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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 tous les matins sur France Info avec Renaud Dely.
00:14Bonjour Renaud. Bonjour Salia.
00:16Et nos informés du jour, bonjour, Carole Barjon, éditorialiste politique. Bonjour Salia.
00:20Et à vos côtés, bonjour, Guillaume Darré, chef adjoint en services politiques de France 2.
00:24Renaud Dely, l'effort est inédit, le gouvernement va chercher 60 milliards pour réduire le déficit.
00:2960 milliards pour ramener effectivement à la fin de l'année 2025 le déficit à 5% du PIB.
00:3460 milliards dont un tiers qui sera normalement consacré aux hausses d'impôts, donc à de nouvelles recettes fiscales.
00:43D'une part certaines qui porteront sur les entreprises, sur les grandes entreprises notamment qui font des profits records.
00:49Mais aussi une hausse d'impôts pour les contribuables les plus fortunés.
00:55Alors un sujet sur lequel le ministre chargé du budget et des comptes publics, Laurent Martin, s'est exprimé ce matin
01:01en essayant de rassurer sur l'impact de ces hausses d'impôts.
01:07Attention, il n'y aura pas d'augmentation généralisée de l'impôt sur le revenu.
01:12Et d'ailleurs là-dessus, s'il faut le répéter, je le répète, non, il n'y aura pas de désindexation du barème de l'impôt sur le revenu.
01:19C'est-à-dire ce qui touche finalement tous les contribuables de l'impôt sur le revenu, on n'y touchera pas.
01:23Et quand on parle de 0,3%, on peut aussi dire qu'on ne touche pas 99,7% de nos contribuables sur cette mesure exceptionnelle.
01:31Une augmentation qui concernera donc 0,3% des contribuables les plus fortunés pour Laurent Saint-Martin.
01:37Outre donc toutes les contributions supplémentaires qui vont être demandées aux entreprises.
01:41Il n'empêche que cette annonce de hausse d'impôts rompt évidemment un tabou.
01:47Celui qui avait été fixé par Emmanuel Macron depuis 2017.
01:50C'était une ligne rouge, avaient prévenu les macronistes.
01:53Et Gérald Darmanin, député macroniste, député Ensemble du Nord, l'a rappelé il y a quelques minutes ici-même à ce micro.
02:02Pas question, dit-il lui, Gérald Darmanin, comme d'autres visiblement au sein du groupe Ensemble,
02:06de voter un budget qui comporterait des hausses d'impôts, quelles qu'elles soient.
02:10Est-ce que ce sujet est effectivement susceptible de diviser la coalition qui soutient Michel Barnier
02:18et de fragiliser donc le Premier ministre ?
02:20Ca dépend de la manière dont il s'y prend.
02:26En fait ça dépend de plusieurs facteurs.
02:29Je ne suis pas si sûre que ça.
02:31Parce que c'est vrai que Michel Barnier fait sauter des tabous, parce qu'il en fait sauter plusieurs.
02:38Celui de la hausse d'impôts effectivement, pour les plus favorisés, pour les grandes entreprises, etc.
02:44Celui de la désindexation des retraites, dont Macron expliquait encore au mois de juin qu'on n'y toucherait pas.
02:51Celui de la culture de l'évaluation, qui est quand même une première en France, parce que c'est vraiment pas dans notre culture justement.
03:00Et enfin, celui de la réduction des dépenses, qui était quand même oubliée depuis le Covid en tout cas.
03:09Donc ça fait beaucoup.
03:11Mais en même temps, ce qui peut lui laisser un peu de temps pour faire passer toutes ces douloureuses, si on peut dire,
03:21c'est à la fois le calendrier politique de toutes les oppositions.
03:26Quand voudraient-elles vraiment, en fonction de leur propre agenda personnel, appuyer sur le bouton de la censure ?
03:33Ca, ça peut lui laisser un peu de temps.
03:35On sait très bien que, par exemple, pour Marine Le Pen, probablement, c'est pas pour maintenant.
03:40D'ailleurs, elle l'a dit.
03:42Et donc, ça sera pas avant, de toute façon, le mois de juin prochain, quand son procès sera terminé et que les jugements seront rendus.
03:50Et puis, il y a son style.
03:53Il y a son style qui plaît pour le moment.
03:57Ca ne durera peut-être pas très longtemps.
03:59Et il y a l'opinion.
04:01Parce que ce que je note, et ce que je trouve assez intéressant, c'est que pendant...
04:06Il y a une espèce de jeu en tandem, en réalité.
04:09C'est-à-dire que pendant que Michel Barnier, au fond, s'attaque à la mission sacrificielle,
04:15il y a Bruno Retaillon, qui est également très en avant dans les médias et dans ses annonces,
04:22et qui, lui, annonce des choses qui correspondent aux préoccupations et des attentes des Français
04:28en matière de sécurité, de maîtrise des flux migratoires, etc.
04:31Mais là, on rentre dans le dur, quand même, de Guillaume Darré.
04:36Il faut noter, déjà, quand même, que le chef de l'État, lui-même, en déplacement à l'étranger,
04:41a expliqué que ce n'était pas, à ses yeux, un renoncement à ce qui avait été fait ces sept dernières années,
04:46dans la mesure, ouvrez les guillemets, où ce ne serait que temporaire,
04:50mais que son entourage se montrait, effectivement, extrêmement vigilant.
04:54Ce qui est intéressant de voir, c'est que ces prises de position,
04:57notamment celles de Gérald Darmanin, il y a quelques instants, sur votre antenne,
05:00ce sont surtout des prises de position politiques.
05:04Le vote de Gérald Darmanin en tant que tel, évidemment, s'il vote contre le budget,
05:07ça aura beaucoup de retentissements médiatiques,
05:09mais une voix ne sera pas un vote décisif sur l'ensemble du budget.
05:13Il peut s'abstenir.
05:14Il peut s'abstenir.
05:15Ce qu'il faut voir, aussi, c'est qu'aujourd'hui, au-delà même des choix politiques,
05:18on a des personnalités qui se retrouvent à l'Assemblée,
05:20Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
05:22qui sont dans une logique de construction d'un parcours personnel et politique.
05:26Gérald Darmanin, c'est quoi son équation ?
05:28C'est de se différencier idéologiquement de Michel Barnier.
05:31Lui, il vient de la droite.
05:32Il était chez les Républicains, comme Michel Barnier, avant 2017.
05:36Donc, ce n'est pas évident de trouver les bons thèmes sur lesquels il peut se différencier.
05:40Gabriel Attal, il vient du centre-gauche.
05:42C'est plus facile de dire, regardez sur l'APM1, regardez sur les droits des femmes,
05:46regardez sur l'IVG.
05:47Quand je demande à Michel Barnier de s'engager à ne pas revenir sur ces droits-là
05:50et apparaître comme garant de ces droits-là pour une partie de l'électorat de centre-gauche,
05:54Gérald Darmanin, il cherche les thématiques.
05:56Il a choisi d'être, aujourd'hui, celui qui veut incarner la droite populaire.
06:00La droite qui se retrouve sur les routes du Tour de France, comme dirait Nicolas Sarkozy.
06:04Donc, les thèmes, il n'y en a pas énormément,
06:07mais le thème du « Travailler plus », le thème du travail qui rapporte,
06:10le thème, justement, des impôts et des classes populaires qui ne veulent pas être taxées davantage,
06:15c'est sur ces thèmes-là que vous entendrez beaucoup Gérald Darmanin.
06:18C'est pour ça qu'il sort médiatiquement sur ces thématiques-là
06:21et que, oui, c'est important d'entendre sa voix
06:24et d'entendre que, peut-être, il ne voterait pas ce budget-là,
06:27mais il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des positionnements politiques
06:30et pas que des choix financiers et stratégiques.
06:33Sur la défense des classes populaires, bien sûr, Guillaume Darmanin a raison,
06:35c'est la position de Gérald Darmanin de longue date.
06:37Il faut bien noter, d'ailleurs, qu'il s'en est davantage pris,
06:40lors de l'entretien il y a quelques minutes,
06:42aux allègements de charges susceptibles d'être supprimés pour les entreprises,
06:45c'est-à-dire à tout ce qui pouvait remettre en cause la politique d'attractivité
06:49qui crée de l'emploi et donc à la perspective de voir le chômage remonter,
06:53qu'à l'impôt sur le revenu sur lequel le ministre Laurent Saint-Martin
06:58a annoncé qu'à priori, la hausse en question,
07:00elle ne va pas concerner les classes populaires et les classes moyennes
07:02puisque, quand il évoque 0,3% des contribuables les plus fortunés,
07:05Laurent Saint-Martin, lorsqu'il détaille la cible en question,
07:09il dit qu'il s'agirait d'un couple sans enfant qui gagne 500 000 euros par an.
07:16En l'occurrence, là, on n'est pas exactement sur les classes populaires.
07:18C'est bien pour ça qu'effectivement, Gérald Darmanin a choisi le terrain,
07:21me semble-t-il, plus de l'emploi.
07:23Sur l'abstention éventuelle de Gérald Darmanin,
07:26j'ai bien noté aussi qu'il a dit à plusieurs reprises
07:28« je ne voterai pas une augmentation d'impôt ».
07:30Il n'a pas dit « je voterai contre », il a dit « je ne voterai pas ».
07:32Donc effectivement, on voit que cette position est peut-être celle qu'il choisirait,
07:37on verra.
07:38C'est vrai que lui, comme beaucoup d'autres, se positionne déjà dans l'après,
07:42c'est-à-dire dans l'après Barnier, parce que derrière,
07:44il y a la perspective d'une présidentielle en 2027 au plus tard,
07:47qui conduit, on le voit bien, tous ces responsables politiques
07:50à essayer déjà de se créer une identité politique
07:54ou d'essayer de peaufiner cette identité-là pour se démarquer des autres.
07:57C'est bien d'ailleurs un problème au regard de la situation politique actuelle,
07:59c'est qu'on voit que nombre de ses ténors, de Gabriel Attal à Édouard Philippe,
08:02en passant par Gérald Darmanin et bien d'autres,
08:04ont déjà la présidentielle en tête.
08:05Ce n'est pas forcément l'urgence, vu l'état du pays,
08:07que ce soit sur le plan financier d'une part et sur le plan politique d'autre part.
08:10Juste un tout dernier point, là où il a raison, en revanche,
08:12si on l'a entendu aussi clairement développer ça tout à l'heure,
08:15et je pense que c'est vrai, c'est qu'il faut qu'on s'habitue
08:17à ce que le Parlement joue un autre rôle que celui qu'il a joué précédemment.
08:20C'est-à-dire que la configuration du Parlement fait qu'effectivement,
08:22les groupes, les uns et les autres, les députés, les uns et les autres,
08:24vont être amenés à beaucoup plus amender, discuter les textes, etc.
08:28ou à formuler, avancer des propositions de loi, on le voit déjà.
08:31De toute façon, la voix du Parlement va peser bien davantage,
08:34là, dès lors qu'il n'y a pas de majorité.
08:36Gérald Darmanin, qui a cité effectivement les impôts,
08:39les allègements de charges pour les entreprises,
08:41mais aussi la taxe sur l'électricité,
08:43il voit beaucoup plus large,
08:46et il va essayer de trouver ce qui ne va pas dans le budget.
08:49Moi, ce que j'ai trouvé très intéressant,
08:51et ça corrobore ce que viennent de dire Renaud et Guillaume,
08:55c'est qu'il a parlé de l'assurance chômage,
09:00qui est une réforme qui a été suspendue,
09:03et lui, il propose de la reprendre. Pourquoi ?
09:06Parce que le sous-texte derrière ça,
09:09c'est en fait ce que Laurent Wauquiez avait appelé à une époque
09:14le cancer de la cystana.
09:16Et donc ça, c'est aussi un message en direction des catégories populaires.
09:19Oui, mais alors là, c'est drôle, parce que la ministre du Travail,
09:21elle s'appelle Astrid Panosian-Bouvet, elle est macroniste.
09:23Oui, mais il se trouve que, malgré tout,
09:26c'est en direction des catégories populaires.
09:28A priori, quand elle était députée, elle était hostile à cette réforme.
09:30Et les 35 heures.
09:32Quand il dit qu'il faut s'attaquer aux 35 heures,
09:34et les remettre en question,
09:36ça, ça rappelle du Sarkozy 2007,
09:40qui était la valorisation de la valeur travail.
09:43Mais que ça va dans le même sens.
09:45Bon, on va continuer le débat.
09:47Never 15 sur France Info.
09:48Les informés continuent juste après le Fil Info de Maureen Suniard.
09:52Alors que le gouvernement envisage de trouver 60 milliards d'euros d'économie l'année prochaine,
09:56le ministre du Budget précise ce matin qu'il sera concerné par les hausses d'impôts.
10:00Seulement 0,3% des ménages, assure Laurent Saint-Martin.
10:04Les foyers sans enfants gagnant plus de 500 000 euros par an.
10:08« Je ne voterai pas ce budget qui est inacceptable »,
10:10annonce sur France Info l'ancien ministre Gérald Darmanin.
10:13La société Alstom va vendre 12 TGV à Proxima,
10:17la compagnie indépendante qui s'est lancée sur le marché français.
10:20Une commande à 850 millions d'euros,
10:23elle garantit du travail pour 10 des 16 sites français d'Alstom, indique le constructeur.
10:28Une nouvelle frappe israélienne dans le centre de Beyrouth fait au moins 6 morts.
10:32La nuit dernière, un centre de secours du Hezbollah a été visé.
10:35L'armée israélienne a ordonné l'évacuation de plusieurs secteurs dans le sud de la capitale libanaise.
10:40Hier, ce sont 8 soldats israéliens qui sont morts lors de combats au sol au Liban.
10:44La Corse du Sud est toujours en vigilance orange.
10:47Plus d'inondations ce matin, de fortes précipitations pendant 2 à 3 heures sont attendues par Météo France.
11:04Les informer continue avec Carole Barjon, éditorialiste politique,
11:06avec Guillaume Darré, aussi chef adjoint au service politique de France 2, Renaud Dely.
11:11Je parlais de ces 60 milliards d'efforts qu'il va falloir faire pour le prochain budget,
11:17à la fois la réduction des dépenses publiques, mais aussi des hausses d'impôts.
11:22Et c'est la dette qui oblige à faire tant d'efforts, et il fait le sale boulot Michel Barnier.
11:27Il y a une dette record, on le sait, avec une charge de la dette qui pèse maintenant de plus en plus,
11:32et qui à horizon 2027, je crois, amènerait la France à payer quasiment l'équivalent,
11:37enfin plus pour la charge de la dette qu'un certain nombre de gros ministères du type ministère de l'éducation nationale.
11:43Aujourd'hui, il y a effectivement le déficit qui dépasse, fin 2024, 6,1% du PIB.
11:50Il faut bien souvenir que dans l'histoire, il y a seulement trois reprises dans l'histoire,
11:53la France a eu un déficit aussi lourd, et à chaque fois c'était dans des périodes de crise internationale très fortes.
11:591993, la crise des subprimes en 2008, ou la crise Covid. Là, il n'y a pas de crise internationale.
12:05C'est-à-dire que les comptes de la France dérivent, alors que ceux des autres pays, y compris de nos pays voisins,
12:11s'améliorent pour la plupart d'entre eux, y compris en Europe du Sud, y compris en Grèce,
12:15qui était en crise terrible il y a un peu plus d'une dizaine d'années.
12:17Donc on voit bien que là, il y a un problème spécifiquement français.
12:20Ce qui conduit Michel Barnier à annoncer une douloureuse, pour prendre l'expression de Carole Barjon,
12:24une addition extrêmement lourde, que ce soit d'une part en brisant ce tabou de la hausse des impôts qu'on évoque à l'instant,
12:30encore plus spectaculaire en annonçant qu'il veut se diriger vers 40 milliards d'euros d'économies dans la dépense publique.
12:37Tous azimuts, toutes les administrations publiques, les collectivités locales,
12:40effectivement les dépenses sociales dont les retraites, en désindexant les retraites, on va en parler dans un instant.
12:45Mais en fait, cette purge, il faut bien comprendre que cette purge annoncée, elle arrange tout le monde.
12:50C'est-à-dire que derrière les postures des uns ou des autres, ou les vrais positionnements authentiques des uns ou des autres,
12:54sur les impôts, sur tel ou tel aspect qui leur déplait, auxquels ils sont hostiles, comme on l'a entendu avec Gérald Darmanin il y a quelques minutes,
13:01le fait est que quelqu'un qui se, entre guillemets, se sacrifie pour faire le sale boulot, et en l'occurrence quelqu'un qui a 73 ans,
13:08qui n'a pas d'ambition élisaine, en tout cas à ce stade, on l'a vu par le passé de certains premiers ministres privilégiés.
13:13– Restez prudents, restez prudents.
13:15– Je parle à ce stade, à date, comme on dit, à date, n'en a pas.
13:18Et ça, ça arrange tous ceux qui, eux, en ont, et qui savent que la campagne présidentielle va commencer dans un an, dans un an et demi, etc.
13:24Et c'est quoi une campagne présidentielle, en règle générale ?
13:26C'est un festival de promesses toutes plus coûteuses les unes que les autres.
13:29Donc avant de faire ces promesses, il va bien falloir que quelqu'un essaye un peu de combler ses déficits.
13:36Et en fait, tous ceux qui pensent à l'Élysée, et pas seulement en se rasant,
13:41ils sont bien contents que Michel Barnier soit, en quelque sorte, l'homme qui tombe à pic,
13:45et qu'il fasse ce sale boulot pendant un certain temps.
13:47– Et ça arrange, y compris d'ailleurs Emmanuel Macron,
13:49parce que dans l'entourage du Président de la République, on dit,
13:51ben voilà, on pourra toujours dire, c'est Michel Barnier, c'est les choix du Premier ministre.
13:55Aujourd'hui, on n'entend que ça.
13:56Emmanuel Macron, on a l'impression qu'il est totalement retiré sur son inventaire.
13:59Il a dit que sa priorité, c'était désormais les grands projets européens.
14:02Mais effectivement, ce sera une facilité aussi, en termes de communication,
14:05pour l'entourage du Président de la République, de dire, regardez les sacrifices économiques,
14:09les sacrifices financiers qui ont dû être faits.
14:11C'était le Premier ministre Michel Barnier, ce n'était pas Emmanuel Macron.
14:14Lui s'est montré vigilant, en revanche, à l'égard des classes moyennes,
14:18à l'égard des entreprises dont il ne veut pas que la compétitivité soit affaiblie
14:22par de trop fortes hausses, par exemple, d'impôts sur les sociétés.
14:26C'est pour ça qu'effectivement, Michel Barnier, comme le dit Renaud,
14:29est l'homme qui tombe à pic, y compris pour son propre camp à droite.
14:33– C'est ça, pour Laurent Wauquiez, les calculs ne sont pas forcément bons.
14:36– Si, parce qu'il se dise, il est perçu comme trop raide par une partie,
14:41y compris de son propre camp.
14:43Donc, Laurent Wauquiez, aujourd'hui, son entourage explique que finalement,
14:47ils feront le travail, qu'ils seront extrêmement attentifs
14:49sur la question des retraités et sur la question, effectivement,
14:51des classes populaires, qu'ils le soutiendront,
14:54mais que ça permettra aussi à l'Assemblée nationale,
14:56comme le fait Gabriel Attal, comme on l'entend Gérald Darmanin ce matin,
14:59de faire d'autres propositions.
15:00Parce que pour l'instant, vous avez entendu Gérald Darmanin,
15:02mais attendez Laurent Wauquiez, vous aurez aussi des propositions
15:05qui ne seront pas forcément dans la ligne de Michel Barnier.
15:07– On va lancer tout de suite, pour qu'il soit notre invité sur France Info.
15:09– Proposition, si on a bien compris Michel Barnier,
15:12qu'il attend avec intérêt de la part de Gabriel Attal,
15:15notamment sur la réduction des dépenses.
15:17– Laurent Wauquiez explique, la droite,
15:19nous soutenons le gouvernement de Michel Barnier,
15:21virgule, à condition qu'il fasse une politique de droite.
15:24– Juste un autre tabou, je propose qu'on évoque justement un autre tabou
15:27dans ces économies tous azimuts envisagées par Michel Barnier.
15:31Alors, ce n'est pas la toute première fois,
15:33mais le gouvernement, donc, veut repousser l'indexation des pensions,
15:38des retraités de 6 mois, donc désindexer ces pensions de l'inflation.
15:45Cette indexation ne serait pas mise en œuvre à partir du 1er janvier 2025,
15:49mais seulement du 1er juillet, ça fait 6 mois d'économie,
15:526 mois pendant lesquels les pensions ne suivraient pas le coût de l'inflation.
15:56Ça s'est déjà produit dans l'histoire, mais c'est une décision rarissime.
16:01Qui serait exactement concerné par cette mesure ?
16:05Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info,
16:07Gilbert Cet, c'est le président du COR, le conseil d'orientation des retraites.
16:12Pour un retraité qui bénéficie d'une retraite au régime général,
16:16qui bénéficie d'une pension de 1500 euros,
16:19l'effort sera de 15 euros par mois pendant les 6 mois allant de janvier au mois de juin.
16:26C'est un effort qui est quand même vraiment très limité
16:29par rapport à l'ensemble des dépenses de retraite.
16:32Peut-être, mais il n'empêche que c'est quand même symboliquement
16:35un signal extrêmement important.
16:37Alors, quelle est l'économie espérée du côté du gouvernement ?
16:40On évoque autour de 3 milliards d'euros d'économie.
16:44Est-ce qu'il est inévitable de faire payer les retraités en quelque sorte,
16:48y compris de les faire participer à cet effort-là ?
16:50Et est-ce que cette décision-là, elle peut avoir des conséquences politiques,
16:54voire électorales lourdes pour le gouvernement ?
16:57Rappelons que pendant la campagne législative,
16:59Jordan Bardella et le RN ont accusé de façon répétée,
17:02Gabriel Attal, d'avoir un agenda caché sur cette question
17:05et de vouloir désindexer les retraites,
17:07ce qu'Emmanuel Macron en personne avait écarté à l'époque.
17:11Visiblement, ce sera quand même le cas pour une durée de 6 mois.
17:14Guillaume ?
17:15Le pouvoir d'achat des retraités,
17:16ce n'est pas une variable d'ajustement pour nous.
17:18Emmanuel Macron, 27 juin effectivement 2024.
17:21C'est peut-être plus sur ce point-là d'ailleurs
17:23que sur la question des impôts,
17:25qui a un véritable virage dans la politique
17:27qui est menée désormais par Michel Barnier
17:29sous la présidence néanmoins d'Emmanuel Macron.
17:31Effectivement, pendant toute la campagne,
17:32Gabriel Attal avait poussé là-dessus en disant
17:34« On vous promet, on ne le fera pas ».
17:36Et encore plus effectivement sur une question d'os d'impôt
17:38pour les contribuables les plus fortunés,
17:40ce sera intéressant de voir à l'Assemblée nationale
17:43comment se comportent les troupes du camp présidentiel
17:46parce que ça, c'est un véritable changement de ligne politique
17:50avec effectivement des impacts politiques qui peuvent être importants.
17:52Parce que ce qu'on a vu lors des précédentes élections,
17:55que ce soit les européennes ou les législatives,
17:57c'est que cet électorat âgé,
17:59c'est un électorat qui continue de voter quand même massivement
18:02soit pour le camp présidentiel, soit pour les Républicains.
18:05Les 60-69 ans, c'est 32% au premier tour des législatives
18:09qui votent pour le camp présidentiel et les Républicains.
18:1146% des plus de 70 ans.
18:13Mais avec des électeurs qui,
18:15comme le reste de la population française,
18:17vont de plus en plus vers le Rassemblement national.
18:19Donc, est-ce que cette mesure prise par une coalition
18:22LR camp présidentiel aujourd'hui
18:24ne va pas encourager ces électeurs plus âgés
18:27à se déplacer davantage vers le Rassemblement national ?
18:30C'est une hypothèse qu'il ne faut pas écarter du tout
18:32et sur laquelle va miser, d'ailleurs,
18:34Jordan Bardella et Marine Le Pen
18:36qui ont décidé de cogner sur cette question des retraités.
18:39Là encore, il faut rappeler ce qu'a dit Gérald Darmanin
18:41sur ce plateau, sur France Info.
18:43Il a dit, cette disposition, moi, je la vote très bien.
18:46Mais il faut faire quelques différences.
18:49Pour les retraités qui gagnent jusqu'à 1500 euros,
18:51non, il faut indexer les retraites.
18:53Vous voyez la même différence qu'il y avait eu
18:55quand Emmanuel Macron avait augmenté la CSG
18:57sur les retraités, où ça avait bondi
18:59parce que ça avait été indifférencié.
19:01C'était pour financer des allégements,
19:03d'autres cotisations, effectivement,
19:05pour les gens qui travaillaient.
19:06Il avait été obligé d'un rajustement
19:07après la crise des Gilets jaunes,
19:09rappelez-vous fin 2018 ou début 2019.
19:11Il avait dit, justement, il y a les retraités
19:13qui sont, si j'ose dire, les moins fortunés
19:15à qui on va diminuer cette hausse, disons, de la CSG,
19:18qu'on va la rectifier.
19:19On avait vu que c'était inflammable,
19:21totalement inflammable sur le plan politique.
19:24Alors, d'abord, deux remarques.
19:26D'abord, on dit que c'est provisoire.
19:30Ça, honnêtement, je pense que les Français
19:32sont relativement vaccinés
19:34sur le terme de provisoire,
19:35parce qu'on se souvient,
19:36enfin, il faut se souvenir, par exemple,
19:38de la fameuse CRDS,
19:41qui est la contribution au remboursement
19:44du trou de la dette sociale,
19:46qui a été instaurée en 1996, quand même,
19:49et qui existe toujours aujourd'hui,
19:51et qui avait été annoncée comme provisoire à l'époque.
19:55Voilà, c'est des questions...
19:56La désindexation, c'est forcément provisoire.
19:58Ça peut être du provisoire qui dure,
20:00mais la désindexation et les retraites,
20:02ce ne sera pas forcément six mois,
20:04mais ce n'est pas la création d'une nouvelle taxe.
20:06En tout cas, il y a question là-dessus.
20:08Et, deuxièmement, sur un plan politique,
20:11on pourrait déduire,
20:14de cette décision de Michel Barnier,
20:17qu'au fond, il se fiche des électeurs
20:20que représentent les rentrétés,
20:22parce qu'effectivement, il n'est pas candidat en 2027,
20:26contrairement à beaucoup d'autres.
20:29Maintenant, comme on le disait tout à l'heure,
20:31il faut toujours rester prudent,
20:33mais ça pourrait vouloir dire ça aussi.
20:34C'est-à-dire qu'il se sent les mains libres.
20:36Il faut bien comprendre qu'effectivement,
20:37c'est un enjeu financier extrêmement lourd.
20:39En février dernier, la revalorisation de 5,3% des pensions
20:42avait concerné 18 millions de retraités
20:44et avait représenté un surcoût de 14 milliards d'euros.
20:47Alors, ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement envisage
20:51de désindexer les pensions,
20:54le niveau des pensions, de l'inflation.
20:56Ça a déjà été fait par le passé,
20:57en particulier d'ailleurs sous François Hollande,
20:59de façon d'ailleurs beaucoup plus durable et spectaculaire.
21:02Reste qu'effectivement, d'un point de vue politique et électoral,
21:04mais ça, Carole Barjean et Guillaume Darrel rappelaient à l'instant,
21:07ça a un impact, ça peut avoir potentiellement un impact extrêmement important.
21:09Les retraités, pour résumer grossièrement,
21:12ils ne manifestent pas, mais ils votent.
21:15Et c'est vrai qu'on peut avoir le sentiment que Michel Barnier redoute plus
21:17des mouvements sociaux éventuels liés par exemple, d'ailleurs,
21:20aux coupes dans les dépenses publiques ou dans d'autres administrations,
21:23ou une remise en cause du nombre de fonctionnaires,
21:26par exemple, ça ce serait peut-être plus dangereux,
21:28que le vote des retraités qui ne le considérera,
21:31enfin, qui ne le concernera peut-être pas,
21:34en tout cas, à date.
21:36À date, c'est le mot qu'on va recruter
21:38pendant tout le mandat de Michel Barnier.
21:40Merci beaucoup, merci à tous les trois,
21:41Carole Barjean, éditorialiste politique,
21:43merci à vous, Guillaume Darré, chef adjoint en services politiques de France 2,
21:46merci Renaud.
21:47Merci, salut.
21:48Et les informés du soir, c'est à partir de 20h,
21:50avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.

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