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Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Jean-Rémi Baudot et Renaud Dély.

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00:00 (Générique)
00:05 Bienvenue sur le plateau des informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info, la télévision,
00:10 et télévision Canal 27 et évidemment aussi la radio avec vous Renaud Delis.
00:15 Bonjour mon cher Renaud.
00:16 Bonjour Rémi.
00:17 Autour de la table, Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs.
00:20 Bonjour ma chère Carole et à vos confrontés.
00:22 Bonjour Rémi.
00:23 François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à L'Opinion.
00:26 Bonjour Rémi.
00:27 Le premier débat aujourd'hui c'est le casse-tête d'Emmanuel Macron.
00:31 Comment éviter une hémorragie de démission au sein du gouvernement ?
00:34 Alors casse-tête ou pas effectivement on va y venir puisque de démission il y en a eu une,
00:38 celle d'Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé.
00:41 On a appris hier qu'une autre ministre avait présenté sa démission,
00:45 Sylvie Retailleau en charge de l'enseignement supérieur,
00:47 mais cette démission a été refusée et Emmanuel Macron l'a rassurée sur un point.
00:52 Cette disposition qui fâche Sylvie Retailleau,
00:54 qui consiste à demander dans la loi immigration une caution aux étudiants étrangers,
00:59 eh bien il considère, il l'a dit d'ailleurs publiquement,
01:01 Emmanuel Macron que c'est une mauvaise idée et il compte la corriger
01:04 si jamais cette mesure n'était pas censurée par le Conseil constitutionnel.
01:09 Bref, est-ce que d'autres ministres, comme on avait pu l'entendre,
01:12 ou le supposé en tout cas mardi soir dans la frénésie de cette journée lors du vote,
01:17 seraient susceptibles de démissionner ou pas ?
01:20 En tout cas il en est un qui est à l'aise, il l'a dit répété avec ce texte.
01:23 C'était votre invité il y a quelques minutes, Thomas Cazenave,
01:26 ministre délégué au compte public, qui lui, contrairement à Aurélien Rousseau,
01:30 n'entend pas quitter le gouvernement.
01:32 Je respecte Aurélien Rousseau, je ne prends pas cette décision-là,
01:36 parce que je considère que ce texte, qui est le rétablissement d'un compromis,
01:40 qui a des défauts par ailleurs, n'est pas du tout le texte du Rassemblement national.
01:44 Donc je rappelle, tout ça est en fait le fait d'une volte-face
01:48 et d'un énorme mensonge du Rassemblement national.
01:50 Le projet du Rassemblement national, c'est la préférence nationale
01:54 sur l'accès à l'emploi, aux logements, aux écoles.
01:57 Il n'en est nullement question dans ce texte.
02:00 Alors est-ce que les autres ministres dits de gauche,
02:03 qui avaient manifesté un certain nombre d'état d'âme au début de semaine,
02:06 Clément Bonne par exemple, le ministre des Transports,
02:09 ou la ministre de la Culture, Rima Abdoulmalak,
02:11 mais qui depuis a dit qu'elle n'avait jamais songé à démissionner,
02:13 elle l'a dit publiquement, finalement ont été apaisées, rassurées,
02:16 peut-être par l'intervention télévisée d'ailleurs d'Emmanuel Macron avant-hier.
02:21 En tout cas, d'aucuns prétendaient ou pronostiquaient une rébellion,
02:26 y compris au sein du gouvernement.
02:28 Pour l'instant, ce n'est pas encore tout à fait les révoltés du Bounty.
02:30 – Et ce n'est pas tout à fait la révolte en marche, Carole Barjon ?
02:34 – Bah écoutez, non, effectivement, on s'aperçoit qu'il y en a un qui a démissionné,
02:39 l'autre, enfin un, donc Aurélien Rousseau,
02:43 l'autre, Sylvie Retailleau, sa démission a été refusée
02:47 par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne.
02:51 On imagine du reste que c'est probablement en échange d'un adoucissement
02:57 de la mesure sur la caution de…
02:59 – Ce n'est pas bizarre ça, de refuser une démission et de dire "bah finalement je reste".
03:03 "Ah bah si vous refusez, bah je reste".
03:04 – Bah écoutez, c'est ce qu'a fait Elisabeth Borne,
03:06 qui a été interrogée avant-hier, je crois, sur une radio France Inter, je crois,
03:12 et qui avait déjà dit que la caution demandée aux étrangers
03:16 pourrait être de 10 à 20 euros, ce qui était déjà une manière,
03:20 voilà, au fond, de réduire cette mesure ou de la rendre pratiquement inopérante.
03:26 Donc, en tout cas, les menaces effectivement qu'agitaient Clément Bonne, par exemple,
03:31 tout ça, on n'en entend plus parler, et on a quand même le sentiment, au contraire,
03:35 qu'Emmanuel Macron a redonné un cadre, une ligne, et que beaucoup de ministres,
03:45 aujourd'hui, comment dire, sont à l'unisson, parce qu'on vient d'entendre Thomas Gaznav chez vous,
03:53 mais sur une radio concurrente, il y avait Stanislas Guérini, ministre de la fonction publique,
03:59 qui a tenu exactement le même discours sur le thème. Ça n'est pas du tout un projet de loi,
04:06 comment dire, du Front National, ça n'est pas un texte qui instaure la préférence nationale, et donc…
04:14 – Bon, les éléments de langage sont bien rodés, c'est ce qu'il faut comprendre.
04:17 – Voilà, donc tout a été repris en main.
04:19 – Je me tourne vers vous, François-Xavier, dans un instant, juste après le Fil info avec Maxime Glorieux.
04:23 – Un appel à la grève chez Casino, aujourd'hui et demain, les syndicats inquiets de l'avenir du groupe.
04:29 Plus de 300 magasins doivent être cédés à Auchan et Intermarché,
04:33 qui ont pris des engagements sur la sauvegarde de l'emploi, assure le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
04:38 Lutter contre la circulation des mortiers d'artifices lors des fêtes de fin d'année,
04:42 l'objectif fixé par Gérald Darmanin au préfet, le ministre de l'Intérieur,
04:47 encourage l'usage de drones pour détecter les éventuels stockages sur les toits.
04:51 Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit s'exprimer aujourd'hui
04:55 sur une résolution pour la situation humanitaire à Gaza.
04:58 Le vote a été repoussé une nouvelle fois dans la nuit.
05:01 L'armée israélienne affirme avoir tué plus de 2000 combattants du Hamas,
05:05 qui recense de son côté plus de 20 000 morts palestiniens.
05:08 Et puis l'acteur américain Vin Diesel, accusé d'agression sexuelle par une ancienne assistante,
05:14 la star de Fast & Furious, conteste les faits présumés.
05:17 Pendant le tournage du cinquième épisode de la saga en 2010 dans une chambre d'hôtel à Atlanta.
05:22 Les informer avec Renaud Delis, Carole Barjon de l'Obs et François-Xavier Bourmaud.
05:37 De l'opinion François-Xavier, cette espèce de vent qu'il y a eu pendant quelques heures,
05:43 quelques jours du côté du gouvernement, ça dit quelque chose de ces ministres
05:49 qui se posent la question de claquer la porte ?
05:51 Oui, puisque ce qu'on appelle la Macronie a encaissé un rude coup avec la loi immigration.
05:56 Effectivement, pour l'instant, il n'y a pas d'hémorragie de démission,
05:59 puisque pour une raison simple, c'est qu'une hémorragie de démission,
06:02 ce serait l'équivalent d'un remaniement.
06:04 Or, ce n'est pas le timing pour Emmanuel Macron.
06:06 Il a annoncé un grand rendez-vous avec la nation.
06:08 S'il y a un remaniement, ça interviendra dans ce cadre-là, vraisemblablement à la rentrée.
06:12 C'est que dans son émission sur France 5, avant hier soir,
06:16 Emmanuel Macron a quand même évoqué un nouveau cap.
06:18 Nouveau cap, ça suppose quand même un nouveau capitaine pour tenir ce cap-là.
06:23 Et que s'il y a un nouveau cap à tenir, ça interviendra après la trêve des confiseurs.
06:30 La loi immigration, quoi qu'il en soit, ça marque la fin d'une période pour Emmanuel Macron.
06:37 Pour parler comme dans le jeu vidéo, si vous voulez,
06:39 la loi immigration, c'était un peu le boss de fin de niveau.
06:41 La loi difficile à passer.
06:44 Je ne suis plus là. D'accord.
06:46 Ça a mis à l'épreuve toute la...
06:48 Venez-vous de votre Gameboy.
06:50 Ça a mis à l'épreuve le en même temps d'Emmanuel Macron.
06:53 Et on a vu que sur ce texte-là, qui était compliqué, qui était dur,
06:56 sur lequel il a essayé de pousser les règles du en même temps jusqu'au bout,
06:59 avec un texte qui devait rassembler la droite et la gauche, ça n'a pas marché.
07:03 Donc, il est temps pour lui de passer à autre chose.
07:06 D'autant plus que la plus grande partie de son programme de 2022
07:10 est déjà appliquée. Il ne reste pas grand-chose.
07:13 Donc, s'agissant du gouvernement, pour y revenir,
07:15 on peut noter au passage que la seule démission qu'il a eu,
07:18 celle d'Aurélien Rousseau, du ministère de la Santé,
07:20 il a été remplacé par Agnès Firmin-Lebaudot,
07:23 qui est nommée ministre de la Santé en intérim.
07:25 L'intérim, ça donne bien l'idée quand même de quelque chose de temporaire.
07:28 Interim, d'ailleurs, susceptible d'être effectivement un intérim
07:31 au regard de l'information confirmée par Agnès Firmin-Lebaudot elle-même ce matin,
07:34 puisqu'elle est sous le coup d'une enquête liée à ses activités de pharmacienne.
07:39 Juste pour ajouter quelque chose à ce que dit François-Xavier,
07:45 je pense que le risque, il n'est pas tellement chez les ministres,
07:48 là on voit que ça se calme, le risque, il est plutôt dans la majorité au Parlement,
07:53 et donc d'avoir des députés frondeurs pour d'éventuels votes
07:59 lors de la prochaine session.
08:01 Ce qui est intéressant, Renaud, c'est que...
08:02 Justement, ce que je voulais dire, Carole.
08:03 Non, non, non, non, mais je suis absolument d'accord avec vous.
08:05 Non, non, non, mais j'approuve votre message.
08:07 Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit les éléments de langage
08:09 qui ont été diffusés ce matin par les ministres dans les différentes matinales,
08:13 et en même temps on a quand même l'impression que le gouvernement
08:16 a un peu perdu la bataille de la com' sur cette histoire-là.
08:18 Parce qu'il y a eu un moment de flottement, très clairement,
08:19 parce que tout simplement, sur le fond,
08:21 ce n'est pas le projet initial qui a été porté par le gouvernement,
08:23 c'est le fruit d'un compromis, un compromis imparfait,
08:25 ils le disent tous effectivement, donc ils ont eu du mal,
08:27 y compris Emmanuel Macron, et il l'a reconnu, à avaler un certain nombre de mesures.
08:30 Et donc il y a eu un moment de flottement, c'est-à-dire jusqu'où on assume ou pas.
08:33 Mercredi soir, Emmanuel Macron a quand même clairement, il l'a dit et répété,
08:36 assumé ce texte.
08:37 Et le message désormais, c'est de dire "on assume",
08:40 ce texte était nécessaire,
08:42 et ce n'est pas le texte du Rassemblement National,
08:45 et ça Thomas Cazenave l'a abondamment expliqué tout à l'heure,
08:48 il y a quelques minutes, sur ce plateau.
08:49 Ce qui, dans ce moment de flottement, ce qui a pu surprendre effectivement,
08:53 c'est qu'un certain nombre de ministres, face État, de leurs États d'âme,
08:56 en tout cas les laissent transparaître assez clairement,
08:58 sans passer à l'acte, à l'exception d'Aurélien Rousseau,
09:00 ça ce n'est pas un comportement politique ordinaire, si je veux dire,
09:03 c'est peut-être lié d'ailleurs au CV d'un certain nombre d'entre eux,
09:05 qui ne sont pas vraiment des politiques,
09:06 qui sont tombés un peu en politique,
09:08 enfin ils ne sont pas tombés comme,
09:10 je vais prendre une autre référence qui me parle davantage,
09:12 encore plus ancienne que celle de François-Xavier Bourbeau,
09:14 ce n'est pas comme Obélix qui est tombé dans l'armite de Potion Magique tout petit.
09:17 En l'occurrence, il y a des ministres qui sont arrivés en politique,
09:19 presque, je ne dirais pas par accident, mais en tout cas,
09:22 poursuivre simplement Emmanuel Macron, après avoir eu une autre vie professionnelle.
09:27 Et puis, il faut bien comprendre, et là-dessus je suis d'accord,
09:30 on est dans un tempo où il y a d'autres échéances qui arrivent,
09:33 d'abord la vie du Conseil Constitutionnel,
09:35 et le gouvernement et le chef d'État lui-même attendent du Conseil Constitutionnel.
09:39 - En fait, il va y avoir de nouveaux épisodes dans les prochaines semaines.
09:41 - Peut-être qu'un certain nombre de mesures soient finalement censurées,
09:45 et puis effectivement, l'hypothèse d'un remaniement gouvernemental de grande ampleur,
09:51 y compris d'ailleurs peut-être avec un changement de locataire à Matignon,
09:54 ça, ça va se reposer à la rentrée au mois de janvier, à l'issue des fêtes.
09:58 C'est pour ça que le casting gouvernemental actuel,
10:01 il est susceptible de changer bien plus, d'être modifié bien plus à ce moment-là,
10:06 au mois de janvier, et qu'en l'occurrence, les vrais faux rebelles de gauche
10:10 dont on a perçu les États-dames ces derniers jours,
10:13 ils sont peut-être susceptibles d'être débarqués à ce moment-là.
10:16 - François-Xavier Bourbon, vous êtes un fonds observateur de la Macronie,
10:18 et depuis longtemps, mais là on a l'impression,
10:20 on a du mal à voir ce qui va se passer dans les prochains mois.
10:23 Le programme législatif de 2024, c'est pas trop ce qu'il y a.
10:26 Le président de la République promet un rendez-vous avec les Français en janvier.
10:30 Tout ça est très flou pour l'instant.
10:32 - C'est encore très très flou. Sur le plan législatif, il reste un texte à passer,
10:36 c'est la loi Fin de vie. Il y a aussi un texte sur l'agriculture,
10:39 il me semble, enfin quelques textes encore,
10:43 mais je vous dis, l'essentiel du programme de 2022 est appliqué.
10:46 Ce qui s'ouvre, surtout l'année prochaine pour Emmanuel Macron,
10:49 c'est une année qui va être marquée par quatre événements internationaux de grande ampleur,
10:53 avec le 80e anniversaire du débarquement, les Jeux Olympiques de Paris,
10:58 le sommet de la francophonie aussi à l'automne 2024,
11:02 et puis à la fin de l'année prochaine, dans un an, la réouverture de Notre-Dame,
11:06 qui se fera sous le regard du monde.
11:08 Tout ça sans oublier les crises internationales, Ukraine et Israël.
11:13 Donc Emmanuel Macron va être happé l'année prochaine par tous ces enjeux-là,
11:18 dans une année qui sera en plus marquée par une élection européenne.
11:21 Donc il y a à un moment besoin sans doute de stabiliser le dispositif,
11:25 comme on dit en politique.
11:27 Lui, son enjeu, c'était de sortir de la séquence qui a démarré après sa réélection,
11:32 de sortir bien de la loi immigration.
11:35 Or, quand on regarde, au bout du bout du compte, il a gagné.
11:39 Le texte a passé le Parlement avec un peu de chaos, mais il a gagné.
11:44 C'est vrai, mais il y a quand même un point, juste que vous n'avez pas évoqué,
11:47 dans le calendrier des textes à venir, c'est le texte visant à réformer l'aide médicale d'État.
11:53 Et ça, c'est un problème. C'est un boulet qu'a au pied le gouvernement actuel,
11:56 puisque, rappelons-le, Elisabeth Borne s'est engagée, par écrit, auprès de Gérard Larcher,
11:59 à la demande de la République.
12:00 Quand vous parlez à des conseillers, à des différents ministres ou autres,
12:03 ils vous disent "en fait, on ne va rien changer que vous, on va changer deux virgules".
12:06 Oui, c'est ça, ça va être réformé et donc modifié à la marge.
12:10 Effectivement, ce n'est pas du tout ce qu'attend Eric Ciotti.
12:12 Eric Ciotti est à la droite, et d'ailleurs, il commence déjà à ruer dans les brancards en disant "attention, attention".
12:17 Et donc le problème, le premier problème à éviter, effectivement, pour le gouvernement,
12:21 c'est de se débarrasser, d'enterrer cette réforme que réclame à corps et à cri la droite.
12:27 Ça va être, me semble-t-il, la toute première chance, évidemment, du côté du gouvernement.
12:31 On ne veut absolument pas recommencer l'année 2024 sur le même sujet.
12:35 L'enterrer, c'est vite dit, parce que vous avez raison.
12:38 Macron voulait aller très vite, c'est d'ailleurs pour ça qu'il n'a pas soumis ce texte au Conseil d'État,
12:45 qui généralement, comment dire, relève les points, les mesures qui sont susceptibles d'être anticonstitutionnelles.
12:53 Il ne l'a pas fait, du coup, c'est le Conseil constitutionnel qui va se charger d'éplucher la loi,
12:59 et éventuellement de, comment dire, oui, de la raccourcir, on va dire.
13:06 Peut-être même de lui enlever une partie de sa substance, mais ça, ça ne veut pas dire pour autant que le débat est clos.
13:15 Au contraire, moi, je pense que Macron voulait aller vite pour se débarrasser de tout ça avant Noël,
13:20 mais que ça va revenir après la vie du Conseil constitutionnel.
13:23 Sur l'AME, pour ce qui est de l'aide médicale d'État, en tout cas du côté exécutif,
13:27 on n'a pas vraiment l'intention d'enclencher une vaste réforme de l'AME et de remettre le Parlement,
13:31 et au-delà, à feu et à sang.
13:33 Et juste pour finir sur une boutade, si je veux dire, Éric Ciotti se félicitait à travers ce texte,
13:37 Éric Ciotti à la droite, du retour des années Pasquois avec ce texte sur l'immigration.
13:40 Il faut rappeler qu'il attend donc Éric Ciotti avec impatience cette réforme de l'AME.
13:44 Charles Pasquois est celui qui disait, vous vous souvenez, "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent".
13:49 Et en l'occurrence, peut-être que la lettre qu'Élisabeth Borne a adressée à Gérard Larcher entre peut-être dans ce cadre-là.
13:55 Renaud Delis, Carole Barjon, François-Xavier Beaumont, on se retrouve dans un instant.
13:59 On vous reçoit suite des informés après le Fil info de Maxime Glorieux à 9h20.
14:03 Les taxes sur l'électricité vont augmenter, confirmation sur France Info du ministre délégué au compte public.
14:10 Alors que les prix baissent, l'État prend encore en charge 40% de la facture d'électricité des Français.
14:16 Mais ce n'est pas durable, prévient Thomas Cazeneuve, invité du 830 France Info.
14:20 Le patron des Républicains appelle, Élisabeth Borne, à s'engager solennellement à appliquer la loi immigration.
14:26 Dans une lettre adressée ce matin à la Première ministre, Éric Ciotti l'interroge sur les mesures envisagées contre les départements de gauche qui refuseraient d'appliquer la loi.
14:35 À 65 ans, on peut encore espérer vivre entre 10 et 12 ans sans incapacité, c'est-à-dire sans être limité dans les activités de la vie quotidienne.
14:44 Conclusion d'une étude des services du ministère de la Santé, l'espérance de vie en bonne santé a augmenté de 18 mois en moyenne en près de 15 ans.
14:52 Et puis en rugby, coup d'envoi de la dixième journée de Top 14, deux matchs au programme ce soir.
14:57 Bayonne se déplace à Perpignan, puis Bordeaux-Begues reçoit Lyon à 21h.
15:13 À l'essuie des informés, à la radio France Info et à la télévision Canal 27, Renaud Delis, on va rester sur ce projet de loi,
15:20 mais sur finalement une des conséquences politiques de ce projet de loi et de cette acceptation grâce au vote par le Parlement, j'ai même du mal à le dire,
15:28 c'est que finalement là on a comme deux France face à face.
15:30 En tout cas la France de gauche qui se mobilise contre ce texte, qu'elle juge honteux, qu'elle juge donc relevant du programme du Rassemblement National, de l'extrême droite.
15:39 La CGT qui évoque des appels à la désobéissance civile.
15:43 Un certain nombre de personnalités de gauche, des intellectuels, des artistes,
15:47 Dany Ernaud, à Jean-Pierre Daroussin, qui signe des pétitions pour réclamer que ce texte ne soit pas mis en œuvre et pour s'indigner de ce texte.
15:56 Et puis aussi d'ailleurs des départements gérés par la gauche, 32 en l'occurrence, 32 départements de gauche,
16:01 qui ont annoncé qu'ils ne mettraient pas en œuvre en particulier une mesure de ce texte, celle qui concerne le délai imposé désormais aux étrangers,
16:09 avant le versement de l'allocation personnalisée d'autonomie parmi ces 32 départements, celui de la Seine-Saint-Denis,
16:16 présidé par le socialiste Stéphane Troussel.
16:19 Vous savez en politique chacun est responsable de ses actes.
16:23 Et bien moi je suis responsable de mes actes et donc je suis responsable en décidant de ne pas appliquer cette disposition.
16:30 Qu'est-ce qu'imaginent ces rédacteurs de cette loi dont l'extrême droite a tenu la plume ?
16:36 Que des gens vont traverser la Méditerranée à plus de 80 ans pour aller percevoir une modeste allocation d'autonomie.
16:45 Et pendant que cette France de gauche se mobilise, un certain nombre de premiers sondages ont illustré que l'opinion,
16:51 elle, dans sa grande majorité, semble soutenir ce texte et la plupart des mesures.
16:57 Plusieurs sondages ont déjà été effectués, l'un par Odoxa Backbone Consulting pour le Figaro, un autre par l'Institut Elah pour BFMTV.
17:04 Et tous montrent qu'à peu près entre les deux tiers et les trois quarts des Français soutiennent cette loi et qui jugent nécessaire,
17:11 et notamment d'ailleurs, la mise en place de ces délais pour distinguer le traitement accordé aux étrangers en situation régulière
17:19 et les Français quant au versement des prestations sociales.
17:22 Est-ce qu'il y a un fossé en train de se creuser entre la gauche et l'opinion sur cette question d'immigration ?
17:28 Est-ce que c'est un défi qui se pose à la gauche ?
17:30 François-Xavier Bourmaud, de l'opinion, comment vous expliquez ça, ce gouffre, ce canyon qui s'est creusé,
17:36 si pour reprendre l'expression de Gérald Darmanin ?
17:38 Je ne sais pas s'il y a un gouffre ou un canyon, mais il me semble en tout cas, à regarder la pétition, qu'on est beaucoup dans la posture.
17:43 Prenons par exemple le monde du cinéma. Le monde du cinéma bénéficie de l'exception culturelle.
17:48 Sans faire de provocation, qu'est-ce que c'est l'exception culturelle, si ce n'est de la préférence nationale ?
17:53 Ça vise à quoi l'exception culturelle ?
17:55 L'exception culturelle, ça vise à empêcher le grand remplacement du cinéma français par le cinéma hollywoodien.
18:02 Bon, on prend le monde de la musique, par exemple.
18:04 Sur les ondes, ça fait une trentaine d'années qu'il y a des quotas de chansons françaises qui sont imposés.
18:08 Alors le cinéma, ça date d'encore bien avant, la musique c'est effectivement dans les années...
18:11 Ça concerne la production, ça ne concerne pas le statut des individus en l'occurrence.
18:14 Voilà, mais en tout cas, les quotas de musique française à diffuser à la radio, c'est aussi de la préférence nationale.
18:20 Ça enlève d'une forme de protectionnisme économique, si je veux dire.
18:23 Mais ça, encore une fois, ça ne concerne pas le statut des citoyens.
18:26 Non, d'accord, ça ne concerne pas le statut ici-même, mais c'est une forme de préférence nationale sur des biens culturels.
18:31 Prenons les syndicats. La CGT, qui lutte contre le dumping social.
18:36 Qu'est-ce que c'est lutter contre le dumping social, si ce n'est mettre en place une forme de préférence nationale pour les travailleurs français ?
18:42 C'est-à-dire ceux qui bénéficient de droits français.
18:45 On peut continuer comme ça. Quant au président de département qui refuse d'appliquer la loi,
18:49 il y a quelque chose de tout simple à mettre en place, c'est retourner devant les électeurs pour leur demander leur opinion sur cette décision.
18:57 Donc il me semble qu'il y a quand même beaucoup de posture, en tout cas dans les pétitions.
19:03 Si on se met à une pétition, c'est un peu une façon de prendre une douche morale et de s'absoudre.
19:08 C'est ça, c'est une posture.
19:12 C'est un lourd défi ça pour la gauche ?
19:15 Cet éventuel fossé, en tout cas, entre l'opinion et cette partie de la gauche ?
19:21 Carole Barjon, tu vois un peu perplexe.
19:24 Non, non, pas du tout. Je pense que ce fossé, il ne date pas de la fronte de ces départements qui disent ne pas vouloir appliquer la loi.
19:34 Je pense que le fossé entre l'opinion et la gauche, il dure depuis extrêmement longtemps.
19:42 Et que c'est notamment ce qui explique en grande partie l'état de la gauche actuelle,
19:48 l'état de la social-démocratie française qui est en fait réduite aujourd'hui à sa plus simple expression.
19:56 Parce qu'elle s'est coupée des catégories populaires, ça a été démontré par tout un tas de politologues.
20:06 Mais un Stéphane Troussel, qui est le président de la Seine-Saint-Denis, on ne peut pas totalement dire qu'il est complètement déconnecté des classes populaires, par exemple.
20:12 S'il y a bien un département où on sait de quoi on parle, c'est peut-être celui-là.
20:15 Oui, oui, bien sûr. Mais là, je parlais de manière générale.
20:18 Le département de la Seine-Saint-Denis, effectivement, c'est peut-être très spécifique.
20:22 Mais de manière générale, ce fossé, il existe. Et notamment sur le sujet de l'immigration,
20:28 qui était un sujet que la gauche avait du mal à affronter.
20:32 Maintenant, qu'est-ce qui va se passer ?
20:36 L'état va probablement, comment dire, qui prend en charge à 70%, je crois, le versement de ses aides.
20:46 Et 30% pour les départements. L'état va peut-être supprimer son versement à lui.
20:52 Et du coup, les départements en question vont peut-être devoir répercuter sur leurs administrés le coût des allocations versées.
21:00 Le problème qui se pose à la gauche, en quelques mots, c'est que ce fossé, il existe très clairement.
21:04 On a d'un côté une gauche militante, associative, politique, syndicale, qui se mobilise.
21:08 Moi, je ne crois pas aux postures. Elle peut légitimement s'indigner, de son point de vue, d'un certain nombre de mesures dans ce texte.
21:14 – Elle n'aurait pas raison de porter ces organisations-là.
21:16 – Ça, c'est une autre question. Est-ce que cette indignation est légitime ou pas ?
21:20 Ça dépend des convictions de chacun. Le problème, c'est qu'elle a, d'une part, cette gauche du mal à dépasser le stade de l'indignation.
21:25 Et qu'à une fois, ça peut être sain et nécessaire et légitime, l'indignation, mais c'est une posture de départ.
21:29 Ça ne peut pas être une posture d'arrivée. Donc, quoi de l'indignation ? Quelle proposition ?
21:32 Et le problème auquel se heurte la gauche sur la question de l'immigration,
21:35 et je pense que c'est surligné par ce texte et par certaines dispositions de ce texte,
21:39 c'est que la question de l'immigration, il faut l'aborder d'un point de vue social, sur la question sociale.
21:44 C'est aussi une difficulté, vous évoquiez d'ailleurs le dumping social,
21:48 c'est-à-dire qu'il y a aussi, ce sont aussi des dérèglements liés à une mondialisation
21:53 qui creusent des inégalités sociales. Et c'est précisément ce qu'essaye de faire le gouvernement.
21:57 Maladroitement, peut-être, ou peut-être sans efficacité,
22:01 mais lorsqu'il essaie de distinguer les statuts des travailleurs de ceux qui ne travaillent pas.
22:05 Alors si on regarde en Europe, c'est justement cette approche par le travail de la question de l'immigration
22:10 qui est mise en oeuvre par certains gouvernements, là aussi plus ou moins bien,
22:13 mais qui s'opposent, et ça, la gauche est pour l'instant incapable de s'emparer de cette question du travail.
22:18 Et on l'a vu d'ailleurs cette question du travail, elle a profondément divisé la NUPES il y a quelques mois.
22:21 Renaud Delis et ses informateurs Albarjon à l'Obs, quelle est la une cette semaine ? Vous l'avez en tête ?
22:27 C'est l'Israël-Palestine, c'est...
22:30 Voilà, la tragique histoire d'une terre promise.
22:33 François-Xavier Bourmont, la une de l'opinion aujourd'hui.
22:35 Une autre loi immigration, mais celle qui est passée à Bruxelles, avec un peu plus de consensus.
22:39 Et qui effectivement pose des bases au niveau européen.
22:42 Merci beaucoup les informés d'avoir été avec moi ce matin.
22:45 Merci à vous Jean-Rémi.
22:46 Et à très bientôt pour un nouveau Rendez-vous des Informés, notamment ce soir à 20h.

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