180 Minutes Info (Émission du 20/05/2024)
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour, bienvenue à tous cet après-midi 180 minutes info pour vous accompagner.
00:00:04 Cette semaine dans un instant, Vincent Farandes, le journal à suivre.
00:00:07 Et puis on décryptera l'actualité ensemble juste après l'éphémérie du jour.
00:00:11 A tout de suite.
00:00:25 Chers amis, bonjour. L'histoire de Saint Bernardin de Sienne que nous fêtons aujourd'hui,
00:00:31 c'est d'abord celle d'un garçon courageux.
00:00:34 Nous sommes en 1400. Bernardin est âgé de 17 ans lorsque la peste ravage la ville.
00:00:41 Au lieu de se protéger, il mobilise une vingtaine de camarades,
00:00:45 des étudiants en droit comme lui, pour aller porter secours aux malades.
00:00:50 Tout le monde pense qu'ils sont inconscients et qu'ils vont être contaminés et pourtant, non.
00:00:56 Providentiellement, ils seront tous protégés.
00:00:59 Il est jeune, il est beau et il a deux amours, l'Eucharistie et la Vierge Marie.
00:01:06 Il devient donc moine franciscain à l'âge de 22 ans, puis prêtre à 24.
00:01:12 Il est envoyé à travers toute l'Italie pour prêcher devant des foules de plus en plus nombreuses.
00:01:18 Les églises étant trop petites, c'est sur les places que se rassemblent souvent 10 à 20 000 personnes.
00:01:26 À trois reprises, il refuse de devenir évêque.
00:01:29 En revanche, il accepte de réformer son ordre.
00:01:33 Sa réussite est telle qu'il envoie près de 10 000 jeunes dans les noviciats franciscains.
00:01:39 Bien sûr, un tel rayonnement lui vaut bien des ennemis. On salit sa réputation.
00:01:45 Bernardin doit même aller s'expliquer devant le pape qui va vite le blanchir de toutes les accusations.
00:01:52 Il meurt en 1444 et il est canonisé six ans après.
00:01:57 Je vous laisse avec cette prière écrite par saint Bernardin.
00:02:02 Ô nom de Jésus, toute espérance de pardon, de grâce, de gloire se trouve en vous.
00:02:10 C'est tout pour aujourd'hui. À demain, chers amis. Ciao.
00:02:15 Et nous revoici pour le journal. Et à la Une, Vincent, cette situation toujours tendue en Nouvelle-Calédonie.
00:02:31 Un nouveau conseil de défense est convoqué ce soir à 18h30 à l'Elysée.
00:02:35 Malgré une opération d'envergure hier menée par 600 gendarmes pour détruire des barrages,
00:02:39 certains se sont déjà reformés. Les stigmates des violentes émeutes sont particulièrement visibles dans les quartiers sud de Nouméa.
00:02:46 Notre envoyé spécial Thibault Marcheteau a pu le survoler.
00:02:50 Oui, effectivement, pendant 45 minutes, j'ai pu survoler l'agglomération de Nouméa avec Sonia Baques,
00:02:56 qui est la présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie.
00:03:00 Nous avons pu nous rendre compte tous les deux de l'ampleur de toutes les dégradations qui sont en cours au sud de l'île,
00:03:06 avec énormément de voitures brûlées, vous le voyez sur ces images,
00:03:09 mais également de très nombreuses barricades de la part des indépendantistes radicaux,
00:03:14 mais également des riverains qui cherchent à protéger leurs habitations d'un éventuel pillage ou encore des incendies.
00:03:21 Également de très nombreux entrepôts encore fumants qui ont été pillés puis incendiés.
00:03:26 Également des routes désertées, parfois certains blindés,
00:03:29 des gendarmes qui sont en action pour dégager les axes principaux du sud de l'île
00:03:34 et preuve que la sécurité est encore très fragile dans l'agglomération de Nouméa.
00:03:38 Notre atterrissage à l'aérodrome de Nouméa a été retardé
00:03:42 parce que la sécurité de Sonia Baques était directement menacée.
00:03:47 Nous avons enfin pu atterrir, mais encore une fois,
00:03:50 les violences risquent de reprendre toute la nuit et la situation ne risque pas de s'apaiser dans les prochaines heures.
00:03:56 Et conséquence des émeutes, l'aéroport de la Tontouta reste fermé aux vols commerciaux, au moins jusqu'à ce jeudi matin.
00:04:04 Français et ressortissants étrangers sont ainsi coincés sur place,
00:04:08 malgré les demandes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande de pouvoir faire évacuer leurs ressortissants.
00:04:13 Maxime Legay et Corentin Brio.
00:04:15 Ils attendent depuis des jours, cloîtrés dans un hôtel dans le sud de Nouméa.
00:04:20 Des dizaines de touristes métropolitains se retrouvent bloqués à 16 000 kilomètres de chez eux.
00:04:26 Inquiets, ils espèrent des signaux positifs de la part des autorités françaises,
00:04:31 qui restent pour l'instant muettes sur leur situation.
00:04:34 On espère pouvoir surtout être rassurés, c'est surtout ça qu'on attend.
00:04:38 Là, je suis dans un hôtel où il y a une cellule de crise psychologique qui va être mise en place
00:04:42 parce qu'il y a des gens qui ont peur, qui paniquent, qui n'arrivent plus à dormir.
00:04:46 Il y a eu des scènes de guerre à côté, donc ce n'est pas simple.
00:04:50 On parle de trois semaines de vacances qui étaient paradisiaques,
00:04:53 qui peuvent virer un petit peu au cauchemar aussi pour certaines et certains.
00:04:57 Donc ça gâche un peu la fête.
00:05:00 Des vacances qui voient leurs coûts financiers augmenter de jour en jour.
00:05:04 Logés dans un hôtel d'urgence ou dans des gîtes touristiques,
00:05:07 ces hébergements temporaires sont entièrement à leurs frais.
00:05:11 Le problème, c'est que ça coûte de l'argent parce que être logé à l'hôtel tous les jours,
00:05:15 ça coûte cher, se nourrir ici, ça coûte cher.
00:05:18 L'assurance des cartes bancaires ne rembourse pas en cas des meutes ou d'hier civile.
00:05:23 Donc tout est à nos frais.
00:05:25 L'aéroport international de Nouméa va rester fermé aux vols commerciaux jusqu'à ce jeudi.
00:05:30 Au total, 8000 voyageurs sont toujours bloqués sur l'archipel.
00:05:34 On va évoquer aussi l'actualité en Iran et la mort du président de la République islamique
00:05:39 dans un crash d'hélicoptère.
00:05:41 Le pays a décrété 5 jours de deuil national pour rendre hommage à Ebrahim Raisi.
00:05:46 Des élections seront organisées dans 50 jours.
00:05:49 Portrait de celui qui était surnommé le boucher de Téhéran signé Sélégriyeh.
00:05:53 C'est une carrière bien noire pour le président iranien.
00:05:57 Ebrahim Raisi, toujours coiffé d'un turban noir et vêtu d'un long manteau religieux,
00:06:01 était surnommé le boucher de Téhéran.
00:06:03 Issu d'un milieu religieux modeste, il a eu pour professeur le guide suprême actuel Ali Khamenei.
00:06:08 Le président a effectué l'essentiel de sa carrière dans le système judiciaire.
00:06:13 D'abord comme procureur général de Téhéran, puis du pays.
00:06:16 Une carrière qui lui a valu son terrible surnom.
00:06:19 Il était l'un des hommes qui en 88 avait mené la répression atroce
00:06:25 qui avait été ordonnée par l'ayatollah Khomeini.
00:06:29 Dans les prisons, les gardiens de la révolution, les milices iraniennes
00:06:35 avaient extrait de leurs cellules 30 000 prisonniers politiques
00:06:40 qui étaient jugés en quelques minutes, parfois une demi-heure au maximum,
00:06:44 sans avocat, sans connaître leur dossier, sans même savoir souvent
00:06:47 si on leur reprochait exactement, et qui étaient traînés dans les cours,
00:06:50 fusillés, mitraillés, pendus.
00:06:52 Il figure également sur la liste noire américaine des responsables iraniens
00:06:56 sanctionnés pour complicité de grave violation des droits humains.
00:06:59 Fin 2022 notamment, il avait mené une violente répression
00:07:02 contre les contestations qui ont secoué le pays après le décès de Massa Amini,
00:07:06 jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire imposé
00:07:09 par la République islamique.
00:07:11 Le président avait quelques mois après réinstauré la police des mœurs,
00:07:14 chargée notamment de sanctionner les femmes ne portant pas le voile.
00:07:17 Plus récemment, Ebrahim Raisi s'était fait remarquer pour son soutien au Hamas
00:07:21 après l'attaque du 7 octobre dernier contre Israël.
00:07:24 Et puis un mot de l'actualité sanitaire, il a fait son retour dans l'Hexagone,
00:07:30 c'est le moustique-tigre.
00:07:32 Cette année, il est activement présent sur la quasi-totalité du territoire.
00:07:35 90% des départements sont en alerte rouge ou écarlate.
00:07:39 Le directeur général de la santé appelle à être vigilant
00:07:42 et à adopter les bons gestes pour limiter la prolifération du moustique-tigre.
00:07:46 Les détails avec Yael Benhamou.
00:07:48 S'il proliférait dans le sud de la France il y a quelques années,
00:07:51 aujourd'hui, avec le changement climatique, le moustique-tigre s'acclimate
00:07:55 sur l'ensemble de l'Hexagone.
00:07:57 Reconnaissable à ses rayures sur les pattes et sa ligne dorsale blanche,
00:08:01 il peut être porteur de trois virus, la dengue, Zika et chikungunya.
00:08:06 Les spécialistes ne sont pas alarmistes, mais ils encouragent fortement
00:08:09 les femmes enceintes et les enfants à se protéger.
00:08:12 Chez l'enfant, la dengue peut entraîner des fièvres hémorragiques
00:08:16 qui peuvent être effectivement dangereuses.
00:08:19 Et Zika, si vous voulez le virus Zika, en particulier chez la femme enceinte,
00:08:23 va entraîner des malformations au niveau du développement du foetus.
00:08:26 Il n'existe pas toujours de traitement ni de vaccin spécifique
00:08:29 et désormais des cas de dengue autochtones ont été recensés.
00:08:33 On avait des cas de dengue de gens qui voyageaient dans des pays d'endémie,
00:08:37 en Asie, en Amérique du Sud ou aux Antilles, qui revenaient avec des dengues.
00:08:41 Aujourd'hui, ce sont des gens qui n'ont pas bougé du territoire métropolitain
00:08:45 et qui attrapent cette maladie.
00:08:47 L'infectiologue Robert Sebag s'inquiète de l'arrivée des Jeux Olympiques.
00:08:51 Il est possible que toutes les populations étrangères possèdent en leur organisme
00:08:55 certains de ces virus.
00:08:57 Merci beaucoup, cher Vincent. On se retrouve bien sûr d'ici quelques minutes.
00:09:01 On passe à l'actualité. Echo !
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00:09:20 Eric de Riedmaten a prévu de nous parler de ce nouveau mouvement social prévu dans les transports demain.
00:09:27 Les motifs, c'est l'argent. Ce sont les primes pour compenser le travail supplémentaire pendant la période des JO.
00:09:34 Alors cette fois, ce n'est pas la SNCF nationale qui se met en grève,
00:09:37 mais SNCF Ile-de-France qui arrête le travail demain avec le réseau qu'elle gère directement.
00:09:43 Ce sont les transiliens et plusieurs lignes de RER.
00:09:46 Les employés mettent la pression parce qu'ils ont vu que leurs collègues de la RATP allaient obtenir de confortables primes.
00:09:52 1000 euros en moyenne et même 2500 euros pour les conducteurs de métro.
00:09:56 La police aussi, elle va recevoir 1900 euros de primes pour travailler pendant les JO.
00:10:01 Alors c'est vrai que la SNCF mettra en service 4500 trains de banlieue supplémentaires pendant les Jeux Olympiques.
00:10:07 Et que les agents seront sûrement très sollicités.
00:10:10 Mais ce qui choque, c'est le principe de la grève avant toute négociation.
00:10:14 Une grève encore alors que la SNCF a fait de gros cadeaux aux cheminots avec l'abandon en grande partie de la réforme des retraites.
00:10:23 Jean-Pierre Farandou, l'actuel patron, n'avait pas prévenu l'État.
00:10:26 Il a d'ailleurs été écarté, il perdra son poste après les JO.
00:10:30 Décision prise par Bruno Le Maire.
00:10:32 Le problème c'est que désormais, tout le monde fait pareil.
00:10:34 La grève précède toute négociation.
00:10:36 On le voit avec les hôpitaux qui réclament 2000 euros pour tous.
00:10:40 Aussi avec les aéroports de Paris, demain les employés seront en grève.
00:10:44 Demain mardi, selon eux, on va manquer de main d'oeuvre pendant les JO.
00:10:48 Et là aussi, on peut se demander pourquoi cela n'a pas été anticipé.
00:10:52 Les aéroports de Paris auraient quand même pu prévoir plus de main d'oeuvre pour cette période très chargée.
00:10:57 D'ailleurs Augustin de Romanet sait déjà qu'il sera évincé après les JO.
00:11:01 L'État lui cherche un successeur.
00:11:03 Franchement, l'ambiance est sportive dans les entreprises d'État avant les Jeux Olympiques.
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00:11:23 Une baisse d'intensité dans les tensions, mais un calme toujours très relatif à Nouméa.
00:11:28 C'est ce dont nous allons parler notamment avec nos envoyés spéciaux qui sont en Nouvelle-Calédonie depuis hier déjà.
00:11:35 Qui ont passé une partie de la journée, y compris du début de soirée, auprès de résidents de la grande ville calédonienne.
00:11:41 A tout de suite.
00:11:42 De retour dans 180 minutes, infos pour décrypter l'actualité avec Frédéric Durand aujourd'hui.
00:11:50 Bonjour Frédéric. Bonjour.
00:11:51 Ravi de vous recevoir sur notre plateau. Bonjour Michel Taubes.
00:11:53 Bonjour.
00:11:54 Ravi également de vous avoir avec nous. Je rappelle que vous êtes fondateur d'Opinion International.
00:11:59 Et Thomas Bonnet pour le service politique.
00:12:02 On va évidemment retourner en Nouvelle-Calédonie avec des blocages et des pénuries toujours dans ce pays.
00:12:07 Après une semaine d'émeute dans ce territoire.
00:12:11 Baisse d'intensité dans la tension, mais le calme est quand même toujours très relatif.
00:12:15 On va y revenir.
00:12:16 Et puis ce matin, la République a rendu hommage aux deux gendarmes qui sont morts sur le caillou.
00:12:21 C'était très tôt en présence de Gérald Darmanin.
00:12:23 Le résumé est signé Audrey Bertheau.
00:12:31 Un premier hommage à Nicolas Molinari et Xavier Salou s'est tenu ce matin.
00:12:36 L'avion transportant les dépouilles des deux gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie a atterri vers 6h30.
00:12:42 Le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée chargée des Outre-mer ont présidé la cérémonie.
00:12:48 L'hommage a eu lieu sur la base aérienne d'Istre.
00:12:51 Ils ont été acheminés depuis la Nouvelle-Calédonie vers la base aérienne d'Istre.
00:12:56 C'est la base aérienne qui sert de point logistique à partir duquel partent les opérations.
00:13:04 Ce sont partie des renforts par exemple de gendarmes et de militaires.
00:13:07 Mais également reviennent les unités aériennes et donc ce transfert avec des cercueils, avec le drapeau français.
00:13:15 Nicolas Molinari, 22 ans, a été tué d'une balle dans la tête pendant les émeutes.
00:13:20 Son collègue Xavier Salou, 46 ans, a été victime d'un tir accidentel d'un de ses collègues.
00:13:25 Les familles des deux gendarmes étaient présentes ce matin.
00:13:29 Ça se fait de manière extrêmement rigoureuse, extrêmement respectueuse pour les corps de ces deux militaires
00:13:38 et par respect pour leur famille également, puisqu'ils ont donné leur vie pour la France.
00:13:42 En réalité c'est bien de ça dont il s'agit.
00:13:44 Un hommage national va avoir lieu à Paris la semaine prochaine.
00:13:47 Les résidents sur le territoire eux aussi ont été touchés par la mort de ces gendarmes.
00:13:53 A l'image de Daniel que je vous propose d'écouter.
00:13:55 Je suis obligé de m'associer au remerciement que chacun me prononce
00:13:58 parce que ces gens ont donné leur vie pour nous protéger.
00:14:01 On est tellement désolé pour leur famille et on les remercie d'avoir accompli cela.
00:14:05 Et également tous les autres qui semblent effectuer un travail colossal.
00:14:11 Ils sont épuisés.
00:14:12 C'est des gens qu'on croise de temps en temps sur les zones d'accès.
00:14:17 On a l'occasion de croiser certaines équipes et tous nous disent être absolument épuisés
00:14:22 par les efforts qu'ils sont obligés de fournir pour réussir à protéger les populations.
00:14:27 Et puis sur le terrain des détonations importantes ont été entendues dans les quartiers de Magenta et de Tuban.
00:14:33 Ça c'était pour ce dimanche.
00:14:35 Il y a eu quelque inquiétude aussi autour de la zone industrielle de la société du nickel
00:14:40 qui a vu l'incendie d'un entrepôt avec des émanations de fumée dans le périmètre.
00:14:46 On aura peut-être l'occasion d'en reparler.
00:14:48 En toutes les cas de cause, l'aéroport restera fermé jusqu'à jeudi matin au moins.
00:14:53 L'aéroport de la Tontouta qui est à une cinquantaine, soixantaine de kilomètres de Nouméa.
00:14:57 Et puis il y a eu cette opération de 600 gendarmes qui étaient mobilisés
00:15:00 pour tenter de dégager les nombreux barrages qui jonchaient ce parcours entre Nouméa et l'aéroport.
00:15:06 Et certains à nouveau érigés aussitôt après le passage des forces de l'ordre.
00:15:10 On va évoquer toutes ces questions avec vous dans un instant.
00:15:13 Régine Delfour est avec nous depuis Nouméa.
00:15:16 Bonjour, merci de nous rejoindre.
00:15:18 Vous êtes notre envoyée spéciale avec Thibault Marcheteau.
00:15:20 Il fait donc nuit maintenant, mais vous avez passé une bonne partie de la journée
00:15:23 auprès de ces particuliers qui se barricadent en cas d'attaque ciblée contre leur quartier,
00:15:28 contre leur maison.
00:15:30 Quel est leur état d'esprit ?
00:15:32 Est-ce qu'ils reprennent un petit peu de souffle ?
00:15:34 Et ils ont, globalement, quand ils se posent 5 minutes, confiance en l'avenir ?
00:15:38 Non, ils n'ont absolument pas confiance, Nelly, en l'avenir.
00:15:43 Ils sont totalement épuisés, que ce soit physiquement,
00:15:46 puisque ça fait plus d'une semaine qu'ils passent pour certains des nuits.
00:15:50 En fait, ils se relaient.
00:15:52 Et puis moralement aussi, puisqu'il faut quand même comprendre
00:15:55 que la plupart ont vu leur commerce, leur entreprise, totalement détruite, incendiée.
00:16:01 Beaucoup n'ont plus de travail, beaucoup.
00:16:03 Il y avait aussi des chefs d'entreprise, des gens qu'ils employaient,
00:16:06 qui disent qu'il y a 50 personnes qui n'ont plus de travail.
00:16:09 Il y a aussi ces mères de famille qui s'inquiètent pour leurs enfants.
00:16:13 Donc non, c'est un climat très anxiogène ici, sur cette île.
00:16:18 Et puis ces personnes, qui sont des personnes comme vous et moi,
00:16:21 qui du jour au lendemain sont obligées d'ériger des barricades pour se protéger,
00:16:25 protéger la vie de leur famille, mais aussi leur maison,
00:16:29 nous disaient que malgré tout cela, ils avaient dû quand même,
00:16:34 certains, c'est de plus en plus courant maintenant,
00:16:36 poser quand même des sacs dans les jardins avec quelques affaires,
00:16:40 puisque s'il faut partir d'une façon immédiate,
00:16:43 eh bien il faut quand même pouvoir emporter des affaires.
00:16:45 Et d'un point de vue de l'approvisionnement,
00:16:47 est-ce que ça refonctionne à peu près ça et là ?
00:16:50 On sait que l'entraide et la solidarité ont été assez marquées ces derniers jours.
00:16:54 Est-ce que certains commerces peuvent rouvrir
00:16:57 et trouvent le moyen d'être achalandés à nouveau ?
00:17:00 Oui, alors il y a cette solidarité qui est très importante Nelly,
00:17:05 comme vous l'avez souligné.
00:17:07 Nous étions dans un grand supermarché El Géant à Sainte-Marie,
00:17:11 où nous avons pu voir des heures de queue,
00:17:14 mais quand le supermarché a été ouvert, il y avait de la nourriture.
00:17:19 Alors évidemment, il y a des choses, vous ne pouvez prendre que deux mêmes éléments,
00:17:23 c'est quand même rationné.
00:17:25 Et au niveau du carburant, par contre, il y a beaucoup de stations-service qui sont fermées.
00:17:30 Une autre avait rouvert, mais il faut évidemment encore beaucoup de patience.
00:17:34 Et puis tout est limité, c'est seulement un certain nombre d'argent
00:17:38 que vous pouvez prendre au niveau du carburant, comme au niveau de la nourriture.
00:17:42 Là, c'était la reprise une semaine après,
00:17:46 donc là les gens ont pu faire des provisions.
00:17:49 Ils attendent encore, on va voir si dans les jours qui suivent,
00:17:52 la situation va se rétablir.
00:17:54 - Dernière question, parce qu'on est quand même content de vous avoir.
00:17:56 On veut profiter un petit peu, avant que la nuit, évidemment, ne plonge à nouveau,
00:18:00 nous mère dans une forme d'angoisse du fait que vous soyez en direct avec nous, Régine.
00:18:04 Les barricades dont vous parlez, auxquelles vous faites référence, à quoi ça ressemble ?
00:18:10 Quels sont les objets de fortune qu'on trouve pour tenter de bloquer la voie
00:18:14 ou en tout cas de repousser un assaut éventuel ?
00:18:17 - Alors on trouve de tout, puisque dans un premier temps,
00:18:22 ils ont pris un petit peu ce qu'ils avaient sous la main,
00:18:24 mais vraiment, c'était des petits barrages.
00:18:26 Puis au fil des jours, ils ont vu cette agressivité grandissante.
00:18:31 Alors ils ont dû vraiment prendre un peu de choses,
00:18:35 alors que ce soit des palissades, des palettes,
00:18:38 on a vu de grosses pierres, on a vu des engins de chantier, des vélos,
00:18:41 des tondeuses, des tables, des poubelles aussi.
00:18:45 Donc vous imaginez tout ce qui peut être une grosse masse.
00:18:49 On est allé sur un barrage, c'est un barrage qui est très important
00:18:53 dans un quartier sud de Nouméa et c'était impressionnant.
00:18:56 Et nous-mêmes, nous nous disions "impossible de franchir ce barrage".
00:18:59 - Oui, l'idée étant de repousser les voitures béliers.
00:19:02 Merci beaucoup, merci et soyez prudents, bien évidemment, avec Thibault Marcheteau,
00:19:06 qu'on remercie bien évidemment pour sa participation et ses images aussi.
00:19:10 Vous avez vu tout à l'heure, vu d'hélicoptères au-dessus de Nouméa
00:19:14 et de son agglomération, petit tour de table pour déjà évoquer ce quotidien.
00:19:21 Sept jours, ça commence à faire long quand on ne peut pas aller et venir librement.
00:19:25 C'est vrai que la fatigue et le désespoir pour certains se font sentir, Michel Thaube.
00:19:31 On l'entend de plus en plus quand même dans les interviews qu'on mène.
00:19:33 - Oui, parce que s'il y a un retour relatif au calme,
00:19:36 la réalité c'est que la Nouvelle-Calédonie est plongée dans une forme d'anarchie,
00:19:40 d'une part pour une partie de l'île, avec des barricades qui sont encore présentes
00:19:46 dans de nombreuses parties de la province.
00:19:48 Et puis l'économie est à terre, l'économie est à terre.
00:19:51 Les moyens de circulation, de transmission des aliments même de base
00:19:56 ne se fait pas totalement.
00:19:57 Donc effectivement, il commence à y avoir une fatigue et beaucoup d'inquiétude pour l'avenir.
00:20:01 Parce que quel va être l'avenir de la Nouvelle-Calédonie française ?
00:20:05 Parce que c'est ça que certains jusqu'aux bouddhistes essayent de remettre en cause,
00:20:10 avec une violence et des émeutiers qui sont certainement en grande partie instrumentalisés.
00:20:15 Mais c'est cela qui se joue aujourd'hui.
00:20:17 Donc il y a de l'inquiétude de court terme, mais il y a aussi une inquiétude pour le moyen terme
00:20:21 sur lequel il faut que le politique donne une réponse très claire et très ferme le plus vite possible.
00:20:27 - Beaucoup disent qu'il faut en effet repartir vers l'instauration d'un dialogue Frédéric Durand.
00:20:31 Là c'est compliqué dans les circonstances actuelles.
00:20:34 Dans le sens où on ne peut pas dialoguer avec un couteau sous la gorge
00:20:39 quand on est retranché chez soi et qu'on n'est pas libre de ses mouvements.
00:20:43 D'abord, de votre point de vue, le retour à la paix civile doit prévaloir ?
00:20:47 - Oui, le retour à la paix civile.
00:20:48 Les gens, les populations ont le droit légitime d'aspirer à vivre malgré tout ça
00:20:55 une vie à peu près normale.
00:20:57 Vous disiez que c'est difficile, mais à la fois c'est indispensable.
00:20:59 Moi je suis assez surpris de constater que, quels que soient les conflits,
00:21:03 d'ailleurs aujourd'hui dans le monde, il y a des positions extrêmement radicalisées.
00:21:07 L'absence de dialogue, c'est vrai au Proche-Orient, c'est vrai en Ukraine, c'est vrai en Nouvelle-Calédonie.
00:21:11 C'est à dire que c'est comme si plus personne ne croyait aux solutions politiques.
00:21:15 C'est à dire que la solution politique, elle passe par un dialogue.
00:21:17 Alors là on a le sentiment d'avoir essayé beaucoup de choses, rien ne fonctionne.
00:21:20 Mais lorsque la maire de Nouméa dit "ben oui, il faut ajourner le congrès"
00:21:26 elle pense justement à retrouver la paix civile.
00:21:30 Parce qu'évidemment on peut être décidé d'être très ferme, etc.
00:21:33 Mais on ne peut pas instaurer un état d'urgence permanent.
00:21:36 Donc on doit bien repasser par le dialogue.
00:21:39 Et moi c'est cette radicalisation, cette impossibilité du débat.
00:21:45 Le débat c'est ce qui empêche de se battre, le débat.
00:21:48 C'est cette impossibilité de débat qui me surprend partout où il y a des conflits aujourd'hui.
00:21:53 Et le désespoir, c'est à dire que la solution politique, la négociation,
00:21:58 la solution politique n'est plus envisagée et n'est plus envisageable.
00:22:01 Que vous regardez ce qui se passe en Palestine par exemple, à Gaza,
00:22:05 vous regardez ce qui se passe là, de toute façon à un moment donné,
00:22:08 il y a des peuples qui doivent vivre ensemble, quelles que soient leurs différences, etc.
00:22:11 Et il faut trouver des solutions politiques.
00:22:13 Or on a le sentiment qu'on ne croit plus aux solutions politiques.
00:22:16 C'est ça qui est dangereux et inquiétant à mon sens, primordialement.
00:22:19 - Bon, et puis il y a ce Conseil de Défense qui aura lieu ce soir, Thomas Bonnet.
00:22:23 Un nouveau Conseil de Défense, c'est le 3ème ou 4ème ?
00:22:25 - 3ème.
00:22:26 - 3ème. Quid du vote au Congrès ?
00:22:30 Il y a cette idée qui est en train de germer,
00:22:32 et à l'appel de plusieurs personnalités politiques,
00:22:34 de volonté de le reporter dans le sens d'un apaisement.
00:22:37 D'autres qui disent, pourquoi céder aux pressions de ceux qui
00:22:42 tentent d'intercéder par la force.
00:22:45 Voilà, tous les avis sont dans la nature.
00:22:47 Est-ce qu'Emmanuel Macron pourrait trancher ce soir sur cette question ?
00:22:50 - Alors, il sera sans doute question de ce Congrès, pour que tout le monde comprenne bien.
00:22:54 Les votes ont déjà eu lieu à la fois à l'Assemblée et au Sénat,
00:22:57 sur ce dégel du corps électoral.
00:22:59 Désormais, il faut rassembler le Congrès à Versailles,
00:23:01 et que 3/5ème du Parlement se prononce en faveur de cette révision constitutionnelle.
00:23:06 En l'état actuel des choses, le gouvernement n'a pas la certitude
00:23:09 que ce 3/5ème soit atteint.
00:23:11 - Beaucoup ont dit, ils vont retirer leur vote initial.
00:23:13 - Voilà, par exemple, la gauche aujourd'hui a une position qui a pu être différente.
00:23:16 Le Rassemblement National aussi a peut-être un peu évolué sur cette question.
00:23:21 Donc, éventuellement, on pourrait arriver vers le fait de repousser ce Congrès.
00:23:26 C'est ce qu'a dit ce matin la maire de Nouméa,
00:23:28 qui est interrogée dans les colonnes du Monde.
00:23:30 Elle dit qu'elle s'entretient, elle s'est entretenue avec Emmanuel Macron,
00:23:33 et que visiblement, selon elle, le Président de la République a compris
00:23:35 qu'il fallait donner du temps.
00:23:37 C'est un sujet évidemment très compliqué politiquement pour Emmanuel Macron,
00:23:40 et plus généralement pour le gouvernement,
00:23:42 parce qu'on l'a dit, les partis politiques se servent aussi de cette situation calédonienne
00:23:46 dans le contexte des élections du moment.
00:23:49 On voit par exemple le Rassemblement National qui souhaite incarner,
00:23:52 d'une certaine manière, une posture de compromis,
00:23:54 ce qui est aussi une façon pour eux de montrer qu'il y a une évolution politique
00:23:58 et dans la stratégie politique du Rassemblement National.
00:24:01 - Au point que Marine Le Pen suggérait un nouveau référendum,
00:24:04 et à une échéance très très lointaine, 40 ans, est-ce que c'est un peu...
00:24:09 - La nouvelle calédonie, on est à son 4ème référendum.
00:24:12 Il y avait un premier référendum déjà en 1987,
00:24:15 qui a été boycotté par les indépendantistes,
00:24:17 mais auxquels plus de 69% des calédoniens avaient participé.
00:24:23 59,1% avaient participé.
00:24:26 En fait, ceux qui aujourd'hui prennent la main,
00:24:29 surtout si on reporte ce vote du Congrès,
00:24:32 c'est clairement les ultra-indépendantistes.
00:24:34 Et je dis bien les ultra-, parce que le FLNKS, héritier de Jean-Marie Thibault...
00:24:39 - Mais qu'on n'entend pas beaucoup, qu'il n'y a pas de rapaisement.
00:24:41 - Non, mais pire que ça, le FLNKS avait appelé au calme en début de semaine,
00:24:45 et il n'a pas été entendu.
00:24:47 La réalité, c'est que les interlocuteurs,
00:24:49 s'il y a un report du vote du Congrès,
00:24:51 qui peut évidemment se comprendre dans un contexte d'hyper-violence,
00:24:55 mais tout de même, qui seront les interlocuteurs de demain ?
00:24:58 Ceux-là même qui ont mis le feu aux poudres,
00:25:00 et qui ont instrumentalisé les émotions.
00:25:02 Mais honnêtement, ça n'est que reculer pour mieux sauter.
00:25:06 Je trouve qu'il faut réaffirmer de façon très forte
00:25:10 l'ancrage de la nouvelle calédonie dans la France,
00:25:13 parce que c'est cela que certains voudraient remettre en question,
00:25:16 à commencer par Jean-Luc Mélenchon,
00:25:18 qui entre Gaza, le Sénégal et la nouvelle calédonie,
00:25:21 n'apprête pas de tirer sur les intérêts de la France.
00:25:23 - Juste sur la notion de dialogue que vous appeliez de vos voeux,
00:25:25 même dans la période un peu compliquée qui est encore en vigueur,
00:25:31 il y a eu un appel à visioconférence de la part du gouvernement,
00:25:35 qui devait rassembler tous les élus des deux partis d'ailleurs.
00:25:37 Visiblement, ça n'a pas eu lieu, parce que ça a été compromis,
00:25:40 parce que les indépendantistes ne souhaitaient pas y participer.
00:25:42 Donc déjà, il faut que tout le monde accepte aussi d'y aller.
00:25:44 - C'est ça, on est d'accord.
00:25:45 Et d'ailleurs, la volonté de rassemblement des indépendantistes
00:25:48 a fait qu'ils ont été débordés par les marges les plus radicales.
00:25:51 C'est par cette volonté de rassembler tous les indépendantistes,
00:25:54 à un moment donné, qu'ils, au bout du compte, les desserrent eux-mêmes.
00:25:58 Donc ils ont cru que l'Union, pour le coup, ne fait pas forcément la force,
00:26:01 elle fait le chaos.
00:26:03 L'Union, parfois, fait le chaos, elle ne fait pas la force.
00:26:05 Cependant, je pense que de toute manière,
00:26:07 moi je ne crois pas à la solution où on dirait qu'il faut être ferme, etc.,
00:26:10 ça repartira dans 15 jours, dans 3 semaines.
00:26:12 Vous ne pouvez pas, sur un territoire tel que celui-ci,
00:26:15 dire à un moment donné, de toute façon, content, pas content,
00:26:18 c'est comme ça que ça va marcher, c'est pas vrai.
00:26:20 Ça ne tiendra pas sur le long terme.
00:26:22 Donc oui, il faut trouver des solutions politiques,
00:26:24 et oui, il faut retrouver des interlocuteurs raisonnables.
00:26:27 - Bah, pour l'instant, il n'y en a pas trop, on vous dit,
00:26:30 ils ont décliné l'invitation.
00:26:32 - Non mais, je pense qu'il y en a parmi les loyalistes,
00:26:35 et je pense qu'il y en a parmi les indépendantistes aujourd'hui.
00:26:37 - Oui, mais il faut qu'ils aient envie, c'est ça le but.
00:26:39 - Mais c'est ça qu'il faut gagner.
00:26:40 Et donc, il y a peut-être certains signes à donner,
00:26:42 pour que cette confiance, parce que, vous avez vu,
00:26:45 ça a été en tant que dossier, la confiance était là,
00:26:47 elle est repartie, elle est revenue, etc.
00:26:49 On a eu droit à peu près à toutes les situations.
00:26:51 Simplement, je pense qu'il faut retrouver les bons interlocuteurs,
00:26:53 redonner des signes de confiance, pour que le dialogue se réouvre.
00:26:56 Il n'y aura pas d'autre solution.
00:26:57 - Merci. On va s'interrompre quelques secondes, on revient, je vous rassure,
00:27:00 avec un nouveau journal signé Vincent Farandège,
00:27:02 et puis, on parlera du 42e pèlerinage de Chartres,
00:27:05 qui s'approche de son épilogue, en ce lundi.
00:27:08 En ce lundi de Pentecôte, nous serons avec une équipe, tiens, sur place.
00:27:11 A tout à l'heure.
00:27:12 - Vincent est de retour. Rebonjour.
00:27:18 On l'apprend fin de matinée, la mort de Jean-Claude Godin.
00:27:21 - L'ancien maire de Marseille avait 84 ans, c'est Emmanuel Macron,
00:27:24 qui l'a annoncé sur X.
00:27:26 Retour sur la carrière de Jean-Claude Godin,
00:27:28 ancien sénateur, député et ministre, entre autres, Viviane Hervier.
00:27:32 - Ce 27 janvier 2020, debout pour une standing ovation
00:27:37 même les adversaires de Jean-Claude Godin l'applaudissent.
00:27:40 Il salue le violon.
00:27:42 Celui qui a passé 25 ans à la tête de Marseille
00:27:45 préside son dernier conseil municipal.
00:27:48 - Nul ne peut arrêter l'horloge du temps.
00:27:51 Elle sonne aujourd'hui pour moi l'heure du retrait.
00:27:56 Elle ne marquera jamais la fin de cette passion
00:28:01 pour laquelle j'aurai donné le meilleur de moi-même.
00:28:04 - Jean-Claude Godin est né à Marseille en 1939,
00:28:07 issu d'un milieu modeste.
00:28:09 Son père est artisan maçon, sa mère travaille dans les corderies.
00:28:12 Il gardera toujours l'accent, dont il jouera tout au long de sa carrière.
00:28:16 - Nous allons gagner, mais pour gagner, il faut un peu se lever la peau.
00:28:20 - Après des études d'histoire, géographie, il entre très vite en politique.
00:28:24 1965, il est élu au conseil municipal de Marseille
00:28:27 sur la liste emmenée par le socialiste Gaston Defer.
00:28:30 Il a tout juste 26 ans.
00:28:32 1973, changement de cap, il adhère au parti de Valéry Giscard d'Estaing.
00:28:36 C'est sous la bannière de l'UDF qu'il va être élu député des Bouches-du-Rhône.
00:28:40 Il sera ministre de l'aménagement du territoire,
00:28:43 sénateur et président du conseil régional de PACA
00:28:46 qu'il dirige avec l'appui du Front National.
00:28:49 Mais Marseille reste dans sa ligne de mire.
00:28:52 Il lui faudra s'y reprendre à trois fois avant d'emporter la ville en 1995.
00:28:55 Il ne la lâchera plus.
00:28:57 En 2014, il se lance une nouvelle fois dans la bataille des municipales
00:29:01 pour un quatrième et dernier mandat.
00:29:04 Il a 74 ans.
00:29:06 Bien sûr que ma ville, ma vie, c'est ma passion.
00:29:09 Je n'ai pas eu d'autre lobby qui m'aurait attiré ailleurs.
00:29:14 Par conséquent, je pense qu'il y a encore des choses à faire pour cette ville.
00:29:18 Comme je suis quand même en bonne santé, en pleine forme, je me dis que je peux le faire.
00:29:22 Son dernier mandat sera terni en novembre 2018
00:29:25 par la mort de huit personnes dans l'effondrement de plusieurs immeubles.
00:29:28 De plus, la ville est lourdement endettée
00:29:31 et détient le triste record des règlements de comptes liés au trafic de drogue.
00:29:34 Un bilan en demi-teinte après un quart de siècle de règne.
00:29:37 Pourtant, sous l'ère Godin, l'image de Marseille a changé.
00:29:40 Télévision, cinéma, tourisme d'affaires, foot ont contribué à faire de la cité fosséenne une ville à la mode.
00:29:47 En 2013, Marseille était devenue capitale européenne de la culture.
00:29:51 Une grande fierté pour Jean-Claude Godin.
00:29:54 Célibataire et sans enfant,
00:29:56 Jean-Claude Godin a toujours considéré Marseille comme sa seule famille.
00:30:00 Frédéric, vous l'avez forcément croisé, fréquenté,
00:30:04 même sans doute lorsque vous étiez, même si vous n'étiez pas du même bord,
00:30:07 lorsque vous y dirigez la Marseillaise.
00:30:10 Quel héritage il va laisser pour la cité fosséenne selon vous ?
00:30:13 D'abord, Marseille, il est grande figure.
00:30:16 Elle est figure, elle a la faconde, et c'est tout ce qu'avait Jean-Claude Godin.
00:30:19 Vous savez, Jean-Claude Godin, quand il arrivait à un événement,
00:30:21 qu'on soit de son bord ou pas, tout le monde voulait le saluer.
00:30:24 Il se posait quelque part, c'était une sorte de menhir,
00:30:26 et tout le monde venait autour le saluer.
00:30:28 Et puis, au-delà de son engagement à droite, c'était un homme de droite,
00:30:32 mais c'était aussi l'enfant de Mazargues,
00:30:34 c'était aussi l'enfant des quartiers populaires de Marseille.
00:30:37 Vous le disiez dans le reportage avec un père maçon, etc.
00:30:39 Vous ne pouvez pas lui reprocher de venir, de sortir de la cuisse de Jupiter, voyez-vous.
00:30:43 Et il a toujours su user, je pense, de cette faconde-là.
00:30:47 Il a su convaincre largement au-delà de ses rangs à Marseille.
00:30:51 Après, sur le bilan politique lui-même, on peut être critique,
00:30:54 mais Marseille est une ville...
00:30:55 – C'est-à-dire ? Au plan social, il y a des choses qui n'ont pas bougé ?
00:30:57 – Sur le plan social, sur le plan d'aménagement de la ville,
00:30:59 vous savez, la ville, c'est une des seules villes
00:31:01 qui ne soit quasiment pas aménagée, Marseille, en vérité,
00:31:04 qui est blessée à elle-même et à tout ce qui a pu se passer.
00:31:08 Et puis, depuis Defer, aussi, il y avait des relations toujours un peu troubles
00:31:12 entre syndicats, mafias, etc.
00:31:14 Vous savez, à la sortie de la guerre, vous aviez, en fait, à Marseille,
00:31:17 les Guérini, qui étaient la mafia de gauche, et qui étaient forcément...
00:31:21 Guérini, pas l'ancien président du conseil départemental.
00:31:24 Mais voilà, donc il y a eu tout ça, mais ça reste un grand homme de Marseille,
00:31:28 reconnu, vraiment reconnu, et moi, pour l'avoir croisé à plusieurs reprises,
00:31:32 j'étais chaque fois impressionné de voir tout ce monde qui venait autour de lui,
00:31:36 qui venait lui parler, qui venait le saluer avec une grande...
00:31:38 – Il y avait quand même un pouvoir d'attraction, quoi.
00:31:40 – Oui, et c'était un homme d'une grande douceur, d'une grande gentillesse.
00:31:43 – Merci, en tout cas, c'est un bel hommage que vous lui rendez.
00:31:45 On va parler, on retourne au journal avec vous, Vincent,
00:31:47 on va parler des suites de l'attaque du fourgon pénitentiaire à Incarville,
00:31:51 la semaine dernière, et l'enquête qui se poursuit,
00:31:54 et cette cavale aussi qui se poursuit.
00:31:56 – Moi, mesdames, toujours effectivement, suites interpoles,
00:31:59 a émis mercredi dernier une notice rouge le concernant.
00:32:02 De nombreuses auditions et perquisitions ont eu lieu.
00:32:05 Les détails avec Sarah Varny.
00:32:07 – Moins d'une semaine après l'attaque sanglante du fourgon pénitentiaire,
00:32:11 l'enquête avance pour retrouver le détenu évadé et ses complices.
00:32:15 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:32:18 L'enquête se déroule sur plusieurs plans.
00:32:20 Tout d'abord, les constatations techniques et balistiques.
00:32:23 Les enquêteurs sont à la recherche du moindre indice.
00:32:26 Les laboratoires de la police, techniques et scientifiques,
00:32:28 sont à pied d'œuvre pour tenter de retrouver des traces ADN,
00:32:31 notamment dans l'A5008 qui a servi de voiture-bélier.
00:32:35 Dans le même temps, de nombreuses auditions ont déjà eu lieu.
00:32:38 Des victimes, mais également des témoins de la scène,
00:32:41 des proches et la famille de Mohamed Amra.
00:32:43 Vendredi, une perquisition a eu lieu dans la prison d'Ebaumette
00:32:46 où il était détenu avant d'être transféré à Évreux.
00:32:49 Au total, 14 téléphones ont été retrouvés dans 6 cellules.
00:32:53 Les enquêteurs tentent de savoir s'ils ont pu servir à préparer l'évasion.
00:32:57 Enfin, la police va éplucher les images de vidéosurveillance
00:33:00 et tenter de repérer les téléphones et appareils connectés
00:33:03 qui auraient borné aux abords de l'attaque et qui appartiendraient au commando.
00:33:07 Mercredi, une notice rouge a été émise par Interpol
00:33:11 à la demande des autorités françaises pour localiser Mohamed Amra.
00:33:15 Si ce dernier était parvenu à quitter le pays et procéder à son arrestation.
00:33:20 La Cour pénale internationale émet un mandat d'arrêt
00:33:23 contre Benyamin Netanyahou, mais aussi contre des dirigeants du Hamas.
00:33:27 Ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
00:33:30 Le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense
00:33:33 sont notamment accusés d'extermination et meurtre
00:33:35 ainsi que d'avoir délibérément affamé des civils.
00:33:38 Et puis Julian Assange ne sera pas tout de suite remis à la justice américaine.
00:33:42 La justice britannique a accordé au fondateur de Wikileaks
00:33:44 un nouvel appel contre son extradition aux Etats-Unis.
00:33:47 Julian Assange est poursuivi pour avoir fait fuiter
00:33:50 une quantité massive de documents en 2010.
00:33:53 Un mot à présent du 42e pèlerinage de Chartres.
00:33:55 On va l'évoquer à nouveau avec une de nos équipes sur place.
00:33:58 C'est touche à sa fin en ce lundi de Pentecôte.
00:34:00 Une longue marche dans des conditions parfois difficiles
00:34:02 pour les participants. Malgré tout, toujours plus nombreux.
00:34:06 Camille Joly, Jules Bedot et Audrey Berthaud sont allés à leur rencontre.
00:34:09 Ils sont près de 18 000 pèlerins.
00:34:12 A cette redonnée, rendez-vous cet après-midi à Chartres
00:34:15 pour achever cette longue marche qui a démarré samedi
00:34:17 devant l'église Saint-Sulpice.
00:34:19 Pour les participants, les objectifs de ce pèlerinage sont multiples.
00:34:23 Ça permet de vivre une expérience qui est assez importante
00:34:27 que ce soit un dépassement de soi et puis surtout
00:34:30 quelque chose de spirituel, on peut vraiment se plonger dans la foi.
00:34:33 Le fait d'assumer sa religion et aussi qu'on fasse ça entre copains.
00:34:40 Pendant trois jours, les participants marchent près de 100 km
00:34:43 dans des conditions parfois rudes, mais qui ne les effraient pas pour autant.
00:34:47 Le pèlerinage, c'est l'effort de la route, c'est quitter son confort,
00:34:50 avoir mal aux pieds, avoir des cloques, avoir la pluie, avoir une tente.
00:34:54 C'est retrouver une simplicité qui nous permet de se reconnecter
00:34:57 avec le bon Dieu, on est nourri de chapelets, de topos.
00:35:00 Les pèlerins, qui forment une longue procession,
00:35:05 sont accompagnés de croix et de bannières, rythmées par des chants.
00:35:09 Depuis 40 ans à la Pentecôte, ces chrétiens attendent
00:35:12 ce rendez-vous pour pouvoir se rassembler.
00:35:15 C'est une ambiance de fou qu'on ne voit pas souvent.
00:35:19 En ce temps compliqué aujourd'hui, je pense que c'est confortable
00:35:23 et ça donne espoir de voir autant de catholiques présents.
00:35:27 Les pèlerins sont attendus à 15h30 à la cathédrale Notre-Dame de Chartres
00:35:32 pour la messe de clôture.
00:35:34 Merci Vincent, on se retrouve tout à l'heure pour un prochain rappel de titre.
00:35:37 On marque une très courte pause et on revient pour parler précisément
00:35:40 de cette épopée pour ceux qui ont marché une centaine de kilomètres ces derniers jours.
00:35:44 A tout de suite.
00:35:49 On retourne du côté de Chartres avec le 42e pèlerinage
00:35:53 qui touche à sa fin ce lundi de Pentecôte.
00:35:56 Bonjour Marie-Liès Chevalier.
00:35:58 On l'a dit, ce pèlerinage attire de plus en plus de participants
00:36:01 à l'image de l'horice dont c'est le premier et qui se trouve en votre compagnie.
00:36:06 Exactement, nous sommes actuellement à la cathédrale de Chartres.
00:36:11 C'est le lieu d'arrivée de ce pèlerinage qui a donc débuté samedi matin
00:36:15 à Paris dans l'église Saint-Sulpice.
00:36:17 Beaucoup de monde, vous le voyez sur les images,
00:36:20 ils étaient 20 000 aujourd'hui à marcher lors de ce pèlerinage.
00:36:23 Ils sont donc très nombreux avec beaucoup de jeunes.
00:36:26 Et parmi ces jeunes, beaucoup qui le font pour la première fois
00:36:28 et c'est le cas de vous, l'horice.
00:36:30 Qu'est-ce qui vous a donné envie de venir à ce pèlerinage ?
00:36:32 Bonjour à tous. La chose qui m'a donné envie avant tout, c'est Dieu.
00:36:36 Je suis venu chercher une rencontre avec Dieu, un retour au sacré, aux traditions.
00:36:42 Des choses qui se perdent aujourd'hui dans la société dans laquelle on vit.
00:36:46 J'avais envie de vivre ça avec la jeunesse catholique, des familles, des jeunes, des anciens.
00:36:51 C'est ce que je viens de chercher ici aujourd'hui, pendant ces trois jours de pèlerinage à Chartres.
00:36:56 Et comment s'est passé ce pèlerinage ?
00:36:58 On m'a dit que c'était dur et je confirme que c'est très dur.
00:37:04 Physiquement, c'est assez éprouvant.
00:37:06 On a tous la même motivation, c'est Dieu.
00:37:09 On marche tous dans le même sens, la croix.
00:37:12 Cette colonne infernale, cette fraternité qui nous motive et qui nous pousse à avancer malgré la douleur,
00:37:18 malgré la faim, malgré le froid, la pluie.
00:37:22 C'est dur, c'est éprouvant, mais c'est beau.
00:37:26 Merci beaucoup, vous l'avez compris.
00:37:28 Foi, espérance, douleur, ce sont les mots qui guident ces pèlerins
00:37:32 qui ont donc marché plus de 100 km de Paris jusqu'à Chartres,
00:37:35 où la messe va débuter ici à 15h30.
00:37:38 Merci beaucoup.
00:37:39 Merci à Marie-Liès qui a marché aussi.
00:37:42 Ça fait mal aux pieds, non ? Vous n'avez pas marché, vous ?
00:37:44 Allez, dites-nous, vous n'avez pas triché ?
00:37:46 Si, si, j'ai marché, j'ai très mal aux pieds.
00:37:48 J'ai très mal à pied, j'ai marché, oui.
00:37:50 Merci en tout cas.
00:37:52 Vous avez mérité votre repos.
00:37:54 Michel Taubes, on parle de cette nouvelle...
00:37:57 Il y a visiblement un engouement renouvelé pour la religion catholique
00:38:01 et pour la foi en général, qui est marqué quand même chez les jeunes.
00:38:06 Il y a quelque chose qui est en train de se passer, il le disait ce jeune homme,
00:38:09 retour au spirituel pour beaucoup de ces personnes-là.
00:38:12 Absolument, je pense qu'il y a un retour du religieux,
00:38:14 il y a un retour du spirituel, et qui est peut-être tout simplement
00:38:17 une manière de répondre aussi à un monde de plus en plus violent
00:38:21 où on a des problèmes de sens quant à l'avenir.
00:38:24 Et donc je pense que beaucoup de jeunes qui s'engagent,
00:38:26 qui ont besoin de regarder devant, trouvent dans la foi,
00:38:30 et la foi catholique, mais d'autres fois également, un sens à leur vie.
00:38:34 - Une boussole. - Absolument.
00:38:37 Et ça fait partie à moyen d'être elle de notre époque tourmentée
00:38:41 que nous vivons tous.
00:38:44 - Je vous pose la question aussi, je ne vais pas dire que vous êtes laïc.
00:38:48 - Oui. - Mais pas anticlérical.
00:38:50 - Ah ben non. La laïcité, elle accepte, au contraire,
00:38:54 elle le protège de ceux qui ont une foi et qui veulent l'exercer.
00:38:58 C'est un des principes de la laïcité.
00:39:00 - Vous comprenez cette aspiration à se connecter avec autre chose ?
00:39:03 - Oui, oui, je comprends que dans une société ultra-consumériste,
00:39:06 on cherche à un moment donné d'autres valeurs que les valeurs marchandes,
00:39:09 ça me paraît assez naturel.
00:39:11 Ce matin, je pense que globalement, la société continue de se déchristianiser,
00:39:14 il y a toujours de moins en moins de mariages, de moins en moins de baptêmes, etc.
00:39:17 Donc je pense qu'il peut y avoir de petits soubrousseaux comme ça,
00:39:20 mais que ça ne change pas la tendance générale,
00:39:23 qui est plutôt une tendance de, comment dire, d'abandon des rites,
00:39:29 et notamment chrétiens, pour la plupart des pays occidentaux d'ailleurs,
00:39:32 pas que la France.
00:39:34 Donc je ne pense pas que ce soit, même s'il y a quelques signes comme cela,
00:39:37 je ne pense pas que ça... Alors il faudrait voir les chiffres, je ne les connais pas,
00:39:40 je n'ai pas vu d'études.
00:39:41 - Est-ce qu'on peut le relier par exemple, Thomas Bonnet, aussi d'une certaine manière ?
00:39:44 Parce que traditionnellement, les catholiques faisaient beaucoup d'enfants,
00:39:48 aussi à la baisse de la natalité dans le pays aussi, globalement.
00:39:52 - Ça peut faire partie des explications,
00:39:54 mais c'est vrai que l'on observe ces dernières années, ces derniers mois en particulier,
00:39:58 un revient d'intérêt pour le sacré.
00:40:01 Et ce que disait ce jeune homme était finalement très intéressant,
00:40:04 le retour aux traditions, le retour à la spiritualité,
00:40:07 c'est aussi le marqueur d'un pays qui ne fonctionne pas très bien aussi,
00:40:11 d'une certaine manière, parce qu'on va chercher dans la spiritualité
00:40:14 ce que l'on ne trouve pas dans l'esprit collectif de notre société.
00:40:18 - Juste une précision, qui pour moi est très importante,
00:40:20 dans des pays judéo-chrétiens comme la France,
00:40:22 de toute façon vous avez une grande majorité de chrétiens, de juifs,
00:40:26 qui sont également agnostiques, et qui en fait se retrouvent dans les valeurs
00:40:30 de la chrétienté, de l'histoire de notre pays,
00:40:33 et qui ne participent peut-être pas à des pèlerinages ou à des mouvements religieux,
00:40:38 mais qui se retrouvent dans cette quête de sens, auquel chacun répond,
00:40:44 et qui n'a pour moi rien à voir avec la laïcité,
00:40:47 qui a à voir tout simplement avec les valeurs de liberté,
00:40:50 l'esprit critique qui marque notre pays.
00:40:52 - On sait aussi que je dirais la chrétienté, ce qui a fait son succès,
00:40:55 c'était pas une religion de la pratique,
00:40:57 beaucoup moins que la religion juive ou musulmane,
00:40:59 c'est pour ça que les rites sont plus faciles à abandonner
00:41:03 dans la religion chrétienne et catholique que dans d'autres religions,
00:41:06 où le rite, la praxis, a une place extrêmement importante.
00:41:09 Ça n'est pas le cas, et ça explique aussi...
00:41:12 - Et c'est vrai que dans la chrétienté, on peut se retrouver autour de 2-3 faites majeures,
00:41:15 plus culturellement parlant d'ailleurs.
00:41:17 - C'est ça, et c'est ce qui a fait aussi le succès de cette religion,
00:41:19 qui a pu aussi avoir un grand succès, parce qu'elle n'était pas hyper contraignante
00:41:22 par rapport à d'autres religions.
00:41:24 - Merci beaucoup pour votre participation Frédéric,
00:41:26 et on se retrouvera bien sûr un petit peu plus tard cette semaine.
00:41:28 Michel Taube, vous restez en deuxième heure,
00:41:30 c'est d'ailleurs que Tom a bonné, on va marquer une courte pause,
00:41:32 et puis on retrouvera Vincent pour le grand journal de 15h,
00:41:34 et un nouveau plateau pour le débat à suivre.
00:41:37 A tout à l'heure.
00:41:38 15h, on est de retour avec Vincent pour le journal,
00:41:44 et à la une, bien sûr, cette situation toujours aussi tendue en Nouvelle-Calédonie.
00:41:48 - Un nouveau conseil de défense est convoqué ce soir à 18h30 à l'Elysée,
00:41:52 malgré une opération d'envergure,
00:41:54 hier menée par 600 gendarmes pour détruire des barrages.
00:41:56 Certains se sont déjà reformés,
00:41:58 les stigmates des violentes émeutes sont particulièrement visibles
00:42:01 dans les quartiers sud de Nouméa.
00:42:03 Notre envoyé spécial Thibault Marcheteau a pu survoler le secteur.
00:42:06 - Oui, effectivement, pendant 45 minutes,
00:42:10 j'ai pu survoler l'agglomération de Nouméa,
00:42:12 avec Sonia Bakkes,
00:42:14 qui est la présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie.
00:42:17 Nous avons pu nous rendre compte tous les deux
00:42:19 de l'ampleur de toutes les dégradations
00:42:21 qui sont en cours au sud de l'île,
00:42:23 avec énormément de voitures brûlées,
00:42:25 vous le voyez sur ces images,
00:42:27 mais également de très nombreuses barricades
00:42:29 de la part des indépendantistes radicaux,
00:42:32 mais également des riverains
00:42:34 qui cherchent à protéger leurs habitations
00:42:36 d'un éventuel pillage ou encore des incendies.
00:42:38 Également de très nombreux entrepôts,
00:42:40 encore fumants, qui ont été pillés, puis incendiés.
00:42:43 Également des routes désertées,
00:42:45 parfois certains blindés,
00:42:47 des gendarmes qui sont en action pour dégager
00:42:49 les axes principaux du sud de l'île,
00:42:51 et preuve que la sécurité est encore très fragile
00:42:54 dans l'agglomération de Nouméa.
00:42:56 Notre atterrissage à l'aérodrome de Nouméa
00:42:58 a été retardé parce que la sécurité
00:43:01 de Sonia Baquette s'était directement menacée.
00:43:05 Nous avons enfin pu atterrir,
00:43:07 mais encore une fois, les violences risquent
00:43:09 de reprendre toute la nuit,
00:43:11 et la situation ne risque pas de s'apaiser
00:43:13 dans les prochaines heures.
00:43:14 - Et conséquence de ces émeutes,
00:43:16 l'aéroport de la Tontouta reste fermé
00:43:18 aux vols commerciaux au moins jusqu'à jeudi matin.
00:43:20 - Français et étrangers sont donc coincés sur place
00:43:22 malgré les demandes de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande
00:43:25 de pouvoir faire évacuer leurs ressortissants.
00:43:27 Les images sont commentées par Maxime Legay et Corentin Brion.
00:43:30 - Ils attendent depuis des jours,
00:43:33 cloîtrés dans un hôtel dans le sud de Nouméa.
00:43:36 Des dizaines de touristes métropolitains
00:43:39 se retrouvent bloqués à 16 000 km de chez eux.
00:43:42 Inquiets, ils espèrent des signaux positifs
00:43:45 de la part des autorités françaises
00:43:47 qui restent pour l'instant muettes sur leur situation.
00:43:50 - On espère pouvoir surtout être rassurés,
00:43:52 c'est surtout ça qu'on attend.
00:43:54 Là je suis dans un hôtel où il y a une série de crises psychologiques
00:43:57 qui va être mise en place parce qu'il y a des gens
00:43:59 qui ont peur, qui paniquent, qui n'arrivent plus à dormir.
00:44:02 Il y a eu des scènes de guerre à côté,
00:44:04 donc c'est pas simple.
00:44:06 On parle de trois semaines de vacances qui étaient paradisiaques,
00:44:09 qui peuvent virer un petit peu au cauchemar aussi
00:44:11 pour certaines et certains.
00:44:13 Donc ça gâche un peu la fête.
00:44:15 - Des vacances qui voient leurs coûts financiers
00:44:18 augmenter de jour en jour.
00:44:20 Loger dans un hôtel d'urgence ou dans des gîtes touristiques,
00:44:23 ces hébergements temporaires sont entièrement à leurs frais.
00:44:26 - Le problème c'est que ça coûte de l'argent
00:44:28 parce que être logé à l'hôtel tous les jours,
00:44:31 ça coûte cher, se nourrir ici ça coûte cher.
00:44:33 L'assurance des cartes bancaires ne rembourse pas
00:44:36 en cas des meutes ou d'hier civile.
00:44:38 Donc tout est à nos frais.
00:44:40 - L'aéroport international de Nouméa
00:44:42 va rester fermé aux vols commerciaux jusqu'à ce jeudi.
00:44:45 Au total, 8000 voyageurs sont toujours bloqués sur l'archipel.
00:44:49 - L'actualité qui s'écrit en Iran aussi
00:44:52 avec la mort du président de la République islamique
00:44:55 dans un crash d'hélicoptère.
00:44:57 - Le pays a décrété 5 jours de deuil national
00:44:59 pour rendre hommage à Ibrahim Raisi.
00:45:01 Des élections seront organisées dans 50 jours.
00:45:04 Portrait de celui qui était surnommé
00:45:06 le "boucher de Téhéran" signé Céla Gruyère.
00:45:09 - C'est une carrière bien noire pour le président iranien.
00:45:14 Ibrahim Raisi, toujours coiffé d'un turban noir
00:45:17 et vêtu d'un long manteau religieux,
00:45:19 était surnommé le "boucher de Téhéran".
00:45:21 Issu d'un milieu religieux modeste,
00:45:23 il a eu pour professeur le guide suprême actuel Ali Khamenei.
00:45:26 Le président a effectué l'essentiel de sa carrière
00:45:29 dans le système judiciaire.
00:45:31 D'abord comme procureur général de Téhéran,
00:45:33 puis du pays.
00:45:34 Une carrière qui lui a valu son terrible surnom.
00:45:37 - Il était l'un des hommes qui en 1988
00:45:40 avait mené la répression atroce qui avait été ordonnée
00:45:44 par l'ayatollah Khamenei dans les prisons.
00:45:47 Les gardiens de la révolution, les milices iraniennes
00:45:52 avaient extrait de leurs cellules 30 000 prisonniers politiques
00:45:57 qui étaient jugés en quelques minutes,
00:45:59 parfois une demi-heure au maximum,
00:46:01 sans avocat, sans connaître leur dossier,
00:46:03 sans même savoir souvent si on leur reprochait exactement,
00:46:06 et qui étaient traînés dans les cours,
00:46:08 fusillés, mitraillés, pendus.
00:46:09 - Il figure également sur la liste noire américaine
00:46:12 des responsables iraniens sanctionnés
00:46:14 pour complicité de grave violation des droits humains.
00:46:17 Fin 2022 notamment, il avait mené une violente répression
00:46:20 contre les contestations qui ont secoué le pays
00:46:22 après le décès de Massa Amini, jeune femme arrêtée
00:46:25 pour non-respect du code vestimentaire imposé
00:46:27 par la République islamique.
00:46:29 Le président avait quelques mois après réinstauré
00:46:31 la police des mœurs, chargée notamment de sanctionner
00:46:33 les femmes ne portant pas le voile.
00:46:35 Plus récemment, Ebrahim Raisi s'était fait remarquer
00:46:38 en soutien au Hamas, après l'attaque du 7 octobre dernier
00:46:41 contre Israël.
00:46:42 - Un mot sur le plan sanitaire à présent,
00:46:45 il fait son retour dans l'Hexagone, c'est le moustique tigre.
00:46:48 - Cette année, il est activement présent
00:46:50 sur la quasi-totalité du territoire.
00:46:52 90% des départements sont en alerte rouge ou écartelate.
00:46:55 Le directeur général de la santé appelle à être vigilant
00:46:58 et à adopter les bons gestes pour limiter
00:47:00 la prolifération du moustique.
00:47:02 Les détails avec Yael Benhamou.
00:47:04 - S'il proliférait dans le sud de la France
00:47:06 pendant des années, aujourd'hui, avec le changement climatique,
00:47:09 le moustique tigre s'acclimate sur l'ensemble de l'Hexagone.
00:47:12 Reconnaissable à ses rayures sur les pattes
00:47:15 et sa ligne dorsale blanche, il peut être porteur
00:47:18 de trois virus, la dengue, Zika et chikungunya.
00:47:21 Les spécialistes ne sont pas alarmistes,
00:47:23 mais ils encouragent fortement les femmes enceintes
00:47:26 et les enfants à se protéger.
00:47:28 - Chez l'enfant, la dengue peut entraîner
00:47:30 des fièvres hémorragiques qui peuvent être
00:47:32 effectivement dangereuses.
00:47:34 Et Zika, si vous voulez, le virus Zika,
00:47:36 en particulier chez la femme enceinte,
00:47:38 va entraîner des malformations au niveau
00:47:40 du développement du fœtus.
00:47:42 - Il n'existe pas toujours de traitement
00:47:44 ni de vaccin spécifique et désormais,
00:47:46 des cas de dengue autochtones ont été recensés.
00:47:49 - On avait des cas de dengue de gens qui voyageaient
00:47:51 dans des pays d'endémie, en Asie, en Amérique du Sud,
00:47:54 ou aux Antilles, qui revenaient avec des dengues.
00:47:56 Aujourd'hui, ce sont des gens qui n'ont pas bougé
00:47:58 du territoire métropolitain et qui attrapent cette maladie.
00:48:03 - L'infectiologue Robert Sebag s'inquiète
00:48:05 de l'arrivée des Jeux Olympiques.
00:48:07 Il est possible que toutes les populations étrangères
00:48:09 possèdent en leur organisme certains de ces virus.
00:48:13 - Et tout de suite, le sport.
00:48:15 - Problème de pare-brise ? Pas de stress !
00:48:19 Profitez tranquillement de votre programme
00:48:21 avec Point S-Glace, réparation et remplacement de pare-brise.
00:48:25 Retrouvez votre programme avec la tondeuse
00:48:27 robot intelligente Gardena.
00:48:29 Connectez tout terrain et surtout silencieuse.
00:48:32 Gardena.
00:48:34 - Et on s'intéresse aujourd'hui à l'équipe de France
00:48:36 de Cessifoot, le foot pour les non-voyants,
00:48:38 à l'approche des Jeux Paralympiques,
00:48:40 en septembre prochain.
00:48:42 Les Bleus se préparent et espèrent bien,
00:48:44 on espère bien également, qu'ils ramènent une médaille.
00:48:46 Regardez.
00:48:48 - C'est un rendez-vous qu'elle attend depuis trois ans.
00:48:51 Mais à quelques semaines de faire ses débuts
00:48:53 aux Jeux Paralympiques, l'équipe de France
00:48:55 de Cessifoot peaufine sa préparation.
00:48:57 - On fait en sorte que les sciences ressemblent
00:48:59 aux matchs, de manière à ce que les mecs,
00:49:02 le jour D, soient au minimum prêts.
00:49:04 Et Dieu sait que ce jour-là, il va falloir transpirer.
00:49:07 - Transpirer, durant deux fois 15 minutes
00:49:09 sur un terrain aux mêmes dimensions
00:49:11 que celui d'un match de handball,
00:49:13 où chacun des cinq joueurs alignés doit s'approprier
00:49:15 au mieux les espaces, mais aussi les sons
00:49:17 qui l'entourent.
00:49:19 - On dit au foot traditionnel qu'un bon joueur de foot
00:49:21 est un joueur qui voit le jeu avant les autres.
00:49:23 Et bien, en Cessifoot, c'est un joueur qui entend
00:49:26 mieux le jeu que les autres.
00:49:28 C'est grâce à ce sens qu'on se localise dans l'espace,
00:49:30 qu'on localise le ballon, qu'on localise les buts.
00:49:33 - Cet été, les Bleus auront l'occasion d'écrire
00:49:35 une nouvelle page de leur histoire.
00:49:37 12 ans après une médaille d'argent historique
00:49:39 lors des Jeux Olympiques de Londres,
00:49:41 et trois après l'énorme désillusion
00:49:43 vécue à Tokyo.
00:49:45 - S'appuyer justement sur ce qui a fonctionné
00:49:47 à l'époque, et sur ce qui n'a pas fonctionné.
00:49:51 En fait, ce qui n'a pas fonctionné,
00:49:53 ce n'est pas le souligner,
00:49:55 c'est le souligner pour le rectifier,
00:49:57 pour l'améliorer, pour franchir cette dernière étape
00:50:00 qui nous reste à faire.
00:50:02 - Cette dernière étape pour l'équipe de France,
00:50:04 s'est montée sur le podium olympique à Paris,
00:50:06 après avoir décroché l'or au dernier championnat d'Europe,
00:50:09 puis atteint l'écart de finale du dernier mondial.
00:50:12 - Les Jeux, c'est vraiment la compétition majeure
00:50:14 dans notre discipline, c'est le top 8 mondial.
00:50:17 Il y a quelques équipes, enfin, les Brésiliens
00:50:19 ont gagné toutes les Paralympiades jusque-là,
00:50:22 donc oui, on peut dire naturellement
00:50:24 qu'ils sont au-dessus, mais en fait, honnêtement,
00:50:26 c'est vraiment un mouchoir de poche.
00:50:28 - Les Bleus connaîtront leur adversaire pour les JO cet été,
00:50:31 le 25 mai prochain, avant de faire, ils l'espèrent,
00:50:34 rêver le public français sur un autre terrain,
00:50:36 celui du Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel.
00:50:39 - Voilà pour la chronique sport du jour.
00:50:43 - C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardella.
00:50:46 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardella.
00:50:51 - Problème de pare-brise ? Pas de stress,
00:50:53 vous avez profité tranquillement de votre programme
00:50:56 avec Point S-Glace, réparation et remplacement de pare-brise.
00:50:59 - La Nouvelle-Calédonie qui s'apprête à passer
00:51:01 une nouvelle nuit d'attente, d'angoisse pour certains également,
00:51:04 alors que le dialogue politique, pour l'instant, est rompu,
00:51:07 toujours pas réenclenché, notamment par l'exécutif.
00:51:10 On en parle avec nos invités, à tout de suite.
00:51:12 - Nous revoici pour 40 minutes de débat avec nos invités.
00:51:19 Jean-Claude Dacier est là. Bonjour Jean-Claude.
00:51:21 - Bonjour. - Merci de nous avoir rejoint.
00:51:22 Thomas Bonnet, toujours présent, ainsi que Michel Thaube.
00:51:24 Et on accueille Raphaël Amsel, également.
00:51:26 Bonjour Raphaël. - Bonjour.
00:51:27 - Chargé d'études chez Génération Libre.
00:51:30 On va évoquer la mémoire de Jean-Claude Godin,
00:51:32 l'ancien maire de Marseille, figure marseillaise,
00:51:36 qu'il a incarné, dirigé cette ville pendant 25 ans.
00:51:40 Il est décédé à l'âge de 84 ans.
00:51:43 Avant d'avoir vos réactions, on va prendre connaissance, peut-être,
00:51:46 de ce tweet d'Emmanuel Macron, qui nous dit
00:51:48 "Jean-Claude Godin n'est plus, il était. Marseille, faites homme."
00:51:52 On sait aussi toute l'affection qu'a le chef de l'État
00:51:54 pour la deuxième ville de France.
00:51:56 De sa ville, sa passion, il avait l'accent, la fièvre, la fraternité.
00:51:59 Pour elle, cet enfant de Mazargues,
00:52:01 qui est un quartier du 8e arrondissement,
00:52:04 pas très loin d'ailleurs du stade Vélodrome,
00:52:06 c'était hissé au plus haut poste de la République qu'il a servi.
00:52:09 Je pense à ses proches et aux Marseillais,
00:52:11 conclut donc le président de la République.
00:52:13 Jean-Claude, vous l'avez forcément bien connu,
00:52:17 parce que vous avez, on le rappelle,
00:52:20 présidé le club de l'OM.
00:52:22 Je crois même qu'on a une photo de vous deux.
00:52:24 - Mon Dieu.
00:52:25 - Une vidéo de vous deux.
00:52:26 - Ah, une vidéo, oui.
00:52:27 - Regardez, on va découvrir cette vidéo.
00:52:29 - Ah, c'est le soir du titre, peut-être.
00:52:30 - C'est le soir du titre.
00:52:31 - La vidéo où vous êtes sur l'hôtel de ville,
00:52:34 sur le port.
00:52:35 Vous voulez nous parler de cet instant ?
00:52:36 - Ah oui, je suis là, oui.
00:52:37 - Et de ce que vous vous êtes dit ce soir-là ?
00:52:39 - Écoutez, d'abord, il faut savoir qu'il n'aimait pas trop le football.
00:52:42 Ce n'était pas son truc, il ne comprenait pas grand-chose.
00:52:45 Il est venu une fois ou deux quand même au Vélodrome.
00:52:48 - Oui.
00:52:49 - Mais c'était un type très ouvert, très sympa.
00:52:54 Quand j'ai été nommé par Robert Lodreffus,
00:52:57 vous allez le voir évidemment au Sénat,
00:52:59 on a discuté deux heures,
00:53:01 il a même été à un temps président de l'Olympique de Marseille,
00:53:04 lui aussi, quand ça n'allait pas bien.
00:53:06 Mais enfin, ce n'était pas son truc.
00:53:08 Alors, il m'avait dit "Non, Kiki, n'aie pas trop les supporters,
00:53:12 parce que pendant qu'ils sont au stade et soutiennent le club,
00:53:15 mon Dieu, ils ne font pas autre chose."
00:53:18 Il avait, sur l'Olympique de Marseille,
00:53:21 et les gens qui le soutenaient,
00:53:23 une posture et une vision claire et simple.
00:53:27 C'était un... Bon, on a déjeuné en dîner souvent.
00:53:31 Il était à Marseille, c'était Marseille, quoi.
00:53:34 C'était lui. Il a été élu quatre fois.
00:53:36 Trois fois ? Quatre fois ?
00:53:37 - Quatre fois.
00:53:38 - Quatre fois !
00:53:39 - Oui, 25 ans, c'est...
00:53:40 - Alors, évidemment, il a très mal vécu cette tragédie
00:53:42 qui a obscurci ces derniers jours avec les fondements...
00:53:45 - C'est un regobagnant.
00:53:46 - Oui, oui, c'était horrible.
00:53:47 Je crois globalement que, pour le reste de ses mandats,
00:53:53 ça a été un bon professionnel de la politique.
00:53:56 Alors, sans doute que les Marseillais contesteront,
00:53:59 ou tout au moins certains d'entre eux,
00:54:00 mais je pense que, globalement,
00:54:02 il était politique jusqu'au bout des ongles.
00:54:05 Peut-être pas assez radical.
00:54:06 Marseille aurait peut-être eu besoin...
00:54:08 Vous savez, Marseille, c'était compliqué.
00:54:10 Je suis resté trois ans, je suis pas sûr d'avoir tout compris.
00:54:13 Entre la CGT qui tenait le port,
00:54:15 Forces Ouvrières qui tenaient tout le reste,
00:54:17 c'était des masses simples.
00:54:18 - Donc, il devait avoir une capacité d'écoute de dialogue ?
00:54:20 - Ah, pour avoir des capacités d'écoute, il avait.
00:54:22 - Mais c'est vrai que même ses détracteurs politiques,
00:54:24 Sénégalise, je crois qu'elle tweetait,
00:54:26 enfin, l'ancienne sénatrice, qui disait
00:54:29 "On n'était pas du même bord, mais quand même,
00:54:31 il y a une forme de tristesse chez tous les Marseillais"
00:54:34 parce que c'était quelqu'un d'incontournable
00:54:35 et qu'il savait parler avec ses opposants,
00:54:37 ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui,
00:54:39 où le dialogue, et où les esprits sont tellement polarisés
00:54:42 qu'on n'arrive même plus parfois à se parler,
00:54:44 hors invective.
00:54:46 Merci, je voulais avoir votre sentiment.
00:54:48 On va aussi écouter celui qu'il a fréquenté jusqu'au bout,
00:54:50 c'est Jean-Pierre Foucault.
00:54:51 Il l'avait vu il y a encore quelques jours.
00:54:53 C'est une partie de Marseille qui s'en va.
00:54:55 Vous savez, je dînais avec lui avant-hier.
00:54:57 Avant-hier, en sortant du restaurant avec mon épouse,
00:55:01 on a eu cet horrible pressentiment que c'était sans doute
00:55:04 le dernier repas qu'on allait faire avec lui.
00:55:06 Il était très fatigué.
00:55:07 Sa tête fonctionnait très très bien,
00:55:09 mais son corps ne suivait pas.
00:55:12 Le sage qu'il était, était consulté en permanence.
00:55:15 C'est-à-dire qu'il faisait parfois quelques confidences,
00:55:18 puisque nous nous connaissons depuis plus de 50 ans,
00:55:20 les politiques, même au plus haut niveau de l'État,
00:55:25 l'appelaient pour lui demander ceci ou cela.
00:55:28 Et ça, il en était conscient, il en était très fier.
00:55:31 Parce qu'il n'avait qu'une seule passion.
00:55:33 Ne lui demandez pas s'il allait au cinéma,
00:55:35 s'il regardait un film, s'il ouvrait un bouquin, etc.
00:55:37 Non, sa passion c'était la politique.
00:55:39 Au début de sa carrière, le tout petit conseiller municipal
00:55:43 indépendant paysan, avec un tout petit bureau
00:55:45 à la mairie de Marseille, sur la liste de Gaston Defer,
00:55:48 et qui n'avait qu'un seul rêve, c'était de s'asseoir dans son fauteuil.
00:55:52 Ce rêve, il l'a réalisé quelques décennies plus tard,
00:55:55 même s'il ne faut pas minimiser l'action des maires
00:55:58 qui se sont succédés, bien sûr, à Marseille.
00:56:00 Voilà ce qu'on pouvait dire sur la disparition de Jean-Claude Godin.
00:56:04 Il était âgé de 84 ans.
00:56:06 On va revenir à l'attaque de la synagogue de Rouen,
00:56:08 qui a eu lieu vendredi.
00:56:09 Et cet après-midi, il y a une cérémonie
00:56:11 pour les primo-intervenants,
00:56:13 qui ont sans doute évité un drame plus conséquent.
00:56:15 Encore, je rappelle que l'homme a été abattu
00:56:18 par les forces de l'ordre.
00:56:19 Il y a un policier en particulier qui s'est illustré
00:56:22 et qui sera d'ailleurs décoré à ce titre.
00:56:24 C'est la volonté du chef de l'État.
00:56:27 Il s'agit d'un homme de 24 ans, de nationalité algérienne.
00:56:29 L'homme abattu sans entesser d'en judiciaire,
00:56:32 même s'il était en situation irrégulière.
00:56:34 Et puis, il a eu un parcours, Thomas Bonnet,
00:56:36 on peut peut-être en dire un mot,
00:56:38 inscrit au fichier des personnes recherchées depuis quelques semaines,
00:56:40 parce qu'il avait sollicité un titre de séjour
00:56:42 qu'il avait été refusé, pour raison médicale notamment.
00:56:44 Mais voilà, il était entre deux avec des recours
00:56:47 toujours possibles pour lui.
00:56:48 C'est ça, c'est qu'il était sous le coup d'une OQTF,
00:56:50 mais il avait fait appel, et donc cet appel était suspensif.
00:56:54 C'est pour cette raison qu'il n'était pas expulsable en l'État,
00:56:58 vu sa situation, et c'est ce sur quoi a évidemment assisté
00:57:01 aussi le ministre de l'Intérieur, parce que rapidement,
00:57:04 on a entendu un certain nombre de critiques
00:57:06 d'une partie de l'échiquier politique.
00:57:08 C'était une façon aussi pour le ministre de l'Intérieur
00:57:11 de montrer que les choses avaient été faites dans les règles,
00:57:13 en ce qui concerne le statut de cet étranger.
00:57:17 - Et puis regardez le tweet, peut-être de Jean-Luc Mélenchon,
00:57:21 le leader de la France Insoumise, qui dit aussi,
00:57:25 à propos de la synagogue,
00:57:27 "La synagogue de Rouen, après la mosquée de Cherbourg,
00:57:29 "est agressée. En France, la liberté de conscience
00:57:33 "a gagné à partir de la lutte pour la liberté du culte.
00:57:35 "Il faut cesser toutes les stigmatisations religieuses.
00:57:38 "Seule une République vraiment laïque
00:57:39 "peut garantir la liberté de foi."
00:57:42 Raphaël Abcélème, dans sa première phrase,
00:57:45 il faut qu'il mette en parallèle ou sur le même plan
00:57:49 les deux formes d'attaques.
00:57:51 Dans les statistiques, c'est beaucoup moins évident.
00:57:54 - C'est surtout qu'il ne fait pas d'égalité entre les deux,
00:57:57 puisque lorsqu'il y a eu la mosquée qui a été attaquée...
00:57:59 - Il n'en a pas parlé. - Il y a quelques semaines.
00:58:01 Non, il en a parlé en disant que c'était une attaque islamophobe.
00:58:04 Ici, ce n'est pas une attaque antisémite,
00:58:07 c'est requalifié en agression contre la liberté de culte
00:58:10 et une stigmatisation religieuse.
00:58:13 Donc, on continue avec un Jean-Luc Mélenchon
00:58:16 qui décidément a décidé que l'antisémitisme n'existait pas,
00:58:21 que, pire encore, il le nourrit de façon très claire
00:58:24 avec sa dernière attaque contre Jérôme Guedge,
00:58:27 dans laquelle il parle d'un Jérôme Guedge tenu en laisse
00:58:30 par un milieu fanatique,
00:58:32 et puis l'ensemble des déclarations qu'il a eues
00:58:34 qui allaient dans le sens "les compatriotes de Jésus
00:58:37 "qui ont mis sur la croix", donc les juifs désicides,
00:58:39 le crive devant lequel il faut arrêter de faire des génuflexions
00:58:43 devant les oukazes arrogantes et communautaristes,
00:58:47 donc les juifs qui soumettent le pouvoir politique,
00:58:50 Zemmour qui reproduit des scénarios culturels issus du judaïsme,
00:58:55 donc le judaïsme est d'extrême droite
00:58:57 ou produit des personnalités d'extrême droite.
00:59:00 Et donc, on est dans la continuité d'un Jean-Luc Mélenchon
00:59:03 qui n'est pas seulement dans une forme de compromission
00:59:06 vis-à-vis de l'antisémitisme,
00:59:08 mais qui nourrit une libération de la parole antisémite
00:59:12 dans le débat public,
00:59:14 et il faut absolument le dénoncer en tant que tel.
00:59:16 Alors, il y a aussi Raphaël Glucksmann,
00:59:18 tête de liste pour les européennes, pour le PS,
00:59:21 qui lui dit sans embâge, il y a une rupture avec Mélenchon,
00:59:25 d'ailleurs au passage, il fait un appel du pied à François Ruffin,
00:59:29 dont il dit qu'avec lui, au moins, on peut discuter
00:59:32 et que ça se passe mieux.
00:59:33 Est-ce que la nups est morte ?
00:59:35 Est-ce que d'ailleurs, Raphaël Glucksmann peut incarner
00:59:37 cette nouvelle gauche rassembleuse ?
00:59:39 Il y a quelques voix qui s'élèvent pour le dire aujourd'hui.
00:59:41 Oui, alors c'est la question qui revient avec insistance,
00:59:43 parce que visiblement, il va réaliser un bon score
00:59:45 pour ces élections européennes.
00:59:47 La question, c'est est-ce qu'il sera capable de convertir
00:59:49 ce bon score en une sorte d'aventure personnelle
00:59:52 qui pourrait le conduire à 2027 ?
00:59:54 Seul, ça semble peu probable.
00:59:56 En revanche, s'il arrive à nouer une nouvelle alliance
00:59:58 avec d'autres forces de gauche, pourquoi pas ?
01:00:00 Et on l'a entendu, il fait un appel à François Ruffin,
01:00:03 on sait que Clémentine Autain, par exemple,
01:00:05 pourrait aussi faire partie de l'équation.
01:00:07 En revanche, l'histoire et l'expérience doivent nous indiquer
01:00:10 que c'est rarement le cas.
01:00:12 Lorsqu'on fait un bon score aux élections européennes,
01:00:14 ça ne veut pas forcément dire qu'on a un élan derrière
01:00:16 pour la présidentielle.
01:00:17 Yannick Jadot, Daniel Kohn-Bendit peuvent en témoigner.
01:00:19 C'est vrai, mais Mélenchon sera-t-il forcément l'incarnation
01:00:22 de cette gauche radicale pour la prochaine élection ?
01:00:25 Il va y aller, c'est sûr, selon vous ?
01:00:27 Je pense que depuis maintenant 2-3 ans,
01:00:29 Jean-Luc Mélenchon a abandonné la défense des ouvriers
01:00:32 pour la défense de son électorat musulman.
01:00:35 En 2022, plusieurs études, dont un sondage de La Croix,
01:00:39 qui était extrêmement clair, qui disait que près de 69%
01:00:44 de nos concitoyens de confession musulmane
01:00:46 avaient voté Jean-Luc Mélenchon.
01:00:48 Et c'est clair que Jean-Luc Mélenchon a fait un choix
01:00:52 de changer d'électorat cible,
01:00:55 et il le manifeste toutes les semaines
01:00:57 en attaquant les principes de notre République
01:01:00 pour défendre un pseudo-prolétariat identitaire
01:01:04 et communautariste, chemin sur lequel, évidemment,
01:01:07 vous avez certains membres de la NUPES
01:01:09 qui ne sont pas d'accord.
01:01:10 Moi, je me demande ce que pense, par exemple,
01:01:12 le numéro 3 de la liste de Glucksmann,
01:01:14 monsieur Jouvet, qui a été un des bâtisseurs de la NUPES
01:01:18 et qui, j'imagine, doit être très, très partagé
01:01:22 entre, évidemment, les valeurs que défend Raphaël Glucksmann
01:01:26 et celles de la NUPES dirigées par Jean-Luc Mélenchon.
01:01:29 Et justement, le candidat Glucksmann, on va l'écouter.
01:01:32 Je vois la brutalisation du débat public.
01:01:36 Et je vous le dis très clairement,
01:01:38 cette brutalisation est dangereuse.
01:01:40 Ce sera sans moi.
01:01:41 Est-ce que vous pensez que les échanges
01:01:43 que j'ai eus épistolaires avec François Ruffin
01:01:45 sont de la même nature que les campagnes d'agression publique
01:01:48 menées sur Twitter par Jean-Luc Mélenchon
01:01:51 et ses successeurs ?
01:01:52 Voilà. Non.
01:01:53 Il n'y a pas la même stratégie du bruit et de la fureur
01:01:55 de brutalisation du débat.
01:01:56 Il n'y a pas les mêmes positions.
01:01:57 Donc ce que je vais vous dire, c'est que vous faites
01:01:59 de la France Insoumise un bloc.
01:02:00 Moi, je vous réponds que ce n'est pas un bloc
01:02:02 dans le rapport à la démocratie et au débat public.
01:02:04 Moi, ce que je vous dis aussi,
01:02:05 c'est que la situation est tellement grave
01:02:07 qu'en fait, ce n'est pas simplement d'accord d'appareil
01:02:10 dont on a besoin.
01:02:11 On a besoin de clarté, d'un cap clair.
01:02:13 Et moi, c'est ce que je fixe.
01:02:15 Et donc, il n'y aura aucune déviation de ce cap.
01:02:18 Jean-Claude Dacier, il a raison.
01:02:20 À un moment, il faut savoir l'écarter.
01:02:22 Il a besoin de clarté.
01:02:23 S'il ne produit pas cette clarté,
01:02:24 eh bien, ce sera sans.
01:02:26 Je considère que la NUPES est morte depuis maintenant
01:02:29 plusieurs mois, peut-être même plusieurs années.
01:02:32 Donc, je ne pose plus la question...
01:02:34 Elle est morte sur l'autel des Européennes
01:02:35 pour mieux se reconstituer derrière ?
01:02:37 Je n'y crois pas parce que les divergences politiques
01:02:40 sont telles que je ne les crois plus capables.
01:02:43 Il y a beaucoup de gens au Parti Socialiste
01:02:44 qui refuseront une alliance de ce type.
01:02:46 Même s'il s'agit pour certains,
01:02:49 qui manqueront peut-être un peu plus de compréhension,
01:02:52 de sauver quelques sièges.
01:02:54 Néanmoins, au-delà de ça,
01:02:56 on n'en est pas là,
01:02:57 je pense que la NUPES est morte,
01:02:59 et bien morte.
01:03:00 Mais pas les insoumis.
01:03:02 Pardon ?
01:03:03 Pas les insoumis.
01:03:04 Certains insoumis...
01:03:05 Même si les attentions de vote aux Européennes
01:03:06 ne sont pas non plus fantastiques.
01:03:07 Malgré tout, les discours...
01:03:08 Certains insoumis, oui,
01:03:09 regardent les dégâts, quand même.
01:03:11 Alors, bon, Mélenchon,
01:03:12 moi, je ne pense pas que Mélenchon,
01:03:14 que je connais depuis 30 ou 40 ans,
01:03:15 soit antisémite.
01:03:16 Mais vous avez raison.
01:03:18 Il a un tel discours politique,
01:03:20 destiné, comme on l'a dit,
01:03:22 à essayer de rassembler,
01:03:24 peut-être pas la place des ouvriers,
01:03:26 il a dû en garder quelques-uns,
01:03:28 mais il a une démarche très claire.
01:03:31 D'abord, critique radicale
01:03:33 à l'égard de la politique israélienne,
01:03:35 très radicale,
01:03:36 et notamment de la posture
01:03:37 qui a été décidée à Gaza
01:03:39 par M. Netanyahou.
01:03:41 Et puis, il veut réexister,
01:03:45 ou continuer à exister,
01:03:47 le plus près du sommet.
01:03:49 Je ne pense pas qu'il pense
01:03:50 qu'il puisse être élu un jour président
01:03:52 sur ce schéma politique-là,
01:03:53 mais au moins peser, peser lourdement,
01:03:55 en essayant de rassembler,
01:03:57 lors des prochaines présidentielles,
01:03:59 le maximum de voix dites musulmanes.
01:04:02 Ça nous donne un Mélenchon
01:04:04 qui est souvent incompris,
01:04:06 très souvent, et de plus en plus souvent,
01:04:08 critiqué,
01:04:10 et je pense que son rôle même
01:04:12 de leader d'une gauche rassemblée a vécu,
01:04:14 et que même au sein de la nupes,
01:04:16 il a déjà des problèmes,
01:04:17 et il en aura de plus en plus.
01:04:18 Thomas, je vous ai vu faire un peu la mou
01:04:20 quand il disait, Jean-Claude, en gros,
01:04:22 de son point de vue, la nupes est morte.
01:04:24 Pour vous, c'est pas le champ du signe encore ?
01:04:26 Non, parce qu'en fait,
01:04:27 lorsque des élections vont se présenter,
01:04:29 et que pour des candidats socialistes,
01:04:31 voire écologistes,
01:04:32 il va s'agir de savoir
01:04:34 s'ils vont garder leur siège ou non,
01:04:36 le cynisme politique fait que je ne crois pas
01:04:39 à la fin absolue de la nupes.
01:04:41 Qu'il y ait certains qui s'en écartent,
01:04:42 qu'il y ait des dissensions internes,
01:04:44 qu'il y ait un changement de gouvernance,
01:04:45 éventuellement, en revanche,
01:04:47 cette alliance de la gauche,
01:04:48 elle est, en fait, impossible à dénouer
01:04:52 si vous voulez conserver
01:04:53 une force de frappe politique à gauche.
01:04:55 J'ai dit que quelques-uns regarderont en l'air
01:04:58 et essaieront de sauver leur siège,
01:04:59 pour autant, la crédibilité politique de la nupes
01:05:02 pour gouverner ce pays est morte.
01:05:04 Alors, un mot, vous vouliez rajouter quelque chose
01:05:06 aussi sur cette alliance de fortune ?
01:05:08 Je pense qu'il ne faut pas trop s'avancer
01:05:09 sur l'avenir de la nupes
01:05:10 pour une raison assez simple,
01:05:11 c'est que le parti de la France Insoumise,
01:05:13 quelles que soient ses formes dans le passé,
01:05:15 a toujours eu un score très faible aux Européennes
01:05:18 en raison de ses positions politiques
01:05:20 très eurosceptiques,
01:05:21 et qu'en ce sens-là, ça n'a pas empêché,
01:05:23 par exemple, en 2022,
01:05:24 la France Insoumise d'être le cœur de la gauche
01:05:27 et d'obliger les autres forces politiques
01:05:29 à se rallier à elle.
01:05:31 Donc, il n'est pas exclu qu'après,
01:05:33 les Européennes, lorsqu'on reviendra
01:05:35 sur des schémas plus nationaux,
01:05:37 la France Insoumise réussisse à nouveau
01:05:40 à créer une dynamique autour de leur parti politique
01:05:43 qui obligera les autres à se rassembler autour d'eux.
01:05:45 C'était en 2022, et depuis,
01:05:47 il s'est passé deux, trois petites choses, quand même.
01:05:49 Oui, mais si on se souvient bien,
01:05:51 en 2022, Mélenchon était assez faible
01:05:54 au début de la présidentielle,
01:05:55 il a augmenté.
01:05:56 Pour ça, je ne me donne pas tort.
01:05:58 Je ne me donne pas tort, je dis juste
01:05:59 qu'il ne faudrait pas s'avancer trop
01:06:01 sur l'avenir de la nupes.
01:06:02 Je vous ai raison, ma certitude est relative.
01:06:04 Néanmoins, reconnaissez quand même
01:06:06 que la nupes n'est pas en pleine santé.
01:06:08 Non, absolument.
01:06:09 On est d'accord.
01:06:10 Non, non, moi, je pense que
01:06:11 Jean-Luc Mélenchon a une stratégie
01:06:13 qui s'inscrit dans la durée,
01:06:15 qui a commencé maintenant, il y a 4-5 ans,
01:06:17 en 2019, avec la marche
01:06:20 contre l'islamophobie, à laquelle il a participé
01:06:23 sciemment et donné une forme de légitimité
01:06:26 absolument scandaleuse.
01:06:27 En refusant de marcher à celle contre l'antisémitisme.
01:06:29 Exactement.
01:06:30 Et qu'il fait un travail de labourage,
01:06:33 les Insoumis font un travail de labourage
01:06:35 dans tous les quartiers populaires,
01:06:36 qui font que ceux-ci commencent à voter aux élections.
01:06:39 Beaucoup plus que dans le passé.
01:06:41 Moi, je rappelle toujours qu'à Nanterre,
01:06:43 où s'est passé le drame du jeune Nahel
01:06:45 et de ses deux politiques,
01:06:47 à Nanterre, il y a eu un taux de participation
01:06:50 à l'élection présidentielle,
01:06:51 avec un score faramineux de Jean-Luc Mélenchon en 2022,
01:06:54 mais une participation électorale extrêmement importante,
01:06:56 qui était équivalente au niveau national.
01:06:58 Donc, je pense que les Insoumis font un travail de fond.
01:07:01 Je suis tout à fait d'accord,
01:07:02 les Européennes ne seront pas significatives
01:07:04 pour les Insoumis,
01:07:06 mais ils visent très clairement 2027
01:07:08 et resteront, à mon avis, le pilier de cette extrême gauche.
01:07:11 Puisqu'on parle politique,
01:07:12 et avant sans doute de retourner à Rouen,
01:07:14 avec cette cérémonie pour les primo-intervenants
01:07:17 en présence de Gérald Darmanin,
01:07:20 ce sondage pour les Européennes,
01:07:22 qui montre le vote des profs dans notre pays,
01:07:24 avec quelques surprises,
01:07:26 en tout cas avec des évolutions
01:07:28 dans les réflexes de vote habituels
01:07:31 qu'on a pu observer ces dernières années.
01:07:33 C'est très loin, je vais essayer de décripter,
01:07:35 parce que je n'y vois pas très bien loin, non plus.
01:07:37 Intention de vote des enseignants,
01:07:39 le Parti Socialiste en tête,
01:07:41 et là évidemment une ultra-domination
01:07:43 de Raphaël Glucksmann dont on vient de parler,
01:07:46 avec 25%, suivi des Verts,
01:07:48 qui font sans doute l'un de leurs meilleurs scores
01:07:50 dans cette catégorie professionnelle, 17%.
01:07:53 Le Rassemblement National, ça peut surprendre,
01:07:55 effectivement, dans cette corporation,
01:07:57 de voir 15% de profs qui votent pour le RN aujourd'hui,
01:08:02 devant d'ailleurs la majorité présidentielle,
01:08:04 et même devant la France Insoumise,
01:08:07 et puis les autres, je ne vais pas les mentionner,
01:08:09 ça fait toujours, quand on cumule les votes à gauche,
01:08:12 51%, Thomas Bonnet, néanmoins, voilà.
01:08:15 Il y a une sorte de rééquilibrage qui s'opère, pourquoi ?
01:08:18 Alors ce qui est intéressant, c'est qu'on ne découvre pas,
01:08:20 au travers de ce sondage, que majoritairement,
01:08:22 les enseignants votent plutôt à gauche.
01:08:24 En revanche, on découvre qu'un quart d'entre eux
01:08:27 votent pour la droite, que ce soit les Républicains,
01:08:30 Reconquête ou le Rassemblement National,
01:08:32 et ça c'est un fait relativement nouveau,
01:08:34 on assiste à une dynamique assez forte en la matière,
01:08:37 on observe que c'est particulièrement marqué
01:08:39 chez les plus jeunes des enseignants,
01:08:41 ce qui nous indique aussi peut-être l'évolution
01:08:43 au sein de cette profession.
01:08:45 Alors, les raisons sont multiples,
01:08:47 l'école est la cible de multiples périls
01:08:50 depuis maintenant de nombreuses années,
01:08:52 et puis par ailleurs, les enseignants,
01:08:53 avant d'être des enseignants,
01:08:54 ce sont des citoyens comme les autres,
01:08:56 qui assistent, comme beaucoup d'entre nous,
01:08:58 à certains problèmes et à certaines dérives
01:09:00 dans notre pays, ce qui peut expliquer
01:09:02 le changement de leur vote.
01:09:04 Au fond, c'est le reflet de l'évolution de notre société,
01:09:06 quoique dans une moindre mesure, moins marquée.
01:09:08 Raphaël ?
01:09:09 Je pense qu'il y a deux facteurs qui expliquent
01:09:11 cette montée, entre autres du Rassemblement National,
01:09:13 chez les professeurs.
01:09:15 D'abord, c'est un parti politique qui,
01:09:17 historiquement, depuis l'arrivée de Marine Le Pen au pouvoir,
01:09:20 s'est positionné sur un renforcement du service public,
01:09:23 un interventionnisme fort de l'État,
01:09:26 et donc une mise en avant de l'État-providence,
01:09:29 et du service public des fonctionnaires.
01:09:30 Donc je pense que c'est le premier point.
01:09:31 Le deuxième point, effectivement,
01:09:33 je pense que c'est aussi le reflet d'une certaine
01:09:35 crise de l'autorité.
01:09:36 Mon frère est professeur,
01:09:38 je vois bien, à la fois les élèves,
01:09:41 à la fois les parents,
01:09:43 qui, vis-à-vis des professeurs,
01:09:45 ne sont pas du tout dans un rapport...
01:09:47 Enfin, il me raconte des faits,
01:09:49 mais même avec les parents.
01:09:51 Moi, quand j'étais au collège,
01:09:53 il y a 10 ans, presque 15 ans de cela,
01:09:56 on ne se serait jamais permis
01:09:58 de faire ce que certains élèves font aujourd'hui.
01:10:00 Donc je pense que c'est la conjonction
01:10:02 de ces deux phénomènes qui expliquent
01:10:04 cette forte montée du Rassemblement National
01:10:06 dans le vote des professeurs.
01:10:07 Allez, on a encore un mot.
01:10:08 Moi, je pense qu'il y a eu un avant et un après
01:10:10 à ce signal de Samuel Paty.
01:10:12 C'est-à-dire qu'il y a eu une prise de conscience
01:10:14 de la population enseignante
01:10:16 de ce que le pédagogisme,
01:10:19 une forme de tolérance maximale,
01:10:21 de laisser aller,
01:10:23 ont été beaucoup trop loin.
01:10:26 Et il y a eu effectivement, je pense,
01:10:28 une droitisation du personnel enseignant
01:10:30 liée à la fois à cette tragédie
01:10:34 et au fait, effectivement,
01:10:36 que tout le monde se rende compte
01:10:38 que dans l'école, peut-être tout autant
01:10:40 que dans la société, il y a un laisser-faire
01:10:42 vis-à-vis d'une jeunesse qui monte
01:10:44 et qui est d'une violence et d'un manque de respect
01:10:46 dont tout le monde se rend compte
01:10:48 qu'on est allé trop loin.
01:10:50 Et donc cette droitisation de l'électorat enseignant,
01:10:52 elle est aussi le reflet
01:10:54 de cette prise de conscience
01:10:56 qu'il y a une nécessité absolue
01:10:58 d'un retour à l'autorité
01:11:00 dont, encore une fois,
01:11:02 l'éducation nationale a manqué
01:11:04 ces dernières années.
01:11:06 La France Insoumise, 9%.
01:11:08 On parlait des atteintes à la laïcité,
01:11:10 de l'inclusivité.
01:11:12 Visiblement, ça n'imprime pas trop
01:11:14 chez ses profs,
01:11:16 Jean-Claude Dassier.
01:11:18 En tout cas, il n'y a pas de rejet massif
01:11:20 des mesures fortes prises,
01:11:22 par exemple, par un Gabriel Attal
01:11:24 en début d'année scolaire,
01:11:26 alors qu'il était encore à l'éducation.
01:11:28 Non, mais je suis tout à fait d'accord
01:11:30 avec ce qui vient d'être dit.
01:11:32 C'est bien le moins qu'on assiste à un glissement
01:11:34 au sein de cette grande institution
01:11:36 nationale, française.
01:11:38 C'est le cas de presque toutes
01:11:40 les grandes institutions
01:11:42 nourries d'un service public
01:11:44 qui est dépassé par la situation actuelle
01:11:46 et qui suscite
01:11:48 une réaction qui, évidemment,
01:11:50 est une réaction
01:11:52 droitiste, droitière.
01:11:54 Enfin, écoutez, vous avez eu Pati,
01:11:56 vous avez eu Bernard, vous avez un...
01:11:58 Bon, je garde mon mot pour moi.
01:12:00 Vous avez du désordre dans les classes,
01:12:02 la difficulté
01:12:04 d'exercer une autorité minimum,
01:12:06 la difficulté même, semble-t-il,
01:12:08 d'aller au bout
01:12:10 et de faire l'enseignement
01:12:12 qui est prévu par les programmes.
01:12:14 Vous avez un corps enseignant
01:12:16 qui est siégié d'une très grande difficulté
01:12:18 et ça va évidemment se voir
01:12:20 au résultat des élections européennes, même si
01:12:22 on aura beaucoup d'abstentions, probablement,
01:12:24 et que tout ça, on verra
01:12:26 le soir du 9 juin. Mais néanmoins,
01:12:28 c'est toute l'Europe
01:12:30 qui est en train de basculer à droite, c'est pas seulement
01:12:32 le corps de l'éducation nationale.
01:12:34 Toute l'Europe. Regardez ce qui se
01:12:36 passe aux Pays-Bas. Regardez.
01:12:38 - Alors, on retournera dans un instant à Rouen, mais la petite
01:12:40 prise de parole prévue par Gérald Darmanin
01:12:42 semble prendre un peu plus de temps
01:12:44 que prévue. En tout cas, ça se met en place un peu plus
01:12:46 lentement que prévu. On va donc partir
01:12:48 en Nouvelle-Calédonie avec ces blocages et ces pénuries
01:12:50 qui se poursuivent à l'issue
01:12:52 d'une semaine des meutes. Et ça, on y voit
01:12:54 plus clair sur les prochains jours. Il n'y a pas
01:12:56 énormément de visibilité avec une
01:12:58 baisse d'intensité, certes, mais un calme
01:13:00 quand même assez précaire dans des
01:13:02 quartiers où ça a encore pas mal
01:13:04 chauffé hier. Je pense à
01:13:06 Magenta, à Tuban, pas loin
01:13:08 d'ailleurs du Sud,
01:13:10 du Sud complet de la presqu'île
01:13:12 de Nouméa, et puis l'aéroport.
01:13:14 L'aéroport qui restera fermé aux vols commerciaux
01:13:16 au moins jusqu'à jeudi matin.
01:13:18 Ça complique effectivement les choses pour
01:13:20 des ressortissants étrangers qui étaient en vacances,
01:13:22 des Français de métropole qui voulaient
01:13:24 rentrer dans l'Hexagone, et puis
01:13:26 l'opération de 600 gendarmes pour tenter de sécuriser
01:13:28 cette route qui mène à l'aéroport de la
01:13:30 Tontouta, qui passe par certains secteurs
01:13:32 sensibles également. Et puis on va parler
01:13:34 des Calédoniens. Des Calédoniens qui souhaitent le retour
01:13:36 à l'ordre et à la paix civile au plus vite.
01:13:38 Alors, est-ce que ça passe par une reprise
01:13:40 politique tout de suite ? Faut-il
01:13:42 ou pas un report du vote
01:13:44 du Congrès ? On va en redire un mot avec vous.
01:13:46 Mais on ne veut pas le faire attendre trop longtemps.
01:13:48 Alain Décombelle est avec nous en direct
01:13:50 de la Nouvelle-Calédonie. Bonjour, merci d'être là.
01:13:52 Vous êtes chef d'entreprise, vous êtes président aussi du bureau du
01:13:54 RN en Nouvelle-Calédonie.
01:13:56 Est-ce qu'il faut décaler
01:13:58 ce vote du Congrès ?
01:14:00 Parce que pour beaucoup,
01:14:02 ça paraît vain et compliqué
01:14:04 dans les circonstances actuelles. Ou est-ce qu'il faut
01:14:06 tenir coûte que coûte l'engagement
01:14:08 et le calendrier, selon vous, au vu de ce qui se passe
01:14:10 ces derniers jours ?
01:14:12 Écoutez,
01:14:14 de nuit, pour qu'on ait
01:14:16 une proportionnalité intéressante,
01:14:18 c'est comme si la France avait perdu
01:14:20 250 000 emplois.
01:14:22 Donc, imaginez ça en France.
01:14:24 Donc, si vous voulez, aujourd'hui,
01:14:26 on a une session économique dramatique
01:14:28 et on n'en voit pas le bout,
01:14:30 parce que d'abord, en dehors que ce soir,
01:14:32 depuis minuit, c'est un peu plus calme,
01:14:34 c'est surtout les quartiers nord qui sont
01:14:36 beaucoup, je dirais, ciblés.
01:14:38 Les quartiers nord et les environnements,
01:14:40 notamment des banlieues où vous trouvez
01:14:42 les zones industrielles et commerciales et autres.
01:14:44 Donc, quand vous perdez,
01:14:46 imaginez Paris avec 20 arrondissements,
01:14:48 dont 10 arrondissements, où vous n'avez plus rien
01:14:50 du tout pour stations
01:14:52 essence, tout ce qui est activités
01:14:54 commerciales et autres, et qu'on vous demande de Montparnasse
01:14:56 d'aller faire vos courses à Versailles.
01:14:58 C'est pour vous donner des ordres de grandeur qui fait qu'aujourd'hui,
01:15:00 il est peut-être temps qu'il y ait
01:15:02 un accord qui permette au moins
01:15:04 de reporter. Et je pense qu'il faut
01:15:06 reporter, parce que si on
01:15:08 veut passer en force, je pense
01:15:10 qu'on ne calmera pas la
01:15:12 situation sur le territoire.
01:15:14 Donc moi, je fais partie de ceux
01:15:16 qui le réclament. Marine Le Pen, on avait eu des
01:15:18 contacts à l'époque, puisqu'il y a un mois,
01:15:20 elle avait donc rencontré
01:15:22 des élus
01:15:24 indépendantistes qui lui avaient déjà
01:15:26 dit que la situation était inquiétante.
01:15:28 Eux-mêmes étaient débordés par
01:15:30 ce fameux C4. Ils avaient peur
01:15:32 que ça explose. Eh bien, ça a explosé.
01:15:34 Et aujourd'hui, on en entend
01:15:36 parler. - Ça veut dire que le gouvernement
01:15:38 Macron a mal anticipé
01:15:40 la séquence, s'il y avait des mises en garde
01:15:42 de plusieurs bords politiques,
01:15:44 il a mal anticipé, voire même
01:15:46 est un peu responsable de l'ampleur
01:15:48 de la crise actuelle ?
01:15:50 - Il y a d'abord des élus loyalistes
01:15:52 locaux qui sont en relation avec eux,
01:15:54 puisqu'ils ont un parti politique qui s'appelle Renaissance,
01:15:56 qui, je pense, les ont mal orientés
01:15:58 d'abord. Et
01:16:00 on ne s'est pas rendu compte qu'après des manifestations,
01:16:02 des contre-manifestations, d'abord, ils étaient
01:16:04 plus nombreux que les loyalistes.
01:16:06 Et 4 à 5 000 jeunes
01:16:08 sont venus du Nord et des îles.
01:16:10 Ils se sont installés et ils ont commencé à faire
01:16:12 des petites manifestations en attendant
01:16:14 qu'à Paris,
01:16:16 on commence à travailler
01:16:18 sur la loi du dégel.
01:16:20 Et à partir du moment où cette loi a commencé
01:16:22 à être étudiée
01:16:24 dans les commissions, c'est là où ça a explosé
01:16:26 et puis ça a dérapé. Et puis parce que
01:16:28 ces jeunes, poussés par certainement
01:16:30 un certain nombre, mais je pense que
01:16:32 la police fera son travail,
01:16:34 mais c'est clair que poussés
01:16:36 par un certain nombre d'indépendantistes,
01:16:38 ils se sont donc rendus
01:16:40 compte, en commençant à dégrader, qu'on
01:16:42 n'avait pas les moyens de les arrêter.
01:16:44 C'est-à-dire qu'ils attaquaient
01:16:46 10 endroits différents. Ils se sont rendus compte
01:16:48 qu'en attaquant un endroit, il n'y avait pas un gendarme
01:16:50 qui les répréhendait. Donc,
01:16:52 en conclusion, ils ont commencé à piller, à brûler.
01:16:54 Et puis après, ils se sont ressentis très très forts.
01:16:56 Puis après, ils ont récupéré aussi, il y a des armuries
01:16:58 qui ont été pillées. Donc ça veut dire
01:17:00 qu'au bout du compte, ils se sont rendus compte
01:17:02 qu'ils avaient la puissance
01:17:04 qu'ils n'imaginaient
01:17:06 peut-être même pas eux-mêmes. Et puis,
01:17:08 ce débordement a fait qu'il y a des chefs
01:17:10 qui se sont, je dirais,
01:17:12 présentés comme des nouveaux chefs,
01:17:14 notamment dans le monde indépendantiste,
01:17:16 ils n'ont d'ailleurs pas tous d'accord.
01:17:18 Et donc c'est ce dérapage qui fait que je pense
01:17:20 que quand on attaque un sujet pareil,
01:17:22 Darmanin et le Président
01:17:24 auraient dû effectivement anticiper, comme
01:17:26 pour le troisième référendum,
01:17:28 c'est-à-dire mettre des hommes
01:17:30 et notamment des gendarmes
01:17:32 et des militaires en amont
01:17:34 avant d'attaquer ce sujet qui était un dossier d'encontre.
01:17:36 Mais vous vous dites, le troisième référendum
01:17:38 que les indépendantistes ont boycotté
01:17:40 et qu'ils ne voulaient pas qu'il ait lieu
01:17:42 à cette date-là pour cause
01:17:44 de Covid, enfin de deuil des morts
01:17:46 liées au Covid, qu'ils voulaient reporter de quelques mois,
01:17:48 il aurait fallu les écouter
01:17:50 à ce moment-là, ou vous dites, il ne faut pas remettre en question
01:17:52 ce scrutin qui est terminé,
01:17:54 maintenant il faut passer à l'après ?
01:17:56 Écoutez, moi j'étais,
01:17:58 on faisait partie de ceux qui demandaient
01:18:00 un plan B, parce que quand j'entends dire,
01:18:02 j'écoutais l'autre jour Pascal Rond,
01:18:04 puisque vous êtes une chaîne qu'on écoute beaucoup,
01:18:06 en disant, mais il n'y avait pas de morts, si au Covid
01:18:08 il y a eu beaucoup de morts, il y a eu quand même des morts,
01:18:10 proportionnellement moins qu'en France, mais il y en a eu.
01:18:12 Au 12 décembre 2021, j'ai compté,
01:18:14 pardon, j'ai regardé aussi, il se trouve que j'ai regardé hier,
01:18:16 il y en avait 280.
01:18:18 Vous aviez été épargné en effet par la première vague,
01:18:20 la deuxième vague vous a frappé le durement,
01:18:22 280, et quand on prend le ratio,
01:18:24 pardon, juste pour remettre un peu les choses,
01:18:26 après il y a des manières différentes
01:18:28 de vouloir observer le deuil,
01:18:30 bien sûr, et ça j'en conviens, mais sur un plan
01:18:32 stricto sensu du nombre,
01:18:34 il y avait 280 morts à l'échelle
01:18:36 hexagonale, il y en avait 116 000,
01:18:38 bon, par rapport
01:18:40 à 66 ou 68 millions d'habitants,
01:18:42 j'ai regardé en termes de
01:18:44 proportion, c'est grosso modo la même proportion
01:18:46 en pourcentage.
01:18:48 Voilà. Merci de l'avoir rappelé,
01:18:50 parce que si vous voulez, en fait, les deux
01:18:52 camps avaient une raison,
01:18:54 d'une part, le camp loyaliste
01:18:56 qui avait gagné deux référendums, mais pas de beaucoup,
01:18:58 c'est 44% contre 56%,
01:19:00 et le deuxième référendum,
01:19:02 déjà, on grimpe,
01:19:04 les indépendantistes avaient un peu grignoté,
01:19:06 donc ce qui fait que les indépendantistes
01:19:08 étaient persuadés que le troisième, ils allaient perdre,
01:19:10 et nous on était persuadés que plus on traînait,
01:19:12 on risquait éventuellement, peut-être pas forcément,
01:19:14 de le gagner. Donc chacun avait sa vision
01:19:16 et sa raison d'aller, les uns
01:19:18 plus lentement et les autres plus vite.
01:19:20 Et moi je pense que
01:19:22 ça n'aurait peut-être pas changé ce qui s'est passé aujourd'hui.
01:19:24 Mais c'est très clair que nous on avait
01:19:26 souhaité ce qui est un plan B,
01:19:28 on a voté, on dit maintenant que c'est fini,
01:19:30 mais finalement c'est pas fini. Je dirais,
01:19:32 vous savez, la seule chose en qu'Aladin on est tous d'accord,
01:19:34 c'est qu'on n'est pas d'accord.
01:19:36 Et je suis très inquiet sur la suite, parce que les uns
01:19:38 veulent l'indépendance.
01:19:40 Une dernière question, parce qu'on a l'impression
01:19:42 que le RN se démarque sur le plan politique,
01:19:44 et après on pourra peut-être aussi parler un petit peu
01:19:46 d'économie, mais on va inclure nos invités
01:19:48 dans la discussion. Sur le plan politique,
01:19:50 Marine Le Pen se démarque un peu
01:19:52 dans le paysage à droite, en France,
01:19:54 dans le sens où elle est la seule
01:19:56 de mémoire à proposer un quatrième
01:19:58 référendum, et puis surtout, elle donne une échéance
01:20:00 qui a pu surprendre, 40 ans.
01:20:02 Alors vous qui habitez là-bas,
01:20:04 je ne sais pas si vous y êtes né, enfin...
01:20:06 40 ans c'est énorme, c'est-à-dire qu'on revient
01:20:08 à la période qui vient de s'écouler,
01:20:10 mais 40 ans, fast-forward quoi.
01:20:14 Alors, c'est un grand débat,
01:20:16 mais moi, ça fait 40 ans
01:20:18 que je suis sur le territoire. Je suis chef
01:20:20 d'entreprise, nous avons tous des...
01:20:22 je dirais des familles mixées,
01:20:24 on a chez nous des Walisiens,
01:20:26 des Foutouniens, des Indonésiens,
01:20:28 vous savez, comme vous connaîtrez très bien,
01:20:30 puisque vous êtes de Bouraille, donc c'est très très mixé.
01:20:32 Donc ça veut dire que si vous voulez, aujourd'hui,
01:20:34 on a eu une paix pendant 30 ans,
01:20:36 et l'indépendance n'est pas
01:20:38 possible et n'est pas acceptable,
01:20:40 bien entendu pour nous, le camp loyaliste,
01:20:42 et quant à eux, si vous voulez, dans la lecture
01:20:44 qu'ils ont eu des, je dirais
01:20:46 des accords de Matignon et de Nouméa,
01:20:48 c'était quasiment une évidence
01:20:50 qu'on y allait. Et nous, la lecture
01:20:52 que l'on en avait, ou qu'on nous expliquait, ou qu'on avait
01:20:54 envie d'entendre, c'était que finalement,
01:20:56 ces trois référendums seraient un moment coup-près
01:20:58 pour qu'ils acceptent
01:21:00 que finalement, on reste définitivement
01:21:02 français. Mais vous ne faites pas la loi,
01:21:04 sur ce que j'entends sur vos plateaux,
01:21:06 vous ne faites pas la loi à partir du
01:21:08 moment où vous avez 44% de la population
01:21:10 qui refuse systématiquement
01:21:12 cela. Et quand j'entends
01:21:14 dire qu'il y a beaucoup de canards
01:21:16 qui ne sont pas indépendantistes,
01:21:18 ce n'est pas vrai. 90% du monde
01:21:20 indépendantiste vote
01:21:22 indépendantiste.
01:21:24 Cela veut dire qu'il n'y a que 10% qui peut-être
01:21:26 votent un peu loyaliste. Et de notre côté,
01:21:28 bien entendu, on est tous, quasiment
01:21:30 tous, je dirais, quelles que soient les communautés,
01:21:32 assez loyalistes, parce qu'on veut
01:21:34 que la France reste en Calédonie.
01:21:36 Donc ce conflit, c'est un schisme
01:21:38 que nous avons et sur lequel il faut
01:21:40 en prendre compte. C'est-à-dire qu'on a
01:21:42 beau dire "oui, la loi, c'est la loi",
01:21:44 ils n'ont qu'à la respecter, mais on ne peut pas vivre non plus avec
01:21:46 10 000 militaires en permanence en Calédonie
01:21:48 pour faire respecter la loi. Alors vous vous ajoutez
01:21:50 à cela 40% de la population
01:21:52 qui est en dessous du seuil de pauvreté,
01:21:54 et c'est une bombe sociale, puisque bien entendu
01:21:56 il y a plus de chômeurs dans le monde canard que dans
01:21:58 le reste. Alors après, en débattre
01:22:00 pour des raisons qui ne sont pas forcément
01:22:02 des raisons culturelles,
01:22:04 il y a beaucoup de choses qui font que
01:22:06 il y a un décalage qui est conséquent qui n'existe pas
01:22:08 dans les autres pays d'Outre-mer. Vous avez un avocat
01:22:10 pour 120 avocats
01:22:12 qui soit canard, et si je vous fais
01:22:14 tous les métiers, sur 450 pages
01:22:16 que nous avons dans notre annuaire,
01:22:18 il représente à peine 5 à 6%
01:22:20 de cet annuaire. Ça veut donc dire qu'il y a
01:22:22 un décalage social et professionnel
01:22:24 qui est très important. Ce qui fait qu'aujourd'hui...
01:22:26 - Pardon, je voulais juste que tu t'assises.
01:22:28 Que n'ont pas comblés finalement
01:22:30 les accords de Matignon, vous connaissez parfaitement
01:22:32 j'imagine le programme 400 cadres
01:22:34 qui a été prolongé par Chroisca de Révenir.
01:22:36 Ça, ça n'a pas permis de rééquilibrer
01:22:38 l'accession à des postes de responsabilité ?
01:22:40 - Non. Ça a permis
01:22:42 de créer des postes où ils sont allés
01:22:44 dans la fonction publique, mais
01:22:46 je ne connais pas, je vais vous donner
01:22:48 des exemples simples, je ne connais pas un canard qui soit
01:22:50 patron et qui dirige un garage.
01:22:52 Je ne connais pas un canard sur Nouméa
01:22:54 qui est propriétaire
01:22:56 ou qui s'occupe d'un magasin de coiffure.
01:22:58 Je pourrais vous donner des centaines d'exemples
01:23:00 et c'est ça le problème, c'est que nous ne sommes
01:23:02 pas dans un équilibre, nous sommes dans
01:23:04 un équilibre où socialement, ils se sont mis
01:23:06 dans la fonction publique parce que l'État a fait plus
01:23:08 d'efforts, mais vous connaissez
01:23:10 puisque vous étiez, vous êtes du pays,
01:23:12 tout le monde va à l'école,
01:23:14 l'école est gratuite, c'est comme en France. Malheureusement
01:23:16 on a un mixage si vous voulez social
01:23:18 et économique qui n'est pas le même que
01:23:20 des autres pays d'outre-mer. Ce qui explique
01:23:22 que quand je suis canard, souvent je suis
01:23:24 pauvre et souvent je ne suis pas bien formé.
01:23:26 Alors la responsabilité en vient
01:23:28 certainement aux élus indépendantistes,
01:23:30 aux coutubiers, peut-être aux familles,
01:23:32 il faut en discuter parce que si demain on a
01:23:34 un projet sur 40 ans, c'est pour que
01:23:36 justement si on veut éventuellement
01:23:38 au bout de 40 ans, et c'est pour ça que Paris-Le Pen,
01:23:40 moi je suis tout à fait d'accord avec ce qu'elle propose
01:23:42 bien entendu parce qu'on s'est concerté
01:23:44 sur le sujet, c'est que 40 ans
01:23:46 permettrait au moins d'abord aux investisseurs d'investir
01:23:48 et que ce soit nos enfants et petits-enfants
01:23:50 qui arrivent à solutionner le problème que nous ne sommes pas capables.
01:23:52 S'ils ont encore envie d'investir après ce qui s'est passé là,
01:23:54 c'est une autre question, c'est peut-être un peu tôt pour y répondre.
01:23:56 Restez avec nous quelques instants,
01:23:58 on retourne vers nos autres invités. Ah, assez rapidement
01:24:00 les uns et les autres, c'est très intéressant ce qu'il nous dit.
01:24:02 Aussi sur la réalité sociale quand même.
01:24:04 - Tout à fait, il y a évidemment une crise sociale
01:24:06 très très forte en Nouvelle-Calédonie qui touche
01:24:08 peut-être plus les canards que
01:24:10 les autres, mais quand même
01:24:12 permettez-moi de m'étonner ou de souligner
01:24:14 le discours de modération
01:24:16 peut-être plus modéré que celui d'Emmanuel Macron
01:24:18 du Rassemblement National
01:24:20 et de Marine Le Pen à Paris
01:24:22 et de son représentant à Nouméa.
01:24:24 Je trouve quand même assez
01:24:26 hallucinant et qui montre bien, c'est un exemple
01:24:28 parmi beaucoup d'autres, de la stratégie
01:24:30 de recentrage de Marine Le Pen
01:24:32 après, effectivement
01:24:34 renvoyer au calende grec
01:24:36 c'est-à-dire à 40 ans, mais pourquoi pas
01:24:38 un siècle, un référendum sur
01:24:40 ces questions, c'est tout simplement
01:24:42 retarder une fois de plus un règlement définitif
01:24:46 du fait que la Nouvelle-Calédonie est une
01:24:48 terre française
01:24:50 comme cela a déjà été voté à 4 reprises.
01:24:52 - Raphaël Amselin. - Quand vous avez
01:24:54 une nouvelle légitimité fondamentale
01:24:56 la question c'est de pouvoir créer
01:24:58 un destin commun et un destin commun
01:25:00 ça se crée à partir du compromis.
01:25:02 J'ai l'impression que depuis 2019
01:25:04 et l'ensemble des experts s'accordent
01:25:06 sur cette question, il y a un ensemble
01:25:08 de décisions unilatérales qui conduisent
01:25:10 justement à ce qu'il n'y ait pas la fabrication
01:25:12 de ce compromis et l'état d'urgence
01:25:14 s'améliore sur ça, l'état d'urgence
01:25:16 participe parce que l'Etat sort de sa position
01:25:18 d'impartialité. - Merci Raphaël, je suis désolée, la clarté
01:25:20 nous rattrape à Rouen et on remercie notre invité néo-calédonien
01:25:22 Gérald Darmanin.
01:25:24 - Qui ont été victimes d'un acte antisémite
01:25:26 le fait de vouloir brûler
01:25:28 leur synagogue en plein centre-ville pour assurer
01:25:30 évidemment les élus dont monsieur le maire
01:25:32 de Rouen nous soutient
01:25:34 du ministère de l'intérieur et du gouvernement
01:25:36 saluer les forces de l'ordre
01:25:38 et les pompiers, il m'a semblé important
01:25:40 de tenir cet engagement
01:25:42 pour illustrer le fait que
01:25:44 les policiers de la République qui sont
01:25:46 tous les jours au contact, je le sais
01:25:48 de gens violents, qui tous les jours
01:25:50 interviennent dans des situations difficiles
01:25:52 et qui tous les jours courageusement
01:25:54 et de façon extrêmement professionnelle font leur travail
01:25:56 c'est important de marquer
01:25:58 symboliquement ce geste
01:26:00 surtout qu'il s'agit là d'un
01:26:02 policier adjoint très jeune
01:26:04 qui a utilisé
01:26:06 son arme comme il doit le faire
01:26:08 lorsqu'il y a danger
01:26:10 pour lui et pour les autres. On peut imaginer
01:26:12 et je pense que c'est important de le dire
01:26:14 je pense qu'on en parlait avec monsieur le maire et les élus
01:26:16 voilà quelques instants, que cette personne
01:26:18 est venue brûler une synagogue
01:26:20 et qui ensuite avait des longs couteaux
01:26:22 et a attaqué un policier
01:26:24 qui s'est interposé
01:26:26 que cette personne n'aurait pu continuer sa route meurtrière
01:26:28 et s'en prendre aux passants
01:26:30 et alors la une des journaux
01:26:32 aurait été des actes
01:26:34 criminels ignominieux
01:26:36 et nous les aurions tous condamnés
01:26:38 là on a su par une organisation
01:26:40 je crois extrêmement efficace entre les caméras
01:26:42 de la ville de Rouen, le travail
01:26:44 des sapeurs-pompiers, le travail des policiers
01:26:46 de courage, surtout je veux insister sur ce point
01:26:48 on a su éviter
01:26:50 d'abord que la synagogue de Rouen ne brûle
01:26:52 totalement, elle a été en très grande partie
01:26:54 sauvegardée
01:26:56 et bien évidemment on a
01:26:58 empêché sans doute des passages à l'acte
01:27:00 meurtriers et moi je pense que c'est important
01:27:02 de se souvenir que les policiers de la République
01:27:04 dans ce geste extrêmement courageux
01:27:06 ont le soutien, le courage et la détermination
01:27:08 qui est encouragée
01:27:10 au plus haut niveau de l'Etat et notamment par leur chef
01:27:12 qui est mis à l'intérieur
01:27:14 Quel message avez-vous à ces policiers
01:27:16 et ces pompiers qui ont
01:27:18 minéralisé la synagogue ?
01:27:20 D'abord ce n'est pas simplement à eux, même si
01:27:22 évidemment je leur emmène une décoration
01:27:24 à eux, c'est pour dire que je
01:27:26 comprends bien la situation dans laquelle
01:27:28 ils sont de manière générale lorsqu'ils
01:27:30 font leur travail pour la République
01:27:32 ils sont dans une situation de personnes
01:27:34 qui imposent, non pas
01:27:36 un ordre d'un gouvernement
01:27:38 de telle ou telle politique, mais de l'Etat
01:27:40 français, au nom de tous les français
01:27:42 et ils appliquent les lois qu'ont choisi les français
01:27:44 et je pense que c'est important
01:27:46 de montrer qu'il y a notamment
01:27:48 des jeunes comme ce policier adjoint
01:27:50 de 22-23 ans
01:27:52 qui s'engage pour la République
01:27:54 risque sa vie, j'ai eu l'occasion
01:27:56 de le dire pour un salaire qui n'est pas très élevé
01:27:58 il aurait pu faire un autre choix de vie, il a choisi de servir la République
01:28:00 et qu'il est là pour
01:28:02 imposer l'ordre républicain
01:28:04 l'ordre en tant que tel n'a aucun intérêt
01:28:06 juste l'ordre ça n'a aucun intérêt
01:28:08 mais l'ordre pour permettre les libertés publiques, en l'occurrence
01:28:10 là de pouvoir aller à son lieu de culte
01:28:12 mais ici il y a une femme de pouvoir quitter son mari
01:28:14 si elle le souhaite, là
01:28:16 à des enfants de pouvoir aller à l'école
01:28:18 là encore de garder et d'avoir ses biens
01:28:20 quand on est propriétaire modeste
01:28:22 d'un petit véhicule, d'une petite maison
01:28:24 de pouvoir aller au travail sans avoir peur, c'est ça
01:28:26 l'ordre républicain, c'est pour permettre
01:28:28 les libertés fondamentales de notre pays
01:28:30 et trop souvent, je constate que nous avons
01:28:32 envers les policiers
01:28:34 non pas la majorité des français, je sais qu'ils les soutiennent
01:28:36 mais peut-être les commentaires
01:28:38 nous avons des suspicions
01:28:40 des contestations, on a tendance
01:28:42 dans notre pays à dire que la parole du policier
01:28:44 et du gendarme vaut la parole de la personne qui l'arrête
01:28:46 en tant que ministre de l'intérieur je veux dire
01:28:48 que la parole du policier et du gendarme
01:28:50 est supérieure à la personne qui l'arrête
01:28:52 c'est pour ça qu'il est officier de police judiciaire
01:28:54 c'est pour ça qu'il a un uniforme, c'est pour ça qu'il a une arme
01:28:56 ce qui n'empêche évidemment pas les enquêtes
01:28:58 ce qui n'empêche évidemment pas de voir qu'il y a ici ou là
01:29:00 des personnes qui peuvent ne pas respecter l'aide d'ontologie
01:29:02 elles doivent être évidemment punies
01:29:04 il n'y a aucun doute là-dessus, mais par principe
01:29:06 il faut être du côté des policiers et du gendarme
01:29:08 pour pouvoir faire respecter l'ordre républicain
01:29:10 et tous les jours depuis que je suis ministre de l'intérieur
01:29:12 ça va faire bientôt 4 ans mais comme quand j'étais maire
01:29:14 de ma commune, je constate
01:29:16 que ces policiers, ces gendarmes
01:29:18 ces pompiers, ces soignants, ces agents
01:29:20 publics, ils font un travail discret
01:29:22 très difficile et on cherche souvent
01:29:24 des héros dans notre pays, ils ne sont pas
01:29:26 aller chercher vers ceux qui font le buzz sur les réseaux sociaux
01:29:28 ils sont aller chercher dans l'héroïsme du quotidien
01:29:30 discret, et on a des héros
01:29:32 très discrets tout près de chez nous
01:29:34 donc je pense qu'il faut les mettre en valeur
01:29:36 et c'était une occasion, je crois, importante
01:29:38 de les mettre en valeur
01:29:40 et puis c'était aussi un message
01:29:42 renouvelé de protection
01:29:44 des juifs de France
01:29:46 je veux redire que
01:29:48 les juifs de France sont particulièrement menacés
01:29:50 nous le savons, pour plusieurs raisons, notamment pour des raisons
01:29:52 d'antisémitisme extrêmement voraces
01:29:54 je ne me satisfais pas
01:29:56 de l'antisémitisme
01:29:58 des réseaux sociaux ou d'atmosphère
01:30:00 je veux dire qu'en tant que ministre de l'intérieur
01:30:02 en charge des cultes, j'ai le devoir
01:30:04 de la protection des juifs de France
01:30:06 comme des chrétiens, vous avez vu que lundi de Pentecôte
01:30:08 s'est bien passé, comme des musulmans
01:30:10 et comme tous ceux qui ne croient pas bien évidemment
01:30:12 la réplique ne distingue pas les uns et les autres
01:30:14 mais on a le droit
01:30:16 d'être heureux quand on est juif en France
01:30:18 et tous les juifs de France
01:30:20 ils seront protégés n'importe où
01:30:22 où ils habitent, quelle que soit leur pratique
01:30:24 mais comme les musulmans, comme les chrétiens le sont
01:30:26 c'est important parce que
01:30:28 je crois que le jour où nous refusons
01:30:30 de nous combattre
01:30:32 un antisémitisme
01:30:34 qui vise à persécuter
01:30:36 il n'y a pas d'autre mot, à violenter, à apeurer
01:30:38 les juifs en France
01:30:40 alors la France ne sera plus la France
01:30:42 et notre travail c'est de le faire
01:30:44 il y a des policiers, des sapeurs-pompiers
01:30:46 de toute confession, vendredi
01:30:48 qui sont intervenus pour éteindre le feu
01:30:50 de cette synagogue et pour arrêter
01:30:52 ce criminel et moi je pense
01:30:54 que c'est ça la république, l'uniforme permet
01:30:56 à chacun, quelle que soit sa religion, d'intervenir
01:30:58 et de protéger les plus faibles
01:31:00 et aujourd'hui les plus faibles c'est les juifs.
01:31:02 Monsieur le ministre, vous voulez aussi profiter de votre présence
01:31:04 aujourd'hui pour faire un petit point sur la situation
01:31:06 en Nouvelle-Calédonie, quelles sont les informations
01:31:08 que l'on a aujourd'hui, est-ce que la situation
01:31:10 se calme ? Ecoutez, je ne vais pas
01:31:12 commenter la situation en Nouvelle-Calédonie
01:31:14 d'abord parce que dans quelques dizaines de minutes
01:31:16 nous aurons un Conseil de défense autour du président
01:31:18 de la République qui aura l'occasion je crois
01:31:20 à la fois de faire le point et de communiquer
01:31:22 ce que je peux dire c'est qu'avec Monsieur le Premier ministre
01:31:24 nous avons constaté que les forces de l'ordre sous l'autorité
01:31:26 de Monsieur le haut commissaire rétablissaient
01:31:28 l'ordre public, il y a encore beaucoup de travail
01:31:30 mais les nuits et les journées ont été plus calmes
01:31:32 et des opérations qui sont commandées
01:31:34 réussissent avec efficacité
01:31:36 et je veux évidemment avoir un mot
01:31:38 très touché
01:31:42 pour les familles et pour les gendarmes mobiles
01:31:44 parce que j'ai accueilli ce matin
01:31:46 leurs camarades à Istres
01:31:48 et je crois qu'on ne peut pas sortir
01:31:50 évidemment indifférent
01:31:52 de la peine
01:31:54 de ces familles dévastées
01:31:56 et de ne pas souigner également le fait qu'ils sont eux aussi
01:31:58 des héros pour la République. Merci beaucoup.
01:32:00 Thomas Bonnet, on va résumer
01:32:08 quelque peu le propos de Gérald Darmanin
01:32:10 à la fois donc sur
01:32:12 cette fermeté
01:32:14 affichée contre tout acte
01:32:16 antisémite qui viserait à nouveau
01:32:18 les Français
01:32:20 de confession juive, alors là
01:32:22 Gérald Darmanin s'est allé assez loin
01:32:24 avec le début d'incendie dans cette
01:32:26 synagogue, l'intervention
01:32:28 aujourd'hui c'était pour rendre hommage
01:32:30 à ce qu'on appelle les primo-intervenants, c'est-à-dire les pompiers
01:32:32 et les policiers qui ont
01:32:34 neutralisé
01:32:36 la Saïan, mais il en a profité
01:32:38 aussi pour dire un petit mot de l'actualité
01:32:40 en Nouvelle-Calédonie, il ne veut pas trop
01:32:42 s'avancer parce qu'on le rappelle dans deux heures environ
01:32:44 il y aura un nouveau conseil de défense, le troisième
01:32:46 du genre, pour parler
01:32:48 de la suite, à la fois sur le terrain
01:32:50 mais peut-être aussi maintenant le volet politique
01:32:52 Oui en fait il a
01:32:54 un peu botté en touche Gérald Darmanin lorsqu'on l'a interrogé
01:32:56 sur la situation en Nouvelle-Calédonie parce que vous l'avez
01:32:58 dit il y a une échéance qui arrive, c'est le troisième
01:33:00 conseil de défense et il a parlé même d'une possible
01:33:02 communication à l'issue du conseil de défense
01:33:04 est-ce qu'elle viendra du président de la République
01:33:06 du Premier ministre, on verra plus tard
01:33:08 en tout cas ce qu'on retiendra de cette prise de parole
01:33:10 c'était à la fois la défense des policiers
01:33:12 et de leur parole et aussi la défense
01:33:14 des Français de confession juive.
01:33:16 On marque une courte pause, on revient pour le journal et
01:33:18 d'autres sujets d'actualité, on parlera
01:33:20 évidemment bien entendu de la Nouvelle-Calédonie
01:33:22 une semaine après le début des émeutes
01:33:24 la reconstruction sera sans doute très longue
01:33:26 le retour au calme prend déjà du temps
01:33:28 à tout de suite.
01:33:30 De retour avec d'autres invités que je vais vous présenter
01:33:34 dans un instant mais Vincent Ferrandèche
01:33:36 c'est l'heure de votre journal à la une, la situation
01:33:38 toujours aussi tendue sur le caillou.
01:33:40 Un nouveau conseil de défense est convoqué ce soir
01:33:42 à 18h30 à l'Elysée
01:33:44 et malgré une opération d'envergure hier
01:33:46 menée par 600 gendarmes pour
01:33:48 détruire des barrages
01:33:50 certains se sont déjà reformés
01:33:52 et vous allez le voir, les stigmates des violentes émeutes
01:33:54 sont toujours visibles dans les quartiers sud de Nouméa
01:33:56 notre envoyé spécial Thibault Marcheoteau
01:33:58 a pu survoler le secteur, regardez.
01:34:00 Oui effectivement pendant
01:34:04 45 minutes j'ai pu survoler
01:34:06 l'agglomération de Nouméa avec
01:34:08 Sonia Bakkes qui est la présidente
01:34:10 de la province sud de Nouvelle-Calédonie
01:34:12 nous avons pu nous rendre compte
01:34:14 tous les deux de l'ampleur de toutes les
01:34:16 dégradations qui sont en cours au sud de
01:34:18 l'île avec énormément
01:34:20 de voitures brûlées, vous le voyez sur ces images
01:34:22 mais également de très nombreuses barricades
01:34:24 de la part des indépendantistes
01:34:26 radicaux mais également
01:34:28 des riverains qui cherchent à protéger
01:34:30 leurs habitations d'un éventuel pillage
01:34:32 ou encore des incendies, également
01:34:34 de très nombreux entrepôts encore
01:34:36 fumants qui ont été pillés puis
01:34:38 incendiés, également des routes
01:34:40 désertées, parfois certains blindés
01:34:42 des gendarmes qui sont en action pour dégager
01:34:44 les axes principaux du sud
01:34:46 de l'île et preuve que la sécurité
01:34:48 est encore très fragile dans l'agglomération de
01:34:50 Nouméa, notre atterrissage à
01:34:52 l'aérodrome de Nouméa a été
01:34:54 retardé parce que la sécurité
01:34:56 de Sonia Bakkes était directement
01:34:58 menacée
01:35:00 nous avons enfin pu atterrir
01:35:02 mais encore une fois les violences
01:35:04 risquent de reprendre toute la nuit
01:35:06 et la situation ne risque pas de s'apaiser dans les
01:35:08 prochaines heures. - Et conséquence
01:35:10 l'aéroport de la Tontouta sera fermé
01:35:12 au moins jusqu'à jeudi matin. - Français
01:35:14 et ressortissants étrangers sont donc
01:35:16 coincés sur place et ce malgré
01:35:18 les demandes de l'Australie de la Nouvelle-Zélande
01:35:20 de pouvoir faire évacuer leurs ressortissants
01:35:22 les images sont commentées par
01:35:24 Maxime Legay et Corentin Briau.
01:35:26 Ils attendent
01:35:28 depuis des jours, cloîtrés dans
01:35:30 un hôtel dans le sud de Nouméa
01:35:32 des dizaines de touristes métropolitains
01:35:34 se retrouvent bloqués
01:35:36 à 16 000 kilomètres de chez eux
01:35:38 inquiets, ils espèrent
01:35:40 des signaux positifs de la part des
01:35:42 autorités françaises qui restent
01:35:44 pour l'instant muettes sur leur situation.
01:35:46 - On espère pouvoir surtout être rassurés
01:35:48 c'est surtout ça qu'on attend
01:35:50 là je suis dans un hôtel où il y a une cellule
01:35:52 de crise psychologique qui va être
01:35:54 mise en place parce qu'il y a des gens qui ont peur
01:35:56 qui paniquent, qui n'arrivent plus à dormir
01:35:58 il y a eu des scènes de guerre à côté
01:36:00 donc c'est pas simple quoi.
01:36:02 On parle de trois semaines de vacances qui étaient
01:36:04 paradisiaques, qui peuvent virer un petit peu
01:36:06 un cauchemar aussi pour certains
01:36:08 donc ça gâche un peu
01:36:10 la fête.
01:36:12 Des vacances qui voient leurs coûts financiers
01:36:14 augmenter de jour en jour
01:36:16 logés dans un hôtel d'urgence ou dans des
01:36:18 gîtes touristiques, ces hébergements
01:36:20 temporaires sont entièrement à leurs frais.
01:36:22 - Le problème c'est que ça coûte de l'argent
01:36:24 parce que être logé à l'hôtel
01:36:26 tous les jours ça coûte cher
01:36:28 se nourrir ici ça coûte cher
01:36:30 l'assurance des cartes bancaires ne rembourse
01:36:32 pas en cas des muettes
01:36:34 de l'air civil, donc tout est à nos frais.
01:36:36 L'aéroport international de Nouméa
01:36:38 va rester fermé aux vols
01:36:40 commerciaux jusqu'à ce jeudi.
01:36:42 Au total, 8000 voyageurs
01:36:44 sont toujours bloqués sur l'archipel.
01:36:46 L'actualité en Iran
01:36:48 à présent avec la mort du président
01:36:50 de la République islamique dans un crash d'hélicoptère.
01:36:52 Le pays a décrété 5 jours de
01:36:54 deuil national pour rendre hommage à
01:36:56 Ibrahim Raisi, des élections seront
01:36:58 organisées d'ici à 50 jours
01:37:00 selon les autorités iraniennes, portrait de
01:37:02 celui qui était surnommé le "boucher de
01:37:04 Téhéran" signé Célia Gruyère.
01:37:06 C'est une carrière bien noire pour le président
01:37:10 iranien. Ibrahim Raisi,
01:37:12 toujours coiffé d'un turban noir et vêtu d'un
01:37:14 long manteau religieux, était surnommé
01:37:16 le "boucher de Téhéran". Issu d'un milieu
01:37:18 religieux modeste, il a eu pour professeur
01:37:20 le guide suprême actuel Ali Khamenei.
01:37:22 Le président a effectué
01:37:24 l'essentiel de sa carrière dans le système
01:37:26 judiciaire. D'abord comme procureur
01:37:28 général de Téhéran, puis du pays.
01:37:30 Une carrière qui lui a valu son
01:37:32 terrible surnom. "Il était l'un des
01:37:34 hommes qui en 88
01:37:36 avait mené la répression
01:37:38 atroce qui avait été
01:37:40 ordonnée par l'Aït al-Khamenei.
01:37:42 Dans les prisons,
01:37:44 les gardiens de la révolution,
01:37:46 les milices
01:37:48 iraniennes avaient extrait
01:37:50 de leurs cellules 30 000,
01:37:52 prisonniers politiques qui étaient
01:37:54 jugés en quelques minutes, parfois
01:37:56 une demi-heure au maximum, sans avocat,
01:37:58 sans connaître leur dossier, sans même
01:38:00 savoir souvent ce qu'on leur reprochait exactement.
01:38:02 Et qui étaient traînés dans les cours,
01:38:04 fusillés, mitraillés, pendus".
01:38:06 Il figure également sur la liste noire américaine
01:38:08 des responsables iraniens sanctionnés
01:38:10 pour complicité de grave violation
01:38:12 des droits humains. Fin 2022
01:38:14 notamment, il avait mené une violente répression
01:38:16 contre les contestations qui ont secoué le pays
01:38:18 après le décès de Masah Amini,
01:38:20 jeune femme arrêtée pour non-respect du code
01:38:22 vestimentaire imposé par la république
01:38:24 islamique. Le président avait quelques mois
01:38:26 après réinstauré la police des mœurs,
01:38:28 chargée notamment de sanctionner les femmes ne portant
01:38:30 pas le voile. Plus récemment,
01:38:32 Ebrahim Raisi s'était fait remarquer pour
01:38:34 son soutien au Hamas, après l'attaque du
01:38:36 7 octobre dernier contre Israël.
01:38:38 Un mot du
01:38:40 42e pèlerinage de Chartres qui
01:38:42 touche donc à sa fin, ce lundi de Pentecôte.
01:38:44 Vincent. Une longue marche dans des conditions
01:38:46 parfois difficiles pour les participants.
01:38:48 Ils sont néanmoins de plus en plus
01:38:50 nombreux. Marílès Chevalier, vous êtes
01:38:52 avec Jean-Laurent Constantini. Bonjour à tous les deux.
01:38:54 Marílès,
01:38:56 vous en étiez de ces marcheurs,
01:38:58 vous y êtes toujours d'ailleurs, pour cette
01:39:00 cérémonie, pour cette messe, pardonnez-moi,
01:39:02 de clôture.
01:39:04 Tout à fait,
01:39:06 oui, la messe vient de débuter sous la pluie,
01:39:08 malheureusement pour les nombreux pèlerins
01:39:10 qui sont dehors, mais
01:39:12 cela n'a pas l'air d'anticher leur foie, en tout cas,
01:39:14 c'est pas ce qu'ils nous ont dit. Donc la messe
01:39:16 de clôture a débuté ici, dans la cathédrale
01:39:18 de Chartres, qui est donc le lieu d'arriver
01:39:20 après trois jours de marche difficile pour
01:39:22 les pèlerins, et elle est célébrée par le cardinal
01:39:24 Gérard Ludwig Müller.
01:39:26 Ce sont donc 20 000 pèlerins
01:39:30 qui sont ici à Chartres,
01:39:32 pour rendre grâce pour ce pèlerinage,
01:39:34 et pour défendre la messe traditionnelle.
01:39:36 Beaucoup de ceux que nous avons rencontrés
01:39:38 nous ont expliqué à quel point la marche
01:39:40 et la douleur avaient même fortifié leur foie.
01:39:42 La messe conclura donc ce pèlerinage
01:39:44 qui, cette année encore, a réuni
01:39:46 plus de fidèles et plus de jeunes qui nous l'ont
01:39:48 assuré. Ils seront encore là l'an prochain.
01:39:50 - Merci beaucoup.
01:39:52 Marie-Liès, voici qui conclut, je crois.
01:39:54 - Absolument.
01:39:56 - A tout à l'heure, autour de 16h30.
01:39:58 On reste encore un petit peu
01:40:00 approximatif. On accueille
01:40:02 sur ce plateau, outre Jean-Claude Dassier,
01:40:04 Thomas Bonnet, Raphaël Amselem qui est resté,
01:40:06 Pierre-Henri Bovis. Bonjour.
01:40:08 - Bonjour. - J'apprécie votre avocat
01:40:10 de profession. On va reparler de ce
01:40:12 qui se passe en Nouvelle-Calédonie, avec
01:40:14 des blocages et des pénuries, toujours,
01:40:16 même si on commence à s'organiser,
01:40:18 on voit que l'entraide fonctionne quelque peu,
01:40:20 notamment pour mutualiser
01:40:22 l'accès à de l'alimentation. C'est ce qu'on a
01:40:24 beaucoup entendu ces dernières heures.
01:40:26 Sur le terrain, il y a une baisse d'intensité dans
01:40:28 les actions des émeutiers, mais c'est un calme
01:40:30 encore précaire qui règne. Et puis,
01:40:32 il y a la question de cette sécurisation
01:40:34 de l'axe routier pour parvenir
01:40:36 à l'aéroport de la Tontouta, une soixantaine de kilomètres
01:40:38 de la grande ville de Nouméa,
01:40:40 avec pas moins de 76
01:40:42 barrages, je crois, Thomas Bonnet. Ça avait été une précision
01:40:44 apportée par Gabriel Attal.
01:40:46 Oui, le Premier ministre, qui indique qu'il a tenu
01:40:48 une cellule interministérielle de crise
01:40:50 ce matin, et il a été
01:40:52 acté le fait que 76 barrages
01:40:54 de la ville de Nouméa jusqu'à
01:40:56 l'aéroport, sur la route qui mène
01:40:58 à Nouméa à l'aéroport, 76 barrages
01:41:00 ont été détruits par les autorités, avec
01:41:02 ce pont aérien qui a été établi
01:41:04 et qui va permettre d'acheminer encore des forces
01:41:06 de l'ordre. Gabriel Attal qui dit
01:41:08 qu'il y a encore beaucoup de travail, malgré tout,
01:41:10 on progresse dans le rétablissement
01:41:12 de l'ordre public qui est la priorité, on le rappelle,
01:41:14 pour le gouvernement, avant d'arriver
01:41:16 sur un éventuel dialogue politique.
01:41:18 Même si l'aéroport restera fermé aux vols commerciaux
01:41:20 au moins jusqu'à jeudi,
01:41:22 et même si on voit aussi
01:41:24 certains de ces barrages se reconstituer
01:41:26 aussitôt, les forces de l'ordre
01:41:28 partis, parce qu'en fait
01:41:30 ils déblayent un peu, puis ils n'ont pas vocation
01:41:32 à rester, en plus imaginez quand même occuper
01:41:34 ou sécuriser 60 kilomètres
01:41:36 de route, c'est
01:41:38 quasi impossible. Un mot
01:41:40 aussi sur l'après,
01:41:42 l'enjeu immédiat c'est bien sûr ce vote
01:41:44 au Congrès,
01:41:46 dont beaucoup disent qu'il faut le reporter,
01:41:48 on en saura peut-être un peu plus en début de soirée,
01:41:50 Pierre-Henri Bovis, il y a une réunion
01:41:52 au Conseil de défense, on leur dira un mot,
01:41:54 est-ce qu'il faut reporter ? Je sais que dans
01:41:56 votre famille politique, on n'est pas
01:41:58 forcément d'accord avec
01:42:00 cette notion, mais est-ce que vous pensez
01:42:02 maintenant dans le risque que
01:42:04 le vote ne passe pas aussi, il faut tenir
01:42:06 compte de cette donne, que dans ces conditions
01:42:08 il vaut mieux ne pas se précipiter ?
01:42:10 Bon, à ce jour je n'ai pas vraiment de famille
01:42:12 politique, si je puis dire.
01:42:14 Non mais bon, vous avez appartenu
01:42:16 au LR on va dire.
01:42:18 Non, il y a quelque temps...
01:42:20 Je ne sais pas si vous êtes en phase sur tous les sujets, d'ailleurs peut-être pas.
01:42:22 Non, pas du tout, mais en tout cas sur ce sujet
01:42:24 ce qui est certain c'est que
01:42:26 des gendarmes sont morts.
01:42:28 Et Gérard Delmanin tout à l'heure
01:42:30 sur un autre sujet a
01:42:32 utilisé une notion qui m'a paru très
01:42:34 importante de rappeler, si les gendarmes
01:42:36 exercent, si les gendarmes
01:42:38 partent en mission et lorsque certains gendarmes
01:42:40 décèdent, c'est pour garantir des libertés
01:42:42 publiques. Et c'est très important de le rappeler,
01:42:44 ce n'est pas garantir l'ordre pour garantir l'ordre,
01:42:46 c'est surtout pour garantir des libertés publiques.
01:42:48 Et je pense que dans ce dossier de
01:42:50 Nouvelle-Calédonie, on a l'impression que Nouvelle-Calédonie
01:42:52 c'est loin, c'est à l'autre bout du monde et ça ne
01:42:54 nous concerne pas, mais en réalité c'est le cœur de la République.
01:42:56 Et ce qui se passe là est un sujet
01:42:58 éminemment important qui oppose
01:43:00 en réalité différents droits, le droit du sang, le droit du sol.
01:43:02 Est-ce que certains
01:43:04 Français qui contribuent
01:43:06 chaque jour à la vie en Nouvelle-Calédonie
01:43:08 doivent continuer à être marginalisés ?
01:43:10 Et est-ce que les accords de Nouméa, et j'ai relu d'ailleurs
01:43:12 ce texte, c'est un texte qui est
01:43:14 magnifique. Parce que c'est un texte magnifique
01:43:16 parce que la France, la République
01:43:18 reconnaît la colonisation
01:43:20 mais tout en reconnaissant
01:43:22 la colonisation, il indique qu'il y a
01:43:24 aussi une partie de la lumière
01:43:26 de ce fait de la colonisation
01:43:28 et qu'il y a
01:43:30 nécessairement un destin commun
01:43:32 qu'il faut préserver sur les deux peuples.
01:43:34 Et c'est cette notion-là, je pense, qu'il faut
01:43:36 continuer à garantir et c'est la raison pour laquelle l'État
01:43:38 ne doit pas reculer sur ce dossier.
01:43:40 Bon, néanmoins, il pourrait le faire parce que
01:43:42 en plus, le dialogue
01:43:44 entre formations politiques sur
01:43:46 le caillou, sur le territoire, comme disent les
01:43:48 Calédoniens, est compliqué, voire même
01:43:50 rompu, puisqu'ils ont carrément décliné
01:43:52 l'invitation à faire une visioconférence il y a quelques jours.
01:43:54 Vous avez le dialogue qui est rompu entre l'État
01:43:56 et une partie des représentants
01:43:58 locaux et vous avez des partis politiques
01:44:00 qui ont aussi changé de position, c'est-à-dire
01:44:02 que le Rassemblement National, par exemple, qui a voté
01:44:04 en faveur de ce dégel
01:44:06 du corps électoral, est aujourd'hui dans
01:44:08 une position différente. On l'a entendu par la voix
01:44:10 de votre intervenant tout à l'heure, on l'a
01:44:12 entendu dans la voix de Marine Le Pen aussi.
01:44:14 Il y a trois raisons qui poussent
01:44:16 le Rassemblement National à modifier
01:44:18 ce positionnement. D'une part, c'est pour montrer
01:44:20 qu'il peut aussi être un parti du compromis,
01:44:22 pour montrer qu'il peut avoir aussi une position
01:44:24 plus modérée, finalement, que celle
01:44:26 du gouvernement, et aussi parce que,
01:44:28 on ne le dit pas assez souvent, mais le Rassemblement National
01:44:30 soigne avec vraiment
01:44:32 beaucoup d'attention les Français établis en Outre-mer.
01:44:34 Ça fait depuis quelques années maintenant que
01:44:36 Marine Le Pen, particulièrement,
01:44:38 passe du temps à se rendre sur place
01:44:40 et à parler des préoccupations des Français
01:44:42 établis en Outre-mer, et c'est pour toutes ces raisons
01:44:44 qu'ils ont un peu changé leur braquet.
01:44:46 Ce qui arrive à la conclusion
01:44:48 suivante, il n'est pas acquis aujourd'hui
01:44:50 que le gouvernement puisse recueillir les 3/5
01:44:52 du Congrès du Parlement, réuni en
01:44:54 Congrès à Versailles, pour réviser
01:44:56 cette constitution. Donc à un moment donné,
01:44:58 force est de constater qu'il va peut-être
01:45:00 falloir changer son fusil d'épaule,
01:45:02 repousser peut-être dans un premier temps,
01:45:04 revenir à la table des discussions,
01:45:06 et voir d'ici quelque temps. - Jean-Claude Lassier,
01:45:08 sur cette modération,
01:45:10 c'est vrai, cette pondération,
01:45:12 cette recherche de compromis, semble-t-il, du côté du
01:45:14 RN, est-ce que Marine Le Pen
01:45:16 s'allait déjà prépare 2027,
01:45:18 dans le cas où ce dossier
01:45:20 aurait à lui échouer à ce moment-là ?
01:45:22 - Si elle peut apparaître, en effet, plus pragmatique
01:45:24 et plus modérée, elle ne va pas cracher,
01:45:26 si j'ose dire, sur le dossier.
01:45:28 Bon, repousser le problème
01:45:30 à 40 ans, pourquoi pas, ça ne me
01:45:32 paraît pas tout à fait correspondre
01:45:34 à la contrainte que nous vivons actuellement.
01:45:36 Que je résume, moi, d'une manière...
01:45:38 Je sais que la Nouvelle-Calédonie, c'est très
01:45:40 compliqué, et qu'il faut être donc extrêmement
01:45:42 prudent. Moi, je ne connais pas le territoire,
01:45:44 je ne connais pas les populations, donc je suis modeste.
01:45:46 Néanmoins, à l'évidence,
01:45:48 moi j'ai vécu la négociation
01:45:50 Rocard, et les années qui ont suivi,
01:45:52 on a reculé
01:45:54 complètement sur cette
01:45:56 posture politique qui fait
01:45:58 qu'avec
01:46:00 30 ou 35 ans de retard,
01:46:02 on est dans une situation d'échec.
01:46:04 On ne va pas maintenir, comme le disait
01:46:06 votre interlocuteur du Rassemblement National,
01:46:08 15 ou 20 000 soldats
01:46:10 en permanence sur le caillou,
01:46:12 ce n'est pas possible. Donc,
01:46:14 ça veut dire que, je vous fiche le...
01:46:16 - Le billet.
01:46:18 - Le billet que le président
01:46:20 de la République va repousser
01:46:22 le Congrès,
01:46:24 et on va... Il n'a pas
01:46:26 réussi à rassembler un certain nombre de
01:46:28 responsables. Il faut, un, évidemment,
01:46:30 ramener le calme. Ça va demander peut-être
01:46:32 des semaines. C'est très difficile
01:46:34 parce que manifestement, vous avez 40
01:46:36 ou 45% de canaques
01:46:38 qui sont tous, tous
01:46:40 contre l'indépendance,
01:46:42 qui veulent l'indépendance,
01:46:44 et qui veulent impérativement,
01:46:46 et qui veulent impérativement, arriver au pouvoir.
01:46:48 Donc, vous avez une
01:46:50 situation qui est globalement très compliquée.
01:46:52 Le président de la République a peut-être commis
01:46:54 une ou deux erreurs de calendrier.
01:46:56 Néanmoins, la situation,
01:46:58 elle est aujourd'hui complètement...
01:47:00 C'est un échec total.
01:47:02 Il va falloir, avant les Jeux Olympiques,
01:47:04 ramener le calme sur le caillou,
01:47:06 c'est une évidence, et puis ensuite,
01:47:08 essayer de s'atteler à retrouver
01:47:10 une nouvelle situation
01:47:12 politique. Laquelle ?
01:47:14 Est-ce que c'est... L'indépendance, ça paraît compliqué.
01:47:16 L'autonomie, la non-indépendance,
01:47:18 ça va être compliqué. - On en dira un mot, aussi,
01:47:20 sur la manière dont les uns et les autres comprennent
01:47:22 le terme même d'indépendance.
01:47:24 - Eh oui. - Si tant est que l'indépendance
01:47:26 advienne hors de la République,
01:47:28 pour quelle indépendance, et vers
01:47:30 quelle voie au juste ?
01:47:32 Je vous propose d'écouter Sonia Baques,
01:47:34 pour la Province Sud.
01:47:36 - On a quand même des bons
01:47:38 réseaux qui nous informent,
01:47:40 mais en fait, effectivement, 70 barrages,
01:47:42 c'est juste sur la voie principale qui permet
01:47:44 l'accès à l'hôpital, qui est à nouveau
01:47:46 rebarré, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne peut pas accéder
01:47:48 à l'hôpital sans passer par
01:47:50 des barrages, donc
01:47:52 il n'y a pas de solution, aujourd'hui.
01:47:54 Et on a, encore une fois,
01:47:56 des quartiers qui ont brûlé, qui sont
01:47:58 pillés, enfin, la situation,
01:48:00 elle est cataclysmique,
01:48:02 et on n'a pas, aujourd'hui, repris...
01:48:04 Il y a des quartiers qui commencent à être repris
01:48:06 petit à petit, mais qui ne sont pas
01:48:08 stabilisés. - Situation
01:48:10 cataclysmique. Franchement, vu
01:48:12 de Nouméa, pour ceux qui vivent ça
01:48:14 au quotidien, c'est compliqué, là, d'entendre
01:48:16 les gens, y compris à Paris, moi, je reçois
01:48:18 des messages dans cette...
01:48:20 Comment dire ? De cet ordre-là.
01:48:22 C'est compliqué de vous entendre parler
01:48:24 de politique, alors que
01:48:26 nous, on n'était pas loin de crever la faim
01:48:28 il y a encore quelques heures. Ça commence petit
01:48:30 à petit à revenir, mais enfin, bon,
01:48:32 on mange des pâtes et du riz, et
01:48:34 on ne va pas être à ce régime-là trop longtemps non plus.
01:48:36 Raphaël Hamselheim, il faut peut-être aussi,
01:48:38 pour le médical, remettre tout
01:48:40 en ordre, et après,
01:48:42 peut-être s'asseoir à la table, mais on est
01:48:44 sur du temps long en Océanie.
01:48:46 On le rappelle encore. - Je le crains. - On est obligés
01:48:48 d'aborder les deux problèmes, et le
01:48:50 problème sécuritaire, et le problème qui est
01:48:52 fondamentalement politique.
01:48:54 Lorsqu'au référendum de 2021, vous avez
01:48:56 90% des canaques qui n'ont pas
01:48:58 voté, vous avez certes
01:49:00 obtenu un résultat juridique,
01:49:02 vous n'avez pas obtenu de résultat politique.
01:49:04 Donc, la réponse sécuritaire,
01:49:06 elle est nécessaire, l'état d'urgence,
01:49:08 je ne reviens pas dessus, mon voisin a très bien souligné
01:49:10 qu'en l'occurrence, l'ordre
01:49:12 public ici, ce n'est pas l'ordre
01:49:14 pour l'ordre, c'est pour rétablir un espace de
01:49:16 liberté. Néanmoins, il va bien
01:49:18 falloir penser la question politique,
01:49:20 qu'il y a deux légitimités
01:49:22 fondamentales, qu'il n'y en a pas
01:49:24 une qui prime sur l'autre, parce que vous avez
01:49:26 un peuple qui a été colonisé, mais vous avez aussi
01:49:28 des Français qui vivent dans un territoire
01:49:30 français, et les deux sont légitimes, c'est dans ce
01:49:32 sens-là qu'on a eu toute la dynamique
01:49:34 des accords de Nouéméa, entre autres. Mais le
01:49:36 problème, c'est que depuis 2019, on a l'impression
01:49:38 qu'il y a une dynamique dans laquelle
01:49:40 le pouvoir prend des décisions
01:49:42 assez unilatérales. Par exemple,
01:49:44 le comité de signature, qui était
01:49:46 cet organisme qui rassemblait un peu
01:49:48 toutes les parties prônantes. Depuis 2019,
01:49:50 il n'a pas été réuni. En
01:49:52 2021, lorsqu'il y a eu le référendum
01:49:54 qui a été décidé par le gouvernement,
01:49:56 Édouard Philippe, lorsqu'il était Premier
01:49:58 ministre, avait annoncé sa volonté
01:50:00 que ce référendum ne soit pas
01:50:02 lié à des contingences électorales
01:50:04 nationales. Le gouvernement a décidé après
01:50:06 le contraire. Contre la population
01:50:08 locale, en tout cas les Canacs,
01:50:10 qui ont dit que, eu égard le
01:50:12 Covid qui avait augmenté à ce moment-là,
01:50:14 ils ne souhaitaient pas avoir de référendum.
01:50:16 Donc, vous avez une succession de décisions.
01:50:18 On a l'impression qu'il y a un parti
01:50:20 pris qui est fait.
01:50:22 Et surtout, l'état d'urgence, il est absolument
01:50:24 nécessaire. Les populations doivent
01:50:26 retrouver leur liberté, l'accès aux hôpitaux,
01:50:28 à la nourriture, etc.
01:50:30 Néanmoins, ça pose une question.
01:50:32 C'est que ça donne l'impression que l'État
01:50:34 se positionne pour les Français
01:50:36 contre les Canacs. Je ne dis pas, attention, que
01:50:38 c'est l'intention. Je dis que c'est l'image que ça
01:50:40 peut renvoyer. En ce sens-là,
01:50:42 si on veut retrouver une dynamique
01:50:44 de dialogue et de compromis, parce
01:50:46 qu'on n'aura pas le choix, il va falloir
01:50:48 réengager à un moment ou à un autre
01:50:50 une solution politique.
01:50:52 Quelle indépendance
01:50:54 aussi ? Est-ce que ce sera,
01:50:56 comme le souhaitait pendant longtemps
01:50:58 le FLNKS, une indépendance Canac-
01:51:00 socialiste, à l'exclusion
01:51:02 des autres communautés ? Un destin
01:51:04 commun ? Donc une indépendance
01:51:06 multiculturelle qui
01:51:08 retrouve sa souveraineté sans la France
01:51:10 et qui après gère son destin
01:51:12 économique, régalien ?
01:51:14 C'est ça aussi. Parce qu'on a l'impression
01:51:16 aussi que les accords de Nouméa n'ont pas été compris
01:51:18 de la même manière par les deux parties.
01:51:20 C'est peut-être là qu'il y a eu Maldone et c'est peut-être là aussi
01:51:22 que les gouvernements
01:51:24 ont failli
01:51:26 faire mine de comprendre à la fois
01:51:28 l'un et l'autre camp,
01:51:30 voire même à dire à l'un et l'autre
01:51:32 "je vous ai compris". Et l'absence de dialogue
01:51:34 actuellement avec les représentants
01:51:36 indépendantistes ne va pas aider à cette
01:51:38 clarification. Je voulais juste rebondir
01:51:40 aussi sur ce qu'a dit votre intervenant tout à l'heure.
01:51:42 Il a dit que Emmanuel Macron avait
01:51:44 sans doute été mal conseillé par des élus locaux
01:51:46 qui l'ont mal orienté. Et en fait,
01:51:48 je crois qu'au travers de la crise calédonienne
01:51:50 on découvre aussi, on s'aperçoit
01:51:52 à nouveau plutôt, du manque de capteurs
01:51:54 de ce gouvernement
01:51:56 dans la population. Ça a été le cas pour beaucoup de crises
01:51:58 si on regarde ne serait-ce que les manifestations
01:52:00 des agriculteurs, pour monter jusqu'au gilet jaune
01:52:02 là en Nouvelle-Calédonie, ils n'ont pas
01:52:04 forcément les capteurs et les ancrages
01:52:06 locaux nécessaires pour pouvoir appréhender
01:52:08 une situation. Sans doute se disait-il
01:52:10 trois référendums, que le processus avait été
01:52:12 engagé de manière correcte, que
01:52:14 Gérald Darmanin avait le dossier bien en main.
01:52:16 Visiblement, il y a quelque chose qui leur avait
01:52:18 échappé. Pierre-Henri Bovis, sur
01:52:20 la compréhension qu'ont même
01:52:22 les populations de la forme
01:52:24 d'indépendance ou d'autonomie
01:52:26 si ça devait advenir un jour.
01:52:28 Je voulais en dire notamment sur
01:52:30 les propos que mon voisin
01:52:32 a employés, très juste,
01:52:34 sur l'image qu'ils renvoyaient, à savoir l'État français,
01:52:36 les Français contre les Canucks. C'est d'autant
01:52:38 plus vrai avec les influences étrangères
01:52:40 qui se font de plus en plus fortes.
01:52:42 Notamment avec l'Azerbaïdjan, avec la Russie
01:52:44 et avec la Chine.
01:52:46 Même s'il y a peu
01:52:48 d'intérêt géopolitique, on voit que l'Azerbaïdjan est quand même
01:52:50 très présente, notamment sur les réseaux sociaux.
01:52:52 C'est là aussi la raison pour laquelle Gérald Darmanin a interdit
01:52:54 le réseau social TikTok.
01:52:56 Mais on le voit sur Twitter, il y a beaucoup de comptes
01:52:58 d'Azerbaïdjan qui aujourd'hui
01:53:00 militent et qui poussent les Canucks
01:53:02 dans cette volonté indépendantiste.
01:53:04 Et on le voit aussi avec la Chine.
01:53:06 Donc, au-delà même d'un conflit national,
01:53:08 c'est un conflit international aussi
01:53:10 qui se joue avec des enjeux. - Sous fond d'enjeux économiques.
01:53:12 - Sous fond d'enjeux économiques.
01:53:14 Mais c'est
01:53:16 le souci des pays,
01:53:18 c'est l'avantage des pays qui ne sont pas vraiment démocratiques.
01:53:20 La Chine a le temps pour elle. Et il ne faudrait
01:53:22 pas aussi éviter, pour l'État français,
01:53:24 que la Nouvelle-Calédonie passe sous le pavillon chinois
01:53:26 dans 30 ou 40 ans.
01:53:28 Cela représente aussi un enjeu international.
01:53:30 - Ce sera le problème des Calédoniens s'ils sont indépendants ?
01:53:32 - Ce sera le problème des Calédoniens.
01:53:34 - Je rejoins absolument ce qui a été dit juste avant.
01:53:36 Il y a vraiment cette impression d'un gouvernement
01:53:38 qui a toujours une gestion manageriale
01:53:40 des événements qui s'offrent devant lui.
01:53:42 Et la différence de traitement
01:53:44 qu'il y a à l'égard d'Emmanuel Macron
01:53:46 par rapport à la gestion du dossier
01:53:48 par Édouard Philippe, montre qu'il y a
01:53:50 clairement une vision très différente.
01:53:52 Emmanuel Macron a voulu
01:53:54 en gros dire, avant la fin de mon
01:53:56 mandat, le dossier sera réglé,
01:53:58 j'aurai une sorte de médaillon
01:54:00 pour avoir enfin réussi
01:54:02 à clore le dossier. Alors que,
01:54:04 vraiment, Édouard Philippe avait beaucoup insisté
01:54:06 sur la nécessité
01:54:08 de ne pas presser le calendrier,
01:54:10 de ne pas l'adjoindre
01:54:12 aux élections nationales.
01:54:14 Il montre bien qu'il y a une vision
01:54:16 de temps long qui était celle d'Édouard Philippe,
01:54:18 une vision manageriale, on va arranger
01:54:20 les choses à notre manière.
01:54:22 - Et puis, Édouard Philippe, puisque vous en parlez,
01:54:24 beaucoup disent, pourquoi pas lui comme
01:54:26 médiateur ? Pourquoi pas d'autres
01:54:28 anciens premiers ministres ? Pourquoi pas une forme de
01:54:30 collégialité, quelque chose de...
01:54:32 une sorte de triomphe vira,
01:54:34 de tripartite, quoi ?
01:54:36 Je ne vous sens pas très
01:54:38 convaincus à l'idée de la médiation.
01:54:40 Il y a eu des médiateurs par le passé qui ont été très décriés.
01:54:42 - Nous verrons. - Beaucoup de Calédoniens n'ont pas gardé
01:54:44 un super souvenir d'Edgar Pizani, par exemple.
01:54:46 - Voilà. Nous verrons si Édouard Philippe
01:54:48 décide de saisir du dossier,
01:54:50 qui, encore une fois, sera extrêmement compliqué.
01:54:52 Nous verrons si le président de la République
01:54:54 décide de, a priori,
01:54:56 donner ce coup de main à
01:54:58 son ancien premier ministre.
01:55:00 Vous savez, quand le président de la République,
01:55:02 je crois que c'était pendant sa première campagne présidentielle,
01:55:04 a dit "le colonialisme, c'est un crime
01:55:06 contre l'humanité".
01:55:08 Qu'est-ce que vous... pour faire plaisir aux Algériens,
01:55:10 vous imaginez ce que ça a
01:55:12 donné dans un territoire comme
01:55:14 la Nouvelle-Calédonie ? Bien évidemment,
01:55:16 les loyalistes, qu'on appelait à l'époque
01:55:18 les loyalistes, se sont profondément
01:55:20 inquiétés, et les canaques se sont
01:55:22 sentis sous le...
01:55:24 - Ils se sont dit "c'est notre moment".
01:55:26 - Ils se sont dit "voilà, on va enfin peser
01:55:28 comme on le doit et comme on le mérite".
01:55:30 Donc la situation est politiquement
01:55:32 extraordinairement compliquée.
01:55:34 Trouver un nouvel accord qui garantisse
01:55:36 à la fois les caldoches, les canaques,
01:55:38 et ceux qui sont
01:55:40 arrivés depuis 10 ou 15 ans
01:55:42 sur le territoire et qui travaillent...
01:55:44 - Faites pas fi de ceux qui sont arrivés
01:55:46 dans les années 60, des gens à l'entour aussi.
01:55:48 - Il faut faire fi de personne, vous avez un groupe
01:55:50 d'individus, il faut faire travailler
01:55:52 ensemble, et c'est actuellement en plus très compliqué
01:55:54 avec la crise du Michel et l'effondrement
01:55:56 du pouvoir d'achat. Donc, qu'Edouard Philippe
01:55:58 accepte ce
01:56:00 dossier, pourquoi pas ?
01:56:02 - Mais quand même, Edouard Philippe,
01:56:04 s'il venait à remporter
01:56:06 une forme de médiation, ou à sortir
01:56:08 comment dire... non pas vainqueur,
01:56:10 j'aime pas ce terme là, parce que c'est pas
01:56:12 pour lui, ça le dépasse,
01:56:14 c'est surtout dans l'intérêt de l'archipel,
01:56:16 mais à sortir par le haut,
01:56:18 ou faire sortir tout le monde par le haut de cette crise,
01:56:20 ça pourrait être
01:56:22 un candidat sérieux pour 2027
01:56:24 et ça pourrait contrecarrer certains objectifs
01:56:26 à l'Élysée.
01:56:28 - Je pense qu'il y a trop d'ambition personnelle de part et d'autre
01:56:30 pour qu'on arrive à cette finalité.
01:56:32 - Ce sera pas lui, ça passera pas par lui alors.
01:56:34 - Et en plus, je ne suis pas un spécialiste
01:56:36 de la question, mais je ne crois pas que nommer
01:56:38 lui Edouard Philippe en charge de ce dossier
01:56:40 pourrait apaiser la situation.
01:56:42 Ça serait peut-être un interlocuteur
01:56:44 de choix, certes, mais lui seul,
01:56:46 il ne peut pas régler la situation.
01:56:48 - Merci beaucoup, on s'interrompt quelques instants,
01:56:50 on revient avec Vincent, et puis on a d'autres sujets
01:56:52 à vous soumettre, notamment
01:56:54 ces propos de Salman Rushdie sur l'avenir
01:56:56 de la Palestine libre, dans le magazine
01:56:58 Bild, et qui font
01:57:00 froid dans le dos, on verra pourquoi
01:57:02 il a dit ça tout à l'heure.
01:57:04 [Musique]
01:57:06 - Le journal
01:57:08 Vincent Farandez, je vous l'ai appris
01:57:10 en fin de matinée, la mort de Jean-Claude Godin.
01:57:12 - L'ancien maire de Marseille, avec 84 ans,
01:57:14 c'est Emmanuel Macron
01:57:16 qui l'a annoncé sur X.
01:57:18 Retour sur la carrière de Jean-Claude Godin,
01:57:20 ancien sénateur, député et ministre,
01:57:22 entre autres avec Guyvien Hervier.
01:57:24 - Ce 27 janvier 2020,
01:57:26 debout pour une standing ovation,
01:57:28 même les adversaires de Jean-Claude Godin
01:57:30 l'applaudissent. Ils saluent
01:57:32 le vieux lion, celui qui a passé
01:57:34 25 ans à la tête de Marseille,
01:57:36 préside son dernier conseil municipal.
01:57:38 - Nul ne peut arrêter
01:57:40 l'horloge du temps.
01:57:42 Elle sonne aujourd'hui
01:57:44 pour moi l'heure du retrait.
01:57:46 Elle
01:57:48 ne marquera jamais
01:57:50 la fin de cette passion pour laquelle
01:57:52 j'aurai donné le meilleur
01:57:54 de moi-même. - Jean-Claude Godin
01:57:56 est né à Marseille en 1939,
01:57:58 issu d'un milieu modeste,
01:58:00 son père est artisan maçon, sa mère
01:58:02 travaille dans les corderies. Il gardera
01:58:04 toujours l'accent dont il jouera
01:58:06 tout au long de sa carrière. - Nous allons gagner,
01:58:08 mais pour gagner, il faut un peu se lever
01:58:10 la peau. - Après des études d'histoire
01:58:12 et géographie, il entre très vite
01:58:14 en politique. 1965,
01:58:16 il est élu au conseil municipal de Marseille
01:58:18 sur la liste emmenée par le socialiste
01:58:20 Gaston Deferre. Il a tout juste 26 ans.
01:58:22 1973,
01:58:24 changement de cap, il adhère au parti
01:58:26 de Valéry Giscard d'Estaing. C'est sous la
01:58:28 bannière de l'UDF qu'il va être élu député
01:58:30 des Bouches-du-Rhône. Il sera ministre
01:58:32 de l'aménagement du territoire, sénateur
01:58:34 et président du conseil régional
01:58:36 de PACA qu'il dirige avec l'appui du
01:58:38 Front National. Mais Marseille reste
01:58:40 dans sa ligne de mire. Il lui faudra
01:58:42 s'y reprendre à trois fois avant d'emporter la
01:58:44 ville en 1995.
01:58:46 Il ne la lâchera plus. En
01:58:48 2014, il se lance une nouvelle fois
01:58:50 dans la bataille des municipales pour
01:58:52 un quatrième et dernier mandat.
01:58:54 Il a 74 ans. - Bien sûr
01:58:56 que ma ville, ma vie, c'est ma
01:58:58 passion. Je n'ai pas eu d'autres
01:59:00 lobbies qui m'auraient
01:59:02 attiré ailleurs.
01:59:04 Bon, par conséquent, je pense qu'il y a
01:59:06 encore des choses à faire pour cette ville.
01:59:08 Comme je suis quand même en bonne santé,
01:59:10 en pleine forme, je me dis que je peux le faire.
01:59:12 - Son dernier mandat sera terni
01:59:14 en novembre 2018 par la mort
01:59:16 de huit personnes dans l'effondrement de plusieurs
01:59:18 immeubles. De plus, la ville est lourdement
01:59:20 endettée et détient le triste record
01:59:22 des règlements de comptes liés au trafic de
01:59:24 drogue. Un bilan en demi-teinte après
01:59:26 un quart de siècle de règne.
01:59:28 Pourtant, sous l'ère Gaudin, l'image de Marseille
01:59:30 a changé. Télévision, cinéma,
01:59:32 tourisme d'affaires, foot
01:59:34 ont contribué à faire de la cité fosséenne
01:59:36 une ville à la mode. En 2013,
01:59:38 Marseille était devenue capitale
01:59:40 européenne de la culture. Une grande
01:59:42 fierté pour Jean-Claude Gaudin.
01:59:44 Célibataire et sans enfant,
01:59:46 Jean-Claude Gaudin a toujours considéré Marseille
01:59:48 comme sa seule famille.
01:59:50 - L'enquête se poursuit
01:59:52 après l'attaque du fourgon pénitentiaire
01:59:54 à Incarville. - Mohamed Amra
01:59:56 est effectivement toujours en fuite.
01:59:58 Interpol a émis, mercredi dernier,
02:00:00 une notice rouge le concernant.
02:00:02 De nombreuses auditions et perquisitions
02:00:04 ont eu lieu. Les derniers détails avec Sarah Varnier.
02:00:06 - Moins d'une semaine après
02:00:10 l'attaque sanglante du fourgon pénitentiaire,
02:00:12 l'enquête avance pour retrouver
02:00:14 le détenu évadé et ses complices.
02:00:16 350 enquêteurs sont mobilisés.
02:00:18 L'enquête se déroule sur plusieurs
02:00:20 plans. Tout d'abord, les constatations
02:00:22 techniques et balistiques. Les enquêteurs
02:00:24 sont à la recherche du moindre indice.
02:00:26 Les laboratoires de la police, techniques
02:00:28 et scientifiques sont à pied d'oeuvre pour tenter
02:00:30 de retrouver des traces ADN,
02:00:32 notamment dans la 5008 qui a servi
02:00:34 de voiture-baillie. Dans le même temps,
02:00:36 de nombreuses auditions ont déjà
02:00:38 eu lieu. Des victimes, mais également
02:00:40 des témoins de la scène, des proches
02:00:42 et la famille de Mohamed Amra.
02:00:44 Vendredi, une perquisition a eu lieu
02:00:46 dans la prison des Baumettes où il était détenu
02:00:48 avant d'être transféré à Évereux.
02:00:50 Au total, 14 téléphones ont été
02:00:52 retrouvés dans 6 cellules.
02:00:54 Les enquêteurs tentent de savoir s'ils ont pu servir
02:00:56 à préparer l'évasion.
02:00:58 Enfin, la police va éplucher les images
02:01:00 de vidéosurveillance et tenter de repérer
02:01:02 les téléphones et appareils connectés
02:01:04 qui auraient borné aux abords de l'attaque
02:01:06 et qui appartiendraient au commando.
02:01:08 Mercredi, une notice rouge
02:01:10 a été émise par Interpol à la demande
02:01:12 des autorités françaises pour
02:01:14 localiser Mohamed Amra, si ce dernier
02:01:16 était parvenu à quitter le pays
02:01:18 et procéder à son arrestation.
02:01:20 On l'a appris en début d'après-midi,
02:01:22 la Cour pénale internationale émet
02:01:24 un mandat d'arrêt contre Benyamin Netanyahou
02:01:26 et certains dirigeants du Hamas.
02:01:28 Ils sont poursuivis pour crimes de guerre
02:01:30 et crimes contre l'humanité.
02:01:32 Le Premier ministre israélien et son ministre de la Défense
02:01:34 sont notamment accusés d'extermination
02:01:36 et meurtre ainsi que d'avoir délibérément
02:01:38 affamé des civils.
02:01:40 Et puis Julian Assange ne sera pas tout de suite
02:01:42 remis à la justice américaine.
02:01:44 La justice britannique a accordé au fondateur
02:01:46 de Wikileaks un nouvel appel contre son
02:01:48 extradition aux Etats-Unis.
02:01:50 Julian Assange est poursuivi pour avoir
02:01:52 fait fuiter une quantité massive
02:01:54 de documents et d'informations
02:01:56 en 2010. Un mot de l'actualité
02:01:58 sanitaire à présent avec le retour
02:02:00 du moustique-tigre dans l'Hexagone.
02:02:02 Cette année, il est activement présent
02:02:04 sur la quasi-totalité du territoire.
02:02:06 90% des départements sont
02:02:08 en alerte rouge ou écarlate.
02:02:10 Le directeur général de la Santé appelle
02:02:12 à être vigilant et à adopter les bons gestes
02:02:14 pour limiter la prolifération du moustique.
02:02:16 Les détails avec Yael Benhamou.
02:02:18 S'il proliférait dans le sud de la France
02:02:20 il y a quelques années, aujourd'hui,
02:02:22 avec le changement climatique, le moustique-tigre
02:02:24 s'acclimate sur l'ensemble
02:02:26 de l'Hexagone. Reconnaissable
02:02:28 à ses rayures sur les pattes et sa ligne
02:02:30 dorsale blanche, il peut être porteur
02:02:32 de trois virus, la dengue, Zika
02:02:34 et chikungunya.
02:02:36 Les spécialistes ne sont pas alarmistes
02:02:38 mais ils encouragent fortement les femmes enceintes
02:02:40 et les enfants à se protéger.
02:02:42 Chez l'enfant, la dengue peut entraîner
02:02:44 des formes hémorragiques, des fièvres hémorragiques
02:02:46 qui peuvent être effectivement
02:02:48 dangereuses. Et Zika,
02:02:50 si vous voulez le virus Zika, en particulier
02:02:52 chez la femme enceinte, va entraîner des malformations
02:02:54 au niveau du développement du fœtus.
02:02:56 Il n'existe pas toujours de traitement
02:02:58 ni de vaccin spécifique et désormais
02:03:00 des cas de dengue autochtones
02:03:02 ont été recensés.
02:03:04 On avait des cas de dengue de gens qui voyageaient
02:03:06 dans des pays d'endémie,
02:03:08 en Asie, en Amérique du Sud ou aux Antilles
02:03:10 qui revenaient avec des dengues. Aujourd'hui, ce sont des gens
02:03:12 qui n'ont pas bougé du territoire
02:03:14 métropolitain et qui attrapent
02:03:16 cette maladie.
02:03:18 L'infectiologue Robert Sebag s'inquiète
02:03:20 de l'arrivée des Jeux Olympiques.
02:03:22 Il est possible que toutes les populations étrangères
02:03:24 possèdent en leur organisme
02:03:26 certains de ces virus.
02:03:28 Merci beaucoup, cher Vincent.
02:03:30 Toujours avec nos invités
02:03:32 cet après-midi, Raphaël Hamsé, Léa M.Pierre-Henri-Bovis
02:03:34 et Jean-Claude Dacy autour de cette table.
02:03:36 On va parler de
02:03:38 cette interview.
02:03:40 Vous avez peut-être lu ou en tout cas, vous avez peut-être vu
02:03:42 des extraits de ces interviews accordées par Salman Rouhdi
02:03:44 au magazine allemand
02:03:46 Bild, dans lequel
02:03:48 il évoque l'avenir de la
02:03:50 Palestine libre et donc
02:03:52 ces phrases qu'on en a
02:03:54 extrait où il dit qu'il a passé
02:03:56 lui, à titre personnel, la majeure partie de sa vie
02:03:58 à soutenir un État palestinien indépendant, mais
02:04:00 précise-t-il, s'il y avait un État
02:04:02 palestinien maintenant, il serait
02:04:04 estime-t-il, dirigé par le
02:04:06 Hamas et, surtout cette dernière
02:04:08 phrase, nous aurions donc un État
02:04:10 de type taliban.
02:04:12 Alors, on va en parler avec
02:04:14 un invité qui est avec nous
02:04:16 à distance, c'est Hervé Ganade qui est géopolitologue.
02:04:18 Bonjour, merci d'être
02:04:20 avec nous cet après-midi.
02:04:22 Je précise aussi que vous êtes auteur de
02:04:24 ce livre "Comprendre la
02:04:26 géopolitique du Proche-Orient". Donc là,
02:04:28 on est quand même en plein dans le cœur
02:04:30 du sujet. On voit la couverture apparaître à l'écran.
02:04:32 Petite
02:04:34 question, peut-être précisée pour ceux
02:04:36 qui ne sont pas,
02:04:38 qui n'ont pas 30, 40,
02:04:40 50 ans aujourd'hui, qui est
02:04:42 Salman Rushdie. C'est un
02:04:44 nom qui résonne
02:04:46 pour beaucoup d'entre nous, on rappelle les Fatouas,
02:04:48 etc. Mais
02:04:50 comment ça a commencé,
02:04:52 Salman Rushdie et ses Fatouas émises
02:04:54 à son encontre ?
02:04:56 C'est un auteur, bonjour Nelly,
02:04:58 bonjour à vos invités, c'est un auteur
02:05:00 qui a publié en 88 les versets
02:05:02 britanniques, qui est un
02:05:04 roman de 500 pages dans lequel on mélange
02:05:06 à la fois la liberté,
02:05:08 la liberté de conscience, la culpabilisation
02:05:10 et on utilise aussi bien des mots
02:05:12 comme Jésus et Mohamed. Et donc
02:05:14 c'est ce qui n'a pas plu à l'Aïtola Roménique,
02:05:16 il a tout de suite lancé une Fatoua en 89
02:05:18 afin de l'assassiner. Il est banni
02:05:20 du monde musulman radical,
02:05:22 il est banni du monde des frères
02:05:24 musulmans. Et donc c'est quelqu'un qui
02:05:26 fondamentalement connaît bien
02:05:28 et qui a souffert dans sa chair puisqu'il y a eu un attentat,
02:05:30 il a eu une tentative d'attentat pour le tuer en 2022,
02:05:32 il a perdu un oeil. C'est quelqu'un qui connaît
02:05:34 bien, de par
02:05:36 les problèmes qu'il a
02:05:38 avec le monde musulman radical,
02:05:40 il connaît bien en fin de compte tout ce monde qui
02:05:42 essaye d'arriver à la fois
02:05:44 en mer Méditerranée, en Occident et partout
02:05:46 dans le monde. Et donc c'est une façon
02:05:48 pour lui de dénoncer
02:05:50 des choses et des dangers qui peuvent arriver.
02:05:52 Ce sont les enjeux internationaux
02:05:54 du radicalisme. Mais pourquoi cette déclaration
02:05:56 aujourd'hui est
02:05:58 pas une dichotomie ?
02:06:00 Le fait de dire ça peut
02:06:02 paraître contradictoire, j'ai soutenu
02:06:04 le peuple palestinien, mais
02:06:06 aujourd'hui, attention,
02:06:08 on court un grave danger si jamais
02:06:10 il venait à être totalement libre.
02:06:12 J'ai envie de vous dire Nelly qu'il y a
02:06:14 deux choses dans cette déclaration. Il y a la notion
02:06:16 du peuple palestinien, il y a la notion des talibans,
02:06:18 je dirais califat.
02:06:20 Alors si vous voulez qu'on prenne la première partie,
02:06:22 c'est-à-dire pourquoi l'État palestinien,
02:06:24 actuellement il y a beaucoup de pays, dont l'Espagne par exemple,
02:06:26 qui ont décidé de ne pas reconnaître l'État palestinien.
02:06:28 Seulement, reconnaître l'État palestinien,
02:06:30 ça serait donner un avantage
02:06:32 au Hamas, qui
02:06:34 visiblement a la cote
02:06:36 auprès de certains pays, dont l'ONU
02:06:38 et l'UNRWA. Donc ça serait
02:06:40 au fond donner inquiétude
02:06:42 au Hamas,
02:06:44 responsable d'un pogrom du 7 octobre.
02:06:46 Deuxièmement, en fin de compte, ça serait
02:06:48 au fond ne pas donner
02:06:50 la priorité aux otages, donc ça serait ne pas
02:06:52 les reconnaître. Et troisièmement,
02:06:54 en fin de compte, ça serait éviter
02:06:56 faire une pression supplémentaire pour que
02:06:58 le Sahel n'aille pas à rafale complètement
02:07:00 pour liquider le Hamas.
02:07:02 Donc ça c'est la première partie,
02:07:04 et j'ai envie de vous dire qu'on ne crée pas un État
02:07:06 sur du sable et du sang. Du sable,
02:07:08 c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'État.
02:07:10 Il y avait le Hamas qui pouvait éventuellement
02:07:12 représenter l'entité palestinienne
02:07:14 sur une certaine cote,
02:07:16 faire un Singapour, il n'en a rien fait,
02:07:18 il a fait un État terroriste sous-marin.
02:07:20 Et puis il y a l'autre côté,
02:07:22 la Judée Samarie, la Cisjordanie,
02:07:24 qui est un État corrompu
02:07:26 et qui donne des primes aux terroristes
02:07:28 et qui est incapable d'être dans une
02:07:30 dimension égalienne. Donc c'est facile.
02:07:32 Pardon, excusez-moi Nelly, je suis un peu
02:07:34 rapide, je suis un peu lent,
02:07:36 et j'essaie de
02:07:38 préciser, mais faire un État palestinien,
02:07:40 c'est plus de l'ordre
02:07:42 de la symbolique que de l'ordre
02:07:44 de la réalité. Le problème c'est que ça desserre
02:07:46 Israël et toute son action.
02:07:48 Alors d'où vient cette idée du califat ?
02:07:50 Pourquoi il assimile ça
02:07:52 si ça venait à...
02:07:54 si les palestiniens pouvaient présider
02:07:56 à leur destinée librement ?
02:07:58 Pourquoi il assimile ça à un État
02:08:00 taliban potentiellement ?
02:08:02 Alors les talibans au fond, c'est...
02:08:04 De toute façon le Hamas c'est quasiment comme les talibans.
02:08:06 Quand on voit la charte du Hamas
02:08:08 et ce qu'il a fait de la population durant 20 ans,
02:08:10 je ne vois pas de différence entre les talibans...
02:08:12 J'ai été en Afghanistan
02:08:14 en 2012-2013,
02:08:16 après une tentative de libération,
02:08:18 ça a complètement changé.
02:08:20 Je suis allé trois semaines pour donner les cours et je peux vous dire
02:08:22 qu'en fin de compte ils étaient heureux de la non-présence
02:08:24 des talibans. Non, d'où ça vient cette notion
02:08:26 de califat ? C'est que ça vient en fin
02:08:28 de compte du Hamas, dans la charte du Hamas,
02:08:30 en 1988,
02:08:32 vous avez l'article 2 concernant
02:08:34 l'idéologie de la destruction d'Israël
02:08:36 et puis une sorte de international
02:08:38 musulman radical
02:08:40 et cette charte
02:08:42 provient des 50 points d'Albana,
02:08:44 le créateur des frères musulmans,
02:08:46 le point numéro 4 qui dit
02:08:48 qu'il faut instaurer un califat et lui-même
02:08:50 n'est pas l'inventeur des frères musulmans,
02:08:52 contrairement à ce qu'on dit, c'est monsieur Rachida
02:08:54 Rida qui a eu deux
02:08:56 élèves bien
02:08:58 obéissants, c'est-à-dire Albana,
02:09:00 qui en 1928 crée les frères musulmans
02:09:02 et surtout Al Husseini,
02:09:04 c'est-à-dire le mufti de Jérusalem
02:09:06 qui a travaillé avec Hitler
02:09:08 pour lutter contre l'implantation des
02:09:10 juifs en Palestine, ça vient de là en fin de compte
02:09:12 les problématiques de l'implantation
02:09:14 parce que si vous prenez
02:09:16 certains livres comme Nelly Cohen,
02:09:18 il y avait quand même une collaboration
02:09:20 entre les Arabes dans la Palestine
02:09:22 et puis les Juifs qui voulaient s'installer.
02:09:24 Donc ça vient, c'est ancien
02:09:26 et ça vient d'idéologie pour en fin de compte
02:09:28 à la fois détruire Israël
02:09:30 mais c'est qu'une étape, c'est conquérir le monde.
02:09:32 Je vous propose de marquer juste une petite
02:09:34 pause dans ce développement pour inclure
02:09:36 nos autres invités. Globalement, est-ce que vous êtes d'accord
02:09:38 avec ce constat et avec
02:09:40 cette mise en garde sur le futur palestinien
02:09:42 tel que présidé par
02:09:44 les destinés du Hamas ?
02:09:46 Au vu du régime politique en place
02:09:48 à Gaza en Cisjordanie, c'est très
02:09:50 difficile d'avoir une appréciation
02:09:52 de ce que pense la population
02:09:54 et des solutions politiques et du gouvernement
02:09:56 qu'ils envisagent. Néanmoins, il y a
02:09:58 des études qui ont été faites encore récemment
02:10:00 aux alentours du 7 octobre, il y a des études
02:10:02 qui sont sorties. Malheureusement, la
02:10:04 majorité des Palestiniens soutiennent
02:10:06 aujourd'hui le Hamas. Donc,
02:10:08 pour moi, ça n'entêche pas le droit des Palestiniens à avoir
02:10:10 un État. Parce que c'est le droit à l'autodétermination,
02:10:12 il est inconditionnel.
02:10:14 Et de toute façon, on voit bien,
02:10:16 au vu de l'état de la guerre, au vu de l'état
02:10:18 du conflit, qu'il va bien falloir qu'il y ait
02:10:20 une entité qui s'occupe de ces
02:10:22 espaces. Et me semble-t-il qu'au nom du droit
02:10:24 à l'autodétermination, les Palestiniens
02:10:26 ont le droit à un État. Mais néanmoins,
02:10:28 oui, il y a une majorité palestinienne.
02:10:30 Il n'y a personne d'autre aujourd'hui dans la société
02:10:32 civile qui pourrait... Absolument.
02:10:34 De toute façon, les options sont simples. C'est soit
02:10:36 les Palestiniens ont un État, soit c'est un consortium
02:10:38 arabe international qui s'occupe, soit c'est
02:10:40 Israël qui revient en place. Donc bon, au nom du droit
02:10:42 à l'autodétermination, il me semble que c'est logique
02:10:44 que les Palestiniens aient un État.
02:10:46 Il y a un conflit d'origine aussi politique.
02:10:48 Mais oui, la majorité des Palestiniens
02:10:50 soutiennent le Hamas, qui a une
02:10:52 idéologie islamiste, en ce sens-là.
02:10:54 Hervé Ganad, on va faire du deux en un.
02:10:56 S'il vous plaît, ramassez un peu votre propos, puisqu'on a d'autres thèmes aussi
02:10:58 à aborder. Et puis j'aimerais qu'on sonde
02:11:00 nos invités. Pourquoi vous dites "l'État palestinien",
02:11:02 oui, mais avec une impossibilité
02:11:04 régalienne, c'est-à-dire qu'il serait toujours
02:11:06 soumis à d'autres puissances
02:11:08 pour assurer le régalien ?
02:11:10 Alors je vais aller vite.
02:11:12 Le Hamas est soutenu
02:11:14 par l'Iran.
02:11:16 Et c'est, vous voyez, on parle
02:11:18 de la mort du boucher de Téhéran, je dirais la mort
02:11:20 du boucher de Gaza, car c'est lui qui a financé
02:11:22 le Hamas et qui a tout fait
02:11:24 pour qu'en fin de compte, il y ait des actions
02:11:26 violentes envers Israël.
02:11:28 Ça c'est la première chose. Deuxièmement, si vous prenez
02:11:30 le FATA, qui
02:11:32 vient de l'OLP, le FATA est un
02:11:34 organisme complètement corrompu, il n'y a pas eu d'élection
02:11:36 depuis 16 ans, et donc on fait des primes
02:11:38 auprès des terroristes.
02:11:40 Comment voulez-vous faire un État
02:11:42 palestinien avec d'un côté le Hamas
02:11:44 islamique califaïenne,
02:11:46 si je peux me permettre, et puis
02:11:48 le FATA d'origine
02:11:50 de l'OLP, et l'OLP c'était
02:11:52 Arafat, Arafat c'était les frères musulmans. Donc de toute façon,
02:11:54 on revient à la case départ.
02:11:56 Comment voulez-vous faire un État ? Il n'y a pas de puissance
02:11:58 régalienne, la preuve, c'est que
02:12:00 quand vous prenez le PIB de la
02:12:02 Cisjordanie et même de Gaza,
02:12:04 c'est 40% de l'agriculture,
02:12:06 quelques pourcents
02:12:08 pour l'industrie, et le reste ce sont des subventions.
02:12:10 Ce sont donc deux entités
02:12:12 du Moyen-Orient, du tiers-monde.
02:12:14 Merci. Et Pierre-Henri Bovis, réaction ?
02:12:16 Non ?
02:12:18 Réaction, c'est... J'écoute
02:12:20 passionnément votre invité
02:12:22 qui semble évidemment maîtriser le sujet par cœur,
02:12:24 mais ce qui m'inquiète, c'est qu'à travers son discours,
02:12:26 il a une forme de pessimisme
02:12:28 dans cette ambiance. C'est-à-dire qu'effectivement, vous avez le droit
02:12:30 à l'autodétermination des peuples, mais en même temps,
02:12:32 l'autodétermination
02:12:34 se confronte à la réalité du terrain,
02:12:36 qui est que derrière, il n'y aurait pas un État
02:12:38 avec un pouvoir régalien propre à lui,
02:12:40 mais en tout cas sous influence étrangère.
02:12:42 Je tiens à rappeler, et vous l'avez indiqué
02:12:44 dans votre journal télévisé, que la Cour pénale internationale
02:12:46 a envisagé d'émettre des mandats d'arrêt,
02:12:48 en tout cas sur acquisition du procureur de la Cour pénale internationale,
02:12:50 des mandats d'arrêt et contre le Hamas,
02:12:52 et contre trois dirigeants du Hamas,
02:12:54 et contre le Premier ministre
02:12:56 et le ministre des Armées.
02:12:58 Et donc,
02:13:00 ce cycle de violence
02:13:02 va se poursuivre.
02:13:04 En tout cas, c'est ce que je comprends des propos de votre invitée.
02:13:06 D'ailleurs, je voudrais bien votre avis,
02:13:08 mais vraiment en quelques secondes,
02:13:10 sur ce mandat du procureur de la CPI.
02:13:12 Est-ce que ça peut aller à son terme ?
02:13:14 Ou c'est vraiment, aujourd'hui,
02:13:16 de l'ordre du symbolique, parce que ce sera compliqué
02:13:18 d'aller interpeller Benyamin Netanyahou ?
02:13:20 Si on attaque le Premier ministre israélien,
02:13:22 il faudrait faire pareil avec Poutine,
02:13:24 avec les gens du Hamas,
02:13:26 on aurait dû le faire plus longtemps,
02:13:28 puisqu'ils ont fait les otages.
02:13:30 Et troisièmement, il faudrait le faire avec Xi Jinping
02:13:32 et puis les fameux Roménailles en Iran.
02:13:34 Pour revenir aux déclarations de votre invitée,
02:13:36 je voulais dire que non, je ne suis pas pessimiste.
02:13:38 Je pense à la sécurité d'Israël.
02:13:40 Je pense que le peuple palestinien
02:13:42 n'est pas prêt pour l'instant
02:13:44 à être dans une dimension unitaire et galienne
02:13:46 avec les oppositions qu'il y a.
02:13:48 Il y aura un jour un État palestinien,
02:13:50 sans doute,
02:13:52 mais avec un chapeau tâche,
02:13:54 si je peux me permettre,
02:13:56 de l'Arabie saoudite, sans doute,
02:13:58 et des Émirats arabes unis.
02:14:00 Mieux vaut que ce soit eux,
02:14:02 plutôt que ce soit le Qatar et l'Iran,
02:14:04 parce qu'en fin de compte,
02:14:06 ça serait reculer pour mieux sauter
02:14:08 d'ici 20 ans.
02:14:10 Et une toute dernière question,
02:14:12 ça présenterait une notion de gravité
02:14:14 pour l'Europe, par extension ?
02:14:16 Oui, tout à fait, parce que si vous ne faites rien
02:14:18 et si vous ne liquidez pas le Hamas,
02:14:20 qui est un peu la même entité, à travers l'Iran,
02:14:22 les frères musulmans risquent de se sentir forts
02:14:24 et il faut absolument qu'il y ait une défaite
02:14:26 pour qu'on puisse s'occuper en Europe
02:14:28 des frères musulmans,
02:14:30 qui sont d'ailleurs en Occident,
02:14:32 et qui désirent en fin de compte regarder
02:14:34 ce qui se passe dans les campus américains
02:14:36 et à Sciences Po.
02:14:38 Il y a une problématique de l'islam radical en France
02:14:40 qu'il va falloir traiter,
02:14:42 et si le Hamas gagne,
02:14:44 et s'il y a cet État palestinien mythique,
02:14:46 un peu d'image,
02:14:48 il va falloir desservir la cause occidentale
02:14:50 et la cause du monde libre.
02:14:52 Merci beaucoup, je pense que votre explication
02:14:54 est assez claire, en tout cas,
02:14:56 en effet, on sent que vous maîtrisez bien le sujet.
02:14:58 Merci Hervé Gannat d'avoir été des nôtres
02:15:00 sur cet après-midi. Jean-Claude, vous n'avez pas réagi
02:15:02 sur ce dossier, je pense que, voilà,
02:15:04 il y a quelques dangers
02:15:06 de part et d'autre.
02:15:08 Les positions de notre interlocuteur sont très claires.
02:15:10 Je pense que
02:15:12 partir sur ces bases-là,
02:15:14 en effet, il n'y aura pas d'État palestinien,
02:15:16 ça va être de toute façon très compliqué.
02:15:18 Ça ne peut survenir qu'après des années
02:15:20 où les populations
02:15:22 commencent, effectivement, à se
02:15:24 regarder, à se fréquenter,
02:15:26 comme ça a été le cas tout au long de cette histoire
02:15:28 depuis fort longtemps, il va falloir que
02:15:30 le Hamas, en effet, disparaisse de la circulation,
02:15:32 qu'il perde tout poids politique,
02:15:34 ce n'est pas de main la veille,
02:15:36 à l'évidence. Néanmoins,
02:15:38 je pense indispensable,
02:15:40 en prenant toutes les précautions qu'il faudra,
02:15:42 et il faudra des années et des années de négociations,
02:15:44 il va falloir
02:15:46 quand même bâtir une entité administrative,
02:15:48 quelque chose qui un jour,
02:15:50 peut-être, deviendra un État
02:15:52 palestinien, à condition, en effet,
02:15:54 que les Palestiniens mettent aussi de l'ordre
02:15:56 dans leurs affaires, ce qui est
02:15:58 loin d'être le cas aujourd'hui.
02:16:00 Néanmoins, il va falloir que tout ça
02:16:02 soit géré, comment dire,
02:16:04 présidé, organisé
02:16:06 par une organisation
02:16:08 internationale.
02:16:10 Bien sûr qu'on ne va pas laisser,
02:16:12 quant à prédire l'installation
02:16:14 d'un État taliban, ce n'est pas très sérieux.
02:16:16 - Ça fait déjà plus de 70 ans que ça dure.
02:16:18 - Oui, mais comme il y a des réunions.
02:16:20 - Tout ça n'est pas très sérieux de la part de M. Rougy.
02:16:22 - Il faudrait qu'on avance un petit peu, s'il vous plaît.
02:16:24 Je voudrais qu'on parle de ce qui s'est
02:16:26 passé, de cet incident sur
02:16:28 la pelouse,
02:16:30 lors de la rencontre Nantes-AS Monaco.
02:16:32 La ministre des Sports, Amélie Houdéa
02:16:34 Castera, demande des sanctions
02:16:36 les plus fermes contre le joueur de l'AS Monaco,
02:16:38 Mohamed Kamara, ainsi que son club,
02:16:40 d'ailleurs, puisqu'il avait masqué,
02:16:42 vous voyez sur cette image, à titre personnel,
02:16:44 il avait masqué sur son
02:16:46 maillot le logo
02:16:48 contre l'homophobie, avec des straps.
02:16:50 Il était porté ce logo par
02:16:52 tous les joueurs, les entraîneurs et les
02:16:54 arbitres de la rencontre. C'était dans le cadre
02:16:56 d'une campagne de lutte
02:16:58 contre les discriminations, pilotée d'ailleurs par
02:17:00 la Ligue de Football Professionnel.
02:17:02 Ce n'est pas la première fois que ce genre
02:17:04 d'initiative intervient. Écoutez donc les
02:17:06 propos assez fermes d'Amélie Houdéa Castera.
02:17:08 Oui,
02:17:10 absolument. Je trouve que c'est un comportement
02:17:12 inadmissible.
02:17:14 J'ai pu d'ailleurs dire ce que j'en pensais
02:17:16 à la Ligue de Football Professionnel hier soir.
02:17:18 Et j'estime qu'un tel comportement
02:17:20 doit faire l'objet des sanctions les plus
02:17:22 fermes, à la fois
02:17:24 contre le joueur, mais aussi contre le club
02:17:26 qu'il a laissé faire. - Des sanctions aussi
02:17:28 contre le club ? - Bien sûr.
02:17:30 - Bonjour Yoann Le Maire, président de l'association
02:17:32 Foot Ensemble, partenaire de la Ligue
02:17:34 de Football Professionnel sur l'action de la lutte
02:17:36 contre l'homophobie. Il faut sanctionner
02:17:38 clairement et le
02:17:40 joueur et le club pour ce
02:17:42 comportement, quitte à revoir peut-être le score
02:17:44 de la rencontre ? - Bonjour.
02:17:46 Écoutez,
02:17:48 la ministre n'a pas tort. Elle est dans son rôle.
02:17:50 Il faut intervenir, il faut montrer
02:17:52 l'exemple, c'est évident. Alors
02:17:54 quelle que soit la façon
02:17:56 de mettre une sanction, peut-être une sanction aussi
02:17:58 intelligente. Il ne faut pas s'interdire
02:18:00 aussi d'essayer de monter le niveau
02:18:02 et de rencontrer ce joueur.
02:18:04 Camara a lui demandé pourquoi il a eu
02:18:06 cette attitude, avoir une discussion
02:18:08 et puis l'écouter. Ma foi,
02:18:10 s'il affirme un peu qu'il est homophobe, là par
02:18:12 contre il faudra une sanction beaucoup plus forte.
02:18:14 Mais aussi sanctionner le club, oui.
02:18:16 Après, je n'arrive pas à comprendre pourquoi
02:18:18 le club de Monaco a laissé faire.
02:18:20 Ils auraient dû intervenir. Ça fait
02:18:22 des mois qu'on y travaille avec les associations,
02:18:24 avec la LFP et l'UNFP, aller
02:18:26 dans les clubs pour en parler auprès
02:18:28 des joueurs, auprès du staff
02:18:30 pour la nécessité de s'engager contre
02:18:32 l'homophobie et non pas la fameuse
02:18:34 promotion de l'homosexualité qui revenait.
02:18:36 Mais bon, le club a laissé faire
02:18:38 a priori ou alors ils ont été dépassés
02:18:40 par les événements, je ne sais pas.
02:18:42 Mais son comportement...
02:18:44 - Ils auraient dû le mettre sur la feuille de match.
02:18:46 Ou alors peut-être lui, il aurait dû dire "je ne joue pas"
02:18:48 tout simplement, ça aurait été à son honneur.
02:18:50 - Ce n'est pas un honneur d'avoir
02:18:52 un comportement... - Au moins, il n'aurait
02:18:54 pas affiché la couleur, on va dire.
02:18:56 - Oui, en quelque sorte,
02:18:58 le club... C'est lui
02:19:00 qui est puni, il se punit lui-même.
02:19:02 S'il dit "je ne joue pas ce match parce que je ne veux pas lutter
02:19:04 contre l'homophobie", le fait de
02:19:06 ne pas jouer un match de football, il se punit
02:19:08 quelque part. Donc le cinéma qui nous
02:19:10 a fait de ne pas aller sur la photo, mettre du
02:19:12 scotch partout, mettre du noir sur les couleurs LGBT,
02:19:14 c'est honteux, scandaleux.
02:19:16 On s'y attendait
02:19:18 que des joueurs auraient ce comportement-là.
02:19:20 Il n'y en a qu'un, il faut quand même noter que c'est
02:19:22 un seul sur 900 joueurs.
02:19:24 Il faut quand même relativiser la lutte contre l'homophobie.
02:19:26 Seul le foot montre l'exemple,
02:19:28 les autres sports, on ne voit pas des maillots,
02:19:30 des campagnes, des interventions dans les clubs.
02:19:32 Donc il faut aussi reconnaître ça
02:19:34 à la ligue de foot professionnelle.
02:19:36 Maintenant, ce joueur a une attitude
02:19:38 détestable,
02:19:40 mais c'est souvent un problème de religion
02:19:42 et on pourra y revenir.
02:19:44 - Pierre-Henri Bovis, réaction très rapide, s'il vous plaît.
02:19:46 Vous avez 20 secondes chacun. - Très rapide.
02:19:48 Le foot, le football, est un sport populaire.
02:19:50 C'est l'un des sports les plus regardés
02:19:52 et les plus connus. Donc c'est normal que
02:19:54 les joueurs de foot, les sportifs de haut niveau,
02:19:56 soient invités à montrer l'exemple.
02:19:58 C'est le premier point. Le deuxième point, votre invité
02:20:00 dit qu'il y a un problème de religion derrière.
02:20:02 Mais ça ne nous regarde pas.
02:20:04 Ça ne nous regarde pas.
02:20:06 Et le comportement de ce jour est inadmissible.
02:20:08 Mais moi, ce qui m'interpelle,
02:20:10 premièrement, c'est l'attitude
02:20:12 de l'entraîneur, l'attitude du président,
02:20:14 l'attitude de l'arbitre, du délégué de la LFP.
02:20:16 Toutes ces personnes-là ont laissé faire.
02:20:18 Je pense que c'est impossible
02:20:20 qu'il ne l'ait pas vu sur le terrain.
02:20:22 Donc que ce sportif soit autorisé à intervenir
02:20:24 sur le terrain avec ce scotch, c'est inadmissible.
02:20:26 Il doit être sanctionné.
02:20:28 - Vous, président, vous l'auriez dit, envoie...
02:20:30 - Je ne sais pas si je l'aurais vu, mais au moins, on a parlé
02:20:32 de la journée nationale contre l'homophobie
02:20:34 et c'est déjà une bonne chose.
02:20:36 Moi, je serais la ministre, j'irais doucement.
02:20:38 Elle dégaine déjà les sanctions.
02:20:40 On parle d'abord. On parle avec le président du club.
02:20:42 On parle avec le joueur.
02:20:44 On voit quelles sont ses raisons.
02:20:46 - Merci beaucoup. - Il n'y a pas de raison.
02:20:48 - Merci, c'est la Corrélation. Désolé.
02:20:50 - S'il apparaît un pays qui condamne l'homophobie,
02:20:52 c'est compliqué. - Non, il vient d'un pays
02:20:54 qui ne condamne pas l'homophobie.
02:20:56 - Du Mali. - On rentre dans un instant.
02:20:58 Punchline, votre rendez-vous du début de soirée
02:21:00 avec Laurence Ferrari. - Ça ne va pas loin.
02:21:02 - Et je vous dis à demain dès 14h. - Un joueur sur 900.
02:21:04 Ça ne va pas loin. Merci.
02:21:06 ...