Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 - Un nouveau jeudi en votre compagnie. Soyez les bienvenus dans 180 minutes info dans un instant.
00:00:05 L'actualité ce sera avec Michael Dos Santos aujourd'hui. Bienvenue Michael.
00:00:09 Et puis bien sûr nous attendons nos invités pour décrypter toute l'actualité de cette fin de semaine.
00:00:13 Ce sera juste après l'éphéméride. A tout de suite.
00:00:15 *Musique*
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00:00:24 *Musique*
00:00:28 - Chers amis bonjour.
00:00:30 C'est aujourd'hui le jeudi de l'octave de Pâques et c'est aussi la fête de Saint Isidore de Séville,
00:00:35 l'un des plus grands savants de l'histoire chrétienne.
00:00:39 Né à Cartagène entre 560 et 570, il a dû fuir les barbares Visigoths et avec sa famille,
00:00:46 il s'est réfugié en Andalousie à Séville.
00:00:50 Il a deux frères, prêtres, et une sœur religieuse.
00:00:54 C'est un érudit connaissant parfaitement l'hébreu, le grec et le latin.
00:00:59 Il est également historien, poète, exégète, conseiller des rois et organisateur de conciles.
00:01:05 De lui, on possède 20 ouvrages qui témoignent de son exceptionnelle culture.
00:01:10 L'un d'entre eux est resté célèbre. Il est consacré à l'étymologie des mots et fait toujours autorité.
00:01:17 C'est à lui aussi que l'on doit la transmission de la philosophie d'Aristote dans tout l'Occident.
00:01:23 Isidore n'est pas qu'un homme d'esprit, c'est aussi un homme d'action.
00:01:27 Devenu évêque de Séville, il se déploie en toute direction pour sécourir les malheureux et les indigents.
00:01:34 Il meurt le 4 avril 636 et est élevé au rang de docteur de l'Église.
00:01:41 Depuis peu, il a également été fait saint patron d'Internet.
00:01:46 Et voici pour finir un extrait d'une prière à l'Esprit-Saint composée par saint Isidore.
00:01:52 "Viens à nous et reste avec nous, daigne entrer dans nos cœurs, sois le guide de nos actions."
00:01:59 C'est tout pour aujourd'hui. A demain chers amis. Ciao.
00:02:04 [Musique]
00:02:13 C'est le début du journal avec Michael Dos Santos. Bienvenue Michael dans 180 minutes info.
00:02:17 On va évidemment parler de Samara après avoir été rouée de coups mardi devant son collège de Montpellier.
00:02:22 Cette adolescente de 14 ans est donc sortie du coma mais son état de santé reste fragile.
00:02:27 Et suite à cette agression, sa mère a pris la parole.
00:02:30 Elle dénonce le harcèlement scolaire subi par sa fille depuis plusieurs mois.
00:02:34 Sujet de Régine Delfour et Nathan Thémine.
00:02:37 Pour Aciba, la mère de Samara, si sa fille est harcelée, c'est parce qu'elle est coquette, porte des jupes.
00:02:44 Un comportement qui ne plairait pas à son harceleuse.
00:02:47 "La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara, une photo d'elle avec un appel au viol.
00:02:54 A partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
00:02:59 Cette jeune fille est voilée, ma fille a sa biale européenne."
00:03:05 Le motif religieux serait la raison de cet acharnement selon Aciba.
00:03:09 Également de confession musulmane.
00:03:11 "Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille, je suis de confession musulmane.
00:03:17 Ma fille pareil, on ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
00:03:23 Je suis choquée, parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille, c'est très très grave."
00:03:29 Aciba est en colère après le personnel du collège qui n'a pas su sécuriser sa fille.
00:03:34 "Je me suis dit, ma fille elle est à l'intérieur du collège, que j'arrive à 16h05 ou à 16h20, c'est pareil.
00:03:39 Elle est à l'intérieur du collège, elle est en sécurité.
00:03:42 En final, elle était déjà en train de se faire agresser."
00:03:48 Samara est sortie du coma hier, mais elle reste très fragile.
00:03:52 Elle souffre d'une hémorragie cérébrale et dit n'avoir aucun souvenir de son agression.
00:03:58 On en reparlera bien sûr dès le début de notre débat.
00:04:00 On prendra de ces nouvelles devant l'hôpital de la Peroni à Montpellier avec nos équipes.
00:04:04 On va rester dans l'univers scolaire avec cette nouvelle réunion interministérielle.
00:04:09 Elle a débuté il y a quelques minutes pour évoquer la sécurisation des lycées notamment.
00:04:13 Environ 200 établissements vont devoir effectuer des travaux pour se protéger face au risque d'attentat.
00:04:19 La région Pays de la Loire a pris les devants depuis 2016.
00:04:23 La sécurité dans les établissements est l'une de ses priorités.
00:04:26 Exemple dans ce lycée du Mans avec Michael Chailloux.
00:04:29 L'installation est en place depuis le 17 février dernier.
00:04:33 Un long linéaire d'une grille de 2,50 mètres de haut avec seulement deux portillons
00:04:38 où il faut badger pour pouvoir entrer.
00:04:40 Coup de l'opération, 260 000 euros pris en charge par la région Pays de la Loire.
00:04:45 Un projet très attendu pour ce lycée du Mans de 1300 élèves.
00:04:49 Ça change qu'on est plus en sécurité.
00:04:51 Avant on avait pignon sur rue, les élèves arrivaient directement dans le hall de l'établissement
00:04:57 pour pouvoir entrer et là on a quand même maintenant un sas de protection
00:05:01 pour pouvoir faire en sorte qu'il n'y ait pas d'intrusion directe,
00:05:06 que tout le monde puisse badger pour rentrer de manière sécurisée.
00:05:10 La région a investi 14 millions d'euros dans la sécurité des 116 lycées de Pays de la Loire depuis 2016.
00:05:18 Ça peut être de la vidéoprotection, ça peut être des alarmes anti-intrusion,
00:05:22 ça peut être également des visiophones.
00:05:24 Nous avons pris à bras le corps ce sujet parce qu'au Pays de la Loire,
00:05:28 on n'a pas de problème avec la notion même de sécurité.
00:05:31 Les éducateurs au contact quotidien des lycéens s'interrogent quant à l'impact d'un climat
00:05:36 de plus en plus anxiogène sur les élèves,
00:05:38 alors même que l'on vient de passer au plus haut niveau du plan Vigipirate.
00:05:43 À l'issue de cinq semaines d'audience, la justice rend donc aujourd'hui son verdict
00:05:48 dans ce qu'on a appelé le procès de l'attentat de Strasbourg.
00:05:50 Quatre hommes sont accusés d'avoir aidé le terroriste shérif Sheikhat
00:05:54 lors de l'attaque contre le marché de Noël en 2018.
00:05:57 L'un d'entre eux risque jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
00:06:01 L'auteur des coups de feu, lui, souvenez-vous, avait été abattu après avoir fait 5 morts et 11 blessés.
00:06:06 Le point depuis la cour d'assises de Paris avec Célia Barotte.
00:06:09 Les magistrats de la cour d'assises de Paris spécialement composés sont partis délibérés.
00:06:15 Avant de se retirer, ils ont donné la parole une dernière fois aux quatre accusés.
00:06:18 Si Stéphane Bé n'a pas souhaité s'exprimer, son frère Frédéric Bé a partagé sa honte d'être ici.
00:06:24 Il dit avoir entendu les victimes et compris leur souffrance.
00:06:27 De même pour Audrey M, contre qui le parquet a requis 30 ans de réclusion criminelle.
00:06:33 Depuis le box, il a déclaré "Pardonnez-moi si j'ai été maladroit dans ce procès hors norme.
00:06:38 Tout ce que je voulais, c'était la vérité".
00:06:41 Enfin, Christian M a rapidement fondu en larmes lorsqu'il s'est exprimé à la barre.
00:06:46 Le ministère public a requis à son encontre 5 ans de prison ferme et un mandat de dépôt.
00:06:51 Il a demandé à rester auprès de sa femme et de ses enfants.
00:06:54 Le verdict est attendu en fin de journée, voire en début de soirée.
00:06:58 C'est une affaire à prendre très au sérieux, ce qu'on appelle la guerre de steak,
00:07:03 et qui oppose les bouchers aux fabricants de viande végétale.
00:07:07 Certains industriels ont déposé une requête en référé devant le Conseil d'État.
00:07:12 Ils demandent à ce que des produits à base de protéines végétales puissent utiliser l'appellation "steak",
00:07:17 ce qui sera interdit à partir du 1er mai prochain.
00:07:20 Sujet de Mathieu Leves, Augustin Donat Dieu et Pampagay.
00:07:23 La guerre des steaks est déclarée.
00:07:27 Chacun aiguise ses arguments.
00:07:29 D'un côté, les fabricants de steak ou lardons végétaux qui contestent le décret
00:07:33 leur interdisant d'employer ces termes réservés aux produits d'origine animale.
00:07:37 De l'autre, les bouchers qui veulent préserver l'appellation "steak", "lardons" ou "jambon" par exemple,
00:07:43 à leurs produits en boutique.
00:07:45 Il faut rendre ce qu'il y a à César, ce qu'il y a à César, tout simplement.
00:07:49 C'est un steak, ça fait depuis... ça a toujours été de l'appellation comme ça.
00:07:55 Ils veulent réinventer une alimentation, mais non, je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:07:59 Chacun a sa place à ce niveau-là.
00:08:01 Côté consommateurs, végétariens ou pas,
00:08:04 la majorité de ceux que nous avons rencontrés souhaitent préserver les termes employés actuellement.
00:08:09 Il ferait mieux de s'occuper d'autre chose de plus important.
00:08:12 Considérons aussi l'ensemble de la population, l'évolution des habitudes de consommation
00:08:18 et acceptons aussi que les produits industriels évoluent.
00:08:22 Le Conseil d'État, qui a examiné la requête en référé des fabricants de steak végétaux,
00:08:27 rendra son avis tendre ou ferme la semaine prochaine.
00:08:31 - Merci beaucoup, Michael. On se retrouve tout à l'heure.
00:08:34 Premier rappel des titres et puis bien sûr, un jour, on la laisse suivre aux alentours de 14h30.
00:08:38 On passe à l'écho, Éric de Rigmaten.
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00:08:57 - Bonjour, cher Éric. - Bonjour.
00:08:59 - Vous allez nous parler de la rémunération des fonctionnaires aujourd'hui,
00:09:01 car un projet de loi est en préparation.
00:09:03 Il prévoit une dose de ce qu'on appelle le salaire au mérite.
00:09:07 Est-ce qu'il y a une tempête en vue déjà ?
00:09:09 - La tempête en vue, oui, parce que les fonctionnaires sont contre.
00:09:12 Pour eux, c'est une sorte de notation, une rémunération à la tête du client.
00:09:16 Et ceux qui n'auraient pas de prime, ça veut dire qu'ils n'auraient pas de mérite.
00:09:20 Donc non. Et pourtant, c'est bien ce que veut le gouvernement.
00:09:22 Donc ça va se faire dans le privé, pour qu'on ne le ferait pas avec la fonction publique.
00:09:27 On appelle ça les augmentations individuelles. Alors un projet de loi se prépare.
00:09:31 - Mais est-ce réellement faisable dans l'administration ?
00:09:33 - Alors pas simple quand même, parce que d'abord, il faut quand même vérifier le travail
00:09:37 de 5 700 000 fonctionnaires, que c'est pas rien, à qui on demanderait plus.
00:09:42 Alors après tout, ça pourrait se faire. L'État doit devenir un employeur exigeant.
00:09:46 Que ce soit privé ou public, l'État a raison de demander plus d'efficacité.
00:09:50 Surtout à un moment, il faut bien le préciser, où l'État a recruté 60 000 agents supplémentaires.
00:09:55 Ça c'était l'an dernier. Et où cette année, il en recrutera 70 000.
00:09:59 Donc c'est peut-être l'occasion ou jamais de mettre la barre un peu haut.
00:10:03 Alors si vous voulez, il y a des indicateurs d'activité dans les entreprises privées.
00:10:06 Ça existe. On regarde ce que fait le travailleur et on lui verse une prime.
00:10:11 Donc vous voyez, c'est vraiment effectivement une notation qui tient compte du travail.
00:10:15 Mais est-ce que l'administration pourrait faire de même ?
00:10:17 Alors je vais terminer par un point, l'absentéisme.
00:10:19 Et oui, il y a des chiffres qui sont donnés par la Direction générale de l'administration
00:10:23 et de la fonction publique. Elle révèle qu'il y a 14 jours et demi d'absentéisme
00:10:27 dans la fonction publique contre 11,7 dans le privé.
00:10:30 Et selon la Cour des comptes, ce chiffre, qui est d'ailleurs rapporté par l'IFRAP,
00:10:34 si ce chiffre était suivi, si vraiment on réduisait l'absentéisme dans la fonction publique
00:10:39 au niveau du privé, on ferait 2 milliards d'économies.
00:10:42 Et d'ailleurs, il y a une ville près de Bordeaux qui s'appelle Saint-Loubès
00:10:45 qui va mettre en place une prime pour les fonctionnaires qui sont le plus souvent au travail.
00:10:50 Eh bien on en reparlera dans quelques mois. Merci beaucoup, c'était la chronique Éco.
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00:11:10 Petite pause et on se retrouve avec nos invités pour évidemment évoquer le sort de Samara
00:11:14 et les raisons qui ont poussé à cette agression.
00:11:18 Pourquoi s'est-elle retrouvée dans le coma ?
00:11:20 Son état de santé visiblement s'améliore quelque peu.
00:11:22 Nous serons d'ailleurs devant l'hôpital de Montpellier pour prendre de ces nouvelles.
00:11:25 A tout de suite.
00:11:26 Nous sommes de retour avec nos invités pour m'accompagner tout au long de cette première heure.
00:11:33 Bonjour Alberto Toscano, merci d'être là. Je rappelle que vous êtes journaliste et écrivain.
00:11:36 Arthur de Vatrigan, journaliste aussi.
00:11:38 Vous dirigez la rédaction de L'Incorrect.
00:11:40 Voici le tout nouveau numéro.
00:11:42 C'est l'édition du mois d'avril qui s'intitule "1954, Diane Bienfou".
00:11:46 Consacrée à l'âpre bataille de Diane Bienfou pour les troupes françaises.
00:11:49 Avec ce sous-titre "Notre honneur, leur trahison".
00:11:52 Merci à tous les deux d'être là.
00:11:55 Le rappel des titres est signé.
00:11:57 Michael Dos Santos et on se retrouve pour évoquer l'actualité.
00:12:00 Frayeur pour des milliers d'élèves sur Parcoursup.
00:12:02 Au moment des dépôts de leur vœu, la plateforme d'admission dans l'enseignement supérieur est tombée en panne hier soir.
00:12:08 Finalement, la date butoir a été repoussée.
00:12:10 Les lycéens ont désormais jusqu'à ce soir 22h pour finaliser leur dossier.
00:12:15 La manifestation d'infirmiers libéraux dans les rues de Paris.
00:12:18 Cela fait suite à l'appel lancé par un collectif et deux syndicats représentant la profession.
00:12:23 Ces infirmiers vont se rendre devant le ministère de la Santé.
00:12:26 Ils exigent la revalorisation de leurs tarifs de base, inchangé depuis 2009.
00:12:31 Enfin, entre 200 et 500 migrants errent désormais dans les rues de Mamoudzou à Mayotte.
00:12:36 Cela fait suite au démantèlement d'un campement ordonné fin mars par la préfecture.
00:12:40 Lors de la réinstallation dans le stade de Cavani, des tensions avaient éclaté sur l'île de l'Océan Indien.
00:12:45 De nombreux habitants avaient à ce moment-là souhaité leur départ.
00:12:48 Merci beaucoup, à tout à l'heure. Prochain rendez-vous de l'actualité d'ici quelques minutes.
00:12:52 On va évidemment parler de Samara, 14 ans, prise dans un guet-apens à la sortie de son collège, rouée de cou, quasiment laissée pour morte.
00:13:01 Et pourquoi ?
00:13:02 Pour avoir refusé de se conformer aux injonctions d'une camarade de classe après avoir subi harcèlement et injures répétées pendant deux ans, selon sa propre mère.
00:13:13 Elle affirme que cette dernière a, d'ailleurs, cette jeune femme avait été exclue de l'établissement deux jours.
00:13:19 C'était au mois de juin 2023, notamment après avoir publié une photo de sa fille sur les réseaux sociaux, appelant à son viol.
00:13:26 Écoutons un extrait du témoignage de la mère de la victime.
00:13:30 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara, une photo d'elle avec un appel au viol.
00:13:37 À partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
00:13:42 Cette jeune fille est voilée.
00:13:44 Ma fille, comme vous le disiez, a sa biale européenne.
00:13:48 Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille,
00:13:57 parce qu'ils ont mis le même cercle d'amis, elle est plus grande qu'elle.
00:14:01 Il n'y avait aucun différend entre eux.
00:14:05 C'était physique, elle n'aimait pas ma fille.
00:14:07 Elle ne pouvait pas la voir.
00:14:09 Elle s'acharnait constamment sur elle.
00:14:11 Des crachats, des insultes.
00:14:15 On la traitait de mécréante.
00:14:17 On va évidemment prendre des nouvelles de Samara avec vous, Stéphanie Rouquier.
00:14:21 Bonjour, vous êtes devant l'hôpital La Perronie, grand hôpital connu des Montpellierains, où elle a été admise.
00:14:27 Rassurez-nous, ces jours ne sont plus en danger ?
00:14:30 La jeune Samara est toujours hospitalisée dans cet hôpital à Montpellier.
00:14:37 Elle est sortie hier du coma.
00:14:40 Ses jours ne sont plus en danger, mais elle est encore extrêmement faible.
00:14:43 Sa maman nous a indiqué qu'elle a pu échanger quelques mots avec sa fille,
00:14:48 et qu'elle lui a expliqué que malheureusement, elle n'a plus aucun souvenir de son agression.
00:14:53 Il faut savoir que tout de même, aujourd'hui, des enquêteurs vont venir au chevet de Samara,
00:14:58 au sein même de l'hôpital, pour l'auditionner,
00:15:00 pour tenter d'obtenir quelques informations sur les raisons de son agression,
00:15:04 ou même les personnes qui auraient pu commanditer cette agression.
00:15:08 Sachez que pour les raisons de cette agression, pour la maman de Samara,
00:15:12 ces raisons sont évidentes, vous l'avez entendu.
00:15:15 Elle explique que depuis des mois, sa fille était harcelée, traitée de mécréante,
00:15:19 car elle explique que sa fille est coquette, elle aime s'habiller, se maquiller,
00:15:23 elle ne porte pas le voile, elle s'habille à l'européenne, comme elle explique.
00:15:26 Et donc c'est pour toutes ces raisons, d'après la maman de Samara,
00:15:29 que sa fille aurait été harcelée et violemment agressée.
00:15:32 Merci beaucoup, vous êtes en direct de l'Hérault pour nous cet après-midi.
00:15:36 Précisons que les cours ont pu reprendre dans ce collège,
00:15:40 même si une cellule psychologique a été mise en place.
00:15:43 Je vous propose aussi de vous partager ce témoignage d'une élève
00:15:47 qui raconte le contexte dans lequel Samara évoluait.
00:15:50 Je ne sais pas si le son peut être... Voilà, on va le relancer.
00:15:58 Je savais qu'elle avait des problèmes au collège,
00:16:02 parce qu'elle se disputait souvent avec...
00:16:05 Et en fait, après quand j'ai essayé de lui parler, elle s'est mise à pleurer.
00:16:11 Il y avait une vingtaine de garçons, dont deux lycéens qui ne sont pas dans le collège,
00:16:16 qui sont arrivés et qui l'ont tabassée, ils l'ont tenue, ils l'ont mis par terre.
00:16:20 Et elle avait du sang et tout.
00:16:23 Et voilà, après elle s'en fut.
00:16:25 Et sa mère nous a dit hier qu'elle avait fait deux crises d'épilepsie entre temps.
00:16:29 Arthur de Vatrigan, terrible drame.
00:16:31 Bien évidemment, à 14 ans, on n'a pas à subir ça.
00:16:34 On voit quand même le contexte dans lequel ils sont en train de se dessiner,
00:16:37 qui est quand même corroboré par cette élève, au minimum,
00:16:40 même si on le rappelle, il y a une enquête en parallèle qui est ouverte,
00:16:44 montre qu'il y avait quelque chose autour de la sécurité de cette jeune enfant
00:16:52 qui n'a pas été pris en compte, malgré un certain nombre de mises en garde.
00:16:56 Encore une fois, et comme toujours, malheureusement, ça se répète.
00:17:00 Alors là, on a affaire du harcèlement qui se finit dans des violences atroces.
00:17:06 Et ça, malheureusement, des cas d'harcèlement qui se terminent comme ça,
00:17:10 il y en a tous les jours dans notre école.
00:17:12 Et ça ajoute une nouveauté, en tout cas dans le harcèlement,
00:17:16 où en plus, c'est une explication qui, selon les témoignages des amis et de la mère,
00:17:23 est assez claire, c'est-à-dire qu'on la harcèle et on la tabasse,
00:17:27 en faisant venir des gens de l'extérieur également, des garçons qui tabassent une fille.
00:17:32 C'est une nouveauté.
00:17:34 Pour une raison précise, c'est parce qu'elle s'habille à l'européenne et on la traite de mécréante.
00:17:40 Donc le constat qu'on peut faire, c'est qu'on a un face-à-face sur un même territoire,
00:17:45 en plus dans une école, de deux civilisations qui s'affrontent,
00:17:49 l'une millénaire qui a toujours voulu faire ce qu'elle a fait,
00:17:52 vivre à l'européenne, à la française, avec ses coutumes, ses mœurs, sa culture,
00:17:56 et une autre conquérante, intimidante, qui utilise la force et la violence...
00:18:01 - La loi du nombre, là. - ...pour conquérir.
00:18:03 Et le drame dans cette affaire-là, qui est une affaire de plus,
00:18:08 c'est qu'on n'a pas affaire à une religion.
00:18:12 Et c'est peut-être ça, c'est ce que certains disent depuis très longtemps,
00:18:16 que le problème n'est pas religieux, que le problème est culturel.
00:18:19 Donc peut-être que c'est le moment pour nos politiques de se saisir réellement
00:18:24 de notre problème principal en France, qui est une conquête d'une culture étrangère
00:18:30 importée dans les bagages de l'immigration, qui entre en conflit avec notre culture
00:18:34 parce que beaucoup de choses les opposent.
00:18:36 Là, le drame, c'est une gamine de 14 ans qui en fait les frais.
00:18:40 Donc est-ce qu'on va prendre la mesure de ce problème-là,
00:18:42 qui n'est pas un problème religieux, qui est un problème culturel ?
00:18:45 - Vous parliez de nos gouvernants. Le président de la République,
00:18:49 lors d'un déplacement, a été interrogé sur ce qu'apprécie.
00:18:52 Écoutez le mot de solidarité qu'il a voulu envoyer.
00:18:57 On veut vraiment avoir un mot de solidarité pour cette jeune fille,
00:19:00 pour sa famille. Il n'y a rien qui justifie qu'il serait
00:19:03 pour faire accepter le fait qu'une jeune fille, une adolescente,
00:19:08 est ainsi agressée par plusieurs jeunes de son âge.
00:19:12 Après, j'ai eu des premiers retours de la part du préfet et du rectorat.
00:19:17 Nous sommes en train de consolider les informations.
00:19:19 Il y a aussi un travail de la justice qui est en cours.
00:19:21 Donc je serai à ce stade très prudent.
00:19:24 Je sais aussi que beaucoup de diligences ont été prises
00:19:27 par la communauté pédagogique. Je pense qu'il est important,
00:19:30 d'abord, d'être aux côtés de cette jeune fille, de sa famille,
00:19:33 de lui apporter tout notre soutien, d'être extrêmement ferme
00:19:36 à l'égard des auteurs de ces faits, ce qui a été immédiatement fait
00:19:39 par la justice et la police, et d'établir la vérité pleine et entière.
00:19:43 Je souhaite qu'elle s'établisse dans la sérénité
00:19:45 et qu'on en tire ensuite toutes les conséquences.
00:19:47 - La prudence dans le temps, ça s'entend, hein ?
00:19:51 En termes de temporalité, on peut comprendre qu'il soit prudent
00:19:54 pour l'instant, mais ce qui serait intéressant,
00:19:57 c'est de voir si on reviendra à cette affaire et qu'on en tirera
00:19:59 aussi des enseignements et qu'on appellera les choses aussi
00:20:02 par leur nom dans ce qui semble se dessiner,
00:20:06 comme l'indique Arthur Levatrigan, Alberto.
00:20:08 - Bien sûr, on peut espérer ça. Le mot de solidarité du président
00:20:11 de la République est évidemment bienvenu, opportun.
00:20:15 Je profite pour dire que je n'ai pas vu beaucoup de solidarité
00:20:20 aujourd'hui sur les ondes des différents médias français.
00:20:26 Ce cas est plus grave que ce qu'on croit à ce moment,
00:20:32 de ce qu'on a cru ce matin.
00:20:35 C'est une affaire à deux volets.
00:20:39 Le premier volet, le harcèlement scolaire, qui est déjà grave en soi.
00:20:44 Les Italiens ont d'ailleurs créé un néologisme,
00:20:47 un bullismo pour définir le harcèlement scolaire,
00:20:50 qui est donc diffusé dans l'Europe entière.
00:20:53 Mais le deuxième volet est encore plus grave.
00:20:56 Cette hypothèse qui commence à se dessiner,
00:21:00 à être considérée ou considérable plus qu'une hypothèse,
00:21:04 est le fait qu'il y a ce mot "mécréante",
00:21:09 cette envie de punir quelqu'un qui ne s'adapte pas
00:21:13 aux conventions d'une religion.
00:21:16 De la faire plier.
00:21:18 Cette violence contre l'indépendance d'une jeune femme, d'une jeune fille.
00:21:23 Ça, c'est vraiment intolérable.
00:21:25 Et puis, autre question. Où est Nicole Belloubet ?
00:21:28 Vous savez, Nicole Belloubet s'est déjà rendue sur le terrain
00:21:31 quand il y a eu des problèmes dans des établissements.
00:21:33 Elle a parlé d'une force spéciale de sécurité
00:21:38 pour les établissements qui avaient des problèmes.
00:21:40 Il y a une réunion interministérielle aujourd'hui à ce propos.
00:21:42 Mais sur un cas aussi grave, est-ce qu'elle aurait dû se rendre sur place ?
00:21:45 Et ensuite ?
00:21:47 Le problème, c'est que les ministres qui passent sortant
00:21:49 à se sauter d'endroit en endroit en fonction de l'actualité,
00:21:52 ça décourage et je crois que ça ne fait plus d'effet sur les gens.
00:21:58 On ne croit plus à leurs actions.
00:22:00 En plus, Mme Belloubet, qui avait quand même un passif de soumission
00:22:03 assez important...
00:22:04 Ça l'aurait obligée à évoquer, elle est raisonnable.
00:22:06 Oui, mais elle aurait pu très bien dire l'inverse de ce qu'elle aurait dit hier.
00:22:11 Avant-hier, elle déclarait que l'État n'avait aucune responsabilité
00:22:14 dans l'attentat de Samuel Paty.
00:22:16 Évidemment, ça arrivait comme ça, sur un coup de dés.
00:22:18 Évidemment que l'État n'a pas de responsabilité.
00:22:20 Personne ne le croit.
00:22:22 Alors qu'elle était ministre, ça l'expliquait,
00:22:25 qu'il y avait un blasphème qui pouvait se comprendre.
00:22:30 Et finalement, peut-être pas.
00:22:32 Elle change souvent d'avis en fonction des circonstances.
00:22:35 Donc malheureusement, la parole de Mme Belloubet est largement démonétisée.
00:22:39 Mais là, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'école,
00:22:42 dans le dispositif islamique, et je ne dis pas islamiste,
00:22:46 islamique, est fondamentale et joue le même rôle
00:22:48 asymétrique et fondamental que dans la philosophie républicaine.
00:22:51 Dans la philosophie républicaine, c'est l'endroit où des enfants deviennent français.
00:22:55 Dans le dispositif islamique, c'est l'endroit où on doit empêcher
00:22:58 les enfants de devenir français.
00:22:59 Et ça passe par le bouleversement de l'univers mental,
00:23:01 par le prosélytisme, par l'intimidation et par la violence.
00:23:05 Et c'est un exemple de plus.
00:23:06 Pour vous, on est dans un cas d'école, en fait, de cette tentative-là.
00:23:09 Encore une fois.
00:23:10 On va s'interrompre quelques secondes et puis on reviendra,
00:23:12 évidemment, pour aborder d'autres thèmes.
00:23:14 Et la sécurisation, d'ailleurs, des établissements,
00:23:17 un petit peu plus tard dans notre émission,
00:23:19 on parlera aussi du bilan des émeutes de juin 2023.
00:23:23 Et on fera le point sur les condamnations réelles
00:23:26 qui ont été prononcées contre les auteurs, notamment,
00:23:29 des violences à Montargis.
00:23:31 Vous avez tous entendu parler de ce qui s'est passé dans le Loiret.
00:23:34 On verra quel est le ratio de ceux qui ont été réellement condamnés
00:23:37 par la justice.
00:23:38 On a un peu de recul maintenant.
00:23:40 A tout de suite.
00:23:41 De retour avec Miquel Dos Santos pour Le Journal.
00:23:49 On va évidemment revenir à l'affaire du petit Émile.
00:23:52 Les policiers et les gendarmes poursuivent leurs recherches
00:23:55 dans le Haut-Vernay.
00:23:56 Oui, quel est le dispositif déployé sur place ?
00:23:58 Que cherchent exactement les forces de l'ordre ?
00:24:00 On retrouve sur place notre reporter Thibault Marcheteau.
00:24:03 Les recherches ont repris ce jeudi matin
00:24:06 pour essayer d'expliquer la mort d'Émile
00:24:08 qui a échappé à la vigilance de ses grands-parents
00:24:10 le 8 juillet dernier.
00:24:12 Le dispositif reste le même.
00:24:13 Encore une centaine de gendarmes engagés,
00:24:15 une trentaine d'experts parmi eux,
00:24:18 les membres de l'IRCGN, avec notamment deux anthropologues,
00:24:21 deux brigades également,
00:24:22 synophiles spécialisées dans la recherche de restes humains
00:24:25 qui vont essayer de trouver de nouveaux éléments
00:24:27 pour connaître les circonstances de la mort du petit garçon.
00:24:31 Et dans le même temps, les analyses vont se poursuivre
00:24:33 au siège de l'IRCGN à Pontoise
00:24:35 pour notamment analyser les vêtements
00:24:37 qui ont été retrouvés un petit peu plus tôt dans la semaine.
00:24:39 Est-ce qu'il y a des traces d'ADN dessus ?
00:24:41 Est-ce que ces vêtements nous permettent de dater la mort ?
00:24:44 Ces analyses vont probablement permettre de répondre à ces questions.
00:24:48 Les enquêteurs restent sur place tant que nécessaire,
00:24:51 disait un petit peu plus tôt dans la semaine
00:24:53 le procureur de la République d'Aix-en-Provence.
00:24:55 On va se rendre aussi près de Lyon, à Rieux-la-Pape précisément,
00:24:58 où un bus a été incendié mardi par une bande d'une cinquantaine de personnes.
00:25:02 Des individus se trouvaient à bord
00:25:04 lorsque des individus ont répandu de l'essence à l'intérieur du véhicule.
00:25:09 Il y avait des passagers dans ce bus.
00:25:11 Il pourrait s'agir d'un acte de représailles.
00:25:13 Les détails avec Mathieu Deveze.
00:25:15 Augustin, donne adieu.
00:25:17 Les habitants ont été réveillés dans la nuit de mardi à mercredi
00:25:20 par la sirène des pompiers,
00:25:22 mais surtout par l'intensité du brasier.
00:25:24 Un bus de la métropole lyonnaise a été la cible d'une cinquantaine de jeunes,
00:25:28 alors même que des passagers se trouvaient à l'intérieur.
00:25:31 Les délinquants l'ont incendié après avoir répandu de l'essence.
00:25:35 Les passagers du bus, eux, ont pu s'enfuir à temps,
00:25:38 mais le conducteur de ce dernier a été légèrement blessé,
00:25:41 selon le président du réseau des transports en commun lyonnais.
00:25:44 Il pourrait s'agir d'un acte de représailles, selon les forces de l'ordre.
00:25:48 Il est possible, mais l'enquête le démontera,
00:25:51 qu'il y ait un effet brutal suite à une interpellation
00:25:59 qui s'est faite en fin de journée
00:26:02 avec des individus qui étaient détenteurs de motocross volés.
00:26:06 Des poubelles dressées en barricades ont également été incendiées
00:26:10 pour empêcher tout accès à ce quartier de Rieux-la-Pape.
00:26:13 Ce mercredi, la CRS 83 spécialisée dans les violences urbaines
00:26:17 a été déployée sur zone.
00:26:19 Elle restera mobilisée chaque soir tant que nécessaire, selon la préfecture.
00:26:23 Un mot aussi pour vous signaler que les vols de voitures
00:26:25 augmentent de manière significative,
00:26:27 et ce, pour la deuxième année consécutive.
00:26:29 Selon l'entreprise Coyote, un véhicule est volé
00:26:32 toutes les quatre minutes dans le pays.
00:26:34 Alors, quels sont les modèles les plus dérobés ?
00:26:36 Quelles régions sont les plus touchées ?
00:26:38 Réponse avec Mathieu Dewez.
00:26:40 C'est un fléau qui prend de l'ampleur en France.
00:26:43 Selon l'entreprise Coyote, un véhicule est volé
00:26:45 toutes les quatre minutes dans le pays.
00:26:47 Certains modèles sont plus prisés que d'autres.
00:26:50 Les SUV représentent ainsi 62% des vols répertoriés.
00:26:54 Les véhicules sont alors revendus
00:26:56 et peuvent également alimenter une filière de pièces détachées.
00:26:59 Alors nous, ce que l'on constate, c'est qu'elles peuvent être revendues
00:27:02 sur le marché de l'occasion en France, par exemple.
00:27:05 Ensuite, elles peuvent partir dans des pays limitrophes.
00:27:07 Nos détectives, par exemple, depuis le début de l'année,
00:27:10 sont intervenus en Espagne, Allemagne, Belgique.
00:27:13 Et ensuite, un peu plus loin, ça peut être vers l'Est, l'Europe,
00:27:16 voire le nord de l'Afrique.
00:27:18 Les régions les plus à risque sont celles qui comportent de grandes métropoles.
00:27:21 L'île-de-France apparaît ainsi comme le territoire le plus sinistré.
00:27:25 Mais grâce à des traceurs embarqués,
00:27:27 il est désormais possible de retrouver les voitures volées.
00:27:30 Empêcher le vol, ça semble très difficile.
00:27:33 En revanche, si on a des solutions pour récupérer rapidement son véhicule,
00:27:37 dans notre cas, c'est en 48 heures, dans 91%,
00:27:39 on retrouve les véhicules grâce à notre solution.
00:27:41 C'est là peut-être l'angle qu'il faut prendre pour lutter contre ce fléau.
00:27:44 Il faut donc être réactif, car selon l'entreprise,
00:27:47 passé 48 heures, les chances de récupérer le véhicule sont divisées par 10.
00:27:53 Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron se plaint de la guerre de la communication russe.
00:27:58 Harold Eymann, bonjour.
00:28:00 Bonjour.
00:28:01 Hier, il y avait un entretien entre les ministres de la Défense russes et français.
00:28:05 Que faut-il en retenir ?
00:28:07 Est-ce qu'il y a eu des propos encore qui alimentent cette guerre de la communication ?
00:28:11 Tout à fait, c'est ce que d'ailleurs a dit le président de la République.
00:28:15 Alors, que s'est-il passé ?
00:28:16 Hier, les deux ministres se sont parlé pendant une heure.
00:28:19 Ils l'ont fait sur l'initiative d'Emmanuel Macron,
00:28:23 qui voulait qu'on échange sur le dossier du terrorisme, ce qui fut fait.
00:28:28 Mais les deux ministres n'ont pas entendu la même chose du tout.
00:28:31 Alors, en matière de terrorisme, le ministre français Lecornu a parlé
00:28:35 de solidarité française avec les victimes russes de l'attentat du 22 mars à Moscou.
00:28:40 Puis il a rappelé, en passant à Chouigou,
00:28:43 que la France ne pensait pas que l'Ukraine était l'auteur de cet attentat.
00:28:47 Réponse de Chouigou, il a dit,
00:28:49 puisque les Ukrainiens font tout ce que leur disent les Occidentaux,
00:28:54 donc États-Unis et France,
00:28:56 attention de ne pas vous être mêlés à cette affaire.
00:28:59 Ça, les Français n'ont pas entendu ça.
00:29:01 Et puis, il a prétendu que Lecornu et lui avaient parlé de négociations de paix sur l'Ukraine,
00:29:10 mais de manière tout à fait différente.
00:29:12 Il a dit, ah, les Français sont intéressés par nos propositions que nous avions faites il y a deux ans
00:29:18 et ils sont prêts à reprendre à cette étape-là.
00:29:22 À Paris, on a dit, pas du tout, pas du tout.
00:29:25 Donc, on n'a jamais eu des comptes rendus qui sont ensuite invalidés par les participants.
00:29:30 Et ça, ça fait partie de la guerre informationnelle.
00:29:32 Vrai dialogue de sourds.
00:29:33 Merci beaucoup pour cette description, Michael.
00:29:36 On se retrouve tout à l'heure dans un instant.
00:29:38 On est de retour à Montargis, Montargis dont le centre-ville porte encore les stigmas des émeutes passées,
00:29:45 des émeutes du printemps 2023.
00:29:48 Mais on va surtout s'intéresser à la réponse pénale.
00:29:51 On parle beaucoup de réponse pénale sur ce plateau, bien évidemment.
00:29:54 On verra qui sont les condamnés parmi les interpellés.
00:29:58 À tout à l'heure.
00:29:59 De retour avec Arthur De Vatrigan et Alberto Toscano, qui sont mes invités cet après-midi.
00:30:07 Je vous le disais, on va repartir du côté de Montargis.
00:30:10 C'est dans le Loiret.
00:30:11 Il y a maintenant neuf mois, de violentes émeutes avaient quasiment détruit le petit centre-ville de cette ville.
00:30:17 Et plusieurs mois plus tard, vous allez voir les commerçants se reconstruisent, mais très, très lentement.
00:30:23 Regardons pour commencer ce reportage de Thibault Marcheteau avec Adrien Spiteri.
00:30:26 Des magasins toujours fermés et des devantures toujours abîmées.
00:30:31 Dans cette rue du centre-ville de Montargis, environ 300 émeutiers ont cassé, pillé et brûlé de nombreux commerces en juin dernier.
00:30:38 Sandrine se souvient.
00:30:40 La vitrine a été complètement cassée, brisée.
00:30:43 Certainement avec, je ne sais pas ce qu'ils avaient trouvé, mais la vitrine était ouverte.
00:30:48 La vitrine et le retour.
00:30:50 Si la vitrine de cette boutique a été remplacée, toutes les réparations n'ont pas encore été faites.
00:30:55 La porte n'est pas encore changée.
00:30:57 Ça doit venir là, mais c'est compliqué parce que c'est une ancienne vitrine et donc il faut que ça soit après sur mesure.
00:31:03 Même s'il reste des stigmates, des violences, la plupart des commerçants veulent rebondir et avancer.
00:31:07 Le maire de la ville aussi.
00:31:09 On essaye de remonter de cette côte.
00:31:12 On est encore un petit peu dans l'eau, mais la tête est bien hors de l'eau et on peut respirer.
00:31:17 Et c'est ça l'essentiel.
00:31:18 Et puis tout le monde a joué son rôle.
00:31:19 Les assureurs ont une finée.
00:31:21 Globalement, ont été honnêtes et bien fait leur travail.
00:31:24 Globalement, je dis bien, il y a des cas d'espèce.
00:31:26 Et puis l'État, je tiens à souligner l'action de la préfète.
00:31:29 Ce n'était pas facile.
00:31:31 Durant les émeutes, plus de 120 commerces ont été dégradés à Montargis.
00:31:35 Le préjudice matériel est estimé à 360 000 euros.
00:31:39 Alberto Toscano, pourquoi Montargis est-elle devenue à ce point un symbole ?
00:31:44 Parce que pour la première fois, on s'est rendu compte que les émeutes n'étaient plus réservées à ce qu'on appelait dans les années 70-80,
00:31:51 les grands ensembles, les banlieues aujourd'hui.
00:31:53 Et que cette France périphérique aujourd'hui souffrait des mêmes maux.
00:31:58 Exactement, parce que l'insécurité est à 360 degrés sur le territoire national.
00:32:05 Et pas que sur le territoire national français, bien sûr.
00:32:08 Et parce que l'opinion publique a eu la perception du dégré de violence que certains épisodes peuvent exprimer.
00:32:17 À partir de là, il y a un besoin d'être rassuré.
00:32:21 On est rassuré, évidemment, comme M. le maire a dit, grâce à l'intervention des assureurs.
00:32:26 Assuré et assureuse, c'est presque...
00:32:30 Mais il y a aussi besoin de voir que la justice marche.
00:32:34 Et il y a un besoin moral de l'opinion publique de voir qu'on vit dans un état de droit.
00:32:40 Et c'est là que le volet judiciaire a une importance fondamentale.
00:32:46 Alors on va voir justement quelles suites judiciaires ont été réservées aux auteurs de ces faits.
00:32:52 Tanguy Hamon du service Polyjustice nous résume ce qui a été fait en matière pénale.
00:32:57 Sur les 200 casseurs qui ont saccagé le centre-ville de Montargis fin juin,
00:33:02 26 interpellés vont être ou ont été déjà présentés à la justice.
00:33:07 Il s'agit d'individus extrêmement jeunes, 15 majeurs et 11 mineurs.
00:33:11 Le plus jeune est âgé de 14 ans à peine, un seul a plus de 23 ans.
00:33:16 Concernant leurs antécédents judiciaires, près de la moitié ont déjà un casier.
00:33:20 Certains étaient d'ailleurs en état de récidive légale au moment des faits pour des affaires de vol.
00:33:26 Tous les majeurs ont déjà été jugés, 14 ont été condamnés, un a été relaxé.
00:33:32 Les peines vont de un an de prison avec sursis à deux ans et demi de prison avec maintien en détention.
00:33:38 Le procureur de la République n'a pas voulu communiquer sur le nombre d'individus qui sont toujours derrière les barreaux.
00:33:43 Nous avons fait des recherches, 6 personnes ont été maintenues en détention à l'issue de leur procès.
00:33:49 Arthur, je résume, vous avez compté comme moi j'imagine, 200 personnes impliquées, 26 interpellés,
00:33:56 la moitié en état de récidive, en tout cas beaucoup d'entre eux, 14 condamnations, 6 en détention.
00:34:02 On voit la déperdition à l'arrivée.
00:34:04 Il y a la preuve qu'on est très sévère en France et que la justice n'est pas du tout laxiste.
00:34:09 Il y a eu un rapport flash en juin dernier, conduit par l'IGA et l'IGJ,
00:34:16 donc l'administration générale de la justice et l'inspection générale de la justice.
00:34:24 Et en fait on est sur les mêmes taux.
00:34:26 Sur les 3500, Kevin et Mathéo qui avaient été interpellés, un tiers avait moins de 18 ans
00:34:32 et sur ce tiers qui avait moins de 18 ans, il y en avait 40% qui étaient âgés entre 13 et 15 ans.
00:34:36 Quand on voit notre justice pénale des mineurs aujourd'hui, on sait que c'est inadapté.
00:34:40 On nous avait dit à l'époque, on avait été très très sévère, regardez,
00:34:43 81% des mineurs qui ont été interpellés ont été déférés immédiatement au parquet et présentés devant un juge.
00:34:49 Alors qu'en moyenne on est plutôt en 29, donc on a été très très sévère.
00:34:52 Et le résultat de la réponse judiciaire, ça s'est soldé par 80% de mesures éducatives.
00:34:57 Bon, et bien là ça confirme à Montergis, mais à l'échelle globale,
00:35:02 que la réponse judiciaire malheureusement n'existe pas.
00:35:06 Et quand on voit que la réponse politique d'Emmanuel Macron, c'est 1,
00:35:09 nous avoir pris pour début sur les chiffres en m'y tenant sur le rapport police délinquant
00:35:15 et nous expliquer qu'il y avait des émeutes parce qu'ils n'allaient pas en vacances,
00:35:19 parce qu'ils n'allaient pas à la plage et parce qu'ils s'embêtaient,
00:35:21 on voit que du point de vue de la justice il n'y a rien, du point de vue de la politique il n'y a rien.
00:35:25 Bon, pour recommencer on est prêt pour la prochaine émeute.
00:35:27 Et puis il y a un autre débat aussi en cours, je ne sais pas si ce débat a lieu aussi en Italie Alberto,
00:35:32 sur la majorité pénale, faut-il l'abaisser, pas seulement pour cet événement,
00:35:37 mais parce qu'on voit que de plus en plus on est ultra violent
00:35:42 et on peut être une nuisance sociétale ou pour autrui à un âge plus jeune.
00:35:47 Ce débat existe aussi en Italie, et dans d'autres pays européens d'ailleurs,
00:35:53 parce qu'on voit effectivement que certains problèmes regardent une population d'âge de plus en plus réduite.
00:36:02 Mais une fois qu'on a dit ça, je crois qu'il faut faire vraiment beaucoup d'attention aux peines de prison ferme.
00:36:09 Je crois qu'il faut être sévère, mais les peines, pour ceux qui n'ont pas un casier judiciaire,
00:36:18 il faut plutôt essayer de rééduquer que de punir par de la prison ferme.
00:36:26 Et la prison ferme risque pour les jeunes, les très jeunes, de devenir vraiment une école vers le crime.
00:36:33 Alors je vais vous laisser lui répondre sur la prison qui parfois conduit à franchir un degré après dans le banditisme,
00:36:42 ça ce sont les opposants à l'enfermement systématique.
00:36:45 On voit quand même, Précision, qu'il y a un certain nombre de récidives,
00:36:48 preuve que bon, même quand il y a une condamnation qui est prononcée,
00:36:51 peut-être parce que la peine n'est pas à la mesure de l'événement, ça n'empêche pas de recommencer.
00:36:58 On sait que la prison est l'école du crime, et on sait qu'en plus en ce moment, la prison c'est le terreau,
00:37:03 l'arrêt de liquidation et le lieu idéal pour un chasseur de têtes islamiste.
00:37:09 On va en prison, on les chope.
00:37:11 Sauf que le rôle principal de la prison, car le premier rôle de la prison, c'est protéger les citoyens et la cité.
00:37:16 Avant de penser à la sortie du condamné, c'est le premier rôle.
00:37:20 Ça déjà on ne le fait pas.
00:37:22 Après on manque de places de prison, en 20 ans, même plus de 20 ans, en 25 ans,
00:37:27 on a augmenté de 10 000 le nombre de places de prison en France.
00:37:30 - Mais chaque année on nous promet que ce sera fait avant la fin du quinquennat.
00:37:32 - Quand on voit la courbe de la délinquance, des tentatives d'homicide, tout ça, on voit que ce n'est pas adapté.
00:37:36 Par contre il y a un discours en France qui est incohérent, c'est qu'on vous explique,
00:37:39 à l'école vous avez 7 ans, vous pouvez changer d'identité sexuelle.
00:37:42 Vous pouvez vous appeler Martine si vous vous appelez en fait Mathieu.
00:37:45 Donc vous êtes suffisamment mature pour changer de nom et d'identité à 6 ans, socialement.
00:37:50 Et à 14 ans vous pouvez même vous changer d'identité par des médicaments.
00:37:56 Par contre vous n'êtes pas assez grand pour aller en prison.
00:37:58 Bon, on pourrait peut-être être cohérent, l'adulte c'est quand, l'enfance c'est quand...
00:38:01 - Peut-être que l'erreur est de permettre à quelqu'un de changer d'identité à 14 ans.
00:38:06 - Mais ça évidemment c'est criminel.
00:38:08 Ça on est d'accord.
00:38:10 Mais en fait on est adulte quand ça vous arrange, enfant quand ça vous arrange.
00:38:13 Ça dépend de ce qu'on a comme possibilité ou de ce qu'on veut faire politiquement.
00:38:17 - Merci beaucoup à tous les deux d'avoir été nos témoins de l'actualité cet après-midi.
00:38:21 On marque une courte pause, je vous confie au bon soin d'Anne Fulda.
00:38:25 C'est l'heure des livres, vous l'aurez compris.
00:38:27 Puis on se retrouve avec Miquel Dos Santos pour entamer notre prochaine partie de 180 minutes info.
00:38:33 Ce sera l'heure du journal, à tout de suite.
00:38:37 - Nous voici avec Vince... Pardon, Miquel Dos Santos.
00:38:42 - On penserait pareil.
00:38:44 - Avec Miquel Dos Santos pour le journal.
00:38:47 On va évidemment reparler de sa marat, 14 ans, après avoir été rouée de coups devant son collège à Montpellier.
00:38:52 Elle est sortie du coma, mais son état de santé reste fragile.
00:38:56 - Suite à cette violente agression, c'est sa maman qui a pris la parole.
00:38:59 Elle dénonce le harcèlement scolaire subi par sa fille depuis plusieurs mois.
00:39:03 Sujet de Régine Delfour et Nathan Thémine.
00:39:05 - Pour Aciba, la mère de sa marat, si sa fille est harcelée, c'est parce qu'elle est coquette, porte des jupes.
00:39:12 Un comportement qui ne plairait pas à son harceleuse.
00:39:15 - La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur sa marat, une photo d'elle avec un appel au viol.
00:39:22 A partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
00:39:27 Cette jeune fille est voilée. Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
00:39:33 - Le motif religieux serait la raison de cet acharnement, selon Aciba.
00:39:37 Également de confession musulmane.
00:39:40 - Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille.
00:39:43 Je suis de confession musulmane, ma fille pareil.
00:39:46 On ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
00:39:51 Je suis choquée. Parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille, c'est très grave.
00:39:58 - Aciba est en colère après le personnel du collège qui n'a pas su sécuriser sa fille.
00:40:03 - Je me suis dit que ma fille allait à l'intérieur du collège.
00:40:05 Que j'arrive à 16h05 ou à 16h20, c'est pareil.
00:40:08 Elle est à l'intérieur du collège, elle est en sécurité.
00:40:10 En final, elle était déjà en train de se faire agresser.
00:40:16 - Sa marat est sortie du coma hier, mais elle reste très fragile.
00:40:20 Elle souffre d'une hémorragie cérébrale.
00:40:22 Edi n'a aucun souvenir de son agression.
00:40:26 - Deux semaines après le début des opérations Place Nette XXL,
00:40:31 CNews a voulu se rendre à nouveau dans la cité de la Castellane, à Marseille.
00:40:35 - Les forces de l'ordre y sont toujours présentes.
00:40:37 Les dealers ont déserté les lieux, de quoi faire le bonheur de la plupart des riverains.
00:40:42 Reportage de Stéphanie Rouquier.
00:40:44 - Depuis des mois, cette entrée de la cité de la Castellane était impraticable.
00:40:50 - C'était une barricade ici.
00:40:52 - C'était une barricade ?
00:40:53 - Oui.
00:40:54 - C'est-à-dire installée par les trafiquants ?
00:40:55 - Oui.
00:40:56 Comme ça, personne ne rentre ici, personne ne sort.
00:40:58 Il faut tout raser, nous ont dit.
00:41:00 - C'est du boulot ?
00:41:01 - Oui, ce n'est pas fini encore.
00:41:02 - Plus de deux semaines après son lancement dans les bouches du Rhône,
00:41:06 l'opération Place Nette XXL se poursuit dans la cité de la Castellane.
00:41:11 Des policiers sont présents 24 heures sur 24.
00:41:14 Les trafics sont à l'arrêt.
00:41:16 Les encombrants ont été enlevés, les tags effacés.
00:41:19 Alors les habitants revivent.
00:41:21 - Oui, c'est mieux.
00:41:22 Parce que le quartier est dangereux.
00:41:25 C'est normal qu'ils s'en souveillent.
00:41:28 - C'est mieux, il n'y a plus de réseau.
00:41:30 On n'entend plus la raille.
00:41:31 - C'est mieux que d'habitude.
00:41:32 - Les gens ne sont plus dehors.
00:41:34 Même les enfants, le soir, ils sont dehors.
00:41:36 Nadia vit ici depuis 32 ans.
00:41:39 Les trafics, elle les subissait juste devant sa porte.
00:41:42 - On les voit vraiment devant nous.
00:41:44 Ils vendent, ils cachent, ils coupent, tout ça.
00:41:48 L'argent devant nous, plein d'argent.
00:41:51 Comme je vous dis, plein d'argent, c'est des sacs, des cabars.
00:41:56 Maintenant, j'ai parlé avec la police.
00:41:58 Je leur ai dit que j'aimerais bien qu'ils soient là tout le temps.
00:42:00 C'est le plus calme, on dort très bien et c'est propre.
00:42:05 L'opération Place Net XXL va se poursuivre encore plusieurs jours.
00:42:10 Mais de nombreux habitants sont déjà préoccupés.
00:42:13 Ils craignent le retour rapide des trafics.
00:42:16 On va parler de ce qu'on appelle les polluants éternels,
00:42:19 dont le cycle de vie est très long.
00:42:21 Ils sont néfastes pour la santé.
00:42:23 Ils devraient donc être bannis des objets de la vie courante.
00:42:26 - Un texte de loi qui vise leur prohibition,
00:42:28 notamment sur les poêles, est examiné à l'Assemblée nationale.
00:42:32 Pour le moment, les députés ont accepté
00:42:34 de ne pas intégrer les ustensiles de cuisine dans le texte.
00:42:38 - Et puis, avec les Jeux Olympiques,
00:42:40 de nombreux CRS du littoral aquitain vont être mobilisés à Paris.
00:42:44 - L'absence de ces policiers n'est pas sans conséquence.
00:42:46 Plusieurs communes doivent embaucher plus de sauveteurs
00:42:49 pour assurer la sécurité, notamment sur les plages.
00:42:52 Un recrutement qui engendre des coûts.
00:42:54 Reportage à Lacanau avec Jérôme Rovenou.
00:42:57 - La mer est déchaînée à Lacanau.
00:42:59 La plage n'est pas encore surveillée,
00:43:01 mais bientôt les beaux jours vont revenir avec son lot de baigneurs.
00:43:04 Il faut recruter des sauveteurs, car les CRS présents habituellement
00:43:07 seront réquisitionnés pour les JO à Paris.
00:43:10 - On va remplacer à peu près 50 personnes,
00:43:12 mais on est capable de le faire sur les deux mois de saison
00:43:14 car les CRS étaient là pendant deux mois.
00:43:16 C'est vrai que c'est un coût, mais on a surtout l'inquiétude
00:43:19 de ne pas les revoir venir l'année d'après.
00:43:21 On est capable d'entendre qu'il y a les Jeux Olympiques
00:43:23 et qu'il faut assurer la sécurité des Jeux Olympiques,
00:43:25 mais on a absolument besoin de retrouver en 2025
00:43:28 ces forces de sécurité sur la plage.
00:43:30 - Pour les habitués du front de mer, la confiance en leurs sauveteurs est là,
00:43:33 mais ils sont déçus que ce soit toujours les mairies
00:43:35 qui mettent la main à la poche.
00:43:37 - On leur demande d'en rajouter sans jamais leur donner
00:43:39 de moyens supplémentaires.
00:43:41 Les JO, d'accord, mais il faut quand même protéger les plages
00:43:43 par rapport à tous les touristes qu'il va y avoir.
00:43:45 - Paris en premier, puis après le reste, on verra.
00:43:48 Et même pour le tourisme, etc.
00:43:50 Les commerçants ne savent pas trop si ça va être une bonne saison
00:43:52 ou pas du tout.
00:43:53 - La disparition de ces CRS a d'autres conséquences pour la mairie.
00:43:57 - Aujourd'hui, nos sauveteurs civils n'auront pas la possibilité
00:44:00 de faire appliquer les arrêtés, en particulier sur l'interdiction
00:44:03 de la cigarette sur la plage centrale, mais aussi les incivilités,
00:44:06 les problématiques de stupéfiants.
00:44:08 Donc, eux, ils ne peuvent pas intervenir, ils n'ont pas les moyens,
00:44:10 ils ne sont pas assermentés pour ça.
00:44:11 Donc, c'est vrai que d'avoir la police sur la plage,
00:44:14 c'est aussi un vrai sujet.
00:44:16 - Il y a besoin de 300 sauveteurs sur le littoral Médocain
00:44:19 pendant la saison.
00:44:20 Les recrutements ont déjà commencé et ils ont reçu plus de 450 candidatures.
00:44:25 - Et puisqu'on parle des Jeux, après la polémique et les critiques,
00:44:28 à droite notamment, Emmanuel Macron défend Ayanna Kamara.
00:44:32 - Pour le président de la République, la chanteuse a tout à fait sa place
00:44:36 pour la cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux olympiques.
00:44:40 On l'écoute.
00:44:41 - Écoutez, moi, je constate une chose, c'est une artiste qui est,
00:44:45 je prends pour parlant le bon français, la plus trimée parmi les artistes francophones.
00:44:49 Elle est partagée, elle parle à un bon nombre de nos compatriotes
00:44:53 et je pense qu'elle a tout à fait sa place dans une cérémonie d'ouverture
00:44:56 ou de clôture des Jeux.
00:44:58 Je ne dévoilerai pas ici les détails, mais si elle fait partie
00:45:01 avec d'autres artistes de cette cérémonie, je pense que c'est une bonne chose
00:45:05 parce que ces Jeux et ces cérémonies doivent nous ressembler.
00:45:09 Et donc, elle participe justement aussi de la culture française,
00:45:14 de la chanson française.
00:45:16 - Voilà pour l'essentiel, mais on n'oublie pas le sport. C'est parti.
00:45:20 - Retrouvez votre programme avec Omer.
00:45:23 350 campings Village 4 et 5 étoiles pour vos prochaines vacances en France ou en Europe.
00:45:28 - Retrouvez votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:45:32 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:45:36 - Et pour les sports, on va parler de Formule 1.
00:45:39 Les pilotes ont rendez-vous ce dimanche au Japon,
00:45:42 l'un des plus beaux circuits au monde pour le 4e Grand Prix de la saison.
00:45:45 Il faudra se lever tôt, la course est difficile,
00:45:47 dès 6h15 sur Canal+.
00:45:49 Présentation en tout cas signée Margot Laffitte et Julien Fébraud.
00:45:53 - Bienvenue à Suzuka, où on est très heureux de vous retrouver
00:45:56 pour ce 4e rendez-vous avec Julien Fébraud.
00:45:58 Dans un décor, un écran extraordinaire.
00:46:00 Un Suzuka non seulement à piloter, mais aussi en ambiance extérieure et assez unique.
00:46:04 - Oui, ça réunit tous les facteurs qu'on aime dans le sport automobile.
00:46:07 Le tracé d'abord, qui est peut-être le plus beau de la planète,
00:46:10 en tout cas l'un des plus beaux de la planète.
00:46:12 Il n'y a pas un virage à jeter ici,
00:46:14 que ce soit le premier secteur, tous les pilotes de Formule 1 vous parlent de ce premier secteur,
00:46:18 avec ses enchaînements ultra rapides, les S qui mettent en valeur complètement
00:46:23 le pilotage et la qualité des Formule 1,
00:46:25 jusqu'à la dernière chicane qui est célèbre.
00:46:29 C'est un circuit plein d'histoire, les Japonais sont des passionnés absolus de F1.
00:46:33 Ils le montrent, que ce soit de manière excentrique ou simplement passionnelle,
00:46:38 et c'est ce qui fait qu'on est dans cette ambiance unique ici.
00:46:40 - Et ce circuit qui se trouve ici, c'est un circuit qui est très particulier,
00:46:43 et ce circuit qui sur les deux années précédentes a réussi à Max Verstappen,
00:46:46 deux victoires consécutives pour le pilote néerlandais,
00:46:49 néanmoins on arrive d'un doublé Ferrari.
00:46:51 Qu'est-ce qu'on peut espérer dans ce week-end sur les forces ?
00:46:53 - Alors on va espérer déjà que les freins de la Red Bull seront réparés pour Max Verstappen.
00:46:57 On s'attend ici à une domination de Red Bull.
00:47:01 Est-ce qu'elle sera très large ou non, ça on ne le sait pas encore,
00:47:04 mais c'est vrai que ce circuit réunit toutes les qualités que la Red Bull apprécie,
00:47:08 c'est-à-dire des virages à moyenne et haute vitesse.
00:47:10 Elle fait office encore de favori cette monoplace, mais on l'a vu,
00:47:14 Ferrari n'était pas loin à Melbourne,
00:47:16 et même si Max Verstappen avait été dans le match pendant le Grand Prix,
00:47:20 il n'aurait peut-être pas été très dominateur.
00:47:23 Donc quatrième rendez-vous de la saison, meilleure compréhension chez tout le monde des voitures,
00:47:27 ça peut aussi aider d'autres équipes que Red Bull.
00:47:30 - Et on teste la passion de nos abonnés,
00:47:32 parce que la première séance d'essai libre,
00:47:34 elle est à partir de 4h20 sur l'antenne de Canal+ Sport.
00:47:37 Si vous êtes là, vous êtes de vrais passionnés.
00:47:40 - Tout l'entre vous, c'était la chronique sport.
00:47:43 C'était votre programme avec la tondeuse robot intelligente Gardena.
00:47:47 Connectée, tout terrain et surtout silencieuse. Gardena.
00:47:52 C'était votre programme avec Omer.
00:47:54 350 campings Village 4 et 5 étoiles pour vos prochaines vacances en France ou en Europe.
00:48:00 - Dans un instant le début du débat aujourd'hui.
00:48:02 Judith Vintraud, Karim Zaribi et Guilhem Carayon sur ce plateau.
00:48:06 On marque une très courte pause.
00:48:07 On reviendra évidemment au sort de Samara, 14 ans,
00:48:10 cette collégienne agressée à l'association d'établissement Rouet de Cou,
00:48:14 laissée pour morte et qui est sortie du coma hier.
00:48:18 On s'intéressera évidemment aux raisons, aux motivations de ces agresseurs.
00:48:22 Nous voici de retour.
00:48:27 On va entamer la partie débat de cette deuxième heure de 180 minutes info
00:48:30 avec Judith Vintraud. Bonjour, Judith.
00:48:32 Karim Zaribi et Guilhem Carayon.
00:48:34 Je rappelle, Guilhem, que vous êtes président des jeunes LR et porte-parole du mouvement Les Républicains.
00:48:40 On va évidemment s'intéresser au sort de Samara, 14 ans,
00:48:43 prise dans un guet-apens à la sortie de son collège,
00:48:45 Rouet de Cou, quasiment laissée pour morte.
00:48:47 Et pourquoi ?
00:48:48 Pour avoir, selon sa mère, refusé de se conformer aux injonctions d'une camarade de classe
00:48:53 après avoir subi harcèlement et injures pendant près de deux ans.
00:48:58 Elle affirme d'ailleurs, cette maman, que la jeune fille avait été exclue de l'établissement deux jours,
00:49:04 c'était en juin 2023,
00:49:06 notamment après avoir publié une photo de sa fille sur les réseaux sociaux,
00:49:10 appelant même à son viol.
00:49:12 Écoutez un extrait de son témoignage.
00:49:14 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara,
00:49:19 une photo d'elle avec un appel au viol.
00:49:21 À partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
00:49:26 Cette jeune fille est voilée.
00:49:28 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
00:49:32 Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille,
00:49:41 parce qu'ils ont ni le même cercle d'amis, elle est plus grande qu'elle.
00:49:45 Il n'y avait aucun différend entre eux.
00:49:48 C'était physique, elle n'aimait pas ma fille.
00:49:51 Elle ne pouvait pas la voir.
00:49:53 Elle s'acharnait constamment sur elle.
00:49:56 Des crachats, des insultes, on l'a traité de mécréante.
00:50:01 Le parquet assure que la justice n'a pas été saisie de signalements de faits,
00:50:05 de harcèlement à son égard.
00:50:08 L'enquête ne fait que débuter.
00:50:10 Qu'est-ce que ça vous inspire, Judith, pour commencer ?
00:50:13 Déjà ce témoignage qui est assez glaçant.
00:50:15 Rien appris, rien compris.
00:50:17 Je suis stupéfaite que, dès l'année dernière,
00:50:22 le proviseur n'ait pas pris contact avec la police.
00:50:25 Créer un compte pour appeler à violer une jeune fille,
00:50:29 c'est un délit, et un délit grave.
00:50:32 La maman de Samira dit que la harceleuse n'a eu que deux jours de suspension.
00:50:40 Si c'est exact, c'est un scandale absolu
00:50:43 qui mérite qu'on mette en cause devant la justice
00:50:46 le comportement de la hiérarchie de l'établissement.
00:50:50 Et puis, il y a d'autres témoignages, vous allez les entendre,
00:50:53 mais on va aussi prendre des nouvelles de Samira,
00:50:56 puisqu'elle était dans le coma jusqu'à hier encore.
00:50:58 Fort heureusement, elle en est sortie.
00:51:00 On retrouve Stéphanie Rouquier devant l'hôpital La Perronie,
00:51:02 que connaissent bien les Montpellierains.
00:51:04 Effectivement, Samira, la jeune Samira,
00:51:06 est toujours hospitalisée dans cet hôpital à Montpellier.
00:51:09 Effectivement, elle est sortie hier du coma.
00:51:12 Ses jours ne sont plus en danger, mais elle est encore extrêmement faible.
00:51:15 Sa maman nous a indiqué qu'elle a pu échanger quelques mots avec sa fille,
00:51:19 mais qu'elle lui a expliqué que malheureusement,
00:51:21 elle n'a plus aucun souvenir de son agression.
00:51:25 Il faut savoir que tout de même, aujourd'hui,
00:51:27 des enquêteurs vont venir au chevet de Samira,
00:51:30 au sein même de l'hôpital, pour l'auditionner,
00:51:32 pour tenter d'obtenir quelques informations
00:51:34 sur les raisons de son agression,
00:51:36 ou même les personnes qui auraient pu commanditer cette agression.
00:51:39 Sachez que pour les raisons de cette agression,
00:51:42 pour la maman de Samira, ces raisons sont évidentes.
00:51:45 Vous l'avez entendu, elle explique que depuis des mois,
00:51:48 sa fille était harcelée, traitée de mécréante,
00:51:51 car elle explique que sa fille est coquette,
00:51:53 elle aime s'habiller, se maquiller,
00:51:55 elle ne porte pas le voile, elle s'habille à l'européenne,
00:51:58 comme elle explique.
00:51:59 C'est pour toutes ces raisons, d'après la maman de Samira,
00:52:02 que sa fille aurait été harcelée et violemment agressée.
00:52:05 Le collège où les cours ont repris ce matin,
00:52:07 même si une cellule d'accompagnement psychologique
00:52:10 a été mise sur pied.
00:52:12 Et puis, à la sortie des cours, on a rencontré quelques élèves.
00:52:15 Ecoutez cet extrait.
00:52:17 Je savais qu'elle avait des problèmes au collège,
00:52:20 parce qu'elle se disputait souvent avec...
00:52:23 Et en fait, après quand j'ai essayé de lui parler,
00:52:27 elle s'est mise à pleurer.
00:52:29 Il y avait une vingtaine de garçons,
00:52:31 dont deux lycéens qui ne sont pas dans le collège,
00:52:34 qui sont arrivés et qui l'ont tabassée,
00:52:36 ils l'ont tenue, ils l'ont mis par terre,
00:52:38 et elle avait du sang et tout.
00:52:41 Après, elle s'en fut.
00:52:43 Sa mère nous a dit hier qu'elle avait fait deux cris d'épilepsie entre temps.
00:52:47 Guilhem Carayon, c'est un guet-à-pan de ce qui se dessine.
00:52:50 C'est le deuxième témoignage qui en parle ainsi.
00:52:53 On implique des garçons, c'est-à-dire qu'on fait appel à des garçons
00:52:56 pour aller s'occuper d'elle.
00:52:58 C'est grave.
00:53:00 La maman, dans un autre bout de ce témoignage,
00:53:02 dit aussi qu'elle avait contacté la vie scolaire
00:53:05 pour demander de la maintenir à l'intérieur de l'établissement
00:53:07 le temps qu'elle vienne la récupérer.
00:53:09 Or, visiblement, je ne sais pas où il y a eu un loupé dans cette histoire,
00:53:12 mais elle en est sortie et elle s'est fait tomber dessus.
00:53:14 Voilà ce qui s'est passé.
00:53:16 Ce qui s'est passé pour Samara, dans ce collège à Montpellier,
00:53:19 c'est un drame national.
00:53:21 Je crois qu'il doit être considéré comme tel par toute la classe politique.
00:53:23 On a trois enjeux.
00:53:24 D'abord, la question du harcèlement.
00:53:26 Gabriel Attal, quand il était ministre de l'Éducation nationale,
00:53:28 il y a quelques mois, avait fait de la question du harcèlement
00:53:30 une cause nationale.
00:53:32 Or, aujourd'hui, on voit que la peur n'a pas changé de camp.
00:53:34 Il y a eu des alertes du harcèlement de plusieurs natures,
00:53:37 à la fois physiques, psychologiques, morales.
00:53:39 Et visiblement, les agresseurs, les harcèleurs,
00:53:42 n'ont pas été virés de cet établissement.
00:53:44 Donc moi, je crois que si on veut vraiment agir
00:53:47 contre le harcèlement à l'école,
00:53:49 qui est de plus en plus fort dans notre société,
00:53:51 il faut absolument que les élèves qui harcèlent
00:53:54 soient virés immédiatement de ces établissements.
00:53:57 Deuxième sujet, celui de la réponse pénale.
00:53:59 On a des jeunes qui sont impliqués qui ont 13-14 ans.
00:54:02 La majorité pénale, dans notre pays, elle est à 16 ans.
00:54:05 Elle est à 16 ans, c'est une ordonnance de 1946
00:54:07 qui avait placé cet âge-là comme responsabilité pénale.
00:54:09 Moi, je crois que la situation a bien évolué depuis 1946.
00:54:12 Le contexte a changé.
00:54:14 Il y a de plus en plus de violences,
00:54:16 et la violence touche de plus en plus les plus jeunes.
00:54:18 Alors, il faut faire évoluer la loi
00:54:20 et abaisser le seuil de la majorité pénale
00:54:22 à 14 ou 15 ans.
00:54:23 En tout cas, l'abaisser pour qu'il y ait des peines de prison.
00:54:26 Il y a des prisons pour mineurs qui existent dans notre pays,
00:54:28 pour qu'il y ait des peines de prison pour ces harcèleurs,
00:54:30 ou alors des centres éducatifs fermés.
00:54:32 Il y a des solutions, mais en tout cas,
00:54:34 si la réponse pénale, c'est un rappel à la loi,
00:54:36 un rappel à l'ordre pour ces jeunes, c'est insupportable.
00:54:38 Et évidemment qu'il n'y aura pas de dissuasion
00:54:40 pour ces élèves qui se permettent de harceler
00:54:42 des élèves à l'école.
00:54:43 On peut aussi parler de la réponse de l'État.
00:54:45 À commencer par Emmanuel Macron,
00:54:47 qui lors d'un déplacement a évidemment été interrogé
00:54:49 à propos de Samara.
00:54:51 Alors, il a eu un mot de solidarité,
00:54:53 mais vous noterez quand même son extrême prudence.
00:54:55 Je veux vraiment avoir un mot de solidarité
00:54:57 pour cette jeune fille, pour sa famille.
00:54:59 Il n'y a rien qui justifie qu'il serait faut faire accepter
00:55:02 le fait qu'une jeune fille, une adolescente,
00:55:06 est ainsi agressée par plusieurs jeunes de son âge.
00:55:10 Après, j'ai eu des premiers retours
00:55:13 de la part du préfet et du rectorat.
00:55:15 Nous sommes en train de consolider les informations.
00:55:17 Il y a aussi un travail de la justice qui est en cours.
00:55:19 Donc, je serai à ce stade très prudent.
00:55:22 Je sais aussi que beaucoup de diligences ont été prises
00:55:24 par la communauté pédagogique.
00:55:26 Et je pense qu'il est important, dans ce moment-là,
00:55:28 d'abord d'être aux côtés de cette jeune fille,
00:55:30 de sa famille, de lui apporter tout notre soutien,
00:55:33 d'être extrêmement ferme à l'égard des auteurs de ces faits,
00:55:36 ce qui a été immédiatement fait par la justice et la police,
00:55:39 et d'établir la vérité pleine et entière.
00:55:42 Donc, je souhaite qu'elle s'établisse dans la sérénité
00:55:44 et qu'on en tire ensuite toutes les conséquences.
00:55:46 Il ne veut pas s'avancer sur les circonstances.
00:55:48 C'est assez notable.
00:55:49 D'ailleurs, il le dira un petit peu plus tard
00:55:51 dans le même interview où il dit,
00:55:52 enfin dans le même micro-tendu, "j'attends les faits".
00:55:54 Voilà.
00:55:55 Je pense qu'il a raison, le président de la République,
00:55:57 il ne faut jamais trop s'emballer
00:56:00 tant qu'on n'a pas les éléments, je dirais, complets
00:56:03 de ce qui s'est passé.
00:56:04 Nous, on a des éléments-là qui nous amènent à dire
00:56:06 que c'est scandaleux, que c'est inacceptable,
00:56:08 que c'est même fou.
00:56:09 On est, je dirais, aux limites de comportement de barbarie
00:56:13 quand on se jette à plusieurs sur une jeune fille
00:56:15 et qu'elle est dans le coma,
00:56:17 quand depuis deux ans on harcèle quelqu'un,
00:56:19 donc sans que cette personne soit protégée.
00:56:22 Quand on vous dit que la mère avait demandé
00:56:26 à ce qu'elle soit mise en protection à un temps donné,
00:56:29 tout ce que vous nous avez dit apparaît effectivement
00:56:31 de l'ordre du scandale.
00:56:33 Après, le président a raison, parce que souvent
00:56:35 on s'était inchurgé parfois dans des affaires
00:56:37 et puis on s'est rendu compte que c'était pas totalement ci,
00:56:39 que c'était pas totalement ça.
00:56:40 Est-ce qu'un signalement a été fait pour harcèlement,
00:56:42 puisqu'elle est victime de harcèlement depuis des mois ?
00:56:44 S'il y a eu un signalement réel, c'est totalement scandaleux
00:56:48 que l'éducation nationale n'ait pas réagi.
00:56:50 Et effectivement, là on se dit,
00:56:52 à quoi bonnt tous les discours politiques ?
00:56:54 À quoi bonnt toute cette communication ?
00:56:57 Si derrière, on est encore enclin à vivre ce que Samarra vit,
00:57:01 avec sa mère.
00:57:02 Ce que sa mère nous dit, c'est du délire.
00:57:05 Alors justement, pour votre bonne compréhension
00:57:08 et pour rebondir sur ce que vous indiquiez à l'instant,
00:57:11 on va écouter sa mère à nouveau,
00:57:13 qui parle de l'impuissance des établissements
00:57:15 et qui explique au fond pourquoi il n'y a pas de plainte.
00:57:18 J'ai l'impression que les établissements sont impuissants
00:57:21 s'il n'y a pas de dépôt de plainte.
00:57:23 Donc voilà, s'il y a un dépôt de plainte, il faut des preuves.
00:57:26 J'avais contacté la plateforme qui m'a dit
00:57:28 "le compte est supprimé, on ne peut plus agir,
00:57:30 il n'y a plus de possibilité de récupérer d'adresse IP,
00:57:33 donc la plainte au panier, il faut dire ce qu'il en est".
00:57:36 C'est un cercle vicieux.
00:57:38 Même si vous déposez plainte, il n'y a pas de preuve,
00:57:40 c'est classé sans suite et l'établissement n'intervient pas.
00:57:43 Il ne peut pas intervenir parce qu'au bénéfice du doute,
00:57:46 il a été sanctionné parce que l'élève a avoué.
00:57:49 Mais elle n'aurait pas avoué, peut-être qu'elle n'aurait même pas été sanctionnée.
00:57:52 Elle n'aurait rien eu.
00:57:54 Il faut changer ça.
00:57:57 Il faut que ce soit plus rapide.
00:58:00 J'aurais aimé déposer plainte,
00:58:03 mais je sais que ça n'aurait servi à rien.
00:58:06 Elle s'explique sur cette complexité
00:58:08 et sur le côté vain de la chose, Guilhem Carayon.
00:58:11 Il ne faut pas être dupe.
00:58:12 On le sait très bien, la plupart des enfants harcelés,
00:58:14 ils n'osent pas, et on ne va pas les blâmer,
00:58:16 dénoncer ce harcèlement, parce que souvent
00:58:18 ils peuvent simplifier le harcèlement si on le dénonce.
00:58:21 Je crois que c'est à la communauté éducative,
00:58:23 à l'établissement, de prendre les devants dans ce cas-là.
00:58:25 Quand on voit des comportements pareils,
00:58:27 des insultes pareilles sur les réseaux sociaux,
00:58:29 il paraît que le motif religieux a été développé par ses mamans,
00:58:33 elle se faisait traiter de "couffarde" et de "mécréante".
00:58:35 À partir du moment où on a ça,
00:58:37 évidemment que l'établissement doit agir et faire quelque chose.
00:58:40 Ce qui est intéressant, c'est de voir que la maman,
00:58:42 d'ailleurs elle explique comme ça, c'est le motif religieux
00:58:44 qui justifie, le terme est mal choisi,
00:58:46 parce que rien ne justifie la violence,
00:58:47 mais qui en tout cas est la cause
00:58:49 de cet acharnement et de ce lynchage.
00:58:51 C'est intéressant parce qu'elle dit
00:58:53 "ma fille s'habille à l'européenne".
00:58:55 Le fait de s'habiller à l'européenne en Europe,
00:58:57 aujourd'hui, est la cause d'un lynchage dans certaines écoles.
00:58:59 De son point de vue, il y avait une pression sociale
00:59:01 qui s'exerçait, c'est comme ça qu'elle l'explique.
00:59:03 La question que moi je me pose,
00:59:05 c'est ce que dit la mère de Samara,
00:59:09 de l'impossibilité de porter plate,
00:59:12 puisqu'elle dit qu'elle a tenté
00:59:14 que les éléments matériels avaient disparu,
00:59:16 que la plateforme créée par l'agresseuse présumée
00:59:21 avait été supprimée.
00:59:23 Donc elle dit "sur la plateforme, on m'a dit
00:59:27 l'élément du délit a disparu,
00:59:30 vous ne pouvez pas porter plainte".
00:59:32 Et la question que je me pose, c'est
00:59:34 est-ce que la réaction de la plateforme
00:59:37 et éventuellement de l'établissement
00:59:40 est due au trop-plein de comportements,
00:59:43 de harcèlement ?
00:59:45 Là, ça finit de manière particulièrement dramatique,
00:59:48 mais des histoires comme ça,
00:59:50 on en entend énormément, et depuis des années.
00:59:53 - Vous voulez dire que si elle est submergée,
00:59:55 elle ne peut pas agir ?
00:59:56 - Exactement, ça fait des années
00:59:58 que des filles sont harcelées
01:00:01 quand elles ne portent pas le voile,
01:00:03 dans certains quartiers,
01:00:04 quand elles ne portent pas de jogging
01:00:06 pour cacher leur forme.
01:00:08 Ça, on le sait depuis plus de 10 ans.
01:00:10 - Mais là, elle ne peut pas porter le voile à l'école,
01:00:12 celle qui lui mettait des injonctions.
01:00:13 - Non, mais celle qui lui mettait des injonctions,
01:00:15 d'après ce que dit la maman de sa marat,
01:00:17 était voilée dans la vie,
01:00:19 et a enlevé son voile à l'entrée de l'établissement,
01:00:21 comme la loi...
01:00:22 - Donc, elle s'attendait à ce qu'elle fasse la même chose.
01:00:23 C'est comme ça qu'elle explique, Karim.
01:00:25 - A l'évidence, il faut beaucoup plus d'informations,
01:00:27 sinon on va partir un peu dans tous les sens.
01:00:29 - On écoute sa maman, pour l'instant.
01:00:31 - Oui, on écoute sa maman.
01:00:33 Ce qu'il faut écouter,
01:00:34 c'est l'ensemble de ceux qui investiguent aussi.
01:00:35 - Et une jeune fille.
01:00:36 - Il ne faut pas fabuler.
01:00:37 En revanche, il y a quelque chose qui m'interpelle.
01:00:39 La maman parle de la plateforme.
01:00:41 J'espère qu'on ne va pas se limiter simplement
01:00:43 à un signalement sur la plateforme.
01:00:45 Quand votre fille, depuis des mois,
01:00:47 a subi un harcèlement...
01:00:48 - C'est le comité arrière.
01:00:49 - C'est ce qu'il dit qu'au presto,
01:00:50 je rentre à l'école, je vais rencontrer le proviseur,
01:00:52 et l'équipe pédagogique, je dis,
01:00:54 attendez, il y a un truc qui ne va pas, là.
01:00:55 Donc, ma fille est harcelée.
01:00:57 Ma fille subit l'inacceptable depuis des mois.
01:01:00 Parce que c'est ce qu'on nous dit.
01:01:01 J'espère qu'on humanise un peu les relations,
01:01:04 si on n'attend pas que la plateforme fasse le job
01:01:07 à la place de la démarche qui doit être engagée.
01:01:09 Moi, à l'époque, quand j'étais gamin,
01:01:11 il n'y avait pas de plateforme.
01:01:13 Et quand il y avait un problème,
01:01:14 les parents rentraient,
01:01:15 donc on allait voir le neftite, le proviseur,
01:01:17 ou je ne sais quoi, en disant
01:01:18 il y a quelque chose qui ne va pas, là.
01:01:19 - Ce que vous soulevez, c'est la question de l'accompagnement.
01:01:21 Peut-être qu'elle a été mal guidée, mal entendue.
01:01:23 - De l'accompagnement, et puis du niveau de signalement de la maman.
01:01:25 J'espère qu'elle ne s'est pas limitée
01:01:26 à essayer de rentrer dans la plateforme.
01:01:28 - Ce qui est incompréhensible aussi sur le déroulé des faits,
01:01:32 c'est que d'après ce que dit la mère de Samira,
01:01:34 c'est le proviseur lui-même qui l'a prévenu
01:01:37 qu'il avait entendu parler d'un guet-apens.
01:01:40 - Un professeur, oui.
01:01:41 - Et un professeur principal.
01:01:43 - En lui disant de protéger sa fille,
01:01:46 et qu'ensuite c'est à la maman
01:01:48 de faire quelque chose pour la protéger,
01:01:50 alors que l'établissement est au courant d'où ça sort.
01:01:52 - Je pense qu'on finira par savoir ce qui s'est passé.
01:01:55 Il y a une autre question quand même que je me suis posée aussi,
01:01:57 puisqu'on a entendu Emmanuel Macron,
01:01:59 où est Nicole Belloubet ?
01:02:01 - Oui, la ministre de l'Éducation nationale.
01:02:03 - Est-ce qu'elle n'aurait pas dû se rendre sur place immédiatement ?
01:02:05 - Si, bien sûr, mais au-delà de se rendre sur place,
01:02:07 Gérald Darmanin, à chaque fois qu'il y a un fait d'insécurité,
01:02:09 à chaque fois qu'il y a un fait de délinquance,
01:02:10 il se rend sur place, mais il n'agit pas derrière.
01:02:12 Moi, je regarde les actes.
01:02:14 Il est vrai que dans notre pays, à l'école,
01:02:16 à l'école publique, à l'école privée,
01:02:18 dans toutes les écoles de France,
01:02:19 et particulièrement dans certains quartiers,
01:02:20 il y a des problèmes d'insécurité.
01:02:22 C'est l'image du climat anxiogène aujourd'hui qui existe dans le pays.
01:02:24 Et s'il y a 80% des Français qui sont aujourd'hui
01:02:26 pour des mesures beaucoup plus drastiques
01:02:28 sur la justice pénale,
01:02:30 c'est aussi parce qu'il y a ce phénomène massif dans le pays
01:02:32 et que la priorité aujourd'hui, pour nos gouvernants,
01:02:34 ça devrait être de faire régner l'ordre à l'école.
01:02:36 - Enfin, comme c'est un débat politique,
01:02:38 on a aussi interrogé des politiques.
01:02:40 Exemple, Louis Alliot, maire de Perpignan.
01:02:43 Écoutez.
01:02:45 - Malheureusement, c'est, j'allais dire,
01:02:47 une idéologie qui progresse.
01:02:49 On voit des jeunes filles de plus en plus voilées très tôt
01:02:53 et une pression qui s'exerce,
01:02:55 alors je ne sais pas si c'est de la religion, du communautaire,
01:02:58 on peut des deux,
01:03:00 qui s'exerce sur celles qui ne veulent pas vivre comme ça
01:03:03 et qui veulent être libres,
01:03:05 qui veulent être des femmes libres.
01:03:07 Et malheureusement, on ne peut pas dire
01:03:09 que l'État prenne la mesure de cette vague-là.
01:03:12 Tant qu'on ne mettra pas au clair
01:03:14 les relations que nous pouvons avoir
01:03:16 avec un certain nombre de pays
01:03:18 qui ont cette idéologie,
01:03:20 leur influence dans nos quartiers,
01:03:22 leur financement dans nos quartiers,
01:03:24 eh bien malheureusement, nous aurons affaire
01:03:26 à des choses comme celle-là.
01:03:28 - Je dis ça rejoint, en fait, il rejoint dans son propos
01:03:30 ce que vous disiez tout à l'heure sur une vague.
01:03:32 C'est-à-dire que ce sont des faits qui se produisent souvent ?
01:03:35 - Des faits qui se produisent souvent.
01:03:37 Nous, on a très souvent enquêté là-dessus
01:03:39 et depuis très longtemps.
01:03:41 La pression islamiste dans certains quartiers,
01:03:44 elle s'exerce depuis des années
01:03:46 et les femmes et les filles sont des cibles favorites
01:03:50 parce que c'est les plus vulnérables, évidemment,
01:03:53 et puis parce que le corps de la femme,
01:03:55 le corps de la fille même,
01:03:57 est un terrain de conquête pour l'islamisme.
01:04:01 On le voit à travers le voile et à travers l'abaya,
01:04:06 c'est une façon de marquer son territoire.
01:04:08 - Karim ?
01:04:10 - Le souvent et depuis dix ans,
01:04:12 je ne sais pas sur quoi on se base pour l'établir,
01:04:14 - Je vous invite à vous référer aux archives du Figaro.
01:04:19 - Oui, mais le Figaro, si c'était le Figaro
01:04:21 qui pouvait être le seul détenteur des statistiques du pays,
01:04:24 c'est plus sérieux que ça.
01:04:26 Je pense que franchement,
01:04:27 si c'est depuis dix ans et très souvent,
01:04:29 et qu'il n'y a que le Figaro qui s'en soucie,
01:04:31 vous devriez vous présenter aux élections.
01:04:33 - Vous ne lisez rien ? Vous n'écoutez rien ?
01:04:35 - Ce que je pense, c'est que...
01:04:37 - Vous êtes venu récemment, alors ?
01:04:39 - Je peux m'exprimer ?
01:04:41 Donc, ce que je pense, c'est que, encore une fois,
01:04:43 si on a les éléments tangibles,
01:04:45 et c'est important de les avoir quand même,
01:04:47 parce qu'il faut quand même agir sur la base d'éléments concrets, factuels,
01:04:51 il faut réagir très fort.
01:04:53 - On l'aura, parce que le préfet, un adjoint au maire,
01:04:56 la rectrice ont rencontré la maire,
01:04:59 donc il y a quelque chose qui va se dessiner
01:05:01 à l'issue de ce témoignage.
01:05:03 On va peut-être recouper aussi des informations,
01:05:05 on va recueillir le témoignage d'élèves,
01:05:07 parce qu'il y a forcément des témoins de tout ce qui s'est passé,
01:05:09 le fameux professeur qu'on évoquait tout à l'heure,
01:05:11 il y a des gens qui sont quand même en mesure de parler.
01:05:13 Et puis n'oublions pas, on espère que son état de santé s'améliorera,
01:05:16 et qu'elle sera en mesure elle-même de dire ce qui lui est arrivé.
01:05:19 Il est heureux aussi que Samara, si elle est en mesure de parler,
01:05:23 puisse un jour dire aux enquêteurs ce qui lui est arrivé.
01:05:26 Un mot de conclusion peut-être sur cette affaire dramatique.
01:05:28 - Non, le sentiment que j'ai, c'est que dans ce pays,
01:05:30 on ne s'attaque jamais aux causes des problèmes.
01:05:32 Là, quand on parle du motif religieux,
01:05:34 le problème, il est nommé, il est identifié, c'est l'islamisme.
01:05:37 Dans notre pays, il y a des mosquées où on prêche des discours salafistes.
01:05:41 Pourquoi on ne ferme pas ces mosquées ?
01:05:43 Ça, le ministre de l'Intérieur peut le faire en une seconde.
01:05:45 Ça se passe comme ça.
01:05:47 Pourquoi les imams salafistes, il y en a une centaine en France,
01:05:50 qui sont étrangers, pourquoi ils ne sont pas renvoyés dans leur pays ?
01:05:53 Pourquoi ces gens-là restent dans notre pays ?
01:05:55 Si on veut vraiment s'attaquer au poison de l'islamisme
01:05:57 qui gangrène la société, il faut des actes forts.
01:05:59 Sauf que là, on en est à commenter, à faire des tweets,
01:06:02 à dire "on déplore, on condamne".
01:06:04 Malheureusement, s'il n'y a pas d'action, ça ne servira à rien.
01:06:06 Et puis j'aimerais qu'on reste quelque peu dans le domaine scolaire,
01:06:08 mais sur une toute autre thématique,
01:06:10 quelque chose qu'a évoqué d'ailleurs Nicole Belloubet il y a quelques jours,
01:06:13 quand elle faisait référence à la sécurisation
01:06:15 de certains établissements qui posaient problème.
01:06:18 Il y a une nouvelle réunion aujourd'hui autour des ministres de l'Education et de l'Intérieur,
01:06:21 réunion interministérielle,
01:06:23 pour appréhender cette question de la sécurisation de nos écoles.
01:06:27 200 qui posent problème.
01:06:29 Bonjour, Anne-Isabelle Tollé, vous êtes Place Beauvau,
01:06:33 où a lieu cette réunion.
01:06:35 Quelles choses en sont déjà sorties sur les modalités,
01:06:38 sur la manière dont on va s'organiser ?
01:06:40 Pour l'instant Nelly, rien n'a filtré.
01:06:43 Ce qu'on peut dire, c'est que le garde des Sceaux,
01:06:46 Éric Dupond-Moretti, est sorti à l'instant, il y a 5 minutes environ.
01:06:50 Donc là, on attend le communiqué de presse,
01:06:52 parce qu'a priori, il n'y aura pas de prise de parole,
01:06:54 ni de Gérald Darmanin, ni de Nicole Belloubet,
01:06:58 la ministre de l'Education nationale.
01:07:00 Il faut rappeler que cette réunion a été réclamée il y a deux semaines
01:07:04 par le Premier ministre, Gabriel Attal,
01:07:06 pour évoquer la sécurisation des établissements,
01:07:09 suite aux menaces d'attentats via les espaces numériques,
01:07:12 ciblant près de 400 établissements scolaires en quelques jours.
01:07:16 Gabriel Attal avait promis notamment de nettoyer les trottoirs
01:07:19 aux abords des établissements scolaires,
01:07:21 faisant référence aux gangs et aux deals.
01:07:24 S'agissant des violences à l'intérieur et à l'extérieur de l'école,
01:07:27 il avait pointé du doigt 150 à 200 établissements qui étaient à risque.
01:07:31 En tout, ce plan gouvernemental devrait s'articuler autour de trois points.
01:07:35 La sécurité des élèves, la protection des personnels
01:07:37 et la protection des établissements.
01:07:39 Enfin, pour être le plus complète possible,
01:07:41 on peut d'ores et déjà dire que le syndicat enseignant le SNAC
01:07:45 avait décidé de mettre l'accent sur l'importance de la gestion
01:07:48 de la surveillance des extérieurs, c'est-à-dire des grilles
01:07:51 et des portes des établissements scolaires,
01:07:53 considérant que les directeurs ne pouvaient pas en permanence
01:07:56 surveiller qui entre et qui sort.
01:07:58 - Oui, et puis si on implique des moyens techniques et logistiques
01:08:02 comme des badges, des portiques de sécurité,
01:08:05 ça revient à la région en premier lieu, enfin je veux dire,
01:08:07 l'État a ses compétences et la région aussi,
01:08:09 je crois que ça a été fait d'ailleurs dans les Pays de l'Ourd
01:08:11 avec 14 millions qui ont été alloués à cet effet.
01:08:14 Est-ce que ça aussi c'est une réflexion qu'on porte au niveau local également ?
01:08:18 - Absolument, et c'est ce que va réclamer aussi le syndicat, le SNAC,
01:08:23 qui avait l'intention de mettre ce dossier sur la table,
01:08:29 considérant que les collectivités territoriales devaient justement
01:08:33 prendre en charge toutes ces mesures et tous ces moyens
01:08:36 mis en place pour sécuriser les établissements scolaires.
01:08:38 - Merci beaucoup Anne-Isabelle pour ces premières remontées
01:08:41 et bien sûr on vous laisse évidemment obtenir d'autres informations
01:08:44 même s'il n'y aura pas de communication à proprement parler aujourd'hui,
01:08:47 on a bien compris ce qui était en jeu.
01:08:49 Merci aussi à Laurence Elary qui vous accompagne.
01:08:51 J'aimerais juste qu'on écoute Nicole Belloubet, pardon encore elle,
01:08:54 sur ce qu'elle a dit à propos du pas de vague.
01:08:57 Pour elle, le fameux pas de vague qu'on entend dans l'espace public,
01:09:01 dans les débats, et bien ça n'existe pas.
01:09:03 - La sécurité passe évidemment également par l'exigence forte et claire
01:09:10 du respect des principes républicains.
01:09:12 Vous savez à quel point, comme vous tous, je suis extrêmement attachée
01:09:17 au respect du principe de laïcité dans notre République,
01:09:21 mais particulièrement dans nos établissements scolaires.
01:09:24 Je serai absolument intraitable à ce sujet.
01:09:27 A chaque fois, je le redis devant vous, à chaque fois qu'un enseignant,
01:09:31 qu'un chef d'établissement, qu'un personnel de la communauté éducative
01:09:35 sera confronté à de telles attaques, je serai évidemment à leur côté.
01:09:40 Et les événements du lycée Maurice Ravel nous l'ont redit.
01:09:44 Je le répète pour terminer, pour achever ce paragraphe,
01:09:48 le pas de vague n'existe pas dans nos établissements scolaires,
01:09:52 ne doit plus exister dans nos établissements scolaires.
01:09:54 C'est évident.
01:09:55 - C'est déjà pas pareil.
01:09:57 "N'existe pas" ou "ne doit plus exister".
01:09:59 On est d'accord sur la nuance quand même, Guilhem Carayon ?
01:10:01 - Si elle croit que ça n'existe pas, en tout cas, elle est aveugle.
01:10:04 C'est quand même bizarre qu'une ministre de l'Éducation nationale
01:10:07 soit aussi aveugle sur l'état de l'école publique.
01:10:09 Moi, je la trouve vraiment nulle, nullissime en réalité.
01:10:13 C'est une commentatrice politique, c'est pas un acteur politique.
01:10:16 Moi, je m'attends à ce qu'elle agisse pour la sécurité dans les écoles
01:10:19 de notre pays, pour que le niveau à l'école augmente.
01:10:22 On a un classement, le classement PISA, qui nous montre qu'on perd des places
01:10:25 chaque année, le classement TIMSS, on a les élèves les plus mauvais d'Europe
01:10:28 en mathématiques alors qu'on était pendant longtemps les meilleurs.
01:10:31 L'école publique ne va pas bien.
01:10:33 Et c'est la responsabilité de ceux qui nous gouvernent
01:10:35 et en premier lieu de la ministre de l'Éducation nationale.
01:10:37 Alors, moi, je crois qu'il faut aussi, sur l'insécurité à l'école,
01:10:41 comprendre que l'école n'est plus un sanctuaire.
01:10:44 Ça a longtemps été un sanctuaire, ça ne l'est plus.
01:10:46 La ministre de l'Éducation nationale nous a appris dans cette déclaration
01:10:49 que 400 établissements avaient fait l'objet de menaces d'attentats,
01:10:52 ce qui est quand même d'une gravité absolue, ce qui devrait tous nous alerter.
01:10:55 Et pendant ce temps-là, on n'agit pas.
01:10:57 Alors, il y a trois, pour moi, causes de l'insécurité dans le pays
01:10:59 et notamment à l'école.
01:11:00 C'est la politique pénale, encore une fois, qui est trop laxiste.
01:11:03 C'est la politique migratoire qui est hors de contrôle
01:11:05 et le gouvernement n'est pas résolu à agir
01:11:07 puisque la loi immigration n'est pas du tout à la hauteur des enjeux.
01:11:10 Et puis, le troisième, c'est encore une fois le poison de l'islamisme.
01:11:12 On n'affronte pas l'ennemi avec des armes.
01:11:14 Et je crois que si on n'affronte pas l'ennemi islamiste
01:11:17 avec des moyens juridiques beaucoup plus forts
01:11:19 comme d'autres pays de l'Union Européenne le font,
01:11:21 on ne gagnera pas cette guerre.
01:11:23 - Est-ce qu'il faut affronter avec les moyens adéquats aujourd'hui ?
01:11:26 Il faut y aller.
01:11:28 - Je pense que tirer sur Nicole Belloui, c'est un peu facile.
01:11:31 Elle est là depuis deux mois.
01:11:33 J'ai l'impression qu'elle fait son job avec conviction.
01:11:37 Et la problématique dépasse aussi le cadre de l'école.
01:11:40 Il faut avoir une vision beaucoup plus large.
01:11:42 Il y a une vision de prévention, de sécurité, de sanctions.
01:11:47 Et puis, à l'intérieur de l'éducation nationale,
01:11:50 je dirais de reprise en main du magistère,
01:11:52 des insignes avec une forme d'autorité républicaine et laïque
01:11:56 qui doit prendre le pas sur tous les comportements déviants.
01:11:59 Après, tout ce qui se passe à l'extérieur de l'école
01:12:02 doit être aussi le fait, non pas de la seule éducation nationale,
01:12:05 mais d'autres services publics.
01:12:07 Parce que la violence dans notre pays, elle monte partout.
01:12:10 Elle monte devant les écoles avec des bandes, avec des risques de terrorisme,
01:12:15 avec du trafic de drogue, avec du racket,
01:12:17 avec des jeunes qui se confrontent et aujourd'hui qui ne se confrontent pas
01:12:21 comme on se confrontait il y avait aux 30 ans.
01:12:23 Ils sortaient des couteaux, ils se plantent un peu rapidement.
01:12:26 Tout ça, c'est Nicole Belloui, on peut lui tirer dessus.
01:12:29 Elle vient d'arriver il y a deux mois.
01:12:31 - Qu'est-ce qu'il vous dit sur le salafisme et sur le manque d'action ou l'inaction,
01:12:37 peut-être même selon Guilhem Carayon, de Gérald Darmanin ?
01:12:40 - Moi aussi, je pense que Gérald Darmanin est un...
01:12:42 - Il faut aller les chercher ces prêcheurs de haine ?
01:12:44 - Je ne fais pas de politique, je ne suis pas engagé en politique,
01:12:46 je ne me présente à aucune élection.
01:12:47 - Mais ça, ce n'est pas de la politique, c'est du sens commun.
01:12:49 - Justement, si je ne fais pas de politique, je suis un peu objectif,
01:12:51 parce que je ne suis pas partisan.
01:12:53 Et je me dis qu'il expulse des imams...
01:12:55 - Partisan et objectif ?
01:12:57 - Il me semble, oui, mais je pense qu'il expulse des imams.
01:12:59 Il ferme des lieux de culte qui diffusent des paroles...
01:13:02 - Mais pourquoi pas tous ?
01:13:04 - Mais pas tous ? Mais qu'est-ce que vous en savez, vous qui en a 100 ?
01:13:06 Vous êtes au gouvernement ?
01:13:08 Vous êtes où ? Je veux dire, il est ministre de l'Intérieur,
01:13:10 il est quand même mieux informé que vous.
01:13:11 - Mais oui, mais c'est les chiffres, justement, du ministère de l'Intérieur.
01:13:13 - Et vous pensez qu'il a des éléments et qu'il ne le fait pas ?
01:13:16 Et pourquoi il ne le ferait pas, alors ?
01:13:17 Il est complice des salafistes, Gérald Darmanin ?
01:13:19 - C'est bien ça, justement, qu'on remet en cause.
01:13:21 - Non, mais est-ce qu'il est complice ? Je vous pose la question.
01:13:22 Pourquoi il ne le ferait pas ?
01:13:23 - Vous avez raison que la plupart des OQTF ne sont pas...
01:13:25 - Pardon, mais moi je ne suis pas plus malin qu'un autre, je regarde juste les chiffres.
01:13:27 - C'est pas Gérald Darmanin, c'est pas Gérald Darmanin, tout seul.
01:13:29 - Répondez-le une dernière fois.
01:13:30 - Juste une chose, moi je ne suis pas plus malin qu'un autre,
01:13:33 mais je regarde les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:13:35 Sur les OQTF, il y a 6% d'exécution des OQTF.
01:13:37 - C'est les "Laissez-Passer Consulaires", c'est pas Gérald Darmanin tout seul.
01:13:41 - Justement, pour les faire exécuter...
01:13:42 - Intellectuellement, soyons honnêtes, s'il y a une mosquée salafiste,
01:13:46 qui prêche la haine, pourquoi Gérald Darmanin ne la fermerait pas ? Je vous pose la question.
01:13:50 - Pour faire exécuter les obligations de quitter le territoire français...
01:13:52 - Ah non, vous passez à autre chose.
01:13:53 - Mais non, vous parlez des OQTF.
01:13:54 - Non, moi je ne vous parle pas des OQTF, je vous parle de fermer un lieu de culte qui prêcherait la haine.
01:13:58 Pourquoi il ne le ferait pas s'il a les éléments ?
01:14:00 - Ben justement, les éléments, on les a, le ministère de l'Intérieur les dévoie,
01:14:05 il y a encore 100 mosquées qui sont salafistes.
01:14:07 - Pourquoi il ne le fermerait pas ?
01:14:08 - C'est la question qu'on pourrait lui poser.
01:14:09 - Il est complice ?
01:14:10 - Il a dit qu'il y en avait 4000 qui allaient partir d'individus qui posaient problème dans notre pays.
01:14:14 - Mais quels sont les chiffres ?
01:14:15 - Non, ce qui n'est pas sérieux, c'est que vous pensez qu'aujourd'hui,
01:14:18 il y ait des lieux de culte où le danger est prêché et où Gérald Darmanin ne fait rien.
01:14:23 - Donc je ne peux pas l'imaginer, je ne suis pas de certain ami politique.
01:14:25 - Allons au bout de votre raisonnement, il n'y a aucun lieu de culte qui fait l'objet de discours salafistes dans le pays.
01:14:29 - Je vous dis que s'il y a les deux cultes qui font office, et si nous le savons,
01:14:32 ils sont fermés, ils les comprestent. Voilà ce que je vous dis.
01:14:35 - Parce que moi, les préfets de la République, je leur fais confiance.
01:14:37 - Judith ?
01:14:38 - Oui, alors moi je trouve qu'élargir comme ça le débat au-delà de l'éducation nationale,
01:14:44 c'est une façon de noyer la question qu'on pose aujourd'hui qui est précisément celle de l'éducation nationale.
01:14:50 - Oui, non, non, d'accord, mais c'est consécutif à l'attentat d'Aras, aux intrusions, à Vigiprate.
01:14:54 - Pourquoi est-ce que je ne fais aucune confiance à Nicole Belloubet quand elle parle, même au futur,
01:15:00 en disant "le pas de vague, ça n'existera plus", parce qu'il y a quelques jours, la semaine dernière je crois,
01:15:07 répondant à la plainte déposée par Mikaël Paty, la sœur de Samuel Paty,
01:15:14 contre l'État pour avoir laissé son frère assassiné, elle a dit "je ne crois pas que l'État soit responsable".
01:15:22 Alors qu'on sait très bien, il y a eu un livre notamment de Stéphane Simon,
01:15:27 il y a eu beaucoup d'enquêtes, et pas seulement dans le Figaro,
01:15:30 que la hiérarchie de l'établissement où enseignait Samuel Paty était au courant,
01:15:35 que ses collègues profs étaient au courant, que certains même trouvaient que c'était Samuel Paty qui avait exagéré,
01:15:42 donc bref, on savait très bien qu'il était en grave danger,
01:15:46 et l'État, les services de l'État, le rectorat n'avaient pas pris la mesure du danger.
01:15:53 Alors quand Nicole Belloubet nous dit "on sait très bien ce qui se passe, on va réagir en conséquence et ça va continuer", ben non.
01:16:01 Un dernier mot, juste en guise de conclusion, en réconfort de sujet.
01:16:04 Le désordre qu'il y a à l'école, c'est le symbole de ce qu'il y a du désordre dans la société.
01:16:10 Moi j'en ai assez de voir des responsables politiques qui se défaussent toujours de leurs responsabilités.
01:16:15 Encore une fois, les chiffres du ministère de l'Intérieur nous montrent qu'il y a 1000 coups et blessures volontaires par jour.
01:16:21 Par jour. Tous les chiffres de l'insécurité sont en augmentation.
01:16:25 On a une agression gratuite toutes les 44 secondes dans notre pays.
01:16:28 Alors qu'on nous dise que Gérard Darmanin, on nous dit que c'est la faute de l'autre, qu'on nous dit que c'est la faute du cadre juridique,
01:16:33 mais dans ce cas-là, changez-le le cadre juridique. C'est eux qui sont en manette.
01:16:36 Nicole Belloubet, oui, elle est là depuis deux mois, mais il y avait des ministres de l'Éducation nationale qui étaient là depuis 7 ans.
01:16:41 C'est la même majorité qui est au pouvoir depuis 2017.
01:16:43 Donc ils changent les choses concrètement et qu'ils obtiennent des résultats. Aujourd'hui, il n'y a pas de résultats.
01:16:47 Mais l'autre était de nul. Alors qu'elle est là depuis deux mois, vous faites de la politique politique.
01:16:50 Mais elle n'a pas été ministre ? Elle n'a pas fait partie de cette majorité ?
01:16:53 Elle vous parle de son poste de ministre de l'Éducation nationale.
01:16:55 On a dit la même chose de Gabriel Attal qui a resté 6 mois.
01:16:57 Vous vous brillez quand vous avez des problèmes structurants de 30 ans où votre famille politique était même en responsabilité.
01:17:00 Moi j'étais à l'école primaire à l'époque.
01:17:02 Elle explique qu'il n'y a pas eu de problème, en tout cas, du côté de l'État.
01:17:09 Elle ne dit pas qu'il n'y a pas eu de problème.
01:17:11 Elle dit qu'il n'y a pas de vagues.
01:17:12 L'État n'est pas responsable.
01:17:14 Elle dit que selon elle, il n'y a plus de pas de vagues.
01:17:17 Il ne doit plus y avoir de pas de vagues.
01:17:19 L'État n'est pas responsable.
01:17:22 Arrêtez. C'est le premier responsable, c'est le terroriste quand même.
01:17:26 C'est celui qui a mené l'acte.
01:17:28 Après, accuser des collègues de Samuel Paty aujourd'hui.
01:17:30 Et le deuxième ?
01:17:32 Vous parliez de Samuel Paty tout à l'heure.
01:17:36 Je vous réponds sur Samuel Paty.
01:17:38 Je parle de l'État, de l'école, du rectorat qui n'ont pas pris leurs responsabilités.
01:17:44 Je parle bien de l'État.
01:17:45 L'État à propos duquel Nicole Belloudebet a dit
01:17:48 qu'il n'est pas responsable de ce qui est arrivé à Samuel Paty.
01:17:50 C'est un peu fort, peut-être, comme expression.
01:17:52 Juste quelques minutes.
01:17:54 Revenir aux émeutes de juin 2023.
01:17:57 C'était donc il y a neuf mois.
01:17:59 La ville de Montargis, on s'en souvient, dans le Loiret,
01:18:02 cette petite ville dont le centre-ville a été quasiment dévasté
01:18:06 par le passage des émeutiers.
01:18:07 On s'est intéressé aux suives judiciaires qui avaient été apportées
01:18:10 aux auteurs de ces dégradations.
01:18:13 On fait le point avec Tanguy Hamon.
01:18:15 Sur les 200 casseurs qui ont saccagé le centre-ville de Montargis fin juin,
01:18:20 26 interpellés vont être ou ont été déjà présentés à la justice.
01:18:25 Il s'agit d'individus extrêmement jeunes, 15 majeurs et 11 mineurs.
01:18:29 Le plus jeune est âgé de 14 ans à peine, un seul a plus de 23 ans.
01:18:34 Concernant leurs antécédents judiciaires, près de la moitié ont déjà un casier.
01:18:38 Certains étaient d'ailleurs en état de récidive légale au moment des faits
01:18:42 pour des affaires de vol.
01:18:44 Tous les majeurs ont déjà été jugés.
01:18:46 14 ont été condamnés, un a été relaxé.
01:18:50 Les peines vont de un an de prison avec sursis
01:18:52 à deux ans et demi de prison avec maintien en détention.
01:18:55 Le procureur de la République n'a pas voulu communiquer
01:18:58 sur le nombre d'individus qui sont toujours derrière les barreaux.
01:19:01 Nous avons fait des recherches.
01:19:03 6 personnes ont été maintenues en détention à l'issue de leur procès.
01:19:07 En fait le point se suffit à lui-même, j'ai envie de dire.
01:19:10 Ça n'appelle pratiquement pas de commentaire.
01:19:13 Sauf que j'imagine que ça va rejoindre ce que vous disiez tout à l'heure
01:19:15 à propos de la majorité pénale.
01:19:17 Oui, encore une fois, qu'est-ce qui a changé depuis les émeutes ?
01:19:19 Qu'est-ce qui a changé ? Quelles ont été les lois concrètes
01:19:22 qui ont permis d'améliorer la situation dans le pays ?
01:19:25 Les émeutes, ça peut recommencer demain.
01:19:27 S'il n'y a pas de loi pour juguler l'insécurité, ça peut recommencer demain.
01:19:30 Nous proposons avec les Républicains deux mesures fortes.
01:19:33 Une première mesure, vous allez me dire que c'est symbolique,
01:19:35 mais je pense que ça a du sens.
01:19:36 Tu casses, tu payes.
01:19:37 Dans le code pénal, il y a un devoir d'éducation pour les parents.
01:19:40 Ils sont responsables de leurs enfants.
01:19:42 Ils sont responsables du comportement de leurs enfants.
01:19:44 Moi je crois que les enfants qui commettent une infraction,
01:19:46 les enfants mineurs qui commettent une infraction,
01:19:48 leurs parents doivent être responsables
01:19:50 et il doit y avoir une contribution à travers les aides sociales.
01:19:53 On casse toutes les aides sociales pour les parents
01:19:55 qui manquent à leur devoir d'éducation.
01:19:57 Deuxième solution qu'on propose aux Républicains,
01:19:59 c'est ce que Eric Suetti appelle la prison plus l'avion,
01:20:01 c'est-à-dire la double peine.
01:20:02 Ça avait été mis en place et ça a été supprimé il y a une dizaine d'années.
01:20:06 Par qui ?
01:20:07 Par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, mais moi je suis pas responsable de ça.
01:20:10 Aujourd'hui il est plus proche de la majorité présidentielle
01:20:12 que des Républicains, ça vous aura pas échappé.
01:20:14 Moi je vous dis, les étrangers qui commettent un acte délictuel ou un crime,
01:20:17 ils doivent être expulsés du territoire national.
01:20:19 La prison plus l'avion.
01:20:20 Le casseur-payeur, il faut l'instituer ?
01:20:22 Moi je vais vous dire, on a 50 centres d'éducation renforcés.
01:20:25 Il y a 100 départements.
01:20:27 On a une délinquance des mineurs qui explose.
01:20:29 Et dans le reportage ce qui est intéressant c'est que ce sont tous des récidivistes.
01:20:32 Ça veut dire que nous n'avons pas de réponse aujourd'hui
01:20:34 ni d'éloignement, ni d'enfermement, ni de rééducation.
01:20:37 Il est là le vrai sujet.
01:20:39 Si quelqu'un qui a 13 ans, 12 ans, commet un acte,
01:20:42 après il dit "casseur-payeur, c'est les parents qui vont payer,
01:20:45 le gamin, je suis désolé", il est responsable.
01:20:48 C'est lui qu'on doit éloigner, c'est lui qu'on a enfermé,
01:20:50 c'est lui qu'on doit rééduquer.
01:20:51 Donc eux aujourd'hui on ne se donne pas le moyen d'avoir ces infrastructures.
01:20:54 On ne se donne pas le moyen d'avoir cet encadrement un peu militare ou éducatif
01:20:58 pour remettre le gamin sur le droit chemin.
01:21:00 Il est là le sujet.
01:21:01 - Donc on doit le rééduquer pour une éducation des faillantes financières ?
01:21:03 - Oui, on doit mettre en place...
01:21:05 - Les deux choses complémentaires, on peut le mettre en centre d'éducation fermée ?
01:21:07 - On doit mettre des centres d'éducation fermés, renforcés.
01:21:10 On ne les a pas.
01:21:11 Quand on en a c'est des centres de vacances,
01:21:13 dans des lieux plutôt sympathiques où ils vont rencontrer des animaux en forêt.
01:21:17 Excusez-moi, c'est pas de ça dont on a besoin.
01:21:19 Il faut qu'à un moment donné on remette ces jeunes sur pied,
01:21:21 avec de la rigueur, avec de l'exigence, avec de l'autorité.
01:21:24 - Quand vous dites éloignement, enfermement, je crois rééducation,
01:21:27 c'est dans cet ordre-là ou pas nécessairement ?
01:21:29 - Vous voulez que je vous parle français ?
01:21:30 - C'est juste un critique ?
01:21:31 - Centre de redressement.
01:21:32 - Ok.
01:21:33 - Si on comprend ça.
01:21:34 - Je suis 100% d'accord avec Karim,
01:21:36 mais la question n'est pas simplement immobilière.
01:21:39 C'est vrai que ça manque terriblement de places,
01:21:42 de centres éducatifs fermés,
01:21:44 mais il faut aussi changer la loi.
01:21:46 La loi fait, Guylaine Carayon l'a dit tout à l'heure,
01:21:49 c'est très difficile d'incarcérer un mineur,
01:21:53 de l'enfermer, fût-ce dans un centre éducatif fermé.
01:21:57 Et en France, on a supprimé les courtes peines.
01:22:00 Or, quand on regarde à l'étranger,
01:22:02 et spécifiquement au Danemark ou en Suède,
01:22:05 on s'aperçoit que les courtes, voire très très courtes peines,
01:22:08 15 jours, un mois, arrivent à faire diminuer
01:22:13 très sensiblement la récidive.
01:22:16 Or, dans le reportage que vous nous avez montré,
01:22:18 les récidivistes sont extrêmement nombreux.
01:22:20 Mais ça suppose assez de magistrats, assez de greffiers,
01:22:22 et tout ça pour faire des compétences juridiques.
01:22:24 Et les législateurs, il faut changer la loi.
01:22:26 Mais je veux dire, après, il faut que l'appareil judiciaire suive.
01:22:28 Si ce n'est pas légalement possible, déjà, on a un frein.
01:22:31 Merci en tout cas, c'est tout le temps qu'on avait pour ce débat.
01:22:33 Merci à tous d'avoir participé à cette discussion.
01:22:36 Je crois que Karim et Judith, vous allez rester pour la dernière heure.
01:22:39 On retrouvera d'ici quelques minutes
01:22:41 notre cher Miquel Dos Santos, je ne vais pas me tromper cette fois,
01:22:45 pour un nouveau rendez-vous de l'actualité. A tout de suite.
01:22:48 Pratiquement 16h, nous en voici avec le journal de Miquel Dos Santos.
01:22:57 Rebonjour Miquel.
01:22:58 Après avoir été roué de coups mardi devant son collège,
01:23:01 Samara, 14 ans, est sortie du coma,
01:23:03 mais son état de santé reste quand même fragile.
01:23:06 Et suite à cette agression violente, sa mère a pris la parole.
01:23:09 Elle dénonce le harcèlement scolaire subi par sa fille depuis plusieurs mois.
01:23:13 Sujet de Régine Delfour et Nathan Thémine.
01:23:16 Pour Aciba, la mère de Samara, si sa fille est harcelée,
01:23:20 c'est parce qu'elle est coquette, porte des jupes.
01:23:23 Un comportement qui ne plairait pas à son harceleuse.
01:23:26 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara,
01:23:31 une photo d'elle avec un appel au viol.
01:23:33 A partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
01:23:38 Cette jeune fille est voilée.
01:23:40 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
01:23:44 Le motif religieux serait la raison de cet acharnement,
01:23:47 selon Aciba, également de confession musulmane.
01:23:50 Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille.
01:23:54 Je suis de confession musulmane, ma fille pareil.
01:23:57 On ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
01:24:02 Je suis choquée.
01:24:04 Parce que si c'est la raison de l'acharnement de ma fille, c'est très très grave.
01:24:08 Aciba est en colère après le personnel du collège qui n'a pas su sécuriser sa fille.
01:24:13 Je me suis dit que ma fille allait à l'intérieur du collège.
01:24:15 Que j'arrive à 16h05 ou à 16h20, c'est pareil.
01:24:18 Elle est à l'intérieur du collège, elle est en sécurité.
01:24:20 En final, elle était déjà en train de se faire agresser.
01:24:26 Samara est sortie du coma hier, mais elle reste très fragile.
01:24:30 Elle souffre d'une hémorragie cérébrale.
01:24:32 Edi n'a aucun souvenir de son agression.
01:24:36 Deux semaines après le début d'une opération Place Nette XXL,
01:24:41 CNews est à nouveau rendu dans la cité de la Castellane à Marseille.
01:24:44 Les forces de l'ordre sont toujours sur place.
01:24:46 Les dealers ont déserté les lieux.
01:24:48 De quoi faire le bonheur des habitants du quartier.
01:24:51 Reportage de Stéphanie Rouquier.
01:24:53 Depuis des mois, cette entrée de la cité de la Castellane était impraticable.
01:24:59 C'était une barricade ici.
01:25:01 C'est-à-dire installée par les trafiquants ?
01:25:04 Oui, comme ça personne ne rentre ici, personne ne sort.
01:25:07 Il faut tout raser, nous ont dit.
01:25:09 C'est du boulot ?
01:25:10 Oui, ce n'est pas fini encore.
01:25:11 Plus de deux semaines après son lancement dans les bouches du Rhône,
01:25:14 l'opération Place Nette XXL se poursuit dans la cité de la Castellane.
01:25:20 Des policiers sont présents 24h/24.
01:25:23 Les trafics sont à l'arrêt.
01:25:25 Les encombrants ont été enlevés, les tags effacés.
01:25:28 Alors les habitants revivent.
01:25:30 C'est mieux, parce que le quartier est dangereux.
01:25:34 C'est normal qu'ils s'en souviennent.
01:25:36 C'est mieux, il n'y a plus de réseau, on n'entend plus la raie.
01:25:39 C'est mieux que d'habitude.
01:25:41 Les gens ne sont plus dehors, même les enfants, les soirs, ils sont dehors.
01:25:44 Nadia vit ici depuis 32 ans.
01:25:47 Les trafics, elle les subissait juste devant sa porte.
01:25:51 On les voit vraiment devant nous.
01:25:53 Ils vendent, ils cachent, ils coupent, tout ça.
01:25:56 L'argent devant nous, plein d'argent.
01:26:00 Comme je vous dis, plein d'argent, c'est des sacs, c'est des cabars.
01:26:05 Maintenant, j'ai parlé avec la police, j'ai dit
01:26:07 j'aimerais bien que vous soyez là tout le temps.
01:26:09 C'est le plus calme, on dort très très bien, et c'est propre.
01:26:13 L'opération Place Nette XXL va se poursuivre encore plusieurs jours.
01:26:18 Mais de nombreux habitants sont déjà préoccupés.
01:26:21 Ils craignent le retour rapide des trafics.
01:26:24 On va parler de tout autre chose, des polluants éternels.
01:26:27 Ils sont néfastes pour la santé, leur cycle de vie est très long
01:26:31 et ils devraient bientôt être bannis des objets de la vie courante.
01:26:34 Un texte de loi qui vise leur prohibition dans les poêles, notamment,
01:26:38 est examiné à l'Assemblée nationale.
01:26:41 Pour le moment, les députés ont accepté de ne pas intégrer
01:26:44 les ustensiles de cuisine dans ce texte.
01:26:46 Un nouveau reportage avec l'approche des JO,
01:26:49 on s'est rendu compte que de nombreux cerises du littoral Aquitain
01:26:51 allaient être mobilisées à Paris.
01:26:53 L'absence de ces policiers n'est pas sans conséquences.
01:26:56 Plusieurs communes doivent désormais embaucher plus de sauveteurs
01:26:59 pour assurer la sécurité, notamment sur les plages.
01:27:01 Un recrutement qui engendre des coûts.
01:27:03 Reportage à Lacanau avec Jérôme Rapnou.
01:27:05 La mer est déchaînée à Lacanau.
01:27:07 La plage n'est pas encore surveillée, mais bientôt les beaux jours
01:27:10 vont revenir avec son lot de baigneurs.
01:27:12 Il faut recruter des sauveteurs car les CRS présents habituellement
01:27:16 seront réquisitionnés pour les JO à Paris.
01:27:19 On va remplacer à peu près 50 personnes, mais on est capable de le faire
01:27:21 au moins sur les deux mois de saison, puisque les CRS étaient là
01:27:24 pendant deux mois. C'est vrai que c'est un coût, mais on a surtout
01:27:27 l'inquiétude de ne pas les revoir venir l'année d'après.
01:27:29 On est capable d'entendre qu'il y a les Jeux Olympiques,
01:27:31 qu'il faut assurer la sécurité des Jeux Olympiques,
01:27:33 mais on a absolument besoin de retrouver en 2025
01:27:36 ces forces de sécurité sur la plage.
01:27:38 Pour les habitués du front de mer, la confiance en leurs sauveteurs est là,
01:27:41 mais ils sont déçus que ce soit toujours les mairies
01:27:44 qui mettent la main à la poche.
01:27:45 On leur demande d'en rajouter sans jamais leur donner
01:27:47 de moyens supplémentaires. Alors les JO d'accord,
01:27:50 mais il faut quand même protéger les plages par rapport
01:27:52 à tous les touristes qu'il va y avoir.
01:27:54 Paris en premier, puis après le reste, on verra.
01:27:57 Et même pour le tourisme, etc. Les commerçants ne savent pas trop
01:28:00 si ça va être une bonne saison ou pas du tout.
01:28:02 La disparition de ces CRS a d'autres conséquences pour la mairie.
01:28:06 Aujourd'hui, nos sauveteurs civils n'auront pas la possibilité
01:28:09 de faire appliquer les arrêtés, en particulier sur l'interdiction
01:28:12 de la cigarette sur la plage centrale, mais aussi les incivilités,
01:28:15 les problématiques de stupéfiants. Donc, ils ne peuvent pas intervenir,
01:28:18 ils n'ont pas les moyens, ils ne sont pas sermentés pour ça.
01:28:20 Donc, c'est vrai que d'avoir la police sur la plage,
01:28:22 c'est aussi un vrai sujet.
01:28:24 Il y a besoin de 300 sauveteurs sur le littoral Médocain
01:28:27 pendant la saison. Les recrutements ont déjà commencé
01:28:30 et ils ont reçu plus de 450 candidatures.
01:28:33 Et puis après la polémique et les critiques à droite,
01:28:36 notamment Emmanuel Macron défend Ayanne Akamura.
01:28:39 Pour le président de la République, la chanteuse a tout à fait sa place
01:28:42 lors de la cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux olympiques.
01:28:46 On écoute le chef de l'État.
01:28:48 Écoutez, moi je constate une chose, c'est une artiste qui est,
01:28:52 je prends pour parlant mon français, la plus trimée parmi les artistes
01:28:55 francophones. Elle est partagée, elle parle à un bon nombre
01:28:59 de nos compatriotes et je pense qu'elle a tout à fait sa place
01:29:02 dans une cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux.
01:29:05 Je ne dévoilerai pas ici les détails, mais si elle fait partie
01:29:08 avec d'autres artistes de cette cérémonie, je pense que c'est une bonne chose.
01:29:12 Parce que ces Jeux et ces cérémonies doivent nous ressembler.
01:29:16 Et donc elle participe justement aussi de la culture française,
01:29:21 de la chanson française.
01:29:23 Merci beaucoup, à tout à l'heure, pour un nouveau rendez-vous.
01:29:27 Judith Vintrobes et Karim Zeribi sont toujours en ma compagnie,
01:29:30 tandis que Raphaël Hamselem nous a rejoints.
01:29:33 Je rappelle que vous êtes analyste en politique publique.
01:29:35 Nous sommes également sur ce plateau avec Guylain Chevrier,
01:29:38 spécialiste des questions de laïcité.
01:29:40 Bienvenue à tous les deux.
01:29:42 On va évidemment reparler de Samara.
01:29:44 Elle est âgée de 14 ans.
01:29:46 Elle a été prise dans un guet-apens à la sortie de son collège,
01:29:48 rouée de coups.
01:29:50 Elle est sortie du coma entre-temps, mais son état de santé est toujours faible,
01:29:53 à Montpellier, à l'hôpital La Perronie.
01:29:55 Sa mère assure qu'elle était victime de harcèlement et d'injures depuis deux ans.
01:30:01 Elle affirme aussi que son agresseuse supposée avait été exclue
01:30:05 de l'établissement deux jours au mois de juin 2023
01:30:08 pour avoir notamment publié une photo de sa fille sur les réseaux sociaux,
01:30:12 avoir appelé à son viol.
01:30:14 Également, écoutons un extrait de ce qu'a dit cette mère.
01:30:17 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara,
01:30:22 une photo d'elle avec un appel au viol.
01:30:25 À partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
01:30:30 Cette jeune fille, elle est voilée.
01:30:32 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa bielle européenne.
01:30:35 Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille.
01:30:45 Parce qu'ils ont ni le même cercle d'amis, elle est plus grande qu'elle.
01:30:48 Il n'y avait aucun différend entre eux.
01:30:52 C'était physique, elle n'aimait pas ma fille.
01:30:55 Elle ne pouvait pas la voir.
01:30:57 Donc elle s'acharnait constamment sur elle.
01:30:59 Des crachats, des insultes.
01:31:02 On la traitait de mécréante.
01:31:04 Stéphanie Rouquier, bonjour.
01:31:06 Vous êtes à présent devant le collège Rimbaud de Montpellier
01:31:10 où ont eu lieu les faits.
01:31:12 Vous avez rencontré quelques élèves dont les propos, semble-t-il,
01:31:16 sont différents de ceux tenus par la mère de Samara.
01:31:20 Oui, effectivement, clairement, autour de ce collège à Montpellier,
01:31:25 il y a deux versions.
01:31:27 On a pu entendre deux versions différentes.
01:31:29 Vous venez d'entendre la version de la maman, de cette maman de Samara
01:31:32 qui explique que selon elle, les motifs de cette agression sont évidents.
01:31:37 Sa fille était harcelée et traitée de mécréante depuis des mois
01:31:42 car elle est coquette, vous l'avez entendu.
01:31:44 Elle s'habille comme une européenne, elle n'est pas voilée.
01:31:46 Elle aime se maquiller.
01:31:48 C'est pour cela que cette maman pense que sa fille a été agressée.
01:31:52 Il y a une autre version dont on a pu parler avec de nombreux collégiens
01:31:55 qui nous expliquent que d'après eux, c'est à cause d'un différent,
01:31:59 à cause d'un photomontage qui a été diffusé sur les réseaux sociaux.
01:32:03 Certains pensent que Samara, c'est elle qui a diffusé ce photomontage
01:32:08 sur les réseaux sociaux.
01:32:09 Une version, bien évidemment, que conteste la maman de Samara.
01:32:12 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier.
01:32:15 On sent très bien qu'il va falloir faire le tri dans toutes ces informations
01:32:18 qui nous parviennent.
01:32:20 Avant de vous faire réagir les uns et les autres,
01:32:22 j'aimerais qu'on parle avec Bruno Mangibar,
01:32:24 qui est secrétaire départemental d'Unité Héro,
01:32:28 du soutiennement à l'unité SGP.
01:32:30 Je crois que vous avez changé d'appellation à l'issue d'un congrès.
01:32:33 Bonjour, merci de nous rejoindre.
01:32:34 Tout à fait, bonjour.
01:32:36 Le parquet assure que la justice n'a pas été saisie de signalements
01:32:39 de faits de harcèlement à son égard.
01:32:40 De fait, vous nous confirmez qu'il n'y a pas de plainte
01:32:42 qui a été déposée en commissariat ?
01:32:46 Selon nos informations, en l'état actuel,
01:32:49 effectivement, il n'y avait pas de plainte ou de signalement
01:32:51 qui avait été effectué.
01:32:53 Alors ça, c'est très officiel.
01:32:56 Je n'exclus pas qu'au sein du collège,
01:32:59 il y ait déjà eu des dialogues entre professeurs et familles.
01:33:02 C'est ce qui est en train d'essayer d'être établi en ce moment,
01:33:06 puisque à la seconde là où on se parle,
01:33:08 en ce moment même, les mineurs interpellés
01:33:12 sont toujours en garde à vue et sont en audition.
01:33:16 C'est-à-dire que mes collègues enquêteurs sont en train d'essayer
01:33:19 de démêler tout cet imbroglio,
01:33:23 puisque effectivement, il y a trois personnes en garde à vue
01:33:26 et au départ, on parlait d'une vingtaine de personnes.
01:33:29 Donc il faut faire le tri dans tout ceci.
01:33:31 Les personnes qui sont actuellement en garde à vue
01:33:33 ont été quasiment désignées depuis le départ.
01:33:37 D'accord. En quoi va consister l'enquête ?
01:33:39 C'est-à-dire que vous allez recueillir le témoignage d'élèves
01:33:42 pour faire le tri entre tout ce qui est dit,
01:33:44 vous allez éplucher, j'imagine, les correspondances,
01:33:48 voire aussi avec le personnel de l'établissement
01:33:51 ce qui pouvait faire l'objet de faits de harcèlement répétés.
01:33:55 Comment vous allez procéder pour faire le tri dans tout ça ?
01:33:59 Déjà, la première des choses, c'est recueillir les versions
01:34:03 des uns et des autres, y compris de la victime,
01:34:09 qui doit certainement se trouver…
01:34:12 Quand son état de santé le permettra.
01:34:14 Voilà. Donc il était annoncé, selon certaines informations,
01:34:19 qu'elle serait rapidement audible.
01:34:21 Bon, ça, ce sont les médecins qui en décideront.
01:34:24 Là, le plus important au départ, c'est de recueillir les versions
01:34:27 des uns et des autres. Ensuite, bien évidemment,
01:34:29 se tourner vers l'autorité, qui est le principal de collège,
01:34:34 qui, lui, pourra nous donner d'autres informations
01:34:37 s'il les a en sa possession, pour corroborer une version ou l'autre.
01:34:41 Ce qui est effectivement très très dommageable dans cette affaire,
01:34:46 c'est qu'on sent que derrière, il y a peut-être d'autres motivations
01:34:51 que simplement un simple différent.
01:34:53 Et on sait, puisque en fait, ce n'est pas nouveau,
01:34:57 et sur la ville de Montpellier non plus, ce n'est pas nouveau,
01:35:00 il y a quelques réflexes communautaires qui s'activent,
01:35:04 au hasard de certaines périodes, et qui sont en train, petit à petit,
01:35:08 de prendre de l'ampleur. Les autorités, qu'elles soient
01:35:12 de l'Éducation nationale, et nous, Police nationale,
01:35:14 on est très au fait de ces phénomènes, un petit peu, on va dire,
01:35:19 sur fond un peu religieux et communautaire, qui s'amplifient,
01:35:23 et c'est un glissement dangereux de la société qu'il va falloir vite freiner.
01:35:28 Un dernier mot, est-ce que ce collège avait des antécédents ?
01:35:32 Est-ce que vous avez été amené à traiter d'autres affaires judiciaires
01:35:35 en lien avec cet établissement, ou c'est la première fois, à votre connaissance ?
01:35:40 À ma connaissance, il n'y avait pas, en tout cas, de fait d'une telle gravité.
01:35:45 D'accord, mais c'est quand même un collège qui a déjà été
01:35:48 un peu dans l'œil du cyclone.
01:35:50 Alors c'est un collège qui, de toute façon, lorsqu'on se trouve en QRR,
01:35:54 quartier de reconquête républicaine, donc ce sont des, on appelait ça avant,
01:36:01 les zones d'éducation prioritaires, enfin en termes d'Éducation nationale,
01:36:05 ce sont toujours des collèges qui sont, alors on vous dit dans l'œil du cyclone,
01:36:09 je dirais, qui ont une attention particulière,
01:36:12 parce qu'il faut être particulièrement vigilant dans cet établissement.
01:36:15 Merci beaucoup Bruno Mangibar d'avoir répondu à toutes nos questions cet après-midi.
01:36:18 Merci à vous.
01:36:19 Guylain Chevrier, évidemment il faut être très prudent,
01:36:22 puisque maintenant il y a des témoignages qui semblent divergents,
01:36:25 la police va devoir faire son travail, j'imagine que l'établissement aussi.
01:36:30 Ce qu'il insinue là dans une de ses réponses, ce policier,
01:36:34 sur des réflexes communautaires, est-ce que c'est quelque chose,
01:36:36 vous travaillez sur les questions de laïcité, que vous avez observé,
01:36:40 qui se répand dans plusieurs zones de France,
01:36:43 ou c'est circonscrit à certains établissements ?
01:36:46 Alors on va dire que c'est quand même un phénomène assez général,
01:36:49 parce qu'il y a quand même 42% des chefs d'établissement,
01:36:51 qui ont observé par exemple au moment de la polémique sur les abayas,
01:36:54 la présence de ces vêtements dans leur établissement précisément.
01:36:57 Donc on voit que c'est quand même un phénomène qui n'est pas isolé,
01:37:00 avec 120% d'augmentation des signalements entre 2022 et 2023.
01:37:05 Donc c'est quand même un phénomène, je veux dire, du point de vue de l'affirmation identitaire.
01:37:08 Alors ce qui est certain, c'est que ça ne peut pas ne pas avoir un rôle,
01:37:11 lorsqu'il y a des différents qui sont liés à du harcèlement.
01:37:14 C'est-à-dire que ça potentialise parfois certains conflits.
01:37:17 Et donc effectivement, cet aspect communautaire, ce côté communautaire,
01:37:21 peut rejaillir dans des relations de ce type.
01:37:24 Alors vous n'êtes pas spécialiste d'éducation à proprement parler,
01:37:26 même si la laïcité évidemment touche aussi aux établissements scolaires,
01:37:30 mais est-il possible d'imaginer que certains de ces témoignages d'élèves,
01:37:34 parce que voilà, on va recueillir tous les témoignages qui peuvent corroborer
01:37:39 celui de la mère ou l'infirmier, enfin le témoignage de la maman,
01:37:43 est-ce qu'il est possible qu'il minimise un peu la portée de ce qui s'est passé,
01:37:47 voire même pour certains qu'il décide de protéger une camarade de classe ?
01:37:51 - Bah oui, si vous voulez, on a aussi cette notion de regard du quartier.
01:37:55 Vous savez qu'il peut être très fort ce regard,
01:37:58 et du fait du caractère justement un peu communautarisation de certains quartiers,
01:38:03 où il peut y avoir une dominante effectivement d'identification
01:38:07 à une certaine façon de vivre sa religion.
01:38:10 D'ailleurs ce que dit cette maman, elle dit "on ne comprend pas cette version de la religion
01:38:15 pratiquée par ceux qu'elle désigne, comme ceux qui ont commis cette agression a priori,
01:38:21 au regard du fait de cette notion d'occidentalisation ou pas".
01:38:25 Donc on voit que, en tout cas, ce phénomène communautaire existe,
01:38:30 ça c'est une certitude, on le sait aujourd'hui, ne serait-ce que ce qu'on a vécu.
01:38:33 - Mais incantifiable.
01:38:34 - Mais difficilement quantifiable, c'est comme si on vous dit
01:38:39 "il y a 15 000 salafistes en France", mais si vous vous promenez,
01:38:42 vous allez voir que le degré de religiosité qu'est exprimée par beaucoup de femmes
01:38:47 qui a priori sont musulmanes et qui portent par exemple la baïa,
01:38:51 sont quand même assez nombreuses dans l'observation directe qu'on peut en faire.
01:38:56 Avec une centaine de lieux de culte sur lesquels, effectivement,
01:39:00 les salafistes ont eu une influence.
01:39:01 Donc c'est assez difficile de quantifier bien sûr, mais c'est un vrai phénomène
01:39:05 qui est déjà largement identifié du point de vue, en tout cas, des rapports,
01:39:10 à la fois des renseignements généraux et du point de vue des éléments statistiques
01:39:13 dont on peut disposer.
01:39:14 - Merci Guylain Chevrier.
01:39:17 Raphaël Lemselem, il y a des éléments troublants,
01:39:19 d'autres qu'il faut sans doute prendre avec des pincettes,
01:39:22 c'est très difficile évidemment de traiter ce genre d'affaires,
01:39:24 sans le témoignage de la principale intéressée, on le rappelle,
01:39:27 et qui, on l'espère, sera amenée à éclairer aussi les enquêteurs.
01:39:31 - Je pense que vous exposez d'abord un point de méthodologie du débat public
01:39:35 qui me semble très important.
01:39:36 L'enquête est en cours et nous aurons les informations définitives
01:39:39 dans les heures à venir.
01:39:40 Donc tout ce qu'on exprime autour de ce plateau et des autres
01:39:45 est conditionné et en fonction des informations qui viendront.
01:39:48 Néanmoins, à partir des premiers témoignages,
01:39:51 on peut dire que l'affaire que nous avons est la conjonction à la fois,
01:39:55 a priori, d'un problème d'islamisme et de harcèlement scolaire.
01:39:59 C'est-à-dire que d'une part nous avons une école qui est testée,
01:40:02 qui n'est pas testée pour la première fois,
01:40:04 puisqu'on a non seulement cette affaire de directeur
01:40:07 qui a démissionné récemment dans une école à Paris
01:40:11 suite à une histoire de dénonciation calomnieuse
01:40:13 par rapport à un port du voile.
01:40:16 Et donc c'est la difficulté d'une partie, je dis bien d'une partie,
01:40:20 c'est un point qui est fondamental,
01:40:22 d'une partie d'une communauté religieuse
01:40:25 qui se conçoit comme étant chargée normativement par sa propre religion
01:40:29 de surveiller le corps des autres.
01:40:32 C'est le témoignage de la mère qui nous dit
01:40:35 "Ma fille est habillée comme une européenne,
01:40:37 elle a été harcelée pour cela".
01:40:39 Donc un, il y a ce problème, me semble-t-il,
01:40:41 à l'aune des informations que nous avons de l'islamisme.
01:40:44 Deuxième point, du harcèlement scolaire.
01:40:46 C'est-à-dire qu'il ne faudrait pas imputer la violence extrême
01:40:49 qui fait qu'une fille tombe dans le coma,
01:40:51 se fait fracasser le crâne
01:40:53 et arrive à l'hôpital dans un état extrêmement dégradé.
01:40:57 Il ne faudrait pas seulement l'imputer,
01:40:59 même si c'est un facteur essentiel,
01:41:01 au seul problème de l'islamisme.
01:41:02 Je crois qu'on minimise pour beaucoup
01:41:04 l'impact extrêmement délétère que peut avoir le harcèlement scolaire,
01:41:07 le sentiment de toute puissance pour l'avoir vécu,
01:41:10 le sentiment de toute puissance que peuvent avoir certains élèves
01:41:13 qui, ayant des parents qui pensent que leur enfant est innocent,
01:41:17 dans un cadre d'établissement scolaire
01:41:19 qui n'est pas préoccupé fondamentalement
01:41:21 par la lutte contre le harcèlement scolaire,
01:41:23 donne un effet de toute puissance.
01:41:25 Et en la matière, je trouve que le témoignage de la mère,
01:41:28 s'il s'avère vrai, d'un établissement scolaire
01:41:31 qui a été averti à plusieurs reprises,
01:41:33 qui a eu des signalements,
01:41:34 et qui a priori non seulement n'aurait rien fait,
01:41:36 mais aurait laissé cette fille sortir
01:41:38 devant des dizaines d'élèves qui l'attendaient à la sortie,
01:41:42 ce sont des éléments extrêmement graves
01:41:44 et qui montrent que la question du harcèlement scolaire n'est pas réglée.
01:41:47 Il y a quelque chose qui rappelle l'affaire Lindsay, vous vous souvenez ?
01:41:49 L'affaire Lindsay et plus récemment l'affaire Nicolas.
01:41:52 Vous vous rappelez cet ado de 15 ans qui s'est donné la mort ?
01:41:55 Ses parents avaient tiré toutes les solennes des larmes possibles,
01:41:59 ils avaient reçu des courriers invraisemblables,
01:42:03 scandaleux, avait dit Gabriel Attal,
01:42:06 alors ministre de l'Éducation, de la part du rectorat,
01:42:10 qui les menaçait de porter plainte contre eux
01:42:13 pour dénonciations calomnieuses,
01:42:15 parce qu'ils osaient dire que la hiérarchie du collège
01:42:21 ne faisait rien en réponse aux signalements multiples
01:42:25 de harcèlement qu'ils avaient faits.
01:42:28 Gabriel Attal avait pris des mesures,
01:42:30 on se souvient de ses paroles très très fortes
01:42:33 et des mesures qu'il avait décidées,
01:42:35 mais visiblement les mœurs et le pas de vague
01:42:38 de l'institution scolaire, ça ne se change pas en quelques mois,
01:42:42 et malgré toute la volonté politique qu'on y met.
01:42:45 Il y a beaucoup de travail à faire encore,
01:42:47 parce que les histoires se répètent malgré l'affichage politique.
01:42:50 Oui, mais sur l'affaire présente, je réitère en moi ma prudence.
01:42:54 Il se trouve qu'elle est quand même tombée dans le coma,
01:42:56 quels que soient les circonstances.
01:42:58 Elle a été agressée et l'état hôpital...
01:43:00 Je vous parle sur les faits, tout le monde y va de sa petite analyse
01:43:03 sur la société, sur le marché, des chiffres et autres.
01:43:07 La condamnation de la violence a l'évidence
01:43:10 que ça doit être faite sans aucune hésitation
01:43:13 et avec beaucoup de fermeté.
01:43:15 Mais nonobstant cette fermeté qu'il faut afficher,
01:43:18 sur les raisons, arrêtons de faire l'enquête avant l'enquête.
01:43:24 C'est insupportable.
01:43:26 On devient quasiment une cellule d'investigation à ciel ouvert
01:43:31 et chacun y va de son petit sentiment sur la société,
01:43:34 sur ses chiffres, à l'embolée.
01:43:37 Je vous disais tout à l'heure que j'appelais à la prudence
01:43:40 et déjà dans le deuxième flash, on nous fait passer des informations
01:43:43 qui nous disent "Ah, c'est peut-être pas ça, attendons, on verra".
01:43:47 Attendons jusqu'au bout.
01:43:49 Pourquoi on est si pressés ?
01:43:51 Pourquoi on s'empresse à commenter des faits qui sont graves
01:43:54 sans en avoir les éléments ?
01:43:56 Les policiers et les professionnels sont prudents,
01:43:58 pourquoi nous ne le serions pas ?
01:44:00 Excusez-moi, moi je suis mal à l'aise
01:44:02 parce que je peux commenter avec beaucoup de force et de conviction
01:44:05 des éléments qui sont factuels.
01:44:07 Mais je ne peux pas commenter ce qui est possible, incertain, éventuel, potentiellement.
01:44:14 Donc si le témoignage de la maman était avéré juste,
01:44:17 vous seriez le premier à dénoncer l'islamisation de cet élève.
01:44:21 Mais tout à l'heure, qu'est-ce que j'ai dit ?
01:44:23 Nelly, qu'est-ce que j'ai dit tout à l'heure ?
01:44:25 J'ai parlé de barbarie, j'ai parlé de condamnation.
01:44:28 Je veux dire que...
01:44:30 Je peux le dire, je peux le redire,
01:44:33 mais encore une fois, vous me faites parler sur un fait
01:44:35 dont vous n'avez aucun élément tangible,
01:44:37 ni vous, ni moi, ni personne autour de la table.
01:44:39 C'est juste ce que je dis.
01:44:41 Après on va tirer des analyses de société.
01:44:43 C'est intéressant parce que toutes les rédactions s'y intéressent.
01:44:45 Mais on peut s'y intéresser sans tirer d'analyse.
01:44:48 Je dirais arrêter.
01:44:50 Je ne sais pas moi.
01:44:52 L'analyse de la maman résume tout ?
01:44:54 Les inquièteurs doivent s'arrêter à ça ?
01:44:56 On ne va pas non plus minimiser ce qu'elle nous dit.
01:44:58 Mais qui dit qu'on minimise ?
01:45:00 Je viens de vous dire que je condamne
01:45:02 ce qu'il vous faut de plus.
01:45:04 Être sur votre position à tous.
01:45:06 La maman, quels que soient les motifs qu'on va pouvoir trouver,
01:45:11 par contre une chose, a priori, ne peut pas être remise en cause,
01:45:14 c'est une certaine sincérité de cette maman
01:45:16 qui parle de sa fille et qui dit que
01:45:18 plusieurs fois elle a été insultée
01:45:20 entre guillemets de "couphard",
01:45:22 c'est-à-dire de "mécréante",
01:45:24 et dans un contexte où elle ne porte pas le voile,
01:45:26 par d'autres qui sont clairement identifiés
01:45:28 comme ayant effectivement
01:45:30 une autre conception de la religion,
01:45:32 ce qui lui a fait dire ce que je viens de citer tout à l'heure.
01:45:36 Donc je crois qu'il faut...
01:45:38 Vous voyez, on est tout le temps en train de minimiser,
01:45:40 je suis désolé, mais on a un phénomène,
01:45:42 on a plus de 50% des 15-35 ans
01:45:44 qui aujourd'hui considèrent que leur religion
01:45:46 est au-dessus des lois de la République.
01:45:48 On ne va quand même pas se raconter des histoires.
01:45:50 On sait très bien... Attendez, attendez, attendez.
01:45:52 Les chiffres à la volée ? Non.
01:45:54 Justement, je vais reprendre. Excusez-moi.
01:45:56 - Non, non, non, plus le temps.
01:45:58 - Parfait, mais quand même,
01:46:00 on ne peut pas, si vous voulez,
01:46:02 systématiquement opposer des arguments...
01:46:04 Je comprends bien, de méthodes.
01:46:06 Parfait. D'ailleurs, personne ici n'affirme quoi que ce soit.
01:46:08 En dehors d'éléments qui sont quand même identifiables,
01:46:10 effectivement, un témoignage de cette maman
01:46:12 qui n'est pas du tout dans la haine.
01:46:14 Moi, je l'ai écoutée.
01:46:16 Ce qu'elle dit, elle le dit avec conviction.
01:46:18 En aucune façon, avec presque...
01:46:20 Avec un manque de colère, presque, on pourrait dire.
01:46:22 Tellement, elle essaye d'être mesurée.
01:46:24 Mais c'est un fait que sa fille a été arrêtée.
01:46:26 Mais c'est un fait que sa fille a été harcelée.
01:46:28 Et sur le fond, pour une part de cela,
01:46:30 est-ce que c'est ça qui a été la cause exacte,
01:46:32 effectivement, de ces violences ?
01:46:34 C'est une autre chose.
01:46:36 Mais on ne peut pas déguer le contexte.
01:46:38 - Non, mais... - C'est pas ça.
01:46:40 - Vous avez eu le temps de décrire,
01:46:42 mais là, on a eu le statut de...
01:46:44 - Mais non, mais il m'interpelle.
01:46:46 - Un général qui a ton interprétation de l'écrit,
01:46:48 il ne peut pas répondre.
01:46:50 - Fais pas les passer.
01:46:52 - Mettre à caution le témoignage de la mère, de facto.
01:46:54 - Je suis désolée, on déborde.
01:46:56 On va revenir à d'autres sujets.
01:46:58 On va parler de la Castellane,
01:47:00 où on est retournés après l'opération Placenet XXL.
01:47:02 Merci Guylain Chevrier d'être passé parmi nous.
01:47:04 - 16h30, le journal Michael Dos Santos.
01:47:08 On va reparler de l'affaire Emile.
01:47:10 Les policiers et les gendarmes
01:47:12 sont toujours au Vernet,
01:47:14 où ils poursuivent leurs recherches.
01:47:16 - Alors, quel est le dispositif déployé ?
01:47:18 Que cherchent exactement les forces de l'ordre ?
01:47:20 On retrouve sur place notre reporter Thibault.
01:47:22 - Les recherches ont repris ce jeudi matin
01:47:24 pour essayer d'expliquer la mort d'Emile,
01:47:26 qui a échappé à la vigilance de ses grands-parents
01:47:28 le 8 juillet dernier.
01:47:30 Le dispositif reste le même.
01:47:32 Encore une centaine de gendarmes engagés,
01:47:34 une trentaine d'experts parmi eux.
01:47:36 Les membres de l'IRCGN,
01:47:38 avec notamment deux anthropologues,
01:47:40 deux brigades également sinophiles
01:47:42 spécialisées dans la recherche de restes humains
01:47:44 qui vont essayer de trouver de nouveaux éléments
01:47:46 pour connaître les circonstances
01:47:48 de la mort du petit garçon.
01:47:50 Et dans le même temps,
01:47:52 les analyses vont se poursuivre
01:47:54 au siège de l'IRCGN à Pontoise
01:47:56 pour notamment analyser les vêtements
01:47:58 qui ont été retrouvés un petit peu plus tôt dans la semaine.
01:48:00 Est-ce qu'il y a des traces d'ADN dessus ?
01:48:02 Est-ce que ces vêtements nous permettent de dater la mort ?
01:48:04 Ces analyses vont probablement
01:48:06 permettre de répondre à ces questions.
01:48:08 Les enquêteurs restent sur place tant que nécessaire,
01:48:10 disait un petit peu plus tôt dans la semaine
01:48:12 le procureur de la République d'Aix-en-Provence.
01:48:14 - Rendons-nous du côté de Lyon.
01:48:16 Ariel n'a pas précisément ou un but,
01:48:18 ça a été incendié ce mardi
01:48:20 par une cinquantaine de personnes.
01:48:22 - Des passagers se trouvaient à bord du véhicule
01:48:24 lorsque les individus ont répandu de l'essence.
01:48:26 Il pourrait s'agir d'un acte de représailles.
01:48:28 Mathieu Deveze et Augustin Donadieu.
01:48:30 - Les habitants ont été réveillés
01:48:32 dans la nuit de mardi à mercredi
01:48:34 par la sirène des pompiers
01:48:36 mais surtout par l'intensité du brasier.
01:48:38 Un bus de la métropole lyonnaise
01:48:40 a été la cible d'une cinquantaine de jeunes
01:48:42 alors même que des passagers
01:48:44 se trouvaient à l'intérieur.
01:48:46 Les délinquants l'ont incendié
01:48:48 après avoir répandu de l'essence.
01:48:50 Les passagers du bus, eux,
01:48:52 ont pu s'enfuir à temps
01:48:54 mais le conducteur de ce dernier
01:48:56 a été légèrement blessé
01:48:58 selon le président du réseau des transports en commun lyonnais.
01:49:00 Il pourrait s'agir d'un acte de représailles
01:49:02 selon les forces de l'ordre.
01:49:04 - Il est possible, mais l'enquête le démontera,
01:49:06 qu'il y ait un effet brutal
01:49:08 suite à une interprétation
01:49:10 qui est de la même manière
01:49:12 que la réaction de l'Etat
01:49:14 à une interprétation
01:49:16 qui s'est faite en fin de journée
01:49:18 avec des individus
01:49:20 qui étaient détenteurs
01:49:22 de motocross volés.
01:49:24 Des poubelles dressées en barricades
01:49:26 ont également été incendiées
01:49:28 pour empêcher tout accès à ce quartier de Rieux-la-Pape.
01:49:30 Ce mercredi, la CRS 83
01:49:32 spécialisée dans les violences urbaines
01:49:34 a été déployée sur zone.
01:49:36 Elle restera mobilisée chaque soir
01:49:38 tant que nécessaire, selon la préfecture.
01:49:40 Depuis des mois, Emmanuel Macron
01:49:42 dénonce la guerre de communication
01:49:44 menée par la Russie.
01:49:46 Harold Eymann, rebonjour.
01:49:48 Hier, les ministres de la Défense russe et française
01:49:50 se sont entretenus. Que sait-on sur le contenu
01:49:52 de cet échange et surtout, est-ce qu'ils se sont
01:49:54 compris ? - Ah, certainement pas !
01:49:56 Ils ne se sont pas compris
01:49:58 et donc le torchon brûle entre
01:50:00 Paris et Moscou, car
01:50:02 c'est le président de la République
01:50:04 qui a demandé à Sébastien Lecornu,
01:50:06 ministre des Armées, de téléphoner à son
01:50:08 homologue et de parler terrorisme,
01:50:10 essentiellement. Et donc,
01:50:12 voilà ce qu'il en est sorti,
01:50:14 c'est que la France
01:50:16 a exprimé sa
01:50:18 solidarité et puis a dit
01:50:20 qu'elle ne pensait
01:50:22 pas que les services
01:50:24 secrets ukrainiens étaient mêlés à cette
01:50:26 histoire. Et des heures, des
01:50:28 heures après, le
01:50:30 russe, le ministre
01:50:32 Sergei Shoygu, lui, a
01:50:34 répondu qu'il avait dit aux français
01:50:36 "les
01:50:38 services ukrainiens
01:50:40 ne bougent pas sans
01:50:42 l'aval de leurs
01:50:44 grands papas occidentaux",
01:50:46 comprenez États-Unis et
01:50:48 France, et donc attention
01:50:50 à ce que les français ne se mêlent pas de cette
01:50:52 affaire de terrorisme à
01:50:54 Moscou. On n'a rien
01:50:56 compris à Paris, pourquoi il nous dit ça ?
01:50:58 On n'a rien à voir avec cet attentat
01:51:00 et voilà comment le torchon brûle.
01:51:02 - Genèse, un dialogue de sourds. Merci beaucoup
01:51:04 Harold et merci Michael. On se retrouve
01:51:06 demain bien sûr pour de nouveaux rendez-vous
01:51:08 d'actualité en votre compagnie. Mes invités sont
01:51:10 toujours avec moi. On va parler de l'opération
01:51:12 placette XXL, ça se poursuit dans
01:51:14 les bouches d'urne avec des saisies
01:51:16 assez conséquentes, des
01:51:18 interpellations également et surtout
01:51:20 un résultat sur le terrain qui semble
01:51:22 convenir aux résidents.
01:51:24 Regardez, reportage de Stéphanie Rouquier
01:51:26 à la Castellane.
01:51:28 Depuis des mois,
01:51:30 cette entrée de la cité de la Castellane
01:51:32 était impraticable.
01:51:34 - C'était une barricade ici.
01:51:36 - C'est-à-dire installée par les trafiquants ?
01:51:38 - Oui, comme ça personne
01:51:40 ne rentre ici, personne ne sort. Il faut tout
01:51:42 raser, nous ont dit.
01:51:44 - C'est du boulot ? - Oui, c'est pas fini encore.
01:51:46 Plus de deux semaines après son lancement
01:51:48 dans les bouches d'urne, l'opération
01:51:50 placenette XXL
01:51:52 se poursuit dans la cité de la Castellane.
01:51:54 Des policiers sont présents
01:51:56 24h/24,
01:51:58 les trafics sont à l'arrêt, les encombrants
01:52:00 ont été enlevés, les tags effacés.
01:52:02 Alors les habitants revivent.
01:52:04 - Oui c'est mieux,
01:52:06 parce que le quartier est dangereux.
01:52:08 C'est normal qu'ils se souveillent.
01:52:10 - C'est mieux, il n'y a plus de réseau,
01:52:12 on n'entend plus la rat.
01:52:14 - C'est mieux que d'habitude.
01:52:16 - Les gens ne sont plus dehors, même les enfants.
01:52:18 - Nadia vit
01:52:20 ici depuis 32 ans.
01:52:22 Les trafics, elle les subissait
01:52:24 juste devant sa porte.
01:52:26 - On les voit vraiment devant nous.
01:52:28 Ils vendent, ils cachent, ils coupent,
01:52:30 tout ça. L'argent devant nous,
01:52:32 plein d'argent.
01:52:34 Plein d'argent,
01:52:36 comme je vous dis, c'est des sacs,
01:52:38 c'est des cabars.
01:52:40 Maintenant j'ai parlé avec la police,
01:52:42 j'ai dit "j'aimerais bien que vous soyez là tout le temps".
01:52:44 C'est le plus calme, on dort très bien,
01:52:46 et c'est propre.
01:52:48 L'opération Place Net XXL
01:52:50 va se poursuivre encore
01:52:52 plusieurs jours, mais de nombreux habitants
01:52:54 sont déjà préoccupés.
01:52:56 Ils craignent le retour rapide des trafics.
01:52:58 - Bonjour Mohamed Benmedou,
01:53:00 merci d'être avec nous.
01:53:02 Vous êtes médiateur à Marseille.
01:53:04 Je ne sais pas si vous résidez à la Castellane
01:53:06 ou aux Abords ou dans des quartiers limitreux,
01:53:08 mais ma question est simple,
01:53:10 est-ce que ça marche ?
01:53:12 - Tout d'abord, la Castellane,
01:53:14 je le connais parfaitement, ce quartier,
01:53:16 j'ai été médiateur là-bas.
01:53:18 Vous voyez les lieux avec les encombrances,
01:53:20 c'était mon lieu de travail.
01:53:22 Et...
01:53:24 En effet que ça marche.
01:53:26 Parce que vous avez une présence
01:53:28 constante des CRS
01:53:30 qui vivent jour et nuit
01:53:32 avec les habitants.
01:53:34 Je suis passé encore hier matin
01:53:36 de bonne heure,
01:53:38 7h30 à la sortie du collège,
01:53:40 et...
01:53:42 une voiture, une patrouille de police
01:53:44 est en action.
01:53:46 Il y a carrément une relève qui se fait.
01:53:48 Donc là, cette opération,
01:53:50 on peut dire que c'est du XXL
01:53:52 et même de grande envergure.
01:53:54 Au début, la cohabitation était un peu particulière.
01:53:56 Mais encore tout à l'heure,
01:53:58 je parlais avec des mamans du quartier
01:54:00 qui me faisaient...
01:54:02 qui me faisaient...
01:54:04 ben...
01:54:06 comment dire...
01:54:08 qui me faisaient en fait...
01:54:10 - Le bilan quoi.
01:54:12 - Ils cohabitent avec les forces de l'ordre
01:54:14 jour et nuit. Au début, c'était difficile,
01:54:16 mais maintenant, comme elle m'a dit,
01:54:18 ils font partie des meubles.
01:54:20 - Est-ce que ça peut durer, selon vous,
01:54:22 un jour ils partent et que les...
01:54:24 les dealers reprennent leur trafic,
01:54:26 ni vu ni connu ?
01:54:28 - Ça c'est... toute la question est là.
01:54:30 Après, c'est un réseau qui est implanté
01:54:32 depuis plus de 20 ans.
01:54:34 Moi, déjà petit, j'ai toujours connu
01:54:36 un point de deal là-bas,
01:54:38 à la Castellane. Il y a énormément
01:54:40 de consommateurs. C'est un quartier
01:54:42 qui est situé en périphérie de la ville,
01:54:44 à proximité d'une sortie d'autoroute.
01:54:46 Donc quand on vient
01:54:48 de l'extérieur de Marseille,
01:54:50 on prend la A55,
01:54:52 et quand on arrive, on sort de la A55,
01:54:54 on arrive directement à la Castellane.
01:54:56 Avec 5 millions de consommateurs
01:54:58 chroniques et le nombre
01:55:00 de fumeurs qui existent
01:55:02 dans notre ville et aux alentours
01:55:04 de notre ville, ça va être compliqué
01:55:06 de l'éradiquer totalement.
01:55:08 On pense qu'aussitôt parti, aussitôt revenu.
01:55:10 - Oui. Restez avec nous
01:55:12 quelques instants. Il y a Karim Zaribi qui est avec nous,
01:55:14 un autre connaisseur de Marseille,
01:55:16 qui connaît aussi, bien sûr, la Castellane.
01:55:18 Il dit, voilà, il faudrait
01:55:20 une présence continue. Est-ce que c'est facile
01:55:22 à mettre en oeuvre, en fait ?
01:55:24 - C'est ce que je dis depuis des années.
01:55:26 En fait, cette opération XXL, elle démontre
01:55:28 que quand on veut, on peut. Certains
01:55:30 prétendaient que la police ne pouvait pas rentrer dans les quartiers.
01:55:32 "Des zones de non-droit, ils ne peuvent pas
01:55:34 rentrer, donc il faut l'armer." Non, la police
01:55:36 elle rentre. Et on a vu dans les images
01:55:38 des policiers, deux ou trois, qui patrouillaient
01:55:40 et qui ne se faisaient pas agresser ou sauter dessus.
01:55:42 Un. Donc ça veut dire quand on
01:55:44 veut, on peut. Deux. La population,
01:55:46 est-ce qu'elle est complice ? Là aussi, on a des gens qui disent
01:55:48 "La population est complice des trafiqués." Non, la population
01:55:50 elle est contente. Elle a envie
01:55:52 d'être en sécurité. Trois.
01:55:54 Vous vous rendez compte ce qu'on dit ? Il y a des banquettes
01:55:56 qui sont devant pendant des mois. Il y a
01:55:58 des monticules de
01:56:00 je dirais de détritus
01:56:02 qui empêchent les gens d'aller, de venir. Quand on
01:56:04 veut, tout d'un coup, on arrive. On nettoie,
01:56:06 c'est propre, on est sécurisé.
01:56:08 Et pourquoi on ne le fait pas toute l'année ? Ils n'ont pas le droit
01:56:10 toute l'année, les 8 000 habitants de la Castellane ?
01:56:12 Ils ont le droit une fois tous les 10 ans ?
01:56:14 Donc avec une opération de com ?
01:56:16 Non, il faut sécuriser et après, derrière,
01:56:18 il faut faire un gros travail de
01:56:20 prévention, d'éducation,
01:56:22 de retour des services publics, parce qu'effectivement
01:56:24 la seule réponse policière, elle n'est pas
01:56:26 une réponse seule et unique, mais elle doit
01:56:28 intervenir pour restaurer la tranquillité
01:56:30 publique à laquelle ont droit tous les
01:56:32 habitants des quartiers. Et ceux de la Castellane.
01:56:34 Pour rejoindre ce que dit Karim Zeribi,
01:56:36 on a participé à une opération
01:56:38 Place Net à Dijon pour CNews.
01:56:40 Et effectivement, je peux vous assurer que les habitants
01:56:42 sont ravis de pouvoir cohabiter
01:56:44 avec les policiers plutôt qu'avec les dealers.
01:56:46 Même si les opérations sont très très
01:56:48 longues, il y a des fouilles de caves, de parties
01:56:50 communes, des contrôles d'identité, des contrôles
01:56:52 de véhicules, mais à chaque fois qu'ils croisaient les forces de l'ordre,
01:56:54 effectivement, le premier mot qu'il leur disait, c'était
01:56:56 "merci d'être là". - Mohamed Benmedor, vous confirmez
01:56:58 sur le terrain ce soulagement
01:57:00 et cette bonne cohabitation finalement avec
01:57:02 les forces de l'ordre ? - Ah bien sûr,
01:57:04 bien sûr. Et pour vous dire,
01:57:06 il y a même le sous-préfet de police
01:57:08 Yanis Bouzard, ainsi que le
01:57:10 préfet de police, qui viennent le soir
01:57:12 dans le quartier pour déambuler,
01:57:14 serrer des mains, parler
01:57:16 avec les habitants. Les habitants
01:57:18 ressortent le soir,
01:57:20 les mamans sont au pied
01:57:22 des immeubles, certains
01:57:24 parce que les beaux jours sont revenus,
01:57:26 le soleil est là, donc les gens
01:57:28 n'ont plus peur de sortir. Avant, il y avait
01:57:30 cette crainte en fait, quand vous savez
01:57:32 qu'il y avait un point de deal,
01:57:34 vous restez pas à côté d'un point
01:57:36 de deal parce que c'est très risqué.
01:57:38 Vous avez des descentes de police
01:57:40 qui sont régulières et donc des fois, surtout
01:57:42 dans la Castellane, c'est compliqué avec des jets
01:57:44 de grenades lacrymogènes,
01:57:46 des risques aussi de fusillades,
01:57:48 mais là non, le quartier
01:57:50 revit, ils vivent dans la convivialité
01:57:52 et maintenant ce qu'ils demandent
01:57:54 c'est ce que disait M. Zéribi,
01:57:56 un retour des services
01:57:58 publics, une cohésion sociale
01:58:00 et une meilleure vie sociale dans le
01:58:02 quartier, que le quartier vive enfin.
01:58:04 Voilà les termes de la maman
01:58:06 qui me faisait part de ces...
01:58:08 - Merci beaucoup Mohamed Ben Midour
01:58:10 pour votre témoignage cet après-midi, je pense qu'il était
01:58:12 important pour un retour d'expérience
01:58:14 en fait, pourvu que ça dure, Raphaël Amselem.
01:58:16 - Moi j'ai bien peur que ce soit
01:58:18 de la poudre de perlimpinpin
01:58:20 pour reprendre un mot d'auteur, parce qu'effectivement
01:58:22 les résultats sont objectifs, sont concrets,
01:58:24 il y a les témoignages des habitants qui montrent qu'ils peuvent
01:58:26 retourner à des espaces de la ville
01:58:28 dans lesquels ils n'avaient plus accès, ça c'est... on ne revient pas dessus.
01:58:30 Maintenant la question c'est de savoir,
01:58:32 et je me fais le relais des syndicats de police en la matière,
01:58:34 une fois que ces opérations vont s'arrêter,
01:58:36 parce qu'elles vont finir par s'arrêter,
01:58:38 on parle de centaines et de centaines
01:58:40 de policiers de CRS qui sont
01:58:42 mobilisés, ça ne peut pas durer parce qu'il y a
01:58:44 d'autres crimes et délits dont il faut
01:58:46 bien s'occuper. Une fois qu'ils vont
01:58:48 s'en aller, qu'est-ce qui va se passer ?
01:58:50 Ils vont revenir. D'ailleurs, au lendemain
01:58:52 de l'avenue d'Emmanuel Macron,
01:58:54 lorsqu'il était venu présenter
01:58:56 l'opération Placenet pour la première fois,
01:58:58 c'est exactement ce qui s'est passé le lendemain.
01:59:00 Donc ce qu'il faut comprendre c'est, un,
01:59:02 que la prohibition du cannabis institutionnalise
01:59:04 les cartels et la violence, que deux,
01:59:06 les expériences de légalisation ont montré
01:59:08 une baisse significative de la violence
01:59:10 et de l'impact des cartels, là où ça a été
01:59:12 pratiqué, je pense, au Canada et à l'État du Washington.
01:59:14 - Mais vous ne serez pas d'accord avec lui là-dessus.
01:59:16 - Darémont, en Judith, sur la légalisation.
01:59:18 - Moi, ça fait des mois que je
01:59:20 demande qu'un débat avec des éléments
01:59:22 étayés... - Il y a un travail à faire
01:59:24 sur les rations libres. - Oui, je sais, mais...
01:59:26 et lié sur ce point, parce qu'effectivement,
01:59:28 les éléments qu'on a vont dans le sens,
01:59:30 c'est que, évidemment, fumer
01:59:32 du cannabis, c'est très mauvais pour la santé,
01:59:34 il n'y a pas de débat sur ce point, c'est délétère,
01:59:36 surtout sur des jeunes,
01:59:38 mais la question c'est comment lutter contre
01:59:40 la criminalité qui va avec.
01:59:42 Et là, les résultats de la légalisation
01:59:44 sont assez prevents. - Merci
01:59:46 beaucoup. Il nous reste cinq minutes. Il y a un dernier
01:59:48 sujet que j'aurais aimé aborder. C'est
01:59:50 cette question. À l'où nous mangeait, ce qu'on
01:59:52 appelle, une pièce végétale
01:59:54 saveur poulet, ou de l'émincé
01:59:56 végétale saveur lardon,
01:59:58 les fabricants de viande
02:00:00 végétale ont déposé une requête en référent
02:00:02 devant le conseil d'Etat pour pouvoir continuer
02:00:04 à appeler leurs produits
02:00:06 steaks ou lardons végétales.
02:00:08 Il y a donc cette guerre en filigrane
02:00:10 entre les géants
02:00:12 de l'agroalimentaire et puis
02:00:14 les bouchers. Eh bien, on a
02:00:16 deux représentants des deux bords
02:00:18 aujourd'hui en direct. Cédric Meston, qui est
02:00:20 cofondateur d'Apivor, et là,
02:00:22 ainsi que François-Xavier Marques,
02:00:24 président du syndicat
02:00:26 Boucherie Gironde.
02:00:28 Alors, je ne sais pas qui est Assiapivor, je vous vois
02:00:30 avec votre logo. Alors, qu'est-ce qui est en jeu
02:00:32 réellement ? La parole
02:00:34 au requérant, j'ai envie de dire.
02:00:36 Oui, bonjour. Oui, effectivement, on a
02:00:40 déposé un référé pour
02:00:42 essayer de faire suspendre le
02:00:44 décret. L'enjeu aujourd'hui, c'est
02:00:46 que les produits
02:00:48 végétaux, typiquement des steaks végétaux,
02:00:50 des merguez végétales, des chipotatas
02:00:52 végétales, etc., sont des produits qui ont le goût,
02:00:54 l'odeur et la texture de la viande, mais qui sont faits à partir
02:00:56 de végétaux. Aujourd'hui, on veut interdire
02:00:58 le droit de les appeler
02:01:00 steaks végétales. Et le problème,
02:01:02 c'est que l'interdiction, elle est uniquement
02:01:04 pour les producteurs français. Donc,
02:01:06 aujourd'hui, un producteur qui
02:01:08 va produire, par exemple, en République tchèque,
02:01:10 qui va vendre en France, il va garder le droit d'utiliser
02:01:12 l'appellation, alors qu'un producteur français,
02:01:14 il n'a pas le droit. Et c'est ça qui nous pose problème.
02:01:16 Ah oui, vous nous dites, en fait, il y a une concurrence
02:01:18 déloyale, un peu comme avec les agriculteurs,
02:01:20 avec les pays limitrophes
02:01:22 ou européens, quoi.
02:01:24 C'est exactement ça. Et nous, on serait d'accord
02:01:26 de faire un débat et potentiellement que la loi s'applique pour tous.
02:01:28 Dans ce cas-là, on ne serait pas contre.
02:01:30 Nous, ce qui nous pose problème, c'est que demain,
02:01:32 en rayon, quelqu'un qui produit en France comme nous,
02:01:34 où nous, on a 140 employés, on a une usine
02:01:36 dans le loyer, dans le loiret,
02:01:38 et on utilise
02:01:40 des matières premières d'origine française
02:01:42 au maximum, en fait, nous,
02:01:44 on va être impacté par la mesure, là où des concurrents
02:01:46 qui produisent en République tchèque
02:01:48 ne sont pas impactés. Et ça, on trouve ça injuste,
02:01:50 ça va tromper le consommateur
02:01:52 dans un sens où, du coup, il aura différents noms en rayon
02:01:54 et ça va désavantager les producteurs français.
02:01:56 - Et les Bouchers,
02:01:58 en face, ils en pensent quoi ?
02:02:00 Vous avez l'impression qu'on vous fait, vous aussi, de la concurrence déloyale ?
02:02:02 - Alors, bonjour. Oui, alors nous,
02:02:06 on est plutôt satisfaits du décret,
02:02:08 mais effectivement, comme a dit mon homologue,
02:02:10 on n'est pas satisfaits pleinement
02:02:12 parce que la hauteur de l'Union européenne,
02:02:14 ça sera toujours autorisé.
02:02:16 Donc, en fait, on va pénaliser
02:02:18 les entreprises françaises comme monsieur,
02:02:20 alors que les entreprises européennes
02:02:22 pourront continuer d'appeler leurs produits "steak".
02:02:24 Donc, c'est inadmissible.
02:02:26 Donc, on n'est pas vraiment satisfaits non plus.
02:02:28 - D'accord. Mais vous êtes plutôt
02:02:30 de leur côté, alors ? Vous avez envie de les soutenir, aujourd'hui ?
02:02:32 - Alors, non.
02:02:34 Nous, pour le coup, on est... En fait, ça s'arrête pour quiconque.
02:02:36 - Ça, ça ne va pas être possible.
02:02:38 Enfin, pour les Européens, en tout cas.
02:02:40 - C'est possible. - Pour les Européens, c'est vrai ?
02:02:42 - Non, mais justement, en ce moment, il y a une démarche
02:02:44 au niveau de l'Europe,
02:02:46 l'Union européenne, pour faire interdire
02:02:48 les dénominations au niveau de l'Europe.
02:02:50 Et ça, nous, on ne s'y oppose pas. On est très ouverts
02:02:52 à l'interdiction, mais dans ce cas, l'interdiction, elle doit être pour tous.
02:02:54 Et par contre, ce n'est pas juste que la loi s'applique
02:02:56 en avance pour les producteurs français.
02:02:58 Et ça, ce n'est pas juste pour nous.
02:03:00 - Très bien. Donc, vous allez finir par faire du lobbying ensemble
02:03:02 au niveau européen, en fait. C'est ça, l'histoire ?
02:03:04 - Alors, il ne faut peut-être pas exagérer.
02:03:06 Mais on s'aperçoit
02:03:08 qu'encore une fois,
02:03:10 c'est encore l'Europe qui contrôle les choses,
02:03:12 comme un petit peu les traités de libre-échange.
02:03:14 En fait, la France peut dire non,
02:03:16 mais au final, elle sera obligée de l'accepter.
02:03:18 - Un dernier mot, peut-être,
02:03:20 parce qu'on est un petit peu pris par le temps. On aurait aimé
02:03:22 étendre ce débat, mais vous nous donnerez le rendu aussi.
02:03:24 Je vais peut-être voir avec vous, Cédric Meston,
02:03:26 vous avez bon espoir que le Conseil d'État
02:03:28 vous suive ? Précisément,
02:03:30 pour ce que vous invoquez ?
02:03:32 - Oui. Eh bien, écoutez, on l'espère.
02:03:34 Rien n'est décidé aujourd'hui.
02:03:36 Hier, avec mon associé et les autres
02:03:38 entreprises du Végétal français,
02:03:40 on était au Conseil d'État, justement, pour faire appel.
02:03:42 On trouve que l'audience s'est bien passée.
02:03:44 On a pu exposer nos arguments et justement,
02:03:46 c'est un justice qu'il y a à faire passer
02:03:48 cette loi d'abord au niveau français
02:03:50 et ensuite au niveau européen.
02:03:52 Et c'est à cause du libre-échange des marchandises
02:03:54 dans l'Union européenne. On est vraiment impactés par ça
02:03:56 et ce n'est pas juste. Donc nous, on s'y impose.
02:03:58 On espère que le décret sera suspendu pour que ce soit
02:04:00 l'Europe qui prenne sa décision plus tard
02:04:02 et que la loi s'applique après
02:04:04 à tous les acteurs européens.
02:04:06 - Merci beaucoup à tous les deux.
02:04:08 C'est un débat qui est assez emblématique de ce qu'on vit
02:04:10 en ce moment, au fond.
02:04:12 - Oui, enfin, le steak végétal qui a la texture
02:04:14 et le goût du steak de viande,
02:04:16 moi je n'adhère pas.
02:04:18 - Moi ce qui m'interpelle, c'est que le législateur français
02:04:21 il aise à la fois nos agriculteurs
02:04:23 et à la fois nos industriels.
02:04:25 C'est quand même fou, quoi.
02:04:27 - L'État doit se poser la question de la préservation des sols,
02:04:29 de la décarbonation, du bien-être animal.
02:04:31 Cela passe par des politiques qui sont claires
02:04:33 et par une tarification carbone.
02:04:35 En revanche, sur ce genre de sujet, je pense que non seulement
02:04:37 on n'est pas dans l'essentiel.
02:04:39 On est dans cette logique de surréglementation
02:04:41 et en plus, le consommateur, il est intelligent, il n'est pas idiot.
02:04:44 - Merci beaucoup. C'était un bon sujet pour terminer.
02:04:46 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
02:04:48 - Bah oui. - Et puis on va faire le follow-up, comme on dit.
02:04:50 Merci beaucoup à tous les trois.
02:04:52 - Merci à vous. - Et merci évidemment à vous,
02:04:54 Michael Dos Santos, de te rester jusqu'au bout, d'ailleurs.
02:04:56 Dans un instant, punchline avec Yoann Huysa
02:04:58 et on se retrouve dès demain, 14h.
02:05:00 ...