Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Générique
00:16Bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité et du décryptage dont on a vraiment besoin en ce moment.
00:21Alors, pour vous aider à y voir plus clair, nos supers informés du matin, Alex Bouyagué,
00:27éditorialiste politique chez France Info TV, Canal 27.
00:32On vous retrouve aussi tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
00:36Paul Barcelone est là aussi du service politique de France Info, et bien évidemment, le meilleur d'entre nous, Renaud Delis.
00:42Vous allez loin, Saliha. Bonjour, Saliha.
00:43Bonjour, Renaud. Vous en faites trop.
00:45Et Renaud, on commence évidemment par cette question.
00:47Jusqu'où ira le rallument des LRORN ?
00:50Après l'annonce hier par Alex Iotti, le président de LR, qu'il souhaitait bâtir une alliance avec le Rassemblement National,
00:55une annonce qui a évidemment réjoui le parti d'extrême droite, Marine Le Pen, Jordan Bardella s'en félicite.
01:03Jusqu'où ira donc cette alliance ?
01:06Pas forcément très très loin, en tout cas à en croire Jean-François Copé,
01:11qui est un ancien président de l'UMP à l'époque et qui était votre invité il y a quelques minutes.
01:16Voici ce que Jean-François Copé répond notamment à l'enthousiasme manifesté par Jordan Bardella à l'annonce de cette nouvelle.
01:25Depuis dimanche soir, il y a un nouveau sport qui est à la mode, c'est le poker.
01:28Là, vous avez Jordan Bardella qui, sur un magnifique coup de bluff, fait croire que LR a fait un accord avec l'extrême droite.
01:37C'est quand même ce que dit votre patron tout jeu du parti, Eric Ciotti.
01:41Comme vous l'avez vu, dans les deux heures qui ont suivi, la totalité des dirigeants et des responsables politiques des Républicains,
01:51nous l'avons totalement désavoué.
01:53Effectivement, Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Olivier Marlex, Laurent Wauquiez, bien d'autres.
02:00Et la quasi-totalité des parlementaires ont effectivement désavoué ce choix personnel, solitaire d'Eric Ciotti,
02:08qui n'avait d'ailleurs consulté personne avant de l'annoncer.
02:13La plupart d'ailleurs de ces dirigeants de LR réclament aujourd'hui la démission d'Eric Ciotti de la présidence de LR
02:18et un bureau politique s'aura réuni cet après-midi avec a priori cette question à l'ordre du jour.
02:23Reste que donc lui, président de LR, choisit l'alliance avec le rassemblement national.
02:29C'est une rupture historique dans l'histoire de la droite.
02:31Quel effet peut-elle avoir cette rupture ?
02:34Et plus particulièrement, peut-être pas, on le voit, il n'est pas suivi par les cadres et dirigeants,
02:41mais peut-il l'être par les électeurs de la droite ?
02:44Oui, alors c'est vrai que d'une part ça fait désordre,
02:47c'est vrai aussi que les militants, les électeurs de la droite sont en grande majorité,
02:53en tout cas forte majorité pour un rapprochement avec le rassemblement national.
02:57Donc en ce sens, Eric Ciotti, ce qui le pousse à faire ça, c'est aussi sa base.
03:02Ce sont des Français qui piétinent depuis 12 ans, qui voient passer les trains
03:07et qui se disent la droite n'est plus au pouvoir depuis 12 ans.
03:10Donc effectivement, ça infuse.
03:12Après, effectivement, il y a eu une riposte extrêmement forte de tous les cadres du parti.
03:20La question, c'est de savoir combien ça va entraîner de députés LR dans cette voie-là.
03:26Et là, c'est pas clair.
03:2762.
03:28C'est un peu plus clair ?
03:30Moi, j'ai un petit peu éclairci la situation parce qu'en fait, ils ont fait un recensement.
03:34Donc ils ont envoyé des lettres à chaque député en leur disant de se déterminer.
03:38Et en fait, d'après ce que j'ai compris, d'après mes informations,
03:42il y aurait 50 députés qui auraient dit, nous, on reste dans la ligne claire, autonomie.
03:48Ce qui veut dire que si je renormate, ça fait une douzaine, une petite douzaine de députés
03:53qui, effectivement, pourraient se rallier au rassemblement national.
03:57On est quand même très loin de la plusieurs dizaines annoncées par Jordan Bardella.
04:04Je pense que Jordan Bardella, il fait sans doute allusion,
04:06pas forcément aux députés sortants, mais peut-être à d'autres circonscriptions,
04:10où, effectivement, il pourrait mettre des candidats sous l'étiquette LR.
04:14Et donc, à l'arrivée, ça fera peut-être un effet un peu plus masse.
04:17Mais c'est vrai que c'est un acte solitaire d'Éric Ciotti.
04:20Et on voit bien qui il entraîne derrière lui.
04:22La numéro 2 de sa liste, de la liste belle-amie, c'est Nini Mar.
04:26Le général Gomart, qui était de mémoire numéro 3.
04:29En clair, pas grand monde.
04:32Alors, justement, s'agit-il d'un simple débauchage ou d'un véritable accord entre LR et RN ?
04:36On continue d'en parler après le fil info de Mathilde Romagnon à 9h10.
04:42Quand vous êtes président des Républicains,
04:44il ne doit jamais y avoir d'alliance avec les extrêmes déclarations sur France Info ce matin
04:49de Jean-François Copé, maire de Meaux et ancien président de l'UMP devenus les Républicains.
04:54Le patron de LR, Éric Ciotti, a annoncé hier une alliance de son parti avec le RN
04:58pour les élections législatives anticipées.
05:01A gauche, les discussions se poursuivent.
05:03Pour ces élections législatives, les insoumis, socialistes, communistes et écologistes
05:08continuent les tractations pour trouver un programme commun.
05:11Ils souhaitent investir des candidatures uniques dès le premier tour, le 30 juin prochain.
05:17Face aux fortes chaleurs en Grèce, l'Acropole d'Athènes sera fermée au public aujourd'hui
05:21entre midi et 17h, les heures les plus chaudes de la journée.
05:25Les températures pourront atteindre 43 degrés dans le pays.
05:29L'Acropole est le site le plus visité de Grèce.
05:32Vos chansons n'ont jamais cessé de m'accompagner.
05:35L'hommage ce matin du chanteur Patrick Bruel après la mort de Françoise Hardy,
05:39la chanteuse icône des yéyés dans les sixties et décédée hier à la veille 80 ans.
05:46France Info
05:50Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
05:56De retour sur le plateau des informés avec Alix Bouyagué, éditorialiste politique
05:59chez France Info Télécanal 27, avec Renaud Dely, avec Paul Barcelone
06:03aussi du service politique de France Info.
06:05Il faut le dire, c'est pas n'importe qui qui a décidé de sceller un accord
06:08avec le Rassemblement National, c'est le patron du parti Les Républicains
06:12et lui il dit depuis hier, je suis le patron et j'y reste.
06:16Exactement, il n'a pas du tout l'intention de partir.
06:18Il dit même, pour compléter ce que vous dites, je tiens ma légitimité des militants,
06:22les militants m'ont élu, j'ai la main sur le parti.
06:25Et d'ailleurs, je regardais un peu les statuts, c'est lui qui aujourd'hui
06:28décide même de ce qu'il peut faire de l'argent du parti.
06:31Et donc s'il a envie de redistribuer la manne financière, même si elle s'est réduite
06:34au cours des dernières années des Républicains au Rassemblement National,
06:37il a le pouvoir de le faire.
06:38On sent bien que les grognards de la droite tentent de s'organiser.
06:41Il y avait Michel Barnier, Gérard Larcher qui ont d'ailleurs signé une tribune
06:45dans le Figaro en disant qu'il n'était pas question de suivre l'initiative
06:48personnelle et solitaire, pour reprendre les propos d'Alex tout à l'heure,
06:51d'Éric Ciotti.
06:53Il y aura tout à l'heure, cet après-midi, un bureau politique,
06:56puis une conférence de presse.
06:58Effectivement, la décision d'Éric Ciotti semble solitaire,
07:01mais il y a aussi une implosion aujourd'hui des Républicains
07:04autour de leur chef, qui certes ne prend pas de troupes énormes.
07:09On parlait de la numéro 2 ou du numéro 3 de la liste des Européennes.
07:14Il y a aussi le président des jeunes Républicains, Guilhem Carayon.
07:18Mais enfin, ça reste un séisme politique.
07:21Ça reste le patron d'un parti de gouvernement, de la droite républicaine.
07:25Dans les faits, ils peuvent le mettre dehors ou pas ?
07:27C'est la question qu'on n'arrive pas à...
07:28C'est une famille politique qui aujourd'hui rallie le Rassemblement National.
07:30Il y a un petit problème sur les statuts.
07:32C'est-à-dire que ça ne frévoit pas ça.
07:34Il y a des bureaux politiques.
07:36Mais en fait, ils peuvent lui mettre une pression hallucinante.
07:39C'est ce qu'ils vont faire à 15h.
07:41Mais ils ne peuvent pas le contraindre.
07:43Ils ne peuvent pas le démettre.
07:44Ils mettaient en avant la charte du parti, tout à l'heure, Jean-François Copé,
07:47en disant, dans la charte, il n'y a pas d'alliance avec les extrêmes.
07:50Il paraît peu crédible qu'Éric Ciotti reste longtemps à la tête des Républicains,
07:55s'il tentait que les Républicains existent encore dans quelques jours,
07:57que le parti existe encore.
07:59Il a tenu claque-murée dans son bureau avec l'ensemble des dirigeants,
08:02l'ensemble des parlementaires qui veulent l'en faire sortir.
08:04Je pense que d'une façon ou d'une autre,
08:06ce ne sera peut-être pas aujourd'hui, mais encore que si,
08:08ça peut être cet après-midi d'une façon ou d'une autre,
08:10il va probablement quitter cette fonction.
08:11Mais c'est vrai que Paul Barcelone a raison.
08:13Ce n'est plus tellement important, en tout cas, pour ce qui est du Rassemblement National.
08:16Puisque ce que voulait le Rassemblement National, ils l'ont eu.
08:19C'est-à-dire que c'est une forme de caution, de crédibilité, le logo, en fait.
08:22Eric Ciotti n'apporte que le logo.
08:26Pour un temps, probablement, éphémère.
08:28Mais en tout cas, il l'apporte, très clairement.
08:29Et c'est bien là-dessus que s'est jeté Jordan Bardella.
08:31Ensuite, il faut distinguer, effectivement,
08:33l'ensemble des cadres, des dirigeants, des parlementaires.
08:36Vraiment, la quasi-totalité est hostile à cette décision.
08:38Et il a déjà fait savoir.
08:40Eric Ciotti revendique le soutien des militants.
08:42C'est possible.
08:43C'est possible.
08:44On sait que les militants sont, en tout cas, à l'air plus radicalisés, plus à droite.
08:48Mais ce n'est pas grand-chose, les militants de l'air.
08:50Il ne reste plus grand monde.
08:51Ce n'est pas ça le sujet.
08:53Il en reste quelques milliers.
08:54Le sujet, ce sont les électeurs.
08:55Et là, les électeurs, en fait, c'est beaucoup plus compliqué.
08:57Toutes les enquêtes montrent, et encore une qui a été publiée ce matin,
09:01que c'est 50-50.
09:02Il y a à peu près, en tout cas, parmi les sympathisants des Républicains,
09:05effectivement, à peu près la moitié qui est favorable à une entente
09:09avec le Rassemblement National, avec l'extrême droite.
09:11Et il y a à peu près la moitié qui est foncièrement hostile.
09:14Il ne faut pas dire que l'ensemble des électeurs de droite
09:16attendait cette décision d'Eric Ciotti.
09:18Ça, c'est faux.
09:19Donc, c'est évidemment là-dessus que vont miser aussi, d'ailleurs,
09:22les représentants de la majorité.
09:23Dès hier, Édouard Philippe a évidemment tendu la main à la droite hostile
09:27à l'accord avec l'extrême droite, en espérant récupérer, en gros,
09:32l'autre morceau.
09:34C'est ça le principal enjeu.
09:35Il est évidemment, surtout dans l'urgence,
09:37alors que les élections approchent et que le Rassemblement National
09:41est évidemment le grand favori des législatives,
09:43le véritable enjeu, il est électoral.
09:45Et c'est la réaction des électeurs de droite.
09:48Après, il me semble qu'on peut aussi se dire
09:50qu'on a enfin une clarification.
09:52On a été les premiers à dire, elle est où, la ligne politique ?
09:57Aujourd'hui, quand on voit tous les cadres,
09:59ça va de François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Gérard Larcher,
10:03Bruno Retailleau, toutes les sensibilités,
10:05toutes les manières d'être républicain, monter au front pour dire stop,
10:09nous, ça reste notre ligne, ça reste l'autonomie et l'indépendance.
10:12Au moins, ceux qui doivent partir au Rassemblement National vont partir.
10:16Ceux qui veulent éventuellement faire une alliance avec Emmanuel Macron vont le faire.
10:20Et puis, il y aura le dernier carrière de fidèle,
10:23le canal historique républicain qui se dira,
10:25on va attendre les vents meilleurs et s'accrocher à sa barque.
10:28Après, ce qui se passe sur cette affaire, c'est quand même aussi un double reniement.
10:32Il y a un reniement d'Éric Ciotti qui est effectivement toujours juré au grand jamais.
10:37Je ne voterai jamais au Rassemblement National.
10:39Et qui, sur le fond, n'est quand même d'accord sur rien.
10:42Enfin, pas sur le régalien sécurité-immigration,
10:44mais sur les sujets économiques, la réforme de l'assurance-chômage,
10:46la réforme des retraites sur l'Europe.
10:48Donc, d'accord sur rien.
10:49Donc, reniement de la part d'Éric Ciotti.
10:52Reniement aussi de Marine Le Pen.
10:54Marine Le Pen, elle n'a jamais voulu l'union des droites.
10:57L'union des droites, c'est Éric Zemmour qui l'a souhaitée.
10:59Et là, effectivement, c'est Lobène, un patron des républicains,
11:02de quoi redorer son blason en respectabilité.
11:06C'est vrai que pour elle, c'est un extrêmement bon coup.
11:09Et on comprend pourquoi.
11:10Elle a aussitôt badé, comme on dit, Marion Maréchal-Reconquête.
11:15Oulah, c'était beaucoup plus sulfureux.
11:17Parce qu'elle a décroché le gros lot, quoi.
11:19Alors, justement, qu'est-ce qui s'est passé ?
11:21Parce qu'il faut rappeler ce qui s'est passé dans le calendrier.
11:24Lundi, ils le reçoivent tous les deux, Jordan Bardella et Marine Le Pen.
11:27Marion Maréchal, en vue d'un accord.
11:29Le mardi, ce n'est plus le cas.
11:30Non, mais Marion Maréchal, elle s'est fait balader dans l'histoire.
11:32C'était du bluff.
11:33Jamais le Rassemblement National n'envisageait un accord avec Reconquête.
11:36Parce qu'Éric Zemmour avait critiqué...
11:38C'est ce qu'ils disent aujourd'hui.
11:39C'est-à-dire qu'ils l'ont baladé, effectivement.
11:40Et ça permet ensuite de faire croire toujours...
11:42Cette stratégie de dissimulation, ça permet de faire croire l'opinion
11:47qu'effectivement, les plus radicaux, c'était Reconquête.
11:49Donc, finalement, on n'en veut pas.
11:50Parce que le méchant, ce serait Éric Zemmour.
11:52Je me mets là dans la stratégie de Marine Le Pen.
11:54Et à ce moment-là, de se tourner vers Éric Ciotti.
11:56Mais à aucun moment, le Rassemblement National n'a envisagé vraiment un accord avec Reconquête.
12:01Qui, effectivement, d'un point de vue électoral en plus,
12:03aurait probablement été dangereux.
12:04Et de surcroît, ils n'en ont pas besoin.
12:05Il faut atteindre 12,5% des inscrits pour qu'un candidat atteigne le deuxième tour législatif.
12:10Il n'y a pas un candidat Reconquête législatif qui atteindra ce seuil.
12:13Et donc, les électeurs Reconquête iront naturellement au deuxième tour
12:16vers le candidat RN qui sera toujours présent.
12:18C'est le même phénomène que lors de la présidentielle.
12:20Ça veut dire que, sur ce coup-là, comme en 2022,
12:23le Rassemblement National se sert de la présence d'Éric Zemmour de Reconquête
12:27pour, entre guillemets, se normaliser.
12:29Et Renaud a raison de dire, on a trouvé plus extrémistes que nous, entre guillemets.
12:33C'est effectivement le parti Reconquête.
12:35C'est ça qui s'est passé aussi hier.
12:36Et pourquoi le RN ne veut pas de l'accord avec Marion Maréchal ?
12:39Ou en tout cas, pourquoi cet accord-là est très vite tombé à l'eau ?
12:42Parce que Jordan Bardella dit qu'il n'est pas question de faire un accord
12:45avec quelqu'un qui nous a à ce point tapé dessus, qui nous a à ce point critiqué.
12:48C'est d'accord, mais il le savait déjà le lundi.
12:50Bien sûr, c'était une mise en scène.
12:52C'était du bluff.
12:53C'était une mise en scène.
12:54Marion Maréchal a cru qu'au nom peut-être des retrouvailles familiales,
12:58elle allait être réacceptée dans la famille.
13:00Mais ce n'était pas le cas.
13:01A aucun moment, le RN n'a envisagé une alliance avec Reconquête.
13:03Juste un dernier point.
13:04Je vous souscris tout à fait à ce que disait Alix Bouillaguet à l'instant.
13:07Il y a juste une voix qu'on n'a pas entendue.
13:09C'est vrai que c'est une rupture historique avec 40 ans d'histoire de la droite française.
13:12Le choix personnel, individuel, solitaire d'Éric Ciotti,
13:15qui d'ailleurs n'en a parlé à personne.
13:17C'est quand même fascinant.
13:18On a vu Bruno Rotailleau quasiment s'étrangler,
13:20quasiment des larmes aux yeux en disant,
13:22on a eu toute une réunion dans le bureau de Gérard Larcher,
13:24il nous a menti, etc.
13:25Il y a une personne qu'on n'a pas encore entendue,
13:27c'est Nicolas Sarkozy.
13:29Qui a déjà pris ses distances lors de la campagne européenne.
13:31Il avait refusé de dire s'il allait voter pour François-Xavier Bellamy et les Républicains.
13:35Nicolas Sarkozy, ancien président de la République,
13:38ancien patron et même fondateur des Républicains,
13:41n'a pas dit encore ce qu'il pensait de l'initiative d'Éric Ciotti.
13:45Évidemment, tout le monde attend de voir ce que Nicolas Sarkozy...
13:47Ce qui peut avoir un petit effet sur les électeurs.
13:50Encore une fois, l'enjeu aujourd'hui, il est électoral,
13:52on n'a pas de savoir, me semble-t-il,
13:54combien de cadres ou de parlementaires ou d'élus basculeront.
13:57Il n'a mis personne au courant, effectivement.
13:59Mais moi, j'ai un de ses très très proches,
14:01qu'il a eu le lundi matin au téléphone.
14:03Et qui me raconte qu'il trouve un homme totalement désemparé,
14:06totalement à l'ouest.
14:08Vous parlez d'Éric Ciotti, là ?
14:09Oui, Éric Ciotti.
14:11Et qui répète en boucle, bon, voilà les trois options, les trois options.
14:15Donc, rester droit dans nos bottes,
14:17se rallier Emmanuel Macron ou rallier Marine Le Pen.
14:20Et son interlocuteur qui me raconte m'explique
14:23qu'il sent que cette troisième option tient la route.
14:27Et il lui dit, Éric, non, tu as face à un moment historique,
14:31ne va pas faire une erreur historique.
14:33Donc, on reste, c'est l'ADN, c'est notre ADN,
14:35on reste droit dans nos bottes.
14:36Ensuite, la journée se passe.
14:38Le mardi, il y a la rumeur.
14:40Mon interlocuteur essaye de l'appeler.
14:42Message.
14:43Il lui renvoie un dernier message à 12h30 en lui disant...
14:46Voilà.
14:47Juste avant 13h.
14:48L'erreur historique.
14:49Et une demi-heure après, Éric Ciotti a parlé.
14:51Il y a plein de conseillers d'Éric Ciotti qui ont claqué la porte,
14:53y compris des permanents du parti Les Républicains
14:55qui, aujourd'hui, refusent de travailler pour Éric Ciotti
14:58et qui veulent rester, en revanche, pour le parti LR,
15:00qui disent même, certains dans la presse ce matin,
15:02on va empêcher Éric Ciotti de travailler pour le compte DLR
15:06et éviter qu'il soit aspiré.
15:07Oui, c'est ça, on va l'empêcher de travailler.
15:08Exactement.
15:09On s'arrête une petite minute.
15:10Le temps du Fil Info de Mathilde Romagnon à 9h20.
15:12Et on revient après.
15:14Hier, deux recours ont été déposés devant le Conseil constitutionnel
15:18pour tenter de faire annuler les élections législatives anticipées.
15:21En cause, les délais du scrutin jugés trop courts.
15:24Selon la loi, il doit y avoir 20 jours d'écart
15:27entre l'annonce de la dissolution et le premier tour.
15:29Séisme à droite après l'annonce d'alliance des Républicains
15:33avec le Rassemblement national aux législatives anticipées.
15:36Le patron DLR, Éric Ciotti, l'a annoncé hier
15:39et plusieurs cadres du parti depuis demandent sa démission.
15:42A gauche, la France insoumise, le PS, le Parti communiste et les écologistes
15:46poursuivent leur discussion pour tenter de trouver un accord commun.
15:50Les avions bombardiers d'eau et les pompiers sont à pied d'œuvre dans le Var
15:54pour tenter d'éteindre un important incendie dans le Massif des Morts.
15:58600 hectares de forêt ont brûlé à vide au banc.
16:01Le feu n'est toujours pas fixé.
16:03Une centaine de personnes ont dû être évacuées.
16:05François Zardy est décédé hier.
16:08La chanteuse et compositrice icône des Yéyés avait 80 ans.
16:12Au revoir, chère Françoise, écrit ce matin le chanteur Jean-Louis Aubert.
16:28Et nous sommes toujours avec Paul Barcelone du service politique de France Info
16:31avec Alix Bouyagué, aussi éditorialiste politique chez France Info,
16:35et Renaud Ledély.
16:36Le président doit prendre la parole tout à l'heure en conférence de presse.
16:39Et voilà, pendant que la décomposition du paysage politique continue à grande vitesse,
16:43Emmanuel Macron va donc faire une conférence de presse
16:47pour lancer en quelque sorte la campagne législative de la majorité.
16:51Pourquoi prend-il la parole aujourd'hui ? Va-t-il faire des propositions ?
16:54Et puis d'ailleurs, est-ce que c'est vraiment une bonne idée
16:57que le chef de l'État prenne la parole ?
16:59Ce n'est pas forcément l'avis de quelqu'un qui l'a beaucoup fréquenté
17:02et avec lequel il est un petit peu en front en ce moment.
17:04C'est l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe.
17:06Je ne suis pas sûr, pour être honnête, qu'il soit complètement sain
17:12que le président de la République fasse une campagne législative.
17:16Pour une raison claire, c'est qu'il est président de la République.
17:19Comme il est président de la République, il peut évidemment exprimer une préférence.
17:23Il est un acteur de la vie politique, bien entendu.
17:25Mais il est aussi président de la République.
17:27Et il est président de la République dans un moment où, de toute évidence,
17:32les institutions vont être soumises à des turbulences.
17:36Ce qui me paraît donc justifié qu'il soit totalement, complètement,
17:42sereinement président de la République.
17:44Sereinement, en effet.
17:45Puis il y a peut-être une autre raison que n'a pas évoqué explicitement Édouard Philippe.
17:48C'est que c'est un président de la République qui est quand même très contesté,
17:51qui s'est beaucoup mouillé dans la campagne des européennes
17:53avec le succès que l'on a vu.
17:55Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron remet ça en quelque sorte ?
17:58Au passage, d'ailleurs, où est passé Gabriel Attal ?
18:00On l'a vu hier intervenir à la télévision.
18:02Mais on sait à quel point il n'était pas enthousiaste à l'idée de cette dissolution.
18:05Est-ce qu'Emmanuel Macron aurait étonnamment une certaine tendance à tirer la couverture à lui ?
18:11Alex.
18:12Il me semble que, je pense que de la part d'Emmanuel Macron,
18:14il y a peut-être une très grande frustration.
18:16On a l'impression qu'il veut faire la campagne de 2022 qu'il n'a pas faite.
18:20Donc il veut réorienter le pays.
18:22Effectivement, il va nous expliquer que maintenant c'est le pouvoir d'achat,
18:25que c'est la sécurité.
18:26Il va vouloir débusquer le programme du RN.
18:29Il mise sur une stratégie, mais c'est toujours...
18:33Parfois c'est fumeux les stratégies un peu théoriques.
18:37Parfois.
18:38Parfois.
18:39Sur ces trois fameux blocs, deux qui seraient radicaux
18:44et un qui serait le camp de la raison.
18:46Et il se dit, parce qu'il pense vraiment qu'il y a toujours un trou de souris.
18:50Je ne veux pas être défaitiste,
18:52mais au vu des sondages, au vu de la situation politique,
18:54ça nous semble très compliqué.
18:56Et on a l'impression, et c'est pour ça que c'est très intéressant
18:58qu'Edouard Philippe utilise le mot « saint ».
19:01Parce qu'on a l'impression qu'Emmanuel Macron a soif tout simplement d'exister.
19:08Depuis le début de son quinquennat, on explique que 2024,
19:11juin 2024, c'est la fin de son quinquennat.
19:13Qu'il sera démonétisé, que ça sera la course de petits chevaux
19:16à qui va être président à sa place.
19:18Et que lui finalement, c'est une manière de se remettre au centre du jeu.
19:22Donc se remettre dans une campagne législative
19:24où il va occuper le haut du tableau.
19:26Et se remettre éventuellement après, en jeu, avec un Bardella à Matignon.
19:31Et lui, en garde-fou. En garde-fou du système et des institutions.
19:35C'est une manière finalement de poursuivre son quinquennat jusqu'au bout.
19:39Il est persuadé, Emmanuel Macron, avec cette dissolution,
19:42d'avoir réussi un coup. Un coup de génie, un coup de poker.
19:45C'est le résultat du 7 juillet.
19:47Enfin, du 30 juin, à la fortiori du 7 juillet, qu'il dira.
19:50Mais dès hier matin, son entourage disait
19:52« Regardez, la clarification politique qu'Emmanuel Macron a appelée de ses voeux
19:56est à l'œuvre. »
19:57Donc ça montre bien que, sur ce coup-là,
20:00lui au moins est fier de son coup.
20:02Il a oublié les Français dans tout ça ?
20:04Je vais y venir. Il a été obligé de décaler sa conférence de presse.
20:10Il a oublié peut-être les Français et des gens dans son camp aussi.
20:13Ce qui était frappant, depuis dimanche soir,
20:16c'est de se rendre compte à quel point ceux qui l'ont soutenu mordicus depuis 2017
20:20sont presque en train de retourner leur veste.
20:22En disant « Mais il est tombé sur la tête, il a perdu la raison.
20:26Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ? »
20:28Certains députés sortants, qui l'ont toujours, j'y reviens,
20:31défendus depuis le début, disent
20:33« Mais moi je ne vais pas afficher sa tête sur mon tract de campagne.
20:35Je veux celle de Gabriel Attal, je veux celle du Premier ministre. »
20:38Emmanuel Macron, il y a un député qui me disait
20:40« Il est radioactif aujourd'hui. »
20:42Enfin, genre, on ne le supporte plus.
20:44Il s'est mis dans cette situation-là aussi vis-à-vis de son propre camp,
20:47le chef de l'État.
20:48Et pour répondre à la question que posait subtilement Renaud,
20:51Gabriel Attal, je peux vous dire sans trop m'avancer,
20:54qu'il prépare son retour, qu'il a bien l'intention de faire campagne.
20:57Et le risque, évidemment, pour le chef de l'État,
20:59c'est que cette dissolution est aussi ouverte,
21:01une guerre de succession qui ne demandait qu'à se déclarer finalement.
21:04C'est effectivement une décision narcissique,
21:06mais ça tout le monde l'a vu, et d'abord dans son propre camp,
21:09le propre entourage d'Emmanuel Macron.
21:11On a aussi le sentiment qu'Emmanuel Macron
21:13est entouré par des conseillers qui se nourrissent un peu trop de séries.
21:16Je pense à Baron Noir ou à La Fierve,
21:19dont beaucoup de conseillers ont beaucoup parlé ces derniers temps
21:21du côté de l'Élysée, se croient un peu dans une série
21:23où un coup de poker, même avec un dos de trèfle,
21:26puisque c'est ce qui reste en main à Emmanuel Macron,
21:28serait susceptible de renverser la table.
21:30Peut-être pourquoi pas cette fameuse conférence de presse en fin de matinée ?
21:33L'un des problèmes auxquels on se heurte,
21:35et dont on prend conscience, c'est que ces conseillers-là
21:37ont eu un rapport, et Jean-François Copé le disait tout à l'heure
21:40sur ce plateau, assez éloigné, voire foncièrement inexistant
21:43avec les Français, avec les électeurs.
21:45Effectivement, il semblerait qu'ils ont entretenu Emmanuel Macron
21:47dans cette illusion du fait qu'il pouvait lui renverser
21:49les rapports de force, et peut-être pas prendre
21:51la pleine mesure de l'impopularité
21:54et de l'affaire répulsive aujourd'hui du chef de l'État
21:56dans cette campagne. Le cas de Gabriel Attal,
21:58Paul Barcelone l'a évoqué à l'instant,
22:00il est quand même assez étonnant de propulser Gabriel Attal
22:02en héritier putatif au mois de janvier
22:05et de l'éliminer au mois de juin.
22:09C'est assez fascinant, alors que lui est un des rares
22:11dans la majorité des poids lourds, en tout cas, à conserver
22:13une bonne cote de popularité. Dernier point,
22:15certains responsables de la majorité, haut placés
22:17dans la majorité, pensent qu'Emmanuel Macron
22:20a fait, et on l'entend beaucoup, ce choix
22:22en se disant qu'il préférait peut-être une cohabitation
22:24avec Jordane Bardella, là, cette année,
22:27plutôt qu'une succession à Marine Le Pen en 2027.
22:30Très clairement, il prend le risque, ce qui serait assez logique,
22:32d'avoir les deux. La cohabitation avec Bardella
22:34dans un mois, et Marine Le Pen à l'Élysée
22:36dans trois ans.
22:38On verra les résultats, tout ça va être décidé
22:40avec les résultats des élections législatives.
22:4230 juin, 7 juillet, allez voter !
22:44Merci à tous les trois.
22:46Alex Bouillaguet, éditorialiste politique chez France Info TV,
22:48Canal 27. Je rappelle qu'on vous retrouve tous les matins
22:50pour l'interview politique de 7h45.
22:52Paul Barcelone, merci à vous.
22:54Service politique de France Info.
22:56Nous, Renaud Delis, on se retrouve demain.
22:58Et les informations de retour ce soir à 20h,
23:00avec Bérangère Bonte.