180 Minutes Info (Émission du 05/01/2024)

  • il y a 8 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bienvenue. En ce vendredi, je suis ravie de vous retrouver,
00:00:03 de vous accompagner pour une nouvelle édition
00:00:04 de 180 minutes info avec Isabelle Piboulot,
00:00:07 -Bonjour. -OJT. Bonjour, Isabelle.
00:00:09 Dans un instant, on se retrouve, bien sûr.
00:00:10 Ce sera parti pour 3 heures d'émission
00:00:12 avec beaucoup d'invités, évidemment,
00:00:13 cet après-midi encore, juste après l'Ephéméride du jour.
00:00:15 À tout de suite.
00:00:16 Chers amis, bonjour.
00:00:22 Nous fêtons aujourd'hui la Saint-Edouard,
00:00:24 un roi anglais, mort en 1066
00:00:27 et parfois injustement traité.
00:00:29 Un de ses biographes a écrit de lui
00:00:31 qu'il était médiocre et sans caractère.
00:00:34 Il présentait par ailleurs la particularité d'être albinos,
00:00:37 ce qui ne rendait pas toujours bienveillant
00:00:39 le regard des autres. Tout ceci est très injuste.
00:00:42 Élevé en Normandie, Edouard n'arrive en Angleterre
00:00:45 qu'à l'âge de 25 ans pour monter sur le trône.
00:00:48 Très vite, il va faire preuve d'un souci profond
00:00:50 pour son peuple, trop peut-être,
00:00:52 et les puissants en profitent pour prendre le pouvoir.
00:00:56 Edouard est un admirable chrétien.
00:00:58 On le dit d'une piété quasi monastique.
00:01:01 Il prie sans cesse, il fait preuve
00:01:03 d'un recueillement spectaculaire pendant les messes
00:01:06 et il vit très sobrement.
00:01:08 Sachez aussi qu'on lui doit la reconstruction
00:01:10 de la cathédrale de Westminster
00:01:12 dans laquelle il fut enterré.
00:01:14 Une violente querelle de succession
00:01:17 naîtra après sa mort, puisqu'il n'avait pas d'enfant.
00:01:20 Celui qui va la remporter n'est autre que le célèbre
00:01:23 Guillaume le Conquérant.
00:01:25 Le temps passant, Edouard le Confesseur
00:01:27 deviendra un véritable symbole,
00:01:29 un ciment de l'unité du royaume.
00:01:32 Et voici pour finir un extrait de l'évangile de saint Jean,
00:01:35 qui est lu à la messe aujourd'hui.
00:01:37 "N'aimons pas en parole, ni par des discours,
00:01:41 "mais par des actes et en vérité."
00:01:43 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:45 A demain, chers amis. Ciao.
00:01:47 -Et nous en voici pour débuter l'émission
00:01:51 par le journal d'Isabelle, Isabelle Alahoune,
00:01:53 cet hommage national qui a été rendu ce matin
00:01:56 par le président de la Commission européenne,
00:01:59 Jacques Delors.
00:02:00 -Depuis la cour des Invalides,
00:02:01 Emmanuel Macron a salué la mémoire
00:02:04 de l'ancien président de la Commission européenne.
00:02:06 Jacques Delors est décédé le 27 décembre,
00:02:09 à l'âge de 98 ans.
00:02:10 Il restera pour beaucoup l'homme qui a su réconcilier la France
00:02:14 avec l'Europe et l'Europe avec son avenir.
00:02:16 On écoute le chef de l'Etat.
00:02:18 -Ce fut là, sans doute,
00:02:19 l'une de ses plus grandes oeuvres de réconciliation,
00:02:22 celle de 1983.
00:02:26 Réconcilier dans ce moment décisif
00:02:29 le socialisme de gouvernement
00:02:31 avec l'économie sociale de marché.
00:02:34 Réconcilier véritablement la France avec l'Europe.
00:02:39 -Alahoune, la cour des comptes qui étrie le gouvernement français
00:02:42 sur sa politique de lutte contre l'immigration.
00:02:45 -Selon elle, la stratégie de la France est inefficace,
00:02:48 notamment pour appliquer les obligations
00:02:50 de quitter le territoire français.
00:02:52 Seuls 10 % des OQTF sont exécutés.
00:02:55 Pour mieux comprendre la situation,
00:02:57 nos équipes se sont rendues à Menton,
00:02:59 près de la frontière italienne.
00:03:01 Les contrôles se multiplient, mais les forces de l'ordre
00:03:04 manquent de moyens.
00:03:05 -Dans ce poste de Menton, près de Nice,
00:03:07 des migrants sont remis à la police des frontières italiennes,
00:03:11 leur point de départ.
00:03:12 Une procédure quasiment quotidienne
00:03:15 et pourtant inefficace.
00:03:16 -Quand on ramène ces individus en Italie,
00:03:19 que se passe-t-il ?
00:03:20 Ils reviennent par la montagne après être passés par Menton.
00:03:24 En gros, ils reviennent, si je puis dire, par la fenêtre.
00:03:27 -Les interpellations étant nombreuses,
00:03:29 la police n'a pas les moyens suffisants
00:03:32 pour contrôler et identifier les étrangers.
00:03:34 -On ne peut pas contrôler ces individus
00:03:37 partant du principe qu'ils n'ont pas commis d'infraction.
00:03:40 C'est la 1re chose.
00:03:41 En réalité, peut-être faudrait-il
00:03:43 qu'on puisse travailler de concert avec nos collègues douaniers,
00:03:47 avec nos collègues gendarmes, qui ont un arsenal juridique
00:03:50 qui est un peu plus pléthore que le nôtre.
00:03:52 -Faute de place dans les centres d'accueil,
00:03:55 ces jeunes mineurs isolés se retrouvent à attendre
00:03:58 devant la caserne de Menton, venue du Mali il y a 4 mois.
00:04:01 Sidi, 16 ans, attend toujours d'être placé.
00:04:03 -On ne mange pas, on ne se lave pas, il n'y a rien.
00:04:07 -Peu de moyens et de nombreux migrants
00:04:09 qui affluent chaque jour.
00:04:10 Les habitants de Menton font également le constat.
00:04:13 -Pour avoir habité proche de la gare routière,
00:04:16 je le voyais tous les matins venir et récupérer des jeunes
00:04:19 qui essayaient de dépasser la limite des 30 km.
00:04:23 -La Cour des comptes a évalué le coût annuel
00:04:26 de la politique de lutte contre l'immigration irrégulière
00:04:29 en France, à 1,8 milliard d'euros.
00:04:31 -4 hommes ont été condamnés hier
00:04:33 pour avoir attaqué le commissariat.
00:04:35 C'était à l'occasion des émeutes du mois de juin.
00:04:37 -Un seul prévenu a été relaxé, faute de preuves.
00:04:40 Les 4 individus sont âgés d'une vingtaine d'années.
00:04:43 Le tribunal correctionnel de Versailles les a condamnés
00:04:46 à des peines allant de 1 à 2 ans de prison ferme
00:04:49 à Elancourt. Les dégâts causés par les émeutes
00:04:51 représentent plus de 100 000 euros,
00:04:54 a rappelé la présidente du tribunal.
00:04:56 -On évoque ce fléau, les "homejacking",
00:04:58 qui sont de plus en plus récurrents.
00:05:00 -Exemple à Florence, dans le Gers.
00:05:02 Une habitante de 88 ans en a fait les frais.
00:05:05 Dans la nuit du 30 au 31 décembre,
00:05:07 son domicile a été cambriolé par deux individus.
00:05:09 Le fils de la victime a témoigné au micro de Jean-Luc Thoma.
00:05:13 -Ils ont commencé par forcer la petite serrure de la véranda,
00:05:17 qui est très facile, apparemment, à enlever.
00:05:19 Puis, après, ils sont rentrés et se sont attaqués à coups de pied
00:05:23 à la porte, trois points en bois.
00:05:25 Ils ont fait péter deux points. Ils sont rentrés, ils ont fouillé.
00:05:28 -Les voleurs cagoulés arrivent ensuite
00:05:31 dans la chambre de Janine, 88 ans.
00:05:33 Elle est réveillée, il lui braque une torche dans les yeux,
00:05:36 puis trouve des bijoux, son téléphone portable.
00:05:39 Janine a dû répondre. Elle leur dit "sortez de ma chambre,
00:05:42 "on n'attaque pas une vieille dame".
00:05:44 Les cambrioleurs s'enfuient. Le mode opératoire surprend.
00:05:48 -Je vous dis ce qu'a dit le gendarme.
00:05:50 "J'ai jamais vu ça. Ca fait 5 ans qu'il est ici.
00:05:53 "C'est la 1re fois qu'on a quelqu'un qui rentre
00:05:56 "avec une personne dans la maison."
00:05:58 -Il y a un an, un voisin subit un cambriolage dans la même rue.
00:06:01 -Ils sont passés par la porte d'entrée,
00:06:03 ils ont arraché la serrure, ils sont rentrés,
00:06:06 ils ont volé les bijoux, ils ont vidé les chambres
00:06:09 et quelques tiroirs dans la cuisine.
00:06:11 -Pour les habitants du quartier, les vols se multiplient.
00:06:14 Il y a un ras-le-bol.
00:06:16 -C'est depuis 4-5 ans qu'on a beaucoup de cambriolages.
00:06:19 On se demande jusqu'à quand on va y passer à côté.
00:06:22 -Selon la mairie de Florence, il y a eu 21 cambriolages en 2023,
00:06:27 5 de plus qu'en 2022.
00:06:29 80 % se sont déroulés de jour.
00:06:32 -Au Proche-Orient, 3 mois après le début de la guerre,
00:06:35 Israël continue la chasse aux tunnels dans la bande de Gaza.
00:06:38 -Les tunnels permettent aux ramasses d'évoluer
00:06:41 dans la région. Sur ces images fournies par l'armée israélienne,
00:06:44 on y voit des soldats qui découvrent des entrées de tunnels
00:06:47 avant de les détruire.
00:06:49 Un site de fabrication d'armes a aussi été trouvé
00:06:52 à l'intérieur des tunnels.
00:06:54 -Dans le même temps, 3 nouveaux otages israéliens
00:06:56 ont pu être identifiés.
00:06:58 -Un porte-parole de l'armée israélienne l'a annoncé hier.
00:07:01 Ces 3 citoyens étaient portés disparus
00:07:03 depuis l'attaque du ramasse le 7 octobre.
00:07:06 Au total, désormais, au moins 132 personnes
00:07:08 sont toujours retenues en otage à Gaza.
00:07:10 Je vous propose d'écouter Daniel Hagary.
00:07:14 -Aujourd'hui, je voudrais vous informer
00:07:16 que 3 citoyens portés disparus jusque-là
00:07:18 ont été identifiés comme otages.
00:07:20 Cette décision a été prise à la lumière de l'épuisement
00:07:23 des opérations de recherche et d'enquête
00:07:26 sur le territoire du pays,
00:07:27 et après un examen de tous les scénarios raisonnables
00:07:30 et des informations dont nous disposons.
00:07:33 Nous continuerons à informer les familles des otages
00:07:36 de tous les détails.
00:07:37 -On va parler du soutien de la France aux civils à Gaza,
00:07:40 qui se poursuit.
00:07:41 -Le ministère des Affaires étrangères
00:07:44 informe qu'un second bateau est parti du Havre
00:07:46 pour livrer l'ensemble des 700 tonnes
00:07:48 de suppléments nutritionnels.
00:07:50 Depuis le 28 octobre,
00:07:52 plus de 1 000 tonnes de frais humanitaires
00:07:54 ont été livrées aux civils gazaouis.
00:07:56 La France participe au pont aérien
00:07:58 mis en place par l'Union européenne.
00:08:00 -Et puis, une polémique.
00:08:01 Un chercheur au CNRS affirme respecter le Hamas.
00:08:05 -Le CNRS, si on le rappelle,
00:08:06 le Centre national de recherche scientifique.
00:08:09 François Burga s'est exprimé sur X et il déclare...
00:08:12 "Précisons mon point de vue.
00:08:14 "J'ai infiniment, je dis bien infiniment,
00:08:16 "plus de respect et de considération
00:08:18 "pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l'Etat d'Israël.
00:08:21 "PS, je ne pense pas être le seul, bien au contraire."
00:08:24 Une déclaration qui a fait réagir
00:08:26 maître Gilles-William Golnadel.
00:08:28 L'avocat dénonce une ignominie. Ecoutez.
00:08:31 -En réalité, monsieur Burga est coutumier de l'ignominie.
00:08:36 Je vous précise qu'il fait partie du CNRS.
00:08:41 Et je questionnerai le CNRS sur cet aspect de la question.
00:08:45 Donc, il est dans la justification d'un pogrom épouvantable.
00:08:49 Et là, il explique qu'il a de la considération
00:08:52 pour les pogromistes.
00:08:54 Je pense qu'en droit,
00:08:55 nous sommes dans l'apologie de la haine,
00:08:59 et j'ose espérer, et j'invite même le parquet
00:09:02 à se saisir contre monsieur Burga.
00:09:04 Mais si le CNRS ne prend pas les conséquences,
00:09:10 ne tire pas les conséquences de cette dernière ignominie,
00:09:13 eh bien, le CNRS sera complice.
00:09:17 Voilà la réalité des choses.
00:09:19 -Pratiquement 5 ans après la profanation
00:09:21 du cimetière juif de Katzenheim,
00:09:23 la justice requiert un non-lieu.
00:09:25 -Aucun suspect n'a été identifié.
00:09:28 Le 19 février 2019, une centaine de tombes
00:09:30 avaient été recouvertes de croix gammées.
00:09:33 Emmanuel Macron s'était rendu sur place
00:09:35 pour témoigner de son soutien.
00:09:37 Cette réquisition de non-lieu est un échec
00:09:39 pour le maire de la commune.
00:09:41 -Le travail a été fait par la gendarmerie
00:09:44 et par la justice,
00:09:47 mais effectivement, ces gens-là
00:09:50 sont passés par les mailles du filet.
00:09:52 Forcément, pour les habitants du village,
00:09:54 c'est un échec, même si derrière,
00:09:56 tout a été mis en oeuvre
00:09:58 pour que derrière, les coupables soient retrouvés.
00:10:00 Le village est encore très marqué
00:10:03 par ce drame.
00:10:05 Nous, ce qu'on demande, c'est tout simplement
00:10:08 qu'on découvre qui a fait ça.
00:10:09 -Le reste de l'actualité s'écrit dans le Pas-de-Calais,
00:10:12 avec ces nouvelles inondations et des habitants
00:10:15 qui sont résignés.
00:10:16 -Le fleuve de La Haie est encore sorti de son lit cette semaine.
00:10:21 Comme en novembre, la commune de Bourte
00:10:23 est encore submergée.
00:10:24 Le récit de Maxime Legay.
00:10:26 -Une ville entière figée par les eaux.
00:10:32 A Bourte, dans le Pas-de-Calais,
00:10:34 la commune a été de nouveau touchée par les inondations
00:10:38 pour la troisième fois depuis novembre,
00:10:40 celle de trop pour les habitants.
00:10:42 -On avait racheté tout ce qu'il fallait,
00:10:44 tous les intérieurs, tout ce qu'il nous fallait,
00:10:47 en début de semaine.
00:10:48 Si le gouvernement est capable de me donner
00:10:50 un peu près la valeur de ma maison, même que j'en perds un peu,
00:10:54 demain, je leur donne, je déménage, je rachète ailleurs,
00:10:57 j'en ai marre.
00:10:58 -Ici, l'eau est rapidement montée jusqu'à 90 cm.
00:11:02 De nombreuses routes sont devenues impraticables,
00:11:05 à moins d'être munies d'un tracteur.
00:11:07 Une situation qui paralyse l'activité de la ville.
00:11:11 -Il faut qu'on recommence l'année, on a des familles à nourrir,
00:11:14 on a des familles à faire travailler,
00:11:17 et on est à l'arrêt, on devait reprendre l'activité aujourd'hui,
00:11:22 on a dû annuler parce que les salariés
00:11:24 peuvent pas venir jusqu'à l'entreprise.
00:11:27 -En déplacement dans le Pas-de-Calais ce jeudi,
00:11:30 le ministre de la Transition écologique Christophe Béchut
00:11:33 a promis des réponses exceptionnelles
00:11:36 en aide aux sinistrés.
00:11:37 -Un mot de ce groupe de jeunes catholiques de Trappes
00:11:40 qui a été reçu hier par le pape.
00:11:42 Ca s'est passé au Vatican.
00:11:44 -Ces jeunes font partie
00:11:45 de la Fraternité missionnaire des Cités.
00:11:47 Ils se sont entretenus avec le souverain Pontife
00:11:50 au sujet de la situation dans les quartiers difficiles.
00:11:53 Sur notre antenne, père Etienne Guillet,
00:11:56 le prêtre qui a accompagné le groupe,
00:11:58 évoque un pape ancré dans la réalité.
00:12:00 -Il a, par contre, clairement désigné dans son message
00:12:04 les fragilités, les violences
00:12:06 que des jeunes des régions, des quartiers populaires de France,
00:12:10 mais peut-être de beaucoup d'autres quartiers populaires,
00:12:13 peuvent vivre et de la difficulté à se déployer pleinement.
00:12:16 En tout cas, je suis reparti en me disant
00:12:19 voilà un pape qui connaît peut-être pas précisément
00:12:22 la situation de Trappes dans les Yvelines,
00:12:24 mais qui sait bien aussi que vivre dans les quartiers fragiles
00:12:28 est aujourd'hui quelque chose de compliqué pour un jeune.
00:12:31 Il n'y avait aucun déni de réalité.
00:12:33 -Boncou Isabel, pour un nouveau rappel des principaux titres.
00:12:37 Dans un instant, on revient et on s'intéresse de plus près
00:12:40 à ce rapport qui étrille la politique migratoire française,
00:12:43 le rapport de la Cour des comptes.
00:12:45 On verra que les croisements de fichiers n'étaient pas effectifs,
00:12:49 qu'il n'y a pas de transmission interministérielle
00:12:52 qui pourrait réguler la politique migratoire.
00:12:55 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
00:12:57 -De retour avec vous dans "180 minutes info"
00:12:59 pour le décryptage de cette émission.
00:13:02 J'accueille sur ce plateau Louis Larridon,
00:13:04 secrétaire national des jeunes socialistes.
00:13:07 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:13:09 Victor Heraud, bienvenue à vous également.
00:13:11 Vous êtes journaliste chez "Valeurs actuelles".
00:13:14 On va reparler plus dans le détail avec d'autres aspects
00:13:17 de ce fameux rapport de la Cour des comptes
00:13:20 qui, depuis hier, est sévère sur la politique migratoire française,
00:13:24 qui étrille même le gouvernement
00:13:26 avec une absence de fichiers croisés,
00:13:28 un manque de contrôle, pas d'aide au retour,
00:13:31 mis en avant, et ce coup global faramineux.
00:13:33 On y reviendra peut-être.
00:13:35 On s'intéresse aussi à la difficulté de parvenir à une OQTF.
00:13:38 Dans le reportage qui suit,
00:13:40 il y a de multiples obstacles
00:13:42 qui sont mis en lumière par Barbara Durand.
00:13:44 -Les contrôles opérés aux frontières
00:13:46 sont tout d'abord très restreints.
00:13:48 Dans les faits, lorsqu'un individu est interpellé,
00:13:51 seule l'identité qu'il déclare compte,
00:13:54 c'est-à-dire que ses empreintes ne sont pas prises
00:13:57 faute de cadre légal,
00:13:58 ses papiers d'identité ne sont pas scannés,
00:14:01 conséquence, cette personne n'est pas répertoriée.
00:14:04 Cela aurait pourtant facilité son expulsion.
00:14:06 Si cette personne passe la frontière,
00:14:08 mais est sous le coup d'une OQTF,
00:14:10 une obligation de quitter le territoire,
00:14:13 il existe également de très nombreux recours.
00:14:15 Ils ont été quadruplés en dix ans.
00:14:17 On apprend aussi que le ministère de l'Intérieur
00:14:20 ne communique pas avec les autres ministères,
00:14:23 c'est-à-dire que si le ministère de la Santé
00:14:25 n'est pas au courant de cette OQTF
00:14:27 et que l'individu bénéficie de prestations sociales,
00:14:31 il continuera de les toucher.
00:14:32 Enfin, si la France dispose de tous les papiers nécessaires
00:14:35 pour permettre une expulsion,
00:14:37 même d'un laissé-passer consulaire envoyé par le pays d'origine,
00:14:41 l'expulsion, qui se fait par vol commercial,
00:14:43 peut ne pas aboutir si la compagnie aérienne
00:14:46 ou le commandant de bord s'y opposent.
00:14:48 Cela arrive dans un cas sur deux.
00:14:51 Les Républicains font donc cette proposition.
00:14:54 -En utilisant plus les vols Frontex,
00:14:56 des vols charter affrétés par Frontex,
00:14:58 l'Union européenne, vers des pays,
00:15:00 comme on le fait, je pense, pas assez, d'ailleurs,
00:15:03 on pourrait améliorer un tout petit peu,
00:15:06 augmenter de 500, 1 000, 1 500 expulsions par an.
00:15:09 -En France, seuls 10 % des OQTF prononcés
00:15:13 sont exécutés.
00:15:14 -Oui, donc, je vais commencer avec vous.
00:15:17 On voit bien qu'il y a...
00:15:18 D'aucuns critiqueront, évidemment, le manque de moyens,
00:15:22 mais on voit bien que c'est pas seulement l'acle Babelès.
00:15:25 Il y a des manquements au niveau de la chaîne de transmission.
00:15:29 Là, on parle bien des OQTF,
00:15:30 de personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire.
00:15:34 Globalement, le constat, c'est "peu mieux faire".
00:15:36 Quand on veut faire, on l'a vu en matière de terrorisme,
00:15:39 il y avait une remise en question complète
00:15:42 après l'affaire Mohamed Merah.
00:15:43 On croise les fichiers. Là, ça pêche encore.
00:15:46 -Je pense qu'en quelques mots, ce qu'on voit très bien,
00:15:49 c'est qu'on est dans des opérations comme du gouvernement
00:15:52 qui essaient de raser gratis à l'extrême droite
00:15:55 en montrant qu'ils feraient mieux que n'importe qui.
00:15:58 Ils ne font pas bien les choses.
00:15:59 Si on voulait faire les choses, il n'y a pas beaucoup de mystère.
00:16:03 Pour faire bien une politique, il faut réinvestir dans les services.
00:16:07 Il faut plus de policiers, une gestion active des flous,
00:16:10 une meilleure gestion, une meilleure surveillance.
00:16:13 On a vu un chiffre intéressant, l'augmentation des recours.
00:16:16 C'est une très bonne chose.
00:16:18 Si on veut que la justice se saisisse efficacement de ces recours,
00:16:21 il faut donner plus de moyens.
00:16:23 Parmi les OQTF qui font des recours,
00:16:25 c'est le cas de quelqu'un dont on ne veut pas qu'il reste
00:16:28 sur le territoire national.
00:16:30 Il faut que la justice traite rapidement son recours.
00:16:33 On se rend compte qu'administrativement,
00:16:35 cette OQTF n'est pas adaptée.
00:16:37 On peut penser à un médecin.
00:16:39 Il y a des médecins qui ont été visés par des OQTF
00:16:42 et à qui on aurait dû expulser.
00:16:44 Il faut que la justice traite efficacement leurs dossiers.
00:16:47 Il faut plus de moyens dans nos services publics.
00:16:50 La police, la protection du frontière,
00:16:52 c'est un bien commun pour la France.
00:16:54 - C'est intéressant. La multiplication des recours,
00:16:57 c'est une bonne chose.
00:16:58 Or, la loi, dont on sait qu'elle va être retoquée
00:17:01 par le Conseil constitutionnel,
00:17:03 précisément, se propose de limiter le nombre de recours.
00:17:07 On voit qu'il y a philosophiquement une approche différente.
00:17:10 Vous allez le contrecarrer sur ce domaine.
00:17:12 - Oui, tout à fait.
00:17:13 Je ne considère pas que ce soit une mesure
00:17:16 ou un débat d'extrême droite.
00:17:18 La France est très en retard par rapport à l'Allemagne
00:17:21 en ce qui concerne les réaccompagnements aidés.
00:17:23 On ne peut pas qualifier de pays d'extrême droite.
00:17:26 On est dans un rapport de 1 à 5.
00:17:28 Nous, on arrive à renvoyer 5 000 personnes
00:17:30 avec les réaccompagnements aidés, eux, 25 000.
00:17:33 On est largement en retard.
00:17:34 Il y a une question de moyens et de volonté.
00:17:37 Il y a aussi la question de ce qu'on nous empêche de faire.
00:17:40 Même si on veut faire quelque chose,
00:17:42 mais que les droits de l'homme et l'Union européenne
00:17:45 nous interdisent de faire des choses efficaces
00:17:48 et qui peuvent être ce qu'attendent les Français,
00:17:51 qu'est-ce que l'Etat peut faire ?
00:17:53 Il peut y avoir énormément de discours,
00:17:55 mais si derrière, on nous empêche d'avoir les moyens
00:17:58 de notre propre politique migratoire et intérieure,
00:18:01 comment peut-on faire ?
00:18:02 - On en revient à toutes les affaires de souveraineté
00:18:05 et de se remettre au supranational.
00:18:07 - C'est une question de souveraineté.
00:18:09 La question se pose.
00:18:10 C'est une bonne chose que l'Union européenne
00:18:13 fixe des cadres collectifs
00:18:14 que le peuple européen, à travers ses frontières communes,
00:18:18 décide de la manière dont sont gérés les flux.
00:18:20 Évidemment que non, sinon, les gens ne seraient pas mécontents.
00:18:24 Mais c'est une bonne chose.
00:18:26 C'est très bien que la Cour européenne des droits de l'homme
00:18:29 se saisit de ce sujet et impose à la France
00:18:32 de faire dignement les choses.
00:18:33 En France, on a un devoir d'humanité.
00:18:37 - Vous pensez qu'elle n'est pas dignement
00:18:39 quand elle envoie des ressortissants ?
00:18:41 - Je n'ai pas contre les OQTF.
00:18:43 C'est une très bonne chose qu'il y ait des recours,
00:18:46 car ça permet à la justice de trancher les OQTF justifiés
00:18:49 qu'il ne faut pas...
00:18:50 - Ou encore faut-il qu'elles aboutissent
00:18:53 une fois que la justice a tranché.
00:18:55 - Mais les moyens qui sont donnés aux services publics,
00:18:58 en l'occurrence, c'est le service public de police, de douane,
00:19:01 et le service public de justice pour traiter ces dossiers,
00:19:05 on ne peut pas défendre un monde
00:19:06 où on finance moins les services publics,
00:19:09 où les policiers ont moins de moyens,
00:19:11 où on ne fait pas de travail collectif.
00:19:13 On définance la sécurité des Français,
00:19:16 la souveraineté des Français.
00:19:18 Mieux financer les services publics, les douanes, la police,
00:19:21 la justice, pour permettre aux gens qui font légitimement,
00:19:24 ou pas, à la justice décidée, des recours.
00:19:27 - Puisqu'on parle de politique européenne,
00:19:30 un mot sur le pacte migratoire conclu il y a des années ?
00:19:33 Est-ce que ça peut changer les choses
00:19:35 et soulager certains pays
00:19:37 qui sont plus soumis à des contraintes ?
00:19:40 - Tout ça ne va rien changer du tout.
00:19:43 Justement, notre désaccord ici est très profond
00:19:45 et se voit clairement,
00:19:47 puisque cette question-là n'est pas...
00:19:49 Vous parliez de peuple européen, c'est un pacte européen.
00:19:53 Toutes ces questions-là se gèrent pays par pays,
00:19:55 avec les peuples de chaque pays.
00:19:57 Dans une démocratie, c'est comme ça.
00:19:59 Il n'y a pas de démocratie européenne,
00:20:01 c'est des démocraties françaises, allemandes, italiennes.
00:20:05 Si un peuple ne voit pas de problème
00:20:07 avec l'immigration qu'il a sur son territoire,
00:20:10 avec le nombre qu'il a,
00:20:11 grand bien lui fasse, à ce moment-là,
00:20:14 il n'y a pas besoin d'appliquer des mesures.
00:20:16 - Si un peuple voisin au sein de l'UE
00:20:18 a une situation trastiquement opposée,
00:20:20 comment est-ce qu'on fait ?
00:20:22 - Sauf qu'on a signé des traités.
00:20:24 On a signé des traités où on s'en remet
00:20:26 à la politique globale.
00:20:27 - Je ne suis pas là pour commenter
00:20:30 s'il faut sortir, signer d'autres traités,
00:20:32 en sortir ou pas, ça, ce n'est pas mon sujet.
00:20:35 La question, c'est si l'État français,
00:20:37 et c'est là qu'on voit que le gouvernement est empêtré,
00:20:40 comment peut-on tenir un discours
00:20:42 si on sait qu'aucune mesure ne peut passer
00:20:44 sans signer des traités ?
00:20:45 - On va peut-être être d'accord sur quelque chose.
00:20:48 On est en 2024, bonne année, meilleur vœu,
00:20:50 c'est l'année des élections européennes.
00:20:53 Si on a des débats à trancher sur le rapport,
00:20:55 il faut voter aux élections,
00:20:57 vous dites qu'il n'y a pas de peuple européen,
00:20:59 moi, je dis qu'il y a un peuple européen,
00:21:01 et ce peuple, via son Parlement,
00:21:03 doit pouvoir se saisir de ses questions
00:21:05 et ne pas retrancher.
00:21:06 Mais il y a des choses qui ne concernent que la France.
00:21:09 Quand la Cour des comptes attaque la gestion financière
00:21:13 et il faut plus de transversalité,
00:21:14 vous travaillez inefficacement.
00:21:16 L'Europe n'a rien à y dire.
00:21:18 La Cour européenne des droits de l'homme
00:21:20 n'a rien à y dire non plus.
00:21:22 Ils disent que vous avez une gestion inefficace
00:21:24 de l'argent des Français.
00:21:26 Je pense qu'il faut l'écouter, mieux travailler,
00:21:28 mieux gérer le service public français,
00:21:31 financé par les Français.
00:21:32 - Vous allez rester un petit moment avec nous
00:21:35 et on aura l'occasion d'intégrer d'autres invités
00:21:37 à cette discussion passionnante et transversale
00:21:40 sur la politique migratoire.
00:21:42 J'aimerais qu'on s'intéresse en quelques minutes
00:21:45 à la rentrée sous tension qui se profile dans quelques jours
00:21:48 pour certains profs, et dans un climat assez morose.
00:21:51 L'Académie de Versailles a placé sous protection fonctionnelle
00:21:54 une prof d'histoire-géo d'un lycée de Montelajolie
00:21:57 après qu'elle ait été menacée de mort à son domicile.
00:22:01 Sa maison ainsi que sa voiture
00:22:03 avaient également été dégradées à cette occasion.
00:22:06 Regardez ce qui est en jeu, ce qui est en péril pour elle
00:22:09 et ce qui est en danger.
00:22:10 - Selon nos confrères d'Europe 1,
00:22:12 une prof d'histoire-géographie du lycée Jean Rostand
00:22:15 à Montelajolie a été menacée à son domicile
00:22:18 dans la nuit de dimanche à lundi.
00:22:20 Des tags insultants ont été inscrits sur sa maison
00:22:23 et sa voiture a été dégradée.
00:22:25 - Je suis indigné par ce qui s'est passé,
00:22:28 parce que je me dis que nous commençons cette année 2024
00:22:31 comme nous avions terminé l'année 2023,
00:22:34 c'est-à-dire dans un climat d'insécurité oppressant.
00:22:37 Et à un moment donné, une fois ici encore,
00:22:40 nous sommes confrontés à une inacceptable.
00:22:43 - La professeure a déposé plainte.
00:22:45 L'Académie de Versailles a accepté
00:22:47 de la placer sous protection fonctionnelle.
00:22:50 - L'administration, dans ce cas de figure,
00:22:52 doit prendre en charge toutes les mesures
00:22:55 pour, justement, protéger la collègue.
00:22:57 Ca peut passer naturellement
00:22:59 par des contacts étroits avec les forces de l'ordre
00:23:03 en vue d'assurer sa sécurité physique.
00:23:05 Ca peut être également la placer temporairement
00:23:08 dans un autre établissement,
00:23:10 toujours dans cet objectif d'assurer sa sécurité,
00:23:13 voilà, prendre toutes les dispositions
00:23:16 que le rectorat peut prendre de son côté.
00:23:18 - Les auteurs, quant à eux, n'ont pas été identifiés.
00:23:21 Ce lycée est confronté depuis plusieurs années
00:23:24 à de multiples débordements,
00:23:26 avec notamment des jets de mortier au sein de l'établissement.
00:23:30 - Alors, pourquoi cette inquiétude ?
00:23:32 Tanguy Hamon, vous êtes du service police-justice,
00:23:35 vous avez enquêté sur toutes ces affaires.
00:23:38 Elle n'est pas la seule, cette prof de Montelajolie.
00:23:41 Un autre cas s'est fait jour et s'ajoute à la longue liste
00:23:44 qu'on avait déjà décelée avant les vacances
00:23:47 de profs qui s'autocensurent,
00:23:49 qui n'osent plus dispenser leur cours correctement.
00:23:52 Quels autres cas avez-vous répertoriés ?
00:23:55 - Il y a quelques jours, on a appris
00:23:57 qu'un professeur d'histoire-géo du lycée Joliot-Curie de Nanterre
00:24:01 a été la cible de menaces de mort.
00:24:03 Le nom même de l'établissement a été retrouvé,
00:24:05 où on pouvait lire le nom du professeur en question.
00:24:09 Suivi des mots, je cite, "T'es mort, comme Samuel Paty",
00:24:12 est d'une insulte. Une plainte a été déposée.
00:24:15 C'est une affaire suivie par l'Académie de Versailles
00:24:18 et par les forces de police.
00:24:20 Il se pourrait que cette menace soit liée à un cours du professeur
00:24:23 où le sujet du conflit israélo-palestinien avait été abordé.
00:24:27 On parle aussi d'échanges autour, plus globalement,
00:24:30 des attentats islamistes.
00:24:32 La professeure de Nanterre a d'ores et déjà dit
00:24:34 qu'il voulait revenir enseigner au lycée
00:24:37 au moment de la rentrée de janvier, lundi prochain.
00:24:40 L'Académie de Versailles a indiqué qu'elle avait donné son accord.
00:24:44 On ne sait pas si ce sera dans son lycée ou dans un lycée différent.
00:24:48 On cherche à voir quelles mesures de protection
00:24:50 les forces de police pourraient mettre autour de ce professeur.
00:24:54 - Merci pour toutes ces précisions.
00:24:56 Vous restez avec nous si vous voulez rajouter des choses.
00:25:00 - On a parlé de la problématique d'attente à la laïcité,
00:25:03 comme on avait pu les voir dans le cas de Samuel Paty.
00:25:06 Là, on touche au coeur même de l'enseignement,
00:25:09 de l'histoire et des faits historiques.
00:25:11 C'est compliqué d'avoir une remise en question
00:25:14 des élèves qui voudraient écrire l'histoire à leur source.
00:25:18 Les professeurs, c'est le coeur de leur sujet, c'est leur matière.
00:25:21 - Tout d'abord, il faut se dire
00:25:23 que nous devons donner un soutien total et inconditionnel
00:25:27 aux enseignants.
00:25:28 C'est eux qui forment les générations de demain,
00:25:31 qui tentent de réparer du mieux de leur capacité,
00:25:34 du mieux de leur force un ascenseur social
00:25:36 cassé par les gouvernements.
00:25:38 Il faut être intransigeant sur l'école.
00:25:40 En effet, soutien total, inconditionnel aux enseignants.
00:25:44 La question qui doit se poser à nous dans ce contexte,
00:25:47 c'est pourquoi on en arrive là ?
00:25:49 Pourquoi dans certains quartiers, dans certaines villes,
00:25:53 la République n'est plus un modèle satisfaisant
00:25:56 et qu'on se retrouve à avoir une remise en question
00:25:59 de la parole républicaine,
00:26:00 de ce modèle de transmission qui doit être le nôtre ?
00:26:04 Il faut aussi qu'on réinvestisse massivement dans l'école.
00:26:07 Aujourd'hui, on n'investit pas assez,
00:26:09 on ne fait pas de la République un modèle satisfaisant,
00:26:12 un idéal pour plein de jeunes.
00:26:14 La République, c'est l'émancipation,
00:26:17 et l'école, c'est la République.
00:26:19 Si on veut que les jeunes puissent s'émanciper,
00:26:21 il faut donner des moyens aux enseignants,
00:26:24 aux enseignants en première ligne,
00:26:26 il faut mieux les payer, leur donner plus de moyens
00:26:29 de faire cours, de faire passer, de faire comprendre.
00:26:32 - C'est là le nœud du problème.
00:26:34 C'est juste une question de moyens et d'abandon.
00:26:37 Il n'y a pas d'autres composantes.
00:26:39 - On en est à des années d'abandon.
00:26:41 - Communautariste.
00:26:43 - On en est à des années d'abandon d'une politique.
00:26:46 Le communautarisme, c'est juste un modèle qui s'oppose
00:26:49 à notre modèle républicain.
00:26:51 Il faut combattre le communautarisme.
00:26:53 Soit le modèle qu'on défend.
00:26:55 Pour le défendre, il ne suffit pas de dire
00:26:57 que le communautarisme, c'est mal.
00:26:59 Il faut donner un espoir à ces jeunes.
00:27:02 - En un mot, Victor Hérault,
00:27:04 pour trouver une solution à ces problèmes
00:27:06 qui se multiplient.
00:27:08 Il ne faudrait pas que ça devienne,
00:27:10 ces histoires-là, l'arbre qui cache la forêt,
00:27:13 une forêt dense.
00:27:14 - Ce sont les arbres qui cachent la forêt.
00:27:16 J'ai discuté avec plein de professeurs.
00:27:19 Je pense à une jeune professeure
00:27:21 qui était aussi à Nanterre
00:27:23 et qui était donc agressée, en tous les cas menacée,
00:27:26 par un élève de 15 ans qui avait des ciseaux dans sa classe
00:27:29 qui lui avait posé la question,
00:27:31 "Est-ce que tu accepterais de sortir avec un noir ?"
00:27:34 Elle a décidé de ne pas répondre,
00:27:36 car c'est son droit et pas une question de classe.
00:27:39 Cette élève l'a menacée avec des ciseaux.
00:27:41 Elle a refusé pendant 4 semaines de se rendre en cours.
00:27:45 Je ne suis pas sûr que si elle gagnait 2, 4, 10 fois son salaire,
00:27:48 ça aurait changé quoi que ce soit à la taille
00:27:51 et au fait que les ciseaux sont aigusés.
00:27:54 - Il y a des problèmes plus profonds.
00:27:56 - Le vrai problème de fond,
00:27:58 et en un mot, c'est là que je veux insister,
00:28:00 c'est sur la lâcheté des écoles et le pas de vagues.
00:28:03 Elle a voulu porter plainte contre l'enfant
00:28:06 et sa direction l'a engueulée en lui disant que c'était dangereux.
00:28:10 - On verra si Gabriel Attal parvient à assalter ça.
00:28:13 Merci beaucoup. On est un peu pris par le temps.
00:28:15 On revient pour parler de l'actualité internationale
00:28:19 juste après le JT d'Isabelle Piboulot.
00:28:21 - La suite de notre émission, il est 14h30.
00:28:24 Le temps de retrouver Isabelle Piboulot pour le journal.
00:28:27 A la une de votre journal, le procès des attentats de Trèbes
00:28:30 et Carcassonne, dont on sait qu'il s'ouvrira le 22 janvier.
00:28:34 - Souvenez-vous, le 23 mars 2018,
00:28:36 le drame avait fait 4 morts.
00:28:38 Parmi eux, Arnaud Beltrame, lieutenant-colonel de gendarmerie,
00:28:42 s'était substitué à une hôtesse de caisse,
00:28:44 prise en otage dans le supermarché.
00:28:47 A quelques jours du procès, Julie Grand a publié un livre
00:28:50 sur ce qu'elle a vécu.
00:28:51 Célia Barotte et Bamba Gueye vous racontent.
00:28:54 - Il y a 6 ans, c'est dans ce supermarché de Trèbes
00:28:57 qu'Arnaud Beltrame a risqué sa vie pour sauver celle de Julie Grand.
00:29:01 A l'époque, la jeune femme est caissière.
00:29:04 Lorsque Radouane Lachdim pénètre sur son lieu de travail,
00:29:07 elle se cache, puis elle est prise en otage.
00:29:10 Le terroriste lui demande d'appeler la police
00:29:13 et lui dévoile même les raisons de son passage à l'acte.
00:29:16 - Il a justifié son action en parlant de ses attaques
00:29:19 de ses frères morts en Syrie ou dans d'autres conflits.
00:29:23 Il l'a très clairement exprimé, il a directement dit
00:29:26 que c'était une petite action, qu'elle était terminée,
00:29:30 qu'il lui restait plus qu'à mourir en martyr
00:29:32 en essayant de péter du flic,
00:29:34 en essayant de blesser des forces de l'ordre.
00:29:37 - Lorsque les gendarmes arrivent dans le magasin,
00:29:40 le terroriste pose ses armes sur la caissière.
00:29:43 C'est à ce moment-là qu'Arnaud Beltrame établit le dialogue
00:29:46 avec la police qui lui propose de faire un échange d'otages.
00:29:49 - Arnaud Beltrame a saisi la balle au bon,
00:29:52 par devoir professionnel, il a pris ma place,
00:29:54 et ensuite, parce qu'il avait toutes les raisons de penser
00:29:58 qu'il était bien plus outillé que moi
00:30:00 pour survivre, pour repartir, ressortir vivant
00:30:03 de cette prise d'otage.
00:30:05 - Depuis le 23 mars 2018, la vie de Julie Grand n'est plus la même.
00:30:09 C'est grâce à ses proches et à sa conversion
00:30:12 à la religion catholique qu'elle trouve la force
00:30:15 de la guerre. - On vous parlait de la lutte
00:30:17 contre l'immigration illégale, et à New York aussi,
00:30:20 on lutte contre ce phénomène. - Le maire démocrate réclame
00:30:23 plus de 700 millions de dollars aux compagnies d'autocar
00:30:26 qui transportent des migrants en provenance du Texas
00:30:29 vers sa ville. Eric Adams estime que c'est à ces entreprises
00:30:33 de supporter le coût de l'accueil des migrants venus illégalement.
00:30:37 Les précisions de notre correspondante à New York.
00:30:40 - Le maire démocrate de New York, Eric Adams,
00:30:43 compte par tous les moyens de dissuader
00:30:45 les compagnies d'autocar, de transporter les migrants
00:30:48 sans papier du Texas vers sa ville,
00:30:50 des compagnies qui sont payées très cher,
00:30:52 parfois cinq fois plus que la normale,
00:30:55 par le gouverneur républicain de cet Etat du Sud des Etats-Unis,
00:30:58 Greg Abbott, parti en guerre contre l'immigration illégale.
00:31:02 Il envoie par bus ces migrants en direction New York
00:31:05 qui les accueillent par tradition, mais également par obligation.
00:31:08 La ville doit loger et nourrir ces étrangers
00:31:11 et les protéger de la loi.
00:31:13 Le problème, c'est que New York n'a plus les moyens
00:31:16 d'accueillir autant de migrants, plus de 160 000 en moins de deux ans.
00:31:19 Les services sociaux sont débordés.
00:31:21 Le maire a porté plainte devant la Cour suprême de l'Etat
00:31:25 contre 17 compagnies de bus et leur réclame plus de 700 millions
00:31:28 de dollars, le coût, estime-t-il, de l'accueil de ces migrants.
00:31:32 A la crise migratoire se mêle un bras de fer politique.
00:31:35 L'administration Biden est accusée de ne plus du tout contrôler
00:31:39 la frontière sud du pays.
00:31:40 Plus de 300 000 personnes, c'est un record,
00:31:43 ont franchi illégalement la frontière sud du pays
00:31:47 le mois dernier.
00:31:48 -Retour à l'actualité en France, avec ces intempéries.
00:31:51 Le Pas-de-Calais est à nouveau sous les eaux.
00:31:54 -Face aux dernières inondations, les habitants sont désespérés.
00:31:57 Le fleuve de La Ha
00:31:59 est encore sorti de son lit cette semaine.
00:32:01 Comme en novembre, la commune de Bourte est dévastée.
00:32:04 Le récit de Maxime Legay.
00:32:08 -Une ville entière figée par les eaux.
00:32:11 A Bourte, dans le Pas-de-Calais,
00:32:14 la commune a été de nouveau touchée par les inondations,
00:32:17 pour la troisième fois depuis novembre,
00:32:19 celle de trop pour les habitants.
00:32:21 -On avait racheté tout ce qu'il fallait,
00:32:24 tous les intérieurs, tout ce qu'il nous fallait,
00:32:27 en début de semaine.
00:32:28 Si le gouvernement me donne un peu la valeur de ma maison,
00:32:31 même que je perds un peu d'argent,
00:32:33 demain, je leur donne, je déménage, je rachète ailleurs,
00:32:36 j'en ai marre.
00:32:37 -Ici, l'eau est rapidement montée jusqu'à 90 cm.
00:32:42 De nombreuses routes sont devenues impraticables,
00:32:44 à moins d'être munies d'un tracteur.
00:32:47 Une situation qui paralyse l'activité de la ville.
00:32:50 -Il faut qu'on recommence l'année.
00:32:52 On a des familles à nourrir, à faire travailler.
00:32:56 On est à l'arrêt, on devait reprendre l'activité aujourd'hui.
00:33:01 On a dû annuler parce que les salariés
00:33:05 ne peuvent pas venir jusqu'à l'entreprise.
00:33:07 -En déplacement dans le Pas-de-Calais,
00:33:10 le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:33:13 a promis des réponses exceptionnelles
00:33:15 pour venir en aide aux sinistrés.
00:33:17 -La page Conso a présenté cette interrogation.
00:33:20 Les prix du carburant peuvent-ils encore baisser en 2024 ?
00:33:23 -En tout cas, les automobilistes veulent y croire,
00:33:26 après l'inflation qui a rythmé l'année 2023.
00:33:29 Nos équipes à Lyon ont sondé quelques usagers.
00:33:31 Reportage d'Olivier Mazinier et Aminata Demphal.
00:33:35 -Dans cette station-service de Lyon,
00:33:37 le prix du gazole, qui avoisinait les 2 euros il y a quelques mois,
00:33:41 affiche désormais 1,70 euro.
00:33:44 Ces dernières semaines,
00:33:45 les tarifs du carburant se sont plutôt stabilisés.
00:33:48 Et si les prix à la pompe sont encore élevés,
00:33:51 certains relativisent.
00:33:53 -Tant donné que tout est devenu cher,
00:33:55 les gens, je pense, se sont habitués,
00:33:57 et puis ils n'ont pas le choix.
00:33:59 -On est à 1,69.
00:34:01 Ça fait une petite bouffée d'air prêt pour le consommateur.
00:34:04 Je pense que ça va se stabiliser.
00:34:06 Forcément, à un moment, on ne va pas redescendre
00:34:08 en dessous de ce prix-là.
00:34:10 -Pour les professionnels du secteur,
00:34:12 aucune raison de s'inquiéter d'une éventuelle envolée des prix.
00:34:16 -Ce à quoi il faut qu'on fasse attention,
00:34:18 c'est que le baril ne remonte pas trop
00:34:20 pour qu'on ne connaisse pas à nouveau
00:34:22 des pics de prix qui sont tout à fait désagréables.
00:34:25 -Seul le contexte économique et diplomatique
00:34:28 des pays producteurs de pétrole pourrait faire changer la donne.
00:34:32 -En une journée, on peut voir plusieurs dizaines de dollars
00:34:35 de surprimes sur le baril,
00:34:36 parce qu'à ce moment-là, tout le monde va s'inquiéter
00:34:39 sur l'approvisionnement mondial, et ça va faire booster les cours
00:34:43 de manière trop importante.
00:34:45 -De son côté, le gouvernement a annoncé
00:34:47 que l'indemnité carburant ne sera accordée qu'à condition
00:34:50 que les prix dépassent le seuil d'un euro 95.
00:34:53 -Le Vatican répond aux critiques visant l'autorisation
00:34:56 donnée par le pape il y a quelques jours
00:34:58 de bénir les couples homosexuels.
00:35:01 -Le 18 décembre, cette permission n'a pas plu
00:35:03 à l'ensemble de l'Eglise catholique.
00:35:05 Si une bénédiction n'est pas un mariage,
00:35:08 les contestations ont été vives de la part d'évêques africains,
00:35:11 mais pas que. En France, l'archevêché de Rennes
00:35:14 a décidé de réaliser les bénédictions,
00:35:16 mais que de manière individuelle.
00:35:18 Hier, le Vatican a annoncé qu'il n'était pas prudent
00:35:21 d'appliquer cette autorisation aux couples
00:35:24 dans les pays où l'homosexualité est rejetée.
00:35:26 -Un mot de l'actualité internationale.
00:35:29 11 obus en mer, ce matin, tout près des îles sud-coréennes.
00:35:32 -Les habitants ont rejoint des abris par précaution
00:35:35 après avoir dénoncé une provocation.
00:35:37 Séoul a riposté avec un exercice à munitions réelles
00:35:40 dans la région. Les relations entre les deux Corées
00:35:43 sont au plus bas. Fin décembre, le dirigeant nord-coréen
00:35:46 a ordonné l'accélération des préparatifs militaires
00:35:49 en vue d'une guerre pouvant être déclenchée à tout moment.
00:35:53 -Merci beaucoup. Isabelle, on se retrouve à 15h
00:35:55 pour votre grand journal. On marque une pause
00:35:58 et on retrouve nos invités pour évoquer la situation
00:36:01 au Proche-Orient et ce risque d'embrasement régional
00:36:04 né de l'élimination du numéro 2 du Hamas
00:36:06 dans la banlieue sud de Beyrouth
00:36:08 qui a déclenché les foudres du Hezbollah libanais.
00:36:11 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
00:36:13 -Nous poursuivons cette 1re heure de 180 minutes d'infos
00:36:16 avec mes invités du jour, Louis Larridon et Victor Heraud,
00:36:20 tandis que Harold Iman nous a rejoints.
00:36:22 Merci d'être là. On va parler de ce qui se passe
00:36:25 au Proche-Orient avec de nouveaux chiffres
00:36:28 qui ont été divulgués par le ministère de la Santé
00:36:31 tenu par le Hamas, toujours sujet à caution,
00:36:33 mais néanmoins, on parle de 22 600 morts
00:36:36 désormais depuis le début de la guerre.
00:36:38 Parmi ces morts, il y aurait 162 personnes
00:36:41 qui auraient été tuées au cours des dernières 24 heures
00:36:44 dans un contexte, on le sait, de recrudescence de tensions
00:36:47 dans cette région, une crainte d'extension du conflit.
00:36:50 Israël accusé après le Hezbollah hier
00:36:52 par un ancien chef du Hamas aujourd'hui.
00:36:55 On va écouter Khaled Meshal.
00:36:57 -Cet ennemi criminel, arrogant et sioniste,
00:36:59 malgré ses échecs et ses déceptions
00:37:01 après trois mois d'agressions barbares sur Gaza,
00:37:04 de cet holocauste, de ce génocide,
00:37:06 commettant chaque jour des massacres et des destructions
00:37:09 contre des enfants et des femmes, veut anéantir le peuple de Gaza.
00:37:13 A la lumière de son échec et de ses pertes de soldats tués,
00:37:16 il veut aujourd'hui exporter la crise à l'étranger.
00:37:19 Il veut élargir le cercle de l'agression,
00:37:21 pensant que cela brouillerait les calculs
00:37:24 de la résistance et de la région.
00:37:26 Il pense que les assassinats de dirigeants
00:37:28 briseraient la volonté de la résistance
00:37:31 et les affaibliraient, sans savoir qu'il s'agit là
00:37:34 d'une grande illusion.
00:37:35 -Il va encourager la guérison,
00:37:37 mais il ne sait pas que c'est une grande mécanique.
00:37:40 -Harold, on rappelle que le climat est hautement inflammable,
00:37:44 pas seulement au Liban, mais on l'a vu aussi en Iran,
00:37:47 en Irak aussi ces dernières heures,
00:37:49 au moment où Antony Blinken
00:37:51 entame sa quatrième tournée régionale
00:37:53 pour tenter d'endiguer quelque peu
00:37:55 le flot de ces moments incandescents.
00:38:00 -On peut vraiment dire que depuis 48 heures,
00:38:04 le tempo s'accélère,
00:38:06 parce qu'il y a eu des frappes et des attentats
00:38:09 tellement caractérisés que les Etats et les intervenants
00:38:13 ne peuvent pas rester indifférents.
00:38:15 Regardons la carte de la région,
00:38:18 et en rouge, nous avons l'arc pro-iranien,
00:38:23 parfois appelé l'arc chiite.
00:38:25 Donc l'Iran est au centre,
00:38:26 et le régime à Bagdad est à moitié acquis,
00:38:29 et les milices sur place lui sont totalement acquises.
00:38:32 En Syrie, c'est le même topo.
00:38:34 Au Liban, le Hezbollah est contre les autres Libanais.
00:38:37 -Et les outils du Yémen qu'on aperçoit.
00:38:40 -Bien sûr, et qui bloquent la mer Rouge
00:38:42 et tirent sur la navigation,
00:38:44 et que la marine américaine doit riposter,
00:38:48 à laquelle la marine riposte, et notre marine aussi.
00:38:51 Nous avons la frégate Languedoc-sur-Zone.
00:38:53 Et donc, il y a eu un attentat à Kerman
00:38:56 où le mausolée du chef des gardiens de la Révolution
00:39:01 pour les opérations extérieures était enterré,
00:39:05 lui qui a été tué par Donald Trump le 3 janvier 2020.
00:39:08 -C'est le général Soleimani. -Voilà, Soleimani,
00:39:11 qui a été tué en Irak.
00:39:13 Et lors de cette commémoration,
00:39:16 Daesh, qui a revendiqué cet attentat,
00:39:18 a envoyé deux terroristes suicides
00:39:21 et qui ont tué 84 personnes.
00:39:23 Ca, ça ne peut pas passer.
00:39:25 -On a déterminé que c'était Daesh ?
00:39:28 Il y a eu cette revendication,
00:39:29 mais ça porte la marque de l'Etat islamique ?
00:39:32 -Pour les Américains, oui.
00:39:33 Ils en avaient l'impression avant,
00:39:35 et maintenant, ils sont de plus en plus sûrs.
00:39:38 Mais on attend de voir ce que diront les enquêtes du régime,
00:39:42 car le régime a dit que c'était les Etats-Unis et Israël.
00:39:45 Comme c'est les deux,
00:39:47 on est vers les choses ensemble, aussi complexes.
00:39:50 Ca, ça a un petit peu réfréné
00:39:53 la confrontation Iran-Israël,
00:39:55 puisque ce n'est pas vraiment Israël,
00:39:58 ni les Etats-Unis.
00:39:59 Le régime doit recalculer ce qu'il veut faire.
00:40:02 -On voit quand même,
00:40:03 je veux dire, on voit quand même,
00:40:05 peut-être que Louis Larridon commence avec vous,
00:40:08 que l'Iran n'a pas intérêt non plus
00:40:10 à entrer pleinement dans ce conflit,
00:40:12 on le voit bien,
00:40:13 puisque même Hassan Nasrallah,
00:40:15 qui n'a pas l'imprimature de Téhéran,
00:40:18 n'y va pas franchement, malgré les menaces qu'il émet.
00:40:20 Personne n'a envie d'un conflit direct Iran-Etats-Unis.
00:40:23 -Il y a une évidence, c'est qu'effectivement,
00:40:26 les conflits ouverts entre deux nations de cette nature
00:40:29 ont plutôt vocation à et causeraient
00:40:31 des normes participiles.
00:40:33 Je pense que ce n'est pas notre besoin.
00:40:35 On a besoin d'arriver à installer la paix durablement
00:40:38 au Moyen-Orient,
00:40:39 on a besoin de solutions diplomatiques,
00:40:41 et on a besoin d'éviter que le conflit escalade et dégénère.
00:40:44 C'est ça, l'urgence.
00:40:46 La situation est très bien posée.
00:40:47 Si on va vers une intensification des frappes et des combats,
00:40:51 on risque d'aller dans une situation qui dégénère,
00:40:53 qui causerait irrémédiablement la mort de milliers de civils,
00:40:57 ce qui n'est pas souhaitable.
00:40:58 -En un mot, Harold, où est la tournée d'Antony Blinken ?
00:41:01 Par quoi il commence ? Qui sont ses interlocuteurs ?
00:41:04 -Il va voir, il va aller dans les pays suivants.
00:41:07 Turquie, Grèce, Jordanie, Qatar,
00:41:09 l'Emirat Arabe-Unis, Arabie Saoudite, Israël,
00:41:12 Syrie-Jordanie, Egypte.
00:41:13 C'est un peu pas mal.
00:41:15 Donc, partout.
00:41:16 En Turquie, il veut un petit peu calmer Erdogan,
00:41:20 qui s'est rangé clairement du côté du Hamas,
00:41:23 et aussi faciliter l'entrée de la Suède dans l'OTAN,
00:41:27 puisque Erdogan freine.
00:41:29 Ensuite, la Jordanie, c'est évident, à cause du conflit.
00:41:33 Le Qatar, qui est l'argentier et le courtier de tout le monde,
00:41:38 le négociateur.
00:41:40 Les Émirats, qui sont un peu dans le même genre,
00:41:42 assez proches de la France.
00:41:44 L'Arabie Saoudite, qui est incontournable.
00:41:47 Et l'Egypte, qui est incontournable aussi.
00:41:50 Et il ira en Syrie-Jordanie,
00:41:51 donc il ira voir l'autorité palestinienne,
00:41:54 la Ramallah, pour leur dire, essentiellement,
00:41:56 "Démissionnez, donnez votre place aux jeunes."
00:41:59 Comme ça, on peut faire une autorité...
00:42:01 -Le problème, c'est que dans tout ce contexte,
00:42:03 il y avait un espoir de reprise des négociations,
00:42:06 un deuxième round pour tenter de faire libérer de nouveaux otages.
00:42:09 C'est largement compromis par les récents événements,
00:42:13 il y a beaucoup de choses qui changent la donne.
00:42:15 Et puis, il y a eu des propos quand même assez inquiétants
00:42:19 de la part de certains ministres très à droite en Israël,
00:42:22 sur une annexion supposée à venir de la bande de Gaza.
00:42:26 Et ça, évidemment, c'est pas fait pour créer un climat de confiance.
00:42:30 -Non, du tout. Des propos qui sont très inquiétants,
00:42:33 d'ailleurs, des deux côtés.
00:42:34 Vous le disiez, ces ministres en Israël.
00:42:37 Là, le discours qu'on a entendu tout à l'heure,
00:42:39 il y a eu des propos d'ennemis arrogants, sionistes,
00:42:42 contre la résistance unie.
00:42:44 On voit bien ce qui se dessine,
00:42:45 une logique de radicalisation du discours
00:42:48 qui va donc donner une radicalisation des actes.
00:42:50 Moi, ce qui me fait peur, il y a d'une part le rôle du Qatar,
00:42:53 que je trouve très trouble là-dedans,
00:42:55 et Qatar qui a une influence en plus immense et assez camouflée.
00:42:59 Je me méfie des conséquences également
00:43:01 de cette radicalisation dans les discours en France
00:43:04 ou dans les pays occidentaux,
00:43:06 ou dans tous les pays où le conflit s'exporte
00:43:08 ou dans d'autres pays.
00:43:10 Chez nous, cette radicalisation d'Israël et du Hamas
00:43:13 va poser d'énormes problèmes
00:43:15 le jour où des gens décideront de passer à l'acte
00:43:18 parce que la logique de la résistance
00:43:20 contre l'ennemi arrogant va se concrétiser.
00:43:24 -On l'a déjà vu en un mot, vraiment.
00:43:26 On l'a déjà vu plus ou moins, déjà.
00:43:28 Ça a quand même un peu façonné les esprits.
00:43:30 -En un mot, ça doit renforcer la position historique de la France,
00:43:34 celle de voir émerger au Moyen-Orient
00:43:36 des États dans des frontières dont chaque pays peut vivre dignement,
00:43:39 dans la sécurité et le respect.
00:43:41 La France doit soutenir les forces vives
00:43:43 des sociétés israéliennes et palestiniennes
00:43:46 qui veulent voir arriver cette société en paix
00:43:48 et cette résolution pacifique du conflit.
00:43:51 Si on continue, il ne faut pas encourager
00:43:53 cette escalade de la violence.
00:43:55 La France doit avoir une voix pour poser dans la paix
00:43:58 et mettre en place une autorité palestinienne
00:44:00 qui gouverne démocratiquement par la paix.
00:44:03 -Merci beaucoup.
00:44:04 Je vous garde pour la deuxième heure.
00:44:06 Merci, Harold, d'être passé parmi nous cet après-midi.
00:44:09 Isabelle, on vous retrouve pour le journal.
00:44:12 A tout à l'heure.
00:44:13 Ravie de vous retrouver pour la suite de 180 minutes Info
00:44:21 avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:44:23 Rebonjour, Isabelle.
00:44:24 Ce matin, il y a eu cet hommage national rendu à Jacques Delors.
00:44:28 -Depuis la cour des Invalides, Emmanuel Macron a salué
00:44:31 la mémoire de l'ancien président de la Commission européenne.
00:44:34 Jacques Delors est décédé le 27 décembre à l'âge de 98 ans.
00:44:39 Il restera pour beaucoup l'homme qui a su réconcilier la France
00:44:42 avec l'Europe et l'Europe avec son avenir.
00:44:45 On écoute le chef de l'Etat.
00:44:46 -Ce fut là, sans doute,
00:44:49 l'une de ses plus grandes oeuvres de réconciliation,
00:44:52 celle de 1983.
00:44:55 Réconcilier dans ce moment décisif
00:44:59 le socialisme de gouvernement avec l'économie sociale de marché,
00:45:04 réconcilier véritablement la France avec l'Europe.
00:45:09 -On revient à ce rapport de la Cour des comptes
00:45:12 qui étrie le gouvernement français
00:45:14 sur sa politique de lutte contre l'immigration.
00:45:17 -Selon elle, la stratégie de la France est inefficace,
00:45:20 notamment pour appliquer les obligations
00:45:22 de quitter le territoire français.
00:45:24 Seuls 10 % des OQTF sont exécutés.
00:45:26 Pour mieux comprendre la situation,
00:45:28 les équipes se sont rendues à Menton, près de la frontière italienne.
00:45:32 Les contrôles se multiplient,
00:45:34 mais les forces de l'ordre manquent de moyens.
00:45:36 On voit cela avec Franck Triviaux et Aminata Demphal.
00:45:39 -Dans ce poste de Menton, près de Nice,
00:45:43 des migrants sont remis à la police des frontières italiennes,
00:45:46 leur point de départ.
00:45:48 Une procédure quasiment quotidienne et pourtant inefficace.
00:45:52 -Quand on ramène ces individus en Italie,
00:45:55 que se passe-t-il ? Ils reviennent par la montagne
00:45:58 ou par Menton.
00:45:59 Ils reviennent, si je puis dire, par la fenêtre.
00:46:02 -Les interpellations étant nombreuses,
00:46:04 la police n'a pas les moyens suffisants
00:46:06 pour contrôler et identifier les étrangers.
00:46:09 -On ne peut pas contrôler ces individus
00:46:11 en ne commençant pas d'infractions.
00:46:13 C'est la 1re chose.
00:46:14 En réalité, peut-être faudrait-il
00:46:16 qu'on puisse travailler de concert avec nos collègues douaniers,
00:46:20 avec nos collègues gendarmes,
00:46:21 qui, eux, ont un arsenal juridique
00:46:23 qui est un peu plus pléthore que le nôtre.
00:46:26 -Faute de place dans les centres d'accueil,
00:46:28 ces jeunes mineurs isolés se retrouvent à attendre
00:46:31 devant la caserne de Menton, venue du Mali il y a 4 mois.
00:46:34 Sidi, 16 ans, attend toujours d'être placé.
00:46:37 -On doit vivre ici.
00:46:39 Si on ne lave pas, il n'y a rien.
00:46:41 -Peu de moyens et de nombreux migrants
00:46:43 qui affluent chaque jour.
00:46:44 Les habitants de Menton font également le constat.
00:46:47 -Pour avoir habité proche de la gare routière,
00:46:50 je le voyais tous les matins venir et récupérer des jeunes
00:46:53 qui essayaient de dépasser la limite des 30 km.
00:46:57 -La Cour des comptes a évalué le coût annuel
00:47:00 de la politique de lutte contre l'immigration irrégulière
00:47:03 en France, à 1,8 milliard d'euros.
00:47:05 -4 hommes ont été condamnés hier
00:47:07 pour avoir attaqué le commissariat d'Elancourt,
00:47:10 au moment des émeutes du mois de juin.
00:47:12 -Un seul prévenu a été relaxé,
00:47:13 sa participation active n'étant pas prouvée.
00:47:16 Les 4 autres individus sont âgés d'une vingtaine d'années.
00:47:19 Le tribunal correctionnel de Versailles
00:47:22 a annoncé des peines allant de 1 à 2 ans de prison ferme.
00:47:25 A Elancourt, les dégâts causés par les émeutes
00:47:27 représentent plus de 100 000 euros,
00:47:29 a rappelé la présidente du tribunal.
00:47:31 -On va revenir sur ce fléau,
00:47:33 qu'on a évoqué sur ce plateau, les "homejackings",
00:47:35 qui sont de plus en plus récurrents.
00:47:37 -Exemple à Florence, dans le Gers,
00:47:39 une habitante de 88 ans en a fait les frais.
00:47:42 Dans la nuit du 30 au 31 décembre,
00:47:44 son domicile a été cambriolé par deux individus.
00:47:47 Le fils de la victime a témoigné au micro de Jean-Luc Thomas.
00:47:51 -Ils ont commencé par forcer la petite serrure de la véranda,
00:47:55 qui est très facile, apparemment, à enlever.
00:47:58 Puis, après, ils sont rentrés et se sont attaqués à coups de pied
00:48:01 à la porte 3 points en bois.
00:48:03 Ils ont fait péter 2 points, ils sont rentrés, ils ont fouillé.
00:48:07 -Les voleurs cagoulés arrivent ensuite
00:48:09 dans la chambre de Janine, 88 ans.
00:48:11 Elle est réveillée, il lui braque une torche dans les yeux,
00:48:14 puis trouve des bijoux, son téléphone portable.
00:48:17 Janine a dû répondre.
00:48:18 Elle leur dit "sortez de ma chambre, on n'attaque pas une vieille dame".
00:48:22 Les cambrioleurs s'enfuient, le mode opératoire surprend.
00:48:26 -Je vous dis ce que dit le gendarme.
00:48:28 Il dit "j'ai jamais vu ça, ça fait 5 ans qu'il est ici,
00:48:31 "c'est la 1re fois qu'on a quelqu'un qui rentre avec une personne".
00:48:35 -Il y a un an, un voisin subit un cambriolage dans la même rue.
00:48:39 -Ils sont passés par la porte d'entrée,
00:48:42 ils ont arraché la serrure, ils sont rentrés,
00:48:44 ils ont volé les bijoux, ils ont vidé les chambres,
00:48:47 ils ont fait quelques tiroirs dans la cuisine.
00:48:50 -Pour les habitants du quartier, les vols se multiplient,
00:48:53 il y a un ras-le-bol.
00:48:54 -C'est depuis 4-5 ans qu'on a beaucoup de cambriolages.
00:48:57 On se demande jusqu'à quand on va y passer à côté.
00:49:00 -Selon la mairie de Florence, il y a eu 21 cambriolages en 2023,
00:49:05 5 de plus qu'en 2022.
00:49:07 80 % se sont déroulés de jour.
00:49:10 -Un mois de l'actualité au Proche-Orient,
00:49:12 presque 3 mois après le début de la guerre,
00:49:15 continue la chasse aux tunnels dans la bande de Gaza.
00:49:17 -Des tunnels qui permettent aux ramasses d'évoluer
00:49:20 dans la région.
00:49:21 Sur ces images fournies par l'armée israélienne,
00:49:24 on y voit des soldats qui découvrent des entrées de tunnels
00:49:27 avant de les détruire.
00:49:29 Un site de fabrication d'armes a aussi été trouvé
00:49:32 à l'intérieur de ces tunnels.
00:49:33 -Dans le même temps,
00:49:35 trois nouveaux otages israéliens ont pu être identifiés.
00:49:38 -Un porte-parole de l'armée israélienne
00:49:40 l'a annoncé hier.
00:49:42 Ces trois citoyens étaient portés disparus
00:49:44 depuis l'attaque du 7 octobre.
00:49:46 Au total, désormais, au moins 132 personnes
00:49:48 sont toujours retenues en otage à Gaza.
00:49:50 Je vous propose d'écouter Daniel Hagary.
00:49:53 -Aujourd'hui, je voudrais vous informer
00:49:57 que trois citoyens portés disparus jusque-là
00:49:59 ont été identifiés comme otages.
00:50:01 Cette décision a été prise à la lumière
00:50:03 de l'épuisement des opérations de recherche et d'enquête
00:50:07 sur le territoire du pays.
00:50:08 Après un examen de tous les scénarios raisonnables
00:50:11 et de l'information dont nous disposons,
00:50:13 nous continuerons à informer les familles des otages
00:50:16 de tous les détails.
00:50:18 -Le soutien de la France aux civils se poursuit.
00:50:22 -Le ministère des Affaires étrangères
00:50:25 informe qu'un second bateau est parti du Havre
00:50:28 pour livrer l'ensemble des 700 tonnes
00:50:30 de suppléments nutritionnels.
00:50:32 Depuis le 28 octobre, plus de 1 000 tonnes de frais de humanitaires
00:50:36 ont été livrés aux civils gazaouis.
00:50:38 La France participe par ailleurs au pont aérien
00:50:41 et à la mise en place par l'Union européenne.
00:50:43 -Ce qui nous amène à parler de cette polémique
00:50:46 avec un chercheur du CNRS qui affirme,
00:50:48 je le cite, "respecter le Hamas".
00:50:50 -Le CNRS, qui, on le rappelle,
00:50:52 est le Centre national de recherche scientifique.
00:50:55 François Burga s'est exprimé sur X.
00:50:57 Il déclare "précisons nos points de vue.
00:51:00 "J'ai infiniment, je dis bien infiniment,
00:51:02 "plus de respect et de considération
00:51:04 "pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l'Etat d'Israël.
00:51:08 "PS, je ne pense pas être le seul, bien au contraire."
00:51:11 -Cette déclaration a fait réagir M. Gilles-William Gollendael.
00:51:14 L'avocat dénonce une ignominie. Ecoutez.
00:51:17 -En réalité, M. Burga est coutumier de l'ignominie.
00:51:23 Je vous précise qu'il fait partie du CNRS.
00:51:27 Et je questionnerai le CNRS sur cet aspect de la question.
00:51:31 Donc, il est dans la justification d'un pogrom épouvantable.
00:51:36 Et là, il explique qu'il a de la considération
00:51:39 pour les pogromistes.
00:51:41 Je pense qu'en droit,
00:51:42 nous sommes dans l'apologie de la haine et j'ose espérer,
00:51:47 et j'invite même le parquet à se saisir contre M. Burga.
00:51:51 Mais si le CNRS ne prend pas les conséquences,
00:51:56 ne tire pas les conséquences de cette dernière ignominie,
00:52:00 eh bien, le CNRS sera complice.
00:52:03 Voilà la réalité des choses.
00:52:05 -Pratiquement cinq ans après la profanation
00:52:08 du cimetière juif de Katzenheim,
00:52:10 la justice va requérir un non-lieu.
00:52:12 -Aucun suspect n'a été identifié.
00:52:15 Le 19 février 2019, une centaine de tombes
00:52:18 avaient été recouvertes de croix gammées.
00:52:20 Emmanuel Macron s'était rendu sur place
00:52:22 pour témoigner de son soutien.
00:52:24 Cette réquisition de non-lieu est un échec pour le maire de la commune.
00:52:28 -Le travail a été fait par la gendarmerie
00:52:32 et par tout ce qui fait la justice.
00:52:36 Mais effectivement, ces gens-là sont passés
00:52:39 par les mailles du filet.
00:52:40 Forcément, pour les habitants du village, c'est un échec,
00:52:43 même si tout a été mis en oeuvre
00:52:45 pour que derrière, les coupables soient retrouvés.
00:52:48 Le village est encore très marqué par ce drame.
00:52:53 Nous, ce qu'on demande, c'est tout simplement
00:52:56 qu'on découvre qui a fait ça.
00:52:58 -Un mot désintempéré qui frappe à nouveau le Pas-de-Calais.
00:53:01 Face aux inondations, les habitants sont résignés.
00:53:04 -Le fleuve de La Ha
00:53:06 est encore sorti de son lit cette semaine,
00:53:08 et en novembre, la commune de Bourte est submergée.
00:53:11 Le récit de Maxime Legay.
00:53:13 -Une ville entière figée par les eaux.
00:53:20 A Bourte, dans le Pas-de-Calais,
00:53:22 la commune a été de nouveau touchée par les inondations,
00:53:26 pour la troisième fois depuis novembre,
00:53:28 celle de trop pour les habitants.
00:53:30 -On avait racheté tout ce qu'il fallait,
00:53:33 tous les intérieurs, tout ce qu'il nous fallait,
00:53:35 en début de semaine.
00:53:37 Si le gouvernement me donnait un peu près la valeur de ma maison,
00:53:40 même si je perds un peu d'argent,
00:53:42 demain, je leur donne, je déménage, je rachète ailleurs,
00:53:45 j'en ai marre.
00:53:46 -Ici, l'eau est rapidement montée jusqu'à 90 cm.
00:53:51 De nombreuses routes sont devenues impraticables,
00:53:53 à moins d'être munies d'un tracteur.
00:53:56 Une situation qui paralyse l'activité de la ville.
00:53:59 -Il faut qu'on recommence l'année.
00:54:01 On a des familles à nourrir, à faire travailler.
00:54:05 On est à l'arrêt, on devait reprendre l'activité aujourd'hui,
00:54:10 on a dû annuler parce que les salariés
00:54:12 peuvent pas venir jusqu'à l'entreprise.
00:54:16 -En déplacement dans le Pas-de-Calais,
00:54:18 le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:54:22 a promis des réponses exceptionnelles
00:54:24 pour venir en aide aux sinistrés.
00:54:26 -Un groupe de jeunes catholiques de Trappes
00:54:29 a été reçu par le pape au Vatican.
00:54:31 -C'était Tillerre.
00:54:33 -Ces jeunes font partie de la Fraternité missionnaire des Cités.
00:54:36 Ils se sont entretenus avec le souverain Pontife
00:54:39 au sujet de la situation dans les quartiers difficiles.
00:54:42 Sur notre antenne,
00:54:43 père Etienne Guillet, le prêtre qui a accompagné le groupe,
00:54:46 évoque un pape ancré dans la réalité.
00:54:49 -Il a par contre clairement désigné dans son message
00:54:54 les fragilités, les violences
00:54:56 que des jeunes des régions, des quartiers populaires de France,
00:55:01 mais peut-être de beaucoup d'autres quartiers populaires,
00:55:04 peuvent vivre, et de la difficulté aussi à se déployer pleinement.
00:55:07 En tout cas, je suis reparti en me disant
00:55:10 voilà un pape qui connaît peut-être pas précisément
00:55:13 la situation de Trappes dans les Yvelines,
00:55:15 mais qui sait bien aussi que vivre dans les quartiers fragiles
00:55:19 est aujourd'hui quelque chose de compliqué pour un jeune.
00:55:22 Il n'y avait aucun déni de réalité.
00:55:24 -Voilà pour l'essentiel de l'actualité,
00:55:26 mais on n'en perd pas de vue, le sport.
00:55:29 Musique rythmée
00:55:31 ...
00:55:35 -Priorité au JO pour Antoine Dupont.
00:55:39 Le capitaine de l'équipe de France de rugby
00:55:42 a troqué ses équipiers du 15 pour ceux du 7.
00:55:44 On voit cela dans le détail avec Mathilde Espinasse.
00:55:47 -Qui dit nouvelle équipe, dit bisutage,
00:55:50 et ça, même Antoine Dupont n'y échappe pas.
00:55:53 -Ouais !
00:55:54 -Hé !
00:55:56 -Le demi de mêlée rencontrait ce mercredi à Marcoussis
00:56:00 ses nouveaux coéquipiers, ceux de l'équipe de France A7,
00:56:03 avec qui il ambitionne de participer aux prochains Jeux olympiques.
00:56:06 Une journée de stage pour débuter son adaptation progressive.
00:56:10 -Antoine a toutes les compétences pour pouvoir exister dans ce jeu.
00:56:13 Par rapport à la vitesse, ses capacités, tout ce qu'on veut.
00:56:17 Une des difficultés qu'il va falloir cortiquer,
00:56:19 c'est qu'il vient faire des tournois avec nous,
00:56:22 parce qu'on n'en est pas encore là,
00:56:24 mais aussi être capable d'enchaîner six matchs sur deux jours,
00:56:28 ou sur trois jours.
00:56:29 C'est un exercice un peu différent.
00:56:31 C'est en ça qu'il faut arriver à cortiquer tous les joueurs entrants.
00:56:35 -Pour engranger de l'expérience A7,
00:56:37 Antoine Dupont mettra le rugby à 15 de côté,
00:56:40 faisant notamment l'impasse sur le prochain tournoi destination.
00:56:52 -Merci beaucoup, chère Isabelle.
00:56:54 Je vous retrouve tout à l'heure pour de nouveaux points sur l'actu,
00:56:57 avec toutes les dernières informations à intégrer.
00:57:00 On accueille dans un instant de nouveaux débatteurs
00:57:03 pour aller plus loin sur les questions d'actualité.
00:57:06 A tout à l'heure.
00:57:07 De retour pour entamer la partie débat de notre émission.
00:57:13 Louis Larridon, secrétaire national des Jeunes Socialistes,
00:57:16 est avec nous. Merci d'être là.
00:57:18 Merci à vous, Victor Hero, journaliste chez Valeurs Actuelles.
00:57:22 Président des Jeunes LR et porte-parole des Républicains.
00:57:25 Merci pour votre présence. Jean-Claude Dassier est là.
00:57:28 Bonjour, Jean-Claude. Ravie de te voir.
00:57:30 Alexis Isard, bienvenue à vous.
00:57:32 Vous êtes député renaissance de l'Essonne.
00:57:34 Evidemment, on va revenir assez largement
00:57:37 à ce rapport de la Cour des comptes
00:57:39 qui, il faut bien le dire, étrille la politique migratoire française
00:57:43 avec ses absences de fichiers croisés,
00:57:45 ses manques de contrôle.
00:57:47 On parlera aussi du manque d'effectifs,
00:57:49 bien évidemment, aux frontières.
00:57:51 Et puis, un autre aspect qu'on n'a peut-être pas beaucoup évoqué,
00:57:55 ces aides au retour, qui sont insuffisantes
00:57:57 du point de vue de la Cour des comptes.
00:57:59 Et bien sûr, ce coût global assez faramineux.
00:58:02 Pour comprendre ce qui est en jeu, nous sommes allés du côté de Menton,
00:58:05 de la frontière italienne.
00:58:07 Regardez ce reportage signé Franck Trivio et Aminata Demphal.
00:58:10 -Dans ce poste de Menton, près de Nice,
00:58:13 des migrants sont remis à la police des frontières italiennes,
00:58:17 leur point de départ.
00:58:18 Une procédure quasiment quotidienne,
00:58:21 et pourtant inefficace.
00:58:23 -Quand on ramène ces individus en Italie,
00:58:25 que se passe-t-il ?
00:58:26 Ils reviennent par la montagne, après être passés par Menton.
00:58:30 Donc, en gros, ils reviennent, si je puis dire, par la fenêtre.
00:58:33 -Les interpellations étant nombreuses,
00:58:35 la police n'a pas les moyens suffisants
00:58:37 pour contrôler et identifier les étrangers.
00:58:40 -On ne peut pas contrôler ces individus
00:58:42 partant du principe qu'ils n'ont pas commis d'infraction.
00:58:45 Ca, c'est la 1re chose.
00:58:47 En réalité, peut-être faudrait-il
00:58:49 travailler de concert avec nos collègues douaniers,
00:58:51 avec nos collègues gendarmes,
00:58:53 qui, eux, ont un arsenal juridique
00:58:55 qui est un peu plus pléthore que le nôtre.
00:58:57 -Faute de place dans les centres d'accueil,
00:59:00 ces jeunes mineurs isolés se retrouvent à attendre
00:59:03 devant la caserne de Menton, venue du Mali il y a 4 mois.
00:59:06 Sidi, 16 ans, attend toujours d'être placé.
00:59:08 -On dort, on ne mange pas, on ne se lave pas, il n'y a rien.
00:59:11 -Peu de moyens et de nombreux migrants
00:59:13 qui affluent chaque jour.
00:59:15 Les habitants de Menton font également le constat.
00:59:18 -Pour avoir habité proche de la gare routière,
00:59:20 je le voyais tous les matins venir et récupérer des jeunes
00:59:24 qui essayaient de dépasser la limite des 30 km.
00:59:28 -La Cour des comptes a évalué le coût annuel
00:59:30 de la politique de lutte contre l'immigration irrégulière
00:59:33 en France à 1,8 milliard d'euros.
00:59:36 -Isar, je commence avec vous.
00:59:38 Malgré les efforts déployés,
00:59:39 on a vu Gérald Darmanin hier s'enorgueillir
00:59:42 de cette hausse de 30 %, je crois, de reconduite à la frontière.
00:59:45 Pourquoi pas ?
00:59:47 Mais ça paraît être quand même un coup d'épée dans l'eau
00:59:49 au regard de l'ampleur de la tâche.
00:59:51 On voit bien qu'il y a des manquements à tous les étages.
00:59:54 -La tâche est immense, mais il faut bien prendre par un bout.
00:59:58 Je dirais qu'on prend par deux bouts,
01:00:00 parce que si vous regardez dans le rapport de la Cour des comptes,
01:00:04 il y a des réponses qui sont déjà données
01:00:06 dans le projet de loi immigration qu'on vient de voter
01:00:09 à l'Assemblée nationale et dans le pacte voté
01:00:12 auprès du Parlement européen.
01:00:14 -Sur quoi ? Sur les effectifs, sur les recours ?
01:00:16 -Sur quoi ? -Je vais commencer par l'Europe.
01:00:19 Pour, déjà, la protection de nos frontières.
01:00:21 Vous parliez des problèmes de référencement des migrants.
01:00:24 Il y a un logiciel qui est développé au niveau de l'Europe,
01:00:27 qui s'appelle Eurodac, qui permet de référencer
01:00:30 l'intégralité des personnes qui arrivent sur le continent.
01:00:33 C'est extrêmement important.
01:00:35 Je vais prendre une mesure plus importante
01:00:37 qui répond à un point essentiel du rapport de la Cour des comptes,
01:00:40 c'est la réduction du nombre de délais de recours.
01:00:43 On peut faire jusqu'à 12 recours possibles.
01:00:46 C'est un engorgement colossal.
01:00:47 En diminuant ce nombre de voix de recours,
01:00:50 on va diminuer la charge de l'Etat pour traiter ces sujets-là.
01:00:53 On répond à une grosse partie de ce rapport
01:00:55 dans le projet de loi immigration qu'on a voté juste avant les fêtes.
01:00:59 Ce rapport, il est accablant, c'est sûr, on le sait.
01:01:02 C'est un chantier qui est immense.
01:01:03 Pour autant, on a déjà commencé à bien s'y attaquer.
01:01:06 -On a l'impression que les choses vont s'améliorer du jour au lendemain.
01:01:10 Or, on voit très bien, y compris dans ce reportage,
01:01:12 qu'on a des problèmes de traçage des individus qui rentrent.
01:01:16 On va pouvoir recueillir leurs empreintes.
01:01:18 De toute façon, il y a encore beaucoup de travail.
01:01:21 -La Cour des comptes révèle et conforte
01:01:23 les positions qu'on tient aux Républicains
01:01:25 depuis des années, à savoir le fait que la politique de lutte
01:01:29 contre l'immigration irrégulière est complètement inefficace,
01:01:32 le contrôle des frontières est inefficace.
01:01:34 Ca coûte 1,8 milliard d'euros de lutter
01:01:37 contre l'immigration irrégulière,
01:01:38 sans compter l'AME, qui coûte 1,2 milliard.
01:01:41 Donc on est à 3 milliards de coûts pour les contribuables,
01:01:44 pour les Français, de lutte contre l'immigration irrégulière.
01:01:47 -Pour un résultat pas très propage.
01:01:50 -Un contribuable associé avait sorti une enquête
01:01:52 qui montre que le coût de l'immigration en France,
01:01:55 c'est 53 milliards d'euros.
01:01:56 C'est ça qui est pris de la poche des Français.
01:01:59 -Tout à l'heure, vous me disiez, Louis Larridon,
01:02:02 que sur le nombre de recours, il fallait que,
01:02:04 pour que les choses soient bien tranchées,
01:02:07 les associations qui aident ces migrants
01:02:09 puissent opérer des recours.
01:02:11 Lui, il vous dit qu'on va les réduire.
01:02:13 -Il est en train de faire des recours.
01:02:15 -C'est bien de pouvoir faire des recours
01:02:17 et que ce soit à la justice de trancher
01:02:19 si les étrangers doivent être amenés à quitter le territoire.
01:02:23 -Il faut fixer un seuil.
01:02:24 -Il y a un nombre de recours qui est là.
01:02:27 La justice doit traiter ces dossiers qui doivent être vus.
01:02:30 Je veux juste revenir sur ce que vient de dire Guillaume Carillon.
01:02:33 53 milliards d'euros de coûts pour l'immigration légale et illégale,
01:02:37 ça ne veut rien dire.
01:02:38 Combien rapportent économiquement les immigrés légaux
01:02:41 et immigrants en France ?
01:02:43 De quelle manière ils contribuent à la société
01:02:46 dans des métiers que plein de Français ne veulent pas accomplir ?
01:02:49 On ne peut pas tout mélanger
01:02:51 si on parle de l'immigration légale ou illégale.
01:02:53 -C'est un rapport de contribuables associés.
01:02:56 -Ces gens-là contribuent au système de solidarité française.
01:02:59 S'ils travaillent légalement en France,
01:03:01 et donc si ce sont des immigrés légaux,
01:03:04 ils cotisent de manière utile à notre système redistributif.
01:03:07 -Vous êtes en train de nous dire
01:03:09 que le solde est plutôt positif ?
01:03:11 -Je suis en train de dire que si on regarde l'immigration légale,
01:03:14 on ne peut pas la comparer à l'immigration illégale.
01:03:17 C'est très grave de faire l'amalgame.
01:03:19 On vient montrer des gens qui arrivent à Menton
01:03:22 qui sont accueillis dans des conditions tout à fait anormales.
01:03:25 C'est pour ça qu'il faut retravailler
01:03:27 sur la politique migratoire.
01:03:29 La manière dont les jeunes arrivent en France
01:03:31 qui doivent ou pas retourner dans leur pays,
01:03:34 ce n'est pas normal, ce n'est pas correctement traité.
01:03:37 Mais l'immigration légale de gens qui sont en France,
01:03:40 de médecins, d'étudiants, de femmes de ménage, de salariés,
01:03:43 on ne peut pas confondre.
01:03:44 Et attention à ne pas mélanger le débat.
01:03:47 -Pour une réponse rapide.
01:03:48 -Il y a 80 % des Français qui entendent vos arguments
01:03:52 mais qui les rejettent.
01:03:53 Ça fait 40 ans que l'immigration est massive dans notre pays,
01:03:56 ça fait 40 ans que les Français la rejettent.
01:03:59 80 % des Français veulent mettre fin à l'immigration de masse.
01:04:02 Il y a des résultats sur la préservation de nos systèmes.
01:04:06 Il y a des prestations sociales.
01:04:07 Il y a des conséquences sur l'insécurité.
01:04:10 Une statistique sortie par Gérald Darmanin,
01:04:12 le ministre de l'Intérieur,
01:04:14 50 % des personnes interpellées à Paris sont des étrangers.
01:04:17 50 %.
01:04:18 À Marseille, c'est 60 %.
01:04:20 Quand vous avez une surreprésentation
01:04:22 des étrangers dans les chiffres de la délinquance,
01:04:24 l'immigration massive ne fonctionne pas
01:04:26 parce qu'on n'a pas bien intégré.
01:04:28 -Ce sont des chiffres officiels.
01:04:30 -Je crois qu'en Ardèche,
01:04:32 quand on va avoir enfin un médecin
01:04:34 alors qu'on était dans un désert médical,
01:04:36 les gens sont contents d'avoir un médecin.
01:04:38 -Il y a toujours les...
01:04:40 -Je suis conscient qu'en Ardèche et dans le Tarn,
01:04:42 il y a des conditions.
01:04:44 -Vous nous parlez des contre-exemples
01:04:46 ou des exceptions qui confirment la règle générale ?
01:04:49 Il y aura toujours des exemples d'intégration réussie.
01:04:52 C'est heureux et c'est souhaitable.
01:04:54 -C'est pas ce qu'on dit.
01:04:55 On ne dit pas de l'étranger et délinquant.
01:04:58 Il faudrait être stupide pour le penser.
01:05:00 On dit que l'immigration massive nourrit la délinquance.
01:05:03 -Victor Hérault, sur ce que vous entendez.
01:05:05 -Je crois que la gestion politique de ce dossier,
01:05:08 ô combien sensible de l'immigration,
01:05:10 est à l'image, je ne voudrais pas employer
01:05:13 de formules ou de mots trop sévères,
01:05:15 mais elle est à l'image de la situation,
01:05:17 du foutoir qui règne sur le terrain.
01:05:20 Qu'est-ce que nous apprend ce rapport de la Cour des comptes ?
01:05:24 Entre nous qui tombent à un moment
01:05:26 où on attend, le 26 janvier, je crois,
01:05:30 l'état dans lequel sortira la loi
01:05:33 qui a été, dans les conditions que l'on sait,
01:05:36 difficilement votée au Parlement.
01:05:38 Qui comprend encore et qui sait encore
01:05:42 de quelle façon on va commencer à essayer de...
01:05:46 C'est un peu comme la lutte contre les inondations
01:05:49 dans le Pas-de-Calais. Comment on fait
01:05:51 pour essayer de réduire le niveau qui asphyxie ce pays
01:05:54 de l'immigration et toutes les conséquences
01:05:57 qu'on peut avoir dans le domaine de la sécurité ?
01:06:00 On voit bien que, par exemple, les frontières,
01:06:03 il se passe et se fait n'importe quoi
01:06:05 au niveau des frontières.
01:06:06 On enregistre les identités d'un tel ou d'un tel,
01:06:09 mais ça reste dans le fichier des policiers.
01:06:12 - On ne prend pas systématiquement les entrances.
01:06:15 - L'administration est complètement débordée.
01:06:17 Vous avez un contentieux de masse,
01:06:20 notamment sur le problème des immigrés,
01:06:22 avec 12 motifs possibles réduits, espérons-le.
01:06:25 On verra dans quel état sortira la loi
01:06:27 du Conseil constitutionnel.
01:06:29 La réalité, je vais vous dire, c'est que, politiquement,
01:06:32 je n'ai pas, moi, le sentiment
01:06:34 que le président de la République mène la barque
01:06:37 et mène le jeu sur un dossier d'une telle sensibilité
01:06:40 qu'il va faire les résultats des prochaines européennes.
01:06:43 Probablement, si on n'a pas apporté
01:06:45 quelques-unes de solutions pratiques efficaces
01:06:48 d'ici la présidentielle de 27, ça se jouera aussi là-dessus.
01:06:52 C'est un sujet avec les conséquences
01:06:54 dommageables, connexes, que l'on connaît.
01:06:57 On peut toujours polémiquer la réalité.
01:07:00 Les Français la jugent.
01:07:01 Ils ne seront pas surpris
01:07:03 par le rapport du Conseil constitutionnel.
01:07:05 Ils ont compris, eux, depuis longtemps.
01:07:08 J'ai l'impression qu'au niveau du gouvernement,
01:07:11 du président, c'est pas le cas.
01:07:13 -Victor Herros, je vous fais réagir,
01:07:15 mais j'aimerais vous soumettre cet extrait
01:07:17 de Patrick Stefanini,
01:07:19 on peut dire de lui qu'il connaît bien le dossier de l'immigration,
01:07:22 puisqu'il a été en charge d'un ministère
01:07:25 où la Sarkozy était consacrée à l'immigration,
01:07:27 qui a disparu.
01:07:29 Il nous dit de son expérience que là où le bas blesse,
01:07:32 c'est qu'il n'y a pas de communication
01:07:34 intra, inter, même, ministérielle.
01:07:36 C'est là aussi qu'on a quelques soucis.
01:07:39 -Aujourd'hui, on lit dans le rapport de la Cour des comptes
01:07:43 que ce comité ne se réunit plus,
01:07:45 que la coopération du ministère de l'Intérieur
01:07:49 avec les autres départements ministériels
01:07:51 est réduite à peau de chagrin.
01:07:53 Et on constate, et ça, pour moi,
01:07:55 c'est pas une surprise que je l'ai vécue
01:07:58 dans toute ma vie professionnelle,
01:08:00 on constate que les ministères sociaux,
01:08:04 pour faire court, ne jouent pas le jeu,
01:08:07 c'est-à-dire que lorsque le ministère de l'Intérieur
01:08:10 prend des décisions d'éloignement,
01:08:12 qui sont inscrites dans les fichiers...
01:08:15 -Ca, c'est très intéressant.
01:08:16 -Il n'y a pas de conséquences en termes de prestations sociales.
01:08:20 -Bon, Victor Hérault, voilà,
01:08:22 on voit que là aussi, il y a des choses
01:08:25 qu'on pourrait pallier si on s'en donnait les moyens,
01:08:28 ne serait-ce que, voilà, au niveau...
01:08:31 On n'est pas seulement soumis
01:08:33 soit aux injonctions européennes,
01:08:34 soit à une espèce de fatalité qui nous tomberait dessus.
01:08:38 Si on s'organisait un peu mieux, ça pourrait mieux fonctionner.
01:08:41 -Si on s'organise un peu mieux, évidemment.
01:08:44 Si on a le courage d'appliquer ce qu'on dit,
01:08:46 parce qu'on entend beaucoup de discours à droite,
01:08:49 il y a plusieurs choses très gênantes dans ce dossier.
01:08:52 D'abord, il y a des empreintes.
01:08:54 Si la personne arrivait illégalement sur le territoire,
01:08:57 on ne peut pas enregistrer le fichier.
01:08:59 A quel moment est-ce qu'un immigré illégal
01:09:01 sur le sol français a plus de pouvoir que l'Etat pour le contrôler ?
01:09:05 Deuxièmement, vous parliez tout à l'heure
01:09:08 de ce document de la Cour des comptes,
01:09:11 en lien avec cette loi immigration.
01:09:13 Pourquoi est-ce que M. Moscovici a dû retarder
01:09:17 la publication de ce document
01:09:19 pour ne pas interférer avec les débats politiques
01:09:22 ? C'est le coeur du débat politique.
01:09:24 Pourquoi enlève-t-on un élément capital,
01:09:26 objectif, chiffré, au moment où on débat de la loi,
01:09:29 et on l'envoie au moment où la loi est votée ?
01:09:32 -Alexis Isard, oui. C'est assez dommageable.
01:09:35 -Ce qui aurait été plus intéressant,
01:09:37 c'est qu'il sorte avant le débat sur le projet d'immigration.
01:09:41 Il faut savoir comment s'est fait le rapport de la Cour des comptes.
01:09:45 Il était prévu bien avant. La temporalité était prévue ainsi.
01:09:48 C'est assez regrettable que ça se fasse comme ça.
01:09:51 -On a toujours ce qu'on veut.
01:09:53 -Ca, c'est normal que la Cour des comptes
01:09:55 ne sorte pas un rapport au moment du vote.
01:09:57 Elle n'a pas interféré nos débats.
01:09:59 -Ca peut éclairer quand même un peu le débat.
01:10:02 -Avant le débat, on parle pas du moment du vote.
01:10:05 -Avant le débat, oui.
01:10:06 -Le vote, c'est ce qui s'est passé.
01:10:08 Le calendrier a été perturbé.
01:10:10 -Au moment où il aurait pu sortir,
01:10:12 il n'y avait plus de débat possible.
01:10:15 -Nelly Ambrim, si j'ai bien lu, M. Darmanin,
01:10:17 a convoqué ses préfets le matin de l'apparition
01:10:20 pour essayer de contrecarrer le contenu de la Cour.
01:10:23 Le contenu du rapport disant...
01:10:25 -Il en a exprès, ce qu'il arrangeait aussi.
01:10:27 -C'est la gestion politique dont je parlais.
01:10:29 -Un dernier mot peut-être sur ce côté de la table.
01:10:32 J'aimerais qu'on parle d'un exemple assez édifiant.
01:10:35 On parlait des naturalisations également.
01:10:38 J'aimerais vous faire réagir là-dessus.
01:10:40 Peut-être en guise de conclusion sur la temporalité
01:10:43 ou l'opportunité d'avoir sorti ce rapport
01:10:46 au moment où il aurait dû être divulgué.
01:10:48 -Il y a un rapport de la Cour des comptes
01:10:51 qui était attendu par les Français et les parlementaires
01:10:54 au moment de l'examen du texte.
01:10:56 -Pendant le vote, c'était pas intéressant.
01:10:58 -Avant, il fallait sûrement retoquer
01:11:00 certaines dispositions plébiscitées par les Français.
01:11:03 Mais il faut éclairer les Français et les parlementaires
01:11:07 au moment de l'examen du texte.
01:11:09 Deuxième chose pour avoir une solution concrète.
01:11:11 Nos Républicains ont défendu sur la question des demandes d'asile,
01:11:15 le traitement des demandes d'asile
01:11:17 et ce qu'on voit, c'est qu'il y a eu en 2022
01:11:20 140 000 demandes d'asile.
01:11:21 Sur ces 140 000, il y a eu 70 000 déboutés.
01:11:24 Sur ces déboutés, ils sont censés être expulsés
01:11:26 du territoire national.
01:11:28 Le rapport nous montre qu'il y a 10 % d'exécution des OQTF.
01:11:31 Ils restent sur le territoire français.
01:11:33 Ils sont dans la nature.
01:11:35 Ca devient des étrangers en situation irrégulière.
01:11:37 -La divulgation de ces chiffres
01:11:39 aurait pu changer la donne pour certaines formations politiques
01:11:43 où on est sur des postures idéologiques
01:11:45 et on aurait été conduits à la même situation.
01:11:48 -Ce rapport est intéressant.
01:11:49 Ca aurait été bien d'éclairer le débat public.
01:11:52 -Vous êtes d'accord ?
01:11:53 -Un rapport, même aujourd'hui, il est utile.
01:11:56 Il pointe les graves manques de fonctionnement,
01:11:58 l'inefficacité de la politique du gouvernement.
01:12:01 Il doit nous aider à comprendre
01:12:03 pourquoi les choses souhaitées par le gouvernement ne marchent pas.
01:12:06 C'est pas de l'idéologie, mais oui, face aux émotions,
01:12:09 le débat politique à l'Assemblée nationale
01:12:12 doit permettre de porter des débats de valeur.
01:12:15 Là, autour de cette table,
01:12:16 on peut convenir qu'on n'était pas d'accord sur cette loi.
01:12:19 Cette loi est inefficace, elle a beaucoup de dispositions.
01:12:23 Rien qu'en regard de l'enseignement supérieur et la recherche,
01:12:26 le fait qu'on va casser le niveau académique de la France
01:12:29 et le rayonnement à l'international,
01:12:31 on va briser les futures carrières en doctorat,
01:12:34 puisque désormais, étudier en doctorat en France
01:12:37 coûtera 18 % du salaire annuel d'un doctorant.
01:12:39 A un moment donné,
01:12:40 on va se permettre, pour les étudiants étrangers,
01:12:43 de faire venir tous ces talents,
01:12:45 qui faisaient rayonner la France, cette immigration positive,
01:12:48 qui fait avancer la France.
01:12:50 - Sur quel chiffre vous basez ? - Sur 3600 euros, selon la loi,
01:12:55 pour s'inscrire en doctorat désormais.
01:12:58 Dans quel pays au monde les études sont-elles gratuites
01:13:01 pour les étudiants étrangers ?
01:13:03 Laissez-moi finir.
01:13:04 Vous me demandez les chiffres, je vous les donne.
01:13:07 Contre 380 euros, aujourd'hui, 3600 euros,
01:13:09 le salaire d'un étudiant en doctorant sous contrat doctoral
01:13:12 coûte 1700 euros net par mois,
01:13:14 x 12, il vous fait...
01:13:15 - C'est un état d'étude. - On est quand même...
01:13:18 On arrête de payer les gens, on leur dit qu'ils sont gratuits.
01:13:21 Vous conviendrez avec moi...
01:13:23 On fait venir des profils d'excellents...
01:13:25 On est quand même bien loin...
01:13:27 Vous n'avez pas l'intention.
01:13:28 On est loin de ce qui se pratique aux Etats-Unis ou au Canada.
01:13:32 Foirer avec des fonds.
01:13:33 On dit qu'on fait que des doctorats français
01:13:36 et la recherche ne doit pas être internationale.
01:13:38 La France ne doit pas prospérer.
01:13:40 On fait venir des gens en les salariant.
01:13:42 On salarie des gens pour venir faire de la recherche.
01:13:45 - C'est un aspect... - C'est une efficacité.
01:13:48 - J'aimerais qu'on avance sur ces questions.
01:13:51 On a parlé du rapport, de tout ce qui ne va pas.
01:13:53 C'est un corollaire en matière d'immigration,
01:13:56 tout ce qui a trait aux naturalisations.
01:13:58 On vous a pris l'exemple d'une situation assez lunaire.
01:14:01 C'est celle d'un couple de Belges installés de longue date
01:14:04 dans notre pays.
01:14:05 Ils sont francophones, vous allez l'entendre.
01:14:08 Ils ont été confrontés à la bureaucratie
01:14:11 qui a complètement retoqué leur dossier.
01:14:14 Vous écoutez l'épouse de ce couple.
01:14:17 On est partis dans les couloirs du temps d'administration française.
01:14:22 On a rempli tous les documents nécessaires
01:14:25 en octobre... en mai 2022, pardon,
01:14:29 pour faire cette demande.
01:14:31 Ensuite, on a eu un retour en octobre 2023
01:14:34 et notre demande a été refusée
01:14:36 au prétexte que les documents fournis
01:14:39 n'établissent pas que nous possédons le niveau B1 requis.
01:14:44 Alors que tous les documents fournis
01:14:46 sont des diplômes de lycée et université francophone,
01:14:50 donc nous, on a déjà le niveau C2,
01:14:53 qui est, je pense, au-dessus du niveau B1.
01:14:56 En plus, mon mari a réussi un examen
01:14:59 de français oral international
01:15:01 qu'il a dû passer en Rome il y a une quinzaine d'années.
01:15:05 Et malgré tous ces documents, on nous refuse la nationalité
01:15:09 parce qu'on ne peut pas prouver qu'on parle français.
01:15:12 On marche sur la tête, non ?
01:15:13 Je vous ai tous vu réagir à l'écoute de cette femme.
01:15:17 C'est ubuesque, quand même, Guillaume Carion.
01:15:20 Rien qu'à écouter cette interview
01:15:21 pour voir quel est le niveau de langage requis.
01:15:23 Ça montre que les excès de la bureaucratie,
01:15:26 le fait qu'on marche sur la tête,
01:15:27 on donne la nationalité à des gens qui ne la méritent pas.
01:15:30 On est incapable d'expulser ceux qui doivent être expulsés
01:15:33 et on ne donne pas la nationalité à ceux qui le méritent.
01:15:35 C'est le paradoxe français ?
01:15:36 Tout est dit, je crois.
01:15:37 Tout est résumé sur le poids de l'administration française,
01:15:41 le fait qu'elle dirige ce pays depuis 30 ou 40 ans,
01:15:43 avec les résultats qu'on connaît.
01:15:45 Vous allez me dire que c'est un exemple parmi d'autres.
01:15:47 On peut aussi accorder la nationalité à des gens
01:15:49 qui ne la méritent pas.
01:15:50 J'ai une autre interprétation du dossier.
01:15:52 Au contraire, ça prouve bien que ce n'est pas facile
01:15:54 d'obtenir la nationalité française.
01:15:56 Contrairement à vous, je crois que vous avez la preuve
01:15:57 que des gens parfaitement francophones,
01:15:59 parfaitement intégrés à la communauté française
01:16:01 ont du mal à obtenir.
01:16:03 À Sergide, dans la ville où je suis élu,
01:16:04 quand on fait les cérémonies de déremise
01:16:05 des décrets de naturalisation, c'est un moment magique.
01:16:07 Ce sont des gens qui vont pour la première fois
01:16:09 de leur vie voter.
01:16:10 Ceux qui veulent et ceux qui acceptent
01:16:11 de rejoindre la communauté française,
01:16:13 ils vont enrichir le pays.
01:16:14 Moi, je pense que ces décrets de naturalisation,
01:16:16 c'est une très bonne chose.
01:16:17 - Il faut que ce ne soit pas un baril incontrôlable.
01:16:19 - On voit bien la preuve étant démontrée devant tout le monde.
01:16:22 - On voulait juste montrer...
01:16:23 - On peut jouer au paradoxal, mais il y a des limites.
01:16:26 - On voulait quand même montrer la lourdeur
01:16:27 de la bureaucratie française.
01:16:28 - On parle de l'obtention de naturalisation,
01:16:31 l'obtention de titres de séjour,
01:16:32 qui sont deux choses quand même assez différentes.
01:16:35 En tout cas, ça montre bien quelque chose.
01:16:37 Là, c'est assez rigolo à voir et c'est assez surprenant,
01:16:40 mais il y a parfois des cas qui sont beaucoup plus compliqués
01:16:43 et beaucoup plus problématiques.
01:16:44 Moi, je pense, dans ma circonscription,
01:16:45 j'ai un médecin égyptien qui a dû retourner chez lui
01:16:48 parce que l'administration ne lui a pas donné son titre à temps.
01:16:50 Lui, lorsqu'il a reçu une obligation de quitter le territoire,
01:16:53 il a quitté le territoire.
01:16:54 Il est rentré chez lui.
01:16:55 Donc, on a perdu un médecin.
01:16:56 C'est pour cette raison qu'avec ce projet de loi,
01:16:58 on a besoin non seulement d'expulser plus rapidement
01:17:02 et plus fermement les personnes qui doivent être expulsées
01:17:04 pour permettre de libérer du temps d'administration
01:17:07 pour intégrer ceux qui ont besoin l'être et ceux qui méritent de l'être.
01:17:10 En tout état de cause, on voulait quand même vous montrer
01:17:12 la lourdeur du mammouth à la française.
01:17:15 C'est ce qu'on voulait vous montrer.
01:17:16 Alors, je vous propose de faire un petit peu de politique
01:17:18 parce que beaucoup d'entre vous sont là pour ça aussi.
01:17:21 On va parler d'Olivier Faure,
01:17:22 qui part en croisade contre ce qu'il appelle
01:17:24 la lepénisation des esprits.
01:17:26 Il dénonce ceux dont il pense qu'il cède aux sirènes de l'extrême droite
01:17:29 en adoptant leurs idées
01:17:31 ou en minimisant leurs progressions.
01:17:33 Ainsi, Luc Ferry, que vous avez peut-être entendu
01:17:35 sur notre antenne en début de semaine,
01:17:37 il disait qu'il ne voyait pas en Marine Le Pen
01:17:40 une fascisante raciste.
01:17:42 On vous repasse cet extrait.
01:17:43 Je ne pense pas que Marine Le Pen soit fasciste.
01:17:46 Je la connais un peu, je sais très bien qu'elle n'est ni raciste
01:17:49 ni antisémite.
01:17:50 Je suis désolé de dire ça à mes amis intellectuels de gauche
01:17:53 qui veulent à tout prix dire c'est le nazisme qui revient.
01:17:55 Regardez Mme Belloni en Italie,
01:17:57 ce n'est pas le fascisme qui est revenu en Italie.
01:17:59 Tout ça est assez ridicule.
01:18:01 Marine Le Pen, c'est la droite populaire et républicaine.
01:18:04 C'est pas...
01:18:05 J'ai l'impression que vous me décrivez Jacques Chirac.
01:18:07 Mais elle est moins à droite que Pandreau et Pascua en 1970.
01:18:10 Voilà, c'est la vérité.
01:18:11 Et ça n'a rien à voir avec l'extrême droite.
01:18:14 L'extrême droite, elle était antisémite, elle était raciste.
01:18:16 C'est quoi votre définition de l'extrême droite ?
01:18:17 L'extrême droite, c'est...
01:18:19 Comme l'extrême gauche, l'extrême droite était révolutionnaire.
01:18:22 - Factieuse. - Elle était factieuse.
01:18:24 Elle assassinait les opposants.
01:18:26 Elle voulait prendre le pouvoir par les armes et par la violence.
01:18:28 Elle était antisémite et raciste.
01:18:30 C'est absolument pas le cas de Marine Le Pen,
01:18:32 qui n'est ni antisémite ni raciste et qui est évidemment républicaine.
01:18:35 Maintenant, on peut avoir...
01:18:36 Moi, j'ai des désaccords avec le Rassemblement national,
01:18:39 mais beaucoup plus sur le plan économique
01:18:40 que sur le plan moral ou politique.
01:18:43 Il faut arrêter de dire que c'est le fascisme et que c'est l'immoralité.
01:18:46 C'est pas vrai. C'est simplement faux.
01:18:48 Et les 42 % qui ont voté pour elle savent que c'est faux.
01:18:51 Et donc, quand on insulte ces gens-là, on les renforce.
01:18:54 À la limite, on va les rendre racistes si on continue.
01:18:57 Voilà, c'est idiot comme raisonnement.
01:18:58 C'est une espèce de moralisme débile des intellectuels de gauche.
01:19:02 C'est fascinant pour moi.
01:19:03 - Et donc, pour contrer ces normalisations,
01:19:06 Olivier Faure a cru utile de pondre une tribune
01:19:10 dans le Huffington Post.
01:19:11 On va vous diffuser des extraits.
01:19:13 En images, on a un extrait des cartons.
01:19:17 Alors ça, c'est le titre de l'article,
01:19:20 de la tribune en question.
01:19:22 Voilà cet extrait.
01:19:23 Déjà, à propos de Luc Ferry, il leur a mis pour l'hiver.
01:19:26 "Cet homme, vous ne le connaissez vraisemblablement pas."
01:19:28 Accessoirement, il a quand même été ministre de la République.
01:19:31 Il nous dit, "La mémoire est vivante, elle doit être partagée."
01:19:33 Pour reprendre les mots du philosophe Paul Ricoeur,
01:19:35 "Quand on parle du passé, soit on oublie, soit on rabâche.
01:19:38 "Je préfère rabâcher quand d'autres font tout
01:19:40 "pour susciter l'oubli."
01:19:42 Bon, on a bien compris de quelle bois il se chauffe.
01:19:45 Il poursuit, parce que je pense que c'est important
01:19:46 qu'on ait un peu l'entièreté du propos.
01:19:48 "Ainsi, les déclarations de cet homme,
01:19:49 "comme l'hommage de Macron rendu à Pétain,
01:19:51 "ne sont pas à sous-estimer.
01:19:52 "Ce que l'on croit être des signes au faible
01:19:53 "est en réalité la pointe avancée de basculements politiques majeurs."
01:19:56 Et alors, encore plus, dernière salve,
01:19:59 "La laïcité est devenue un argument à géométrie variable
01:20:01 "dessiné au sol musulman.
01:20:02 "La lutte contre l'antisémitisme, le moyen de sa dédiabolisation."
01:20:06 Il y en a encore deux ou trois comme ça.
01:20:08 Louis Larridon, ça y est, c'est la campagne.
01:20:11 Il faut contrer coûte que coûte, là, la progression
01:20:13 de Jordan Bardella dans les sondages européens,
01:20:15 pour les européennes, ou bien il essaie de s'émanciper
01:20:17 un petit peu du jou de la nupèce
01:20:21 dans laquelle il faisait un petit peu figure de second rôle.
01:20:24 - Tout d'abord, ça ne vous surprendra pas,
01:20:26 je crois qu'Olivier Faure a raison.
01:20:27 Je pense qu'il pose un texte, il défend des idées
01:20:30 et il va chercher à parler de quelque chose qui est intéressant.
01:20:32 Il le dit, Luc Ferry, vous ne le connaissez probablement pas,
01:20:34 il parle à la jeunesse.
01:20:36 La jeunesse qui vote aujourd'hui ne se souvient probablement pas
01:20:38 de Luc Ferry.
01:20:39 Effectivement, ce n'est pas parce qu'il n'est pas connu,
01:20:40 ce n'est pas parce qu'il n'a pas été un ministre.
01:20:41 - Il n'a pas d'âge canonique non plus.
01:20:42 - Mais c'est parce que quand on a 18 ans, 20 ans,
01:20:44 on n'a pas grandi avec Luc Ferry à la télé.
01:20:48 Ce qu'il dit, par contre, c'est intéressant
01:20:49 et moi, je suis en profond désaccord avec Luc Ferry
01:20:52 quand il dit "je ne suis pas d'accord",
01:20:53 c'est économiquement, au final, qu'on n'est pas d'accord
01:20:55 avec Marine Le Pen.
01:20:55 Mais c'est ça, justement, les mots de l'extrême droite,
01:20:57 les mots des fascistes, c'est de reprendre les colères
01:21:01 et les mots de la révolte populaire,
01:21:03 d'aller chercher sur le segment économique à parler aux masses
01:21:07 et au final, de tranquillement faire une transition des esprits
01:21:11 vers une société du délitement, de l'enfermement,
01:21:13 de la gynophobie.
01:21:14 - Pourquoi vous dites que Marine Le Pen est fasciste ?
01:21:15 - Je dis que le parti Rassemblement National
01:21:19 a été fondé par des néo-nazis, par des nazis
01:21:22 et par des collaborateurs de vichysse.
01:21:23 Et ça, c'est factuel par des Waffen-SS.
01:21:25 Et ce que je dis, c'est que le parti de Marine Le Pen
01:21:28 est d'extrême droite.
01:21:29 Et je dis que le service et le programme qu'elle défend,
01:21:32 la vision pour la France pour laquelle elle va se battre,
01:21:34 emmène la France vers une société de délitement.
01:21:36 Et ce que je dis, effectivement,
01:21:37 Mélanie paraît crédible parce qu'elle a été élue,
01:21:39 parce que...
01:21:41 Mais c'est là où l'extrême droite est intelligente,
01:21:43 c'est qu'on ne change pas le pays en une semaine.
01:21:44 - On est en 2024, on ne va pas refaire non plus
01:21:46 l'histoire du Parti Socialiste,
01:21:47 donc on sait qu'il y a eu des guerres toubles,
01:21:49 vous avez compris, entre François Mitterrand
01:21:51 et la même figure de la Deuxième Guerre mondiale.
01:21:53 - Le secrétaire général des Jeunes Socialistes
01:21:55 a été déporté et tué dans les camps
01:21:57 pendant la Guerre mondiale.
01:21:58 Ce n'est pas le cas des fondateurs de l'exécution.
01:22:00 - Vous avez élu un président qui a reçu la Francisque.
01:22:02 Qu'est-ce que vous racontez ?
01:22:04 - Réjean Claude, juste pour la réponse
01:22:06 sur le plan historique,
01:22:07 puis après on en viendra au fond
01:22:08 de ce qu'essaie de démontrer Olivier Faure
01:22:10 et de la réalité de ce qu'incarne aujourd'hui Marine Le Pen.
01:22:12 Allez-y, Jean-Claude.
01:22:14 - Ah, pardon. Non...
01:22:15 - Non, vous avez tout dit.
01:22:16 - Non, mais j'ai quasiment tout dit.
01:22:19 Je pense que, heureusement pour les socialistes,
01:22:21 il leur reste la lutte contre le fascisme.
01:22:24 Alors, parfois, ils le trouvent là où il n'a jamais existé,
01:22:28 où Jean-Marie... Marine Le Pen, moi,
01:22:31 ce n'est pas ma tasse de thé, je vous le dis franchement,
01:22:33 tout le monde le sait ici,
01:22:34 je ne voterai pas pour le Fonds national
01:22:36 ou pour le Rassemblement national.
01:22:38 Mais le combat contre Marine Le Pen,
01:22:40 pour moi, c'est un combat d'argument contre argument.
01:22:44 Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'elle proposerait
01:22:46 ou ce qu'elle proposera au pays,
01:22:48 s'il doit être candidate.
01:22:49 Ça, ça m'intéresse,
01:22:51 mais décider d'ores et déjà qu'elle est fasciste
01:22:55 et qu'elle est infréquentable
01:22:56 et que tous ceux qui votent, comme le disait Tapie,
01:22:59 comme tous ceux qui votent pour elle
01:23:01 sont à mettre dans le même sac,
01:23:02 tout ça n'est pas sérieux, je vous le dis.
01:23:05 C'est le seul argument qui reste aux socialistes,
01:23:07 la lutte contre le fascisme.
01:23:09 Heureusement qu'il en reste ça,
01:23:11 parce qu'on se demande ce qu'il nous raconterait aujourd'hui.
01:23:14 Il en faut bien en France, sinon...
01:23:16 Moi, heureusement que...
01:23:17 Cher ami, je vous remercie, heureusement que vous êtes là.
01:23:21 Le passé, il a bon dos.
01:23:22 A 2,5%, vous êtes important.
01:23:23 On se rend compte, année après année,
01:23:25 et sondage après sondage,
01:23:27 que cette tentative de diabolisation,
01:23:29 de diabolisation du RN, en l'occurrence,
01:23:32 elle est contre-productive.
01:23:34 Oui, c'est des arguments qui ne fonctionnent plus.
01:23:36 On ne peut pas opposer au RN la question de son passé.
01:23:39 Moi, j'ai 24 ans, on parle d'une période...
01:23:42 J'avais moins 30 ans.
01:23:44 Ça ne parle à personne, ma génération, ça ne parle pas.
01:23:47 Mais j'aimerais préférer qu'Olivier Faure, sincèrement,
01:23:49 il s'indigne, il s'élève contre la mélanchonisation des esprits.
01:23:52 C'est ça, le vrai risque pour la France.
01:23:54 Il est devenu la filiale locause de Jean-Luc Mélenchon
01:23:57 depuis deux ans.
01:23:59 Il s'est allié à la France insoumise
01:24:00 aux élections législatives, il a vendu l'âme du PS.
01:24:03 Il s'allie avec des gens qui considèrent
01:24:05 que le Hamas, qui est un mouvement terroriste,
01:24:07 est un mouvement de résistance,
01:24:08 selon les sbires de Jean-Luc Mélenchon.
01:24:10 C'est les mots de Daniel Obono, député de la France insoumise.
01:24:13 Est-ce que ces mots-là, vous les contestez ou pas ?
01:24:15 Si vous les contestez, sortez de cette alliance.
01:24:18 Arrêtez de faire partie de cette NUPES.
01:24:20 On avait cru comprendre que la NUPES avait du plan dans l'aim.
01:24:22 Vous avez sauvé 30 sièges de l'Assemblée nationale,
01:24:25 vous avez perdu votre âme.
01:24:26 C'est un peu scandaleux.
01:24:27 Vous êtes un peu seul là-dessus.
01:24:29 Si je peux me permettre...
01:24:30 On parle du PS.
01:24:31 Je crois qu'il y a un moratoire sur la NUPES
01:24:35 par le Parti socialiste.
01:24:36 On verra aux prochaines élections.
01:24:38 Vous dites que nous devenons les low-cost de la Mélenchon.
01:24:42 Mais vous, vous êtes le Ryanair du RN.
01:24:44 Pardon, mais détendez-vous.
01:24:46 On peut peut-être un peu élever le débat.
01:24:49 Si on fait ce genre de procès...
01:24:51 J'ai pas dit que Marine Le Pen est fasciste.
01:24:53 Par contre, je peux le dire.
01:24:54 Georgia Meloni est fasciste.
01:24:55 Elle travaille à l'interdiction et à la limitation de l'accès à l'IVG.
01:24:59 Elle travaille à la limitation des droits
01:25:00 pour les couples homosexuels.
01:25:02 - Quel rapport avec le fascisme ? - Mais enfin...
01:25:05 Mais franchement, qu'est-ce que ça comme relation ?
01:25:08 Le fait d'être contre l'IVG, c'est n'importe quoi.
01:25:11 Pardon d'être tout seul, pas d'accord face à vous.
01:25:13 - Elle a l'air de bien vous entendre. - Il y a deux pays qui pratiquent.
01:25:16 Les États-Unis, certains États américains sont fascistes.
01:25:19 Certains États américains appliquent des dérives nationalistes
01:25:25 d'extrême droite visant à limiter le droit des femmes.
01:25:27 Alexis Isard, tout le monde est dans le même sac.
01:25:30 Olivier Faure s'en prend aussi à Renaissance, à Horizon, à Modem.
01:25:34 Ils vous renvoient tous dos à dos en disant
01:25:36 "Vous êtes là, vous faites le lit de Marine Le Pen"
01:25:38 en banalisant ce qu'elle dit.
01:25:39 Oui, totalement. Moi, je pense qu'il faut qu'Olivier Faure
01:25:40 fasse le ménage dans son propre jardin.
01:25:43 Moi, j'ai été quand même un petit peu choqué
01:25:45 par l'interview de Luc Ferry,
01:25:48 qui était assez confus, j'ai trouvé, d'ailleurs.
01:25:51 Parce que dans un premier temps, il vous dit
01:25:52 que ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen ne sont des extrêmes.
01:25:56 Marine Le Pen n'est pas fasciste.
01:25:58 Ensuite, il vous dit que le plus gros diable,
01:25:59 c'est le centriste Emmanuel Macron,
01:26:01 qui fait que soit on vote pour lui, soit on vote pour les extrêmes.
01:26:03 Donc, d'un coup, il y a de nouveau des extrêmes.
01:26:05 Et ensuite, arrive la tribune de M. Faure.
01:26:09 Quand même, M. Faure fait partie de l'alliance de la NUPES,
01:26:12 où on a eu, il y a quelques semaines, tout de même,
01:26:14 M. Coquerel, président de la Commission des finances,
01:26:17 La France insoumise, qui a dit que leur meilleure chance
01:26:20 pour gagner des voix, c'est la montée du Rassemblement national.
01:26:25 Et on voit bien la stratégie à l'Assemblée nationale.
01:26:27 Elle est évidente.
01:26:28 Et le problème, dans ce que dit M. Ferry,
01:26:30 il y a quand même quelque chose de vrai,
01:26:32 et de ce qui revient aussi avec M. Faure,
01:26:34 c'est que la jeunesse, elle cherche par nature une alternative.
01:26:39 Et le problème, c'est que l'alternative,
01:26:40 vous ne la proposez plus parce que vous ne proposez plus d'idées
01:26:43 pour la jeunesse et même pour les Français.
01:26:45 C'est pour cette raison que l'extrême droite, elle, monte.
01:26:47 Vous faites le jeu de cette extrême droite-là.
01:26:48 Donc, proposez-leur des projets,
01:26:50 proposez-leur une vraie vision pour la France
01:26:52 et peut-être qu'ils vous suivront.
01:26:53 Victor Hérault, rapidement,
01:26:54 je sais que ce thème vous passionne,
01:26:56 mais j'en ai encore un ou deux à vous soumettre.
01:26:58 Allez-y.
01:26:58 Oui, alors moi, je ne comprends pas du tout ce procès en fascisme.
01:27:03 C'est un mot valise, un peu ?
01:27:04 On met tout ce qu'on veut dedans ?
01:27:05 C'est un mot valise, c'est-à-dire que déjà,
01:27:06 est-ce qu'on peut commencer par définir ce que c'est, s'il vous plaît ?
01:27:09 Parce que Georges Marchais,
01:27:10 qui lutte contre l'immigration légale et illégale, il est fasciste.
01:27:13 Alors, c'était une autre époque, c'était la même que Jean-Marie Le Pen.
01:27:15 Donc, on ne va pas remonter jusqu'à Jean-Marie Le Pen,
01:27:16 on va rester dans notre époque.
01:27:18 Mais sauf que dès qu'on vous pose la question sur notre époque,
01:27:20 vous partez sur l'Italie.
01:27:21 Il se trouve qu'on est en France,
01:27:22 personne ici n'a voté Georges-Emmanuel Noni, il me semble.
01:27:24 Donc, on va revenir sur les mots, les principes fondamentaux,
01:27:27 qui sont qu'est-ce que le fascisme et en quoi Marine Le Pen le serait.
01:27:29 Voilà, c'est par ça qu'il faut commencer.
01:27:31 Le problème, Marine Le Pen, elle est de droite,
01:27:32 économiquement, elle est de gauche.
01:27:34 Certes, d'accord, c'est peut-être,
01:27:35 si vous considérez que c'est une composante du fascisme,
01:27:38 très bien, grand vous en face,
01:27:39 mais enfin, tous les gens qui s'inscrivent là-dedans ne sont pas des fascistes.
01:27:41 Et il va falloir me montrer une mesure ou un propos
01:27:44 qui fait que Marine Le Pen est raciste, fasciste ou d'extrême droite.
01:27:47 Une seule.
01:27:48 - D'extrême droite, je peux vous en citer plusieurs.
01:27:49 - Allons-y.
01:27:50 - D'extrême droite, je peux vous en citer plusieurs,
01:27:52 ne serait-ce que d'ailleurs le fait qu'ils ont voté cette loi immigration.
01:27:54 - Mais ils ne sont pas les seuls, à bord le bout, ça fait beaucoup fâcher.
01:27:58 - Laissez-moi, laissez-moi, vous nous avez dit
01:28:00 quelles solutions vous proposez pour la jeunesse,
01:28:02 mais venez dans les assemblées générales.
01:28:03 - Je suis dans l'Assemblée nationale, je ne les vois pas, vos solutions.
01:28:05 - Venez rencontrer les socialistes.
01:28:08 - Moi, je suis dans l'Assemblée nationale,
01:28:09 je les rencontre tous les jours à l'Assemblée nationale
01:28:11 et je ne les vois pas, vos solutions.
01:28:12 - Vous ne les voyez pas quand on parle de la nationalisation d'EDF,
01:28:15 quand on parle du restaurant pouce à 1 euro pour les étudiants.
01:28:19 Si, ça, c'est des solutions concrètes pour la jeunesse.
01:28:21 - L'État est déjà actionnaire d'EDF.
01:28:22 - Je n'ai toujours pas de réponse sur l'extrême droite.
01:28:23 - Alguème Carillon, tu dois intervenir aussi.
01:28:25 - Je n'ai pas de réponse.
01:28:26 - On va essayer de ne pas trop s'interrompre,
01:28:27 sinon ça devient inaudible.
01:28:29 - Je te dis deux arguments si on veut s'opposer
01:28:30 peut-être plus intelligemment à Marine Le Pen.
01:28:32 Ces députés à l'Assemblée nationale, il y a quelques mois,
01:28:34 ils ont voté contre la mise en place de 15 heures de travail
01:28:36 d'intérêt général en contrepartie du RSA.
01:28:38 C'est une mesure de bon sens qui permet de remettre les gens au travail
01:28:41 et je pense qu'on en a besoin dans le pays
01:28:42 et les Français y sont favorables.
01:28:43 Deuxième proposition qui était celle de Marine Le Pen
01:28:45 pendant la campagne présidentielle en 2022.
01:28:48 Elle a proposé la suppression de l'impôt sur le revenu
01:28:50 pour les moins de 30 ans.
01:28:51 La conséquence de la mise en place de cette mesure,
01:28:52 si elle était appliquée demain,
01:28:53 c'est que Kylian Mbappé ne paierait pas d'impôt sur le revenu.
01:28:55 Je pense qu'honnêtement, il n'en a pas besoin.
01:28:57 - Donc voilà, vous voulez les attaquer sur le plan italien ?
01:29:00 - Sur le fond.
01:29:01 - Un mot sur le remaniement qui vient ou pas d'ailleurs.
01:29:05 Comme toujours, Emmanuel Macron joue un peu avec les nerfs
01:29:08 de son exécutif.
01:29:09 En tout cas, à propos du maintien d'Elisabeth Borne,
01:29:11 les Français, eux, ont tranché.
01:29:13 Regardez ce sondage.
01:29:14 Ils n'en veulent plus de la Première ministre à 66 %.
01:29:18 Alors, on verra si Emmanuel Macron a l'intention
01:29:20 de l'essorer au moins jusqu'aux Européennes.
01:29:23 Voilà, 66 % qui souhaitent son départ.
01:29:26 On a une qui est venue la défendre ce matin.
01:29:27 C'était Prisca Tevneau qu'on va écouter.
01:29:29 Je vous fais réagir, Alexis Vizard.
01:29:31 - Regardons les choses factuellement.
01:29:33 Regardons les faits.
01:29:34 Est-ce qu'elle a permis de faire passer
01:29:36 un certain nombre de grandes réformes ?
01:29:38 Est-ce qu'elle a permis de faire passer des lois,
01:29:40 de nombreuses lois,
01:29:41 des dizaines de lois qui sont passées ?
01:29:44 Est-ce qu'on lui prédisait cet avenir-là
01:29:46 quand elle a été nommée Première ministre
01:29:48 il y a un an et demi ?
01:29:49 J'étais sur ces mêmes plateaux
01:29:51 et on disait qu'elle ne survivrait pas à l'été,
01:29:53 qu'elle ne passerait pas l'hiver.
01:29:55 Finalement, un an et demi après,
01:29:57 nous avons aujourd'hui une France plus forte,
01:29:59 capable de faire face à de nombreux défis
01:30:01 qui sont les nôtres, aussi bien climatiques,
01:30:03 aussi bien en termes d'inflation,
01:30:05 de pouvoirs d'achat environnementaux.
01:30:07 Et donc, ça, effectivement,
01:30:08 nous le devons à notre gouvernement,
01:30:10 unis et soudés derrière notre Première ministre
01:30:12 au regard du projet porté par Emmanuel Macron.
01:30:15 - Alexis Vizard, sur son seul talent,
01:30:17 comme le dit Prisca Tevneau,
01:30:18 qui est quand même un bon petit soldat, on va dire...
01:30:20 - La ministre Prisca Tevneau qui est Première ministre.
01:30:22 - Oui, ou parce qu'elle a servi la cause
01:30:24 et qu'elle était bien pratique, au fond, pour Emmanuel Macron.
01:30:26 - Non, moi, je dirais pas ça.
01:30:28 Elisabeth Borne, ce que la ministre Tevneau dit est vrai.
01:30:31 Quand Elisabeth Borne est arrivée,
01:30:33 personne ne lui donnait beaucoup de chance.
01:30:34 Et finalement, elle a quand même passé
01:30:36 beaucoup de projets de loi à l'Assemblée nationale.
01:30:39 Elle a quand même tenu la barre jusqu'à maintenant.
01:30:41 - Combien de 49.3, on l'écoute encore ?
01:30:43 - Finalement, des 49.3 sur le budget,
01:30:45 parce qu'il ne faut pas raconter n'importe quoi aux Français.
01:30:47 Il y a eu un 49.3, qui est celui des retraites,
01:30:50 et là-dessus, on en a assez parlé,
01:30:51 je crois que les Français le savent.
01:30:52 Tout le reste, c'est le budget qui est décomposé
01:30:54 en plein de morceaux, le budget.
01:30:55 Donc, il y a deux budgets qui sont passés en 49.3,
01:30:57 deux budgets décomposés en beaucoup de 49.3,
01:30:59 et la réforme des retraites.
01:31:00 Pour le reste, la première ministre,
01:31:02 elle a été là, elle a travaillé.
01:31:03 Alors, peut-être que sur les plateaux télé,
01:31:06 vous ne la voyez pas débattre, échanger, j'en sais rien.
01:31:09 - Pas trop, je vous confirme qu'elle ne vient pas chez nous.
01:31:10 - Mais ce qui est sûr, c'est que lorsqu'elle travaille,
01:31:13 sur le fond, elle l'a encore montré sur la loi immigration,
01:31:15 on peut compter sur elle et on peut avancer
01:31:17 sur des réformes qui sont importantes.
01:31:20 Et je tiens à rajouter quand même une chose,
01:31:21 c'est que sur l'année 2023, on a eu deux réformes importantes,
01:31:25 la réforme de la loi pour les retraites
01:31:27 et la réforme de l'immigration qui ont été menées.
01:31:30 Et ça ne va pas s'arrêter, parce que le président Macron,
01:31:32 il est par nature réformateur.
01:31:34 On est sur le deuxième mandat du président Macron,
01:31:37 donc il va continuer à réformer.
01:31:38 Donc, on a besoin d'une première ministre
01:31:41 qui tienne la barre et qui arrive à continuer
01:31:42 ce rythme de réformes.
01:31:43 - Je ne sais pas si on va se perdre en conjoncture
01:31:45 pour savoir s'il y a le reste ou pas.
01:31:46 Ça vous intéresse, ça vous passionne,
01:31:47 le sujet des abattements ?
01:31:48 Je vais parler de l'emploi dans les quartiers prioritaires.
01:31:50 - Il ne faut pas faire de chasse à l'homme.
01:31:52 - Il nous reste trois minutes.
01:31:53 - Je ne sais pas d'ailleurs écrire en écriture inclusive
01:31:55 "chasse à la femme", je ne sais pas ce que ça veut dire.
01:31:57 - Les quartiers prioritaires, c'est plus intéressant.
01:31:58 - Je pense que Mme Bond...
01:31:59 - C'est plus intéressant, on va aller plus loin.
01:32:00 - Mme Bond mérite quand même quelques respects.
01:32:03 - Merci Jean-Claude.
01:32:04 Un mot, on a un quorum pour parler de la radiographie
01:32:08 de l'emploi dans les quartiers prioritaires.
01:32:09 C'est un échec malgré des aides conséquentes
01:32:10 qui ont été apportées aux employeurs.
01:32:12 Vous allez le voir peut-être sur des cartons
01:32:14 qui vont apparaître, mais surtout écoutez l'analyse de Lomid Guillaume.
01:32:16 Premier constat, dans ces quartiers, le taux de chômage
01:32:20 est deux fois et demi supérieur à celui de la moyenne nationale.
01:32:24 En effet, malgré les importantes exonérations fiscales et sociales
01:32:28 dont bénéficient les entreprises de moins de 50 salariés
01:32:31 qui s'implantent dans ces quartiers sensibles,
01:32:33 on n'arrive pas à créer beaucoup d'emplois dans ces zones,
01:32:36 ou en tout cas, pas d'emplois pérennes,
01:32:38 surtout des contrats courts, peu payés,
01:32:40 avec des personnels peu qualifiés.
01:32:43 Ces aides ont surtout permis, nous apprennent les chiffres,
01:32:46 la création de petits commerces de détail.
01:32:48 Il y en a 16% dans ces quartiers,
01:32:50 contre 11% dans le tissu économique du reste du pays.
01:32:54 Et puis surtout, parmi les créations d'entreprises
01:32:56 des quartiers sensibles, 75% sont des auto-entrepreneurs.
01:33:00 Pour l'Observatoire des politiques de la ville,
01:33:02 c'est le constat de l'ubérisation de l'économie de ces quartiers.
01:33:06 En clair, on trouve beaucoup de chauffeurs de VTC,
01:33:09 de livreurs et autres petits boulots de service
01:33:11 dans les entreprises créées et aidés dans ces quartiers.
01:33:14 A l'inverse, on trouve très peu d'entreprises
01:33:16 dans les secteurs, par exemple, de la finance ou de l'immobilier.
01:33:20 Et puis enfin, un autre dispositif d'aide,
01:33:22 celui des emplois francs, semble assez inefficace.
01:33:26 Il consiste à verser une prime jusqu'à 15 000 euros pour trois ans
01:33:29 aux employeurs qui recrutent en CDI
01:33:31 un salarié issu de ces quartiers prioritaires.
01:33:34 C'est une sorte de préférence territoriale, pourrait-on dire,
01:33:37 qui subventionne l'emploi des candidats domiciliés dans ces quartiers.
01:33:41 Mais selon le ministère du Travail, là encore,
01:33:44 cette aide est peu utile.
01:33:46 Dans 9 cas sur 10, elle est touchée par opportunisme, pourrait-on dire,
01:33:50 par des employeurs qui auraient de toute façon recruté ces candidats,
01:33:54 même sans aide.
01:33:55 Il n'y a que dans 1 cas sur 10
01:33:57 que l'aide a été décisive dans le recrutement.
01:34:00 100 000 emplois ont ainsi été subventionnés,
01:34:03 donc 90 000 pour rien, à 15 000 euros la prime.
01:34:07 Je vous laisse faire le calcul.
01:34:08 C'est un gouffre. On dit l'État ne fait rien, mais si, en fait.
01:34:11 On n'en parle pas assez,
01:34:12 mais la première victime dans ces quartiers,
01:34:14 c'est les gens qui y habitent, les Français,
01:34:16 qui sont issus de l'immigration ou pas,
01:34:18 et qui subissent l'insécurité, le trafic de drogue,
01:34:20 l'ensauvagement, la montée de la violence, tout.
01:34:23 Il y a des causes face à ça.
01:34:25 On l'a dit, l'immigration massive, le trafic de drogue,
01:34:27 où les réponses ne sont pas suffisamment à la hauteur.
01:34:29 L'insécurité, où le gouvernement ne met pas les moyens sur la justice,
01:34:33 qui aujourd'hui ne parvient pas à exécuter les peines.
01:34:36 Il y a des solutions politiques.
01:34:37 Si on les applique, demain, on peut mettre fin à cette situation.
01:34:39 Pourquoi on n'y arrive pas ?
01:34:41 On sera d'accord sur les constats, mais pas sur les solutions.
01:34:43 Je pense qu'il y a une raison principale,
01:34:44 c'est la politique d'urbanisme et de peuplement en France.
01:34:46 Il y a trop de mairies qui ne respectent pas la loi SRU.
01:34:49 En répartissant mieux les populations précaires,
01:34:52 c'est-à-dire les populations qui sont en logement social,
01:34:54 on arriverait à casser les ghettos.
01:34:55 Il faut arrêter qu'il y ait des ghettos de pauvres
01:34:57 pour arrêter les ghettos de riches.
01:34:59 Allez, 10 secondes.
01:35:00 Je rajoute juste à ce qu'a dit Guilhem.
01:35:01 Je crois qu'il y a une autre victime aussi,
01:35:02 c'est qu'on parle de quartiers prioritaires.
01:35:04 Ils sont prioritaires au détriment des autres quartiers
01:35:06 et des autres communes autour qui n'ont pas d'aide
01:35:07 et qui ne sont pas des types qui cassent tout dès qu'il y a une émeute.
01:35:09 Merci beaucoup. Merci pour ce débat.
01:35:11 Certains qui vont rester parmi nous.
01:35:13 C'était passionnant.
01:35:14 Je vous propose de marquer une courte pause
01:35:15 et on revient pour le journal d'Isabelle Piboulot.
01:35:17 Avant de retrouver de nouveaux invités
01:35:24 pour évoquer d'autres thèmes d'actualité,
01:35:26 je vous propose de retrouver Isabelle Piboulot
01:35:28 pour le journal Rebonjour Isabelle.
01:35:30 Et à la une, depuis la Cour des Invalides,
01:35:31 un hommage national a été rendu ce matin à Jacques Delors.
01:35:34 Une cérémonie solennelle durant laquelle Emmanuel Macron
01:35:37 a salué la mémoire de l'ancien président
01:35:39 de la Commission européenne.
01:35:41 Jacques Delors est décédé le 27 décembre à 98 ans.
01:35:45 Il restera pour beaucoup l'homme qui a su réconcilier la France
01:35:48 avec l'Europe et l'Europe avec son avenir.
01:35:51 On écoute le chef de l'Etat.
01:35:53 Ce fut là sans doute
01:35:55 l'une de ses plus grandes œuvres de réconciliation,
01:35:59 celle de 1983.
01:36:03 Réconcilier dans ce moment décisif
01:36:06 le socialisme de gouvernement avec l'économie sociale de marché.
01:36:12 Réconcilier véritablement la France avec l'Europe.
01:36:16 Sachez que quatre hommes ont été condamnés hier.
01:36:18 Ils étaient jugés pour leur participation
01:36:20 lors des émeutes du mois de juin.
01:36:21 Pour avoir attaqué le commissariat à délancours.
01:36:24 Ces individus sont âgés d'une vingtaine d'années.
01:36:27 Le tribunal correctionnel de Versailles les a condamnés
01:36:29 à des peines allant de un à deux ans de prison ferme.
01:36:32 Un seul prévenu a été relaxé, faute de preuves.
01:36:35 À noter qu'à Elancourt, les dégâts causés par les émeutes
01:36:38 représentent plus de 100 000 euros.
01:36:40 Et puis on va partir à Florence, qui se trouve dans le Gers,
01:36:42 où une retraitée a été victime de "homejacking",
01:36:45 un phénomène en recrudescence.
01:36:46 Oui, Jeannine, 88 ans, en a fait l'effrayer
01:36:49 dans la nuit du 30 au 31 décembre.
01:36:51 Son domicile a été cambriolé par deux individus.
01:36:54 Son fils a témoigné au micro de Jean-Luc Thomas.
01:36:57 Regardez.
01:37:00 Ils ont commencé par forcer la petite serrure de la véranda,
01:37:04 qui est très facile, apparemment, à enlever.
01:37:06 Puis après, ils sont rentrés et se sont attaqués à coups de pied
01:37:10 à la porte 3 points en bois.
01:37:12 Ils ont fait péter 2 points. Ils sont rentrés, ils ont fouillé.
01:37:16 Les voleurs cagoulés arrivent ensuite
01:37:18 dans la chambre de Jeannine, 88 ans.
01:37:20 Elle est réveillée, ils lui braquent une torche dans les yeux,
01:37:23 puis trouvent des bijoux, son téléphone portable.
01:37:25 Jeannine a dû répondre.
01:37:27 Elle leur dit "sortez de ma chambre,
01:37:29 on n'attaque pas une vieille dame".
01:37:31 Les cambrioleurs s'enfuient, le mode opératoire surprend.
01:37:35 Je vous dis ce que dit le gendarme.
01:37:36 Il a dit "j'ai jamais vu ça, ça fait 5 ans qu'il est ici".
01:37:39 Il a dit "c'est la première fois qu'on a quelqu'un
01:37:41 qui rentre avec une personne qui est dedans à la maison".
01:37:43 Il y a un an, un voisin subit un cambriolage dans la même rue.
01:37:48 Ils sont passés par la porte d'entrée,
01:37:50 ils ont arraché la serrure, ils sont rentrés,
01:37:54 ils ont volé les bijoux, ils ont vidé les chambres,
01:37:56 quelques tiroirs dans la cuisine.
01:37:58 Pour les habitants du quartier, les vols se multiplient,
01:38:01 il y a un ras-le-bol.
01:38:02 C'est depuis 4-5 ans qu'on a beaucoup de cambriolages.
01:38:06 On se demande jusqu'à quand on va y passer à côté.
01:38:09 Selon la mairie de Florence, il y a eu 21 cambriolages en 2023,
01:38:13 5 de plus qu'en 2022.
01:38:15 80 % se sont déroulés de jour.
01:38:19 Un mot d'actualité au Proche-Orient.
01:38:20 Presque trois mois après le début de la guerre,
01:38:22 Israël continue la chasse aux tunnels dans la bande de Gaza.
01:38:24 Les tunnels qui permettent aux ramasses d'évoluer
01:38:27 dans la région, sur ces images fournies par l'armée israélienne,
01:38:30 on y voit des soldats qui découvrent des entrées de tunnels
01:38:33 avant de les détruire.
01:38:34 Un site de fabrication d'armes a aussi été trouvé
01:38:37 à l'intérieur de ces tunnels.
01:38:40 Et dans le même temps, trois nouveaux otages israéliens
01:38:42 ont été identifiés.
01:38:43 Un porte-parole de l'armée israélienne l'a confirmé hier.
01:38:47 Ces trois citoyens ont été portés disparus
01:38:49 depuis l'attaque du Ramas le 7 octobre.
01:38:51 Au total, désormais, au moins 132 personnes
01:38:53 sont toujours retenues à Gaza.
01:38:55 Voici Daniel Hagary.
01:38:57 Aujourd'hui, je voudrais vous informer
01:39:01 que trois citoyens portés disparus jusque-là
01:39:04 ont été identifiés comme otages.
01:39:06 Cette décision a été prise à la lumière
01:39:09 de l'épuisement des opérations de recherche et d'enquête
01:39:11 sur le territoire du pays, et après un examen
01:39:13 de tous les scénarios raisonnables
01:39:15 et des informations dont nous disposons.
01:39:18 Nous continuerons à informer les familles des otages
01:39:21 de tous les détails.
01:39:23 - Alors, pardon, à Gaza, le soutien de la France aux civils
01:39:27 se poursuit au même moment.
01:39:29 - Oui, Nelly, un second bateau est parti du Havre
01:39:32 pour livrer l'ensemble des 700 tonnes
01:39:34 de suppléments nutritionnels.
01:39:35 Depuis le 28 octobre, plus de 1 000 tonnes
01:39:38 de frais de humanitaires ont été livrés aux civils gazaouis.
01:39:40 La France participe par ailleurs au pont aérien
01:39:43 mis en place par l'Union européenne.
01:39:45 - Et puis, sachez, pour finir, qu'un non-lieu a été requis
01:39:47 par la justice presque cinq ans après la profanation
01:39:49 du cimetière juif de Ketsenheim, dans le Bahrain.
01:39:52 Aucun suspect n'a été identifié.
01:39:55 Le 19 février 2019, une centaine de tombes
01:39:57 avaient été recouvertes de croix gammées.
01:40:00 Emmanuel Macron s'était rendu sur place
01:40:02 pour témoigner de ce soutien.
01:40:03 Cette réquisition de non-lieu était un échec
01:40:05 pour le maire de la commune. Écoutez.
01:40:07 - C'était fait par la gendarmerie et par la justice,
01:40:16 mais effectivement, ces gens-là sont passés
01:40:19 par les mailles du filet.
01:40:20 Et forcément, pour les habitants du village,
01:40:22 c'est un échec, même si derrière, tout a été mis en oeuvre
01:40:25 pour que derrière, les coupables soient retrouvés.
01:40:28 Le village est encore très marqué par ce drame.
01:40:33 Nous, ce qu'on demande, c'est tout simplement
01:40:35 qu'on découvre qui a fait ça, quoi.
01:40:37 - Merci beaucoup, Isabelle, et à plus tard.
01:40:41 Amaury Brelet est là pour cette dernière heure.
01:40:43 Bonjour. - Bonjour.
01:40:44 - Je rappelle que vous êtes journaliste
01:40:45 chez Valeurs actuelles. Jean-Claude Dacier est resté.
01:40:47 Et puis, Philippe Fontana nous a rejoints.
01:40:49 Vous êtes avocat. Merci d'être là.
01:40:51 On attend d'un instant à l'autre également
01:40:53 la directrice de la rédaction de Paris Match,
01:40:55 Caroline Mangès.
01:40:57 Alors, j'aimerais qu'on évoque le rapport de la Cour des comptes,
01:41:00 puisque vous êtes là, maître,
01:41:01 qui est très sévère sur la politique migratoire française,
01:41:04 qui parle d'un manque de contrôle,
01:41:06 de l'absence aussi de ces fichiers croisés
01:41:08 qui pourraient conduire à solutionner
01:41:11 certaines reconduites à la frontière, par exemple.
01:41:14 Pour comprendre, on est donc allés près de Menton,
01:41:17 tout près de la frontière italienne.
01:41:18 Regardez ce reportage de nos équipes,
01:41:20 avec Franck Triviaux, Aminata Demphal.
01:41:22 -Dans ce poste de Menton, près de Nice,
01:41:25 des migrants sont remis à la police des frontières italiennes,
01:41:29 leur point de départ.
01:41:30 Une procédure quasiment quotidienne
01:41:33 et pourtant inefficace.
01:41:35 -Quand on ramène ces individus en Italie,
01:41:37 que se passe-t-il ?
01:41:39 Ils reviennent par la montagne, après être passés par Menton.
01:41:41 Donc, en gros, ils reviennent, si je puis dire, par la fenêtre.
01:41:44 -Les interpellations étant nombreuses,
01:41:46 la police n'a pas les moyens suffisants
01:41:48 pour contrôler et identifier les étrangers.
01:41:51 -On ne peut pas contrôler ces individus,
01:41:53 partant du principe qu'ils n'ont pas commis réellement d'infraction.
01:41:56 Donc, ça, c'est la première chose.
01:41:58 En réalité, peut-être faudrait-il qu'on puisse travailler de concert
01:42:01 avec nos collègues douaniers, avec nos collègues gendarmes,
01:42:04 qui, eux, ont un arsenal juridique, finalement,
01:42:06 qui est un peu plus pléthore que le nôtre.
01:42:09 -Faute de place dans les centres d'accueil,
01:42:11 ces jeunes mineurs isolés se retrouvent à attendre
01:42:13 devant la caserne de Menton, venue du Mali, il y a 4 mois.
01:42:17 Sidi, 16 ans, attend toujours d'être placé.
01:42:20 -On doit bien, ici.
01:42:21 Si on ne lave pas, il n'y a rien.
01:42:23 -Peu de moyens et de nombreux migrants qui affluent chaque jour.
01:42:26 Les habitants de Menton font également le constat.
01:42:29 -Pour avoir habité proche de la gare routière,
01:42:32 je le voyais tous les matins venir et récupérer des jeunes
01:42:35 qui essayaient de dépasser la limite des 30 km.
01:42:39 -La Cour des comptes a évalué le coût annuel de la politique
01:42:43 de lutte contre l'immigration irrégulière en France
01:42:46 à 1,8 milliard d'euros.
01:42:48 -Philippe Fontanat, il y a, à vrai dire,
01:42:50 beaucoup de problèmes à pointer.
01:42:52 C'est un peu à tiroir.
01:42:55 Il y a des manquements dans la chaîne de transmission
01:42:57 des informations entre ministères.
01:42:59 C'est assez dommageable,
01:43:01 parce que c'est une question structurelle d'organisation
01:43:04 de notre pays.
01:43:05 Il y a aussi, évidemment, les freins liés à la situation
01:43:08 au sein de l'Union européenne.
01:43:10 Et puis, il y a le coût faramineux que ça engendre.
01:43:13 On avait un invité socialiste qui nous disait
01:43:15 qu'au regard de ce que l'immigration rapporte également,
01:43:20 c'est pas grand-chose, 1,8 milliard hors AME.
01:43:23 Néanmoins, quand on veut choisir sa politique migratoire,
01:43:27 ça reste un gouffre, quand même.
01:43:29 -Il est difficile de dire que la politique migratoire
01:43:32 puisse rapporter quelque chose à notre pays,
01:43:34 puisque sur les 316 000 titres de séjour légaux
01:43:38 délivrés en 2022,
01:43:40 vous n'en avez eu que 16,4 exactement pour des travailleurs.
01:43:44 Et sur les 16,4, il n'y en a que 23 %
01:43:48 pour des compétences et des talents,
01:43:50 c'est-à-dire les cadres supérieurs,
01:43:52 les chefs d'entreprise qui sont admis sur le territoire national.
01:43:56 Donc, je m'étonne toujours qu'on puisse considérer
01:43:58 que l'immigration rapporte quelque chose à notre pays,
01:44:01 d'un point de vue économique.
01:44:03 Deuxièmement, comme vous disiez,
01:44:05 c'est pas tellement l'absence de coordination
01:44:07 entre les services qui est la chose la plus importante.
01:44:11 C'est l'emprise de la politique européenne.
01:44:14 Qu'est-ce qui se passe ?
01:44:15 Lorsque des mineurs non accompagnés
01:44:17 ou lorsque des migrants,
01:44:18 c'est-à-dire des pseudo-demandeurs d'asile,
01:44:21 arrivent à Menton, ils sont non admis,
01:44:22 c'est-à-dire qu'ils arrivent sur le territoire national
01:44:25 et la PAF les renvoie immédiatement
01:44:27 dans le pays d'où ils viennent, c'est-à-dire l'Italie.
01:44:30 Avec la jurisprudence de la Cour de justice européenne
01:44:33 qui a été rendue en septembre dernier,
01:44:35 nous allons devoir passer non plus à une non-admission,
01:44:38 mais à une réadmission.
01:44:39 Et là, je peux vous assurer qu'il va falloir plus de,
01:44:42 43 plus d'effectifs à Menton qu'il n'y en a aujourd'hui.
01:44:46 Donc, vous imaginez...
01:44:48 Le pacte migratoire qui a été scellé la semaine dernière,
01:44:51 ça va régler les choses sur la solidarité européenne ?
01:44:54 C'est comme le projet de loi qui a été corrigé,
01:44:59 et plutôt qui a été corrigé par LR,
01:45:01 ça va dans le bon sens.
01:45:02 Mais contrairement aux associations,
01:45:05 et je vais les faire bondir en disant ça,
01:45:07 la seule stratégie pour contrôler l'immigration,
01:45:10 c'est l'enfermement.
01:45:11 C'est-à-dire, vous ne pouvez pas laisser des migrants
01:45:14 arriver en France,
01:45:15 puisque la Commission européenne nous demande
01:45:17 de les accueillir dignement, les cadas,
01:45:19 de leur donner une allocation.
01:45:21 Le temps que Tovpra et la Scendia puissent prononcer
01:45:24 sur la réalité de leur demande d'asile,
01:45:26 ça va prendre au minimum un an.
01:45:28 Lorsque vous les enfermez dans des centres
01:45:30 sur les marches de l'Union européenne,
01:45:32 au moins, vous êtes sûrs qu'ils ne viendront pas.
01:45:35 Or, le pacte d'immigration et d'asile prévoit
01:45:37 que cet enfermement ne puisse concerner
01:45:40 que les nationalités qui ont un taux de rejet
01:45:43 au-dessus de 20 %.
01:45:45 Donc, ce n'est que les nationalités
01:45:48 qui ont très peu d'acceptation de leur demande d'asile.
01:45:51 - En France, les cras, dans les faits,
01:45:53 ça concerne que ceux qui posent problème
01:45:55 sur le plan de la grande élincence.
01:45:57 - Les cras en France, c'est les centres
01:45:59 de rétention administrative.
01:46:01 J'ai écouté Priska Teveneau ce matin
01:46:03 qui confondait rétention administrative et détention.
01:46:06 Soit c'est une mauvaise élève, soit elle fait de l'idéologie,
01:46:09 on verra dans quelques jours la réponse du président.
01:46:12 Mais en tout cas, vous voyez, les cras,
01:46:14 il y en a très peu en France.
01:46:16 Ils sont submergés et la politique du gouvernement,
01:46:18 c'est de mettre ceux qui posent atteinte à l'ordre public.
01:46:21 C'est-à-dire quasiment comme des executions.
01:46:24 C'est une reconduite qui vise une population
01:46:26 qui sort de prison.
01:46:27 Alors qu'il faudrait, sur les 124 280 obligations
01:46:33 de quitter le territoire français,
01:46:34 il n'y a que très peu de personnes qui sont renvoyées.
01:46:38 Même si Gérald Darmanin s'enorgueillissait hier
01:46:41 d'avoir fait augmenter de 30 % le nombre de reconduites.
01:46:44 Non, pas reconduite, expulsion.
01:46:46 Les expulsions, ça concerne les étrangers
01:46:48 qui sont en situation légale dans notre pays,
01:46:50 mais qui posent et qui portent atteinte à l'ordre public.
01:46:54 Vous avez une personne qui réside avec ses papiers.
01:46:56 C'est précisément le jour où le rapport est sorti
01:46:59 et qu'il nous étrillait que Gérald Darmanin...
01:47:01 On a extrait les chiffres.
01:47:03 Mais n'oubliez pas que M. Moscovici a déplacé
01:47:05 un citoyen allemand de trois semaines en bon militant socialiste.
01:47:08 Après le débat sur la loi immigration,
01:47:10 qui a été lui-même avorté.
01:47:12 Amaury Brelet, pour une réaction,
01:47:14 et peut-être sur la question de ces délais
01:47:16 et de ces recours multiples qui alourdissent le processus.
01:47:19 Sur l'Écras, je crois qu'il y a 2 000 places en France.
01:47:22 Oui, c'est ça.
01:47:23 L'ambition, c'est 3 000 d'ici 2027.
01:47:25 Et les chiffres donnés par Gérald Darmanin
01:47:28 du nombre de clandestins en France,
01:47:30 c'est entre 600 000 et 900 000.
01:47:32 Donc là, c'est plus un fossé, c'est un canyon.
01:47:35 Le problème, c'est que ce rapport l'a confirmé.
01:47:38 Déjà, une petite précision.
01:47:39 Je m'étonne et je me scandalise à titre personnel
01:47:42 que ce rapport ne soit publié que maintenant.
01:47:44 Il aurait dû être publié il y a au moins un mois.
01:47:47 Notre invité socialiste disait
01:47:48 que ça aurait pu permettre de ne pas biaiser le débat.
01:47:52 On aurait tenu en toute transparence.
01:47:54 On aurait demandé des comptes à la Cour des comptes.
01:47:57 Ensuite, on se rend compte
01:47:58 qu'on a affaire à une impuissance organisée en France.
01:48:01 On parle à raison, et vous l'avez fait,
01:48:04 même de certains textes internationaux qui nous contraignent.
01:48:07 Mais là, on le constate bien,
01:48:09 on organise nous-mêmes une partie de notre impuissance
01:48:11 avec un manque de moyens criants.
01:48:13 Les papiers d'identité, par exemple, ne sont pas scannés
01:48:16 concernant les migrants, ce qui est hallucinant.
01:48:19 Et puis, une usine à gaz avec des fichiers qui ne sont pas croisés,
01:48:23 des services qui ne se parlent pas.
01:48:24 À Menton, on en voit les conséquences dramatiques
01:48:27 avec des centaines de migrants qui passent tous les jours.
01:48:30 Ils montent jusqu'à Paris.
01:48:32 On sait qu'il y a des policiers
01:48:34 qui attendent les migrants au pied des trains à la gare de Lyon.
01:48:38 Ensuite, ces migrants se retrouvent généralement dans le nord de Paris.
01:48:42 Dans le nord de Paris,
01:48:43 une fois qu'ils sont amassés par centaines et par milliers,
01:48:46 on décide de les prendre dans des cars
01:48:48 et de les répartir dans toute la France.
01:48:51 L'usine à gaz, on marche sur la tête.
01:48:53 - C'est la volonté d'Emmanuel Macron ?
01:48:55 - Oui, et c'est le manque de courage des politiques.
01:48:58 - Jean-Claude Dassier ?
01:48:59 - Je voudrais un mot. Où sont nos fonctionnaires ?
01:49:02 - Les effectifs.
01:49:03 - Le délabrement du dossier a été parfaitement éclairé
01:49:07 par nos interlocuteurs,
01:49:08 mais quand on voit ce qui se passe à nos frontières,
01:49:12 quand on voit les montants considérables des contentieux
01:49:15 qui s'accumulent, 30 ou 40 %,
01:49:17 en fait, on est incapable, à l'heure actuelle,
01:49:21 de régler le problème ou les problèmes
01:49:23 que pose l'immigration hors de contrôle
01:49:25 telle qu'elle se présente aujourd'hui.
01:49:28 Où sont, je le répète, nos fonctionnaires ?
01:49:31 Est-ce que manifestement, ceux qui sont en place n'y arrivent pas ?
01:49:34 Est-ce qu'il y en a pas assez ?
01:49:36 Est-ce que, je ne sais plus, le problème est que...
01:49:39 - Il faut rembourser les effectifs.
01:49:41 - Si la nouvelle équipe, qui va être nommée
01:49:43 ce week-end, sans doute, se saisit de ce dossier,
01:49:46 le met au-dessus de la pile,
01:49:48 premier point, utile, efficace, indispensable,
01:49:51 selon ce que pensent les Français.
01:49:53 Deuxièmement, est-ce que le projet de loi
01:49:56 qui a été voté dans les conditions qu'on sait
01:49:58 qu'il est indispensable, dans quel état il va sortir
01:50:01 du Conseil constitutionnel, avec cette démarche étrange
01:50:05 qui a consisté à constater que le président de la République
01:50:08 transmettait lui-même le dossier au Conseil,
01:50:11 sous-entendu, "Regardez-donc ce que vous pouvez en faire."
01:50:15 C'est une gestion politique extravagante
01:50:17 et un dossier, celui de l'immigration,
01:50:19 administratif, totalement foutoir et incohérent.
01:50:23 Où on change ça ?
01:50:26 On réussit à communiquer sur la volonté qu'on a
01:50:29 de reprendre en main ce dossier incroyable de l'immigration,
01:50:33 et peut-être qu'aux élections européennes prochaines,
01:50:37 la défaite est affichée, mais elle sera à peu près raisonnable.
01:50:40 Si on n'a pas du plus haut niveau de l'Etat
01:50:43 un Conseil politique qui soit clair,
01:50:46 c'est jusqu'en 2027 que la situation va se poser
01:50:49 et aura des conséquences.
01:50:50 -Reprendre en main, ça suppose
01:50:52 que l'Etat européen... -Déjà, sur le national,
01:50:55 on pourrait commencer à prendre un certain nombre de décisions.
01:50:58 -Où on a quand même une marge de manœuvre encore.
01:51:01 -Oui, parce que c'est une compétence partagée.
01:51:04 Donc il faut dialoguer avec nos partenaires,
01:51:07 mais dialoguer...
01:51:09 Je me souviens, vous évoquiez la disparition de Jacques Delors.
01:51:13 Vous savez très bien, d'une campagne du RP en 86,
01:51:17 la France première en Europe.
01:51:19 Ca ne peut être que la vocation de notre pays,
01:51:22 d'être le leader, comme on dirait en franglais, aujourd'hui.
01:51:25 Donc là, nous avons la possibilité de reprendre la direction de l'Europe,
01:51:30 mais il faudrait une vraie volonté politique
01:51:32 en matière d'immigration.
01:51:34 En France, c'est plus difficile,
01:51:36 mais là encore, il faudra apporter des moyens.
01:51:39 Je le dis souvent, 44 millions consacrés
01:51:42 au centre de rétention administrative,
01:51:44 un milliard aux associations qui aident,
01:51:47 qui accueillent, qui promèvent les migrants.
01:51:50 -Et qui se retournent contre l'Etat. -Pas parfois, toujours.
01:51:53 -Voilà, je voulais être un peu atténu à ce propos.
01:51:57 Mais qui posent des recours
01:51:59 et qui se servent de cet argent, de ces subsides,
01:52:01 pour pouvoir contester.
01:52:03 -Malheureusement, la question de l'immigration
01:52:06 est maltraitée en France.
01:52:08 Dans le rapport sénatorial, on disait
01:52:10 qu'il n'y a pas de politique migratoire en France.
01:52:13 Deuxièmement, c'est une...
01:52:15 C'est un rapport qui est idéologique avant tout.
01:52:19 Encore une fois, votre invitée de ce matin,
01:52:22 elle se posait en idéologue.
01:52:24 Elle était contre la mise en place
01:52:26 de ce qu'on a appelé sous Charles Pascua des charters.
01:52:29 Pourquoi ne pas affrêter des avions de la PAF
01:52:31 pour renvoyer dans leur pays des gens
01:52:33 qui sont dans l'illégalité en France
01:52:35 ou qui représentent un trouble pour l'ordre public ?
01:52:38 C'est pas une question d'idéologie,
01:52:40 c'est juste une question de politique factuelle.
01:52:43 -Patrick Stéphanini, qui était notre invité,
01:52:45 il a été secrétaire général du ministère de l'Immigration
01:52:49 à l'époque où ce label existait encore,
01:52:52 c'était sous Nicolas Sarkozy.
01:52:53 Il disait qu'il y a beaucoup de pilotes d'avions
01:52:56 qui s'opposent à la reconduite aux frontières
01:52:59 pour des raisons qui leur appartiennent,
01:53:01 parfois pour la sécurité qui n'est pas assurée à bord,
01:53:04 y compris pour d'autres passagers.
01:53:06 On pourrait imaginer des avions...
01:53:08 C'est un gros mot de Charles Pascua, ce terme de charter.
01:53:11 On pourrait imaginer des avions avec des pilotes
01:53:14 de la Sécurité civile canadaires qui seraient volontaires.
01:53:17 Il y a plein de choses à imaginer,
01:53:19 mais on a l'impression en France
01:53:21 qu'on ne se donne jamais les moyens de nos ambitions.
01:53:23 -On se met des freins systématiques à tous les niveaux
01:53:26 et on paye la bureaucratisation d'un État obèse
01:53:30 dont on constate les errements dans tous les domaines,
01:53:34 pas que dans le domaine de l'immigration.
01:53:36 -Pardon. Non, je t'en prie.
01:53:38 Les rapports, les chiffres qui sont dans le rapport
01:53:42 et les constats du Conseil de la Cour des comptes
01:53:46 sont impitoyables.
01:53:47 Il y a entre 400 et 600 ou 700,
01:53:50 voire 800 000 illégaux sur le territoire français.
01:53:54 Moi, je termine sur ce sujet dramatique pour ce pays
01:53:59 en posant une question.
01:54:01 Est-ce que quelqu'un est capable de me dire
01:54:03 ce que pense vraiment d'un problème aussi complexe que celui-là
01:54:07 le président de la République ?
01:54:08 Quelle politique il entend mettre en oeuvre ?
01:54:11 Que pense-t-il vraiment de l'immigration sauvage,
01:54:14 de l'immigration hors de contrôle
01:54:16 et des conséquences que ça peut avoir sur la société française ?
01:54:19 -Est-ce qu'il a une doxa ? -Je ne sais pas.
01:54:21 -Il s'en moque.
01:54:22 On a attendu six ans pour proposer un projet de loi au Parlement.
01:54:26 Aujourd'hui, il essaie de le s'aborder en lui-même,
01:54:29 en le soumettant au Conseil. -Parsinisme ?
01:54:31 -Absolument.
01:54:32 -Le président de la République avait déclaré
01:54:35 dans "Valeurs actuelles" votre journal
01:54:37 qu'il souhaitait l'exécution à 100 % des OQTF.
01:54:40 -Il y a quelque temps. -Je suis partagé
01:54:42 et je suis plus prudent sur la vision du président
01:54:45 de la République sur l'immigration. -Qu'il nous la dise.
01:54:48 Je serais curieux de le savoir.
01:54:49 -Il réalise ce chiffre de 100 %.
01:54:51 -Ca n'a pas de sens, on le sait bien.
01:54:53 -Ca a baissé au fil des années.
01:54:55 Je vous propose d'aborder un autre thème.
01:54:57 On accueille sur ce plateau Caroline Mangès.
01:55:00 Merci d'être là.
01:55:01 Vous êtes la directrice de la rédaction de Paris Match.
01:55:04 On vous a fait venir parce qu'il y a de nombreux rebondissements
01:55:08 dans ce qu'il convient d'appeler la saga du clan Delon.
01:55:12 C'est devenu tellement compliqué, à vrai dire,
01:55:15 pour tout vous dire ces dernières heures.
01:55:17 Il y a eu tellement d'évolutions de rebondissements
01:55:20 qu'on en perd un peu le fil.
01:55:22 Ce qu'on comprend, et je vais vous poser des questions plus ciblées,
01:55:25 c'est que ce matin, sur notre antenne,
01:55:28 Anthony Delon a voulu s'expliquer
01:55:30 de ce qu'il reprochait à la fois à sa sœur
01:55:32 et, d'une certaine manière,
01:55:34 ce qu'il craignait et redoutait pour son père.
01:55:39 Je vous propose d'écouter un premier extrait d'Anthony Delon
01:55:42 qui nous dit, en somme,
01:55:44 "Ca n'est pas du tout une question d'héritage,
01:55:46 on n'est pas ici dans une guerre de succession."
01:55:49 Moi, je veux commencer par éteindre un incendie.
01:55:53 Pour moi, c'est très important,
01:55:56 parce que toutes ces histoires d'argent, d'héritage,
01:55:59 toutes ces supputations,
01:56:02 moi, ça m'emmalade, parce que c'est pas ça.
01:56:05 Et je ne veux pas...
01:56:07 Je ne veux absolument pas que...
01:56:10 Même si j'ai beaucoup de respect pour Johnny,
01:56:12 je ne veux pas qu'on soit associés à Johnny Betancourt
01:56:16 ou je ne sais qui.
01:56:17 Donc, je voudrais dire les choses telles qu'elles sont,
01:56:20 je veux dire la vérité.
01:56:22 Et je veux dire aussi pourquoi il y a ce conflit aujourd'hui,
01:56:25 parce que ce n'est pas un problème d'héritage,
01:56:28 ce n'est pas un problème de succession.
01:56:30 On rappelle, Caroline, que tout part d'un entretien...
01:56:33 - Que j'ai réalisé avec Antony Delon. - ...d'être là
01:56:36 pour passer d'une conversation sérieuse à une conversation
01:56:39 qui peut passer pour trivial auprès de certains,
01:56:42 mais qui ramène les gens à des querelles de famille
01:56:44 qu'on connaît tous, mais qui ne sont pas médiatisées.
01:56:48 Effectivement, j'ai fait un entretien entre Noël et le jour de l'an
01:56:51 avec Antony Delon,
01:56:52 parce que j'avais eu cette information
01:56:54 selon laquelle il avait posé en novembre une main courante
01:56:57 contre sa sœur,
01:56:58 parce qu'elle lui avait dissimulé un certain nombre d'éléments
01:57:01 essentiels sur la santé de son père,
01:57:03 notamment qu'il avait des problèmes cognitifs graves
01:57:05 depuis son AVC en 2019.
01:57:07 Donc, l'histoire d'héritage, c'est très simple à démontrer.
01:57:12 Il y a deux choses.
01:57:13 Ces tensions viennent aussi du fait que Anoushka Delon,
01:57:16 qui est résidente en Suisse, comme l'est son père,
01:57:18 mais qui est depuis juillet, fin juin, disons, en France,
01:57:21 donc ça va poser une question
01:57:23 si Alain Delon décède demain d'un point de vue fiscal,
01:57:27 veut que son père soit rapatrié en Suisse.
01:57:29 Dès qu'il tousse ou qu'il tombe malade,
01:57:31 elle essaie de l'embarquer de doucher et de le ramener en Suisse.
01:57:35 Par ailleurs, elle a caché des éléments de santé
01:57:37 parce que ces cinq rapports qui disent
01:57:39 que depuis son AVC en 2019, Alain Delon ne s'est pas remis
01:57:43 et n'a plus ses facultés cognitives
01:57:45 font qu'il devrait être placé sous tutelle.
01:57:48 Et d'ailleurs, rebondissement
01:57:49 qui n'avait rien à voir avec mon interview hier après-midi,
01:57:52 c'est ce que le procureur,
01:57:54 qui est parti dos à dos dans les plaintes qui les concernent,
01:57:57 déclare.
01:57:58 Il dit, voilà, "affaire classée pour la plainte d'Iromie Lorlin
01:58:03 "contre les enfants,
01:58:04 "pour la plainte des enfants contre Iromie Lorlin."
01:58:07 En revanche, Alain Delon n'a plus,
01:58:09 selon l'expertise médicale que nous avons pratiquée,
01:58:12 c'est-à-dire la justice française,
01:58:14 Alain Delon n'a plus de discernement
01:58:16 et il est important de voir si on le place
01:58:18 de manière judiciaire, sous tutelle...
01:58:20 -Il dit même, le discernement est totalement aboli.
01:58:23 -C'est vrai. Ce qu'on comprend mal et ce qu'on ne comprend pas très bien,
01:58:27 c'est qu'en image, on voit cette photo de dîner de famille
01:58:30 qui date d'il y a quelques jours, simplement.
01:58:33 -Vous pouvez ne plus avoir de discernement
01:58:35 et être dans un fauteuil roulant et passer Noël en famille.
01:58:38 -On a la sensation que tout se passait plutôt bien.
01:58:42 -On a eu l'impression qu'il y avait une union sacrée
01:58:44 des enfants autour de leur père au moment du départ d'Iromie Lorlin.
01:58:48 Ce n'est pas tout à fait le cas et c'est ce que prouve cette interview.
01:58:52 Aujourd'hui, il y a des enjeux, mais si on regarde
01:58:54 ce que dit Anthony Delon, il aurait tout intérêt,
01:58:58 comme sa soeur et son frère, à emmener leur père en Suisse,
01:59:03 parce qu'à ce moment-là, il y gagnerait fiscalement.
01:59:06 -Sur le plan fiscal. -Lui se bat, dit-il,
01:59:08 pour que son père puisse finir ses jours à Douchy,
01:59:11 le seul endroit où il se sent bien au monde,
01:59:14 auprès de ses chiens enterrés ou vivants, etc.
01:59:16 Et par ailleurs, Anoushka,
01:59:18 étant vice-présidente de la société,
01:59:21 la mise sous tutelle du père serait davantage un problème pour elle
01:59:24 que pour Alain, Fabien ou Anthony.
01:59:26 -Pourquoi ce grand déballage ?
01:59:28 On a bien compris que cette inimitié dans cette fratrie
01:59:31 date de toujours, parce qu'il y a eu des préférences, des rancœurs.
01:59:35 -D'abord, nous, quand ça allait bien,
01:59:38 on suivait les Delon et on faisait des interviews d'eux.
01:59:41 Donc on les a sollicités avant que...
01:59:45 Au temps où tout allait bien,
01:59:48 on a fait "Les fiançailles d'Anthony Delon",
01:59:50 "L'enfance d'Anthony Delon", etc.
01:59:52 Aujourd'hui, on lui demande une interview
01:59:55 depuis ce moment-là jusqu'à aujourd'hui.
01:59:57 On a cette information, on l'appelle, on lui dit que...
02:00:01 C'est le moment pour lui de parler, je ne sais pas pour des raisons...
02:00:04 Peut-être que sa sœur n'entendait pas les messages
02:00:07 qu'il voulait lui faire passer
02:00:09 et qu'elle continue de vouloir emmener son père en Suisse.
02:00:13 -Peut-être une réaction, Philippe Fontaine ?
02:00:16 C'est ça, ce psychodrame français ?
02:00:18 -Juridiquement, oui, parce que vous avez plusieurs choses
02:00:21 qui peuvent s'accumuler.
02:00:22 D'abord, l'absence de discernement,
02:00:24 l'abus de faiblesse de la part de son entourage,
02:00:27 et la question de la succession.
02:00:29 En France, il y a la réserve héréditaire.
02:00:31 Si vous êtes résident en France, les lois de succession s'appliquent.
02:00:35 Si vous êtes résident à l'étranger,
02:00:37 vous pouvez déshériter vos enfants,
02:00:40 qu'ils soient en Suisse ou en Hong Kong.
02:00:42 -Il faut savoir quels sont les accords.
02:00:45 -En common law, vous pouvez déshériter vos enfants.
02:00:48 Mais si la personne résidait en France, ça serait plus compliqué.
02:00:52 -La question s'était posée pour l'héritage de Johnny Hallyday.
02:00:55 -Exactement.
02:00:56 -Le premier avocat de Laetitia
02:00:58 plaidant sur le fait qu'ils étaient résidents aux Etats-Unis.
02:01:02 Anthony Delon a annoncé ce matin sur le plateau de Pascal Praud
02:01:05 que son frère et lui avaient accepté de signer un testament
02:01:09 dans lequel ils acceptent de n'avoir que la part réservataire
02:01:13 et que Delon aurait 50 % de l'héritage de son père.
02:01:15 Ce qui n'est pas normal.
02:01:17 -Ce n'est pas classe.
02:01:18 -Je vous propose de nous interrompre,
02:01:20 mais cette histoire nous passionne.
02:01:23 On entendra d'autres extraits d'Anthony Delon.
02:01:25 ...
02:01:27 -De retour avec vous dans "180 minutes Info".
02:01:30 Isabelle Piboulot est là pour le journal.
02:01:32 Bienvenue, chère Isabelle.
02:01:34 On va reparler du procès des attentats de Trebb et Kerkassen,
02:01:37 dont on sait que la date a été fixée au 22 janvier.
02:01:40 -Le 23 mars 2018, le drame avait fait 4 morts.
02:01:44 Parmi eux, Arnaud Beltrame,
02:01:46 lieutenant-colonel de gendarmerie, s'était substitué
02:01:49 à une hôtesse de caisse prise en otage dans le supermarché.
02:01:52 A quelques jours du procès, Julie Grand a publié un livre
02:01:56 sur ce qu'elle a vécu.
02:01:57 Célia Barotte et Bamba Gueye vous racontent.
02:01:59 -Il y a 6 ans, c'est dans ce supermarché de Trebb
02:02:02 qu'Arnaud Beltrame a risqué sa vie pour sauver celle de Julie Grand.
02:02:06 A l'époque, la jeune femme est caissière
02:02:09 et lorsque Radouane Lachdim pénètre sur son lieu de travail,
02:02:12 elle se cache, puis elle est prise en otage.
02:02:14 Le terroriste lui demande d'appeler la police
02:02:17 et lui dévoile les raisons de son passage à l'acte.
02:02:20 -Il a justifié son action en parlant de ses frères morts en Syrie
02:02:25 ou dans d'autres conflits.
02:02:27 Il a très clairement exprimé, il a directement dit
02:02:31 que c'était une petite action, qu'elle était terminée,
02:02:34 qu'il lui restait plus qu'à mourir en martyr
02:02:37 en essayant de péter du flic, en essayant de blesser
02:02:40 les forces de l'ordre.
02:02:41 -Lorsque les gendarmes arrivent dans le magasin,
02:02:44 le terroriste pose ses armes sur la caissière.
02:02:46 C'est à ce moment-là qu'Arnaud Beltrame établit le dialogue
02:02:50 avec Radouane Lachdim, qui lui propose de faire un échange d'otages.
02:02:53 -Arnaud Beltrame a saisi la balle au bon,
02:02:56 par devoir professionnel, il a pris ma place,
02:02:58 et ensuite, parce qu'il avait toutes les raisons de penser
02:03:02 à ce moment-là qu'il était bien plus outillé que moi
02:03:05 pour vivre, pour repartir, ressortir vivant
02:03:07 de cette prise d'otages.
02:03:09 -Depuis le 23 mars 2018, la vie de Julie Grand n'est plus la même.
02:03:13 C'est grâce à ses proches et à sa conversion
02:03:15 à la religion catholique qu'elle trouve la force
02:03:18 de se reconstruire.
02:03:19 -On en parlait avec nos invités, la France,
02:03:22 mauvais élève en matière de lutte contre l'immigration.
02:03:25 -Selon un rapport de la Cour des comptes,
02:03:27 la stratégie du gouvernement est inefficace pour appliquer les OQTF.
02:03:31 Seuls 10 % sont exécutés.
02:03:33 -C'est ce que dit Stéphanie Nys, secrétaire générale
02:03:36 du ministère de l'Immigration.
02:03:38 Cela peut s'expliquer par la répartition du budget
02:03:41 concernant la sécurité de la France.
02:03:43 -On consacre 2 % de son PIB
02:03:48 à la protection contre la menace extérieure,
02:03:53 c'est-à-dire aux dépenses militaires,
02:03:56 aux dépenses de défense au sens large, 2 %.
02:03:59 Elle consacre moins de 2 %, aux alentours d'un et demi %,
02:04:05 à l'ensemble des dépenses de sécurité intérieure,
02:04:08 c'est-à-dire police, gendarmerie, justice et sécurité civile,
02:04:13 et police municipale.
02:04:15 -Et puis, outre-Atlantique, New York aussi lutte
02:04:18 contre l'immigration illégale.
02:04:20 -Le maire démocrate Eric Adams réclame plus de 700 millions
02:04:23 de dollars aux compagnies d'autocars
02:04:26 qui transportent des migrants en provenance
02:04:29 du Texas vers sa ville.
02:04:30 Les précisions de notre correspondante à New York,
02:04:33 Elisabeth Guedel.
02:04:34 -Le maire démocrate de New York, Eric Adams,
02:04:37 tente par tous les moyens de dissuader
02:04:39 les compagnies d'autocars de transporter les migrants
02:04:42 sans papier du Texas vers sa ville,
02:04:44 une des compagnies qui sont payées très cher,
02:04:47 parfois cinq fois plus que la normale,
02:04:49 par le gouverneur républicain de cet Etat du Sud des Etats-Unis,
02:04:53 Greg Abbott, parti en guerre contre l'immigration illégale.
02:04:56 Il dit que pour les migrants en direction New York,
02:04:59 qui les accueillent par tradition et par obligation,
02:05:02 la ville doit loger et nourrir ces étrangers
02:05:05 sans ressources à leur arrivée.
02:05:06 Le problème, c'est que New York n'a plus les moyens
02:05:09 d'accueillir autant de migrants,
02:05:11 plus de 160 000 en moins de deux ans.
02:05:14 Les services sociaux new-yorkais sont débordés.
02:05:16 Le maire a porté plainte devant la Cour suprême
02:05:19 de l'Etat de New York contre 17 compagnies de bus
02:05:22 et leur réclame plus de 700 millions de dollars,
02:05:25 de l'accueil de ces migrants.
02:05:27 A la crise migratoire se mêle un bras de fer politique.
02:05:30 L'administration Biden est accusée
02:05:32 de ne plus du tout contrôler la frontière sud du pays.
02:05:35 Plus de 300 000 personnes, c'est un record,
02:05:38 ont franchi illégalement la frontière sud du pays
02:05:41 le mois dernier.
02:05:42 -Dans l'actualité, le Pas-de-Calais
02:05:44 est encore en vigilance orange pour Cru.
02:05:47 -Le département est sous les eaux.
02:05:50 Des pompes ont été déployées dans certaines communes
02:05:53 pour accélérer la décrue,
02:05:54 mais en novembre, le fleuve de La Ha
02:05:56 est encore sorti de son lit cette semaine
02:05:59 aux grands dames des habitants.
02:06:01 Le récit de Maxime Legay.
02:06:02 -Une ville entière figée par les eaux,
02:06:07 à Bourte, dans le Pas-de-Calais,
02:06:09 la commune a été de nouveau touchée par les inondations,
02:06:13 pour la troisième fois depuis novembre,
02:06:15 celle de trop pour les habitants.
02:06:17 -On avait racheté tout ce qu'il fallait,
02:06:20 tous les intérieurs, tout ce qu'il nous fallait,
02:06:23 là, on en a ras-le-bol.
02:06:24 Si le gouvernement me donne un peu la valeur de ma maison,
02:06:27 même si je perds un peu d'argent,
02:06:29 demain, je leur donne, je déménage, je rachète ailleurs,
02:06:32 j'en ai marre.
02:06:33 -Ici, l'eau est rapidement montée jusqu'à 90 cm.
02:06:38 De nombreuses routes sont devenues impraticables,
02:06:40 à moins d'être munies d'un tracteur.
02:06:43 Une situation qui paralyse l'activité de la ville.
02:06:46 -Il faut qu'on recommence l'année,
02:06:48 on a des familles à nourrir,
02:06:50 on a des familles à faire travailler,
02:06:52 et on est à l'arrêt, on devait reprendre l'activité,
02:06:56 aujourd'hui, on a dû annuler,
02:06:58 parce que les salariés ne peuvent pas venir
02:07:01 jusqu'à l'entreprise.
02:07:03 -En déplacement dans le Pas-de-Calais,
02:07:05 le ministre de la Transition écologique,
02:07:08 Christophe Béchut, a promis des réponses exceptionnelles
02:07:11 pour venir en aide aux sinistrés.
02:07:13 -Merci, Isabelle, je vous souhaite un excellent week-end.
02:07:16 On se retrouve la semaine prochaine
02:07:18 pour un nouveau "Rendez-vous de l'actualité".
02:07:21 Jean-Claude Dassier, Philippe Fontanac,
02:07:23 Caroline Mangès, pour Paris Match, sont toujours parmi nous.
02:07:26 On continue de parler de cette saga,
02:07:28 il faut bien l'appeler ainsi, de la famille Delon,
02:07:31 qui est en train de se déliter sous les yeux des Français,
02:07:34 malheureusement, avec des épisodes, des rebondissements à répétition.
02:07:38 Je vous propose d'écouter un autre extrait
02:07:41 de ce qu'a dit Anthony Delon, invité de Pascal Pro,
02:07:44 où il parle des desseins, selon lui, de sa sœur,
02:07:47 lorsqu'elle souhaite cacher des choses
02:07:51 sur la santé de son père.
02:07:53 -Ma sœur, si vous voulez,
02:07:54 elle veut ramener avec son avocat, toujours le fameux,
02:07:57 on en parlera tout à l'heure par rapport à l'affaire Rollin,
02:08:01 elle veut ramener mon père en Suisse. Pourquoi ?
02:08:03 Parce que leur angoisse, c'est pour ça que j'ai dit tout à l'heure
02:08:07 à nos dépens, on s'en fout. Pourquoi ?
02:08:09 Parce que leur angoisse, c'est que mon père soit redéfini français,
02:08:13 citoyen français.
02:08:15 Depuis le 3 juillet, où on a fait cette opération,
02:08:19 mon père est en France.
02:08:21 Il était peut-être avant, combien de temps, quoi,
02:08:24 mais depuis le 3 juillet, il est là.
02:08:26 Ca, ça les fait flipper. Pourquoi ?
02:08:28 Parce que s'il est redéfini comme citoyen français,
02:08:31 il va y avoir un énorme impôt, il va y avoir une énorme taxe.
02:08:34 -En disant ça, d'une certaine manière,
02:08:37 Caroline Langeaisis, ça se voit un peu sur une part de l'héritage,
02:08:41 de son point de vue.
02:08:42 -C'est ce qu'il dit dans l'interview. Il y est prêt.
02:08:45 Il n'a pas d'affaires pécuniaires.
02:08:47 Il a déjà renoncé à une grande partie de l'héritage.
02:08:50 Il a accepté au nom de la volonté de son père.
02:08:53 Il paiera plus d'impôts, mais il paye déjà en France.
02:08:56 Il n'est pas résident en Suisse.
02:08:58 Il n'est pas impliqué dans les affaires de son père.
02:09:01 Il ne fait pas partie de la société de son père en Suisse.
02:09:04 Mais il est prêt à ça pour que son père vive bien,
02:09:07 parce qu'il considère qu'il a été un enfant gâté.
02:09:10 Il pouvait l'avoir, Alain Delon, etc.
02:09:12 Il incrimine sa soeur.
02:09:13 Mais si on regarde d'un point de vue légal,
02:09:17 effectivement, il y perd.
02:09:18 Donc, il aurait tout intérêt à adhérer...
02:09:21 Si son problème était pécunier,
02:09:23 il aurait intérêt à faire alliance avec sa soeur
02:09:25 et à ramener Alain Delon en Suisse.
02:09:27 -Au point de vue de la situation,
02:09:29 si on faisait intervenir Alushka Delon,
02:09:31 elle aurait des arguments à faire valoir.
02:09:34 -J'espère qu'elle va intervenir.
02:09:36 -Bien sûr, voilà.
02:09:37 -Elle traite des volontés manipulatrices.
02:09:43 On se rend compte que c'est comme dans le clan à l'idée.
02:09:46 Dès qu'il y a des âges différents, des lits différents,
02:09:49 des préférences parentales,
02:09:50 ça ne va pas aider. Ca brouille les pistes.
02:09:53 -Oui, c'est un spectacle désolant
02:09:55 de voir ce conflit familial se transformer en guerre judiciaire
02:09:59 avec Alain Delon pris entre deux feux.
02:10:01 Cette affaire est exceptionnelle,
02:10:03 car c'est Alain Delon,
02:10:04 l'un des plus grands acteurs français encore vivants,
02:10:07 le créateur du "Guepard", "Plein soleil".
02:10:09 Tout le monde se souvient de ses très grands films.
02:10:12 C'est aussi une affaire très ordinaire.
02:10:14 Ce genre de règlement de comptes familiaux,
02:10:17 il en a tous les jours, partout en France.
02:10:19 Surtout lorsque le patriarche de la famille
02:10:22 approche de la fin et qu'il est malade,
02:10:24 on voit des membres de la famille se déchirer,
02:10:28 souvent sur l'héritage, pour des raisons fiscales.
02:10:31 C'est absolument désolant de voir les enfants
02:10:33 qui ne sont plus capables de se parler
02:10:36 et qui ne respectent pas la volonté exprimée
02:10:38 depuis des années par Alain Delon,
02:10:40 qui est celle de terminer ses jours en France.
02:10:43 - Oui, parce que quand même, Jean-Claude Dassier,
02:10:45 chacun prétend vouloir protéger le mythe de Delon.
02:10:48 Or, là, ça met quand même un grand coup de frein
02:10:51 à l'image de cette famille qui est largement écornée.
02:10:54 - Ce serait bien qu'on le laisse tranquille,
02:10:57 qu'on le laisse nous quitter là où il le souhaite,
02:11:00 semble-t-il, à Douchy, où il a toujours vécu,
02:11:03 ou là...
02:11:05 Heureusement, parce que cette affaire me désole,
02:11:08 comme tous les Français, j'imagine,
02:11:10 même s'ils sont parfois un peu curieux,
02:11:13 heureusement, il nous reste les films de Delon.
02:11:17 Pour le reste, honnêtement,
02:11:19 d'abord, je suis pas dans le dossier,
02:11:21 ça m'intéresse moyennement.
02:11:23 Je vois bien que le père et le fils Alain et Anthony
02:11:29 se ressemblent tellement qu'ils ne pouvaient que se...
02:11:33 - Il y a une forme de mimétisme. - ...que s'écharper,
02:11:35 avoir une vie avec des épisodes.
02:11:38 J'ai du mal, plus difficilement à comprendre,
02:11:41 la difficulté qu'il y a entre la sœur et Anthony.
02:11:44 C'est une affaire de famille.
02:11:46 Heureusement, il nous reste les films d'Alain.
02:11:48 C'est ça qui m'intéresse.
02:11:50 - Il y a des difficultés entre la sœur et les deux frères.
02:11:53 - Et le petit frère aussi. - Oui.
02:11:55 - Qui est le frère d'Anushka.
02:11:57 - Mais qu'Anthony explique dans l'interview de match
02:12:00 et ce matin, par le fait que, pour Alain Delon,
02:12:03 c'est plus facile...
02:12:04 Il est complètement dingue de sa fille.
02:12:06 Il a toujours été en rivalité avec ses fils.
02:12:08 C'est dur avec eux.
02:12:10 Il y a aussi de l'affect dans cette histoire.
02:12:12 Il y a l'histoire d'être l'enfant d'un monstre sacré.
02:12:15 On le voit avec les Halidés.
02:12:17 C'est pas non plus une évidence.
02:12:19 - Dans toutes les familles,
02:12:20 il y a parfois des affinités plus fortes avec certains enfants.
02:12:24 - On le dit pas.
02:12:25 Le degré d'amour apporté est normalement équivalent.
02:12:28 - On peut pas se retenir et que ça se sente,
02:12:31 mais on dit pas comme Alain Delon l'a dit...
02:12:33 - Il a toujours assumé la télévision.
02:12:35 - Sonia Mabrouk et Pascal Praud, enfin, il le disait.
02:12:38 C'était infernal pour ses filles.
02:12:40 - C'est sûr que c'est compliqué à avaler.
02:12:43 Après, il y a la loi et il y a le droit de succession.
02:12:47 - Juridiquement, tout ce que je pouvais...
02:12:49 - On peut pas déshériter ses enfants ?
02:12:51 - En France, on peut pas la déshériter.
02:12:54 A l'étranger, dans les pays de commande, on peut le faire.
02:12:57 Ce que disait Alain Delon, pardonnez-moi,
02:13:00 c'est pas une question de citoyenneté française,
02:13:02 c'est de résidence française.
02:13:04 Alain Delon a toujours été français.
02:13:06 La question de sa résidence sera primordiale
02:13:09 pour savoir quelle est la loi qui s'appliquera à la succession.
02:13:12 - Merci, Caroline Mangès, de nous avoir aidé à débroussailler.
02:13:16 On a le sentiment que c'est pas terminé
02:13:18 et qu'on n'est pas à l'abri d'une autre réponse.
02:13:21 - On les attend.
02:13:22 - On attend à nos cas.
02:13:24 - On attend aussi la réconciliation, l'union sacrée
02:13:27 que mérite Alain Delon.
02:13:28 - Ça serait pas mal. - Ce serait chouette.
02:13:31 - Merci. On va s'en tenir à ça aujourd'hui.
02:13:34 J'aimerais qu'on évoque, avant de refermer cette émission,
02:13:37 la rentrée sous tension qui va débuter dans quelques jours
02:13:40 pour certains profs, avec un climat morose,
02:13:43 y compris pour les élèves.
02:13:44 L'Académie de Versailles a dû placer sous protection fonctionnelle
02:13:48 une professeure d'histoire-géo d'un lycée de Mante-la-Jolie
02:13:51 parce qu'elle a été menacée de mort à son domicile.
02:13:54 Ça s'est passé récemment, la nuit de dimanche à lundi.
02:13:58 Sa voiture a été dégradée.
02:13:59 Regardez ce qui est en jeu avec Tony Pitaro et Marine Sabourin.
02:14:03 - Selon nos confrères d'Europe 1,
02:14:05 une professeure d'histoire-géographie
02:14:07 du lycée Jean-Rostand à Mante-la-Jolie
02:14:09 a été menacée à son domicile dans la nuit de dimanche à lundi.
02:14:13 Des tags insultants ont été inscrits sur sa maison
02:14:16 et sa voiture a été dégradée.
02:14:18 - Je suis indigné par ce qui s'est passé
02:14:20 parce que je me dis que nous commençons cette année 2024
02:14:24 comme nous avions terminé l'année 2023,
02:14:26 c'est-à-dire dans un climat d'insécurité oppressant.
02:14:30 Et à un moment donné, une fois ici encore,
02:14:34 nous sommes confrontés à l'inacceptable.
02:14:36 - La professeure a déposé plainte.
02:14:38 L'Académie de Versailles a accepté
02:14:40 de la placer sous protection fonctionnelle.
02:14:43 - L'administration, dans ce cas de figure,
02:14:45 doit prendre en charge toutes les mesures
02:14:48 pour protéger la collègue.
02:14:49 Ça peut passer naturellement
02:14:52 par des contacts étroits avec les forces de l'ordre
02:14:55 en vue d'assurer sa sécurité physique.
02:14:57 Ça peut être également la placer temporairement
02:15:00 dans un autre établissement,
02:15:02 toujours dans cet objectif d'assurer sa sécurité,
02:15:06 prendre toutes les dispositions
02:15:08 que le rectorat peut prendre de son côté.
02:15:10 - Les auteurs, quant à eux, n'ont pas été identifiés.
02:15:13 Ce lycée est confronté depuis plusieurs années
02:15:16 à de multiples débordements,
02:15:18 avec notamment des jets de mortier au sein de l'établissement.
02:15:21 - Maxime Repère, qui est avec nous,
02:15:23 on a encore plein de questions à lui poser.
02:15:26 Bonjour, merci d'être en direct.
02:15:28 Maxime, on parlait de l'exemple de Mantes,
02:15:30 mais on pourrait évoquer Nanterre,
02:15:33 d'autres menaces qui se sont faits jours
02:15:35 avant même les vacances des Fêtes de fin d'année.
02:15:38 Quel est l'état d'esprit de vos collègues
02:15:41 à 3-4 jours de la reprise ?
02:15:42 - L'état d'esprit est très mauvais.
02:15:45 Vous parliez il y a quelques minutes de morosité.
02:15:48 J'ai envie de vous dire que la morosité,
02:15:50 nous la vivions depuis quelques années.
02:15:53 Ce n'est plus de la morosité,
02:15:54 c'est clairement de l'insécurité.
02:15:57 Nous sommes nombreux à nous interroger
02:15:59 quant aux risques que nous prenons quotidiennement.
02:16:03 Je rappelle quand même qu'une collègue
02:16:05 a été menacée avec un couteau par une élève de 2 ans,
02:16:08 qu'une autre a été, comment dire,
02:16:10 victime d'une tentative d'empoisonnement,
02:16:13 sans parler naturellement
02:16:15 des différentes menaces que vous évoquiez.
02:16:18 Donc, à un moment donné, au-delà du constat,
02:16:21 il faut se rendre à l'évidence,
02:16:22 le métier d'enseignant aujourd'hui est un métier à risque,
02:16:26 ce que le SNALC dénonce fortement.
02:16:29 - Que voulez-vous en termes d'encadrement ?
02:16:31 Des mesures de sécurité plus fortes
02:16:33 aux abords des établissements ?
02:16:35 Par quoi ça peut passer, ce lien de confiance renouée ?
02:16:39 - Alors, il y a plusieurs facteurs,
02:16:43 plusieurs éléments.
02:16:45 Il y a bien sûr la question de la sécurisation
02:16:48 des lieux, des établissements,
02:16:50 aussi aux abords de ces établissements,
02:16:52 c'est un premier point.
02:16:53 Il y a aussi la question de l'autorité de l'enseignant,
02:16:57 qui doit être restaurée,
02:16:59 la parole de l'enseignant qui doit être réhabilitée.
02:17:02 Et puis, au-delà de ça, j'ai envie de vous dire,
02:17:05 il faut qu'il y ait des réponses fermes
02:17:07 qui soient apportées à l'encontre des auteurs de ces agressions,
02:17:12 parce que, très clairement, il y a un sentiment d'impunité
02:17:16 qui se développe de plus en plus chez les élèves.
02:17:20 Et également, chez certains parents d'élèves,
02:17:23 donc, à un moment donné, un sentiment de toute puissance
02:17:26 qui fait qu'on s'autorise des comportements
02:17:30 qui sont tout simplement inacceptables.
02:17:32 - Dernière question, selon vous,
02:17:34 le pas de vaguisme qui prévalait avant,
02:17:36 c'est fini, ça, sous la houlette de Gabriel Attal ?
02:17:40 Ou vous y croyez moyennement ?
02:17:41 - Non, ce n'est pas fini.
02:17:43 Nous entendons bien la volonté du ministre d'y mettre un terme.
02:17:47 Et naturellement, le snalk, je veux dire, va dans ce sens.
02:17:51 Pour autant, ce pas de vague existe depuis des années.
02:17:55 Il a effectué des ravages pas possibles,
02:18:00 si vous voulez, au niveau du climat scolaire
02:18:03 et au niveau également de la santé psychologique des collègues.
02:18:06 Et ce pas de vague va mettre très longtemps avant de disparaître,
02:18:09 parce que c'est vraiment, si vous voulez, une question d'état d'esprit.
02:18:12 Il ne faut pas dire, tu mets un terme au pas de vague et c'est fini.
02:18:15 Le pas de vague existe toujours.
02:18:17 Il va falloir du temps pour y mettre un terme.
02:18:19 Et pour ça, il faut, à un moment donné,
02:18:22 donner justement les moyens aux enseignants
02:18:24 de pouvoir, je veux dire, faire dignement leur métier.
02:18:28 - Restez avec nous quelques instants, le temps de faire réagir nos invités.
02:18:31 Bien sûr, on ne va pas vous interrompre maintenant la conversation.
02:18:35 Si vous voulez rajouter quelque chose à la toute fin.
02:18:37 Amoury Brelet, on voit que le travail est colossal
02:18:40 et que, bon, voilà, maintenant, l'angoisse s'est emparée d'à peu près
02:18:43 une grosse portion de profs dans notre pays.
02:18:46 Ce qu'on voit dans les dernières menaces qui ont été proférées,
02:18:48 c'est qu'il ne s'agit plus simplement d'atteinte à la laïcité,
02:18:51 mais de dénoncer l'enseignement même de faits historiques avérés.
02:18:56 C'est-à-dire qu'on ne peut même plus parler du conflit israélo-palestinien
02:18:59 en l'étant à peu près factuel, quoi.
02:19:01 - Ça, ça fait des années qu'on le constate,
02:19:03 la question de ces enseignements contestés,
02:19:06 qu'il s'agisse de la Shoah ou d'enseignements de biologie, par exemple,
02:19:09 qui sont contestés depuis des années
02:19:11 et qui sont d'ailleurs attestés dans des rapports, y compris ministériels.
02:19:14 Là, c'est l'illustration à la fois de l'ensauvagement de la société
02:19:17 quand on évoque des gamins qui sont prêts à empoisonner leur professeur,
02:19:22 et c'est aussi, en effet, l'illustration d'un refus général de l'autorité.
02:19:26 Et alors, évidemment qu'à long terme,
02:19:28 tout ça est le résultat d'un échec de l'intégration
02:19:34 et de l'assimilation à la française,
02:19:36 et à court terme, il faudrait prendre en effet des mesures d'urgence
02:19:38 qui sont la sécurisation de ces établissements,
02:19:40 parce qu'on a aussi vu de nombreuses intrusions
02:19:42 dans ces établissements ces derniers mois.
02:19:44 - Avec des tirs de mortier, notamment.
02:19:46 - Et même avec des hommes armés, avec un couteau.
02:19:49 Ensuite, il faut responsabiliser une bonne fois pour toutes les parents,
02:19:54 parce qu'on les oublie souvent,
02:19:55 mais les parents sont les premiers responsables de leurs enfants,
02:19:57 et dans ces cas-là, il faut prendre des sanctions, y compris financières.
02:20:00 Et enfin, il faut créer, pour les élèves perturbateurs
02:20:03 qui sont incapables d'être réinsérés dans ces établissements,
02:20:06 des structures spécialisées.
02:20:07 - Un amour.
02:20:09 - Voilà, pour les mineurs, engager la responsabilité civile des parents,
02:20:12 c'est-à-dire qu'ils doivent payer,
02:20:15 ils doivent réparer financièrement les troubles occasionnés par leurs enfants.
02:20:20 Quant aux jeunes majeurs,
02:20:22 que l'action pénale soit engagée, l'action publique,
02:20:26 comparution immédiate, mandat de dépôt,
02:20:29 pour qu'ils commencent à comprendre
02:20:31 que leur acte engage leur propre responsabilité pénale
02:20:37 et qu'il y ait une sanction quasiment automatique.
02:20:40 - Pour l'instant, on en est loin, quand même.
02:20:41 - Mais regardez, j'ai beaucoup aimé la tribune
02:20:44 des deux magistrats de l'ordre judiciaire ce matin dans le Figaro,
02:20:48 qui appelaient de leur vœu des peines planchées.
02:20:51 C'est ce qu'il y avait avant... - Retour des peines planchées.
02:20:53 - Retour, mais jusqu'à la réforme du Code pénal en 1994,
02:20:57 il y avait des peines à minima.
02:20:59 - Jean-Claude Dacier, allez, vraiment, très court.
02:21:00 - Un mot rapide, parce que mes amis ont tout dit,
02:21:03 mais est-ce qu'on se rend compte qu'où que l'on se tourne,
02:21:07 le travail est immense et colossal ?
02:21:10 - Il n'y a pas un domaine qui soit...
02:21:11 - Il n'y a pas un domaine,
02:21:13 rares sont en tout cas les domaines où on peut dire
02:21:15 "on est tranquille, ça roule bien",
02:21:17 espérons que dans les domaines les plus modernes...
02:21:19 - On dira le chômage, le chômage, il est...
02:21:21 - Oui, enfin, on verra et souhaitons-le.
02:21:24 Mais honnêtement, il serait temps à l'Education nationale,
02:21:27 si j'ose dire, de siffler la fin de la récréation.
02:21:30 Il faut, en effet, comme tu l'as dit,
02:21:32 rétablir les vertus.
02:21:34 Je veux dire, c'est obligatoire,
02:21:37 de l'immigration est une chose,
02:21:39 mais derrière, il y a l'assimilation,
02:21:41 il y a l'intégration et il y a l'autorité des professeurs.
02:21:45 Si on ne fait pas ça, ça va durer encore des années.
02:21:47 - Merci beaucoup, merci à tous les trois.
02:21:48 Merci, Maxime Roper, d'être resté avec nous
02:21:49 et de nous avoir complété un peu le propos
02:21:51 qu'on avait vu dans le reportage d'ores et déjà.
02:21:53 Dans un instant, c'est Olivier de Caronflague
02:21:55 que vous retrouverez pour Punchline.
02:21:57 Je vous souhaite un excellent week-end
02:21:59 et je vous dis à lundi pour un nouveau rendez-vous
02:22:01 de 180 minutes.
02:22:03 [Musique]