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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews cet après-midi, 180 minutes info bientôt avec vous.
00:00:05 On va évidemment parler du Salon de l'agriculture qui ouvre demain avec de nombreux tracteurs d'ores et déjà à Paris
00:00:10 pour faire pression, pour montrer qu'ils n'entendent pas se laisser faire avant l'échéance et avant a priori la rencontre avec le président de la République.
00:00:19 On va parler de tout cela bien sûr avec nos invités dans un instant, juste après l'éphéméride du jour.
00:00:24 Détendez-vous devant votre programme avec Stressless, des fauteuils, des canapés et des chaises au design norvégien et au confort unique.
00:00:32 Chers amis bonjour, nous souhaitons aujourd'hui une très joyeuse fête à tous les polycarpes.
00:00:42 Soyons honnêtes, ils ne sont sans doute pas très nombreux puisque depuis un siècle seulement trois polycarpes sont nés en France en 1945.
00:00:51 Et pourtant leur Saint patron est une figure immense de l'aventure chrétienne.
00:00:56 Il est considéré comme le dernier témoin de l'ère apostolique, c'est-à-dire qu'il est le dernier de ceux qui ont directement connu des apôtres de Jésus.
00:01:06 Saint Polycarpe est en effet un élève de l'apôtre Saint Jean l'évangéliste, celui qui était présent au mont du Golgotha quand le Christ a été crucifié.
00:01:16 On sait aussi de lui qu'il a été le premier évêque de la ville de Smyrne dans l'actuelle Turquie, plus connu sous le nom d'Izmir.
00:01:23 Polycarpe a été brûlé vif vers l'an 167.
00:01:27 Sachez qu'indirectement la France lui doit beaucoup puisque c'est lui qui a formé Saint-Irénée, le premier évêque de Lyon.
00:01:35 Et voici pour nourrir notre méditation l'extrait d'une lettre adressée par Saint Ignace d'Antioche à Saint Polycarpe.
00:01:44 Que le baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance.
00:01:52 C'est tout pour aujourd'hui. A demain chers amis. Ciao.
00:01:56 Détendez-vous, confortablement installé. C'était votre programme avec les fauteuils et canapés stressless.
00:02:07 Et nous revoici avec le journal de Vincent Van Rij. Bonjour Vincent.
00:02:10 Bonjour Nathalie.
00:02:11 A la une, les agriculteurs qui manifestent aujourd'hui à Paris.
00:02:13 Deux cortèges de tracteurs défilent dans les rues de la capitale depuis ce matin.
00:02:16 L'un mené par la coordination rurale et l'autre par la FNSEA ainsi que les jeunes agriculteurs.
00:02:22 Ce qu'on voit d'ailleurs se terminera devant le salon de l'agriculture qui doit ouvrir ses portes demain.
00:02:26 Reportage de Kylian Salé avec nos équipes sur le terrain.
00:02:29 À coups de klaxon, une cinquantaine de tracteurs quittent la porte de Saint-Cloud à Paris.
00:02:41 Direction les invalides avec l'espoir d'interpeller le gouvernement.
00:02:45 Pour l'instant, ils ont annoncé des mesures par branches pour essayer de diviser les agriculteurs.
00:02:49 Il n'y a pas eu une mesure qui va améliorer notre revenu à tout le monde pour le moment.
00:02:53 Il n'y a aucune mesure. On est toujours sur une concurrence déloyale
00:02:56 vers les produits d'importation donc il n'y a rien de fait en fait.
00:02:59 Le président de la République prendra part à un grand débat au salon de l'agriculture ce samedi après-midi.
00:03:04 Son accueil risque d'être houleux.
00:03:07 Je ne sais pas s'il va être très bien reçu, monsieur Macron.
00:03:10 Parce qu'on n'est quand même pas très content.
00:03:12 C'est un peu du mépris qu'il a envers nous quand même parce qu'il ne nous écoute pas en fait.
00:03:17 Il envoie Gabriel Attal et puis il ne nous parle pas.
00:03:20 Il fait des annoncettes donc on ne s'en sent pas écouter.
00:03:24 À plus de 700 kilomètres de là,
00:03:27 les agriculteurs de la coordination rurale déversent des bennes devant ce supermarché.
00:03:35 On continue toujours à être étranglés par la grande distribution
00:03:38 qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas.
00:03:41 Ce qui fait que nous en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier et ça c'est vraiment un problème.
00:03:45 Durant les deux semaines que dureront le salon,
00:03:48 les agriculteurs se relaieront pour maintenir la pression.
00:03:52 Dans l'actualité également, une demi-journée après son arrestation,
00:03:57 Mahjoubi a été expulsé vers la Tunisie.
00:04:00 L'imam de Bagnoles sur 16 d'ailleurs entend faire appel de cette décision qu'il juge arbitraire.
00:04:04 Il affirme vouloir revenir en France. Les détails avec Mathieu Deveze.
00:04:08 Il est aux alentours de midi ce jeudi quand Mahjoub Mahjoubi est interpellé chez lui à Bagnoles sur 16.
00:04:16 Les policiers lui ont notifié un arrêté d'expulsion émanant du ministère de l'Intérieur.
00:04:21 Et ce jeudi soir, Gérald Darmanin se félicite de l'expulsion de l'imam tunisien.
00:04:26 L'imam radical Mahjoub Mahjoubi vient d'être expulsé du territoire national
00:04:30 moins de 12 heures après son interpellation.
00:04:32 C'est la démonstration que la loi immigration, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide n'aurait pas été possible,
00:04:37 rend la France plus forte. Nous ne laisserons rien passer.
00:04:40 Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l'imam avait notamment qualifié le drapeau tricolore de drapeau satanique
00:04:46 qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
00:04:48 Lundi, le Parc Edenim avait ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
00:04:53 Son avocat a décrit ce jeudi un homme abasourdi et bouleversé.
00:04:56 Il a également annoncé qu'il souhaitait contester l'expulsion de l'imam.
00:05:01 C'est le dernier jour du procès des attentats de Treb et Carcassonne.
00:05:05 Le verdict sera rendu aujourd'hui. Les sept accusés seront donc fixés sur leur sort ce soir.
00:05:10 Ils se sont d'ailleurs exprimés à la barre ce matin à la cour d'assises spéciale de Paris.
00:05:16 Les sept accusés et proches de Radoan Lachdim ont eu le droit à la parole une dernière fois ce matin.
00:05:22 Seuls deux d'entre eux ont gardé le silence.
00:05:24 Les autres, en majorité, ont eu une pensée pour les victimes.
00:05:27 Ils espèrent qu'avec ce procès, elles auront les réponses à leurs questions.
00:05:31 Pour Sofiane B, appelée aussi l'influenceur du terroriste, ce procès a été une leçon de vie.
00:05:36 Samir M dit avoir confiance en la justice.
00:05:39 Et enfin, Marine P, la petite amie de Radoan Lachdim, a déclaré qu'elle avait complètement conscience
00:05:45 qu'à l'époque elle était radicalisée, mais qu'elle n'est plus la même aujourd'hui.
00:05:49 La jeune fille contre qui une peine de 11 ans de prison ferme a été requise
00:05:53 demande à ce que la justice lui donne la chance de pouvoir continuer à reconstruire sa vie.
00:05:58 Les débats sont donc terminés. La décision est attendue ce soir.
00:06:02 La chronique éco tout de suite avec les comptes bancaires, épargne salariale, voire les contrats d'assurance-vie.
00:06:08 Il y a mille et une façons de mettre de l'argent de côté, mais certains oublient parfois l'existence de ces comptes.
00:06:13 Alors que devient l'argent placé ? On va te le dire avec le Mic Guillaume.
00:06:16 Votre programme avec DomExpo.
00:06:19 4 villages en Ile-de-France.
00:06:20 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:06:22 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:06:24 Retrouvez votre programme avec GUM, numéro 1 du brossage entre les dents.
00:06:31 On appelle ça des comptes en déshérence.
00:06:35 Ce sont des comptes courants, des comptes surlivrés, des assurances-vie ou encore des plans d'épargne d'entreprise qui ne sont plus utilisés.
00:06:42 Au bout de 3 ou 10 ans, sans le moindre mouvement sur un compte, l'argent doit être versé à la caisse des dépôts.
00:06:48 Celle-ci vient tout juste de communiquer les chiffres pour 2023.
00:06:52 7 milliards d'euros cumulés dorment dans ces caisses en attendant que leur propriétaire se manifeste.
00:06:57 Alors pour le faire, c'est assez simple.
00:06:59 Il existe un site internet qui permet de scanner tous ces comptes et de savoir si l'un d'eux peut vous appartenir.
00:07:05 L'adresse cyclade.fr.
00:07:07 Il suffit de se laisser guider.
00:07:09 C'est absolument gratuit.
00:07:11 En 2023, plus de 220 000 distraits ont ainsi pu récupérer 747 euros en moyenne.
00:07:17 Et ça peut être beaucoup plus.
00:07:19 Par exemple, le montant moyen de restitution pour une assurance-vie était de 6 767 euros et de 3940 euros pour un plan d'épargne d'entreprise.
00:07:29 Si personne ne se manifeste, au bout de 30 ans, l'argent reviendra à l'État qui reste de toute façon le grand gagnant.
00:07:37 C'était votre programme avec GUM, numéro 1 du brossage entre les dents.
00:07:45 C'était votre programme avec DOMEXPO.
00:07:48 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:07:52 Plus d'infos sur DOMEXPO.fr.
00:07:54 Voilà pour l'essentiel dans un instant.
00:07:56 Le début du débat avec nos invités.
00:07:58 Florian Tardif sera là aussi pour nous parler de ce qui s'apparente quand même à un fiasco autour de la présence.
00:08:04 Vite démentie quand même de soulèvement de la terre au débat présidé par Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture.
00:08:10 Et puis évidemment, ces agriculteurs chauffés à blanc avant l'événement.
00:08:14 A tout à l'heure.
00:08:15 Nous voici pour la partie décryptage et commentaire de l'actualité.
00:08:21 Aujourd'hui avec Raphaël Stainville du JDD.
00:08:23 Bonjour Raphaël, merci d'être là.
00:08:25 A vos côtés Florian Tardif pour le service politique.
00:08:27 On va vous rejoindre dans un instant.
00:08:28 Merci comme toujours cher Florian.
00:08:30 Hassan Lakeoule, bienvenue.
00:08:32 Vous êtes secrétaire général des Jeunes Communistes.
00:08:34 C'est ça, bonjour.
00:08:35 Merci d'avoir répondu aussi présent.
00:08:37 A vos côtés Eric Martineau, député Modem de la Sarthe, qu'on accueille pour la première fois sur ce plateau.
00:08:43 Merci, bonjour.
00:08:44 On est ravis de vous avoir dans 180 minutes d'info.
00:08:46 Et puis Hervé Bricou, qui est agriculteur en polyculture, près de Saint-Quentin.
00:08:49 C'est dans l'Aisne.
00:08:50 On a plaisir à vous revoir bien évidemment.
00:08:52 On va parler de ces tracteurs qui sont désormais par dizaines à Paris cet après-midi à la veille, vous le savez, du Salon de l'agriculture.
00:08:59 C'est leur moment, celui de se faire entendre.
00:09:02 Alors que beaucoup vont croiser la route des politiques de tous bords et du président de la République, a priori dans les prochains jours.
00:09:09 On va prendre la teneur de l'ambiance, de leur état d'esprit à la veille de cet événement majeur.
00:09:15 Avec vous, Maxime Legué, vous êtes du côté des Invalides, où il y a un premier cortège qui est arrivé en fin de matinée à la mi-journée.
00:09:22 Dirons-nous, vous avez un invité à vos côtés, de la coordination rurale de Corrèze, il me semble.
00:09:27 Oui, bonjour Nelly, tout à fait.
00:09:31 Nous sommes sur la place Vauban, dans le 7ème arrondissement de Paris.
00:09:36 Avec cette image impressionnante, ces tracteurs de la coordination rurale, une cinquantaine qui sont stationnés en face de l'hôtel des Invalides.
00:09:45 Justement, je me trouve avec Alexandre, vice-président de la coordination rurale de Corrèze.
00:09:50 Merci Alexandre de répondre en direct sur ces news.
00:09:52 Est-ce que vous pouvez nous expliquer quel était l'objectif de cette opération d'ampleur aujourd'hui ?
00:09:59 L'objectif qu'on voulait faire passer, c'est que M. Attal nous a annoncé encore des mesurettes.
00:10:03 Il nous a réchauffé des restes de la veille, et donc on est toujours là, et on le sera toujours.
00:10:10 Vous m'estimez donc toujours ne pas avoir été entendu. Il y avait eu des premières annonces qui avaient été faites.
00:10:15 Vous dites, non, ça nous a servi à rien.
00:10:18 Ça nous a servi pratiquement à rien. Nous, la coordination rurale, on a l'année blanche.
00:10:23 On a ça qui nous tient à cœur, l'année blanche MSA.
00:10:26 Là-dessus, il n'y a eu aucune annonce.
00:10:29 Donc, on reste toujours mobilisés, et le temps va s'amplifier de jour en jour.
00:10:34 Le temps va s'amplifier de jour en jour.
00:10:36 Demain s'ouvre le salon de l'agriculture qui est très attendu dans un contexte singulier.
00:10:41 Le président de la République est attendu. Quel accueil vous allez lui donner au chef de l'État ?
00:10:45 On va lui donner l'accueil qu'il mérite. Il n'aura pas l'accueil qu'on réservait à M. Chirac.
00:10:49 Parce qu'on a des dirigeants aujourd'hui qui sont nés avec des cuillères d'argent dans la bouche,
00:10:53 et qui sont panés les pieds dans la merde.
00:10:55 Nous, aujourd'hui, on connaît la misère, on connaît nos revendications,
00:10:58 et il y a un fossé qui s'est creusé avec les dirigeants et le peuple, et ça, ça ne peut plus, oui.
00:11:04 Peut-être une dernière question. Est-ce que vous avez compris, dans un premier temps,
00:11:07 l'invitation du chef de l'État au groupe Les Soulèvements de la Terre ?
00:11:10 Il y a eu rétro-pédalage depuis, mais quel message ça a envoyé pour les agriculteurs ?
00:11:15 À part nous mettre de l'huile sur le feu, ça n'a pas apporté un message positif.
00:11:20 Parce que Les Soulèvements de la Terre, avec nos bassines, nous ont détruit notre matériel de travail.
00:11:27 Donc, ce n'est pas demain la veille qu'on va se réunir avec eux pour essayer de parlementer sur l'agriculture.
00:11:32 Merci beaucoup. Voilà, vous l'aurez compris, Nelly, des agriculteurs et une colère qui reste bien vivace.
00:11:38 C'est des agriculteurs de la coordination rurale qui ont prévu de rester ici toute l'après-midi.
00:11:42 Merci beaucoup, Maxime Leguet. Et il nous met le pied à l'étrier, cet agriculteur,
00:11:47 parce que c'est l'histoire d'un fiasco, Soulèvements de la Terre,
00:11:52 la présence supposée puis démentie de Soulèvements de la Terre.
00:11:55 Que s'est-il passé à l'Élysée Florian Thériault ?
00:11:57 Vous savez que je suis un tout petit peu en colère. J'ai rarement été comme cela, en colère,
00:12:01 tout simplement parce qu'il s'est passé, effectivement, ce fiasco autour des Soulèvements de la Terre,
00:12:06 sauf que c'est à peine assumé par l'Élysée. Alors que s'est-il passé précisément ?
00:12:11 Il y a eu un briefing presse, parce que je vais être très précis,
00:12:14 organisé par les équipes du président de la République.
00:12:16 Ça se passe en général avant chaque déplacement du président de la République.
00:12:19 Tous les journalistes connaissent ça.
00:12:21 Ça permet d'expliquer qu'est-ce qui va se passer lors du déplacement en question,
00:12:26 quels acteurs le président de la République va rencontrer, quel est l'objectif recherché, etc.
00:12:31 Et c'est lors de ce briefing qu'on nous explique qu'il y aura bien évidemment ce grand débat
00:12:37 qui avait commencé à fuiter dans la presse entre le président de la République et plusieurs acteurs du secteur.
00:12:42 On nous dit des éleveurs, des cultivateurs, des industriels, des acteurs de la grande distribution,
00:12:48 des ONG, des associations et les Soulèvements de la Terre.
00:12:51 Et à ce moment-là, on est plusieurs journalistes.
00:12:53 Les Soulèvements de la Terre, on a peut-être mal entendu, on a peut-être mal compris,
00:12:56 il y avait du bruit dans la rédaction.
00:12:58 Vous demandez confirmation.
00:12:59 Est-ce qu'il y aura bien les Soulèvements de la Terre ?
00:13:01 Oui, il y aura bien les Soulèvements de la Terre.
00:13:03 Même après confirmation, même après la fin du briefing,
00:13:06 j'échange avec un autre journaliste du service politique de la rédaction, Thomas Bonnet, que vous connaissez tous,
00:13:11 et on se dit non, c'est pas possible, on a du mal à comprendre, il y a erreur.
00:13:15 Donc on rappelle l'Élysée qui nous dit bien, oui, il y aura Soulèvements de la Terre.
00:13:19 Le président de la République n'a peur de rien.
00:13:22 Donc c'est assumé.
00:13:24 S'ensuit toute la polémique qu'il y a, tout simplement parce qu'il y a une incompréhension qui est légitime.
00:13:29 C'est-à-dire que les Soulèvements de la Terre ont tout de même fait des opérations,
00:13:34 je ne sais même pas comment les qualifier, à l'encontre de certains agriculteurs.
00:13:38 Vous pouvez imaginer qu'ils ne voudraient pas les mettre en vecte.
00:13:40 Je pourrais même reprendre le terme utilisé peut-être par Gérald Darmanin,
00:13:43 qui fait, il me semble, toujours partie du gouvernement, qu'ils avaient tout de même qualifié d'éco-terroriste.
00:13:47 Mais bref, je ne préfère pas utiliser de qualificatif, car je ne sais même pas comment les qualifier.
00:13:52 Donc s'ensuit toute la polémique.
00:13:55 Et ce matin, l'Élysée fait un tweet sur les réseaux sociaux X,
00:14:00 en expliquant qu'il s'agit uniquement d'une erreur,
00:14:04 on comprend d'une erreur d'un des conseillers, lors de ce briefing.
00:14:06 Non, c'est faux.
00:14:08 C'était assumé, c'était réfléchi.
00:14:10 Le président voulait potentiellement un débat contradictoire,
00:14:13 avec des gens qui n'ont pas du tout la même vision de l'agriculture dans notre pays.
00:14:18 Et face à la bronca des agriculteurs, d'abord, on ne peut pas...
00:14:20 On peut l'assumer, on fait des erreurs dans la vie, ça nous arrive.
00:14:23 Il suffisait de dire, il y a eu une erreur d'appréciation, on l'entend, on réagit, et on tente de réparer.
00:14:30 Éric Martineau, ça vous fait bondir, vous aussi, ce genre d'erreur ?
00:14:36 Ça, c'est la communication officielle que vous avez eue aussi, d'ailleurs, non ?
00:14:40 Alors déjà, l'information m'a fait bondir hier soir, lorsque j'ai reçu un SMS,
00:14:44 parce que je tiens à rappeler aussi que je suis moi-même agriculteur.
00:14:47 Donc imaginez les collègues qui ont écho de cette invitation pour demain.
00:14:53 Moi, le premier, je n'ai pas compris ce qui se passait.
00:14:56 Et je ne vous cache pas que, oui, j'ai renvoyé des messages pour essayer de comprendre
00:15:01 s'il n'y avait pas une erreur quelque part, parce que je ne vois pas comment on peut faire.
00:15:04 Bon, là, les informations que vous venez de donner, moi, je n'ai pas la finalité.
00:15:10 Je ne suis pas en train de dire "vous avez tort" ou quoi que ce soit, je ne me permettrai pas.
00:15:14 Il y a même plusieurs sources, c'est-à-dire qu'on a commencé même à avoir une discussion au sein de la rédaction,
00:15:18 puisqu'on a eu exactement la même phrase.
00:15:21 Vous avez été dites, plusieurs sources analysées, le président n'a peur de rien.
00:15:25 Donc, il y a un moment, c'est corroboré, y compris par d'autres journalistes.
00:15:29 Mais là, je comprends la position des agriculteurs qui disent "mais non, on n'a pas envie de discuter, ce n'est pas possible".
00:15:33 Moi, le premier, si vous me demandez, je n'ai pas envie, même si on est ouvert d'esprit.
00:15:38 Il y a un moment, vous l'avez dit, rappelez les faits, ce qui s'est passé quand même l'année dernière, en 2023.
00:15:42 Je ne vois pas comment on peut arriver à...
00:15:44 Donc, pour vous, ça va tourner au vinaigre, cette histoire de débat.
00:15:47 Ce sera un arsace de débat, on n'imagine mal comment on classerait une discussion.
00:15:50 Non, j'espère, parce que moi, je suis quelqu'un qui est ouvert et dans le dialogue.
00:15:53 C'est aussi une position politique.
00:15:56 Donc, j'espère que la FNSEA, les GIA, tous les syndicats reviennent.
00:16:01 Moi, j'ai dialogué avec les trois gros syndicats.
00:16:05 Il n'y a pas de souci.
00:16:07 Et je pense que le souci, c'est qu'il faut arriver à recréer ce dialogue.
00:16:11 Et Marc Fesneau avait quand même fait bien les choses depuis six semaines.
00:16:15 Il y avait un vrai travail qui avait été mis en place.
00:16:18 Il y avait quand même des interventions, des choses qui avançaient.
00:16:20 Aujourd'hui, je peux comprendre que chez les agriculteurs, il y a un sérieux doute.
00:16:23 Moi, je leur dis, écoutez, venez, il faut discuter.
00:16:26 Il faut... surtout que les soulèvements de la terre ne seront pas là.
00:16:30 - Hervé Bricoux, vous vous dites quoi ? On nous prend pour des imbéciles.
00:16:33 Tout ça finit par noyer le propos initial, c'est-à-dire votre combat réel.
00:16:38 Finalement, on en perd un peu l'objectif même de ce salon.
00:16:42 - Oui, j'ai pensé à une mascarade.
00:16:44 Parce qu'au départ, je me suis dit, c'est de l'intox.
00:16:47 Est-ce que c'est vrai ? On reprend les médias, on essaie de trouver le faux du vrai.
00:16:52 Et là, franchement, on se dit, mais est-ce qu'on ne se moque pas vraiment de nous ?
00:16:56 Mais là, carrément.
00:16:58 Donc, de provoquer dans un milieu de colère les agriculteurs,
00:17:03 je crois que ce n'est pas vraiment le moment.
00:17:05 - Oui, et puis il ne faudrait pas que le message se noie, en fait.
00:17:08 Parce qu'il y a de vraies revendications sur la table.
00:17:10 On a entendu encore dans la voix de ce représentant de la coordination rurale
00:17:14 le mot de "mesurette".
00:17:16 On en est là, quand même, aujourd'hui.
00:17:18 Il y a eu des promesses, il y a eu des listes faites,
00:17:21 un certain nombre d'annonces diluées comme ça au fil du temps,
00:17:24 mais rien de tangible. Sinon, ils ne seraient pas là aujourd'hui, on est d'accord.
00:17:27 - C'est ce que je me dis.
00:17:29 Si les agriculteurs continuent de se mobiliser, c'est bien qu'ils n'ont pas été entendus.
00:17:32 Et donc, on a un gouvernement, mais maintenant ça fait 7 ans
00:17:36 que Macron est président, on commence à le connaître,
00:17:38 à vouloir discuter, refaire le monde, le CNR, les consultations,
00:17:42 les grands débats citoyens.
00:17:44 Je crois qu'on sait ce qu'il y a sur la table.
00:17:46 Maintenant, il faut agir.
00:17:48 Et puis, la technique de "je discute avec plein de gens
00:17:50 jusqu'à trouver un type qui est d'accord avec moi,
00:17:52 et puis après je dis c'est bon", ça, maintenant, ça ne berne plus personne.
00:17:55 Maintenant, il faut des actes concrets.
00:17:57 Les agriculteurs, il y a deux gros chantiers d'action pour nous.
00:17:59 C'est la question du libre-échange et la question des prix.
00:18:02 Parce que les agriculteurs, comme d'ailleurs n'importe quel travailleur,
00:18:05 ils veulent vivre de leur travail.
00:18:07 Ils ne veulent vivre ni de subvention ni d'aide,
00:18:09 ils veulent vivre de leur travail.
00:18:11 Et aujourd'hui, quand on a Lactalis qui rachète du lait
00:18:15 à entre 35 et 40 centimes aux agriculteurs,
00:18:18 et qu'après moi, quand je vais dans le magasin,
00:18:20 que je l'achète 1,30€, 1,50€ le litre,
00:18:23 qu'est-ce qu'il s'est passé entre-temps ?
00:18:25 Entre-temps, il s'est passé que le PDG de Carrefour
00:18:27 et le PDG de Lactalis, 6ème fortune de France, au passage,
00:18:30 se sont pris des marges énormes.
00:18:32 Et donc, tant qu'on n'a pas l'État qui intervient sur la fixation des prix,
00:18:35 la colère sera toujours présente.
00:18:37 C'est sur le pouvoir d'achat et sur la trésorerie
00:18:39 qu'on a l'impression que vous êtes un petit peu en manque de réponse.
00:18:41 Il y a vraiment deux choses.
00:18:43 Il faut savoir que le lait qu'on vous vend en bouteille,
00:18:45 c'est 1,6% de matière grasse.
00:18:47 L'industriel a levé 40% de la matière grasse.
00:18:51 Donc il en revend, je veux dire, aux alentours de 2,30€, 2,50€ le litre.
00:18:56 Aujourd'hui, ce qu'il faut regarder,
00:18:59 c'est que l'argent, en fin de compte, n'est pas bien distribué.
00:19:04 L'agriculteur, l'éleveur laitier, c'est quelqu'un de très courageux
00:19:07 qui se lève le matin et le soir pour vraiment tracer bête.
00:19:11 C'est un travail continu.
00:19:13 Éric Martineau, outre votre activité parlementaire,
00:19:15 donc vous êtes agriculteur, dans quel domaine
00:19:17 et en quoi finalement ce qu'on a annoncé jusqu'à présent
00:19:20 vous permet, vous, de résoudre un certain nombre de problèmes systémiques
00:19:23 que vous aviez sur votre exploitation ?
00:19:25 Alors, je ne vais pas prendre mon cas comme exemple.
00:19:28 Non, mais c'est toujours bien d'avoir un retour d'expérience.
00:19:30 Oui, par contre, c'est pour ça que je ne peux pas dire
00:19:32 qu'il y a eu des mesurettes, par exemple, de prise.
00:19:34 Parce qu'il y a quand même eu beaucoup de doléances.
00:19:36 Il y a eu plus de 2 500 remontées quand même des syndicats
00:19:39 pour dire "il faut aller vers ça, il faut aller vers ça".
00:19:41 Il y a quand même des choses qui se mettent en place.
00:19:43 Moi, j'ai espoir, parce que vous l'avez dit tout de suite,
00:19:47 pour moi, le vrai sujet, c'est quand même le prix,
00:19:50 la rémunération des agriculteurs.
00:19:51 Il faut voir, parce que vous n'avez pas une agriculture,
00:19:53 mais des agriculteurs.
00:19:55 Je suis désolé, vous allez retrouver ces problématiques
00:19:58 par filière, c'est-à-dire que les problématiques
00:20:01 que vous allez rencontrer en céréales, en lait, en viande,
00:20:03 en fruits ou en légumes ne vont pas être du tout les mêmes.
00:20:06 Vous avez déjà ces filières qui marchent par silos,
00:20:08 qu'on appelle, mais après, vous avez aussi
00:20:10 les systèmes d'agriculture qui vont faire que
00:20:12 soit vous êtes en bio, en conventionnel, sous signe de qualité,
00:20:15 qui vont faire que vous allez avoir des disparités
00:20:17 mais énormes entre les agris.
00:20:19 Et après, vous allez avoir le mode de commercialisation.
00:20:21 C'est-à-dire que soit vous êtes en vente directe,
00:20:24 en vente par une coopérative,
00:20:26 ou en vente directe avec de la grande distribution.
00:20:28 Et ce qui va faire qu'aujourd'hui,
00:20:30 quand vous rencontrez des agriculteurs,
00:20:32 vous n'avez pas le même son de cloche de chaque agriculteur.
00:20:35 Vous avez des grandes lignes, ça je suis d'accord,
00:20:37 mais là où, moi, à mon avis, il faut aller,
00:20:40 sans aller vers un prix fixé, indexé,
00:20:42 parce que la difficulté, on le voit même dans le milieu
00:20:44 quelquefois de certaines coopératives,
00:20:46 c'est qu'en unifiant complètement le prix,
00:20:48 vous standardisez, c'est une chose,
00:20:50 mais ça veut dire que vous ne poussez pas
00:20:52 à améliorer ou à valoriser.
00:20:54 Vous pénalisez certains aussi.
00:20:55 Complètement, voilà.
00:20:56 Et donc dans les organisations de producteurs...
00:20:58 Ce qui veut dire qu'en fait, cette réflexion...
00:21:00 Après la promesse d'Egalim, grosso modo,
00:21:02 c'était un tiers, un tiers, un tiers.
00:21:04 Ce n'était pas réticule.
00:21:05 Ce qui est bien, c'est que l'évolution...
00:21:06 Le problème, c'est que là, vous êtes en train de nous dire,
00:21:07 on est obligé, de facto, d'avoir une discussion transversale
00:21:10 qui va prendre du temps.
00:21:12 Alors que là, il y a une urgence.
00:21:13 On peut pas donner des réponses clés en main à chacun
00:21:15 en l'espace d'une semaine.
00:21:16 Non, mais vous le voyez bien,
00:21:17 chacun ne va pas vous demander la même chose.
00:21:19 Lorsque vous rencontrez les producteurs de lait
00:21:21 ou les céréaliers ou les fruits et légumes,
00:21:25 lorsqu'on parle d'Egalim, par exemple,
00:21:27 vous le savez que Egalim ne s'applique pas
00:21:29 aux fruits et légumes.
00:21:30 Pourquoi ?
00:21:31 Parce que les producteurs ont demandé,
00:21:33 via l'interprofession,
00:21:35 l'exclusion du champ d'application de la loi Egalim.
00:21:38 Donc quand vous avez en plus plein de particularités,
00:21:40 comment voulez-vous ?
00:21:41 Il faudrait légiférer pour eux aussi, quasiment.
00:21:44 Alors, oui, mais ça leur demande.
00:21:45 S'ils n'entrent pas dans le champ.
00:21:46 C'est eux qui ont demandé.
00:21:47 Donc il faut arriver à faire évoluer.
00:21:49 Là-dessus, c'est pour ça que je soutiens Marc Fesneau,
00:21:52 parce que franchement, il a le moral et du courage.
00:21:55 En même temps, vous appartenez à la majorité.
00:21:56 Vous n'allez pas...
00:21:57 Je suis...
00:21:58 Mais pas que !
00:21:59 Même si vous vous opposez sur un certain nombre de sujets.
00:22:01 Pas que, parce que j'ai fait une mission de contrôle
00:22:03 sur les contrôles en agriculture.
00:22:04 J'aimerais bien qu'on en parle.
00:22:05 D'accord.
00:22:06 Si on a le temps, je vous promets.
00:22:08 On peut en parler.
00:22:09 Raphaël St-Vigne, vous le savez.
00:22:10 Vous voyez bien que c'est très complexe.
00:22:11 Mais c'est un facteur irritant.
00:22:12 Et que là, il va un peu se jeter dans la gueule du loup, Emmanuel Macron.
00:22:15 En fait, il vient même rendre encore plus compliqué
00:22:18 la tâche qui était déjà immense,
00:22:20 parce que le problème n'était pas de réconcilier
00:22:22 les agriculteurs avec les sous-lémants de la terre.
00:22:25 L'urgence pour les agriculteurs, c'est de trouver des solutions.
00:22:27 On le sait, ils traversent une crise existentielle.
00:22:30 Donc c'est ça l'enjeu qui est celui du président aujourd'hui.
00:22:34 C'est de trouver des solutions pour notre agriculture,
00:22:36 pour les agriculteurs.
00:22:37 Là, le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:22:38 Emmanuel Macron devient une partie du problème, me semble-t-il.
00:22:41 Notamment pour tous ceux qui ont pu voir la manière
00:22:45 dont il a créé les conditions de cet impossible débat.
00:22:49 L'hubrise du président,
00:22:51 qui fait qu'il veut absolument se mettre en scène,
00:22:55 réunir autour de la table des acteurs qui n'ont rien à voir avec...
00:22:58 qui ont des positions tellement antagonistes
00:23:01 et surtout qui sont tellement éloignées des solutions pour la création.
00:23:03 Ça monte son décollection ?
00:23:04 C'est presque une folie, je vous dis.
00:23:06 Il est vraiment ivre de lui-même dans cette séquence.
00:23:09 - Christiane Lackey, pour un dernier commentaire.
00:23:11 Je ne sais pas si vous voulez commenter sur le fait
00:23:13 qu'on ne va pas tout se faire en 4 ou 5 jours
00:23:16 ou sur l'attitude d'Emmanuel Macron
00:23:18 qui est vraiment un peu hors du temps dans sa bulle.
00:23:22 - Revenir sur ce que vous avez dit sur les situations différentes
00:23:25 selon les choses qui sont produites,
00:23:27 ça c'est sûr, évidemment qu'il faut des réponses au cas par cas.
00:23:30 Mais il y a quand même des solutions globales à apporter.
00:23:32 La fixation des marges, ça je crois que ça concerne tout le monde.
00:23:35 Des marges de la grande distribution,
00:23:37 par exemple de Carrefour ou de Lactalis, ça concerne tout le monde.
00:23:39 Et le libre-échange, là aussi c'est quelque chose qui concerne tout le monde.
00:23:42 - Sauf que là aussi ça prend du temps,
00:23:44 parce qu'il y a des traités qu'ils ont encore en souffrance depuis des années.
00:23:47 - Oui, ça c'est sûr, ça prend du temps,
00:23:48 mais il faut déjà commencer le chemin si on va arriver au bout.
00:23:50 Et par exemple, tous les accords de libre-échange,
00:23:52 je prends un exemple, celui avec la Nouvelle-Zélande,
00:23:54 où je crois que vous êtes producteur de pommes,
00:23:57 où on va importer des pommes.
00:23:59 - Mais c'est déjà le cas.
00:24:01 - C'est déjà le cas, mais c'est vous qui le dites.
00:24:02 - Mais ça je le dis depuis plus de 30 ans.
00:24:04 - Alors qu'on produit, on s'en fait un des pommes.
00:24:07 On en produit notamment en Normandie, je sais de quoi je parle,
00:24:10 mais en Normande, on va aussi importer du bovin,
00:24:13 alors qu'on produit aussi du boeuf de très bonne qualité en France,
00:24:16 il faut remettre en question ces accords de libre-échange.
00:24:19 - Bon, je vous propose de nous interrompre, on doit marquer une pause.
00:24:21 Merci beaucoup d'avoir été parmi nous.
00:24:23 Vous reviendrez, parce que si vous êtes au Salon dans les prochains jours,
00:24:27 - De dimanche à dimanche, tous les jours.
00:24:29 - J'aimerais bien, je serais curieuse de savoir ce que vous avez pensé
00:24:31 de la récompense du président en début de semaine, par exemple.
00:24:34 - On verra demain. Pas de problème.
00:24:36 - Les autres invités restent en ma compagnie pour l'heure qui va suivre.
00:24:39 On s'interrompt quelques minutes, et puis le rendez-vous du journal avec Vincent, à tout de suite.
00:24:43 Nous sommes de retour avec le journal de Vincent Faurendège.
00:24:50 Vincent, à la une, les agriculteurs qui manifestent à Paris aujourd'hui,
00:24:53 en plusieurs endroits d'ailleurs.
00:24:54 - Deux cortèges de tracteurs défilent dans les rues de la capitale depuis ce matin,
00:24:57 l'un mené par la coordination rurale,
00:24:59 l'autre par la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
00:25:02 Ce convoi d'ailleurs se terminera devant les portes du Salon de l'Agriculture,
00:25:05 qui doit ouvrir demain.
00:25:06 Maxime Le Guevre, vous êtes avec Jules Bedot,
00:25:08 avec le convoi de la coordination rurale,
00:25:11 quelle est la situation autour de vous ?
00:25:13 - Oui Vincent, un convoi qui est arrivé ici aux alentours de 13h,
00:25:20 et puis regardez cette image hautement symbolique,
00:25:23 ces dizaines et des dizaines de tracteurs qui sont stationnés
00:25:26 juste en face de l'hôtel des Invalides en plein Paris.
00:25:29 Ce sont donc les membres de la coordination rurale
00:25:32 qui ont investi les lieux, reconnaissables avec leur drapeau jaune.
00:25:35 Un convoi de tracteurs que nous avons suivi depuis ce matin,
00:25:38 qui se sont élancés à la porte de Saint-Cloud,
00:25:41 pour mener cette opération escargot d'ampleur.
00:25:44 Alors ici, on a prévu d'occuper les lieux toute l'après-midi,
00:25:47 un campement de fortune a été installé,
00:25:50 des vivres ont été apportés pour se restaurer.
00:25:54 Objectif de cette opération, accentuer la pression sur le gouvernement,
00:25:58 à la veille de l'ouverture du salon de l'agriculture,
00:26:01 où le chef de l'Etat est attendu pour débattre avec les agriculteurs.
00:26:05 Ici, les agriculteurs nous ont dit, nous ont confié,
00:26:08 ne pas avoir compris dans un premier temps,
00:26:10 cette invitation au groupe Les Soulèvements de la Terre.
00:26:13 Ce sont des signaux négatifs d'envoyer à la profession, me dit-on ici.
00:26:17 Et puis surtout, les agriculteurs de la coordination rurale
00:26:20 disent au chef de l'Etat, débattre avec les agriculteurs,
00:26:24 c'est très bien, c'est nécessaire, mais trouver des solutions pérennes
00:26:27 pour sauver l'agriculture française, c'est encore mieux.
00:26:30 Merci beaucoup, Maxime Leguet, en direct du 7e arrondissement Paris 1,
00:26:33 cet après-midi. L'objectif de ces manifestations,
00:26:36 c'est donc bien de mettre la pression à la veille du salon de l'agriculture.
00:26:39 L'événement qui ouvre ses portes demain, et vous le savez,
00:26:41 c'est une tradition, chaque salon a sa vache star, sa vache égérie.
00:26:45 Il s'agit cette année d'Oriette.
00:26:47 Elle est arrivée d'ailleurs, porte de Versailles.
00:26:49 Nos équipes ont pu la rencontrer avant son voyage à Paris.
00:26:51 Thibault Marcheteau.
00:26:53 C'est bien elle qui va attirer tous les regards dès demain matin.
00:26:57 Oriette, une vache normande de 800 kg, a été choisie pour être l'égérie
00:27:02 du Salon international de l'agriculture 2024.
00:27:05 A Briousse dans l'Orne, son éleveur ne cache pas sa fierté.
00:27:09 Forcément, ça met l'élevage en évidence.
00:27:13 Et puis on a été très heureux que ce soit une normande
00:27:16 qui soit à l'honneur cette année.
00:27:19 En plus, pour la commune de Briousse, c'est quand même quelque chose de bien.
00:27:24 Le département de l'Orne aussi, puis la région normandie,
00:27:27 puisque on est la région normandie et on a les normands.
00:27:30 C'est super, je pense, pour tout l'élevage normand et la race normande.
00:27:34 Avant de prendre la route pour Paris, Oriette est bichonnée par Lucie,
00:27:38 la fille de François.
00:27:40 On va lui laquer la queue, pour qu'elle ait une belle queue en volume.
00:27:45 On va lui mettre un petit peu de crème sur les mamelles,
00:27:48 pour que ça ressorte.
00:27:51 Et puis, après on lui enfile un boli-col en cuir de présentation.
00:27:56 Pour admirer ou photographier cette belle vache normande,
00:27:59 rendez-vous à la porte de Versailles pour le Salon international de l'agriculture
00:28:03 qui ouvre ses portes dès demain matin.
00:28:06 Pardon, c'était drôle comme reportage.
00:28:12 Elle est très sympathique, Oriette. On ira lui rendre visite.
00:28:15 Dans le reste de l'actualité, le drame évitait de peu à Bondy, en Seine-Saint-Denis.
00:28:20 Une balle perdue est allée se loger dans le plafond de la chambre d'un enfant.
00:28:23 Heureusement, il n'y a pas de blessés sur place.
00:28:26 Plusieurs étuis de balles ont été retrouvés par les forces de l'ordre.
00:28:29 Grégory Goupil, secrétaire zonale Allianz Police Nationale, 93.
00:28:33 Ça fait des années qu'on parle de la montée de violence en Seine-Saint-Denis.
00:28:38 Il y a quelques jours, c'est un de mes collègues de la BAC de Noisille-Grand
00:28:42 qui a été blessé par balle.
00:28:45 On arrête quasi, j'ai envie de vous dire presque tous les jours,
00:28:48 en tout cas toutes les semaines, c'est une certitude des individus armés.
00:28:51 À un moment donné, il faut arrêter d'avoir la main qui tremble
00:28:54 sur la condamnation de ces individus.
00:28:57 C'est malheureusement énormément de communes qui sont touchées
00:29:00 par le trafic de stupéfiants, par les règlements de comptes,
00:29:03 et on n'en parle plus.
00:29:05 Ça passe comme une lettre à la poste.
00:29:08 On a l'impression que la Seine-Saint-Denis est le territoire oublié
00:29:11 et que c'est devenu tellement fréquent que c'est devenu banal.
00:29:15 Merci beaucoup, cher Vincent.
00:29:17 Nouveau rendez-vous dès 15h.
00:29:19 On s'interrompt quelques minutes et on se retrouve pour la suite du débat.
00:29:22 Évidemment, on reviendra au Salon de l'agriculture.
00:29:24 C'est deux cortèges qui sont en train de mettre la pression
00:29:26 à la veille de l'ouverture de ce salon qui va durer deux semaines,
00:29:28 mais où la présence des politiques et d'Emmanuel Macron en particulier
00:29:31 sera particulièrement scrutée dans les prochains jours.
00:29:35 A tout à l'heure.
00:29:37 Bonjour Manon Aubry.
00:29:40 Bonjour Romain Désarbre.
00:29:41 Vous êtes l'invité de la grande interview ce matin sur CNews Europe,
00:29:44 tête de liste La France Insoumise aux européennes et eurodéputées.
00:29:49 Merci d'être avec nous ce matin.
00:29:51 Je voulais vous entendre déjà, avant de parler économie et agriculture,
00:29:55 je voulais vous entendre sur ce qui s'est passé hier soir.
00:29:57 L'imam Majoub Majoubi, tunisien, qui a tenu des propos anti-français
00:30:01 et qui a tenu des propos encourageant les discriminations à l'égard des femmes,
00:30:05 les tensions avec la communauté juive et la radicalisation djihadiste,
00:30:09 a été expulsé hier soir vers son pays, la Tunisie,
00:30:12 douze heures seulement après son arrestation.
00:30:15 Est-ce que vous êtes satisfaite ?
00:30:17 Sur le fond, je n'ai absolument aucun point d'accord avec cet imam.
00:30:21 Je n'ai jamais défendu les intégristes religieux.
00:30:24 Ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer, quelle que soit la religion.
00:30:27 Maintenant, il y a un état de droit à respecter dans notre pays.
00:30:32 Gérard Darmanin...
00:30:33 Il a été... Le droit a été respecté.
00:30:35 Vraisemblablement, le contradictoire n'a pas été respecté.
00:30:38 C'est-à-dire que, comme dans toute procédure judiciaire,
00:30:41 vous entendez la personne qui est mise en cause,
00:30:44 c'est le cadre normal de l'état de droit.
00:30:46 Et ça ne présage pas du fait qu'à la fin, la personne soit expulsée ou non.
00:30:49 C'est juste un cadre qui s'appelle l'état de droit.
00:30:51 Et vous savez, Gérard Darmanin est assez coutumier des coups de communication
00:30:57 où il annonce des choses et après, ça ne tient pas en procédure administrative.
00:31:02 On se souvient qu'il avait annoncé de manière tonitruante
00:31:04 la dissolution des soulèvements de la terre
00:31:06 et qu'ensuite, ça avait été cassé en justice
00:31:08 parce que, précisément, ça n'avait pas respecté les règles de l'état de droit.
00:31:12 J'y suis personnellement très attachée.
00:31:14 Je pense que c'est la garantie du fonctionnement de notre République.
00:31:16 Tout le monde est attaché à l'état de droit.
00:31:17 Mais est-ce que vous n'avez pas été choqués
00:31:19 quand vous avez entendu les points devenue par cet individu ?
00:31:21 Bien sûr que j'ai été choqué.
00:31:23 Est-ce que vous trouvez qu'il a sa place en France ?
00:31:25 Ça, ce sera à la justice d'en décider.
00:31:28 Mais en tout cas, ces propos-là n'ont pas leur place en France.
00:31:31 Oui, mais cet individu qui les tient, est-ce qu'il a sa place en France ?
00:31:34 On a le choix puisqu'il n'est pas français.
00:31:36 Mais vous savez, le droit permet déjà d'expulser des gens
00:31:40 quand ils sont des menaces, des dangers graves pour l'ordre public.
00:31:44 Le droit est d'ailleurs qui préexiste bien avant la loi immigration.
00:31:49 Mais maintenant, il ne faut pas être dupe de l'opération de communication
00:31:53 qui a été faite par Diergerhain-Damannin,
00:31:55 où il prend un fait divers et il en fait une énorme opération.
00:31:58 Moi, ce que je souhaite, c'est qu'en effet,
00:32:00 ces propos ne soient pas tenus par des imams et par qui que ce soit, d'ailleurs,
00:32:04 que l'on respecte les procédures de l'état de droit dans notre pays
00:32:08 et que l'on puisse garantir le bon fonctionnement de notre démocratie, tout simplement.
00:32:12 Manon Aubry, au sujet de l'immigration, dans le magazine Paris Match,
00:32:16 Bruno Retailleau formule la proposition d'un référendum avec révision constitutionnelle.
00:32:21 Ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
00:32:23 Effectivement. Est-ce qu'il faut demander leur avis aux Français sur ce sujet, l'immigration ?
00:32:27 Ou est-ce qu'il faut avoir peur de la démocratie ?
00:32:30 Je n'ai jamais peur de la démocratie et on y reviendra après.
00:32:33 Je pense qu'il y a un sujet qui mérite la démocratie et le vote des Français
00:32:38 qui est l'imposition scandaleuse d'un nouveau pacte d'austérité et de coupe sans précédent dans les services publics.
00:32:44 On va en parler.
00:32:45 On y reviendra.
00:32:46 Mais je vois bien ce que font la droite et l'extrême droite qui agitent sans cesse le sujet migratoire du matin au soir.
00:32:55 On vient d'avoir une nouvelle loi immigration qui a été passée avec les voix de la droite et de l'extrême droite
00:33:01 qui fait suite à… il y a eu une loi immigration à peu près tous les ans sur les 20 dernières années,
00:33:06 depuis que je suis née, j'ai vu assister à une loi immigration qui n'a souvent d'ailleurs pas changé grand-chose dans le pays.
00:33:13 Mais quand les prix explosent, quand les gens galèrent à faire leurs courses,
00:33:18 quand on a 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, on va agiter ce totem du migrant
00:33:23 qui serait la cause d'absolument tous les problèmes alors que souvent ces lois sont prises sans être appliquées.
00:33:28 Vous le voyez, je pense qu'il faut être un peu rationnel dans ce débat politique-là.
00:33:31 Le président du RN, Jordan Bardella, à votre place mercredi, a affirmé vouloir des états généraux de l'immigration.
00:33:37 Il a dit que l'immigration allait être le sujet essentiel des européennes.
00:33:41 Vous n'êtes pas d'accord avec lui sur ce point de vue ?
00:33:44 Je pense à tous les gens qui nous écoutent, qui sont dans leur voiture, qui regardent peut-être leur télé.
00:33:50 Et je pense que leur première préoccupation, c'est déjà de pouvoir faire leurs courses.
00:33:54 Ils ont vu plus 20% d'augmentation des prix alimentaires sur un an.
00:33:59 Vous vous rendez compte ? 10 millions de personnes qui sont en dessous du seuil de pauvreté.
00:34:03 Les queues devant les fils de distribution alimentaire qui s'allongent.
00:34:08 C'est ça le premier enjeu aujourd'hui des Français et sur lequel moi je me bats.
00:34:13 Vous diffusez des images du Salon de l'agriculture, la colère du monde agricole qui exprime quelque chose.
00:34:19 Celui de la concurrence déloyale, celui d'une rémunération qui n'est pas suffisante pour les agriculteurs.
00:34:25 Moi c'est à ça que j'ai envie de répondre et je pense que ça reste la première préoccupation des Français
00:34:30 avec la survie de nos services publics plutôt que d'agiter toujours les mêmes totems.
00:34:34 Alors justement, le Salon de l'agriculture. Je voulais vous entendre déjà sur le débat organisé par l'Élysée demain.
00:34:39 À ce Salon de l'agriculture. L'Élysée qui a invité dans un premier temps les soulèvements de la terre.
00:34:43 Est-ce que les soulèvements de la terre avaient selon vous leur place dans ce débat ?
00:34:48 Ils ont été invités puis "des invités".
00:34:51 D'abord le fait que l'Élysée les invite après avoir tenté de les dissoudre il y a quelques mois.
00:34:57 Vous m'excuserez mais c'est un peu cocasse quand même.
00:35:00 Et puis j'ai quand même une impression plus globale de grand retour du Grand Débat.
00:35:04 Vous vous souvenez ce qui a été organisé après le mouvement des Gilets jaunes.
00:35:07 Il y a eu un certain nombre d'ailleurs de demandes qui ont été faites dans le cadre de ces Grands Débats
00:35:12 et puis qui a été remisé directement aux oubliettes.
00:35:15 C'est le réflexe d'Emmanuel Macron d'organiser ce type de Grand Débat faute de réponses politiques concrètes aux demandes des agriculteurs.
00:35:24 Qui sont quoi ?
00:35:25 C'est un, faire face à la concurrence déloyale et mettre fin aux accords de libre-échange.
00:35:30 Et la semaine prochaine au Parlement européen, nous allons voter pas un mais deux nouveaux accords de libre-échange
00:35:35 et mon groupe au Parlement européen est le seul à s'y opposer.
00:35:38 Et la deuxième revendication des agriculteurs, c'est une juste rémunération, vivre de son travail, d'avoir des prix planchés
00:35:44 et ça aussi le gouvernement le refuse et a voté contre notre proposition de loi à l'Assemblée nationale.
00:35:49 Vous le voyez, les grands discours, le grand blabla, franchement il y en a marre, ça suffit.
00:35:54 La colère du monde agricole n'est pas éteinte, est-ce que vous craignez qu'elle reprenne de plus belle ?
00:35:59 Tant qu'il n'y aura pas de réponse politique, bien sûr qu'elle risque de reprendre de plus belle.
00:36:03 On l'a vu, il y a des tracteurs qui sont en route vers Paris et la colère va gronder dans les allées du salon de l'agriculture
00:36:10 tant que l'on considérera, et en particulier les agro-industries, considéreront les agriculteurs comme des vaches à lait.
00:36:21 C'est ce qui est en train de se passer.
00:36:22 Quand vous avez, nous, quand on fait nos courses, plus 20% d'augmentation des prix
00:36:27 et de l'autre côté des salaires, des rémunérations qui baissent pour les agriculteurs
00:36:32 et au milieu, ce qui explose, c'est la marge des agro-industries, plus 70%, ça c'est pas normal.
00:36:38 Il est temps d'avoir de la contrainte, il est temps d'avoir des règles qui permettent une juste rémunération
00:36:44 et il est temps de mettre fin aux accords de libre-échange qui soumettent à une concurrence déloyale
00:36:48 de partout dans le monde, mais aussi directement depuis l'Ukraine, qui produit à bas coût,
00:36:53 qui produit avec des pesticides, qui sont autorisés là-bas et interdits ici,
00:36:57 et cette concurrence déloyale, il faut y mettre un terme.
00:36:59 Alors justement, les agriculteurs veulent vivre décemment de leur travail.
00:37:02 Ils sont le symbole de cette France des oubliés, des laissés pour compte.
00:37:05 Et pour ça, pour vivre de son travail, il faut produire, il faut produire suffisamment.
00:37:10 Et vous, vous défendez des surcontraintes écologiques, c'est pas un peu contradictoire ?
00:37:15 On défend pas des surcontraintes écologiques.
00:37:18 Ce qu'on défend, c'est la capacité des agriculteurs à pouvoir produire,
00:37:21 y compris dans les 10, 20, 30, 40, 50 années qui arrivent.
00:37:26 Parce que si vous détruisez les sols, si vous détruisez la santé de nos agriculteurs,
00:37:32 c'est notre capacité à produire qui sera remise en cause dans les années qui viennent.
00:37:35 La première question qui est posée, c'est d'avoir les mêmes règles pour tous.
00:37:38 Quand le Parlement européen a voté, il y a quelques mois de cela,
00:37:43 un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
00:37:45 là aussi mon groupe au Parlement européen a été le seul à ne pas le soutenir.
00:37:48 Vous faites venir des produits de 20 000 km d'ici, notamment du lait,
00:37:52 je pense à tous nos producteurs laitiers, qui vont être soumis à cette concurrence déloyale,
00:37:56 avec un pesticide qui est autorisé là-bas, qui s'appelle la trazine,
00:37:59 et qui est interdit dans l'Union européenne, avec des salaires qui sont aussi plus faibles,
00:38:03 c'est le vrai aussi pour les deux accords qui sont signés la semaine prochaine,
00:38:06 avec le Chili et avec le Kenya.
00:38:08 C'est ça le cœur du problème.
00:38:10 C'est ça aujourd'hui la concurrence déloyale à laquelle sont exposés les agriculteurs en France et en Europe.
00:38:16 Et si demain on avait les mêmes règles pour tout le monde,
00:38:19 alors nos agriculteurs seraient protégés.
00:38:21 C'est cette folie du libre-échange à laquelle il faut mettre un terme.
00:38:25 Et de ce point de vue-là, pardon mais j'en ai marre de tous ces hypocrites
00:38:29 qui vont venir au salon de l'agriculture, main sur le cœur, et dire
00:38:32 "Oui, on est à vos côtés les agriculteurs",
00:38:34 et la semaine prochaine, la semaine prochaine Romain Désart,
00:38:37 vous vous rendez compte, votez, signez deux nouveaux accords de libre-échange.
00:38:41 Au bout d'un moment, ça suffit.
00:38:42 La grande interview de Manon Aubry, tête de liste France Insoumise aux européennes et euro-députées.
00:38:47 L'économie. La France doit faire 10 milliards d'euros d'économie cette année.
00:38:50 Ça a été annoncé par Bruno Le Maire dimanche dernier.
00:38:53 Est-ce que vous partagez déjà l'inquiétude de Bruno Le Maire
00:38:56 et l'urgence qu'il y a à faire des économies en France ?
00:39:00 C'est une saignée sociale sans précédent.
00:39:02 Je ne sais pas si on se rend bien compte.
00:39:03 Faire des économies de 10 milliards d'euros,
00:39:06 dont une bonne partie, plus de 700 millions d'euros sur le budget de l'éducation nationale.
00:39:10 C'est la suppression de 11 000 postes, notamment d'enseignants.
00:39:14 On n'a déjà pas suffisamment d'enseignants pour avoir un enseignant devant chaque classe.
00:39:18 Ça a été le cas à la rentrée dernière.
00:39:21 On s'est moqué littéralement du monde éducatif,
00:39:24 de l'enseignement avec la ministre de l'Éducation, Amélie Odea Castera.
00:39:28 Je pense qu'aujourd'hui, cette saignée sociale, mais aussi écologique,
00:39:33 puisqu'on prend dans le budget de la rénovation thermique des logements,
00:39:37 ce sont les plus pauvres qui vont en payer les premiers le coup.
00:39:41 Et tout ça ne vient pas de nulle part.
00:39:43 Je veux lancer l'alerte très solennellement.
00:39:45 10 milliards d'euros, c'est rien à côté de ce qui nous attend,
00:39:48 puisque en vertu des nouvelles règles européennes qui sont en train d'être adoptées,
00:39:52 ce sera 24 milliards d'euros qu'il faudra faire d'économie par an.
00:39:56 Et tout ça, c'est discuté dans le dos des Français.
00:39:58 Ce nouveau pacte d'austérité européen, moi, je pense qu'il faudrait un débat.
00:40:02 Un grand débat, tiens, puisque Emmanuel Macron aime les grands débats.
00:40:05 Et je propose qu'on organise un référendum sur ce nouveau pacte d'austérité européen.
00:40:11 Emmanuel Macron ne devrait pas avoir peur de la démocratie.
00:40:14 Il devrait laisser les Français trancher pour ou contre le sacrifice de nos services publics, de notre protection sociale.
00:40:20 C'est une annonce que vous faites ce matin dans la matinale de CNews et d'Europe 1.
00:40:24 Vous réclamez un référendum sur ce que vous appelez cette cure d'austérité.
00:40:29 Pour vous, c'est de l'austérité ?
00:40:30 Sur le pacte d'austérité européen, oui, puisqu'on n'a jamais eu une cure d'austérité aussi importante.
00:40:36 Rendez-vous bien compte, 24 milliards d'euros par an,
00:40:40 c'est l'équivalent de la suppression de 700 000 postes d'infirmiers par an.
00:40:45 C'est ça qu'on va demander alors qu'on a des gens qui meurent sur des brancards dans nos urgences
00:40:50 parce qu'on n'a pas suffisamment de moyens dans l'hôpital public pour les prendre en charge.
00:40:54 Alors qu'on n'a déjà pas suffisamment d'enseignants devant chaque classe.
00:40:57 Alors qu'on a déjà une protection sociale, par exemple.
00:40:59 Les gens qui vont aller acheter des médicaments, même s'ils sont prescrits par le médecin,
00:41:03 qui vont aller à leur consultation médicale, chaque personne va payer à chaque fois 1 euro de sa poche.
00:41:09 Pour chaque boîte de médicaments.
00:41:11 Et vous voyez, cette austérité-là, on va la faire payer aux Français,
00:41:14 et en particulier aux Français qui n'ont pas les moyens d'avoir une bonne mutuelle,
00:41:18 qui n'ont pas les moyens d'avoir une protection sociale privée.
00:41:21 Et donc c'est une folie, c'est pour ça que nous demandons un référendum.
00:41:23 Manon Aubry, vous parlez d'austérité, mais la dette en France n'arrête pas de grossir.
00:41:28 On est au bord de la banqueroute, plus de 3 000 milliards d'euros de dette.
00:41:32 Et là, on fait juste un petit plan d'économie de 10 milliards.
00:41:34 Vous trouvez que notre pays a fait faillite ces dernières années ?
00:41:36 Ces règles budgétaires, en l'occurrence, elles ont été suspendues depuis les années 2000.
00:41:40 C'est pas moi qui les... 2020, pardon. C'est pas moi qui les ai suspendues.
00:41:43 C'est l'Union européenne qui a pris cette décision au moment de la crise du Covid.
00:41:47 Même les libéraux se sont rendus compte que ces règles,
00:41:50 qui avaient été inventées sur un coin de table, qui n'avaient aucune valeur économique, n'avaient aucun sens.
00:41:57 Et puis, pardon, l'État et l'Union européenne seraient les seuls agents économiques
00:42:01 qui, quand à la fin du mois seraient dans le rouge, se priveraient de revenus
00:42:05 parce qu'à aucun moment on demande de mettre à contribution les plus riches et les entreprises multinationales.
00:42:11 Je rappelle que les milliardaires de notre pays ont accumulé 240 milliards d'euros en l'espace de 3 ans.
00:42:15 C'est l'équivalent d'un chèque de 3 400 euros pour chaque Français.
00:42:19 Et que, par exemple, les entreprises du CAC 40 ont fait à la fois des bénéfices et des dividendes records.
00:42:24 Pourquoi on s'attaquerait aux Français qui galèrent à boucler leur fin de mois
00:42:28 et pas aux 20 milliards d'euros de bénéfices qu'a engrangés Total l'an dernier ?
00:42:33 Vous voyez, il y a une injustice profonde dans notre pays.
00:42:35 Il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas chercher l'argent là où il est,
00:42:38 dans la poche des plus riches et des entreprises multinationales.
00:42:40 Manon Aubry, je rappelle que vous êtes tête de liste France Insoumise aux européennes,
00:42:43 créditée d'environ 8% des voix dans les sondages, des intentions de vote dans les sondages.
00:42:50 Face à vous, il y a un rouleau compresseur, Jordan Bardella, qui est autour de 30% d'intentions de vote.
00:42:56 Clairement, comment est-ce que vous comptez faire la différence sur les sujets importants pour les Français ?
00:43:00 Le pouvoir d'achat, l'immigration, l'agriculture. Comment vous comptez remonter la pente dans les sondages ?
00:43:06 D'abord, Jordan Bardella, on ne l'a pas beaucoup vu au Parlement européen.
00:43:09 En l'espace de 5 ans, il a déposé 21 amendements.
00:43:12 Quand j'en ai déposé 3 500 pour des gens qui défendent la valeur travail, on repassera.
00:43:17 Et puis sur le fond, quels ont été les votes du Rassemblement national au Parlement européen ?
00:43:23 C'est "Vote contre le droit à l'avortement", "Vote contre les travailleurs ubérisés",
00:43:29 "Vote contre un statut pour les travailleurs des plateformes".
00:43:31 Nous, on a organisé une action hier au Parlement européen,
00:43:33 parce que le Rassemblement national, comme Emmanuel Macron,
00:43:37 sont en train de bloquer un statut protecteur pour tous les travailleurs ubères,
00:43:41 des livres roux qui sont exploités, qui n'ont pas de protection sociale.
00:43:44 Voilà les combats concrets que nous menons au Parlement européen,
00:43:47 quand en réalité, ils sont dans le même camp d'Emmanuel Macron,
00:43:50 quand il s'agit de s'opposer aux droits des travailleurs,
00:43:53 ou quand il s'agit de s'opposer, par exemple, à la taxation des super-profits.
00:43:57 Donc on va mener la bataille pour montrer leur vrai bilan,
00:44:00 mais surtout pour recréer un espoir à gauche, une alternative, un rassemblement aussi,
00:44:04 avec tous les orphelins de la NUPES, et je veux lancer un appel.
00:44:07 Il va y avoir des ralliements ?
00:44:08 Oui, les adhérents de Génération ont voté notamment pour soutenir notre liste.
00:44:16 Benoît Hamon ?
00:44:17 Je ne sais pas pour Benoît Hamon, et je suis respectueuse du fonctionnement
00:44:21 et de l'organisation de Génération, mais ce que je veux faire au-delà de ça,
00:44:25 c'est lancer un appel très solennel à toutes celles et à tous ceux
00:44:28 qui, il y a un an et demi, ont cru dans l'espoir le programme de la NUPES.
00:44:32 Et je veux leur dire, oui, il y a une alternative dans notre pays au duo Macron-Bardella.
00:44:36 Oui, il est possible de défendre plus de redistribution des richesses dans notre pays.
00:44:41 Oui, la pauvreté et l'inflation ne sont pas une fatalité,
00:44:44 et nous allons prendre ces sujets à bras-le-corps et proposer une alternative
00:44:47 avec un rassemblement le plus large possible.
00:44:49 On lance notre campagne le 16 mars à Villepinte. Je vous donne rendez-vous.
00:44:53 C'était la grande interview de Manon Aubry.
00:44:55 Merci d'être venue ce matin sur le plateau de la matinale de CNews
00:44:58 et dans le studio de la matinale d'Europe 1.
00:45:02 Merci beaucoup. Tête de liste, France Insoumise aux Européennes et eurodéputés.
00:45:05 Bonne journée à vous.
00:45:06 Merci à vous.
00:45:07 Nous sommes de retour avec Vincent Farandaëch.
00:45:10 C'est l'heure du journal 15h.
00:45:11 Bonjour Vincent.
00:45:12 A la une, toujours cette colère des agriculteurs
00:45:14 et ces actions coup de poing un peu partout en France.
00:45:17 C'est le cas dans les Ros.
00:45:18 On va partir. Vous retrouvez Jean-Luc Thomas.
00:45:21 Bonjour, vous êtes avec Nathan Thémin.
00:45:23 Après une opération escargot sur l'A75,
00:45:26 les agriculteurs sont arrivés devant une centrale d'achat.
00:45:29 Oui, en fait, tout avait débuté ce matin,
00:45:34 ici même devant une centrale d'achat de la grande distribution.
00:45:38 Ils avaient commencé à déverser des bennes de pneus, de foins, etc.
00:45:44 Ensuite, ils sont allés faire la même chose
00:45:47 devant un drive d'une autre marque de la grande distribution.
00:45:52 Et c'est après qu'ils ont commencé leur opération escargot.
00:45:56 Ça a duré une heure à peu près.
00:45:58 Ensuite, ils sont allés sur une aire de repos.
00:46:01 Ils ont regardé si certains poids lourds qui remontaient d'Espagne
00:46:07 étaient conformes à leur idée par rapport aux marchandises.
00:46:12 Et ils sont revenus ici, sur cette zone logistique,
00:46:15 à Clermont-les-Rouges, juste à côté de l'autoroute A75.
00:46:19 Ils vont rester là une bonne partie de l'après-midi.
00:46:23 Et ensuite, l'opération sera terminée.
00:46:26 Ce qui est sûr, c'est que les agriculteurs sont toujours très mobilisés.
00:46:31 Vous savez, on parlait que la date du salon allait être une date butoir.
00:46:37 Pour eux, le salon, c'est une date, effectivement.
00:46:40 Mais la mobilisation va encore et toujours continuer
00:46:44 parce qu'ils veulent avoir une nouvelle fois du concret par rapport à leur demande.
00:46:50 Merci à vous, en direct de Clermont-les-Rouges.
00:46:53 Jean-Luc Thomas, accompagné de Nathan Témine pour les images.
00:46:57 Et puis, dans le même temps, on le rappelle,
00:46:59 les agriculteurs manifestent aussi à Paris aujourd'hui.
00:47:01 Deux cortèges de tracteurs défilent dans les rues de la capitale.
00:47:04 Le premier mené par la coordination rurale, l'autre par la FNSEA
00:47:08 et les jeunes agriculteurs.
00:47:09 Kylian Salé avec nos équipes sur le terrain.
00:47:13 [Klaxon]
00:47:17 À coups de klaxons,
00:47:18 [Klaxon]
00:47:21 une cinquantaine de tracteurs quittent la porte de Saint-Cloud à Paris.
00:47:24 Direction les Invalides, avec l'espoir d'interpeller le gouvernement.
00:47:28 Pour l'instant, ils ont annoncé des mesures par branches
00:47:30 pour essayer de diviser les agriculteurs.
00:47:32 Il n'y a pas eu de mesure qui va améliorer notre revenu à tout le monde.
00:47:36 Pour le moment, il n'y a aucune mesure.
00:47:37 On est toujours sur une concurrence déloyale
00:47:39 des produits d'importation, donc il n'y a rien de fait.
00:47:42 Le président de la République prendra part à un grand débat
00:47:45 au Salon de l'agriculture ce samedi après-midi.
00:47:47 Son accueil risque d'être houleux.
00:47:50 Je ne sais pas s'il va être très bien reçu, monsieur Macron.
00:47:53 Parce qu'on n'est quand même pas très content.
00:47:55 C'est un peu du mépris qu'il a envers nous quand même.
00:47:58 Parce qu'il ne nous écoute pas en fait.
00:48:00 Il envoie Gabriel Attal et puis il ne nous parle pas.
00:48:03 Il fait des annoncettes, donc on ne se sent pas écouter.
00:48:07 À plus de 700 kilomètres de là,
00:48:09 les agriculteurs de la coordination rurale
00:48:15 déversent des bennes devant ce supermarché.
00:48:18 On continue toujours à être étranglés par la grande distribution
00:48:21 qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas.
00:48:24 Ce qui fait que nous, en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier.
00:48:27 Et ça, c'est vraiment un problème.
00:48:28 Durant les deux semaines que dureront le Salon,
00:48:31 les agriculteurs se relaieront pour maintenir la pression.
00:48:36 Le reste de l'actualité à présent.
00:48:38 Une demi-journée après son arrestation,
00:48:40 Mahjoubi a été expulsé vers la Tunisie.
00:48:42 L'imam de Banyol sur 16 dans le Gard entend faire appel
00:48:45 de cette décision qu'il juge arbitraire.
00:48:48 Il affirme vouloir revenir en France.
00:48:50 Les détails avec Mathieu Dewez.
00:48:52 Il est aux alentours de midi ce jeudi
00:48:55 quand Mahjoub Mahjoubi est interpellé chez lui, à Banyol sur 16.
00:48:59 Les policiers lui ont notifié un arrêté d'expulsion
00:49:02 émanant du ministère de l'Intérieur.
00:49:04 Et ce jeudi soir, Gérald Darmanin se félicite
00:49:07 de l'expulsion de l'imam tunisien.
00:49:09 L'imam radical Mahjoub Mahjoubi vient d'être expulsé
00:49:12 du territoire national moins de 12 heures après son interpellation.
00:49:15 C'est la démonstration que la loi immigration,
00:49:17 sans laquelle une telle expulsion aussi rapide
00:49:19 n'aurait pas été possible, rend la France plus forte.
00:49:21 Nous ne laisserons rien passer.
00:49:23 Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux,
00:49:25 l'imam avait notamment qualifié le drapeau tricolore
00:49:28 de drapeau satanique, qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
00:49:31 Lundi, le parquet de Nîmes avait ouvert une enquête préliminaire
00:49:34 pour apologie du terrorisme.
00:49:36 Son avocat a décrit ce jeudi un homme abasourdi et bouleversé.
00:49:39 Il a également annoncé qu'il souhaitait contester
00:49:42 l'expulsion de l'imam.
00:49:44 L'actualité judiciaire, c'est le dernier jour du procès
00:49:48 des attentats de Trebb et Carcassonne.
00:49:50 Le verdict sera rendu aujourd'hui, ce soir même.
00:49:52 Les sept accusés seront donc fixés sur leur sort.
00:49:55 Ils se sont exprimés une dernière fois à la barre ce matin.
00:49:58 Célia Barotte, à la cour d'assises spéciales de Paris.
00:50:01 Les sept accusés et proches de Radouane Lagdime
00:50:04 ont eu le droit à la parole une dernière fois ce matin.
00:50:07 Seuls deux d'entre eux ont gardé le silence.
00:50:10 Les autres, en majorité, ont eu une pensée pour les victimes.
00:50:13 Ils espèrent qu'avec ce procès, elles auront les réponses
00:50:15 à leurs questions.
00:50:17 Pour Sofiane B, appelée aussi l'influenceur du terroriste,
00:50:19 ce procès a été une leçon de vie.
00:50:21 Samir M dit avoir confiance en la justice.
00:50:24 Et enfin, Marine P, la petite amie de Radouane Lagdime,
00:50:27 a déclaré qu'elle avait complètement conscience
00:50:30 qu'à l'époque, elle était radicalisée,
00:50:32 mais qu'elle n'est plus la même aujourd'hui.
00:50:34 La jeune fille contre qui une peine de 11 ans de prison ferme
00:50:37 a été requise demande à ce que la justice lui donne la chance
00:50:40 de pouvoir continuer à reconstruire sa vie.
00:50:43 Les débats sont donc terminés.
00:50:45 La décision est attendue ce soir.
00:50:47 Dans le reste de l'actualité, le drame est vite et de peu abondi.
00:50:51 En Seine-Saint-Denis.
00:50:53 Une balle perdue est allée se loger dans le plafond
00:50:55 de la chambre d'un enfant.
00:50:56 Il n'y a heureusement pas de blessés.
00:50:58 Sur place, plusieurs études de balles ont été retrouvées
00:51:00 par les forces de l'ordre.
00:51:02 On a un ou plusieurs individus qui se sont arrivés
00:51:09 dans le quartier de Bondy Nord,
00:51:11 un quartier qui est défavorablement connu des services de police
00:51:13 comme une plaque tournante du trafic de stupéfiants
00:51:16 sur la commune de Bondy.
00:51:18 Il y a eu plusieurs dizaines de douilles
00:51:21 de retrouvées au sol, avec malheureusement,
00:51:26 mais heureusement également, un impact de balles
00:51:29 qui a fini dans le plafond d'une chambre à coucher
00:51:33 d'un riverain, où vraisemblablement,
00:51:37 un enfant était couché.
00:51:39 Il n'y a pas eu de blessés, pas de blessures en tout cas
00:51:43 par balles, mais une vraie plaie pour les riverains,
00:51:49 que ce soit au niveau psychologique,
00:51:52 et puis dans leur quotidien.
00:51:55 Et puis on va parler du danger des écrans pour les enfants.
00:51:58 Les études scientifiques sont claires,
00:52:00 plus ils y sont exposés, plus leur développement est retardé.
00:52:04 Un service de pédiatrie à Bondy propose
00:52:06 la prise en charge d'enfants accros.
00:52:08 Ils y suivent un traitement spécifique
00:52:10 et notamment un sevrage d'écran.
00:52:12 Corentin Brio.
00:52:14 Dans cet hôpital à Bondy-Enseine-Saint-Denis,
00:52:18 les créneaux du lundi matin de cette pédiatre
00:52:21 sont consacrés à des parents venus faire décrocher
00:52:24 leurs jeunes enfants des écrans.
00:52:26 Ils viennent en disant "mon enfant ne parle pas",
00:52:29 "mon enfant ne parle pas bien, je ne comprends pas ce qu'il dit".
00:52:32 Cette mère de famille le reconnaît.
00:52:34 A partir de 9 mois, son petit garçon pouvait passer
00:52:37 ses journées entières devant la télévision.
00:52:40 Il regardait la télé toute la journée.
00:52:42 Du coup quand on éteignait la télé, il faisait des crises.
00:52:45 C'est comme ça qu'on a su que ça n'allait pas.
00:52:48 La pédiatre a ouvert sa consultation en 2019
00:52:51 après avoir réalisé que les écrans, au même titre
00:52:54 que le sommeil ou l'alimentation, avaient un impact
00:52:57 sur le développement de l'enfant.
00:52:59 Elle reçoit des parents qui ont installé leurs enfants
00:53:02 devant un écran dès le plus jeune âge, pensant les aider,
00:53:05 mais finalement créant à la place une forte dépendance.
00:53:09 C'est des parents qui ont utilisé l'écran,
00:53:11 qui se sont fait avoir.
00:53:13 Ils ont dit "on pensait que c'était pédagogique,
00:53:15 on était un peu curieux de voir s'il allait apprendre des choses".
00:53:18 Et puis ils se sont fait complètement avoir,
00:53:20 comme c'est souvent le cas.
00:53:21 Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande
00:53:24 de ne pas exposer les enfants devant les écrans
00:53:27 avant l'âge de 3 ans.
00:53:29 Merci beaucoup.
00:53:31 Vincent, nouveau point sur l'actu d'ici une demi-heure.
00:53:34 Dans un instant, on reçoit nos invités pour débattre
00:53:36 de l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
00:53:38 On parlera aussi de cette mobilisation des agriculteurs,
00:53:41 d'ailleurs Confédération Agricole,
00:53:43 qui entendent mettre pression sur l'exécutif
00:53:47 jusqu'au dernier moment.
00:53:48 Ainsi, ces tracteurs qui sont arrivés aux premières heures du jour
00:53:52 en région parisienne et qui sont maintenant aux abords,
00:53:54 notamment de l'esplanade des Invalides,
00:53:57 action symbolique, alors que le débat voulu par Emmanuel Macron
00:54:02 décidément commence sous de bien mauvais auspices.
00:54:05 On en débat avec mes invités dans un instant, tout de suite.
00:54:07 Nous sommes de retour.
00:54:12 On entame la partie débat de 180 minutes.
00:54:14 Infos avec autour de la table Raphaël Stainville, bien sûr,
00:54:17 pour le JDD, Florian Tardif est là également,
00:54:19 Edouard Lavaux, les Nus Argents,
00:54:21 journée chez Valeurs Actuelles.
00:54:22 Bonjour Edouard, merci d'être là.
00:54:23 A vos côtés Antoine Armand, député renaissance de Haute-Savoie,
00:54:27 Hervé Bricou est resté en notre compagnie.
00:54:29 Je rappelle que vous opérez en polyculture près de Saint-Quentin,
00:54:33 c'est dans l'Aisne, pas très loin de Paris.
00:54:35 Non, pas très loin.
00:54:36 Et puis on a aussi Hassan Lakehoule,
00:54:38 qui est secrétaire général des Jeunes Communistes sur ce plateau.
00:54:40 On va évidemment parler du salon qui ouvre dès demain pour une quinzaine,
00:54:44 avec d'ores et déjà un certain degré de tension
00:54:48 qui est encore montée d'un cran, on va dire hier,
00:54:51 nonobstant les revendications qui étaient déjà sur la table
00:54:54 pour le combat des agriculteurs.
00:54:56 Et on va d'abord parler de leur présence à Paris,
00:54:58 parce qu'ils ont voulu faire ce qu'ils ont fait au fil des semaines passées,
00:55:02 c'est-à-dire être sur le terrain, se faire entendre,
00:55:04 mettre encore plus de pression avant l'événement.
00:55:07 C'est le cas du côté de l'ex-planète des Invalides,
00:55:09 où une cinquantaine d'entre eux sont arrivés,
00:55:11 enfin une cinquantaine de tracteurs et beaucoup plus en vérité,
00:55:14 pour se positionner tout près des lieux de pouvoir.
00:55:18 On rappelle qu'il y a là, pas très loin d'ailleurs, l'Assemblée nationale.
00:55:21 Donc c'est tout un symbole.
00:55:23 Maxime Legay, vous êtes avec un de ces agriculteurs.
00:55:25 Dans quel état d'esprit sont-ils
00:55:27 alors qu'ils vont croiser la route de nombreux politiques à compter de demain ?
00:55:32 Oui, une élite des agriculteurs résolue a continué à faire entendre leur voix.
00:55:39 Voilà comment on pourrait qualifier l'état d'esprit général.
00:55:43 Ici, vous l'avez dit, nous sommes Place Vauban,
00:55:45 dans le 7e arrondissement de la capitale,
00:55:47 juste en face de l'hôtel des Invalides,
00:55:49 avec cette image saisissante,
00:55:51 des dizaines et des dizaines de tracteurs,
00:55:53 plus d'une cinquantaine qui sont stationnés en face de ces hôtels des Invalides.
00:55:57 Justement, je me trouve avec Jean-Luc.
00:56:00 Merci Jean-Luc d'accepter de répondre à nos questions sur CNews.
00:56:04 Est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:56:06 quel était, quel est l'objectif de cette opération aujourd'hui d'ampleur ?
00:56:10 C'est toujours d'avoir une pression pour essayer d'avoir du revenu agricole,
00:56:14 de favoriser la souveraineté,
00:56:17 de par...
00:56:20 éviter les normes et les importations
00:56:23 qui ne sont pas aux normes de chez nous.
00:56:26 Vous estimez ne pas avoir été entendu à ce sujet ?
00:56:29 Non, on n'est pas entendu.
00:56:31 On parle de mesurettes, de choses qui nous étaient dues,
00:56:34 qu'on dit "on va nous payer".
00:56:36 Pour le carburant, c'est pareil, c'est pas une avancée,
00:56:39 c'est des taxes qu'on voulait nous mettre, qu'on a obtenues, qu'on ne voulait pas.
00:56:42 Après, le fond du problème, il est toujours là,
00:56:45 c'est-à-dire la pression de la mondialisation,
00:56:49 ne pas apporter des choses qu'on est capable de faire soi-même.
00:56:52 J'irais même plus loin que tout ce qu'on peut dire.
00:56:56 On n'importe pas du soja du Brésil, d'Amazonie,
00:57:00 pour faire nos poulets, nos cochons,
00:57:03 on pourrait les produire nous-mêmes avec des pois, des févraules,
00:57:06 sauf que ça coûte trop cher.
00:57:08 Souvent, on nous demande de l'écologie, de produire propre.
00:57:11 Quelque part, on peut donner des solutions pour produire propre.
00:57:14 Le chef de l'Etat Emmanuel Macron est attendu demain
00:57:17 pour l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
00:57:19 Quel accueil vous allez réserver au président de la République ?
00:57:22 L'accueil qu'il a déjà subi l'an dernier.
00:57:26 Il y aura des hurleurs négatives à sa venue.
00:57:32 Je pense que ça va se passer comme ça.
00:57:34 Il n'y a pas que nous qui allons faire l'accueil.
00:57:36 Il y a beaucoup de gens qui ne lui sont pas favorables
00:57:40 et qui en ont un peu ras-le-bol,
00:57:42 surtout avec la façon dont il s'est pris les pieds dans le tapis
00:57:49 en invitant à des débats des gens qui détruisent...
00:57:55 Vous faites référence au soulèvement de la terre
00:57:58 qui avait été invité initialement dans un premier temps.
00:58:00 L'Elysée a rétroprédalé.
00:58:02 Qu'est-ce que vous interprétez de cette invitation première ?
00:58:05 On a une ingratitude profonde.
00:58:09 C'est un peu du n'importe quoi.
00:58:11 Ce sont des gens qui ne sont pas dans le dialogue.
00:58:13 Ils ont détruit un bus de CRS.
00:58:15 Ils rentrent dans les exploitations, ils détruisent des plans,
00:58:18 et ainsi de suite.
00:58:20 Comment voulez-vous...
00:58:22 Je pense qu'il a fait une erreur.
00:58:24 La preuve, il a dit qu'il ne serait plus là.
00:58:26 Ça dépasse l'entendement.
00:58:28 Merci beaucoup Jean-Luc.
00:58:30 Vous l'aurez compris, Nelly, ici, les agriculteurs ne décolèrent pas.
00:58:33 Ils ont prévu d'occuper les lieux Place Vauban
00:58:35 dans le 7e arrondissement de Paris toute l'après-midi.
00:58:38 Merci beaucoup Maxime Legay.
00:58:40 Ingratitude et incompréhension, évidemment.
00:58:42 On va parler des problèmes sous-jacents à cette crise.
00:58:45 C'est important.
00:58:47 C'est la seule chose qui est de l'importance aux agriculteurs.
00:58:49 Mais en raison de la temporalité de ce fiasco autour des soulèvements de la terre,
00:58:53 j'aimerais recueillir vos avis.
00:58:56 Je vais commencer avec vous, Antoine Armand,
00:58:58 puisque vous êtes député Renaissance.
00:59:00 Quand vous avez pris connaissance de cette histoire,
00:59:02 de l'annonce en premier lieu,
00:59:04 et puis après de la bronca que ça a suscité,
00:59:06 et donc du rétropédalage,
00:59:08 vous vous êtes dit quoi ?
00:59:10 Vous lui parliez d'ingratitude, cet agriculteur ?
00:59:12 Je comprends la colère et l'indignation.
00:59:15 Pour le dire très simplement,
00:59:17 je n'invite pas à boire le thé chez moi
00:59:19 des gens qui ont cassé ma maison.
00:59:21 Je le sais, puisque ce sont des agriculteurs,
00:59:23 quelles que soient, ce n'est pas une histoire de syndicat.
00:59:25 Vous parliez, c'était la coordination rurale,
00:59:27 mais ça dépasse de loin les questions syndicales.
00:59:30 Des gens qui n'ont pas pour but de dialoguer,
00:59:32 mais de détruire.
00:59:34 Qui n'ont pas pour but de faire progresser l'agriculture en France.
00:59:36 D'ailleurs, qui n'y connaissent souvent pas grand-chose,
00:59:38 pour être tout à fait honnête.
00:59:40 Qui n'ont pas pour but d'essayer de stigmatiser des gens,
00:59:42 dont je rappelle quand même qu'ils se suicident tous les deux jours.
00:59:45 Ce n'est pas totalement innocent de leur part,
00:59:48 de venir ajouter à la barque.
00:59:50 La correction a été faite heureusement très rapidement.
00:59:53 Il n'était évidemment pas dans l'intention personnelle
00:59:55 du Président de la République.
00:59:57 De convier ces personnes-là.
00:59:59 Je dis, je comprends la colère.
01:00:01 Et si je ne travaille pas au service ni logistique,
01:00:04 ni communication de l'Elysée,
01:00:06 si une erreur a été faite, elle est évidemment regrettable.
01:00:08 Moi, ce que je souhaite, c'est qu'on puisse se concentrer
01:00:11 sur le fond, sur la détresse.
01:00:13 Parce que ce que je vois, c'est que, à nouveau,
01:00:15 ces types de collectifs monopolisent de nouveau la tension
01:00:17 au détriment des questions de fonds,
01:00:19 dont je suis sûr qu'on va parler dans un instant.
01:00:21 Qui sont les accords de libre-échange, la rémunération, la reconnaissance.
01:00:24 - Edouard Lavollée, ceci montre, s'il en était encore besoin,
01:00:28 que les conseillers ministériels au sens large
01:00:31 sont complètement hors-sol par rapport aux revendications
01:00:35 et aux problèmes rencontrés dans le pays ?
01:00:38 - Quel est le message envoyé aux agriculteurs
01:00:41 qui manifestent dans nos rues depuis maintenant un mois,
01:00:44 un mois et demi, un mois, voire un mois et demi,
01:00:46 en invitant ceux qui détruisent leurs exploitations,
01:00:49 les soulèvements de la terre, qui représentent finalement
01:00:51 tout ce qu'ils détestent, si ce n'est le fait de brouiller le message,
01:00:55 un cafouillage.
01:00:56 Et aujourd'hui, on a eu un communiqué de l'Elysée
01:00:58 qui a été publié il y a deux, trois heures,
01:01:00 un piteux communiqué qui nous explique que finalement,
01:01:02 c'était une fake news de la presse
01:01:04 et le communiqué a été démenti 20 minutes après
01:01:08 par la totalité des journalistes politiques de la place de Paris.
01:01:11 Donc on a l'impression d'un en même temps poussé à l'extrême
01:01:13 qui veut parler à la fois, je pense, aux jeunes,
01:01:15 parce qu'on sait que les soulèvements de la terre,
01:01:17 mine de rien, c'est un collectif qui a un écho auprès des jeunes,
01:01:20 et aussi en essayant de réconcilier les soulèvements de la terre
01:01:23 avec les agriculteurs, on voit que c'est totalement impossible
01:01:26 parce que c'est deux camps qui ne se parlent plus,
01:01:27 qui ne se parleront jamais.
01:01:28 - Pour ceux qui nous rejoignent à l'instant sur l'antenne,
01:01:30 Florian, vous, vous l'avez vécu en direct, en fait,
01:01:33 cette genèse du fiasco.
01:01:35 Il y a eu plusieurs temps, c'est vrai qu'on peine à imaginer
01:01:38 comment on peut faire gober, entre guillemets, aux journalistes
01:01:41 que c'était une erreur, là où il y avait, vous le disiez à l'instant,
01:01:45 des dizaines de témoins et de réceptacles même
01:01:48 de cette information.
01:01:49 - Oui, d'ailleurs, Arnaud Rousseau, qui est le président de la FNSVA,
01:01:52 qui a réagi à cela, qui a réagi à la communication de l'Élysée
01:01:56 en expliquant qu'on tentait de nous faire le coup du stagiaire,
01:01:59 c'est un petit peu ça.
01:02:00 Lorsque l'on lit le tweet qui a été relayé sur le réseau social X,
01:02:06 on comprend grosso modo que lors d'un briefing presse
01:02:10 qui a été organisé hier par les équipes du président de la République,
01:02:13 ça se passe en général comme cela, c'est-à-dire que le président
01:02:16 de la République organise un déplacement, enfin ses équipes
01:02:18 organisent un déplacement, et quelques jours avant,
01:02:20 il y a un briefing presse pour préciser le déroulé du déplacement,
01:02:24 quels seront les interlocuteurs, etc.
01:02:27 C'est ce qui s'est passé hier pour organiser le déplacement
01:02:31 du président de la République au sein de l'agriculture.
01:02:33 Et on a abordé cette question de l'organisation du débat
01:02:37 annoncé par les équipes du chef de l'État, et à un moment,
01:02:40 il y a eu une question dans des journalistes,
01:02:42 "Qui est invité à participer à ce débat ?"
01:02:44 Donc il y a réponse, il y aura des agriculteurs, des cultivateurs,
01:02:47 des éleveurs, des membres de la grande distribution,
01:02:50 des industriels, des associations et des soulèvements de la terre.
01:02:53 Et on a eu du mal à bien saisir pourquoi les soulèvements de la terre...
01:02:58 - Même quand vous le dites comme ça, on sourit.
01:03:00 - Oui, mais c'est un peu comme ça qu'on nous l'a dit.
01:03:02 C'est-à-dire que ça a été annoncé, mais en même temps,
01:03:04 on a presque baissé la voix, donc on n'a pas très bien compris.
01:03:07 On a reposé la question, puisque plusieurs journalistes
01:03:09 s'interrogeaient sur le fait que les soulèvements de la terre
01:03:11 étaient bien invités à participer à ce débat.
01:03:13 On nous l'a confirmé. Ce sont les conseillers spécialistes
01:03:17 de ces différentes thématiques, et ce n'est pas un conseiller presse
01:03:20 qui nous l'a dit, ce sont les spécialistes de ces différentes
01:03:22 thématiques agricoles, environnement, etc., qui nous l'ont confirmé.
01:03:26 Et ça a été démenti dans la foulée par l'Élysée elle-même,
01:03:32 sauf que ça a bien été confirmé, il y avait quasiment plus de 100,
01:03:35 voire jusqu'à 150 journalistes qui participaient à ce briefing presse.
01:03:39 Et moi-même, vraiment, je ne comprenais toujours pas
01:03:42 que ça soit possible. Donc j'ai rappelé l'Élysée
01:03:45 pour savoir si c'était vraiment véridique,
01:03:47 si ce n'était pas une erreur à un moment dans le briefing.
01:03:49 - Mais ce qu'on veut aujourd'hui, c'est savoir pourquoi.
01:03:51 Donc en fait, c'est quoi ? C'est l'identité ou le pédigré des gens
01:03:54 qui conseillent, parce qu'on parle un peu clairement,
01:03:57 les gens qui conseillent Emmanuel Macron, qui se disent
01:03:59 qu'il n'y a aucun problème de notre point de vue à inviter
01:04:01 les soulèvements de la terre dans un débat qui se veut
01:04:03 absolument transpartisan, c'est ça, un peu l'idée ?
01:04:05 - On pourrait peut-être s'interroger, oui, sur le passé
01:04:08 des conseillers en question. Ça a été révélé par nos confrères
01:04:12 du Point, qui reviennent justement sur le CV de ces différents
01:04:17 conseillers, dont l'un d'entre eux a été activiste, a bossé
01:04:21 avec Nicolas Hulot, a fait même partie de son cabinet en 2017
01:04:26 lorsqu'il était à la tête du ministère de la Transition écologique.
01:04:29 Donc voilà, est-ce que c'était une décision politique ou autre ?
01:04:34 On aura peut-être plus d'informations dans les prochaines heures.
01:04:37 Mais ce qui est... limite qu'il y ait, et je le disais avant
01:04:41 qu'on ait ce débat, des conseillers qui soient particulièrement
01:04:45 actifs sur la cause environnementale au sein de l'Elysée,
01:04:48 ce n'est pas un problème. Et limite, tant mieux.
01:04:51 - C'est pas eux de communiquer ce jour-là ?
01:04:53 - Non, voilà, mais pourquoi pas ? Parce que c'est intéressant
01:04:56 qu'il y ait aussi des débats au sein des équipes du président.
01:04:59 Mais par contre, que ce soit eux qui décident presque seuls,
01:05:02 là, ça peut devenir problématique.
01:05:04 - Hassan Lakeoul, pour les jeunes communistes, ça vous inspire quoi,
01:05:08 cette histoire ? Vous dites "encore un fiasco de puce, on est habitués"
01:05:11 ou vous dites "on est un peu en train de noyer le poisson
01:05:14 sur la réalité du problème et de l'événement"
01:05:17 et vous voulez remettre l'accent là-dessus, en fait ?
01:05:19 - C'est ça. Encore une fois, je trouve qu'il y a les deux sujets
01:05:22 dont vous parlez. Il y a la déconnexion, je pense, de l'Elysée
01:05:26 avec un grand nombre de Français, parce qu'il y a les agriculteurs
01:05:29 qui ne sont pas contents, mais on a aussi des profs
01:05:32 qui se mobilisent régulièrement, les fonctionnaires de manière générale,
01:05:35 les employés, les ouvriers, les salariés, il y a des coupes budgétaires
01:05:38 qui sont renoncées. Donc il y a une grande partie du pays,
01:05:41 une grande partie du monde du travail, qui est en colère
01:05:43 contre le président de la République. Et je pense que dans ce genre de moments,
01:05:46 ça nous rappelle la déconnexion du président avec la France,
01:05:49 tout simplement. Et il y a aussi, sur le sujet, là, dont on parle,
01:05:53 je pense que l'erreur de base, c'est d'avoir invité
01:05:56 les soulèvements de la terre, qui à la limite ont des choses à dire
01:06:00 plus ou moins intéressantes, moi j'en partage certaines,
01:06:02 d'autres avec lesquelles je ne suis pas d'accord,
01:06:04 mais sur les questions écologiques. Là, à aucun moment,
01:06:08 ils se sont revendiqués spécialistes des questions agricoles, ces gens.
01:06:10 Donc je pense qu'elle est là, l'erreur.
01:06:12 - Ils en parlent quand même tout le temps.
01:06:13 - Voilà, on peut être d'accord ou pas. Moi je pense que, par exemple,
01:06:16 sur l'écologie, il faut une grande politique de travaux, il faut faire.
01:06:19 Et il ne faut pas rester passif. Eux, ils sont contre le lion turin,
01:06:23 ils sont contre la LGV Toulouse-Bordeaux, c'est pas mon cas.
01:06:26 Donc voilà, c'est intéressant d'en débattre, mais sur ces questions,
01:06:29 pas sur l'agriculture.
01:06:30 - Bien sûr. Au fond, Raphaël Saint-Vila, est-ce qu'ils ne sont pas un peu pêchés
01:06:32 par excès de naïveté, dans le sens où, c'est vrai que dans le débat
01:06:36 autour notamment des normes, des pesticides, etc., on a tellement dit
01:06:39 que l'idée, c'était pas d'opposer aujourd'hui agriculture et écologie,
01:06:43 que peut-être, de bonne foi, se sont-ils dit "on va essayer de réconcilier
01:06:47 tout ce beau monde", sauf que la reine n'était pas appropriée, quoi,
01:06:50 ce salon de l'agriculture.
01:06:51 - C'est d'abord ça. C'est-à-dire que c'est pas le lieu, c'est pas le moment,
01:06:54 pour trouver des solutions pour cette agriculture, pour ces agriculteurs
01:06:58 qui, pour beaucoup, vivent une crise existentielle, ou pour beaucoup,
01:07:03 on l'a déjà dit, le nombre d'agriculteurs qui se suicident chaque année,
01:07:07 ceux qui n'arrivent plus à se financer et à vivre de leur travail,
01:07:12 ça, c'est le vrai problème. Le problème, c'est pas le problème
01:07:14 des soulevés du monde de la terre, de toutes les revendications
01:07:17 qui sont multiples, variées, mais qui n'ont rien à voir avec l'agriculture,
01:07:20 mais, ce faisant, on peut mettre l'accent sur les deux conseillers
01:07:23 du président, qui ont pris l'initiative de communiquer sur cette invitation.
01:07:29 Le fait est que, dans la manière dont l'Elysée a rétropédalé,
01:07:33 et encore avant, je crois que Florian l'évoquait, sur la phrase qui disait
01:07:37 "mais pourquoi on fait ça ? Parce que le président n'a peur de personne".
01:07:40 Je sais plus si c'est le verbatim exact.
01:07:42 - Oui, c'est ça, c'est-à-dire que quand j'ai rappelé, pour savoir si c'était vraiment vrai,
01:07:47 on m'a dit "oui, oui, oui, le président n'a peur de personne".
01:07:52 - Ou n'a peur de rien. - N'a peur de rien.
01:07:54 - Et là, pour le coup, ça pose un problème, qui est la manière dont, même au sein de l'Elysée,
01:08:00 - C'est-à-dire que l'élément de langage était...
01:08:01 - Même au sein de l'Elysée, on analyse la manière dont le président a l'habitude de faire de la politique,
01:08:05 et là, pour le coup, je l'évoquais tout à l'heure, mais on est dans l'hubris totalement débridé d'un président,
01:08:11 et dans l'interprétation que s'en font ces conseillers dans sa manière de travailler,
01:08:15 qui est problématique dans la séquence.
01:08:18 - Alors, je vous propose aussi d'écouter un autre agriculteur,
01:08:21 précisément sur ce qu'il attend de la présence et d'Emmanuel Macron au sens large à ce salon de l'agriculture,
01:08:27 et puis, Hervé Bricouche, je vous demanderai aussi ce que vous vous attendez,
01:08:30 parce que là, on va revenir un peu au concret,
01:08:32 les projets de loi qui sont en souffrance, la bourgation de certaines normes, le libre-échange,
01:08:39 on va remettre tout ça à plat, et voir sur quoi on a réellement avancé,
01:08:42 mais écoutez un de vos confrères.
01:08:45 - Qui nous écoute, qui entend notre colère, et qui se rende compte qu'on ne peut pas abrader l'agriculture
01:08:52 pour sauver de l'industrie ou faire du libre-échange,
01:08:55 l'agriculture doit être un marché, si on veut une autonomie alimentaire,
01:08:57 doit être un marché un peu fermé ou restreint, on ne peut pas tout laisser venir chez nous comme ça.
01:09:01 Il n'y aura plus d'agriculteurs à terme dans quelques années.
01:09:03 Quand on voit la population agricole qui vieillit, il n'y a pas beaucoup de jeunes qui s'installent,
01:09:06 dans les jeunes qui s'installent, il y en a qui arrêtent au bout de peu de temps,
01:09:09 donc on sent qu'il y a quand même un problème derrière.
01:09:13 - Si vous le croisiez Emmanuel Macron, à défaut d'être dans un débat,
01:09:17 on a bien compris que ça commence à sentir à Pôle-Roussie, cette idée du débat,
01:09:22 ou en tout cas de la discussion à bâton rompu, qu'est-ce que vous lui diriez, vous, là, comme ça ?
01:09:26 - Je lui dirais très simplement, on a des jeunes à installer, il faut arrêter de leur faire peur.
01:09:31 Et ça c'est très important, parce qu'aujourd'hui, nous, on nous a demandé de se mettre sur le pied droit,
01:09:36 après de se mettre sur le pied gauche, ça fait 30 ans qu'on fait cette gymnastique.
01:09:40 Aujourd'hui, il est temps d'arrêter, il est temps de vraiment redessiner un petit peu l'agriculture,
01:09:45 parce que là, on est parti dans de la folie, et pour moi, aujourd'hui, il y a vraiment un intérêt
01:09:50 de revoir toutes ces normes qui ont été une punition pour l'agriculture,
01:09:55 et on n'a pas demandé ça. Et nous, ce qu'on veut, c'est vivre de notre métier,
01:09:59 de notre passion, et surtout donner beaucoup d'espoir aux jeunes,
01:10:03 parce que c'est eux, demain, c'est eux, demain, qui vont nous nourrir.
01:10:07 - Donc, sur la transmission, c'est-à-dire faire des choses sur la transmission.
01:10:11 - Déjà, la transmission, il faut savoir qu'on paye énormément de charges sociales,
01:10:15 et derrière, il y a des retraites de misère. Quand un agriculteur touche 1000 euros,
01:10:21 et moi, j'ai versé plus de 100 000 euros par an. Vous ne voyez pas la différence, là ?
01:10:25 - J'entendais hier, dans une autre émission, que 60% des agriculteurs,
01:10:30 des jeunes agriculteurs qui s'installent aujourd'hui, ne sont pas issus de familles agricoles,
01:10:35 mais qui viennent d'un tout autre monde, d'un tout autre milieu, parfois même urbain.
01:10:39 60% l'année dernière. Ce qui veut dire qu'en fait, on fait ce métier aujourd'hui par passion,
01:10:44 par conviction, mais pas par tradition familiale. Il ne faudrait pas que cette passion,
01:10:48 elle aussi, s'étiole, entonnarement, parce qu'au bout de quelques années,
01:10:52 on s'aperçoit qu'on va dans le mur. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:10:54 C'est-à-dire que là, si 60% aujourd'hui de ceux qui s'installent le font en vie propre,
01:11:00 dans 10 ans, on risque d'avoir une grosse déperdition, sachant que les générations
01:11:05 qui sont directement concernées, de famille en famille, elles, ont totalement disparu du spectre.
01:11:10 - Je pense, c'est ce que vous disiez à l'instant, je pense que l'entrée des jeunes,
01:11:14 les jeunes agriculteurs sur à peu près tous les territoires en France métropolitaine
01:11:18 ou en Outre-mer en parlent, c'est la meilleure clé d'entrée. Parce que d'abord,
01:11:21 c'est celle qui permet de voir la quantité de défis auxquels ils et elles sont confrontés,
01:11:26 qu'il s'agisse du foncier, de la capacité de racheter l'exploitation ou à sa propre famille,
01:11:31 quand on en vient ou à une autre famille qui a l'exploitation, la perspective sur les prix.
01:11:36 Un, le niveau des prix, mais deux, pendant combien de temps est-ce que je peux me dire
01:11:40 que je vais avoir à peu près ce niveau, ce prix-là, pendant tant et tant d'années ?
01:11:43 Et puis évidemment, évidemment, la reconnaissance. Est-ce que quand je vais m'installer,
01:11:47 quand je vais étendre de quelques centaines de mètres carrés mon exploitation,
01:11:50 je vais être abasourdi, si vous voulez, par une quantité de recours administratif
01:11:54 déposé par tel ou tel ONG qui va me bloquer ? Et donc, c'est une multitude de problèmes
01:11:58 pour lesquels il n'y a pas une solution qui prendra une semaine.
01:12:01 Ça, il faut avoir la modestie de le reconnaître. Et c'est sans doute des sujets
01:12:05 sur lesquels on n'a pas été assez bons assez vite, sinon il ne se passerait pas
01:12:08 ce qui se passe aujourd'hui. Il faut faire preuve d'une grande modestie aussi.
01:12:11 La question, c'est ce qu'on arrive à mettre dans le projet de loi d'orientation
01:12:14 et d'avenir agricole dans les prochaines semaines. Garantir aux jeunes
01:12:17 qu'on peut les accompagner lorsqu'ils reprennent les exploitations,
01:12:20 c'est-à-dire qu'ils reprennent le flambeau, un agriculteur sur deux
01:12:22 qui passe la main dans la prochaine décennie, c'est gigantesque.
01:12:25 C'est comment est-ce qu'on se met en adéquation avec notre cap de souveraineté alimentaire,
01:12:28 comment on réduit les normes. Et pire, j'allais dire que les normes,
01:12:31 parce qu'il y a des bonnes normes, c'est les normes contradictoires.
01:12:34 Quand on vous dit un matin, il faut produire davantage parce que c'est la souveraineté du pays,
01:12:38 et d'un autre, oui, mais tel et tel et tel pesticide sur lequel vous n'avez pas
01:12:41 de solution alternative vont être interdits.
01:12:43 - On va juste marquer une courte pause, autant retrouver Vincent pour un rappel
01:12:46 des titres pour le reste de l'actualité, bien sûr. Mais on imagine qu'il y a beaucoup
01:12:50 d'actualités liées au salon de l'agriculture qui s'installe.
01:12:53 - Absolument, elle a une de l'actu. Gabriel Attal est en charande maritime.
01:12:56 Aujourd'hui, le Premier ministre a visité le marché de Royan avant de rencontrer
01:13:00 des représentants des syndicats agricoles. Il a également rencontré des habitants
01:13:04 de la ville lors d'un déjeuner hors presse pour échanger sur leur quotidien.
01:13:08 Les soulèvements de la terre ne participeront finalement pas à un débat organisé
01:13:12 au salon de l'agriculture avec le chef de l'État et des exploitants.
01:13:15 L'Élysée parle aujourd'hui d'une erreur de communication après avoir évoqué
01:13:18 l'invitation du collectif écologiste. "Ils n'ont été ni conviés ni contactés",
01:13:23 écrit l'Élysée dans un communiqué publié sur X.
01:13:26 Et puis la grève à la Tour Eiffel reconduite demain. L'accès à la dame de fer est fermé
01:13:30 depuis lundi. Les syndicats du personnel protestent contre la gestion du site.
01:13:34 Un accord devrait être signé néanmoins dans les 14 jours sur les conditions
01:13:38 d'emploi et de rémunération des salariés.
01:13:41 - Merci beaucoup cher Vincent. A tout à l'heure, nouveau journal.
01:13:44 On retourne en image, voir ce qui se passe du côté des invalides.
01:13:47 On va beaucoup parler évidemment de pouvoir d'achat parce qu'il y a la transmission
01:13:51 des exploitations. Il y a aussi le fait de pouvoir vivre de son travail.
01:13:54 Je crois que c'est ça, l'urgence aujourd'hui. Regardez cette image, vous voyez ici,
01:13:57 évidemment, vous l'avez reconnue, Marion Maréchal avec à ses côtés Nicolas Bey,
01:14:02 qui s'entretiennent avec des membres de la coordination rurale.
01:14:05 Ça se passe du côté des invalides.
01:14:09 Raphaël Stainville, tiens, ça sera très politique.
01:14:13 On a beaucoup parlé d'Emmanuel Macron, certes, mais ça sera quand même éminemment politique
01:14:16 parce que c'est toujours le carrefour des rencontres et en plus avec une campagne
01:14:21 qui est en train de s'amorcer pour les européennes.
01:14:23 Jordan Bardella, je crois qu'il a prévu de faire une sorte de marathon de 48 heures.
01:14:27 Enfin, chacun fait de la surenchère. Ici, Marion Maréchal qui va au devant,
01:14:31 Place Beauband et des agriculteurs. C'est un peu là que tout se joue
01:14:35 pour certains d'entre eux aussi.
01:14:37 - Tout se joue, ça serait peut-être exagéré, mais c'est certain que le salon de l'agriculture
01:14:41 est une formidable vitrine et pour les agriculteurs et aussi pour les politiques
01:14:45 qui sont au contact d'une France profonde, qui a beaucoup de choses à dire
01:14:52 et ils savent que l'exposition dont ils vont pouvoir bénéficier est énorme.
01:14:59 Mais c'est intéressant parce que vous avez évoqué justement cette échéance,
01:15:04 ces européennes. On est en plein dedans avec cette crise agricole
01:15:08 qui n'est pas seulement française mais qui est européenne.
01:15:11 Hier encore, on apprenait que la commission de Bruxelles avait décidé de prolonger
01:15:16 la dérogation s'agissant des importations sans douane pour la filière ukrainienne.
01:15:24 Ça a des conséquences immenses pour la filière agricole en France et en Europe.
01:15:31 Encore une fois, il y a souvent une sorte de double discours.
01:15:34 On nous a parlé de moratoire. En fait, la vérité, c'est qu'on a différé.
01:15:39 Si jamais les marchés intérieurs devaient être perturbés, ils le sont déjà.
01:15:44 C'est là où on se dit qu'il y a vraiment un hiatus énorme entre Bruxelles
01:15:47 et ce qui se passe dans la...
01:15:49 Tout est question d'appréciation, au fond. On décide que l'urgence, c'est ça.
01:15:54 Alors on va stopper, mais là, visiblement, on n'a pas du tout la même lecture
01:15:57 que les agriculteurs eux-mêmes sur les importations de volailles et de céréales
01:16:00 et de filières ukrainiennes, alors que c'est un déficit terrible pour eux aujourd'hui.
01:16:05 Bien sûr. Les deux sujets principaux sur cette question agricole,
01:16:08 c'est le libre-échange et les prix. C'est ce que je disais tout à l'heure.
01:16:11 Mais je pense que tant qu'on ne s'attaquera pas au libre-échange,
01:16:14 tant qu'on n'arrêtera pas d'importer des produits qui sont fabriqués
01:16:18 d'une certaine manière qu'on interdit chez nous, à nos agriculteurs, de faire.
01:16:22 Il y a, dans tous les produits qui rentrent sur le territoire,
01:16:25 aux frontières de l'Union européenne, il y en a que 3% qui sont contrôlés.
01:16:28 On s'est rendu compte qu'il y en avait 17% qui ne respectaient pas les normes.
01:16:32 Donc ça, c'est un sujet. Il faut qu'on s'attaque au libre-échange.
01:16:35 En novembre, l'Union européenne a encore validé un accord de libre-échange
01:16:38 avec la Nouvelle-Zélande. Et donc ça fait qu'on va importer des pommes,
01:16:42 du bovin qui est produit là-bas, alors qu'on en fabrique ici.
01:16:46 Et pour, là-bas, pouvoir importer, si on regarde, c'est principalement l'Allemagne
01:16:50 qui arrive à exporter des voitures en Nouvelle-Zélande.
01:16:53 Mais nous, les Français, on est le dindon de la farce là-dessus.
01:16:55 Et quelle est la priorité de l'Union européenne ?
01:16:58 Là, c'est Léon Desfontaines, notre candidat pour les élections européennes,
01:17:01 qui dévoilait ça dans le point. L'Union européenne va légiférer
01:17:04 pour forcer les agriculteurs à devoir passer 8 types de permis
01:17:08 pour pouvoir conduire des tracteurs.
01:17:10 Mais on a une institution complètement hors-sol.
01:17:12 C'est ça, la priorité du moment. C'est n'importe quoi.
01:17:15 On a une Union européenne qui commence à, je pense, emmerder les Français,
01:17:19 les agriculteurs, mais aussi les autres.
01:17:21 Est-ce que la priorité s'est légiférée sur le permis de conduire, franchement ?
01:17:24 C'est une information que vous n'aviez pas, ça.
01:17:26 Je n'avais pas celle-là, mais elle n'est pas mal non plus.
01:17:28 Ça vous concernerait potentiellement ?
01:17:30 Oui, oui, oui.
01:17:31 Vous en avez combien aujourd'hui de permis ?
01:17:33 Non, mais justement, c'est un gros sujet.
01:17:35 Mais en fin de compte, là, on est en train d'envoyer des messages un peu ailleurs
01:17:38 pour essayer d'extrapoler le problème.
01:17:41 Le réel problème, en fin de compte, c'est les importations.
01:17:44 Les importations qu'on a actuellement, soit c'est le poulet, soit la céréale.
01:17:48 La céréale, il faut savoir que, je vais dire,
01:17:51 l'origine a mis le blé à 90 euros.
01:17:53 L'Ukraine, elle est à 110 euros.
01:17:55 Et nous, les agriculteurs français, là, on est en train de descendre,
01:17:58 mais descendre aux enfers.
01:18:00 Et là, aujourd'hui, on est dans quelque chose
01:18:05 qui va se entraîner dans une spirale infernale.
01:18:07 Parce qu'en fin de compte, la vraie guerre,
01:18:09 elle est financière, elle se tourne vers nous.
01:18:11 Et c'est ça qu'il faut comprendre.
01:18:13 Parce qu'aujourd'hui, on a le sucre qui va arriver.
01:18:15 Et le sucre, en fin de compte, c'est notre production,
01:18:18 au cœur de la France.
01:18:20 Et franchement, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes.
01:18:23 Le problème aussi, c'est que le libre-échange,
01:18:26 c'est bien quand ça marche, c'est-à-dire quand c'est équitable.
01:18:29 On a aussi besoin, on a besoin d'exporter nos produits.
01:18:32 On ne peut pas dire non et stop, to the go, au libre-échange, Florian Tardif.
01:18:36 C'est ça que... Enfin, je veux dire, le problème, il n'est pas noir ou blanc.
01:18:39 C'est oui au libre-échange ou non.
01:18:41 C'est juste qu'il faut bien choisir et négocier ses contrats, en gros.
01:18:44 D'autant plus qu'il y a des personnes qui en profitent, de ce libre-échange.
01:18:48 Enfin, on a l'impression que le libre-échange...
01:18:50 Et là, pour le coup, je vais peut-être me faire l'avocat du diable.
01:18:52 Mais on a l'impression que le libre-échange, c'est une balle qu'on se tire dans le pied.
01:18:56 Alors certes, effectivement, malheureusement,
01:18:58 le libre-échange a des conséquences parfois désastreuses sur certains secteurs.
01:19:02 Mais dans d'autres, ce sont de très beaux traités économiques.
01:19:07 Lorsque l'on voit certains traités qui sont faits avec...
01:19:10 Enfin, on n'est pas totalement débiles non plus en Europe.
01:19:13 C'est-à-dire que quand on signe un traité de libre-échange,
01:19:16 on arrive quand même à trouver des choses qui nous sont profitables.
01:19:22 Que ce soit, par exemple, pour le secteur viticole,
01:19:25 où on exporte énormément dans certains pays étrangers.
01:19:29 Enfin, globalement, la balance commerciale,
01:19:32 si on prend les traités de libre-échange pour l'agriculture,
01:19:35 désolé de le rappeler, mais elle est plutôt bénéfique pour la France.
01:19:38 Globalement, ça nous est profitable.
01:19:39 Le problème, c'est que c'est peut-être parfois mal négocié pour certains secteurs
01:19:42 et qu'effectivement, il y a des laissés-pour-compte.
01:19:44 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui, dans les traités,
01:19:47 auxquels peut-être on ne pense pas,
01:19:49 et qui sont laissés en race campagne.
01:19:51 Et ça, oui, il faut les rassurer aujourd'hui
01:19:54 et il faut prendre en compte leur situation personnelle.
01:19:56 Et je fais juste un dernier point.
01:19:59 On dénonce beaucoup les traités de libre-échange,
01:20:01 mais on oublie de regarder, et nous tous collectivement,
01:20:04 et d'ailleurs les gens qui nous regardent également,
01:20:06 quand on fait le marché, d'où proviennent les produits.
01:20:10 On va prendre juste les fruits et légumes.
01:20:12 D'où proviennent ces produits ?
01:20:13 Beaucoup d'Espagne.
01:20:14 Parfois, ça vient de produits à l'extérieur de l'Union européenne,
01:20:18 mais principalement, ces produits viennent à l'intérieur de l'Union européenne.
01:20:22 C'est la concurrence intra-européenne.
01:20:23 Et on ne parle pas du tout de traités de libre-échange pour cela.
01:20:25 C'est vraiment au sein de l'Union européenne qu'il va falloir faire des efforts.
01:20:28 Edouard Lavollé, puis je reviendrai vers vous, bien sûr, Antoine Armand.
01:20:31 Tout cela, au fond, montre que c'est un problème complexe
01:20:35 avec des problématiques disparates.
01:20:37 C'est pour ça que c'est aussi difficile de s'y atteler
01:20:40 et de trouver les réponses qui satisfassent tout le monde
01:20:42 du jour au lendemain.
01:20:43 Il a su regarder le manuel dispensé par l'exécutif,
01:20:49 il y a trois semaines, un mois,
01:20:50 qui était un mite-feuille administratif très technique, très abscond,
01:20:53 qui avait assez peu de sens,
01:20:55 qui était compréhensible de cinq technocrates en France.
01:20:57 J'exagère un peu, mais ce n'est pas loin de la vérité.
01:20:59 Pour se rendre compte qu'il y a tellement de problématiques complexes
01:21:03 qu'il est très dur aujourd'hui de s'y retrouver.
01:21:05 Évidemment, il y a un dogme qu'il va falloir remettre en question.
01:21:09 C'est le dogme du libre-échange, donc le dogme de l'Union européenne.
01:21:11 Parce qu'aujourd'hui, on voit que la Macronie est un peu écartelée
01:21:14 entre deux sentiments, celle de défendre l'UE
01:21:16 et celle de remettre en cause certains accords de libre-échange.
01:21:19 Ils sont toujours dans un en même temps qui va être problématique pour eux.
01:21:23 Les élections européennes seront un vrai enjeu sur ce débat-là.
01:21:26 - Antoine Armand, sur ces questions de libre-échange,
01:21:30 est-ce qu'il ne faudrait pas prendre les textes qui ne nous sont pas très profitables
01:21:33 et peut-être s'atteler à la question pour voir comment on peut les renégocier ?
01:21:35 Au moins ceux-là.
01:21:36 - D'abord, Florian Tardif l'a très bien dit,
01:21:39 c'est céder à la caricature sur le libre-échange
01:21:42 et parler du libre-échange quand il y a 1000 secteurs, 1000 pays,
01:21:45 d'une manière ou d'une autre, ça n'a aucun sens.
01:21:47 Je peux vous dire que si demain, avec la lunette idéologique de certains,
01:21:51 on disait "stop à tous les traités de libre-échange", on sort de tout,
01:21:54 on aurait les mêmes manifestations.
01:21:56 D'autres personnes, mais on aurait les mêmes manifestations
01:21:58 parce qu'on aurait des secteurs entiers en ruine.
01:22:00 Je le dis non pas pour défendre ce qui a été fait,
01:22:02 mais simplement pour poser les choses.
01:22:04 Ensuite, je vous rejoins sur un point qui est très important,
01:22:06 sur lequel, je reconnais les premiers,
01:22:08 on fait preuve d'une naïveté.
01:22:10 On signe des accords de libre-échange et on s'est battus,
01:22:12 le président de la République, le premier, se bat
01:22:14 pour qu'il y ait des clauses miroir.
01:22:16 Derrière ce terme barbare, c'est l'idée de dire
01:22:18 quand on importe des choses, il faut que ça respecte
01:22:20 des standards sociaux et environnementaux de base.
01:22:24 Quand ce n'est pas le cas ou quand ce n'est pas contrôlé,
01:22:27 c'est inacceptable.
01:22:29 J'ai écrit avec une centaine de mes collègues
01:22:31 à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
01:22:34 pour dire "nous ne voulons pas du mercosur".
01:22:36 Parce qu'en l'état, les conditions sociaux et environnementales
01:22:39 ne seront pas respectées.
01:22:41 Deuxièmement, on n'aura pas les moyens de le respecter.
01:22:43 Ce qu'il faut être capable de faire,
01:22:45 ce n'est pas de dire "le libre-échange, c'est fini".
01:22:47 - Ça ne veut pas dire qu'il ne verra pas le jour.
01:22:49 - C'est le mal. On s'y opposera, moi comme parlementaire national.
01:22:51 Surtout s'il doit être ratifié dans un parlement national,
01:22:53 ce qui devrait être le cas s'il arrivait au bout,
01:22:55 je m'y opposerais.
01:22:57 Le but, c'est aussi d'entraîner l'ensemble des pays
01:22:59 vers des conditions sociaux et environnementales
01:23:01 plus...
01:23:03 Je finis sur ce point, parce que c'est une contradiction
01:23:05 majeure qu'on a en France.
01:23:07 Vous vous rappelez, avant la crise des agriculteurs,
01:23:09 sur ce même plateau, on parlait du pouvoir d'achat.
01:23:11 Comment est-ce qu'on fait pour gagner encore 5% ?
01:23:13 Encore 10% sur les prix ?
01:23:15 Mais en fait, si on prend l'exemple de la volaille,
01:23:17 évidemment, il y a le cas ukrainien qui est très à part,
01:23:19 qui est conjoncturel, qui est problématique.
01:23:21 Mais le secteur même,
01:23:23 le poulet français standard, qui est d'excellente qualité,
01:23:25 je le recommande à tout le monde,
01:23:27 il est plus cher. Pourquoi ?
01:23:29 Parce qu'il y a des coûts de production,
01:23:31 parce qu'il y a une qualité qui est plus importante.
01:23:33 Donc, il faut arriver à réduire les normes,
01:23:35 qui pèsent sur les coûts, et puis qu'on arrive
01:23:37 à convaincre l'ensemble de la société
01:23:39 que mettre de l'argent dans l'alimentation, c'est important.
01:23:41 - Le problème, c'est que c'est un peu le chien qui se meurt à la queue,
01:23:43 parce qu'on a beaucoup dit, oui, les consommateurs
01:23:45 jouent pas le jeu, ils devraient acheter plus français,
01:23:47 mais ils ont pas les moyens à la seine de la queue.
01:23:49 - C'est ça, évidemment. Il n'y a pas que le libre-échange.
01:23:51 Et c'est pas un dogme du libre-échange.
01:23:53 Parce que vous parlez des clauses miroir,
01:23:55 mais le miroir, il est déformant, ou alors il est cassé.
01:23:57 Les importations, les clauses miroir, on peut en mettre autant qu'on veut,
01:23:59 ça marchera pas. Et donc, il faut donner les moyens
01:24:01 aux douaniers, investir dans la fonction publique
01:24:03 pour qu'on puisse contrôler.
01:24:05 Et ensuite, effectivement, c'est pas que le libre-échange.
01:24:07 Il y a aussi les prix.
01:24:09 Des prix rémunérateurs pour les agriculteurs.
01:24:11 Donc pour ça, il va falloir s'attaquer aux marges
01:24:13 de la grande distribution et des grosses entreprises.
01:24:15 Et aussi, enfin, vous parliez des...
01:24:17 - Il va y avoir un égalisme 3 ou 4, là.
01:24:19 - Oui, mais il peut y en avoir 10, des égalismes.
01:24:21 Il peut y en avoir 10. C'est une question de rapport de force.
01:24:23 Il faut aller voir le PDG de Carrefour, le PDG de l'Actalis,
01:24:25 et leur dire que ça suffit.
01:24:27 Maintenant, chaque année, on a les bénéfices records
01:24:29 des entreprises du CAC 40 jusqu'à Caen.
01:24:31 Et donc, il y a ça, et c'est encore une fois,
01:24:33 pour boucler le sujet, c'est la même chose
01:24:35 pour les salaires. Tant qu'on n'aura pas
01:24:37 des Françaises et des Français avec de bons salaires
01:24:39 qui peuvent vivre dignement de leur travail
01:24:41 et donc s'acheter une alimentation correcte,
01:24:43 là non plus, on ne réglera pas le problème.
01:24:45 Bien payer les agriculteurs et bien payer les Français
01:24:47 pour qu'ils puissent consommer français.
01:24:49 - Ce que vous voulez dire, c'est que même si on redonne
01:24:51 du pouvoir d'achat
01:24:53 et de l'argent aux agriculteurs,
01:24:55 enfin, en tout cas, le moyen de vivre de leur travail,
01:24:57 ce n'est pas demain
01:24:59 que les Français vont se remettre à consommer français ?
01:25:01 - Je dis que c'est une politique globale.
01:25:03 Aider les agriculteurs, mais aider aussi les Français
01:25:05 pour qu'on puisse acheter
01:25:07 de bons produits, de bonne qualité
01:25:09 et bien manger.
01:25:11 - Convoquer les patrons de ces grandes centrales, c'est ça la clé aujourd'hui ?
01:25:13 - Oui, oui.
01:25:15 De toute façon, aujourd'hui, l'argent a été détourné
01:25:17 par les industriels.
01:25:19 La loi EGalim, elle a profité,
01:25:21 mais elle a profité qu'à eux.
01:25:23 - Là, ils vont être contrôlés plus durement.
01:25:25 - C'est comme l'argent des Français.
01:25:27 Aujourd'hui, il faut savoir que cet argent qui était
01:25:29 normalement restitué au début
01:25:31 de filière, il n'est jamais arrivé.
01:25:33 Et là, on ne peut pas continuer comme ça.
01:25:35 Aujourd'hui, on peut faire avec l'EGalim 12.
01:25:37 Moi, je pense qu'en E12, on n'en aura peut-être pas encore assez.
01:25:39 Et ce n'est pas les lois qu'il faut.
01:25:41 C'est imposer, en fin de compte,
01:25:43 un prix minimum, ne pas descendre en dessous.
01:25:45 Et là, le prix minimum,
01:25:47 ce sera la seule solution pour s'en sortir.
01:25:49 Et si on veut s'en sortir,
01:25:51 on a intérêt à imposer un prix.
01:25:53 - Raphaël, pourquoi on est incapable de faire ça ?
01:25:55 C'est peut-être le commencement,
01:25:57 la chose la plus évidente,
01:25:59 dit comme ça.
01:26:01 Pourquoi on est incapable de convoquer ces patrons-là
01:26:03 et de leur dire "c'est comme ça et pas autrement" ?
01:26:05 - Visiblement, il y a des moyens de contournement
01:26:07 qui ont été mis en place
01:26:09 qui font que les choses
01:26:11 ne sont pas forcément négociées là où elles devraient être.
01:26:13 Et puis, ça a été dit,
01:26:15 mais trop tardivement par Bruno Le Maire.
01:26:17 Il y a eu des contrôles,
01:26:19 mais ils ont été très tardifs.
01:26:21 Il a fallu que la crise explose
01:26:23 et arrive à son acme pour que le ministre
01:26:25 de l'Economie se décide
01:26:27 d'un renfort sur les contrôles.
01:26:29 On voit que ça devrait
01:26:31 déjà commencer par là. C'est-à-dire que les lois sont votées,
01:26:33 mais elles ne sont pas...
01:26:35 Elles sont appliquées, mais sans qu'il y ait
01:26:37 un suivi pour s'assurer
01:26:39 de son effectivité.
01:26:41 - Et encore, le contrôle, il n'est pas coercitif.
01:26:43 Parce que le contrôle, si vous êtes fraudeur,
01:26:45 en tout cas que vous n'êtes pas conformé aux engagements,
01:26:47 je crois qu'il y a une amende de 10 000 euros,
01:26:49 pour certaines de ces entreprises,
01:26:51 c'est peanuts aujourd'hui. Et ça ne les empêche pas forcément
01:26:53 de recommencer derrière. - Mais c'est pour ça.
01:26:55 - Ça ne suffit largement pas, le contrôle.
01:26:57 - D'abord, je vous rejoins.
01:26:59 Parlementaire, que la loi soit appliquée
01:27:01 et qu'elle soit appliquée strictement,
01:27:03 c'est un petit peu la base. Et d'ailleurs, Marc Fesneau,
01:27:05 avant même le ministre de l'Agriculture,
01:27:07 avant même la crise agricole, se battait
01:27:09 pour qu'on ait des moyens pour contrôler
01:27:11 et dissuader ceux qui fraudent,
01:27:13 qui exagèrent ou qui profitent
01:27:15 du rapport de force pour imposer.
01:27:17 Parce que quand vous êtes un petit producteur
01:27:19 où vous n'avez pas les mêmes moyens légaux et administratifs,
01:27:21 vous n'êtes pas franchement du bon côté de la balance.
01:27:23 Maintenant, je voudrais quand même dire quelque chose
01:27:25 d'assez impopulaire, y compris
01:27:27 sur la grande distribution et sur les prix planchers.
01:27:29 Sur une chaîne qui a quand même
01:27:31 un sens des réalités économiques.
01:27:33 L'idée n'est pas
01:27:35 d'administrer
01:27:37 l'activité économique qu'est l'agriculture.
01:27:39 Et la grande distribution a un rôle
01:27:41 dans la société, qui est celui
01:27:43 de distribuer le plus largement possible et à des prix
01:27:45 les plus bas possibles.
01:27:47 Et il y a le respect de la matière agricole derrière.
01:27:49 Le différentiel est tel quand même que...
01:27:51 Prenez les marges de la grande distribution
01:27:53 en moyenne. Vous les retirez
01:27:55 tout de suite, vous n'obtenez pas un gain
01:27:57 qui correspond à la juste rémunération
01:27:59 des agriculteurs et à un prix très bas.
01:28:01 Je le dis parce que c'est la réalité économique.
01:28:03 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se battre pour avoir plus de contrôle,
01:28:05 mais ça veut dire qu'il ne faut pas raconter
01:28:07 n'importe quoi aux gens. Il ne faut pas leur faire croire
01:28:09 qu'il y a deux personnes dans une pièce en France
01:28:11 qui se gavent, ce qui explique
01:28:13 le fait que les agriculteurs n'arrivent pas à vivre
01:28:15 correctement leur travail et le fait que les Français
01:28:17 aient des prix trop élevés.
01:28:19 C'est ça, la réalité.
01:28:21 Il y a une question de normes, il y a une question de foncier,
01:28:23 mais c'est quand même important d'avoir ça
01:28:25 en tête, je crois.
01:28:27 - Il vous dit que ça ne passe pas par deux personnes. - Non, ça ne passe pas par deux personnes.
01:28:29 Ça passe par 40, peut-être.
01:28:31 50. Parce que
01:28:33 les chiffres des bénéfices du CAC 40,
01:28:35 ce n'est pas de l'invention. Chaque année,
01:28:37 il y a des records énormes et à côté, il y a des agriculteurs
01:28:39 qui se suicident. Je ne sais pas, je ne veux
01:28:41 pas réinventer l'eau chaude. - Mais vous faites de la démagogie
01:28:43 sur ce sujet, ce n'est pas bien. - Non, ce n'est pas de la démagogie.
01:28:45 Au bout d'un moment, il y a quelque chose que je n'ai pas inventé.
01:28:47 - Ils sont sur la redistribution des richesses.
01:28:49 - Quel est le rapport entre les profils
01:28:51 de l'Oréal et le prix du lait ? - Et les rapports
01:28:53 entre les profils de l'Actalis et les agriculteurs
01:28:55 en réalité ? - Bien sûr qu'il y a des sujets dans certains secteurs.
01:28:57 - Là, il n'y a pas de rapport. - Il y a des sujets dans
01:28:59 certains secteurs, mais si vous voulez, vous essayez.
01:29:01 Le coût des 40, d'ailleurs, c'est les 40 familles,
01:29:03 ça date du Front Populaire,
01:29:05 ça a une très longue histoire. - Oui, j'ai inventé, c'est la lutte des classes.
01:29:07 - Bien sûr, mais si vous voulez... - Il y a de la reproduction,
01:29:09 il y a des choses qui sont produites. - Ce que j'essaye de dire
01:29:11 ici, c'est en fait... - Soit on va au travail, soit on va au capital.
01:29:13 - On peut vouloir l'entendre ou pas, et après,
01:29:15 on peut se débattre.
01:29:17 Mais le fond des choses, c'est que
01:29:19 croire qu'en faisant disparaître
01:29:21 les marges de la grande distribution, on règlera
01:29:23 le problème, c'est inexact. - Donc on ne peut rien faire ?
01:29:25 - Si, c'est un gouvernement
01:29:27 démissionnaire. - Pas du tout. - Vous voulez laisser faire ?
01:29:29 - On a augmenté les contrôles, les amendes,
01:29:31 et on va durcir, et c'est pour ça qu'on propose
01:29:33 un nouveau dispositif de loi.
01:29:35 - 30 secondes, Hervé Bricourt,
01:29:37 là, de toute façon, c'est deux philosophies
01:29:39 qui s'opposent, évidemment. - Si la finance est renne,
01:29:41 c'est parce que vous leur laissez la cour. - Exactement.
01:29:43 Justement, là, vous êtes partis
01:29:45 d'un côté et de l'autre, et là,
01:29:47 je pense qu'il faut recentrer. On parle
01:29:49 de la grande distribution et de
01:29:51 tout ce qui est alimentaire, l'alimentation
01:29:53 qui touche à l'agriculture. L'agriculture,
01:29:55 aujourd'hui, c'est le maillon faible,
01:29:57 c'est devenu le maillon faible. Je suis désolé
01:29:59 de vous dire, mais je veux vous apprendre que
01:30:01 sur un litre de Coca-Cola,
01:30:03 l'agriculteur touche 2,6
01:30:05 centimes de la vente
01:30:07 de ses betteraves. Vous vous rendez compte ?
01:30:09 On peut quand même aller très loin. - Eh bien, oui.
01:30:11 - Et honnêtement, aujourd'hui, si on passe à 4 centimes,
01:30:13 ça changera
01:30:15 d'un autre côté. Ça changera d'un autre côté.
01:30:17 - Bon, malheureusement, c'est tout le temps
01:30:19 qu'on a eu pour cet excellent débat,
01:30:21 mais on a bien compris qu'il y avait beaucoup de problématiques
01:30:23 en jeu et que, forcément, demain,
01:30:25 ça va arriver au Salon de l'Agriculture
01:30:27 dans un climat un petit peu anxiogène,
01:30:29 voulu aussi par certains
01:30:31 à l'Élysée. - Et puis l'agriculture, c'est large.
01:30:33 - Et puis l'agriculture, c'est large, on va pas tout régler.
01:30:35 - Les problématiques des viticulteurs sont totalement différentes
01:30:37 - On ne s'est pas fait en un jour.
01:30:39 Merci à tous d'avoir répondu
01:30:41 à cette invitation cet après-midi. Edouard Lavollé, vous allez rester avec moi.
01:30:43 On accueille un autre invité pour l'édition de 16h.
01:30:45 À tout à l'heure.
01:30:47 - Il est 16h. Bienvenue.
01:30:49 Si vous nous rejoignez, dans 180 minutes,
01:30:51 info. Le journal tout de suite avec Vincent.
01:30:53 Les agriculteurs manifestent à Paris aujourd'hui.
01:30:55 - Deux cortèges de tracteurs défilent
01:30:57 dans les rues de la capitale depuis ce matin.
01:30:59 L'un mené par la coordination rurale,
01:31:01 l'autre par la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
01:31:03 Reportage de Kylian Salé
01:31:05 avec nos équipes sur le terrain.
01:31:07 - À coups de klaxons,
01:31:15 une cinquantaine de tracteurs
01:31:17 quitte la porte de Saint-Cloud à Paris.
01:31:19 Direction les Invalides,
01:31:21 avec l'espoir d'interpeller le gouvernement.
01:31:23 - Pour l'instant, ils ont annoncé des mesures
01:31:25 par branches pour essayer de diviser les agriculteurs.
01:31:27 Il n'y a pas eu de mesure qui va améliorer
01:31:29 notre revenu à tout le monde.
01:31:31 On est toujours sur une concurrence déloyale
01:31:33 vers les produits d'importation.
01:31:35 Il n'y a rien de fait.
01:31:37 - Le président de la République prendra part
01:31:39 à un grand débat au salon de l'agriculture
01:31:41 ce samedi après-midi.
01:31:43 Le feuille risque d'être houleux.
01:31:45 - Je ne sais pas s'il va être très bien reçu,
01:31:47 M. Macron.
01:31:49 On n'est pas très contents.
01:31:51 C'est un peu du mépris qu'il enverra nous.
01:31:53 Il ne nous écoute pas.
01:31:55 Il envoie Gabriel Attal
01:31:57 et il ne nous parle pas.
01:31:59 Il fait des annoncettes.
01:32:01 On ne se sent pas écouter.
01:32:03 - À plus de 700 kilomètres de là,
01:32:05 les agriculteurs de la coordination rurale
01:32:11 restent ébènes devant ce supermarché.
01:32:13 - On continue toujours à être étranglés
01:32:15 par la grande distribution
01:32:17 qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas.
01:32:19 Ce qui fait que nous, en Bouchesne,
01:32:21 on n'arrive plus à vivre de notre métier.
01:32:23 - Durant les deux semaines que dureront le salon,
01:32:25 les agriculteurs se relaieront
01:32:27 pour maintenir la pression.
01:32:29 - C'est de cette pression dont nous allons parler
01:32:33 à la veille de l'ouverture du salon.
01:32:35 - Deux salons qui ouvrent ses portes demain à Paris.
01:32:37 Vous le savez, c'est une tradition.
01:32:39 A chaque salon, sa vache star,
01:32:41 sa vache égérie.
01:32:43 Cette année, il s'agit d'Oreillette.
01:32:45 Elle vient d'investir ses quartiers porte de Versailles.
01:32:47 Nos équipes n'ont pu la rencontrer avant son voyage
01:32:49 à Paris. Thibault Marcheteau.
01:32:51 - C'est bien elle
01:32:53 qui va attirer tous les regards
01:32:55 dès demain matin.
01:32:57 Une vache normande de 800 kg
01:32:59 a été choisie pour être l'égérie
01:33:01 du Salon international de l'agriculture 2024.
01:33:03 A Briousse-dans-Lorne,
01:33:05 son éleveur ne cache pas sa fierté.
01:33:07 - Forcément, ça met l'élevage
01:33:09 en évidence.
01:33:11 On a été très heureux
01:33:13 que ce soit une normande
01:33:15 qui soit à l'honneur cette année.
01:33:17 En plus, pour la commune de Briousse,
01:33:19 c'est quand même quelque chose de bien.
01:33:21 Le département de Lorne aussi,
01:33:23 puis la région normandie.
01:33:25 On est à la région normandie et on a les normands.
01:33:27 C'est super, je pense,
01:33:29 pour tout l'élevage normand et la race normande.
01:33:31 - Avant de prendre la route pour Paris,
01:33:33 Oreillette est bichonnée par Lucie,
01:33:35 la fille de François.
01:33:37 - On va lui laquer la queue
01:33:39 pour qu'elle ait une belle queue en volume.
01:33:41 On va lui mettre un petit peu de crème
01:33:43 sur les mamelles
01:33:45 pour que ça ressorte.
01:33:47 Et puis, après,
01:33:49 on lui enfile un boli-col en cuir
01:33:51 de présentation.
01:33:53 - Pour admirer ou photographier
01:33:55 cette belle vache normande.
01:33:57 Rendez-vous à la porte de Versailles
01:33:59 pour le Salon international de l'agriculture
01:34:01 qui ouvre ses portes dès demain matin.
01:34:03 - Dans le reste de l'actualité,
01:34:05 le drame "évitez de peu"
01:34:07 a bondi en Seine-Saint-Denis.
01:34:09 - Une balle perdue est allée se loger
01:34:11 dans le plafond d'une chambre d'un enfant.
01:34:13 Il n'y a heureusement pas de blessés.
01:34:15 Sur place, plusieurs étuis de balles
01:34:17 ont été retrouvés par les forces de l'ordre.
01:34:19 - Ça fait des années qu'on parle
01:34:21 de la montée de violence en Seine-Saint-Denis.
01:34:23 Il y a quelques jours,
01:34:25 c'est un de mes collègues de la BAC de Noisille-Grand
01:34:27 qui a été blessé par balle.
01:34:29 On arrête quasi,
01:34:31 j'ai envie de vous dire,
01:34:33 presque tous les jours, en tout cas toutes les semaines,
01:34:35 c'est une certitude des individus armés.
01:34:37 À un moment donné, il faut arrêter,
01:34:39 il faut arrêter d'avoir la main qui tremble
01:34:41 sur la condamnation de ces individus.
01:34:43 C'est malheureusement énormément de communes
01:34:45 qui sont touchées par le trafic de stupéfiants,
01:34:47 par les règlements de comptes,
01:34:49 et on n'en parle plus.
01:34:51 Aujourd'hui, ça passe comme une lettre à la poste.
01:34:53 On a l'impression que la Seine-Saint-Denis
01:34:55 est le territoire oublié
01:34:57 et que c'est devenu tellement fréquent
01:34:59 et que c'est devenu banal.
01:35:01 On va parler de ce maire qui a été menacé de mort
01:35:03 par des squatteurs à Antais, dans le Nord.
01:35:05 L'élu était pris à partie par un groupe de personnes.
01:35:07 Alors qu'il prenait en photo
01:35:09 des arbres à élaguer,
01:35:11 il songe aujourd'hui à démissionner.
01:35:13 Un rassemblement doit être organisé
01:35:15 par certains habitants ce week-end.
01:35:17 On l'écoute.
01:35:19 Je me suis fait prendre à partie
01:35:21 en me demandant de quitter les lieux.
01:35:23 C'était pas chez moi.
01:35:25 Je suis retrouvé avec une douzaine de personnes
01:35:27 à l'intérieur de ma chambre.
01:35:29 Des policiers, des policiers de droite, des majeurs,
01:35:31 des véhicules qui arrivaient de gauche et de droite,
01:35:33 des gens cagoulés, avec des capuches,
01:35:35 et menacés vertement de mort,
01:35:37 de violer mon épouse, de tuer mon chien,
01:35:39 de faire mal à mes enfants.
01:35:41 Mais c'était extrêmement violent.
01:35:43 Merci Vincent.
01:35:45 D'ici quelques minutes,
01:35:47 ce sont Édouard Lavollée et Éliott Mamann
01:35:49 qui me rejoindront pour commenter l'actualité.
01:35:51 Évidemment, on parlera beaucoup du Salon de l'Agriculture,
01:35:53 entre autres sujets.
01:35:55 Je vous propose de retrouver celle qui était notre invitée
01:35:57 pour la grande interview ce matin,
01:35:59 Manon Aubry, qui est la tête de liste LFI aux Européennes.
01:36:03 Bonjour Manon Aubry.
01:36:07 Bonjour Romain Désarbre.
01:36:09 Vous êtes l'invité de la grande interview ce matin
01:36:11 sur CNews Europe, tête de liste La France Insoumise
01:36:13 aux Européennes et eurodéputée.
01:36:15 Merci d'être avec nous ce matin.
01:36:17 Je voulais vous entendre déjà, avant de parler
01:36:19 économie et agriculture,
01:36:21 je voulais vous entendre sur ce qui s'est passé hier soir.
01:36:23 L'imam Majoub Majoubi, tunisien,
01:36:25 qui a tenu des propos anti-français
01:36:27 et qui a tenu des propos encourageant
01:36:29 les discriminations à l'égard des femmes,
01:36:31 les tensions avec la communauté juive
01:36:33 et la radicalisation djihadiste,
01:36:35 a été expulsé hier soir
01:36:37 vers son pays, la Tunisie,
01:36:39 12 heures seulement après son arrestation.
01:36:41 Est-ce que vous êtes satisfaite ?
01:36:43 Sur le fond, je n'ai absolument aucun
01:36:45 point d'accord avec cet imam.
01:36:47 Je n'ai jamais défendu les intégristes religieux.
01:36:49 Ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer,
01:36:51 quelle que soit la religion.
01:36:53 Maintenant, il y a un État de droit à respecter
01:36:55 dans notre pays.
01:36:57 Gérard Darmanin...
01:36:59 Il a été... Le droit a été respecté.
01:37:01 Vraisemblablement, le contradictoire
01:37:03 n'a pas été respecté, c'est-à-dire que
01:37:05 comme dans toute procédure judiciaire,
01:37:07 vous entendez la personne qui est mise en cause,
01:37:09 c'est le cadre normal
01:37:11 de l'État de droit et ça ne présage pas du fait que
01:37:13 à la fin, la personne soit expulsée ou non.
01:37:15 C'est juste un cadre qui s'appelle
01:37:17 l'État de droit et vous savez, Gérard Darmanin
01:37:19 est assez coutumier
01:37:21 des coups de communication
01:37:23 où il annonce des choses et
01:37:25 après, ça ne tient pas en procédure
01:37:27 administrative. On se souvient qu'il avait
01:37:29 annoncé de manière tonitruante la dissolution
01:37:31 des soulèvements de la terre et qu'ensuite, ça avait
01:37:33 été cassé en justice parce que
01:37:35 précisément, ça n'avait pas respecté les règles
01:37:37 de l'État de droit. J'y suis personnellement
01:37:39 très attachée. Je pense que c'est la garantie du fonctionnement
01:37:41 de notre République. - Tout le monde est attaché à l'État de droit.
01:37:43 Mais est-ce que vous n'avez pas été choqué
01:37:45 quand vous avez entendu les points obtenus par cet individu ?
01:37:47 - Bien sûr que j'ai été choqué.
01:37:49 - Est-ce que vous trouvez qu'il a sa place en France ?
01:37:51 - Ça, ce sera
01:37:53 à la justice d'en décider. Mais en tout cas,
01:37:55 ces propos-là n'ont pas leur place
01:37:57 en France. - Oui, mais cet individu qui les tient,
01:37:59 est-ce qu'il a sa place en France ? On a le choix
01:38:01 puisqu'il n'est pas français. - Mais vous savez,
01:38:03 le droit permet déjà d'expulser
01:38:05 des gens quand ils sont
01:38:07 des menaces, des dangers graves
01:38:09 pour l'ordre public.
01:38:11 Le droit est d'ailleurs qui préexiste
01:38:13 bien avant la loi immigration.
01:38:15 Mais maintenant, il ne faut pas être dupe
01:38:17 de l'opération de communication
01:38:19 qui a fait Gérard Damanin, où il prend
01:38:21 un fait divers et il en fait une énorme opération.
01:38:23 Moi, ce que je souhaite, c'est qu'en effet
01:38:25 ces propos ne soient pas tenus
01:38:27 par des imams et par qui que ce soit, d'ailleurs,
01:38:29 que l'on respecte
01:38:31 les procédures de l'État de droit dans notre
01:38:33 pays et que l'on puisse
01:38:35 garantir le bon fonctionnement de notre démocratie,
01:38:37 tout simplement. - Manon Aubry,
01:38:39 au sujet de l'immigration, dans le
01:38:41 magazine Paris Match, Bruno Retailleau formule
01:38:43 la proposition d'un référendum
01:38:45 avec révision constitutionnelle.
01:38:47 - Ce n'est pas la première fois qu'il le fait. - Effectivement.
01:38:49 Est-ce qu'il faut demander leur avis aux Français
01:38:51 sur ce sujet, l'immigration ?
01:38:53 - On a eu... - Ou est-ce qu'il faut avoir
01:38:55 peur de la démocratie ? - Je n'ai jamais peur de la démocratie
01:38:57 et on y reviendra après.
01:38:59 Je pense qu'il y a un sujet qui mérite
01:39:01 la démocratie et le vote
01:39:03 des Français, qui est
01:39:05 l'imposition scandaleuse
01:39:07 d'un nouveau pacte d'austérité et de
01:39:09 coupe sans précédent dans les services publics.
01:39:11 On y reviendra. Mais je vois
01:39:13 bien ce que font la droite
01:39:15 et l'extrême droite, qui agitent
01:39:17 sans cesse le sujet
01:39:19 migratoire du matin au soir.
01:39:21 On vient d'avoir une nouvelle loi
01:39:23 immigration, qui a été passée
01:39:25 avec les voix de la droite et de l'extrême droite,
01:39:27 qui fait suite à...
01:39:29 Il y a eu une loi immigration à peu près
01:39:31 tous les ans sur les 20 dernières années, depuis que
01:39:33 je suis née. J'ai vu assister
01:39:35 à une loi immigration, qui n'a souvent d'ailleurs
01:39:37 pas changé grand-chose dans
01:39:39 le pays. Mais quand les
01:39:41 prix explosent, quand les gens galèrent
01:39:43 à faire leurs courses, quand on a 10 millions
01:39:45 de personnes sous le seuil de pauvreté, on va
01:39:47 agiter ce totem du migrant
01:39:49 qui serait la cause d'absolument tous
01:39:51 les problèmes, alors que souvent ces lois sont prises sans
01:39:53 être appliquées. Vous le voyez, je pense qu'il faut être
01:39:55 un peu rationnel dans ce débat politique-là.
01:39:57 Le président du RN, Jordan Bardella,
01:39:59 à votre place, mercredi, a affirmé
01:40:01 vouloir des états généraux de l'immigration.
01:40:03 Il a dit que l'immigration allait être le sujet
01:40:05 essentiel des Européennes.
01:40:07 Vous n'êtes pas d'accord avec lui sur ce point
01:40:09 de vue ? Je pense à tous les gens
01:40:11 qui nous écoutent, qui sont dans leur voiture,
01:40:13 qui regardent peut-être
01:40:15 leur télé, et je pense que leur
01:40:17 première préoccupation, c'est déjà
01:40:19 de pouvoir faire leurs courses. Ils ont vu
01:40:21 +20% d'augmentation des
01:40:23 prix alimentaires sur un an.
01:40:25 Vous vous rendez compte ? 10 millions de personnes
01:40:27 qui sont en dessous du seuil de pauvreté,
01:40:29 les queues devant les files
01:40:31 de distribution alimentaire qui
01:40:33 s'allongent, c'est ça le premier
01:40:35 enjeu aujourd'hui des Français,
01:40:37 et sur lequel moi je me bats.
01:40:39 Vous diffusez des images du Salon de l'Agriculture,
01:40:41 la colère du monde
01:40:43 agricole qui exprime quelque chose,
01:40:45 celui de la concurrence déloyale,
01:40:47 celui d'une rémunération
01:40:49 qui n'est pas suffisante pour les agriculteurs.
01:40:51 Moi c'est à ça que j'ai envie de répondre,
01:40:53 et je pense que ça reste la première préoccupation
01:40:55 des Français avec la survie
01:40:57 de nos services publics, plutôt que d'agiter
01:40:59 toujours les mêmes totems. Alors justement,
01:41:01 le Salon de l'Agriculture, je voulais vous entendre déjà sur
01:41:03 le débat organisé par l'Élysée demain
01:41:05 à ce Salon de l'Agriculture.
01:41:07 L'Élysée qui a invité dans un premier temps les soulèvements
01:41:09 de la terre. Est-ce que les soulèvements de la terre
01:41:11 avaient selon vous leur place
01:41:13 dans ce débat ? Ils ont été invités,
01:41:15 puis, entre guillemets, désinvités.
01:41:17 D'abord, le fait que
01:41:19 l'Élysée les invite, après
01:41:21 avoir tenté de les dissoudre il y a
01:41:23 quelques mois, vous m'excuserez,
01:41:25 mais c'est un peu cocasse quand même.
01:41:27 Et puis, j'ai quand même une impression plus globale
01:41:29 de grand retour du grand débat, vous vous souvenez
01:41:31 qui a été organisé après le mouvement des Gilets jaunes.
01:41:33 Il y a eu un certain nombre
01:41:35 d'ailleurs de demandes qui ont
01:41:37 été faites dans le cadre de ces grands débats
01:41:39 et puis qui a été remisé directement
01:41:41 aux oubliettes. C'est le
01:41:43 réflexe d'Emmanuel Macron d'organiser ce type
01:41:45 de grands débats faute
01:41:47 de réponses politiques concrètes
01:41:49 aux demandes des agriculteurs, qui sont quoi ?
01:41:51 C'est un, faire face à
01:41:53 la concurrence déloyale et mettre fin
01:41:55 aux accords de libre-échange. Et la semaine
01:41:57 prochaine au Parlement européen, nous allons voter
01:41:59 pas un, mais deux nouveaux accords de libre-échange
01:42:01 et mon groupe au Parlement européen
01:42:03 est le seul à s'y opposer. Et la deuxième revendication
01:42:05 des agriculteurs, c'est une juste
01:42:07 rémunération, vivre de son travail,
01:42:09 d'avoir des prix planchés. Et ça aussi, le
01:42:11 gouvernement le refuse et a voté
01:42:13 contre notre proposition de loi à l'Assemblée nationale.
01:42:15 Vous le voyez,
01:42:17 les grands discours, le grand blabla,
01:42:19 franchement, il y en a marre, ça suffit.
01:42:21 La colère du monde agricole n'est pas
01:42:23 éteinte. Est-ce que vous craignez qu'elle reprenne
01:42:25 de plus belle ? Tant qu'il n'y aura pas de réponses
01:42:27 politiques, bien sûr qu'elle risque de reprendre
01:42:29 de plus belle. On l'a vu, il y a des tracteurs
01:42:31 qui sont en route vers Paris et la
01:42:33 colère va gronder dans les allées du salon
01:42:35 de l'agriculture tant que
01:42:37 l'on considérera
01:42:39 et en particulier
01:42:41 les agro-industries considéreront
01:42:43 les agriculteurs
01:42:45 comme des vaches allées.
01:42:47 C'est ce qui est en train de se passer. Quand vous avez
01:42:49 nous, quand on fait nos courses, plus 20%
01:42:51 d'augmentation des prix
01:42:53 et de l'autre côté, des
01:42:55 salaires, des rémunérations qui baissent pour les
01:42:57 agriculteurs et au milieu, ce
01:42:59 qui explose, c'est la marge des agro-
01:43:01 industries. Plus 70%,
01:43:03 ça, ce n'est pas normal. Il est temps d'avoir
01:43:05 de la contrainte, il est temps d'avoir
01:43:07 des règles qui permettent
01:43:09 une juste rémunération et il est temps de mettre
01:43:11 fin aux accords de libre-échange qui soumettent
01:43:13 à une concurrence déloyale de partout dans
01:43:15 le monde, mais aussi directement
01:43:17 depuis l'Ukraine qui produit
01:43:19 à bas coût, qui produit avec des pesticides qui
01:43:21 sont autorisés là-bas et interdits ici
01:43:23 et cette concurrence déloyale, il faut y mettre un terme.
01:43:25 Alors justement, les agriculteurs veulent vivre décemment
01:43:27 de leur travail. Ils sont le symbole
01:43:29 de cette France des oubliés, des laissés-pour-compte
01:43:31 et pour ça, pour vivre
01:43:33 de son travail, il faut produire. Il faut
01:43:35 produire suffisamment et
01:43:37 vous, vous défendez des sur-contraintes
01:43:39 écologiques. Ce n'est pas un peu contradictoire ?
01:43:41 On ne défend pas des sur-contraintes
01:43:43 écologiques. Ce qu'on défend, c'est la capacité
01:43:45 des agriculteurs à pouvoir produire
01:43:47 y compris dans les 10,
01:43:49 20, 30, 40, 50
01:43:51 années qui arrivent. Parce que si
01:43:53 vous détruisez
01:43:55 les sols, si vous détruisez
01:43:57 la santé de nos agriculteurs, c'est notre capacité à
01:43:59 produire qui sera remise en cause dans les années qui viennent.
01:44:01 La première question qui est posée, c'est d'avoir
01:44:03 les mêmes règles pour tous. Quand
01:44:05 le Parlement européen
01:44:07 a voté, il y a quelques mois de cela,
01:44:09 un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
01:44:11 là aussi, mon groupe au Parlement européen
01:44:13 a été le seul à ne pas le soutenir. Vous faites
01:44:15 venir des produits de 20 000
01:44:17 kilomètres d'ici, notamment du lait. Je pense à
01:44:19 tous nos producteurs laitiers qui vont être soumis
01:44:21 à cette concurrence déloyale, avec un pesticide
01:44:23 qui est autorisé là-bas, qui s'appelle la trazine,
01:44:25 et qui est interdit dans l'Union européenne.
01:44:27 Avec des salaires qui sont aussi
01:44:29 plus faibles, c'est le vrai, aussi pour les deux
01:44:31 accords qui sont signés la semaine prochaine, avec
01:44:33 le Chili et avec le Kenya. C'est ça le cœur
01:44:35 du problème. C'est ça aujourd'hui la concurrence
01:44:37 déloyale à laquelle sont exposés
01:44:39 les agriculteurs
01:44:41 en France et en Europe. Et si
01:44:43 demain on avait les mêmes règles pour
01:44:45 tout le monde, alors nos agriculteurs seraient
01:44:47 protégés. C'est cette folie du libre-échange
01:44:49 à laquelle il faut mettre un terme.
01:44:51 Et de ce point de vue-là, pardon, mais
01:44:53 j'en ai marre de tous ces hypocrites qui
01:44:55 vont venir au Salon de l'Agriculture, main sur
01:44:57 le cœur, et dire "oui, on est à vos côtés
01:44:59 les agriculteurs". Et la semaine prochaine,
01:45:01 la semaine prochaine Romain Désarbe,
01:45:03 vous vous rendez compte ? Votez, signez
01:45:05 deux nouveaux accords de libre-échange. Au bout d'un
01:45:07 moment, ça suffit. La grande interview
01:45:09 de Manon Aubry, tête de liste France Insoumise
01:45:11 aux européennes et euro-députées.
01:45:13 L'économie. La France doit faire
01:45:15 10 milliards d'euros d'économies cette année. Ça a été annoncé
01:45:17 par Bruno Le Maire dimanche dernier.
01:45:19 Est-ce que vous partagez déjà l'inquiétude
01:45:21 de Bruno Le Maire et l'urgence
01:45:23 qu'il y a à faire des économies
01:45:25 en France ? C'est une saignée sociale
01:45:27 sans précédent. Je ne sais pas si on se rend bien compte.
01:45:29 Faire des économies de 10 milliards
01:45:31 d'euros, dont une bonne partie,
01:45:33 plus de 700 millions d'euros sur le budget
01:45:35 de l'éducation nationale. C'est la
01:45:37 suppression de 11 000 postes,
01:45:39 notamment d'enseignants. On n'a déjà
01:45:41 pas suffisamment d'enseignants pour avoir un enseignant
01:45:43 devant chaque classe. Ça a été
01:45:45 le cas à la rentrée dernière.
01:45:47 On s'est moqué littéralement du monde
01:45:49 éducatif, de l'enseignement, avec
01:45:51 la ministre de l'Éducation, Amélie
01:45:53 Odea-Casterat. Je pense
01:45:55 qu'aujourd'hui, cette
01:45:57 saignée sociale, mais aussi écologique,
01:45:59 puisqu'on prend dans le budget
01:46:01 de la rénovation thermique
01:46:03 des logements, ce sont les plus pauvres
01:46:05 qui vont en payer les premiers le coup.
01:46:07 Et tout ça ne vient pas de nulle part.
01:46:09 Je veux lancer l'alerte très solennellement.
01:46:11 10 milliards d'euros, c'est rien à côté
01:46:13 de ce qui nous attend, puisque en vertu des
01:46:15 nouvelles règles européennes qui sont en train d'être
01:46:17 adoptées, ce sera 24
01:46:19 milliards d'euros qu'il faudra faire
01:46:21 d'économie par an. Et tout ça, c'est
01:46:23 discuté dans le dos des Français. Ce nouveau
01:46:25 pacte d'austérité européen, moi,
01:46:27 je pense qu'il faudrait un débat, un grand débat,
01:46:29 puisque Emmanuel Macron aime les grands débats.
01:46:31 Et je propose qu'on organise
01:46:33 un référendum sur ce nouveau
01:46:35 pacte d'austérité européen.
01:46:37 Emmanuel Macron ne devrait pas avoir
01:46:39 peur de la démocratie, il devrait laisser les Français
01:46:41 trancher pour
01:46:43 ou contre le sacrifice de nos services
01:46:45 publics, de notre protection sociale. - C'est une annonce que vous faites
01:46:47 ce matin dans la matinale de CNews
01:46:49 et d'Europe 1. Vous réclamez
01:46:51 un référendum sur
01:46:53 ce que vous appelez cette cure d'austérité.
01:46:55 Pour vous, c'est de l'austérité ? - Sur le pacte
01:46:57 d'austérité européen, oui, puisque
01:46:59 on n'a jamais eu une cure
01:47:01 d'austérité aussi importante. Rendez-vous
01:47:03 bien compte. 24 milliards
01:47:05 d'euros par an, c'est l'équivalent de la suppression
01:47:07 de 700 000
01:47:09 postes d'infirmiers par an.
01:47:11 C'est ça qu'on va demander alors qu'on a
01:47:13 des gens qui meurent sur des brancards
01:47:15 dans nos urgences parce qu'on n'a pas suffisamment
01:47:17 de moyens dans l'hôpital public pour les
01:47:19 prendre en charge. Alors qu'on n'a déjà pas
01:47:21 suffisamment d'enseignants devant chaque classe.
01:47:23 Alors qu'on a déjà une protection sociale, par exemple.
01:47:25 Les gens qui vont aller acheter
01:47:27 des médicaments, même s'ils sont prescrits par le médecin,
01:47:29 qui vont aller à leur consultation
01:47:31 médicale, chaque personne va payer
01:47:33 à chaque fois 1 euro de sa poche
01:47:35 pour chaque boîte de médicaments.
01:47:37 Et vous voyez, cette austérité-là, on va la faire
01:47:39 payer aux Français et en particulier
01:47:41 aux Français qui n'ont pas les moyens d'avoir
01:47:43 une bonne mutuelle, qui n'ont pas les moyens d'avoir
01:47:45 une protection sociale privée.
01:47:47 Et donc c'est une folie, c'est pour ça que nous demandons un référendum.
01:47:49 Manon Aubry, vous parlez
01:47:51 d'austérité, mais la dette en France n'arrête
01:47:53 pas de grossir. On est au bord de la
01:47:55 banqueroute, plus de 3 000 milliards d'euros
01:47:57 de dettes. Et là, on fait juste un petit plan
01:47:59 d'économie de 10 milliards. Vous trouvez que notre pays a fait
01:48:01 faillite ces dernières années ? Ces règles
01:48:03 budgétaires, en l'occurrence, elles ont été
01:48:05 suspendues depuis les années 2000. C'est pas moi qui les...
01:48:07 2020, pardon. C'est pas moi qui les ai suspendues.
01:48:09 C'est l'Union Européenne
01:48:11 qui a pris cette décision au moment de la crise du Covid.
01:48:13 Même les libéraux se sont rendus compte
01:48:15 que ces règles qui étaient...
01:48:17 qui avaient été inventées sur un coin de table,
01:48:19 qui n'avaient aucune valeur économique,
01:48:21 n'avaient aucun sens. Et puis
01:48:23 pardon, l'État et l'Union Européenne
01:48:25 seraient les seuls agents économiques
01:48:27 qui, quand à la fin du mois
01:48:29 seraient dans le rouge, se priveraient de revenus
01:48:31 parce qu'à aucun moment, on demande
01:48:33 de mettre à contribution les plus riches
01:48:35 et les entreprises multinationales. Je rappelle
01:48:37 que les milliardaires de notre pays ont accumulé
01:48:39 240 milliards d'euros en l'espace de 3 ans.
01:48:41 C'est l'équivalent d'un chèque de 3400
01:48:43 euros pour chaque Français.
01:48:45 Et que, par exemple, les entreprises du
01:48:47 CAC 40 ont fait à la fois des bénéfices
01:48:49 et des dividendes records. Pourquoi on
01:48:51 s'attaquerait aux Français qui galèrent à
01:48:53 boucler leur fin de mois et pas aux 20 milliards
01:48:55 d'euros de bénéfices qu'a
01:48:57 engrangé Total l'an dernier ?
01:48:59 Vous voyez, il y a une injustice profonde dans notre
01:49:01 pays et il n'y a pas de raison qu'on n'aille pas chercher
01:49:03 l'argent là où il est, dans la poche des plus riches
01:49:05 et des entreprises multinationales. - Manon Aubry, je rappelle
01:49:07 que vous êtes tête de liste France Insoumise aux Européennes,
01:49:09 créditée d'environ 8%
01:49:11 des voix dans les
01:49:13 sondages, des intentions de vote
01:49:15 dans les sondages. Face à vous, il y a un rouleau
01:49:17 compresseur, Jordan Bardella, qui est autour
01:49:19 de 30% d'intentions
01:49:21 de vote. Clairement, comment est-ce que vous comptez
01:49:23 faire la différence sur les sujets
01:49:25 importants pour les Français, le pouvoir d'achat, l'immigration,
01:49:27 l'agriculture ? Comment vous comptez
01:49:29 remonter la pente dans les
01:49:31 sondages ? - D'abord, Jordan Bardella,
01:49:33 on ne l'a pas beaucoup vu au Parlement
01:49:35 européen. En l'espace de 5 ans, il a déposé
01:49:37 21 amendements. Quand j'en ai déposé
01:49:39 3 500 pour des gens qui défendent
01:49:41 la valeur travail, on repassera.
01:49:43 Et puis sur le fond, quels ont été
01:49:45 les votes du
01:49:47 Rassemblement National au Parlement
01:49:49 européen ? C'est vote
01:49:51 contre le droit à l'avortement, vote
01:49:53 contre les travailleurs ubérisés,
01:49:55 un statut pour les travailleurs des plateformes. Nous, on a
01:49:57 organisé une action hier au Parlement européen
01:49:59 parce que le Rassemblement National,
01:50:01 comme Emmanuel Macron, sont en
01:50:03 train de bloquer un statut protecteur
01:50:05 pour tous les travailleurs
01:50:07 ubères, délivre-vous, qui sont exploités,
01:50:09 qui n'ont pas de protection sociale. Voilà
01:50:11 les combats concrets que nous menons au Parlement
01:50:13 européen, quand en réalité, ils sont
01:50:15 dans le même camp d'Emmanuel Macron, quand il s'agit
01:50:17 de s'opposer aux droits des travailleurs,
01:50:19 ou quand il s'agit de s'opposer, par exemple,
01:50:21 à la taxation des super-profits. Donc,
01:50:23 on va mener la bataille pour montrer
01:50:25 leur vrai bilan, mais surtout pour recréer
01:50:27 un espoir à gauche, une alternative,
01:50:29 un rassemblement aussi, avec
01:50:31 tous les orphelins de la NUPES, et je veux lancer
01:50:33 un appel. Il va y avoir des ralliements ? Oui,
01:50:35 les adhérents de
01:50:37 Génération ont voté,
01:50:39 notamment, pour
01:50:41 soutenir notre liste. Benoît Hamon ?
01:50:43 Je ne sais pas pour Benoît Hamon,
01:50:45 et je suis respectueuse du fonctionnement
01:50:47 et de l'organisation de Génération,
01:50:49 mais ce que je veux faire au-delà de ça,
01:50:51 c'est lancer un appel très solennel
01:50:53 à toutes celles et à tous ceux qui, il y a
01:50:55 un an et demi, ont cru dans l'espoir
01:50:57 le programme de la NUPES. Et je veux leur dire
01:50:59 oui à une alternative dans notre pays, au duo
01:51:01 Macron-Bardella. Oui, il est
01:51:03 possible de défendre plus de redistribution
01:51:05 des richesses dans notre pays.
01:51:07 Oui, la pauvreté et l'inflation
01:51:09 ne sont pas une fatalité, et nous allons
01:51:11 prendre ces sujets à bras-le-corps et proposer une alternative
01:51:13 avec un rassemblement le plus large
01:51:15 possible. On lance notre campagne le 16 mars
01:51:17 à Villepinte. Je vous donne rendez-vous.
01:51:19 C'était la grande interview de Manon Aubry.
01:51:21 Merci d'être venue ce matin sur le plateau
01:51:23 de la matinale de CNews et
01:51:25 dans le studio de la
01:51:27 matinale d'Europe 1. Merci beaucoup. Tête de liste
01:51:29 France Insoumise aux Européennes et Eurodéputés.
01:51:31 Bonne journée à vous. Merci à vous.
01:51:33 Et nous sommes de retour avec
01:51:35 un journal. Vincent Farandesh, à la lune
01:51:37 de l'actualité, les agriculteurs qui manifestent,
01:51:39 qui sont en nombre à Paris aujourd'hui. Deux cortèges
01:51:41 de tracteurs défilent dans les rues de la capitale
01:51:43 depuis ce matin, l'un mené par la coordination
01:51:45 rurale, l'autre par la FNSEA
01:51:47 et les jeunes agriculteurs. C'est justement
01:51:49 dans ce convoi que vous vous trouvez, Audrey Bertheau,
01:51:51 avec Charles Pousseau.
01:51:53 Quelle est la situation autour de vous ? Où vous
01:51:55 trouvez-vous dans Paris ?
01:51:57 Bonjour Vincent. On est ici en effet
01:52:01 à Métro Serveux, le courbe
01:52:03 dans le 15e arrondissement de Paris.
01:52:05 Vous le voyez autour de moi, les agriculteurs
01:52:07 sont en train de se
01:52:09 réunir pour après prendre la direction
01:52:11 de la porte de Versailles.
01:52:13 Justement, je suis avec
01:52:15 l'un d'eux, je suis avec Pascal Trécule,
01:52:17 éleveur retraité.
01:52:19 Bonjour, merci de réagir
01:52:21 sur ces news. Pourquoi c'était important
01:52:23 pour vous de venir ici
01:52:25 aujourd'hui ?
01:52:27 En fait, le problème c'est que notre
01:52:29 métier s'enfonce toujours de plus en plus.
01:52:31 Moi j'ai réussi à faire ma carrière
01:52:33 mais ce qui m'inquiète beaucoup, ce sont
01:52:35 nos jeunes derrière parce que là, aujourd'hui,
01:52:37 on arrive à un point où
01:52:39 on ne nous redonne
01:52:41 pas ce qui nous appartient parce que
01:52:43 on vit avec quand même des salaires
01:52:45 vraiment minimes.
01:52:47 En élevage, c'est 800,
01:52:49 1000 euros et pour 70 heures
01:52:51 semaine. Donc on voudrait bien qu'à un moment
01:52:53 on comprenne que ça ne peut pas continuer comme ça.
01:52:55 Nous allons être 50% de la population
01:52:57 agricole à partir à la retraite
01:52:59 dans les 10 ans.
01:53:01 Donc les jeunes ne seront pas en face et
01:53:03 quand ils sont là, ils sont très inquiets.
01:53:05 Donc il faut absolument
01:53:07 qu'il y ait une conscience et là ce que l'on a peur, c'est
01:53:09 qu'on ait eu des effets d'annonce et que
01:53:11 ce soit comme d'habitude, que ce ne soit pas
01:53:13 mis en exerce
01:53:15 parce que finalement, à chaque fois, on nous oublie.
01:53:17 Alors aujourd'hui, on sait qu'il y a des
01:53:19 choses de faites mais il faut qu'on avance sur le sujet.
01:53:21 Donc on veut absolument
01:53:23 qu'on entende parler de nous et que
01:53:25 ça ne tombe pas à l'eau tout ce qui a été annoncé
01:53:27 parce que c'est ça le problème à chaque fois.
01:53:29 Donc là moi aujourd'hui, j'ai une retraite de
01:53:31 940 euros. Bon ça, c'est pas ça
01:53:33 qui me gêne. J'ai fait une carrière
01:53:35 avec très peu de revenus
01:53:37 et ça aujourd'hui, moi je l'avais accepté
01:53:39 et ce qui m'inquiète surtout, c'est de voir
01:53:41 qu'on a beaucoup de gens
01:53:43 qui autour de nous s'enrichissent
01:53:45 mais très vite.
01:53:47 Par exemple, Actalis pour le citer
01:53:49 puisqu'on l'a dans le collimateur quand même. Moi je suis
01:53:51 producteur de viande mais quand je vois tout ce qui se passe
01:53:53 aujourd'hui, ils ne donnent pas ses comptes.
01:53:55 Ils ont construit un empire en un rien de temps.
01:53:59 Merci beaucoup et vous l'entendez.
01:54:01 Vous entendez leur
01:54:03 mécontentement ici.
01:54:05 Le but c'est donc, porte de
01:54:07 Versailles. Les tracteurs sont en train
01:54:09 d'arriver pour prendre
01:54:11 la route et donc aller jusqu'à
01:54:13 la porte de Versailles, lieu
01:54:15 du salon de l'agriculture.
01:54:17 On vous dit à tout à l'heure
01:54:19 bien sûr avec de nouvelles informations
01:54:21 et à mesure que vous approchez en effet
01:54:23 de la porte de Versailles. Le reste de l'actualité
01:54:25 c'est cette demi-journée après sa
01:54:27 arrestation. Majou Majoubi a donc bel et bien
01:54:29 été expulsé du territoire français.
01:54:31 Vers la Tunisie. L'éman de Bagnoles
01:54:33 sur 16 dans le Gard entend
01:54:35 faire appel de cette décision qu'il juge
01:54:37 arbitraire. Il affirme vouloir
01:54:39 revenir en France. Les détails avec
01:54:41 Mathieu Devez. Il est
01:54:43 aux alentours de midi ce jeudi quand Majoube
01:54:45 Majoubi est interpellé chez
01:54:47 lui à Bagnoles sur 16.
01:54:49 Les policiers lui ont notifié un
01:54:51 arrêté d'expulsion émanant du ministère
01:54:53 de l'Intérieur. Et ce jeudi soir
01:54:55 Gérald Darmanin se félicite
01:54:57 de l'expulsion de l'imam tunisien.
01:54:59 L'imam radical Majoube Majoubi vient
01:55:01 d'être expulsé du territoire national
01:55:03 de 12 heures après son interpellation.
01:55:05 C'est la démonstration que la loi immigration
01:55:07 sans laquelle une telle expulsion aussi rapide
01:55:09 n'aurait pas été possible, rend la France plus
01:55:11 forte. Nous ne laisserons rien passer.
01:55:13 Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux
01:55:15 l'imam avait notamment qualifié le drapeau
01:55:17 tricolore de drapeau satanique
01:55:19 qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
01:55:21 Lundi le Parc Edenim avait ouvert une enquête
01:55:23 préliminaire pour apologie du terrorisme.
01:55:25 Son avocat a décrit ce
01:55:27 jeudi un homme abasourdi et bouleversé.
01:55:29 Il a également annoncé qu'il souhaitait
01:55:31 contester l'expulsion de l'imam.
01:55:33 La page justice à présent.
01:55:37 C'est le dernier jour du procès des attentats
01:55:39 de Trèbes et de Carcassonne.
01:55:41 Le verdict sera rendu aujourd'hui.
01:55:43 Les sept accusés seront donc fixés
01:55:45 sur leur sort. Ce soir,
01:55:47 ils se sont exprimés une dernière fois à la barre
01:55:49 ce matin. Sur place, Célia Barotte.
01:55:51 Les sept accusés et proches de Radouane Lagdime
01:55:55 ont eu le droit à la parole une dernière fois
01:55:57 ce matin. Seuls deux d'entre eux ont gardé
01:55:59 le silence. Les autres, en majorité,
01:56:01 ont eu une pensée pour les victimes. Ils espèrent
01:56:03 qu'avec ce procès, elles auront les réponses
01:56:05 à leurs questions. Pour Sofiane B, appelée
01:56:07 aussi l'influenceur du terroriste,
01:56:09 ce procès a été une leçon de vie.
01:56:11 Samir M. dit avoir confiance
01:56:13 en la justice. Et enfin, Marine P.
01:56:15 La petite amie de Radouane Lagdime,
01:56:17 elle a déclaré qu'elle avait
01:56:19 complètement conscience qu'à l'époque, elle était
01:56:21 radicalisée, mais qu'elle n'est plus
01:56:23 la même aujourd'hui. La jeune fille
01:56:25 contre qui une peine de 11 ans de prison
01:56:27 a été requise demande à ce que la justice
01:56:29 lui donne la chance de pouvoir
01:56:31 continuer à reconstruire sa vie.
01:56:33 Les débats sont donc terminés. La décision
01:56:35 est attendue ce soir.
01:56:37 Puis on en vient au danger
01:56:39 que représentent les écrans pour les
01:56:41 enfants. Et les études scientifiques sont claires.
01:56:43 Plus ils y sont exposés, plus leur
01:56:45 développement est retardé. Un service
01:56:47 de pédiatrie à Bondy
01:56:49 propose la prise en charge d'enfants
01:56:51 accros aux écrans. Ils y suivent un traitement
01:56:53 spécifique et notamment un sevrage d'écran.
01:56:55 Corentin Briau.
01:56:57 Dans cet hôpital
01:56:59 à Bondy-Enseigne-Saint-Denis,
01:57:01 les créneaux du lundi matin
01:57:03 de cette pédiatre sont consacrés
01:57:05 à des parents venus faire
01:57:07 décrocher leurs jeunes enfants des écrans.
01:57:09 Ils viennent en disant
01:57:11 "mon enfant ne parle pas",
01:57:13 "mon enfant ne parle pas bien, je ne comprends pas
01:57:15 ce qu'il dit". Cette mère de famille le reconnaît.
01:57:17 À partir de 9 mois,
01:57:19 son petit garçon pouvait passer
01:57:21 ses journées entières devant la télévision.
01:57:23 "Regarder la télé toute
01:57:25 la journée. Du coup quand on éteignait
01:57:27 la télé, il faisait des crises. Pas possible
01:57:29 donc c'est comme ça qu'on a su que
01:57:31 ça n'allait pas".
01:57:33 La pédiatre a ouvert sa consultation en
01:57:35 2019 après avoir réalisé
01:57:37 que les écrans, au même titre que
01:57:39 le sommeil ou l'alimentation,
01:57:41 avaient un impact sur le développement
01:57:43 de l'enfant. Elle reçoit des parents
01:57:45 qui ont installé leurs enfants devant un
01:57:47 écran dès le plus jeune âge, pensant
01:57:49 les aider, mais finalement créant
01:57:51 à la place une forte dépendance.
01:57:53 "C'est des parents qui ont utilisé l'écran
01:57:55 et qui se sont fait avoir. Ils l'ont dit d'ailleurs,
01:57:57 ils ont dit "ah bah on pensait que c'était pédagogique,
01:57:59 on était un peu curieux de voir s'il allait apprendre
01:58:01 des choses". Et puis ils se sont fait
01:58:03 complètement avoir, comme c'est souvent le cas".
01:58:05 Le Haut Conseil de la Santé Publique
01:58:07 recommande de ne pas exposer les
01:58:09 enfants devant les écrans avant
01:58:11 l'âge de 3 ans.
01:58:13 "Et merci beaucoup cher Vincent,
01:58:15 je vous souhaite un excellent week-end, je vous dis à très bientôt".
01:58:17 "De même". "Merci, à lundi
01:58:19 par exemple".
01:58:21 On va reparler du Salon de l'Agriculture parce qu'avant cela,
01:58:23 il va se passer beaucoup de choses, vous vous en doutez,
01:58:25 avec un salon qui ouvre demain.
01:58:27 Et d'ores et déjà des tracteurs sont apparus par dizaines
01:58:29 cet après-midi, à la veille de l'événement.
01:58:31 Ils entendent évidemment faire monter
01:58:33 la pression sur l'exécutif.
01:58:35 La plupart, il faut le dire, n'ont pas eu
01:58:37 la réponse aux questions qu'ils se posaient.
01:58:39 Bonjour Maxime Legay, vous êtes sur
01:58:41 l'esplanade des Invalides, où on a vu
01:58:43 déferler une cinquantaine, une soixantaine de tracteurs
01:58:45 à la mi-journée. Quel est
01:58:47 l'état d'esprit sur place, avant
01:58:49 de rejoindre, pour certains d'entre eux on l'imagine,
01:58:51 le Salon de Portes de Versailles ?
01:58:53 [Bruit de tracteur]
01:58:55 Oui, bonjour.
01:58:57 Nous sommes toujours Place Vauban
01:58:59 dans le 7e arrondissement.
01:59:01 Des agriculteurs résolus à
01:59:03 continuer à faire entendre leur voix.
01:59:05 Vous pouvez sûrement le voir sur les
01:59:07 images de Jules Bedot, des agriculteurs
01:59:09 qui sont stationnés en ombre.
01:59:11 Plus d'une cinquantaine,
01:59:13 ce sont les agriculteurs de la coordination
01:59:15 rurale, reconnaissable avec ce drapeau
01:59:17 jaune. Vous les entendez sûrement aussi,
01:59:19 ils sont en train de klaxonner, puisqu'ils
01:59:21 s'apprêtent à quitter les lieux,
01:59:23 ils s'apprêtent à partir. Ils avaient
01:59:25 une autorisation pour rester
01:59:27 occupé cette place jusqu'à
01:59:29 17h, qui courait jusque
01:59:31 17h et qui doivent donc
01:59:33 maintenant partir. Alors les agriculteurs
01:59:35 avec qui nous avons échangé nous ont dit
01:59:37 qu'ils comptent se disperser et qu'ils
01:59:39 ne rejoigneront pas la Porte de Versailles
01:59:41 puisqu'ils n'ont pas eu cette autorisation.
01:59:43 On verra ce qu'il en est, en tout
01:59:45 cas des agriculteurs qui ont porté
01:59:47 leur message et qui ont continué de mettre
01:59:49 la pression sur le gouvernement
01:59:51 cette veille d'ouverture du Salon de l'Agriculture.
01:59:53 - Merci beaucoup
01:59:55 Maxime Legay d'avoir incarné
01:59:57 cette mobilisation tout au long
01:59:59 de la journée. Je suis toujours en compagnie
02:00:01 d'Edouard Laveau, les journalistes, je
02:00:03 rappelle, chez Valeurs Actuelles. Bonjour, merci d'être
02:00:05 parmi nous cet après-midi.
02:00:07 Et pour compléter le tableau aujourd'hui,
02:00:09 Eliott Mamann, qui est chroniqueur politique. Bonjour Eliott.
02:00:11 - Bonjour. - Merci de nous avoir rejoints.
02:00:13 Ils étaient déjà assez remontés,
02:00:15 il faut le dire, parce que la plupart
02:00:17 de leurs revendications, a priori,
02:00:19 n'ont pas été entendues, en tout cas pas
02:00:21 à leur juste valeur, de leur point de vue.
02:00:23 Mais alors, la séquence qui s'est enclenchée hier
02:00:25 avec la présence supposée
02:00:27 et puis démentie des soulèvements de la terre
02:00:29 dans ce grand débat voulu par
02:00:31 Emmanuel Macron, qui est en train de faire pchit, il faut bien le dire,
02:00:33 a fini
02:00:35 de gâter les choses. Je propose
02:00:37 d'écouter justement le ressenti d'un de ces
02:00:39 agriculteurs qui sera présent au salon.
02:00:41 - Qui nous écoute,
02:00:43 qui
02:00:45 entend notre colère et qui se rende compte
02:00:47 qu'on ne peut pas abrader l'agriculture pour
02:00:49 sauver de l'industrie ou faire des libre-échange.
02:00:51 L'agriculture doit être un marché, si on veut
02:00:53 une autonomie alimentaire, doit être un marché un peu fermé ou restreint.
02:00:55 On ne peut pas tout laisser venir chez nous comme ça.
02:00:57 Il n'y aura plus d'agriculteurs à terme dans quelques années.
02:00:59 Quand on voit la population agricole qui vieillit,
02:01:01 il n'y a pas beaucoup de jeunes qui s'installent.
02:01:03 Dans les jeunes qui s'installent, il y en a qui arrêtent au bout de peu de temps.
02:01:05 On sent qu'il y a quand même
02:01:07 un problème derrière.
02:01:09 - Il avait invité la FNSEA,
02:01:11 les jeunes agriculteurs,
02:01:13 la plupart des confédérations.
02:01:15 Et puis quand ils ont entendu, à travers ce brief
02:01:17 de presse, que les soulèvements de la terre y seraient,
02:01:19 évidemment, on prend le bas de combat.
02:01:21 Tout le monde a dit non, nous n'aurons pas
02:01:23 cette invitation, à l'image évidemment
02:01:25 d'Arnaud Rousseau. On l'écoute et puis on en débat ensemble.
02:01:27 - Je n'irai pas
02:01:29 à ce grand débat, je l'ai indiqué hier soir.
02:01:31 Comme vous,
02:01:33 je trouve que ce qui se passe
02:01:35 est incompréhensible
02:01:37 et le cynisme qui prévaut
02:01:39 à tout ce que j'observe est intolérable
02:01:41 pour les gens que je représente.
02:01:43 Depuis
02:01:45 près d'un mois, en responsabilité, toujours,
02:01:47 nous avons été échangés avec
02:01:49 le Premier ministre, avec
02:01:51 l'ensemble des ministres. J'ai moi-même
02:01:53 répondu à l'invitation du président de la République
02:01:55 mercredi dernier. On ne peut pas tout tolérer.
02:01:57 L'esprit de responsabilité ne se départit pas
02:01:59 de convictions profondes.
02:02:01 Et la manière,
02:02:03 encore une fois, où le cynisme
02:02:05 qui ont prévalu à cette espèce d'organisation,
02:02:07 nous ne la comprenons pas. - Eliott Maman,
02:02:09 il parle de cynisme à Rousseau.
02:02:11 L'Elysée plaide l'erreur,
02:02:13 la boulette, si on veut.
02:02:15 Que s'est-il passé ? Comment on en arrive
02:02:17 là, à un tel niveau ?
02:02:19 - En réalité, le président de la République a fait
02:02:21 un calcul très mauvais. Il a voulu
02:02:23 d'une certaine manière phagocyter ce rendez-vous
02:02:25 qui est exclusivement celui des agriculteurs.
02:02:27 On sait d'ailleurs qu'au cours de l'intégralité
02:02:29 du mouvement de mobilisation agricole
02:02:31 le mois dernier, la date butoir était
02:02:33 précisément celle du Salon de l'Agriculture,
02:02:35 puisque c'est un moment éminemment symbolique
02:02:37 et par ailleurs unique tant en France que dans le monde.
02:02:39 Or, il est parvenu
02:02:41 à la fois à se mettre à dos le milieu
02:02:43 agricole, en cherchant
02:02:45 en réalité à reprendre le Salon de l'Agriculture
02:02:47 à son seul compte, alors que précisément
02:02:49 c'est le moment où les politiques
02:02:51 se rendent à la rencontre de ce milieu-là
02:02:53 qui n'a généralement pas accès
02:02:55 à la représentation médiatique et aux corps
02:02:57 intermédiaires de manière générale.
02:02:59 Et dans le même temps, il est également parvenu
02:03:01 à se mettre à dos les associations
02:03:03 externes ou directement
02:03:05 au milieu agricole, parce que
02:03:07 en effet, ce qui a été fait ces
02:03:09 dernières 24 heures est absolument invraisemblable
02:03:11 et il est parvenu à se mettre à dos
02:03:13 le milieu de la grande distribution
02:03:15 qui elle-même a immédiatement pu
02:03:17 jouer finalement la carte de la proximité,
02:03:19 ce qui peut sembler paradoxal au vu des temps
02:03:21 que nous vivons, puisque
02:03:23 M. Leclerc par exemple a pu dire qu'il n'avait
02:03:25 pas attendu la présentation d'un grand débat
02:03:27 par l'Elysée pour aller précisément
02:03:29 à la rencontre de ce milieu-là.
02:03:31 Ça devait être une sorte de "Macron show"
02:03:33 comme il en a le secret, parce qu'il adore
02:03:35 ses exercices à bâton rompu où il
02:03:37 s'empare du micro et il peut tenir
02:03:39 comme ça pendant des heures devant un auditoire
02:03:41 pas forcément acquis, parce qu'il n'a pas peur finalement
02:03:43 d'aller au combat quand même Emmanuel Macron, mais là
02:03:45 franchement ça s'est complètement retourné
02:03:47 contre lui dans la volée.
02:03:48 S'il voulait saccager ce qu'il avait entrepris
02:03:50 pendant le dernier mois, il n'aurait pas pu mieux s'y prendre finalement.
02:03:52 Et on a l'impression quand même d'un réflexe
02:03:54 chez Macron, de cette volonté
02:03:56 d'organiser des débats
02:03:58 qui sont finalement des débats de grand blabla
02:04:00 comme on l'avait vu avec les Gilets jaunes il y a maintenant
02:04:02 3-4 ans ou 4-5 ans
02:04:04 Un peu plus, ouais, c'est 2018
02:04:06 2019, donc 5 ans
02:04:08 et finalement ces débats
02:04:10 on a l'impression qu'il en ressort
02:04:12 très peu de choses, rien ou très peu de choses
02:04:14 et que les promesses de ces débats sont remisées
02:04:16 sinédiées et qu'elles ne sont jamais appliquées.
02:04:18 On pense aussi à la Convention pour le Climat
02:04:20 et on a cette désagréable
02:04:22 impression d'en même temps
02:04:24 on essaie de contenter à la fois
02:04:26 les agriculteurs et
02:04:28 les écolos, mais les écolos
02:04:30 si les ambassadeurs des écolos c'est les souverains
02:04:32 du monde de la terre, personne n'aura envie d'être écologiste
02:04:34 ou riposte alimentaire
02:04:36 parce qu'on a appris aussi il y a quelques heures
02:04:38 que riposte alimentaire, vous savez ceux qui s'amusent
02:04:40 à jeter de la peinture sur
02:04:42 les tableaux pour soi-disant
02:04:44 éviter les consciences, on a appris qu'ils étaient
02:04:46 également invités à ce grand rout.
02:04:48 Et donc aujourd'hui on a comme je disais
02:04:50 cette désagréable impression de
02:04:52 en même temps
02:04:54 qui traduit, qui témoigne d'un manque
02:04:56 de cap d'une Macronie aux abois
02:04:58 qui ne sait pas sur quel pied danser
02:05:00 qui ne sait pas encore quelle mesure
02:05:02 concrète proposer aux agriculteurs pour endiguer
02:05:04 la fronde qu'on voit depuis
02:05:06 quelques semaines. - Il peut y avoir quelque chose de l'ordre du calcul
02:05:08 pour finalement noyer le poisson et en perdre l'objectif
02:05:10 premier, principal, c'est-à-dire d'avoir
02:05:12 des réponses concrètes à leur fournir ?
02:05:14 - Oui c'est ça, c'est l'hubris d'un président prétendument
02:05:16 jupitérien qui espère pouvoir organiser
02:05:18 des rendez-vous
02:05:20 qui se prétendent horizontaux alors qu'en réalité
02:05:22 ils sont précisément centrés sur la personne
02:05:24 du président de la République et qui en définitive
02:05:26 n'aboutissent à rien.
02:05:28 Ce sont une forme de discussion
02:05:30 totalement orientée, sans
02:05:32 conséquence, sans conclusion, surtout que
02:05:34 précisément les corps intermédiaires font tout de même plus ou moins leur travail.
02:05:36 Je veux dire, les médias au cours
02:05:38 de ces dernières semaines
02:05:40 ont opéré un travail
02:05:42 de mobilisation, de compréhension des enjeux
02:05:44 qui est quand même assez exemplaire
02:05:46 dans une époque où le travail notamment
02:05:48 de la chaîne d'information est remis en cause.
02:05:50 Je salue
02:05:52 la pédagogie
02:05:54 qui a pu être mise en oeuvre
02:05:56 au cours de cette dernière séquence.
02:05:58 - On verra ce que ça donnera dans les deux jours.
02:06:00 En tout cas demain, ça va être une journée cruciale
02:06:02 et évidemment CNews sera là pour vous faire
02:06:04 vivre tout cela. Sur des images d'ailleurs
02:06:06 en direct
02:06:08 de Jules Bedot et de
02:06:10 Maxime Leguay qu'on remercie, puisqu'ils étaient dans le 7ème arrondissement
02:06:12 tout au long de l'après-midi, pour nous fournir
02:06:14 ces images des agriculteurs qui sont donc arrivés
02:06:16 par dizaines à Paris
02:06:18 avec leur tracteur pour montrer
02:06:20 que la mobilisation ne concernait pas
02:06:22 que les territoires, mais qu'aujourd'hui, il fallait
02:06:24 aller au Salon de l'Agriculture pour à nouveau
02:06:26 réclamer leur dû. J'aimerais qu'on
02:06:28 commence cette autre actualité, c'est celle de
02:06:30 Mahjoubi qui a donc quitté le territoire français
02:06:32 hier. Gérald Darmanin a annoncé
02:06:34 qu'il avait été expulsé moins de 12h
02:06:36 après son interpellation
02:06:38 qui se félicite d'ailleurs.
02:06:40 Le ministre de l'Intérieur, regardez ce qu'il a tweeté
02:06:42 hier soir. Il vient d'être
02:06:44 expulsé du territoire moins de 12h après.
02:06:46 C'est la démonstration, dit-il,
02:06:48 que la loi immigration, sans laquelle
02:06:50 une telle expulsion aussi rapide n'aurait pas été possible,
02:06:52 rend la France plus forte.
02:06:54 Nous ne laisserons rien
02:06:56 passer. Ça a été
02:06:58 assez bien accueilli, il faut le dire,
02:07:00 par beaucoup dans la classe
02:07:02 politique, sur cette main
02:07:04 qui n'a pas tremblé au vu de la
02:07:06 gravité, semble-t-il, de ce qu'avait
02:07:08 commis cette imame. Néanmoins,
02:07:10 il ne renonce pas. Il va évidemment
02:07:12 utiliser et activer tous les recours
02:07:14 qui sont à sa disposition via
02:07:16 ses avocats. Ce feuilleton n'est sans doute pas fini.
02:07:18 - Mais surtout, il y a une fake news
02:07:20 dans le tweet de Gérald Darmanin. - Qu'est-ce qu'il a dit ?
02:07:22 - Il a dit que c'était la loi immigration qui avait permis
02:07:24 l'expulsion de... - C'était le cas avant ?
02:07:26 - Alors qu'il y avait un article du code d'entrée
02:07:28 et de séjour des étrangers qui permettait
02:07:30 l'expulsion d'un étranger
02:07:32 s'il pouvait nuire
02:07:34 à l'ordre public. Ce n'est pas le terme exact,
02:07:36 mais s'il représentait une menace pour l'ordre public.
02:07:38 Une fake news. Je crois qu'il a même eu une note
02:07:40 de X sous son tweet.
02:07:42 Mais évidemment qu'il faut saluer l'initiative
02:07:44 du ministre de l'Intérieur quand des
02:07:46 bonnes mesures sont prises. Mais ça témoigne
02:07:48 de quoi aujourd'hui ? Quand on voit la défense
02:07:50 de l'imam qui dit
02:07:52 qu'il ne maîtrise pas bien le français,
02:07:54 alors ça fait depuis 1986 qu'il vit en France.
02:07:56 - Et que par ailleurs on l'a tous entendu en interview
02:07:58 se justifier péniblement d'ailleurs.
02:08:00 Mais son français était excellent.
02:08:02 - Et que ses propos sont sans
02:08:04 ambiguïté. Ça pose aussi le
02:08:06 problème des imams détachés
02:08:08 qui représentent aujourd'hui 10%
02:08:10 des imams et qui sont
02:08:12 finalement à peu près sur la même ligne
02:08:14 que l'imam Majoubi. C'est à dire des valeurs un peu
02:08:16 rétrogrades, archaïques, antisémites,
02:08:18 parfois misogynes. Et qu'est-ce qu'on en fait de ces imams ?
02:08:20 Parce qu'avant le 1er avril,
02:08:22 ils vont devoir changer de statut au niveau de la loi.
02:08:24 Certains vont repartir, certains vont rester.
02:08:26 On sait qu'ils ne partagent pas la majorité
02:08:28 de nos valeurs. Donc l'affaire
02:08:30 Majoubi résume à la fois les carences,
02:08:32 les failles de l'état français. Même s'il l'a,
02:08:34 pour le coup, il y a un devoir,
02:08:36 une mesure exemplaire du ministre de l'Intérieur
02:08:38 qui a su montrer les muscles. Il faut savoir
02:08:40 le saluer. - Bon, c'est un précédent
02:08:42 quand même, enfin je veux dire, assez net.
02:08:44 Maintenant, effectivement, si c'est
02:08:46 l'arbre qui cache la forêt, on risque
02:08:48 d'être confronté à ce genre de cas de figure
02:08:50 à nouveau. - Non mais c'est ça, il y a plusieurs choses. Je suis absolument
02:08:52 d'accord sur la question des imams détachés. Je salue
02:08:54 leur abandon, l'abandon de ce principe qui par
02:08:56 ailleurs était une violation manifeste de la laïcité
02:08:58 puisque l'on faisait venir par de l'argent
02:09:00 public des personnes qui étaient rémunérées
02:09:02 par des états qui n'étaient pas la France mais qui venaient
02:09:04 grâce à l'argent de la France. Donc, il y avait
02:09:06 tout de même quelque chose qui aurait dû faire polémique immédiatement.
02:09:08 Et par ailleurs, comme le dit
02:09:10 Florence Bergeau-Blacker, on se focalise
02:09:12 sur des personnes mais en réalité, le problème reste
02:09:14 quand même des idées. Le fait qu'on ne puisse plus faire venir
02:09:16 par avion des personnes ne va pas empêcher
02:09:18 les idées de se diffuser sur Internet et d'être ensuite
02:09:20 reprises par des imams qui peuvent être
02:09:22 formés de manière endogène en France
02:09:24 et également infusées dans
02:09:26 la société, dans la civilité, dans la
02:09:28 population en question puisqu'on a bien vu que dans
02:09:30 la salle où le prêche a été tenu,
02:09:32 prêche qui est quand même juste effroyable à plusieurs
02:09:34 degrés, pas uniquement au vu
02:09:36 des sous-entendus votifs français mais il y a quand même,
02:09:38 par rapport à ce qui constitue notre civilisation,
02:09:40 un différent
02:09:42 spectre de haine qui était manifeste
02:09:44 et présent et pourtant
02:09:46 le prêche n'a pas suscité un
02:09:48 émoi particulier ou notable
02:09:50 dans la salle. Donc, il faut quand même aussi
02:09:52 en prendre conscience.
02:09:54 Je veux dire, il y a un phénomène idéologique
02:09:56 en tout cas, qu'il va nous falloir
02:09:58 analyser et simplement sur la question du tweet
02:10:00 de Gérald Darmanin. En effet, c'est un raccourci
02:10:02 extrême. En réalité, le ministre de l'Intérieur
02:10:04 se satisfait de la confusion dans
02:10:06 la population générale entre l'expulsion compliquée
02:10:08 de personnes qui sont en situation
02:10:10 irrégulière et l'expulsion de personnes qui sont
02:10:12 en situation régulière. En l'occurrence,
02:10:14 l'individu en question avait un passeport.
02:10:16 La préfecture a tout à fait pu aller
02:10:18 réquisitionner le passeport chez lui et donc le renvoyer sans
02:10:20 devoir avoir un laissé-passé consulaire
02:10:22 émis par l'État en question.
02:10:24 Donc, en effet, il y a ici une difficulté présente
02:10:26 dans la plupart des cas dont on se fait l'écho
02:10:28 dans les médias qui étaient absentes en l'occurrence.
02:10:30 Un dernier mot quand même. Se pose aussi la question de la
02:10:32 CEDH dont on sait qu'elle a retoqué des décisions
02:10:34 françaises. Là, est-ce qu'on peut imaginer
02:10:36 un retour qui serait quand même
02:10:38 un camouflet incroyable pour
02:10:40 Gérald Darmanin ? On peut tout imaginer avec la CEDH
02:10:42 finalement. On voit qu'il prend par voie
02:10:44 la décision. On l'a vu dans le cas de Mousbek qui
02:10:46 s'était fait revenir. C'est le Conseil d'État qui avait
02:10:48 demandé à ce qu'un imam Mousbek
02:10:50 puisse revenir en France alors qu'il
02:10:52 avait tout prouvé, plus ou moins, qu'il était
02:10:54 en conflit avec
02:10:56 les valeurs de la République française.
02:10:58 Donc là, oui, c'est très bien qu'il peut
02:11:00 potentiellement compter sur
02:11:02 la mensuétude du Conseil d'État. Il y a eu une très bonne
02:11:04 enquête du Figaro qui est sortie
02:11:06 hier qui montre que c'est une
02:11:08 institution gangrénée par le gauchisme,
02:11:10 le wauquisme, qui prend des décisions
02:11:12 parfois totalement incompréhensibles.
02:11:14 Donc là, peut-être que l'imam pourra compter
02:11:16 sur les décisions arbitraires du
02:11:18 Conseil d'État. S'il dépose
02:11:20 un référé-liberté, le tribunal administratif
02:11:22 a 48 heures pour juger du bien
02:11:24 fondé de ce référé-liberté.
02:11:26 Donc, quelque chose me dit qu'on n'a pas fini avec cet imam
02:11:28 Madjoubi. - Même sentiment chez vous ?
02:11:30 - Oui, absolument. Et plus largement,
02:11:32 c'est absolument toute l'institution
02:11:34 juridique en France qui est
02:11:36 gangrénée par ces phénomènes-là.
02:11:38 On a souvent parlé du problème idéologique
02:11:40 posé par l'ENM, l'École Nationale de Magistrature,
02:11:42 où précisément, une doctrine de l'excuse,
02:11:44 pour le dire vite,
02:11:46 est imposée aux
02:11:48 prétendants à l'investiture
02:11:50 de la magistrature.
02:11:52 - Merci à tous les deux d'avoir été des nôtres cet après-midi.
02:11:54 Ça a été un plaisir de vous avoir autour de cette table
02:11:56 dans un instant. C'est Olivier de Caron-Fleck
02:11:58 que vous retrouverez pour l'édition
02:12:00 Punchline du vendredi.
02:12:02 Je vous souhaite un excellent
02:12:04 week-end. Et Mikaël Dorian.
02:12:06 Et je vous dis à lundi,
02:12:08 après le Salon de l'Agriculture, je vous invite évidemment
02:12:10 à suivre nos antennes avec tous nos reporters
02:12:12 sur le terrain, tout au long du week-end. A bientôt.
02:12:14 [Musique]