Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00 *Générique*
00:08 Et bienvenue dans les informés du matin, on directe jusqu'à 9h30 avec Renaud Delis.
00:12 Bonjour Renaud.
00:13 Bonjour Salia.
00:14 Et autour de la table ce matin, nos informés.
00:16 Aurélie Herbe, mon journaliste politique à France Info.
00:18 Vous présentez le brief politique tous les matins à 7h24.
00:22 Bonjour.
00:23 Précisément bonjour.
00:24 Et à vos côtés Sylvain Courage, directeur adjoint de l'Obs.
00:26 Bonjour.
00:27 Renaud Delis et Emmanuel Macron reçoivent aujourd'hui les chefs de parti à l'Elysée pour évoquer la guerre en Ukraine.
00:33 Et oui, les chefs de parti après les deux anciens chefs de l'État,
00:36 les deux anciens, ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande reçus hier.
00:41 Aujourd'hui donc les chefs de parti et puis au-delà d'ailleurs les présidents des assemblées,
00:45 la configuration dite des rencontres de Saint-Denis pour évoquer donc la guerre en Ukraine,
00:49 la position de la France après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron
00:52 qui n'a pas exclu à terme un jour ou l'autre l'envoi de troupes au sol.
00:58 C'est ce qu'il avait dit il y a déjà une dizaine de jours.
01:00 Ce qui a suscité des réactions en France avec beaucoup de contestations d'opposition de l'ensemble d'ailleurs des partis.
01:08 Et puis aussi en Europe avec des prises de position d'un certain nombre de dirigeants européens
01:12 qui ont pris leur distance avec le chef de l'État.
01:14 Et pour autant avant-hier, c'était mardi à Prague,
01:16 lors d'un déplacement en République tchèque, Emmanuel Macron a assumé ses propos.
01:22 Si chaque jour nous expliquons quelles sont nos limites face à quelqu'un qui n'en a aucune et a lancé cette guerre,
01:28 je peux déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui rôde.
01:33 C'est un sursaut stratégique auquel j'ai appelé et que j'assume pleinement.
01:37 La deuxième chose c'est que nous ne voulons pas d'escalade, nous n'avons jamais été dans la co-belligérance.
01:41 Pas de co-belligérance mais donc une ambiguïté stratégique menacée, Vladimir Poutine,
01:46 et surtout ne rien dévoiler de ses intentions.
01:48 D'une part ça c'est sur le plan international évidemment,
01:50 et puis sur le plan national, est-ce que le chef de l'État cherche aussi à faire de cette question,
01:54 la guerre en Ukraine, un enjeu de politique nationale pour que les oppositions dévoilent leur position en quelque sorte,
02:03 et puis pour que ce thème pèse sur la campagne des élections européennes.
02:06 Aurélie Herbevant ?
02:07 Clairement, tout le but de cette stratégie d'Emmanuel Macron c'est de forcer chacun à sortir du bois.
02:13 Et quand on dit chacun, il pense surtout au rassemblement national.
02:17 L'idée c'est, on a les élections européennes quand même dans trois mois,
02:22 et le RN est dix points devant en gros la majorité présidentielle,
02:26 donc il s'agit de cliver sur ce sujet, en gros soit vous êtes pour l'Ukraine, soit vous êtes pour Poutine,
02:30 c'est un petit peu basique comme schéma,
02:32 mais Emmanuel Macron veut essayer de surfer sur les ambiguïtés autour du rassemblement national,
02:40 jouer, pointer leur proximité avec Vladimir Poutine, il y avait eu cette fameuse histoire d'emprunt etc.
02:46 Donc Emmanuel Macron, effectivement, il a décidé de poser l'enjeu des européennes sur vous êtes pour l'Ukraine ou vous êtes pour la Russie.
02:53 Mais c'est un peu plus compliqué que ça en fait,
02:55 dans les faits quand on voit que justement nos partenaires européens, ils sont pas sur la même ligne que nous.
02:58 C'est là où c'est un peu plus compliqué que ça,
03:00 parce qu'Emmanuel Macron s'est retrouvé très isolé sur la scène internationale,
03:03 lui il dit "mais pourquoi pas à terme il faudra peut-être envisager d'envoyer des troupes"
03:07 et quand il s'est retourné, mais il n'y avait plus personne derrière lui.
03:09 Donc c'est assez compliqué comme position à tenir,
03:12 sachant qu'en plus il y a le rassemblement national qui s'est opposé frontalement à ce qu'a dit Emmanuel Macron,
03:17 mais tous les autres partis politiques aussi.
03:19 Et c'est vrai que quand on se place peut-être du point de vue des français,
03:22 quand on vous dit qu'il y a peut-être une possibilité qu'il y ait une guerre
03:26 qui nécessite que des enfants français partent faire la guerre en Ukraine,
03:32 c'est pas forcément un argument de campagne porteur auprès de tous les électeurs,
03:37 parce que ça peut faire peur quand même, pour être honnête.
03:39 - On continue de parler de la réunion qui va se tenir cet après-midi
03:44 avec les chefs de partis à l'Elysée pour évoquer la situation en Ukraine,
03:48 juste après le Fil info à 9h10 de Mathilde Romagnon.
03:51 - Les Jeux Olympiques doivent être préparés d'un point de vue social,
03:55 car des centaines de milliers de travailleurs vont être concernés.
03:59 Selon Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT était l'invité du 8.30 France Info,
04:04 le syndicat fait planer la menace de grève pendant les JO de Paris.
04:08 Une loi de réhabilitation des personnes condamnées pour leur homosexualité en France,
04:12 l'Assemblée nationale a adopté ce texte hier,
04:15 qui prévoit aussi une réparation financière pour ces milliers de personnes homosexuelles
04:20 qui ont dû faire de la prison ou payer des amendes entre 1942 et 1982.
04:25 Emmanuel Macron reçoit ce matin les chefs de partis politiques à propos de l'Ukraine,
04:30 réunion avant le débat suivi d'un vote au Parlement sur le soutien militaire à Kiev
04:35 et organisée la semaine prochaine.
04:37 La guerre dans la bande de Gaza est une honte pour la civilisation,
04:41 déclaration ce matin du chef de la diplomatie chinoise.
04:44 Cinq mois jour pour jour après le début du conflit entre Israël et le Hamas,
04:48 les négociations en vue d'une trêve se poursuivent,
04:51 toquer avec l'Egypte, les Etats-Unis et le Qatar.
05:06 De retour sur le plateau des Informer avec Aurélière Bemont,
05:08 journaliste politique à France Info avec Renaud Dely aussi,
05:11 Sylvain Courage, directeur adjoint de l'Obs.
05:13 On l'a dit, le Président de la République reçoit ce matin à 10h30 précisément
05:17 les chefs de partis pour évoquer la situation en Ukraine.
05:20 On l'a dit aussi, tous les partis d'opposition sont contre les déclarations du Président de la République
05:26 sur un envoi possible de troupes françaises, de troupes occidentales sur le sol ukrainien.
05:32 Ce qu'ils vont se dire ce matin, c'est qu'il faut quand même soutenir l'Ukraine.
05:36 Voilà, en fait, il a poussé le curseur très loin en parlant d'une intervention de troupes au sol.
05:41 Il a pris à rebours toute l'opinion, l'opinion française, l'opinion européenne,
05:47 et puis presque l'opinion mondiale, parce que personne n'a envie que ça dégénère
05:50 en guerre frontale entre l'OTAN et la Russie, c'est clair.
05:53 Mais derrière, il y a d'autres enjeux, notamment le débat parlementaire qui va avoir lieu mardi
05:58 et la signature de cet accord bilatéral d'aide à l'Ukraine,
06:04 qui comporte quand même la fourniture de plus de 3 milliards d'aides et d'équipements militaires dès cette année.
06:11 Et donc, je pense que du coup, c'est aussi une façon pour Emmanuel Macron de prendre à témoin tout le monde,
06:16 en disant "Ok, vous ne voulez pas d'envoi de troupes, moi non plus, je ne le souhaite pas".
06:20 En revanche, il y a une étape essentielle, c'est la signature de cet accord
06:24 et obtenir peut-être une majorité large sur l'accord.
06:27 Et puis effectivement, désigner du doigt ceux qui se mettront en marge de cet accord.
06:32 Je pense qu'il y a quand même un intérêt assez tactique là-dessus.
06:35 Et puis il y a aussi l'opinion, parce que c'est vrai qu'Aurélie le signalait,
06:39 le soutien à l'Ukraine flanche dans les sondages,
06:43 et les gens ne veulent absolument pas d'envoi de troupes au sol,
06:46 les propos de Macron sont rejetés par une grande majorité, les trois quarts des Français le désapprouvent.
06:52 Et donc il a aussi besoin de justifier de cet accord d'assistance à l'Ukraine
06:59 et de l'envoi des prochains matériels, vis-à-vis de l'opinion.
07:02 C'est important parce qu'on parle de 3 milliards quand même en termes d'assistance à l'Ukraine,
07:06 à l'heure où Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, nous dit
07:09 "Déjà pour cette année, il va falloir faire 10 milliards d'économies, 20 milliards l'année prochaine".
07:13 Comment on fait accepter ça ?
07:14 On fait accepter ça précisément, je pense, avec les sorties à répétition d'Emmanuel Macron,
07:19 c'est-à-dire le fait qu'effectivement ça sème, ça fait peur à l'opinion, comme on dit,
07:24 c'est anxiogène, c'est clair, mais c'est volontaire, c'est parfaitement volontaire.
07:28 Et Emmanuel Macron ne s'attend pas en disant "la guerre est à nos portes,
07:31 Vladimir Poutine menace de l'emporter, il ne faut pas exclure à priori et à jamais l'envoi de troupes au sol".
07:36 Il ne pense pas rassurer l'opinion ainsi, c'est précisément l'inverse.
07:39 C'est une façon aussi, parfois à la peur, de façon un peu grossière, de faire la pédagogie de l'enjeu.
07:44 Et donc ça, ça permet de souligner qu'au-delà des nécessaires économies
07:48 pour établir l'équilibre des finances publiques,
07:50 le sort de l'Ukraine ne concerne pas que l'Ukraine, mais il concerne l'ensemble de l'Europe et aussi la France.
07:55 C'est pour ça qu'il y a plusieurs dimensions, c'est ce qu'on disait dans ces propos répétés d'Emmanuel Macron,
07:59 qui assume parfaitement, il n'y a pas de dérapage ou de gaffe du tout dans le choix stratégique qui est le sien.
08:04 Il y a une dimension nationale qui est assez bien jouée, et on va le voir la semaine prochaine,
08:08 parce qu'effectivement, les opposants au soutien d'Ukraine, à commencer par le Rassemblement national,
08:13 sont coincés par ce débat et ce vote sur l'accord de bilatéralité de sécurité.
08:16 Parce que si on regarde, à part les résolutions du tout début du déclenchement des hostilités,
08:20 en février-mars 2022 au Parlement européen, approuvées par le Rassemblement national,
08:25 depuis, l'extrême droite refuse systématiquement de voter le soutien financier, la livraison d'armes, etc. à l'Ukraine.
08:31 Est-ce que Marine Le Pen peut se permettre même simplement de s'abstenir la semaine prochaine
08:35 sur l'ordre de ce débat et de ce vote à l'Assemblée nationale ?
08:38 Et ce qui est intéressant à souligner, c'est qu'en fait, cet accord de sécurité avec l'Ukraine,
08:42 juridiquement, on ne va pas rentrer dans les débats juridiques, mais n'a pas besoin d'un vote du Parlement.
08:47 Il n'y a pas besoin d'un vote pour que cet accord... C'est un vote symbolique.
08:51 Donc Emmanuel Macron, clairement, veut mettre tout le monde face à ses responsabilités.
08:55 Qui vote pour, qui vote contre. Mais en fait, si jamais l'accord n'est pas ratifié par mardi les députés
09:01 et mercredi les sénateurs, ça n'a pas vraiment de conséquence. Sauf politique.
09:06 Vous imaginez la difficulté si l'accord n'est pas ratifié par les parlementaires,
09:10 même si, évidemment, Emmanuel Macron, dans ce cas-là, aurait beau jeu de dire
09:13 "Vous voyez, il y a ceux qui veulent abandonner les Ukrainiens, donc abandonner l'Europe, la liberté, à Poutine."
09:20 Donc c'est très intéressant d'avoir choisi de faire un vote alors qu'il n'est pas du tout nécessaire.
09:24 Mais il peut y aller seul, oui.
09:25 Mais quand il obtient un vote large, ça renforce énormément sa position.
09:29 Sauf qu'il va falloir qu'il ait des alliés, parce que rappelons qu'il est en majorité relative.
09:34 Donc il va falloir que des gens le soutiennent. Ou alors jouer sur des abstentions en misant sur le fait...
09:39 Oui, à la rigueur, je ne suis pas sûr que le fait d'obtenir une majorité soit si déterminant que ça.
09:42 Parce que le fait que l'ensemble des partis d'opposition manifestent, en tout cas,
09:46 non pas sur l'accord bilatéral de sécurité et les soutiens financiers, par exemple, à l'Ukraine,
09:49 mais globalement sur les prises de position d'Emmanuel Macron ces derniers jours,
09:52 leur hostilité n'est pas forcément pour déplaire du côté de l'exécutif.
09:56 Parce qu'il s'agit, en tout cas, de prendre l'opinion à témoin et de se montrer comme étant
10:00 plutôt justement une vigie qui est alerte sur les risques et les conséquences d'une éventuelle victoire de Vladimir Poutine.
10:06 Mais c'est clair que vous avez raison, c'est un vote purement indicatif.
10:09 Mais en même temps, les oppositions ne peuvent pas se plaindre de l'organisation d'un débat sur l'attitude à avoir vis-à-vis de l'Ukraine.
10:14 En revanche, le vrai risque, vous avez raison, j'en termine là-dessus, c'est sur le plan européen.
10:18 C'est-à-dire que c'est l'isolement en Europe, même s'il y a aussi des soutiens,
10:21 évidemment les Ukrainiens au premier chef, les Pays baltes ou d'ailleurs le président tchèque avant-hier.
10:26 Mais l'isolement européen, et comme par hasard d'ailleurs, c'est sur ce point-là que François Hollande a appuyé en sortant de l'Élysée hier.
10:31 Il a dit, voilà, autant il est évidemment favorable au soutien de l'Ukraine, il a dit "attention, il ne faut pas s'isoler en Europe".
10:37 Ce n'est pas tout à fait innocent si l'ancien président, en sortant de son entretien avec Emmanuel Macron, a appuyé sur cette dimension-là.
10:43 Il y a un dernier enjeu pour Emmanuel Macron, c'est aussi de se placer vis-à-vis de l'histoire,
10:47 puisque évidemment ça évoque des souvenirs, le défaitisme, là il a parlé de l'esprit de la défaite qui rôde.
10:52 Ça fait évidemment penser à la montée vers la deuxième guerre mondiale, aux accords de Munich,
10:56 à la division de l'opinion et au lâche soulagement de tous ceux qui ont préféré baisser la garde plutôt que d'affronter l'Allemagne nazie.
11:05 Et donc évidemment il y a aussi ça, et ça c'est aussi cette posture-là, il l'apprend vis-à-vis des alliés européens.
11:10 Mais il y a quand même la question de l'opinion publique, vous le disiez Sylvain, l'assistance, le soutien à l'Ukraine,
11:15 ça intéresse moins les Français parce qu'ils sont confrontés tous les jours à des difficultés.
11:20 Ils ont leurs problèmes quotidiens.
11:22 Et donc les oppositions, elles le savent ça aussi.
11:25 C'est vrai que le soutien à l'Ukraine s'érote dans l'opinion publique,
11:28 parce que bon, les Français en ont vu la conséquence directe sur les prix de l'énergie,
11:32 l'inflation sur tous les produits qu'on achète, c'est dû à la guerre en Ukraine.
11:38 Et puis on l'a vu avec aussi la crise agricole depuis le début de l'année,
11:44 l'arrivée des poulets ukrainiens en masse sur le marché européen pour soutenir l'Ukraine.
11:51 Donc c'est vrai que les Français peuvent se dire "oui, je veux bien soutenir l'Ukraine,
11:55 mais à un moment ça va finir par me coûter très très cher".
11:57 Donc là on parle de coûts très chers financièrement pour le porte-monnaie au quotidien quasiment.
12:01 Mais si après en plus la guerre dégénère et là on rentre dans d'autres dimensions.
12:07 Les soucis de pouvoir d'achat c'est évidemment fondamental et c'est ça qui pèse sur les Français tous les jours.
12:13 Mais si après on rentre dans autre chose, là ça devient, les Français se disent "je ne suis pas prêt à mourir pour l'Ukraine en fait".
12:18 C'est toute la difficulté sur le plan politique, sur le plan de la stratégie politique à l'occasion de cette élection européenne.
12:24 On voit qu'il y a la tentation du côté de l'exécutif de refaire "le coup" de la campagne présidentielle.
12:29 Alors ce n'est pas Emmanuel Macron qui a déclenché les hostilités, c'est bien Vladimir Poutine qui a envahi l'Ukraine.
12:34 Ce sujet donc s'est imposé dans la campagne présidentielle et dès lors qu'il s'est imposé,
12:38 les jeux étaient faits, Emmanuel Macron en tant que chef de l'État et garant du soutien de la France à l'Ukraine,
12:42 on l'a vu, enfin voilà, a écrasé la concurrence et ça a pesé fortement sur la campagne.
12:47 La grosse différence c'est qu'on est effectivement deux ans après,
12:50 que cette guerre et le soutien de l'Ukraine suscitent une forme de lassitude en France et dans certaines opinions occidentales aussi,
12:55 qu'il y a les conséquences qu'évoquait Aurélie Erbemont.
12:58 Donc miser sur le fait que ce sujet-là, là aussi, occupe l'ensemble de la campagne et des européennes
13:04 et puis incite des électeurs à voter pour la majorité pour soutenir le chef de l'État,
13:08 c'est beaucoup plus aléatoire, il y a beaucoup moins de garantie de succès, donc ça c'est pour l'aspect tactique.
13:12 Après sur le fond, il faut se demander si est-ce que c'est légitime ou pas que la guerre en Ukraine,
13:17 ses conséquences, le soutien à l'Ukraine face à l'agression de Vladimir Poutine,
13:21 occupe l'essentiel d'une campagne des élections européennes.
13:24 C'est pas totalement légitime au regard de l'enjeu évidemment de cet événement
13:28 et des conséquences éventuelles d'une victoire de la Russie.
13:30 C'est normal en même temps que ce sujet, me semble-t-il, soit au cœur de la campagne des élections européennes.
13:34 Les informés continuent dans un instant, juste après le Fil info de Mathilde Romagnon à 9h20.
13:40 Google, Apple et Meta devront accepter la concurrence en Europe.
13:44 Les GAFAM sont désormais obligés de garantir l'accès au service de leurs concurrents,
13:48 selon une nouvelle législation de l'Union Européenne,
13:51 pour les empêcher d'abuser de leur position dominante.
13:54 Dans un peu plus d'une heure, Emmanuel Macron reçoit les chefs de partis politiques autour de l'Ukraine.
13:59 Une rencontre cinq jours avant le débat, suivie d'un vote au Parlement,
14:03 sur le soutien militaire justement de la France à Kiev.
14:06 Et après, les propos polémiques du chef de l'État sur un éventuel envoi de troupes au sol en Ukraine.
14:12 Nouveau record mensuel de chaleur dans le monde pour le 9e mois consécutif,
14:17 et février 2024 a été le plus chaud jamais enregistré,
14:21 selon l'observatoire européen Copernicus,
14:23 près d'un degré au-dessus de la moyenne de ces 30 dernières années.
14:27 Et cet hiver 2023-2024 est le plus chaud de l'histoire mondiale.
14:32 CM6 qui retransmettra en clair les matchs des deux prochains mondiaux de football,
14:37 ceux de 2026 et de 2030.
14:40 La chaîne a acquis les droits de télé à la place du diffuseur historique TF1.
14:44 Les informés continuent avec Sylvain Courage, directeur adjoint de L'Obs,
15:00 avec Aurélie Herbement, journaliste politique à France Info.
15:03 L'autre sujet d'actualité, Renaud Delis, que vous vouliez aborder ce matin,
15:06 c'est ce rapport du Sénat qui vise à renforcer la laïcité à l'école.
15:10 Une commission d'enquête sénataire, effectivement, qui a travaillé pendant 6 mois,
15:13 à la suite d'une lettre de la sœur de Samuel Paty,
15:16 cet enseignant assassiné à Conflans en octobre 2020 par un terroriste islamiste.
15:20 Et la sœur de Samuel Paty avait demandé au sénateur de se pencher sur les pressions et menaces
15:24 dont sont l'objet un certain nombre d'enseignants à propos de la laïcité au sein de leurs établissements scolaires.
15:29 C'était d'ailleurs le sort qu'avait subi Samuel Paty lui-même avant d'être assassiné.
15:33 On se souvient qu'il avait été l'objet de menaces pendant plusieurs jours.
15:36 Ce rapport a donc été remis, 6 mois de travail,
15:40 qui aboutissent d'abord à un constat assez inquiétant sur le nombre d'incidents au sein des établissements scolaires,
15:46 et puis aussi le sentiment de solitude auquel se heurtent les enseignants dans ces situations.
15:52 Voici ce qu'en disait ce matin, sur l'antenne de France Info, François-Noël Buffet,
15:56 sénateur co-rapporteur de cette commission d'enquête du Sénat.
16:00 Nous avons constaté que le pas de vague existait encore.
16:03 Le contact direct avec les enseignants que nous avons rencontrés,
16:07 à qui on a promis évidemment l'anonymat le plus absolu,
16:09 montre à l'évidence que ceux-ci sont régulièrement victimes de pressions, d'agressions.
16:15 Je pense en particulier aux professeurs d'histoire, mais pas seulement.
16:18 Les professeurs de sciences, les professeurs de culture,
16:22 voient leur contenu remis en cause, contestés parfois,
16:25 et que pour éviter trop de difficultés, ils ne le font pas tous,
16:29 mais pour éviter trop de difficultés, ils se censurent.
16:32 D'où la nécessité, selon les conclusions de ce rapport, de soutenir davantage les enseignants.
16:37 Il y a 38 recommandations dans ce rapport,
16:40 et on sait que parfois effectivement les enseignants ont eu le sentiment
16:44 d'être un peu lâchés par leur hiérarchie en cas de difficultés.
16:47 Donc soutenir les enseignants, mieux enseigner la laïcité, y compris aux enseignants eux-mêmes,
16:53 et puis aussi étendre la loi de 2004 qui prohibe le port de signes ostentatoires religieux
16:58 au sein des établissements scolaires, aux activités organisées par l'institution scolaire,
17:02 mais y compris hors du temps scolaire.
17:04 Voici une autre mesure dans ce rapport.
17:07 Est-ce que, comme le veut Gérard Larcher, le président du Sénat,
17:10 le gouvernement va s'emparer de ces conclusions ?
17:13 Aurélie ?
17:14 Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement est très mobilisé sur ce sujet-là,
17:19 puisque c'est Gabriel Attal désormais qui est Premier ministre,
17:22 il y a quelques mois encore il était ministre de l'Éducation,
17:25 et il avait donc interdit le port de l'abaya dans les écoles au nom du respect de la fameuse loi de 2004.
17:33 Donc ce qui est sûr, c'est que le gouvernement est très sensible à ce sujet-là.
17:38 Mais c'est vrai qu'il va falloir faire quelque chose, parce que les chiffres sont quand même effrayants.
17:42 10% des enseignants, ça fait des dizaines de milliers d'enseignants,
17:46 qui sont victimes de menaces, alors plus ou moins graves, mais de menaces.
17:50 Alors régulièrement dans l'actualité, la semaine dernière, il y a cette affaire au collège ou lycée ?
17:56 Du proviseur, oui.
17:57 Du proviseur dans un établissement parisien, de l'Est parisien,
18:02 qui a eu une altercation avec une élève qui ne voulait pas retirer son voile.
18:09 Avant les vacances de Noël, il y a eu cette affaire dans les Yvelines,
18:13 de collégiens je crois, qui ne voulaient pas regarder un tableau de la Renaissance,
18:18 me semble-t-il, avec des muses nues.
18:20 Et pareil, la professeure avait été accusée de racisme et d'islamophobie.
18:24 Donc régulièrement, on a ces sujets qui émergent,
18:26 mais en fait, on voit que c'est que la partie émergée de l'iceberg,
18:29 quand on voit les chiffres qui sont donnés par les sénateurs.
18:32 Donc oui, il faut absolument se saisir du sujet,
18:37 même si ça paraît tentaculaire à gérer, vu l'ampleur du phénomène.
18:41 La question c'est comment on fait face à ça ?
18:45 L'extension de la loi de 2004 qu'évoquait Renaud Dely, est-ce que c'est une solution ?
18:49 C'est peut-être une partie de la réponse,
18:52 mais il y a beaucoup d'autres points qui sont abordés par les sénateurs, les rapporteurs.
18:55 Il y a 38 propositions, donc ils ont fait leur travail, on peut le dire, de manière très complète.
19:00 La formation des enseignants, la protection, je crois qu'il y a eu plus de 3000 demandes de protection.
19:04 Donc comment on obtient une protection dans ces cas-là ?
19:07 Le fait que les établissements puissent eux-mêmes porter plainte
19:10 et non pas laisser la charge aux enseignants,
19:12 qui du coup sont un peu rattrapés par la loi du silence,
19:14 parce que être face à des menaces et en plus aller porter plainte, c'est très compliqué.
19:19 Donc il y a un certain nombre de choses qui sont assez pratiques quand même dans ce rapport
19:22 et qui pourraient faire l'objet de décisions de l'exécutif.
19:26 Je pense que l'exécutif a intérêt à s'en saisir,
19:29 parce que sinon d'autres forces politiques vont pouvoir aussi s'emparer de ce rapport
19:33 et demander des actions.
19:36 Évidemment c'est une tâche très difficile.
19:38 La loi de 2004 c'était il y a 20 ans, à l'époque il y avait déjà eu une commission.
19:42 On s'aperçoit que les préconisations dans les grandes lignes étaient les mêmes.
19:47 Probablement le phénomène s'est aggravé, la pression est plus haute.
19:52 Et puis il y a cet incident là au lycée Ravel, qui est en cours avec un enseignant
19:58 qui fait l'objet d'une plainte d'une élève pour une violence qui n'existe pas.
20:03 Donc je dirais qu'il y a vraiment une volonté chez certains élèves et parents d'élèves
20:09 qui s'immiscent dans la vie des établissements de mettre la pression sur les profs.
20:13 - C'est aussi ça la question, la place des parents aussi.
20:15 - La particularité que vous évoquez c'est qu'une altercation entre un enseignant
20:18 ou un chef d'établissement et un élève, ça peut arriver, c'est regrettable évidemment.
20:22 Mais c'est que ça se traduit immédiatement par des menaces de mort.
20:25 - Il n'y a pas de suite en question.
20:27 - Il y a un certain nombre de harcèlements, etc.
20:29 Donc évidemment quand on a en mémoire le sort de Samuel Paty
20:32 ou celui de Dominique Bernard à Arras, et le contexte actuel,
20:35 c'est ça qui est très nouveau.
20:37 Il y a évidemment la question de la place de certains parents dans les établissements,
20:40 des pressions qui s'exercent sur les profs.
20:42 C'est vrai qu'il y a des choses différentes, il y a l'aspect législatif.
20:44 Et c'est vrai que 20 ans après la loi de 2004, on peut considérer,
20:47 et il y a des rapports qui le démontrent, que cette loi a été positive,
20:49 elle a eu des effets bénéfiques, y compris d'ailleurs pour les élèves,
20:53 pour les jeunes filles qui ont été amenées à retirer en particulier leur voile,
20:57 puisque c'était le cœur du sujet en entrant dans les établissements scolaires.
21:00 Ça fait partie de l'apprentissage de la SIT au sein des établissements scolaires.
21:03 Même chose d'ailleurs sur l'interdiction de la baïa et du camis,
21:06 qui a été décidé par Gaber et Lattal, il n'y a pas eu d'opposition frontale, etc.
21:11 L'extension de la loi de 2004 aux initiatives scolaires hors du temps scolaire,
21:15 ça semble beaucoup plus compliqué d'un point de vue pratique,
21:17 tout simplement pour les enseignants eux-mêmes d'ailleurs.
21:19 Est-ce qu'il faut effectivement, lors d'une sortie scolaire,
21:21 ou lors d'une remise de diplôme, étendre la loi de 2004 ?
21:24 Je ne pense pas que ce soit le cœur du sujet.
21:26 En revanche, le cœur du sujet, c'est le soutien, le soutien juridique,
21:29 le soutien moral, le soutien matériel aux enseignants.
21:31 Et puis c'est aussi l'enseignement de la laïcité, aux enseignants d'une part,
21:34 mais d'abord aux élèves.
21:35 C'est vrai qu'il y a un sondage sur lequel s'appuie ce rapport aussi,
21:38 qui explique qu'une grande majorité des Français sont attachés à la laïcité,
21:41 il y a une majorité écrasante, mais qu'ils ont parfois du mal à bien comprendre ce que c'est.
21:45 C'est-à-dire que la laïcité, ce n'est pas répressif, c'est l'inverse,
21:47 c'est émancipateur, c'est la garantie de la liberté de conscience de chacun et de chacune,
21:53 c'est-à-dire aussi évidemment la garantie de la liberté,
21:55 de l'égalité, pardon, entre les femmes et les hommes.
21:58 Donc voilà, c'est toute cette dimension-là de la laïcité qu'il faut réapprendre,
22:02 et d'abord aux plus jeunes.
22:04 Réexpliquée. Merci beaucoup.
22:05 Merci à tous les trois, Aurélie Herbemont, journaliste politique à France Info.
22:08 Je le rappelle, on vous retrouve tous les matins pour le Brief politique à 7h24 précisément.
22:13 A demain.
22:14 S'il m'encourage.
22:15 Directeur adjoint de l'Obs, et c'est un dossier sur l'immobilier que vous proposez cette semaine.
22:20 Comment décrocher un crédit ? Comment négocier au mieux ?
22:23 Les astuces sur cette crise immobilière, c'est important, dans l'Obs cette semaine.
22:27 Et donc c'est à lire.
22:28 Merci beaucoup d'être passé dans Les Informés.
22:30 Merci à vous Renaud.
22:31 Merci à vous Sonia.
22:32 Les Informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.
22:34 gerbante.