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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, une nouvelle semaine en votre compagnie, 180 minutes info dans un instant avec le journal de Vincent Farandesh qui est de retour en ce début de semaine.
00:00:07 Bonjour Vincent. - Bonjour Nélly.
00:00:08 Et puis nous serons avec Célia Barotte également sur ce plateau. On attend aussi nos invités pour décrypter l'actualité.
00:00:13 Vous le savez, le grand moment attendu cet après-midi, ce sont les parlementaires réunis à Versailles pour faire entrer dans la Constitution l'IVG avec un droit garanti pour toutes les femmes.
00:00:25 On en parlera très largement. Vous suivrez aussi les débats avant le vote. Ce sera juste après l'éphéméride du Joude.
00:00:30 Chers amis, bonjour. Quand on vous parle de Casimir, vous pensez très certainement au monstre gentil qui a accompagné les après-midi de tant d'enfants des années 70 et 80.
00:00:46 Et pourtant, Casimir n'est pas ce dinosaure orange qui a fait les grandes heures de la télévision et de l'île aux enfants. C'est aussi un grand saint que nous fêtons aujourd'hui.
00:00:56 Nous sommes au XVe siècle. Son père, roi de Pologne, le fait monter sur le trône de Hongrie. Mais Casimir n'a aucune envie d'assumer ce rôle, d'autant plus que cela suppose de faire la guerre ce dont il a horreur.
00:01:09 Il revient donc chez lui et se consacre à la prière. On dit que devant un crucifix, il est si ému que les larmes lui viennent souvent aux yeux.
00:01:18 Il s'occupe des pauvres de manière admirable et comme il veut rester chaste, il refuse de se marier alors qu'on lui promet la fille de l'empereur d'Allemagne.
00:01:27 Casimir finit par être emporté par la tuberculose à l'âge de 26 ans seulement. Il est aujourd'hui le saint patron de la Pologne et de la Lituanie.
00:01:37 Et voici pour finir un extrait d'une prière à la Sainte Vierge composée par Saint Casimir.
00:01:42 Rendez-moi ferme et constant dans la voie du bien. C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao.
00:01:50 Et nous sommes de retour avec Vincent pour Le Journal. Bonjour Vincent.
00:01:55 A la une de l'actualité, bien sûr, ce congrès qui se réunit à Versailles. Dans l'après-midi, vous pourrez suivre d'ailleurs l'inscription d'Olivier Géant dans la Constitution sur notre antenne.
00:02:04 La France deviendrait ainsi le premier pays à protéger ce droit dans son texte fondamental. Les 925 députés et sénateurs sont ainsi attendus pour entrer dans l'histoire.
00:02:13 Thomas Bonnet, vous êtes avec Jules Bedot à Versailles justement. Il n'y a néanmoins pas réellement de surprise quant à l'issue de ce vote.
00:02:24 Oui absolument, parce qu'il faut réunir 3/5ème de l'ensemble des parlementaires, soit 555 députés et sénateurs. Et lors des votes respectifs à l'Assemblée nationale et au Sénat, on a déjà atteint une majorité.
00:02:37 760 parlementaires au total se sont exprimés en faveur de l'inscription d'Olivier Géant dans la Constitution, un nombre qui pourrait même augmenter cet après-midi.
00:02:46 Pour vous donner un peu ce qui se passe ici à Versailles, les premiers parlementaires sont arrivés ici dans la Galerie des bustes, qui se trouve juste derrière moi, pour ensuite accéder à l'émissie.
00:02:56 On attend le Premier ministre vers 15h. Il sera accueilli ici par la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet, qui va au passage devenir la première femme à présider une séance du Congrès.
00:03:07 Il y aura ensuite une prise de parole de Gabriel Attal, une trentaine de minutes, et puis les représentants des groupes parlementaires vont se défiler, vont défiler pour des explications de vote avant le scrutin,
00:03:17 qui durera lui environ 45 minutes dans une petite pièce à côté de l'hémicycle, dans l'aiguille, dans l'aile du Midi du château de Versailles.
00:03:25 Et puis les résultats seront proclamés par la présidente de l'Assemblée nationale en fin d'après-midi.
00:03:30 Merci beaucoup, et nous vous retrouvons évidemment à cette occasion, mais avant cela, pour l'ouverture des débats à Versailles, à retenir également cette inquiétude qui prévaut à Nîmes,
00:03:42 où des écoles sont au cœur d'un quartier gangréné par le trafic de drogue.
00:03:45 Le quartier du Chemin Bas d'Avignon est connu pour sa délinquance. Les points de deal sont situés aux abords des établissements scolaires, et vous allez le voir, cela provoque évidemment l'angoisse des parents d'élèves et de la communauté éducative.
00:03:56 Reportage sur place de Thibault Marcheteau avec l'Orpara.
00:04:00 Une semaine après la rentrée, le groupe scolaire Georges Bruguet fonctionne encore ce matin au ralenti.
00:04:05 14 enseignants manquent à l'appel en arrêt maladie, lassés de l'insécurité à proximité de l'école, même si des remplacements ont été mis en place.
00:04:13 La rentrée a pu se faire ce matin, accompagnée de la police municipale, qui a accompagné les enfants jusqu'à l'intérieur de l'établissement.
00:04:20 Nous avons pu parler avec certains parents d'élèves qui se disent totalement laissés pour compte, abandonnés et qui ne se sentent pas en sécurité quand ils laissent leurs enfants le matin à l'école.
00:04:30 Alors ils essaient de s'organiser autour d'une pétition avec des revendications très claires, notamment la délocalisation de certaines entrées de l'école ou encore la présence de forces de l'ordre à proximité de l'établissement toute la journée lors des horaires d'ouverture de ce groupe scolaire.
00:04:47 Même si beaucoup de parents d'élèves disent vouloir quitter le quartier ou encore quitter la ville, lassés de cette insécurité permanente à proximité de ce groupe scolaire.
00:04:56 On va parler à présent de l'expulsion de l'imam Mahjoubi, qui a donc été validée par le juge des référés ce matin.
00:05:02 La juge estime que les propos tenus par l'imam de Bagnoles-sur-Seize dans le Gard incitaient notamment à la haine.
00:05:08 Célia Barraud, vous êtes avec nous sur ce plateau. L'avocat de Mahjoubi a néanmoins annoncé faire appel de cette décision.
00:05:14 Oui, la juge des référés du tribunal administratif de Paris s'est intéressée aux prêches de l'imam Mahjoubi, datant du 2, 9 et 16 février dernier.
00:05:22 Elle a estimé que les propos qu'il a tenus sont suffisamment graves pour justifier son expulsion hors de France,
00:05:28 et ce en dépit de la durée de sa résidence habituelle en France et de son séjour régulier depuis maintenant 20 ans.
00:05:34 Dans un communiqué, le tribunal administratif a expliqué que ses propos ne s'inscrivent pas dans le cadre des valeurs de la République française,
00:05:41 notamment lorsqu'il s'en est pris à notre drapeau. Des propos qui opposent aussi les musulmans avec les non-musulmans,
00:05:47 des propos qui incitent à la haine envers les juifs et Israël, ou encore qui font l'apologie du djihad et de la charia.
00:05:53 On reproche à l'imam Mahjoubi de développer un discours théorisant la soumission de la femme à l'homme
00:05:59 et impliquant que les femmes ne puissent bénéficier des mêmes droits et des mêmes libertés que les hommes.
00:06:04 Pour le tribunal administratif de Paris, cette décision d'expulsion ne porte pas une atteinte grave ni manifestement illégale à sa liberté d'aller et venir,
00:06:13 ou encore à sa vie privée et familiale, car son épouse est tunisienne, sans emploi lucratif,
00:06:18 qu'aucun de ses enfants mineurs n'a la nationalité française, que l'état de santé de l'un de ses enfants ne nécessite qu'une surveillance de fois par an,
00:06:25 et que la cellule familiale pourrait se reconstituer en Tunisie.
00:06:28 Merci beaucoup Célia pour toutes ces précisions. On va aussi s'intéresser à l'actualité aux Etats-Unis avec le Super Tuesday. C'est demain.
00:06:35 15 Etats doivent voter effectivement demain dans le cadre des primaires pour la présidentielle de novembre prochain.
00:06:40 Donald Trump est l'ultra-favori de ces scrutins face à Nikki Haley. Joe Biden, lui, devrait, là aussi sans réelle surprise, être désigné candidat à sa propre succession.
00:06:48 Les précisions de notre correspondante à New York, Elisabeth Guedel.
00:06:52 Donald Trump aurait bien aimé remporter toutes les primaires partout dans le pays, mais c'est Nikki Haley qui l'emporte dans la capitale américaine Washington,
00:07:00 avec 63% des voix. Elle est d'ailleurs la première femme à remporter une primaire républicaine dans l'histoire des Etats-Unis.
00:07:07 Ça ne suffit pas pour arrêter Donald Trump dans sa course vers la nomination. Il est donné gagnant dans les 15 Etats et le territoire américain qui organisent demain leur primaire pour le Super Tuesday.
00:07:17 L'ancien président, qui ne parle pratiquement plus de sa rivale dans les meetings, se projette déjà dans le duel probable face à Joe Biden.
00:07:25 Et bonne nouvelle pour lui selon le dernier sondage du New York Times. Il est donné gagnant avec 5 points d'avance sur le président démocrate sortant.
00:07:33 Un sondage inquiétant pour Joe Biden. Deux Américains sur trois estiment que le pays va dans une mauvaise direction.
00:07:40 Ils font davantage confiance à Donald Trump pour répondre à leur priorité, l'économie qui pourtant est en bonne santé en ce moment,
00:07:48 et l'immigration avec cette grosse crise migratoire à la frontière sud des Etats-Unis. Mais on est encore à huit mois du scrutin présidentiel.
00:07:57 Et alors que l'ancien président américain a un boulevard devant lui pour être le candidat des Républicains, à priori la Cour suprême, elle, pourrait venir jouer les troubles faits.
00:08:04 La plus haute juridiction américaine devrait donner sa décision à 16h hors française sur l'éligibilité ou non de l'ancien président des Etats-Unis.
00:08:12 Le ou les avis de la Cour suprême pourraient laisser le choix aux Etats de permettre ou non à Donald Trump d'être soumis au vote des primaires.
00:08:19 Le milliardaire est dans le viseur des autorités pour son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
00:08:25 Et puis on termine, puisqu'on est aux Etats-Unis, on y reste, dans l'Ohio, avec cette image assez insolite de deux chevaux qui galopent sur une autoroute de cet Etat américain.
00:08:34 Ça s'est passé samedi dernier, deux montures de la police de Cleveland se sont échappées des écuries et se sont retrouvées à contresens sur l'autoroute.
00:08:41 C'est l'un des axes majeurs aux Etats-Unis. Heureusement, tout est bien qui finit bien. Ces chevaux ont fini par être récupérés par la police.
00:08:48 Très belle image quand même néanmoins.
00:08:49 C'est une très belle image, c'est pour ça qu'on la diffuse, chère Nelly.
00:08:51 L'histoire ne dira pas s'il fugait Donald Trump ou pas, puisqu'on parle d'huile.
00:08:55 Absolument.
00:08:56 Merci beaucoup.
00:08:57 Mais tout est bien qui finit bien pour ces animaux néanmoins.
00:08:58 Voilà qui conclut votre journal. On se retrouve tout à l'heure pour un prochain rappel des titres.
00:09:02 Tout de suite, on passe à la chronique éco, Eric Derryle-Mathen est là.
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00:09:21 Bonjour Eric. Vous avez choisi de nous parler d'une nouvelle crainte, non pas pour les chevaux, mais pour les automobilistes,
00:09:26 quoique on reste dans le domaine des chevaux. Le prix du pétrole qui repart à la hausse est très fortement d'ailleurs.
00:09:32 Oui, et ça inquiète parce que ça va durer. Il ne faut pas oublier qu'actuellement, si vous voulez, les pays de l'OPEP ont décidé de maintenir des prix élevés,
00:09:41 même de réduire leur production parce qu'ils veulent avoir plus de revenus.
00:09:44 Alors, quand on regarde les prix à la pompe, pour l'instant, il n'y a pas d'impact, mais avec la durée, ça va arriver.
00:09:51 On parle de 3 à 5 centimes parce que ça va durer jusqu'au mois de juin 2023, cette pression sur les prix.
00:09:56 Donc, ça veut dire qu'on a actuellement un samplon qui est à 1,86 euro en moyenne.
00:10:02 Bien sûr, ça va monter à 1,90 et dépasser largement les 2 euros quand on sera sur autoroute et dans les villes.
00:10:07 Mais alors, comment expliquer cette hausse ?
00:10:09 Alors, deux choses. Écoutez, d'abord, la Russie a besoin d'argent pour financer sa guerre contre l'Ukraine.
00:10:14 Et puis, l'Arabie saoudite, elle, prépare sa transition énergétique.
00:10:17 Elle construit des complexes hôteliers incroyables actuellement avec des hôtels par milliers, donc pour accueillir des touristes futurs.
00:10:24 Elle a besoin d'argent parce qu'elle sait que la manne pétrolière va disparaître.
00:10:27 Alors, que se passe-t-il ? Le baril était à 70, 75 dollars.
00:10:30 Ce n'était pas suffisant. Ils estimaient que ça n'était pas rentable.
00:10:33 Donc, on crée une tension sur le marché. On décide de produire moins.
00:10:36 Les coûts remontent et on regarde le prix actuellement.
00:10:39 Eh bien, on est à 84 dollars ce matin, le baril contre 73 au mois de décembre.
00:10:43 Vous voyez, ça fait quand même 15 % de progression.
00:10:45 Selon les experts, ça aura un impact à la pompe, ça c'est sûr.
00:10:49 On dit que sur un litre à plein de 30 litres, ça fera combien ?
00:10:52 À peu près 1 euro. Donc, pas d'affolement précise ce matin l'UFIB,
00:10:55 qui est l'Union française des industries du pétrole, énergie, mobilité.
00:10:59 Mais quand même, ça coûtera plus cher si on veut rouler dans les mois qui viennent.
00:11:02 Merci Eric. Et je précise qu'on vous retrouvera tout à l'heure pour nous parler des salaires des Français
00:11:06 et de ceux qui ont le plus souffert de leur perte de pouvoir d'achat.
00:11:10 Voilà, c'était la chronique éco.
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00:11:29 Dans un instant, on accueille Ambroise Méjean qui représente les jeunes avec Macron.
00:11:34 On attend aussi Yvan Rioufol sur ce plateau.
00:11:37 On vous parlera de cette nouvelle agression antisémite qui a visé un sexagénaire à la sortie d'une synagogue.
00:11:41 C'était dans le 20ème arrondissement parisien.
00:11:43 Et ce bond absolument effrayant des actes antisémites, plus de 180% en l'espace de quelques mois.
00:11:53 On commentera tout cela bien évidemment tout de suite.
00:11:55 Nous revoici avant d'entamer la partie décryptage de l'actualité.
00:12:01 Je vous propose un nouveau rappel des titres en compagnie de Vincent Farandesch. C'est à vous.
00:12:04 Et à la lune de l'actualité, le procès du déraillement d'un TGV en Alsace en 2015 s'est ouvert aujourd'hui.
00:12:09 L'accident avait fait 11 morts et une quarantaine de blessés.
00:12:12 La rame d'un TGV des Serbes est déraillée à cause d'une vitesse excessive et d'un freinage tardif.
00:12:18 Gérald Darmanin rencontra ce matin ses homologues européens à Bruxelles au menu des discussions,
00:12:23 notamment la crise migratoire, le contrôle des frontières et les trafics de drogue.
00:12:27 L'occasion également de revenir sur la mise en œuvre du pacte asile et migration
00:12:31 qui doit être soumis au vote des parlementaires européens avant les élections de juin prochain.
00:12:36 Des enseignants de Seine-Saint-Denis sont en grève.
00:12:39 Ils dénoncent des conditions de travail déplorables et réclament plus de professeurs, plus de moyens également.
00:12:45 C'est déjà la deuxième semaine de mobilisation qui devrait se poursuivre dans les jours à venir.
00:12:50 Et puis enfin cette image impressionnante d'un navire en perdition hier au Japon.
00:12:54 Un bateau de pêche de 56 mètres s'est échoué sur les récifs après un problème de moteur.
00:12:59 Un hélicoptère a été dépêché pour porter secours à l'équipage.
00:13:02 24 marins ont pu être sauvés. Un homme est malheureusement toujours porté disparu.
00:13:06 En effet saisissante l'image. Merci Vincent.
00:13:09 A tout à l'heure pour un prochain journal. Ce sera aux alentours de 14h30.
00:13:13 Ambroise Méjean est là. Bonjour.
00:13:15 Je rappelle que vous êtes président des Jeunes avec Macron.
00:13:17 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:13:19 Yvan Réaufoll comme tous les lundis. Bonjour Yvan.
00:13:21 Merci à vous également. On va parler de cette nouvelle agression antisémite qui a lieu à Paris.
00:13:26 Vous avez forcément entendu parler. Cet homme, âgé d'une soixantaine d'années, qui a été très violemment agressé.
00:13:31 Vous allez voir les images en atteste. Alors qu'il sortait d'une synagogue du 20ème arrondissement.
00:13:36 Agression qui a profondément choqué sur place et même bien au-delà.
00:13:41 Célia Gruyère pour les faits.
00:13:43 Après l'agression antisémite ce vendredi, l'émotion est toujours vive dans la communauté juive.
00:13:49 Il y a clairement un souci mais on est déterminés. On ne laissera pas les choses s'installer. On se battra.
00:13:54 Ça fait de la peine. On se pose des questions sur notre sécurité. Mais malgré tout, on continue à vivre.
00:14:01 La victime, portant une kippa, sortait de la synagogue rue des Hortos dans le 20ème arrondissement de Paris.
00:14:06 Quand elle s'est fait violemment agresser.
00:14:08 L'assaillant, le traite de sale juif et le frappe avant de s'enfuir.
00:14:12 Pour les habitants du quartier, c'est le choc.
00:14:15 Il n'y a aucune animosité. On se dit bonjour, on se dit au revoir. Un petit mot gentil.
00:14:19 Et puis voilà. Qu'on soit juif, musulman, chrétien, indien. Enfin tout ce que vous voulez.
00:14:23 Ça va faire un choc parce qu'on ne pouvait pas imaginer que ça pouvait arriver dans notre quartier.
00:14:28 Le président de l'Union des étudiants juifs de France dénonce l'augmentation des actes antisémites.
00:14:33 L'effarement, la colère. J'ai envie de dire encore une fois, l'antisémitisme, et notamment cet antisémitisme violent, ce n'est pas terminé.
00:14:46 Ces dernières années, il y a une augmentation de l'antisémitisme, du niveau, du nombre d'actes, notamment du nombre d'actes violents antisémites.
00:14:57 Vendredi, Gérald Darmanin avait déjà demandé un renforcement des mesures de protection de la communauté juive
00:15:03 autour des lieux de culte et des écoles, en lien avec la situation au Proche-Orient.
00:15:08 Tendance terrible qui se confirme, on va y revenir dans un instant.
00:15:11 Je vous propose de se concentrer sur ce contexte qui attise la haine de l'autre.
00:15:16 Voici comment l'agresseur a justifié, d'ailleurs, de son point de vue, l'attaque de ce pauvre homme qui n'avait rien demandé.
00:15:24 Il lui a dit, on parlait des amalgames, encore une fois, c'est le cas, c'est toi qui tues les gens à Gaza.
00:15:31 Beaucoup de réactions politiques, j'aimerais quand même vous soumettre.
00:15:34 Un tweet émanant de leaders de LFI, à commencer peut-être par Mathilde Panot, qui dirige le groupe à l'Assemblée.
00:15:42 "Insupportable attaque d'une personne juive à la sortie d'une synagogue. L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre République. Pensez à cet homme."
00:15:47 Je lui adresse tous mes voeux de rétablissement.
00:15:49 Dénonciation évidemment sans embâche, pour le coup.
00:15:52 Regardons aussi celle de Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis, qui...
00:15:57 Ah non, Manuel Bonpart avant lui.
00:15:59 "Cette agression antisémite est insupportable. Soutien total à cet homme et à ses proches."
00:16:04 On le verra un petit peu plus tard.
00:16:06 Première réaction, Ambroise Méjean.
00:16:08 À la fois sur le plan politique, est-ce que vous vous satisfaisez aujourd'hui du fait qu'à gauche, on dénonce sans embâche, sans faire un "oui mais" aujourd'hui ?
00:16:19 Écoutez, c'est une progression, ou un progrès, on va dire, parce que ça n'a pas toujours été aussi clair.
00:16:24 Et je crois qu'une partie de la classe politique, et notamment la France Insoumise, porte une part de responsabilité dans le contexte qui est aujourd'hui celui de notre pays,
00:16:32 où on voit une recrudescence des actes antisémites, parce que lorsqu'on ne condamne pas de manière claire,
00:16:36 lorsqu'on laisse entendre qu'il est possible de faire un parallèle entre ce qui se passe au Proche-Orient et les Juifs en France qui ont le droit de pratiquer librement leur religion sans être attaqués à chaque coin de rue,
00:16:48 eh bien on a là, effectivement, une attitude qui n'est pas responsable.
00:16:52 Donc tant mieux si ça change, mais j'ai envie de vous dire qu'il était temps.
00:16:56 Et puis par ailleurs, ce n'est pas les seuls complices passifs, parce qu'il y a eu une forme de passivité de la France Insoumise sur le sujet,
00:17:02 mais ce ne sont pas les seuls.
00:17:03 Si vous regardez, si vous remontez sur ces derniers mois, on constate effectivement dans cette explosion d'actes antisémites qu'il y a aussi des ingérences étrangères sur le sujet.
00:17:11 Moi j'ai noté notamment l'opération, vous vous rappelez sûrement des étoiles de David, taguées en plein Paris, qui a été en fait commanditée par les services russes.
00:17:19 Et donc on se rend compte qu'il y a non seulement des complices politiques en France, en tout cas des gens qui ne dénoncent pas suffisamment,
00:17:24 et puis il y a aussi des pays qui font de l'ingérence en utilisant ce conflit pour justement perturber notre pays et s'en prendre juif, et c'est évidemment inacceptable.
00:17:32 Je vous fais réagir aussi, mais regardez quand même, Yvan, ce à date, la recrudescence de ces agressions antisémites.
00:17:40 Ces derniers mois, on avait coutume de dire voilà, on est à +100%, +150%, là on est à 280% d'augmentation avec 1676 actes recensés en 2023,
00:17:53 la plupart, vous le savez bien, au lendemain du 7 octobre, et 436 actes répertoriés en 2022.
00:17:59 On voit bien évidemment qu'on a quadruplé ce chiffre en seulement un an.
00:18:06 Qu'est-ce que ça vous inspire comme commentaire ?
00:18:10 Le commentaire, il va de soi, ce qui se passe là est affreux, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, un juif en France n'est plus en sécurité.
00:18:16 Il y a une banalisation de l'antisémitisme et il y a une banalisation des agressions faites aux juifs.
00:18:22 Rappelez-vous que lors de la profondation du cimetière de Carpentras dans les années 90,
00:18:26 il y avait eu des milliers de personnes qui étaient descendues dans la rue avec François Mitterrand en tête de cortège pour protester contre l'antisémitisme,
00:18:32 dont on disait qu'il venait de l'extrême droite. En l'occurrence, d'ailleurs, il ne venait pas de l'extrême droite.
00:18:36 Mais aujourd'hui, on sait d'où vient ce nouvel antisémitisme-là depuis au moins les années 2000,
00:18:41 où avec la deuxième intifée d'armes, on s'est rendu compte que l'antisémitisme porté dans les cités était un antisémitisme culturel.
00:18:47 Et à ceci, c'est rajouté, mais ça vient d'être dit très brillamment, c'est rajouté le discours très ambigu des tartuffes de la France insoumise et de l'extrême gauche,
00:18:55 qui, au prétexte de critiquer la politique israélienne et l'antisionisme, flatte, je ne dirai pas que Mélenchon est antisémite,
00:19:05 mais en tout cas, Mélenchon sait que quand il prend des positions telles contre Israël et sa politique-là, il flatte tout un électorat qui applaudit à ses propos.
00:19:15 Et donc, en l'occurrence, ceux de la France insoumise qui s'insurgent contre ces faits-là sont co-responsables de ces faits-là,
00:19:23 à mesure où ils permettent, bien sûr, à toute cette parole de se libérer encore davantage, mais cette parole n'avait pas attendu non plus la France insoumise pour se libérer.
00:19:30 Et vous allez voir que ce qui se passe au Proche-Orient interpelle d'ailleurs à plusieurs égards.
00:19:35 Qui a dit "le règne de la foule est en passe de prendre le pas sur le régime démocratique"?
00:19:42 Eh bien, c'était il y a quelques heures à peine, cette citation de Rishi Sunak, le Premier ministre britannique,
00:19:49 alors que vous savez, les manifestations en faveur de la Palestine sont de plus en plus massives, violentes parfois,
00:19:54 et contestent la position britannique à l'ONU sur un certain nombre de résolutions, des abstentions notamment.
00:20:00 Écoutez ce qu'en dit Rishi Sunak de cette nouvelle situation.
00:20:04 La foi islamique, pratiquée pacifiquement par des millions de nos concitoyens, n'a rien à voir avec l'idéologie politique extrémiste de l'islamisme,
00:20:14 qui vise à séparer les musulmans du reste de la société.
00:20:18 Les extrémistes islamistes et les groupes d'extrême droite répandent un poison. Ce poison, c'est l'extrémisme.
00:20:24 Bonjour Olivier Weber, vous êtes en direct avec nous de Londres, vous êtes notre correspondant sur place.
00:20:32 Cette situation inquiète tellement aujourd'hui en Angleterre que la sécurité des députés qui n'ont pas appelé à un cessez-le-feu formel à Gaza
00:20:41 a dû être renforcée par les autorités.
00:20:45 Effectivement, ces députés se disent menacés, ils reçoivent des menaces de mort parce qu'ils, selon certains groupuscules d'extrême gauche ou islamistes,
00:20:57 ne dénoncent pas assez les événements à Gaza.
00:21:00 Vous parliez de l'émotion en France, ici au Royaume-Uni non plus, la communauté juive ne se sent pas en sécurité.
00:21:08 Certains politiques à droite commencent à dénoncer l'islamisation de la société.
00:21:14 C'est le cas de l'ancienne ministre de l'Intérieur, Suella Braverman.
00:21:19 L'opposition travailliste, elle, taxe les conservateurs d'islamophobie.
00:21:24 Mais quoi qu'il en soit, effectivement, le modèle multiculturel britannique est désormais sous pression.
00:21:32 Il y a environ 6% de musulmans ici en Grande-Bretagne et ils sont très bien intégrés.
00:21:36 Généralement, ils vivent dans la société.
00:21:38 Mais on ne parle pas de laïcité ici.
00:21:40 Par exemple, le port du voile est autorisé à l'école.
00:21:43 Il y a encore des mariages sous le régime de la charia.
00:21:46 Mais dans l'ensemble, depuis les incidents de Gaza, depuis les manifestations tous les week-ends dans les rues de Londres,
00:21:55 des manifestations pacifiques, mais où on entend des slogans antisémites, les juifs britanniques ont peur.
00:22:02 Tant que dans les mosclés britanniques, il y a des prêcheurs qui ouvertement font l'apologie du Hamas et appellent à la destruction des juifs et d'Israël.
00:22:12 Olivier Weber, vous étiez en direct de Londres pour nous cet après-midi.
00:22:16 Merci beaucoup.
00:22:17 Et puis j'aimerais vous partager ce slogan qui a été affiché sur la tour Elisabeth.
00:22:22 C'est celle qui abrite Big Ben.
00:22:25 "From the river to the sea", qui a été projeté, vous le voyez, avec des effets lumineux.
00:22:33 C'est un slogan, on le rappelle, qui a été repris par plusieurs organisations, dont récemment le Hamas,
00:22:38 ce que certains se sont réappropriés au fil du temps.
00:22:43 Je vais commencer avec vous, Ambroise Méjean.
00:22:45 Est-ce que ce modèle multiculturel anglo-saxon, si emblématique des anglo-saxons que décrivait Olivier Weber,
00:22:53 est ébranlé aujourd'hui à la lumière de ces événements ?
00:22:56 Je crois que c'est le cas, manifestement. On vient de le voir et il démontre sa faiblesse intrinsèque.
00:23:01 J'ai eu la chance de vivre quelques mois aux États-Unis, dans une ville comme Baltimore,
00:23:05 où on constate qu'il y a des tensions souvent liées au fait qu'il y a des quartiers qui sont à majorité d'une culture ou d'une autre,
00:23:12 d'une ethnie ou d'une autre, et que ça crée des tensions dans la société.
00:23:15 C'est la même chose à Londres.
00:23:16 Et je pense que quand on voit ça, on peut s'en orgueillir d'avoir un modèle français
00:23:20 qui, même s'il n'est pas parfait, permet de réguler plus efficacement ce genre de débordements.
00:23:24 Quand vous voyez l'organisation notamment de l'islam en France telle qu'elle a été pensée et repensée par le ministre de l'Intérieur,
00:23:30 qui il y a encore quelques jours annonçait notamment la création d'un statut de l'imam en France,
00:23:34 l'organisation aussi d'un nouveau fonctionnement d'islam pour justement mettre de côté ceux qui sont des islamistes et qui sont des extrémistes
00:23:41 et permettre aux musulmans pratiquants, qui sont dans l'immense majorité des cas des gens qui sont bien intégrés,
00:23:47 de pouvoir continuer à le faire, on se rend compte que notre modèle est plus adapté à faire face à ce genre de dérive et on s'en réjouit.
00:23:54 Et j'espère que les Britanniques pourront s'en inspirer d'une manière ou d'une autre, même si ce n'est pas pour eux l'évidence culturelle.
00:23:59 Pour la réponse, Yvan Rieufol, la France est-elle vraiment à l'abri aujourd'hui de ce genre de démonstration ?
00:24:05 Elle n'est certainement pas à l'abri. Et il faut écouter ce qu'a dit l'ancienne ministre de l'Intérieur britannique.
00:24:11 Les islamistes ont pris les commandes parlant du Royaume-Uni.
00:24:14 Donc il faut bien se rendre compte de cette faillite de la société multiculturelle qui avait été donnée en exemple,
00:24:20 notamment par la gauche, pour la France. La France pour l'instant résiste un peu dans la mesure où elle s'accroche à son modèle assimilationniste.
00:24:27 Mais on voit bien qu'il y a des doutes qui sont partagés au cœur même de la majorité maintenant, où l'on parle plus d'inclusion que d'assimilation.
00:24:34 Or cette inclusion favorise justement ce communautarisme et c'est au cœur, c'est dans les plis de ce communautarisme-là,
00:24:39 de ces contre-sociétés musulmanes très majoritairement, que se développe cet islamisme, cet islam radical,
00:24:47 cet islam qui nous fait la guerre, cet islam qui veut nous conquérir.
00:24:50 Et donc la France peut-être résiste davantage dans la mesure où vous n'avez pas ces manifestations honteuses en soutien à Oamas
00:24:56 dans lesquelles on crie « mort aux juifs ». Ça a eu lieu précédemment mais pas en France.
00:25:00 Mais la France est naturellement amenée à connaître ce que va connaître la Grande-Bretagne si on continue dans cette immigration folle
00:25:06 et à vouloir se fermer les yeux sur les dangers d'un islam radical qui se cache parfois sous un double discours.
00:25:12 Merci beaucoup à tous les deux. On va marquer une courte pause, on reviendra bien sûr pour le journal de Vincent.
00:25:16 Et puis dans la deuxième partie de l'émission, on parlera salaire avec Eric Doré de Mattel à nouveau.
00:25:20 Sachez qu'un français sur deux gagne moins de 2000 euros par mois.
00:25:25 Ça c'est une étude de l'OFCE que vous allez nous détailler dans un instant, à tout à l'heure.
00:25:33 De retour avec Vincent Flandingue, c'est le journal à l'une de l'actualité.
00:25:36 On va beaucoup parler de ce congrès qui se réunit à Versailles en milieu d'après-midi
00:25:41 pour voter l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans notre Constitution.
00:25:46 Les 925 députés et sénateurs sont ainsi attendus pour entrer dans l'histoire
00:25:51 puisque la France deviendrait ainsi le premier pays à protéger ce droit dans son texte fondamental.
00:25:56 Elodie Huchard, vous êtes à Versailles justement avec Raphaël Lasreg.
00:25:59 Début de séance à 15h30 donc.
00:26:03 Oui exactement, c'est à 15h30 que la présidente du congrès, Yael Broun-Pivet, va ouvrir cette séance.
00:26:11 Ensuite, c'est Gabriel Attal, le Premier ministre, qui prendra la parole pour le gouvernement.
00:26:15 Avant cela, il y aura l'accueil officiel à 15h de Yael Broun-Pivet qui accueillera Gérard Larcher et Gabriel Attal.
00:26:22 Ensuite, les 925 parlementaires au moment où je vous parle,
00:26:25 ils font trajet depuis Paris-Ancar jusqu'ici à Versailles.
00:26:28 Et puis, ils vont découvrir cet hémicycle. Certains ne sont jamais venus.
00:26:31 Je vous rappelle que pour l'occasion, ils sont classés par ordre alphabétique et non pas par groupe parlementaire.
00:26:36 Et si vous me permettez un petit point d'histoire, la présence de l'Assemblée nationale ici n'est pas récente
00:26:41 puisque c'est là que l'Assemblée nationale a vu le jour quand les députés du tiers Etat aux Etats généraux
00:26:46 n'ont pas pu accéder à la salle qu'on appelait des menus plaisir.
00:26:48 Ils sont venus prêter serment dans la salle du jeu de pommes en juin 1789.
00:26:52 Déjà 20 convocations du congrès.
00:26:55 La dernière fois, c'était en 2008 par Nicolas Sarkozy pour réviser justement
00:26:58 et moderniser les institutions de la Ve République.
00:27:01 Merci beaucoup Elodie Huchard. Merci à Raphaël Lazarek qui vous accompagne donc à Versailles.
00:27:06 Écoutez ce qu'en pense justement la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Berger.
00:27:11 C'est une journée particulière. Je crois qu'on a parfois peut-être un peu galvaudé le terme d'historique
00:27:16 mais je crois que pour aujourd'hui, c'est approprié parce que la Constitution va être modifiée,
00:27:21 parce que l'IVG va intégrer la Constitution, parce que nos filles, elles vont être délestées d'un poids énorme
00:27:27 et qu'elles n'auront plus jamais la question à se poser de leur liberté à disposer librement de leur corps.
00:27:32 Et puis c'est l'aboutissement d'un parcours politique, parlementaire, gouvernemental qui vient se concrétiser
00:27:39 et un effort collectif évidemment aujourd'hui avec le vote en quelques heures maintenant au congrès.
00:27:45 On en vient à ce rapport sévère de la Cour des comptes sur le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation.
00:27:51 Un comité censé jouer un rôle majeur contre le repli communautaire et les séparatismes.
00:27:56 Cette audite confirme de graves manquements révélés d'ailleurs de multiples fois.
00:28:00 Tanguy Amon, vous êtes avec nous en plateau. Quels sont ces manquements qui ont été révélés ?
00:28:04 Vous l'avez dit, la Cour des comptes a noté un gros manque de rigueur au niveau de la gouvernance du secrétariat général de ce comité.
00:28:11 On dit qu'il organise en moyenne une seule réunion toutes les deux ans.
00:28:15 Il y a des effectifs qui sont là mais dont on ne sait pas vraiment ce qu'ils font.
00:28:19 Sa mission était de rendre un rapport chaque année.
00:28:22 Finalement, on a vu qu'il n'y a eu aucun rapport publié depuis 2015.
00:28:26 Il y a un autre point également très problématique, c'est sur la question de l'argent qui est confié aux associations.
00:28:33 Je rappelle que ce comité a un budget de 75 millions d'euros par an.
00:28:37 Il y a un manque de vérification des associations à qui on donne cet argent.
00:28:41 On ne vérifie pas leur statut et surtout on contrôle très mal si les missions qui leur ont été données ont bien été effectuées.
00:28:48 Et on ne demande pas de remboursement si le travail n'a pas été fait.
00:28:51 Tous ces éléments désormais de mauvaise gestion sont entre les mains du parquet général de la Cour des comptes
00:28:56 pour vérifier s'il y a bel et bien eu des manquements à l'utilisation de l'argent public et pour condamner en cas de besoin.
00:29:03 On suivra donc cette enquête et son résultat avec vous Tanguy Hamon.
00:29:07 Et puis on va parler d'une escroquerie à 250 000 euros, Vincent.
00:29:11 On vous raconte cette histoire malheureuse de ce couple qui a mis toutes ses économies dans la construction d'une nouvelle maison.
00:29:16 Mais Laït et Anan se sont fait en fait arnaquer.
00:29:19 La société de construction a fait faillite avant qu'elle ne finisse le chantier.
00:29:23 Elle refuse désormais de les rembourser. L'or par un avec Goderic Bey.
00:29:26 Il n'y a que les murs et le toit mais ça leur a coûté 250 000 euros.
00:29:33 Sans eau ni électricité et avec des défauts de construction, voilà comment l'entreprise a laissé ce chantier.
00:29:39 Laït et Anan ne se méfiaient de rien.
00:29:42 Ce qui est dur à supporter c'est qu'on a été manipulés.
00:29:48 Parce que tout ce qui était bon à entendre, on nous l'a dit.
00:29:52 Ils avaient vendu leur appartement et trouvé un logement temporaire avec leurs trois enfants.
00:29:56 Pensant emménager dans leur nouvelle maison quelques mois plus tard.
00:29:59 Mais le calvaire dure depuis trois ans.
00:30:02 On ne dort plus, on ne dort plus, plus de loisirs, les enfants sont en vacances.
00:30:08 Qu'est-ce qu'on fait papa et maman, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
00:30:11 Pour le moment, la priorité c'est de finir cette maison.
00:30:18 On ne peut rien faire pour le moment.
00:30:20 Contacté, le conducteur affirme que les sommes perçues correspondent bien aux travaux effectués, en bonne et due forme.
00:30:25 Et qu'il suffit de 25 000 euros pour achever entièrement la maison.
00:30:29 En plus des frais de justice pour la plainte que le couple a déposée,
00:30:32 Laït et Anan devront bientôt commencer à rembourser leur emprunt bancaire.
00:30:36 Ils ont mis en place une cagnotte et ont fait appel à des amis pour continuer le chantier qui progresse au compte-gouttes.
00:30:42 Merci Vincent, à tout à l'heure. Grand Journal à 15h, en votre compagnie.
00:30:45 Restez avec nous, dans un instant on vous expliquera pourquoi ceux qui ont perdu le plus en pouvoir d'achat ces derniers mois
00:30:50 ne sont pas forcément ceux que vous croyez.
00:30:53 De retour dans 180 minutes, info toujours avec Ambroise Méjean et Yvan Réufal cet après-midi.
00:31:02 Et bien sûr, Eric de Ritmaten.
00:31:04 C'est avec vous qu'on va commencer, on va parler salaire cet après-midi.
00:31:07 Avec cette étude de l'OFCE que vous avez épluchée pour nous, Eric.
00:31:11 On apprend qu'un Français sûr de gagne moins de 2 000 euros par mois.
00:31:15 Si on prend les grandes fourchettes, 23% plus de 3 000, 12% plus de 4 000.
00:31:20 Mais ceux qui ont perdu le plus en pouvoir d'achat ces derniers mois,
00:31:24 avec la crise inflationniste qu'on a eue, ce sont les classes moyennes.
00:31:29 Expliquez-nous ça.
00:31:30 L'étude de l'OFCE est diligentée par les économistes de Sciences Po.
00:31:34 Elle étudie l'impact des aides et des subventions sur les catégories sociales.
00:31:39 Les moins aisés, c'est-à-dire ceux qui ont moins de 1 500 euros net par mois après impôt,
00:31:44 n'ont pas vraiment subi de perte de pouvoir d'achat.
00:31:48 C'est ça qui est intéressant à retenir.
00:31:50 Les moins aisés, moins de 1 500, n'ont pas subi de perte de pouvoir d'achat.
00:31:54 Pourquoi ? Parce qu'il y a des minima sociaux qui ont toujours été revalorisés.
00:31:58 Il faut voir que le SWIC a été augmenté de 12,4 % depuis janvier 2021,
00:32:03 là où l'inflation a été de 12,5.
00:32:05 Donc ça a suivi précisément.
00:32:07 Les bas salaires ont vraiment suivi l'inflation.
00:32:09 En tout cas, c'est ce qu'observe l'OFCE.
00:32:12 Pourquoi il y a un paradoxe ?
00:32:15 Ceux qui gagnent le moins, finalement, sont ceux qui s'en sortent à peu près le mieux.
00:32:19 D'abord, il faut voir qui est riche et pauvre en France.
00:32:22 On ne sait pas trop, finalement.
00:32:23 Vous vous rappelez de François Hollande qui disait qu'au-dessus de 4 000 euros, on est riche.
00:32:26 C'est très simple, il faut prendre l'observatoire des inégalités.
00:32:29 Leur dernier chiffre donne ceci.
00:32:31 Être pauvre en France, c'est quand on est seul, que l'on a 965 euros nets par mois après impôt.
00:32:38 Enfin, à ce niveau, on ne paye pas d'impôt.
00:32:40 La classe populaire est à 1 500 euros nets par mois.
00:32:43 Vous le voyez toujours dans la même classification.
00:32:46 On est classe moyenne entre 1 500 et 2 800 euros nets par mois, toujours seul.
00:32:51 Aisé à partir de 2 800 euros et riche après 3 900 euros après impôt.
00:32:57 Donc, finalement, ça rejoint ce que disait François Hollande.
00:32:59 On est riche à peu près à partir de 4 000 euros.
00:33:01 Mais tout ça, c'est basé sur des perceptions.
00:33:02 C'est-à-dire qu'on a sondé les gens pour savoir ce qu'ils pensaient d'un certain niveau de salaire.
00:33:06 Ce sont les gens qui rendent ces résultats.
00:33:08 À part 3 900 euros, vous êtes considéré comme riche.
00:33:11 Exactement. Et c'est aussi pour voir comment ils se comportent en ce qui concerne leur niveau de vie, leur train de vie.
00:33:16 C'est ça qui est important.
00:33:17 Alors, si vous voulez en parler maintenant des revenus du travail.
00:33:21 Les revenus du travail, ils n'enrichissent pas forcément les Français de ces classes moyennes supérieures.
00:33:26 Pourquoi ? Indépendants, salariés, professeurs, commerçants, eux ont vraiment perdu du pouvoir d'achat.
00:33:31 En gros, on les classe dans les catégories moyennes, les classes moyennes.
00:33:35 Si elles s'en sortent, dit l'OFCE, c'est parce qu'elles ont du patrimoine.
00:33:39 Donc, elles ont des actions en bourse qui font un petit rendement supplémentaire par mois.
00:33:43 Donc, elles s'en sortent grâce à ça, mais pas par le salaire.
00:33:45 Elles s'en sortent aussi parce qu'elles ont eu la chance d'avoir pu acheter leur logement à un moment donné.
00:33:50 Mais la revalorisation des salaires, vraiment, n'entre pas en ligne de compte.
00:33:54 Ni le relèvement des pensions retraites, parce que c'est arrivé trop tard.
00:33:57 Il n'y a jamais eu, si vous voulez, d'indexation au bon moment.
00:34:00 Donc, ces personnes, ces catégories ont vraiment souffert.
00:34:03 Alors, vous le disiez, il y a un paradoxe.
00:34:04 Ceux qui gagnent le moins ne voient pas leurs revenus baisser.
00:34:08 Ça, c'est vrai. Je vais vous expliquer pourquoi.
00:34:11 Il y a des aides sociales. Il y a aussi l'accès aux soins.
00:34:13 Vous savez que, bon, quand on n'est pas aisé, quand on n'a pas beaucoup d'argent, on va plutôt à l'hôpital.
00:34:18 Où on est pris en charge plutôt bien, puisque le médecin vous reçoit,
00:34:21 et puis vous ne payez pas grand-chose, rarement en tout cas, à l'hôpital.
00:34:24 Même si vous avez payé la sécu en parallèle, bien sûr.
00:34:27 Vous avez aussi le 100% optique, qui permet aussi de réduire la dépense santé,
00:34:31 là où les classes moyennes, elles, vont se payer une paire de lunettes et payer, justement, le différentiel.
00:34:36 Vous avez aussi les frais de scolarité.
00:34:38 Dans beaucoup de cas, les classes moyennes ont des enfants, parfois, à l'école privée.
00:34:42 L'école privée, en gros, une moyenne, c'est 1000 euros par an, une école privée.
00:34:46 Alors que dans les classes qui ont moins les moyens, c'est l'école publique.
00:34:50 Donc, vous voyez, voilà, c'est une question de niveau de vie.
00:34:52 C'est très important.
00:34:53 Et puis, surtout, ce que dit le FCE, c'est qu'on n'a pas vu cette dégradation du pouvoir d'achat depuis plus de 30 ans.
00:35:00 Ça fait vraiment trois décennies où les choses ne se sont pas arrangées.
00:35:03 Et en fait, le travail ne paie plus.
00:35:05 C'est quand même l'inverse de ce que dit Emmanuel Macron, quand il dit "il faut que le travail paie".
00:35:10 Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
00:35:12 Ça s'est fortement dégradé avec la crise de l'inflation.
00:35:14 Je vous donne les chiffres.
00:35:15 11% de hausse des prix en deux ans, 36% pour l'énergie, +21% pour l'alimentaire.
00:35:20 Donc, c'est vrai que ce n'est pas évident.
00:35:22 Et je termine même par un point.
00:35:23 Vous savez que ce sont les propriétaires de logements qui subissent le plus de plein fouet d'inflation,
00:35:28 parce que tout a augmenté.
00:35:29 Alors, quand vous avez un loyer, souvent, il a été sous-indexé.
00:35:32 Et là, vous êtes un peu mieux sorti.
00:35:34 Et y compris les taxes foncières qu'on a pu exploser un peu pour compenser la perte de la taxe d'habitation.
00:35:38 On ne va pas se le cacher.
00:35:40 Ambroise Béjean, Emmanuel Macron et Gabriel Attal, on se souvient de sa première prise de parole au moment de sa nomination à Matignon.
00:35:47 On dit "on va s'atteler aux classes moyennes".
00:35:49 D'ailleurs, ça avait marqué une de ses premières phrases à Gabriel Attal.
00:35:52 Et notamment du côté de la fiscalité.
00:35:54 Est-ce qu'on peut espérer qu'il y aura un coup de pouce dans les prochains mois ?
00:35:58 Alors déjà, ce que j'aimerais préciser, c'est que dans l'étude à laquelle vous faites référence,
00:36:01 il y a une autre indication qui est importante.
00:36:03 C'est l'indication sur les impacts qu'ont eu les baisses d'impôts de ces cinq dernières années.
00:36:08 Parce qu'il faut rappeler quand même qu'on a baissé de 25 milliards d'euros les impôts dans ce pays à destination des particuliers.
00:36:14 Et que ça a concerné d'abord et avant tout les classes moyennes.
00:36:17 Et ça fait partie quand même des politiques que nous avons menées.
00:36:20 Quand on a supprimé la taxe d'habitation, quand on a supprimé la redevance télé,
00:36:23 c'était d'abord et avant tout pour les particuliers.
00:36:26 Et ça a d'abord et avant tout touché les classes moyennes.
00:36:28 Parce que ce sont eux qui payent ces impôts-là.
00:36:30 Ce sont eux qui payent l'impôt sur le revenu. On a baissé de 5 milliards d'euros.
00:36:34 Et donc il y a eu une politique qui était en faveur de ces classes moyennes.
00:36:37 Mais elle n'est pas suffisante. C'est aussi ce que révèle cette étude.
00:36:39 Et c'est ça qui a conduit le Premier ministre à annoncer ce qu'il a appelé la désmicardisation de la France.
00:36:44 C'est-à-dire la lutte pour permettre d'avoir plus de pouvoir d'achat pour ceux qui travaillent.
00:36:48 Et concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:36:49 Ça veut dire qu'aujourd'hui, quand un employeur veut augmenter de 100 euros un travailleur qui est au SMIC,
00:36:54 il doit payer 240 euros supplémentaires.
00:36:56 Ça, ça n'est pas acceptable.
00:36:57 Et c'est ça, c'est ce à quoi le Premier ministre va s'atteler dans le prochain projet de loi de finances,
00:37:01 de pouvoir alléger les charges pour permettre les augmentations de salaires.
00:37:04 Mais ce n'est pas tout. Il faut aussi que les partenaires sociaux prennent leurs responsabilités.
00:37:07 Vous avez aujourd'hui une branche sur deux qui a revalorisé le minima.
00:37:12 Il faut que ça soit plus. Il faut qu'on arrive à la totalité.
00:37:14 Et si ça n'est pas fait, le gouvernement pourra agir sur le domaine de la loi.
00:37:18 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le message politique qu'on veut envoyer est très clair.
00:37:21 On l'a fait par les baisses d'impôts.
00:37:23 On le fera avec une baisse d'impôts supplémentaires de 2 milliards.
00:37:25 Mais on veut aussi le faire avec une augmentation des salaires.
00:37:28 Et ça, c'est à la responsabilité des partenaires sociaux et des entreprises.
00:37:31 Et des employeurs. Il va falloir que les employeurs aussi jouent le jeu.
00:37:34 Yvan Réauphol.
00:37:35 Oui, bien sûr, mais cela fait maintenant 20 ans, 30 ans que j'entends ça.
00:37:37 Tu dis qu'il faut baisser les charges, qu'il faut augmenter les salaires.
00:37:39 Tout le monde connaît ces mécanismes qui permettraient de redonner une histoire d'achat.
00:37:42 Mais à chacun son rôle à un moment.
00:37:43 Et pour l'instant, personne ne le fait.
00:37:44 Moi, ce que je constate, en tout cas, c'est que la question sociale s'impose prioritairement.
00:37:48 Et d'ailleurs, il faudrait bien que la droite commence à s'en rendre compte.
00:37:50 Parce qu'on parle beaucoup de la question identitaire.
00:37:53 Bien sûr, la crise identitaire est naturellement très importante.
00:37:55 Mais dans les sondages, si vous les observez, c'est d'abord le pouvoir d'achat qui arrive maintenant en priorité.
00:38:01 Avant la sécurité et avant l'immigration.
00:38:03 Donc, c'est à ceci qu'il faut s'atteler.
00:38:05 Et je m'aperçois que si la crise, la colère paysanne a eu une telle résonance,
00:38:10 c'est précisément parce que les paysans cumulent en tant que classe moyenne à la fois cette crise sociale et cette crise identitaire.
00:38:17 Cette disparition qu'ils ont des écrans vis-à-vis des décideurs.
00:38:22 Et donc, aujourd'hui, on est dans ce moment crucial où l'on voit d'abord que la France est un pays qui s'appauvrit,
00:38:28 qui appauvrit ses citoyens.
00:38:30 J'entendais qu'il y a maintenant des gens qui n'ont tellement pas d'argent qu'ils s'arrachent eux-mêmes les dents.
00:38:34 Ils n'ont pas assez pour aller chez un dentiste.
00:38:36 Ils couchent dans leur voiture quand ils n'ont plus de logement.
00:38:39 Ils font la queue, naturellement.
00:38:40 Ils sautent un repas sur deux.
00:38:42 Quotidiennement, ils font parfois la queue pour aller dans les restaurants.
00:38:45 Il y a une paupérisation générale qui accentue ce sentiment,
00:38:50 qui accentue ce déclin de ce que nous étions, de la cinquième puissance, en étant passé d'ailleurs à la sixième et à la septième.
00:38:56 Sur ce sujet des soins pour les personnes les plus en difficulté,
00:38:59 j'aimerais rappeler pour nos téléspectateurs ce qu'on a mis en place, ce qu'on appelle le reste à charge zéro.
00:39:03 Et donc, sur les soins dentaires, sur les prothèses auditives, notamment,
00:39:06 il y a la possibilité d'être remboursé intégralement avec un reste à charge zéro.
00:39:09 Parlez-en à ceux qui prennent des...
00:39:11 Et ça fonctionne.
00:39:12 Donc, ça signifie que ce n'est peut-être pas assez déployé, mais ça existe en tout cas.
00:39:14 - Merci, beaucoup. Merci Yvan d'être passé parmi nous.
00:39:17 On se revoit bien sûr encore cette semaine.
00:39:19 Vous allez rester avec nous, Ambroise Méjean, dans un instant.
00:39:22 On vivra un moment historique, bien sûr, puisque l'IVG, sauf énorme surprise,
00:39:26 entrera dans la Constitution avec, vous le voyez, les parlementaires qui commencent à arriver à Versailles.
00:39:32 Ils sont réunis en congrès, 900 d'entre eux qui seront sur place cet après-midi,
00:39:36 pour procéder à un vote solennel et qui fera entrer, de facto, notre pays dans l'histoire.
00:39:43 A tout à l'heure.
00:39:45 Il est 15h, c'est la suite de 180 minutes Info avec le journal de Vincent Farandège.
00:39:54 Et à la une, ce congrès qui se réunit à Versailles cet après-midi
00:39:57 pour voter l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
00:40:00 - Et les 925 députés et sénateurs sont en ce moment même en train d'arriver à Versailles
00:40:05 pour ce congrès, le parlement qui est donc réuni pour entrer dans l'histoire.
00:40:11 Thomas Bonnet, vous êtes avec Jules Bedot sur place.
00:40:14 En principe, il n'y aura pas de surprise quant à l'issue de ce vote.
00:40:18 - Oui, parce qu'il faut réunir au moins 3/5ème de l'ensemble des parlementaires,
00:40:26 c'est-à-dire au moins 555 députés.
00:40:29 Et si on cumule l'ensemble des sénateurs et des députés qui ont voté en faveur de l'inscription de l'IVG
00:40:34 dans la Constitution lors des votes respectifs dans les deux chambres, on atteint déjà 760.
00:40:38 Donc on a une marge assez confortable, un nombre qui pourrait même augmenter cet après-midi
00:40:43 lors du vote qui va débuter aux alentours de 15h30.
00:40:46 D'abord, il y aura une prise de parole du Premier ministre Gabriel Attal
00:40:49 pendant une trentaine de minutes, lui qui doit être accueilli dans les tout prochains instants
00:40:53 par la présidente de l'Assemblée nationale qui va aussi assurer la présidence de cette séance du congrès.
00:40:58 Et puis il y aura des explications de vote tout au long de l'après-midi
00:41:01 avec les différents représentants des groupes parlementaires avant le vote,
00:41:04 en lui-même en fin d'après-midi et les résultats qui seront annoncés un peu plus tard.
00:41:08 En tout cas, ce que je peux vous dire c'est qu'il y a une forme d'effervescence ici
00:41:10 parce que déjà, vous allez le voir sur les images de Jules Bedot, nous sommes dans l'aile du midi
00:41:15 et il y a beaucoup de journalistes, beaucoup de parlementaires qui défilent ici.
00:41:19 Beaucoup prennent des photos parce que c'est aussi inhabituel pour les parlementaires d'être à Versailles.
00:41:24 Et puis certains sont arrivés, vous le savez, en autocar et on a vu un certain nombre de photos d'ailleurs
00:41:29 être postées sur les réseaux sociaux pour ce moment qui s'annonce historique.
00:41:32 La France va tout simplement être le premier pays au monde à inscrire dans sa constitution le recours à l'IVG.
00:41:39 Merci beaucoup Thomas et on guettera évidemment cette image, c'est peut-être lui d'ailleurs qui arrive en ce moment,
00:41:45 Gabriel Attal, avec cette voiture officielle qui fait son arrivée au château de Versailles,
00:41:53 qui sera accueilli a priori par Yael Brown-Pivet et qui sera le premier à s'exprimer.
00:42:02 Alors on va voir, on a la surprise, on va attendre quand même la sortie.
00:42:06 C'est Amélie Oudea Castera qui vient de faire son arrivée, la ministre des Sports,
00:42:12 qui elle aussi sera donc avec les membres du gouvernement,
00:42:15 il y aura tous les membres du gouvernement qui vont arriver les uns après les autres.
00:42:19 Je vous propose de parler dans l'intervalle de cette inquiétude qui règne à Nîmes,
00:42:23 où des écoles sont au cœur d'un quartier gangréné par le trafic de drogue.
00:42:26 Le quartier du Chemin Bas d'Avignon est connu pour sa délinquance,
00:42:29 les points de deal sont situés aux abords des établissements scolaires,
00:42:32 vous allez voir cela provoque bien évidemment l'angoisse des parents d'élèves et de la communauté éducative.
00:42:37 Reportage de Charles Pousseau avec Thibault Marcheteau et leurs paras.
00:42:41 Un retour en classe qui se fait dans la terreur.
00:42:44 Comme chaque jour les parents d'élèves déposent leurs enfants dans cette école,
00:42:48 c'est dans le stress et la peur qui les accompagne.
00:42:50 Ce quartier de Nîmes est gangréné par le trafic de drogue.
00:42:53 Le 8 février dernier, des coups de feu éclatent à quelques mètres du bus scolaire.
00:42:58 Malgré une présence policière, les professeurs ne se sentent plus en sécurité
00:43:02 et font valoir leurs droits de retrait.
00:43:04 14 enseignants sont encore en arrêt, seuls 8 sont remplacés.
00:43:08 Les parents d'élèves craignent le pire.
00:43:10 Je l'ai ramené comme ça pour le protéger un peu.
00:43:14 Je ne vous cache pas, j'ai m'arrivé à partir d'ici parce que là c'est très très dangereux.
00:43:18 On ne peut pas vivre comme ça, c'est impossible.
00:43:22 Les parents d'élèves tentent tant bien que mal de faire bouger les choses.
00:43:25 Une mère de famille a lancé une pétition dans l'espoir de faire réagir et d'en finir.
00:43:30 Je demande beaucoup de choses.
00:43:32 Pour la délocalisation de l'école, une mobilisation de forces de l'ordre de 7h30 à 18h30,
00:43:37 une accélération des travaux, une prévention sur la sécurité et l'instauration de la confiance.
00:43:43 Il faut qu'ils puissent mettre les enfants en confiance.
00:43:46 Les parents ne sont pas les seuls à se mobiliser.
00:43:49 De nombreuses écoles voisines n'hésitent pas à afficher leur soutien
00:43:52 dans l'espoir de trouver une solution à long terme.
00:43:55 On va parler de l'expulsion de l'imam Majoubi qui a été validée par la juge des référés ce matin.
00:44:00 La juge estime que les propos tenus par l'imam de Bagnole sur 16 incitaient notamment à la haine.
00:44:05 Célia Barraud, vous êtes avec nous en plateau.
00:44:07 L'avocat de Majoubi a annoncé faire appel de cette décision.
00:44:11 Oui, la juge des référés du tribunal administratif de Paris a estimé que les propos tenus par l'imam Majoubi
00:44:17 sont suffisamment graves pour justifier son expulsion hors de France.
00:44:21 Dans un communiqué, le tribunal administratif a expliqué que ces propos ne s'inscrivent pas
00:44:26 dans le cadre des valeurs de la République française, notamment lorsqu'il s'en est pris à notre drapeau.
00:44:31 Des propos aussi qui opposent les musulmans avec les non-musulmans, qui incitent à la haine envers les juifs et Israël
00:44:37 et qui font l'apologie du djihad et de la charia.
00:44:41 De plus, pour le tribunal administratif de Paris, cette décision d'expulsion ne porte pas une atteinte grave
00:44:47 et manifestement illégale à sa liberté d'aller et de venir, ni à sa vie privée et familiale.
00:44:53 Car par exemple, son épouse est tunisienne, sans emploi lucratif,
00:44:57 qu'aucun de ses enfants mineurs n'a la nationalité française
00:45:01 et que sa cellule familiale pourrait se reconstituer en Tunisie.
00:45:05 Vous l'avez rappelé, Vincent, son avocat, maître Samir Amroun, a annoncé qu'il faisait appel de cette décision auprès du Conseil d'État.
00:45:12 Merci beaucoup, chère Célia.
00:45:14 Et puis on va partir au Royaume-Uni où Richisounak dénonce les extrémistes de tous bords qu'il qualifie de "poison".
00:45:22 Le Premier ministre britannique évoque ici, entre autres, l'extrémisme islamiste.
00:45:27 Les explications de Maxime Lavandier.
00:45:29 Devant le perron de sa résidence, Richisounak met en garde, face aux extrémistes de tous bords qu'il qualifie de "poison",
00:45:37 la plus vieille démocratie du monde est en danger.
00:45:40 À de trop nombreuses reprises ces derniers temps, nos rues ont été prises d'assaut par des petits groupes hostiles à nos valeurs
00:45:46 et sans respect pour nos traditions démocratiques.
00:45:50 Depuis le 7 octobre, des manifestations pro-palestiniennes sont régulièrement organisées dans les rues de Londres,
00:45:56 comme ici, devant le Parlement.
00:45:58 Le lendemain, sur la façade de l'horloge la plus célèbre du monde,
00:46:02 le slogan jugé antisémite "De la rivière à la mer" a été projeté et autorisé par les autorités.
00:46:09 Une diffusion jugée inacceptable par le Premier ministre.
00:46:12 Face à ces manifestations devenues aussi plus violentes au fil des semaines,
00:46:16 Richisounak affirme que des sanctions seront prises.
00:46:19 Le ministre de l'Intérieur a donné pour instruction de retirer leur droit de séjour aux personnes munies d'un visa
00:46:25 qui choisissent de répandre la haine ou aux manifestants qui cherchent à intimider les gens.
00:46:30 Le gouvernement britannique dévoilera dans les prochaines semaines un nouveau cadre pour lutter contre l'extrémisme.
00:46:37 Voilà pour l'essentiel de l'actualité, mais on n'oublie pas les sports bien sûr.
00:46:40 Que vous soyez le roi d'Italy,
00:46:43 que vous soyez le roi du design
00:46:46 ou la reine des animaux,
00:46:48 retrouvez votre programme avec Château d'Axe.
00:46:50 Chez Château d'Axe, c'est vous les rois.
00:46:52 Votre programme, avec l'adresse.
00:46:56 La Ligue des champions, à partir de demain, le PSG qui se déplace dans le club de la Real Sociedad.
00:47:05 Nelly, la Real Sociedad, la ville, c'est dans le Pays-Bas.
00:47:08 Ça c'est Bilbao.
00:47:09 Eh non, Sainte-Sébastienne.
00:47:10 Sainte-Sébastienne.
00:47:11 Exactement, mais on n'était pas loin.
00:47:13 C'était pas facile non plus, vous avez prévenu que c'était pas facile aujourd'hui.
00:47:15 Le PSG a quand même gagné 2-0 au match allé,
00:47:18 mais il faudra quand même gagner,
00:47:21 essayer de gagner du moins ce match-là qui peut être un gros piège.
00:47:24 Regardez.
00:47:25 Loin du parc, Paris a du mal en Ligue des champions.
00:47:29 Seulement deux victoires sur ses dix derniers déplacements.
00:47:32 Celui demain sur la pelouse de la Real Sociedad s'annonce corsé,
00:47:35 dans une ambiance sans doute nettement plus hostile qu'à Monaco vendredi dernier.
00:47:39 Mais les Parisiens, même diminués, ont prouvé qu'ils pouvaient résister à la tempête,
00:47:43 avec ce 0-0 arraché chez l'un des gros morceaux du championnat.
00:47:47 Je vous ai dit que ce match avait une certaine similitude avec la Real Sociedad,
00:47:51 car la qualité individuelle des joueurs est très élevée,
00:47:54 la qualité individuelle de l'équipe de Monaco est très élevée,
00:47:58 et on a pu le sentir.
00:48:00 Avec une avance de deux buts, le PSG débarque en balotage favorable,
00:48:04 mais depuis le match allé, l'équipe ronronne avec une victoire et deux nuls.
00:48:08 C'est mieux tout de même que des basques en perte de confiance avec deux défaites.
00:48:12 Mais attention, plusieurs cadres reviennent de blessures,
00:48:15 dont le maître à jouer, Mikel Oyarzabal.
00:48:17 C'est un match très compliqué pour Sébastien,
00:48:19 ce qui signifie jouer une ronde contre un rival qui va en premier en arrière,
00:48:26 et qui doit risquer beaucoup.
00:48:28 Je pense que c'est une très bonne préparation pour ce match.
00:48:31 À Paris donc, de capitaliser sur le match à Louis II
00:48:34 pour valider sa qualification en quart de finale,
00:48:37 ce serait une première depuis trois ans.
00:48:39 De retour, l'actualité qui s'écrit aujourd'hui à Versailles.
00:49:00 Vous le savez, c'est un jour qui entrera dans l'histoire de notre République,
00:49:05 puisque aujourd'hui sera votée l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution,
00:49:11 avec un congrès unique qui demande une organisation très spéciale.
00:49:16 Vous voyez ici Yael Brounepivet qui va aller accueillir le Premier ministre,
00:49:20 Gabriel Attal qui va bien sûr prendre la parole devant les deux chambres réunies.
00:49:25 Députés, sénateurs qui sont venus par centaines,
00:49:27 qui sont arrivés avec des cars de Paris.
00:49:30 On les a vus tout à l'heure descendant de ces bus.
00:49:33 Il y avait une atmosphère assez bonne, enfants d'ailleurs, qui régnait.
00:49:36 On va revenir, avant de revenir au direct,
00:49:38 à l'organisation, au déroulé de ce vote historique avec Charles Poussin.
00:49:42 Organiser un congrès n'est pas une mince affaire.
00:49:46 Premier objectif, le déroulé de la séance.
00:49:49 Le coup d'envoi sera donné à 15h30 par Yael Brounepivet.
00:49:52 S'en suivra un discours du Premier ministre,
00:49:54 avant que les représentants des groupes politiques ne se succèdent à la tribune.
00:49:58 Ils auront droit cinq minutes chacun pour exposer leur position.
00:50:02 Ils voteront tous ensuite dans une pièce adjacente.
00:50:05 Résultat prévu dans les alentours de 18h30.
00:50:08 Autre défi, celui de la logistique.
00:50:10 Pour accueillir les 925 parlementaires,
00:50:12 une rotation de navettes est mise en place entre Paris et le château de Versailles.
00:50:16 Des bus qui transporteront aussi le personnel indispensable au bon déroulé de la séance.
00:50:21 Il serait en tout 300, sans oublier la centaine de gardes républicains.
00:50:25 Le défi logistique est aussi celui de l'accueil de la presse.
00:50:28 250 journalistes sont attendus, dont des médias étrangers.
00:50:32 Un vote sans suspense, puisque les deux chambres ont déjà chacune voté en la faveur
00:50:36 de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution.
00:50:39 La tradition prévoit que le texte adopté soit certifié par le sceau du Congrès.
00:50:43 Une cérémonie finale de scellement de la Constitution par le garde des Sceaux
00:50:46 pourrait avoir lieu le 8 mars, journée internationale des droits de la femme.
00:50:50 Et avant que ne débute les différentes prises de parole,
00:50:53 tandis que vous voyez toujours cette image en direct,
00:50:55 il y a le président de la République, qui est sur le perron du château de Versailles
00:50:59 pour accueillir d'un instant à l'autre, on l'aura compris,
00:51:01 avec tout ce protocole qui se met en place, l'arrivée de Gabriel Attal,
00:51:06 qui va non pas présider cette séance spéciale,
00:51:10 parce que c'est quand même Yael Bron-Pivet qui va prendre la parole,
00:51:13 mais c'est lui qui va venir dire l'importance de ce vote aujourd'hui,
00:51:17 avant les différents présidents de groupe.
00:51:19 On va parler de toutes ces choses avec nos invités cet après-midi.
00:51:21 Ambroise Méjean est restée en notre compagnie.
00:51:23 Je rappelle que vous êtes présidente des Jeunes avec Macron,
00:51:25 tandis qu'on accueille Rachel Flore-Pardot, qui est avocate.
00:51:28 Bonjour, merci d'être là, maître.
00:51:29 Julie Martinez est avec nous également.
00:51:31 Bonjour.
00:51:32 Vous êtes directrice générale de France Positive.
00:51:34 C'est un laboratoire de réflexion, de pensée, une sorte de think tank.
00:51:38 Vous pourrez peut-être nous en dire quelques mots cet après-midi.
00:51:40 Et puis Frédéric Durand, qui est journaliste.
00:51:42 Bonjour Frédéric.
00:51:43 On reste évidemment sur cette image.
00:51:46 J'aimerais qu'on revienne aux termes qui avaient été spécifiés dans ce vote
00:51:52 qui a été un temps incertain du côté des sénateurs.
00:51:56 Maître Pardot, peut-être pour commencer avec vous,
00:51:58 le terme "droit garanti", vous étiez là d'ailleurs sur ce plateau quand on en parlait,
00:52:02 ce "droit garanti", c'était crucial.
00:52:05 Et on comprend aussi les enjeux et tout ce qui est sous-jacent à travers cette expression.
00:52:09 Alors je crois même que l'expression exacte, c'est "liberté garantie".
00:52:12 En effet, c'est très important de préciser "garantie"
00:52:14 parce que c'est l'idée que derrière, la loi qui viendra préciser
00:52:17 comment cette liberté est mise en oeuvre, soit effective.
00:52:21 C'est-à-dire l'idée de garantir cette liberté, c'est de s'assurer qu'en pratique,
00:52:25 on pourra accéder librement à l'interruption volontaire de grossesse.
00:52:29 Donc c'est en cela que c'était important, et c'est en cela que ce texte vient en effet
00:52:33 ajouter une garantie supplémentaire à la protection de la liberté d'avorter ici en France.
00:52:38 Et c'est ce qui était important parce que l'enjeu, c'est ici,
00:52:41 d'offrir toutes les garanties possibles à la protection de la liberté d'avorter,
00:52:45 qui est en fait la question de la liberté des femmes à disposer de leur corps
00:52:48 et à choisir pour elles-mêmes leur destin.
00:52:50 On reviendra à ce terme de garantie parce qu'il y a peut-être des freins aussi
00:52:54 dans l'accès même aux infrastructures, on va y revenir dans un instant,
00:52:57 mais on va peut-être faire un tour de table sur la manière dont vous vous abordez,
00:53:00 vous appréhendez aussi cette journée.
00:53:01 Julie Martinez, vous considérez vous aussi que c'est un jour historique,
00:53:06 au-delà même du fait que la France fasse figure de précurseur même en la matière ?
00:53:12 C'est exactement ce que je disais à Rachel Floor en rejoignant votre plateau hors antenne.
00:53:17 Je me suis réveillée avec le grand sourire des grands jours,
00:53:21 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est une journée absolument historique,
00:53:24 à la fois pour toutes les femmes françaises, mais aussi pour les femmes européennes
00:53:28 et je pense à toutes les femmes dans le monde.
00:53:30 Pourquoi ? Vous savez, moi, je me suis levée en pensant à Gisèle Halimi et à Simone Veil
00:53:35 qui nous ont montré le chemin, le chemin vers la dépénalisation de l'IVG,
00:53:40 du recours à l'IVG, et aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est qu'on va encore plus loin,
00:53:45 qu'on offre encore plus de protection à toutes les femmes en leur passant ce message-là.
00:53:49 Peu importe le changement politique dans le futur, nous protégerons ce droit
00:53:55 parce qu'en fait, il n'est pas aussi aisé de modifier la Constitution qu'il ne l'est de modifier une loi.
00:54:01 Alors c'est un signal fort envoyé aux femmes françaises,
00:54:03 mais c'est aussi un signal fort envoyé aux femmes dans le monde.
00:54:06 Oui, voilà, c'est qu'une première étape.
00:54:10 La prochaine, je le souhaite, ce serait d'inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:54:16 Ce matin, Claudine Monteil, qui était signataire du Manifeste des 343, a dit sur France Info
00:54:24 "Vous avez dépassé tous nos rêves".
00:54:26 Moi, mon rêve, c'est d'inscrire ce droit-là prochainement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
00:54:31 Mais c'est d'une journée historique et je suis très heureuse d'être là pour en parler.
00:54:33 Tandis que vous voyez ici, non pas Gabriel Attal, qu'on attend toujours, mais bien sûr, Gérard Larcher.
00:54:38 Voilà, avec son homologue de l'Assemblée nationale, donc Elbron Pivet, qui vient accueillir ses hôtes du jour sur place.
00:54:49 C'est un moment évidemment très important, que ces deux chambres réunies...
00:54:53 Pourquoi ce vote est important aussi ? Parce qu'on s'est rendu compte dans les derniers jours
00:54:57 qu'il était complètement en phase avec les attentes des Français.
00:55:00 86%, enfin tous les sondages le montraient, Frédéric Durand, 86% des Français souhaitaient,
00:55:05 Français et Française donc, souhaitaient que cela soit inscrit dans la Constitution.
00:55:11 On a pu même s'étonner qu'une partie des sénateurs, notamment, ne soit pas en phase avec cette demande de la population française.
00:55:19 Non, je crois que le vrai... Enfin, moi, au risque d'être un peu rabat-joie, je ne considère pas que nous vivons une journée historique.
00:55:25 Je pense qu'on se fait plaisir à bon compte, puisque effectivement et heureusement,
00:55:29 la grande majorité des Français est d'accord aujourd'hui avec l'IVG.
00:55:33 La journée historique, c'était l'hiver 1974.
00:55:36 Juste un petit rappel, c'est au moment du discours de Simone Veil à l'Assemblée Nationale.
00:55:40 On a 12 femmes députées sur 490 à l'époque. 12 femmes, c'est-à-dire 2,4% de femmes.
00:55:47 Et on fait passer la loi. Ça, c'était une journée historique.
00:55:50 Je pense qu'il a fallu énormément de courage à l'époque.
00:55:53 Évidemment, aujourd'hui, il y a 220 femmes à l'Assemblée Nationale sur 577, et c'est heureux.
00:55:57 Mais je crois que, voilà, à force de dire... Alors après, ça ne change absolument rien à la loi.
00:56:01 Simplement, ça l'est, ce qui est de façon plus durable.
00:56:03 Mais on a vu qu'on pouvait changer aussi la Constitution.
00:56:06 D'ailleurs, on l'a vu pour le référendum de 2005.
00:56:09 Il y a eu un rejet par le peuple du traité constitutionnel européen.
00:56:13 Et Sarkozy l'a représenté justement à ce même congrès pour le faire adopter.
00:56:17 Donc, garantie, oui. Immuable, non. C'est une garantie provisoire.
00:56:23 – Alors, Ambroise Méjean peut-être réagira à ça.
00:56:26 Pour vous, ce droit ne deviendra pas inaliénable ?
00:56:29 Il y aura toujours une possibilité de revers ?
00:56:32 – En l'occurrence, lorsqu'on l'inscrit dans la Constitution,
00:56:34 on lui donne une garantie qui est d'un niveau, moi, je trouve satisfaisant.
00:56:37 Et je pense qu'au contraire, c'est un jour historique,
00:56:39 justement parce qu'on fait cette étape-là.
00:56:41 On l'a fait précédemment pour l'interdiction de la peine de mort dans notre pays.
00:56:45 Après 1981, on a eu aussi l'inscription dans la Constitution de cette interdiction.
00:56:49 Et donc, aujourd'hui, c'est un symbole très positif.
00:56:51 Mais au-delà du symbole, c'est important.
00:56:53 Parce que tous ceux qui nous ont expliqué que ça n'était pas nécessaire
00:56:56 sont les mêmes qui, il y a quelques années, prenaient des positions anti-IVG.
00:56:59 Quand j'entends des personnalités du Rassemblement national
00:57:01 qui n'ont pas voté le texte à l'Assemblée nationale
00:57:04 et qui nous expliquent que ça n'est pas utile,
00:57:06 ce sont les mêmes qu'il y a 10 ans.
00:57:08 Je vous prends l'exemple de Caroline Parmentier ou de Christophe Benz
00:57:10 qui sont deux députés du Rassemblement national
00:57:12 qui parlaient de génocide d'enfants en parlant de l'avortement il n'y a pas si longtemps.
00:57:16 Donc ça veut dire que les mentalités peuvent changer.
00:57:18 On l'a vu dans certains pays européens.
00:57:20 Il y a des extrêmes-droites en Pologne, en Hongrie,
00:57:23 qui sont revenus sur ce droit, qui ont essayé de le retirer partiellement.
00:57:26 Il y en a d'autres endroits où l'extrême-droite a réussi,
00:57:28 où en tout cas les conservateurs aux États-Unis ont regardé la décision de la Cour suprême.
00:57:32 Et donc l'objectif de cette journée, c'est de marquer ça de manière beaucoup plus définitive
00:57:37 et il sera beaucoup plus compliqué...
00:57:38 Justement, moi je ne contestais pas l'aspect historique, l'aspect utile.
00:57:41 Je contestais simplement l'aspect historique.
00:57:43 Mais c'est justement parce que c'est utile que c'est historique.
00:57:47 Oui mais ça reste quand même un jour historique.
00:57:49 Il y a plein de choses utiles qui ne sont pas historiques.
00:57:51 On l'a déjà fait déjà par un monde, Frédéric Durand,
00:57:53 où les choses viennent à se gâter.
00:57:55 On l'a fait pourquoi ? On l'a fait parce qu'aux États-Unis,
00:57:57 il y a eu un rejet d'un décret qui a émanolé...
00:57:59 Oui, mais pas qu'aux États-Unis.
00:58:00 Non mais je dis, la réaction française, elle a été au moment des États-Unis.
00:58:03 C'est-à-dire en juin 2022, lorsqu'il y a eu un rejet de la Cour suprême,
00:58:07 qui a effectivement un retour d'une forme de conservatisme,
00:58:11 dont il faut se prémunir.
00:58:12 Moi, pour l'avortement, pour être tout à fait clair,
00:58:14 je suis absolument d'accord et mille fois pour.
00:58:17 Simplement, je trouve que parfois, le pouvoir en place se fait peu plaisir.
00:58:20 On dira, à mon avis, aussi sur des...
00:58:22 Attendez, pas que sur la fois...
00:58:23 Juste, finis, sur des sujets qui sont tellement consensuels
00:58:26 qu'on peut n'avoir que succès autour de ce type de sujets.
00:58:30 Juste, je fais une petite insiste, parce que vous voyez cette voiture arriver.
00:58:32 On imagine quand même, maintenant que Gérard Larcher est dans la place,
00:58:35 comme on dit, qu'il s'agit évidemment de Gabriel Attal,
00:58:39 qui est le dernier à faire son arrivée,
00:58:42 puisque Yelbrun-Pivet, après avoir accompagné Gérard Larcher
00:58:45 à l'intérieur de ce congrès, où sont déjà réunis les parlementaires,
00:58:49 est revenu, vous le voyez, vers l'extérieur.
00:58:53 Et la voici, donc, pour accueillir, saluer Gabriel Attal,
00:58:57 qui sera, on le précise, le deuxième à prendre la parole.
00:59:03 Il est avec Jean Veil.
00:59:05 Vous aurez peut-être reconnu le fils de Simone Veil.
00:59:09 C'est un moment, évidemment, symbolique, important.
00:59:12 Maître Pardot, vous vouliez réagir ?
00:59:14 Et puis, bien sûr, Julie Martinez, ensuite.
00:59:16 On parlait à l'instant de la régression des droits des femmes aux États-Unis.
00:59:19 On ne peut absolument pas faire abstraction de cela.
00:59:21 Évidemment que ce qui se passe dans des pays comme les États-Unis
00:59:24 ou ce qui se passe dans des pays européens comme la Pologne,
00:59:26 comme la Hongrie ou comme l'Italie, d'ailleurs,
00:59:28 où c'est très difficile d'accéder en pratique à l'interruption volontaire de grossesse,
00:59:31 doivent ici, en France, nous réveiller.
00:59:33 Je rappelle qu'on est à quelques mois d'élection européenne
00:59:35 où le Rassemblement national est largement en tête.
00:59:38 Je rappelle aussi que partout où l'extrême droite est au pouvoir,
00:59:40 les droits des femmes régressent.
00:59:42 Et n'allons pas penser qu'ici, en France, il y aurait une raison
00:59:45 de croire que l'extrême droite agirait différemment.
00:59:48 Non, il était question, l'enjeu était ici de nous se protéger
00:59:51 sur les changements d'équilibre politique qui pourraient advenir demain.
00:59:55 Et en effet, il n'y a pas de meilleure garantie qu'on puisse offrir
00:59:57 à la liberté d'avorter que de l'inscrire dans la Constitution.
01:00:00 Si on veut être tout à fait objectif,
01:00:02 plusieurs députés du Rassemblement national ont voté pour l'inscription du IVG.
01:00:06 Plusieurs, mais pas tous.
01:00:07 Il y a quelques années, Marine Le Pen parlait d'avortement de confort.
01:00:09 Elle évoquait le déremboursement de l'IVG.
01:00:12 On ne va pas mentir sur leur vote non plus.
01:00:14 Il faut être objectif sur l'issue du vote.
01:00:16 Certains ont pu le voter, mais n'empêche qu'on ne peut pas nier
01:00:19 non plus les ambiguïtés de Marine Le Pen sur le sujet
01:00:21 qui n'a cessé en réalité de changer d'avis sur la question
01:00:24 et de revenir de telle sorte qu'on ne connaît pas ses convictions profondes.
01:00:27 Julie Martinez, c'est-à-dire qu'on apprécie cette belle image
01:00:28 d'une des galeries de Versailles qui va jouir le Premier ministre.
01:00:32 Je voulais en effet revenir sur la question de la journée historique.
01:00:35 Pour moi, elle est historique.
01:00:37 Alors évidemment, c'est une protection supplémentaire,
01:00:40 celle constitutionnelle de ce droit à l'IVG,
01:00:43 mais elle est aussi historique pour deux enjeux.
01:00:45 Premièrement, c'est la position de la France
01:00:47 quand même face aux dangers qui nous guettent.
01:00:49 Rachel Flohr vient de le rappeler.
01:00:51 Les États-Unis, certes, sont revenus sur ce droit-là dans de nombreux États,
01:00:55 mais en Europe également.
01:00:58 Matt, récemment, vient tout juste de légaliser ce droit,
01:01:01 mais quand on revient sur l'Italie, la Hongrie, la Pologne,
01:01:03 ce sont quand même de nombreux pays qui, en pratique,
01:01:06 entravent le droit des femmes à recourir à l'IVG.
01:01:09 C'est une journée historique également
01:01:11 face à l'opinion publique, je veux dire,
01:01:14 qui parfois remet également en cause ce droit.
01:01:17 Je pense également à votre plateau il y a quelques semaines,
01:01:20 lorsqu'une infographie a quand même mis en avant l'IVG
01:01:24 comme étant les causes de mort.
01:01:26 - Vous en êtes expliquée. - Oui, vous en êtes expliquée.
01:01:28 - C'était pas une question. - Non, non, non.
01:01:30 C'est quand même pour montrer qu'il y a,
01:01:32 dans le débat public, de nombreuses fois,
01:01:35 une remise en question, ou en tout cas,
01:01:37 une infime vague comme ça de...
01:01:41 Voilà, on passe par message que l'IVG,
01:01:43 c'est une des premières causes de mortalité dans le monde.
01:01:45 Pour moi, ce n'est pas normal,
01:01:47 et c'est important que la France se positionne sur ce sujet-là.
01:01:50 D'un point de vue plus positif,
01:01:51 c'est aussi une grande victoire pour notre démocratie,
01:01:54 parce que, moi, ce qui m'a profondément touchée,
01:01:57 ce sont quand même ces sénateurs
01:01:59 qui sont revenus sur leur position initiale
01:02:02 en disant "J'ai dialogué avec des associations,
01:02:05 j'ai dialogué avec ma femme, avec ma fille,
01:02:07 et aujourd'hui, je comprends, j'accepte
01:02:10 de revenir sur ma position
01:02:12 et de soutenir finalement l'opinion publique."
01:02:14 Donc pour moi, c'est aussi une réussite pour notre démocratie.
01:02:16 Elle fonctionne avec du débat.
01:02:18 - Non mais, juste, parce qu'il faut juste être clair.
01:02:20 Il y a des débats au sein de la société française,
01:02:23 beaucoup plus clivants,
01:02:25 beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre, etc.
01:02:27 On en est parfaitement conscient.
01:02:29 Aujourd'hui, oui, il y a des gens qui remettent en question l'IVG en France.
01:02:32 Ils sont ultra minoritaires.
01:02:34 Ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas.
01:02:36 Et je dirais même qu'en démocratie,
01:02:38 il faut qu'il existe même de façon très minoritaire
01:02:40 des gens qui aient ce point de vue-là.
01:02:42 Moi, il ne me dérange pas les gens qui remettent en question.
01:02:44 - Mais il y a cinq minutes, Frédéric, vous nous expliquez quand même
01:02:46 que ce n'était pas un jour historique parce qu'on pouvait revenir en arrière.
01:02:48 Il ne faut pas le savoir.
01:02:50 - Vous ne pouvez pas l'abri qu'un jour,
01:02:52 il y ait une remise en question de l'inscription dans la Constitution.
01:02:54 - Non, mais attendez-vous. Je suis désolé si je m'explique mal.
01:02:56 Je dis que l'inscription dans la Constitution
01:02:58 n'empêche pas que, d'un point de vue légal,
01:03:00 on n'a jamais vu que la Constitution...
01:03:02 - On en convient.
01:03:04 - C'est tout ce que j'ai dit.
01:03:06 - C'est comme la plus beauche norme dans les pratiques des deux normes.
01:03:08 - C'est tout ce que j'ai dit.
01:03:10 - C'est pas le cas.
01:03:12 - Laissez croire qu'une fois inscrite dans la Constitution,
01:03:14 un texte serait immuable serait simplement mensonger.
01:03:16 C'est uniquement ce que j'ai dit.
01:03:18 Après que c'est une garantie supplémentaire,
01:03:20 on en est d'accord.
01:03:22 - Mais vous dites aussi que c'est ultra minoritaire.
01:03:24 Donc on ne sent pas le danger guetté.
01:03:26 - Je ne sais pas ce que je pense.
01:03:28 - C'est un peu comme la France.
01:03:30 Le dernier sondage sur l'IVG, 83% des Français...
01:03:32 - C'est pas le système.
01:03:34 - C'est sur l'inscription dans la Constitution.
01:03:36 - C'est ce qui nous intéresse aujourd'hui.
01:03:38 - De toute façon, on est au-delà des 80%.
01:03:40 - Et les représentants ?
01:03:42 - Il faut rappeler que ce n'était pas un combat gagné d'avance.
01:03:44 - Je ne veux pas confondre les...
01:03:46 - On va sortir un petit peu la parole aux autres représentants.
01:03:48 - Pour préciser ou affirmer le propos de Frédéric Zemmour.
01:03:50 - Sur ce sujet, c'est important de rappeler
01:03:52 que le combat parlementaire n'a pas été simple.
01:03:54 Vous dites que les représentants
01:03:56 sont d'accord à 86% et heureusement.
01:03:58 Mais au Parlement, il y a eu une difficulté à convaincre.
01:04:00 Ça a été rappelé à l'instant.
01:04:02 Les sénateurs, je veux saluer le travail
01:04:04 des différents groupes politiques.
01:04:06 C'est une initiative commune.
01:04:08 A l'Assemblée nationale, on a vu qu'on savait travailler
01:04:10 y compris avec des gens avec lesquels on ne travaille pas d'habitude.
01:04:12 La France Insoumise a participé aussi à cette réussite.
01:04:14 Il faut le saluer.
01:04:16 Mais au Sénat, les sénateurs ont fait ce travail.
01:04:18 Tout ça sous la houlette du garde des Sceaux.
01:04:20 Eric Dupond-Moriti a grandement participé
01:04:22 à la réunion de la France Insoumise.
01:04:24 Il a participé à trouver une formulation d'équilibre.
01:04:26 Je veux le saluer.
01:04:28 - La Sénat a 593 pour.
01:04:30 - Mais au Sénat, c'était pas clair.
01:04:32 - Le Sénat l'avait rejeté il y a 2 ans.
01:04:34 - Nous ne nous faisons pas croire.
01:04:36 - C'est un débat clivant.
01:04:38 - Le Sénat l'avait rejeté il y a 2 ans.
01:04:40 - Il y a 2 ans, quand des propositions de loi
01:04:42 ont été déposées, il n'était absolument pas certain
01:04:44 que ça marcherait.
01:04:46 La proposition de loi qui a été déposée
01:04:48 par Mélanie Vaugelle à l'époque
01:04:50 a été rejetée par les sénateurs.
01:04:52 Ce qu'on a fait depuis des ans,
01:04:54 c'est qu'on a convaincu que c'était important
01:04:56 de constitutionnaliser la liberté d'avorter.
01:04:58 C'est aujourd'hui pour ça qu'on a réussi
01:05:00 à emporter cette victoire.
01:05:02 Et cette journée, monsieur,
01:05:04 même si ça ne vous plaît pas,
01:05:06 c'est une victoire féministe historique.
01:05:08 - Je crois m'être battu avant vous, mademoiselle,
01:05:10 sur ce genre de combat.
01:05:12 Je me suis battu.
01:05:14 C'est pas que ça ne me plaît pas.
01:05:16 C'est juste qu'il faut remettre la mairie
01:05:18 au centre du village.
01:05:20 C'est-à-dire que je pense
01:05:22 que ce n'est pas un débat clivant en France.
01:05:24 Que ce soit dans la Constitution,
01:05:26 je m'en réjouis au même titre que vous
01:05:28 à faire une victoire du même ordre
01:05:30 que celle qu'a remportée à l'époque Simone Neveille
01:05:32 à l'Assemblée nationale
01:05:34 alors qu'il y avait 12 femmes députées.
01:05:36 - Claudine Monteil se réjouissait ce matin
01:05:38 sur France 5 Fonds en disant
01:05:40 qu'elle n'en rêvait même pas elle-même.
01:05:42 Elle était même signataire du manifeste de 343.
01:05:44 Elle se levait ce matin...
01:05:46 - Il ne faut pas se méprendre sur l'objet du débat.
01:05:48 On n'est pas du tout en train de remettre en question
01:05:50 le fait que vous souteniez l'inscription Frédéric Durand.
01:05:52 Peut-être que la manière dont vous l'avez dite
01:05:54 est un petit peu mal interprétée.
01:05:56 Mais en effet, ce que vous dites,
01:05:58 c'est qu'on n'est jamais à l'abri d'un revers.
01:06:00 Mais si on n'avance pas avec des petits pas,
01:06:02 on ne fera jamais rien.
01:06:04 - Je me satisfais que ce soit écrit
01:06:06 dans la Constitution.
01:06:08 - Le Sénat qui avait initialement voté contre
01:06:10 l'inscription de l'avortement dans la Constitution
01:06:12 est composé encore aujourd'hui
01:06:14 de 64 % d'hommes.
01:06:16 Certains sénateurs ont témoigné
01:06:18 comme bien leur entourage féminin
01:06:20 les avait convaincus.
01:06:22 Je crois qu'il faudrait aussi que demain
01:06:24 ces institutions soient davantage
01:06:26 représentatives de la société
01:06:28 parce que manifestement, ce sont les femmes
01:06:30 qui sont à l'initiative souvent de ces changements.
01:06:32 Ça a été le cas des parlementaires, des sénatrices,
01:06:34 à la fois de la majorité et de la gauche,
01:06:36 ont réussi à faire avancer le débat en déposant ces propositions de loi.
01:06:38 - Ce qui montre que cette idée...
01:06:40 On parlait de l'évolution et des changements
01:06:42 de mentalité, de paradigme,
01:06:44 par rapport à cette question.
01:06:46 Aujourd'hui, encore, il pourrait y avoir
01:06:48 un vote encore plus favorable que ce qu'on avait
01:06:50 anticipé il y a encore quelques jours.
01:06:52 - On l'espère !
01:06:54 - Les choses changent vite.
01:06:56 Il y a un effet d'entraînement chez certains
01:06:58 qui se disaient que ce n'était pas absolument
01:07:00 archi nécessaire et qui sont revenus
01:07:02 sur leur position.
01:07:04 - Oui, tout à fait. On espère que le vote sera
01:07:06 d'autant plus important qu'attendu.
01:07:08 Là où je vous rejoins,
01:07:10 et peut-être que c'est ce que vous vouliez exprimer,
01:07:12 c'est qu'il ne suffit pas
01:07:14 d'inscrire la loi dans la Constitution
01:07:16 pour en assurer l'effectivité.
01:07:18 Si c'est ça que vous vouliez dire, je vous rejoins.
01:07:20 - C'est ça que j'ai dit.
01:07:22 - Je n'essaie de vous sortir de ce fossé.
01:07:24 En pratique, effectivement,
01:07:26 il y a un manque d'informations
01:07:28 au regard de l'IVG, auprès des jeunes femmes.
01:07:30 Il y a un manque de praticiens, il y a un manque de lits.
01:07:32 Il faut rester vigilant pour rassurer
01:07:34 l'effectivité de ce droit en France.
01:07:36 - Ce qui est vrai, et ce qui va au-delà de ça,
01:07:38 et là je vous rejoins tout à fait,
01:07:40 c'est-à-dire qu'entre la loi et la pratique...
01:07:42 Par exemple, vous parliez de l'Italie tout à l'heure.
01:07:44 La clause de conscience est beaucoup plus employée qu'en France.
01:07:46 Parce qu'il y a le Vatican au milieu.
01:07:48 C'est pareil en Pologne, etc.
01:07:50 Donc, dans l'aspect pratique,
01:07:52 je suis tout à fait d'accord.
01:07:54 D'ailleurs, j'ai réécouté en intégralité
01:07:56 le discours de Simone Veil à Message.
01:07:58 Elle insiste sur, justement,
01:08:00 tous les aspects pratiques pour que ce droit
01:08:02 devienne effectif. Ça, ça m'intéresse.
01:08:04 Après, faire un succès absolu...
01:08:06 Moi, je ne suis pas d'accord
01:08:08 avec ce que vous dites, mais c'est un peu historique.
01:08:10 - Néanmoins, ne nous criez pas dessus si on le dit,
01:08:14 mais est-ce que, pour émanuer de Macron,
01:08:16 c'est un peu une victoire aussi ?
01:08:18 - C'est le but.
01:08:20 - Une victoire, c'est-à-dire une empreinte
01:08:22 qu'il laisse aussi de son quinquennat,
01:08:24 de son passage à la tête de la République.
01:08:26 - Oui, évidemment qu'on s'en réjouit.
01:08:28 Évidemment que le président de la République
01:08:30 s'en réjouit, le Premier ministre aussi.
01:08:32 On ne fait pas des modifications constitutionnelles
01:08:34 toutes les deux semaines.
01:08:36 On les fait assez rarement, et c'est aussi pour ça
01:08:38 que c'est un symbole fort. - Ne serait-ce que pour ça,
01:08:40 c'est historique. - Et rien que pour cela,
01:08:42 ça signifie aussi que c'est une forme de garantie,
01:08:44 parce que les modifications constitutionnelles
01:08:46 ne sont pas si faciles à obtenir.
01:08:48 Mais c'est une victoire qui est collective.
01:08:50 Et encore une fois, moi, je pense qu'il ne faut pas
01:08:52 faire de récupération politique. En tant que membre
01:08:54 de la majorité, j'en suis très fier.
01:08:56 Je pense que le président de la République l'est aussi,
01:08:58 tout comme Léor Orberger et Éric Dupond-Moriti.
01:09:00 Mais on peut aussi saluer le travail
01:09:02 des parlementaires sur tous les bancs
01:09:04 de la République. - C'est un petit panneau que je vois à l'écran.
01:09:06 - C'est rare qu'elle sourie, je crois.
01:09:08 - C'est pas souvent que je vais rendre hommage à Mathilde Panot,
01:09:10 mais elle a aussi contribué à cela en déposant
01:09:12 sa proposition de loi constitutionnelle,
01:09:14 comme l'avait fait Aurore Berger.
01:09:16 Et donc, il y a une forme de fierté collective,
01:09:18 et je crois que cette victoire, elle est pour tous.
01:09:20 - Néanmoins, parlons des choses qui fâchent,
01:09:22 parce que dans les faits, comment garantir l'accès ?
01:09:24 C'était aussi ça,
01:09:26 derrière le terme de liberté garantie,
01:09:28 il y avait l'accès
01:09:30 à des structures pour toutes les femmes,
01:09:32 et je pensais quand même, Maître Pardo,
01:09:34 que les inégalités subsistent en matière d'accès aux soins
01:09:36 dans notre pays, des inégalités
01:09:38 territoriales, pour commencer. - Il y a des inégalités
01:09:40 territoriales, c'est tout à fait vrai,
01:09:42 notamment dans les zones rurales, dans les zones
01:09:44 sous-denses, en personnel de santé,
01:09:46 et il faut évidemment s'y attaquer. Mais il y a aussi
01:09:48 d'autres formes d'entrave à l'exercice
01:09:50 du droit à l'avortement. Ce sont
01:09:52 toutes ces espèces de contenus
01:09:54 informationnels qui sont faux, qui diffusent
01:09:56 des contenus, parfois, qui visent à seulement
01:09:58 culpabiliser les femmes qui voudraient
01:10:00 avorter, et je crois que c'est très
01:10:02 important aussi d'inscrire dans la
01:10:04 Constitution la liberté d'avorter, pour envoyer
01:10:06 ce message aux femmes qui souhaiteraient
01:10:08 avorter demain, et leur dire qu'elles n'ont pas
01:10:10 à avoir honte. Et moi, j'aimerais quand même dire aujourd'hui
01:10:12 que je suis très fière d'être française.
01:10:14 Je suis fière que la France soit au rendez-vous
01:10:16 de l'histoire. On l'a dit, il y a des
01:10:18 médias du monde entier qui vont aller au Congrès
01:10:20 aujourd'hui, qui s'intéressent à ce qui se passe en France.
01:10:22 Et on a montré qu'en France, on avait réussi
01:10:24 à convaincre. On l'a rappelé, ce n'était pas
01:10:26 une victoire gagnée d'avance, et pour autant
01:10:28 on l'a menée, et ça je crois que ça va donner de
01:10:30 l'espoir aux féministes du monde entier
01:10:32 qui se battent pour les droits des femmes.
01:10:34 - Sur la désinformation, il faut savoir que, par exemple
01:10:36 Facebook, entre mai 2022 et juin
01:10:38 2022, a encaissé 50 000 euros
01:10:40 de promotion
01:10:42 des associations anti-IVG.
01:10:44 Donc effectivement, la question...
01:10:46 Parce que là, par contre, pour moi, la question
01:10:48 pratique, la question de l'accès à tout,
01:10:50 la question de l'égalité face à tout ça,
01:10:52 est pour moi extrêmement importante. Elle n'est pas assurée
01:10:54 par défaut d'information, souvent
01:10:56 il reste un fond de culpabilisation
01:10:58 dans la société, aussi, selon les milieux
01:11:00 dans lesquels vous vivez, etc. - Oui, c'est ça, j'allais dire,
01:11:02 l'information est aussi en fonction du milieu
01:11:04 dans lequel vous êtes plus. - Tout à fait.
01:11:06 Et sans compter que le désarroi
01:11:08 dans lequel se trouve le milieu hospitalier
01:11:10 fait aussi que certains en arrivent
01:11:12 à considérer que c'est du confort, effectivement,
01:11:14 alors que, et ça, le disait,
01:11:16 je pense que c'était très touchant de la part de Simone Veil,
01:11:18 qu'elle disait "Pour une femme, c'est toujours un drame,
01:11:20 et ce sera toujours un drame,
01:11:22 ça ne peut pas être perçu comme autrement."
01:11:24 - C'est pas une question de banaliser, mais là, c'est bien ça.
01:11:26 - Donc, moi, pour être tout à fait clair, je remets absolument pas,
01:11:28 moi je suis un fervent défenseur
01:11:30 de ce type de droit-là pour les femmes,
01:11:32 qui me semble être, voilà,
01:11:34 le minimum dans un monde civilisé,
01:11:36 je conteste juste le décorum autour
01:11:38 et la victoire que veut obtenir
01:11:40 à peu de frais Macron,
01:11:42 j'allais dire, c'est ça, sinon, on peut être
01:11:44 tous d'accord, voilà, je suis pas...
01:11:46 - Le décorum, on a de beaux endroits, de beaux lieux
01:11:48 chargés d'histoire dans notre pays.
01:11:50 - Oui, mais moi le souvenir que j'ai de ça,
01:11:52 c'est l'annulation du référendum
01:11:54 de la Constitution européenne, voilà le souvenir
01:11:56 que j'ai du Congrès de Versailles,
01:11:58 c'est un peuple qui a été...
01:12:00 - Oui, mais c'est vrai, mais...
01:12:02 - Je tiens quand même à le rappeler, tous les parlementaires de tous bords politiques
01:12:04 demandaient au gouvernement et au Président de la République
01:12:06 de se saisir du sujet et de déposer
01:12:08 un projet de loi constitutionnel
01:12:10 pour éviter qu'on passe par un référendum,
01:12:12 et je crois que du coup, des parlementaires ont été au rendez-vous,
01:12:14 le Président de la République ont été au rendez-vous,
01:12:16 et il faut aussi, évidemment, remercier tous
01:12:18 ces militants, ces activistes féministes
01:12:20 qui partout ont poussé, ont mobilisé
01:12:22 la société tout entière qui aussi
01:12:24 s'est mobilisée pour que
01:12:26 les politiques soient au rendez-vous.
01:12:28 - Juste un mot, parce que, commente l'image,
01:12:30 vous voyez que même les députés
01:12:32 et sénateurs eux-mêmes se prêtent au jeu
01:12:34 des photos, des selfies, on sent que
01:12:36 pour beaucoup d'entre eux, dont c'est peut-être la première
01:12:38 participation, il y a
01:12:40 ce côté, voilà,
01:12:42 historique, chargé d'histoire,
01:12:44 il y a quelque chose de solennel autour de l'événement,
01:12:46 on ne va pas se le cacher, et d'ailleurs, vous aurez
01:12:48 compris vous-même que le début
01:12:50 de la séance prend un petit peu de retard, parce que
01:12:52 ce n'est pas simple, non plus, d'installer
01:12:54 plus de 900 personnes dans l'hémicycle
01:12:56 du jour, par ordre alphabétique,
01:12:58 c'est un peu comme à l'école, chacun
01:13:00 doit trouver sa place, ils sont un peu
01:13:02 en perte de repères, les uns
01:13:04 et les autres. J'aimerais juste,
01:13:06 puisqu'on parlait de chiffres tout à l'heure,
01:13:08 quand même, qu'on précise, Ambroise Mélenchon, que
01:13:10 ce chiffre des IVG,
01:13:12 il est relativement stable, parce que les détracteurs
01:13:14 ont dit "oui, ça va encourager".
01:13:16 À l'échelle des 30 dernières
01:13:18 années, c'est relativement stable,
01:13:20 en 30 ans, il n'a pratiquement pas
01:13:22 évolué à la hausse.
01:13:24 Il y a des années où ça fluctue un petit peu plus.
01:13:26 Oui, mais c'était 300 000 avant la loi
01:13:28 Rey, elle le dit d'ailleurs dans son discours,
01:13:30 aujourd'hui, on est à 235 000.
01:13:32 Ça reste une moyenne.
01:13:34 Donc cette théorie
01:13:36 de l'escalade...
01:13:38 Il y a la contraception, l'éducation...
01:13:40 Et de toute façon,
01:13:42 le but, peu importe le chiffre, à la fin,
01:13:44 le but, c'est de permettre qu'il soit accessible
01:13:46 pour celles qui en ont besoin. Et c'est ce qui doit
01:13:48 nous concerner. On a aussi eu quelques
01:13:50 avancées ces dernières années sur la question de l'IVG.
01:13:52 Il y a eu une proposition de loi qui a été adoptée
01:13:54 en 2022, qui a étendu
01:13:56 le délai de recours de 12 à 14 semaines,
01:13:58 qui a mis en place un certain nombre de dispositifs
01:14:00 qui sont d'ailleurs débattus sur l'intervention des sages-femmes
01:14:02 et sur la façon dont elles peuvent
01:14:04 intervenir pour pratiquer l'IVG
01:14:06 à certains endroits. Il y a un débat sur est-ce qu'il faut
01:14:08 qu'il y ait suffisamment de médecins présents autour ou non.
01:14:10 Et puis, il faut rappeler aussi
01:14:12 que l'État a essayé d'avancer sur
01:14:14 toutes ces fausses informations, vous en parliez tout à l'heure.
01:14:16 Il y a un site qui s'appelle ivg.gouv.fr
01:14:18 sur lequel sont recensées
01:14:20 toutes les données nécessaires, et notamment
01:14:22 un répertoire des endroits
01:14:24 où il est possible d'avoir cette pratique de l'IVG.
01:14:26 Et donc, ça facilite aussi l'accès
01:14:28 aux femmes. Donc, tout ça est un
01:14:30 continuum. C'est pas simplement le mettre dans la
01:14:32 Constitution, c'est le mettre dans la Constitution
01:14:34 et s'assurer que c'est un droit qui est réel
01:14:36 et qu'on peut faire progresser.
01:14:38 - Les endroits où c'est accessible, oui,
01:14:40 mais ça doit pas nous cacher quand même
01:14:42 qu'il y a encore des inégalités territoriales.
01:14:44 On parle des inégalités sociales et
01:14:46 du manque d'accès à l'information,
01:14:48 mais il va falloir aussi,
01:14:50 à travers la lutte
01:14:52 contre les déserts médicaux,
01:14:54 régler cette question-là.
01:14:56 Parce qu'à partir du moment où c'est inscrit
01:14:58 en ces termes dans la Constitution,
01:15:00 maintenant, il va falloir assurer derrière, Julie Martinez.
01:15:02 - Oui, tout à fait. Et surtout que
01:15:04 l'interruption volontaire de grossesse, finalement,
01:15:06 c'est une course contre le temps pour ces femmes
01:15:08 qui doivent interrompre leur grossesse
01:15:10 dans une période de temps donnée.
01:15:12 Donc, effectivement, s'il faut déjà deux semaines
01:15:14 pour trouver un rendez-vous préliminaire,
01:15:16 deux semaines, trois semaines, quatre semaines supplémentaires
01:15:18 pour avoir un premier médicament
01:15:20 lorsqu'il est encore possible de faire
01:15:22 une IVG médicamenteuse,
01:15:24 c'est tout à fait concernant.
01:15:26 Donc, effectivement, je crois que
01:15:28 la majorité est à l'oeuvre pour s'assurer
01:15:30 de l'effectivité dans le temps
01:15:32 long de ce recours à l'IVG,
01:15:34 mais il va falloir amplifier
01:15:36 les médecins, amplifier,
01:15:38 tout simplement, comme vous le disiez,
01:15:40 les lits disponibles lorsqu'il s'agit d'une IVG
01:15:42 qui est non médicamenteuse,
01:15:44 et puis s'assurer que toutes les femmes
01:15:46 y aient accès, y compris lorsqu'elles sont mineures,
01:15:48 car c'est une autre problématique,
01:15:50 un autre empêchement dans les faits en pratique
01:15:52 dont on se rend compte, et dont les féministes,
01:15:54 en tout cas, que les féministes feront remonter.
01:15:56 - À propos de cette garantie, d'ailleurs,
01:15:58 pour les soignants,
01:16:00 enfin, les soignantes, les...
01:16:02 - Sur les sages-femmes, vous voulez dire ?
01:16:04 - Oui, donc, Eric Dupond-Moretti a dit
01:16:06 qu'il s'y engageait, hein,
01:16:08 - Oui, en fait, si vous voulez, moi, j'ai lu le débat,
01:16:10 je ne suis peut-être pas le plus grand spécialiste de ce sujet
01:16:12 sur le plateau, mais ce que je comprends, c'est qu'un décret a été pris
01:16:14 qui permet de généraliser cette expérimentation
01:16:16 permettant aux sages-femmes de pratiquer cette IVG.
01:16:18 La seule question, c'est
01:16:20 est-ce qu'elles ont besoin d'être,
01:16:22 quand je dis accompagnées, c'est est-ce qu'on a besoin
01:16:24 d'avoir à proximité des médecins en capacité
01:16:26 d'intervenir lorsqu'il y a un problème
01:16:28 dans la réalisation de l'IVG.
01:16:30 Ce qu'a montré l'expérimentation, c'est que
01:16:32 a priori, ça se passe plutôt bien,
01:16:34 la question, c'est est-ce qu'on assouplira ou non, et ça, je n'ai pas la réponse.
01:16:36 - Alors, on va suivre ce moment de l'entrée
01:16:38 de Yelbron-Pivet en ce lieu
01:16:40 unique aujourd'hui.
01:16:42 (Tambours)
01:16:44 (...)
01:16:46 (...)
01:16:48 (...)
01:16:50 (Tambours, marche militaire)
01:17:01 (...)
01:17:31 (...)
01:17:52 (...)
01:18:08 -La séance est ouverte.
01:18:10 Le Parlement est réuni en congrès
01:18:17 conformément au décret du président de la République
01:18:20 publié au journal officiel du 1er mars 2024.
01:18:24 L'ordre du jour appelle le vote sur le projet de loi constitutionnel
01:18:29 relatif à la liberté
01:18:32 de recourir à l'interruption volontaire de grossesse.
01:18:35 Je dois vous informer préalablement que le règlement
01:18:39 adopté par le Congrès du 20 décembre 1963
01:18:42 et modifié les 28 juin 1999 et les 22 juin 2009
01:18:48 est applicable à la présente réunion.
01:18:50 Les délégations de vote pour le scrutin
01:18:52 cesseront d'être enregistrées dans 10 minutes.
01:18:55 Le scrutin aura lieu dans les salles voisines de l'hémicycle.
01:18:59 Monsieur le président du Sénat,
01:19:03 monsieur le Premier ministre,
01:19:07 mesdames et messieurs les membres du gouvernement,
01:19:11 mesdames et messieurs les membres du Congrès,
01:19:17 pour la première fois de notre histoire,
01:19:19 le Congrès du Parlement est présidé par une femme.
01:19:24 (Applaudissements)
01:19:28 (...)
01:19:36 (...)
01:19:43 (...)
01:19:49 En venant ouvrir cette séance,
01:19:52 en remontant avec la solennité qui s'attache à ces lieux,
01:19:55 la galerie des bustes,
01:19:57 des bustes d'hommes exclusivement,
01:20:00 j'ai pensé à Simone Veil,
01:20:03 elle qui, le 26 novembre 1974,
01:20:07 dans l'hémicycle du Palais Bourbon,
01:20:10 s'excusait de partager sa conviction de femme
01:20:14 devant une assemblée presque exclusivement composée d'hommes.
01:20:19 A son époque, en effet,
01:20:21 on ne comptait que 13 femmes parmi les députés,
01:20:25 7 parmi les sénateurs.
01:20:28 En contemplant aujourd'hui le Parlement réuni en Congrès,
01:20:33 je constate avec vous que la place des femmes a changé
01:20:37 parce que la France a changé,
01:20:39 même s'il reste beaucoup à faire pour atteindre la parité vraie.
01:20:45 Oui, les temps ont changé, l'égalité a progressé,
01:20:48 la parole s'est libérée.
01:20:51 Oui, hommes et femmes ici réunis, élus de la nation,
01:20:56 nous nous apprêtons à faire franchir à notre pays ensemble
01:21:01 un nouveau pas sur le chemin des droits des femmes.
01:21:05 Vous comprendrez alors que je sois fière
01:21:07 de présider le Congrès du Parlement au château de Versailles,
01:21:12 à cet instant précis où la liberté défendue par Simone Veil
01:21:16 va être gravée dans le marbre de notre Constitution.
01:21:20 Je suis fière de pouvoir rendre hommage ici
01:21:23 à toutes celles qui ont écrit, qui ont agi,
01:21:27 et aussi à celles qui se battent encore au quotidien,
01:21:31 près d'ici ou loin de nous,
01:21:33 pour que nous escaladions, maître par maître,
01:21:37 la paroi escarpée menant à l'égalité
01:21:40 entre les femmes et les hommes.
01:21:42 Car c'est bien une paroi que nous avons à gravir,
01:21:45 paroi dont l'ascension reste longue et laborieuse
01:21:49 et trop encore incertaine.
01:21:51 Et nous savons, toutes et tous,
01:21:54 qu'il suffit d'un instant pour chuter,
01:21:58 pour que tout ce que l'on croyait acquis ne le soit plus.
01:22:02 Alors oui, nous avons progressé,
01:22:05 mais il reste tant à faire sur le terrain de l'égalité.
01:22:08 Et les violences faites aux femmes sont encore, hélas,
01:22:10 une tragédie du quotidien.
01:22:13 Cette nouvelle avancée, il suffisait d'écouter les femmes
01:22:17 dans toute leur diversité,
01:22:19 quelles que soient leurs conditions sociales,
01:22:22 pour se convaincre de la nécessité de s'y atteler.
01:22:25 Il suffisait de regarder le monde
01:22:30 pour se convaincre de l'opportunité de s'y atteler.
01:22:33 Les droits des femmes ne sont-ils pas les premiers à être menacés
01:22:36 lorsque le populisme ou l'autoritarisme s'emparent du pouvoir,
01:22:40 ou que les partisans de l'obscurantisme
01:22:43 prétendent nous imposer un ordre moral toujours rétrograde ?
01:22:47 Alors que le monde est secoué de tant de crises,
01:22:50 notre pays s'attache à renforcer la garantie des droits.
01:22:55 La France serait-elle à contre-courant ?
01:22:57 Non, elle est à l'avant-garde, elle est à sa place.
01:23:01 C'est là sa mission et elle est attendue.
01:23:05 Aux femmes de France, nous disons que nous ne reculerons jamais.
01:23:09 Aux femmes du monde, nous disons que nous les soutiendrons
01:23:13 et que nous avancerons toujours à leurs côtés.
01:23:16 Je suis fière, nous serons fiers demain de ce Congrès
01:23:21 visant à proclamer que la liberté de recourir
01:23:23 à l'interruption volontaire de grossesse
01:23:25 fait désormais partie de notre loi fondamentale.
01:23:30 (Applaudissements)
01:23:32 (...)
01:23:41 Nous sommes dans notre rôle.
01:23:44 Le Parlement a montré une fois de plus
01:23:48 que lorsqu'il en a la volonté,
01:23:50 il sait transcender les clivages politiques
01:23:53 pour emprunter le chemin du progrès.
01:23:56 Retenons cette leçon.
01:23:58 Appuyons-nous sur la vitalité de la démocratie parlementaire.
01:24:02 Le Constituant vient consacrer son oeuvre,
01:24:05 il le fait avec gravité,
01:24:07 conformément à la seule procédure
01:24:09 qui permet de réviser la Constitution,
01:24:11 celle prévue en son article 89.
01:24:14 L'heure est venue de nous prononcer,
01:24:16 l'heure est venue d'exercer ce pouvoir constituant
01:24:20 pour nous, pour la nation, pour toutes les femmes,
01:24:23 pour toutes nos filles, en France et dans le monde.
01:24:27 Je vous remercie.
01:24:28 (...)
01:24:57 (...)
01:25:06 -Je vous remercie.
01:25:08 La parole est à monsieur le Premier ministre.
01:25:12 (...)
01:25:25 -Madame la présidente de l'Assemblée nationale,
01:25:28 monsieur le président du Sénat,
01:25:31 monsieur le garde des Sceaux,
01:25:33 mesdames et messieurs les ministres,
01:25:35 mesdames et messieurs les membres du Congrès,
01:25:38 l'acte de procréation
01:25:40 est l'acte de liberté par excellence,
01:25:43 la liberté entre toutes les libertés,
01:25:46 la plus fondamentale, la plus intime de nos libertés.
01:25:51 Nous sommes en 1972, dans un prétoire de Bobigny,
01:25:55 et Gisèle Halimi prononce ces mots.
01:25:59 Nous sommes en 1972, et sur le banc des accusés
01:26:03 se trouve la mère d'une jeune fille de 16 ans
01:26:06 dont le crime est d'avoir aidé sa fille à avorter
01:26:09 après avoir été violée.
01:26:12 Gisèle Halimi se tient face à une justice d'homme,
01:26:15 face à une loi écrite par des hommes
01:26:17 et défend la liberté de chaque femme.
01:26:20 Nous sommes en 1972,
01:26:22 et elle se sent encore bien seule, Gisèle Halimi,
01:26:26 dans ce prétoire, lorsqu'elle plaide pour la liberté
01:26:28 et pour le droit.
01:26:30 Nous sommes aujourd'hui le 4 mars 2024,
01:26:33 et Gisèle Halimi n'est plus seule.
01:26:36 Un an après l'engagement du président de la République,
01:26:39 le Parlement, et avec lui la nation,
01:26:41 s'est rangé à ses côtés et s'apprête, je l'espère,
01:26:44 à inscrire dans notre Constitution
01:26:46 la liberté de chaque femme à recourir
01:26:49 à l'interruption volontaire de grossesse.
01:26:51 Nous sommes en 2024, et Gisèle Halimi n'est plus.
01:26:55 Mais je salue sa famille présente
01:26:57 dans cette salle du Congrès en ce jour historique.
01:27:00 Mesdames et messieurs les parlementaires,
01:27:02 1972, 2024,
01:27:06 il est long, le chemin de la liberté.
01:27:09 Et alors que nous vous proposons de l'emprunter un peu plus,
01:27:13 c'est avec la plus grande humilité
01:27:15 que je m'adresse à vous. Humilité.
01:27:18 Car oui, mesdames, et je dis bien mesdames,
01:27:21 l'homme que je suis ne peut imaginer vraiment
01:27:24 la détresse qu'ont pu connaître ces femmes,
01:27:26 privées de la liberté de disposer de leur corps
01:27:29 des décennies durant.
01:27:31 L'homme que je suis ne peut imaginer vraiment
01:27:33 la souffrance physique d'alors,
01:27:35 quand l'avortement était synonyme de clandestinité honteuse,
01:27:38 de douleurs innommables et de risques fatales.
01:27:41 L'homme que je suis ne peut imaginer vraiment
01:27:44 la souffrance morale face au poids d'une société
01:27:47 qui préférait taire et condamner.
01:27:49 Mais le frère que je suis, le fils que je suis,
01:27:53 l'ami que je suis, le Premier ministre que je suis
01:27:55 retiendra toute sa vie la fierté d'avoir été
01:27:59 à cette tribune en ce jour.
01:28:01 Ce jour où sera, je l'espère, consacré le combat
01:28:04 de femmes et d'hommes de tous bords confondus,
01:28:06 de toutes sensibilités confondues,
01:28:08 qui font honneur à la nation des droits qu'est la France
01:28:11 en ayant rendu possible cet instant.
01:28:14 Ce jour où nous pouvons ensemble, unis,
01:28:17 plein d'émotion, changer notre droit fondamental,
01:28:20 notre loi fondamentale pour y inscrire
01:28:22 la liberté des femmes, enfin.
01:28:25 Car nous avons une dette morale envers toutes ces femmes,
01:28:29 ces femmes qui ont souffert dans leur chair
01:28:31 comme dans leur esprit, parfois jusqu'à y perdre la vie.
01:28:35 Oui, ces femmes mortes pour avoir voulu être libres nous hantent.
01:28:38 Oui, les aiguilles des faiseuses d'anges nous hantent.
01:28:41 Oui, ces échappées clandestines pour avorter à l'étranger
01:28:45 la peur au ventre nous hantent.
01:28:47 Oui, nous sommes hantés par la souffrance
01:28:50 et par la mémoire de tant et tant de femmes
01:28:53 qui, des décennies durant, ont souffert de ne pas pouvoir être libres,
01:28:57 allant jusqu'à parfois payer du prix de leur vie l'injustice
01:29:01 que le législateur, exclusivement masculin,
01:29:03 voulait maintenir sur elle.
01:29:05 Aujourd'hui, nous pouvons changer le cours de l'histoire.
01:29:10 Il est de notre devoir que les consciences qui s'éveillent à présent
01:29:13 et celles qui éclorent demain ne soient plus hantées
01:29:15 par ces souvenirs macabres,
01:29:17 mais qu'elles soient plutôt habitées par la fierté
01:29:20 que nous leur aurons ainsi léguée,
01:29:22 celle d'appartenir à un peuple éminemment libre,
01:29:26 conscient que le progrès est un but,
01:29:28 que les droits sont son moyen,
01:29:30 et que le corps des femmes n'est rien d'autre
01:29:32 que l'empire de leur liberté et de leur libre arbitre,
01:29:35 et non pas, mesdames et messieurs,
01:29:37 l'outil d'un projet qui ne serait pas le leur.
01:29:41 Alors, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:29:43 oui, c'est avec à l'esprit le poids de ces siècles de souffrance
01:29:47 et d'injustice que je prends la parole devant vous aujourd'hui,
01:29:51 que je prends la parole après des mois
01:29:53 d'un travail parlementaire transpartisan
01:29:55 qui a commencé bien avant ma nomination,
01:29:57 et un an pratiquement jour pour jour
01:29:59 après l'engagement historique du président de la République
01:30:02 d'inscrire la liberté des femmes à disposer de leur corps
01:30:05 dans notre Constitution.
01:30:08 Mesdames et messieurs les parlementaires,
01:30:10 ce vote, c'est donc d'abord un aboutissement,
01:30:13 celui d'un long combat.
01:30:15 Le 1er combat fut celui du droit de vote et de la citoyenneté,
01:30:19 un combat entamé pendant la Révolution,
01:30:20 incarné par Olympe de Gouges,
01:30:22 un combat poursuivi par tant de femmes que le silence étouffait,
01:30:26 par Louise Weiss, qui réinvente la lutte
01:30:28 et pense la femme nouvelle,
01:30:30 par Cécile Brunsvig, militante infatigable du droit de vote
01:30:33 et 1re femme à entrer au gouvernement
01:30:35 avec Irène Joliot-Curie et Suzanne Lacoste en 1936
01:30:39 à la faveur du Front populaire.
01:30:41 Un combat qui ne trouva son issue qu'avec la libération.
01:30:44 Pendant près d'un siècle, Marianne était une femme,
01:30:47 mais elle n'avait pas le droit de voter.
01:30:49 Et il fallut attendre, 1944, il y a 80 ans,
01:30:53 pour que l'injustice soit enfin réparée.
01:30:56 Nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
01:30:58 et enfin, les femmes sont vraiment citoyennes,
01:31:00 enfin, elles ont le droit d'être élues et de voter.
01:31:04 Ce pas de géant pour l'égalité,
01:31:05 nous le devons à l'alliance des gaullistes, des communistes,
01:31:08 des chrétiens démocrates et des socialistes,
01:31:10 rassemblés autour de l'égalité.
01:31:12 C'est la démonstration que les plus grands progrès
01:31:14 sont le fruit de l'unité.
01:31:16 Une démonstration que nous sommes à nouveau
01:31:18 en mesure de faire aujourd'hui.
01:31:21 Mais contrairement à l'espoir des réactionnaires,
01:31:23 le combat était loin d'être fini.
01:31:26 Car les femmes avaient le droit de vote,
01:31:27 mais toujours pas la liberté de disposer de leur corps.
01:31:31 Alors, il a fallu de la conviction, des combats et du temps.
01:31:35 Trop de temps.
01:31:36 Les 30 Glorieuses sont des années d'accélération.
01:31:38 La France se reconstruit, se renouvelle, se modernise.
01:31:41 Elle aussi entre insouciance et abondance.
01:31:44 Et pourtant, les droits des femmes, eux, n'avancent que lentement.
01:31:47 Le corps des femmes reste un tabou.
01:31:50 Et la loi Sélérate de 1920, qui fait de l'avortement
01:31:53 un crime passible de la cour d'assise,
01:31:55 plane au-dessus d'elle.
01:31:57 Mais les voix se lèvent de plus en plus nombreuses.
01:32:00 Nous sommes en 1967, et la loi Neuwirth
01:32:03 vient légaliser la pilule contraceptive.
01:32:06 Le mouvement s'accélère, inarrêtable.
01:32:08 Nous sommes en 1971, et 343 femmes
01:32:12 brisent le tabou du silence, célèbres ou anonymes.
01:32:15 Toutes ont en commun une histoire, celle de l'avortement.
01:32:19 Nous sommes en 1972.
01:32:21 Les procès de Bobigny divisent l'opinion.
01:32:23 Gisèle Halimi défend les accusés,
01:32:25 mais prend en réalité la parole pour toutes les femmes.
01:32:29 Avocate des prévenus, mais procureure contre un système
01:32:32 qui prétend décider à la place des femmes.
01:32:35 Le scandale est immense, à la hauteur de la chape de plomb
01:32:38 qui pèse encore sur le corps des femmes.
01:32:41 Mais plus rien ne peut arrêter la marche du progrès.
01:32:44 Nous sommes le 26 novembre 1974, il y a 50 ans.
01:32:48 Après l'engagement de Valéry Giscard d'Estaing,
01:32:50 Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale.
01:32:54 Souvenons-nous des mots qui résonnent
01:32:57 et des insultes qui fusent alors dans l'hémicycle à son endroit.
01:33:01 Barbarie, nazisme, génocide, four crématoire et tant d'autres.
01:33:05 Malgré les injures, Simone Veil ne cède pas.
01:33:09 Malgré les insultes et les menaces, Simone Veil ne plie pas.
01:33:14 Aujourd'hui, le présent doit répondre à l'histoire.
01:33:18 Alors, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:33:20 50 ans plus tard, sous le regard de la famille de Simone Veil,
01:33:23 que la force de vos applaudissements pour son combat et pour sa cause
01:33:26 tonne plus fort encore que ses insultes
01:33:28 et qu'il fasse définitivement justice à Simone Veil.
01:33:31 (Applaudissements)
01:33:59 (...)
01:34:29 Car si peu après sa mort, on fleurit dans les rues
01:34:31 des affiches, des portraits avec ces mots "Merci, Simone",
01:34:35 cela n'a rien d'un hasard.
01:34:37 Le leg de Simone Veil est universel.
01:34:39 Son courage est un modèle
01:34:41 et il nous inspire encore aujourd'hui collectivement.
01:34:45 La loi Veil marque un tournant, elle ouvre la voie enfin.
01:34:49 Mais il restait bien des batailles à emporter.
01:34:52 Nous sommes en 1982 et Yvette Roudy ouvre le remboursement
01:34:55 de l'interruption volontaire de grossesse
01:34:58 par la Sécurité sociale.
01:34:59 C'est la fin des inégalités sociales pour la liberté du corps.
01:35:03 Toutes les femmes peuvent être protégées.
01:35:05 Nous sommes en 2001 et avec Martine Aubry,
01:35:08 il est désormais possible de recourir à l'interruption volontaire
01:35:10 de grossesse jusqu'à 12 semaines.
01:35:13 Nous sommes en 2013 et Marisol Touraine permet le remboursement
01:35:16 total de l'IVG et renforce son accès partout sur le territoire.
01:35:21 Nous sommes en 2014 et Najat Vallaud-Belkacem aboli
01:35:24 la notion de détresse pour recourir à l'IVG.
01:35:28 Nous sommes en 2016 et Laurence Rossignol étend le délit
01:35:31 d'entrave à l'IVG au site internet militant
01:35:33 qui diffuse de fausses informations sur l'avortement.
01:35:36 Nous sommes en 2022 et avec le soutien du président de la République
01:35:40 et du gouvernement, grâce au travail de parlementaires
01:35:43 de divers bords politiques, le délai pour recourir à l'IVG
01:35:46 est allongé, certaines des entraves qui demeuraient
01:35:49 sont enfin levées.
01:35:50 Nous sommes en 2024 et grâce aux médecins,
01:35:53 aux associations féministes, au planning familial,
01:35:56 aux éveilleurs de conscience, aux élus, aux parlementaires,
01:35:58 aux héritières et héritiers de ces combats passés
01:36:01 mais jamais achevés, la marche du progrès a fait son office.
01:36:05 Je veux rendre ici hommage à toutes les associations
01:36:08 qui ont oeuvré et oeuvrent encore pour les droits des femmes
01:36:10 et en premier lieu pour leur droit à disposer de leur corps.
01:36:13 Elles sont les héritières de la voix des femmes, de choisir
01:36:16 et bien sûr du MLF.
01:36:19 Elles portent un combat juste...
01:36:21 (Applaudissements)
01:36:44 Elles portent un combat juste et font rayonner chaque jour
01:36:47 notre devise républicaine.
01:36:49 Grâce à elles, les mentalités ont changé.
01:36:52 Les Françaises et les Français soutiennent sans équivoque
01:36:54 la liberté des femmes à disposer de leur corps.
01:36:57 Car je veux le dire, le combat des femmes a ses héroïnes
01:37:01 mais il a aussi ses alliés.
01:37:03 Au manifeste des 343, ont répondu quelques mois plus tard
01:37:06 331 médecins, pour la plupart des hommes,
01:37:09 qui revendiquaient avoir pratiqué l'IVG
01:37:12 et en demandaient la légalisation.
01:37:14 La lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes
01:37:16 ne peut pas être la guerre des sexes.
01:37:18 Elle ne doit jamais le devenir.
01:37:20 C'est un combat pour toute notre société,
01:37:22 un combat universel, un combat pour l'unité républicaine
01:37:25 et ce combat, nous le mènerons ensemble.
01:37:28 Nous le gagnerons ensemble, femmes et hommes,
01:37:30 hommes et femmes, côte à côte et rassemblés.
01:37:33 Et je le dis depuis ce congrès, présidé par une femme,
01:37:36 la première de notre histoire, chère Yael Broun-Pivet,
01:37:39 je le dis face à un congrès rassemblant
01:37:41 plus de femmes que jamais dans notre histoire,
01:37:44 je le dis depuis ce congrès,
01:37:45 comme chef d'un gouvernement paritaire,
01:37:47 je le dis comme chef d'un gouvernement déterminé à agir
01:37:51 pour la cause de l'égalité.
01:37:53 Sous l'autorité du président de la République,
01:37:56 qui a décidé de s'engager sur ce chemin,
01:37:58 nous oeuvrons pour faire rimer égalité avec réalité.
01:38:02 Car cette révision s'inscrit dans cette année d'action continue
01:38:04 et résolue pour les droits des femmes.
01:38:06 Un combat que le président de la République a porté dès 2017,
01:38:10 alors que ça n'était pas encore une évidence
01:38:11 dans le débat politique.
01:38:13 Un combat qu'il a déployé dans tous les champs
01:38:15 de la vie de la cité, politique, économique, sociale et sociétale.
01:38:19 Un combat dont il n'a rien cédé
01:38:21 et qui est par deux fois la grande cause de ces quinquennats,
01:38:24 parce que le féminisme est universalisme.
01:38:27 Et sur ce chemin, depuis 7 ans, aidé par beaucoup d'entre vous,
01:38:30 nous avons avancé.
01:38:32 Pour offrir des droits nouveaux, notamment aux mères seules,
01:38:34 par exemple, avec le versement automatique des pensions.
01:38:38 Pour la santé des femmes en brisant certains tabous,
01:38:40 comme l'endométriose ou l'infertilité.
01:38:42 Pour l'égalité au travail, dans les carrières professionnelles,
01:38:45 dans les salaires, alors qu'à fonction égale,
01:38:47 une femme gagne encore seulement les trois quarts
01:38:49 de ce que gagne un homme.
01:38:51 C'est pourquoi nous continuerons à agir
01:38:53 pour responsabiliser les entreprises,
01:38:55 pour que les femmes puissent obtenir les mêmes responsabilités
01:38:57 que les hommes et bientôt pour la mise en place
01:38:59 du congé de naissance.
01:39:01 Nous agissons contre toutes les formes de violence
01:39:03 et pour que la parole se libère en renforçant notre droit,
01:39:06 en formant les forces de l'ordre
01:39:07 et en protégeant davantage les victimes.
01:39:10 Nous sommes encore loin d'être au bout du chemin,
01:39:13 mais pas à pas, l'égalité se rapproche.
01:39:16 Depuis ce congrès, je le dis,
01:39:18 aujourd'hui, c'est une étape fondamentale
01:39:20 que nous pouvons franchir,
01:39:22 une étape qui restera dans l'histoire,
01:39:24 une étape qui doit tout aux précédentes.
01:39:26 En garantissant la liberté de recourir
01:39:28 à l'interruption volontaire de grossesse
01:39:30 dans notre Constitution,
01:39:31 nous donnons une deuxième victoire à Simone Veil
01:39:34 et à toutes celles qui ont ouvert la voie.
01:39:36 Nous adressons surtout un message à toutes les femmes.
01:39:39 Votre corps vous appartient et personne n'a le droit
01:39:42 de vous faire disposer à votre place.
01:39:44 Mesdames et messieurs les parlementaires,
01:39:46 le progrès est collectif, je l'ai dit,
01:39:49 car quand elle se met au service du progrès,
01:39:51 rien ne peut vaincre l'unité.
01:39:53 Le texte que nous examinons aujourd'hui en est la preuve.
01:39:56 C'est bien du Parlement qu'est venue l'initiative
01:39:58 du changement porté par des députés et des sénateurs,
01:40:01 de la majorité comme des oppositions.
01:40:03 Et puis, il y eut l'engagement du président de la République,
01:40:05 voilà un an, de rendre cela possible.
01:40:08 Le travail a été long, minutieux.
01:40:11 Il a fait l'objet de débats importants à l'Assemblée nationale
01:40:14 comme au Sénat.
01:40:15 Je veux saluer ma prédécesseure Elisabeth Borne
01:40:17 pour son engagement.
01:40:18 Je veux saluer l'action déterminante menée par les membres
01:40:21 de mon gouvernement, je pense au garde des Sceaux,
01:40:23 Eric Dupond-Moretti, infatigable artisan du compromis
01:40:27 qui, guidé par la force de ses valeurs,
01:40:29 n'a compté ni son temps ni ses heures pour convaincre,
01:40:32 pour débattre, pour répondre et pour apaiser,
01:40:34 mais aussi à Aurore Berger.
01:40:36 Je sais quel aboutissement représente la réunion
01:40:38 de ce congrès pour elle.
01:40:40 Je veux remercier ici tous les parlementaires
01:40:42 de la majorité comme des oppositions
01:40:44 qui ont participé à ce travail.
01:40:46 Il est des moments dans la vie d'un pays
01:40:48 où l'union, où le collectif, où l'intérêt général
01:40:52 doivent s'extraire des querelles quotidiennes.
01:40:55 Je voudrais, mesdames et messieurs,
01:40:56 que nous songions un instant au moment que nous vivons.
01:41:00 Combien de congrès du Parlement firent naître une telle unité ?
01:41:03 Combien de congrès du Parlement firent naître une telle émotion ?
01:41:07 Combien de congrès du Parlement permirent l'inscription
01:41:09 d'un droit essentiel pour les femmes ?
01:41:11 Combien de congrès furent le théâtre,
01:41:14 non de joutes politiques-politiciennes,
01:41:15 mais d'unité, de gratitude et de l'écriture d'un destin commun ?
01:41:19 Alors oui, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:41:22 réformer la Constitution est une décision
01:41:24 qui ne se prend pas à la légère.
01:41:26 La dernière réunion de ce congrès pour réviser la Constitution
01:41:29 date de 16 ans.
01:41:31 Et il faut toujours avoir la main qui tremble
01:41:33 dès lors que nous touchons à notre norme suprême.
01:41:36 Mais, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:41:39 nos libertés fondamentales sont inscrites dans notre Constitution.
01:41:41 Vous déciderez par votre vote d'adopter une disposition
01:41:45 qui consacrera comme inaliénable et fondamentale
01:41:48 la liberté des femmes à disposer de leur corps.
01:41:51 C'est le sens même du texte que nous vous proposons aujourd'hui d'adopter.
01:41:55 C'est le sens même de cet alinéa que nous vous proposons d'ajouter
01:41:58 à l'article 34 de notre Constitution.
01:42:01 La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce
01:42:04 la liberté garantie à la femme d'avoir recours
01:42:07 à une interruption volontaire de grossesse.
01:42:09 Je le sais, les débats parlementaires
01:42:11 ont soulevé plusieurs interrogations.
01:42:14 Ils ont soulevé aussi des débats auxquels je veux répondre à nouveau.
01:42:19 Beaucoup semblent dire que l'IVG ne serait pas menacée.
01:42:24 Comme si, au fond, le sens de l'histoire était inévitable.
01:42:28 Comme si le politique n'avait plus son mot à dire.
01:42:31 Comme si ce qui était acquis l'était pour toujours.
01:42:34 Je le réfute, clairement et formellement.
01:42:38 Et ce faisant, j'ose le dire,
01:42:40 oui, la liberté d'aborter reste en danger.
01:42:44 Consubstantiellement menacée.
01:42:46 Car tout dans notre histoire le prouve.
01:42:48 Nos libertés sont par essence menacées,
01:42:50 par essence fragiles,
01:42:52 par essence à la merci de ceux qui en décident.
01:42:55 Et lorsqu'on veut s'en prendre aux libertés d'un peuple,
01:42:57 c'est toujours par celle des femmes qu'on commence.
01:43:00 Simone de Beauvoir, encore une fois, avait raison.
01:43:03 En une génération, en une année, en une semaine,
01:43:06 on peut passer du tout au tout.
01:43:08 De l'évidence à la lutte.
01:43:10 Parlez-en aux Américaines qui doivent se battre
01:43:12 pour le droit à l'IVG.
01:43:15 De l'insouciance à l'angoisse.
01:43:17 Parlez-en aux Européennes, Hongroises et Polonaises
01:43:19 pour qui l'interruption volontaire de grossesse
01:43:21 n'est plus une liberté consacrée.
01:43:23 De la liberté à l'oppression. En une génération.
01:43:26 On a vu les Iraniennes passer du port de la jupe
01:43:29 à celui du voile obligatoire.
01:43:31 On a vu les Iraniens passer de la liberté d'aller à l'école
01:43:33 à l'interdiction de s'instruire.
01:43:35 On a vu tant et tant de femmes libres devenir des femmes tuées.
01:43:38 Oui, tuées, parce qu'elles refusent de se soumettre.
01:43:40 N'oublions jamais.
01:43:42 Depuis ces pays...
01:43:44 (Applaudissements)
01:43:46 (...)
01:43:56 Depuis ces pays, les femmes nous adressent un message.
01:43:59 Ne jamais s'endormir.
01:44:01 Ne jamais baisser la garde.
01:44:03 Ne jamais subir.
01:44:05 Alors, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:44:07 gouverner, c'est faire obstacle aux tragiques de l'histoire.
01:44:10 C'est se dresser face au malheur du temps présent, bien sûr,
01:44:13 mais aussi faire obstacle de toutes nos forces
01:44:15 aux tragiques du temps à venir.
01:44:17 Et la politique, c'est faire obstacle à la folie des hommes.
01:44:20 C'est faire obstacle à ceux dont on dit
01:44:23 jamais ils ne gouverneront.
01:44:25 Jamais ils n'oseront s'en prendre aux femmes,
01:44:27 à nos mères, à nos filles, à nos soeurs.
01:44:29 Mais qui, par le jeu de l'histoire, peuvent se retrouver à s'exprimer
01:44:32 depuis cette tribune sans que personne n'ait jamais cru cela possible.
01:44:37 Alors oui, ce texte est un rempart aux faiseurs de malheur.
01:44:40 À ceux pour qui tout était mieux avant.
01:44:43 À ceux qui oublient de dire que dans cet avant,
01:44:45 la femme n'était pas libre.
01:44:47 À ceux qui se sont nostalgiques d'un temps où la femme
01:44:50 ne pouvait pas travailler sans autorisation d'un homme.
01:44:52 D'un temps où la femme ne pouvait pas ouvrir un compte en banque
01:44:54 sans l'autorisation d'un homme.
01:44:56 D'un temps où la femme ne pouvait pas dépenser son argent
01:44:59 et d'un temps, enfin, où les femmes ne pouvaient pas avorter.
01:45:02 Alors mesdames et messieurs,
01:45:04 inscrire ce droit dans notre Constitution,
01:45:06 c'est fermer la porte aux tragiques du passé
01:45:08 et à son long cortège de souffrances et de douleurs.
01:45:11 C'est empêcher davantage encore les réactionnaires
01:45:14 de s'en prendre aux femmes.
01:45:16 Mais légiférer, c'est aussi préparer l'avenir.
01:45:18 Cet avenir que l'on aborde bien souvent
01:45:20 comme une marche en avant pétrie de certitude
01:45:22 et notamment de celle que le progrès serait un aller sans retour.
01:45:26 Et que demain, donc, jamais,
01:45:28 jamais nous ne répéterons les erreurs du passé.
01:45:31 Mais n'oublions pas que le train de l'oppression peut repasser.
01:45:34 En ce jour, agissons pour que cela n'advienne pas,
01:45:37 que cela n'advienne jamais.
01:45:40 Ce jour, c'est un pas dans la longue marche du progrès
01:45:42 que nous avons entamé, que la France a entamé dès 1789,
01:45:45 lorsqu'elle cria à l'Europe et au monde,
01:45:47 "Nous laissons libres et égaux en droit."
01:45:50 Mesdames et messieurs les parlementaires,
01:45:53 aujourd'hui, la France est pionnière.
01:45:55 Aujourd'hui, vous direz au monde
01:45:57 que oui, la France est fidèle à son héritage,
01:45:59 à son identité de nation à nul autre pareil.
01:46:02 Pays phare de l'humanité, pétri des droits de l'homme,
01:46:06 et aussi et surtout des droits de la femme.
01:46:09 Aujourd'hui, à travers votre vote,
01:46:11 c'est la nation tout entière qui prend en main son destin
01:46:13 et qui ose être le 1er peuple au monde
01:46:15 à graver dans son texte suprême
01:46:18 "La liberté des femmes à recourir à l'interruption volontaire de grossesse".
01:46:21 Par ce geste, ce n'est pas seulement les femmes que vous honorez,
01:46:24 c'est la France.
01:46:26 Cette France de 2024, plus ouverte qu'elle ne le pense.
01:46:29 Cette France de 2024 qui ose ce qu'aucun peuple au monde
01:46:33 n'a encore envisagé.
01:46:35 Cette France de 2024 qui sait se réunir, se mobiliser, se lever
01:46:38 pour ce qui est à la fois un droit, une liberté et un honneur.
01:46:41 Cette France de 2024 qui change sa Constitution
01:46:44 et scellera ainsi la consécration d'une liberté fondamentale.
01:46:48 Cette France de 2024 qui peut dire avec fierté au monde entier
01:46:52 "Oui, en ce jour, la liberté est française".
01:46:55 Bien sûr, beaucoup reste à accomplir.
01:46:58 Mais mesdames et messieurs, si vous le décidez,
01:47:01 notre loi fondamentale sera modifiée pour la 1re fois depuis 16 ans.
01:47:05 Le président de la République présidera alors une cérémonie
01:47:08 de scellement de la loi constitutionnelle
01:47:11 pour y rappeler les racines de cet engagement ainsi consacré.
01:47:14 Si vous le décidez, un nouveau sceau sera alors à poser
01:47:17 sur le livre de notre Constitution.
01:47:21 Ce sceau, il sera fait de larmes et de sang.
01:47:24 Des larmes qui ont coulé sur les joues des femmes
01:47:27 qui ont souffert pour exercer ce droit
01:47:30 ou qui ont souffert de ne pas pouvoir y accéder.
01:47:33 Il sera fait du sang de ce long cortège de femmes
01:47:37 qui ont payé de leur souffrance physique et parfois de leur vie
01:47:40 pour permettre que vous votiez aujourd'hui
01:47:43 pour la liberté des femmes.
01:47:46 Alors, mesdames et messieurs les parlementaires,
01:47:49 voilà 60 ans, la jeune Annie Ernaud connaissait son événement.
01:47:53 C'était un matin froid,
01:47:56 un regard goguenard, une réprimande paternaliste,
01:47:59 la douleur d'une aiguille, l'argent collecté par tous les moyens,
01:48:02 les séquelles, la honte, la clandestinité.
01:48:05 Le nouvel événement, c'est aujourd'hui,
01:48:09 celui qui doit clore une fois pour toutes le monde d'hier.
01:48:12 Notre génération, une génération de femmes,
01:48:15 de filles, de mères, aura dans son calendrier intime
01:48:18 et politique, dans le décompte de ces années,
01:48:22 une date marquée à jamais,
01:48:25 qui ne sera pas leur événement de douleur,
01:48:28 mais un événement de fierté.
01:48:31 Cet événement, c'est ce vote du Congrès aujourd'hui
01:48:34 et, je l'espère, le saut du 8 mars 2024.
01:48:37 "L'ère d'un monde fini commence", concluait Gisèle Halimi
01:48:41 à son procès de Bobigny.
01:48:44 Eh bien, je dis à toutes les femmes au sein de nos frontières
01:48:47 et au-delà qu'aujourd'hui,
01:48:50 nous avons un événement qui va nous donner la force
01:48:53 de nous faire vivre une nouvelle vie.
01:48:57 Merci.
01:49:00 (applaudissements)
01:49:03 (...)
01:49:06 (...)
01:49:09 (...)
01:49:13 (...)
01:49:16 (...)
01:49:19 (...)
01:49:22 (...)
01:49:25 (...)
01:49:29 (...)
01:49:32 (...)
01:49:35 (...)
01:49:38 (...)
01:49:41 (...)
01:49:45 (...)
01:49:48 -J. Gourault. -Merci, monsieur le député.
01:49:51 Monsieur le président du Sénat,
01:49:54 monsieur le Premier ministre,
01:49:57 mesdames et messieurs les ministres,
01:50:01 mes chers collègues,
01:50:04 près d'un demi-siècle après l'adoption de la loi Veil,
01:50:07 nous sommes réunis en congrès afin de consacrer
01:50:10 une nouvelle avancée pour les droits des femmes
01:50:13 dans notre pays.
01:50:17 Le droit des femmes à disposer de leur corps
01:50:20 que nous sanctuarisons dans la loi fondamentale.
01:50:23 A la solennité de l'histoire qui nous saisit en ces lieux
01:50:26 s'ajoute la mémoire qui nous oblige
01:50:29 de celles et ceux qui se sont en battue
01:50:33 pour que ce jour arrive.
01:50:36 C'est dans leur pas que nous nous inscrivons aujourd'hui
01:50:39 et je suis fier de présider un groupe
01:50:42 dont les députés sont si fortement engagés pour cette cause
01:50:46 et pour la réforme de la loi.
01:50:49 Je vous remercie.
01:50:52 - Richard Ferrand: Merci, monsieur le président de la République
01:50:55 et du gouvernement.
01:50:58 C'est l'honneur de nos assemblées
01:51:01 d'avoir impulsé cette révision constitutionnelle
01:51:05 au moyen de plusieurs propositions de loi
01:51:08 à l'instar de celle d'Aurore Berger.
01:51:11 Mais aussi grâce au travail de nos commissions des lois
01:51:14 et de nos députés.
01:51:17 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:21 et de la liberté de l'homme.
01:51:24 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:27 et de la liberté de l'homme.
01:51:30 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:33 et de la liberté de l'homme.
01:51:37 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:40 et de la liberté de l'homme.
01:51:43 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:46 et de la liberté de l'homme.
01:51:49 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:53 et de la liberté de l'homme.
01:51:56 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:51:59 et de la liberté de l'homme.
01:52:02 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:05 et de la liberté de l'homme.
01:52:09 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:12 et de la liberté de l'homme.
01:52:15 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:18 et de la liberté de l'homme.
01:52:21 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:25 et de la liberté de l'homme.
01:52:28 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:31 et de la liberté de l'homme.
01:52:34 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:37 et de la liberté de l'homme.
01:52:41 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:44 et de la liberté de l'homme.
01:52:47 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:50 et de la liberté de l'homme.
01:52:53 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:52:57 et de la liberté de l'homme.
01:53:00 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:03 et de la liberté de l'homme.
01:53:06 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:10 et de la liberté de l'homme.
01:53:13 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:16 et de la liberté de l'homme.
01:53:19 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:22 et de la liberté de l'homme.
01:53:25 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:29 et de la liberté de l'homme.
01:53:32 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:35 et de la liberté de l'homme.
01:53:38 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:41 et de la liberté de l'homme.
01:53:45 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:48 et de la liberté de l'homme.
01:53:51 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:53:54 et de la liberté de l'homme.
01:53:57 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:01 et de la liberté de l'homme.
01:54:04 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:07 et de la liberté de l'homme.
01:54:10 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:13 et de la liberté de l'homme.
01:54:17 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:20 et de la liberté de l'homme.
01:54:23 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:26 et de la liberté de l'homme.
01:54:29 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:33 et de la liberté de l'homme.
01:54:36 Nous avons fait face à la question de la liberté
01:54:39 et de la liberté de l'homme.
01:54:42 - Richard Ferrand: Merci.
01:54:45 Madame la présidente du Congrès, monsieur le président du Sénat,
01:54:49 monsieur le Premier ministre, monsieur le garde des Sceaux,
01:54:52 mes chers collègues, nous voici réunis en congrès à l'aube
01:54:55 des 50 ans de la loi Veil sur le projet de loi constitutionnelle
01:54:58 relatif à la liberté de recourir à l'interruption volontaire
01:55:01 de grossesse. Ce vote est le troisième
01:55:05 de la nomination de l'IVG depuis le mois d'octobre 2022.
01:55:08 La Chambre haute s'est donné le temps de cheminer sur la question
01:55:11 à partir des différentes propositions rédactionnelles
01:55:14 qui lui ont été soumises et dont elle a écarté
01:55:17 les plus inabouties.
01:55:21 Mercredi dernier, le Sénat a adopté par 267 voix pour
01:55:24 et 50 contre le projet de loi constitutionnelle
01:55:27 présenté par le gouvernement
01:55:30 pour la réduction de la liberté de l'homme
01:55:34 et pour la réduction de la liberté de l'homme.
01:55:37 C'est un gouvernement, comme je cite,
01:55:40 un juste équilibre entre la position du Sénat
01:55:43 et de l'Assemblée nationale.
01:55:46 Il est vrai que ce texte reprend
01:55:49 des points importants du texte que le Sénat avait adopté
01:55:53 le 1er février 2023, après qu'il ait été amendé.
01:55:56 En particulier, en plaçant cette inscription
01:55:59 à l'article 34 de la Constitution,
01:56:02 qui détermine les compétences du législateur,
01:56:05 en l'occurrence, celle de fixer les conditions
01:56:09 et donc les limites du recours à l'IVG,
01:56:12 et choisissant le terme de "liberté"
01:56:15 préférable à nos yeux à celui de "droit"
01:56:18 qui pourrait ouvrir la voie à un droit opposable.
01:56:21 Le texte innove toutefois
01:56:25 en proposant d'inscrire dans la Constitution
01:56:28 la notion de liberté garantie, sur laquelle nous sommes nombreux
01:56:31 à nous rappeler que la liberté de recourir à l'IVG
01:56:34 est la liberté de recourir à l'IVG au-dessus des autres libertés
01:56:37 et droits constitutionnels.
01:56:41 Le garde des Sceaux, se fondant pour l'essentiel
01:56:44 sur l'avis rendu par le Conseil d'Etat sur ce texte,
01:56:47 nous a assuré que tel n'était pas le cas.
01:56:50 Le projet de loi constitutionnelle vise la protection de la loi veille,
01:56:53 et non son extension.
01:56:57 Le terme "garantie" n'est là que pour guider
01:57:00 le législateur dans sa mission,
01:57:03 mais ne crée en aucune manière de droit opposable.
01:57:06 Le but du texte est bien de placer la liberté
01:57:09 d'avoir recours à un IVG au même niveau
01:57:13 que la sauvegarde de la dignité de la personne humaine,
01:57:16 qui est le principe de valeur constitutionnelle
01:57:19 et la liberté de conscience des professionnels de santé,
01:57:22 qui est un principe fondamental reconnu par les lois de la République.
01:57:25 La majorité des membres de notre groupe
01:57:29 des Républicains du Sénat a voté ce texte conforme.
01:57:32 La majorité l'a voté parce qu'il ne change rien
01:57:35 à l'équilibre fondamental de la loi veille,
01:57:38 qui repose d'une part sur la liberté de la femme
01:57:41 qui prévaut pendant les premières semaines de la grossesse,
01:57:45 et ensuite sur la protection de l'enfant à naître
01:57:48 qui prévaut, sauf, bien sûr, avortement thérapeutique
01:57:51 pendant la période suivante à la grossesse.
01:57:54 La majorité l'a voté parce qu'il ne change rien
01:57:58 à l'équilibre fondamental de la loi veille,
01:58:01 et ensuite sur la protection de l'enfant à naître
01:58:04 qui prévaut pendant les premières semaines de la grossesse.
01:58:07 La majorité l'a voté parce que c'est une consécration
01:58:10 qui ne modifie pas la manière de concilier les droits
01:58:13 et les libertés constitutionnelles.
01:58:17 C'est bien d'ailleurs cette interprétation
01:58:20 qui devra guider le juge lorsqu'il aura à connaître
01:58:23 de contentieux relatifs à l'interruption volontaire
01:58:26 d'ordre juridique.
01:58:29 Ils sont d'avant tout aussi d'ordre matériel.
01:58:33 Le groupe Les Républicains s'inquiète depuis longtemps
01:58:36 des difficultés d'accès à l'interruption volontaire de grossesse.
01:58:39 La constitutionnalisation ne changera malheureusement rien
01:58:42 aux difficultés rencontrées aujourd'hui
01:58:45 par de nombreuses femmes.
01:58:49 Je voudrais sur ce point citer Mme Marie Mercier,
01:58:52 notre collègue sénatrice, qui a parlé d'un nouveau départ
01:58:55 de la loi sur l'accès à cette liberté et le suivi des femmes.
01:58:58 Elle marquera seulement, mais c'est déjà un pas
01:59:01 extrêmement important, un attachement renforcé
01:59:05 à une liberté des femmes affirmée, voici déjà presque 50 ans.
01:59:08 Mais en aucun cas, elle ne doit pour autant conduire
01:59:11 à imposer une rupture de l'équilibre fragile
01:59:14 qui a permis à notre société française
01:59:17 la pleine acceptation de cette liberté.
01:59:21 Je vous en prie, je vous en prie,
01:59:24 je vous en prie, je vous en prie.
01:59:27 Je voudrais à cet instant remercier aussi
01:59:30 les rapporteurs du Sénat et en particulier
01:59:33 Mme Agnès Canailler, qui au titre de la Commission des lois
01:59:37 a mené l'ensemble de ces débats.
01:59:40 Je voudrais vous dire que notre groupe votera majoritairement
01:59:43 pour la constitutionnalisation.
01:59:46 Une partie de celui-ci s'abstiendra et d'autres, votre en contre.
01:59:49 Merci.
01:59:53 - Laëtitia Saint-Paul: La parole est à madame la vice-présidente
01:59:56 Hélène Laporte pour l'Assemblée nationale
01:59:59 et le groupe Rassemblement national.
02:00:02 - Hélène Laporte: Merci, madame la présidente du Congrès,
02:00:05 monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre,
02:00:09 mesdames et messieurs les ministres, chers collègues parlementaires.
02:00:12 Étonnante solennité que celle de cette journée du 4 mars 2024
02:00:15 où dans une France par ailleurs en proie à détention
02:00:18 d'une entreprise de l'Etat, la France a été dénoncée
02:00:22 par le gouvernement de l'Etat.
02:00:25 Les deux assemblées de la République se réunissent en congrès
02:00:28 afin de voter 49 ans après la dépénalisation de l'avortement
02:00:31 l'inscription de ce droit dans notre constitution.
02:00:34 Présentée et adoptée pour offrir aux femmes un cadre légal sûr
02:00:37 afin de mettre fin à l'horreur de l'avortement clandestin,
02:00:41 la loi Veil, pour révolutionnaire qu'elle était,
02:00:44 portait en elle la marque de la vive conscience de son auteur,
02:00:47 qu'elle ne régissait pas un acte médical comme un autre.
02:00:50 La loi Veil, qui a été écrite en 1975, a été réformée en 1975.
02:00:53 Elle a été réformée en 1975.
02:00:57 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:00 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:03 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:06 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:09 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:13 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:16 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:19 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:22 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:25 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:29 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:32 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:35 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:38 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:41 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:45 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:48 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:51 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:54 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:01:57 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:01 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:04 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:07 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:10 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:13 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:17 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:20 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:23 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:26 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:29 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:33 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:36 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:41 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:44 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:47 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:51 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:54 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:02:57 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:00 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:04 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:07 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:10 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:13 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:16 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:19 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:23 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:26 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:29 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:34 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:37 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:41 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:44 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:47 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:50 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:53 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:03:57 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:04:00 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:04:03 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:04:06 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:04:09 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
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02:04:16 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
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02:05:01 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
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02:05:10 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:05:14 La loi Veil, qui a été réformée en 1975, a été réformée en 1975.
02:05:19 - Richard Ferrand: Merci. La parole est à madame Marie-Pierre
02:05:21 Gourault. - Marie-Pierre Gourault: Madame la
02:05:23 ministre, monsieur le président de nos assemblées, monsieur le
02:05:28 Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, madame la
02:05:31 ministre Aurore Bergé, monsieur le garde des Sceaux, chers collègues,
02:05:35 quelle victoire, quel bonheur, quelle fierté!
02:05:38 Oui, c'est une victoire! C'est une victoire!
02:05:41 Oui, c'est une victoire! N'ayons pas peur des mots.
02:05:46 C'est une victoire dans le long combat que mènent les femmes pour
02:05:49 leur liberté contre l'obscurantisme. En France, encore, depuis 1975, les
02:05:55 anti-IVG n'ont jamais annoncé, ils n'ont jamais cessé la guérilla.
02:05:58 Alors, aujourd'hui, nous leur disons...
02:06:01 C'est fini, arrêtez de vous agiter. Les Français, vous êtes les
02:06:04 meilleurs, vous êtes les meilleurs.
02:06:08 C'est fini, arrêtez de vous agiter. Les Français ont choisi.
02:06:13 Nous continuerons.
02:06:15 Applaudissements.
02:06:18 ...
02:06:21 Notre vote va également réparer quelques pages noires de
02:06:24 l'histoire. Nous allons réhabiliter toutes les
02:06:28 femmes poursuivies, condamnées et même guillotinées pour avoir
02:06:33 procédé ou subi des avortements.
02:06:36 Aux 343 du manifeste, à Gisèle Halimi, à Simone Veil, à Yvette
02:06:40 Roudy, je veux dire "mesdames, nous avons mis les pas, nos pas dans
02:06:44 les vôtres, et comme vous, nous avons réussi".
02:06:48 Applaudissements.
02:06:51 ...
02:06:54 Quelle fierté, ces dizaines de messages reçus la semaine dernière
02:06:59 du Brésil, des Etats-Unis, de France, de l'Union Européenne, de
02:07:05 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne,
02:07:09 de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne,
02:07:13 de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:07:17 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:07:21 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:07:25 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:07:30 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:07:34 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:10:01 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:05 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:09 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:13 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:18 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:10:30 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:34 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:10:39 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:11:16 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:11:46 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:11:50 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:11:59 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:03 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:07 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:11 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:15 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:12:24 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:28 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:32 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:36 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:40 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:45 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:49 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:53 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:12:57 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:13:01 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:14:04 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:14:13 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:14:26 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:30 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:14:38 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:42 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:46 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:51 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:55 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:14:59 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:15:03 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:15:24 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:15:28 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:15:45 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:15:49 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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02:16:27 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:31 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:36 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:40 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:44 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:48 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:53 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:16:57 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:01 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:05 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:09 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:13 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:18 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:22 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:26 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:30 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:34 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:39 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:43 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:47 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:51 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:17:55 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:00 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:04 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:08 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:12 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:16 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:21 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:25 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:29 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:33 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:37 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:42 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:46 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:50 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:54 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
02:18:58 l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de l'Union Européenne, de
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