Les informés du matin du lundi 1er juillet

  • le mois dernier
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.

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00:00Générique
00:10Bienvenue dans ces informés XXL aujourd'hui, jusqu'à 10h au lendemain du premier tour des législatives.
00:17Toujours sur France Info, sur France Info TV, Canal 27.
00:21Bonjour Renaud D.
00:22Bonjour Ayotte.
00:23Qui gouvernera la France la semaine prochaine ?
00:27Le Rassemblement National aura-t-il la majorité absolue ?
00:30Existe-t-il une autre majorité ?
00:32Comment ? Avec qui ?
00:34On en débat, on analyse avec nos informés ce matin.
00:37Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info, bonjour.
00:40Bonjour à tous.
00:41Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
00:45L'interview politique aussi chaque matin à 7h45.
00:48Bonjour Alix.
00:49Et Brice Tinturier, directeur général délégué d'Ipsos, bonjour.
00:53Bonjour Ayotte.
00:54Et on commence ce décryptage avec Marine Le Pen aux portes du pouvoir.
00:58Le Rassemblement National qui est effectivement le grand gagnant de ce premier tour des élections législatives,
01:02qui rassemble un peu plus d'un tiers des suffrages exprimés.
01:04C'est un résultat historique pour le parti de l'extrême droite.
01:07Jamais il n'avait obtenu un tel succès.
01:10Le Rassemblement National qui est bien parti pour obtenir au moins une majorité relative,
01:16mais qui veut évidemment aller plus loin et obtenir dimanche prochain une majorité absolue.
01:21C'était le sens du message de Marine Le Pen elle-même réélu dès le premier tour à Hénin-Beaumont,
01:26hier soir dans le Pas-de-Calais.
01:28Pour autant rien n'est gagné.
01:30Et le second tour sera déterminant.
01:33Déterminant pour éviter au pays de tomber entre les mains de la coalition Nupes 2
01:39et en réalité d'une extrême gauche à tendance violente, antisémite et antirépublicaine,
01:45dont les éléments les plus activistes imposeront Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre.
01:51On le voit, la stratégie de l'extrême droite est assez limpide.
01:53Agiter l'épouvantable Mélenchon comme étant lui-même aux portes du pouvoir,
01:57afin d'essayer de récupérer probablement l'électorat de droite pour essayer d'atteindre la majorité absolue.
02:03Est-ce que cette stratégie peut fonctionner ?
02:05Dans le même temps Marine Le Pen s'efforce aussi de rassurer une autre frange de l'électorat en disant,
02:09elle l'a dit hier et elle l'a répété,
02:11aucun Français ne perdra un droit si jamais le RN l'emporte.
02:17Une allusion évidemment implicite aux troubles et à l'inquiétude
02:19semés par la prise de position d'Éle Pen sur le cas des binationaux.
02:24D'abord, est-ce que la majorité absolue est vraiment atteignable pour le RN Brice Tanturier ?
02:29Elle paraît difficile, je vais vous dire pourquoi dans un instant,
02:32mais peut-être juste redonner des rapports en voix,
02:35parce que c'est encore plus significatif je trouve qu'en pourcentage.
02:39Le RN et ses alliés ont obtenu cette fois-ci 10.628.000 voix.
02:44Ils en avaient obtenu 4.200.000, un petit peu plus, en 2022.
02:48Vous vous rendez compte de la progression ? 4.200.000, 10.600.000.
02:5210.600.000 c'est davantage qu'aux dernières européennes d'il y a trois semaines,
02:56c'est davantage que Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle
02:59où elle avait obtenu un peu plus de 8.000.000 voix.
03:01Donc il y a véritablement un mouvement extrêmement puissant.
03:04Est-ce que pour autant ça peut l'amener à avoir une majorité absolue ?
03:07Ça semble difficile parce que dans les quatre figures que nous avions hier soir,
03:11avec prise en compte de toutes les triangulaires,
03:14on était plutôt sur une majorité relative.
03:16Et les triangulaires, il faut bien intégrer ça, vont coûter des sièges au RN.
03:21Parce que quand le troisième se retire,
03:24et bien le deuxième, même s'il n'est pas premier dans le score dans ces triangulaires,
03:31le deuxième a des réserves, des réserves qui peuvent le faire passer devant le RN.
03:36Donc on est dans une situation où il est aujourd'hui plus difficile avec le retrait au RN
03:41d'avoir une majorité absolue que ce qu'on pouvait encore mesurer hier soir.
03:45Cela étant, ils vont se battre pour cela,
03:47ils ont des réserves du côté quand même des LR,
03:50mais la majorité absolue semble quand même un objectif très difficile pour le RN.
03:54Et pourquoi le RN axe cette campagne de second tour sur LFI,
03:59sur Mélenchon principalement, Alex Bouillaguet ?
04:01En fait c'est vrai que c'est une manière pour eux de rallier de nouveaux électeurs.
04:05Elle a désigné effectivement le nouveau front populaire
04:09et agite vraiment le chiffon rouge de Jean-Luc Mélenchon.
04:13Parce que ça lui permet un petit peu de cliver.
04:18Et ironie de l'histoire, c'est vrai que c'était assez troublant hier
04:21d'entendre Marine Le Pen en appeler un front républicain.
04:24C'est vrai qu'on a l'habitude que le front républicain se passe dans l'autre sens.
04:28Après donc il y a le chiffon rouge Mélenchon,
04:31pour dire écoutez, lui c'est la France du chaos
04:34et nous on est le camp du raisonnable,
04:37si je peux reprendre la manière dont parlait Emmanuel Macron.
04:41Marine Le Pen compte énormément aussi sur Éric Ciotti
04:45qui a rallié le Rassemblement National.
04:47On dit qu'il est déjà en train de passer des dizaines de coups de fil,
04:50qu'il aurait déjà sous le coude quelques députés républicains sortants
04:54qui seraient tentés par faire cette alliance.
04:56Parce que c'est vrai que le RN peut avoir des réserves de voix.
05:00Il peut en avoir du côté des républicains.
05:03Il peut aussi en avoir dans l'abstention.
05:05On voit qu'il a aussi étoffé son électorat,
05:08les CSP+, les retraités.
05:10Donc il y a encore des marges de manœuvre pour le Rassemblement National.
05:13Vous opinez de la tête Brice Tinturier à ce que dit Alix Bouillaguet ?
05:16Oui, je crois que l'enjeu c'est la majorité alternative
05:19ou la majorité absolue pour le RN, mais pas dans les urnes.
05:23En revanche, à l'Assemblée, en détachant un certain nombre de députés
05:27qui seront élus sous l'étiquette LR, Canal Historique.
05:30C'est ça manifestement l'objectif du RN aujourd'hui.
05:33À 260 par exemple, 265 députés, ils estiment, ils l'ont dit,
05:38Louis Alliot ce matin, Sébastien Chenu également,
05:42qu'à ce moment-là, 265 c'est pas la majorité absolue,
05:45mais ils peuvent espérer détacher des LR
05:48et donc avoir la majorité absolue par ce système.
05:50C'est ça la clé, Julie Marie Lecomte ?
05:52C'est l'alliance avec la droite par l'intermédiaire d'Eric Ciotti pour le RN ?
05:57Un vieux routier de la politique, un parlementaire,
06:03me disait en fin de semaine de façon imagée,
06:07il ne faut se faire aucune illusion,
06:09ce qui va se passer si le RN est assez proche d'une majorité absolue,
06:16c'est qu'ils vont passer dans les travées de l'Assemblée
06:20avec, disait-il, le catalogue de la redoute,
06:23en disant aux députés les Républicains
06:28« Vas-y, moi je te propose tel poste,
06:32est-ce que telle ou telle commission t'intéresse ? »
06:37Tout est d'ores et déjà mis en œuvre pour essayer
06:42de faire en sorte que des députés basculent
06:45pour venir faire l'appoint, pour obtenir cette majorité absolue.
06:49Renaud Delis, vous voulez rebondir ?
06:51Parce qu'il faut bien comprendre que dire
06:53« nous n'irons pas au pouvoir si nous n'avons qu'une majorité relative »
06:56ce qu'a dit et répété Jordan Bardella avant le premier tour,
06:59c'est compliqué à faire entendre
07:01à toute une frange de l'électoral eupéniste,
07:03parce que ça fait plus de 50 ans
07:05que le Front National attend le pouvoir,
07:07qu'il explique à ses troupes,
07:09et c'était le slogan historique du FN puis du RN,
07:12« Le Pen, vite ! »
07:14c'est le slogan officiel.
07:16Si jamais le RN n'a que 250-255 députés
07:19et qu'il dit à ses électeurs
07:21« non, c'est trop compliqué, on ne va pas y aller
07:23parce que nous n'aurions pas de marge de manœuvre »
07:25je pense que ce serait une erreur politique
07:27à l'endroit de son électorat, de son noyau,
07:29qui attend le pouvoir, encore une fois.
07:31De surcroît, il faut rappeler qu'Elisabeth Borne
07:33en juin 2022 ou Gabriel Attal en janvier dernier
07:35n'ont pas renoncé à le pouvoir
07:37alors qu'ils n'avaient que 250 députés.
07:39Donc, effectivement, ils vont d'abord
07:41user de cet argument pour essayer d'aller
07:43vers une majorité absolue.
07:45C'est d'abord un argument tactique de dire
07:47« il faut absolument avoir les mains libres,
07:49il faut une majorité absolue ».
07:51Mais si jamais ils n'avaient qu'une majorité relative,
07:53je pense qu'ils auraient plus de difficultés
07:55à refuser, encore une fois, d'exercer le pouvoir.
07:57Ce qui explique cette stratégie,
07:59cette tactique qui va être mise en œuvre
08:01pour essayer de séduire de ci, de là
08:03un certain nombre de parlementaires LR
08:05et ce qui explique le recours à l'épouvantail Mélenchon.
08:07Parce qu'effectivement, Jean-Luc Mélenchon,
08:09pour séduire d'une part une frange de l'électorat de droit,
08:11d'autre part, certains parlementaires LR,
08:13ça peut fonctionner
08:15même si cet épouvantail, cette menace
08:17est agitée de façon totalement démesurée
08:19au regard des rapports électoraux
08:21et des chiffres, simplement,
08:23puisque ce n'était pas, loin de là,
08:25un triomphe des Insoumis, hier soir.
08:27J'ai l'intention de... Ah, pardon.
08:29Non, parce que je ne suis pas tout à fait d'accord
08:31avec ce que dit Renaud sur
08:33là où doit mettre le curseur
08:35le Rassemblement National et surtout le fait
08:37d'y aller ou de ne pas y aller.
08:39Effectivement, s'il a une majorité relative,
08:41il va regarder
08:43s'il lui manque
08:4510 députés, 20 députés, 30 députés.
08:47Mais s'il lui en manque trop,
08:49vous dites Renaud, son électorat
08:51ne comprendrait pas que le RN
08:53n'aille pas à Matignon.
08:55Mais quel intérêt pour Jordan Bardella
08:57de se retrouver à Matignon,
08:59avec un pouvoir partagé
09:01avec le Président de la République,
09:03avec une possibilité
09:05de se brûler complètement les ailes,
09:07que cette Assemblée
09:09soit à nouveau
09:11dissous dans un an,
09:13et avec des motions de censure
09:15en pagaille, parce que ça peut tomber
09:17toutes les semaines. Quel intérêt pour lui ?
09:19Donc, il a eu le mérite...
09:21C'est un argument sincère.
09:23Donc, il a eu le mérite, presque,
09:25d'afficher les choses.
09:27Alors, ça peut rameuter
09:29des voix en plus, mais rien ne l'oblige
09:31aujourd'hui à y aller. Il n'a pas fait de promesses.
09:33Rien ne l'oblige, même si la majorité absolue
09:35refuse d'y aller. Rien ne l'oblige d'un point de vue insuffisant.
09:37Mais vous placez du point de vue de Jordan Bardella.
09:39Moi, je parlais des électeurs du RN.
09:41On ne parle pas la même chose.
09:43C'est pour ça, si je peux dire, que les deux ont raison.
09:45Merci.
09:47Aussi bien Renaud Calix. Pourquoi ?
09:49Parce qu'il y a un réel problème, je crois,
09:51pour le RN, à dire
09:53avec 250 députés,
09:55on n'y va pas. Ce qu'a souligné Renaud Delis,
09:57les attentes de son électorat sont
09:59extrêmement fortes. Les seuls qui considèrent
10:01que la dissolution est une bonne chose, qui y mettent
10:03de l'espoir, c'est l'électorat,
10:05ce sont les électeurs du RN.
10:07Maintenant, là où je rejoins
10:09aussi tout à fait Alix, c'est que
10:11s'ils n'ont que 250
10:13élus, là vous n'arrivez pas
10:15quand même à avoir, même en détachant
10:17des LR, une majorité.
10:19Qu'est-ce qui se passe ? Ca pose la question, est-ce qu'il y a une majorité
10:21alternative à cela ?
10:23Et il est extraordinairement difficile
10:25de la trouver. Donc vous êtes dans un schéma
10:27où nul ne sait
10:29comment on sort d'une vraie crise.
10:31Et là, ça peut être à nouveau l'intérêt du RN
10:33que de dire à 250
10:35je n'y vais pas. Il y a une
10:37composition de l'Assemblée
10:39qui est impossible, et on attend
10:41que le système se décompose encore un peu plus.
10:43Il y a juste deux paix entre Alix Bouillaguer,
10:45Renaud Dely et vous. Mais qui penchent
10:47un peu de mon côté quand même, Renaud.
10:49En tout cas,
10:51vous faites la transition
10:53avec cette fameuse majorité
10:55alternative. Existe-t-elle et est-elle
10:57à chercher du côté du nouveau Front Populaire ?
10:59On en parle juste après le Fil Info. Il est
11:019h17 avec Valentine Lottes.
11:03On se dit
11:05que tout est possible, réagit
11:07ce matin Louis Alliot, vice-président
11:09du RN. Son parti
11:11arrive en tête du premier tour des
11:13législatives avec plus de 33%
11:15des suffrages, 10 millions de voix.
11:17Les autres, ils s'organisent.
11:19Qui maintient sa candidature ?
11:21Qui se désiste pour faire un barrage ?
11:23Démocrate et
11:25républicain au second tour, comme l'a
11:27écrit Emmanuel Macron hier soir.
11:29Réunion stratégique aujourd'hui à l'Elysée
11:31autour du chef de l'État.
11:33La gauche, elle, sort de ce scrutin
11:35renforcé dans les grandes villes.
11:37À Paris, par exemple, les candidats du
11:39nouveau Front Populaire sont élus dès le
11:41premier tour dans la moitié des circonscriptions.
11:43860 000
11:45élèves passent les premières épreuves
11:47écrites aujourd'hui du brevet des
11:49collèges. Le français ce matin,
11:51les mathématiques cet après-midi.
11:55France Info
11:57Les informés
11:59Renaud Dely
12:01Agathe Lambret
12:03Retour en plateau
12:05avec nos informés ce matin. Julie Marie
12:07Lecomte, chef du service politique de
12:09France Info, Alix Bouillaguet, éditorialiste
12:11politique à France Info TV et
12:13Brice Tinturier, directeur général délégué
12:15d'Ipsos France. On continue
12:17de décrypter ce premier
12:19tour des législatives et ses conséquences.
12:21Le nouveau Front Populaire est arrivé
12:23deuxième avec 28%
12:25des voix et c'est
12:27Jean-Luc Mélenchon qui est intervenu
12:29en premier, Renaud Dely. Et oui, en tout
12:31premier, Jean-Luc Mélenchon qui s'est en quelque sorte arrogé
12:33à la télévision, donc ce score de 28%
12:35plutôt un peu décevant pour la gauche qui est donc
12:37assez nettement distancé par le
12:39Rassemblement National. Il est intervenu
12:41en tout premier pour expliquer
12:43que les Insoumis, en tout cas,
12:45lorsqu'ils arrivent en troisième position,
12:47se disputeront car la consigne de Jean-Luc Mélenchon
12:49est assez claire, pas une voix
12:51pour le Rassemblement National. Jean-Luc Mélenchon
12:53hier soir.
12:55Nulle part, nous ne permettrons
12:57au RN de l'emporter
12:59et c'est pourquoi
13:01dans l'hypothèse où il serait
13:03arrivé en tête tandis que nous
13:05ne serions qu'en troisième position,
13:07nous retirerons
13:09notre candidature.
13:11En toutes circonstances,
13:13notre consigne
13:15est simple, direct
13:17et clair, pas une voix,
13:19pas un siège de plus pour le RN.
13:21Ça, c'est le son
13:23et puis à l'image, Jean-Luc Mélenchon a donc choisi d'une part
13:25de parler en tout premier dès 20h15
13:27comme s'il était effectivement, de fait, le chef
13:29de ce nouveau Front Populaire et d'autre part,
13:31de le mettre à ses côtés. D'un côté, évidemment, Manuel Bompard,
13:33coordinateur de la France Insoumise et puis de l'autre,
13:35oh surprise, Rima Hassan, la nouvelle
13:37eurodéputée insoumise qui n'est pas candidate
13:39à ce scrutin, qui de surcroît portait un kéfi
13:41à l'antenne. Est-ce que c'est effectivement le meilleur
13:43moyen d'espérer
13:45bâtir une majorité de gauche alternative
13:47à celle de l'extrême droite ou est-ce qu'à l'inverse,
13:49Jean-Luc Mélenchon joue plutôt la défaite
13:51de la gauche et donc cherche
13:53un peu à inquiéter un peu plus
13:55les électeurs de droite pour les jeter dans les bras
13:57du RN ? Il joue la défaite, Jean-Luc Mélenchon,
13:59Julie Marie Lecomte, en faisant peur
14:01comme ça ? En tout cas, c'était très frappant
14:03de le voir intervenir le premier
14:05alors que toute la campagne
14:07avant le premier tour a quand même été
14:09axée sur le fait que Jean-Luc Mélenchon
14:11devait nécessairement être
14:13marginalisé si le nouveau Front Populaire
14:15voulait entretenir
14:17un espoir
14:19de victoire.
14:23Aujourd'hui, on se retrouve dans une
14:25configuration où
14:27Jean-Luc Mélenchon, vous disiez
14:29et très clair, mais ceci dit,
14:31il faudra regarder exactement
14:33circonscription par circonscription ce qui se passe
14:35parce que Jean-Luc Mélenchon, il dit
14:37quand le rassemblement national
14:39est arrivé en tête.
14:41Or, dans les logiques de Triangulaire,
14:43en réalité,
14:45il faudrait aussi
14:47dans certaines circonscriptions, ça on
14:49regardera plus attentivement au cours
14:51de la journée, mais
14:53il faudrait probablement que les insoumis
14:55se désistent, y compris
14:57au profit
14:59de candidats
15:03du camp présidentiel
15:05qui seraient arrivés
15:07en tête, mais avec un rassemblement national
15:09qui les talonne. Donc ça,
15:11déjà, dans la logique de
15:13désistement, ça va exclure un certain
15:15nombre de circonscriptions.
15:17Est-ce que c'est un repoussoir Jean-Luc Mélenchon-Bristain-Thurier
15:19au sein même du Nouveau Front Populaire ?
15:21Oui, tout à fait.
15:23On le mesure très très bien. Le
15:25niveau de rejet de Jean-Luc Mélenchon est
15:27extrêmement élevé et pas seulement dehors
15:29du Front,
15:31du Nouveau Front Populaire, y compris
15:33chez les sympathisants socialistes
15:35qui considèrent qu'il est un obstacle à la victoire
15:37de la gauche, qui sont allés, pour certains
15:39d'entre eux, voter pour Renaissance
15:41en raison de Jean-Luc Mélenchon.
15:43Et puis, sincèrement, quand vous
15:45voyez que Jean-Luc Mélenchon
15:47purge un certain nombre
15:49de récalcitrants de chez lui, c'est pas quelque
15:51chose qui va aider le Front de Gauche,
15:53le Front Populaire, pardon,
15:55dans cette élection. Quand vous voyez,
15:57effectivement, qu'il remet en scène Rima Hassan
15:59avec un kiffé, c'est pas non plus très
16:01très utile, aujourd'hui,
16:03de dire Jean-Luc Mélenchon n'est pas
16:05un problème. Donc il y a un jeu permanent
16:07où, dans les mots, c'est pas une
16:09voie pour le Rassemblement National,
16:11mais dans la façon de réactiver
16:13sa possible incarnation,
16:15candidature, etc., ça dit
16:17l'inverse. Alors, pourquoi ? Parce que l'agenda de Jean-Luc Mélenchon,
16:19ce n'est pas celui des législatives,
16:21ça a toujours été l'agenda de la
16:23présidentielle, et qu'il fait tout pour rester
16:25en situation.
16:26À quoi joue Jean-Luc Mélenchon ?
16:27Oui, c'est vrai que le problème du leadership
16:29à gauche, il n'a pas été résolu. Il a
16:31éclaté avant la campagne
16:33du premier tour. Hier,
16:35effectivement, manifestement, Jean-Luc
16:37Mélenchon a répondu, encore une fois, tout seul à la
16:39question, en prenant la parole tout de suite,
16:41en premier,
16:43avec, effectivement, Rima Hassan, qui, effectivement,
16:45il faut le rappeler, elle est quand même eurodéputée, donc elle n'a
16:47rien à voir avec la séquence qui se joue. Il aurait pu
16:49être aux côtés de Mathilde Panot, qui était la patronne
16:51du groupe des Insoumis.
16:53Donc, effectivement,
16:55rien n'est résolu,
16:57et, effectivement, Jean-Luc Mélenchon
16:59ne cherche pas du tout
17:01à apaiser les choses,
17:03à trouver une majorité, à devenir copain-copain
17:05avec les écolos. Non !
17:07Lui, il veut du bazar,
17:09il veut une Assemblée
17:11ingouvernable. Son objectif, c'est de continuer
17:13et de marteler, et d'obtenir
17:15la démission, si possible,
17:17d'Emmanuel Macron, parce qu'il
17:19vise 2027. Donc, forcément,
17:21en plus, il a quand même une petite douceur
17:23hier soir, qu'il a dû bien dormir,
17:25parce qu'il voit les difficultés de François Ruffin,
17:27qui était quand même son meilleur ennemi,
17:29et celui qui, potentiellement, pouvait un peu
17:31lui disputer son leadership,
17:33même du côté des Insoumis,
17:35et qui faisait aussi
17:37un homme qui pouvait parler avec les socialistes,
17:39avec les écolos, une forme d'homme
17:41du consensus, qui est en difficulté
17:43dans son fief, dans sa circonscription,
17:45à Amiens. Donc, je pense qu'il a
17:47bien dû dormir. Pour l'instant,
17:49so far, so good, tout va bien pour Jean-Luc Mélenchon.
17:51En fait, je pense que la question leadership,
17:53elle est résolue à gauche,
17:55sauf pour Jean-Luc Mélenchon. C'est-à-dire qu'elle est
17:57résolue. On ne sait pas qui est le chef,
17:59mais ce qu'on sait, c'est qui ne l'est pas.
18:01Jean-Luc Mélenchon n'est pas le leader de la gauche
18:03pour l'opinion. C'est clair, comme Brice Naturé le disait,
18:05il souffre, Jean-Luc Mélenchon,
18:07d'un effet repoussoir massif dans l'opinion.
18:09Il est aujourd'hui beaucoup plus rejeté que Marine Le Pen
18:11dans tous les sondages d'opinion.
18:13Elle est résolue aussi pour tous ses partenaires.
18:15C'est-à-dire que tous ses partenaires, avant le premier tour,
18:17et nul doute qu'ils vont le répéter
18:19dans l'entre-deux-tours, disent que ce ne serait pas
18:21Jean-Luc Mélenchon si la gauche remportait
18:23une majorité, qui serait Chiara Matignon.
18:25Et d'ailleurs, la totalité
18:27des députés communistes, écologistes,
18:29socialistes, la semaine prochaine,
18:31sera très probablement, cette addition
18:33sera très probablement supérieure à celle des Insoumis.
18:35Il faut rappeler de surcroît que les Insoumis eux-mêmes
18:37sont profondément divisés. Il y a de nombreux
18:39Insoumis qui sont aujourd'hui hostiles
18:41à Jean-Luc Mélenchon.
18:43Mais, ce qui est clair, c'est que
18:45le seul pour lequel cette question
18:47n'est pas résolue, c'est lui. Pourquoi ? Parce que,
18:49comme l'ont très bien dit Brice Naturé
18:51et Alex Bouillaguet, il a un autre agenda.
18:53Il a toujours dit Jean-Luc Mélenchon depuis des
18:55années, et a fortiori depuis 2022,
18:57ça se terminera, dit-il, dans un face-à-face
18:59entre les fascistes et nous.
19:01Je cite les propos de Jean-Luc Mélenchon.
19:03Donc, ce face-à-face, il doit avoir lieu, selon lui,
19:05soit dans la rue, soit effectivement
19:07lors des présidentielles de la
19:09présidentielle de 2027.
19:11Donc, il n'a pas du tout intérêt à la victoire de la gauche
19:13la semaine prochaine.
19:15Et il va donc tout faire,
19:17et il a commencé dès hier soir, effectivement,
19:19pour faire perdre la gauche. Il y a une forme d'alliance
19:21objective, dans les faits, entre
19:23Jean-Luc Mélenchon et Jordan Bardella.
19:25Et on peut ajouter
19:27également qu'au moment où Jean-Luc Mélenchon
19:29se présente devant
19:31les KMRA, en réalité,
19:33il vient d'encaisser
19:35des défaites, puisque
19:37ses anciens
19:39camarades insoumis,
19:41les purgés, comme on dit,
19:43et qu'il avait tenté
19:45d'écarter, contre qui il avait
19:47investi des candidats,
19:49pour la plupart,
19:51sont arrivés en tête,
19:53dans leur circulation.
20:03Et Clémentine Nottin,
20:05elle a été réélue
20:07dès le premier tour, Clémentine Nottin,
20:09qui s'oppose
20:11en interne, fermement,
20:13à la ligne Mélenchon.
20:15Donc ça, c'est un peu un désaveu de sa méthode ?
20:17C'est-à-dire que la purge n'a pas vraiment fonctionné ?
20:19En fait, il vient surjouer
20:21une forme de victoire et de leadership,
20:23à un moment où, en réalité,
20:25il est en train d'encaisser un certain
20:27nombre de défaites.
20:29Mais ce qui était frappant, sur ces fractures à gauche,
20:31c'est qu'on voyait aussi, sur les réseaux sociaux,
20:33cette nuit, un certain nombre
20:35de militants ou d'adhérents
20:37ou de sympathisants insoumis se réjouir
20:39de la défaite de Fabien Roussel,
20:41le secrétaire national du Parti Communiste, au premier tour
20:43dans le Nord, face au Rassemblement National,
20:45ou se réjouir des difficultés auxquelles se heurte François Ruffin
20:47mais effectivement, lui aussi, légèrement devancé par le RN.
20:49Donc ça illustre cette fracture
20:51qu'on voit à gauche, en général,
20:53et plus particulièrement, y compris au cœur même
20:55des insoumis, entre
20:57ceux qui,
20:59d'ailleurs, se retrouvent dans les circonscriptions
21:01où ils affrontaient, ou où ils affrontent
21:03directement un électoral opéniste massif,
21:05on peut penser à Fabien Roussel
21:07battu hier, ou François Ruffin en ballotage,
21:09et puis ceux qui sont élus,
21:11plutôt, d'ailleurs, de banlieues, soit de banlieues,
21:13soit de grandes agglomérations,
21:15de grandes villes,
21:17c'est le cas, notamment, en tout l'Est parisien,
21:19qui, eux, évidemment, n'ont pas
21:21d'électeurs opénistes quasiment à affronter,
21:23et qui ont, d'ailleurs, pour la plupart d'entre eux,
21:25été réélus hier, Daniel Obono,
21:27Sofia Chikirou, et quelques autres.
21:29Et la question, c'est de savoir si
21:31cette automarginalisation,
21:33j'allais dire,
21:35de la France insoumise,
21:37va favoriser,
21:39ou pas, la possibilité
21:41de l'émergence
21:43de l'émergence
21:45d'une autre forme
21:47de coalition, ou de rapprochement,
21:49en dehors de la France insoumise.
21:51Il faut comprendre que, malgré cet aspect-là
21:53de la France insoumise, qui agit comme un repoussoir,
21:55vous le disiez, les écologistes,
21:57les communistes, le parti socialiste,
21:59ont tout fait, aussi, pour s'allier
22:01avec la France insoumise.
22:03On comprend
22:05aisément, c'est parce que c'était ça
22:07ou une défaite assurée. Le paradoxe,
22:09en revanche, moi, qui me paraît important,
22:11c'est que c'est au moment où Jean-Luc Mélenchon
22:13est objectivement affaibli. Les Européennes
22:15nous l'avaient déjà montré. La liste de Luxembourg
22:17est quand même quatre points devant la France insoumise,
22:19qui obtient 9,8%.
22:21Il est encore affaibli,
22:23on le voit et ça vient d'être dit,
22:25dans ses législatives. Paradoxalement,
22:27c'est au moment où Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise
22:29sont affaiblies, que vous avez
22:31dans les consignes de retrait
22:33ou de report,
22:35à la fois des LR et d'une partie
22:37d'ensemble, des restrictions
22:39qui portent sur
22:41la présence de la France insoumise.
22:43Donc là, il y a un vrai décalage.
22:45Il n'y a pas de prise en compte des nouveaux
22:47rapports de forces internes à la gauche
22:49par ceux qui s'opposent à la France insoumise
22:51dans leurs consignes de retrait
22:53ou de report.
22:55Est-ce que le nouveau Front Populaire
22:57peut espérer avoir
22:59la majorité dimanche relative
23:01ou absolue, ou est-ce que c'est une chimère ?
23:03Quand on regarde ces résultats,
23:05une majorité absolue, c'est absolument hors de portée.
23:07Une majorité relative,
23:09qui serait supérieure, qui mettrait le bloc de gauche
23:11devant le Rassemblement National,
23:13on a énormément de mal, je vais le dire gentiment,
23:15à l'imaginer.
23:17On continue ce débat, on va parler notamment
23:19du Front Républicain, déjà fissuré
23:21mais qui se met en place.
23:23Tout de même, ce sera après
23:25le journal de Jean-Christophe Martin.
23:27Il est 9h29.
23:38C'est le retour des informés
23:40avec nos informés ce matin.
23:42Julie-Marie Lecomte, cheffe du service politique
23:44de France Info, Alex Bouiaguet,
23:46éditorialiste politique à France Info TV
23:48et Brice Teinturier, directeur général
23:50délégué d'Ipsos France.
23:52On continue de parler
23:54de ce premier tour des législatives
23:56qui est un désastre pour Emmanuel Macron
23:58et son camp, on peut le dire.
24:00Et on a attendu hier soir
24:02les consignes de la majorité
24:04qui se divisent sur l'attitude
24:06qu'a adoptée Renaud Delis.
24:08Effectivement, à peine 20% dévoient
24:10un très lourd échec pour la majorité
24:12qui selon les projections ne sauverait
24:14au grand maximum qu'une centaine de députés.
24:16Rappelons qu'ils en avaient 250
24:18dans l'Assemblée sortante.
24:20Et les consignes sont venues
24:22parfois par des voix un petit peu discordantes
24:24face à la menace
24:26d'une éventuelle majorité
24:28du Rassemblement national
24:30à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
24:32La position du Premier ministre
24:34Gabriel Attal hier soir à Matignon.
24:36Le nouveau Front populaire n'aura pas
24:38de majorité absolue.
24:40Nous avons dit tout au long de cette campagne
24:42que la présence en son sein d'une France insoumise
24:44largement rejetée par les Français
24:46l'empêchait d'être une alternative crédible
24:48pour gouverner.
24:50Alors la situation est claire,
24:52l'enjeu de ce second tour
24:54c'est de priver l'extrême droite d'une majorité
24:56absolue en construisant
24:58une Assemblée où nous pèserons suffisamment
25:00pour bâtir entre forces républicaines
25:02des majorités de projets et d'idées.
25:04L'urgence c'est donc pour Gabriel Attal
25:06de faire barrage
25:08à l'extrême droite, une urgence qui passe
25:10y compris par le désistement des candidats
25:12Renaissance, des candidats de la majorité
25:14arrivés en troisième position, soit en faveur
25:16de candidats LR,
25:18socialistes, écologistes, communistes
25:20à quelques exceptions près
25:22parmi les insoumis.
25:24Cette position a déjà conduit
25:26d'ailleurs un certain nombre de retraits.
25:28Celui de Sabrina Agresti-Roubach
25:30à Marseille, la ministre,
25:32ou encore de la candidate macroniste qui s'est retirée
25:34en faveur de l'insoumis François Ruffin
25:36dans la somme. Mais il y a donc
25:38quelques exceptions aux yeux
25:40de la majorité macroniste
25:42sortante. Et puis il y a d'autres positions
25:44un petit peu différentes. On peut penser notamment
25:46à celle d'Edouard Philippe qui lui a très clairement
25:48prôné une forme de nini
25:50entre le Rassemblement national
25:52et la France insoumise. Alors est-ce que
25:54la consigne émanant
25:56de la majorité finalement est suffisamment claire
25:58et est-ce qu'elle peut être efficace
26:00et contribuer à faire barrage au Rassemblement national
26:02ou pas ?
26:04Vous avez compris Alex Bouillaguet la consigne de la majorité vous ?
26:06Non. C'est vrai que c'est...
26:08Gabriel Attal a peut-être été celui qui a été
26:10le plus clair effectivement. Mais c'est vrai
26:12que la première déclaration
26:14a été hier soir celle
26:16d'Emmanuel Macron qui en appelle à un large
26:18rassemblement démocrate et républicain
26:20pour le second tour face au Rassemblement national.
26:22Quand il dit ça, il n'a
26:24à aucun moment précisé les limites exactes
26:26de l'état républicain. Il ne délivre pas
26:28lui-même de consignes. Donc effectivement
26:30au fil de l'eau, on a compris
26:32finit par comprendre effectivement que cette
26:34consigne était un désistement
26:36voilà, que c'était le mot d'ordre
26:38général, mais que en cas
26:40d'insoumis, lignes rudes
26:42lignes dures, lignes Mélenchon
26:44je pense notamment peut-être à Louis Boyard
26:46parce que le cas de figure peut se présenter dans sa circonscription
26:48et bien le député, le
26:50candidat de la majorité pourrait ne pas se
26:52ne pas se retirer
26:54après, les consignes des états-majors
26:56aujourd'hui, je ne sais pas exactement
26:58quel poids ça a
27:00sur des candidats qui voudront peut-être pas se retirer
27:02et sur les électeurs
27:04des candidats qui voudront pas se retirer
27:06parce qu'on peut comprendre l'amertume de
27:08certains députés de la majorité qui ont quand même été
27:10envoyés au casse-pipe, 250
27:12à peine une centaine
27:14les chiffres d'hier soir
27:16qui ont beaucoup d'amertume sur le terrain
27:18qui se repassent le film en boucle et qui se disent
27:20mais à quel moment on a loupé le train ?
27:22ça peut peser ça
27:24sur les électeurs et sur les députés
27:26ces consignes des états-majors Brice Tinturier ?
27:28Ce qui peut peser c'est les consignes de retrait
27:30ou pas, ensuite il y a ce qu'en font
27:32les électeurs, mais déjà
27:34la question des retraits elle est décisive
27:36moi je voudrais quand même rappeler qu'une des justifications
27:38de la dissolution par le président de la République
27:40c'était d'obliger chacun à la clarification
27:42et en réalité la clarification
27:44elle est beaucoup plus obscure dans
27:46cette majorité que dans d'autres
27:48coalitions, soit
27:50la gauche, soit même
27:52chez les LR où pour le coup c'est très très clair
27:54le deuxième point c'est que
27:56le Nouveau Front Populaire il arrive
27:58en troisième dans un nombre
28:00de circonscriptions supérieures à Ensemble
28:02donc c'est plus coûteux pour le
28:04Nouveau Front Populaire de se retirer
28:06que pour Ensemble, et pour autant
28:08il y a ce débat
28:10sur certains candidats
28:12à la France Insoumise font que nous ne nous
28:14retirerons pas partout, je pense que ça
28:16obscurcit la position d'Ensemble
28:18et qu'électoralement parlant c'est pas forcément
28:20un bon gain.
28:22Qu'est-ce qu'il fait Julien-Marie Lecomte, Gabriel Attal ?
28:24On a l'impression qu'il hiérarchise les risques
28:26il dit la priorité c'est le RN au pouvoir
28:28mais les Insoumis en sont
28:30loin donc on peut se retirer
28:32face à un Insoumis ?
28:34Je vous trouve un peu dur sur le manque
28:36de clarté de la consigne
28:38parce que y compris dans la première
28:40déclaration d'Emmanuel Macron
28:42ce qui est clair
28:44c'est contre le Rassemblement National
28:46On commence par là
28:50et après
28:52moi ce que je comprends du message de Gabriel Attal
28:54c'est qu'en réalité il dit
28:56à une partie de la gauche
28:58vous n'êtes pas dans la bonne configuration
29:00en restant
29:02allié à LFI
29:04en général mais
29:06en particulier à certains
29:08éléments
29:10de LFI
29:12et ça c'est un discours qui s'est construit
29:14au cours de la semaine dernière
29:16où effectivement
29:18dans l'entourage du Président de la République
29:20on se dit
29:22on peut se retirer y compris
29:24au profit
29:26d'Insoumis
29:28alors François Ruffin a un profil
29:30très très particulier
29:32Vous dites qu'il est bon à LFI, il est mauvais à LFI
29:34C'est exactement ça
29:36et d'ailleurs dans l'entourage du Président de la République
29:38on cite des noms
29:40on cite David Guiraud, Ercilia Soudé
29:42Louis Boyard, vous en parliez
29:44à l'X, on citait aussi
29:46d'autres candidats comme Daniello Bono
29:48ou Sébastien Delogu à Marseille
29:50mais qui eux
29:52ont été élus
29:54dès le premier tour
29:56mais il y a effectivement
29:58dans la majorité
30:00et dans l'entourage du Président
30:02de la République et de Gabriel Attal
30:04l'idée qu'il y a des Insoumis
30:06absolument infréquentables
30:08mais finalement tout ça n'est pas
30:10totalement incohérent avec ce qu'on disait
30:12en début d'émission
30:14sur la stratégie
30:16de Jean-Luc Mélenchon
30:18le défi de
30:20Gabriel Attal qui semble assez
30:22inatteignable mais ce dans quoi il s'est
30:24engagé là c'est l'idée
30:26qu'il serait possible en une
30:28toute petite semaine
30:30de poser les bases
30:32d'un gouvernement de coalition
30:34c'est ça qu'on va regarder
30:36alors qu'ils n'ont pas réussi à le faire depuis 2022
30:38depuis 2022
30:40Emmanuel Macron répète
30:42le choix démocratique des Français
30:44nous oblige de la même manière
30:46qu'il avait dit après avoir été réélu
30:48contre Marine Le Pen en 2022
30:50ce vote m'oblige
30:52donc nous oblige à trouver
30:54une majorité
30:56Pour terminer sur ces bons Insoumis et ces mauvais Insoumis
30:58Renaud finalement c'est assez marginal
31:00Juste un point
31:02effectivement je suis assez d'accord avec Julien-Marie Lecomte
31:04il faut voir d'où on vient
31:06parce qu'au soir du premier tour
31:08la majorité présidentielle
31:10mettait en avant le Nini
31:12c'est à dire ni RN ni LFI
31:14ça c'est terminé depuis hier soir
31:16c'est dès la déclaration d'Emmanuel Macron
31:18Emmanuel Macron pointe un danger
31:20qui est celui de l'extrême droite et appelle un rassemblement démocrate républicain
31:22Gabriel Attal très clairement il pointe un danger
31:24qui est l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir
31:26donc il y a une vraie évolution
31:28il y a une vraie évolution par rapport à la campagne d'avant
31:30premier tour c'est assez factuel
31:32ensuite ça se traduit effectivement
31:34au sein des candidats insoumis
31:36par un choix entre ceux qui sont
31:38considérés par la majorité sortante
31:40comme faisant partie de ce rassemblement
31:42démocrate et républicain avec déjà des désistements
31:44désiliens et puis d'autres qui n'en feraient pas partie
31:46effectivement au regard d'un certain nombre de prises
31:48de positions radicales parfois de propos
31:50à caractère ou à tonalité antisémite
31:52tenue depuis le 7 octobre etc
31:54et là il faut bien regarder
31:56pourquoi est-ce que la majorité fait ça
31:58est-ce que ce serait électoralement
32:00plus payant pour elle
32:02et pour éviter une majorité
32:04de l'extrême droite que d'appeler à voter pour tous les
32:06insoumis sans distinction y compris
32:08des personnages extrêmement controversés
32:10c'est pas du tout évident parce que
32:12en appelant à voter par exemple
32:14Julie-Marie Lecomte citait les noms
32:16de Louis Boyard, David Guiraud
32:18ou R.C.Y. Assoudet, est-ce que la majorité
32:20et au-delà d'ailleurs ne perdrait pas
32:22davantage du côté de l'électorat de droite
32:24parce que ce serait aussi valider
32:26ce serait aussi valider
32:28l'analyse
32:30de Jordan Bardella et de Marine Le Pen
32:32leur argumentaire disant, vous voyez c'est les mêmes
32:34ils sont alliés avec les insoumis
32:36qui sont aux portes du pouvoir, c'est-à-dire que ça n'a pas
32:38des répercussions que dans ces circonscriptions-là
32:40ça a des répercussions ailleurs dans le pays
32:42donc après c'est vrai que c'est plus compliqué
32:44que ça peut paraître moins clair
32:46mais juste un tout dernier point, il faut rappeler
32:48comme le disait d'ailleurs Julie-Marie Lecomte
32:50que les cas ne vont pas être si nombreux que ça parce que la plupart d'entre eux
32:52effectivement ont été réélus au premier tour
32:54Aymeric Caron, Daniel Obono, Sofia Chikirou
32:56Sébastien Delegue et bien d'autres
32:58d'ailleurs Louis Boyard par exemple
33:00n'a pas besoin d'un désistement de renaissance pour être réélu
33:02il va être réélu vu l'avance qu'il a dès le premier tour
33:04Brice Tarturier, vous qui sondez les âmes des français
33:06Deux choses, je suis tout à fait d'accord
33:08avec ce que Renaud Delis vient de dire
33:10mais du coup la clarification c'est de dire
33:12très vite quels sont les insoumis
33:14qui posent problème et pourquoi
33:16et c'est ce que nous n'avons pas encore
33:18quand vous évoquez dans l'entourage présidentiel
33:20Ce sera au plus tard demain à 18h
33:22Il faut rappeler que les candidatures doivent être déposées pour mardi 18h
33:24C'est ça qui manque pour que
33:26la ligne de la majorité
33:28soit parfaitement claire
33:30Ensuite électoralement parlant
33:32oui c'est vrai que vous aurez des circonscriptions
33:34où les LR
33:36les électeurs LR
33:38seront tentés à ce moment là d'aller sur l'ERN
33:40si jamais il y avait eu une consigne
33:42qui ne distinguait pas ça
33:44la vraie question c'est le solde
33:46est-ce que le solde en termes d'efficacité
33:48il est plus favorable à une consigne générale ou pas
33:50et ça honnêtement on a quand même du mal
33:52aujourd'hui à l'évaluer
33:54oui puis il faut aussi voir
33:56l'assemblée telle qu'elle va être bientôt
33:58avec ses députés
34:00de la majorité qui vont se vivre
34:02comme des rescapés
34:04et donc à qui on aura bien du mal
34:06à dire bah voilà maintenant faut faire ci
34:08faut faire ça donc on voit bien l'idée de Gabriel Attal
34:10qui est de faire cette coalition
34:12d'essayer de séparer les bons des mauvais insoumis
34:14ramener ceux qui peuvent
34:16ensemble aller sur la même voie
34:18mais il y aura je pense
34:20beaucoup de désillusion
34:22parmi ces députés
34:24de la majorité qui risquent de faire un peu comme ils veulent
34:26et qui voient d'ailleurs
34:28ça m'a frappé hier quand même
34:30la dureté d'Edouard Philippe
34:32qui dit après avoir dit
34:34Emmanuel Macron a tué la majorité
34:36dire que tout est à reconstruire
34:38sous-entendu
34:40autour de moi
34:42et sous-entendu Emmanuel Macron
34:44c'est fini et presque pire
34:46que ça parce que ça à la limite Emmanuel Macron
34:48venant d'Edouard Philippe il pouvait s'y attendre
34:50Gérald Darmanin
34:52Gérald Darmanin dans son fief à Roubaix
34:54qui commente les résultats
34:56de son premier tour
34:58et qui n'a pas un seul mot
35:00pour la déroute présidentielle
35:02même pas un mot pour essayer
35:04de dire que c'est pas si grave et que ça va bien se passer
35:06il ne parle que de Roubaix
35:08donc le message est clair il l'avait déjà dit
35:10avant, c'est à dire quoi qu'il arrive
35:12je quitte le gouvernement
35:14mais là c'est quoi qu'il arrive je quitte le gouvernement et je quitte Emmanuel Macron
35:16Pour Tourcoing
35:18Pour Tourcoing
35:20Ah oui, Roubaix c'est un autre
35:22La macronnée
35:24Mais effectivement vous avez raison
35:26l'après Macron s'est ouvert hier soir
35:28très clairement et tous
35:30qu'il s'agisse de Gérald Darmanin, d'Edouard Philippe
35:32de Gabriel Attal aussi et d'ailleurs
35:34les survivants, c'est à dire que les élus
35:36issus de la majorité d'assurtantes qui seront réélus
35:38dimanche prochain savent qu'ils l'auront été
35:40malgré Emmanuel Macron
35:42qu'ils ont supplié, imploré
35:44de se taire et de se cacher pendant la campagne législative
35:46comme il l'avait fait pendant la campagne des européennes
35:48le chef d'état n'a pas pu
35:50il a non seulement dissous l'assemblée
35:52et dissous sa majorité mais il s'est
35:54dissous lui-même en quelque sorte Emmanuel Macron
35:56Est-ce que les chiens sont lâchés ? Est-ce que la macronnée
35:58peut se relever ? Est-ce qu'Emmanuel Macron
36:00s'est dissous lui-même ? On en parle juste après
36:02le fil info de Mélanie Delonney
36:04il est 9h40
36:06Se maintenir ou non
36:08au second tour, les candidats ont jusqu'à
36:10demain soir pour en décider alors que plus
36:12de 300 triangulaires sont possibles
36:14Pour ces législatives anticipées
36:16Jordan Bardella appelle ce matin les français dans une lettre
36:18ouverte à faire le choix d'une rupture
36:20responsable. Le Rassemblement National
36:22et ses alliés réunissent 33%
36:24des voix, 28% pour la gauche
36:26où la consigne c'est le retrait des candidats
36:28arrivés en 3ème position
36:30Alephi rajoute une condition quand le RN
36:32est arrivé en tête dans la circonscription
36:34La majorité elle obtient
36:3620% des suffrages, c'est une défaite
36:38pour le camp présidentiel, reconnaît Bruno
36:40Le Maire, le ministre de l'économie
36:42le combat des jours qui viennent
36:44dit-il, c'est de se battre pour que le RN
36:46n'ait pas la majorité absolue
36:48il appelle à voter pour un candidat
36:50socialiste, communiste ou écologiste
36:52si la majorité n'est pas présente
36:54au second tour. Français
36:56et maths, aujourd'hui histoire géo
36:58et science, demain, 860 000 élèves
37:00de 3ème commencent à plancher sur le
37:02brevet des collèges. En Martinique
37:04les épreuves sont reportées en raison
37:06du premier ouragan de la saison
37:08Osanti Beril qui doit passer
37:10200 kilomètres des côtes Lille
37:12étant vigilance orange
37:24C'est retour des informés
37:26avec nos informés ce matin
37:28Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info
37:30Alex Bouiaguet, éditorialiste
37:32politique à France Info TV
37:34et Brice Tinturier, directeur général
37:36délégué d'Ipsos France
37:38La Macronie peut-elle
37:40se relever de ce mauvais
37:42résultat hier ?
37:44Gabriel Attal appelle à bâtir des
37:46majorités de projet
37:48Renaud Dely, qu'en est-il
37:50exactement ?
37:52Il a déjà donné d'ailleurs quelques signes le 1er
37:54en annonçant la suspension de la réforme de
37:56l'assurance chômage. On voit que ce sont
37:58des signes à destination de la gauche
38:00évidemment pour essayer de rassembler
38:02un petit peu plus large au lendemain
38:04du second tour législatif. De l'autre
38:06côté, il compte
38:08sur l'élection de députés
38:10LR anti-RN
38:12contre
38:14l'alliance conclue entre
38:16Éric Ciotti et Marine Le Pen. Évidemment
38:18avec le risque que certains d'entre eux, peut-être
38:20si, on en parlait tout à l'heure, si le
38:22RN est proche de la majorité absolue
38:24et bien finalement cède aux tentations
38:26du pouvoir lepéniste. Et puis il y a
38:28toute une gauche, la gauche
38:30qui n'est pas LFI, qui elle
38:32en tout cas dans l'espoir de
38:34ce qui reste de la majorité présidentielle pourrait être
38:36aussi un partenaire. Une gauche qui d'ailleurs
38:38elle-même a appelé très clairement
38:40à bâtir un Front Républicain. C'était le cas
38:42notamment par exemple de la secrétaire nationale des
38:44écologistes, Marine Tondelier, hier soir.
38:46Les partis politiques
38:48qui ont jusqu'à présent soutenu
38:50Emmanuel Macron ont deux choses à faire.
38:52Éviter la majorité absolue
38:54du RN et de ses alliés à l'Assemblée.
38:56Éviter le chaos d'une France
38:58ingouvernable. La surprise
39:00des 24 prochaines heures doit
39:02être la construction
39:04d'un nouveau Front Républicain.
39:06Un Front Républicain,
39:08voilà le mot est lâché. Alors on voit qu'il a
39:10des difficultés à se mettre en place,
39:12qu'il fonctionne peut-être probablement moins qu'il n'a
39:14fonctionné pendant plusieurs décennies. Et puis
39:16d'ailleurs au-delà des consignes,
39:18la question des désistements, on en a beaucoup parlé,
39:20est essentielle, c'est-à-dire est-ce que le troisième candidat
39:22se retire ? Et puis ensuite il y a aussi
39:24le Front Républicain qui peut se bâtir dans
39:26les urnes d'ailleurs, au-delà
39:28des consignes des chefs de partis des uns ou des autres.
39:30Est-ce qu'il peut fonctionner ? C'est-à-dire est-ce qu'effectivement
39:32l'électorat peut se retrouver
39:34massivement, malgré ses différences,
39:36de gauche voire de droite,
39:38dans un vote hostile
39:40au RN ?
39:42Oui tout à fait, et je pense
39:44qu'il faut, puisqu'on évoque ces schémas
39:46de cohabitation, il faut se rappeler de la
39:48cohabitation de 93.
39:5093 c'est très intéressant parce que qu'est-ce que vous avez ?
39:52Vous avez la gauche qui se prend
39:54une raclée phénoménale.
39:56Au législatif de 93, 58 députés
39:58socialistes. Cohabitation
40:00avec la droite et qui gagne en 95 ?
40:02Parce que François Mitterrand ne peut
40:04pas se représenter en 95, il est décédé
40:06quelques temps après. C'est la droite.
40:08Et c'est Jacques Chirac par rapport à
40:10Édouard Balladur, un peu comme Marine Le Pen
40:12de toute façon se met en retrait.
40:14Donc cette idée que la cohabitation
40:16permettrait d'user le Rassemblement
40:18National et ensuite de l'éliminer
40:20d'une possible victoire
40:22à l'élection présidentielle est une idée
40:24fausse si vous regardez la cohabitation
40:26justement de 93.
40:28Parce que c'était mis en avant comme argument par certains
40:30proches du Président. Et c'est pour ça que je rappelle
40:32que vous avez un schéma qui est plus
40:34proche des cohabitations
40:36de la situation d'aujourd'hui
40:38que des autres cohabitations parce qu'Emmanuel Macron
40:40ne pourra pas se représenter
40:42comme François Mitterrand ne pouvait pas se représenter
40:44et quand vous avez une dynamique politique
40:46très forte pour un camp, et c'est le cas du Rassemblement
40:48National, il ne faut pas s'imaginer
40:50qu'une cohabitation va permettre
40:52mécaniquement de l'user et
40:54de lui faire échapper la victoire
40:56présidentielle ensuite.
40:57Même si le Rassemblement National
40:59jour après jour dit qu'il renonce
41:01à telle mesure, qu'il reporte telle autre,
41:03ça sur les électeurs ça n'a pas d'impact.
41:05Mais nul ne sait si les électeurs se diront
41:07ah là là finalement ils ne font pas mieux que les autres
41:09ou s'ils se diront au contraire
41:11bon ils font déjà un certain nombre de choses
41:13il faut leur donner tous les pouvoirs pour qu'ils puissent
41:15aller plus loin, c'est l'argument du Rassemblement National
41:17et c'est un argument qui peut fonctionner.
41:19Alex Bouillaguer.
41:20J'entendais Marine Tendelier
41:22son appel à cette nouvelle coalition
41:24il y a beaucoup de candeur
41:26dans cet appel, c'est vrai
41:28quand on entend Jean-Luc Mélenchon
41:30et Marine Tendelier, on se dit
41:32il y en a une vraiment qui a
41:34envie d'aller au bout de cette idée
41:36sauf que, qui a intérêt
41:38à ce que ça fonctionne, qu'il y ait une coalition
41:40que tout le monde puisse être
41:42constructif, faire
41:44des projets ensemble et tout
41:46Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis
41:48a priori pas. Le Rassemblement
41:50National
41:52s'il n'a pas eu la majorité absolue
41:54est-ce qu'il a intérêt à ce que l'Assemblée fonctionne
41:56bien, être constructif
41:58je ne suis pas sûre, sans faire
42:00peut-être des brouffes
42:04il aura plutôt intérêt à ce que les choses
42:06ne fonctionnent pas en réalité
42:08et en plus on n'a pas cette tradition
42:10on cite toujours
42:12l'Allemagne qui a l'habitude des coalitions
42:14des projets de coalitions et tout, en France c'est pas ancré
42:16et c'est vrai que ça arrive en plus à un moment
42:18où les chiens comme vous le disiez
42:20sont lâchés, les ambitions
42:22personnelles pour 2027
42:24exactement, Emmanuel Macron
42:26qui a acté son auto-effacement
42:28avec cette
42:30dissolution, donc
42:32moi j'ai bien peur que ce qu'ils nous attendent
42:34dans les trois ans qui viennent
42:36c'est une Assemblée
42:38ingouvernable, une coalition introuvable
42:40une dissolution à nouveau dans un an
42:42et trois ans finalement
42:44d'immobilisme, c'est pas très gai
42:46je me demande si
42:48Emmanuel Macron a vraiment
42:50intégré
42:52cette idée de son auto-effacement
42:54à mon avis non
42:56et je me demande aussi
42:58si dans son
43:00idée, il ne se
43:02dit pas que lui
43:04président, il n'entretient pas
43:06probablement l'illusion que lui
43:08président sera capable d'exercer
43:10avec un premier ministre
43:12Rassemblement
43:14National à Matignon
43:16une forme de
43:18contre-pouvoir
43:20ce qui est d'ores et déjà assez mal engagé
43:22d'ailleurs, à la fois ça me conforte
43:24un peu dans cette idée, mais c'est mal engagé
43:26puisque Marine Le Pen notamment dans ses
43:28déclarations de fin de semaine dernière sur
43:30le partage
43:32des pouvoirs entre l'Elysée et Matignon
43:34a donné le ton de ce qui
43:36serait une cohabitation
43:38particulièrement
43:40dure, rude
43:42avant de tenter de rassurer
43:44un petit peu hier
43:46et Jordan Bardella aussi
43:48sur la place laissée au président
43:50j'en doute beaucoup
43:52vous n'y croyez pas
43:54c'est vrai qu'il y a deux schémas qu'on vient
43:56de développer, il y a celui du blocage
43:58intégral qui expliquait, qui exposait
44:00à lieu de bouger à l'instant, pas de majorité
44:02une assemblée ingouvernable, un pays ingouvernable
44:04une absence d'améliorat et tout
44:06là, la sortie de crise, elle est
44:08fléchée, c'est la démission du président de la République
44:10c'est très probable d'ailleurs que dans ce cas-là, si jamais le
44:12RN n'a pas la majorité absolue mais qu'il a une majorité
44:14relative, qu'il n'y a pas de gouvernement stable
44:16qui sorte de cette assemblée, ça sera
44:18le point d'attaque
44:20du RN, il réclamera la démission
44:22d'Emmanuel Macron
44:24Jordan Bardella et Marine Le Pen l'ont déjà
44:26laissé entendre pendant la campagne, avant le premier tour
44:28l'autre hypothèse, c'est effectivement une majorité
44:30claire, relative, plus
44:32quelques ralliements, voire une majorité absolue du RN
44:34et dans ces cas-là, on voit déjà
44:36ce que disait Brice Ninturé, la stratégie du RN au pouvoir
44:38certains dans l'entourage d'Emmanuel Macron
44:40disent, Emmanuel Macron préférait peut-être
44:42Jordan Bardella en cohabitation en 2024
44:44plutôt que d'une passation
44:46de pouvoir en 2027 avec Marine Le Pen
44:48il peut très bien avoir les deux, parce qu'effectivement
44:50on voit très bien que le RN
44:52il a déjà commencé en campagne pour essayer de rassembler
44:54plus large, de séduire
44:56il édulcore un peu son programme, il serait probablement
44:58relativement prudent, entre guillemets
45:00avec toutes les
45:02réserves d'usage, quand j'emploie ce terme-là
45:04au pouvoir, en disant
45:06on a besoin
45:08pour aller plus loin, de conquérir l'Elysée
45:10donc il faut porter Marine Le Pen à l'Elysée
45:12laquelle, on le sait d'ailleurs, lorgne
45:14plus ou moins la présidence de l'Assemblée nationale
45:16c'est en le disant officiellement, en cas de majorité
45:18absolue du RN, parce qu'elle pense que le perchoir serait
45:20justement un tremplin, en quelque sorte
45:22pour mener sa campagne
45:24présidentielle, donc on a
45:26besoin de conquérir l'Elysée
45:28et le RN a Jordan Bardella au pouvoir
45:30et avec Marine Le Pen
45:32en retrait, elle aurait besoin de dire
45:34on a encore deux obstacles
45:36en quelque sorte, Emmanuel Macron
45:38à l'Elysée, en cohabitation on n'a pas
45:40ce qui est faux factuellement, Lionel Jospin
45:42a gouverné avec les mains parfaitement libres pendant 5 ans
45:44mais en tout cas ce serait un argument
45:46l'autre argument c'est le Conseil constitutionnel
45:48c'est l'état de droit, puisqu'on sait que
45:50une bonne partie du programme du RN est illégale
45:52et anti-constitutionnelle
45:54qu'il s'agisse de la préférence nationale
45:56de la suppression de l'impôt sur le revenu pour les moins
45:58de 30 ans et de plein d'autres mesures
46:00et donc là aussi ça participe de la conquête de l'Elysée
46:02pour changer la constitution
46:04donner nous l'Elysée pour que Marine Le Pen
46:06puisse par exemple faire son grand référendum sur l'immigration
46:08donc c'est le schéma qui peut se dessiner
46:10avec effectivement un risque pour Emmanuel Macron
46:12d'avoir non seulement provoqué
46:14la sélection de Jordan Bardella à Matignon
46:16mais préparé celle de Marine Le Pen à l'Elysée
46:18Brice Saint-Urier, vous vouliez rebondir
46:20on aura Jordan Bardella en 2024 et en 2027 ?
46:22Non mais l'argument central en tous les cas du RN
46:24ça a toujours été de dire
46:26même si nous avons une partie du pouvoir
46:28nous ne pourrons pas résoudre tous les problèmes
46:30il faudra changer la constitution
46:32pour pouvoir aller plus loin dans l'immigration
46:34il faudra s'affranchir du conseil constitutionnel
46:36pour pouvoir aller plus loin dans les résultats
46:38donc on est dans un schéma
46:40où cet argument serait utilisé
46:42en cas de cohabitation pour expliquer
46:44une insuffisance des résultats immédiats
46:46Ils ont scénarisé leur empêchement, le RN ?
46:48Oui, je pense qu'à ce moment-là
46:50il sera extrêmement scénarisé
46:52et puis l'autre aspect, c'est dans l'autre hypothèse
46:54d'une majorité alternative introuvable
46:56et donc d'une crise
46:58pas simplement de nouvelles élections législatives
47:00qui dénoueraient la chose, c'est vraiment
47:02la démission du Président de la République
47:04et ça viendra aussi de ses propres troupes
47:06qui diront qu'il n'y avait pas de crise
47:08du système politique
47:10sous Elisabeth Borne
47:12ou sous l'actuel Premier ministre
47:14ou sous Gabriel Attal, des lois étaient malgré tout votées
47:16et là on est en vraie crise politique
47:18donc celui qui a créé ça doit être celui
47:20qui s'en va pour pouvoir dénouer cette crise
47:22donc ça sera une élection présidentielle
47:24beaucoup plus qu'une nouvelle élection législative
47:26si on peut en arriver là
47:28Alex Béguet, la pression va être de plus en plus forte sur Emmanuel Macron
47:30Elle va être très forte, sauf qu'Emmanuel Macron
47:32à ce stade il a déjà répondu
47:34il a dit qu'il ne démissionnerait pas
47:36La vérité d'hier n'est pas celle de demain
47:38Il avait dit qu'il ne tirerait pas
47:40de conséquences nationales des élections européennes
47:42il a dit sous l'Assemblée
47:44Je l'envisage quand même assez mal, démissionner
47:46déjà son mandat est quand même
47:48très compliqué, il a fait effectivement
47:50il était censé faire rempart contre l'ARN
47:52il lui ouvre grand la porte de Matignon
47:54Dès qu'il a démissionné
47:56je vois mal le personnage
47:58juste pour terminer sur
48:00comment effectivement Jordan Bardella
48:02à Matignon pourrait dire
48:04on se souvient de Jacques Chirac
48:06avec Giscard, je n'ai pas les moyens de ma politique
48:08Lacan Laporte
48:10on peut imaginer un Jordan Bardella
48:12disant j'ai quand même été empêché
48:14j'ai pas pu faire ce que je voulais
48:16et les petits cailloux ils sont déjà là, la réforme de l'immigration
48:18vous le disiez tout à l'heure
48:20repoussée à 2027, le nombre de dossiers qui sont repoussés
48:22à 2027
48:24ça montre un petit peu quand même
48:26l'élan qu'il va avoir. L'impression elle va être très lourde immédiatement
48:28sur Emmanuel Macron au lendemain du second
48:30tour législatif et dans un deuxième temps et très rapidement
48:32elle va être très lourde sur le conseil constitutionnel aussi
48:34il faut se rappeler que le principal allié
48:36ou en tout cas le modèle de Marine Le Pen c'est Victor Orban
48:38et il y a un moment où effectivement les populistes
48:40quand ils sont au pouvoir, ils expliquent qu'il faut changer les règles
48:42qu'il faut changer la loi, qu'il faut changer
48:44les conseils constitutionnels etc. parce que
48:46on ne peut pas aller assez loin pour mener nos réformes
48:48et on voit très bien que c'est la deuxième cible
48:50visée par l'extrême droite
48:52à terme. Merci Renaud Delis
48:54merci à tous nos informés
48:56ce matin, Julie Marie Lecomte, chef du service politique
48:58de France Info, Alix Bouillaguet
49:00éditorialiste politique à France Info TV
49:02et Brice Tinturier, directeur général
49:04délégué d'Ipsos. Les informés
49:06sont de retour ce soir avec
49:08Victor Maté.

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