Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00Donc je pense que ces aides aux entreprises, elles n'ont pas toujours été fléchées de manière pertinente.
00:00:04Il y a beaucoup d'aides aux entreprises qui ont été versées, qui ont servi à donner des dividendes.
00:00:07Fois 7, depuis 7 ans, c'est fois 2 les dividendes, multipliés par 2.
00:00:11Donc il y a quand même beaucoup d'aides qui ont servi à donner des dividendes.
00:00:13Moi je voudrais des aides aux entreprises qui servent à investir, à réindustrialiser, créer de l'emploi et créer de l'exportation.
00:00:19Un dernier mot quand même, on va refaire un petit peu de politique au-delà du budget.
00:00:22Johan, on va résumer peut-être les choses et puis après recueillir la réaction de notre député PS.
00:00:27J'adore réagir à ce que dit Johan.
00:00:30Tu ne sais pas si moi j'ai renu ou pas.
00:00:34La motion que vous allez déposer dans un second temps sur le plan des valeurs,
00:00:39parce que vous êtes colère après les propos sur la submersion migratoire,
00:00:43c'est un gage qui est donné pour tenter de revenir un peu dans le giron de LFI quand il le faudra, c'est ça ?
00:00:49C'est pour se racheter une conduite un peu ?
00:00:51C'est sans doute difficilement compréhensible par ceux qui nous regardent.
00:00:54Effectivement le PS ne vote pas la motion de censure aujourd'hui déposée par la France Insoumise,
00:00:58mais va déposer sa propre motion de censure sur un mot, ce terme de submersion à submersion migratoire.
00:01:03Pourquoi est-ce qu'ils font cela ?
00:01:05Pour montrer qu'ils sont véritablement ancrés dans l'opposition,
00:01:07pour montrer que ça n'est pas parce qu'ils ne censurent pas le gouvernement
00:01:10et donc qu'ils permettent au budget de passer qu'ils ne font pas partie de l'opposition.
00:01:14D'ailleurs la France Insoumise n'a de cesse de dire depuis quelques jours maintenant
00:01:17que le Parti Socialiste ça y est aurait rejoint la Macronie, qu'il serait dans la majorité,
00:01:21qu'ils sont les supplétifs d'Emmanuel Macron.
00:01:23Non, la réalité c'est que ça n'est pas le cas.
00:01:25C'est la France Insoumise qui tente de le faire croire pour des raisons électorales naturellement.
00:01:28Donc ils veulent donner des gages à leur électorat,
00:01:31aussi montrer qu'ils sont véritablement ancrés dans l'opposition,
00:01:34donc ça n'est pas complètement illogique.
00:01:36Ensuite qu'ils le fassent sur ce terme-là, sur le terme de submersion,
00:01:39là de ce point de vue-là j'ai évidemment un désaccord.
00:01:41Vous qui adorez réagir à ce propos, est-ce qu'effectivement le motif n'était pas un peu futile ?
00:01:46Alors, déjà je suis assez d'accord avec Johan sur le fait qu'on souhaite réaffirmer,
00:01:52puisque on est accusé d'avoir rejoint ou soutenu Bayrou, qu'on est dans l'opposition.
00:01:57Vous savez que la motion de censure, on n'a le droit d'en signer que trois dans l'année, en tant que parlementaires.
00:02:01C'est pas parce qu'on est dans l'opposition qu'on doit censurer tout et n'importe quoi tout le temps.
00:02:04Là on considérait que c'était dans l'intérêt de celles et ceux qui nous ont élus,
00:02:08dans l'intérêt des Français, dans l'intérêt des PME, dans l'intérêt des associations et des collectivités,
00:02:11que la France ait un budget.
00:02:13Pour autant, on souhaite, premièrement, sur le plan politique, vous voulez parler de politique,
00:02:17marquer notre opposition.
00:02:19Deuxièmement, vous savez, en France, il y a une majorité et une opposition à l'Assemblée.
00:02:25Là il y a trois blocs, mais il y a quand même une majorité à l'Assemblée qui s'est dégagée
00:02:28suite aux dernières élections, celle du Front Républicain.
00:02:30C'est-à-dire qu'il y a un certain nombre de partis, au-delà des différences,
00:02:33il y a des gens, vous vous rendez compte que Attal, Darmanin, Borne ont été élus,
00:02:38c'est-à-dire des désistements de gens de gauche pour qu'ils soient élus face à des RN.
00:02:40Et inversement, des gens de droite se sont désistés pour que des socialistes soient élus face à des RN,
00:02:45parce que considérer que leur vision de la société, où en gros, l'immigré serait responsable des finances publiques,
00:02:51de l'insécurité, et qu'il serait à stigmatiser, qu'il serait responsable de tous les maux de la société,
00:02:55ce n'est pas notre vision de la société.
00:02:58Je ne suis pas sûre que le Front Républicain soit aussi intact aujourd'hui,
00:03:00après tous les éternements et spectacles parfois déplorables.
00:03:03Contrairement à Michel Bernier, qui s'était tourné vers le RN, qui nous avait boudés,
00:03:06il n'a pris aucune de nos propositions.
00:03:08Là, Bayrou nous a parlé, il a écouté nos négociations sur le budget,
00:03:11et d'un seul coup, il fait un volte-face et il reprend la rhétorique de Rassemblement National.
00:03:14C'est pour lui rappeler ce que c'est que les valeurs de la République.
00:03:16D'accord. En tout cas, merci beaucoup d'avoir été là cet après-midi.
00:03:18Je vous en prie.
00:03:19Dans un instant, on va passer à un autre sujet.
00:03:20Je vais retourner à l'Assemblée.
00:03:21Juste pour le reprendre. Mais vous n'allez pas, de toute façon, vous n'avez pas besoin de parler.
00:03:24Je ne vais pas voter la motion, mais je vais écouter ce qu'il se dit quand même.
00:03:26Je ne savais pas que vous partiez, mais c'est vrai qu'à Villeneuve-Saint-Georges, cette semaine, ce week-end,
00:03:30il y a eu un Front Républicain inversé.
00:03:32C'est-à-dire que les citoyens de cette ville, malgré le soutien que vous avez apporté,
00:03:38indirectement, puisque vous avez dit qu'il fallait s'opposer aux droites,
00:03:40alors que, M. Boyard, vous avez foutu dehors de la liste, ou en tout cas, éliminé le PS et les Verts,
00:03:45les citoyens ont fait un Front Républicain inversé, cette fois-ci, face à LFI.
00:03:50Donc, attention quand même au mouvement.
00:03:52Vous avez dit six mois, l'eau a coulé. C'est vrai que ça peut recouler dans l'autre sens aussi.
00:03:55Il faut faire très attention.
00:03:56C'est vrai que là, pour le coup, il y a quand même un petit erreur, à mon avis.
00:03:58Merci beaucoup, en tout cas.
00:04:00On va quitter momentanément la politique pour revenir à cette affaire qui nous a évidemment tous choqués,
00:04:05qui nous interpelle beaucoup sur l'ultra-violence chez les jeunes,
00:04:08malheureusement qui se précise semaine après semaine, même jour après jour, au rythme où ça va.
00:04:12Juliette Sada nous est revenue pour nous parler de cet adolescent qui a été hospitalisé, grèvement blessé.
00:04:17Vous voyez la carte du collège où ça s'est produit, devant l'établissement.
00:04:21C'était hier.
00:04:22À la sortie des cours, il s'est fait violemment tabasser par un groupe de jeunes.
00:04:26Oui, exactement.
00:04:27Un mot d'abord sur son état de santé.
00:04:29Il semblerait être en amélioration.
00:04:31Il pourrait sortir de l'hôpital dès aujourd'hui.
00:04:33Mais en effet, sur le moment, il a été grièvement blessé,
00:04:35puisque roué de coups à la sortie de ce collège par un groupe de cinq personnes, cagoulées.
00:04:40Deux personnes ont été arrêtées et se trouvent actuellement toujours en garde à vue.
00:04:44Il s'agirait d'un mineur et d'un majeur.
00:04:47Les autres sont en cours d'identification.
00:04:49La victime a été grièvement blessée et transportée à l'hôpital.
00:04:53Il s'agirait d'un enfant, un jeune, âgé de 15 ans.
00:04:58Appelez ça un jeune, un enfant.
00:05:00Un troisième.
00:05:01Voilà, un troisième collégien d'origine turque.
00:05:05Ce sont aussi des informations qu'on nous a communiquées.
00:05:08Le rectorat a indiqué qu'aujourd'hui, une cellule psychologique avait été mise en place
00:05:14dans l'enceinte de l'établissement, même si les faits se sont déroulés
00:05:18auabord à proximité, à quelques centaines de mètres,
00:05:21en dehors de l'établissement et surtout en dehors du temps scolaire.
00:05:25Oui, on imagine qu'il l'attendait à la sortie et qu'il y avait une sorte de guet-apens
00:05:29qui avait été tendu.
00:05:31On va faire agir aussi Reda Bellah, qui est avec nous en direct, porte-parole d'Unité.
00:05:35Bonjour Reda.
00:05:37Évidemment, c'est une affaire qui nous interpelle et qui résonne aussi
00:05:40avec toutes les initiatives actuelles de nos politiques
00:05:44en ce qui concerne la justice des mineurs.
00:05:46La réponse pénale est apportée.
00:05:48On sait que Gérald Darmanin veut remettre sur le métier la justice des mineurs,
00:05:52tel que ça avait été insulté par Gabriel Attal il n'y a pas si longtemps d'ailleurs.
00:05:55Il est urgent d'agir là.
00:05:59Oui, je pense qu'il est urgent d'agir.
00:06:01Vous savez, on parle de cette affaire qui a eu lieu à 17h hier.
00:06:05Il y a aussi une affaire à 16h qui est quasiment similaire,
00:06:09sauf qu'il y a un des jeunes qui a fait usage d'un couteau.
00:06:11C'est sur le lycée Saint-Gabriel rue Lisette, dans les Hauts-de-Seine à Bagneux,
00:06:16où vous avez deux individus également qui ont été interpellés.
00:06:19Un de ces individus avait mis un coup de couteau à un jeune dans ce lycée.
00:06:25Donc à une heure d'intervalle, en région parisienne, vous avez des violences.
00:06:29Et c'est toujours des violences qui sont commises par des mineurs.
00:06:32Et ce que je constate, moi, le côté positif, c'est que nous les policiers,
00:06:35que ce soit dans le cadre de ces deux affaires, on a deux interpellations.
00:06:39C'est-à-dire que la police, aujourd'hui, le constat est là.
00:06:42Elle est réactive, elle interpelle, elle fait des enquêtes.
00:06:45Des fois, elle interpelle même en flagrant délit.
00:06:47Elle est efficace.
00:06:48Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, le policier, ce qu'il pose comme question,
00:06:52c'est à quoi ça sert d'être efficace
00:06:54si derrière, automatiquement, on remet ces jeunes dehors
00:06:57et qu'ils ne sont pas soit mis en prison, soit mis dans des centres d'éducation fermés.
00:07:04Mais en tout cas, nous, ça nous complique la tâche chaque jour.
00:07:08Donc des peines courtes, mais immédiates.
00:07:12Et il faut arrêter avec la mensuétude des juges.
00:07:15C'est ce que vous nous dites, en somme.
00:07:17Oui, il faut...
00:07:19Vous savez, la victime, elle n'a jamais une chance ou une deuxième chance.
00:07:25L'auteur, en France, qu'il soit mineur ou majeur,
00:07:28il a toujours une chance, une deuxième chance, une troisième chance, une quatrième chance.
00:07:32Et je pense qu'il faut inverser la tendance complètement.
00:07:34Il faut qu'on soit beaucoup, beaucoup, beaucoup plus ferme.
00:07:37Je pense que le rôle de la justice, pour moi, en tout cas, en tant que policier,
00:07:41et le rôle du policier, c'est de protéger les citoyens sur le sol français.
00:07:45Aujourd'hui, le constat, il faut qu'il soit clair, on n'y arrive pas.
00:07:49Je ne dis pas que nous, les policiers, on n'y arrive pas.
00:07:51Je ne vais pas que prêcher pour ma paroisse.
00:07:53Mais aujourd'hui, sur ces deux affaires, on interpelle en moins de 24 heures.
00:07:57On met en disposition de la justice dans quelques jours.
00:08:00Mais en tout cas, derrière, le problème, c'est qu'on est confronté à ces mêmes individus
00:08:05quelques jours ou quelques semaines plus tard.
00:08:07Il y a une autre affaire concomitante, pratiquement, dont on va d'ailleurs parler dans un instant.
00:08:12C'est celle de Bagneux.
00:08:14C'est un autre drame où un lycéen a été poignardé dans la cour de l'établissement scolaire.
00:08:18Même pas aux abords ou dans le périmètre scolaire, mais dans l'enceinte même de l'établissement.
00:08:24Ce qui veut dire que c'est même plus sanctuarisé aujourd'hui contre la violence.
00:08:28Est-ce que vous, vous faites partie de ceux qui déplorent le fait qu'on ne communique pas plus
00:08:33sur le nombre d'attaques au couteau ?
00:08:35On sait que depuis 4 ans, 5 ans maintenant, avec Edouard Philippe, on a mis fin à ces statistiques.
00:08:40Il faudrait y revenir pour qu'on ait quand même un panorama un peu plus complet.
00:08:43Et que peut-être les magistrats prennent la mesure du problème ?
00:08:47Oui, je pense qu'il faut le faire aussi pour les home-jacking.
00:08:50Parce qu'aujourd'hui, on ne fait pas la distinction entre une attaque au couteau, une agression,
00:08:54ou une bagarre dans le cadre d'une rixe, ou des voiles de violence avec un couteau,
00:08:59ou dans les home-jacking ou cambriolages.
00:09:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on avait des statistiques, ils étaient beaucoup plus détaillées.
00:09:04Mais je pense que ça n'arrangerait pas beaucoup certains politiques.
00:09:07Et je pense que c'est peut-être pour ça aussi qu'on ne veut pas sortir la chose.
00:09:11Au passage, je vous remercie, vous CNews, de parler régulièrement de ce fait-là.
00:09:15Parce que plus ça va, plus on se rend compte, les gens se rendent compte en tout cas,
00:09:19que la violence, elle est là, elle est omniprésente.
00:09:22Les actes de violence augmentent.
00:09:24Pas forcément le nombre de faits, mais en tout cas les actes de violence.
00:09:27On constate sur le terrain que les jeunes sont de plus en plus violents.
00:09:31Et que la réponse pénale n'est pas au rendez-vous.
00:09:34Moi, ça me pose problème, donc je tenais à vous remercier.
00:09:37Parce qu'il faut que les gens se rendent compte.
00:09:39Alors oui, c'est vrai, c'est peut-être dur d'écouter tous les jours des mauvaises nouvelles.
00:09:44Mais voilà, l'exemple, il est là, Bagneux, 16h, Bobigny, 17h.
00:09:49Et je ne veux même pas parler de l'attaque à la préfecture de police.
00:09:53Donc vous avez trois affaires de la violence, des policiers qui sont toujours présents.
00:09:58Mais on constate que rien n'est fait.
00:10:01Merci beaucoup, Aurélien Bellage, pour votre réaction cet après-midi.
00:10:05Je sais que c'est cette occasion de présenter aussi nos deux nouveaux invités qui nous ont rejoints.
00:10:10Bonjour Florence Berthoud, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:10:13Je rappelle que vous êtes la maire du 5e arrondissement de Paris, maire horizon pour votre famille politique.
00:10:18Et bonjour à vous, Brice Socol, vous êtes politologue et vous êtes aussi l'auteur, co-auteur d'un ouvrage
00:10:24dont je trouve le titre et même le sous-titre résonnent beaucoup pour l'actualité qui nous intéresse aujourd'hui.
00:10:30Parlons-nous tous la même langue, comment les imaginaires transforment la France, parue aux éditions de l'Aube.
00:10:37C'est tout un programme, peut-être que vous aurez l'occasion de nous en dire un mot.
00:10:41Florence Berthoud, j'aimerais qu'on revienne aussi à deux.
00:10:43Puisqu'on parle statistique, on a appris, tout cela est lié bien évidemment,
00:10:46qu'il y avait eu à l'échelle de l'année 2024 17 RICs pour la seule ville de Paris, pour la capitale.
00:10:52Est-ce que vous, en tant que maire d'arrondissement, vous y avez été confronté ?
00:10:55Est-ce qu'il y a une recrudescence en la matière ? Est-ce que c'est quelque chose que vous constatez ?
00:10:59Il y a deux phénomènes qui ne sont pas tout à fait de même nature,
00:11:01même si tout cela fait partie de cet espèce de climat de violence qui augmente,
00:11:05qui n'est que le reflet d'ailleurs, ce n'est pas une excuse, mais qui est le reflet de la société,
00:11:09aussi du comportement politique, qui ne donne pas l'exemple, et d'adultes.
00:11:15Il y a ce qui se passe, le policier le disait très bien, ce qui se passe en dehors de l'école.
00:11:20Alors, on a vu ce drame épouvantable récemment du petit Ilan.
00:11:26C'est en dehors, c'est devant, ça ne veut pas dire que l'école n'est pas concernée.
00:11:31Et puis, il y a de la violence à l'intérieur.
00:11:33Alors, vous parliez des attaques au couteau.
00:11:36J'ai été confrontée récemment, comme maire, à un acte de violence dans une cour de récréation
00:11:42qui aurait pu dégénérer.
00:11:44Je ne suis pas sûre que les statistiques...
00:11:47Ce n'est pas pour mettre un grand mouchoir à carreaux.
00:11:49Moi, je ne suis pas partisane des grands mouchoirs à carreaux.
00:11:51Vous n'êtes pas sûre que ça nous éclaire plus que ça ?
00:11:53Ce que je veux dire, ce n'est pas les stats qui font qu'on va lutter.
00:11:56Il faut prendre les mesures appropriées.
00:11:58Par exemple, vous avez des enfants qui sont violents dans les écoles,
00:12:02qui ont été repérés.
00:12:03Il y a une obligation de scolariser.
00:12:05Or, aujourd'hui, s'ils ne sont pas, par exemple, reconnus MDPH, c'est-à-dire avec un handicap,
00:12:10vous ne pouvez pas mettre quelqu'un qui va être à leur côté en permanence.
00:12:14Donc, il faut mettre une espèce de système parallèle,
00:12:17et sur les temps périscolaires,
00:12:19et sur les temps scolaires,
00:12:21pour les mettre quasi à l'isolement.
00:12:23Donc, on manque, aujourd'hui, cruellement aussi,
00:12:26de structures adaptées pour être aux côtés de ces enfants-là,
00:12:31les accueillir et faire baisser la violence.
00:12:34Parce qu'un enfant qui a 10 ans, vous n'allez pas le faire comparer devant un juge.
00:12:38Oui, mais là, 10 ans, on parle d'un cas extrême.
00:12:40Ce jeune de 15-16 ans...
00:12:42Non, mais moi, je vous parle des deux sujets.
00:12:44Parce qu'après, ceux-là, on va les retrouver dans la rue.
00:12:46D'accord, j'entends.
00:12:47Brice Socol, en tant que politologue,
00:12:50quel regard vous portez sur la recrudescence du phénomène ?
00:12:53Est-ce qu'il faut l'imputer à une ultraviolence générationnelle
00:12:57qui n'a plus de notion de vie et de mort,
00:13:00si on prend l'aspect sous son angle un peu plus philosophique ?
00:13:03Je pense qu'il faut prendre l'aspect sous un angle assez global.
00:13:06Dans l'ouvrage que nous avons réalisé, l'étude IFOP,
00:13:09les Français sont très, très critiques sur l'école.
00:13:14Quand je dis sur l'école, parce que l'école est le réceptacle
00:13:17de la société française.
00:13:19L'école sur le niveau de l'école, sur l'encadrement,
00:13:22mais aussi sur les atteintes à la laïcité,
00:13:24mais aussi sur les violences à l'école.
00:13:26Ça, c'est un vrai sujet, et les Français nous disent
00:13:28que l'école devrait être la première priorité de nos politiques.
00:13:31Ils sont très, très durs à l'égard des politiques nationaux
00:13:33sur cet aspect-là.
00:13:35Après, sur les jeunes, j'ai un mère qui m'a dit la semaine dernière,
00:13:38je trouve une très belle expression,
00:13:40il m'a dit, mais qu'est-ce que tu fais des orphelins de 16 heures ?
00:13:43C'est quoi les orphelins de 16 heures ?
00:13:45Ce sont ces gamins livrés à eux-mêmes,
00:13:48dont les parents ou la maman souvent isolée et femme de ménage,
00:13:51elle travaille, elle se lève à 6h du matin,
00:13:54elle prépare le petit déjeuner, elle part,
00:13:56le gamin n'est pas là, il part tout seul à l'école,
00:13:58elle revient à la maison, elle fait le goûter,
00:14:00le gamin revient à 16h, il est tout seul.
00:14:02Et là, le vrai sujet, me dit le maire,
00:14:04c'est notre rapport, nous, en tant qu'élus,
00:14:06avec l'éducation nationale.
00:14:08J'essaie de mettre en place des associations du périscolaire
00:14:10avec les parents et avec l'éducation nationale.
00:14:13Mais attendez, il y a quelque chose qu'ils appellent l'étude.
00:14:15Moi, j'ai des enfants scolarisés, même en primaire,
00:14:17l'étude, c'est jusqu'à 18h, ça ne s'arrête pas à 16h.
00:14:19Pour les gamins qui ont 9 ans, 10 ans, 11 ans,
00:14:21ça commence là en fait, très souvent.
00:14:24Et il me dit, j'ai du mal à négocier avec les écoles
00:14:27parce qu'ils ne veulent pas prendre en charge
00:14:29une partie de ce soutien.
00:14:31C'est moi qui le fais de manière...
00:14:33Je reviens vers vous, mais c'est quelque chose
00:14:35que vous avez vérifié à votre chef de maire ?
00:14:38Une forme de déshérence des enfants ?
00:14:41Ça dépend, mais il y a quand même beaucoup qui est fait
00:14:44sur le périscolaire.
00:14:46Attention à ne pas tout demander non plus à l'école.
00:14:49Moi, je travaille vraiment au quotidien
00:14:51avec des directeurs d'école, des professeurs.
00:14:53Il faut dire avec franchise aussi que les parents
00:14:57ont, nous avons, de plus en plus d'attentes
00:15:01à l'endroit de l'école.
00:15:03On demande tout à l'école.
00:15:05J'ai compris, en arrivant à votre émission,
00:15:07j'étais en train de gérer des questions
00:15:09de cantine scolaire.
00:15:10On demande à servir des repas
00:15:13qui vont être des repas où il n'y a pas de viande,
00:15:15etc.
00:15:17Il faut prendre du temps pour expliquer.
00:15:20Dans cette école-là,
00:15:22toutes les difficultés de la société,
00:15:25on les retrouve.
00:15:27Et on les retrouve sur tous les sujets.
00:15:29Ça va être l'éducation sexuelle,
00:15:30ça va être les questions de genre.
00:15:32Vous avez besoin d'avoir affaire à des cas particuliers.
00:15:34Les parents arrivent avec, de plus en plus,
00:15:37des injonctions contradictoires.
00:15:40Il faut le dire aussi avec franchise.
00:15:42Et on a des professeurs qui,
00:15:44même extrêmement engagés,
00:15:46sont exténués au bout de quelques années de carrière.
00:15:49Très intéressant.
00:15:50Mais j'aimerais aussi qu'on parle de l'aspect judiciaire.
00:15:52Évidemment, je le disais tout à l'heure,
00:15:54et on va évoquer à nouveau l'affaire de Bagneux,
00:15:57Caroline et Jean-Christophe,
00:15:59la justice pénale,
00:16:01la réponse pénale pour les 16 ans et plus,
00:16:04entre 16 et 18 ans.
00:16:05Est-ce qu'il faut la réformer ?
00:16:07Est-ce qu'il faut en effet faire en sorte
00:16:09que l'excuse de minorité devienne l'exception
00:16:12plutôt que la norme aujourd'hui ?
00:16:14Et changer complètement notre logiciel,
00:16:16considérant que cette génération d'ados,
00:16:18elle agrandit plus vite que les autres.
00:16:20Selon moi, les deux, mon capitaine.
00:16:22Et d'ailleurs, dans toutes les enquêtes,
00:16:24quelle que soit la sensibilité,
00:16:25de manière transpartisane,
00:16:26c'est ce que réclament les Français.
00:16:28Puisque la génération des ados ou pré-ados,
00:16:31qui n'existe même plus,
00:16:32maintenant on vous dit ados ou jeunes adultes,
00:16:34est forcément plus violente que les nôtres.
00:16:37Alors on peut trouver plein de paramètres
00:16:40qui justifient ça,
00:16:41mais moi je pars du principe
00:16:42qu'à la base, il y a l'éducation.
00:16:44Et vous le disiez, madame Berthoud,
00:16:46vous ne pouvez pas tout faire
00:16:47quand vous êtes professeur, enseignant,
00:16:49parce qu'on vous demande d'être nounou,
00:16:51d'être assistante sociale,
00:16:52donc d'éduquer, d'instruire,
00:16:54ça n'est pas votre rôle exactement
00:16:56dans cette polyvalence.
00:16:58Donc moi je veux bien qu'il y ait des choses
00:17:00qu'on incombe à l'éducation nationale
00:17:02comme au régalien et à l'État,
00:17:04en règle générale,
00:17:05mais les parents sont là pour éduquer.
00:17:07Vous décidez de faire des enfants,
00:17:09donc vous êtes responsable,
00:17:10même si c'est compliqué,
00:17:12et si vous avez des soucis,
00:17:13vous allez demander de l'aide.
00:17:14On est quand même dans un pays
00:17:15où il y a, et vous le savez bien,
00:17:17parce qu'on se connaît,
00:17:18beaucoup d'associations
00:17:19qui œuvrent justement pour tendre la main
00:17:22à des familles qui sont en difficulté.
00:17:24On en revient aussi à la notion
00:17:25d'autorité parentale.
00:17:26Bien sûr, c'est la base.
00:17:28Sachant que le placement en foyer,
00:17:30ce n'est pas toujours la panacée non plus.
00:17:32Il y a parfois des placements abusifs
00:17:33aussi qu'ils ont faits,
00:17:34qui sont faits, moi j'en ai eu 20.
00:17:36Ce n'est pas forcément ça.
00:17:37Alors Jean-Christophe,
00:17:38et puis je reviens vers vous.
00:17:39On est face à quelque chose
00:17:40qu'il faut regarder vraiment en face
00:17:42et qu'on ne regarde pas assez en face
00:17:43depuis trop longtemps.
00:17:45C'est-à-dire que pendant longtemps,
00:17:46ça ne date pas de cette prise dans la République,
00:17:49ça ne date pas de ce gouvernement-là.
00:17:51On a oublié de regarder
00:17:52ce qui était en train de se passer
00:17:53devant nos yeux.
00:17:54Devant nos yeux, il se passait quoi ?
00:17:55Il se passait le fait que dans des territoires,
00:17:57pas forcément le cinquième arrondissement de Paris,
00:17:59pas le troisième où j'habite,
00:18:00mais d'autres territoires,
00:18:01qu'on soit au-delà des villes,
00:18:03parfois même dans la ruralité,
00:18:05il y a des espaces où
00:18:06il n'y a pas de services publics,
00:18:07il n'y a plus de capacités associatives
00:18:10dont on parlait tout à l'heure.
00:18:11Et puis surtout,
00:18:12il y a une génération de jeunes
00:18:13qui vivent dehors.
00:18:14Vous l'avez dit,
00:18:15les orphelins de 16 heures,
00:18:16les orphelins de 14 heures,
00:18:17parfois ils ne vont plus à l'école,
00:18:18parfois ainsi de suite.
00:18:19Et donc, on a une réalité d'éducation
00:18:21de cette jeunesse
00:18:22qui se fait par la rue, par la rue.
00:18:24Et il faut le regarder comme tel.
00:18:26Elle se fait par la rue,
00:18:27pas par les parents
00:18:28parce que les parents ne sont plus là.
00:18:29Alors, soit ils sont seuls,
00:18:30ils n'y arrivent plus, bien sûr.
00:18:31Soit ils sont deux, puis ils s'en fichent.
00:18:32Ce n'est plus le sujet.
00:18:34Le sujet, c'est de faire face
00:18:35à une masse aujourd'hui de jeunes gens
00:18:37qui, pour eux-mêmes,
00:18:38pour eux-mêmes d'abord,
00:18:39et pour nous ensuite collectivement
00:18:41en tant que société,
00:18:42eh bien, sont une difficulté,
00:18:44une vraie difficulté.
00:18:45Donc, il faut regarder en face.
00:18:46Qu'est-ce qu'on n'a pas ?
00:18:47On n'a pas ce qui se passe
00:18:49en dehors de l'école
00:18:50jusqu'au moment où ils vont commettre
00:18:51un crime qui va faire
00:18:52qu'on va les envoyer en prison.
00:18:53On n'a rien au milieu.
00:18:54On n'a rien qui fonctionne.
00:18:55On n'a pas les espaces intermédiaires
00:18:57ou dès la première incartade,
00:18:59ou en tout cas, on ne peut pas.
00:19:01On n'a rien inventé, si vous voulez.
00:19:02D'autres pays l'ont fait,
00:19:03parfois avec succès,
00:19:04parfois avec défaite.
00:19:05Mais la réalité, c'est que nous,
00:19:06on n'a rien inventé.
00:19:07Et donc, on a 5-6 ans, 5-6 ans,
00:19:10où là, pour le coup,
00:19:11on est dans le vide.
00:19:12Ce n'est même pas l'excuse de minorité
00:19:13ou je ne sais pas quoi.
00:19:14On est dans le vide sidéral.
00:19:15Ça donne quoi ?
00:19:16Ça donne la semaine dernière,
00:19:17pas dans le cinquième,
00:19:18mais dans le quatorzième,
00:19:19où il y a une dizaine de jours,
00:19:20un garçon qui ne s'est pas lardé.
00:19:21Et d'autres qui se font attaquer.
00:19:22Mais ce n'est pas dans une zone
00:19:23d'éducation prioritaire.
00:19:24C'est un vrai sujet.
00:19:256 ans.
00:19:266 ans dans lesquels il y a le vide.
00:19:27Le vide sidéral.
00:19:28Mais pardonnez-moi,
00:19:29ça ne s'est pas passé
00:19:30dans une zone d'éducation prioritaire.
00:19:31Ça ne s'est pas passé dans...
00:19:32Je connais bien le club, madame.
00:19:33Je connais exactement le sujet.
00:19:34Je connais même le garçon.
00:19:35Mais ce que je veux dire,
00:19:36c'est que c'est un sujet
00:19:37que vous avez globalement,
00:19:386 ans devant vous,
00:19:39qui ne sont pas traités
00:19:40ni en termes d'éducation,
00:19:41ni en termes d'instruction,
00:19:42aujourd'hui, dans beaucoup de cas,
00:19:43et encore moins en termes
00:19:44de réponses sécuritaires
00:19:45pour les accompagner eux-mêmes
00:19:46et pour accompagner la société.
00:19:47Quelques secondes.
00:19:48Une réponse,
00:19:49et puis on va élargir
00:19:50après le débat.
00:19:51Oui, je pense vraiment
00:19:52que le gros sujet
00:19:53qu'on ne veut pas regarder,
00:19:54parce qu'on ne veut pas le regarder,
00:19:55c'est aussi la question des parents
00:19:56qui doivent entrer dans l'école
00:19:57et il faut qu'on trouve quelque chose.
00:19:58Pour les associer,
00:19:59on ne pourra pas s'en sortir
00:20:00sans les parents.
00:20:01Et quand un enfant fait une faute,
00:20:02il y a ce qui s'appelle
00:20:03un conseil de discipline
00:20:04qui, par parenthèse,
00:20:05n'existe pas dans le primaire,
00:20:06quasiment pas dans le collège.
00:20:07Non, c'est difficile
00:20:08dans le primaire,
00:20:09d'accord, c'est difficile.
00:20:10Et je veux dire,
00:20:11on peut l'appeler différemment,
00:20:12il ne s'agit pas.
00:20:13Mais je pense qu'on devrait le faire.
00:20:14Ce n'est pas du tout anodin.
00:20:15C'est très juste.
00:20:16Et on les fait venir
00:20:17et on les fait venir
00:20:18et on les fait venir
00:20:19et on les fait venir
00:20:20et on les fait venir
00:20:21et on les fait venir
00:20:22et on les fait venir
00:20:23et on les fait venir
00:20:25Ce n'est pas du tout anodin.
00:20:26Ce n'est pas du tout anodin.
00:20:27C'est très juste.
00:20:28Et on les fait venir
00:20:29et on explique.
00:20:30On n'est pas là.
00:20:31Mais de grâce,
00:20:32car ce que vous dites est vrai
00:20:33pour les plus grands,
00:20:34mais il faut qu'on ait
00:20:35le sentiment plus jeune
00:20:36qu'on a fait.
00:20:37Plus jeune qu'on comprenne déjà
00:20:38la notion de sanction.
00:20:39Bien sûr.
00:20:40Parlons aussi de l'aspect
00:20:41qui fâche peut-être,
00:20:42mais je vais l'aborder
00:20:43et avec Johan
00:20:44pour lancer le débat
00:20:45et avec vous, Brice Socol.
00:20:46C'est l'aspect culturel
00:20:47de ce genre d'agression.
00:20:48On en parlait,
00:20:49il y a des espèces de rides,
00:20:50de guerres de territoire,
00:20:51de clans qui sont aussi liés
00:20:52à des codes d'honneur
00:20:53en fonction de son appartenance culturelle.
00:20:54C'est ce que disait
00:20:55François Pompoli tout à l'heure
00:20:56qui connaît bien
00:20:57la Seine-Saint-Denis, notamment.
00:20:58Oui, il prenait notamment
00:20:59l'exemple des Turcs
00:21:00et des personnes kurdes,
00:21:01mais d'origine kurde,
00:21:02qui peuvent s'affronter
00:21:03parfois de manière
00:21:04extrêmement violente
00:21:05dans les quartiers.
00:21:06Et effectivement,
00:21:07la communautarisation de la France
00:21:08aussi rend ce genre d'événement
00:21:09naturellement de plus en plus
00:21:10agressif.
00:21:11C'est-à-dire qu'il y a
00:21:12de plus en plus
00:21:13d'agressions
00:21:14dans les quartiers.
00:21:16aussi rend ce genre d'événement
00:21:17naturellement de plus en plus
00:21:18récurrent.
00:21:19En tout cas,
00:21:20c'est le risque.
00:21:21Mais moi,
00:21:22je suis convaincu d'une chose,
00:21:23parce que d'abord,
00:21:24j'écoute les spécialistes.
00:21:25Ça n'est pas du doigt mouillé.
00:21:26Tous les spécialistes disent
00:21:27qu'il faut que,
00:21:28lorsqu'on est jeune,
00:21:29qu'on commet
00:21:30un premier acte de délinquance,
00:21:31il y ait une réponse systématique
00:21:32et surtout immédiate.
00:21:33C'est-à-dire que
00:21:34la réponse judiciaire,
00:21:35elle arrive maintenant
00:21:36et pas dans six mois,
00:21:37pas dans un an
00:21:38ou pas dans un an et demi.
00:21:39Et moi,
00:21:40je suis convaincu
00:21:41qu'il y a une réponse
00:21:43Et la réforme voulue
00:21:44par Éric Dupond-Moretti
00:21:45qui consiste à séparer
00:21:46le jugement de la sanction
00:21:47est quelque chose
00:21:48d'absolument délirant.
00:21:49Et il est heureux
00:21:50que le gouvernement actuel
00:21:51souhaite revenir dessus.
00:21:52Parce qu'aujourd'hui,
00:21:53qu'est-ce qui se passe ?
00:21:54Si vous êtes mineur,
00:21:55vous comparaissez devant un juge,
00:21:56le juge va dire
00:21:57« vous êtes coupable »
00:21:58et ce n'est que six mois,
00:21:59neuf mois plus tard
00:22:00que vous connaîtrez la sanction.
00:22:01Quand vous y allez,
00:22:02parce que là,
00:22:03ils n'hésitaient pas
00:22:04à aller à leur convocation.
00:22:05Mais quand vous avez coupé
00:22:06le jugement,
00:22:07c'est que vous êtes coupable.
00:22:09Il faut procéder plus vite
00:22:10en toute chose.
00:22:11Il faut procéder
00:22:12absolument plus vite
00:22:13et là, je vous rejoins
00:22:14sur ce sujet.
00:22:15Sur le volet communautaire
00:22:16et identitaire,
00:22:17c'est une réalité.
00:22:18Et dans l'étude
00:22:19que nous avons menée,
00:22:20que ce soit dans l'urbain,
00:22:21dans le pur et l'urbain
00:22:22ou dans le rural,
00:22:23le phénomène est le même.
00:22:24C'est-à-dire,
00:22:25il y a huit ans,
00:22:26il n'y a pas eu
00:22:27un jugement,
00:22:28il n'y a pas eu
00:22:29une réforme,
00:22:30il n'y a pas eu
00:22:31une réforme,
00:22:32il n'y a pas eu
00:22:33un jugement,
00:22:34il n'y a pas eu
00:22:35une réforme,
00:22:36le phénomène est le même.
00:22:37C'est-à-dire,
00:22:38il y a un événement
00:22:39qui a frappé les Français,
00:22:40c'est l'affaire
00:22:41du petit Thomas à Crépole.
00:22:42Crépole,
00:22:43c'est l'entrée
00:22:44de l'insécurité
00:22:45dans la ruralité
00:22:46et dans les campagnes.
00:22:47Et donc,
00:22:48ce que je veux dire par là,
00:22:49c'est que ce phénomène
00:22:50de jeûne,
00:22:51de risque entre jeunes,
00:22:52communautaire ou pas communautaire,
00:22:55il intervient aujourd'hui
00:22:56sur l'ensemble
00:22:57du territoire national
00:22:58et n'est plus réservé
00:22:59comme il y a peut-être
00:23:00dix, quinze ans,
00:23:01vingt ans,
00:23:02dans des zones particulières.
00:23:03Donc, c'est vraiment
00:23:04un phénomène national
00:23:05qu'on retrouve
00:23:06dans la ruralité
00:23:07et ça a des conséquences politiques
00:23:08que l'on connaît aujourd'hui.
00:23:09C'est-à-dire,
00:23:10ce sentiment d'insécurité,
00:23:11il est pérenne
00:23:12dans l'ensemble
00:23:13de la société française,
00:23:14dans l'urbain,
00:23:15dans le périurbain
00:23:16et dans la ruralité,
00:23:17avec un sentiment
00:23:18encore plus fort
00:23:19parce que ça arrive
00:23:20de manière très violente
00:23:21et c'est nouveau
00:23:22dans la ruralité
00:23:23et Crépole,
00:23:24dans toutes les études
00:23:25que l'on a réalisées,
00:23:26est vraiment un événement
00:23:27dont la symbolique
00:23:28est très importante.
00:23:29Alors,
00:23:30le fait que géographiquement,
00:23:31effectivement,
00:23:32ce soit étendu,
00:23:33c'est tout à fait notable
00:23:34mais ça n'empêche pas
00:23:35que ce soit les mêmes facteurs
00:23:36qui soient à l'origine
00:23:37parce que géographiquement,
00:23:38aussi,
00:23:39l'aspect culturel
00:23:40s'est élargi,
00:23:41s'est étendu.
00:23:42Et l'autorité parentale,
00:23:43je reviens à ce que vous disiez,
00:23:44c'est essentiel.
00:23:45Là aussi,
00:23:46il devrait y avoir
00:23:47une responsabilité parentale.
00:23:48J'aimerais qu'on dise un mot
00:23:49aussi de l'affaire de Bagneux.
00:23:50Vous allez voir,
00:23:51tout est lié.
00:23:52C'est une autre illustration,
00:23:53évidemment,
00:23:54de ce thème
00:23:55dont on discute cet après-midi.
00:23:56Juliette Sadat,
00:23:57on va reparler
00:23:58de ce qui s'est passé
00:24:00a été poignardé dans la cour
00:24:01de son établissement scolaire.
00:24:02Alors, ok,
00:24:03il a deux ans de plus
00:24:04mais alors là,
00:24:05on est dans l'enceinte
00:24:06de l'établissement.
00:24:07C'est un autre camarade
00:24:08qui a été inscrit en BTS,
00:24:09je crois,
00:24:10qui était à l'origine des coups.
00:24:11Oui, c'est ça.
00:24:12Donc,
00:24:13les informations
00:24:14qui nous sont parvenues,
00:24:15elles nous proviennent
00:24:16du parquet de Nanterre
00:24:17puisqu'une enquête
00:24:18pour tentative de meurtre
00:24:19a été ouverte.
00:24:20Les faits se sont déroulés,
00:24:21vous l'avez dit,
00:24:22au beau milieu de la cour
00:24:23du lycée,
00:24:24dans un lycée privé
00:24:25de Bagneux,
00:24:26dans les Hauts-de-Seine.
00:24:27Selon les derniers éléments
00:24:28de l'enquête,
00:24:29donc,
00:24:30c'est une dispute
00:24:31qui a éclaté
00:24:32entre des élèves de 1ère
00:24:33et des élèves de BTS
00:24:34et c'est au cours
00:24:35de cette altercation
00:24:36que ce jeune homme
00:24:37de 17 ans
00:24:38a reçu
00:24:39plusieurs coups de couteau
00:24:40au niveau de l'abdomen.
00:24:41Il a été transféré
00:24:42à l'hôpital
00:24:43en urgence absolue
00:24:44avec pronostics vitals
00:24:45engagés.
00:24:46Les nouvelles de ce matin
00:24:47sont rassurantes
00:24:48quant à son état de santé
00:24:49et qui se serait
00:24:50lui aussi amélioré.
00:24:51D'ailleurs,
00:24:52il y a eu
00:24:53une enquête
00:24:54qui se serait
00:24:55lui aussi améliorée.
00:24:56Deux personnes
00:24:57ont été interpellées
00:24:58dont celle
00:24:59qui a porté
00:25:00les coups de couteau.
00:25:01Ce principal suspect,
00:25:02il serait majeur,
00:25:03il serait inscrit
00:25:04en BTS,
00:25:05il serait âgé
00:25:06de 20 ans.
00:25:07Il a été interpellé
00:25:08dans un hôpital
00:25:09du 14ème arrondissement
00:25:10de Paris.
00:25:11Ce matin,
00:25:12le préfet
00:25:13des Hauts-de-Seine
00:25:14et l'adjointe
00:25:15à la mairie
00:25:16de Bagneux
00:25:17se sont déplacés ce matin.
00:25:18Ils se sont rendus
00:25:19au chevet
00:25:20du personnel éducatif
00:25:21pour manifester
00:25:22leur soutien.
00:25:23Une enquête
00:25:24psychologique
00:25:25a été mise en place
00:25:26et enfin,
00:25:27le parquet
00:25:28n'a communiqué
00:25:29aucun détail
00:25:30sur le mobile
00:25:31de cette rixe.
00:25:32Merci déjà
00:25:33pour toutes ces précisions.
00:25:34Je vous propose
00:25:35d'écouter
00:25:36quelques témoignages
00:25:37de lycéens
00:25:38qu'on a pu recueillir
00:25:39sur place.
00:25:40Vers la récré
00:25:41de 16h,
00:25:42il s'est fait
00:25:43planter au couteau.
00:25:44Je n'étais pas là
00:25:45au début
00:25:46mais j'étais là
00:25:47à la fin
00:25:48quand il était au sol.
00:25:49Tout le monde aidait.
00:25:50Après,
00:25:51au camion,
00:25:52il a repéré
00:25:53du coup,
00:25:54les os.
00:25:55Le truc,
00:25:56c'est que c'est si soudain
00:25:57dans un établissement
00:25:58comme ça,
00:25:59c'est super grave.
00:26:00Il y a des enfants,
00:26:01des sixièmes,
00:26:02innocents,
00:26:03c'est là
00:26:04où les enfants
00:26:05jouent au foot.
00:26:06Ils ont eu cette scène-là
00:26:07et c'est assez grave.
00:26:08Une autre question
00:26:09corollaire
00:26:10de tout ça,
00:26:11c'est la responsabilisation
00:26:12ou pas
00:26:13des parents,
00:26:14y compris
00:26:15sur le plan
00:26:16financier et pécunier.
00:26:17Il y a débat.
00:26:18Je sais que vous êtes
00:26:19assez partagé
00:26:20sur la question
00:26:22taper les parents
00:26:23au portefeuille,
00:26:24comme on dit un peu
00:26:25trévialement,
00:26:26ça se suppose aussi
00:26:27de mettre en fragilité
00:26:28supplémentaire
00:26:29le reste de la famille
00:26:30et donc potentiellement
00:26:31de faire basculer
00:26:32d'autres enfants
00:26:33de la fratrie
00:26:34dans la délinquance.
00:26:35Ce sont des questions
00:26:36assez sensibles quand même.
00:26:37Effectivement,
00:26:38je suis assez mitigée
00:26:39parce que
00:26:40mon côté régalien ferme
00:26:41veut que naturellement
00:26:42en termes de bon sens
00:26:43je dise oui
00:26:44mais quand vous avez
00:26:45dans une fratrie
00:26:46des enfants,
00:26:47des élèves
00:26:48qui se conduisent correctement
00:26:49et qui ne sont pas
00:26:50comme leurs frères
00:26:51ou leurs soeurs,
00:26:52c'est eux qui vont en pâtir.
00:26:53Donc je suis toujours
00:26:54assez gênée,
00:26:55surtout quand on parle
00:26:56de familles en règle générale
00:26:57qui sont assez précaires
00:26:58et qui vivent
00:26:59de minima
00:27:00d'aide sociale.
00:27:01Malgré tout,
00:27:02chacun à son niveau
00:27:03devrait participer
00:27:04une fois de plus
00:27:05à la solidarité nationale.
00:27:06Quand vous percevez
00:27:07le RSA,
00:27:08l'AH,
00:27:09que vous avez
00:27:10n'importe quel minima social,
00:27:11si votre enfant
00:27:12se conduit mal,
00:27:13et bien dans ces cas-là,
00:27:14à votre niveau,
00:27:15à la hauteur
00:27:16de votre budget mensuel,
00:27:17vous devez
00:27:18donner,
00:27:19parce qu'une fois de plus,
00:27:20tout commence
00:27:21par l'éducation.
00:27:22Et je ne dis pas
00:27:23que les parents
00:27:24doivent être parfaits.
00:27:25Tout le monde
00:27:26est faillible.
00:27:27Mais si vous n'avez pas
00:27:28un cadre,
00:27:29si vous n'avez pas
00:27:30une structure à la base
00:27:31qui fait qu'on vous apprend
00:27:32le bien et le mal
00:27:33et à ne pas traîner
00:27:34tard le soir,
00:27:35parce que moi,
00:27:36si j'avais été peut-être
00:27:37dans ce cadre de vie,
00:27:38peut-être que j'aurais
00:27:39dévié,
00:27:40dérapé.
00:27:41C'est tout à fait possible.
00:27:42Il se trouve que j'ai eu
00:27:43un cadre
00:27:44où je n'ai manqué de rien
00:27:45à aucun point de vue.
00:27:46C'est pas une orpheline
00:27:47de 16 heures
00:27:48et demi.
00:27:49Mais ça joue beaucoup.
00:27:50Et moi, je vais vous dire,
00:27:51je suis la première
00:27:52à être exaspérée
00:27:53et même à réagir
00:27:54de manière virulente
00:27:55quand j'entends des politiques
00:27:56qui n'arrêtent pas
00:27:57de ramener
00:27:58les difficultés financières,
00:27:59pécuniaires
00:28:00à la délinquance.
00:28:01C'est complètement faux.
00:28:02Vous avez des familles
00:28:03monoparentales,
00:28:04vous avez des familles
00:28:05dites classiques
00:28:06qui n'ont pas
00:28:07beaucoup de moyens
00:28:08et qui éduquent
00:28:09leurs enfants
00:28:10correctement
00:28:11en leur donnant
00:28:12les bases une fois de plus.
00:28:13Et j'en reviens
00:28:14au handicap.
00:28:15Nous sommes 12 millions.
00:28:16Est-ce que vous nous voyez
00:28:17taper, brûler,
00:28:18caillasser
00:28:19et je serais la première
00:28:20à dénoncer
00:28:21si une personne
00:28:22dans ma situation
00:28:23le faisait
00:28:24parce que je suis une citoyenne
00:28:25avant toute chose ?
00:28:26Ça n'est pas le cas
00:28:27et on aurait des raisons
00:28:28de le faire
00:28:29parce que nous sommes
00:28:30la population
00:28:31la plus discriminée
00:28:32et stigmatisée.
00:28:33Donc ça veut bien dire
00:28:34qu'il y a quand même
00:28:35à la base
00:28:36une mentalité,
00:28:37une idéologie
00:28:38ou beaucoup de laxisme
00:28:39et l'État
00:28:40n'est pas responsable de tout
00:28:41même si elle a
00:28:42aussi sa responsabilité.
00:28:43Florence Berthoud,
00:28:44vous êtes maire
00:28:45du cinquième arrondissement
00:28:46d'un quartier
00:28:47qui n'a pas le plus
00:28:48à plaindre.
00:28:49En tout cas,
00:28:50les familles sont
00:28:51les plus à plaindre.
00:28:52Mais est-ce que vous avez
00:28:53été confrontée ?
00:28:54Je vais vous dire,
00:28:55par exemple,
00:28:56nous avons des lycées
00:28:57parce que c'est un peu
00:28:58cette image un peu caricaturale
00:28:59pardonnez-moi,
00:29:00il y a les grands lycées
00:29:01et puis il y a d'autres lycées
00:29:02qui sont formidables
00:29:03mais qui sont des lycées
00:29:04d'enseignement technologique
00:29:05ou des lycées pro.
00:29:06Donc je vois si ça marche
00:29:07ou si ça ne marche pas.
00:29:08Avec d'ailleurs 100%
00:29:09des élèves
00:29:10qui viennent hors
00:29:11l'arrondissement
00:29:12et qui viennent de quartiers
00:29:13en difficulté.
00:29:15Il faut dire aussi
00:29:16que la personnalité
00:29:17du chef d'établissement,
00:29:18elle joue.
00:29:20Ce n'est pas tout,
00:29:21elle joue aussi.
00:29:23Donc ça joue,
00:29:24c'est pour ça que moi
00:29:25je milite à titre personnel.
00:29:27Peut-être que ce sera suivi après
00:29:29pour que,
00:29:30dès l'école élémentaire,
00:29:33les directeurs puissent savoir
00:29:35s'ils le souhaitent
00:29:36parce que tous ne le souhaitent pas
00:29:37mais un vrai statut
00:29:38de chef d'établissement
00:29:39avec des vrais pouvoirs.
00:29:41Et il faut remettre
00:29:42les parents
00:29:43au cœur du dispositif.
00:29:44Ce n'est pas du blabla.
00:29:45J'entends ce que vous dites,
00:29:46vous dites je suis partagée.
00:29:47Si j'avais,
00:29:48ne serait-ce que,
00:29:50comment dirais-je,
00:29:51le sentiment,
00:29:52un tout petit sentiment
00:29:53que taper aux porte-monnaies
00:29:54des parents,
00:29:55ça va changer leur comportement,
00:29:57j'irais à fond sur cette idée-là.
00:30:00Il y a des mères qui l'ont fait
00:30:01dans des communes
00:30:02où vraiment il y avait
00:30:03des problèmes récurrents.
00:30:04Oui mais vous voyez,
00:30:05ça va être un cas
00:30:06et ça va fonctionner.
00:30:07La réalité,
00:30:08vous voyez par exemple une maman,
00:30:09vous citez les familles monoparentales,
00:30:10moi je le vois.
00:30:11Honnêtement,
00:30:12vous avez des mères
00:30:13qui font vraiment tout ce qu'elles peuvent.
00:30:16Le monde est un peu à la dérive.
00:30:18Vous allez leur supprimer
00:30:19les aides qu'elles ont.
00:30:20Ça ne marchera pas.
00:30:21Ça va aggraver.
00:30:22Ça va aggraver.
00:30:23Il faut quand même le dire.
00:30:24Avec Francie,
00:30:25il ne s'agit pas
00:30:26d'être un peu béni.
00:30:27Oui, oui.
00:30:28Mais ça ne va faire qu'aggraver.
00:30:29Et ça,
00:30:30tous les,
00:30:31si vous voulez,
00:30:32les gens un peu sensés
00:30:33le constatent.
00:30:34Alors,
00:30:35de temps en temps,
00:30:36ça peut marcher.
00:30:37Oui.
00:30:38Mais on ne peut pas calquer
00:30:39un schéma sur tout le monde.
00:30:40Il ne faut pas vouloir calquer
00:30:41un schéma sur tout le monde.
00:30:42C'est ça.
00:30:43Je voudrais juste
00:30:44qu'on s'exprime
00:30:45de cette ultra-violence.
00:30:46Quoique,
00:30:47vous allez voir,
00:30:48là aussi,
00:30:49ce sont des images
00:30:50assez impressionnantes.
00:30:51Il y a cette autre histoire
00:30:52qui nous a interpellées
00:30:53d'une fusillade
00:30:54qui a eu lieu
00:30:55à Bruxelles
00:30:56aujourd'hui.
00:30:57Il me semble,
00:30:58aujourd'hui,
00:30:59Claude Moniquet
00:31:00est avec nous en direct.
00:31:01On voit ces images
00:31:02de la sortie du métro
00:31:04avec des hommes
00:31:05et des armes automatiques.
00:31:06Ils font usage
00:31:07de ces armes.
00:31:08Que s'est-il passé,
00:31:09mon cher Claude ?
00:31:10Qui sont ces individus
00:31:11et que cherchaient-ils
00:31:12à cet endroit ?
00:31:13Bonjour Nelly.
00:31:14Alors,
00:31:15qui sont-ils ?
00:31:16On ne le sait pas
00:31:17puisqu'ils n'ont pas été arrêtés
00:31:18et qu'ils se cachaient
00:31:19le visage
00:31:20derrière des écharpes
00:31:21et sous des capuches.
00:31:22On peut sans doute penser,
00:31:23enfin,
00:31:24certainement penser,
00:31:25étant donné le quartier
00:31:26dans lequel ça s'est passé,
00:31:27dans l'ouest de Bruxelles,
00:31:28qui est un quartier gangrené
00:31:29par le trafic de stupéfiants,
00:31:30que ce sont des jeunes
00:31:31qui appartiennent
00:31:32à une bande urbaine,
00:31:33à une bande de policiers
00:31:34qui sont en train
00:31:35de se faire arrêter
00:31:36et de se faire arrêter
00:31:37et de se faire arrêter
00:31:39et qui appartiennent
00:31:40à une bande urbaine,
00:31:41à une bande de jeunes
00:31:42et qui sont probablement liés
00:31:43au trafic de stupéfiants,
00:31:44très probablement,
00:31:45c'est un euphémisme.
00:31:46Alors,
00:31:47on ne sait pas
00:31:48sur quoi ils ont tiré,
00:31:49il n'y a pas de blessés.
00:31:50On sait qu'ils ont été,
00:31:51on voit qu'ils ont utilisé
00:31:52des kalachnikovs.
00:31:53C'est probablement
00:31:54une intimidation
00:31:55ou un règlement de compte
00:31:56qui a échoué
00:31:57puisqu'il n'y a pas de victimes
00:31:58mais la police
00:31:59n'a pas retrouvé,
00:32:00malgré le fait
00:32:01d'avoir bloqué
00:32:02une partie du métro
00:32:03à Bruxelles
00:32:04pendant 6 heures,
00:32:058 heures même aujourd'hui,
00:32:06entre 6 heures
00:32:07et 15 heures,
00:32:08la police
00:32:09n'a pas retrouvé
00:32:10ces deux garçons
00:32:11qui se sont enfuis
00:32:12par les tunnels
00:32:13de métro,
00:32:14apparemment.
00:32:15Mais c'est une scène,
00:32:16malheureusement,
00:32:17alors ce n'est pas
00:32:18une scène quotidienne,
00:32:19il ne faut pas exagérer,
00:32:20mais il y a eu à Bruxelles
00:32:21comme dans beaucoup
00:32:22de villes françaises
00:32:23depuis un an ou deux,
00:32:24beaucoup,
00:32:25énormément même
00:32:26de règlements de compte,
00:32:27parfois mortels,
00:32:28qui ont touché des jeunes
00:32:29liés au trafic de stupéfiants
00:32:30donc,
00:32:31on est dans ce contexte-là.
00:32:32Oui,
00:32:33on voit bien,
00:32:34vu la rapidité de la scène,
00:32:35qu'en effet,
00:32:36c'est une expédition
00:32:37punitive
00:32:38qui n'est pas allée
00:32:39à son terme
00:32:40ou alors,
00:32:41c'est en effet
00:32:42une démonstration de force.
00:32:43La prolifération des armes,
00:32:44c'est un vrai sujet,
00:32:45c'est un vrai souci.
00:32:46Vous restez avec nous
00:32:47quelques instants,
00:32:48Claude, bien sûr,
00:32:49vous pouvez intervenir
00:32:50à tout moment,
00:32:51Jean-Christophe Gallien
00:32:52et qui est,
00:32:53en effet,
00:32:54lié au trafic de drogue.
00:32:55Je rappelle que la Belgique,
00:32:56comme les Pays-Bas,
00:32:57sont bien en peine aussi
00:32:58de résoudre le problème
00:32:59comme nous
00:33:00et peut-être même
00:33:01à un degré encore plus élevé
00:33:02pour ce qui est des Pays-Bas
00:33:03avec des menaces
00:33:04contre des élus
00:33:06et donc,
00:33:07l'Europe qui nous ressemble,
00:33:08elle est confrontée
00:33:09et au-delà de l'Europe,
00:33:10quand vous franchissez la Manche,
00:33:11vous allez en Grande-Bretagne
00:33:12et vous êtes confrontés
00:33:13à des comportements,
00:33:14des agissements
00:33:15à peu près similaires.
00:33:16La difficulté qu'on a tous
00:33:17et qu'on rencontre tous,
00:33:18c'est que nos sociétés,
00:33:19elles sont devenues
00:33:20des sociétés monde.
00:33:21C'est-à-dire qu'en fait,
00:33:22en réalité,
00:33:23quand vous parliez de culture
00:33:24tout à l'heure,
00:33:25de gens qui viennent
00:33:26de différences culturelles,
00:33:27d'approches,
00:33:28il faut le dire clairement,
00:33:29c'est-à-dire que
00:33:30les mouvements de population
00:33:31ont créé,
00:33:33dans nos espaces à nous,
00:33:34des sociétés
00:33:35qui veulent être
00:33:36des sociétés monde.
00:33:37La maire de Paris
00:33:38appelait sa ville
00:33:39la ville monde.
00:33:40Quand on veut être
00:33:41ville monde
00:33:42ou société monde,
00:33:43on peut accueillir du monde,
00:33:44il n'y a pas de difficulté.
00:33:45Tant qu'on est en capacité
00:33:46de savoir ce qu'on veut,
00:33:47pour faire société,
00:33:48il faut qu'on ait des règles
00:33:49et que nous,
00:33:50on soit certains
00:33:51d'où on est mais
00:33:52et comment on fonctionne.
00:33:53Donc,
00:33:54sur les sujets
00:33:55qu'on a abordés,
00:33:56qui sont des petits sujets
00:33:57comparés à ce qu'on vient
00:33:58de voir là,
00:33:59des petits sujets
00:34:00qui donnent la mort parfois,
00:34:01très concrètement,
00:34:02mais madame la maire
00:34:03avait raison de le dire,
00:34:04que ça démarre dans le primaire
00:34:05et effectivement,
00:34:06le conseil de discipline,
00:34:07le chef d'établissement,
00:34:08ça c'est du petit sujet
00:34:09mais du sujet concret
00:34:10qui changerait en grande partie
00:34:11la donne.
00:34:12Mais après,
00:34:13une fois qu'on est là,
00:34:14on fait face à autre chose.
00:34:15Là pour le coup,
00:34:16dans cette société monde,
00:34:17on a laissé passer
00:34:18des flux,
00:34:19des flux qui viennent
00:34:20de beaucoup plus loin que d'ici
00:34:21mais qui ont des relais ici,
00:34:22dans cette même société monde
00:34:23avec des communautés
00:34:24qui sont aujourd'hui
00:34:25des spécialistes notamment,
00:34:26en lien,
00:34:27on ne sait pas le dire.
00:34:28Par exemple,
00:34:29nous avec le Maroc,
00:34:30on a du même relais
00:34:31à des pays d'Amérique du Sud,
00:34:32voire des pays
00:34:33d'au-delà du Moyen-Orient
00:34:34et on ne le traite pas.
00:34:35Ce sont des réseaux
00:34:36qui gouvernent,
00:34:37qui gouvernent aujourd'hui
00:34:38un certain nombre de territoires.
00:34:39Quand on voit ça,
00:34:40ça veut dire que l'autorité
00:34:41est remplacée.
00:34:42Quand la semaine dernière
00:34:43à Marseille,
00:34:44des trafiquants de drogue
00:34:45contrôlent l'accès
00:34:46et la sortie
00:34:47d'une école primaire,
00:34:48une école primaire à Marseille.
00:34:49C'est eux qui décident
00:34:50si les parents
00:34:51avec les enfants passent.
00:34:52On est dans quelque chose
00:34:53qui change de nature.
00:34:54Là,
00:34:55on est dans quelque chose
00:34:56qui fait contre société
00:34:57et cette contre société
00:34:58est dominée par un marché.
00:34:59Ce marché qui était avant
00:35:00en souterrain
00:35:01est devenu principal
00:35:02dans beaucoup d'endroits.
00:35:03Comment faites-vous
00:35:04pour dire à un gamin
00:35:05maintenant tu vas aller à l'école,
00:35:06tu vas travailler,
00:35:07quand en étant juste un guetteur
00:35:08il va prendre 200,
00:35:09300, 400 euros par jour.
00:35:10C'est impossible.
00:35:11Et à partir de là,
00:35:12ce n'est même plus
00:35:13de la violence,
00:35:14c'est la réalité de sa vie
00:35:15et sa vie,
00:35:16elle ne compte plus
00:35:17en termes de durée.
00:35:18Après,
00:35:19ils deviennent de plus en plus ambitieux.
00:35:20C'est ce qui se passe à Marseille.
00:35:21Ils s'affrontent.
00:35:22Donc, on est dans un contexte
00:35:23où la société qui vit autour
00:35:25de celle-là,
00:35:26c'est plus l'autre qui vit
00:35:27dans les intervalles.
00:35:28Nous vivons autour
00:35:29de cette société-là
00:35:30et tentons de nous faire une place.
00:35:31C'est quand même dingue.
00:35:32Ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:35:33quand on parle de ce combat-là,
00:35:34il est essentiel.
00:35:35Quand en plus,
00:35:36à Bruxelles comme ailleurs,
00:35:37que je connais bien,
00:35:38il se relie à des phénomènes
00:35:39religieux,
00:35:40très concrètement.
00:35:41C'est-à-dire que pour le coup,
00:35:42la passerelle entre le religieux
00:35:43et le crime organisé
00:35:44est très concrète
00:35:45parce qu'elle finance en grande partie
00:35:46les déplacements ensuite
00:35:47vers la politique.
00:35:48Et ce qui s'est passé en Belgique,
00:35:49on ne le dit pas à Bruxelles
00:35:50mais en Wallonie,
00:35:51c'est que l'EPS,
00:35:52dont nous avions représentant tout à l'heure,
00:35:53s'est fait, lui,
00:35:54largement dominer
00:35:55par ces mêmes forces religieuses
00:35:56qui ont inversé
00:35:57le rapport de force
00:35:58qui arrivera certainement
00:35:59à LFI très bientôt
00:36:00dans ce pays.
00:36:01Claude Bonny,
00:36:02qui est avec nous en direct
00:36:03et qui vous écoute religieusement,
00:36:04est-ce que vous corroborez
00:36:05ce que dit notre ami Jean-Christophe ?
00:36:08Et effectivement,
00:36:09le facteur religieux
00:36:10qui est venu amplifier tout cela,
00:36:11on a vu des affaires
00:36:12assez retentissantes
00:36:13où les deux s'entremêlaient,
00:36:15trafic de drogue et religion
00:36:16faisait très bon ménage,
00:36:17y compris en France.
00:36:18Oui, tout à fait.
00:36:19Effectivement,
00:36:20sur ce mélange
00:36:21de trafic de stupéfiants,
00:36:24de délinquance
00:36:25et d'islamisme,
00:36:26voire de terrorisme,
00:36:27on a l'exemple le plus frappant
00:36:29qui est évidemment celui
00:36:30des attentats du 13 novembre en France
00:36:33qui ont été préparés en Belgique
00:36:35par des jeunes
00:36:36qui étaient issus essentiellement
00:36:38de la délinquance
00:36:39et qui s'étaient radicalisés.
00:36:42Maintenant,
00:36:43je voudrais également réagir
00:36:44à ce qu'a dit Jean-Christophe Gallien
00:36:46sur cette influence de réseaux étrangers
00:36:48et d'imprégnation
00:36:49de cultures étrangères.
00:36:50Effectivement,
00:36:51ce qu'on a vu ce matin,
00:36:53ça peut être un des épisodes
00:36:55d'une guerre larvée
00:36:56qui se livre en Belgique
00:36:57et en particulier autour de Bruxelles
00:36:59et d'Anvers
00:37:00entre deux groupes mafieux européens.
00:37:02L'un est la Mocro-mafia
00:37:03qui vient des Pays-Bas
00:37:04qui, comme son nom l'indique,
00:37:05est une mafia d'origine marocaine
00:37:07qui a pendant un moment…
00:37:09Maintenant,
00:37:10elle a beaucoup souffert
00:37:11des coups qui lui ont été portés.
00:37:12Mais pendant un moment,
00:37:13elle a fourni jusqu'à 20 à 25 %
00:37:15de l'ensemble de la cocaïne
00:37:16consommée en Europe.
00:37:17Donc c'est un chiffre
00:37:18de plusieurs milliards d'euros
00:37:19de chiffre d'affaires par an.
00:37:21Donc d'une part,
00:37:22il y a la Mocro-mafia.
00:37:23D'autre part,
00:37:24il y a la DZ-mafia,
00:37:26bien connue en France,
00:37:27mafia d'origine algérienne,
00:37:29elle,
00:37:30qui trust Marseille
00:37:31et qui tente de remonter
00:37:32vers le nord.
00:37:33Et apparemment,
00:37:34en Belgique,
00:37:35il n'y avait pas de groupe
00:37:36réellement constitué
00:37:38de type mafieux
00:37:39assez important.
00:37:40Et aujourd'hui,
00:37:41ces deux groupes
00:37:42ou des éléments liés
00:37:43à ces deux groupes,
00:37:44Mocro-mafia d'un côté,
00:37:45DZ-mafia de l'autre,
00:37:46veulent se battre
00:37:47pour le contrôle,
00:37:48la prise de contrôle
00:37:49du marché déstipéfiant
00:37:50du deal,
00:37:51des places de deal
00:37:52à Bruxelles.
00:37:53Et ce qu'on a vu ce matin,
00:37:54il est tout à fait probable
00:37:55que ce soit un des épisodes
00:37:57de cette véritable
00:37:58guerre de gang
00:37:59qui, en plus,
00:38:00on le voit d'ailleurs,
00:38:01on ne voit pas les visages
00:38:02de ces jeunes,
00:38:03mais on voit
00:38:04à leur attitude générale,
00:38:05à leur manière de bouger,
00:38:06qu'on est en face
00:38:07de gamins très jeunes,
00:38:08adolescents peut-être,
00:38:10ou au pire,
00:38:11ou au mieux,
00:38:12très jeunes adultes.
00:38:13Et ça, c'est également
00:38:14un des effets
00:38:15de cet argent facile
00:38:16de la drogue
00:38:17et de cette culture
00:38:18de la violence
00:38:19dans certains milieux,
00:38:20c'est qu'on a,
00:38:21comme dans le terrorisme,
00:38:22à nouveau,
00:38:23des acteurs
00:38:24de plus en plus jeunes
00:38:25et plus ils sont jeunes,
00:38:26moins ils ont de limites
00:38:27et plus ils sont prêts
00:38:28à n'importe quoi.
00:38:29Merci beaucoup,
00:38:30Claude Moniquet,
00:38:31toujours très éclairant
00:38:32et toujours vraiment…
00:38:33Au fait.
00:38:34Au fait.
00:38:35Merci,
00:38:36j'allais lire au top,
00:38:37mais c'était trop jeune
00:38:38en l'occurrence.
00:38:39Est-ce que vous pensez
00:38:40que…
00:38:41Au fait,
00:38:43bonjour à votre chat
00:38:44qu'on adore
00:38:45qui est derrière vous.
00:38:46Allez-y.
00:38:47Est-ce que vous pensez
00:38:48que la RTBF va en parler ?
00:38:49Ah tiens, bonne question.
00:38:50On nous dit
00:38:51qu'à la télévision
00:38:52publique belge,
00:38:53on ne parle pas
00:38:54des questions liées
00:38:55à l'insécurité…
00:38:56Est-ce qu'il y a
00:38:57un cordon sanitaire
00:38:58autour de…
00:38:59Ils avaient censuré
00:39:00le discours de Donald Trump.
00:39:01Est-ce qu'il y a
00:39:02un cordon médiatique ?
00:39:03Est-ce que la RTBF
00:39:04va en parler ?
00:39:05Alors,
00:39:06vous avez déjà vu
00:39:07les images sur la RTBF
00:39:08aujourd'hui,
00:39:09où c'est circulé,
00:39:10il n'y a rien à voir ?
00:39:11Je n'ai pas regardé
00:39:12la RTBF,
00:39:13ce qui n'est pas
00:39:14tout à fait ma référence,
00:39:15effectivement,
00:39:16parce qu'ils ont
00:39:17une curieuse…
00:39:18Je ne suis pas un aficionado,
00:39:19je n'ai pas regardé,
00:39:20mais effectivement,
00:39:21ils ont…
00:39:22D'ailleurs,
00:39:23c'est très simple.
00:39:24Le président
00:39:25du Parti libéral
00:39:26qui est aujourd'hui
00:39:27le dernier parti
00:39:28de la nouvelle coalition
00:39:29en place depuis hier,
00:39:30a parlé dans un tweet
00:39:31de vermine
00:39:32et de racaille
00:39:33qu'il fallait nettoyer
00:39:34à Beaucelle,
00:39:35etc.
00:39:36Eh bien,
00:39:37une série des réactions
00:39:38qui ont été faites
00:39:39à son tweet
00:39:40sur X,
00:39:41enfin,
00:39:42son message sur X,
00:39:43ce sont des gens
00:39:44qui disent
00:39:45que c'est le vocabulaire
00:39:46de l'extrême droite.
00:39:47Et ça,
00:39:48effectivement,
00:39:49c'est une imprégnation
00:39:50culturelle
00:39:51boboisante
00:39:52qui est très,
00:39:53très présente
00:39:54en Belgique.
00:39:55Merci beaucoup,
00:39:56Claude,
00:39:57et merci
00:39:58pour cette petite incise
00:39:59et remise en contexte
00:40:00de la radio-télévision
00:40:01belge publique.
00:40:02Revenons à la politique.
00:40:03À l'heure qu'il est,
00:40:04eh bien,
00:40:05on continue de débattre
00:40:06à la tribune
00:40:07de l'Assemblée nationale
00:40:08sur l'émotion,
00:40:09enfin,
00:40:10l'émotion,
00:40:11mais il y en a une,
00:40:12en l'occurrence,
00:40:13qui est à l'étude
00:40:14aujourd'hui.
00:40:15Motion de censure
00:40:16déposée par LFI
00:40:17à l'encontre du gouvernement
00:40:18Bayrou
00:40:19à propos du budget.
00:40:20Un peu plus tard
00:40:21dans l'après-midi,
00:40:22une fois qu'on aura procédé
00:40:23au décompte
00:40:24des votes,
00:40:25eh bien,
00:40:26on passera à la deuxième
00:40:27motion de censure.
00:40:28Il y aura aussi
00:40:29une prise de parole
00:40:30de François Bayrou.
00:40:31Là,
00:40:32vous voyez,
00:40:33on voit Charles de Courson
00:40:34pour le groupe Liott.
00:40:35Merci.
00:40:36J'avais un trou de mémoire
00:40:37sur le temps.
00:40:38Évidemment,
00:40:39on aura peut-être la réponse
00:40:40d'ici une heure
00:40:41à ce vote.
00:40:42Elodie Huchard sera avec nous.
00:40:43L'enjeu,
00:40:44il n'y en a pas.
00:40:45Il a sauvé sa peau
00:40:46pour en tout cas
00:40:47quelques semaines.
00:40:48Non, mais c'est vrai.
00:40:49D'ailleurs,
00:40:50on a quand même un budget.
00:40:51C'est bien résumé.
00:40:52On a quand même un budget.
00:40:53Pas négligeable.
00:40:54J'en veux pour preuve
00:40:55les rentrées clairsemées
00:40:56de l'hémicycle cet après-midi.
00:40:57C'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'enjeu.
00:40:58Généralement,
00:40:59c'est un signe assez évident
00:41:00puisqu'on le rappelle,
00:41:02Oui.
00:41:03François Bayrou,
00:41:04effectivement,
00:41:05son gouvernement,
00:41:06en tout cas,
00:41:07ne sera pas censuré.
00:41:08Et la France aura enfin
00:41:09un budget.
00:41:10C'est heureux
00:41:11parce que si la France
00:41:12n'avait pas de budget
00:41:13au mois de février,
00:41:14autant la censure
00:41:15au mois de décembre,
00:41:16on pouvait rattraper le coup.
00:41:17Au mois de février,
00:41:18ça devenait quand même
00:41:19extrêmement compliqué
00:41:20et ça aurait pu avoir
00:41:21des conséquences économiques
00:41:22absolument dramatiques
00:41:23cette fois.
00:41:24C'est une certitude.
00:41:25Le PS ne votera pas
00:41:26la censure.
00:41:27Il faut saluer
00:41:28leur esprit de responsabilité.
00:41:29Ça n'était pas arrivé
00:41:30depuis longtemps.
00:41:31Le fait qu'effectivement,
00:41:32là,
00:41:33il s'éloigne un peu
00:41:34de la France insoumise,
00:41:35je crois que c'est heureux
00:41:36non pas tant pour le PS,
00:41:37c'est heureux en tout cas
00:41:38pour le pays
00:41:39parce que d'abord,
00:41:40je crois que ce pays,
00:41:41pour son débat démocratique,
00:41:42pour son débat politique,
00:41:43a besoin d'une gauche
00:41:44responsable,
00:41:45d'une gauche de gouvernement.
00:41:46Ce qui n'était plus
00:41:47le cas du PS
00:41:48depuis qu'ils sont alliés
00:41:49avec la France insoumise.
00:41:50Il faut espérer
00:41:51que cet éloignement
00:41:52s'inscrive dans le temps
00:41:53de manière à ce qu'on retrouve
00:41:54véritablement
00:41:55cette gauche de gouvernement.
00:41:56Et puis,
00:41:57le Rassemblement national
00:41:58a estimé
00:41:59qu'il n'était pas
00:42:00dans son intérêt
00:42:01également de voter
00:42:02cette motion de censure
00:42:03pour différentes raisons.
00:42:04D'abord,
00:42:05pour apparaître
00:42:06comme un parti responsable
00:42:07aux yeux des Français
00:42:08en vue de 2027
00:42:09et puis parce qu'il y a
00:42:10aussi un agenda judiciaire
00:42:11pour Marine Le Pen.
00:42:12C'est le 31 mars,
00:42:13effectivement.
00:42:14Et ne pas mettre la pression
00:42:15sur Emmanuel Macron
00:42:16pour une démission
00:42:17qui viendrait provoquer
00:42:18des élections présidentielles
00:42:19anticipées.
00:42:20Oui, oui,
00:42:21j'ai envie de dire
00:42:22une petite tirondelle
00:42:23va faire le printemps.
00:42:24Voilà,
00:42:25on a un budget
00:42:26et tout reste à faire
00:42:28mais attention
00:42:29parce qu'on dit
00:42:30c'est un peu comme
00:42:31le budget Barnier
00:42:32qu'on a repris.
00:42:33C'est ce que dit
00:42:34l'entourage de François Bayrou.
00:42:35Sauf que le contexte
00:42:36n'est pas le même.
00:42:37Aujourd'hui,
00:42:38c'est ce qu'ils disent
00:42:39avec quelques améliorations
00:42:40sur les bords.
00:42:41Ils ont eu un peu plus de temps.
00:42:42Ils ont un petit peu plus de temps
00:42:43mais ils ont amélioré
00:42:44juste sur les bords
00:42:45avec une situation
00:42:46qui a complètement changé
00:42:47entre le mois de décembre
00:42:48et aujourd'hui.
00:42:49On a un taux de croissance
00:42:50qui est à 0,9
00:42:52de manière optimiste.
00:42:54On est en récession technique
00:42:56on a une dette abyssale
00:42:58on a des entreprises
00:42:59qui continuent
00:43:00des PME
00:43:01et des ETI
00:43:02qui continuent à fermer
00:43:03et on a
00:43:04une aspiration fiscale
00:43:06des Etats-Unis
00:43:07très importante.
00:43:08Donc,
00:43:09le contexte
00:43:10est encore plus dramatique
00:43:11qu'il y a trois mois.
00:43:12Et j'ai envie de dire
00:43:13qu'il y a deux agendas.
00:43:14Il y a l'agenda
00:43:15j'allais dire
00:43:16économique
00:43:17et celui qui nous préoccupe,
00:43:18nous,
00:43:19les Français,
00:43:20les contribuables,
00:43:21les consommateurs
00:43:22et puis il y a l'agenda politique.
00:43:23Et moi,
00:43:24j'ai le sentiment
00:43:25que la majorité des gens
00:43:26que l'on voit là
00:43:27à l'Assemblée nationale
00:43:28sont plutôt sur un agenda
00:43:29politique.
00:43:30On a des élections
00:43:31municipales
00:43:32qui arrivent
00:43:33dans un an et demi.
00:43:34On a des élections présidentielles.
00:43:35Il y a un congrès du PS.
00:43:36Il y a aujourd'hui
00:43:37le Conseil
00:43:38de l'air
00:43:39un conseil
00:43:40pour désigner
00:43:41éventuellement
00:43:42un bureau politique
00:43:43excusez-moi
00:43:44des Républicains.
00:43:45Donc,
00:43:46j'ai le sentiment
00:43:47qu'on est
00:43:48dans une juxtaposition
00:43:49d'intérêts politiques
00:43:51qui ne sont pas forcément
00:43:52dans le même calendrier
00:43:55que le nôtre,
00:43:56nous les Français
00:43:57citoyens.
00:43:58Encore une fois,
00:43:59c'est au détriment
00:44:00de l'intérêt collectif.
00:44:01Pas cette question.
00:44:02Non,
00:44:03je veux dire,
00:44:04dans les jeux d'appareils
00:44:05qu'ils font,
00:44:06bien sûr,
00:44:07mais ça c'est
00:44:08un cive à la politique.
00:44:09Un cive à la politique.
00:44:10Mais,
00:44:11c'est maintenant
00:44:12que le sujet arrive.
00:44:13Alors,
00:44:14je voudrais juste
00:44:15qu'on fasse un détour
00:44:16par l'Assemblée nationale
00:44:17parce qu'elle est fort occupée
00:44:18par ailleurs,
00:44:19Élodie Huchard.
00:44:20Et on la remercie
00:44:21d'être en direct avec nous.
00:44:22On en est là
00:44:23pour une petite échéance
00:44:24pour savoir
00:44:25quand déjà
00:44:26François Bayrou
00:44:27prendra la parole
00:44:28et à quel moment
00:44:29aura lieu le vote.
00:44:30Alors,
00:44:31en théorie,
00:44:32Nelly,
00:44:33c'est aux alentours
00:44:34des 17h30.
00:44:35Ça dépend un peu.
00:44:36Je vous disais tout à l'heure
00:44:37combien chacun prend
00:44:38de temps de parole
00:44:39que François Bayrou
00:44:40devrait s'exprimer.
00:44:41Pour l'instant,
00:44:42ce sont les orateurs
00:44:43qui continuent
00:44:44les uns après les autres
00:44:45de prendre la parole.
00:44:46Autant on avait vu
00:44:47sur la précédente motion
00:44:48de censure du gouvernement
00:44:49à Michel Barnier
00:44:50que les présidents de groupe
00:44:51avaient tenu à monter
00:44:52le vote.
00:44:53Les présidents de groupe
00:44:54qui se sont présentés
00:44:55à la tribune,
00:44:56l'ambiance dans l'hémicycle
00:44:57est relativement calme.
00:44:58Il faut bien le reconnaître,
00:44:59il y a assez peu de députés
00:45:00et ceux qui sont présents
00:45:01sont plutôt en train de gérer
00:45:02leur dossier
00:45:03que d'écouter vraiment
00:45:04ce qui se passe.
00:45:05En revanche,
00:45:06on voit très clairement
00:45:07des passes d'armes
00:45:08entre la France Insoumise
00:45:09et le Parti Socialiste.
00:45:10La France Insoumise
00:45:11avec Aurélie Trouvé
00:45:12qui a tenté de renvoyer
00:45:13le Parti Socialiste
00:45:14face à ses responsabilités,
00:45:15estimant que
00:45:16s'ils ne votent pas
00:45:17à la censure,
00:45:18ça veut dire
00:45:19qu'ils soutiendront
00:45:20la France Insoumise.
00:45:21C'est Emmanuel Grégoire,
00:45:22le député,
00:45:23qui a pris la parole
00:45:24pour le Parti Socialiste.
00:45:25Il y est allé
00:45:26assez frangeux,
00:45:27il faut le dire,
00:45:28avec la France Insoumise,
00:45:29dénonçant, je cite,
00:45:30leurs outrances
00:45:31et disant que
00:45:32le bruit et la fureur
00:45:33ne feraient pas avancer
00:45:34leur chemin.
00:45:35En fait, aujourd'hui,
00:45:36c'est plutôt ça
00:45:37qui intéresse
00:45:38les journalistes
00:45:39et les parlementaires
00:45:40qui assistent à tout cela,
00:45:41c'est de voir
00:45:42le nouveau Front Populaire
00:45:43se fissurer.
00:45:44On le rappelle,
00:45:45de toute façon,
00:45:46il n'y a pas d'enjeu
00:45:47pour le gouvernement
00:45:48de François Bayrou.
00:45:50Il y a deux motions de censure,
00:45:51une sur le projet
00:45:52de loi de finances du pays
00:45:53et une sur le projet
00:45:54de loi de financement
00:45:55de la Sécurité Sociale.
00:45:56Les deux auront la même issue,
00:45:57elles ne seront pas adoptées
00:45:58et donc,
00:45:59il y aura quand même
00:46:00une petite étape supplémentaire
00:46:01pour le budget
00:46:02qui devrait être adoptée
00:46:03définitivement demain au Sénat.
00:46:04On a l'impression,
00:46:05sur les images,
00:46:06que ce n'est quand même pas
00:46:07l'affluence des grands jours.
00:46:08C'est un peu
00:46:09une manière de signifier
00:46:10que c'est un camouflet
00:46:11aussi pour LFI,
00:46:12le fait de ne même pas
00:46:13se présenter dans l'hémicycle
00:46:14aujourd'hui.
00:46:15Oui,
00:46:16et puis,
00:46:17on voit très clairement
00:46:18qu'honnêtement,
00:46:19il n'y a pas véritablement
00:46:20ni de suspense
00:46:21ni de volonté
00:46:22de faire de ce moment
00:46:23un grand moment politique.
00:46:24Il y a assez peu de journalistes,
00:46:25reconnaissons-le,
00:46:26et un certain nombre
00:46:27de parlementaires
00:46:28sont davantage occupés
00:46:29et c'est bien normal
00:46:30en commission.
00:46:31Ils sont présents physiquement
00:46:32ici au Palais Bourbon
00:46:33mais ils ne vont pas
00:46:34dans l'hémicycle.
00:46:35On se rappelle
00:46:36qu'il y a un an,
00:46:37pile d'ailleurs,
00:46:38jour pour jour,
00:46:39il y avait une motion de censure
00:46:40qui était discutée.
00:46:41Il y avait certains groupes
00:46:42qui n'étaient même pas montés
00:46:43à la tribune
00:46:44parce que c'est aussi
00:46:45le problème quelque part
00:46:46quand il y a trop
00:46:47de journalistes
00:46:48et qu'il n'y a pas d'enjeux.
00:46:49Les députés ne sont pas
00:46:50forcément présents
00:46:51et se disent que finalement
00:46:52ce petit cirque
00:46:53et ce petit cinéma
00:46:54n'est drôle qu'un temps.
00:46:55On a 42 sémantiques.
00:46:56Merci beaucoup
00:46:57Élodie Huchard.
00:46:58Effectivement,
00:46:59le PS n'a pas
00:47:00dit son dernier mot
00:47:01alors pour cette fois,
00:47:02ils ont agi en responsabilité
00:47:03mais ils ont gardé
00:47:04leur cartouche
00:47:05pour une autre
00:47:06motion de censure.
00:47:07On vous le rappelle
00:47:08il y a un instant.
00:47:09Un 49-2,
00:47:10alors je comprends
00:47:11qu'honnêtement,
00:47:12quand les partis
00:47:13se montrent responsables
00:47:14même si ce n'est pas
00:47:15ma famille politique,
00:47:16c'est un acte de responsabilité
00:47:17qui n'était pas évident.
00:47:18Donc il y a des compromis
00:47:19et quand on est capable
00:47:20de faire des compromis,
00:47:21ne voyons pas toujours
00:47:22le verre à moitié vide
00:47:23même si il faut
00:47:24qu'on arrive
00:47:25à réduire ce déficit.
00:47:26On est quand même
00:47:27l'avant dernier
00:47:28en matière de déficit
00:47:29de toute l'Europe.
00:47:30Dernière,
00:47:31la Roumanie.
00:47:32Alors maintenant,
00:47:33ce 49-2
00:47:34qui est déposé
00:47:35pour donner un peu
00:47:36je comprends
00:47:37un peu
00:47:38de gage
00:47:39un peu de gage
00:47:40à gauche
00:47:41c'est un acte
00:47:42de responsabilité
00:47:43qui n'est pas
00:47:44évident.
00:47:46Bon encore une fois
00:47:47c'est la démocratie
00:47:48mais on va faire
00:47:49un 49-2
00:47:50un peu sémantique
00:47:51parce que
00:47:52le Premier ministre
00:47:53a osé dire
00:47:54non pas qu'il y avait
00:47:55de la submersion
00:47:56mais il a osé
00:47:57présenter le mot.
00:47:58Non mais il a dit
00:47:59que les Français
00:48:00ressentaient ça.
00:48:01Un sentiment.
00:48:02Il y avait un sentiment.
00:48:03Un fameux sentiment.
00:48:04Non mais il y avait
00:48:05un sentiment.
00:48:06C'est corroboré
00:48:07par les sondages.
00:48:08On en a fait un
00:48:09le lendemain
00:48:10qui montrait
00:48:11que c'était 65%.
00:48:12Donc même si
00:48:13on aborde
00:48:14l'expression
00:48:15il prend acte
00:48:16du sentiment
00:48:17des Français.
00:48:18Et on fait
00:48:19un 49-2
00:48:20si j'ai bien compris
00:48:21sur une expression
00:48:22qui serait malvenue.
00:48:23Un 49-2
00:48:24c'est une motion
00:48:25de censure.
00:48:26Oui c'est une motion
00:48:27de censure.
00:48:28Oui oui bien sûr.
00:48:29C'est un autre
00:48:30type de motion
00:48:31de censure
00:48:32qui en toute logique
00:48:33sauf catastrophe
00:48:34ne devrait pas être
00:48:35On a une date
00:48:36une échange
00:48:37pour le dépôt
00:48:38de cette motion.
00:48:39Ça sera d'ici
00:48:40deux semaines.
00:48:41Donc le dépôt
00:48:42plus un débat
00:48:43dans l'hémicycle
00:48:44je suis pas sûre
00:48:45que les Français
00:48:46soient
00:48:47très intéressés
00:48:48totalement enthousiasmés
00:48:49par des débats
00:48:50qu'ils ont par ailleurs
00:48:51sur des chaînes.
00:48:52Les Français sont
00:48:53très inquiets.
00:48:54Moi je pense
00:48:55qu'il faut insister
00:48:56sur le fait
00:48:57qu'on vient de quitter
00:48:58une période
00:48:59d'échec politique.
00:49:00Et donc
00:49:01il faut donner crédit
00:49:02à François Bayrou
00:49:03qui a arraché
00:49:04deux victoires.
00:49:05Ça c'est pas la première
00:49:06c'est la deuxième.
00:49:07La première
00:49:08et c'est pour ça
00:49:09que je dis la deuxième
00:49:10peut-être qu'il y en aura
00:49:11une troisième.
00:49:12Et c'est pour ça
00:49:13qu'il y a
00:49:14Emmanuel Macron
00:49:15qui ne veut plus
00:49:16à un moment donné
00:49:17lui donner.
00:49:18Ça c'est le premier point.
00:49:19Il bat Emmanuel Macron
00:49:20sur un terrain
00:49:21où il lui dit
00:49:22attends si tu me prends pas
00:49:23de toute manière
00:49:24c'est la fin pour toi
00:49:25parce qu'on votera contre toi
00:49:26et donc c'est terminé.
00:49:27Donc c'est un premier acte politique
00:49:28qui est important.
00:49:29Deuxième acte politique
00:49:30tout le monde
00:49:31il y a une semaine
00:49:32dix jours
00:49:33on n'était pas aussi
00:49:34certains que ça
00:49:35que ça passerait aussi facilement
00:49:36qu'il n'y aurait personne
00:49:37dans l'hémicycle.
00:49:38Donc c'est une deuxième victoire
00:49:39pour François Bayrou
00:49:40et une manière de faire
00:49:41être environ
00:49:42Michel Barnier
00:49:43taper Emmanuel Macron
00:49:44ça a été taper
00:49:45Michel Barnier.
00:49:46Et là en l'occurrence
00:49:47on est dans un autre moment.
00:49:48Donc sur la gestion politique
00:49:49ça me paraît quand même important
00:49:50et par rapport à d'autres pays
00:49:52qui nous environnent
00:49:53on a aussi
00:49:54cette gestion politique.
00:49:55Regardez ce qui va se passer
00:49:56en Allemagne
00:49:57une fois qu'on aura fait
00:49:58les élections
00:49:59on aura la même temporalité.
00:50:00Quand on a en Belgique
00:50:01ça met des semaines.
00:50:02En Autriche
00:50:03c'est à peu près pareil.
00:50:04Et partout
00:50:05on a systématiquement
00:50:06et c'est bien normal
00:50:07quand on quitte
00:50:08la Ve République
00:50:09telle qu'elle est
00:50:10par rapport à la politique
00:50:11parlementaire
00:50:12on obtient ça.
00:50:13On obtient de la politique
00:50:14politicienne
00:50:15de la politique parlementaire
00:50:16ce qui n'est pas un gros mot
00:50:17ce qui est bien normal
00:50:18et qu'on n'a plus l'habitude
00:50:19et donc ça
00:50:20ça fait partie du jeu.
00:50:21Mais j'insiste sur le fait
00:50:22qu'il faut signer
00:50:23aujourd'hui
00:50:24une victoire
00:50:25la deuxième
00:50:26la deuxième en peu de temps
00:50:27pour François Bayrou
00:50:28dont tout le monde
00:50:29se moquait un peu
00:50:30et là en l'occurrence
00:50:31minoritaire
00:50:32de chez minoritaire
00:50:33il vient quand même
00:50:34de faire passer un véhicule.
00:50:35Est-ce que c'est l'expérience
00:50:36qui a parlé ?
00:50:37Est-ce que c'est l'expérience
00:50:39Oui l'Ancien Monde.
00:50:40C'est l'Ancien Monde
00:50:41qui revient
00:50:42avec un François Bayrou
00:50:43démocrate chrétien
00:50:44MRP presque
00:50:45même radical socialiste
00:50:46MRP presque
00:50:47MRP
00:50:483ème République
00:50:49qui sait faire des compromis.
00:50:50Alors moi
00:50:51pour revenir
00:50:52à ce que disait
00:50:53Edouard Philippe
00:50:54la semaine dernière
00:50:55je ne suis pas tout à fait
00:50:56d'accord avec lui
00:50:57on n'est pas
00:50:58dans une situation
00:50:59d'impuissance
00:51:00ils peuvent agir
00:51:01d'ailleurs sur les retraites
00:51:02il a été très intelligent
00:51:03François Bayrou
00:51:04sur les partenaires sociaux
00:51:05parce qu'il a sorti ça
00:51:06du Parlement
00:51:07on a le réglementaire
00:51:08sur lequel il peut encore agir
00:51:09et troisièmement
00:51:10on a les propositions de loi
00:51:11on peut bien avoir
00:51:12des propositions de loi
00:51:13sur lesquelles on trouve
00:51:14des compromis
00:51:15et sur lesquelles on avance
00:51:16donc le pays n'est pas bloqué
00:51:17et le Parlement n'est pas bloqué
00:51:18On fait la réforme
00:51:19ce qu'on ne l'a fait pas
00:51:20Non mais il n'a pas envie
00:51:21surtout de réitérer
00:51:22ce qu'a fait M. Barnier
00:51:23parce que désolé
00:51:24il était aussi
00:51:25centriste de droite
00:51:26Oui mais il a cet avantage
00:51:27d'avoir appris les erreurs
00:51:28de son connaissance
00:51:29Effectivement
00:51:30mais je suis désolée
00:51:31là où je suis en désaccord avec toi
00:51:32c'est qu'il a été purgé
00:51:34pour beaucoup
00:51:35il a méprisé Marine Le Pen
00:51:36il l'a reçu tardivement
00:51:37et de fait
00:51:38elle n'a pas supporté
00:51:39c'est ce qui se dit en off
00:51:41et elle a été contre lui
00:51:42elle a voté cette motion de censure
00:51:43ce qui n'est pas le cas
00:51:44parce qu'ils ont des rapports
00:51:45comme du haut
00:51:46Pour aller dans ton sens
00:51:47c'est pas contre quoi ?
00:51:48Bayrou et Le Pen
00:51:49François Bayrou a compris
00:51:50que c'est au RN
00:51:51ce n'est pas la peine
00:51:52de parler à M. Tanguy
00:51:53ou à M. Chenu
00:51:54à je ne sais qui
00:51:55on s'adresse directement
00:51:56à Marine Le Pen
00:51:57direct en Marine Le Pen
00:51:58il lui a dit
00:51:59mais je trouve anormal
00:52:00que fin mars
00:52:01vous soyez potentiellement
00:52:03et ça fait mouche directement
00:52:05donc ensuite
00:52:06il a travaillé effectivement
00:52:07avec M. Hollande
00:52:08à ramener les socialistes
00:52:09territoriaux
00:52:10ceux de l'ancien monde
00:52:11ceux qui sont entrés
00:52:12au monde de la dissolution
00:52:13qui ne sont pas tout à fait
00:52:14ceux du Val-d'Oise
00:52:15qu'on avait tout à l'heure
00:52:16qui sont très différents
00:52:17et ceux-là je peux vous dire
00:52:18qu'ils veulent la peau d'Olivier Faure
00:52:19et notamment au prochain commun.
00:52:20Qu'est-ce qui pourrait se prendre
00:52:21à l'arrivée d'une plus haute destinée
00:52:22encore François Bayrou ?
00:52:23Alors moi qui l'ai côtoyé après
00:52:25je pense que
00:52:27dans sa tête
00:52:28Matignon est une marche
00:52:30Voici la réponse
00:52:31Comme tous
00:52:32Ils sont nombreux
00:52:33Mais ce qui m'intéresse
00:52:34chez François Bayrou
00:52:35c'est ce que vous soulignez
00:52:36en prononçant le mot
00:52:37territoire
00:52:38Certains ont dit
00:52:39il a fait une erreur
00:52:40en allant à Pau
00:52:41alors qu'il aurait dû faire
00:52:42une réunion sur Mayotte
00:52:44il l'a faite
00:52:45il est allé à Pau
00:52:46mais c'est un signe
00:52:47il a un directeur de cabinet
00:52:48aujourd'hui à Matignon
00:52:49qui est un fonctionnaire territorial
00:52:51c'est un homme des territoires
00:52:52c'est un homme qui sait
00:52:53discuter avec les élus locaux
00:52:54un peu comme François Hollande
00:52:56donc c'est l'ancien membre
00:52:57de l'association
00:52:58donc c'est l'ancien monde
00:52:59qui revient
00:53:00je n'aime pas ce terme
00:53:01l'ancien monde
00:53:02parce que
00:53:03quand on discute
00:53:04moi je parcours la France
00:53:05je rencontre des élus locaux
00:53:06on sait ce que ça veut dire
00:53:07on sait d'où on est
00:53:08voilà
00:53:09les élus locaux sont
00:53:10d'ailleurs
00:53:11la France des territoires
00:53:12ce n'est pas l'ancien monde
00:53:13pardon
00:53:14je comprends ce que vous dites
00:53:15non mais ce n'est pas moi
00:53:16qui dis
00:53:17pour faire l'opposition
00:53:18Emmanuel Macron
00:53:19qui a renversé l'époque
00:53:20ce que je veux dire
00:53:21c'est que
00:53:22l'ancien monde
00:53:23ne se calque pas
00:53:24sur les territoires
00:53:25réciproquement
00:53:26ça peut se retrouver
00:53:27c'est une vraie question
00:53:28pardon
00:53:29on n'a pas le temps
00:53:30LFI n'est pas dans les territoires
00:53:31contrairement à ce qu'on dit
00:53:32les défaites de LFI
00:53:33cuisantes
00:53:34et à Villeneuve-Saint-Georges
00:53:35et en Isère
00:53:36non mais
00:53:37montrent
00:53:38qu'il y a
00:53:39cette déconnexion
00:53:40quand même
00:53:41du terrain
00:53:42il faut être quand même
00:53:43très prudent
00:53:44parce qu'il n'y a pas rien
00:53:45qui est pensé
00:53:46en fait pour ça
00:53:47ça n'est pas rien
00:53:48moi je ne l'ai pas pensé
00:53:49comme ça
00:53:50je ne l'ai pas pensé
00:53:51comme ça
00:53:52je ne l'ai pas pensé
00:53:53comme ça
00:53:54je ne l'ai pas pensé
00:53:55comme ça
00:53:56je ne l'ai pas pensé
00:53:57comme ça
00:53:58c'est-à-dire que
00:53:59pour beaucoup de français
00:54:00LFI fait peur
00:54:01évidemment vu les profils
00:54:02et la liste
00:54:03qui a été présentée
00:54:04je ne voudrais pas
00:54:05revenir dessus
00:54:06c'est assez terrifiant
00:54:07malgré tout
00:54:08vous avez la France
00:54:09qui est fracturée
00:54:10et qui est en total accord
00:54:11avec LFI
00:54:12il faut revenir à la politique
00:54:13ça commence à faire du monde
00:54:14qui peut nourrir
00:54:15des ambitions présidentielles
00:54:16il va y avoir
00:54:17pléthore de candidatures
00:54:18en 2026
00:54:19il y a beaucoup de monde
00:54:20sur la ligne de départ
00:54:21il y a déjà ceux
00:54:22qui sont déclarés
00:54:23ceux qui seront
00:54:24ceux qui seront réellement
00:54:25ceux qui sont réellement
00:54:26candidats
00:54:27seront en réalité
00:54:28peu nombreux
00:54:29alors évidemment
00:54:30il y a maintenant
00:54:31François Bayrou
00:54:32qui évidemment
00:54:33il est candidat depuis 2002
00:54:34à l'élection présidentielle
00:54:35il n'a pas été candidat
00:54:36bien avant
00:54:37bien avant
00:54:38il a commencé en quelle année alors
00:54:39il avait
00:54:40en 1984
00:54:41c'était quoi
00:54:42l'élection européenne
00:54:43il n'était pas très élu
00:54:44je dis qu'il est candidat
00:54:45à la présidentielle
00:54:46depuis 2002
00:54:47il en reste depuis
00:54:48qu'il est tout petit
00:54:49on se rase dans
00:54:50devant sa glace
00:54:51non mais sa première
00:54:52élection présidentielle
00:54:53c'est 2002
00:54:54il a continué
00:54:55sauf effectivement
00:54:562017
00:54:57François Bayrou
00:54:58Édouard Philippe
00:54:59Gabriel Attal en rêve
00:55:00on a perdu Gabriel Attal
00:55:01Bruno Rotailleau
00:55:02Gérald Darmanin
00:55:03enfin il y a
00:55:04pléthore de candidats
00:55:05c'est logique
00:55:06puisqu'on sait
00:55:07que le président
00:55:08de la république
00:55:09ne sera pas en capacité
00:55:10de se représenter
00:55:11donc il y a évidemment
00:55:12beaucoup de
00:55:13de successeurs potentiels
00:55:14mais à la fin
00:55:15ceux qui seront
00:55:16vraiment candidats
00:55:17ils ne seront pas
00:55:18évidemment aussi
00:55:19aussi nombreux
00:55:20que François Bayrou
00:55:21effectivement
00:55:22si malheureusement
00:55:23François Bayrou
00:55:24effectivement
00:55:25s'imagine pouvoir
00:55:26aller à l'Elysée
00:55:27parce que là
00:55:28il a réussi à faire
00:55:29voter le budget
00:55:30bon pourquoi pas
00:55:31moi je n'y crois pas
00:55:32une seule seconde
00:55:33je ne crois pas
00:55:34que les français
00:55:35auront
00:55:36c'est la rencontre
00:55:37de l'homme
00:55:38et des français
00:55:39qui ne vont pas passer
00:55:40cette rencontre là
00:55:41elle ne va pas avoir lieu
00:55:42je ne crois pas
00:55:43que ce sera le bon
00:55:44profil pour
00:55:45pour 2027
00:55:46je peux me tromper
00:55:47mais je ne le crois pas
00:55:48comment vous vous distinguez
00:55:49dans ce magma là
00:55:50à chaque fois
00:55:51on fait semblant
00:55:52je me souviens
00:55:53des précédentes élections
00:55:54et il y a toujours eu
00:55:55un peu ça
00:55:56et on voit bien
00:55:57que les élections
00:55:58présidentielles
00:55:59c'est singulièrement
00:56:02en France quand même
00:56:03quelque chose
00:56:04où on part de loin
00:56:05et où il faut une rencontre
00:56:06vraiment avec les françaises
00:56:07et les français
00:56:08et ce n'est pas un mot en l'air
00:56:09c'est à dire qu'il faut
00:56:10aller voir préparer
00:56:11et il faut que les françaises
00:56:12et les françaises
00:56:13c'est pour ça que
00:56:14Edouard Philippe
00:56:15est parti très tôt
00:56:16François Bayrou
00:56:17incarne quand même
00:56:18la continuité
00:56:19d'Emmanuel Macron
00:56:20mais il fait un travail
00:56:21c'est pour ça qu'on reparle
00:56:22de Bobigny pour voir
00:56:23s'il y a des avancées
00:56:24dans l'enquête
00:56:25avant de conclure l'émission
00:56:26juste encore
00:56:27sur cette séquence politique
00:56:28rappel historique rapidement
00:56:291952
00:56:30élection législative
00:56:31le MRP
00:56:32le SFIO
00:56:33les centristes
00:56:34essaient de garder le pouvoir
00:56:35modifient le scrutin
00:56:36font des lois d'apparentement
00:56:37un peu nous on a fait
00:56:38le front républicain
00:56:394 ans après
00:56:405 ans après
00:56:41le général de Gaulle
00:56:42arrive au pouvoir
00:56:43donc attention
00:56:44que l'extrême centre
00:56:45ne mène pas
00:56:46à quelque chose
00:56:47d'un peu plus
00:56:48d'un peu plus extrémiste
00:56:49ou un peu plus différent
00:56:50un peu plus radical
00:56:51un peu plus radical
00:56:52exactement
00:56:53il faut une force politique
00:56:54derrière la candidature
00:56:55présidentielle
00:56:56aujourd'hui
00:56:57est-ce qu'on a du nouveau
00:56:58Juliette Sadat
00:56:59d'être revenue
00:57:00parce que cette histoire
00:57:01nous a évidemment interpellé
00:57:02tout au long de l'après-midi
00:57:03et on suit les avancées
00:57:04de l'enquête
00:57:05en ce qui se concerne Bobigny
00:57:06cet adolescent
00:57:07qui a donc été placé
00:57:08en coma artificiel
00:57:09après une agression
00:57:10à proximité d'un collège
00:57:11c'était dans les premières heures
00:57:12entre temps
00:57:13on sait que
00:57:14même grèvement blessé
00:57:15son état n'est plus aussi préoccupant
00:57:16qu'initialement
00:57:17on le pensait
00:57:18effectivement
00:57:19je rappelle les faits
00:57:20ça s'est passé
00:57:21à quelques centaines
00:57:22de mètres
00:57:23de ce collège
00:57:24Angela Davis
00:57:25de Bobigny
00:57:265 individus
00:57:27cagoulés
00:57:28vraisemblablement jeunes
00:57:29se sont rués
00:57:30sur ce collégien
00:57:31l'ont roué
00:57:32deux coups
00:57:33des coups
00:57:34d'une agression
00:57:35d'une extrême violence
00:57:36deux personnes
00:57:37sur ces individus
00:57:38ont été placés
00:57:39en garde à vue
00:57:40il s'agirait
00:57:41d'un majeur
00:57:42mais aussi
00:57:43d'un mineur
00:57:44la victime
00:57:45donc
00:57:46est un collégien
00:57:47de 3ème
00:57:48il a 15 ans
00:57:49il serait
00:57:50d'origine
00:57:51turque
00:57:52il s'est fait agresser
00:57:53par ces
00:57:54cinq personnes
00:57:55pour quel motif ?
00:57:56ça c'est l'inconnu
00:57:57de cette affaire
00:57:58on ne sait pas
00:57:59le mobile
00:58:00de cette rixe
00:58:01donc les avancées
00:58:02pour l'instant
00:58:03c'est deux personnes
00:58:04en garde à vue
00:58:05donc qui ont été identifiées
00:58:06qui permettront peut-être
00:58:07de remonter
00:58:08aux autres
00:58:09bien sûr
00:58:10on va essayer
00:58:11de les faire parler
00:58:12et la précision
00:58:13aussi qu'on a eue
00:58:14qui est importante
00:58:15c'est que ça ne s'est pas passé
00:58:16dans l'enceinte
00:58:17à l'extérieur
00:58:18c'était à quelques centaines
00:58:19de mètres
00:58:20de cet établissement
00:58:21et c'était en dehors
00:58:22du temps scolaire
00:58:23donc après
00:58:24la sonnerie
00:58:25et la sortie des cours
00:58:26Yoann un mot
00:58:27de conclusion
00:58:28sur ces affaires
00:58:29qui se répètent
00:58:30parce qu'on a parlé
00:58:31de Bagneux précédemment
00:58:32les attaques au couteau
00:58:33et les agressions
00:58:34sauvages aussi
00:58:35les vrais gargants
00:58:36dont les images
00:58:37étaient insoutenables
00:58:38il va falloir
00:58:39de toute façon
00:58:40durcir le ton
00:58:41sur le port
00:58:42des armes blanches
00:58:43notamment
00:58:44moi j'aimerais déjà
00:58:45connaître le nombre
00:58:46chaque année
00:58:47le gouvernement
00:58:48refuse depuis 2020
00:58:49maintenant
00:58:50de communiquer précisément
00:58:51sur les chiffres
00:58:52exacts
00:58:53il faut que les Français
00:58:54aient connaissance
00:58:55de ce qui se passe
00:58:56réellement dans le pays
00:58:57et donc il faut que
00:58:58le gouvernement
00:58:59même si je comprends bien
00:59:00ça ne fait pas ses affaires
00:59:01parce qu'on imagine
00:59:02que s'il n'y a pas
00:59:03de communication précise
00:59:04à ce sujet
00:59:05c'est parce que les chiffres
00:59:06sont particulièrement inquiétants
00:59:07les derniers chiffres
00:59:08concernant les attaques au couteau
00:59:09remontent à 2020
00:59:10il faut que le gouvernement
00:59:11communique sur
00:59:12ces attaques au couteau
00:59:13qui on l'a bien compris
00:59:14sont de plus en plus nombreuses
00:59:15c'est un fait
00:59:16il faut que les Français
00:59:17sachent réellement
00:59:18ce qui se passe
00:59:19et donc il faut communiquer
00:59:20ça devient crucial
00:59:21et puis ça permettra
00:59:22de couper court
00:59:23à certains arguments
00:59:24de certaines formations politiques
00:59:25on a l'exemple allemand
00:59:26ça ne crée pas la solution
00:59:27le ministère de l'intérieur allemand
00:59:28il communique tous les ans
00:59:29sur des choses
00:59:30extrêmement précises
00:59:31extrêmement détaillées
00:59:32ethniques
00:59:33cultures
00:59:34communautaires
00:59:35avec les nationalités
00:59:36d'existence
00:59:37on n'est pas dans les...
00:59:38ça bonne chance
00:59:39c'est-à-dire que pour le coup
00:59:40on est dans quelque chose
00:59:41qui est très précis
00:59:42qui permet de poser
00:59:43les choses sur la table
00:59:44ça ne veut pas dire pour autant
00:59:45qu'on trouve les solutions
00:59:46davantage qu'en France
00:59:47mais en tout cas on a ça
00:59:48il y a une transparence
00:59:49au moins on a une transparence
00:59:50c'est normal
00:59:51dans une démocratie
00:59:52c'est normal
00:59:53merci beaucoup
00:59:54je remercie tous nos invités
00:59:55d'avoir participé à ce débat
00:59:56ravi de vous avoir eu
00:59:57parmi nous cet après-midi
00:59:58dans un instant la suite
00:59:59j'allais dire des réjouissances
01:00:00enfin du faux suspense
01:00:01ce sera à l'Assemblée nationale
01:00:02et dans Punchline
01:00:03avec Laurence Ferrari
01:00:04excellente fin de soirée
01:00:05enfin l'après-midi déjà
01:00:06et début de soirée
01:00:07et je vous retrouve demain
01:00:08il n'y est pas encore
01:00:09c'est un peu décalé
01:00:11il n'y est pas encore
01:00:12un peu décalé
01:00:13alors jet lag