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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00À la une, la situation en Nouvelle-Calédonie la nuit dernière a été globalement plus calme que les précédentes.
00:00:06Néanmoins, le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré selon le haut-commissaire de la République.
00:00:10Près d'un millier de policiers et gendarmes sont arrivés en renfort sur place.
00:00:15Les images sont commentées par Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
00:00:19Les violences se poursuivent en Nouvelle-Calédonie.
00:00:22Même si la nuit a été jugée plus calme par les autorités locales,
00:00:25certains quartiers restent néanmoins hors de contrôle.
00:00:28Des renforts vont arriver pour contrôler les zones qui nous ont échappées ces derniers jours,
00:00:33dont le contrôle n'est plus assuré.
00:00:35Face à ces affrontements, durant lesquels 5 personnes sont décédées,
00:00:38d'autres renforts sont attendus.
00:00:40Il y a 250 gendarmes, GIGN, etc., qui sont arrivés hier soir.
00:00:46Il y en a autant qui arrivent ce soir et ça va s'échelonner jusqu'à dimanche.
00:00:51La priorité aujourd'hui, c'est vraiment de faire en sorte de libérer tous les axes d'entrée et de sortie de la ville.
00:00:57Les habitants sont donc obligés de limiter leurs déplacements
00:01:00et de barricader l'entrée des zones résidentielles.
00:01:02Une situation devenue impossible pour cette habitante de Montdor.
00:01:07On a préparé un petit sac avec le passeport, l'ordinateur, etc.,
00:01:12pour si jamais on avait un gros problème et qu'on devait être expiltré.
00:01:15On a fait des comités sur Facebook, on s'est mis entre voisins
00:01:20et ce matin, enfin, on a pu sortir.
00:01:23Pour pallier les pénuries alimentaires et de médicaments,
00:01:26les autorités préparent un pont aérien entre l'Hexagone et son archipel,
00:01:29séparé de plus de 16 000 kilomètres.
00:01:32Pour le moment, l'aéroport de Nouméa reste fermé aux vols commerciaux.
00:01:37Et puis on le rappelle, face à la violence de ces émeutes,
00:01:39les habitants sont donc obligés de se protéger eux-mêmes en ce moment.
00:01:43Des barrages sont notamment mis en place par certains habitants.
00:01:46Ces milices tentent ainsi de protéger leur quartier résidentiel.
00:01:50Mathilde Couvillé-Fleurnoy.
00:01:51Des bidons, des grillages, des palettes et planches de bois.
00:01:55Ces barricades de fortune ont été érigées par des groupes de résidents
00:01:59de quartiers européens qui se présentent comme des voisins vigilants.
00:02:03Nous avons contacté Michel, dont le prénom a été changé.
00:02:06Il souhaite garder son anonymat, car selon lui, tout le monde se connaît sur l'île.
00:02:11Il nous explique le but de ces barrages.
00:02:13On a mis en place des comités de vigilance par quartier.
00:02:17C'est-à-dire que chaque rue a son comité de vigilance.
00:02:20On a deux barrages aux deux extrémités.
00:02:23Deux barrages qu'on a construits de manière quasi infranchissable
00:02:26par rapport à des véhicules béliers pour se prémunir d'intrusion de véhicules,
00:02:31souvent véhicules volés, pour venir dans les quartiers,
00:02:37saccager les quartiers, mettre le feu aux habitations, aux véhicules, etc.
00:02:40Depuis lundi, la police est submergée.
00:02:42Les habitants se sentent délaissés.
00:02:44Alors l'idée des barricades leur est venue.
00:02:47Les policiers ne vont pas à l'encontre de cette initiative, bien au contraire.
00:02:51Les policiers sont de manière tacite, en accord avec notre action,
00:02:56dans la mesure où ça les aide à maintenir un quadrillage de quartiers bouclés
00:03:01et qu'ils peuvent potentiellement rester un peu plus au calme,
00:03:04le temps qu'ils sont, eux, affairés sur des points très très chauds.
00:03:08Ces voisins vigilants collaborent donc avec certains policiers
00:03:11qui leur ont donné des instructions à suivre
00:03:13dans le cas où il y aurait une intrusion dans leur quartier.
00:03:17Et puis cette question, la Nouvelle-Calédonie pourrait-elle être amenée
00:03:19à organiser un quatrième référendum sur l'indépendance ?
00:03:22Marine Le Pen y est notamment favorable.
00:03:24Elle suggère effectivement un référendum dans 40 ans
00:03:27pour donner une perspective aux indépendantistes.
00:03:30Alors est-ce la solution pour revenir au calme ?
00:03:33Élément de réponse.
00:03:34Un quatrième référendum pour un retour au calme,
00:03:37c'est ce qu'a proposé Marine Le Pen dans les colonnes du Monde.
00:03:40Pourtant, historiquement, le parti de son père, le Front National,
00:03:44a toujours été hostile à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
00:03:47À présent, la cheffe du groupe du Rassemblement National à l'Assemblée
00:03:51revient sur ses positions.
00:03:52Le Front National était beaucoup plus raide,
00:03:54le parti défendant une vision radicale.
00:03:57Je suis plus respectueuse, moins dogmatique,
00:03:59avec le souci de ne blesser personne.
00:04:02Cette proposition a été appuyée par ce député renaissance
00:04:05qui déplore le manque de dialogue avec les indépendantistes.
00:04:09On nous a demandé pourquoi vous avez fait ce dégel du corps électoral,
00:04:12sans dialoguer.
00:04:13J'ai dit mais ça fait trois ans que nous, les non-indépendantistes, on tend la main.
00:04:16J'ai dit il faut parler, il faut dialoguer, on est là, on tend la main.
00:04:19On est même, nous, prêts à accepter un nouveau droit à l'autodétermination.
00:04:22Vous vous rendez compte ?
00:04:23Cependant, un quatrième référendum serait inconstitutionnel
00:04:26selon les accords de Nouméa.
00:04:28Cet accord prévoit trois référendums sur le choix de l'indépendance,
00:04:32où les Calédoniens ont déjà eu l'occasion de dire non
00:04:37à l'indépendance de l'archipel.
00:04:40En conséquence, un quatrième référendum nécessiterait
00:04:45une révision de la Constitution.
00:04:48Ce qui n'est pas prévu aujourd'hui, ce qui n'est pas faisable.
00:04:51Selon ce même spécialiste, le seul retour au calme possible
00:04:55résiderait dans la médiation et la discussion.
00:04:58Et puis c'est l'autre actualité de cet après-midi.
00:05:00Gérald Darmanin, que vous allez peut-être apercevoir dans un instant,
00:05:03saluant les hommes engagés à Rouen,
00:05:06et qui est venu s'enquêter lui-même de cette attaque antisémite
00:05:09qui a visé une synagogue de Rouen.
00:05:12Les policiers qui ont abattu un homme armé d'un couteau.
00:05:17Il tentait d'incendier cette synagogue de Rouen.
00:05:19Il les menaçait.
00:05:21C'est un acte qui a causé d'ailleurs énormément de dégâts dans ce lieu de culte.
00:05:24C'est pour ça aussi que Gérald Darmanin a tenu à entrer dans la synagogue
00:05:27pour vérifier lui-même l'étendue des dégâts
00:05:30et venir ici rendre hommage à ceux qui ont été en intervention ce matin.
00:05:36On va en parler avec vous.
00:05:39Célia Barotte, on en connaît un petit peu plus sur le profil de cet individu.
00:05:44Très vite, nous sont remontés son pédigré et son statut dans notre pays également.
00:05:51Selon les premières remontées d'informations, selon une source proche du dossier,
00:05:55il s'appelle Youssef C.
00:05:57Il est âgé de 29 ans, il est algérien, donc né en 1995.
00:06:01Selon une source proche du dossier, il était sous OQTF depuis moins d'un an,
00:06:05mais celle-ci était non exécutable car il avait engagé un recours devant les juridictions administratives.
00:06:11Il avait fait appel à un événement qui s'est déroulé très tôt ce matin.
00:06:15Les pompiers et les policiers nationaux sont intervenus suite à un appel pour un feu provenant de la synagogue.
00:06:24Vous voyez Gérald Darmanin qui salue les pompiers qui sont intervenus ce matin à Rouen.
00:06:29Le maire de Rouen avait précisé aussi ce matin que grâce à la vidéosurveillance installée dans la ville,
00:06:37c'est grâce à ce système que les policiers ont pu intervenir très rapidement.
00:06:41Vincent Roy et Christian Poteau sont avec moi pour commenter ces images.
00:06:47Cet homme est sous le coup de cette mesure depuis moins d'un an.
00:06:50Cela n'avait pas pu être exécuté parce qu'il avait engagé un recours devant les juridictions administratives.
00:06:54Il y a beaucoup de scénarios qui se répètent sur les manquements...
00:06:57Non mais sur les mêmes scénarios, il n'y a finalement qu'un scénario qui se répète.
00:07:01Mais ça sert à quoi exactement de placer des individus sous au QTF si ils ne sont pas à la fois exécutoirs et exécutés ?
00:07:12Alors on sait qu'avec le dernier texte proposé, on a limité le nombre des recours.
00:07:18Mais il en reste quand même.
00:07:19On voit que ce n'est pas suffisant.
00:07:21Visiblement, cet individu était dangereux.
00:07:24Enfin là, maintenant, on en a la preuve.
00:07:27Visiblement, il voulait brûler des juifs dans une synagogue.
00:07:31Deuxième fait, ce n'est quand même pas tout à fait rien.
00:07:34Et nous avons sur notre territoire, parce que là, c'est Youssef C. algérien, 29 ans, je parle sous votre contrôle.
00:07:41Mais nous avons sur notre territoire beaucoup de gens sous au QTF susceptibles de passer à l'acte.
00:07:47Alors pour cet acte-là ou d'autres actes, de commettre d'autres exactions, c'est la raison pour laquelle je pose la question de savoir à quoi ça sert de placer des gens sous au QTF
00:08:00si ces obligations de quitter le territoire ne deviennent pas très rapidement exécutoires.
00:08:05J'imagine, enfin j'ose imaginer qu'on ne place pas des gens sous au QTF comme ça à l'aveuglette.
00:08:10C'est par conséquent que pour une part d'entre eux, une part importante d'entre eux, ils sont dangereux.
00:08:15Et que par conséquent, ils n'ont strictement rien à faire sur le territoire.
00:08:19Et c'est moins de 10% d'exécution des au QTF.
00:08:21Oui, on est à 7 ou 8% d'exécution des au QTF, alors même qu'on nous avait prédit un taux d'augmentation d'exécution des au QTF bien plus important.
00:08:34Encore une fois, là, on voit que l'État n'est pas le maître du jeu.
00:08:39Et qu'encore une fois, l'État ne maîtrise pas la situation, on est obligé de le dire.
00:08:43Et ce n'est pas en multipliant les lois qu'on va maîtriser la situation.
00:08:46Et puis on peut s'interroger aussi parfois sur la concomitance.
00:08:50C'est une question qu'on peut poser, Christian Prouteau.
00:08:53La concomitance entre l'émission, effectivement, d'une obligation de quitter le territoire
00:08:57et l'envie, peut-être, de passer à l'acte pour ces hommes qui se savent, d'une certaine manière, en sursis.
00:09:05Ça doit aussi nous interpeller sur la nécessité d'intervenir encore plus rapidement dès lors que l'au QTF est prononcé.
00:09:11Oui, je suis d'accord, sauf qu'il faut quand même revenir sur la notion d'au QTF.
00:09:15Au QTF, ce n'est pas forcément parce que quelqu'un est supposé dangereux.
00:09:18C'est parce qu'il n'a rien à faire ici, c'est tout.
00:09:21Donc, après qu'il y ait un passage à l'acte, effectivement, comme vous le soulignez,
00:09:26du fait que, parce qu'il n'est pas content de la décision qui est prise,
00:09:30qu'en même temps il n'est pas d'accord avec ce qui se passe où vous voulez,
00:09:34ne ciblons pas une région particulière, il passe à l'acte.
00:09:40Oui, mais il y a aussi, à mon avis, également un profil psychiatrique.
00:09:44On va le découvrir tout de suite.
00:09:46Donc, il y a plusieurs raisons qui font que, déjà, on avait un problème pour l'expulser.
00:09:54De plus, il ne faut pas oublier que les au QTF sont soumis à des accords bilatéraux
00:10:00et on sait toute la difficulté qu'il y a avec les pays d'origine,
00:10:04puisqu'en l'occurrence, je ne sais même pas s'il était double national, je ne pense même pas.
00:10:09Pour l'instant, pas de précisions sur sa binationalité, mais ce qui nous remonte, c'est algérien.
00:10:14Absolument. Donc, s'il est algérien, on sait, parce que ça déjà, il faut le savoir,
00:10:19on ne sait pas toujours d'où ils viennent.
00:10:22Là, en l'occurrence, on le savait.
00:10:24Il a une voie de recours, comme on l'a souligné tout à l'heure,
00:10:29ses voies de recours ont été diminuées.
00:10:33Il y a encore l'aspect légal.
00:10:35Alors, le problème, c'est qu'on est en pays de droit.
00:10:37Soit on considère qu'il y a des exceptions, en particulier au niveau des au QTF,
00:10:42et à ce moment-là, par rapport aux chartes que la France a déjà signées,
00:10:47on va avoir des soucis, parce qu'on est obligé de respecter les chartes que l'on a signées.
00:10:51Et même si le chiffre que vous citiez tout à l'heure peut paraître pas important,
00:10:57par rapport à d'autres chiffres où elle ne s'était pas exécutée du tout,
00:11:01il y a un petit mieux.
00:11:03Ça ne me rassure pas, mais il y a un petit mieux.
00:11:05Simplement, je voudrais revenir sur quelque chose qui peut paraître technique,
00:11:10mais qui ne l'est pas.
00:11:11On nous parle des caméras de surveillance.
00:11:13En fait, les caméras de surveillance vont permettre, a posteriori, de faire quelque chose.
00:11:17Je voudrais rappeler qu'il y a des possibilités de logiciel
00:11:21pour définir qu'une image n'est pas normale.
00:11:23Parce que les caméras de surveillance, s'il n'y a personne derrière, ça ne sert pas à grand-chose.
00:11:27Et si c'est juste pour... Parce qu'il était 6h50, je crois.
00:11:31Voilà, 6h30. Si c'est juste pour faire de l'exploitation a posteriori...
00:11:35A posteriori. Or, les caméras de surveillance,
00:11:38il existe des logiciels qui correspondent à une image anormale.
00:11:42On surveille un bâtiment dont on sait qu'un type qui monte sur une poubelle
00:11:46pour aller ficher le feu, c'est anormal.
00:11:48Ça peut déclencher une alerte qui fait qu'on va surveiller plus avant.
00:11:51On n'arrête pas de nous saouler avec l'intelligence artificielle.
00:11:57Il y a des logiciels qui existent. Pourquoi on ne les met même pas en place ?
00:12:00Je vous propose, peut-être... Je ne sais pas s'il est en train de saluer
00:12:04tous les hommes et femmes engagés sur cette intervention.
00:12:07Évidemment, les pompiers, c'est important de le rappeler.
00:12:09Les policiers également, parce que ce sont eux qui ont neutralisé cet homme armé.
00:12:12Et donc, dans un instant, Gérald Darmanin va s'exprimer devant les micros.
00:12:16Je vous propose d'écouter le ministre de l'Intérieur.
00:12:22Je suis à Rouen ce matin à la demande du président de la République,
00:12:25d'abord pour adresser mon soutien le plus important à la ville de Rouen,
00:12:31monsieur le maire, pardon, et bien sûr aux Juifs de Rouen
00:12:35et à travers, monsieur le président, à tous les Juifs de France,
00:12:39pour qualifier ce que, politiquement, je me permets de le faire non juridiquement,
00:12:44ce qui est évidemment un acte antisémite qui s'en prend à un lieu sacré pour la République.
00:12:50C'est un lieu de culte, une synagogue.
00:12:52Nous avons à plusieurs reprises eu l'occasion d'alerter,
00:12:55en lien parfait, je crois, avec la communauté,
00:12:57des violences nombreuses que connaissaient nos compatriotes juifs,
00:13:01inacceptables, ignobles, pour lesquelles la République met des moyens considérables,
00:13:05mais justes, pour protéger les femmes et les hommes,
00:13:08et bien évidemment les bâtiments, qu'il s'agisse des lieux de culte,
00:13:11qu'il s'agisse des écoles ou des commerces communautaires.
00:13:14Ici, cet acte antisémite à Rouen nous touche tous.
00:13:19À Rouen, nous touche tous, profondément.
00:13:21Et je veux redire, en cette veille de Shabbat,
00:13:25que nous sommes, au ministère de l'Intérieur,
00:13:28extrêmement déterminés à continuer à protéger l'intégralité,
00:13:32où qu'ils se trouvent, des Juifs de France
00:13:34qui doivent pratiquer leur religion sans peur, sans crainte,
00:13:37et qui trouveront toujours des policiers, des gendarmes,
00:13:40des policiers municipaux, pour les protéger intégralement,
00:13:44parce qu'il n'y aura pas plus heureux qu'un croyant en France
00:13:47et pas plus heureux qu'un Juif en France, M. le Président.
00:13:50Ce matin très tôt, donc, je suis très fier d'être ministre de l'Intérieur,
00:13:55puisque, comme j'ai eu l'occasion de le dire à M. le Maire,
00:13:58que je remercie pour son soutien
00:14:00et grâce aux moyens de vidéoprotection de la ville également.
00:14:03J'ai remercié également le président du Conseil départemental
00:14:06pour l'action des sapeurs-pompiers.
00:14:08Ce matin très tôt, des policiers très courageux
00:14:10sont intervenus pour aider les sapeurs-pompiers
00:14:13qui, quelques secondes après le début de l'incendie,
00:14:17sont intervenus pour éteindre le plus possible le feu,
00:14:20sauver ainsi, je crois, l'essentiel, Mme la Présidente,
00:14:23du lieu de culte à Rouen.
00:14:25Des policiers ont sécurisé non seulement l'intervention des pompiers,
00:14:29mais ont fait face à un individu particulièrement dangereux,
00:14:33particulièrement violent, qui procure la réplique
00:14:36et l'occasion de faire un point sur l'enquête,
00:14:38s'en est pris à eux et les menacé physiquement.
00:14:41Et je veux saluer ici d'abord la grande réactivité
00:14:44de la police nationale tôt ce matin.
00:14:46Remercions M. le Préfet et la police nationale
00:14:49d'appliquer les consignes que j'ai données, voilà,
00:14:51plusieurs mois de patrouille à proximité des lieux de culte.
00:14:55Ce lieu de culte n'était pas ouvert,
00:14:57ce qui expliquait pourquoi il n'y avait pas de présence physique.
00:14:59Mais il est évident que même lors des moments
00:15:02où les choses sont enfermées sans personne,
00:15:05les patrouilles doivent rester extrêmement vigilantes,
00:15:07ce qui a été le cas très tôt ce matin ici à Rouen.
00:15:09Et donc j'en félicite tous les représentants de la République
00:15:12d'application de ces instructions strictes.
00:15:14Et en quelques secondes, la police, par deux patrouilles,
00:15:17est arrivée à quadriller le site.
00:15:20Et cet individu, sans doute après avoir mis le feu,
00:15:23l'enquête le dira, a foncé avec un couteau extrêmement important
00:15:28sur un jeune policier adjoint de 25 ans,
00:15:31qui, de ce que j'en sais, et je voudrais le dire en tant que chef,
00:15:35a été extrêmement courageux, extrêmement professionnel.
00:15:40Moi, je voudrais le féliciter ici,
00:15:43et lui dire qu'il sera décoré par la République
00:15:45pour son soutien à la protection des lieux de culte et des personnes.
00:15:49Il a fait usage de son arme administrative,
00:15:51et je veux dire qu'il a eu raison de le faire,
00:15:54parce que lorsque des policiers ou des gendarmes sont menacés de mort
00:15:57par des gens extrêmement dangereux,
00:16:00quand ils menacent la République,
00:16:03quand ils menacent les Juifs de France,
00:16:05quand ils menacent les femmes et les hommes qui habitent en France,
00:16:08les policiers et les gendarmes ont raison, d'après la loi,
00:16:10le code de déontologie de la police nationale,
00:16:12d'utiliser leur arme et de ne pas hésiter à se protéger eux-mêmes
00:16:15et à protéger les autres.
00:16:17Ce que je veux dire, c'est que cette personne,
00:16:20dans sa vie administrative, est un citoyen qui n'est pas français.
00:16:25Il est d'origine algérienne, de ce que j'en sais.
00:16:28Il a déposé une demande en préfecture de Seine-Maritime,
00:16:32en 2022, de titre de séjour étranger malade,
00:16:35ce qui permet à des citoyens étrangers d'avoir un titre de séjour
00:16:38pour se faire soigner en France selon certaines pathologies.
00:16:41Nous avons refusé ce titre de séjour étranger malade
00:16:44après consultation d'un médecin,
00:16:46qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur, de l'OFI,
00:16:49et nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir ce titre de séjour.
00:16:52Il a alors fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière,
00:16:55même s'il n'est connu ni des fichiers de renseignement pour radicalisation,
00:16:59c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S,
00:17:01ni, je crois, en ce qui concerne le ministère de l'Intérieur,
00:17:04connu des services de police,
00:17:05mais je crois, M. le procureur, que vous avez précisé
00:17:07qu'il n'était pas non plus connu pour des faits de justice.
00:17:10Il a fait un recours, ce qui lui permet le droit, bien évidemment,
00:17:13et fin janvier dernier, ce recours n'a pas abouti
00:17:17et le tribunal a donné raison au ministère de l'Intérieur.
00:17:20Il était alors inscrit au fichier des personnes recherchées,
00:17:23ce que je veux donc dire, c'est que l'ensemble du ministère de l'Intérieur
00:17:26a très bien fait son travail,
00:17:28et depuis quelques semaines, il a été recherché par les forces de l'ordre.
00:17:32S'il avait été interpellé,
00:17:34on aurait évidemment mis cette personne en centre de rétention administrative
00:17:38pour une expulsion envers son pays d'origine,
00:17:40mais il n'avait pas été contrôlé par ces forces de l'ordre.
00:17:42Je crois que sa situation, d'ailleurs, personnelle
00:17:44fait qu'il n'avait pas d'adresse indiquée de ce que j'en sais.
00:17:47Donc, je veux dire que les forces de l'ordre,
00:17:49non seulement dans leur intervention, étaient exemplaires
00:17:51et que je félicite également M. le Préfet
00:17:53pour avoir fait un traitement administratif
00:17:55d'une personne qui n'était pas connue pour être dangereuse,
00:17:57qui n'était pas connue des services de police,
00:17:59et de ne lui avoir pas accordé de titre de séjour
00:18:01alors qu'il était manifestement, à l'image,
00:18:03de mauvaise intention sur le territoire national.
00:18:06Je voudrais terminer par dire, avant de répondre à vos questions,
00:18:09que je veux redire à la communauté juive de France
00:18:12que nous savons que les menaces sont importantes.
00:18:14Je ne connais pas les motivations exactes de cet individu,
00:18:17l'enquête le dira, mais quelles que soient les menaces
00:18:20qui pèsent sur la communauté juive,
00:18:22ils doivent savoir qu'ils sont protégés
00:18:26et que le ministère de l'Intérieur met tous les moyens,
00:18:29et encore une fois, partout sur le territoire national,
00:18:31pour protéger la communauté juive,
00:18:34des moyens financiers, des caméras installées parfois
00:18:36par les lieux de culte elles-mêmes,
00:18:38ce qui était le cas ici dans cette synagogue,
00:18:40mais aussi en policiers, en gendarmes,
00:18:43en militaires de l'opération Sentinelle,
00:18:45et que je vais renouveler cet après-midi
00:18:47à tous les préfets que je réunis
00:18:49lors d'une visio qui était d'ailleurs prévue
00:18:51pour justement préparer ce week-end,
00:18:54je renouvelle évidemment mes consignes les plus strictes
00:18:57de présence policière et de gendarme,
00:18:59et surtout de réactivité, comme ils l'ont fait
00:19:01pour protéger les lieux de culte et les personnes.
00:19:04Avez-vous des questions ?
00:19:06Est-ce que Rouen faisait l'objet
00:19:08de vos surveillances particulières ?
00:19:10Non, Rouen n'avait aucune information,
00:19:12mais était remontée dans les services de renseignement,
00:19:15qu'ils soient de la DGSU, des renseignements territoriaux,
00:19:18sur un quelconque acte à Rouen.
00:19:20Vous savez la difficulté, et moi je ne qualifierais pas
00:19:23particulièrement juridiquement ce qui s'est passé,
00:19:25ce n'est pas moi qui le qualifie,
00:19:27mais la difficulté des personnes qui commettent des actes
00:19:29qu'on pourrait qualifier de terroristes ou antisémites,
00:19:32qui viennent bousculer l'édifice républicain,
00:19:36ce sont souvent une menace qu'on appelle endogène
00:19:38dans les services de renseignement,
00:19:40c'est-à-dire des gens qui sont parmi nous,
00:19:42qui ne sont pas reliés très souvent
00:19:44à un organe terroriste organisé,
00:19:46qui ne touchent pas spécialement de l'argent,
00:19:48qui n'ont pas des armes très élaborées,
00:19:50puisque je rappelle que 60% des attentats
00:19:52ou tentatives d'attentats
00:19:54sans pouvoir qualifier celui-ci comme tel,
00:19:56mais pour vous donner un exemple,
00:19:58c'est avec le couteau,
00:20:00c'est-à-dire une arme extrêmement facile à obtenir
00:20:02et qui est par ailleurs légale,
00:20:04chacun sait qu'on peut avoir des couteaux chez soi,
00:20:06et ces personnes et ces individus
00:20:08qui sont souvent radicalisés eux-mêmes,
00:20:10je ne sais pas si c'est le cas de cette personne,
00:20:12passent à l'acte dans des conditions extrêmement
00:20:14difficiles à connaître pour les services de renseignement.
00:20:16Pour autant, je rappelle que depuis 2017,
00:20:18nous avons déjoué 74 attentats
00:20:20d'individus par nature difficiles.
00:20:24Les menaces plus organisées,
00:20:26tels l'attentat que nous avons connu au Bataclan
00:20:28il y a quelques années,
00:20:30ou celui que connaît, par exemple,
00:20:32la Russie récemment,
00:20:34qu'on appelle les menaces exogènes,
00:20:36des gens de l'extérieur qui s'organisent
00:20:38avec des financements, avec des armes lourdes
00:20:40et qui interviennent,
00:20:42ce qui est évidemment toujours possible,
00:20:44pour lequel nous travaillons.
00:20:46J'ai eu l'occasion de dire que la menace terroriste
00:20:48était très forte en France,
00:20:50très forte en Europe et très forte en France,
00:20:52et qu'il n'y a pas aujourd'hui
00:20:54de signaux de renseignement qui montrent
00:20:56qu'ils souhaitent toucher un lieu en particulier,
00:20:58et notamment la ville de Rouen.
00:21:00La ville de Rouen n'était pas concernée, bien évidemment,
00:21:02mais on sait qu'ils ont l'intention de le faire.
00:21:04En ont-ils les moyens ? C'est un autre sujet
00:21:06pour lequel travaillent nos services.
00:21:08Je voudrais terminer par dire,
00:21:10et c'est pour moi très important de l'évoquer,
00:21:12que l'organisation même
00:21:14de nos services de renseignement désormais,
00:21:16le travail quotidien des services de renseignement
00:21:18avec ce qu'on appelle les visites domiciliaires,
00:21:20les mesures administratives,
00:21:22en lien d'ailleurs avec la justice pour les mesures judiciaires,
00:21:24nous permet d'interpeller énormément de monde,
00:21:26d'expulser énormément de monde.
00:21:28Depuis que je suis ministre de l'Intérieur,
00:21:30nous avons expulsé plus de 1000 fichés S qui étaient étrangers,
00:21:32de dégrader des titres de séjour, d'en refuser,
00:21:34et surtout de pouvoir protéger
00:21:36physiquement, puisque non seulement
00:21:38il faut pouvoir prévenir ces actes-là,
00:21:40mais il faut bien sûr réagir très vite,
00:21:42comme l'a fait la police ce matin,
00:21:44ce qui évite bien sûr d'avoir des morts
00:21:46dans les forces de l'ordre ou chez les citoyens.
00:21:48On peut imaginer que si quelqu'un avait été
00:21:50à proximité de ce site à 6h30 du matin,
00:21:52il aurait pu continuer
00:21:54sa folle course,
00:21:56et donc je crois que l'intervention des policiers
00:21:58a été salvatrice, et que notamment
00:22:00ce jeune policier a sauvé des vies.
00:22:02Est-ce que l'assaut des réactions antiterroristes a été le sujet ?
00:22:04Ce n'est pas à moi de répondre à cette question,
00:22:06c'est une question judiciaire et c'est au magistrat que d'y répondre.
00:22:08Est-ce que l'assaillant présumé
00:22:10était la cible d'une QDF ?
00:22:12Je pense que vous aurez expliqué que
00:22:14nous avons refusé son titre de séjour
00:22:16pour étrangers malades, nous lui avons signifié
00:22:18un arrêté de reconduite à la frontière,
00:22:20qu'on appelle un départ volontaire.
00:22:22La personne a un mois pour partir. Pourquoi ?
00:22:24Parce que quand quelqu'un demande un titre de séjour
00:22:26et qu'il n'est pas connu pour des raisons de violence,
00:22:28ce qui était le cas, il n'était connu ni des services de police,
00:22:30ni des services de justice, ni des services de radicalisation.
00:22:32Je ne peux pas prendre un arrêt de reconduite forcé,
00:22:34mais je demande à ce que les préfets
00:22:36prennent un arrêt de reconduite volontaire.
00:22:38Il a un mois pour repartir, souvent d'ailleurs
00:22:40une partie de ces personnes repartent.
00:22:42Il a fait un recours contre cet arrêté.
00:22:44Le temps du recours est normal
00:22:46et c'est une démocratie, un état de droit.
00:22:48C'est prévu par nos textes. Et fin janvier dernier,
00:22:50on lui a dit non à son recours,
00:22:52qui a été un non évoqué par le tribunal administratif
00:22:54donnant raison au ministère de l'Intérieur.
00:22:56Il a donc été inscrit depuis quelques semaines
00:22:58dans le fichier des personnes recherchées
00:23:00et les policiers et les gendarmes, comme ça se fait d'habitude,
00:23:02quand ils contrôlent des personnes, d'où l'intérêt des contrôles
00:23:04et des contrôles d'identité,
00:23:06ils auraient découvert lors d'un contrôle
00:23:08que cette personne n'était pas
00:23:10légalement sur le territoire national
00:23:12et qu'elle avait procédé alors à son expulsion.
00:23:14Ils n'ont pas contrôlé cette personne,
00:23:16puisque vous avez compris que les décisions étaient extrêmement récentes.
00:23:18Et donc, de ce point de vue, le ministère de l'Intérieur
00:23:20n'a rien à se reprocher. Simplement, je veux redire
00:23:22la parfaite mobilisation du ministère de l'Intérieur
00:23:24et notamment grâce à la dernière loi immigration,
00:23:26les moyens désormais que nous avons
00:23:28pour expulser davantage les personnes
00:23:30dans les pays d'origine. Je rappelle que nous avons
00:23:3235% d'augmentation d'expulsion en plus
00:23:34depuis la loi immigration. Il est évident
00:23:36que cette personne n'était pas depuis très longtemps
00:23:38sur le territoire national de manière irrégulière.
00:23:40Vous avez échangé avec les primo-intervenants.
00:23:42Après avoir entendu leur récit, qu'est-ce qui vous fait que vous avez la certitude
00:23:44qu'il s'agissait bien d'une légitime déclaration ?
00:23:46Parce que je suis chef de la police et de la gendarmerie
00:23:48et que mon travail, c'est de soutenir
00:23:50des forces de l'ordre courageuses
00:23:52qui font face à une violence exacerbée dans notre pays
00:23:54et que personnellement, j'en ai
00:23:56marre, comme beaucoup de Français,
00:23:58des critiques contre la police.
00:24:00Je suis le ministre de l'Intérieur de la fermeté
00:24:02et bien sûr, ils doivent répondre de leurs actes
00:24:04comme tous les fonctionnaires devant la justice
00:24:06qui est indépendante, qui fait ses enquêtes.
00:24:08J'ai l'honneur d'avoir mon opinion pour dire
00:24:10que quand on est un jeune policier qui s'engage
00:24:12à 24 ans pour la République,
00:24:14qui était policier adjoint,
00:24:16un jeune adulte
00:24:18qui se lève très tôt le matin,
00:24:20met l'uniforme de la République, envie de protéger ses concitoyens,
00:24:22était dans sa rue,
00:24:24comme chacun des policiers était dans sa rue.
00:24:26Je rappelle que d'ailleurs,
00:24:28il y avait dans cet équipage un chef
00:24:30qui a fait son travail de chef avec ses hommes
00:24:32et qui a, lorsque cette personne
00:24:34est arrivée avec un couteau
00:24:36à quelques centimètres de lui,
00:24:38utilisait son arme administrative, je pense qu'il a fait son travail.
00:24:40Et que plutôt que,
00:24:42comme je l'ai pu voir depuis ce matin dans les déclarations,
00:24:44se poser des questions pour savoir pourquoi
00:24:46cette personne a été neutralisée par la police,
00:24:48on devrait féliciter cette personne.
00:24:50C'est pour ça que, ayant marre de ce procès systématique
00:24:52contre les forces de l'ordre,
00:24:54j'ai décidé désormais de décorer ce policier
00:24:56parce que je considère qu'il a fait son travail.
00:24:58Alors ensuite,
00:25:00il faut savoir que partout en France,
00:25:02les policiers et les gendarmes, dans d'autres circonstances
00:25:04ont fait des violences intra-familiales
00:25:06où les policiers et les gendarmes sauvent des femmes
00:25:08victimes de violences et parfois utilisent leurs armes
00:25:10contre les agresseurs.
00:25:12Des personnes qui, encore récemment en Normandie,
00:25:14s'en sont pris de manière extrêmement sauvage à l'administration pénitentiaire.
00:25:16On doit dire stop à cette violence.
00:25:18Et donc les soutiens très forts que j'apporte aux policiers
00:25:20et aux gendarmes n'est pas qu'un soutien matériel,
00:25:22c'est aussi un soutien, je le dis, politique.
00:25:24Ils font leur travail. Ce sont des fonctionnaires
00:25:26qui, pour pas grand-chose à la fin du mois,
00:25:28risquent leur vie tous les jours.
00:25:30Et moi, qui ai souvent l'occasion
00:25:32de présider aux obsèques
00:25:34des fonctionnaires qui sont sous mon autorité,
00:25:36je ne suis pas lâche et je veux le soutenir.
00:25:38Parce que je ne suis pas un chef qui se met derrière
00:25:40en attendant des comptes rendus. Je suis un chef qui se met devant
00:25:42pour protéger les Français.
00:25:44Il n'était pas présent là, en face de nous, aujourd'hui ?
00:25:46La procédure est toujours en cours ?
00:25:48Monsieur le procureur de la République s'est exprimé.
00:25:50Je fais toute confiance en la justice de notre pays.
00:25:52Il y a une procédure qui est normale et légale dans les textes.
00:25:54Je n'ai pas à la commenter, mais j'ai le droit d'avoir un soutien
00:25:56pour mes fonctionnaires.
00:25:58Est-ce que la garde à vue a été levée ?
00:26:00L'audition doit se terminer avant qu'elle puisse être levée.
00:26:04Merci beaucoup.
00:26:16Voilà, Gérald Darmanin qui, pendant une petite
00:26:18dizaine, quinzaine de minutes, a donné
00:26:20quelques précisions à la fois sur
00:26:22les intentions de cet individu,
00:26:24sur son profil et sur la
00:26:26manière aussi, Célia Barod,
00:26:28de laisser dérouler. Ce qu'on retient, c'est que
00:26:30les forces de l'ordre qui sont intervenues, les policiers
00:26:32et un en particulier, vous allez en dire un mot,
00:26:34avaient affaire à quelqu'un de particulièrement dangereux
00:26:36et violent. Oui, c'est un jeune policier
00:26:38adjoint de 24-25 ans
00:26:40qui a ouvert le feu
00:26:42et qui a neutralisé cet
00:26:44homme qui est âgé de 29 ans.
00:26:46Il s'appelle Youssef
00:26:48Sey. Il est né en 1995.
00:26:50Il est algérien.
00:26:52Il a déposé en 2022
00:26:54une demande de titre de séjour
00:26:56malade, un titre qui a été
00:26:58refusé par les autorités. Il faisait
00:27:00donc l'objet d'un arrêt
00:27:02de reconduite à la frontière. Il n'était
00:27:04pas fiché S, pas connu
00:27:06des services de police ni de justice.
00:27:08Son recours n'a pas abouti
00:27:10en janvier dernier. Il faisait donc
00:27:12l'objet d'une inscription au fichier
00:27:14des personnes recherchées. Les autorités
00:27:16n'avaient pas connaissance qu'il se trouvait
00:27:18à Rouen. Et puis,
00:27:20un individu, comme vous l'avez rappelé Nelly,
00:27:22extrêmement dangereux puisque
00:27:24il est monté sur cette synagogue.
00:27:26Les policiers qui sont intervenus,
00:27:28lorsqu'il y a eu l'apparition, le début
00:27:30de l'incendie, ont trouvé cet homme sur le
00:27:32toit. Lorsque les policiers sont arrivés,
00:27:34il a agressé les policiers
00:27:36en jetant une barre de fer. Et puis ensuite,
00:27:38il est arrivé face à eux avec un couteau
00:27:40d'une longue lame.
00:27:42Le policier a ouvert le feu
00:27:44à cinq reprises. Il l'a touché
00:27:46quatre fois. Un policier qui est toujours
00:27:48en garde à vue puisqu'il fait l'objet d'une
00:27:50enquête. C'est une enquête systématique
00:27:52lorsqu'un policier ouvre le feu et fait l'usage
00:27:54de son arme. Oui, et il précise néanmoins
00:27:56Christian Proutot, il a eu
00:27:58raison de faire l'usage de son arme administrative.
00:28:00Il sera d'ailleurs décoré
00:28:02par la République à cet effet. C'est une décision qu'il a
00:28:04prise lui-même. Et il nous dit
00:28:06plus globalement, concernant
00:28:08l'action des forces de l'ordre, que ce soit policiers ou gendarmes
00:28:10que vous connaissez encore mieux, ils ont raison
00:28:12de protéger, de se protéger
00:28:14et de protéger les autres.
00:28:16C'est aussi un pied de nez à tous les
00:28:18détracteurs qui n'ont de cesse de taper sur la police
00:28:20ou de jeter
00:28:22tout de suite le doute sur leur action
00:28:24y compris quand elle est légitime.
00:28:26Oui, tout à fait.
00:28:28Le seul problème qu'on pourrait
00:28:30reprocher, je pense que c'est un peu ce que
00:28:32a laissé sous-entendre
00:28:34la personne qui l'a interrogée,
00:28:36c'est qu'il y a une enquête en cours et qu'effectivement
00:28:38après il y a ce qu'on appelle
00:28:40l'opportunité de savoir si la défense
00:28:42était légitime ou la légitime défense
00:28:44et que
00:28:46c'est dans ce cadre-là qu'il est
00:28:48interrogé comme tout fonctionnaire
00:28:50qui utilise son arme. C'est toute la problématique
00:28:52de l'utilisation de l'arme
00:28:54par rapport à l'agression.
00:28:56Est-ce que la riposte était
00:28:58c'est le terme de la loi
00:29:00proportionnée à l'attaque ?
00:29:02Le procureur, oui.
00:29:04A votre avis, s'il décide
00:29:06tout de goût de le décorer
00:29:08c'est que visiblement
00:29:10les règles de l'engagement ont été
00:29:12respectées. A priori on espère qu'il ne va pas
00:29:14s'avancer plus que ça.
00:29:16Moi je ne juge de rien du tout.
00:29:18Ce n'est pas moi qui peut juger.
00:29:20Il aurait peut-être fallu attendre la fin de l'enquête.
00:29:22L'analyse, c'est qu'il pouvait très bien
00:29:24je pense qu'il a fait un pas de trop et que c'est
00:29:26peut-être les circonstances politiques dans lesquelles on se trouve
00:29:28qui fait qu'il a
00:29:30envie de soutenir l'institution
00:29:32ce qui est tout à fait compréhensible
00:29:34mais j'imagine que ça a
00:29:36mis le procureur en difficulté
00:29:38parce qu'on a déjà
00:29:40vu ça en d'autres circonstances
00:29:42rappelez-vous quand Colonna
00:29:44avait été, avant même d'avoir
00:29:46été interpellé
00:29:48qualifié d'assassin.
00:29:50Vincent, il nous reste quelques secondes pour commencer ta question.
00:29:52Mais il est très en forme notre ministre de l'Intérieur.
00:29:54Vous ne l'avez pas trouvé très en forme ?
00:29:56Il s'est levé très tôt.
00:29:58Il parle de la France qui se lève tôt.
00:30:00On a eu droit à un discours de campagne.
00:30:02Tout y est passé. 1000 fichiers
00:30:04expulsés.
00:30:06Cocorico, bon, il oublie de nous expliquer
00:30:08que de toute façon
00:30:10effectivement on en expulse 1000
00:30:12mais malgré tout
00:30:14la France est devenue une passoire
00:30:16et qu'une immigration incontrôlée
00:30:18rentre à coups de 3 à 500 000 émigrés
00:30:20chacun ne sait pas dire que ça ne va faire
00:30:22que des fichiers. Alors après ça
00:30:24il est le ministre de l'Intérieur de la fermeté
00:30:26la France, il nous a fait
00:30:28effectivement les gendarmes qui se levaient tôt, la France
00:30:30qui se lève tôt, les croyants qui doivent être heureux
00:30:32en France et les juifs qui doivent être heureux
00:30:34en France. Oh là là, très
00:30:36en forme. Gros discours de campagne.
00:30:38Et tout ça en 10 minutes. Merci.
00:30:40Une petite pause. Merci beaucoup Célia pour toutes les précisions.
00:30:42On parlera bien sûr de la situation en Nouvelle-Calédonie
00:30:44qu'on n'oublie pas. Avec une nuit
00:30:46un peu plus calme mais des habitants, vous allez
00:30:48le voir, qui sont toujours sur le qui-vive
00:30:50et dans l'attente avec angoisse du lendemain.
00:30:52A tout de suite.
00:30:58Nous voici de retour, 14h30
00:31:00avec le journal de Vincent Ferrandèche. Rebonjour Vincent.
00:31:02Un hommage a été rendu
00:31:04hier aux deux agents pénitentiaires qui ont été
00:31:06tués lâchement à ce péage
00:31:08d'un quart-ville. Gérald Darmanin,
00:31:10Éric Dupond-Moretti et Sébastien Lecornu
00:31:12étaient présents aux côtés des
00:31:14habitants et des familles de victimes.
00:31:16Un reportage de Maxime Legay
00:31:18avec Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner.
00:31:20Des visages marqués
00:31:22et un silence poignant.
00:31:26Pour cet hommage rendu
00:31:28à un quart-ville aux deux agents lâchement
00:31:30abattus, Gérald Darmanin,
00:31:32Sébastien Lecornu et Éric Dupond-Moretti
00:31:34ont fait le déplacement, comme de
00:31:36gros habitants qui font part de leur émotion.
00:31:38C'est trop triste,
00:31:40trop triste ce qui est arrivé à un quart-ville.
00:31:42C'est malheureux de voir deux personnes
00:31:44qui sont hors service commandé,
00:31:46dont le père,
00:31:48sa femme attendait un gamin,
00:31:50un enfant de 6 mois.
00:31:52On vit dans un monde de plus en plus violent
00:31:54et où cela va-t-il
00:31:56s'arrêter ?
00:31:58Une gerbe de fleurs a été déposée,
00:32:00une marseillaise a ensuite retentit.
00:32:06Après la cérémonie, le maire de la ville
00:32:08a convié les habitants à un verre de l'amitié
00:32:10en hommage aux victimes,
00:32:12des riverains qui espèrent désormais
00:32:14que justice soit faite.
00:32:16J'espère qu'ils vont retrouver les assaillants qui ont fait ça,
00:32:18parce qu'ils méritent des peines très lourdes.
00:32:20Un hommage à Arnaud Garcia,
00:32:22l'un des deux agents tués,
00:32:24sera également rendu par sa ville
00:32:26de Blangy-le-Château ce samedi.
00:32:28Et puis c'est évidemment
00:32:30lié, l'intersyndicale
00:32:32pénitentiaire maintient les blocages de prison.
00:32:34Les syndicats jugent les propositions
00:32:36du ministre de la Justice insuffisantes.
00:32:38Parmi elles, la limitation
00:32:40des extractions et la révision
00:32:42des niveaux d'escorte et des compositions
00:32:44des équipes. Je vous propose d'écouter ce syndicaliste.
00:32:46Prenez la phrase
00:32:48si la sécurité a un coût, la vie des agents n'a pas de prix.
00:32:50Voilà, ça résume
00:32:52en tout et pour tout
00:32:54les mesures insatisfaisantes
00:32:56qu'on fait
00:32:58le cabinet du garde des Sceaux.
00:33:00Il va falloir agir très rapidement
00:33:02parce que l'institution
00:33:04restera bloquée et reste bloquée
00:33:06tant qu'on laisse partir
00:33:08des agents au front. Il y a le moment
00:33:10du recueillement, du deuil effectivement.
00:33:12Par respect, mettons déjà à disposition
00:33:14les choses rapides à faire,
00:33:16des habilitations informatiques que les agents
00:33:18demandent pour pouvoir savoir
00:33:20quel type de détenus ils escortent parce que
00:33:22c'est incroyable.
00:33:24Les agents qui prennent
00:33:26parfois les détenus en charge
00:33:28ne savent même pas ou apprennent
00:33:30au moment de prendre en charge le détenu
00:33:32le niveau d'escorte en établissement.
00:33:34On va parler à présent de ce non-lieu
00:33:36confirmé en appel pour les gendarmes
00:33:38impliqués dans l'affaire Adama Traoré.
00:33:40Sa famille conteste cette décision
00:33:42de justice et a annoncé
00:33:44ce pouvoir en cassation.
00:33:46Explication et retour sur les faits
00:33:48avec Aminata Demphal.
00:33:50Au terme de sept ans d'investigation,
00:33:52la justice a écarté toute charge
00:33:54à l'encontre des trois gendarmes
00:33:56qui avaient interpellé Adama Traoré.
00:33:58C'est une victoire enfin de la justice
00:34:00puisque tous les magistrats
00:34:02du premier degré, du deuxième degré,
00:34:04qui soient du parquet, du siège, bref,
00:34:06tous les juges qui ont examiné cette affaire
00:34:08ont tous conclu
00:34:10unanimement à l'irresponsabilité pénale.
00:34:12C'est-à-dire que les gestes
00:34:14posés par ces gendarmes le jour des faits
00:34:16ont été strictement conformes
00:34:18aux règles professionnelles.
00:34:20Le 19 juillet 2016, le jeune homme
00:34:22de 24 ans décède dans la caserne de Persan
00:34:24deux heures après son arrestation
00:34:26à l'issue d'une course-poursuite.
00:34:28Depuis, sa famille, représentée par sa soeur
00:34:30Assa Traoré, accuse les militaires
00:34:32d'avoir causé la mort d'Adama
00:34:34et les recours en justice, eux, s'enchaînent.
00:34:36Si le ministère public relève
00:34:38un lien de causalité entre l'interpellation
00:34:40et la mort du jeune homme,
00:34:42le parquet général a également considéré
00:34:44que les gendarmes avaient pris les mesures appropriées
00:34:46pour venir en aide de manière effective
00:34:48et bienveillante au jeune homme de 24 ans.
00:34:50Oui, ils sont soulagés parce que
00:34:52depuis le départ de l'affaire,
00:34:54ils savent ce qu'ils ont fait
00:34:56et ce qu'ils n'ont pas fait.
00:34:58Nous avons deux décisions aujourd'hui
00:35:00qui sont convergentes et qui
00:35:02innocentent, je l'espère,
00:35:04rapidement maintenant, définitivement,
00:35:06les gendarmes de tous soupçons.
00:35:08De son côté, l'avocat des plaignants,
00:35:10Maître Bousreau, a dénoncé une enquête partielle
00:35:12et le refus d'une reconstitution des faits.
00:35:14Les proches d'Adama Traoré ont annoncé
00:35:16dans la foulée leur intention de se pourvoir
00:35:18en cassation.
00:35:20Et puis, l'influenceuse Poupette Kenza
00:35:22est au cœur d'une polémique, Vincent.
00:35:24Après des propos jugés antisémites
00:35:26diffusés dans une vidéo sur les réseaux sociaux,
00:35:28la ministre chargée de la lutte
00:35:30contre les discriminations, Aurore Berger,
00:35:32a annoncé saisir le procureur de la République.
00:35:34Explication avec Audrey Bertheau.
00:35:36Moi, je vous dis, et moi c'est clair et net,
00:35:38je suis une pro-palestine,
00:35:40une pro-palestinienne. Je ne travaille
00:35:42pour aucune personne,
00:35:44voilà, sioniste
00:35:46ou juive.
00:35:47Elle a été visionnée plus d'un million de fois
00:35:49en seulement quelques heures.
00:35:51Une vidéo de Poupette Kenza,
00:35:53alias Kenza Benchriff, a enflammé la toile.
00:35:55Face caméra,
00:35:57l'influenceuse affirme à ses 1,2 million
00:35:59d'abonnés être pro-palestinienne
00:36:01et, à ce motif,
00:36:03ne collaborer avec aucun sioniste
00:36:05ou juif.
00:36:07J'ai aucune marque avec qui je travaille
00:36:09comme ça. Je n'ai
00:36:11aucun partenaire, je n'ai aucun agent
00:36:13qui est juif ou quoi que ce soit.
00:36:15Je travaille avec mes marques.
00:36:17Je ne vais pas dire que c'est tous des rebeux, mais c'est tous des gens de notre communauté.
00:36:19Suite à ses propos,
00:36:21Aurore Berger, ministre chargée de l'égalité
00:36:23entre les femmes et les hommes et de la lutte
00:36:25contre les discriminations, a annoncé
00:36:27saisir le procureur de la République.
00:36:29De son côté, l'Union des étudiants
00:36:31juifs de France a déposé plainte.
00:36:33L'influenceuse est revenue
00:36:35sur ses propos.
00:36:37J'ai commis un abus de langage qui a malheureusement
00:36:39créé la polémique. Ce que je voulais
00:36:41dire, c'était simplement que je ne souhaitais
00:36:43pas avoir de collaboration commerciale
00:36:45avec une société qui soutiendrait
00:36:47un massacre en cours sur le territoire palestinien.
00:36:49Malgré les excuses présentées,
00:36:51son compte Instagram a été
00:36:53désactivé plusieurs heures.
00:36:55Poupette Kenza est l'une des influenceuses
00:36:57les plus populaires sur les réseaux sociaux
00:36:59français.
00:37:01Merci Vincent. On se retrouve d'ici quelques minutes
00:37:03pour un nouveau rendez-vous de
00:37:05l'actualité. On va marquer une courte pause.
00:37:07Vincent Roy et Christian Proto continuent de décrypter
00:37:09l'actualité, notamment
00:37:11en Nouvelle-Calédonie. On aura à nouveau
00:37:13des témoignages d'habitants
00:37:15et même d'élus politiques.
00:37:17A tout à l'heure.
00:37:21De retour
00:37:23avec vous, l'actualité qui s'est écrite
00:37:25aujourd'hui à Rouen où des policiers
00:37:27ont abattu un homme armé
00:37:29d'un couteau. Il tentait
00:37:31d'incendier la synagogue de Rouen.
00:37:33Il les menaçait. C'est un acte
00:37:35qui a causé énormément de dégâts
00:37:37dans ce lieu de culte et il y a quelques minutes,
00:37:39on a entendu Gérald Darmanin se rendre
00:37:41sur place auprès des pompiers
00:37:43bien sûr qui ont été les primo-intervenants
00:37:45auprès des policiers
00:37:47également. Qu'est-ce qu'on en retient ?
00:37:49S'il y a barotte
00:37:51sur le profil de cet homme, la manière aussi
00:37:53dont ça s'est passé.
00:37:55On notera la bravoure d'un policier
00:37:57en particulier. Oui, un policier
00:37:59adjoint, âgé de 25 ans.
00:38:01Il sera décoré par
00:38:03le ministère de l'Intérieur,
00:38:05par la République. Alors,
00:38:07il a neutralisé un jeune
00:38:09Algérien de 29 ans.
00:38:11Il s'appelle Youssef Sey.
00:38:13Il est donc né en 1995
00:38:15et le ministre de l'Intérieur a fait savoir
00:38:17qu'il avait déposé en 2022
00:38:19une demande de titre de séjour étranger
00:38:21malade. Un titre qui a été
00:38:23refusé. Il faisait donc l'objet
00:38:25d'un arrêt de reconduite à la frontière.
00:38:27Il n'était pas fiché. Est-ce pas connu
00:38:29des services de police ni de la justice ?
00:38:31Son recours
00:38:33n'a pas abouti en janvier dernier.
00:38:35Il était donc inscrit au fichier des personnes
00:38:37recherchées, sans adresse.
00:38:39Il n'était pas connu pour être
00:38:41dangereux, mais son acte, ce matin,
00:38:43a été qualifié d'extrêmement
00:38:45dangereux par le ministre de l'Intérieur
00:38:47qui a souligné que les menaces sont
00:38:49de plus en plus importantes à l'encontre
00:38:51de la communauté juive depuis le 7 octobre dernier.
00:38:53Eh bien, on va écouter un extrait
00:38:55de ce point presse, micro-tendu,
00:38:57comme on dit, de Gérald Darmanin. Il y a quelques instants
00:38:59à peine, vous l'avez vécu en direct.
00:39:01Ici, cet acte antisémite
00:39:03à Rouen nous touche tous
00:39:05profondément et je veux redire
00:39:07en cette veille
00:39:09de Shabbat que nous sommes
00:39:11au ministère de l'Intérieur
00:39:13extrêmement déterminés à continuer
00:39:15à protéger l'intégralité,
00:39:17où qu'ils se trouvent, des juifs de France
00:39:19qui doivent pratiquer leur religion
00:39:21sans peur, sans crainte, et qui
00:39:23trouveront toujours des policiers, des gendarmes,
00:39:25des policiers municipaux
00:39:27pour les protéger intégralement
00:39:29parce qu'il n'y aura pas plus
00:39:31heureux qu'un croyant en France et pas plus
00:39:33heureux qu'un juif en France, M. le Président.
00:39:35Tandis que Régis Le Saumier,
00:39:37qui est un petit peu en avance, nous a rejoints
00:39:39sur ce plateau, vous étiez pressé de nous retrouver dans
00:39:41180 minutes info, on vous en remercie bien sûr,
00:39:43aux côtés toujours de Christian Poteau et
00:39:45Vincent Roy, un mot peut-être sur ce qu'il a dit,
00:39:47on a entendu aussi à propos
00:39:49de la communauté juive, c'est une petite
00:39:51communauté à Rouen, c'est ce qu'on a compris ce matin
00:39:53avec leurs représentants, je crois qu'il y a 200 familles
00:39:55donc ils se connaissent tous,
00:39:57le rabbin qui disait
00:39:59sans prendre à notre lieu de culte
00:40:01c'est déjà sans prendre à la République,
00:40:03je crois que c'est quelque chose qu'on doit garder en tête.
00:40:05Absolument, puisque la République est la
00:40:07garante des cultes, elle est la garante justement
00:40:09de cette coexistence de toutes les
00:40:11communautés, de toutes les religions
00:40:13et là en l'occurrence, il y avait, oui
00:40:15il y a un exemple flagrant
00:40:17justement d'un
00:40:19individu qui essaye de s'attaquer
00:40:21à un culte en particulier, qui essaye
00:40:23de mettre le feu,
00:40:25qui cause des dégâts et puis
00:40:27qui heureusement est
00:40:29je dirais interrompu
00:40:31dans son geste par un autre héros
00:40:33de cette République, donc cette République existe
00:40:35parce que parfois, il y a tellement
00:40:37d'événements aujourd'hui qui montrent
00:40:39combien elle est fragile, là en l'occurrence
00:40:41il y a eu une tentative
00:40:43d'incendie et il y a
00:40:45quelqu'un qui justement
00:40:47permet d'arrêter de
00:40:49neutraliser l'individu et
00:40:51on ne peut que s'en réjouir quelque part,
00:40:53on peut déplorer la multiplication
00:40:55de ses gestes, la multiplication de ses atteintes
00:40:57justement à la République et d'un autre côté
00:40:59on ne peut que se réjouir
00:41:01du fait qu'elle reste quand même présente
00:41:03et forte. Bon, on va passer à
00:41:05l'autre actualité qui évidemment
00:41:07nous interpelle depuis lundi
00:41:09déjà depuis qu'il y a eu les
00:41:11premières alertes des meutes qui étaient en cours
00:41:13en Nouvelle-Calédonie, certes la situation
00:41:15est un petit peu plus calme mais les résidents
00:41:17de Nouméa exsanguent après
00:41:19des nuits sans sommeil
00:41:21sont toujours assez stressés, la tension
00:41:23n'est pas près de s'apaiser, on attend
00:41:25toujours de nombreux renforts sur place, certains
00:41:27sont déjà arrivés mais on attend le gros quand même
00:41:29des troupes promises par
00:41:31l'exécutif, je vous propose de regarder le résumé
00:41:33des dernières heures avec Mathilde Ibanez
00:41:35et Goderic Bey.
00:41:37Les violences se poursuivent
00:41:39en Nouvelle-Calédonie, même si
00:41:41la nuit a été jugée plus calme par les autorités
00:41:43locales, certains quartiers
00:41:45restent néanmoins hors de contrôle.
00:41:47Des renforts vont arriver pour contrôler
00:41:49les zones qui nous ont échappés ces derniers
00:41:51jours dont le contrôle n'est plus assuré.
00:41:53Face à ces affrontements,
00:41:55durant lesquels 5 personnes sont décédées,
00:41:57d'autres renforts sont attendus.
00:41:59Il y a 250 gendarmes
00:42:01GIGN etc
00:42:03qui sont arrivés hier soir,
00:42:05il y en a autant qui arrivent ce soir
00:42:07et ça va s'échelonner jusqu'à dimanche.
00:42:09La priorité aujourd'hui
00:42:11c'est vraiment de faire en sorte de libérer
00:42:13tous les axes d'entrée et de sortie de la ville.
00:42:15Les habitants sont donc obligés
00:42:17de limiter leurs déplacements et de
00:42:19barricader l'entrée des zones résidentielles.
00:42:21Une situation devenue impossible
00:42:23pour cette habitante de Montdor.
00:42:25On a préparé un petit sac avec
00:42:27le passeport,
00:42:29l'ordinateur etc,
00:42:31pour si jamais on avait un gros problème
00:42:33et qu'on devait être exfiltré.
00:42:35On a fait des comités sur Facebook,
00:42:37on s'est mis entre voisins
00:42:39et ce matin, enfin, on a pu sortir.
00:42:41Pour pallier les pénuries alimentaires
00:42:43et de médicaments, les autorités
00:42:45préparent un pont aérien entre l'Hexagone
00:42:47et son archipel, séparé de plus
00:42:49de 16 000 kilomètres.
00:42:51Pour le moment, l'aéroport de Nouméa
00:42:53reste fermé aux vols commerciaux.
00:42:55Je vous propose de rejoindre
00:42:57une élue sur place qui accepte
00:42:59de nous parler cet après-midi.
00:43:01Elle est élue
00:43:03FLNKS à l'Assemblée Provinciale.
00:43:05Bonjour, merci de nous rejoindre
00:43:07en direct sur notre antenne.
00:43:09Le FLNKS,
00:43:11la formation indépendantiste
00:43:13à laquelle vous appartenez, mais la
00:43:15CCAT également, entre-temps,
00:43:17ont appelé au calme,
00:43:19même si, on y reviendra peut-être
00:43:21dans le courant de cette interview,
00:43:23pour l'instant, le dialogue avec les élus
00:43:25territoriaux convoqués par Emmanuel Macron
00:43:27n'aboutit pas. On ne sait pas pourquoi.
00:43:29Vous pourriez peut-être nous dire pourquoi
00:43:31vous refusez, avec vos autres élus,
00:43:33de vous y rendre, en tout cas
00:43:35de vous rendre à cette vidéoconférence.
00:43:37Est-ce que vous condamnez
00:43:39ces violences et ces groupes de jeunes,
00:43:41ces hordes de jeunes qui ont mis à sac
00:43:43la ville de Nouméa ?
00:43:45Oui,
00:43:47merci.
00:43:49Je vous remercie de donner
00:43:51la parole
00:43:53à tout le monde, afin que l'opinion publique
00:43:55puisse faire une idée objective
00:43:57de la situation
00:43:59en Nouvelle-Calédonie.
00:44:01Bien évidemment,
00:44:03je me joins à l'ensemble des
00:44:05responsables politiques et des
00:44:07élus qui appellent au calme
00:44:09et qui
00:44:11condamnent
00:44:13les violences
00:44:15de part et d'autre.
00:44:17On est tous
00:44:19bouleversés, attristés
00:44:21par la
00:44:23perte
00:44:25des vies humaines
00:44:27de jeunes gens.
00:44:31C'est intolérable
00:44:33et on ne s'est pas
00:44:35arrivés à ce point.
00:44:37Vous dites les violences
00:44:39de part et d'autre, mais il y a quand même une partie
00:44:41là, en l'espèce,
00:44:43qui a mis le feu aux poudres la première.
00:44:45Ou bien, vous vous dites, c'est une genèse
00:44:47et c'est quelque chose qu'on pouvait
00:44:49imaginer,
00:44:51anticiper ?
00:44:55Oui, bien sûr.
00:44:59La CCAT
00:45:01qui est
00:45:03pointée du doigt aujourd'hui,
00:45:05ça a été une série de mouvements
00:45:07pacifiques.
00:45:09Il y a eu
00:45:11un moment de débordement
00:45:13sur Nouméa, dans la capitale
00:45:15du côté
00:45:17de Moravelle,
00:45:19où des jeunes étaient
00:45:21là avec leur encadrant
00:45:23et donc il y a eu
00:45:25des affrontements, on va dire,
00:45:27entre les forces de l'ordre et les jeunes
00:45:29et à partir de là, ça a débordé.
00:45:31Mais cette situation,
00:45:33elle découle
00:45:35pas d'ici.
00:45:37C'est une réponse
00:45:39aussi de la part
00:45:41de cette jeunesse,
00:45:43de tout ce qui se
00:45:45passe en
00:45:47Nouvelle-Calédonie depuis
00:45:49le
00:45:51troisième référendum
00:45:53et le déroulement
00:45:55du troisième référendum,
00:45:57les provocations
00:45:59des responsables
00:46:01loyalistes qui ont remis en question
00:46:03la légitimité
00:46:05du président de la Nouvelle-Calédonie,
00:46:07du président du Congrès.
00:46:13Là, les manifestations
00:46:15qui ont lieu depuis plusieurs mois,
00:46:17c'est pour demander le retrait
00:46:19du texte sur le dégel du corps électoral
00:46:21et tout
00:46:23le monde, que ce soient
00:46:25les responsables politiques
00:46:27indépendantistes, mais aussi l'opinion publique,
00:46:29les observateurs
00:46:31avaient
00:47:03brûlé, notamment les supermarchés
00:47:05où ils vont eux-mêmes s'approvisionner, parce que, bon,
00:47:07piller avec un pick-up
00:47:09pour 2-3 jours de
00:47:11course, c'est très bien, mais si derrière, il n'y a plus d'approvisionnement,
00:47:13eux-mêmes, ils vont
00:47:15faire face à un mur. Donc, je veux dire, ce n'est pas
00:47:17une réponse très intelligente si c'est la réponse qu'ils ont
00:47:19décidé d'appliquer aujourd'hui.
00:47:21Bien sûr.
00:47:23Après, il faut savoir que là, ce sont des jeunes
00:47:25qui ne sont pas,
00:47:27on va dire,
00:47:29politisés dans les partis politiques.
00:47:31Ce sont des jeunes qui sont arrivés
00:47:33là, à une situation,
00:47:35en fait, à un moment où le dialogue,
00:47:37il est rompu entre
00:47:39les responsables
00:47:41depuis 2 ans,
00:47:43maintenant, voire plus.
00:47:45On avait en craigné,
00:47:47justement, qu'au fait, les problèmes
00:47:49redescendent, donc,
00:47:51sur le terrain, et on a
00:47:53tout, moi, j'estime
00:47:55qu'on a tout fait pour éviter ça.
00:47:57Certains
00:47:59n'ont pas compris,
00:48:01on continue à jouer de provocations,
00:48:05parfois de manipulations,
00:48:07et
00:48:09ce texte qui est passé,
00:48:11au fait, c'est aussi,
00:48:13là, c'est
00:48:15une réponse par rapport à la fin de l'accord
00:48:17de Nouméa. Au fait, on s'est retrouvés,
00:48:19il y a eu un document martyr
00:48:23qui faisait des propositions
00:48:25sur l'avenir qui n'était
00:48:27pas tolérable
00:48:29pour les personnes. Par exemple, on remet
00:48:31en cause le statut civil
00:48:33des personnes en Nouvelle-Calédonie,
00:48:35on remet en cause le droit coutumier,
00:48:37le statut des terres coutumières,
00:48:39au fait,
00:48:41on remet...
00:48:43Pardon, je vous coupe.
00:48:45Il y a vraiment eu une remise en cause du droit
00:48:47coutumier, et sur le dialogue en général,
00:48:49il y en a certains qui disent peut-être
00:48:51que ce n'était pas le bon moment, y compris
00:48:53sur l'échiquier politique français au RN,
00:48:55qui disent que ce n'était pas le moment, en effet,
00:48:57d'aller vers ce projet de loi sur le déjà du corps électoral.
00:48:59Bon, ça, c'est leur avis.
00:49:01Moi, j'ai juste une question sur le dialogue.
00:49:03On nous dit qu'il y a plusieurs premiers ministres
00:49:05qui se sont rendus à plusieurs reprises, ou ministres de l'Intérieur
00:49:07qui se sont rendus en Nouvelle-Calédonie. Je crois qu'Édouard Philippe, en son temps,
00:49:09quand il était premier ministre, il y a passé carrément une semaine.
00:49:11Est-ce que vraiment, de votre point de vue, entre
00:49:132019, donc, pardon,
00:49:152021, troisième volet
00:49:17du référendum, et aujourd'hui,
00:49:19on a vraiment rompu le dialogue ?
00:49:21Oui.
00:49:23En fait, le dialogue,
00:49:25il a été rompu
00:49:27déjà, oui, en 2021,
00:49:29lorsque
00:49:31le FLNKS et le
00:49:33Sénat coutumier ont demandé
00:49:35l'annulation du troisième
00:49:37référendum, et que
00:49:39ça n'a pas été
00:49:41entendu. Là,
00:49:43localement, il y avait
00:49:45toutes les personnes,
00:49:47pratiquement tout le monde était en deuil.
00:49:49Donc,
00:49:51ça n'a pas été
00:49:53respecté.
00:49:55Et
00:49:57après, il y a eu,
00:49:59ça a débouché sur des discussions
00:50:01en bilatéral, entre les
00:50:03indépendantistes et l'État, pour essayer, justement,
00:50:05de se parler, de régler
00:50:07toutes ces questions, et la
00:50:09question de la décolonisation,
00:50:11et ce qu'il en est ressorti,
00:50:13c'est un document
00:50:15qui n'était que
00:50:17favorable
00:50:19au gouvernement,
00:50:21à l'État,
00:50:23et donc aux partisans
00:50:25du maintien de l'impact
00:50:27fédéral.
00:50:29C'est votre point de vue, en tant que politique,
00:50:31je comprends, c'est aussi un point d'achoppement,
00:50:33donc vous avez tout à fait
00:50:35le droit de le penser. Moi, je vais vous poser une question
00:50:37qu'on entend, quand même, dans ce qui se
00:50:39passe depuis quelques jours.
00:50:41On voit bien, dans le schéma qui est en train de s'instaurer,
00:50:43que beaucoup disent, aujourd'hui,
00:50:45à Nouméa, mais certains s'en plaignaient
00:50:47déjà avant, disent que c'était leur quotidien,
00:50:49il y a un racisme anti-blanc.
00:50:51Est-ce qu'il y a, de la part des
00:50:53canaques, pour la plupart qui sont
00:50:55aux militants,
00:50:57ou, effectivement, tenant de la cause
00:50:59indépendantiste, une forme de racisme
00:51:01anti-blanc, ou un racisme anti-blanc ?
00:51:07Moi, je suis
00:51:09profondément heurtée,
00:51:11je pense, comme beaucoup de Calédoniens,
00:51:13parce qu'on a
00:51:15tellement remis en cause,
00:51:17ces dernières années, le vivre-ensemble,
00:51:19que,
00:51:21de part et d'autre,
00:51:23au fait, il y a cette montée
00:51:25du racisme.
00:51:29Et on l'a bien senti,
00:51:31c'est vrai, il existe,
00:51:33il y a un racisme anti-canaque,
00:51:35il y a un racisme
00:51:37anti-blanc. Moi, j'ai eu des personnes qui étaient
00:51:39très ouvertes, et là, avec tout ce qui
00:51:41se passe, tout ce qui s'est
00:51:43déroulé ces dernières années, jusqu'à là,
00:51:45et encore plus, maintenant, que des
00:51:47jeunes ont perdu la vie.
00:51:49Oui, il y a une montée du racisme,
00:51:51en général, qui ne cible
00:51:53pas une communauté,
00:51:55mais tout le monde en fait les frais,
00:51:57et c'est pour ça qu'il est important
00:51:59de rappeler
00:52:01que tout le monde
00:52:03revienne
00:52:05au calme, et puis
00:52:07que les responsables
00:52:09puissent discuter,
00:52:11mais là, ce n'est même pas
00:52:13en visio qu'il faut discuter,
00:52:15la situation
00:52:17sur le territoire,
00:52:19elle est vraiment alarmante,
00:52:21les événements,
00:52:23c'était
00:52:25vraiment
00:52:27plusieurs rangs en dessous.
00:52:29On ne parlera plus de ce qui s'est passé cette année, forcément, comme les événements,
00:52:31mais sans doute comme le début, l'amance d'une guerre civile,
00:52:33on espère que ça n'ira pas plus loin.
00:52:35Merci d'avoir répondu à nos questions, on est un peu pris par le temps,
00:52:37j'ai voulu vous interroger notamment sur la perspective
00:52:39d'un nouveau référendum, tel qu'évoqué par certains,
00:52:41y compris dans la classe politique française,
00:52:43mais on y reviendra une autre fois. Petite pause, et on se retrouve pour le journal de 15h.
00:52:51Nous revoici, l'actualité n'attend pas,
00:52:53bien sûr, sans pause ou presque,
00:52:55180 minutes d'info avec Vincent Farndège
00:52:57et le journal, on va évidemment
00:52:59revenir à ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:53:01même si, on le rappelle, la nuit dernière a été
00:53:03globalement plus calme que les précédentes, ça a permis
00:53:05un peu de répit quand même.
00:53:07Néanmoins, le contrôle de certains quartiers n'est plus assuré
00:53:09selon le haut-commissaire de la République,
00:53:11près d'un millier de policiers et gendarmes
00:53:13sont arrivés en renfort sur place,
00:53:15les images sont commentées par Goderic Bey.
00:53:19Les violences se poursuivent en Nouvelle-Calédonie,
00:53:21même si la nuit a été jugée
00:53:23plus calme par les autorités locales.
00:53:25Certains quartiers restent néanmoins
00:53:27hors de contrôle.
00:53:29Des renforts vont arriver pour contrôler les zones
00:53:31qui nous ont échappés ces derniers jours,
00:53:33dont le contrôle n'est plus assuré.
00:53:35Face à ces affrontements,
00:53:37durant lesquels 5 personnes sont décédées,
00:53:39d'autres renforts sont attendus.
00:53:41Il y a 250 gendarmes,
00:53:43GIGN, etc.,
00:53:45qui sont arrivés hier soir.
00:53:47Il y en a autant qui arrivent ce soir
00:53:49et ça va sécher le nez jusqu'à dimanche.
00:53:51La priorité aujourd'hui, c'est vraiment
00:53:53de faire en sorte de libérer tous les axes
00:53:55d'entrée et de sortie de la ville.
00:53:57Les habitants sont donc obligés de limiter
00:53:59leurs déplacements et de barricader
00:54:01l'entrée des zones résidentielles.
00:54:03Une situation devenue impossible
00:54:05pour cette habitante de Montdor.
00:54:07On a préparé un petit sac avec
00:54:09le passeport, l'ordinateur,
00:54:11pour si jamais on avait
00:54:13un gros problème et qu'on devait être
00:54:15exfiltré. On a fait des comités
00:54:17sur Facebook, on s'est mis
00:54:19entre voisins et ce matin,
00:54:21enfin, on a pu sortir.
00:54:23Pour pallier les pénuries alimentaires
00:54:25et de médicaments, les autorités
00:54:27préparent un pont aérien entre l'Hexagone
00:54:29et l'Échipel, séparé de plus de 16 000
00:54:31kilomètres. Pour le moment,
00:54:33l'aéroport de Nouméa reste fermé
00:54:35aux vols commerciaux.
00:54:37On va parler de l'enquête sur l'évasion
00:54:39de Mohamed Amra qui se poursuit
00:54:41avec des découvertes assez
00:54:43édifiantes à la prison des Baumettes.
00:54:45C'est à Marseille, on précise.
00:54:4714 téléphones y ont été retrouvés.
00:54:49Ils pourraient avoir servi
00:54:51pour organiser l'opération
00:54:53d'évasion de lundi dernier. Stéphanie Rouquet,
00:54:55vous êtes en direct de Marseille. Bonjour Stéphanie.
00:54:57Que sait-on de ces perquisitions ?
00:55:01Selon nos informations, plusieurs
00:55:03cellules du centre pénitentiaire de Marseille
00:55:05ont été fouillées. Dans 6 cellules,
00:55:0714 téléphones portables
00:55:09ont été saisis. Ils pourraient
00:55:11avoir servi dans l'évasion
00:55:13de Mohamed A. A noter que
00:55:15selon les syndicats des agents pénitentiaires,
00:55:17ce n'est pas une surprise.
00:55:19Ils nous ont expliqué que de nombreux
00:55:21détenus possèdent des téléphones
00:55:23portables en prison, et notamment aux Baumettes,
00:55:25ici où je me trouve. Et ils nous ont aussi
00:55:27expliqué que cet homme avait déjà des liens
00:55:29avec Marseille. Il avait déjà
00:55:31été incarcéré ici aux Baumettes. Puis,
00:55:33une mesure de détention provisoire avait
00:55:35été ordonnée en septembre dernier
00:55:37dans un dossier instruit à Marseille
00:55:39pour meurtre en bande organisée.
00:55:41Un homme avait trouvé la mort dans
00:55:43une méthode, dite la méthode
00:55:45du barbecue. On enferme
00:55:47un homme dans une voiture, puis on
00:55:49brûle cette voiture. C'est une méthode
00:55:51qui est fréquemment utilisée par les trafiquants
00:55:53de drogue pour faire disparaître
00:55:55des personnes et des preuves.
00:55:57– Merci beaucoup pour toutes ces précisions. Je pense qu'on n'a pas
00:55:59fini de parler, en effet, de
00:56:01cette enquête et de cette cavale, surtout.
00:56:03L'actualité au Proche-Orient, avec
00:56:05la jetée provisoire qui a été construite par l'armée
00:56:07américaine à Gaza, et qui est enfin opérationnelle,
00:56:09Vincent. – Un premier chargement d'aide
00:56:11a été débarqué ce matin. Roldiman,
00:56:13vous êtes avec nous en
00:56:15plateau. Il y aura d'autres
00:56:17débarquements dans les prochains jours, les prochaines semaines.
00:56:19– Absolument.
00:56:21L'armée américaine a installé
00:56:23un système qui s'appelle J-Lots,
00:56:25qui a servi
00:56:27beaucoup pendant la guerre du Vietnam
00:56:29et aussi pendant
00:56:31les ouragans qui ont frappé les États-Unis.
00:56:35Pourquoi est-ce qu'on s'est donné
00:56:37toute cette peine ? C'est parce que
00:56:39l'eau, Gaza, n'est pas profonde.
00:56:41Donc on ne peut pas vraiment approcher avec des
00:56:43gros navires. Il faut débarquer en mer
00:56:45et mettre sur des
00:56:47pontons flottants l'aide humanitaire
00:56:49et l'amener à cette jetée que
00:56:51vous voyez en bas, et c'est là que
00:56:53c'est réembarqué sur la jetée et
00:56:55amené à terre à Gaza.
00:56:57C'est assez compliqué, mais
00:56:59l'armée américaine savait faire.
00:57:01Joe Biden l'avait annoncé
00:57:03lors du discours sur
00:57:05l'état de l'Union.
00:57:07Ça ne va pas révolutionner
00:57:09l'aide, parce que peut-être qu'on peut atteindre
00:57:11500 tonnes au jour, mais
00:57:13c'est déjà ça. Et les soldats américains,
00:57:15et c'est ça, c'est important, ne mettront
00:57:17pas les pieds sur le sol
00:57:19de Gaza.
00:57:21Et puis ils seront sécurisés par
00:57:23l'armée israélienne pour qu'ils ne prennent pas
00:57:25des tirs. Donc c'est
00:57:27une opération peut-être plus
00:57:29symbolique que je
00:57:31dirais massive
00:57:33et matérielle.
00:57:35Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
00:57:37Et puis on passe au sport,
00:57:39parce qu'il y a quand même une grande info qui
00:57:41était attendue hier soir.
00:57:47...
00:57:49...
00:57:51...
00:57:53...
00:57:55...
00:57:57...
00:57:59...
00:58:01Une info et une surprise, Nelly.
00:58:03La surprise N'Golo Kamte de retour dans la liste des Bleus.
00:58:05La liste de Didier Deschamps qu'il a dévoilée
00:58:07hier soir. Et l'arrivée également dans le groupe
00:58:09de Bradley Barcola et
00:58:11Warren Zaher-Emery.
00:58:13Deux ans après,
00:58:15le chouchou des Bleus revient.
00:58:17Il a pu retrouver toutes ses capacités
00:58:19footballistiques et athlétiques
00:58:21en enchaînant beaucoup de
00:58:23matchs. Et j'ai
00:58:25pris cette décision parce que je
00:58:27considère que
00:58:29l'équipe de France sera plus forte
00:58:31avec Engie.
00:58:33Et disposera en son sein d'un
00:58:35élément davantage pourvoyeur de solution
00:58:37que source d'ennui.
00:58:39Je connais très bien Engie. Engie, peu importe
00:58:41la situation, il n'y a jamais de problème.
00:58:43Tout le monde l'aime bien.
00:58:45Tous les joueurs l'aiment bien.
00:58:47Dans le groupe, voilà.
00:58:4933 ans, 53 sélections au compteur,
00:58:51N'Golo Kamte sera l'une des cautions
00:58:53expérience de Didier Deschamps.
00:58:55Utile pour encadrer un groupe jeune au sein
00:58:57duquel figure un petit nouveau,
00:58:59Bradley Barcola, 21 ans.
00:59:01L'éliet parisien a convaincu le sélectionneur
00:59:03en enchaînant les prestations de haut niveau
00:59:05ces derniers mois. Il n'était pas là
00:59:07au mois de mars, il aurait pu y être.
00:59:09J'estimais que
00:59:11tout venait un peu peut-être très vite
00:59:13depuis ce qu'il avait fait
00:59:15déjà très intéressant. Il a fait d'autres choses
00:59:17depuis où il a confirmé.
00:59:19Un mélange de fougue et d'expérience donc,
00:59:21pour espérer décrocher un titre qui échappe
00:59:23à l'équipe de France depuis l'an 2000.
00:59:25Voilà, c'était la
00:59:27chronique sport.
00:59:41Dans un instant, nous serons de retour
00:59:43pour parler de ces policiers
00:59:45qui ont abattu un homme armé
00:59:47qui s'en prenait à une synagogue à Rouen.
00:59:49Gérald Darmanin était sur place
00:59:51en début d'après-midi,
00:59:53prise de parole dans la foulée
00:59:55pour à la fois remercier et saluer
00:59:57la bravoure d'un policier en particulier
00:59:59qui sera d'ailleurs décoré.
01:00:01Il a défendu l'usage de son arme
01:00:03administrative, ça fera l'objet
01:00:05évidemment de commentaires en plateau.
01:00:07Et puis on parlera aussi de ses
01:00:09actes antisémites qui sont en recrudescence
01:00:11dans notre pays. A tout de suite.
01:00:17De retour avec vous pour la suite
01:00:19de 180 minutes info. Un nouveau débat,
01:00:21un nouveau plateau pour m'accompagner.
01:00:23En tout cas, un plateau complété on va dire
01:00:25puisque Vincent Roy, Christian Proutot
01:00:27et Régis Le Saumier sont restés.
01:00:29Tandis qu'on accueille Antoine Armand, député
01:00:31Renaissance de Haute-Savoie.
01:00:33Merci beaucoup d'être parmi nous cet après-midi.
01:00:35Célia Barotte est là également pour aborder
01:00:37la première actualité. C'est bien sûr
01:00:39à la une aujourd'hui cet homme
01:00:41armé notamment d'un couteau qui tentait d'incendier
01:00:43la synagogue de Rouen
01:00:45qui a été abattue
01:00:47par des policiers. Inutile
01:00:49de dire que la communauté juive de Rouen
01:00:51est sous le choc après
01:00:53cet acte, nouvel acte antisémite.
01:00:55Bonjour Régime Delfort, vous êtes sur place aux abords
01:00:57d'ailleurs de la synagogue et vous êtes en compagnie
01:00:59de Laura Calfon.
01:01:01C'est l'avocate qui a été saisie
01:01:03par la synagogue dans cette affaire.
01:01:07Oui absolument
01:01:09Nelly et Laura
01:01:11avant tout vous êtes membre de la communauté
01:01:13juive. Comment vous avez vécu
01:01:15ce matin en apprenant ce qui se passait
01:01:17dans cette synagogue ?
01:01:19J'ai été comme toute la communauté
01:01:21extrêmement choquée de ce qu'il s'était passé.
01:01:23Choquée mais pas surprise
01:01:25en réalité parce que je constate quand même
01:01:27au quotidien que les membres de la communauté
01:01:29juive de Rouen font vraiment l'objet d'actes
01:01:31antisémites. Peut-être pas de
01:01:33cette ampleur mais d'actes antisémites
01:01:35au quotidien oui. Vous êtes également
01:01:37avocate pénaliste. Vous êtes l'avocate
01:01:39de la synagogue. Concrètement
01:01:41quelles sont les suites judiciaires qui
01:01:43vont être apportées ?
01:01:45Les suites sont à déterminer et en réalité
01:01:47elles vont dépendre de certains éléments.
01:01:49L'assaillant comme vous le savez
01:01:51a été abattu. Dès lors qu'il est décédé
01:01:53il n'y a pas d'action publique
01:01:55possible de la part du procureur de la République.
01:01:57Il n'y a pas de procédure pénale
01:01:59qui peut être enclenchée lorsqu'une personne
01:02:01est décédée. Dans ces conditions
01:02:03la synagogue de Rouen
01:02:05l'espèce ne pourrait pas se constituer
01:02:07partie civile et être connue comme victime
01:02:09et demander la réparation
01:02:11de son préjudice moral et matériel.
01:02:13Cependant une enquête est ouverte
01:02:15si l'on
01:02:17retrouvait par exemple
01:02:19des éléments qui pourraient
01:02:21démontrer qu'il y a
01:02:23des complices ou des co-auteurs qui auraient agi
01:02:25là une procédure pourrait être
01:02:27enclenchée, une information judiciaire pourrait être
01:02:29ouverte et dans ce cas il pourrait y avoir
01:02:31donc une procédure pénale à proprement
01:02:33parler dans cette affaire.
01:02:35Ce n'est pas certain.
01:02:37Parce que les dommages sont quand même assez importants.
01:02:39Les dommages sont extrêmement importants, je tiens
01:02:41vraiment à le rappeler, nous avons vu l'intérieur
01:02:43de la synagogue et
01:02:45elle est vraiment brûlée de l'intérieur.
01:02:47Les dommages sont considérables.
01:02:49Alors ce soir c'est veille de
01:02:51Shabbat, il y a un office, est-ce que cet office
01:02:53va pouvoir avoir lieu ?
01:02:55Oui, la communauté juive a décidé
01:02:57de maintenir quoi qu'il en coûte
01:02:59selon l'office du Shabbat qui aura lieu ce soir
01:03:01et toute la communauté juive de Rouen
01:03:03je crois sera présente pour l'office du Shabbat.
01:03:05Merci beaucoup Laura.
01:03:07Il y aura aussi également
01:03:09Nelly à 18h ici à
01:03:11Rouen, un rassemblement devant
01:03:13l'hôtel de ville à l'initiative
01:03:15du maire de Rouen en soutien
01:03:17évidemment à la communauté juive.
01:03:19Merci beaucoup et je rappelle que vous êtes accompagnée
01:03:21d'Olivier Gangloff pour les images cet après-midi
01:03:23en direct de Rouen.
01:03:25Célia Barotte du service police-justice est avec nous
01:03:27je le rappelle.
01:03:29Célia, ce qu'on retient de la communication
01:03:31de Gérald Darmanin, c'était en direct
01:03:33d'ailleurs vous l'avez suivi sur l'antenne de CNews tout à l'heure
01:03:35c'est qu'on avait affaire à un individu
01:03:37particulièrement violent, dangereux
01:03:39déterminé et puis
01:03:41il a précisé aussi le déroulé
01:03:43des faits et surtout ce qui nous intéresse
01:03:45c'est le statut
01:03:47de cet assaillant dans notre pays.
01:03:49Oui, cet assaillant s'appelle
01:03:51Youssef Sey, il est âgé
01:03:53de 29 ans, c'est un Algérien
01:03:55le ministre de l'Intérieur a fait savoir
01:03:57qu'il avait déposé en 2022
01:03:59une demande de titre de séjour
01:04:01étranger malade, un titre
01:04:03qui a été refusé. Il a donc
01:04:05fait l'objet d'un arrêt de reconduite
01:04:07à la frontière. Il n'était pas fiché S
01:04:09pas connu des services de police
01:04:11ni de la justice. Son recours
01:04:13contre cet arrêt de reconduite
01:04:15à la frontière n'a pas abouti
01:04:17en janvier dernier. Il a donc
01:04:19fait l'objet d'une inscription au fichier des
01:04:21personnes recherchées. Il était
01:04:23sans situation fixe
01:04:25sans domicile fixe et il n'était
01:04:27pas connu pour être dangereux
01:04:29le ministre de l'Intérieur a salué
01:04:31le courage
01:04:33et l'acte de bravoure qu'a
01:04:35fait preuve ce jeune policier
01:04:37adjoint de 25 ans qui a tiré
01:04:39à 5 reprises, il a touché 5 fois
01:04:41cet homme qui est décédé.
01:04:43Merci beaucoup. Antoine Armand, est-ce que vous êtes surpris
01:04:45par le profil de
01:04:47l'individu ?
01:04:49Nous, ce qui nous a frappés, on le commentait
01:04:51déjà tout à l'heure, c'est le nombre de recours
01:04:53qui est encore à la disposition de ces gens
01:04:55qui peuvent potentiellement passer à l'acte dans cet intervalle.
01:04:57Ça nous frappe tous
01:04:59beaucoup comme citoyens et comme élus et c'est pour ça
01:05:01qu'on a voté la loi Immigration à l'hiver dernier.
01:05:03La loi Immigration prévoit
01:05:05notamment de réduire le nombre de recours
01:05:07et le nombre d'étapes
01:05:09de recours qui existaient jusque-là
01:05:11lorsque vous êtes l'objet d'une
01:05:13obligation de quitter le territoire, lorsqu'on vous refuse
01:05:15un titre de séjour, vous pouviez
01:05:17jusque en décembre faire
01:05:19un certain nombre de recours, de première instance,
01:05:21de deuxième instance, bref, prolonger pendant des mois
01:05:23la suspension de l'obligation
01:05:25de quitter le territoire français. Mais ça n'a pas empêché un passage à l'acte
01:05:27malgré la réduction. Mais parce que
01:05:29l'obligation de quitter le territoire français, en l'occurrence,
01:05:31n'était pas exécutable. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:05:33Ça veut dire que la personne avait déposé
01:05:35un recours et que pendant ce temps-là, on ne pouvait pas
01:05:37l'expulser. C'est pour ça qu'on a voté cette loi
01:05:39pour pouvoir expulser beaucoup plus vite des personnes
01:05:41qui n'ont rien à faire sur notre territoire avant
01:05:43même qu'elles puissent commettre ce genre d'actes
01:05:45évidemment insupportables et abominables.
01:05:47Régis Le Sommier, est-ce que donc
01:05:49la loi va permettre
01:05:51de freiner ce genre
01:05:53de passage à l'acte ? Est-ce que ça va être
01:05:55la réponse adéquate ?
01:05:57Écoutez, on l'espère parce qu'on ne peut que
01:05:59se navrer du nombre de personnes,
01:06:01de cas où il y a, là en l'occurrence,
01:06:03une personne qui
01:06:05tente de mettre le feu à une synagogue
01:06:07mais ce n'est pas la première fois.
01:06:09L'autre jour, on est sur un plateau de CNews
01:06:11on a passé deux heures avec
01:06:13un afghan aussi
01:06:15qui savait comment utiliser une arme
01:06:17et tuer quelqu'un dans la rue.
01:06:19C'est très régulier, c'est presque
01:06:21quasiment à chaque fois
01:06:23qu'il y a ce type de... ou une attaque au couteau
01:06:25ou là en l'occurrence une tentative d'incendie
01:06:27ce sont des gens sous OQTF
01:06:29donc il y a vraiment un problème.
01:06:31Et ce qui est quand même étonnant, c'est quand on fait
01:06:33le profil de la personne, on dit
01:06:35il n'était pas connu pour des faits de violence
01:06:37et on s'aperçoit qu'on le retrouve
01:06:39sur le toit d'une synagogue avec un pied
01:06:41de biche, un couteau à la main
01:06:43ayant déclenché un feu
01:06:45et attaquant des policiers
01:06:47qui tentent de l'interpeller.
01:06:49Donc une personne qui n'est pas réputée
01:06:51dangereuse, tout à coup se transforme
01:06:53en une véritable bombe humaine
01:06:55ou quelqu'un qui veut absolument nuire
01:06:57et tuer des gens.
01:06:59Ca dit qu'il y a aussi dans notre société
01:07:01beaucoup de gens psychologiquement
01:07:03complètement déséquilibrés
01:07:05qui sont en liberté et en l'occurrence
01:07:07beaucoup de gens qui n'ont rien à faire
01:07:09sur le territoire national
01:07:11et c'est là où
01:07:13ces lois, on l'espère, pourront
01:07:15avoir un effet, parce que
01:07:17le nombre de...
01:07:19C'est plus possible, ce n'est plus...
01:07:21Les gens ne peuvent plus entendre ce genre de choses
01:07:23personne sous OQTF qui commet
01:07:25un meurtre,
01:07:27quel qu'il soit. Et il y a une multiplication
01:07:29de ce type de cas
01:07:31ces derniers mois, ces dernières années.
01:07:33Avec des OQTF dont le taux d'application
01:07:35est autour de 6-7% aujourd'hui, on le rappelle.
01:07:37Là c'est la question des OQTF
01:07:39en tant que tel et le traitement.
01:07:41Moi j'ai eu l'occasion de visiter un CRA,
01:07:43un centre de rétention administrative,
01:07:45je peux vous dire que la plupart, et de discuter
01:07:47avec ces personnes qui sont sous OQTF
01:07:49et qui doivent repartir chez elles,
01:07:51la plupart nous disaient
01:07:53je suis certain de ressortir
01:07:55dans 30 jours d'être libre.
01:07:57C'est 90 jours maximum.
01:07:59Mais même pour ceux qui
01:08:01pouvaient potentiellement partir,
01:08:03ils nous disaient on reviendra.
01:08:05Ca ne change pas grand chose.
01:08:07Écoutez à nouveau le rabbin de Rouen
01:08:09qui s'est exprimé sur notre antenne un peu plus tôt aujourd'hui
01:08:11et qui nous dit, à travers
01:08:13ces actes, c'est la République
01:08:15qui est attaquée.
01:08:17Ca commence par nos édifices religieux
01:08:19et malheureusement on l'a vu dans l'histoire
01:08:21après Hippercache, etc.
01:08:23C'est la République entière
01:08:27qui va être menacée,
01:08:29qui est menacée, et malheureusement
01:08:31c'est la République
01:08:33quand on attaque une synagogue, c'est la République qui est menacée
01:08:35c'est la République qui est attaquée.
01:08:37C'est la vie juive,
01:08:39pouvoir l'égalité, pouvoir pratiquer
01:08:41notre judaïsme en sécurité
01:08:43qui est attaquée,
01:08:45donc c'est toute la République qui est attaquée.
01:08:47Gérald Darmanin a dit par la même occasion
01:08:49que la République mettait d'ailleurs des moyens
01:08:51considérables de protection autour des lieux de culte
01:08:53même si ce n'est pas des surveillances 24h sur 24
01:08:55parce qu'on n'en a pas toujours les moyens non plus
01:08:57mais de mémoire, ça faisait
01:08:59depuis les années 80, depuis
01:09:01la rue Coupernic, la rue des Rosiers
01:09:03qu'on n'avait pas vu d'actes
01:09:05visant un lieu de confession juive aussi marqué.
01:09:07Oui c'est vrai, mais il dit ça à chaque fois
01:09:09d'un autre côté, il ne peut pas dire
01:09:11il ne peut pas dire grand chose d'autre
01:09:13ce matin il nous a quand même dit qu'il était le ministre
01:09:15de l'intérieur, de la fermeté
01:09:17il était très clairement
01:09:19en campagne
01:09:21il a été très très fort
01:09:23en nous parlant même de la France
01:09:25qui se lève tôt, des croyants qui doivent être
01:09:27heureux en France, des juifs qui doivent être
01:09:29heureux en France, il nous a fait
01:09:31il était très remonté
01:09:33il était très en verbe
01:09:35la question qui se pose
01:09:37c'est qu'à chaque fois
01:09:39on se retrouve, comme le disait Régis
01:09:41on se retrouve exactement dans le même cas de figure
01:09:43ça veut dire qu'on a sur le territoire
01:09:45des gens qui n'ont strictement rien
01:09:47à y faire et que pour résumer
01:09:49et pour aller vite, on n'arrive pas à les mettre dehors
01:09:51étant entendu que
01:09:53à côté, on a ce problème là
01:09:55avec des EQTF qui sont
01:09:57très peu exécutés, d'ailleurs
01:09:59Gérald Darmanin dit j'en ai exécuté
01:10:01mille, enfin il y en a tellement
01:10:03donc on est sur une moyenne de 6-7%
01:10:05et puis d'un autre côté, vous avez
01:10:07une immigration incontrôlée
01:10:09qu'on n'arrive absolument pas à enrayer
01:10:11donc vous avez tous ceux
01:10:13qui n'ont rien à faire sur
01:10:15notre territoire et qui ne sont pas
01:10:17EQTF désignés comme tels
01:10:19et puis il y a tous ceux qui y rentrent
01:10:21et dont on ne sait pas encore
01:10:23s'ils ont quelque chose à y faire
01:10:25donc ça finit par faire beaucoup
01:10:27et ceci explique cela
01:10:29vous avez la multiplication
01:10:31de toutes ces affaires.
01:10:33Je vous propose pour des réactions un peu plus politiques à présent
01:10:35d'écouter aussi Dominique
01:10:37de Villepin, ancien Premier Ministre
01:10:39de la République.
01:10:41On assiste maintenant depuis plusieurs mois
01:10:43à une montée de l'antisémitisme
01:10:45la plus grande fermeté
01:10:47est requise, ce sont
01:10:49des actes, parfois des paroles
01:10:51tout à fait inacceptables
01:10:53dans notre société, nous devons être extrêmement
01:10:55vigilants à
01:10:57faire valoir
01:10:59le respect et
01:11:01la compréhension de l'autre
01:11:03cela fait partie des valeurs
01:11:05de nos sociétés qui doivent être en permanence défendues.
01:11:07Christian Proutot
01:11:09Dominique de Villepin qui parle d'antisémitisme
01:11:11alors qu'il a été critiqué
01:11:13ces dernières semaines sur
01:11:15ce qui se passe notamment sur ses prises de position
01:11:17par rapport à Gaza
01:11:19on le rappelle juste que
01:11:21c'est quelqu'un qui a tenu un discours
01:11:23sur la diplomatie française qui avait été
01:11:25en effet mis en avant
01:11:27et puis il a de nouveau des détracteurs
01:11:29après ces récentes déclarations.
01:11:31Oui mais bon Dominique de Villepin a eu
01:11:33un rôle important, il veut s'en donner
01:11:35un autre actuellement et on lui pose des questions
01:11:37donc il y répond
01:11:39bon moi j'ai pas d'avis là-dessus, s'il était
01:11:41apte à prendre des décisions
01:11:43à un poste qui lui permettrait
01:11:45je pourrais juger
01:11:47de ce qu'il pense ou de ce qu'il dit
01:11:49mais c'est pas le cas, il est sûr
01:11:51de toute façon
01:11:53qu'il y a le rôle de l'Etat
01:11:55c'est de protéger les gens
01:11:57à travers
01:11:59d'abord leur citoyenneté
01:12:01et ensuite leur religion
01:12:03et le ministre de l'intérieur a dit ce qu'il devait dire
01:12:05même si on a constaté
01:12:07qu'il était assez véhément
01:12:09c'est que
01:12:11la République fait en sorte
01:12:13que chaque citoyen puisse exercer
01:12:15sa foi
01:12:17en étant, en assurant
01:12:19le maximum de sa sécurité
01:12:21et c'est vrai
01:12:23que continue la situation
01:12:25internationale
01:12:27en particulier
01:12:29la situation à Gaza
01:12:31il y a des répercussions au niveau intérieur
01:12:33sur des gens qui ont
01:12:35tendance d'une manière
01:12:37inconsidérée et surtout irresponsable
01:12:39à assimiler
01:12:41les français
01:12:43de religion juive, je préfère
01:12:45cette formule
01:12:47une politique qui est menée
01:12:49par un gouvernement
01:12:51en Israël avec monsieur Netanyahou
01:12:53c'est deux choses différentes
01:12:55et peut-être on n'a pas le discours qu'il faut
01:12:57pour faire entendre à ces français
01:12:59qui peuvent être influencés
01:13:01de la plus
01:13:03mauvaise manière
01:13:05qu'effectivement nos citoyens
01:13:07français de confession juive
01:13:09n'ont strictement rien à voir
01:13:11avec la politique d'un Etat
01:13:13qui est l'Etat d'Israël
01:13:15une autre analyse, celle du député
01:13:17RN Jean-Philippe Tanguay qui lui
01:13:19dit aujourd'hui le responsable c'est l'islamisme
01:13:21politique
01:13:23le niveau des actes antisémites en France
01:13:25qu'il s'agisse d'insultes
01:13:27d'agressions envers les personnes
01:13:29ou d'attaques contre les lieux
01:13:31se sont hélas multipliées
01:13:33depuis l'horrible attaque qu'a subie Israël
01:13:35le 7 octobre
01:13:37mais n'oublions pas qu'il s'était déjà à un niveau très élevé
01:13:39auparavant car le cancer de l'antisémitisme
01:13:41frappe de nouveau la France
01:13:43comment lutter contre ces faits ?
01:13:45plusieurs choses
01:13:47c'est d'abord une lutte au quotidien
01:13:49contre ces agressions, ces insultes et ces violences
01:13:51le gouvernement je pense
01:13:53essaie au quotidien de lutter
01:13:55par contre il ne s'attaque pas à la racine profonde
01:13:57de ce nouvel antisémitisme
01:13:59qui est l'islamisme
01:14:01politique
01:14:03et tant que, comme le proposent Marine Le Pen
01:14:05et Jordan Bardella, nous n'aurons pas déclaré l'islamisme politique
01:14:07comme un adversaire de la République
01:14:09une idéologie séditieuse qui doit être interdite
01:14:11sur toutes ses formes, nous n'arriverons pas
01:14:13à lutter contre l'antisémitisme
01:14:15puisque c'est la racine profonde
01:14:17vous êtes capable de dire que l'islamisme politique
01:14:19est l'adversaire de la République ?
01:14:21une idéologie qui veut
01:14:23saper les fondements de la République
01:14:25qui veut séparer les femmes des hommes
01:14:27qui veut soumettre les femmes
01:14:29qui ne respectent pas les autres cultes
01:14:31n'a rien à faire dans la République
01:14:33c'est pour ça qu'on a voté la loi séparatisme
01:14:35c'est pour ça que le ministre de l'Intérieur a demandé
01:14:37la fermeture de centaines d'établissements
01:14:39c'est pour ça que des associations, des écoles
01:14:41des établissements culturels ou culturelles
01:14:43qui ne respectaient pas les bases ont été fermés
01:14:45c'est pour ça que certains imams
01:14:47on s'en souvient, vous l'avez évoqué ici
01:14:49ont été expulsés et le gouvernement
01:14:51fait preuve d'une fermeté totale
01:14:53sur une centaine identifiée
01:14:55c'est ce que vous rapprochez, vous dites tracteur politique d'ailleurs
01:14:57c'est ce que dit le RN aujourd'hui
01:14:59je pense pas qu'il faille faire ici
01:15:01de la politique politicienne
01:15:03quand on connait le travail
01:15:05d'abord des services de renseignement, de police
01:15:07c'est la loi qui évolue et la complexité du dossier
01:15:09c'est la fermeté affichée dont on fait preuve
01:15:11la réalité des actes
01:15:13les signalements aux procureurs de la République qui ont été faits
01:15:15par le Premier ministre à l'automne dernier
01:15:17après la tentative de perturber
01:15:19des minutes de silence, après la tentative de
01:15:21minorer le terrorisme qui peut
01:15:23exister en France ou à l'étranger
01:15:25mais je rebondis sur ce qui a été dit parce que c'est très juste
01:15:27et je pense qu'il faut aussi que les responsables politiques
01:15:29soient face à leurs
01:15:31paroles et à leurs conséquences
01:15:33quand vous avez une partie de la classe politique
01:15:35qui instrumentalise, c'est pas seulement qui importe
01:15:37qui instrumentalise le conflit israélo-palestinien
01:15:39et qui essaye
01:15:41d'entretenir une confusion entre
01:15:43la politique d'un gouvernement, l'existence
01:15:45d'un État et puis la confession
01:15:47de ses habitants, il y a une responsabilité
01:15:49parce que bien sûr qu'il y a un continuum
01:15:51entre des réflexions
01:15:53des discours, des clins d'œil
01:15:55et puis à la fin, le passage à l'acte
01:15:57et le fait qu'en 2024, des gens tentent d'incendier
01:15:59des synagogues en France
01:16:01J'avais une question à vous poser, toute simple
01:16:03Depuis 7 ans que vous êtes au pouvoir, est-ce que vous n'avez pas l'impression
01:16:05qu'on se réveille un peu tard sur
01:16:07l'islamisme politique, sur l'influence des frères
01:16:09musulmans, sur le minage total
01:16:11des écoles, des établissements
01:16:13dont on parle à travers des faits divers
01:16:15on a l'impression qu'on découvre ça
01:16:17qu'il faut lutter et finalement
01:16:19on a toujours les mêmes déclarations
01:16:21en particulier de Gérald Darmanin qui a l'impression de découvrir
01:16:23le problème. On a voté en 2018
01:16:25en 2009 la loi séparatisme
01:16:27qu'on applique depuis, depuis 2017 et d'ailleurs
01:16:29je vais vous le dire, depuis bien avant, les services de
01:16:31police de renseignement de justice font leur travail
01:16:33Mais je parle de l'ampleur de la pénétration de l'islamisme dans la société
01:16:35Mais c'est pour ça, mes chers messieurs, c'est pour ça qu'on a voté une loi
01:16:37séparatiste, qu'on a fermé des centaines
01:16:39d'établissements, qu'on continue à en fermer
01:16:41Et qu'on continue à lutter
01:16:43Mais écoutez, moi je suis pas là
01:16:45à compter le monde d'imams
01:16:47On connaît les problèmes quand l'imam Iqsem
01:16:49qu'il a fallu chercher, qu'il a fallu
01:16:51Mais bien sûr, et vous savez vous-même
01:16:53la difficulté de la tâche
01:16:55et le fait que c'est une tâche continuelle
01:16:57C'est pour ça que le gouvernement...
01:16:59Mais écoutez...
01:17:01C'est peut-être pas que le vôtre, mais c'est un échec
01:17:03Mais en fait, si vous voulez,
01:17:05ça dépend ce qu'on veut faire
01:17:07Si on veut déplorer le fait que ça va
01:17:09pas assez vite, on peut le faire et je vous rejoindrai
01:17:11La question c'est quels sont les moyens
01:17:13qu'il faut mettre encore sur la table pour y arriver
01:17:15C'est ce qu'on a fait avec la loi séparatisme
01:17:17C'est ce qu'on fait avec la loi immigration
01:17:19S'il faut prendre d'autres mesures, le ministre de l'intérieur l'a rappelé
01:17:21sur les frères musulmans, nous y sommes prêts
01:17:23C'est d'abord un travail profond de l'ombre des services
01:17:25de renseignement et de police
01:17:27Bien sûr, Vincent nous a rejoints, il est 15h31
01:17:29C'est l'heure de votre rappel des teachers, Vincent
01:17:31Et à la lune de l'actualité, Damien Abad a été mis en examen
01:17:33pour tentative de viol. Le député de Lens
01:17:35est également accusé de violence sexuelle
01:17:37sur deux autres femmes. Dans ses dossiers
01:17:39il a été placé sous le statut de témoin assisté
01:17:41Damien Abad conteste
01:17:43les faits qui lui sont reprochés
01:17:45Ça y est, on connaît la liste des bleus
01:17:47pour l'Euro. Les noms des joueurs ont été dévoilés
01:17:49hier par Didier Deschamps
01:17:51et la surprise du chef, donc, le retour
01:17:53de N'Golo Kanté, l'arrivée dans le groupe
01:17:55de Bradley Barkwala et Warren Zarrir-Emery
01:17:57Et puis enfin,
01:17:59Kylian Mbappé était à Berlin, non pas
01:18:01pour signer dans son nouveau club, mais pour
01:18:03inaugurer sa statue de cire. Elle est visible
01:18:05au musée Madame Tussauds
01:18:07On y voit donc Mbappé
01:18:09prendre sa pose favorite, habillé du maillot
01:18:11à deux étoiles de l'équipe de France
01:18:13J'ai l'impression qu'il est un peu plus petit, le vrai, non ?
01:18:15Parce qu'il se met même sur la pointe des pieds
01:18:17pour tenter d'être à la hauteur de son équilibre
01:18:19Il ressemble plus à Kylian qu'à Kylian
01:18:21Ils se sont un peu ratés alors
01:18:23Non, c'est bien, je dois dire que c'est assez bluffant
01:18:25Vous lavez votre statue, vous ?
01:18:27Bon...
01:18:29Eh bien écoutez,
01:18:31par contre, vous le dites
01:18:33Je vais la réclamer
01:18:35Vous pourriez faire une pétition pour moi
01:18:37Avec plaisir, je vais la lancer, c'est parti
01:18:39Il y a des pétitions parfois qui ne sont pas très sympas, mais celle-là, ça serait cool
01:18:41Allez, merci Vincent
01:18:43pour mon prochain anniversaire, retenez ça dans un coin de votre tête
01:18:45Plus sérieusement, avec nos invités
01:18:47on va revenir à cette situation qui s'est
01:18:49certes un peu calmée
01:18:51en Nouvelle-Calédonie, même si les résidents
01:18:53qui sont maintenant à bout de force
01:18:55à bout de fatigue, continuent de vivre
01:18:57des nuits très stressantes
01:18:59La tension qui n'est pas tout à fait
01:19:01près de s'apaiser, on est dans l'attente
01:19:03de la plupart des renforts envoyés
01:19:05de métropole, certains sont déjà sur place
01:19:07les dernières heures racontées par Mathilde Ibanez
01:19:09et Goderic Bey
01:19:11Les violences se poursuivent
01:19:13en Nouvelle-Calédonie
01:19:15même si la nuit a été jugée plus calme
01:19:17par les autorités locales
01:19:19le pays reste néanmoins hors de contrôle
01:19:21Des renforts vont arriver
01:19:23pour contrôler les zones qui nous ont échappés
01:19:25ces derniers jours, dont le contrôle n'est plus assuré
01:19:27Face à ces affrontements
01:19:29durant lesquels 5 personnes sont décédées
01:19:31d'autres renforts sont attendus
01:19:33Il y a 250 gendarmes
01:19:35GIGN, etc
01:19:37qui sont arrivés hier soir
01:19:39Il y en a autant qui arrivent ce soir
01:19:41et ça va sécher le nez jusqu'à dimanche
01:19:43La priorité aujourd'hui
01:19:45c'est vraiment de faire en sorte de libérer
01:19:47tous les axes d'entrée et de sortie de la ville
01:19:49Les habitants sont donc obligés
01:19:51de limiter leurs déplacements
01:19:53et de barricader l'entrée des zones résidentielles
01:19:55Une situation devenue impossible
01:19:57pour cette habitante de Montdor
01:19:59On a préparé un petit sac avec
01:20:01le passeport
01:20:03l'ordinateur, etc
01:20:05pour si jamais on avait un gros problème
01:20:07et qu'on devait être exfiltrés
01:20:09On a fait des comités sur Facebook
01:20:11on s'est mis entre voisins
01:20:13et ce matin, enfin, on a pu sortir
01:20:15Pour pallier les pénuries alimentaires
01:20:17et de médicaments
01:20:19les autorités préparent un pont aérien
01:20:21entre l'Hexagone et son archipel
01:20:23séparé de plus de 16 000 kilomètres
01:20:25Pour le moment, l'aéroport de Nouméa
01:20:27reste fermé aux vols commerciaux
01:20:29Christian Proutot
01:20:312500 forces
01:20:33en renfort
01:20:35évidemment c'est un peu échelonné
01:20:37parce que ça met du temps de venir jusqu'en Nouvelle-Calédonie
01:20:39Il y a des escales de ravitaillement
01:20:41C'est pas un vol simple
01:20:43Est-ce que ça suffira
01:20:45à maintenir les 7 à 8 000 émeutiers
01:20:47dont on parle depuis hier ?
01:20:49On a une donnée chiffrée
01:20:51qui s'est un peu affinée
01:20:53Oui, je pense que
01:20:55d'abord ça va soulager
01:20:57les effectifs qui ont souffert
01:20:59pendant le temps
01:21:01qu'on amène les renforts
01:21:03et puis il faut se dire
01:21:05qu'on n'a pas à faire un maintien de l'ordre
01:21:07tel qu'on l'imagine normalement
01:21:09Là, c'est vraiment
01:21:11des émeutiers
01:21:13par petits groupes
01:21:15et on appelle ça courir après les lapins
01:21:17mais ils passent leur temps à courir
01:21:19ils vous fichent le feu là
01:21:21Et puis c'est pas concentré
01:21:23Nouméa c'est une grande presqu'île
01:21:25et l'agglomération encore plus
01:21:27Tout à fait, mais c'est surtout sur Nouméa
01:21:29l'agglomération est assez importante
01:21:31que pourront se faire à ce moment-là
01:21:33des vrais contrôles
01:21:35avec des équipes mobiles
01:21:37et le fait d'avoir ce renfort d'effectifs
01:21:39va permettre justement
01:21:41de contrôler dès que
01:21:43un mouvement ou une tentative
01:21:45de destruction
01:21:47va être signalé, on aura les équipes
01:21:49qui pourront se déplacer
01:21:51et ça, ça ne pouvait pas se faire
01:21:53sans le nombre
01:21:55Il faut de nombreuses équipes en alerte
01:21:57puisque en plus ça se passe la nuit
01:21:59pour pouvoir réagir rapidement
01:22:01Alors Emmanuel Macron lui demande
01:22:03la plus grande fermeté contre les auteurs
01:22:05de ces violences et Eric Dupond-Moretti
01:22:07présente une circulaire pénale
01:22:09pour garantir les sanctions les plus lourdes
01:22:11à la fois contre les émeutiers
01:22:13mais la précision est importante
01:22:15contre les pillards aussi, c'est-à-dire
01:22:17tous les opportunistes qui se sont greffés dessus
01:22:19Exactement, dans sa circulaire qu'il a adressée
01:22:21au procureur général mais aussi au procureur
01:22:23de Nouméa, il y a un volet
01:22:25coordination avec le haut-commissaire
01:22:27et les parquets mais aussi
01:22:29un volet anticipation et donc
01:22:31déferment le plus rapidement possible
01:22:33comme pour les émeutes
01:22:35du mois de juillet dernier
01:22:37suite au décès de Naël
01:22:39Il y a aussi un volet
01:22:41réponse pénale ferme, rapide
01:22:43et systématique, privilégier les déferments
01:22:45emmener les gardes à vue
01:22:47directement devant le procureur
01:22:49une réponse ferme pour les majeurs mais aussi
01:22:51pour les mineurs avec une audience
01:22:53unique, le
01:22:55ministre de la Justice
01:22:57dit qu'il faut d'abord une reprise des dialogues
01:22:59pour rétablir l'ordre
01:23:01républicain, c'est une nécessité
01:23:03et c'est une volonté impérieuse du
01:23:05ministre de la Justice, donc trois mots
01:23:07dans cette circulaire, fermeté, rapidité
01:23:09systématicité, on peut s'attendre aussi
01:23:11à une réorganisation des tribunaux
01:23:13pour l'instant même si on ne sait pas
01:23:15s'il va y avoir des audiences la nuit
01:23:17en tout cas les magistrats vont être
01:23:19très sollicités pour que
01:23:21les délinquants soient
01:23:23très vite jugés, émis
01:23:25en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire
01:23:27avec des obligations très strictes
01:23:29notamment avec des mesures
01:23:31de sûreté comme du couvre-feu ou
01:23:33l'obligation de ne pas
01:23:35être présent dans certaines
01:23:37parties de l'île.
01:23:39Merci beaucoup, on est en ligne avec un
01:23:41invité, un témoin depuis la
01:23:43Nouvelle-Calédonie, bonjour
01:23:45Joannès Ititiati, merci d'être avec nous
01:23:47cet après-midi, enfin cette nuit pour vous
01:23:49à Nouméa, pourquoi je vous ai
01:23:51sollicité ? Parce que j'ai vu cette vidéo
01:23:53qui a fait le tour des réseaux sociaux
01:23:5515 000 vues, vous avez été
01:23:57vraiment remarquable et remarqué
01:23:59dans cette vidéo, 15 000 vues
01:24:01franchement à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie qui compte
01:24:03à peu près 250 000 habitants, c'est déjà
01:24:05énorme, donc c'est devenu viral, je crois
01:24:07qu'on peut le dire comme ça. Vous êtes
01:24:09du pays traditionnel de Joubea,
01:24:11Joubea pour ceux qui ne connaissent pas tellement la
01:24:13Calédonie, c'est une aire
01:24:15coutumière au sud de la Grande-Terre
01:24:17qui comprend aussi d'ailleurs l'île d'Épin, c'est un peu
01:24:19plus connu déjà.
01:24:21Racontez-nous ce que vous avez envie de dire, vous
01:24:23à cette jeunesse là, qui nous
01:24:25paraît hors de contrôle, à ces émutiers
01:24:27qui se comptent par centaines, peut-être même
01:24:29par milliers, c'est quoi
01:24:31votre message pour qu'on aille vers l'apaisement ?
01:24:37Bonsoir à tous, je vous remercie
01:24:39de laisser la parole
01:24:41comme ici, on dirait
01:24:43au pays, c'est un peu
01:24:45contrôlé,
01:24:47il n'y a pas trop de liberté d'expression
01:24:49c'est par rapport à
01:24:51tout ça aussi qu'on en a besoin,
01:24:53on va essayer de passer des messages
01:24:55à présent.
01:24:57La situation
01:24:59là, elle a débordé,
01:25:01c'est par rapport
01:25:03aux jeunes en fait,
01:25:05nous on a vu,
01:25:07moi j'ai une autre vision par rapport à tout ça,
01:25:09ils ont
01:25:11des politiques, c'est une comédie,
01:25:13comme je l'ai dit dans ma vidéo,
01:25:15et maintenant là, tous mes frères
01:25:17et sœurs, ils sont laissés à l'abandon,
01:25:19tous les gens, les personnes,
01:25:21ils sont dans la politique,
01:25:23ils ont monté
01:25:25la tête pour attiser la haine,
01:25:27et maintenant tous les enfants,
01:25:29ils sont sur la route, mais il n'y a plus tous ces personnes
01:25:31qui sont en train d'attiser la haine.
01:25:33Et là, ils sont en train de pleurer nos familles.
01:25:35Est-ce qu'ils ont conscience,
01:25:37c'est une question que j'ai posée tout à l'heure,
01:25:39qu'ils ont détruit les supermarchés
01:25:41et les écoles
01:25:43et les lieux où se rendent, y compris
01:25:45leurs familles, leurs parents, leurs grands-parents,
01:25:47leurs cousins, et que ça va poser
01:25:49un problème aussi d'approvisionnement pour eux ?
01:25:53Oui, mais c'est par rapport
01:25:55à une injustice qui perdure.
01:25:57Une injustice
01:25:59dans ce pays-là,
01:26:01à l'extérieur, ils ne le voient pas, mais nous aussi, on le vit
01:26:03tous les jours. Il y a de la discrimination,
01:26:05et pas qu'au niveau des Canards,
01:26:07toutes les autres communautés qui n'ont jamais vu.
01:26:09Et c'est ce mal-être-là,
01:26:11ces jeunes-là, qui nous dégagent aujourd'hui.
01:26:13Parce qu'on ne les laisse pas s'exprimer,
01:26:15on ne leur donne pas de quoi s'appuyer.
01:26:17Voilà, c'est une façon
01:26:19à eux de dégager leur mal-être.
01:26:21Le message que je veux,
01:26:23j'ai passé hier, c'est pour demander l'apaisement.
01:26:25C'est des hommes
01:26:27qui ont trouvé leur dignité.
01:26:29On va relever
01:26:31notre pays tous ensemble, toutes les communautés.
01:26:33Parce qu'on aime tous notre pays.
01:26:35Est-ce que vous pensez que
01:26:37la paix en Nouvelle-Calédonie,
01:26:39dont on sait depuis 40 ans
01:26:41qu'elle est fragile,
01:26:43est possible encore, néanmoins ?
01:26:45Oui,
01:26:47elle est possible. Déjà,
01:26:49ce que vous entendez,
01:26:51c'est exagéré.
01:26:53Pour moi, c'est abusé par rapport à la situation.
01:26:55Là, c'est que des images.
01:26:57Ce n'est pas à l'échelle pays.
01:26:59On ne casse pas des maisons.
01:27:01On ne rentre pas chez les gens pour les tuer.
01:27:03Il n'y a pas de génocide.
01:27:05Ici, on ne fait pas de génocide.
01:27:07Notre peuple a subi le génocide.
01:27:09Mais non, on ne veut pas faire subir ça à les gens.
01:27:11Ici, on est bien ensemble.
01:27:13Mais il y a trop de politique.
01:27:15Il y a quand même monté la tête sur la diffamation.
01:27:17Il n'y a personne qui va...
01:27:19Je parle tous les jours à mes petits-frères.
01:27:21À chaque fois, ils disent non, non, on ne va pas dans les maisons.
01:27:23On ne va pas à tous les gens.
01:27:25Je ne sais pas.
01:27:27Ça, c'est dans leur tête.
01:27:29On est prêts à discuter.
01:27:31Je suis en train de parler à tous les petits-jeunes tous les soirs.
01:27:33Je discute avec eux. Je les donne des messages.
01:27:35Pour que demain, on va se trouver. On va bien parler.
01:27:37Et après, on va aller voir tous ces politiciens.
01:27:39Pour dire que nous,
01:27:41on a notre vision de notre pays.
01:27:43Joannès, une dernière question.
01:27:45C'est vrai que la communication,
01:27:47la liaison avec le faisceau téléphonique
01:27:49n'est pas super, super.
01:27:51Mais on comprend quand même globalement votre propos.
01:27:53Ma dernière question, c'est
01:27:55est-ce que vous êtes vous-même indépendantiste ?
01:27:57Et est-ce que vous croyez en une indépendance,
01:27:59si c'est votre souhait,
01:28:01votre cas, multiculturelle
01:28:03pour la Nouvelle-Calédonie ?
01:28:07On parlait d'indépendance.
01:28:09Être autonome.
01:28:11Dans l'auto-civilisation alimentaire,
01:28:13il y a plein de points
01:28:15qu'on n'a pas appris.
01:28:17Tout a été fait pour que ça reste dans ces états-là.
01:28:19Ils n'ont pas créé d'autres alternatives
01:28:21pour que le pays s'émancipe.
01:28:23Alors qu'on a des projets, on a des idées,
01:28:25on a des solutions.
01:28:27Ça ne va pas dans le sens des politiques des élus.
01:28:31Donc vous, vous représentez des gens
01:28:33qui sont apolitiques, en fait.
01:28:35Vous n'êtes pas du tout dans la veine du FLNKS aujourd'hui ?
01:28:39Non, pas du tout. Je ne me reconnais pas
01:28:41à ces élus. Parce qu'au début,
01:28:43l'époque des anciens,
01:28:45ils travaillaient avec le cœur.
01:28:47Mais là, tous ces gens-là, ils ne travaillent pas intérim.
01:28:49Qu'ils soient l'un ou l'autre côté, pour moi, ils sont pareils.
01:28:51Et même le Sénat continue, je le dis en même temps
01:28:53parce que c'est une institution,
01:28:55ce n'est pas la coutume.
01:28:57La coutume, elle est là. C'est quoi la coutume ici ?
01:28:59Merci beaucoup, Johannes,
01:29:01d'avoir partagé votre propos
01:29:03cet après-midi. Merci.
01:29:05On vous souhaite une bonne nuit parce qu'il est quand même
01:29:07extrêmement tard, voire même extrêmement tôt
01:29:09à nous mettre. Je crois que c'était important aussi
01:29:11de donner la parole à tout le monde
01:29:13et à toutes les sensibilités de l'île.
01:29:15Régis Le Saumier,
01:29:17d'une certaine manière, il renvoie
01:29:19un peu tout le monde dos à dos, là, sur la fin
01:29:21de son intervention. Il renvoie tout le monde dos à dos
01:29:23et on voit qu'il représente quand même un courant
01:29:25de rupture totale. C'est-à-dire que
01:29:27il parle, il se réfère
01:29:29même si on n'entendait pas bien, mais
01:29:31aux anciens du FLNKS
01:29:33pour qui il semble
01:29:35continuer à avoir du respect.
01:29:37Mais il considère aujourd'hui
01:29:39la représentation de ce mouvement,
01:29:41y compris les gens qui sont
01:29:43dans l'appareil politique, on peut imaginer
01:29:45le Sénat coutumier
01:29:47et également
01:29:49le Président de la Nouvelle-Calédonie et autres
01:29:51comme des gens, comme
01:29:53n'étant pas représentatifs.
01:29:55Il dit qu'ils travaillent pour leur propre cause.
01:29:57Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que oui, il y a dans cette société
01:29:59calaque,
01:30:01une part de la jeunesse qui est en rupture,
01:30:03une part de la jeunesse qui ne répond plus
01:30:05aux injonctions
01:30:07des partis traditionnels et qui
01:30:09attire d'ailleurs
01:30:11les convoitises de certains pays étrangers
01:30:13qui ont pu les accueillir,
01:30:15qui ont pu les structurer politiquement
01:30:17même si on ne peut pas dire qu'au-delà
01:30:19il y a sans doute des ingérences
01:30:21mais en tout cas il y a eu une tentative de manipulation.
01:30:23Mais le problème
01:30:25est qu'il y a cette jeunesse
01:30:27et que c'est cette jeunesse qui a tout
01:30:29cramé, en fait, quelque part.
01:30:31Et qui est incontrôlable et qui aujourd'hui
01:30:33encore contrôle des partis
01:30:35de quartiers
01:30:37dans lesquels il est absolument
01:30:39impossible ou dit très difficile
01:30:41en l'état actuel des choses, au vu
01:30:43de la faiblesse des forces de l'ordre présentes
01:30:45c'est ce que disait, comme en Christian
01:30:47Proutot tout à l'heure, de la lenteur
01:30:49d'achemination à cause des distances
01:30:51de renforts, et bien il reste
01:30:53qu'une partie de l'île qui échappe
01:30:55à la loi,
01:30:57qui échappe aux droits
01:30:59et que voilà. Mais ce qui est quand même intéressant
01:31:01dans ce témoignage, je note ça, c'est
01:31:03cette rupture totale et ce
01:31:05sentiment d'être à côté.
01:31:07Voilà, de ne pas participer
01:31:09à une destinée collective.
01:31:11Christian ?
01:31:13Je rebondis tout à fait
01:31:15à ce qui vient d'être dit, parce que
01:31:19il faut quand même reconnaître
01:31:21que dans ce qui avait été décidé
01:31:23il y a eu des...
01:31:25La province a eu du pouvoir.
01:31:27Elle a eu des moyens.
01:31:29Une partie de l'argent générée
01:31:31en Nouvelle-Calédonie a été attribuée
01:31:33normalement à un développement.
01:31:35On rappelle que le découpage c'est trois provinces.
01:31:37Sud, qui comprend Nouméa
01:31:39mais pas que. Il y a une partie de la Brousse aussi
01:31:41et une part non négligeable de la côte
01:31:43Ouest notamment. Et puis
01:31:45la province Nord, qui était
01:31:47traditionnellement indépendantiste.
01:31:49On pense à Yengen qui était le fief
01:31:51des indépendantistes.
01:31:53C'est là d'ailleurs qu'ont été assassinés
01:31:55Jean-Marie Chibaou et Yeweneh Yeweneh
01:31:57en 89. Et puis les îles
01:31:59Loyauté, Ouvéa, que vous connaissez bien.
01:32:01Juste pour remettre un petit peu. Effectivement,
01:32:03la province Nord, c'était une remise
01:32:05de pouvoir et de concession
01:32:07de nickel aussi non négligeable
01:32:09au Kanak. Et on se rend bien compte
01:32:11et on comprend la réaction
01:32:13de Johannes
01:32:15qui effectivement renvoie tout le monde dos à dos
01:32:17parce que cette jeunesse qui est à Nouméa
01:32:19elle est née
01:32:21dans la Brousse, dans les Partis Nord.
01:32:23Et elle est venue en espérance
01:32:25de je sais pas trop quoi, de travail
01:32:27autour de Nouméa.
01:32:29Et dans le cadre
01:32:31d'une révolte, on sait très bien que
01:32:33après il y a le pillage à tous ceux qui font
01:32:35de l'effet d'aubaine. Mais
01:32:37il y a quand même au fond de tout ça
01:32:39il y a une partie de désespoir
01:32:41ou de no future, des jeunes qui se rendent compte
01:32:43qu'ils n'ont pas d'avenir.
01:32:45Et je trouve qu'il faut poser le problème
01:32:47la balle elle est dans les deux camps.
01:32:49Enfin de là à aller attaquer les gens chez eux, il y a quand même une limite.
01:32:51Tout n'expose pas tout.
01:32:53C'est toujours le problème.
01:32:55Oui mais Nelly,
01:32:57c'est toujours le problème. Dès que ça pète,
01:32:59dès qu'il y a des exactions, ça part dans tous les sens.
01:33:01Mais au départ il y a un problème.
01:33:03Vous l'avez à demi-mot évoqué, j'aimerais qu'on reparle
01:33:05effectivement de Gérald Darmanin qui a dit
01:33:07sans embâche hier, il y a une ingérence
01:33:09azérie dans la politique
01:33:11calédonienne, en forme de
01:33:13réaction aussi
01:33:15à des règlements de comptes avec la France.
01:33:17Donc on utilise un peu la Calédonie
01:33:19par proxy, on va dire, pour se
01:33:21venger. Au point d'ailleurs, je vous
01:33:23aller réagir dans un instant, mais regardez, il y a des députés
01:33:25ça nous a interpellés ce matin sur Twitter
01:33:27comme Jean-Louis Thieriot, c'est un député
01:33:29LR, qui veulent lancer
01:33:31carrément une commission
01:33:33d'enquête. Regarde ce qu'il dit, les ingérences en Calédonie
01:33:35doivent être dénoncées et documentées, c'est une
01:33:37forme de guerre hybride. Dès lundi
01:33:39j'examinerai avec mes collègues députés la possibilité
01:33:41de lancer une commission d'enquête.
01:33:43Vincent Roy, Antoine Armand,
01:33:45peut-être pour la partie plus politique,
01:33:47est-ce que c'est une bonne idée ? Est-ce que vous vous associeriez
01:33:49à cette commission ?
01:33:51Oui, je pense qu'il faut regarder les choses en face.
01:33:53Vous avez sur le plan cyber,
01:33:55et malheureusement maintenant, pas uniquement sur le plan
01:33:57cyber, l'image qu'on a tous en tête en
01:33:59Nouvelle-Calédonie, c'est les t-shirts
01:34:01avec le drapeau d'Al-Azerbaïdjan
01:34:03pour des gens qui manifestent ou qui
01:34:05parfois commettent des exactions, qui nous mettent
01:34:07face à une réalité extrêmement forte que le gouvernement
01:34:09dénonce depuis longtemps, avec la commission
01:34:11d'enquête sur les ingérences étrangères qui a permis de montrer
01:34:13un certain nombre de liens, qui montre que le
01:34:15danger est majeur, et que le danger est majeur pour
01:34:17nos démocraties, pour la tentative de nous
01:34:19déstabiliser. Et donc, sur ce point-là, il faut que
01:34:21de manière transpartisane, on soit capable de
01:34:23regarder qui a fait quoi, et aussi qu'on
01:34:25perde une forme de naïveté très
01:34:27occidentale, très européenne,
01:34:29selon laquelle chacun s'exprime
01:34:31toujours librement, sans
01:34:33arrière-pensée. Non, il y a aujourd'hui, dans le monde
01:34:35des réseaux sociaux, dans le monde de la politique,
01:34:37énormément d'ingérences
01:34:39cyber ou réelles qui ont lieu, et qu'il faut regarder
01:34:41avec célérité. Vincent, tu te mets jusqu'à quelque chose à dire ?
01:34:43Non, tout à fait d'accord, il faut aller voir, il faut
01:34:45regarder posément exactement
01:34:47ce qui se passe, qui a voulu s'immiscer,
01:34:49qui fait quoi exactement
01:34:51dans toute cette affaire, et puis
01:34:53savoir exactement de quoi retournent
01:34:55les différentes responsabilités, c'est évident.
01:34:57S'il le dit comme ça, Gérald Darmanin, c'est qu'il y a des faisceaux
01:34:59d'indices. Qu'est-ce que l'Azerbaïdjan va faire dans cette affaire ?
01:35:01Oui, il faut préciser d'ailleurs qu'entre
01:35:03Nouméa et Bakou, il y a 14 000 kilomètres.
01:35:05Donc, on reproche souvent à la France
01:35:07d'avoir une colonie à plus
01:35:09de 20 000 kilomètres, mais en tout état de cause,
01:35:11si la France s'en va, et que c'est
01:35:13l'Azerbaïdjan qui reprend
01:35:15le contrôle ou l'influence, ce sera
01:35:17aussi très loin, et évidemment,
01:35:19ce n'est pas du tout ses désintérêts,
01:35:21comment dire, c'est une manière
01:35:23pour les Azerbaïdjanais
01:35:25de répondre à la France
01:35:27qui soutient et arme l'Arménie,
01:35:29d'une certaine façon. Donc,
01:35:31voilà, ils ont trouvé,
01:35:33et il y en a d'autres, qui essayent
01:35:35de déstabiliser la France dans la région.
01:35:37Le plus ancien, ça peut peut-être être l'Australie, par exemple,
01:35:39qui depuis
01:35:41l'époque des accords de Nouméa
01:35:43était déjà à la pointe, Jacques Chirac...
01:35:45Nouvelle-Zélande aussi.
01:35:47Également, il y a plusieurs gros poissons
01:35:49qu'ils appellent des requins d'eau profonde,
01:35:51puisqu'on est dans le Pacifique,
01:35:53qui convoitent la Nouvelle-Calédonie, les Etats-Unis
01:35:55n'en étant pas les derniers non plus
01:35:57à miroiter sur notre île.
01:35:59Le vrai problème
01:36:01sur l'Azerbaïdjan, c'est que
01:36:03oui, en effet, il y a une ingérence,
01:36:05il y a eu les
01:36:0714 mouvements
01:36:09indépendantistes des
01:36:11colonies françaises,
01:36:13comme ils s'appellent,
01:36:15ont été le 1er mars
01:36:17dernier, ont assisté à Istanbul,
01:36:19donc derrière l'Azerbaïdjan, il y a la Turquie,
01:36:21à Istanbul, à une conférence
01:36:23sur la décolonisation.
01:36:25Donc clairement,
01:36:27on leur a payé le billet, on les a
01:36:29hébergés, donc voilà.
01:36:31Mais, et c'est là mon
01:36:33point principal, il ne faudrait pas non plus
01:36:35confondre le problème qui existe sur place
01:36:37en expliquant qu'il s'agit uniquement
01:36:39de l'ingénierie étrangère. N'oublions pas
01:36:41qu'au moment de la guerre d'Algérie et de la guerre d'Indochine,
01:36:43on accusait les Russes sans cesse
01:36:45d'être derrière les problèmes,
01:36:47ça nous empêchait, les Russes et les Chinois,
01:36:49ils l'étaient peut-être, mais ça nous empêchait
01:36:51pendant longtemps de regarder
01:36:53réellement la réalité
01:36:55et de pouvoir...
01:36:57Pour vous, la réalité en un mot, juste,
01:36:59c'est peut-être un dialogue qui a été
01:37:01soit poussif, soit tronqué
01:37:03dans la foulée des accords
01:37:05de Nouméa, qui devait donner lieu à quelque chose autre
01:37:07après ? Beaucoup disent ça,
01:37:09aujourd'hui parmi les indépendantistes,
01:37:11le dialogue n'a pas été respecté,
01:37:13on nous a dénié une sorte de dialogue
01:37:15et on a voulu jumper tout de suite
01:37:17vers cette réforme constitutionnelle.
01:37:19Moi, je crois que ce qui
01:37:21fait peur aux
01:37:23indépendantistes, c'est
01:37:25le fait qu'ils perdent l'équilibre
01:37:27en voie, c'est ça
01:37:29la vraie problématique, puisque
01:37:31en gros, sur
01:37:33270 000,
01:37:35ils ne représentent plus qu'à peu près,
01:37:37en supposant qu'ils soient tous indépendantistes,
01:37:39moins de 110 000.
01:37:41C'est la plus forte minorité,
01:37:43mais c'est une minorité.
01:37:45Alors quoi ? Il fallait que le processus
01:37:47référendaire soit fait de sorte que
01:37:49ça donne lieu à l'indépendance ?
01:37:51Si le processus référendaire est de dire que
01:37:53les minorités voient que les majorités,
01:37:55ils vont s'y mettre tout de suite.
01:37:57Il y a d'autres minorités qui ont...
01:37:59Il faut rappeler deux réalités.
01:38:01La première, que vous rappelez souvent, c'est qu'il y a eu
01:38:03trois référendums qui ont tous les trois
01:38:05dit non à l'indépendance.
01:38:07Il en fallait un pour dire le contraire.
01:38:09Et la deuxième réalité, c'est que vous avez
01:38:11aujourd'hui des gens, des Français,
01:38:13qui sont depuis 25 ans en Nouvelle-Calédonie
01:38:15et qui n'ont pas le droit de vote.
01:38:17Et, je le finis par là, pour dénoncer l'hypocrisie
01:38:19d'une partie de l'extrême-gauche, qui
01:38:21s'offusquent de la situation
01:38:23alors qu'elle soutient le droit de vote des
01:38:25étrangers en France. Là, on parle
01:38:27du droit de vote des Français en France.
01:38:29On est obligés de s'interrompre. Vous restez avec nous
01:38:31pour la suite et fin de cette émission tout de suite.
01:38:37Il est 16h. Nous voici de retour avec un nouveau
01:38:39rendez-vous de l'actualité en compagnie de Vincent Farandège.
01:38:41À la une, la situation en Nouvelle-Calédonie.
01:38:43Vincent, la nuit dernière, globalement plus calme
01:38:45que celle d'avant.
01:38:46Néanmoins, le contrôle de certains quartiers
01:38:48n'est plus assuré, selon le haut-commissaire
01:38:50de la République. Près d'un millier de policiers
01:38:52et gendarmes sont arrivés en renfort
01:38:54sur place. Les images sont commentées
01:38:56par Goderic.
01:38:58Les violences se poursuivent
01:39:00en Nouvelle-Calédonie. Même si la nuit
01:39:02a été jugée plus calme par les autorités
01:39:04locales, certains quartiers restent
01:39:06néanmoins hors de contrôle.
01:39:08Des renforts vont arriver pour contrôler
01:39:10les zones qui nous ont échappés ces derniers jours
01:39:12dont le contrôle n'est plus assuré.
01:39:14Face à ces affrontements, durant
01:39:16lesquels cinq personnes sont décédées,
01:39:18d'autres renforts sont attendus.
01:39:20Il y a 250 gendarmes,
01:39:22GIGN, etc.,
01:39:24qui sont arrivés hier soir.
01:39:26Il y en a autant qui arrivent ce soir
01:39:28et ça va s'échelonner jusqu'à dimanche.
01:39:30La priorité aujourd'hui, c'est vraiment
01:39:32de faire en sorte de libérer tous les axes
01:39:34d'entrée et de sortie de la ville.
01:39:36Les habitants sont donc obligés de limiter
01:39:38leurs déplacements et de barricader
01:39:40l'entrée des zones résidentielles.
01:39:42Une situation devenue impossible
01:39:44pour cette habitante de Montdor.
01:39:46On a préparé un petit sac avec
01:39:48le passeport, l'ordinateur,
01:39:50etc., pour si jamais
01:39:52on avait un gros problème et qu'on devait être
01:39:54exfiltré. On a fait des comités
01:39:56sur Facebook, on s'est mis
01:39:58entre voisins et ce matin,
01:40:00enfin, on a pu sortir.
01:40:02Pour pallier les pénuries alimentaires
01:40:04et de médicaments, les autorités
01:40:06préparent un pont aérien entre l'Hexagone
01:40:08et son archipel, séparé de plus de
01:40:1016 000 km. Pour le moment,
01:40:12l'aéroport de Nouméa reste
01:40:14fermé aux vols commerciaux.
01:40:16Et puis, il y a une autre question qui s'est
01:40:18posée au plan politique ces dernières heures.
01:40:20La Nouvelle-Calédonie pourrait-elle organiser
01:40:22un quatrième référendum sur l'indépendance ?
01:40:24Marine Le Pen y est favorable.
01:40:26Elle suggère un référendum dans 40 ans
01:40:28pour donner une perspective
01:40:30aux indépendantistes. Alors, est-ce la
01:40:32solution pour revenir au calme ?
01:40:34Elément de réponse avec Mathilde Couvillier-Fleurnoy.
01:40:36Un quatrième référendum
01:40:38pour un retour au calme, c'est ce qu'a proposé
01:40:40Marine Le Pen dans les colonnes du Monde.
01:40:42Pourtant, historiquement, le parti
01:40:44de son père, le Front National,
01:40:46a toujours été hostile à l'indépendance
01:40:48de la Nouvelle-Calédonie. A présent,
01:40:50la chef du groupe du Rassemblement National
01:40:52à l'Assemblée revient sur ses positions.
01:41:04Cette proposition a été appuyée
01:41:06par ce député renaissance qui déplore
01:41:08le manque de dialogue avec les indépendantistes.
01:41:20Cependant, un quatrième référendum
01:41:22serait inconstitutionnel
01:41:24selon les accords de Nouméa.
01:41:50Ce qui n'est pas prévu aujourd'hui,
01:41:52ce qui n'est pas faisable.
01:41:54Selon ce même spécialiste, le seul retour
01:41:56au calme possible résiderait dans la médiation
01:41:58et la discussion.
01:42:00Et puis un mot sur l'enquête
01:42:02à propos de l'évasion de Mohamed Hamra
01:42:04qui se poursuit.
01:42:06Et des découvertes ont été faites à la prison des Baumettes
01:42:08à Marseille.
01:42:1014 téléphones y ont été retrouvés.
01:42:12Ils pourraient avoir servi à organiser
01:42:14l'opération de lundi dernier.
01:42:16Stéphanie Rouquet, vous êtes sur place. Bonjour Stéphanie.
01:42:18Que sait-on de ces perquisitions ?
01:42:22Plusieurs cellules
01:42:24du centre pénitentiaire de Marseille ont
01:42:26été fouillées. Dans 6 cellules,
01:42:2814 téléphones portables
01:42:30ont été saisis. Ils pourraient
01:42:32avoir servi dans l'évasion de Mohamed
01:42:34et selon les syndicats des agents pénitentiaires,
01:42:36ils nous ont expliqué que ce n'est
01:42:38pas une surprise. D'après eux,
01:42:40de très nombreux détenus en prison
01:42:42possèdent des téléphones portables.
01:42:44Et surtout, l'homme recherché, Mohamed
01:42:46avait des liens avec Marseille.
01:42:48Premièrement, il a déjà été incarcéré
01:42:50ici. Puis, une mesure de détention
01:42:52provisoire avait été ordonnée
01:42:54en septembre dernier dans un dossier
01:42:56instruit à Marseille pour meurtre
01:42:58en bande organisée. Un homme
01:43:00avait trouvé la mort dans une méthode
01:43:02dite la méthode du barbecue.
01:43:04On place une personne dans une voiture
01:43:06puis on brûle cette voiture.
01:43:08C'est une méthode qui est fréquemment utilisée
01:43:10par les trafiquants de drogue pour faire
01:43:12disparaître des personnes et des preuves.
01:43:14Merci beaucoup. Stéphanie Rouquier
01:43:16en direct devant la prison
01:43:18des Baumettes à Marseille.
01:43:20Nos invités cet après-midi
01:43:22avec
01:43:24Célia Barotte, Régis
01:43:26Le Sommier,
01:43:28que je ne voulais pas montrer avec son petit verre à la main.
01:43:30Bonjour Régis, merci d'être là à nouveau.
01:43:32A vos côtés, Pascal Bitto Panelli.
01:43:34Bienvenue. Je rappelle que vous êtes expert
01:43:36en sécurité. On parlera bien sûr aussi de ce qui
01:43:38se passe en Nouvelle-Calédonie tout à l'heure.
01:43:40Pierre-Marie Sève,
01:43:42directeur de l'Institut pour la Justice.
01:43:44Bonjour. Je vous retrouve après
01:43:46notre plateau chaotique
01:43:48chez Jean-Marc Morandini
01:43:50hier. On va parler
01:43:52de ces policiers qui ont abattu
01:43:54un homme armé d'un couteau. Il tentait
01:43:56d'incendier la synagogue de Rouen
01:43:58ce matin abattu par des
01:44:00policiers. Un policier en particulier
01:44:02qui s'est illustré. On aura l'occasion
01:44:04d'y revenir avec vous Célia dans un instant.
01:44:06Mais on va se rendre sur place à Rouen avec
01:44:08Régine Delfour. Régine Delfour,
01:44:10Gérald Darmanin est allée sur place
01:44:12se rendre compte de l'étendue des dégâts,
01:44:14apporter son soutien à tous
01:44:16les hommes engagés sur cette intervention.
01:44:18Mais surtout, c'est le choc, l'émotion
01:44:20qui prédomine en ce moment.
01:44:22Oui, absolument.
01:44:24Nellier, nous avons pu
01:44:26nous entretenir avec Olivier Gangloff
01:44:28qui se trouve derrière la caméra, avec beaucoup
01:44:30de membres de la communauté juive qui nous ont
01:44:32dit être particulièrement choqués, même si
01:44:34ils s'y attendaient depuis le 7 octobre.
01:44:36Les actes antisémites ont
01:44:38augmenté de façon significative.
01:44:40On a pu aussi s'entretenir avec
01:44:42différents Rouennais qui déplorent
01:44:44évidemment cet incident,
01:44:46enfin cet acte commis ce matin
01:44:48dans cette synagogue qui se trouve juste
01:44:50derrière moi. Alors ce soir à 18h,
01:44:52il y a un rassemblement
01:44:54devant l'hôtel de ville à l'initiative
01:44:56du maire en soutien
01:44:58à la communauté juive. Et la communauté juive
01:45:00a aussi également décidé
01:45:02de célébrer l'office de Shabbat
01:45:04ce soir à 19h30.
01:45:06Bonjour chère Régine,
01:45:08on va revenir avec vous, c'est lié
01:45:10à cette déclaration de Gérald Darmanin.
01:45:12Je ne sais pas si on a le son
01:45:14du ministre de l'Intérieur.
01:45:16On va en écouter un extrait puis vous le décrypterez.
01:45:18Ici,
01:45:20cet acte antisémite
01:45:22à Rouen nous touche tous profondément
01:45:24et je veux redire
01:45:26en cette veille de Shabbat
01:45:28que nous sommes
01:45:30au ministère de l'Intérieur
01:45:32extrêmement déterminés à continuer
01:45:34à protéger l'intégralité
01:45:36où qu'ils se trouvent.
01:45:38Des juifs de France qui doivent pratiquer leur religion
01:45:40sans peur, sans crainte
01:45:42et qui trouveront toujours des policiers, des gendarmes
01:45:44des policiers municipaux
01:45:46pour les protéger intégralement
01:45:48parce qu'il n'y aura pas plus heureux
01:45:50qu'un croyant en France et pas plus heureux
01:45:52qu'un juif en France, monsieur le Président.
01:45:54Il y a un policier qui sera décoré
01:45:56c'est la volonté de Gérald Darmanin
01:45:58il dit qu'il a eu raison de faire usage
01:46:00de son arme administrative et ils ont raison
01:46:02de protéger et de protéger les autres
01:46:04il est allé même au devant
01:46:06de l'enquête administrative qui va suivre.
01:46:08Oui, c'est un jeune policier adjoint
01:46:10de 24-25 ans
01:46:12qui a tiré à 5 reprises
01:46:14sur cet individu
01:46:16un individu qui a été touché 4 fois
01:46:18Gérald Darmanin a expliqué
01:46:20qu'il s'agit d'un Algérien
01:46:22âgé de 29 ans
01:46:24il a déposé en 2022
01:46:26une demande de titre de séjour
01:46:28pour étrangers malades
01:46:30qui a été refusée
01:46:32il a donc fait l'objet d'un arrêt de reconduite
01:46:34à la frontière, il n'était pas fiché S
01:46:36pas connu des services de police
01:46:38ni de la justice
01:46:40son recours n'a pas abouti en janvier
01:46:42il a donc été inscrit
01:46:44au fichier des personnes recherchées
01:46:46en vue de le placer dans un centre
01:46:48un CRA
01:46:50comme on l'appelle
01:46:52il était sans situation
01:46:54fixe, sans domicile fixe
01:46:56il n'était pas connu pour être extrêmement
01:46:58dangereux, mais ce matin
01:47:00les pompiers qui sont intervenus sur l'incendie
01:47:02de cette synagogue ont vu cet homme
01:47:04sur le toit, les policiers sont donc
01:47:06intervenus pour
01:47:08assurer l'intervention des pompiers
01:47:10cet homme a voulu
01:47:12agresser les policiers en leur jetant
01:47:14une barre de fer, en les attaquant et les menaçant
01:47:16avec un couteau, avec une longue lame
01:47:18et c'est pour cela que ce jeune policier
01:47:20a ouvert le feu à plusieurs reprises sur cet homme
01:47:22Pascal Bitto, Panelli, il faut saluer
01:47:24effectivement à la fois la réactivité
01:47:26le sang froid et le courage
01:47:28parce qu'un policier qui tire
01:47:30sur un homme à l'âge de 24
01:47:32ou 25 ans, il ne faut pas
01:47:34avoir froid aux yeux, on a beau être
01:47:36policier, on a beau être entraîné
01:47:38à tirer, on n'est pas
01:47:40formé pour tuer. Bien sûr
01:47:42donc déjà
01:47:44relater et souligner
01:47:46la bonne tenue du dispositif
01:47:48de protection globale des établissements religieux
01:47:50avec toujours
01:47:52une étroite collaboration, une
01:47:54reproduction de sécurité entre
01:47:56les services régalés à police,
01:47:58gendarmerie, les polices municipales et même
01:48:00la sécurité privée et parfois
01:48:02sécurité interne de ces
01:48:04établissements et puis le comportement
01:48:06de ce jeune policier
01:48:08qui est
01:48:10très vide dans l'opérationnel malgré
01:48:12son manque d'expérience, se
01:48:14trouve face à une situation de légitime
01:48:16défense, le 122.5 du code pénal
01:48:18sort son arme, fait des sommations
01:48:20face au danger d'un individu
01:48:22qui s'approche à distance
01:48:24vitale avec un couteau,
01:48:26se sert de son arme,
01:48:28dans une situation de légitime
01:48:30défense, il engage
01:48:32l'individu
01:48:34à plusieurs reprises, il n'y a pas
01:48:36de dommages collatéraux, c'est
01:48:38une action de police qui est
01:48:40bien réglée, qui est toujours difficile
01:48:42à mener, toujours difficile
01:48:44de tirer sur quelqu'un,
01:48:46d'engager la vie de quelqu'un mais là, je pense
01:48:48que la situation l'exigeait
01:48:50et on peut louer cette action
01:48:52de police qui quelque part est rassurante.
01:48:54Pierre-Marie Sèvres, moi j'aimerais qu'on aborde
01:48:56avec vous le profil de cet individu
01:48:58algérien qui fait
01:49:00une première demande d'étrangers malades en
01:49:022022, il est
01:49:04débouté dans cette requête
01:49:06après un avis médical,
01:49:08il fait un recours,
01:49:10le premier recours
01:49:12fin janvier n'a pas abouti
01:49:14mais il était dans
01:49:16l'attente en fait
01:49:18il n'a pas été contrôlé entre temps
01:49:20donc pas possible de le mettre dans un cras.
01:49:22Ma question, y a-t-il encore trop de recours
01:49:24malgré le passage de la nouvelle loi ?
01:49:26Certainement, puisque la nouvelle loi n'a
01:49:28finalement à peu près rien changé sur la cinquantaine
01:49:30d'articles qui étaient contenus dans le projet de
01:49:32ré-immigration, il y en a 35 qui ont été retoqués
01:49:34donc à partir de là, les 35 auraient pu
01:49:36vraiment changer les choses.
01:49:38Moi je note aussi cet individu-là
01:49:40comment est-ce qu'il est rentré en France ?
01:49:42Il a fait une demande de titre de séjour qui a été refusée,
01:49:44ça veut dire qu'il est certainement entré en France illégalement,
01:49:46donc y a de bonnes chances, en tout cas y a des bonnes chances
01:49:48qu'il était illégal à un moment donné.
01:49:50Et je rappelle que depuis 2012,
01:49:52depuis le 31, depuis décembre 2012,
01:49:54la loi Valls a interdit, a mis
01:49:56fin à ce qu'on appelait le délit de séjour
01:49:58irrégulier et donc être en
01:50:00situation irrégulière sur le territoire français
01:50:02n'est plus un délit, on ne peut plus être arrêté pour ça.
01:50:04Et j'entendais, c'est certainement vrai,
01:50:06que cette personne n'était pas connue
01:50:08pour des crimes ou des délits mais en fait c'est parce qu'on a
01:50:10supprimé les délits qu'elle aurait pu commettre,
01:50:12on a supprimé le délit de séjour irrégulier.
01:50:14Donc moi je...
01:50:16Bon, in fine, mais en fait,
01:50:18comme dans 80% surtout des
01:50:20problèmes qui concernent la justice et la sécurité,
01:50:22moi je vois gros comme une maison
01:50:24le problème de l'immigration.
01:50:26Encore une fois, encore une fois, au bout du bout,
01:50:28quand on cherche, quand on cherche bien, c'est un problème
01:50:30d'immigration. Comment est-ce que ça se fait que cette personne
01:50:32dangereuse a été
01:50:34permis de rentrer en France ? On lui a permis
01:50:36d'une manière ou d'une autre, que ce soit de manière illégale ou pas,
01:50:38même si elle est rentrée de manière illégale, le fait
01:50:40qu'on ne l'ait pas arrêtée, c'est comme si on lui permettait de rentrer.
01:50:42Encore une fois, c'est l'immigration au bout du bout
01:50:44qu'on trouve, au bout
01:50:46des crimes et des délits que subissent
01:50:48les Français. Et je rappelle qu'en Bouchesne,
01:50:50même quand on fait l'objet d'une OQTF,
01:50:52elle est exécutée dans 6 à 7%
01:50:54des cas, donc on n'est pas au bout de nos peines en effet.
01:50:56Régis, réaction. Oui, sur...
01:50:58En effet, le problème
01:51:00est insoluble. Les
01:51:02OQTF restent insolubles malgré
01:51:04tous ces dispositifs
01:51:06législatifs, tout ce dispositif législatif
01:51:08qui, vous l'avez dit, largement
01:51:10ont été vidés de son contenu.
01:51:12Les recours sont peut-être
01:51:14moins nombreux, mais ils existent toujours.
01:51:16Là, en l'occurrence, ce qu'on constate
01:51:18à travers le cheminement de cet individu,
01:51:20c'est qu'il y a eu plusieurs recours, il y a eu plusieurs
01:51:22tentatives de sa part d'être
01:51:24régularisées, qui ont toutes été refusées.
01:51:26Et en effet,
01:51:28alors, est-ce qu'il n'a pas été
01:51:30connu pour des délits violents ?
01:51:32Mais ce dont je
01:51:34m'étonne, c'est quand on regarde ce qui s'est
01:51:36passé objectivement ce matin,
01:51:38où un individu apparaît sur un toit
01:51:40avec une baramine,
01:51:42un couteau, un long
01:51:44lame, a déjà
01:51:46mis le feu, il a déjà mis le feu
01:51:48à l'établissement,
01:51:50à la synagogue.
01:51:52Il s'interpose,
01:51:54il balance la baramine
01:51:56sur les policiers, il saute
01:51:58du toit et il va vers les policiers
01:52:00avec visiblement
01:52:02l'intention d'utiliser son couteau.
01:52:04Oui, il n'est pas connu, mais c'est quand même
01:52:06incroyablement étonnant
01:52:08cette espèce de transformation.
01:52:10Soudain, quelqu'un qui est
01:52:12inconnu devient une menace
01:52:14publique, et il y en a beaucoup.
01:52:16Je rappelle, moi je me
01:52:18viens à l'esprit, cet Afghan
01:52:20qui à la fin du ramadan a tué
01:52:22deux Algériens dans la rue,
01:52:24on les a visés à Bordeaux, parce qu'ils
01:52:26étaient, comment ?
01:52:28En train de boire.
01:52:30Il a été aussi abattu par la police
01:52:32qui est intervenue extrêmement rapidement.
01:52:34C'est une des améliorations
01:52:36de la prise en charge.
01:52:38C'est-à-dire que la police
01:52:40intervient très très rapidement,
01:52:42et en général,
01:52:44est de plus en plus professionnalisée
01:52:46face à ce genre d'attaque. Mais ça veut dire quoi ?
01:52:48Ça veut dire que ce genre d'attaque se multiplie
01:52:50et qu'à chaque fois, ou presque,
01:52:52on tombe sur le profil d'un OQTF.
01:52:54C'est presque l'exception quand il y a ce type d'attaque
01:52:56où la personne
01:52:58n'est pas sous OQTF.
01:53:00C'est quand même assez incroyable.
01:53:02Samuel Lejoyeux,
01:53:04président de l'UEJF,
01:53:06bonjour, merci d'être avec nous.
01:53:08D'une certaine manière, ce qui s'est passé ce matin,
01:53:10est-ce que c'est le scénario
01:53:12dans la gradation des actes antisémites
01:53:14qu'on a pu voir commis dans notre pays
01:53:16depuis plusieurs mois maintenant ?
01:53:18Est-ce que c'est le scénario que vous redoutiez,
01:53:20mais que d'une certaine manière,
01:53:22malheureusement,
01:53:24vous anticipiez ?
01:53:26D'abord,
01:53:28je refuse de dire
01:53:30qu'il y aurait une forme
01:53:32d'habituation à l'antisémitisme
01:53:34et que,
01:53:36d'une certaine façon,
01:53:38on pourrait penser
01:53:40que de voir ces images
01:53:42d'une synagogue
01:53:44à moitié brûlée
01:53:46serait quelque chose
01:53:48qu'on aurait pu...
01:53:50auquel on serait, d'une certaine façon,
01:53:52habitué.
01:53:54Maintenant, par contre, évidemment,
01:53:56ce qu'on voit, c'est depuis des mois,
01:53:58les discours antisémites
01:54:00de plus en plus violents
01:54:02et de plus en plus banalisés.
01:54:04Quand les paroles antisémites
01:54:06sont acceptées dans la société
01:54:08et dans le débat public,
01:54:10de façon systématique,
01:54:12on en arrive à des actes.
01:54:14Celui-ci en est un.
01:54:16Et évidemment,
01:54:18il y en aura d'autres
01:54:20s'il n'y a pas une mobilisation
01:54:22totale de la société
01:54:24toute entière contre ce fléau.
01:54:26Est-ce que vous dites
01:54:28tout cela s'est alimenté
01:54:30par une certaine frange politique,
01:54:32ça fourbit les arbres, ça chauffe les esprits,
01:54:34jusqu'à ce qu'on en arrive à ça ?
01:54:36Oui, évidemment.
01:54:38On devrait,
01:54:40au vu de la gravité
01:54:42de ce qui se passe,
01:54:44que ce soit sur les réseaux sociaux,
01:54:46dans les universités,
01:54:48dans les établissements scolaires,
01:54:50quand il y a
01:54:52une banalisation du fait
01:54:54de pouvoir s'en prendre
01:54:56à des juifs
01:54:58au motif qu'ils seraient juifs,
01:55:00sionistes ou que sais-je encore,
01:55:02évidemment,
01:55:04il devrait y avoir des condamnations
01:55:06absolues, des condamnations
01:55:08d'une extrême fermeté.
01:55:10On devrait arrêter de trouver des justifications
01:55:12et plutôt que cela,
01:55:14on a un certain nombre
01:55:16de personnalités politiques
01:55:18qui instrumentalisent la question
01:55:20de l'antisémitisme et surtout,
01:55:22nous avons des responsables
01:55:24de la France insoumise qui viennent
01:55:26et qui trouvent des justifications
01:55:28et qui vont, d'une certaine façon,
01:55:30permettre d'aller encore plus loin
01:55:32en justifiant le fait de s'en prendre
01:55:34à des juifs au motif d'Israël.
01:55:36Il y aura une action pénale,
01:55:38je crois qu'il y a une avocate même
01:55:40qui a été mandatée par la synagogue,
01:55:42il faut aller au bout de tout ça
01:55:44et arrêter les intimidations
01:55:46en contre-attaquant immédiatement ?
01:55:48Oui, et notre contre-attaque,
01:55:50en tant que citoyen mobilisé,
01:55:52je crois que la contre-attaque,
01:55:54elle doit être citoyenne.
01:55:56Alors oui, sur le plan pénal,
01:55:58évidemment, il faut,
01:56:00de façon systématique,
01:56:02c'est pour ça notamment,
01:56:04contre cette influenceuse Poupette Kensa,
01:56:06nous avons déposé plainte
01:56:08parce qu'effectivement,
01:56:10à un moment, il faut mettre des limites
01:56:12à cet antisémitisme,
01:56:14à cette parole antisémite qui se déchaîne
01:56:16mais il faut aussi, j'ai envie de dire,
01:56:18une dynamique populaire
01:56:20de la société civile face à l'antisémitisme.
01:56:22C'est pour ça que nous appelons
01:56:24l'ensemble des Parisiens
01:56:26à se rassembler avec nous
01:56:28à 18h, place de la République,
01:56:30pour allumer symboliquement
01:56:32la lumière du Shabbat
01:56:34sur la place de la République,
01:56:36évidemment de façon symbolique
01:56:38et en soutien
01:56:40aux Juifs
01:56:42attaqués
01:56:44en ce moment
01:56:46et après l'attaque de la synagogue
01:56:48de Rouen et on appelle aussi
01:56:50évidemment tout le monde à aller à Rouen
01:56:52en même temps à l'initiative du maire
01:56:54de Rouen, je crois que c'est ça,
01:56:56je crois qu'il faut que cette question-là,
01:56:58elle soit au cœur du débat public
01:57:00et surtout au cœur de la mobilisation
01:57:02citoyenne, c'est ça qui est extrêmement important
01:57:04à mon avis.
01:57:05Reste avec nous quelques instants, Samuel Lejoy,
01:57:07je vais donner la parole aussi à nos invités en plateau.
01:57:09Pierre-Marie Sèvres, cette dynamique
01:57:11citoyenne, est-ce qu'elle est au rendez-vous
01:57:13ou encore trop timide ?
01:57:15C'est ce qu'il estime lui,
01:57:17c'est-à-dire qu'il faudrait un élan, ça nous concerne
01:57:19tous ce qui est en train de se passer.
01:57:21Si vous voulez, il faudrait voir les sondages,
01:57:23malheureusement la population française
01:57:25n'est plus unanime sur ce sujet-là,
01:57:27elle l'était certainement il y a encore quelques décennies,
01:57:29aujourd'hui il y a des franges très importantes
01:57:31de la population et très actives, très véhémentes,
01:57:33on le voit à Sciences Po
01:57:35ou ailleurs dans les universités,
01:57:37même l'effet de violence
01:57:39vient essentiellement de cette frange-là
01:57:41qui sont dans un état d'esprit
01:57:43entre le soutien à Israël
01:57:45et tendance jusqu'à
01:57:47l'antisémitisme clair et net,
01:57:49donc malheureusement,
01:57:51moi j'aimerais bien
01:57:53qu'il y ait un élan et que la population
01:57:55puisse être rassemblée sur un sujet
01:57:57quelconque d'ailleurs, celui-là comme quelconque,
01:57:59mais aujourd'hui malheureusement,
01:58:01vous vous souvenez du bouquin de Jérôme Fourquet,
01:58:03on vit dans un archipel français,
01:58:05donc sur cette cause-là,
01:58:07à part le football et encore,
01:58:09il n'y a plus grand-chose qui unit les gens, malheureusement.
01:58:11– Oui, Pascal Bittopalelli, est-ce qu'il y a encore
01:58:13un antisémitisme, là on parle de la gauche,
01:58:15d'extrême droite, actif dans notre pays,
01:58:17parce que c'est souvent ce qu'on entend
01:58:19de la part finalement de la gauche
01:58:21qui remet toujours
01:58:23la balle, renvoie toujours dans la balle
01:58:25du camp de l'extrême droite,
01:58:27est-ce que cet antisémitisme-là, il est encore actif
01:58:29de votre point de vue ?
01:58:31– Il me semble qu'il est vraiment à la marge
01:58:33qu'aujourd'hui l'antisémitisme,
01:58:35il est synonyme
01:58:37de l'extrême gauche,
01:58:39de l'islamo-gauchisme, etc.,
01:58:41de toutes ces personnes,
01:58:43vous le voyez bien, qui instrumentalisent
01:58:45d'une façon d'ailleurs irresponsable,
01:58:47surtout quand on porte
01:58:49pour beaucoup une écharpe tricolore,
01:58:51à travers des étudiants,
01:58:53à travers des mots,
01:58:55à travers une sémantique insurrectionnelle
01:58:57qui fragmente le pays
01:58:59de jour en jour, comme ça a été dit,
01:59:01et qui d'ailleurs le font
01:59:03dans une technique politique
01:59:05tout à fait assumée.
01:59:07L'antisémitisme, il est beaucoup plus
01:59:09orienté vers l'extrême gauche
01:59:11que vers l'extrême droite.
01:59:13– Même question finalement pour finir,
01:59:15Samuel Lejoyeux, pour conclure avec vous,
01:59:17est-ce qu'il y a quand même encore
01:59:19un antisémitisme d'extrême droite
01:59:21résiduel qui vous inquiète,
01:59:23ou ce n'est pas celui
01:59:25sur lequel vous vous concentrez aujourd'hui ?
01:59:27– Si, moi je crois que
01:59:29la lutte,
01:59:31que ce soit la lutte antiraciste
01:59:33ou la lutte contre l'antisémitisme,
01:59:35ce n'est pas
01:59:37que contre ceux
01:59:39que ça nous arrange.
01:59:41Et je suis autant
01:59:43indigné par ceux
01:59:45qui vont nous expliquer
01:59:47à l'extrême gauche que
01:59:49non, non, non, il n'y a pas d'antisémitisme
01:59:51dans les mobilisations
01:59:53pro-palestiniennes, c'est évidemment faux.
01:59:55Et je suis extrêmement
01:59:57indigné aussi quand on m'explique
01:59:59qu'il n'y aurait plus d'antisémitisme
02:00:01chez un parti
02:00:03dont le président peut dire que
02:00:05Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite
02:00:07et dont aucun responsable
02:00:09n'a condamné des manifestations néo-nazis
02:00:11il y a quelques jours encore
02:00:13et qui continuent à proposer
02:00:15de supprimer toute possibilité
02:00:17de manger cachère,
02:00:19de faire l'abattage des tuels.
02:00:21Oui, évidemment,
02:00:23le projet politique du Rassemblement national,
02:00:25le projet politique de l'extrême gauche,
02:00:27c'est un projet politique
02:00:29qui refuse toute différence
02:00:31et donc qui refuse aussi
02:00:33le judaïsme.
02:00:35Donc oui, il y a un ADN
02:00:37antisémite à l'extrême droite
02:00:39que je continue à combattre.
02:00:41Mais ce n'est pas pour autant que je ne combats pas
02:00:43avec une force absolue
02:00:45cet antisémitisme qui met
02:00:47en danger au quotidien
02:00:49les étudiants juifs et les Français juifs
02:00:51en général. Et moi j'avoue que
02:00:53quand on me dit qu'il faudrait une unité
02:00:55de la nation sur la question de l'antisémitisme,
02:00:57à mon avis, va falloir
02:00:59commencer par arrêter de blanchir
02:01:01un camp ou un autre et voir
02:01:03à un moment l'antisémitisme
02:01:05de façon générale
02:01:07et toutes les expressions d'antisémitisme
02:01:09et ne pas en justifier
02:01:11une ou l'autre. J'en ai un peu marre de ça.
02:01:13Samuel Joyeux, je comprends que vous parliez
02:01:15du Rennes. Est-ce que pour vous Marine Le Pen est antisémite ?
02:01:19Marine Le Pen,
02:01:21vous savez, moi
02:01:23je ne sonde pas les cœurs,
02:01:25je juge les discours,
02:01:27je juge les actes.
02:01:29Marine Le Pen est maintenant pas présidente
02:01:31mais quand même à la tête
02:01:33d'un parti
02:01:35qui, un, ne condamne
02:01:37l'antisémitisme que lorsque
02:01:39ça peut servir leur vision politique
02:01:41qui est une vision politique
02:01:43qui met les gens les uns
02:01:45contre les autres et
02:01:47qui surtout n'a jamais
02:01:49de façon claire
02:01:51rompu avec l'héritage
02:01:53du Rassemblement national en disant
02:01:55que le Rassemblement national
02:01:57a été essentiel
02:01:59dans la promotion de l'antisémitisme
02:02:01depuis l'après-guerre. Donc ça,
02:02:03ça n'a jamais été le cas. Il y a eu
02:02:05les désaccords avec son père, il y a eu les propos
02:02:07sur l'antisémitisme. Ils l'ont écarté quand même,
02:02:09ils l'ont écarté complètement de toutes les instances.
02:02:11On sait évidemment
02:02:13que le Rassemblement national
02:02:15a une stratégie électorale
02:02:17qui vise
02:02:19à tenter de
02:02:21séduire les juifs
02:02:23et quand on veut séduire les juifs
02:02:25tout en nous expliquant que par contre
02:02:27on ne va pas pouvoir manger cachère
02:02:29et par contre il n'y aura pas
02:02:31un mot de dit contre des manifestations
02:02:33néo-nazis, moi je me sentirais
02:02:35pas non plus en sécurité.
02:02:37En tout cas là, on est dans un
02:02:39moment, regarde, on est quand même dans un moment
02:02:41où il vient d'y avoir un acte
02:02:43antisémite absolument odieux,
02:02:45extrêmement grave,
02:02:47qui effectivement ne vient pas de l'extrême droite.
02:02:49Mais je ne vois pas pourquoi
02:02:51on n'utiliserait ce moment-là
02:02:53pour nous expliquer qu'il n'y aurait plus
02:02:55d'antisémitisme d'un autre côté.
02:02:57Ben non, il y en a sans doute plus
02:02:59du côté de l'extrême gauche et du côté
02:03:01de l'islamisme, ça c'est sûr et à mon avis
02:03:03dénonçons ça sans aller
02:03:05blanchir de leur côté de l'éthique.
02:03:07Merci beaucoup, je rappelle juste pour conclure
02:03:09que toutes les instances
02:03:11de confession juive ne sont pas
02:03:13d'accord forcément avec ce discours,
02:03:15il y en a qui mettent un petit
02:03:17bémol quand même à votre discours, à vous,
02:03:19c'est le vôtre et je le rappelle.
02:03:21Toutes les instances de la communauté
02:03:23juive sont absolument d'accord
02:03:25et tous les responsables
02:03:27des organisations juives sont
02:03:29sur cette ligne-là,
02:03:31dites-moi,
02:03:33il y a des initiatives
02:03:35individuelles
02:03:37de certaines personnes.
02:03:39La communauté juive, mais d'ailleurs aussi
02:03:41en dehors de la communauté juive,
02:03:43il y a aussi des gens qui sont séduits par l'extrême droite,
02:03:45je crois, ce n'est pas quelque chose de spécifique
02:03:47aux juifs. D'accord, merci beaucoup
02:03:49pour cette précision. On va s'interrompre quelques secondes
02:03:51et puis on viendra pour parler de la Nouvelle-Calédonie
02:03:53avec cette nouvelle
02:03:55nuit d'angoisse, la cinquième
02:03:57de mémoire pour de nombreux habitants,
02:03:59d'ailleurs on aura un témoignage en direct, à tout de suite.
02:04:05De retour, il est 16h30,
02:04:07Vincent Ferrandège est parmi nous, on va parler
02:04:09pour commencer de ce non-lieu confirmé en appel
02:04:11pour les gendarmes impliqués dans l'affaire Adama Traoré.
02:04:13Sa famille conteste cette décision
02:04:15de justice et a annoncé ce pourvoir
02:04:17en cassation. Explication et retour
02:04:19sur les faits avec Aminata Demphal.
02:04:23Au terme de sept ans d'investigation,
02:04:25la justice a écarté toute charge
02:04:27à l'encontre des trois gendarmes qui avaient interpellé
02:04:29Adama Traoré.
02:04:31C'est une victoire enfin de la justice puisque
02:04:33tous les magistrats du premier
02:04:35degré, du deuxième degré, qu'ils soient
02:04:37du parquet, du siège, bref, tous les juges
02:04:39qui ont examiné cette affaire
02:04:41ont tous conclu unanimement
02:04:43à l'irresponsabilité pénale.
02:04:45C'est-à-dire que les gestes posés par ces gendarmes
02:04:47le jour des faits ont été
02:04:49strictement conformes aux règles
02:04:51professionnelles. Le 19 juillet
02:04:532016, le jeune homme de 24 ans
02:04:55décède dans la caserne de Persan
02:04:57deux heures après son arrestation à l'issue
02:04:59d'une course-poursuite. Depuis,
02:05:01sa famille, représentée par sa soeur Assa Traoré,
02:05:03accuse les militaires
02:05:05d'avoir causé la mort d'Adama et
02:05:07les recours en justice, eux, s'enchaînent.
02:05:09Si le ministère public relève un lien de causalité
02:05:11entre l'interpellation et la mort
02:05:13du jeune homme, le parquet général
02:05:15a également considéré que les gendarmes
02:05:17avaient pris les mesures appropriées pour
02:05:19venir en aide de manière effective et bienveillante
02:05:21au jeune homme de 24 ans.
02:05:23Oui, ils sont soulagés parce que depuis
02:05:25le départ de l'affaire, ils savent
02:05:27ce qu'ils ont fait et ce qu'ils n'ont pas fait.
02:05:29Nous avons deux décisions
02:05:31aujourd'hui qui sont convergentes
02:05:33et qui, innocentes,
02:05:35je l'espère rapidement maintenant,
02:05:37définitivement, les gendarmes de tous
02:05:39de son côté, l'avocat
02:05:41des plaignants Maître Bousserot a dénoncé
02:05:43une enquête partielle et le refus d'une reconstitution
02:05:45des faits. Les proches d'Adama
02:05:47Traoré ont annoncé dans la foulée
02:05:49leur intention de se pourvoir en cassation.
02:05:51Et puis on en parlait il y a un instant
02:05:53avec Samuel Lejoyeux, l'influenceuse
02:05:55Poupette Kenza est au cœur d'une polémique
02:05:57en ce moment. Après des propos jugés
02:05:59antisémites diffusés dans une vidéo sur les
02:06:01réseaux sociaux, Aurore Berger a
02:06:03annoncé saisir le procureur de la République.
02:06:05Les détails avec Audrey Berthoud.
02:06:07Moi je vous dis, et moi c'est clair
02:06:09et net, je suis une pro-palestine,
02:06:11une pro-palestinienne, je ne
02:06:13travaille pour aucune personne
02:06:15voilà, sioniste
02:06:17ou juive. Elle a été visionnée
02:06:19plus d'un million de fois en seulement
02:06:21quelques heures. Une vidéo
02:06:23de Poupette Kenza, alias Kenza Ben-Shrif
02:06:25a enflammé la toile.
02:06:27Face caméra, l'influenceuse
02:06:29affirme à ses 1,2 million d'abonnés
02:06:31être pro-palestinienne
02:06:33et à ce motif ne collaborer
02:06:35avec aucun sioniste ou juif.
02:06:37J'ai aucune marque avec
02:06:39qui je travaille
02:06:41comme ça. Je n'ai aucun partenaire
02:06:43je n'ai aucun agent qui est juif
02:06:45ou quoi que ce soit. Je travaille avec mes marques
02:06:47je vais pas dire que c'est tous des rebeux
02:06:49mais c'est tous des gens de notre communauté et tout.
02:06:51Suite à ces propos, Aurore Berger,
02:06:53ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les
02:06:55hommes et de la lutte contre les discriminations
02:06:57a annoncé saisir le procureur
02:06:59de la République. De son côté,
02:07:01l'Union des étudiants juifs de France
02:07:03a déposé plainte. L'influenceuse
02:07:05est revenue sur ses propos.
02:07:07J'ai commis un abus de langage
02:07:09qui a malheureusement créé la polémique.
02:07:11Ce que je voulais dire, c'était simplement
02:07:13que je ne souhaitais pas avoir de collaboration
02:07:15commerciale avec une société
02:07:17qui soutiendrait le massacre en cours
02:07:19sur le territoire palestinien.
02:07:21Malgré les excuses présentées, son compte
02:07:23Instagram a été désactivé plusieurs
02:07:25heures. Poupette Kenza
02:07:27est l'une des influenceuses les plus populaires
02:07:29sur les réseaux sociaux français.
02:07:31Et voici ce qui conclut
02:07:33votre journal. On rappelle que c'est vendredi
02:07:35quand même. On se retrouve avec plaisir dès lundi.
02:07:37Avec grand plaisir, bon week-end Nelly. Après un bon repos
02:07:39pour vous également. On passe à la chronique
02:07:41écoérique d'Henri Le Matin.
02:07:43Votre programme avec Domexpo.
02:07:454 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter
02:07:47pour découvrir le vôtre.
02:07:49Plus d'infos sur domexpo.fr
02:07:51Retrouvez votre programme avec la tondeuse
02:07:53robot intelligente Gardena. Connectée
02:07:55tout terrain et surtout
02:07:57silencieuse. Gardena.
02:07:59Une fois n'est pas coutume. On vous prend
02:08:01fin d'émission, cher Eric. On va parler
02:08:03des chiffres du chômage pour le premier trimestre avec un taux
02:08:05établi à 7,5%.
02:08:07Alors c'est stable certes mais
02:08:09il y a une nouvelle qui a retenu votre
02:08:11attention. Les seniors sont
02:08:13plus nombreux à travailler. Oui c'est une
02:08:15bonne nouvelle. Alors peut-être est-ce si vous voulez
02:08:17la conséquence des menaces du
02:08:19gouvernement de durcir les règles d'indemnisation
02:08:21pour les seniors. Il faut le rappeler
02:08:23une réforme est en cours. Elle devait d'ailleurs être présentée
02:08:25aujourd'hui mais elle a été repoussée
02:08:27à cause de l'actualité. Alors le souhait de l'Etat
02:08:29c'est d'améliorer le taux
02:08:31d'emploi plus que le taux de chômage.
02:08:33C'est ça qui est important. Le taux d'emploi
02:08:35c'est quoi ? C'est le nombre de personnes qui travaillent
02:08:37réellement en France. Alors ce taux
02:08:39il n'est pas bon, je vous le dis tout de suite. Il est
02:08:41à 68% en France. Là où
02:08:43l'Allemagne est à 77%.
02:08:45Et si on avait
02:08:47le taux allemand, eh bien Nelly
02:08:49les choses seraient réglées. Il n'y aurait plus de problèmes
02:08:51avec nos systèmes sociaux.
02:08:53Alors on en est encore loin. Ce taux d'emploi
02:08:55il progresse surtout chez les seigneurs avec une
02:08:57forte hausse en un trimestre. On est
02:08:59à 59,6%
02:09:01chez les 55-64 ans.
02:09:03Et d'ailleurs quand on regarde
02:09:05la prévision de l'INSEE, eh bien on nous
02:09:07dit que ce chiffre va
02:09:09formidablement progresser dans les 10 ans qui viennent.
02:09:11Donc ça veut dire que oui, les 60-64
02:09:13ans seront de plus en plus souvent
02:09:15en activité. C'est dû bien entendu
02:09:17au report de l'âge de la retraite.
02:09:19Il n'y a rien de problème qu'il reste à régler.
02:09:21C'est le chômage des jeunes parce que là il est
02:09:23loin d'être complètement solutionné.
02:09:2518% des actifs quand même
02:09:27aujourd'hui chez les jeunes. La réforme de l'apprentissage
02:09:29ne change pas grand chose.
02:09:31Pour l'instant ça coûte très cher. 20 milliards d'euros
02:09:33selon les chiffres de l'OFCE.
02:09:35Et ces aides, on le sait bien, elles vont baisser.
02:09:37Et on peut vraiment se demander ce qui se passera
02:09:39le jour où l'apprentissage ne masquera
02:09:41plus le chômage des jeunes. J'entends bien sûr
02:09:43les moins de 25 ans.
02:09:45Merci beaucoup pour cette démonstration.
02:09:47C'était la chronique Éco.
02:09:53Et surtout silencieuse.
02:09:55Gardez-la.
02:10:05On passe à la deuxième grosse actualité
02:10:07qui nous occupe déjà depuis le début
02:10:09de la semaine. Et évidemment on le déplore.
02:10:11On aimerait que les choses se soient apaisées
02:10:13beaucoup plus vite. Alors certes, la nuit
02:10:15dernière est apparue plus calme
02:10:17aux néo-calédoniens. Même s'ils sont
02:10:19exsangues, ils sont fatigués
02:10:21après quatre jours, cinq jours
02:10:23pour certains, passer sur le qui-vive.
02:10:25On attend, on le précise toujours,
02:10:27de nouveaux renforts venus de la métropole.
02:10:29Certaines troupes sont arrivées.
02:10:31Mais il faudra un petit peu de temps pour que tout
02:10:33se mette en place. On va en parler
02:10:35avec des résidents de Nouméa
02:10:37et alentours qui sont avec nous
02:10:39en direct. Je vais commencer avec vous, Xavier Magri.
02:10:41Bonjour. Merci de nous rejoindre.
02:10:43Vous êtes un habitant de Nouméa.
02:10:45Là, il est
02:10:47tôt le matin.
02:10:49Est-ce que
02:10:51vous vivez les choses
02:10:53de manière un petit peu plus sereine
02:10:55qu'auparavant et où en sont
02:10:57les barrages, les barricades
02:10:59qui ont été érigées autour des maisons ?
02:11:03Pour votre première question,
02:11:05effectivement, on vit un peu plus sereinement.
02:11:07Ça ne pouvait pas vraiment être pire
02:11:09si ce n'est après
02:11:11des défis encore plus dramatiques
02:11:13et mortels. Mais dans le gré,
02:11:15on est passé d'une échelle de 10
02:11:17à une échelle de 4-5.
02:11:19Maintenant,
02:11:21il reste effectivement de nombreux barrages
02:11:23sur des points stratégiques,
02:11:25sur des axes routiers
02:11:27qui nous empêchent de circuler.
02:11:29Libre circulation
02:11:31pour tous les habitants
02:11:33et pour la logistique,
02:11:35le ravitaillement,
02:11:37l'approvisionnement
02:11:39en médicaments, en nourriture.
02:11:41Ça reste encore très complexe.
02:11:43Comme le disait le OSR tout à l'heure,
02:11:45il y a des zones
02:11:47qui sont pour l'instant encore
02:11:49occupées par
02:11:51les indépendantistes dans lesquelles
02:11:53la défense n'a pas encore réussi à intervenir.
02:11:55On reviendra à la question
02:11:57de l'approvisionnement parce que c'est évidemment essentiel
02:11:59et il faut qu'on en prenne la mesure.
02:12:01C'est aussi dans ce sens que l'armée a été
02:12:03mobilisée pour sécuriser à la fois l'aéroport
02:12:05et les ports pour des questions d'approvisionnement.
02:12:07Néanmoins, sur l'aspect purement sécuritaire
02:12:09et votre
02:12:11besoin vital aujourd'hui,
02:12:13est-ce que vous ressentez déjà
02:12:15les effets des renforts arrivés
02:12:17ou pas du tout ?
02:12:19Comme je l'ai signalé,
02:12:21on commence en fait
02:12:23à le ressentir.
02:12:25En fait, le curseur est en train
02:12:27de se régler entre
02:12:29l'arrivée des forces de l'ordre et la présence.
02:12:31Je suis en plein centre-ville
02:12:33donc je ne l'ai pas régulièrement
02:12:35placé et la diminution
02:12:37des exactions.
02:12:39Comme je le précisais
02:12:41il n'y a plus rien
02:12:43à brûler, à piller
02:12:45quasiment. Je vous assure,
02:12:47on est à 80-90% des commerces
02:12:49qui ont été saccagés,
02:12:51brûlés ou pillés.
02:12:53Mais on ressent quand même la présence
02:12:55et on le voit.
02:12:57On nous avait dit depuis trois jours
02:12:59que les forces de l'ordre arrivaient.
02:13:01Nous avons eu du mal
02:13:03à le croire parce que ça ne se voyait pas
02:13:05pendant deux jours. On a été nécessairement laissé
02:13:07à l'abandon.
02:13:09Vous avez de quoi tenir combien de temps
02:13:11en termes de nourriture ?
02:13:13Peut-être de médicaments ?
02:13:15L'un des rares magasins
02:13:17qui a été épargné
02:13:19par ces pillages et cet incendie
02:13:21qui est situé vraiment en face de moi
02:13:23a ouvert ses portes ce matin.
02:13:25Vous imaginez la foule qu'il pouvait y avoir.
02:13:27J'ai pu me réapprovisionner
02:13:29pour quelques jours.
02:13:31On a l'habitude dans des phases
02:13:33de cyclone d'avoir ces moments
02:13:35d'approvisionnement. Mais là,
02:13:37c'est unique.
02:13:41J'ai pu quand même m'approvisionner.
02:13:43Merci beaucoup.
02:13:45Restez quelques instants encore avec nous.
02:13:47On va aussi passer au témoignage dans un instant
02:13:49de Jean qui, lui, nous appelle du Mondor.
02:13:51Pascal Bitto Panelli,
02:13:53on l'a dit, 2500 troupes au total.
02:13:55L'idée c'est de venir suppler
02:13:57ceux qui doivent aussi se reposer.
02:13:59Il faut qu'il y ait un roulement qui s'établisse.
02:14:01Est-ce qu'on en verra d'ici les 24-36 heures
02:14:03le temps du déploiement ?
02:14:05Les premiers effets selon vous ?
02:14:07Déjà dire que,
02:14:09globalement,
02:14:11dans l'outre-mer,
02:14:13le maintien de l'ordre public peut avoir
02:14:15des dynamiques de basculement qui sont
02:14:17explosives, qui deviennent rapidement très violentes
02:14:19et tout particulièrement
02:14:21impactantes pour les forces d'intervention.
02:14:23On voit que c'est ce qui se passe.
02:14:25Ça se passe tout pareil à Mayotte ou en Guyane
02:14:27ou même à Papillité quand il y a des gros
02:14:29maintiens de l'ordre.
02:14:31Ça part très vite et ça explose
02:14:33assez fort. C'est le premier point.
02:14:35Donc il faut, si vous voulez,
02:14:37dans cette situation d'émeute très dégradée,
02:14:39reprendre le terrain au fur et à mesure.
02:14:41C'est ce qui a été déjà fait
02:14:43par les éléments en place
02:14:45où on essaye de rétablir
02:14:47les axes majeurs, protéger les points vitaux,
02:14:49aéroports, ports, etc.
02:14:51Faire en sorte que les gens puissent être sécurisés
02:14:53et, par ailleurs,
02:14:55faire que les unités d'élite
02:14:57spécialisées, antennes GIGN,
02:14:59RAID, puissent monter au feu
02:15:01sur les individus très dangereux
02:15:03et procéder aux arrestations à domicile
02:15:05des individus les plus dangereux.
02:15:07Évidemment, les gens
02:15:09se protègent chez eux et on n'a pas
02:15:11tendance à avoir tout de suite
02:15:13un effet immédiat. Il faut que les forces
02:15:15se déploient, peu à peu,
02:15:17quadrille et reprennent le terrain.
02:15:19Jean est avec nous en direct du Mont d'Or.
02:15:21Bonjour. On vous a déjà eu sur l'antenne.
02:15:23Le Mont d'Or, c'est à l'extérieur
02:15:25de Nouméa. Est-ce que
02:15:27vous vivez les heures
02:15:29un peu plus sereinement ? Même question au fond
02:15:31qu'à Xavier. Là où vous êtes, est-ce que
02:15:33vous entendez encore des tirs, même sporadiques ?
02:15:35Ou est-ce que, là encore, vous dites
02:15:37qu'il n'y a plus rien à prendre et qu'en fait,
02:15:39ils sont rentrés chez eux ?
02:15:41Oui.
02:15:43Je rejoins un petit peu
02:15:45le premier témoignage.
02:15:47Même si ça reste toujours...
02:15:49Tout dépend des zones
02:15:51sur lesquelles on se place.
02:15:53Mais ça reste encore l'anarchie.
02:15:55On peut difficilement
02:15:57se déplacer. Les commerces sont
02:15:59fermés. Donc, difficulté
02:16:01d'approvisionnement, voire
02:16:03aucun approvisionnement. Mais tout
02:16:05dépend d'où on se place.
02:16:09Sur un kilomètre, la situation
02:16:11est peut-être très variable. D'une rue
02:16:13à l'autre, pareil.
02:16:15Alors, comme on ne peut pas se déplacer,
02:16:17on ne voit pas trop ce qui se passe
02:16:19sur les autres quartiers
02:16:21ou sur les autres zones.
02:16:23Et on a très peu d'informations.
02:16:25Donc, l'arrivée des renforts
02:16:27du GIGN, de l'armée,
02:16:29on ne le voit pas.
02:16:33Je suis sûr que dans cette situation,
02:16:35on aimerait que les choses avancent
02:16:37plus vite, mais
02:16:39on n'a pas vu trop
02:16:41d'évolutions de ce côté-là.
02:16:43Comment vous occupez vos journées ?
02:16:45Est-ce que vous pouvez sortir de chez vous ?
02:16:47Est-ce que vous arrivez à dormir ?
02:16:49Est-ce qu'il y a un périmètre un peu sécurisé ?
02:16:51Ne serait-ce que de se défouler parce que
02:16:53confiner, c'est long ?
02:16:55Oui, tout à fait.
02:16:57Et encore une fois, ça dépend des quartiers.
02:16:59Oui, bien sûr, on peut sortir.
02:17:01Il y a des barrages
02:17:03filtrants. Et encore une fois,
02:17:05même dans certains quartiers,
02:17:07les manifestants ont eu
02:17:09une prise de conscience.
02:17:11Et ont, eux aussi, organisé un petit peu
02:17:13la sécurisation
02:17:15de certains commerces.
02:17:17Parce que sur des zones un petit peu
02:17:19excentrées de la ville,
02:17:21des commerces, il n'y en a
02:17:23vraiment pas beaucoup.
02:17:25Donc si cela venait à être
02:17:27brûlé, les gens
02:17:29de l'extérieur de Nouméa vont devoir
02:17:31faire plusieurs kilomètres pour
02:17:33aller dans une pharmacie,
02:17:35dans un commerce, faire leurs courses,
02:17:37chercher de l'essence, du gaz,
02:17:39etc.
02:17:41Merci beaucoup, Jean et Xavier.
02:17:43On va vous laisser aller dormir, mais vos témoignages
02:17:45sont toujours précieux et on vous envoie évidemment
02:17:47tout notre soutien. On sait que
02:17:49c'est sans doute très compliqué en ces heures difficiles.
02:17:51Un petit mot sur la situation
02:17:53et l'apaisement lié à l'arrivée des forces de l'ordre.
02:17:55Vous êtes optimiste pour les prochaines heures ?
02:17:57Visiblement, comme souvent,
02:17:59on a peut-être passé le pic.
02:18:01Et puis, le déploiement
02:18:03de forces ne peut qu'aller dans ce sens-là.
02:18:05Donc à priori, c'est plutôt rassurant.
02:18:07Maintenant, il y a tout le processus politique
02:18:09qui n'a pas l'air d'être gagné encore.
02:18:11Ça ne fait que commencer.
02:18:13Surtout que la visioconférence avec les élus a été reportée.
02:18:15Merci en tout cas.
02:18:17On n'a plus le compte du tout.
02:18:19C'est la distance.
02:18:21C'est-à-dire que les forces de l'ordre peuvent revenir.
02:18:23Il faut tenir compte de ça.
02:18:25Merci à tous.
02:18:27C'était un plaisir de vous avoir sur ce plateau.
02:18:29On passe la main à Olivier de Kérenfleck.
02:18:31Le début de Punchline, week-end.
02:18:33Et je vous retrouve lundi avec grand plaisir.

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