• il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et de Renaud Dély.

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00:00Les informés en direct sur France Info jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info de télé avec évidemment Renaud Dely.
00:10Bonjour Renaud.
00:10Bonjour Salia.
00:11Et ce matin j'ai le plaisir d'accueillir du beau monde, nous avons Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info.
00:16Bonjour Victoria.
00:16A vos côtés Olivier Perroux, grand reporter à l'Express.
00:19Bonjour.
00:19Bonjour Olivier.
00:20Et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
00:22Bonjour Salia.
00:23Bonjour.
00:24Renaud Dely, l'ambiance est électrique à l'Assemblée Nationale sur la question de la Palestine.
00:29Avec un incident effectivement hier à l'Assemblée Nationale, alors que les députés de gauche, et en particulier les députés insoumis,
00:35ont multiplié les interventions pour dénoncer l'offensive de l'armée israélienne à Rafa,
00:39et puis pour réclamer la reconnaissance de l'état de Palestine,
00:42et bien un député insoumis des Bouches-du-Rhône, Sébastien Deloglu, a brandi un drapeau palestinien dans l'hémicycle,
00:49ce qui a causé d'une part un incident, du brouhaha, et puis une décision, une sanction du bureau de l'Assemblée Nationale
00:56énoncée par la présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet.
01:00Monsieur Deloglu, vous avez un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal jusqu'à saisine du bureau.
01:14C'est inadmissible.
01:16Le bureau de l'Assemblée Nationale vient de se réunir.
01:19Le bureau a décidé de proposer à l'Assemblée
01:22de prononcer à l'encontre de Monsieur Sébastien Deloglu la censure avec exclusion temporaire.
01:27Exclusion temporaire de 15 jours de l'Assemblée Nationale à l'encontre de ce député insoumis.
01:31Une décision qui indigne les insoumis, lesquels continuent d'ailleurs de mobiliser en faveur des Palestiniens
01:37et de la reconnaissance de l'état de Palestine, notamment une nouvelle manifestation hier soir à Paris.
01:42Et de son côté, sur ce dossier, Emmanuel Macron lui a réitéré la position de la France.
01:46La France était hier lors d'une conférence de presse commune avec Olaf Scholz au dernier jour de sa visite d'État en Allemagne.
01:53Le président français qui a déclaré, je le cite,
01:55« Il n'y a pas de tabou pour la France. Je suis totalement prêt à reconnaître un État palestinien.
01:59Mais je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile et pas une reconnaissance d'émotion », dit-il.
02:05Alors, est-ce que la France s'oriente vers la reconnaissance de l'État de Palestine et quand ?
02:10On sait que la Norvège, l'Irlande et l'Espagne l'ont fait récemment.
02:13Et puis, est-ce que la stratégie politique des Insoumis,
02:16et notamment cette stratégie de provocation y compris jusqu'au sein de l'hémicycle,
02:19est efficace ou peut-elle s'avérer contre-productive ?
02:22Victor Iacoussa, d'abord sur ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale hier.
02:25J'y étais. Effectivement, ça a été un moment d'agitation très intense,
02:30avec la volonté des Insoumis de récupérer aussi cette situation.
02:36On a vu notamment Sébastien Delogus, juste après la scène qu'on vient de voir et qu'on vient d'entendre,
02:41on a vu Sébastien Delogus sortir de l'hémicycle en faisant le V de la victoire.
02:45Et ensuite, toute la soirée, derrière, il est allé auprès des manifestants pro-Palestine,
02:50justement fêter, entre guillemets, comme une victoire de ce moment dans l'hémicycle.
02:56Ce n'est pas la première fois que les Insoumis se mobilisent aussi à l'Assemblée
03:01et commettent parfois des dérapages comme on l'a vu avec Thomas Porte,
03:05notamment au moment de la réforme des retraites,
03:08où il avait marché sur un ballon avec le visage d'Olivier Dussopt,
03:11il avait aussi été sanctionné derrière.
03:14Mais c'est une stratégie de LFI, surtout depuis cette campagne à 10 jours des élections européennes
03:20et depuis des mois, LFI se mobilise sur la question de la Palestine
03:25et a l'impression que ça porte ses fruits auprès d'un électorat particulier.
03:29Donc ce que vous nous expliquez, c'est que c'était évidemment anticipé,
03:32qu'il savait qu'il faisait un coup d'éclat dans l'hémicycle ?
03:35Alors, en discutant avec des députés Insoumis derrière,
03:38ils me disent non, non, ce n'était pas prévu,
03:40il avait son drapeau de la Palestine dans la poche
03:42puisque derrière il allait se mobiliser dans Paris.
03:44Bon, après on ne sait pas vraiment...
03:45Ah, il a saisi le moment ?
03:46Il aurait saisi le moment pour répondre à Meilleur Habib dans l'hémicycle,
03:52c'était un jeu de provocation et voilà, il a sorti son drapeau,
03:56mais il a été totalement soutenu derrière.
03:57Manuel Bompard l'a même remercié pour cet acte.
04:0015 jours d'exclusion derrière, ça a été décidé par le bureau de l'Assemblée nationale,
04:04c'est du jamais vu, c'est une sanction inédite Olivier Perrault.
04:07C'est une des sanctions les plus lourdes de l'Assemblée nationale,
04:09la même que pour le député RN Grégoire de Fournaz
04:12qui avait dit à un député Insoumis qu'il retourne en Afrique, on se souvient.
04:18Mais quelque part ce geste de Sébastien Deleuglu,
04:22ce n'est qu'un drapeau, c'est un geste politique,
04:26ce n'est pas un geste violent,
04:27donc la sanction semble disproportionnée.
04:29Eux ils disent, jamais un député n'a été sanctionné aussi sévèrement
04:33pour avoir soutenu une cause.
04:35Voilà, soutenu une cause, en effet.
04:37Mais il sait très bien, on vient de l'écouter,
04:38il sait très bien ce qu'il fait Sébastien Deleuguu.
04:40Le souci c'est la sanction, mais le souci c'est ce que ça provoque derrière.
04:45Certes c'est un geste politique et ce n'est pas violent,
04:47mais derrière c'est ce qui s'ensuit,
04:49c'est des députés qui courent à la salle des Quatre Colonnes,
04:51vous savez là où il y a les journalistes devant les caméras,
04:54pour s'expliquer le faux affrontement, le faux duel viriliste
04:59et assez ridicule entre Meilleur Habib et David Guiraud.
05:03Il y a un décalage entre l'image qui est donnée hier à l'Assemblée Nationale
05:08et le son des bombardements à Rafah.
05:10Et c'est ça qui est un peu choquant dans le débat public français aujourd'hui,
05:13c'est-à-dire qu'on va parler de ça pendant des semaines,
05:15Sébastien Deleguu est très content parce qu'on le voyait sourire et danser hier,
05:19au final on ne parle pas du débat qui est assez intéressant et légitime
05:23de la reconnaissance de l'État palestinien,
05:26et on ne parle pas de ce qui se passe à Rafah aujourd'hui.
05:29Mais c'est ce qu'on va faire, c'est ce qu'on va faire,
05:31juste après le fil info de 9h10, Mathilde Romagnan.
05:36Il faudra un jour une solution à deux États au Proche-Orient,
05:39selon François-Xavier Bellamy, mais pas aujourd'hui,
05:41car ce serait donner raison au Hamas, assure la tête de liste LR aux Européennes.
05:46Il était l'invité du 8.30 France Info ce matin.
05:49Ce n'est pas un moment utile pour reconnaître un État de Palestine, a-t-il ajouté.
05:53Hier, Emmanuel Macron a estimé qu'il ne fallait pas faire cette reconnaissance
05:57sous le coup de l'émotion.
05:59Suspension de la livraison d'aide humanitaire dans la bande de Gaza
06:03via la jetée temporaire américaine, construite par les États-Unis.
06:07Elle a été endommagée par les conditions météo.
06:09Sa reconstruction prendra au moins plus d'une semaine, selon le Pentagone.
06:14La confiance des ménages est restée stable en mai, selon l'INSEE,
06:18mais elle est à un niveau bien au-dessous de sa moyenne de longue période.
06:24Le jury du procès de Donald Trump à New York s'est retiré pour délibérer.
06:28Les douze jurés devront décider si l'ancien président américain est coupable ou non de fraude.
06:33Il est accusé d'avoir acheté le silence de l'actrice de film X, Stormy Daniels,
06:38sur leur relation sexuelle lors de la campagne de 2016, avant son élection.
06:54Et les informés continuent avec Victoria Koussa, journaliste au service politique de France Info,
06:58Olivier Perroux, grand reporter à L'Express, Renaud Dely aussi,
07:02et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
07:05Juste avant le fil info, Adrien, on parlait de la position française
07:09par rapport à la reconnaissance d'un État palestinien.
07:11Emmanuel Macron dit hier oui à une reconnaissance de l'État palestinien,
07:15mais à un moment utile et pas sous le coup de l'émotion.
07:18Oui absolument, Emmanuel Macron qui au fond rappelle une forme de position constante
07:22qui est celle de la diplomatie française.
07:23On a pu reprocher à Emmanuel Macron d'être trop proche d'une certaine façon d'Israël après le 7 octobre.
07:30Aujourd'hui il tente une forme d'équilibre.
07:32Alors j'ai lu des critiques sur oui Emmanuel Macron ne s'engage pas vraiment, etc.
07:35Non pas du tout, il respecte une forme de position française
07:39qui est la solution deux États, une capitale, toujours la même.
07:43Et donc on peut comprendre aussi cette logique de dire à un moment utile
07:47parce que faire une reconnaissance aujourd'hui, je tire des conclusions,
07:52mais peut-être serait-ce d'une certaine façon une manière de donner raison aux actions du Hamas,
07:57une manière de venir mettre une forme d'huile sur le feu
08:00alors que la France justement essaie d'avoir une position qui est plutôt équilibrée.
08:05Donc on peut comprendre qu'Emmanuel Macron dise oui, mais pas tout de suite.
08:08Même si, ce faisant, il s'attire des critiques.
08:11Sur la question du moment, effectivement la question se pose
08:14puisqu'on a trois autres pays européens qui, eux, sont passés à l'acte hier.
08:18Il y a au total d'ailleurs 145 des 193 pays membres de l'ONU
08:21qui aujourd'hui reconnaissent l'État de Palestine.
08:23La reconnaissance de l'État de Palestine va s'imposer à un moment ou à un autre,
08:26forcément dès lors qu'on est favorable à une solution à deux États.
08:29Deux États vivant en paix côte à côte.
08:31Donc évidemment la position de la France sera à terme celle de la reconnaissance de l'État de Palestine.
08:35La question qui demeure, c'est effectivement celle du moment.
08:39Alors hier, de surcroît, Emmanuel Macron était aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz.
08:44Il était en Allemagne.
08:45Donc ce n'est pas là que la France allait faire cavalier seul, j'imagine,
08:48évidemment au regard de la nécessité de conforter le couple franco-allemand.
08:51Elle s'entend, l'argumentation du chef de l'État, sur le moment
08:57et sur le fait de ne pas simplement décider sous le coup de l'émotion,
09:00même si l'émotion, de toute façon, elle génère et elle guide
09:04nombre de décisions politiques, on le voit dans la vie politique intérieure
09:08de façon quotidienne, qu'on soit d'ailleurs dans la majorité ou dans l'opposition,
09:11on prend des décisions ou des positions sous le coup de l'émotion systématiquement
09:15et c'est aussi le cas en matière de géopolitique.
09:17Il ne faut pas se leurrer.
09:18Ce qui s'entend plus, c'est effectivement le moment aujourd'hui,
09:21dès lors que le Hamas contrôle toujours la bande de Gaza
09:24et rappelons que le Hamas prône toujours la destruction de l'État d'Israël,
09:28c'est-à-dire que reconnaître l'État de Palestine aujourd'hui,
09:31qui gérerait, qui gouvernerait aujourd'hui cet État de Palestine ?
09:34Est-ce que c'est reconnaître les autorités en place
09:37et en particulier le Hamas ?
09:40Et d'ailleurs, Emmanuel Macron hier dans sa déclaration a évoqué aussi
09:42la nécessité d'une réforme de l'autorité palestinienne
09:45afin que cette reconnaissance s'inscrive dans un processus utile.
09:48Mais on y viendra et la France devra y venir,
09:50c'est une question de semaines, peut-être deux mois,
09:53avec un paradoxe d'ailleurs, c'est que tout le monde est favorable à gauche
09:57à la reconnaissance de l'État de Palestine,
09:59c'est d'ailleurs une des revendications des Insoumis.
10:01Il y a une position qui est quand même un peu particulière,
10:03c'est celle de Rima Hassan, qui est devenue la figure de proue
10:05de la candidature des Insoumis aux élections européennes,
10:08puisqu'elle, elle est favorable à un État binational,
10:11un État binational, démocratique et laïc, dit-elle.
10:14Donc il peut y avoir une contradiction.
10:16Évidemment un État binational qui irait, on connaît ce slogan,
10:19du Jourdain jusqu'à la mer.
10:21Donc on peut s'interroger sur cette position qui est singulière
10:24au regard des Insoumis.
10:26Il faut rappeler évidemment qu'un État binational,
10:28c'est une utopie qui est peut-être extrêmement séduisante,
10:32mais que dans les faits, par exemple, le nombre de Juifs
10:35qui vivent dans des pays musulmans, dans des pays arabes,
10:38dans la région, était d'à peu près 800 000
10:40au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, en 1947.
10:43Il est aujourd'hui de moins de 10 000.
10:45Il y a des pays, on le sait, des pays musulmans,
10:47des pays arabes, où les Juifs ont totalement disparu
10:50parce qu'ils ont été chassés, martyrisés, etc.,
10:54ou qu'ils ont fui, tout simplement.
10:56Donc est-ce que cette revendication,
10:58mais qui est bien singulière à Rima Hassan,
11:00ce n'est pas la position des Insoumis,
11:02d'un État binational, est effectivement crédible d'une part,
11:07et est-ce qu'elle cache des arrières-pensées d'autre part ?
11:10On peut s'interroger.
11:11La gauche, en tout cas, partage cette volonté
11:14de reconnaissance de l'État palestinien.
11:16Ce que je voulais juste souligner, c'est la phrase d'Emmanuel Macron,
11:19quand il parle d'émotion, on peut avoir la sensation
11:21qu'il oppose l'émotion à la raison, la sienne,
11:24et l'émotion, celle des Insoumis, l'agitation aussi,
11:26qui découle derrière.
11:28Simplement, peut-être qu'il peut aussi avoir une forme de...
11:31Est-ce que certains partis, est-ce qu'au sommet de l'État,
11:34on ne sous-estime pas l'émotion de la population ?
11:36On a vu quand même beaucoup de personnes se mobiliser dans la rue.
11:38De l'opinion publique.
11:39De l'opinion publique.
11:40Au lendemain du bombardement à Rafah,
11:44on voit que c'est El-Effi aussi qui récupère cette colère-là.
11:47Donc peut-être que s'il n'y avait pas qu'El-Effi
11:51aux côtés de ces gens dans la rue,
11:53peut-être que la situation serait toute autre
11:55et qu'il y aurait moins de récupération de la part des Insoumis.
11:57Parce qu'il faut dire, Olivier Perroux,
11:59on parle de récupération politique,
12:01on est à dix jours tout pile des élections européennes.
12:03Oui, et c'est peut-être comme ça qu'il faut expliquer aussi
12:05le décalage dont je parlais tout à l'heure entre l'image et El-Son,
12:08c'est-à-dire entre l'image de Sébastien Delegue
12:10et des députés El-Effi allant fêter on ne sait quoi
12:13dans les manifestations à Paris.
12:15C'est-à-dire qu'il y a une stratégie politique aujourd'hui,
12:17à deux semaines de l'élection européenne,
12:19de justement dire, nous sommes les défenseurs de la paix
12:22et des Gazaouis,
12:24et donc pour cela, il faut voter pour nous.
12:27Stratégie maintes fois expliquée par les Insoumis,
12:30on verra si c'est payant au soir du 9 juin.
12:36Néanmoins, après le 9 juin,
12:39sur la situation européenne,
12:40vous parliez de Rima Assane tout à l'heure,
12:42on verra si les Insoumis ne parlent pas sur un autre combat.
12:46Vous pensez que c'est éphémère ?
12:48C'est-à-dire que derrière...
12:50C'est purement électoraliste ?
12:51Derrière, il y a d'autres débats qui vont arriver,
12:54en France notamment,
12:55et on verra si les Insoumis battent autant le fer,
12:59aussi fort et avec autant de véhémence.
13:01En tout cas, Rima Assane l'assume,
13:03elle nous confie, il y a peu de temps,
13:05elle expresse que si elle était élue,
13:08elle voulait intégrer la Commission européenne des affaires étrangères
13:11et la sous-commission aux droits de l'homme.
13:13En tout cas, quand vous lui parlez à Rima Assane,
13:15elle parle de ce sujet, uniquement de ce sujet,
13:18et si vous la questionnez sur l'Union des Gauches,
13:21sur le climat social en France,
13:23et c'est peut-être l'amant des accords électoraux,
13:25c'est-à-dire qu'on en parle beaucoup à Paris,
13:27mais si vous allez ailleurs en France,
13:30vous parlez au français,
13:31ce qui domine aujourd'hui, y compris sur les européennes,
13:33c'est le climat social, c'est les services publics...
13:36Le pouvoir d'achat, la vie des Français, le quotidien.
13:38D'un tout petit mot, simplement,
13:40quand on voit ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale,
13:42des drapeaux brandis, des interruptions de séance,
13:44des incidents, et une ligne politique,
13:47effectivement, des Insoumis qui n'est pas forcément claire,
13:49qui peut apparaître un petit peu sulfureuse,
13:51vous parliez des européennes,
13:53la réalité, c'est qu'une fois de plus,
13:55on peut imaginer que ceux qui peuvent être servis
13:57par cette stratégie,
13:59ce sera peut-être le Rassemblement national,
14:01qui, dans l'opinion,
14:03passera, une nouvelle fois,
14:05pour un parti plutôt respectueux de l'ordre,
14:07des institutions, quand une partie de la gauche ne l'est pas.
14:09Et juste un tout dernier point sur les débats
14:11internes à gauche, c'est-à-dire que
14:13les Insoumis ont choisi, effectivement,
14:15ce thème et ce mode d'action aussi,
14:17pour militer, c'est le thème principal de leurs campagnes européennes,
14:19la défense de la cause palestinienne.
14:21C'est pas simplement pour
14:23viser le pouvoir en place, Emmanuel Macron,
14:25qu'ils accusent, je cite, d'être complices
14:27des massacres, et même du
14:29génocide, puisque c'est le terme qu'emploient les Insoumis
14:31à Gaza. C'est d'abord
14:33pour embêter Raphaël Glucksmann.
14:35Certes, les socialistes et les Insoumis
14:37se retrouvent sur la volonté de reconnaître l'État de Palestine,
14:39mais on sait que les Insoumis,
14:41Jean-Luc Mélenchon au premier chef,
14:43et bien d'autres, et notamment Rima Hassan,
14:45ne cessent d'accuser Raphaël Glucksmann d'être,
14:47je cite, complice des massacres de Netanyahou,
14:49parce qu'il refuse de les qualifier de génocide,
14:51précisément. Et on voit bien qu'il y a une compétition
14:53électorale, d'abord à gauche,
14:55qui se joue entre les Insoumis et les socialistes.
14:57Voilà, et d'ailleurs, pour ajouter un point,
14:59elle qualifie le Parti Socialiste
15:01aujourd'hui de gauche colonialiste.
15:03Rima Hassan.
15:05On continue dans un instant,
15:07on s'arrête une petite minute, le temps du Fil Info de Mathilde
15:09Romagnan.
15:11Contre les violences sexistes
15:13et sexuelles dans le milieu de la médecine,
15:15un rassemblement est prévu ce soir
15:17devant le ministère de la Santé à Paris.
15:19Syndicats et associations appellent
15:21à manifester à partir de 18h.
15:23Six mois de prison avec sursis
15:25et inéligibilité d'un an
15:27pour le sénateur reconquête Stéphane Ravier.
15:29Il était jugé pour avoir fait
15:31embaucher son fils lorsqu'il était maire
15:33de secteur à Marseille. Il est le seul
15:35parlementaire du parti d'extrême droite.
15:37Stéphane Ravier va faire appel
15:39de cette décision. L'application
15:41TikTok, de nouveau accessible
15:43dans la Nouvelle-Calédonie. L'accès à la plateforme
15:45était interdit depuis le 15 mai
15:47pour limiter les contacts entre les émeutiers.
15:49L'état d'urgence a été levé
15:51mais un couvre-feu reste
15:53en place dans l'archipel. En France,
15:55près d'un tiers des défibrillateurs
15:57cardiaques sont hors service
15:59selon l'association pour le recensement
16:01et la localisation de ces appareils.
16:03Elle réclame une loi pour obliger
16:05les exploitants à assurer le bon fonctionnement
16:07des défibrillateurs.
16:09Entre 40 000 et 50 000 personnes meurent
16:11chaque année faute de premiers secours.
16:25De retour sur le plateau des informés avec
16:27Victoria Coussa, journaliste au service politique
16:29de France Info. Olivier Perroux, grand reporter
16:31à L'Express. Adrien Beck,
16:33chef adjoint du service politique de
16:35France Info. Renaud, on reste du côté de
16:37l'Assemblée Nationale parce que ça y est, le projet
16:39des lois agricoles a été adopté.
16:41Le projet des lois agricoles a été adopté en première lecture
16:43hier par l'Assemblée Nationale. Le débat va maintenant
16:45se dérouler au Sénat. Un texte qui a
16:47été adopté par la majorité,
16:49renforcé par les élus LR.
16:51Les groupes de gauche, les écologistes
16:53et l'Assemblée Nationale ont voté contre.
16:55Rappelons que ce texte
16:57qui a été initié avant le mouvement
16:59agricole du début de l'année est supposé y répondre.
17:01D'ailleurs, le gouvernement a
17:03repris, corrigé, enrichi sa copie
17:05en grande partie en collaboration
17:07avec deux des principaux syndicats agricoles.
17:09La FNSEA d'une part et les jeunes agriculteurs
17:11d'autre part. Et ce texte prévoit
17:13notamment des mesures sur la formation,
17:15une simplification
17:17administrative, notamment pour favoriser
17:19les installations et transmissions d'exploitation. Et puis il fixe
17:21aussi l'objectif de souveraineté alimentaire.
17:23Il confère à l'agriculture, je cite, un caractère
17:25d'intérêt général. Et certains lui reprochent,
17:27en particulier à gauche et chez les écologistes,
17:29d'avoir supprimé ou allégé
17:31un certain nombre de normes environnementales et notamment
17:33changer l'indicateur des mesures
17:35du plan ECOFITO qui vise à réduire
17:37l'usage des pesticides de 50% d'ici
17:392030. Est-ce que ce texte, donc, a sacrifié
17:41l'écologie au profit des
17:43paysans ? Voici ce qu'en disait
17:45il y a quelques jours sur ce plateau Marc Fenault,
17:47le ministre de l'Agriculture.
17:49Je ne connais pas
17:51de trajectoire et de transition
17:53et de volonté politique qui puisse pas s'exprimer
17:55dans une volonté d'équilibre. Parce que
17:57s'il n'y a pas d'équilibre,
17:59à la fin, on sacrifiera notre agriculture.
18:01Or, il y a quelque chose dont je suis certain et dont personne
18:03ne me démentira, c'est qu'il y aura tous les jours besoin
18:05de se nourrir et là, il va y en avoir pour un paquet de siècles.
18:07Et donc,
18:09c'est bien cet équilibre qu'il faut trouver
18:11et nous avions, au niveau européen parfois,
18:13au niveau national parfois, donné le sentiment
18:15qu'à chaque fois, c'était l'agriculture
18:17qui trinquait. Est-ce que
18:19ce texte va étendre la colère
18:21paysanne ? Est-ce qu'elle va la raviver, Adrien Beck ?
18:23En tout cas, il y a un certain nombre
18:25de réponses qui semblent être apportées
18:27sur la transmission des exploitations, par exemple,
18:29c'est ce que disent les jeunes agriculteurs,
18:31et pour répondre à la question de Renaud sur les sujets écologiques,
18:33en fait, on a l'impression d'un texte
18:35qui n'a pas vraiment choisi
18:37là où il voulait aller, au sens où il
18:39semble insatisfaire
18:41une partie des agriculteurs qui estiment que
18:43un certain nombre de barrières ne sont toujours pas levées
18:45et à l'inverse, les ONG
18:47écologistes, Greenpeace, etc., qui disent
18:49que c'est un massacre, ce qui est
18:51en train de devenir. Parce que, par exemple,
18:53la transition agro-écologique
18:55est un mot qui est présent partout
18:57dans le texte, mais qui n'est pas défini,
18:59dont on ne comprend pas exactement ce que ça veut dire.
19:01Et par ailleurs, au niveau des
19:03phytosanitaires, les produits phyto ne sont pas
19:05non plus mentionnés dans le texte, donc il faudra, par ailleurs,
19:07un autre texte. Donc, c'est un petit peu,
19:09vous avez raison, dû en même temps, qui fait
19:11que de cela
19:13ressort que personne n'est vraiment satisfait
19:15et que les agriculteurs, pour le coup,
19:17ne sont pas totalement insatisfaits, mais
19:19c'est pas non plus le texte dont ils
19:21auraient rêvé, semble-t-il.
19:23Il ne faut pas oublier que la FNSE a appelé
19:25à voter pour ce texte.
19:27Il y a quand même une partie,
19:29c'est-à-dire les syndicats
19:31qui représentent les grands exploitants,
19:33qui sont très certainement satisfaits par
19:35ce premier texte, puisqu'effectivement,
19:37Adrien l'a dit, la suite va arriver à la rentrée.
19:39Il va y avoir un texte sur les revenus
19:41agricoles, un autre sur les pesticides.
19:43Et ceux qui ne sont pas satisfaits,
19:45c'est effectivement ceux qui représentent,
19:47qui portent la voix des plus petites structures
19:49qui ont cette impression
19:51d'avoir donné
19:53les clés du camion,
19:55les clés du tracteur, entre guillemets,
19:57aux grands exploitants.
19:59Il y a notamment cette modification du code
20:01de l'environnement qui a souligné, et qui inquiète
20:03énormément d'associations écologistes,
20:05cette modification du code de l'environnement
20:07introduit une notion
20:09d'intention dans la
20:11condamnation...
20:13Pour qu'un agriculteur soit condamné,
20:15il faut qu'il ait eu l'intention
20:17de polluer. C'est impossible
20:19à prouver qu'un agriculteur ait
20:21envie de polluer,
20:23par exemple les nappes phréatiques.
20:25Donc il y aura très peu derrière
20:27de condamnations à ce niveau-là, et du coup
20:29un nivellement par le bas
20:31de l'objectif de ne pas polluer.
20:33À l'inverse, un objectif
20:35d'augmentation
20:37des structures bio assez considérable
20:39dont on sait qu'il sera difficilement
20:41atteignable, et dont on sait
20:43qu'il est difficilement soutenable, parce qu'aujourd'hui
20:45le bio est en crise. Donc il y a quand même un peu
20:47deux aspects. Il ne faut pas
20:49se faire d'illusions non plus.
20:51On a parlé de la FNSEA et des zones
20:53agriculteures qui appellent à voter.
20:55Les JIA, c'est aussi l'antichambre de la FNSEA.
20:57Donc évidemment, ils vont appeler à voter.
20:59Mais il ne faut pas se faire d'illusions,
21:01et Marc Fesneau, le ministre,
21:03l'a dit lui-même, c'est que pour calmer...
21:05Il ne suffit pas d'un projet de loi pour calmer
21:07la crise assez historique, la colère
21:09assez historique qu'on a vécue
21:11au début de l'année. Il lui-même
21:13dit que ce projet de loi, c'est une brique.
21:15Le problème de l'agriculture française
21:17aujourd'hui, qui est un des greniers quand même
21:19européens, c'est-à-dire qu'on nourrit
21:21tellement de pays, on exporte beaucoup,
21:23il est structurel, notamment lié à la démographie
21:25très vieillissante
21:27et les reprises des
21:29exploitations agricoles par les jeunes,
21:31c'est plutôt rare aujourd'hui.
21:33Il y a un changement de modèle qui s'opère.
21:35Il est long, il est douloureux,
21:37donc il ne faut pas s'attendre à ce que ce projet de loi,
21:39aussi flou soit-il, et quand c'est flou,
21:41enfin, quand il y a un loup, c'est assez flou,
21:43je ne sais plus dans quelle ordre je voulais dire, mais bref.
21:45Il ne faut pas non plus
21:47s'attendre à un projet de loi qui sauve l'agriculture française.
21:49Et quand il y a un loup, c'est pas très bon
21:51en général pour les éleveurs, d'ailleurs.
21:53C'est un autre sujet. Non, juste un mot pour rappeler
21:55qu'effectivement, la colère paysanne s'est exprimée au début de l'année.
21:57C'était le grand mouvement social de ce début d'année
21:59et que ce mouvement a été soutenu par plus de 80% des Français
22:01dans les sondages d'opinion
22:03à l'époque. Et donc, la priorité
22:05du gouvernement, c'était d'essayer
22:07d'éteindre cette colère paysanne en donnant
22:09satisfaction à la plupart des agriculteurs
22:11et ça passe notamment par, effectivement,
22:13ces deux syndicats qu'on a évoqués, la FNSEA
22:15et les jeunes agriculteurs.
22:17Alors que l'enjeu environnemental,
22:19lui, il a disparu de la campagne
22:21européenne en France et d'ailleurs
22:23dans l'ensemble du continent.
22:25Merci, merci beaucoup à tous les quatre.
22:27Victoria Koussa, journaliste au service politique de France Info.
22:29Olivier Perroux, grand reporter à L'Express.
22:31L'Express, toujours dans vos kiosques
22:33cette semaine avec cette interview
22:35fleuve du président de la République.
22:37Impôts, emplois, industrie.
22:39Notre stratégie est la bonne, dit le chef de l'Etat.
22:41Adrien Beck, merci à vous.
22:43Le président du service politique de France Info.
22:45Renaud, nous on se retrouve demain.
22:47Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

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