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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00Bonjour à tous et merci d'être si fidèles à ce rendez-vous de 180 minutes info dans un instant, le journal ce sera avec Miquel de Santos aujourd'hui et puis bien sûr nous accueillerons nos premiers invités pour décrypter l'actualité politique encore cette semaine, ce sera juste après l'éphéméride du jour, on se retrouve tout de suite.
00:00:16Votre programme avec Thaléos, thermostat connecté à vos radiateurs pour réduire vos factures d'énergie, dispositif pris en charge par les aides, thaléos.com.
00:00:24Chers amis bonjour, Saint Léonce dont c'est la fête aujourd'hui est l'un des martyrs les plus illustres de la Phénicie, une région antique qui correspond au Liban actuel.
00:00:40Nous sommes au Vème siècle, Léonce est issu d'une famille grecque chrétienne, formé dans l'armée romaine, il commande des légions basées en Syrie, il est estimé de tout, y compris de l'empereur Dioclétien.
00:00:54C'est un homme généreux qui distribue sa solde aux pauvres de Tripoli, il ne cache pas sa foi et parle dès qu'il le peut du Christ aux soldats.
00:01:04Un jour on l'accuse d'avoir craché sur la statue d'un dieu, Léonce est arrêté ainsi que son ami le moine Publius qui est condamné à l'exil.
00:01:12Quant à Léonce, il n'est que mis en garde, tout aurait pu en rester là mais Publius revient à Tripoli, il reprend contact avec Léonce et ensemble ils poursuivent l'évangélisation des païens.
00:01:25C'en est trop, on fait flageller le moine, on le torture et on l'envoie à tir mais il meurt en route. En apprenant la nouvelle, Léonce court chercher le corps de son ami et l'ensevelit.
00:01:38Un juge le fait arrêter malgré son parcours militaire, son faute, il est vite condamné. Flagellé avec des épines, Léonce est conduit au port puis plongé dans la mer où l'eau salée sur ses plaies le fait mourir dans d'horribles souffrances.
00:01:54Et voici pour finir cette consigne que nous livre le Christ dans l'évangile de ce jour, aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent.
00:02:04C'est tout pour aujourd'hui, à demain chers amis, ciao.
00:02:09C'était votre programme avec Thaléos, thermostat connecté à vos radiateurs pour réduire vos factures d'énergie, dispositif pris en charge par les aides, thaléos.com
00:02:18Nous voici donc de retour, bienvenue dans 180 minutes info, c'est l'heure du journal.
00:02:21Mickaël Dos Santos, on va commencer avec cette triste nouvelle, la disparition d'Anouk Aimé.
00:02:25L'actrice est décédée ce mardi à l'âge de 92 ans, icône du cinéma français.
00:02:29Elle avait acquis une renommée internationale avec le film Un homme et une femme de Claude Delouche sorti en 1966.
00:02:35Un rôle qui lui avait permis de remporter un Golden Globe de la meilleure actrice et d'être nommé aux Oscars.
00:02:40Emmanuel Macron en déplacement sur l'île de Sein aujourd'hui afin de commémorer l'appel du 18 juin 1940.
00:02:46Le président de la République rend hommage au général de Gaulle et à son appel à la résistance lancée depuis Londres.
00:02:53450 résistants l'avaient alors ralliée, dont 128 marins de l'île de Sein.
00:02:58L'île de Sein, c'est donc un quart de la France, avait déclaré à ce moment-là le général de Gaulle.
00:03:03Dissolution, alliance de partis, les nombreux rebondissements de la semaine politique passée pèsent sur le moral des français.
00:03:11Plus de stress, plus d'anxiété, certains de nos compatriotes se disent moralement impactés.
00:03:17Selon plusieurs psychologues, ils s'inquiètent de l'avenir du pays.
00:03:20Sujet de Thibault Marcheteau.
00:03:23Dans la rue, nombreux sont les français qui avouent être plus anxieux et plus tourmentés par l'avenir.
00:03:28La cause, l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:03:32Effectivement, le contexte n'est pas très bon, l'ambiance au niveau national ne l'est pas.
00:03:39Les élections qui approchent en sont la preuve et les événements mondiaux n'arrangent pas les choses.
00:03:49Plutôt stressé, mais en tout cas je vais essayer de dormir la nuit, mais c'est vrai que ça fait un peu peur.
00:03:58Le docteur Gladys Mondière, présidente de la Fédération française de psychologie, constate ce regain de stress lié à l'actualité politique.
00:04:06Oui, ça a sérieusement augmenté l'anxiété, ça l'a contextualisé autrement.
00:04:13Pour les personnes déjà anxieuses, ça a augmenté davantage évidemment,
00:04:19mais pour les personnes même qui ne sont pas anxieuses, évoquait des sensations, des émotions liées au stress, à l'anxiété, à l'inquiétude.
00:04:29En attendant le résultat définitif le 7 juillet prochain,
00:04:32il est conseillé pour les personnes nerveuses de se relaxer au maximum et de se changer les idées.
00:04:38On va parler d'une des propositions phares du nouveau front populaire, c'est le SMIC à 1600 euros net.
00:04:43Une initiative qui inquiète les milieux économiques, mais aussi les sociétés.
00:04:47CNews est parti à la rencontre d'un patron et de ses salariés, une entreprise de plomberie et de chauffage.
00:04:52Un reportage dans les Côtes d'Armor, signé Mickaël Chailloux.
00:04:57Ce patron breton ne sait pas où donner de la tête.
00:05:00Sa jeune entreprise de plomberie tourne à plein régime, mais le recrutement est un frein pour se développer.
00:05:06Les salariés vont au plus offrant.
00:05:08Samir ne serait pas contraint, SMIC à 1600 euros.
00:05:11Ça aide vraiment pour payer les loyers, tout ça.
00:05:17Ça veut dire qu'on peut gagner des sous la fin du mois au moins.
00:05:23Samir est payé 1500 euros net, coût pour l'entreprise 2800 euros.
00:05:28Le jeune patron veut bien d'une augmentation du SMIC, mais à une condition.
00:05:32Tout à fait. En cours, on fait des allègements sur les cotisations sociales ou patronales
00:05:39pour pouvoir augmenter les salaires des salariés complètement.
00:05:42Puisque nous, au final, on aurait la même charge quelle qu'elle soit.
00:05:46Le client, féru d'économie, a aussi son mot à dire.
00:05:49D'autant que depuis le Covid, il a remarqué que le coût des travaux dans le bâtiment s'est envolé.
00:05:54Ces augmentations du SMIC entraînent par un effet de domino l'augmentation de tous les salaires derrière.
00:05:59Et c'est un caractère inflationniste. Et donc, il y a un risque quand même.
00:06:03Fin de journée, on range les outils. Sur le chemin du retour, les discussions seront animées.
00:06:08Il reste deux semaines pour en débattre.
00:06:11Et on continue de parler économie avec Eric Derry de Matin.
00:06:15Votre programme avec Domexpo. 4 villages en Ile-de-France.
00:06:1850 maisons à visiter pour découvrir la vôtre.
00:06:21Plus d'infos sur domexpo.fr
00:06:23Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:06:26Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'État.
00:06:29groupeverlaine.com
00:06:31Bonjour Eric. On va voir avec vous quel serait l'impact d'une baisse de la TVA sur le carburant.
00:06:36En tout cas, c'est l'une des promesses du Rassemblement national.
00:06:39Oui, effectivement. Alors, l'impact, je vous le dis tout de suite, 20 centimes.
00:06:4320 centimes par litre. Alors, c'est toujours bien.
00:06:45Mais avec quand même un coût non négligeable pour l'État.
00:06:48Puisqu'il est évalué à 10 milliards de recettes en moins pour le budget.
00:06:53Alors, si vous ajoutez en plus la baisse de la TVA sur le gaz.
00:06:57Et là, on arrive à un manque à gagner qui se chiffrerait à plus de 16 milliards.
00:07:01Donc, c'est une très très chère mesure. Mais est-ce que cela serait bon pour le consommateur ?
00:07:04Alors, 20 centimes, c'est toujours ça, bien sûr.
00:07:06Mais attention, est-ce que ce serait vraiment 20 centimes à la pompe ?
00:07:10Pas sûr, parce que là, vous savez, on voit ce qui s'est passé autrefois avec la baisse de la TVA sur la restauration.
00:07:16Souvenez-vous, c'était à 19,6%. C'est passé à 5,5%.
00:07:21Mais qu'est-ce qui s'est produit à votre avis ?
00:07:23Les prix dans les restaurants ont augmenté.
00:07:25Et pourtant, cette mesure avait coûté cher à l'État, 3 milliards.
00:07:28Donc, finalement, au final, l'impact, le bénéfice consommateur, si je puis dire, était vraiment très très faible.
00:07:34C'est-à-dire que la même opération sur les carburants aurait le même effet ?
00:07:38Alors, on peut le redouter pour une raison simple.
00:07:40C'est que, d'abord, vous savez, les prix sont libres.
00:07:42Il y a une grande différence entre les villes, les autoroutes et les hypermarchés.
00:07:46Alors, qu'est-ce qui se passerait ?
00:07:48Eh bien, c'est que les distributeurs, peut-être, en profiteraient pour refaire des marges.
00:07:52Parce que, d'abord, ils ne gagnent pas grand-chose sur le carburant.
00:07:54Et même, ils ne gagnent rien du tout dans les hypermarchés.
00:07:57Donc, le cadeau fiscal coûterait extrêmement cher avec un impact faible.
00:08:01Et si on regarde le gaz, la baisse de la TVA sur le gaz, ce serait peut-être une très bonne chose.
00:08:05Sauf que, cela concernera les prix du gaz de juillet 2024.
00:08:09Et qu'est-ce qui va se passer en juillet 2024 ?
00:08:11La hausse, le gaz va augmenter de 11,5%.
00:08:15Parce qu'il y a un rattrapage voulu par les opérateurs.
00:08:17Et parce qu'il faut financer aussi, on en a parlé, de la rénovation en partie des réseaux de gaz.
00:08:22Donc, cette baisse de TVA serait diluée.
00:08:24Et la moralité, au final, c'est de se dire que les cadeaux, c'est bien.
00:08:27Mais il ne faut pas qu'ils soient empoisonnés par une hausse des impôts en parallèle.
00:08:31Merci beaucoup. C'était la chronique éco de ce mardi.
00:08:52C'est aussi d'actualité, quelques 540 000 lycéens ont passé ce matin l'épreuve tant redoutée du bac philo.
00:08:59Et parmi les sujets proposés, l'Etat nous doit-il quelque chose ?
00:09:02La nature est-elle hostile à l'homme ?
00:09:04Ou encore, la science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
00:09:08Une session marquée également, vous allez le voir, par un record de précocité.
00:09:12Les détails avec Maxime Lavandier.
00:09:16C'est l'épreuve tant redoutée par les élèves.
00:09:18Je ne suis pas spécialement préparée.
00:09:20On verra, j'ai regardé une vidéo TikTok.
00:09:22On verra si ça marche ou pas.
00:09:24Mais pas le temps de stresser pour elle et les 223 terminales du lycée Condorcet à Bordeaux.
00:09:29Plus que quelques minutes avant le début de l'examen indiqué par cette horloge numérique face à eux.
00:09:34Dernière consigne émise par l'inspecteur.
00:09:36Vous ne pouvez conserver aucun matériel, aucun livre, aucun cahier, aucune note.
00:09:42Puis les sujets tombent pour quatre heures d'intense réflexion.
00:09:45Pour ceux en section générale, deux choix de dissertation.
00:09:48La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
00:09:51Ou l'Etat nous doit-il quelque chose ?
00:09:53Pour le commentaire de texte, c'est la condition ouvrière de Simone Veil.
00:09:57Pour la section technologique, la nature est-elle hostile à l'homme ?
00:10:00Ou l'artiste est-il maître de son travail en dissertation ?
00:10:03Pour le commentaire de texte, c'est les lois de Platon.
00:10:06Des thèmes souvent liés à l'actualité qui n'ont pas posé de problème pour ces lycéens.
00:10:11J'ai pris le sujet sur l'Etat.
00:10:13J'ai un peu parlé de ce que je voulais dire.
00:10:15J'ai fait dix pages.
00:10:16Donc ça va, j'ai fini en trois heures et demie.
00:10:18Je suis assez content de moi en vrai.
00:10:19Ça s'est bien passé.
00:10:20Honnêtement, j'ai bien aimé le sujet.
00:10:22C'était un sujet qu'on avait vu en classe.
00:10:24J'ai pris le premier sujet sur la vérité et la science.
00:10:26Franchement, c'était bien.
00:10:28Moi, j'ai pris l'Etat.
00:10:30T'as pris quoi toi ?
00:10:31L'Etat aussi.
00:10:32Après la philosophie, le répit sera de courte durée pour les plus de 543 000 candidats cette année.
00:10:38Place aux spécialités qui auront lieu à partir de demain.
00:10:43Donc vous disiez le record de précocesse, c'est neuf ans.
00:10:45Neuf ans, la plus jeune candidate de l'histoire.
00:10:47Sur le rôle de l'Etat.
00:10:49Elle s'est inscrite en candidate libre.
00:10:51C'est incroyable.
00:10:52C'est le sujet que vous auriez pris aussi.
00:10:53Exactement.
00:10:54Moi aussi.
00:10:55Et c'était mon lycée d'ailleurs, je les embrasse.
00:10:56On va parler aussi de ces violents orages qui sont attendus à compter 18h.
00:11:00Attention si vous habitez dans le sud-ouest de la France.
00:11:02Exactement.
00:11:03Cinq départements ont été placés en vigilance orange.
00:11:05La Gironde, la Dordogne, les Landes, le Lot-et-Garonne ou encore la Charente.
00:11:09Météo France annonce un risque de grêle mais aussi de fortes pluies.
00:11:13Merci beaucoup Mickaël.
00:11:14On se retrouve tout à l'heure pour votre prochain rendez-vous.
00:11:15On marque une courte pause et on accueille nos invités pour parler évidemment des programmes des uns et des autres
00:11:20puisqu'ils sont en train de s'affiner sur le plan économique.
00:11:22A tout de suite.
00:11:26De retour avec vous avant de vous présenter mes invités.
00:11:28Le Rappel des principes politiques, c'est avec Mickaël Dosanto.
00:11:31C'est à vous Mickaël.
00:11:32Jordan Bardet, la Premier ministre seulement en cas de majorité absolue du RN à l'Assemblée.
00:11:38Interviewé ce matin sur CNews Europe 1, le président du RN a conditionné son arrivée à Matignon
00:11:43à l'élection d'au moins 289 députés aux élections législatives.
00:11:47« Je vais être en situation d'agir », a précisé Jordan Bardet là.
00:11:51Emmanuel Macron lui a demandé la levée définitive de tous les barrages en Nouvelle-Calédonie.
00:11:56Après cinq semaines de troubles, des blocages sont toujours en cours malgré les 3500 membres des forces de l'ordre déployés.
00:12:03De leur côté, les écoles et l'aéroport international ont pu rouvrir.
00:12:07Enfin, la Californie, face à son plus grand incendie de l'année depuis samedi, le Post Fire, c'est son nom,
00:12:13a brûlé plus de 5900 hectares et forcé l'évacuation de 1200 personnes.
00:12:17Après deux saisons pluvieuses, les autorités alertent sur un été à haut risque au vu des fortes températures.
00:12:23Merci Mickaël et à tout à l'heure pour votre prochain journal.
00:12:26Elodie Huchard est avec nous pour le service politique. Bonjour Elodie.
00:12:29Arthur de Vatrigan également journaliste. Merci d'être là. Bienvenue.
00:12:32Ainsi que Frédéric Durand. On vous en parlait dans le journal Mickaël.
00:12:35On va à nouveau évoquer le programme La feuille de route de Jordan Bardet là en cas d'arrivée à Matignon.
00:12:41Regardez le tout résumé par Marie-Victoire Diodonné.
00:12:45Jordan Bardet là se dit prêt au pouvoir, mais pas à n'importe quelle condition.
00:12:50Il y a eu une occasion historique d'inverser le cours de l'histoire, de changer la politique dans notre pays et de changer de cap.
00:12:56Mais pour cela, moi, j'ai besoin d'avoir une majorité absolue.
00:12:59Son argument, avec une majorité relative, impossible de changer réellement le quotidien des Français.
00:13:05Dans sa feuille de route, priorité au pouvoir d'achat.
00:13:08La première mesure que je prendrai à mon arrivée à Matignon, ce sera la mise en place d'un projet de loi de finances rectificatif
00:13:14qui devra aboutir à la baisse de la TVA sur l'énergie et sur le carburant.
00:13:19Une baisse annoncée à 5,5%.
00:13:21Avec un audit sur les comptes publics, Jordan Bardet là veut remettre de l'ordre dans les comptes de l'État.
00:13:27Mais il entend aussi remettre de l'ordre dans la rue, rétablissement des peines planchers
00:13:31ou encore suspension des allocations familiales pour les familles de délinquants récidivistes.
00:13:36Avec l'automne, débuterait aussi le temps des réformes au programme État généraux de la simplification administrative
00:13:43et abrogation de la réforme des retraites.
00:13:45Cette réforme Macron est injuste socialement et inefficace sur le plan économique.
00:13:49Par conséquent, moi, je veux que ceux qui ont commencé à travailler très tôt, les carrières longues, puissent partir très tôt.
00:13:55À moins de trois semaines des élections, Gabriel Attal reproche à Jordan Bardet là un refus d'obstacle
00:14:01et un programme fait d'approximation ou de reniement.
00:14:06Élodie Huchard, il distingue des mesures d'urgence de réforme au long cours, si on comprend bien.
00:14:12Est-ce que c'est faisable ? Déjà pour les mesures d'urgence, quand on regarde, on va peut-être le voir s'afficher dans les cartons.
00:14:17Est-ce qu'il y a aussi quelques renoncements sur certaines mesures ?
00:14:19Oui, il y a forcément des renoncements et puis on voit bien qu'ils ne savent pas vraiment encore quelles vont être précisément les mesures
00:14:25puisque certains annoncent des mesures, d'autres disent non, en fait ce n'est plus dans le programme.
00:14:28Un peu comme tous les partis, on voit que le programme n'est pas totalement abouti.
00:14:31La vraie question, premièrement Jordan Bardet là a raison, c'est qu'il n'y a pas de majorité absolue.
00:14:34De toute façon, ça ne sert à rien de parler du programme.
00:14:37Et ensuite, c'est effectivement d'un côté les mesures d'urgence, mais avec une situation économique dont ils vont potentiellement,
00:14:42s'ils sont élus, hériter, donc ils ne peuvent pas faire n'importe quoi.
00:14:45C'est pour ça aussi quand ils disent qu'il faut faire notamment une sorte d'audit des comptes publics, etc.
00:14:50Ça en général, c'est ce que disent tous les politiques quand ils arrivent au pouvoir et qu'ils vont traîner.
00:14:54En général, on annonce une sorte d'audit, ce qui permet de gagner un peu de temps.
00:14:57Frédéric Durand, comment vous abordez cela ? Notamment la baisse de la TVA.
00:15:00C'est vrai qu'il y avait quelque chose de l'ordre des produits de première nécessité.
00:15:04De fait, on revient sur les fondamentaux que sont les carburants et l'énergie là.
00:15:10Moi, sur les dépenses, elles me paraissent justifiées.
00:15:13En termes de pouvoir d'achat, comme baisse sur les produits dont on a nécessité la TVA, 5,5%, etc.
00:15:19Sur la réforme des retraites, notamment les carrières difficiles, longues, etc.
00:15:25Sur le volet dépenses, ça me paraît être normal.
00:15:28C'est ce qu'attendent les gens. C'est sur le volet recettes que je n'ai pas compris.
00:15:31C'est-à-dire que je n'ai pas compris où on allait chercher l'argent pour compenser tout cela.
00:15:35Parce que je n'ai pas vu le volet à proprement parler des recettes.
00:15:41Cela dit, sur la question de la majorité absolue, il faut aussi savoir gouverner avec des majorités relatives.
00:15:47Et savoir aussi s'entourer et faire des compromis.
00:15:50Aujourd'hui, me semble-t-il, il n'y a plus personne qui peut revendiquer une majorité absolue en France.
00:15:56Quel que soit le parti en question.
00:15:59Et le RN ne le peut pas aujourd'hui.
00:16:01Donc c'est normal qu'il appelle à une majorité absolue, c'est autre chose.
00:16:03Mais je pense que si on n'est pas capable de gouverner avec une majorité relative et des alliances aujourd'hui, ça va être difficile.
00:16:09Est-ce que ça vous paraît possible, Arthur, de gouverner avec une majorité relative, comme le dit Frédéric ?
00:16:13Et est-ce que c'est finalement en phase avec la réalité qu'on vit depuis maintenant 8 ans ?
00:16:17La majorité relative, on va se retrouver dans l'état dans lequel on est aujourd'hui.
00:16:21Donc ça me paraît compliqué, mais majorité absolue en réalité aussi.
00:16:24Parce que si vous regardez, la constitution, la cinquième, c'est le président monarque.
00:16:30Et même s'il n'est pas à la tête du gouvernement, il a un pouvoir propre qui est très important.
00:16:38Il y a le pouvoir sur le référendum, la dissolution.
00:16:41Alors la dissolution, il ne pourra pas le refaire avant un an, mais le pouvoir de crise, le droit de message.
00:16:45Il y a des compétences qui lui reviennent de droit, comme les matières diplomatiques, militaires, internationales, européennes.
00:16:51Et il a aussi des droits de veto absolus sur les sujets proposés aux conseils des ministres.
00:16:59L'ensemble des textes adoptés, les décrets.
00:17:01Donc pour pouvoir embêter un gouvernement qui serait hostile, je pense qu'il peut bloquer,
00:17:08mais d'une manière encore plus radicale que si on avait finalement une majorité relative.
00:17:13Sans oublier nos conseils constitutionnels et conseils d'état, qui ne feront pas de cadeau,
00:17:19qui c'est Jordan de Bardella, et peut-être même le Front Populaire, au gouvernement.
00:17:22– Non mais alors, si on ne peut pas gouverner avec une majorité relative,
00:17:25et qu'on ne peut pas non plus gouverner avec une majorité absolue,
00:17:27il faut dire, moi je ne vais pas aux élections législatives,
00:17:29parce que même avec une majorité absolue, je ne pourrais pas gouverner.
00:17:32La cohabitation, on a connu ça en France, pour ceux qui sont un peu plus âgés,
00:17:36le Premier ministre était quand même capable de mettre en œuvre une politique,
00:17:40et le Président était obligé d'acquiescer à bien des égards.
00:17:43– La dernière cohabitation c'était Lionel Jospin.
00:17:44– La dernière cohabitation c'était en 97.
00:17:46– Je ne pensais pas que Jospin…
00:17:47– Ça a duré 5 ans quand même.
00:17:48– Je ne dis pas que ça a duré 5 ans, je dis que c'était en 97,
00:17:50entre-temps le pouvoir des juges, c'est accru.
00:17:52– Mais ça c'est autre chose.
00:17:53– Non ce n'est pas autre chose,
00:17:54parce que pour pouvoir se débarrasser du pouvoir des juges,
00:17:56ou se débarrasser du pouvoir supranational de Bruxelles,
00:17:59on passe par des référendums.
00:18:00Or, qui a la main sur le référendum ?
00:18:01– Mais ça c'est autre chose.
00:18:02– C'est le Président.
00:18:03– Ça n'a pas changé en termes de pouvoir du Président depuis 1997.
00:18:07En 1997, le Président de la République avait le même pouvoir qu'aujourd'hui.
00:18:11Après vous pouvez regretter que le Conseil constitutionnel,
00:18:14le Conseil d'État, se soit politisé, etc.
00:18:16Mais en tout cas, sur les pouvoirs du Président de la République,
00:18:18il avait les mêmes en 1997.
00:18:19Les mêmes.
00:18:20– Ce qu'il vous dit, c'est que ça a eu une incidence forcément sur…
00:18:22– Non mais j'attends ce qu'il dit.
00:18:23Je dis juste qu'on a eu des cohabitations
00:18:25avec des pouvoirs exactement identiques du Président de la République.
00:18:27– Non, parce que vous avez aujourd'hui un troisième pouvoir,
00:18:30qui est à Bruxelles, et du Conseil constitutionnel,
00:18:32et du Conseil d'État, qui est plus important que celui en 1997.
00:18:35– Bruxelles existait en 1997.
00:18:36– Oui d'accord, sauf qu'entre-temps, il y a eu pas mal de lois,
00:18:39qui est notamment la primauté du droit européen,
00:18:41qui est un rappel qui a été rajouté, enlousdé,
00:18:43dans le traité de Lisbonne en 2007.
00:18:45C'est que ce n'était pas en 1997.
00:18:46Et si vous voulez avoir un peu plus les mains libres,
00:18:48vous êtes obligés de passer par un référendum.
00:18:50Or, qui a la main pour demander un référendum,
00:18:52sauf si vous avez les deux tiers des deux chambres,
00:18:54ce qui ne sera pas le cas, c'est le Président.
00:18:56Et le Président ne va pas faire ce cadeau-là à Jordan Bardet.
00:18:58– Mais il y a des référendums possibles, malgré tout.
00:19:00– Je vous propose de regarder aussi ce qui se passe
00:19:02du côté des électeurs de la droite traditionnelle.
00:19:04C'est un baromètre sur la fameuse alliance LR,
00:19:07version Éric Ciotti et RN,
00:19:09et à 72%, on voit que les sympathisants de droite,
00:19:13c'est important de préciser que ce sont les sympathisants,
00:19:15disent que c'est souhaitable.
00:19:17Première remarque, Elodie Huchard, est-ce que ça a évolué ?
00:19:20Le baromètre n'était pas tout à fait sur ce même ratio
00:19:23il y a encore quelques jours, il me semble.
00:19:25– Oui, alors ce qui est intéressant, c'est de bien regarder aussi
00:19:27qui sont les sympathisants, parce qu'effectivement,
00:19:29Éric Ciotti s'est toujours dit qu'il avait les militants
00:19:31et les sympathisants avec lui, et ils sont plus nombreux
00:19:33aujourd'hui qu'il y a quelques jours.
00:19:35En revanche, ce qu'on voit aussi, c'est que dans les vrais militants,
00:19:37c'est-à-dire ceux qui sont au quotidien sur les marchés, etc.,
00:19:39il pensait avoir beaucoup plus d'alliés avec lui,
00:19:41parce qu'on se rappelle qu'il partait sur 120 circonscriptions,
00:19:44ensuite 80, et que là, en fait, on est plutôt sur 62,
00:19:47et qu'on voit bien qu'il a dû aller chercher,
00:19:49notamment du côté du Rassemblement National ou de Reconquête,
00:19:52pour trouver des forces vives.
00:19:54Donc, il y a quelque chose quand même, chez les sympathisants,
00:19:56qui est évident, en revanche, chez les militants de terrain
00:19:58qui sont proches, Éric Ciotti n'a pas du tout eu ce qu'il voulait.
00:20:01– Mais la vraie question, c'est qu'est-ce qui constitue
00:20:03l'électorat de droite ?
00:20:05Ce sont les militants ou les sympathisants ?
00:20:07Il me semble, dit comme ça, que les sympathisants,
00:20:09ça englobe un terme un peu plus vaste.
00:20:11– Plus large, c'est les militants, plus ceux qui…
00:20:13– C'est peut-être plus significatif en termes de vote.
00:20:15– Si vous prenez le score des présidentielles en 2022,
00:20:17à 4,8%, je pense que ce sont à peu près les mêmes militants et sympathisants,
00:20:22puisque ça s'est tellement resserré que de toute façon,
00:20:24c'est difficile de faire la différence.
00:20:26– Mais vous dites que le ressenti sur les marchés est différent
00:20:28que celui qu'on voit là ?
00:20:29– Oui, ça nous doute, parce que le militant, il veut son champion en 2027,
00:20:32le sympathisant, pas forcément.
00:20:34Et donc en fait, il y a deux raisons pour lesquelles
00:20:36une partie est opposée à ça.
00:20:38La première, c'est qu'il y a un désaccord,
00:20:40on va voir comment ils vont faire sur la réforme des retraites par exemple,
00:20:42je ne crois pas que Ciotti et Bardella soient sur la même ligne.
00:20:45Il y a des désaccords politiques, idéologiques,
00:20:47mais il y a aussi le fait de ne plus avoir de candidats
00:20:50et donc de disparaître à terme.
00:20:52Le rapport de force est trop défavorable à LR.
00:20:54– Arthur, comment vous lisez ces chiffres maintenant,
00:20:56à la lumière de ce distinguo qu'on peut faire ?
00:20:58– Ceux qui ne souhaitaient pas d'alliance, c'était LR, ex-UMP.
00:21:02Le RN a toujours souhaité des alliances.
00:21:04Les petits partis également.
00:21:06Et en fait, on sait, pour ceux qui font de la politique,
00:21:08qui sont sur le terrain, qui ont été militants,
00:21:10qui ont été sympathisants,
00:21:12ce sont les castrats des LR ou de l'UMP
00:21:14qui ont toujours refusé les alliances.
00:21:16Mais le terrain, depuis une quinzaine d'années,
00:21:19il n'y a aucun souci.
00:21:21D'ailleurs, on le voit dans ce grand rassemblement
00:21:24entre les nouveaux candidats investis,
00:21:27ce sont des gens qui se connaissaient avant
00:21:29et qui, même s'ils avaient des divergences économiques, sociétales,
00:21:34discutaient et n'avaient aucun problème à s'afficher ensemble.
00:21:37Donc là, on est juste sur quelque chose qui est naturel,
00:21:40parce que les LR, ceux qui s'opposaient, disparaissent.
00:21:43– Vous dites que le RN a toujours voulu l'alliance,
00:21:46c'est pas du tout vrai.
00:21:48Le RN a toujours refusé, le FN aussi,
00:21:50ils appelaient d'ailleurs ça l'UMPS à l'époque,
00:21:52parce qu'ils voulaient se distinguer.
00:21:54Ils la souhaitent aujourd'hui parce que le rapport de force
00:21:56leur est tellement favorable,
00:21:58qu'évidemment, ils peuvent se permettre une alliance,
00:22:00mais autrefois, ils ne la voulaient pas du tout avec la droite.
00:22:02– Le FN républicain, c'est pas le RN qui le refusait,
00:22:04c'est ceux qui étaient de l'autre côté de la barrière.
00:22:06– Le RN, le FN et le RN ensuite,
00:22:09ont toujours refusé des alliances avec la droite,
00:22:11parce qu'ils ne voulaient pas se confondre.
00:22:13– En tout cas, Eric Ciotti, lui, regardez ses dernières déclarations,
00:22:17il pense, il estime avoir cassé les murs,
00:22:22en fait, briser, d'une certaine manière, les chaînes,
00:22:25c'est une forme de révolution politique qui s'est installée,
00:22:28il voulait casser ces murs qui avaient été érigés artificiellement,
00:22:30et qui empêchait la droite de s'unir,
00:22:32alors que rien ne gêne la gauche.
00:22:35Bon, de fait, vous dites, c'est 60 plutôt que les 200 à se compter,
00:22:38donc évidemment, il ne va pas dire autre chose aujourd'hui.
00:22:41Et puis, il poursuit avec une deuxième citation,
00:22:45peut-être qu'on a extrait, ça met du temps à se mettre en place,
00:22:49avec ces cubes qui pivotent.
00:22:51« Moi, j'ai fait une proposition à mes collègues députés,
00:22:53après ils n'ont pas suivi, ils sont rentrés dans un système
00:22:55d'impuissance, d'immobilisme, de peur,
00:22:57ils n'ont pas osé franchir le pas. »
00:22:59Il met ça sur le compte de la peur, clairement.
00:23:01– Oui, mais en fait, les deux citations ne vont pas dans le même sens,
00:23:03d'un côté, il nous dit qu'il a fait l'union des droites,
00:23:05de l'autre côté, qu'il n'a pas réussi à la faire.
00:23:07– C'est vrai que c'est antinomique.
00:23:08– Et alors, en fait, il a fait l'union des droites,
00:23:10c'est-à-dire qu'il a fait son union, avec un ou deux proches,
00:23:12avec le Rassemblement national.
00:23:14Est-ce que c'est l'union de tous les républicains ?
00:23:16On se rappelle qu'il promettait au début à Jordan Bardella
00:23:18d'en amener avec lui plusieurs dizaines de députés,
00:23:20il en a amené deux ou trois.
00:23:22Donc, lui, il s'est rapproché,
00:23:24c'est sûr qu'il y a une clarification, Éric Ciotti,
00:23:26on voit bien depuis longtemps qu'il est plus proche du Rassemblement national
00:23:28que le centre de son parti.
00:23:30– Donc, il dit « j'ai cassé les murs tout seul » d'une certaine manière.
00:23:32– À deux ou trois près, oui, c'est un peu ça,
00:23:34c'est-à-dire que ce n'est pas l'union de tout son parti.
00:23:37– Un dernier mot, vraiment…
00:23:38– C'est surtout qu'il n'a pas cassé tout le mur,
00:23:40parce que s'il avait cassé tout le mur,
00:23:42il y aurait une alias, il y aurait une…
00:23:44comment dire, tout le monde serait d'accord.
00:23:46Là, ça n'est absolument pas le cas,
00:23:48tout le monde est loin d'être d'accord,
00:23:50donc je pense qu'il a tout simplement…
00:23:52et érigé artificiellement, il faudra qu'il le dise à Jacques Chirac,
00:23:54Jacques Chirac, il a quand même battu Le Pen,
00:23:56non mais c'est vrai, parce que je pense que c'était pas…
00:23:58pour une partie de la droite, ça n'est pas artificiel.
00:24:00Lui considère que ça l'est, c'est son droit,
00:24:02il a parfaitement le droit,
00:24:04mais pour une partie de la droite, c'est absolument pas artificiel.
00:24:06– Est-ce qu'il n'y avait pas plutôt un calcul politique aussi
00:24:08pour cette droite-là, Arthur de Vatrican, de vouloir continuer à exister,
00:24:10tout en tant que formation autonome ?
00:24:12– Je pense que ce n'est pas par peur, ni par immobilie,
00:24:14c'est par orgueil. Ciotti, en effet, a choisi,
00:24:16sans les prévenir, sans les appeler,
00:24:18de faire une alliance.
00:24:20Moi, je pense que s'ils avaient réuni un bureau politique,
00:24:22il y en aurait bien plus qui serait parti avec Ciotti,
00:24:24donc il y a de l'orgueil, ce qui est une bêtise,
00:24:26parce que l'orgueil, on la met dans sa poche,
00:24:28on en a un bien commun. Ensuite, un élu, ça se remplace,
00:24:30pas un militant. Les militants, ils veulent l'union des droites,
00:24:32les élus, ils vont dégager.
00:24:34– Nous verrons dans les urnes. Donc, le 30 juin,
00:24:36on marque une courte pause et puis on va parler de ce qui se passe à gauche
00:24:38avec Raphaël Arnaud,
00:24:40cette candidature dont on a beaucoup parlé
00:24:42pour ce militant de la Nouvelle Garde, fiché S.
00:24:44On verra ce que ça induit, d'ailleurs,
00:24:46pour une investiture, une candidature.
00:24:48C'est Sandra Buisson
00:24:50qui viendra nous parler de tout cela tout de suite.
00:24:52– De retour avec vous pour le journal de 14h30,
00:24:58Michael Dos Santos, rebonjour.
00:25:00On va parler d'Olivier Faure qui demande un vote pour désigner
00:25:02le Premier ministre en cas de victoire de la gauche.
00:25:04– Oui, effectivement, en cas de victoire.
00:25:06Aux législatives du Nouveau Front Populaire,
00:25:08le patron du PS souhaite que les militants soient consultés,
00:25:10pas du goût de la France Insoumise.
00:25:12Le parti de Jean-Luc Mélenchon souhaite
00:25:14que le groupe parlementaire le plus important
00:25:16propose un Premier ministre.
00:25:18– Et puis, à moins de deux semaines maintenant du premier tour,
00:25:20certains Français ne savent toujours pas où voter.
00:25:22– Plusieurs électeurs hésitent encore
00:25:24au moment de choisir leur bureau de vote.
00:25:26Alors, comment éviter de se tromper le jour J ?
00:25:28Choisir tout simplement le bon endroit.
00:25:30Réponse avec Noémie Hardy.
00:25:32– A voter.
00:25:34– Si vous avez voté aux élections européennes le 9 juin,
00:25:36les listes électorales n'ont pas été modifiées depuis.
00:25:39Il vous suffit donc de vous rendre dans le même bureau de vote.
00:25:42Si ce n'était pas le cas, ne vous inquiétez pas, c'est très simple.
00:25:46Pour connaître votre bureau de vote,
00:25:48il faut vous rendre sur le site du service public.
00:25:50Connectez-vous ensuite sur France Connect.
00:25:53Selon vos identifiants,
00:25:55vous pouvez passer par votre compte Amélie, Impogouv
00:25:59ou votre identité numérique, par exemple.
00:26:01Vous rentrez votre numéro de téléphone.
00:26:04Un code de confirmation vous sera envoyé.
00:26:07Précisez bien si vous votez en France ou à l'étranger,
00:26:11puis indiquez votre arrondissement ou votre commune.
00:26:15En quelques secondes,
00:26:17vous connaîtrez votre numéro national d'électeur,
00:26:20ainsi que l'adresse de votre bureau de vote,
00:26:22son numéro et votre numéro d'ordre.
00:26:25Vous pouvez ensuite télécharger votre attestation.
00:26:28La carte d'électeur n'est pas obligatoire.
00:26:30Si vous l'avez perdue, pas d'inquiétude.
00:26:33Munissez-vous de votre carte d'identité.
00:26:35Maintenant, vous savez où voter le 30 juin et le 7 juillet.
00:26:39Publicité par une majorité de Français,
00:26:42l'atténuation de l'excuse de minorité
00:26:44devrait donc figurer dans le programme du camp présidentiel.
00:26:47Le contenu doit en être annoncé cette semaine.
00:26:49Cette mesure a été dévoilée hier par Gabriel Attal
00:26:52lors d'un échange avec des élus locaux.
00:26:54Cette excuse de minorité permet aujourd'hui à la justice
00:26:57de réduire de moitié la peine prononcée à l'encontre d'un mineur.
00:27:00Sujet de Corentin Alonso.
00:27:02Atténuer l'excuse de minorité,
00:27:04une mesure qui pourrait figurer dans le programme du camp présidentiel.
00:27:08Le débat avait été ouvert par Gabriel Attal le 18 avril
00:27:11dans un discours sur l'autorité à Vierichatillon,
00:27:14quelques jours après la mort du jeune Shems Eddin.
00:27:17Nous sommes prêts et le ministre y travaillera et réfléchira
00:27:20dans les prochaines semaines avec les parties prenantes
00:27:22à ouvrir ce débat d'atténuation possible à l'excuse de minorité.
00:27:26Dans les pistes envisagées par Gabriel Attal
00:27:28pour améliorer l'efficacité de la justice des mineurs,
00:27:31la possibilité pour les jeunes de 16 et 17 ans
00:27:34de comparaître immédiatement comme les majeurs.
00:27:36Dans le cas où un jeune reconnaîtrait les faits reprochés,
00:27:39la sanction pourra être donnée sans passer par un juge.
00:27:42Mais les discussions avaient tourné court
00:27:44dans un communiqué le collectif justice des enfants
00:27:47qui regroupe les principales organisations professionnelles
00:27:49de l'enfance du monde judiciaire,
00:27:51avait exprimé ses désaccords avec le Premier ministre.
00:27:54Mais pour cet avocat, ces mesures sont intéressantes.
00:27:57La réponse immédiate éventuellement sans un juge
00:28:00peut être beaucoup plus efficace,
00:28:02et notamment en termes de récits libres,
00:28:04que la confrontation à un juge qui se fera trop tardivement.
00:28:07Selon un sondage de l'institut CSA pour CNews réalisé fin avril,
00:28:1175% des Français étaient favorables à la suppression
00:28:14de l'excuse de minorité pour les crimes graves.
00:28:17On vous a beaucoup parlé de ce rapport
00:28:19de la commission d'enquête sénatoriale sur le narcotrafic.
00:28:22Et bien un mois après,
00:28:23deux sénateurs souhaitent agir ardemment à Marseille.
00:28:26Atteindre les têtes de réseaux,
00:28:28lutter contre la corruption.
00:28:30Ils réclament des mesures fortes et rapides,
00:28:32plus que de simples opérations place net.
00:28:34Reportage dans la cité phocéenne avec Stéphanie Rouquier.
00:28:39Des grandes villes jusqu'aux campagnes,
00:28:41la France est submergée par le narcotrafic.
00:28:44En avant-poste, la cité phocéenne.
00:28:47Cette ville a servi de laboratoire pour ce marché criminel.
00:28:50Alors, un mois après avoir rendu le rapport
00:28:53de la commission d'enquête,
00:28:55des sénateurs interviennent à Marseille.
00:28:57Alors à Marseille, on a été précurseurs
00:28:59dans le sens où on a été les premiers
00:29:01à toucher vraiment de plein fouet par ces narcotrafics.
00:29:04Mais on doit être précurseurs avec la mise en place
00:29:06d'un certain nombre de solutions.
00:29:08Selon les sénateurs, il faut agir au plus haut,
00:29:11toucher les chefs des réseaux.
00:29:13Marseille aussi, ça a été un exemple sur place net XXL.
00:29:16On s'est rendu compte qu'on met le paquet,
00:29:18même si c'est important, sur le bas du spectre,
00:29:20en laissant de côté le haut du spectre.
00:29:23Les opérations place net ne servent à rien ?
00:29:25A pas grand-chose. Elles servent un peu.
00:29:27Mais pas suffisamment, parce que ça recommence tout le temps.
00:29:30Les sénateurs s'attaquent aussi à la corruption
00:29:32qui touche des agents publics et privés dans les ports.
00:29:35Les centres de détention ou l'administration.
00:29:38On sait très bien que ça peut coûter de 5 à 20 000 euros
00:29:41pour soustraire des pièces d'une instruction.
00:29:44On sait très bien que ça peut coûter
00:29:46quelques dizaines de milliers d'euros aussi
00:29:48pour faire en sorte qu'un conteneur soit pas scanné
00:29:51ou qu'une porte soit ouverte dans une ancienne portuaire.
00:29:53Alors comment agir ? Il y a plusieurs recommandations.
00:29:55Celle de la création d'un parquet spécialisé, par exemple.
00:29:58Celle du fait que dans une administration,
00:30:01quelle qu'elle soit, il n'y ait plus de gens
00:30:03seuls devant un écran.
00:30:05Les sénateurs vont prochainement se rendre
00:30:07dans le grand port maritime de Marseille,
00:30:09mais aussi dans les prisons du département
00:30:11pour éclaircir des situations jugées opaques.
00:30:16Une pause et on se retrouve pour évoquer
00:30:18notamment la candidature de Raphaël Arnault
00:30:20de la Nouvelle Garde à Avignon.
00:30:23A tout de suite.
00:30:28De retour, 180 minutes info.
00:30:30La suite, on continue évidemment de parler
00:30:32du député Cartier de Vatrigan et du député Huchard.
00:30:34Frédéric Durand sont avec moi,
00:30:36tandis que Sandra Buisson,
00:30:37pour le service Police-Justice, nous a rejoint.
00:30:39Bonjour Sandra. Il appartient à la Jeune Garde.
00:30:41Son nom c'est Raphaël Arnault, fiché S.
00:30:43Il a été investi par le Nouveau Front Populaire à Avignon.
00:30:46Alors il est fiché S à la fois par la DGSI,
00:30:48la préfecture de police, le renseignement territorial
00:30:50pour sa proximité avec l'ultra-gauche radicale.
00:30:54Et il est connu sous sept noms différents.
00:30:56Voilà pour un petit peu dresser le panorama
00:30:58des fiches le concernant.
00:31:00Sandra Buisson, ce qu'on voulait surtout savoir,
00:31:02c'est si ça constituait en soi un obstacle
00:31:04à une candidature légalement parlant.
00:31:07Non. D'abord, pour la simple et bonne raison,
00:31:10c'est que vous ne savez pas quand vous êtes fiché S.
00:31:13L'intérêt d'une fiche S, c'est justement
00:31:15de pouvoir recueillir du renseignement
00:31:17à l'insu de la personne visée.
00:31:19Ça ne signifie pas que vous avez commis des infractions.
00:31:21Ça n'est pas synonyme de condamnation.
00:31:24Ça ne veut pas dire que vous avez eu affaire à la justice.
00:31:27En revanche, ça permet de collecter des données
00:31:29sur ce que vous faites, avec qui vous êtes
00:31:31et comment vous le faites.
00:31:33Ça indique également au policier qui va contrôler la personne
00:31:36la conduite à tenir.
00:31:38La plupart du temps, dans la majorité des cas,
00:31:40il faut récupérer les informations
00:31:42et ne pas attirer l'attention de la personne.
00:31:44Il y a seulement près de 5% des fiches
00:31:46pour lesquelles il faut retenir la personne
00:31:48que vous contrôlez.
00:31:50Et puis pour 11,8%,
00:31:52l'indication est faite de prendre contact
00:31:54pour le policier ou le gendarme qui contrôle
00:31:56avec les services émetteurs de la fiche.
00:31:59Alors, qu'est-ce qu'on veut savoir
00:32:01quand on vous contrôle et qu'est-ce qui permet
00:32:03d'être renseigné à ce moment-là ?
00:32:05Eh bien, c'est si vous essayez de passer une frontière,
00:32:07comment vous essayez de le faire,
00:32:09pourquoi vous vous déplacez, avec qui vous le faites,
00:32:11savoir quand vous faites des démarches administratives,
00:32:14si vous faites une demande de passeport,
00:32:16une demande de nationalité.
00:32:18Tout ça, ça permet de renseigner
00:32:20les services de police et de gendarmerie
00:32:22sur vos faits et gestes.
00:32:24Donc, ça ne veut pas dire que vous êtes
00:32:26sous surveillance active
00:32:28et ça n'est pas un indicateur de votre dangerosité.
00:32:30Alors, avant de faire réagir,
00:32:32on sait que ce choix a pu être reproché
00:32:34au Nouveau Front Populaire.
00:32:36Mathilde Panot, interrogée ce matin,
00:32:38parle d'un choix assumé.
00:32:40La gauche est diverse, elle est plurielle
00:32:42et moi je suis fière d'avoir aussi des forces antifascistes
00:32:44dans notre Nouveau Front Populaire.
00:32:46Dans l'extrême gauche assumée ?
00:32:48Il est antifasciste, voilà.
00:32:50Mais il est fiché ?
00:32:52C'est un problème ou pas ?
00:32:54Dans ce cas-là, je vous assure que non.
00:32:56Moi, je suis fière
00:32:58que nous ayons des candidats
00:33:00comme Raphaël Arnault.
00:33:02Ce n'est pas une boulette, c'est un choix assumé.
00:33:04Réaction Arthur,
00:33:06à ce qu'elle dit.
00:33:08Évidemment qu'il l'a assumé, sinon il ne l'aurait pas choisi.
00:33:10Ça paraît assez évident.
00:33:12Rappelez-vous ce que déclarait Jean-Luc Mélenchon
00:33:14à l'un de ses derniers grands meetings en 2017.
00:33:16Les jeunes tapaient dans le tas
00:33:18jusqu'à ce que le pays se réveille.
00:33:20Les milices antifas ont entendu le discours
00:33:22et Mélenchon a toujours eu une proximité
00:33:24avec les milices antifas.
00:33:26Que ce soit pour l'organisation de la protection,
00:33:28pour des événements, que ce soit des meetings
00:33:30ou des manifestations.
00:33:32Et les antifas,
00:33:34jusqu'à présent, étaient assez abstentionnistes
00:33:36parce que dans leur idéal révolutionnaire
00:33:38qui n'existe pas vraiment
00:33:40et qui n'est pas représenté sinon dans leur petit cerveau,
00:33:42disons que Nathalie Arthaud
00:33:44était beaucoup trop ouvrière
00:33:46et que François de Marseille trouillait France.
00:33:48Donc ils poursuivaient ce mythe-là d'abstentionnistes.
00:33:50Mais avec Jean-Luc Mélenchon, ça a changé.
00:33:52Et on les a retrouvés beaucoup plus
00:33:54dans les parties, que ce soit dans l'organisation
00:33:56et même dans les meetings.
00:33:58Donc ce n'est pas étonnant que l'un des leurs
00:34:00soit aujourd'hui candidat
00:34:02à la députation.
00:34:04Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse, Frédéric,
00:34:06sur le fait que, finalement, et que Jean-Luc Mélenchon
00:34:08était une cheville ouvrière pour les ramener,
00:34:10si je puis me permettre cette expression,
00:34:12et qu'il se renotabilise,
00:34:14en tout cas qu'il revienne
00:34:16de l'arc républicain ?
00:34:18D'abord, oui, c'est la LFI
00:34:20qui choisit ce genre de profil,
00:34:22il faut toujours le préciser, c'est effectivement
00:34:24Jean-Luc Mélenchon, qui par ailleurs a écarté
00:34:26des députés plutôt républicains,
00:34:28comme Alexis Corbière ou Raquel Garrido,
00:34:30qui n'ont pas le même passif, forcément.
00:34:32Donc quelqu'un qui a dit,
00:34:34en parlant du 7 octobre, que c'était une offensive
00:34:36sans précédent lancée par la résistance palestinienne,
00:34:38devrait se disqualifier
00:34:40de lui-même. Donc j'ai du mal, moi,
00:34:42à comprendre, et je sais,
00:34:44j'ai du mal, parce que LFI part du principe
00:34:46qu'on parle d'elle, en bien ou en mal,
00:34:48peu importe, mais je pense que c'est une erreur
00:34:50pour l'Union. Alors, il y a un principe
00:34:52entre les différents partis, c'est de ne pas se mêler
00:34:54des choix
00:34:56des autres partis. Et je pense que ce principe
00:34:58devrait connaître au moins des exceptions
00:35:00quand il y a des profils
00:35:02aussi polémiques,
00:35:04même si on peut comprendre que le PS n'en a pas
00:35:06à dicter au PC ou le PC au vert
00:35:08qui doit être candidat ou pas
00:35:10lorsqu'on fait une Union. Mais enfin,
00:35:12il y a des cas où il pourrait y avoir des discussions,
00:35:14me semble-t-il. – Que dit-on sur ce choix
00:35:16à gauche, aujourd'hui ?
00:35:18C'est-à-dire qu'il est choisi pour un dessin particulier.
00:35:20Est-ce que ça contribue
00:35:22à perpétuer
00:35:24cette tradition de bordélisation
00:35:26de l'hémicycle telle qu'on l'a vue il y a quelques mois ?
00:35:28– Oui, puis Mathilde Panot, quand on lui demande
00:35:30est-ce que vous assumez ? Évidemment qu'elle assume,
00:35:32c'est pas un choix. Quand on entend notre confrère
00:35:34dire est-ce que c'est une boulette ? Bien sûr que non, c'est pas une boulette.
00:35:36Au contraire, ils sont allés le chercher.
00:35:38Il était candidat la dernière fois avec l'étiquette
00:35:40NPA à Lyon. Là, non seulement, il a l'étiquette
00:35:42Nouveau Front Populaire et il lui offre
00:35:44le parachute dans le Vaucluse sur une circonscription
00:35:46beaucoup plus favorable. Donc, il y a une vraie
00:35:48envie de lui faire une vraie place, de se dire
00:35:50qu'ils assument quand on lui dit des fiches S.
00:35:52Bon, de toute façon, en fait, ils n'en ont cure.
00:35:54Et puis, surtout, pour reprendre ce que vous disiez
00:35:56et ce qu'on dit dans le reste aussi de la gauche,
00:35:58c'est-à-dire qu'on a d'un côté Olivier Faure qui nous dit
00:36:00Alexis Corbière, Raquel Garrido n'ont pas eu l'investiture,
00:36:02c'est scandaleux, je vais aller régler ça. Alors, sans doute
00:36:04que c'est la raison de le faire. Par contre, peut-être qu'il peut aussi
00:36:06s'occuper de cette candidature-là. C'est-à-dire
00:36:08qu'on voit qu'effectivement, parfois, ils veulent bien
00:36:10se mêler des investitures des uns des autres,
00:36:12mais pas pour celles qui font le plus polémique. Et finalement,
00:36:14la France Insoumise a quand même réussi son coup
00:36:16puisqu'ils ont imposé ce candidat,
00:36:18puisqu'ils font polémique avec et que c'est exactement
00:36:20ce qu'ils cherchent. Et de toute façon, quand on
00:36:22voit quels sont leurs propos depuis le 7 octobre,
00:36:24à chaque fois, on se dit, mais où vont-ils ? Quelle est la stratégie ?
00:36:26Tout ça est une stratégie parfaitement pensée
00:36:28et il n'y a pas là ni de boulettes, ni de
00:36:30d'incompréhension ou de malentendu.
00:36:32C'est une vraie stratégie. Mais il y a un candidat dissident,
00:36:34qui sera soutenu par la maire PS d'Avignon,
00:36:36Cécile L, puisque, évidemment,
00:36:38ils ne sont pas d'accord. Donc, ça diminue
00:36:40quand même. Oui, sur place, en local,
00:36:42ça a dû quand même faire beaucoup parler.
00:36:44Juste une question. Je ne sais pas si, dans le
00:36:46courant de vos recherches, vous avez trouvé ça. Moi, je m'interrogeais
00:36:48sur le fait qu'il y eut peut-être des précédents
00:36:50de Fiché S qui sont parvenus
00:36:52à un mandat électif. Mais c'est possible,
00:36:54puisque de toute façon, ils n'étaient même pas
00:36:56sûrs que quand ils l'ont choisi,
00:36:58les instances du parti
00:37:00aient su qu'il était Fiché S.
00:37:02C'est sorti parce qu'il y a peut-être eu
00:37:04une attention plus particulière, médiatiquement,
00:37:06sur cet individu qui a permis
00:37:08d'accéder à certaines sources. Mais, en fait,
00:37:10ce que disait Gérald Darmanin
00:37:12sur le plateau de Pascal Praud la semaine dernière,
00:37:14c'est qu'il répondait à un maire
00:37:16qui demandait, lui, à avoir accès
00:37:18aux individus de son territoire
00:37:20qui seraient Fiché S. Il lui a dit, mais en fait,
00:37:22il est très possible qu'il y ait des maires
00:37:24qui soient élus et qui soient Fiché S.
00:37:26Merci à Frédéric
00:37:28d'être passé parmi nous. Arthur, je crois que vous allez rester
00:37:30en deuxième heure ainsi, bien sûr, que Elodie.
00:37:32Merci beaucoup pour toutes les précisions de Sandra Buisson
00:37:34et du service Police-Justice. Et puis, Miquel,
00:37:36on se retrouve dans quelques instants. L'heure des livres.
00:37:38Ne ratez pas aussi notre rendez-vous du soir, désormais.
00:37:40Depuis hier, vous avez rendez-vous dès 21h
00:37:42avec ces deux hommes
00:37:44qui s'affichent tout beaux, côte à côte.
00:37:46C'est Julien Pasquet
00:37:48et Olivier Benquemoun.
00:37:50Ils vous présentent ensemble ce 100% politique
00:37:52en vue des législatives.
00:37:54Ne ratez pas ce nouveau rendez-vous
00:37:56de la rédaction CNews.
00:37:58A tout de suite.
00:38:02Nos voici. 180 minutes d'infos
00:38:04avec le journal de Miquel Dos Santos.
00:38:06Et on commence avec cette triste nouvelle. La disparition d'Anouk Aimé.
00:38:08Elle est décédée ce mardi à l'âge de 92 ans.
00:38:10Icône du cinéma français.
00:38:12Elle avait acquis une renommée
00:38:14internationale avec le film
00:38:16Un homme et une femme de Claude Lelouch.
00:38:18Sorti en 1966. Un rôle qui lui avait
00:38:20permis de remporter un Golden Globe
00:38:22mais aussi d'être nommé aux Oscars.
00:38:24Et puis parlons d'Emmanuel Macron qui est en déplacement
00:38:26sur l'île de Sein pour commémorer l'appel
00:38:28du 18 juin 1940. Le président de la République
00:38:30rend hommage au général de Gaulle et à son appel
00:38:32à la résistance lancée depuis Londres.
00:38:34450 résistants l'avaient
00:38:36alors ralliée dont 128 marins
00:38:38de l'île de Sein. L'île de Sein, c'est donc
00:38:40un quart de la France, avait alors déclaré
00:38:42le général de Gaulle. Et puis
00:38:44dissolution, alliance de partis, les nombreux rebondissements
00:38:46politiques pèsent sur le moral
00:38:48des Français. Plus de stress, plus
00:38:50d'anxiété. Certains de nos compatriotes
00:38:52se disent moralement impactés.
00:38:54Selon plusieurs psychologues, ils s'inquiètent
00:38:56pour l'avenir du pays. Reportage
00:38:58de Thibault Marcheteau.
00:39:00Dans la rue, nombreux sont les Français qui avouent
00:39:02être plus anxieux et plus tourmentés par
00:39:04l'avenir. La cause, l'annonce
00:39:06de la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:39:08Effectivement, le contexte est pas
00:39:10très bon. L'ambiance
00:39:12au niveau national
00:39:14ne l'est pas.
00:39:16Les élections qui approchent en sont la preuve.
00:39:18Et
00:39:20les événements mondiaux
00:39:22n'arrangent pas les choses.
00:39:24Plutôt
00:39:26stressé.
00:39:28Mais en tout cas,
00:39:30je vais essayer de dormir la nuit.
00:39:32Mais c'est vrai que ça fait un peu peur.
00:39:34Le docteur Gladys Mondière, présidente
00:39:36de la Fédération française de psychologie,
00:39:38constate ce regain de stress
00:39:40lié à l'actualité politique.
00:39:42Oui, ça a sérieusement
00:39:44augmenté l'anxiété.
00:39:46Ça l'a
00:39:48contextualisé autrement.
00:39:50Pour les personnes déjà anxieuses,
00:39:52ça a augmenté
00:39:54davantage évidemment. Mais pour les personnes
00:39:56même qui ne sont pas anxieuses,
00:39:58évoquait des
00:40:00sensations, des émotions
00:40:02liées au stress, à l'anxiété,
00:40:04à l'inquiétude. En attendant
00:40:06le résultat définitif le 7 juillet
00:40:08prochain, il est conseillé pour les personnes
00:40:10nerveuses de se relaxer au maximum
00:40:12et de se changer les idées.
00:40:14Et puis on parle politique
00:40:16encore, Jordan Bardella qui a présenté dans les colonnes
00:40:18du Parisien sa feuille de route
00:40:20en cas d'accession à Matignon.
00:40:22S'il venait à être nommé Premier
00:40:24ministre, le président du Rassemblement national
00:40:26mettrait en place une série de
00:40:28mesures d'urgence, viendraient ensuite
00:40:30à l'automne le temps des réformes.
00:40:32Les détails avec Clotilde Payet.
00:40:34Jordan Bardella
00:40:36se dit prêt au pouvoir,
00:40:38mais pas à n'importe quelle condition.
00:40:40Il y a eu une occasion historique
00:40:42d'inverser le cours de l'histoire,
00:40:44de changer la politique dans notre pays et de changer
00:40:46de cap, mais pour cela moi j'ai besoin d'avoir
00:40:48une majorité absolue.
00:40:50Son argument, avec une majorité relative
00:40:52impossible de changer réellement
00:40:54le quotidien des français.
00:40:56Dans sa feuille de route, priorité au pouvoir d'achat.
00:40:58La première mesure que je prendrai
00:41:00à mon arrivée à Matignon, ce sera
00:41:02la mise en place d'un projet de loi de finances rectificatif
00:41:04qui devra aboutir à la baisse de la
00:41:06TVA sur l'énergie
00:41:08et sur le carburant.
00:41:10A 5,5%.
00:41:12Avec un audit sur les comptes publics,
00:41:14Jordan Bardella veut remettre de l'ordre
00:41:16dans les comptes de l'Etat. Mais il entend aussi
00:41:18remettre de l'ordre dans la rue,
00:41:20rétablissement des peines planchées ou encore
00:41:22suspension des allocations familiales
00:41:24pour les familles de délinquants récidivistes.
00:41:26Avec l'automne, débuterait aussi
00:41:28le temps des réformes au programme
00:41:30État généraux de la simplification
00:41:32administrative et abrogation
00:41:34de la réforme des retraites.
00:41:36Cette réforme Macron est injuste socialement et
00:41:38sur le plan économique. Par conséquent,
00:41:40moi je veux que ceux qui ont commencé à travailler
00:41:42très tôt, les carrières longues,
00:41:44puissent partir très tôt.
00:41:46À moins de trois semaines des élections,
00:41:48Gabriel Attal reproche à Jordan Bardella
00:41:50un refus d'obstacle et un
00:41:52programme fait d'approximation
00:41:54ou de reniement.
00:41:56Ils étaient 540 000
00:41:58ce matin à passer l'épreuve du
00:42:00bac de philo. Parmi les sujets
00:42:02proposés, l'Etat nous doit-il
00:42:04quelque chose ? La nature est-elle hostile
00:42:06à l'homme ou encore la science peut-elle
00:42:08satisfaire notre besoin
00:42:10de vérité ? Les détails avec
00:42:12Maxime Lavandier.
00:42:14C'est l'épreuve tant redoutée
00:42:16par les élèves. Je ne suis pas spécialement préparée
00:42:18on verra, j'ai regardé une vidéo
00:42:20TikTok, on verra si ça marche
00:42:22ou pas. Mais pas le temps de
00:42:24stresser pour elle et les 223 terminales
00:42:26du lycée Condorcet à Bordeaux.
00:42:28Plus que quelques minutes avant le début
00:42:30de l'examen indiqué par cette horloge numérique
00:42:32face à eux. Dernière consigne
00:42:34émise par l'inspecteur.
00:42:36Vous ne pouvez conserver aucun matériel,
00:42:38aucun livre, aucun cahier,
00:42:40aucune note. Puis les sujets tombent
00:42:42pour quatre heures d'intenses réflexions.
00:42:44Pour ceux en section générale, deux choix de
00:42:46dissertation. La science peut-elle
00:42:48satisfaire notre besoin de vérité ?
00:42:50Ou l'Etat nous doit-il quelque chose ?
00:42:52Pour le commentaire de texte, c'est la
00:42:54condition ouvrière de Simone Veil.
00:42:56Pour la section technologique,
00:42:58la nature est-elle hostile à l'homme ou l'artiste
00:43:00est-il maître de son travail en dissertation ?
00:43:02Pour le commentaire de texte,
00:43:04c'est les lois de Platon.
00:43:06Des thèmes souvent liés à l'actualité
00:43:08qui n'ont pas posé de problème pour ces lycéens.
00:43:10Moi j'ai pris le sujet sur l'Etat.
00:43:12J'ai un peu parlé de ce que je voulais dire,
00:43:14j'ai fait dix pages, donc ça va, j'ai fini en trois
00:43:16heures et demie, je suis assez content de moi en vrai.
00:43:18Ça s'est bien passé, honnêtement, j'ai bien aimé le sujet.
00:43:20C'était un sujet qu'on avait vu en classe.
00:43:22Moi j'ai pris du coup le premier sujet sur la vérité et la science.
00:43:24Franchement c'était bien.
00:43:26Moi j'ai pris l'Etat.
00:43:28T'as pris quoi toi ? L'Etat aussi.
00:43:30Après la philosophie,
00:43:32le répit sera de courte durée pour les plus
00:43:34de 543 000 candidats cette année.
00:43:36Place aux spécialités
00:43:38qui auront lieu à partir de demain.
00:43:40Alors je vous le dis tout de suite, Nathan Devers
00:43:42est avec nous, donc je ne résiste pas au plaisir
00:43:44de vous demander si vous avez trouvé
00:43:46ces thèmes inspirants
00:43:48quand vous les avez découverts tout à l'heure.
00:43:50Écoutez c'est drôle parce que j'ai été réveillé tout à l'heure
00:43:52sur Europe 1, on m'a demandé de donner l'avis sur les thèmes
00:43:54et je venais de les découvrir en direct,
00:43:56j'ai un peu improvisé, j'ai pas été
00:43:58formidable, mais le sujet sur l'Etat
00:44:00est très intéressant. L'Etat nous doit-il
00:44:02quelque chose ? Parce que dans les théories
00:44:04en philosophie politique, toutes les théories du
00:44:06contrat, qui pensent cette notion qu'un
00:44:08individu renonce à ses libertés
00:44:10et qu'en revanche l'Etat lui en garantit,
00:44:12là ce sujet a invité à aller voir à travers
00:44:14la perspective de la dette.
00:44:16Est-ce qu'on doit estimer que ce qui est
00:44:18constitutif du politique
00:44:20c'est pas tellement le contrat,
00:44:22c'est la dette. Évidemment qu'il y avait un petit sous-entendu
00:44:24un peu clientéliste quand on dit tu me dois
00:44:26quelque chose ou quelqu'un a
00:44:28une dette envers moi. Donc c'était
00:44:30cette perspective-là, ce prisme-là
00:44:32qu'il fallait interroger et voir si c'était
00:44:34dans cette direction l'Etat
00:44:36qui doit garantir aux citoyens
00:44:38ce qui est inconditionnel
00:44:40en l'occurrence des droits, des libertés, etc.
00:44:42un fonctionnement, ou si c'est davantage
00:44:44quelque chose qui doit être pensé, la relation citoyen-Etat
00:44:46comme une relation
00:44:48bidirectionnelle.
00:44:50Est-ce que vous auriez par exemple apporté
00:44:52en quelques secondes tout
00:44:54ce qui est notion de consentement à l'impôt
00:44:56dont on sait que ça a été un petit peu vacillé ces derniers temps ?
00:44:58Ou ça n'entrait pas en ligne de compte pour vous ?
00:45:00Non, ça aurait pu rentrer en ligne de compte.
00:45:02On sait qu'évidemment la révolution
00:45:04française a commencé sur
00:45:06un dysfonctionnement lié
00:45:08à la question de l'impôt de la part des
00:45:10citoyens, de la part du ministre des
00:45:12finances de l'époque et des ministres successifs
00:45:14qui n'arrivaient pas à régler cette question. Donc bien sûr.
00:45:16Mais c'est aussi la question du rapport
00:45:18vraiment j'insiste, au droit. Est-ce que les droits
00:45:20sont une dette ? Merci beaucoup. En tout cas
00:45:22on vous retrouve tout à l'heure, vous l'aurez compris, il fait partie de nos
00:45:24débatteurs à suivre. On va parler aussi
00:45:26de ces violents orages qui sont attendus à partir de
00:45:2818h dans un gros quart sud-ouest en France.
00:45:30Cinq départements ont été
00:45:32placés en vigilance orange. La Gironde,
00:45:34la Dordogne, les Landes, le Lot et Garonne
00:45:36et la Charente. Météo France
00:45:38annonce un risque de grêle mais aussi de fortes
00:45:40pluies. Et puis on passe au sport.
00:45:52L'équipe de France de football
00:46:04s'est imposée hier soir dans la douleur
00:46:06pour son entrée en lice dans l'Euro. Courte
00:46:08victoire 1 à 0 face à
00:46:10l'Autriche. Seule petite bonne
00:46:12nouvelle, Kylian Mbappé va éviter
00:46:14l'opération malgré une fracture du
00:46:16nez.
00:46:18C'est le point noir de l'entrée en
00:46:20lice de l'équipe de France lors de cet Euro.
00:46:22Il a été pris en main par le staff médical.
00:46:24Il y aura des décisions qui seront prises.
00:46:26Je l'ai vu
00:46:28allongé sur la table de
00:46:30massage. Ce n'est pas
00:46:32une égratignure. On était
00:46:34un peu inquiets par rapport à notre capitaine
00:46:36en espérant que ce soit rien de grave
00:46:38et qu'il nous revienne rapidement.
00:46:40La joie est contrastée donc entre
00:46:42la victoire face à l'Autriche et la
00:46:44perte de Kylian Mbappé, blessé Rhône.
00:46:46Si, je vais utiliser
00:46:48votre si. Les nouvelles
00:46:50ne vont pas dans ce sens-là.
00:46:52On se battra sans lui mais
00:46:54évidemment, Kylian c'est Kylian
00:46:56et dans n'importe quelle équipe
00:46:58où il est, l'équipe est forcément
00:47:00plus forte. Véritable maître du jeu
00:47:02ce lundi, le capitaine des Bleus s'est procuré
00:47:04les occasions les plus franches et provoqué
00:47:06l'unique but de la rencontre.
00:47:08Mais la France peut également compter sur son
00:47:10gardien Mike Maignan, impeccable sur sa ligne
00:47:12ou encore N'Golo Kante, brillant, balle au pied
00:47:14et l'homme du match.
00:47:16Il a été
00:47:18rayonnant aujourd'hui
00:47:20et tant mieux parce qu'on avait besoin
00:47:22de ça. Ça fait que c'était bien de retrouver
00:47:24ces sensations et
00:47:26je pense qu'on a réussi
00:47:28notre entrée dans la compétition et ça
00:47:30fait plaisir. Une interrogation
00:47:32désormais, Mbappé pourra-t-il revenir
00:47:34avant la fin de la phase de poule ? Une chose
00:47:36est plus sûre ce vendredi, le défi
00:47:38sera d'une autre taille face aux Pays-Bas.
00:47:42NJ donc, vous le saviez.
00:47:44C'est N'Golo.
00:47:46Merci beaucoup, c'est vraiment pour un petit cercle d'initiés.
00:47:48Et puis on espère que Kylian Mbappé va revenir
00:47:50au moins pour les huitièmes de finale potentiellement.
00:47:52Bien sûr. Merci, c'était La Chronique Sport.
00:47:54C'était votre programme
00:47:56avec Groupe Verlaine, installateur
00:47:58de panneaux photovoltaïques garantis à vie
00:48:00avec contrat de maintenance. Groupe Verlaine,
00:48:02le climat de confiance. C'était votre
00:48:04programme avec Nutribullet.
00:48:06Un maximum de nutriments en un minimum d'efforts.
00:48:08Et oui, c'est aussi simple que ça
00:48:10avec Nutribullet.
00:48:12Merci Mickaël, à tout à l'heure. Petite interruption de séance
00:48:14si on retrouve nos invités. Deux nouveaux
00:48:16invités qui nous ont rejoints d'ailleurs. Nathan Devers,
00:48:18vous l'aurez compris, et Jonathan Sixo.
00:48:20A tout de suite.
00:48:22Nous sommes de retour.
00:48:24Jonathan Sixo, Nathan Devers, Arthur
00:48:26de Vatrigan et Elodie Huchard sont
00:48:28avec moi. On va parler des différentes formations
00:48:30de gauche. Vont-elles réussir
00:48:32à avancer main dans la main ? Pas si sûr
00:48:34quand on voit ce qui s'est passé hier
00:48:36à Montreuil. Les désaccords au sein de
00:48:38LFI étaient visibles.
00:48:40Ils sont apparus au grand jour.
00:48:42Regardez ce reportage. Yael Benhamou.
00:48:44Et puis on en parle avec vous parce que vous étiez sur place
00:48:46Mickaël Dos Santos.
00:48:48C'est un invité inattendu.
00:48:50Alexis Corbière est monté sur scène à la fin du
00:48:52premier meeting du Nouveau Front Populaire.
00:48:54Après avoir été écarté par
00:48:56la France Insoumise pour les législatives,
00:48:58le député sortant de la 7ème
00:49:00circonscription de Seine-Saint-Denis
00:49:02va se présenter comme candidat dissident.
00:49:04Face à lui, celle que le parti
00:49:06de Jean-Luc Mélenchon a décidé d'investir,
00:49:08la médecin urgentiste Sabrina
00:49:10Ali Ben Ali, la candidate
00:49:12officielle du Nouveau Front Populaire.
00:49:14Mais contre toute attente,
00:49:16elle n'a pas les faveurs de plusieurs cadres
00:49:18comme Clémentine Autain
00:49:20ou encore François Ruffin.
00:49:22Ce dernier a été hué par
00:49:24une partie du public alors qu'il lançait
00:49:26un message de soutien à Alexis Corbière
00:49:28sur scène. Une prise de parole
00:49:30contestée par les militants mais
00:49:32aussi par Olivier Faure, le patron du PS
00:49:34à taper sur les doigts des Insoumis.
00:49:36Preuve, s'il en fallait une,
00:49:38que l'union des gauches reste encore fragile.
00:49:42Mickaël Dos Santos, vous étiez sur place
00:49:44pour ce reportage. L'ambiance
00:49:46était électrique. On atteste d'ailleurs
00:49:48de nombreux extraits qu'on a pu voir apparaître sur
00:49:50Twitter. Est-ce que vous confirmez ?
00:49:52Oui, c'était la désunion des gauches,
00:49:54si je peux me permettre
00:49:56d'en parler comme ça, parce que c'est vrai que c'était assez étonnant.
00:49:58Il y avait plein de choses,
00:50:00plein de rapports humains.
00:50:02On a pu constater effectivement qu'il y avait des tensions
00:50:04entre certains cadres du parti.
00:50:06On a vu Alexis Corbière, Mathilde Panot,
00:50:08c'était assez électrique
00:50:10quand ils ont échangé.
00:50:12On a vu aussi, d'ailleurs, Mathilde Panot,
00:50:14arriver avec Rima Hassan,
00:50:16vouloir imposer Rima Hassan sur la scène.
00:50:18Les organisateurs lui ont clairement fait savoir
00:50:20que la seule qui prendrait la parole
00:50:22c'était Mathilde Panot.
00:50:24C'est ce qui était prévu.
00:50:26Finalement, Rima Hassan, comme vous avez
00:50:28pu le voir, est montée sur scène.
00:50:30Il y avait des militants aussi pro-palestinien autour
00:50:32d'elle, dont un certain
00:50:34journaliste militant,
00:50:36pour ne pas le citer, Taha Bouhafs.
00:50:38Et puis voilà, des tensions.
00:50:40Et puis Olivier Faure aussi, qui nous explique
00:50:42qu'il n'est pas d'accord avec
00:50:44ces prises de parole de Clémentine Autain,
00:50:46de François Ruffin, qui soutiennent Alexis Corbière,
00:50:48et une petite pensée aussi,
00:50:50on l'a vu dans le sujet,
00:50:52Sabrina Ali Ben Ali,
00:50:54qui est la candidate investie
00:50:56par le Nouveau Front Populaire
00:50:58et qui s'est retrouvée dans la foule
00:51:00avec le public, et qui n'a pas pu monter sur scène
00:51:02pour s'exprimer.
00:51:04On rappelle quand même
00:51:06qu'elle se présente dans cette septième circonscription
00:51:08de Seine-Saint-Denis.
00:51:10Elodie Huchard,
00:51:12est-ce qu'on peut dire qu'il y a
00:51:14deux lignes bien distinctes
00:51:16qui se sont
00:51:18scindées
00:51:20chez LFI, selon que vous faites allégeance
00:51:22à Jean-Luc Mélenchon, ou pas ?
00:51:24Je trouve ça assez génial de faire
00:51:26un meeting pour dire sur scène qu'on n'est pas d'accord.
00:51:28On s'est beaucoup moqué
00:51:30des Républicains et du spectacle qu'on a vu
00:51:32la semaine dernière, certes, mais ils ne l'ont quand même pas
00:51:34fait sur scène. Là, on fait un premier meeting de campagne,
00:51:36on se dit ça y est, c'est le moment de montrer
00:51:38l'union, et dans ce que raconte
00:51:40Michel, chacun a profité de ce moment pour dire pourquoi
00:51:42il n'était pas d'accord avec l'autre. Alors certes, il y a
00:51:44effectivement cette ligne Mélenchon-Mathilde Panot,
00:51:46il y a la ligne un peu plus
00:51:48raisonnable
00:51:50avec Olivier Faure, et en même temps,
00:51:52on voit bien que ces gens-là n'ont pas réussi à peser.
00:51:54C'est-à-dire qu'Olivier Faure, qui d'un côté
00:51:56défend Alexis Corbière, mais qui en même temps n'a pas envie
00:51:58d'entendre ce qu'il a à dire, tout ça est quand même très compliqué.
00:52:00Et surtout, il nous rejoue déjà en 2022,
00:52:02en juin 2022, quand il y a eu les négociations
00:52:04de la NUPES, il y avait eu des déçus,
00:52:08c'est totalement décuplé. Alors, sur le programme,
00:52:10ils ne sont d'accord sur rien, et à la rigueur, peu importe,
00:52:12parce que c'est une alliance de sièges, mais là-même, sur les sièges,
00:52:14sur la stratégie, non seulement ils ne sont pas
00:52:16d'accord, et la photo de famille qu'ils nous ont
00:52:18faite finalement en fin de semaine dernière, on se demande à quoi
00:52:20elle a servi, puisqu'on voit bien qu'il n'y a aucune union.
00:52:22On était restés sur cette image, en effet, des quatre
00:52:24chefs de rang,
00:52:26chefs de fil politique de l'union,
00:52:28et puis le programme, danse,
00:52:30ils s'en orgueillaient d'ailleurs de l'avoir composé très vite,
00:52:32en trois jours, et finalement,
00:52:34tout cela a volé en lutte. Est-ce qu'on peut dire que ces
00:52:36députés sortants,
00:52:38qui veulent être, enfin maintenant,
00:52:40devenus dissidents, de facto, sont venus
00:52:42jouer les troubles faites, Jonathan Cixous ?
00:52:44Non, je pense que ça illustre justement
00:52:46le vaste bazar que
00:52:48reflète cette coalition,
00:52:50que vous venez de le dire, élaborée dans l'urgence.
00:52:52Ça montre l'artificialité
00:52:54de ces alliances, ça montre
00:52:56que c'est totalement contre-nature,
00:52:58finalement, de voir, encore une fois, M. Ford
00:53:00pour l'EPS, avec
00:53:02ses mélenchonistes
00:53:04de pur jus, c'est pas très digne
00:53:06également, parce qu'effectivement, on
00:53:08rejoue, on revoit
00:53:10le spectacle de 2022
00:53:12et que
00:53:14ça révèle, dans le fond,
00:53:16uniquement les prétentions des uns
00:53:18et des autres pour récupérer leur fauteuil
00:53:20et il n'y a plus du tout
00:53:22de ce qu'on pourrait penser
00:53:24appeler de la politique.
00:53:26Une petite précision ? Oui, une petite précision, parce qu'on parle
00:53:28beaucoup, effectivement, des cadres
00:53:30de la gauche qui ne semblent pas unis
00:53:32dans ce nouveau Front Populaire, on peut aussi
00:53:34parler des électeurs et des militants qui étaient sur place
00:53:36parce que même ceux qui ont assisté
00:53:38à ce premier meeting n'étaient pas d'accord entre eux.
00:53:40On a pu voir des pancartes
00:53:42qui soutenaient Alexis Corbière,
00:53:44d'autres
00:53:46militants soutenaient
00:53:48eux Sabrina Ali Ben Ali
00:53:50avec des drapeaux de la France
00:53:52Insoumise, donc on sent que même
00:53:54au sein du public et au sein des militants
00:53:56eux-mêmes, il y a des divisions au sein de l'électorat.
00:53:58Il y avait un peu de bronca ?
00:54:00D'un côté, les électeurs de la France Insoumise
00:54:02et de l'autre côté, effectivement, les électeurs
00:54:04des autres parties de gauche.
00:54:06Peut-il y avoir un effet
00:54:08contre-productif pour le sympathisant
00:54:10de gauche lorsqu'il assiste à ça ?
00:54:12Ce qui est étonnant, c'est que
00:54:14ces divisions-là, elles surviennent
00:54:16sur des histoires de postes,
00:54:18sur des histoires de mandats,
00:54:20de petites ambitions,
00:54:22de petites stratégies. Comme vous l'avez dit
00:54:24vous-même, le programme,
00:54:26l'unité a été artificiellement
00:54:28fabriqué, alors qu'il y avait
00:54:30des sujets très graves derrière.
00:54:32La question, bien sûr, on en a beaucoup parlé
00:54:34de l'antisémitisme, alors là, il fallait
00:54:36jeter la discorde à la rivière.
00:54:38Et il faut une formule, le projet théocratique.
00:54:40Exactement. Il y avait la question
00:54:42très grave de l'Ukraine,
00:54:44du rapport à la Russie, des positions
00:54:46géopolitiques de Jean-Luc Mélenchon
00:54:48sur la Russie depuis dix ans. Il y avait
00:54:50la question très grave aussi de la brutalisation
00:54:52du débat, c'est-à-dire
00:54:54une méthode assumée depuis
00:54:56des années, mais surtout depuis des mois,
00:54:58consistant, on cite souvent la phrase
00:55:00à tout conflictualiser, ça c'est pas un problème
00:55:02de tout conflictualiser en politique, en démocratie,
00:55:04il y a du conflit. Mais en tout cas, consistant
00:55:06à faire en sorte que cette conflictualité
00:55:08se joue sous la ceinture,
00:55:10avec des attaques ad hominem, avec parfois
00:55:12des choses vraiment hallucinantes,
00:55:14des tweets qui livrent des individus
00:55:16aux chiens, sur leur vie privée,
00:55:18en les déshumanisant,
00:55:20en les dégradant, etc.
00:55:22Donc tout ça, c'était pas vraiment un problème.
00:55:24On a réussi à faire une alliance
00:55:26en disant oui, on n'est pas tout à fait pareil,
00:55:28mais enfin, dénominateur commun quand même.
00:55:30Et là où la Discord
00:55:32explose, là où elle est montrée au grand jour,
00:55:34c'est pour des histoires, je suis désolé,
00:55:36qui relèvent un peu de la Troisième République,
00:55:38qui va avoir un poste, qui va pas avoir de poste,
00:55:40qui va avoir son gyrophare, qui va pas l'avoir, c'est vraiment ça.
00:55:42Je trouve ça indécent. Alors je dis pas ça,
00:55:44évidemment que les candidats
00:55:46qui ont été écartés par la France
00:55:48insoumise, évidemment que cette purge, elle est scandaleuse,
00:55:50évidemment qu'elle pose une question politique
00:55:52importante. Comment un parti,
00:55:54un mouvement, peut-il tout à la fois nous dire
00:55:56que nous sommes dans un régime trop autoritaire,
00:55:58trop présidentiel ? Je pense qu'il a raison.
00:56:00Je pense que la France insoumise a d'ailleurs raison de dire ça,
00:56:02et que leurs perspectives constitutionnelles, je l'ai toujours dit,
00:56:04dans l'avenir en commun, sont très intéressantes.
00:56:06Mais comment peut-il tenir cette position ?
00:56:08En tout cas,
00:56:10d'un régime qui serait moins présidentialiste,
00:56:12d'une évolution. Et d'autre part,
00:56:14être dans une absence totale
00:56:16de démocratie interne, en dégageant
00:56:18des gens parce qu'ils ont fait part de critiques.
00:56:20Bon, ça pose une question. Mais que,
00:56:22si vous voulez, cette union de la gauche affiche
00:56:24des accords au grand jour et
00:56:26le fasse de manière, avec autant de
00:56:28fièvre, sur ce genre de sujet
00:56:30et pas sur des sujets qui, à mon avis, sont beaucoup
00:56:32plus graves parce qu'ils concernent la République
00:56:34française et la possibilité d'un espace démocratique,
00:56:36ça en dit quand même très long.
00:56:38Donc, je réitère ma question. Est-ce que c'est contre-productif
00:56:40pour les lecteurs, le sympathisant qui,
00:56:42lui, croit en ces propositions
00:56:44aujourd'hui, de voir ce sorte de spectacle,
00:56:46en fait ? Les divisions,
00:56:48non, je pense que ce qui peut être contre-productif,
00:56:50c'était cette alliance. Je pense qu'un électeur
00:56:52Glucksmann, par exemple, s'il se retrouve
00:56:54dans une circo avec un LFI, je pense
00:56:56qu'il aurait du mal à le voter, mais qu'ils soient,
00:56:58qu'ils aient affiché ou pas leur désunion.
00:57:00On ne va quand même
00:57:02pas découvrir que Mélenchon, qui se blâde
00:57:04avec la tête de Robespierre en pendentif, purge
00:57:06ses équipes. Ses équipes le savent aussi, ils le font eux-mêmes.
00:57:08Donc ça, on est dans la tradition de LFI.
00:57:10Vous regardez juste les statuts, de toute façon,
00:57:12c'est une théocratie. Mélenchon décide de tout.
00:57:14Ensuite,
00:57:16vous dites qu'il n'y a pas de point d'unité
00:57:18sinon des postes. Si, il y a une unité. Il y a un
00:57:20dénominateur commun, c'est la lutte contre le fascisme.
00:57:22Voilà. Bon, ça rassemble assez large
00:57:24et assez vite. Et enfin, si vous regardez
00:57:26dans les divisions, il n'y en a pas tant que ça.
00:57:28Et les divisions qui existent sont dans des circos
00:57:30où LFI, c'est fait 60-70%.
00:57:32Donc vous pouvez mettre quatre candidats à LFI, ils gagneront
00:57:34quand même, au Front de Gauche. Ils gagneront quand même.
00:57:36Dans les circos où
00:57:38il y a un risque, ils ne gagnent pas. Au Front Populaire,
00:57:40ils ne passent pas. Il n'y en a pas.
00:57:42Justement, oui, pour aller
00:57:44dans ce sens-là. Et pour répondre
00:57:46à votre question, il faut faire, je pense, la différence
00:57:48entre les militants et les électeurs.
00:57:50Il y a une telle propagande, effectivement,
00:57:52pour faire barrage au fascisme,
00:57:54au nazisme, etc., qui
00:57:56court, qui peut mobiliser
00:57:58ce peuple de gauche qui n'est pas forcément
00:58:00militant, qui n'est pas forcément encarté,
00:58:02mais qui se réveille, comme ça, de temps
00:58:04en temps, face à des mots
00:58:06d'ordre qui sentent un peu la naphtaline.
00:58:08Et puis, une autre question. Le programme
00:58:10en lui-même, c'est-à-dire les propositions qui sont
00:58:12faites d'abroger
00:58:14toutes les réformes qui ont dérangé,
00:58:16je pense évidemment aux retraites en premier lieu,
00:58:18de porter le SMIC à
00:58:201 600 euros net sans qu'on
00:58:22n'en connaisse réellement le financement.
00:58:24Est-ce que ça peut ratisser encore plus large
00:58:26ou ça va apparaître
00:58:28tellement démagogique à certains que
00:58:30ça peut être un repoussoir, Nathan ?
00:58:32Alors, ça, il est vrai que
00:58:34quand il y a eu des unions de la gauche,
00:58:36dans toute l'histoire de France,
00:58:38les promesses sociales, d'avancée sociale...
00:58:40Je n'ai pas de compétences économiques,
00:58:42donc je ne peux pas vous dire
00:58:44si c'est bon ou pas bon, etc.
00:58:46Mais c'est vrai que dans l'histoire de France, toutes les propositions
00:58:48d'avancée sociale ont systématiquement
00:58:50suscité la frayeur
00:58:52absolue de gens qui nous expliquaient
00:58:54que c'était la fin de la France,
00:58:56le chaos, etc. Le Front Populaire de 1936,
00:58:58si on relit la presse de l'époque,
00:59:00les mouvements
00:59:02de grève, et puis l'apparition des congés
00:59:04payés, la réduction du temps de travail,
00:59:06tout cela, si vous voulez, suscitait
00:59:08de l'effroi. On peut parler aussi
00:59:10bien sûr du programme commun,
00:59:12de l'arrivée de Mitterrand au pouvoir
00:59:14en 1981, on peut parler ensuite
00:59:16de la gauche qui est arrivée au pouvoir
00:59:18à Matignon à travers Lionel Jospin
00:59:20en 1997. Donc évidemment,
00:59:22il y a toujours eu cette petite musique.
00:59:24Et moi, ce n'est pas sur ce terrain
00:59:26que j'ai envie de critiquer l'union de la gauche.
00:59:28Parce que l'union de la gauche, elle s'est toujours faite sur des promesses
00:59:30qu'on peut estimer démagogiques,
00:59:32dont on peut dire qu'elle mène à la ruine de la France si l'on veut,
00:59:34mais enfin, ça, ce n'est pas une nouveauté.
00:59:36Ce n'est pas en cela que certaines
00:59:38personnes se trahissent en faisant une union de la gauche.
00:59:40Abroger une réforme des retraites
00:59:42qui était largement critiquée par une
00:59:44très très importante majorité
00:59:46de Français, vouloir augmenter
00:59:48le SMIC, l'indexation des
00:59:50salaires sur l'inflation, etc. Tout ça, si vous voulez,
00:59:52ce n'est pas là le problème.
00:59:54Le problème, c'est que dans l'histoire de la gauche,
00:59:56en dehors de ces avancées sociales,
00:59:58il y a aussi des points de rupture
01:00:00avec lesquels on ne, normalement,
01:00:02sur lesquels on ne revient pas et avec lesquels on ne discute pas.
01:00:04La question de l'antisémitisme,
01:00:06la question du rapport à la violence,
01:00:08la question, évidemment, de la haine
01:00:10contre les personnes, la question d'une forme
01:00:12d'autoritarisme et la question de l'alignement
01:00:14sur des régimes politiques qui étaient
01:00:16jadis totalitaires et qui sont aujourd'hui
01:00:18dictatoriaux, brutaux, barbares, etc.
01:00:20Toutes ces questions ne doivent pas
01:00:22être négociées et ne doivent pas
01:00:24être considérées, si vous voulez, comme
01:00:26des notes de bas de page dans un contrat.
01:00:28C'est au contraire comme des résidus.
01:00:30Oui, vous avez le bon mot.
01:00:32Ce sont des choses absolument centrales
01:00:34et c'est là, sur ce point précis,
01:00:36que la gauche se trahit et pas sur le fait
01:00:38qu'elle a un programme social.
01:00:40Un mot sur les conséquences
01:00:42concrètes de certains
01:00:44programmes de gauche. Mitterrand,
01:00:46à partir de 1983, fait entrer le pays
01:00:48dans une politique de rigueur
01:00:50parce que les deux premières années du septennat
01:00:52ont été déplorables d'un point de vue
01:00:54économique et puis en 97,
01:00:56Lionel Jospin, c'est l'homme des 35 heures,
01:00:58on n'est toujours pas sorti.
01:01:00On ne peut pas garder l'hôpital et autres
01:01:02qui sont des victimes directes et non pas collatérales
01:01:04de cette politique décidée à l'époque
01:01:06par Martine Aubry.
01:01:08On peut peut-être considérer, si on suit la logique,
01:01:10que dans 15-20 ans, si cette formation
01:01:12arrivait au pouvoir, on considérait
01:01:14que ce sont des acquis sociaux. Pourquoi pas ?
01:01:16Le problème, vous avez parfaitement raison,
01:01:18c'est que la gauche s'unit sur des promesses
01:01:20et une utopie. Or l'utopie, elle n'arrive jamais.
01:01:22Et donc vous avez des enfants de l'utopie
01:01:24qui sont déçus parce que la promesse n'est pas tenue.
01:01:26Et quand une promesse n'est pas tenue, décennie après décennie,
01:01:28on devient de plus en plus radical.
01:01:30Et donc ce que vous pensez comme des choses
01:01:32intangibles, des balises rouges
01:01:34à ne pas franchir, ils les franchissent
01:01:36allègrement parce qu'encore une fois, la promesse
01:01:38de l'utopie, c'est la promesse du paradis sur Terre.
01:01:40Au nom du paradis, vous allez élaguer
01:01:42tout ce qui dépasse, éliminer le passé
01:01:44et faire table rase. Et plus vous avancez,
01:01:46plus vous êtes frustrés et plus vous êtes violents.
01:01:48Et donc malheureusement, c'est inévitable.
01:01:50Dans ce projet philosophique, c'est inévitable
01:01:52d'arriver à ça. Et c'est un risque d'être encore pire dans 10 ans.
01:01:54Sur l'antisémitisme, il y a eu
01:01:56une apparition, je crois, d'Agnès Buzyn
01:01:58dans une émission de télé, qui minimisait
01:02:00un petit peu en disant que ça ne
01:02:02constituait pas l'ensemble,
01:02:04que c'était une valeur intangible
01:02:06mais que c'était pas là-dessus qu'il fallait juger la gauche aujourd'hui.
01:02:08Oui, en fait, elle explique qu'il faut arrêter
01:02:10de parler justement de l'antisémitisme, notamment
01:02:12à gauche, parce que ce n'est pas là-dessus que les gens
01:02:14votent. Alors, est-ce que c'est uniquement là-dessus
01:02:16que les gens votent ? Sans doute pas. En revanche, cette prise
01:02:18de parole, elle a pu étonner et choquer
01:02:20parce qu'il est quand même nécessaire aussi de rappeler
01:02:22un certain nombre de prises de position
01:02:24réitérées, répétées, qui n'ont jamais
01:02:26été excusées ou ils ne sont pas revenus
01:02:28dessus. Et c'est vrai que cette
01:02:30prise de position
01:02:32d'Agnès Buzyn, elle est assez étrange
01:02:34parce que c'est un peu un moyen, oui, de minimiser
01:02:36finalement... Oui, puis Agnès Buzyn, ce n'est pas n'importe qui
01:02:38qui dit la gauche. Qu'est-ce que dit la gauche ? Non, bien sûr que non.
01:02:40Sur le plan familial, je veux dire. Oui, effectivement, belle-fille
01:02:42de Simone Veil. Et c'est vrai qu'il y a ce côté où on se dit,
01:02:44c'est très étonnant de dire ça, parce que personne
01:02:46ne dit que tout le monde va voter juste
01:02:48sur, évidemment, cet item-là.
01:02:50Bien sûr que non, mais de le minimiser ainsi,
01:02:52honnêtement, c'est assez étrange.
01:02:54Juste une toute petite remarque.
01:02:56Je pense que la phrase d'Agnès Buzyn était très maladroite.
01:02:58Elle a elle-même été victime d'antisémitisme.
01:03:00Je ne pense pas qu'on puisse l'accuser
01:03:02de relativiser ce problème.
01:03:04Mais il y a un aspect, c'est qu'on a évidemment
01:03:06beaucoup parlé de la question de l'antisémitisme
01:03:08à la France insoumise depuis des mois.
01:03:10Et on a raison d'en parler.
01:03:12Mais il y a d'autres choses dont on parle beaucoup moins.
01:03:14Et j'aimerais vous donner un exemple d'un symptôme
01:03:16que je trouve extrêmement grave. Au moment des élections
01:03:18européennes, quelques jours avant
01:03:20les élections, nous avons vu Jean-Luc Mélenchon
01:03:22à plusieurs reprises insinuer
01:03:24que les élections étaient truquées.
01:03:26Qu'elles étaient faussées, qu'il y avait des gens,
01:03:28vous savez, des personnes qui étaient désinscrites
01:03:30comme ça, des listes électorales, etc.
01:03:32Il a appelé massivement sur les réseaux
01:03:34à faire remonter tout ce qui n'irait pas, etc.
01:03:36Ils ont continué à le faire. Il y a eu des services
01:03:38de fact-checking, notamment Libération, si ma mémoire est bonne,
01:03:40qui leur ont dit « Arrêtez ce que vous dites, c'est faux. »
01:03:42Et ils ont continué à le faire.
01:03:44Ça, c'est littéralement la méthode Trump.
01:03:46C'était Trump qui disait « Attention, les imprimantes,
01:03:48c'est trafiqué, c'est truqué. »
01:03:50On a vu ce que ça a donné dans une démocratie
01:03:52comme les États-Unis, qu'un dirigeant
01:03:54qui est très populaire, et notamment
01:03:56très populaire sur les réseaux sociaux, puisse commencer
01:03:58à dire qu'une démocratie n'est pas une démocratie
01:04:00en l'absence de preuves.
01:04:02Ça a donné littéralement le capital,
01:04:04ça a donné la dissolution du lien social,
01:04:06et ça a donné aujourd'hui que vous avez une partie très importante
01:04:08des électeurs républicains qui pensent que le président
01:04:10Biden n'est pas le président légitime,
01:04:12que c'est un faux président, qu'il a été amené
01:04:14par des fraudes électorales, etc.
01:04:16C'est extrêmement grave. Ça n'a rien à voir
01:04:18avec l'antisémitisme, mais c'est extrêmement grave.
01:04:20Il ne s'agit pas de
01:04:22hiérarchiser, mais en tout cas ça,
01:04:24quand un responsable politique
01:04:26commence à faire ça, il sème un venin
01:04:28très très violent dans la vie démocratique française.
01:04:30Vous êtes d'accord pour dire que ça instille l'idée que
01:04:32la démocratie est
01:04:34bafouée, d'une certaine manière ?
01:04:36C'est pas une idée,
01:04:38c'est la preuve depuis
01:04:40le début de cette législature que
01:04:42LFI est réellement un ennemi
01:04:44de la démocratie française. Regardez
01:04:46la zadisation de l'Assemblée nationale,
01:04:48la violence de ce qu'on
01:04:50estimait jusque-là être des débats
01:04:52entre députés,
01:04:54entre responsables politiques,
01:04:56ils ont littéralement fait exploser
01:04:58cette notion de respect républicain
01:05:00au sein de la
01:05:02classe politique dans son ensemble, et donc oui,
01:05:04c'est un vrai danger. En quelques secondes,
01:05:06on va faire le journal. Je vous ai raison, il l'a fait également
01:05:08en 2022, il avait contesté les résultats pendant très longtemps.
01:05:10Je rajoute une troisième chose qui me paraît
01:05:12très dangereuse aussi, c'est sa déclaration qui expliquait
01:05:14qu'un français sur quatre était un français de souche,
01:05:16et que c'était compliqué
01:05:18et même dangereux pour la cohésion sociale.
01:05:20Donc, genre, guerre civile
01:05:22et guerre raciale, il est pas mal aussi.
01:05:24On va s'interrompre quelques secondes, juste pour le rappel
01:05:26des principaux titres de l'actualité.
01:05:28Avec vous, Mickaël Dos Santos.
01:05:30Jordan Bardet, la Premier ministre,
01:05:32seulement en cas de majorité absolue du
01:05:34Rassemblement national à l'Assemblée.
01:05:36Interviewé ce matin sur CNews et Europe 1, le président
01:05:38du RN a conditionné son arrivée à
01:05:40l'élection d'au moins 289 députés
01:05:42aux élections législatives.
01:05:44Je vais être en situation d'agir,
01:05:46a précisé Jordan Bardet là.
01:05:48Emmanuel Macron demande la levée
01:05:50définitive de tous les barrages
01:05:52en Nouvelle-Calédonie. Après
01:05:54cinq semaines de trouble, des blocages sont
01:05:56toujours en cours, malgré les 3500
01:05:58membres des forces de l'ordre déployées.
01:06:00De leur côté, les écoles
01:06:02et l'aéroport international
01:06:04ont pu rouvrir.
01:06:06Enfin, la Californie est face à
01:06:08son plus grand incendie de l'année.
01:06:10Depuis samedi, le Post Fire,
01:06:12c'est son nom, a brûlé plus de 5900
01:06:14hectares et forcé l'évacuation
01:06:16de 1200 personnes.
01:06:18Après deux saisons pluvieuses, les autorités
01:06:20alertent sur un été à haut risque
01:06:22au vu des fortes températures.
01:06:24Merci Mickaël. A tout à l'heure, de retour
01:06:26pour évoquer l'actualité très politique
01:06:28du moment, avec les artistes aussi qui
01:06:30s'engagent. Il y en a une qui est engagée depuis longtemps,
01:06:32c'est Ariane Mouchkine, metteuse en scène
01:06:34de théâtre. Elle signe une tribune
01:06:36en forme d'autocritique,
01:06:38où elle parle d'une forme de surdité
01:06:40à l'égard des Français qui les auraient
01:06:42selon elle, rapprochés du RN.
01:06:44Elle revient d'ailleurs sur les causes de ce chaos politique
01:06:46et s'interroge sur le devenir du monde des spectacles
01:06:48en cas de victoire de cette formation.
01:06:50Le résumé de cette tribune,
01:06:52signée Régine Delfour.
01:06:54Dans une tribune accordée au journal
01:06:56Libération en date du 12 juin,
01:06:58Ariane Mouchkine
01:07:00s'interroge sur la responsabilité
01:07:02du monde du spectacle dans le
01:07:04contexte politique actuel.
01:07:06« Je nous pense en partie responsables,
01:07:08nous gens de gauche, nous
01:07:10gens de culture. On a lâché le
01:07:12peuple, on n'a pas voulu écouter les peurs,
01:07:14les angoisses. Quand les gens disaient ce qu'ils
01:07:16voyaient, on leur disait qu'ils se trompaient.
01:07:18Puis comme ils insistaient, on leur a
01:07:20dit qu'ils étaient des imbéciles, on les a
01:07:22traités de salauds, on a insulté un gros
01:07:24tiers de la France par manque d'imagination. »
01:07:26Et elle va plus loin.
01:07:28Une prise de parole des artistes
01:07:30ne serait, selon la metteuse
01:07:32en scène, pas appropriée.
01:07:34« Aujourd'hui, je ne suis pas certaine qu'une prise
01:07:36de parole collective des artistes soit utile
01:07:38ou productive. Une partie
01:07:40de nos concitoyens en ont marre de nous,
01:07:42marre de notre impuissance, de nos
01:07:44peurs, de notre narcissisme, de notre
01:07:46sectarisme, de nos dénis. »
01:07:48Fondatrice du Théâtre du Soleil,
01:07:50Ariane Mouchkine ne sait pas si
01:07:52en cas de victoire du RN,
01:07:54elle cessera ou pas de faire du
01:07:56théâtre.
01:07:58« Vous l'avez lue ? »
01:08:00« Oui, je l'ai lue. »
01:08:02« Il y a deux parties. »
01:08:04« Oui, très bien, la raison,
01:08:06mais il y a une partie aussi où elle dit, moi,
01:08:08en tant que metteur en scène de théâtre, qu'est-ce que je vais devenir ?
01:08:10Est-ce que s'il y a un ministre de l'Éducation,
01:08:12un ministre des Rennes et de la Culture,
01:08:14bon, au-delà qu'ils soient incompétents, déjà,
01:08:16elle met une baffe d'un coup.
01:08:18Est-ce que je vais rester là ? Est-ce que ça ne sera pas
01:08:20de la collaboration ? C'est un dilemme moral.
01:08:22Bon, il y en a qui ont connu des dilemmes moraux un peu plus
01:08:24compliqués que celui-ci. Mais il y a eu
01:08:26une autre chose. C'est sa tribune,
01:08:28la félicité. Très bien, madame Mouchkine, enfin,
01:08:30vous arrêtez de dire des bêtises sur la culture.
01:08:32Sauf que Libé a sorti encore un papier aujourd'hui
01:08:34sur la culture. Il explique, je cite,
01:08:36que le monde de la culture est pétrifié
01:08:38parce que l'extrême droite propose une vision
01:08:40fossilisée du patrimoine
01:08:42et que la France vit par sa vitalité culturelle.
01:08:44Ça, c'est l'idée, en fait, de la gauche,
01:08:46si vous voulez. En fait, non, parce que la vitalité
01:08:48culturelle du monde de la culture
01:08:50a autant de souffle qu'un tuberculeux,
01:08:52malheureusement, et que si la vitalité
01:08:54culturelle existe encore, c'est grâce au patrimoine,
01:08:56ce qui est embêtant, parce qu'en effet, il faut
01:08:58toujours être dans la création pour pouvoir se perpétuer.
01:09:00Malheureusement, depuis 80,
01:09:02les années 80, depuis Mitterrand, le monde de la culture
01:09:04vit dans une situation de rente.
01:09:06Il vit dans une forteresse où ils excluent
01:09:08tout le monde. Regardez la censure qui se passe.
01:09:10Avant, la censure, elle était verticale. Aujourd'hui,
01:09:12vous avez des pétitions d'artistes contre d'autres
01:09:14artistes. Donc, c'est quand même
01:09:16un truc assez étrange. Annie Arnault qui
01:09:18a dégagé Richard Millet, Région de Garçons également,
01:09:20et on peut parler de la pétition des pseudo-artistes
01:09:22sur Sylvain Tesson parce qu'il était
01:09:24le parrain du printemps
01:09:26des poètes. Mais le problème,
01:09:28c'est qu'ils
01:09:30vivent dans un petit monde où ils pensent
01:09:32qu'ils nous choquent alors qu'ils ne nous font que bailler,
01:09:34qu'ils créent alors qu'ils récitent un
01:09:36catéchisme en permanence, et ils font
01:09:38si vous voulez, c'est de la fausse mollet, de la contrefaçon
01:09:40qui saoule tout le monde. Donc, le drame,
01:09:42c'est que c'est ce petit monde-là, de gauche,
01:09:44qui prend en otage la culture, qui flingue
01:09:46définitivement l'art et la culture.
01:09:48C'est ça le problème aujourd'hui. Mais encore dans la contre-productivité.
01:09:50Ah mais total ! Ou le manque d'impact
01:09:52même tout court sur les Français,
01:09:54à travers ce genre de tribunes, de pétitions ?
01:09:56La tribune
01:09:58de Ariane Mouchkine, moi je l'ai trouvée très
01:10:00intéressante. Il y a une phrase, on a insulté
01:10:02un tiers de la France par manque d'imagination.
01:10:04Et elle dit, et elle a parfaitement raison, que
01:10:06l'imagination, c'est la faculté humaine qui
01:10:08nous permet, sinon
01:10:10de nous dépouser le regard de l'autre, en tout cas
01:10:12d'essayer de dire que l'autre a une perspective
01:10:14sur le réel qui est différente de la mienne,
01:10:16et que j'essaye de
01:10:18la restituer, de voir à quoi
01:10:20elle peut ressembler, à quoi peut ressembler le monde
01:10:22vu depuis un autre point de vue.
01:10:24Et c'est vrai, moi, à titre personnel,
01:10:26l'image qui m'a le plus marqué depuis
01:10:28ces élections européennes, c'est l'image de
01:10:30la carte de France avec les résultats
01:10:32électoraux, où on voit clairement
01:10:34centre de Paris et centre des grandes villes
01:10:36progressistes, Emmanuel Macron,
01:10:38Glucksmann, etc. Et le reste
01:10:40de la France, Bardella, Bardella, Bardella.
01:10:42Il y avait un côté astérique, c'est un village gaulois, vous savez.
01:10:44Evidemment,
01:10:46je pense que face à cela,
01:10:48le monde de la culture,
01:10:50le monde dit, entre guillemets, j'aime pas
01:10:52beaucoup le mot, mais des intellectuels de gauche,
01:10:54auquel, entre guillemets,
01:10:56j'appartiens, doit se remettre en question.
01:10:58On a une part de responsabilité.
01:11:00Mais qu'est-ce qu'elle préconise, et qu'est-ce que vous préconisez ?
01:11:02Non, mais d'abord, il faut faire un diagnostic.
01:11:04Le diagnostic, il y a une étude qui a été faite il n'y a pas longtemps,
01:11:06c'est qu'il y a une partie importante des électeurs RN
01:11:08qui ont plus de colère ou de ressentiment
01:11:10envers les élites culturelles que économiques.
01:11:12Et ça veut dire qu'ils ne
01:11:14supportent plus,
01:11:16vraiment, ils se sentent blessés,
01:11:18outragés, quand ils voient
01:11:20des intellectuels, des artistes de gauche
01:11:22dont ils ont l'impression qu'ils leur font la morale,
01:11:24qu'ils leur donnent la leçon.
01:11:26Ça, ça doit évidemment, ensuite,
01:11:28amener à une réflexion. Se dire
01:11:30à partir de quel moment les engagements
01:11:32politiques des artistes,
01:11:34des intellectuels de gauche, etc.,
01:11:36ont-ils été perçus comme tels ?
01:11:38Est-ce que nous avons une responsabilité
01:11:40d'être rentrés dans une sorte d'entre-soi ?
01:11:42De ne parler que des sujets
01:11:44qui nous concernent, de nous être
01:11:46enfermés sur la colline de la montagne Sainte-Geneviève.
01:11:48La fameuse déconnexion.
01:11:50Et dans ce cas-là, que faut-il faire ?
01:11:52En 2002, Michel Onfray avait eu
01:11:54une idée qui était une idée louable.
01:11:56Il avait dit, si on veut lutter contre le Front
01:11:58national, il faut recréer
01:12:00des universités populaires. Parce qu'il y a peut-être
01:12:02un sujet qui est là-dedans. Quoi qu'on pense
01:12:04de ce qu'a fait Michel Onfray de son université
01:12:06populaire, et ça, ce serait un autre sujet, mais en tout cas
01:12:08l'idée, à mon avis, était importante. Je pense que dans les années
01:12:10qui s'ouvrent, il faudra, en effet,
01:12:12retrouver de l'imagination. Se dire que si on
01:12:14veut s'opposer au RN, c'est pas avec
01:12:16des pétitions, c'est pas avec seulement
01:12:18des discours qui sont tout faits. Il y a aussi un élément,
01:12:20c'est, vous savez, des réfutations
01:12:22ou des oppositions au RN qui
01:12:24se jouent uniquement sur la base d'un discours
01:12:26moral. C'est pas bien.
01:12:28Et quand on demande de donner des arguments
01:12:30intellectuels, historiques, philosophiques, etc.,
01:12:32parfois, ça tourne un peu court. Je pense qu'il faut
01:12:34revenir, moi c'est ce que j'essaye de faire, je ne réussis pas toujours,
01:12:36d'être dans une opposition, une déconstruction
01:12:38qui se joue sur le terrain intellectuel.
01:12:40Et pas sur le terrain de la morale, parce que la morale,
01:12:42tout le monde en a une, et ça convainc.
01:12:44Ça convainc personne, en définitive, ça ne prêche que des convaincus.
01:12:46Je pense qu'il y a un vrai changement, non pas
01:12:48de paradigme, mais de méthode, à avoir
01:12:50pour les prochaines années, bien sûr.
01:12:52C'est-à-dire, rompre avec la bien-pensance ou le
01:12:54camp du bien absolu, sans explicatif,
01:12:56c'est ça, un peu ? La morale,
01:12:58c'est ça ? Rompre avec une certaine
01:13:00forme de paresse intellectuelle
01:13:02et, j'aime pas trop l'expression
01:13:04bien-pensance, je préfère celle de bonne conscience.
01:13:06Bonne conscience. Voilà. Ne pas
01:13:08vouloir avoir le monopole de la bonne conscience.
01:13:10Souvent, la bonne conscience, c'est la conscience
01:13:12au niveau zéro.
01:13:14Et essayer, ça veut pas dire renier les convictions,
01:13:16ça veut pas dire changer de position, ça veut pas dire
01:13:18se rapprocher des idées d'URN, mais essayer
01:13:20si vous voulez, de faire
01:13:22porter une voix qui repose davantage sur la
01:13:24raison, qui soit peut-être un peu moins orgueilleuse
01:13:26pour certaines fois, et avec, encore une fois,
01:13:28plus d'imagination. L'imagination de se mettre à la place
01:13:30de l'autre, et l'imagination de ne pas avoir toujours
01:13:32les mêmes méthodes, signer une pétition,
01:13:34vous voyez ce que je veux dire ? Une pétition ?
01:13:36C'est l'acceptation de la différence, en fait, aussi.
01:13:38L'inclusion, quoi, finalement.
01:13:40C'est l'inclusion, quoi.
01:13:42Le problème, c'est que le milieu intellectuel, par l'inclusion
01:13:44toute la journée, il verrouille tout à chaque fois.
01:13:46Mais je pense qu'il y a deux choses. Il y a le milieu intellectuel
01:13:48et le milieu culturel. Le milieu culturel, le drame,
01:13:50c'est qu'il politise tout. Il politise tout
01:13:52et en plus, il crée plus rien.
01:13:54Le milieu intellectuel, c'est autre chose. Moi, je séparais vraiment les deux.
01:13:56Est-ce que le milieu intellectuel, paradoxalement,
01:13:58c'est la question que je vous posais à vous, Jonathan Sexton,
01:14:00est peut-être plus dans l'explication et dans la tentative
01:14:02de comprendre que le milieu culturel a proprement parlé ?
01:14:04Là, je rejoins peut-être Arthur là-dessus.
01:14:06Oui, mais après, tout dépend qui vous mettez
01:14:08dans cette pochette intitulée
01:14:10milieu culturel ou intellectuel.
01:14:12Parce qu'on voit qu'il y a...
01:14:14Les philosophes, les essayistes, les écrivains, grosso modo.
01:14:16Mais il y a, selon les sujets,
01:14:18peu de changements de méthode,
01:14:20dirais-je, dans la condamnation
01:14:22de telle ou telle voie politique.
01:14:24C'est rarement
01:14:26des orfèvres
01:14:28et des dentellières, me semble-t-il,
01:14:30en la matière.
01:14:32Le vrai problème aussi du monde culturel,
01:14:34c'est qu'il est, depuis une quarantaine d'années,
01:14:36en situation de quasi-monopole
01:14:38de ce qu'on appelle la culture en France.
01:14:40Et à ce titre,
01:14:42ils sont quasiment
01:14:44tous subventionnés.
01:14:46Et quand on regarde les programmations
01:14:48des centres culturels, des dragues, des fracs,
01:14:50etc., c'est de facto
01:14:52une rupture d'avec le grand public.
01:14:54C'est une...
01:14:56Et vous avez tout un programme,
01:14:58une politique voulue par la gauche
01:15:00dès les années 80,
01:15:02qui le prouve, et notamment dans l'univers
01:15:04musical, où des compositeurs
01:15:06plus qu'ardus ont été subventionnés à fond
01:15:08et personne ne va
01:15:10les écouter. On retrouve la même chose
01:15:12dans les expos, au cinéma, etc.
01:15:14Et il est à noter,
01:15:16par ailleurs, c'est toujours
01:15:18amusant de voir des gens
01:15:20craindre un mauvais ministre de la culture,
01:15:22mais il me semble que depuis Michel Guy,
01:15:24la compétence ne soit pas ce qui
01:15:26distingue les occupants
01:15:28de la rue de Valois.
01:15:30En guise de conclusion,
01:15:32il y a une nouveauté, c'est qu'habituellement, les artistes
01:15:34annoncent que si l'URN ou l'extrême-droite arrive au pouvoir,
01:15:36elles quittent la France. Là, il n'y en a pas un qui l'a dit.
01:15:40Il n'y en a pas un qui l'a dit, non. C'était le cas en 2002.
01:15:42Habituellement.
01:15:44Mais là, cette année, rien.
01:15:46Peut-être que vous l'aurez au soir du 30 juin.
01:15:48Soit ils sont déjà tous partis, soit ils vont au public.
01:15:50On n'est pas encore
01:15:52dans cette configuration-là.
01:15:54La fin du premier tour.
01:15:56On va parler de Gabriel Attal,
01:15:58qui mène campagne pour la majorité.
01:16:00C'est le chef du fil.
01:16:02Il a donc lancé les hostilités dans le Val-de-Marne
01:16:04cette semaine. Déplacement sur le terrain
01:16:06pour celui qui brigue aussi, on le rappelle,
01:16:08une circonscription. Regarde cette séquence
01:16:10quand il est interpellé par un électeur
01:16:12qui lui parle d'Emmanuel Macron.
01:16:16Parce que vous, vous êtes bien.
01:16:18Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
01:16:20C'est une élection législative.
01:16:22Pour le Premier ministre.
01:16:24Comprenez-moi. Vous, vous êtes bien.
01:16:26Vous avez été même très bien dans l'éducation nationale.
01:16:28Pour l'instant, ça va bien.
01:16:30Mais alors, le président,
01:16:32c'est lui qui nous fout dans la merde.
01:16:34C'est tout. Bon courage.
01:16:36Elle a beaucoup tourné ces séquences
01:16:38depuis ce matin.
01:16:40Elodie, c'est vrai que Gabriel Attal,
01:16:42il fait aussi ça pour
01:16:44Emmanuel Macron, pour renforcer la majorité présidentielle.
01:16:46Oui, ou ça aussi
01:16:48un peu pour lui, parce que son poste de Premier ministre,
01:16:50sans doute, qu'il y compte.
01:16:52Parce qu'on voit bien que dans cette vidéo,
01:16:54il ne répond pas grand-chose.
01:16:56Et il dit surtout, on est là pour la législative
01:16:58aussi pour choisir son Premier ministre.
01:17:00C'est-à-dire qu'il ne dit pas, vous êtes là pour soutenir Emmanuel Macron.
01:17:02Après, il faut remonter une semaine en arrière.
01:17:04Dimanche, devant,
01:17:06dans la cour de Matignon, il y avait un pupitre
01:17:08qui était installé où Gabriel Attal devait prendre la parole
01:17:10en tant que Premier ministre. Il a appris, comme tout le monde,
01:17:12au dernier moment, la dissolution.
01:17:14Il a appris qu'il ne parlait pas.
01:17:16L'ego d'un homme, parfois, peut être
01:17:18un petit peu touché. Et puis, surtout,
01:17:20beaucoup de candidats nous disent,
01:17:22en off, évidemment, et beaucoup moins sur les plateaux,
01:17:24qu'ils préféraient ne pas avoir trop de visites
01:17:26de Gabriel Attal ou pas de soutien
01:17:28d'Emmanuel Macron, parce qu'ils ne sont pas sûrs
01:17:30que ce soit vraiment
01:17:32favorable pour eux. Certains nous disent,
01:17:34je ne veux pas avoir le syndrome Ayé. C'est-à-dire que
01:17:36Valérie Ayé, c'est vrai que chaque fois que le Président de la République
01:17:38ou le Premier ministre prenait la parole,
01:17:40elle baissait dans les sondages. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de candidats
01:17:42qui préfèrent faire une campagne. Certes,
01:17:44ils rejoindront le camp
01:17:46présidentiel à l'issue des élections,
01:17:48mais pour l'instant, ils n'ont pas vraiment trop envie
01:17:50que ça se voie. D'accord. On se souvient
01:17:52de la photo aussi, la fameuse photo
01:17:54lorsque Emmanuel Macron,
01:17:56le sois-il de l'homme haussonnière, annonce
01:17:58à ses ministres, c'est une photo qui restera
01:18:00quand même, qui entrera dans la légende.
01:18:02Nathan, on voit quand même que
01:18:04et Gabriel Attal et Gérald Darmanin
01:18:06ont le masque. Ils sont vraiment
01:18:08sonnés, KO, debout
01:18:10par l'annonce. Oui, bien sûr.
01:18:12Vous êtes d'accord avec cette analyse sur
01:18:14le fait que de toute façon, il faut
01:18:16faire une campagne à minima pour beaucoup d'entre eux aujourd'hui ?
01:18:18Oui, bien sûr. Quoi qu'on pense
01:18:20de la dissolution, si on fait une remarque
01:18:22un peu de politique politicienne,
01:18:24mais qui est intéressante, c'est que là, Emmanuel
01:18:26Macron met son camp en danger.
01:18:28Lui, il a un poste
01:18:30qui est inamovible jusqu'aux
01:18:32prochaines élections présidentielles. En revanche,
01:18:34tous les individus qui sont
01:18:36députés, qui sont dans son gouvernement,
01:18:38Gabriel Attal, le premier chef, qui se sont
01:18:40battus pour lui depuis 2017,
01:18:42là, évidemment, ils peuvent se faire éjecter
01:18:44de la vie politique. C'est
01:18:46possible. De la même manière qu'en 2017,
01:18:48on avait assisté à une mise au chômage
01:18:50de toute la classe politique de l'époque.
01:18:52Il peut se reproduire exactement la même
01:18:54chose à l'échelle du macronisme que ce
01:18:56que le macronisme avait infligé
01:18:58à l'échelle de la vie politique française générale
01:19:00en 2017. Là, ça pose une question.
01:19:02Moi, c'est vraiment le reproche que je fais
01:19:04à Emmanuel Macron depuis le début. C'est que
01:19:06Emmanuel Macron, j'ai l'impression qu'il
01:19:08n'a jamais eu le souci
01:19:10de faire émerger des figures
01:19:12d'héritiers, de successeurs,
01:19:14de continuateurs de son œuvre politique.
01:19:16C'est quand même intéressant. Lui-même
01:19:18avait bénéficié de la générosité politique
01:19:20de François Hollande. François Hollande, dès qu'il voyait
01:19:22quelqu'un qui, si vous voulez,
01:19:24avait une certaine forme de charisme
01:19:26politique ou d'intelligence
01:19:28politique, il le mettait au gouvernement,
01:19:30il l'a mis au gouvernement Emmanuel Macron,
01:19:32et il s'est fait, d'ailleurs, remplacer.
01:19:34Emmanuel Macron, dès lors qu'un individu
01:19:36prend un peu trop la lumière, ça avait été le cas
01:19:38aussi avec Édouard Philippe,
01:19:40très vite cet individu se retrouve en situation de danger politique.
01:19:42Donc Macronie doit s'étendre avec lui ?
01:19:44Ça posera la question aux prochaines élections présidentielles.
01:19:46Déjà, le label lui-même de Macronie,
01:19:48ça dit quelque chose. Ça ne peut pas être transmissible
01:19:50déjà en soi comme institution.
01:19:52Premièrement. Et deuxièmement, aux prochaines élections
01:19:54présidentielles, si six ou sept
01:19:56mois avant, le macronisme se
01:19:58retrouve en se disant « mais en fait nous n'avons pas de candidats,
01:20:00tous nos candidats sont des gens un peu
01:20:02comme Valéry Ayé, ça veut dire des gens peut-être intéressants,
01:20:04mais qui ne sont pas très connus, qui n'ont pas imprimé dans l'opinion
01:20:06publique ». Là, ça posera un problème
01:20:08absolu. Je voulais juste vous partager
01:20:10cet extrait d'Emmanuel Macron.
01:20:12Il fait des apparitions
01:20:14surtout protocolaires. Il avait dit qu'il ne s'engagerait pas plus
01:20:16que ça dans la campagne lors de sa dernière prise
01:20:18de parole. Il distille quand même
01:20:20quelques messages sur sa volonté de clarification
01:20:22dès lors qu'il en a l'occasion, dès qu'on lui pose la question.
01:20:24Regardez.
01:20:36C'est quelqu'un qui est avec moi depuis le début.
01:20:38C'est un peu mon petit frère.
01:21:00Moi, je suis pas un député.
01:21:02C'est une autre sélection.
01:21:04Elle est très importante pour l'Assemblée.
01:21:14Parce qu'en fait, il fallait que les gens
01:21:16qui se tarifiaient leur choix, parce qu'aux Européennes,
01:21:18j'ai voté beaucoup sur les deux extrêmes,
01:21:20c'est qu'à l'Assemblée,
01:21:22il y avait déjà une volonté relative,
01:21:24mais que c'était un peu sur le désordre.
01:21:26Et donc, moi, je présente en moi.
01:21:28Moi, je veux pas me représenter pour moi.
01:21:30J'ai dit que j'allais me présenter pour moi.
01:21:32Pour les gens qui ont été choisis,
01:21:34c'est pas qu'on s'habitue à tout.
01:21:36Et donc, c'est un moment de sursaut.
01:21:38Merci à vous.
01:21:40Élodie, on sent qu'il s'adresse
01:21:42plus au micro qu'aux enfants, réellement.
01:21:44Oui, parce que je pense que les enfants ne comprennent pas
01:21:46les réponses qui sont un peu trop complexes.
01:21:48Moi, ce qui me fait plutôt rire, c'est le début.
01:21:50Je pense que si on demande à Gabriel Attal
01:21:52s'il considère Emmanuel Macron comme son grand frère,
01:21:54publiquement, sans doute, qu'il devra dire oui
01:21:56quand on connaît en off, comme on dit,
01:21:58les relations entre les deux.
01:22:00Il y en a beaucoup qui ne s'entendent pas.
01:22:02Comme toutes les familles, ça se déchire.
01:22:04C'est peut-être une vraie famille, du coup.
01:22:06Finalement.
01:22:08C'est vrai que le rôle d'un grand frère,
01:22:10c'est plutôt de protéger le petit frère.
01:22:12Là, il le sacrifie, on le passe public,
01:22:14ce qui n'est pas très sympathique.
01:22:16On est dans une élection qui va être très rapide.
01:22:18Je pense que ce qui va plus compter
01:22:20que les prises de parole, c'est le bulletin de vote.
01:22:22Est-ce qu'il y aura la tête de Macron
01:22:24sur le bulletin de vote ?
01:22:26Je pense pas.
01:22:28Il a choisi toujours ses interlocuteurs.
01:22:30Il a choisi des personnes qui,
01:22:32effectivement, ne pouvaient pas lui opposer
01:22:34une quelconque contradiction.
01:22:36Et enfin, sur les histoires de liens familiaux,
01:22:38les Attrides, aussi, étaient une grande famille.
01:22:40Le prof que vous êtes.
01:22:42Vous êtes prof, un peu, non ?
01:22:44Oui.
01:22:46Vous auriez parlé comme ça à des gamins de 8, 9, 10 ans ?
01:22:48J'enseigne pas à des gamins de 8, 9, 10 ans.
01:22:50Je ne pense pas.
01:22:52Il y a une pédagogie, quand même.
01:22:54Est-ce qu'il en manque un peu, là ?
01:22:56Il parle de double énonciation, comme au théâtre.
01:22:58En effet, il parle à l'opinion publique.
01:23:00Je répète, je suis parfaitement d'accord avec vous.
01:23:02C'est quand même étonnant
01:23:04de dire qu'on est un grand frère
01:23:06et de sacrifier la seule figure
01:23:08qui l'avait un petit peu fait émerger.
01:23:10C'est un vrai sujet.
01:23:12Tout le monde le sait, mais ça se posera en 2027
01:23:14à une échelle très importante.
01:23:16Drôle de protection, en effet.
01:23:18Je me souviens, une fois...
01:23:20Je voulais pas vous couper, mais là,
01:23:22on est vraiment un petit peu pris par le temps.
01:23:24Je crois que Jonathan...
01:23:26Est-ce que vous restez avec nous ?
01:23:28Oui, je continue.
01:23:30Merci, Arthur.
01:23:32Merci à vous.
01:23:36Nous sommes de retour avec
01:23:38Mickaël Dos Santos pour le Journal.
01:23:40On va parler de la disparition d'Anouk Aimé,
01:23:42l'actrice décédée à l'âge de 92 ans.
01:23:44Icône du cinéma français,
01:23:46elle avait acquis une notoriété internationale
01:23:48avec le film Un homme et une femme
01:23:50de Claude Lelouch, sorti en 1966.
01:23:52Elle a eu l'occasion, notamment,
01:23:54de remporter un Golden Globe portrait
01:23:56signé Régine Delfour.
01:24:04La plus féminine des actrices françaises
01:24:06s'est éteinte à l'âge de 92 ans.
01:24:08Anouk Aimé devient,
01:24:10dans les années 60,
01:24:12l'égérie de Claude Lelouch.
01:24:14Il lui donnera une renommée internationale
01:24:16dans son film Un homme et une femme
01:24:18en 1966.
01:24:20Vous êtes mariée ?
01:24:26Et vous ?
01:24:32Vous n'avez pas une tête d'homme marié ?
01:24:36Et comment s'est fait une tête d'homme marié ?
01:24:40Anouk Aimé, née Nicole Dreyfus,
01:24:42est une enfant de la balle.
01:24:44Ses parents sont tous deux comédiens.
01:24:46Elle grandit entre Paris et La Charente
01:24:48où ses parents l'envoient pour échapper
01:24:50au rafle de juifs dans la capitale.
01:24:52A 14 ans,
01:24:54elle est remarquée pour sa beauté
01:24:56et débute au cinéma.
01:24:58Les films s'enchaînent.
01:25:00Elle côtoie Jacques Prévert, Serge Reggiani
01:25:02ou encore Gérard Philippe.
01:25:04Anouk Aimé devient l'icône
01:25:06de la nouvelle vague.
01:25:08Elle tourne sous la direction de Federico Fellini
01:25:10dans La Dolce Vita
01:25:12qui fait scandale à sa sortie.
01:25:14Un an plus tard,
01:25:16l'inoubliable Lola
01:25:18par Jacques Demy.
01:25:20Anouk Aimé disait pouvoir rester
01:25:22longtemps sans jouer.
01:25:24Elle a tout de même tourné dans 74 films.
01:25:26En 2002,
01:25:28elle reçoit un César d'honneur
01:25:30pour l'ensemble de sa carrière
01:25:32et l'année suivante, un Ours d'or à Berlin.
01:25:34Emmanuel Macron
01:25:36en déplacement sur l'île de Sein
01:25:38pour commémorer l'appel du 18 juin 1940.
01:25:40Le président de la République
01:25:42rend hommage au général de Gaulle
01:25:44qui avait fait la première résistance
01:25:46lancée depuis Londres.
01:25:48450 résistants l'avaient alors ralliée
01:25:50dont 128 marins de l'île de Sein.
01:25:52L'île de Sein, c'est donc un quart de la France
01:25:54avait déclaré le général de Gaulle.
01:25:56Et puis, ils étaient 540 000
01:25:58à tenter le bac
01:26:00avec l'épreuve de philosophie redoutée ce matin.
01:26:02Oui, parmi les sujets proposés,
01:26:04l'État nous doit-il quelque chose ?
01:26:06La nature est-elle hostile à l'homme ?
01:26:08Ou encore, la science peut-elle satisfaire
01:26:10notre besoin de vérité ?
01:26:12Maxime Lavandier.
01:26:14C'est l'épreuve tant redoutée par les élèves.
01:26:16Je ne suis pas spécialement préparée.
01:26:18On verra, j'ai regardé une vidéo
01:26:20TikTok, on verra si ça marche ou pas.
01:26:22Mais pas le temps de stresser
01:26:24pour elle et les 223 terminales
01:26:26du lycée Condorcet à Bordeaux.
01:26:28Plus que quelques minutes avant le début
01:26:30de l'examen indiqué par cette horloge numérique
01:26:32face à eux.
01:26:34Dernière consigne émise par l'inspecteur.
01:26:36Vous ne pouvez conserver aucun matériel,
01:26:38aucun livre, aucun cahier,
01:26:40aucune note.
01:26:42Puis les sujets tombent pour 4 heures d'intenses réflexions.
01:26:44Pour ceux en section générale,
01:26:46deux choix de dissertation.
01:26:48La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
01:26:50Ou l'État nous doit-il quelque chose ?
01:26:52Pour le commentaire de texte,
01:26:54c'est la condition ouvrière de Simone Veil.
01:26:56Pour la section technologique,
01:26:58la nature est-elle hostile à l'homme ?
01:27:00Ou l'artiste est-il maître de son travail en dissertation ?
01:27:02Pour le commentaire de texte,
01:27:04c'est les lois de Platon.
01:27:06Des thèmes souvent liés à l'actualité
01:27:08n'ont pas posé de problème pour ces lycéens.
01:27:10J'ai pris le sujet sur l'État.
01:27:12J'ai un peu parlé de ce que je voulais dire.
01:27:14J'ai fait 10 pages.
01:27:16J'ai fini en 3h30 et je suis assez content de moi.
01:27:18Ça s'est bien passé.
01:27:20J'ai bien aimé le sujet.
01:27:22C'était un sujet qu'on avait vu en classe.
01:27:24J'ai pris le premier sujet sur la vérité et la science.
01:27:26Franchement, c'était bien.
01:27:28J'ai pris l'État.
01:27:30Après la philosophie,
01:27:32le répit sera de courte durée
01:27:34pour les plus de 543 000 candidats cette année.
01:27:36Place aux spécialités
01:27:38qui auront lieu à partir de demain.
01:27:40On rappelle qu'on a battu un record de précocité
01:27:42puisque la plus jeune candidate cette année a ?
01:27:449 ans.
01:27:46Elle devrait être en CE2.
01:27:48Pour le rappeler.
01:27:50Mais elle passe le BAC.
01:27:52Elle vient de Strasbourg.
01:27:54C'est assez impressionnant.
01:27:56On suivra évidemment ses notes avec beaucoup d'attention
01:27:58et se présenter en candidate libre.
01:28:00On passe au sport.
01:28:02L'équipe de France de foot s'est imposée dans la douleur
01:28:04face à l'Autriche.
01:28:06Victime d'une fracture au nez,
01:28:08Kylian Mbappé va éviter la case opération.
01:28:10La star des bleus sera néanmoins forfait
01:28:12pour la rencontre face aux Pays-Bas.
01:28:14Sujet de Simon Canelo.
01:28:18Du repos et des soins.
01:28:20Selon nos informations,
01:28:22Kylian Mbappé est forfait pour une période de 3-4 jours
01:28:24après son choc au nez face à l'Autriche.
01:28:26L'attaquant français manquera donc le match face aux Pays-Bas
01:28:28mais pourrait être présent contre la Pologne
01:28:30en fonction de son état et de l'enjeu.
01:28:32La mesure est en préparation pour lui permettre
01:28:34de pouvoir reprendre la compétition.
01:28:36On a là affaire à un sport de contact
01:28:38donc il est susceptible d'avoir des ballons
01:28:40à disputer à la tête
01:28:42ou d'avoir des coups au niveau de la face.
01:28:44Il faut qu'il soit protégé
01:28:46par un système
01:28:48qui soit accepté
01:28:50par le corps arbitral
01:28:52et qui le protège néanmoins.
01:28:54Des nouvelles tout de même rassurantes
01:28:56après les craintes d'hier soir.
01:28:58Ça contraste un peu avec le fait
01:29:00d'être content
01:29:02d'avoir gagné le match.
01:29:04On est un peu déçus
01:29:06pour Kylian.
01:29:08Bien sûr aussi on était un peu inquiets
01:29:10par rapport à notre capitaine
01:29:12en espérant que ce soit rien de grave
01:29:14et qu'il nous revienne rapidement.
01:29:16Des inquiétudes également en Espagne.
01:29:18La blessure du nouveau joueur du Real Madrid
01:29:20fait la une de la presse.
01:29:22En conférence de presse hier, Didier Deschamps
01:29:24ne voulait pas envisager le pire.
01:29:26Si, utilisez votre si.
01:29:28Si les nouvelles ne vont pas dans ce sens-là
01:29:30on se battra sans lui.
01:29:32Mais évidemment, Kylian c'est Kylian
01:29:34et dans n'importe quelle équipe
01:29:36où il est, l'équipe est forcément
01:29:38plus forte.
01:29:40A Kylian Mbappé en difficulté mais décisif
01:29:42hier soir, il est à l'origine
01:29:44de l'unique but de la rencontre.
01:29:46Le numéro 10 des Bleus a plusieurs fois eu l'occasion
01:29:48d'ouvrir son compteur dans un euro
01:29:50mais pas de réussite dans le dernier geste.
01:29:54En attendant d'en savoir plus sur sa blessure
01:29:56Mbappé ironise sur les réseaux sociaux
01:29:58ses abonnés semblent avoir déjà choisi
01:30:00le masque pour son retour.
01:30:02De quoi redonner tout de même le sourire.
01:30:26...
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01:31:50Sûreté de l'Etat, ça peut concerner des islamistes, des écologistes, des hooligans, des militants de parties, de groupes
01:31:57extrémistes ou des personnes qui sont en lien avec ces individus.
01:32:01Ça ne veut pas dire que la personne fichée S a commis une infraction, ça n'a pas de lien avec d'éventuelles condamnations en justice.
01:32:07C'est en fait un outil de renseignement, d'alerte, comme un filet de pêche permettant de remonter toute information intéressante pour les services.
01:32:15Par exemple, si la personne en question tente de passer une frontière,
01:32:18savoir pourquoi elle se déplace, avec qui elle se déplace, si cette personne fait des démarches administratives,
01:32:24demande un passeport, d'acquérir la nationalité française par exemple.
01:32:28Et quand le policier ou le gendarme va contrôler la personne, et donc il va s'apercevoir qu'il y a une fiche S,
01:32:33dans cette fiche il est indiqué la conduite à tenir. Dans la majorité des cas, la grande majorité des cas, il faut récupérer le maximum
01:32:39d'informations sans que la personne ne se doute de quoi que ce soit.
01:32:44Le but c'est que vous ne sachiez pas que vous êtes fiché S, sinon évidemment, vous changerez de comportement, voire pour ceux qui sont réellement des personnes sensibles,
01:32:53vous pourriez passer à l'acte, ça pourrait être un déclencheur.
01:32:56Dans une minorité de cas, la consigne est de retenir la personne que vous avez contrôlée, ou de prendre contact avec le service de renseignement qui a émis la fiche.
01:33:04Alors dernière précision, être fiché S, ça ne signifie pas que vous êtes sous surveillance active.
01:33:09Ce n'est pas un indicateur de votre dangerosité, et vous l'avez dit, ça n'est pas un obstacle pour l'éligibilité, ça n'est pas un signe d'inéligibilité.
01:33:18Élodie Huchard, si on place ça sur un plan politique, c'est un choix assumé, c'est la formule qu'a eue Mathilde Pannot en interview, le concernant.
01:33:27J'imagine que c'est fait à dessein en vue du prochain hémicycle, on a déjà vu ce que ça donnait il y a quelques mois avec d'autres députés.
01:33:35Mais ça ne passe pas forcément localement parlant, c'est-à-dire qu'à Avignon, il y a une grande résistance intra-gauche qui s'est ameliée.
01:33:41Oui, alors d'abord, est-ce que c'est fait à dessein ? Bien entendu, le but c'est d'essayer de le faire élire,
01:33:46puisqu'en 2022, quand il s'était présenté, c'était avec l'étiquette du NPA et alliant sur une circonscription beaucoup moins favorable.
01:33:52Donc non seulement il investit par le nouveau front populaire, mais en plus, il y a vraiment l'idée de se dire, essayons de trouver une circonscription, un parachutage qui puisse faciliter la victoire.
01:34:00Évidemment, localement, ça ne passe pas, et pour deux raisons, la raison la plus pragmatique, et quelle que soit l'étiquette, c'est toujours un peu pareil,
01:34:06c'est qu'il est parachuté alors qu'il y avait des candidats sur place, et évidemment que localement, le parti socialiste, autant au niveau national, on l'a un peu moins entendu,
01:34:14au niveau local, notamment la maire d'Avignon qui est elle-même socialiste, présente quelqu'un face à lui,
01:34:20parce qu'il y a une volonté aussi de se dire sur ce territoire-là que certains n'ont pas envie d'être représentés potentiellement par Raphaël Arnault s'il devait devenir député d'ici quelques semaines.
01:34:30Si on n'est pas dans quelque chose d'illégal, on peut placer ça plus sur le plan de la moralité, dirons-nous ?
01:34:36Oui, assurément, et d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que l'argument moral constitue un argument à part entière au cours de cette campagne,
01:34:41c'est par exemple ce qui a justifié la formation de ce nouveau Front populaire, c'était l'idée de s'opposer au risque du retour aux années 30 de l'extrême droite qui pourrait demain gouverner la France,
01:34:50et au vu de ce à quoi ressemble la coalition formée par ces divers partis de gauche, j'aimerais que l'on m'explique en quoi l'extrême droite à l'heure actuelle serait un danger particulier
01:34:59par rapport à ce front de gauche qui est en train de se former. On a donc ce cas de Raphaël Arnault qui manifestement a tout de même eu un certain nombre de comportements plus ou moins violents,
01:35:08ou du moins qui ont pu conduire à son fissage par les services de renseignement. On a le cas d'une candidate, Eléfie Ensenemarn, qui excuse l'homophobie puisqu'elle explique qu'à partir du moment
01:35:20où l'on a des convictions religieuses qui s'opposent à l'homosexualité, il est tout à fait normal et légitime d'être homophobe. J'aimerais donc savoir ce qu'est l'extrême droite.
01:35:29Est-ce qu'il me semblait précisément que l'extrême droite, celle à laquelle on pouvait vouloir s'opposer, revendiquait l'emploi de la violence à des fins politiques,
01:35:37compait sur des positions plutôt homophobes, et naturellement exprimait un antisémitisme qu'aujourd'hui on semble plutôt pouvoir retrouver dans l'autre bord.
01:35:46Et c'est en réalité sur cette promesse-là que ce nouveau Front populaire s'était formé, et je m'étonne de voir que des figures de la gauche républicaine ont préféré se compromettre
01:35:54avec des figures qui manifestement jouent tout de même un jeu assez intenant et inquiétant en démocratie, et qui d'ailleurs préfèrent que les figures républicaines de la France Insoumise
01:36:04soient écartées au profit de ce genre de profils qui manifestement ne font pas beaucoup de bien au débat démocratique.
01:36:10Nathan, on voit que cette campagne, elle peut être expresse, elle nous réserve quand même son lot de surprises, d'outrances même, précisément parce qu'elle est expresse,
01:36:18tout sort comme une espèce de cocotte minute, alors que sur le temps long, peut-être on n'aurait pas vécu ça de manière aussi dure, aussi brutale ?
01:36:25Oui, probablement, c'est une question intéressante. Peut-être qu'Emmanuel Macron s'est dit qu'en faisant les choses aussi vite, ce qu'il appelait la clarification,
01:36:34ça allait radicaliser des tendances, et que ça permettrait d'éviter une sorte de procrastination, d'attentisme, avec des choses, vous savez, qui mettent 3, 5 ans, 10 ans à se décanter
01:36:45dans tel ou tel bord politique, et que les gens, dans l'urgence, allaient faire tomber le masque. De ce point de vue, on ne peut pas trop donner tort à cette idée-là,
01:36:56parce qu'on voit les masques tomber. On a vu, aux Républicains à droite, quelqu'un comme Éric Ciotti, alors j'entends bien que sa décision est extrêmement contestée
01:37:07par un nombre important de dirigeants des Républicains, mais quelqu'un comme Éric Ciotti, l'a décidé de trahir toute la ligne historique de son parti,
01:37:15et de ses partis, enfin de sa ligne politique depuis Jacques Chirac. Et on voit aussi ici, à gauche, des gens, quelqu'un comme François Hollande,
01:37:23qui a toujours été détesté, un Raphaël Arnault, des gens comme ça, détestent fondamentalement la gauche de François Hollande.
01:37:31Ils la détestent même peut-être plus que la droite de Nicolas Sarkozy. Quand François Hollande était président, Jean-Luc Mélenchon avait fait une fois une déclaration
01:37:38en disant que c'était encore pire que Sarkozy, et que c'est vraiment la gauche qui les déteste.
01:37:44Et à temps de l'intriguer, on l'est même jusqu'à dire que, jusqu'à présent, les gens de sa mouvance, sa tendance, refusaient la participation au scrutin, précisément.
01:37:51Ils étaient hors de l'arc démocratique et républicain.
01:37:54Bien sûr. Et là, on les voit s'unir. Et en effet, il y a quelque chose, là, vous avez parlé de compromission, je suis parfaitement d'accord avec votre mot,
01:38:01mais il y a aussi une certaine forme de vérité. Ça révèle des impensées. Dire, comme Sandrine Rousseau a eu le courage de le dire il y a quelques jours,
01:38:08et elle le dit d'ailleurs depuis le 7 octobre, qu'il y a un impensé de l'antisémitisme chez une très grande partie de la gauche,
01:38:14à savoir qu'il y a des pulsions antisémites, qu'il y a des tendances antisémites qui existent, qui sont actives, même consciemment, chez certaines personnes à gauche.
01:38:21Et dans le reste des bords politiques, dans les partis les plus modérés, etc., on noie un peu le poisson, on fait un peu l'autruche, on ne veut pas trop le voir.
01:38:29Pareil sur la question du rapport à la violence. Quand on a vu, après la mort tragique de Nahel, certains députés refusaient d'appeler au calme,
01:38:37alors que le désir de justice était en train de se manifester, et que le policier en question, il y avait une enquête qui commençait, qu'il allait être puni, etc.
01:38:43Que le président lui-même avait dit que cet acte était inexcusable. Certains députés refusaient d'appeler au calme, donc en quelque sorte donnant carte blanche aux émeutiers.
01:38:51Toutes ces questions-là sont des questions qui restaient en suspens, et qui sont là aujourd'hui, en train de se manifester dans leur vérité.
01:38:58– Dernière réaction Jonathan, avant qu'on se penche sur une des mesures phares du programme du Nouveau Front Populaire.
01:39:03– Je n'ai pas grand-chose à rajouter par rapport à tout ce qui a été dit très clairement, mais il est évident que s'il était nécessaire que les masques tombent,
01:39:12parce que les masques sont tombés depuis deux ans, depuis que siège à l'Assemblée des députés LFI finalement, là on voit jusqu'où dans l'abjection peut aller Jean-Luc Mélenchon et ses amis.
01:39:24Parce que s'il n'y a pas d'obstacle à l'éligibilité, comme vous venez de le dire, l'image qui est renvoyée est effrayante.
01:39:33La photo que vous passiez avec Rima Hassan, elle fait froid dans le dos. Donc si vous voulez, ça ne fait que confirmer finalement une nouvelle fois tout cela.
01:39:40– C'est donc une des propositions qui a marqué du Nouveau Front Populaire, la perspective d'un SMIC à 1 600 euros net,
01:39:48initiative qui fait beaucoup réagir dans les milieux économiques.
01:39:51On va tenter d'y voir un petit peu plus clair sur son applicabilité, sur l'impact que ça aurait aussi sur les entreprises,
01:39:58avec Jean-Eude Duménil-Dubuisson, secrétaire générale de la CPME.
01:40:02Bonjour, merci d'être avec nous.
01:40:03C'est la Confédération, on le rappelle, des petites et moyennes entreprises.
01:40:08Ça concernerait au premier chef un certain nombre de patrons.
01:40:12Est-ce que, disons-le tout net, c'est quelque chose d'applicable ou c'est quelque chose qui va gréver, plomber les finances des entreprises si ça venait à voir le jour ?
01:40:24– Alors applicable, oui, évidemment.
01:40:26Mais les conséquences seraient absolument dramatiques, non seulement pour les entreprises, mais pour les salariés.
01:40:31Concrètement, qu'est-ce qui se passerait ?
01:40:32D'abord, c'est une augmentation de l'ordre de 15%.
01:40:36Donc, augmenter d'un seul coup de 15% le SMIC, c'est non seulement augmenter les salariés au SMIC,
01:40:42mais ça aurait un impact sur l'ensemble de la grille salariale.
01:40:44Je crois qu'il ne faut pas l'oublier.
01:40:46Alors après, pour une entreprise, soit elle est en capacité d'augmenter ses prix de vente pour absorber ce surcoût, elle le ferait.
01:40:53Évidemment, ça aura un impact sur les prix et donc sur la consommation par la suite.
01:40:58Soit, dans le meilleur des cas, ces marges lui permettent d'absorber cette augmentation sans qu'il y ait de répercussions sur les prix,
01:41:05soit, et malheureusement, ce serait la majorité des cas,
01:41:08l'entreprise n'aurait pas d'autre choix que de réduire ses effectifs
01:41:13pour compenser l'augmentation de sa masse salariale, pour continuer à survivre, tout simplement.
01:41:16– Donc, c'est une fausse bonne idée qui induit du chômage et puis, oui, de désinvestissement aussi.
01:41:23– Bien sûr.
01:41:24Vous savez, on dit souvent qu'en économie, il y a un homme invisible et c'est la confiance.
01:41:27Il n'y a pas plus dévastateur pour la confiance que de donner le sentiment
01:41:31que l'État est prêt à prendre la main sur les salaires à l'intérieur des entreprises
01:41:36et donc à augmenter très fortement le coût du travail et diminuer,
01:41:39l'autant, la compétitivité des entreprises.
01:41:42Donc, les conséquences, elles seraient absolument ravageuses.
01:41:46Et pour les salariés concernés qui, certes, dans l'immédiat,
01:41:49à très court terme ont une augmentation de salaire,
01:41:51la plupart d'entre eux n'auraient pas longtemps l'occasion de se réjouir
01:41:54puisque beaucoup se retrouveraient au chômage par la suite.
01:41:57Donc, c'est vraiment une mesure qui est totalement irréaliste et dogmatique.
01:42:02– Et j'ai une petite question sur la mise en place d'une telle mesure
01:42:05parce qu'on a coutume de dire que les augmentations,
01:42:08c'est en partenariat, en concertation avec les partenaires sociaux.
01:42:12Est-ce qu'un gouvernement, une fois en place,
01:42:16peut décréter que le SMIC va passer à 1 600 euros net
01:42:20ou c'est un petit peu plus compliqué que ça dans la procédure ?
01:42:24– Non, en fait, c'est possible.
01:42:25Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
01:42:26Il y a un dispositif, une commission qui existe,
01:42:31une commission indépendante qui, en fonction de l'inflation,
01:42:35décide de critères automatiques d'augmentation du SMIC.
01:42:38Donc, on a vu ces derniers temps qu'il y a eu plusieurs augmentations du SMIC.
01:42:42Et puis ensuite, il y a la deuxième dimension qui est une dimension politique,
01:42:45cette fameuse coup de pouce où, effectivement,
01:42:47le pouvoir politique décidait, il y a un certain temps de ça,
01:42:51d'ajouter à cette commission une augmentation supplémentaire.
01:42:55Mais réglementairement, le pouvoir politique est en capacité,
01:42:59effectivement, de fixer le taux du SMIC,
01:43:03avec les conséquences qu'on imagine là.
01:43:04Mais ça veut dire que c'est l'État qui reprend la main
01:43:07sur les salaires à l'intérieur des entreprises.
01:43:09Et n'oublions pas quand même qu'aujourd'hui,
01:43:11les entreprises sont dans une période économique qui est malheureusement difficile.
01:43:14On voit une augmentation des défaillances.
01:43:17Et enfin, il faut aussi rappeler que l'année dernière,
01:43:20c'est toujours insuffisant,
01:43:21mais les salaires ont augmenté plus vite que l'inflation en moyenne.
01:43:25Voilà, c'est ça, c'est ça la réalité.
01:43:27Donc, je ne dis pas que c'est facile de vivre avec moins SMIC,
01:43:30loin de moins cette idée-là.
01:43:31C'est particulièrement difficile, notamment à Paris, on le sait très bien.
01:43:35Mais attention, une mesure comme celle-là,
01:43:37ça serait très négatif à la fois pour les artisans, les TPE, les PME.
01:43:41Donc, ce n'est pas simplement les grandes entreprises qui seraient concernées.
01:43:44C'est tout le monde.
01:43:45Est-ce que le risque aussi, ça peut être à votre niveau,
01:43:47puisque vous êtes, pour les petites et moyennes entreprises, des faillites,
01:43:51même pour ceux qui sont déjà vraiment sur le fil du rasoir en termes de trésorerie ?
01:43:56Eh bien, oui, oui, oui, et sans crier au loup.
01:43:59Quand vous avez des entreprises, par exemple, dans le secteur routier,
01:44:03avec un grand nombre d'entre elles qui ont des marges,
01:44:04qui sont dans le secteur de la propreté, avec des marges qui avoisinent les 2 %,
01:44:09si vous augmentez brutalement la masse salariale
01:44:12et que ces entreprises ont des marchés qui sont fixés sur plusieurs années
01:44:16et qu'elles ne peuvent pas nécessairement réévaluer,
01:44:18eh bien, elles sont coincées.
01:44:19Et donc, qu'est-ce qu'elles font ?
01:44:20Elles n'ont pas d'autre solution que de mettre la clé sous la porte.
01:44:22Donc, ce danger, il existe.
01:44:25Et les premières victimes de ces licenciements,
01:44:28ce seraient les salariés les moins qualifiés, en plus.
01:44:29Merci beaucoup Jean-Henri Duménil-Dubuisson.
01:44:31On vous reste avec nous quelques secondes,
01:44:32juste le temps d'écouter peut-être la réaction de...
01:44:33Une remarque très rapide.
01:44:35Il y a une réalité, effectivement, le travail ne paie pas assez en France.
01:44:38Mais s'il était décidé de baisser les charges sur les entreprises,
01:44:44mécaniquement, les salariés auraient plus d'argent
01:44:46sans qu'on ait besoin d'augmenter le SMIC.
01:44:48Mais c'est un vœu pieux parce que pour cela,
01:44:49il faudrait que nous mettions fin à un état bibendum
01:44:52et à l'addiction des Français à la dépense publique.
01:44:55Merci beaucoup.
01:44:55Et donc, on remercie le président de la CPME
01:44:58d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:45:00On y voit un petit peu plus clair sur cette mesure.
01:45:01On va prendre quelques instants de publicité
01:45:04et puis on retrouvera Miquel Dos Santos.
01:45:06Et bien sûr, on parlera aussi du programme économique de Jardin Bardella
01:45:09et de Gabriel Attal et Emmanuel Macron en déplacement aujourd'hui,
01:45:14qui n'a pas échappé aux questions de très jeunes enfants
01:45:17sur la campagne actuelle.
01:45:19A tout de suite.
01:45:24De retour avec vous, on commence le journal
01:45:25avec des déclarations de Philippe Diallo.
01:45:28Oui, après les propos de Marcus Thuram,
01:45:30qui avait appelé à battre le Rassemblement national,
01:45:32ou encore Kylian Mbappé, qui s'était opposé aux extrêmes,
01:45:35le président de la Fédération française de football
01:45:37a fait du en même temps lors d'une conférence de presse en Allemagne.
01:45:40Il a défendu la liberté d'expression des joueurs,
01:45:42mais a également rappelé les principes associatifs de la 3F.
01:45:46On écoute.
01:45:48J'ai toujours dit que je garantissais aux joueurs
01:45:52une liberté d'expression.
01:45:54Ce sont des jeunes hommes qui,
01:45:59et je pense qu'on doit s'en féliciter,
01:46:00ont un regard sur la société.
01:46:03Et moi, il ne m'appartient pas de brider leur souhait
01:46:08de s'exprimer sur un certain nombre de sujets
01:46:10qui concernent leur génération.
01:46:13C'est pour ça qu'un certain nombre de joueurs
01:46:17ont fait des interventions sur le fait d'aller voter.
01:46:23On me remène, j'ai dit que c'était très bien,
01:46:26parce que ça fait partie du devoir citoyen d'aller voter
01:46:28et de pouvoir exprimer son opinion
01:46:31dans le cadre des échéances électorales que nous avons.
01:46:35Certains ont été plus loin dans leur prise de position
01:46:39et je respecte parfaitement ces prises de position.
01:46:42Simplement, moi, je suis président d'une fédération.
01:46:46Je ne suis pas chef d'un parti
01:46:48et je n'ai pas de consigne de vote à donner aux Français.
01:46:53Elle est plébiscitée par une majorité de Français.
01:46:54C'est l'atténuation de l'excuse de minorité
01:46:56qui d'ailleurs devrait figurer dans le programme du camp présidentiel.
01:46:59Le contenu est annoncé cette semaine.
01:47:00Cette mesure a été dévoilée hier par Gabriel Attal
01:47:03devant des élus locaux.
01:47:04Cette excuse de minorité permet notamment à la justice
01:47:08de réduire de moitié la peine prononcée à l'encontre d'un mineur.
01:47:11Sujet de Corentin Alonso.
01:47:13Atténuer l'excuse de minorité,
01:47:15une mesure qui pourrait figurer dans le programme du camp présidentiel.
01:47:19Le débat avait été ouvert par Gabriel Attal le 18 avril
01:47:22dans un discours sur l'autorité à Vierich-Atillon,
01:47:25quelques jours après la mort du jeune Shemsedine.
01:47:28Nous sommes prêts et le ministre y travaillera et réfléchira
01:47:30dans les prochaines semaines avec les parties prenantes
01:47:32à ouvrir ce débat d'atténuation possible à l'excuse de minorité.
01:47:36Dans les pistes envisagées par Gabriel Attal
01:47:39pour améliorer l'efficacité de la justice des mineurs,
01:47:41la possibilité pour les jeunes de 16 et 17 ans
01:47:44de comparaître immédiatement comme les majeurs.
01:47:46Dans le cas où un jeune reconnaîtrait les faits reprochés,
01:47:49la sanction pourra être donnée sans passer par un juge.
01:47:52Mais les discussions avaient tourné court
01:47:55dans un communiqué le collectif justice des enfants
01:47:57qui regroupe les principales organisations professionnelles
01:48:00de l'enfance du monde judiciaire,
01:48:02avait exprimé ses désaccords avec le Premier ministre.
01:48:05Mais pour cet avocat, ces mesures sont intéressantes.
01:48:08La réponse immédiate éventuellement sans un juge
01:48:11peut être beaucoup plus efficace,
01:48:13et notamment en termes de récits libres,
01:48:14que la confrontation à un juge qui se fera trop tardivement.
01:48:18Selon un sondage de l'institut CSA pour CNews réalisé fin avril,
01:48:2275% des Français étaient favorables à la suppression
01:48:25de l'excuse de minorité pour les crimes graves.
01:48:28Et puis on découvre qu'à moins de deux semaines du premier tour,
01:48:31certains Français ne savent toujours pas où voter.
01:48:33Oui, plusieurs électeurs hésitent encore
01:48:35au moment de choisir leur bureau de vote.
01:48:37Alors, comment éviter de se tromper le jour J ?
01:48:39Réponse avec Noemi Hardy.
01:48:42Si vous avez voté aux élections européennes le 9 juin,
01:48:46les listes électorales n'ont pas été modifiées depuis.
01:48:49Il vous suffit donc de vous rendre dans le même bureau de vote.
01:48:53Si ce n'était pas le cas, ne vous inquiétez pas, c'est très simple.
01:48:56Pour connaître votre bureau de vote,
01:48:57il faut vous rendre sur le site du service public.
01:49:01Connectez-vous ensuite sur France Connect.
01:49:03Selon vos identifiants, vous pouvez passer par votre compte Amélie,
01:49:07ImpoGouv ou votre identité numérique, par exemple.
01:49:11Vous rentrez votre numéro de téléphone.
01:49:14Un code de confirmation vous sera envoyé.
01:49:17Précisez bien si vous votez en France ou à l'étranger,
01:49:21puis indiquez votre arrondissement ou votre commune.
01:49:25En quelques secondes, vous connaîtrez votre numéro national d'électeur,
01:49:29ainsi que l'adresse de votre bureau de vote,
01:49:32son numéro et votre numéro d'ordre.
01:49:34Vous pouvez ensuite télécharger votre attestation.
01:49:37La carte d'électeur n'est pas obligatoire.
01:49:39Si vous l'avez perdue, pas d'inquiétude.
01:49:42Munissez-vous de votre carte d'identité.
01:49:44Maintenant, vous savez où voter le 30 juin et le 7 juillet.
01:49:49Et puis on va reparler de la Bourse.
01:49:51Un événement, bonjour Éric de Rigmaten.
01:49:52Paris perd son grande première place financière en Europe.
01:49:55Que faut-il comprendre ?
01:49:56Il faut comprendre que la capitalisation de Paris,
01:49:58c'est-à-dire la valeur totale des entreprises cotées en France,
01:50:01a un peu chuté, c'est-à-dire qu'elle est passée derrière Londres.
01:50:05Et ce qu'il faut voir, c'est que longtemps Paris était numéro 1,
01:50:09puisqu'on avait décroché cette première place grâce au Brexit.
01:50:13Londres était un peu délaissée.
01:50:15Et bien voilà, inversement de tendance.
01:50:17Alors qu'est-ce qui se passe ?
01:50:17C'est la chute des valeurs françaises, en fait,
01:50:20qui font qu'on est aujourd'hui un peu plus prudent.
01:50:23Les investisseurs hésitent à miser sur la France, en ce moment en tout cas.
01:50:26Est-ce que c'est grave selon vous ?
01:50:27Grave non, parce que de toute façon,
01:50:29d'abord il faut voir comment les choses vont évoluer à l'avenir.
01:50:32Mais c'est surtout l'inquiétude des investisseurs.
01:50:35Si vous voulez, ils regardent les programmes politiques,
01:50:37ils voient beaucoup de dépenses.
01:50:39Un SMIC à 1 600 euros net promis par la gauche,
01:50:41donc des charges en plus pour les entreprises.
01:50:43Et si ça continue, ils disent qu'on investira moins sur la France.
01:50:46D'ailleurs, le MEDEF commence vraiment à s'inquiéter.
01:50:49Il va réunir jeudi matin la plupart des candidats.
01:50:52Ils vont se retrouver à Paris.
01:50:53Et puis on va donc faire le point sur tous ces cadeaux non financés, disent-ils.
01:50:57Parce que si vraiment on tient ce programme,
01:51:00c'est la ruine de la France, ce que dit le MEDEF.
01:51:02Il y a quand même plusieurs signaux qui inquiètent les investisseurs,
01:51:04comme cette perspective d'une mise sous tutelle de la France.
01:51:07Oui, alors ça, c'est Bruno Le Maire qui l'annonce.
01:51:09Alors bien sûr, c'est une menace.
01:51:11C'est une sorte un petit peu de pression, un coup de pression qui est mis
01:51:13parce que la dissolution, d'abord, il ne la digère pas.
01:51:16Ça, on apprend dans le journal Le Monde aujourd'hui
01:51:18que vraiment cette dissolution n'était pas prévue
01:51:20et qu'elle va amener une crise de régime, selon ses propres termes.
01:51:23Et que deuxièmement, toujours dans le journal Le Monde,
01:51:25il dit que la France emprunte désormais plus cher que le Portugal
01:51:28et bientôt plus que l'Espagne.
01:51:30Ça, c'est vraiment un très, très mauvais point.
01:51:31Donc il brandit la menace au train où vont les choses.
01:51:34Si on continue de dépenser, le FMI et Bruxelles mettront la France sous tutelle.
01:51:38Ça veut dire quoi ?
01:51:39Il y aura une austérité forcée et surtout la hausse des impôts presque obligatoire.
01:51:43Merci beaucoup pour toutes ces précisions.
01:51:45Et merci, Mickaël de Santour.
01:51:46On se retrouve très vite sur cette antenne.
01:51:49On continue avec le décryptage de l'actualité politique
01:51:51et essentiellement de l'attente de verges.
01:51:53Jonathan Cixous et Yotman Mané-Loudi-Huchard sont avec moi
01:51:55cet après-midi pour cette dernière heure de 180.
01:51:57On va parler de Jordan Bardella.
01:51:58Il était notre invité ce matin.
01:52:00Il a présenté aux Parisiens sa feuille de route
01:52:03en cas d'accession à Matignon.
01:52:05On va se pencher sur les mesures phares de son programme économique
01:52:08avec Marie-Victoire Diodonné.
01:52:10Jordan Bardella se dit prête au pouvoir,
01:52:13mais pas à n'importe quelle condition.
01:52:15Il y a eu une occasion historique d'inverser le cours de l'histoire,
01:52:19de changer la politique dans notre pays et de changer de cap.
01:52:22Mais pour cela, moi, j'ai besoin d'avoir une majorité absolue.
01:52:25Son argument, avec une majorité relative,
01:52:28impossible de changer réellement le quotidien des Français.
01:52:31Dans sa feuille de route, priorité au pouvoir d'achat.
01:52:34La première mesure que je prendrai à mon arrivée à Matignon,
01:52:37ce sera la mise en place d'un projet de loi de finances rectificative
01:52:39qui devra aboutir à la baisse de la TVA sur l'énergie et sur le carburant.
01:52:44Une baisse annoncée à 5,5%.
01:52:47Avec un audit sur les comptes publics,
01:52:49Jordan Bardella veut remettre de l'ordre dans les comptes de l'État.
01:52:52Mais il entend aussi remettre de l'ordre dans la rue,
01:52:55rétablissement des peines planchées
01:52:57ou encore suspension des allocations familiales
01:53:00pour les familles de délinquants récidivistes.
01:53:02Avec l'automne, débuterait aussi le temps des réformes
01:53:05au programme État généraux de la simplification administrative
01:53:09et abrogation de la réforme des retraites.
01:53:11Cette réforme Macron est injuste socialement
01:53:13et inefficace sur le plan économique.
01:53:14Par conséquent, moi, je veux que ceux qui ont commencé à travailler très tôt,
01:53:18les carrières longues, puissent partir très tôt.
01:53:21À moins de trois semaines des élections,
01:53:23Gabriel Attal reproche à Jordan Bardella un refus d'obstacle
01:53:27et un programme fait d'approximation ou de reniement.
01:53:31Élodie Duchard, pour comprendre,
01:53:34petite évolution quand même sur la TVA,
01:53:35certains diront régression, atténuation même.
01:53:39Oui, alors le problème, c'est que c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
01:53:41tous les partis politiques ont trois semaines pour faire un programme,
01:53:44ce qui est forcément extrêmement compliqué.
01:53:46Donc certains recyclent des idées de la présidentielle,
01:53:49certains les retravaillent un petit peu.
01:53:51Alors quand Gabriel Attal dit notamment,
01:53:53il dénonce des renoncements, on l'a entendu à la fin du reportage.
01:53:55En même temps, quand Gabriel Attal fait lui-même des annonces
01:53:58en disant, par exemple, qu'il faut exonérer de frais de notaire
01:54:00pour un certain nombre de logements, qu'il faut tripler la prime Macron,
01:54:02on voit bien que c'est la course un peu à l'échalote dans tous les partis.
01:54:05Après, la difficulté pour le programme économique de Jordan Bardella,
01:54:07c'est que, que ce soit lui, le futur Premier ministre
01:54:10ou n'importe quelle autre personne, il y a des volontés économiques.
01:54:12Certes, c'est maintenant comment les financer,
01:54:15puisque la situation économique de la France ne changera pas,
01:54:17que ce soit Jordan Bardella, Gabriel Attal ou Jean-Luc Mélenchon,
01:54:19qui sera Premier ministre.
01:54:20Donc il y a des idées qui sont mises en place.
01:54:22Certes, après, il faut les financer.
01:54:24C'est la partie plus compliquée.
01:54:25C'est aussi pour ça que le Rassemblement national demande une sorte d'audit,
01:54:27c'est-à-dire on fait un petit peu une pause,
01:54:28on regarde où est-ce qu'on peut faire des économies
01:54:30avant de savoir quelles réformes on peut vraiment financer.
01:54:33Jonathan, on sait que le pouvoir d'achat, c'est la priorité des Français.
01:54:37Est-ce que ces annonces sont en mesure de déclarer un peu les gens sur leur choix ?
01:54:41La baisse de la TVA, ça parle à tout le monde, à tous les ménages.
01:54:44Mais après, se pose le financement de toutes ces mesures
01:54:48qui sont déjà chiffrées à plusieurs milliards,
01:54:51sans nous dire comment ces milliards-là seront financés.
01:54:56L'idée de faire un audit des comptes publics,
01:54:58je trouve ça très intéressant parce que personne n'ose le faire.
01:55:01Je ne sais pas si lui-même, s'il devait arriver aux affaires,
01:55:04on aurait la possibilité.
01:55:06Mais je pense qu'on a un vrai problème.
01:55:08On est totalement aveugle de ce point de vue-là.
01:55:10On ne sait pas dans le détail combien nous coûtent beaucoup de nos institutions.
01:55:17Et on sait qu'il y a beaucoup de choses qui pourraient peut-être être revues à la baisse,
01:55:21voire même de diverses commissions et autres qui pourraient ne plus exister.
01:55:26Ensuite, là où j'ai un doute, c'est ce qui concerne les carrières longues.
01:55:30Il me semble que déjà aujourd'hui,
01:55:32vous pouvez partir à 60 ans si vous avez toutes vos annuités.
01:55:35Donc de ce point de vue-là, il n'y a rien de révolutionnaire, Eliott Mamann ?
01:55:38Oui, absolument.
01:55:38Et d'ailleurs, à préciser peut-être que si les chiffrages des programmes économiques
01:55:43de la France Insoumise et du Rassemblement National peuvent parfois sembler similaires.
01:55:46D'ailleurs, on dit que les marchés financiers, les grands patrons
01:55:49seraient aussi inquiets d'une perspective de l'arrivée au pouvoir
01:55:52de l'une ou l'autre de ces deux formations politiques.
01:55:54Il y a tout de même une différence assez fondamentale
01:55:57dans la philosophie économique qui oppose ces deux partis.
01:56:00C'est que le Rassemblement National est plutôt dans une perspective,
01:56:02me semble-t-il, au vu de leur proposition d'une stimulation de l'offre.
01:56:06Là où la France Insoumise veut créer une forme de choc de demande
01:56:10sans évidemment pallier le problème de la désindustrialisation massive
01:56:14de l'économie française.
01:56:15Et évidemment, créer du pouvoir d'achat comme le ferait la France Insoumise
01:56:19en forçant, par exemple, une hausse du SMIC sans, en parallèle,
01:56:22chercher à réduire la contrainte qui pèse à l'heure actuelle sur les patrons
01:56:26afin de créer plus de production dans l'économie française.
01:56:30Cela ne ferait que de renforcer le mouvement extrêmement délétère
01:56:33qui touche déjà l'économie française, alors qu'il faudrait véritablement
01:56:36réussir à trouver un équilibre entre l'augmentation du pouvoir d'achat
01:56:40et la possibilité de restimuler la production industrielle de la France,
01:56:44qui, évidemment, est aujourd'hui ce qui nous fait défaut.
01:56:46Pour l'instant, vous avez vu les moyens de créer de la richesse.
01:56:48Pour résumer ce que dit Eliott, dans les programmes que vous avez épluchés.
01:56:52Il y a une chose qui est intéressante dans le programme économique de Jordane Bardella,
01:56:56c'est une mesure qui a disparu et qui avait été décidée notamment
01:57:00pour attirer la jeunesse, qui était le fait d'exempter d'impôts
01:57:05les gens qui avaient moins de 30 ans afin qu'ils puissent rester, vivre en France, etc.
01:57:10C'est très intéressant cette mesure parce que cette mesure,
01:57:12jusqu'à très très récemment, elle faisait partie du programme immédiat
01:57:15du Rassemblement national et elle était défendue avec véhémence.
01:57:18Or, évidemment, cette mesure était absurdissime.
01:57:21Un jeune de moins de 30 ans, il y en a qui gagne des millions d'euros par an.
01:57:25Il me débrandit l'exemple de Kylian Mbappé.
01:57:28C'est un exemple un peu médiatique, mais je veux dire, en dehors de ça,
01:57:31il y a des jeunes gens dans beaucoup de milieux professionnels
01:57:34qui gagnent extrêmement bien leur vie.
01:57:35C'est absurdissime de les mettre sur le même plan
01:57:38qu'en effet des jeunes qui sont en souffrance, qui ont des problèmes de logement, etc.
01:57:42Donc, c'est intéressant de voir qu'une telle mesure a disparu.
01:57:45Parce que, bien sûr, elle était démagogique et, bien sûr,
01:57:49au moment où le Rassemblement national se trouve dans une perspective
01:57:52où ils se disent qu'ils seront peut-être à Matignon d'ici quelques semaines,
01:57:55en étant en responsabilité et en devant agir, ils enlèvent cette mesure.
01:57:59Alors, on peut parier que, par exemple, la baisse de la TVA,
01:58:03qui représenterait, si vous voulez, une baisse d'entrée d'argent massive
01:58:08du côté de l'État, que la baisse de la TVA, il arriverait la même chose
01:58:12si Jordan Bardella arrivait à Matignon, qu'il dise
01:58:15écoutez, finalement, on l'abandonne.
01:58:17De la même manière, sur l'abrogation de la réforme des retraites,
01:58:19là, la position de Jordan Bardella semble être celle-ci,
01:58:23mais il y a quelques jours encore, notamment avec l'accord LR qui se préparait,
01:58:27Jordan Bardella a dit que ce n'était pas sûr que ce soit finalement au calendrier.
01:58:30Donc, on voit bien quand même que tout ce qui est relatif au programme
01:58:33du Rassemblement national, c'est extrêmement versatile
01:58:37sur un certain nombre de sujets.
01:58:38Par exemple, je vous rappelle...
01:58:39Est-ce que c'est l'apanage du Rassemblement national
01:58:41ou est-ce que d'autres formations politiques pourraient aussi...
01:58:43Non, là-dessus, ce n'est pas uniquement l'apanage du Rassemblement national,
01:58:46mais avec quand même une chose, c'est que le Rassemblement national,
01:58:48ils n'ont aucun problème à renier des sujets absolument majeurs.
01:58:53Qu'un parti puisse dire, on abandonne telle ou telle petite chose,
01:58:55une mesure technocratique, c'est une chose.
01:58:57Mais par exemple, qu'un parti ait pu défendre il y a 10 ans,
01:58:59même pas 10 ans, la sortie de l'Union européenne,
01:59:01la sortie de l'euro, et qu'aujourd'hui, ils nous disent finalement,
01:59:05évidemment, on abandonne ces sujets-là.
01:59:08Qu'un parti puisse nous dire, on supprime l'impôt pour les moins de 30 ans
01:59:12et en fait, on ne le fait pas.
01:59:14Peut-être la même chose pour la TVA.
01:59:15C'est quand même des revirements, des palinodies qui sont assez rares.
01:59:19Il faut quand même le noter qu'ils sont rares dans la vie politique.
01:59:22Juste un dernier mot, si vous voulez réagir à ce que dit...
01:59:24Oui, absolument.
01:59:26Nicolas Baverez, dans sa chronique du Figaro ce lundi,
01:59:28avait, je pense, la meilleure clé de lecture à ce que vient de soulever Nathan Devers,
01:59:32à savoir que s'il est indubitable aujourd'hui
01:59:34que le Rassemblement national a opéré son argonamento
01:59:36pour ne plus être un parti d'extrême droite,
01:59:37la mue à laquelle on assiste aujourd'hui,
01:59:39c'est la volonté, peut-être du moins du RN,
01:59:41de passer d'un parti populiste à un parti post-populiste.
01:59:45Et précisément, l'abandon de ce type de mesures très sociales,
01:59:48qui ne convient plus à la conjoncture économique de l'actualité,
01:59:53a été opéré par les fratellis d'Italia en Italie,
01:59:57par exemple, par Giorgia Melloni,
01:59:58qui est parvenu à extraire son parti
02:00:00à la fois de ses racines d'extrême droite il y a une dizaine d'années
02:00:03et de ses racines populistes à l'ouverture de la décennie.
02:00:05Et les compromis que le RN fait à l'heure actuelle
02:00:07avec les Républicains, par exemple, vont, je pense, dans ce sens-là.
02:00:10Mais reste à voir, évidemment, ce qu'il en sera à partir du moment
02:00:12où le parti appliquera véritablement son programme.
02:00:15C'est l'autre étoile montante de la politique,
02:00:17mais ange déchu de la Macronie ces derniers jours,
02:00:19Gabriel Attal, qui a lancé la semaine dans le Val-de-Marne
02:00:24avec un déplacement pour celui qui brigue aussi une circonscription.
02:00:27Ce n'est pas sa circonscription,
02:00:28mais enfin voilà, il vient donner un coup de main.
02:00:29Regardez cette séquence.
02:00:32Parce que vous, vous êtes bien.
02:00:34Mais il faudra dire au Président qu'il ferme sa gueule.
02:00:36Voilà, c'est tout.
02:00:37C'est une élection législative.
02:00:38Vous votez pour le Premier ministre.
02:00:40Voilà.
02:00:41Non, comprenez-moi, vous êtes bien,
02:00:43vous avez été même très bien dans l'éducation nationale.
02:00:46Pour l'instant, ça va bien.
02:00:47Mais alors, le Président, c'est lui qui nous fout dans la merde.
02:00:51C'est tout. Allez, bon courage.
02:00:53Est-ce qu'il fait mine d'être gêné tout en savourant intérieurement quand même ?
02:00:56Je ne suis pas sûre qu'il fasse vraiment mine d'être gêné.
02:00:59En tout cas, il ne dit pas grand-chose.
02:01:01Non, mais justement, il ne dit rien.
02:01:02C'est-à-dire que je ne vais pas reprendre les injures que dit cet homme,
02:01:05mais quand il dit au Président de se taire, version un peu plus vulgaire,
02:01:09et quand il dit « il nous met dans l'embarras »,
02:01:11c'est-à-dire que Gabriel Attal ne dit rien.
02:01:13C'est-à-dire qu'il ne dit mot qu'on sent.
02:01:15Alors, on ne va pas dire qu'il se délecte de ça,
02:01:17mais en tout cas, Gabriel Attal, il teste aussi sa popularité
02:01:19et il voit que dans ce duel avec Emmanuel Macron,
02:01:23y compris d'ailleurs dans la majorité aussi pour les Français,
02:01:25Emmanuel Macron serait celui qui a envoyé la France vers la dissolution
02:01:29et donc potentiellement vers une situation ingouvernable
02:01:31et Gabriel Attal serait celui qui l'a subi comme sa majorité
02:01:34et finalement comme les Français.
02:01:35Alors, regardez aussi ce que dit Édouard Philippe
02:01:37à propos de ce qui se passe en ce moment dans la vie politique.
02:01:40Il met un peu les pieds dans le plat, l'ancien Premier ministre.
02:01:44Je ne sais pas si on peut apercevoir sa citation,
02:01:47parce que je ne me souviens pas de toutes les citations par cœur, je vous l'avoue.
02:01:52Elle va venir.
02:01:53C'est un bloc qui tourne sur lui-même.
02:01:55Ce n'est pas encore la version 2.0 de la télé.
02:01:58Oui, il y a du rejet du Président de la République.
02:02:00Oui, il y a du rejet du gouvernement.
02:02:03Et je crois qu'il poursuit avec une autre phrase.
02:02:08Non, c'est tout ce qu'on a.
02:02:09Bon, c'est tout ce qu'on a à vous offrir.
02:02:11Après, il ne dit pas grand-chose.
02:02:13Mais le rejet, tout le monde l'a vu au soir du 9 juin.
02:02:16Quelle est la position d'Édouard Philippe dans tout ce jeu d'équilibre politique ?
02:02:21On ne l'a pas beaucoup entendu dans cette séquence.
02:02:23Non, on ne l'a pas beaucoup entendu.
02:02:24Mais il me semble quand même que là, ce qui est en train de se passer,
02:02:27c'est qu'Emmanuel Macron, avec cette dissolution,
02:02:29je ne suis pas dans sa tête, je ne sais pas quels sont les facteurs,
02:02:32même presque psychologiques, de décision,
02:02:34pour reprendre le mot de Raphaël Lorca,
02:02:35psychopolitiques, dans lesquels nous plonge cette dissolution.
02:02:40Évidemment qu'il sait qu'il place sa majorité dans une situation de chaise musicale.
02:02:45Voire plus, je ne sais pas comment s'appellent ces jeux avec le taureau,
02:02:48vous savez où on doit s'accrocher dans les fêtes foraines, mais c'est vraiment ça.
02:02:50Le Rodeo.
02:02:53Comment ?
02:02:54Le Rodeo, voilà, c'est ça.
02:02:57Non, mais vous savez où il faut…
02:02:59Avec un Rodeo…
02:03:00Exactement, voilà.
02:03:01C'est exactement cette situation.
02:03:04À partir de là, je pense que la question qui est en train de se poser,
02:03:08c'est que comment on peut être un président de la République
02:03:13qui est aussi, qu'il le veuille ou non, un chef de parti,
02:03:17un chef de mouvement, un chef de vision politique,
02:03:20en engageant, en mettant dans une situation de vertige absolue,
02:03:25toutes ces troupes.
02:03:26Ça, c'est un vrai sujet.
02:03:27Je pense que les gens qui se sont battus pour lui depuis une dizaine d'années
02:03:31et qui se sont battus avec énormément de fidélité,
02:03:34parce qu'en fait, personne n'a jamais trahi Emmanuel Macron depuis 2017.
02:03:37Edouard Philippe, certains disent qu'il a affiché ses ambitions,
02:03:40qu'il s'est mis un peu en rival d'Emmanuel Macron.
02:03:43Enfin, Edouard Philippe ne s'est jamais présenté à une élection présidentielle,
02:03:46n'a jamais été vraiment présidentiable tant qu'Emmanuel Macron était là.
02:03:49Il était présidentiable après le président de la République.
02:03:52Donc, si je vous suis, c'est presque subversif ce qu'il dit aujourd'hui.
02:03:54Je pense que là, oui, il y a une vraie colère.
02:03:56Et même le gouvernement, c'est peut-être le plus étonnant, d'ailleurs.
02:03:58Bien sûr, quand Gabriel Attal ne répond pas à cette phrase,
02:04:00quand Bruno Le Maire nous fait savoir qu'il n'est pas content de cette décision,
02:04:04évidemment qu'il y a, du côté des macronistes, une forme de colère, bien sûr.
02:04:08En quelques secondes, Jonathan, il nous reste 30 secondes, vraiment.
02:04:11Non, ça sent...
02:04:12Qu'est-ce qui se positionne, là, en disant « rejet du gouvernement » ?
02:04:14Il est marquant de voir que plus personne ne défend le chef de l'État.
02:04:18Son Premier ministre sort en lui-même.
02:04:20Et il est marquant de voir que des personnes qui sont proches du chef de l'État
02:04:25ne prennent pas cette peine-là.
02:04:27Est-ce que ça amorce la fameuse fin de règne dont on nous parle ?
02:04:30Merci, en tout cas, à tous d'avoir été avec moi cet après-midi.
02:04:33Regardez, c'est rendez-vous 21h.
02:04:35C'est notre nouveau rendez-vous de la rédaction.
02:04:36Il est animé par Julien Pasquet et Olivier Benkemoun.
02:04:39100% politique vous attend, à compter de 21h.
02:04:42Trois heures assez denses, avec des débats, des face-à-face, des invités politiques.
02:04:46Je vous conseille vraiment, si vous ne l'avez pas encore découvert d'hier soir,
02:04:49d'adopter cette nouvelle formule.
02:04:50Et dans un instant, c'est Laurence Ferrari qui prendra la suite pour Punchline.
02:04:53A bientôt.