Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Il est bientôt 14h. Bonjour à tous, merci d'être avec nous en direct sur CNews dans 180 minutes info.
00:00:06 Aujourd'hui on bouleverse un petit peu les habitudes, nous sommes avec Augustin Donat-Dieu pour les journaux de l'après-midi.
00:00:11 Bonjour cher Augustin, très heureux d'être avec vous. - Également.
00:00:14 Le journal de 14h dans un instant, l'Ephémérine tout de suite.
00:00:17 Chers amis bonjour, Saint Jean de Dieu, quel nom magnifique. C'est celui du Saint que nous fêtons aujourd'hui.
00:00:29 Nous sommes au XVIe siècle en 1537 au Portugal.
00:00:33 On ne sait pas grand chose des origines du petit Jean, si ce n'est que son père vend des melons l'été et des oranges l'hiver.
00:00:40 Jean s'est-il enfui de la maison ? A-t-il été kidnappé ?
00:00:43 Toujours est-il qu'on le retrouve entre les mains d'un marchand espagnol.
00:00:47 Pendant 33 ans, il va errer et il va servir dans les armées de Charles Quint.
00:00:52 Quand il n'est pas soldat, il accomplit de nombreux petits métiers.
00:00:56 Et puis un jour, en écoutant une homélie dans une église de Grenade, il est bouleversé.
00:01:01 Sa conversion est immédiate. Il n'a plus qu'une seule ambition, se mettre au service des pauvres et des malades.
00:01:08 Il va ainsi fonder les Frères Hospitaliers qui sont toujours en activité.
00:01:12 1400 frères vivent, soignent, accueillent, prient dans une cinquantaine de pays.
00:01:18 Jean va littéralement se tuer à la tâche, il meurt épuisé à l'âge de 55 ans.
00:01:24 Et voici pour finir cet extrait d'une prière composée par Saint Jean de Dieu.
00:01:29 Pour ceux qui te cherchent, fais briller à leurs yeux la lumière de ta croix, d'où descendent le pardon et la paix.
00:01:37 C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao.
00:01:41 Allez, il est bientôt 14h. Merci d'être avec nous en direct sur CNews, dans 180 minutes info.
00:01:47 Le journal avec vous, Augustin Donadieu.
00:01:49 Et on débute ce journal de 14h avec cette date qui fera donc date, forcément aujourd'hui le 8 mars 2024.
00:01:55 La loi inscrivant la liberté garantie d'accès à l'IVG a été scellée dans la Constitution ce matin.
00:02:00 Effectivement, lors d'une cérémonie place Vendôme, en présence du Président de la République,
00:02:04 le ministre de la Justice a posé le saut de la République sur la loi avec la presse datant de 1810.
00:02:11 Mais le chef de l'État, Emmanuel Macron, souhaite dorénavant aller plus loin.
00:02:15 Il est favorable à l'inscription de l'avortement dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:02:20 Nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde.
00:02:26 Nous mènerons ce combat sur notre continent, dans notre Europe,
00:02:32 où les forces réactionnaires s'en prennent d'abord et toujours aux droits des femmes,
00:02:36 avant de s'attaquer ensuite aux droits des minorités, de tous les opprimés, à toutes les libertés.
00:02:41 Voilà pourquoi je souhaite l'inscription de cette liberté garantie de recourir à l'interruption volontaire de grossesse
00:02:49 dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:02:53 On va évidemment y revenir en longueur dans cette émission,
00:02:57 notamment avec mes invités de cette première heure, mais aussi avec Marlène Schiappa, entre autres.
00:03:01 À partir de 16h dans 180 minutes, info dans le reste de l'actualité, au 1er octobre 2023,
00:03:07 l'Observatoire national des violences envers les sapeurs-pompiers comptait 1072 agressions des soldats du feu
00:03:13 lors d'interventions en France depuis le début de l'année.
00:03:15 Des violences qui concernent également les femmes, les femmes dans un milieu où elles sont en minorité et souvent jeunes.
00:03:21 Aujourd'hui, ce sont les pompiers qui appellent à l'aide. Chloé Tarka.
00:03:24 Agressions, menaces et insultes. Chaque jour, les pompiers font face à la violence.
00:03:30 80% de ces agressions se déroulent lors des missions de secours d'urgence aux personnes.
00:03:35 Il y a plusieurs sortes de violences et plusieurs sortes d'agressions.
00:03:38 On a effectivement les violences urbaines où on a des phénomènes de groupes qui interviennent justement sur les pompiers
00:03:46 en les agressant de différentes manières, que ce soit dans de l'intimidation verbale ou directement physique.
00:03:52 Et dans ces quartiers sensibles, qu'est-ce qui se passe ?
00:03:55 C'est qu'effectivement, il y a aussi, il faut le dire, des trafics qui s'effectuent et on dérange mine de rien.
00:04:01 Et de plus, on a aussi des agressions plutôt sur le côté rural qui sont un peu plus isolées.
00:04:08 Mais c'est une autre forme d'agression puisqu'elle est plus individualiste.
00:04:11 Sapeur-pompier, un métier qui se féminise et de nouvelle cible pour les agresseurs.
00:04:16 Depuis avril 2023, quatre femmes pompiers ont été victimes d'agressions sexuelles.
00:04:21 Notre profession se féminise de plus en plus. Il faut savoir qu'aujourd'hui, on a à peu près 18% de femmes dans notre corporation.
00:04:27 Le souci, c'est qu'effectivement, ils sont victimes d'agressions, mais d'une autre forme,
00:04:33 par rapport notamment des gestes qui sont déplacés ou pas du tout adaptés.
00:04:37 Parmi les plaintes des sapeurs-pompiers, nombreuses sont celles qui finissent par un simple rappel à l'ordre.
00:04:42 Les syndicats réclament à la justice des sanctions plus sévères.
00:04:46 Cette fois-ci, la fiche des Jeux olympiques fait polémique une fois de plus, mais cette fois-ci à l'étranger.
00:04:51 Effectivement, le ministre italien des affaires étrangères qui s'indigne de l'absence de la croix au sommet du dôme des Invalides.
00:04:57 Ce n'est pas une bonne idée d'effacer la croix des Invalides a-t-il déclaré ?
00:05:01 Il déplore que les Européens n'assument pas leur identité.
00:05:04 Ce n'est pas une bonne idée d'effacer la croix des Invalides.
00:05:12 Ce n'est pas une bonne idée d'effacer notre histoire et notre identité pour envoyer un message aux autres.
00:05:22 Mais aucun musulman, aucun juif aurait effacé son histoire.
00:05:28 Parce que le respect, si nous ne le respectons pas nous-mêmes, les autres ne jamais respecteront les Européens.
00:05:36 Ce n'est pas laïcité, c'est stupidité.
00:05:39 Précisons par ailleurs que le comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris a respecté la charte qui est imposée par le comité international olympique.
00:05:48 Également la série noire qui continue, Augustin, pour Boeing.
00:05:51 Tout à fait, après la porte arrachée de l'un de leurs 737 MAX, vous vous en souvenez ?
00:05:55 Puis un pare-brise qui se fissure à 8000 mètres d'altitude, c'est la roue de ce 777 qui s'est fait la malle.
00:06:00 Regardez, lors du décollage de cet avion à San Francisco, une roue s'est détachée du train d'atterrissage arrière gauche.
00:06:08 Alors cet incident n'a pas engendré de blessés, mais quelques dégâts tout de même à déplorer, notamment sur des véhicules au sol garés sur un parking.
00:06:16 C'est la fin de votre journal, Augustin, merci beaucoup. La chronique éco tout de suite.
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00:06:37 La chronique éco avec vous, Eric de Ritmaten.
00:06:40 Et à l'occasion de la journée de la femme, justement, la journée des droits des femmes plus exactement, on va revenir sur la question de la parité.
00:06:45 Toujours en retard sur bien des plans, cher Eric.
00:06:48 Eh oui, retard dans la parité, que ce soit salaire, travail ou politique, eh bien c'est vrai, parfois même on régresse.
00:06:55 D'abord si vous regardez les salaires, dans le privé à poste égal et à temps de travail identique, il faut bien préciser, c'est sur des chiffres de l'INSEE, la différence est de 15% de moins pour les femmes.
00:07:05 Ensuite on regarde dans les grandes entreprises, la place des femmes, eh bien là, elle a régressé selon les derniers chiffres du ministère du travail.
00:07:12 L'an dernier, on avait 44% de dirigeantes féminines dans ses instances dirigeantes.
00:07:17 Eh bien, on est désormais, vous le voyez, à 38%.
00:07:20 Voyons le CAC 40. Là, vous apercevrez qu'il y a 3 femmes PDG ou DG dans ce CAC 40.
00:07:26 Elles sont chez Engie, Orange et Veolia et on ne compte que 12% de dirigeantes féminines dans les PME et dans les ETI.
00:07:35 Enfin en politique, voyons cela, le recul est réel.
00:07:38 A l'Assemblée nationale, 37% de femmes sont députées contre 39% avant les élections de 2022 et c'est même moins bien au Sénat avec 35% de sénatrices.
00:07:48 Comment on explique ces faits et surtout que peut-on y faire ?
00:07:50 Alors c'est la formation. Il n'y a pas assez de femmes ingénieurs.
00:07:54 Et puis il faut le reconnaître, elles sont peu attirées par les métiers qui sont liés à la data.
00:07:58 Voyons l'industrie et le BTP. Ils affichent des taux de féminisation extrêmement bas.
00:08:03 Vous n'avez que 13% de femmes dans le bâtiment et les travaux publics, 30% dans l'industrie, c'est quand même assez faible.
00:08:09 Et puis alors là, je parlais des data scientists, tous les métiers liés au futur avec l'intelligence artificielle,
00:08:14 15% seulement de cadres dirigeantes ou d'ingénieurs qui sont axés donc sur l'informatique.
00:08:20 Alors il y a aussi, je termine par là, la loi qui impose un indice de parité aux entreprises d'au moins 1000 salariés.
00:08:26 Mais le problème c'est que cet indice va entrer en vigueur par étape jusqu'à 2029.
00:08:31 Et bien tout cela ralentit la progression.
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00:08:52 Allez, restez bien sur CNews. Dans un instant nous reviendrons bien évidemment sur cette cérémonie de scellement Place Vendôme,
00:08:58 de l'inscription de l'IVG dans la Constitution également.
00:09:02 Nous écouterons Gabrielle Attal qui accueille en ce moment moi-même des lauréates du concours "Sans une femme, entrepreneurs".
00:09:07 Le tout avec mes invités de ce jour que je vous présente. Dans un instant, à tout de suite.
00:09:11 De retour sur CNews dans 180 minutes. Info ravie de vous accompagner cet après-midi. Il est bientôt 14h15.
00:09:21 Dans un instant votre flash d'actualité.
00:09:23 Augustin, donnez-le Dieu, mais je vais quand même présenter mes invités de cet après-midi.
00:09:27 Laura-Alice Bouvier, bonjour, merci d'être avec nous. Avocate au barreau de Paris, docteur Androit.
00:09:32 À côté de vous, il est du Hichard. Bonjour, chère Élodie, merci d'être avec nous.
00:09:35 Service politique de CNews, Raphaël Stainville, bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:09:39 Vous êtes également journaliste avec vous. On va évidemment revenir sur cette cérémonie qui a eu lieu Place Vendôme un petit peu plus tôt dans la journée,
00:09:45 mais avant, l'essentiel de l'actu avec vous, Augustin.
00:09:51 Face au fléau du harcèlement de rue, la française des jeux et l'application Humai lancent un réseau de lieux de refuge chez les buralistes.
00:09:57 L'application fonctionne avec un GPS qui permet aux femmes victimes de rejoindre ces lieux sûrs.
00:10:02 Le dispositif va être proposé à 29 000 commerçants sur la base du volontariat et une formation leur sera proposée par la FDJ.
00:10:09 Trois adolescents de 15 à 17 ans ont été mis en examen. Ils sont soupçonnés d'avoir été en contact avec les quatre hommes arrêtés dimanche dernier en Belgique.
00:10:18 Ces derniers prévoyaient de faire dans les prochaines semaines un attentat dans une salle de concert à Bruxelles.
00:10:23 Deux des trois adolescents ont été placés en détention provisoire. Le jeune de 15 ans, lui, a été placé sous contrôle judiciaire.
00:10:30 Et plus de 200 élèves auraient été kidnappés lors d'une attaque menée par des hommes armés dans une école à l'ouest du Nigeria, selon un enseignant et des habitants.
00:10:39 Il s'agirait de l'un des plus gros kidnappings du pays. Au moins une personne a été tuée lors de l'attaque.
00:10:44 Les enlèvements de masques contre rançons sont un problème majeur qui touche tout le pays le plus peuplé du continent.
00:10:50 Augustin Donatio, merci à vous. On vous retrouve pour votre journal de 14h30.
00:10:54 Il y a donc eu cette cérémonie de scellement de l'IVG dans la Constitution. Place Vendôme à midi, tout à l'heure donc, présidée par Emmanuel Macron.
00:11:03 Elodie Huchard, racontez-nous un petit peu comment cela s'est déroulé.
00:11:07 On a vu Emmanuel Macron, comme ce qu'avait fait d'ailleurs Gabriel Attal au Congrès, qui a voulu rendre hommage à un certain nombre de femmes.
00:11:13 Il y avait d'ailleurs des portraits qui étaient projetés derrière.
00:11:16 Évidemment, Simone Veil qui a été beaucoup citée, sa famille d'ailleurs qui était au premier rang.
00:11:21 On avait cette volonté de la part de l'exécutif d'avoir une cérémonie populaire.
00:11:25 C'est la première fois qu'on assiste à ce genre de cérémonie.
00:11:28 Beaucoup de femmes, évidemment, parmi les invités. Environ 300 personnes, on estime, qui étaient venues pour cette grande fête populaire.
00:11:36 Et puis un discours du chef de l'État qui corrige certaines erreurs qui avaient été faites par Gabriel Attal.
00:11:41 Lui, il a pris vraiment la peine de citer toutes les parlementaires qui ont proposé notamment des lois sur ce sujet.
00:11:47 Ce que Gabriel Attal avait un peu oublié de faire, notamment en oubliant Mathilde Panot.
00:11:51 Et puis le chef de l'État qui accède finalement à une demande aussi de la gauche, puisqu'il dit que lui aussi veut l'inscription dans la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne de la liberté garantie à l'IVG.
00:12:01 Avant d'écouter le chef de l'État, Laure-Alice Bouvier, vous avez suivi cette cérémonie ?
00:12:06 Comment vous sentez-vous ? Voilà, ça y est, ce droit est désormais inscrit dans la Constitution.
00:12:13 Oui, tout à fait. Alors je pense que d'un point de vue symbolique, c'est très fort, c'est très important.
00:12:17 Parce que quand on considère qu'il a fallu quand même attendre 1967, même, pour que les femmes aient le droit d'accès à la contraception.
00:12:24 Quand on considère qu'en 1940, l'avortement était puni par la peine de mort et que le corps des femmes était un instrument parce qu'il fallait repeupler la France.
00:12:34 C'est important, je pense, d'un point de vue vraiment symbolique, d'inscrire ce droit dans la Constitution.
00:12:39 Après, bien évidemment, une Constitution, ça peut toujours se modifier, ce n'est pas gravé dans le marbre.
00:12:44 Et puis, la Constitution renvoie ensuite à la loi et ensuite, tout dépendra de quelle manière sera rédigée la loi, comment les juges vont l'appliquer.
00:12:50 Donc, il y a aussi quelque chose qui va devoir se mettre aussi en place.
00:12:55 Et je pense que si la symbolique est là, il va falloir ensuite voir dans la pratique.
00:13:01 - Raphaël Sterville ? - Je ne sais pas, moi, je vais peut-être tromper l'unanimisme général.
00:13:05 Moi, j'ai été un peu dérangé par cette cérémonie.
00:13:09 D'abord, parce que derrière chaque avortement, il y a un drame pour la femme, pour les enfants, pour les familles en général.
00:13:18 Mais parce qu'en vérité, ce droit à l'avortement, il n'est remis en cause par personne en France.
00:13:24 Et donc, de tout à coup... Non, non, mais je vois réagir.
00:13:29 Mais personne, aujourd'hui, contrairement à d'autres pays, ne remet en cause ce droit à l'avortement.
00:13:35 Il n'a jamais été autant pratiqué en France, ces 234 000 avortements l'année dernière.
00:13:41 Et donc, on voit quand même très largement, à travers la mise en scène de cette cérémonie de scellement,
00:13:47 une sorte de théâtralisation qui, pour moi, est assez dérangeante.
00:13:52 Parce qu'il y a des sujets qui sont peut-être autrement plus cruellement...
00:13:56 qui impactent plus cruellement encore les femmes aujourd'hui,
00:13:59 et qui sont presque inviabilisés, passés à l'as.
00:14:03 Et moi, ça me dérange.
00:14:05 - Laurelise Bouvier. - Alors, justement, je voudrais réagir sur ce que vous dites.
00:14:08 C'est vrai qu'on peut voir les choses de cette façon-là.
00:14:11 Après, il faut quand même considérer que la Cour suprême aux États-Unis...
00:14:14 - Je suis obligé de vous couper. On va écouter le Premier ministre.
00:14:17 On reprendra juste après. Gabriel Attal.
00:14:19 - Général, cher Nicolas Dufourc, mesdames les lauréates, mesdames et messieurs les parlementaires,
00:14:24 les députés qui sont là, je salue Véronique Riotton,
00:14:28 notamment présidente de la délégation aux droits des femmes, mesdames, messieurs.
00:14:32 Quand on évoque l'égalité, les libertés et les droits des femmes,
00:14:37 on pense généralement d'abord aux grandes conquêtes du XXe et du XXIe siècle.
00:14:41 Le combat pour l'égalité politique avec le droit de vote en 1944,
00:14:46 le combat pour la parité en politique qui progresse,
00:14:49 mais qui est encore loin d'être un automatisme et dont la victoire n'est pas encore tout à fait écrite.
00:14:55 Parler des droits des femmes, c'est bien sûr parler de la liberté pour toutes les femmes
00:15:00 de disposer de leur corps, une liberté reconnue en 1974
00:15:04 et qui n'a cessé de s'étendre en France jusqu'à cette semaine historique,
00:15:07 Aurore Berger vient de le rappeler, le vote du Congrès lundi et aujourd'hui
00:15:11 le scellement de notre Constitution tout à l'heure avec le président de la République.
00:15:15 Le progrès guide notre histoire comme fils, comme frère, comme Premier ministre.
00:15:19 Je suis infiniment fier de voir la France à la hauteur de son destin
00:15:24 et de voir la France devenir la seule nation au monde, à ce stade, la première,
00:15:28 on espère, à inscrire la liberté des femmes à recourir à l'IVG dans sa Constitution.
00:15:33 Mais vous le savez bien, le chemin de l'égalité est semé d'embûches.
00:15:38 Les lois changent les vies, les mentalités évoluent avec le temps,
00:15:41 mais les inégalités ne s'estompent que doucement, que lentement.
00:15:45 Il demeure encore aujourd'hui mille et une inégalités du quotidien qui persistent,
00:15:49 notamment au travail. Je le disais à l'instant, je suis Premier ministre,
00:15:54 mais je suis aussi un fils et un frère. J'ai été élevé par une mère célibataire
00:16:00 après le divorce de mes parents. Une mère qui, et c'était le choix de mes parents à l'époque,
00:16:06 n'avait pas fait d'études et n'avait pas travaillé pour pouvoir nous élever
00:16:10 et qui s'est retrouvé à 32 ans célibataire avec trois enfants à sa charge,
00:16:15 qui a donc trouvé un travail, assistante monteuse dans l'audiovisuel,
00:16:20 il n'y avait que des hommes d'ailleurs avec elle à l'époque,
00:16:23 qui s'est battue pour nous et qui a fini par créer sa propre entreprise
00:16:29 dans l'audiovisuel. Bravo maman, si tu m'écoutes.
00:16:32 (Applaudissements)
00:16:41 Et puis j'ai mes soeurs, et là je dois dire que, à travers leurs exemples,
00:16:47 j'ai été confronté là aussi à quelques exemples, parce qu'il y en a malheureusement
00:16:53 beaucoup de difficultés qui subsistent pour les femmes.
00:16:56 Alors la grande, elle a été licenciée pour pseudo faute grave juste avant son congé mat,
00:17:02 juste avant d'accoucher. La deuxième, pendant longtemps, ne comprenait pas
00:17:09 pourquoi elle était payée, je crois que c'était 20 ou 30% de moins que des collègues
00:17:14 qui avaient le même âge, le même diplôme et la même ancienneté dans l'entreprise qu'elle.
00:17:19 Et la troisième est enceinte, elle est profession libérale, indépendante,
00:17:24 on en parle souvent avec Olivia Grégoire, et donc évidemment sur les congés maternités et autres,
00:17:29 on sait que ça reste très compliqué, il va falloir qu'on avance sur ce sujet là.
00:17:33 C'est que quelques exemples de mes soeurs, mais ils me permettent aussi de mesurer
00:17:39 combien demeurent encore aujourd'hui mille et une inégalités du quotidien
00:17:43 qui persistent notamment au travail, je le disais, des clichés, des remarques,
00:17:47 des CV écartés par la crainte de congés maternités.
00:17:50 Ce sont autant d'obstacles à l'égalité, autant de freins au progrès,
00:17:54 autant de poids sur les carrières, autant d'encouragement à l'autocensure.
00:17:57 Nous le savons toutes et tous, pour faire de l'égalité une réalité,
00:18:01 la première bataille que nous devons gagner, c'est celle des mentalités.
00:18:05 Et pour changer les mentalités, rien de tel que la force de l'exemple,
00:18:09 rien de tel que de voir et de rencontrer celles qui ont osé et qui ont ouvert le chemin.
00:18:15 Mesdames, l'entreprenariat est un art difficile, c'est un parcours du combattant,
00:18:21 on doute, on se sent souvent seul, on doit faire 20 métiers à la fois,
00:18:25 on doit souvent donner chaque minute de sa journée et chaque jour de sa semaine à son projet.
00:18:29 Et être entrepreneur-e, c'est-à-dire quand on est une femme,
00:18:33 c'est souvent affronter deux fois plus d'obstacles, c'est souvent se battre deux fois plus,
00:18:37 parce qu'on doit se battre pour son projet et contre les clichés.
00:18:41 Les clichés, vous les avez déjoués, les clichés et les obstacles, vous les avez surmontés.
00:18:46 Chacune dans vos domaines, vous montrez que les femmes ont leur place dans l'industrie,
00:18:50 dans les services, dans l'artisanat, qu'entreprendre se conjugue au féminin.
00:18:54 Vous rencontrer, c'est voir des entreprises fondées il y a moins d'un an
00:18:57 et qui déjà créent des emplois dans nos territoires, c'est voir les visages de l'innovation
00:19:01 pour notre santé, pour notre industrie aéronautique, pour la transition écologique,
00:19:05 c'est voir le savoir-faire et l'artisanat français qui se perpétuent et se conjuguent au féminin.
00:19:10 Dans tous les domaines, vous êtes aux avant-postes.
00:19:13 Dans tous les domaines, vous êtes les visages de l'avenir.
00:19:16 Vous êtes des femmes venues de tous nos territoires, vous représentez les 101 départements de France,
00:19:21 vous prouvez que l'entrepreneuriat n'est pas le monopole des villes,
00:19:24 les start-up n'existent pas qu'en région parisienne.
00:19:27 Vos projets et nos entreprises, nos PME maillent tout notre territoire.
00:19:31 Avec mon gouvernement, avec la ministre des entreprises, Olivia Grégoire,
00:19:34 nous le savons bien, les idées naissent et grandissent partout en France.
00:19:37 L'innovation se forge partout dans notre pays et vous en êtes l'épreuve éclatante.
00:19:43 L'ambition de mon gouvernement, c'est que vous ne soyez pas des exceptions,
00:19:46 que vous soyez toujours plus nombreuses, que toutes celles qui le veulent,
00:19:50 qui en ont le talent, l'envie, puissent aussi avoir les armes
00:19:53 pour se lancer dans l'aventure entrepreneuriale, d'où qu'elles viennent.
00:19:57 Avec vous, nous voulons accélérer sur le chemin de l'égalité.
00:20:00 Aujourd'hui encore, une entreprise sur quatre seulement est créée par une femme
00:20:04 et seule une startup sur cinq a été fondée par une femme.
00:20:08 Vous êtes la moitié des talents de l'humanité, au moins la moitié, diraient mes sœurs.
00:20:13 Alors il n'y a aucune raison que vous ne représentiez pas aussi
00:20:18 au moins la moitié des initiatives et des idées.
00:20:22 Autour du président de la République et avec mon gouvernement,
00:20:24 avec la ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Berger,
00:20:28 nous affrontons les inégalités une à une et nous sommes déterminés
00:20:31 à changer les choses, à changer les mentalités.
00:20:34 Nous sommes déterminés à lever les obstacles qui pèsent sur les initiatives des femmes
00:20:38 et à briser cette chape de plomb de l'autocensure.
00:20:41 Nous sommes déterminés à faire de l'égalité une réalité,
00:20:45 déterminés à ce que chaque petite fille sache qu'en France, en 2024,
00:20:48 elle est libre de choisir, libre d'étudier, libre d'apprendre ce qu'elle veut,
00:20:53 libre de devenir qui elle veut, que tout est à sa portée.
00:20:56 Depuis 2017, le président de la République a fait de l'égalité entre les femmes et les hommes
00:21:00 la grande cause de ces quinquennats.
00:21:02 De nombreuses mesures pour que l'égalité passe des mots aux actes,
00:21:07 du droit à la réalité, notamment dans le monde professionnel.
00:21:10 Je pense à la création de l'index de l'égalité qui a permis de faire,
00:21:13 enfin, la transparence sur les pratiques des entreprises en matière d'avancement et de salaire,
00:21:18 alors même que les femmes perçoivent en moyenne un salaire inférieur d'un quart par rapport aux hommes.
00:21:23 Grâce à cet index, l'égalité a progressé dans les entreprises.
00:21:27 Le groupe Carrefour, par exemple, est passé d'un score de 79 sur 100 en 2019
00:21:32 à un score de 99 cette année.
00:21:35 Pour Air Liquide, on est passé de 70 à 90.
00:21:38 Le mouvement est général. Les choses progressent.
00:21:41 C'est toujours trop lent, mais les choses progressent et elles avancent.
00:21:44 À PostEgal, la différence de salaire reste de 4%,
00:21:49 et je vous le promets, nous ne lâcherons rien jusqu'à ce que la différence soit nulle.
00:21:53 L'index n'est pas déclaratif ou facultatif, c'est une obligation
00:21:57 et elle s'accompagne de sanctions pour ceux qui ne respectent pas les règles.
00:22:00 Je le dis, nous devons être ferme avec ceux qui tentent de se dérober à leurs obligations,
00:22:05 voire tentent de faire perdurer des pratiques d'un autre temps.
00:22:08 Depuis 2019, plus de 1 400 mises en demeure ont été prononcées,
00:22:12 plus de 120 sanctions décidées contre des entreprises,
00:22:15 soit parce qu'elles ne publiaient pas leur index, soit parce que leur plan d'action était insuffisant.
00:22:19 Et grâce à cela, les choses bougent, les choses avancent,
00:22:23 que personne ne pense que c'est nous qui flancherons.
00:22:26 L'objectif ne change pas, l'égalité salariale réelle pour 100% des entreprises et pour 100% des femmes.
00:22:32 Nous nous attaquons aussi aux racines de la différence des salaires.
00:22:44 Les temps partiels subis, l'autocensure, la part trop faible encore de femmes au plus haut poste,
00:22:48 nous avons pris là aussi nos responsabilités, et avec la loi portée par Marie-Pierre Rixin,
00:22:52 nous avons imposé des quotas de femmes parmi les cadres dirigeants des grandes entreprises.
00:22:56 Cela faisait des années qu'on en parlait, c'est cette majorité qui l'a mis en place.
00:23:00 Nous attaquons aussi au moment clé où les inégalités de carrière se creusent, la maternité.
00:23:06 Cela ne doit pas durer, alors comme le Président de la République l'a annoncé,
00:23:10 nous allons mettre en place un congé de naissance qui sera mieux rémunéré et mieux réparti entre les parents.
00:23:16 Ce congé de naissance, nous sommes en train de le construire, son cadre et son sens ont été donnés,
00:23:22 j'ai demandé à mon gouvernement d'en définir les contours précis et de les annoncer après une concertation
00:23:28 qui sera menée dans les prochaines semaines.
00:23:30 Le travail ne s'arrêtera pas et d'autres mesures vont être prises pour l'égalité au travail.
00:23:34 Je souhaite notamment accélérer encore pour l'égalité salariale.
00:23:38 Cette injustice que j'évoquais tout à l'heure, je ne peux pas m'en accommoder,
00:23:42 nous devons multiplier les garde-fous, faire en sorte que le salaire d'une femme ne soit jamais un salaire au rabais.
00:23:47 Je vous annonce que nous travaillerons à la publication d'une fourchette précise de salaire dans les offres d'emploi
00:23:53 pour faire la transparence et éviter que les femmes soient moins bien traitées parce qu'elles s'autocensurent davantage,
00:23:58 que chacune sache ce à quoi elle peut prétendre.
00:24:02 Bien d'autres pistes peuvent être envisagées, notamment dans les modes de recrutement.
00:24:06 Je souhaite que les partenaires sociaux puissent se saisir de ces enjeux, en discuter,
00:24:10 faire des propositions fortes et innovantes.
00:24:13 C'est le sens des discussions sur l'évolution de l'index mené par la ministre du Travail Catherine Vautrin,
00:24:18 des discussions qui nous permettront de renforcer encore notre index, d'en améliorer la portée, l'efficacité,
00:24:23 en conformité avec le droit européen.
00:24:26 Je souhaite que ce nouvel index puisse voir le jour dès l'année prochaine.
00:24:29 Je vous le dis, je ne lâcherai rien.
00:24:32 Mesdames les lauréates, pour l'égalité, nous allons continuer aussi à donner leur chance à chacune,
00:24:42 à les encourager et à les accompagner.
00:24:45 Ce concours et vos réussites sont à l'image de ce que nous voulons mettre en place
00:24:48 pour avancer vers l'égalité des chances dans le domaine économique.
00:24:51 Rassembler tous les acteurs autour de projets qui fédèrent, mettre en lumière les talents et accompagner.
00:24:57 L'action conjointe des collectivités, des entreprises et des structures de financement est déterminante
00:25:02 et je tiens à remercier chaleureusement BPI France qui anime le collectif associatif et entrepreneurial à l'initiative de ce concours.
00:25:10 C'est sa première édition et je me réjouis de voir qu'il a trouvé son public et un écho dans le tissu entrepreneurial de notre pays.
00:25:17 Tout ici vous avez été accompagnés dans votre parcours par les réseaux membres de ce collectif.
00:25:22 Et cette méthode a visiblement fonctionné, je m'en réjouis.
00:25:26 Cette philosophie, cette volonté de travail commun est au cœur du plan "Toutes et tous égaux"
00:25:30 présenté par ma prédécesseure Elisabeth Borne le 8 mars dernier.
00:25:34 Nous prenons des mesures fortes pour inciter les jeunes filles à suivre des études scientifiques.
00:25:38 De retour sur CNews dans 180 minutes.
00:25:41 Info, merci d'être avec nous cet après-midi en cette journée internationale des droits des femmes.
00:25:46 Emmanuel Macron a donc présidé cette cérémonie de scellement de l'inscription de l'UBG dans la Constitution à midi,
00:25:51 c'est passé Place Vendôme.
00:25:52 Rachel Florpardot, vous y étiez.
00:25:54 Oui.
00:25:55 Je vais revenir dans un instant, mais avant j'aimerais vous donner la parole,
00:25:57 Laure Alice Bouvier, parce qu'on a été coupé par le Premier ministre tout à l'heure,
00:26:00 vous répondiez à Raphaël Stainville.
00:26:02 Pour résumer vos propos, Raphaël Stainville, vous étiez un petit peu gêné par la théâtralisation de cette cérémonie
00:26:09 et donc cet IVG, ce droit qui pour vous n'est pas menacé en France.
00:26:14 C'est bien cela ?
00:26:15 C'est une certitude, enfin sauf si on veut me prétendre le contraire,
00:26:19 mais je n'ai pas l'impression qu'aucun parti aujourd'hui ne remette en cause ce droit à l'avortement.
00:26:24 Et mise à part des exemples ailleurs dans le monde,
00:26:28 la France aujourd'hui est très loin de subir ce que connaissent d'autres pays.
00:26:33 Laure Alice Bouvier.
00:26:34 Alors, justement, je voulais vous répondre à ce sujet-là parce qu'en tant que praticienne,
00:26:38 moi je constate autre chose, c'est-à-dire que si on peut considérer que l'IVG est inscrit dans la loi,
00:26:43 le fait de l'inscrire dans la Constitution, ça permet quand même de donner une symbolique supplémentaire aux femmes,
00:26:48 parce qu'elles ne sont pas forcément au courant non plus de ce droit qui devient de facto
00:26:53 un droit fondamental.
00:26:54 Je vais vous donner deux exemples, et je serai assez rapide pour laisser la parole à ma consoeur.
00:26:58 Le premier exemple, c'est qu'on a encore aujourd'hui en France le spectre du devoir conjugal
00:27:04 qui irrigue encore les juridictions, même s'il a été désavoué par certaines,
00:27:09 mais pour autant, certains juges continuent à évoquer le devoir conjugal,
00:27:13 alors même que pourtant il n'est pas prévu dans le Code civil, donc ça pose déjà problème.
00:27:17 Ça c'est une première chose, et c'est toujours pareil, cette idée d'instrumentalisation du corps des femmes.
00:27:20 Et deuxième exemple, je voudrais vous donner un exemple vraiment concret.
00:27:23 Je défends une jeune femme qui a été victime de viols conjugaux,
00:27:27 et qui est tombée enceinte à la suite de ces viols conjugaux,
00:27:30 et qui aurait bien voulu avorter, mais son compagnon lui a dit "écoute, tu ne peux pas avorter,
00:27:35 ce n'est pas normal, en gros, ton corps ne t'appartient pas".
00:27:38 Et elle n'a pas pris la mesure justement de l'importance de la possibilité de l'avortement,
00:27:44 et j'en parlais justement avec elle à la suite de la constitutionnalisation,
00:27:48 et elle m'a dit la semaine dernière, si j'avais vraiment pris la mesure et l'importance
00:27:53 qu'il s'agit d'un droit fondamental, que j'ai le droit de disposer de mon corps,
00:27:56 qu'un homme ne peut pas m'imposer d'utiliser mon corps, en réalité comme on en avait en 1920, en 1941,
00:28:03 eh bien j'aurais sûrement agi autrement. Cette jeune femme, elle voulait faire des études,
00:28:06 elle ne voulait pas avoir d'enfants.
00:28:07 C'est-à-dire que s'il y avait eu l'inscription de l'IVG dans la constitution avant,
00:28:10 ça aurait changé quelque chose pour cette jeune femme ?
00:28:12 Pour elle, ça aurait changé quelque chose dans le sens où elle n'était pas vraiment au courant de la loi Veil.
00:28:17 - Je vais vous dire ce qu'il en est. Je suis praticienne.
00:28:21 - Vous êtes praticienne, vous n'êtes pas généco, vous êtes avocate.
00:28:24 - Je ne suis pas généco, mais justement, je côtoie des femmes qui subissent cette instrumentale notion du corps des femmes.
00:28:30 - Je comprends ça, mais aujourd'hui nous dire en France qu'il y a une sorte de méconnaissance de cette possibilité,
00:28:36 que ça puisse exister, j'en conviens, mais que la loi et la constitutionnalisation du droit à l'avortement
00:28:45 changent radicalement les choses, honnêtement, je n'en suis pas certain.
00:28:49 - Ça ne change pas radicalement les choses, mais le symbole est totalement différent.
00:28:52 - Vous êtes en train de parler de symbole, mais...
00:28:54 - Mais le symbole est différent. Ça donne un droit supplémentaire et ça passe en droit fondamental.
00:28:58 - J'aimerais qu'on écoute Rachel Floor par doigt sur ce sujet.
00:29:00 - Oui, en fait, moi je ne peux pas vous laisser dire qu'aujourd'hui, ça ne veut rien dire et ça n'apporte rien
00:29:05 dans ce cas-là, l'interruption volontaire de la grossesse dans la constitution.
00:29:08 J'étais à l'instant Place Vendôme, et je vous le dis, c'était un moment assez extraordinaire, un moment de joie.
00:29:12 On était de nombreuses militantes féministes à être présentes et il y avait une réelle émotion.
00:29:17 Pourquoi ? C'est parce qu'avec cette liberté d'avorter, ce sont les droits des femmes qui font leur entrée dans la constitution française.
00:29:22 Et moi, je vais vous dire, aujourd'hui, je suis très fière d'être française.
00:29:25 Et je suis fière que le président de la République ait été au rendez-vous de cette attente de la société
00:29:29 en faisant de la France le premier pays au monde à inscrire la liberté d'avorter dans sa constitution.
00:29:35 Et ce combat, et c'est ce qu'a dit le président de la République tout à l'heure, il va falloir le poursuivre.
00:29:39 Maintenant, pour toutes les femmes européennes, parce que oui, la France, aujourd'hui, vous le disiez,
00:29:43 s'inscrit à rebours de certains pays d'Europe qui ont retiré ce droit, qui l'ont fragilisé.
00:29:48 Et alors à nous, demain, nous les Françaises, avec la France, avec le président de la République,
00:29:52 avec tous ceux qui voudront se joindre à nous, d'aller nous battre pour que la liberté d'avorter soit effectivement garantie à toutes les femmes de l'Union européenne
00:29:59 en inscrivant cette liberté dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:30:02 À ce propos, on écoute justement le président de la République.
00:30:06 Nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde.
00:30:12 Nous mènerons ce combat sur notre continent, dans notre Europe, où les forces réactionnaires s'en prennent d'abord et toujours aux droits des femmes,
00:30:22 avant de s'attaquer ensuite aux droits des minorités, de tous les opprimés, à toutes les libertés.
00:30:27 Voilà pourquoi je souhaite l'inscription de cette liberté garantie de recourir à l'interruption volontaire de grossesse
00:30:35 dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:30:38 D'abord, pour rebondir sur ce que vous disiez, vous parliez d'une joie que je peux comprendre, votre joie à titre personnel,
00:30:47 mais j'ai entendu tous les parlementaires et essentiellement ceux qui ont voté cette loi,
00:30:54 c'est avec une certaine gravité qu'ils l'ont fait, parce que derrière chaque avortement, malgré tout, c'est un drame, c'est toujours un drame,
00:31:02 c'est toujours une souffrance, et pour la femme, et pour les familles.
00:31:06 Vous disiez à l'instant que le droit n'était pas remis en cause en France.
00:31:09 D'évoquer ce drame ne remet pas en cause le droit, sauf que c'est une réalité aussi, vous pouvez l'évacuer, vous pouvez l'ignorer, mais c'est un drame.
00:31:18 La liberté d'avorter, c'est la liberté des femmes à choisir pour elles-mêmes, à choisir leur destin, c'est une liberté fondamentale,
00:31:24 et je ne vous laisserai pas dire que ça n'a pas son importance de le mettre dans l'interruption volontaire de grossesse,
00:31:28 parce que oui, même en France, il y a des entraves, même en France, il y a un sentiment parfois de honte qui paralyse et qui empêche d'avorter,
00:31:37 et c'est en ça aussi que c'est une liberté fondamentale d'avorter.
00:31:43 Monsieur ne vous en déplaise, nous les femmes on a le droit de choisir si on veut être mère ou si on ne veut pas l'être,
00:31:47 et ne vous en déplaise, on choisit pour nous-mêmes ce qu'on fait de notre corps,
00:31:50 et c'est cette liberté qu'on a gravée dans le marbre de la Constitution aujourd'hui.
00:31:53 Exactement, ça peut être un drame aussi d'être cadenassée avec un enfant qui est imposé par un homme, et moi j'en vois de nombreux cas, et je pense que ma consœur également.
00:31:59 Raphaël St-Hubert, je vous laisse répondre.
00:32:01 Non, et après, pour répondre à ce que disait précisément Emmanuel Macron,
00:32:06 sa volonté de pouvoir l'inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l'Europe,
00:32:11 et même de pouvoir en faire la mère de toutes les batailles,
00:32:15 ce sont, je reprends ces termes, et donc de faire que le monde entier inscrive dans les Constitutions,
00:32:23 je trouve qu'il y a une sorte de lyrisme fiévreux qui est totalement déconnecté de la réalité des combats aujourd'hui qui se mènent, des urgences qui se mènent.
00:32:32 Il a évoqué la semaine dernière, pardon, je vais aller jusqu'au bout,
00:32:36 il a évoqué la semaine dernière sa volonté quasiment de mener la guerre contre la Russie.
00:32:41 Moi, je pense qu'il y a des urgences. S'il s'occupait seulement de son peuple, il y a encore quelques jours, on vivait une crise agricole.
00:32:48 Quand est-ce qu'ils auront des réponses ? Je pense qu'il y a un certain nombre d'urgences avant qu'ils ne veuillent s'occuper.
00:32:53 Il y a quand même un léger décalage, puisque les attentes des Français, c'était quand même à 86 %.
00:32:58 Non, ce n'est pas une demande.
00:32:59 A 86 %, c'était soutenir l'interruption volontaire de la Constituion.
00:33:04 Ce n'est pas une demande. Que les Français, dans leur immense majorité, soient favorables à cette inscription, j'en conviens, c'est vrai.
00:33:10 Mais ce n'est pas une demande prioritaire des Français et des Françaises.
00:33:13 Je crois qu'au contraire, au but de ce qui se passe à l'étranger, c'était une demande prioritaire et que le président de la République et que les parlementaires ont été au rendez-vous.
00:33:20 Je voudrais rebondir. Vous parliez de l'Ukraine et je me permettrais de rappeler que malgré tout, le viol est un crime de guerre
00:33:26 et qu'on a énormément de femmes qui sont obligées d'avorter par leurs propres moyens.
00:33:30 On a des drames à ce moment-là, parce qu'elles vont être violées par des soldats, parce qu'elles vont être violées dans le cadre de cette guerre en Ukraine.
00:33:36 Donc, c'est aussi important d'en parler.
00:33:38 Dernière question, il nous reste une petite minute pour cette partie. Rachel Florpardot, vous allez nous quitter dans quelques petites secondes.
00:33:44 Dernière question, c'est pour vous. Est-ce qu'on peut espérer qu'un jour, cette journée des droits des femmes n'existe plus ?
00:33:49 Je crois que cette journée des droits des femmes, elle est là pour deux choses.
00:33:52 Cette journée internationale des droits des femmes, et je crois que c'est important de le rappeler,
00:33:55 elle est là à la fois pour célébrer les victoires et pour porter de nouveaux combats.
00:33:59 Alors, cette journée des droits des femmes, moi, je crois qu'on va devoir continuer à la marquer chaque année, parce que des combats, il en reste de nombreux.
00:34:07 Et le président de la République l'a dit à l'instant, tant qu'on n'aura pas la liberté d'avorter partout, ce combat ne sera pas terminé.
00:34:13 Alors, nous allons le poursuivre et je le soutiendrai de toutes mes forces.
00:34:16 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation cet après-midi.
00:34:19 Raphaël, je vous garde avec moi encore pendant une heure.
00:34:21 L'auraliste Bouvier également. Augustin aussi, tant qu'à faire.
00:34:24 Le journal de 15h dans quelques minutes. Vous restez bien sur CNews. A tout de suite.
00:34:32 De retour sur CNews. Il est bientôt 15h. Merci d'être avec nous cet après-midi dans 180 minutes.
00:34:37 Info, 15h, l'heure du Grand JT avec vous, Augustin. Donne adieu.
00:34:41 Et on débute avec ces manifestations féministes qui ont été organisées en France dans le cadre, évidemment, de cette journée internationale des droits des femmes.
00:34:48 Oui, une manifestation à Paris et en province pour justement défendre le droit des femmes en cette journée internationale.
00:34:56 On va retrouver tout de suite, d'ailleurs, sur le terrain, notre envoyé spécial, Régine Delfour, Olivier Gangloff.
00:35:02 Vous êtes aux côtés des manifestantes. Alors, le cortège s'était lancé à 14h. Est-ce qu'il y a du monde autour de vous ?
00:35:09 Oui, alors, pour tout vous dire, Augustin, le cortège vient de s'élancer.
00:35:15 On est toujours au niveau de l'avenue Gambetta. Il y a beaucoup de monde, en fait.
00:35:19 Il y a plusieurs milliers de personnes. La jeunesse est vraiment présente.
00:35:22 C'est assez spectaculaire de voir tous ces jeunes qui sont là. Il y a évidemment beaucoup de jeunes filles, de jeunes femmes.
00:35:28 Il y a aussi des jeunes hommes et des hommes. Alors, avec toujours plusieurs revendications, cette journée internationale des droits de la femme.
00:35:36 Il dénonce l'inégalité au niveau des salaires, de l'emploi. Mais aussi, il y a cette revendication, toujours aussi, que l'IVG est un droit fondamental.
00:35:46 On a pu s'entretenir avec plusieurs personnes qui saluaient, en fait, les propos d'Emmanuel Macron en fin de matinée aujourd'hui.
00:35:54 Puisque, pour eux, c'est extrêmement important. Il y a aussi, dans cette manifestation, une volonté de titulariser toutes les personnes qui sont sans papier.
00:36:06 Beaucoup de revendications. Et là, c'est très bon enfant. Beaucoup de chants. Et on se dirige vraiment, vraiment très doucement vers la place de la Bastille.
00:36:17 - On vous invite à la salle d'écran. Merci à Olivier Gangloff qui vous accompagne cet après-midi dans les rues de Paris.
00:36:22 Et ça y est, c'est fait. La loi inscrivant la liberté garantie d'accès à l'interruption volontaire de grossesse a donc été scellée dans la Constitution ce midi.
00:36:30 - Lors d'une cérémonie Place Vendôme en présence du chef de l'État, le ministre de la Justice a posé le saut de la République sur la loi avec la presse d'attente de 1810.
00:36:40 Mais le chef de l'État, Emmanuel Macron, souhaite dorénavant aller plus loin. Retour sur cette cérémonie avec Maëval Ami.
00:36:45 En un geste, le droit à l'IVG entre dans la Constitution.
00:36:52 Sous les applaudissements de la foule.
00:36:58 Une cérémonie de scellement en présence de responsables politiques, associatifs et accessibles au public pour la toute première fois.
00:37:07 Devant les portraits de grandes figures féministes qui, par leur engagement, ont contribué à cette journée, le président Emmanuel Macron prend la parole.
00:37:21 - Le saut de la République, c'est en ce jour un long combat pour la liberté. Un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés.
00:37:36 Et promet de poursuivre le combat.
00:37:39 - Je souhaite l'inscription de cette liberté garantie de recourir à l'interruption volontaire de grossesse dans la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne.
00:37:49 La chanteuse Catherine Ringer, figure d'Erita Mitsouko, interprète ensuite l'hymne national.
00:37:55 - Aux armes citoyens, citoyennes.
00:38:00 Dont les paroles ont été modifiées pour l'occasion.
00:38:03 - Cette loi pure dans la Constitution.
00:38:18 - Catherine Ringer, nous sommes le 8 mars. J'espère que cela ne vous aura pas échappé.
00:38:23 C'est la Journée internationale des droits des femmes.
00:38:25 - Comme tous les jours, on vous donne la parole sur ces news. On est allé à votre rencontre.
00:38:30 On vous a demandé quel est pour vous le droit des femmes le plus important. Écoutez vos réponses.
00:38:35 - Le droit de voter. Oui. Je ne sais pas. Parce que c'est un droit qu'on aurait dû avoir il y a longtemps.
00:38:42 Et la liberté d'expression, c'est important.
00:38:44 - Celui qui vient de rentrer dans la Constitution, dans l'IVG, à être souveraine sur son corps.
00:38:52 - L'égalité salariale, ça peut être une bonne chose, je pense déjà.
00:38:55 Et dans le travail, et puis avoir le respect au travail, surtout, c'est super important. Voilà.
00:39:00 - D'avoir toujours le droit d'avorter et de disposer de son corps comme elle l'entend.
00:39:05 - Voilà. On va y revenir évidemment en longueur, notamment à partir de 16h avec Marlène Schiappa.
00:39:10 Rendez-vous épris. Le reste de l'actualité avec ce qu'elle verre, vécue par une ancienne Nantes-Corse, mutée à deux reprises sur le continent.
00:39:17 - Ce qu'elle a vécu est inimaginable. Passée par des lycées de la banlieue lyonnaise et parisienne,
00:39:22 elle raconte un quotidien avec des élèves violents qui ne suivent évidemment pas les cours.
00:39:26 Certains avaient même des comportements indécents en pleine classe.
00:39:29 Écoutez son témoignage recueilli par notre correspondante en Corse, Christina Luzzi, avec le récit de Solène Boulan.
00:39:35 - De son expérience de professeure d'anglais sur le continent, Rosemary Albertini garde un souvenir traumatisant.
00:39:42 En 2022, la jeune enseignante corse est mutée à Brons, en banlieue lyonnaise, pour sa première année en tant que professeure stagiaire.
00:39:49 Elle y raconte la violence qu'elle subit dans les salles de classe.
00:39:52 - On m'a menacée de mort plusieurs fois. J'ai des élèves qui m'ont poussée pour rentrer en classe.
00:39:57 Il y en a certains, ils ont commencé par "tu vas voir ce que tu vas voir".
00:40:00 Je leur ai dit "c'est une menace, ça peut être mal perçu et tout".
00:40:03 Je sais, et petit à petit c'est passé jusqu'à "tu vas finir à la morgue".
00:40:07 Ils me croisaient dans les couloirs, ils me faisaient un signe sur le cou comme quoi ils allaient me tuer.
00:40:13 Selon l'enseignante, certains élèves vont même plus loin, allant jusqu'à exposer leur intimité en classe.
00:40:18 - Ils avaient la main dans le caleçon et ils regardaient des films porno.
00:40:22 Mais au début ça choque un peu parce qu'on se dit "bon, on regarde, on regarde autour".
00:40:28 Ça a l'air tellement normal pour les autres élèves que je me dis "mais non".
00:40:33 Rosemary Albertini finit par croire aux menaces de ses élèves.
00:40:36 Elle reste sur ses gardes dès qu'elle quitte l'établissement.
00:40:39 - Je regardais tous les jours par-dessus mon épaule, que ce soit pour sortir de l'établissement, j'attendais des collègues.
00:40:46 Je regardais ma voiture le plus proche possible.
00:40:48 J'ai vu des collègues, pour eux c'était tellement normal.
00:40:51 C'est une habitude, c'est même plus une banalisation.
00:40:53 Pour eux, c'est plus de la violence.
00:40:55 Mutée en septembre dernier en Seine-Saint-Denis, elle n'y reste qu'une semaine.
00:40:59 Aujourd'hui arrêtée à cause d'une dépression, elle est de retour en Corse chez ses parents en attendant sa prochaine mutation.
00:41:06 - Les sports tout de suite !
00:41:09 Que vous soyez le roi du design ou la reine des animaux, retrouvez votre programme avec Château d'Axe.
00:41:15 Chez Château d'Axe, c'est vous les rois.
00:41:17 Votre programme, avec l'adresse.
00:41:21 Et direction Jeddah en Arabie Saoudite.
00:41:27 Et oui, quelques jours après seulement le premier Grand Prix de Bahreïn,
00:41:31 les pilotes de F1 se préparent pour la deuxième journée, la deuxième des 14 courses.
00:41:36 De l'année 2024.
00:41:38 On va tout de suite en Arabie Saoudite avec Margot Laffitte.
00:41:41 Sur place avec Adrien Tambet.
00:41:43 - Six jours de qualification ici à Jeddah en Arabie Saoudite.
00:41:46 Et on attend une qualification ouverte, Adrien.
00:41:48 Hier matin, meilleur temps de Max Verstappen.
00:41:50 Hier après-midi de Fernando Alonso.
00:41:52 Verstappen n'a jamais décroché la pole position ici.
00:41:55 Donc tout est possible.
00:41:56 - Oui, il ne faut pas oublier Sergio Perez qui a décroché la pole position deux fois ici.
00:42:00 C'est un spécialiste des courses en ville.
00:42:02 Ce qui est sûr, c'est que vous l'avez vu en FP1 par exemple,
00:42:06 il y avait huit pilotes en 5/10, cinq écuries différentes.
00:42:09 Et donc du coup, une grille très resserrée.
00:42:11 Charles Leclerc avait fait le meilleur temps en qualification à Bahreïn en Q2.
00:42:14 Même si c'est Verstappen qui avait fait la pole.
00:42:16 Donc c'est vraiment ouvert pour cette qualification.
00:42:19 - Et puis Jeddah, c'est un circuit urbain, vous l'avez dit.
00:42:22 Ce sont des tracés étroits.
00:42:24 Les murs sont très proches.
00:42:25 Il y a du trafic.
00:42:26 Il y a aussi un manque de visibilité pour les pilotes.
00:42:28 Ça complique la tâche.
00:42:29 - Oui, ça complique la tâche.
00:42:30 Pour le pilote, déjà d'aller faire un temps, c'est compliqué
00:42:34 parce qu'il faut vraiment aller prendre des risques.
00:42:36 Faire corps avec sa voiture.
00:42:38 Vous l'avez dit, il y a très peu de visibilité.
00:42:40 Donc la gestion du trafic sera très importante.
00:42:42 Les écuries vont devoir, du mur et des stands,
00:42:45 positionner leur pilote de la meilleure des manières.
00:42:47 Donc voilà, encore une fois, maximiser le potentiel de sa monoplace
00:42:50 et de sa séance de qualif.
00:42:52 - En somme, il y aura du suspense et du spectacle, c'est ça ?
00:42:54 - Oui, c'est sûr.
00:42:55 - Eh bien, ça sera à vivre à partir de 10h00.
00:42:57 - Oui, c'est sûr.
00:42:58 - Eh bien, ça sera à vivre à partir de 17h40 sur l'antenne de Canal+.
00:43:02 - Est-ce que vous tenez à l'adresse ?
00:43:04 - C'était votre programme avec l'adresse.
00:43:06 - C'est votre projet avec l'adresse.
00:43:09 - Que vous soyez la reine de la déco ou le roi du zen,
00:43:14 c'était votre programme avec Château d'Axe.
00:43:16 Chez Château d'Axe, c'est vous les rois.
00:43:19 - 24 courses.
00:43:20 - 24.
00:43:21 - Et non pas 14.
00:43:22 On le savait, vous le savez évidemment, Augustin.
00:43:23 - Tout à fait.
00:43:24 - Vous restez bien sur CNews.
00:43:25 On revient tout de suite.
00:43:26 Dans un instant, on reviendra sur ce préavis de grève
00:43:29 que va normalement déposer la CGT pendant la période des Jeux Olympiques.
00:43:33 A tout de suite.
00:43:34 De retour dans 180 minutes info sur CNews.
00:43:40 Merci d'être avec nous cet après-midi.
00:43:42 Laure-Alice Bouvier, vous êtes restée avec nous.
00:43:44 Je vous en remercie.
00:43:45 Raphaël Stainville également.
00:43:46 Nous ont rejoint Elliot Mamann.
00:43:48 Bonjour.
00:43:49 Merci d'être avec nous.
00:43:50 Choréographe et chœur politique Pierre-Henri Bovis également.
00:43:52 Bonjour.
00:43:53 Vous êtes avocat.
00:43:54 Vous êtes avec nous cet après-midi.
00:43:55 Programme assez chargé pour cette deuxième heure d'émission.
00:43:58 J'aimerais qu'on débute avec ce préavis de grève de la CGT
00:44:02 qui menace donc de déposer des préavis de grève
00:44:05 pendant la période des Jeux Olympiques.
00:44:07 La CGT qui réclame des mesures immédiates du gouvernement.
00:44:11 Qu'est-ce que cela vous inspire, Elliot Mamann ?
00:44:14 On va peut-être commencer avec vous.
00:44:16 Un préavis de grève, encore une fois, j'allais dire,
00:44:19 pendant une période clé, si ce n'est pas les vacances.
00:44:21 C'est un événement majeur en France.
00:44:22 - Oui, absolument.
00:44:23 Les syndicats ont le don de prendre en otage
00:44:25 l'intégralité des moments de rassemblement en France.
00:44:28 C'est une chose certaine.
00:44:29 Je remarque néanmoins que le fait que ces Jeux Olympiques
00:44:32 soient devenus le point névralgique de la vie politique
00:44:35 et sociale française en fixant l'agenda et l'horizon
00:44:38 de ces prochains mois est tout de même une forme de signe
00:44:40 de la thermondisation de la culture française
00:44:43 puisqu'on est plus en mesure de se rassembler
00:44:45 autour d'autre chose qu'un événement sportif
00:44:47 en réalité tout de même assez insignifiant
00:44:49 d'un point de vue culturel et national.
00:44:51 Et pourtant, on comprend que c'est devenu un symbole,
00:44:54 c'est-à-dire que l'intégralité des objectifs politiques
00:44:57 sont fixés selon les Jeux Olympiques.
00:44:59 On se rappelle par exemple que la reconstruction
00:45:01 de Notre-Dame fixée à 2024 avait été établie
00:45:05 à cette date-là précisément parce que Paris
00:45:07 accueillerait les JO.
00:45:08 On sait que les syndicats font en effet...
00:45:11 - Ce qui, somme toute, ça peut se comprendre néanmoins
00:45:13 pour la quatrième année de Notre-Dame.
00:45:15 Paris accueille le monde dans six mois.
00:45:17 - La France est dépositaire d'une histoire
00:45:19 et d'une culture suffisamment importantes
00:45:21 pour que leur préservation nous préoccupe
00:45:23 au-delà du simple objectif des Jeux Olympiques.
00:45:25 Et je regrette donc de voir en effet que,
00:45:28 d'abord d'un point de vue pratique,
00:45:30 parce que pour les Français et particulièrement
00:45:32 les franciliens, l'organisation de ces JO,
00:45:34 ça s'annonce particulièrement compliqué,
00:45:35 mais aussi parce que d'un point de vue culturel,
00:45:37 c'est le signe que l'on n'est pas capable
00:45:38 de débattre autour d'autre chose que le point névralgique
00:45:40 de l'organisation de jeux insignifiants.
00:45:43 - Vous êtes d'accord avec cela, Raphaël Stabil ?
00:45:45 - Oui, je rejoins très largement ce propos.
00:45:48 C'est précisément parce que le gouvernement,
00:45:51 le chef de l'État, a fait de ces JO
00:45:53 l'espèce de point d'orgue de cette année 2024
00:45:57 et presque de ce quinquennat qui débute,
00:46:01 que les syndicats en profitent pour avancer
00:46:05 sur un certain nombre de revendications.
00:46:07 Le gouvernement a tellement investi
00:46:09 sur sa crédibilité et compte tellement
00:46:14 sur les gains de ces jeux,
00:46:17 que les syndicats, la CGT en tête,
00:46:20 a compris que c'était l'occasion, une nouvelle fois,
00:46:23 d'entamer un bras de fer social.
00:46:27 - Laure-Lise Bouvier ?
00:46:28 - Oui, alors moi je rejoins aussi ce que vous dites,
00:46:30 mais je suis quand même assez ennuyée
00:46:32 parce qu'on est quand même dans un monde
00:46:34 qui est rempli d'incertitudes,
00:46:36 un monde qui est devenu particulièrement dangereux
00:46:38 et qui peut basculer à tout moment
00:46:39 avec un affaiblissement de l'État.
00:46:41 Alors, faire la grève à ce moment-là,
00:46:43 Fabien Roussel a déclaré également
00:46:44 qu'il allait probablement soutenir les grévistes aussi,
00:46:47 faire une grève à ce moment-là,
00:46:49 à un moment où c'est l'image de la France déjà qui est en jeu,
00:46:52 et puis en plus de ça, où il risque
00:46:54 d'y avoir des questions de sécurité,
00:46:55 c'est pas très responsable à mon sens.
00:46:57 - Thierry Boïs ?
00:46:58 - Ce n'est pas responsable, et encore une fois,
00:47:00 les grévistes choisissent le pire moment,
00:47:05 enfin la CGT choisit le pire moment pour faire grève.
00:47:09 La dernière fois c'était pendant les vacances.
00:47:10 - Ou le meilleur, tout dépend de quel côté on pose.
00:47:12 - Non, mais en fait, ça devient insupportable.
00:47:18 Là, dernièrement, il y a des Français
00:47:20 qui économisaient pour partir en vacances
00:47:21 qui n'ont pas pu partir en vacances,
00:47:23 parce qu'ils s'étaient retrouvés coincés avec les grèves.
00:47:25 Certains, il y a des témoignages alarmants
00:47:27 de personnes qui voulaient rejoindre leurs grands-parents
00:47:29 ou leurs parents, prendre le train, ils ne pouvaient pas.
00:47:32 C'est insupportable de prendre à ce point
00:47:34 les Français en otage lors de ces moments.
00:47:36 Et là, maintenant, pendant les JO,
00:47:37 déjà, il y a une question de sécurité évidente qui se pose,
00:47:40 en plus avec des travaux, on ne sait pas encore
00:47:42 comment la mairie de Paris compte finir les travaux
00:47:45 pour que tout soit en place dans quelques mois.
00:47:47 C'est assez effrayant quand on voit les rues de Paris.
00:47:49 - Et pas perdre les clés USB aussi.
00:47:50 - Pas perdre les clés USB, voilà.
00:47:52 Là aussi, on voit à quel point nous sommes parfois dirigés par...
00:47:54 - Les protéco-documents confidentiels,
00:47:56 alors certes pas... - Tout à fait.
00:47:58 - Ils ne mettent pas en danger l'événement en soi,
00:48:00 mais deux sacoches en tout cas ont été dérobées.
00:48:03 - Ah, mais déjà, on a appris...
00:48:04 - On n'a pas un ordinateur.
00:48:05 - On a appris en 2024 que certains encore
00:48:07 utilisent des clés USB pour mettre des documents.
00:48:09 Déjà, vous voyez, la mairie de Paris arrive encore à innover.
00:48:12 Mais... - Vous faites comment, vous ?
00:48:15 - Mais attendez, il y a des clouds sécurisés.
00:48:17 - Qui se balade avec des clés USB ?
00:48:20 En plus, avec les plans, justement...
00:48:22 - C'est les plans de circulation.
00:48:24 - Qui en pensent les moindres sécurité ?
00:48:25 - Et qui laisse son ordinateur à l'arrière d'une voiture aussi.
00:48:27 - Non, mais pardon, c'est des branquignoles.
00:48:30 J'ai un moment...
00:48:31 Et donc là, pour revenir juste sur le syndicat,
00:48:36 ce n'est... C'est ce que vous disiez.
00:48:38 C'est tout sauf responsable.
00:48:40 Ça met déjà les forces de l'ordre dans une situation
00:48:43 très embarrassante puisqu'il va falloir aussi une nouvelle organisation.
00:48:46 Et après, ce que vous disiez, c'est que le gouvernement,
00:48:48 là, va devoir s'atteler à un espèce de bras de fer complètement lunaire
00:48:52 pour, justement, aussi des questions de sécurité.
00:48:54 Donc, ce n'est vraiment pas responsable.
00:48:56 Et j'espère pour vraiment que peut-être à terme,
00:48:58 on arrivera aussi à poser des limites.
00:49:01 Évidemment, il ne s'agit pas de revenir sur ce droit fondamental du...
00:49:04 - Alors, il allait venir, justement.
00:49:05 Il allait légiférer, comme on a eu ce débat en décembre, justement.
00:49:07 - C'est sûr qu'il faudrait revenir à des limites du raisonnable
00:49:10 sur un droit de grève pour, justement, éviter.
00:49:13 - Donc légiférer. - Donc légiférer.
00:49:15 - Vous êtes d'accord avec cela, Laurelis Bouvier ?
00:49:17 - Ben, disons que je pense qu'il faudrait...
00:49:19 Alors, légiférer, ça va être compliqué
00:49:20 parce qu'on peut limiter le droit de grève pour certaines professions.
00:49:23 Alors, est-ce qu'il faudrait le faire aussi pour d'autres ?
00:49:25 On en avait parlé, notamment pour la question des transports.
00:49:27 Après, c'est difficile parce que ça reste aussi un droit constitutionnel.
00:49:30 Donc, il faut quand même qu'il y ait une certaine proportionnalité.
00:49:32 Mais je pense que dans des cas où l'ordre public
00:49:36 risque d'être menacé et où la police administrative doit agir en amont,
00:49:40 c'est-à-dire que c'est la police qui prévient, justement,
00:49:43 les troubles à l'ordre public et qui prévient les dangers,
00:49:45 eh ben là, on devrait quand même s'interroger sur
00:49:48 la façon dont ça va être organisé
00:49:50 et, justement, qui a le droit de faire grève ou pas à ce moment-là.
00:49:53 - Il est pas mal.
00:49:54 - Oui, je trouve que la question de la responsabilité
00:49:56 qui a été soulevée est extrêmement intéressante
00:49:58 parce qu'il y a une annonce qui a tout de même été peu commentée
00:50:00 au vu de l'effet important qu'elle aura.
00:50:02 C'est celle de la fermeture de l'espace aérien au-dessus de Paris
00:50:05 et des auteurs qui précèdent et qui suivent la cérémonie d'ouverture.
00:50:08 D'ailleurs, c'est un spectacle extrêmement large.
00:50:10 - 150 km autour de Paris.
00:50:11 - 150 km autour de Paris.
00:50:13 J'ai regardé, il n'y a pas de précédent, a priori,
00:50:15 pour les précédentes cérémonies d'ouverture dans d'autres pays.
00:50:19 Et je trouve tout de même que c'est le signe de l'inquiétude
00:50:21 des services de renseignement qui entourent ces Jeux olympiques
00:50:24 parce que, concrètement, l'avion est tout de même
00:50:26 l'un des endroits les plus sûrs au monde.
00:50:28 On se soumet à des contrôles de sécurité suffisamment importants
00:50:31 avant d'entrer à bord pour estimer que la question
00:50:33 de la potentialité d'un détournement est quand même extrêmement limitée.
00:50:37 Et on se retrouve à prendre une mesure aussi drastique
00:50:40 qui montre l'extrême tension qui entoure l'organisation
00:50:43 de ces Jeux olympiques.
00:50:44 - Vous inquiète CGO, Raphaël Staville ?
00:50:46 - Je pense qu'on a quelques raisons de l'être.
00:50:49 Les services de renseignement le sont
00:50:51 et alertent régulièrement sur le niveau de menace.
00:50:54 Ce qui est curieux, effectivement, c'est dans les mesures prises.
00:50:58 Aujourd'hui, c'est que la menace, elle est aujourd'hui
00:51:00 principalement endogène, avec un certain nombre
00:51:03 d'individus isolés qui, se radicalisant sur leur ordinateur,
00:51:08 en écoutant des prêches, en viennent à commettre
00:51:12 des actes terroristes.
00:51:14 Beaucoup moins que dans la projection de groupes terroristes
00:51:20 venus de l'extérieur, parce que l'essentiel
00:51:23 des organisations terroristes aujourd'hui, à l'étranger,
00:51:27 ont été très largement décimées ou en tout cas déstabilisées.
00:51:31 - Vous vous souvenez de la polémique autour de l'affiche
00:51:33 des Jeux olympiques ? La croix sur le dôme des Invalides
00:51:36 qui a disparu. Alors moi, ce qui me choque personnellement,
00:51:39 c'est la couleur de la Seine, qui est vert clair,
00:51:41 on a envie de s'y baigner.
00:51:43 Je vous propose d'écouter le ministre italien des Affaires étrangères
00:51:46 à ce sujet, qui a remis une pièce dans la machine, j'allais dire.
00:51:49 - C'est pas une bonne idée d'effacer la croix des Invalides.
00:51:56 C'est pas une bonne idée d'effacer notre histoire,
00:52:02 notre identité, pour envoyer un message aux autres.
00:52:07 Mais aucun musulman, aucun juif aurait effacé son histoire.
00:52:13 Parce que le respect, si nous ne le respectons pas nous-mêmes,
00:52:17 les autres ne jamais respecteront les Européens.
00:52:21 C'est pas laïcité, c'est stupidité.
00:52:24 - Voilà, on est en plein Paris, tout autour de nous.
00:52:27 Il parle très bien d'ailleurs, ce ministre italien des Affaires étrangères.
00:52:30 Bravo à lui. Je ne suis pas sûr que notre ministre parle italien
00:52:33 aussi bien que cela. Néanmoins, est-ce que réellement,
00:52:37 franchement, ça vous choque, cette affiche des Jeux olympiques ?
00:52:40 Je répète, ils ont respecté la charte imposée par le comité
00:52:43 international olympique. Pierre-Henri Boivis, je vous donne la parole.
00:52:46 - Je trouve qu'on s'est réfugiés un peu trop vite derrière cette charte,
00:52:49 effectivement, qui interdit tout prosélytisme religieux.
00:52:52 Là, il est question d'avoir effacé la croix sur l'hôtel des Invalides.
00:52:55 L'hôtel des Invalides, au départ, c'était créé par Louis XIV,
00:52:58 c'était pour accueillir les militaires, c'était un hospice, il y avait une église.
00:53:01 Et c'était justement un hôtel qui accueillait les soldats
00:53:04 qui se trouvaient blessés sur le champ de bataille.
00:53:07 Donc, c'est culturel, au-delà même d'être cultuel.
00:53:11 Et donc, cette croix aurait dû rester pleinement
00:53:15 sur l'hôtel des Invalides. On n'aurait pas dû l'effacer.
00:53:18 Et c'est d'ailleurs ce que dit ce ministre italien,
00:53:21 il fait raison, c'est effacer une partie de l'histoire.
00:53:24 C'est de dire, il y a maintenant 400 ans,
00:53:27 cette croix ne signifiait rien, il n'y avait rien,
00:53:31 c'était un simple bâtiment qui est un monument à Paris,
00:53:35 comme la tour Eiffel ou autre. Mais non, en fait, non.
00:53:38 Historiquement, c'est une église qui accueillait,
00:53:42 c'est un hôtel, une hospice qui accueillait les militaires,
00:53:44 et depuis, c'est devenu cet hôtel des Invalides
00:53:46 qui accueille maintenant le tombeau de Napoléon.
00:53:48 Donc, cette croix fait partie pleinement de ce monument historique.
00:53:51 C'est culturel.
00:53:53 Et précisément, si elle a cette forme, c'est aussi parce que c'était une cathédrale.
00:53:56 Donc, on peut revisiter l'histoire, la réécrire,
00:54:00 baigner d'une certaine mauvaise conscience
00:54:03 ou d'une interprétation extrêmement tâtillonne
00:54:06 de la laïcité ou de la charte telle qu'elle est écrite,
00:54:10 mais c'est vrai que c'est dérangeant, et tout le monde l'a compris.
00:54:13 - Eliott Mamann ? - Je trouve en effet que leur envoi à la charte
00:54:15 est extrêmement contradictoire, parce qu'on comprend bien
00:54:17 que le prosélytisme religieux est interdit.
00:54:19 Néanmoins, en l'occurrence, on représente un édifice religieux.
00:54:22 Donc, à partir de ce moment-là, on peut évidemment,
00:54:25 également, rappeler le symbole religieux qui orne ce même édifice.
00:54:29 S'il était interdit de représenter tout type d'édifice religieux,
00:54:32 alors à partir de ce moment, l'hôtel des Invalides
00:54:35 n'aurait pas été inclus dans ce dessin,
00:54:37 et il n'y aurait pas eu de polémique, parce que, de toute façon,
00:54:39 il n'y avait pas lieu d'être.
00:54:40 Mais en l'occurrence, on fait tout de même un choix manifeste
00:54:42 de représenter un édifice religieux en le dépourvant de sa croix.
00:54:46 Donc, la justification de la charte est totalement contradictoire.
00:54:50 Est-ce qu'une personne autour de cette table est un minimum enthousiaste
00:54:54 à propos de ces Jeux Olympiques, quand même ?
00:54:57 Je comptais un petit peu sur vous pour aller arrêter un petit peu ce geo-bashing,
00:55:00 parce que c'est vrai que ça fait maintenant un an qu'on n'arrête pas d'en parler,
00:55:03 mais en de mauvais termes.
00:55:04 C'est quand même la fête du sport mondial.
00:55:07 On accueille le monde à Paris, non ?
00:55:10 Vous êtes tous dans le geo-bashing, Laurelis Bouvier ?
00:55:13 Si ça se passe bien, ce sera très bien.
00:55:15 Mais bien sûr que ça va bien se passer.
00:55:17 Il faut partir du principe que ça va bien se passer, justement.
00:55:19 Pour l'économique, c'est important.
00:55:20 Mais c'est vrai que pour en revenir à l'affiche,
00:55:22 je rejoins tout ce qui a été dit autour de la table,
00:55:24 les geos ont lieu à Paris, on fait tout un symbole de Paris.
00:55:27 On est à Paris, et donc Paris avec ses monuments.
00:55:30 Donc, aller effacer des éléments de Paris, ça n'a aucun sens,
00:55:34 puisque c'est ce qu'il fait, Paris.
00:55:36 Augustin ?
00:55:37 Non, vous demandiez à ce qu'on cherche un point positif.
00:55:39 La mise en lumière des athlètes français,
00:55:42 que ce soit paralympiques, olympiques,
00:55:44 ce sont des athlètes qui se préparent depuis de très nombreuses années
00:55:46 justement pour cette compétition,
00:55:48 et qui sont très fiers d'exercer, si je puis dire, leur sport dans leur pays.
00:55:53 Et ça, c'est un point positif pour eux.
00:55:55 Et on est fiers, et on sera encore plus fiers de nos Bleus pendant cet événement.
00:55:59 On a encore vu la scène, à l'instant, la scène turquoise.
00:56:02 Évidemment, c'est ce que fait le charme de Paris.
00:56:06 Tout autre chose, cette histoire de cette professeure,
00:56:10 Rosemary Albertini, elle a 24 ans,
00:56:12 elle est corse, elle enseigne l'anglais.
00:56:15 En 2022, lors de sa première année en tant que stagiaire,
00:56:18 elle est mutée en banlieue lyonnaise, à Bron, très exactement.
00:56:21 Une expérience particulièrement traumatisante,
00:56:24 qu'elle a racontée à Cristina Luzzi.
00:56:26 De son expérience de professeure d'anglais sur le continent,
00:56:30 Rosemary Albertini garde un souvenir traumatisant.
00:56:33 En 2022, la jeune enseignante corse est mutée à Bron,
00:56:36 en banlieue lyonnaise, pour sa première année en tant que professeure stagiaire.
00:56:40 Elle y raconte la violence qu'elle subit dans les salles de classe.
00:56:43 On m'a menacée de mort plusieurs fois.
00:56:45 J'ai des élèves qui m'ont poussée pour rentrer en classe.
00:56:48 Il y en a certains, ils ont commencé par "tu vas voir ce que tu vas voir".
00:56:51 Je leur ai dit "c'est une menace, ça peut être mal perçu".
00:56:54 Je sais.
00:56:55 Et petit à petit, c'est passé jusqu'à "tu vas finir à la morgue".
00:56:58 Ils me croisaient dans les couloirs,
00:57:00 ils me faisaient un signe sur le cou comme s'ils allaient me tuer.
00:57:04 Selon l'enseignante, certains élèves vont même plus loin,
00:57:07 allant jusqu'à exposer leur intimité en classe.
00:57:10 J'avais la main dans le caleçon, ils regardaient des films porno.
00:57:13 Au début, ça choque un peu.
00:57:16 On se dit "on regarde, on regarde autour, ça a l'air tellement normal pour les autres élèves".
00:57:22 Je me dis "mais non".
00:57:24 Rosemary Albertini finit par croire aux menaces de ses élèves.
00:57:27 Elle reste sur ses gardes dès qu'elle quitte l'établissement.
00:57:30 Je regardais tous les jours par-dessus mon épaule,
00:57:32 que ce soit pour sortir de l'établissement, j'attendais des collègues.
00:57:36 Je regardais ma voiture le plus proche possible.
00:57:38 J'ai vu des collègues qui, pour eux, c'était tellement normal.
00:57:41 C'est une habitude, ce n'est même plus une banalisation.
00:57:44 Pour eux, ce n'est plus de la violence.
00:57:46 Mutée en septembre dernier en 7 ans et demi, elle n'y reste qu'une semaine.
00:57:50 Aujourd'hui arrêtée à cause d'une dépression,
00:57:53 elle est de retour en Corse chez ses parents en attendant sa prochaine mutation.
00:57:57 Voilà donc pour poser un petit peu le décor, comme on dit dans le jargon journalistique.
00:58:02 Je vais saluer quand même Gaëtan Maringo, vous êtes professeur d'histoire-géographie,
00:58:05 porte-parole du collectif Les Stylos Rouges.
00:58:08 Bonjour, merci d'être avec nous cet après-midi.
00:58:10 Je vais vous poser quelques questions dans une poignée de secondes,
00:58:13 mais avant l'essentiel de l'actu, avec vous Augustin.
00:58:15 La française des jeux qui se saisit du harcèlement de rue,
00:58:19 la FDJ s'associe à l'application Humait et lance un réseau de lieux refuge dans les bureaux de tabac.
00:58:26 L'application fonctionne avec un GPS qui permet aux femmes victimes de rejoindre ces lieux sûrs.
00:58:31 Le dispositif va être proposé à 29 000 commerçants sur la base du volontariat.
00:58:35 Une formation leur sera proposée par la FDJ.
00:58:39 Trois adolescents de 15 à 17 ans ont été mis en examen.
00:58:43 Ils sont soupçonnés d'avoir été en contact avec les quatre hommes arrêtés dimanche dernier en Belgique.
00:58:48 Ces derniers prévoyaient de faire dans les prochaines semaines un attentat dans une salle de concert à Bruxelles.
00:58:52 Deux des trois adolescents ont été placés en détention provisoire.
00:58:55 Le jeune de 15 ans a lui été placé sous contrôle judiciaire.
00:58:58 Et plus de 200 élèves auraient été kidnappés lors d'une attaque menée par des hommes armés
00:59:03 dans une école à l'ouest du Nigeria.
00:59:05 Selon un enseignant et des habitants, il s'agirait d'un des plus gros kidnappings du pays.
00:59:09 Merci beaucoup Augustin.
00:59:11 Merci, merci.
00:59:12 Ça va Raphaël ?
00:59:13 Ça va.
00:59:14 Vous allez bien ?
00:59:15 Très dissipé.
00:59:16 Non mais c'est vrai, il y a un petit lapsus qui est assez amusant.
00:59:18 Ça arrive.
00:59:19 Ce sont des choses qui arrivent.
00:59:20 Mais vous avez contenu votre fourri, cher Augustin.
00:59:22 Bravo.
00:59:23 Gaëtan Marengo, on a regardé le reportage juste avant le flash d'Augustin Donat Dieu.
00:59:29 J'imagine que les faits qui apparaissent dans ce reportage ne vous étonnent même pas ?
00:59:34 Non, ils ne m'étonnent pas.
00:59:38 Ce qu'on peut quand même saluer, c'est qu'aujourd'hui, de tels faits sont de plus en plus relayés dans les médias.
00:59:44 Ce qui n'a pas toujours été le cas, puisque vous savez que le fameux pas de vague a sévi pendant des décennies.
00:59:51 Ce que l'on remarque, c'est que des collègues sont en difficulté.
00:59:56 Ça peut concerner tout le monde.
00:59:58 Ce que nous pensons, nous, dans notre collectif, c'est qu'il y a évidemment beaucoup de facteurs qui expliquent cela.
01:00:04 Évidemment, la faiblesse des rémunérations, une formation qui se délite.
01:00:11 Et puis, d'une façon plus globale, l'absence de réels projets pour l'école depuis de très très nombreuses années.
01:00:19 En fait, on a l'impression qu'aujourd'hui, la seule chose qui préoccupe les pouvoirs publics,
01:00:24 c'est de réduire le nombre d'enseignants, le nombre de fonctionnaires plus généralement.
01:00:29 Et ce n'est certainement pas comme ça qu'on va réussir à résoudre les problèmes de l'école.
01:00:33 Alors justement, j'allais vous poser cette question pour éviter ce genre de problèmes qui sont illustrés dans le reportage.
01:00:39 Ne faudrait-il pas plus d'enseignants et donc plus de classes et donc moins d'élèves par classe ?
01:00:44 Alors évidemment, c'est vrai qu'un dernier rapport du Sénat qui date de cette année,
01:00:51 montre qu'il y a pour l'instant 3 000 professeurs démissionnaires pour l'année 2024.
01:00:59 C'est 700 % de plus qu'il y a une vingtaine d'années.
01:01:02 Donc déjà, on constate que les professeurs se désintéressent de la fonction.
01:01:08 C'est un métier qui aussi peine à recruter.
01:01:10 Il y a un paradoxe, c'est que dans l'an 2010, on a lancé la masterisation.
01:01:15 Donc on a rendu plus difficile l'accession à la fonction d'enseignant.
01:01:20 Et paradoxalement, le niveau de recrutement a baissé.
01:01:24 Puisque finalement, c'est une profession qui est tellement difficile à obtenir.
01:01:29 J'entends le master, le concours, pour des rémunérations tellement faibles
01:01:34 que finalement ça décourage les meilleurs étudiants.
01:01:37 Et donc on a du mal à remplir les effectifs.
01:01:41 Alors une formation qui n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être,
01:01:45 des postes en moins, donc des classes surchargées.
01:01:49 Il y a aussi d'autres éléments.
01:01:51 Il faudrait parler par exemple de la réforme de 2003
01:01:55 qui a progressivement remplacé les surveillants d'externat par des assistants d'éducation.
01:01:59 Je vous explique rapidement.
01:02:01 Rapidement s'il vous plaît.
01:02:03 Oui, très vite.
01:02:04 Jusqu'en 2003, c'était des étudiants qui voulaient devenir enseignants,
01:02:08 qui étaient surveillants.
01:02:09 Aujourd'hui, ce sont des gens qui sont précarisés,
01:02:12 qui n'ont pas du tout envie de rester à l'école
01:02:14 et qui travaillent dans des conditions beaucoup plus difficiles qu'avant.
01:02:17 Voilà.
01:02:18 Gaëtan Maringot, vous restez bien avec nous.
01:02:19 Je vais faire un tour de table, interroger mes invités.
01:02:21 Si vous voulez réagir à la discussion, évidemment,
01:02:24 vous nous faites signe et je vous donnerai la parole.
01:02:26 Raphaël Stainville, le cœur du problème, c'est la rémunération des enseignants, vraiment ?
01:02:30 Très viennement, je ne suis pas sûr.
01:02:32 En tout cas, je ne dis pas que ce n'était pas un problème.
01:02:35 Mais tout à l'heure, en première partie, nous avons évoqué la journée de la femme.
01:02:40 Honnêtement, s'il y a une violence aujourd'hui qui est faite aux femmes,
01:02:45 c'est bien celle qu'elles peuvent vivre dans leur travail ou dans la vie de tous les jours
01:02:48 face à des populations souvent immigrées
01:02:52 qui, parce qu'elles n'ont pas les codes culturels,
01:02:55 ont des attitudes qui sont proprement scandaleuses.
01:03:01 Parce que dans le témoignage de cette professeure corse diffusée sur CNews,
01:03:06 sont fait état d'un certain nombre de traits caractéristiques,
01:03:11 de propos venant de ces populations étrangères,
01:03:15 d'Afrique subsaharienne, parfois musulmane.
01:03:18 J'ai eu Christina Luisi qui me racontait, la journaliste qui a fait ce reportage,
01:03:24 et qui évoquait justement les différentes remarques qui lui étaient faites,
01:03:28 les interdictions qui lui étaient faites,
01:03:31 notamment pendant le ramadon de pouvoir ne serait-ce que boire pendant les cours,
01:03:34 parce que c'était une offense faite aux élèves qui étaient dans la classe,
01:03:37 le fait qu'elles aient été parfois menacées parce qu'elles étaient blanches.
01:03:40 Tout ça, c'est cette réalité.
01:03:42 Je comprends qu'il y ait d'un côté un certain nombre de revendications bien légitimes des professeurs,
01:03:48 mais d'abord, le principal problème, c'est ces classes,
01:03:51 notamment dans ces banlieues à proximité de Lyon, de Bron,
01:03:56 où la multidiversité culturelle des élèves conduit à ce genre de tension dans les classes.
01:04:06 Je crois qu'il est quand même important de préciser que
01:04:08 tous les comportements déviants ne sont pas issus d'enfants,
01:04:11 issus eux-mêmes de l'immigration.
01:04:13 Non, vous avez raison de le préciser, si ça doit être dit,
01:04:19 mais le sujet de l'immigration, il est principal dans les difficultés que vivent ces professeurs.
01:04:24 Je pense qu'on peut élargir le tableau.
01:04:28 Les attaques qu'on voit envers les enseignants aujourd'hui,
01:04:31 en réalité, elles sont symptomatiques d'un autre problème,
01:04:34 d'un problème qui est beaucoup plus large, à savoir un affaiblissement et un écroulement de l'État.
01:04:38 Aujourd'hui, on constate que toutes nos fonctions régaliennes,
01:04:41 à savoir que ce soit les pompiers, que ce soit la police, que ce soit les enseignants,
01:04:45 que ce soit les médecins également, avec le docteur Olivier qui a été agressé tout récemment,
01:04:50 on s'aperçoit que toutes ces fonctions-là, qui sont des piliers de notre État et qui fondent notre État,
01:04:55 elles sont attaquées.
01:04:57 Et donc le problème, il est là.
01:04:59 Il est qu'on doit renforcer l'État et on doit renforcer le régalien de l'État.
01:05:03 On doit lui redonner l'importance qu'il a.
01:05:06 Et c'est vrai que quand on voit des collèges, des lycées qui sont totalement délabrés,
01:05:11 qui ne sont pas en État, ou des moyens,
01:05:15 on a bien vu la coupe de 700 millions de l'éducation nationale.
01:05:20 Alors, Nicole Belloubet dit que ça ne portera pas, qu'il s'agit d'une réserve,
01:05:25 mais en réalité, on peut quand même se poser la question de ce qui va devenir.
01:05:29 L'école, c'est un pilier, c'est très important d'éduquer les enfants.
01:05:33 Et ça fait partie de ces autres piliers.
01:05:35 Et donc, par conséquent, je pense que là, on est dans une situation dans laquelle,
01:05:39 si jamais on n'agit pas très rapidement, et si la justice ne limite pas également
01:05:45 les comportements qui sont inadmissibles envers les enseignants,
01:05:49 envers les médecins, envers les policiers, envers les pompiers,
01:05:51 bref, envers tout ce qui fait notre société, on va s'écrouler.
01:05:54 Thierry Henry-Beauvis, vous voulez réagir ? Vous êtes d'accord ?
01:05:57 Oui, très clairement, oui, je suis d'accord.
01:06:00 Ce que j'aimerais ajouter, c'est qu'en termes de chiffres,
01:06:04 il y a un point qui est intéressant, que votre invité a souligné.
01:06:07 Il donnera la parole juste après, parce qu'il veut réagir.
01:06:09 Avant, on passait sous silence, et depuis peu, enfin depuis peu,
01:06:12 maintenant depuis quelque temps, la chaîne CNews, notamment,
01:06:15 communique de plus en plus sur les difficultés rencontrées par les professeurs,
01:06:18 mais pas que, il y a aussi les enseignants.
01:06:20 Et il y a un point qui n'a pas été souligné, c'est aussi l'islam radical dans les écoles.
01:06:23 C'est-à-dire, j'ai été l'avocat de professeur à qui on a dit,
01:06:26 "Toi, on mériterait qu'on te fasse une patie."
01:06:29 Qui est clairement une menace de mort.
01:06:31 Et ces menaces-là, elles ne sont pas anodines, elles ne sont pas non plus isolées.
01:06:34 Ce sont des menaces qu'on voit d'ailleurs se proliférer sur les réseaux sociaux.
01:06:38 Donc il y a aussi ce point-là qui est très important,
01:06:40 et ensuite après, effectivement, comme on l'avait souligné, c'est la faiblesse.
01:06:43 Mais n'est-ce pas à faute même d'une idéologie extrême, extrémiste,
01:06:47 un effet de mimétisme peut-être aussi, dû aux réseaux sociaux, etc. ?
01:06:50 Est-ce que ces enfants croient vraiment ce qu'ils disent ?
01:06:53 Je ne sais pas, mais en tout cas, il y a un effet d'amplification, ce qui est certain.
01:06:56 C'est qu'on aime bien suivre la mode sur les réseaux sociaux,
01:06:58 et d'ailleurs, lorsqu'il y a une espèce de vendetta lancée contre un professeur
01:07:01 par un petit groupe, généralement, les autres suivent
01:07:04 par cet effet de mimétisme, comme vous le dites.
01:07:06 Donc il y a les réseaux sociaux, évidemment, qui jouent un rôle
01:07:08 évidemment très néfaste dans tout ceci,
01:07:12 et aujourd'hui, nous n'avons aucune emprise sur les réseaux sociaux.
01:07:15 Clairement aucune emprise, et ce serait hypocrite de dire le contraire.
01:07:18 Gaëtan Marengo, vous vouliez réagir ?
01:07:20 Oui, parce que je suis d'accord avec Madame sur le fait que c'est un problème plus général.
01:07:25 Vous savez, il y a 110 000 enfants qui quittent chaque année le système scolaire
01:07:30 sans aucune qualification.
01:07:32 Pour remédier à cela, en 1985, on a créé le lycée professionnel,
01:07:37 où l'idée, c'était à la fois de doter l'élève d'un solide bagage
01:07:41 de compétences professionnelles, et en même temps, d'un enseignement général.
01:07:45 J'entends lettres, histoire, géographie, mathématiques.
01:07:48 Or, actuellement, il y a une réforme de la voie professionnelle
01:07:53 qui fait que cet enseignement général est en train de disparaître drastiquement
01:07:58 pour faire simple, il y a à peu près une ou deux heures de français par semaine
01:08:02 qui a disparu des enseignements pour le moment, pour ces élèves de lycée professionnel,
01:08:07 alors que ce sont les élèves les plus en difficulté.
01:08:10 Et, dernier mot, ce que je voudrais dire, c'est que le lycée professionnel,
01:08:14 on le sait très bien, vous et moi, c'est un lieu de relégation.
01:08:18 En réalité, c'est rarement un lieu que l'on choisit.
01:08:21 Et en définitive, les élèves qui se retrouvent accumulés dans ces lycées professionnels,
01:08:26 des fois dans des filières qui ne mènent nulle part,
01:08:28 ce sont des élèves qui, au départ, dès le collège, étaient en difficulté
01:08:31 et à qui on n'a pas proposé de solution.
01:08:34 Finalement, ce n'est pas très étonnant que ces élèves qui se sentent relégués,
01:08:38 mis au banc, manifestent une forme de colère, de désarroi.
01:08:43 Et, évidemment, le premier à y faire face, c'est l'enseignant qui se trouve devant.
01:08:48 Et donc, c'est dramatique quand cet enseignant, il est déconsidéré.
01:08:52 Je parle du prof bashing qui s'évite tout le temps.
01:08:55 Et puis, quand la formation est très faible et quand le niveau de rémunération est très mauvais aussi.
01:09:00 Eliott Mamann, vous aurez le mot de la fin sur ce sujet.
01:09:02 Oui, je crois que cette polémique est caractéristique d'une école
01:09:06 où les enseignants ne sont plus les hussars mais les nourrisses de la République.
01:09:10 On a régulièrement posé la question du problème culturel qui entoure ces problématiques-là.
01:09:14 Évidemment que la question de la culture dans laquelle évoluent les élèves concernés est importante.
01:09:20 Mais il ne faut pas non plus négliger la culture idéologique
01:09:23 qui est insufflée par l'éducation nationale dans les écoles de France.
01:09:27 On est passé d'ailleurs de l'instruction à l'éducation nationale.
01:09:30 Et depuis, les choses se détériorent.
01:09:32 On comprend que l'on demande aujourd'hui aux enseignants de faire face à des problèmes
01:09:36 qui ne devraient pas être ceux dont ils s'occupent.
01:09:38 Il y a évidemment une question de rémunération.
01:09:40 Et je ne nie pas que dans une salle de classe, le fait que les élèves sachent que, en réalité,
01:09:44 quel que soit le chemin professionnel qu'ils empruntent,
01:09:47 ils le gagneront en somme plus que l'enseignant qui leur fait face est évidemment un symbole important.
01:09:52 Néanmoins, il y a aussi un problème culturel quant à la définition aujourd'hui de la mission du professeur.
01:09:58 Et je crois que c'est tout de même plutôt cette question-là qui devrait être posée
01:10:01 plutôt que l'éternel retour à la question de la rémunération
01:10:04 qui en réalité touche l'intégralité de la fonction publique française.
01:10:06 C'était le sens de la question, effectivement, tout à l'heure.
01:10:09 Tout autre sujet, on vous en parlait déjà hier.
01:10:11 Marseille, devenue une narcoville aux mains des trafiquants.
01:10:13 Ce sont des quatre magistrats qui l'ont dit hier devant une commission sénatoriale.
01:10:19 Trafic de drogue qui continue de faire énormément de victimes.
01:10:22 47 personnes sont mortes à cause du trafic de drogue,
01:10:25 en tout cas du règlement de comptes lié au trafic de drogue l'année dernière.
01:10:29 C'est l'exemple avec Laetitia qui a perdu son neveu, victime collatérale du trafic de drogue,
01:10:34 à travers son collectif, elle comme d'autres femmes, tente d'accompagner les familles des victimes.
01:10:38 Elle a décidé de témoigner au micro de Michael Losantos.
01:10:41 Regardez.
01:10:42 Au-delà des homicides, le trafic de drogue a tué toute forme de vie dans certains quartiers de Marseille.
01:10:48 Enfants, adultes, certains habitants vivent dans la peur.
01:10:52 Un stress permanent qui les incite à rester chez eux.
01:10:55 Les quartiers sont morts avec le trafic.
01:10:58 Ils jouaient, il y avait des matchs de foot, il y avait des parties de pétanque avec les personnes âgées du quartier.
01:11:04 Il y avait une vie dans le quartier qui n'y a plus à l'heure d'aujourd'hui.
01:11:08 Au pied des immeubles de son ancien quartier, Laetitia échange parfois avec des dealers,
01:11:13 des jeunes pas toujours originaires de la cité phocéenne.
01:11:16 Certains qui venaient du nord de la France, d'autres des clandestins qui n'avaient pas de papier.
01:11:21 Le dernier avec qui j'ai parlé était clandestin.
01:11:24 Il me disait qu'il dormait dans la rue, mais qu'il se retrouve des fois séquestré, menacé, brutalisé, des fois même torturé.
01:11:31 Pour les autres, les jeunes du quartier, difficile de résister aux sirènes des dealers.
01:11:36 Laetitia refuse de tenir pour responsable les parents de ces mineurs âgés parfois d'à peine 10 ans.
01:11:42 Il y a des parents qui ont été frappés, qui le sont encore à l'heure d'aujourd'hui,
01:11:46 quand ils osent se lever contre ça et dire "vous vous approchez pas de mon gamin".
01:11:50 Depuis peu, les dealers se conjuguent également aux féminins.
01:11:54 Les filles sont certaines à la tête de certains gangs, et celles qui donnaient des armes, ont pas peur que de nourrir ça.
01:12:00 Et on s'est rendu compte qu'en fait ça se limitait plus qu'à la prostitution, qu'elle gaitait aussi, qu'elle dealait, qu'elle tuait même.
01:12:06 En 2023, une cinquantaine d'homicides étaient liés au trafic de drogue à Marseille.
01:12:11 L'oraliste Bouvier, elle est très intéressante, Laetitia, parce qu'elle refuse de faire porter aux parents la responsabilité,
01:12:17 de la déviance j'allais dire, des enfants.
01:12:21 Or on entend très souvent qu'il faut leur faire porter la responsabilité.
01:12:24 C'est pas évident de faire porter aux parents la responsabilité non plus.
01:12:28 En tant que praticienne du droit, je défends aussi des familles, je défends également des mineurs.
01:12:35 Et c'est vrai qu'on a beaucoup de mineurs, et je pense que mon confrère aura la même expérience que moi,
01:12:40 des mineurs qui viennent nous voir et qui viennent nous dire "mais de toute façon, moi je crains pas grand chose
01:12:44 parce qu'il y a le code de la justice pénale des mineurs qui fait la part belle aux sanctions éducatives plus qu'à autre chose".
01:12:50 Alors c'est une bonne idée les sanctions éducatives, mais il faut encore que ça fonctionne.
01:12:53 Le gros problème qu'on a aujourd'hui, c'est qu'on a des personnes qui sont de plus en plus jeunes,
01:12:58 qui ne sont pas réinsérées, qui vont fonctionner en réseau, c'est-à-dire que les trafics de drogue, ils vont fonctionner en réseau.
01:13:03 En France, on a tendance à fonctionner en silo, c'est-à-dire qu'on met Marseille, on met d'autres territoires,
01:13:07 et en réalité, on n'a aucune coordination entre le national, le régional, le départemental,
01:13:12 pour pouvoir arriver à essayer de lutter contre ces trafics. Il est hors de question.
01:13:17 - Vous parlez dans le système judiciaire ?
01:13:19 - Au niveau du système administratif, et au niveau du système judiciaire,
01:13:24 alors je ne suis pas pour une réponse pénale, je ne suis pas pour la prison ou pour ce genre de choses,
01:13:29 mais je pense que la réponse pénale n'est quand même pas suffisante,
01:13:32 déjà à cause du code de la justice pénale des mineurs qui à mon sens n'est pas suffisant,
01:13:35 et puis aussi parce que même quand ce sont des jeunes majeurs,
01:13:38 lorsqu'on s'aperçoit que certains cas sont jugés soit très rapidement en comparution immédiate,
01:13:43 soit parfois par juge unique, alors que normalement un juge unique, c'est censé être quelqu'un qui va juger
01:13:48 des affaires qui ne posent pas de difficultés, c'est beaucoup moins impressionnant que de se retrouver devant une collégialité.
01:13:54 Donc je pense qu'il faut revoir nos institutions ici et nos bases pour pouvoir lutter contre justement ce trafic de drogue.
01:14:00 - Tout est à refaire, Raphaël Stainville ?
01:14:02 - En tout cas le chantier il est immense, immense, et l'état de perdition de cette ville de Marseille,
01:14:10 ou en tout cas d'une grande partie de cette ville de Marseille, des quartiers Nord,
01:14:14 mais pas seulement parce qu'on voit que cette gangrène, et c'est ainsi que l'exprimaient hier les différents magistrats qui étaient interrogés.
01:14:24 - Je peux quand même juste commenter l'image actuellement à l'antenne,
01:14:27 c'est les victimes de trafic de drogue à Marseille entre 2020 et 2023, on passe de 20 à 50 en 2023, fois deux.
01:14:34 - Cette gangrène elle ne cesse de s'étendre, avec ses victimes, ses victimes collatérales,
01:14:39 et puis ces règlements de comptes entre trafiquants, on voit qu'aujourd'hui le trafic de drogue déborde de Marseille même,
01:14:48 qu'il essaime dans l'arrière-pays, qu'il essaime sur la côte, et d'une certaine ère,
01:14:53 à mesure que les forces de police viennent taper, comme ils le disent dans leur jargon, un certain nombre de points de deal,
01:15:00 les trafiquants marseillais, parce qu'il en va de leur survie, en viennent à développer d'autres systèmes pour continuer leur trafic de mort,
01:15:11 et donc investissent d'autres villes qui aujourd'hui sont moins sécurisées que ne l'est certains quartiers de Marseille.
01:15:21 Donc on a vraiment l'impression d'un système qui échappe totalement à l'État,
01:15:27 et c'est vrai qu'en plus, la justice et le fait que les mineurs soient en première ligne dans ce trafic de drogue,
01:15:37 fait que la réponse pénale est très largement insuffisante.
01:15:40 - Eliott Mamad ? - Oui, je suis entièrement d'accord, et j'aimerais tout de même faire remarquer la bascule sémantique qui se perd.
01:15:45 Pour prendre exemple avec le Pays-Bas, il y a quelques années, on a commencé à parler de quelques villes où un problème particulier lié au trafic de drogue se posait.
01:15:53 Depuis trois ans, on considère que le Pays-Bas est un narco-État, c'est un néologisme qui s'est imposé dans le débat,
01:15:58 de la même manière que certains États d'Amérique latine le sont depuis de longues dates,
01:16:02 et au Pays-Bas, la princesse héritière au trône depuis 2020 doit se déplacer sous protection policière, ainsi qu'une partie du gouvernement.
01:16:10 Aujourd'hui en France, on commence donc à parler, comme cela s'est passé au Pays-Bas, de narco-villes.
01:16:14 C'était d'ailleurs le titre qui s'affichait en parallèle du reportage tout juste diffusé.
01:16:18 - C'est le mot utilisé par les magistrats, hein ? - Oui, absolument.
01:16:23 - C'est imprécisé. - Oui, tout à fait, pardon.
01:16:24 Et la bascule est courte avant que l'on ne se retrouve à parler précisément de narco-États.
01:16:29 L'influence des cartels de la drogue, qui ont un pouvoir presque régalien sur certains quartiers français, est absolument ahurissante.
01:16:36 Et je pense donc en effet que la réponse pénale doit s'accompagner d'une sévérité extrêmement ferme.
01:16:42 Et vous savez, sur la question de la justice des mineurs, c'est ce que dit par exemple le pédopsychiatre Maurice Berger, qu'on mentionne souvent dans ses débats.
01:16:48 En effet, il n'est pas nécessairement question d'emprisonner un mineur pendant trois ans.
01:16:52 En revanche, il faut impérativement lui opposer une réponse judiciaire rapide.
01:16:56 Lorsqu'un mineur commet quoi que ce soit d'ailleurs, mais qui est répréhensible, et qu'on lui explique
01:17:02 "oui, alors de toute façon, tu auras une audition dans six mois, et une décision peut-être dans un an,
01:17:06 qui s'accompagnera éventuellement de quatre heures de pseudo-travaux d'intérêt général",
01:17:10 je veux dire évidemment que ça ne va pas, et que la conséquence que l'on veut atteindre dans l'esprit du mineur délinquant
01:17:16 ne lui permettra pas de corriger son parcours déviant.
01:17:20 Pierre-Henri Boivis.
01:17:21 Exactement, le vrai sujet, c'est avoir une réponse pénale systématique.
01:17:24 C'est le sens de votre propos, je pense.
01:17:26 C'est vraiment avoir une réponse pénale systématique et tout de suite.
01:17:29 Pas effectivement dans huit mois, un an.
01:17:31 La justice pénale des mineurs est très longue.
01:17:32 Et pourquoi nous parlons de la justice pénale des mineurs ?
01:17:34 Parce qu'aujourd'hui, les têtes de réseau vont piocher, justement, dans ces mineurs-là.
01:17:38 De plus en plus jeunes, d'ailleurs, dans des quartiers très populaires, très pauvres,
01:17:42 dans des environnements dans lesquels les mineurs n'ont pas vraiment de perspective.
01:17:47 Et lorsque vous leur proposez un salaire qui est parfois le triple, quintuple du salaire de leurs parents par semaine,
01:17:53 pourquoi voulez-vous qu'ils aillent à l'école ?
01:17:55 Et donc ça revient au sujet tout à l'heure, d'ailleurs.
01:17:57 Comment on arrive à réintégrer sur le chemin de l'école des mineurs qui, déjà, ont baigné dans la violence,
01:18:04 qui ont été recrutés par des têtes de réseau et à qui on offre des salaires mirobolants par semaine,
01:18:09 parfois même par jour, pour faire le guet, pour aller à des points de deal, etc.
01:18:13 Donc c'est très délicat.
01:18:15 Et lorsque, justement, ces mineurs se font pincer par la police et qu'ils passent devant une justice,
01:18:20 qu'ils soient dans le parcours judiciaire, la justice n'est pas au rendez-vous.
01:18:25 Parce que les délais sont beaucoup trop longs.
01:18:26 Parce qu'il n'y a pas de réponse pénale systématique.
01:18:29 Et en fait, j'irais même plus loin, c'est que lorsque la justice est au rendez-vous,
01:18:33 lorsque des trafiquants, des têtes de pont sont en prison,
01:18:37 la vérité c'est qu'aujourd'hui, les prisons et les trafiquants le disent eux-mêmes,
01:18:42 c'était dans le JDD, il y a quelques mois, j'avais fait l'interview d'un de ces caïds,
01:18:46 il expliquait que depuis la prison, ils continuent à travailler.
01:18:48 Et donc, en fait, c'était une sorte de télétravail.
01:18:50 Donc, en fait, ce trafic continue, quoi que la justice passe ou non.
01:18:57 - Raphaël Stainville, merci beaucoup d'avoir été avec nous cet après-midi, pendant deux heures, justement.
01:19:01 Pierre-Laurent Hébovis, merci d'avoir été avec nous également.
01:19:04 Eliott Mamann, je vous garde, vous êtes de retour à 16h30.
01:19:07 On va faire une petite pause avec vous pendant 30 minutes.
01:19:10 Laurelis Bouvier, c'était un plaisir également. Vous reviendrez ?
01:19:12 - Avec plaisir.
01:19:13 - Avec plaisir partagé, ce sera normalement Nelly à ma place qu'on salue si elle est devant sa télévision.
01:19:18 Est-ce qu'on a le temps de faire l'essentiel de l'actu avec vous, Augustin ? Oui ? Rapidement ?
01:19:22 Allez, le flash actu avec vous.
01:19:24 - Eh bien, dans l'actualité, il y a 10 ans, jour pour jour, le vol MH370 de Malaysia Airlines
01:19:30 disparaissait au-dessus de l'océan Indien, parti de Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie.
01:19:34 Le Boeing 777 devait rejoindre Pékin.
01:19:39 Depuis le 8 mars 2014, seulement quelques débris de l'appareil ont été retrouvés.
01:19:44 Emmanuel Macron affirme que la France ne doit se mettre aucune limite dans son soutien à l'Ukraine.
01:19:49 Le président de la République a assumé hier devant les chefs de parti représentés au Parlement.
01:19:53 Ses propos du 26 février dernier, affirmant que l'envoi de troupes en Ukraine ne devait pas être exclu,
01:19:59 les chefs de l'opposition dénoncent une posture irresponsable.
01:20:03 Et les Etats-Unis annoncent une opération majeure dans la bande de Gaza, la construction d'un port temporaire.
01:20:10 L'objectif ? Acheminer davantage d'aide dans le territoire palestinien.
01:20:14 Joe Biden dit tevrer à un cessez-le-feu immédiat.
01:20:17 - Merci beaucoup, Augustin. Prochain journal dans 10 minutes, le journal de 16h.
01:20:21 Vous restez bien sur CNews. Dans un instant, nous accueillerons l'ancien ministre, secrétaire d'Etat Marlène Schiappa.
01:20:26 On a beaucoup de choses, beaucoup de questions à lui poser, notamment sur la journée internationale des droits des femmes
01:20:31 et cette inscription d'Olivier Gé dans la Constitution. A tout de suite sur CNews.
01:20:34 Il est tout juste 16h. Bonjour à tous. Merci d'être avec nous en direct sur CNews dans 180 minutes.
01:20:42 Info, dans un instant, le journal avec vous, Augustin, donne adieu.
01:20:46 Je vais quand même présenter notre invité de marque pour cet après-midi, Marlène Schiappa.
01:20:49 Bonjour, merci d'être avec nous. - Merci. - Ravie de vous recevoir sur ce plateau.
01:20:53 On a beaucoup de questions à vous poser. On aura le temps d'y répondre sur une vingtaine de minutes.
01:20:57 Merci encore d'être avec nous. Je reviens vous voir dans un instant, mais avant votre journal, cher Augustin,
01:21:01 nous serons également avec vous, Olivier Duhuscher. Pardon, je vous ai oublié, encore une fois. Pardonnez-moi.
01:21:05 Augustin, au 1er octobre 2023, l'Observatoire national des violences envers les sapeurs-pompiers
01:21:09 comptait 1072 agressions de soldats du feu lors d'interventions en France, et ce, depuis le début de l'année.
01:21:14 Oui, des violences qui concernent également les femmes dans un milieu où elles sont sous-représentées et souvent jeunes.
01:21:19 Aujourd'hui, ce sont les pompiers qui appellent à l'aide. Chloé Tarkin.
01:21:24 Agressions, menaces et insultes. Chaque jour, les pompiers font face à la violence.
01:21:30 80% de ces agressions se déroulent lors des missions de secours d'urgence aux personnes.
01:21:35 Il y a plusieurs sortes de violences et plusieurs sortes d'agressions.
01:21:38 On a effectivement la violence urbaine, où on a des phénomènes de groupes qui interviennent justement sur les pompiers
01:21:46 en les agressant de différentes manières, que ce soit dans de l'intimidation verbale ou directement physique.
01:21:52 Et dans ces quartiers sensibles, qu'est-ce qui se passe ?
01:21:55 C'est qu'effectivement, il y a aussi, il faut le dire, des trafics qui s'effectuent et on dérange, mine de rien.
01:22:01 Et de plus, on a aussi des agressions plutôt sur le côté rural, qui sont un peu plus isolées,
01:22:09 mais c'est une autre forme d'agression puisqu'elle est plus individualiste.
01:22:12 Sapeur-pompier, un métier qui se féminise et de nouvelle cible pour les agresseurs.
01:22:16 Depuis avril 2023, quatre femmes pompiers ont été victimes d'agressions sexuelles.
01:22:21 Notre profession se féminise de plus en plus. Il faut savoir qu'aujourd'hui, on a à peu près 18% de femmes dans notre corporation.
01:22:28 Le souci, c'est qu'effectivement, ils sont victimes d'agressions, mais d'une autre forme,
01:22:34 par rapport notamment des gestes qui sont déplacés ou pas du tout adaptés.
01:22:38 Parmi les plaintes des sapeurs-pompiers, nombreuses sont celles qui finissent par un simple rappel à l'ordre.
01:22:43 Les syndicats réclament à la justice des sanctions plus sévères.
01:22:47 On en parle également, ce rétro-pédalage de la ministre de l'Éducation nationale au sujet des groupes de niveau.
01:22:53 C'était l'une des mesures phares du choc des savoirs promis par Gabriel Attal en décembre dernier.
01:22:58 Les groupes de niveau en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e devaient être mis en place en septembre prochain.
01:23:05 Mais surprise, à quelques mois de la rentrée, Nicole Belloubet veut plus de souplesse.
01:23:10 Le corps enseignant n'est pas convaincu, comme vous allez le voir dans ce reportage de Michael Dos Santos.
01:23:14 Les groupes de niveau sont-ils en voie de disparition ?
01:23:18 Trois mois après l'annonce de Gabriel Attal, Nicole Belloubet a annoncé vouloir plus de souplesse dans les colonnes du journal Le Monde.
01:23:25 La ministre de l'Éducation nationale souhaite que les principaux des collèges puissent regrouper temporairement les élèves de 6e et de 5e en classe entière pour les mathématiques et le français.
01:23:35 Une mesure incompréhensible selon le président du SNALC, syndicat du personnel éducatif.
01:23:41 Soit effectivement le ministère a complètement perdu la tête et est en train de faire quelque chose d'encore plus compliqué, sa solution est encore plus compliquée que le problème qu'il essayait de résoudre.
01:23:49 Soit, et c'est le plus probable, le ministère dit quelque chose mais en fait dans les établissements on va se saisir de ça pour mettre en place tout simplement des classes, c'est-à-dire on ne va pas faire les groupes de niveau.
01:24:03 830 postes seront créés dans le collège pour la rentrée prochaine, la plupart pour le bon fonctionnement de ces groupes de niveau.
01:24:09 Un nombre insuffisant pour ce représentant de parents d'élèves.
01:24:12 Les dotations à l'heure globale baissent, donc ça veut dire qu'on perd des classes, on perd des enseignants.
01:24:17 La dotation à l'heure globale, ce qui permet donc d'avoir des emplois d'enseignants, ne semble pas être suffisant pour pouvoir déployer de manière satisfaisante ce dispositif.
01:24:28 L'autonomie accordée aux établissements pour la constitution de ces groupes de niveau sera encadrée.
01:24:33 Les corps d'inspection pourront contrôler leur existence et leur bon fonctionnement.
01:24:37 Un débat sur les villes françaises a rasé, ça s'est passé à la télévision russe.
01:24:42 Et oui, depuis que le président français a estimé qu'il ne fallait pas exclure l'idée d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine,
01:24:48 certains médias russes ne cessent de brandir des menaces contre la France.
01:24:52 C'est le cas lors d'un débat sur les villes françaises a rasé, ça se passe sur la chaîne de télévision d'État russe.
01:24:58 Regardez et surtout écoutez cette séquence.
01:25:00 Je n'arrive pas à me décider pour Paris ou Marseille.
01:25:07 Bugarest, bien sûr. Puis Paris, Marseille.
01:25:11 Lyon est une ville agréable. Il y a la fête des Lumières.
01:25:16 Et en Allemagne, pour se venger des missiles torus.
01:25:20 Que détruire ? Hambourg ?
01:25:23 Hambourg, oui.
01:25:25 Ou peut-être Munich.
01:25:27 On devrait peut-être faire un sondage pour savoir quelles sont les villes qu'ils n'ont pas peur de perdre.
01:25:32 Les villes qu'ils n'ont pas peur de perdre pour qu'ils comprennent où mènent les idiots qui gouvernent ces pays.
01:25:38 Pourquoi les idiots vont-ils se mettre en charge dans ces pays ?
01:25:43 Et puis enfin la planète Manga qui est en deuil.
01:25:46 Et oui, le père de Dragon Ball s'est éteint à l'âge de 68 ans.
01:25:50 Akira Toriyama a marqué la vie de millions de gens avec les aventures de son héros Sengoku.
01:25:56 42 tomes et plus de 330 millions de mangas vendus dans le monde.
01:26:02 Ça a versé mon enfance, Jean-Rogue.
01:26:04 Merci à vous, prochain journal.
01:26:06 À 16h30, Marlène Schiappa. C'était quoi votre dessin animé d'enfance ?
01:26:10 Princesse Sarah plus que Dragon Ball.
01:26:12 Très très genré.
01:26:14 Princesse Sarah, elle est joyeux magique ?
01:26:16 Non, vous ne vous souvenez pas de la petite orpheline ?
01:26:20 Petite carence de culture générale.
01:26:22 Oui absolument.
01:26:24 On ne va pas vous en échanter pour autant, Marlène Schiappa.
01:26:26 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:26:28 Vous avez passé six ans au gouvernement.
01:26:30 Vous avez notamment été secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes
01:26:34 et de la lutte contre les discriminations.
01:26:36 Vous avez publié un livre récemment, "Les droits des femmes au travail".
01:26:40 Qu'est-ce que c'est ? C'est une sorte de cartographie de l'histoire des acquis, du futur des droits des femmes.
01:26:46 C'est un peu ça ?
01:26:47 C'est un mini guide juridique chez Dalloz, l'éditeur juridique qui édite le Code civil, le Code pénal, etc.
01:26:51 Je tiens à dire que tous les droits sont versés à l'ONG féministe et laïque "Regards de femmes"
01:26:56 qui défend les femmes dans le monde.
01:26:58 L'idée c'est de compiler tous les droits des femmes au travail.
01:27:00 Parce qu'il y a beaucoup de droits, il y a eu beaucoup de lois.
01:27:02 Mais ces lois sont assez peu connues.
01:27:05 L'idée c'était de mettre à disposition de toutes et de tous, dans un petit format qui tient dans un sac,
01:27:10 les droits des femmes au travail.
01:27:12 Je rappelle qu'on vous invite dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes,
01:27:17 qui a été marquée aujourd'hui, ce midi, Place Vendôme,
01:27:22 par la cérémonie de scellement de l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
01:27:25 Une cérémonie qui a été présidée par Emmanuel Macron.
01:27:29 Que faites-vous désormais ?
01:27:31 Maintenant que vous n'êtes plus au gouvernement, que faites-vous ?
01:27:33 D'abord, je suis associée d'un cabinet de conseil en stratégie qui s'appelle Tilder.
01:27:37 On conseille notamment des femmes dirigeantes, entre autres, mais des hommes aussi.
01:27:40 Et puis je suis en train de créer une fondation.
01:27:42 Je pars à l'ONU demain matin, à la Convention mondiale des droits des femmes, la CSW,
01:27:46 pour travailler à la création de cette fondation, notamment.
01:27:48 J'ai des projets audiovisuels, de séries politiques, mais on y reviendra.
01:27:53 J'ai entendu dire que vous alliez reprendre vos études ?
01:27:55 Je suis une formation à l'EM Lyon, qui est une business school,
01:27:59 sur le sujet de la durabilité et de la gouvernance des entreprises.
01:28:02 On rentre dans un tout autre sujet.
01:28:05 Vous y étiez à cette cérémonie Place Vendôme, ce midi.
01:28:09 Quel a été votre ressenti sur place ?
01:28:12 Ça y est, l'IVG est bien scellée dans la Constitution, le droit à l'IVG.
01:28:15 Je trouve qu'il y avait quelque chose d'important au moment du Congrès,
01:28:18 quand on a vu ce vote à la grande majorité pour consacrer l'IVG dans la Constitution.
01:28:24 Après, je veux dire que c'est un symbole très fort,
01:28:29 et notamment au niveau international.
01:28:31 Je pars à l'ONU demain, il y a des pays, l'Iran, l'Afghanistan,
01:28:34 mais aussi certains États des États-Unis, dans lesquels on n'a pas le droit d'avorter.
01:28:38 C'est extrêmement important.
01:28:40 C'est émouvant aussi de voir qu'il y avait des signataires du manifeste des 343
01:28:44 qui ne s'appelaient pas à l'origine 343 salopes,
01:28:46 elles ont été rebaptisées comme ça de manière négative.
01:28:49 Mais elles, elles s'appelaient les 343,
01:28:51 qui avaient dit qu'elles avaient eu recours à l'IVG,
01:28:53 alors que c'était encore pénalisé à l'époque.
01:28:55 C'est vraiment une espèce de continuité de l'histoire, finalement, qui s'est jouée.
01:28:59 Il y a quelque chose de fort dans ce symbole.
01:29:02 Que dites-vous à ceux, notamment, ce sont des éléments de langage,
01:29:06 à droite, à l'extrême droite, ces personnes qui disent
01:29:09 que ce que fait le président de la République en ce moment,
01:29:11 avec ce droit à l'IVG, c'est un écran de fumée,
01:29:14 c'est une manière de ne pas se préoccuper réellement des problèmes des Français ?
01:29:19 Non, mais d'abord, c'est un symbole, mais les symboles sont importants.
01:29:22 On fait de la politique avec les symboles aussi.
01:29:24 Et après, c'est vrai que moi, je l'ai toujours dit,
01:29:26 ça reste un symbole, ça reste difficile d'avoir accès à la contraception,
01:29:29 sans même parler d'accès à l'IVG, dans beaucoup d'endroits.
01:29:32 Vous avez un problème de désertification médicale en France,
01:29:35 ce qui fait qu'aujourd'hui, si vous êtes en Sardes, dans l'Aveyron,
01:29:37 ou dans un village encore, c'est que vous voulez avoir un rendez-vous
01:29:39 chez un gynécologue, vous avez un délai d'attente qui est extrêmement long.
01:29:43 Donc bien sûr, le symbole ne suffit pas, il faut passer du droit formel au droit réel,
01:29:47 mais c'est important aussi d'avancer avec des symboles et des messages,
01:29:50 y compris pour l'international.
01:29:52 - Et l'audiuchart ?
01:29:53 - Vous le disiez justement, on voit effectivement cette inégalité
01:29:56 de traitement de l'IVG sur les territoires.
01:29:58 Aurore Berger, maintenant qui est ministre en charge du droit des femmes,
01:30:00 disait "il faut mieux former les sages-femmes"
01:30:02 parce que justement, il ne faut pas s'en tenir aux symboles.
01:30:05 Il y a encore beaucoup de travail, peut-être qu'on ne se rend pas assez compte,
01:30:07 mais cette journée aussi met l'accent sur les centres IVG confirmés,
01:30:11 des sujets dont on ne parlait pas forcément avant.
01:30:13 Il y a encore beaucoup de travail de ce côté-là.
01:30:14 - Oui, absolument. Et puis il y a un travail finalement sur l'éducation
01:30:17 et l'accès à la contraception de manière générale.
01:30:20 Je pense que c'est très important.
01:30:22 C'est la même chose sur l'allongement du délai.
01:30:24 Vous savez, le délai de recours à l'IVG a été allongé récemment dans la loi.
01:30:28 Moi, ce qui m'importe, c'est qu'on puisse avoir recours à l'IVG
01:30:31 quand on le souhaite, aussi tôt que possible dans la grossesse.
01:30:34 Plus on attend et plus c'est difficile.
01:30:36 Donc je pense qu'il ne faut vraiment pas masquer ces sujets-là
01:30:39 et les voir de visu et soutenir véritablement l'information sur la contraception.
01:30:43 Et pourquoi pas, mais là je vais être peut-être très progressiste,
01:30:46 mais pourquoi pas travailler sur la contraception masculine ?
01:30:49 C'est vrai que la pilule pour les femmes existe,
01:30:52 qu'elle a aussi des effets secondaires importants sur la santé des femmes.
01:30:55 Il ne faut pas se voiler la face.
01:30:57 Et donc je pense que ça peut être intéressant aussi d'engager les hommes
01:31:02 plus fortement dans ce sujet de la contraception.
01:31:04 - Marlène Schiappa, nous sommes en direct avec Philippe Alloze,
01:31:07 président de la Chambre syndicale des Buralistes d'Île-de-France.
01:31:11 On a tenu à vous inviter, Philippe Alloze,
01:31:14 parce qu'il y a cette initiative dans les bureaux,
01:31:18 chez les Buralistes, ces lieux de refuge pour les femmes.
01:31:22 Est-ce que vous pouvez nous parler de cette initiative ?
01:31:25 - Eh bien, bonjour.
01:31:27 Oui, l'initiative de retrouver ces lieux de refuge chez les Buralistes
01:31:31 est pour nous une évidence, pour deux points bien distincts.
01:31:35 C'est que la violence actuelle dans notre société,
01:31:38 au-delà sur des personnes dites sensibles à recevoir beaucoup de violence,
01:31:42 les femmes entre autres, mais aussi, on peut aussi dire,
01:31:45 d'autres personnes, aussi les hommes,
01:31:47 toutes ces personnes sensibles doivent être protégées.
01:31:49 Dans un premier temps, notre commerce au quotidien,
01:31:52 proche de la rue où justement toutes ces invectives sont faites,
01:31:56 est pour nous une évidence.
01:31:59 Ça nous permettra non pas de résoudre le problème,
01:32:02 mais en tout cas, par ce fait de lieux de refuge,
01:32:05 de figer la violence.
01:32:07 - Alors comment ça fonctionne concrètement, Philippe Alloze ?
01:32:11 - Concrètement, c'est qu'on sera donc identifié comme une "safe place",
01:32:16 un lieu de refuge, moins anglicisme, mais lieu de refuge, "safe place".
01:32:21 Pourquoi ? Parce que notre quotidien est que nous sommes un des commerces
01:32:25 avec la plus grande amplitude horaire, ouvert au quotidien,
01:32:29 et bien souvent directement face à la rue.
01:32:32 Le lieu où ces sensibilités et surtout ces personnes attaquées
01:32:36 est très important d'être figé.
01:32:39 La violence ne prend que du lead régulièrement dans notre société,
01:32:44 on le voit au travers de nos transactions que nous faisons dans nos établissements.
01:32:47 Il est essentiel que l'on arrive à arrêter déjà cette première vague
01:32:51 qui est la violence physique et cette intrusion qui peut nuire à toute personne.
01:32:57 C'est notre sujet, il est lieu de refuge à pouvoir figer la situation
01:33:02 pour passer la main ensuite à un sujet beaucoup plus rigoureux
01:33:08 qui sont les forces de police, entre autres.
01:33:10 Donc nous, nous sommes bien entendu très heureux de pouvoir être lieu de refuge,
01:33:15 "safe place" pour figer à le moment.
01:33:19 Le moment, il ne doit plus aller vers cette violence qui est en train d'émerger.
01:33:24 Merci beaucoup Philippe Allos d'avoir accepté notre invitation.
01:33:27 On tenait justement à vous inviter pour que vous nous expliquiez un petit peu ce processus.
01:33:31 Marlène Schiappa, ça va dans le bon sens évidemment, ces initiatives,
01:33:34 il n'y en a peut-être pas assez sur le territoire.
01:33:36 Très important d'abord, moi je remercie Philippe Allos et avec lui tous les Buralistes
01:33:40 et puis Pauline et YouMail, l'application qui est extrêmement importante contre le harcèlement de rue.
01:33:45 Vous vous souvenez qu'en 2018 j'ai fait voter la loi contre le harcèlement de rue
01:33:48 qui est dite loi Schiappa d'ailleurs.
01:33:50 Et à l'époque j'étais très critiquée pour cela.
01:33:52 On me disait que le harcèlement de rue n'existait pas vraiment
01:33:54 ou alors d'autres m'ont dit que c'était stigmatisant de faire une loi
01:33:57 pour pénaliser les harceleurs de rue.
01:34:00 Aujourd'hui le harcèlement de rue est rentré dans la loi.
01:34:02 Il y a des amendes quand il y a du harcèlement de rue, c'est un délit.
01:34:05 On est le premier pays au monde, la France, à avoir créé une loi contre le harcèlement de rue.
01:34:09 Donc je me réjouis qu'il y ait des avancées, qu'il y ait des partenaires qui s'engagent
01:34:13 et qu'aujourd'hui ce soit une cause qui fasse consensus pour qu'on protège les femmes,
01:34:17 notamment les jeunes filles.
01:34:19 Je suis maman de deux filles adolescentes.
01:34:21 Aujourd'hui je ne les laisse pas sortir dans la rue sans une inquiétude.
01:34:25 Alors justement vous avez été très active quand vous étiez à vos fonctions ministérielles.
01:34:30 Elodie Huchard, vous vouliez réagir à ce sujet.
01:34:34 Oui parce qu'effectivement tout le monde reconnaît que vous avez donné une impulsion
01:34:37 mais on voit aussi à quel point ça a mis du temps encore cette semaine.
01:34:40 Par exemple il a fallu avoir une PPL sur les ordonnances de protection,
01:34:43 les bracelets anti-rapprochement, ça a pris beaucoup de temps.
01:34:45 Est-ce que quand vous étiez ministre ça a pu être peut-être une frustration de vous dire
01:34:49 "les idées sont là, l'impulsion est là"
01:34:51 mais là on est parfois sept ans après, voyez qu'il y a des choses qui arrivent à peine
01:34:55 à être mises en service finalement ?
01:34:57 Bien sûr c'est très frustrant de voir la différence entre le droit formel et le droit réel.
01:35:01 C'est ce que j'évoquais tout à l'heure pour les droits des femmes au travail
01:35:03 mais c'est vrai pour beaucoup de droits, la loi est sans cesse renforcée
01:35:06 et c'est vrai qu'en tant que responsable politique on peut faire des lois,
01:35:09 construire des politiques publiques mais il y a un sujet de société.
01:35:12 Mais en même temps je suis assez heureuse d'avoir fait de cette question
01:35:15 qui n'était pas un sujet traité au niveau politique précédemment, un sujet politique,
01:35:19 de l'avoir mis à la table du Conseil des ministres,
01:35:21 d'avoir organisé à l'Élysée des hommages pour les femmes victimes de féminicides
01:35:24 et d'avoir, je pense, je n'ai pas tout réussi mais en tout cas ce que j'ai réussi
01:35:28 et ce qu'on me reconnaît c'est effectivement d'avoir jamais rien lâché
01:35:31 et d'avoir mis dans le débat public cette question de la protection des femmes
01:35:34 qui aujourd'hui est au cœur de l'actualité.
01:35:36 Vous avez évoqué tout à l'heure l'éducation.
01:35:38 Qu'est-ce qu'il est possible de faire pour sensibiliser à la condition des femmes,
01:35:44 j'allais dire dès le plus jeune âge ? Est-ce qu'on en fait assez ? Que peut-on faire de plus ?
01:35:48 Je pense que le respect est la base.
01:35:50 Je sais qu'on ouvre des grands débats philosophiques dès lors qu'on parle d'égalité
01:35:54 ou dès lors qu'on parle de l'inné, de l'acquis,
01:35:56 il y a des courants féministes différentialistes qui considèrent que la biologie prime,
01:36:00 des courants existentialistes qui pensent que tout est de l'acquis.
01:36:03 Moi je pense que l'éducation, le respect est tout simplement...
01:36:05 Ce sont des courants à la marge néanmoins.
01:36:07 C'est des courants qui s'affrontent et qui peuvent débattre,
01:36:09 mais je pense qu'en ce qui concerne l'éducation,
01:36:11 on n'est pas obligé d'aller loin dans le débat philosophique,
01:36:13 même s'il est intéressant, et qu'on peut partir du principe de respect,
01:36:17 de respect de consentement, de respect du corps d'autrui,
01:36:19 entre les petites filles, les petits garçons, à l'école.
01:36:22 Et je crois qu'effectivement l'école de la République
01:36:24 a un rôle fondamental à jouer sur ce sujet-là.
01:36:26 J'aimerais qu'on regarde un tweet, un "x", dit-on maintenant,
01:36:30 celui de Marine Le Pen, dans le cadre de cette journée internationale
01:36:34 des droits des femmes.
01:36:36 "Cette journée du 8 mars nous rappelle que les droits des femmes
01:36:38 "que l'on croyait définitivement acquises sont chaque jour remis en cause.
01:36:40 "Face à l'avancée du multiculturalisme qui attend à leur liberté,
01:36:43 "nous devons réimposer partout et à tous nos valeurs de civilisation."
01:36:47 Marine Le Pen vise juste.
01:36:50 Est-ce que le multiculturalisme, comme elle le dit,
01:36:52 menace les droits des femmes ?
01:36:54 C'est un peu un ovalisme, vous me pardonnerez,
01:36:56 mais je ne sais pas ce qu'elle entend exactement par "multiculturalisme".
01:36:59 Je ne vois pas de menace dans ce qu'elle entend derrière "multiculturalisme"
01:37:03 sur le droit des femmes.
01:37:05 En revanche, ce qui est vrai, et je l'ai porté dans des lois aussi,
01:37:08 c'est qu'il y a une résurgence de l'islamisme,
01:37:10 et notamment de la radicalité, qui, là, évidemment,
01:37:12 menace au premier chef les femmes en France,
01:37:14 mais aussi partout dans le monde.
01:37:16 Il faut rappeler que j'ai porté une loi dans laquelle on a renforcé,
01:37:18 par exemple, et on a créé l'interdiction des certificats de virginité.
01:37:21 Il y avait encore en France l'autorisation,
01:37:24 en tout cas pas d'interdiction, de faire des certificats de virginité
01:37:26 pour les jeunes filles qui allaient se marier.
01:37:28 J'ai renforcé la lutte contre l'excision, par exemple.
01:37:31 Il y a 60 000 femmes en France, ces jeunes filles,
01:37:33 qui vivent excisées.
01:37:35 C'est une menace réelle, et avec une résurgence,
01:37:37 aujourd'hui, de la médicalisation de ce procédé.
01:37:41 Donc, je crois que c'est extrêmement important
01:37:43 d'être mobilisé face à ces sujets-là,
01:37:45 et de défendre les femmes face à toutes les menaces
01:37:47 qui peuvent exister contre elles.
01:37:49 Il y a aussi cette proportion de femmes élues,
01:37:52 notamment au Sénat, 126 sénatrices sur 348 élus.
01:37:57 À l'Assemblée nationale, 37 % des élus sont des femmes seulement.
01:38:01 On n'est pas du tout loin encore d'un objectif d'égalité.
01:38:06 Comment on peut améliorer ces statistiques ?
01:38:11 Vous savez, en 2017, l'Assemblée nationale
01:38:13 était quasiment paritaire.
01:38:15 Pourquoi ? Parce que le parti majoritaire,
01:38:17 et je faisais partie de la commission d'investiture à l'époque,
01:38:20 en 2016-2017, d'En Marche, puisqu'il faut citer le parti,
01:38:23 on s'était... on avait passé des mois à identifier
01:38:26 des femmes pour les nommer sur des circonscriptions gagnables.
01:38:29 Mais je dirais qu'il y a beaucoup de violence vis-à-vis des femmes,
01:38:31 particulièrement dans la vie politique.
01:38:33 Moi, j'ai été récemment extrêmement critiquée
01:38:35 pour avoir apporté mon soutien à Marion Maréchal,
01:38:37 qui s'est retrouvée aspergée de bière au Salon de l'agriculture.
01:38:40 Certains m'ont dit "Ah oui, non, mais elle est facho,
01:38:42 donc c'est normal."
01:38:43 Ben, pardon, mais si on commence à excuser
01:38:45 les violences vis-à-vis des femmes
01:38:46 dès lors qu'on a des désaccords politiques,
01:38:48 y compris très forts avec elles,
01:38:49 ça veut dire que demain, on excusera les violences
01:38:51 contre la voisine parce qu'on n'est pas d'accord
01:38:53 avec la manière dont elles votent ou avec ces idées.
01:38:56 Donc je crois que la protection des femmes
01:38:58 dans le monde politique face au cyberharcèlement,
01:39:00 face à toute forme de violence, y compris physique,
01:39:02 elle est d'abord fondamentale.
01:39:04 On nous dit parfois "les femmes ne veulent pas s'engager en politique",
01:39:06 mais moi, je les comprends.
01:39:07 Quand j'ai des amis qui me disent, quand on voit...
01:39:09 Pardon pour l'expression, mais ce que tu te prends dans la figure
01:39:11 dès lors que tu prends une position,
01:39:13 ben, on a plutôt envie de vivre heureuse et de vivre cachée
01:39:16 et ne pas prendre part au débat public.
01:39:18 Et je ne peux pas les emblâmer.
01:39:20 Est-ce qu'il... S'il y a plus de femmes élues au Sénat,
01:39:24 plus de femmes élues à l'Assemblée nationale,
01:39:26 cela pourrait permettre de faire avancer encore un petit peu plus
01:39:28 les droits des femmes ?
01:39:29 Vous évoquez dans votre livre le droit de préserver
01:39:31 la santé des femmes au travail, notamment,
01:39:33 entre autres, avec la création d'un congé menstruel.
01:39:36 Est-ce que c'est envisageable en France à l'heure actuelle ?
01:39:39 Alors, justement, je pose la question dans le livre,
01:39:41 je regarde un petit peu les lois qui n'existent pas encore
01:39:43 et les demandes qui existent.
01:39:44 Pourquoi ? Moi, je ne suis pas favorable
01:39:46 au congé menstruel en tant que tel,
01:39:48 et je vais vous expliquer pourquoi.
01:39:49 Je pense que le congé menstruel, il a été créé
01:39:51 dans les pays anglo-saxons, dans lesquels il n'y a pas
01:39:53 de sécurité sociale et d'arrêt maladie en tant que tel,
01:39:55 comme on peut en bénéficier ici, en France.
01:39:58 Donc ici, en France, c'est extrêmement important
01:40:00 de savoir que les arrêts de travail existent sur ce sujet.
01:40:03 En revanche, on a des progrès à faire sur la question
01:40:05 de l'endométriose, qui touche beaucoup de femmes,
01:40:08 qui est une maladie assez taboue.
01:40:10 Et la question se pose exactement.
01:40:12 Une femme sur 10, c'est encore dans les dépistés.
01:40:15 Et par exemple, une jeune fille qui, aujourd'hui,
01:40:17 ne peut pas aller passer son oral de bac, etc.,
01:40:19 parce que c'est un jour d'endométriose,
01:40:21 c'est extrêmement tabou encore, et c'est difficile.
01:40:23 On ne va pas se dire au travail, à son patron,
01:40:25 "Pardonnez-moi, mais là, ce n'est pas le bon jour du mois,
01:40:27 et donc, j'ai un problème."
01:40:28 Donc je pense que ces sujets-là doivent être adressés.
01:40:30 On est en train de battre en brèche encore
01:40:32 un certain nombre de tabous.
01:40:34 Mais la santé des femmes, heureusement, en France,
01:40:36 elle est quand même très préservée par rapport
01:40:38 à d'autres pays dans le monde.
01:40:39 Si on enlève le costume de l'ancienne ministre,
01:40:42 de la femme politique, on a posé la question
01:40:45 à certains Français.
01:40:47 Quel est le droit des femmes qui vous tient, vous,
01:40:49 femme, Marlène Schiappa, le plus à cœur ?
01:40:52 Je dirais qu'il y en a peut-être deux.
01:40:55 Je dirais d'abord le congé maternité,
01:40:58 qui est extrêmement important.
01:40:59 Et je pense que quand on veut pouvoir concilier
01:41:01 harmonieusement sa vie professionnelle,
01:41:03 sa vie familiale, je présidais dix ans
01:41:04 une association qui s'appelait "Maman Travaille",
01:41:06 le congé maternité, je crois qu'il est absolument fondamental.
01:41:09 Et là encore, il y a des pays dans le monde
01:41:10 dans lesquels vous n'avez pas de congé maternité.
01:41:12 Et au gouvernement, j'avais permis de l'offrir,
01:41:14 de l'allonger notamment pour les agricultrices
01:41:16 ou les indépendantes.
01:41:17 Et puis deuxièmement, moi je suis très fière
01:41:18 de la loi qu'on a faite contre le harcèlement de rue,
01:41:20 parce que c'est quelque chose que moi j'ai vécu
01:41:22 quand j'étais ado, j'ai grandi dans une cité
01:41:24 sur le périphérique à Paris.
01:41:25 Et quand je vois mes filles adolescentes aujourd'hui
01:41:27 qui me racontent des choses similaires
01:41:29 à celles que j'ai vécues à leur âge
01:41:30 dans le métro, dans les transports, etc.,
01:41:33 je me dis qu'il y a un sérieux problème
01:41:34 de liberté des femmes à circuler dans l'espace public,
01:41:37 et particulièrement dans certains endroits.
01:41:39 Donc je pense que ce droit-là,
01:41:41 cette liberté d'aller et venir paisiblement,
01:41:43 elle est fondamentale.
01:41:44 Dernière question, le temps est passé très très vite.
01:41:48 Est-ce qu'on peut espérer un jour
01:41:49 que la Journée internationale des droits des femmes
01:41:51 n'existe plus ?
01:41:52 Mais j'espère qu'un jour, il n'y aura plus de 8 mars,
01:41:54 parce que la Journée internationale des droits des femmes
01:41:56 ne servira plus à rien.
01:41:57 Et mon vœu le plus cher, c'est que ma petite fille,
01:42:00 cadette qui a 12 ans,
01:42:01 le jour où elle aura 40 ans comme moi,
01:42:03 elle se dira "Au temps jadis, à l'époque de ma mère,
01:42:05 il y avait un truc le 8 mars,
01:42:07 mais aujourd'hui on n'en a tellement plus besoin
01:42:08 puisqu'on est exactement payés comme les hommes
01:42:10 et on a toutes les mêmes libertés, le respect,
01:42:12 il n'y a plus de femmes qui soient victimes de violences,
01:42:15 quelles qu'elles soient, y compris conjugales.
01:42:17 Et mon vœu le plus cher, c'est que le 8 mars
01:42:19 disparaisse un jour parce qu'on n'en aurait plus besoin, oui.
01:42:21 Marlène Schiappa, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:42:24 Est-ce que vos filles regardent "Princesse Sarah" ?
01:42:26 Vous ne les avez pas évoquées avec "Princesse Sarah" ?
01:42:28 Ma fille, cadette, elle est plus sur les animés japonais
01:42:30 et coréens, pour tout vous dire.
01:42:31 C'est le phénomène de la K-pop, etc.
01:42:34 En tout cas, on dormira un petit peu plus cultivés
01:42:38 après cette émission.
01:42:40 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
01:42:41 - Merci à vous, avec plaisir.
01:42:42 - Avec grand plaisir, Elodie Huchard, merci d'avoir été avec nous cet après-midi.
01:42:46 On revient tout de suite avec le journal de 16h30.
01:42:48 Augustin Donat-Dieu, à tout de suite.
01:42:50 Il est bientôt 16h30, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
01:42:57 Dans 180 minutes info, le journal avec vous,
01:43:00 Augustin Donat-Dieu, et ça y est, c'est fait.
01:43:02 La loi inscrivant la liberté garantie d'accès à l'IVG
01:43:05 a été scellée dans la Constitution ce midi.
01:43:07 Et oui, lors d'une cérémonie place-vende en présence du Président de la République,
01:43:12 le ministre de la Justice a posé le saut de la République sur la loi
01:43:16 avec la presse datant de 1810, figurez-vous.
01:43:19 Mais le chef de l'État, Emmanuel Macron, souhaite dorénavant aller plus loin.
01:43:22 Retour sur cette cérémonie avec Maëva Lamy.
01:43:25 En un geste, le droit à l'IVG entre dans la Constitution.
01:43:35 Et tous les applaudissements de la foule.
01:43:37 Une cérémonie de scellement en présence de responsables politiques, associatifs
01:43:45 et accessibles au public pour la toute première fois.
01:43:48 Devant les portraits de grandes figures féministes
01:43:55 qui, par leur engagement, ont contribué à cette journée,
01:43:59 le président Emmanuel Macron prend la parole.
01:44:02 Le saut de la République, c'est en ce jour un long combat pour la liberté.
01:44:08 Un combat fait de larmes, de drames, de destins brisés.
01:44:17 Et promet de poursuivre le combat.
01:44:20 Je souhaite l'inscription de cette liberté garantie de recourir
01:44:24 à l'interruption volontaire de grossesse dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
01:44:30 La chanteuse Catherine Ringer, figure d'Erita Mitsouko, interprète ensuite l'hymne national.
01:44:35 Dont les paroles ont été modifiées pour l'occasion.
01:44:58 Dans le reste de l'actualité, les habitants de Marseille qui vivent ce cauchemar,
01:45:02 un cauchemar au quotidien à cause du trafic de drogue.
01:45:04 Comme Laetitia qui a perdu son neveu, victime collatérale de la guerre
01:45:08 que se mènent les trafiquants de drogue.
01:45:10 Elle a créé un collectif pour tenter d'aider des familles qui, comme elle, ont vécu l'horreur.
01:45:14 Suite aux récents propos des magistrats de Marseille au Sénat,
01:45:18 elle a décidé de témoigner sur le quotidien des Marseillais.
01:45:21 Et le constat est édifiant.
01:45:23 Miquel Sosantos.
01:45:25 Au-delà des homicides, le trafic de drogue a tué toute forme de vie dans certains quartiers de Marseille.
01:45:31 Enfants, adultes, certains habitants vivent dans la peur.
01:45:35 Un stress permanent qui les incite à rester chez eux.
01:45:38 Les quartiers sont morts avec le trafic.
01:45:41 Ils jouaient, il y avait des matchs de foot, il y avait des parties de pétanque avec les personnes âgées du quartier.
01:45:47 Il y avait une vie dans le quartier qui n'y a plus à l'heure d'aujourd'hui.
01:45:51 Au pied des immeubles de son ancien quartier, Laetitia échange parfois avec des dealers.
01:45:56 Des jeunes pas toujours originaires de la cité phocéenne.
01:45:59 Certains qui venaient du nord de la France, d'autres des clandestins qui n'avaient pas de papier.
01:46:04 Le dernier avec qui j'ai parlé était clandestin.
01:46:07 Il me disait qu'il dormait dans la rue, mais qu'il se retrouve des fois séquestré, menacé, brutalisé, des fois même torturé.
01:46:14 Pour les autres, les jeunes du quartier, difficile de résister aux sirènes des dealers.
01:46:19 Laetitia refuse de tenir pour responsable les parents de ces mineurs âgés parfois d'à peine 10 ans.
01:46:25 Il y a des parents qui ont été frappés, qui le sont encore à l'heure d'aujourd'hui,
01:46:28 quand ils osent se lever contre ça et dire "vous vous approchez pas de mon gamin".
01:46:32 Depuis peu, les dealers se conjuguent également aux féminins.
01:46:36 Les filles sont certaines à la tête de certains gangs, et celles qui donnaient les armes ont pas le droit que de nourrir ça.
01:46:42 Et on s'est rendu compte qu'en fait ça se limitait plus qu'à la prostitution, qu'elles guettaient aussi, qu'elles dealaient, qu'elles tuaient même.
01:46:48 En 2023, une cinquantaine d'homicides étaient liés au trafic de drogue à Marseille.
01:46:53 L'actualité à l'international avec l'âge de Joe Biden au cœur de la campagne présidentielle américaine.
01:46:59 Eh oui, le candidat à sa réélection, âgé de 81 ans, tente de rassurer ses électeurs.
01:47:03 Il se dit prêt à repartir pour rempiler avec quatre années supplémentaires.
01:47:07 Alors que certains rivaux, à commencer par Donald Trump, le trouvent gâteux ou inapte à diriger la première puissance économique du monde.
01:47:14 Les précisions sur cette polémique de l'âge avec notre correspondante aux États-Unis, Elisabeth Guedel.
01:47:19 Joe Biden sait qu'il doit rassurer les Américains sur sa capacité de diriger le pays quatre années de plus,
01:47:25 sa capacité physique et mentale, d'autant que des soutiens de la campagne de Donald Trump,
01:47:30 diffusant en ce moment sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux,
01:47:33 des vidéos montrant un Joe Biden qui hésite, qui trébuche,
01:47:36 et questionnant sa capacité de pouvoir seulement vivre jusqu'à la fin d'un éventuel second mandat.
01:47:42 Joe Biden a évoqué son âge à la fin de son discours sur l'état de l'Union et tentant de positiver sa longue expérience.
01:47:49 Ces décennies de service public, a-t-il dit, puisqu'il a été sénateur et vice-président avant d'être président.
01:47:54 Ce qui compte, ce n'est pas notre âge, mais l'âge de nos idées, a-t-il dit.
01:47:58 On ne peut pas diriger l'Amérique avec des idées anciennes, il s'est dit optimiste pour le pays,
01:48:03 par contraste avec la vision pessimiste de certaines personnes de mon âge, a-t-il dit.
01:48:08 Allusion directe à Donald Trump, comme si les quatre années d'écart entre eux ne comptaient pas.
01:48:13 Problème, ce n'est pas ce que ressent l'opinion.
01:48:17 Plus de 70% des Américains estiment que Joe Biden est trop âgé pour un second mandat.
01:48:23 Ils ne sont que 40% à le penser pour Donald Trump.
01:48:26 C'est la fin de votre journal, Augustin. Merci d'avoir été avec nous cet après-midi. Vous reviendrez ?
01:48:31 Avec grand plaisir, quand vous voulez.
01:48:33 Avec grand plaisir partagé.
01:48:34 Et on parlera des burealistes.
01:48:35 Et on parlera des burealistes, effectivement.
01:48:37 Merci, merci Augustin.
01:48:38 Elliot Maman, vous êtes donc toujours avec nous, chroniqueur politique.
01:48:41 Merci d'avoir attendu une petite demi-heure.
01:48:43 Victor Herro, bonjour. Merci d'être avec nous, vous êtes journaliste.
01:48:46 Et avec nous, pour aller ces derniers quart d'heure, j'allais dire.
01:48:50 Nous sommes également en visio avec Amélie Rebière, vice-présidente de la coordination rurale.
01:48:56 Bonjour Amélie Rebière, merci d'avoir accepté notre invitation cet après-midi.
01:49:00 Et on voulait justement évoquer avec vous cette colère des agriculteurs
01:49:05 qui découvrent toujours des actions ponctuelles et locales ont toujours lieu.
01:49:09 Notamment dans le sud de la France, il y a eu quelques blocages hier encore.
01:49:12 Encore des filtrages de camions étrangers.
01:49:15 Concrètement, quelle est la situation ?
01:49:17 Est-ce que cette colère s'est un petit peu calmée ? Ou pas du tout ?
01:49:22 Alors, je dirais que la colère ne s'est jamais véritablement calmée.
01:49:26 Parce que nous avons toujours continué les actions au niveau départemental et au niveau régional.
01:49:31 Même si c'était moins visible du côté de Paris.
01:49:34 Nous avons toujours été très attentifs également à ce qui se passait au niveau de l'Europe.
01:49:39 On avait prévenu le gouvernement qu'on regarderait ce qui se voterait au Parlement européen.
01:49:44 Et si vous voyez qu'à nouveau les tracteurs sont dans les rues,
01:49:49 c'est parce que par exemple hier, la commission du commerce au Parlement européen
01:49:53 a approuvé la proposition de prolonger jusqu'au mois de juin 2025
01:49:58 la suspension des droits de douane et de quota d'importation des produits agricoles en Ukraine.
01:50:02 Donc vous comprenez bien que d'un côté, on ne peut pas entendre un discours
01:50:06 qu'on met l'agriculture au-dessus de tout.
01:50:08 Et d'un autre côté, voir qu'on sacrifie les éleveurs depuis un petit moment,
01:50:12 mais maintenant les céréaliers avec l'entrée massive de produits ukrainiens en France.
01:50:17 C'est-à-dire que concrètement, rien n'a changé au quotidien pour vous, pour les personnes que vous côtoyez ?
01:50:23 Alors concrètement, pas grand-chose peut avoir changé.
01:50:26 La coordination urale se félicite néanmoins de deux victoires,
01:50:29 c'est-à-dire l'abandon de l'impôt qui avait été signé entre la FNSEA et le gouvernement
01:50:34 à propos du gasoil non routier, et l'ouverture aussi de mesures de trésorerie
01:50:39 qui permettra à certaines exploitations les plus en difficulté
01:50:42 de pouvoir avoir un peu d'air pour payer les factures, mais c'est une proposition à court terme.
01:50:48 Donc nous, on veut maintenant du long terme.
01:50:51 On ne veut pas entendre parler de l'entrée de l'Ukraine en Europe et d'importation massive.
01:50:56 On est très vigilant sur les traités de libre-échange,
01:50:58 alors qu'il y a un traité avec le Chili qui a été ratifié la semaine dernière.
01:51:02 Donc vous comprenez bien que même si la FNSEA est tout à fait d'accord
01:51:06 pour l'entrée de l'Ukraine en Europe, par exemple,
01:51:08 ce n'est pas du tout la position de la coordination urale
01:51:10 et c'est pour ça que vous voyez à nouveau des mobilisations dans les rues.
01:51:13 Est-ce que vous êtes en contact avec les préfets des départements ?
01:51:18 Est-ce que les autorités sont entrées en contact avec vous
01:51:22 pour tenter de commencer à mettre en œuvre les annonces qui ont été faites,
01:51:25 notamment au Salon de l'Agriculture, mais même encore avant ?
01:51:28 Oui, alors vous parlez des annonces de simplification sûrement.
01:51:31 Évidemment que les préfets sont rentrés en contact avec nous.
01:51:34 Ils ont même mis, par exemple en Corrèze,
01:51:36 ils ont mis en place des commissions interadministratives.
01:51:40 Donc ça peut concerner la DDT, ça peut concerner la MSA,
01:51:43 ça concerne aussi bien sûr la préfecture.
01:51:46 Donc ça, c'est une aide réelle sur le terrain,
01:51:49 même si on n'avait pas attendu pour être en contact avec les préfets,
01:51:52 mais c'est une aide aussi pour tous les agriculteurs qui sont non-syndiqués.
01:51:55 Parce qu'il ne faut pas oublier que,
01:51:57 bien sûr il y a les agriculteurs syndiqués,
01:51:59 mais il y a les non-syndiqués qui peuvent aussi avoir des difficultés
01:52:03 et qui peuvent exposer justement pendant ces réunions en DDT ou en préfecture.
01:52:08 Victor Hérault, vous avez une question ?
01:52:09 Oui, tout à fait. Bonjour Madame.
01:52:11 Étant donné, comme vous le disiez, que le problème décisionnel se situe au niveau européen,
01:52:16 est-ce qu'on peut s'attendre,
01:52:18 ou est-ce qu'il y a en cours des négociations ou des discussions avec des mouvements agricoles
01:52:23 d'autres pays à l'échelle européenne ?
01:52:24 Est-ce qu'on peut espérer une coordination des mouvements de colère agricole à l'échelle européenne ?
01:52:28 Alors évidemment, on avait déjà fait une sorte de coordination pendant une action à Bruxelles.
01:52:35 On est en contact avec les autres pays européens,
01:52:38 parce qu'il faut bien comprendre que cette crise elle est européenne,
01:52:40 elle n'est pas seulement française.
01:52:42 Vous voyez bien que dans les autres pays, il y a les mêmes difficultés.
01:52:44 On a les mêmes problématiques dans tous les pays européens.
01:52:47 Donc évidemment que nous allons allier nos forces
01:52:50 et que nous nous regroupons à Bruxelles ou à Strasbourg,
01:52:53 de toute façon à plusieurs pays, ça c'est certain.
01:52:56 Eliott Mamann, peut-être avez-vous une question pour Amélie Rebière
01:53:00 ou tout simplement un commentaire sur cette impasse ?
01:53:04 Non, je pouvais me demander ce que vous pensiez de ce qui se passe à la suite du Brexit.
01:53:08 On sait que les agriculteurs britanniques pour la plupart étaient plutôt en faveur
01:53:12 de la sortie de leur pays de l'Union européenne.
01:53:14 Or maintenant, depuis que le pays ne reçoit plus les financements de la PAC,
01:53:19 le gouvernement n'est plus en mesure que de verser le quart des financements
01:53:23 que touchait avant la sortie de l'Union européenne aux agriculteurs.
01:53:27 Donc est-ce que vous pensez qu'en effet il y a quelque chose de salutaire
01:53:31 dans les versements offerts par la PAC ?
01:53:33 Ou est-ce que vous considérez qu'il voudrait tout de même parvenir
01:53:35 à trouver une mesure de financement exclusivement nationale ?
01:53:39 Alors la PAC actuellement c'est un système dont on ne peut pas sortir,
01:53:42 parce que de toute façon ça représente une grosse part de nos entrées d'argent
01:53:48 et de ce qu'on peut sortir par année.
01:53:53 Par contre, effectivement, il ne faut pas faire dire,
01:53:56 ce qu'on n'a pas dit par exemple à la coordination orale, on a pu l'entendre,
01:53:59 qu'on est pour le Frexit, qu'on veut sortir de l'Europe, ce n'est pas vrai du tout.
01:54:03 Nous ce qu'on demande c'est un minimum de protection pour les productions françaises,
01:54:09 en sortant l'agriculture des traités de l'OMC pour les traités de libre-échange,
01:54:13 mais nous ne sommes pas contre l'Europe.
01:54:15 C'est bien évident que l'Europe on en a besoin, qu'il faut la construire d'une autre manière,
01:54:19 ça on est tout à fait de cet avis, mais qu'il faut un minimum de protection au niveau de la France.
01:54:24 Donc bien sûr qu'il ne faut pas se refermer sur nous-mêmes
01:54:27 et avoir uniquement une politique nationaliste et protectionniste.
01:54:31 On a besoin de faire des échanges avec les autres pays, c'est évident,
01:54:35 l'Europe on en a besoin, il faut la construire autrement
01:54:38 et c'est le message qu'on veut bien faire passer,
01:54:40 parce qu'on ne nous taxe pas d'anti-européens,
01:54:43 c'est un discours qu'on a entendu déjà,
01:54:46 et ce n'est pas du tout le discours que porte la coordination rurale.
01:54:49 Amélie Robière, dernière question avant de vous quitter,
01:54:53 est-ce qu'il y a des actions de prévues, peut-être au niveau de la coordination rurale,
01:54:57 dans les jours, semaines à venir ?
01:55:00 Demain il y en a une à Boulogne-sur-Mer,
01:55:02 lundi nous serons à Bordeaux avec la Nouvelle Aquitaine,
01:55:05 il y en a une autre mardi à Charleville-Mézières,
01:55:08 il y aura plusieurs manifestations, ça c'est sûr,
01:55:11 après un peu partout en France, pour se retrouver ensuite à Bruxelles,
01:55:14 de toute façon il y aura des manifestations prévues également au niveau européen.
01:55:17 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation cet après-midi,
01:55:20 Amélie Robière, vice-présidente de la coordination rurale.
01:55:23 On a vu justement un petit extrait du général Bruno Clermont.
01:55:27 Bonjour à vous, merci d'être avec nous également cet après-midi,
01:55:30 c'est notre consultant défense, général de corps aérien,
01:55:34 on va évoquer avec vous la situation, j'allais dire diplomatique,
01:55:38 entre l'Ukraine, la Russie, la France et l'Europe.
01:55:42 Le ministre français des armées Sébastien Lecornu a dit que
01:55:46 l'envoi de troupes au sol, combattantes en Ukraine, n'était pas sur la table.
01:55:51 Le Kremlin accuse Emmanuel Macron d'accroître l'implication directe de la France dans le conflit.
01:55:58 Ces mots vous inquiètent-ils ?
01:56:02 Alors, c'est normal qu'ils nous inquiètent, parce que ces mots sont des mots
01:56:06 qu'il faut monter l'attention, parce qu'on est à un stade de cette guerre
01:56:09 dans laquelle la tension monte, pour deux raisons qui sont évidentes
01:56:13 mais qu'il faut absolument rappeler. La première c'est que la contre-offensive
01:56:16 de l'Ukraine a échoué et qu'aujourd'hui l'Ukraine est en difficulté militaire.
01:56:19 Et la deuxième c'est que les Américains sont en train de lâcher l'Ukraine.
01:56:22 Et si les Américains lâchent l'Ukraine, ça veut dire qu'aujourd'hui 75%,
01:56:26 80% de l'armement et des munitions fournis à l'Ukraine vont manquer aux Ukrainiens.
01:56:31 Et donc il faut absolument un effort de l'Union européenne.
01:56:33 Donc oui, c'est une situation qui est inquiétante, mais il faut bien partir du principe
01:56:37 que lorsque le ministre ou le président de la République s'exprime sur le sujet,
01:56:41 il ne parle pas aux Français. C'est une communication stratégique
01:56:44 destinée à marquer la volonté des Européens à aider l'Ukraine au maximum.
01:56:48 Et on peut comprendre qu'elle n'est pas particulièrement tournée
01:56:51 vers les Français qui, naturellement, peuvent être inquiétés par la situation.
01:56:55 La question se pose de plus en plus. Faut-il continuer à aider l'Ukraine ?
01:57:00 Je crois que la question ne se pose pas. Il faut absolument continuer à aider l'Ukraine.
01:57:05 La question c'est comment faut-il aider l'Ukraine plus et différemment.
01:57:09 La grande difficulté qui se présente aux Européens, c'est que globalement,
01:57:12 on n'est pas capable de remplacer les Américains.
01:57:15 On le voit sur un sujet qui est très simple aujourd'hui, c'est l'affaire de la livraison des obus.
01:57:20 Vous savez que l'Union européenne, il y a un an, s'était mobilisée pour dire
01:57:23 on va livrer un million d'obus de 155 mm, ce sont les obus qui alimentent les canons occidentaux,
01:57:29 de manière à aider l'Ukraine et en réalité l'Union européenne en mobilisant tous ses partenaires.
01:57:33 Il y en a quand même 27, c'est quand même un budget important, parce que c'est à peu près 300 millions d'euros.
01:57:38 On n'est pas arrivé à produire plus de 400 000 obus sur le million.
01:57:42 Donc aujourd'hui, on se tourne vers des pays qui ne sont pas l'Union européenne,
01:57:47 qui seraient prêts à approvisionner l'Ukraine en obus.
01:57:50 Vous voyez, par exemple, normalement, grâce à la République tchèque,
01:57:53 on devrait être capable de récupérer à peu près 800 000 obus dans des pays qui sont a priori des pays d'Asie,
01:57:58 mais qui ne sont pas capables de fabriquer ces 800 000 obus.
01:58:00 Donc l'inquiétude est liée également à cette capacité, cette difficulté à soutenir les Ukrainiens.
01:58:06 Donc il faut penser à cette capacité classique, à augmenter nos capacités de production,
01:58:10 mais on voit que ce n'est pas facile pour plein de raisons, et puis peut-être les aider différemment.
01:58:13 Je pense que la démarche qui est proposée par l'Élysée, d'une manière qui est un peu compliquée à comprendre,
01:58:20 parce que la stratégie ce n'est pas simple et qu'on se redresse à Poutine,
01:58:24 c'est d'aider les Ukrainiens différemment, en jouant sur les fameuses lignes rouges.
01:58:28 Je pourrais revenir peut-être sur ma compréhension de ce que sont les lignes rouges.
01:58:31 Alors dans un instant, mais j'aimerais interroger Victor Hérault à ce sujet.
01:58:36 Le général Bruno Clermont, et je comprends très bien, dit que la question ne se pose pas.
01:58:40 Néanmoins, elle se pose quand même, parce qu'il y a un vote aussi la semaine prochaine à l'Assemblée nationale
01:58:44 sur le soutien à l'Ukraine, et certains se posent réellement la question, faut-il continuer à aider l'Ukraine ?
01:58:50 Ce que je note dans l'état du débat français aujourd'hui, quelque chose d'assez intéressant,
01:58:54 c'est qu'il y a le retour du clivage, je dirais presque philosophique, entre le camp antimunicois d'un côté,
01:59:00 donc on connaît bien la phrase de Churchill, vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre,
01:59:04 vous avez choisi le déshonneur et vous aurez quand même la guerre, ça c'est l'esprit antimunicois,
01:59:08 et l'esprit, je dirais, anti-vatan-guerre de l'autre côté, qui reproche à l'autre camp
01:59:13 d'aller la fleur au fusil vers la bataille, sans se rendre compte de ce que c'est qu'une guerre et de ce que ça implique.
01:59:18 Maintenant, si les arguments des antimunicois sont très facilement compréhensibles,
01:59:23 là je ne me positionne pas entre les deux, j'explique les arguments des uns et des autres,
01:59:27 si les arguments des antimunicois sont très compréhensibles, les arguments des anti-vatan-guerre sont plus subtils,
01:59:32 mais il faut les entendre aussi, parce que qu'est-ce qui se passe dans le débat politique français aujourd'hui,
01:59:37 là je prends M. Macron en exemple, c'est que M. Macron, on s'en rend compte,
01:59:43 essaye d'enjamber le débat des élections européennes sur cette question de guerre.
01:59:48 Or, on a déjà vu par le passé qu'Emmanuel Macron avait tendance à instrumentaliser, j'utilise le mot à dessin,
01:59:53 le terme de guerre, on se souvient d'eux, nous sommes en guerre à l'époque.
01:59:56 Aujourd'hui, il se pose peut-être légitimement la question de, à quel degré est-ce qu'Emmanuel Macron se pose des questions
02:00:03 ou tient un discours légitime, juste et droit, ou dans quelle mesure est-ce qu'il instrumentalise cette question de la guerre ?
02:00:10 - Oui, je considère en effet que les références à Munich sont devenues une forme de point de Godwin des discussions sur les questions diplomatiques.
02:00:15 Je remarque néanmoins que c'est tout de même le camp des attentistes qui, d'une certaine manière, nous pousse à faire des références à la Seconde Guerre mondiale,
02:00:22 puisque eux-mêmes reprennent des formules malheureuses comme "nous n'allons pas mourir pour le Donbass".
02:00:26 C'est une première chose. Maintenant, sur l'état actuel de l'aide à l'Ukraine, les Américains, en effet, jusqu'alors,
02:00:31 et on ne sait pas pour combien de temps cela va encore durer, ont versé environ 80 milliards de dollars en Ukraine,
02:00:36 ce qui est quatre fois plus que l'intégralité des États européens regroupés à l'heure actuelle.
02:00:43 Donc on comprend que la question est existentielle pour l'Ukraine.
02:00:46 Dans le même temps, ce que l'on remarque, c'est que les forces antidémocratiques dans le monde se réarment,
02:00:51 parce que si vous voulez, la question n'est pas seulement celle du financement, mais de l'industrie qui suit.
02:00:56 La Chine vient de présenter, ou du moins des renseignements américains viennent de découvrir
02:01:01 que la Chine avait établi une espèce de complexe industriel de production extrêmement efficace d'obus.
02:01:08 Cela a été révélé avant-hier et qui montre qu'il y a une supériorité technique en la matière,
02:01:13 tout simplement quant à la production d'obus, puisque l'on sait, et on l'a régulièrement dit depuis l'entrée de la Russie en guerre avec l'Ukraine,
02:01:20 que par exemple la France n'aurait pas été en mesure de combattre pareille invasion pendant plus de trois jours,
02:01:25 au vu de notre état actuel industriel et militaire.
02:01:29 Je considère qu'il ne faut en effet pas avoir de vision manichéenne sur la question
02:01:33 et je crois qu'il y a une discussion véritablement stratégique,
02:01:37 au-delà de la simple question des versements chiffrés aux pays belligérants,
02:01:42 qui doit être posée dans l'état actuel du débat.
02:01:45 Général Bruno Clermont, merci beaucoup d'avoir été avec nous cet après-midi, d'avoir accepté notre invitation.
02:01:51 Eliott Mamann également, merci d'avoir été avec nous. Victor Hérault, merci également.
02:01:56 Augustin, je vous remercie une fois de plus.
02:01:59 Merci à vous de nous avoir suivis. Vous pouvez bien évidemment retrouver l'intégralité de nos émissions,
02:02:04 par exemple avec l'interview de Marlène Schiappa sur les réseaux sociaux.
02:02:08 Je vais vous dire un petit peu les coulisses.
02:02:10 Il y a actuellement Olivier Carenfleck qui est en train de me faire coucou à travers la vitre du studio.
02:02:14 Je lui passe donc la main, je l'ai même invité sur le plateau.
02:02:17 Il refuse de venir pour nous parler un petit peu des thèmes de son émission "Punchline Weekend".
02:02:21 C'est dans un instant avec Olivier de Carenfleck.
02:02:23 Lundi, vous retrouverez Nelly à ma place.
02:02:26 Merci d'avoir regardé cette vidéo !