• il y a 4 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, très heureuse de vous retrouver dans Ces Informés, jusqu'à 10h aujourd'hui en ce lendemain de second tour des législatives.
00:14Des informés toujours à suivre sur France Info, radio et France Info TV, canal 27. Bonjour Renaud Dely.
00:21Bonjour Agathe.
00:22Pourquoi le Rassemblement National a-t-il échoué alors qu'il était donné aux portes du pouvoir ?
00:28La gauche progresse-t-elle vraiment ou est-ce une victoire en trompe-l'œil pour tout comprendre, pour tirer les enseignements de ces législatives inédites, historiques ?
00:37Nos informés ce matin, Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info. Bonjour Julie.
00:43Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV, canal 27.
00:48Elle interview politique chaque matin à 7h45. Bonjour Alix.
00:52Bonjour Agathe.
00:53Et Brice Tinturier, directeur général délégué d'Ipsos France. Bonjour Brice.
00:57Bonjour Alix.
00:58Alors Renaud Dely, expliquez-nous, qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ?
01:01Alors en tout cas les rapports de force qui sortent de ce second tour des élections législatives étaient assez inattendus effectivement, à l'heure qu'il est.
01:07Et ça peut encore bouger de quelques sièges évidemment en fonction de l'attribution de tel ou tel à tel ou tel groupe.
01:12Mais 178 sièges pour le nouveau Front Populaire, donc la coalition des gauches, soit un peu moins de 30 sièges de plus que dans l'assemblée sortante.
01:21150 sièges pour le bloc central, ensemble, de la majorité présidentielle.
01:26Et puis seulement 143 pour le RN et ses alliés siotistes.
01:31Le parti d'extrême droite, on le sait, espérait au regard des résultats du premier tour, il était arrivé nettement en tête, la majorité absolue.
01:37289 sièges à défaut, une majorité relative confortable.
01:43Caramba, encore raté, Jordan Bardella se voyait déjà à Matignon et il n'a pas caché hier soir, en apprenant ses résultats, sa déception.
01:51En dépit d'une campagne de second tour marquée par des alliances politiciennes contre nature,
01:56destinées à empêcher par tous les moyens les Français de se choisir librement une politique différente,
02:02le Rassemblement National réalise aujourd'hui la percée la plus importante de toute son histoire.
02:09Alors une quarantaine de sièges de plus pour le RN, une quinzaine pour ses alliés siotistes.
02:14Reste que l'échec est lourd au regard des espoirs du RN.
02:19Jordan Bardella dénonce donc des alliances politiciennes contre nature qui auraient empêché les Français de voter librement.
02:25Sauf que les Français, librement, lorsqu'ils sont confrontés à un choix crucial entre un candidat du RN et un candidat de l'arc républicain,
02:34choisissent majoritairement le deuxième. Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:39Est-ce que le vrai vainqueur de ce scrutin, finalement, ce n'est pas celui qu'on enterrait, pourtant peu ou prou, depuis quelques mois, c'est le Front républicain ?
02:47Pristin Thurier, comment vous expliquez ce basculement en défaveur du RN que peu avaient vu venir, en réalité ?
02:54D'abord, premier point, non, le RN n'était pas aux portes du pouvoir. Je suis désolé de le rappeler.
03:00Dès le dimanche au soir du premier tour, nous avions, même avec toutes les triangulaires, avant les retraits,
03:06nous avions une fourchette haute pour le RN qui disait pas de majorité absolue.
03:10Nous n'avons cessé de publier, de dire le RN n'aura pas de majorité absolue.
03:17Alors, ça n'a pas été entendu, ça n'a pas été intégré très bien, mais il faut arrêter de dire que les enquêtes disaient que le RN était aux portes du pouvoir.
03:24Ça, c'était des commentaires qui n'étaient pas fondés sur les enquêtes.
03:28Le deuxième point, parce que je crois que c'est important aussi, c'est que le RN, Renaud Delis l'a rappelé, obtient 143 députés.
03:36Alors, c'est vrai que c'est en troisième, et dans nos enquêtes, autant nous avions une possibilité pour la gauche d'être en premier,
03:42ça aussi nous l'avions beaucoup pointé, beaucoup souligné, autant on avait le RN en second.
03:47Donc, il est en troisième, il est en troisième à 13 sièges du second.
03:51Donc, je veux bien qu'on dise qu'il y a eu un gros problème, mais enfin non, il est à 13 sièges du second.
03:56Et surtout, surtout, 143 sièges, il faut comparer les résultats du second tour de 2024 au résultat du second tour de 2022.
04:05Et non pas raisonner par rapport à des anticipations, ce genre de choses.
04:09Et là, les résultats, ils sont quand même très éclairants.
04:11Vous avez 55 sièges de plus pour le RN, donc moi, vous me voyez venir, je pense qu'on est en train d'enterrer abusivement le RN,
04:20qui a fait un bon premier tour et qui progresse substantiellement en nombre de sièges et qui n'est pas loin du deuxième.
04:27Vous avez un grand perdant, c'est la Macronie.
04:29Il faut arrêter aussi de dire qu'il a amorti sa chute.
04:32C'est quasiment 100 députés de moins qu'en 2022.
04:35C'est une majorité relative qui passe à pas de majorité.
04:38Donc, le grand perdant, c'est la Macronie.
04:40Et vous avez un bloc de gauche qui progresse d'une trentaine de sièges, 28 a priori,
04:45donc qui est en tête, mais qui n'a pas non plus la majorité absolue.
04:49La réalité, c'est que nous avons un paysage profondément rééquilibré,
04:52ce que nous avons au passage là aussi cessé de dire dans l'entre-deux-tours.
04:57Encore une fois, on n'avait pas le RN, et je le dis, en troisième, on l'avait en deuxième.
05:03Ça s'est fait à 13 sièges près.
05:05On a cessé d'alerter sur tous ces éléments.
05:07Mais ce n'est pas ça le vrai sujet, ce n'est pas les enquêtes.
05:10Le vrai sujet, c'est la bonne analyse, je crois.
05:13Et j'essaie de le marteler depuis longtemps.
05:16On regarde les résultats, non pas par rapport aux anticipations, mais par rapport aux résultats de 2022.
05:22Et il y a une progression du RN, vous le disiez longtemps.
05:25Et vous avez trois blocs, pardon de le dire comme ça, mais à quasi touche-touche.
05:28L'écart entre le bloc de gauche et le deuxième, 178 sièges d'un côté et 156 de l'autre, c'est 22 sièges.
05:36Alix Bouillaguet, est-ce que vous êtes d'accord avec Brice Cinturier ?
05:38Le vrai perdant hier, c'est la Macronie.
05:40Moi, je dirais qu'il n'y a ni vainqueur, ni vaincu finalement.
05:44Il n'y a pas un vaincu qui est à terre et qui peut plus se relever,
05:48ou un vainqueur extrêmement net qui surpasse les autres et qui peut effectivement prendre l'ascendant.
05:52On a trois blocs quasiment équivalents et qui va justement entraîner toutes les difficultés à venir.
05:59Qui va pouvoir tirer le leadership ? Comment la gauche va s'organiser ?
06:02L'enseignement aussi qu'on peut tirer de ce que ce qu'on a, c'est que le front républicain a fonctionné.
06:07C'est vrai qu'on a passé notre temps avant à dire que c'était peut-être émoussé,
06:10que les électeurs n'écoutaient plus les consignes des partis.
06:13Eh bien, à l'évidence, c'est faux.
06:16Et peut-être qu'il a fonctionné parce que l'ERN, contrairement peut-être à cette stratégie de normalisation,
06:23eh bien, il continue d'inspirer une forme de crainte, une forme d'amateurisme.
06:28Et c'est peut-être que l'entre-deux-tours lui a été aussi fatal.
06:31Quand on a vu ces candidats qualifiés de brebis galeuses par Jordan Bardella,
06:35peut-être que des électeurs ont pris peur.
06:38Donc, ce front républicain a marché.
06:40Sauf qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron, qui voulait clarifier, se retrouve quand même, si on résume les choses,
06:46face à une majorité introuvable, avec une Assemblée nationale ingouvernable,
06:50et des troupes, ces troupes macronistes, qui ont fondu d'un tiers, 250, 150 aujourd'hui.
06:56Le cap, il va être très très compliqué à tenir.
06:59Et c'est la gauche qui revendique le pouvoir dans ce contexte.
07:02Peut-elle gouverner ? On en parle juste après.
07:04Le Fil info de Mélanie Delonnet, il est 9h40.
07:08Une nouvelle réunion est prévue aujourd'hui, après une première pendant la nuit,
07:11au sein du nouveau Front populaire, pour se mettre d'accord sur un nom pour Matignon.
07:15L'écologiste Yannick Jadot, le socialiste Olivier Faure,
07:18parle sur France Info d'une candidature qui sera présentée dans la semaine.
07:22Pour le poste de Premier ministre, après le score de l'Union de la gauche,
07:25arriver en tête des législatives devant le camp présidentiel et le Rassemblement national.
07:30Gabriel Attal doit remettre sa lettre de démission dans la matinée à Emmanuel Macron,
07:35le Premier ministre réélu dans les Hauts-de-Seine.
07:37Yael Brown-Pivet, l'ancienne présidente de l'Assemblée, l'emporte-t-elle dans les Yvelines ?
07:42Elle se dit favorable, comme Édouard Philippe, à une grande coalition du Parti socialiste jusqu'au Républicain.
07:49Le RN lui dénonce un parti unique, le RN qui termine 3e et non 1er, comme le prévoyaient les sondages.
07:55Le député Laurent Jacobelli parle de tripatouillages
07:58qui font que l'Assemblée nationale ne ressemble pas, selon lui, à la France.
08:03Les premiers résultats sont déjà tombés pour l'Académie de Strasbourg.
08:06Ceux du bac, attendus par 730 000 élèves, et selon la ministre de l'Education,
08:11le taux de réussite est supérieur à 85%.
08:24Retour en plateau avec nos informés Julie Marie Lecompte, Alice Bouillaguet et Brice Tinturier.
08:28Brice Tinturier, à l'instant, vous pointiez la défaite des macronistes.
08:32Je vais me tourner vers vous, Julie Marie Lecompte.
08:34Est-ce que c'est comme cela que l'on vit ces élections, ces résultats, en Macronie, comme un échec ?
08:40A l'Élysée, pas du tout. Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, pas du tout.
08:44Ce qu'on met en avant, c'est que le bloc central dont on prédisait qu'il serait effacé,
08:49finalement ce bloc central continue d'exister.
08:52Alors, certes, dans des proportions qui ne sont absolument plus celles de 2017, ni même de 2022,
09:00mais ce bloc central sera pivot, c'est comme cela qu'Emmanuel Macron voit les choses.
09:10L'entourage du président considère par ailleurs que, d'une certaine manière, la clarification a eu lieu,
09:17notamment parce que les Français n'ont pas ouvert les portes de Matignon au rassemblement national.
09:23Et Emmanuel Macron semble plus convaincu que jamais que son idée d'une grande coalition est pertinente
09:32et forte d'une assemblée bien élue, vu le niveau de participation.
09:40Il semblerait que les leçons qu'il compte en tirer, et qu'il faut absolument que les différents groupes réussissent à travailler ensemble.
09:52Et c'est davantage vers cette option-là que se tourne aujourd'hui le pouvoir.
09:58Si on en est là, aujourd'hui, Brice St-Thérèse, c'est qu'il y a eu aussi des reports de voix.
10:02Qui a voté qui ?
10:04L'ampleur du front républicain qu'on mesurait déjà dans l'entre-deux-tours a été encore plus forte que ce qu'on pouvait avoir 3 ou 4 jours avant.
10:12Et c'est assez impressionnant. Par exemple, quand vous aviez un duel ensemble contre l'ORN.
10:17Les électeurs du Nouveau Front Populaire ont voté à 72% pour les candidats ensemble, pour faire obstacle aux ORN.
10:25Quand vous aviez un duel LFI contre ORN, les électeurs ensemble votaient quand même LFI.
10:32À 43% contre l'ORN. Et si c'était un candidat socialiste ou écologiste, c'était à 54%.
10:42Même les candidats du Nouveau Front Populaire ont volé au secours des LR quand ils étaient confrontés à un duel contre l'ORN.
10:53Donc ce qui est vraiment intéressant et important, je crois, c'est qu'effectivement, Alex Bouiagui a raison de le souligner,
10:59l'ORN reste perçu comme une formation inquiétante. Pas comme une formation comme les autres.
11:05Ça, c'est ce qui a provoqué très puissamment ce front républicain.
11:09Ce qu'il a, à mon avis, encore plus accentué, c'est que quand Marine Le Pen contrôle l'expression de ses troupes,
11:15et quand on parle de la présidentielle, la désextrémisation, ça semble passer.
11:20Quand vous avez plus de 400 candidats sur le terrain qui, sur des sujets, fuient les plateaux,
11:26eh bien cette idée qu'ils sont prêts, qu'ils sont compétents, elle en a pris un coup.
11:30Et puis quand vous avez aussi des candidats qui tiennent des propos homophobes, xénophobes, antisémites,
11:35la désextrémisation, elle en prend également un coup.
11:37Les deux cumulés, peur du RN, plus ça, ont provoqué ce barrage républicain extrêmement puissant, et donc le recul du RN.
11:46Cette lumière crue jetée sur les candidats racistes, homophobes du RN, ça a pu jouer dans ce front républicain ?
11:52Je pense qu'au-delà de ça, cet aspect politique est très important. Pourquoi ?
11:56Effectivement, le RN progresse, c'est une nette défaite dans la majorité présidentielle,
12:01et il y a une légère progression qui met la gauche en tête.
12:04Mais sur la nature de ce qu'est le RN, on le voit, il me semble, à travers ce front républicain
12:10qui a fonctionné à plein régime, qui a tourné à plein régime, comme le disait à l'instant Brice Tinturier,
12:15on voit à quel point, pour le RN et pour Marine Le Pen, c'est quand même une très lourde déception
12:20qui remet en cause des années d'efforts.
12:23Effectivement, depuis des mois ou des années, on entend d'abord les responsables du RN,
12:27mais aussi un certain nombre de commentateurs derrière, embrayés sur le thème
12:30« ça ne marche plus, le front républicain », la fameuse « dédiabolisation »,
12:35ce terme inventé aussi par Marine Le Pen, puisque pour elle, la bataille politique est aussi une bataille lexicale,
12:40c'est-à-dire comme si c'était les commentateurs qui avaient « diabolisé » l'Oration nationale.
12:45Or, quand on regarde, d'une part, son programme, et d'autre part, effectivement, ses candidats,
12:49leur CV, leurs propos, et on a eu un festival pendant l'entre-deux-tours,
12:54on s'aperçoit que c'est le RN lui-même qui se « diabolise » pour reprendre ce mot-là.
12:58Et ça n'a pas échappé aux électeurs, c'est-à-dire qu'après 13 ans de règne de Marine Le Pen à la tête du parti,
13:04après le RN qui, pendant des semaines à l'approche du scrutin,
13:09s'est employé à gommer, cacher, masquer, changer tout ce qui pouvait sembler clivant ou dangereux ou inquiétant dans son programme,
13:15après avoir choisi comme « tête de gondole » Jordan Bardella,
13:20qui multiplie les sourires, les selfies et les vidéos TikTok,
13:24et qui s'efforce absolument de rassurer le plus possible,
13:29après avoir recueilli la caution du ralliement d'Éric Ciotti,
13:34quand l'extrême droite apparaît comme étant aux portes du pouvoir,
13:38en mesure, si ce n'est de décrocher une majorité absolue, en tout cas une majorité relative,
13:42et quand elle réclame à corps et à cribe de pouvoir exercer le pouvoir,
13:47et Jordan Bardella se voyait déjà à Matignon, il l'a dit, il l'a affiché au fil de ses nombreux débats,
13:51les Français de l'arc républicain convergent de tous horizons pour voter,
13:55y compris pour des candidats qui sont effectivement très éloignés de leurs propres convictions.
14:01Quand on voit des électeurs insoumis qui vont plébisciter en masse Gérald Darmanin pour faire barrage au RN,
14:06ou des électeurs de droite qui vont voter en masse pour une candidate insoumise pour faire barrage à Marie-Caroline Le Pen,
14:12ça en dit long sur la nature du RN et sur la façon dont le parti de l'extrême droite est encore perçu par une majorité des Français.
14:19On ne peut pas, par ailleurs, résumer ça à une victoire de la gauche et une défaite du RN.
14:27Le front républicain, il masque quand même le fait qu'il y ait des alliances totalement surréalistes.
14:37Les insoumis qui votent pour Gérald Darmanin ou les insoumis qui votent pour Elisabeth Borne, c'est quand même très surprenant.
14:43Ce n'est pas du tout surréaliste, au contraire, ce n'est pas surprenant, ça tient à la nature du parti de l'extrême droite.
14:47Il faut comprendre que certains électeurs, ce matin, se réveillent en se disant « mais je suis où, moi, dans tout ça ? »
14:52En cas de duel, les électeurs républicains choisissent le candidat républicain, c'est ça le renseignement,
14:57ce qui prouve bien que pour une majorité de Français...
14:59Non mais il y a eu des désistements, les règles du jeu ont été un peu faussées.
15:03Ce qui veut dire qu'effectivement, pas du tout, la vraie règle c'est, dans un mode scrutin majoritaire à deux tours, c'est un duel au deuxième tour.
15:08On se souvient qu'en 1997, la gauche l'a emporté selon ses détracteurs grâce au triangulaire.
15:13Quelques années après, ce qui était faux, d'ailleurs, arithmétiquement, François Barmoin avait accusé la gauche d'être arrivée au pouvoir par effraction en 1997,
15:19c'est-à-dire, selon lui, à cause des triangulaires.
15:21Donc ça veut dire que le RN ne pourrait accéder au pouvoir que si jamais la règle, en quelque sorte, du duel, lors du scrutin majoritaire à deux tours,
15:29était pour le coup changée au profit de triangulaire.
15:31Je voulais juste terminer le propos. Ce qui va être intéressant de regarder, là, c'est quelle stratégie pour le RN.
15:37Est-ce qu'ils vont continuer dans la fameuse stratégie de la cravate, c'est-à-dire bien se tenir et se dire on continue, notre objectif maintenant c'est 2027 ?
15:46Ou au contraire, est-ce qu'ils vont se mettre à faire du harcèlement parlementaire avec des motions de censure qui seront déposées régulièrement
15:55pour finalement brouiller le jeu et pousser Emmanuel Macron à la démission, ou en tout cas à avoir une espèce d'assemblée totalement intenable ?
16:04Et juste un mot pour compléter ce débat entre Renaud et Alix.
16:09Il est d'ailleurs fort probable qu'un des tout premiers sujets qui va être rapidement mis sur la table,
16:17c'est la question de la réforme institutionnelle et la question de la proportionnelle.
16:22Il faut s'attendre, à mon avis, à la rentrée, à ce que ce dossier-là soit rapidement ouvert.
16:27Mais par qui ce dossier sera-t-il porté ? Est-ce que demain, la gauche sera à Matignon ?
16:32On en parle juste après. Le Fil info avec Mélanie Delaunay, il est 9h49.
16:37Il faut faire différemment, sinon dans trois ans on risque d'avoir Marine Le Pen à l'Elysée, dit Roland Lescure sur France Info.
16:43Le ministre de l'Industrie assure être prêt à des compromis et souhaite un changement de culture politique après ces élections législatives
16:51qui ont placé le camp présidentiel en deuxième position derrière le nouveau Front populaire.
16:57Le Rassemblement national est troisième de ce scrutin. C'est donc une assemblée sans majorité absolue.
17:02Et avec la gauche en tête, le président de la République a le devoir d'inviter à Matignon un premier ministre ou une première ministre
17:09issus du nouveau Front populaire, affirme le coordinateur des Insoumis, Manuel Bompard.
17:13Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, indique lui qu'un nom sera proposé dans la semaine.
17:18Emmanuel Macron va attendre la structuration de la nouvelle assemblée pour prendre les décisions nécessaires, a fait savoir l'Elysée.
17:25Gabriel Attal va lui remettre sa démission dans la matinée. Il se dit prêt à rester à Matignon aussi longtemps que le devoir l'exigera.
17:33La Ligue nationale de rugby condamne des propos inacceptables de Melvin Jaminet, l'international de Toulon,
17:39filmé en train de tenir des paroles racistes, écarté du 15 de France qui est actuellement en tournée en Amérique du Sud.
17:47France Info
17:51Les informés, Renaud Dely, Agathe Lambret
17:55Retour en plateau avec nos informés, Julie Marie Lecompte, Alex Bouillaguet et Brice Tinturier pour Ipsos France.
18:02La gauche revendique le pouvoir aujourd'hui, mais Renaud Dely, la gauche sait plusieurs lignes aussi quand il s'agit d'afficher une conception du pouvoir.
18:13Le Nouveau Front Populaire, effectivement, est en tête, mais très loin de la majorité absolue de 189 sièges, on le disait.
18:18Ce qui n'a pas empêché Jean-Luc Mélenchon, hier, peu après 20h, tout de suite, de dire que la gauche, d'une part, revendiquait Matignon,
18:24voulait gérer le pays et pour appliquer, selon Jean-Luc Mélenchon, le programme du Nouveau Front Populaire, rien que le programme du NFP.
18:33D'autres, à gauche, ont laissé entendre qu'il allait bien falloir discuter et essayer de s'ouvrir, justement, pour approcher la majorité absolue.
18:41En tout cas, ne pas être menacé de censure. C'est le cas, notamment, du sénateur écologiste Yannick Jadot, qui était l'invité de France Info, ce matin.
18:51Il faut forcément des alliances par projet, ou des alliances autour d'un projet.
18:58Encore une fois, ça va être le rôle des groupes à l'Assemblée Nationale d'évaluer un peu tous les scénarii, mais ça se fera forcément autour de notre projet.
19:10Alors, est-ce que c'est que le projet du NFP, ou est-ce que c'est autour du projet du NFP que peuvent se bâtir des majorités de projets, pour le coup, texte par texte ?
19:19Raphaël Glucksmann, la tête de liste PSP public aux élections européennes, a appelé hier ses camarades de gauche à se comporter en adultes, justement, pour essayer d'élargir un petit peu cette majorité.
19:29Alors déjà, Brice St-Henri, est-ce que c'est ce dont les Français ont envie ? Un projet construit autour du programme du Nouveau Front Populaire ?
19:37Les Français, ce qu'ils ont exprimé à travers ce résultat, c'est plus que jamais la tripartition. C'est quand même ça qui est très frappant.
19:44La gauche est en tête, mais Ensemble est toujours présent, pas très loin, et l'ERN, je le redis, n'est pas très loin non plus.
19:53Donc, quand on est en tripartition, ce qui était déjà le cas avant, personne à la majorité, ni absolu, ni même relatif, parce qu'avant, il y avait 250 députés, quand même.
20:03Vous êtes plus que jamais obligés de faire des compromis. Maintenant, est-ce que c'est ce que veulent, dans leur immense majorité, les Français ? Je n'en suis pas convaincu.
20:11Je crois qu'aujourd'hui, ils sont extraordinairement perplexes, comme nous tous d'ailleurs, sur qu'est-ce qui peut se produire derrière, et puis sur quel type de coalitions, même de projets, vont émerger.
20:22Parce qu'il y a une certitude, ça ne peut pas fonctionner sans que la majorité en tête de gauche n'aille chercher des voies ailleurs.
20:31On a beau dire, depuis hier soir, de ce côté-là, ça sera sur la base du programme du Nouveau Front Populaire, uniquement de cela, non, quand vous êtes à 178 élus, il faut bien aller chercher plutôt des macronistes.
20:45Donc, ça sera au cas par cas, et ça, je ne sais pas si c'est ce que les Français souhaitaient vraiment, parce que ça va être extraordinairement peu lisible.
20:51Pourtant, Alex Bouiaguet, effectivement, Brice Intérieur le disait, les socialistes, par exemple Olivier Faure, qui était sur notre plateau à l'instant, disait, nous, on ira tout seuls.
20:58On ne veut pas saisir la main tendue par Emmanuel Macron, ce sera notre projet, et nous, le Nouveau Front Populaire. C'est possible, ça ?
21:03Non. Mathématiquement, je ne vois pas trop comment est-ce qu'ils peuvent s'en sortir, s'ennouer une alliance, notamment avec la Macronie, puisque de toute façon, mathématiquement, ça ne va pas être possible.
21:13Il faut, l'écueil pour la gauche, aujourd'hui, c'est de trouver de l'unité, c'est jouer un contre-la-montre par rapport à Emmanuel Macron.
21:22Essayer de sortir du chapeau d'ici 48 heures, ou en tout cas, au plus tard, la fin de la semaine, un Premier Ministre issu de leur rang, et c'est là où les ennuis commencent.
21:31Parce qu'effectivement, on voit bien qu'entre Raphaël Glucksmann, qui dit qu'il faut une majorité de projets, pourquoi pas une coalition, qui s'emballe un peu sur cette idée-là,
21:39qui rejoindrait la Macronie d'une certaine manière, et bien on a tout de suite Jean-Luc Mélenchon qui dit que lui, effectivement, il refuse toute coalition possible,
21:48et que c'est le programme, rien que le programme, tout le programme. Donc, déjà, trouver ce Premier Ministre, mais effectivement, pour aller chercher cette majorité absolue,
21:57je ne vois pas comment, sans alliés extérieurs et les premiers, la Macronie, comment ça pourrait fonctionner.
22:07Julie Marie Lecomte, vous voyez-vous, et qui pourrait incarner ce Premier Ministre idéal de consensus ?
22:12Alors, si vous voulez, le Nouveau Front Populaire n'est pas capable de répondre à cette question, ce n'est pas moi qui vais le faire.
22:18Mais l'Assemblée qu'on a telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on a un premier groupe qui a remporté un succès, mais pas de victoire.
22:27On a un groupe, le RN, qui n'est pas défait, mais a subi une déconvenue, et au milieu de tout ça, on a les macronistes.
22:35Quand vous demandiez tout à l'heure si les Français veulent voir appliquer le programme du Nouveau Front Populaire, ben non, la réponse, elle est non.
22:44Les Français, ils sont divisés. Il y a une tripartition. Et une coalition, ce n'est pas d'aller chercher des voix pour appliquer son propre programme.
22:54Quand on bâtit une coalition, notamment chez nos voisins européens, on s'assied autour d'une table, tout le monde amène son programme, et les points sont discutés les uns après les autres.
23:07Et on part d'une feuille blanche, c'est-à-dire qu'il n'y a pas un camp qui arrive avec son programme en disant, voilà mes lignes rouges, ça je veux absolument, etc.
23:17Ça ne se passe pas comme ça, ce n'est pas ça une coalition.
23:20Mais tout à fait, les deux blocs faisaient peur, inquiétaient les Français, aussi bien le programme du Nouveau Front Populaire que celui du Rassemblement National.
23:30Donc il n'y a pas un désir qui serait majoritaire pour l'application de tel ou tel programme.
23:35La tripartition, elle est têtue, mais les faits sont là.
23:39On est en tripartition, ça veut dire que vous n'avez pas une majorité de Français qui souhaite l'application du programme d'un des trois.
23:46Et donc il faut distinguer ce qui va se passer au gouvernement, je pense qu'il n'y aura dans le prochain gouvernement pas d'ouverture aux macronistes par le bloc de gauche,
23:54mais il faut distinguer le gouvernement des majorités qui devront être construites ensuite, au cas par cas, à l'Assemblée.
24:01Et là, vous aurez, suivant les sujets, évidemment un apport qui devrait être fait via les macronistes.
24:05La tripartition, ça reste une fracturation.
24:07Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on vit, on bascule dans une nouvelle ère.
24:11C'est une situation politique inédite sous la Ve République en France,
24:15qu'effectivement nombre de nos voisins connaissent, notamment parce que les députés là-bas sont élus,
24:19par exemple en Allemagne, en Italie et ailleurs, à la proportionnelle, d'ailleurs.
24:22Donc ça conduit au dialogue, à la discussion qui n'est pas forcément une compromission, une trahison comme c'est vécu immédiatement en France.
24:29Il faut comprendre aussi qu'évidemment que ça va durer.
24:31D'ailleurs, Gabriel Attal doit présenter sa démission ce matin à Emmanuel Macron,
24:34mais il a laissé entendre très clairement, hier soir, Gabriel Attal,
24:37qu'il ne déserterait pas s'il faut rester en place pour assumer les affaires courantes, en quelque sorte,
24:42qui ne sont pas courantes d'ailleurs, puisque, en l'occurrence, ce sont les Jeux Olympiques qui vont commencer dans 15 jours,
24:46avec le monde entier qui a les yeux braqués sur la France.
24:48Il est très probable qu'il n'y ait pas une évolution et une lumière immédiate, avec une majorité très claire,
24:55dans les tout prochains jours, voire même dans les toutes prochaines semaines.
24:58Ça va prendre du temps, c'est une peur d'inédite.
25:00Ça peut se terminer par un blocage, effectivement, comme ça peut peut-être fonctionner, on le verra.
25:05Merci à tous.
25:06Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
25:09Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
25:12Brice Tinturier, directeur général délégué d'Ipsos France.
25:15Merci de nous avoir éclairés ce matin.
25:17Renaud Delis, on se retrouve demain.
25:19À demain.

Recommandations