Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Générique
00:09Bienvenue dans les informés de France Info avec Renaud Dely, bonjour Renaud.
00:12Bonjour Salia.
00:13Et bonjour à nos informés autour de la table,
00:15Julie-Marie Lecompte, chef du service politique de France Info.
00:17Bonjour Salia.
00:18Bonjour Julie et bonjour à Sylvain Courage, directeur-acquaint de la rédaction du Nouvelle Ops.
00:22Bonjour.
00:23Renaud, c'est l'heure des comptes pour Marine Le Pen.
00:25Oui, avec le procès de l'affaire des assistants fictifs du RN qui se poursuit jusqu'à la fin du mois de novembre, jusqu'au 27,
00:32qui a commencé au tout début du mois d'octobre, rappelons-le.
00:34Marine Le Pen et de nombreux cadres et élus du parti sont poursuivis pour détournement de fonds publics,
00:39un système de financement centralisé selon l'accusation autour de Marine Le Pen
00:44qui aurait porté sur la somme totale d'environ 4,6 millions d'euros entre 2004 et 2016.
00:50Et hier, c'était la journée des réquisitions.
00:52Et ces réquisitions du procureur sont particulièrement lourdes à l'endroit de Marine Le Pen,
00:57considérée donc à la fois comme l'instigatrice, la commanditaire et l'organisatrice de ce système de financement.
01:03De lourdes réquisitions du parquet à l'endroit de la chef de file de l'extrême droite,
01:06cinq ans de prison, dont trois avec sursis, 300 000 euros d'amende
01:10et surtout peut-être cinq ans d'inéligibilité de surcroît,
01:14des réquisitions assorties de la part du procureur de la volonté de l'exécution provisoire de cette peine,
01:20c'est-à-dire qu'un appel de Marine Le Pen ne serait pas forcément suspensif de cette peine d'inéligibilité.
01:27Est-ce que Marine Le Pen est menacée de ne pas pouvoir participer à la prochaine élection présidentielle
01:33prévue pour l'heure en 2027 ?
01:35Voici ce qu'elle en disait hier soir justement à la sortie du tribunal.
01:39Écoutons Marine Le Pen parler de Marine Le Pen.
01:41C'était la chronique annoncée de l'inéligibilité réclamée.
01:47Ce n'est pas une surprise.
01:49La seule chose qui intéressait le parquet, c'était Marine Le Pen.
01:51Marine Le Pen pour pouvoir demander encore une fois son exclusion de la vie politique
01:58avec exécution provisoire et puis le rassemblement national pour pouvoir ruiner le parti.
02:04Marine Le Pen qui parle donc d'elle à la troisième personne
02:08et qui dénonce un procès politique, un jugement qui n'est pas encore tombé.
02:13Nous n'en sommes qu'au stade des réquisitions, en tout cas des réquisitions d'ordre politique
02:16visant selon elle à l'exclure de la vie politique et à baïonner en quelque sorte des millions de Français.
02:22Est-ce qu'effectivement Marine Le Pen peut légitimement s'indigner ?
02:25Peut-elle échapper à une condamnation à l'inéligibilité ?
02:28Est-ce qu'une telle sanction pourrait effectivement menacer sa quatrième candidature éventuelle à la présidentielle ?
02:35Avec quelles conséquences politiques ?
02:37Julie Marie, on compte d'abord sur est-ce qu'elle peut légitimement s'offusquer du réquisitoire ?
02:43Ça c'est une dissertation de philo.
02:46Non mais c'est une question très classique.
02:48Est-il légitime de remettre en cause le fonctionnement de la justice ?
02:56Le risque d'une dérive démocratique en l'espèce est toujours très important.
03:03Ce qui est frappant dans la manière dont Marine Le Pen aborde les réquisitions,
03:11c'est qu'en fait c'était sa ligne de défense, une ligne de défense ultra-politique,
03:18c'est elle qui a remis en cause en réalité les règles mêmes du Parlement européen
03:25en considérant qu'elles étaient illégitimes.
03:30Et ce que dit la justice, c'est que non en fait.
03:32Il y a des règles, il faut les respecter.
03:33Il y a des règles et tout un chacun doit les respecter, notamment les parlementaires européens.
03:38Là elle met en perspective la présidentielle de 2027, 5 ans d'inéligibilité.
03:42Evidemment ça l'empêche de se présenter et donc elle en fait un procès politique.
03:48Bien sûr, c'est exactement ça, une critique politique de la justice.
03:53Le risque réel qu'elle soit condamnée définitivement à une peine d'inéligibilité
03:59avant le scrutin de 2027 est très très faible,
04:02parce que l'appel plus la cassation, en principe, ça renvoie tout ça à l'après-présidentielle.
04:09Alors il y a la question de l'exécution du jugement,
04:11puisque dans les réquisitions, le ministère public demande que la décision soit exécutoire.
04:16Mais apparemment, selon les meilleurs spécialistes, mais il faut laisser les juristes se prononcer,
04:21il y a une jurisprudence qui montre que ce caractère exécutoire ne sera pas retenu.
04:26Dans ce cas-là, l'appel sera suspensif, puis la cassation.
04:30Elle a le temps juridique pour repousser éventuellement la condamnation définitive,
04:34si elle doit intervenir, puisque pour l'instant ce ne sont que des réquisitions, à l'après-présidentielle.
04:38Mais ça reste très infamant, si la condamnation tombe,
04:44puisque pour l'instant c'est indélibéré, on verra ça au début de l'année prochaine,
04:47c'est très infamant et c'est un argument massue quand même pour ses adversaires,
04:51qui à chaque débat, à chaque rencontre vont pouvoir lui dire
04:53écoutez, vous parlez de délinquance, vous parlez de rétablir l'ordre,
04:58mais vous êtes vous-même condamné et vous avez utilisé de l'argent public de manière illicite.
05:05Ça c'est pour ses adversaires. Après ses partisans, il n'est pas certain,
05:09et ça on l'a vu dans d'autres pays, on l'a même vu dans notre pays à nous,
05:13que ces condamnations détournent les électeurs du RN.
05:18Ça peut même les renforcer dans une forme de lutte contre le système.
05:23Et est-ce que ça va faire basculer Marine Le Pen dans un discours plus anti-système ?
05:27On sait qu'elle cherche la respectabilité. Voilà qu'une condamnation peut-être va intervenir.
05:32Pour la respectabilité, ce n'est pas idéal. Est-ce que ça va la repousser dans un discours anti-système ?
05:36Est-ce que ça peut l'inciter éventuellement même à voter la motion de censure contre le gouvernement Barnier ?
05:42On n'est peut-être pas au bout des conséquences politiques de ce réquisitoire et de cette éventuelle condamnation.
05:47Mais parler d'un procès politique quand même, c'est remettre en cause l'indépendance de la justice.
05:50Il faut évidemment dans cette affaire essayer de distinguer ce qui relève du droit, de la justice,
05:54et ce qui relève de la politique. Ce que ne veut absolument pas faire Marine Le Pen.
05:57Depuis hier soir et d'ailleurs déjà pendant l'audience, elle faisait de la politique.
06:00Elle ne veut évidemment pas faire du droit mais faire de la politique.
06:02On le comprend au regard de ses ambitions politiques.
06:05Ce qui relève du droit, effectivement, ça va encore donner lieu à une bataille juridique extrêmement longue et complexe.
06:11D'abord, il y aura-t-il ou pas condamnation ? Nous en sommes au stade des réquisitions.
06:14Ensuite, s'il y a condamnation, il y aura-t-il ou pas le prononcé de l'exécution provisoire d'une peine d'inégibité ?
06:20Dans ce cas-là, est-ce qu'effectivement cette exécution provisoire serait immédiate ?
06:24Il va y avoir un débat et un affrontement entre juristes et entre avocats puisque certains évoquent des jurisprudences antérieures
06:30qui permettaient là aussi de repousser la mise en oeuvre de la peine d'ingébilité.
06:33Ensuite, s'il y avait exécution provisoire et ingébilité immédiate, par exemple au moment du prononcé du jugement au début de l'année,
06:39on va dire en janvier 2025, ça n'empêche pas évidemment Marine Le Pen de faire appel
06:43et peut-être que l'appel remettrait en cause justement la première décision.
06:47Bref, il y a effectivement aussi toute une stratégie de course de lenteur qu'on connaît bien
06:51et que va entreprendre la défense de Marine Le Pen avec appel, cassation,
06:56encore une fois si jamais elle était condamnée en première instance.
06:59Donc ça, c'est la dimension juridique.
07:01De ce point de vue-là, il faut rappeler d'ailleurs que la peine d'ingébilité requise par le procureur n'a rien de surprenant.
07:07Marine Le Pen elle-même s'y attendait, elle l'avait compris au fil des audiences,
07:11non seulement en vertu de la lourdeur des charges et du déroulé des audiences,
07:14mais surtout parce qu'elle est devenue automatique depuis la loi d'Ide-Sapin de 2016.
07:19Effectivement, des élus désormais condamnés pour détournement de fonds publics
07:23se voient condamnés deux sur trois d'une peine obligatoire et automatique d'inéligibilité.
07:28Et ça, c'est devenu un renforcement des textes.
07:32Au passage, ce sont d'ailleurs parfois les conséquences de ces peines automatiques
07:36ou peines planchées que le RN réclame d'ordinaire.
07:39Les textes imposent donc une peine automatique,
07:41donc les juges eux-mêmes ne peuvent pas s'en affranchir,
07:43sauf dans des cas bien précis qui peuvent encore survenir.
07:46Et puis il y a la question politique, et on le voit bien depuis hier et même dès l'audience.
07:50Marine Le Pen, évidemment, elle veut faire de cette affaire un argument politique,
07:54elle lance la contre-offensive, elle essaye d'inverser les rôles, de se victimiser,
07:58d'inverser la charge de la preuve et d'en faire un argument politique.
08:03Justement, et c'est vrai, Sylvain Courage a raison de le rappeler,
08:07qu'on a vu en France ou à l'étranger, et encore tout récemment d'ailleurs,
08:10évidemment outre-Atlantique avec le retour au pouvoir de Donald Trump,
08:14que des condamnations, un affrontement avec la justice,
08:17ce n'est pas forcément nuisible sur le plan électoral.
08:20Mais alors on comprend la stratégie de Marine Le Pen,
08:22pour tout ce que vous venez de dire Renaud Delis,
08:24mais il y en a un qui a réagi très vite hier, après les réquisitions,
08:30c'est Gérald Darmanin, l'ancien ministre de l'Intérieur,
08:33qui dit que ce serait choquant si Marine Le Pen avait une peine d'inégibilité.
08:39De quoi il se mêle déjà de base ?
08:41On peut prendre le problème par...
08:45Il y a plusieurs entrées.
08:46Non mais il y a plusieurs angles.
08:48La première réaction qu'on peut avoir face à ce tweet de Gérald Darmanin,
08:52ancien ministre de l'Intérieur, c'est que le tweet lui-même peut sembler choquant,
08:57puisque comme Marine Le Pen en réalité,
09:00il remet en cause l'indépendance de la justice,
09:06même s'il n'étant plus ministre, il peut tout à fait s'exprimer,
09:12mais en tout cas il rentre dans une grille de lecture
09:17qui n'est pas tout à fait celle qu'on peut attendre d'un démocrate ou d'un républicain.
09:23Une fois qu'on a dit ça, Gérald Darmanin joue un jeu dangereux,
09:28pour les raisons que je viens de t'exposer,
09:29mais en réalité il essaie de faire...
09:31C'est un coup politique.
09:33C'est un coup de poker.
09:35Gérald Darmanin a lancé un mouvement
09:38dont l'objectif est de ramener l'électorat populaire de Marine Le Pen
09:42dans le champ républicain, pour dire les choses rapidement.
09:49Bref, Gérald Darmanin essaie de séduire l'électorat populaire de Marine Le Pen
09:55et ce tweet a vocation à ne pas les braquer.
10:00C'est-à-dire que si Gérald Darmanin s'était empressé de dire
10:03que Marine Le Pen risque d'être condamnée,
10:06de ne pas pouvoir se présenter à la prochaine présidentielle,
10:09et tant mieux pour elle, cet électorat-là, il est immédiatement perdu.
10:13Ce que vise Gérald Darmanin, très probablement,
10:17c'est de ne pas perdre cet électorat
10:19et à réussir éventuellement à lui offrir un nouveau débouché politique.
10:22On fait une petite pause, il est 9h16,
10:23et on revient après le Fil Info de Marie Maheu.
10:28Les agriculteurs dans l'Oise et les bouches du Rhône,
10:31ce matin, les actions vont se multiplier jusqu'à lundi,
10:34et cette mobilisation nationale lancée par la FNSEA
10:37et les jeunes agriculteurs, notamment opposée à la possible signature
10:41d'un accord de libre-échange entre l'Europe et les pays d'Amérique du Sud.
10:45Au Parlement européen, un vote crucial, cette fois sur la déforestation,
10:49le texte qui vise à bannir de nos rayons les produits provenant de terres déboisées
10:54pourrait être reporté d'un an.
10:56Les défenseurs de l'environnement y voient une victoire des lobbies
10:59et des pays producteurs.
11:00France Info vous le révèle ce matin,
11:023 jeunes sur 4 ont déjà renoncé un emploi faute de pouvoir s'y rendre,
11:06selon le dernier baromètre des apprentis d'Auteuil.
11:09Une question de coûts, en grande majorité celui de l'essence
11:12ou des transports en commun.
11:14Et puis de nouvelles frappes israéliennes au sud de Beyrouth,
11:16ce matin après des bombardements qui ont fait 8 morts hier.
11:196 soldats israéliens ont aussi perdu la vie dans le sud du Liban.
11:34Les informer continue avec Julie Marie Lecomte,
11:36chef du service politique de France Info, avec Renaud Dely aussi.
11:39Et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Ops.
11:41Juste avant le fil info, Sylvain, on parlait de la réaction
11:44de Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur,
11:46qui trouverait choquant.
11:48Il a écrit sur le réseau social X
11:50que Marine Le Pen soit condamnée à l'indénigibilité.
11:53Oui, c'est le deuxième tweet trumpiste de la semaine,
11:56après celui de Guillaume Kasbarian,
11:58qui a encouragé Elon Musk à réduire l'Etat fédéral américain
12:02et se dit prêt à pratiquer de même en France.
12:05Et bien là, on a un tweet d'un ancien ministre de l'Intérieur
12:08qui est un tweet populiste, en fait,
12:10qui s'appuie sur la volonté populaire supposée
12:13et l'oppose aux institutions et à la justice.
12:16Ça prouve que Darmanin croit plus à cette piste politique
12:20qu'à la piste institutionnelle habituelle.
12:22Il faut faire attention.
12:23Un politique a parfaitement le droit de critiquer
12:25les réquisitions, quelles qu'elles soient,
12:27de critiquer les réquisitions, de s'en prendre en magistrat, etc.
12:30On peut considérer, on peut être choqué,
12:32mais considérer qu'au nom de l'indépendance de la justice,
12:34il sort de son rôle, normalement,
12:36d'exemplarité civique, en quelque sorte,
12:38mais ce n'est pas illégal.
12:40C'est plus gênant, évidemment, quand on est ministre en place,
12:43qu'on est au sein de l'exécutif,
12:45et a fortiori, si on est ministre de la justice
12:48ou ministre de l'Intérieur,
12:49ce qu'il suffit le cas de Darmanin.
12:51Il le fait pour une raison très simple,
12:52c'est des larmes de crocodile.
12:53Il ne pense pas du tout à ce qu'il a écrit,
12:55tout simplement parce qu'il vise le magot électoral de Marine Le Pen.
12:57Donc il fait de la politique, lui aussi,
12:58c'est un tweet politique,
12:59c'est un message à l'adresse de l'électorat Le Penis
13:01pour dire « Coucou, je suis là ».
13:03Oh là là, je suis vraiment très très malheureux
13:05de ce qui pourrait arriver à Marine Le Pen.
13:07Et c'est pour, évidemment, récupérer le magot le moment venu.
13:10Il y en a un autre qui a ce même état d'esprit.
13:12Alors évidemment, il en a lui aussi fait des tonnes d'aise hier soir.
13:15Il va continuer dans les jours, dans les semaines,
13:17dans les mois qui viennent.
13:18Jordan Bardella va afficher sa plus grande,
13:20sa plus fervente solidarité, son soutien,
13:22sans aucun état d'âme, sans nuance, à Marine Le Pen.
13:26Et on sait évidemment qu'en coulisses,
13:28il piaf de la remplacer au cas où Marine Le Pen
13:30serait empêchée à l'élection présidentielle.
13:32Et d'ailleurs, le livre qu'il vient de publier l'illustre,
13:34avec d'ailleurs une inflexion de la stratégie
13:36et déjà avec cette union des droites
13:38que caresse, si j'ose dire, Jordan Bardella.
13:41Et puis la volonté d'incarner l'avenir.
13:42Donc lui aussi, il est prêt, il a l'arme au pied,
13:46prêt à remplacer Marine Le Pen
13:47si elle était empêchée de se présenter.
13:49Mais encore une fois, on en est très loin.
13:50Marine Le Pen va en rajouter dans les jours,
13:53les heures et les semaines qui viennent.
13:54D'autant que là, il va y avoir maintenant
13:56une quinzaine de jours de plaidoiries de la Défense
13:59pour expliquer qu'on vise à la baïonner.
14:02Mais d'abord, elle n'est pas encore condamnée.
14:04Et puis encore tous les recours éventuels.
14:07Et puis il faut rappeler que ces réquisitions très lourdes,
14:10certes, elles ne tombent pas du ciel.
14:12Le dossier lui-même, l'accusation est elle-même très lourde.
14:154,6 millions d'euros détournés.
14:17Un système qui semble,
14:18au vu d'un certain nombre de témoignages,
14:21d'échanges par mail et autres,
14:24organisés et dirigés par Marine Le Pen,
14:26qui évoquait aussi la menace de ruines
14:28pour le Rassemblement national
14:29si jamais il était condamné à rembourser
14:31les 4,5 millions qui figurent dans la réquisition.
14:34Sauf que précisément, ce système, semble-t-il,
14:36a été mis en place à un moment où le R.L. lui-même
14:38était quasiment en ruine
14:40et avait décidé de faire des économies
14:41sur le dos du Parlement européen,
14:42donc du contribuable.
14:43Bien mal acquis, il ne profite jamais.
14:45Renaud, un autre sujet d'actualité,
14:47parce qu'il est devenu un symbole.
14:49Le match France-Israël ce soir
14:50dépasse carrément le cadre du football.
14:52Oui, ce match France-Israël
14:54où seront présents un grand nombre de personnalités.
14:57Le président de la République Emmanuel Macron,
14:58ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et France Hollande,
15:00mais aussi Michel Barnier, Gérard Larcher et bien d'autres.
15:03Tous présents ce soir
15:05pour manifester un message de fraternité
15:07et de refus absolu de l'antisémitisme
15:09après les violentes agressions antisémites
15:11qui sont survenues jeudi dernier à Amsterdam
15:14à l'issue du match entre le Maccabit et la Vive
15:17et l'Agex Amsterdam.
15:18Un climat extrêmement pesant qui entoure ce match,
15:20qui se jouera d'ailleurs avec une affluence réduite,
15:23de l'ordre de 20 000 spectateurs.
15:25Dans un stade qui peut contenir 80 000 personnes.
15:28Que pense le président de la Fédération française de football,
15:31Philippe Diallo, de ce climat
15:32et de la présence de toutes ces personnalités
15:34ce soir lors de ce match ?
15:36Et bien voici ce qu'en disait Philippe Diallo
15:38ce matin sur France Info.
15:40Il y a quelques jours, à Amsterdam,
15:42on a vu des scènes absolument incroyables
15:45qu'on ne croyait justement ne plus jamais revoir
15:47sur notre continent.
15:49Et je pense que ça réveille tout un tas de consciences.
15:52Et le fait que symboliquement
15:54des anciens présidents de la République,
15:55le président de la République actuel,
15:57viennent au stade,
15:59je pense que c'est marquer un attachement
16:01aux valeurs non seulement du sport,
16:03mais aussi de la République,
16:05qui sont incarnées par notre équipe de France.
16:08Le match France-Israël,
16:09qui est devenu un symbole aujourd'hui,
16:12un dispositif exceptionnel de sécurité,
16:15avec des personnalités politiques, on l'a dit,
16:17est-ce que le gouvernement en a fait trop ?
16:19Le gouvernement est très démonstratif
16:21parce que les incidents précédents à Amsterdam,
16:25ces incidents très graves,
16:27marqués par un antisémitisme évident,
16:31ont créé une situation diplomatique très tendue.
16:34Donc la France veut rassurer Israël
16:38de son soutien,
16:40de sa ferme volonté de lutter contre l'antisémitisme.
16:43Ça c'est un bon point.
16:44Et c'est aussi une manière
16:46d'essayer d'étouffer
16:49de telles pulsions
16:51qui pourraient se manifester
16:53dans la société française.
16:55Julie ?
16:56Le président, qui est dans les tribunes
16:58parce qu'il veut afficher de l'amitié...
16:59Emmanuel Macron qui n'avait pas forcément prévu
17:01de se rendre à ce match,
17:05et puis qui effectivement au lendemain...
17:07Oui parce qu'il faut le dire,
17:08sportivement ce n'est pas une affiche de dingue,
17:11comme on le dit dans le milieu sportif.
17:13Israël est en disposition,
17:14ils ont perdu tous leurs matchs.
17:16Ils vont être relégués.
17:17Effectivement on a vu Emmanuel Macron
17:19dire après les événements à Amsterdam
17:22qu'il assisterait au match
17:24et c'est parfaitement assumé par l'Elysée.
17:28S'il y va c'est pour exprimer
17:30la solidarité et la fraternité
17:33du peuple français
17:35envers Israël.
17:38Il n'y a sans doute jamais eu
17:40aussi peu de monde dans le stade de France
17:42mais jamais non plus autant de politiques.
17:46La volonté est très clairement
17:49d'assumer le refus de l'antisémitisme.
17:54Le gouvernement se met une pression énorme
17:57parce qu'il n'y a zéro droit à l'erreur ce soir.
18:00C'est-à-dire dans le stade,
18:01a priori évidemment pas.
18:03Tout est verrouillé, on a entendu Laurent Munaise.
18:05Absolument qu'en dehors du stade
18:07et dans les rues de Paris
18:09il ne se passe strictement rien.
18:11On se souvient de Bruno Retailleau
18:13mettant un point d'honneur
18:15à ce que la République ne recule pas.
18:17Je crois qu'il ne faut pas se tromper
18:19et je ne vais pas être tout à fait sur le même...
18:21Je vais me permettre de corriger un truc.
18:22Ce n'est pas une manifestation de solidarité
18:23avec Israël,
18:24voire même avec le peuple israélien
18:26et encore moins avec le gouvernement israélien
18:28de Benjamin Netanyahou.
18:29Je pense que la présence du Président de la République,
18:31de ses prédécesseurs,
18:32c'est d'abord une manifestation de solidarité
18:34à l'endroit des Français juifs.
18:36C'est pour ça que ces pulsions,
18:38ces violences antisémites,
18:39il y a certes le contexte terrible
18:40des agressions qu'on a vues à Amsterdam
18:42qui se sont d'ailleurs prolongées
18:43y compris au fil du week-end
18:45et qui n'ont rien à voir
18:47avec les quelques provocations
18:49de quelques supporters
18:51du Maccabit et l'Aviv
18:53qui étaient condamnables
18:54quand ils ont brûlé un drapeau palestinien
18:55ou détruit un taxi.
18:56Mais ça n'a rien à voir avec la chasse.
18:58Ça n'a rien à voir avec la chasse
18:59ou avec des slogans tirables.
19:00Crier des slogans politiques aussi insupportables,
19:03soit-il,
19:04ou brûler un drapeau,
19:06ce n'est pas exactement la même chose
19:07que de faire la chasse aux Juifs.
19:08Mais ces violences,
19:10ces pulsions antisémites,
19:11ces agressions antisémites,
19:12on ne doit pas redouter
19:14qu'elles se produisent en France.
19:15Elles se produisent déjà.
19:16Il y a un envol des actes antisémites,
19:18des agressions antisémites,
19:20depuis le 7 octobre de l'année 2023.
19:22Donc on le sait.
19:23Je pense qu'il y a évidemment
19:24le contexte qui est lié à Amsterdam,
19:26qui a effectivement justifié
19:28cette mobilisation
19:29en dernière lutte des autorités
19:31et puis le déploiement
19:33d'un service de sécurité
19:36particulièrement important,
19:374000 policiers et gendarmes.
19:38Il y avait aussi la volonté
19:40de l'État français, me semble-t-il,
19:41et de la République,
19:42évidemment,
19:43de refuser toute annulation de ce match
19:45et aussi l'hypothèse
19:47d'un déplacement de ce match,
19:48ce que n'avait pas fait la Belgique
19:49au mois de septembre.
19:50Rappelons que la Belgique
19:51a déplacé le match Belgique-Israël
19:53en Hongrie,
19:54qui s'est déroulé en Hongrie,
19:55ce qui est une forme de démission,
19:56de recul face aux menaces,
19:57justement,
19:58d'agressions,
19:59de violences antisémites.
20:00Donc évidemment,
20:01le gouvernement français
20:02ne voulait pas faire ça.
20:03Mais de surcroît,
20:04je pense que c'est aussi perçu
20:05et que c'est un message envoyé
20:06à l'endroit des Français juifs
20:07qui se sentent bien souvent isolés,
20:09abandonnés
20:10et qui,
20:11pour certains d'entre eux,
20:12justement,
20:13avaient envie
20:14et vont aller au stade,
20:15fort heureusement,
20:17sont tellement inquiets
20:18pour leur sécurité
20:19qu'ils ont dû y renoncer.
20:21Ils sont aussi inquiets
20:22parce que le Premier ministre israélien lui-même,
20:24Benyamin Netanyahou,
20:25a dit à ses ressortissants
20:26d'y aller pas.
20:27Oui, on se souvient
20:28qu'il avait envoyé aussi
20:29des avions
20:30pour rapatrier
20:31les supporters.
20:32Il faut aussi de la politique
20:33vis-à-vis de son opinion.
20:34On voit là,
20:35effectivement,
20:36tous les messages
20:37qui sont envoyés.
20:38Le risque
20:39de cette volonté légitime
20:42du président actuel
20:44et des anciens présidents
20:45de, effectivement,
20:46lutter contre l'antisémitisme,
20:48protéger
20:49la population
20:50juive
20:51qui vit en France
20:53et qui est menacée
20:55déjà depuis de longs mois.
20:56Le risque, c'est quand même
20:58de faire ressortir
20:59tout acte
21:00de solidarité
21:01avec la population
21:02palestinienne
21:03et notamment de Gaza.
21:04Toute critique
21:05de la politique
21:07et de la guerre
21:08que mènent Israël
21:09comme de l'antisémitisme.
21:10On voit aussi
21:11le piège
21:12qui s'ouvre.
21:13C'est le risque du deux poids deux mesures
21:14sur lesquels on a...
21:15Je suis absolument désaccord
21:16avec ça.
21:17Il mange ?
21:18Non, non.
21:19Il faut tout à fait manifester
21:20sa solidarité pleine et entière
21:21avec les Français juifs
21:22et avec, d'ailleurs,
21:23les Juifs de par le monde
21:24qui sont victimes
21:25d'antisémitisme
21:26et manifester, évidemment,
21:27sa pleine solidarité
21:28avec les victimes
21:29civiles palestiniennes
21:30qui sont, elles,
21:31victimes de la politique
21:32ô combien incondamnable
21:33de Benjamin Netanyahou.
21:34Et je pense qu'heureusement
21:35que les autorités françaises
21:36font ça.
21:37On se souvient
21:38que l'absence
21:39d'Emmanuel Macron
21:40à la marche
21:41contre l'antisémitisme
21:42en novembre de l'année dernière
21:43a fait un peu surprise.
21:44C'est-à-dire qu'on peut
21:45défendre, évidemment,
21:46la République.
21:47C'était le mot d'ordre
21:48de la manifestation
21:49de l'année dernière.
21:50Il luttait fermement,
21:51sans nuance,
21:52contre l'antisémitisme
21:53et, évidemment,
21:54dénoncer le racisme
21:55ou les victimes
21:56regrettées, déplorées
21:57et dénoncées
21:58de la politique israélienne.
21:59Et c'est ce que fait,
22:00d'ailleurs,
22:01Emmanuel Macron
22:02ces dernières semaines
22:03avec force
22:04au risque d'un certain
22:05nombre d'incidents
22:06avec Benjamin Netanyahou
22:07pour condamner, justement,
22:08les victimes civiles
22:09palestiniennes innocentes
22:10à Gaza et ailleurs.
22:11Et c'est pour ça aussi
22:12qu'on attend
22:13qu'une manifestation
22:14pro-palestinienne
22:15ait été autorisée
22:16à Saint-Denis
22:17en parallèle
22:18du match
22:19France-Israël.
22:20Merci à tous les trois.
22:21On va évidemment suivre
22:22ce qui va se passer ce soir.
22:23Merci à Julie-Marie Lecomte,
22:24chef du service politique
22:25de France Info.
22:26Merci à vous,
22:27Sylvain Courage,
22:28directeur adjoint
22:29de la rédaction
22:30du Nouvel Obs.
22:31Le Nouvel Obs qui propose,
22:32à partir d'aujourd'hui,
22:33un gros dossier.
22:34Le monde,
22:35selon Trump,
22:36démocratie,
22:37géopolitique,
22:38climat,
22:39comment ils nous menacent.
22:40C'est-à-dire,
22:41c'est dans le Nouvel Obs.
22:42Merci à vous.
22:43Les informés du soir,
22:44c'est ce soir,
22:45à 20h.