:32:24 Il ne suffit pas de trois semaines pour lutter contre le trafic de drogue.
00:32:28 Simplement c'est bien effectivement de renforcer la coordination, c'est ce dont on a besoin.
00:32:32 Je pense aussi qu'on a besoin de renforcer le renseignement.
00:32:36 Le renseignement c'est-à-dire le croisement des fichiers.
00:32:38 Autant la sécurité sociale, les fichiers fiscaux également.
00:32:42 On rappellera que le Code Général des Impôts n'a aucune morale
00:32:46 parce qu'il taxe aussi le proxénétisme.
00:32:48 Donc ça permettrait de pouvoir remonter vers des personnes qui ne déclarent pas
00:32:52 et ensuite pouvoir démanteler les trafics de drogue.
00:32:54 Il y a ça et puis il y a aussi la simplification des procédures juridiques qui est nécessaire.
00:32:59 Parce que quand on voit que certains dealers arrivent à sortir de garde à vue ou de procédure
00:33:04 parce qu'il y a un vice de forme, un vice de procédure,
00:33:07 parce que les procédures sont trop complexes, ça pose aussi problème.
00:33:10 Et je rajouterai un dernier point également, les comparutions immédiates.
00:33:15 Il faut qu'on arrive, le ministre Pierre Lelouch qui était sur votre chaîne l'autre jour
00:33:21 expliquait que lui, selon lui, il fallait une juridiction spécialisée.
00:33:24 Et je le rejoins tout à fait parce que quand on voit des dealers qui sont jugés en comparution immédiate,
00:33:30 à savoir ce sont des comparutions qui sont très longues, ça commence très tôt,
00:33:34 ça finit des fois vers 4h ou 5h du matin.
00:33:37 On a eu une juge qui avait 44 ans, qui a eu un AVC tellement elle avait de dossiers.
00:33:41 Comment est-ce qu'on peut bien rendre la justice dans ces moments-là ?
00:33:44 Donc il y a tout un refou.
00:33:46 Une juridiction spécialisée, c'est ce que préconisent, au fond, Alain Morel, plusieurs magistrats.
00:33:51 Ils l'ont dit en commission sénatoriale, avec leur fameux plan Marshall.
00:33:55 Est-ce que c'est ça, vraiment ? Vers quoi on doit tendre ?
00:33:58 Il faudrait s'atteler à Marseille comme à une ville italienne qui est gangrenée par la drogue aujourd'hui ?
00:34:03 Je reviendrai vers vous.
00:34:04 Sur la stupéfiante, pourquoi pas ? Nous on évoquait également un plan Marshall,
00:34:07 tout simplement sur l'investigation.
00:34:09 Maître Bouvier évoquait la simplification de la procédure pénale.
00:34:11 C'est un voeux pieu, personne ne s'y attelle, finalement.
00:34:15 Donc oui, les procédures sont lourdes, elles sont compliquées.
00:34:17 Pour autant, ces opérations qui sont très médiatisées,
00:34:21 est-ce que c'est des opérations de com' ou pas ?
00:34:24 Moi, ce que je vois, actuellement, on parle de narco-banditisme,
00:34:28 on parle de narco-stupéfiants.
00:34:30 - De narco-villes, à propos de la justice.
00:34:32 - On parle de narco-micides.
00:34:34 Notre narco-société, on ne la connaissait pas il y a quelques années.
00:34:37 Quand on utilisait le thème narco, on parlait des cartels de Medellin,
00:34:40 on parlait du Mexique, on ne parlait pas de la France.
00:34:43 Donc c'est peut-être un sentiment de tonneau d'Edenaïde,
00:34:47 de rocher de scisif, mais il faut le faire.
00:34:50 Et il faut le faire à tous les niveaux.
00:34:52 Au niveau des consommateurs, au niveau des dealers, à l'international.
00:34:56 Il faut empêcher les têtes de réseau à gérer des prisons.
00:35:00 C'est un ensemble de choses qu'il faut faire.
00:35:02 - Ça veut dire lutter contre la corruption aussi, en parallèle ?
00:35:04 - Lutter contre la corruption.
00:35:06 Et il n'y a pas que Marseille qui est concernée.
00:35:09 Donc aujourd'hui, on parle de Lyon, d'accord,
00:35:11 mais c'est la marseillisation des villes françaises.
00:35:14 - Les villes moyennes aussi.
00:35:15 - Ça commence à Avignon, Nîmes, Nantes, Rennes, Marseille, Dijon.
00:35:20 C'est des territoires qui sont à prendre, des territoires lucratifs.
00:35:24 - Maître, il y avait même un élément de provocation,
00:35:26 parce qu'une fois, aussitôt, les ministres et le président ont parti,
00:35:29 on a vu les dealers qui s'affichaient et qui revenaient quasiment sur les mêmes lieux.
00:35:33 - Ils se vantaient sur les boucles Telegram.
00:35:35 - Ils se vantaient sur les boucles Telegram, qui disaient
00:35:37 "le business est florissant" et ils reprennent comme avant.
00:35:39 - Bien sûr, et d'autant plus qu'ils continuent aussi depuis la prison.
00:35:42 Je rebondis aussi sur ce que vient de dire M. Morel, qui parle d'un "veu pieux".
00:35:46 Alors, moi je pense qu'il y a quand même des choses à faire avec la justice.
00:35:48 Évidemment, ça a des travaux d'ampleur, mais à mon sens,
00:35:51 ce qui est vraiment important, c'est d'axer sur les services de renseignement.
00:35:55 On devrait réinstaurer une police de proximité,
00:35:57 qui a été supprimée en 2003 par Sarkozy, parce qu'on en a besoin.
00:36:00 Il faut quand même rappeler qu'Al Capone, on a réussi à l'attraper,
00:36:04 grâce aux éléments fiscaux et grâce à la fraude fiscale qu'il avait commise.
00:36:08 Donc, il y a des éléments qu'il faut croiser.
00:36:10 Il faut faire en compte qu'on ait un croisement des fichiers,
00:36:13 qui nous permet d'avoir une plus grande efficacité.
00:36:15 - Merci beaucoup. C'est tout le temps qui nous restait pour cette première heure d'émission.
00:36:20 Mais on était ravis de vous avoir sur le plateau,
00:36:22 et vous revenez quand vous voulez, bien évidemment.
00:36:24 Célia, à tout à l'heure, pour la suite, on accueillera d'autres invités.
00:36:27 On marque une petite pause et puis on se retrouve avec,
00:36:29 j'allais dire Vincent, non, Michael Dorian, aujourd'hui, sur "Journal de 15h".
00:36:32 À tout de suite.
00:36:33 - Une nouvelle heure dans "180 minutes Info", un nouveau journal, aussi avec Michael Dorian.
00:36:38 Rebonjour Michael, on va parler de cette sécurité qui a été renforcée
00:36:40 dans plusieurs établissements scolaires depuis ce matin.
00:36:43 - Rebonjour Nelly, bonjour à tous.
00:36:44 Oui, une mesure mise en place après que des élèves aient reçu un mail de menace
00:36:48 sur leur messagerie Ecole Directe.
00:36:50 Un mail accompagné d'une vidéo de décapitation.
00:36:53 Reportage de Michael Chahou à l'Institut Providence,
00:36:56 un lycée privé de Saint-Malo qui fait partie des élèves.
00:36:59 - 7h45, rentrée des classes dans une atmosphère plus tendue que d'habitude
00:37:04 devant l'Institution Providence de Saint-Malo.
00:37:07 Le mail est arrivé hier à 15h21.
00:37:09 Seules 60 personnes l'ont reçu, des élèves, des parents, des personnels.
00:37:13 Mais avec les réseaux sociaux, il a vite fait le tour des milles scolaires de l'établissement.
00:37:18 Le plus choquant, c'est la vidéo en pièce jointe.
00:37:20 - C'est des gens qui décapitent le système scolaire.
00:37:25 C'est pas très beau à voir.
00:37:32 - On a notre directeur qui est juste là-bas,
00:37:34 et puis on a les forces de l'ordre aussi,
00:37:36 donc je me sens en sécurité quand même aujourd'hui.
00:37:39 - Seuls quelques parents ont décidé de ne pas scolariser leur enfant ce jour.
00:37:43 - C'est inquiétant de recevoir ce genre de mail de plus en plus.
00:37:46 Vraiment.
00:37:47 - C'est sûrement un canular de très mauvais goût.
00:37:53 Et puis moi je pense qu'il ne faut pas céder à la terreur, il faut continuer à vivre.
00:37:58 - Des adultes seront disponibles toute la journée pour entendre les élèves qui en ressentent le besoin.
00:38:03 La direction du lycée se veut rassurante.
00:38:05 - C'est un piratage qui s'est passé sous forme de hameçonnage.
00:38:08 C'est-à-dire que sur Internet, des personnes totalement malveillantes
00:38:14 ont réussi à récupérer d'une manière ou d'une autre les identifiants de l'un ou l'autre élève.
00:38:20 - Le chef d'établissement a prévu de déposer plainte dès aujourd'hui.
00:38:24 - Le Premier ministre Gabriel Attal présidera une réunion à 16h30
00:38:28 sur la sécurité des établissements scolaires en présence de la ministre de l'éducation Nicole Belloubet,
00:38:33 du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et de la secrétaire d'état chargée de la ville Sabrina Agresti Roubach.
00:38:38 - Et puis on va parler des suites de l'opération Place Net XXL lancée à Marseille.
00:38:43 - À Marseille où les forces de l'ordre sont toujours mobilisées dans le quartier de la Castellane.
00:38:48 Le préfet des Bouches-du-Rhône a promis aux habitants de ne pas laisser les dealers revenir
00:38:52 mais vous allez voir que le trafic ne s'est pas arrêté.
00:38:55 Pour autant il se poursuit juste à côté, à quelques mètres seulement de la cité.
00:38:59 Reportage de Régine Delfour et Tony Pitaro.
00:39:02 - Nous ne lâcherons rien, c'est ce qu'a affirmé hier le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
00:39:08 Avec l'opération Place Net XXL, 750 policiers et gendarmes sont déployés dans les quartiers sensibles de Marseille,
00:39:15 notamment dans la cité de la Castellane.
00:39:18 - Certains ont vu des individus revenir, ont pu penser que des dealers revenaient.
00:39:24 Nous sommes là, nous sommes là, les policiers CRS, les policiers de la sécurité publique sont là en faisant son permanence.
00:39:31 Et la nuit nous avons aussi nos équipages civils.
00:39:34 Aucun répit n'est donc laissé aux dealers.
00:39:37 Pourtant Spanish, un jeune dealer de 16 ans, ne semble pas très préoccupé par cette présence policière.
00:39:44 - Si, je peux travailler, c'est un voyeur.
00:39:46 Il dit vivre en foyer et avoir besoin d'argent.
00:39:50 - Je vends, je guette, je fais tout.
00:39:53 Je sais que c'est pas bien, mais c'est le moyen pour gagner des sous.
00:39:57 Après, il y en a d'autres, je sais.
00:39:59 Un trafic qui lui rapporte une somme conséquente.
00:40:02 - Entre 500 et 150 par jour.
00:40:05 Selon les autorités, les différents points de deal de la cité rapporteraient entre 50 et 80 000 euros par jour.
00:40:12 - Et puis on va partir à Nantes à présent, où une opération de police a frappé un important point de deal.
00:40:17 - Celui du 38 rue Vato, l'un des points de deal les plus importants de l'agglomération.
00:40:22 Résultat des saisies, 11 kilos d'héroïne, 17 kilos de cannabis et 11 armes à feu.
00:40:27 C'est un sujet de Mathilde Couvillier-Fleurnois.
00:40:30 - C'était le point de deal le plus lucratif et important de Nantes.
00:40:34 Ici, dans le quartier des Dervalières, au 38 rue Vato.
00:40:37 Une importante opération de la police judiciaire a été mise en place.
00:40:41 Le 13 mars à 4 heures du matin, l'assaut a été lancé sur 14 points de deal simultanément.
00:40:47 L'opération a permis une importante saisie de marchandises.
00:40:50 - A Nantes, au total, c'est quasiment 11 kilos d'héroïne qui ont été saisis.
00:40:56 Nous avons également pu procéder à la saisie de pas moins de 17 kilos de cannabis,
00:41:02 de cocaïne, à dire vrai, dans des quantités assez faibles, et de 11 armes.
00:41:08 - 9 personnes ont été arrêtées et 7 d'entre elles ont été déférées et incarcérées,
00:41:12 dont 2 individus à la tête du réseau Nantais.
00:41:15 Pour la police nationale, c'est une victoire.
00:41:18 - Ca montre bien que l'union fait la force et que casser les barrières entre les services,
00:41:28 décloisonner les services, ça se fait au profit de la lutte contre la délinquance.
00:41:34 C'est un vrai succès.
00:41:36 - Le portant point de deal a provisionné environ 500 personnes par jour.
00:41:40 Aujourd'hui, il est totalement démantelé.
00:41:42 - Si vous êtes amateur de fraises, sachez qu'elles vont coûter nettement plus cher cette année.
00:41:46 - Oui, on parle bien des fraises françaises.
00:41:48 L'augmentation s'explique par une baisse significative de la production.
00:41:52 Les prix sont plus attractifs pour celles importées d'Espagne.
00:41:55 Mais attention, la qualité et le goût ne sont pas les mêmes démonstrations.
00:41:59 En Dordogne, avec Jérôme Rempneau.
00:42:01 - Au coeur de la Dordogne, les premières gariguettes commencent à mûrir.
00:42:04 Mais pour Patricia, il est difficile de rivaliser en termes de volume et de tarifs avec la fraise espagnole.
00:42:09 - On n'est pas sur les mêmes exploitations, on n'est pas sur les mêmes pratiques,
00:42:12 on n'a pas les mêmes réglementations.
00:42:14 Eux, ils produisent en masse, nous on produit au niveau local
00:42:18 et on vend plutôt sur le territoire français.
00:42:22 - Le problème qui se pose aussi, ce sont les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs,
00:42:26 ce qui fait une fraise française chère.
00:42:29 - Quand vous êtes en circuit court, c'est assez facile, ça va de l'agriculteur au consommateur.
00:42:33 Mais après, dès que vous passez par les grossistes, les négociants, vous avez plusieurs intermédiaires.
00:42:37 Parce qu'eux-mêmes vendent à d'autres, qui d'autres vendent, et ça passe de plateforme en plateforme.
00:42:42 D'ailleurs, ça n'arrive au consommateur qu'au bout de cinq jours.
00:42:44 - Les fraises espagnoles sont plus chères que les autres années, autour de 3 euros les 500 grammes.
00:42:48 Elles restent malgré tout plus compétitives que la française,
00:42:51 qui pourrait tirer son épingle du jeu par sa qualité.
00:42:54 - On ne travaille pas sur les mêmes variétés.
00:42:56 La France, elle a gardé, elle tient à garder les fraises de goût.
00:42:59 En fait, celles qui sont bonnes.
00:43:01 Une fraise de goût, c'est une fraise juteuse, une fraise sucrée,
00:43:04 et qui ne peut pas faire des kilomètres et des kilomètres.
00:43:06 Donc, on n'est même pas sur les mêmes marchés, si vous voulez.
00:43:09 - En Dordogne, en 30 ans, on est passé de 400 exploitations de fraises à 80.
00:43:13 Et chaque année, des producteurs partent à la retraite sans être remplacés.
00:43:17 - Voilà pour l'essentiel, mais on n'oublie pas les sports, bien sûr. C'est parti.
00:43:21 - Que vous soyez le roi du design ou la reine des animaux,
00:43:25 retrouvez votre programme avec Château d'Axe.
00:43:27 Chez Château d'Axe, c'est vous les rois.
00:43:31 Ce programme vous est proposé par la maison horlogère Colin McArthur
00:43:35 et sa montre hommage Johnny Hallyday.
00:43:38 - La chronique sport avec les suites de la saison de Formule 1
00:43:41 qui pose ses valises en Australie, à Melbourne précisément.
00:43:44 - Le paddock de Formule 1 est à l'autre bout de la planète,
00:43:47 en Australie, pour la troisième manche de la saison.
00:43:50 Très bucolique d'ailleurs ce paddock de Melbourne, Julien Fébraud.
00:43:53 Mais pour parler sport, il y a de l'enjeu bien sûr.
00:43:55 Max Verstappen voudra une troisième victoire consécutive.
00:43:58 - Mais chez Ferrari, chez Mercedes, il y a un peu d'espoir. Pourquoi ?
00:44:01 - Il y a un peu d'espoir parce qu'on arrive sur une troisième piste différente
00:44:05 en trois week-ends de Grand Prix.
00:44:07 C'est un circuit semi-urbain ici qui est devenu très rapide
00:44:09 avec les changements qui avaient été effectués avant l'édition précédente.
00:44:14 Ça pourrait convenir, c'est un circuit plus court que Jeda,
00:44:17 notamment en qualification à Ferrari qui s'est nettement rapproché.
00:44:21 Depuis l'année dernière, Ferrari a réduit de moitié son écart avec Red Bull.
00:44:24 Alors oui, ils sont toujours derrière, mais ils s'en rapprochent.
00:44:26 On annonce ici une séance de qualification particulièrement serrée.
00:44:29 Pour Mercedes, il faut encore qu'il trouve cet élément,
00:44:32 ce facteur qu'il n'arrive pas à maîtriser depuis maintenant deux ans,
00:44:36 un peu plus de deux ans, et qu'il les pénalise toujours à haute vitesse.
00:44:39 Mais comme c'était un circuit Melbourne avec un peu moins de haute vitesse,
00:44:42 ça pourrait mieux se passer pour Mercedes.
00:44:43 - Oui, un petit peu plus d'espoir pour Lewis Hamilton
00:44:45 qui a un début de saison compliqué, seulement huit points marqués en deux courses.
00:44:48 Il faudra soit pas dormir, soit se lever très tôt pour nous suivre ce week-end.
00:44:52 Première séance dans la nuit de jeudi à vendredi à 2h20 du matin
00:44:56 pour la première séance d'essai libre.
00:44:58 La deuxième, ce sera à 5h50.
00:45:00 - On marque une courte pause et puis j'accueillerai mes invités
00:45:20 pour la partie débat de cette deuxième heure.
00:45:22 On parlera évidemment de cette inquiétude qui règne
00:45:24 après ces menaces d'attentats terroristes et une vidéo de décapitation
00:45:27 envoyée à des élèves, pour la plupart relativement jeunes, bien sûr.
00:45:31 Une trentaine d'établissements touchés par cette cyber-attaque.
00:45:35 On verra où en est l'enquête, notamment. A tout de suite.
00:45:37 De retour en plateau avec nos invités,
00:45:45 de nouveaux invités qui m'accompagnent pour cette prochaine heure.
00:45:47 Bonjour, Judith Vintraud. - Bonjour, Nélide.
00:45:49 - Et avec nous, le grand reporter à vos côtés, Marc Baudrier,
00:45:51 qui est journaliste. Bonjour, bienvenue à vous également.
00:45:53 On accueille Léna Raud, secrétaire nationale de l'Union des étudiants communistes.
00:45:56 Et à côté de vous, Karim Zérébi, ancien député européen.
00:46:00 On va évidemment, c'est l'actualité du jour,
00:46:02 parler de ce nouveau coup dur qui est porté à l'éducation nationale
00:46:05 avec ces menaces d'attentats terroristes.
00:46:08 Une vidéo de décapitation également, qui a été montrée, envoyée à des élèves.
00:46:13 Une trentaine d'établissements en France sont touchés.
00:46:17 La plupart, on estime qu'ils sont une vingtaine en région parisienne.
00:46:20 Dans les Yvelines, par exemple, un message a été envoyé
00:46:23 à au moins cinq lycées du département.
00:46:25 Inutile de préciser que la région porte plainte.
00:46:29 La région Ile-de-France qui a déposé plainte ce matin,
00:46:31 d'ailleurs, au cyber-parquet de l'Ile-de-France.
00:46:35 Et puis l'ENT, par mesure de précaution,
00:46:37 cette fameuse plateforme sur laquelle ça avait été diffusé, a été suspendue.
00:46:41 Bonjour, Audrey Bertheau.
00:46:42 Illustration avec vous, devant le lycée Jean-Pierre Vernon.
00:46:45 Ça se trouve à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine.
00:46:47 C'est un des lycées qui a été touché.
00:46:48 Comment a-t-on réagi ?
00:46:50 Que disent les élèves aujourd'hui ?
00:46:53 Bonjour Nelly.
00:46:57 Eh bien, ici, écoutez, la moitié des élèves de ce lycée
00:47:01 ont décidé de ne pas venir en cours ce matin.
00:47:03 Et entre 11h et 15h, c'est même les trois quarts des élèves
00:47:07 qui ne se sont pas rendus en cours.
00:47:10 Parce qu'entre 11h et 15h, c'était les horaires
00:47:13 où l'auteur de ce mail devait passer à l'acte.
00:47:18 Donc voilà, ce mail a vraiment semé la terreur.
00:47:22 Et vous le disiez, c'est surtout la vidéo,
00:47:24 la vidéo où l'on voit deux hommes en train de se faire décapiter,
00:47:28 qui a réellement choqué les élèves.
00:47:31 Alors, on a quand même pu échanger avec certains d'entre eux,
00:47:34 notamment Marie Bernadette, qui est une élève de seconde
00:47:38 et qui raconte sa matinée.
00:47:39 Écoutez-la.
00:47:40 J'ai commencé à 8h, la première heure de cours,
00:47:43 notre prof nous a fait une séance de méditation
00:47:45 pour éviter de penser à ce qui s'est passé
00:47:48 et de nous vider l'esprit parce qu'on était très traumatisés.
00:47:51 Et il faut savoir que la moitié de la classe n'était pas venue.
00:47:54 En tout, en cours, on est à peu près 13,
00:47:56 donc c'est vraiment très restreint, alors que de base,
00:47:58 on est 30, 32, etc.
00:48:00 Voilà, et elle nous a également expliqué
00:48:04 qu'une équipe de démineurs est venue cette nuit
00:48:07 pour s'assurer qu'il n'y avait pas de bombes,
00:48:10 pas d'explosifs dans ce lycée.
00:48:12 Et puis depuis ce matin, il y a tout de même une présence policière
00:48:15 ici à Sèvres, avec une voiture de police
00:48:19 qui vient juste devant le lycée à chaque sortie de classe.
00:48:23 Merci beaucoup, Audrey, pour toutes ces précisions.
00:48:24 Et merci donc à Florian Paume qui vous accompagne aujourd'hui à Sèvres.
00:48:27 On va tenter d'en savoir plus aussi avec Noémie Schultz
00:48:30 du service de la justice.
00:48:31 Rebonjour, Noémie.
00:48:32 Évidemment, la première question qui se pose,
00:48:34 c'est comment le ou les auteurs ont-ils procédé ?
00:48:36 Ce qu'on sait, c'est que des centaines d'élèves
00:48:39 d'une trentaine d'établissements en France,
00:48:41 essentiellement en région parisienne, mais pas seulement,
00:48:43 puisqu'un lycée de Saint-Malo est également concerné,
00:48:45 ont reçu via leur espace numérique de travail,
00:48:48 c'était l'interface qui permet d'échanger
00:48:50 entre les professeurs, les élèves, les parents d'élèves,
00:48:53 ont reçu donc un message très menaçant.
00:48:56 Il était question d'explosifs, effectivement d'horaire.
00:48:59 L'explosion devait avoir lieu entre 11h et 15h,
00:49:01 de décapitation également.
00:49:03 Dans ce mail, un verset du Coran,
00:49:05 et puis en pièce jointe, une vidéo de décapitation.
00:49:09 A chaque fois, c'est un compte d'élèves
00:49:11 qui apparaît comme émetteur du message.
00:49:13 Il s'agit clairement d'un piratage.
00:49:15 Et le message est envoyé à des élèves,
00:49:17 à des enseignants, à des parents,
00:49:19 de manière aléatoire.
00:49:20 Ça veut dire que dans un établissement,
00:49:22 tout le monde n'a pas reçu ce message.
00:49:24 Ce qui est sûr, c'est que les personnes
00:49:26 qui ont ouvert ce message, notamment la vidéo,
00:49:29 ont été saisies d'effroi.
00:49:31 Les enquêteurs prennent-ils à ce stade
00:49:33 une menace très au sérieux ?
00:49:35 Oui, absolument, même si les canulars sont fréquents.
00:49:38 On se souvient des fausses alertes à la bombe,
00:49:39 notamment il y a quelques mois,
00:49:41 qui avaient entraîné l'évacuation de nombreux sites touristiques,
00:49:43 mais également d'établissements scolaires.
00:49:45 Mais ce canular-là est assez élaboré.
00:49:47 Il y a eu notamment piratage des comptes
00:49:50 de ces espaces numériques de travail d'élèves.
00:49:54 Chaque établissement concerné,
00:49:56 ce sont essentiellement des lycées,
00:49:58 a donc fait l'objet d'une levée de doute.
00:50:00 C'est ce que nous racontait Audrey Bertheau.
00:50:01 C'est-à-dire que des équipes de police
00:50:03 se sont rendues sur place pour s'assurer, bien sûr,
00:50:05 qu'il n'y avait pas d'explosifs.
00:50:07 Les élèves et les enseignants n'ont pas pu rentrer
00:50:08 à l'intérieur des établissements
00:50:09 avant que ces levées de doute ne soient terminées.
00:50:12 Autre mesure prise,
00:50:14 les espaces numériques de travail
00:50:15 de tous les lycées d'Île-de-France ont été suspendus.
00:50:18 La priorité des enquêteurs à l'heure actuelle,
00:50:20 c'est d'identifier le ou les auteurs.
00:50:22 À Paris, deux plaintes ont été enregistrées.
00:50:24 Une enquête a été ouverte des chefs d'accès
00:50:26 et maintien frauduleux dans un système
00:50:28 de traitement automatisé de données.
00:50:30 C'est la brigade de lutte contre la cybercriminalité
00:50:33 qui a été saisie et chargée d'enquête.
00:50:36 Merci beaucoup.
00:50:37 On va évidemment parler de tout cela avec nos invités.
00:50:39 Karim Zeribi, ça ne plaisante pas.
00:50:43 Dans un domaine, un secteur, je le disais tout à l'heure déjà,
00:50:46 qui a été largement ébranlé ces dernières années
00:50:49 par les différentes atteintes aux personnes
00:50:52 avec des drames à plusieurs reprises.
00:50:55 Et puis des atteintes aussi,
00:50:58 comment dire, à la laïcité.
00:51:01 Là, l'école est devenue une cible privilégiée.
00:51:05 On dépasse ces atteintes à la laïcité.
00:51:07 Je parle d'un contexte largement échaudé.
00:51:11 Le contexte, là, on est monté d'un cran
00:51:13 avec cette intrusion numérique qui sème la terreur
00:51:16 et la psychose.
00:51:17 Et on peut le comprendre avec ce que notre pays a traversé,
00:51:21 avec les nombreux attentats que nous avons subis.
00:51:25 Et puis surtout, Samuel Paty, on a encore à l'esprit
00:51:29 et au cœur de cet attentat horrible d'un islamiste.
00:51:33 - Et Dominique Perlin.
00:51:35 - Et Dominique, effectivement, vous avez raison de le souligner.
00:51:38 Et donc, du coup, c'est normal que parents, enseignants, élèves
00:51:43 soient tout à fait frappés de psychose.
00:51:46 Et d'ailleurs, c'est pris au sérieux, d'après ce que nous dit Noemi Schultz.
00:51:50 Bien heureusement.
00:51:51 Est-ce que c'est un canular ? On l'espère.
00:51:53 Parce qu'effectivement, le passage à l'acte serait dramatique.
00:51:57 On ne préviendra jamais assez d'attentats terroristes, de toute manière.
00:52:01 Ils peuvent frapper n'importe où, à n'importe quel moment.
00:52:03 Donc c'est le principe du terrorisme, semer la terreur.
00:52:06 Donc même si on a des forces de l'ordre qui déjouent des attentats,
00:52:09 régulièrement, on n'en parle pas,
00:52:11 ils font un travail remarquable, donc dans l'ombre.
00:52:14 On est toujours inquiet d'être frappé dans notre pays.
00:52:18 Donc espérons que ça ne soit qu'un canular avec une intrusion numérique.
00:52:22 Peut-être une puissance étrangère qui veut aussi nous déstabiliser.
00:52:25 Tout est ouvert, je pense que toutes les options sont possibles.
00:52:28 Mais il est impératif, comme le font les forces de l'ordre,
00:52:30 qu'on puisse quand même prévenir et protéger ces lycées.
00:52:34 Judith, il y a vraiment de quoi s'inquiéter, quand même,
00:52:36 quel que soit le motif ou la personne derrière.
00:52:39 Ces deux meurtres islamistes de professeurs, évidemment,
00:52:43 prouvaient que la menace était très lourde, énorme.
00:52:48 On sait que l'école, l'éducation sont des cibles privilégiées des islamistes.
00:52:55 C'est dans les écrits, dans les appels au meurtre
00:52:58 de leurs "représentants".
00:53:03 Mais comme le disait Noemi, il y a une fréquence très importante
00:53:09 d'alertes qui sont, heureusement, en général, des canulars.
00:53:14 J'ai regardé les chiffres de l'éducation nationale,
00:53:17 il y a eu 800 alertes à la bombe entre la rentrée septembre 2023 et novembre.
00:53:26 800 alertes.
00:53:27 Et à chaque fois, évidemment, la police est obligée de les prendre au sérieux.
00:53:31 Il n'est pas question de dire...
00:53:33 Mais là, ce qui frappe, c'est la diffusion de la menace.
00:53:35 Absolument. La diffusion de la menace.
00:53:38 Et alors, du coup, ça m'amène à mon deuxième point très rapidement.
00:53:41 C'est la fragilité de nos systèmes de sécurité.
00:53:45 D'après les experts en la matière, ce que je ne suis pas,
00:53:50 la France est un peu désinvolte avec la sécurité informatique.
00:53:54 - Cybersécurité. - Oui, avec la cybersécurité.
00:53:56 Et avec la protection de toutes ces plateformes
00:54:00 qui demandent aux gens de fournir leurs données individuelles
00:54:03 et qui sont devenues le moyen de communication privilégié,
00:54:07 voire exclusif avec certains organismes.
00:54:10 Apparemment, on est très léger dans le domaine de la protection.
00:54:14 - Léna Ro, nous sommes trop vulnérables pour reprendre l'idée de Judith.
00:54:19 Il va falloir peut-être songer à renforcer considérablement,
00:54:22 y compris en termes de recrutement, ce domaine de la cybersécurité ?
00:54:26 - Tout à fait. On l'a vu avec les dernières attaques
00:54:29 qui ont pu avoir lieu en termes de cyberattaques
00:54:32 des ministères, de la CAF récemment.
00:54:35 On a besoin de renforcer ça.
00:54:37 Et sur l'ENT, l'espace de travail des lycéens, encore plus.
00:54:41 C'est une plateforme qui est très vulnérable
00:54:43 et qui a déjà beaucoup de soucis.
00:54:45 Je vois les professeurs qui ont déjà du mal à envoyer
00:54:48 les devoirs aux élèves.
00:54:50 Une cyberattaque paraît presque facile.
00:54:53 - On imagine un peu la porosité.
00:54:55 - Exactement. On doit pouvoir en profiter pour renforcer ça,
00:54:58 le rendre aussi plus maléable,
00:55:01 enfin, pas maléable, mais le rendre plus facile d'utilisation.
00:55:05 Pour les élèves, les professeurs, renforcer la sécurité.
00:55:08 Et surtout, je pense à tous les élèves qui ont reçu ces menaces,
00:55:11 qu'on doit bien accompagner psychologiquement
00:55:13 dans les établissements pour pouvoir avoir un retour à l'école
00:55:16 qui soit le plus simple.
00:55:18 On est en pleine période de parcoursup,
00:55:20 on est en période d'examen.
00:55:22 Ces élèves ont besoin de pouvoir se concentrer sur ça
00:55:24 et pas sur éventuellement un attentat terroriste.
00:55:26 - Vous faites bien de rappeler qu'on est là face à des élèves
00:55:30 qui ont 14, 15 ans.
00:55:32 On ne peut pas imaginer voir ce genre d'image, Marc Baudrier,
00:55:35 quand on est aussi jeune.
00:55:36 Sur le plan cognitif, on n'est pas tout à fait formé
00:55:38 pour appréhender ce genre d'image.
00:55:40 Si le recul nécessaire, c'est un traumatisme absolu.
00:55:43 - Oui, c'est certain.
00:55:44 C'est certain que pour des jeunes,
00:55:46 peut-être qu'ils ne s'y attendent pas du tout, en plus.
00:55:48 Ils ne sont pas dans l'état d'esprit de regarder des prévenus,
00:55:51 des images particulièrement choquantes.
00:55:53 Normalement, ils sont là pour avoir des devoirs,
00:55:57 des horaires, des mots, des consignes de leurs professeurs.
00:56:00 Donc c'est vraiment un petit entre-soi.
00:56:02 C'est comme quelqu'un qui rentrerait dans une classe, finalement.
00:56:05 Après ça, il y a quand même plus de questions
00:56:07 que de réponses sur cette affaire.
00:56:09 Quelle est vraiment la volonté, sinon celle peut-être,
00:56:12 de jeter un peu la terreur ?
00:56:14 Pourquoi ?
00:56:16 Parmi des classes et des élèves dans le milieu scolaire
00:56:19 qui est déjà traumatisé, comme on l'a dit,
00:56:21 par deux égorgements absolument horribles
00:56:23 qui sont tout récents,
00:56:25 c'est assez curieux.
00:56:27 Et en tout cas, ça pose la question de la sécurité de ce système.
00:56:30 C'est évident.
00:56:31 Il y a pourtant plein de codes.
00:56:33 C'est des systèmes assez complexes.
00:56:35 On a du mal à penser comment...
00:56:38 Est-ce qu'on a pu rentrer là-dedans
00:56:40 et diffuser ce type d'image ?
00:56:42 Se procurer déjà ce type d'image,
00:56:44 et les diffuser ensuite auprès de jeunes élèves.
00:56:46 Pourquoi ?
00:56:47 Je serais curieux quand même de voir la psychologie
00:56:49 de ceux qui ont fait ça.
00:56:50 - Il ne faut pas exclure la bêtise.
00:56:52 Et on parle de volonté de sauver la terreur.
00:56:54 Mais la bêtise pure, ça peut aussi...
00:56:56 - La nature de la menace, quand on s'interroge
00:56:58 sur est-ce que c'était une vraie menace terroriste,
00:57:00 ce qu'on peut juste constater à l'heure actuelle,
00:57:02 c'est que le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi.
00:57:04 Ce sont les parquets des établissements concernés.
00:57:07 Il y aura sans doute peut-être une jonction.
00:57:10 Les parquets vont peut-être se dessaisir au profit de l'un d'eux
00:57:13 pour qu'il y ait une enquête qui permette
00:57:15 de recouper tous les éléments.
00:57:17 Et puis, force est de constater qu'on a annoncé
00:57:19 des explosions entre 11h et 15h dans les établissements scolaires
00:57:22 et qu'il ne s'est rien passé.
00:57:23 Après, la question est de savoir si on est sur quelqu'un
00:57:25 qui a voulu faire une blague,
00:57:26 ou si on est sur quelqu'un qui a voulu déstabiliser
00:57:28 d'une certaine manière.
00:57:29 Et auquel cas, c'est réussi,
00:57:30 puisque, encore une fois,
00:57:31 les chiffres donnés par Audrey Bertheau
00:57:33 sont vraiment très éloquents.
00:57:35 Plus de la moitié des élèves,
00:57:37 voire les trois quarts des élèves
00:57:38 qui, entre 11h et 15h, ont quitté l'établissement
00:57:40 pour ne pas prendre de risques.
00:57:42 - Bien sûr.
00:57:43 Oui, il faut minimiser les risques absolument.
00:57:45 En tout état de cause,
00:57:46 on peut imaginer quand même qu'on remontera la piste
00:57:48 vers le haut niveau.
00:57:49 - Oui, il faut l'espérer.
00:57:50 Mais ce qui est frappant, c'est que, quand même,
00:57:52 Emmanuel Macron, qui est un président
00:57:54 qui est arrivé en 2017 assez jeune,
00:57:55 avec l'idée d'une "start-up nation",
00:57:57 les nouvelles technologies et autres,
00:57:58 qu'on soit si défaillant en matière de cybersécurité,
00:58:01 alors qu'on sait très bien que, sur le plan criminel,
00:58:03 c'est un des enjeux majeurs,
00:58:05 et pas seulement national,
00:58:07 à l'échelle internationale.
00:58:09 On a de plus en plus d'attaques de cybersécurité,
00:58:11 que ce soit sur les grands groupes économiques,
00:58:13 que ce soit dans les datas,
00:58:15 comme le disait Judith tout à l'heure,
00:58:17 pour prendre des données,
00:58:19 ou pour créer la menace,
00:58:21 que sur le plan géopolitique,
00:58:23 la déstabilisation sur le plan géopolitique,
00:58:25 comment se fait-il que nous soyons si défaillants ?
00:58:27 Quand même, on a quand même des gens
00:58:29 qui sont brillantissimes chez nous,
00:58:31 et dans ce domaine-là, il faut investir sur eux.
00:58:33 - Je vous propose de changer de thème dans un instant,
00:58:35 mais on va retrouver Mickaël Dorian
00:58:37 pour un rappel des titres.
00:58:39 C'est à vous, Mickaël.
00:58:41 - À Marseille, 3 ans de prison ferme
00:58:43 ont été recuits contre une infirmière libérale
00:58:45 accusée d'une fraude de plus d'1,5 million d'euros,
00:58:48 somme qu'elle a accumulée en trompant la sécurité sociale.
00:58:51 Elle facturait des actes de soins fictifs,
00:58:53 plus de 80 000 en quelques années,
00:58:55 entre 2017 et 2020.
00:58:57 Si les chiffres ne sont pas encore officiels,
00:58:59 une chose est sûre, le déficit public
00:59:01 en 2023 sera supérieur à 5% du PIB,
00:59:04 c'est ce qu'annonçait Thomas Cazenave.
00:59:06 Le ministre délégué au compte public
00:59:08 pourrait faire face.
00:59:09 Le président de la République enchaîne
00:59:11 les réunions de crise avec ses ministres.
00:59:13 Et puis inauguration aujourd'hui
00:59:15 du premier Café Joyeux à New York,
00:59:17 la chaîne inclusive de restauration
00:59:19 qui emploie presque exclusivement des salariés handicapés
00:59:21 se lance sur un nouveau marché,
00:59:23 celui de l'Amérique du Nord.
00:59:25 Pour rappel, le tout premier avait ouvert ses portes
00:59:27 à la chaîne en 2017.
00:59:29 - Merci beaucoup, on vous retrouve tout à l'heure
00:59:31 à 16h pour un prochain rendez-vous de l'actualité.
00:59:33 Je suis toujours en compagnie de Judith Ventreuve,
00:59:35 Karim Zeribi, Léna Roe et Marc Baudry autour de cette table.
00:59:37 On va parler de cette question très polémique.
00:59:39 Faut-il mettre en place des statistiques
00:59:41 ethniques afin de lutter
00:59:43 contre la délinquance et la criminalité ?
00:59:45 Est-ce d'ailleurs réalisable ?
00:59:47 On va voir aussi ce que dit la loi en l'état
00:59:49 avec Clotilde Payet.
00:59:51 - La loi de 1978 sur l'informatique
00:59:55 et les libertés interdit
00:59:57 les statistiques ethniques en application
00:59:59 de la Constitution française.
01:00:01 Pourtant, une nouvelle juridiction
01:00:03 pourrait être utile pour l'action
01:00:05 des politiques publiques en matière de lutte
01:00:07 contre la délinquance.
01:00:09 - Pour précisément lutter contre les discriminations,
01:00:11 pour apprécier le niveau
01:00:13 d'intégration de certaines populations
01:00:15 issues de l'immigration,
01:00:17 ce n'est pas pour discriminer mais précisément
01:00:19 pour lutter contre les discriminations
01:00:21 que ces statistiques
01:00:23 qui permettraient d'analyser,
01:00:25 de quantifier
01:00:27 l'immigration avec la délinquance
01:00:29 permettraient d'avoir des politiques
01:00:31 publiques plus efficaces.
01:00:33 - Sur le plan législatif, il suffirait
01:00:35 qu'un projet ou qu'une proposition de loi
01:00:37 aboutisse pour que les statistiques
01:00:39 ethniques soient autorisées.
01:00:41 - Il existe quelques exceptions
01:00:43 à ces interdictions mais elles ne sont pas
01:00:45 suffisantes et le législateur
01:00:47 est parfaitement dans son rôle
01:00:49 de prévoir et d'encadrer juridiquement
01:00:51 ce type de statistiques qui encore une fois,
01:00:53 je le rappelle, est pratiqué dans 22 pays
01:00:55 du Conseil de l'Europe, au Canada, aux Etats-Unis,
01:00:57 en Grande-Bretagne. Il n'y a pas de raison
01:00:59 que la France soit à la traîne
01:01:01 sur un sujet aussi sensible
01:01:03 et utile pour mener des politiques publiques.
01:01:05 - En janvier dernier, Gérald Darmanin
01:01:07 a annoncé que 4 686
01:01:09 étrangers délinquants ont été
01:01:11 reconduits dans leur pays d'origine en 2023.
01:01:13 - Alors le sujet
01:01:15 disait "c'est pratiqué ailleurs".
01:01:17 Bon d'accord, mais ça ne veut pas dire
01:01:19 que ça doit être pratiqué partout forcément.
01:01:21 Mais dans le cadre de mes recherches
01:01:23 pour cette émission, je me suis rendue compte que c'était
01:01:25 déjà le cas de manière officieuse
01:01:27 à l'INSEE et dans
01:01:29 certains ministères. - Officielle ? Pas officieuse ?
01:01:31 - Oui, alors officieuse, mais je dis sur dérogation.
01:01:33 Avec une dérogation.
01:01:35 Mais il y a quand même des garde-fous, c'est-à-dire que c'est pas pratiqué
01:01:37 à grande échelle
01:01:39 mais via des dérogations,
01:01:41 vous pouvez le pratiquer. Donc c'est déjà, il y a une sorte
01:01:43 de tabou qui a été élevé dans les ministères.
01:01:45 - Déjà, il faut s'entendre sur ce que veut dire
01:01:47 "statistique ethnique". C'est ça la
01:01:49 grande difficulté et c'est
01:01:51 - Qu'est-ce que vous définissez comme "ethnique" ?
01:01:53 - Notamment, Michel Tribalat,
01:01:55 la démographe, qui a consacré un livre
01:01:57 au sujet qui s'appelait
01:01:59 "De mémoire statistique
01:02:01 ethnique, une querelle bien française".
01:02:03 C'était en 2016. Rien n'a changé
01:02:05 puisque c'est vraiment le serpent de mer,
01:02:07 c'est un sujet qui revient tout le temps. Et ce qui est très
01:02:09 drôle à constater,
01:02:11 c'est que des gens sont pour
01:02:13 à gauche et à droite, ou contre
01:02:15 à gauche et à droite, pour des raisons parfois
01:02:17 diamétralement opposées.
01:02:19 Regardez par exemple si Bataine Diame, pour Parole du
01:02:21 gouvernement en 2020,
01:02:23 voulait des statistiques ethniques
01:02:25 pour lutter contre la discrimination.
01:02:27 Nicolas Sarkozy en voulait
01:02:29 quand il était président de la République
01:02:31 pour instaurer des quotas pour lutter
01:02:33 contre la discrimination. - C'est ce que dit Georges Fenech dans le reportage.
01:02:35 - Voilà, exactement. Donc, deux
01:02:37 personnalités de bord opposées
01:02:39 pour la même raison. Et d'autres vous
01:02:41 expliquent, à gauche notamment, que
01:02:43 surtout pas, parce que c'est un outil
01:02:45 de discrimination, je pense
01:02:47 que la logique
01:02:49 et le bon sens, c'est de dire
01:02:51 il faut savoir de quoi on parle.
01:02:53 - Oui. - Combien...
01:02:55 Il ne faut pas faire
01:02:57 l'amalgame parce que statistiques
01:02:59 ethniques ne veut pas dire immigrés
01:03:01 ou ne veut pas dire étrangers. Votre sujet
01:03:03 finit par le nombre, la proportion
01:03:05 de détenus étrangers dans
01:03:07 les prisons françaises. On est déjà
01:03:09 dans autre chose. On n'est plus dans les
01:03:11 statistiques. - C'est ça. Il faudrait déjà poser le cadre
01:03:13 pour savoir ce que ça veut dire. J'imagine que vous y êtes
01:03:15 opposé, Lénaro. Et
01:03:17 vous comprenez les raisons inverses
01:03:19 qui sont invoquées par ceux qui disent
01:03:21 "ça va permettre de lutter contre la
01:03:23 discrimination". - Non, j'ai
01:03:25 beaucoup de mal. Moi, la question que j'ai envie de poser, c'est
01:03:27 où est-ce qu'on veut en venir, finalement,
01:03:29 avec ces statistiques. Les statistiques
01:03:31 ethniques, finalement, elles sont toujours
01:03:33 basées sur des préjugés
01:03:35 discriminants ou racistes.
01:03:37 Et ça légitimerait, finalement,
01:03:39 les thèses de l'existence
01:03:41 de différentes races. Et c'est
01:03:43 complètement réfuté, ça, par les scientifiques.
01:03:45 Et donc, si des stats comme ça
01:03:47 finissent par exister, qu'est-ce qu'on
01:03:49 en fait, finalement, dans la politique
01:03:51 publique ? On fait des politiques
01:03:53 discriminatoires, racistes,
01:03:55 basées sur des éléments
01:03:57 complètement réfutés par les scientifiques.
01:03:59 Aux dernières nouvelles, c'est toujours interdit
01:04:01 par la loi. Il faut que ça reste.
01:04:03 Et même aujourd'hui,
01:04:05 sur les statistiques de l'INSEE,
01:04:07 c'est sur des ressentis.
01:04:09 C'est pas exactement sur les...
01:04:11 - La suivialité des parents et des grands-parents.
01:04:13 - Oui, mais c'est aussi sur les ressentis.
01:04:15 - C'est pas un ressenti, c'est du factuel.
01:04:17 - On a aussi des statistiques sur le ressenti des personnes,
01:04:19 ce qui n'a rien à voir avec vraiment les statistiques ethniques
01:04:21 qu'on nous propose ici.
01:04:23 - Alors, tabou ou pas, regardez ce sondage
01:04:25 qui a été mené, pour savoir ce qu'en pensaient
01:04:27 les Français,
01:04:29 même, évidemment, en l'absence
01:04:31 d'évolution de la loi. Il n'est pas du tout
01:04:33 question, pour l'instant, de faire bouger les lignes,
01:04:35 la question qui a été posée,
01:04:37 c'est celle-ci. "Êtes-vous favorables
01:04:39 à l'utilisation de statistiques ethniques, afin de lutter
01:04:41 plus efficacement contre la délinquance ?"
01:04:43 Oui à 53%,
01:04:45 non, 35%
01:04:47 qui disent non radicalement,
01:04:49 et 12% qui ne se prononcent pas.
01:04:51 On va regarder aussi, en fonction des familles politiques,
01:04:53 évidemment, quels sont les
01:04:55 clivages, les différences.
01:04:57 Vous voyez, à gauche,
01:04:59 sans grande surprise, évidemment,
01:05:01 on n'y est pas favorables, mais
01:05:03 il reste quand même 42% de gens qui votent
01:05:05 à gauche, ou qui sont sympathisants de gauche,
01:05:07 qui disent "pourquoi pas, ça peut paraître étonnant,
01:05:09 une proportion pareille à gauche". - Non, parce que les quotas,
01:05:11 c'est de la discrimination, mais de la discrimination
01:05:13 positive. - Mais au centre,
01:05:15 donc, 54% disent oui, et puis alors
01:05:17 à droite, 75% avec un centre majorité.
01:05:19 Marc Baudrier pour une réaction, et puis je finirai avec vous,
01:05:21 bien sûr, Karim. - Non, mais simplement,
01:05:23 il y a beaucoup de pays, d'abord, qui le font.
01:05:25 Tous les grands pays d'immigration
01:05:27 pratiquent des statistiques
01:05:29 ethniques. Alors, derrière la statistique
01:05:31 ethnique, évidemment, il faut voir ce qu'on
01:05:33 mesure, mais on essaie de mesurer
01:05:35 en tout cas les effets
01:05:37 de l'immigration de masse,
01:05:39 ou de tels groupes d'immigration,
01:05:41 dans les grands pays d'immigration,
01:05:43 en Australie, aux Etats-Unis,
01:05:45 au Royaume-Uni, c'est permis,
01:05:47 et ce ne sont pas des dictatures sanguinaires.
01:05:49 Donc,
01:05:51 après ça, tout dépend. Je crois que
01:05:53 c'est quand même un peu paradoxal de vouloir
01:05:55 se mettre un bandeau sur les yeux
01:05:57 pour avancer dans des problèmes
01:05:59 sociétaux que nous avons. Et on peut
01:06:01 connaître les choses, essayer de les connaître
01:06:03 et de les comprendre, et puis ensuite, la décision politique,
01:06:05 c'est autre chose. Après ça,
01:06:07 il y a des débats à l'Assemblée, on fait, on ne fait pas,
01:06:09 en fonction de la connaissance
01:06:11 qu'on a. Mais se refuser
01:06:13 de connaître et d'évaluer
01:06:15 les différents
01:06:17 groupes qu'on a dans une société
01:06:19 comme la société française, ça me paraît curieux.
01:06:21 - Bon. C'est quoi une statistique ethnique,
01:06:23 Karim Zaribi ? - Vous posez à moi
01:06:25 la question alors que je suis le dernier à intervenir.
01:06:27 J'attendais que
01:06:29 mes collègues le disent. En fait, moi, je vais vous dire
01:06:31 une chose. Personne ne dit que c'est dans les dictatures
01:06:33 qu'il y a des statistiques ethniques.
01:06:35 Je ne vois pas pourquoi vous faites allusion à la dictature, c'est pas le sujet.
01:06:37 C'est seulement un modèle
01:06:39 de société. Est-ce qu'on a un modèle communautariste ?
01:06:41 Est-ce qu'on a un modèle de juxtaposition
01:06:43 de communautés en tant que Français ?
01:06:45 Est-ce que dans notre idéal républicain, on définit les Français
01:06:47 par leurs origines, par leur religion,
01:06:49 par leur couleur de peau ? La réponse, c'est non.
01:06:51 Donc si vous voulez venir vers les statistiques ethniques,
01:06:53 ça veut dire que vous voulez qu'on vienne vers un modèle
01:06:55 anglo-saxon qui définisse les gens par leurs origines.
01:06:57 Prenez mon cas. Je suis quoi,
01:06:59 moi, dans les statistiques ethniques ?
01:07:01 Je m'appelle Karim Ziribi.
01:07:03 Donc je suis quoi ?
01:07:05 On va me définir comment ? Par quoi ?
01:07:07 C'est quoi ? C'est mon déclaratif ? Ou alors on va décréter
01:07:09 que je suis
01:07:11 Français ou que je suis Français
01:07:13 de telle origine ?
01:07:15 Je suis la troisième génération. Mes enfants, c'est la quatrième.
01:07:17 C'est très compliqué
01:07:19 ce que vous êtes en train de dire. En plus,
01:07:21 la question... - Ce sont des éléments factuels.
01:07:23 - Oui, mais les éléments factuels.
01:07:25 Qu'est-ce qu'on en fait ? La réalité, c'est que là,
01:07:27 on prend un biais pour lutter contre la délinquance.
01:07:29 C'est-à-dire qu'on sous-tend l'idée
01:07:31 qu'on va effectivement décréter qui est délinquant
01:07:33 et qui ne l'est pas en fonction de ses origines.
01:07:35 Or, Georges Fenech, lui,
01:07:37 il a pris un autre angle. Il a dit pour lutter contre
01:07:39 les discriminations à l'emploi ou au logement.
01:07:41 Parce qu'on sait très bien que quand vous envoyez un CV,
01:07:43 quand vous appelez Mohamed, vous avez 100 fois moins de chances
01:07:45 de trouver un emploi que quand vous appelez Christophe.
01:07:47 On le sait. C'est pourquoi
01:07:49 qu'on veut les utiliser, ces statistiques techniques.
01:07:51 Pour mettre l'accent sur le fait
01:07:53 qu'il y a une frange de la population
01:07:55 qui, dans son ADN, serait porteuse
01:07:57 de comportements de délinquance. Ou pour dire
01:07:59 que, dans notre France, l'égalité républicaine
01:08:01 ne fonctionne pas. Et les mécanismes
01:08:03 de méritocratie ne fonctionnent pas. Pourquoi on
01:08:05 veut des statistiques techniques ? Soyons clairs !
01:08:07 Et philosophiquement, ça va quelque peu
01:08:09 à l'encontre de notre conception de la République.
01:08:11 - Judith, c'est une démonstration implacable par rapport à la
01:08:13 République laïque ?
01:08:15 - Mais non, mais là, on a un problème dans notre
01:08:17 discussion, c'est qu'on profite
01:08:19 du flou. On ne sait pas
01:08:21 exactement de quoi on parle pour dire
01:08:23 un peu n'importe quoi. Personne n'a parlé
01:08:25 d'ADN, ni de gènes
01:08:27 de la criminalité. - Alors, comment on fait
01:08:29 les statistiques ? Alors, répondez
01:08:31 à la question de Nelly.
01:08:33 - Si vous permettez, je vais répondre. - Je veux comprendre.
01:08:35 Sur quelle base on débat ? - Auxquelles je souhaite répondre.
01:08:37 Dans un quartier
01:08:39 où vous avez 70% de la population
01:08:41 d'origine étrangère,
01:08:43 vous avez toutes les chances qu'une majorité
01:08:45 de délinquants soient d'origine
01:08:47 étrangère et une majorité de victimes
01:08:49 d'origine étrangère.
01:08:51 Évidemment, puisque 70%... - C'est quoi
01:08:53 d'origine étrangère ? Quelqu'un qui est d'origine
01:08:55 italienne et qui a grandi avec moi est d'origine étrangère ?
01:08:57 - C'est-à-dire, selon les cas, né de parents
01:08:59 qui ne sont pas français ou né de
01:09:01 grands-parents qui ne sont pas français. - Donc, un Italien est d'origine
01:09:03 étrangère ? Un Espagnol, pareil ? - Encore une fois...
01:09:05 - Je vous pose la question, Judith. - Absolument.
01:09:07 - D'accord. - Encore une fois,
01:09:09 l'INSEE pratique ce genre
01:09:11 de calcul. Ça permet
01:09:13 notamment de constater
01:09:15 des corrélations qui font qu'à un moment,
01:09:17 on dit, par exemple,
01:09:19 pour les établissements scolaires,
01:09:21 dans des endroits où ça ne fonctionne pas
01:09:23 du tout, là, on a
01:09:25 atteint un niveau
01:09:27 d'étranger et de
01:09:29 descendant d'étranger trop élevé.
01:09:31 - D'étranger et de descendant d'étranger. - Il faut arrêter de recevoir.
01:09:33 - D'étranger et de descendant d'étranger. Je voyais
01:09:35 quand même la connexion que vous faites.
01:09:37 On n'est pas étrangers. - C'est-à-dire...
01:09:39 - Excusez-moi, moi, je suis français. - Je ne suis pas d'étranger.
01:09:41 - Oui, mais... - Vous voulez dire que c'est...
01:09:43 - Oui, mais... - Vous êtes français, vous, en fait. - Excusez-moi.
01:09:45 - Ce que vous voulez dire, c'est jusqu'à quel
01:09:47 degré on doit remonter aussi, quoi, d'une sorte.
01:09:49 - Du coup, on remonte, effectivement. Je veux dire,
01:09:51 la voie de Pandore est ouverte.
01:09:53 On va faire un peu comme vous et moi. C'est en fonction
01:09:55 des patronymes. On va se définir comme français. - Deux autres thèmes
01:09:57 que j'aimerais vous soumettre, même si je comprends que celui-ci
01:09:59 déclenche un peu plus les passions.
01:10:01 En réaction, peut-être, à ce que dit
01:10:03 Judith.
01:10:05 - Avant la question de
01:10:07 l'origine, de la couleur de peau,
01:10:09 du nom, etc., la variable
01:10:11 qui explique la délinquance, déjà, c'est le
01:10:13 genre, en lien avec la
01:10:15 socialisation, mais aussi le milieu social,
01:10:17 la condition économique et le niveau d'éducation.
01:10:19 Quand on met tout ça
01:10:21 à égalité pour tout le monde,
01:10:23 on arrive à des taux de délinquance qui baissent,
01:10:25 en fait, par le
01:10:27 niveau économique, avant tout.
01:10:29 Quand on entend des jeunes qui disent
01:10:31 "Oui, je vais dealer parce que
01:10:33 j'ai pas assez de sous
01:10:35 et j'ai besoin d'argent."
01:10:37 C'est ça, aussi. - Il n'est pas d'accord avec vous.
01:10:39 - Non, parce que ça décrète aussi l'idée que parce qu'on est
01:10:41 pauvre, on est délinquant. Moi, je réfute cette idée-là.
01:10:43 Excusez-moi, l'éducation, j'entends,
01:10:45 c'est la base, pour moi. Quel que soit
01:10:47 votre statut social, si vous avez une éducation stricte
01:10:49 qui est digne de ce nom, vous ne versez pas
01:10:51 dans la délinquance. Le premier sujet, il est là.
01:10:53 Après, arrêtons avec la condition sociale.
01:10:55 Combien d'entre nous sommes nés dans des conditions
01:10:57 très populaires, qui, pour autant, on n'a pas
01:10:59 versé dans la délinquance ? J'aime pas ce rapprochement-là.
01:11:01 - Autre thème. On va parler des Etats-Unis, qui ont
01:11:03 présenté aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU
01:11:05 un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat
01:11:07 lié à la libération des
01:11:09 otages à Gaza.
01:11:11 Le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, est attendu
01:11:13 en Égypte, arrive en Égypte aujourd'hui
01:11:15 pour parler.
01:11:17 En vue d'une nouvelle trêve, je vous propose d'écouter d'ores et déjà
01:11:19 ce qu'il a dit.
01:11:21 - Les choses se rapprochent.
01:11:23 Je pense que les écarts se réduisent
01:11:25 et qu'un accord est tout à fait possible.
01:11:27 Nous avons travaillé très dur avec le Qatar,
01:11:29 l'Égypte et Israël pour mettre sur la table
01:11:31 une proposition solide, ce que
01:11:33 nous avons fait. Le Hamas ne l'a pas
01:11:35 accepté. Il est revenu avec d'autres
01:11:37 demandes, d'autres exigences.
01:11:39 Les négociateurs y travaillent en ce moment même.
01:11:41 - C'est un élément notable
01:11:45 et très nouveau de la part des Etats-Unis
01:11:47 puisqu'ils avaient refusé tous les autres projets de résolution
01:11:49 parce que ce n'était pas conforme
01:11:51 aux attentes Marc Baudrier.
01:11:53 Les choses sont en train de bouger pour cette région.
01:11:55 - Oui, ça fait des mois qu'on en parle
01:11:57 de ce cessez-le-feu,
01:11:59 depuis au moins la fin de l'année dernière,
01:12:01 novembre, quelque chose comme ça. On a commencé
01:12:03 à en parler. C'était très hypothétique.
01:12:05 Ça allait de moins en moins. Et là, on a l'impression
01:12:07 qu'on touche au but. Mais entre
01:12:09 l'impression de toucher au but et la signature
01:12:11 et surtout l'application du cessez-le-feu
01:12:13 sur place, il y a
01:12:15 une marge énorme.
01:12:17 Là, il faut attendre un petit peu
01:12:19 et voir si vraiment
01:12:21 des deux côtés de la barrière,
01:12:23 côté israélien et côté palestinien,
01:12:25 on s'accorde vraiment
01:12:27 sur des termes précis.
01:12:29 D'une part. Et d'autre part,
01:12:31 combien de temps ça durera ? Parce que là,
01:12:33 je crois qu'on parle de six semaines, il me semble.
01:12:35 Six semaines, c'est long.
01:12:37 Il faut que ça tienne.
01:12:39 - Rapha, a changé la donne ?
01:12:41 Ou a été un point de bascule, d'une certaine manière,
01:12:43 pour les pays étrangers ? - Oui, bien sûr.
01:12:45 Et puis, ce qui a changé la donne
01:12:47 aussi, c'est que
01:12:49 pour la première fois dans un projet de résolution,
01:12:51 le cessez-le-feu
01:12:53 est lié directement
01:12:55 à la restitution des otages.
01:12:57 Jusqu'à présent,
01:12:59 on n'a eu aucun
01:13:01 engagement ferme d'un dirigeant
01:13:03 israélien, disant "Ramas,
01:13:05 vous rendez les otages
01:13:07 et on cesse le feu."
01:13:09 La proposition
01:13:11 ferme n'existe pas. Il y a eu des
01:13:13 déclarations en ce sens-là,
01:13:15 mais ça n'était pas automatique.
01:13:17 Là, du coup, le marché
01:13:19 devient clair. Et les Israéliens
01:13:21 l'ont accepté. - Est-ce qu'on peut nourrir un réel espoir
01:13:23 cette fois, quand les États-Unis se mettent
01:13:25 de tout leur poids dans la balance
01:13:27 pour peser ? Concernant cette région du monde,
01:13:29 généralement, c'est qu'il y a quelque chose
01:13:31 qui est en train de se déclencher. Mais après,
01:13:33 il faut voir la réaction en face. Parce qu'on a souvent
01:13:35 dit qu'on était parvenus à un accord
01:13:37 et à la dernière minute, une des deux parties
01:13:39 faisait capoter. - C'est bien
01:13:41 qu'on y arrive
01:13:43 enfin. Je pense qu'il était
01:13:45 largement temps. Je vois,
01:13:47 j'étais là il y a trois mois,
01:13:49 quatre mois, déjà, dire ça sur ce plateau
01:13:51 "un cessez-le-feu, un cessez-le-feu, vite",
01:13:53 parce que ça va dégénérer, ça a dégénéré.
01:13:55 Et surtout, je trouve ça
01:13:57 presque un peu hypocrite de la part des États-Unis
01:13:59 de enfin se réveiller, maintenant qu'il y a Rafa,
01:14:01 maintenant qu'il y a la famine, et de proposer,
01:14:03 après avoir bloqué plusieurs fois
01:14:05 des résolutions au Conseil de sécurité,
01:14:07 de enfin aller
01:14:09 vers un accord de paix. Il était temps.
01:14:11 Et je voulais en profiter,
01:14:13 ça tombe au même moment que
01:14:15 aujourd'hui est étudiée au Sénat,
01:14:17 en ce moment même,
01:14:19 avec la niche parlementaire des parlementaires
01:14:21 communistes, une proposition
01:14:23 de reconnaissance de l'État
01:14:25 palestinien, et aussi pour
01:14:27 un cessez-le-feu. Donc c'est en ce moment
01:14:29 discuté, et un cessez-le-feu durable
01:14:31 au Sénat, et donc j'espère que ça va vraiment
01:14:33 aboutir à une vraie décision,
01:14:35 à une vraie position,
01:14:37 et à des actes derrière.
01:14:39 - Blinken, dans la région, c'est tout sauf
01:14:41 anodin, on peut se dire que là, on touche
01:14:43 pratiquement au but ?
01:14:45 - C'est même moi, Tanguy, qu'il n'est pas effectif,
01:14:47 que j'ai du mal à y croire,
01:14:49 l'hypocrisie des Américains,
01:14:51 elle est régulière,
01:14:53 ils portent leur veto au Conseil
01:14:55 de sécurité, c'est le seul pays,
01:14:57 il y a 15 pays au Conseil de sécurité,
01:14:59 dont 5 qui ont le droit de veto, c'est les seuls
01:15:01 qui posent leur droit de veto en permanence,
01:15:03 ils livrent des armes à Israël,
01:15:05 ils continuent de bombarder les civils palestiniens,
01:15:07 donc c'est une hypocrisie notoire du côté des États-Unis.
01:15:09 J'espère qu'on va y parvenir, très franchement,
01:15:11 qu'on va libérer les otages, d'un côté,
01:15:13 qu'on va épargner
01:15:15 les vies des Palestiniens,
01:15:17 c'est le Pentagone qu'ils achiffraient à plus de 25 000,
01:15:19 donc là, ce n'est pas le ministère de santé du Hamas,
01:15:21 donc ça suffit.
01:15:23 - Déclaration rectifiée par la porte-parole du Pentagon.
01:15:25 - Oui, il n'y a pas de mort, tout va bien.
01:15:27 - Il nous reste 6 minutes.
01:15:29 - Soyez pressés.
01:15:31 - Pour aborder le tout dernier, on verra ce que ça donne,
01:15:33 cette visite dans la région d'Antony Blinken,
01:15:35 dans les prochaines heures, on sera peut-être déjà un petit peu fixé.
01:15:37 On va parler du sommet international du nucléaire.
01:15:39 Salut à Bruxelles,
01:15:41 c'est un peu le grand retour de l'atome
01:15:43 dans l'Union européenne,
01:15:45 avec des législations un peu plus accommodantes.
01:15:47 Le sujet nucléaire qui a souvent été tabou
01:15:49 à Bruxelles ces dernières années.
01:15:51 Thomas Bonnet,
01:15:53 il y a une prise de conscience
01:15:55 que maintenant,
01:15:57 le nucléaire est devenu indispensable
01:15:59 pour affronter certains défis
01:16:01 qu'elles ont été les avancées du jour.
01:16:03 - Oui, écoutez, ce qu'on a entendu,
01:16:09 c'est qu'il aura fallu attendre la COP28
01:16:11 pour qu'enfin, il y ait une sorte de consensus
01:16:13 autour de l'atome
01:16:15 et que le nucléaire pouvait être une solution
01:16:17 pour justement mettre fin à la dépendance
01:16:19 aux énergies fossiles.
01:16:21 Alors, on a vu le chef de l'État arriver ce matin
01:16:23 aux alentours de 11h pour ce sommet
01:16:25 qui aura duré 2h,
01:16:27 avec finalement un communiqué qui a été publié.
01:16:29 On voit donc une forme de consensus
01:16:31 d'une trentaine de pays pour accélérer
01:16:33 sur le dossier du nucléaire.
01:16:35 Et puis maintenant,
01:16:37 le chef de l'État se penche sur d'autres enjeux
01:16:39 aussi importants. Il est question d'Ukraine
01:16:41 ici maintenant au Conseil européen
01:16:43 parce que vous le savez, l'idée maintenant,
01:16:45 c'est de savoir comment on peut mieux aider
01:16:47 l'Ukraine. Voilà de quoi il va être
01:16:49 beaucoup question pour cet après-midi.
01:16:51 Les réunions qui se tiennent actuellement
01:16:53 à huis clos jusqu'à demain.
01:16:55 Évidemment, tout cela aussi
01:16:57 avec les propos du chef de l'État
01:16:59 sur l'envoi éventuel de troupes au sol qui, je vous rappelle,
01:17:01 ont provoqué quelques dissensions.
01:17:03 On va donc surveiller s'il y a encore
01:17:05 des dissensions lors de ce Conseil européen.
01:17:07 En tout cas, ce matin, il y avait un consensus
01:17:09 sur le sujet du nucléaire.
01:17:11 Merci beaucoup Thomas pour ces premières précisions.
01:17:13 Léna Roche, je vais commencer avec vous.
01:17:15 C'est une électricité propre et fiable,
01:17:17 le nucléaire, si tant est qu'on
01:17:19 s'y attelle bien,
01:17:21 qu'on borde tout.
01:17:23 Ça n'a pas toujours été le cas. Il y a eu tellement mauvaise presse
01:17:25 dans les années 80-90.
01:17:27 On se souvient en Allemagne notamment
01:17:29 où on avait tout arrêté.
01:17:31 À quoi est dû ce retour en grâce ?
01:17:33 C'est comme certains produits,
01:17:35 comme l'amphithérosanitaire qui avait été des parias.
01:17:37 On se rend compte qu'il n'y a pas d'incidence néfaste ?
01:17:39 Déjà, c'est très bien.
01:17:41 Je pense que l'Europe puisse se mettre
01:17:43 autour de la table pour parler du nucléaire.
01:17:45 On en a besoin.
01:17:47 Si nous voulons avoir des objectifs
01:17:49 forts au niveau de la transition écologique,
01:17:51 au niveau de nos gaz
01:17:53 à effet de serre, à nos émissions,
01:17:55 on va avoir besoin
01:17:57 de nucléaire pour pouvoir réussir
01:17:59 puisque c'est
01:18:01 une énergie qui est stable, qui est propre
01:18:03 si elle est correctement gérée
01:18:05 et si on a des investissements
01:18:07 publics là-dedans. On a besoin de construire
01:18:09 des EPR, on a besoin de construire
01:18:11 des centrales. Notamment,
01:18:13 il avait été question, il me semble,
01:18:15 il y a quelques temps, de petits réacteurs.
01:18:17 Il y avait eu un vote
01:18:19 à l'Union européenne
01:18:21 là-dessus.
01:18:23 D'ailleurs, on avait voté
01:18:25 à un seul député
01:18:27 européen qui est aujourd'hui candidat
01:18:29 sur notre liste aux européennes,
01:18:31 Emmanuel Morel, qui avait voté
01:18:33 en ce sens, oui, pour
01:18:35 la construction de ces petits réacteurs.
01:18:37 Il avait bien raison puisqu'on a besoin
01:18:39 pour pouvoir aller plus loin dans la transition écologique.
01:18:41 Marc Baudrier,
01:18:43 l'Europe a été échaudée
01:18:45 et même traumatisée par Tchernobyl.
01:18:47 Ça nous a fait prendre du retard et peut-être
01:18:49 ça a aussi
01:18:51 colporté
01:18:53 de fausses choses à propos du nucléaire
01:18:55 et de ses bienfaits
01:18:57 si tant est qu'on arrivait à bien le gérer.
01:18:59 C'est-à-dire que ça a renforcé
01:19:01 le camp des opposants
01:19:03 au nucléaire qui existe depuis très longtemps.
01:19:05 Les écologistes
01:19:07 sont même presque nés
01:19:09 dans le combat contre le nucléaire dans les années 70.
01:19:11 C'est leur raison d'être, en fait, au début.
01:19:13 On s'en souvient pour les plus âgés.
01:19:15 Ils étaient très mobilisés là-dessus.
01:19:17 C'est surtout,
01:19:19 si vous voulez, une déculottée
01:19:21 incroyable et un revirement
01:19:23 pour la Macronie et pour l'Allemagne
01:19:25 parce que les deux étaient partis
01:19:27 pour supprimer le nucléaire
01:19:29 ou pas supprimer, mais en tout cas le réduire
01:19:31 de manière très considérable dans le mix énergétique
01:19:33 de nos pays.
01:19:35 Et là, ils se sont aperçus,
01:19:37 on s'est aperçus avec la guerre en Ukraine.
01:19:39 Il y a eu un rétro-pédalage phénoménal.
01:19:41 Un rétro-pédalage qui est carrément
01:19:43 à demi-tour aux droites.
01:19:45 Et heureusement, finalement,
01:19:47 heureusement, on retrouve un petit peu de cohérence.
01:19:49 Mais cela dit,
01:19:51 dans ce rétro-pédalage
01:19:53 et dans ce virage radical,
01:19:55 on a perdu quand même
01:19:57 Fessenheim au passage et on a perdu
01:19:59 beaucoup de temps. La France a fait beaucoup
01:20:01 d'erreurs, la France de Macron, il faut le dire.
01:20:03 - Oui, le temps de remettre en cours et à flot
01:20:05 les centrales. C'est quand même un retournement
01:20:07 de situation assez phénoménal.
01:20:09 Si il y a 20 ans on nous avait dit ça, on n'aurait
01:20:11 même pas cru, même il y a 10 ans.
01:20:13 - Qui est lié aussi à ce que nous vivons
01:20:15 à travers le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
01:20:17 En fait, il y a deux sujets
01:20:19 autour de la rengrasse du nucléaire.
01:20:21 D'abord, il y a la question de la transition écologique,
01:20:23 l'émission de CO2. Effectivement, c'est une énergie
01:20:25 qui n'est pas totalement propre non plus.
01:20:27 En matière d'émission de CO2, effectivement,
01:20:29 on n'a rien à reprocher au nucléaire. Après, il y a
01:20:31 les questions de l'enfouissement des déchets radioactifs
01:20:33 qui sont un vrai sujet, mais on sait aujourd'hui
01:20:35 mieux les traiter qu'on ne le faisait. Puis il y a la question
01:20:37 de la sécurité aussi des centrales. Là aussi, on a fait
01:20:39 d'énormes progrès. Donc depuis le général De Gaulle,
01:20:41 c'est vrai que nous, Français, nous sommes quand même
01:20:43 à la pointe de cette énergie
01:20:45 et il faut qu'on puisse, avec nos partenaires
01:20:47 européens, faire du nucléaire
01:20:49 l'énergie européenne. Parce que c'est aussi
01:20:51 la souveraineté de notre continent.
01:20:53 Et quand il y a un conflit, comme on est en train
01:20:55 de le vivre, on n'est plus dépendant
01:20:57 si on a une capacité de production
01:20:59 nucléaire européenne. Le problème,
01:21:01 c'est que cette Europe, elle n'a jamais été politique.
01:21:03 C'est un grand marché
01:21:05 de libre circulation et si on avait
01:21:07 fait une Europe de l'énergie, peut-être que la question
01:21:09 nucléaire aurait été mise sur la table
01:21:11 beaucoup plus tôt. - Parfois, il y a des choses bien
01:21:13 et constructives à Bruxelles. - Oui, mais c'est parce que l'Europe
01:21:15 n'a pas été politique. C'est parce que la France
01:21:17 n'a jamais voulu engager le bras de fer politique
01:21:19 avec l'Allemagne. On s'est fait balader
01:21:21 par l'Allemagne. - C'est la politique, le bras de fer politique.
01:21:23 - Eh bien voilà, justement.
01:21:25 La France, si, si, était
01:21:27 sur le terrain politique et s'est laissée faire
01:21:29 par l'Allemagne de trop nombreuses années.
01:21:31 Et vous parliez du
01:21:33 traumatisme de Tchernobyl. Il y avait aussi
01:21:35 des raisons au bassement électoral
01:21:37 qui expliquent la décision
01:21:39 unilatérale, je le rappelle, d'Angela
01:21:41 Merkel, qui voulait s'attirer les sympathies
01:21:43 de ses verts à elle. - Merci à tous
01:21:45 les quatre d'avoir été parmi nous. Deux
01:21:47 d'entre vous vont rester tout à l'heure pour la
01:21:49 dernière heure. Merci Lénarro, merci Marc.
01:21:51 On continuera évidemment de parler de ces
01:21:53 menaces d'attaques
01:21:55 terroristes qui ont été menées contre
01:21:57 des lycées cyberattaques.
01:21:59 Et l'État prend évidemment la menace très au sérieux.
01:22:01 L'enquête ne fait que débuter.
01:22:03 On abordera encore cette question tout à l'heure.
01:22:05 Donc voici la dernière heure de 180
01:22:10 minutes Info avec Miquel Dorian pour le journal.
01:22:12 On va parler de la sécurité qui a été renforcée dans plusieurs
01:22:14 établissements scolaires depuis ce matin. - Oui, une mesure
01:22:16 mise en place après que des élèves aient
01:22:18 reçu un mail de menace sur leur
01:22:20 messagerie École Directe. Un mail
01:22:22 accompagné d'une vidéo de décapitation.
01:22:24 Reportage de Miquel Chahou
01:22:26 à l'Institution Providence. C'est un lycée
01:22:28 privé de Saint-Malo. Il fait
01:22:30 partie des établissements visés.
01:22:32 - 7h45,
01:22:34 rentrée des classes dans une atmosphère plus
01:22:36 tendue que d'habitude devant
01:22:38 l'Institution Providence de Saint-Malo.
01:22:40 Le mail est arrivé hier à 15h21.
01:22:42 Seules 60 personnes l'ont reçu.
01:22:44 Des élèves, des parents, des personnels.
01:22:46 Mais avec les réseaux sociaux,
01:22:48 il a vite fait le tour des milles scolaires
01:22:50 de l'établissement. Le plus choquant, c'est
01:22:52 la vidéo en pièce jointe. - C'est des gens
01:22:54 qui décapitent
01:22:56 une autre personne et qui jouent avec
01:22:58 ses organes. Donc, c'est pas très beau à voir.
01:23:00 - Là, on a notre directeur qui est juste là-bas
01:23:02 et puis on a les forces de l'ordre aussi.
01:23:04 Donc, je me sens en sécurité quand même
01:23:06 aujourd'hui. - Seuls quelques parents
01:23:08 ont décidé de ne pas scolariser leur enfant
01:23:10 ce jour. - C'est inquiétant de recevoir
01:23:12 ce genre de mail de plus en plus.
01:23:14 Vraiment. - C'est sûrement
01:23:16 un canular de très
01:23:18 mauvaise... de très très
01:23:20 mauvais goût et puis
01:23:22 moi, je pense qu'il faut pas céder à la terreur.
01:23:24 Il faut continuer à vivre. - Des adultes
01:23:26 seront disponibles toute la journée
01:23:28 pour entendre les élèves qui en ressentent le besoin.
01:23:30 La direction du lycée se veut rassurante.
01:23:32 - C'est un piratage qui s'est
01:23:34 passé sous forme de hameçonnage.
01:23:36 C'est-à-dire que sur Internet,
01:23:38 des personnes
01:23:40 totalement malveillantes ont réussi
01:23:42 à récupérer d'une manière
01:23:44 ou d'une autre les identifiants
01:23:46 de l'un ou l'autre élève.
01:23:48 Le chef d'établissement a prévu de déposer
01:23:50 plainte dès aujourd'hui.
01:23:52 - Gabriel Attal présidera justement d'ici
01:23:54 30 minutes une réunion sur la
01:23:56 sécurisation des établissements scolaires en présence
01:23:58 de la ministre de l'éducation
01:24:00 Nicole Belloubet, pardon,
01:24:02 du garde des soirées Eric Dupond-Moretti et
01:24:04 de la secrétaire d'Etat chargée de la ville Sabrina
01:24:06 Agristi Roubache. - Et puis on va aussi parler
01:24:08 des suites de l'opération Place Nette XXL
01:24:10 à Marseille. - À Marseille où les forces
01:24:12 de l'ordre sont toujours présentes dans le
01:24:14 quartier de la Castellane. Le préfet
01:24:16 des Bouches-du-Rhône a promis aux habitants de ne pas
01:24:18 laisser les dealers revenir mais vous allez
01:24:20 voir que le trafic ne s'est pas
01:24:22 arrêté pour autant. Il se poursuit même
01:24:24 juste à côté, à quelques mètres de la cité.
01:24:26 Reportage de Régine Delfour et Tony Pitaro.
01:24:28 - Nous ne lâcherons
01:24:30 rien, c'est ce qu'a affirmé hier
01:24:32 le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
01:24:34 Avec l'opération Place Nette XXL
01:24:36 750 policiers
01:24:38 et gendarmes sont déployés
01:24:40 dans les quartiers sensibles de Marseille
01:24:42 notamment dans la cité de la Castellane.
01:24:44 - Certains ont vu
01:24:46 des individus revenir,
01:24:48 ont pu penser que des dealers revenaient.
01:24:50 Nous sommes là,
01:24:52 les policiers
01:24:54 CRS, les policiers
01:24:56 de la sécurité publique sont là en faisant son permanence
01:24:58 et la nuit nous avons aussi nos équipages civils.
01:25:00 - Aucun répit n'est donc
01:25:02 laissé aux dealers. Pourtant
01:25:04 Spanish, un jeune dealer
01:25:06 de 16 ans, ne semble pas
01:25:08 très préoccupé par cette présence
01:25:10 policière. - Si, je peux travailler
01:25:12 si on va ailleurs. - Il dit vivre
01:25:14 en foyer et avoir besoin d'argent.
01:25:16 - Je vends, je guette,
01:25:18 je fais tout.
01:25:20 Je sais que c'est pas bien mais
01:25:22 c'est le moyen pour gagner des sous.
01:25:24 Après il y en a d'autres, je sais.
01:25:26 - Un trafic qui lui rapporte une somme
01:25:28 conséquente. - Entre
01:25:30 500 et 150 jours.
01:25:32 Selon les autorités, les différents
01:25:34 points de deal de la cité rapporteraient
01:25:36 entre 50 et 80 000 euros
01:25:38 par jour. - Et puis dans le même temps
01:25:40 à Nantes, cette opération de police qui elle a frappé
01:25:42 un important point de deal. - Celui du
01:25:44 38 rue Watteau, l'un des points de deal
01:25:46 les plus importants de l'agglomération nantaise.
01:25:48 Résultat des saisies, 11 kilos d'héroïne,
01:25:50 17 kilos de cannabis et 11 armes à feu.
01:25:52 C'est un sujet de Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
01:25:54 - C'était le point de deal
01:25:56 le plus lucratif et important de
01:25:58 Nantes. Ici, dans le quartier des
01:26:00 Rue Valière, au 38 rue Watteau.
01:26:02 Une importante opération de la police
01:26:04 judiciaire a été mise en place.
01:26:06 Le 13 mars à 4h du matin,
01:26:08 l'assaut a été lancé sur 14 points
01:26:10 de deal simultanément. L'opération
01:26:12 a permis une importante saisie
01:26:14 de marchandises. - À Nantes,
01:26:16 au total, c'est quasiment
01:26:18 11 kilos d'héroïne qui ont
01:26:20 été saisies. Nous avons également
01:26:22 pu procéder à la saisie
01:26:24 de pas moins de 17 kilos de cannabis,
01:26:26 de cocaïne, à dire vrai,
01:26:28 dans des quantités assez faibles.
01:26:30 Et de 11 armes.
01:26:32 - 9 personnes ont été arrêtées
01:26:34 et 7 d'entre elles ont été déférées
01:26:36 et incarcérées, dont 2 individus
01:26:38 à la tête du réseau Nantais.
01:26:40 Pour la police nationale, c'est une victoire.
01:26:42 - Ca montre bien que
01:26:44 l'union fait la force
01:26:46 et que
01:26:48 casser les barrières entre les services,
01:26:52 décloisonner les services,
01:26:54 ça se fait
01:26:56 au profit de la lutte
01:26:58 contre la délinquance. C'est un vrai succès.
01:27:00 - Cet important point de deal a provisionné
01:27:02 environ 500 personnes par jour.
01:27:04 Aujourd'hui, il est totalement démantelé.
01:27:06 - Enfin, si vous aimez les fraises,
01:27:08 attendez-vous à les payer un peu plus cher cette année.
01:27:10 - Alors, toujours est-il, Nelly, que la saison est ouverte.
01:27:12 Mais c'est vrai, les fraises françaises vont coûter
01:27:14 plus cher, en raison notamment
01:27:16 d'une baisse importante de la production.
01:27:18 Les prix sont plus attractifs,
01:27:20 c'est vrai, pour celles importées d'Espagne. Mais attention,
01:27:22 la qualité et le goût, surtout, ne sont pas
01:27:24 les mêmes. Démonstration en Dordogne
01:27:26 avec Jérôme Rampenaud.
01:27:28 - Au cœur de la Dordogne, les premières
01:27:30 gariguettes commencent à mûrir. Mais pour Patricia,
01:27:32 il est difficile de rivaliser en termes de volume
01:27:34 et de tarifs avec la fraise espagnole.
01:27:36 - On n'est pas sur les mêmes exploitations,
01:27:38 on n'est pas sur les mêmes pratiques, on n'a pas les mêmes
01:27:40 réglementations. Eux, ils produisent en masse,
01:27:42 nous, on produit
01:27:44 au niveau local et on vend
01:27:46 plutôt sur le territoire français.
01:27:48 - Le problème qui se pose aussi,
01:27:50 ce sont les intermédiaires entre les producteurs
01:27:52 et les consommateurs, ce qui fait
01:27:54 une fraise française chère.
01:27:56 - Quand vous êtes en circuit court, c'est assez facile,
01:27:58 ça va de l'agriculteur au consommateur.
01:28:00 Mais après, dès que vous passez par les grossistes,
01:28:02 les négociants, vous avez plusieurs intermédiaires.
01:28:04 Parce qu'eux-mêmes vendent à d'autres
01:28:06 qui d'autres vendent et ça passe de plateforme
01:28:08 en plateforme. D'ailleurs, ça n'arrive aux consommateurs
01:28:10 qu'au bout de 5 jours.
01:28:12 - Les fraises espagnoles sont plus chères que les autres années.
01:28:14 Autour de 3 euros les 500 grammes,
01:28:16 elles restent malgré tout plus compétitives que la française
01:28:18 qui pourrait tirer son épingle du jeu
01:28:20 par sa qualité.
01:28:22 - On ne travaille pas sur les mêmes variétés.
01:28:24 La France, elle a gardé et elle tient à garder
01:28:26 les fraises de goût, en fait celles qui sont bonnes.
01:28:28 Mais une fraise de goût, c'est une fraise juteuse,
01:28:30 une fraise sucrée et qui ne peut pas faire
01:28:32 des kilomètres et des kilomètres.
01:28:34 Donc on n'est même pas sur les mêmes marchés,
01:28:36 si vous voulez.
01:28:38 - En Dordogne, en 30 ans, on est passé de 400
01:28:40 d'exploitation de fraises à 80 et chaque année,
01:28:42 des producteurs partent à la retraite sans être remplacés.
01:28:44 - Merci à vous, Michael.
01:28:46 On se retrouve bien sûr à 16h30
01:28:48 pour un dernier rendez-vous de l'actualité
01:28:50 dans cette émission en votre compagnie.
01:28:52 Judith Vintraub et Karim Zeribi
01:28:54 sont restés avec moi, tandis qu'on accueille
01:28:56 André Tchikko-Nicolas,
01:28:58 vous êtes éditorialiste à La Marseillaise.
01:29:00 - Bonjour. - Bienvenue, ravi de vous retrouver
01:29:02 sur ce plateau. On va parler de ces messages
01:29:04 de menaces d'attentats terroristes
01:29:06 et cette vidéo de décapitation qui ont été envoyées
01:29:08 à une trentaine d'établissements.
01:29:10 Nombreux élèves, malheureusement, ont ouvert
01:29:12 le document.
01:29:14 Une vingtaine d'établissements seraient concernés
01:29:16 pour la seule région parisienne.
01:29:18 C'est évidemment une source d'inquiétude.
01:29:20 Il y a des plaintes qui ont été déposées,
01:29:22 une enquête d'ores et déjà en cours.
01:29:24 Avant d'en parler avec nos invités,
01:29:26 je propose qu'on retrouve Audrey Berthaud,
01:29:28 qui est à Sèvres, devant le lycée Jean-Pierre Vernon.
01:29:30 Quel est l'état d'esprit qui règne
01:29:32 depuis qu'on a pris connaissance, pour certains,
01:29:34 du document ou qu'on en a eu vent ?
01:29:36 - Bonjour Nelly.
01:29:42 Écoutez, ici, c'est toujours la terreur
01:29:44 puisque la moitié des élèves
01:29:46 n'ont pas été en cours ce matin.
01:29:48 Entre 11h et 15h,
01:29:50 c'est même les trois quarts qui ne sont pas venus
01:29:52 à l'école, puisqu'entre 11h et 15h,
01:29:54 c'est selon l'auteur
01:29:56 du mail,
01:29:58 les horaires où ils devaient
01:30:00 passer à l'acte.
01:30:02 Depuis ce matin, il y a
01:30:04 réellement un esprit
01:30:06 de terreur. Et vous le disiez,
01:30:08 c'est surtout la vidéo
01:30:10 qui a choqué profondément
01:30:12 les élèves, puisqu'ils sont
01:30:14 jeunes pour la plupart.
01:30:16 C'est une vidéo où l'on voit deux hommes en train de se faire
01:30:18 décapiter. Alors, on a pu échanger
01:30:20 avec certains d'entre eux,
01:30:22 notamment Mohamed.
01:30:24 Mohamed n'a pas été en cours ce matin.
01:30:26 Ses parents lui ont interdit
01:30:28 de venir. Écoutez-le.
01:30:30 - J'ai montré ce mail à mes parents
01:30:32 et on a eu un peu
01:30:34 peur, au cas où
01:30:36 ce qui a été écrit dans le mail
01:30:38 était véridique. Du coup, je décide de ne pas
01:30:40 venir le matin. Ma mère
01:30:42 a appelé quelques amis à elle. Elle avait
01:30:44 envoyé ses fils au lycée.
01:30:46 Elle a dit que pour l'instant, tout
01:30:48 était sous contrôle et du coup,
01:30:50 je pouvais venir tranquillement.
01:30:52 - Cette nuit, il y a également
01:30:56 une équipe des mineurs qui est venue s'assurer
01:30:58 qu'il n'y a pas de bombes,
01:31:00 d'explosifs ici, dans ce
01:31:02 lycée. Et puis, depuis ce matin, Nelly,
01:31:04 il y a tout de même la présence de la
01:31:06 police qui rassure beaucoup
01:31:08 les jeunes lycéens. Une voiture de police
01:31:10 vient à chaque sortie de cours
01:31:12 depuis ce matin. - Vous étiez
01:31:14 avec Florian Paume sur place. Bonjour Nelly
01:31:16 Michouls, service de police-justice
01:31:18 de la rédaction. Que s'est-il passé au juste ?
01:31:20 - Ce qu'on sait, c'est que des centaines
01:31:22 d'élèves issus d'une trentaine
01:31:24 d'établissements, essentiellement en Ile-de-France,
01:31:26 mais un lycée de Bretagne a également été
01:31:28 la cible de ces menaces, ont reçu
01:31:30 un message via
01:31:32 les ENT, les espaces
01:31:34 numériques de travail.
01:31:36 Dans ce message, il y a des menaces,
01:31:38 il est question d'explosifs, de décapitations.
01:31:40 Voilà, on voit le message
01:31:42 avec une tranche horaire vers 11h-15h.
01:31:44 Il y avait inversé du courant.
01:31:46 Et puis, une vidéo très violente
01:31:48 d'une décapitation. A chaque fois, donc,
01:31:50 c'est un compte d'élèves qui apparaît
01:31:52 comme étant émetteur de ce message.
01:31:54 Il s'agit donc très clairement
01:31:56 d'un piratage. Le message
01:31:58 est envoyé à des élèves, des enseignants,
01:32:00 des parents d'élèves, mais de façon aléatoire.
01:32:02 C'est-à-dire que tous les élèves d'un
01:32:04 établissement n'ont pas reçu ces menaces.
01:32:06 Mais clairement, ceux qui en ont été destinataires
01:32:08 ont ressenti un effroi
01:32:10 terrible. - J'imagine que les pouvoirs publics
01:32:12 prennent ça très au sérieux, quand même. - Oui, oui.
01:32:14 La menace est prise au sérieux, même si les
01:32:16 canulars en milieu scolaire sont fréquents. On se souvient
01:32:18 des nombreuses fausses alertes à la bombe
01:32:20 de cet hiver. Mais ce canular-là,
01:32:22 s'il s'en est un, est assez élaboré.
01:32:24 Il y a eu piratage de
01:32:26 comptes d'espaces numériques
01:32:28 de travail, encore une fois, d'élèves.
01:32:30 Chaque fois, donc, dans chaque
01:32:32 établissement concerné, il s'agit essentiellement de lycées,
01:32:34 des levées de doutes ont
01:32:36 été organisées. On l'a vu avec
01:32:38 Audrey Berthod, c'est-à-dire que des policiers
01:32:40 sont venus sur place, des équipes de déminage.
01:32:42 Les élèves et les enseignants n'ont pas pu entrer
01:32:44 dans les établissements avant que ces levées de doutes
01:32:46 ne soient terminées. A titre de
01:32:48 prévention, également, les espaces numériques
01:32:50 de travail d'Île-de-France ont été suspendus.
01:32:52 La priorité, bien sûr, des
01:32:54 enquêteurs de la justice, c'est d'identifier
01:32:56 le ou les auteurs.
01:32:58 A noter que le parquet antiterroriste ne
01:33:00 s'est pas saisi. À Paris, deux
01:33:02 plaintes ont été enregistrées. Une enquête a été ouverte des
01:33:04 chefs d'accès et maintient Frauduleux dans un système
01:33:06 de traitement automatisé de données.
01:33:08 C'est la brigade de lutte
01:33:10 contre la cybercriminalité qui a
01:33:12 été saisie. - Merci pour ces premières précisions.
01:33:14 On est aussi en ligne avec Claude Moniquet,
01:33:16 qui est spécialiste de terrorisme et du renseignement,
01:33:18 via Skype. Bonjour, Claude.
01:33:20 Faut-il s'en inquiéter ? Quelle pourrait,
01:33:22 selon vous, être la source
01:33:24 de cette menace ?
01:33:26 - Je pense que
01:33:28 ce qu'il y a de plus inquiétant dans ces messages,
01:33:30 c'est le film de décapitation
01:33:32 qui l'accompagnait,
01:33:34 et la vue duquel ont été
01:33:36 exposés des dizaines ou des centaines d'adolescents
01:33:38 qui peuvent être traumatisés,
01:33:40 qui seront certainement traumatisés par
01:33:42 ce genre d'images qui sont absolument atroces.
01:33:44 La menace en elle-même n'est pas
01:33:46 très crédible et n'est pas sérieuse.
01:33:48 Le langage n'est pas le langage habituel
01:33:50 d'une organisation islamiste.
01:33:52 L'allusion au C4, c'est un explosif
01:33:54 que Daesh, en tout cas,
01:33:56 n'a jamais utilisé en Europe.
01:33:58 Daesh ou d'autres groupes ne préviennent pas
01:34:00 d'un créneau horaire pour attaquer
01:34:02 une cible, ils ne préviennent pas quelle cible
01:34:04 ils vont attaquer, donc c'est peu crédible.
01:34:06 On est plus probablement en face
01:34:08 soit d'un canular, soit
01:34:10 d'un règlement de compte, d'une vengeance
01:34:12 peut-être d'un élève,
01:34:14 en tout cas de quelqu'un qui avait accès
01:34:16 ou qui a trouvé l'accès
01:34:18 à un compte à pirater et
01:34:20 aux deux serveurs qui ont été utilisés.
01:34:22 Ça peut aussi être une
01:34:24 déstabilisation qui viendrait d'un pays étranger
01:34:26 mais ça semble quand même peu professionnel
01:34:28 pour que cette piste soit sérieuse.
01:34:30 Mais dès que vous parlez de déstabilisation,
01:34:32 d'ingérence étrangère, est-ce que c'est le genre
01:34:34 de modus operandi qu'ils
01:34:36 adoptent généralement ?
01:34:38 Écoutez, apparemment,
01:34:40 on a crédité la Russie
01:34:42 d'avoir fortement amplifié
01:34:44 la fameuse menace des punaises
01:34:46 de lits il y a quelques mois
01:34:48 en France pour semer un peu
01:34:50 le désordre dans l'hôtellerie, dans la société,
01:34:52 faire peur, etc. Alors pourquoi pas
01:34:54 effectivement utiliser la menace
01:34:56 d'un attentat ? Il est très clair que
01:34:58 la France est aujourd'hui, si on prend la Russie
01:35:00 comme suspect, pourquoi pas, la France
01:35:02 est aujourd'hui dans une position très délicate par rapport
01:35:04 à la Russie. Les déclarations
01:35:06 du président Macron sur
01:35:08 la possibilité d'envoyer des soldats
01:35:10 sur le sol sont très très mal passées.
01:35:12 Pas plus tard, hier, le vice-président
01:35:14 de la Douma a encore menacé
01:35:16 assez violemment la France en disant
01:35:18 que si des soldats arrivaient en Ukraine, ils seraient
01:35:20 envoyés dans les cercueils à Orly.
01:35:22 Donc oui, on est dans un contexte qui peut
01:35:24 laisser croire que la Russie
01:35:26 est prête à tout pour
01:35:28 déstabiliser la France et pour la gêner
01:35:30 surtout à quatre mois des Jeux Olympiques.
01:35:32 - Claude Monniquet, vous restez avec nous
01:35:34 quelques instants, bien sûr, on va aussi
01:35:36 donner la parole à nos invités sur ce plateau. André,
01:35:38 Chico-Nicolas, est-ce que c'est
01:35:40 une menace
01:35:42 selon vous, qui
01:35:44 vise à créer la psychose ? C'est-à-dire le
01:35:46 terrorisme, c'est un peu la raison d'être du
01:35:48 terrorisme, comme le disait Karim tout à l'heure,
01:35:50 c'est vraiment d'instiller dans les esprits
01:35:52 un doute, une peur généralisée,
01:35:54 et en ce sens-là, l'entreprise
01:35:56 est plutôt réussie depuis ce matin.
01:35:58 - Certainement,
01:36:00 ce que j'observe aussi,
01:36:02 c'est que le traumatisme est réel
01:36:04 et je pense que les pouvoirs publics ont raison
01:36:06 de rassurer les élèves et puis de prendre
01:36:08 toutes les mesures qui sont nécessaires, c'est indispensable,
01:36:10 parce qu'on imagine
01:36:12 quels effets ça peut avoir dans les
01:36:14 têtes de notre jeunesse,
01:36:16 mais ce qu'on sait aussi, c'est que
01:36:18 lorsque les terroristes,
01:36:20 les terroristes
01:36:22 ne menacent pas en général, ils frappent.
01:36:24 Ils ont frappé en France,
01:36:26 on le sait, quand ils frappent
01:36:28 à Bruxelles, ils préviennent pas qu'ils vont
01:36:30 frapper. On est donc
01:36:32 face à un événement
01:36:34 qui mérite, je veux dire, d'être
01:36:36 extrêmement attentif et extrêmement prudent.
01:36:38 D'abord, on sait que c'est un message
01:36:40 qui est anonyme,
01:36:42 qui est bourré de fautes d'orthographe,
01:36:44 par exemple, mais tout ça ce sont des indications.
01:36:46 Et je crois que
01:36:48 on n'est jamais à l'abri d'une manipulation.
01:36:50 Alors, à l'instant,
01:36:52 on entendait une des sources possibles
01:36:54 de ces manipulations,
01:36:56 mais on est aussi dans une
01:36:58 période électorale
01:37:00 où l'inquiétude
01:37:02 fait partie, j'allais dire,
01:37:04 du champ de cette
01:37:06 campagne électorale. Moi, j'ai toujours,
01:37:08 en mémoire, et je pense que
01:37:10 nous tous qui sommes autour de
01:37:12 cette table, avons en mémoire l'affaire
01:37:14 Paul Voies, vous vous souvenez ?
01:37:16 C'était à Orléans,
01:37:18 c'était en 2002, juste
01:37:20 quelques jours avant les élections
01:37:22 présidentielles.
01:37:24 Jacques Chirac, à l'époque, était
01:37:26 un peu sur le fil du rasoir.
01:37:28 Il menait toute sa campagne
01:37:30 sur l'insécurité, partout,
01:37:32 il y avait de l'insécurité partout, notamment
01:37:34 à l'époque, il disait
01:37:36 que cette insécurité avait, notamment pour cause,
01:37:38 les positions de la gauche.
01:37:40 Donc, on voyait bien que c'était...
01:37:42 Et arrive cette affaire Paul Voies,
01:37:44 on accuse des jeunes du quartier,
01:37:46 on met ça sur le,
01:37:48 j'allais dire, sur le dos, entre guillemets,
01:37:50 de l'insécurité qui règne en France,
01:37:52 on s'apercevra
01:37:54 d'abord qu'on ne trouve pas les coupables,
01:37:56 et surtout,
01:37:58 on ne trouve pas les coupables.
01:38:00 - Il portait des couilles, son visage
01:38:02 était complètement chelou.
01:38:04 - Absolument, il avait été
01:38:06 réellement frappé, etc.
01:38:08 Vous avez raison, mais on s'est aussi
01:38:10 aperçu, y compris dans ses paroles
01:38:12 après l'élection,
01:38:14 que Paul Voies
01:38:16 avait eu des démêlés très graves
01:38:18 avec le voisinage, notamment
01:38:20 sur des questions sexuelles en rapport avec
01:38:22 les jeunes. - Alors, on va rester un peu sur ce qui nous...
01:38:24 - Non, mais simplement pour dire que nous sommes
01:38:26 jamais à l'abri d'une manipulation.
01:38:28 - Dans une panne électorale. - Là, on voit bien, si vous voulez,
01:38:30 que ce qui est ciblé,
01:38:32 c'est, bien évidemment,
01:38:34 les islamistes, et au travers
01:38:36 des islamistes, les musulmans.
01:38:38 À quelques semaines d'une élection
01:38:40 européenne, où la question
01:38:42 de l'immigration est au centre...
01:38:44 - Vous pensez que c'est ça ? Que ça peut être une tentative...
01:38:46 - En tout cas... - Pour stigmatiser
01:38:48 l'extrême droite israélienne ?
01:38:50 - Les manipulations dans l'histoire, si vous voulez que je les rappelle,
01:38:52 on peut les rappeler, elles existent,
01:38:54 elles sont permanentes, il y a des gens
01:38:56 qui ont intérêt à... - C'est votre avis.
01:38:58 - A troubler cette élection.
01:39:00 - On va attendre l'enquête. - Qui profite du crime, ça.
01:39:02 - On va attendre le résultat de l'enquête. - Il suffit de poser la question, pour y répondre.
01:39:04 - Mais en tout état de cause...
01:39:06 - C'est vrai, mais en tout état de cause, quand même,
01:39:08 ce que ça montre, puisque tout est ouvert,
01:39:10 mais on ne va pas trop s'intéresser non plus sur un aspect ou l'autre,
01:39:12 y compris la gérance étrangère,
01:39:14 ce que ça montre, c'est que la cybersécurité
01:39:16 dans notre pays reste
01:39:18 vulnérable. Ça, c'est quand même un des aspects,
01:39:20 un des enseignements majeurs depuis
01:39:22 quelques mois. - Vous avez raison de le souligner,
01:39:24 ça montre deux choses. D'abord, qu'en matière de prévention
01:39:26 d'actes terroristes, on ne peut rien
01:39:28 laisser au hasard.
01:39:30 On ne peut pas ne pas prendre de pistes au sérieux.
01:39:32 Même si c'est un canular,
01:39:34 on est obligé de mettre en place un dispositif de sécurité
01:39:36 qui mobilise des effectifs,
01:39:38 qui crée la psychose. - Très chronophage.
01:39:40 - C'est obligatoire, parce qu'imaginer que quelqu'un passe
01:39:42 à l'acte, même s'il n'est pas en lien direct
01:39:44 avec un groupe terroriste, mais si c'est
01:39:46 sur notre sol qu'un fou furieux passe à l'acte,
01:39:48 on s'en boudera toute la vie.
01:39:50 Et on le reprochera à ceux qui sont aux responsabilités.
01:39:52 Puis, deuxième, effectivement,
01:39:54 dimension, vous avez raison de le souligner, c'est la
01:39:56 cybersécurité. Comment on rentre
01:39:58 effectivement dans ce dispositif
01:40:00 de l'éducation nationale, qui crée la relation
01:40:02 entre enseignants et élèves.
01:40:04 Donc ça veut dire qu'il y a des gens aujourd'hui
01:40:06 qui ont été capables de faire cette intrusion numérique.
01:40:08 Ça veut dire que le système n'est pas
01:40:10 protégé. Et ça n'est pas normal.
01:40:12 - Oui, et les experts de la question, de la cybersécurité
01:40:14 vous disent que la France
01:40:16 a longtemps été désavolte
01:40:18 via Visez-Bondas, qui peuvent être parfois
01:40:20 purement criminels. D'ailleurs, on se rappelle
01:40:22 d'hôpitaux sommés
01:40:24 de verser des rançons
01:40:26 pour ne pas que des pirates suppriment
01:40:28 totalement toutes les données
01:40:30 dont ils disposaient. On est
01:40:32 dans une ère où le numérique
01:40:34 représente
01:40:36 plus de 90% de nos
01:40:38 échanges avec les institutions,
01:40:40 avec les organismes sociaux,
01:40:42 sans parler des échanges
01:40:44 interpersonnels, et où
01:40:46 vraiment, on a l'impression
01:40:48 que l'optimisme
01:40:50 et l'angélisme
01:40:52 ont régné. Alors, je dis "ont"
01:40:54 quand même au passé composé, parce que
01:40:56 depuis quelques mois, il y a une prise
01:40:58 de conscience du retard français.
01:41:00 - Néanmoins, Claude Moniquet, qui est toujours
01:41:02 avec nous, les États ont-ils consacré
01:41:04 une part suffisante de leur budget ?
01:41:06 Je parle des pouvoirs publics, parce que les entreprises privées
01:41:08 souvent gèrent leur propre
01:41:10 sécurité numérique, mais les
01:41:12 pouvoirs publics, puisqu'on a vu un certain nombre de
01:41:14 plateformes de services publics
01:41:16 qui ont été prises pour cible, est-ce que la
01:41:18 part allouée à cet aspect
01:41:20 est suffisante aujourd'hui en France
01:41:22 et à l'échelle européenne ?
01:41:24 - Elle est importante, elle est beaucoup plus importante
01:41:26 que ce n'était le cas il y a quelques années,
01:41:28 mais elle reste probablement insuffisante, parce que
01:41:30 en fait, quand on
01:41:32 parle de cybersécurité, il faut comprendre qu'on est
01:41:34 en face de... on n'est plus en face
01:41:36 d'un individu qui s'amuse dans le garage
01:41:38 de ses parents. On est en face
01:41:40 de groupes constitués, de groupes qui, parfois,
01:41:42 s'appuient sur des États. C'est
01:41:44 le cas en Iran, en Russie, en Chine.
01:41:46 Donc, des groupes de hackers qui
01:41:48 reçoivent des informations, entre autres, sur
01:41:50 les vulnérabilités qui sont découvertes
01:41:52 jour le jour sur des programmes.
01:41:54 Donc, tout ça nécessite à la fois
01:41:56 une surveillance, une protection
01:41:58 et une meilleure éducation
01:42:00 du public, parce que 90 ou 95%
01:42:02 des
01:42:04 attaques informatiques commencent par une erreur
01:42:06 humaine des utilisateurs. Donc, il y a
01:42:08 un énorme travail à faire au niveau
01:42:10 de l'État, au niveau des pouvoirs publics,
01:42:12 mais également au niveau de la société,
01:42:14 des utilisateurs. Effectivement, je pense
01:42:16 qu'une des leçons de
01:42:18 cette affaire des menaces sur les écoles,
01:42:20 c'est la fragilité que nous avons.
01:42:22 Et là, de nouveau, on peut imaginer
01:42:24 ce que ça donnerait si on avait,
01:42:26 dans quatre mois, au moment des Jeux Olympiques,
01:42:28 une attaque massive sur
01:42:30 l'organisation des Jeux. Il y a aussi cette question,
01:42:32 évidemment, qui revient régulièrement
01:42:34 dans le débat. Merci beaucoup d'avoir été des nôtres
01:42:36 cet après-midi, Claude Moniquet,
01:42:38 spécialiste des questions de terrorisme,
01:42:40 spécialiste du renseignement également.
01:42:42 Et merci à vous, bien sûr, Noémie Schultz.
01:42:44 On marque une courte pause, on se retrouve tous les quatre
01:42:46 pour aborder, notamment,
01:42:48 l'opération PlaceNet XXL,
01:42:50 évidemment,
01:42:52 à grand renfort de publicité autour de Marseille.
01:42:54 On prendra connaissance des chiffres.
01:42:56 Mais on parlera aussi de ce qui se passe à Lyon, puisque Gérald Darmanin
01:42:58 est en déplacement dans le Rhône aujourd'hui,
01:43:00 pour mener aussi de concert une opération
01:43:02 similaire dans la
01:43:04 troisième ville de France.
01:43:06 A tout à l'heure.
01:43:08 16h30,
01:43:12 ravie de vous retrouver pour une toute nouvelle édition
01:43:14 du journal de Mickaël Dorian.
01:43:16 Et évidemment, cette sécurité renforcée
01:43:18 aux abords de plusieurs établissements scolaires.
01:43:20 - Absolument. On a eu une mesure prise,
01:43:22 mise en place, après que des élèves ont reçu
01:43:24 un mail de menace sur leur messagerie
01:43:26 École Directe, un mail accompagné d'une
01:43:28 vidéo de décapitation.
01:43:30 Inquiétude, forcément, aujourd'hui,
01:43:32 à Sèvres, au lycée Jean-Pierre Vernon,
01:43:34 où se sont rendus Raphaël Lasreg, Augustin Donadieu
01:43:36 et Maxime Legay.
01:43:38 - Malgré les menaces d'attentat,
01:43:40 le lycée Jean-Pierre Vernon à Sèvres
01:43:42 a bel et bien ouvert ses portes, ce matin.
01:43:44 Certains lycéens se sont rendus en classe
01:43:46 la boule au ventre.
01:43:48 - Je me suis dit que si je viens à 8h du matin,
01:43:50 est-ce qu'il y aura vraiment les bombes
01:43:52 qui vont exploser et est-ce que je vais mourir ?
01:43:54 - Par précaution, deux patrouilles de police
01:43:56 ont procédé à une fouille et une sécurisation
01:43:58 de l'établissement.
01:44:00 Les élèves, eux, sont encore sous le choc
01:44:02 de la vidéo de décapitation
01:44:04 qui accompagnait les menaces reçues
01:44:06 sur leur messagerie personnelle.
01:44:08 - Au début, je ne vais pas vous mentir,
01:44:10 la première fois que j'ai vu le message,
01:44:12 ça fait un choc.
01:44:14 - J'ai été choqué et outré par cette vidéo et ce mail
01:44:16 parce que ce n'est pas normal,
01:44:18 normalement on est dans un établissement scolaire
01:44:20 et on est censé être protégé.
01:44:22 - Dans ce contexte particulier, exceptionnellement,
01:44:24 les absences de lycéens
01:44:26 ne seront pas comptabilisées aujourd'hui.
01:44:28 - Et puis dans l'actualité également,
01:44:30 cette vidéo édifiante
01:44:32 d'un refus d'obtempérer.
01:44:34 - Oui, ça s'est passé à Melun, en Seine-et-Marne
01:44:36 sur la départementale 619,
01:44:38 vous allez le voir sur ces images impressionnantes.
01:44:40 Pris en chasse
01:44:42 par un véhicule de la BAC,
01:44:44 un camion s'est lancé à toute vitesse
01:44:46 sur un rond-point à contre-sens
01:44:48 pour échapper aux policiers.
01:44:50 Il s'est finalement retourné,
01:44:52 le conducteur a ensuite été interpellé.
01:44:54 Écoutez Eric Henry,
01:44:56 il est délégué national du syndicat de police Allianz.
01:44:58 - Ça révèle effectivement
01:45:00 ce qu'il se passe tous les jours.
01:45:02 C'est un refus d'obtempérer
01:45:04 toutes les 20 minutes.
01:45:06 26 à 27 000 refus d'obtempérer par an.
01:45:08 C'est un fléau.
01:45:10 Les collègues doivent faire face à cela.
01:45:12 Leur vie est souvent en danger
01:45:14 parce que sur ces 26 à 27 000,
01:45:16 il y aurait, je dis bien au conditionnel,
01:45:18 5250 refus d'obtempérer dits dangereux.
01:45:20 Alors nous, on s'étonne de cette classification
01:45:22 parce que tous les refus d'obtempérer
01:45:24 pour nous sont dangereux
01:45:26 puisqu'ils mettent la vie
01:45:28 de ceux qui commettent cette infraction
01:45:30 mais surtout ils mettent la vie en danger
01:45:32 de ceux qui le font.
01:45:34 C'est un fléau.
01:45:36 Mais surtout ils mettent la vie en danger
01:45:38 des collègues et de tierces personnes
01:45:40 qui n'ont rien demandé.
01:45:42 - Après les commerçants qui affichent
01:45:44 le visage des voleurs à l'entrée de leur magasin,
01:45:46 il y a une nouvelle tendance qui émerge sur les réseaux sociaux.
01:45:48 - Des individus dénoncent
01:45:50 publiquement des pickpockets
01:45:52 pour avertir les touristes.
01:45:54 Ils se filment et diffusent la vidéo
01:45:56 sur le réseau TikTok. Alors si cela part
01:45:58 d'une bonne intention, est-ce réellement
01:46:00 l'égal élément de réponse avec Thibault Marcheteau ?
01:46:02 - Ne donnez pas d'argent aux pickpockets !
01:46:04 - C'est sur ce compte TikTok
01:46:06 que cet internaute poste ses vidéos
01:46:08 où il avertit les touristes
01:46:10 dès qu'ils sont sur le point de se faire voler
01:46:12 par des pickpockets.
01:46:14 - Ça m'énervait qu'il y avait des couples qui se faisaient dévaliser
01:46:16 et du coup, depuis ce temps-là,
01:46:18 j'ai décidé d'avertir
01:46:20 justement les touristes sur la présence
01:46:22 des pickpockets.
01:46:24 - Avec une enceinte et des pancartes, il traque
01:46:26 ses présumés voleurs jusqu'à les faire fuir.
01:46:28 Ses vidéos cumulent des centaines de milliers de vues.
01:46:30 Mais dimanche dernier,
01:46:32 le Conseil social suspend son compte.
01:46:34 - Je ne comprends pas du tout pourquoi mon compte TikTok a été banni.
01:46:36 Je trouve ça vraiment pas du tout juste.
01:46:38 - Cet avocat spécialisé dans les nouvelles technologies
01:46:40 confirme que cette pratique est illégale.
01:46:42 - On diffuse l'image
01:46:44 de cette personne sans son consentement.
01:46:46 En plus,
01:46:48 le fait de qualifier,
01:46:50 de stigmatiser cette personne
01:46:52 de voleur ou de voleuse,
01:46:54 c'est une diffamation.
01:46:56 Il pourrait y avoir, peut-être,
01:46:58 selon les faits,
01:47:00 une incitation à la haine raciale
01:47:02 si les vidéos montrent,
01:47:04 les faits montrent que
01:47:06 l'auteur de la vidéo a vraiment ciblé
01:47:08 une personne du fait
01:47:10 d'une appartenance
01:47:12 à un groupe ethnique.
01:47:14 - L'auteur des vidéos risque
01:47:16 une lourde amende et même une peine de prison.
01:47:18 Malgré cela, il affirme
01:47:20 qu'il continuera à dénoncer ces pratiques
01:47:22 sur les réseaux sociaux.
01:47:24 - Merci beaucoup, Michael. C'est un plaisir.
01:47:26 On vous verra, bien sûr, très bientôt
01:47:28 dans 180 minutes info ou sinon
01:47:30 dans le Midi News, comme chaque jour.
01:47:32 C'est votre rendez-vous quotidien
01:47:34 avec Sonia Mabrouk. De retour avec nos invités
01:47:36 Judith Lintrop, Cariv Zérébille, André Tchikodikola
01:47:38 et Célia Barol
01:47:40 qui m'a rejoint sur ce plateau hier à Marseille
01:47:42 et aujourd'hui à Lyon. Gérald De Darmanin
01:47:44 ne ménage pas sa peine pour promouvoir
01:47:46 l'opération Place Net XXL.
01:47:48 Bonjour, Olivier Madinier. Vous êtes dans le Rhône
01:47:50 avec Christophe Pradié
01:47:52 qui est délégué
01:47:54 départemental d'Unsa Police.
01:47:56 L'efficacité dans cette région,
01:47:58 dans ce département qui lui aussi
01:48:00 connaît un intense trafic.
01:48:02 - Oui, absolument. Trafic
01:48:06 de drogue, thèse importante
01:48:08 sur Lyon et son agglomération.
01:48:10 Le ministre de l'Intérieur est attendu à Lyon dans quelques minutes.
01:48:12 Il va avoir une série de réunions
01:48:14 à la préfecture. Christophe Pradié,
01:48:16 qu'est-ce que vous attendez de cette visite de Gérald Darmanin ?
01:48:18 - Ce qu'on attend concrètement, ce sont
01:48:20 des réponses à nos questions, des réponses
01:48:22 aux questions de nos collègues qui veulent savoir dans quelle mesure
01:48:24 ils vont être impactés par ces JO,
01:48:26 dans quelle mesure ils vont devoir se rendre ou pas
01:48:28 sur Paris et quel va être le nombre d'effectifs
01:48:30 qui vont penchonner sur Lyon pour aller
01:48:32 sur ce renfort de Paris. C'est ça qu'il nous faut. Il faut qu'on sache absolument.
01:48:34 - Le ministre de l'Intérieur
01:48:36 avait promis, il y a en 2020,
01:48:38 que 300 postes supplémentaires seraient affectés
01:48:40 ici à Lyon. Est-ce que la parole du ministre
01:48:42 a été respectée ? - Alors ces 300
01:48:44 fonctionnaires sont bien arrivés à Lyon, ça on ne va pas
01:48:46 se le cacher. Effectivement, ils sont arrivés. Le problème
01:48:48 c'est que dans le même laps de temps, qui a quand même duré
01:48:50 4 ans, on a 600 fonctionnaires
01:48:52 qui sont partis de Lyon. Donc en fait,
01:48:54 le delta n'y est pas. On est toujours à -300 sur Lyon.
01:48:56 - Alors depuis quelques semaines,
01:48:58 de nombreuses opérations place nette ont eu lieu
01:49:00 sur l'agglomération de Lyon. La dernière
01:49:02 en date, c'était à Vénissieux pendant une dizaine
01:49:04 de jours. Le bilan, selon les autorités,
01:49:06 est plutôt positif. Quels vaut à la base
01:49:08 les policiers ? Quels bilans font-ils de ces opérations ?
01:49:10 - Écoutez, le bilan est plus
01:49:12 positif, effectivement, puisque de toute façon
01:49:14 on va interpeller, on fait des actions,
01:49:16 on fait voir qu'on est là, donc il n'y a pas de soucis. Ce qui nous gêne,
01:49:18 nous, au point de vue syndical, c'est que c'est plus de la com'
01:49:20 qu'autre chose. Si ce genre d'action
01:49:22 était vraiment intéressante, il faudrait les faire
01:49:24 toute l'année et pas seulement sur 2 mois, juste avant
01:49:26 les JO et juste avant les élections. Donc il arrive
01:49:28 un moment où il ne faut quand même pas faire de l'enfumage. Il faut
01:49:30 bien être clair. Il nous manque du monde à Lyon. C'est pas
01:49:32 parce qu'on voit 50 effectifs, dont la CRS
01:49:34 83, sur place à chacun
01:49:36 des places nettes, on va dire,
01:49:38 qu'il y a du monde à Lyon. Il n'y en a pas de monde à Lyon. Voilà.
01:49:40 Une fois que les CRS sont partis, il n'y a plus personne à Lyon.
01:49:42 - Voilà une visite de près
01:49:44 de 24 heures pour Gérald Darmanin, qui, je vous le dis,
01:49:46 va arriver tout à l'heure et repartira
01:49:48 demain en fin de journée après une visite
01:49:50 à Villeurbanne et peut-être dans le quartier
01:49:52 du Tonquin, au lieu du trafic de drogue
01:49:54 dans l'agglomération. - Merci beaucoup, Olivier
01:49:56 Madinier. On s'interrogera d'ailleurs sur
01:49:58 la nécessité ou pas de
01:50:00 plaquer ce constat que vient de faire ce syndicaliste
01:50:02 policier sur ce qui se passe à Marseille
01:50:04 notamment. Marseille, on va
01:50:06 précisément venir au bilan de l'opération
01:50:08 place nette qui dure depuis quelques jours déjà,
01:50:10 Célia Barotte, et qui va se poursuivre, on l'a
01:50:12 dit, pour deux ou trois semaines au moins.
01:50:14 - Oui, les trois derniers jours d'opération
01:50:16 place nette XXL
01:50:18 montrent déjà ses premiers
01:50:20 effets. 149 personnes ont été
01:50:22 interpellées, une centaine
01:50:24 a été placée en garde à vue et 16 personnes
01:50:26 sont placées en centre de rétention
01:50:28 administrative. Il y a aussi eu des
01:50:30 saisies de véhicules, d'armes et
01:50:32 bien évidemment de stupéfiants, comme de la
01:50:34 cocaïne. Près de 24 kilos
01:50:36 de cannabis ont été saisis,
01:50:38 de l'argent, plus de 500 000 euros.
01:50:40 En plus des contrôles d'identité
01:50:42 et des parties communes
01:50:44 des immeubles, les opérations place nette
01:50:46 ont également pour objectif de
01:50:48 contrôler les commerces qui peuvent
01:50:50 servir de base pour les dealers. Et sur les
01:50:52 34 établissements marseillais qui ont été
01:50:54 contrôlés, 38 infractions
01:50:56 ont été relevées et on compte 7
01:50:58 fermetures. Enfin, les opérations
01:51:00 place nette permettent de restaurer un cadre de vie
01:51:02 là où les points de deal sont installés.
01:51:04 Des véhicules épaves ont été enlevés,
01:51:06 des encombrants qui servent de barrage ont
01:51:08 été retirés et des tags effacés.
01:51:10 Merci pour ces premières précisions. André Tchikodikola,
01:51:12 c'est une ville que vous connaissez bien.
01:51:14 Ça vous paraît conséquent là, comme
01:51:16 bilan de saisie ?
01:51:18 Le bilan il est réel, les chiffres
01:51:20 sont tout à fait réels. Le problème
01:51:22 c'est la question de l'efficacité.
01:51:24 Les informations que nous avons nous
01:51:26 venant de la Castellane, c'est que le trafic
01:51:28 a repris une fois que le
01:51:30 M. Macron avait tourné le dos.
01:51:32 J'étais sur place avant même qu'il me soit dans la voiture.
01:51:34 Oui, j'allais faire simplement au nez et à la
01:51:36 barbe du président, c'est-à-dire qu'il y a une provocation
01:51:38 très nette. Et pour cause, ça a été dit
01:51:40 tout à l'heure, mais à la Castellane,
01:51:42 un point de deal c'est 80 000 euros
01:51:44 par jour.
01:51:46 Ça veut dire 25 millions
01:51:48 d'euros par an.
01:51:50 Parce qu'on travaille 24 heures sur 24,
01:51:52 7 jours sur 7
01:51:54 et toute l'année. Donc,
01:51:56 moi je trouve que les policiers font preuve d'une
01:51:58 abnégation remarquable, assez
01:52:00 inouïe, parce qu'on leur demande de vider la mer
01:52:02 avec des petites cuillères.
01:52:04 Et le
01:52:06 ministre de l'Intérieur
01:52:08 a fermé,
01:52:10 grosso modo, bouclé
01:52:12 environ 1 000 points de deal.
01:52:14 Est-ce que la consommation a réduit
01:52:16 pour autant ? Non.
01:52:18 La consommation de drogue en France
01:52:20 augmente. Donc, ces mesures,
01:52:22 elles sont spectaculaires.
01:52:24 C'est de la communication. Le travail des policiers,
01:52:26 il est réel, mais
01:52:28 on doute de leur efficacité.
01:52:30 Et il y a un vrai problème,
01:52:32 c'est qu'en fait, on voit bien qu'il ne suffit
01:52:34 pas de s'attaquer aux dealers.
01:52:36 Si on ne joue pas, si on
01:52:38 ne travaille pas sur la question des dealers,
01:52:40 mais en même temps sur les pays producteurs,
01:52:42 le Maroc produit
01:52:44 80% du cannabis
01:52:46 dans le monde et vient empoisonner
01:52:48 la France avec ça. Est-ce qu'il y a eu
01:52:50 une remarque du gouvernement français ou du président
01:52:52 à l'égard du royaume shérifien
01:52:54 en lui disant "si vous
01:52:56 ne prenez pas des mesures..." - En tout cas, pas officiellement.
01:52:58 Ça ne se passe pas.
01:53:00 Il n'y en a pas.
01:53:02 La drogue continue à venir. - Il y a eu un certain nombre d'interpellations,
01:53:04 de grands ponts de la drogue.
01:53:06 - Il n'y a pas de mesures coercitives qui sont prises.
01:53:08 - Est-ce que vous confirmez, Karim,
01:53:10 sur l'aspect provocation
01:53:12 de ces dealers
01:53:14 qui réinvestissent
01:53:16 les lieux à peine
01:53:18 l'exécutif a-t-il tourné les talons ?
01:53:20 - Je n'appelle pas ça une provocation.
01:53:22 Moi, j'appelle ça la nature horreur du vide.
01:53:24 Et place nette, il faut le faire toute l'année.
01:53:26 Il ne faut pas le faire sur une opération
01:53:28 de communication one-shot.
01:53:30 - Sauf que ce n'est pas possible à mettre en place de manière parfaite.
01:53:32 - Les habitants des quartiers ont besoin d'avoir une police de proximité.
01:53:34 Nous avons besoin d'avoir un contrôle des frontières avec l'Espagne
01:53:36 parce que 80% du cannabis passe par là
01:53:38 avec les GoFast et autres. On connaît le système.
01:53:40 Et puis, on a besoin d'avoir une juridiction spécialisée
01:53:42 en matière de justice, comme le demandaient
01:53:44 les quatre magistrats qui ont travaillé
01:53:46 sur le sujet de la lutte contre l'estomacien.
01:53:48 - Le fameux plan Marshall. - Et qui ont fait des propositions
01:53:50 très claires. Si on ne travaille pas sur tous ces sujets
01:53:52 mais en mettant les moyens, mais les moyens
01:53:54 non pas pour une opération de communication,
01:53:56 mais les moyens durables, on ne luttera pas contre la drogue.
01:53:58 - Judith, un dernier mot sur cette question.
01:54:00 - Oui, André Ticonic, tu as raison de dire que la consommation ne baisse pas.
01:54:06 Et plus grave encore, les prix n'augmentent pas.
01:54:10 On pourrait mesurer l'efficacité...
01:54:12 - Ils ont même baissé apparemment.
01:54:14 - Ils ont même baissé. On pourrait mesurer l'efficacité éventuelle
01:54:16 d'une lutte contre le trafic de drogue
01:54:18 par la montée des prix. C'est un marché libéral
01:54:20 pratiquement pur.
01:54:22 Donc, ça veut dire que c'est inefficace.
01:54:24 Et pourquoi c'est inefficace ?
01:54:26 Les magistrats des Bouches-du-Rhône
01:54:28 qui ont fait récemment sensation
01:54:30 devant le Parlement en expliquant
01:54:32 que la bataille était en passe
01:54:34 d'être perdue, l'ont expliqué
01:54:36 parce que les sanctions ne sont pas
01:54:38 à la hauteur, parce que quand la police
01:54:40 s'échine à attraper des dealers,
01:54:44 ils les voient dans la rue deux heures après.
01:54:46 Donc, ça ne peut pas fonctionner comme ça.
01:54:48 - Oui, ils recommandent même un scénario
01:54:50 à l'italienne avec des juridictions dédiées.
01:54:52 - Comme l'opération Main-Propre.
01:54:54 - Comme l'opération Main-Propre.
01:54:56 - Peut-être qu'après Place-Nette, on aura Main-Propre.
01:54:58 - Ce serait mieux. - On verra.
01:55:00 Je voulais garder quelques minutes pour aborder
01:55:02 un sujet qui me paraissait éminemment important
01:55:04 aujourd'hui, puisque la France a lancé
01:55:06 ce mercredi un festival de la francophonie
01:55:08 qui va durer six mois
01:55:10 jusqu'au sommet
01:55:12 de la francophonie.
01:55:14 C'est très important parce qu'on l'organise
01:55:16 pour la première fois depuis 33 ans.
01:55:18 Vous avez bien entendu, la France, francophonie,
01:55:20 33 ans que ça n'avait pas été sur notre sol.
01:55:22 La dernière fois que j'ai regardé, c'était en 91
01:55:24 au Palais de Chaillot. L'OIF,
01:55:26 aujourd'hui, force en présence quand même,
01:55:28 c'est 54 membres, 7 membres associés,
01:55:30 27 observateurs,
01:55:32 320 millions
01:55:34 de personnes à travers le monde parlent
01:55:36 français ou sont francophones
01:55:38 d'une manière ou d'une autre.
01:55:40 Et pour l'événement, on a décidé de faire
01:55:42 venir deux spécialistes de notre belle langue,
01:55:44 Jean Slavovitz, qu'on accueille.
01:55:46 Bonjour, merci d'être là.
01:55:48 Vous êtes linguiste de profession.
01:55:50 Vous êtes aussi l'auteur de deux
01:55:52 ouvrages que j'aimerais
01:55:54 signaler. "Savoir parler du vin",
01:55:56 pour peut-être nous en dire un mot tout à l'heure,
01:55:58 et "Sexe et la langue".
01:56:00 C'est un autre ouvrage paru,
01:56:02 celui-ci aux éditions
01:56:04 Interval,
01:56:06 le premier aux éditions du CERF.
01:56:08 Il fallait signaler, c'est d'ailleurs le dernier en date,
01:56:10 "Savoir parler du vin". Et puis Marc Menand.
01:56:12 Marc Menand est là. - Je prendrais plutôt le deuxième livre.
01:56:14 - J'étais sûre que vous alliez dire quelque chose de cet ordre.
01:56:16 - Je ne sais pas pourquoi
01:56:18 je l'avais quelque peu anticipé. En tout cas, merci beaucoup
01:56:20 à vous deux d'être là. - Merci à vous.
01:56:22 - Ma première question pour vous, monsieur Slavovitz,
01:56:24 la langue française, est-elle
01:56:26 encore une langue
01:56:28 vivante,
01:56:30 ou en voie de disparition ? Est-ce que c'est
01:56:32 une langue mouvante
01:56:34 aussi ?
01:56:36 - Ce sont des questions
01:56:38 qui peuvent s'aborder
01:56:40 de deux points de vue.
01:56:42 Moi, le mot "langue"
01:56:44 a deux sens. Essentiellement,
01:56:46 il y a la langue des linguistes,
01:56:48 c'est-à-dire qu'on envisage ça comme un système
01:56:50 de signes avec
01:56:52 une réalité grammaticale,
01:56:54 phonétique, syntaxique.
01:56:56 Ça s'analyse scientifiquement.
01:56:58 Et puis il y a la langue au sens...
01:57:00 Dans un autre sens, c'est celui qui nous intéresse,
01:57:02 c'est la langue comme représentante d'une culture.
01:57:04 Et là, en fait,
01:57:06 c'est là où on va effectivement parler
01:57:08 de danger,
01:57:10 de péril, d'évolution.
01:57:12 Et on voit qu'il y a une espèce
01:57:14 de métaphore du vivant, comme si
01:57:16 la langue était un être vivant.
01:57:18 Et on assimile plus ou moins, à ce
01:57:20 moment-là, la langue avec
01:57:22 non pas, justement, les signes
01:57:24 linguistiques, mais les œuvres qui sont
01:57:26 produites à l'aide de la langue.
01:57:28 Et la langue devient, à ce moment-là, un petit peu l'emblème
01:57:30 de la nation. D'où cet investissement
01:57:32 politico-
01:57:34 diplomatique sur
01:57:36 la valorisation de la langue.
01:57:38 Mais c'est quasiment un autre objet.
01:57:40 C'est-à-dire que la langue, elle va toujours
01:57:42 évoluer. L'histoire de la langue,
01:57:44 c'est un fait qui définit même
01:57:46 ce que sont les langues. Après,
01:57:48 savoir si c'est bien ou pas bien,
01:57:50 on est dans l'ordre des
01:57:52 valeurs, du jugement social
01:57:54 et donc dans l'ordre
01:57:56 de l'idéologie et du politique.
01:57:58 - Marc Menand, l'évolution paraît inéluctable,
01:58:00 on le voit bien, avec aussi,
01:58:02 on peut noter quand même l'écriture inclusive,
01:58:04 l'argot renforcé, un langage
01:58:06 qui, quasiment, est
01:58:08 incompréhensible selon
01:58:10 la génération à laquelle on appartient.
01:58:12 Est-ce que c'est pour le meilleur ou pour le pire ?
01:58:14 Est-ce que c'est souhaitable, cet enrichissement
01:58:16 ou cette évolution ? - Puisqu'on parle de langue,
01:58:18 il faut avoir le sens des mots.
01:58:20 Est-on véritablement dans l'évolution ?
01:58:22 Je ne le pense point.
01:58:24 On est dans la régression. Pourquoi dans la régression ?
01:58:26 Parce que nous avions un champ
01:58:28 lexical extraordinaire.
01:58:30 La possibilité de toutes les nuances.
01:58:32 On faisait tonner le verbe.
01:58:34 On était l'une des langues les plus
01:58:36 prospères en matière de philosophie.
01:58:38 Et aujourd'hui, vous rencontrez les gens,
01:58:40 on n'est même plus avec les mots,
01:58:42 on est avec des phrases
01:58:44 pré-marchées,
01:58:46 si je puis dire. Des bouts de phrases
01:58:48 qu'on lance comme ça et que l'on
01:58:50 n'accole. Vous savez, c'est
01:58:52 le principe même
01:58:54 du copier-coller.
01:58:56 On s'identifie à notre pratique
01:58:58 du quotidien. Et il n'y a plus le goût
01:59:00 du mot. Il n'y a plus
01:59:02 ce désir de se laisser
01:59:04 emporter, de charmer,
01:59:06 de rencontrer une jeune fille ou un jeune homme
01:59:08 et d'avoir là
01:59:10 les petits taquins qui viennent
01:59:12 émouvoir, ceux qui vous font
01:59:14 frissonner, bruissonner.
01:59:16 Et bien tout cela disparaît
01:59:18 et on encourage les jeunes.
01:59:20 Et si ces jeunes n'ont plus la langue,
01:59:22 ils n'ont plus de pays, car
01:59:24 la première identité,
01:59:26 c'est celle de la langue.
01:59:28 Sans la langue, on n'existe pas.
01:59:30 - Jean Samovitz, ce qu'on apprend à l'école,
01:59:32 c'est que les langues fondamentales, la syntaxe, la conjugaison,
01:59:34 c'est parfois ardu, on l'a tous
01:59:36 testé avant.
01:59:38 Est-ce que tout cela apparaîtra
01:59:40 désuet dans 10, 20, 30 ans ?
01:59:42 Ou ça reste quand même un socle fondamental ?
01:59:44 - La question, effectivement, c'est celle de
01:59:46 l'idéal de la langue
01:59:48 qu'on peut avoir. Et si on n'a
01:59:50 pas d'exigence vis-à-vis de la
01:59:52 richesse de la langue, effectivement,
01:59:54 on peut se lancer dans tous les
01:59:56 cocorico-chauvinistes sur la francophonie,
01:59:58 mais si on baisse le niveau d'exigence
02:00:00 dans l'instruction publique et que,
02:00:02 en gros, comme je le constate
02:00:04 en tant qu'enseignant, on peut avoir
02:00:06 maintenant un diplôme
02:00:08 à Bac +3 ou à Bac +5 en étant
02:00:10 extrêmement ignare
02:00:12 sur sa langue, en ne maîtrisant pas
02:00:14 les conjugaisons, et en étant
02:00:16 promis à devenir enseignant,
02:00:18 c'est là où il y a un problème d'instruction publique.
02:00:20 Est-ce que
02:00:22 c'est ça qu'on veut
02:00:24 viser, vraiment ?
02:00:26 Quelle transmission ? De quoi ? Avec quel critère ?
02:00:28 - De facto, il y aurait une déperdition si les enseignants
02:00:30 eux-mêmes ne sont pas formés adéquatement et ne transcrivent pas
02:00:32 l'essentiel. - C'est malheureusement
02:00:34 parfaitement objectif et obstant. - C'est plus la langue,
02:00:36 c'est la communication, aujourd'hui.
02:00:38 C'est-à-dire qu'on essaie de se faire
02:00:40 comprendre. "Ah, on s'est compris,
02:00:42 je t'ai compris." Mais donc, il n'y a
02:00:44 plus cette capacité à
02:00:46 chercher à mettre en forme une pensée,
02:00:48 à faire en sorte qu'il y ait une
02:00:50 musique. C'est extraordinaire, la langue !
02:00:52 Mais là, on en est au borborygme,
02:00:54 aux onomatopées ! C'est-à-dire
02:00:56 que c'est véritablement la
02:00:58 dépréciation de l'esprit. - Oui.
02:01:00 Karim, est-ce que les réseaux sociaux,
02:01:02 les claviers ont tué
02:01:04 la langue à leur manière aussi ? Est-ce qu'ils ont
02:01:06 contribué à cet appauvrissement
02:01:08 du langage ? - Certainement, mais je crois qu'on
02:01:10 ne peut pas tout mettre sur le dos des réseaux sociaux.
02:01:12 Je pense que c'est une question. Le terme a été
02:01:14 utilisé, c'est la transmission.
02:01:16 La transmission, c'est fondamental.
02:01:18 On a tous été marqués, quand on aime la langue
02:01:20 française et quand on aime les mots,
02:01:22 par la rencontre avec soit un enseignant,
02:01:24 soit un maître, soit quelqu'un de sa famille.
02:01:26 Mais c'est la transmission. Je veux dire, moi,
02:01:28 je me souviens, c'était un quatrième avec une professeure
02:01:30 de français qui m'a fait aimer
02:01:32 les auteurs, qui m'a fait aimer la langue française,
02:01:34 qui m'a fait aimer les mots.
02:01:36 Et tout ça, aujourd'hui,
02:01:38 il faut qu'il y ait un élément déclencheur. - Il faut qu'il y ait un élément à se diluer.
02:01:40 On voit bien, effectivement, est-ce que les enseignants, aujourd'hui,
02:01:42 sont tous au niveau pour pouvoir transmettre,
02:01:44 effectivement, la langue française ?
02:01:46 Je peux vous interroger ? - Surtout, est-ce qu'on leur demande de transmettre ?
02:01:48 Moi, je me souviens, de ministre de l'Éducation,
02:01:50 Najat Vallaud-Belgacem,
02:01:52 pour ne pas la citer,
02:01:54 qui disait aux profs,
02:01:56 "N'apprenez pas le passé simple aux enfants,
02:01:58 ça ne sert à rien."
02:02:00 Et, en fait, c'était présenté
02:02:02 par elle et par les tenants
02:02:04 de ce qu'on appelle le pédagogisme
02:02:06 comme un moyen de lutter contre
02:02:08 la discrimination sociale, alors que c'était l'inverse.
02:02:10 En fait, c'était une forme de mépris social
02:02:12 de considérer que, parce qu'on n'est pas
02:02:14 né dans un milieu cultivé
02:02:16 ou très à l'aise avec la langue française,
02:02:18 il ne faudrait pas apprendre
02:02:20 des choses compliquées. C'est ça, le mépris social.
02:02:22 Un dernier mot à chacun, parce qu'il nous reste 1 minute 30 pour conclure l'émission.
02:02:24 Allez-y, André.
02:02:26 En général, on apprécie aussi
02:02:28 la vigueur, la richesse d'une langue à son extension,
02:02:30 notamment internationale.
02:02:32 On est dans les journées de la francophonie.
02:02:34 Eh bien, on constate
02:02:36 que la langue française régresse dans le monde,
02:02:38 en particulier dans les pays africains.
02:02:40 Oui. Vous confirmez ?
02:02:42 Sur le rayonnement qui...
02:02:44 Sur le rayonnement, ça faiblit.
02:02:46 C'est-à-dire que le président de la République n'aide pas
02:02:48 à son rayonnement.
02:02:50 On n'imaginait pas De Gaulle en train de parler en anglais.
02:02:52 Oui, c'est vrai.
02:02:54 Le président de la République fait tous ses discours quand il est dans l'étranger
02:02:56 en anglais. En effet.
02:02:58 Donc, il y a une forme de soumission à la langue du business.
02:03:00 Notre spécialiste en guise de conclusion, vous, et puis Marc, en quelques secondes.
02:03:02 Ce qui est surtout ennuyeux,
02:03:04 c'est la détérioration
02:03:06 de la maîtrise de la langue,
02:03:08 parce que ça reflète surtout
02:03:10 un affaiblissement des pratiques
02:03:12 de lecture et d'écriture.
02:03:14 La langue en soi ne vaut
02:03:16 que parce qu'elle permet d'exprimer.
02:03:18 Et s'il y a
02:03:20 cette moindre fréquentation
02:03:22 de la culture en général...
02:03:24 On en revient aux tablettes numériques.
02:03:26 Les autres réjouissances qui nous empêchent de lire.
02:03:28 Vous avez les vôtres ici.
02:03:30 Marc, allez.
02:03:32 On a perdu les temps. On en a marre des temps, si je puis dire.
02:03:34 C'est incroyable.
02:03:36 Tout le monde dit "ça va".
02:03:38 Il n'y a plus d'hier, il n'y a plus de demain.
02:03:40 On est dans une sorte de précipitation
02:03:42 d'un faux présent, et par conséquent
02:03:44 l'impossibilité
02:03:46 de se laisser emporter,
02:03:48 de se laisser griser par ce verbe,
02:03:50 par ce souffle. Il n'y a plus de souffle.
02:03:52 On est atténué,
02:03:54 asphyxé. - Mais vous nous le donnez encore un petit peu quand même.
02:03:56 On est contents, on est très heureux
02:03:58 de vous avoir eu sur ce plateau.
02:04:00 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
02:04:02 Merci à tous les cinq, dans un instant.
02:04:04 Punchline avec la maîtrise,
02:04:06 la belle maîtrise de la langue de Laurence Ferrari
02:04:08 et ses invités. On va continuer d'être optimistes quand même.
02:04:10 En tout cas, sur l'antenne de CNews,
02:04:12 vous continuerez à entendre du bon français.
02:04:14 *musique*

Recommandée