Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans ces informés jusqu'à 9h30, toujours à suivre sur France
00:11Info Radio et France Info TV, Canal 27.
00:13Bonjour Renaud Delis.
00:14Bonjour Agathe Lambret.
00:15Le rassemblement des forces républicaines que prône Emmanuel Macron dans sa lettre
00:19aux Français est-il une chimère ? Est-ce que la gauche peut vraiment espérer exercer
00:26le pouvoir toute seule ? On en parle avec nos informés ce matin.
00:29Carole Barjon, éditorialiste politique, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Et Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique, bonjour Jean-Jérôme.
00:36Bonjour Agathe.
00:37Et on commence Renaud avec le président qui prend la plume pour écrire aux Français.
00:40Il écrit aux Français et davantage d'ailleurs aux partis politiques, aux chefs de partis.
00:44Le chef de l'État, une lettre publiée par la presse régionale dans laquelle il fait
00:48le constat qu'aucune force politique n'a de majorité suffisante à l'Assemblée à
00:51l'issue des élections législatives, que les blocs et coalitions sont minoritaires.
00:56Ceux qui ont fait barrage à l'extrême-droite sont attachés, dit Emmanuel Macron, aux valeurs
01:00républicaines, à l'état de droit, à l'orientation européenne, à discuter pour bâtir, dit-il,
01:05un large rassemblement, une majorité solide, forcément plurielle.
01:09Bref, on appelle communément l'arc républicain contre le rassemblement national et c'est
01:13implicite dans sa lettre, visiblement, sans les insoumis.
01:17Une lettre qui a provoqué l'indignation de Marine Le Pen et du parti de l'extrême-droite
01:20bien sûr, mais aussi de toute la gauche qui accuse sur des modes divers Emmanuel Macron
01:24de refuser de reconnaître sa défaite, de s'enfermer dans le déni.
01:28Jean-Luc Mélenchon, Marine Tendelier, Fabien Roussel où Mathilde Panot, il y a quelques
01:32minutes sur ce plateau, dénonçait le véto d'un monarque, un coup de force contre la démocratie.
01:37Voici ce qu'en disait Olivier Faure, le patron d'UPS, invité hier soir de France 2.
01:42Le Président, en choisissant de dissoudre l'Assemblée, a demandé aux Français de se prononcer.
01:47Le peuple français a parlé, il faut maintenant respecter son choix.
01:52La réalité, c'est que le Président de la République doit respecter son devoir de républicain,
01:57c'est de respecter le suffrage universel et de respecter le vote des Français.
02:02Il ne peut pas faire comme ça, il ne s'y est passé.
02:04Le peuple français a parlé, effectivement, et le camp présidentiel a indéniablement
02:09perdu les élections législatives, mais est-ce que la gauche, pour autant, a vraiment gagné ?
02:13C'est-à-dire, est-ce qu'elle est en mesure de gouverner seule, comme elle le prétend,
02:16alors qu'il est, en tout cas, alors qu'elle a à peu près 190, 195 députés, bref,
02:21une centaine de députés de moins que la majorité absolue ?
02:24Est-ce qu'effectivement, il ne faut pas songer à essayer de transposer le Front républicain,
02:28qui est incontestablement le vrai vainqueur du second tour des élections législatives,
02:32d'une façon ou d'une autre, dans une coalition gouvernementale ?
02:35C'est ce que semble indiquer Emmanuel Macron dans sa lettre.
02:37Est-ce que la gauche, d'abord, a raison de s'indigner, Carole Barjon ?
02:42Oui et non, parce que, de fait, le nouveau Front populaire a, comment dire,
02:51sauvé, enfin, a écarté le danger du rassemblement national,
02:57est arrivé en tête, mais est composé, quand même, de trois groupes, qui sont des groupes distincts.
03:06Donc, on verra s'ils arrivent à s'entendre.
03:08Formellement, oui, le nouveau Front populaire peut réclamer un nouveau Premier ministre.
03:13Enfin, on voit, quand même, que c'est très compliqué, parce qu'il nous avait promis
03:16le nom d'un Premier ministre possible, sur lequel il se serait mis d'accord avant la fin de semaine,
03:22et on est déjà jeudi.
03:24Donc, de ce côté-là, on a le sentiment, puisque j'entendais encore ce matin,
03:31je ne sais plus quel responsable du NFP,
03:34dire qu'il fallait encore se mettre d'accord sur la méthode de choix.
03:38Donc, ils en sont, quand même, encore là, quatre jours après.
03:42Donc, ce qu'on comprend, c'est qu'Emmanuel Macron a voulu, au fond, les prendre de vitesse.
03:48C'est-à-dire qu'en fait, il y a deux temporalités qui se superposent dans la lettre d'Emmanuel Macron.
03:54Il y a le fait de vouloir prendre le nouveau Front populaire de vitesse
03:58avant qu'il propose un nom sur lequel il se serait mis tous d'accord,
04:02et ensuite, gagner du temps.
04:04Bon, gagner du temps pour que la coalition qu'il appelle de ses voeux puisse prendre forme.
04:13Et il dit lui-même, d'ailleurs, ça suppose de leur laisser un peu de temps.
04:17Et pendant ce temps-là, on comprend bien que lui veut essayer de rester, quand même,
04:22un peu le maître du jeu, même si, comme il l'a précisé, personne ne l'a emporté.
04:28Emmanuel Macron cherche-t-il uniquement à gagner du temps ?
04:31On en parle juste après.
04:32Le fil info de Valentine Letez, il est 9h10.
04:36La lettre d'Emmanuel Macron au français, justement.
04:39« C'est un coup de force présidentielle », dénonce Mathilde Panot, invitée de France Info ce matin.
04:44L'insoumise promet la constitution d'une équipe gouvernementale
04:47issue du nouveau Front populaire d'ici la fin de la semaine,
04:50alors que le chef de l'État appelle à bâtir une majorité de toutes les forces politiques républicaines.
04:56L'ancien maire de Sanary-sur-Mer,
04:59mis en examen pour immixion dans une fonction publique,
05:02soit d'avoir continué à diriger la commune au travers du nouveau maire
05:06et ce malgré une condamnation à 5 ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics.
05:12Opération de l'armée israélienne terminée dans la ville de Gaza
05:16après deux semaines de mission dans un quartier, détaille le communiqué militaire.
05:20Huit tunnels ont été démantelés et des dizaines de terroristes éliminés, indique l'armée.
05:25Un nombre record d'avions militaires chinois détectés autour de Taïwan.
05:2966 appareils en seulement 24 heures.
05:32La Chine revendiquait cette île comme une partie de son territoire
05:35et n'a pas renoncé à reprendre son contrôle.
05:48Retour sur le plateau des informés avec Carole Barjon et Jean-Jérôme Berthelus,
05:52nos éditorialistes politiques du jour.
05:55Jean-Jérôme Berthelus, est-ce que la gauche peut vraiment gouverner seul
06:00ou ce front républicain que le président appelle de ses voeux est la seule solution pour sortir de la crise ?
06:05Ça vient très justement d'être dit.
06:07On a aujourd'hui la même interrogation qu'on l'avait dit dimanche soir.
06:10Qui, à gauche, pourrait être Premier ministre ?
06:13Et je me suis entretenu avec des responsables de la gauche qui me disaient
06:17oui, certains ont été surpris parmi nous parce qu'Emmanuel Macron partait à Washington
06:21et donc ils pensaient qu'il n'y aurait pas de décision avant de partir.
06:24Si on en est là, c'est quand même un point d'interrogation.
06:27Ils se sont vus hier jusqu'à 4 heures du matin, enfin cette nuit jusqu'à 4 heures du matin.
06:31Aucune fumée blanche.
06:33Donc il y a un vrai point d'interrogation parce qu'en plus, redisons-le,
06:36le nom du Premier ministre, c'est la première marche.
06:39Mais après, il y a des marches encore beaucoup plus hautes qui est
06:42quelle majorité pour le nouveau front populaire ?
06:45Puisque, en tout cas, c'est vrai qu'Emmanuel Macron veut gagner du temps.
06:48Là où, en quelque sorte, ce temps lui est profitable,
06:51c'est que tous les jours, il y a des responsables politiques qui disent
06:55si c'est LFI, je vote la motion de censure.
06:58Par exemple, Gérard Larcher, aujourd'hui, dans Le Monde,
07:01dit si c'est LFI, si c'est le nouveau front populaire,
07:04mais bien sûr LFI, c'est un coup d'État démocratique.
07:07Et d'ailleurs, juste à Gateland-Bret quand même,
07:10on sent bien que gagner du temps, à la fois c'est malin de la part du Président de la République,
07:16mais c'est un petit peu dangereux parce que le climat politique est tel
07:20qu'aujourd'hui, le nouveau mot qui ressort dans beaucoup de bouches
07:24de responsables politiques, c'est coup d'État démocratique.
07:27Donc ça montre la tension qu'il y a dans ce pays
07:30et quand un Président veut gagner du temps dans un tel climat de tension
07:33et avec des formations de coalition aussi compliquées,
07:37parce qu'encore une fois, la coalition des Républicains,
07:40on ne la voit pas du tout aujourd'hui.
07:42Franchement, compte tenu des conditions des uns et des autres, on ne la voit pas.
07:45Je ne reprendrai pas cette expression gagner du temps,
07:48je ne pense pas qu'il cherchait à gagner du temps, il laisse la situation se décanter.
07:51Parce que gagner du temps, ça signifierait qu'il refuserait d'appeler un Premier Ministre.
07:56Mais qui ? Lequel ? Vous le disiez vous-même, il n'y en a pas aujourd'hui.
07:59Il n'y a pas de candidat à gauche en tout cas.
08:01Le nouveau Front Populaire n'est même pas d'accord, on l'a entendu tout à l'heure
08:03dans la bouche de Mathilde Panot, sur la méthode à suivre pour désigner un candidat à Mathilde.
08:06Mais comme disait Jean-Jérôme, on ne peut pas reprocher au Président
08:09d'écarter tout simplement un Premier Ministre issu du nouveau Front Populaire.
08:12On parle de coup d'État démocratique.
08:14Il ne l'a pas écarté, il ne dit pas ça.
08:16Il ne dit pas ça dans sa lettre, il faut y aller attentivement.
08:18Il dit une majorité stable et solide ne peut être forcément que plurielle,
08:22parce qu'aujourd'hui aucune coalition, aucun bloc,
08:25tous les blocs et coalitions sont minoritaires, dit-il dans sa lettre,
08:28et aucune force politique n'a de majorité suffisante, ça c'est vrai.
08:31C'est la photographie de l'Assemblée Nationale aujourd'hui.
08:35Alors peut-être faudra-t-il en passer par là,
08:37c'est-à-dire comme on voit que les socialistes restent
08:40à la tutelle des Insoumis, puisque les Insoumis ne sont pas concernés
08:43par cette coalition de l'arc républicain,
08:45dans la plume du Président de la République, on le comprend,
08:47et d'ailleurs globalement du bloc central macroniste.
08:51Alors peut-être faudra-t-il en passer par là, ce qui est assez absurde,
08:54mais il faudra peut-être encore une fois en passer par là.
08:56Effectivement, d'abord il faut que la gauche se mette d'accord sur un non,
08:59ce qui n'est toujours pas le cas, et pas même sur une méthode d'ailleurs.
09:01Mais ça, ils finiront par y arriver, probablement.
09:03Peut-être que dès lors que cette coalition de l'arc républicain
09:08ne voit pas le jour, parce que les socialistes restent à rimer
09:11aux Insoumis d'une part, et parce que la droite reste à rimer
09:14en bonne partie au veto de Laurent Wauquiez d'autre part,
09:17il faudra en passer par la désignation d'un Premier ministre
09:21du Nouveau Front Populaire, et un gouvernement exclusivement
09:24au Nouveau Front Populaire, c'est ça le problème qui se pose
09:26à la gauche aujourd'hui.
09:27Ce n'est pas que la gauche participe au gouvernement,
09:29ce qui paraît tout à fait légitime évidemment au regard
09:31du registre des élections, c'est qu'elle veuille visiblement le faire seule.
09:33Ça, il suffit de regarder la situation internationale,
09:37ça durera quelques jours.
09:39Il y aura immédiatement effectivement une motion de censure,
09:42dès lors que les Insoumis seront membres de ce gouvernement,
09:45même s'ils n'avaient pas Matignon d'ailleurs.
09:47Tout le monde le sait, les socialistes y compris le savent très bien,
09:50ils font semblant de ne pas le savoir.
09:51Peut-être finalement, Emmanuel Macron devra-t-il se résoudre
09:54à nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire,
09:57qui sera censuré au bout de quelques jours,
09:58et on recommencera pour un tour, pourquoi ?
10:00Parce qu'au regard des équilibres politiques sortis des urnes
10:03du second tour législatif, le seul vainqueur, c'est le Front Républicain.
10:06Il n'y a pas d'autres vainqueurs de ces élections, de véritables vainqueurs.
10:09La gauche est arrivée en tête, c'est vrai,
10:10mais elle ne peut pas gouverner seule.
10:12Et donc à partir de là, la question qui se pose,
10:14c'est de savoir si les responsables politiques de cet arc républicain
10:18seront à la hauteur de ce qu'ont fait leurs électeurs,
10:21qui ont accepté de mettre entre parenthèses,
10:23d'abandonner leur préférence partisane,
10:25parce qu'ils considéraient que l'intérêt général,
10:27c'était la défense à leurs yeux des valeurs républicaines,
10:29menacée par l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
10:31Pour l'instant, visiblement, la plupart des responsables politiques,
10:34toutes étiquettes confondues, n'en sont pas encore là.
10:37Mais l'hypothèse que Renaud évoque,
10:40c'est-à-dire éventuellement la nomination d'un ministre nouveau Front Populaire,
10:45qui serait immédiatement renversé par la coalition des autres,
10:51à l'Assemblée, c'est quand même un risque,
10:55parce que ça donnera quand même une image de la France d'instabilité,
10:59on commence par essayer une solution qui ne marche pas,
11:02après on en essaye une autre,
11:04je pense que c'est ça qu'Emmanuel Macron veut éviter,
11:08quand je disais qu'il veut gagner du temps,
11:10c'est aussi ça, c'est-à-dire laisser décanter,
11:13et surtout, il tient compte, parce qu'il est quand même bien obligé,
11:18il n'a pas trop le choix,
11:20c'est qu'il veut laisser le Parlement,
11:23les forces du Parlement, les différents groupes,
11:27s'organiser, choisir, se rattacher,
11:30il attend de voir ça, quels vont être les mouvements,
11:34et ça on le saura la semaine prochaine, le 17 juillet,
11:37et encore plus le 18 avec l'élection du président,
11:42ou de la présidente de l'Assemblée Nationale,
11:44parce que c'est là qu'on va voir comment se sont formés,
11:48sur le terrain, si j'ose dire, parlementaire,
11:51des coalitions, et de là, il espère pouvoir,
11:56comment dire, avec la coloration qui se sera dégagée,
12:00nommer un premier ministre qui corresponde à ce paysage-là.
12:04Cette coalition, elle a des chances de voir le jour,
12:06Jean-Jérôme Berthelus, est-ce que les républicains,
12:09les socialistes vont écouter le message du président ?
12:12Deux petits mots, d'une part, c'est vrai qu'Emmanuel Macron veut,
12:16en quelque sorte, laisser les responsables politiques gouverner,
12:22mais quand même, à travers sa lettre, il veut garder la main.
12:25Il impose quand même une vision de cette élection,
12:30et il impose une méthode.
12:32Simplement celle que vous dites, effectivement,
12:34qu'il veut gagner du temps.
12:36Moi, ce qui me frappe, c'est que quand même,
12:38j'ai un petit point d'interrogation sur cette lettre,
12:41comme ça, à France Bleue et à la PQR,
12:44ça rappelle étrangement ce qui s'est passé en 2022,
12:47quand il part à l'OTAN, idem,
12:50et qu'il charge Elisabeth Borne de former un gouvernement
12:53de l'Union républicaine face à sa majorité relative.
12:56Je ne suis pas certain que ce soit la bonne méthode,
12:59je ne suis pas certain que pour garder la main,
13:01il suffit qu'Emmanuel Macron donne une lettre comme ça
13:04et parte en voyage.
13:05Maintenant, pour vous répondre, je suis tout à fait d'accord,
13:07c'est-à-dire que ce qui va se passer,
13:09maintenant, il faut que, comment dire,
13:12non pas que les responsables politiques,
13:14chaque matin, aillent dans une matinale,
13:16se traitent de noms d'oiseaux,
13:18affirment effectivement, comment dire, des lignes rouges,
13:22parce que là, on a toutes les coalitions.
13:24D'ailleurs, les journaux font des sites,
13:26faites votre coalition,
13:27donc ça montre bien que ça répond à vos questions,
13:30ça montre bien que c'est quand même un tout petit peu compliqué,
13:32ce Rubik's Cube des coalitions.
13:34Mais là où je suis tout à fait d'accord,
13:36c'est qu'on y verra plus clair le 18 juillet.
13:38Pourquoi ?
13:39Parce que ça va être sans doute la rentrée aussi
13:41de Gabriel Attal, de 17 ministres.
13:44Je ne dis pas qu'ils ont la solution,
13:46je dis juste que là, on aura tous les leaders de poids
13:49à l'Assemblée,
13:51que les rapports de force vont un petit peu se cristalliser,
13:54qu'il pourra y avoir des véritables discussions.
13:57C'est à partir de là que les choses vont pouvoir,
13:59en quelque sorte, se décanter.
14:01Après, je suis incapable de vous répondre
14:03sur la forme qu'aura cette dissolution,
14:05parce que franchement, c'est exactement ce que...
14:08Les solutions, ce n'est pas avant un an.
14:10C'est exactement ce que disait Renaud Delis,
14:12c'est-à-dire qu'il y a des vétos de part et d'autre.
14:14Effectivement, Laurent Wauquiez a mis un véto
14:16sur une coalition,
14:18donc on voit que...
14:20Oui, mais...
14:22Il y a deux choses, il y a la coalition et il y a aussi
14:24éventuellement le soutien sans participation.
14:26Il y a une espèce de pacte.
14:28Si jamais elle dispose d'un soutien sans participation...
14:30De pacte de non-agression, on va dire.
14:32Effectivement, je vous rejoins totalement,
14:34on en verra plus clair le 18 juillet.
14:36Ce qu'il faut savoir, c'est que je ne pense pas du tout qu'Emmanuel Macron
14:38ait la main, en fait, qu'il garde la main.
14:40Je ne pense pas qu'il lâche.
14:42En tout cas, il fait une photographie de la situation politique
14:44et il attend de voir ce qui va sortir des débats parlementaires,
14:46notamment, en particulier à partir du 18 juillet.
14:48Vous avez raison.
14:50Et cette crise politique peut-elle avoir des conséquences économiques ?
14:52On en parle juste après.
14:54Le Fil info, il est 9h20 avec Valentine Letez.
14:58Obtenir un gouvernement nouveau
15:00front populaire, c'est le souhait de la CGT
15:02cheminot. Le syndicat appelle
15:04sur le réseau social X à des rassemblements
15:06le 18 juillet pour, je cite,
15:08« ne pas se faire voler la victoire
15:10des législatives ».
15:1240 milliards d'euros minimum sur un an,
15:14des avions de chasse F-16
15:16et des batteries de missiles.
15:18L'OTAN s'engage à renforcer le soutien à l'Ukraine.
15:20Dernier jour de ce sommet
15:22historique de l'alliance aux Etats-Unis.
15:24En Corse, un homme tué par balle
15:26la nuit dernière à Ajaccio,
15:28un chef cuisinier sous bracelet électronique
15:30est abattu sur son scooter
15:32après une dizaine de coups de feu tirés
15:34dans sa direction, indique un témoin.
15:36L'Angleterre jouera la deuxième finale
15:38de l'Euro de football de son histoire
15:40après sa victoire hier soir contre les Pays-Bas
15:422 buts à 1. Rendez-vous dimanche
15:44à Berlin pour la finale contre l'Espagne.
15:56Retour sur le plateau des informés
15:58avec ce matin Carole Barjon et Jean-Jérôme Berthelus
16:00nos éditorialistes politiques.
16:02Renaud Delis,
16:04les milieux économiques appréhendent aussi
16:06cette période d'incertitude.
16:08Et oui, c'est le cas aussi de nos partenaires
16:10qui regardent un peu avec inquiétude nos partenaires européens
16:12le blocage politique en France
16:14et puis les milieux économiques, vous le disiez,
16:16Agathe Lambret à l'instant constate
16:18cette situation de blocage, s'interroge sur la durée
16:20de ce blocage politique
16:22et est-ce que ce blocage peut avoir
16:24des conséquences sur la situation
16:26économique du pays. Voici ce qu'en disait ce matin
16:28sur l'antenne de France Info, François Villeroy de Gallau
16:30qui est le gouverneur de la Banque de France.
16:32Alors qu'on sort du choc d'inflation
16:34ce qui est la bonne nouvelle, arrive malheureusement
16:36un autre choc qui menace, c'est un choc d'incertitude.
16:38C'est-à-dire que les chefs d'entreprise
16:40que nous interrogeons nous disent leurs
16:42inquiétudes sur l'attentisme
16:44de leurs clients qui préfèreraient
16:46épargner plutôt que consommer
16:48sur le report de leurs investissements
16:50et sur le gel de leurs embauches.
16:52Du côté du Menef
16:54d'ailleurs on parle carrément depuis
16:56l'annonce de la dissolution dès le 9 juin
16:58d'une économie française entrée dans une période
17:00de glaciation. Regard donc de ces
17:02incertitudes économiques. Rappelons
17:04que la prévision de croissance de la Banque de France
17:06n'est déjà élevée que de 0,8%
17:08pour l'année, ce qui n'est pas beaucoup
17:10et qu'elle doit être révisée au mois de septembre.
17:12Est-ce que ce blocage politique
17:14peut avoir des conséquences sur
17:16l'activité économique, sur
17:18l'emploi aussi
17:20et puis aussi la perspective éventuelle
17:22de voir mis en oeuvre un
17:24programme du Nouveau Front Populaire
17:26considéré par certains comme assez dépensier
17:28et en tout cas peu à même, selon les mêmes
17:30de redresser la situation des finances
17:32publiques. Est-ce qu'il faut s'inquiéter des conséquences
17:34sur l'emploi, sur la croissance Jean-Jérôme Bertholus ?
17:38Alors on va voir combien de temps
17:40cette espèce de
17:42temps suspendu politique
17:44peut durer mais c'est évident que les
17:46milieux économiques ont toujours besoin
17:48de cap, d'être assurés.
17:50Pour reprendre le mot
17:52de Renaud Dely
17:54oui en fait
17:56le point d'interrogation c'est le Nouveau Front Populaire
17:58un peu dépensier
18:02encore une fois hier
18:04quelqu'un me disait on n'est pas forcément encore
18:06d'accord sur le nom d'un premier ministre
18:08mais en revanche le nom du ministre
18:10des Finances ça serait plutôt Éric Coquerel
18:12ancien président de la commission
18:14des finances, France Insoumise
18:16on voit qu'avec un tel
18:18programme quand même de rupture
18:20je ne sais pas si c'est dépensier
18:22je ne le colore pas
18:24mais c'est un programme de rupture
18:26économique. Avec éventuellement
18:28un membre de la France Insoumise
18:30à Bercy
18:32on risque d'arriver dans des turbulences
18:34d'autant plus que moi ce qui me frappe c'est que
18:36depuis quelques jours, je n'ai jamais vu autant
18:38dans une période politique, les agences
18:40de notation ne prennent pas au débat
18:42c'est-à-dire que les agences de notation qui ont mis la France
18:44sous surveillance maintenant nous disent
18:46attention si vous suspendez
18:48la réforme des retraites, attention à telle
18:50ou telle mesure. Donc on voit bien que la France
18:52avec l'épée
18:54de Damoclès du budget de la rentrée
18:56qui doit faire 20 milliards d'économies
18:58avec de tels chiffres en matière
19:00de finances publiques, avec effectivement
19:02déjà des taux
19:04d'intérêt qui commencent un petit peu à remonter
19:06et à se
19:08séparer
19:10des taux d'intérêt allemands
19:12avec effectivement
19:14des patrons inquiets, oui il ne faudrait pas
19:16que cette situation dure trop longtemps.
19:18Et d'ailleurs Renaud Delis, il y a un budget qui doit
19:20être présenté à la rentrée ?
19:22Dans ce contexte
19:24est-ce que c'est tenable ?
19:26Pour l'instant je vous rappelle qu'il y a toujours un gouvernement
19:28en place mais pour quelques jours il n'y a pas de gouvernement déjà
19:30donc il n'y a même pas de budget
19:32mais effectivement les lettres de cadrage budgétaire
19:34d'ailleurs qui sont adressées aux différents ministères
19:36c'est en ce moment les premières lettres de cadrage budgétaire
19:38et ça semble effectivement extrêmement
19:40compliqué
19:42de surcroît comme le disait Jean-Jean Berthelus
19:44En tout cas le programme du Nouveau Front Populaire
19:46qu'on y soit favorable ou pas
19:48sur le plan économique ne rentre pas dans le cadre
19:50de la baisse des dépenses
19:52de l'ordre de 20 milliards d'euros qui est le premier objectif
19:54qui avait été fixé par Bruno Le Maire à Bercy
19:56rappelons que la France a été
19:58la note financière de la France a été dégradée par
20:00une agence peu avant les élections
20:02européennes
20:04que le déficit public s'est élevé
20:06à 5,5% du PIB
20:08un vrai dérapage sur l'année dernière
20:10et que le principal poste de dépense
20:12de l'Etat c'est devenu la charge
20:14les intérêts de la dette
20:1650 milliards d'euros
20:18l'équivalent du budget de la défense
20:20d'ici quelques mois
20:22donc on voit bien qu'il y a un impératif là et on ne voit pas bien pour l'instant
20:24comment l'atteindre effectivement dès
20:26le prochain budget, vous avez raison de le souligner
20:28Le programme du Nouveau Front Populaire
20:30vous comprenez qu'il inquiète
20:32Carole Barjon ?
20:34En tout cas je constate que
20:36François Villeroy de Gallo a quand même résumé
20:38la situation actuelle
20:40en disant que l'économie était
20:42globalement
20:44résistée bien mais que c'était fragile
20:46il a dit que l'inflation
20:48était jubulée etc
20:50donc c'est vraiment la situation politique
20:52et la perspective effectivement
20:54d'un Premier Ministre Nouveau Front Populaire
20:56qui inquiète
20:58et aussi
21:00l'instabilité et c'est pour ça
21:02que dans sa lettre aux Français
21:04Emmanuel Macron a bien dit
21:06qu'il souhaitait, alors ce qui lui arrivera
21:08c'est encore autre chose
21:10mais une coalition qui garantirait
21:12la stabilité institutionnelle
21:14parce qu'en fait ce qui inquiète
21:16les chefs d'entreprise et les investisseurs
21:18et c'est ce que disait
21:20un peu Villeroy de Gallo
21:22c'est l'instabilité
21:24parce que du coup
21:26les investisseurs se retiennent
21:28C'est d'ailleurs pour ça
21:30qu'il y a peut-être une toute petite alternative
21:32qu'on n'a pas évoquée dans nos échanges
21:34si jamais cette coalition, cette vaste coalition
21:36républicaine, quels que soient les contrats précis
21:38qui seraient les siens
21:40ne voit pas le jour
21:42la seule alternative
21:44qui apparaît crédible, peut-être encore une fois
21:46ce serait un gouvernement dit de technicien
21:48c'est-à-dire avec des hauts fonctionnaires
21:50des économistes, etc. sans politique
21:52en son sein et qui pourrait pour une durée
21:54maximale d'un an
21:56jusqu'à une éventuelle prochaine dissolution
21:58justement obtenir l'indulgence
22:00de l'Assemblée Nationale
22:02qui ne le censurerait pas dès lors
22:04parce que ce gouvernement
22:06essaierait de tenir une politique, un cap économique et financier
22:08qui répond à un certain nombre d'impératifs
22:10internationaux liés aussi à la situation des finances publiques
22:12donc ça c'est l'autre hypothèse
22:14s'il n'y a pas de solution politique, c'est plus une solution technique
22:16en quelque sorte, on l'a vu à l'oeuvre par exemple
22:18avec Mario Draghi en Italie
22:20et d'ailleurs dans ce cadre-là, pourquoi est-ce que François Virat-Gallo
22:22ne pourrait pas finalement atterrir à Matignon ?
22:24C'est la question, on en reparle demain peut-être
22:26Renaud Delis, merci à tous, merci Carole Barjon
22:28Jean-Jérôme Berthoulius, éditeur réaliste politique
22:30Renaud, je vous dis à demain
22:32A demain gâteau