Tous les vendredis, les informés débattent de l'actualité autour de Lorrain Sénéchal et Renaud Dély.
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00:00 Bienvenue dans les informés du matin, on est ensemble jusqu'à 9h30. Bonjour Sophie Dravinel.
00:03 - Bonjour, bonjour à vous.
00:04 - Grand portaire au service politique du Figaro. Bonjour Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
00:09 A mes côtés Renaud Delis, évidemment. On commence Renaud par le premier débat de ses informés.
00:13 On va parler de la transition écologique et de s'interroger, est-ce qu'il faut taxer ou non les plus riches ?
00:17 - Eh oui, parce que la transition écologique ça coûte cher, ça va coûter cher.
00:20 66 milliards d'euros supplémentaires par an selon un rapport remis en début de semaine par l'économiste Jean Pisani,
00:28 Ferry Amatignon. 66 milliards dont 34 milliards d'euros supplémentaires d'investissement public selon ce rapport.
00:36 Alors comment financer cet effort ? Il y a évidemment la possibilité de s'endetter davantage,
00:41 mais on connaît la situation des finances publiques de la France, menacée d'ailleurs d'une nouvelle dégradation de sa note
00:46 par une agence de notation la semaine prochaine. Reste donc l'hypothèse de recourir à l'impôt et plus précisément
00:51 de taxer les 10% des Français les plus riches, le patrimoine financier des 10% les plus privilégiés.
00:57 Une idée avancée donc par ce rapport de Jean Pisani-Ferry et qui n'est pas totalement écartée par le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici.
01:05 - Je ne ballerais pas cette proposition d'un revers de main. Je pense qu'elle mérite en tout cas débat.
01:11 Je ne dis pas qu'il faut le faire. Je pense qu'il faut en discuter sur le long terme. Il ne s'agit pas de faire ça demain matin.
01:17 Il faut réfléchir aux conditions et puis ça peut être ça, ça peut être un autre type d'impôt, etc.
01:21 Mais la question recette ne peut pas être évacuée complètement. Pourquoi ? Parce qu'il faudra bien trouver ses milliards.
01:28 - Il faudra bien trouver ses milliards, mais pas du côté de l'impôt, en tout cas de la position du gouvernement.
01:32 On l'a entendu il y a quelques minutes sur ce plateau. Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la transition énergétique, a récusé cette proposition.
01:40 Bruno Le Maire est le ministre de l'économie et des finances également. Un autre ministre, en revanche, Christophe Béchut,
01:44 en charge de la transition écologique, avait dit avant-hier que finalement la question n'était pas taboue.
01:49 Alors est-ce que cette question d'un nouvel impôt, en tout cas d'un alourdissement des impôts pour les 10% les plus riches,
01:54 peut avancer, y compris au sein de la majorité, pour contribuer à financer la transition écologique ?
01:59 - Sophie Dravinel, il en est d'ailleurs question dans le Figaro ce matin.
02:02 - Absolument. - Et pour l'instant, écrivez-vous, en tout cas écrit le Figaro, l'Élysée résiste.
02:07 - Absolument. François-Xavier Bourmeau, mon confrère du service politique, l'écrit de façon très très nette,
02:12 ou disons écrit les intentions très nettes d'Emmanuel Macron en la matière,
02:16 ou les conseillers de l'Élysée qui disent "il n'a jamais jamais changé d'avis",
02:20 "le sujet est fermé", et finalement Emmanuel Macron n'a même pas à devoir l'exprimer officiellement,
02:28 puisque ses ministres le font pour lui, à l'exception, comme l'a dit Renaud Delis, de Christophe Béchut.
02:33 Ce qu'il y a, c'est qu'effectivement la pression est de plus en plus forte, de plus en plus évidente,
02:39 et même si l'Élysée affirme qu'ils ne veulent pas d'embardée fiscale pour répondre
02:43 à des problématiques sociales aussi fortes soient-elles comme celles-ci,
02:48 Emmanuel Macron répond que c'est la constance qui fait la confiance,
02:51 mais tout de même il y a la pression et il y a les images, et en particulier,
02:55 ces images que nous voyons ce matin, celles à Paris, avec l'Assemblée Générale du groupe Total
03:03 et des actionnaires empêchés d'entrer par les militants activistes de nombreuses ONG,
03:09 qui mettent en valeur la question des grands profits.
03:12 Alors évidemment, on n'est pas exactement sur le terrain de l'impôt des 10% les plus riches,
03:17 mais des grands profits et de l'injustice climatique, l'injustice sociale qui est pointue du doigt,
03:23 et je m'interroge pour savoir jusqu'à quel point les Français, tout de même,
03:27 du fait surtout de la sécheresse qui s'est manifestée assez tôt dans le sud de la France,
03:32 je pense aux Pyrénées-Orientales, ces images-là de ce matin avec ces militants
03:36 traînés par les pieds, la police, le gaz lacrymogène,
03:38 pour des sujets sur lesquels les Français, finalement, sont déjà très concernés,
03:43 ne vont pas encore accentuer la pression sur le gouvernement.
03:46 – Oui, les images que vous décrivez, elles ont lieu en ce moment à Paris,
03:49 en marge de l'Assemblée Générale du groupe Total.
03:50 Paul Kigny, vous avez la parole dans un tout petit instant pour le journal Libération.
03:53 D'abord 9h10, c'est le Fil info avec Maureen Suignard.
03:56 – Pour le procureur de Grenoble, il est vraisemblable
04:00 que le père Deya cherche à quitter la France avec elle.
04:03 Une alerte enlèvement est toujours en cours pour retrouver la petite fille de 10 ans
04:06 enlevée hier près de Grenoble. Les détails sont à retrouver sur franceinfo.fr.
04:11 Je pense que Total peut aller plus vite, plus fort, plus rapidement.
04:14 Il doit mettre le paquet sur les énergies renouvelables.
04:17 C'est ce que dit sur France Info Agnès Pagnier-Runacher,
04:20 la ministre de la Transition énergétique critique cependant.
04:23 Les manifestations en courent à Paris, devant la salle où doit se tenir
04:27 l'Assemblée Générale du groupe pétrolier ce matin.
04:29 Une centaine de manifestants veulent empêcher la tenue du rendez-vous.
04:33 Contrôler des objets à distance, simplement par la pensée,
04:36 c'est ce que veut faire le milliardaire Elon Musk.
04:39 Sa start-up Neuralink vient de recevoir l'accord des autorités sanitaires américaines
04:44 pour tester des implants cérébraux sur des humains.
04:47 Rouge pour les départs, orange pour les retours dans toute la France.
04:50 Les prévisions de bison futé pour ce vendredi,
04:53 en ce début de week-end de la Pentecôte.
04:55 – France Info
05:01 Les informés, Renaud Dely, Laurence Anéchal.
05:05 – Toujours avec Renaud Dely, Sophie Dravinel du Figaro
05:08 et Paul Quignot du journal Libération à l'instant.
05:10 Sophie Dravinel parlait de la pression qui pèse sur les épaules
05:14 du chef de l'État Emmanuel Macron, pression pour aller plus vite
05:17 sur la transition écologique et pourquoi pas donc d'imposer les plus riches.
05:21 Cette pression, Paul Quignot, elle vient en plus d'un proche
05:24 ou ancien proche du chef de l'État, Jean-Pyzanu Ferry,
05:26 c'est lui qui avait rédigé une partie de son programme économique en 2017.
05:30 – Oui, c'est vrai qu'à sa place, la manière dont son rapport a été accueilli,
05:34 en gros c'est quand même assez rare qu'un rapport commandé à quelqu'un
05:36 de ce niveau-là soit enterré quasiment tout de suite,
05:41 notamment par Bruno Le Maire en disant "voilà, il n'en est pas question,
05:44 ça n'est pas une solution".
05:45 Il y a un tabou, manifestement, du côté, le mot a été prononcé tout à l'heure
05:51 et je trouve que c'est ça la vraie question parce qu'on est face
05:54 à une situation inédite et je trouve curieux que le chef de l'État
05:58 se mette dans ce corner sans se laisser la possibilité de changer d'avis
06:04 puisqu'on est face à une situation inédite.
06:06 Donc il y a des lignes qui vont devoir bouger.
06:09 C'est vrai que sur cette ligne-là, il n'a jamais bougé
06:13 et je trouve que c'est un vrai changement par rapport à ce qui s'est passé
06:16 au moment du Covid.
06:17 Au moment du Covid, qu'est-ce qu'il a fait ?
06:18 Il a décidé le quoi qu'il en coûte, ce qui était un vrai changement
06:21 de curseur pour Emmanuel Macron.
06:24 Et là, il pourrait être dans la même attitude,
06:27 de changer un minimum de curseurs.
06:28 Et en plus, on parle de sommes qui sont moins importantes
06:30 que celles qui ont été mises sur la table au moment du Covid.
06:32 66 milliards d'euros dont la moitié qui serait issue de la dépense publique.
06:37 Et ce qui est très étonnant, c'est qu'il y a à la fois d'un côté un tabou,
06:41 mais de l'autre côté, aucune solution n'est mise pour l'instant sur la table
06:44 en termes de financement puisque ce n'est ni la dette, ni l'impôt.
06:48 Donc je trouve que les arguments qui sont mis sur la table sont gelés
06:54 et je ne vois pas la solution.
06:57 Renaud Delis, la Première Ministre, Elisabeth Borne a pourtant parlé
07:00 planification écologique ces derniers jours, mais sans convaincre.
07:03 Si on se place d'un point de vue économique, je ne suis pas sûr
07:05 qu'on puisse comparer la situation à l'attitude de l'exécutif au moment du Covid.
07:09 Pourquoi ? Parce qu'il y a un choix très clairement qu'a fait d'ailleurs
07:11 depuis le début de son premier quinquennat Emmanuel Macron
07:13 et qu'il a creusé un peu plus au moment du Covid,
07:14 avec le quoi qu'il en coûte, c'est le choix de la dette, très clairement.
07:17 Et on voit la situation des finances publiques aujourd'hui
07:18 qui inquiètent d'ailleurs aujourd'hui le gouvernement, Bercy.
07:21 La menace, il y a déjà eu une dégradation par une agence d'administration,
07:24 une autre plane à la fin de la semaine prochaine,
07:26 de la note financière de la France.
07:28 Et c'est vrai que dépenser, utiliser la dépense publique,
07:31 l'argent public pour faire face aux crises,
07:34 ça je rejoins Paul Quignot, ça a été spectaculaire au moment du Covid,
07:38 mais pas seulement d'ailleurs, globalement c'est vrai que la France
07:41 s'endette depuis, continue de s'endetter,
07:43 honnêtement on n'est pas né loin de là avec l'élection d'Emmanuel Macron,
07:46 mais continue.
07:46 En revanche, la baisse des impôts effectivement est un dogme quasiment
07:50 qu'il a posé dès 2017, Emmanuel Macron, auquel il se tient depuis.
07:54 Et des nouvelles promesses maintenant jusqu'à la fin du quinquennat ?
07:56 Je crois qu'il y a deux logiques qu'il faut étudier peut-être différemment,
07:59 et c'est là où semble-t-il tout l'enjeu de ce débat.
08:01 Il y a une logique économique qui est celle du gouvernement,
08:03 et qui est d'ailleurs, il faut le reconnaître,
08:05 plutôt couronnée de succès depuis 2017,
08:07 c'est-à-dire que cette baisse massive des impôts sur les entreprises d'une part,
08:10 dont le taux global de l'IS est passé de 33 à 27% en 6 ans,
08:13 et puis aussi sur les...
08:14 C'est l'impôt sur les sociétés, l'IS, je me dis,
08:15 l'impôt sur les sociétés et puis aussi sur les ménages.
08:17 On chiffre à peu près un total de plus de 20 milliards d'euros,
08:20 l'ensemble des baisses d'impôts qui concernent les ménages.
08:22 Ça produit de l'activité économique,
08:25 ça a amélioré l'attractivité du territoire,
08:27 et ça contribue évidemment à faire reculer le chômage
08:29 de façon spectaculaire ces dernières années.
08:31 Ça, c'est la logique économique.
08:32 En revanche, il y a une logique politique, c'est vrai,
08:34 une logique politique qui peut-être rentre d'ailleurs en train de changer un peu,
08:37 y compris au sein d'une France de la majorité,
08:39 qui consiste à dire, après la réforme des retraites,
08:42 au moment où effectivement le chef de l'État met de nouveau l'objectif
08:45 de baisser de 2 milliards les impôts pour les classes moyennes,
08:49 n'est-il pas temps peut-être de mettre à contribution davantage
08:52 les plus privilégiés, même de façon "symbolique" ?
08:55 En l'occurrence, cette taxation qui concerne les 10% les plus privilégiés,
09:01 Jean-Pierre Janifferry, dans son rapport,
09:02 les value autour de 5 milliards d'euros par an.
09:05 Ça rapporte à peu près 5 milliards d'euros par an.
09:07 Rappelons que donc on est à 34 milliards d'investissements publics
09:10 nécessaires par an pour une facture globale de 66 milliards.
09:13 Mais il n'empêche que, est-ce que d'un point de vue politique,
09:15 ça ne serait pas judicieux, y compris effectivement,
09:18 pour essayer d'apaiser les esprits, de contribuer à la paix sociale,
09:21 quand on voit parfois une poignée d'activistes qui,
09:25 justement au nom du réchauffement climatique
09:27 et de la lutte nécessaire contre le dérèglement climatique,
09:30 sont même prêts à expliquer que finalement,
09:31 les institutions démocratiques ou les élus légitimement élus,
09:34 on peut les remettre en cause et qu'une minorité de 3 ou 5% des gens
09:38 peut recourir à d'autres moyens pour essayer de changer les choses.
09:40 – Sophie de Ravinel, derrière quoi se défend l'exécutif
09:44 quand il dit "on ne bougera pas sur les impôts" ?
09:46 – Eh bien effectivement, comme le dit Renaud Delis,
09:48 eh bien c'est cette constance, cette constance qu'avance Emmanuel Macron,
09:51 une constance sur une politique, une promesse.
09:54 Mais je reviens sur ce que vous disiez, sur le rôle qu'a joué Jean-Pyzani-Ferry en 2017,
09:59 qui était en charge du programme économique d'Emmanuel Macron.
10:02 Et aujourd'hui, puisqu'il faut savoir que le rapport a été rendu
10:05 dans le cadre de France Stratégie, j'entends Cécile Duflot,
10:08 puisque Renaud Delis parlait d'une poignée d'activistes,
10:10 il y a des ONG effectivement…
10:12 – Il est aujourd'hui à la tête d'Oxfam, l'ancienne ministre.
10:14 – Absolument, Oxfam France, l'ancienne ministre écologiste à la tête des écologistes,
10:18 disant "mais finalement, le rapport de Jean-Pyzani-Ferry,
10:22 c'est un copier-coller de ce que nous…", alors non,
10:25 ou disons "une convergence de ce que nous avons écrit chez Oxfam",
10:29 et elle me dit qu'il y a effectivement que cette convergence est une pression forte,
10:35 c'est-à-dire qu'il ne s'agit plus seulement que d'une poignée
10:38 ou d'ONG active aussi bien au niveau européen,
10:41 puisque l'action d'Emmanuel Macron en matière écologique
10:43 est aussi très intéressante à étudier au niveau européen,
10:46 mais en France, et qu'elle était surprise elle-même
10:49 de voir que France Stratégie et Jean-Pyzani-Ferry
10:52 pouvaient se rallier à ces positions,
10:54 et c'est là où on peut se dire qu'effectivement,
10:57 la pression est forte et de plus en plus forte.
10:58 – Entendons-nous bien, quand je parlais d'une poignée d'activistes,
11:00 je visais très précisément ceux qui disent
11:03 que 3 ou 5% des gens peuvent avoir raison contre des élus
11:06 qui remettent en cause la légitimité des élus.
11:08 – Absolument, pardon.
11:09 – Je ne parle pas du tout des ONG ou des militants de l'environnement
11:11 qui eux veulent à la fois convaincre les élus évidemment,
11:14 et convaincre l'opinion de la nécessité d'aller au plus vite que l'on peut.
11:15 – Ok, merci, pardon.
11:16 [Rires]
11:17 – Paul Kini au Libération.
11:18 – Quand vous dites que la pression est forte,
11:19 elle est forte effectivement à l'extérieur du gouvernement,
11:21 moi ce qui m'étonne c'est qu'elle n'existe pas à l'intérieur de la Macronie,
11:25 c'est-à-dire que l'aile gauche de la Macronie,
11:27 et je ne suis pas certain qu'Elisabeth Borne ne soit pas favorable à cette idée,
11:31 mais on ne les entend pas.
11:34 Olivier Véran a immédiatement embrayé avec des mots différents
11:37 sur la position de Bruno Le Maire, donc moi je trouve ça étonnant,
11:41 l'absence de discussion, l'absence de débat,
11:43 alors je crois que Pascal Canfin ce matin dans les échos a mis un peu de pression.
11:49 – C'est l'aile gauche du gouvernement, mais Christophe Béchut allait s'entendre,
11:51 lui il a dit clairement on peut en débattre, c'est pas le cas.
11:53 – Il n'y en était pas jusqu'ici.
11:54 – Sauf que le poids de la parole présidentielle
11:57 et la manière dont ils ont fermé la porte tout de suite ne me rassurent pas sur le fait que,
12:01 et je suis d'accord que ce serait nécessaire,
12:03 y compris même sur le fait d'augmenter l'acceptation de l'impôt dans ce pays,
12:07 ce serait aussi une bonne idée,
12:08 mais je n'ai pas l'impression que l'aile gauche de la Macronie
12:11 va peser suffisamment sur ce débat malheureusement.
12:14 – Ce qui est pas normal ce n'est peut-être pas l'aile gauche,
12:16 effectivement Christophe Béchut ministre de la Transition écologique
12:18 n'incarne pas l'aile gauche, mais on a aussi une autre voix
12:20 qui s'est faite entendre ces derniers mois sur d'autres hypothèses de taxes ou d'imposition,
12:25 c'est celle de François Bayrou.
12:27 L'automne dernier, lui n'était pas hostile à une taxe sur les superdividendes,
12:31 au moment de la réforme des retraites,
12:32 il a aussi plaidé pour une hausse, même minime, même symbolique,
12:36 mais des cotisations patronales pour contribuer à financer les retraites.
12:39 Alors à chaque fois François Bayrou n'a pas été entendu,
12:41 mais j'ai quand même l'impression, on peut se dire que peut-être,
12:43 peut-être que la météo politique, le climat politique au sein de la majorité
12:49 évolue peu à peu, notamment après la page des retraites,
12:52 et que ça peut contribuer peut-être à changer la météo fiscale de la suite du quinquennat.
12:56 – Je vous repose ma question de tout à l'heure Sophie Dravinel,
12:58 c'est uniquement une question de promesse à tenir de la part d'Emmanuel Macron,
13:01 une question de posture qui fait qu'il refuse l'ouverture de ce débat,
13:05 où il y a des arguments économiques derrière, de dire
13:07 si on augmente les impôts ce serait une catastrophe.
13:09 – Écoutez, moi ce que je peux reprendre en tout cas,
13:11 c'est pour faire le lien avec l'actualité,
13:14 les propos de Patrick Pouyanné à la tête de Total, qui dit par exemple,
13:17 écoutez, on nous reproche de faire des profits absolument énormes sur les hydro…
13:22 – 20 milliards de roule en dernier par exemple.
13:23 – Voilà, mais sur les hydrocarbures en particulier,
13:26 dans son cadre à lui professionnel, mais ce sont ces profits-là
13:30 qui nous permettent d'investir massivement dans le renouvelable
13:34 et les énergies, et d'autres énergies.
13:38 Et donc c'est aussi cette question-là qui porte à la tête de l'État
13:43 et qui veut faire entendre qu'il y a d'autres possibilités,
13:48 d'autres sources de financement.
13:51 Mais c'est très étonnant, effectivement,
13:54 je pense qu'on n'aura pas la réponse ce matin, mais cette ambivalence.
13:58 On parlait d'Elisabeth Borne, de son discours très très actif
14:02 de ce début de semaine sur la réduction des effets de gaz à effet de serre,
14:06 mais en même temps, les propos d'Emmanuel Macron au niveau européen,
14:10 qui s'associe avec des pays de l'Est qui ne sont pas favorables
14:14 à renforcer encore les contraintes en matière d'environnement
14:17 au niveau européen, et surtout le projet de loi à venir
14:21 sur l'industrie verte en juin et juillet,
14:23 qui ne correspond pas à cette dynamique amorcée par Elisabeth Borne.
14:27 Et donc ceux qui travaillent sur ce sujet-là ne comprennent pas bien,
14:32 et moi pas plus qu'eux, quelles sont les orientations
14:35 et les intentions réelles du gouvernement en la matière.
14:37 – Sophie de Ravinelle Figaro, Polkinio Libération,
14:39 vous restez avec nous, avec Renaud Delie et Vigan évidemment.
14:42 9h20, c'est le Fil info avec Marie-Tuinière.
14:44 [Musique]
14:45 – "Total Energy réagit aux manifestations en cours à Paris
14:48 pour tenter d'empêcher la tenue de l'Assemblée générale du groupe pétrolier.
14:52 Si tous les avis doivent pouvoir s'exprimer dans le respect,
14:55 nous appelons au calme et condamnons toute forme de violence
14:58 verbale ou physique", écrit Total Energy ce matin.
15:01 Le groupe français Castel soupçonnait d'avoir financé des milices
15:04 en Centrafrique pour poursuivre son activité dans le pays.
15:07 C'est une enquête de la cellule Investigation de Radio France.
15:10 Le géant français du vin et de la bière,
15:12 propriétaire notamment de la chaîne de magasin Nicolas,
15:15 est visé par une enquête du parquet antiterroriste.
15:18 Vous trouverez sur franceinfo.fr la photo de la petite Eya.
15:23 Elle est toujours portée disparue.
15:24 Alerte d'enlèvement déclenchée depuis hier,
15:27 depuis que son père l'a prise de force hier.
15:29 C'était hier matin près de Grenoble.
15:31 Il peut vouloir quitter le territoire français, selon le procureur.
15:34 Le nombre de maladies nosocomiales en hausse de 15% depuis 5 ans.
15:39 Ces maladies que l'on attrape à l'hôpital,
15:41 cela concerne 1 patient sur 18 selon Santé publique France.
15:45 Mais l'institution précise que la hausse est largement due à la pandémie de Covid.
15:49 Toujours avec Paul Quignot du journal Libération,
16:01 Sophie de Ravinel du journal Le Figaro
16:04 et avec Renaud Dely, on passe d'ailleurs Renaud,
16:06 au second débat désinformé.
16:08 Oui, faut-il sanctionner plus lourdement les conducteurs
16:11 qui roulent en étant alcoolisés ou sous l'emprise de la drogue ?
16:15 Ce débat ressurgit ces derniers jours et ces dernières semaines
16:18 au fil des différents drames routiers qui se sont succédés.
16:22 Et bien sûr de la mort de ces trois policiers à Villeneuve d'Ascq dans le Nord,
16:25 qui ont été tués par un chauffard lui-même mort dans l'accident,
16:28 qui donc était à la fois alcoolisé et drogué.
16:32 Une émotion ressentie par l'ensemble de la classe politique,
16:36 qui a d'ailleurs donné lieu à un hommage d'Emmanuel Macron hier,
16:39 et à la volonté justement de Gérald Darmanin de toucher à la loi
16:44 en utilisant d'ailleurs un terme bien particulier pour qualifier le chauffard.
16:50 Cet assassin, celui qui était dans la voiture,
16:54 parce qu'il faut utiliser les mots qui comptent,
16:56 a tué non seulement trois destins,
16:59 mais a baissé l'intégralité de la police nationale.
17:01 Trop de chauffards, trop d'assassins tués sur les routes
17:04 sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool.
17:05 Nous travaillons avec le garde des Sceaux
17:07 pour évidemment pouvoir réussir à limiter ces drames.
17:13 Le garde des Sceaux a proposé de renommer cet homicide
17:16 comme un homicide routier, c'est attendu.
17:19 Alors "assassin", Gérald Darmanin a utilisé le mot à plusieurs reprises.
17:23 Au-delà des mots, comment traduire cette émotion ?
17:26 Il faut-il la traduire d'ailleurs dans un changement de la loi ?
17:28 Il y a la requalification, comme le disait à l'instant
17:31 le ministre de l'Intérieur, pour qualifier ces drames
17:36 en homicide routier, mais au-delà d'ailleurs,
17:41 est-ce qu'il s'agit simplement d'un changement de qualificatif
17:43 ou est-ce qu'il faut aussi alourdir les sanctions,
17:46 les peines de prison, les amendes et d'autres ?
17:49 Paul Quignot, assassinat je le précise,
17:51 c'est-à-dire un meurtre avec préméditation.
17:53 Ça sous-entend que le conducteur de cette voiture
17:56 aurait prémédité son geste, aurait voulu tuer ses policiers.
17:59 C'est ce que dit Gérald Darmanin.
18:01 Oui, c'est ce qu'il dit.
18:03 Évidemment que c'est compliqué dans la séquence dans laquelle on est,
18:07 avec ces drames à répétition, de dire qu'il n'y a pas de sujet.
18:12 Et je pense qu'en plus en France, on a un sujet,
18:15 on est en retard, je pense, par rapport à certains autres pays
18:18 comparables aux nôtres, dans l'acceptabilité de boire un verre
18:24 avant de prendre le volant.
18:25 Et que ça ne me choque pas qu'on parle de délit routier
18:28 ou qu'on réfléchisse à durcir un petit peu la réglementation.
18:33 Et je crois que ça fait partie des demandes des associations
18:37 de victimes de la route.
18:38 Donc de réfléchir à ça ne me choque pas.
18:42 Le vocabulaire utilisé me dérange un peu.
18:45 Surtout, ce qui me dérange le plus, c'est que
18:49 on est dans la mécanique habituelle de...
18:52 - Un fait divers, une loi. - Un fait divers, un drame, une loi.
18:55 Et ça, c'est pas bon du tout.
18:56 C'est pas comme ça qu'on réfléchit bien.
18:59 - C'est la méthode Sarkozy. - Oui, c'est la méthode Sarkozy.
19:01 Elle n'est pas adaptée.
19:04 Le sujet est trop sensible.
19:06 Il y a trop d'émotions autour de ce type de drame
19:08 pour justement réagir comme ça.
19:10 En revanche, oui, je pense qu'on a en France un vrai sujet.
19:13 Il y a des efforts à faire sur le comportement.
19:17 Il y a encore des efforts à faire sur la prévention.
19:19 Pourquoi pas un durcissement des lois ?
19:21 Mais pourquoi embrayer comme ça sur des drames ?
19:24 Je trouve politiquement, c'est pas bien.
19:26 - Sophie de Ravinel-Figaro. - Oui, absolument.
19:28 Et pour aborder un point en marge de votre jugement,
19:36 il y a aussi des trous noirs.
19:39 C'est-à-dire qu'il y a une consommation de cannabis
19:42 de plus en plus qui se développe toujours en France,
19:45 malgré les interdictions.
19:46 Et un trou noir lié notamment au HHC,
19:49 qui est un produit dérivé du cannabis,
19:53 que le ministre de la Santé, François Braun,
19:56 a indiqué le 15 mai dernier qu'il voulait l'interdire rapidement.
20:00 Mais le problème...
20:01 - C'est dans une zone grise pour l'instant, c'est pas interdit.
20:03 - Mais c'est absolument... C'est une zone grise ou une zone noire.
20:05 Il y a des pays en Europe qui ont interdit cette substance
20:08 qui aurait des effets absolument semblables à ceux d'une autre molécule
20:15 que je vais essayer de prononcer, le tétrahydrocanabinol.
20:18 - Oui, le THC bien connu des amateurs de cannabis.
20:21 - Voilà, et le HHC aurait les mêmes effets,
20:23 sauf qu'il n'appartient pas à cette catégorie du cannabis interdite
20:28 dans les conventions de 61-71 et qui sont les références pour interdire ces produits.
20:35 Et on voit bien qu'avec la question de Pierre Palmade,
20:38 qui avait elle aussi suscité une grande émotion,
20:42 même si le bilan n'était pas évidemment le même,
20:46 mais enfin quand même très lourd.
20:48 Et c'est cette difficulté qu'ont aussi les autorités
20:53 face à ce développement des produits, des drogues.
21:01 - L'émotion, juste pour en venir sur l'émotion,
21:03 l'émotion elle gouverne toutes les décisions politiques,
21:05 les réactions, quelles qu'elles soient d'ailleurs.
21:06 On peut le regretter, mais qu'il s'agisse d'un fait divers effectivement,
21:09 qu'il s'agisse d'un drame routier,
21:10 qu'il s'agisse par exemple de l'émotion liée à l'impact de la canicule,
21:13 ça génère aussi parfois des décisions où on demande, si on demande...
21:16 - Des additions, des piscines par exemple, hors sol.
21:18 - On peut le regretter, mais c'est un fait.
21:20 Donc je pense qu'au-delà de cette question-là,
21:21 ça dépend de la cause, on peut juger parfois que la cause est légitime
21:24 ou qu'elle ne l'est pas.
21:25 Il me semble qu'il faut juste rappeler d'un mot que l'actuelle législation,
21:29 pour un conducteur qui provoque un accident mortel,
21:32 si jamais il a consommé de la drogue ou de l'alcool,
21:34 il risque jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende,
21:37 et jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende s'il a cumulé...
21:40 - Mais quel contrôle Renaud ? Quel contrôle et à quel titre ?
21:43 - Donc on peut discuter de l'hypothèse de lourdir les sanctions.
21:47 Il me semble qu'il y a un autre geste qui peut paraître symbolique,
21:50 mais qui renvoie à ce que disait Paul Kino tout à l'heure sur la notion...
21:51 - Et ça sera le mot de l'affaire Renaud ?
21:52 - ... d'acceptabilité dans notre société,
21:54 c'est tout simplement de ramener déjà à 0,0 g, effectivement,
21:57 c'est-à-dire le zéro alcool au volant.
21:59 Il y a de nombreux pays qui s'y sont mis.
22:00 Rappelons qu'en France aujourd'hui, c'est 0,5 g qui sont tolérés au volant,
22:04 ce qui fait à peu près deux verres d'alcool.
22:07 Même si les drames routiers en question,
22:10 évidemment les conducteurs étaient bien au-delà de cette limite,
22:13 pour autant en termes d'acceptabilité et de tolérance,
22:15 je pense que ce serait un très bon signe que de ramener effectivement
22:18 ce taux à 0,0, tout simplement.
22:21 - Merci Renaud, on n'a plus le temps.
22:22 Sophie Dravinel, la Une du Figaro,
22:24 Macron justement va-t-il résister à la gauche à propos de l'infoklima ?
22:26 - C'est le titre et le développement de nos pages que je vous recommande de lire.
22:29 - Et Paul Kino à la Une de Libération ce matin ?
22:32 - C'est sur Jean-Louis Murat,
22:34 avec qui nous avons un compagnonnage chaotique mais fidèle jusqu'au bout.
22:38 - Voilà, le chanteur qui nous a quittés.
22:39 Merci beaucoup, merci à tous les deux. Les informés reviennent ce soir 20h. Bonne journée.
22:42 Allez !