Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Et ravie de vous retrouver pour les informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:12On est en direct jusqu'à 9h30 avec Renaud Dely. Bonjour Renaud.
00:16Bonjour Salia.
00:16Et bonjour à nos informés du jour, Myriam Mankawa, présentatrice de l'émission Savourgarde du mardi au vendredi sur LCP.
00:23Bonjour Myriam.
00:24Bonjour, bonjour Salia, bonjour à tous.
00:25Et à vos côtés, Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
00:29Bonjour Sylvain.
00:30Bonjour.
00:30Et Christian Chenault, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:34Bonjour Christian.
00:34Bonjour.
00:35Christian, vous êtes là parce que Renaud Dely, on commence tout de suite par la situation au Liban avec les bombardements israéliens qui sont incessants.
00:41Et qui continuent effectivement après l'élimination d'Assad Nasrallah, le chef du Hezbollah.
00:46Les bombardements d'Israël sur le Liban, le Liban Sud, la banlieue de Beyrouth et aussi maintenant Beyrouth continue.
00:53Le Hamas a d'ailleurs annoncé ce matin que son chef au Liban avait été tué par une frappe israélienne hier.
00:59Le Hezbollah, la milice chiite libanaise est décimée.
01:02Sa chaîne de commandement a été quasi totalement détruite.
01:06Alors, quelle peut être la réaction du Hezbollah d'une part, au vu de l'état de ses forces ?
01:10De l'état iranien qui est le parrain, l'Iran le parrain du Hezbollah.
01:15Et puis jusqu'où ira Benjamin Netanyahou ?
01:18La réponse hier sur ce plateau de Jean-Paul Chaniolo, spécialiste du Proche-Orient,
01:23président de l'IREMO, l'Institut d'études et de recherche méditerranée Moyen-Orient.
01:28Se lancer dans une guerre aujourd'hui, c'est à la fois alourdir les problèmes qui sont ceux de l'Iran
01:34et puis il y a un point qui est assez décisif finalement, c'est mettre en danger le régime lui-même.
01:38Il faut bien comprendre aussi que ce régime est aux prises avec des questions économiques et sociales majeures.
01:43Netanyahou, il sait qu'il a les mains libres.
01:45Il y a que les Français qui aujourd'hui disent, c'est le feu, il ne faut pas engager une offensive terrestre.
01:52Et donc il sait tout ça et il en joue avec une intelligence politique assez redoutable.
01:57Les Français évoqués par Jean-Paul Chaniolo signalant d'ailleurs la présence du ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barraud
02:03qui est arrivé hier soir à Beyrouth pour une courte visite.
02:06Alors est-ce qu'il y a un risque d'extension du conflit ?
02:09Peut-être si jamais l'Iran réagit, ce qui n'est pas l'analyse a priori de Jean-Paul Chaniolo.
02:15Et puis évidemment aussi si jamais Benyamin Netanyahou enclenche une offensive terrestre au Liban.
02:21Christian Chenault, d'abord sur la présence du ministre des Affaires étrangères français.
02:25Il est arrivé hier soir au Liban, qu'est-ce qu'il va y faire ?
02:28Il vient surtout amener de l'aide humanitaire, 12 tonnes.
02:30Mais au-delà de ça, il vient simplement faire presque de la figuration parce que ça ne se joue pas à Paris.
02:36Cette crise, on l'a dit, c'est Netanyahou qui a les clés finalement de ce conflit.
02:42Son objectif, c'est assez clair, c'est aller jusqu'au Litani, donc cette frontière du fleuve au sud du Liban,
02:48faire un no-man's land.
02:49Et puis il y a une question, les fameux missiles du Hezbollah, les 150 000 missiles qui sont plutôt au nord, dans la Beka.
02:54Effectivement, est-ce qu'il y aura une opération terrestre ou pas pour neutraliser ces missiles,
02:59repousser encore les gens un peu au nord ?
03:02Voilà, c'est ça le vrai enjeu.
03:04Et puis l'Iran effectivement derrière.
03:06On parle de bombardements qui continuent, on parle d'une possible intrusion des troupes au sol.
03:11Mais il faut rappeler quand même ce qui s'est passé la semaine dernière à l'ONU.
03:14La France, les Etats-Unis, quelques pays arabes ont demandé un cessez-le-feu.
03:17Message totalement...
03:20Voilà, mais Netanyahou n'a pas du tout entendu.
03:23C'est pour ça que les Français et les Américains sont furieux,
03:25parce que Netanyahou leur a promis effectivement d'examiner ce cessez-le-feu.
03:28Il y avait même un de ses conseillers qui discutait avec les Français et les Américains.
03:32Il a fait volte-face.
03:34Il a fait croire qu'effectivement, de bonne foi, il négociait.
03:36En fait, il ne négociait rien du tout.
03:37Il avait déjà un double fer au feu et il est passé à l'attaque.
03:40Et là, évidemment, il y a ce momentum jusqu'à l'élection américaine.
03:44Là, en fait, ce qui se passe, c'est qu'on rebat les cartes de 2006.
03:48Là, en fait, c'est la revanche de 2006.
03:50L'ordre de 2006 a explosé.
03:52C'est-à-dire qu'ils veulent changer les règles du jeu de l'engagement militaire.
03:56Pendant 14 ans, l'ESBOLA Israël échangeait des coups,
04:00mais très précisément sur des objectifs militaires.
04:03Là, maintenant, Netanyahou change les règles du jeu
04:06et dit maintenant je vais même changer le statu quo sur le terrain.
04:09C'est-à-dire, effectivement, je veux une zone nord d'Israël calme
04:14et donc je veux enlever l'ESBOLA du sud du Liban.
04:16Changer les règles du jeu, c'est aussi bombarder des zones où il y a des civils.
04:20On le dit depuis le début de la semaine dernière,
04:23plusieurs centaines de civils ont été tués dans ces frappes.
04:27Un million de déplacés au Liban
04:30et une paralysie totale au niveau de la communauté internationale.
04:33On laisse faire ?
04:34Pour l'instant, oui, on laisse faire.
04:35Il n'y a pas d'acteurs.
04:37Les Américains, on l'a bien vu, impuissants sur Gaza, impuissants sur le Liban.
04:41Les Français et les Européens, on ne les entend pas.
04:44Les Arabes regardent.
04:46Certains se réjouissent même que l'ESBOLA est battu.
04:49Et puis les Iraniens, évidemment, c'est la grande question.
04:52C'est-à-dire que l'ESBOLA, c'est une création de l'Iran.
04:5482, il ne faut jamais l'oublier.
04:56Armés, financés.
04:57Et là, que va faire l'Iran ?
05:00Est-ce qu'ils vont pouvoir garder leur empreinte sur le Liban et sur la Syrie ?
05:03Parce qu'on appelle ça l'axe de la résistance.
05:06L'Irak, les milices chiites pro-iraniennes.
05:09La Syrie, les Houthis.
05:11Et puis l'ESBOLA.
05:13Est-ce qu'il y a un deal derrière ?
05:14Parce qu'on entend aussi cette petite musique de fond.
05:16Il y aurait un deal entre l'Iran et Israël ?
05:18Et les Américains.
05:19C'est-à-dire qu'ils ont compris qu'il fallait peut-être sacrifier l'ESBOLA.
05:22Et qu'en échange, peut-être le nucléaire.
05:25Pour l'instant, il y a plein de théories qui fleurissent.
05:28Chez les chiites libanais, on a le sentiment qu'il y a une forme d'abandon de l'Iran.
05:33On l'entend même.
05:34Les Iraniens vont se battre jusqu'au dernier chiite libanais.
05:37Donc voilà, il y a quand même beaucoup de confusion.
05:40Pour l'instant, personne ne peut dire de quoi il retourne.
05:44On est dans l'incandescence de la crise.
05:46Là où c'est particulier, c'est quand même que le Liban est un pays ami de la France.
05:51Emmanuel Macron a pris plusieurs fois la parole.
05:53D'ailleurs, tout au début des bombardements en disant
05:56« Les Libanais sont nos frères ».
05:58Mais la France n'agit pas.
06:00Ne pèse pas.
06:02Elle essaie d'agir, mais elle n'a aucun pouvoir, en fait.
06:05Même si c'est un ami historique du Liban,
06:07elle peut aider de façon humanitaire.
06:09Mais on a très bien vu à l'ONU
06:11que la voix de la France sans les États-Unis ne pésait pas.
06:14Même si Joe Biden a fabriqué avec la France
06:18et, entre guillemets, parce qu'on a compris que c'était un leurre,
06:21avec Benyamin Netanyahou, cette trêve de 21 jours,
06:25la France, elle compte pas.
06:26Moi, ce qui me frappe, c'est que, poursuivant ce que vient de dire Christian Schellner,
06:31on a l'impression que l'Iran est en train de lâcher le Hezbollah.
06:35Quand on regarde la réaction du guide suprême iranien, Ali Rahmenei,
06:39il dit « Toutes les forces de la résistance seront aux côtés du Hezbollah ».
06:43On a vu des réactions beaucoup plus belliqueuses que ça.
06:46C'est la prudence.
06:47Il y a des missiles de longue portée qui auraient pu être tirés.
06:51Il y a eu un tir balistique sur le site du Mossad à Tel Aviv
06:55qui a été intercepté.
06:57Mais rien, absolument rien depuis.
06:59– Là, c'est parce que Christian, le Hezbollah est totalement affaibli.
07:02Renaud aussi ?
07:03– Il est affaibli, mais en tout cas, c'était le glaive de l'Iran dans la région.
07:05Et ce glaive, pour l'instant, c'est un sabre de bois.
07:07Et donc, que va faire l'Iran ?
07:09Est-ce que l'Iran peut complètement déserter le Liban ?
07:12Il y aura certainement une reconfiguration.
07:14Il y a déjà un numéro 1 du Hezbollah,
07:16Hachem Safeddine, qui est le cousin germain de Nasrallah,
07:19qui vient de prendre la place.
07:20– Il faut tout reconstituer.
07:21– C'est-à-dire que c'est un peu une hydre.
07:22Vous coupez une tête et il y en a d'autres qui vont ressortir.
07:24Mais c'est vrai que le Hezbollah est groggy, KO,
07:26et il y a des calculs de l'Iran qui ne veulent pas être menacés
07:30et qui veulent être sanctuarisés avec le nucléaire.
07:34Depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, avec Pesetschian,
07:36nouveau président iranien, il y a quand même l'idée,
07:38on se reconnecte avec les Occidentaux.
07:40Donc, est-ce qu'il y a un grand deal derrière ça ?
07:42On va le savoir assez vite.
07:44– Ce qui est vrai, c'est que si jamais Benjamin Netanyahou
07:46effectivement semble avoir les mains libres,
07:48c'est aussi parce que, et si les Occidentaux,
07:50la voix des Occidentaux, qu'il s'agisse des États-Unis,
07:52de la France, des Européens, ne pèsent pas,
07:54c'est aussi parce que personne ne peut déplorer,
07:58parmi ces acteurs-là, la disparition d'Assad Nasrallah.
08:00Et on le voit d'ailleurs avec la réaction de Joe Biden,
08:02parce que Christian Chenau dit effectivement
08:04les Américains sont furieux, ils ont le sentiment
08:06d'avoir été un peu trompés par Benjamin Netanyahou.
08:08Mais Joe Biden s'est félicité de l'élimination d'Assad Nasrallah,
08:10chef d'une organisation classée terroriste,
08:14notamment par l'Union Européenne, et à l'origine
08:16de milliers de morts occidentaux, français, américains et autres,
08:20au cours de sa très longue carrière.
08:26Donc on voit bien que l'élimination de Nasrallah,
08:28elle arrange aussi les Occidentaux, bien sûr,
08:30au regard des méfaits commis par cet individu.
08:32Et en même temps, ils sont obligés,
08:34et ils souhaitent effectivement,
08:36ils plaident pour une trêve de 21 jours.
08:38Mais Benjamin Netanyahou a beau jeu de dire,
08:40heureusement que je ne vous ai pas écouté la semaine dernière,
08:42de son point de vue,
08:44en acceptant cette trêve, parce que
08:46je n'aurais pas pu décimer de la sorte
08:48la chaîne de commandement du Hezbollah.
08:50Et effectivement, le point qui me semble plus intéressant,
08:52c'est qu'on a le sentiment, peut-être que le Hezbollah
08:54est en train d'être lâché, parce que c'est aussi
08:56de la part du régime iranien,
08:58il y a une forme de reproche à l'endroit du Hezbollah,
09:00sous-jacent, c'est d'avoir lui-même
09:02engagé les hostilités contre Israël
09:04le 8 octobre dernier,
09:06d'avoir commencé à attaquer
09:08Israël, le nord d'Israël,
09:10le 8 octobre dernier, mettant en péril
09:12un certain nombre d'intérêts du régime iranien lui-même,
09:14et d'abord, effectivement,
09:16son programme nucléaire, son projet nucléaire.
09:18Et on voit bien que Téhéran
09:20préfère sauver
09:22et perpétuer son
09:24programme nucléaire, et sacrifier
09:26ses vrais faux amis du Hezbollah.
09:28Et juste rapidement, sur l'attitude d'Emmanuel Macron,
09:30Sylvain Courage, on l'a vu en déplacement
09:32au Canada, il s'est fait,
09:34il a fait plusieurs bains de foule, et il s'est fait interpeller,
09:36où certains lui disaient, vous avez des mains,
09:38vous avez du sang sur les mains,
09:40parce qu'il est jugé inefficace,
09:42à la fois sur Gaza et sur le Liban.
09:44Lui, il dit, c'est injuste de me reprocher ça.
09:46Il essaye de défendre
09:48un peu la ligne traditionnelle de la France
09:50dans la région, c'est-à-dire
09:52plutôt essayer d'être un messager de paix,
09:54de défendre la solution
09:56à deux États, mais tout ça s'éloigne,
09:58je veux dire, la guerre implacable
10:00et la supériorité militaire d'Israël
10:02fait que tout ce qu'on savait jusque-là
10:04semble s'effacer.
10:06Et donc, la France
10:08a perdu totalement son influence,
10:10le mandat au Liban est évidemment
10:12très très loin,
10:14et les victoires militaires,
10:16parce que c'est ça aussi, font que,
10:18pour l'instant, le discours des
10:20diplomates, ce que voudrait faire
10:22Macron, est totalement inaudible.
10:24La diplomatie est inaudible. Merci beaucoup
10:26Christian Chéneau, journaliste à la
10:28rédaction internationale de Radio France. Merci pour votre décryptage
10:30sur la situation au Liban.
10:32Il est 9h16 sur France Info.
10:34Les informés continuent après le fil. Info de Maureen Suignard.
10:36Marine Le Pen
10:38au tribunal correctionnel de Paris.
10:40Aujourd'hui, le procès des assistants
10:42parlementaires du RN débute.
10:44Le parti accusé d'avoir détourné plusieurs
10:46millions d'euros des fonds européens
10:48utilisés, en fait, pour rémunérer
10:50des personnes travaillant uniquement pour le parti.
10:52La chef de file
10:54des députés RN, Marine Le Pen, risque
10:565 ans d'inégibilité.
10:58L'état de droit protège notre démocratie,
11:00rappelle ce matin la présidente de l'Assemblée nationale.
11:02Yael Broun-Pivet
11:04se dit inquiète des propos tenus
11:06par Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur
11:08a affirmé ce week-end que l'état de droit
11:10n'était pas intangible ou sacré.
11:12Israël continue de frapper le Liban.
11:14Beyrouth visait pendant la nuit.
11:16Le sud du pays aussi frappé.
11:18Et c'est dans cette zone que le chef du Hamas
11:20au Liban vient d'être tué.
11:22Le ministre des Affaires étrangères
11:24Jean-Noël Barraud est arrivé
11:26hier au Liban. Il a remis
11:28une aide sanitaire d'urgence au ministre
11:30libanais de la Santé et il va rencontrer aussi
11:32les principaux responsables politiques libanais.
11:34PSG, Monaco, Marseille.
11:36Voici le podium de la Ligue 1 après 6 journées.
11:38L'OM douche hier par Strasbourg.
11:401-0, première défaite pour les Marseillais.
11:54De retour sur le plateau
11:56des informés avec Myriam Mankawa,
11:58présentatrice de l'émission « Ça vous regarde » sur LCP
12:00avec Sylvain Courage aussi,
12:02directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
12:04Et Renaud Delis, Marine Le Pen
12:06est convoquée devant la justice cet après-midi.
12:08Et oui, un procès qui doit durer
12:10deux mois. Marine Le Pen, 24 autres
12:12prévenus, mais aussi d'ailleurs l'ORN, le parti
12:14de l'Organisation nationale en tant que personne morale.
12:16Marine Le Pen est poursuivie pour détournement de fonds
12:18publics, un préjudice évalué par
12:20le Parlement européen
12:22à hauteur de 7 millions d'euros
12:24qui auraient donc été détournés
12:26par l'ORN entre 2004 et 2016
12:28pour payer des assistants
12:30du parti avec
12:32l'argent de l'Europe, l'argent du
12:34contribuable, donc de l'électeur d'ailleurs,
12:36des assistants
12:38qui n'auraient quasiment jamais
12:40mis les pieds au Parlement européen.
12:42Alors, y a-t-il détournement
12:44de fonds publics ? Ou y a-t-il
12:46finalement deux définitions
12:48un petit peu divergentes, on va dire,
12:50du rôle de ces assistants parlementaires ?
12:52C'est en tout cas la défense qu'a développée
12:54ici même il y a quelques minutes Laurent Jacobelli, député
12:56RN de La Moselle et porte-parole
12:58du Rassemblement national.
13:00D'un Parlement européen
13:02qui probablement pour des raisons politiques
13:04a poursuivi le Rassemblement national parce que
13:06ils ont un rôle des collaborateurs parlementaires
13:08qui pourraient se définir
13:10comme des fonctionnaires du Parlement.
13:12Pour nous, un collaborateur parlementaire, c'est quelqu'un
13:14qui fait de la politique, qui peut avoir un engagement
13:16militant au sein du parti, au sein
13:18de sa fédération départementale et donc
13:20c'est deux visions de la politique qui s'affrontent
13:22une vision un petit peu rigide
13:24administrative et une vision
13:26comme nous nous le présentons
13:28plus incarnée.
13:30Plus incarnée et plus souple,
13:32on l'a compris, on regarde la vision rigide selon
13:34Laurent Jacobelli, la vision effectivement du RN
13:36de l'usage des assistants semble assez
13:38souple, assez souple en particulier au regard
13:40du règlement du Parlement européen où il est très clair que
13:42les assistants du Parlement
13:44européen, payés par le Parlement européen
13:46doivent travailler où ? Au Parlement européen
13:48et pas par exemple être
13:50garde du corps de Jean-Marie
13:52puis Marine Le Pen comme l'est l'un des
13:54vrais faux assistants
13:56en question. Alors est-ce que avec ce
13:58procès Marine Le Pen risque gros sur le plan
14:00juridique d'une part et sur le plan
14:02politique d'autre part ? Myriam ?
14:04Sur le plan judiciaire elle risque
14:06gros puisqu'on sait que ça peut aller jusqu'à
14:08dix ans d'emprisonnement, il y a une grosse
14:10amende, il y a également cette fameuse
14:12inéligibilité. Il faut être prudent
14:14sur l'inéligibilité parce que
14:16normalement avec la possibilité
14:18de faire appel, dans n'importe quel procès on peut faire appel
14:20les décisions sont suspensives
14:22et donc cette décision d'inéligibilité
14:24qui a été prononcée serait suspensive sauf
14:26si le juge
14:28décide de son exécution immédiate
14:30et là ça change tout. C'est évident que
14:32les proches de Marine Le Pen
14:34répètent qu'aucun juge
14:36ne prendra un tel risque face à la démocratie.
14:38Ça deviendrait une décision politique.
14:40Mais c'est intéressant
14:42quand même de regarder cette ligne
14:44de défense de Marine Le Pen
14:46parce que quand on l'analyse
14:48on se demande si c'est plaidable tout simplement
14:50devant un tribunal. En gros elle dit
14:52je ne respecte pas les règles
14:54parce que je conteste les règles.
14:56Alors ça, c'est un procès
14:58devant l'opinion. Peut-être qu'on peut
15:00le comprendre, qu'il y a une dimension politique
15:02qu'il y a un problème de financement de la démocratie
15:04etc. Mais dans cette affaire
15:06il y a des règles et c'est bien si
15:08elles n'ont pas été respectées
15:10qu'il faudrait être...
15:12Et dernier point, il faut quand même expliquer que
15:14c'est pas le même dossier que le modem
15:16c'est un dossier en miroir
15:18mais la question est de savoir si Marine Le Pen
15:20est la donneuse d'ordre
15:22s'il y a bien un système, parce qu'on voit
15:24que les montants par rapport au modem sont
15:26très différents. Près de 7 millions
15:28pour l'ERN quand c'est 300 000
15:30pour Bayrou. Bayrou n'était pas
15:32parlementaire européen
15:34et il a été relaxé
15:36au bénéfice du doute. Là la question c'est de savoir
15:38si pendant 8 ans il y a eu un système
15:40organisé de détournement
15:42présumé de fonds publics
15:44et le dossier quand on le regarde de près il est assez
15:46accablant. Parce qu'il y a des mails qui ont été saisis
15:48il y a des témoignages, il y a même
15:50un ancien député européen
15:52Imric Choprade
15:54qui a sur envoyé spécial, alors il est revenu
15:56depuis sur ses propos, a dit qu'il y avait un système d'emploi
15:58fictif au ERN. Donc
16:00attention, il y a le temps judiciaire
16:02mais les Français regardent aussi
16:04ce moment là, alors qu'elle est
16:06en plein décalage du côté politique puisqu'elle fait une rentrée
16:08en fanfare en position d'arbitre à l'Assemblée.
16:10Il faut rappeler quand même le contexte de l'époque
16:12le contexte économique du ERN
16:14une dette
16:16à plusieurs millions d'euros.
16:18On est loin d'un différent
16:20politique à l'époque, il s'agit vraiment de faire
16:22les fins de mois du parti qui avait
16:2420 millions de dettes et qui était au bord de la faillite
16:26donc le dossier il a été instruit
16:28pendant plus de 10 ans, il est accablant
16:30la défense de rupture qui est
16:32choisie, elle est très dangereuse
16:34parce qu'effectivement
16:36Marine Le Pen est en première ligne
16:38vouloir justifier
16:40cette
16:42infraction
16:44aux règles élémentaires
16:46de la probité démocratique
16:48au nom d'intérêt politique supérieur
16:50ça fait très mauvais genre quand on
16:52veut être un parti respectable qui s'apprête
16:54à gouverner. Et puis il y a
16:56vraiment un risque
16:58c'est que les Français considèrent que moralement
17:00c'est très douteux, prendre l'argent
17:02de l'Europe qu'on fait profession
17:04de détester pour financer
17:06ces activités, enfin là il y a quand même quelque chose
17:08aussi qui est très choquant.
17:10Très contradictoire et elle en remet une couche
17:12puisque c'est à nouveau de la faute de l'Europe si
17:14aujourd'hui elle est devant les tribunaux. Donc ça va être
17:16quand même des semaines très difficiles.
17:18Il y a effectivement sur le fond, dans l'argumentaire
17:20politique, deux contradictions flagrantes
17:22au regard de ce qu'est ou de ce que prétend être
17:24le Rassemblement National. D'une part, pendant
17:26des décennies on a entendu le RN
17:28le FN puis le RN
17:30faire la leçon à ses adversaires politiques
17:32ce fameux slogan brandi par Jean-Marie Le Pen
17:34pendant des décennies tête haute et main propre
17:36en expliquant que tous les autres, je cite
17:38étaient des partis ripoux, de la
17:40l'argent public d'ailleurs, c'était une
17:42terminologie, une sémantique habituelle
17:44à l'extrême droite et on constate aujourd'hui
17:46que ce dossier est effectivement
17:48accablant, en tout cas pour le fonctionnement
17:50du RN et la façon dont il sait
17:52et dont il a puisé dans l'argent public
17:54c'est-à-dire l'argent européen, c'est l'argent du contribuable
17:56c'est l'argent de l'électeur, en l'occurrence y compris
17:58des électeurs français bien sûr qui contribuent
18:00à financer le fonctionnement de l'Union Européenne.
18:02L'autre
18:04grosse contradiction, et ça Sylvain Courage vient
18:06de l'évoquer, c'est que l'Europe c'est
18:08l'une des cibles préférées du RN
18:10que pourfend
18:12le RN et Marine Le Pen
18:14depuis des années en dénonçant justement
18:16bureaucratie qui coûterait cher
18:18aux mêmes électeurs
18:20et on comprend pourquoi ça coûte cher quand on
18:22observe ce dossier et qu'effectivement
18:24il semblerait, en tout cas selon les accusations, qu'un certain nombre
18:26de millions d'euros
18:28se soient évaporés en quelque sorte
18:30et juste un dernier point, évidemment Marine Le Pen
18:32comme les autres prévenus sont tous présumés innocents
18:34mais l'argumentaire qui consiste à dire
18:36ils n'oseront pas prononcer les juges
18:38on le verra, on verra bien évidemment comment va se dérouler
18:40le procès, mais ils n'oseront pas prononcer une peine d'inéligibilité
18:42car ce serait une décision politique
18:44c'est l'inverse
18:46elle mise
18:48sur une décision politique pour lui éviter
18:50l'inéligibilité. Le dossier
18:52il faut l'apprécier
18:54de façon exclusivement
18:56judiciaire, c'est du droit
18:58juridique, exclusivement juridique
19:00les juges font du droit, la justice est
19:02indépendante en France, effectivement, ce qui explique que d'autres
19:04parties aient été poursuivies
19:06pour des accusations plus légères
19:08moins graves mais qui peuvent relever de la même
19:10procédure, donc c'est
19:12si jamais les juges prononçaient
19:14et on le verra, une décision d'inéligibilité
19:16ce serait une décision uniquement fondée en droit
19:18ce ne serait pas une décision d'opportunité politique
19:20et elle mise plutôt sur l'inverse
19:22visiblement Marine Le Pen. Un autre argument qui a été répété
19:24sur ce plateau par Laurent Jacobelli, porte-parole
19:26du Rassemblement National, c'est
19:28pas d'enrichissement personnel
19:30il l'a répété plusieurs fois
19:32parce que ça compte ça dans l'opinion publique ?
19:34Evidemment ça compte, il n'y a personne
19:36qui a mis d'argent dans sa poche
19:38on a bien compris
19:40les mécaniques, le parti
19:42a été renfloué, en tout cas
19:44aurait été d'après le dossier
19:46par l'argent
19:48du contribuable du Parlement
19:50européen et évidemment
19:52cette question là elle est fondamentale
19:54c'est déjà un objectif en soi
19:56du RN d'expliquer ça
19:58de le répéter. Sur les
20:00conséquences politiques à très court terme
20:02ce qui est intéressant c'est qu'il y a deux mois de procès
20:04il y a à peu près le même temps
20:06de marathon budgétaire
20:08le projet de finances arrive le 9 octobre
20:10et là on sait que ça va être
20:12une bataille politique extrêmement intense
20:14censure ou pas censure
20:1649.3 ou pas 49.3
20:18quelles mesures de justice fiscale
20:20pourraient rencontrer une majorité à l'Assemblée
20:22et là on peut se poser la question, quel est l'intérêt de Marine Le Pen
20:24pendant ces deux mois ? On sait qu'elle va assister
20:26à ses...
20:28à son procès
20:30est-ce qu'elle fait diversion
20:32en étant moins dans la bienveillance
20:34exigeante dans sa position
20:36d'arbitre à l'Assemblée pour parler
20:38à son électorat ou au contraire
20:40est-ce qu'elle va choisir de se mettre un peu en retrait
20:42ça sera intéressant de voir, ce qui est sûr c'est que
20:44la base de son électorat
20:46ne sera pas touchée
20:48C'est ce qu'ils disent au RN
20:50cette affaire là elle n'aura aucun impact sur l'électorat
20:52mais quand même
20:54au niveau politique le but de Marine Le Pen
20:56depuis le début c'est de menacer
20:58de peser sur le gouvernement
21:00de Michel Barnier
21:02là elle est un peu affaiblie
21:04Oui mais je pense qu'elle sait depuis longtemps qu'elle a ce rendez-vous
21:06et ça a pesé aussi dans les calculs
21:08vis-à-vis du gouvernement Barnier
21:10si elle laisse le gouvernement
21:12subsister c'est aussi qu'elle a besoin
21:14enfin qu'elle sait qu'elle va être affaiblie
21:16et que ce sera difficile de porter
21:18les stockades à l'Assemblée
21:20tout en étant au tribunal
21:22c'est quand même une situation
21:24qui est difficile
21:26donc je pense qu'elle a besoin d'un temps de latence
21:28le temps que le judiciaire
21:30s'écoule et puis ensuite
21:32elle reprendra les affaires politiques
21:34donc je pense que jusqu'en janvier
21:36mon hypothèse c'est que jusqu'en janvier
21:38elle va laisser le gouvernement Barnier
21:40gouverner tout en le critiquant
21:42tout en lui rappelant
21:44qu'elle a un pouvoir de nuisance
21:46et qu'elle le tient en joue
21:48mais elle est un peu condamnée
21:50à s'abstenir
21:52de porter le coup de grâce
21:54parce qu'elle est mise en cause
21:56devant les tribunaux.
21:58Merci beaucoup, merci à tous les trois
22:00on va évidemment suivre ce procès qui commence cet après-midi
22:02et qui va durer deux mois, le procès des assistants parlementaires
22:04du Rassemblement National
22:06merci à tous les trois
22:08Myriam Ankawa, présentatrice de l'émission ça vous regarde
22:10du mardi au vendredi à 19h30
22:12précisément sur LCP, merci d'être passée
22:14Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction
22:16du Nouvel Obs, allez un coup d'oeil
22:18on en profite sur la une de cette semaine
22:20l'onde de choc, le procès
22:22des viols de Mazan avec Gisèle Pellico
22:24en une
22:26merci Sylvain, merci
22:28à vous aussi Renaud, on se retrouve
22:30demain, les informés du soir
22:32reviennent à 20h avec Agathe Lambret
22:34et Jean-Rémi Baudot.