• il y a 11 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 - Un gâteau.
00:00:01 - Bonjour à tous.
00:00:02 On est ravis de vous retrouver pour une édition de 180 minutes info.
00:00:05 À suivre, double actualité, toujours ces points de blocage
00:00:08 autour de la capitale, de la part des agriculteurs,
00:00:10 qui sont en attente, eux aussi, du discours de politique générale
00:00:14 que prononcera Gabriel Attal devant les députés de l'Assemblée.
00:00:17 Ce sera à 15h et que vous pourrez suivre sur notre antenne.
00:00:20 On parle de tout cela juste après l'éphéméride du jour.
00:00:22 (Générique)
00:00:25 (Générique)
00:00:26 - Chers amis, bonjour.
00:00:28 L'histoire de Sainte Martine, notre sainte du jour,
00:00:31 manque hélas de détails.
00:00:33 Ce dont on est certain, c'est qu'elle fait l'objet
00:00:36 d'une immense vénération à Rome,
00:00:37 où une église lui est dédiée au pied du Capitole.
00:00:41 Martine est la fille d'un consul.
00:00:43 Grâce à la fortune familiale, elle se consacre aux pauvres
00:00:46 et les chrétiennes, ce qui ne plaît pas au pouvoir,
00:00:49 mais on la laisse agir, car le peuple l'aime énormément.
00:00:52 Un jour, l'empereur finit par trouver son comportement trop dangereux.
00:00:56 Nous sommes en l'an 228.
00:00:58 Il la fait arrêter et lui ordonne de faire des sacrifices
00:01:01 dans les temples d'Apollon et de Diane.
00:01:03 Martine refuse, l'un des deux temples brûle,
00:01:06 l'autre s'effondre.
00:01:08 Le prodige stupéfie tout le monde.
00:01:10 La jeune femme est tendue, poignardée,
00:01:13 elle est même conduite sur le bûcher,
00:01:15 mais le feu s'éteint.
00:01:17 Elle est ensuite livrée aux lions, qui n'en veulent pas,
00:01:20 mais dévorent l'émissaire de l'empereur.
00:01:22 Pour finir, Martine est égorgée
00:01:25 et son corps est laissé sans sépulture.
00:01:27 Si l'empereur voulait la faire disparaître des esprits,
00:01:30 eh bien c'est raté, puisque Sainte Martine
00:01:33 est devenue la sainte patronne de Rome.
00:01:36 Voici pour finir cet extrait d'une prière ancienne à Sainte Martine.
00:01:40 J'implore la grâce de contempler avec vous
00:01:44 celui qui fait au ciel les éternels délices des élus.
00:01:48 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:50 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:54 Nous voici pour 3h ensemble pour décrypter l'actualité.
00:01:57 À l'unité de cette actualité,
00:01:59 le mouvement de colère des agriculteurs ne faiblit pas.
00:02:02 Gabriel Attal va prononcer son discours de politique à 15h.
00:02:05 Une fois de plus, la rédaction de CNews
00:02:07 est mobilisée aujourd'hui aux côtés des agriculteurs.
00:02:10 On retrouvera plus tard dans cette émission
00:02:13 Mickaël Dorian sur l'autoroute A1, Maxime Leguet sur l'autoroute A6,
00:02:17 Célia Barotte dans un instant depuis le marché de Rungis.
00:02:20 On va débuter avec vous, cher Audrey Bertheau,
00:02:23 Vierzon dans le Cher. Bonjour Audrey.
00:02:25 Les agriculteurs qui sont partis du Laté-Garonne hier matin
00:02:28 sont attendus dans l'après-midi, là où vous vous trouvez.
00:02:31 Oui, bonjour, Vincent.
00:02:36 On est ici au péage nord de Vierzon.
00:02:39 Un cortège de 200 tracteurs doit arriver ici
00:02:43 d'ici une heure ou deux.
00:02:45 Ce que je peux vous dire,
00:02:46 c'est qu'il y a déjà un gros dispositif de police
00:02:49 au péage nord de Vierzon.
00:02:51 Ils sont attendus, ces agriculteurs.
00:02:54 Les forces de l'ordre ont déjà tenté d'empêcher
00:02:57 l'avancée du convoi d'agriculteurs.
00:03:00 Hier, les agriculteurs étaient à Agin,
00:03:03 puis ce matin à Limoges,
00:03:05 mais donc ils ont été ralentis à plusieurs reprises, bloqués.
00:03:09 Finalement, le cortège a pu reprendre la route.
00:03:12 Ils vont arriver dans l'après-midi à Vierzon.
00:03:15 Ce soir, peut-être se diriger vers Orléans
00:03:18 avant de continuer toujours leur route
00:03:21 avec le même but, le but final, c'est d'arriver à Paris,
00:03:25 d'arriver au marché de Rungis,
00:03:27 pour continuer à se faire entendre
00:03:30 et puis continuer leur mobilisation.
00:03:32 Merci, Audrey. Vous êtes accompagnée de Charles Bajet.
00:03:36 Vous parliez du marché de Rungis.
00:03:37 On va vous retrouver sur place, Célia Barotte.
00:03:40 Le marché de Rungis, le poumon alimentaire de l'île de France,
00:03:43 qui est désormais barricadé.
00:03:46 Effectivement, Vincent, un marché de Rungis barricadé.
00:03:50 Toutes les entrées du marché sont bloquées par des véhicules,
00:03:54 soit de la police nationale ou de la gendarmerie nationale.
00:03:58 Là, nous sommes sur l'un des points d'entrée
00:04:00 pour les professionnels du marché de Rungis.
00:04:03 Comme vous pouvez le voir, il y a des camions de CRS.
00:04:06 Les policiers effectuent des contrôles des véhicules,
00:04:09 effectuent des filtrages pour vérifier
00:04:11 que ce ne sont pas des manifestants.
00:04:13 Ils anticipent aussi la venue des agriculteurs
00:04:16 qui doivent arriver cet après-midi ou encore en fin de journée.
00:04:20 Vous pouvez voir, c'est un marché de Rungis assez désert.
00:04:23 On a l'impression que les professionnels ont anticipé le mouvement.
00:04:27 Ils ont pris leurs précautions ce matin,
00:04:29 puisqu'il y avait beaucoup plus de camions,
00:04:30 beaucoup plus de professionnels ce matin
00:04:33 pour faire leurs réserves et leurs ravitaillements.
00:04:36 En tout cas, les forces de l'ordre sont mobilisées.
00:04:39 Je vous le rappelle, Gérald Darmanin avait annoncé
00:04:41 15 000 forces de l'ordre pour couvrir cet événement.
00:04:46 -Merci beaucoup, Célia Barotte, en direct de Rungis.
00:04:49 On le voit depuis le début du mouvement,
00:04:51 les agriculteurs sont largement soutenus par les Français.
00:04:54 -Certains leur amènent le petit-déjeuner,
00:04:56 d'autres klaxonnent pour marquer leur soutien.
00:04:58 Chacun y va de son geste.
00:05:00 Le reportage est signé Antoine Estève
00:05:01 avec les agriculteurs du Lot-et-Garonne,
00:05:03 le récit de Célia Gruyère.
00:05:05 (Horne)
00:05:07 -Comme une ambiance de Tour de France, mais en tracteur.
00:05:11 Les agriculteurs du Lot-et-Garonne ont lancé hier le convoi vers Paris.
00:05:15 Au départ du marché aux bestiaux de l'agglomération agenaise.
00:05:18 Et sur le trajet, ils ont été acclamés.
00:05:21 -C'est génial. Partout où on arrivait,
00:05:23 dans quasiment toutes les communes,
00:05:25 on avait du monde qui nous applaudissait.
00:05:28 On avait des gens avec des tracteurs qui nous klaxonnaient,
00:05:32 qui mettaient les gyrophares,
00:05:33 des concessionnaires des garages qui mettaient les gyrophares aussi.
00:05:38 C'est formidable, quoi.
00:05:41 Les gens se soutiennent, là,
00:05:43 quand on passe et qu'ils nous applaudissent.
00:05:45 Voilà, c'est vraiment... Ca fait chaud au coeur.
00:05:48 -Les agriculteurs ont été accueillis hier pour la soirée à Limoges.
00:05:51 Le cortège est accompagné d'un camion
00:05:54 qui assure notamment le ravitaillement.
00:05:56 Prochaine étape, le marché d'intérêt national de Rungis.
00:06:00 (Horne)
00:06:02 -On va parler de Gérald Darmanin,
00:06:03 qui adressait ses voeux au force de l'ordre ce matin.
00:06:06 -Il est revenu notamment sur l'année à venir,
00:06:09 particulièrement chargé, mais aussi sur les consignes
00:06:12 données pour encadrer les manifestations des agriculteurs.
00:06:15 Ecoutez.
00:06:16 -L'année 2024 sera une année encore plus intense
00:06:18 entre les choses que l'on connaît et les choses qu'on ne connaît pas.
00:06:22 A chaque fois, vous avez été présents,
00:06:24 et je sais pouvoir compter sur tous les policiers de France,
00:06:28 sur tous les gendarmes de France, sur tous les sapeurs-pompiers,
00:06:31 sur tous les agents de préfecture,
00:06:33 monsieur le secrétaire général du ministère de l'Intérieur,
00:06:36 comme actuellement, en effet, en ce moment,
00:06:38 pour la crise du monde agricole,
00:06:40 les policiers et les gendarmes passent des nuits et des journées
00:06:44 pour permettre des manifestations de la part de gens qui travaillent
00:06:47 et qui ont des légitimes revendications
00:06:49 dans les meilleures conditions de sécurité.
00:06:52 -Merci, Vincent. On se retrouve tout à l'heure
00:06:54 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:06:57 C'est Yvan Rioufol et Irène Tolré
00:06:58 qui m'accompagneront pour parler de cette mobilisation agricole
00:07:02 qui en est à son 2e jour de blocage,
00:07:05 et puis, bien sûr, l'attente des réponses,
00:07:07 2e salve, a priori, de réponses de la part de Gabriel Attal.
00:07:10 On verra s'il a compris ces revendications,
00:07:13 s'il va au bout de ces attentes.
00:07:15 On en aura la teneur à travers ce discours de politique générale
00:07:18 qui devrait durer une heure et que vous suivrez sur notre antenne.
00:07:22 C'est le jour 2 du blocage des agriculteurs
00:07:30 avec l'objectif de Rungis, pour certains d'entre eux,
00:07:34 qui sont venus du Sud-Ouest
00:07:36 et qui tentent de contourner les obstacles sur leur parcours,
00:07:40 alors que cet après-midi, Gabriel Attal doit permettre
00:07:43 de dénouer les interrogations autour de nouvelles mesures
00:07:46 à travers son discours de politique générale.
00:07:49 Nous y serons, mais ce sera à 15h.
00:07:51 Avant cela, je vous propose de faire un point
00:07:53 sur ce dispositif des agriculteurs avec leur tracteur.
00:07:56 Regardez cette carte de l'île de France,
00:07:59 avec Paris au centre, et donc, en rouge, tout autour,
00:08:03 ces accès qui sont bloqués, comme c'était prévu,
00:08:06 en 5 points, sans qu'on sache réellement
00:08:09 si, dans la partie ouest, il y a encore des actions.
00:08:12 On va prendre la direction de là, où vous vous trouvez.
00:08:15 Michael Dorian, bonjour. Merci d'être avec nous en direct.
00:08:18 Vous avez à vos côtés Christophe Grison,
00:08:21 qui est à la fois céréalier, maraîcher, dans l'Oise.
00:08:25 Je crois que le cortège auquel il appartient
00:08:28 a campé sur place cette nuit.
00:08:29 Vous allez nous dire la suite de leur parcours, leur intention,
00:08:33 et donc, surtout, ses attentes.
00:08:35 (Horne)
00:08:38 Absolument. On est l'île des agriculteurs
00:08:40 qui ont passé la nuit sur l'autoroute 1
00:08:42 entre Sanlis et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:08:46 Je suis avec Christophe Grison,
00:08:48 qui est céréalier et maraîcher dans l'Oise.
00:08:51 Vous avez passé la nuit ici, dans votre tracteur ?
00:08:54 Oui, effectivement. Nous sommes là depuis hier, 14 heures.
00:08:58 La nuit était longue, mais c'est pour une bonne cause.
00:09:00 Quelques jeunes s'impatientent un peu.
00:09:03 Ça ne bouge pas. Il faut penser à cette génération nouvelle.
00:09:06 Il y a environ la moitié des exploitations agricoles
00:09:09 qui vont être à renouveler dans les 10 ans.
00:09:11 C'est environ 180 000 exploitations agricoles.
00:09:14 On a besoin d'un nouveau souffle, d'un nouveau cap
00:09:17 pour l'agriculture française.
00:09:18 Vous avez raison d'insister là-dessus, Christophe Grison.
00:09:23 Depuis hier soir, il y a près de 200 tracteurs
00:09:26 qui étaient arrêtés ici.
00:09:28 L'objectif était clairement de rester ici
00:09:30 et de ne pas avancer vers Paris.
00:09:33 Depuis quelques minutes, il semble y avoir un peu de mouvement.
00:09:36 Effectivement, les jeunes s'impatientent un peu.
00:09:39 Ils vont aller au-devant, voir si les forces de l'ordre bougent.
00:09:42 Je pense que c'est plus pour faire un peu le buzz, comme on dit.
00:09:45 Non, on restera placés à cet endroit.
00:09:48 Sur la 1, on bloque l'autoroute pour l'instant, jusqu'à nouvel ordre.
00:09:51 Tant qu'il n'y a pas d'annonce officielle du gouvernement,
00:09:54 sur la liste des 140 demandes que nous lui avons formulées,
00:09:57 on ne bougera pas.
00:09:59 Des annonces, il y en a dans moins d'une heure.
00:10:01 Avec ce fameux discours de politique générale,
00:10:04 qu'attendez-vous concrètement ?
00:10:06 Honnêtement, le discours de politique générale
00:10:08 va être très large.
00:10:11 On ne peut pas parler que de l'agriculture
00:10:13 devant l'Assemblée.
00:10:14 Il y a sans doute des échanges
00:10:16 entre le cabinet du gouvernement et nos représentants de l'agriculture.
00:10:20 La copie va sans doute faire un désaller-retour.
00:10:22 Je ne pense pas qu'aujourd'hui, on aura des annonces
00:10:25 qui nous rassurent.
00:10:26 Mais on peut former le vœu que ça le soit.
00:10:29 Vous l'avez compris, des agriculteurs comme Christophe,
00:10:32 qui n'ont pas grand-chose de ce discours de Gabriel Attal,
00:10:35 ont prévu de rester ici quelques jours,
00:10:37 voire peut-être même quelques semaines,
00:10:39 puisque des renforts sont prévus dès demain,
00:10:42 et même après-demain, des agriculteurs venus de la Somme,
00:10:46 du Pas-de-Calais et du Nord,
00:10:47 viendront ici grossir ce convoi de tracteurs
00:10:50 sur l'autoroute A1 aux portes de Paris-Nelly.
00:10:52 Merci beaucoup, Michael. Merci à votre invité.
00:10:54 Et bien sûr à Jean-Laurent Constantini,
00:10:57 qui était votre JRI cet après-midi.
00:10:59 Nous allons rejoindre l'Assemblée nationale,
00:11:01 qui est déjà sur place.
00:11:03 Il est 14h15, ce qui veut dire que dans 45 minutes,
00:11:05 c'est Gabriel Attal qui ouvrira le bal.
00:11:08 Discours de politique générale prévu sur environ une heure,
00:11:11 suivi des prises de parole des présidents de groupe.
00:11:14 Il paraît même qu'Emmanuel Macron l'a relu, ce discours, Elodie.
00:11:18 -Effectivement, c'est une préparation,
00:11:24 comme c'est fait systématiquement
00:11:25 entre le Premier ministre et le président de la République.
00:11:29 Merci, Gabriel Attal, pour ce discours,
00:11:31 qui a pu s'appuyer sur le président de la République,
00:11:33 mais aussi sur ses collègues du gouvernement.
00:11:36 Un discours de politique générale doit présenter
00:11:38 toute la feuille de route du gouvernement,
00:11:40 quelles que soient les portefeuilles.
00:11:42 Il peut s'inspirer de toutes ces rencontres,
00:11:45 notamment avec les présidents de groupe.
00:11:47 C'est un défi, évidemment, pour le Premier ministre,
00:11:49 parce qu'il y a cette actualité nationale,
00:11:51 dont vous parliez à l'instant, l'agriculture.
00:11:54 Il en sera question dans ce discours.
00:11:56 Il n'est pas question de parler pendant une heure d'agriculture
00:11:59 ou de faire des annonces sur des mesures extrêmement précises.
00:12:02 Il y aura d'autres thèmes, le travail, l'éducation,
00:12:04 la santé, l'autorité, ou encore les classes moyennes.
00:12:07 Et puis, l'exercice est complexe pour Gabriel Attal.
00:12:10 Il y a quelques jours,
00:12:11 Emmanuel Macron a fait sa grande conférence de presse.
00:12:14 Il a déjà annoncé beaucoup de choses,
00:12:16 de mesures, de réformes.
00:12:17 La question, c'est ce que va pouvoir dire Gabriel Attal.
00:12:20 Quand on écoute la majorité,
00:12:22 ils ont hâte d'entendre cette feuille de route,
00:12:24 l'état d'esprit du gouvernement du côté de l'opposition.
00:12:27 C'est le même son de cloche que ce soit du côté du RN
00:12:30 ou du côté de la gauche.
00:12:32 On nous disait qu'on n'attendait pas grand-chose
00:12:34 des attentes des mesures annoncées par le Premier ministre.
00:12:37 À partir de 15h, pour une durée d'environ une heure, le discours.
00:12:40 -Merci beaucoup, Elodie. On vous retrouve tout à l'heure,
00:12:43 à quelques minutes du lancement de cette séance dans l'hémicycle.
00:12:46 Irène Tolré, on a compris qu'en une heure,
00:12:49 on n'allait pas pouvoir s'adresser
00:12:51 aux considérations des agriculteurs.
00:12:53 Il veut balayer le panorama de la politique qu'il entend mener.
00:12:56 C'est bien normal sous ce mandat.
00:12:58 Néanmoins, il va falloir qu'il donne quelques gages
00:13:01 de manière à desserrer l'étau autour de Paris.
00:13:04 Il faut que le feu arrête de couver et de gronder.
00:13:07 On a vu que ces jeunes agriculteurs sont brûlés dans les brancards.
00:13:10 Et puis donner un espoir que ça se débloque au niveau européen.
00:13:15 -Oui, et je pense que c'est ce que va faire le Premier ministre
00:13:19 dans ce discours de politique générale.
00:13:21 On a ce mouvement agricole qui s'est lancé.
00:13:25 C'est vrai qu'il y a un contournement de Paris
00:13:28 qui est très fort, mais qui est fait dans un grand respect
00:13:31 des biens et des personnes.
00:13:33 A titre personnel, je pense qu'attaquer Rungis,
00:13:35 c'est une erreur profonde. Il ne faut pas le faire.
00:13:38 Et donc, le gouvernement a des discussions,
00:13:42 des négociations en cours avec les organisations agricoles
00:13:45 pour trouver les mesures,
00:13:48 répondre aux attentes qui peuvent être faites tout de suite.
00:13:52 Le sujet, c'est qu'on ne rase pas gratis.
00:13:55 Quand on fait une déclaration, il faut pouvoir le faire derrière.
00:13:58 Il y a des textes européens à modifier.
00:14:00 Il y a certaines façons de le faire qui vont être plus ou moins rapides.
00:14:04 Il y a un plan d'urgence qui a été mis en place.
00:14:07 Je pense, à la lumière de ce que j'ai pu entendre à Carbone,
00:14:10 qu'il faut peut-être le compléter sur le volet viticole.
00:14:14 Vous le savez, je viens de la viticulture.
00:14:16 Ma famille faisait du vin depuis très longtemps.
00:14:19 Il y a une désespérance du fait de la baisse de la consommation.
00:14:22 Il faut qu'on envoie des signaux politiques publics,
00:14:25 mais aussi au niveau des consommateurs.
00:14:28 Dry January, est-ce que c'est nécessaire de faire Dry January
00:14:31 si on a une consommation du vin qui baisse de 25 % naturellement ?
00:14:34 Est-ce qu'on ne peut pas faire des grosses économies d'argent public
00:14:39 en ne faisant plus le Dry January ?
00:14:41 Les viticulteurs qui, eux-mêmes,
00:14:43 ont à faire face à cette baisse de la consommation en France,
00:14:45 qu'en plus, on ne leur envoie pas le fait que c'est un double coût sur eux.
00:14:51 Il y a d'autres enjeux de santé publique aussi autour.
00:14:53 - Ça baisse naturellement. - D'accord.
00:14:54 Sur les attentes et sur ce que Gabriel Attal peut réellement dire,
00:14:58 on ne sait pas trop quelle est sa marge de manœuvre.
00:15:00 Comme tout passe par Bruxelles,
00:15:02 et surtout parce qu'Emmanuel Macron va dire à la fois cet après-midi
00:15:05 d'aller en Suède et demain à ses congénères européens,
00:15:11 il n'y a rien qui se débloquera avant qu'on ait des garanties
00:15:14 sur notamment les traités de libre-échange et un moratoire éventuel.
00:15:17 Vous avez tout dit. En effet, les marges de manœuvre de Gabriel Attal
00:15:21 sont très minces et l'on a bien vu après l'échec
00:15:24 de sa politique de communication parfaite théoriquement
00:15:27 vendredi dernier sur trois bottes de paille,
00:15:29 où il pensait avoir acquis en tout cas l'adhésion d'une partie,
00:15:33 d'un des leaders agricoles, que cela ne suffisait pas.
00:15:38 Donc on sait aujourd'hui qu'il y a une première leçon à tirer,
00:15:40 c'est que la communication n'est pas utile, n'est pas suffisante
00:15:44 pour essayer de calmer cette colère qui est une colère terriblement profonde.
00:15:47 Et elle est tellement profonde qu'aujourd'hui,
00:15:49 il y a une charge émotionnelle telle auprès de l'opinion publique
00:15:53 qui se reconnaît à travers ses paysans
00:15:56 dans une partie de ce que la France elle-même
00:16:00 ressent d'un grand malaise existentiel,
00:16:02 d'une sorte de grande disparition programmée,
00:16:05 et ce cri d'alarme des paysans, des agriculteurs,
00:16:08 y compris également comme étant celui d'une France
00:16:11 qui ne veut pas disparaître.
00:16:12 Donc il y a tous ces éléments à prendre en considération
00:16:15 et Gabriel Attal, même s'il peut considérer
00:16:18 que s'il additionne les forces en présence,
00:16:23 il peut naturellement penser que les agriculteurs
00:16:26 sont relativement faibles en nombre,
00:16:28 mais je pense qu'ils ont quand même le soutien acquis
00:16:30 de cette partie de l'opinion, ils ont le soutien acquis
00:16:33 des agriculteurs européens qui ont les mêmes problèmes également
00:16:36 et donc il y a déjà une faute énorme de communication
00:16:40 qui a été commise à vouloir mobiliser des blindés
00:16:43 contre des tracteurs.
00:16:43 Et déjà ceci me semble être un aveu, dans le fond,
00:16:47 d'une incompréhension possible entre le gouvernement
00:16:50 et les agriculteurs, même s'ils veulent bloquer Rungis.
00:16:52 S'ils veulent bloquer Rungis, c'est bien.
00:16:53 - Ils font la plan quand même à Rungis.
00:16:55 - C'est bien, alors moi je ne veux pas porter le jugement.
00:16:57 J'imagine qu'ils ne vont pas bloquer Rungis
00:16:58 pour empêcher l'approvisionnement à Paris
00:17:00 parce que ce sont leurs propres denrées qu'ils bloqueraient,
00:17:02 ce serait absurde.
00:17:03 Mais quand on voit également que durant le Parlement européen,
00:17:05 des barbelés ont été installés aussi,
00:17:08 vous vous rendez compte aujourd'hui
00:17:09 que vous avez une oligarchie qui est assiégée
00:17:12 par un profond mouvement qui me semble être un mouvement
00:17:14 qui pourrait être un mouvement révolutionnaire
00:17:15 s'il s'adjoignait toutes les autres pans de la société
00:17:18 qui se reconnaissent aujourd'hui dans ce combat
00:17:21 des agriculteurs contre la technocratie.
00:17:24 - Alors parlons du fond, parce que c'est quand même votre sujet,
00:17:26 en étant eurodéputé rénu, Irène Tolré.
00:17:29 On rappelle Emmanuel Macron est en Suède,
00:17:32 ensuite un sommet européen va l'occuper,
00:17:35 où il va taper du poing sur la table
00:17:37 et bloquer l'accord sur le Mercosur.
00:17:41 On a l'impression qu'il y a quand même un double discours
00:17:42 d'Emmanuel Macron depuis plusieurs années maintenant
00:17:45 sur ses traités de libre-échange.
00:17:46 Le Mercosur en particulier, au mois de décembre,
00:17:48 on était au bord d'un accord avec le Brésil, il me semble.
00:17:53 Et là, patatra, on revient en arrière.
00:17:55 C'est-à-dire que l'actualité commande nos...
00:17:58 Il n'y a pas de vision, finalement.
00:18:00 C'est l'actualité qui nous oblige à être en réaction permanente ?
00:18:04 - En fait, pas exactement.
00:18:05 C'est-à-dire le président Macron, il y a une déclaration
00:18:08 qui est sortie de 2019 ou à l'époque,
00:18:11 peut-être qu'on n'avait pas tout à fait les mêmes données
00:18:15 sur le climat, tout ça.
00:18:16 Donc, il était effectivement une prise de parole
00:18:18 de très clair, plutôt favorable.
00:18:20 Mais depuis 2020, et je le sais,
00:18:22 parce que je suis une eurodéputée de la majorité,
00:18:24 nous avons fait passer l'amendement
00:18:26 qui a bloqué le Mercosur.
00:18:27 Je peux vous assurer qu'on ne l'a pas fait
00:18:30 en frontale contre le gouvernement.
00:18:33 On l'a fait avec l'appui,
00:18:34 parce que le Mercosur en l'état,
00:18:37 c'est une dinguerie de signer ce truc.
00:18:40 Ça fait 25 ans qu'on le négocie.
00:18:42 Il n'a pas de mesure de protection.
00:18:44 Il ne prend pas en compte l'évolution
00:18:48 de l'agriculture au Brésil, par exemple,
00:18:51 de ces histoires de déforestation.
00:18:53 Donc, ce n'est pas possible qu'on signe...
00:18:55 - Et qu'en est-il des autres traités ?
00:18:57 Parce qu'il y a celui-ci, mais il y en a d'autres aussi.
00:18:59 Il y en a certains qui ont été votés favorablement.
00:19:01 - Oui, mais alors d'abord... - La Nouvelle-Zélande.
00:19:03 - Oui, la Nouvelle-Zélande, mais déjà la France...
00:19:04 - Ça, ça nous est profitable.
00:19:06 - Alors, en fait, la France est un pire exportateur
00:19:08 au niveau agricole, mais on a l'air de l'oublier.
00:19:10 Et dès qu'on signe un accord de libre-échange,
00:19:12 on pense qu'on va mourir.
00:19:13 Mais on a une agriculture qui est robuste,
00:19:14 on a des filières qui sont très fragilisées,
00:19:16 mais on a des filières agricoles qui sont conquérantes,
00:19:19 dont on devrait être tous fiers
00:19:21 et on devrait les accompagner sur les marchés d'exportation.
00:19:24 J'ai un exemple, le CETA.
00:19:25 Souvenez-vous, le CETA, c'était la mort de l'agriculture.
00:19:29 Pourquoi on n'en entend plus parler ?
00:19:30 Parce que les chiffres du CETA sont excellents,
00:19:32 y compris des exportations de viande de France vers le Canada.
00:19:37 Donc là, maintenant, on est en train de réinventer
00:19:38 que peut-être on n'a pas bien compté,
00:19:40 mais la France est une grande puissance agricole.
00:19:43 Ce que nous envoie ce mouvement aujourd'hui,
00:19:45 c'est que c'est la place de l'agriculture tout en haut.
00:19:48 Et ça, c'est super, moi, je suis contente.
00:19:49 - Encore une fois, Yves Auréliophole, il ne s'agit pas de dire
00:19:51 qu'il n'y a rien de bon ou rien à prendre
00:19:53 dans les traités de libre-échange.
00:19:55 Après tout, il faut bien qu'on exporte, nous aussi,
00:19:57 notre savoir-faire, nos denrées.
00:19:59 Voilà, on est largement excédentaire
00:20:01 sur un certain nombre de produits qu'on n'arrive pas,
00:20:03 de toute façon, à écouler sur notre territoire.
00:20:05 L'idée, c'est quand même que ça nous soit profitable
00:20:07 et que ce soit du donnant-donnant,
00:20:09 ou alors qu'il y a un équilibre qui se crée.
00:20:11 Mais comme ça se passe par filières,
00:20:12 que c'est multisectoriel, il y a forcément des lésés,
00:20:15 il y a des gagnants et des perdants.
00:20:16 C'est un peu le jeu, mais c'est ce que tout le monde
00:20:18 a du mal à comprendre aujourd'hui.
00:20:19 On n'a pas envie d'être dans le camp des perdants.
00:20:21 - Oui, il ne faut pas rejeter le libre-échange.
00:20:23 Le prétexte, le libre-échange,
00:20:25 ce serait un ultralibéralisme, naturellement.
00:20:27 Quand cela devient un ultralibéralisme,
00:20:29 on ne respecte aucune règle, le libre-échange est nocif
00:20:31 et il faut naturellement en revenir à des protections.
00:20:33 Mais simplement, les agriculteurs
00:20:35 sont des entrepreneurs comme les autres.
00:20:36 Ils ont besoin de commercer,
00:20:38 mais de commercer avec des règles claires.
00:20:40 Ce qui est détestable aujourd'hui, c'est que l'on apprend
00:20:42 à quel point il y a un déséquilibre entre les pays
00:20:44 qui nous importent des produits
00:20:46 que les agriculteurs ne peuvent pas produire,
00:20:48 parce que précisément, ils sont soumis à des normes
00:20:50 que n'ont pas ceux qui importent.
00:20:51 Donc, cette injustice-là doit cesser, bien entendu.
00:20:56 Mais pour le reste, moi, je m'inscris en fou en disant
00:20:58 qu'en effet, le libre-échange serait la cause de tous les maux.
00:21:00 La cause de tous les maux, mais je l'ai déjà dit hier,
00:21:02 on a abordé ce sujet, la cause de tous les maux,
00:21:04 c'est, au contraire, l'interventionnisme d'État,
00:21:06 la technocratie, la production de normes,
00:21:09 la production de surveillance, de surveillance incroyable
00:21:11 sur tous les gestes, les petits gestes
00:21:13 que des agriculteurs qui sont maintenant surveillés
00:21:15 par des drones pour la moindre petite chose.
00:21:19 Donc, on voit qu'il y a un système à bout de souffle.
00:21:22 Et moi, mon interrogation, c'est...
00:21:23 J'ai entendu M. Attal dire
00:21:26 qu'il fallait changer d'état d'esprit,
00:21:28 qu'il fallait donc changer d'idéologie.
00:21:30 Or, il me semble que... Il a raison de le dire,
00:21:32 parce que c'est effectivement tout ce que tout le monde pense,
00:21:34 mais il me semble qu'Emmanuel Macron et la Macronie
00:21:37 courent après une histoire qui s'écrit sans eux.
00:21:39 C'est-à-dire que cette histoire qui s'écrit sans eux
00:21:42 est celle d'un monde du réel qui s'impose
00:21:44 et qui rejette toutes les idéologies,
00:21:45 en particulier l'idéologie européiste,
00:21:48 celle qui voudrait bannir les nations,
00:21:51 et l'idéologie écologiste, également,
00:21:54 qui ne veut pas non plus entendre parler
00:21:56 de la manière dont les agriculteurs doivent travailler ou pas.
00:21:59 -Alors, avant de refermer cette première partie de débat,
00:22:02 j'aimerais qu'on rejoigne Audrey Bertheau,
00:22:04 qui se trouve au piège de Vierzon.
00:22:06 C'est dans le Cher. Bonjour, Audrey.
00:22:08 Alors, c'est là que se trouve ce cortège venu du Sud-Ouest
00:22:12 qui tente, on l'a bien compris à travers votre récit tout à l'heure,
00:22:14 coûte que coûte de rejoindre Rungis.
00:22:17 Certains ont dû contourner des obstacles depuis hier.
00:22:20 Ça n'a pas été sans mal.
00:22:22 Est-ce qu'ils sont toujours aussi déterminés à se rendre
00:22:24 vers le coeur alimentaire de l'île de France ?
00:22:26 -Bonjour, Nelly. En effet, on est ici au péage nord de Vierzon,
00:22:34 où 200 tracteurs doivent arriver d'ici une heure à peu près.
00:22:38 Et en effet, ils ont rencontré beaucoup d'obstacles.
00:22:41 Ici, il y a un gros dispositif de police qui a été mis en place.
00:22:44 Donc vraiment, leur volonté, aux policiers,
00:22:47 c'est de les bloquer ou du moins de les ralentir.
00:22:50 Mais il y a vraiment une volonté de les dissuader,
00:22:53 ces agriculteurs.
00:22:54 Donc eux, de leur côté, ils ont toujours le même but,
00:22:57 et bien c'est de se rapprocher de Paris.
00:23:00 Mais en effet, vous l'avez dit, ils ont été déjà bloqués
00:23:02 à plusieurs reprises.
00:23:03 Hier, ils étaient à Agen, ce matin à Limoges.
00:23:06 Là, ils ont pu reprendre la route
00:23:08 parce qu'il y a beaucoup de négociations, évidemment,
00:23:11 qui se font.
00:23:13 Mais donc voilà, là, ils vont arriver à Vierzon.
00:23:15 Ce soir, peut-être, s'ils arrivent à avancer,
00:23:19 ils rejoindront Orléans, et puis après, petit à petit,
00:23:21 évidemment, le but final, ça reste Paris.
00:23:24 - Merci beaucoup, Audrey.
00:23:25 On vous rejoint, bien sûr, dès que ces agriculteurs
00:23:28 arrivent à votre niveau.
00:23:29 Je vous propose de marquer une courte pause.
00:23:31 On revient pour le journal avec Vincent,
00:23:33 et puis on se projettera vers le discours de Gabriel Attal,
00:23:36 puisqu'il est prévu dans une demi-heure.
00:23:37 On est à l'Assemblée nationale pour ce genre d'événement.
00:23:40 (Générique)
00:23:43 - Pour l'instant, oui.
00:23:45 - Nous sommes de retour, et CNews est avec vous,
00:23:47 cet après-midi, auprès des agriculteurs en colère
00:23:50 sur le terrain, Vincent.
00:23:51 - Les principaux axes qui mènent à Paris
00:23:53 sont à nouveau bloqués.
00:23:54 Aujourd'hui, partons sur l'autoroute A6,
00:23:56 au niveau de Villabé.
00:23:57 C'est dans les Sonnes.
00:23:58 Maxime Le Gay, vous êtes sur place avec Bamba Gay.
00:24:01 Vous êtes également accompagné d'un polyculteur.
00:24:03 (Bruit de voiture)
00:24:06 - Oui, bonjour, Vincent.
00:24:08 Effectivement, nous sommes sur l'A6, à Villabé,
00:24:10 dans les Sonnes.
00:24:11 A6, qui fait partie des axes routiers,
00:24:13 qui est totalement bloqué depuis hier, 15h,
00:24:16 par des dizaines et des dizaines de tracteurs
00:24:18 qui sont stationnés sur ce tronçon d'autoroute
00:24:20 et qui rendent donc la circulation impossible.
00:24:23 Alors ici, le blocage est prévu pour durer
00:24:25 parce qu'un campement de fortune a été mis en place,
00:24:28 des vivres ont été apportés,
00:24:30 des feux ont été allumés pour se réchauffer.
00:24:33 Justement, je me trouve avec Thierry,
00:24:36 Thierry, qui est polyculteur dans les Sonnes.
00:24:38 Gabriel Attal doit prendre la parole
00:24:40 pour son discours de politique générale à 15h.
00:24:42 Que vous attendez de cette prise de parole ?
00:24:43 - En fait, on ne sait pas si on attend vraiment
00:24:46 la prise de parole de Gabriel Attal.
00:24:47 On a vu les annonces qui avaient été faites
00:24:49 avec peu de solennelité vendredi dernier.
00:24:52 Bon, il ne pourra pas prendre les engagements
00:24:55 dans un discours de politique générale
00:24:57 où, d'abord, il a déjà dit qu'il mettrait
00:24:58 l'éducation au-dessus de tout, la sécurité au-dessus de tout
00:25:00 et l'agriculture au-dessus de tout.
00:25:02 À un moment donné, il va falloir trier.
00:25:03 On ne va pas pouvoir parler de tout.
00:25:05 Donc on pense qu'on n'aura pas les réponses attendues
00:25:08 lors de cette prise de parole.
00:25:09 - Des réponses que vous aurez peut-être, alors,
00:25:11 avec le déplacement d'Emmanuel Macron à Bruxelles.
00:25:14 C'est au niveau européen que les choses doivent changer ?
00:25:16 - Oui, il y a besoin de travailler au niveau européen.
00:25:19 Emmanuel Macron va devoir porter une position française
00:25:21 sur un certain nombre de sujets,
00:25:23 notamment sur le Mercosur
00:25:25 et sur d'autres sujets qui nous concernent
00:25:28 pour la capacité de production et la productivité
00:25:31 et la compétitivité de l'agriculture française.
00:25:33 Donc, en fait, on sait que les décisions
00:25:35 ne pourront pas être prises jeudi.
00:25:37 - Voilà des agriculteurs qui vont tout de même suivre
00:25:39 ce discours de politique générale,
00:25:41 puisqu'une télé a été apprêtée à cet effet,
00:25:43 et c'est ce discours qu'ils pourront suivre, bien évidemment,
00:25:45 en direct sur CNews.
00:25:46 - Effectivement, à partir de 15h,
00:25:47 Maxime Le Gavec, Bambagaye, merci à tous les deux.
00:25:50 Mickaël Dorian, vous, vous êtes sur l'autoroute A1,
00:25:52 l'autoroute du Nord, au niveau de l'aire de Chenevière.
00:25:55 Vous êtes avec Jean-Laurent Costantini.
00:25:57 Et sur place, les agriculteurs, visiblement,
00:25:59 sont partis pour rester.
00:26:00 - Oui, Vincent, ici aussi, sur l'autoroute A1,
00:26:04 le blocage est prévu pour durer.
00:26:07 Des agriculteurs qui, pour la plupart,
00:26:09 ont passé la nuit ici, entre Saint-Lys
00:26:12 et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:26:14 Ici, ils viennent du Nord de l'île de France,
00:26:16 de la Somme, de l'Oise.
00:26:18 Demain, ils seront rejoints par des agriculteurs du Pas-de-Calais,
00:26:21 après-demain, par d'autres agriculteurs du Nord.
00:26:23 Pour le moment, vous le voyez derrière moi,
00:26:25 sur les images de Jean-Laurent Costantini,
00:26:27 plus de 200 tracteurs sont ici,
00:26:30 totalement à l'arrêt depuis hier,
00:26:32 même si, tout à l'heure, on a pu assister à un mouvement
00:26:34 de jeunes agriculteurs impatients,
00:26:36 qui ont tenté de s'avancer de quelques mètres
00:26:38 et qui ont été bloqués par les forces de l'ordre
00:26:42 de jeunes agriculteurs qui sont, aujourd'hui,
00:26:44 le poumon de ce mouvement, car des jeunes,
00:26:47 vous le savez, on en a besoin pour l'avenir des campagnes
00:26:50 et de notre agriculture.
00:26:52 Un céréalier nous disait, d'ailleurs, tout à l'heure,
00:26:54 qu'entre 160 000 et 180 000 fermes
00:26:57 seront à reprendre en France, ici, dans les 10 prochaines années,
00:27:00 et que, dans ces conditions, trouver des jeunes volontaires
00:27:03 pour embrasser le métier relève clairement de l'impossible.
00:27:06 - Merci beaucoup, Mickaël Dorian,
00:27:08 et merci à Jean-Laurent Costantini.
00:27:09 Et puis, dans cette crise que traverse l'agriculture française,
00:27:12 on voit assez peu de femmes, finalement,
00:27:13 sur les routes et sur les points de blocage.
00:27:15 - Elles sont pourtant présentes et mobilisées
00:27:17 dans cette exploitation, exemple,
00:27:19 dans cette exploitation du Morbihan, à Nivia,
00:27:21 qu'elles continuent de s'occuper des 120 vaches laitières,
00:27:25 ce qui ne les empêche pas de soutenir à leur manière
00:27:27 ce mouvement et ce reportage de Mickaël Chahou.
00:27:29 - Dans cette exploitation laitière, les femmes ont pris le pouvoir.
00:27:34 Justine, 27 ans, a rejoint son conjoint Jean
00:27:37 et la mère de ce dernier, Esther, 52 ans.
00:27:40 En pleine crise agricole,
00:27:41 tous s'accordent sur une revendication principale,
00:27:44 le respect de la loi EGalim,
00:27:46 synonyme de revenu pour l'agriculteur.
00:27:48 - En 20 ans de carrière, j'ai l'impression, aujourd'hui,
00:27:51 qu'on tourne autour du pot
00:27:53 et on n'a jamais de solutions qui tiennent dans le temps.
00:27:57 - L'actualisme nous a annoncé une baisse du prix du lait
00:28:00 à 407 euros des 1000 litres,
00:28:03 alors que moi, j'ai fait un prix visionnel pour mon installation
00:28:06 avec un prix d'équilibre à 385.
00:28:09 Donc si ça continue comme ça, je ne vais rien me dégager comme revenu.
00:28:12 - Si les parents de Jean n'étaient pas syndiqués,
00:28:14 lui a pris sa carte aux jeunes agriculteurs.
00:28:17 Ces derniers jours, il participe aux mobilisations.
00:28:19 Les deux femmes de l'exploitation le rejoignent sur un barrage,
00:28:22 après avoir soigné les animaux.
00:28:24 - Là, je vais rester une petite partie de l'après-midi.
00:28:27 Aux alentours de 4 heures, il faut que j'aille chercher ma fille.
00:28:30 On va se libérer, puis on va venir faire le boulot après.
00:28:34 - Après cette crise, Justine espère un rebond
00:28:36 et une reconnaissance de l'agriculture à la française.
00:28:39 La jeune femme et son conjoint veulent y croire,
00:28:42 après avoir investi un million d'euros
00:28:44 pour moderniser l'exploitation,
00:28:46 dont ils sont la quatrième génération à prendre les rênes.
00:28:49 - Merci, Vincent. A tout à l'heure.
00:28:52 Merci à nos deux invités.
00:28:54 On se retrouve après une courte pause.
00:28:56 On ira à nouveau sur le terrain,
00:28:57 et puis on rejoindra,
00:28:59 puisque l'horaire commence à se préciser,
00:29:01 Elodie Huchard du côté de l'Assemblée nationale
00:29:03 à quelques minutes du discours de Gabriel Attal.
00:29:06 (Générique)
00:29:10 - Deuxième jour de blocage, et on le suit ensemble,
00:29:13 bien sûr, sur CNew, cet après-midi,
00:29:15 pour les agriculteurs, avec l'objectif, Rungis,
00:29:17 pour un cortège venu du sud-ouest
00:29:19 qui, pour l'instant, trouve un peu de résistance sur son parcours.
00:29:22 A force de contourner les obstacles,
00:29:24 il n'est pas prêt d'arriver sur place.
00:29:26 Bonjour, Célia Barotte.
00:29:28 C'est ce que vous nous confirmez, depuis Rungis,
00:29:30 où il y a une forte présence des forces de l'ordre.
00:29:33 Il y a des agriculteurs qui se profilent à l'horizon ?
00:29:36 - Oui, pas encore de tracteurs ou encore d'engins agricoles.
00:29:41 Ce sont plusieurs, une petite dizaine d'agriculteurs
00:29:45 qui viennent d'arriver.
00:29:46 Ils sont venus par leurs propres moyens,
00:29:48 par leurs véhicules personnels, pour se mobiliser.
00:29:52 Ils attendent que le convoi arrive à Rungis.
00:29:55 Ils demandent notamment à voir aussi des personnes de l'Etat.
00:30:00 Les CRS se sont déployées.
00:30:02 Ils sont nombreux, depuis ce matin,
00:30:04 à effectuer un barrage devant l'entrée du marché international de Rungis.
00:30:09 Il y a aussi deux véhicules blindés de la gendarmerie.
00:30:12 Je vous propose de rencontrer Sébastien.
00:30:14 Sébastien, vous êtes venu avec vos confrères,
00:30:18 vos collègues du monde agricole.
00:30:21 Expliquez-moi pourquoi vous êtes déjà là,
00:30:23 avant les tracteurs qui sont encore en route.
00:30:26 - Les tracteurs ont été bloqués ce matin.
00:30:28 Nous, on était partis pour arriver en même temps qu'eux.
00:30:31 Ils vont arriver. On est donc en éclaireur.
00:30:34 Pourquoi on est là ? Parce qu'on n'est plus défendus.
00:30:36 Nous, on est des indépendants.
00:30:38 Vu que notre syndicat nous vend et qu'il essaie d'avoir une sortie de crise
00:30:42 avec le Premier ministre et le ministre d'Agriculture,
00:30:45 il est hors de question qu'on soit vendus.
00:30:47 Ça fait 30 ans qu'on est vendus.
00:30:48 On est vendus à l'Europe et aux accords de libre-échange.
00:30:51 En ce moment, ils sont en train de négocier les accords du Mercosur.
00:30:55 La semaine dernière, c'était avec le Chili.
00:30:57 Il y a trois semaines, c'était avec la Nouvelle-Zélande.
00:30:59 On a rencontré Macron sur le terrain.
00:31:01 On va rester le temps qu'il faudra.
00:31:03 On veut qu'on sorte de l'Europe. Il n'y a pas d'autre solution.
00:31:06 - Vous m'avez dit que vous étiez prêts à rester plusieurs jours,
00:31:09 voire plusieurs semaines.
00:31:11 Comment ça va s'organiser, ce mouvement ?
00:31:13 Nous nous trouvons au péage du marché de Rungis.
00:31:16 Est-ce que vous comptez bloquer les allées et venues des camions,
00:31:20 des professionnels ? Comment ça va se passer ?
00:31:23 - On va compter nos troupes.
00:31:25 En fonction du nombre qu'on sera, on va agir.
00:31:28 On ne veut rien casser. On veut juste se faire entendre.
00:31:32 Merci à vous, Cénius,
00:31:33 parce que c'est compliqué, nous, les indépendants, d'être entendus.
00:31:35 On va faire monter la pression.
00:31:37 On ne veut pas mettre la population à faim.
00:31:40 Mais à un moment donné, on est obligés de se faire entendre.
00:31:42 Parce que nous, on travaille pour 300 euros par mois.
00:31:44 On vient de voir que les députés ont pris 300 euros d'augmentation,
00:31:47 les sénateurs, 700.
00:31:48 On se fout de notre gueule. On nous provoque du matin au soir.
00:31:50 On n'en peut plus. C'est ça, le problème.
00:31:53 On n'en peut plus.
00:31:54 - Et comment s'est déroulé votre trajet pour venir jusqu'ici ?
00:31:58 J'ai rappelé que vous êtes venus avec vos propres véhicules personnels,
00:32:02 vos voitures. Pourquoi ne pas avoir décidé
00:32:04 de faire comme vos collègues, de venir en tracteur ?
00:32:08 - Parce que nous, on vient de la Haute-Loire,
00:32:09 et ça fait quand même assez loin.
00:32:11 Et vu qu'on n'était pas trop nombreux pour venir,
00:32:13 on n'aurait pas pu prendre les autoroutes.
00:32:14 Il aurait fallu prendre que les petites routes.
00:32:16 On aurait mis bien trop de temps et on aurait usé bien trop de gasoil.
00:32:19 Déjà en voiture, on l'a vu, on a pris souvent des bifurcations.
00:32:22 Et on a mis du temps pour venir.
00:32:24 Mais on a discuté sur les ronds-points des agriculteurs
00:32:26 et ça s'est très bien passé.
00:32:27 Il faut juste qu'ils comprennent que c'est à la tête,
00:32:29 que ça ne va pas, qu'on est en train d'être vendus.
00:32:31 La FNSU, elle ne défend plus les paysans,
00:32:32 elle défend les lobbies et l'agroalimentaire.
00:32:34 C'est ça, le souci.
00:32:35 - Merci beaucoup, Sébastien.
00:32:36 On va rester toute l'après-midi avec vous
00:32:38 et peut-être toute la soirée
00:32:40 pour voir l'évolution de ce mouvement.
00:32:43 Nous allons assister à l'arrivée des tracteurs
00:32:46 qui devraient ne plus trop tarder sur le marché de Rungis.
00:32:50 On va le couvrir pour vous, pour ces news.
00:32:52 Nelly, je vous rappelle que 15 000 forces de l'ordre
00:32:55 sont déployées en France.
00:32:57 Les barrages continuent au marché de Rungis
00:33:00 pour éviter que les tracteurs ne rentrent au marché.
00:33:03 - Merci beaucoup, Célia Barotte, en direct de Rungis,
00:33:07 dans le Val-de-Marne, pour ces news cet après-midi.
00:33:09 Et vous le voyez, dans ce contexte d'attente très grande
00:33:12 de la part du monde agricole, dans moins d'un quart d'heure,
00:33:14 maintenant, Gabriel Attal doit prononcer
00:33:17 son discours de politique générale.
00:33:19 Bonjour, Elodie Huchard.
00:33:20 Vous êtes aux Premières Loges à l'Assemblée nationale.
00:33:23 Il risque d'être un petit peu déçu,
00:33:25 parce que certes, il va parler pendant une heure,
00:33:27 certes, il va aborder les questions d'actualité
00:33:29 les plus urgentes, mais il ne faut peut-être pas s'attendre
00:33:32 à des annonces tonitruantes aujourd'hui, quoi.
00:33:35 - Oui, parce qu'effectivement, un discours de politique générale,
00:33:40 c'est la feuille de route du gouvernement
00:33:42 pour toute la durée de sa mission.
00:33:43 Ça n'est pas là pour répondre à une actualité nationale,
00:33:46 quand bien même il y a une crise, notamment,
00:33:48 autour de l'agriculture.
00:33:49 Évidemment, l'agriculture, il en sera question.
00:33:51 Le Premier ministre l'a dit lui-même,
00:33:53 il veut mettre cette priorité au-dessus de tout.
00:33:55 En revanche, attention, il ne faut pas s'attendre
00:33:57 à un catalogue de mesures beaucoup trop long.
00:33:59 Les agriculteurs n'auront peut-être pas
00:34:00 toutes leurs réponses d'ici ce soir.
00:34:03 Parmi les autres sujets qui vont être évoqués,
00:34:05 il y a évidemment l'éducation, le travail, les classes moyennes.
00:34:08 On sait que pour travailler à ce discours,
00:34:10 le Premier ministre a parlé, évidemment,
00:34:12 à ses collègues du gouvernement, portefeuille par portefeuille.
00:34:15 Et puis, l'exercice, il est forcément compliqué,
00:34:18 pour deux raisons, en plus de cette actualité
00:34:19 autour de l'agriculture.
00:34:21 Premièrement, c'est qu'on voit bien que le chef de l'Etat,
00:34:23 lors de sa conférence de presse, a déjà dit beaucoup de choses
00:34:26 sur des mesures, sur des réformes.
00:34:27 Donc, finalement, qu'est-ce que Gabriel Attal peut dire de nouveau ?
00:34:30 Et puis, forcément, on le rappelle ici,
00:34:31 l'Assemblée, elle est toujours bouillonnante,
00:34:33 elle attend le Premier ministre de pied ferme.
00:34:35 L'extrême-gauche va déjà déposer une motion de censure
00:34:38 à l'issue de ce discours.
00:34:40 Et puis, on rappelle que, dans un premier temps,
00:34:41 c'est Gabriel Attal qui parlera pendant une heure.
00:34:43 Ensuite, les différents présidents de groupes.
00:34:46 Et, en revanche, il n'a pas engagé la responsabilité
00:34:48 de son gouvernement. Il n'y aura donc pas de vote
00:34:50 et pas de suspense pour la fin de la journée.
00:34:51 Merci, Élodie. A tout à l'heure, pour le débrief, notamment,
00:34:54 à l'issue de cette heure, a priori, de prise de parole.
00:34:57 Thomas Bonnet est avec nous également sur ce plateau.
00:34:59 Et pourtant, Thomas, la porte-parole du gouvernement avait dit
00:35:02 qu'il y aura des annonces aujourd'hui.
00:35:04 Marc Reynaud avait confirmé aussi qu'on les aurait sous 48 heures.
00:35:07 Est-ce que ça veut dire que ça pourrait venir
00:35:08 par un autre biais que celui de Gabriel Attal ?
00:35:11 C'est toute l'interrogation.
00:35:12 On sollicite, depuis ce matin, les services ministériels
00:35:15 pour tenter d'avoir des réponses.
00:35:16 Probablement pas de grandes annonces
00:35:19 lors de cette déclaration de politique générale
00:35:20 de Gabriel Attal, cet après-midi.
00:35:22 Peut-être quelques éléments, mais pas de liste,
00:35:24 comme l'a bien précisé Élodie Huchard.
00:35:26 Il y aura peut-être donc une autre prise de parole
00:35:28 de la part de Gabriel Attal ou, pourquoi pas,
00:35:31 du ministre de l'Agriculture, qui, demain, se rendra à Bruxelles
00:35:34 et qui aura sans doute l'occasion de s'exprimer sur ce sujet.
00:35:38 C'est là toute la difficulté de l'exercice pour Gabriel Attal.
00:35:40 Il doit s'exprimer pendant une heure,
00:35:42 mais il ne va pas parler que d'agriculture.
00:35:44 Pour le moment, à la fois, il doit parler de ce sujet
00:35:46 parce que c'est l'actualité brûlante du moment,
00:35:48 mais il y a tout un autre éventail de thématiques
00:35:51 qu'il souhaite aborder.
00:35:52 Du côté de Matignon, on me disait 3-4 priorités,
00:35:55 sauf qu'à définir chaque sujet comme une priorité,
00:35:58 on en perd un peu, d'ailleurs, le sens des priorités,
00:36:00 parce qu'on a dit que l'éducation était la priorité,
00:36:02 que l'agriculture était en haut de la pile.
00:36:05 Finalement, on s'y perd un petit peu.
00:36:07 Sur la forme, simplement, on l'a dit,
00:36:09 ça va durer environ une heure.
00:36:10 Ça fait deux semaines que Gabriel Attal y travaille.
00:36:13 C'est intéressant de noter que son discours a été relu
00:36:15 par le président de la République.
00:36:17 Ça montre quand même que le chef de l'État garde la main.
00:36:19 Juste pour vous donner...
00:36:21 Parce que c'est un discours de politique générale,
00:36:22 c'est aussi une façon de se présenter
00:36:24 d'un point de vue un peu plus personnel.
00:36:26 Et on l'avait vu lorsque Elisabeth Borne avait pris la parole
00:36:29 pour le même exercice en 2022.
00:36:31 Elle avait beaucoup parlé de la place des femmes en politique.
00:36:34 Elle était également revenue sur son histoire personnelle,
00:36:36 l'histoire de son père.
00:36:37 Et Jean Castex, avant elle, deux ans auparavant,
00:36:39 avait beaucoup utilisé le mot "territoire"
00:36:42 22 reprises, j'ai compté.
00:36:43 Là aussi, il avait donné une teinte particulière
00:36:46 à son discours de politique générale.
00:36:47 C'est ça aussi que va tenter de faire Gabriel Attal.
00:36:50 À Matignon, on me disait, il va entrer véritablement
00:36:52 dans le costume du chef de la majorité
00:36:54 à l'occasion de cet exercice.
00:36:55 Yves-Henri Aufol, on ne peut pas dire
00:36:56 qu'il n'est pas de caractère, ce jeune homme.
00:36:59 Ça reste quand même un jeune homme à 34 ans.
00:37:03 C'est un exercice intéressant aussi pour voir
00:37:06 si les annonces tonitruantes qu'il a pu faire,
00:37:09 notamment en matière d'éducation,
00:37:11 il va pouvoir les reproduire sur l'autre plan.
00:37:12 Il s'agit aussi, et c'est peut-être la difficulté de l'exercice,
00:37:14 de ne pas complètement éclipser,
00:37:16 via des annonces importantes sur d'autres domaines,
00:37:18 le sujet de l'agriculture qui pourrait raviver un petit peu
00:37:22 la colère des agriculteurs aujourd'hui.
00:37:24 On a vu déjà les limites de la communication,
00:37:26 nous en avons parlé tout à l'heure.
00:37:27 Je pense que d'ailleurs qu'il y a deux fautes de communication
00:37:30 qui ont été commises sous l'égide de ce Mozart de la communication.
00:37:34 C'est-à-dire qu'il y a eu la première chose
00:37:35 qui a été d'envoyer des blindés contre les tracteurs,
00:37:38 c'est une chose entendue, mais la deuxième chose
00:37:40 qui en tout cas m'a choqué et que j'apparente
00:37:42 à une faute de communication, c'est de chercher dès à présent
00:37:45 à diviser le mouvement syndical.
00:37:46 On voit bien que le gouvernement mise sur l'essoufflement
00:37:48 et la division, mais le fait d'avoir invité simplement
00:37:51 la FNSEA hier à venir discuter avec les autorités publiques
00:37:56 en évacuant la coordination rurale qui, elle,
00:37:58 est prétendument maintenant manipulée par l'extrême droite,
00:38:01 on retombe un petit peu dans ce manichénisme-là,
00:38:04 me semble être une faute qui se voit trop pour être légitime.
00:38:08 Et quand je me souviens d'avoir entendu la porte-parole
00:38:11 du gouvernement dire que la colère des...
00:38:14 C'était la semaine dernière, un mardi.
00:38:16 La colère des agriculteurs était une colère légitime.
00:38:18 On se rend compte aujourd'hui que le gouvernement
00:38:20 est en train de changer de point de vue
00:38:21 et qu'il essaye aujourd'hui, il va essayer au fur et à mesure
00:38:25 du ridissement de ce mouvement,
00:38:27 de diaboliser ceux qui s'opposent à lui.
00:38:29 Moi, je mets en garde contre ceci et il pourrait y avoir
00:38:31 une sorte de gilet jaune-isation qui jusqu'à présent n'apparaît pas
00:38:34 parce que les gilets jaunes étaient hors syndicats
00:38:37 et là, ce sont les syndicats qui maintiennent.
00:38:38 Mais on l'a vu à travers un de vos intervenants
00:38:40 qui commençait à dire que la FNSEA trahissait, dans le fond,
00:38:44 les intérêts des paysans et de fait, le président de la FNSEA
00:38:47 semble courir après la base puisque c'est lui-même
00:38:50 qui avait avalisé l'augmentation du gazole non routier.
00:38:53 Et moi, je mets en garde contre une éruption
00:38:56 de ces agriculteurs qui ne se reconnaîtraient plus
00:38:59 dans les structures syndicales à cause, précisément,
00:39:03 de ces clins d'oeil.
00:39:04 -Il y a plusieurs choses dans ce que vous nous ditez.
00:39:06 -C'est le clin d'oeil lancé par le gouvernement.
00:39:07 -Le portrait un peu dur que vous brossez de Gabriel Attal
00:39:11 et je crois que c'est là-dessus qu'Irene Tauleret
00:39:12 va tenter de remettre un peu de mesure.
00:39:15 En tout cas, je vous ai vu réagir,
00:39:16 vous n'avez pas l'air tout à fait d'accord.
00:39:18 Et puis, il y a aussi la question, effectivement,
00:39:20 de la base et des représentants syndicaux.
00:39:21 Est-ce qu'ils sont toujours en phase ?
00:39:22 Est-ce qu'ils sont toujours en diapason ?
00:39:23 Peut-être sur Gabriel Attal pour commencer.
00:39:24 -Alors, pour Gabriel Attal,
00:39:26 moi, je trouve que notre démocratie,
00:39:30 elle a perdu les jeunes
00:39:32 à force de ne pas leur offrir des places éligibles.
00:39:36 Et le fait que notre majorité
00:39:38 mette pour la première fois un Premier ministre
00:39:41 qui est non seulement jeune,
00:39:43 mais qui est ouvertement homosexuel,
00:39:46 ça ouvre des possibles
00:39:47 et j'espère que ça va réenchanter la politique
00:39:50 pour de jeunes qui étaient plutôt dans des modèles
00:39:54 désobéissance civile et tout.
00:39:56 En tout cas, moi, j'y crois et je ferai tout pour l'aider.
00:39:59 Sur le sujet de la coordination rurale,
00:40:02 si je puis me permettre, cher Yvan,
00:40:05 en fait, il n'y a aucun doute.
00:40:06 Moi, je pense qu'aujourd'hui, la seule question qu'on doit se poser,
00:40:09 c'est est-ce que le temps de parole de la coordination orale,
00:40:11 ce n'est pas du temps de parole Rassemblement national ?
00:40:13 Ils sont venus au Parlement européen.
00:40:15 J'ai des copains qui sont à la coordination orale,
00:40:17 qui m'ont dit "Tiens, on monte au Parlement européen,
00:40:18 on va te rencontrer."
00:40:20 Je n'ai pas reçu de mail.
00:40:21 Accessoirement, je suis coprésidente
00:40:22 de l'Intergroupe des vins et spiritueux
00:40:24 et de l'alimentation fine.
00:40:25 Toutes les filières AOC françaises
00:40:27 savent les combats qu'on a menés
00:40:28 contre la volonté du Rassemblement national
00:40:31 de privatiser les appellations géographiques.
00:40:33 Il y avait un sujet sur le champagne bien connu.
00:40:35 Et ils sont venus, ils ont croisé par hasard,
00:40:38 miraculeux, Place du Luxembourg, Marion Maréchal,
00:40:41 et après, ils ont passé l'après-midi,
00:40:43 seulement avec des députés du Rassemblement national.
00:40:46 Donc, je suis désolée.
00:40:47 C'est comme... On a des syndicats pas agricoles
00:40:50 où on a un peu l'impression, quand on les entend parler,
00:40:52 d'entendre des lafilles parler.
00:40:53 Là, c'est pareil.
00:40:55 C'est juste un truc à décoter.
00:40:57 Sur la FNSEA, on est juste sur un truc.
00:40:59 -Si on voulait faire l'affiliation de tous les syndicats,
00:41:00 faisons l'affiliation de la FNSEA.
00:41:01 Ce que vous présentez n'est pas peut-être aussi critiquable,
00:41:04 en fond, que ce que représente la Gordon.
00:41:06 -Sur la FNSEA, moi, je voudrais dire un truc
00:41:08 de ce que j'ai vécu.
00:41:09 De ce que j'ai vécu dans les manifestations dans l'Hérault.
00:41:12 Donc, on a, la veille, une manifestation interdite
00:41:14 qui part, coordination orale,
00:41:16 où une cave fait exploser les cuves de son client.
00:41:20 Ça, ça crée des liens.
00:41:21 Quand on est dans une mauvaise situation,
00:41:24 c'est bien de casser les cuves des clients.
00:41:26 Et après, à Montpellier, j'ai vu une manifestation
00:41:29 où on a eu des sortes de blattblocks d'extrême gauche
00:41:31 et d'extrême droite qui sont arrivés
00:41:33 pour casser et faire de la violence.
00:41:36 Et j'ai vu les élus en responsabilité
00:41:38 de la FNSEA et des GIA nous protéger.
00:41:42 Sur un mouvement protéiforme qui est parti de la BAD
00:41:45 et pas des syndicats... -Je vous mets en garde
00:41:46 contre ce procédé de la diabolisation
00:41:49 qui consiste maintenant à rendre inaudible
00:41:51 ceux qui sont à cause de vous.
00:41:52 Je pense que les Français ne sont plus dupes.
00:41:53 -Ils ont protégé le préfet,
00:41:55 ils ont protégé la vie des manifestants.
00:41:57 La sécurité, c'est eux qui ont-le dans la main.
00:41:59 -J'entends ce que vous dites, mais je pense qu'il faut mesurer
00:42:01 cette colère française qui est une colère
00:42:03 qui également est en train de s'établir
00:42:05 contre ces procédés-là, qui sont des procédés
00:42:07 qui voudraient déstabiliser, qui voudraient, en fait,
00:42:10 dévitaliser toute une partie d'une opposition
00:42:12 qui dit quelque chose du monde rural.
00:42:14 Et donc, il faut les entendre plutôt que de dire
00:42:15 qu'ils parlent de l'extrême droite.
00:42:16 -Il nous reste cinq minutes.
00:42:18 J'aimerais aussi qu'on entende, puisqu'on parle de la FNSEA,
00:42:20 Arnaud Rousseau, qui était notre invité ce matin,
00:42:22 qui aborde les attentes et puis, comment dire,
00:42:26 la lucidité, d'une certaine manière, des agriculteurs
00:42:28 vis-à-vis du discours de cet après-midi.
00:42:31 -Nous, ce qu'on demande, c'est assez simple.
00:42:34 On demande d'abord des mesures d'urgence, symboliques,
00:42:37 parce qu'on a besoin, tout de suite, pour repartir,
00:42:39 de comprendre qu'il y a des signes qui sont donnés.
00:42:40 Il y a des demandes fortes et qui sont différentes,
00:42:43 mais le sujet de fond, c'est le changement de logiciel,
00:42:47 c'est-à-dire l'idée que, puisqu'il a indiqué
00:42:50 que l'agriculture était au-dessus de tout,
00:42:51 ça se traduit très concrètement.
00:42:53 On a des mesures européennes qu'on attend aussi.
00:42:55 Ces mesures européennes, on est conscient
00:42:56 qu'elles peuvent prendre quelques jours.
00:42:58 Et puis, surtout, on aura besoin de traduire dans la loi
00:43:02 que les choses soient inscrites en dur, se concrétisent,
00:43:06 parce que ce qui se passe là, c'est pas un feu de paille.
00:43:09 C'est pas juste une poussée de fièvre
00:43:11 où on va prendre deux aspirines et puis les gens vont rentrer.
00:43:13 Ce qu'ils attendent profondément,
00:43:15 c'est de témoigner dans la loi en dur
00:43:18 que la souveraineté alimentaire, l'acte de production,
00:43:21 est quelque chose qui devient central.
00:43:23 - Avec une image de l'Assemblée nationale
00:43:26 sur la gauche de votre écran,
00:43:27 où, évidemment, les députés s'apprêtent à rejoindre
00:43:29 l'hémicycle pour écouter Gabriel Attal.
00:43:32 Et puis, il y aura, évidemment, on n'oublie pas,
00:43:34 les prises de parole des différents présidents
00:43:36 de groupes dans l'hémicycle.
00:43:38 Thomas Bonnet, j'aimerais quand même qu'on dise un mot
00:43:40 d'Emmanuel Macron, qui est en Suède,
00:43:41 en visite d'Etat en ce moment, pour deux jours,
00:43:45 sur d'autres thématiques, parce que la Suède
00:43:47 est sur le point d'adhérer à l'OTAN.
00:43:50 Il sera beaucoup question d'Ukraine.
00:43:52 Mais néanmoins, la question agricole,
00:43:53 elle le rattrape forcément.
00:43:54 Et puis, il va aller au sommet européen.
00:43:56 Il va y avoir l'affaire des traités de libre-échange.
00:43:59 On sait qu'il y a le Mercosur, en particulier,
00:44:02 sur lequel on bloque maintenant.
00:44:03 Ça n'a pas toujours été le cas.
00:44:05 On peut dire que la France a tenu
00:44:06 à une sorte de double discours
00:44:09 à propos de ce traité de libre-échange
00:44:11 avec l'Amérique latine.
00:44:13 - Oui, c'est vrai que la position de la France,
00:44:15 d'Emmanuel Macron, plus précisément,
00:44:17 n'a pas toujours été très claire sur ce Mercosur,
00:44:19 mais on a des déclarations qui nous parviennent à l'instant.
00:44:21 Donc, je me permets de les relayer.
00:44:23 Puisqu'Emmanuel Macron a été interrogé
00:44:24 en marge d'une conférence de presse à Stockholm,
00:44:27 il dit que la France s'oppose à l'accord commercial
00:44:29 du Mercosur parce que les règles ne sont pas homogènes
00:44:31 avec les nôtres. Et il dit également
00:44:33 vouloir réguler au niveau européen
00:44:35 les importations de volailles d'Ukraine.
00:44:37 C'est une revendication qui revient très régulièrement
00:44:40 dans les propos des agriculteurs.
00:44:41 Cette concurrence avec les exploitations agricoles
00:44:45 ukrainiennes, où les normes sont très loin des nôtres.
00:44:48 Et donc, c'est là aussi, au niveau européen,
00:44:50 où cela va se jouer. Je vous le rappelle,
00:44:51 le sommet du Conseil européen jeudi,
00:44:54 sommet extraordinaire, initialement,
00:44:56 pour parler du budget.
00:44:57 Tous ces sujets-là vont s'inviter.
00:44:58 Emmanuel Macron va notamment s'entretenir
00:45:00 avec Ursula von der Leyen au sujet des sujets agricoles.
00:45:04 Alors, on s'en rend compte aujourd'hui,
00:45:06 cette forme de concurrence déloyale de l'Ukraine,
00:45:07 ça n'a pas toujours été le cas. Il a fallu que les agriculteurs
00:45:10 se soulèvent, d'une certaine manière,
00:45:11 et rien ne tolerait, pour qu'on se dise
00:45:13 "Ah ben oui, c'est peut-être pas tout à fait équitable
00:45:16 ce qui se joue avec l'Ukraine aujourd'hui."
00:45:18 - Alors, en fait... - On a été négligeants ?
00:45:19 En fait, c'est un effet, ce qu'on appelle de bord,
00:45:24 de la guerre en Ukraine.
00:45:25 Les céréales ukrainiennes, historiquement,
00:45:28 elles n'étaient pas consommées en Europe,
00:45:30 elles étaient très peu chères, et elles allaient fournir
00:45:33 le programme alimentaire mondial, donc les endroits
00:45:35 où les gens ont besoin de ces céréales pour vivre.
00:45:38 Quand Poutine fait cette guerre d'agression,
00:45:40 il détruit les infrastructures portuaires
00:45:42 d'exportation de ces céréales
00:45:44 par les couloirs de la mer Noire.
00:45:46 Et donc, à partir de là, au niveau de l'Union européenne,
00:45:49 on a développé du ferroutage pour réexpédier ces céréales
00:45:53 vers les pays tiers à l'Europe.
00:45:56 Sauf que le ferroutage, ça coûte beaucoup plus cher
00:45:59 que ces gros bateaux, et du coup, les céréales ukrainiennes
00:46:03 ne sont plus compétitives par rapport à ces marchés
00:46:06 pour nourrir la faim mondiale,
00:46:09 et donc, ils se retrouvent en revanche
00:46:11 en position compétitive par rapport à nos céréales européennes,
00:46:14 et donc, ils viennent sur le marché.
00:46:16 Donc, il y a un vrai sujet de mettre des quotas
00:46:19 pour éviter ce problème-là.
00:46:21 - Yvan, pourquoi on est toujours à contre-courant
00:46:24 ou en réaction à quelque chose sur des sujets aussi éminents
00:46:29 dont on aurait pu se rendre compte avant la mobilisation ?
00:46:31 - Parce que depuis le début, depuis 40 ans, 50 ans,
00:46:34 les gouvernements successifs ne veulent pas se confronter
00:46:37 au réel. Nous vivons, je le dis maintenant souvent,
00:46:40 une révolution du réel qui balaye toutes les idéologies,
00:46:43 qui balaye toutes les idées préconçues
00:46:45 et qui balaye toutes les erreurs qui ont été commises.
00:46:47 Il faut quand même écouter ce que disent les agriculteurs,
00:46:49 également ceux de la coordination rurale,
00:46:51 qui désignent dans le fond deux responsables.
00:46:54 Ils ne désignent pas Poutine particulièrement,
00:46:55 ils désignent l'Union européenne telle qu'elle a été construite
00:46:58 dans cette technocratie absurde qui impose des normes
00:47:01 auxquelles la France rajoute d'autres normes,
00:47:03 et l'autre fautif est cet écologisme politique,
00:47:10 cet écologisme militant qui, là aussi, s'aveugle
00:47:13 sur une sorte de discours apocalyptique
00:47:15 qui somme l'Europe, qui ne participe qu'à 7%
00:47:19 des émissions de gaz à effet de serre,
00:47:21 et la France, 0,7%, mais qui somme l'Europe
00:47:24 d'avoir à donner l'exemple au monde entier.
00:47:26 Donc on est dans cette situation absurde,
00:47:27 on marche sur la tête, ça a été dit par les agriculteurs,
00:47:30 et très bien, je pense que c'est un slogan révolutionnaire,
00:47:32 encore une fois, la vérité est révolutionnaire,
00:47:34 et là, c'est un slogan qui oblige à dire la vérité,
00:47:37 et cette vérité, il faut l'entendre,
00:47:38 il faut que les députés européens l'entendent,
00:47:40 il faut que les députés européens se remettent en question,
00:47:43 et pardon, je n'ai pas à moi de vous donner des leçons,
00:47:45 bien entendu, mais le message qui est porté aujourd'hui
00:47:48 par tous les agriculteurs, tous les agriculteurs,
00:47:50 y compris ceux qui pencheraient pour le Rassemblement national,
00:47:53 tous ces agriculteurs vous disent la même chose,
00:47:55 dans le fond, c'est qu'ils n'en peuvent plus
00:47:56 des normes que vous avez cautionnées.
00:47:58 Alors, à moins que vous vous désolidarisiez aujourd'hui,
00:48:00 Madame van der Leyen, j'applaudirais avec vous
00:48:03 à ce mouvement d'émancipation, mais pour l'instant,
00:48:05 c'est une révolte contre l'Europe et contre l'écologisme politique.
00:48:09 -Alors, pour la réponse, et puis on ne va pas rater quand même
00:48:12 le début et l'entrée de la présidente de l'Assemblée
00:48:15 dans l'hémicycle, répondez-lui en quelques secondes.
00:48:17 -Alors, je suis d'autant plus alignée sur une partie
00:48:21 de ce que vous avez dit, qu'une des premières choses
00:48:22 que j'ai faites en arrivant au Parlement européen,
00:48:24 c'est créer un forum de discussion qui embarque
00:48:26 toutes les composantes de la société privée,
00:48:29 de manière à ce qu'on rapproche la fabrique de la loi
00:48:31 de son exécution finale.
00:48:33 Et je crois que le réel est supérieur au théorique.
00:48:36 Et donc, bien entendu... -Là-dessus, on est d'accord.
00:48:39 -Et ce n'est pas une honte, ce n'est pas d'extrême droite
00:48:42 ou d'extrême gauche de dire qu'une loi qui est plus efficace
00:48:45 et qui est plus rapide à mettre en place,
00:48:47 ça va être mieux qu'une loi moins efficace
00:48:49 et qu'on met du temps à mettre en place.
00:48:51 -Mais oui, mais ça se sent déguisé.
00:48:52 -Non, je vais vous donner un exemple très concret.
00:48:55 Sur les aides Covid, les agriculteurs ont eu
00:48:57 une surprise, c'est les aides les plus rapides
00:49:00 qu'ils ont eues en paiement.
00:49:01 Et d'ailleurs, on avait fait une visite,
00:49:03 et eux-mêmes étaient là...
00:49:04 -Mais les agriculteurs ne demandent pas des aides,
00:49:05 simplement, ils demandent... -Sur la Covid,
00:49:07 ils ne demandaient des aides et pas qu'on a fermé le...
00:49:09 -Ils demandent ce qu'on ne leur donne pas,
00:49:11 qu'il n'y ait pas des technocrates européens
00:49:13 qui leur disent comment planter leur chou.
00:49:14 Ils savent comment on plante des choux, figurativement.
00:49:16 -Alors, je vous propose quand même de se projeter
00:49:19 vers ce discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:49:22 On a pris déjà un petit peu de retard,
00:49:25 puisque normalement, à cette heure-ci,
00:49:27 Yael Brun pivait déjà au cash-flow.
00:49:29 -On attendait peut-être que la conférence de presse
00:49:30 d'Emmanuel Macron se termine.
00:49:31 Vous savez que c'est deux éléments qui se télescopaient,
00:49:33 d'ailleurs, avec une...
00:49:34 -Alors qu'elle était pas due à 14h30.
00:49:35 -On a un petit peu avancé pour éviter
00:49:38 que les deux ne soient simultanés.
00:49:40 -On rappelle quand même, Thomas, dans les grandes lignes,
00:49:42 comment ça va se passer, avec à la fois Gabriel Attal,
00:49:45 mais il sera pas seul à prendre la parole cet après-midi.
00:49:47 On imagine qu'il y aura les groupes d'opposition
00:49:50 qui vont d'emblée critiquer ce qu'il aura à nous dire.
00:49:54 -Oui, alors, une heure à peu près de discours de Gabriel Attal
00:49:57 pour balayer l'ensemble des thématiques
00:50:00 qui seront les siennes pour son mandat de Premier ministre.
00:50:03 Puis, à l'issue de cette déclaration de politique générale,
00:50:07 les présidents de groupe prendront la parole successivement,
00:50:10 en moyenne 10 minutes de temps de parole
00:50:12 pour chaque intervention,
00:50:14 à l'exception notable du groupe Renaissance,
00:50:16 qui sera représenté par Sylvain Maillard
00:50:18 et qui aura le droit à un temps de parole plus long.
00:50:21 Pas de vote à l'issue de cette déclaration.
00:50:24 Je peux vous dire qu'à Matignon, ils ont hésité
00:50:25 avant de décider de ne pas aller au vote.
00:50:28 -Alors, pour l'instant, c'est l'ouverture de la séance.
00:50:31 -Vous avez arrêté quand j'ai vu...
00:50:33 -Non, mais vous avez raison.
00:50:34 C'est aussi dit, on va peut-être attendre
00:50:36 qu'elle appelle Gabriel Attal.
00:50:37 On va vous remercier, Irène Tolleret et Yvan,
00:50:40 Riuffol, d'avoir été nés nous, cet après-midi.
00:50:43 Dans un instant, un nouveau plateau pour écouter
00:50:45 ce discours d'environ une heure, on le rappelle,
00:50:46 puis il y aura, évidemment, les premières réactions à chaud.
00:50:50 On ira aussi sonder des agriculteurs
00:50:51 pour voir ce qu'ils ont pensé.
00:50:53 Certains ont installé des téléviseurs
00:50:55 sur les lieux de campement autour de Paris,
00:50:57 sur certains points de blocage d'autoroutes.
00:51:00 Et on verra, déjà, s'ils sont pris de passion pour ce moment,
00:51:03 s'ils attendaient grand-chose de ce discours de politique générale
00:51:06 et s'ils ont l'intention, effectivement,
00:51:08 de poursuivre leur action, parce qu'à priori,
00:51:10 on le rappelle, il n'est pas question de faire des annonces
00:51:12 qui devraient régler le problème, le solutionner dans son entièreté.
00:51:15 Voilà, Gabriel Attal, qui ne devrait pas tarder.
00:51:17 A priori, c'est le premier à s'exprimer.
00:51:19 On est bien d'accord, Thomas Bonnet ?
00:51:20 - C'est lui qu'on attend. - Sauf grande surprise.
00:51:21 C'est bien lui qu'on attend à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:51:24 Ou parfois hommage, c'est possible aussi.
00:51:26 Souvent, on ouvre la séance par un hommage
00:51:29 ou une salve d'applaudissements.
00:51:31 Voici Gabriel Attal.
00:51:33 Je vous propose d'écouter le Premier ministre
00:51:34 en discours de politique générale.
00:51:35 (Applaudissements)
00:51:37 (...)
00:51:49 -Madame la présidente,
00:51:51 mesdames et messieurs les députés,
00:51:54 le propre de toute société humaine,
00:51:57 c'est de regarder en face l'avenir qui se dessine devant elle,
00:52:01 interroger son modèle,
00:52:04 puiser en soi les ressources suffisantes pour avancer,
00:52:06 corriger ce qui doit l'être,
00:52:08 construire les bonnes solutions.
00:52:10 Une société ne se perd jamais quand elle cherche à avancer.
00:52:14 Une société ne se perd jamais quand elle doute.
00:52:17 Elle perd quand le doute l'emporte sur tout le reste,
00:52:20 quand le doute glace, quand il fige,
00:52:23 quand il conduit à douter non pas de l'avenir qui se dessine,
00:52:26 mais à douter de soi-même,
00:52:28 de ses forces, de ses capacités.
00:52:32 Je suis né...
00:52:34 (Applaudissements)
00:52:36 (...)
00:52:41 Je suis né en 1989,
00:52:43 l'année du bicentenaire de la Révolution.
00:52:47 Une année 89 où l'on a cru que la démocratie libérale
00:52:51 et le progrès universel triompheraient par eux-mêmes.
00:52:55 Ma génération a vu l'inverse se produire,
00:52:58 parce que notre génération, partout dans le monde,
00:53:02 voit son monde chambouler plus fortement encore
00:53:04 que tout autre avant elle.
00:53:06 Elle est en proie au doute.
00:53:08 Doute sur l'avenir de sa planète,
00:53:10 doute sur son identité,
00:53:12 doute, ici en France, sur qui nous sommes,
00:53:15 comme peuple et comme nation,
00:53:17 doute sur notre modèle social, sur nos services publics,
00:53:20 sur notre démocratie.
00:53:23 Notre responsabilité, celle de chacune et chacun d'entre nous,
00:53:27 c'est de puiser en nous la force d'identifier tous les ressorts
00:53:30 pour les surpasser.
00:53:31 Si nous sommes là, ici, réunis,
00:53:34 si nous nous engageons par-delà nos divergences et nos désaccords,
00:53:38 c'est que nous avons un point commun partagé
00:53:40 par des dizaines de millions de nos concitoyens.
00:53:43 Nous voyons davantage de raisons d'espérer que de douter.
00:53:47 C'est parce que nous sommes prêts à affronter pour avancer.
00:53:50 Affronter pour avancer.
00:53:52 Mesdames et messieurs les députés...
00:53:55 (Applaudissements)
00:54:01 Mesdames et messieurs les députés, en m'exprimant face à vous,
00:54:04 c'est en réalité à chaque citoyen de notre pays que je m'adresse.
00:54:09 Et à travers vous, c'est à chacun de nos concitoyens
00:54:10 que je veux le dire, nous ne sommes pas n'importe quel pays.
00:54:14 La France n'a jamais été, n'est pas, ne sera jamais
00:54:17 une nation qui subit, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain.
00:54:21 (Applaudissements)
00:54:29 Dans les pires moments de doute, de désarroi, de désunion,
00:54:33 elle a montré sa solidité, son supplément d'âme
00:54:36 qui fait d'elle une nation à nul autre pareil.
00:54:38 En cette année 2024, nous commémorerons
00:54:40 les 80 ans du débarquement, moment de libération d'une France,
00:54:44 de soutien à des Français qui, pour la plupart,
00:54:46 n'avaient jamais cessé de croire en elle.
00:54:48 En cette année 2024, nous rouvrirons les portes
00:54:51 de Notre-Dame de Paris alors que l'image rétinienne des flammes
00:54:54 reste aussi vive dans l'esprit des Français.
00:54:57 (Applaudissements)
00:55:00 En cette année 2024, nous accueillerons le monde,
00:55:03 un monde bouleversé, un monde divisé.
00:55:06 Oui, nous accueillerons le monde à l'occasion
00:55:08 des Jeux olympiques et paralympiques.
00:55:10 (Applaudissements)
00:55:14 La France rime avec puissance.
00:55:17 La France, c'est un repère, c'est un idéal,
00:55:19 c'est un patrimoine témoin d'une histoire millénaire.
00:55:22 C'est un héritage moral, celui de la patrie
00:55:25 où sont nés les droits de l'homme,
00:55:26 celui d'un modèle social protecteur envié dans le monde entier.
00:55:30 (Applaudissements)
00:55:31 La France...
00:55:32 (Applaudissements)
00:55:36 La France, c'est le pays de la création,
00:55:38 que nous soutenons et qui nous fait rayonner.
00:55:41 C'est la patrie de la recherche,
00:55:42 à laquelle nous donnons des moyens sans précédent.
00:55:44 C'est la nation de l'innovation
00:55:46 qui construit le monde de demain, de 2030.
00:55:49 La France, ce sont nos jeunes qui osent et qui se lancent.
00:55:52 La France, ce sont nos familles et toutes ces mères célibataires
00:55:55 qui se battent, qui ne lâchent rien, jamais.
00:55:58 (Applaudissements)
00:55:59 Ce sont nos soignants, nos professeurs,
00:56:02 nos forces de l'ordre, tous nos agents publics,
00:56:04 nos militaires qui s'engagent pour quelque chose qui les dépasse.
00:56:08 Ce sont nos artisans qui font rayonner nos savoir-faire,
00:56:11 nos agriculteurs, nos pêcheurs
00:56:12 qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir.
00:56:15 (Applaudissements)
00:56:22 Ce sont nos élus locaux, et je suis l'un des leurs depuis 10 ans,
00:56:27 qui s'engagent et se donnent corps et âme pour leur territoire.
00:56:30 Ce sont nos associations, nos bénévoles.
00:56:32 La France, c'est 68 millions de Français
00:56:35 de l'Hexagone, des Outre-mer et de l'étranger
00:56:37 qui n'ont pas fini de nous surprendre.
00:56:40 Dans un monde où tout s'accélère, où tout se transforme,
00:56:44 je refuse avec eux que notre identité puisse se diluer
00:56:47 ou se dissoudre.
00:56:48 La France a son rang à tenir, sa voix à faire entendre,
00:56:52 sa singularité à imposer.
00:56:54 Nous avons une fierté française à maintenir,
00:56:57 une fierté européenne à consolider.
00:57:00 Affronter pour avancer.
00:57:03 Les difficultés économiques, les bouleversements climatiques,
00:57:05 démographiques, géopolitiques ne nous figeront jamais,
00:57:09 ne nous conduiront jamais à nous perdre.
00:57:12 Il ne signifie pas la fin de tout,
00:57:14 mais le passage d'un monde à l'autre.
00:57:17 Un passage difficile, un passage douloureux,
00:57:19 inquiétant à bien des égards,
00:57:21 mais un passage que nous réussirons,
00:57:23 j'en suis intimement convaincu.
00:57:26 À ceux qui veulent y voir notre disparition,
00:57:28 j'y vois notre renaissance,
00:57:30 parce que nous avons une identité et des valeurs.
00:57:33 À ceux qui veulent y voir un triangle des Bermudes,
00:57:35 j'y vois notre caporne,
00:57:36 parce que nous savons où nous voulons aller
00:57:38 et que nous y arriverons.
00:57:40 (Applaudissements)
00:57:42 (...)
00:57:47 À ceux qui veulent y voir une perte de boussole,
00:57:50 j'y vois une détermination,
00:57:52 parce que j'ai confiance.
00:57:54 Confiance parce que je connais le chemin
00:57:56 que nous avons parcouru depuis 2017,
00:57:58 les tabous que nous avons levés,
00:57:59 les obstacles que nous avons franchis.
00:58:02 J'ai confiance...
00:58:05 J'ai confiance parce que je connais les Français,
00:58:07 leur énergie, leur volonté, leur créativité.
00:58:11 J'ai confiance parce que,
00:58:12 face aux épreuves, aux inquiétudes, aux crises,
00:58:15 notre pays s'est toujours relevé.
00:58:18 L'épidémie de Covid a mis à jour
00:58:20 bon nombre de fractures dans notre société.
00:58:22 Elle a poussé notre modèle social dans ses retranchements,
00:58:25 mais notre pays a tenu,
00:58:26 et nous avons protégé nos concitoyens
00:58:28 mieux que beaucoup d'autres l'ont fait.
00:58:30 (Applaudissements)
00:58:33 (...)
00:58:37 Le dérèglement climatique nous frappe plus dur,
00:58:39 plus fort, plus souvent. L'exceptionnel devient la norme.
00:58:42 Les catastrophes se multiplient.
00:58:44 Mais notre pays agit avec force,
00:58:46 et jamais dans son histoire,
00:58:47 les émissions de gaz à effet de serre
00:58:48 n'ont baissé aussi rapidement que l'an dernier.
00:58:51 (Applaudissements)
00:58:53 (...)
00:58:59 La guerre en Ukraine a ébranlé l'Europe.
00:59:01 Elle a détruit le rêve d'une paix éternelle
00:59:03 sur notre continent.
00:59:04 Elle nous a rappelés durement
00:59:06 que la démocratie était fragile
00:59:08 et la liberté un idéal toujours à défendre.
00:59:10 Mais notre pays, notre Europe,
00:59:12 ont montré le visage de la détermination
00:59:14 face à l'agresseur et sa solidarité
00:59:17 pour le peuple ukrainien.
00:59:19 L'attaque terroriste monstrueuse en Israël
00:59:21 et la guerre au Proche-Orient
00:59:22 ont ravivé des plaies, des maux,
00:59:24 jusque dans notre société.
00:59:26 Mais notre pays a su se dresser,
00:59:28 répondre par le refus de la haine et par l'unité.
00:59:31 La crise énergétique, l'inflation, la menace terroriste,
00:59:34 les crises se superposent,
00:59:36 s'enchevêtrent et s'additionnent.
00:59:39 Elles n'offrent aucune solution miraculeuse.
00:59:42 Mais méthodiquement, avec les Français,
00:59:44 nous y répondrons.
00:59:45 Bien sûr, face à ces crises,
00:59:47 pour beaucoup de Français, l'avenir est davantage
00:59:48 une crainte qu'une promesse.
00:59:51 Et encore trop de Français ont le sentiment
00:59:52 de perdre le contrôle de leur propre vie.
00:59:55 Avec le président de la République,
00:59:56 avec mon gouvernement,
00:59:58 je ne m'y résous pas,
00:59:59 je ne m'y résoudrai jamais.
01:00:01 (Applaudissements)
01:00:03 (...)
01:00:10 Pour tous ces Français, nous allons continuer
01:00:11 à affronter pour avancer.
01:00:13 Pas par des belles paroles, de grandes tirades
01:00:16 ou de beaux discours,
01:00:17 mais par des actes, des actes rapides,
01:00:19 des actes concrets, de nouveaux changements
01:00:22 dans leur vie et sur le terrain.
01:00:24 (Applaudissements)
01:00:26 (...)
01:00:27 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:00:29 sous l'égide du président de la République,
01:00:31 l'identité même de cette majorité, de ce gouvernement,
01:00:35 c'est de reconquérir notre souveraineté française et européenne.
01:00:38 (Applaudissements)
01:00:42 Notre promesse aux Français est claire.
01:00:46 Oui, nous voulons reprendre notre destin en main.
01:00:48 En ouvrant une nouvelle page de cette conquête,
01:00:50 nous pouvons nous abuyer sur un bilan concret,
01:00:53 tangible et solide.
01:00:55 En 2017, ma génération n'avait connu
01:00:58 que la désindustrialisation qui semblait inéluctable,
01:01:01 le chômage de masse qui s'ancrait, l'Europe qui se désunissait,
01:01:05 la transition écologique qui rimait avec nécessité
01:01:08 plus qu'avec réalité.
01:01:10 Au fond, en 2017, la souveraineté de la France et de l'Europe
01:01:13 était pour beaucoup un impensé.
01:01:15 Pour certains même, il s'agissait d'un gros mot.
01:01:18 Nous avons assumé de parler de souveraineté,
01:01:20 et plus encore, nous avons assumé d'en faire la matrice
01:01:23 de notre action, et nous avons agi.
01:01:25 Nous avons engagé une action résolue
01:01:27 pour la souveraineté économique, avec pour la première fois
01:01:30 le retour de l'industrie sur notre sol.
01:01:32 N'en déplaise au Cassandre !
01:01:34 (Applaudissements)
01:01:36 (...)
01:01:42 N'en déplaise au Cassandre.
01:01:44 Il y a désormais plus d'usines qui ouvrent
01:01:46 que d'usines qui ferment en France,
01:01:47 plus d'emplois industriels qui sont créés
01:01:49 que d'emplois industriels qui sont détruits en France.
01:01:53 Ça n'était pas arrivé depuis 30 ans.
01:01:55 (Applaudissements)
01:01:58 Notre taux de chômage est descendu à un niveau
01:02:00 jamais atteint depuis 25 ans,
01:02:02 et pour la 5e année consécutive,
01:02:04 notre pays est le plus attractif d'Europe
01:02:06 pour les investissements étrangers.
01:02:08 (Applaudissements)
01:02:11 Nous avons engagé une action résolue
01:02:12 pour lutter contre le réchauffement climatique
01:02:14 et conquérir notre indépendance énergétique,
01:02:16 avec une planification écologique inédite dans le monde
01:02:20 et une stratégie énergétique pour une énergie
01:02:22 plus souveraine et plus durable.
01:02:25 Nous avons engagé une action résolue
01:02:26 pour la souveraineté de nos frontières,
01:02:28 avec une loi immigration et un pacte asile-immigration
01:02:31 au niveau européen,
01:02:32 enfin réellement protecteur de notre pays.
01:02:34 (Applaudissements)
01:02:39 Nous avons engagé une action résolue,
01:02:41 et elle prendra du temps pour que chaque Française,
01:02:43 chaque Français puisse garder le contrôle de sa propre vie,
01:02:46 qu'il ne soit jamais entravé, jamais assigné à résidence,
01:02:48 jamais résigné.
01:02:50 Et évidemment, nous avons engagé une action résolue
01:02:53 pour la souveraineté agricole de notre pays.
01:02:55 Mesdames et messieurs les députés,
01:02:57 je le dis ici dès le début de cette intervention,
01:02:59 notre agriculture est une force,
01:03:01 pas simplement parce qu'elle nous alimente
01:03:03 au sens propre du terme,
01:03:05 mais parce qu'elle constitue un des fondements
01:03:07 de notre identité, de nos traditions,
01:03:09 parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales
01:03:13 et qui, lorsqu'elles sont bridées,
01:03:15 fragilisent l'ensemble de la société,
01:03:16 je pense à la valeur travail, à l'effort
01:03:19 et à la liberté d'entreprendre.
01:03:20 (Applaudissements)
01:03:22 (...)
01:03:27 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi.
01:03:31 Alors, je le dis ici solennellement,
01:03:33 il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
01:03:37 Je suis lucide.
01:03:38 (Applaudissements)
01:03:40 Je suis lucide face à l'empilement des normes,
01:03:43 face aux décisions qui tombent d'en haut
01:03:44 et qui, parfois, tombent d'on ne sait où.
01:03:47 L'agriculture doute, elle aussi,
01:03:49 et elle attend des réponses et des solutions.
01:03:51 Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté.
01:03:55 (Cris de la foule)
01:03:56 Madame la présidente,
01:03:58 mesdames et messieurs les députés...
01:04:00 -Allez, un peu de silence, s'il vous plaît.
01:04:02 -Devant vous, je prends la parole,
01:04:04 conscient de l'ampleur de la tâche à accomplir.
01:04:07 Je veux m'adresser à tous les Français,
01:04:09 à ceux qui doutent et à ceux qui espèrent,
01:04:11 à ceux qui écoutent et à ceux qui n'y croient plus.
01:04:13 Je veux m'adresser à tous ces Français,
01:04:15 souvent de la classe moyenne,
01:04:17 toujours au rendez-vous de leur responsabilité,
01:04:18 qui ne se plaignent pas,
01:04:19 alors qu'ils ont souvent le sentiment de subir.
01:04:23 A ces Français qui ont le sentiment d'avoir tous les devoirs
01:04:26 quand d'autres ont tous les droits.
01:04:28 A ces Français qui ont parfois le sentiment
01:04:30 que leur propre pays s'éloigne,
01:04:32 qu'ils n'y ont plus vraiment leur place,
01:04:34 alors qu'ils en sont le coeur battant.
01:04:36 A ces Français de l'entre-deux,
01:04:38 trop riches pour bénéficier des aides,
01:04:39 mais pas assez pour ne pas compter,
01:04:41 qui ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux
01:04:43 et qu'elles bénéficient toujours aux mêmes.
01:04:45 (Applaudissements)
01:04:50 A ces Français qui ont parfois l'impression
01:04:53 de vivre dans une France archipelle,
01:04:55 dont les ponts seraient sur le point de rompre.
01:04:57 Mais ces Français qui espèrent, au fond d'eux,
01:04:59 qu'on parviendra à les réunir.
01:05:02 A ces Français qui ne demandent pas la lune,
01:05:04 mais simplement à pouvoir vivre de leur travail,
01:05:06 éduquer leurs enfants, se soigner et vivre en sécurité.
01:05:09 (Applaudissements)
01:05:13 Je les entends, je les comprends.
01:05:15 Et comme la majorité y oeuvre depuis 2017,
01:05:17 je veux contribuer à leur répondre.
01:05:20 Je le veux avec d'autant plus de détermination
01:05:22 que je sais le risque pour eux de les laisser céder
01:05:25 à des sirènes qui ne conduiraient qu'au chaos,
01:05:27 à la division et à l'effondrement.
01:05:29 Car je suis lucide que pendant que nous agissons,
01:05:33 certains guets entretiennent les colères
01:05:35 et espèrent en récolter les fruits.
01:05:38 Mesdames et messieurs les députés, le défi est immense
01:05:40 et j'ai bien conscience que nous ne pourrons pas le relever seuls
01:05:42 avec mes ministres, que je remercie
01:05:44 pour leur engagement sans faille.
01:05:45 (Applaudissements)
01:05:47 J'ai bien conscience aussi du message très clair
01:05:50 exprimé par les Français en 2022.
01:05:52 Nous avons une majorité que je salue,
01:05:54 à qui je veux dire ma confiance et ma fidélité,
01:05:57 mais cette majorité est relative.
01:05:59 Et les Français attendent que nous cessions
01:06:01 les querelles de principe pour échanger
01:06:03 et pour agir ensemble.
01:06:05 (Applaudissements)
01:06:06 Depuis 2022, depuis 18 mois,
01:06:09 sur bien des textes, nous y sommes parvenus.
01:06:12 Et aujourd'hui, je le dis à la majorité comme aux oppositions,
01:06:15 nous avons la France en partage.
01:06:17 Nous avons, je le crois, un devoir commun
01:06:19 de transcender les clivages, les désaccords et les divisions
01:06:22 pour oeuvrer au service des Français.
01:06:24 (Applaudissements)
01:06:30 Évidemment, nous ne serons pas d'accord sur tout.
01:06:33 Évidemment, nous nous opposerons dans cet hémicycle et ailleurs.
01:06:36 Mais je vous le dis, je ne renoncerai jamais à dialoguer.
01:06:38 Ma porte sera toujours ouverte.
01:06:41 Parce qu'à travers vous, mesdames et messieurs,
01:06:42 les députés des oppositions,
01:06:44 ce sont les voix de millions de Français qui s'expriment,
01:06:47 même si je ne suis pas convaincu que ces millions de Français
01:06:49 attendent qu'on cherche à couvrir son interlocuteur
01:06:51 par des cris pendant qu'il intervient
01:06:53 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:06:55 (Applaudissements)
01:07:05 C'est aussi cela, la méthode que je veux pour mon gouvernement.
01:07:08 Respecter les Français, respecter les oppositions,
01:07:10 respecter notre Parlement, je m'y engage,
01:07:12 j'en serai le garant.
01:07:14 Ma méthode a toujours été la même.
01:07:17 Chaque Français porte une vérité sur notre pays.
01:07:19 Nous devons l'écouter et y répondre.
01:07:21 Forces politiques, organisations syndicales,
01:07:23 élus locaux français, depuis ma nomination,
01:07:26 j'ai entamé des échanges, toujours avec franchise et lucidité.
01:07:30 Alors, avec vous, je veux chercher à faire résonner
01:07:32 les mots de nos concitoyens, répondre à leurs inquiétudes
01:07:35 et porter leurs espoirs.
01:07:36 Alors, mesdames et messieurs les députés,
01:07:39 ma priorité est claire, favoriser le travail
01:07:42 pour que ceux qui en sont éloignés s'en rapprochent
01:07:44 en soutenant ceux qui n'ont que le fruit de leur travail pour vivre
01:07:47 et qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités.
01:07:50 (Applaudissements)
01:07:55 Mon cap est clair, c'est celui de la souveraineté
01:07:58 et de l'indépendance à l'échelle individuelle, nationale et européenne.
01:08:02 Ma méthode est claire, elle reste la même,
01:08:04 dire les choses, dire la vérité, même quand ça fait mal,
01:08:07 même quand ça nous conduit à remettre en cause
01:08:09 nos propres décisions.
01:08:10 Dire la vérité, donc, et agir, agir vraiment, agir maintenant.
01:08:15 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:08:18 parler au français, c'est, au fond,
01:08:19 entendre quatre appels à l'action.
01:08:22 Pour le travail, pour qu'il paie mieux
01:08:23 et toujours plus que l'inactivité, partout et pour tous.
01:08:27 Pour nos services publics, pour qu'ils soient accessibles
01:08:29 et de qualité, partout et pour tous.
01:08:32 Pour l'autorité, le civisme, le respect des droits et des devoirs,
01:08:35 partout et pour tous.
01:08:37 Pour un environnement plus respirable,
01:08:39 partout et pour tous.
01:08:41 Et je veux l'affirmer, nous n'avons pas à renoncer
01:08:43 aux grandes conquêtes et à la création de droits nouveaux.
01:08:47 Mesdames et messieurs les députés, pour le travail,
01:08:49 pour nos services publics et le rétablissement de l'autorité
01:08:51 dans notre société, pour la transition écologique,
01:08:54 nous partons aujourd'hui d'un bilan solide.
01:08:56 Derrière le cap fixé par le président de la République,
01:08:58 nous avons multiplié les actions et les réformes.
01:09:01 Et je veux rendre ici hommage à l'action déterminante
01:09:03 d'Edouard Philippe, Jean Castex et Elisabeth Borne,
01:09:07 dont le sens de l'Etat et la détermination à faire
01:09:11 sont des exemples.
01:09:12 Je veux rendre hommage à la majorité toujours mobilisée
01:09:17 pour améliorer le quotidien des Français.
01:09:19 Je veux saluer tous les parlementaires
01:09:21 qui ont accepté de sortir des logiques partisanes
01:09:23 pour permettre l'adoption de nombreux textes.
01:09:26 Aujourd'hui, les résultats sont là.
01:09:32 Depuis 2017, nous avons montré que le chômage de mâche
01:09:34 n'était pas une fatalité.
01:09:35 Nous avons engagé des réformes fortes
01:09:37 qui avaient été trop longtemps repoussées.
01:09:39 Nous avons pris les ordonnances travail
01:09:40 dès le début du premier quinquennat.
01:09:42 Nous avons mené une réforme de l'assurance chômage,
01:09:44 une réforme de l'apprentissage, une réforme des retraites.
01:09:47 Nous avons lancé le contrat d'engagement jeune,
01:09:49 baissé les impôts et les charges
01:09:50 et engagé une réforme majeure du lycée professionnel.
01:09:53 Aujourd'hui, le chômage a baissé de 2 points.
01:09:56 2 millions d'emplois ont été créés.
01:09:57 Notre industrie revient avec 100 000 emplois industriels créés
01:10:00 et la réouverture de 300 usines.
01:10:02 Le nombre d'apprentis a plus que triplé.
01:10:05 Ils sont désormais plus de 850 000 en France
01:10:07 et nous avons le cap du million en vue.
01:10:10 (Applaudissements)
01:10:16 Depuis 2017, nous avons agi massivement
01:10:18 pour nos services publics, pour notre santé,
01:10:20 avec les 19 milliards d'euros du Ségur de la santé,
01:10:23 avec une revalorisation historique des soignants,
01:10:26 l'augmentation du nombre de places en études de médecine,
01:10:28 d'infirmiers, d'aides-soignants.
01:10:30 Pour notre école, nous avons engagé des transformations majeures
01:10:33 et agi pour l'égalité des chances.
01:10:35 Je pense au dédoublement des classes
01:10:36 ou encore à l'augmentation du salaire des enseignants,
01:10:39 la plus forte depuis 30 ans.
01:10:41 (Applaudissements)
01:10:45 Pour notre sécurité, nous avons investi comme jamais par le passé.
01:10:48 10 000 postes de policiers et gendarmes ont été créés
01:10:50 lors du premier quinquennat.
01:10:51 8 500 de plus le seront lors de celui-ci
01:10:54 et nous avons lancé la création
01:10:56 de 238 brigades de gendarmerie nouvelle.
01:10:58 La sécurité, ça doit être pour tous,
01:11:00 y compris dans la ruralité et dans les petites villes.
01:11:03 (Applaudissements)
01:11:08 Depuis 2017, pour la planète,
01:11:11 nous avons préféré aux grands mots les vrais actes.
01:11:13 Nous agissons et nous agissons plus qu'aucune majorité avant nous.
01:11:17 Avant 2017, les émissions de gaz à effet de serre
01:11:20 baissaient d'un pour cent en moyenne en France.
01:11:22 Dans le premier quinquennat, elles ont baissé de 2% en moyenne en France.
01:11:26 L'an dernier, sur les 9 premiers mois de l'année seulement,
01:11:29 elles ont baissé de près de 5%.
01:11:31 C'est le crédit de notre action sur la transition écologique.
01:11:35 (Applaudissements)
01:11:39 Et conformément à l'engagement du président de la République,
01:11:43 nous avons désormais une stratégie complète,
01:11:45 secteur par secteur, territoire par territoire,
01:11:48 la planification écologique.
01:11:50 Nous nous donnons les moyens de réussir
01:11:52 et nous investissons cette année 40 milliards d'euros
01:11:54 pour la transition écologique.
01:11:56 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:11:58 nous avons beaucoup fait, mais il reste encore du chemin.
01:12:01 Alors avec mon gouvernement, je suis prêt, je suis déterminé.
01:12:04 Nous devons répondre aux inquiétudes de la classe moyenne
01:12:07 et faire en sorte que ceux qui vont travailler
01:12:09 puissent vivre dignement de leur travail
01:12:10 et gagnent toujours plus que ceux qui ne travaillent pas.
01:12:14 Nous devons répondre aux défis des emplois non pourvus,
01:12:16 car il est incompréhensible que le chômage reste autour de 7%,
01:12:20 alors qu'il y a tant d'entreprises et de filières
01:12:22 qui cherchent à recruter partout sur le territoire national.
01:12:25 (Applaudissements)
01:12:30 Nous avons en France un paradoxe.
01:12:33 Nous avons un salaire minimum, un SMIC,
01:12:35 nettement supérieur à celui de nos voisins,
01:12:38 et nous en sommes fiers.
01:12:39 Mais nous avons une part de nos travailleurs proches du SMIC
01:12:42 beaucoup plus importante que nos voisins.
01:12:44 C'est un problème.
01:12:46 D'abord, nous agirons résolument pour que les banches professionnelles
01:12:49 qui continuent à rémunérer en dessous du SMIC
01:12:51 remontent ces rémunérations.
01:12:53 C'était le cas d'une soixantaine d'entre elles l'été dernier.
01:12:56 Grâce à la mobilisation engagée alors,
01:12:59 nous étions descendus à une trentaine à la fin de l'année 2023.
01:13:03 La revalorisation du SMIC au 1er janvier dernier
01:13:06 en a fait redescendre une partie en dessous du SMIC.
01:13:09 Je demande de poursuivre et d'amplifier la mobilisation
01:13:11 pour des résultats rapides,
01:13:13 et je n'exclus aucune mesure pour y parvenir.
01:13:15 (Applaudissements)
01:13:21 Ensuite, nous devons faire évoluer un système qui nous a conduits,
01:13:25 je le disais il y a un instant, depuis des décennies,
01:13:27 à concentrer nos aides, nos exonérations au niveau du SMIC.
01:13:31 Aujourd'hui, pour augmenter de 100 euros le revenu d'un employé au SMIC,
01:13:35 l'employeur doit débourser 238 euros de plus.
01:13:38 Quant aux salariés, ils perdent 39 euros de primes d'activité,
01:13:41 ils voient sa CSG et ses cotisations sociales augmenter de 26 %,
01:13:45 et ils rentrent dans l'impôt sur le revenu.
01:13:47 En bref, autant le dire,
01:13:49 notre système, fruit de réformes successives,
01:13:51 pétrie de bonnes intentions ces dernières décennies,
01:13:54 a placé notre monde économique dans une situation
01:13:56 où il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque
01:13:59 à augmenter un salarié au SMIC.
01:14:02 On ne peut accepter une France
01:14:04 où beaucoup sont condamnés à rester proche du SMIC
01:14:07 toute leur carrière.
01:14:09 (Applaudissements)
01:14:13 La progression salariale
01:14:16 doit toujours permettre de récompenser l'effort et le mérite.
01:14:20 Alors oui, j'assume de le dire, il faut dé-smicardiser la France.
01:14:24 Dès le prochain projet de loi de finances,
01:14:27 en nous appuyant sur les propositions de parlementaires,
01:14:29 de partenaires sociaux et sur un certain nombre de travaux d'experts
01:14:32 qui se sont actuellement conduits,
01:14:33 nous commencerons à réformer ce système.
01:14:36 Dans le même temps, nous devons continuer à baisser les charges
01:14:38 qui pèsent sur la classe moyenne.
01:14:41 Après la suppression de la taxe d'habitation,
01:14:42 de la redevance télé, la baisse de 5 milliards d'euros
01:14:45 des premières tranches de l'impôt sur le revenu,
01:14:47 nous tiendrons l'engagement du président de la République
01:14:49 d'une nouvelle baisse d'impôt de 2 milliards d'euros.
01:14:51 Cette baisse d'impôt sera financée
01:14:54 et la solidarité nationale devra s'exercer pour nos classes moyennes.
01:14:58 Valoriser le travail, ce n'est pas seulement pour les salariés.
01:15:03 Nous agirons aussi pour nos fonctionnaires
01:15:05 qui permettent à l'Etat d'avancer
01:15:06 et s'engagent au service de l'intérêt général
01:15:08 en intégrant leurs mérites et leurs efforts à leur rémunération.
01:15:12 Un projet de loi sera déposé dès le second semestre de cette année.
01:15:16 (Applaudissements)
01:15:19 Nous agirons pour nos indépendants, tous nos commerçants,
01:15:22 nos artisans, nos agriculteurs qui sont indépendants.
01:15:25 En 2026, nous aurons réformé l'assiette sociale des indépendants.
01:15:29 Cela veut dire plus de droits, notamment à la retraite,
01:15:31 sans payer davantage de cotisations.
01:15:33 C'est l'engagement de cette majorité.
01:15:35 (Applaudissements)
01:15:38 Deuxième objectif pour réussir,
01:15:41 je veux déverrouiller l'accès au travail,
01:15:43 déverrouiller notre société.
01:15:45 Je veux permettre à tous ceux qui le peuvent
01:15:46 de travailler avec en tête les droits et les devoirs de chacun.
01:15:51 Le droit d'être mieux accompagnés grâce à la réforme de France Travail,
01:15:54 mais aussi le devoir de chercher un emploi.
01:15:57 Dans 18 départements, nous avons lancé une expérimentation
01:16:00 qui conditionne le RSA à 15 heures d'activité pour l'insertion.
01:16:04 Je vous annonce que nous généraliserons ce dispositif
01:16:06 à tous les départements de France d'ici le 1er janvier 2025.
01:16:10 (Applaudissements)
01:16:16 De plus, nous devons aller plus loin
01:16:18 dans la réforme de l'assurance chômage.
01:16:20 Une négociation a été lancée en faveur de l'emploi des seniors,
01:16:23 de la prévention de l'usure professionnelle,
01:16:24 des parcours et des reconversions,
01:16:26 et nous souhaitons qu'elle aboutisse à un résultat ambitieux.
01:16:29 Mais la situation économique évolue
01:16:31 parce que nous gardons notre objectif de plein emploi
01:16:33 et que nous devons inciter toujours plus à la reprise du travail.
01:16:37 Je serai extrêmement attentif à l'évolution
01:16:39 de la trajectoire financière de l'assurance chômage.
01:16:42 Si cette dernière dévie, je n'hésiterai pas,
01:16:44 comme la loi le permet, à demander aux partenaires sociaux
01:16:47 de remettre l'ouvrage sur le métier,
01:16:49 sur la base d'une nouvelle lettre de cadrage
01:16:50 aux ambitions très claires,
01:16:52 inciter toujours plus à la reprise d'emploi sans aucun tabou.
01:16:56 (Applaudissements)
01:17:02 Nous assumerons également
01:17:03 de combattre toutes les trappes à inactivité.
01:17:06 D'un côté, en rendant les droits effectifs.
01:17:09 Nous avons été capables de faire le prélèvement à la source.
01:17:12 Nous serons capables de mener à bien le chantier
01:17:14 de la solidarité à la source
01:17:16 pour éviter les démarches inutiles,
01:17:18 garantir la justice sociale
01:17:20 pour que chacun touche l'intégralité
01:17:23 de ce à quoi il a droit.
01:17:25 (Applaudissements)
01:17:27 Combattre les trappes à inactivité,
01:17:29 c'est permettre le droit effectif de chacun
01:17:31 grâce à la solidarité à la source, et je l'assume.
01:17:34 C'est aussi assumer de réinterroger notre modèle.
01:17:36 Je pense notamment à l'allocation de solidarité spécifique
01:17:39 qui prolonge l'indemnisation du chômage
01:17:41 et qui permet, sans travailler,
01:17:43 de valider des trimestres de retraite.
01:17:45 Nous avons une conviction et une cohérence forte.
01:17:47 Nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail
01:17:51 et donc nous proposerons la bascule
01:17:53 de l'allocation de solidarité spécifique au RSA
01:17:56 et la suppression de cette allocation.
01:17:58 Chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux,
01:18:01 ce n'est pas un gros mot, c'est un impératif.
01:18:04 (Applaudissements)
01:18:07 Déverrouiller le travail,
01:18:08 c'est aussi l'adapter aux nouvelles aspirations de nos concitoyens.
01:18:11 C'est un fait.
01:18:13 Le rapport au travail a changé.
01:18:15 Je mesure dans ma génération comme dans les autres
01:18:17 les changements de mentalité, les nouvelles attentes sur les horaires,
01:18:20 sur la disponibilité,
01:18:21 sur l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.
01:18:25 Ces aspirations ne doivent pas être niées.
01:18:27 Elles ne doivent pas être caricaturées non plus.
01:18:29 Au risque de décevoir certains ici,
01:18:31 personne ne demande un droit à la paresse dans notre pays.
01:18:34 (Applaudissements)
01:18:37 (...)
01:18:41 Non, ces aspirations,
01:18:43 elles doivent être regardées pour ce qu'elles sont.
01:18:45 Notre rapport au travail, c'est notre rapport au temps,
01:18:48 à l'équilibre personnel.
01:18:50 On ne peut pas appliquer les mêmes calques
01:18:52 génération après génération.
01:18:53 Les attentes changent, les technologies évoluent
01:18:56 et font apparaître de nouvelles fractures.
01:18:57 Je pense notamment à celles entre ceux qui peuvent télétravailler
01:19:00 et ceux qui ne peuvent pas télétravailler.
01:19:02 Alors les conditions de travail doivent aussi évoluer
01:19:04 et l'Etat doit donner l'exemple.
01:19:07 Comme ministre des Comptes publics,
01:19:08 j'avais décidé d'expérimenter dans mon administration
01:19:13 non pas la semaine de 4 jours, mais la semaine en 4 jours,
01:19:16 sans réduction du temps de travail.
01:19:18 À certains endroits, il y a eu peu de candidats, je l'avoue.
01:19:21 À d'autres, ils sont nombreux à avoir choisi
01:19:23 de pouvoir arriver plus tôt le matin,
01:19:24 partir plus tard le soir pour travailler un jour de moins.
01:19:28 Comme Premier ministre, je demande à l'ensemble de mes ministres
01:19:31 d'expérimenter cette solution
01:19:32 dans leurs administrations centrales et déconcentrées.
01:19:35 (Applaudissements)
01:19:40 Oui, l'Etat doit donner l'exemple.
01:19:42 S'agissant de l'organisation du travail,
01:19:44 notamment pour toutes ces personnes qui travaillent dur
01:19:46 et qui se sentent invisibles.
01:19:48 Je pense notamment aux personnes du ménage,
01:19:50 parfois forcées à faire des heures de transport en commun
01:19:52 au milieu de la nuit, tout ça pour éviter
01:19:54 qu'elles ne travaillent en même temps que les salariés
01:19:55 et qu'elles croisent les agents qui sont dans les bureaux.
01:19:58 Là aussi, je veux que l'Etat montre l'exemple
01:19:59 et que désormais, dans l'Etat,
01:20:01 les personnels d'entretien de l'administration qui le souhaitent
01:20:04 puissent travailler aux mêmes horaires que tout le monde,
01:20:06 c'est-à-dire aux horaires de bureau.
01:20:09 (Applaudissements)
01:20:14 (...)
01:20:16 Oui, nous devons mieux prendre en compte notre rapport au temps.
01:20:20 Et nous considérons à avancer dans le chantier
01:20:22 du compte épeint de temps universel,
01:20:24 véritable sac à dos social, qui doit permettre à ceux
01:20:27 qui le souhaitent de travailler beaucoup plus...
01:20:29 -Un peu de silence, s'il vous plaît, mes chers collègues.
01:20:31 Juste un peu de silence, il y a un brouhaha continu.
01:20:34 Je vous remercie de bien vouloir baisser d'un ton.
01:20:37 Merci.
01:20:39 -M. le Premier ministre.
01:20:40 -Je pense, Mme la présidente, qu'ils ont compris
01:20:42 que je ne m'arrêterai pas malgré leur hurlement
01:20:44 et donc je peux continuer sans aucune difficulté.
01:20:47 (Applaudissements)
01:20:54 Mieux prendre en compte notre rapport au temps
01:20:56 et nous continuerons à avancer dans le chantier
01:20:58 du compte épeint de temps universel.
01:21:00 Je l'ai dit, il y a un instant, véritable sac à dos social
01:21:02 qui doit permettre à ceux qui le souhaitent
01:21:04 de travailler beaucoup plus à certains moments de leur vie
01:21:06 où ils le peuvent, notamment quand ils sont
01:21:08 jeunes et n'ont pas encore de responsabilités familiales,
01:21:11 pour pouvoir ensuite, à d'autres moments de leur vie,
01:21:13 travailler moins pour développer un projet,
01:21:15 pour s'occuper de sa famille ou d'un proche qui en a besoin.
01:21:18 (Applaudissements)
01:21:21 Déverrouiller notre économie, c'est aussi conquérir
01:21:24 de nouvelles libertés, refuser le principe de rente,
01:21:27 être capable de continuer à transformer et libérer.
01:21:30 Un projet de loi en ce sens sera examiné au printemps.
01:21:34 Il permettra notamment de déverrouiller
01:21:36 certaines professions comme les syndicats
01:21:37 ou encore les ventes en ligne de médicaments par les pharmacies.
01:21:41 Mesdames et messieurs les députés, beaucoup d'entre vous me l'ont dit,
01:21:44 s'il est un secteur qu'il faut déverrouiller,
01:21:46 c'est bien le logement.
01:21:48 Le problème du logement est clair.
01:21:51 Il tient à la fois à l'offre et à la demande.
01:21:55 Or, pouvoir se loger, acquérir son logement,
01:21:58 c'est pour tant de Français le projet d'une vie,
01:22:00 l'assurance d'une retraite sereine.
01:22:02 En lien avec les élus locaux, nous répondrons à cette crise
01:22:05 du logement en créant un choc d'offres
01:22:07 avec cinq solutions immédiates proposées.
01:22:11 D'abord, nous allons simplifier massivement les normes,
01:22:14 revoir les DPE, simplifier l'accès à MaPrimeRénov',
01:22:17 faciliter la densification, lever les contraintes sur le zonage,
01:22:20 accélérer les procédures.
01:22:22 Ensuite, nous désignerons dans deux semaines
01:22:24 20 territoires engagés pour le logement
01:22:26 où nous accélérerons toutes les procédures
01:22:28 comme nous avons su le faire pour les Jeux olympiques
01:22:30 et paralympiques, avec pour objectif d'y créer
01:22:33 30 000 nouveaux logements d'ici trois ans.
01:22:35 (Applaudissements)
01:22:40 Nous n'hésiterons pas à procéder à des réquisitions
01:22:42 pour des bâtiments vides, notamment des bâtiments de bureaux.
01:22:45 Nous l'avons déjà fait et nous continuerons à le faire.
01:22:48 Nous continuerons à soutenir le monde du logement social.
01:22:52 Nous avons agi pour lui en maintenant le taux du Livret A,
01:22:54 avec 1,2 milliard d'euros pour leurs rénovations énergétiques,
01:22:58 avec des plans de rachat massifs.
01:23:00 Nous voulons également répondre aux causes structurelles
01:23:02 de la crise du logement social.
01:23:04 Le coût élevé du foncier avec un nouveau prêt de très long terme,
01:23:07 2 milliards d'euros distribués par la Banque des Territoires.
01:23:11 Et nous allons aussi contribuer à faire évoluer
01:23:13 le monde du logement social, le faire évoluer
01:23:15 pour inciter les élus à développer de nouveaux programmes.
01:23:18 Aussi, je vous annonce que nous allons donner aux maires la main
01:23:21 pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux
01:23:24 construits sur leur commune.
01:23:26 C'était une mesure attendue par les élus locaux.
01:23:29 (Applaudissements)
01:23:31 (...)
01:23:35 Nous allons aussi engager un chantier, une réflexion
01:23:37 pour faire évoluer le logement social
01:23:39 pour qu'il réponde davantage aux classes moyennes.
01:23:42 Vous le savez, d'ici 2025, toutes les communes soumises
01:23:45 à la loi SRU doivent posséder au moins un quart
01:23:48 de logements sociaux sur leur territoire.
01:23:50 Nous proposerons et nous mettrons en débat d'ajouter, pour une part,
01:23:53 les logements intermédiaires accessibles à la classe moyenne
01:23:56 dans ce calcul des 25%.
01:23:58 (Applaudissements)
01:24:00 (...)
01:24:04 Mesdames et messieurs les députés,
01:24:07 désmicardiser pour promouvoir le travail,
01:24:09 déverrouiller pour libérer la croissance,
01:24:12 je veux aussi débureaucratiser la France.
01:24:15 Je veux alléger le fardeau des règles et des normes
01:24:19 qui pèsent sur ceux qui créent nos TPE et nos PME,
01:24:21 sur tous ces Français qui travaillent sans compter
01:24:23 et qui créent de l'activité et de l'emploi.
01:24:27 Il a été évalué que chaque année, ce sont 60 milliards d'euros
01:24:30 que nous perdons à cause des démarches et des complexités
01:24:33 de notre quotidien.
01:24:34 Aussi, nous engagerons, après l'été, une nouvelle étape
01:24:37 de la réforme du droit du travail avec un objectif clair,
01:24:40 libérer nos TPE et nos PME,
01:24:42 simplifier considérablement leur quotidien
01:24:44 et leur permettre de négocier certaines règles
01:24:47 directement, entreprise par entreprise.
01:24:50 Mais cet élan de simplification ne doit pas se limiter au travail.
01:24:54 Partout dans notre pays, les Français me racontent
01:24:56 combien les normes les oppressent, les brident, les empêchent de faire
01:24:59 et d'avancer. Je pense à nos agriculteurs,
01:25:01 évidemment, je pense à tous les petits patrons,
01:25:03 je pense à nos élus locaux qui croulent sous les règles
01:25:06 et les procédures administratives.
01:25:08 (Applaudissements)
01:25:11 À date, à date, le nombre de mots pour dire des normes
01:25:16 sur Légifrance s'élève à 44,1 millions de mots.
01:25:19 C'est pratiquement deux fois plus qu'il y a 20 ans.
01:25:21 À tous les échelons, il faut débureaucratiser la France.
01:25:25 (Applaudissements)
01:25:33 Nous évaluerons les normes qui peuvent être supprimées
01:25:35 ou simplifiées avec les Français, avec les professionnels,
01:25:38 avec les élus. Nous regarderons les démarches
01:25:40 qui peuvent être améliorées. Tous les sujets sont sur la table.
01:25:43 Mon seul objectif, c'est de libérer les Français
01:25:45 dans leurs initiatives, c'est de les laisser vivre
01:25:47 et respirer. Supprimer des normes, c'est possible.
01:25:50 Vendredi dernier, j'ai annoncé la suppression
01:25:52 de 10 premières normes nationales pour nos agriculteurs
01:25:55 et beaucoup d'autres suivront. Au niveau local, en Haute-Garonne,
01:25:59 en quelques réunions sur une semaine la semaine dernière,
01:26:01 le préfet et les agriculteurs se sont accordés
01:26:04 sur l'abrogation de 4 arrêtés préfectoraux.
01:26:06 Cette logique est étendue dès cette semaine
01:26:08 à l'ensemble des départements français.
01:26:10 (Applaudissements)
01:26:19 Simplifier les démarches, c'est possible.
01:26:21 Et je vous annonce que dès cette année,
01:26:22 chacun pourra enfin porter plainte en ligne,
01:26:24 partout sur le territoire.
01:26:26 Simplifier pour éviter la gabegie, c'est possible.
01:26:31 Et je vous annonce une nouvelle règle générale simple.
01:26:34 Tous les organes, tous les organismes,
01:26:36 tous les comités ou autres qui ne se sont pas réunis
01:26:38 ces 12 derniers mois seront supprimés par règle générale.
01:26:42 (Applaudissements)
01:26:52 Enfin, des pans entiers de notre économie
01:26:57 demandent des simplifications encore drastiques,
01:27:00 notamment pour accélérer le retour de notre industrie.
01:27:04 Pourquoi ? Parce que trop de délais, c'est moins de projets.
01:27:08 Et donc moins d'emplois et moins de croissance.
01:27:11 Quand un investisseur veut implanter un projet en Europe,
01:27:14 quelque chose lui saute aux yeux.
01:27:15 En France, il faut 17 mois en moyenne
01:27:17 pour implanter un projet industriel.
01:27:19 En Allemagne, c'est deux fois moins.
01:27:21 Ça ne peut pas continuer.
01:27:22 (Applaudissements)
01:27:28 Avec le projet de loi Industrie verte,
01:27:31 nous avons marqué une première étape.
01:27:33 Je vous annonce que nous déposerons
01:27:35 un deuxième projet de loi Industrie verte.
01:27:36 Il proposera notamment de demander à la CNDP
01:27:39 de concentrer ses travaux uniquement
01:27:41 sur les projets d'envergure nationale.
01:27:43 Ce sera six mois de gagnés dans les procédures
01:27:45 pour les autres projets.
01:27:46 (Applaudissements)
01:27:53 La bureaucratie qui recule, c'est la liberté qui avance.
01:27:55 Je veux libérer les Français des contraintes qui les freinent
01:27:57 et sont autant de boulets pour notre économie.
01:28:00 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:28:03 déverrouiller, désmicardiser, débureaucratiser, oui,
01:28:06 mais dans un seul objectif, réarmer notre pays.
01:28:10 Je veux le dire d'emblée,
01:28:12 le préalable du réarmement de la France,
01:28:14 c'est la responsabilité budgétaire.
01:28:17 Nous devons faire preuve d'une responsabilité exemplaire
01:28:19 dans nos finances publiques. Il en va de notre souveraineté,
01:28:22 il en va de la survie de notre modèle social,
01:28:24 il en va de la protection des plus fragiles,
01:28:28 de la protection des classes moyennes,
01:28:30 qui seraient les premières victimes des coupes massives
01:28:33 et des hausses drastiques auxquelles nous serions contraints
01:28:35 si nous ne tenons pas notre trajectoire
01:28:37 de réduction des déficits et de notre dette.
01:28:40 Et je le dis, pour nous, le meilleur moyen
01:28:43 de réduire nos déficits, ça restera le travail et la croissance.
01:28:47 Pour certains, la croissance est un gros mot.
01:28:50 Et pour ceux-là, on n'a que le mot "taxer" à la bouche.
01:28:54 Tout y est passé dans les propositions parlementaires
01:28:56 ces deux dernières années.
01:28:57 J'étais aux premières loges en tant que ministre du Budget.
01:28:59 Vous avez voulu taxer les heures supplémentaires des ouvriers,
01:29:01 le patrimoine des retraités,
01:29:03 et même les successions des petits agriculteurs.
01:29:05 À cela, je le réaffirme, quand on taxe tout,
01:29:08 très vite, il n'y a plus rien à taxer
01:29:10 et on ne taxe plus rien du tout.
01:29:12 (Applaudissements)
01:29:14 (...)
01:29:24 Je vous confirme que nous poursuivrons le même cap,
01:29:26 repasser sous les 3% de déficit public d'ici 2027,
01:29:30 grâce à plus de croissance, plus d'activité
01:29:31 et à la maîtrise de nos dépenses, pas grâce à trop d'impôts,
01:29:34 grâce à des économies de structure aussi.
01:29:37 Nous mettrons toutes nos forces dans la bataille.
01:29:39 Nous allons poursuivre et renforcer les revues de dépenses
01:29:42 auxquelles tous les ministères et tous les secteurs
01:29:43 de l'action publique seront associés.
01:29:45 Les premières propositions d'économie pour le prochain PLF,
01:29:48 issues de ce travail, seront annoncées dès le mois de mars.
01:29:52 Et je souhaite qu'elles donnent lieu très vite à des échanges
01:29:54 avec la représentation nationale.
01:29:57 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:30:01 ce réarmement que nous construisons avec le président de la République,
01:30:03 il a un objectif prioritaire, assumer notre souveraineté.
01:30:06 Alors oui, nous continuerons à renforcer
01:30:08 notre souveraineté nationale et européenne,
01:30:11 où nos frontières doivent être respectées.
01:30:14 La lutte contre l'immigration illégale
01:30:16 doit continuer à s'intensifier.
01:30:17 Il faut assumer d'accueillir moins pour accueillir mieux.
01:30:20 Nous continuerons à déployer la Border Force,
01:30:23 lancée dans les Alpes-Maritimes, qui a déjà permis
01:30:26 plusieurs dizaines de milliers d'interpellations
01:30:27 à la frontière italienne.
01:30:29 Je tiendrai l'engagement de ma prédécesseure
01:30:31 de réformer l'aide médicale d'Etat.
01:30:33 Nous le ferons avant l'été par voie réglementaire,
01:30:36 avec une base qui est connue, le rapport Evin-Stefanini.
01:30:41 Défendre notre souveraineté nationale,
01:30:43 c'est aussi donner les moyens nécessaires à nos armées
01:30:47 pour protéger nos territoires et nos valeurs.
01:30:51 Nos militaires se battent au péril de leur vie
01:30:54 pour défendre notre pays et notre République.
01:30:57 Et dans le cadre de la loi de programmation militaire,
01:31:00 nous tiendrons nos engagements vis-à-vis d'eux.
01:31:02 En deux quinquennats, nous aurons doublé le budget
01:31:04 du ministère de la Défense.
01:31:06 Avec vous tous, avec vous toutes,
01:31:11 je veux rendre hommage aux femmes et aux hommes de nos armées,
01:31:14 rendre hommage à ceux qui sont tombés pour nous défendre.
01:31:16 Leur sacrifice nous oblige.
01:31:17 Notre reconnaissance est infinie.
01:31:20 (Applaudissements)
01:31:45 Notre souveraineté, c'est aussi notre capacité
01:31:48 à répondre aux besoins de nos concitoyens.
01:31:50 Et donc, sur ces fondements,
01:31:51 nous allons réarmer nos services publics.
01:31:53 Ils ont toujours été une fierté, ils doivent le rester
01:31:56 et pour certains d'entre eux, le redevenir.
01:31:58 Nous allons continuer à réarmer notre système de santé.
01:32:00 Et avec vous, je veux rendre hommage
01:32:02 à tous les soignants de France, chacun à leur poste,
01:32:04 chacun dans leur spécialité.
01:32:05 Ils sont les visages de l'engagement,
01:32:07 de l'accompagnement,
01:32:09 de l'attention et de l'humanité.
01:32:12 (Applaudissements)
01:32:23 Aujourd'hui,
01:32:25 aujourd'hui, quel est le problème ?
01:32:27 Malgré le travail de nos soignants,
01:32:30 le temps médical manque.
01:32:32 Un peu de silence.
01:32:34 Nos compatriotes ne trouvent pas suffisamment de médecins
01:32:37 et les délais aux urgences se rallongent.
01:32:39 Cela se traduit par la désertification de notre pays
01:32:42 et par la saturation de nos hôpitaux
01:32:44 et en particulier des urgences.
01:32:46 L'objectif est clair, plus de temps médical.
01:32:50 Premier pilier, agir pour qu'il y ait plus de médecins
01:32:52 devant les Français.
01:32:54 Les effets de la suppression du numerus clausus
01:32:56 ne se feront pas sentir immédiatement,
01:32:57 alors nous devons mettre en oeuvre des solutions fortes tout de suite.
01:33:01 C'est pourquoi, comme l'a annoncé le président de la République,
01:33:04 nous procéderons à la régularisation
01:33:05 des médecins étrangers sur notre territoire.
01:33:08 (Applaudissements)
01:33:10 (...)
01:33:16 C'est pourquoi aussi, je vous l'annonce,
01:33:18 je nommerai un émissaire chargé d'aller chercher à l'étranger
01:33:21 des médecins qui voudraient venir exercer en France.
01:33:23 Et nous devons trouver les moyens de faire revenir
01:33:26 nos jeunes Français qui sont partis étudier à l'étranger.
01:33:29 (Applaudissements)
01:33:31 (...)
01:33:37 (Bruit de sifflet)
01:33:38 (...)
01:33:39 Nous devons aussi, et c'est ce qu'a proposé le député Noder,
01:33:44 mieux reconnaître l'expertise et la volonté de soignants
01:33:48 qui ont fait beaucoup d'études et qui ont une vraie expérience.
01:33:51 Une infirmière anesthésiste qui a un bac +5,
01:33:54 plusieurs années de carrière et d'expérience,
01:33:56 elle doit pouvoir, si elle le souhaite,
01:33:57 rentrer directement au moins en 3e année de médecine
01:34:00 pour devenir médecin, si elle le souhaite.
01:34:02 (Applaudissements)
01:34:04 (...)
01:34:10 Deuxième pilier, agir pour qu'il n'y ait aucun territoire oublié.
01:34:15 Nous avons, depuis 2017, déployé le service d'accès aux soins, le SAS.
01:34:19 Il permet un progrès notable dans l'accès aux soins non programmé.
01:34:21 Je l'ai vu encore récemment à Dijon.
01:34:24 Dès cet été, chaque département devra être doté
01:34:26 d'un service d'accès aux soins avec des professionnels organisés
01:34:29 pour assurer la permanence des soins.
01:34:32 Dans les départements où il n'y aurait toujours pas de service
01:34:34 d'accès aux soins et de réponses satisfaisantes,
01:34:36 je suis prêt à aller plus loin en restaurant des obligations de garde
01:34:40 pour les médecins libéraux en soirée ou le week-end,
01:34:43 dans leur cabinet, à l'hôpital ou en maison de santé.
01:34:46 (Applaudissements)
01:34:51 Troisième pilier, libérer les médecins
01:34:54 pour qu'ils se concentrent sur le soin.
01:34:56 Nous poursuivrons les chantiers que nous avons engagés,
01:34:58 notamment pour l'attractivité de tous les métiers du soin.
01:35:01 Nous allons accélérer le passage de 6 000 à 10 000 assistants médicaux
01:35:06 qui permettront aux médecins de pouvoir se consacrer
01:35:09 davantage aux patients et moins en formalité administrative.
01:35:12 Concrètement, cela représente 2,5 millions de consultations
01:35:15 supplémentaires libérées tous les ans pour les patients.
01:35:19 Ensuite, nous allons poursuivre notre action en faveur de l'hôpital.
01:35:22 Les moyens du Ségur de la santé ne sont pas encore arrivés partout.
01:35:25 Ces lourdeurs, ces lenteurs sont insupportables.
01:35:28 Cela changera rapidement.
01:35:30 Enfin, il y a encore aujourd'hui trop de rendez-vous médicaux
01:35:33 qui ne sont pas honorés.
01:35:35 Pour les médecins, il est insupportable d'avoir chaque jour
01:35:38 des patients qui ont un rendez-vous et qui ne se présentent pas.
01:35:41 Pour les Français, il est insupportable de savoir
01:35:43 que des millions d'heures sont perdues
01:35:45 alors qu'ils attendent parfois des mois pour un rendez-vous.
01:35:47 Je souhaite un principe simple
01:35:49 qui se traduise par des mesures claires dès cette année.
01:35:52 Quand on a un rendez-vous chez le médecin
01:35:53 et qu'on ne vient pas sans prévenir, on paye.
01:35:55 Applaudissements
01:35:59 ...
01:36:05 Protéger nos concitoyens, c'est aussi les accompagner
01:36:08 à tous les âges de la vie et à toutes les étapes de la vie.
01:36:12 Nous continuerons à agir pour l'enfance,
01:36:13 notamment l'enfance en danger.
01:36:15 Nous continuerons à bâtir une société
01:36:16 où chacun peut vieillir dignement, comme il l'entend,
01:36:19 en facilitant le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent
01:36:22 et en améliorant le quotidien en EHPAD.
01:36:24 Le défi humain et financier est immense
01:36:26 et nous avancerons ensemble.
01:36:27 Mesdames et messieurs les députés,
01:36:29 parler de santé, c'est trop souvent oublier la santé mentale.
01:36:34 Le mal-être, les dépressions, les pensées suicidaires
01:36:37 ont beaucoup progressé chez nos jeunes.
01:36:40 Je veux faire de la santé mentale de notre jeunesse
01:36:42 une grande cause de notre action gouvernementale,
01:36:44 avec là aussi des mesures claires et immédiates.
01:36:48 Applaudissements
01:36:52 D'abord, réformer le dispositif "Mon soutien psy".
01:36:55 Il faut être lucide, ce dispositif partait d'une bonne intention,
01:36:59 mais il n'a pas donné les résultats escomptés.
01:37:00 Il faut avoir le courage de le reconnaître,
01:37:02 même si c'est nous qui l'avons mis en place.
01:37:05 Je vous annonce donc que nous allons le rénover de fond en comble.
01:37:09 Nous allons augmenter le tarif de la consultation remboursée
01:37:11 pour limiter au maximum le reste à charge
01:37:13 pour les jeunes patients et leurs familles.
01:37:15 Et pour lever tous les verrous, nous permettrons aussi aux jeunes
01:37:17 d'avoir accès directement aux psychologues pris en charge
01:37:20 sans nécessairement passer par un médecin.
01:37:22 Applaudissements
01:37:27 De plus, nous allons mailler notre territoire
01:37:30 de maison départementale des adolescents.
01:37:32 Il y en a 50 aujourd'hui.
01:37:33 Je souhaite qu'il y en ait une par département.
01:37:35 Applaudissements
01:37:47 C'est pourquoi nous déploierons l'expérimentation
01:37:49 de l'uniforme à l'école, symbole d'égalité républicaine.
01:37:51 Et comme l'a annoncé le président de la République,
01:37:53 si cette expérimentation est concluante,
01:37:55 nous généraliserons l'uniforme en France à la rentrée 2026.
01:37:59 Je veux le dire également, je ne peux pas me résoudre
01:38:02 à ce que certains professeurs craignent d'aborder
01:38:04 certains chapitres du programme.
01:38:06 À la moindre entorse à notre pacte républicain,
01:38:08 il doit y avoir des décisions fortes et des sanctions fermes.
01:38:11 Et cela doit nous conduire à revoir l'échelle des sanctions
01:38:14 dans nos établissements scolaires pour ne rien laisser passer.
01:38:17 Applaudissements
01:38:21 Mesdames et messieurs, réussir le réarmement civique,
01:38:23 c'est au coeur des priorités de mon gouvernement.
01:38:26 Nous devons faire respecter l'autorité partout,
01:38:27 dans les classes, dans les familles, dans les rues.
01:38:30 Ce respect s'apprend à l'école, je le disais,
01:38:32 mais ce respect passe aussi par les familles.
01:38:34 Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays.
01:38:38 Parmi les émeutiers, des très jeunes, très jeunes parfois,
01:38:40 qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société,
01:38:44 qui ne respectent plus leurs parents,
01:38:45 pour qui la violence semble un moyen comme un autre
01:38:48 de tromper l'ennui.
01:38:49 Je ne me résoudrai pas à ce qu'on a préféré attendre
01:38:52 avant de donner une lourde peine,
01:38:53 alors que bien souvent, c'est très tôt qu'il aurait fallu agir.
01:38:56 Nous devons disposer de sanctions adaptées
01:38:58 pour les mineurs de moins de 16 ans.
01:39:00 Pour eux, on ne peut pas aujourd'hui prononcer
01:39:02 de peine de travaux d'intérêt général.
01:39:04 Je vous annonce que nous créerons des travaux d'intérêt éducatif
01:39:07 qui seront leurs équivalents
01:39:08 et seront donnés plus facilement que des peines d'intérêt général.
01:39:12 (Applaudissements)
01:39:17 Cela fera partie de la révision de l'échelle des sanctions
01:39:21 dans nos établissements scolaires que j'évoquais il y a un instant.
01:39:24 Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair.
01:39:27 Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies,
01:39:30 tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
01:39:33 (Applaudissements)
01:39:38 (...)
01:39:51 Nous responsabiliserons aussi davantage les parents.
01:39:55 Dans le cadre du projet de loi sur la justice des mineurs,
01:39:57 nous soutiendrons la mise en place de travaux d'intérêt général
01:40:00 pour les parents de jeunes délinquants
01:40:01 qui se sont totalement et volontairement soustraits
01:40:04 à leurs obligations et responsabilités parentales.
01:40:06 Mais je le dis, il est hors de question d'accabler certaines familles.
01:40:10 Quand on est une mère seule, de plusieurs enfants dans un quartier,
01:40:13 on peut être totalement dépassée par les événements
01:40:15 et on n'est pas toujours responsable de la dérive de ses enfants.
01:40:18 Pour elles, au contraire,
01:40:20 cette dérive est un échec et une douleur terribles.
01:40:22 Nous devons les aider.
01:40:23 (Applaudissements)
01:40:29 Et je ne me résous pas à ce que nous ayons une situation
01:40:32 où nous ayons des familles dépassées par les événements
01:40:34 avec des enfants qui ne respectent pas nos règles
01:40:37 et qui sont violents d'un côté
01:40:38 et 50 000 places d'internat disponibles de l'autre.
01:40:41 Nous y répondrons.
01:40:43 Désormais, quand un jeune sera sur la mauvaise pente,
01:40:45 plutôt que de les laisser plonger dans la délinquance,
01:40:48 nous proposerons aux parents de le placer en internat,
01:40:50 en y facilitant l'accès, y compris financier.
01:40:53 Nous allons le couper de ces mauvaises fréquentations.
01:40:55 Nous allons lui offrir un cadre, un enseignement, une chance.
01:40:58 (Applaudissements)
01:41:06 Le réarmement civique, c'est bien entendu le respect de la loi.
01:41:09 Nos concitoyens attendent de nous que nous agissions
01:41:12 encore et toujours contre les violences,
01:41:14 contre les trafics, contre les cambriolages,
01:41:16 contre l'insécurité du quotidien et la délinquance.
01:41:19 Ils demandent de l'ordre dans nos rues.
01:41:21 Tout n'est pas une question de moyens.
01:41:23 Il faut les mettre au service d'une stratégie plus offensive encore.
01:41:27 Comme l'a dit le président de la République,
01:41:28 nous allons doubler la présence policière dans les rues d'ici à 2030.
01:41:32 Nous allons mener des actions coordonnées
01:41:34 de tous les services de l'Etat,
01:41:35 forces de l'ordre, éducation, services sociaux dans certains quartiers.
01:41:38 C'est le sens des forces d'action républicaines.
01:41:41 Nous les déploierons dès la fin du mois de février
01:41:43 dans 3 premiers territoires, à Maubeuge, à Valence et à Besançon.
01:41:47 Contre l'insécurité, nous nous sommes fixés 2 priorités.
01:41:50 La lutte contre les stupéfiants
01:41:52 et la lutte contre la délinquance du quotidien,
01:41:54 en particulier les cambriolages.
01:41:56 Nous allons encore monter d'un cran
01:41:58 dans notre combat contre la drogue
01:42:00 en mettant en oeuvre un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants.
01:42:03 Notre stratégie de harcèlement et de pilonnage contre les dealers
01:42:06 porte ses fruits. Nous avons réussi à faire disparaître
01:42:08 un quart des points de deal.
01:42:10 Alors, nous allons poursuivre avec 10 opérations place nette par semaine.
01:42:13 Nous devons aussi taper les dealers au porte-monnaie
01:42:15 et leur couper les vivres.
01:42:16 C'est pourquoi nous allons désormais geler les avoirs
01:42:19 des trafiquants de drogue qui se sont identifiés.
01:42:22 (Applaudissements)
01:42:24 (...)
01:42:26 Notre réarmement civique passe par une justice
01:42:29 plus rapide et plus efficace.
01:42:31 Ensemble, nous allons envoyer un message clair.
01:42:33 L'impunité, c'est fini.
01:42:35 Nous avons décidé de moyens exceptionnels pour notre justice.
01:42:38 Ils seront au rendez-vous pour accélérer les délais.
01:42:40 Nous allons améliorer le fonctionnement de la justice
01:42:42 avec plus de magistrats, plus de greffiers,
01:42:45 avec une organisation plus respectueuse de nos concitoyens
01:42:48 et une nouveauté.
01:42:50 Désormais, les Français ne seront plus convoqués
01:42:52 sur des créneaux pouvant courir sur une demi-journée entière,
01:42:54 mais sur un créneau horaire bien défini.
01:42:57 C'est aussi par ce type de mesures et de preuves de respect
01:42:59 que l'on renoue le lien entre la justice et les justiciables.
01:43:03 (Applaudissements)
01:43:04 Enfin, notre réarmement civique,
01:43:07 c'est renforcer l'unité républicaine de notre jeunesse,
01:43:10 c'est permettre à tous les jeunes de France de faire nation,
01:43:12 c'est le rôle même du service national universel.
01:43:15 Je lance les travaux en vue de sa généralisation
01:43:17 à la rentrée 2026.
01:43:19 (Applaudissements)
01:43:21 (...)
01:43:25 Mesdames et messieurs les députés,
01:43:27 parler de nos services publics, c'est aussi parler de nos territoires.
01:43:30 Chacun n'a pas les mêmes défis, les mêmes attentes, les mêmes besoins.
01:43:33 J'évoquerai demain longuement devant le Sénat
01:43:35 la stratégie sur les territoires.
01:43:36 Je veux d'ores et déjà ici,
01:43:38 puisque vous êtes aussi élus de circonscription
01:43:40 et pour un bon nombre d'entre vous élus locaux comme moi,
01:43:44 vous dire quelles sont nos attentes.
01:43:47 Mon gouvernement sera toujours à l'écoute
01:43:49 des territoires et des élus locaux.
01:43:51 Toutes les solutions se construiront avec eux.
01:43:54 Je peux vous assurer aussi que nous cherchons toujours
01:43:56 des solutions adaptées aux réalités du terrain,
01:43:58 en ayant recours à la différenciation,
01:44:00 à l'adaptation des normes.
01:44:03 Nous continuerons à avancer,
01:44:05 c'est le sens de la mission confiée à Eric Wörth,
01:44:07 qui nous remettra ses propositions dans les prochains mois.
01:44:09 Nous chercherons ensemble un chemin
01:44:11 pour une autonomie de la Corse dans la République,
01:44:13 comme s'y est engagé le président de la République,
01:44:17 alors que je parle de différenciation de territoires,
01:44:19 j'ai une pensée pour les territoires d'outre-mer,
01:44:21 où elles s'imposent tout particulièrement.
01:44:23 Y réarmer nos services publics,
01:44:25 y est peut-être plus crucial, plus vital encore qu'ailleurs.
01:44:29 Les outre-mer sont un atout déterminant pour notre pays.
01:44:32 Il y a dans chaque territoire d'outre-mer
01:44:34 l'enthousiasme de notre jeunesse,
01:44:36 la détermination à réussir l'avenir.
01:44:38 Mais nos outre-mer concentrent aussi tous les défis
01:44:42 contre la vie chère, pour l'emploi,
01:44:44 pour la sécurité, pour la santé, l'école,
01:44:46 la lutte contre l'immigration illégale
01:44:48 et la transition écologique.
01:44:50 Chacune de nos politiques publiques
01:44:52 doit tenir compte des spécificités outre-mer, j'y tiens,
01:44:55 et pour faire face aux enjeux exceptionnels
01:44:56 auxquels son territoire est confronté,
01:44:58 nous déposerons une loi sur Mayotte.
01:45:00 Je veux ici avoir un mot particulier
01:45:02 pour la Nouvelle-Calédonie.
01:45:04 Je souhaite que le processus politique en cours aboutisse.
01:45:07 J'y veillerai et vous examinerai dans quelques semaines
01:45:10 un projet de loi constitutionnel
01:45:11 sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
01:45:14 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:45:16 ensemble, je vous propose d'accélérer encore
01:45:19 notre transition écologique.
01:45:21 Le dérèglement climatique, ce ne sont pas seulement
01:45:23 quelques degrés de plus.
01:45:24 Ce sont des vies détruites par les intempéries,
01:45:26 ce sont des exploitations agricoles menacées,
01:45:29 et avec elles, toute notre capacité à nous nourrir.
01:45:31 Ce sont des maisons et des immeubles menacées
01:45:33 par la montée des eaux, fissurées par les mouvements des sols.
01:45:36 Face à ces constats, certains voudraient
01:45:38 une écologie de la brutalité.
01:45:41 Pour eux, l'écologie doit être punitive, douloureuse,
01:45:43 passée par la désignation de bouc émissaire
01:45:45 et par la décroissance.
01:45:47 La décroissance, je le redis ici,
01:45:48 c'est la fin de notre modèle social,
01:45:50 c'est la pauvreté de masse.
01:45:51 Jamais, je ne l'accepterai.
01:45:53 (Applaudissements)
01:46:00 Je crois, au contraire, qu'on ne fera pas l'écologie
01:46:02 contre le peuple.
01:46:03 Je crois, au contraire, qu'il faut entendre
01:46:04 les inquiétudes des Français, de tous les Français.
01:46:07 Il faut entendre les agriculteurs qui travaillent
01:46:09 et qui s'inquiètent pour leur avenir et leur métier.
01:46:11 Il faut entendre les élus locaux qui veulent
01:46:13 développer leur commune.
01:46:14 Il faut entendre les millions de Français
01:46:16 des villes moyennes, des petites communes
01:46:17 et de la ruralité, pour qui la voiture
01:46:20 égage de travail et de liberté.
01:46:22 (Applaudissements)
01:46:26 L'écologie sans le peuple, c'est paver le chemin
01:46:29 aux crises sociales et aux renoncements.
01:46:30 Au contraire, nous allons continuer à bâtir ensemble
01:46:32 une écologie populaire, une écologie à la française,
01:46:35 avec les Français, pour les Français.
01:46:38 C'est le sens de la planification écologique
01:46:40 qui protégera la biodiversité
01:46:42 et permettra une baisse radicale de nos émissions de gaz
01:46:44 à effet de serre, une baisse de 55% d'ici 2030.
01:46:49 (Applaudissements)
01:46:53 Une écologie populaire, c'est une écologie où chacun agit
01:46:55 à la hauteur de ses moyens.
01:46:57 C'est pourquoi l'Etat sera exemplaire.
01:46:59 C'est pourquoi nous continuerons d'aider les entreprises
01:47:01 à participer activement à l'effort.
01:47:03 Je suis fier que les 50 sites industriels les plus émetteurs,
01:47:06 50 sites qui représentaient à eux-mêmes 10%
01:47:09 de nos émissions de gaz à effet de serre en France,
01:47:11 se soient tous engagés à réduire leurs émissions
01:47:13 de près de moitié d'ici 2030.
01:47:16 (Applaudissements)
01:47:18 Et je vous annonce que nous lancerons une initiative similaire
01:47:22 contre la pollution en plastique pour les 50 sites
01:47:25 qui mettent le plus d'emballages plastiques sur le marché.
01:47:28 (Applaudissements)
01:47:31 Une écologie populaire, c'est une écologie des solutions.
01:47:35 Le président de la République s'était engagé à lancer
01:47:37 une offre de véhicules électriques pour moins de 100 euros par mois.
01:47:40 Cet engagement est tenu et le succès est déjà au rendez-vous.
01:47:43 (Applaudissements)
01:47:45 Le président de la République s'est engagé
01:47:47 à développer les RER métropolitains,
01:47:49 à investir massivement dans le ferroviaire.
01:47:51 Cet engagement, lui aussi, nous le tiendrons.
01:47:54 Une écologie populaire, c'est une écologie
01:47:56 de la croissance et de l'emploi, le retour de l'industrie,
01:47:59 les investissements en faveur de la décarbonation
01:48:01 grâce à France 2030, les métiers de la rénovation thermique
01:48:04 ou le secteur de l'économie circulaire.
01:48:06 Oui, la transition écologique regorge d'opportunités
01:48:09 de secteur en croissance, de filières nouvelles.
01:48:11 Oui, nous ferons rimer climat avec croissance.
01:48:14 (Applaudissements)
01:48:20 Une écologie populaire, c'est une écologie qui se construit
01:48:23 au plus près des réalités des Français et des territoires.
01:48:26 Des concertations sont en cours partout en France,
01:48:29 aux côtés des élus locaux.
01:48:31 Nous donnerons à chacun les moyens de le faire
01:48:33 et je souhaite que le financement de leurs plans locaux
01:48:36 de transition écologique soit établi partout d'ici l'été.
01:48:40 Une écologie populaire, c'est une écologie qui protège
01:48:42 et assure notre souveraineté.
01:48:44 Grâce à la sobriété, aux énergies renouvelables,
01:48:47 au nucléaire, nous allons assurer notre indépendance énergétique.
01:48:51 Je veux le dire sans ambiguïté, là aussi, il faut être clair.
01:48:54 Le nucléaire est une fierté française.
01:48:57 (Applaudissements)
01:49:03 Le nucléaire, c'est un atout majeur pour notre pays.
01:49:07 J'assume d'être à la tête d'un gouvernement
01:49:10 pro-énergie nucléaire avec une majorité pro-énergie nucléaire
01:49:13 qui me soutient.
01:49:15 (Applaudissements)
01:49:19 Nous allons continuer à la montée en puissance
01:49:21 de notre parc nucléaire, investir massivement dans les programmes.
01:49:24 Cette année, le PR de Flamanville sera opérationnel.
01:49:27 C'est aussi grâce au nucléaire que nous pouvons garantir
01:49:31 les meilleurs prix aux Français.
01:49:33 Nous protégerons mieux les consommateurs
01:49:35 et régulerons les prix d'électricité
01:49:36 afin qu'ils se rapprochent des coûts de production.
01:49:39 Nous continuerons à développer les énergies renouvelables
01:49:42 de la même manière que nous développerons le nucléaire.
01:49:45 Enfin, mesdames et messieurs les députés,
01:49:48 bâtir une écologie populaire, c'est répondre
01:49:51 aux aspirations de notre jeunesse.
01:49:52 Réussir la transition écologique est le défi de notre génération.
01:49:56 Notre jeunesse veut s'engager, participer, aider.
01:49:58 Elle le fait déjà beaucoup.
01:50:00 Elle se demande parfois comment être utile pour la planète.
01:50:03 C'est pourquoi nous lancerons un service civique écologique
01:50:06 qui rassemblera d'ici à la fin du quinquennat
01:50:08 50 000 jeunes prêts à s'engager concrètement pour le climat.
01:50:11 (Applaudissements)
01:50:14 J'ajoute que si nous devons réduire nos émissions
01:50:18 et protéger notre biodiversité,
01:50:20 nous devons aussi nous adapter au dérèglement climatique.
01:50:22 Nous adapter, c'est nous préparer.
01:50:24 C'est veiller à ce que chacun, même les plus fragiles,
01:50:28 soit prêt face au ravage du dérèglement climatique.
01:50:30 Nous présenterons dès ce trimestre
01:50:32 un nouveau plan d'adaptation au changement climatique.
01:50:35 Il présentera des solutions adaptées à chaque territoire,
01:50:38 notamment dans les Outre-mer.
01:50:40 Enfin, je vous annonce que nous ferons évoluer
01:50:43 le régime de catastrophe naturelle pour le moderniser
01:50:46 et éviter que certains assureurs n'abandonnent
01:50:48 les territoires les plus à risque.
01:50:50 (Applaudissements)
01:50:53 Enfin, je l'ai déjà évoqué et j'y reviens,
01:50:57 nous devons mener notre réarmement agricole.
01:50:59 Produire et protéger pour notre souveraineté,
01:51:02 voilà mon approche.
01:51:03 Depuis 2017, nous avons engagé ce combat
01:51:05 de la souveraineté et du revenu.
01:51:07 C'est le sens des plans de filière,
01:51:08 des différentes lois EGalim, du Varennes de l'eau.
01:51:11 Nous avons débloqué 250 millions d'euros
01:51:13 pour trouver des alternatives aux phytosanitaires.
01:51:15 C'est un effort inédit.
01:51:16 Sur l'Union européenne, nous avons toujours été moteurs
01:51:18 sur la réciprocité et les clauses miroirs,
01:51:20 et nous les ferons respecter.
01:51:22 Produire...
01:51:24 Produire...
01:51:26 Produire... Oui, ça vous dérange.
01:51:27 Produire, c'est d'abord donner du temps à nos agriculteurs,
01:51:31 pour passer plus de temps dans leurs champs,
01:51:33 moins de temps devant leurs écrans.
01:51:34 Produire, c'est être souverain.
01:51:36 Je souhaite que cet objectif de souveraineté alimentaire
01:51:39 soit désormais clairement inscrit dans la loi.
01:51:42 Protéger aussi, protéger face aux crises climatiques et sanitaires.
01:51:45 Le gouvernement l'a toujours fait
01:51:47 lors du gel, des sécheresses, de la grippe aviaire.
01:51:49 Nous avons adopté un budget de l'assurance récolte
01:51:52 sans précédent avec un budget historique.
01:51:55 Nous continuerons à le faire.
01:51:56 Protéger face à la concurrence déloyale,
01:51:59 c'est le combat pour la réciprocité et pour les mesures miroirs
01:52:02 que je vais continuer à mener avec détermination.
01:52:05 Ce combat doit se mener en Europe,
01:52:06 comme nous l'avons fait sur les médicaments vétérinaires,
01:52:09 mais nous devons aller plus loin, changer de logique.
01:52:12 J'assume de dire que tout ne sera pas réglé en quelques semaines.
01:52:14 J'assume de dire que les chantiers sont complexes
01:52:17 et que pour certains, il faudra y travailler encore.
01:52:20 J'assume aussi d'apporter des réponses rapides
01:52:22 partout où c'est possible.
01:52:24 Très concrètement, sur Egalim, dès la semaine dernière,
01:52:27 100 inspecteurs de la DGCCRF supplémentaire
01:52:29 ont commencé leur contrôle sur le terrain,
01:52:31 qui seront deux fois plus nombreux qu'auparavant.
01:52:34 C'est une vague de contrôles sans précédent.
01:52:36 Sur la trésorerie des exploitants, nous avançons dès à présent.
01:52:41 Dès février, 50% des remboursements TICPE
01:52:44 seront versés aux exploitants, soit 733 euros par exemple
01:52:47 pour une exploitation utilisant 7000 litres de GNR.
01:52:50 Dès la semaine prochaine, 5 février précisément,
01:52:53 un guichet pour la prise en charge des frais vétérinaires
01:52:55 concernant la MHE sera ouvert.
01:52:58 Il permettra de verser les premières indemnisations
01:53:00 dès la fin du mois de février.
01:53:02 Le taux de prise en charge des frais vétérinaires
01:53:04 a été réévalué à 90%.
01:53:06 D'ici le 15 mars, toutes les aides PAC
01:53:09 seront versées sur les comptes bancaires des exploitants.
01:53:11 Et nous travaillerons avec les régions...
01:53:13 (Applaudissements)
01:53:20 Et nous travaillerons avec les régions
01:53:22 pour que les aides à l'installation des jeunes agriculteurs
01:53:24 puissent être versées dans les prochaines semaines.
01:53:26 Pour certains, cela fait plus d'un an qu'ils attendent.
01:53:29 Et la semaine dernière,
01:53:30 le fonds d'urgence Bretagne a été doublé.
01:53:33 Sur la simplification, j'ai parlé du travail tout à l'heure,
01:53:35 des 10 premières normes du travail au niveau local,
01:53:37 nous allons poursuivre.
01:53:39 Et nous irons plus loin encore.
01:53:41 Et tout ce que nous pouvons faire dès maintenant, nous le ferons.
01:53:44 D'ores et déjà, je peux vous dire que nous avons avancé
01:53:46 ces derniers jours dans la discussion, dans l'échange
01:53:49 avec les agriculteurs et leurs représentants
01:53:51 sur une série de sujets.
01:53:53 Sur l'élevage, nous avons mis en oeuvre un dispositif fiscal
01:53:56 qui doit leur permettre de faire face à l'inflation,
01:53:59 notamment sur les prix de l'orbête.
01:54:01 Nous le renforcerons pour protéger toujours davantage nos éleveurs.
01:54:04 Sur Egalim, là, c'est très clair.
01:54:06 J'ai déjà parlé des amendes et des contrôles,
01:54:08 mais je peux vous dire que toutes les amendes
01:54:11 qui seront infligées à l'industrie et à la grande distribution
01:54:14 seront réutilisées pour soutenir financièrement nos agriculteurs.
01:54:18 (Applaudissements)
01:54:21 Sur la viticulture, oui, nos viticulteurs souffrent,
01:54:26 mais notre filière viticole est notre fierté.
01:54:28 Elle fait rayonner la France.
01:54:29 Et donc, je vous annonce que nous allons débloquer
01:54:31 dans les prochains jours des moyens nouveaux
01:54:33 avec un fonds d'urgence avant la fin de la semaine
01:54:35 pour soutenir nos viticulteurs, particulièrement en Occitanie.
01:54:39 (Applaudissements)
01:54:42 Sur les contrôles, je lance aujourd'hui un grand plan de contrôle
01:54:46 sur la traçabilité des produits.
01:54:47 L'objectif est clair, garantir une concurrence équitable,
01:54:50 notamment pour que les normes qu'on applique aux agriculteurs
01:54:53 soient aussi respectées par les marchandises étrangères.
01:54:56 Au niveau européen,
01:54:59 nos trois priorités immédiates sont claires.
01:55:01 Les jachères, les importations ukrainiennes,
01:55:04 notamment de volaille, et le mercosur.
01:55:06 Ces sujets seront portés, et sont portés très fortement
01:55:09 par le gouvernement et le président lui-même.
01:55:11 Nous nous sommes engagés, nous avons engagé une coalition
01:55:13 de 22 pays sur la question des jachères,
01:55:15 et nous sommes proches d'aboutir à une nouvelle prolongation
01:55:18 de la dérogation.
01:55:19 Nous ne nous laisserons pas faire.
01:55:21 Nous prendrons toutes les mesures pour éviter
01:55:24 toute surtransposition d'où qu'elle vienne.
01:55:27 Je le sais, nous ne sommes pas au bout du chemin.
01:55:29 Il y aura de nouvelles conquêtes dans les jours qui viennent.
01:55:31 Je pense notamment aux jeunes agriculteurs,
01:55:33 à la transmission des exploitations.
01:55:36 Mais nous agissons vite, fort, avec détermination et respect
01:55:39 pour nos agriculteurs.
01:55:42 Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés,
01:55:44 réarmer la France, c'est continuer à conquérir de nouveaux droits.
01:55:47 Le président de la République a fait de l'égalité
01:55:49 entre les femmes et les hommes la grande cause de ces quinquennats.
01:55:53 Elle sera au coeur des engagements de mon gouvernement.
01:55:58 C'est le sens de la réforme du congé parental
01:56:00 annoncé par le président de la République.
01:56:02 Aujourd'hui, le congé parental ne laisse pas assez
01:56:04 de revenus aux familles.
01:56:05 Bien souvent, il est inégalement réparti dans le couple
01:56:08 et loint durablement les femmes de l'emploi.
01:56:10 Alors, comme toutes les inégalités, nous devons la combattre.
01:56:13 Aussi, le congé parental sera transformé
01:56:16 en congé de naissance de six mois,
01:56:18 mieux rémunéré, que les parents pourront se répartir entre eux.
01:56:21 Conquérir de nouveaux droits, c'est reconnaître et défendre
01:56:23 sans relâche le droit des femmes à disposer de leur corps.
01:56:26 Nous inscrirons le droit à l'interruption volontaire
01:56:29 de grossesse au sein de notre texte fondamental
01:56:32 de notre Constitution.
01:56:34 Applaudissements
01:56:37 Conquérir de nouveaux droits, enfin,
01:56:39 c'est être aux côtés de nos concitoyens
01:56:40 jusqu'au bout de la vie.
01:56:42 La fin de vie est sans doute l'une des questions les plus intimes
01:56:45 et les plus délicates qui soient.
01:56:47 C'est se pencher sur son histoire.
01:56:50 C'est repenser aux souffrances endurées par certains.
01:56:53 C'est s'interroger sur soi-même, sur ce que l'on voudrait
01:56:56 face à l'insupportable et à l'irréversible,
01:56:59 face à l'irréparable.
01:57:01 On ne peut légiférer sur la fin de vie
01:57:03 qu'avec une grande prudence, une grande retenue
01:57:05 et un grand respect.
01:57:07 Aujourd'hui, nos compatriotes clairement nous appellent
01:57:09 à revoir notre droit.
01:57:11 C'est une demande des familles, c'est une demande des malades.
01:57:15 C'est un appel grave auquel nous devons répondre.
01:57:18 Nous y répondrons.
01:57:19 Nous renforcerons considérablement les unités de soins palliatifs
01:57:22 dans notre pays avec une unité par département.
01:57:25 Avant l'été, nous examinerons un projet de loi
01:57:28 sur l'aide active à mourir dans notre pays.
01:57:32 Ce débat animera notre société, je le sais.
01:57:34 Je souhaite qu'il puisse se tenir dans une volonté d'équilibre
01:57:36 et dans le respect des convictions de chacun.
01:57:40 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés,
01:57:41 je viens de tracer les grandes orientations
01:57:43 que suivra mon gouvernement.
01:57:45 En suivant ce chemin, je propose aux Français
01:57:47 d'avoir pleinement le contrôle sur leur vie.
01:57:50 Je souhaite que la France retrouve pleinement la maîtrise de son destin,
01:57:53 qu'elle soit pleinement souveraine.
01:57:54 Une souveraineté industrielle, technologique et numérique,
01:57:58 créatrice d'innovation et d'emploi.
01:58:00 Une souveraineté énergétique qui nous protégera des crises,
01:58:03 protégera l'environnement et garantira des prix plus bas
01:58:06 aux Français.
01:58:08 Une souveraineté agricole qui nous permettra de nourrir notre pays
01:58:10 avec les meilleurs produits, d'assurer l'avenir de notre agriculture.
01:58:13 Et dans les tout prochains jours,
01:58:14 j'aurai des annonces supplémentaires à faire sur le sujet.
01:58:17 Une souveraineté culturelle où notre création,
01:58:19 notre patrimoine sont soutenus,
01:58:21 où notre exception culturelle est protégée,
01:58:23 où la culture est enfin accessible à tous.
01:58:26 Mesdames et Messieurs les députés, je parle de souveraineté nationale,
01:58:30 mais c'est aussi par l'Europe que nous parviendrons à la consolider.
01:58:34 (Applaudissements)
01:58:36 (...)
01:58:42 Depuis 2017, et le discours de la Sorbonne
01:58:44 du président de la République, l'Europe a changé.
01:58:46 Elle a surmonté les crises, pris ses responsabilités.
01:58:49 C'est grâce à l'Europe que nous avons pu avoir des vaccins
01:58:51 face à l'épidémie.
01:58:52 Grâce à l'Europe que nous avons bénéficié
01:58:55 du plan de relance massif.
01:58:57 C'est grâce à l'Europe que nous soutenons l'Ukraine
01:59:00 depuis le premier jour face à l'agression russe.
01:59:02 Grâce à l'Europe que nous avons imposé des normes
01:59:04 aux géants du numérique.
01:59:06 Grâce à l'Europe que nous avons instauré un impôt minimal
01:59:09 sur les grandes sociétés multinationales
01:59:11 pour lutter contre l'optimisation fiscale.
01:59:13 Grâce à l'Europe que nous contrôlerons mieux nos frontières
01:59:16 grâce au pacte asile-immigration.
01:59:18 Un pacte que je résume en une phrase.
01:59:20 Nous contrôlerons enfin qui peut entrer dans l'espace Schengen
01:59:22 et qui ne le peut pas.
01:59:23 Grâce à l'Europe aussi que nous investissons massivement
01:59:26 dans certains secteurs stratégiques et pour notre industrie.
01:59:29 Je le dis, ce qui prône la fin de l'application
01:59:32 des traités sont les partisans.
01:59:33 -Peut-être qu'il voulait en dire plus
01:59:36 dans l'espace de temps qui lui était imparti.
01:59:38 Nous allons commenter avec mes invités
01:59:39 que vous avez aperçus déjà sur le plan large.
01:59:42 Bonjour, Benoît Borda.
01:59:43 Vous êtes éditeur Renaissance de Côte d'Or.
01:59:45 Merci pour votre patience à tous aussi
01:59:47 parce qu'on vous a fait assister sur ce plateau
01:59:49 à ce discours de Gabriel Attal.
01:59:51 Amaury Brelais est là également.
01:59:52 Bonjour, Amaury.
01:59:53 Vous êtes journaliste chez Valeurs Actuelles.
01:59:55 Caroline Pilas, éditorialiste.
01:59:57 Karima Brick, aussi chroniqueuse pour CNews.
01:59:59 Thomas Bonnet, je me tourne vers vous
02:00:01 parce que vous allez m'épauler.
02:00:03 Charge à vous de décortiquer
02:00:05 les grandes lignes de ce discours.
02:00:07 Et puis, on accueille évidemment Jean-Lala Capel,
02:00:09 eurodéputée du Rassemblement national.
02:00:11 Merci à tous d'avoir répondu présent.
02:00:13 Dans un instant, aussi, ils nous seront sur le terrain
02:00:14 parce qu'il y en a qui attendaient
02:00:16 avec peut-être encore plus de...
02:00:18 Comment dire ?
02:00:19 De ferveur que d'autres.
02:00:22 Ce qu'il allait dire sur l'agriculture
02:00:24 après les premières mesures qu'il a prononcées sur le terrain
02:00:27 il y a à peu près trois jours, trois, quatre jours.
02:00:30 Il était question qu'il y ait un autre train de mesures.
02:00:32 On verra si ça répond réellement à leurs attentes.
02:00:34 En tout cas, il en a ébauché les grandes lignes.
02:00:36 Mais avant d'en venir aux mesures sur l'agriculture,
02:00:38 Thomas, que faut-il retenir de cette heure et demie, grosso modo ?
02:00:43 On a l'impression qu'il a passé beaucoup de temps
02:00:45 sur la première partie à faire un bilan du septennat,
02:00:49 mais non, du quinquennat + 2 d'Emmanuel Macron.
02:00:52 J'ai compté, c'est au bout de la 24e minute de son discours
02:00:55 qu'il est allé vers la perspective.
02:00:59 Avant, c'est vrai qu'il est allé sur le bilan d'Emmanuel Macron,
02:01:02 en prenant même le bilan du premier quinquennat
02:01:05 du président de la République.
02:01:06 Et puis, il a fixé quatre priorités,
02:01:08 le travail, les services publics, l'autorité et l'environnement.
02:01:11 Et il a déroulé toute une feuille de route
02:01:13 dans une incarnation du "en même temps" présidentiel.
02:01:17 Je prends un exemple, lorsqu'il veut, par exemple,
02:01:20 la solidarité à la source, et dans le même temps,
02:01:22 il veut généraliser les 15 heures d'activité
02:01:25 pour percevoir le RS.
02:01:26 On est dans le "en même temps" présidentiel.
02:01:29 Il est également, dans le vocabulaire qu'il a employé,
02:01:31 c'est également assez intéressant,
02:01:32 puisqu'il est revenu à plusieurs reprises
02:01:34 sur la notion de souveraineté, la notion de France,
02:01:37 l'identité de la France.
02:01:39 Il a, par exemple, eu cette phrase,
02:01:40 "Je refuse que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre".
02:01:44 Ce n'est pas des propos qu'on a forcément l'habitude d'entendre
02:01:46 dans les bouches de premiers ministres
02:01:48 qui se sont succédés depuis le début,
02:01:51 depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
02:01:53 Et puis, il y a eu un aspect un peu plus personnel.
02:01:56 Il a tout de suite parlé de sa génération,
02:01:58 pour dire que sa génération avait été en proie aux doutes.
02:02:02 Et puis, à la toute fin, on vient de l'entendre,
02:02:04 il a mis en avant son homosexualité,
02:02:06 pour dire que tout était possible en France.
02:02:08 C'était la touche plus personnelle
02:02:09 qu'il a apportée à cette déclaration de politique générale.
02:02:11 Ça fait partie de l'exercice.
02:02:13 Tous les premiers ministres fraîchement nommés,
02:02:16 nommés le fond, on l'avait vu effectivement
02:02:18 avec ce vibrant hommage à sa famille,
02:02:20 d'Elisabeth Borne, à l'époque.
02:02:22 Juste un mot, quand même, sur l'agriculture,
02:02:24 parce que c'est là-dessus que la plupart de ceux qui bloquent,
02:02:27 on le rappelle, les grands axes qui desservent Paris,
02:02:29 l'attendaient aujourd'hui.
02:02:31 Il était question, pas de parole, pas de mesurette,
02:02:34 parce qu'on l'a vraiment entendu dans la voix du président de la FNSEA
02:02:37 et des jeunes agriculteurs, mais d'annonce concrète.
02:02:40 De fait, il est revenu sur Egalim, mais là, rien de nouveau.
02:02:43 La souveraineté alimentaire, effectivement, on la réaffirme.
02:02:46 Et il dit, c'est ça qui m'a paru intéressant,
02:02:48 il faut changer de logique et surtout, en termes de concret,
02:02:52 il élabore quand même un calendrier en termes de trésorerie.
02:02:54 On peut en dire un mot ?
02:02:55 Oui, alors il y a des orientations qu'il a données,
02:02:57 notamment sur les aides de la PAC qui seront délivrées d'ici le 15 mars.
02:03:01 C'est l'échéance qu'il a donnée lors de son discours.
02:03:04 Et puis donc, 5 points très concrets.
02:03:06 Sur l'élevage, avec un dispositif fiscal pour faire face à l'inflation.
02:03:10 Sur Egalim, les amendes de la grande distribution,
02:03:12 dont il avait déjà parlé, qui vont être reversées aux agriculteurs.
02:03:16 Un fonds d'urgence également pour la viticulture,
02:03:18 notamment en Occitanie.
02:03:19 On sait qu'il y a eu des mouvements de blocage aussi en Occitanie.
02:03:23 Et puis sur l'Europe, il renvoie à la responsabilité
02:03:26 du président de la République pour aller sur les sujets
02:03:27 à la fois du Mercosur, déjà cher, et de la concurrence ukrainienne.
02:03:31 On va voir ce que ça donne sur le terrain.
02:03:32 D'ores et déjà, avec Maxime Legay qui est sur l'Assis,
02:03:35 du côté de l'Essonne, c'est dans le sud de Paris.
02:03:37 Vous êtes avec un agriculteur, Maxime.
02:03:40 Première question, a-t-il pris connaissance du discours ?
02:03:43 Est-ce qu'il l'a écouté ?
02:03:44 Et globalement, est-ce qu'il en est, je ne vais peut-être pas dire satisfait,
02:03:48 mais est-ce que ça entrevoit un espoir ?
02:03:51 - On me proposerait de travailler main dans la main...
02:03:55 - Oui, bonjour, Nelly.
02:03:56 Effectivement, je me trouve avec Jean-Charles.
02:03:58 Jean-Charles qui est éleveur et qui a écouté, évidemment,
02:04:01 avec attention, cette prise de parole de Gabriel Attal.
02:04:05 Jean-Charles, bonjour. Merci de répondre à nos questions.
02:04:08 Est-ce que vous avez été convaincu par ce discours de Gabriel Attal ?
02:04:11 - Clairement non, je n'ai pas du tout été convaincu.
02:04:13 Pas d'annonce supplémentaire par rapport au dernier jour.
02:04:16 Donc, pas de quoi désarmer.
02:04:18 - La souveraineté alimentaire inscrite dans la loi,
02:04:20 l'application stricte de la loi EGalim, vous n'êtes pas convaincu.
02:04:22 Qu'est-ce que vous demandez concrètement, alors ?
02:04:24 - Qu'est-ce qui me prouve que je pourrais, la semaine prochaine,
02:04:26 vendre ma viande plus cher que ce que je la vends aujourd'hui ?
02:04:29 La loi EGalim, OK, il y aura des amendes.
02:04:30 Est-ce qu'elles vont être appliquées ?
02:04:32 Et surtout, comment va-t-il faire pour la faire vraiment appliquer, cette loi ?
02:04:37 - Ce soir, vous dites donc au Premier ministre,
02:04:39 "Monsieur Gabriel Attal, vous n'avez pas pris la mesure,
02:04:41 l'ampleur de la colère qui touche le monde agricole ?"
02:04:44 - Non, clairement non. Une légère allusion au jachère.
02:04:47 C'est vraiment timide, comme annonce pour un Premier ministre.
02:04:50 - Combien de temps vous êtes prêts à rester mobilisés, alors, ici,
02:04:52 sur l'Assis qui est bloqué maintenant depuis un jour ?
02:04:54 - On restera le temps qu'il faudra. Ça, ça nous pose aucun problème.
02:04:58 - Voilà, Nelly, vous l'aurez compris, ici, le discours de Gabriel Attal
02:05:01 n'a une nouvelle fois pas convaincu les agriculteurs
02:05:04 qui resteront donc mobilisés et bloqués, cet Assis dans l'Essonne.
02:05:08 - Merci beaucoup, Maxime, pour cette première réaction,
02:05:11 un peu à chaud, bien sûr.
02:05:12 Caroline Pilas, j'ai envie de commencer avec vous.
02:05:15 C'est vrai que sur Egalim, il y aura 100 inspecteurs
02:05:18 qui seront missionnés, donc, effectivement,
02:05:19 les contrôles vont être renforcés, il y aura des mises à l'amende
02:05:21 de trois grands distributeurs qui, a priori, ne jouent pas le jeu,
02:05:26 les marges, on va être peut-être un peu plus regardants,
02:05:27 mais, en effet, il a raison, cet agriculteur,
02:05:30 il n'y a rien de très coercitif dans ce qu'on a énuméré
02:05:33 concernant Egalim.
02:05:34 Donc, pour l'instant, on en est à des contrôles,
02:05:36 mais c'est-à-dire qu'il y a tous ceux qui passeront
02:05:38 à travers les mailles du filet, c'est ça qu'on comprend
02:05:40 à travers sa réaction.
02:05:42 - Effectivement, c'est ce que j'ai également ressenti
02:05:44 lors du discours du Premier ministre.
02:05:45 Je me suis dit, ça ne suffira pas à faire décolérer,
02:05:48 à apporter des réponses claires et concrètes
02:05:50 à la détresse de tous ces agriculteurs.
02:05:52 L'Union fait la force, ils ne sont pas prêts de rendre,
02:05:55 si je puis dire, les armes pour employer un terme
02:05:57 qui a beaucoup été employé et déployé par le Premier ministre.
02:06:00 Ça, ça m'a, entre parenthèses, aussi pas mal interpellée
02:06:05 avec le côté générationnel, le côté souveraineté,
02:06:09 mais maintenant, il faut vraiment être en action,
02:06:11 et je pense que même s'il a envie de faire bien,
02:06:13 parce qu'il vient d'arriver au pouvoir,
02:06:15 on ne peut pas tout lui mettre sur le dos,
02:06:17 on ne va pas lui jeter l'opprobre,
02:06:19 sachant que ses prédécesseurs dans ce gouvernement
02:06:21 où gauche et droite réunis depuis plus de 30 ans maintenant,
02:06:25 n'ont forcément pas fait mieux avec l'aide,
02:06:27 si je puis dire également, de l'Union européenne.
02:06:30 Mais ces agriculteurs ont besoin de vivre,
02:06:32 on le sait tout, j'enfonce des portes ouvertes,
02:06:35 dignement, décemment de leur travail,
02:06:37 et ils veulent surtout qu'il y ait de la simplification
02:06:40 administrative et que les normes et la réglementation
02:06:43 de l'Union européenne soient déployées partout en Europe,
02:06:46 et que ce ne soient pas les plus vertueux,
02:06:48 et ceux qui subissent, justement,
02:06:50 le fait d'être dans une situation extrêmement critique.
02:06:53 Alors, la conviction, l'engagement, l'implication
02:06:56 que j'ai entendue en seconde partie de la part du Premier ministre,
02:06:59 sans doute, est réelle,
02:07:01 mais est-ce que cela suffira ? Je ne le pense pas.
02:07:03 - Alors, je me tourne vers Benoît Borda.
02:07:06 Quand même, il dit "changer de logique",
02:07:09 le chantier sera long et complexe, donc ça va prendre du temps.
02:07:12 Charge aussi pour Emmanuel Macron
02:07:15 de convaincre et peut-être de taper du poing sur la table
02:07:18 à l'occasion du prochain sommet européen.
02:07:20 On verra aussi de quelle bois il se chauffe,
02:07:22 parce que c'est maintenant que ça se décide.
02:07:24 Mercosur, Jacher, c'est là qu'on peut impulser réellement
02:07:27 et tenter de tordre le bras un peu à Bruxelles.
02:07:29 Sinon, on n'y arrivera pas, et tout va se dérouler comme prévu.
02:07:32 - Moi, je connais bien le monde agricole,
02:07:33 j'ai travaillé 7 ans en chambre d'agriculture,
02:07:36 donc je connais le fonctionnement des agriculteurs.
02:07:38 Déjà, il y a une colère, on la connaît tous,
02:07:39 et donc cette colère, elle ne va pas retomber du jour au lendemain.
02:07:42 Les agriculteurs, ils nous le disent au quotidien,
02:07:44 on manque de perspectives, on manque d'avenir.
02:07:47 - Sauf si on leur donne un échéancier précis.
02:07:48 - Oui, mais attendez, quand demain, un éleveur...
02:07:51 Il y a une grosse problématique sur l'élevage,
02:07:52 il y a des disparités aussi en agriculture
02:07:54 et des spécificités de production qui ne sont pas les mêmes en France.
02:07:56 On a un territoire qui est très diversifié,
02:07:58 donc il faut tenir compte aussi de ces problématiques
02:08:00 et savoir adapter la loi et laisser des marges de manœuvre
02:08:02 par région, par département.
02:08:04 Mais je prends une problématique, l'élevage.
02:08:06 Quand vous avez des jeunes, on a parlé de la valeur travail,
02:08:08 des jeunes qui ne veulent pas reprendre des exploitations d'élevage,
02:08:11 si peu payés, qui veulent vivre comme leurs camarades,
02:08:16 c'est-à-dire être 35 heures, pouvoir avoir une vie de famille,
02:08:20 et donc il y a un choc au niveau des élevages.
02:08:22 - Ça, sur la transmission, on n'a pas appris grand-chose aujourd'hui.
02:08:24 - La transmission, on va le faire par rapport à la loi.
02:08:27 Quand j'entends l'agriculteur nous parler du prix de la viande,
02:08:30 mais attendez, on ne va pas mentir aux agriculteurs,
02:08:32 on ne va pas leur dire, demain, le prix de la viande
02:08:34 sera payé un euro ou deux euros de plus le kilo,
02:08:36 on ne maîtrise pas ça.
02:08:37 Mais par contre, il faut, effectivement,
02:08:40 qu'il y ait de plus en plus de contrôles,
02:08:41 il faut qu'on incite les gens à manger français,
02:08:44 à manger de la viande française.
02:08:45 Ça, c'est un objectif qu'on arrête.
02:08:47 - Avec un pouvoir d'achat moindre.
02:08:48 Tout le monde a envie de faire l'effort,
02:08:50 mais dans les faits, quand vous voyez le kilo de viande
02:08:52 à 25 ou 30 euros, c'est compliqué.
02:08:56 - Vous savez, on a parlé des industriels,
02:08:58 mais quand on regarde les ticktages, les erreurs des ticktages,
02:09:01 on vous vend des produits avec marqué bleu, blanc, rouge,
02:09:04 et puis, en fait, c'est de la viande qui vient d'ailleurs
02:09:07 en Union européenne.
02:09:08 On peut essayer d'orienter les consommateurs,
02:09:10 quand on parle de moins consommer de viande,
02:09:11 moi, je dis toujours, on peut moins consommer de viande,
02:09:13 mais en mangeant français, sans prendre conscience.
02:09:15 - Jean-Lala Capelle, peut-être pour la réponse.
02:09:16 Vous en avez un peu pris pour votre grade,
02:09:18 parce que, en plus, je le dis d'autant plus
02:09:20 que vous êtes eurodéputé pour le Rassemblement national.
02:09:23 Ceux qui prônent la fin des traités
02:09:24 sont les partisans d'un Frexit qui affaiblirait la France.
02:09:28 Est-ce que vous êtes absolument, philosophiquement,
02:09:31 contre les traités de libre-échange ?
02:09:33 - Je réalise que, finalement... - C'est ça qu'il dit, en fait.
02:09:36 - ...qui a brûlé la tale à la France,
02:09:37 et nos agriculteurs, aujourd'hui, dans la rue,
02:09:40 qui expriment leur colère, qu'il n'a toujours pas compris,
02:09:43 et qu'il a une obsession, c'est le Rassemblement national,
02:09:45 et probablement les bons résultats
02:09:48 qu'il y a aujourd'hui dans les cinq opinions
02:09:50 le déstabilisent, puisqu'on est seul,
02:09:52 qu'il a évoqué aujourd'hui dans son discours,
02:09:55 David Cetiot. Écoutez, sincèrement,
02:09:57 les trois préoccupations des Français,
02:09:58 c'est le pouvoir d'achat, rien, rien de nouveau,
02:10:01 l'insécurité, l'immigration, rien.
02:10:02 Mais puisque votre question
02:10:04 se base sur, aujourd'hui, la question agricole,
02:10:09 sincèrement... - Je reviens à vous,
02:10:10 je suis désolée de vous couper. - Il faut que je termine mon propos.
02:10:13 - Oui, mais... - Il nous parle déjà cher,
02:10:14 franchement, c'est eux qui ont signé,
02:10:16 et ses députés, qui ont signé la réquisition
02:10:17 des 10 % de terres agricoles.
02:10:20 Sur les traités de libre-échange, rien !
02:10:22 Ils ont signé tous les traités de libre-échange,
02:10:24 notamment Emmanuel Macron, dans le dernier jour,
02:10:26 le dernier jour de la présidence française,
02:10:28 le traité de Nouvelle-Zélande, il a tout fait pour l'enterriner,
02:10:30 et aujourd'hui, ceci, c'est un coup de poignard
02:10:32 pour les agriculteurs, et aucune remise en question.
02:10:34 Alors, ils donnent de grandes leçons,
02:10:36 mais rien, rien, finalement, de remise en question.
02:10:38 - Première réaction à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot.
02:10:40 - Ce n'est que les aides de la PAC, qui étaient déjà hors tard,
02:10:43 seront finalement données,
02:10:44 donc aucune nouvelle annonce supplémentaire
02:10:46 qui n'a été faite.
02:10:48 Donc, vous avez un Premier ministre qui vous explique
02:10:51 que l'urgence, c'est à la fois de débureaucratiser le pays,
02:10:57 qu'il faut désmircardiser le pays,
02:11:00 mais nous n'avons aucune idée de ce qu'il veut faire avec ça,
02:11:02 si ce n'est que nous redisons
02:11:04 qu'il n'y aurait pas une smircardisation du pays,
02:11:06 comme il dit, s'il nous avait écouté,
02:11:08 sur l'augmentation du SMIC
02:11:09 et sur l'indexation des salaires sur l'inflation,
02:11:12 parce que c'est ça qui crée le rapprochement du SMIC
02:11:14 d'autres salaires,
02:11:15 mais l'urgence n'est pas à faire tout cela,
02:11:18 l'urgence est à démacroniser ce pays,
02:11:21 et vite, parce que le peuple tout entier
02:11:23 n'en peut plus de cette politique,
02:11:25 et je crois que c'est ce que nous retenons aujourd'hui
02:11:26 du discours qui en a été fait.
02:11:28 -Est-ce que vous pensez que cette motion de censure
02:11:29 qui sera disputée en fin de semaine
02:11:31 a eu chance de passer cette fois-ci ?
02:11:34 -Ecoutez, on va voir ce que les uns et les autres
02:11:36 vont décider de voter, mais je le redis,
02:11:38 puisqu'on nous refuse à nous, les députés,
02:11:41 de voter la confiance,
02:11:42 il ne reste qu'une seule manière
02:11:44 de marquer l'opposition à un gouvernement,
02:11:46 c'est le vote de défiance.
02:11:48 Donc seuls les députés qui voteront la défiance
02:11:51 seront dans l'opposition,
02:11:52 ceux qui ne voteront pas la défiance,
02:11:53 qui ne voteront pas la motion de censure,
02:11:55 seront donc, de facto, dans la majorité à ce gouvernement.
02:11:59 Donc après, chacun et chacune prendra ses responsabilités
02:12:02 s'ils veulent faire perdurer un pouvoir
02:12:04 qui est aujourd'hui minoritaire à l'Assemblée,
02:12:07 mais aussi minoritaire dans l'ensemble de la société.
02:12:10 Et quand vous entendez le nombre de mesures qui est aigréné,
02:12:13 qui est probablement le discours le plus réactionnaire
02:12:15 que nous ayons vu depuis des décennies et des décennies,
02:12:18 je crois que, plus que jamais,
02:12:20 ils voulaient, en quelque sorte, ouvrir une nouvelle page.
02:12:23 Eh bien, le pays n'attend qu'une chose,
02:12:25 qu'on tourne la page de la Macronie.
02:12:26 -Qu'est-ce que vous dites aux agriculteurs ?
02:12:29 Aurélie ?
02:12:30 -Aux agriculteurs, nous leur disons d'abord
02:12:33 que nous soutenons leur revendication
02:12:35 de tout simplement vivre dignement de leur travail.
02:12:38 Je suis abasourdie, j'imagine, qu'ils le sont,
02:12:41 qu'il n'y ait aucune nouvelle annonce, aucune,
02:12:44 dans ce qui vient d'être prononcé par le Premier ministre,
02:12:46 si ce n'est peut-être de rembourser,
02:12:49 enfin, de payer des aid-packs
02:12:50 qui ont, par ailleurs, des mois de retard.
02:12:52 La belle annonce, donc, aujourd'hui, il n'y a rien.
02:12:55 -Voilà Mathilde Pannot qui vient de nous apprendre
02:12:57 que les députés de la NUP
02:12:59 se déposeront un vote de défiance
02:13:02 à défaut de motions de censure.
02:13:03 Bon, on est un petit peu dans la subtilité du vocabulaire.
02:13:07 Je vous ai un peu coupé dans votre démonstration,
02:13:10 donc je vous laisse finir votre propos,
02:13:11 et puis on élargit le débat.
02:13:12 Déjà, sur l'agriculture, c'est très important.
02:13:14 C'est là-dessus qu'on l'attendait, essentiellement.
02:13:16 -Exactement. J'ai été, moi, vous savez,
02:13:18 il y a trois jours, sur un point de blocage.
02:13:20 L'unanimité des agriculteurs nous dit
02:13:22 qu'on a un problème, c'est la concurrence internationale.
02:13:24 C'est la concurrence de l'Oréal et c'est le traité de libre-échange.
02:13:26 Pas un mot sur le traité de libre-échange.
02:13:29 D'ailleurs, au moment où Gabriel Attal
02:13:30 faisait ses premières annonces, cette semaine-là,
02:13:33 la veille, tout de même, ses propres députés,
02:13:35 je suis désolé, ses propres députés
02:13:37 en commission au Parlement européen
02:13:39 votaient pour le traité du Chili.
02:13:41 Je veux parler du traité de Nouvelle-Zélande,
02:13:42 c'est Emmanuel Macron à qui on le doit le jour,
02:13:45 le dernier jour de sa présidence au Parlement européen,
02:13:47 mais également le traité de Singapour,
02:13:49 le traité du Vietnam, le traité du BCETA.
02:13:50 Tous, tous ont voté ce traité de libre-échange
02:13:53 qui, aujourd'hui, crée cette concurrence de l'Oréal
02:13:55 et qui met, comme je le disais, un coup de poignard
02:13:57 à nos agriculteurs. Il n'y a pas que cela.
02:13:59 - Sur la loi Egalim... - Mais sur la loi Egalim...
02:14:00 - Vous avez... Enfin, le mouvement des Zélandais,
02:14:03 vous avez voté contre. - Nous avons voté contre.
02:14:05 Bien évidemment, c'est 38 000 tonnes de viande bovine,
02:14:08 c'est 10 000 tonnes de viande bovine
02:14:09 et c'est 25 000 tonnes de fromage, aujourd'hui,
02:14:12 qui viennent inonder nos marchés.
02:14:13 Et puis, sur la loi Egalim, puisque vous en parliez,
02:14:14 la loi Egalim, ça fait des années qu'elle est votée.
02:14:16 Il y a eu deux lois Egalim.
02:14:18 Alors, aujourd'hui, il faut qu'il y ait des agriculteurs
02:14:19 et des tracteurs sur nos autoroutes
02:14:20 pour faire des points de bagages, pour aujourd'hui dire
02:14:22 "on envoie des contrôleurs de la LGCF".
02:14:24 Mensonge. Escroquerie, bien évidemment,
02:14:26 parce que ça fait des années que la grande distribution
02:14:28 et certaines distribuables se coinfrent
02:14:30 et que des paysans n'ont même pas les moyens, aujourd'hui,
02:14:32 de vivre de leur travail, puisqu'ils vendent à perte,
02:14:34 par exemple, les produits coteux,
02:14:35 vendent à perte aux transformateurs
02:14:36 et à la grande distribution, si elle est admissible.
02:14:38 Et je crois que la leçon n'a pas été comprise.
02:14:39 - Amaury Brelet, est-ce que vous voulez rester
02:14:41 sur les questions strictement agricoles
02:14:44 ou il y a d'autres choses qui ont retenu votre attention ?
02:14:46 Sur l'éducation, sur les hôpitaux, sur le service public,
02:14:49 on n'a pas appris grand-chose de plus que ce qu'il avait déjà dit
02:14:51 à l'occasion de multiples déplacements de terrain.
02:14:53 C'est-à-dire que sur l'éducation, il a un peu complété le propos,
02:14:55 mais globalement, la réforme éducation,
02:14:58 on reste un peu sur notre faim sur les réelles avancées,
02:15:00 peut-être parce qu'il a déjà largement défloré le sujet.
02:15:04 Qu'est-ce qui vous a le plus frappé
02:15:07 dans ce discours du Nord 20 environ ?
02:15:08 - D'abord, j'ai eu l'impression d'entendre un discours répété
02:15:10 depuis 5, 10, 15, 20 ans.
02:15:13 D'entendre le même discours répété chaque année.
02:15:15 Un discours grandiloquent.
02:15:16 D'abord, on l'a dit avec une première partie
02:15:18 où il a fait le constat de la politique d'Emmanuel Macron,
02:15:21 qui, en fait, confine à l'autosatisfaction généralisée.
02:15:24 Et ensuite, un tissu de banalité et de promesses vaines.
02:15:28 Très belle, il est vrai, mais surtout d'ailleurs des dépenses.
02:15:30 À aucun moment, il n'est précisé où on fera les économies.
02:15:33 Et les grands sujets qui sont pour moi, à mon sens,
02:15:36 les plus fondamentaux auxquels la France doit faire face
02:15:38 dans les années qui viennent, c'est-à-dire celui de l'immigration,
02:15:41 de l'insécurité, de la réforme de l'Etat, Providence,
02:15:44 et de la question des déficits et de la dette
02:15:46 ont été évacués en quelques minutes, alors qu'ils sont fondamentaux.
02:15:49 - Sur le travail, Guillaume Perrault,
02:15:51 il y a un certain nombre de choses, quand même.
02:15:53 Moi, ce que je retiens, c'est la baisse des charges
02:15:56 pour la classe moyenne.
02:15:57 Il en avait déjà parlé au moment de son discours
02:15:59 lorsqu'il est arrivé à Matignon,
02:16:01 qu'il a remplacé Elisabeth Warren.
02:16:03 C'est ce qui avait le plus surpris.
02:16:05 Je m'attacherais à redonner espoir à cette classe moyenne.
02:16:09 Et là, il confirme la nouvelle baisse d'impôt de 2 milliards d'euros.
02:16:12 C'était dans le programme d'Emmanuel Macron.
02:16:14 C'est vrai que c'était un peu passé à la trappe.
02:16:15 Bon, là, ils ne vont pas pouvoir se défausser pour cette fois.
02:16:19 - Oui. Moi, ce qui m'a paru intéressant
02:16:21 pour poursuivre votre idée, Nelly,
02:16:24 c'est le slogan "éviter la smicardisation",
02:16:27 ou "lutter contre la smicardisation de l'économie française".
02:16:30 Je crois que c'est une idée forte
02:16:31 et que c'est un sujet tout à fait sérieux,
02:16:34 tout à fait réel.
02:16:35 Si on dépasse l'effet d'annonce
02:16:38 pour vraiment réfléchir à l'ensemble des mesures
02:16:40 qu'il faut prendre à long terme pour éviter ce risque,
02:16:43 ou plus exactement pour sortir de ce...
02:16:45 Parce que c'est même pas un risque, c'était un état de fait.
02:16:47 C'est une situation...
02:16:48 Là, vraiment, il n'aura pas dit une banalité,
02:16:50 au moins sur ce point-là.
02:16:52 Il aura dit quelque chose de précis
02:16:54 qui peut être un axe directeur pour une politique.
02:16:58 Et donc, moi, je veux croire, je veux croire,
02:17:00 puisqu'il vient d'arriver, faisant lui un peu crédit,
02:17:02 au moins de ça, je veux croire que ça va être l'axe directeur
02:17:05 d'un ensemble de mesures qui pourrait prendre sens.
02:17:07 Voilà. J'espère, j'espère que ça va être le cas.
02:17:10 Toujours dans cette veine d'aider quelque peu la classe moyenne,
02:17:13 je ne sais pas qui veut répondre, peut-être Karim Abrique.
02:17:15 Il est question aussi
02:17:17 d'élargir le parc du logement social
02:17:22 en accordant dans les ratios du SRU
02:17:25 une part plus grande à cette classe moyenne
02:17:27 qui, parfois, effectivement, a du mal à trouver un logement.
02:17:30 C'est un peu dans la même veine que les baisses de charges.
02:17:33 Oui, mais en même temps, ce que ça dit,
02:17:34 c'est qu'il y a aussi une partie, malheureusement, des Français
02:17:37 qui est dans cette veine de paupérisation.
02:17:39 Quand on élargit, c'est qu'effectivement,
02:17:41 il y a un problème d'accès au logement
02:17:43 et c'est le temps, justement, de trouver certaines solutions.
02:17:47 Donc oui, il va falloir aller plus précisément
02:17:49 dans ce qu'il a proposé.
02:17:50 Il a parlé de ce fameux projet de loi finance.
02:17:53 On attend plus de détails.
02:17:55 Moi aussi, ce qui a attiré mon attention,
02:17:57 c'est sur la question de la sécurité.
02:17:59 Je pense que c'est une attente des Français aussi
02:18:01 sur cette lutte à l'insécurité,
02:18:03 lutte aussi pour lutter contre la délinquance.
02:18:07 Il a parlé de ses travaux d'intérêt éducatif
02:18:09 pour les moins de 16 ans, de réarmement civique.
02:18:13 Là encore, je pense qu'on est un peu plus
02:18:14 dans les énoncés généraux
02:18:16 et ça va prendre beaucoup plus
02:18:18 pour rassurer les Français sur ce chapitre.
02:18:21 Ensuite, peut-être pour terminer,
02:18:24 pour revenir sur les agriculteurs,
02:18:27 parce que c'est quand même en ce moment, effectivement...
02:18:29 - Au cœur du sujet. - ...ce qu'on regarde.
02:18:31 Ce n'est pas demain où les agriculteurs
02:18:33 vont quitter les ronds-points, manifestement.
02:18:35 Je pense qu'il va devoir avoir
02:18:36 une communication beaucoup plus ciblée.
02:18:39 Et moi, je regarde un peu ce qui se fait,
02:18:40 notamment, par exemple, au Canada,
02:18:42 où il y a quand même du libre-échange,
02:18:44 mais il y a des mécanismes,
02:18:47 par exemple, de gestion de l'offre,
02:18:48 où on va s'occuper, on va s'attarder
02:18:50 à la détermination de certains prix
02:18:53 dans certaines filiales pour s'assurer
02:18:55 que les agriculteurs, les producteurs
02:18:57 aient un prix décent, un prix minimum,
02:19:00 qui leur permette, justement,
02:19:02 de couvrir tous leurs frais de production
02:19:04 et aussi de pouvoir vivre dignement
02:19:06 de leur travail.
02:19:07 Et en ce moment, on voit que c'est complètement évacué.
02:19:09 On n'a pas réglé ce problème-là.
02:19:11 On parle d'égalisme, on parle de contrôle,
02:19:13 mais on ne règle pas le problème de fond
02:19:15 pour plusieurs filières en agriculture.
02:19:17 - Benoborda, peut-être sur l'agriculture encore,
02:19:19 sur la... Pas de surtransposition, il a dit,
02:19:22 mais ça, il faut que la surtransposition,
02:19:23 elle est de notre faite.
02:19:25 - Elle est de notre faite. - On est parfois
02:19:26 plus royaliste que le roi en matière de normes.
02:19:29 - Elle est du fait de l'Assemblée.
02:19:30 L'Assemblée, on l'a dit, surtranspose trop.
02:19:32 On a une suradministration, et c'est pour ça.
02:19:35 Et il l'a très bien dit.
02:19:37 Il faut à la fois qu'à l'échelon des départements,
02:19:38 avec les préfets, on voit ce qu'on peut accélérer,
02:19:40 ce qu'on peut améliorer, ce qu'on peut diminuer
02:19:43 comme contraintes. On sait, il y a trop de contraintes.
02:19:45 Et à l'échelon national également,
02:19:48 et c'est ce que j'ai dit,
02:19:49 c'est que l'agriculture, elle est diversifiée.
02:19:51 Il y a des écarts de revenus partout.
02:19:53 Les productions ne sont pas les mêmes.
02:19:54 La viticulture en Côte d'Or,
02:19:55 ce n'est pas la viticulture en Occitanie.
02:19:57 Je l'ai dit, il y a des difficultés sur l'élevage.
02:20:00 Il faut redonner des perspectives et de l'attractivité
02:20:02 pour les métiers de l'élevage.
02:20:04 Mais il a dit quelque chose d'important,
02:20:05 Gabriel Attaye, il a parlé d'exception agricole.
02:20:08 Et c'est ça aussi une des revendications,
02:20:10 c'est que dans l'exception agricole,
02:20:11 on a par exemple des problématiques
02:20:13 sur des autorisations, des dérogations
02:20:15 sur des produits phytosanitaires
02:20:16 dont on a besoin, dont les agriculteurs ont besoin.
02:20:18 Je cite un exemple, chez moi, la moutarde.
02:20:20 Il n'y a plus qu'un produit phytosanitaire
02:20:21 pour la protéger d'un insecte.
02:20:23 Si on perd cette autorisation-là,
02:20:24 on perd la filière moutarde.
02:20:26 C'est la même chose pour la production de cerises,
02:20:27 on en a parlé, et c'est la même chose
02:20:29 pour d'autres productions.
02:20:30 Et il faut que, là, on ait une acceptation,
02:20:32 et je sais qu'il va dans ce sens-là,
02:20:34 de dérogation pour ces exceptions importantes.
02:20:36 Sur le glyphosate, par exemple,
02:20:37 est-ce qu'on a piché par excès de zèle
02:20:39 toutes ces années ?
02:20:40 Mais je crois que oui, tout à fait.
02:20:42 Alors que finalement, quand on les a dit,
02:20:44 les études scientifiques nous ont dit que...
02:20:45 Bien évidemment, bien sûr, on l'a fait par idéologie,
02:20:48 sous l'influence notamment des écologistes
02:20:50 au Parlement européen.
02:20:51 Mais si on veut une exception agriculturelle,
02:20:53 comme le propose M. Attal, d'ailleurs,
02:20:57 c'est une idée que nous promouvions
02:21:00 depuis déjà plusieurs mois,
02:21:02 c'est bien, mais à ce moment-là, sortons,
02:21:03 créons un moratoire sur les traités des régions
02:21:05 et sortons l'agriculture de tous les traités
02:21:07 de libre-échange, puisque on ne peut pas demander
02:21:08 aux Allemands d'aller négocier, en quelque sorte,
02:21:12 l'importation des produits agricoles en France,
02:21:15 qui viennent inonder nos marchés
02:21:16 et créer ces concurrences illoyales,
02:21:17 et que les Allemands, eux, en contrepartie,
02:21:19 puissent aller vendre leurs produits,
02:21:21 notamment automobiles.
02:21:22 Mais vous parliez tout à l'heure
02:21:24 de la déclaration de Grébel-Attal
02:21:26 sur la baisse des impôts.
02:21:28 Mais quel mensonge !
02:21:30 - Ils ne vont pas louer 2 milliards
02:21:32 à baisser les impôts ?
02:21:34 - Ils parlent de la suppression de la taxe d'habitation,
02:21:35 de la baisse de certaines classes d'impôts.
02:21:37 Très bien, mais est-ce qu'on peut parler, en fait,
02:21:40 de la totalité, de l'assiette des prélèvements fiscaux ?
02:21:43 47,3 % du PIB.
02:21:45 C'est-à-dire que les prélèvements fiscaux
02:21:48 ont augmenté en France.
02:21:49 Aujourd'hui, les Français payent plus.
02:21:51 Pourquoi ? Parce qu'il y a la taxe frontière
02:21:53 qui a explosé, parce que le carburant a explosé,
02:21:55 parce que l'alimentaire a explosé,
02:21:56 parce que l'électricité...
02:21:57 La première décision que M. Attal prend,
02:21:59 c'est une augmentation de l'électricité de +10 %,
02:22:01 +43 % depuis la reconduction du mandat
02:22:04 de M. Emmanuel Macron.
02:22:06 En fait, les Français ont de moins en moins d'argent.
02:22:07 Il y a 10 millions de pauvres en France
02:22:10 qui vivent avec moins de 1 000 euros par mois.
02:22:11 Et Jolie Gabriela nous dit
02:22:13 "Super, on a baissé les impôts."
02:22:14 - Votre grande affaire, c'est la suppression de la TVA
02:22:18 sur 100 %...
02:22:19 - Mais c'est une des décisions,
02:22:20 c'est de baisser la TVA à 5,5 %
02:22:22 pour les produits premiers à assister.
02:22:23 Vous savez, l'Espagne a baissé à 0 %
02:22:25 les produits alimentaires.
02:22:26 Eh bien, ils ont une croissance aujourd'hui de +2,5 %.
02:22:28 La France a une croissance de 0,8 %.
02:22:30 Eh bien, écoutez, on peut le faire,
02:22:31 à condition d'avoir envie de mettre le poing sur la table,
02:22:34 d'aller à Bruxelles et de négocier les choses,
02:22:36 à condition d'avoir envie de défendre son peuple.
02:22:38 Emmanuel Macron a été élu, oui,
02:22:40 mais en revanche, il a perdu la majorité absolue
02:22:42 à l'Assemblée nationale.
02:22:43 Et il y a un groupe avec 80 000 députés
02:22:46 qui ont été élus sur des sujets très clairs
02:22:48 comme le pouvoir d'achat et l'immigration en insécurité.
02:22:50 Je n'ai rien entendu aujourd'hui
02:22:51 d'inspirer dans son discours
02:22:53 sur ce changement de majorité à l'Assemblée nationale.
02:22:56 C'est un mépris pour beaucoup d'électeurs
02:22:57 et des millions de Français.
02:22:59 - Il nous reste quelques minutes, Caroline Pilastre,
02:23:00 sur la fiscalité.
02:23:02 Il y a des choses intéressantes.
02:23:03 Pour rebondir sur ce que vous disiez, 47 % de prélèvements,
02:23:05 je crois que c'est le record d'Europe.
02:23:06 - Exactement, championne du monde.
02:23:08 - Championne du monde, d'ailleurs.
02:23:09 - Évidemment, et le problème, c'est qu'on n'en sent pas,
02:23:12 on n'en voit pas la couleur, si je puis dire,
02:23:13 au niveau des services publics, de nos services de proximité.
02:23:16 En fait, on n'est pas dans un sentiment,
02:23:18 on est dans une réalité de déclin et de délitement.
02:23:20 Et là-dessus, je suis en totale contradiction avec M. Attal.
02:23:23 Il veut bien faire, certes,
02:23:25 mais il y a quand même un côté méthode Coué et déconnexion.
02:23:27 Quand on est citoyen lambda,
02:23:29 on voit tout ce qui se passe au quotidien.
02:23:31 Et effectivement, il y a une paupérisation des classes moyennes,
02:23:33 mais une fois de plus, c'est d'une banalité déconcertante,
02:23:36 ce que je suis en train de dire.
02:23:37 Moi, je souhaite, pour l'intérêt général,
02:23:39 évidemment, qu'ils mettent en avant, en pratique,
02:23:42 tout ce qu'ils ont proposé.
02:23:44 Mais pourquoi ne l'ont-ils pas fait, ces sept dernières années ?
02:23:46 Il reste encore un peu plus de trois ans.
02:23:48 Eh bien, espérons que ça aille dans le bon sens,
02:23:50 parce que franchement, on va droit dans le mur en France.
02:23:52 - Amaury Brelet, un dernier mot en vise de conclusion,
02:23:54 puis on va aller vers une réaction à l'Assemblée nationale.
02:23:56 - Oui, il faut en effet rappeler que ça fait depuis sept ans
02:23:58 qu'Emmanuel Macron était à l'Élysée et qu'il n'a absolument rien fait.
02:24:00 Et au-delà des mesures qui ont été annoncées,
02:24:02 il y a un vrai problème, c'est l'absence totale
02:24:03 de remise en cause de deux dogmes fondamentaux,
02:24:05 qui concernent notamment l'agriculture, mais aussi le reste.
02:24:08 C'est l'État-providence, avec son cortège de normes,
02:24:11 de réglementations.
02:24:12 Il a annoncé dix mesures de simplification,
02:24:13 mais on sait très bien qu'elles seront enterrées
02:24:15 par la bureaucratie française.
02:24:16 Ça fait sept ans qu'il annonce des chocs de simplification
02:24:18 tous les ans, et rien ne bouge, rien ne change.
02:24:20 Et puis, il y a aussi la remise en cause
02:24:22 de cette philosophie pro-business, à la fois schizophrène,
02:24:25 pro-business et décroissante de l'Union européenne,
02:24:28 qui se soumet à la concurrence déloyale
02:24:30 de tous les pays du monde, et qui aussi milite
02:24:33 et qui retranscrit dans ses textes une vision totalement décroissante
02:24:36 et directement tirée de la vision écologiste radicale,
02:24:40 et qui impose ça à l'Europe.
02:24:41 Il nous reste deux minutes.
02:24:43 Je vais peut-être vous remercier,
02:24:44 parce que je n'aurai pas l'occasion de revenir
02:24:45 forcément très longtemps sur ce plateau.
02:24:47 On va rejoindre l'Assemblée nationale,
02:24:48 parce qu'on a beaucoup de réactions à chaud.
02:24:49 On a entendu tout à l'heure ce qu'on appelle un micro-tendu
02:24:51 dans le jargon journalistique avec Mathilde Panot.
02:24:54 Et nous sommes en direct, et il est équipé
02:24:56 par les soins de CNews, avec Laurent Jacobelli,
02:24:59 député du Rassemblement national.
02:25:02 Merci beaucoup d'être avec nous cet après-midi.
02:25:05 Un mot peut-être assez rapide sur la teneur du discours,
02:25:07 et puis après, j'aurai une question un petit peu plus précise
02:25:10 sur la technique et la stratégie de l'hémicycle
02:25:14 vis-à-vis de Gabriel Attal.
02:25:16 En l'occurrence, une question sur le vote de défiance
02:25:18 proposé par Mathilde Panot.
02:25:20 -Oui, bonjour.
02:25:24 On n'en attendait rien et on n'a pas été déçus.
02:25:26 Le Premier ministre a eu une logue rouée assez longue,
02:25:30 avec très peu de mesures concrètes,
02:25:31 et en tout cas pas d'objectifs précis pour la France.
02:25:34 Vous savez, il avait le choix entre deux chemins,
02:25:36 le Premier ministre, soit une logique de rupture
02:25:39 avec la politique depuis maintenant six ans
02:25:41 d'Emmanuel Macron, qui nous amène dans le mur,
02:25:43 soit rentrer dans les pas du maître
02:25:45 et être finalement un clone d'Emmanuel Macron.
02:25:47 On a compris que c'était la 2e version qui était la sienne.
02:25:50 Il a expliqué qu'ils avaient tout réussi.
02:25:52 L'immigration, il l'avait endiguée,
02:25:53 les chiffres montrent le contraire.
02:25:55 Pareil pour la sécurité.
02:25:56 Il a parlé du pouvoir d'achat qu'ils avaient protégé,
02:26:00 alors que les Français ne peuvent plus finir la fin de mois.
02:26:02 Bref, il a baigné dans l'autosatisfaction,
02:26:04 comme si tout allait bien.
02:26:06 Je tiens à saluer aussi tous les agriculteurs
02:26:08 qui sont aujourd'hui sur les routes,
02:26:10 parce qu'il n'a pas eu un seul mot de compassion envers eux.
02:26:13 Pas de mesures précises pour améliorer leur quotidien
02:26:16 et pour rendre leur vie plus facile
02:26:19 et leur permettre de vivre de leur travail.
02:26:21 Un Premier ministre plus corsole, complètement en orbite.
02:26:24 -Alors, une dernière question.
02:26:26 Sur le vote de défiance, vous allez en parler avec Marine Le Pen.
02:26:28 Comment ça s'est passé ?
02:26:30 -On a écouté le Premier ministre.
02:26:32 On va maintenant se réunir.
02:26:33 On n'est pas à l'abri, d'ailleurs, que l'on dépose nous-mêmes
02:26:36 une motion. On va se réunir et on va étudier ça.
02:26:38 En tout cas, clairement, nous ne sommes pas satisfaits,
02:26:41 même si nous n'avions pas d'illusions,
02:26:43 par le discours du Premier ministre.
02:26:44 -Merci beaucoup, Laurent Jacobilli.
02:26:46 On est un peu prêts par le temps.
02:26:47 Dans un instant, le début de "Punchline", Laurence Ferrari.
02:26:50 Merci à tous d'avoir participé à cette émission, à ce débrief.
02:26:52 Et évidemment, on continue d'en parler très largement
02:26:55 dans "Punchline". Laurence Ferrari, à suivre.
02:26:57 Je vous retrouve demain dès 14h sur ce même plateau.
02:26:59 Excellente fin de soirée sur Notre-Dame.
02:27:02 ♪ ♪ ♪