• il y a 10 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, je suis ravie de vous accueillir pour une nouvelle édition de 180 minutes info 3 heures pour décrypter, comprendre ensemble l'actualité
00:00:09 avec évidemment des invités que je vous présente dans un petit instant autour de cette table, ce sera juste après l'éphéméride du jour, c'est parti !
00:00:15 Chers amis, bonjour ! Nous souhaitons aujourd'hui une très bonne fête à tous les guillaumes et tout particulièrement à notre guillaume qui se trouve actuellement en régie.
00:00:29 Le guillaume dont nous parlons aujourd'hui est un grand évêque du XIIe siècle.
00:00:34 Il est moine cistercien à Pontigny, puis abbé de Chaly non loin de Saint-Lys.
00:00:39 La vie monastique lui convient parfaitement et comme il rayonne, sa réputation franchit vite la clôture de son monastère.
00:00:47 On pense à lui pour devenir archevêque de Bourges, lui ne le souhaite pas mais il finit par céder.
00:00:53 Guillaume met autant d'énergie à exercer ses nouvelles responsabilités qu'il en a mis à les éviter.
00:00:59 Il rencontre de grandes difficultés, en effet les prêtres de son diocèse acceptent mal son autorité.
00:01:06 Il se retrouve dans le collimateur du roi Philippe Auguste car ce dernier veut répudier sa femme.
00:01:12 Ce qui compte aux yeux de guillaume ce sont les pauvres.
00:01:15 Il va les considérer, les soigner, les nourrir, il va aussi s'occuper des prisonniers.
00:01:21 Au bout de huit ans, le roi et les prêtres rebelles vont reconnaître leur tort et lui demander pardon.
00:01:28 C'est un vrai réconfort pour Guillaume qui meurt épuisé en 1209.
00:01:33 Et je vous laisse avec cette méditation de Saint Guillaume,
00:01:37 il faut compatir aux faiblesses des pécheurs plutôt que de les reprendre avec aigreur.
00:01:43 C'est tout pour aujourd'hui, à demain chers amis, ciao.
00:01:47 Et nous allons méditer cette phrase avec le JT de Vincent Farandesh.
00:01:51 Bonjour Vincent.
00:01:52 Bonjour Néli.
00:01:53 A peine nommé Premier ministre, Gabriel Attal n'a pas encore la confiance des français.
00:01:57 Selon notre dernier sondage CSA pour CNews, 52% des français ne font effectivement pas confiance aux successeurs d'Elisabeth Borne contre 48%.
00:02:05 Je vous propose d'écouter à ce sujet Violette Spilbou, députée Renaissance du Nord.
00:02:09 Il a une solidité, une cohérence, une constance.
00:02:14 Parce que oui les jeunes, et c'est plutôt un message d'espoir,
00:02:17 en tout cas moi j'entends des jeunes, des personnes plus âgées qui sont très enthousiastes à l'idée de voir ce jeune ministre devenir Premier ministre.
00:02:26 Et parmi les choses qu'on relèvera évidemment c'est qu'à 34 ans il bat le record du plus jeune Premier ministre de la Ve République.
00:02:32 Autre record, celui du séjour le plus bref pour rue de Grenelle, 6 mois en tant que ministre de l'Education nationale.
00:02:38 Malgré tout son passage a été marqué par quelques mesures fortes, on voit cela avec Marie-Victoire Diodonné.
00:02:43 En 6 mois à l'éducation, Gabriel Attal était sur tous les fronts.
00:02:49 Interdiction de l'ABAIA, plan choc des savoirs, lutte contre le harcèlement scolaire ou port de l'uniforme.
00:02:56 Mais pour les parents d'élèves, avec les effets d'annonce règne aussi un goût d'inachevé.
00:03:01 Il y a beaucoup de chantiers qui sont en cours, peu ont véritablement été mis en place réellement aujourd'hui.
00:03:07 Et le principal problème qui consiste à pouvoir recruter des enseignants n'a toujours pas été réglé.
00:03:13 Donc la priorité absolue aujourd'hui c'est de pouvoir recruter suffisamment de personnel qui soit dûment formé.
00:03:20 Gabriel Attal laisse donc derrière lui un ministère en grande difficulté, confronté à la plus grave crise de recrutement jamais connue.
00:03:27 Si on ne résout pas ça, on peut avoir les plus belles idées pédagogiques de la Terre.
00:03:30 Si on n'arrive pas à embaucher les personnels pour les mettre en œuvre, ça restera l'être morte.
00:03:35 Le syndicat salue pourtant son sens de l'écoute et son investissement.
00:03:39 Lui-même travaillait beaucoup les dossiers et que ce n'était pas inintéressant d'avoir un ministre qui était quand même un poids lourd du gouvernement,
00:03:46 qui était quelqu'un qui maîtrisait la politique.
00:03:48 Gabriel Attal s'est engagé à emmener avec lui à Matignon la cause de l'école
00:03:53 et ainsi prouver qu'il n'aura pas fait de l'éducation nationale un simple marche-pied, faire Matignon.
00:03:59 De son côté, Gérald Darmanin, dont on va évidemment parler dans le cadre du remaniement tout à l'heure,
00:04:04 et qui est donc toujours ministre de l'Intérieur, a nommé Céline Berton à la tête de la direction générale de la Sécurité intérieure.
00:04:12 Et à cette occasion, Gérald Darmanin est revenu sur la menace terroriste en France.
00:04:16 La menace extérieure se reconstitue selon lui. Écoutez.
00:04:20 Cette menace existe.
00:04:22 Et si nous savons qu'il n'y a pas encore aujourd'hui totalement, de manière extrêmement professionnelle,
00:04:29 la possibilité de s'organiser pour mener ce genre de commandos comme en 2015-2016,
00:04:34 il y a l'intention, qui est celle des organisations terroristes,
00:04:38 pour lesquelles nous avons des renseignements et sur lesquelles nous travaillons
00:04:42 avec l'ensemble des cercles du service de renseignement.
00:04:45 Nous mettons avec nos amis des Etats étrangers européens des mesures d'entrave extrêmement fortes.
00:04:52 Et donc il y a à la fois une menace endogène, une menace parmi nous, des ennemis de l'intérieur que nous combattons,
00:04:57 que vous connaissez malheureusement, et puis il y a une menace exogène extérieure de commandos qui veulent se recréer, qui veulent frapper la France.
00:05:04 À moi présent du procès de trois policiers impliqués dans ce qu'on a appelé l'affaire Théo et qui a débuté hier.
00:05:10 Théo Luaka avait été grèvement blessé à l'anus par une matraque télescopique lors de son interpellation en 2017.
00:05:16 Il garde depuis des séquelles irréversibles.
00:05:19 Le principal accusé, un policier, risque jusqu'à 15 ans de prison.
00:05:22 Noémie Schultz, vous êtes en direct de la cour d'assises de Bobigny.
00:05:25 Bonjour, aujourd'hui ce sont les experts de l'IGPN qui sont entendus.
00:05:29 Oui, l'objectif de cette journée est de comprendre ce qu'il s'est passé précisément lors de l'interpellation de Théo Luaka.
00:05:36 Car dans cette affaire, vous vous en souvenez, beaucoup de choses ont été racontées,
00:05:40 notamment que le policier avait baissé le pantalon de Théo pour le violer volontairement avec sa matraque.
00:05:45 Une vidéo de la scène prise par des caméras de vidéo-protection a été projetée ce matin à l'audience.
00:05:50 Un enquêteur de l'IGPN s'approche de l'écran pour décrypter les images.
00:05:55 On aperçoit Théo Luaka qui court, il est attrapé par les policiers.
00:05:58 Un fonctionnaire explique l'enquêteur de l'IGPN, chute au sol.
00:06:02 Théo Luaka se débat, il refuse d'être menotté là,
00:06:05 décrit l'enquêteur, on voit que son pantalon est en train de descendre,
00:06:08 sans doute parce qu'il se débat justement.
00:06:10 Mais pourquoi Théo Luaka a-t-il eu le sentiment qu'il avait été volontairement blessé, violé même, pour son avocat ?
00:06:18 Cela peut s'expliquer par le contexte de son interpellation.
00:06:21 Pendant, mais aussi après, il a fait projeter une photo de son client allongé au commissariat.
00:06:27 Il a du sang sur le visage, sur le t-shirt, il semble aller très mal.
00:06:30 Un policier lui a dit qu'il allait mettre cette photo sur les réseaux sociaux.
00:06:33 Alors oui, Théo Luaka a associé le coup de matraque à des propos humiliants, des comportements humiliants.
00:06:38 Il fallait peut-être lui apporter des soins, plutôt que de le prendre en photo.
00:06:42 Merci beaucoup, chère Noémie.
00:06:43 En direct de Bobigny, on vous retrouvera bien évidemment dans le courant de l'après-midi.
00:06:47 On passe sans plus tarder à la chronique Éco avec Eric Derrida.
00:06:51 Votre programme avec Domexpo.
00:06:53 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:06:57 Plus d'infos sur domexpo.fr.
00:06:59 Retrouvez votre programme avec Eco Habitat Energy.
00:07:02 Nous vous accompagnons dans le changement de votre installation pour une autoconsommation réussie.
00:07:06 C'est le sujet du jour, les sacro-saints soldes d'hiver qui ont démarré ce matin.
00:07:12 Pour certaines enseignes, dès minuit, parce que moi j'avais des notifications qui disaient
00:07:15 "à minuit, ça y est, vous pouvez vous lancer".
00:07:18 Mais déjà, et c'est ça qui est quand même assez concernant, les petits commerces sont inquiets
00:07:22 car il y a trop de concurrence avec les rabais permanents.
00:07:25 Oui, exactement. C'est vraiment le sentiment.
00:07:27 En fait, les soldes aujourd'hui selon les commerçants, c'est juste bon pour liquider les stocks
00:07:31 et puis faire un peu de trésorerie.
00:07:33 Mais si vous voulez, il y a trop de rabais toute l'année.
00:07:35 C'est le problème des commerçants aujourd'hui.
00:07:37 Ils s'aperçoivent qu'il y a le Black Friday, vous avez les opérations spéciales,
00:07:40 comme vous dites, vous savez, les fameuses journées privées.
00:07:42 Il y a les sites internet qui font énormément de promos et qui prennent du poids.
00:07:46 Vous vous rendez compte que les ventes de seconde main pèsent 6 milliards d'euros.
00:07:50 Ça devient de plus en plus important, c'est ce que dit l'Institut français de la mode.
00:07:53 Et même La Poste a mis maintenant des cabines d'essayage.
00:07:56 Comme ça, vous recevez votre paquet par internet, vous l'essayez dans le bureau de poste
00:08:00 et si ça ne va pas, vous le renvoyez.
00:08:02 Donc c'est vraiment une concurrence que dénoncent les commerçants.
00:08:04 Faut-il comprendre quand même que les soldes classiques ne servent plus à rien aujourd'hui ?
00:08:07 Alors écoutez, ils représentent encore un peu 10% au mois de janvier sur l'ensemble des ventes de vêtements.
00:08:12 C'est ce que représentent les soldes.
00:08:13 Et si on regarde sur l'année, le poids des soldes, c'est 20% pour les ventes de l'année.
00:08:17 21% pour être très précis.
00:08:19 Alors les promos, elles, qui durent toute l'année, elles représentent maintenant 23% selon l'Institut de la mode.
00:08:24 Donc vous voyez, ça a dépassé en fait les promos qui ne sont pas des soldes, ont dépassé les soldes traditionnels.
00:08:28 Alors à ce qu'il faut en finir, les commerçants disent oui, on commence à en avoir assez de ces soldes.
00:08:32 Parce qu'avec internet, les restos, c'est sans arrêt.
00:08:35 Il y a le Black Friday qui a pris la main.
00:08:36 Et puis surtout, la loi autorise les promotions 365 jours par an.
00:08:40 Pourvu que le commerçant baisse son prix par rapport au prix du mois d'avant.
00:08:44 Alors en plus, il y a l'inflation.
00:08:45 On ne sait plus trop ce que c'est que le juste prix.
00:08:47 Oui, les soldes, j'ai l'impression, ont perdu de leur signification et de leur importance.
00:08:52 Oui, et puis on ne va pas se mentir, les belles affaires partent tout de suite avec les fameuses journées privilèges
00:08:56 ou autrement appelées ventes privées.
00:08:58 Merci beaucoup, cher Eric. C'était la chronique Éco.
00:09:01 C'était votre programme avec Écohabitat Énergie.
00:09:04 Nous vous accompagnons dans le changement de votre ancienne installation pour une autoconsommation réussie.
00:09:09 C'était votre programme avec Dome Expo.
00:09:11 4 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:09:15 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:09:17 Dans un petit instant, on démarre la partie débat de notre émission avec Yvan Rioufolle, Thomas Bonnet qui sont avec moi.
00:09:23 Et puis on accueillera aujourd'hui Irène Tolré qui est députée européenne du groupe Renew.
00:09:28 A tout de suite.
00:09:29 Nous sommes de retour avec nos invités cet après-midi.
00:09:35 Bonjour et bienvenue Irène Tolré.
00:09:36 Merci d'être là.
00:09:37 Vous êtes députée européenne du groupe Renew, Yvan Rioufolle, fidèle au rendez-vous ainsi que Thomas Bonnet.
00:09:44 Bonjour à tous.
00:09:45 On va parler évidemment de Matignon qui est un nouveau Premier ministre depuis maintenant 24 heures,
00:09:50 même si on attend toujours la formation du gouvernement qui devrait prendre à priori encore quelques jours.
00:09:56 Hier, Élisabeth Borne a donc passé le flambeau à celui qui fut son ministre d'éducation
00:10:00 et il s'est aussitôt mis au travail dans le Pas-de-Calais.
00:10:03 On va y revenir dans un instant. Mais on s'est aussitôt intéressé à la perception qu'en avait les Français.
00:10:08 L'accueil qui était réservé à ce ministre qui n'est quand même pas inconnu.
00:10:13 Sont-ils satisfaits de son arrivée à la tête du gouvernement ?
00:10:16 On vous dévoile le résultat de cette enquête CSA pour CNews à travers ce reportage.
00:10:20 Maxime Legay, Mathilde Couvillier-Flornois.
00:10:22 Les Français font-ils confiance à Gabriel Attal comme Premier ministre ?
00:10:27 Non, à 52%.
00:10:29 Soit plus d'un Français sur deux.
00:10:31 Et parmi les points de discorde, son jeune âge préjudiciable pour certains.
00:10:35 De toute manière, c'est lui qui décide de tout Emmanuel Macron.
00:10:39 Donc évidemment après il prend Gabriel Attal, il est idéal parce qu'il est jeune.
00:10:43 Il sera avant tout au bon vouloir du président qui je pense s'implique sur la totalité du sujet.
00:10:50 Alors que pour d'autres, sa jeunesse est un avantage.
00:10:53 Je trouve que c'est génial. Il est jeune, il a la vie devant lui. Moi je suis ravie.
00:11:00 Je trouve que c'est très bien d'avoir un jeune.
00:11:02 Parce que c'est une conception différente, c'est plus dynamique.
00:11:05 Si les Français sont mitigés sur la nomination de Gabriel Attal, ils ont pourtant quelques attentes bien précises.
00:11:11 Je crois qu'il faut continuer la réforme de l'école comme il l'a entrepris.
00:11:17 Sur le pouvoir d'achat.
00:11:19 Je pense que le dossier sur la sécurité n'est pas bouclé.
00:11:22 Sur les chiquiers politiques, Gabriel Attal est davantage soutenu par les centristes
00:11:26 qui lui accordent leur confiance à hauteur de 68% contre seulement 44% à gauche et 51% à droite.
00:11:34 D'après le même sondage effectué après la nomination d'Elisabeth Borne en mai 2022,
00:11:39 53% des Français lui faisaient confiance, soit 5 points de plus que pour Gabriel Attal.
00:11:44 Cet échantillon est donc un petit peu à l'image du sondage.
00:11:48 Thomas Bonnet, on a compris que la jeunesse ne faisait pas tout et qu'il ne fallait pas qu'il mise tout là-dessus.
00:11:53 Néanmoins, il a voulu montrer qu'il était déjà à l'oeuvre.
00:11:56 Il s'est mis au travail aussitôt pour montrer qu'il avait pris la mesure du job, comme on dit,
00:12:00 hier dans le Pas-de-Calais et aujourd'hui nouveau déplacement important.
00:12:04 - Oui, déplacement cet après-midi, à priori dans le Val-d'Oise,
00:12:07 où il sera accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:12:11 Gérald Darmanin dont on sait les relations pour le moins fraîches avec Gabriel Attal.
00:12:16 On va donc observer avec attention leurs déplacements et leur évolution.
00:12:20 Vous avez raison, déplacement dès hier, à peine nommé, à peine la passation de pouvoir était-elle terminée,
00:12:24 qu'il partait déjà pour le Pas-de-Calais.
00:12:27 On peut rappeler quand même qu'Elisabeth Borne avait attendu trois jours, elle,
00:12:30 lorsqu'elle a été nommée avant de partir sur le terrain.
00:12:32 C'est donc déjà une première différence, un déplacement très concret.
00:12:36 Il se trouve que j'y étais hier dans le Pas-de-Calais, les retours étaient plutôt positifs.
00:12:40 Les sinistrés avaient eu l'impression d'avoir été entendus par le nouveau Premier ministre.
00:12:45 Tout cela va évidemment devoir être jaugé sur la durée.
00:12:48 On peut dire qu'il n'en est pas à son coup d'essai, parce que rappelez-vous,
00:12:50 lorsqu'il avait été nommé ministre de l'Éducation nationale, dès le lendemain déjà,
00:12:54 il avait effectué un déplacement dans une école qui avait été touchée lors des émeutes.
00:12:58 Bon, une fois qu'on a dit ça, peut-être Irène Doré, sur le rendu, le résultat du sondage,
00:13:03 est-ce que ça vous surprend qu'il arrive déjà avec un petit déficit de notoriété,
00:13:08 alors qu'on aurait pu imaginer que ce soit inversé comme ratio ?
00:13:11 Je pense que le plus jeune président de la République a nommé le plus jeune Premier ministre
00:13:16 et en France, c'est un changement culturel qu'il faut que tout le monde accepte.
00:13:20 Moi, je crois que justement, c'est bien d'avoir un peu de renouvellement en politique,
00:13:24 qu'on fasse de la place aux jeunes.
00:13:26 On a un monde qui a quand même beaucoup changé, rien qu'avec les nouvelles technologies,
00:13:30 tous ces nouveaux enjeux auxquels on a à faire face et qui ne sont pas du tout neutres.
00:13:34 Et donc, le fait d'avoir quelqu'un d'une génération qui a grandi avec ça,
00:13:40 je pense que c'est bien pour notre pays, c'est de l'audace.
00:13:44 Sur l'éducation en plus, je suis très contente qu'on ait un Premier ministre
00:13:48 qui, comme le Président de la République, considère que la bataille de l'éducation
00:13:52 est la mère de toutes les batailles et donc, je suis certaine qu'en tant que Premier ministre,
00:13:57 il fera tout pour que l'école en France, mais les autres services publics soient au rendez-vous.
00:14:01 Certes, mais les syndicats l'ont un peu en travers de la gorge quand même.
00:14:03 C'est-à-dire qu'ils lui reprochent d'avoir entamé le travail pour cinq mois après,
00:14:06 je crois que c'est l'expression qui était employée dans les différents communiqués,
00:14:09 que ça lui sert de marche-pied pour l'accession au pouvoir.
00:14:12 Il y a un côté un peu touche-à-tout, dilettante et on finit pas le travail.
00:14:17 Alors connaissant Gabriel Attal, il n'est pas du tout touche-à-tout et dilettante,
00:14:20 c'est un bouchesseur acharné, c'est quelqu'un qui a une colonne vertébrale politique assez importante,
00:14:25 c'est un vrai politique et après on l'a vu avec la baïa, l'uniforme,
00:14:30 c'est quelqu'un qui a de l'audace, qui écoute ce que veulent les Français,
00:14:34 qui n'hésite pas à bouger vite et moi je pense qu'on a besoin de ça.
00:14:38 Vous misez sur le poulain, Attal, vous, Yvan Réufolle,
00:14:41 ou vous faites partie de ceux qui vous ont sur le spectre ?
00:14:43 Je ne vais pas le juger, je le jugerai aux actes.
00:14:44 J'ai des doutes malgré tout sur la possibilité qu'il aura de relancer une Macronie à bout de souffle
00:14:50 parce qu'il a été nommé en urgence pour contrer le Rassemblement National.
00:14:54 Emmanuel Macron avait été élu pour faire rempart au Rassemblement National.
00:14:57 On voit bien que le macronisme a échoué et d'ailleurs plus généralement,
00:15:01 toutes les idéologies progressistes échouent.
00:15:03 Et donc est-ce que M. Attal, qui est issu de ce vieux monde,
00:15:08 il est peut-être jeune, mais enfin il porte ce vieux monde de mon point de vue,
00:15:11 ce vieux monde du progressisme qui n'arrive plus à toucher terre,
00:15:14 est-ce qu'il va réussir à convaincre le reste de la troupe ?
00:15:18 Je ne mets pas du tout en doute, en effet, son pragmatisme, son courage et tout ça,
00:15:22 j'avais applaudi moi-même quand il était ministre de l'Éducation
00:15:25 pour les premières mesures qu'il avait prises, mais ce sont des mesures très symboliques.
00:15:28 On voit bien qu'immédiatement hier, il s'est rendu auprès de la classe moyenne,
00:15:33 qui l'a d'ailleurs cité à plusieurs reprises dans son discours de passation de pouvoir,
00:15:39 afin de montrer une empathie, je ne la lui conteste pas,
00:15:43 mais il va falloir aller beaucoup plus loin que cela.
00:15:46 Et on voit d'ailleurs qu'en fait il n'a pas pris,
00:15:48 parce que la question qu'il faut se poser c'est de savoir
00:15:51 s'il y a un homme de gauche pour faire une politique de droite.
00:15:53 Je ne pense pas.
00:15:54 Alors naturellement il reprend maintenant le lexique des populistes
00:15:58 sur lesquels Macron avait dit qu'ils étaient pires que la peste brune,
00:16:02 ou quasiment, c'est-à-dire qu'il parle de souveraineté nationale,
00:16:05 même de souveraineté nationale, d'autorité.
00:16:07 À la différence d'Elisabeth Borne qui a parlé de souveraineté européenne.
00:16:09 Il parle d'immigration, mais tout ça ce sont des mots qu'il emprunte aux autres.
00:16:12 Et donc je ne lui fais pas grieffe naturellement de sa sincérité,
00:16:15 mais je pense qu'il n'aura pas les moyens d'aller au bout, surtout en 5 mois,
00:16:18 parce que son échéance c'est les élections européennes,
00:16:24 dans lesquelles un autre jeune, Bardella, 27 ans je crois, 28 ans,
00:16:28 plus jeune que lui en tout cas, 28 ans d'âge,
00:16:30 il a largement la corde.
00:16:31 D'un mot, là on a posé l'acte 1 de la formation du prochain gouvernement,
00:16:35 Thomas Bonnet, on a vu qu'on enchaînait à l'Elysée les dîners, les déjeuners,
00:16:40 pour tenter d'affiner les choses en vue d'annoncer un futur gouvernement.
00:16:43 Ça va prendre un peu de temps, pourquoi ?
00:16:45 Parce que les gens ne comprennent pas toujours pourquoi ça va prendre tant de temps.
00:16:47 Parce qu'on le dit à chaque fois, mais il faut dans la composition d'un gouvernement,
00:16:51 respecter les équilibres de la majorité présidentielle.
00:16:54 La majorité elle est composée de 3 parties,
00:16:56 le parti Renaissance, le Modem et Horizon.
00:16:59 Il faut que ces 3 parties soient représentées dans le gouvernement,
00:17:02 et c'est d'ailleurs ce qui avait pris beaucoup de temps l'été dernier,
00:17:04 avec à chaque fois des personnalités qui interviennent.
00:17:06 On parle beaucoup de François Bayrou qui a un rôle prépondérant dans ses choix,
00:17:09 lui qui représente le Modem.
00:17:11 Il va falloir que toutes ces forces politiques soient représentées à leur échelle,
00:17:14 et à leur représentation à l'Assemblée.
00:17:16 Rendez-vous ce week-end donc, sans doute.
00:17:18 Quand on va changer de thème, je vous propose de parler de l'impunité des délinquants,
00:17:23 c'est un sujet qu'on aborde souvent, Yvan, sur ce plateau,
00:17:26 et de la difficulté de la parole et de la confiance accordée aux forces de l'ordre.
00:17:32 Vous allez le voir, exemple à Paris ces derniers jours.
00:17:35 C'est une banale interpellation qui finit mal pour un policier,
00:17:39 dans l'enceinte même du commissariat.
00:17:42 Et vous allez voir, avec Amaury Brelet, qui suit cette affaire pour Valeurs Actuelles,
00:17:47 la suite est assez lunaire.
00:17:49 Bonjour Amaury.
00:17:50 Comment ça commence cette plainte du policier qui dit avoir été tabassé,
00:17:55 et qui finalement, jusqu'ici, n'avait pas été entendu ?
00:17:59 Racontez-nous.
00:18:00 Bonjour Nelly.
00:18:01 Oui, les faits se sont produits dans la nuit du 27 au 28 décembre dernier,
00:18:05 au commissariat du 8e arrondissement de Paris.
00:18:08 Ce soir-là, ce policier de 27 ans prend en charge un gardien à vue,
00:18:11 interpellé plutôt pour conduite sans permis, conduite en état d'ivresse,
00:18:14 et détention de stupéfiants.
00:18:16 Sauf que le suspect, très énervé et virulent, refuse la procédure,
00:18:19 et notamment la vérification de son taux d'alcoolémie.
00:18:22 Il baisse son pantalon, il exhibe son sexe, il urine dans la salle de fouille,
00:18:26 avant d'insulter l'agent, en le traitant notamment de "salle pédale" et de "salle blanc",
00:18:30 jusqu'à le menacer, menace qu'il met finalement à exécution quelques heures plus tard,
00:18:35 en lui assénant de violents coups de poing au visage,
00:18:37 se vantant même par la suite de l'avoir frappé.
00:18:39 Heureusement, des collègues du policier interviennent pour le défendre,
00:18:43 et maîtriser l'individu de 29 ans, par ailleurs déjà connu pour conduite sans permis,
00:18:47 stupéfiants, outrages et rébellions.
00:18:49 Depuis, le policier a logiquement déposé plainte, il a fait constater ses blessures,
00:18:54 et bénéficié de seulement trois jours d'ITT, et pire, et c'est là où est le scandale,
00:18:58 il a appris par sa hiérarchie que le parquet avait décidé de ne pas poursuivre son agresseur présumé
00:19:03 pour violences et outrages, notamment parce que la scène n'aurait pas été filmée,
00:19:08 et que c'était donc parole contre parole.
00:19:10 Évidemment, outré, l'agent a refusé de rester là, il a pris un avocat,
00:19:14 avocat qui a adressé un courrier au parquet de Paris, en s'étonnant de sa décision,
00:19:20 en demandant la réouverture du dossier, et en demandant d'engager des poursuites.
00:19:24 Parquet, qui leur a finalement répondu ces derniers jours, prend en compte sa plainte.
00:19:28 Bref, ce policier s'est senti totalement désemparé, abandonné par la justice,
00:19:33 et il a fallu qu'il remue ciel et terre pour se faire entendre,
00:19:37 dans l'espoir, évidemment, de faire condamner son agresseur présumé.
00:19:40 Donc on a bien compris que ce n'était pas fini.
00:19:42 Merci beaucoup, Amaury. Restez quand même avec nous, si jamais on a besoin de 2-3 précisions.
00:19:46 Irène Tolleray, quand même, voici un individu dont on a bien compris qu'il avait un sacré passif,
00:19:52 et que finalement, on met au même plan, sur le plan de la parole, que les forces de l'ordre,
00:19:59 c'est-à-dire que le policier. C'est-à-dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas, là.
00:20:03 On accorde le même bénéfice du doute, alors qu'on n'est pas tout à fait sur la même échelle.
00:20:08 Alors, oui, mais on voit que le parquet a changé sa position.
00:20:15 Parce qu'il y a eu un recours, et qu'il est, a priori, bien accompagné.
00:20:18 À la base, moi, déjà, la première chose, c'est inadmissible de s'attaquer aux personnes qui nous protègent,
00:20:26 que ce soit par des coups, mais les insultes, c'est invraisemblable.
00:20:31 La seule chose qu'on doit dire aux policiers, c'est merci et les respecter.
00:20:36 Donc, on a un sujet dans notre société qui doit être traité.
00:20:41 Après, en tant que députée européenne, je travaille beaucoup sur des sujets autour des droits des victimes,
00:20:48 et tout ça, et donc, un des sujets, c'est l'état de droit et l'indépendance de la justice.
00:20:53 Donc, moi, je fais confiance à la justice, par principe.
00:20:56 Après, il peut y avoir besoin, soit de modifier des textes législatifs,
00:21:00 soit d'avoir plus de budget pour que l'ensemble des actions qui doivent être intentées le soient faites.
00:21:09 – D'accord, mais Yvon Riofal, on est quand même entré dans une logique
00:21:13 où on a l'impression, maintenant, que lorsqu'on se place du côté de l'autorité, de la loi,
00:21:19 on dit souvent "force à la loi", on se doit de prouver deux fois plus sa bonne foi
00:21:25 ou la véracité de son propos, là où le délinquant, on lui accorde plus facilement le bénéfice du doute.
00:21:33 – Oui, il ne faudrait pas généraliser, mais là, c'est le biais idéologique qui touche la justice.
00:21:38 C'est une décision d'une justice, d'une justice militante.
00:21:41 Ce n'est pas une décision de tous les juges, j'entends bien,
00:21:43 mais s'il y a une justice militante, qui est dénoncée depuis très longtemps,
00:21:46 qui est très généralement issue du syndicat de la magistrature,
00:21:49 qui voit dans les victimes, et singulièrement dans les victimes,
00:21:51 quand elles sont issues de la diversité, des populations à protéger d'office,
00:21:56 et qui voit dans un policier une force d'oppression.
00:21:59 Et donc le policier a une présomption de culpabilité,
00:22:02 et le délinquant, quand il est délinquant, a une présomption, lui, d'innocent.
00:22:07 Je n'arrive pas à trouver le mot.
00:22:13 Et donc c'est cette dissonance, cette discordance qui est profondément révoltante,
00:22:18 et il y a un sentiment d'abandon qui, naturellement, parcourt la corporation des policiers,
00:22:23 qui sont fous furieux, bien entendu, mais pas simplement les policiers.
00:22:26 Moi-même, je trouve absolument invraisemblable que l'on ait dû attendre qu'il y ait ces recours,
00:22:31 afin de faire comprendre qu'un policier n'est pas équivalent à un délinquant.
00:22:36 Or, même dans les analyses médiatiques, très souvent, vous vous rendez compte
00:22:40 que la guerre des gangs, la guerre des bandes, est mise en relation avec les autres bandes
00:22:44 que pourraient représenter les policiers eux-mêmes, qui viennent pour, non pas les affronter,
00:22:48 mais qui viennent pour les maîtriser.
00:22:50 - Merci beaucoup, Amaury Brelet.
00:22:52 Et bien sûr, vous viendrez nous rendre compte de la fin de cette histoire,
00:22:55 parce qu'on attend la suite, maintenant.
00:22:57 Il y a encore, évidemment, un espoir pour ce policier.
00:23:00 On marque une courte pause, et puis on se retrouve avec Vincent pour le JT, juste après.
00:23:04 Nous sommes de retour, c'est l'heure du journal de Vincent Fendège.
00:23:11 Rebonjour Vincent. On va évidemment parler de Gabriel Attal, à peine nommé à Matignon.
00:23:15 Et bien, il n'a pas réussi à avoir la confiance immédiate des Français.
00:23:19 - Et on va voir ces chiffres, justement, selon notre dernier sondage CSA pour CNews.
00:23:23 52% des Français, effectivement, ne font pas confiance aux successeurs d'Elisabeth Borne,
00:23:28 contre 48%.
00:23:30 - Et puis, quelques heures après sa nomination, il était quand même déjà sur le terrain, hier.
00:23:34 - Le nouveau Premier ministre était, effectivement, dans le Pas-de-Calais,
00:23:36 auprès des sinistrés, des inondations à déplacement express, d'à peu près deux heures,
00:23:40 raconté par Mathieu Deveze et Adrien Spiteri.
00:23:43 - Félicitations.
00:23:45 A peine nommé, Gabriel Attal est déjà sur le terrain, à la rencontre de sinistrés à Clermaret.
00:23:50 - C'est pour marquer à la fois la solidarité de tout le pays, avec vous et derrière vous,
00:23:55 puis psychologiquement, parce que c'est démoralisant de revivre ça quelques mois après le premier épisode.
00:24:00 Au contact des Français, le Premier ministre veut rassurer,
00:24:03 à l'image de cet échange avec cette buraliste.
00:24:06 - Personne ne va vous oublier.
00:24:07 Vous savez, moi, j'ai été dans des précédentes fonctions ministre des Buralistes,
00:24:10 puisque j'étais ministre du budget,
00:24:13 et je sais à quel point vous avez une importance absolument majeure pour un village, pour un territoire.
00:24:19 Les Français sont attachés à vous, et je sais que vous retrouverez vos clients.
00:24:22 J'aimerais boire un café avec vous.
00:24:24 - Moi, ça va.
00:24:25 - Alors, moi, avec plaisir.
00:24:26 Il adresse un message de solidarité, mais aussi un message politique.
00:24:30 - Vous êtes l'incarnation de cette France qui travaille, laborieuse,
00:24:34 qui se lève tout le matin pour accueillir des clients, pour faire vivre tout un village.
00:24:38 - Oui, tout à fait.
00:24:39 Aucun mot en revanche au micro des journalistes.
00:24:41 À titre de comparaison, Elisabeth Borne avait attendu trois jours
00:24:45 pour se rendre sur le terrain après sa nomination.
00:24:48 - On va parler d'une corporation qui est dans la rue aujourd'hui, ce sont les policiers.
00:24:52 - Mobilisation à l'appel du syndicat de police, SGP Police.
00:24:55 Les agents s'inquiètent de l'année à venir, avec entre autres événements, les Jeux olympiques, évidemment.
00:25:00 Ils souhaitent alerter le gouvernement. Écoutez.
00:25:03 - Il y a les 80 ans du débarquement, début juin.
00:25:06 Il y a le départ de la flamme, c'est au mois de mai.
00:25:08 Il y aura le Tour de France.
00:25:09 Il y aura, je vous le rappelle, les festivals qui n'ont pas annulé, mais qui ont resserré les dates.
00:25:12 Donc, en plus, ça va demander une mobilisation quasiment de tous les instants.
00:25:16 Et puis, je vous rappelle tout simplement, il y a aussi tout ce qui n'est pas prévu.
00:25:19 Parce qu'on va déjà avoir un engagement très fort avec ce qui est prévu.
00:25:22 Imaginez que, malheureusement, on repasse une année 2024 qui ressemble à l'année 2023.
00:25:27 C'est ça, peut-être, la grosse part d'inquiétude qu'on a.
00:25:30 Si on a des émeutes dans les banlieues, si on a, malheureusement, un attentat,
00:25:34 si on a, malheureusement, des mouvements sociaux par rapport à des décisions politiques.
00:25:39 Les policiers vont devoir tout gérer de front.
00:25:41 Les agents du ministère de l'Intérieur vont devoir tout gérer de front.
00:25:44 Et je crois que, malheureusement, encore une fois, on n'est pas conditionnés, on n'est pas prêts et on est juste humains.
00:25:48 - Et ce problème auquel ils sont confrontés, on vous en parle dans la deuxième partie de l'émission.
00:25:52 J'espère que vous resterez avec nous jusque là.
00:25:54 On va parler à présent des voisins de la prison de la santé à Paris
00:25:58 qui sont excédés par des nuisances quotidiennes.
00:26:01 - Des riverains qui sont parfois menacés.
00:26:03 Ils subissent également certaines nuisances sonores.
00:26:06 Vous voyez ce reportage de Célia Barotte.
00:26:08 Depuis la rénovation de la prison de la santé à Paris il y a cinq ans,
00:26:12 le quotidien d'Hugo et de ses voisins s'est dégradé.
00:26:15 Ils assistent impuissants aux projections de marchandises,
00:26:18 aux échanges entre cellules et sont parfois pris à partie.
00:26:22 - On vit sous le regard des détenus qui souvent nous interpellent de la fenêtre.
00:26:29 Il m'est arrivé d'être menacé par des détenus.
00:26:33 On a les soucis d'insécurité évidemment,
00:26:35 parce qu'autour de la prison il y a un passage d'individus suspects presque toute la journée.
00:26:46 - Ce constat, l'administration pénitentiaire en est bien consciente
00:26:49 et elle affirme s'engager dans la lutte contre le phénomène des projections.
00:26:53 - Paris la santé est en relation constante avec la préfecture de police
00:26:56 pour offrir une réponse avec notamment une intensification des rondes de police.
00:27:00 Si les nuisances pour le voisinage sont une réalité,
00:27:03 le nombre d'incidents constatés est stable depuis 2022.
00:27:06 - Pour la maire du 14e arrondissement de Paris,
00:27:08 ces nuisances sont dues à un taux de suroccupation carcérale de 160%.
00:27:13 Et malgré ces nombreux courriers adressés à l'Etat,
00:27:15 elle regrette un manque d'action concrète.
00:27:17 Une réunion entre les riverains, les élus ou encore l'administration pénitentiaire
00:27:21 est prévue avant la fin du mois.
00:27:23 - L'actualité c'est aussi cette situation inquiétante en mer Rouge
00:27:27 avec la plus importante attaque des outils à ce jour
00:27:30 qui a été déjouée à la fois par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
00:27:32 - 18 drones et 3 missiles tirés par ce groupe rebelle yéménite ont été abattus hier soir.
00:27:37 Thibault Marchoteau, vous êtes avec Fabrice Elsner à Ofakim dans le sud d'Israël.
00:27:41 La situation en mer Rouge semble donc se dégrader jour après jour.
00:27:45 - Effectivement Vincent, depuis plusieurs semaines maintenant,
00:27:50 la situation se tend en mer Rouge et vous l'avez dit,
00:27:53 avec cette attaque des outils très importante qui a été déjouée par l'armée britannique
00:27:59 mais également l'armée américaine.
00:28:01 18 drones, 3 missiles ont donc été neutralisés
00:28:04 avec notamment des avions de combat de l'armée américaine
00:28:07 qui ont décollé du porte-avions Eisenhower qui se trouve dans la région
00:28:10 depuis maintenant plusieurs jours.
00:28:12 Cette attaque représente la 26e attaque contre des navires commerciaux en mer Rouge.
00:28:17 C'est une zone très importante pour l'économie internationale
00:28:20 puisque 12% du trafic commercial international transite dans cette zone
00:28:25 notamment avec le canal de Suez qui se trouve au nord de la mer Rouge.
00:28:28 La sécurité va donc se renforcer puisque la Royal Navy, vous savez c'est la marine britannique,
00:28:32 a décidé d'envoyer une frégate supplémentaire pour sécuriser la région.
00:28:36 - Merci beaucoup cher Thibault Marchoteau.
00:28:40 Et puis on continue de parler de la guerre dans cette région
00:28:43 avec l'état hébreu qui maintenant accepte une mission de l'ONU
00:28:46 dans le nord du territoire palestinien.
00:28:48 - L'objectif étant d'établir si le retour des populations déplacées peut être envisagé.
00:28:53 Une annonce faite alors que le chef de la diplomatie américaine était à Tel Aviv hier.
00:28:57 Anthony Binken a demandé à Benjamin Netanyahou d'épargner les civils
00:29:01 tout en jugeant le bilan trop élevé à Gaza.
00:29:03 - Merci beaucoup. A tout à l'heure pour votre grand journal de 15h.
00:29:06 Nos invités restent avec moi, on marque une courte pause
00:29:08 et dans un instant on continue de parler de l'actualité internationale.
00:29:10 On va vous montrer des images assez hallucinantes.
00:29:13 Je ne sais pas si on peut en avoir un avant-goût de ce qui s'est passé
00:29:16 et de ce qui se passe en ce moment en Équateur,
00:29:18 un pays dont on connaît l'instabilité politique chronique.
00:29:21 Mais là on a franchi un nouveau degré avec des narcotrafiquants
00:29:24 qui tentent de prendre le pouvoir par la force.
00:29:27 Et vous allez voir dans tous les domaines, c'est un putsch d'un nouveau genre
00:29:32 qui est en train de s'installer.
00:29:34 A tout de suite.
00:29:37 - Nous sommes de retour toujours avec Yvan Rioufol et Irem Tolré,
00:29:40 aujourd'hui qui est notre invité, avec Thomas Bonnet également sur ce plateau
00:29:45 et Harold Imane qui nous a rejoint.
00:29:47 Bonjour Harold. - Bonjour.
00:29:48 - Rien ne va plus en Équateur, ce petit pays d'Amérique du Sud,
00:29:51 avec une prise d'otages sur un plateau de télévision,
00:29:54 des gardiens de prison, des policiers aussi qui sont retenus contre leur gré,
00:29:58 des écoles, des magasins fermés.
00:30:01 Ce pays est plongé dans un conflit armé interne
00:30:04 avec des gangs de narcotrafiquants.
00:30:06 Vous allez voir, les images sont assez choquantes,
00:30:08 même sur les campus d'université, il y a cette vague de violence sans précédent.
00:30:12 Le tout résumé par Corentin Brilhaud et Maxime Legay,
00:30:15 puis on en parle avec vous Harold.
00:30:17 - Une scène surréaliste.
00:30:21 En plein direct sur ce plateau de télévision, armés de fusils d'assaut,
00:30:26 des assaillants prennent en otage les journalistes de la rédaction
00:30:30 avant d'être interpellés par les forces de l'ordre.
00:30:33 Une attaque qui plonge un peu plus le pays dans le chaos.
00:30:37 - A partir de maintenant, tous les groupes terroristes identifiés
00:30:42 constituent une cible militaire.
00:30:44 Le présent et l'avenir de notre patrie sont en jeu
00:30:47 et aucun acte de terreur ne nous fera renoncer.
00:30:50 - Le président Daniel Noboa a décrété l'Équateur en état de conflit armé interne
00:30:56 et ordonné la neutralisation des groupes criminels
00:30:59 impliqués dans le narcotrafique.
00:31:01 Cela dit déjà, le pays avait été plongé dans l'état d'urgence.
00:31:05 - Je viens de signer le décret sur l'état d'urgence
00:31:08 pour que les forces armées étouent le soutien politique et juridique
00:31:12 dans leurs actions.
00:31:14 - Une décision prise après l'évasion de prisons spectaculaires ce dimanche
00:31:18 d'Adolfo Macias, chef de gang et ennemi public numéro un en Équateur.
00:31:22 Un événement précipitant une crise sécuritaire sans précédent dans le pays.
00:31:27 - Harold, voici ce qui arrive quand des narcotrafiquants créent une société parallèle.
00:31:33 Comment en est-on arrivé là en Équateur ?
00:31:36 - C'est un peu dommage pour les Équatoriens
00:31:38 parce que c'était le dernier pays à avoir à peu près échappé à cette gangrène.
00:31:42 Cette gangrène atteint le Pérou, la Colombie qui, elle, résiste pas mal,
00:31:48 le Venezuela aussi dans le trafic de drogue et le Mexique.
00:31:53 Et donc il y a des cartels d'une puissance inouïe qui ont fini par infiltrer l'Équateur
00:31:59 depuis déjà deux présidences, si on remonte deux présidences déjà.
00:32:05 Et le pays a donc peu à peu glissé dans plus de pauvreté
00:32:11 et il n'en fallait pas plus pour que le narcotrafique devienne une option
00:32:15 pour des pans entiers de la population qui ont transformé la ville de Guayaquil,
00:32:19 qui est la deuxième ville, en une espèce de médellin de la Colombie d'autrefois.
00:32:25 Et donc ils règnent en maître suprême et là ils ont tenté de faire le coup absolu
00:32:32 comme cela se produit de temps en temps dans des pays d'Amérique latine,
00:32:37 y compris même au Brésil où des prisonniers, des jaules, sont sortis
00:32:43 et ont pris le contrôle de São Paulo pendant plusieurs jours.
00:32:46 Ça c'est il y a seulement une dizaine d'années.
00:32:48 Et donc on est arrivé à ce genre de phénomène.
00:32:50 Mais d'un mot quand même, est-ce que l'armée a les moyens de résister
00:32:53 sans aide, sans assistance extérieure là pour le coup ?
00:32:56 Pour l'instant il l'a, on n'en est pas encore à demander aux États-Unis
00:33:00 de faire un plan Colombie en Équateur, ce qui serait un plan Équateur
00:33:06 où on enverrait des anti-narcos en grand nombre et on infiltrerait
00:33:11 et on polluerait les pollutions de coca etc.
00:33:14 Le président actuel Daniel Noboa a pris exemple sur le Salvador
00:33:19 et le Salvador a trouvé une nouvelle façon d'incarcérer
00:33:24 toutes ces grandes bandes armées.
00:33:27 Là on en a deux en Équateur dont le plus fort, les choneros
00:33:33 qui viennent de la ville de Choné, ont pris le pouvoir.
00:33:36 Le président a essayé de faire ça et avant que ça puisse réussir,
00:33:39 ils se sont tous soulevés partout dans toute l'État.
00:33:42 Irène Tolré, c'est une question que les députés européens
00:33:45 ont à traiter aussi au PEE à Bruxelles, mais là on est quand même
00:33:51 au paroxysme de ce que la guerre des gangs et la guerre du narcotrafic
00:33:55 arrivent à créer, c'est-à-dire prendre le pouvoir,
00:33:58 on n'en est évidemment pas là en Europe, mais il y a quand même
00:34:01 une crainte qui est nourrie et qui nous fait devoir redoubler d'efforts ?
00:34:05 Oui, tout d'abord, le trafic de drogue, ce que nous montrent ces images,
00:34:11 c'est que c'est un danger pour nos démocraties,
00:34:13 c'est un danger pour les citoyens, mais le trafic de drogue,
00:34:16 c'est aussi de l'économie en cash, le cash c'est la corruption,
00:34:20 et derrière on a ça qui arrive avec un nouveau Médellin et tout ça.
00:34:25 Nous, au niveau européen, on n'en fait pas assez.
00:34:28 En novembre, à Anvers, il y a 7,5 tonnes de cocaïne en provenance
00:34:34 de l'Équateur cachées dans des bananes qui ont été saisies.
00:34:38 Donc moi, je suis au Parlement européen, tous les quatre matins,
00:34:41 on a des activistes pour nous dire de ne pas arrêter de manger de la viande
00:34:46 ou de boire de l'alcool, j'aimerais qu'on ait la même énergie
00:34:49 pour dire le trafic de drogue, on veut, au niveau européen,
00:34:52 se donner des moyens pour qu'il ait le truc et arrêter ce danger
00:34:57 pour nos démocraties, notre étoile de droit, nos jeunes,
00:35:01 notre société, notre vie ensemble.
00:35:03 C'est vrai, Yvan, que les ports européens,
00:35:05 on va commencer par celui d'Anvers qu'elle vient de citer,
00:35:08 mais on pourrait parler du Havre également, sont devenus des passoires.
00:35:12 C'est-à-dire qu'on a beau y mettre des moyens,
00:35:14 il y a un tel trafic, un tel flux, que c'est impossible
00:35:16 de contrôler tous les containers.
00:35:18 Mais ça a été très bien dit, maintenant, le trafic de drogue
00:35:21 à travers ces cartels deviennent des dangers pour les démocraties,
00:35:24 pour les démocraties en Amérique du Sud, mais pour les démocraties en Europe.
00:35:27 Vous avez la Belgique qui est atteinte, il y a des pressions telles maintenant
00:35:30 que vous avez parfois même des menaces d'enlèvement.
00:35:32 Il y a des assassinats aussi.
00:35:33 Les Pays-Bas ne sont pas non plus à l'abri.
00:35:35 Et maintenant, la France également est touchée.
00:35:37 Ce qui se passe à Marseille notamment, mais dans d'autres villes également,
00:35:40 on se rend compte que les cartels,
00:35:42 alors peut-être sont-ils un peu moins puissants pour l'instant,
00:35:45 mais je n'en sais rien d'ailleurs, parce qu'en fait, on a assez peu d'éléments,
00:35:48 sont des éléments qui déstabilisent déjà, ne serait-ce que des villes,
00:35:52 qui déstabilisent des pouvoirs et qui, avec la force de corruption de l'argent,
00:35:56 peuvent en effet entraîner certains agents publics à passer de l'autre côté.
00:36:02 D'ailleurs, le bilan qui est adressé de Gérald Darmanin n'est pas fameux,
00:36:06 ni du point de vue de la sécurité.
00:36:08 Vous avez vu qu'il y a 61% ou 63% d'augmentation des violences gratuites
00:36:12 depuis qu'il est arrivé au ministère.
00:36:14 Et malheureusement pour lui, c'est également sous son ministère
00:36:18 que les trafics de drogue, que les cartels,
00:36:21 se sont installés de plus en plus impunément,
00:36:23 notamment dans les grandes villes et singulièrement à Marseille.
00:36:25 Même s'il y avait beaucoup de communication autour de ces fameux points de deal,
00:36:28 notamment à Marseille, c'était celle qui était éradiquée.
00:36:31 Merci beaucoup d'avoir répondu à notre invitation, Hélène Tolré.
00:36:33 Merci à vous, Yvan Réofold, bien sûr, Thomas, vous restez.
00:36:37 Et Harold, vous reviendrez pour nous parler d'un autre conflit qui inquiète.
00:36:41 Ce sont les outils qui tirent depuis le sud du Yémen
00:36:44 et qui ont quand même une capacité de frappe assez incroyable.
00:36:47 Il faut la présence de plusieurs puissances étrangères pour tenter de les neutraliser.
00:36:50 C'est ce que vous nous raconterez aux alentours de 16h.
00:36:53 On marque une courte pause et puis on revient avec le journal de Vincent Vardaige.
00:37:00 De retour avec vous, il est temps de retrouver Vincent Vardaige pour le journal.
00:37:03 Bonjour Vincent. À peine nommé Premier ministre,
00:37:06 Gabriel Attal n'a pas encore la confiance des Français.
00:37:09 Et vous allez voir les chiffres selon notre dernier sondage CSA pour CNews.
00:37:12 52% des Français, effectivement, ne font pas confiance à Gabriel Attal.
00:37:17 Contre eux, 48% en les détaille avec Maxime Leguim, Attile Couvillier-Fleurnoy et Pierre Henneco.
00:37:22 Les Français font-ils confiance à Gabriel Attal comme Premier ministre ?
00:37:27 Non, à 52%. Soit plus d'un Français sur deux.
00:37:31 Et parmi les points de discorde, son jeune âge, préjudiciable pour certains.
00:37:35 De toute manière, c'est lui qui décide de tout Emmanuel Macron.
00:37:39 Donc évidemment, après il prend Gabriel Attal, il est idéal parce qu'il est jeune.
00:37:43 Il sera avant tout au bon vouloir du président qui, je pense, s'implique sur la totalité du sujet.
00:37:50 Alors que pour d'autres, sa jeunesse est un avantage.
00:37:53 Je trouve que c'est génial. Il est jeune, il a la vie devant lui. Moi, je suis ravie.
00:37:59 Je trouve que c'est très bien d'avoir un jeune.
00:38:01 Parce que c'est une conception différente, c'est plus dynamique.
00:38:05 Si les Français sont mitigés sur la nomination de Gabriel Attal, ils ont pourtant quelques attentes bien précises.
00:38:11 Je crois qu'il faut continuer la réforme de l'école comme il a entrepris.
00:38:17 Sur le pouvoir d'achat.
00:38:19 Je pense que le dossier sur la sécurité n'est pas bouclé.
00:38:22 Sur l'échiquier politique, Gabriel Attal est davantage soutenu par les centristes
00:38:27 qui lui accordent leur confiance à hauteur de 68% contre seulement 44% à gauche et 51% à droite.
00:38:34 D'après le même sondage effectué après la nomination d'Elisabeth Borne en mai 2022,
00:38:39 53% des Français lui faisaient confiance, soit 5 points de plus que pour Gabriel Attal.
00:38:44 Et puis dans la série des records, fait notable à 34 ans, il bat celui du plus jeune Premier ministre de la Ve République.
00:38:50 Autre record, Nelly, celui du séjour le plus bref rue de Grenelle.
00:38:54 Six mois en tant que ministre de l'Education nationale et malgré tout son passage a quand même été marqué par quelques mesures fortes.
00:39:00 Marie-Victoire Dedonné.
00:39:02 En six mois à l'éducation, Gabriel Attal était sur tous les fronts.
00:39:07 Interdiction de l'ABAIA, plan choc des savoirs, lutte contre le harcèlement scolaire ou port de l'uniforme.
00:39:14 Mais pour les parents d'élèves, avec les effets d'annonce règne aussi un goût d'inachevé.
00:39:19 Il y a beaucoup de chantiers qui sont en cours, peu ont véritablement été mis en place réellement aujourd'hui.
00:39:25 Et le principal problème qui consiste à pouvoir recruter des enseignants n'a toujours pas été réglé.
00:39:32 Donc la priorité absolue aujourd'hui, c'est de pouvoir recruter suffisamment de personnel qui soit dûment formé.
00:39:38 Gabriel Attal laisse donc derrière lui un ministère en grande difficulté,
00:39:42 confronté à la plus grave crise de recrutement jamais connue.
00:39:45 Si on ne résout pas ça, on peut avoir les plus belles idées pédagogiques de la terre.
00:39:49 Si on n'arrive pas à embaucher les personnels pour les mettre en œuvre, ça restera l'être morte.
00:39:54 Le syndicat salue pourtant son sens de l'écoute et son investissement.
00:39:58 Lui-même travaillait beaucoup les dossiers et que ce n'était pas inintéressant d'avoir un ministre
00:40:03 qui était quand même un poids lourd du gouvernement, qui était quelqu'un qui maîtrisait la politique.
00:40:07 Gabriel Attal s'est engagé à emmener avec lui à Matignon la cause de l'école
00:40:12 et ainsi prouver qu'il n'aura pas fait de l'éducation nationale un simple marche-pied, faire Matignon.
00:40:17 De son côté, Gérald Darmanin, qui est donc toujours ministre de l'Intérieur,
00:40:21 a nommé Céline Berton à la direction générale de la sécurité intérieure.
00:40:26 À cette occasion, Gérald Darmanin est revenu sur la menace terroriste.
00:40:30 En France, la menace extérieure se reconstitue, selon lui.
00:40:33 Cette menace existe et si nous savons qu'il n'y a pas encore aujourd'hui totalement,
00:40:40 de manière extrêmement professionnelle, la possibilité de s'organiser pour mener ce genre de commando
00:40:46 comme en 2015-2016, il y a l'intention, qui est celle des organisations terroristes,
00:40:52 pour lesquelles nous avons des renseignements et sur lesquelles nous travaillons
00:40:56 avec l'ensemble des cercles du service de renseignement et nous mettons,
00:41:00 avec nos amis des États étrangers européens, des mesures d'entrave extrêmement fortes.
00:41:06 Il y a à la fois une menace endogène, une menace parmi nous, des ennemis de l'intérieur
00:41:10 que nous combattons, que vous connaissez malheureusement,
00:41:13 et puis il y a une menace exogène extérieure de commandos qui veulent se recréer,
00:41:16 qui veulent frapper la France.
00:41:18 À moi la page justice avec le procès de ce qu'on a appelé les voleurs du trocadéro,
00:41:22 qui a débuté hier.
00:41:23 Il s'agit de six ressortissants algériens qui sont accusés d'avoir poussé des mineurs isolés
00:41:29 à voler près de la tour Eiffel grâce à l'utilisation de psychotropes.
00:41:33 Plusieurs dizaines d'enfants en auraient été victimes.
00:41:36 Seuls 17 ont été identifiés.
00:41:38 Les détails avec Tanguy Hamon et Bamba Gueye.
00:41:40 Ils avaient fait du parvis du trocadéro leur terrain privilégié
00:41:44 pour pousser des mineurs isolés à commettre des vols.
00:41:47 Six Algériens en situation irrégulière sont jugés sept semaines à Paris.
00:41:51 Ils sont accusés d'avoir rendu accro à la drogue et aux psychotropes
00:41:54 ces mineurs venus du Maghreb
00:41:56 et de leur fournir leur dose en échange du butin des vols, téléphone ou bijoux.
00:42:00 Un lien de dépendance que réfute l'avocat d'un des prévenus.
00:42:03 Le lien qui existe entre eux c'est qu'ils sont un peu dans la même situation.
00:42:06 Que ce soit les partis civils ou les prévenus,
00:42:12 ce sont des personnes qui sont arrivées assez récemment en France
00:42:17 et qui ne sont pas insérées dans la société
00:42:21 et qui pour subvenir à leurs besoins commettent certaines infractions.
00:42:26 Pour les avocats des mineurs qui se sont portés parti civil,
00:42:30 ce procès doit permettre de reconnaître leurs clients comme des victimes.
00:42:33 Quand un petit mineur se fait arrêter, il ne va pas forcément être prolongé.
00:42:37 Il bénéficie d'aménagements législatifs et procéduraux
00:42:41 qui font que c'est plus simple pour lui.
00:42:43 On se dit qu'on envoie les mineurs, les enfants, commettre les infractions.
00:42:48 C'est eux qui vont se faire arrêter et en réalité on ne va jamais aller nous chercher,
00:42:52 nous, majeurs, qui sommes un peu les organisateurs de tout ça.
00:42:56 Le procès doit se tenir jusqu'à la fin de la semaine.
00:43:00 On va parler des EHPAD qui sont de plus en plus en difficulté financière.
00:43:05 Cela à cause de l'envolée spectaculaire des charges d'un côté
00:43:08 et des loyers encadrés de l'autre.
00:43:10 Même si les collectivités locales et les agences régionales de santé
00:43:14 mettent la main à la poche, de nombreux établissements
00:43:16 restent en grosse difficulté financière.
00:43:18 Exemple à Dompierre-sur-Yon en Vendée avec Michael Chaillot.
00:43:21 Sur les 26 places de l'EHPAD La Bienvenue,
00:43:24 seules trois sont encore occupées par des personnes âgées.
00:43:27 La structure fermera définitivement ses portes la deuxième quinzaine de janvier.
00:43:32 Tous les résidents et personnels sont replacés dans d'autres établissements.
00:43:36 La Bienvenue était devenue trop petite pour résister à l'envolée des charges fixes.
00:43:41 Lorsqu'on fait face à une alimentation qui prend 13% moyenne,
00:43:45 le coût de l'énergie a fortement augmenté en 2022-2023.
00:43:51 Là, on atteignait près de 15 000 euros par résident.
00:43:56 Soit 690 000 euros de déficit cumulé.
00:44:00 Selon l'association des directeurs d'EHPAD de Vendée,
00:44:03 15 établissements sont dans le rouge dans le département
00:44:05 et 8 ont dû solliciter une aide d'urgence.
00:44:08 L'augmentation de 5% des dotations du département et de l'ARS
00:44:12 se révèle insuffisante.
00:44:14 Le risque ultime, c'est la fermeture de l'établissement
00:44:17 ou que les établissements publics, majoritaires en France,
00:44:21 soient vendus à des entreprises privées, des groupes privés.
00:44:26 Mais vous ne pouvez pas fermer un établissement du jour au lendemain.
00:44:30 Qui va s'occuper de ces personnes âgées ?
00:44:33 L'autre solution, c'est d'augmenter le prix de l'hébergement.
00:44:36 Et ça a déjà commencé, au risque d'écarter les personnes âgées
00:44:40 aux pensions de retraite les plus limitées.
00:44:44 Et c'est parti pour l'actualité sportive.
00:44:46 Nelly, première question de l'année.
00:44:55 On va parler des experts, des barjots, des artistes.
00:44:58 Mais bien sûr, il s'agit de handball.
00:45:01 Effectivement, l'Euro 2 en France commence en Allemagne.
00:45:04 Il va falloir commencer par battre la Macédoine du Nord ce soir
00:45:07 pour viser le titre. Regardez.
00:45:10 Pas la plus prestigieuse des compétitions, mais peut-être la plus compliquée.
00:45:14 Voilà 10 ans que l'Euro échappe au palmarès des Bleus.
00:45:17 Mais pourquoi donc ?
00:45:18 Le niveau de cette compétition est pour moi le plus relevé des 3 potentiels
00:45:22 avec le championnat du monde et les Jeux.
00:45:24 Ce qui se fait de plus dur physiquement, mentalement.
00:45:27 Une densité folle.
00:45:29 Chaque match, voilà, est au coup près.
00:45:31 Et quand ils ne le sont pas, ils revêtent tout de même un caractère singulier.
00:45:35 La France n'est pas payote de l'Euro et pourtant,
00:45:37 c'est bien elle qui ouvre le bal de la compétition ce soir
00:45:40 face à la Macédoine du Nord avec attendu pour l'occasion
00:45:43 un record d'affluence pour un match de handball.
00:45:46 Ça va engager de la même façon le championnat d'Europe
00:45:49 et nous lancer dans le Grand Bain immédiatement.
00:45:52 Le Grand Bain, il connaît pour y avoir constamment trempé les 20 dernières années.
00:45:57 En Allemagne, Nikola Karabatic poursuivra sa tournée d'adieu au monde du handball.
00:46:01 Lui qui mettra un terme à son immense carrière cette année
00:46:04 avec derrière lui un immense palmarès et l'admiration de ses pères.
00:46:08 Je le mets au niveau d'un lébron.
00:46:10 C'est le grand frère, je le guide, c'est le sage.
00:46:14 J'aurai le privilège de dire plus tard à mes enfants ou autres
00:46:17 que j'ai joué avec le plus grand joueur de tous les temps.
00:46:21 J'ai la chance d'avoir fait beaucoup de matchs avec lui
00:46:24 et je ne veux pas que ça s'arrête entre guillemets.
00:46:28 Pour mieux accepter l'inéluctable, quoi de mieux que de se quitter
00:46:31 sur un doublé euro-gio inédit dans l'histoire du handball tricolore.
00:46:35 Petite pause, le temps d'installer nos prochains invités.
00:46:44 On va parler politique bien sûr après la nomination de Gabriel Attal.
00:46:48 On verra qu'il n'a pas eu instantanément la confiance des Français
00:46:51 malgré le capital notoriété dont il bénéficie.
00:46:55 Et puis on verra aussi que la formation du gouvernement à proprement parler
00:46:59 risque de prendre encore un petit peu de temps.
00:47:02 De retour avec vous pour entamer la partie débat de notre émission.
00:47:07 Vincent Roy est avec nous. Bonjour Vincent.
00:47:09 J'ai plaisir à vous retrouver sur ce plateau.
00:47:11 Thomas Bonnet bien sûr est resté. On va entamer la partie politique avec vous.
00:47:14 Dans un instant on accueille aussi Guilhem Carayon.
00:47:17 Vous êtes président des Jeunes Républicains et porte-parole Les Républicains.
00:47:21 Stéphane Vogeta, bonjour, bienvenue à vous.
00:47:23 Député des Français établis hors de France, apparenté Renaissance et à vos côtés.
00:47:28 David Mauvieux, bonjour, bienvenue.
00:47:30 Député Rassemblement National de L'Heure.
00:47:32 L'Heure, un département qui a été mis à rude épreuve avec les intempéries.
00:47:36 Ça va, ça va mieux, ça s'arrange un peu ?
00:47:38 Écoutez, ça s'arrangeait un petit peu.
00:47:39 Je vous avoue que pour venir vous voir ce matin, j'ai eu des chutes de neige sur l'autoroute.
00:47:42 Donc l'autoroute qui était propre redevenait plus difficile.
00:47:46 Donc je pense qu'il faut appeler les Eurois à rester quand même prudents.
00:47:49 Les Normands en général.
00:47:50 Et les Eurois à rester prudents parce que les routes ne sont quand même pas belles.
00:47:52 Alors on aura peut-être l'occasion de reparler tout à l'heure
00:47:54 de ce qui s'agira du déplacement aussi de Gabriel Attal dans le Pas-de-Calais.
00:47:58 Alors évidemment, vous l'aurez compris, on va beaucoup parler de Matignon
00:48:00 qui a ce nouveau Premier ministre depuis 24 heures.
00:48:03 Mais ici on attend toujours la formation de son gouvernement.
00:48:05 Et là aussi, on a compris que ça prendrait encore quelques jours.
00:48:08 Peut-être même devons-nous attendre le sortir du week-end.
00:48:11 Hier, Élisabeth Borne a donc passé le flambeau à celui qui fut son ministre de l'Éducation
00:48:16 qui s'est aussitôt rendu dans le Pas-de-Calais pour se mettre au travail.
00:48:20 Mais on va surtout s'intéresser cet après-midi à la perception de cette nomination.
00:48:23 Parce qu'évidemment, on a aussitôt sondé les Français.
00:48:26 On ne peut pas dire que ce soit un parfait inconnu.
00:48:28 Il n'est pas arrivé là totalement par hasard, Gabriel Attal.
00:48:31 Mais sont-ils satisfaits, les Français, de cette accession à la tête du gouvernement ?
00:48:36 Regardez le résultat de cette enquête CSA pour CNews.
00:48:39 Les Français font-ils confiance à Gabriel Attal comme Premier ministre ?
00:48:44 Non, à 52%.
00:48:46 Soit plus d'un Français sur deux.
00:48:48 Et parmi les points de discorde, son jeune âge, préjudiciable pour certains.
00:48:52 De toute manière, c'est lui qui décide de tout, Emmanuel Macron.
00:48:56 Donc évidemment, après, il prend Gabriel Attal.
00:48:59 Il est idéal parce qu'il est jeune.
00:49:00 Il sera avant tout au bon vouloir du président qui, je pense, s'implique sur la totalité du sujet.
00:49:08 Alors que pour d'autres, sa jeunesse est un avantage.
00:49:11 Je trouve que c'est génial. Il est jeune. Il a la vie devant lui. Moi, je suis ravie.
00:49:17 Je trouve que c'est très bien d'avoir un jeune.
00:49:19 Je pense que c'est une conception différente. C'est plus dynamique.
00:49:23 Si les Français sont mitigés sur la nomination de Gabriel Attal,
00:49:26 ils ont pourtant quelques attentes bien précises.
00:49:29 Je crois qu'il faut continuer la réforme de l'école, comme il l'a entrepris.
00:49:35 Sur le pouvoir d'achat.
00:49:37 Je pense que le dossier sur la sécurité n'est pas bouclé.
00:49:40 Sur l'échiquier politique, Gabriel Attal est davantage soutenu par les centristes
00:49:44 qui lui accordent leur confiance à hauteur de 68%.
00:49:47 Contre seulement 44% à gauche et 51% à droite.
00:49:51 D'après le même sondage effectué après la nomination d'Elisabeth Borne en mai 2022,
00:49:56 53% des Français lui faisaient confiance, soit 5 points de plus que pour Gabriel Attal.
00:50:01 Guillaume Carayon, la jeunesse ne fait pas tout.
00:50:04 Je sais que je ne devrais pas vous dire ça.
00:50:06 Néanmoins, il faudra peut-être attendre de voir quel est son discours de politique générale
00:50:12 pour affiner un petit peu.
00:50:14 Le problème, c'est que la vraie question qui se pose aujourd'hui, c'est
00:50:17 aura-t-il les coups des franches pour faire ce qu'il veut ?
00:50:20 Est-ce qu'on va lui laisser un champ d'action ?
00:50:23 C'est ça, au fond, la vraie question qui se pose autour de Gabriel Attal.
00:50:26 D'abord, nous, aux Républicains, on souhaite évidemment bon courage au Premier ministre dans sa mission.
00:50:30 Mais moi, je crois que c'est un choix de cosmétique.
00:50:32 Et qu'en réalité, la dame qui a été interviewée le montrait très bien.
00:50:34 C'est Emmanuel Macron, le président de la République, qui va continuer à décider de tout sur tous les sujets.
00:50:39 Et moi, je vois Gabriel Attal plutôt comme un clone d'Emmanuel Macron
00:50:42 qui est là pour exécuter la volonté du président de la République,
00:50:45 mais qui ne va pas déroger à la règle qui a été fixée par le président de la République.
00:50:49 Donc, je pense qu'on est passé d'une femme qui vient de la gauche,
00:50:52 macroniste, pur jus, qui a été loyale, on peut le reconnaître, jusqu'au bout avec le président de la République,
00:50:56 Elisabeth Borne, à un homme qui vient de la gauche, qui vient du PS,
00:50:59 qui a été pendant 10 années au Parti Socialiste,
00:51:01 et qui est également un affidé du président de la République.
00:51:04 Donc, est-ce qu'il y aura un vrai changement ? Je ne crois pas.
00:51:07 On change des hommes, certes, mais on ne change pas la politique pour la nation.
00:51:10 Stéphane Vegeta, pour la défense, quand même.
00:51:12 On a pu le reprocher, son côté véléitaire.
00:51:14 Alors, Sarti a eu beau insister hier sur le fait qu'il ne va pas laisser en déshérence le ministère de l'Éducation nationale,
00:51:20 on a même cru à l'instant qu'on allait lui accoler ce ministère à Matignon.
00:51:25 Donc, il a eu fort taux fait de mettre en avant cet aspect-là.
00:51:29 Néanmoins, il y a ce côté un peu touche-à-tout.
00:51:32 J'entame ceci, je fais un peu de saupoudrage là,
00:51:35 je pose deux ou trois actes formes, enfin, qui ne sont pas très compliqués à imprimer auprès des Français.
00:51:39 Je pense à la Baïa, bien évidemment, là, tout le monde était à peu près d'accord.
00:51:43 Et puis, je m'esquive et je vais ailleurs.
00:51:46 Il y a un côté abeille qui butine un peu chez Gabriel Attal.
00:51:48 Non, moi, je trouve qu'il a les qualités, effectivement, de la jeunesse,
00:51:53 de l'enthousiasme qu'il apporte et qu'il a toujours apporté au gouvernement.
00:51:58 Je pense qu'il y a une méthode Attal qu'on va apprendre à mieux connaître.
00:52:01 Au-delà de la communication pure ?
00:52:03 Au-delà de la communication, parce que ce qu'il a fait, par exemple, au ministère de l'Éducation nationale,
00:52:06 effectivement, je suis d'accord avec vous, il aurait pu y rester plus longtemps.
00:52:09 Je pense que les Français souhaitaient qu'il reste plus longtemps au ministère de l'Éducation nationale.
00:52:12 Et les syndicats aussi.
00:52:13 Et je ne suis pas sûr que si lui avait, il y a cinq mois,
00:52:17 je ne suis pas sûr que Gabriel Attal pensait déjà qu'il ne ferait que cinq mois au ministère de l'Éducation nationale.
00:52:21 En l'occurrence, quand on vous propose Matignon, je pense que c'est quelque chose qu'il ne refuse pas.
00:52:25 Mais la méthode Attal, en particulier ce qu'on a vu au ministère de l'Éducation nationale,
00:52:28 c'est quelqu'un qui est disposé à taper dans la fourmilière,
00:52:31 à faire le constat qu'après des années d'immobilité, de parole plutôt que d'acte,
00:52:35 il est venu le moment d'agir, de changer quelques-unes des règles
00:52:41 qui jusqu'à maintenant prévalaient dans un système qui, malheureusement,
00:52:45 démontrait plus ses défauts que ses qualités.
00:52:48 Et à partir de là, je pense que, notamment, le regain d'autorité qu'il met dans les mains des professeurs,
00:52:52 le retour du mérite pour le passage au lycée,
00:52:56 ce sont des choses qui démontrent une volonté de taper dans la fourmilière,
00:53:00 d'aller en dehors des sentiers battus.
00:53:01 Et j'espère qu'il va continuer sur ce chemin.
00:53:03 Alors, je vous propose d'écouter ce que pense Louis Alliot, le maire de Perpignan.
00:53:08 De Gabriel Attal, il était l'invité de l'heure des pros ce matin.
00:53:11 La jeunesse, à elle seule, ne veut pas conditionner la réussite totale.
00:53:16 Ça, c'est le premier point.
00:53:17 Mais il est vrai que dans cette génération, il y a des jeunes gens talentueux.
00:53:22 Attal en fait partie. Il n'est pas sectaire.
00:53:25 Il n'est pas sectaire.
00:53:27 Pour quelqu'un formé à gauche, c'est rare.
00:53:29 En général, le Parti socialiste, je peux vous dire, c'est la réalité.
00:53:33 Il n'est pas sectaire. Il est plutôt courtois.
00:53:36 Moi, je l'ai eu dans un débat.
00:53:38 C'est un jeune homme de son temps.
00:53:40 Et j'espère qu'il gardera aussi cet esprit démocratique
00:53:45 et cet esprit de dialogue avec ses concurrents politiques.
00:53:48 Kevin Meuvieux, je dois dire que c'est l'un des rares dans votre famille politique
00:53:51 qui lui trouve quelque qualité ou circonstance atténuante depuis hier,
00:53:55 depuis qu'on vous interroge les uns et les autres.
00:53:57 Il dira quand même, pour mettre un peu de mesure un peu plus loin,
00:54:00 le problème, ce n'est pas le casting, c'est l'impulsion présidentielle.
00:54:03 Et pour Louis Alliot, il n'y en a pas. Vous êtes d'accord avec lui ?
00:54:05 Je suis d'accord avec lui, oui et non.
00:54:08 Je dirais plutôt que le problème, c'est l'impulsion présidentielle quand elle existe.
00:54:12 Et c'est plus ça le problème.
00:54:14 En réalité, ce que dit Louis Alliot, ce n'est pas totalement faux.
00:54:16 Moi, Gabriel Attal, je l'ai un petit peu pratiqué,
00:54:18 puisqu'il a été pendant presque un an et demi ministre des Comptes publics.
00:54:21 Je suis en commission des finances.
00:54:23 Je suis en charge du suivi de la dette de l'État.
00:54:25 Donc, effectivement, il a eu trois de mes rapports.
00:54:28 Et donc, j'ai pu le suivre.
00:54:30 Donc, effectivement, je reconnais les qualités que Louis Alliot a évoquées.
00:54:34 Gabriel Attal est un des moins sectaires.
00:54:36 On peut discuter de façon courtoise avec lui.
00:54:38 Maintenant, c'est aussi un politique, un vrai.
00:54:42 C'est-à-dire qu'il a le sens de la formule.
00:54:44 Il sait les idées qui plaisent aux Français, donc il sait les exprimer.
00:54:47 Par contre, il ne sait pas les appliquer.
00:54:49 On a eu la baïa, d'accord, qui a été effectivement appliquée.
00:54:51 Mais si on reprend l'époque où moi, je l'ai connue,
00:54:53 donc au ministère des Comptes publics,
00:54:55 il nous avait parlé de la carte vitale biométrique
00:54:57 pour plus de contrôles qu'il n'a pas faite.
00:54:59 Il nous a parlé de la fin du versement des retraites à l'étranger
00:55:01 qu'il n'a pas faite, alors qu'il a été un an et demi au ministère.
00:55:03 Donc, il avait le temps quand même de prendre des mesures.
00:55:05 Donc, voilà, il a, et ça l'aidera certainement,
00:55:08 et c'est peut-être pour ça qu'il a été choisi,
00:55:10 défacilité à parler, et je dis bien à parler,
00:55:13 défacilité à parler droite ou à parler RN.
00:55:15 Mais dans les actes, il ne se passe rien.
00:55:17 Et c'est peut-être pour ça que sa cote de popularité
00:55:19 est un peu inférieure à celle d'Elisabeth Borne à l'époque,
00:55:21 parce que les Français, petit à petit, comprennent ce qui se passe,
00:55:23 voient qu'entre ce qu'on dit et ce qu'on fait,
00:55:25 il y a une différence au niveau du gouvernement.
00:55:27 Maintenant, s'il fait mieux qu'Elisabeth Borne,
00:55:30 j'ai envie de dire tant mieux, mais on ne va pas se leurrer.
00:55:34 C'est le président qui décide, ça l'a toujours été.
00:55:38 - Ça reste un exécutant. - Il est élu, voilà.
00:55:40 Donc, Emmanuel Macron décide, il exécute.
00:55:42 Maintenant, reste à voir s'il sera comme Elisabeth Borne,
00:55:45 c'est-à-dire un chef de cabinet ministériel
00:55:47 qui exécute purement et simplement ce que le président de la République lui demande,
00:55:50 ou est-ce qu'il aura un petit peu plus de courage et d'audace
00:55:53 comme on essaye de lui prêter sur certains plateaux depuis hier.
00:55:55 On verra ça dans les mois à venir.
00:55:57 - Alors, je vous propose qu'on s'intéresse aussi à la formation du gouvernement,
00:56:00 dont on a compris que ça allait prendre un petit peu de temps.
00:56:02 Et c'est Élodie Huchard, à l'Élysée, qui va nous expliquer sans doute pourquoi.
00:56:06 Bonjour, Élodie. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que les deux hommes,
00:56:09 se comprendre Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
00:56:12 ont plaisir à dîner et déjeuner ensemble.
00:56:15 En tout cas, il y a deux rendez-vous de travail qui se sont enchaînés autour d'une table.
00:56:20 On a l'impression qu'il y a du pain sur la planche, en effet.
00:56:23 - Oui, évidemment, il y a eu ce dîner, Nélie, vous le rappelez,
00:56:28 en fait des rendez-vous qui ont lieu à quatre.
00:56:30 Le président de la République, le Premier ministre, évidemment,
00:56:32 mais aussi le secrétaire général de l'Élysée
00:56:34 et le directeur de cabinet du Premier ministre.
00:56:36 Hier, le dîner a duré jusqu'à environ une heure du matin.
00:56:39 Évidemment, il faut composer ce gouvernement.
00:56:42 Alors, pour l'instant, l'hypothèse qui tient d'accord, d'attention,
00:56:44 soyons très prudents, on sait que tout peut changer.
00:56:46 Ce serait la composition du gouvernement demain
00:56:48 et un conseil des ministres vendredi.
00:56:50 Mais dans l'entourage du chef de l'État, on nous dit que rien n'est figé,
00:56:53 ni sur le moment, ni sur le nombre de ministres.
00:56:55 On parle beaucoup d'un gouvernement resserré.
00:56:58 C'est ce qu'on entend à chaque remaniement, qu'il y aura moins de ministres.
00:57:00 Et à chaque fois, on a une liste assez longue entre les ministres,
00:57:03 les ministres délégués, les secrétaires d'État.
00:57:05 Pas de consigne particulière de ce côté-là,
00:57:07 ni sur le périmètre des ministères.
00:57:09 Est-ce qu'il y aura des ministres qui auront un périmètre plus large
00:57:11 pour être récompensés ou consolés de ne pas avoir été
00:57:14 Premier ministre ? C'est fort possible.
00:57:16 Certains qui pourraient perdre aussi une partie de leurs attributions.
00:57:19 Effectivement, ce qu'on nous dit, c'est que les deux hommes travaillent bien ensemble,
00:57:22 qu'ils ont eu l'occasion aussi de beaucoup discuter ensemble
00:57:24 quand Gabriel Attal était ministre de l'Éducation.
00:57:26 Le président, personnellement, a eu des réunions, seul à seul,
00:57:29 avec l'ancien ministre de l'Éducation sur l'Abaya,
00:57:31 sur le choc des savoirs.
00:57:33 Un moyen, nous dit-on, dans l'entourage des deux hommes,
00:57:35 de savoir s'ils étaient capables ou pas de travailler ensemble.
00:57:38 En tout cas, le déjeuner qui a lieu encore,
00:57:40 je vous parle derrière moi, ne devrait plus tarder de se terminer
00:57:43 parce que Gabriel Attal doit aller rejoindre son ministre de l'Intérieur,
00:57:46 Gérald Darmanin. Ils sont en route pour Hermon.
00:57:48 On a déjà vu passer le cortège de Gérald Darmanin,
00:57:51 et j'entends derrière moi les voitures qui commencent petit à petit
00:57:53 à s'activer pour que le Premier ministre rejoigne Hermon dans le Val d'Oise.
00:57:56 Merci beaucoup, et on y sera évidemment avec nos caméras cet après-midi
00:57:59 à Hermon aux alentours de 16h30, sans doute pour une prise de parole
00:58:03 qu'on va guetter avec attention, parce qu'on sait que ces deux-là
00:58:06 ne sont pas forcément très amis.
00:58:08 Pour poursuivre le propos d'Élodie Huchard,
00:58:11 ça pourrait intervenir un petit peu plus tôt que prévu.
00:58:14 Il y a plusieurs aspects intéressants aussi, c'est-à-dire cette idée,
00:58:17 cette entienne du gouvernement resserré qui, effectivement,
00:58:19 à chaque fois est ressortie, et qui, de fait, n'arrive jamais.
00:58:22 C'est-à-dire qu'on va peut-être supprimer à la marge un ministère.
00:58:25 Oui, parce qu'il faut dissocier les ministres d'État, les secrétaires d'État.
00:58:29 Donc, en fait, si on parle de gouvernement resserré,
00:58:31 on parle de 15 ministres. En fait, on est aujourd'hui à 16,
00:58:35 donc on serait à peu près dans les mêmes chiffres.
00:58:38 L'objectif, c'est vendredi. On se rappelle quand même que l'été dernier,
00:58:41 ça avait mis beaucoup de temps avant de se décanter,
00:58:43 et le remaniement avait été nettement plus réduit que celui qui nous attend.
00:58:47 On le répète à chaque fois, il faut respecter les équilibres
00:58:50 au sein de la majorité, ne pas froisser ni Horizon, ni le Modem,
00:58:54 qui sont influents au sein de la majorité présidentielle.
00:58:57 Majorité relative, il faut le rappeler.
00:58:59 D'ailleurs, Gabriel Attal, ce sera sans doute le chantier
00:59:02 qu'on aura à affronter le plus rapidement,
00:59:04 celui de gérer cette majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:59:08 Disons-le, son profil n'est pas de nature à élargir.
00:59:11 Cette majorité, là où quelqu'un issu peut-être de la droite
00:59:14 aurait pu justement faire la passerelle.
00:59:15 Même si on a entendu l'opposition, en l'occurrence, Éric Chetty,
00:59:18 dire "nous, nous travaillerons en bonne intelligence,
00:59:20 nous serons ouverts et responsables".
00:59:23 Vincent Roy, qu'est-ce que ça vous inspire,
00:59:25 toutes ces manœuvres pour tenter de composer un gouvernement,
00:59:28 en espérant que ça ne la couche pas d'une souris,
00:59:30 parce que quand même, on prend du temps.
00:59:32 D'abord, sur Gabriel Attal, je le trouve tous un peu dur.
00:59:35 Laissons-lui le temps d'arriver.
00:59:37 Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les Français.
00:59:39 Il est à peine aux commandes que déjà, on lui saute dessus,
00:59:44 en lui prétend soit une incapacité à faire des choses, soit réformer.
00:59:50 Ces détracteurs ont dit qu'ils s'étaient appuyés
00:59:52 à la fois sur la BAYA, sur les groupes de niveau
00:59:56 pour l'éducation nationale,
00:59:58 sur le Conseil supérieur de l'éducation,
01:00:00 en disant "finalement, c'était le Conseil supérieur de l'éducation,
01:00:04 le fameux CSE, dont vous savez que c'est un organe indépendant
01:00:07 qui dépend du ministère, qui avait donné toutes ces indications
01:00:10 et qui n'a fait que les suivre".
01:00:11 Enfin, en tous les cas, écoutez, il est arrivé,
01:00:14 il a imposé le fait qu'on ne porte plus la BAYA à l'école.
01:00:20 Certes, il y avait des pressions, certes,
01:00:22 le Conseil supérieur de l'éducation l'avait préconisé,
01:00:25 mais enfin, il l'a fait.
01:00:27 Ça nous a changé, pardonnez-moi,
01:00:29 mais ça nous a changé de l'immobilisme total d'un Papendiaï.
01:00:33 Donc, ce que je note...
01:00:34 - Après, ce n'était pas très dur de reprendre son BAYA,
01:00:36 on partait très très loin quand même.
01:00:38 - Quand j'ai dit immobilisme, c'est parce qu'aujourd'hui,
01:00:40 j'ai décidé que j'étais gentil.
01:00:41 - Oui, je vois ça, je note ça.
01:00:44 - En tous les cas, il nous a montré des signes qui étaient positifs.
01:00:48 Alors certes, il est sous la coupe rangée.
01:00:51 Vous savez, Jupiter n'est pas très drôle avec ses enfants,
01:00:54 donc il est sous la coupe rangée d'Emmanuel Macron.
01:00:57 On va voir comment ça se passe.
01:00:58 Il me semble avoir fait montre d'un certain caractère.
01:01:02 Effectivement, le type est doué, il communique bien,
01:01:05 il ne parle pas techno.
01:01:07 Bon, il a quand même mille qualités, il sait serrer les mains,
01:01:10 il est en empathie, on l'a vu parler.
01:01:12 - Je vous coupe, justement, vous parlez de serrer les mains,
01:01:14 il est là, à Ermonde, dans le Val d'Oise.
01:01:16 - Voilà, vous avez vu, il a un côté un peu charlotroi.
01:01:19 Vous avez vu, il serre les mains, bien bon.
01:01:21 - Il serre les mains devant l'Elysée.
01:01:22 - Ah, pardon, il devait aller à Ermonde, dans le Val d'Oise.
01:01:25 - Il est là, devant l'Elysée.
01:01:26 - Il ne s'allume pas, mais il s'allume devant l'Elysée.
01:01:28 - Il y a un trottoir, il n'y a pas de trottoir qui ressemble plus à un autre trottoir.
01:01:31 - Vous avez l'atelier de l'Elysée derrière.
01:01:32 - Bon, voilà, allez, voilà.
01:01:33 Donc là, il est en train déjà de serrer les mains,
01:01:36 il est en train de partir, donc avec Gérald Darmanin,
01:01:39 vers ce commissariat de Ermonde, dans le Val d'Oise,
01:01:41 où on le retrouvera, a priori, dans une heure.
01:01:43 Pardon, je vous avoue que vous l'avez fait.
01:01:44 - Manifestement, ce garçon plaît beaucoup.
01:01:46 Alors, je vous le redis, laissons-le arriver, on va voir.
01:01:50 Quelle marge de manœuvre va lui laisser le président de la République ?
01:01:54 Parce que c'est là toute la question.
01:01:55 Est-ce qu'il va pouvoir vraiment intervenir et faire bouger les choses ?
01:01:58 Laissons-lui un peu de temps.
01:01:59 - Vous voulez compléter son propos, ou peut-être le reprendre,
01:02:01 parce que j'imagine que vous n'êtes pas tout à fait d'accord avec le portrait
01:02:03 qui est brossé, décidément, je vais y arriver, de Gabriel Attal.
01:02:06 - Non, mais effectivement, si on le juge en comparant à Papendiaï,
01:02:10 qui était un ministre wokiste à l'Éducation nationale,
01:02:12 oui, effectivement, c'est mieux.
01:02:13 Mais bon, heureusement, parce qu'on partait vraiment de très loin.
01:02:16 Moi, je pense que Gabriel Attal, c'est un ministre qui était bon pour ouvrir les dossiers.
01:02:20 Il sent les coûts et il sait qu'il faut parler à la droite
01:02:23 parce que la France est majoritairement à droite aujourd'hui.
01:02:25 L'opinion publique est sensible aux questions d'autorité de l'État.
01:02:28 Et donc, c'est pour ça typiquement qu'il s'est investi
01:02:30 sur le rétablissement de l'autorité à l'école.
01:02:32 Mais je pense qu'il ne s'occupe pas bien des dossiers quand il doit s'en occuper.
01:02:35 C'est-à-dire que sur l'exécution des dossiers, il n'est pas bon.
01:02:37 Il a été ministre des Comptes publics pendant un an.
01:02:39 On est les champions de tous les déficits, publics, commerciaux.
01:02:43 Quand l'Allemagne dégage un excédent commercial,
01:02:45 champion de la dette, champion des prélèvements obligatoires.
01:02:48 Donc, honnêtement, quand on regarde son bilan sur le ministère
01:02:50 sur lequel il a été pendant un an et pas quatre mois,
01:02:52 parce que l'éducation nationale, c'était quatre mois,
01:02:54 les résultats ne sont pas fameux.
01:02:56 Stéphane Vogeta, en d'autres termes, ça s'appelle la communication.
01:02:58 Quand on lance les choses et puis qu'après, on ne fait pas le service après-vente,
01:03:02 si je puis dire, ça reste un coup d'épée dans l'eau.
01:03:06 C'est le fait des grands communicants.
01:03:08 On va voir, ce sera à son successeur, il ou elle, de poursuivre le chemin qui a été ouvert.
01:03:14 Maintenant, ce que j'ai envie de dire, c'est qu'effectivement,
01:03:16 les Français, pour l'instant, lui donnent le bénéfice du doute, c'est du 50-50.
01:03:20 On va voir. Moi, ce que je sais, c'est qu'effectivement,
01:03:22 après un an et demi de gouvernement, Elisabeth Borne,
01:03:26 sous une situation complexe, pour la première fois dans la Ve République,
01:03:29 on a un président non pas qui cohabite avec un gouvernement d'opposition,
01:03:32 mais qui cohabite avec une assemblée où il n'y a qu'une majorité relative.
01:03:36 Effectivement, il y a une certaine usure du quinquennat, déjà.
01:03:38 Et on va voir dans quelle mesure Gabriel Attal, d'abord,
01:03:41 sera capable de rassembler sa majorité et aussi d'élargir cette majorité
01:03:45 ponctuellement sur certains textes, sur certains projets de loi.
01:03:48 Et d'ailleurs, moi, j'espère que ça va durer quelques jours encore,
01:03:50 cette composition, enfin, ces débats, ces manœuvres,
01:03:53 comme vous les appelez, de composition du gouvernement,
01:03:54 parce que j'espère bien qu'en ce moment, il y a aussi un dialogue
01:03:57 avec des partis d'opposition responsables, d'opposition qui ont vocation
01:04:00 à être des partis de gouvernement, pour éventuellement parler de coalition.
01:04:03 Parce que je trouve que ce qui nous fait défaut en France,
01:04:05 c'est la culture de la coalition gouvernementale.
01:04:07 Moi, je pense que si aujourd'hui, les responsables LR
01:04:09 ou les responsables socialistes ou écologistes
01:04:11 arrivaient à Matignon ou à l'Elysée et disaient, vous savez quoi ?
01:04:14 Voici une liste de requêtes, de demandes d'exigence.
01:04:17 Si vous êtes d'accord, si nous sommes d'accord sur ces points,
01:04:19 on serait disposés à bâtir une plateforme.
01:04:21 - Vous savez, c'est votre prisme de député des Français établisseurs de France.
01:04:24 Vous voyez ce qui se passe dans d'autres pays.
01:04:25 Votre circonscription, ça compte pour vous.
01:04:26 - C'est l'Espagne, notamment.
01:04:27 - L'Espagne, Portugal, bon.
01:04:28 OK, ce n'est peut-être pas l'exemple idéal, mais quand même,
01:04:32 il y a une autre culture qui n'est pas dans l'ADN de la politique française.
01:04:36 - Effectivement, mais en même temps, on réclame de plus en plus
01:04:38 d'élections proportionnelles.
01:04:39 Donc, je pense qu'il y a un moment ou un autre,
01:04:41 on va finir par se rendre compte que les majorités absolues,
01:04:43 ça ne fonctionne plus.
01:04:44 Et du coup, comment est-ce qu'on va gouverner
01:04:46 si on n'a pas envie de rester dans une espèce d'immobilisme,
01:04:48 auquel nous condamnent les oppositions qui ne veulent pas négocier ?
01:04:51 - Alors, on va rester sur la personnalité de Gabriel Attal.
01:04:53 On recentrait le débat sur Gabriel Attal.
01:04:55 D'un point de vue de l'autorité, on sait qu'il a affirmé son autorité
01:04:58 quand il le fallait.
01:04:59 Le problème, c'est qu'il va falloir qu'il l'affirme avec des ministres
01:05:02 sous les ordres desquels il a été en poste, quand même.
01:05:05 Et là, on va voir un peu comment il va pouvoir ménager tous ses égaux.
01:05:09 Il ne faut pas que ça se transforme en querelle de coq, tout ça, à la fin.
01:05:13 - C'est un des risques.
01:05:14 Et juste avant de revenir là-dessus,
01:05:16 mais ça fait partie de la personnalité de Gabriel Attal,
01:05:19 là où il faut être très prudent, c'est quand j'entends
01:05:22 "laissons-lui sa chance", sa chance, il l'a au gouvernement
01:05:25 depuis plusieurs mois, plusieurs années.
01:05:27 - Oui, c'est pas le perdre d'années.
01:05:28 - Mais pas comme Premier ministre, non ?
01:05:29 - Non, pas comme Premier ministre.
01:05:30 Mais il a quand même un bilan, il ne faut pas l'oublier.
01:05:32 Et les gens, parfois, les Français, au moment d'une élection, par exemple,
01:05:36 ont tendance à oublier le bilan d'une personne
01:05:38 en voyant le candidat et son projet.
01:05:39 Mais il faut quand même tenir compte du bilan des personnes.
01:05:42 Gabriel Attal a un bilan, et ça rejoint la question
01:05:45 de l'autorité qu'il peut avoir avec les autres ministres.
01:05:47 Effectivement, il a imposé dans des débats, il a imposé des thèmes,
01:05:50 celui de la BAYA, celui de la carte vitale, j'en parlais tout à l'heure,
01:05:52 biométrique, quand il était au compte public,
01:05:54 les retraites à l'étranger, parce qu'il sentait que ça ne plaisait pas aux gens.
01:05:57 Pour autant, il a su l'imposer sur un plateau,
01:05:59 mais il n'a pas su l'imposer dans le ministère.
01:06:01 - Sur la BAYA, si.
01:06:02 - Sur la BAYA, oui.
01:06:03 Sur un point...
01:06:04 - Oui, mais c'était capital.
01:06:05 - Sur 10 déclarations, c'était capital, symboliquement.
01:06:08 Mais enfin, ça veut quand même dire que, sur tout un tas de sujets
01:06:10 où il s'est prononcé, il n'a pas agi sur tant de sujets que ça.
01:06:13 Et je pense, effectivement, qu'il va y avoir des difficultés
01:06:15 au niveau du gouvernement, parce que...
01:06:17 Alors, ce n'est pas tant sa jeunesse, parce que j'ai envie de dire...
01:06:19 Enfin, j'ai 32 ans, je suis député, c'est pas moi qui vais dire
01:06:21 qu'on ne peut pas être jeune et compétent.
01:06:23 - Oui, on va pas faire un procès en jeunisme à chaque fois.
01:06:25 - Mais non, mais voilà, je ne ferai pas ce procès là.
01:06:27 Je pense qu'il y a des jeunes plus compétents que des anciens,
01:06:29 et inversement, et voilà, ce n'est pas la jeunesse qui fait.
01:06:31 En revanche, il a le problème d'avoir été sous les ordres
01:06:35 de certains des ministres envers lesquels il va devoir maintenant donner des ordres,
01:06:38 et en plus de ça, face à des ministres avec lesquels il ne s'entend pas
01:06:41 parce qu'il ne vient pas, sans jeu de mots, du même horizon.
01:06:44 Donc, rappelons qu'il vient de la gauche, qu'il va devoir donner des ordres
01:06:49 à un Gérald Darmanin qui vient de la droite et qui essaye des fois
01:06:52 de se faire passer pour peut-être plus droite tard qu'il n'est.
01:06:54 - Oui, c'est pour ça que je disais que ça ne va pas être simple.
01:06:56 - Ça va être très compliqué pour lui.
01:06:58 - Bon, je vous propose, on y reviendra bien sûr,
01:07:00 parce que ça reste quand même le thème prépondérant du moment,
01:07:03 mais j'aimerais aussi qu'on aille du côté de Bobigny,
01:07:06 avec l'affaire Théo.
01:07:08 Vous avez tous entendu parler de cette affaire qui ressurgit dans l'actualité
01:07:11 à la faveur du procès.
01:07:13 Ce coup de matraque avait été enseigné à l'école,
01:07:15 ça c'est la version du gardien de la paix
01:07:17 qui assure avoir usé de la force légitime pour interpeller Théo Louaca.
01:07:21 Je vous rappelle qu'il avait été gravement blessé à l'anus.
01:07:24 C'est le premier jour du procès aux assises de la Seine-Saint-Denis.
01:07:28 Ça fait sept ans que les faits ont eu lieu.
01:07:30 Ce jeune homme qui en garde des séquelles irréversibles.
01:07:32 Bonjour Noémie Schultz, vous êtes sur place.
01:07:35 Aujourd'hui, ce sont les enquêteurs de l'IGPN qui sont entendus.
01:07:39 Oui, l'objectif est de comprendre ce qui s'est précisément passé
01:07:43 lors de l'interpellation de Théo Louaca.
01:07:45 Vous l'avez rappelé, il a été grièvement blessé.
01:07:48 Car dans cette affaire, beaucoup de choses ont été racontées.
01:07:51 Notamment que le policier avait baissé le pantalon de Théo
01:07:54 pour le violer volontairement avec sa matraque,
01:07:56 pendant que deux autres fonctionnaires le maintenaient immobile.
01:07:59 La scène, filmée de loin par des caméras de vidéoprotection,
01:08:03 a été projetée ce matin à l'audience.
01:08:05 On aperçoit Théo Louaca encerclée par les policiers.
01:08:07 Elle refuse d'être menottée.
01:08:09 Là, décrit un enquêteur de l'IGPN, la police des polices,
01:08:12 on voit que son pantalon est en train de descendre,
01:08:15 sans doute parce qu'il se débat.
01:08:16 Alors, est-ce que c'est à ce moment-là qu'il est blessé par la matraque ?
01:08:19 Ou bien, quelques minutes plus tard, lors d'une autre séquence
01:08:22 qui elle s'est déroulée à l'abri des caméras,
01:08:25 le policier de l'IGPN n'a pas de certitude
01:08:28 et la vidéo ne permet pas de l'établir.
01:08:30 Pourquoi ? Autre question.
01:08:32 Pourquoi Théo Louaca a-t-il eu le sentiment
01:08:34 qu'il avait été volontairement blessé, violé, même, pour son avocat ?
01:08:38 Cela peut s'expliquer par le contexte de son interpellation.
01:08:41 Pendant, mais aussi juste après,
01:08:44 il a fait projeter une photo de son client allongé au commissariat.
01:08:47 Il a du sang sur son t-shirt, sur son visage.
01:08:49 Il semble aller très mal.
01:08:51 Un policier lui a dit qu'il allait mettre la photo sur les réseaux sociaux.
01:08:54 Alors oui, Théo Louaca a associé le coup de matraque
01:08:56 à des propos, des comportements humiliants.
01:08:59 Il fallait peut-être lui apporter des soins,
01:09:02 plutôt que de le prendre en photo.
01:09:04 En un mot, Noémie, c'est une journée éprouvante aussi pour Théo et ses proches, il faut le rappeler.
01:09:11 Oui, la vidéo de l'interpellation a conduit sa mère à quitter la salle d'audience.
01:09:15 Elle était visiblement très émue.
01:09:17 Un peu plus tard, sa photo, quand on le voit allongé au sol en sang,
01:09:21 a fait pleurer plusieurs de ses proches.
01:09:23 Régulièrement, lui, Théo Louaca, se prend la tête dans les mains,
01:09:26 comme lorsqu'une photo de son caleçon, maculée de sang, est projetée à la barre.
01:09:31 La policière commente le trou d'un centimètre qui avait été mesuré sur ce sous-vêtement,
01:09:36 un trou causé par la matraque télescopique.
01:09:38 On mesure bien sûr la souffrance de Théo Louaca à revivre ces événements,
01:09:42 et aussi la honte qu'il doit ressentir de voir cette intimité discutée à l'audience.
01:09:47 Cela risque d'être encore plus délicat vendredi,
01:09:50 puisque la journée sera consacrée aux auditions de médecins,
01:09:53 gastro-entérologues, proctologues, appelés à témoigner pour parler
01:09:57 de la blessure qui lui a été infligée, mais aussi des séquelles dont il souffre encore aujourd'hui.
01:10:01 Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
01:10:03 On rappelle que c'était le deuxième jour de procès aujourd'hui.
01:10:06 Noémie Schultz, que veut régir ?
01:10:08 Guilhem Carayon, on a toujours, quand on parle d'affaires qui impliquent les policiers,
01:10:13 sur des questions de méthode, il y a toujours ce débat autour des méthodes d'interpellation.
01:10:18 Mais sur le fond de l'affaire, les magistrats de la Cour d'assises rendront leurs décisions.
01:10:22 Moi, ce qui m'avait marqué dans cette affaire, c'était il y a 7 ans,
01:10:24 donc ça montre quand même à quel point la justice est assez lente dans notre pays.
01:10:27 Je me souviens qu'il y a 7 ans, le président de la République, François Hollande,
01:10:31 était venu au chevet de Théo quasiment le lendemain ou quelques jours après l'acte,
01:10:37 après cet incident, et il avouait à ce moment-là jeter l'opprobre,
01:10:42 le discrédit sur tous les policiers.
01:10:44 La réalité, c'est que c'est l'affaire de 2 ou 3 policiers.
01:10:46 La justice rendra ses décisions, mais ce n'est pas la police en général qu'il faut condamner.
01:10:51 Il y a souvent cette amalgame qui est faite par la gauche et l'extrême gauche.
01:10:54 Et je crois que cet acte-là du président de la République,
01:10:56 ça avait été peut-être la première fois qu'il y avait une forme d'union sacrée
01:10:59 entre l'extrême gauche qui condamne la police systématiquement
01:11:02 en parlant de violences policières systémiques,
01:11:04 et les émeutiers qui ont exactement la même façon de penser
01:11:07 et qui est parfois encouragée par l'extrême gauche.
01:11:09 Le mal, il part de là, c'est-à-dire que la perception parfois qu'on a de la police
01:11:13 et de ces cas extrêmes, qui sont parfois juste...
01:11:18 On fait un amalgame, ça part d'affaires comme ça, selon vous ?
01:11:21 Il ne faut pas d'amalgame, et je ne veux pas m'attarder sur le cas particulier
01:11:24 qui d'ailleurs est sujet d'une procédure judiciaire en cours.
01:11:28 En revanche, il y a deux points.
01:11:29 D'abord, on ne peut pas remettre en doute la position du gouvernement
01:11:33 et la défense que fait Gérald Darmanin,
01:11:35 et qu'apporte Gérald Darmanin aux forces de l'ordre en général
01:11:37 dans l'accomplissement de leur mission, qui est une mission complexe.
01:11:39 Ceci étant, cette mission et ses missions doivent se réaliser
01:11:43 dans le respect des règles, de règles établies.
01:11:45 On le retient très fort, mais conditionné à ce respect des règles.
01:11:48 Premier point.
01:11:49 Deuxième point, c'est un rappel à la population en général
01:11:53 du fait que si la police vous interpelle,
01:11:56 vous procédez à un contrôle d'identité, vous demandent d'arrêter votre véhicule,
01:11:58 vous obtempérez.
01:11:59 Si vous ne vous obtempérez pas, vous mettez en danger le public,
01:12:02 la force de l'ordre et vous-même.
01:12:04 Vincent, vous avez une question ?
01:12:06 Je voulais effectivement rappeler cela, au-delà de l'affaire Théo
01:12:09 qui est jugée en ce moment, et sur laquelle effectivement,
01:12:13 on n'a rien à dire, c'est une affaire d'ailleurs relativement complexe,
01:12:16 sur laquelle nous nous attendrons.
01:12:18 Non, mais on peut parler quand même autour de cette affaire Théo,
01:12:20 de la perception du rôle de la police,
01:12:22 et effectivement de ceux qui sont considérés comme les moutons noirs de la police.
01:12:25 Je crois que la première chose, c'est dès lors que la police vous interpelle,
01:12:30 vous vous exécutez.
01:12:32 C'est-à-dire que c'est la première chose.
01:12:34 Cela aurait évité bien des périls, d'abord à Théo en priorité,
01:12:39 et puis ensuite toute cette procédure derrière.
01:12:41 C'est la première règle.
01:12:43 Aujourd'hui, je crois qu'on a oublié, c'est vrai pour les refus de tempérer,
01:12:45 c'est vrai pour un certain nombre d'exactions,
01:12:48 je crois qu'on a oublié que lorsque la police vous interpelle,
01:12:51 vous êtes diligent par rapport aux ordres de la police.
01:12:56 C'est ce qui s'appelle le devoir du citoyen.
01:12:58 Le devoir du citoyen et le respect des règles de la République,
01:13:02 de l'État de droit.
01:13:04 La police, la gendarmerie sont là pour maintenir l'ordre.
01:13:06 Si on vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez.
01:13:08 Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez aucune raison de ne pas vous arrêter.
01:13:14 Que ce soit cette affaire ou toutes les autres qu'on a pu connaître derrière,
01:13:17 comme Naël plus récemment, il s'agit à chaque fois de personnes
01:13:20 qui si elles avaient autant obtempéré, n'auraient jamais fait parler d'elles
01:13:23 outre mesure, ni dans les médias, ni sur les réseaux.
01:13:25 Et ceci n'excuse en rien, évidemment, un mauvais comportement derrière
01:13:29 qui peut émaner d'individus de la police,
01:13:33 sans porter le discrédit entier sur la police française.
01:13:37 Vous voyez ce titre s'afficher sur votre écran CNews.
01:13:40 Gabriel Attal et Gérald Darmanin qui sont donc attendus d'ici quelques minutes
01:13:44 à Hermont, qui sont dans le Val-d'Oise, donc c'est pas très loin de l'Elysée.
01:13:48 On imagine qu'avec le cortège de policiers qui va leur ouvrir la route,
01:13:51 ils seront très rapidement sur place.
01:13:53 Florian Tardif, vous êtes d'ores et déjà aux premières loges.
01:13:56 Évidemment, on va s'intéresser au contour de ce déplacement.
01:13:59 Et à l'image aussi des deux hommes côte à côte, dont on sait,
01:14:03 on l'a rebâché dans les médias depuis avant-hier,
01:14:06 qu'ils nourrissent une certaine inimitié, on va dire.
01:14:09 Oui, on fait arriver d'ailleurs ce cortège qui est en train d'arriver,
01:14:15 très certainement le cortège de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur
01:14:19 qui est parti un tout petit peu plus tôt depuis la place Beauvau
01:14:22 pour rejoindre ce commissariat d'Hermont, avant le départ de Gabriel Attal
01:14:26 quelques minutes plus tard depuis le palais de l'Elysée.
01:14:29 Effectivement, je vous confirme que c'est bien le ministre de l'Intérieur
01:14:31 qui est en train d'arriver.
01:14:32 Comme vous pouvez le voir sur ces images, un déplacement important, bien évidemment.
01:14:37 Alors c'est un déplacement important, et c'est Thomas Bonnet
01:14:46 qui va nous dire pourquoi ce déplacement est important.
01:14:48 Alors parce que Gérald Darmanin a été maintenu dans ses fonctions
01:14:52 au ministère de l'Intérieur, mais comme le disait Florian,
01:14:54 on connaît l'inimitié entre les deux hommes.
01:14:56 Il y a une date qui symbolise les relations entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal,
01:15:00 c'est le 27 août 2023.
01:15:02 Ce jour-là, Gérald Darmanin organise sa rentrée politique à Tourcoing.
01:15:05 On parle déjà à l'époque de ses ambitions pour la campagne de 2027.
01:15:10 Elisabeth Borne fera le déplacement, visiblement envoyé par Emmanuel Macron.
01:15:14 Et le même jour, au 20h d'une grande chaîne de télévision,
01:15:18 c'est Gabriel Attal qui sera l'invité, et c'est ce jour-là qu'il annonce sa mesure sur la baïa.
01:15:22 Et déjà, à l'époque, il y avait évidemment une opposition frontale entre les deux hommes.
01:15:27 Malgré tout, Gérald Darmanin bénéficie du soutien du président de la République
01:15:31 dans son action au ministère de l'Intérieur, et il va donc rester,
01:15:33 surtout dans la perspective des Jeux olympiques organisés en France.
01:15:37 Et puis, par rapport à Matignon, au poste lui-même,
01:15:40 il y en a un qui a toujours montré son envie d'y être,
01:15:43 et l'autre qui n'a rien demandé.
01:15:45 Effectivement, c'est un petit peu compliqué de devoir manger un peu son chapeau
01:15:50 quand on a convoité le poste avec autant de gourbandises que Gérald Darmanin.
01:15:56 Oui, il s'imaginait sans doute prendre la succession d'Elisabeth Borne.
01:15:59 Déjà, l'été dernier, son nom avait circulé pour succéder à Elisabeth Borne.
01:16:03 Lorsque le moment est venu de remplacer l'ancienne, celle qui est désormais l'ex-première ministre,
01:16:08 le nom de Gérald Darmanin a lui aussi circulé.
01:16:10 Gérald Darmanin, qui disons-le, a été quelque peu affaibli par la séquence sur la loi immigration.
01:16:15 Il n'a pas été capable d'élargir cette majorité.
01:16:18 Finalement, cette loi a été adoptée, mais dans la douleur,
01:16:20 et il en est ressorti un petit peu affaibli politiquement.
01:16:22 Gérald Darmanin, qui ne boude pas son plaisir, vous voyez, de saluer ses troupes,
01:16:27 à Ermont, c'est important pour lui aussi ce moment,
01:16:30 parce qu'il veut être conforté, reconduit à son poste.
01:16:33 Donc, il cherche toujours cette forme de légitimité et d'aval de ses troupes.
01:16:38 Un moment un petit peu compliqué, parce que les chiffres sur la sécurité et la délinquance
01:16:41 ne sont pas très bons.
01:16:43 On a vu quand même le bilan.
01:16:45 Il y a eu deux rapports, à vrai dire, parce qu'on se souvient du rapport de la Cour des comptes
01:16:49 sur la politique migratoire, et là, c'est quand même un peu le périmètre de Gérald Darmanin,
01:16:53 avec le contrôle aux frontières, qui est assez désastreux,
01:16:56 et avec tous les soubresauts politiques que ça a entraîné, évidemment.
01:16:59 Le rapport Moscovici, qui aurait fait de la rétention d'informations
01:17:02 à un moment charnière à l'Assemblée nationale.
01:17:05 Et puis, les chiffres sur la sécurité, qui sont sortis hier,
01:17:09 qui ne sont vraiment pas bons, avec une insécurité qui explose un peu partout.
01:17:13 Même en termes de lutte contre le trafic de drogue, ce n'est pas très probant.
01:17:16 Guilhem Carayon.
01:17:17 Et en plus, on pourrait ajouter à cela, des policiers qui sont largement échaudés
01:17:22 par le sort qui les attend en vue des Jeux Olympiques, et qui disent
01:17:25 "On est rincés, on est crevés, on a 20 millions d'heures, je crois, qui manquent à l'appel.
01:17:29 Qu'allons-nous faire de nous ? On est en train de nous sacrifier."
01:17:31 Vous avez raison de le rappeler, parce que c'est ça le fond du problème qui intéresse les Français.
01:17:34 Les frustrations personnelles de Gérald Darmanin, qui n'est pas arrivé à Matignon,
01:17:38 je crois que ça n'intéresse pas du tout les gens.
01:17:40 En revanche, les chiffres de la délinquance que vous avez pointé et qui sont tombés il y a deux jours,
01:17:44 c'est 1000 coups et blessures, donc 1000 agressions chaque jour.
01:17:47 On bat tous les records d'insécurité.
01:17:49 On parle d'ensauvagement, c'est même le terme qu'utilise régulièrement le ministre de l'Intérieur.
01:17:53 Donc ça prouve bien que son bilan n'est pas bon.
01:17:55 Sur les agressions sexuelles, c'est chaque jour 238.
01:17:57 On a une augmentation de tous les chiffres, catégorie par catégorie, type par type.
01:18:01 On a tous les chiffres de la délinquance qui augmentent.
01:18:04 Donc moi je pense qu'il est temps qu'il y ait des réponses politiques à la hauteur,
01:18:07 qu'il y ait une justice plus ferme, moins laxiste,
01:18:09 et évidemment une politique migratoire qui soit plus hors de contrôle comme ça l'est aujourd'hui.
01:18:12 - Kevin Mauvieux, est-ce qu'il est toujours l'homme de la situation pour vous,
01:18:15 dans le sens de la continuité avant les JO ?
01:18:18 Parce que c'est aussi compliqué de le remplacer si près de l'échéance.
01:18:21 - C'est compliqué de le remplacer si près de l'échéance,
01:18:23 et en même temps ses résultats sont tellement médiocres
01:18:25 que chaque semaine qui peut être gagnée d'actions
01:18:28 pourrait éventuellement être intéressante pour les JO.
01:18:31 C'est assez intéressant ce sujet d'ailleurs,
01:18:33 parce qu'à l'Assemblée nationale, j'ai fait un rapport avec un collègue du Modem d'ailleurs,
01:18:36 Christophe Blanchet, sur la lutte contre la contrefaçon.
01:18:39 Vous allez me dire, le rapport vis-à-vis des JO,
01:18:43 c'est qu'à quelques centaines de mètres du village olympique,
01:18:45 on a la plus grosse place de vente de contrefaçon,
01:18:48 avec une zone de très forte insécurité.
01:18:50 On a eu dans le cadre de ce rapport des auditions qui ont été réalisées
01:18:54 de la part de hautes personnalités de la sécurité,
01:18:57 sur l'anticipation qui est faite vis-à-vis des JO,
01:19:00 et il y a encore quelques semaines on nous disait "on est en préparation".
01:19:03 Mais non, on n'est plus en préparation à 6 mois des JO.
01:19:05 On marche sur la tête.
01:19:07 Et le problème, c'est l'inaction, c'est les mauvais résultats qu'on voit,
01:19:11 et d'ailleurs, j'ai envie de dire, c'est très parlant.
01:19:13 On parle depuis deux jours du remaniement qui va tout changer
01:19:15 pour répondre aux attentes des Français.
01:19:17 Bon, on a un remaniement où on met un macroniste issu de la gauche
01:19:19 à la place d'une macroniste issue de gauche,
01:19:21 et qui va garder dans les ministères régaliens les mêmes ministres qu'auparavant.
01:19:24 Donc, statu quo, rien ne va changer.
01:19:26 On a effectivement un ensauvagement terrible,
01:19:29 une politique migratoire qui n'est pas du tout gérée correctement,
01:19:33 un laxisme judiciaire qui continue dans la durée
01:19:37 et qui s'accentue au fur et à mesure des textes qui sont votés,
01:19:40 avec les peines alternatives qui sont mises en avant en permanence.
01:19:43 Donc, avec tout ce bilan, ça fait des mois que nous, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti,
01:19:48 parce que c'est le duo...
01:19:49 - Qui devrait être conduit d'ailleurs, comme garde des Sceaux.
01:19:51 - C'est pour ça que je vous parlais des ministères régaliens, Dupond-Moretti ne devait pas rester.
01:19:54 Bon, voilà, concrètement, la sécurité c'est un gros problème,
01:19:58 et malheureusement, ça le restera.
01:20:00 - Alors, j'aimerais qu'on s'attache à cette image.
01:20:02 C'est une image de la Sardif qu'on a retrouvée par la voix sonore, va la commenter aussi.
01:20:06 Florian, pourquoi ça nous intéresse ?
01:20:07 Parce que c'est aussi la première fois, je crois, que les deux hommes se retrouvent côte à côte face aux caméras,
01:20:12 depuis l'arrivée à Matignon de Gabriel Attal.
01:20:16 Et on va voir si les retrouvailles sont des plus chaleureuses,
01:20:20 si les hommes forcent un peu leur nature,
01:20:22 ou si l'inimitié dont on parlait transparaît quand même.
01:20:29 - Écoutez Nelly, il fait autour d'un degré ici à Erlemont,
01:20:32 et on peut s'attendre, vous l'avez compris, à des retrouvailles assez fraîches,
01:20:36 compte tenu de ce qui s'est passé ces dernières heures,
01:20:39 et notamment ce message véhiculé par l'entourage de Gérald Darmanin hier soir,
01:20:45 comme quoi ce dernier a demandé à Emmanuel Macron d'être reconduit à Place Beauvau,
01:20:51 et je peux vous dire que ça a été assez peu apprécié par l'entourage de Gabriel Attal,
01:20:57 qui sous-estime le fait qu'il y ait une réduction de la chaleur.
01:21:01 - Alors, j'ai une théorie moi, je pense que c'est le froid qui fait que...
01:21:06 - De ces nouvelles...
01:21:08 - Vous voyez, ça coupe un peu, ça crache un peu,
01:21:10 je pense qu'il fait tellement froid en effet, que le matériel est quelque peu endommagé.
01:21:14 Pour poursuivre dans cette veine, OK, Beauvau, pourquoi pas, il le conserve,
01:21:19 pour toutes les raisons qu'on a pu évoquer en termes d'intérêt de la continuité du pouvoir
01:21:23 avant des échéances majeures pour notre pays,
01:21:26 mais comment il va faire ?
01:21:28 Il va référer directement à son Premier ministre,
01:21:31 ou il a réussi à négocier de pouvoir avoir l'oreille directe du Président,
01:21:35 parce qu'on a beau pas vouloir parler d'égo...
01:21:38 Ah, alors voilà, Gabriel Attal qui est en train de descendre,
01:21:41 on va laisser l'image se dérouler bien sûr, et puis on la commente aussi,
01:21:45 mais j'aimerais qu'on s'intéresse à ce référent qu'aura Gérald Darmanin.
01:21:48 - Oui, souvent, c'est ce qu'on a même dit aussi pour Bruno Le Maire d'ailleurs,
01:21:51 qu'il surpassait en quelque sorte, outrepassait le rôle du Premier ministre
01:21:55 et qu'il échangeait directement avec le Président de la République.
01:21:59 - Toile de main très furtive, je ne sais pas si vous l'aurez noté,
01:22:02 on ne s'est pas attardé en termes de félicitations.
01:22:05 - Non mais il y a sourire, il y a sourire, ça sourit quand même.
01:22:07 - Oui ça sourit, mais enfin bon, il aurait pu lui dire un petit...
01:22:09 - On n'est pas passé à un échange chaleureux, évidemment.
01:22:11 - Bon bref, il fait un degré, comme dirait...
01:22:13 - Non mais il faut revenir aussi au message de félicitations de Gérald Darmanin,
01:22:16 pour continuer sur ses relations.
01:22:18 Tous les ministres, ou presque, se sont empressés de tweeter
01:22:20 et d'adresser leurs félicitations au nouveau Premier ministre.
01:22:23 Le ministre de l'Intérieur a fait ce qu'on peut qualifier de minimum syndical.
01:22:27 Deux lignes, bravo Gabriel Attal, mes félicitations, et c'est tout.
01:22:31 - On pourrait aussi évoquer Bruno Le Maire,
01:22:33 qui est tombé dans le paternalisme le plus absolu.
01:22:35 - Avec cette photo, la main sur l'épaule...
01:22:37 Voilà donc, évidemment pour Gabriel Attal, ça va être un des chantiers.
01:22:40 On parlait tout à l'heure de la majorité relative à l'Assemblée nationale.
01:22:43 Gérer aussi les personnalités au sein du gouvernement,
01:22:46 ça va être très compliqué, et c'est sans doute pour ça,
01:22:48 et je reprends l'argument de Stéphane Vogeta,
01:22:50 que la composition du gouvernement va aussi prendre du temps.
01:22:53 Il faut trouver des personnalités qui soient compatibles
01:22:55 avec à la fois la politique que soit de Gabriel Attal,
01:22:58 mais aussi avec la méthode de Gabriel Attal.
01:23:00 - Il faut voir aussi que ces policiers sont...
01:23:02 Moi j'aimerais qu'on revienne aussi à ces policiers
01:23:04 qui sont échaudés de leur traitement, de ce qu'on leur demande,
01:23:08 semaine après semaine.
01:23:09 Il y a un de leurs représentants syndicaux qui nous disait, Stéphane Vogeta,
01:23:12 "On nous demande d'être présents",
01:23:14 alors sans compter évidemment les 80 000 à 90 000,
01:23:16 que du sécurisé la Saint-Sylvestre.
01:23:18 On nous a dit, oui, il y a eu moins de voitures incendiées,
01:23:21 moins d'exactions que par le passé, mais pour cause, évidemment.
01:23:24 Quand on y met les moyens, heureusement qu'il y a une déperdition,
01:23:27 mais les policiers, outre les échéances prévues,
01:23:30 ils vous disent, on n'est jamais à l'abri
01:23:33 qu'on nous réclame sur d'autres théâtres d'opérations
01:23:35 parce qu'il y a des choses qui viennent se greffer.
01:23:37 On est déjà exempt, on est arrivé au bout du bout,
01:23:40 on n'en peut plus.
01:23:41 Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
01:23:42 - Non, moi je pense qu'il faut reconnaître la noblesse
01:23:44 de l'engagement des forces de l'ordre dans notre pays.
01:23:46 Elles font un travail qui est nécessaire et qui est attendu
01:23:49 par tout le monde et par les Français en particulier.
01:23:52 - Mais ils aiment bien, mais ils en ont marre un peu des hommages.
01:23:54 Ils ont envie que soit on leur donne plus de moyens,
01:23:56 soit qu'on leur accorde plus de reconnaissance,
01:23:58 y compris financière.
01:23:59 - Bien sûr, et par exemple, ce sera fait,
01:24:01 notamment dans le cadre des Jeux Olympiques,
01:24:03 où, comme à l'époque d'autres épisodes,
01:24:05 notamment leur engagement à l'époque des Gilets jaunes,
01:24:07 il y aura une prime qui sera versée à ceux
01:24:09 qui seront particulièrement sollicités.
01:24:11 Et comme vous le savez, effectivement,
01:24:13 les forces de l'ordre seront très mobilisées
01:24:15 durant la période des Jeux Olympiques,
01:24:17 entre le 24 juillet et le 11 août.
01:24:19 Ils devront sans doute déplacer pour certains leurs vacances,
01:24:22 mais ils seront effectivement compensés dans ce sens,
01:24:24 notamment financièrement.
01:24:25 Mais je suis persuadé que nos forces de l'ordre
01:24:27 ont aussi à cœur de participer à un événement unique,
01:24:30 historique, qui arrive en France et à Paris
01:24:32 une fois tous les 100 ans, et qui va permettre
01:24:34 de relayer au monde une image exceptionnelle.
01:24:37 - Je vous propose d'écouter cet échange
01:24:39 avec ces personnels du commissariat.
01:24:42 - D'accord.
01:24:43 - Donc ça fait 10 ans maintenant que je suis
01:24:45 au niveau des services de police,
01:24:47 donc essentiellement sur la plus grande charge des victimes.
01:24:50 - Avec des spécificités que vous rencontrez ici
01:24:53 par rapport à vos vies ?
01:24:54 - Oui, essentiellement sur le trauma.
01:24:56 - Oui.
01:24:57 - Non, enfin, c'est globalement les mêmes infractions pénales.
01:25:00 Après, chaque histoire est singulière,
01:25:02 mais il n'y a pas de...
01:25:04 - Il y a beaucoup de violence intrafamiliale.
01:25:06 - Oui, oui, oui.
01:25:07 - Merci en tout cas pour votre travail au quotidien.
01:25:11 - Merci.
01:25:12 - Pour la sécurité de nos concitoyens.
01:25:14 - Merci à vous.
01:25:15 - Merci beaucoup.
01:25:16 - Voilà, bon, l'image qui fige un peu.
01:25:21 Alors là, il n'y a pas l'excuse du froid
01:25:22 puisqu'on est à l'intérieur du commissariat.
01:25:23 Mais bon, c'est intéressant, vous avez noté, Thomas Bonnet,
01:25:26 qu'on voit évidemment Gabriel Attal au premier plan
01:25:29 avec un Gérald Darmanin qui, normalement,
01:25:32 est un peu l'hôte des lieux et qui passe de facto
01:25:35 au second plan.
01:25:36 C'est une image à laquelle on n'est pas forcément habitué,
01:25:38 en effet.
01:25:39 On pourra se cacher derrière le protocole.
01:25:41 Le Premier ministre passe devant le ministre de l'Intérieur.
01:25:44 Toujours est-il qu'à l'image, on voit Gabriel Attal
01:25:47 visiter un commissariat, Gérald Darmanin qui est derrière,
01:25:49 avec les préfets et les autres représentants des élus locaux.
01:25:53 La personne qui visite ce commissariat,
01:25:55 c'est le Premier ministre, Gabriel Attal.
01:25:57 Il n'y a pas vraiment de visite commune
01:25:58 lorsqu'on voit les images, Gérald Darmanin est vraiment derrière,
01:26:01 relégué au second plan.
01:26:02 - Bon, si on prend un peu de hauteur,
01:26:03 on voit quand même qu'il y a deux choses
01:26:05 qui sont prépondérantes.
01:26:07 Alors, outre l'éducation, puisqu'il en a beaucoup parlé
01:26:09 dans son discours hier à l'arrivée à Matignon,
01:26:12 on va axer les choses sur la sécurité.
01:26:14 Il veut prendre évidemment la mesure de ce qui se passe
01:26:16 en matière de sécurité, parce qu'il y a quand même
01:26:18 un gros retard accumulé dans notre pays en la matière,
01:26:21 on vient de le dire.
01:26:22 Et puis, le Pas-de-Calais, avec hier les intempéries,
01:26:26 voilà, il veut montrer que c'est un homme
01:26:29 qui est en action et qui va faire plutôt que dire,
01:26:34 c'est ce qu'on lui a reproché dans le passé.
01:26:35 - Il faut des actes très forts pour améliorer
01:26:38 les conditions de vie des policiers.
01:26:39 On ne le répète jamais assez, mais être policier
01:26:42 aujourd'hui en 2024, c'est se faire insulter constamment.
01:26:45 Il y a eu, il y a 100 actes de violence
01:26:48 à l'égard des policiers chaque jour dans notre pays.
01:26:50 C'est juste dans la peur pour soi-même,
01:26:52 mais aussi pour ses proches.
01:26:53 Moi, je me souviens, j'en discutais avec un ami policier
01:26:55 qui me disait, quand je rentre chez moi,
01:26:56 j'ai peur pour ma famille, pour mes proches,
01:26:58 pour ma femme, pour mes enfants.
01:26:59 Et donc, je fais deux fois le tour du pâté de maison
01:27:01 pour vérifier qu'il n'y a pas quelqu'un
01:27:02 qui est capable de nous agresser.
01:27:03 - Régulièrement, leurs noms sont jetés en pâture aussi
01:27:05 ou inscrits dans les...
01:27:06 - Exactement.
01:27:07 Et c'est vivre avec des conditions matérielles
01:27:09 qui ne sont pas simples,
01:27:10 avec des conditions matérielles qui sont modestes.
01:27:12 Un gardien de la paix premier échelon,
01:27:14 c'est 1 750 euros par mois net au début de carrière.
01:27:17 Donc, ce n'est évidemment pas énorme.
01:27:19 Moi, je pense que la moindre des choses,
01:27:20 c'est de revaloriser les salaires des policiers
01:27:21 et faire en sorte qu'ils puissent vivre plus dignement
01:27:23 parce qu'ils font un métier qui est aujourd'hui hyper attaqué.
01:27:25 - Déjà, leur payer les heures supplémentaires
01:27:26 qui sont en retard.
01:27:27 Vincent Roy.
01:27:28 - Une nouvelle, va-t-il, Gabriel Attal,
01:27:30 s'attaquer à l'insécurité
01:27:32 ou va-t-il s'attaquer au sentiment d'insécurité ?
01:27:34 - Non.
01:27:35 - Oui, oui, mais attendez, c'est quand même très important.
01:27:38 N'oubliez pas que jusqu'à maintenant,
01:27:40 c'est-à-dire jusqu'à hier,
01:27:42 ce qui préoccupait la première ministre de ce pays,
01:27:46 c'était le sentiment d'insécurité.
01:27:48 Moi, ça m'est resté totalement en travers de la gorge,
01:27:50 c'est pourquoi j'en parle.
01:27:51 - Là où même le président avait reconnu lui-même
01:27:54 qu'il y avait plus de sentiments,
01:27:55 mais qu'il y avait une insécurité.
01:27:56 - C'est-à-dire qu'il faut mettre sous le tapis
01:27:58 ces problèmes d'insécurité.
01:27:59 Voilà, et donc là, je pose la question,
01:28:01 il y a tout lieu de penser que Gabriel Attal,
01:28:04 enfin, donnons-lui quitus,
01:28:06 que Gabriel Attal va s'attaquer à l'insécurité.
01:28:09 Je ne sais pas comment il va s'y prendre
01:28:10 parce qu'il y a un peu de travail.
01:28:12 Mais en tous les cas, voilà,
01:28:14 parce que ce commentaire de Mme Borne
01:28:18 dans la presse sur le sentiment d'insécurité
01:28:20 m'a paru non seulement déplacé,
01:28:22 mais de surcroît totalement indécent.
01:28:25 - Juste un petit détour par Stéphane Vogeta,
01:28:27 et bien sûr, je me tourne à vous, Kevin Mauvieux.
01:28:29 De votre point de vue, c'est quelqu'un
01:28:31 qui ne se retranche pas derrière les mots.
01:28:33 Il va appeler un chat un chat,
01:28:34 c'est-à-dire que le sentiment d'insécurité,
01:28:36 ce n'est pas pour Gabriel Attal, ça ?
01:28:39 - Non, je pense qu'on est au-delà
01:28:41 de ces débats sémantiques.
01:28:43 - Ah, ben, quand même !
01:28:44 - Gabriel Attal...
01:28:45 - Ça veut dire qu'on pose un panorama
01:28:46 de l'état du pays quand même,
01:28:47 quand on dit les choses.
01:28:48 - Je sais qu'il y a une volonté
01:28:49 de caricaturer certaines de ses actions
01:28:50 comme étant de la com',
01:28:52 c'est vrai que c'est un très bon communicateur,
01:28:54 mais qui va sans doute ringardiser
01:28:55 une partie de ses oppositions,
01:28:58 voire même de ceux qui l'entourent
01:29:00 ou qui veulent se comparer à lui.
01:29:02 Mais effectivement, ce sur quoi nous,
01:29:04 nous nous comptons,
01:29:05 notamment dans la majorité présidentielle,
01:29:06 c'est quelqu'un qui continue à faire
01:29:07 ce qu'il a fait, notamment,
01:29:08 au ministère de l'Éducation nationale,
01:29:10 où il a un bilan,
01:29:11 même qu'il ne sera pas celui
01:29:13 qui exécute ses décisions,
01:29:15 mais il a pris des vraies décisions,
01:29:16 il a nommé les problèmes,
01:29:17 il a reconnu l'existence de ces problèmes,
01:29:19 mais pas d'un sentiment de problème.
01:29:21 Il a reconnu les faits,
01:29:22 et il a pris des mesures qui étaient attendues,
01:29:24 qui étaient préconisées,
01:29:25 comme vous l'avez indiqué
01:29:26 par le Conseil national de l'Éducation,
01:29:28 et c'est là-dessus qu'on l'attend,
01:29:30 sur le reste des sujets qui intéressent
01:29:32 et qui préoccupent les Français,
01:29:33 et notamment la sécurité.
01:29:35 Kévin Mauvieux, sur la sécurité,
01:29:37 bon, ce ne sera pas son périmètre uniquement,
01:29:39 puisqu'il aura un ministre de l'Intérieur,
01:29:41 mais est-ce qu'il est,
01:29:43 il vous semble être à la hauteur
01:29:45 des attentes et des besoins aujourd'hui ?
01:29:47 Sur l'insécurité, je ne peux pas dire
01:29:48 s'il est à la hauteur ou pas,
01:29:49 puisqu'il n'a pas eu de ministère
01:29:51 qui gère l'insécurité.
01:29:52 En revanche, on va voir très vite
01:29:54 s'il a envie vraiment de lutter
01:29:56 contre l'insécurité,
01:29:57 et de lutter aussi pour les conditions de travail
01:29:59 des policiers.
01:30:00 J'entendais mon collègue DLR
01:30:01 qui parlait de la rémunération des policiers,
01:30:02 effectivement, il faut revaloriser
01:30:03 la rémunération des policiers
01:30:04 qui prennent beaucoup de risques,
01:30:05 mais il faut aller plus loin.
01:30:06 Il faut instaurer une présomption
01:30:07 de légitime défense,
01:30:08 de sorte que quand les policiers
01:30:09 vont travailler et sont dans des conditions
01:30:11 difficiles, par exemple dans un refus d'obtempérer,
01:30:13 puisqu'on en parlait tout à l'heure,
01:30:14 il ne faut pas que le policier se dise
01:30:16 "Bon, est-ce que j'agis ou pas ?
01:30:17 Parce que sinon, c'est contre moi
01:30:18 que ça va se retourner."
01:30:19 Il ne faut pas que le policier
01:30:20 se pose cette question.
01:30:21 Il faut instaurer des peines planchées.
01:30:23 Il faut que quand vous êtes récidiviste
01:30:25 ou multirécidiviste, vous sachiez
01:30:26 qu'on ne va pas vous faire faire
01:30:28 35 heures de travail d'intérêt général,
01:30:29 mais que vous allez aller en prison,
01:30:30 que vous allez avoir une peine planchée.
01:30:32 Donc on va l'attendre là-dessus,
01:30:33 la présomption de légitime défense,
01:30:34 les peines planchées.
01:30:35 Et là, les peines planchées,
01:30:36 d'ailleurs c'est intéressant
01:30:37 par rapport à la sécurité
01:30:39 des forces de sécurité,
01:30:40 c'est qu'Elisabeth Borne,
01:30:41 quand elle était première ministre
01:30:42 sur l'année qui vient de passer,
01:30:43 a refusé, son gouvernement a refusé
01:30:46 d'adopter une mesure qui était proposée
01:30:49 par Madame Moutchou chez Horizons
01:30:51 qui voulait des peines planchées
01:30:53 dans le cas des agressions
01:30:54 envers les forces de l'ordre.
01:30:55 Donc on avait clairement un signal
01:30:56 qui était envoyé de ne pas soutenir
01:30:57 les forces de l'ordre à travers ce choix.
01:30:59 Ferait-il aujourd'hui le même choix ?
01:31:00 Ce serait intéressant de lui demander,
01:31:01 lui qui communique beaucoup,
01:31:02 qu'il communique sur la question.
01:31:04 - Je vous propose d'écouter justement
01:31:05 cet échange qui est un petit peu revenu
01:31:06 avec les policiers dans ce commissariat d'armement.
01:31:08 - Ah bon, on n'a vraiment pas de chance.
01:31:12 Je vais être le chat noir de ce plateau.
01:31:15 À chaque fois que je lance un son,
01:31:16 il ne part pas.
01:31:17 Bon, ce n'est pas grave.
01:31:18 Sur le traitement des policiers,
01:31:20 je pense qu'on a à peu près fait le tour.
01:31:23 Évidemment, la sécurité, ça va être
01:31:25 la grande affaire de ces six prochains mois.
01:31:27 Vous voulez rajouter quelque chose ?
01:31:28 - Oui, je crois que le point central,
01:31:29 c'est la certitude de la peine.
01:31:31 Il y a énormément de policiers qui disent
01:31:33 qu'on interpelle 15 fois les mêmes voyous,
01:31:35 15 fois les mêmes délinquants
01:31:36 et qui vont ressortir du commissariat une heure après.
01:31:39 Donc, s'il y a une certitude de la peine,
01:31:41 si à chaque fois on sait que quelqu'un
01:31:43 qui touche à un uniforme, typiquement le soir,
01:31:45 va dormir en prison,
01:31:46 eh bien, à mon avis, on aura une justice
01:31:47 qui sera plus capable de dissuader les délinquants
01:31:49 et tous les voyous de notre pays.
01:31:50 - Ça, c'est une peine planchée, donc ?
01:31:52 - Bien sûr.
01:31:53 - Ceci dit, peine planchée pour tous ceux
01:31:56 qui agressent les forces de l'ordre.
01:31:57 - Mais c'est prévu aussi pour tous ceux qui...
01:32:00 - Ce que les députés LR proposent depuis maintenant 2017.
01:32:03 - Oui, mais il y a eu une circonstance aggrave.
01:32:05 - C'est ce qui est rejeté par la majorité depuis ce mois.
01:32:07 - Il y a déjà une circonstance aggravante
01:32:08 pour les forces de l'ordre ou ceux qui acquiennent l'autorité.
01:32:10 - Oui, mais nous, ce qu'on dit, c'est peine planchée,
01:32:12 c'est-à-dire un minimum de peine pour tous ceux qui agressent,
01:32:14 tous ceux qui représentent l'État.
01:32:16 - Ça reste lettre morte, je crois que vous n'êtes pas entendu sur cette proposition.
01:32:19 - Tous les six mois, cette proposition ressort,
01:32:21 notamment des députés des Républicains.
01:32:22 Tous les six mois, on a une fin de non recevoir de l'autre côté.
01:32:25 - Vous estimez que maintenant, il est temps de s'y atteler ?
01:32:27 - Maintenant, il faut que je dise que nous considérons
01:32:29 que ce n'est pas aux députés et au Parlement de faire la justice.
01:32:32 Il y a une séparation des pouvoirs en France.
01:32:34 C'est à la justice de faire la justice.
01:32:35 Ce que nous faisons avec ce gouvernement depuis 2017,
01:32:37 c'est réarmer la justice avec notamment une augmentation historique des budgets.
01:32:40 Il y a maintenant 9000 magistrats en France.
01:32:42 On a modifié le système pénal pour les mineurs
01:32:45 avec une comparution en moins de trois mois.
01:32:47 On a démontré au moment des émeutes de juin dernier
01:32:49 qu'en comparution immédiate, il pouvait y avoir des sanctions
01:32:52 très sévères et exemplaires qui pouvaient être édictées.
01:32:55 Donc, ce sur quoi on lutte aussi,
01:32:57 c'est sur le sentiment d'impunité.
01:32:59 Effectivement, ça, il faut lutter contre.
01:33:01 Il faut qu'il y ait un retour de l'autorité.
01:33:02 Et nous y participons, non en dictant et en imposant aux juges
01:33:06 nos décisions, nos critères, notre manière de voir
01:33:08 depuis l'Assemblée nationale, mais en permettant aux juges
01:33:10 de faire leur travail et notamment de ne plus attendre
01:33:12 ces temps pour traiter certaines affaires judiciaires.
01:33:13 - Puisqu'on reste sur la réponse pénale,
01:33:14 Kevin Mouvieux, encore un mot.
01:33:15 - Très rapidement, ce que je viens d'entendre,
01:33:18 moi, ça ne passe pas, si vous voulez.
01:33:19 Ce n'est pas du tout ma façon de voir.
01:33:20 Quand on est législateur, on est là pour faire la loi.
01:33:22 La loi, elle pose les limites, elle pose les conséquences
01:33:26 de ces limites et donc les peines.
01:33:28 Donc, chaque peine aujourd'hui qui existe dans le Code pénal,
01:33:31 elle sort de l'Assemblée nationale, elle a été votée
01:33:33 par le Parlement.
01:33:34 Donc, quand j'entends "on ne peut pas mettre de peine planchée
01:33:36 parce que ce n'est pas aux parlementaires de faire la justice",
01:33:39 non, mais c'est aux parlementaires de faire la loi.
01:33:40 Donc, c'est à nous de dire que dans la loi,
01:33:42 lorsque vous êtes criminel, délinquant et pire,
01:33:44 récidiviste et pire sur un dépositaire de l'autorité publique,
01:33:48 eh bien, vous allez faire l'objet d'une peine planchée
01:33:50 et vous êtes sûr d'avoir une peine.
01:33:51 J'entends parler de sentiments d'injustice
01:33:54 ou de sentiments de laxisme.
01:33:55 Ce n'est pas un sentiment, il y a encore eu un fait.
01:33:57 Moi, c'est le dernier qui m'a vraiment heurté en fin d'année 2023.
01:34:00 Le policier qui est traîné sur plusieurs dizaines de mètres
01:34:03 par une voiture pour un refus d'obtempérer.
01:34:05 Bon, à quoi est condamné la personne ?
01:34:06 35 heures de travail d'intérêt général.
01:34:08 C'est magnifique.
01:34:09 Écoutez, peine alternative, laxisme judiciaire,
01:34:12 pour moi, ça, c'est typiquement du laxisme judiciaire.
01:34:15 - C'est corroboré aussi par les sondages d'opinion
01:34:17 où les Français disent que la justice n'est pas assez faire.
01:34:19 - Et c'est corroboré par les sondages d'opinion.
01:34:21 Donc, ce n'est pas un sentiment.
01:34:22 Vous voyez, on parlait de sentiments d'insécurité.
01:34:24 Visiblement, vous avez réussi à avaler la boule de poil,
01:34:26 entre guillemets, et finalement, on parle d'insécurité.
01:34:28 Maintenant, il va falloir ne plus parler de sentiments d'injustice,
01:34:31 mais mettre sur la table le fait qu'aujourd'hui, en France,
01:34:35 la justice n'est pas sévère.
01:34:36 Et vous parlez des moyens, vous avez mis le paquet
01:34:37 avec une loi de programmation de la justice,
01:34:39 qu'on a votée d'ailleurs au Rassemblement national.
01:34:41 On ne peut pas nous faire ce procès,
01:34:42 si je peux me permettre le jeu de mots.
01:34:44 On l'a votée parce qu'effectivement, on pense qu'il faut plus de moyens,
01:34:46 mais vous pouvez mettre tous les moyens que vous voulez.
01:34:48 C'est la façon dont vous dépensez ces moyens qui va jouer.
01:34:50 Si vous mettez, je dis des bêtises, mais dans une gendarmerie,
01:34:53 vous doublez le nombre de gendarmes,
01:34:55 s'ils arrêtent toujours la même personne,
01:34:56 ils peuvent être le double, la personne continuera
01:34:58 à commettre les mêmes méfaits sur la voie publique,
01:35:00 parce qu'ils l'arrêteront le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi.
01:35:03 Si vous mettez 10 milliards de plus sur la justice,
01:35:05 mais pour condamner à quelques heures
01:35:07 de travaux d'intérêt général des multirécidivistes,
01:35:09 les 10 milliards partent totalement en l'air.
01:35:11 C'est de l'argent qui est mis en l'air.
01:35:13 Donc ce qu'il faut, c'est moins de laxisme judiciaire,
01:35:15 plus de fermeté, comme les LR le disent régulièrement,
01:35:18 mais là-dessus on se rejoint avec peut-être des nuances dans les propositions.
01:35:21 Donc voilà, les peines planchées.
01:35:23 Je sais que ça fait étouffer certains députés de la Macronie
01:35:26 ou certains membres du gouvernement.
01:35:29 Je pense à Éric Dupond-Moretti, qui lui est totalement à l'inverse.
01:35:32 Il faut sortir les gens de prison.
01:35:33 - Il parle aussi de sentiment d'insécurité.
01:35:35 - Il parle de sentiment d'insécurité.
01:35:36 C'est un des premiers à avoir utilisé ce terme.
01:35:38 Donc non, il n'y a pas de sentiment d'insécurité, il y a de l'insécurité.
01:35:40 Il n'y a pas de sentiment d'injustice, il y a de l'injustice.
01:35:42 Il faut de la fermeté.
01:35:43 - Juste un commentaire, Thomas Bonnet, sur cette image qu'on aperçoit.
01:35:47 On rappelle à ceux qui nous rejoignent peut-être sur l'antenne
01:35:49 que nous sommes à Hermon, dans un commissariat du Val d'Oise.
01:35:53 Premier déplacement conjoint du nouvel hôte de Matignon,
01:35:56 Gabriel Attal, avec son ministre, enfin toujours ministre de l'Intérieur,
01:36:01 je ne sais pas trop, parce qu'à l'intérim il gère les affaires courantes,
01:36:05 Gérald Darmanin, avant d'être sans doute reconduit officiellement à ce poste.
01:36:10 Moi ce qui me frappe, c'est que généralement quand il y a une visite de cet ordre,
01:36:13 on montre quelques images et puis après on laisse le déplacement se dérouler
01:36:17 à l'intérieur avec les forces de l'ordre.
01:36:19 Là c'est un centre de commandement, on le montre un petit peu
01:36:22 comment on procède avec les écrans dans la salle de contrôle, etc.
01:36:25 Et là, toutes les caméras ont full access,
01:36:28 c'est-à-dire qu'on est encore une fois dans l'entreprise de communication.
01:36:31 On veut montrer les hommes au travail, à l'œuvre.
01:36:34 - Oui, et alors là il va lui être présenté deux enquêtes,
01:36:37 une sur les émeutes, l'autre sur un point de deal.
01:36:41 Ça dit aussi peut-être quelque chose des intentions de Gabriel Attal
01:36:45 en matière de sécurité.
01:36:46 Lui, qui je vous le rappelle, au lendemain de sa nomination
01:36:48 au ministère de l'Éducation nationale,
01:36:50 l'avait déjà rendu visite à une école qui avait été dégradée lors des émeutes.
01:36:54 Ça veut dire que les sujets de sécurité, il a un petit peu eu affaire à ces sujets-là.
01:36:59 Aussi lorsqu'il était d'ailleurs au budget,
01:37:01 parce que vous le savez, c'est le ministre du budget qui gère les douaniers.
01:37:04 Donc il y a aussi une partie de sécurité qui était de son ressort à cette époque-là.
01:37:09 On va sans doute avoir une déclaration à l'issue de cette visite,
01:37:12 et on en saura sans doute plus sur la feuille de route en matière sécuritaire
01:37:15 du nouveau Premier ministre.
01:37:16 - Et on va retrouver Florian Tardif qui est sur place
01:37:18 et qui a sans doute eu un avant-goût de la teneur des échanges
01:37:22 à l'arrivée de Gabriel Attal, accueilli par Gérald Darmanin.
01:37:27 Que peut-on en retenir et quel est l'objet affiché de cette visite conjointe ?
01:37:32 - L'objet affiché de cette visite conjointe est de montrer que le gouvernement est actif
01:37:40 sur ces questions de sécurité.
01:37:43 Alors pourquoi a été choisie cette localité de Hermont,
01:37:47 qui couvre une zone assez large, une douzaine de communes,
01:37:51 plus de 200 000 habitants sont concernés avec des effectifs de police
01:37:55 qui dépassent les 260 ?
01:37:58 Alors il y a eu beaucoup de questions qui ont été abordées depuis l'arrivée,
01:38:02 il y a une petite quinzaine de minutes maintenant,
01:38:04 du Premier ministre accompagné du ministre de l'Intérieur
01:38:08 concernant donc les principales missions de ces effectifs de police,
01:38:13 sur la lutte contre les stupéfiants, sur la lutte contre les rodeos urbains,
01:38:18 différents sujets comme ceux-là qui ont été brossés
01:38:22 avec les effectifs de police.
01:38:26 Un Premier ministre à l'écoute, vous l'avez compris,
01:38:28 c'est ce qu'il souhaite, en tout cas l'image qu'il souhaite véhiculer
01:38:31 à travers ces différents déplacements.
01:38:33 On l'a vu d'ores et déjà hier avec ce premier déplacement dans le Pas-de-Calais
01:38:36 et on le voit de nouveau avec ce nouveau déplacement ici,
01:38:40 à côté de son ministre de l'Intérieur,
01:38:42 avec un message également un petit peu plus politique.
01:38:44 On en parlait tout à l'heure, y compris avec vos invités sur ce plateau.
01:38:50 Pourquoi se déplace-t-il aux côtés du ministre de l'Intérieur ?
01:38:53 Alors certes pour aborder l'un des sujets prioritaires
01:38:57 comme il l'a désigné lors de son discours,
01:38:59 mais également pour rappeler au ministre de l'Intérieur
01:39:03 qu'il est dorénavant sous sa tutelle,
01:39:06 tout simplement parce que dans l'entourage de Gabriel Attal,
01:39:09 on nous a fait savoir que ce dernier avait assez peu apprécié,
01:39:13 finalement, ce coup de fil passé entre Gérald Darmanin
01:39:17 et le chef de l'État hier pour s'assurer que Gérald Darmanin
01:39:21 restait bien en place, place Beauvau.
01:39:23 Alors on va commenter cela dans un instant avec Thomas.
01:39:26 Moi j'ai juste une question, et vous qui suivez beaucoup de déplacements, Florian.
01:39:30 D'ordinaire, quand on arrive comme ça dans un commissariat,
01:39:33 on voit une petite image, tour de table ou autre,
01:39:36 et puis ensuite on laisse les protagonistes,
01:39:39 on les retrouve à la sortie pour ce qu'on appelle les micro-tendus.
01:39:41 Là, on a droit à l'entièreté du déplacement.
01:39:44 On voit bien quelle est l'intention aussi.
01:39:47 Oui, effectivement, après cela dépend des déplacements.
01:39:54 Après, pour répondre plus précisément à votre question,
01:39:57 on a très bien compris que Gabriel Attal,
01:40:00 depuis hier et donc l'officialisation de sa nomination,
01:40:04 souhaitait être à hauteur d'homme,
01:40:06 et qu'il souhaitait montrer qu'il était au contact du terrain,
01:40:09 des personnes qui sont justement sur le terrain.
01:40:12 Hier, il y a eu cet échange assez long avec cette buraliste,
01:40:16 et les quelques personnes qui étaient au sein de ce bureau de tabac,
01:40:20 avec qui il a pris le temps justement d'échanger autour de leurs difficultés,
01:40:24 suite aux inondations, et là, on a compris qu'il souhaitait faire de même,
01:40:28 montrer qu'il est aux côtés de ces acteurs de terrain, et qu'il les écoute.
01:40:31 Surtout, d'ailleurs, une phrase m'avait marqué hier,
01:40:34 lors de ce premier déplacement,
01:40:36 il a remercié les gens d'être venus à son contact.
01:40:39 En général, c'est plutôt l'inverse,
01:40:42 lorsqu'un politique se déplace sur le terrain,
01:40:45 il tente d'expliquer que c'est lui qui est là pour eux,
01:40:49 là, c'était plutôt l'inverse.
01:40:51 Merci d'être là, merci de venir me voir,
01:40:54 et merci de me témoigner comme cela de vos difficultés,
01:40:59 qui me permettent ensuite de tenter d'agir avec mes futurs ministres,
01:41:05 dont on entend toujours le dévoilement de ce gouvernement.
01:41:11 Florian, à priori, donc, petite intervention des deux hommes à la sortie ?
01:41:16 Oui, on se dirige, je vais rentrer dans quelques instants dans ce commissariat,
01:41:24 afin d'assister à ce micro tendu, de poser quelques questions,
01:41:27 des questions qui fâchent, vous l'avez compris,
01:41:30 y compris sur la relation entre ces deux hommes,
01:41:33 qu'on s'est effrêchés, alors certes, à leur arrivée,
01:41:36 ils ont tous deux affiché un large sourire,
01:41:39 puisque j'étais à moins d'un mètre des deux lors de leur arrivée,
01:41:43 mais c'est un sourire de façade, tout simplement,
01:41:45 parce que, vous l'avez compris, il va falloir,
01:41:48 pour le nouveau Premier ministre,
01:41:50 eh bien, aussi conserver et tenter, entre guillemets,
01:41:58 de travailler avec ces différents ministres
01:42:02 qui ont un égo, disons-le assez clairement,
01:42:06 là, je citais Gérald Darmanin, on peut citer Bruno Le Maire,
01:42:09 qui ont, en coulisses, assez peu apprécié le fait que ce soit un tout jeune,
01:42:14 34 ans seulement, qui, non pas leur vole la place, place Beauvau,
01:42:19 mais en tout cas qu'il soit propulsé beaucoup plus rapidement qu'eux,
01:42:23 à des fonctions d'une importance telle.
01:42:26 Merci Florian, on vous laisse se retrouver, les deux hommes,
01:42:29 et poser les questions qui fâchent, on sera là,
01:42:31 on sera aux premières loges, tandis que Vincent Roy, Thomas Bonnet,
01:42:34 et Alberto Toscano nous a rejoints, entre temps, sur ce plateau,
01:42:37 on a fait un petit changement d'équipe pour cette dernière heure,
01:42:40 écoutons un peu la teneur des échanges,
01:42:42 et la façon dont Gabriel Attal réagit.
01:42:45 On a doublé les quantités saisies en matière de cocaïne,
01:42:47 on a doublé le montant des avoirs criminels saisis,
01:42:49 650 000 euros d'avoirs criminels,
01:42:51 c'est 640 trafiquants de stupéfiants qui ont été mis en cause,
01:42:54 et la plupart de ces opérations démentent tellement de points de deal,
01:42:57 il y en a 100, 102 précisément, dans ce département, sur la zone police,
01:43:00 se traduisent maintenant, depuis quelques mois,
01:43:02 par des opérations place net,
01:43:04 ça sera aussi présenté dans la petite vidéo que vous avez faite tout à l'heure,
01:43:07 c'est-à-dire qu'en gros, on ne se contente pas,
01:43:10 c'est une méthode, d'interpeller les trafiquants,
01:43:12 mais dans la foulée, les services régaliens de l'État mettent en place,
01:43:15 associés aux polices municipales, à l'URSAF, à la CAF,
01:43:19 à la police aux frontières,
01:43:21 par une présence très accrue, dans les deux, trois jours,
01:43:24 pour vraiment travailler en profondeur et démenter ces points de deal,
01:43:26 et lutter contre ce sentiment d'insécurité,
01:43:28 mais aussi contre l'insécurité tout court,
01:43:30 qui est celle dans laquelle, dans certains quartiers,
01:43:32 nos concitoyens peuvent évoluer.
01:43:34 Et c'est un sujet sur lequel, aussi, la police nationale a répondu présente,
01:43:39 c'est celui de sa réorganisation, depuis le mois de septembre,
01:43:42 c'est-à-dire une préfiguration qui a permis, au 1er janvier,
01:43:45 d'avoir dans ce département, comme dans tous les autres d'ailleurs,
01:43:48 une police nationale unifiée, sous l'autorité d'un même chef,
01:43:51 où on a les grandes filières, la police judiciaire,
01:43:54 la sécurité publique, la police aux frontières,
01:43:56 le gouvernement territorial, qui sont en capacité de rendre
01:43:58 un service d'encore meilleur, enfin, encore meilleur,
01:44:01 et de meilleure facture. Je pense que la police était très bonne,
01:44:04 et on va essayer d'être encore meilleur, dans le cadre de cette réorganisation
01:44:07 qu'il nous va maintenant nous tenir, et que nous allons devoir porter,
01:44:11 pour rendre un service d'encore meilleure facture
01:44:14 au profit de nos concitoyens.
01:44:16 Voilà, et je vais laisser maintenant la parole au commissaire Drouet,
01:44:19 qui va vous présenter les deux opérations dont le préfet vous a parlé tout à l'heure,
01:44:23 une opération de démantèlement de points de deal,
01:44:26 et surtout les suites d'une affaire de violences urbaines
01:44:29 dont on a été saisis au mois de juin dernier.
01:44:32 Merci, monsieur le Premier ministre.
01:44:34 Merci, monsieur le Premier ministre.
01:44:36 Autour de moi, il y a les différents effectifs qui ont participé
01:44:39 à ces deux enquêtes, les effectifs de la filière sécurité publique,
01:44:42 avec des représentants...
01:44:44 Voilà, donc on retournera sur place, vous l'aurez compris,
01:44:46 lorsqu'il y aura des questions posées aux deux hommes,
01:44:48 y compris sur les relations qu'ils entretiennent maintenant,
01:44:51 qu'ils seront chefs et subordonnés,
01:44:54 mais pas dans le sens qu'on croyait initialement.
01:44:58 Thomas Bonnet, il a dit quelque chose d'intéressant d'ailleurs,
01:45:00 Florian Tardif, que j'aimerais développer encore avec vous,
01:45:02 c'est cette manière, en allant sur le terrain avec Gérald Darmanin,
01:45:06 pour Gabriel Attal, de reprendre la main
01:45:08 et de lui montrer qu'il est vraiment sous sa tutelle aujourd'hui.
01:45:12 Le choix des déplacements d'un Premier ministre
01:45:16 sont primordiaux, sont très importants,
01:45:18 on les sur-analyse, on les sur-interprète,
01:45:21 c'est normal, parce qu'il vient d'arriver à Matignon,
01:45:23 et si on dézoome, on voit qu'en 24 heures,
01:45:26 il a donc choisi d'aller dans le Pas-de-Calais d'abord,
01:45:28 avec les sinistrés, un déplacement qui a été déjà prévu
01:45:31 pour Elisabeth Borne et qu'il a décidé d'honorer au pied levé.
01:45:34 On aurait pu imaginer qu'à peine nommé à Matignon,
01:45:36 il décide plutôt de se focaliser sur les réunions
01:45:38 qu'il a avec le Président de la République.
01:45:39 Non, il va directement sur le terrain,
01:45:41 et son premier déplacement mûri, réfléchi,
01:45:44 on pourra le présenter comme ça,
01:45:46 donc au lendemain de sa nomination, c'est dans un commissariat,
01:45:48 là aussi il y a un message, on parlait tout à l'heure de sécurité,
01:45:51 le fait de se rendre dans un commissariat
01:45:52 dès le lendemain de sa nomination, c'est un message politique.
01:45:55 Si en plus vous pouvez asseoir votre autorité
01:45:58 sur un ministre de l'Intérieur dont on connaît les ambitions
01:46:01 et dont on connaît…
01:46:02 C'est banco, c'est tout gagnant.
01:46:03 C'est tout, ça peut être du banco,
01:46:05 et ça peut être un quintet gagnant pour Gabriel Attal,
01:46:08 qui, on le répète, va devoir quand même gérer
01:46:11 ses personnalités au sein du gouvernement,
01:46:13 que ce soit Gérald Darmanin ou encore Bruno Le Maire.
01:46:15 Alberto Toscano, que vous inspire jusqu'ici
01:46:18 ce Premier ministre dont, je rappelle quand même
01:46:21 que moins de la moitié des Français qui ont été sondés
01:46:25 lui font confiance.
01:46:27 Il y a ce sondage qui montre qu'à 48% seulement,
01:46:30 on dit "bon ok, on a confiance en l'action
01:46:33 qu'il va pouvoir mener à Matignon,
01:46:35 parce que ça n'est pas un total inconnu,
01:46:37 il ne bénéficie pas finalement de cette cote de popularité
01:46:41 qu'on lui prête à chaque fois dans les sondages
01:46:44 pour d'autres échéances, et en l'occurrence la présidentielle,
01:46:47 là pour Matignon, c'est peut-être un peu plus surprenant.
01:46:50 Il est quand même plus populaire que sa predecessor.
01:46:53 Mais je crois que ce n'était pas très difficile ça.
01:46:55 Oui, c'est vrai, il hérite des problèmes structurels
01:47:00 de ce gouvernement, le fait que ce gouvernement
01:47:03 n'a pas de majorité parlementaire.
01:47:05 Et sa force, c'est quelque part la communication,
01:47:08 qui est aussi le point de force du Président de la République,
01:47:11 mais on ne peut pas se nourrir de communication,
01:47:14 il faut se nourrir de faits, et là c'est un problème.
01:47:17 Là il y a des équilibres à étudier et à définir
01:47:21 pour la formation du gouvernement, évidemment.
01:47:24 Je me pose la question, est-ce qu'il y aura des ministres d'État
01:47:28 dans le futur gouvernement ?
01:47:30 Est-ce que les deux personnages, comme Bruno Le Maire
01:47:33 et Gérald Darmanin, peuvent devenir ministres d'État ?
01:47:37 Il y a une tradition, vous m'expliquez, en France,
01:47:40 qu'on croit dans certains gouvernements,
01:47:43 déjà à l'époque de François Mitterrand,
01:47:46 il y avait des ministres d'État pour marquer le rôle
01:47:50 de cette personnalité à l'intérieur du gouvernement,
01:47:53 sa force politique.
01:47:55 Je m'interroge s'il y aura des ministres d'État dans le futur.
01:47:58 Alors Thomas, il y aura des ministres d'État,
01:48:00 il y en a toujours, non, des ministres d'État ?
01:48:02 Oui, ça fait partie justement des périmètres
01:48:04 qui peuvent évoluer et qui permettent aussi
01:48:06 de donner quelques gages à des personnalités
01:48:09 dont on sait que la tournure des événements
01:48:11 ne leur aura pas plu.
01:48:12 On peut rappeler aussi le précédent Nicolas Hulot,
01:48:14 par exemple, qui avait été, je crois, numéro 2
01:48:16 ou numéro 3 du gouvernement alors qu'il était ministre
01:48:18 de l'Écologie, qui n'est traditionnellement pas
01:48:20 un des ministères les plus hauts.
01:48:22 Il y a le quai d'Orsay, souvent ?
01:48:23 Le quai d'Orsay, l'intérieur, la justice
01:48:26 peut l'être aussi, ça fera partie des discussions.
01:48:29 Ça permet aussi, en message, en fait,
01:48:31 comme vous disiez tout à l'heure,
01:48:33 pour Bruno Le Maire, par exemple, de dire
01:48:35 "je dépasse un petit peu le cadre de l'autorité
01:48:37 du Premier ministre et j'interviens directement,
01:48:39 j'échange directement avec le Président
01:48:41 de la République parce que j'ai un ministère
01:48:43 d'État et que j'ai donc un périmètre élargi
01:48:45 par rapport à mon périmètre initial".
01:48:48 Juste un mot encore sur la visite,
01:48:50 on a déjà des petits retours et des petites spéculations.
01:48:53 Il faut se rappeler qu'au mois de juillet 2020,
01:48:55 Jean Castex, tout fraîchement nommé Premier ministre,
01:48:58 avait lui aussi décidé, pour son deuxième jour
01:49:00 à Matignon, d'aller dans un commissariat.
01:49:02 Et à l'époque, le ministre de l'Intérieur
01:49:04 qui l'accompagnait, c'était Christophe Castaner.
01:49:06 Le lendemain, il était débarqué pour Gérald Darmanin.
01:49:09 Alors, on verra si la situation se représente.
01:49:12 A priori, Gérald Darmanin sera sûr.
01:49:14 Non, a priori, il a eu les garanties nécessaires
01:49:16 sauf énorme surprise.
01:49:18 Il y a toujours cette présentation
01:49:20 des activités du commissariat en ce moment même.
01:49:22 Et nous, on guette évidemment les questions
01:49:24 qui seront posées par les journalistes
01:49:26 sur l'action plus globale d'un Gabriel Attal
01:49:28 et ce qu'il compte faire, puisqu'on n'a pas eu
01:49:31 beaucoup d'occasion encore de le voir en public.
01:49:33 Hier, il était dans un cadre très précis
01:49:36 et assez strict de venir en aide
01:49:38 et à l'écoute de ceux qui avaient souffert
01:49:40 des intempéries. Donc, c'était peut-être pas le moment.
01:49:42 Mais là, c'est peut-être l'occasion de lui poser
01:49:44 des questions un peu plus anglais sur le cap,
01:49:46 sur le champ d'action qui sera le sien.
01:49:48 Vincent Roy.
01:49:49 Non, mais peut-être que Gérald Darmanin, justement,
01:49:51 a demandé à négocier avec le président de la République
01:49:54 de devenir ministre d'État.
01:49:57 Pourquoi pas ?
01:49:58 Il voulait le quai d'Orsay, a priori.
01:50:00 Oui, alors ça, son désir était effectivement
01:50:04 le quai d'Orsay. Bon, là, s'il reste place Beauvau,
01:50:07 peut-être, pour contourner l'obstacle Attal,
01:50:13 peut-être a-t-il demandé à être ministre d'État.
01:50:16 Nous verrons cela.
01:50:17 Enfin, il restera toujours son supérieur hiérarchique.
01:50:19 Dans tous les cas de figure, il restera son supérieur hiérarchique.
01:50:21 Ils se verront toujours chaque semaine autour de la même table.
01:50:23 Et là, je trouve que c'est remarquablement marqué
01:50:25 dans le "il marche derrière Gabriel Attal"
01:50:29 comme le prince Philippe marchait derrière la reine d'Angleterre.
01:50:35 C'est-à-dire qu'il est à deux pas ou trois pas.
01:50:37 On ne va pas non plus surinterpréter toutes les mythos.
01:50:40 Non, mais c'est notable qu'il est derrière.
01:50:43 Il est, d'une certaine manière,
01:50:46 pour utiliser cette belle expression française,
01:50:48 il est mis au pas.
01:50:50 Dans le football, il y a le "tac" par derrière,
01:50:53 qui est un carton rouge, qui vaut un carton rouge.
01:50:57 Non, mais là, il est quand même dans un exercice
01:50:59 où il est censé le mettre un peu en avant,
01:51:01 parce que c'est son deuxième jour.
01:51:03 Il le conduit dans cette tâche.
01:51:06 Il connaît parfaitement ce qui se passe dans les commissariats.
01:51:08 Gérald Darmanin, ce n'est pas son...
01:51:10 Non, mais la mission est double.
01:51:11 Il n'aurait plus tout à fait...
01:51:12 Là, on est dans quelque chose de l'ordre du protocole.
01:51:15 Il y a une chose qui est très intéressante.
01:51:17 Il arrive hier, il est nommé hier comme Premier ministre.
01:51:21 Il pouvait, compte tenu du nombre de dossiers,
01:51:23 de tout ce qu'il a à faire,
01:51:24 il pouvait renoncer à cette visite dans un commissariat.
01:51:27 Ce n'était absolument pas capital.
01:51:29 Oh, oh ! Justement, il dit "non, non, je ne renonce pas",
01:51:32 alors que, vous savez, il avait un déjeuner
01:51:34 avec le président de la République.
01:51:35 Justement, il veut montrer qu'il va tout de suite travailler.
01:51:37 Voilà, et il ne va pas avec n'importe qui.
01:51:39 Justement, à cette visite dans un commissariat,
01:51:41 il y va avec le ministre de l'Intérieur.
01:51:44 Donc, il marque à la fois sa préoccupation pour la sécurité,
01:51:48 et il marque aussi le fait...
01:51:49 Attention, maintenant, c'est moi le chef.
01:51:51 On peut aussi inverser les choses,
01:51:53 parce qu'on dit que Gérald Darmanin ne voit pas d'un bon oeil
01:51:56 l'arrivée de Gabriel Attal,
01:51:57 et il a sans doute des raisons de dire cela.
01:52:00 Il faut quand même noter que Gabriel Attal a tout intérêt
01:52:02 à ménager, si je puis dire, Gérald Darmanin,
01:52:05 qui incarne aussi quelque chose dans ce gouvernement.
01:52:07 Il incarne l'aile droite de ce gouvernement.
01:52:09 On sait qu'il a beaucoup de députés de la majorité présidentielle,
01:52:12 voire même chez Les Républicains,
01:52:13 qui ont des relations très cordiales, pour ne pas dire plus,
01:52:17 qui sont des soutiens de Gérald Darmanin.
01:52:19 Gabriel Attal, qui est désormais le patron de la majorité présidentielle,
01:52:23 doit composer avec toutes ses parties de la majorité.
01:52:26 Gérald Darmanin incarne aujourd'hui quelque chose d'important,
01:52:29 de fort, dans cette majorité,
01:52:31 et il doit donc le ménager aussi.
01:52:33 Ça va dans les deux sens.
01:52:34 On peut parler aussi de la perception de Gabriel Attal à l'étranger.
01:52:37 Comment il est perçu en Italie ?
01:52:38 Vous avez lu la presse italienne depuis deux jours.
01:52:40 Oui, il est bien perçu en Italie,
01:52:42 il est bien perçu en Europe en général.
01:52:44 L'effet de la jeunesse est un atout formidable.
01:52:48 Ça, ça transcende vraiment les pays.
01:52:51 Il y avait quand même eu un problème diplomatique,
01:52:53 lancé par Gérald Darmanin à l'époque.
01:52:55 Ah oui, à l'époque, à 2018.
01:52:58 Et Giorgia Meloni.
01:52:59 C'est d'ailleurs pour ça que cette nomination au Quai d'Orsay
01:53:01 a sans doute été freinée par certains diplomates
01:53:03 qui ont rappelé ce précédent.
01:53:05 Oui, exactement.
01:53:06 Le précédent, et même Gabriel Attal,
01:53:08 avait eu en 2018 un problème diplomatique
01:53:11 avec le gouvernement italien de l'époque,
01:53:14 qui était formé par la Ligue et par les Cinq Étoiles,
01:53:17 un gouvernement un peu particulier.
01:53:19 Le premier gouvernement comte,
01:53:21 il avait utilisé une expression extrêmement dure,
01:53:24 et même un peu vulgaire,
01:53:26 pour et contre, il avait dit que la politique
01:53:29 du gouvernement italien le faisait vomir,
01:53:32 par rapport à la question de l'immigration.
01:53:36 Et je rappelle, c'était un gouvernement formé
01:53:39 par la Ligue et par les Cinq Étoiles,
01:53:41 qui aujourd'hui sont à l'opposition de gauche.
01:53:44 Mais enfin, ça c'est...
01:53:46 - Mais depuis son arrivée, on lui dresse un peu des lauriers quand même.
01:53:49 - Oui, l'opinion publique italienne, la presse italienne,
01:53:52 ont eu un accueil favorable par rapport à Gabriel Attal,
01:53:57 surtout pour le fait que c'est un jeune,
01:54:00 un homme de 34 ans, cette nouvelle génération d'ailleurs.
01:54:04 Giorgio Meloni et Emmanuel Macron ont le même âge,
01:54:08 sont nés tous les deux en 1977.
01:54:12 Gabriel Attal a 34 ans,
01:54:14 Giordano Bardella n'a même pas 30 ans.
01:54:17 Il y a une nouvelle génération de jeunes
01:54:20 qui aujourd'hui dominent,
01:54:22 et se présentent au premier niveau de la politique européenne.
01:54:26 Ça c'est de toute façon une bonne chose,
01:54:28 du point de vue de l'opinion publique,
01:54:30 parce que l'opinion publique a envie de changement.
01:54:32 Le fait qu'ils soient des jeunes,
01:54:34 c'est quand même un souhait de changement.
01:54:36 - Tandis que vous le voyez là,
01:54:38 visiblement un film est projeté sur l'action
01:54:40 que mène la police nationale du Val d'Oise,
01:54:43 les réalisations, les opérations,
01:54:45 images à l'appui de ces policiers en action,
01:54:47 pour montrer le dynamisme et la proactivité de ces troupes.
01:54:54 Gabriel Attal très concentré avec Gérald Darmanin
01:54:56 qui le drive à ses côtés dans ce commissariat d'airmement
01:54:59 dans le Val d'Oise.
01:55:01 Pour revenir à l'aspect "Carte jeune",
01:55:03 c'était le titre du parisien que j'ai trouvé assez drôle ce matin,
01:55:05 Vincent Roy, c'est vrai que ce jeunisme
01:55:08 est mis en avant régulièrement depuis avant-hier.
01:55:12 Il y a cette prime au jeunisme
01:55:14 qu'on décide d'accorder à tout le monde.
01:55:18 - Je ne sais pas, jeunisme, audace, mouvement,
01:55:23 il faut dire que depuis 30 ou 40 ans,
01:55:26 on a vu sur les grands sujets
01:55:28 un tel immobilisme de nos élites politiques
01:55:33 qu'on se dit peut-être un jeune, ça va dynamiser tout ça,
01:55:37 il va avoir moins de prévention.
01:55:41 Peut-être qu'il y aurait une prime adressée.
01:55:44 Voyons voir, pourquoi pas après tout,
01:55:46 ne soyons pas renfroignés,
01:55:48 laissons la porte ouverte à cette jeunesse
01:55:51 qui a peut-être tout à la fois une autre vision de la société,
01:55:55 une autre manière de gérer les affaires.
01:55:59 Faisons confiance, au moins pour un mois ou deux,
01:56:04 pour voir comment ça se passe.
01:56:06 Pourquoi pas ?
01:56:08 En tous les cas, ce qu'on voit, ce qui est très net,
01:56:11 c'est que jusqu'à maintenant,
01:56:13 dans nos élites politiques vieillissantes,
01:56:15 les Français en sont déçus.
01:56:17 Ils en ont marre, ils veulent que ça change,
01:56:19 ils veulent autre chose.
01:56:21 Là, ils ont autre chose, voyons si c'est mieux.
01:56:23 - Ouvrons les paris sur les prochains déplacements
01:56:25 du Premier ministre.
01:56:27 Il va falloir qu'il s'attelle à sa priorité du moment,
01:56:30 c'est-à-dire composer son gouvernement
01:56:32 parce qu'il ne va pas pouvoir tout faire tout seul
01:56:34 pendant X jours encore.
01:56:36 - On s'en revient vers vendredi, peut-être,
01:56:39 pour une annonce.
01:56:41 - C'est l'objectif fixé.
01:56:43 - Faisons un pari, prochain déplacement,
01:56:45 pour vous ce sera quoi ?
01:56:47 L'école, pour montrer qu'il est encore là ?
01:56:49 - Je pense que le domaine de l'éducation,
01:56:51 il l'a dit, restera dans ses priorités,
01:56:53 même lorsqu'il occupe ses fonctions de Premier ministre.
01:56:58 Ce serait bienvenu, sachant que,
01:57:00 vous l'avez rappelé tout à l'heure,
01:57:02 des professeurs n'ont pas forcément vu d'un très bon oeil
01:57:04 quand ils partent après seulement 5 mois
01:57:06 au ministère de l'éducation nationale,
01:57:08 de se rappeler à leurs bons souvenirs
01:57:10 en leur disant qu'il restera toujours à leur côté.
01:57:12 C'est l'expression qu'il avait utilisée hier
01:57:14 au moment de sa nomination.
01:57:16 Il était en réunion en visioconférence
01:57:18 avec des personnels enseignants
01:57:20 et il a expliqué qu'il ne les lâcherait pas
01:57:22 et qu'il restera concentré sur les enjeux
01:57:24 autour de l'école.
01:57:26 On peut imaginer un déplacement qui irait dans ce sens assez vite.
01:57:28 - Après, ce n'est pas l'homme orchestre,
01:57:30 il ne peut pas tout faire lui-même,
01:57:32 on a beaucoup reproché à Emmanuel Macron,
01:57:34 Alberto Toscano, de faire du micromanagement
01:57:36 et de vouloir mettre son nez un peu partout.
01:57:38 On verra si Gabriel Attal arrive, lui,
01:57:40 à déléguer quelque peu.
01:57:42 - Il y a des personnes auxquelles
01:57:44 il pourrait déléguer
01:57:46 qui se délèguent tout seul.
01:57:48 Bruno Le Maire et Gérald Darmanin
01:57:50 n'ont pas besoin qu'on les délègue.
01:57:52 Leur pouvoir, ils l'ont
01:57:54 et ils le garderont à l'économie
01:57:56 et à l'intérieur.
01:57:58 Les points cardinaux
01:58:00 sont la lutte au chômage
01:58:02 et la lutte à l'insécurité.
01:58:04 C'est bien strictement
01:58:06 dans les mains
01:58:08 de Bruno Le Maire
01:58:10 et de Gérald Darmanin.
01:58:12 Ensuite, il y a l'école.
01:58:14 Et là, évidemment,
01:58:16 Gabriel Attal voudra montrer son influence.
01:58:18 Il sera encore, quelque part,
01:58:20 le super-ministre de l'éducation nationale.
01:58:22 Et dernière chose,
01:58:24 il y a les réformes qui ne coûtent pas.
01:58:26 L'avortement de la Constitution,
01:58:28 toute une série de réformes,
01:58:30 la loi sur la fin de vie,
01:58:32 des choses qui peuvent être faites
01:58:34 de façon plutôt consensuelle,
01:58:36 qui peuvent être votées
01:58:38 par le Parlement
01:58:40 et qui seront, quelque part,
01:58:42 un point d'honneur pour les nouveaux
01:58:44 chefs du gouvernement, à mon sens.
01:58:46 - Et la justice ?
01:58:48 - La justice, c'est plus délicat.
01:58:50 - Qu'est-ce que...
01:58:52 - Qu'est-ce que c'est, la justice ?
01:58:54 - Qu'est-ce que M. Attal va faire
01:58:56 pour la justice ?
01:58:58 - En tout cas, vu la réaction du garde des Sceaux,
01:59:00 hier, sur Twitter, il avait l'air très content
01:59:02 de son arrivée à Matignon. Il n'avait pas l'air plus inquiet.
01:59:04 - Peut-être va-t-il rester en place.
01:59:06 Auquel cas, si l'économie ne bouge pas,
01:59:08 si l'intérieur ne bouge pas,
01:59:10 si la justice ne bouge pas,
01:59:12 - Qu'est-ce qui bouge ?
01:59:14 - Ça fait un remaniement un petit peu à la marge.
01:59:16 - Il y aura une forme d'inertie, d'une certaine manière ?
01:59:18 - C'est surtout sur les autres
01:59:20 secrétariats d'État et ministères
01:59:22 que ça risque de bouger.
01:59:24 On a parlé d'Olivier Dussopt, par exemple,
01:59:26 ministre du Travail, actuellement.
01:59:28 Son jugement va arriver le 17 janvier,
01:59:30 c'est-à-dire dans une semaine.
01:59:32 - On a qu'à comprendre que ce n'était pas de nature
01:59:34 à le mettre en péril, quand même.
01:59:36 - En tout cas, ça fait partie, lorsque vous êtes en train
01:59:38 de composer un gouvernement, c'est le genre de date
01:59:40 sur laquelle vous vous arrêtez aussi pour faire votre choix.
01:59:42 On est donc plutôt...
01:59:44 Dans les ministres qui pourraient bouger aussi,
01:59:46 on l'a beaucoup dit, ce sont ceux qui
01:59:48 ont fait part de leur...
01:59:50 Inquiétude,
01:59:52 mal-être vis-à-vis de la loi immigration.
01:59:54 - Qui ont même menacé de partir.
01:59:56 - Qui ont même menacé de partir. L'aile gauche,
01:59:58 on pourrait la qualifier comme ça, l'aile gauche du gouvernement.
02:00:00 Cette aile gauche pourrait être
02:00:02 sanctionnée, d'une certaine manière, par le président
02:00:04 de la République et être remplacée.
02:00:06 Les ministères qui pourraient bouger,
02:00:08 transport, culture,
02:00:10 enseignement supérieur et la recherche, par exemple,
02:00:12 ça fait partie des pistes.
02:00:14 - Et puis il y a ceux qui ont été nommés récemment,
02:00:16 tout récemment, il y a
02:00:18 trois mois, quatre mois, en même temps, le Gabriel Attal
02:00:20 a été nommé à l'élection, il y a cinq mois,
02:00:22 et qui peut-être n'ont pas fait l'affaire, c'est peut-être l'occasion
02:00:24 de les pousser vers la sortie ?
02:00:26 - Aurélien Rousseau est parti de lui-même.
02:00:28 - D'essais qui n'auraient pas fonctionné ?
02:00:30 - Aurélien Rousseau est parti de lui-même.
02:00:32 La santé, il va falloir
02:00:34 remplacer très vite. - Je parle du logement,
02:00:36 la ville, est-ce qu'ils ont fait leur preuve ?
02:00:38 - La ville, vous parlez de la ville, c'est
02:00:40 Patrice Verguit, l'ancien maire de Dunkerque,
02:00:42 qui faisait partie justement de ceux qui ont
02:00:44 fait part de leur malaise vis-à-vis de la loi
02:00:46 immigration, il pourrait faire partie des partants.
02:00:48 Et on est encore là dans la substation,
02:00:50 il se peut aussi que des ministères comme la ville
02:00:52 ou le logement soient
02:00:54 - Resserrés. - Voilà, resserrés,
02:00:56 et que ce soit ajouté à un autre ministère,
02:00:58 adossé à un autre ministère. - Je crois qu'il y aura
02:01:00 une surprise quand même, il devra
02:01:02 sortir du chapeau un nom
02:01:04 quelque part éclatant.
02:01:06 Je ne sais pas si originaire
02:01:08 - Surtout en prenant trois jours pour le former.
02:01:10 - De l'économie ou de la culture, mais il faut là-dedans
02:01:12 un nom un peu éclatant.
02:01:14 - C'est capital, parce que si vous gardez,
02:01:16 si vous changez le chef
02:01:18 du gouvernement, ce qui est le cas,
02:01:20 mais que derrière, vous gardez dans les grands
02:01:22 ministres, dans les grands ministères régaliens
02:01:24 qui peuvent devenir
02:01:26 ministre d'Etat, si vous gardez les mêmes,
02:01:28 il n'y a pas un
02:01:30 remaniement de fond, si ce n'est
02:01:32 quelques, effectivement,
02:01:34 quelques ministères que je qualifierais
02:01:36 de manière pas gentille du tout d'ailleurs,
02:01:38 mais à la marge, si c'est juste pour se sacrifier,
02:01:40 remarquez, ça sera très bien, la ministre de la Culture,
02:01:42 bon, ça ne fait pas un changement capital,
02:01:44 vu qu'avant ou après,
02:01:46 de toute façon, qu'elle soit là ou qu'elle ne soit pas là,
02:01:48 pour la culture en France, c'est le cas. - Alors, je vous propose d'écouter
02:01:50 encore un petit peu les échanges entre Gabriel Attal
02:01:52 et ses policiers.
02:01:54 - Du coin quasiment,
02:01:56 beaucoup de Montigny, un peu de Franconville,
02:01:58 un peu Hermont, un peu...
02:02:00 Mais ça restait la tavernie.
02:02:02 Après, tous les individus mis en cause,
02:02:04 c'est des locaux de Montigny-les-Cormelles.
02:02:06 Ils sont tous des gars de Montigny.
02:02:08 - Il dit trois mois, mais parce qu'il est
02:02:10 modeste, mais c'est trois mois,
02:02:12 en tant que fonctionnaire.
02:02:14 C'est beaucoup plus, parce qu'il commençait les surveillances à 4h du matin.
02:02:16 - Ah oui. - 4h du matin,
02:02:18 des surveillances qui se continuaient la nuit
02:02:20 avec la bac nuit,
02:02:22 donc c'était trois mois, mais quasiment
02:02:24 24/24 sur ce dossier.
02:02:26 - Un gérant, qu'il y avait comme technique
02:02:28 pour nous éviter, comme on le connaît, parce qu'on l'avait déjà
02:02:30 interpellé et il avait déjà été incarcéré,
02:02:32 il sortait tous les matins
02:02:34 à 5h30. Il sait qu'on arrive
02:02:36 à 6h pour les perquisitions ou quoi, donc tous les matins,
02:02:38 à 5h30, il sortait, il sortait son produit du pétanque,
02:02:40 il le cachait, il faisait un tour dans la ville,
02:02:42 il posait des caches un peu partout, et après,
02:02:44 il rentrait chez lui vers 6h30, 7h, quand il savait qu'on viendrait pas.
02:02:46 Donc il a fallu déjà
02:02:48 comprendre ce qu'il faisait,
02:02:50 donc le suivre le matin plusieurs fois
02:02:52 pour déjà voir où il posait son produit,
02:02:54 et après, ça a été vraiment
02:02:56 de l'interception judiciaire au niveau des lignes téléphoniques,
02:02:58 où on avait cette mise en cause sous écoute,
02:03:00 et après, bon, ça...
02:03:02 - C'est pas suffisant. - Oui, après,
02:03:04 c'est fiché.
02:03:06 - Et ce qui est significatif sur cette affaire,
02:03:08 c'est que, là, c'est toute la chaîne logistique
02:03:10 de ce point de deal qui a été étopée,
02:03:12 du gestionnaire au fournisseur
02:03:14 au vendeur,
02:03:16 là, c'est une équipe complète,
02:03:18 de la tête
02:03:20 jusqu'aux soldats,
02:03:22 qui ont été interpellés.
02:03:24 - Deux appartements nourris,
02:03:26 un total, ils étaient bien installés.
02:03:28 - Et des garçons, par exemple ?
02:03:30 - Une dame aussi.
02:03:32 Une femme qui a déjà été combattue.
02:03:34 - La compagne d'un des vendeurs
02:03:36 ou des chefs vendeurs, en fait.
02:03:38 - On commence à travailler sur la parité.
02:03:40 - Vous avez saisi des avoirs
02:03:42 ou des biens acquis ?
02:03:44 - En bien, ils avaient pas de véhicules
02:03:46 ou coqs, mais en avoir criminel,
02:03:48 on a fait plus de 20 000 euros.
02:03:50 En avoir criminel, on va dire en cash,
02:03:52 on a fait 4 000, 4-5 000 euros.
02:03:54 - 4-5 000 euros et 3 kg de résidus.
02:03:56 - Ensuite, de matériel,
02:03:58 de produits achetés.
02:04:00 - Non, après, c'était...
02:04:02 - J'ai affaibli l'ancien budget,
02:04:04 maintenant, on les vend aux enchères.
02:04:06 Ca rapporte pour les finances publiques.
02:04:08 - C'est vraiment un process
02:04:10 qu'on doit mettre en oeuvre et en application.
02:04:12 Cette opération qu'on vous a montrée,
02:04:14 depuis maintenant, mois d'octobre,
02:04:16 on en a fait 3 autres, sur les secteurs
02:04:18 les plus criminogènes et les plus sensibles
02:04:20 de ce département, notamment Gare de l'Egonesse,
02:04:22 le secteur de la muette, Argenteuil,
02:04:24 le secteur des musiciens, Sergi-Saint-Christophe,
02:04:26 où on travaille de la même façon.
02:04:28 On associe tous les acteurs de la chaîne,
02:04:30 ils sont au contrôle de l'autorité judiciaire,
02:04:32 police de voie publique, le renseignement
02:04:34 territorial qui peut donner de l'information
02:04:36 humaine très importante, des effectifs
02:04:38 de terrain et l'APJ.
02:04:40 Dans la foulée, on fait ces actions dans la profondeur.
02:04:42 On va les continuer, bien évidemment.
02:04:44 L'idée et l'objectif, c'est au moins une fois par mois
02:04:46 d'avoir ce type d'opération pour que la peur
02:04:48 un peu change de camp.
02:04:50 - On fait ça aussi en gendarmerie,
02:04:52 ça s'appelle "tempête", mais c'est exactement
02:04:54 la même chose, c'est-à-dire qu'on commence par une grosse
02:04:56 opération judiciaire, occupation de terrain.
02:04:58 On en a réalisé 2, une à Persan qui est opérée
02:05:00 à Louvre sur du trafic,
02:05:02 une autre sur du trafic également,
02:05:04 de la même manière, et la suite de violences urbaines.
02:05:06 C'est quelque chose qui rime un peu l'activité
02:05:08 en matière de séparité.
02:05:10 - En tout cas, bravo pour ces 2
02:05:12 très belles opérations.
02:05:14 Et je le dis, on est
02:05:16 très fiers et la nation est très reconnaissante
02:05:18 de l'action qui est la vôtre.
02:05:20 Évidemment dans un contexte que je sais
02:05:22 très difficile et je sais que l'épisode
02:05:24 des émeutes a été
02:05:26 extraordinairement éprouvant
02:05:28 pour vous.
02:05:30 Et je pense que, dans les opérations
02:05:32 qu'on a évoquées ici, et dans la
02:05:34 bonne coordination avec
02:05:36 la justice qui a permis à la fraide confondre
02:05:38 et puis ensuite de condamner un certain
02:05:40 nombre de délinquants,
02:05:42 je pense qu'on a été capables de montrer
02:05:44 une reprise en main.
02:05:46 - En effet. - Vous pouvez être fiers
02:05:48 de ce travail au service de la
02:05:50 tranquillité de nos concitoyens et de l'ordre
02:05:52 dans une commune et un territoire
02:05:54 qui ne mérite rien d'autre
02:05:56 que de pouvoir vivre tranquillement.
02:05:58 Merci beaucoup.
02:06:00 - Merci à vous. - Bravo.
02:06:02 - Merci.
02:06:04 - Voilà la caméra
02:06:06 qui nous a lâchées, comme on dit.
02:06:08 Mais on a compris un petit peu
02:06:10 qu'elle était l'intention des deux hommes, tandis que
02:06:12 sur ce plateau, Angelo Bruno nous a
02:06:14 rejoint. Bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
02:06:16 Vous êtes secrétaire d'unité SGP Police.
02:06:18 On a prévu, évidemment, de vous faire venir
02:06:20 pour parler des difficultés
02:06:22 qui sont celles des policiers, puisqu'il y a eu un certain nombre
02:06:24 de manifestants aujourd'hui pour dire
02:06:26 "Voilà, avant les JO, on aimerait
02:06:28 savoir à quelle sauce on va être mangés, parce que
02:06:30 trop, c'est trop, et on va y revenir dans un instant."
02:06:32 Mais puisque vous êtes arrivé au moment
02:06:34 où on commentait cette image avec
02:06:36 les autres invités,
02:06:38 Gabriel Attal, aux côtés de
02:06:40 Gérald Darmanin, deuxième
02:06:42 déplacement depuis qu'il est à Matignon,
02:06:44 c'est dire, pour vous, l'importance qu'il va quand même
02:06:46 accorder aux policiers,
02:06:48 cette manoeuvre pour vous, le fait qu'ils se rendent
02:06:50 auprès des troupes comme ça ? - Bien sûr.
02:06:52 Et une fois qu'on a des autorités
02:06:54 du gouvernement et le Premier ministre
02:06:56 accompagné de notre ministre de tutelle
02:06:58 qui nous rend visite, bien évidemment,
02:07:00 on espère beaucoup. On a souvent
02:07:02 espéré beaucoup et on n'a pas eu. Là, on espère
02:07:04 beaucoup et on espère
02:07:06 être entendus, en tout cas.
02:07:08 - Après, c'est vrai que c'est un domaine où on ne le connaît
02:07:10 pas du tout, puisqu'il n'a jamais occupé de portefeuille.
02:07:12 Après, Gérald Darmanin, normalement,
02:07:14 dans la continuité, devrait rester
02:07:16 à ce ministère. Pour vous, c'est une bonne
02:07:18 nouvelle aussi, ce maintien
02:07:20 de Gérald Darmanin avant l'échange des Jeux olympiques ?
02:07:22 Et puis, on va revenir au sujet qui nous intéresse.
02:07:24 - Nous, vous savez, on ne fait pas trop
02:07:26 de politique. En fait, on travaille avec les gens qui sont en place
02:07:28 et on n'a pas forcément
02:07:30 de comportement adapté par
02:07:32 rapport à un parti ou à un autre. En fait, on
02:07:34 travaille avec le ministre de tutelle qui est en place
02:07:36 et on ne transige
02:07:38 pas pour les droits de nos collègues.
02:07:40 C'est une bonne nouvelle. Il a
02:07:42 fait de certaines bonnes choses
02:07:44 et on a fait d'autres un peu moins,
02:07:46 comme chaque ministre, j'ai envie de dire.
02:07:48 - Qu'est-ce qui vous a le plus
02:07:50 échaudé dans l'action de Gérald Darmanin
02:07:52 ces dernières années ?
02:07:54 - Plutôt un ensemble, en fait.
02:07:56 Ce n'est pas forcément la faute du
02:07:58 ministre en lui-même, mais en fait,
02:08:00 la part du dialogue
02:08:02 social, en fait, dans la police nationale,
02:08:04 il s'est dégradé. On est plus aujourd'hui sur
02:08:06 une administration qui nous impose,
02:08:08 en prétextant, nous consulter,
02:08:10 plutôt qu'un dialogue social
02:08:12 construit et vraiment
02:08:14 adapté aux rendications de nos collègues
02:08:16 aujourd'hui. - Alors, je parlais
02:08:18 de cette manifestation de policiers,
02:08:20 des policiers qui se sentent sacrifiés,
02:08:22 échaudés par le rythme auquel ils sont soumis
02:08:24 et le programme qui
02:08:26 les attend. Ils en ont marre,
02:08:28 il faut bien le dire, et ils voulaient
02:08:30 se faire entendre. Je vous propose d'écouter
02:08:32 Grégory Joron,
02:08:34 secrétaire général
02:08:36 de l'unité SGP Police
02:08:38 FO, qui nous donne un petit peu la
02:08:40 teneur de la mobilisation.
02:08:42 - Qu'est-ce qu'on peut leur dire ?
02:08:44 - Ca fait un an et demi que le ministre
02:08:52 répète qu'ils vont être mobilisés à 100%.
02:08:54 Globalement, il y a quelques lignes qui ont bougé, parce qu'on
02:08:56 explique qu'entre le 15 juin et le 15 septembre,
02:08:58 ils vont avoir le droit de prendre
02:09:00 une dizaine de jours de congé,
02:09:02 mais nous, on ne sait pas pourquoi, entre
02:09:04 le 15 juin et le 15 septembre, ce sont des choses qui n'ont pas été
02:09:06 réellement discutées, donc on demande aussi du dialogue
02:09:08 social. À un moment donné, encore une fois, je le répète,
02:09:10 la mobilisation, elle ne fait pas que se décréter,
02:09:12 elle s'initie, et on doit
02:09:14 la préparer, elle se conditionne.
02:09:16 Les conditions, aujourd'hui, pour nous, elles ne sont pas réunies
02:09:18 à une bonne mobilisation des agents, et c'est pour ça
02:09:20 qu'on fait cette manifestation.
02:09:22 - C'est ça, en fait, le nœud du problème.
02:09:24 Les millions d'heures qui ne sont pas payées,
02:09:26 on pourra y revenir, et puis surtout le programme
02:09:28 auquel vous êtes soumis, qui est prévisible,
02:09:30 sans compter tout ce qui va se greffer autour.
02:09:32 - C'est ça. En fait, les Jeux Olympiques
02:09:34 2024, ils sont prévus
02:09:36 depuis un moment, et
02:09:38 comme dans son habitude, j'ai envie de dire,
02:09:40 la seule annonce
02:09:42 qu'on a eue, en temps et en heure,
02:09:44 j'ai envie de dire, pour le ministre, c'est
02:09:46 que les congés
02:09:48 allaient être supprimés pour tous nos collègues.
02:09:50 On sait que c'est un événement d'ampleur
02:09:52 internationale, que la France, elle va être au devant
02:09:54 de la scène, et pour autant, aujourd'hui,
02:09:56 on ne sait toujours pas comment
02:09:58 nos collègues vont être utilisés,
02:10:00 leur cycle horaire, parce qu'on va
02:10:02 être amenés à déborder sur certains
02:10:04 créneaux, le nombre exact
02:10:06 d'effectifs qui vont être utilisés,
02:10:08 on l'a plus ou moins, on a eu des
02:10:10 statistiques sur des journées
02:10:12 intenses, denses, mais en tout cas, on ne sait pas
02:10:14 comment et quel programme
02:10:16 en fait, et tous les à côté,
02:10:18 en fait. - Mais vous avez eu quand même des garanties sur,
02:10:20 par exemple, le roulement des congés,
02:10:22 ça, on a cru comprendre que non ? - On n'a pas de
02:10:24 garantie, on a des
02:10:26 annonces, en fait, par rapport à nos sollicitations.
02:10:28 Nous, sur la zone Ile-de-France,
02:10:30 parce que moi, je suis secrétaire nationale
02:10:32 sur la zone Ile-de-France, donc Paris,
02:10:34 petite couronne et grande couronne, on a
02:10:36 eu des réunions, on a exigé, on a
02:10:38 j'ai envie de dire, on a tordu le bras à la préfecture
02:10:40 de police pour avoir une réunion sur
02:10:42 les Jeux Olympiques, on la demande depuis septembre,
02:10:44 on l'a eue juste avant les fêtes de
02:10:46 Noël, pour nous expliquer un peu
02:10:48 l'organigramme, en fait, de l'état-major qu'elle
02:10:50 a mis en place. Alors, oui,
02:10:52 ça permet effectivement
02:10:54 de pouvoir structurer certaines choses, néanmoins,
02:10:56 aujourd'hui, nous, on a des collègues
02:10:58 à qui on a dit "vous n'allez pas avoir de
02:11:00 congés", il faut savoir que dans la police, on a des
02:11:02 couples de policiers qui ont des enfants,
02:11:04 ils ne savent pas aujourd'hui ce qu'ils vont faire de leurs enfants,
02:11:06 ils ne savent pas comment ils vont être obligés de se...
02:11:08 il faut qu'ils se débrouillent eux-mêmes, dépenser
02:11:10 des sous, ils vont être amenés à débourser
02:11:12 certaines sommes pour pouvoir faire garder
02:11:14 leurs enfants, on ne sait pas, nous on a demandé à ce que
02:11:16 des crèches soient mises à disposition, à ce que
02:11:18 la fondation Louis Lépine, qui est spécifique
02:11:20 de l'Ile-de-France,
02:11:22 avec la fondation Jean Moulin,
02:11:24 puisse ouvrir des, comment dirais-je, des colonies
02:11:26 de vacances, en fait, qu'on organise,
02:11:28 ils ne savent même pas quel cycle horaire,
02:11:30 et on parle essentiellement
02:11:32 des Jeux Olympiques, en fait, et comme le
02:11:34 disait très justement Grégory Giron ce matin
02:11:36 aux médias,
02:11:38 il y a tout la côté, en fait,
02:11:40 il y a l'actualité internationale,
02:11:42 il y a Vigipirate qui ne cesse d'augmenter,
02:11:44 - Mais c'est pas comme s'il y avait un seul événement !
02:11:46 - Tout à fait ! En fait, c'est un événement
02:11:48 où on va mobiliser énormément de fonctionnaires
02:11:50 de police, alors qu'on est en manque d'effectifs
02:11:52 grandissant sur la plaque parisienne,
02:11:54 et on n'a pas de
02:11:56 programme, en fait, en tout cas, nous,
02:11:58 aujourd'hui, je ne l'ai toujours pas.
02:12:00 - Les JO, en un mot,
02:12:02 et puis on va faire réagir nos autres invités, je suis sûre qu'ils ont aussi, peut-être même,
02:12:04 des questions à vous poser,
02:12:06 à flux tendu, c'est-à-dire, chaque jour,
02:12:08 c'est 30 à 40 000 hommes
02:12:10 et femmes qui seront mobilisés, c'est ça ?
02:12:12 Chaque jour, des JO ?
02:12:14 - Oui, on a la cérémonie
02:12:16 d'ouverture, pardon, qui va, elle,
02:12:18 aller pratiquement au-delà de
02:12:20 40 000 fonctionnaires de police,
02:12:22 et après, on aura effectivement,
02:12:24 aux alentours, oui, entre 25 et 30 000
02:12:26 fonctionnaires qui vont être utilisés pour
02:12:28 garantir la sécurité des JO.
02:12:30 - C'est sûr que c'est compliqué, dans ces conditions, d'établir un roulement.
02:12:32 - Peut-être, c'est une question...
02:12:34 - Ce qu'il nous dit, ça fait un peu amateur, quand même, de ne pas leur donner
02:12:36 de planning, comme on dit,
02:12:38 à six mois d'une échéance aussi forte.
02:12:40 - Est-ce que c'est une question d'argent ?
02:12:42 - On ne sait même pas, en fait.
02:12:44 - Si on vous propose de l'argent
02:12:46 pour travailler plus ?
02:12:48 - Nous, c'est même pas, en fait,
02:12:50 une question
02:12:52 que d'argent, en fait, effectivement. On demande aussi,
02:12:54 effectivement, une prime à la hauteur de l'événement,
02:12:56 ne serait-ce que pour couvrir, en fait, les dépenses
02:12:58 que nos collègues vont être
02:13:00 obligés d'avoir, en fait. Quand vous avez
02:13:02 la femme et le
02:13:04 mari qui vont aller travailler,
02:13:06 on ne laisse pas ses enfants seuls à la maison.
02:13:08 - Oui, il n'y a pas d'école, donc... - Au-delà d'être policier,
02:13:10 fonctionnaire de police, on a aussi notre vie
02:13:12 au quotidien, qui est
02:13:14 la même que chaque concitoyen, en fait.
02:13:16 Donc, ce n'est pas qu'une histoire d'argent, c'est aussi,
02:13:18 j'ai envie de dire, une histoire de respect,
02:13:20 en fait, respect de
02:13:22 ce qu'on est. Au-delà de fonctionnaire de police,
02:13:24 on est aussi des humains avec une famille, en fait.
02:13:26 - Vincent Roy, est-ce que ça vous surprend ?
02:13:28 Une telle désorganisation, en fait. - Oui, oui.
02:13:30 Je suis d'autant plus surpris que
02:13:32 les policiers dans ce pays sont
02:13:34 sollicités à un point
02:13:36 absolument incroyable.
02:13:38 Regardez, au moment des émeutes,
02:13:40 ils étaient là. Au moment des grandes
02:13:42 manifestations,
02:13:44 ne revenons pas simplement au gilet jaune,
02:13:46 mais même au-delà. - Alors, je vous coupe,
02:13:48 on va écouter le fameux micro tendu
02:13:50 que vous présente depuis tout à l'heure
02:13:52 de Gabriel Attal et Gérald Darmanin
02:13:54 à Ermont, ça se trouve dans le Val-d'Oise.
02:13:56 - Bien, bonjour à toutes et à tous. Je suis ici
02:13:58 à Ermont, dans le Val-d'Oise,
02:14:00 avec Gérald Darmanin,
02:14:02 les parlementaires, le maire,
02:14:04 le préfet et l'ensemble des autorités
02:14:06 pour venir au soutien de nos policiers,
02:14:08 de nos forces de l'ordre. Parce qu'ici,
02:14:10 à Ermont, comme
02:14:12 partout en France,
02:14:14 vivent des Français qui aspirent
02:14:16 à l'ordre et à la tranquillité.
02:14:18 Des Français qui y travaillent,
02:14:20 qui ne manquent jamais
02:14:22 à leurs responsabilités,
02:14:24 des Français,
02:14:26 quelle que soit leur activité au quotidien,
02:14:28 mais qui, en tout cas, aspirent à pouvoir vivre
02:14:30 tranquillement et paisiblement dans notre pays.
02:14:32 Et, je le dis,
02:14:34 il n'y a pas de sécurité
02:14:36 sans nos policiers,
02:14:38 et il n'y a pas d'ordre républicain
02:14:40 sans notre police. C'est un message
02:14:42 très clair que je suis venu réaffirmer ici.
02:14:44 Et c'est des actes que je veux
02:14:46 rappeler, un investissement
02:14:48 majeur qui a été conduit ces
02:14:50 dernières années, encore par Gérald
02:14:52 Darmanin récemment, avec la loi d'orientation
02:14:54 et de programmation du ministère de l'Intérieur,
02:14:56 qui nous a permis de recruter
02:14:58 depuis 2017 plus de 14 000
02:15:00 forces de sécurité.
02:15:02 D'investir massivement dans les moyens
02:15:04 de la sécurité dans notre pays.
02:15:06 Évidemment, nous allons
02:15:08 poursuivre cet investissement,
02:15:10 parce que c'est ce que nous devons aux Français,
02:15:12 encore une fois, qui aspirent à pouvoir vivre
02:15:14 sereinement dans notre pays.
02:15:16 On va le poursuivre en continuant
02:15:18 à investir et à soutenir nos forces
02:15:20 de sécurité, nos forces de l'ordre,
02:15:22 mais évidemment, le poursuivre aussi
02:15:24 dans tous les champs de la société.
02:15:26 Parce que je le dis, quand on parle de sécurité,
02:15:28 quand on parle d'ordre, c'est évidemment
02:15:30 la police, ce sont les forces de sécurité
02:15:32 qui sont en première ligne,
02:15:34 et c'est toute la société qui doit être mobilisée.
02:15:36 Je ne conçois pas de société
02:15:38 sans ordre et sans règles.
02:15:40 Et donc c'est aussi l'affaire
02:15:42 des familles, c'est évidemment aussi
02:15:44 l'affaire de l'école,
02:15:46 c'est l'affaire de la société dans son ensemble.
02:15:48 Vous le savez, le président de la République est particulièrement
02:15:50 mobilisé sur cette question,
02:15:52 il l'a dit dans ses voeux, il aura l'occasion
02:15:54 dans les prochains jours, les prochaines
02:15:56 semaines, d'intervenir sur
02:15:58 ces enjeux de civisme
02:16:00 dans notre pays.
02:16:02 Ils commencent très tôt et ils doivent se poursuivre
02:16:04 tout au long de la vie avec une intervention d'une très
02:16:06 grande pluralité d'acteurs. Nous allons
02:16:08 continuer à agir
02:16:10 sur ce sujet sans relâche
02:16:12 aux côtés des Français. Et c'est ce que je suis
02:16:14 venu réaffirmer ici. Je remercie
02:16:16 Gérald Darmanin, les parlementaires,
02:16:18 l'ensemble des élus, des autorités
02:16:20 qui sont ici à mes côtés.
02:16:22 Je crois que les Français
02:16:24 sont dans l'attente que nous poursuivions cet effort
02:16:26 absolu pour leur sécurité
02:16:28 qui est une des conditions de leur liberté
02:16:30 et de l'exercice de la fraternité
02:16:32 dans notre pays. Merci à tous.
02:16:34 Monsieur le Premier ministre, quelle marge de manœuvre ?
02:16:36 Voilà.
02:16:46 Une prise de...
02:16:48 Une prise de parole assez rapide
02:16:50 pour dire
02:16:52 qu'au fond
02:16:54 son action
02:16:56 aujourd'hui c'était pour être auprès des hommes et femmes.
02:16:58 Il n'avait pas prévu je crois de prendre la parole très longtemps.
02:17:00 On ne sera pas surpris aussi, Thomas Bonnet,
02:17:02 de ne pas avoir entendu Gérald Darmanin
02:17:04 mais ça c'est un peu l'usage.
02:17:06 Il ne faut pas y lire plus que ça. C'est souvent comme ça.
02:17:08 Oui c'est vrai qu'on aurait tendance à un peu surinterpréter
02:17:10 chaque geste
02:17:12 et chaque signe. En fait il n'avait pas l'air très heureux
02:17:14 à ses côtés quand même. Voilà. C'est plutôt le visage
02:17:16 de Gérald Darmanin que chacun
02:17:18 pourra interpréter mais l'usage veut
02:17:20 que le Premier ministre ou la Première ministre
02:17:22 prend la parole et que le ministre qui l'accompagne
02:17:24 s'efface, j'ai envie de dire
02:17:26 au profit du Premier ministre.
02:17:28 Des mots importants quand même
02:17:30 de Gabriel Attal
02:17:32 pour son premier discours
02:17:34 alors ce n'est pas vraiment un discours mais ses premiers mots
02:17:36 sur la sécurité où il parle du fait que
02:17:38 c'est toute la société qui doit être mobilisée.
02:17:40 Il est revenu sur le rôle
02:17:42 de la famille et de l'école.
02:17:44 Lui qui il y a encore
02:17:46 deux jours était au ministère de l'Éducation nationale
02:17:48 ça ne nous surprendra pas.
02:17:50 Toujours est-il que c'est une feuille de route que semble
02:17:52 indiquer Gabriel Attal qui a aussi fait
02:17:54 référence, d'après ce que j'ai compris,
02:17:56 à ce grand rendez-vous avec la nation
02:17:58 prévu au mois de janvier par Emmanuel Macron
02:18:00 où il sera à question de réarmement
02:18:02 civique. On est là encore dans la thématique
02:18:04 de la sécurité et de
02:18:06 la responsabilité
02:18:08 peut-être notamment la responsabilité des parents.
02:18:10 Angelo, Bruno,
02:18:12 vous êtes venu pour nous parler
02:18:14 de la colère grandissante
02:18:16 et surtout de l'incompréhension
02:18:18 des policiers de ne pas savoir
02:18:20 quel va être le planning
02:18:22 et l'organisation en réel des JO.
02:18:24 On va y revenir pour rebondir
02:18:26 sur ce que vient de dire
02:18:28 Gabriel Attal. C'est vrai que la sécurité
02:18:30 évidemment c'est l'affaire des spécialistes, de ceux qui savent faire
02:18:32 qui sont là pour faire preuve
02:18:34 et montre d'autorité, mais la sécurité
02:18:36 et on l'oublie un peu trop souvent, c'est l'affaire
02:18:38 de tous, il l'a rappelé, ne serait-ce qu'en
02:18:40 termes de vigilance, la vigilance du quotidien
02:18:42 c'est l'affaire des citoyens aussi.
02:18:44 Oui, bien sûr, oui. Bien sûr, c'est
02:18:46 souvent eux aussi
02:18:48 qui nous alertent
02:18:50 sur des problématiques,
02:18:52 ne serait-ce que dans les transports en commun,
02:18:54 des colis suspects,
02:18:56 on a souvent des appels
02:18:58 de voyageurs
02:19:00 qui nous signalent
02:19:02 et après tout se marre autre, mais effectivement aussi
02:19:04 c'est important de le préciser
02:19:06 et la sécurité
02:19:08 c'est un vrai métier en fait.
02:19:10 On ne peut pas non plus
02:19:12 tout faire reposer
02:19:14 sur les citoyens
02:19:16 où on est, on doit aujourd'hui
02:19:18 on est une police républicaine, on doit aujourd'hui être en capacité
02:19:20 de pouvoir assurer la sécurité
02:19:22 dans notre pays.
02:19:24 Oui, oui, non, attendez, il faut arrêter avec tout ça là,
02:19:26 on va laisser tomber les bagages
02:19:28 là, une seconde. Moi je suis citoyen,
02:19:30 je veux bien être responsable du comportement de mes enfants,
02:19:32 je trouve ça infiniment normal.
02:19:34 Pour le reste, je paie des impôts,
02:19:36 j'attends d'avoir un service public qui s'occupe de moi
02:19:38 et un exécutif qui me met en sécurité quand je vais
02:19:40 visiter la tour Eiffel avec ma petite amie.
02:19:42 Il faut arrêter de dire n'importe quoi.
02:19:44 Moi je ne suis pas partie prenante, j'ai des droits
02:19:46 en tant que citoyen, j'ai aussi des
02:19:48 devoirs, mais pour ce qui est de la sécurité,
02:19:50 l'Etat est là pour m'assurer
02:19:52 une certaine sécurité. Sans quoi
02:19:54 l'Etat est défaillant. C'est simple,
02:19:56 net, clair et précis. C'est pas autre chose.
02:19:58 - Eh, c'était le coup de gueule l'électeur de Vincent Vaillant.
02:20:00 - Non, mais il faut arrêter de dire n'importe quoi.
02:20:02 On ne va pas nous impliquer, on ne va pas
02:20:04 que M. Attal
02:20:06 ne commence pas à jouer avec ça.
02:20:08 Effectivement, pour les enfants délinquants
02:20:10 impliqués, les familles, je trouve ça tout à fait
02:20:12 normal, on est responsable de ces enfants.
02:20:14 C'est tout à fait normal.
02:20:16 Pour ce qui est du reste, je veux dire,
02:20:18 ce qu'ont la défaillance, l'une des grandes
02:20:20 défaillances de l'Etat, notamment dans son
02:20:22 activité régalienne, c'est d'assurer
02:20:24 la sécurité des Français. En laissant
02:20:26 rentrer de manière
02:20:28 incroyablement
02:20:30 importante une immigration
02:20:32 massive dans
02:20:34 notre pays, on crée, l'Etat
02:20:36 crée lui-même une insécurité
02:20:38 dont il est infiniment
02:20:40 responsable et dont, d'ailleurs,
02:20:42 les Français se plaignent. Que chacun
02:20:44 assume ses responsabilités, moi,
02:20:46 en tant que citoyen, j'assume les miennes.
02:20:48 Que l'Etat assume les siennes. Et je pense que
02:20:50 beaucoup de gens pensent très exactement ce que je veux dire.
02:20:52 - Alberto Toscano, c'est vrai que ça rejoint le fait que, de plus en plus,
02:20:54 les Français estiment que
02:20:56 les services publics ne sont plus à la hauteur,
02:20:58 que ce soit en matière de sécurité,
02:21:00 en effet, en matière d'éducation
02:21:02 aussi. On a vu que la rentrée
02:21:04 avait été difficile, quoi qu'on dise,
02:21:06 le gouvernement qui se targue d'avoir
02:21:08 rempli ou pourvu, poste
02:21:10 pour poste, dans les classes de nos enfants.
02:21:12 Et puis on pourrait parler aussi de la santé,
02:21:14 dont on voit bien que le système est en train de se déliter,
02:21:16 qui part à volo, rien qu'à voir la situation
02:21:18 hospitalière, en fait. - Oui, le problème
02:21:20 des services publics, aujourd'hui, aussi,
02:21:22 est clairement un problème d'argent.
02:21:24 L'un des défis,
02:21:26 peut-être l'un des défis
02:21:28 fondamentaux pour ce nouveau
02:21:30 gouvernement, est de traiter
02:21:32 la question de la dette
02:21:34 publique, les conséquences
02:21:36 de ces 3 000 milliards de dettes
02:21:38 publiques de la France. Et
02:21:40 dans un contexte qui est redevenu, en Europe,
02:21:42 un contexte de pacte de stabilité,
02:21:44 parce que désormais,
02:21:46 on est au-delà
02:21:48 de la période
02:21:50 particulière du COVID,
02:21:52 dont on rentre à nouveau
02:21:54 dans la logique du 3%,
02:21:56 dans la logique
02:21:58 de la gestion de la dette publique
02:22:00 et du déficit de la finance publique,
02:22:02 et dans ce contexte,
02:22:04 l'État a très peu d'argent
02:22:06 à investir, a moins d'argent qu'avant,
02:22:08 quand même, à investir,
02:22:10 donc il faut faire des arbitrages
02:22:12 entre santé publique,
02:22:14 sécurité,
02:22:16 politique active
02:22:18 pour le travail,
02:22:20 et tout ce qui va avec.
02:22:22 Pour le prochain gouvernement,
02:22:24 là, c'est un défi fondamental.
02:22:26 Gabriel Attal, d'ailleurs, a été
02:22:28 ministre du budget,
02:22:30 donc il a l'expérience, d'ailleurs, aussi Gérald Darmanin
02:22:32 a été ministre du budget,
02:22:34 donc ils ont l'expérience,
02:22:36 et là, il faudra
02:22:38 trouver un équilibre,
02:22:40 et là, à mon sens, c'est
02:22:42 le défi fondamental pour l'avenir,
02:22:44 qui regarde, pour répondre à votre question,
02:22:46 directement, aussi, la politique de la santé.
02:22:48 - Bruno,
02:22:50 pardon, Angelo Bruno,
02:22:52 c'est un patronyme qui a
02:22:54 un double prénom, pardon pour l'inversion,
02:22:56 sur les 20 millions d'heures,
02:22:58 parlons d'argent, parce que quand même, c'est aussi,
02:23:00 outre l'organisation, on a bien compris que le planning
02:23:02 vous aimerait être un peu plus fixé,
02:23:04 il y a des heures
02:23:06 qui ne sont pas payées, est-ce qu'on vous a donné, là aussi,
02:23:08 un certain nombre de garanties,
02:23:10 est-ce que ça fait partie de la mobilisation
02:23:12 qui a été la vôtre, ce matin,
02:23:14 ou c'est complètement à part, ça ?
02:23:16 - Non, là, ce qu'on fait ce matin, c'est
02:23:18 vraiment à part, c'est vraiment
02:23:20 par rapport à l'organisation.
02:23:22 - Mais il reste 16 heures à payer, quand même.
02:23:24 - Oui, il y a plein d'autres choses, 16 heures à payer,
02:23:26 il y a aussi les locaux
02:23:28 vétustes, les conditions,
02:23:30 les effectifs, tout simplement,
02:23:32 là, j'entendais notre Premier ministre parler
02:23:34 de l'effectif et se réjouir
02:23:36 des 14 000 fonctionnaires,
02:23:38 moi, sur le Val-de-Marne, aujourd'hui, pour prendre l'exemple
02:23:40 de ce que je connais, c'est moins de 300 fonctionnaires
02:23:42 de police sur l'année en cours,
02:23:44 en fait, c'est des commissariats,
02:23:46 aujourd'hui, où vous n'avez pas de patrouille la nuit,
02:23:48 donc ça, c'est la réalité,
02:23:50 peut-être pas celle de notre Premier ministre, aujourd'hui.
02:23:52 - Dans un département qui connaît, quand même, un degré d'insécurité.
02:23:54 - Oui, qui est quand même aux alentours
02:23:56 de 3 000 fonctionnaires,
02:23:58 qui est bien en dessous, maintenant, des 3 000 fonctionnaires
02:24:00 qu'on a connus, on dirait,
02:24:02 dans le passé.
02:24:04 Donc, oui, il y a eu des effectifs, et j'ai envie de dire
02:24:06 heureusement, parce qu'on avait tellement perdu,
02:24:08 mais dans l'arrivée d'effectifs,
02:24:10 on a aussi des collègues qui partent à la retraite,
02:24:12 des collègues qui démissionnent, on a beaucoup de collègues
02:24:14 aujourd'hui qui démissionnent parce qu'ils
02:24:16 ne s'y retrouvent plus du tout dans notre métier,
02:24:18 et on est en déficit, en fait.
02:24:20 La zone Ile-de-France,
02:24:22 notamment sur des grosses
02:24:24 structures comme la DESPAP,
02:24:26 qu'on a aujourd'hui, est en déficit
02:24:28 de fonctionnaires de police. On est à
02:24:30 l'intérieur tendu. C'est pour ça qu'on a, en fait,
02:24:32 là, aujourd'hui, c'est pas une déclaration
02:24:34 de guerre au gouvernement, c'est pas non plus...
02:24:36 C'est juste une alerte pour leur dire
02:24:38 voilà, ça fait six mois, en fait, dans toutes nos
02:24:40 déclarations préalables de toutes les commissions, on vous dit
02:24:42 "on veut le protocole
02:24:44 opérationnel pour l'utilisation de nos collègues".
02:24:46 - Et ça, c'est transversal ?
02:24:48 C'est tous syndicats confondus ? Vous êtes
02:24:50 tous d'accord ? Ou bien, vous faites
02:24:52 un peu cavalier seul dans cette action ?
02:24:54 - On l'est tous quand on les
02:24:56 écoute, en fait. Après, les actions
02:24:58 sur le terrain, elles sont quand même beaucoup moins virulentes
02:25:00 que les autres organisations syndicales. C'est vrai
02:25:02 qu'on se différencie aujourd'hui
02:25:04 par rapport à un bloc
02:25:06 qui, pour le coup, a fusionné aussi
02:25:08 avec d'autres syndicats qui sont
02:25:10 aussi concernés par ces problématiques.
02:25:12 Donc, c'est compliqué
02:25:14 à un moment d'être un peu
02:25:16 sur tous les
02:25:18 axes, en fait. Donc, aujourd'hui, en tout cas,
02:25:20 dans la rue, on était tout seuls, c'était notre
02:25:22 action et on a empêché personne de
02:25:24 nous rejoindre, en fait.
02:25:26 - Un dernier mot sur le continuum, ce qu'on appelle le continuum
02:25:28 de sécurité, et puisqu'on parle
02:25:30 en espèce des JO, le fait que
02:25:32 on va aussi faire appel à des sociétés privées
02:25:34 parce que vous ne pourrez pas tout faire tout seul,
02:25:36 ça, c'est quelque chose qu'il
02:25:38 faut mettre en avant ou
02:25:40 plutôt qui vous chiffonne ? Vous attendez de voir
02:25:42 à qui vous aurez affaire ?
02:25:44 - On travaille plus ou moins déjà,
02:25:46 la police nationale, j'ai envie de dire, travaille plus ou moins
02:25:48 déjà avec des sociétés privées. Encore
02:25:50 faut-il que ça ne soit pas fait dans l'urgence, encore faut-il
02:25:52 que les vérifications de base puissent
02:25:54 être faites normalement et qu'on puisse
02:25:56 travailler en toute sécurité parce qu'on n'est pas
02:25:58 non plus à l'abri de certaines sociétés
02:26:00 privées qui ne joueront
02:26:02 pas forcément le jeu. Donc,
02:26:04 on est toujours méfiants, en fait, parce que, comme je vous l'ai
02:26:06 dit tout à l'heure, le métier de sécurité, c'est un métier
02:26:08 important. Nous, ce qui nous chiffonne énormément,
02:26:10 c'est ce manque d'organisation, parce qu'à
02:26:12 un moment donné, quand on n'est pas organisé,
02:26:14 on passe à côté de certaines choses et quand on passe à côté
02:26:16 de certaines choses, c'est la sécurité de nos collègues
02:26:18 qui est en danger. - Ah bah oui, et puis il faut que le risque soit
02:26:20 vraiment zéro, là, on n'a pas le droit d'erreur.
02:26:22 - Non, mais il y a quelque chose de fondamental.
02:26:24 Vous avez, depuis longtemps, dans ce pays,
02:26:26 un certain nombre de problèmes.
02:26:28 Je parlais tout à l'heure des émeutes,
02:26:30 je ne vais pas remonter au gilet jaune,
02:26:32 une police qui est extrêmement
02:26:34 sollicitée. On nous a
02:26:36 vanté, durant la Saint-Sylvestre,
02:26:38 une nuit calme.
02:26:40 Alors là, le terme, je n'ironise pas
02:26:42 davantage, mais enfin, pour moi... - Parce qu'il n'y a eu
02:26:44 que 700 véhicules volés.
02:26:46 - C'est presque une hérésie de le prononcer. Pourquoi
02:26:48 la nuit a-t-elle été plus calme ? Parce qu'on a
02:26:50 une fois de plus mobilisé
02:26:52 90 000 policiers, je parle
02:26:54 sous votre contrôle, sur le terrain.
02:26:56 Demain, on va les sur-solliciter
02:26:58 avec les JO.
02:27:00 Ils demandent une prime, ce qui est bien normal,
02:27:02 une prime, disiez-vous,
02:27:04 à la hauteur de l'événement, tout ça,
02:27:06 et les policiers sont laissés
02:27:08 à eux-mêmes,
02:27:10 pour ce qui est de leur emploi du temps,
02:27:12 de leurs heures supplémentaires, de... Enfin,
02:27:14 écoutez, c'est le dernier cordon
02:27:16 républicain qui résiste encore
02:27:18 un peu dans ce foutu
02:27:20 pays où règne un bordel absolument
02:27:22 incommensurable. On pourrait peut-être
02:27:24 leur tendre l'oreille. Ce serait
02:27:26 à la fois une politesse
02:27:28 et quasiment, pour l'État,
02:27:30 une obligation. Enfin, tout de même,
02:27:32 de qui se moque-t-on ? Des policiers ?
02:27:34 Alors, je sais bien que toute une partie des chiquiers politiques
02:27:36 dit que la police tue, enfin, que la police
02:27:38 est l'horreur, etc., etc., mais enfin, revenons
02:27:40 à des choses raisonnables.
02:27:42 Écoutons-les, mettons-les autour
02:27:44 d'une table avec l'exécutif, de manière
02:27:46 à ce qu'ils sachent à quelle sauce
02:27:48 ils vont être mangés, c'est le cas
02:27:50 de le dire, et quel va être leur emploi du temps,
02:27:52 comment vont-ils pouvoir s'organiser ?
02:27:54 Qu'on soit vraiment du côté des
02:27:56 policiers, je le répète, c'est quand même
02:27:58 le dernier cordon républicain qui, pour
02:28:00 l'heure, résiste et dont on a
02:28:02 terriblement besoin, compte tenu
02:28:04 des problèmes d'insécurité qui sont les nôtres
02:28:06 et qui vont se multiplier à l'occasion des
02:28:08 J.O. ! Enfin, ça me semble tout de même un minimum !
02:28:10 Angelo Bruno, pour qu'on comprenne, quand même,
02:28:12 j'imagine que votre interface, votre interlocuteur,
02:28:14 pas Gérald Darmanin lui-même, avec qui ça se passe ?
02:28:16 À qui vous demandez d'avoir
02:28:18 les plannings, l'organigramme,
02:28:20 l'organisation, les rotations ?
02:28:22 C'est quoi ? C'est le service,
02:28:24 c'est le DRH
02:28:26 de la Police nationale ?
02:28:28 C'est la préfecture ?
02:28:30 - Moi, ce qui me
02:28:32 concerne, moi, effectivement, c'est la préfecture
02:28:34 de police, donc ça peut être le DRH
02:28:36 de la préfecture de police, le préfet
02:28:38 de SGAAP et, en dernier recours,
02:28:40 le préfet de police. Après, M. Joron,
02:28:42 notre secrétaire général,
02:28:44 lui, effectivement, c'était avec le cabinet ministre
02:28:46 et directement avec le ministre de l'Intérieur.
02:28:48 En fait, nos demandes sont relayées
02:28:50 parce que ce qu'on vit sur Paris,
02:28:52 parce que c'est sur Paris que ça va se passer,
02:28:54 mais est vécu, est aussi
02:28:56 relayé par notre bureau national parce que
02:28:58 au-delà des fonctionnaires de police de l'Île-de-France
02:29:00 qui vont être mis à forte contribution,
02:29:02 on a aussi tous ces renforts
02:29:04 qui vont venir du territoire national.
02:29:06 Et ces collègues-là,
02:29:08 on sait déjà, alors, plus ou moins
02:29:10 comment ils vont être traités,
02:29:12 on le sait plus précisément que nos collègues franciliens
02:29:14 puisque dans le règlement intérieur, il y a déjà
02:29:16 des choses prévues, en fait,
02:29:18 pour ces déplacements. Donc,
02:29:20 au niveau des logements, au niveau des transports,
02:29:22 on sait que tout ça, c'est déjà plus ou moins prévu.
02:29:24 Mais eux aussi, on ne pourront pas poser,
02:29:26 eux aussi vont être obligés
02:29:28 et, quoi qu'il en soit, ces collègues-là
02:29:30 ne connaissent pas
02:29:32 le secteur parisien. Donc, ils seront automatiquement
02:29:34 accompagnés de collègues
02:29:36 franciliens parce que
02:29:38 Paris, c'est gigantesque
02:29:40 et si ça doit partir,
02:29:42 je ne sais pas, à la Courette
02:29:44 ou quoi que ce soit, on ne peut pas laisser des collègues
02:29:46 de, comment dire,
02:29:48 de l'extérieur.
02:29:50 - Merci. Bon, merci Angelo Bruno.
02:29:52 On vous fera revenir quand vous aurez les réponses
02:29:54 que vous convoitez,
02:29:56 que vous sollicitez. Vous nous direz, évidemment,
02:29:58 si vous avez obtenu notamment cette prime.
02:30:00 Merci à tous les quatre d'avoir été parmi nous
02:30:02 cet après-midi dans 180 minutes info.
02:30:04 Il est temps de passer la main à Laurence Ferral
02:30:06 qui nous attend avec ses invités. C'est le début
02:30:08 de Punchline. Allez, pratiquement à la minute, Laurence, c'est à vous.
02:30:10 - Merci Nelly.
02:30:12 C'est parti pour Punchline.

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