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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue dans 180 minutes.
00:00:02 Info pour cette dernière édition de la semaine.
00:00:03 Nous serons d'ici quelques minutes à Nouméa,
00:00:06 au lendemain du départ d'Emmanuel Macron avec un 7ème mort.
00:00:10 On sera avec notre équipe qui nous racontera
00:00:12 que l'apaisement n'est certainement pas revenu,
00:00:14 avec encore des foyers de tension et même des incendies
00:00:18 dans certains quartiers de Nouméa.
00:00:20 Ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:22 A tout de suite.
00:00:23 [Musique]
00:00:26 Passionnés d'art et de collection,
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00:00:31 [Musique]
00:00:36 Chers amis, bonjour.
00:00:38 Donatien et Rogatien que nous fêtons aujourd'hui sont frères.
00:00:42 Nous sommes à la fin du 3ème siècle.
00:00:44 Ils habitent à Nantes, dans ce que l'on appelle alors l'armorique.
00:00:48 Ils sont chrétiens, ce qui leur vaut de subir de terribles persécutions.
00:00:52 Donatien est déjà baptisé, mais ce n'est pas encore le cas de Rogatien.
00:00:57 Il se trouve qu'un nouveau légat de l'empereur est un jour nommé dans la région
00:01:01 et il se montre très aîlé pour pourchasser les chrétiens.
00:01:04 En l'an 304, les deux frères sont dénoncés et arrêtés.
00:01:09 Ils comparaissent devant le préfet.
00:01:11 On a conservé le compte rendu de leur interrogatoire
00:01:15 au cours duquel ils font preuve d'un courage admirable.
00:01:18 Ils ne cèdent devant aucune menace et refusent de renoncer à leur foi.
00:01:23 Leur sort est scellé. Ils sont condamnés aux supplices du chevalet,
00:01:27 puis à être décapités.
00:01:30 Rogatien embrasse son frère Donatien, qui n'a toujours pas reçu le baptême.
00:01:35 Il lui souffle alors une prière.
00:01:38 Seigneur, Jésus-Christ, que la foi pure de Rogatien lui tienne lieu de baptême.
00:01:45 Et l'Église considérera bien sûr que Donatien a reçu le baptême.
00:01:51 Je vous laisse avec cet extrait de la lettre de Saint Jacques,
00:01:55 qui est lue à la messe aujourd'hui.
00:01:57 Ne gémissez pas les uns contre les autres.
00:02:00 Ainsi, vous ne serez pas jugés.
00:02:03 C'est tout pour aujourd'hui.
00:02:05 A demain, chers amis.
00:02:07 Ciao !
00:02:08 C'était votre programme avec eBay.
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00:02:18 Et c'est l'heure du journal pour commencer cette édition avec Isabelle Piboulot.
00:02:21 Bonjour Isabelle, on va parler du bilan des émeutes en Nouvelle-Calédonie,
00:02:24 qui s'élèvent désormais à sept morts.
00:02:26 La dernière victime étant un homme de 48 ans, tué à Doumbéa, au nord de Nouméa.
00:02:31 Un policier a ouvert le feu après avoir été prise à partie avec un collègue par des manifestants.
00:02:36 Au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron,
00:02:38 les indépendantistes ne comptent pas abandonner leur barrage.
00:02:41 Régine Delfour, Thibault Marcheteau, Claucyle Payet et Adrien Panteneau.
00:02:45 C'est un climat encore tendu après la visite express du président en Nouvelle-Calédonie.
00:02:50 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages et la reprise du dialogue en vue d'un accord global.
00:02:56 Mais à Doumbéa, une septième personne a trouvé la mort ce vendredi.
00:03:00 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois par un membre des forces de l'ordre.
00:03:04 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
00:03:08 On est en attente parce qu'aujourd'hui, ça fait quand même dix jours qu'on est en protection de nos quartiers.
00:03:15 Je ne vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
00:03:18 Nous, ce qu'on veut, c'est la paix pour nos familles, qu'elles soient de tous bords, de toutes ethnies.
00:03:22 Alors que certains veulent la paix, les indépendantistes, eux, refusent le dialogue et comptent poursuivre les blocages.
00:03:28 Moi, je pense que la visite d'Emmanuel Macron, il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
00:03:33 On ne veut plus parler de dialogue, on ne veut plus parler d'accord.
00:03:36 Maintenant, on va jouer au chat et à la souris avec eux.
00:03:38 Ils vont venir, ils vont déblerner. Nous, on va revenir, on va faire le blocage.
00:03:42 Une venue du président qui, selon certains indépendantistes, est survenue trop tard pour trouver un accord.
00:03:48 C'est trop facile de dire le dialogue.
00:03:50 Le dialogue, c'était bien avant qu'on avait commencé.
00:03:52 Il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
00:03:54 Ils savaient tous, tous les hommes politiques, ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
00:03:58 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
00:04:00 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
00:04:04 Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés, selon le Haut-Commissariat de la République,
00:04:09 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
00:04:12 On y reviendra tout à l'heure, bien sûr, avec le décryptage de nos invités.
00:04:16 Mais en attendant le reste de l'actualité, avec le chef de la CIA qui était tendu à Paris
00:04:19 afin de relancer les "Pour parler avec Israël" sur une trêve à Gaza.
00:04:22 Oui, les discussions avec le Hamas sont en lisée depuis des mois.
00:04:26 Dans le même temps, les corps de trois otages ont été récupérés par TSAHL la nuit dernière à Jabalia.
00:04:32 Parmi eux, celui d'Orion Hernandez Radu. Les précisions d'Audrey Bertheau.
00:04:36 Il était franco-mexicain.
00:04:40 Orion Hernandez Radu est l'un des trois otages retrouvés morts par l'armée israélienne.
00:04:45 C'est avec le cœur lourd que je vous annonce qu'hier soir,
00:04:50 les forces spéciales israéliennes à Gaza ont récupéré les corps de nos otages.
00:04:56 Shana Niablanka, Michel Nisembaum et Orion Hernandez.
00:05:01 Ce dernier a été enlevé le 7 octobre par le Hamas alors qu'il participait avec sa petite amie,
00:05:06 Shani Louk, au festival de musique Nova.
00:05:09 Âgé d'une trentaine d'années, il était père d'une fillette de deux ans.
00:05:13 C'était l'un des trois derniers otages français retenus à Gaza.
00:05:16 Le Premier ministre Gabriel Attal a apporté son soutien à sa famille.
00:05:20 Évidemment, je veux adresser mes pensées, ma solidarité à sa famille, à ses amis, à ses proches.
00:05:26 C'est un drame qui nous rappelle d'abord l'ampleur du massacre et de l'attaque terroriste
00:05:34 commise par le Hamas, organisation terroriste, le 7 octobre dernier.
00:05:40 C'est un drame qui nous rappelle que nous avons toujours deux otages français
00:05:45 qui sont retenus dans la bande de Gaza.
00:05:47 Emmanuel Macron a également réagi sur les réseaux sociaux et a rappelé que la France
00:05:51 reste plus que jamais engagée pour la libération des otages.
00:05:54 À ce jour, 120 personnes sont toujours détenues à Gaza.
00:05:58 Gabriel Attal qui persiste et signe, il demande une loi avant la fin de l'année
00:06:04 pour permettre la comparution immédiate des jeunes à 16 ans.
00:06:07 Une mesure décriée par les magistrats en déplacement à Valence.
00:06:11 Le Premier ministre a réitéré son souhait de mettre fin au sentiment d'impunité
00:06:14 qui peut exister chez les jeunes.
00:06:16 Les précisions de Thomas Bonnet avec Olivier Gangloff.
00:06:19 Ma boussole c'est l'impunité zéro.
00:06:21 Voilà ce que déclare Gabriel Attal pour justifier les nouvelles annonces
00:06:24 qu'il a réalisées depuis la ville de Valence.
00:06:26 Deux mesures, principalement d'abord la possibilité de comparution immédiate
00:06:30 pour les mineurs âgés de plus de 16 ans en cas de fait grave.
00:06:34 Et puis l'autre annonce, ce sont les très courts séjours dans des foyers
00:06:37 de 7 à 15 jours pour des adolescents afin de créer un électrochoc.
00:06:42 En revanche, les concertations vont se poursuivre autour de l'excuse de minorité
00:06:46 et on comprend aussi qu'il y a une ligne rouge du côté de Matignon
00:06:49 autour de la suspension des allocations familiales pour les familles d'élinquants.
00:06:53 En tout cas, Gabriel Attal dit assumer de prendre des mesures fortes.
00:06:57 C'est aussi un moyen pour contrer le Rassemblement National.
00:07:00 Au lendemain d'ailleurs de son débat avec Jordan Bardella,
00:07:03 Gabriel Attal qui estime que contrer le Rassemblement National
00:07:07 c'est mettre fin à la culture de l'excuse et à la politique de l'autruche.
00:07:11 A retenir également ces deux personnes qui ont été grievement blessées.
00:07:15 Hier soir, ça s'est passé à Aubervilliers.
00:07:17 Un acte de violence en Seine-Saint-Denis.
00:07:19 Un individu a lancé une grenade en pleine rue
00:07:22 entraînant un important mouvement de foule suite à la détonation.
00:07:25 L'auteur des faits est activement recherché.
00:07:27 Les précisions de Maxime Leguet avec Laurence Ellarié.
00:07:30 C'est un quartier d'Aubervilliers encore sous le choc
00:07:33 après ce qui s'est passé hier soir.
00:07:35 Ce qui frappe ici, c'est le mode opératoire.
00:07:37 Il faut bien se rendre compte, un individu à scooter
00:07:40 qui lance en pleine rue une grenade blessant deux personnes
00:07:44 dont l'une qui a eu le bras arraché.
00:07:47 Ce sont des faits qui s'apparentent à une scène de guerre
00:07:50 et qui se sont déroulés aux alentours de 20h30
00:07:53 selon nos confrères du Parisien.
00:07:55 Alors même que des habitants étaient en train de se restaurer
00:07:59 dans des rues adjacentes non loin d'ici.
00:08:02 Des riverains qui ont forcément été abasourdis au sens premier du terme
00:08:06 puisque c'est ce bruit sourd de cette détonation
00:08:09 qui a d'abord surpris et effrayé tout le monde.
00:08:12 La police judiciaire a rapidement été déployée sur place.
00:08:15 La zone a été bouclée pour que les premières investigations puissent se dérouler.
00:08:19 Ce quartier d'Aubervilliers, cette rue précisément,
00:08:22 est connue pour du trafic en tout genre
00:08:25 mais essentiellement du trafic de stupéfiants.
00:08:28 Était-ce alors un règlement de compte ?
00:08:30 L'enquête qui débute tout juste nous apportera les premiers éléments
00:08:33 de réponse sur cette question.
00:08:35 Voilà pour l'essentiel, on passe à la chronique éco avec Eric Derryle-Mathenne.
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00:08:50 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:08:55 Bonjour Eric, vous avez choisi de nous parler de Total Energy.
00:08:58 Ça chauffe, on le sait, on va en dire un mot d'ailleurs pour la compagnie pétrolière
00:09:02 qui tient aujourd'hui son assemblée générale
00:09:05 dans sa tour de la défense à Paris.
00:09:08 Oui, on peut même dire Total, la mal aimée, la compagnie fête son centenaire actuellement.
00:09:12 Elle réunit ce matin son assemblée générale.
00:09:14 Les activistes, les écologistes se sont massés autour de la défense
00:09:20 et il y a eu des blessés chez les agents de sécurité.
00:09:23 Alors vous savez, les anti-pétrole sont de plus en plus nombreux.
00:09:26 Ils veulent que Total cesse les forages et les nouvelles prospections.
00:09:30 Alors ça c'est le premier reproche qui est fait.
00:09:33 Et le deuxième, il vient du gouvernement, il vient plus précisément même de l'Elysée.
00:09:37 Emmanuel Macron qui prend pour cible Patrick Pouyanné, le président de Total.
00:09:41 Le projet du patron de Total, c'est de transférer le siège de sa compagnie
00:09:45 ou en tout cas pour l'instant la cotation à la bourse de New York,
00:09:48 le transférer de Paris à New York.
00:09:51 Ça veut dire que tout simplement, Total quitterait la bourse de Paris.
00:09:54 Est-ce qu'on sait ce que cela apporterait de se faire coter à New York pour Total ?
00:09:58 Alors cela apporterait de nouveaux investisseurs, donc plus de moyens financiers
00:10:01 parce que le patron de Total Energy estime qu'en Europe, son entreprise n'est pas aimée,
00:10:05 elle n'est pas soutenue, donc les actionnaires européens vendent les actions de Total.
00:10:08 Là où les Américains en veulent de plus en plus, ils en achètent.
00:10:12 Et Total, ce n'est pas rien en France, c'est quand même 162 milliards de capitalisation.
00:10:16 Est-ce qu'il faut comprendre que ce serait la fin de Total, entreprise française ?
00:10:20 Alors dans nos esprits, elle reste française bien sûr,
00:10:22 mais sur le papier c'est déjà un géant international.
00:10:25 50% des actions actuellement appartiennent aux Américains.
00:10:29 Les salariés eux possèdent 7,4% du capital et l'Etat français, il n'a plus aucune action.
00:10:35 Mais le gouvernement s'inquiète quand même, Bruno Le Maire d'ailleurs l'a dit,
00:10:38 il a besoin de la compagnie Total en France s'il y a un jour une nouvelle flambée des cours.
00:10:43 Mais est-ce qu'il peut faire quelque chose ? Non en réalité, parce que Total est totalement indépendante,
00:10:47 ce sont les actionnaires qui décident et qui d'ailleurs cet après-midi vont voter le renouvellement du mandat de Patrick Pouyanné.
00:10:52 Conclusion, que retenir ? Et bien c'est l'Europe qui est responsable de tout cela.
00:10:56 Elle a mis tellement de normes anti-pétrole, anti-énergie fossile que cela décourage les investisseurs
00:11:01 et les Etats-Unis au contraire eux encouragent la prospection et les forages.
00:11:05 Donc on le voit bien, Total promet, vous le voyez ici qu'elle investira de plus en plus dans les énergies vertes.
00:11:11 On parle d'un tiers des investissements dans les cinq ans qui viennent.
00:11:14 Merci beaucoup, c'était votre chronique éco du vendredi.
00:11:17 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:11:20 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:11:25 C'était votre programme avec Dome Expo.
00:11:27 Quatre villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:11:31 Plus d'infos sur domexpo.fr
00:11:33 Et merci Isabelle, votre prochain journal d'ici quelques minutes.
00:11:36 Bien sûr, on marque une courte pause et on accueille dans un instant Laure-Alice Bouvier et Yvan Rioufol pour cette fin de semaine
00:11:41 pour parler de ce qui se passe à Nouméa au lendemain du départ du président de la République, ce septième mort qui a été déploré ce matin.
00:11:50 Le territoire peut-il retrouver la voie de l'apaisement ? Les premières heures sont toujours explosives, en tout cas à l'issue du retour du chef de l'État.
00:11:59 Nous voici de retour avec le Flash Info pour commencer d'Isabelle Piboulot, c'est parti.
00:12:05 C'est une première, la Russie reconnaît officiellement la responsabilité d'une branche afghane du groupe État islamique dans les attentats de Moscou.
00:12:12 Au lendemain du drame du 22 mars, l'Ukraine avait été pointée du doigt.
00:12:16 Et à ce jour, la Russie n'a pas renié ses accusations. L'attaque au Kroku City Hall avait fait 144 morts.
00:12:23 Jonathan Daval relaxait des accusations de dénonciations calomnieuses portées par sa belle-famille.
00:12:28 Le tribunal correctionnel de Besançon a fermé le dossier car les dénonciations n'ont pas eu l'aspect de spontanéité exigé par la loi.
00:12:36 Le meurtrier d'Alexia Daval purge toujours sa peine de 25 ans de réclusion.
00:12:40 Et puis les compagnies aériennes doivent annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly demain.
00:12:46 Une demande de la Direction générale de l'aviation civile.
00:12:49 En raison de l'appel à la grève ce week-end d'un des principaux syndicats de contrôleurs aériens,
00:12:54 ils réclament notamment des effectifs adéquats non garantis par un accord signé fin avril.
00:13:00 Il y a donc à cette heure un septième mort en Nouvelle-Calédonie après un incident sur un barrage routier.
00:13:07 Plus globalement on va essayer de comprendre si le territoire peut retrouver la voie d'un apaisement tel que le souhaitait Emmanuel Macron
00:13:17 qui posait même ceci comme préalable pour la suite.
00:13:21 Laura-Lise Bouvier et Yvan Réofold sont avec moi cet après-midi.
00:13:24 On va partir sans plus tarder rejoindre Régine Delfour et Thibault Marcheteau.
00:13:27 Ce sont nos envoyés spéciaux à Nouméa où il fait déjà nuit.
00:13:31 C'est le milieu de soirée. Bonjour Régine.
00:13:33 Revenons si vous le voulez bien pour commencer sur les circonstances de ce septième décès à déplorer, à comptabiliser sur le territoire.
00:13:42 Bien Nelly, il était aux environs de 15h15, heure locale,
00:13:50 lorsque deux fonctionnaires de police qui circulaient à bord de leur véhicule ont été encerclés par une quinzaine de jeunes à Dambéa.
00:13:57 Dambéa se trouve dans le nord de Nouméa.
00:14:02 Un des fonctionnaires de police, pour s'extraire de ce rassemblement,
00:14:07 a utilisé son arme et aurait tiré et aurait blessé mortellement un homme de 48 ans.
00:14:15 Selon les premières constatations, les deux fonctionnaires de police auraient des coups sur le visage.
00:14:23 On n'en sait pas beaucoup plus.
00:14:26 Ce qu'on le sait, c'est que le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête du chef domicile volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique.
00:14:36 Merci beaucoup. Alors j'ai une autre question en fait.
00:14:39 On va tenter de vous garder quelques instants supplémentaires si vous voulez bien.
00:14:43 Est-ce que vous avez le sentiment, vous vous êtes rendu à nouveau dans de nombreux quartiers,
00:14:47 et y compris auprès d'indépendantistes, on va en écouter quelques-uns tout à l'heure,
00:14:51 parmi ceux qui tiennent aussi ces barrages.
00:14:54 Est-ce que vous avez le sentiment que la situation, petit à petit, se rétablit sur le plan sécuritaire
00:15:01 ou qu'il y a, au contraire, ces dernières heures, une nouvelle flambée de violence ?
00:15:05 Eh bien, Elie, il y a depuis le départ d'Emmanuel Macron une flambée de violence,
00:15:13 puisque nous étions avec Thibault Marcheteau ce matin sur des barrages avec des indépendantistes.
00:15:19 Nous sommes élés. Nous aussi à Dambéa.
00:15:21 Dambéa, c'est quand même une ville qui est vraiment encerclée par des barrages des indépendantistes.
00:15:27 On ne peut pas y rentrer comme ça. Il faut quand même avoir des contacts avec la CCAT.
00:15:31 Nous sommes retrouvés au cœur d'affrontements, puisque les forces de l'ordre voulaient enlever un barrage
00:15:37 et ont utilisé donc des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement.
00:15:43 Donc les jeunes ont répliqué. Il y a eu des lancées de pierres.
00:15:46 Ça a duré quand même quelques heures. C'était à Dambéa, donc c'était quand même dans la même ville
00:15:51 où s'est passé le drame avec les policiers et cet homme de 48 ans qui est décédé.
00:15:58 Et nous avons appris en début de soirée qu'il y avait des maisons qui étaient incendiées encore dans le nord de Nouméa.
00:16:05 À Caméray, oui, en effet. Merci beaucoup, Régine Delfour, accompagnée de Thibault Marcheteau.
00:16:12 On vous souhaite une nuit à peu près calme, si cela est encore possible, à Nouméa.
00:16:17 Je vous propose d'écouter un indépendantiste parmi ces gens qu'elle a rencontrés sur les barrages.
00:16:22 Voici ce qu'il nous disait. Maintenant, c'est nous, c'est notre tour, après l'échec des politiques qui disent les représenter.
00:16:30 Nous, on est prêts à tout. Tous les jeunes, on est prêts à tout.
00:16:34 C'est quoi être prêts à tout ?
00:16:35 Prêts à tout, c'est nous, on donne notre vie pour la cause, la cause du pays.
00:16:39 Parce que là, les politiciens qui sont devant nous, ils ne font rien pour le pays.
00:16:43 Ils sont toujours en train de parler, à faire des... à chercher le dialogue.
00:16:47 Mais nous, on avait déjà donné le... on avait déjà donné cet espace-là pour que tous les politiciens, tous nos leaders, ils fassent leur travail.
00:16:55 Ils n'ont pas fait. Maintenant que nous, on est dans la rue comme ça, tous les petits pharaons, on ne sait même pas où ils sont passés.
00:17:00 C'est trop facile de dire le dialogue.
00:17:03 Dialogue, c'était bien avant qu'on avait commencé, il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
00:17:08 Ils savaient tous, tous les hommes politiques, ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
00:17:12 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
00:17:14 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
00:17:18 Lui, c'est la pape prince.
00:17:20 Et là, là, ils ne sont pas là. Là, vous voyez, il n'y a pas d'hommes politiques dans les barrages.
00:17:24 C'est nous, tous les jeunes, tous les... c'est la population qui est là.
00:17:28 Yvan, d'une certaine manière, cet homme, il corrobore le fait que le mouvement est devenu incontrôlable et qu'il s'est radicalisé.
00:17:33 Ça échappe totalement aux partis politiques qui, hier, étaient quand même à la manœuvre, mais arrivaient à discuter avec la partie adverse.
00:17:40 C'est nous qui contrôlons, dit-il.
00:17:42 Donc, cela veut bien dire que l'État, en effet, ne contrôle plus rien.
00:17:45 Cela veut dire également que le président de la République, en venant sur place, a pris le risque d'afficher la faiblesse de l'État qu'il représente.
00:17:52 Non seulement il a affiché une faiblesse de l'État, mais il a affiché une impréparation dans ce dossier éminemment complexe,
00:17:58 puisqu'il a même dit qu'il était étonné qu'il n'avait pas pris la mesure, qu'il n'avait pas vu venir cette insurrection.
00:18:04 On peut imaginer – je ne suis pas un spécialiste de la Nouvelle-Calédonie –
00:18:07 mais on peut imaginer que certains des observateurs les plus avertis, et moi-même qui n'étais pas très averti,
00:18:12 on pouvait aussi supposer que les tensions raciales, les tensions économiques, et également l'idéologie décoloniale
00:18:18 qui habitent également ce mouvement et qui dépassent ce mouvement dans le fond, parce qu'il est soutenu également par l'ONU,
00:18:23 puisque la Nouvelle-Calédonie est classée parmi les pays à décoloniser,
00:18:26 que tous ces mouvements éloquaux, ératiaux et idéologiques allaient ébranler naturellement la cohésion nationale.
00:18:32 Or, on arrive avec un président qui est reparti sans rien pouvoir dire, même pas de pouvoir calmer avec les mots, c'est en général ce qu'il sait faire,
00:18:38 et aujourd'hui nous avons un pays qui se déchire et qui, de mon point de vue – je sais que vous n'êtes pas d'accord avec ceci –
00:18:43 s'achemine vers une tentative de séparation. Il faut aujourd'hui penser à la séparation, et en tout cas si les indépendantistes...
00:18:49 – Mais quelle séparation ? Ça dépend de ce que vous parlez.
00:18:51 – La séparation territoriale.
00:18:53 – Attendez, pour qu'on soit clair, vous parlez d'une partition du territoire ?
00:18:57 – Une partition, oui.
00:18:58 – Vous parlez d'une séparation de l'État français, c'est-à-dire d'une indépendance ?
00:19:01 – D'abord d'une partition du territoire, et/ou d'une indépendance si vraiment les indépendantistes veulent aller jusqu'au bout de leur logique,
00:19:07 mais alors s'ils veulent aller au bout de leur logique, il faut qu'ils soient indépendants des financements de l'État,
00:19:10 c'est-à-dire qu'ils s'assument eux-mêmes dans leur communauté et dans leur financement.
00:19:14 Je veux bien qu'ils prennent ce risque-là, mais enfin, ça me semble être délicat pour eux.
00:19:17 Donc il faut en effet maintenant, l'État étant si faible qu'il ne peut plus imposer son autorité,
00:19:22 il va falloir à force de compromis, commencer peut-être même par reculer.
00:19:26 – Après il va falloir qu'elle indépendance aussi, parce que...
00:19:29 – Et qui suis-je pour dire ce qu'il faut faire, je n'en sais rien.
00:19:32 – Non mais ce que je veux dire c'est qu'est-ce qu'il y aura un climat de confiance,
00:19:35 en admettant que l'indépendance l'emporte un jour,
00:19:38 est-ce qu'il y a un climat de confiance pour une indépendance multiraciale, multiculturelle,
00:19:44 un avenir en commun tel que certains pouvaient encore l'envisager il y a quelques semaines ?
00:19:49 – Ce que je constate, ce qu'il faut tous constater, c'est qu'aujourd'hui nous avons une guerre civile en France.
00:19:53 La Nouvelle-Calédonie est en France et il faut maintenant calmer cette guerre civile,
00:19:56 parce que cette guerre civile, elle peut également enflammer d'autres parties de la France et de la métropole.
00:20:02 Et donc il faut maintenant trouver des solutions politiques.
00:20:04 – Alice Bouvier, en tout cas ce qui est sûr c'est que la venue d'Emmanuel Macron n'a certainement pas éteint le feu,
00:20:10 au contraire là dans les heures qui ont suivi ça a été encore plus incandescent.
00:20:13 – Oui et je rejoins tout à fait ce que vient de dire Yvan,
00:20:16 à savoir qu'au final sa venue montre la faiblesse de l'État justement,
00:20:20 parce que déjà on s'interroge sur le timing de cette loi.
00:20:24 On est quand même en France, en Nouvelle-Calédonie,
00:20:26 donc il y a des administrations, il y a la gendarmerie, il y a l'administration fiscale,
00:20:30 il y a l'Agence française de développement, il y a des députés qui connaissent la situation.
00:20:34 Ce jeune qu'on a entendu, il le dit bien, il dit bien "le dialogue on aurait pu le faire avant" et en réalité…
00:20:39 – Mais l'autre partie vous dira, pardon je me fais un peu la maquillage du diable sur ces questions,
00:20:42 vous comprendrez. – Bien sûr.
00:20:44 – Vous dira "le dialogue il a été instauré, il y a eu X ministres qui sont allés,
00:20:47 premiers ministres qui ont passé un temps fou à dialoguer, ça a pris du temps".
00:20:51 Enfin je veux dire déjà depuis 2021 avec ce fameux référendum contesté par la partie indépendantiste,
00:20:56 derrière il s'est coulé quand même 3 ans, ils ont continué à se parler, le dialogue n'a pas été rompu.
00:21:01 – Le dialogue n'a pas été rompu mais je pense qu'on peut…
00:21:03 c'est vrai que quand on voit Emmanuel Macron qui arrive et qui arrive dans son hélicoptère
00:21:07 et qui découvre l'ampleur des dégâts en disant "ah ben je ne pensais pas que c'était pareil"
00:21:11 en voyant sur le terrain, on ne pense pas, voilà, on découvre un chef d'État
00:21:15 qui au final est totalement dépassé par la situation et ce qui moi m'inquiète
00:21:19 c'est qu'on a une montée de la violence et une flambée de la violence
00:21:23 qui concerne beaucoup de jeunes, on a un émetier qui est mort
00:21:28 donc ça veut dire qu'on va encore avoir des parties comme LFI qui vont dire que la police tue,
00:21:32 ça va encore hystériser le débat et puis moi ce que je crains aussi
00:21:35 c'est que les banlieues en métropole ne s'inspirent de cette situation.
00:21:39 – Alors on verra, on n'en est pas là encore.
00:21:41 Bruno est avec nous depuis Nouméa en direct par téléphone,
00:21:44 merci de nous rejoindre à cette heure assez tardive.
00:21:48 Pour vous, vous vous habitez, pour qu'on comprenne, dans le nord de Nouméa,
00:21:52 dans des quartiers qui sont quand même assez chauds, où ce n'est pas facile tous les jours.
00:21:57 Quel est votre sentiment aujourd'hui sur la venue du président et les heures qui ont suivi ?
00:22:03 Comment vous avez vécu cette journée et ce début de soirée ?
00:22:07 – Un début de soirée assez compliqué, dans les quartiers nord effectivement,
00:22:16 avec des nouvelles exactions et des incendies de maisons de particuliers.
00:22:21 La situation est assez anxiogène en ce moment, dans les quartiers nord,
00:22:25 avec un sentiment d'abandon total de la part des forces de l'ordre.
00:22:29 – Est-ce que vous avez la sensation que ce sont les mêmes qui sont à la manœuvre
00:22:34 ou qu'il y a même une sorte de renouvellement dans le lot des émeutiers,
00:22:38 c'est-à-dire des relais qui s'instaurent ?
00:22:44 – Des relais sans doute, mais une organisation militaire à mon avis.
00:22:48 C'est ce qu'on constate tous les jours.
00:22:52 – Vous, vous êtes depuis 12 jours retranchée chez vous,
00:22:55 ou il y a eu des moments d'accalmie où vous avez pu un peu sortir,
00:22:58 naviguer, sillonner la ville avec à chaque fois, on le dit, des barrages filtrants,
00:23:03 ou vous n'êtes même pas risqué à ça ?
00:23:07 – Personnellement, je ne suis pas sorti depuis 12 jours.
00:23:12 Au vu de la violence, à un moment il y a eu une accalmie
00:23:15 et j'ai préféré évacuer ma famille afin qu'elle soit en sécurité.
00:23:19 – Sur le rôle des forces de l'ordre, est-ce qu'il est visible ?
00:23:22 Est-ce que l'action des forces de l'ordre est visible selon vous ?
00:23:25 Ou vous avez l'impression que soit on est en déficit d'effectifs
00:23:28 pour contenir le flot des émeutiers, soit ils mènent des actions
00:23:33 mais qui sont aussitôt après, il y a des regains de terrain par la partie des émeutiers ?
00:23:41 – Les forces de l'ordre sont présentes dans l'Ouméa et le Grand Ouméa,
00:23:47 par contre dans les quartiers nord, on ne les a jamais vues, effectivement.
00:23:51 Un sentiment d'abandon total.
00:23:53 – Ça veut dire que pour vous, concrètement…
00:23:55 – C'est le même retour en tout cas dans le quartier.
00:23:57 – L'alimentation ?
00:23:59 – Concrètement, on ne les a jamais vues.
00:24:01 – Vous ne les avez jamais vues, vous, les forces de l'ordre, dans votre quartier ?
00:24:04 – Oui, concrètement, on ne les a jamais vues,
00:24:07 hormis le deuxième jour où ils ont traversé du Côte pour sécuriser le dépôt de gaz et de carburant.
00:24:14 – Est-ce que… – Hormis ça, on ne les a jamais vues.
00:24:17 – Est-ce que vous faites partie des pessimistes aujourd'hui ?
00:24:19 Je commence à entendre des voix un peu vraiment désespérées qui s'élèvent.
00:24:24 Est-ce que vous y croyez encore ?
00:24:26 Vous pensez qu'on peut encore contrôler les choses ou vous vous dites
00:24:30 c'est en train de vraiment prendre une tournure de pourrissement de la situation d'une certaine manière ?
00:24:37 – Non, clairement, pour moi, pour nous, mon entourage, mes amis et famille,
00:24:45 on est dans une situation de guerre civile, clairement.
00:24:48 – C'est-à-dire que la prochaine étape, c'est des affrontements ?
00:24:52 – On est à protéger nos quartiers, nos familles et nos maisons.
00:24:55 Mais on se sent très abandonnés, à un sentiment d'impuissance et d'insécurité totale.
00:25:01 – Là où vous êtes, vous avez des problèmes avec des voisins,
00:25:06 par exemple qui sont indépendantistes, qui sont canaques,
00:25:10 ou ça s'est plus ou moins bien passé, il y a quand même une solidarité entre riverains ?
00:25:16 – On a cette chance dans le quartier d'avoir une certaine solidarité.
00:25:22 On a lancé des discussions avec des membres de la C.C.A.T.
00:25:28 qui nous ont permis d'apaiser les choses, mais cela reste assez sommaire
00:25:32 car ils ne maîtrisent pas leur jeune et à tout moment,
00:25:35 on risque incendie, agression, dégradation, menaces.
00:25:41 – Merci Bruno d'avoir accepté de nous parler en ces heures difficiles.
00:25:47 J'imagine que vous avez autre chose à faire en plus de cette angoisse qui vous anime.
00:25:51 On vous souhaite bien du courage bien sûr depuis Paris,
00:25:54 même si c'est beaucoup plus facile à dire vu d'ici.
00:25:57 Merci en tout cas d'avoir pris le temps de nous répondre.
00:25:59 Je vous propose de marquer une courte pause.
00:26:01 On vient pour parler aussi de l'armée israélienne qui a donc récupéré les corps
00:26:04 de trois otages retenus à Gaza et parmi eux figure un franco-mexicain.
00:26:10 Tout de suite.
00:26:11 Un nouveau journal avec Isabelle Piboulot.
00:26:14 Rebonjour Isabelle, on va parler de cette enquête qui piétine
00:26:16 six mois après la mort de Thomas à Crépole.
00:26:19 – Des dizaines de personnes ont été entendues, certaines ont été mises en examen.
00:26:23 Néanmoins, des questions restent en suspens.
00:26:25 Les enquêteurs ne parviennent pas à déterminer qui a porté le coup mortel.
00:26:29 Explication de Célia Barotte et Sara Fenzari.
00:26:32 – Qui a porté le coup de couteau qui a mortellement touché Thomas
00:26:36 dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier ?
00:26:39 À ce stade, les deux juges en charge de l'instruction de cette affaire
00:26:42 n'ont aucune certitude sur l'identité de cet auteur.
00:26:45 Depuis le début de l'enquête, 14 personnes ont été mises en examen
00:26:49 pour meurtre en bande organisée, tentative de meurtre
00:26:52 ou violence volontaire commise en réunion.
00:26:55 Une première série d'interpellations avait eu lieu une semaine après les faits.
00:26:59 Neuf jeunes, dont trois mineurs, avaient alors été mis en examen.
00:27:03 Six d'entre eux avaient été placés en détention provisoire.
00:27:06 Les trois autres, laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire.
00:27:10 Quelques mois plus tard, de nouvelles arrestations ont conduit
00:27:12 à la mise en examen de cinq autres personnes.
00:27:15 Deux ont été incarcérées, trois placés sous contrôle judiciaire.
00:27:19 Mais alors, pourquoi est-il si difficile d'identifier le meurtrier de Thomas ?
00:27:23 Plusieurs mises en examen ont porté des coups de couteau,
00:27:26 mais aucun d'entre eux ne le reconnaît.
00:27:28 Et le jeune de 20 ans, initialement désigné comme l'auteur du coup mortel,
00:27:32 n'a pas été reconnu lors de l'identification.
00:27:35 Par ailleurs, dans cette enquête, la préméditation et le caractère raciste
00:27:39 de l'agression n'ont pas été retenus par les magistrats.
00:27:42 À l'époque, le procureur de la République de Valence a déclaré
00:27:45 qu'à ce stade, les éléments recueillis ne sont pas suffisants
00:27:48 ni déterminants juridiquement.
00:27:50 L'information judiciaire se poursuit.
00:27:53 - Dans l'actualité, on vous en parle assez régulièrement,
00:27:55 les "homejackings" qui sévissent de plus en plus dans notre pays.
00:27:58 - Des cambriolages violents en présence des propriétaires.
00:28:01 Fait alarmant, les mineurs sont nombreux à être impliqués.
00:28:04 Les explications de Camille Jolie.
00:28:07 - Il s'agit d'une nouvelle génération de cambrioleurs.
00:28:11 Selon la préfecture de police de Paris, en 2023,
00:28:14 43% des "homejackings" commis en Ile-de-France
00:28:17 sont en cause d'au moins un mineur.
00:28:19 - Le volet le plus répandu, les "homejackings" commis
00:28:23 par des jeunes de 15 à 20 ans, souvent issus de la région parisienne,
00:28:30 principalement le 93, mais pas que.
00:28:33 - Ces mineurs sont directement recrutés dans les quartiers
00:28:36 où ils vivent ou alors sur les réseaux sociaux.
00:28:39 Et les commanditaires de ces "homejackings" les recrutent
00:28:42 essentiellement en raison de leur âge.
00:28:44 - Pourquoi utiliser des mineurs ? Parce que la sanction,
00:28:47 la peine est divisée par deux.
00:28:50 C'est ce qu'on appelle l'excuse de minorité.
00:28:53 Donc la sanction pénale, elle est déjà beaucoup plus faible,
00:28:56 il y a moins de risques.
00:28:57 Ces commanditaires, par exemple, peuvent prendre des mineurs
00:28:59 non accompagnés, des mineurs isolés, donc étrangers,
00:29:01 qui n'ont pas d'existence légale et ils s'en servent comme ils veulent.
00:29:04 En fait, c'est de l'esclavagisme à une sorte de chair à canon.
00:29:07 - De manière générale, en 2023, un mis en cause sur cinq
00:29:11 dans une affaire de criminalité en Ile-de-France était un mineur.
00:29:14 - Un mot aussi du salon Vivatech qui se poursuit,
00:29:17 ça se passe au Parc des Expos à Paris.
00:29:19 - Parmi les nouvelles technologies, la star de cette année
00:29:22 n'est autre que l'intelligence artificielle.
00:29:24 Un outil fascinant, parfois surprenant.
00:29:27 Michel Chevalet vous a déniché quelques innovations
00:29:30 plus improbables les unes que les autres, regardez.
00:29:32 - Ici, à Vivatech, on prépare le monde de demain
00:29:36 avec un mot qui domine partout, I.A.
00:29:39 Intelligence artificielle.
00:29:41 Tenez, I.A., oui, regardez bien, la version garçon café avec ce robot.
00:29:50 Intelligence artificielle, ici, regardez bien ce que j'ai dans la main,
00:29:55 c'est une carte de crédit, non, c'est un magnétophone, regardez sa taille.
00:29:59 Il peut enregistrer jusqu'à 30 heures de communication, la parole.
00:30:03 Et surtout, quand il est connecté, il va vous transcrire la parole.
00:30:08 La parole en un texte.
00:30:10 Et ce, en 57 langues différentes, et mieux encore,
00:30:14 il peut écouter une conférence et vous la résumer.
00:30:17 C'est la mort du journalisme.
00:30:19 Intelligence artificielle également sur ce stand.
00:30:22 C'est le domaine de la médecine, regardez, ce que vous avez sous les yeux,
00:30:26 c'est le dermatologue intelligent, avec ce bras.
00:30:29 On va vous scanner complètement tout le corps, faire un modèle numérique.
00:30:34 Et l'intelligence artificielle va détecter les petites tâches, peut-être prélues d'un cancer.
00:30:40 Et surtout, comme il va mettre en mémoire votre modèle numérique,
00:30:43 il va pouvoir le comparer d'une année sur l'autre pour suivre l'évolution.
00:30:47 Peut-être le futur, c'est la télévision de demain.
00:30:52 Elle couvrira des murs entiers, plus d'un million de petites LED,
00:30:57 surtout le relief en 3D, c'est pas beau, c'est stupéfiant.
00:31:03 Une pause et on revient pour le reste de l'actualité.
00:31:08 Pas très réjouissante, il faut le reconnaître en ce vendredi, à tout de suite.
00:31:12 De retour pour le décryptage de l'actu de ce vendredi, on va parler de l'armée israélienne
00:31:15 qui a donc récupéré les corps de trois otages qui étaient retenus dans la bande de Gaza
00:31:19 par le Hamas depuis le 7 octobre.
00:31:22 Parmi les victimes figure Orione Hernandez-Radu, c'est un franco-mexicain.
00:31:29 Il y a aussi Shannon Yablanka, Michel Nisembaum qui ont été récupérés lors d'une opération conjointe.
00:31:36 Le résumé est signé Audrey Bertheau.
00:31:38 Il était franco-mexicain, Orione Hernandez-Radu est l'un des trois otages retrouvés morts par l'armée israélienne.
00:31:46 C'est avec le cœur lourd que je vous annonce qu'hier soir,
00:31:51 les forces spéciales israéliennes à Gaza ont récupéré les corps de nos otages.
00:31:56 Shannon Yablanka, Michel Nisembaum et Orione Hernandez.
00:32:02 Ce dernier a été enlevé le 7 octobre par le Hamas alors qu'il participait avec sa petite amie,
00:32:07 Shani Louk, au festival de musique Nova.
00:32:10 Âgé d'une trentaine d'années, il était père d'une fillette de deux ans.
00:32:14 C'était l'un des trois derniers otages français retenus à Gaza.
00:32:17 Le Premier ministre Gabriel Attal a apporté son soutien à sa famille.
00:32:21 Évidemment je veux adresser mes pensées, ma solidarité à sa famille, à ses amis, à ses proches.
00:32:27 C'est un drame qui nous rappelle d'abord l'ampleur du massacre et de l'attaque terroriste
00:32:35 commise par le Hamas, organisation terroriste, le 7 octobre dernier.
00:32:41 C'est un drame qui nous rappelle que nous avons toujours deux otages français
00:32:46 qui sont retenus dans la bande de Gaza.
00:32:48 Emmanuel Macron a également réagi sur les réseaux sociaux et a rappelé que la France
00:32:52 reste plus que jamais engagée pour la libération des otages.
00:32:56 À ce jour, 120 personnes sont toujours détenues à Gaza.
00:32:59 Et puis je propose d'écouter aussi le point, le résumé qu'en a fait Olivier Rafovitz,
00:33:04 un autre porte-parole de l'armée.
00:33:06 Les trois corps ont été récupérés dans le nord de la bande de Gaza, dans la région de Djebalia.
00:33:12 Après des renseignements précis des forces de Tsaïkale, des forces spéciales et également du Shin Bet,
00:33:21 on a pu trouver à l'intérieur d'un tunnel, d'un trou, si vous voulez,
00:33:27 qui avait été mis en place dans un endroit, dans la région de Djebalia,
00:33:33 les corps des trois otages kidnappés qui ont été assassinés le 7 octobre.
00:33:39 Et les corps ont été ensuite kidnappés et cachés à l'intérieur de Djebalia.
00:33:48 Et nos forces les ont trouvés durant la nuit.
00:33:52 Ce qui fait qu'il reste, Yvan, aux environs de 120 otages toujours retenus aux mains du Hamas.
00:34:00 Il se trouve que vous êtes allé en Israël il y a quelques jours,
00:34:02 vous avez pu rencontrer certaines de ces familles d'otages.
00:34:04 Est-ce que l'espoir les anime toujours ou il commence et à perdre patience et pour certains donc à perdre espoir ?
00:34:11 Non, il garde l'espoir. J'ai eu l'occasion de rencontrer avec une délégation de journalistes français
00:34:16 un membre de la famille de l'Aigle Calderon qui justement compte beaucoup sur l'opinion française
00:34:21 afin de ne pas oublier quel est le sort des deux otages qui restent.
00:34:24 Lui-même n'avait aucune information, sinon celle de dire qu'il était lui-même en relation,
00:34:28 ce membre de la famille Calderon, avec les deux autres familles françaises
00:34:32 et surtout en relation constante avec le président de la République lui-même.
00:34:35 Mon interlocuteur avait rencontré ou vu au téléphone le président de la République quatre fois
00:34:41 et il disait-il qu'il avait beaucoup plus de mal à joindre le gouvernement israélien d'ailleurs.
00:34:46 Donc ce que cela montre, avec ce sort épouvantable naturellement que tout le monde craint pour les autres bien sûr,
00:34:52 ce sont les méthodes terroristes qu'applique le Hamas de bout en bout
00:34:57 et cela met en perspective cette décision très militante du président de la Cour pénale internationale
00:35:03 qui a suggéré de poursuivre indifféremment le président du Hamas
00:35:13 mais également Bibi Netanyahou, le premier ministre israélien, pour juger des méthodes de guerre.
00:35:20 Or vous voyez bien que les méthodes de guerre sont complètement dissemblables
00:35:22 et que là naturellement vous avez des méthodes qui sont des méthodes d'un fanatisme religieux qui s'interdit toute limite.
00:35:30 Et donc cela remet en perspective ce qui apparaît à l'issue du voyage que j'ai pu faire, un voyage de quatre jours,
00:35:36 c'est la détermination d'Israël à ne plus du tout considérer le Hamas comme étant un interlocuteur
00:35:41 quitte à refuser tout cesser le feu avant que le Hamas n'ait quitté le territoire
00:35:45 et que en tout cas dans l'immédiat la perspective d'un État indépendant, d'un État palestinien indépendant
00:35:50 s'éloigne jour après jour jusqu'à ce qu'il y ait un interlocuteur plus modéré du camp musulman,
00:35:56 si cela peut exister, qui pourra prendre en charge la gestion de Gaza.
00:36:00 Pour l'instant la gestion de Gaza, le poste Gaza, sera pris en charge a priori,
00:36:03 d'après ce que l'on comprend de tous les interlocuteurs, par une administration civile sous la tutelle israélienne.
00:36:08 L'oraliste Bouvier-Fort s'est constatée que depuis plusieurs mois maintenant, il n'y a plus de libération d'otages
00:36:14 mais on apprend effectivement au compte-gouttes, on a eu connaissance de 37 morts parmi ce lot d'otages
00:36:20 qui restait encore assez conséquent. 37 morts c'est beaucoup à prendre d'un coup pour les familles
00:36:27 et puis à chaque fois ce sont de nouvelles morts qui s'ajoutent.
00:36:31 Il risque de ne plus rester beaucoup d'otages à libérer et de ne plus laisser de fenêtres pour ces familles,
00:36:38 de fenêtres d'espoir dans quelques jours.
00:36:40 Oui c'est certain et moi ce qui me consterne et ce que je déplore, c'est que les médias, à part ces news,
00:36:47 n'ont pas pris l'ampleur de la gravité de la situation des otages.
00:36:52 C'est-à-dire qu'on n'a pas eu de mobilisation dans les écoles pour les otages,
00:36:55 au niveau international on n'a pas eu de pression non plus pour ces otages,
00:37:00 et on ne s'est pas mis à la place des otages et à la place de leurs familles.
00:37:04 Et ça c'est dramatique.
00:37:06 À Cannes, est-ce qu'on n'en parle pas du tout ? Quête Blanchette, elle a une robe pour soutenir la Palestine.
00:37:13 Bon, évidemment il y a une situation dramatique en Palestine également, mais il faudrait soutenir les deux.
00:37:17 Il y a 35 000 civils.
00:37:19 Bien sûr la situation est dramatique des deux côtés.
00:37:21 Palestiniens.
00:37:22 Mais il ne faut pas non plus oublier ces otages.
00:37:24 Et Yvan parlait très justement des méthodes de guerre du Hamas,
00:37:27 et parmi ces méthodes de guerre, on a notamment le viol des femmes.
00:37:31 Moi, en tant que praticienne, je défends beaucoup de femmes qui sont victimes de violences sexuelles.
00:37:37 Je trouve ça effrayant de constater qu'on est au XXIème siècle,
00:37:43 qu'on a encore des méthodes aussi barbares qui peuvent subsister pour asservir les femmes,
00:37:48 et pour lesquelles la communauté internationale ne se soulève pas.
00:37:53 On n'en parle pas non plus à Cannes, on parle du MeToo,
00:37:55 on n'en parle pas non plus dans la communauté internationale.
00:37:58 L'ONU a rendu un rapport en mars en disant que vraisemblablement,
00:38:01 il y aurait eu des violences sexuelles sur les otages.
00:38:03 Mais est-ce que quelqu'un a fait quelque chose ?
00:38:05 Rien du tout.
00:38:06 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Yvan.
00:38:08 On se retrouve lundi pour un nouveau décryptage.
00:38:11 Laure Alice, vous restez avec l'équipe de débatteurs qui va nous rejoindre,
00:38:14 et puis bien sûr on se retrouvera Isabelle pour le journal, à tout à l'heure.
00:38:17 De retour dans 180 minutes d'info avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:38:23 Rebonjour Isabelle, on va parler de l'émotion au fort de Charenton,
00:38:26 puisque le Premier ministre a rendu hommage aux deux gendarmes tués
00:38:28 lors des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:38:30 Les dépouilles de Nicolas Molinari, 22 ans, et Xavier Salou, 46 ans,
00:38:34 ont été rapatriés en métropole lundi.
00:38:36 Le gendarme et l'adjudant-chef avaient été tués les 15 et 16 mai derniers.
00:38:41 On écoute Gabriel Attal.
00:38:43 Deux gendarmes, la jeunesse et l'expérience,
00:38:49 Melun et Satori,
00:38:52 mais surtout deux soldats de la loi au service de la France.
00:38:57 Deux militaires engagés pour la France,
00:39:00 engagés pour la servir,
00:39:03 engagés pour la mission.
00:39:06 Deux de vos frères d'armes,
00:39:09 dont l'écho de la voix résonne encore,
00:39:12 dont les mots et les gestes sont irremplaçables,
00:39:15 dont le souvenir est gravé dans la mémoire de leurs camarades,
00:39:19 dans l'histoire de la gendarmerie nationale,
00:39:22 dans l'âme de la France.
00:39:24 Car oui, deux gendarmes sont tombés parce qu'ils servaient la République.
00:39:29 Deux gendarmes sont tombés pour rétablir l'ordre,
00:39:33 pour protéger nos concitoyens.
00:39:35 Deux gendarmes sont tombés portant l'uniforme de la France
00:39:40 face aux émeutes et aux violences.
00:39:43 Et au même moment où presque,
00:39:45 on apprenait que le bilan s'était alourdi
00:39:47 puisqu'il se porte désormais à sept morts.
00:39:49 Un homme de 48 ans a été tué aujourd'hui à Dumbéa.
00:39:53 Un policier a ouvert le feu après avoir été pris à partie
00:39:56 avec un collègue par des manifestants
00:39:58 au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron.
00:40:00 Les indépendantistes restent déterminés.
00:40:02 Régine Delfour, Thibault Marcheteau,
00:40:04 Clotilde Payet et Adrien Fontenot.
00:40:06 C'est un climat encore tendu après la visite express
00:40:10 du président en Nouvelle-Calédonie.
00:40:12 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages
00:40:15 et la prise du dialogue en vue d'un accord global.
00:40:17 Mais à Dumbéa, une septième personne a trouvé la mort ce vendredi.
00:40:21 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois
00:40:24 par un membre des forces de l'ordre.
00:40:26 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
00:40:29 On est en attente parce qu'aujourd'hui,
00:40:32 ça fait quand même dix jours qu'on est en protection
00:40:35 de nos quartiers.
00:40:36 Je ne vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
00:40:39 Nous ce qu'on veut c'est la paix pour nos familles,
00:40:41 qu'elles soient de tous bords, de toutes ethnies.
00:40:43 Alors que certains veulent la paix,
00:40:45 les indépendantistes, eux, refusent le dialogue
00:40:47 et comptent poursuivre les blocages.
00:40:49 Moi je pense que la visite d'Emmanuel Macron,
00:40:51 il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
00:40:54 On ne veut plus parler de dialogue, on ne veut plus parler d'accord.
00:40:57 Maintenant on va jouer au chat et à la souris avec eux.
00:40:59 Ils vont venir, ils vont déblerner.
00:41:01 On va revenir, on va faire le blocage.
00:41:03 Une venue du président qui, selon certains indépendantistes,
00:41:06 est survenue trop tard pour trouver un accord.
00:41:09 C'est trop facile de dire le dialogue.
00:41:11 Dialogue c'était bien avant qu'on avait commencé.
00:41:13 Il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
00:41:15 Ils savaient tous, tous les hommes politiques,
00:41:17 ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
00:41:19 Maintenant ils ne nous contrôlent plus.
00:41:21 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
00:41:25 Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés,
00:41:27 selon le Haut-Commissariat de la République,
00:41:29 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
00:41:33 Dans le reste de l'actualité à présent,
00:41:36 on va parler des corps des trois otages du Hamas
00:41:38 qui ont donc été récupérés par TSAHL.
00:41:40 Parmi eux, celui d'un des Français enlevé.
00:41:43 Une opération conjointe de l'armée et des services de renseignements israéliens
00:41:46 a eu lieu cette nuit à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
00:41:50 Le récit d'Audrey Bertheau.
00:41:52 Il était franco-mexicain.
00:41:54 Orion Hernandez Radu est l'un des trois otages retrouvés morts par l'armée israélienne.
00:41:59 C'est avec le cœur lourd que je vous annonce qu'hier soir,
00:42:05 les forces spéciales israéliennes à Gaza
00:42:07 ont récupéré les corps de nos otages.
00:42:10 Shana Nyablanka, Michel Nisembaum et Orion Hernandez.
00:42:15 Ce dernier a été enlevé le 7 octobre par le Hamas
00:42:19 alors qu'il participait avec sa petite amie,
00:42:21 Shani Louk, au festival de musique Nova.
00:42:23 Âgé d'une trentaine d'années, il était père d'une fillette de deux ans.
00:42:27 C'était l'un des trois derniers otages français retenus à Gaza.
00:42:31 Le Premier ministre, Gabriel Attal, a apporté son soutien à sa famille.
00:42:35 Évidemment, je veux adresser mes pensées, ma solidarité à sa famille,
00:42:39 à ses amis, à ses proches.
00:42:41 C'est un drame qui nous rappelle d'abord l'ampleur du massacre
00:42:47 et de l'attaque terroriste commise par le Hamas,
00:42:51 organisation terroriste, le 7 octobre dernier.
00:42:55 C'est un drame qui nous rappelle que nous avons toujours
00:42:58 deux otages français qui sont retenus dans la bande de Gaza.
00:43:01 Emmanuel Macron a également réagi sur les réseaux sociaux
00:43:04 et a rappelé que la France reste plus que jamais engagée
00:43:07 pour la libération des otages.
00:43:09 A ce jour, 120 personnes sont toujours détenues à Gaza.
00:43:13 Gabriel Attal en continue d'en parler pour endiguer les faits de délinquance.
00:43:16 Il réclame maintenant une loi permettant la comparution immédiate des jeunes
00:43:20 à partir de 16 ans.
00:43:22 Il souhaite que cette loi soit votée avant la fin de l'année
00:43:25 en dépit de la réticence des magistrats.
00:43:27 Écoutez les précisions de Thomas Bonnet avec Olivier Gangloff depuis Valence.
00:43:31 Ma boussole c'est l'impunité zéro.
00:43:34 Voilà ce que déclare Gabriel Attal pour justifier les nouvelles annonces
00:43:37 qu'il a réalisées depuis la ville de Valence.
00:43:39 Deux mesures, principalement d'abord la possibilité de comparution immédiate
00:43:43 pour les mineurs âgés de plus de 16 ans en cas de fait grave.
00:43:46 Et puis l'autre annonce, ce sont les très courts séjours
00:43:49 dans des foyers de 7 à 15 jours pour des adolescents
00:43:53 afin de créer un électrochoc.
00:43:55 En revanche, les concertations vont se poursuivre
00:43:57 autour de l'excuse de minorité.
00:43:59 Et c'est important aussi qu'il y ait une ligne rouge du côté de Matignon
00:44:02 autour de la suspension des allocations familiales pour les familles d'élinquants.
00:44:06 En tout cas, Gabriel Attal dit assumer de prendre des mesures fortes.
00:44:09 C'est aussi un moyen pour contrer le Rassemblement National.
00:44:12 Au lendemain d'ailleurs de son débat avec Jordan Bardella,
00:44:16 Gabriel Attal qui estime que contrer le Rassemblement National
00:44:19 c'est mettre fin à la culture de l'excuse et à la politique de l'autruche.
00:44:23 Enfin, retenir également ce nouvel acte de violence
00:44:26 qui a eu lieu en Seine-Saint-Denis hier soir.
00:44:28 Deux individus ont été grièvement blessés à Aubervilliers
00:44:31 par une grenade lancée en pleine rue par une personne non identifiée à ce stade.
00:44:35 L'auteur des faits a pris la fuite.
00:44:37 Les précisions de Maxime Leguet avec Laurence Ellarié.
00:44:40 C'est un quartier d'Aubervilliers encore sous le choc
00:44:43 après ce qui s'est passé hier soir.
00:44:45 Ce qui frappe ici, c'est le mode opératoire.
00:44:47 Il faut bien se rendre compte, un individu à scooter
00:44:50 qui lance en pleine rue une grenade blessant deux personnes
00:44:54 dont l'une qui a eu le bras arraché.
00:44:56 Ce sont des faits qui s'apparentent à une scène de guerre
00:45:00 et qui se sont déroulés aux alentours de 20h30
00:45:03 selon nos confrères du Parisien.
00:45:05 Alors même que des habitants étaient en train de se restaurer
00:45:09 dans des rues adjacentes non loin d'ici.
00:45:12 Des riverains qui ont forcément été abasourdis au sens premier du terme
00:45:16 puisque c'est ce bruit sourd de cette détonation
00:45:19 qui a d'abord surpris et effrayé tout le monde.
00:45:22 La police judiciaire a rapidement été déployée sur place.
00:45:25 La zone a été bouclée pour que les premières investigations puissent se dérouler.
00:45:30 Ce quartier d'Aubervilliers, cette rue précisément,
00:45:33 est connue pour du trafic en tout genre
00:45:35 mais essentiellement du trafic de stupéfiants.
00:45:38 Était-ce alors un règlement de compte ?
00:45:40 L'enquête qui débute tout juste
00:45:42 nous apportera les premiers éléments de réponse sur cette question.
00:45:45 L'actualité sportive à présent vendredi fermé ce journal.
00:45:49 Problème de pare-brise ? Pas de stress !
00:45:51 Profitez tranquillement de votre programme avec Point S-Glace.
00:45:55 Réparation et remplacement de pare-brise.
00:45:57 Retrouvez votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:46:01 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:46:05 Au programme de la 8e manche du championnat du monde de formule 1,
00:46:09 strass, vitesse et paillettes,
00:46:11 le Grand Prix de Monaco se tient ce week-end en grande pompe.
00:46:14 Événement à suivre sur les antennes de Canal+, bien sûr.
00:46:17 Raphaël Rodan vous embarque.
00:46:19 Ce Grand Prix est un mythe inimitable.
00:46:26 Si vous demandez à quelqu'un, je pense qu'ils veulent tous gagner à Monaco.
00:46:29 Plus je conduis ici, plus j'aime ici.
00:46:32 Chacun n'a évidemment pas les mêmes ambitions à l'heure du Grand Prix de Monaco.
00:46:36 Mais en arpenter les rues durant un week-end ressemble déjà à un privilège.
00:46:40 Il y a le monde qui nous regarde forcément quand on roule.
00:46:43 C'est la magie de Monaco, c'est un des Grands Prix les plus historiques.
00:46:47 Sportivement, le dimanche n'est pas le plus grand spectacle de l'année
00:46:50 en raison des dépassements limités.
00:46:52 Mais Monaco, c'est le trophée le plus convoité du sport automobile
00:46:55 avec les 500 miles d'Indianapolis et les 24 heures du Mans.
00:46:59 Panis, Senna, Prost, sur cette piste, ça marque.
00:47:03 Il y a la victoire d'Olivier qui me vient en tête.
00:47:06 Il y a le tour incroyable de Senna.
00:47:13 Senna encore !
00:47:15 Les courses avec Alain.
00:47:17 Senna a dépassé le 13ème de la piste à le 2ème, derrière Prost.
00:47:21 Monaco, c'est la magie. Le temps d'un week-end et leur vie le reste de l'année.
00:47:25 11 pilotes s'y sont installés, un évidemment y est né.
00:47:29 Charles, Charles, Charles !
00:47:31 Hier, j'ai eu un événement au centre de Monaco
00:47:34 et j'ai pu voir des gens que j'étais à l'école avec, prendre des photos de moi.
00:47:39 C'est drôle, c'est étrange.
00:47:41 Profiter de la famille, des sollicitations, plus qu'ailleurs Monaco, se jouant dehors de la piste.
00:47:46 Avec toutes les célèbres, le glamour, tous les sponsors qui veulent venir, c'est un bon thème pour la F1.
00:47:53 Ce week-end, les pilotes ne seront peut-être pas les plus gros stars autour du circuit,
00:47:57 mais sur la piste, pour eux, un dépassement vaut toutes les strass et les paillettes.
00:48:01 Voilà pour le grand rendez-vous du week-end, c'était la chronique SPAR.
00:48:07 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:48:10 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:48:14 Problème de pare-brise ? Pas de stress, vous avez profité tranquillement de votre programme avec Point S-Glace.
00:48:20 Réparation et remplacement de pare-brise.
00:48:23 Reste avec nous le temps d'installer nos invités pour la deuxième partie de l'émission.
00:48:27 On retournera bien sûr à Nouméa avec un 7e mort sur le territoire de Nouvelle-Calédonie.
00:48:32 A tout à l'heure.
00:48:33 De retour sur ce plateau avec d'autres invités qui m'ont rejoint.
00:48:36 Alors, Laure-Alice Bouvier est restée. Merci d'être avec nous.
00:48:39 Je rappelle que vous êtes avocate à vos côtés.
00:48:41 Martin Garagnon, vice-président de Renaissance 92, d'ailleurs les Hauts-de-Seine.
00:48:45 Merci aussi d'avoir répondu présent cet après-midi.
00:48:47 On retrouve Noémie Allioua qu'on a reçu un peu plus tôt cette semaine.
00:48:50 Bonjour Noémie, vous êtes journaliste et essayiste.
00:48:52 Et Raphaël Stainville, journaliste. Merci aussi pour votre présence.
00:48:57 On va évidemment prendre la direction de la Nouvelle-Calédonie dans un petit instant.
00:49:00 Il y a un 7e mort à Nouméa après un incident sur un barrage routier.
00:49:05 Plus globalement, on va aussi essayer de comprendre si la venue du chef de l'État
00:49:09 pour moins de 20 heures va permettre au territoire de retrouver la voie de l'apaisement.
00:49:14 Pour l'instant, les signes de reprise ne sont pas là, loin de là.
00:49:18 Regardez le résumé des dernières heures. Clotilde Payet.
00:49:21 C'est un climat encore tendu après la visite express du président en Nouvelle-Calédonie.
00:49:26 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages et la reprise du dialogue en vue d'un accord global.
00:49:31 Mais à Doumbéa, une 7e personne a trouvé la mort ce vendredi.
00:49:35 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois par un membre des forces de l'ordre.
00:49:39 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
00:49:43 On est en attente parce qu'aujourd'hui, ça fait quand même 10 jours qu'on est en protection de nos quartiers.
00:49:50 Je ne vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
00:49:53 Nous, ce qu'on veut, c'est la paix pour nos familles, qu'elles soient de tous bords, de toutes ethnies.
00:49:57 Alors que certains veulent la paix, les indépendantistes, eux, refusent le dialogue et comptent poursuivre les blocages.
00:50:04 Moi, je pense que la visite d'Emmanuel Macron, là, il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
00:50:08 On ne veut plus parler de dialogue, on ne veut plus parler d'accord.
00:50:11 Maintenant, on va jouer au chat et à la souris avec eux.
00:50:13 Ils vont venir, ils vont déblayer, nous, on va revenir, on va faire le blocage.
00:50:18 Une venue du président qui, selon certains indépendantistes, est survenue trop tard pour trouver un accord.
00:50:23 C'est trop facile de dire le dialogue.
00:50:25 Le dialogue, c'était bien avant qu'on avait commencé.
00:50:28 Il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
00:50:30 Ils savaient tous, tous les hommes politiques, ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
00:50:33 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
00:50:35 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
00:50:39 Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés, selon le Haut-Commissariat de la République,
00:50:44 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
00:50:47 Vous l'aurez compris, c'est notre équipe sur le terrain qui a réalisé ce reportage pour les images.
00:50:53 Ils ont pu aller au contact aujourd'hui de ceux qui tiennent ces fameux barrages,
00:50:57 les indépendantistes et/ou émeutiers.
00:51:01 Regardez aussi la teneur de ces propos où ils nous disent grosso modo la même chose.
00:51:07 Les forces de l'ordre, oui, mais si tôt passé, les barrages, on les reconstruit.
00:51:11 Il y a une population ici, il faut les respecter.
00:51:14 Ici, c'est un pays de respect.
00:51:17 Si vous voulez dialoguer, nous, on va dialoguer.
00:51:20 Si vous voulez enlever les barrages, vous enlevez.
00:51:22 Mais après, nous, on va les remettre.
00:51:24 C'est comme ça, c'est notre lutte.
00:51:26 Mais il ne faut pas venir et nous tirer dessus.
00:51:28 Nous, on n'est pas des chiens.
00:51:30 Jusqu'à aujourd'hui, depuis le début de ce qui se passe,
00:51:33 on a réussi à maintenir le dialogue tout en faisant savoir aux jeunes,
00:51:37 les maintenir, après tout le monde connaît la nouvelle génération,
00:51:40 on leur a dit, si jamais il y a un déblayage, laissez-les faire leur travail.
00:51:44 Par contre, ce qui s'est passé tout à l'heure, ça nous a choqués.
00:51:47 Je vais commencer avec vous, Martin Garagnon.
00:51:50 Là, quand on entend ces propos, on a quand même l'impression
00:51:53 de quelque chose de totalement insoluble en l'état.
00:51:56 Force est de constater que les renforts envoyés par Paris pour l'instant
00:52:00 n'ont pas permis de rétablir la situation, malgré l'espoir que ça suscitait initialement.
00:52:06 La venue d'Emmanuel Macron, on l'espère, ne restera pas vaine,
00:52:10 mais comment peut-on sortir de ce déblocage alors qu'il y a une échéance de un mois ?
00:52:14 Et il faut le dire aussi aux Calédoniens qui nous regardent,
00:52:17 ils n'ont pas envie de vivre comme ça pendant un mois, dans cette attente, dans cet entre-deux.
00:52:21 Mais le président de la République est venu avec une volonté de dialogue et de médiation
00:52:25 qui a été très clairement affichée.
00:52:27 Il a rencontré l'ensemble des protagonistes, les loyalistes comme les indépendantistes.
00:52:31 Tout le monde a été mis autour de la table.
00:52:33 La perspective immédiate, c'est le rétablissement de l'ordre public.
00:52:36 C'est une évidence.
00:52:37 Quelles que soient d'ailleurs les motivations des uns ou des autres,
00:52:39 des indépendantistes comme des loyalistes,
00:52:41 lorsque vous êtes indépendantiste et que vous voulez l'indépendance de votre territoire,
00:52:45 vous ne détruisez pas l'outil économique et social de votre pays,
00:52:48 parce que demain, il y aura tout à reconstruire.
00:52:51 Actuellement, c'est ce qui se passe.
00:52:52 Il y a des centaines de sites industriels et commerciaux
00:52:54 qui ont été totalement abîmés, détruits.
00:52:56 C'est l'outil de travail, c'est l'outil de la richesse de la Nouvelle-Calédonie.
00:52:59 - Dans ces conditions, il ne faut pas céder aux ultras, je comprends votre discours,
00:53:02 mais comment fait-on concrètement, alors que pour l'instant,
00:53:04 ça a l'air d'être peine perdue quand même ?
00:53:06 Sur le terrain, le rapport de France n'est pas le même.
00:53:07 - Oui, mais toute la difficulté, c'est que c'est un mouvement, on le voit bien,
00:53:09 qui est protéiforme.
00:53:10 Vous avez à la fois un socle politique indépendantiste sincère dans leurs démarches,
00:53:14 et vient se greffer aussi, ça a d'ailleurs été dit un peu à demi-mot
00:53:17 par certains des intervenants qu'on a pu entendre,
00:53:19 et viennent se greffer à cela des mouvements
00:53:22 qui sont beaucoup plus dans la criminalité
00:53:24 et dans, on va dire, un phénomène de prédation d'opportunités
00:53:27 qui profitent du prétexte politique
00:53:29 pour piller, pour détruire, pour régler des comptes aussi parfois.
00:53:32 Donc c'est beaucoup plus compliqué à gérer
00:53:35 que si vous aviez en face de vous un mouvement
00:53:37 totalement unifié et totalement maîtrisé
00:53:39 par des leaders qui sont écoutés
00:53:41 et qui peuvent aussi faire office de tampon
00:53:44 lorsqu'il y a des débordements.
00:53:45 Là, on insiste à quelque chose qui est très compliqué à maîtriser.
00:53:48 Les forces de l'ordre sont nombreuses,
00:53:50 ça ne suffit pas à l'heure actuelle.
00:53:51 Donc là-dessus, il y a un vrai travail de sélection, on va dire, des interlocuteurs.
00:53:56 Noémie Aliot, puis je reviens vers vous, Laure Alice,
00:53:59 ils parlent des interlocuteurs, des leaders indépendantistes.
00:54:02 Alors quand il s'agit d'aller rencontrer le président de la République,
00:54:04 ils sont là.
00:54:05 Quand il s'agit de maîtriser les troupes, il n'y a plus personne.
00:54:07 Donc ça veut dire qu'ils ne tiennent pas,
00:54:09 non mais très concrètement, ils ne tiennent pas la rue.
00:54:11 Ou alors ils soutiennent en sous-main.
00:54:13 Manifestement, on ne sait pas exactement où est l'autorité qui tient les rênes.
00:54:16 Ce qui est certain, c'est qu'il y a quand même, dans l'image,
00:54:19 un désaveu du président de la République.
00:54:21 C'est-à-dire qu'il a quand même fait 24 heures de route pour aller sur place.
00:54:24 Aller 24 heures de route au retour.
00:54:26 Je ne suis pas sûre qu'il ait l'habitude, lui, dans son emploi du temps
00:54:29 de président de la République, de prendre autant de temps pour se rendre sur place.
00:54:32 - Il ne va pas le plaindre non plus ? Il n'est pas dans des conditions de vol déplorables non plus ?
00:54:36 - Ce que je trouve intéressant, c'est de mettre en parallèle
00:54:38 son engagement en tant que président de la République
00:54:41 et le fait que dès qu'il s'en aille, on apprend qu'il y a un 7ème mort
00:54:43 et que les barrages continuent, que les manifestations continuent
00:54:45 et que finalement, ce qu'il appelle de ses voeux, c'est-à-dire ce dialogue,
00:54:48 on en est encore très loin parce que la situation sur place
00:54:50 montre que pour l'instant, il n'est pas du tout entendu.
00:54:53 - En 1984, juste un point sur ça, parce que vous mettez en cause
00:54:57 l'image abîmée du président de la République.
00:54:59 En 1985, François Mitterrand avait fait aussi un aller-retour en Nouvelle-Calédonie,
00:55:02 annoncé quelques heures avant son départ, qui avait duré 12 heures sur place,
00:55:06 donc encore moins longtemps que celui du président actuel.
00:55:09 Et c'était en 1985, et les violences s'étaient poursuivies
00:55:13 jusqu'à aboutir aux accords de Nouméa en 1988.
00:55:15 Donc ça peut mettre énormément de temps. Là, on a un timing qui est beaucoup plus serré.
00:55:18 - Oui. Enfin là, on n'est plus sur la même échelle non plus de violences.
00:55:22 - À l'époque, il y avait énormément de morts.
00:55:24 - De gravité et d'impact immédiat pour le quotidien des résidents.
00:55:28 Donc il va falloir que ça s'arrange avant trois ans.
00:55:30 - Vous avez évoqué le rôle des chefs coutumiers et la fracture,
00:55:35 finalement, avec une partie de cette jeunesse canaque.
00:55:38 Je pense que c'est l'une des clés de compréhension
00:55:41 de ce qui se passe à Nouméa, au-delà des enjeux politiques,
00:55:46 du vote sur le dégel du corps électoral.
00:55:48 C'est-à-dire que ces jeunes, et ça a déjà été dit à de nombreuses reprises,
00:55:54 aujourd'hui ont des modes de vie qui ne coïncident plus avec ceux de leurs aînés.
00:56:00 Il y a à la fois de la frustration, parce qu'ils n'ont pas le même niveau de vie
00:56:05 qu'un certain nombre d'autres habitants sur l'île.
00:56:08 Bref, vient se mêler un certain nombre de choses,
00:56:10 mais toujours avec, en arrière-plan, cette haine de la France
00:56:14 qui s'exprime de plus en plus et de manière de plus en plus violente.
00:56:18 - Est-ce qu'on peut rétablir, renouer les liens du dialogue dans ces conditions,
00:56:22 avec cette confiance qui est rompue de part et d'autre, Laura Lisbouvier ?
00:56:26 - Ça me semble très compliqué.
00:56:28 Effectivement, Mitterrand s'était rendu en Nouvelle-Calédonie en 1985,
00:56:33 mais on n'est pas du tout dans la même situation.
00:56:35 Là, je pense que... Déjà, le timing de cette loi, on a pu le dire,
00:56:41 il est totalement mal placé.
00:56:45 On a deux mois des Jeux olympiques, on est dans une situation difficile,
00:56:49 on sait quand même que sur le territoire, il y avait quand même des tensions,
00:56:52 donc ça pose quand même problème.
00:56:54 Moi, ce que je pense, c'est que Macron, il aurait quand même dû y aller avant,
00:56:57 en Nouvelle-Calédonie, pour... Il prône le dialogue, c'est très bien, il a raison,
00:57:00 mais il aurait fallu y aller avant et instaurer un dialogue avant,
00:57:03 et développer ce dialogue avant.
00:57:05 - Il y est allé l'année dernière. - Il y est allé, mais bon,
00:57:07 il n'a pas ménagé sa peine non plus.
00:57:09 - Le ministre de l'Intérieur est souvent à la Nouvelle-Calédonie.
00:57:11 - Oui, souvent. Ce serait faux de dire qu'ils n'ont absolument rien fait,
00:57:13 ou laissé le territoire en déshérence.
00:57:15 - À travers la figure du président de la République, c'est une façon de dire
00:57:18 à la France, ou en tout cas à l'autorité d'État française,
00:57:21 qu'on n'en veut pas sur place, c'est ce que disent les émeutiers.
00:57:23 C'est ce qu'ils disent d'ailleurs dans certains slogans,
00:57:25 qui sont revendicatifs. - Il y a eu trois référendums,
00:57:27 - Oui, bien sûr, je parle des émeutiers, parce qu'on a bien compris
00:57:30 qu'il y avait deux forces en présence qui ne veulent pas la même chose.
00:57:32 On sent toute l'angoisse, depuis le début de l'après-midi,
00:57:35 de tous les témoignages qu'on a eus, et un peu de désespoir
00:57:38 déjà dans la voix pour certains.
00:57:40 - Oui, il y a plusieurs choses à retenir du témoignage de Félix.
00:57:42 La première, et je pense que ce n'est pas...
00:57:46 C'est quelque chose de très grave, c'est qu'on s'en tient aujourd'hui
00:57:50 à un bilan qui est déjà tragique de sept morts,
00:57:52 bilan de ces jours d'émeute, d'exaction.
00:57:56 En réalité, on voit qu'il y a également d'autres personnes
00:58:00 dont la mort est directement liée à la situation dans l'archipel.
00:58:04 Ce bébé, comme l'a évoqué Félix,
00:58:07 et puis cet homme qui a été privé de dialyse.
00:58:10 Donc ça, c'est le premier constat, c'est qu'on s'arrête
00:58:13 à une sorte de chiffre officiel, et puis il y a visiblement
00:58:16 d'autres personnes qui ont péri en raison de la situation
00:58:20 en Nouvelle-Calédonie. La deuxième chose, c'est que
00:58:23 c'est quand même une situation hors de contrôle.
00:58:26 On parle d'un état d'urgence, mais combien de temps
00:58:31 peut-il durer encore, alors même qu'Emmanuel Macron
00:58:34 s'est refusé à le prolonger ? Pour ce faire, il faudrait
00:58:37 un vote au Parlement. Aujourd'hui, ce n'est même pas
00:58:40 dans le calendrier d'Emmanuel Macron. Au regard de la situation
00:58:43 décrite par Félix, on est en droit de s'interroger
00:58:47 lorsque des habitants ne peuvent pas être secourus,
00:58:50 soit par les forces de l'ordre, soit par les pompiers,
00:58:53 parce que ces quartiers ne sont pas suffisamment sécurisés.
00:58:57 Honnêtement, c'est que la situation est hors de contrôle.
00:58:59 En tout cas, on est très loin pour l'instant de pouvoir aborder
00:59:01 le volet accord global tel qu'il avait été défini
00:59:04 par le président de la République hier, Laure Alice.
00:59:06 Oui, tout à fait, et ce témoignage est bouleversant,
00:59:10 parce qu'on s'aperçoit que la situation, elle est particulièrement grave
00:59:14 pour les habitants de Nouvelle-Calédonie, et ce dont on a l'impression,
00:59:17 c'est que l'État semble totalement dépassé.
00:59:20 Emmanuel Macron se rend dans l'archipel, mais effectue un rétropédalage
00:59:24 en disant qu'on a un mois pour trouver un accord,
00:59:27 parce qu'il ne faut pas que le texte passe en force.
00:59:29 Ça, c'est effectivement une bonne chose, mais bon,
00:59:31 est-ce qu'on va trouver un accord ? Je ne pense pas que ce soit le cas.
00:59:34 Il annonce la fin de l'état d'urgence, il annonce que le GIGN et le RED
00:59:37 vont rétablir la sécurité. On voit que ce n'est pas vraiment le cas non plus.
00:59:40 Il annonce également une aide économique. Il faut quand même rappeler
00:59:43 qu'on est dans une situation économique qui est très compliquée.
00:59:46 La France a envoyé son plan de stabilité à la Commission européenne pour 2027,
00:59:50 qui n'est pas du tout convaincue, parce que 20 milliards,
00:59:53 ça ne leur semble pas assez, ce serait plutôt 25 milliards.
00:59:56 Mais du coup, ça veut dire qu'on risque de freiner la croissance
00:59:58 avec un effet de ciseau, avec des dépenses qui sont supérieures aux recettes,
01:00:01 et donc, par conséquent, on ne peut pas encore emprunter, emprunter, emprunter,
01:00:04 sinon on va avoir un effet boule de neige.
01:00:06 - Et est-ce, revenons à l'aspect un peu sécuritaire, en effet,
01:00:09 parce qu'on peut aussi se projeter, mais je pense qu'on aura l'occasion
01:00:12 de le faire dans les prochains jours, sur le dialogue à proprement parler,
01:00:15 hésiter, tenter qu'il reprenne réellement, d'ailleurs,
01:00:17 il faut encore que tout le monde arrive à la même table.
01:00:19 Martin Garagnon, est-ce trop peu, trop tard, dans la réaction de l'État ?
01:00:23 Je m'explique, les 3000 troupes qui ont fini par arriver au compte-goutte,
01:00:26 parce qu'en effet, c'est un long voyage, c'est un déploiement compliqué et sensible,
01:00:30 est-ce que ça suffira à endiguer la détermination qu'on perçoit en face ?
01:00:35 - Le Président l'a reconnu en arrivant à Nouméa,
01:00:39 l'explosion de violence à laquelle on fait face en ce moment même
01:00:43 n'était pas anticipable. Je m'explique, il a reconnu qu'il y avait eu
01:00:48 effectivement un durcissement des positions des loyalistes et des indépendantistes
01:00:53 ces dernières semaines, qu'on a constaté sur le terrain,
01:00:55 mais qui ne présageait en aucun cas d'une telle flambée de violence.
01:00:58 Le témoignage de Félix, pour y revenir et développer sur l'aspect sécuritaire,
01:01:02 révèle bien, appuie bien ce qu'on disait aussi tout à l'heure
01:01:05 sur le côté protéiforme du mouvement.
01:01:07 Moi, j'ai eu beau chercher dans les quelques minutes où j'ai écouté Félix,
01:01:11 je n'ai pas trouvé un seul mouvement d'émancipation nationale
01:01:14 dont l'objectif était d'aller piller les stocks d'alcool des grandes surfaces.
01:01:17 Donc là, on a bien affaire à quelque chose de différent.
01:01:20 Cela a été dit, il y a une consommation d'alcool et de stupéfiants,
01:01:23 visiblement en grande masse, qui animent un certain état d'esprit,
01:01:28 qui n'est pas l'état d'esprit de loyalistes et d'indépendantistes respectables.
01:01:31 Donc on en revient aussi à la nécessité pour les leaders indépendantistes
01:01:35 et nationalistes de tenir leur camp pour rester un interlocuteur
01:01:40 crédible, parce que la sortie de crise, elle se fera,
01:01:43 elle doit se faire, inévitablement, pour le bien de tous les néo-calédoniens.
01:01:47 Donc il faut qu'elle se fasse aussi sur des bases raisonnables,
01:01:50 laisser le pays à feu et à sang, quelle que soit l'issue qui sera décidée
01:01:53 par les habitants de l'île demain, il faudra reconstruire ce pays.
01:01:57 Donc il faut qu'il reste des interlocuteurs et il faut qu'ils tiennent aussi leurs troupes.
01:02:01 Et là, on est très loin des mouvements indépendantistes
01:02:03 que l'on peut connaître par ailleurs.
01:02:04 Noémie, c'est en effet un mouvement... enfin, il y a un effet d'opportunisme aussi
01:02:11 derrière l'affichage de la volonté indépendantiste aujourd'hui ?
01:02:15 Oui, bien sûr, ça vous le voyez, ils le disent très bien les émeutiers,
01:02:19 les témoignages, on a entendu Félix qui nous expliquait bien
01:02:22 que certains ont profité pour aller dans les supermarchés, dans les magasins,
01:02:26 pour voler de l'alcool, etc. etc. Mais ce qui m'a vraiment marquée, là,
01:02:30 dans le témoignage qu'on vient d'entendre, c'est effectivement l'idée
01:02:32 qu'il y a quand même des morts indirectes, vous l'avez rappelé Raphaël,
01:02:35 c'est-à-dire qu'il a parlé quand même de ce vieux monsieur
01:02:37 qui n'a pas pu aller faire sa dialyse à l'hôpital et qui en est décédé.
01:02:40 Il y a cette maman qui a été bloquée à un barrage avec son bébé
01:02:43 et l'enfant n'a pas survécu.
01:02:45 Je pense qu'on verra après coup s'il y a une surmortalité pendant cette période.
01:02:48 Ça n'a pas encore été pris en compte dans le bilan, mais je trouve que c'est très important de le rappeler.
01:02:52 Et puis ce sentiment, effectivement, d'abandon terrible qui est rappelé
01:02:55 avec ce paradoxe qu'on a bien senti dans le témoignage de Félix,
01:02:58 c'est-à-dire que d'une part, il explique que lorsqu'il appelle les urgences,
01:03:01 lorsqu'il appelle les autorités,
01:03:03 personne ne répond suffisamment présent selon lui,
01:03:07 mais d'autre part, ils sont discriminés car français.
01:03:10 Il explique que parce qu'il a la peau d'une certaine couleur,
01:03:13 on va vérifier sa voiture et donc il va être d'une certaine façon discriminé.
01:03:16 Donc ça veut dire que d'une part, il est trop français,
01:03:18 d'autre part, il n'est pas assez français.
01:03:20 C'est en tout cas ce qui ressort de son sentiment, de ce qu'il exprime là.
01:03:23 Et c'est vrai que c'est très compliqué, on sent vraiment le désespoir dans sa voix.
01:03:27 On va en rester là pour aujourd'hui sur ce dossier,
01:03:31 en tout cas on y reviendra dans l'édition suivante,
01:03:33 mais j'aimerais aussi parler de ce qui se passe en métropole
01:03:36 avec ce campement d'étudiants pro-palestiniens
01:03:39 qui a pris racine dans le campus de l'ENS depuis quelques jours.
01:03:44 Si les rassemblements jusqu'ici étaient pacifiques,
01:03:47 la direction de l'école a quand même décidé d'arrêter les activités,
01:03:51 même de fermer l'établissement.
01:03:53 Regardez, résumé de Fabrice Elsner, Mathilde Couvillier-Fleur-Noir.
01:03:57 Après Sciences Po et la Sorbonne, c'est au tour de l'école Normale Supérieure
01:04:01 dans le 5e arrondissement de Paris.
01:04:03 Des étudiants pro-palestiniens ont investi les lieux depuis mardi
01:04:07 pour demander à leur école d'arrêter tout partenariat avec Israël.
01:04:10 C'est derrière cette façade qu'on peut retrouver l'occupation.
01:04:13 Si on peut regarder, c'est la cour principale de l'ENS.
01:04:16 Et au niveau de cette cour, on a des militants pro-palestiniens d'extrême gauche
01:04:20 qui occupent actuellement illégalement les locaux.
01:04:23 La présence d'un organisme en particulier poserait problème dans ce rassemblement
01:04:28 et serait un point de discorde chez les étudiants.
01:04:30 Il n'y a pas une organisation qui s'appelle Samy Doun qui fait partie des organisateurs ?
01:04:34 Elle ne fait pas du tout partie des organisateurs.
01:04:36 Pourtant, ils revendiquent sur leur réseau qu'ils font partie des organisateurs.
01:04:38 Il y a des affiches, ils ont été invités à donner leur point de vue.
01:04:41 Ils n'ont pas été dissous en Allemagne récemment pour avoir glorifié les actes du 7 octobre ?
01:04:45 Ce n'est pas le cas.
01:04:46 Ils ont été dissous en Allemagne parce qu'ils ont distribué le nom de ces invités.
01:04:50 D'accord, mais Samy Doun France et Samy Doun Allemagne, ce n'est pas la même organisation ?
01:04:54 Ils n'ont tenu aucun propos sur le Hamas ?
01:04:59 Depuis hier, la direction de l'ENS a choisi de fermer les portes de son établissement
01:05:03 car malgré les échanges, les étudiants n'ont pas voulu quitter les lieux.
01:05:07 C'est avec regret mais dans le souci de préserver la sécurité des personnes et des lieux
01:05:11 et avec l'objectif d'aboutir à un règlement pacifique de la situation
01:05:15 ils ont pris la décision de fermer le bâtiment du 45 rue Dulme à Comté de ce jour
01:05:20 et ce, jusqu'à la levée de l'occupation.
01:05:22 L'établissement précise que malgré sa fermeture temporaire,
01:05:25 des solutions vont être trouvées pour assurer les activités habituelles de l'école.
01:05:30 Oui, dans l'immédiat, c'était la chose à faire pour éviter un embrasement et des cèdes
01:05:35 tels qu'on les a vus aux abords, on le rappelle, de Sciences Po Paris il y a encore quelques jours.
01:05:39 Vous avez raison, déjà on peut saluer effectivement la décision de l'établissement
01:05:43 de réagir de façon assez ferme et assez rapidement.
01:05:45 On se souvient que Sciences Po n'avait pas pris cette décision suffisamment rapidement,
01:05:48 qu'il y avait eu ensuite des sittings, qu'il avait fallu attendre ensuite
01:05:52 de presque converser avec les étudiants pour savoir quelles étaient leurs revendications.
01:05:56 Ça avait fait boule de neige, si vous voulez.
01:05:58 Là, l'ONS tranche rapidement, il ferme, c'est ce qu'il faut faire évidemment
01:06:01 parce qu'on sait, ce n'est pas là des revendications d'ordre idéologique
01:06:05 et il ne s'agit pas d'engager une conversation, il s'agit véritablement de faire blocus,
01:06:09 de faire barrage et d'atteindre à l'image de l'école aussi et des autres étudiants
01:06:14 qui la plupart du temps devraient pouvoir continuer à travailler.
01:06:16 Et l'explication qu'il fournit là, celui qui est interviewé sur le fait de se dissocier
01:06:20 d'une autre organisation qui elle a tenu des propos beaucoup plus clivants,
01:06:24 beaucoup plus fermes, c'est un peu court comme argument ?
01:06:26 Oui, c'est un peu court, on sait très bien qu'il y a toujours des ramifications
01:06:30 avec des choses qui ne sont rarement assez claires, on l'a vu à Sciences Po,
01:06:33 avec des associations qui effectivement soutenaient le 7 octobre.
01:06:36 Raphaël, là il est bien que certains établissements prennent la mesure
01:06:41 du risque de contagion d'une certaine manière, de ce genre de propos ?
01:06:44 D'abord on peut s'interroger sur le pourquoi de cette nouvelle irruption
01:06:50 de fièvre contestatrice dans les campus, dans les universités et là à l'ENS.
01:06:55 Je pense que la décision du procureur du CPI cette semaine de poursuivre finalement
01:07:02 Benjamin Netanyahou n'est pas pour rien dans la décision d'un certain nombre
01:07:07 d'étudiants de bloquer leurs universités, de manifester leur soutien à Gaza,
01:07:13 voire quasiment au Hamas. Ils ont vu dans cette décision quasiment la validation
01:07:19 de leur mot d'ordre et de leur dénonciation depuis des semaines.
01:07:24 Donc il y a cette première chose et effectivement je pense que la décision
01:07:28 de la direction de l'ENS de fermer l'établissement pour éviter l'embrasement
01:07:36 et la contamination était la bonne décision. Avec quand même quelque chose
01:07:41 qui est troublant, c'est que l'ENS, même si on sait qu'un certain nombre
01:07:44 d'étudiants sont très marqués à gauche, ce sont des étudiants qui pour beaucoup
01:07:48 reçoivent un traitement de l'État, qui sont pour beaucoup aussi logés.
01:07:52 Et donc ça veut dire qu'à défaut d'avoir cours, ils sont dans les murs de l'ENS
01:07:58 et que cette contestation est quasiment financée par nos impôts.
01:08:04 Encore un mot rapidement si possible, je voudrais qu'on garde quelques minutes
01:08:07 pour parler de politique et des européennes.
01:08:08 Moi j'aurais tendance à dire que je vois une espèce de continuum idéologique
01:08:11 entre ce qu'on a traité auparavant, c'est-à-dire la Nouvelle-Calédonie,
01:08:13 et ce qui se passe dans les grandes universités, les grandes écoles
01:08:15 en France métropolitaine. Lorsque vous passez votre temps à chauffer à blanc
01:08:18 une partie de la jeunesse, à lui expliquer que l'avenir c'est la destruction,
01:08:21 que l'espoir c'est la violence, on en arrive à ces résultats-là.
01:08:24 On légitime absolument tout. Il y a évidemment un effet d'entrisme
01:08:27 évident à Sciences Po comme à Normale Sup par des organisations
01:08:30 qui ont un agenda politique, qui sont noyautées et qui manipulent ces mouvements.
01:08:34 Il y a les partis politiques aussi.
01:08:35 Il y a les partis politiques qui assument aussi, c'est une position très très claire,
01:08:40 et qui légitiment ces actions-là. Évidemment que la cause palestinienne
01:08:44 est parfaitement légitime, mais la France a été extrêmement claire.
01:08:46 Ce soit encore le chef de l'État qui reçoit à l'Élysée les ministres
01:08:49 des Affaires étrangères de l'Égypte, de la Jordanie, du Qatar, de l'Arabie Saoudite,
01:08:53 pour justement proposer, accélérer un cessez-le-feu.
01:08:55 Mais ces situations-là, elles répondent à quelque chose qui malheureusement
01:09:00 est constaté depuis des années et des années, qui aboutissent inévitablement
01:09:03 à des situations de violence.
01:09:04 En fait ces écoles, elles devaient être le théâtre ou le lieu de débat,
01:09:08 mais pas d'action disruptive. Or c'est tout ce qu'on a constaté
01:09:11 depuis plusieurs semaines maintenant, Laura Lisbouvier.
01:09:13 Oui, tout à fait, de débats apaisés. On peut avoir des débats politiques,
01:09:16 mais des débats apaisés. Et moi ce que je déplore ici, c'est que,
01:09:21 je ne pense pas qu'on a pas à ce stade un risque de contagion,
01:09:25 parce que ce n'est pas un mouvement étudiant de masse.
01:09:27 On a quelques écoles, on a Sciences Po, l'ONS, etc.
01:09:30 Mais on a des étudiants qui pensent bien faire. Effectivement,
01:09:33 la situation à Gaza est dramatique, c'est vrai, mais ils ne se rendent pas compte
01:09:37 qu'ils sont instrumentalisés, notamment par la France insoumise,
01:09:40 pour des raisons électoralistes. Et j'aimerais bien, moi,
01:09:45 que ces étudiants se mobilisent également pour la cause des femmes
01:09:49 qui sont violées, aussi les otages israéliennes qui sont violées.
01:09:52 Il ne faut pas oublier qu'il y a toute une partie de l'histoire...
01:09:56 Oui, c'est "on choisit sa cause" en piochant un petit peu dans le monde arabe,
01:09:59 sinon il faut parler du sud-and sud, du vietnam...
01:10:01 Et c'est tout à fait dramatique. Et ce que je voudrais rajouter,
01:10:04 c'est que Sciences Po a mis en place, il vient d'annoncer des sanctions
01:10:08 disciplinaires à l'égard des élèves qui ont occupé les amphithéâtres
01:10:14 et qui ont porté des propos antisémites. J'ai envie de dire, il était temps,
01:10:19 parce que c'est quand même un peu tard. Et j'espère qu'il y aura
01:10:22 également des sanctions pénales et que le procureur va également s'en saisir.
01:10:25 On garde quelques minutes juste pour vous parler des européennes,
01:10:28 puisqu'on est à à peine plus de deux semaines maintenant de l'échéance
01:10:31 du 9 juin pour le scrutin, avec un RN qui caracole toujours en tête,
01:10:36 et les Verts qui sont maintenant dans ce qu'on appelle la zone de danger.
01:10:40 C'est le résultat du tout dernier baromètre Opinion Wave pour CNews.
01:10:44 Vous voyez le RN qui s'installe depuis plusieurs jours maintenant
01:10:48 sur ce socle de 32%. La majorité présidentielle qui oscille entre 15 et 17
01:10:55 en fonction des sondages. On est à 16. Le PS qui grignote un peu.
01:10:58 Et puis, vous le voyez là, Europe Écologie, les Verts,
01:11:02 et quand même pas loin de la relégation, si je puis dire.
01:11:07 Est-ce que, petite question rapide, est-ce que les débats,
01:11:09 Raphaël, vous qui suivez beaucoup la politique, de dernière minute,
01:11:13 vont changer les choses sensiblement ? On a coutume de dire
01:11:17 "ça se joue dans les derniers jours pour les européennes",
01:11:19 où là, vraiment les choses sont tellement figées et installées
01:11:22 avec très peu de variations que ça paraît improbable.
01:11:25 Je crains que ces débats ne permettent pas de constater
01:11:30 de grands changements. En tout cas, s'agissant de Jordane Bardella,
01:11:36 il continue à faire sa course seul en tête, distançant très loin
01:11:40 derrière les autres. Quant aux plus petits candidats,
01:11:43 et notamment à la liste Europe Écologie, les Verts,
01:11:47 c'est vrai que c'est une campagne quasiment sous les radars,
01:11:50 je dirais pas seulement médiatique, mais politique.
01:11:52 En fait, ça a très mal démarré pour eux, parce que la crise aéricole,
01:11:57 qui a vraiment mis en cause un certain nombre de visions politiques
01:12:01 qu'ils portent, la crise énergétique et leur volonté de sortir du nucléaire
01:12:06 plaident contre eux, donc c'est très compliqué pour eux d'exister.
01:12:10 Monsieur Caragnon, on a l'impression quand même que Valérie Ayé
01:12:14 a besoin d'un soutien massif de la part de l'exécutif,
01:12:17 parce que sa campagne, telle qu'elle l'a menée elle,
01:12:20 a vraiment peiné à décoller, et je suis gentille quand je dis ça.
01:12:23 Mais ça n'a rien d'illogique, l'Europe est au cœur de l'ADN d'Emmanuel Macron.
01:12:28 Donc lorsque vous faites une campagne aussi essentielle,
01:12:30 avec la situation géopolitique que l'on connaît notamment,
01:12:33 mais aussi tous les autres sujets européens, l'énergie, etc.,
01:12:36 il est normal que chacun apporte sa pierre à l'édifice.
01:12:39 Moi ce que j'ai vu hier, c'est qu'on a eu un débat entre
01:12:42 Gabriel Attal et Jordan Bardella, les intentions de vote sont ce qu'elles sont,
01:12:45 on ne va pas les contester, mais la réalité c'est qu'une fois de plus,
01:12:48 la tartufferie hier a été démasquée, et que M. Bardella n'a strictement
01:12:51 rien à proposer comme solution aux français, et fait ce qu'ils font
01:12:54 depuis des années, c'est-à-dire jouer sur les peurs.
01:12:57 Et juste un dernier mot sur les verts, parce que c'était le sujet initial,
01:13:00 les verts ont démarré très très mal, mais encore bien avant,
01:13:02 parce qu'ils se sont pris les pieds dans le tapis avec l'affaire du rappeur Medin,
01:13:04 qu'ils avaient invité à leur université d'été, au moment où ils devaient
01:13:07 annoncer l'identité de leur tête de liste.
01:13:09 Donc les verts c'est les spécialistes, on a droit à l'écologie la plus bête du monde en France,
01:13:12 heureusement que d'autres parties la défendent plutôt que les verts.
01:13:14 - Merci beaucoup, je suis désolée on n'a plus le temps de commenter cette actualité,
01:13:18 mais enfin les sondages, il y en aura encore un certain nombre avant la fin de la campagne électorale.
01:13:23 Je remercie Martin Garanon de nous avoir accompagnés,
01:13:26 Laura Lysse également d'être restée au cours de ces deux heures,
01:13:29 je vous garde avec moi Noémie et Raphaël, tandis que Vincent de la Morandière
01:13:32 nous rejoint et puis bien sûr on retrouve Isabelle pour le journal.
01:13:34 - La suite de 180 minutes info et le journal d'Isabelle Piboulot
01:13:40 a la une ce lourd bilan désormais en Nouvelle-Calédonie,
01:13:42 puisqu'il y a sept morts dans l'archipel.
01:13:45 Un policier a été placé en garde à vue après avoir ouvert le feu sur un homme de 48 ans.
01:13:50 A Doumbéa, l'agent avait été pris à partie par des manifestants.
01:13:54 Le calme peine donc à revenir au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron.
01:13:58 Régine Delfour, Thibault Marcheteau, Clotilde Payet et Adrien Fontenot.
01:14:02 - C'est un climat encore tendu après la visite express du président en Nouvelle-Calédonie.
01:14:07 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages
01:14:10 et la reprise du dialogue en vue d'un accord global.
01:14:13 Mais à Doumbéa, une septième personne a trouvé la mort ce vendredi.
01:14:16 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois par un membre des forces de l'ordre.
01:14:21 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
01:14:25 - On est en attente parce qu'aujourd'hui, ça fait quand même dix jours
01:14:29 qu'on est en protection de nos quartiers.
01:14:32 Je ne vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
01:14:35 Nous, ce qu'on veut, c'est la paix pour nos familles, qu'elles soient de tous bords, de toutes ethnies.
01:14:39 Alors que certains veulent la paix, les indépendantistes, eux, refusent le dialogue
01:14:43 et comptent poursuivre les blocages.
01:14:45 - Moi, je pense que la visite d'Emmanuel Macron, là,
01:14:47 il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
01:14:50 On ne veut plus parler de dialogue, on ne veut plus parler d'accord.
01:14:53 Maintenant, on va jouer au chat et à la souris avec eux.
01:14:55 Ils vont venir, ils vont déblerner.
01:14:57 On va revenir, on va faire le blocage.
01:14:59 Une venue du président qui, selon certains indépendantistes,
01:15:02 est survenue trop tard pour trouver un accord.
01:15:05 - C'est trop facile de dire le dialogue.
01:15:07 Dialogue, c'était bien avant qu'on avait commencé.
01:15:09 Il fallait parler de dialogue et dire pour éviter.
01:15:11 Ils savaient tous, tous les hommes politiques,
01:15:13 ils savaient qu'on allait arriver à cette situation.
01:15:15 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
01:15:17 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
01:15:21 Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés,
01:15:23 selon le Haut-Commissariat de la République,
01:15:25 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
01:15:29 - Et puis, à Aubertvilliers, en Seine-Saint-Denis,
01:15:32 une grenade a été lancée en pleine rue.
01:15:34 Elle a fait deux blessés hier soir.
01:15:36 Un agent en mouvement de foule a suivi la détonation.
01:15:39 L'auteur des faits n'a pas été identifié.
01:15:41 Il est activement recherché.
01:15:43 Les précisions de Marine Sabourin et Maxime Lavandier.
01:15:46 - Il est tard hier soir quand la police scientifique
01:15:49 tente de relever le moindre indice permettant de retrouver
01:15:52 l'auteur des faits.
01:15:54 Quelques minutes plus tôt, aux alentours de 20h30 rue Moutier,
01:15:57 un individu en scooter lance une grenade de fabrication
01:16:00 yougoslave sur la voie publique.
01:16:03 La détonation a fait deux blessés, dont un grave.
01:16:06 Filmé quelques instants après, l'homme d'une quarantaine
01:16:09 d'années à vélo au moment des faits a été touché
01:16:12 aux bras et au visage.
01:16:14 Un passant a été témoin de la scène.
01:16:17 - De mon rétroviseur, je vois le personnage en vélo
01:16:20 en fait éjecté de son vélo.
01:16:23 Il a bondi en arrière.
01:16:25 En fait, il venait du haut de la rue en descendant.
01:16:28 Il a été éjecté.
01:16:30 En descendant, j'ai constaté que le monsieur avait du sang
01:16:33 partout dans le visage.
01:16:35 Ça choque.
01:16:37 - Ces deux personnes étaient-elles visées par l'homme en scooter ?
01:16:40 Difficile de comprendre à ce stade les motivations de l'individu,
01:16:43 toujours en fuite et activement recherché.
01:16:46 La police judiciaire de Sainte-Sainte-Denis mène l'enquête,
01:16:49 ouverte pour détention d'armes et tentative de meurtre.
01:16:52 - Il veut endiguer les faits de violences et gaibrés.
01:16:55 La TEL qui réclame d'ailleurs une loi permettant la comparution
01:16:58 immédiate à partir de 16 ans.
01:17:01 - Il souhaite que cette loi soit votée avant la fin de l'année,
01:17:04 en dépit de la réticence des magistrats.
01:17:07 Écoutez les précisions de Thomas Bonnet avec Olivier Gangloff.
01:17:10 - Ma boussole, c'est l'impunité zéro.
01:17:13 Voilà ce que déclare Gabriel Attal pour justifier les nouvelles
01:17:16 annonces qu'il a réalisées depuis la ville de Valence.
01:17:19 Deux mesures, principalement d'abord la possibilité de comparution
01:17:22 immédiate pour les mineurs âgés de plus de 16 ans en cas de fait grave.
01:17:25 Et puis l'autre annonce, ce sont les très courts séjours
01:17:28 dans des foyers de 7 à 15 jours pour des adolescents afin de créer
01:17:31 un électrochoc.
01:17:34 En revanche, les concertations vont se poursuivre autour de l'excuse
01:17:37 de minorité et on comprend aussi qu'il y a une ligne rouge du côté
01:17:40 de Matignon autour de la suspension des allocations familiales
01:17:43 pour les familles d'élinquants.
01:17:46 En tout cas, Gabriel Attal dit assumer de prendre des mesures fortes.
01:17:49 C'est aussi un moyen pour contrer le Rassemblement national.
01:17:52 On parle le lendemain d'ailleurs de son débat avec Jordan Bardella.
01:17:55 Gabriel Attal qui estime que contrer le Rassemblement national
01:17:58 c'est mettre fin à la culture de l'excuse et à la politique
01:18:01 de l'autruche.
01:18:04 Et puis un mot de ce drame qui a eu lieu à Courrières dans le Pas-de-Calais.
01:18:07 Un homme est mort hier soir frappé par la foudre.
01:18:10 Les faits se sont passés sur la pelouse d'un terrain de football.
01:18:13 Plusieurs personnes ont été blessées. Un épisode orageux brutal
01:18:16 a débuté vers 20h et vous allez l'entendre, ces orages nécessitent
01:18:19 des comportements particuliers pour limiter le danger.
01:18:22 Les explications de notre journaliste météo, Carine Durand.
01:18:25 Le foudroiement mortel d'hier nous rappelle que chaque orage
01:18:28 peut être dangereux car dans le cas d'hier
01:18:31 c'était un petit orage classique qui paraissait anodin
01:18:34 qui est passé et pourtant il a été mortel.
01:18:37 Tous les orages sont en fait dangereux
01:18:40 et d'autant plus avec certaines activités.
01:18:43 Le football est l'une des activités sportives les plus à risque
01:18:46 en cas d'orage pour plusieurs raisons.
01:18:49 Déjà parce que les joueurs se trouvent à découvert
01:18:52 sur un terrain plat et dégagé. Ce sont des cibles de choix
01:18:55 pour la foudre et dans ce cas-là on a très souvent
01:18:58 ce qu'on appelle un foudroiement direct.
01:19:01 Toute l'électricité se concentre sur la personne et endommage tous les organes.
01:19:04 C'est la mort quasiment assurée. Le foudroiement est moins important,
01:19:07 moins violent lorsqu'il est indirect. Par exemple lorsque c'est un arbre
01:19:10 qui est touché et qu'ensuite l'électricité se propage
01:19:13 aux personnes autour. Et puis il y a une autre raison
01:19:16 également, c'est que les joueurs de foot, même les entraîneurs, courent
01:19:19 sur le terrain. En courant, on génère de l'électricité
01:19:22 entre nos jambes. Voilà pourquoi il ne faut surtout pas
01:19:25 courir en cas d'orage. Il faut marcher
01:19:28 tranquillement vers un abri en faisant des petits pas.
01:19:31 Surtout pas de grandes enjambées. Et si l'orage
01:19:34 est déjà là, s'il n'y a pas d'abri, il faut se mettre
01:19:37 en boule accroupie au sol et attendre que ça passe.
01:19:40 Mais en tout cas, sachez que le foot est un sport extrêmement
01:19:43 à risque en cas d'activité orageuse. Et d'ailleurs
01:19:46 tous les ans, nous avons des footballeurs foudroyés
01:19:49 dans le monde sur leur terrain de foot.
01:19:52 - Merci beaucoup Isabelle. A tout à l'heure, un nouveau point avec vous
01:19:55 dans 180 minutes info. Noemi Alioa et Raphaël Stainville sont restés
01:19:58 avec moi autour de cette table, tandis qu'on accueille Vincent de la Morandière.
01:20:01 Bonjour. Je rappelle que vous êtes avocat pénaliste.
01:20:04 On va parler de l'armée israélienne qui a donc récupéré les corps
01:20:07 de trois otages qui étaient retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque
01:20:10 du Hamas. Parmi ces victimes figure Orion Hernandez.
01:20:13 C'est un franco-mexicain. Le résumé
01:20:16 de ces dernières heures avec Audrey Bertheau.
01:20:19 - Il était franco-mexicain. Orion Hernandez Radu
01:20:22 est l'un des trois otages retrouvés morts par l'armée israélienne.
01:20:25 - C'est avec le coeur lourd
01:20:28 que je vous annonce qu'hier soir,
01:20:31 les forces spéciales israéliennes à Gaza
01:20:34 ont récupéré les corps de nos otages.
01:20:37 Shana Nyablanka, Michel Nisembaum
01:20:40 et Orion Hernandez.
01:20:43 Ce dernier a été enlevé le 7 octobre par le Hamas
01:20:46 alors qu'il participait avec sa petite amie, Shani Louk, au festival de musique Nova.
01:20:49 Âgé d'une trentaine d'années,
01:20:52 il était père d'une fillette de deux ans.
01:20:55 C'était l'un des trois derniers otages français retenus à Gaza.
01:20:58 Le Premier ministre Gabriel Attal a apporté son soutien à sa famille.
01:21:01 - Évidemment, je veux adresser mes pensées,
01:21:04 ma solidarité à sa famille, à ses amis, à ses proches.
01:21:07 C'est un drame qui nous rappelle d'abord
01:21:10 l'ampleur du massacre et de l'attaque terroriste
01:21:13 commise par le Hamas, organisation terroriste,
01:21:16 le 7 octobre dernier.
01:21:19 C'est un drame qui nous rappelle
01:21:22 que nous avons toujours deux otages français
01:21:25 qui sont retenus dans la bande de Gaza.
01:21:28 - Emmanuel Macron a également réagi sur les réseaux sociaux
01:21:31 et a rappelé que la France reste plus que jamais engagée
01:21:34 pour la libération des otages.
01:21:37 A ce jour, 121 personnes sont toujours détenues à Gaza.
01:21:40 - D'autres précisions sur les circonstances de cette découverte
01:21:43 avec Olivier Rafovitz, un autre porte-parole de l'armée israélienne.
01:21:46 - Ils ont été récupérés dans le nord de la bande de Gaza,
01:21:49 dans la région de Djebalia.
01:21:52 Après des renseignements précis des forces de Tsaïl,
01:21:55 des forces spéciales et également du Shin Bet,
01:21:58 ont pu trouver à l'intérieur d'un tunnel,
01:22:01 d'un trou qui avait été mis en place
01:22:04 dans un endroit dans la région de Djebalia,
01:22:07 les corps des trois otages kidnappés
01:22:10 qui ont été assassinés le 7 octobre.
01:22:13 Les corps ont été ensuite kidnappés
01:22:16 et cachés dans un endroit qui n'était pas
01:22:19 dans le centre de Djebalia.
01:22:22 Et nos forces les ont trouvés durant la nuit.
01:22:25 - Bonjour Olivier, merci d'être avec nous en direct.
01:22:28 Vous êtes l'un des membres d'une famille d'otages.
01:22:31 Est-ce que, à la lumière de cette découverte tragique,
01:22:34 vous gardez espoir ?
01:22:37 Est-ce que ça vous a, j'imagine, mis un coup sur la tête aussi ?
01:22:40 Et est-ce que, globalement, vous faites encore confiance
01:22:43 aux forces de Djebalia ?
01:22:46 - Je pense que oui.
01:22:49 - Est-ce que, globalement, vous faites encore confiance
01:22:52 et à ceux qui détiennent les otages
01:22:55 pour engager des négociations,
01:22:58 pour retrouver une nouvelle vague de libération ?
01:23:01 Et à votre gouvernement également ?
01:23:04 - Alors, c'est une nouvelle terrible.
01:23:07 Chaque jour, en fait, ou tous les deux-trois jours,
01:23:10 on apprend la mort d'otages.
01:23:13 Vous disiez dans votre reportage qu'il y aurait 121 otages vivants.
01:23:16 Aujourd'hui, le mari de ma cousine, Ofer Kalderan,
01:23:19 qui est français, moi je suis français et parisien,
01:23:22 je vous parle de Paris, est toujours otage.
01:23:25 On n'a aucune nouvelle de lui.
01:23:28 Ses enfants l'ont vu une fois à Gaza, quand ils étaient eux-mêmes otages,
01:23:31 mais depuis on n'a aucune nouvelle.
01:23:34 Les ONG ne sont pas trop bougés pour aller rencontrer les otages.
01:23:37 Le Hamas, le Jihad islamique, le FPLP n'ont jamais accepté
01:23:40 que les otages soient visités, donc on n'a aucune nouvelle.
01:23:43 Ça, c'est une chose.
01:23:46 Par ailleurs, je rappelle toujours que notre famille est déjà touchée
01:23:49 puisque ma cousine Carmela, 80 ans,
01:23:52 sa petite-fille Noya, 12 ans, Noya Dan,
01:23:55 ont été assassinés, mitraillés, puis ensuite brûlés
01:23:58 dans leur abri le 7 octobre.
01:24:01 Donc évidemment, on est dans un état terrible.
01:24:04 Mais la nouvelle de Orion mort, elle est d'autant plus épouvantable
01:24:07 que d'abord, une fois de plus, vous me parlez,
01:24:10 le Hamas, non. Ce sont des monstres
01:24:13 qui ont violé, découpé, brûlé, assassiné des centaines de civils.
01:24:16 C'était leur mission, leur objectif, il faut le rappeler.
01:24:19 Par ailleurs, concernant Orion,
01:24:22 la mère d'Orion a reçu plusieurs fois des appels,
01:24:25 nous a-t-elle dit, au mois de l'automne
01:24:28 et au début de l'hiver, de personnes dites
01:24:31 venant de Gaza, et lui disant que son fils était vivant.
01:24:34 Donc elle avait de l'espoir.
01:24:37 En février, le jour de l'hommage aux Invalides,
01:24:40 le président Macron, et Brigitte Macron et Stéphane Séjourné,
01:24:43 le ministre, nous ont réuni, une dizaine de personnes,
01:24:46 des trois familles d'otages français, donc j'ai pu faire la connaissance
01:24:49 de la mère d'Orion, elle avait de l'espoir.
01:24:52 Elle était très touchée que le président Macron, quand il l'a pris dans ses bras,
01:24:55 elle en a pleuré, ils ont discuté. Elle avait de l'espoir, évidemment,
01:24:58 je pense à elle, dont le fils est mort,
01:25:01 d'une part, à ma cousine Hadass, dont le mari,
01:25:04 peut se demander ce qu'il est lui aussi devenu,
01:25:07 aux enfants de ma cousine, qui ont été otages
01:25:10 à 12 ans et 16 ans, et qui dans leur tête, ils le disent, sont encore
01:25:13 à Gaza, parce que leur père est là-bas, et parce qu'ils ont été
01:25:16 très traumatisés de ce qu'ils y ont subi.
01:25:19 Donc c'est difficile d'espérer aujourd'hui, on est obligé,
01:25:22 l'espoir fait vivre, dit-on, mais aujourd'hui c'est vraiment
01:25:25 démoralisant, c'est pas seulement un otage, c'est trois otages
01:25:28 qui ont été retrouvés, c'est très inquiétant.
01:25:31 - Je comprends, Olivier, qu'il n'y a eu jusqu'ici
01:25:34 que des espoirs déçus, vous racontez bien,
01:25:37 ceux de la mer d'Orient, par exemple,
01:25:41 qui a appris cette horrible nouvelle entre-temps,
01:25:44 voire pas d'espoir du tout, puisque vous n'avez pas de nouvelles
01:25:47 à titre personnel. Est-ce que vous faites encore
01:25:50 confiance aux tractations et à la bonne volonté
01:25:53 de ceux qui tentent de négocier
01:25:56 des accords encore ?
01:25:59 - Des fois on a eu du chaud et du froid.
01:26:02 Alors d'un côté, les familles,
01:26:05 et notamment ma cousine et mes cousines
01:26:08 qui sont, entre guillemets, ce qu'on appelle en Israël,
01:26:11 au sens israélite des gens très à gauche,
01:26:14 des gens notamment des kiboutz,
01:26:17 qui n'ont jamais été très en accord
01:26:20 avec Bibi Letaniaou, craignent un peu
01:26:23 que la guerre et la politique aient pris le dessus.
01:26:26 Mais, je le répète, les premiers
01:26:29 qui peuvent libérer les otages, c'est le Hamas.
01:26:32 Rien n'empêcherait le Hamas si vraiment il voulait,
01:26:35 si vraiment il se souciait les populations de Gaza qui souffrent,
01:26:38 parce qu'elles souffrent et c'est incontestable,
01:26:41 vraiment je le regrette, elles sont victimes d'abord du Hamas.
01:26:44 Le Hamas peut libérer les otages. Quelle tractation ? Pourquoi ?
01:26:47 Ils sont venus les chercher un samedi matin,
01:26:50 ma cousine a été assassinée, sa petite-fille brûlée,
01:26:53 ils les ont amenés à Gaza, qu'est-ce qui empêche de les libérer aujourd'hui
01:26:56 s'ils sont encore vivants ? Rien. Si vraiment ils voulaient une trêve,
01:26:59 une paix, un arrêt des combats, quelle tractation ? Qu'ils les libèrent.
01:27:02 Et quelle confiance on peut faire au Hamas ?
01:27:05 Ils ont fait croire qu'ils étaient vivants.
01:27:08 Il n'y a aucune confiance envers le Hamas.
01:27:11 Restez avec nous quelques instants, c'est intéressant ce qu'il dit Olivier
01:27:14 Vincent de la Morandière, lorsqu'il parle d'inflexibilité.
01:27:17 C'est vrai que c'est un peu vain de garder les otages.
01:27:20 Il y a des demandes en échange,
01:27:23 notamment de la libération de prisonniers,
01:27:26 des demandes qui sont parfois déraisonnables au regard
01:27:29 de l'urgence de la situation et pour la partie adverse,
01:27:32 c'est-à-dire le gouvernement israélien.
01:27:35 Pourquoi cette inflexibilité ?
01:27:38 Les choses pourraient petit à petit rentrer dans l'ordre
01:27:41 si on cédait à cette simple demande
01:27:44 de rendre les otages qui sont encore en vie.
01:27:47 Dans le témoignage d'Olivier, je trouve qu'il y a beaucoup de sagesse.
01:27:50 Il y a plusieurs points.
01:27:53 Il rappelle qu'il faut toujours garder l'espoir et l'espérance,
01:27:56 même si on accumule les mauvaises nouvelles,
01:27:59 c'est un premier point.
01:28:02 Je trouve qu'il est debout, il répond aux questions,
01:28:05 il y a quelque chose de positif et de courageux là-dessus.
01:28:08 Mais c'est vrai qu'il parle d'un problème politique,
01:28:11 c'est-à-dire que pour faire des tractations,
01:28:14 il faut un interlocuteur, et un interlocuteur fiable.
01:28:17 Un interlocuteur pour qui la parole, ça veut dire quelque chose.
01:28:20 Quand tu dis oui, ça veut dire oui, quand tu dis non, ça veut dire non.
01:28:23 Ce qu'il souligne là, en ce sens, c'est un vrai problème politique,
01:28:26 c'est qu'en fait, le Hamas n'est pas digne de foi,
01:28:29 il ne peut pas être considéré comme un interlocuteur
01:28:32 et n'a manifestement pas le sens de la parole,
01:28:35 mais pas le sens, bien sûr, on l'a vu, de la vie et de la dignité.
01:28:38 Donc en fait, c'est compliqué d'entrer dans les tractations.
01:28:41 Noémie Allioua, on ne peut même pas engager un vrai bras de fer,
01:28:44 c'est-à-dire que ces familles, elles sont à la merci du bon vouloir du Hamas aujourd'hui.
01:28:49 Mais il faut bien comprendre que le Hamas n'a pas du tout intérêt à ce que la guerre s'arrête.
01:28:52 C'est la raison pour laquelle ils ne libèreront pas les otages.
01:28:55 Alors on a eu dans la presse américaine des détails de certains deals
01:28:58 qui auraient pu être conclus en Égypte.
01:29:01 Il était question d'une trentaine d'otages au départ,
01:29:04 et ensuite on a appris que le Hamas n'était même pas sûr qu'il y en ait 30 qui soient en vie,
01:29:07 et qu'il était prêt à marchander des corps, comme là, on se rend bien compte,
01:29:10 qu'un certain nombre d'otages qui sont retrouvés sont en fait des cadavres
01:29:14 de gens qui sont morts le 7 octobre et qui ont été conduits jusqu'à Gaza,
01:29:18 dans les tunnels, et qui ont été abandonnés à ce moment-là.
01:29:22 Mais le Hamas ne veut pas que la guerre s'arrête parce qu'il est en train de gagner.
01:29:25 Regardez ce qui se passe d'un point de vue diplomatique.
01:29:27 Il y a des pays qui appellent aujourd'hui à la reconnaissance de la Palestine,
01:29:30 vous avez la procédure de la CPI qui est en train d'avancer,
01:29:34 Israël est en train d'avoir une image catastrophique dans le monde entier,
01:29:37 le monde est en train de se retourner complètement,
01:29:39 même les Etats-Unis, on sent bien que Joe Biden a de plus en plus de mal
01:29:42 à soutenir inconditionnellement Israël comme il le faisait au départ.
01:29:46 Là, le Hamas a tout intérêt à ce que cette guerre perdure,
01:29:49 parce qu'il est en train de gagner d'une certaine façon, d'un point de vue diplomatique.
01:29:52 Donc, ils sont une... pas une monnaie d'échange, mais un gage de guerre qui se poursuit.
01:30:00 Oui, tout à fait.
01:30:01 Un dernier mot, Raphaël.
01:30:02 Je suis assez d'accord avec Noémie, je pense que c'est à la fois l'assurance-vie du Hamas,
01:30:06 parce que ça limite les opérations de Tsaïl,
01:30:09 qui doit composer avec la possibilité que ses otages soient encore vivants.
01:30:14 Et c'est aussi, malgré la victoire, on va dire géopolitique du Hamas,
01:30:20 c'est aussi, malgré tout, le passeport pour la mort pour ces combattants du Hamas,
01:30:24 parce que Tsaïl et le gouvernement israélien ne peuvent pas se permettre
01:30:29 de ne pas aller jusqu'au bout de ses objectifs,
01:30:33 et notamment l'élimination des combats de conduit Hamas.
01:30:38 Je vous propose aussi de prendre connaissance de la réaction du chef de l'État
01:30:43 à l'annonce du décès de ce ressortissant français, Orion.
01:30:48 Voici ce qu'a dit Emmanuel Macron.
01:30:50 "J'apprends avec une immense tristesse la mort de notre compatriote,
01:30:53 Orion Hernandez Radou, otage depuis le 7 octobre.
01:30:55 Je pense à sa famille et à ses proches, nous sommes à leur côté.
01:30:58 La France qui reste plus que jamais engagée pour la libération de tous les otages."
01:31:01 Ce qui me conduit à vous poser cette question, Olivier.
01:31:04 Est-ce que vous avez le sentiment précisément que la France vous soutient toujours dans cette entreprise ?
01:31:08 Est-ce que les liens sont soutenus, constants avec la diplomatie française ?
01:31:13 Est-ce que vous faites des points réguliers, comme ça, avec le quai d'Orsay,
01:31:17 pour savoir où en sont les tractations, enfin les négociations ?
01:31:22 Alors clairement, pour ce qui me concerne, non.
01:31:24 Nous sommes français, parisiens, on est cousins, petits cousins,
01:31:27 des personnes, notamment Dauphère qui est encore otage.
01:31:31 En revanche, il y a eu, il y a encore des contacts avec, semble-t-il,
01:31:34 avec mes cousines, notamment avec Hadass.
01:31:36 Elles m'ont toujours dit, Hadass et Galit, qui a perdu sa mère et sa fille,
01:31:40 qui ont rencontré le président Macron à Tel Aviv, qu'elles ont eu des contacts réguliers.
01:31:43 Quand on l'a vu en février, à l'hommage, le président Macron était très au fait,
01:31:47 et il me semble très touché de la situation.
01:31:51 Il y a peut-être des contacts directs, peut-être, entre le président encore
01:31:56 et les familles d'otages français, qui sont maintenant, hélas, plus que deux.
01:32:00 Mais la diplomatie, je ne sais pas, et je ne sais pas trop quel est véritablement
01:32:04 le poids de la France, avec des gens, vos experts l'ont dit mieux que moi,
01:32:08 en lesquels on ne peut pas avoir confiance, dont la logique,
01:32:11 n'est pas une logique, on va dire, de paix, c'est une logique de massacre.
01:32:14 Un ancien ambassadeur de France, je crois que c'est M. Danon,
01:32:17 disait bien qu'un des objectifs de guerre du Hamas, c'était qu'Israël
01:32:20 tue le plus de Gazaouis possible.
01:32:22 Alors Israël est entré dans un piège, il fallait réagir, aucun pays n'aurait accepté
01:32:26 de ne pas réagir à ce qui s'est passé.
01:32:28 Est-ce que ça doit durer encore ou pas, là je n'ai pas d'avis,
01:32:30 mais en tout cas difficile pour moi de le dire, c'est très très dur pour les Gazaouis.
01:32:33 Et je le répète, c'est le Hamas qui a la clé, et vos experts l'ont bien dit
01:32:37 à l'instant sur le plateau, le Hamas n'a aucun intérêt, semble-t-il,
01:32:41 à libérer les otages, pour un tas de raisons.
01:32:43 Je rappelle que les fameux tunnels, qui ont mobilisé beaucoup d'argent,
01:32:47 beaucoup d'énergie, beaucoup de matériel, de l'argent de l'Union Européenne,
01:32:51 entre autres, et du Qatar, ne sont pas autorisés à la population de Gazaouis.
01:32:55 Le Hamas répond "nous on ne protège pas la population, c'est à l'ONU de le faire".
01:32:59 Donc c'est vraiment le comble du cynisme dont sont,
01:33:02 les premièrement ou tout autant victimes, en tout cas, les Gazaouis.
01:33:06 Donc je ne sais pas quel est le poids de la France en la matière.
01:33:09 Noémie, le gain, pour certains, vous le disiez, est politique,
01:33:12 mais ce sont toujours les mêmes qui en font les frais, en fait.
01:33:15 C'est sûr, évidemment, c'est toujours les populations civiles.
01:33:17 Mais vous savez, tout au début de la guerre, le Hamas disait bien
01:33:19 qu'il mènerait cette guerre, peu importe le prix.
01:33:21 Si vous voulez, la question de son propre peuple n'est pas une question pour lui.
01:33:24 On le voit bien, puisqu'il l'utilise, quelque part,
01:33:27 comme sa propre population, comme des bombes humaines.
01:33:31 Mais pour revenir sur le poids de la France, c'est très intéressant,
01:33:34 vous avez montré le tweet du président de la République, Emmanuel Macron,
01:33:37 qui dit que la France se tient auprès des otages, etc.
01:33:40 Bon, il serait peut-être temps de passer à la vitesse supérieure,
01:33:43 les mots c'est très bien, mais pourquoi est-ce qu'on n'a pas les visages
01:33:46 des otages français en fronton des mairies, par exemple ?
01:33:49 Pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas plus souvent ?
01:33:51 - Quand on a eu des otages journalistes, dans le monde,
01:33:53 ça a toujours été une tradition, effectivement, à ce marquet.
01:33:55 - Absolument, on a l'impression qu'ils se sont enduits pour faire en sorte
01:33:57 qu'ils font des otages français, ça c'est la première chose.
01:33:59 Et pour revenir sur le poids de la France, il est vrai dans cette question-là,
01:34:01 et plus largement au Moyen-Orient, est extrêmement affaibli,
01:34:04 mais ça c'est la politique due en même temps à Emmanuel Macron,
01:34:07 qui depuis le début sur cette question n'a pas été clair,
01:34:09 qui paye aujourd'hui le prix, si vous voulez, de cette position,
01:34:12 toujours, qui dit A et B en même temps, qui dit tout et son contraire.
01:34:16 Et donc à partir de ce moment-là, lorsqu'on n'a pas une politique étrangère
01:34:20 qui est extrêmement claire, on ne peut pas ensuite peser
01:34:23 sur la scène internationale, et encore moins sur le Moyen-Orient.
01:34:26 Donc oui, la France est complètement mise sur le carreau sur cette question.
01:34:29 - Un dernier mot, vous vouliez rajouter quelque chose, Vincent Lamorneur ?
01:34:32 - Raphaël, peut-être sur le rôle, peut-être pas assez affirmé de la France,
01:34:37 après, pour Emmanuel Macron, il y a des conségrations nationales,
01:34:41 et de paix civique, si je puis dire.
01:34:44 - J'allais y venir, je pense que les ambiguïtés d'Emmanuel Macron
01:34:49 sont très largement dues à la peur que ce conflit,
01:34:57 qui déjà, on ne va pas se cacher, est très largement importé
01:35:00 sur les territoires, mais se propage, et ne vienne plus que problématique.
01:35:04 Donc c'est comme si le président se retrouvait finalement otage des banlieues,
01:35:09 otage d'un certain nombre de partis politiques qui, à loisir,
01:35:15 soufflent sur les braises de l'antisionisme, de l'antisémitisme.
01:35:19 Et donc c'est ce qui rend, je pense, cette position française
01:35:23 extrêmement prudente, maladroite, incompréhensible souvent.
01:35:28 - Oui, à force de vouloir ménager tout le monde, en fait.
01:35:31 Le dernier mot vous revient, Olivier, je crois que vous avez écouté
01:35:34 ce qu'il se disait en plateau à propos de l'attitude française,
01:35:37 cette fameuse équidistance qui est toujours mise en avant,
01:35:40 et que j'imagine que vous réfutez aujourd'hui.
01:35:42 - Oui, parce que cette équidistance entre, quoi qu'on pense de Bibi Netanyahou,
01:35:47 entre un Etat démocratique et un groupe terroriste,
01:35:51 elle n'est pas compréhensible.
01:35:53 Le président, au début, a tenu des propos qui étaient plutôt,
01:35:56 je trouvais, plutôt positifs et compréhensifs,
01:36:01 en faveur, en tout cas, de comprenant bien l'horreur
01:36:04 qu'avait vécue Israël, et puis après, petit à petit, ça a évolué.
01:36:07 J'avoue qu'on a été, pour moi en tout cas, déçus de son absence
01:36:10 à la manifestation contre l'antisémitisme.
01:36:13 On n'a pas très bien compris pourquoi,
01:36:15 il semblait vouloir ne choquer personne.
01:36:17 Donc c'est vrai que ça m'a beaucoup déçu.
01:36:19 C'est une position difficile.
01:36:21 On est quand même un des grands Européens, on est un pays nucléaire,
01:36:23 on est membre du Conseil de sécurité de l'ONU.
01:36:25 Je rappelle qu'encore aujourd'hui, depuis 7 octobre,
01:36:28 les dirigeants du Hamas se prélassent dans des hôtels au Qatar.
01:36:31 Peut-être qu'on pourrait faire quelque chose aussi envers le Qatar,
01:36:35 envers ces gens-là, dont on devrait demander l'arrestation,
01:36:38 agir sous prétexte qu'ils seraient des négociateurs.
01:36:41 C'est comme si al-Baghdadi, après le Bataclan,
01:36:46 se baladait tranquillement dans un hôtel au Qatar.
01:36:48 On n'aurait jamais toléré.
01:36:50 Il y a des choses qui sont difficilement compréhensibles.
01:36:52 Je sais que je suis un peu long, je me permets un petit message d'espoir.
01:36:54 J'espère ne pas abuser. Je vous remercie de me recevoir sur CNews.
01:36:57 Je vous montre un petit logo d'une association qu'on a montée,
01:37:00 qui s'appelle les Amis de Niros,
01:37:02 et qui a pour objectif, en accord avec Niros, d'aider les jeunes de Niros.
01:37:07 On finance la reprise d'études parce que la vie doit reprendre.
01:37:10 Le kiboutch Niros a été détruit intégralement.
01:37:12 Tout est brûlé. Un quart de la population, dont ma famille,
01:37:15 a été soit otage, soit assassiné.
01:37:17 Et on cherche à aider les étudiants à financer leurs études,
01:37:20 à reprendre les études,
01:37:22 parce qu'il faut vraiment toujours avoir l'espoir.
01:37:24 Et puis aussi, je le dis sans avoir aucune solution à proposer,
01:37:28 peut-être que vos experts en parleront sur le plateau après moi,
01:37:31 un espoir de paix quand même, parce qu'il faut arriver à la paix.
01:37:33 Avec qui ? Comment ?
01:37:34 Là, évidemment, je joue un gros joker,
01:37:37 parce que je n'ai évidemment aucun avis sur le sujet aujourd'hui.
01:37:41 - C'est quand même que, voilà, ça fait 9 mois que ça dure.
01:37:43 Vous êtes toujours combattif, résilient et souriant,
01:37:47 donc en plein espoir.
01:37:48 - Notre projet, nous, c'est la famille.
01:37:49 C'est terrible ce qui se passe.
01:37:50 C'est la vie toujours qui doit l'emporter.
01:37:52 Mais en ce moment, on n'a que des messages de mort.
01:37:54 C'est vraiment dur.
01:37:55 - Et l'espoir, c'est la vie. Il faut continuer.
01:37:57 Merci beaucoup.
01:37:58 Merci d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:38:00 On marque une courte pause.
01:38:01 On revient aussi à la situation compliquée à Nouméa.
01:38:04 Sept morts désormais sur l'archipel français du bout du monde
01:38:10 et une situation qui est loin de s'améliorer,
01:38:12 y compris après le passage du président de la République
01:38:15 qui misait beaucoup sur sa présence
01:38:17 pour tenter d'apaiser les esprits à toute suite.
01:38:20 - Le journal d'Isabelle Piboulot pour la suite de notre édition
01:38:25 avec cette enquête qui piétine.
01:38:26 Six mois après la mort de Thomas à Crépole.
01:38:29 - Des dizaines de personnes ont été entendues,
01:38:31 certaines mises en examen.
01:38:33 Néanmoins, des questions restent en suspens.
01:38:35 Les enquêteurs ne parviennent pas à déterminer
01:38:37 qui a porté le coup mortel.
01:38:39 Explication de Célia Barotte et Sarah Fenzary.
01:38:42 - Qui a porté le coup de couteau ?
01:38:44 Qui a mortellement touché Thomas dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier ?
01:38:48 A ce stade, les deux juges en charge de l'instruction de cette affaire
01:38:52 n'ont aucune certitude sur l'identité de cet auteur.
01:38:55 Depuis le début de l'enquête, 14 personnes ont été mises en examen
01:38:59 pour meurtre en bande organisée, tentative de meurtre
01:39:02 ou violence volontaire commise en réunion.
01:39:05 Une première série d'interpellations avait eu lieu une semaine après les faits.
01:39:09 Neuf jeunes, dont trois mineurs, avaient alors été mis en examen.
01:39:13 Six d'entre eux avaient été placés en détention provisoire.
01:39:16 Les trois autres, laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire.
01:39:20 Quelques mois plus tard, de nouvelles arrestations ont conduit
01:39:23 à la mise en examen de cinq autres personnes.
01:39:25 Deux ont été incarcérées.
01:39:27 Trois, placés sous contrôle judiciaire.
01:39:29 Mais alors, pourquoi est-il si difficile d'identifier le meurtrier de Thomas ?
01:39:33 Plusieurs mises en examen ont porté des coups de couteau,
01:39:36 mais aucun d'entre eux ne le reconnaît.
01:39:38 Et le jeune de 20 ans, initialement désigné comme l'auteur du coup mortel,
01:39:42 n'a pas été reconnu lors de l'identification.
01:39:45 Par ailleurs, dans cette enquête, la préméditation et le caractère raciste
01:39:49 de l'agression n'ont pas été retenus par les magistrats.
01:39:52 A l'époque, le procureur de la République de Valence a déclaré
01:39:55 qu'à ce stade, les éléments recueillis ne sont pas suffisants
01:39:58 ni déterminants juridiquement.
01:40:00 L'information judiciaire se poursuit.
01:40:03 Ce fléau dont on vous parle régulièrement,
01:40:05 les « homejackings » qui sévissent de plus en plus sur notre territoire.
01:40:08 Des cambriolages violents en présence des propriétaires
01:40:12 qui conduisent parfois à des séquestrations.
01:40:15 Fait alarmant, les mineurs sont nombreux à être impliqués.
01:40:18 Les explications de Camille Joly.
01:40:20 Il s'agit d'une nouvelle génération de cambrioleurs.
01:40:24 Selon la préfecture de police de Paris, en 2023,
01:40:27 43% des « homejackings » commis en Ile-de-France
01:40:30 mettent en cause au moins un mineur.
01:40:32 Le volet le plus répandu, les « homejackings »
01:40:35 commis par des jeunes de 15 à 20 ans,
01:40:40 souvent issus de la région parisienne,
01:40:43 principalement le 93, mais pas que.
01:40:46 Ces mineurs sont directement recrutés dans les quartiers où ils vivent
01:40:49 ou alors sur les réseaux sociaux.
01:40:52 Et les commanditaires de ces « homejackings »
01:40:54 les recrutent essentiellement en raison de leur âge.
01:40:56 Pourquoi utiliser des mineurs ?
01:40:58 Parce que la sanction, la peine est divisée par deux.
01:41:03 C'est ce qu'on appelle l'excuse de minorité.
01:41:06 Donc la sanction pénale, elle est déjà beaucoup plus faible,
01:41:08 il y a moins de risques.
01:41:10 Ces commanditaires, par exemple, peuvent prendre des mineurs non accompagnés,
01:41:12 des mineurs isolés, donc étrangers,
01:41:14 qui n'ont pas l'existence légale et ils s'en servent comme ils veulent.
01:41:17 C'est de l'esclavagisme à une sorte de chair à canon.
01:41:20 De manière générale, en 2023, un mis en cause sur cinq
01:41:23 dans une affaire de criminalité en Ile-de-France était un mineur.
01:41:27 Et puis il referme ses portes demain, c'est le salon VivaTech
01:41:30 qui a lieu au Parc des Expos à Paris.
01:41:32 Parmi les nouvelles technologies, la star de cette année
01:41:35 n'est autre que l'intelligence artificielle.
01:41:37 Un outil fascinant, parfois surprenant.
01:41:40 Michel Chevalet vous a déniché quelques innovations
01:41:43 plus improbables les unes que les autres. Regardez.
01:41:46 Ici à VivaTech, on prépare le monde de demain
01:41:49 avec un mot qui domine partout, IA, intelligence artificielle.
01:41:54 Tenez, IA, oui, regardez bien, la version garçon de café avec ce robot.
01:42:06 IA, ici, regardez bien ce que j'ai dans la main,
01:42:09 c'est une carte de crédit ? Non, c'est un magnétophone.
01:42:12 Regardez sa taille, il peut enregistrer jusqu'à 30 heures de communication.
01:42:16 La parole. Et surtout, quand il est connecté,
01:42:19 eh bien il va vous transcrire la parole en un texte.
01:42:24 Et ce, en 57 langues différentes, et mieux encore,
01:42:27 il peut écouter une conférence et vous la résumer.
01:42:30 C'est la mort du journalisme.
01:42:32 IA également sur ce stand, c'est le domaine de la médecine.
01:42:37 Regardez ce que vous avez sous les yeux, c'est le dermatologue intelligent.
01:42:41 Avec ce bras, on va vous scanner complètement tout le corps,
01:42:46 faire un modèle numérique.
01:42:48 Et l'IA va détecter les petites tâches peut-être prélues d'un cancer.
01:42:53 Et surtout, comme il va mettre en mémoire votre modèle numérique,
01:42:56 il va pouvoir le comparer d'une année sur l'autre pour suivre l'évolution.
01:43:01 Peut-être le futur, c'est la télévision de demain.
01:43:05 Elle couvrira des murs entiers, plus d'un million de petites LED,
01:43:10 surtout le relief en 3D.
01:43:12 C'est pas beau, c'est stupéfiant.
01:43:15 Merci beaucoup, Isabelle, c'est un plaisir de vous avoir sur ce plateau.
01:43:21 On se retrouvera dans les prochains jours, je l'espère, pour cette édition.
01:43:25 Nos invités pour Décrypter l'actualité, on va partir à Nouméa avec ce 7e mort.
01:43:29 Ces dernières heures à l'issue d'un incident sur un barrage routier.
01:43:32 Plus globalement, essayons aussi de comprendre si la visite d'Emmanuel Macron
01:43:35 aura servi à quelque chose.
01:43:37 Le résumer les dernières heures pour commencer avec Clotilde Payet.
01:43:40 C'est un climat encore tendu après la visite express du président en Nouvelle-Calédonie.
01:43:45 Emmanuel Macron a demandé la levée des barrages
01:43:48 et la reprise du dialogue en vue d'un accord global.
01:43:51 Mais à Doumbéa, une 7e personne a trouvé la mort ce vendredi.
01:43:54 Un homme de 48 ans, tué pour la première fois par un membre des forces de l'ordre.
01:43:59 De quoi rajouter de l'anxiété à une situation déjà tendue.
01:44:03 On est en attente parce qu'aujourd'hui, ça fait quand même 10 jours
01:44:07 qu'on est en protection de nos quartiers.
01:44:10 Je ne vais pas vous mentir, on a une peur bleue.
01:44:13 Nous, ce qu'on veut, c'est la paix pour nos familles, qu'elles soient de tous bords, de toutes ethnies.
01:44:17 Alors que certains veulent la paix, les indépendantistes, eux,
01:44:20 refusent le dialogue et comptent poursuivre les blocages.
01:44:23 Moi, je pense que la visite d'Emmanuel Macron,
01:44:26 il est venu enflammer ce qu'ils ont allumé.
01:44:28 On ne veut plus parler de dialogue, on ne veut plus parler d'accord.
01:44:31 Maintenant, on va jouer au chat et à la souris avec eux.
01:44:34 Ils vont venir, ils vont déblerner. On va revenir, on va faire le blocage.
01:44:37 Une venue du président qui, selon certains indépendantistes,
01:44:40 est survenue trop tard pour trouver un accord.
01:44:43 C'est trop facile de dire le dialogue.
01:44:45 Le dialogue, c'était bien avant qu'on avait commencé.
01:44:47 Il fallait parler de dialogue pour éviter.
01:44:49 Ils savaient tous, tous les hommes politiques,
01:44:51 savaient qu'on allait arriver à cette situation.
01:44:53 Maintenant, ils ne nous contrôlent plus.
01:44:55 C'est nous qui contrôlons la rue, la situation du pays.
01:44:59 Si une centaine de barrages ont pu être neutralisés,
01:45:02 selon le Haut-Commissariat de la République,
01:45:04 un véritable retour au calme se fait encore attendre.
01:45:07 Le dialogue, c'est le mot-clé.
01:45:10 Chacun l'interprète un peu diversement.
01:45:13 Si vous écoutez le gouvernement et la partie loyaliste,
01:45:17 comme on dit là-bas, on nous dit, Vincent Delamore en dire,
01:45:20 le dialogue a été nourri, alimenté,
01:45:24 y compris depuis le troisième référendum,
01:45:27 contesté par les indépendantistes.
01:45:29 Et là, visiblement, ce n'est pas du tout perçu comme tel
01:45:31 par la partie adverse aujourd'hui.
01:45:33 Dans les personnes que vous entendez,
01:45:35 il y a des gens avec un niveau de revendication
01:45:38 qui est presque proche du zéro absolu,
01:45:40 qui disent qu'il n'y a pas de dialogue.
01:45:42 Nous, ce qu'on veut, c'est le contrôle.
01:45:43 Ce sont des témoignages qu'on vient d'entendre.
01:45:45 Ce que je vois, c'est que la question du lien social,
01:45:47 très clairement, est en train de se rompre complètement.
01:45:50 On a l'impression qu'il se déchire.
01:45:51 La question qu'on se pose, c'est
01:45:52 est-ce que ça va pouvoir être retissé, ce lien ?
01:45:55 Mais la conviction qu'on peut avoir,
01:45:57 c'est que le lien social,
01:45:58 ce n'est pas l'affaire d'un homme d'État.
01:46:00 Ce n'est pas l'affaire d'un seul.
01:46:01 C'est l'affaire de chacun, en fait.
01:46:03 Et quand on est dans une société
01:46:05 où on a l'impression, et on peut avoir ce sentiment-là,
01:46:08 aujourd'hui, en ce moment,
01:46:09 que le lien social se déchire partout,
01:46:12 en fait, il faut quand même se poser à chacun
01:46:15 la question de notre propre responsabilité.
01:46:17 Et c'est vrai que j'aimerais savoir
01:46:20 comment les Kanaks,
01:46:22 comment les gens qui vivent sur place,
01:46:25 qui viennent de métropoles, etc.,
01:46:27 se disent "moi, je suis responsable du lien social
01:46:29 à Nouméa et dans cette zone-là.
01:46:31 Qu'est-ce que je peux faire pour retisser le lien social ?"
01:46:34 Parce que le lien social, c'est l'affaire de tous.
01:46:36 C'est intéressant comme réflexion.
01:46:38 Pour l'instant, malheureusement,
01:46:39 je pense qu'on n'en est pas encore à ce stade-là.
01:46:41 Il va falloir beaucoup de chemin
01:46:42 pour que les gens acceptent de se reparler sans défiance, déjà.
01:46:47 Moi, j'aimerais qu'on soulève une question un peu plus politique aussi,
01:46:50 on ne l'a pas abordée tout à l'heure.
01:46:51 On a le sentiment, à travers à la fois
01:46:54 les accords de Matignon puis de Nouméa,
01:46:56 et donc le processus référendaire qui est allé à son terme
01:46:58 et qu'Emmanuel Macron ne veut pas remettre en question,
01:47:00 et Raphaël Saint-Ville,
01:47:01 qu'il y a eu mal donne.
01:47:02 C'est-à-dire qu'on a fait croire pendant longtemps
01:47:03 aux indépendantistes, y compris aux leaders passés
01:47:05 qui ne sont plus de ce monde, pour certains,
01:47:07 que l'indépendance serait inéluctable.
01:47:11 En tout cas, c'est comme ça qu'ils l'ont compris,
01:47:12 qu'on irait de facto vers une indépendance.
01:47:14 Parce que c'était, je pense, l'esprit de ces accords.
01:47:19 Sauf que ces accords prévoyaient trois référendums successifs
01:47:24 pour finalement valider ce chemin,
01:47:27 et que ces trois référendums ont donné une réponse inverse.
01:47:31 Donc, c'est là où on est confronté à une situation de...
01:47:37 Oui, j'imagine, pour les indépendantistes,
01:47:40 les canaques d'incompréhension,
01:47:43 parce que ce n'était pas l'esprit initial.
01:47:46 Mais pour partie, certains d'entre eux,
01:47:48 certains canaques, ont aussi validé leur attachement à la France.
01:47:54 Alors, pas tous, je ne suis pas en train de phosphorer,
01:47:57 de fantasmer une réalité qui n'existerait pas.
01:48:01 Mais oui, c'était inscrit dans ces accords.
01:48:05 Et la réalité est toute autre.
01:48:06 C'est d'ailleurs le signe, quand même,
01:48:08 d'un attachement, qu'ils le veuillent ou non,
01:48:11 de ces habitants à la France, à la métropole,
01:48:15 et qui ne peut pas être effacé d'un revers de la main,
01:48:19 parce que certains voudraient remettre en cause
01:48:22 le processus tel qu'il a été décidé par tous.
01:48:26 Et l'envie et le besoin, ou la nécessité d'indépendance,
01:48:30 n'est pas suffisamment affirmée aujourd'hui,
01:48:33 de manière très nette.
01:48:34 Si je pouvais juste revenir sur ce dialogue,
01:48:38 et plutôt cette impossibilité du dialogue,
01:48:40 moi je trouve qu'il a été malheureusement incarné
01:48:44 lors du déplacement d'Emmanuel Macron,
01:48:46 qui a été contraint, finalement, de voir chacune des parties,
01:48:50 des trois parties, de manière séparée,
01:48:53 sans jamais pouvoir réunir tout le monde autour d'une table,
01:48:56 repoussant à un mois la possibilité d'un accord global,
01:49:02 mais c'est juste pour gagner du temps,
01:49:05 essayer de reprendre la main sur un calendrier impossible.
01:49:08 On voit qu'aujourd'hui, compte tenu des événements,
01:49:10 de ce qui se passe, qu'on en est très très très loin.
01:49:13 Oui, ça a l'air d'être un vœu pieux quand même,
01:49:14 que cet accord global a les chances d'un mois, Noemi.
01:49:16 Oui, absolument, et vous savez, quand on voit ces images,
01:49:18 quand on voit cette violence, on se demande si finalement,
01:49:21 aujourd'hui, la nouvelle Calédonie,
01:49:23 ça illustre pas cette fin de l'utopie du vivre ensemble
01:49:28 dont on parle souvent.
01:49:29 Parce qu'il y a aujourd'hui, et on l'entend bien dans les témoignages,
01:49:32 et on le voit dans ces images,
01:49:33 des communautés qui s'affrontent dans une extrême violence,
01:49:36 et tout ça va laisser forcément des traces.
01:49:38 Il va y avoir des traumatismes, il va y avoir des craintes.
01:49:40 C'est évident que là, on a affaire aussi,
01:49:43 on a une question sociale, bien sûr,
01:49:44 mais il y a aussi la question de la fibre identitaire
01:49:46 qui est évidente dans ce conflit, qui s'affirme là.
01:49:49 Vous nous montriez tout à l'heure des images de votre enfance sur place,
01:49:53 on voyait qu'il existait une forme de vivre ensemble.
01:49:55 Est-ce qu'aujourd'hui c'est encore possible ?
01:49:57 Est-ce que demain ce sera encore possible, après ce qui vient de se passer ?
01:50:00 C'est une vraie question.
01:50:01 - Je voulais rajouter quelque chose,
01:50:02 parce que vous vous disiez être un peu plus, comment dire,
01:50:05 dans l'espoir que les gens puissent se reparler
01:50:08 et refaire territoire ensemble.
01:50:11 Noemi dit, il y a un repli identitaire qui est tellement marqué
01:50:14 que ça va être compliqué.
01:50:15 - Alors en fait, il y a plusieurs éléments, effectivement.
01:50:18 C'est vrai que je suis peut-être un peu trop optimiste,
01:50:22 mais c'est vrai que je crois vraiment que le lien social
01:50:24 peut toujours être construit.
01:50:26 Et c'est vrai que quand je vois les photos de métropolitains
01:50:29 qui ont grandi dans les classes avec des canaques et avec des métisses,
01:50:32 et même si c'était il y a assez longtemps,
01:50:35 je suis persuadé qu'on a dans notre ADN,
01:50:37 ils ont dans leur ADN, dans leur mémoire,
01:50:39 quelque chose qui est une paix possible.
01:50:42 La mémoire d'une paix, en fait.
01:50:44 Et ça, je pense que c'est très positif.
01:50:47 Il y a un deuxième point qui est très fort, à mon avis,
01:50:49 c'est que chercher l'indépendance,
01:50:51 mais sans avoir l'autonomie financière, économique, structurelle,
01:50:53 les hôpitaux, la justice, l'armée,
01:50:56 c'est quand même une belle utopie.
01:50:58 Et on ne peut pas construire tout sur une utopie.
01:51:00 On est confrontés à la mondialisation et à la modernité.
01:51:03 De toute façon.
01:51:04 J'ai quand même l'impression que la vision de Vincent
01:51:07 est une vision assez éthérée,
01:51:09 partant d'une idée belle, généreuse,
01:51:11 mais qui correspond si peu aujourd'hui à la réalité
01:51:14 de ce que vivent l'ensemble des populations canadiennes.
01:51:18 Et c'est ça le drame.
01:51:20 Je ne dis pas qu'il ne faudrait pas tendre à ce que vous aspirez,
01:51:24 mais je ne vois pas aujourd'hui,
01:51:26 en tout cas, c'est la manière dont on...
01:51:28 ce que traduisent un certain nombre de témoignages
01:51:30 de personnes vivant sur place aujourd'hui,
01:51:32 et non pas, comme nous,
01:51:34 commentant autour d'un plateau ce qu'ils seraient souhaitables de faire,
01:51:37 qui sentent très différent de la réalité.
01:51:40 En fait, on parle de dialogue,
01:51:42 on parle d'une possibilité de dialogue.
01:51:44 Moi, je suis juste déformé par la vie professionnelle,
01:51:46 la justice ou des partis adverses,
01:51:48 dialogue en permanence,
01:51:50 et je vois que c'est toujours possible, finalement,
01:51:52 de se recomprendre et de retrouver un lien.
01:51:54 Ça, je le vois au quotidien avec mon travail.
01:51:56 Merci beaucoup. J'aimerais juste vous soumettre ce sondage
01:51:58 sur la majorité pénale.
01:52:00 De plus en plus liée au rajeunissement,
01:52:04 vous savez, de la délinquance,
01:52:06 de la délinquance violente, eh bien, on s'interroge.
01:52:08 Faut-il y aller, réformer,
01:52:10 abaisser cette majorité pénale à 16 ans ?
01:52:13 C'est la question qu'on vous a posée.
01:52:15 Une écrasante majorité de 76 % disent
01:52:18 que cette génération ou ces générations
01:52:21 ont suffisamment changé dans le degré de violence
01:52:24 qui s'exerce pour que l'on reconsidère la chose.
01:52:27 Petite réaction des uns et des autres.
01:52:29 Noemi, peut-être pour commencer.
01:52:30 Oui, bien sûr, mais la question, c'est de savoir
01:52:32 si ça servira véritablement à quelque chose.
01:52:34 On a parlé de la mouche Mohamed Amra.
01:52:36 Lui, quand vous regardez son quasi-judiciaire,
01:52:38 il a commencé dès 11 ans.
01:52:40 Et à 11 ans, il avait déjà, si vous voulez,
01:52:43 des infractions au compteur.
01:52:45 Ça s'est multiplié.
01:52:46 Il y en a, je crois, plus d'une vingtaine, même, avant 18 ans.
01:52:48 Donc, si vous voulez, on voit bien que là,
01:52:50 peut-être que même si on la baisse à 16 ans,
01:52:52 ce ne sera pas forcément suffisant.
01:52:54 C'est peut-être nécessaire.
01:52:55 On va voir.
01:52:56 De toute façon, ça a déjà été annoncé.
01:52:57 On va voir déjà si ça va être mis en place,
01:52:59 parce que c'est un vieux serpent de mer.
01:53:01 Est-ce que ce sera suffisant ?
01:53:02 Ce n'est pas certain.
01:53:03 Est-ce que ce sera utile ?
01:53:04 Ce n'est pas certain.
01:53:05 Mais en tout cas, ça va dans le bon sens.
01:53:06 C'est quand même l'idée qu'on est responsable
01:53:07 beaucoup plus jeune,
01:53:08 les jeunes sont adultes plus vite.
01:53:10 Vous dites, essayons et on verra, ou c'est le vent ?
01:53:13 Non, je comprends que les gens puissent trouver
01:53:16 cette solution rassurante
01:53:18 et s'imaginer que cela puisse avoir
01:53:21 une quelconque efficacité.
01:53:23 Et je comprends la charge symbolique, politique,
01:53:26 qu'elle contient.
01:53:27 Pour autant, moi, je pense que,
01:53:29 avant de s'aventurer sur cette voie,
01:53:31 j'aimerais que les textes soient appliqués.
01:53:33 J'aimerais peut-être même revenir
01:53:34 sur la réforme de la justice des mineurs,
01:53:36 où on a séparé le prononcer de la peine,
01:53:41 de son exécution.
01:53:43 Je pense que l'essentiel,
01:53:45 s'agissant de cette jeunesse en perdition,
01:53:48 c'est qu'il y ait une sanction,
01:53:49 qu'elle soit immédiate, le plus rapide.
01:53:51 C'est là-dessus, Grégoire Bellatale,
01:53:52 sur la comparution immédiate, déjà.
01:53:53 Oui, oui, mais c'est, je pense, une bonne piste.
01:53:56 Mais, encore une fois, il faut revenir
01:53:59 sur ce que Eric Dupont-Moretti a fait
01:54:02 ces dernières années.
01:54:03 Il vous reste une minute pour aborder les deux sujets.
01:54:05 - La comparution immédiate... - Je vais être très rapide.
01:54:07 Si on veut baisser la majorité pénale à 16 ans,
01:54:09 il faut baisser toutes les majorités.
01:54:11 C'est-à-dire la majorité politique,
01:54:13 la capacité, en fait, d'engager un contrat,
01:54:17 la majorité sexuelle,
01:54:18 et ça, je pense qu'il y a beaucoup de gens
01:54:20 qui considèrent qu'il faut protéger un mineur de 16 ans,
01:54:22 par exemple, sur un point de vue sexuel,
01:54:24 et pas reconnaître sa majorité.
01:54:25 Donc, on ne peut pas le faire non plus
01:54:26 pour la majorité pénale.
01:54:27 Ça, c'est un premier point.
01:54:28 La comparution immédiate, pour le faire très souvent,
01:54:31 pour faire des audiences,
01:54:32 c'est une justice qui est extrêmement dure,
01:54:34 extrêmement physique, violente,
01:54:36 qui finit très tard.
01:54:37 Il y a beaucoup d'audience.
01:54:38 C'est vraiment une justice au rabais,
01:54:40 et je ne souhaite pas ça
01:54:41 comme modalité de réinsertion pour les mineurs.
01:54:44 Une justice qui ne veut pas réinsérer,
01:54:46 ce n'est pas une justice,
01:54:47 c'est juste une mission punitive.
01:54:49 Ce n'est pas la vocation de la justice en France.
01:54:52 Ça, c'est votre prisme, effectivement,
01:54:53 d'avocat pénaliste, et qui...
01:54:55 Ah non, non, c'est le législateur, en fait.
01:54:56 Il y a deux fonctions pour la peine.
01:54:58 La première fonction, c'est de sanctionner,
01:55:00 c'est-à-dire la peine, c'est fait pour peiner.
01:55:01 C'est dû dans la comparution immédiate.
01:55:02 Ça, c'est votre ressenti et votre expérience d'avocat.
01:55:04 Allez à la 23e chambre à Paris,
01:55:06 première, il y en a en permanence.
01:55:07 Allez voir l'expérience.
01:55:08 Vous nous y emmènerez.
01:55:09 Avec plaisir.
01:55:10 En immersion, en reportage.
01:55:11 Merci à tous d'avoir été parmi nous cet après-midi.
01:55:13 Dans un instant, punchline.
01:55:14 C'est avec Olivier de Caire en flec,
01:55:16 comme tous les vendredis.
01:55:17 Je vous souhaite un bon week-end.
01:55:19 Restez avec vos proches,
01:55:21 profitez des instants heureux,
01:55:23 et on se retrouve lundi.
01:55:25 [Musique]