Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Ravie de vous retrouver pour Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30
00:03sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT.
00:07Bonjour Renaud Delis.
00:08Bonjour Salia.
00:09Et autour de la table ce matin, nos informés, Nathalie Schuch, grand reporter politique
00:12au point, auteur de « Les Naufrageurs, comment ils ont tué la politique » aux éditions
00:17Robert Laffont.
00:18Bonjour Nathalie.
00:19Bonjour.
00:20Et à vos côtés, Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV, canal 27.
00:24Bonjour Gilles.
00:25Bonjour Salia.
00:26Bonjour à tous.
00:27Marine Le Pen ne cesse de le répéter, le Rassemblement National est prêt à gouverner
00:30le pays.
00:31Eh oui, nous sommes prêts à gouverner, c'est ce que répète Marine Le Pen alors que donc
00:34dans moins de trois semaines, le Rassemblement National apparaît comme le favori des élections
00:39législatives anticipées.
00:40Marine Le Pen qui affirme aussi d'ailleurs sa volonté de rassembler dans cette perspective,
00:45à cette fin d'ailleurs, alors que le pouvoir semble donc tendre les bras au Rassemblement
00:49National.
00:50La famille Le Pen se rassemble puisque Marine Le Pen a rencontré hier sa nièce, Marion
00:54Maréchal.
00:55Il est vrai que la petite-fille de Jean-Marie Le Pen est une nouvelle eurodéputée reconquête
01:00dont elle conduisait la liste aux européennes et c'est pour ça que Marine Le Pen et Jordane
01:03Bardella l'ont rencontrée hier.
01:05Et puis d'ailleurs, qui gouvernera si jamais le Rassemblement National obtient une majorité
01:11les 30 juin et 7 juillet ? Qui sera à Matignon et pour faire quoi ? Voici la réponse de
01:16Marine Le Pen hier soir sur le plateau du 20h d'ETF.
01:19Depuis des mois, nous travaillons avec Jordane Bardella dans le cadre d'un couple en réalité
01:24exécutif.
01:25Moi, vous le savez, vers la présidence de la République, lui vers Matignon.
01:31Nous mettrions en place la politique telle que le souhaitent les Français, avec les
01:38contraintes que les Français connaissent à Matignon, mais nous préparerions d'ores
01:43et déjà l'accession à la présidence de la République qui permettra par exemple
01:49de mettre en œuvre le grand référendum sur l'immigration.
01:52Une stratégie qui semble se dévoiler peu à peu, Jordane Bardella à Matignon, en cas
01:56de victoire.
01:57Mais à cause de la cohabitation, elle serait entravée, une façon pour peut-être, pour
02:01le Rassemblement National, d'édulcorer son programme ou d'attendre, et rappelons d'ailleurs
02:06que pour l'instant, il n'y a pas de véritable programme de campagne d'URN, et nombre de
02:10mesures ont changé ces derniers mois ou ces dernières années, d'attendre l'élection
02:15présidentielle de 2027.
02:17Est-ce que c'est ça, la stratégie du RN, c'est-à-dire de faire profil bas jusqu'à
02:22l'arrivée de Marine Le Pen à l'Élysée ?
02:24Et un talisman ?
02:25On voit bien que pour l'instant, il n'y a pas d'accord programmatique, il n'y a pas
02:28de base programmatique au Rassemblement National, tout simplement parce qu'ils n'ont pas vu
02:32arriver la dissolution, mais comme beaucoup de gens, c'est-à-dire que Marine Le Pen
02:35pensait qu'elle aurait plutôt lieu en septembre ou à l'automne, à l'issue d'une motion
02:39de censure déposée soit par la droite, soit par le RN éventuellement.
02:42Après, ils disent, on va faire un mix un petit peu de ce qu'on a proposé aux Européennes,
02:46pas grand-chose, et ce qu'on a proposé à la présidentielle.
02:49C'est vrai qu'on attend de voir ce que ça va donner parce qu'au fond, les lignes ont
02:53énormément bougé au Rassemblement National et aujourd'hui, on ne sait plus quelle est
02:56sa boussole programmatique.
02:57Honnêtement, en 20 jours, ça ne va pas se faire et on voit très bien qu'ils vont poursuivre
03:00sur la lancée qui était celle des Européennes, vote sanction.
03:03En fait, cette campagne express, elle est plutôt favorable au candidat RN, Gilles,
03:11puisqu'ils ne vont pas avoir besoin de développer plus que ça.
03:13Exactement.
03:14Moins il y a de jours pour faire campagne, moins on vous demande de comptes sur votre
03:17programme.
03:18On a vu que le vote sanction, on ne les a jamais essayés, était quand même à la base
03:21du succès du RN pendant trois semaines, donc on ne voit pas pourquoi, on ne les a pas plus
03:26essayés dans trois semaines, donc on ne voit pas pourquoi, effectivement, ça ne marcherait
03:30pas.
03:31Ils ont réussi à faire presque 33%, 32% sans programme européen, ça tenait en 12
03:37pages, c'était exactement le même qu'il y a 6 ans et personne ne l'avait lu.
03:40Alors évidemment, ils seront un peu plus questionnés, un peu plus challengés sur
03:43leurs propositions, parce que là, il ne s'agit pas de savoir qui du PPE s'alignera
03:47avec je ne sais pas qui pour je ne sais laquelle législation européenne à laquelle personne
03:51ne comprend rien, c'est vraiment des propositions pour la vie des Français, donc nous tous
03:54allons davantage les questionner, leurs adversaires politiques vont les challenger, mais enfin,
04:00tout laisse à penser que ce qui a marché il y a deux jours pourrait marcher dans trois
04:04semaines moins deux jours.
04:06Maintenant, en tout cas, je trouve qu'il y a une chose, c'est qu'ils ont quand même
04:09envie d'aller à Matignon, parce que la vitesse à laquelle ils ont reçu Marion Maréchal,
04:13qui était quand même l'ennemi, à la vitesse à laquelle ils sollicitent des élus droites,
04:17ce que j'ai écouté Jordan Bardella hier quand il sortait de sa visite avec Marion
04:22Maréchal, ce qu'il appelait, ça ressemblait à l'Union des droites quand même, que le
04:25Rassemblement national a toujours détesté.
04:28Il y a toujours un doute sur le Rassemblement national, est-ce qu'ils veulent toujours
04:32gouverner ou pas, est-ce qu'on dit toujours qu'ils veulent l'élection d'après ? Là,
04:36il semble qu'ils veuillent aller à Matignon.
04:38Un mot sur le programme, c'est vrai qu'il y a eu une proposition nouvelle pendant les
04:42Européennes, c'est ce fameux double contrôle, la double frontière pour l'immigration,
04:47et c'est vrai qu'on n'a toujours pas compris ce que c'était, et qu'à chaque fois qu'ils
04:51mettent une nouvelle proposition, ils ont du mal à l'expliquer.
04:56C'est pas faute d'avoir demandé plusieurs fois.
04:57C'est pas faute d'avoir demandé plusieurs fois, donc je ne suis pas certain qu'il y
05:01aura comme ça des nouveautés d'ici trois semaines.
05:03Le RN est-il prêt, est-il vraiment prêt à gouverner la France, et d'ailleurs pour
05:07quoi faire ? On continue d'en parler juste après le Fil Info de Mathilde Romagnan, à 9h11.
05:12Ce matin sur France Info, Xavier Bertrand appelle Éric Ciotti à clarifier la position
05:17des Républicains face au RN, le président LRDO de France déplore le fait que le patron
05:22des Républicains n'ait pas encore rejeté l'appel au rassemblement lancé par Marine
05:27Le Pen, et ce matin, le chef du RN, Jordan Bardella, assure que son parti va soutenir
05:32certains candidats issus des Républicains lors de ces législatives anticipées.
05:38Recherche d'alliances aussi à gauche.
05:40Dans cette campagne, insoumis socialistes, communistes et écologistes ont lancé hier
05:44un appel commun pour un nouveau Front Populaire.
05:47Ils doivent présenter un programme de gouvernement dans les prochaines heures.
05:51Volodymyr Zelensky est à Berlin depuis hier soir.
05:54Le président ukrainien doit rencontrer le chancelier Olaf Scholz et participer à une
05:59conférence sur la reconstruction de l'Ukraine.
06:02L'Allemagne a récemment autorisé Kiev à utiliser des armes allemandes pour frapper
06:06des cibles sur le sol russe.
06:08Trois médailles pour la France hier au championnat d'Europe d'athlétisme à Rome.
06:12Aujourd'hui, le double champion du monde, Kevin Mayer, passe les dernières épreuves
06:17du Décathlon en vue d'une qualification pour les JO.
06:32Les informer continue avec Nathalie Chuc, grand reporter au point.
06:35Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info TV, qui est en grande forme.
06:39Tout va bien.
06:40Et Renaud Delis, Marine Le Pen, était l'invité du JT de TF1 hier soir.
06:46Elle a parlé sécurité, immigration et pouvoir d'achat.
06:49Effectivement, vous avez raison, elle a cité ces mots.
06:52Elle a expliqué qu'elle était candidate et que le Rassemblation a été candidate
06:56au pouvoir pour défendre le pouvoir d'achat, rétablir la sécurité et lutter contre l'immigration.
07:03Comment ? Avec quelles mesures ? Avec quel programme ?
07:06Rien. Hier, 10 minutes d'interview au cours de laquelle il n'y a eu aucune précision.
07:09Et Gilles Boulot a eu beau la relancer, d'ailleurs, il n'y a eu aucune mesure.
07:11Et à chaque fois, elle récite effectivement ce triptyque.
07:14Ça lui avait assez bien réussi lors de la campagne du premier tour de la présidentielle,
07:18puisqu'elle avait réussi à imposer l'idée qu'elle était la candidate du pouvoir d'achat.
07:22Jusqu'à ce qu'on s'aperçoive lors du débat d'entre deux tours, lorsqu'elle a été confrontée
07:25à son adversaire Emmanuel Macron, qu'en fait, il n'y avait pas de mesure dans le programme,
07:29si ce n'est la baisse à 0% de la TVA sur les produits de première nécessité,
07:33ce qui équivaut à une économie de quelques centimes d'euros par mois,
07:37pour les plus précaires, certes, mais qui n'est pas extrêmement efficace comme mesure.
07:41Et là, c'est exactement la même chose, c'est-à-dire, mais cette stratégie a réussi
07:44à Jordan Bardella pendant la campagne des Européennes,
07:47qui a fait essentiellement campagne, effectivement, sur TikTok et sur les réseaux sociaux,
07:51sans dévoiler un programme précis.
07:53Et quand il l'a fait, on a compris quand même un certain nombre de choses.
07:55Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Gilles Bernstein.
07:57La double frontière, cette fameuse mesure avancée par Jordan Bardella,
08:00on a tout à fait compris qu'elle était inexistante.
08:02Il n'y a pas de double frontière.
08:03Ce sont des contrôles aléatoires que rétablirait le Rassemblement national
08:06de façon un petit peu plus prononcée, au cas où il accéderait au pouvoir,
08:11parce que le Rassemblement national, rappelons-le, veut, en tout cas, en principe,
08:15mettre en œuvre une mesure qui, effectivement, semble par définition inapplicable,
08:19contrôler à l'intérieur de l'espace Schengen de libre circulation des personnes
08:23de l'Union européenne, uniquement les ressortissants non-européens.
08:26Comment faire, si ce n'est d'institutionnaliser, effectivement,
08:29un pseudo délit de contrôle aux faciès ?
08:32Quelqu'un qui ne ressemblerait pas à un membre de l'Union européenne.
08:36Donc on a compris, effectivement, que cette double frontière était impossible.
08:38Et juste un dernier point sur le programme, c'est très intéressant.
08:41Jordan Bardella avait prévu, durant la campagne européenne,
08:45le RN avait prévu de publier un livret de propositions économiques,
08:49plusieurs, une trentaine ou une quarantaine de pages.
08:52Ce livret a été repoussé tout au long de la campagne des Européennes
08:54et puis, finalement, à un mois du scrutin, au début du mois de mai,
08:57il a été décidé, surtout, de ne pas le publier.
08:59Pourquoi ? Parce que Jordan Bardella caracolait en tête des sondages
09:02qui ont été confirmés dans les Ions.
09:03Il ne fallait surtout pas prendre de risques au regard d'un certain nombre,
09:07on va dire, de failles du programme économique du RN
09:09et, en premier chef, de son caractère dépensier, évidemment.
09:13Juste quelques mesures qu'on connaît, par exemple, dans le programme du RN.
09:17La baisse massive de la TVA sur les carburants, l'électricité, le gaz
09:21et le foule domestique de 20 à 5,5 %,
09:26ça ferait 10 milliards d'euros, a priori, pour les finances publiques.
09:29La suppression de la cotisation foncière des entreprises,
09:31de la contribution sociale et de la solidarité sur la société, c'est 10 milliards aussi.
09:34Le retour à la retraite à 62 ans, puisque ce n'est plus la retraite à 60 ans,
09:37c'est aussi plusieurs dizaines de milliards.
09:39On sait bien que mettre en œuvre ce programme dans le contexte délicat
09:43des finances publiques actuelles ne serait pas une signe écoeurant.
09:46D'ailleurs, vous avez vu que l'agence Mauditze, ce matin,
09:48a lancé une alerte en disant, attention, sur la note de la France,
09:51qui pourrait être dégradée, revue à la baisse, si le RN arrive au pouvoir.
09:56Et effectivement, comme vous le dites, Renaud Delis, je crois me souvenir
09:59que le programme du RN pour la présidentielle de 2022
10:02avait été chiffré à 110 milliards d'euros par an pour les finances publiques.
10:07A titre de comparaison, celui d'Emmanuel Macron, c'était de mémoire 45 milliards par an.
10:11Donc, c'est plus que le double.
10:13Dans la situation aujourd'hui d'endettement du pays,
10:15avec tout le débat qu'on a eu ces derniers mois sur la dette publique,
10:19sur le risque de dégradation de la note française, qui d'ailleurs s'est produite,
10:23c'est quand même une donnée qu'il faut avoir en mémoire.
10:25Et c'est aussi pour ça, sans doute, que le RN ne fera pas la clarté sur ses propositions.
10:29Et donc, les milieux économiques, là, on voit aujourd'hui qu'ils sont inquiets.
10:32On a beau parler des mesures économiques proposées par le RN aujourd'hui,
10:36mais quand on décrypte la sociologie du vote des élections européennes,
10:41qui a voté pour le RN ?
10:43Eh bien, les ouvriers, les classes populaires,
10:46les classes populaires qui ont délaissé la gauche et aussi les républicains.
10:50Et donc, dans ces cas-là, ces personnes-là, ces ouvriers,
10:54en fait, ils ne font pas attention forcément au programme économique de Marine Le Pen.
10:59Eux, ils veulent parler de leur quotidien.
11:01C'est certain.
11:02Il y a forcément une base de motivation du vote Rassemblement national sur l'immigration,
11:07mais il y a effectivement une grosse base sur le déclassement économique,
11:11sur l'éloignement des services publics, sur le sentiment d'abandon,
11:14ce qu'on avait déjà pendant les gilets jaunes.
11:17Quand on voit, vous avez parlé de la sociologie du vote,
11:20quand on voit la géographie du vote, c'est absolument dingue,
11:23puisqu'il gagne toutes les régions.
11:24Quand on regarde le score des grandes villes,
11:26parfois, on a l'impression d'être dans la vague rose de 81.
11:29Quand vous regardez les votes socialistes à Rennes, à Nantes, à Toulouse,
11:34le PS est assez nettement en tête.
11:37Quand vous regardez, j'ai regardé les villes de Seine-Saint-Denis hier
11:40sur une trentaine de villes données par Le Monde,
11:42LFI en gagne 29.
11:44Donc LFI est en tête partout en Seine-Saint-Denis et à peu près partout dans le Val-de-Marne
11:48et dans tout le reste de la France, hors grandes villes.
11:51Enfin, s'ils font 32, 33% au niveau national et qu'ils font 10, 12 dans les grandes villes,
11:57ça veut dire qu'ils font 50% ailleurs.
11:58Donc, il y a toute une partie de la France où aujourd'hui,
12:01le Rassemblement national n'est pas en premier, mais au-delà de la majorité absolue.
12:05Et vous avez raison, Salia, de le dire, c'est essentiellement une motivation économique.
12:11On voit mal pourquoi le Rassemblement national se priverait de,
12:15en tout cas promettre à cette population qui a voté pour eux
12:17et dont ils ont besoin là dans trois semaines,
12:19il se priverait de leur promettre des mesures coûteuses.
12:22De toute façon, les campagnes électorales, c'est rarement bon pour l'équilibre des finances publiques.
12:25– Oui, parce qu'on promet plein de choses.
12:27On va évidemment suivre la campagne du Rassemblement national,
12:31on va suivre aussi ce que va dire cet après-midi le Président de la République.
12:34– Et puis à gauche, les partis, les partis de gauche se sont réunis hier, Renaud Delis.
12:38– Et bien voilà, et miracle, en quelques heures, les partis de gauche,
12:41qui s'étaient copieusement divisés, parfois même invectivés,
12:45voire insultés durant la campagne des élections européennes,
12:47se sont rabibochés, donc en quelques heures.
12:51Les quatre partis de gauche, les écologistes, le Parti communiste,
12:54et plus particulièrement les socialistes et les insoumis,
12:57ont annoncé hier soir, triomphant, la constitution d'un nouveau front populaire
13:02qui doit se traduire par des candidatures uniques à gauche dans chaque circonscription.
13:06S'agit-il du retour de la NUPES ?
13:08Est-ce que d'ailleurs ce programme de la NUPES est toujours d'actualité ?
13:13Et puis, à quelles conditions cet accord pourra-t-il se concrétiser ?
13:17Pour l'instant, il y a encore énormément d'interrogations après cette annonce,
13:21mais des conditions, celui qui est arrivé en tête de la gauche,
13:24Raphaël Glucksmann, dimanche soir lors des élections européennes,
13:27en a posé hier soir à la télévision, sur France 2,
13:31des conditions d'ailleurs balayées ce matin sur l'antenne de France Info par Manon Aubry,
13:36la tête de liste de la France insoumise.
13:38On va écouter successivement l'un puis l'autre, Raphaël Glucksmann puis Manon Aubry.
13:42D'abord, un soutien indéfectible à la construction européenne.
13:47Ensuite, un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne.
13:50Une abrogation de la réforme des retraites,
13:53de la réforme de l'assurance chômage et de la loi immigration.
13:57Une accélération de la transition écologique.
14:00Et enfin, un rejet de la brutalisation de la vie politique.
14:04Raphaël Glucksmann a pris un certain nombre d'initiatives individuelles,
14:07comme le fait de proposer Laurent Berger au poste de Premier ministre.
14:12Il se trouve que l'accord qui a été signé hier soir
14:15a été signé par l'ensemble des forces politiques de gauche,
14:18y compris Place Publique, le mouvement politique
14:21dont Raphaël Glucksmann est le représentant.
14:23Place Publique dont la représentante à cette réunion hier soir,
14:25la LUC, a fait savoir qu'il n'y avait pas d'accord dit-elle,
14:27mais simplement l'ouverture de discussion, je la cite.
14:31En tout cas, toutes les conditions posées par celui qui est arrivé
14:33en tête de la gauche dimanche soir ne figurent pas.
14:36Aucune de ces conditions ne figurent dans cet accord.
14:38Est-ce que finalement, Raphaël Glucksmann est un peu le dindon de la farce
14:41et est-ce que cet accord, cette union, cette unité retrouvée de la gauche
14:45peut être efficace dans les urnes ?
14:46Je vous propose qu'on réponde à toutes ces questions dans un instant,
14:48puisque les informés continuent juste après le Fil Info de 9h20.
14:51Mathilde Romagnan.
14:53Bruno Le Maire promet ce matin de faire baisser de 10 à 15%
14:56la facture d'électricité l'an prochain, en février 2025.
15:00Selon le ministre de l'Économie, c'est possible grâce à la relance du nucléaire
15:04et à l'investissement de la majorité dans les énergies renouvelables.
15:08Les candidats aux élections législatives anticipées ont jusqu'à dimanche.
15:12Pour se faire connaître, la campagne a débuté.
15:14Elle durera 19 jours avant le premier tour, le 30 juin prochain.
15:19Cet après-midi, Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse
15:22deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
15:26Hier soir, des milliers de personnes étaient rassemblées
15:28contre l'extrême droite à Paris, Marseille ou encore Toulouse et Nantes.
15:32Cinq syndicats, CFDT, CGT, UNESA, FSU et Solidaires,
15:36appellent à manifester ce week-end pour les mêmes raisons.
15:40Parcoursup ouvre cet après-midi sa phase d'admission complémentaire.
15:44À partir de 14h, élèves de terminale et étudiants en réorientation
15:48pourront formuler dix nouveaux vœux dans les formations ayant encore des places.
16:07Les informer continue avec Renaud Delis, avec Gilles Bornstein,
16:10éditorialiste politique à France Info TV et Nathalie Chuc,
16:13grand reporter politique au point.
16:15Juste avant le fil à fond, on parlait de cette réunion qui avait réuni
16:18tous les partis de gauche hier en vue d'un accord.
16:21Raphaël Glucksmann, le soir à 20h sur France 2, disait
16:24« Il y a cinq conditions ». Conditions qui ne figurent pas dans ces accords.
16:28En fait, est-ce que... Je reprends la question de Renaud Delis.
16:31Est-ce que Raphaël Glucksmann est le dindon de la farce, Nathalie ?
16:34Il va falloir qu'il fasse très attention à ne pas devenir
16:36surtout l'idiot utile de Jean-Luc Mélenchon.
16:38C'est un peu le danger parce que dans cet accord,
16:41dans les discussions à gauche, il y a une espèce d'impensée.
16:43C'est-à-dire que tous les gens qui sont autour de la table, ou à peu près,
16:45se disent « Bon, il faudrait qu'on arrive à se débarrasser de Mélenchon en fait. »
16:49Parce que c'est ça le problème.
16:49Est-ce qu'il a un effet repoussoir dans toute une partie de l'électorat de gauche,
16:52en particulier tendance sociale-démocrate ?
16:54Seulement, ce n'est pas possible pour l'instant.
16:56Donc, qu'a fait la gauche hier soir autour de la table ?
16:58Elle a fait de la rile politique en disant « Écoutez, on va faire un accord
17:01pour l'instant qui n'est qu'un accord sur des candidatures uniques.
17:04Il n'y a pas d'accord programmatique.
17:06Il n'y a pas d'accord pour l'instant sur une distribution répartition,
17:10des circonscriptions.
17:11Là, on va vraiment rentrer dans le dur et voir qui gagne le bras de fer.
17:15Mais ça va être très compliqué parce que, de toute façon,
17:18ils ne peuvent pas éjecter Elle et Fille en l'État,
17:21puisque sinon, Mélenchon est potentiellement capable d'aligner ses propres candidats,
17:24de tout faire sauter.
17:26Et aux législatives, c'est le principe du râteau.
17:28Si vous ne mettez pas un râteau avec plusieurs dents,
17:31votre accord, du coup, tout plante et vous n'y arrivez pas.
17:34– Et donc cet accord Gilles Bernstein avec ses parties de gauche,
17:37est-ce qu'on peut se dire, c'est une bonne chose,
17:40vu la menace de l'extrême droite au pouvoir,
17:43c'est ce qu'il considère, il faut se rassembler,
17:45peu importe le prix à payer.
17:48Ou alors, comme on entend certaines voix à gauche dire,
17:51non, on ne peut pas s'allier avec Elle et Fille parce qu'ils font preuve d'antisémitisme.
17:57Comment réagir ?
17:58– De toute façon, la situation pour la gauche était assez claire.
18:00S'il y a plusieurs candidats dans les circonscriptions,
18:02ils seront éliminés à peu près partout.
18:04Et il y aura, dans la plupart des circonscriptions de France,
18:07un tête-à-tête au deuxième tour entre le Rassemblement National et la majorité.
18:10S'ils sont unis, le Rassemblement National sera présent quasiment partout.
18:15Si la gauche est unie, la gauche a une chance d'être l'adversaire
18:18du Rassemblement National au deuxième tour.
18:20Après, on verra ce qu'il arrivera.
18:22Donc d'une certaine manière, la gauche se dit,
18:23quand vous avez le choix entre mourir et une très très mauvaise solution,
18:26vous choisissez quand même la très très mauvaise solution.
18:28– Ça veut dire qu'on met de côté ces petites préoccupations.
18:31– C'est ce que disent un certain nombre de gens.
18:32Avant-hier, c'était encore des odieux antisémites, violents,
18:36qui avaient une manière de faire de la politique insupportable.
18:39Aujourd'hui, c'est des partenaires dont on ne peut pas se passer,
18:42comme l'a dit Nathalie, pour un accord.
18:44En fait, il y avait trois aspects.
18:45Il y avait le programme, les candidatures et effectivement qui pour l'incarner.
18:49Sur le programme, j'ai constaté qu'y compris le Parti Socialiste
18:53a très vite dit oui à un programme radical de rupture.
18:57C'est-à-dire que tout ce qui s'était passé depuis l'ANUP,
18:59la retraite à 60 ans, on a signé ça,
19:01mais enfin on sait que c'est pas possible, etc.,
19:03de vouloir quand même en faire un programme plus réaliste.
19:07Manifestement, les socialistes sont d'accord pour signer un programme très dur.
19:12Pour les candidatures, ils ont l'air d'accord, à quelques exceptions près,
19:17pour reconduire les sortants, qui sont quasiment tous des LFI,
19:20qui ont essayé de gratter des circonscriptions
19:23là où la gauche n'est pas sortante, parce qu'il y en aurait à récupérer.
19:27Donc ça, ça a l'air d'aller… Enfin, ça va être compliqué,
19:30mais j'ai l'impression qu'il y a une base.
19:32En revanche, parce qu'aujourd'hui, il faut désigner qui sera Premier ministre.
19:35Depuis que Jean-Luc Mélenchon a dit « Élise et moi à Matignon »,
19:38les gens voudront savoir qui sera Premier ministre si cette coalition gagne.
19:42Là, effectivement, ça va être plus compliqué, parce que…
19:45Un nom a été balancé hier soir.
19:46Un nom a été balancé, on a vu que ça ne fait pas de l'unanimité.
19:48C'est Laurent Berger, l'ancien secrétaire général de la République.
19:49C'est Laurent Berger, il se trouve que j'étais à France 2 hier
19:52quand Raphaël Glucksmann a dit ça, je lui ai demandé s'il l'avait eu,
19:55s'il lui en avait parlé, il lui a dit « oui, je l'avais prévenu ».
19:57Mais il n'a pas dit si Laurent Berger avait accepté ou pas.
20:00Je pense que s'il avait accepté, il me l'aurait dit.
20:04Et vous avez raison, ils veulent perdre du temps, signer un accord,
20:07et puis on verra pour le nom, avec l'objectif quand même,
20:10pour le PS et les autres, d'éliminer Mélenchon.
20:12Renaud Delis.
20:13Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, je pense que ça, ce n'est pas le sujet.
20:15C'est-à-dire qu'on n'a jamais vu, à part Mélenchon en 2022,
20:18la présentation d'un nom de Premier ministre au moment des élections législatives.
20:22Parce que le Premier ministre, il faut rappeler que c'est le chef de l'État
20:24qui le désigne, de toute façon, et en vertu, évidemment, selon le vote des électeurs.
20:29Je pense que ça, c'est un sujet secondaire.
20:31Ce qui était important, évidemment, c'est l'ombre de Jean-Luc Mélenchon,
20:34qui visiblement continue de tirer les ficelles.
20:36Il s'est félicité de cet accord de principe conclu hier.
20:40Et surtout, la question de fond qui se pose, me semble-t-il, à gauche,
20:42et plus particulièrement à la gauche non-mélenchoniste,
20:45et plus particulièrement aux socialistes, aux sociodémocrates,
20:47c'est est-ce que le succès de Raphaël Glucksmann,
20:5014% des voix dimanche soir, ne tient pas aussi en grande partie
20:53au fait qu'il s'était justement détaché, qu'il avait rompu sur le fond
20:58avec ce qu'il appelle les outrances, la brutalisation des débats politiques
21:02incarnées par Jean-Luc Mélenchon, notamment, effectivement,
21:04un certain nombre de propos flirtant avec la ligne rouge de l'antisémitisme,
21:08des insultes y compris, d'ailleurs, à l'endroit d'un député sortant socialiste,
21:12Jérôme Guège, etc.
21:13Est-ce que ça, ça n'a pas alimenté le succès de Raphaël Glucksmann ?
21:16Dès lors, est-ce que cet accord, c'est-à-dire le fait,
21:18évidemment, c'est très classique de voir deux façons de faire de la politique,
21:20d'un côté, on pose des principes, c'était la position de Raphaël Glucksmann
21:24hier soir, journal de 20h de France 2, et de l'autre côté,
21:26quand on est chef de parti comme Olivier Faure,
21:28on range ses principes et puis on négocie pour essayer de sauver un groupe
21:31à l'Assemblée nationale.
21:33Est-ce que la solution qui a été choisie,
21:35donc d'abandonner les principes pour essayer de sauver un groupe à son national,
21:38va être payante dans les urnes, ou est-ce que les socialistes
21:41risquent de redescendre aussi vite qu'ils étaient montés
21:44lors de ces élections européennes ?
21:45Mais ça, on verra le 30 juin et le 7 juillet prochain.
21:47On continue, effectivement, on va suivre cette campagne des législatives.
21:51Merci beaucoup, merci à tous les trois.
21:53Nathalie Chuc, grand reporter politique au point,
21:55auteur de « Les naufrageurs, comment ils ont tué la politique »
21:59aux éditions Robert Laffont.
22:00On va en profiter aussi pour jeter un coup d'œil à la une du point de cette semaine.
22:03Vladimir Poutine, son programme pour l'Europe,
22:06guerre, ingérence, déstabilisation.
22:08Voilà, un super programme, un programme sympathique.
22:11Merci beaucoup, Gilbert Chaïn d'être passé éditorialiste politique à France Info TV.
22:15Merci à vous, Renaud Delis.
22:17Et les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Monte.