Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue en ce début de semaine, ravie de vous accueillir pour une nouvelle édition de 180 minutes info qui va nous conduire ensemble jusqu'à 17h.
00:00:08 Dans un instant, Vincent Flandèche sera là pour le journal ainsi qu'Éric Derry de Matin.
00:00:12 On va beaucoup beaucoup parler des revendications des agriculteurs qui ne décolèrent pas, qui mettent le gouvernement sous pression.
00:00:19 Il en sera beaucoup question, vous allez le voir cet après-midi, juste après l'éphéméride du jour.
00:00:23 Votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:00:30 [Musique]
00:00:37 Chers amis, bonjour. Nous souhaitons aujourd'hui une bonne fête aux Vincents qui sont consacrés à Saint Vincent de Saragosse
00:00:44 puisque les Saints-Vincent de Paule sont fêtés le 27 septembre et d'ailleurs ils sont bien plus nombreux.
00:00:50 Mais qui est donc ce Saint Vincent du IVe siècle ?
00:00:53 Eh bien c'est un jeune diacre originaire de Saragosse en Espagne.
00:00:57 Son évêque Valère lui demande de prêcher à sa place tant il est timide.
00:01:02 Son aura est telle qu'il attire vite la colère des autorités romaines.
00:01:06 Vincent est condamné aux supplices.
00:01:09 La tradition raconte qu'il fut un modèle d'humour.
00:01:12 Alors qu'on l'avait jeté nu sur un lit de tesson et d'éclats de poterie, il aurait dit
00:01:17 « Je me sens comme sur un lit de rose ».
00:01:20 On dit aussi que pour l'achever on l'aurait jeté dans le pressoir à vin
00:01:24 et c'est pourquoi il est aujourd'hui le Saint patron des vignerons.
00:01:27 Et voici la prière du jour inspirée par la vie de Saint Vincent
00:01:32 avec Saint Vincent qui a supporté de souffrir pour sa foi, Seigneur fortifie-nous.
00:01:39 C'est tout pour aujourd'hui. A demain chers amis. Ciao.
00:01:43 C'était votre programme avec Médicis, spécialiste de la retraite des indépendants et entrepreneurs.
00:01:51 On en apprend tous les jours sur votre vie cher Vincent.
00:01:55 Le Vincent le plus important de notre groupe il est là sur le plateau.
00:01:59 Le plus important c'est gentil.
00:02:01 Bonne fête à vous. Merci.
00:02:02 Et plus sérieusement évidemment le journal c'est votre rendez-vous quotidien.
00:02:06 On va parler de cette colère des agriculteurs en France qui continue de s'exercer.
00:02:10 Depuis jeudi des dizaines d'exploitants bloquent l'autoroute A64.
00:02:14 Les revendications sont nombreuses.
00:02:16 Charges financières trop lourdes ou encore normes environnementales excessives.
00:02:20 Jean-Luc Thomas vous êtes avec Hervé Grandchamp au point de blocage sur l'autoroute A64.
00:02:25 Les agriculteurs autour de vous semblent déterminés à rester tant que des annonces ne seront pas faites.
00:02:31 Oui ils vont rester et même si ce soir il y avait de petites avancées
00:02:39 lors de la rencontre entre Gabriel Attal le Premier ministre et le président de la FNSA,
00:02:46 le président des jeunes agriculteurs aussi,
00:02:49 et bien ils resteront là parce que avec tous les agriculteurs que nous avons rencontrés depuis plusieurs jours,
00:02:56 depuis ce matin, et bien tous nous disent rien ne va changer donc on va rester encore ici.
00:03:05 Nous sommes déterminés et même il va y avoir de nouveaux blocages,
00:03:11 ça va se dérouler par exemple ici autour de Toulouse,
00:03:15 dès demain il y aura 4-5 nouveaux blocages.
00:03:19 Donc des agriculteurs ultra déterminés,
00:03:23 ils veulent vraiment qu'il y ait un véritable changement d'une politique agricole en France.
00:03:31 Cette politique agricole qui les oublie disent-ils.
00:03:36 Merci à vous et merci donc à Hervé Grandchamp qui vous accompagne.
00:03:39 Et puis effectivement pour rebondir sur ce que vous nous disiez à l'instant,
00:03:43 le principal syndicat agricole, c'est-à-dire la FNSEA, confirme que les actions seront menées toute la semaine.
00:03:49 Et aussi longtemps que nécessaire, tant effectivement que des annonces ne seraient pas faites.
00:03:54 En première ligne dans cette crise, le ministre de l'agriculture était en déplacement en Vendée ce matin,
00:03:58 le gouvernement est au travail, a notamment déclaré Marc Feneau.
00:04:02 Il y a la colère qui est en ce moment exprimée par les agriculteurs,
00:04:05 qui est une forme de sédimentation d'un certain nombre de colères et de difficultés,
00:04:09 de simplifications, de normes dont on ne voit pas toujours la cohérence au niveau européen,
00:04:14 puis disons là aussi au niveau national.
00:04:16 C'est aussi pour montrer qu'on s'est mis au travail déjà sur ces sujets-là.
00:04:19 Ça peut paraître long, mais nous serons dans ce quinquennat les premiers à avoir simplifié
00:04:25 les règles de réutilisation des eaux pour les agriculteurs et pour les industries agroalimentaires.
00:04:29 Ça fait 20 ans ou 25 ans que certains attendaient.
00:04:31 Alors il y a une nécessité, c'est ce que j'ai dit aussi récemment,
00:04:34 il y a sans doute une nécessité d'accélérer les processus.
00:04:36 C'est-à-dire qu'il y a un moment, le trop-plein fait que les gens disent maintenant qu'il faut aller beaucoup plus vite.
00:04:40 Et on va aller plus loin encore sur ces questions avec Eric de Riedmantel, c'est la chronique éco.
00:04:52 Bonjour Eric, on vient de l'entendre, Marc Seynaud, il nous dit "le gouvernement est à la tâche,
00:04:56 les exploitants seront-ils entendus dans leurs revendications concrètement ?"
00:04:59 Que peut faire le gouvernement en ce moment ?
00:05:01 Ecoutez, pas grand-chose. Déjà en termes financiers, on sait bien que la fin du quoi qu'il en coûte est là.
00:05:06 Les aides, non, ça sera bien difficile. Il faut bien voir que même les taxes augmentent.
00:05:11 On le voit que ce soit sur l'électricité ou le gazole non routier avec les 2 centimes supplémentaires.
00:05:16 En fait, ce que veulent les agriculteurs, c'est qu'on lâche du lest sur les normes.
00:05:20 L'accès à l'eau, la loi sur le bien-être animal trop stricte, et puis l'artificialisation des sols
00:05:26 qui réduisent la possibilité de créer de nouvelles zones agricoles.
00:05:29 Donc lâcher du lest, oui. Éviter aussi ces importations qui sont quand même surprenantes.
00:05:34 Savez-vous, on importe du lait de Nouvelle-Zélande, que l'on importe du poulet du Brésil, de Thaïlande.
00:05:40 Et puis enfin, la question de la main-d'oeuvre. Il faudra bien trouver une solution pour aider les agriculteurs
00:05:44 à recruter facilement et non faire appel à de la main-d'oeuvre étrangère, par exemple, pour récolter des mandarines
00:05:51 ou des betteraves ou des asperges.
00:05:53 C'est sûr que le circuit court a un peu du plomb dans l'aile.
00:05:55 Mais ce qu'on doit comprendre, c'est que l'agriculture, avec toutes ses problématiques, perd du terrain en ce moment.
00:06:00 Alors elle perd du terrain, vous savez. Elle a perdu d'abord énormément d'agriculteurs, énormément aussi d'exploitation.
00:06:06 La France était en fait le deuxième exportateur mondial en 1990.
00:06:11 C'est pas si loin que cela. Elle est aujourd'hui le cinquième exportateur.
00:06:14 Et sa part de marché au niveau international est faible. Aujourd'hui, 5% au lieu de 11%.
00:06:19 Donc on le voit, la reconquête sera difficile.
00:06:21 Et l'État doit aujourd'hui sûrement réfléchir à donner priorité aux produits français pour aider avant tout le travail des agriculteurs.
00:06:28 Merci beaucoup cher Éric. Voilà qui plante un peu le décor de ce qu'on va traiter cet après-midi.
00:06:35 Programme avec DomExpo. 4 villages en Ile-de-France. 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:06:40 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:06:42 On poursuit le journal avec l'actualité judiciaire à présent.
00:06:45 Et c'est aujourd'hui l'ouverture du procès des attentats de Treb et Carcassonne.
00:06:49 Des attaques qui avaient fait 4 morts en 2018.
00:06:52 Et parmi les victimes, notamment le gendarme Arnaud Beltrame, le terroriste Radouane Laguim ayant été abattu par le GIGN.
00:06:58 Ce sont 7 personnes de son entourage qui sont jugées à partir d'aujourd'hui.
00:07:02 Sandra Buisson, vous êtes avec Sacha Robin, palais de justice de Paris.
00:07:05 Que reproche-t-on aux 7 proches du terroriste ?
00:07:08 Alors d'abord il faut comprendre qu'aucun d'entre eux n'est jugé pour complicité.
00:07:16 Radouane Laguim est passé à l'acte seul et aucune complicité n'a été détectée par les juges d'instruction.
00:07:23 Deux des accusés sont jugés pour des délits connexes.
00:07:26 D'ailleurs l'un d'entre eux ne s'est pas présenté ce matin à l'audience.
00:07:29 Un mandat d'avenir a été délivré pour qu'il puisse comparaître au plus vite 5 autres personnes.
00:07:35 Comparaisent pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
00:07:38 Elles sont suspectées d'avoir pu apporter un soutien logistique ou idéologique à Radouane Laguim
00:07:44 en sachant qu'il était radicalisé et susceptible de commettre un attentat, mais sans connaître son projet précis.
00:07:51 Parmi eux, par exemple, il y a une femme, son ex-petite amie, petite amie de cet homme à l'époque.
00:07:57 Elle était radicalisée comme son compagnon.
00:08:00 Un de ses co-accusés lui présentait comme ayant été le chef du trafic de drogue dans une cité de Carcassonne.
00:08:08 C'est pour lui que Radouane Laguim vendait de la drogue.
00:08:11 Pour l'accusation, c'est parce que le terroriste faisait partie de ce trafic qu'il a eu les moyens de passer à l'attaque.
00:08:18 Face à la cour également, un trafiquant radicalisé est suspecté d'être allé avec Radouane Laguim
00:08:24 acheter le poignard qui a servi pour l'attentat.
00:08:27 A leur côté également, un autre homme suspecté notamment d'avoir fait le ménage dans l'appartement de Radouane Laguim
00:08:33 avant que les gendarmes n'aient pu procéder à la perquisition.
00:08:37 Pour Association de malfaiteurs terroristes criminels, ces cinq personnes risquent jusqu'à 30 ans de prison.
00:08:43 Merci beaucoup Sandra Buisson. On s'excuse un peu pour la qualité sonore, on va tenter d'y remédier pour la prochaine fois.
00:08:49 Et puis ce coup de tonnerre dans la vie politique américaine, c'est désormais un boulevard qui s'ouvre pour Donald Trump
00:08:55 dans la course à l'investiture des Républicains après le ralliement de Ron DeSantis.
00:08:59 Le gouverneur de Floride a annoncé hier jeter l'éponge et donc soutenir l'ancien président des États-Unis,
00:09:06 Donald Trump qui désormais fait face seul à Nikki Haley.
00:09:10 Tout pourrait se jouer lors du vote dans le New Hampshire. Demain, les détails avec Elisabeth Guedel depuis New York.
00:09:16 Rien ne semble arrêter Donald Trump sur le chemin de l'investiture du parti républicain.
00:09:20 Il reste le grand favori devant sa rivale, la seule désormais, Nikki Haley, son ancienne ambassadrice quand il était président.
00:09:26 Même dans un État considéré comme plutôt modéré, le New Hampshire, c'est la primaire de demain.
00:09:31 Donald Trump est en tête avec 50% des intentions de vote des électeurs républicains contre 39% pour Nikki Haley.
00:09:38 Il a le soutien des responsables du parti, des grandes personnalités républicaines au Congrès,
00:09:44 le soutien de trois anciens rivaux dans cette course à la nomination dont Ron DeSantis et le soutien des donateurs.
00:09:50 Ici à New York, certains milliardaires de Wall Street tentent de booster une dernière fois la campagne de Nikki Haley
00:09:56 en organisant à la fin du mois des soirées de levée de fonds. Mais est-ce que ce sera suffisant ?
00:10:01 Donald Trump, malgré ses soucis judiciaires, il a encore rendez-vous au tribunal aujourd'hui à New York.
00:10:07 Reste en tête, si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui face à Joe Biden, Donald Trump l'emporterait.
00:10:14 Ce serait resserré, ça se joue à un ou deux points, mais il l'emporterait.
00:10:18 Merci beaucoup Vincent pour ce journal. On se retrouve tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:10:22 Dans un instant, je reçois deux premiers invités pour 180 minutes info, Yvon Rayoufol et Yves Durand,
00:10:27 qui nous rejoignent sur ce plateau, parlent à beaucoup de la colère des agriculteurs,
00:10:31 sachant qu'ils seront reçus à la fois la FNSE1 et les jeunes agriculteurs, qui est encore une autre corporation, par Gabriel Attal.
00:10:38 L'heure est grave et les manifestations nombreuses. Il va falloir trouver des compromis. A tout de suite.
00:10:44 Nous sommes de retour et on va entamer la partie décryptage de l'actualité, Dieu sait qu'elle est dense,
00:10:51 surtout pour les agriculteurs et le gouvernement, car le Premier ministre est confronté en ce moment à sa toute première crise,
00:10:58 depuis qu'il a été nommé à Matignon. Il va donc recevoir ce soir les représentants de la puissante FNSE1,
00:11:04 on va en parler dans un instant, et les jeunes agriculteurs, leur rendez-vous a été pris pour 18 heures.
00:11:08 C'est ce dont nous allons parler pour commencer. Avec vous Yves Durand, bonjour.
00:11:12 Merci d'être là, je rappelle que vous êtes ancien député, c'est dire que vous avez sans doute, vous aussi, eu votre lot de crise,
00:11:18 récurrente avec les agriculteurs et la PAC, déjà, ça fait un certain nombre d'années, de décennies même, que ça dure.
00:11:25 Et Yvan Rioufolet, là également, bonjour Yvan.
00:11:28 Bonjour Nélide.
00:11:29 Merci d'être là, merci aussi à Élodie Huchard qui nous a rejoint depuis le service politique.
00:11:33 Si le gouvernement n'est pas au rendez-vous, regardez les injonctions.
00:11:36 On peut être à l'aube d'un gros mouvement agricole, ça c'est pour la partie des jeunes agriculteurs qui en ont vraiment gros sur le cœur.
00:11:44 Et c'est vrai qu'en France, comme ailleurs d'ailleurs en Europe, les manifestations se sont succédées.
00:11:48 On va faire le point d'ailleurs sur les multiples raisons qui ont conduit à ce blocage et à cette colère assez intense.
00:11:56 Vous allez voir, il y a l'Europe, mais pas que.
00:11:58 Il y a aussi tout ce qui est circonstanciel avec la hausse des prix.
00:12:02 Voyons tout cela avec Viviane Hervier pour commencer.
00:12:04 Une cause multiple a commencé par la hausse des coûts de production qui frappe des exploitations déjà fragilisées par la sécheresse ou différents événements climatiques.
00:12:14 Les matières premières ont augmenté, tout comme le coût de la main-d'oeuvre ou encore de l'énergie.
00:12:19 L'annonce de la fin des avantages fiscaux sur le GNR, le gasoil non routier, est un coup de massue pour les agriculteurs.
00:12:26 On ne va pas travailler avec du gasoil aussi cher que du blanc.
00:12:29 On n'en a pas les moyens.
00:12:31 Ici les rendements, 145 et 50 quintos.
00:12:35 Ce n'est pas 50 quintos de la bourse.
00:12:37 Donc il nous faut du gasoil non routier, détaxé.
00:12:40 Autre sujet d'exaspération, les normes imposées par Bruxelles, notamment dans le pacte vert pour favoriser la transition écologique
00:12:48 qui fixe des objectifs pour la réduction de l'usage des pesticides, le développement de l'agriculture biologique ou encore la protection de la biodiversité.
00:12:56 Ouvert à ces évolutions, les agriculteurs demandent des agendas réalistes, des moyens et surtout la protection de leur production face à des importations de produits moins chers mais non soumis aux mêmes contraintes.
00:13:09 Sur tous ces points, les agriculteurs estiment que l'Etat ne joue pas son rôle.
00:13:13 L'Etat complique tout.
00:13:15 Complique l'administration, complique l'installation, complique tous les dossiers d'aide et ne défend pas l'agriculture française. On l'a très bien compris.
00:13:25 Sur tous ces sujets brûlants, la profession attend des réponses claires avant le salon de l'agriculture le 24 février prochain.
00:13:32 C'est vrai, il va falloir donner quelques gages ce soir parce qu'on l'attend beaucoup. On verra que déjà sur l'électricité, on est un petit peu déçus par rapport à des attentes qui étaient nourries.
00:13:42 Sauf que ce qu'on comprend, c'est que la marge de manœuvre française est relativement réduite. Je pèse mes mots, restreinte.
00:13:49 Parce que ça se passe réellement au niveau européen, toutes ces contraintes.
00:13:52 Oui, et c'est pour ça que dans un premier temps, on a envie d'avoir au niveau de l'Elysée et au niveau de Matignon des remontées de terrain.
00:13:59 Emmanuel Macron, dès vendredi, a demandé au préfet d'aller à la rencontre des agriculteurs, territoire par territoire, pour savoir quelles étaient, un, leurs revendications.
00:14:07 Et ce, sur quoi, effectivement, la France pouvait ou pas avoir une marge de manœuvre.
00:14:11 On sait notamment qu'il devait y avoir un projet de loi sur l'agriculture présenté mercredi en Conseil des ministres.
00:14:16 Ça ne sera pas le cas. Et évidemment, vous le disiez, ça se joue au niveau européen.
00:14:20 Il y aura aussi une rencontre des ministres de l'agriculture au niveau européen en début de semaine.
00:14:25 Et forcément, cette mobilisation, elle inquiète le gouvernement parce qu'il y a d'abord, comme le rappelait ce reportage, le Salon de l'agriculture qui arrive bientôt.
00:14:32 Les agriculteurs ont déjà promis de chahuter le président de la République si les choses n'allaient pas mieux.
00:14:36 Il y a aussi cette peur d'une colère qui vient des campagnes qui rappellerait celle aussi des Gilets jaunes.
00:14:41 Et puis, on le rappelle aussi, et c'est plus politique comme angle, mais il y a aussi les européennes qui arrivent.
00:14:45 On a vu tout de suite Jordane Bardella, pour le Rassemblement national, aller sur le terrain.
00:14:49 Et donc, on voit que le gouvernement se dit qu'il n'a pas de temps à perdre.
00:14:52 Un, évidemment, pour essayer de trouver des solutions avec les agriculteurs.
00:14:56 Et deux, ils ne veulent pas se laisser dépasser par les différents groupes d'opposition, les Républicains notamment aussi,
00:15:01 qui ont écrit au président de la République. Ils veulent montrer qu'ils sont à leur côté.
00:15:05 Le seul problème, et on le verra à l'issue de cette réunion, c'est si le Premier ministre, Gabriel Attal, peut ou non,
00:15:09 a les capacités de leur répondre concrètement.
00:15:12 Yves Durand, le problème, la difficulté supplémentaire, c'est que chaque secteur est confronté aussi
00:15:18 à une problématique bien particulière, c'est-à-dire que les considérations des céréaliers ne sont pas celles des éleveurs,
00:15:24 qui ne sont pas celles des éleveurs de viande, qui ne sont pas celles des laitiers,
00:15:28 qui ne sont pas celles de ceux qui font des fruits et légumes.
00:15:31 C'est très compliqué, parce que chacun a des difficultés inhérentes à son métier.
00:15:35 Alors, vous avez raison. Quand on parle des agriculteurs, on a un peu tort.
00:15:41 On les met tous dans le même sac, si je peux dire, alors qu'effectivement, il y a une diversité très grande,
00:15:46 d'abord de taille des exploitations entre les grands céréaliers du nord de l'île de France
00:15:54 et les petits agriculteurs du sud-ouest, par exemple.
00:15:58 C'est évidemment pas les mêmes conditions de vie, pas les mêmes conditions de production,
00:16:02 pas les mêmes difficultés. Et donc, c'est une difficulté énorme pour le gouvernement
00:16:09 de trouver rapidement des mesures qui contentent ou qui ne mécontentent pas tout le monde.
00:16:16 Moi, ce que je remarque aussi, c'est que... C'est une petite parenthèse par rapport à ce que vous disiez, Mme Bessé,
00:16:23 que ce mouvement, il n'est pas uniquement français. Il est européen.
00:16:28 Il fait suite à ce qui s'est passé depuis quelques semaines en Allemagne,
00:16:31 où pratiquement l'Allemagne a été bloquée par les tracteurs.
00:16:35 On a donc là un vrai sujet, me semble-t-il, qui touche à la fois la France avec les marges de manœuvre,
00:16:42 et il y en a sur les normes. Dès ce soir, le gouvernement peut prendre des dispositions
00:16:49 qui déjà montrera une volonté. Déjà, le fait de voir repousser le projet de loi, c'est une première étape.
00:16:56 Pour ajouter justement un volet simplification, c'est ce que Jean se disait.
00:17:00 Voilà, exactement. Et puis ensuite, il y a une négociation à... La PAC, elle date de 1962.
00:17:07 Elle est à revoir, mais on y reviendra probablement tout à l'heure.
00:17:11 Yvan Rioufol, il y a... Moi, quelque chose qui me frappe, c'est que, comme ça gronde un peu partout en Europe,
00:17:17 l'aspect de la concurrence déloyale, dont on avait l'impression que c'était un vrai mal français,
00:17:22 où on se sentait vraiment lésé par rapport aux autres, c'est quelque chose de transversal.
00:17:25 Donc ça veut dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas au niveau européen dans les contraintes qu'on impose
00:17:29 par rapport à ses voisins, en général.
00:17:31 Il y a un dénominateur commun à travers toutes ces colères, qui n'est donc pas simplement une colère française,
00:17:35 mais en effet une colère... D'abord, qui a été une colère néerlandaise, hollandaise, puis belge, puis allemande,
00:17:40 et espagnole, etc. C'est une colère qui est dirigée vers l'Union européenne.
00:17:45 L'Union européenne, ses normes, son indifférence vis-à-vis de ce monde rural, son asphyxie à travers des mesures
00:17:52 qui ont été prises depuis maintenant le plan vert, c'est-à-dire depuis une dizaine d'années,
00:17:55 qui empêche précisément ces agriculteurs de tous les pays, avec les particularités de chacun de ces pays-là,
00:18:01 à vivre de leur travail. Et donc, en effet, cette indifférence qu'a l'Europe vis-à-vis de la concurrence,
00:18:09 d'autant que l'Europe a abaissé les barrières douanières vis-à-vis de l'Ukraine,
00:18:13 qui rendent les céréales ukrainiennes naturellement beaucoup plus compétitives que les céréales
00:18:17 qui peuvent être produites notamment par les Français, tout ceci donne un cocktail explosif,
00:18:21 et en France est aggravé par cette crise existentielle, si je puis dire,
00:18:26 qui était déjà apparue à travers les Gilets jaunes, où l'on voit que toute une société rurale oubliée,
00:18:30 cette société qui avait été celle de la classe moyenne des Gilets jaunes,
00:18:34 mais aussi qui ressemble beaucoup à celle de ces agriculteurs qui, de la même manière,
00:18:39 ne rentrent pas sous les radars du gouvernement, peuvent donner, au bout du compte,
00:18:44 une somme de prétextes qui justifierait également qu'une partie de l'opinion, et j'en ferai partie,
00:18:50 pourrait en effet s'identifier à cette colère française, authentiquement colère française,
00:18:53 d'un peuple qui ne veut pas disparaître.
00:18:55 Oui, ce qu'on appelait la France des ronds-points, avec là, vous voyez,
00:18:57 les capacités de blocage qui sont importantes, parce que d'autres matériels agricoles aussi,
00:19:02 à disposition, vous allez peut-être devoir déposer le terme pour la suite.
00:19:07 Alors je propose de penser un tout petit peu sur des thèmes qui sont quand même assez connexes,
00:19:11 puisqu'on a bien compris hier soir que le coup de pouce attendu n'aurait pas lieu,
00:19:15 puisque Bruno Le Maire a confirmé la hausse de l'électricité,
00:19:18 en donnant d'ailleurs une fourchette moyenne. Écoutez cet extrait.
00:19:21 La facture d'électricité sur les tarifs heure pleine, heure creuse,
00:19:27 va augmenter de 9,8% au 1er février. Sur les tarifs de base, 8,6%.
00:19:33 Ça veut dire que pour un ménage qui ne se chauffe pas à l'électricité,
00:19:37 ce sera 5 euros en moyenne par mois, et pour le ménage, dont on a vu l'illustration,
00:19:41 qui se chauffe à l'électricité, qui a deux enfants, qui a une maison individuelle,
00:19:45 ce sera en moyenne 18 euros par mois. C'est une décision difficile,
00:19:50 mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement
00:19:55 dans de nouvelles capacités de production électrique,
00:19:58 et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte.
00:20:01 Et puis surtout, il nous dit à la fin du même propos, on n'a pas le choix,
00:20:05 la note de la France et tout le reste en découle aussi. C'est ça qu'il faut comprendre.
00:20:09 C'est qu'après, ça a une implication sur notre capacité d'emprunt.
00:20:12 Oui, parce que l'argument facile donné, c'est effectivement la fin du quoi qu'il en coûte.
00:20:16 Le président de la République le disait aussi, on vous a beaucoup protégé.
00:20:19 Maintenant, il faut sortir de ces aides, de ces boucliers tarifaires,
00:20:22 et ce sera le cas pleinement en février 2025, où il y aura vraisemblablement une nouvelle hausse.
00:20:27 Mais en fait, le but véritablement, c'est de faire des économies.
00:20:30 Là, on pourrait récupérer déjà 6 milliards avec cette augmentation.
00:20:34 Alors, c'est paradoxal, parce que je pense que les Français peuvent comprendre
00:20:37 qu'il faut sortir du quoi qu'il en coûte, mais ils se rendent compte
00:20:39 qu'avec l'inflation, les choses ne vont pas mieux. Et surtout, c'est toujours la même chose.
00:20:42 Eux, ils vont voir leurs factures augmenter en se disant pourquoi ?
00:20:45 Parce qu'en fait, les comptes de la France ne sont pas gérés,
00:20:48 et ça, pour le coup, depuis un certain nombre d'années.
00:20:50 Et puis, les salaires ne suivent pas. Si encore les salaires se mettaient à niveau, pourquoi pas ?
00:20:55 Mais là, il y a un vrai différentiel quand même qui se crée.
00:20:58 Les salaires ne... Ce n'est pas tout à fait vrai, ce que vous dites sur les salaires.
00:21:02 Ça ne récupère pas l'inflation.
00:21:04 C'est vrai probablement dans le privé.
00:21:06 Il y a un rattrapage par rapport à l'inflation.
00:21:09 En ce qui concerne les salaires des fonctionnaires,
00:21:12 ce qui est quand même une part importante du monde salarial,
00:21:15 il y a eu une augmentation non négligeable, notamment pour les enseignants.
00:21:19 Bon, je ne devais pas dire par là qu'un enseignant, par exemple,
00:21:24 gagne suffisamment par rapport au Bac +5 qu'on leur demande.
00:21:27 Mais il y a eu un effort important.
00:21:30 — Un réajustement. — Ce qui est vrai...
00:21:32 Et là, j'ai l'impression que le ministre de l'Économie parle de bon sens.
00:21:40 C'est que nous avons une dette qui est énorme et qui fait que,
00:21:45 si on continue comme ça, sur cette pente, en 2030, c'est-à-dire demain,
00:21:55 le premier poste budgétaire sera le remboursement de la dette,
00:21:59 qui sera plus important que, par exemple, le budget de l'éducation nationale.
00:22:04 Donc c'est vrai qu'on ne peut pas continuer comme ça.
00:22:08 Alors il y a eu le quoi qu'il en coûte.
00:22:11 On sort du quoi qu'il en coûte, si j'ai bien entendu le ministre comme vous hier soir.
00:22:17 Néanmoins, malgré cette augmentation du prix,
00:22:22 la France est, disons, dans la moyenne des pays de l'Europe pour le coût de l'électricité.
00:22:27 On est 15e par rapport à 27. Voilà.
00:22:31 – Oui, mais vous savez, on n'aime jamais trop se comparer aux autres.
00:22:33 On aime un petit peu voir ce qui se passe dans notre assiette, si je puis m'exprimer ainsi.
00:22:38 – Alors, je ne justifie pas toute la politique qui est faite,
00:22:41 mais là-dessus, on ne peut pas à la fois réclamer une rationalisation des finances publiques
00:22:50 et en même temps, ne pas en prendre les moyens.
00:22:53 – Ils vont avoir le foil à l'aile, très vite.
00:22:55 – Il y a une conjonction des hausses qui pourrait, effectivement,
00:22:57 justifier que l'on puisse y voir un détonateur social.
00:23:01 C'est-à-dire que non seulement il y a un rétablissement des taxes sur le fioul
00:23:04 qui pénalise très directement les agriculteurs à travers l'essence qu'ils mettent dans leur tracteur,
00:23:08 mais il y a en effet maintenant également cette nouvelle hausse de l'électricité
00:23:13 qui est justifiée de la part de M. Le Maire par le fait que Poutine
00:23:17 aurait obligé le gouvernement à ces hausses-là.
00:23:21 Ceci est un mensonge.
00:23:22 – Et il y a ceci, d'ailleurs, ses opposants politiques, on pourra en parler tout à l'heure.
00:23:25 – Ces hausses sont complexes, naturellement,
00:23:28 mais on ne peut pas non plus dégager d'un trait de plume
00:23:31 la responsabilité d'Emmanuel Macron lui-même, quand même s'il a vu viré de bord,
00:23:35 dans le saccage qu'il a fait du parc nucléaire au début de son mandat,
00:23:38 qui est une des raisons pour lesquelles la France ne produit pas suffisamment d'électricité.
00:23:41 Et puis surtout, il y a ce tarif aberrant qui oblige aujourd'hui EDF
00:23:46 à se calquer sur des règles obscures de l'Union européenne
00:23:50 dont la France ne veut pas se démarquer
00:23:53 afin de garder son adhésion à l'Union européenne.
00:23:56 Donc il y a là toute une sorte d'ingrédient qui pourrait naturellement présager le pire.
00:24:00 – On va changer de thème.
00:24:01 – Il y a un point sur lequel on peut être d'accord, j'ai l'impression.
00:24:03 – On est vraiment prêts par le temps, là, désolé.
00:24:05 – C'est qu'il faut qu'on relance notre industrie nucléaire.
00:24:08 – Merci beaucoup. Allez, on part, on marque une courte pause
00:24:10 et puis on reviendra pour parler du procès des attentats de Trebb et de Carcassonne
00:24:14 qui ouvrent aujourd'hui, et bien sûr, le journal avec Vincent tout de suite.
00:24:17 [Musique]
00:24:19 – 14h30, le journal de nouveau avec vous,
00:24:22 Vincent, on vous en parle régulièrement de ces violences ou menaces
00:24:25 contre les maires de France.
00:24:27 Dernier exemple aujourd'hui avec l'élu de Marc-En-Bareuil dans le Nord.
00:24:30 – Début janvier, Bernard Gérard a constaté le sabotage de sa voiture,
00:24:34 ses freins ont été mis hors d'usage.
00:24:36 Le maire de la ville, également président de l'association des maires du Nord,
00:24:40 a porté plainte. Les détails avec Kylian Salé.
00:24:43 – Le vendredi 5 janvier, un voyant rouge s'allume sur la voiture de Bernard Gérard.
00:24:48 Après expertise, l'assurance conclut un sectionnement des câbles
00:24:52 du système anti-blocage des roues.
00:24:54 – Quand le garagiste et l'expert ont confirmé tout cela,
00:24:58 c'est vrai que c'est un certain choc, c'est un certain choc
00:25:02 et on espère tout simplement ne pas se laisser, comment dirais-je,
00:25:07 submerger par l'émotion.
00:25:09 – En 2022, les plaintes déposées par les élus ont augmenté de 32%
00:25:14 par rapport à 2021. L'année dernière, les domiciles des maires de Saint-Brévin
00:25:19 et de Laillerose ont été pris pour cibles des attaques toujours plus violentes.
00:25:24 – Ça va de plus en plus loin, de plus en plus haut, c'est de plus en plus fort
00:25:30 et effectivement, nous, ça nous inquiète énormément et on ne peut pas accepter ça.
00:25:35 Ce n'est pas possible, nous, on est les soldats du quotidien,
00:25:40 on est là pour améliorer la vie des gens.
00:25:43 – Les élus attendent avec impatience le vote d'une loi au Sénat.
00:25:47 Celle-ci prévoit le placement des élus locaux comme dépositaires
00:25:50 de l'autorité publique, ce qui engendrerait des sanctions pénales plus importantes.
00:25:55 – Et on en vient au phénomène du "homejacking", vous savez,
00:25:57 c'est ce cambriolage alors même que les victimes sont dans leur domicile.
00:26:01 – Ces dernières semaines, plusieurs personnalités en ont été victimes.
00:26:04 Dernière en date, Anne-Sophie Lapix, notre conseillère de France 2.
00:26:07 Souvent, ces opérations sont minutieusement préparées.
00:26:10 Tony Pitaro.
00:26:12 – Repérage sur les réseaux sociaux, filature, ciblage,
00:26:16 les auteurs de "homejacking" agissent souvent la nuit ou en début de matinée.
00:26:20 Ils s'introduisent chez des individus lorsqu'ils sont dans leur domicile
00:26:24 et n'ont aucun scrupule.
00:26:25 – À plusieurs individus, minimum trois, fréquemment armés,
00:26:31 on va s'introduire avec une grande rapidité, une grande violence dans la propriété
00:26:37 et on va menacer, frapper sans limite d'intensité de violences
00:26:43 de façon à obtenir des bijoux, des objets de valeur,
00:26:49 des codes de carte bleue, les clés d'un véhicule de luxe, etc.
00:26:53 – Ces opérations violentes sont montées par des réseaux
00:26:56 qui recrutent des équipes souvent composées de jeunes individus.
00:26:59 – Le commanditaire est un majeur avec de l'expérience et une épaisseur,
00:27:05 si j'ose dire, dans le milieu du banditisme,
00:27:08 qui va monter une équipe et l'équipe qui passe à l'action,
00:27:12 qui rentre dans les fractions, qui rentre dans les propriétés,
00:27:15 une équipe très jeune, entre 15 et 20 ans de mineurs,
00:27:18 qui risquent donc la moitié ména, qui sont souvent des mineurs issus de cités,
00:27:22 certains sont connus des services de police, d'autres pas.
00:27:26 Ces têtes de réseau pour le moment n'ont pas été interpellées puisque ça continue.
00:27:30 – Ces dernières semaines, de nombreuses personnalités ont été victimes
00:27:33 de "home-jacking" parmi lesquelles des stars du football, des médias ou de la chanson.
00:27:38 – Et puis cette question, pourquoi certains parents décident-ils
00:27:40 de placer leurs enfants dans une école privée ?
00:27:42 – Sous le feu des projecteurs, depuis les déclarations maladroites
00:27:45 de la ministre de l'Éducation nationale, ces établissements sont pourtant
00:27:49 de plus en plus plébiscités.
00:27:50 Antoine Estey, vous allez le voir, est allé à la rencontre
00:27:52 de parents d'élèves d'une école privée en Gironde.
00:27:55 – Devant cette école primaire de Talens, une majorité des parents
00:27:58 que nous rencontrons affirment avoir choisi l'école privée,
00:28:01 avant tout pour la qualité de l'enseignement et pour la bonne éducation de leurs enfants.
00:28:05 – Les cours sont de qualité, ça ne peut qu'être bénéfique pour les enfants
00:28:09 et aussi je pense qu'étant donné que c'est payant,
00:28:12 il y a quand même une sélection qui est faite par rapport à ça.
00:28:15 Tout le monde ne peut pas mettre ses enfants dans un établissement privé.
00:28:19 – Pour de nombreux parents d'élèves, l'école privée, c'est aussi moins d'inquiétude
00:28:22 pour les emplois du temps et pour la prise en charge des enfants.
00:28:25 – Il y a beaucoup de grèves dans les écoles publiques,
00:28:27 chose que l'on ne rencontre pas dans les écoles privées.
00:28:29 Quand vous travaillez, que vous ne pouvez pas louper
00:28:31 et que vous cumulez le nombre de jours de grève,
00:28:33 le nombre de jours où par exemple, pour les élémentaires,
00:28:36 quand il y a des formations de professeurs, des choses comme ça,
00:28:39 dans le privé, systématiquement, votre enfant est pris en charge.
00:28:42 – Des professeurs nous expliquent que les mentalités changent
00:28:45 et qu'on choisit de moins en moins l'enseignement privé pour des questions de morale.
00:28:48 Souvent il s'agit simplement d'éviter l'école publique pour ces enfants.
00:28:52 – Ils ont peur de l'école de la République,
00:28:54 ils pensent qu'il n'y a pas assez de moyens pour que leurs enfants soient bien formés,
00:29:01 bien encadrés et mis en sécurité.
00:29:03 Les gens ont peur de mettre leurs enfants dans l'école publique
00:29:06 parce qu'ils ont peur qu'ils n'acquièrent pas les moyens nécessaires
00:29:09 pour faire face à la difficulté de la vie.
00:29:11 – Autre argument défendu par des parents d'élèves,
00:29:13 l'exigence de réussite dans les établissements privés.
00:29:16 Ce qui semble rassurer les familles quant à l'avenir de leurs enfants.
00:29:20 Et puis un mot du conflit au Proche-Orient avec le déplacement du ministre des Armées en Israël.
00:29:24 – Sébastien Lecornu doit rencontrer aujourd'hui des familles d'otages du Hamas.
00:29:28 Il s'en retiendra également avec Benjamin Netanyahou,
00:29:31 le ministre de la Défense israélien.
00:29:33 Ce déplacement vise notamment à éviter une escalade des tensions dans la région.
00:29:37 Au menu des discussions également,
00:29:38 la protection des populations civiles dans la bande de Gaza.
00:29:41 – Merci beaucoup Vincent, à tout à l'heure dans un instant.
00:29:43 – A tout à l'heure.
00:29:44 – Petite pause et puis on recevra Sandra Buisson qui viendra nous parler
00:29:46 de l'enjeu évidemment du procès de ce qu'on a appelé les attentats de Trèbes et de Carcassonne.
00:29:52 On se souvient du héros qui a été Arnaud Beltrame.
00:29:56 Il va être question de juger sept personnes aujourd'hui.
00:30:00 [Musique]
00:30:03 De retour toujours avec Yvan Rioufol et Yves Durand aujourd'hui
00:30:07 pour m'accompagner dans l'analyse de l'actualité.
00:30:09 On va beaucoup parler ces prochains jours du procès des attentats
00:30:12 qui ont semé la terreur le 23 mars 2018.
00:30:14 Vous vous souvenez sans doute de ce qui s'était passé à Trèbes en particulier
00:30:17 mais avant cela aussi à Carcassonne.
00:30:19 Le terroriste est mort lors de l'assaut mené par le GIGN
00:30:23 mais sept personnes comparaissent devant la cour d'assises spécialement composée
00:30:27 dont cinq pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
00:30:30 Bonjour Sandra Buisson, vous êtes sur place.
00:30:33 L'enjeu évidemment de ce procès qui a eu un gros retentissement médiatique
00:30:37 et qui a frappé les consciences donc ce sera évidemment très suivi.
00:30:40 Oui effectivement et il faut noter qu'aucun des accusés qui comparaissent aujourd'hui
00:30:49 n'est jugé pour complicité puisque le terroriste a agi seul
00:30:53 et il n'a bénéficié donc d'aucune complicité.
00:30:56 Deux accusés sont jugés pour des délits connexes
00:30:59 et l'un d'entre eux ne s'est pas présenté à l'audience ce matin.
00:31:03 Un mandat d'amenée a été délivré pour qu'il puisse se comparaitre au plus vite.
00:31:07 Aux côtés de ces deux individus jugés pour des délits connexes
00:31:11 il y a cinq personnes jugées pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
00:31:15 Ils sont suspectés d'avoir pu apporter un soutien logistique ou idéologique à Radouane Lachdim
00:31:21 en sachant que cet individu était radicalisé et susceptible de commettre un attentat
00:31:26 mais sans connaître le projet précis qu'il avait en tête.
00:31:32 Ecoutez à ce sujet Maître Thibaud de Montbrial qui est le conseil de la maire du colonel Beltrame.
00:31:38 Il faut que chacun ait conscience que la lutte contre l'islamisme
00:31:42 est non seulement une lutte contre les terroristes mais également une lutte contre ce que nous appelons le deuxième cercle
00:31:48 c'est-à-dire tous ceux qui par leur complaisance, leur complicité ou leur duplicité
00:31:52 favorisent le passage à l'acte de tels assassins.
00:31:56 Et dans ce deuxième cercle il y a un des accusés qui est présenté par l'accusation
00:32:02 comme étant le chef d'un trafic de drogue dans une cité de Carcassonne.
00:32:06 C'est pour lui que Radouane Lachdim vendait de la drogue.
00:32:10 Pour l'accusation c'est parce que le terroriste faisait partie de ce trafic
00:32:14 qu'il a eu les moyens de réaliser l'attentat.
00:32:17 Dans ce deuxième cercle également face à la cour un trafiquant radicalisé
00:32:21 suspectait lui d'être allé avec le terroriste acheter le poignard qui lui a servi ensuite pour l'attentat.
00:32:27 A leur côté également le beau-frère du terroriste suspecté notamment d'avoir été faire le ménage
00:32:33 en quelque sorte dans l'appartement de Radouane Lachdim
00:32:36 avant même que les enquêteurs ne puissent procéder aux perquisitions.
00:32:40 Pour association de malfaiteurs terroristes criminels ces hommes risquent jusqu'à 30 ans de prison.
00:32:45 C'est important de ce genre de procès et des peines exemplaires aussi
00:32:55 pour ceux qu'on appelle peut-être un peu trop facilement les petites mains
00:32:59 parce que là on rappelle qu'ils ne sont même pas jugés pour complicité
00:33:01 mais qui donc apportent un soutien logistique, qui ont connaissance quand même des projets qui sont fomentés
00:33:06 ce qui veut dire qu'ils soutiennent l'idéologie sous-jacente.
00:33:09 Et c'est ça qu'il faut frapper en premier.
00:33:12 Oui, cela permettra peut-être de comprendre et de vérifier qu'il n'y a pas de loups solitaires en général.
00:33:17 Ce que l'on appelle des loups solitaires sont en fait des individus qui certes passent à l'acte seuls
00:33:22 mais qui ont été aidés par des influenceurs.
00:33:24 Il s'agira peut-être de savoir quels étaient ces influenceurs, peut-être même des complices.
00:33:28 Et en tout cas par une sorte de, alors je reprends ce terme de djihadisme d'atmosphère
00:33:32 qui n'est peut-être pas suffisant à expliquer, ou de djihadisme banalisé
00:33:36 mais qui en tout cas permet aujourd'hui de passer à l'acte
00:33:40 et de faire s'opposer dans le fond dans cette affaire, c'était aussi ça qui était très symbolique
00:33:45 de se faire opposer deux cultures, la culture islamique, la culture de la mort
00:33:50 et la culture catholique qui était celle du colonel Beltrame
00:33:53 qui au nom de sa religion, c'est ainsi que ça a été compris, s'est donné en martyr, en exemple en tout cas
00:33:58 a donné sa vie à la place de cette femme qui d'ailleurs en remerciement du geste du colonel Beltrame
00:34:04 s'est convertie elle-même au catholicisme, a été baptisée récemment, elle l'a dit dans un livre récent.
00:34:09 Tout ce procès est particulièrement intéressant pour expliquer tous les ressorts dans le fond
00:34:14 de cette idéologie mortifère qui est celle de l'islam politique
00:34:17 mais également pour montrer à quel point il est en négatif de ce que pourrait être
00:34:22 de ce qu'est la civilisation occidentale représentée notamment par le colonel Beltrame.
00:34:27 Et puis Yves Durand se vient de nous rappeler aussi qu'en matière de terrorisme
00:34:32 on n'est jamais complètement à l'abri, la question va se reposer évidemment
00:34:36 dans la lumière des prochains Jeux Olympiques qui met quand même un peu tout le monde sur les dents,
00:34:40 il faut le dire, et puis on apprend quand même assez régulièrement
00:34:43 qu'il y a un certain nombre d'attentats qui sont déjoués.
00:34:46 C'est dire que les services de l'État qui en ce temps ont été reconcentrés
00:34:49 parce que c'était toujours le même problème, la transmission des fichiers,
00:34:52 la transversalité des fichiers, l'échange d'informations,
00:34:54 sont vraiment toujours ceux qui vivent toujours à pied d'œuvre.
00:34:57 Ah oui, et on ne peut que se féliciter du fait qu'on ait reconstitué récemment
00:35:04 les services de renseignement parce que le problème, c'est ce que vous venez de dire,
00:35:08 le nombre d'attentats déjoués, qu'on ne connaît pas d'ailleurs, hélas pas suffisamment,
00:35:14 mais prouve qu'il y a quand même des services de renseignement
00:35:19 qui sont en permanence à l'affût de ce qui pourrait se passer.
00:35:24 Alors évidemment avec les Jeux Olympiques ça va être multiplié,
00:35:30 mais moi je pense que ce procès doit être le procès,
00:35:34 au-delà des procès d'individus bien entendu, c'est le procès de l'islamisme,
00:35:40 que je ne confonds pas avec l'islam, mais vraiment le procès de l'islamisme
00:35:44 et il faut que tout le monde, quelle que soit son appartenance politique,
00:35:49 cite le nom, l'ennemi de la civilisation occidentale, l'ennemi de l'Occident,
00:35:55 l'ennemi de la démocratie, l'ennemi de la République, c'est l'islamisme radical.
00:36:00 Il faut le dire à propos de ce procès-là, au-delà, je répète,
00:36:05 du procès d'individus bien entendu qui sont redevables devant la loi.
00:36:10 – C'est vrai qu'on est trop souvent à l'occasion de l'anniversaire,
00:36:12 et je pense même à Charlie Hebdo, on oublie du côté des personnalités politiques
00:36:16 de premier plan, parfois même des ministres, de dire les mots, de m'acquérir.
00:36:20 – Oui, il y a une sorte de pudeur, voire d'euphémisme,
00:36:23 on ne peut parler en général que de terrorisme,
00:36:25 comme si ça pouvait être le terrorisme corse ou le terrorisme basque,
00:36:28 en oubliant, mais là je suis mille fois d'accord avec vous,
00:36:31 en oubliant de nommer quel est l'ennemi, et en effet cet ennemi,
00:36:34 c'est l'islam radical, c'est l'islamisme, mais plus grave encore,
00:36:38 il faut également ouvrir les yeux jusqu'au bout et se rendre compte
00:36:40 que cet islam radical, que cet islamisme n'est pas résiduel,
00:36:43 c'est qu'il parle aujourd'hui à toute une partie d'une jeunesse,
00:36:46 d'une jeunesse musulmane, on le voit dans des sondages,
00:36:49 où la jeune musulmane ne dit pas naturellement
00:36:51 qu'elle soutient le terrorisme dans ses actes les plus barbares,
00:36:54 mais qu'elle soutient l'idéologie islamiste.
00:36:56 Or c'est au nom de cette idéologie islamiste-là,
00:36:59 d'une lecture littérale du Coran, que ce terroriste-là a jugé bon
00:37:04 de tuer ceux qui ne lui ressemblent pas.
00:37:06 En l'occurrence d'ailleurs, il s'est revanté d'avoir pu tuer des homosexuels,
00:37:10 croyait-il.
00:37:11 – Merci beaucoup à tous les deux de m'avoir accompagné cet après-midi.
00:37:15 Voilà qui clôt cette première heure de 180 minutes d'info.
00:37:18 On marque une pause, l'heure des livres bien sûr,
00:37:21 c'est votre rendez-vous de 14h50.
00:37:23 Et puis on se retrouve avec Vincent pour le journal,
00:37:25 et puis le débat politique à suivre dès 15h.
00:37:27 A tout à l'heure.
00:37:28 – 15h, ravie de vous retrouver pour la suite de 180 minutes info,
00:37:33 c'est l'heure du journal aussi de Vincent Flandey,
00:37:35 je rebonjoure Vincent avec à la une évidemment,
00:37:37 la colère des agriculteurs en France.
00:37:39 – Depuis jeudi, des dizaines d'exploitants bloquent l'autoroute A64,
00:37:43 les revendications sont nombreuses, charges financières trop lourdes,
00:37:46 normes environnementales excessives, on fait le point avec le Tilpaï.
00:37:50 – Rondins de bois en travers de la route, bottes de paille enflammées,
00:37:57 une barrière de filtrage installée par ces agriculteurs.
00:38:00 L'objectif, poursuivre le mouvement de blocage
00:38:03 et sensibiliser les automobilistes.
00:38:05 – Je vous demande de vous attendez des aides.
00:38:07 – Voilà, comme tout le monde, parce que la vie est chère,
00:38:10 on n'a pas forcément de revenus alors qu'on bosse toute la journée.
00:38:14 Ça nous embête mais tant pis, il faut quand même le faire, ils ont raison.
00:38:17 – Un combat qui a commencé par le blocage de l'A64
00:38:20 et qui s'étend progressivement à de nouveaux départements.
00:38:23 – C'est quelque chose qui est né dans l'Occitanie,
00:38:25 qui est sème dans toute la région.
00:38:27 Dans la semaine, nous étions dans la partie basse de la Riège,
00:38:31 du côté de Pamier, et aujourd'hui on est sur la montagne.
00:38:34 Les montagnards ont voulu montrer aussi
00:38:37 qu'ils étaient avec leurs collègues de la Plaine et des Coteaux.
00:38:40 – Malgré des discussions entre délégations d'agriculteurs et préfets,
00:38:43 la colère ne retombe pas, un mouvement qui risque de s'amplifier
00:38:46 tant que l'État n'apporte pas de mesures concrètes.
00:38:49 – Nous allons rassembler un maximum de tracteurs,
00:38:52 montrer qu'on est unis aux forces de l'État, qu'on est déterminés,
00:38:56 parce que c'est le moment, tant qu'il n'y aura pas de mesures définitives.
00:39:00 – Déterminés, ils ont également appelé à manifester jour et nuit,
00:39:03 jusqu'à dormir sur les lieux de blocage.
00:39:06 – On va évidemment beaucoup en parler cet après-midi.
00:39:09 De son côté, le principal syndicat agricole, la FNSE,
00:39:12 annonce des actions toute la semaine, Vincent.
00:39:15 – Et aussi longtemps que nécessaire, tant que des annonces concrètes
00:39:18 ne seraient pas faites, en première ligne dans cette crise,
00:39:21 le ministre de l'Agriculture était en déplacement en Vendée ce matin,
00:39:24 le gouvernement est au travail, a notamment déclaré Marc Feneau.
00:39:27 – Il y a la colère qui est en ce moment exprimée par les agriculteurs,
00:39:31 qui est une forme de sédimentation d'un certain nombre de colères
00:39:34 et de difficultés, de simplifications, de normes dont on ne voit pas toujours
00:39:38 la cohérence au niveau européen, puis disons-le aussi au niveau national.
00:39:41 C'est aussi pour montrer qu'on s'est mis au travail déjà sur ces sujets-là.
00:39:44 Ça peut paraître long, mais nous serons dans ce quinquennat
00:39:47 les premiers à avoir simplifié les règles de réutilisation des eaux
00:39:51 pour les agriculteurs et pour les industries agroalimentaires.
00:39:54 Ça fait 20 ans ou 25 ans que certains tendaient.
00:39:56 Alors il y a une nécessité, c'est ce que j'ai dit aussi récemment,
00:39:59 il y a sans doute une nécessité d'accélérer les processus.
00:40:01 C'est-à-dire qu'il y a un moment, le trop-plein fait que les gens disent
00:40:03 "maintenant il faut aller beaucoup plus vite".
00:40:05 – Une colère qui gagne jusqu'aux pêcheurs français.
00:40:07 – L'interdiction d'exercer dans le golfe de Gascogne jusqu'au 20 février débute aujourd'hui.
00:40:13 Ce sont quelques 450 navires qui vont devoir rester à quai.
00:40:16 Et malgré l'indemnisation prévue, les pêcheurs concernés sont révoltés.
00:40:20 Viviane Hervier avec Michael Chahut.
00:40:22 – Des bateaux de pêche à quai, interdiction de prendre la mer depuis ce matin
00:40:27 pour quelques 450 navires basés dans le golfe de Gascogne.
00:40:31 Malgré les aides annoncées, 80 à 85% du chiffre d'affaires,
00:40:35 la profession est vent debout contre une décision jugée injuste et lourde de conséquences.
00:40:40 – C'est 600 000 euros qu'on perd sur moturier.
00:40:43 Voilà, tout simplement.
00:40:44 C'est plus de 200 tonnes de berlus, donc on perd les marchés.
00:40:48 Et c'est pas possible, on peut pas accepter.
00:40:50 – Selon les associations de défense de l'environnement,
00:40:52 entre 5 et 10 000 dauphins et marchois meurent chaque année
00:40:55 en raison de leur capture dans les filets.
00:40:57 Un taux de mortalité qui fait peser un risque réel sur la survie de l'espèce dans cette zone.
00:41:02 Mais nombre de pêcheurs ont justement fait des efforts pour éviter ces prises accidentelles.
00:41:07 – J'ai été un des précurseurs justement pour mettre un effaroucheur sur la coque de mon bateau,
00:41:13 pour justement écarter les dauphins quand on met le fil à l'eau.
00:41:15 C'est un système qui marche très très bien,
00:41:17 parce que jusqu'à présent, les prises accidentelles que j'ai faites avec les dauphins,
00:41:20 c'était quand l'appareil n'était pas en route.
00:41:22 – L'arrêt de la pêche pendant un mois va impacter toute la filière, y compris les marieurs.
00:41:27 Un coup dur qui risque de favoriser d'autres pays.
00:41:30 – La Chine, c'est bien connu, c'est le pays qui fait de la pêche illégale à outrance,
00:41:36 et donc ces ONG favorisent la pêche illégale.
00:41:40 – Cette interdiction de pêcher pendant un mois sera reconduite en 2025 et 2026.
00:41:45 – Et vous voyez la réaction sur les réseaux sociaux du ministre de la Transition écologique
00:41:49 il y a quelques minutes.
00:41:51 "Comme je l'ai déjà annoncé, je me suis engagé à ce que les pêcheurs soient indemnisés
00:41:55 à hauteur de plus de 80%, la filière aval sera également accompagnée."
00:41:59 dit Christophe Béchu.
00:42:01 – On en parle tout à l'heure, le conflit au Proche-Orient
00:42:03 avec un déplacement du ministre des Armées en Israël.
00:42:06 – Sébastien Lecornu doit rencontrer aujourd'hui les familles des otages du Hamas,
00:42:09 il doit également s'entretenir avec Benyamin Netanyahou,
00:42:12 et le ministre de la Défense israélien,
00:42:14 à un déplacement qui vise notamment à éviter une escalade des tensions dans la région.
00:42:18 Au menu des discussions également, la protection des populations civiles dans la bande de Gaza.
00:42:22 – L'occasion de se pencher sur l'émission du Dixmud,
00:42:25 ce porte-hélicoptère français qui a été déployé en Égypte.
00:42:27 – À bord sont soignés des civils qui ont été blessés dans la bande de Gaza
00:42:31 depuis le mois de novembre, 120 personnes ont été prises en charge.
00:42:35 Les images sont commentées par Clotilde Payet.
00:42:37 – C'est ici que 120 civils arrivés de Gaza ont été soignés par l'armée française.
00:42:42 Configurés pour offrir du soutien hospitalier aux blessés de la bande de Gaza,
00:42:46 le Dixmud est arrivé en Égypte en novembre.
00:42:49 Le navire est équipé de salles d'opération et de 70 membres du personnel médical.
00:42:53 Les victimes sont des civils blessés lors des bombardements.
00:42:56 – Quand ils ont bombardé la maison, j'ai été projeté dans les airs
00:43:01 et j'ai heurté le mur de la maison de nos voisins.
00:43:04 Ma jambe était coincée sous le plafond brisé
00:43:06 et une pierre a frappé l'avant et l'arrière de ma tête.
00:43:09 J'ai perdu connaissance.
00:43:11 – Une aide humanitaire nécessaire pour des civils qui ont dû attendre plusieurs semaines
00:43:16 avant de pouvoir être soignés sur le Dixmud.
00:43:18 – Ce sont les cas les plus graves qui ont été hospitalisés
00:43:22 avec des durées de moyenne de séjour qui sont très longues
00:43:25 puisque les blessés sont tous des blessés de guerre
00:43:28 qui arrivent longtemps après leur blessure, plus de trois semaines après la blessure.
00:43:33 – Au total, près d'un millier de patients ont été pris en charge
00:43:36 dans ce porte-hélicoptère de la Marine Nationale Française.
00:43:39 – Voilà pour ce qu'il fallait retenir, on en vient à l'actualité sportive.
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00:43:54 – Allez, l'Euro de Ronde avec les Bleus, ce soir qui affronte l'Autriche.
00:43:57 Objectif, victoire pour atteindre les demi-finales de la compétition.
00:44:01 – Gagner encore pour ne pas sortir la calculatrice.
00:44:06 – Nous on n'a pas envie de faire de mathématiques.
00:44:09 Le but c'est que si tu vas à la demi-finale, il faut tout gagner.
00:44:13 Donc c'est notre objectif, c'est pour nous en tant que compétiteurs
00:44:18 et pour notre confiance en nous au sein de l'équipe.
00:44:20 Et aussi pour faire passer le message aux équipes adverses,
00:44:23 de montrer qu'on est là.
00:44:24 – En cas de victoire ce lundi à 18h face à l'Autriche,
00:44:27 les Bleus seront certains d'être qualifiés pour les demi-finales de l'Euro.
00:44:30 Une performance à ne pas sous-estimer.
00:44:33 – Aujourd'hui le handball a énormément évolué au niveau de la scène européenne.
00:44:38 On a des nations qui ont grandi et qui proposent du très bon handball.
00:44:43 Donc c'est sûr que maintenant ça rend la compétition très très difficile.
00:44:46 – Il faut donc se méfier de toutes les équipes et notamment des Autrichiens.
00:44:49 Eux aussi invaincus dans la compétition.
00:44:52 – Ils ont éliminé l'Espagne, ils ont tenu en échec la Croatie.
00:44:56 Donc on s'attend à un très gros match.
00:44:58 – La victoire permettrait aux Bleus de se rapprocher un peu plus du titre européen
00:45:01 qui leur échappe depuis 2014.
00:45:15 – Dans la politique on parlera évidemment de cette colère qui gagne
00:45:18 chez les agriculteurs.
00:45:19 Toute filière confondue et un rendez-vous qui est donné ce soir par Gabriel Attal.
00:45:23 18h, il recevra des représentants de la FNSEA et des jeunes agriculteurs.
00:45:27 Vous allez le voir, les revendications sont très nombreuses
00:45:30 et l'urgence gagne.
00:45:32 A tout à l'heure.
00:45:33 De retour avec un nouveau plateau pour m'accompagner cet après-midi.
00:45:38 Bonjour Martin Garagnon, merci d'être là.
00:45:40 Vous êtes vice-président de Renaissance 92 à vos côtés.
00:45:43 Jean-Claude Dassier, Élodie Huchard pour le service politique.
00:45:46 Bonjour Alexandre Herlicholitch, merci de nous avoir rejoints.
00:45:48 Je rappelle que vous êtes le président du groupe RN au Conseil Régional
00:45:52 Centre Val-de-Loire et à vos côtés.
00:45:53 Donc Éric de Ridmaten qui va nous donner un peu toutes les problématiques
00:45:57 liées au premier thème du jour.
00:45:59 Puisque le Premier ministre a décidé de recevoir dans l'urgence
00:46:02 les représentants de la FNSEA et les jeunes agriculteurs
00:46:05 qui ont quelques revendications différentes.
00:46:08 Ce sera ce soir à 18h avec cette promesse d'ores et déjà.
00:46:12 Élodie Huchard, si le gouvernement n'est pas au rendez-vous,
00:46:15 nous sommes peut-être à l'aube d'un gros mouvement agricole.
00:46:18 Autant dire qu'il va falloir donner des gages.
00:46:20 Sauf qu'on a bien compris que la marge de manœuvre était relativement limitée
00:46:24 parce que tout passe par l'Europe aujourd'hui.
00:46:26 Oui, il y a deux complications en fait pour le gouvernement.
00:46:28 La première, vous l'avez dit, c'est qu'un certain nombre de choses
00:46:30 ne peuvent passer que par l'Europe.
00:46:32 C'est pour ça que les ministres de l'agriculture au niveau européen
00:46:35 vont aussi se réunir.
00:46:36 Et puis la deuxième difficulté, et ça Emmanuel Macron l'a pointé
00:46:39 dès vendredi, c'est qu'il y a finalement autant de difficultés,
00:46:42 qu'il y a de filières, qu'il y a de tailles d'exploitation.
00:46:46 Et il y a eu des remontées via les préfectures.
00:46:48 Et effectivement, ce que ça met en avant pour l'instant,
00:46:50 c'est qu'il est très compliqué de trouver une réponse globale.
00:46:53 Le gouvernement veut montrer qu'il est à la tâche.
00:46:55 Gabriel Attal s'est déplacé, le ministre de l'Agriculture aussi.
00:46:58 Vous le rappeliez, il y a cette réunion à 18h
00:47:00 parce qu'il y a plusieurs enjeux évidemment pour le gouvernement.
00:47:03 D'abord, on est à un mois du Salon de l'Agriculture.
00:47:05 Ils veulent que ça se passe bien.
00:47:07 Il y a aussi la peur d'une grogne qui vient des campagnes.
00:47:09 On voit aussi les moyens, avec notamment les engins agricoles,
00:47:11 qui peuvent facilement bloquer des autoroutes.
00:47:14 Et puis il y a aussi une partie de politique politicienne.
00:47:16 Ils ont vu notamment que Jordan Bardella est allé sur le terrain très vite.
00:47:19 Les européennes ne sont pas loin.
00:47:21 Et donc le gouvernement veut montrer qu'il peut trouver des solutions.
00:47:24 Pour l'instant, on sait déjà que la loi agriculture
00:47:26 qui devait être présentée mercredi en Conseil des ministres est reportée.
00:47:30 Et Marc Fesneau indiquait justement qu'il y aurait tout un volet
00:47:32 sur la simplification des normes qui seraient ajoutées.
00:47:34 Alors certes, il y a les normes, mais pas que.
00:47:37 On va pouvoir aussi parler, sans être trop technique bien sûr,
00:47:39 Éric de Rienmaten, du GNR, c'est le gazole non routier,
00:47:43 qui lui aussi connaît une hausse conséquente.
00:47:46 Il y a la loi Egalim qui n'est pas respectée.
00:47:48 On demande plus de contrôle parce que là aussi,
00:47:51 visiblement, les distributeurs ne jouent pas le jeu.
00:47:53 Et puis il y a cette idée, toujours, ça fait 30 ans que ça existe,
00:47:56 qu'on souffre en France d'une concurrence déloyale,
00:47:59 à la fois des autres pays intra-européens,
00:48:03 mais maintenant, une concurrence déloyale venue de l'extérieur.
00:48:06 Et c'est bien ça le problème.
00:48:08 Il y a deux points qui sont choquants, c'est les volailles.
00:48:10 On se demande pourquoi la France autorise l'importation de volailles du Brésil,
00:48:14 de Thaïlande, d'Ukraine, sans droit de douane, il faut préciser.
00:48:18 Et puis le lait aussi, il y a des poudres de lait qui vont venir de Nouvelle-Zélande.
00:48:22 Donc on comprend la fureur des agriculteurs.
00:48:25 Alors si on peut prendre un raccourci,
00:48:27 on se rend compte que tout ça, c'est une accumulation de problèmes depuis des années.
00:48:30 Il y a les normes, il y a l'artificialisation des sols,
00:48:33 il y a aussi la loi sur le bien-être animal.
00:48:37 Ça crée tellement de contraintes sur les agriculteurs
00:48:39 qu'aujourd'hui, ils ne s'en sortent plus.
00:48:41 Et là, on sent vraiment qu'ils sont un peu à bout de souffle.
00:48:43 Et moi, quand je regarde les chiffres de l'agriculture française,
00:48:46 on dit toujours oui, c'était la meilleure, la plus grande agriculture au monde.
00:48:49 On est surpris de voir que finalement, on est aujourd'hui numéro 5 au niveau mondial,
00:48:54 alors qu'on était numéro 2 en 2000.
00:48:58 Donc vous voyez, on est passé de 2 à 5.
00:49:00 Et puis en termes de part de marché, c'est plus que 5%.
00:49:03 On se rend compte qu'on pèse aujourd'hui l'agriculture,
00:49:05 alors qu'on était la plus grosse agriculture mondiale après l'Union soviétique.
00:49:08 5% de part de marché, c'était 11% en 1999.
00:49:13 Donc c'est un déclin permanent, avec des salaires bien sûr qui baissent.
00:49:17 Et quand on parle des aides agricoles de l'Europe,
00:49:19 il ne faut pas oublier une chose, c'est que vous avez 75% des exploitations,
00:49:23 des exploitants qui touchent moins de 5 000 euros par an.
00:49:26 Vous vous rendez compte, 5 000 euros par an, 75% des exploitations.
00:49:29 Ça fait moins de 500 euros par mois.
00:49:31 Alors ce week-end, les politiques l'ont bien compris,
00:49:34 cet enjeu qui porte tous les regards vers l'Europe,
00:49:37 et ce thème qui est donc devenu un réel enjeu de campagne.
00:49:40 Bon, ça ce n'est pas nouveau à l'approche des Européennes,
00:49:42 en généralement, tout ce qui a trait à la PAC, à l'agriculture, s'inscrit dans le paysage.
00:49:47 Mais regardez cette image, ce duel qu'on nous annonce,
00:49:50 d'ores et déjà comme un duel prophétique pour la suite,
00:49:54 entre un Gabriel Attal qui était dans le Rhône,
00:49:58 et vous le voyez à droite, Jordan Bardella qui lui s'est rendu en Gironde.
00:50:02 Alexandar Nicolic, il y a aussi une autre problématique,
00:50:05 et Eric vient un petit peu de le souligner,
00:50:08 c'est la question du non-renouvellement de cette génération d'agriculteurs.
00:50:12 C'est-à-dire que la reprise d'exploitation, c'est un vrai problème,
00:50:15 or on ne peut pas se passer de notre grenier.
00:50:18 C'est presque une fonction vitale pour un pays.
00:50:21 C'est pour ça qu'on proposait, durant la campagne présidentielle d'ailleurs,
00:50:24 et qu'on continue de proposer une exonération sur les transmissions,
00:50:28 pour pas que ceux qui vont reprendre l'exploitation de leurs parents
00:50:32 aient notamment à payer des taxes,
00:50:34 s'ils garantissent de garder la ferme pendant 10 ans.
00:50:38 Ça c'est une mesure très claire.
00:50:40 On en a beaucoup d'autres, et je vais évoquer après le problème,
00:50:44 pour les agriculteurs aujourd'hui, la situation catastrophique dans laquelle ils sont.
00:50:47 Il y a un agriculteur qui se suicide tous les deux jours,
00:50:49 il y a un agriculteur sur trois qui touche 350 euros par mois.
00:50:52 Vous avez évoqué notre déclin économique,
00:50:54 notamment où on est passé de la deuxième à la cinquième place, ce que vous disiez.
00:50:57 Et là ça pose un problème de souveraineté pour notre pays.
00:51:00 On importe aujourd'hui 50% de ce qu'on consomme.
00:51:03 Quand on sait ce que pourrait représenter l'agriculture française,
00:51:06 l'agriculture c'est ce qu'a dessiné la France.
00:51:08 On peut regarder ça quand on est dans un avion,
00:51:11 c'est un jardin grâce aux agriculteurs.
00:51:13 Et la richesse de notre alimentation, notre agriculture,
00:51:15 aujourd'hui elle est bafouée, vous disiez qu'il faut garder filière par filière.
00:51:18 Oui, il y a des problématiques filière par filière,
00:51:20 mais il y a des problématiques générales.
00:51:22 On ne peut pas être en concurrence avec des pays qui n'ont pas les mêmes normes.
00:51:26 Vous évoquiez la Nouvelle-Zélande par exemple,
00:51:29 mais tous ces accords de libre-échange pour lesquels il faut sortir aujourd'hui,
00:51:33 parce qu'on met directement nos agriculteurs en concurrence,
00:51:36 on leur impose de plus en plus de normes, c'est négatif pour nous.
00:51:39 Ça c'est votre programme pour les Européens, c'est-à-dire renégocier la santé.
00:51:42 Mais c'est très important pour l'Union Européenne,
00:51:43 parce que je le rappelle, vous le disiez pour la PAC,
00:51:45 30% du budget de l'Union Européenne c'est l'agriculture.
00:51:47 Donc c'est un sujet qui est crucial pour notre souveraineté alimentaire,
00:51:51 qui est crucial pour notre agriculture,
00:51:53 pour ces agriculteurs qui souffrent aujourd'hui,
00:51:56 qui sont de moins en moins nombreux justement,
00:51:58 parce qu'ils ne veulent plus assumer ces difficultés-là.
00:52:01 Donc il va falloir vraiment que vous entendiez cette colère,
00:52:04 je m'adresse directement à vous,
00:52:06 et il ne suffit pas d'avoir des discours creux,
00:52:08 de se déplacer comme des journalistes.
00:52:10 Il va falloir vraiment que vous preniez des mesures très très claires,
00:52:13 certaines que je viens d'évoquer par exemple,
00:52:15 le GNR a été évoqué, c'est une souffrance terrible pour les agriculteurs,
00:52:18 vous n'en avez peut-être pas eu conscience
00:52:20 quand vous avez voulu taxer de manière supplémentaire justement le GNR,
00:52:25 mais ça se rajoute, et ce ras-le-bol qui est exprimé par les agriculteurs,
00:52:28 il fait suite justement à ça,
00:52:29 on était les seuls à s'y opposer, notamment à l'Assemblée Nationale.
00:52:32 Martin Garagnon, clairement, là il y a un report du projet de loi
00:52:34 qui devait intervenir mercredi,
00:52:36 on sent qu'on essaie de gagner du temps précisément
00:52:38 sur cet aspect de simplification,
00:52:39 mais on voit bien que le problème il va au-delà
00:52:41 de la simplification des normes et de la simplification,
00:52:44 et si l'exécutif s'en tient à ça,
00:52:46 clairement la colère elle ne va pas retomber de sitôt,
00:52:50 il va falloir aller encore plus loin.
00:52:52 Mais vous savez, on n'a pas attendu les sorties du président du RN
00:52:55 pour se pencher sur le sujet,
00:52:57 ce n'est pas parce que M. Bardella fait une opération de com' sur le sujet
00:53:01 qu'on s'est mis à travailler.
00:53:03 Je crois que tout le monde en est reçu à la même chose aujourd'hui.
00:53:05 C'est insultant pour les souffrancés.
00:53:06 Non, non, non, non, justement ce qui est insultant
00:53:08 c'est la stratégie de réparation politique.
00:53:10 Je parlais justement de ce mandat que M. Gouin a passé des mesures pour.
00:53:13 Le problème au-delà des opérations de com' c'est le fond.
00:53:15 Justement, vous parlez du fond.
00:53:17 Je vous ai laissé effectivement faire votre hiatus sur les propositions du RN
00:53:20 qui sont de toute façon, une fois de plus, à force de dire tout et son contraire,
00:53:24 on a toujours à un moment donné raison.
00:53:26 Le RN proposait la sortie de l'Europe et finalement on reste en Europe.
00:53:28 Il parle de la sortie des traités de libre-échange, etc.
00:53:31 Donc on ne peut pas renégocier à la marge ?
00:53:33 On peut renégocier, mais à condition d'avoir effectivement une vue à long terme
00:53:36 et pas uniquement de dire ce que les gens veulent entendre.
00:53:38 Il vous interpelle sur la taxe sur les GNR, qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:53:41 C'est un des sujets. Le vrai problème de l'agriculture en France,
00:53:44 c'est comment est-ce qu'on passe d'une économie de subvention à une économie de rentabilité.
00:53:47 Une fois de plus, les paysans en France, ils ne sont pas là pour faire la mendicité.
00:53:50 Ils veulent vivre de leur travail de manière honnête et de manière pérenne.
00:53:54 Donc sortir des subventions, évidemment c'est utile de manière ponctuelle
00:53:57 pour notamment l'augmentation des carburants, on parlait du GNR, etc.
00:54:01 Mais ça ne peut pas être un modèle de long terme.
00:54:03 Le vrai modèle de long terme, c'est effectivement comment est-ce qu'on fait vivre notre agriculture en France,
00:54:06 notre économie agricole en France, pour qu'elle soit pérenne.
00:54:09 C'est à la fois une volonté et c'est aussi un pouvoir.
00:54:12 Et ça, ça passe par l'Europe. Contrairement à ce que vous dites, ça passe par l'Europe.
00:54:16 Et certains voudraient opposer la France du bon sens à une Europe de l'arrogance.
00:54:21 La France du bon sens, c'est l'Europe de...
00:54:23 Non, non, mais ce sont des slogans.
00:54:25 Vous, vous êtes repu de slogans à longueur de journée sur des sujets d'actualité.
00:54:29 Non, mais je vais vous poser la question autrement.
00:54:31 Comment vous expliquez dans ces conditions que ça ne soit pas, comment dire, limité aux champs français ?
00:54:37 C'est-à-dire que partout en Europe, personne n'est content.
00:54:40 C'est-à-dire que les Espagnols, les Italiens, tout le monde est en train de contester quand même cette politique agricole commune.
00:54:46 Moi, je ne vais pas commenter la situation des pays européens.
00:54:48 Ce qui m'intéresse le plus pour le moment, c'est la situation de l'agriculture en France.
00:54:51 Et effectivement, ce qu'on entend dans le discours des représentants des syndicats et des organisations agricoles,
00:54:56 c'est notamment, entre autres, c'est un excès de normativité.
00:54:59 C'est-à-dire une sur-implantation des règlements en France.
00:55:03 Parce que la France a toujours été un bon élève en la matière.
00:55:05 Alors évidemment, il s'agit de protéger le consommateur d'un certain nombre de dérives qui ont pu être constatées par le passé.
00:55:11 Mais la priorité pour le moment, elle est déjà au sein de l'Europe d'avoir une harmonisation, notamment sur les règles.
00:55:15 Ce qu'on entend, c'est que parfois, il y a des normes européennes qui en France sont appliquées de manière extrêmement stricte.
00:55:21 Et qu'ils le sont moins dans les pays européens comme l'Espagne.
00:55:25 Ça, c'est un début, mais je ne t'arrête pas à ça.
00:55:27 Il y a une question d'harmonisation.
00:55:29 Une fois de plus, la France du bon sens, c'est Emmanuel Macron qui l'a annoncé.
00:55:33 Il faut que ça devienne aussi l'Europe du bon sens.
00:55:35 Donc, effectivement, qu'on préserve un certain nombre de mesures.
00:55:38 Le report de la loi, il a été aussi fait parce que justement, le constat, c'est de se dire que peut-être que tout n'a pas été entendu.
00:55:43 Donc, on retourne sur le terrain.
00:55:45 On entend quelles sont les mesures urgentes à prendre immédiatement.
00:55:48 Et on réadapte la loi.
00:55:50 Jean-Claude Dassier, il y a un autre aspect qu'on n'a pas tout à fait évoqué quand on parle de concurrence déloyale.
00:55:54 C'est que maintenant, avec la crise et la guerre en Ukraine,
00:55:59 les céréaliers aussi souffrent de ce qu'ils appellent une concurrence déloyale venue de l'extérieur des frontières européennes.
00:56:06 Et ça, c'est quand même un aspect nouveau.
00:56:08 La situation en Ukraine, reconnaissons-le, est un peu particulière.
00:56:10 Il s'agit d'aider ce pays attaqué par la Russie.
00:56:14 Et ce n'est pas une chose facile et aisée de faire la récolte des céréales
00:56:18 quand les Russes regardent et tiennent la main en l'air.
00:56:21 Donc, quelles sont les conditions particulières sur l'importation de céréales ukrainiennes,
00:56:26 je serai prêt à l'accepter.
00:56:28 Là où je ne suis pas d'accord du tout, mais pas une seconde, avec le représentant du RN,
00:56:33 moi je veux bien qu'on sorte de tous les accords de libre-échange qu'on a signés au nom de l'Europe.
00:56:38 Mais si vous faites ça, cher ami, vous n'exportez plus rien.
00:56:42 Vous n'exportez plus rien.
00:56:44 Vous serez gros gens comme devant.
00:56:48 Alors, bon, il faut savoir ce que l'on veut.
00:56:50 Essayer en effet de négocier ou de renégocier des accords qui parfois sont un peu mal fichus
00:56:57 et méritent sans doute d'être revus.
00:56:59 Mais les accords de libre-échange, je vais vous dire encore un mot,
00:57:02 c'est le seul domaine, les exportations françaises, des produits agricoles français,
00:57:07 à l'extérieur de l'Europe, qui est une balance positive.
00:57:11 - Qui sont excédentaires ? C'est le plus le cas depuis 2024 ?
00:57:13 - Laissez-le !
00:57:14 - C'est la première année ou c'est plus le cas ?
00:57:16 - Ne me dites pas que vous voulez supprimer les accords de libre-échange.
00:57:19 - Ça montre que ces accords de libre-échange ne sont pas dans notre intérêt
00:57:22 puisque justement l'agriculture, depuis des années, c'était un des seuls secteurs qui était excédentaire
00:57:25 et maintenant qui est déficitaire.
00:57:27 - En Europe, en Europe, en Europe, en effet, les produits agricoles sont déficitaires.
00:57:36 Mais à l'extérieur de l'Europe, nous sommes positifs.
00:57:39 - Donc le déclin de notre agriculture...
00:57:42 - Merci Jean-Claude, on n'est pas obligé de crimer.
00:57:45 - Non, mais je vais vous dire, c'est assez désagréable, en plus on n'entend pas.
00:57:50 - Non, mais j'essaie de parler.
00:57:52 - Mais ceux qui sont derrière l'écran, ils n'entendent pas.
00:57:54 - Si on peut ne pas l'interrompre...
00:57:57 - Du tout, je vous répondais de manière correcte.
00:57:59 - Non, vous ne répondez pas, vous parlez sur les interventions.
00:58:01 - Non, ce n'est pas vrai.
00:58:03 - Je ne vous ai laissé parler.
00:58:04 - Si je peux me permettre...
00:58:05 - Vous disiez quelque chose de faux, vous disiez qu'on était encore excédentaire en 2013.
00:58:07 - Si on ne peut pas l'interrompre... Allez, merci, on va rester pour toi.
00:58:10 - Le vrai problème, c'est qu'avec ces accords de libre-échange,
00:58:13 c'est qu'en plus on a une vision de l'Union Européenne et une vision française,
00:58:16 on parlait de normes, qui pénalisent les agriculteurs.
00:58:22 Je vais être très précis.
00:58:24 Par exemple, on a le gouvernement qui veut s'orienter,
00:58:28 c'est la planification écologique, vers 25% de bio en 2030.
00:58:31 Aujourd'hui, le bio, justement parce que ça coûte plus cher à produire,
00:58:34 il y a 50% de rentabilité en moins,
00:58:36 la part de marché du bio est descendue à 6%.
00:58:39 La vision de l'Union Européenne, c'est la même.
00:58:41 C'est d'aller toujours plus vers une diminution des pesticides,
00:58:44 ce qui peut être très bien, mais les agriculteurs ont déjà cette vision-là,
00:58:47 pour des questions économiques, parce que les intrants coûtent de plus en plus cher,
00:58:50 donc l'agriculture raisonnée va vers ça.
00:58:52 Aujourd'hui, le bio, il en faut, bien sûr, c'est complémentaire,
00:58:55 mais il faut que ça corresponde au marché,
00:58:58 c'est ça qui serait pertinent comme vision.
00:59:02 Il ne faut pas juste avoir une vision idéologique,
00:59:04 comme peuvent l'avoir l'Union Européenne et la France,
00:59:06 et donc il faut qu'on arrête d'aller vers des subventions
00:59:11 uniquement vers certaines filières.
00:59:13 Vous parliez justement que beaucoup d'agriculteurs touchaient peu d'aides,
00:59:15 mais il faut qu'on accompagne, qu'on aide les agriculteurs
00:59:18 d'agriculture raisonnée, justement,
00:59:20 parce que c'est l'avenir de notre agriculture qui correspond au marché,
00:59:24 c'est ce qui permettra aussi à la France de retrouver une place
00:59:27 et d'exporter plus, à moindre coût,
00:59:30 et ça, monsieur Dassier, c'est justement un moyen d'exporter
00:59:34 de manière intelligente et pertinente,
00:59:36 parce qu'aujourd'hui, on a des accords de libre-échange
00:59:38 qui nous pénalisent uniquement nous, avec des pays qui vendent moins cher,
00:59:42 qui sont directement en concurrence avec nos agriculteurs,
00:59:44 et c'est pour ça que d'année en année, on recule en exportation,
00:59:48 qu'on ait passé du deuxième pays au cinquième pays,
00:59:50 qu'on importe 50% de ce qu'on consomme,
00:59:52 et que nos agriculteurs, aujourd'hui, vivent de manière...
00:59:56 avec autant de difficultés.
00:59:58 Écoutez cette colère-là, et ne soyez pas dans des choses assez simplistes,
01:00:02 et regardez les chiffres d'évolution sur les exportations.
01:00:04 - Je ne sais pas qui est simpliste. - Justement.
01:00:06 - La colère, tout le monde l'entend, vous savez.
01:00:08 - Non, mais non, mais pas du tout, ça fait des années qu'on en parle,
01:00:11 qu'on demande que des choses soient mises en place,
01:00:13 et le gouvernement s'y penche uniquement, peut-être,
01:00:15 parce que, je me demandais à vous, disiez, il y est allé,
01:00:17 mais surtout parce que les agriculteurs manifestent et expriment ce ras-le-bol,
01:00:21 les agriculteurs qui se suicident, peut-être que ça ne vous intéressait pas,
01:00:25 mais pour qu'ils, justement, ils fassent parler d'eux, peut-être comme d'autres,
01:00:28 eh bien il faut qu'ils manifestent, qu'ils bloquent les routes,
01:00:31 comme en Allemagne, comme en France,
01:00:32 et c'est à ce moment-là que, enfin, l'Union Européenne, peut-être, va les entendre,
01:00:35 mais j'ai l'impression, vu ce qui est déclaré,
01:00:37 qu'ils ne les entendent pas, parce que c'est surtout des slogans.
01:00:39 Éric de Riedmatten, puisqu'il nous reste assez peu de temps pour traiter ce sujet,
01:00:42 il faudrait aussi qu'on parle de la fameuse loi EGalim,
01:00:45 qui n'est pas respectée comme il se doit par les distributeurs,
01:00:47 parce qu'est-ce qui se passe hors de nos frontières,
01:00:49 c'est ce qui se passe dans les négociations, à l'intérieur même du pays,
01:00:52 et là, aussi, les agriculteurs, ils demandent plus de contrôle,
01:00:55 peut-être expliquer en quoi ça consiste,
01:00:57 et pourquoi on n'arrive pas à procéder à ces contrôles presque systématiques.
01:01:01 C'est-à-dire qu'à l'origine, il y a pour but de protéger le revenu des agriculteurs,
01:01:05 mais l'ennui, c'est que vous avez un pouvoir tel de l'agroalimentaire en France,
01:01:08 même international, parce qu'il y a des énormes entreprises
01:01:11 qui font leurs discussions et qui se terminent d'ailleurs actuellement,
01:01:14 elles vont s'amener le 31 janvier, et qui fixent les prix pour l'année qui vient,
01:01:17 pour les mois qui viennent, et donc les agriculteurs sont oubliés,
01:01:20 parce que finalement, il y a aussi le problème de l'apportation des produits,
01:01:23 vous savez, on prend toujours l'exemple des filets de poulet,
01:01:26 comment se fait-il que le filet de poulet made in France vaille deux fois plus cher
01:01:29 que celui qui est apporté de Pologne ? Vous voyez, il y a un vrai problème.
01:01:32 Et qu'on rejoint un autre problème, qui est la question du pouvoir d'achat,
01:01:35 comme on l'appelle la France du SMIC, si vous n'avez que 1000 ou 1500 euros de revenus,
01:01:39 c'est sûr que vous êtes moins tenté de l'acheter des produits 100% français,
01:01:42 voire bio, parce que le bio coûte très cher, et coûte d'ailleurs si cher
01:01:45 qu'il en train de décliner, et qu'aujourd'hui, les agriculteurs
01:01:48 qui avaient beaucoup investi dans le bio sont obligés d'en sortir,
01:01:51 et ils gagnaient pourtant un peu d'argent avec le bio.
01:01:54 Donc c'est une très mauvaise nouvelle pour eux, on n'en parle pas,
01:01:56 mais le déclin du bio à cause de la chute du pouvoir d'achat a un impact considérable.
01:02:00 - Martin Garagnon, tout le monde parle de circuit court,
01:02:03 la grande affaire, c'est le mot à la mode, le terme à la mode,
01:02:06 mais personne ne joue le jeu, c'est-à-dire que ça reste un vœu pieux,
01:02:10 le concept de circuit court. Il faut peut-être qu'à un moment,
01:02:13 on fasse aussi un effort sur le coût du bio, parce que,
01:02:17 nonobstant le fait que c'est bon pour la santé, qu'il y a un réel enjeu de santé publique,
01:02:23 ça fait vivre aussi ce qu'il s'y adonne, parce que sinon ça ne va pas encourager
01:02:27 tout ce qui est permaculture, etc.
01:02:29 - Mais juste ajouté, trois quarts des poulets,
01:02:32 dans les cantines scolaires et dans les restaurants d'entreprise,
01:02:35 viennent de l'étranger, parce qu'ils sont moins chers.
01:02:38 - C'est la commande publique, c'est impératif.
01:02:41 - Alors, si on pouvait répondre sur cette question-là,
01:02:44 qu'est-ce qu'on peut faire pour encourager des circuits courts pérennes
01:02:47 et rémunérateurs pour leurs exploitants ?
01:02:49 - Le constat que l'on partage visiblement, qu'on est nombreux à partager,
01:02:52 c'est qu'à l'heure actuelle, les agriculteurs sont la variable d'ajustement.
01:02:55 L'objectif, c'est justement de les remettre un peu au cœur des prises de décisions,
01:02:59 que ce soit au niveau normatif, parce qu'effectivement,
01:03:02 ils sont un peu en bout de chaîne, donc à appliquer des décisions qu'ils ne maîtrisent pas
01:03:05 et qui parfois se retrouvent un peu à aller à l'encontre du bon sens
01:03:08 et de leurs impératifs économiques.
01:03:10 Et puis, vous parliez des marges des agro-industriels, etc.,
01:03:13 sur lesquelles il y a extrêmement peu de pouvoir et de marge de manœuvre.
01:03:16 Ça aussi, ça doit être un sujet.
01:03:18 À l'heure actuelle, quand vous voyez la construction des prix en bout de chaîne,
01:03:21 que le client va payer, l'agriculteur, il est simplement dépendant...
01:03:26 - Mais il n'est pas question de faire le procès des distributeurs, mais les consommateurs aussi en pâtissent.
01:03:29 - Oui, mais une fois de plus, quand vous avez une contrainte de pouvoir d'achat,
01:03:33 le consommateur va aussi à l'offre qui est la plus intéressante pour lui.
01:03:37 Donc, vous parliez des circuits courts, c'est évidemment quelque chose qui est à développer,
01:03:40 qui implique que tout le monde joue le jeu, que ce soit les agro-industriels,
01:03:43 que ce soit les producteurs, que ce soit les consommateurs.
01:03:45 Et là où je vous rejoins, que ce soit aussi les collectivités locales.
01:03:48 C'est-à-dire que lorsque vous passez des commandes publiques,
01:03:50 il y a effectivement des critères qui pourraient être intégrés de manière beaucoup plus forte
01:03:53 et plus impérative.
01:03:55 - Vous vous engagez sur une loi, par exemple ?
01:03:57 - Moi, je ne suis pas député.
01:03:59 - Il n'est pas élu, il n'est pas élu !
01:04:01 - Est-ce que vous êtes député, monsieur Asselineau ?
01:04:03 - Non, mais est-ce que...
01:04:05 - Ce que j'attends, c'est que lorsqu'on a un texte qui est soumis à l'Assemblée et aux parlementaires,
01:04:09 et qui prime l'intérêt général, que tout le monde s'entende là-dessus,
01:04:12 et qu'on ne retombe pas dans des postures politiciennes.
01:04:14 Vous, c'est un petit peu ce que vous faites au Rassemblement.
01:04:16 - Mais pas du tout, depuis tout à l'heure, je suis très concret.
01:04:19 - Quel que soit le texte que l'on propose, vous êtes contre par principe et par posture.
01:04:21 - Il va répondre. Il va vous répondre.
01:04:23 - C'est le jeu du débat.
01:04:25 - Je reviens sur ce que vous disiez tout à l'heure, sur votre solution.
01:04:27 Visiblement, votre levier d'action, c'est de sortir des traités de libre-échange.
01:04:30 Enfin, on vous l'a rappelé de manière extrêmement claire en la personne de monsieur Dassy.
01:04:33 - Comment on tord le coup aux distributeurs pour qu'ils jouent le jeu ?
01:04:37 - S'il vous plaît, ne l'interrompez pas.
01:04:39 - C'est important.
01:04:41 - C'est le seul point où on soit bénéficiaire.
01:04:43 - Merci Jean-Claude, vous n'avez pas la parole à la base.
01:04:46 - Justement. Si on en arrive à importer, écoutez ces chiffres,
01:04:50 on importe 50% de ce qu'on consomme.
01:04:52 Et quand on parle d'écologie, par exemple,
01:04:54 aujourd'hui, 50% des émissions de gaz à effet de serre, ce sont les importations.
01:04:59 Qu'est-ce qu'il y a d'écologique à aller importer des poulets de Nouvelle-Zélande
01:05:03 et les amener en France pour que les Français les consomment ?
01:05:06 Ça n'a pas de sens.
01:05:08 Et vous voulez avoir un discours écologique en mettant de plus en plus de normes pour nos agriculteurs.
01:05:14 Mais la principale mesure écologique, c'est de leur faire confiance
01:05:17 et d'arrêter de rajouter des normes pour que ça coûte plus cher pour eux,
01:05:22 qu'ils retrouvent des prix, donc revenir sur l'EGNR comme je l'ai dit tout à l'heure par exemple,
01:05:26 mais mettre des choses en place pour qu'ils puissent s'en sortir
01:05:30 et qu'ils puissent vendre localement et qu'on achète français.
01:05:33 Vous parliez de la commande publique, que ce soit la grande consommation ou autre,
01:05:36 mais il faut faire baisser ces prix pour que les Français, puisqu'on se met français,
01:05:40 à moindre coût. Voilà, tout simplement.
01:05:42 Et baisser la CBA sur les produits alimentaires aussi,
01:05:44 parce que c'est ce qui permettra que les produits ne soient pas trop trop chers,
01:05:48 même quand ils sont français.
01:05:49 Votre économisation sur la grande distribution Jean-Claude, en l'occurrence.
01:05:52 Le bio a été effectivement, aujourd'hui souffre considérablement,
01:05:57 je crois qu'il y a eu une baisse de la consommation des produits dits bio,
01:06:00 de 20 à 30%. Un, problème de pouvoir d'achat dans ce pays,
01:06:04 et deux, c'est vrai que le bio était un peu plus cher.
01:06:06 On a voulu augmenter et faire de la politique agricole,
01:06:10 notamment à Bruxelles, on a voulu gagner en qualité
01:06:13 et faire une politique agricole qui soit moins productiviste,
01:06:19 quantitative, et plus aller vers une augmentation de la qualité.
01:06:23 On voit les résultats aujourd'hui.
01:06:24 La France est en train de perdre le poste de libership qu'elle avait en Europe,
01:06:29 dans les pays européens, c'est nous qui étions premiers ou second.
01:06:32 On reste en tête dans les pays exportés,
01:06:35 dans les pays qui ne sont pas dans le système européen,
01:06:38 mais partout ailleurs on est en baisse.
01:06:40 Donc il faut, un, que les grandes surfaces se rendent compte tout de même
01:06:44 qu'il faut qu'elles rétribuent convenablement les produits
01:06:47 qu'elles achètent aux agriculteurs.
01:06:48 C'est le cas de certaines grandes surfaces,
01:06:50 ce n'est pas le cas de toutes, et il faut qu'on regarde ça très près.
01:06:53 Et ça c'est prévu par Egalim, mais sauf qu'elle ne joue pas le jeu.
01:06:55 Il y a des agriculteurs, il y a de nombreuses politiques agricoles,
01:07:00 mais il y en a une au moins qui mérite d'être entendue,
01:07:03 c'est notamment la politique actuellement de l'élevage
01:07:06 qui est une catastrophe nationale, qui va très très mal.
01:07:09 Les céréaliers, c'est un peu difficile.
01:07:11 Il n'y a pas une agriculture, il y a des agriculteurs.
01:07:13 Et bien évidemment, il faut que le gouvernement,
01:07:16 et c'est pour ça que je regarde ce soir avec intérêt ce que va décider le gouvernement,
01:07:20 on va voir si M. Attal est capable d'aller vite,
01:07:23 comme il l'a été, rapide et efficace lorsqu'il était à la tête de l'éducation nationale.
01:07:27 Est-ce qu'il va être capable ce soir, puisqu'il voit la FNSA ce soir,
01:07:31 est-ce qu'il va être capable de désamorcer la crise
01:07:34 et de faire en sorte d'annoncer une ou deux ou trois mesures
01:07:37 qui permettront peut-être d'éviter l'embrasement ?
01:07:39 - Eric, en un mot, est-ce qu'on a trop fait, pour rebondir sur ce que dit Jean-Claude,
01:07:42 la guerre aux grandes exploitations, en disant que c'était la mort de la profession ?
01:07:47 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut aussi pouvoir nourrir.
01:07:51 Et là, visiblement, en termes de volume, le compte n'y est pas.
01:07:55 - La France devrait avoir des grandes exploitations
01:07:57 plutôt qu'être morcelée avec des multitudes de petites fermes.
01:08:01 C'est un peu le problème du pays, et les États-Unis s'en sont sortis
01:08:04 parce qu'ils ont des énormes exploitations.
01:08:06 Souvent même, regardez en France, dans la Beauce,
01:08:09 vous avez des énormes exploitations céréalières qui transforment sur place,
01:08:12 je vais citer Eblay par exemple, qui arrive à produire des produits transformés tout de suite.
01:08:16 Ça, c'est ça aussi.
01:08:18 D'ailleurs, on peut même citer aussi le président de la FNSEA,
01:08:20 il est pas trop, il met les huiles Puget et le sueur, si je ne me trompe pas.
01:08:23 - Dans la Beauce, il n'y a pas trop de problèmes.
01:08:25 - Il fait de la transformation.
01:08:26 En fait, le problème de notre pays, c'est que nos agriculteurs ne font pas de la transformation.
01:08:30 Et quand on disait tout à l'heure des relations,
01:08:32 justement, le salaire qui reste à vivre pour les agriculteurs,
01:08:36 le problème, il ne vient pas de la grande distribution,
01:08:38 il vient plutôt des transformateurs, des grandes boîtes agroalimentaires
01:08:41 qui, elles, font de gros bénéfices, on l'a dit, répété précédemment,
01:08:45 c'est elles qui font vraiment les marques.
01:08:47 Et après, en bout de course, c'est la grande distribution,
01:08:49 ce sont les hypermarchés qui, pour gagner des clients et des parts de marché,
01:08:53 baissent les prix, donc tordent le coup à l'agroalimentaire,
01:08:56 et l'agroalimentaire tord le coup aux agriculteurs.
01:08:58 Vous voyez, c'est une chaîne, ça se mord la queue,
01:09:01 et on se demande comment, justement, on pourrait préserver le salaire,
01:09:04 le revenu des agriculteurs dans ces conditions.
01:09:06 Il nous reste une dizaine de minutes et encore deux thèmes à aborder,
01:09:09 mais bien sûr, le thème de l'agriculture a été prépondérant aujourd'hui,
01:09:13 mais vous allez voir, le sentiment d'injustice est un petit peu plus large dans le monde rural.
01:09:17 On compare souvent, d'ailleurs, l'argent qui est injecté à grands, forts de communication dans les quartiers,
01:09:23 je pense au plan Marseille en grand, à tout ce qui est fait pour lutter contre la drogue,
01:09:28 et c'est important, certes, mais vous allez voir que beaucoup se sentent lésés
01:09:31 par rapport à ce qui est alloué à cette France qu'on qualifie de France des déserts en tous genres,
01:09:35 médicaux à service public.
01:09:38 Écoutez le rendu de ceux qu'on a sondés ce matin,
01:09:43 via le QR code qu'on active, et c'est comme ça qu'on vous sollicite directement avec vos vidéos.
01:09:48 Regardez ce que nous disaient nos téléspectateurs ce matin.
01:09:51 Je suis infirmière et mon mari est agriculteur, exploitant au niveau des vaches charolaises.
01:09:58 Effectivement, la ruralité est de plus en plus lésée et on en a un peu marre.
01:10:04 Moi, en tant qu'infirmière dans les hôpitaux, c'est pareil.
01:10:08 On est vraiment à la dernière roue du char, on n'en peut plus.
01:10:11 Mon mari est fatigué, il travaille 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
01:10:15 Il faut qu'il fasse quelque chose.
01:10:17 Les agriculteurs sont en train de crever et l'Europe s'en réjouit, c'est dramatique.
01:10:21 Et on a besoin de l'agriculture.
01:10:23 Bien sûr qu'aujourd'hui, tout est axé sur les quartiers, tout est axé sur la délinquance,
01:10:27 tout est axé sur les trafics de drogue.
01:10:29 On a les solutions, c'est juste qu'on n'a pas envie de les mettre en place.
01:10:31 On sait très bien ce qu'il faut faire, mais on n'a pas envie.
01:10:34 On préfère plutôt dépenser des millions à Marseille ou dans d'autres grandes villes de France
01:10:38 plutôt que donner à des gens qui se lèvent tôt, à cette fameuse France qui travaille,
01:10:42 et aux agriculteurs qui méritent toute notre considération.
01:10:45 C'est inévident ce qu'on oublie aujourd'hui, les quartiers ruraux au biais des quartiers en ville.
01:10:55 Par exemple, à la neige, on n'emmène pas aujourd'hui les gamins des villages,
01:11:01 par contre les gamins des quartiers, là on les voit au ski.
01:11:06 Ce qui ne veut pas dire, Martin Garagnon, que certains dans les quartiers dits urbains n'en ont pas besoin.
01:11:13 Simplement, il y a quand même cette notion qu'il y a une France à deux vitesses
01:11:16 et que tout le monde n'est pas logé à la même enseigne aujourd'hui.
01:11:19 Ça c'est quand même quelque chose de prégnant quand on interroge les Français aujourd'hui.
01:11:22 Il ne faut pas non plus considérer que ce qui est mis là est pris ailleurs.
01:11:26 Ce sont des plans d'action différents.
01:11:28 C'est une question après de priorité politique.
01:11:30 Maintenant, si vous voulez qu'on parle effectivement de banlieues où une MJC crame 6 fois en un an,
01:11:38 effectivement il y a vraiment un problème de finalité de la dépense de l'argent public.
01:11:44 On l'a vu à nos dépens en mois de juin.
01:11:47 Je pense qu'il y a eu quand même très largement des commentaires qui ont été faits en ce sens
01:11:51 sur repenser une politique de la ville cohérente,
01:11:54 s'inspirer aussi de ce qui marche, de ce qui fonctionne.
01:11:56 Certaines villes le font très très bien.
01:11:58 Et là-dessus, on a tout un plan à revoir.
01:12:01 On a bien vu une forme d'inefficacité depuis des années sur une politique
01:12:05 qui était une politique parfois d'achat de la paix sociale.
01:12:08 Certaines villes d'ailleurs s'en sont faits les chantres.
01:12:10 Vous en revenez aujourd'hui ?
01:12:12 Là en l'occurrence, je pensais plutôt à des villes qui étaient dirigées par des majorités d'autres couleurs politiques,
01:12:17 dont on a vu aussi les limites.
01:12:19 Quand on voit ce qui se passe dans certains départements, dans certaines villes,
01:12:22 on ne peut pas considérer que ce soit un modèle,
01:12:24 et encore moins que ce soit un modèle dans la pérennité et dans le long terme.
01:12:26 Donc là-dessus, il y a tout un modèle qui est aussi à repenser,
01:12:29 un modèle aussi d'intégration.
01:12:31 Ça passe évidemment par une fermeté dans la politique pénale.
01:12:33 Ça passe aussi par des perspectives concrètes d'avenir,
01:12:36 d'implantation d'entreprises, de perspectives d'emplois, etc.
01:12:39 Mais le sujet de France,
01:12:41 opposer une France des banlieues à une France des villages,
01:12:44 là pour le coup, on est dans le slogan.
01:12:47 C'est-à-dire qu'il y a des problématiques...
01:12:49 Non mais je m'adresse à vous, puisque vous me reprochez de faire des slogans.
01:12:51 Mais justement, on va voir ce que vous avez à dire.
01:12:53 Là vous devriez vous adresser à ceux qu'on vient d'écouter surtout,
01:12:55 parce que c'est vous qui les entendez.
01:12:57 Ce qui est dit par les Français de vos témoignages,
01:13:00 il ne faut pas le balayer d'un revers de la main.
01:13:02 Parce que ça révèle, moi je viens de cette France-là,
01:13:04 ça révèle un sentiment extrêmement partagé.
01:13:07 Donc l'idée, ce n'est pas non plus de raconter tout et n'importe quoi
01:13:10 pour essayer de caresser dans le sens du poil.
01:13:12 En revanche, d'écouter et d'apporter des solutions très concrètes,
01:13:15 mais c'est aussi ce qui est mis en place
01:13:17 sur le maintien d'un système scolaire dans ces zones-là,
01:13:19 sur l'implantation de nouvelles activités.
01:13:21 Tout à l'heure, vous parliez de la réimplantation
01:13:23 de valeurs ajoutées dans l'agriculture.
01:13:26 On va éviter les tunnels de réponse.
01:13:27 C'est-à-dire des étapes de transformation.
01:13:28 Ça aussi, ce sont des perspectives d'avenir.
01:13:30 - Une dernière réponse, Alexandre Nikolic.
01:13:32 Comment on fait pour redisculper équitablement ?
01:13:34 - Déjà, il y a une grosse différence d'investissement public.
01:13:36 Quand vous avez 100 milliards qui ont été investis
01:13:38 dans des plans de rénovation urbaine
01:13:40 et que le plan Ville et Village de demain, c'est 3 milliards d'euros,
01:13:42 on voyait qu'il y a une énorme différence.
01:13:44 - Ça ne se passe pas.
01:13:45 - Il faut donner une durée.
01:13:46 - Il faut que vous soyez honnête là-dessus.
01:13:48 - Il faut qu'il puisse faire une réponse.
01:13:50 - C'est quand même incroyable.
01:13:51 Moi, je vous parle de chiffres.
01:13:52 Tout à l'heure, on me disait des slogans.
01:13:53 Ce n'est pas un slogan, c'est le son des chiffres.
01:13:54 Ensuite, il faut comprendre que toute la politique qui est mise en place,
01:13:56 on parle souvent de pouvoir d'achat,
01:13:58 et qui coûte de plus en plus pour les Français,
01:14:00 elle coûte encore plus pour les ruraux.
01:14:02 Parce qu'un rural, il a besoin de faire beaucoup plus de kilomètres,
01:14:04 par exemple, pour se rendre sur son lieu de travail,
01:14:06 pour aller à ses activités.
01:14:07 Il utilise moins les transports en commun.
01:14:09 Moi, je suis d'une région où 90% des gens n'ont pas d'autre choix,
01:14:11 la région centre, d'utiliser leur voiture.
01:14:13 Quand vous avez une augmentation du prix du carburant,
01:14:15 ça les impacte beaucoup plus.
01:14:17 Et l'inflation qu'ils subissent, elle est plus importante.
01:14:19 Le prix de l'électricité que vous allez augmenter
01:14:21 au 1er février, encore de près de 10%,
01:14:24 qui a augmenté de 50% depuis qu'Emmanuel Macron dirige ce pays,
01:14:28 ça impacte beaucoup plus les ruraux,
01:14:31 parce qu'ils ont souvent des surfaces un peu plus grandes,
01:14:33 dans la ruralité, des maisons,
01:14:35 qui pour chauffer, forcément, ça coûte plus cher.
01:14:38 Et donc, pour chauffer, ils ont plus tendance à baisser le chauffage.
01:14:41 Il y a 50%, il y a eu un sondage récemment,
01:14:43 50% des personnes qui vivent dans la ruralité,
01:14:45 qui disent qu'ils sont déjà privés pour se chauffer.
01:14:48 Et donc, ils ont des enfants, parfois,
01:14:50 enfin, vous vous rendez compte, oui, ils en sont.
01:14:52 Il faut comprendre que les déserts médicaux,
01:14:54 ça impacte beaucoup plus les ruraux.
01:14:56 Il y a beaucoup moins de médecins dans la ruralité.
01:14:59 Donc, tout ce qu'on peut entendre dans l'actualité,
01:15:03 les fermetures de classes, par exemple,
01:15:05 eh bien, oui, les ruraux ont ce sentiment de se sentir lésés,
01:15:08 d'avoir moins d'écoles, moins de services publics,
01:15:10 moins de médecins à proximité,
01:15:11 de se chauffer de manière beaucoup plus chère,
01:15:14 de payer beaucoup plus cher pour aller sur leur lieu de travail ou autre,
01:15:17 d'avoir beaucoup moins d'investissements publics,
01:15:19 d'être totalement pénalisé, d'être ignoré dans l'actualité.
01:15:23 - Il y a le côté méritant aussi,
01:15:24 parce que vous évoquiez tout à l'heure le problème des quartiers
01:15:27 qui s'étaient embrasés, enfin, des émeutes en juin.
01:15:31 Quand on détruit l'outil de travail,
01:15:34 il n'y a pas question de le reconstruire derrière.
01:15:35 Peut-être qu'il vaut mieux l'affecter à d'autres qui vont mieux,
01:15:38 enfin, s'en servir, en faire un meilleur usage.
01:15:41 À un moment, il y a cet aspect-là.
01:15:42 - Il y a une rentabilité de l'investissement public qui est quand même plus importante.
01:15:45 - Jean-Claude, il se trouve que ce monde rural,
01:15:47 vous le connaissez bien aussi,
01:15:49 parce que c'est un monde où vous résidez en partie.
01:15:53 Donc, j'imagine que dans vos conversations avec vos voisins,
01:15:56 avec les gens de votre entourage,
01:15:58 ça revient quand même, ce genre de désirataire.
01:16:01 - C'est vrai que le décontentement est profond.
01:16:03 On a l'impression que l'agriculture est en crise depuis 20 ans,
01:16:06 que ça se succède régulièrement, tous les X années.
01:16:09 Les agriculteurs sont mécontents, ce ne sont pas toujours les mêmes.
01:16:12 Encore que là, même si les revendications sont très différentes,
01:16:15 il y a tout de même, dans la multitude de revendications
01:16:18 qui sont énoncées ici ou là,
01:16:21 il y a quand même des problèmes qu'il va falloir régler.
01:16:23 On parlait tout à l'heure du fuel, en effet c'est un problème, pas du gasoil.
01:16:27 Le problème de l'eau, les écologistes sont contre le fait
01:16:31 qu'on fasse des réserves d'eau l'été pour essayer de s'en servir l'hiver.
01:16:35 Il y a des problèmes du poids de l'administration.
01:16:37 Bruxelles, honnêtement, on ne sait plus très bien où on va.
01:16:40 - Là, on revient sur l'agriculture.
01:16:42 - On va contre la politique agricole, mais pas Bruxelles.
01:16:44 Et puis parfois, la surenchère qui est menée à Paris,
01:16:47 on a vu le glyphosate, il n'y a pas une étude scientifique.
01:16:50 - Là, on revient sur l'agriculture, qu'on pourrait aborder,
01:16:53 vous avez raison sur le stockage de l'eau,
01:16:55 on peut parler des déstalinisateurs, du stockage...
01:16:57 - C'est pour ça que vous n'avez pas voté le but fiscal.
01:17:00 - Evidemment, sur l'eau, il y a plein de choses à dire.
01:17:02 Mais juste sur l'électricité, parce que là, ça va être très concret,
01:17:05 parce qu'on parle des souffrances des ruraux sur l'investissement public,
01:17:08 vous l'avez dit vous-même, c'est des choix de politique, vous les avez faits.
01:17:11 Mais sur l'électricité, par exemple, comment on peut continuer
01:17:15 à être soumis à un prix qui n'est pas le prix français
01:17:19 de la production grâce au nucléaire,
01:17:22 et une production électrique qui coûte moins cher que dans d'autres pays,
01:17:25 avec un marché européen...
01:17:26 Je n'ai pas dit qu'il fallait sortir du marché européen de l'électricité.
01:17:28 C'est bien qu'on ait des accords, par exemple,
01:17:31 s'il y a une pénurie dans un pays, on peut céder,
01:17:35 comme nous, on peut le faire aujourd'hui avec l'Allemagne, par exemple,
01:17:38 qui a des déficits de production d'électricité,
01:17:40 mais le réformer pour qu'on puisse vendre notre électricité
01:17:45 au prix de coûts français, c'est indispensable,
01:17:48 parce que sinon, évidemment, c'est à la charge de la France,
01:17:51 avec la dette que vous avez amplifiée avec le bouclier tarifaire, par exemple,
01:17:54 mais c'est surtout à la charge des Français qui n'en peuvent plus,
01:17:57 quand je disais qu'ils sont obligés de se priver pour se chauffer,
01:17:59 c'est insupportable.
01:18:00 Le bouclier tarifaire, c'est 30 milliards par an,
01:18:03 c'est un bouclier que maintenant vous réclamez...
01:18:06 Vous l'avez voté, le soupe, le tarifaire...
01:18:08 Parce qu'on est pour une baisse de TVA constante,
01:18:10 parce que pour que les Français aient une projection sur le prix de l'électricité
01:18:12 et qu'on réforme ce marché, c'est très clair, en fait.
01:18:15 C'est juste...
01:18:17 Oui, c'est ponctuel, monsieur.
01:18:19 Nous, on est pour que le prix de l'électricité coûte réellement moins cher,
01:18:22 il ne cesse de l'augmenter, c'est ridicule.
01:18:24 Laissez-nous répondre aussi, parce que l'URN nous apprend que c'est plus cher
01:18:26 de chauffer une maison à la campagne de 200 m²
01:18:28 qu'un appartement à Paris de 20 m².
01:18:30 On est ravis de l'entendre, mais on ne comprend pas grand-chose.
01:18:33 Maintenant, vous vous aurez pas éclaté...
01:18:35 Mais c'est pas seulement le prix de l'électricité, ça concerne les ruraux, mais aussi les autres.
01:18:37 Vous faites un tunnel, c'est comme vous voulez, sinon je vous laisse là-bas.
01:18:39 Non, allez-y.
01:18:41 Sur le prix de l'électricité, vous n'aurez pas échappé qu'on a eu un accord européen récemment
01:18:46 sur la fixation, la construction du prix de l'électricité
01:18:48 qui permet de rapprocher le prix de ventes de coûts de production.
01:18:51 Mais si, c'est une réalité, mais renseignez-vous.
01:18:54 Mais sur la hausse du prix de l'électricité, il y avait trois causes.
01:18:58 Il y avait l'invasion du Tchernobyl par la Russie,
01:19:01 il y avait une forme d'indisponibilité du parc nucléaire en France,
01:19:05 et il y avait justement la construction du prix de l'électricité en Europe.
01:19:09 Mais oui, il faisait accord, c'est pour les énergéticiens, ça ne concerne pas les Français,
01:19:11 c'est pour ça qu'ils ont payé l'électricité plus cher, monsieur,
01:19:13 ce qu'on demande c'est que les Français payent les entreprises françaises
01:19:15 pour permettre qu'ils aient un prix moins cher, protégé, et l'électricité est la moins chère en Europe.
01:19:18 Ce qu'on a compris hier, c'est que là, on ne peut pas aller au-delà,
01:19:20 parce qu'en gros, on a peur que la note de la France soit abaissée,
01:19:22 parce qu'après, ça veut dire qu'on n'aura pas le même accès au crédit,
01:19:26 on a dit que ça coûtera plus cher, et qu'on ne fera que rembourser la dette.
01:19:28 Donc en fait, c'est peut-être des choix qui ont été faits de manière un peu trop drastique,
01:19:31 ou déséquilibrés, à un moment où on aurait pu, peut-être, le quoi qu'il en coûte,
01:19:35 peut-être qu'on aurait pu freiner un peu plus vite.
01:19:37 Malgré cette hausse de moins de 10% qui est annoncée,
01:19:39 on reste sur un prix qui est inférieur aux autres pays européens.
01:19:41 Mais parce qu'on est le pays qui a produit le moins cher grâce au nucléaire,
01:19:44 que vous avez voulu abandonner.
01:19:45 Alors enfin, vous nous avez écoutés depuis un an,
01:19:47 vous voulez revenir à la construction de PER dont on en propose 20,
01:19:50 alors voilà, vous allez en faire 6,
01:19:51 mais justement, en passant sur des énergies renouvelables qui sont dépendantes du gaz,
01:19:54 c'est pas dire pour ça que le marché européen, l'électricité, dépend du prix du gaz,
01:19:58 et bien, vous avez pénalisé notre production électrique,
01:20:01 vous avez mis de côté la filière nucléaire,
01:20:04 c'est pour ça que pour la première fois depuis 50 ans,
01:20:06 la première fois depuis 50 ans, en 2022, nous n'avons pas été exportés à...
01:20:11 Mais racontez ce que vous voulez aux Français,
01:20:13 à force de leur dire que vous n'avez pas de quoi, vous aurez raison, forcément.
01:20:15 C'est bien parce que vous nous dites que c'est pas comme ça que ça marche,
01:20:16 mais vous changez d'avis, et enfin vous allez vers les EPR,
01:20:19 et vous changez d'avis sur l'Europe.
01:20:20 Jean-Claude, pour le mot de la fin, et Eric, là, si vous voulez apporter une précision,
01:20:23 sur l'électricité, le coup de pouce qui n'est pas venu, voilà.
01:20:26 C'est vrai qu'il y a beaucoup de Français qui se posent des questions sur le prix de l'électricité,
01:20:30 en tout cas celui qu'ils ont payé, ou qu'ils s'apprêtent à payer avec 10% de mieux,
01:20:34 à cause des taxes, puisque là, Bercy fait un festival,
01:20:37 puisqu'on paye à la fois 2 ou 3 taxes, et qu'on paye aussi la TVA sur l'ensemble,
01:20:41 c'est-à-dire même sur les taxes, c'est un festival.
01:20:44 On a les caractéristiques d'un pays qui est dans les plus grandes difficultés financières,
01:20:48 je ne vais pas aller employer des mots trop violents,
01:20:51 mais on est dans une très grande difficulté, on n'a plus les moyens d'investir.
01:20:54 3 000 milliards de dettes, on rappelle.
01:20:56 Si c'était que 3 000, ça irait encore, c'est un peu plus que cela,
01:21:00 et il n'y a pas que ça dans le compte des 3 000 milliards.
01:21:03 Donc on est dans un pays qui a les plus grandes difficultés,
01:21:06 en effet, vous avez raison, qui veut à tout prix préserver la cote qu'il a auprès des grandes agences financières,
01:21:11 sinon ce serait un désastre, mais déjà, pour les Français, pour le pouvoir, pour le gouvernement,
01:21:16 chercher des investissements, emprunter de l'argent aujourd'hui,
01:21:20 est devenu quelque chose de très compliqué.
01:21:22 On va faire du nucléaire, ce qui serait bien tout de même,
01:21:25 c'est que les Français bénéficient du fait qu'ils ont été le pays quasiment inventeur du nucléaire,
01:21:30 qu'ils n'en ont pas toujours bénéficié, notamment dans la période récente,
01:21:34 il faut maintenant quand même que les pouvoirs publics tiennent compte de la difficulté qu'il y a à investir dans le nucléaire,
01:21:40 mais aussi que les Français touchent leurs dividendes.
01:21:43 Éric, sur les hausses, on n'en a pas fini, 2025, si on a bien compris Bruno Le Maire hier, il y aura une nouvelle hausse encore.
01:21:49 Le problème c'est que la taxe dont on parle, elle avait disparu pendant la crise énergétique,
01:21:54 elle revient à hauteur de 70% de l'origine, et donc il reste encore à rattraper pour aller à 100%,
01:22:00 donc oui, cette année une hausse, et l'année prochaine encore.
01:22:03 Nous sommes le pays le plus taxé du monde, ça se voit de temps en temps.
01:22:06 Merci, en tout cas en Europe on a la palme, ça c'est sûr.
01:22:09 Merci beaucoup à tous d'avoir joué le jeu du débat, merci Martin Garagnon, Jean-Claude Dassier,
01:22:14 et donc Alexandre Nicolich bien sûr, Éric Derry, Mathal, on marque une courte pause,
01:22:17 et puis on reviendra pour parler, bah oui, des agriculteurs,
01:22:19 puisqu'on approche maintenant, dans plus de deux heures, ils seront reçus par Gabriel Attal,
01:22:25 on parlera aussi de ces pêcheurs du golfe de Gascogne, qui ont des contraintes énormes,
01:22:30 et qui seront a priori indemnisés à hauteur de 80%, sauf que eux réclament 100%.
01:22:35 On verra ce qu'ils sont prêts à mettre dans la balance, à tout à l'heure.
01:22:38 La taxe.
01:22:40 Somme de retour avec un rendez-vous de la formation en compagnie de Vincent Farandège.
01:22:45 Rebonjour Vincent, et à la une bien sûr, c'est le gros thème du jour,
01:22:49 cette colère des agriculteurs un peu partout en France.
01:22:52 Les revendications sont nombreuses, charges financières trop lourdes, normes environnementales excessives,
01:22:57 la FNSEA, le principal syndicat agricole, a annoncé que des actions seraient menées
01:23:01 toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire, on fait le point avec Viviane Hervier.
01:23:07 Une colère aux causes multiples, à commencer par la hausse des coûts de production,
01:23:12 qui frappe des exploitations déjà fragilisées par la sécheresse ou différents événements climatiques.
01:23:17 Les matières premières ont augmenté, tout comme le coût de la main-d'oeuvre, ou encore de l'énergie.
01:23:23 L'annonce de la fin des avantages fiscaux sur le GNR, le gazole non routier,
01:23:27 est un coup de massue pour les agriculteurs.
01:23:29 On ne va pas travailler avec du gazole aussi cher que du blanc.
01:23:32 On n'en a pas les moyens.
01:23:35 Ici les rendements, c'est entre 45 et 50 quintaux.
01:23:38 Ce n'est pas 50 quintaux de la bourse.
01:23:40 Donc il nous faut du gazole non routier, détaxé.
01:23:44 Autre sujet d'exaspération, les normes imposées par Bruxelles,
01:23:48 notamment dans le pacte vert pour favoriser la transition écologique,
01:23:51 qui fixe des objectifs pour la réduction de l'usage des pesticides,
01:23:55 le développement de l'agriculture biologique ou encore la protection de la biodiversité.
01:23:59 Ouvert à ces évolutions, les agriculteurs demandent des agendas réalistes,
01:24:04 des moyens et surtout la protection de leur production
01:24:07 face à des importations de produits moins chers,
01:24:10 mais non soumis aux mêmes contraintes.
01:24:12 Sur tous ces points, les agriculteurs estiment que l'État ne joue pas son rôle.
01:24:16 L'État complique tout.
01:24:19 Complique l'administration, complique l'installation,
01:24:23 complique tous les dossiers d'aide
01:24:26 et ne défend pas l'agriculture française, on l'a très bien compris.
01:24:29 Sur tous ces sujets brûlants, la profession attend des réponses claires
01:24:32 avant le salon de l'agriculture le 24 février prochain.
01:24:35 Et en attendant, la profession met la pression
01:24:38 puisque des dizaines d'agriculteurs bloquent l'autoroute A64,
01:24:41 par exemple depuis jeudi soir.
01:24:42 Le blocage était toujours en place ce lundi après-midi.
01:24:45 Gérald Darmanin a assuré ne pas avoir demandé aux forces de l'ordre
01:24:49 d'intervenir pour rétablir la circulation.
01:24:52 Il n'est pas prévu d'évacuation par les forces de l'ordre,
01:24:55 en tout cas c'est les consignes que je viens de préférer au directeur général de la gendarmerie,
01:24:58 puisqu'il n'y a pas de dégradation sur ce site
01:25:01 et je laisse évidemment le travail très important que fait le gouvernement
01:25:04 avec les agriculteurs qui subissent un moment difficile dans leur vie professionnelle
01:25:08 et je veux évidemment politiquement soutenir,
01:25:11 tout en les encourageant évidemment à respecter le bien commun,
01:25:13 mais c'est ce que font en très grande majorité des cas les agriculteurs.
01:25:16 Et en première ligne dans cette crise,
01:25:18 le ministre de l'agriculture était en déplacement en Vendée ce matin.
01:25:21 Le gouvernement est au travail, a notamment déclaré Marc Fenault.
01:25:24 Sur place, Mickaël Chahiou avec Jean-Michel Decaze.
01:25:27 Marc Fenault est venu en Vendée ce matin pour dire tout le bien qu'il pense des fameuses bassines,
01:25:33 ces fameuses réserves de substitution.
01:25:35 Il a notamment annoncé la mise en place d'un fonds hydraulique agricole pour 2024 doté de 20 millions d'euros.
01:25:42 L'objectif c'est de développer ce type d'ouvrage.
01:25:45 Bien sûr, il a été rattrapé par la crise agricole,
01:25:48 notamment avec les différentes manifestations qui ont eu lieu dans le sud-ouest depuis plusieurs jours.
01:25:53 Il a redit aux agriculteurs qui étaient là pour l'accueillir dans le calme,
01:25:58 ils étaient une vingtaine environ,
01:25:59 il a redit que dans le cadre du projet de loi agricole qui a été repoussé,
01:26:03 il y aura des mesures de simplification.
01:26:07 Bien sûr, le ministre de l'agriculture ne s'est pas plus étendu,
01:26:10 puisque le président de la FNSEA sera reçu ce soir par le Premier ministre, Gabriel Attal.
01:26:17 Le reste de l'actualité à présent avec l'ouverture du procès des attentats de Trèbes et Carcassonne.
01:26:21 Des attaques qui avaient fait quatre morts en 2018 parmi les victimes,
01:26:24 notamment le gendarme Arnaud Beltrame,
01:26:26 le terroriste Radouane Lagdime ayant été abattu par le GIGN.
01:26:30 Ce sont sept de ses proches qui sont jugés à partir d'aujourd'hui.
01:26:33 Néanmoins, la Cour prendra le temps d'étudier son profil.
01:26:36 Sandra Buisson, vous êtes avec Sacha Robin au Palais de Justice de Paris.
01:26:40 Qui était Radouane Lagdime ?
01:26:42 Radouane Lagdime avait 25 ans, c'était un délinquant de droit commun.
01:26:50 Il vendait de la drogue dans une cité de Carcassonne.
01:26:53 Un homme radicalisé, fiché pour cela et un temps suivi par le renseignement.
01:26:58 Un homme obsédé par les armes, a rappelé le président aujourd'hui.
01:27:02 Il avait fait savoir à Radouane Lagdime, à son entourage,
01:27:05 qu'il voulait partir en Syrie faire le djihad à une ex-compagne.
01:27:09 Il a dit qu'il passerait un jour sur BFM, qu'il mourrait en martyr.
01:27:14 Une autre a dit aux enquêteurs qu'il lui faisait peur
01:27:16 quand il diffusait des versets parlant de tuer des mécréants.
01:27:19 Le jour de l'attentat, après avoir emmené sa soeur à l'école,
01:27:22 il est allé prendre pour cible les cibles désignées par l'Etat islamique.
01:27:26 Il est d'abord allé sur un parking, connu pour être fréquenté par la communauté homosexuelle.
01:27:31 Il s'en est ensuite pris aux forces de l'ordre, auxquelles il vouait une haine viscérale,
01:27:36 a rappelé le président de la Cour d'Assise.
01:27:38 Et ensuite, il est allé aux super-U, où il a clamé agir au nom de ses frères,
01:27:42 Mohamed Mera et Hamidi Koulibaly, être un brigadier de l'Etat islamique,
01:27:47 organisation terroriste qui a revendiqué cet attentat,
01:27:51 mais de manière opportuniste, selon l'accusation,
01:27:54 puisque Radwan Lakhdim n'avait finalement aucun lien avec l'Etat islamique.
01:27:58 Merci beaucoup, Sandra, en direct de la Cour d'Assise spéciale.
01:28:01 Et puis un mot du conflit au Proche-Orient, avec un déplacement aujourd'hui.
01:28:05 Le ministre des Armées est en Israël.
01:28:06 A Tel Aviv, Sébastien Lecornu a rencontré son homologue israélien,
01:28:10 il a également rencontré Benyamin Netanyahou.
01:28:13 Le ministre français doit également rencontrer des familles d'otages du Hamas.
01:28:19 Un déplacement qui vise notamment à éviter une escalade des tensions dans la région.
01:28:23 Au menu des discussions, également la protection des populations civiles dans la bande de Gaza.
01:28:27 Merci beaucoup, cher Vincent.
01:28:29 À tout à l'heure, un nouveau point autour de 16h30.
01:28:31 Jean-Claude Dassier est là à nouveau, ainsi qu'Éric de Ridematen.
01:28:34 On accueille Alice Cordier sur ce plateau.
01:28:36 Bonjour, Alice. Je rappelle que vous êtes la présidente du collectif Nemesis.
01:28:39 Et à vos côtés, Frédéric Durand, directeur de l'Inspiration politique.
01:28:44 Je vous propose de parler évidemment de l'agriculture, avec le Premier ministre
01:28:47 qui est donc confronté à sa première vraie crise depuis son arrivée à Matignon, pour Gabriel Attal.
01:28:52 Il va recevoir d'ici deux heures environ des représentants à la fois de la FNSEA,
01:28:57 mais également des jeunes agriculteurs qui en ont gros sur le cœur,
01:29:01 qui ont beaucoup, beaucoup de revendications dans leur besace, et qui préviennent d'ailleurs.
01:29:05 Si le gouvernement n'est pas au rendez-vous, nous sommes à l'aube d'un gros mouvement agricole.
01:29:10 Regardez ce qui est en jeu, en résumé, avec Clotilde Payet.
01:29:14 Rondins de bois en travers de la route, bottes de paille enflammées,
01:29:21 une barrière de filtrage installée par ses agriculteurs.
01:29:24 L'objectif, poursuivre le mouvement de blocage et sensibiliser les automobilistes.
01:29:29 Je voulais que vous en teniez des aides.
01:29:31 Comme tout le monde, parce que la vie est chère, on n'a pas forcément de revenus,
01:29:36 alors qu'on bosse toute la journée.
01:29:38 Si, ça nous embête, mais tant pis, il faut quand même le faire.
01:29:41 Un combat qui a commencé par le blocage de l'A64 et qui s'étend progressivement à de nouveaux départements.
01:29:47 C'est quelque chose qui est né dans l'Occitanie, qui est SM dans toute la région.
01:29:51 Dans la semaine, nous étions dans la partie basse de la Riège, du côté de Pamier,
01:29:56 et aujourd'hui, on est sur la montagne. Les montagnards ont voulu montrer aussi
01:30:01 qu'ils étaient avec leurs collègues de la Plaine et des Coteaux.
01:30:04 Malgré des discussions entre délégations d'agriculteurs et préfets, la colère ne retombe pas.
01:30:09 Un mouvement qui risque de s'amplifier tant que l'Etat n'apporte pas de mesures concrètes.
01:30:13 Nous allons rassembler un maximum de tracteurs, montrer qu'on est unis en force de l'Etat,
01:30:19 qu'on est déterminés, parce que c'est le moment, tant qu'il n'y aura pas de mesures définitives.
01:30:24 Déterminés, ils ont également appelé à manifester jour et nuit, jusqu'à dormir sur les lieux de blocage.
01:30:30 Nous sommes en ligne avec Olivier Daugé, qui est administrateur de la FNSEA.
01:30:35 Bonjour, merci d'être avec nous cet après-midi.
01:30:37 Il y a beaucoup de choses dans la balance. Il y a la question des normes, le renouvellement des effectifs.
01:30:41 On y reviendra, à cette génération d'agriculteurs qui peinent à se renouveler, l'irrigation, la concurrence déloyale.
01:30:46 Ne parlons pas de la hausse des tarifs de l'énergie. Bref, la liste est très longue, vous la connaissez mieux que moi.
01:30:50 Qu'est-ce que vous allez dire au ministre, tout à l'heure, ou plutôt, qu'attendez-vous qu'il vous propose ?
01:30:56 Du concret. Du concret, pas des paroles. C'est une crise qui ne sort pas d'un seul coup.
01:31:05 Ça fait un moment qu'on alerte le gouvernement, ça fait un moment qu'on voit la balance commerciale française qui se dégrade progressivement.
01:31:11 Ça fait un moment que les agriculteurs sont mis en difficulté, soit par des décisions européennes, soit par des décisions françaises,
01:31:17 soit par des situations géopolitiques. Vous avez eu l'action à l'automne du retournement des panneaux, en marche sur la tête.
01:31:23 Au fur et à mesure, ça monte. Malheureusement, on a beaucoup de paroles, que ce soit au niveau européen ou au niveau français,
01:31:29 mais on n'a pas d'actes, on n'a pas de concrets par rapport à ces enjeux.
01:31:32 Et s'il n'y a pas de concrets ce soir, ça a été dit par le président Arnaud Rousseau ce matin,
01:31:36 évidemment les actions vont continuer et vont s'étendre de plus en plus.
01:31:40 Parce que les agriculteurs ne se suffisent plus, je dirais, de beaux discours et de belles interventions sur le terrain.
01:31:45 Il y a des choses, il y a des déblocages à mettre en place, que ce soit au niveau européen ou au niveau français.
01:31:49 Donc il faut rapidement un certain nombre d'actes, mais concrets.
01:31:53 Parlant de ces actions, quelle forme pourraient-elles prendre ? Des actions nouvelles ?
01:31:57 Qu'est-ce que vous envisagez dans les jours à venir pour faire monter encore plus la pression ?
01:32:01 Et ça c'est évidemment dans l'idée que ce soir vous n'obteniez pas ce que vous voulez.
01:32:07 Évidemment, ce sera des actions bien visuelles, comme le monde agricole sait les faire.
01:32:13 Ce sera des actions non-violentes, on le dit tout de suite.
01:32:16 On est évidemment contre la violence et contre toute dégradation.
01:32:20 Mais c'est quelque part des manifestations pour bien montrer que le malaise est général.
01:32:24 C'est ça qui est assez impressionnant dans cette crise.
01:32:26 Toutes les régions sont touchées, toutes les productions sont touchées,
01:32:29 tous les systèmes de production sont touchés, le vachement de culture, le système conventionnel, le système biologique et autres.
01:32:35 Donc les agriculteurs sont dans une crise profonde,
01:32:37 qui fait qu'en même temps ils sont une force unie en ce moment contre ce qui leur arrive.
01:32:42 Donc ce sera des actions de présence forte sur le territoire,
01:32:45 en essayant bien sûr de ne pas bloquer pour bloquer les gens.
01:32:49 Ce n'est pas l'objectif, c'est de montrer qu'on ne peut plus attendre
01:32:52 qu'un certain nombre d'agriculteurs aujourd'hui sont dans des situations économiques et financières très compliquées,
01:32:57 qu'un certain nombre d'agriculteurs n'osent plus investir tellement les normes sont complexes et contradictoires aujourd'hui.
01:33:02 Et vous parliez au début de la transmission, du renouvellement des générations.
01:33:07 Une grosse partie des agriculteurs vont partir en retraite dans les 5 ans, 10 ans qui viennent.
01:33:10 Comment installer des jeunes sans perspective ni de revenus, ni de ce que l'on attend de l'agriculture,
01:33:15 et devant des distorsions de concurrence de plus en plus fortes avec toutes ces normes qui nous tournent dessus.
01:33:19 Olivier Daugé, on entend beaucoup l'exécutif nous parler des normes, de la simplification,
01:33:24 il y a un report de la loi dédiée.
01:33:27 Pour vous c'est bienvenu ou c'est parcellaire et finalement, à force de parler de normes, on passe un peu à côté du sujet ?
01:33:34 Les normes sont une des raisons de la crise actuelle,
01:33:39 c'est une raison importante parce que quand vous avez, je vous prends un exemple,
01:33:42 on parle beaucoup de remettre des haies dans les champs, moi je m'occupe du climat et c'est un élément important.
01:33:48 Il y a 14 réglementations aujourd'hui qui gèrent les haies, 14 réglementations avec directives différentes,
01:33:54 quelques fois contradictoires, ce qui fait que les agriculteurs aujourd'hui ne bougent plus
01:33:57 parce qu'ils savent que s'ils ont un contrôle, ils ne pourront pas répondre aux 14 réglementations.
01:34:00 Donc on a besoin de ça.
01:34:02 Le report de la loi, est-ce que c'est une bonne chose ?
01:34:05 La simplification, on en a besoin, mais on a aussi besoin des transmissions et de l'installation des jeunes.
01:34:10 La loi a été axée sur l'installation, donc report, jusqu'à quand, pourquoi ?
01:34:14 Je pense que ce sont des sujets quand même pas forcément identiques et on peut avancer sur l'installation
01:34:19 et en même temps avancer sur la simplification sans repousser,
01:34:22 parce que c'est ça qui est le vrai problème depuis un an, deux ans, trois ans,
01:34:26 c'est qu'on repousse, on repousse, on repousse, on repousse les textes, on repousse les sorties,
01:34:30 on repousse les simplifications, on repousse les soutiens, les maladies bovines en ce moment,
01:34:36 ou les soutiens aux agriculteurs qui ont été inondés.
01:34:38 Il y a beaucoup d'annonces, mais le temps que l'argent arrive dans les fermes, c'est très très long
01:34:42 et ça nécessite à chaque fois une pression forte de la part des agriculteurs.
01:34:45 Et pendant ce temps, évidemment, rien ne se passe.
01:34:47 Jean-Claude Lassie, on sent quand même que leur patience là a connu ses limites.
01:34:52 Ce qui m'intéresse, c'est qu'il n'y a pas que les agriculteurs français,
01:34:55 que le mécontentement il est quasi dans tout ou presque tous les pays européens.
01:35:00 Ce qui prouve quand même que le malaise est profond, divers,
01:35:04 on l'a vu il y a un instant, il l'a expliqué notre interlocuteur,
01:35:07 et que c'est à Bruxelles qu'il va falloir aussi se préoccuper de quelle agriculture voulons-nous
01:35:14 pour les semaines, les mois et les années qui viennent.
01:35:17 Il va y avoir d'ailleurs, Mme Van der Merleyen a elle aussi le calendrier dans la tête,
01:35:21 elle a bien compris qu'on votait aux élections européennes au mois de juin, c'est demain.
01:35:26 Donc, si elle ne veut pas un désastre électoral, il faut qu'elle prenne un certain nombre d'initiatives,
01:35:31 inverses sans doute de celles qu'elle a annoncées depuis un certain nombre d'années.
01:35:35 Et il y a une commission avec un certain nombre de ministres de l'agriculture
01:35:39 qui va se réunir à Bruxelles, je crois, bientôt, la semaine prochaine,
01:35:43 et qui va remettre son rapport, ma chère Nelly, seulement après les élections européennes.
01:35:49 – Donc on perd encore du temps, encore six mois.
01:35:51 – Mais enfin, bon, là il va falloir, encore, je le disais tout à l'heure, je ne vais pas le répéter,
01:35:55 il faut qu'en France, pour revenir une seconde au niveau français,
01:35:58 il faut que la réputation flatteuse du chef de gouvernement, M. Attal,
01:36:02 qu'il essaie de surmonter cette difficulté, il est à peine arrivé,
01:36:06 qu'il tombe sur un des problèmes récurrents et forts de l'agriculture en difficulté,
01:36:11 qu'est-ce qu'il faut qu'il trouve vite pour essayer de débloquer ce qu'on a sous les yeux,
01:36:16 de ne pas avoir ces barrages sur autoroute, et puis faire en sorte que les agriculteurs français
01:36:21 aient de nouveau une perspective, qu'on puisse les croire lorsqu'ils nous disent
01:36:26 "on sait maintenant ce qu'on va faire, quel type d'agriculture on doit faire,
01:36:30 le rôle qu'on a dans le pays", c'est ça qui est important.
01:36:33 Quel rôle ont les agriculteurs dans ce bondieux de pays ?
01:36:36 – Frédéric Durand, ça fait 30 ans, 40 ans, que dis-je, 50 ans, qu'on essaie de résoudre ce problème,
01:36:41 tous les gouvernements s'y sont cassés les dents quand même.
01:36:44 – À un moment donné, d'ailleurs à l'image de beaucoup de pays occidentaux,
01:36:48 on s'est dit qu'on était des pays beaucoup trop intelligents
01:36:51 pour faire de l'agriculture ou de l'industrie,
01:36:53 et donc on s'est dit qu'il y avait des pays beaucoup plus bêtes que nous ailleurs
01:36:56 qui étaient capables de faire ça, et que nous on était les cerveaux,
01:36:59 et que par voie de conséquences, il fallait tout miser sur les services
01:37:02 et pas du tout sur le secteur primaire.
01:37:03 On voit aujourd'hui les conséquences de pertes de souveraineté
01:37:06 à tous les niveaux, industrielles, alimentaires, etc.
01:37:10 Donc effectivement, ça ne va pas être simple de régler aujourd'hui ce problème
01:37:16 puisque peu à peu les paysans ont disparu.
01:37:18 Les paysans, avant, il y avait un honneur à être paysans,
01:37:21 quand on avait des enfants, ils étaient naturellement paysans,
01:37:24 on ne se posait même pas la question.
01:37:25 Aujourd'hui, c'est exactement l'inverse qui se produit,
01:37:27 c'est-à-dire que les parents font tout, tout ce qu'ils peuvent
01:37:30 pour que leurs enfants n'aient pas le même destin qu'eux de paysans,
01:37:33 alors qu'avant c'était un destin plutôt enviable.
01:37:36 Et puis après, il y a des problèmes très concrets, très actuels,
01:37:39 particulièrement les normes.
01:37:40 Je crois que c'est Jean-Claude Michéa qui dit
01:37:42 "La norme vient d'en haut, la tradition vient d'en bas"
01:37:44 et chaque fois qu'une norme arrive, elle vient contrarier une tradition.
01:37:47 Donc il y a des choses qu'on sait très bien faire,
01:37:50 et on vient expliquer aux paysans "non mais il ne faut pas faire comme ça,
01:37:52 il va falloir faire comme ça à compter de maintenant,
01:37:54 s'il y a un arbre qui tombe, il faut le déclarer à l'Europe".
01:37:57 On en a fait des administratifs, or les paysans sont tout,
01:38:02 sauf des remplisseurs de formulaires, et ça se comprend très bien.
01:38:07 - Dernier point, je vais très vite,
01:38:09 il y a un bras de fer qui est totalement inégal
01:38:11 avec les centrales d'achat des grandes surfaces.
01:38:14 C'est-à-dire que si pour produire un kilo de poire,
01:38:16 ça coûte 40 centimes à l'agriculteur,
01:38:18 qu'il est obligé de le céder à 20 centimes à la centrale,
01:38:21 et que la centrale le vende 3,50€ sur les étals des supermarchés,
01:38:25 alors on a quand même un problème de marge.
01:38:27 - Là on est dans le cadre de la loi Egalit,
01:38:29 mais encore une fois, il n'y a pas assez de contrôle,
01:38:31 et on en reparlera avec notre interlocuteur.
01:38:33 Alice Cordier, qu'est-ce qui vous parle le plus dans ce dossier aujourd'hui ?
01:38:36 En tout cas, on a bien compris que cette thématique de l'agriculture,
01:38:40 c'était un peu l'invité surprise de la campagne européenne.
01:38:44 - C'est l'invité surprise, et en même temps,
01:38:46 il y a eu un manque d'anticipation,
01:38:47 puisqu'en Europe, dans les Pays-Bas, en Allemagne,
01:38:50 cette colère qui gronde, on l'entend depuis un certain temps,
01:38:53 et il ne fallait pas être bien malin pour comprendre
01:38:55 que ça allait venir aussi chez nous.
01:38:57 Moi, ce qui m'inquiète, c'est les conséquences à long terme,
01:38:59 puisqu'on sait aujourd'hui qu'avec en effet ces normes,
01:39:02 et je comprends cette colère des agriculteurs
01:39:04 qui ont été aux avant-postes de la transition écologique,
01:39:07 qui ont vraiment joué le jeu,
01:39:08 mais qui se sont retrouvés totalement étouffés
01:39:10 avec une impossibilité de mise en place pratique
01:39:13 de ce qu'on leur imposait.
01:39:15 Résultat, on importe de moins en moins
01:39:17 et avec des coûts de production extrêmement chers,
01:39:20 et on importe...
01:39:21 - On exporte de moins en moins,
01:39:22 - On exporte de moins en moins,
01:39:23 - pour avoir des compétences. - avec des coûts de production
01:39:24 extrêmement chers, on importe de plus en plus,
01:39:26 venant de pays qui ne respectent pas ce que nous,
01:39:28 on a pris scrupuleusement pour avoir de l'agriculture de qualité.
01:39:32 Il faut savoir qu'un poulet sur deux consommé en France
01:39:35 ne vient pas de France,
01:39:37 il vient du Brésil ou il vient d'Ukraine,
01:39:38 mais il ne vient pas de France,
01:39:39 et on sait que les coûts de production au Brésil et en Ukraine
01:39:41 ne sont pas totalement les nôtres, ni les normes d'ailleurs.
01:39:43 - Olivier Daugé, cette question de la concurrence déloyale,
01:39:46 on l'a jamais réglée au fil des années,
01:39:48 par manque de volonté politique ?
01:39:50 - Par inconscience,
01:39:54 c'est-à-dire qu'on a une notion de l'agriculture,
01:39:56 malheureusement, que ce soit en France ou en Europe,
01:39:59 qui n'est pas du tout vue comme une activité économique.
01:40:01 On parle beaucoup de souveraineté énergétique,
01:40:03 on ne parle pas de souveraineté alimentaire,
01:40:04 et pourtant c'est sans doute aussi important.
01:40:07 L'agriculture a toujours été vue plutôt comme une occupation du paysage,
01:40:10 plutôt que véritablement une activité économique.
01:40:13 Et dans une activité économique, pour réussir, il faut un revenu,
01:40:16 c'est la première demande des agriculteurs,
01:40:17 mais il faut aussi être sous les mêmes règles que ses concurrents
01:40:21 quand on est sur un marché.
01:40:22 Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
01:40:23 Malheureusement, les règles qu'on nous impose,
01:40:26 que ce soit niveau européen ou français,
01:40:27 se mettent en distance de concurrence,
01:40:29 et en même temps, on ouvre les frontières,
01:40:31 que ce soit dans les accords commerciaux européens,
01:40:33 où l'agriculture est toujours une variable d'ajustement,
01:40:35 ou que ce soit aussi aujourd'hui, dans le cadre de la crise ukrainienne,
01:40:38 de la guerre en Ukraine,
01:40:39 où on importe beaucoup de production agricole,
01:40:42 parce que c'est une façon d'aider les Ukrainiens.
01:40:44 Le problème, c'est que ça vient déstabiliser complètement nos marchés,
01:40:47 parce que ce sont des produits beaucoup moins chers,
01:40:49 et surtout, ce sont des produits qui ne sont pas produits
01:40:51 avec les normes européennes
01:40:52 et avec les produits qu'on a le droit d'utiliser chez nous.
01:40:54 Donc, on est complètement à la variable d'ajustement.
01:40:56 L'agriculture, c'est fragile, c'est très diversifié,
01:40:58 ça demande des capitaux lourds, ça demande des perspectives.
01:41:00 Donc, quelques centimes d'écart peuvent mettre à mal des figuiers,
01:41:04 comme je disais tout à l'heure.
01:41:05 La montée en gamme voulue par le gouvernement de la République en 2017,
01:41:07 qui était très vertueuse, le bio et pas que le bio,
01:41:10 aujourd'hui, on voit que sur les marchés, même ça, ça ne fonctionne pas,
01:41:13 parce qu'on trouve toujours moins cher ailleurs sur ce genre de produits.
01:41:16 Donc, c'est ça la grosse difficulté.
01:41:18 Merci beaucoup Olivier Daugé d'avoir été d'aide.
01:41:19 Je vous propose de rester encore une ou deux minutes,
01:41:21 et on va faire le point et la synthèse avec Eric.
01:41:23 Concrètement, quelle est la marge de manœuvre dont dispose Gabriel Attal ce soir,
01:41:27 outre la question des normes, mais il ne va pas pouvoir trop s'apesantir dessus non plus,
01:41:31 parce qu'on l'entend sur d'autres sujets.
01:41:33 Très très peu de marge de manœuvre.
01:41:34 Déjà, il ne pourra pas agir sur la fiscalité,
01:41:36 parce que ça sera à l'heure en arrière de ce que dit Bruno Le Maire,
01:41:39 qui ne veut surtout pas toucher aux caisses de l'État,
01:41:41 ce n'est pas le moment de faire des cadeaux.
01:41:43 Premièrement, les normes, peut-être qu'il va essayer de lâcher un peu de l'Est.
01:41:47 C'est vrai que sur la taille des cages à poules,
01:41:49 on ne sait pas comment ça va se passer,
01:41:51 parce qu'il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui, pour élever de la volaille,
01:41:53 il y a telle contrainte sur l'utilisation des pesticides.
01:41:56 Rappelez-vous sur les betteraves sucrières, néonicotinoïdes, interdit.
01:42:01 La production de betteraves a dégringolé.
01:42:03 Le glyphosate, on ne sait pas ce que ça va donner,
01:42:06 mais réglementé, ça détruit aujourd'hui.
01:42:08 Alors, je ne sais pas si c'est bon ou mauvais pour la santé,
01:42:10 mais ça réduit aujourd'hui les productions.
01:42:12 Le dimtoate, pour les cerises, interdiction pour les protéger.
01:42:16 Donc la production de cerises s'effondre en France.
01:42:18 Voilà, c'est ça les normes européennes.
01:42:20 Et puis, il y a aussi l'artificialisation des terres.
01:42:24 Vous savez qu'il y a une loi qui l'interdit.
01:42:26 Il y a le bien-être animal, on en parlait.
01:42:28 Donc la marge de manœuvre est extrêmement faible.
01:42:30 On ne sait pas vraiment ce que, ce soir,
01:42:32 Gabriel Attal est capable de livrer pour sortir de ce piège.
01:42:36 Olivier, j'ai une dernière question un peu plus transversale.
01:42:39 Est-ce qu'aujourd'hui, agriculture et environnement
01:42:42 ne peuvent pas, philosophiquement, faire bon ménage ?
01:42:49 Je m'occupe personnellement de tous les sujets de planification écologique,
01:42:51 du climat et tout ça.
01:42:53 Et c'était un peu le message de conclusion.
01:42:55 On n'a jamais, quoi, agriculture, environnement et sol, eau et tout ça.
01:42:59 Au contraire, les agriculteurs sont les premiers à travailler
01:43:02 avec le sol, avec la nature.
01:43:04 Donc ils ont tout intérêt à avoir ce sujet.
01:43:06 Mais simplement, les règles environnementales,
01:43:09 ça ne peut pas être des règles imposées,
01:43:12 je dirais, complètement...
01:43:14 Unilatéralement.
01:43:15 Dures, unilatérales, dans un monde agricole
01:43:17 qui est complètement diversifié.
01:43:19 Vous ne pouvez pas mettre les mêmes règles environnementales
01:43:21 d'une région à l'autre, d'une exploitation à l'autre.
01:43:23 Par contre, oui, l'agriculture, on n'a jamais eu autant besoin
01:43:25 d'agriculture par rapport aux transitions.
01:43:27 L'agriculture, c'est la captation du carbone dans le sol.
01:43:29 L'agriculture, c'est le changement de la sortie du fossile.
01:43:32 L'agriculture, c'est tout ça.
01:43:33 Donc on a besoin de cette agriculture diversifiée
01:43:35 et surtout de ne pas opposer agriculture et environnement.
01:43:39 C'est une très, très grosse erreur.
01:43:40 Certains le souhaitent et c'est ça qui met aussi en grosse difficulté le monde agricole.
01:43:44 Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir remis un peu les pendules à l'heure.
01:43:46 Merci beaucoup.
01:43:47 Et d'avoir été notre invité cet après-midi.
01:43:49 On marque une courte pause et puis on reviendra pour parler d'autres problématiques,
01:43:52 évidemment, et encore plus largement pour les Français, l'électricité.
01:43:56 L'électricité, plus 9,8% à compter du 1er février.
01:43:59 Et ça va imposer là aussi un certain nombre de sacrifices.
01:44:02 Nous sommes de retour avec Vincent.
01:44:07 Rebonjour, Vincent.
01:44:08 On vous en parle régulièrement des violences ou des menaces
01:44:10 qui s'exercent contre les maires de France.
01:44:13 Et exemple avec l'élu de Marc-Andre Barreuil dans le Nord.
01:44:16 Début janvier, Bernard Gérard a constaté le sabotage de sa voiture.
01:44:19 Ses freins ont été mis hors d'usage.
01:44:21 Le maire de la ville, qui est également président de l'Association des maires du Nord,
01:44:25 a porté plainte.
01:44:26 Les détails avec Kylian Salé.
01:44:28 Le vendredi 5 janvier, un voyant rouge s'allume sur la voiture de Bernard Gérard.
01:44:33 Après expertise, l'assurance conclut un sectionnement des câbles du système anti-blocage des roues.
01:44:39 Quand le garagiste et l'expert ont confirmé tout cela, c'est vrai que c'est un certain choc.
01:44:46 C'est un certain choc et on espère tout simplement ne pas se laisser, comment dirais-je,
01:44:52 submerger par l'émotion.
01:44:54 En 2022, les plaintes déposées par les élus ont augmenté de 32% par rapport à 2021.
01:45:01 L'année dernière, les domiciles des maires de Saint-Brévin et de Laillerose
01:45:05 ont été pris pour cibles des attaques toujours plus violentes.
01:45:08 Ça va de plus en plus loin, de plus en plus haut, c'est de plus en plus fort.
01:45:14 Et effectivement, nous, ça nous inquiète énormément et on ne peut pas accepter ça.
01:45:19 Ce n'est pas possible.
01:45:21 Nous, on est les soldats du quotidien, on est là pour améliorer la vie des gens.
01:45:27 Les élus attendent avec impatience le vote d'une loi au Sénat.
01:45:31 Celle-ci prévoit le placement des élus locaux comme dépositaires de l'autorité publique,
01:45:35 ce qui engendrerait des sanctions pénales plus importantes.
01:45:39 On en vient à ce qu'on appelle le "home jacking",
01:45:42 ces cambriolages alors même que les victimes sont dans leur domicile.
01:45:46 Ces dernières semaines, plusieurs personnalités en ont été victimes.
01:45:49 Dernière en date, Anne-Sophie Lappix, notre conseillère de France Télévisions.
01:45:52 Souvent, ces opérations sont minutieusement préparées.
01:45:55 On voit cela avec Tony Pitaro.
01:45:57 Repérage sur les réseaux sociaux, filature, ciblage.
01:46:01 Les auteurs de "home jacking" agissent souvent la nuit
01:46:04 ou en début de matinée.
01:46:06 Ils s'introduisent chez des individus lorsqu'ils sont dans leur domicile
01:46:09 et n'ont aucun scrupule.
01:46:11 À plusieurs individus, minimum trois, fréquemment armés,
01:46:16 on va s'introduire avec une grande rapidité, une grande violence dans la propriété
01:46:22 et on va menacer, frapper sans limite d'intensité de violence
01:46:28 de façon à obtenir des bijoux, des objets de valeur, des codes de carte bleue,
01:46:36 les clés d'un véhicule de luxe, etc.
01:46:38 Ces opérations violentes sont montées par des réseaux
01:46:41 qui recrutent des équipes souvent composées de jeunes individus.
01:46:44 Le commanditaire est un majeur avec de l'expérience et une épaisseur,
01:46:50 si j'ose dire, dans le milieu du banditisme,
01:46:53 qui va monter une équipe et l'équipe qui passe à l'action
01:46:57 qui rentre dans les fractions, qui rentre dans les propriétés,
01:47:00 une équipe très jeune, entre 15 et 20 ans de mineurs,
01:47:04 qui risquent la moitié mére, qui sont souvent des mineurs issus de cités.
01:47:08 Certains sont connus des services de police, d'autres pas.
01:47:11 Ces têtes de réseau, pour le moment, n'ont pas été interpellées puisque ça continue.
01:47:16 Ces dernières semaines, de nombreuses personnalités ont été victimes
01:47:19 de "home-jacking", parmi lesquelles des stars du football, des médias ou de la chanson.
01:47:24 Avant de prononcer son discours de politique générale,
01:47:27 Gabriel Attal continue de rencontrer les forces vives du pays.
01:47:29 Après les Républicains et le Rassemblement National,
01:47:32 le Premier ministre s'est entretenu avec les responsables de la NUPS.
01:47:36 Mathilde Panot a fait savoir son désaccord quant à l'augmentation des prix de l'électricité.
01:47:41 Avec le Premier ministre, dont nous avons bien compris qu'il n'avait aucune marge de manœuvre,
01:47:45 en quelque sorte, je ne suis pas sûre que nous ayons rencontré le Premier ministre,
01:47:49 le porte-parole du Président, qui nous a annoncé d'abord un immense coût de la vie,
01:47:54 puisqu'il a confirmé qu'il ne voulait pas revenir sur l'augmentation de 10%,
01:47:58 enfin que dis-je, comme dit Bruno Le Maire, de 9,8% de l'électricité,
01:48:01 ce qui fait que le prix de l'électricité aura augmenté de 44% en deux ans pour les Français et les Françaises,
01:48:08 de même que sur l'encadrement des marges, qui aurait permis de faire descendre les prix,
01:48:14 notamment les prix alimentaires, qui ont augmenté de 21% depuis maintenant deux ans.
01:48:19 Il nous a confirmé qu'il ne voulait pas le faire.
01:48:22 Et puis, c'est désormais un boulevard qui s'ouvre pour Donald Trump
01:48:25 avec le ralliement de Ron DeSantis à sa cause.
01:48:28 Le gouverneur de Floride a annoncé hier jeter l'éponge et donc soutenir effectivement l'ancien président des États-Unis,
01:48:34 Donald Trump, qui désormais fait face seul à Nikki Haley.
01:48:38 Tout pourrait se jouer lors du vote dans le New Hampshire demain.
01:48:41 Les détails avec Elisabeth Guedel depuis New York.
01:48:44 Rien ne semble arrêter Donald Trump sur le chemin de l'investiture du parti républicain.
01:48:48 Il reste le grand favori devant sa rivale, la seule désormais, Nikki Haley, son ancienne ambassadrice quand il était président.
01:48:54 Même dans un État considéré comme plutôt modéré, le New Hampshire, c'est la primaire de demain.
01:48:59 Eh bien, Donald Trump est en tête avec 50% des intentions de vote des électeurs républicains contre 39% pour Nikki Haley.
01:49:06 Il a le soutien des responsables du parti, des grandes personnalités républicaines au Congrès,
01:49:12 le soutien de trois anciens rivaux dans cette course à la nomination, dont Ron DeSantis, et le soutien des donateurs.
01:49:18 Ici à New York, certains milliardaires de Wall Street tentent de booster une dernière fois la campagne de Nikki Haley
01:49:24 en organisant à la fin du mois des soirées de levée de fonds.
01:49:27 Mais est-ce que ce sera suffisant ?
01:49:29 Donald Trump, malgré ses soucis judiciaires, il a encore rendez-vous au tribunal aujourd'hui à New York,
01:49:35 et reste en tête si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui face à Joe Biden.
01:49:40 Eh bien, Donald Trump l'emporterait.
01:49:42 Ce serait resserré, ça se joue à un ou deux points, mais il l'emporterait.
01:49:46 Allez, on reprend nos discussions.
01:49:47 Merci beaucoup.
01:49:48 À demain, cher Vincent, avec Jean-Claude Dassier, Alice Cordier, Frédéric Durand et Éric de Riedmatten avec moi cet après-midi.
01:49:55 Vous l'aurez compris, si vous avez entendu Bruno Le Maire hier soir, le coup de pouce qu'attendait les Français n'aura pas lieu.
01:50:01 Il a confirmé, le ministre de l'Économie, la hausse de l'électricité en donnant d'ailleurs une fourchette moyenne.
01:50:06 On va écouter un extrait de ce qu'il a dit.
01:50:08 La facture d'électricité sur les tarifs heure pleine, heure creuse, va augmenter de 9,8 % au 1er février.
01:50:17 Sur les tarifs de base, 8,6 %.
01:50:20 Ça veut dire que pour un ménage qui ne se chauffe pas à l'électricité, ce sera 5 euros en moyenne par mois.
01:50:26 Et pour le ménage, dont on a vu l'illustration, qui se chauffe à l'électricité, qui a deux enfants, qui a une maison individuelle, ce sera en moyenne 18 euros par mois.
01:50:35 C'est une décision difficile, mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique,
01:50:44 et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte.
01:50:47 C'est sans doute pas fini Éric de Riedmatten, puisqu'on calculait tout à l'heure qu'il y avait déjà eu un certain nombre de hausses.
01:50:53 Vous avez fait le calcul grosso modo du pourcentage, et en 2025, ce sera sans doute trop belote.
01:50:58 Ça continuera, on devra avoir encore 10 %.
01:51:01 Alors si vous faites le bilan, 2022, 4 % de hausses, 2023, il y avait eu 15 % et 10 %, et puis là maintenant 10 %.
01:51:08 Donc vous voyez, ça veut dire qu'on est quand même pas loin de 40 % en l'espace de deux ans.
01:51:12 Cette taxe, finalement, revient. Ce n'est pas une nouvelle taxe qui vient.
01:51:15 En fait, elle avait été supprimée parce qu'il y avait la crise énergétique, donc zéro.
01:51:19 Elle remonte à autant de 70 % de ce qu'elle devrait être.
01:51:23 Ça fait donc une augmentation de 10 %, et il reste à rattraper le fameux delta 30.
01:51:27 Ça sera l'année prochaine, donc c'est pour ça qu'on n'est pas sortis de l'augmentation de l'électricité.
01:51:31 Et pourtant, l'électricité est très bon marché actuellement.
01:51:34 Donc ça veut dire que les Français, hélas, ne comprennent pas de la baisse énorme des coûts de l'électricité.
01:51:40 Et c'est ce qui énerve à la fois les particuliers, mais surtout ceux qui en ont besoin,
01:51:46 et qui ne peuvent pas faire autrement pour faire tourner leur entreprise,
01:51:49 à l'image de cet artisan boulanger Bayonnet, qui est avec nous en direct.
01:51:54 Bonjour, Pierre-Fédéric, merci de répondre à nos questions cet après-midi.
01:51:57 Quand vous avez entendu Bruno Le Maire, vous vous êtes dit "comment je vais faire ?",
01:52:02 est-ce que c'est déjà un frein à votre activité, ou vous avez un peu provisionné en conséquence déjà ?
01:52:10 Eh bien bonjour à tous. L'annonce du ministre de l'Économie,
01:52:17 pardon, c'est un exercice difficile pour moi, je suis artisan et pas orateur.
01:52:21 C'est honteux, franchement c'est honteux.
01:52:25 On leur demande du courage, et le courage c'est nous qui l'avons, pas eux.
01:52:29 Alors un peu de courage, et donnez-nous la force de continuer.
01:52:33 On est au bout, franchement on est au bout.
01:52:35 Et là je paye une fracture qui a plus de 44%, mais au-delà de ça, ça multiplie par 10.
01:52:42 Comment je fais ? Comment je fais ?
01:52:44 Je vais forcément augmenter ma baguette de 100%, de 200%, c'est impossible.
01:52:51 Impossible. Je suis en colère, et comme tous mes confrères, on est en colère.
01:52:55 On ne survit plus.
01:52:57 C'est-à-dire que le risque maintenant, c'est que vous perdiez votre clientèle,
01:53:00 parce qu'effectivement, une baguette qui va prendre 100% du prix,
01:53:05 les clients peuvent pour certains vite faire le calcul,
01:53:08 et se dire "voilà, on va aller encore vers les baguettes industrielles".
01:53:12 Évidemment c'est toujours l'éternel problème.
01:53:14 Pour qu'on comprenne ce qui vous arrive,
01:53:17 vos machines, vous les faites tourner à plein régime toute la journée,
01:53:20 est-ce que vous avez le choix de les faire tourner à un moment où ça coûte moins cher,
01:53:24 ou ça, ce n'est pas quelque chose que vous pouvez prendre en considération ?
01:53:28 Alors, je ne suis pas économiste, mais évidemment, au niveau de l'électricité,
01:53:32 on essaye de faire des économies.
01:53:34 On nous a demandé de faire une baisse de consommation.
01:53:37 J'ai baissé ma consommation électrique de 50% en deux ans.
01:53:41 Comment je fais ? Je travaille avec l'inertie.
01:53:43 Je chauffe mes fours en heure creuse, et quand ça passe en heure pleine,
01:53:47 évidemment, je vais cuire avec l'inertie de mes fours.
01:53:51 Mais je ne peux plus cuire toute la journée,
01:53:53 donc forcément un client qui va venir à 19h, va se retrouver avec une baguette,
01:53:57 et fatalement, elle ne sort pas du four.
01:53:59 Donc, j'ai de gros problèmes de vente, évidemment.
01:54:02 Et comme vous le disiez, au niveau de l'industrie,
01:54:05 je ne peux pas me rivaliser avec une baguette de Leclerc ou d'un autre hypermarché.
01:54:10 Concurrence déloyale.
01:54:13 C'est le maître mot, en effet.
01:54:16 On se souvient, Pierre Frédéric, que les factures avaient déjà bondi il y a deux ans.
01:54:22 Vous vous souvenez quand le gouvernement avait dit
01:54:24 "On va donner un coup de pouce, on va tenter de régler ça avec les commerçants,
01:54:28 on va dédier des agents à essayer de comprendre comment ça marche".
01:54:32 Est-ce que vous avez été épaulé dans cette période-là,
01:54:34 quand on disait "Voilà, il y a 25 à 30% de bons, de hausses dans les tarifs énergétiques".
01:54:39 Je vous vois déjà sourire.
01:54:41 Vous vous êtes senti là complètement démuni à ce moment-là ?
01:54:45 Non seulement démuni, mais seul.
01:54:47 On a une fédération, j'ai quitté cette fédération parce qu'elle n'a aucun pouvoir.
01:54:53 Forcément, on n'est pas une holding, on est des commerçants, des artisans.
01:54:58 On travaille tout seul et on ne peut pas se battre.
01:55:01 Donc merci au ministre de l'Économie de nous rappeler que 10% ce n'est pas grand-chose.
01:55:07 D'accord, merci.
01:55:09 L'inflation, l'Ukraine.
01:55:11 Merci l'Ukraine.
01:55:12 Tout est de la faute de tout le monde, sauf du gouvernement, sauf de leurs décisions.
01:55:16 Alors que ce soit européens ou français, mais je suis en colère.
01:55:22 Je n'ai pas d'autre mot.
01:55:24 Ça fait deux ans que je suis en surmanage, en burn-out.
01:55:27 Je suis obligé de travailler.
01:55:28 Donc oui, les charges sont énormes.
01:55:30 Bon, on licencie, pas de problème.
01:55:32 Donc moi et ma femme, on est deux dans une boulangerie.
01:55:35 On fait 5h-19h, je fais 90h.
01:55:37 Ça fait six mois que je ne me paye pas pour sauver ma boîte.
01:55:40 Je fais comment maintenant ? Je fais comment ?
01:55:43 Restez avec nous quelques secondes parce qu'on va faire réagir nos invités.
01:55:45 Évidemment, son émotion à l'escordier, elle est palpable.
01:55:48 Ça nous prend un peu au trip, surtout que ça fait…
01:55:50 C'est ce que je disais tout à l'heure.
01:55:52 Ça fait deux ans, trois ans qu'on parle du calvaire, il faut le dire,
01:55:54 des artisans boulangers, en fait.
01:55:56 Tout à fait, exactement.
01:55:58 Et puis, en fait, il y a la question, en effet,
01:56:01 on sent Bruno Le Maire qui renvoie là-bas à chaque fois
01:56:04 le conflit entre l'Ukraine et la Russie, etc.
01:56:06 Mais jamais on ne sent la responsabilité du gouvernement,
01:56:09 qui en fait se soumet aussi à Bruxelles avec une tarification stable,
01:56:13 enfin, qu'ils veulent calquer sur ce modèle-là.
01:56:16 Donc on se retrouve avec, en effet, un coût de l'électricité
01:56:18 égal à celui du gaz et des conséquences
01:56:21 qui sont sans précédent sur les couples.
01:56:24 Et puis, pareil, quand Bruno Le Maire nous explique,
01:56:26 notamment pour les couples avec enfants et maisons individuelles
01:56:28 qui sont chauffées à l'électricité, que la hausse sera de 18 euros,
01:56:31 on peut en douter aussi.
01:56:32 - Et puis ça, c'est une moyenne. - Certainement.
01:56:34 Ça ne tient pas compte des cas particuliers.
01:56:36 Écoute des maisons où on a trois ou quatre enfants.
01:56:39 Exactement, et on repasse à la fin de l'année,
01:56:40 on verra bien si la moyenne est de 18 euros par jour.
01:56:42 Et après ça, on veut encourager la natalité.
01:56:44 Sur quel marché de voleur est-il possible d'imaginer
01:56:48 un mégawatt-heure qui passe de 50 euros à 1 000 euros ?
01:56:51 Comment c'est possible ?
01:56:54 Moi, je veux bien qu'il y ait un prix du marché,
01:56:55 que ça coûte de l'argent de fabriquer de l'électricité.
01:56:57 Comment on est passé, en temps de crise,
01:56:59 de 50 euros à 1 000 euros, le mégawatt-heure ?
01:57:03 Et en se disant la chose suivante,
01:57:05 pour ne pas modifier le système du marché européen d'électricité
01:57:08 tel qu'il est conçu aujourd'hui,
01:57:10 c'est-à-dire au prix de la dernière centrale mise en oeuvre,
01:57:12 c'est-à-dire au prix le plus cher au final pour le consommateur,
01:57:16 pour ne pas modifier ça, alors on fait un bouclier
01:57:20 qui temporairement, évidemment, est poche,
01:57:23 mais qui ne peut pas résister dans le temps.
01:57:25 Donc si on ne réforme pas en profondeur
01:57:27 le marché de l'électricité européen, c'est impossible.
01:57:30 Et les répercussions, elles sont très concrètes.
01:57:32 Et le boulager que vous interviewez là,
01:57:36 qui est là, évidemment, parce que c'est insupportable
01:57:38 de voir des conséquences concrètes sur des gens,
01:57:40 sur des travailleurs comme ça, tout ça,
01:57:42 parce qu'on ne veut pas réformer un système qui est profondément injuste.
01:57:44 Sachant que l'Espagne a renégocié elle-même cette tarification unique,
01:57:47 donc c'est quelque chose qu'avec un peu de courage, on pourrait faire.
01:57:49 C'est vrai. On peut le faire quand on le veut.
01:57:50 Jean-Claude, c'est un crève-cœur.
01:57:51 Et puis combien, parce qu'on va lui poser la question,
01:57:53 combien d'autres commerçants dans le même village
01:57:54 qui sont au même régime ?
01:57:55 C'est insupportable. Écoutez, cet artisan boulanger
01:57:57 qui là est confronté à des choses simples,
01:57:59 il ne peut pas se payer.
01:58:02 Ça fait six mois qu'il ne se paie pas,
01:58:04 il se paie de quelques dizaines ou quelques centaines d'euros avec son épouse.
01:58:07 Mais c'est vrai que c'est une contre-publicité terrible pour l'Europe.
01:58:12 Parce que là, on voit bien que chacun a essayé de bâtir un système
01:58:18 qui a fait bondir les prix de l'électricité.
01:58:20 Pourquoi ?
01:58:21 Entre autres parce qu'il fallait, c'est vrai, aider l'Ukraine,
01:58:24 parce que d'un seul coup, il n'y avait plus de gaz.
01:58:27 Ça tapait évidemment en plein sur l'Allemagne,
01:58:30 qui avait supprimé, très bonne idée de Mme Merkel,
01:58:32 la totalité du nucléaire.
01:58:34 On voit les résultats aujourd'hui.
01:58:36 L'Europe ne sait plus comment s'y prendre.
01:58:38 Et je suis ton avis, c'est pas acceptable.
01:58:43 Quand on est un pays qui a combien ? 50 ou 55 centrales nucléaires en service
01:58:48 et qui fonctionnent, on n'arrive pas à comprendre pourquoi l'électricité,
01:58:52 avec laquelle on a consacré des efforts financiers considérables
01:58:56 depuis 40 ou 50 ans, comment on se retrouve dans une situation ?
01:58:59 Parce qu'on a une autonomie énergétique.
01:59:01 Parce qu'on a une espèce d'accord, gaz et électricité,
01:59:03 on porte le gaz et on fait dans le coup,
01:59:05 parce que voilà, c'est le prix de Bruxelles,
01:59:07 et que c'est comme ça et que c'est pas autrement.
01:59:09 Et bien c'est comme ça et que c'est pas autrement,
01:59:11 vous allez voir les abstentions qu'il va y avoir au mois de juin.
01:59:13 Merci beaucoup Pierre Frédéric d'avoir accepté de témoigner.
01:59:15 On est vraiment de tout cœur avec vous.
01:59:17 A vrai dire, on ne sait pas trop quoi vous dire,
01:59:19 parce qu'on n'a pas la main sur ce sujet,
01:59:21 mais on vous souhaite quand même que les mouvements,
01:59:23 on sent bien qu'il y a des mouvements qui sont en train de naître aussi,
01:59:26 et que ces manifestations puissent peser aussi dans la balance des négociations.
01:59:29 Et bon courage et bonne chance à vous.
01:59:31 On reprendra de vos nouvelles d'ici quelques semaines, si vous le voulez bien.
01:59:34 J'aimerais qu'on parle d'une autre problématique.
01:59:36 Vous savez, pour préserver les dauphins,
01:59:38 les pêcheurs français et étrangers d'ailleurs du golfe de Gascogne,
01:59:40 sont cantonnés au port pendant un mois,
01:59:42 à compter d'aujourd'hui, c'est une première,
01:59:44 depuis je crois le sortir de la guerre.
01:59:47 Et évidemment, on imagine ce que ça entraîne,
01:59:50 comme manque à gagner pour eux,
01:59:52 certains parlent même de casse sociale.
01:59:54 Alors bien sûr, il y aura des indemnisations,
01:59:56 ça a été annoncé aujourd'hui, je crois, à hauteur de 80%,
01:59:59 mais sans doute que ça ne suffira pas.
02:00:01 On peut peut-être en dire un mot avant d'avoir un invité très vite là-dessus, Eric ?
02:00:03 - Oui, c'est toujours pareil,
02:00:05 on dit il n'y a plus de quoi qu'il en coûte, mais ce n'est pas grave.
02:00:07 On demande aux pêcheurs de rester à quai,
02:00:09 et puis pendant un mois, voire plus,
02:00:11 ils vont être privés de travail,
02:00:13 alors que déjà ils ont des revenus extrêmement faibles,
02:00:15 ils ont dû affronter les problèmes,
02:00:17 les ostréoculteurs ont eu des problèmes d'huîtres,
02:00:19 on a eu dans le golfe de Saint-Brieuc, rappelez-vous,
02:00:21 des éoliennes marines,
02:00:23 à chaque fois, et puis il y avait aussi la question
02:00:25 des eaux territoriales avec les Anglais,
02:00:27 les pêcheurs, là vraiment, se retrouvent victimes,
02:00:29 arbitrairement, et en plus une décision du Conseil d'État.
02:00:32 Alors on ne sait pas que c'est le Conseil d'État qui décide.
02:00:34 - Oui, alors c'est le juge, j'ai regardé,
02:00:36 parce que j'étais comme toi très surpris,
02:00:38 comment se fait-il que le Conseil d'État se mêle
02:00:40 des sidons politiques qui ne sont pas de son ressort ?
02:00:42 C'est le juge des référés
02:00:44 qui a estimé que le secrétaire d'État à la maire
02:00:47 avait pris une décision insuffisante
02:00:49 par rapport au problème des dauphins,
02:00:51 problème qui était posé, et donc qui a pris cette décision,
02:00:53 hop, pendant un mois, 450 bateaux restent au port.
02:00:57 - José Jounot est avec nous, président de la CNAM,
02:01:00 c'est le Centre National pour l'Action de l'État en Mer.
02:01:03 Comment, bonjour et merci d'être avec nous,
02:01:05 on a deux minutes, on aimerait quand même vous poser
02:01:07 une ou deux questions, comment on va régler ce problème,
02:01:09 les 80% d'indemnisation ?
02:01:11 Évidemment c'est un début, mais qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
02:01:14 - Le Coréatan, Comité Régional des Pêches et des Élevages Morts,
02:01:18 comment vous dire, ces 80% d'indemnisation
02:01:23 d'Aïs Joss ne sont pas validées, il faut bien le savoir.
02:01:25 On est pour le moment dans l'annonce,
02:01:27 mais on n'est pas dans la réalité.
02:01:29 On attend encore les modalités d'application,
02:01:31 si elles doivent venir.
02:01:33 - Est-ce que vous comprenez la décision
02:01:35 de supprimer la pêche pendant un mois,
02:01:39 ou on aurait pu faire autrement,
02:01:41 ou délimiter des zones un peu plus à risque ?
02:01:43 - Non, non, c'est là justement qu'on ne comprend pas.
02:01:46 C'est-à-dire qu'il n'y a aucun chiffre
02:01:48 qui est vérifié, validé, viabilisé.
02:01:50 Même les dernières retombées du CIEM qui arrivent
02:01:53 font qu'on a l'impression qu'il y a eu
02:01:55 une espèce de manipulation au niveau des chiffres
02:01:58 vis-à-vis du Conseil d'État,
02:02:00 qui fait qu'aujourd'hui on arrive à cette triste aberration.
02:02:04 - C'est quoi ? C'est l'œuvre d'un lobbying intense
02:02:07 qui ne dit pas son nom,
02:02:09 ou c'est juste qu'on ne veut pas se mettre
02:02:11 une partie des associations à dos ?
02:02:14 Pourquoi on en arrive à des extrémités ?
02:02:16 - Je vais être très franc, parce que jusqu'à présent
02:02:19 on a toujours évité de rentrer dans ce débat.
02:02:21 On nous accuse aujourd'hui du lobbying de la Grande Pêche,
02:02:24 alors qu'aujourd'hui on subit, nous,
02:02:26 carrément les lobbyings de certaines ING.
02:02:29 On devient le tueur de dauphins,
02:02:31 on devient les méchants de la mer,
02:02:33 alors que la profession de marin-pêcheur,
02:02:35 tous les gens qui connaissent un petit peu
02:02:37 le guérivage savent que ce n'est pas du tout ça.
02:02:39 Et quelque part, plus ça va, moins ça passe.
02:02:42 - Bon, une dernière question, alors 10 secondes.
02:02:44 Vous n'allez pas accepter les 80%
02:02:46 et vous allez vous battre pour la totalité ?
02:02:48 - On va se battre pour que notre média continue à exister, toujours.
02:02:53 Parce que là, très clairement, c'est nous qui sommes en voie d'extinction.
02:02:56 - Merci beaucoup José Jounot.
02:02:58 On ne peut pas déborder sur le punchline ?
02:03:00 - Non, j'avais juste une demi-question.
02:03:02 Ce n'est qu'une décision française.
02:03:04 Est-ce qu'on va empêcher les autres bateaux
02:03:06 d'autres nations de venir pêcher dans le golfe de Gascogne ?
02:03:10 - C'est une bonne question, on la poursuivra un petit peu plus tard.
02:03:13 Merci beaucoup José Jounot, tout de suite, punchline.
02:03:15 Merci à tous nos invités, Laurence Ferrari.
02:03:17 On se retrouve demain, bien sûr, dès 14h.
02:03:19 -C'était un peu explosif.
02:03:21 Merci.