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Les informés du matin débattent de l'actualité autour de Lorrain Sénéchal et Renaud Dély, vendredi 10 février 2023.

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Transcription
00:00 Bienvenue dans les informés de France Info avec aujourd'hui Astrid de Villene, bonjour.
00:03 Bonjour.
00:03 Chef du service politique du Huffington Post, bonjour Guillaume Darré.
00:06 Bonjour.
00:07 Service politique de France Télévisions, Renaud Delia à mes côtés, bonjour.
00:10 Bonjour Laurent.
00:11 On commence par le premier débat de ces informés, on va parler une fois n'est pas coutume de la réforme des retraites
00:15 avec cette nouvelle mobilisation demain et le spectre de blocage mais pour Mars.
00:20 Alors certains évoquent effectivement la rumeur d'un mouvement qui pourrait se durcir voire bloquer en Mars,
00:25 c'était pas du tout l'état d'esprit à l'instant il y a quelques minutes sur ce plateau de Laurent Berger
00:29 qui lui, le secrétaire général de la CFDT, appelle surtout à une forte mobilisation,
00:33 "bon enfant familial" dit-il, demain à l'occasion de la quatrième journée de mobilisation nationale
00:38 contre la réforme des retraites.
00:41 Emmanuel Macron a d'ailleurs évoqué, invoqué l'esprit de responsabilité des syndicats, je le cite,
00:46 pour qu'ils ne bloquent pas le pays à l'avenir mais Laurent Berger lui a revendiqué cet esprit de responsabilité à l'instant
00:53 et c'est pas exactement ce que le secrétaire général de la CFDT croit voir lorsqu'il observe
00:58 la tenue et l'ambiance des débats à l'Assemblée nationale depuis maintenant le début de la semaine.
01:04 Voici ce qu'en disait Laurent Berger il y a quelques minutes sur ce plateau.
01:08 Il y a des rassemblements, des mobilisations qui sont extrêmement responsables, festives, respectueuses, etc.
01:14 et de l'autre côté une représentation nationale où quand même ça pose un problème, je le dis,
01:18 c'est-à-dire que plus personne n'y comprend rien.
01:20 Moi j'étais encore en train de discuter hier avec des salariés qui regardent ça d'un peu plus loin
01:24 parce qu'ils ont autre chose à faire mais qui disent "mais c'est quoi ce bazar ?"
01:27 Alors quel peut être le débouché donc à ce mouvement social qui se prolonge avec cette quatrième journée ?
01:31 Il y en aura une cinquième la semaine prochaine, le jeudi 16 février,
01:34 qui donne lieu à chaque fois à des manifestations effectivement importantes,
01:38 qui mobilisent et dans le calme, dans l'ordre.
01:41 Et est-ce que l'Assemblée nationale peut s'inspirer peut-être de ce climat ?
01:46 En tout cas c'était le souhait de Laurent Berger.
01:48 Est-ce que paradoxalement ce n'est pas la rue qui est en train de donner
01:51 un peu une leçon de démocratie au fonctionnement du Parlement ?
01:53 Astrid de Villene, la gauche était en train de bordéliser le pays,
01:57 disait Gérald Darmanin, c'est la référence que prenait Laurent Berger.
02:01 Je trouve que dans ce débat-là, on oublie un petit peu le passé parlementaire de tout temps.
02:05 Sous la Troisième République, il suffit de relire les débats,
02:07 il y avait des bastons même parfois dans l'hémicycle.
02:10 Donc moi je trouve que le Parlement parlemente,
02:13 qu'il y ait des procédures de jouer avec le temps parlementaire,
02:17 l'obstruction, qu'il y ait des coups de sang, des phrases assassines,
02:21 pour moi c'est normal en fait.
02:22 Donc je trouve qu'il ne faut pas tout mélanger.
02:25 Ce qui est sûr c'est que la rue donne pour le coup une leçon d'exemplarité.
02:28 Ça fait très longtemps, moi j'avais beaucoup suivi les manifestations,
02:30 les premiers mai, la loi travail, etc.
02:33 Depuis plusieurs années, ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu
02:35 des manifestations qui se passent aussi bien.
02:37 Je pense qu'il ne faut pas opposer les deux.
02:39 – Je vais choisir Gérald Darmanin.
02:41 – Je pense qu'on va lisser la table.
02:43 – Guillaume Darré, France Télévisions.
02:44 – Alors je crois qu'il y a, côté gouvernement,
02:47 on regarde vraiment demain, cette journée, comme un peu une journée de bascule.
02:50 Parce que c'est vrai que les premières journées,
02:52 il y a beaucoup de monde dans la rue,
02:53 ont été vues comme des journées de mobilisation syndicale réussie mais classique.
02:58 Pour ce qui est de demain, la conseillère d'Amnistie me disait,
03:02 c'est qui tout double.
03:02 Soit, effectivement il y a énormément de monde,
03:06 et ce sera très compliqué de tenir ensuite,
03:07 que ce soit au Parlement ou au gouvernement,
03:09 si c'est cette déferlante, c'est le terme qu'elle employait.
03:11 Soit en revanche, on voit qu'il y a autant de monde,
03:13 sinon un peu moins que les dernières mobilisations,
03:16 parce que les vacances, parce que c'est dur de mobiliser sur la durée.
03:20 Et là, on continue, me disait-on au gouvernement,
03:22 à faire passer un message qui est que ça se joue désormais au Parlement,
03:26 et pas seulement dans la rue.
03:27 Ce que va regarder aussi de très près Matignon et l'Élysée,
03:31 c'est qui est dans la rue demain, on me disait.
03:32 C'est-à-dire, est-ce que c'est des personnes socialement,
03:37 politiquement très différentes de celles qu'on a vues dans les dernières semaines ?
03:40 Est-ce qu'effectivement il y a des familles, comme le veut la CFDT ?
03:43 Est-ce qu'il y a plus de salariés du privé qui ne peuvent pas forcément se mobiliser
03:47 le reste du temps ?
03:48 Il y a un point qui est regardé plus particulièrement,
03:51 c'est ce lien potentiel entre la colère des retraites et la colère de l'inflation.
03:56 Pour l'instant, le gouvernement dit, on s'en sort,
03:58 parce que le lien entre les deux n'a pas encore été fait.
04:01 On verra si c'est le cas demain dans la rue.
04:02 – Et le gouvernement regarde peut-être aussi la géographie, par exemple…
04:05 – Petite ville, ville moyenne.
04:07 Plusieurs ministres, notamment, nous disaient dans la semaine
04:09 qu'ils avaient le sentiment que dans leur commune,
04:11 il y avait une mobilisation un petit peu moindre,
04:13 30%, 50% que lors des dernières manifestations.
04:16 C'est ça aussi, évidemment, qu'ils vont regarder demain.
04:18 – Guillaume Darré, vous restez avec nous, France Télévisions,
04:21 à St-Devilen, le Think Tank Post, et Renaud Delis,
04:23 on revient juste après le Fil info, 9h10, voici Valentine Lottes.
04:26 [Générique]
04:27 – Attaque massive en cours en Ukraine,
04:30 les militaires russes, appuyés par des drones, bombardent le pays,
04:34 des sites énergétiques sont touchés, indique Kiev.
04:37 Le président ukrainien rentre tout juste d'un sommet à Bruxelles
04:40 pour réclamer des avions de combat.
04:42 4 jours après le séisme en Turquie et en Syrie, le bilan grimpe encore.
04:46 Près de 22 000 morts ce matin, la majorité côté turc.
04:50 Alors, pour apporter une assistance immédiate,
04:52 la Banque mondiale débloque 1,8 milliard de dollars pour aider la Turquie.
04:58 Sur France Info, Laurent Berger, le patron de la CFDT,
05:00 dénonce une forme de mépris du gouvernement, toujours silencieux,
05:04 d'après lui, sur la mobilisation contre la réforme des retraites.
05:07 "Il va falloir une réponse", ajoute le secrétaire général du syndicat.
05:11 Le début des courses individuelles au Mondiaux de Biathlon en Allemagne,
05:15 avec le sprint d'âme à 14h30.
05:18 Et au moins une chance de médaille pour la France avec Julia Simon,
05:21 la tricolore toujours en tête du classement général de la Coupe du Monde.
05:25 Toujours avec Astrid de Villene, Huffington Post,
05:37 avec Guillaume Darré, France Télévisions.
05:39 Renaud Delis, on parlait de cette journée de mobilisation demain,
05:42 un peu différente des précédentes, parce que c'est un jour de week-end,
05:45 et qui est une journée peut-être un peu charnière.
05:48 Ce qui est certain, c'est que cette journée étant une journée de week-end,
05:50 elle a été choisie pour ça d'ailleurs, à l'initiative de la CFDT,
05:53 pour mobiliser plus large, pour que les salariés n'aient pas à faire un jour de grève
05:59 et donc à perdre du salaire pour aller manifester.
06:01 A priori, les syndicats espèrent une mobilisation plus importante que les précédentes.
06:05 Mais de toute façon, il ne faut pas être grand clair pour voir que cette réforme,
06:09 à l'heure qu'il est, elle est rejetée par une nette majorité de l'opinion.
06:11 Les précédentes mobilisations l'ont montré, et les sondages l'illustrent aussi.
06:16 À partir de là, c'est vrai que la démocratie, elle fonctionne sur deux pieds.
06:19 Il y a la rue, les manifestations, le droit de manifester,
06:21 qui est exercé à la fois de façon significative, paisible et démocratique
06:25 depuis maintenant plusieurs semaines.
06:27 Et puis, il y a évidemment la démocratie parlementaire.
06:30 Et je crois que le problème, et c'est aussi pour ça que cette période,
06:32 elle est charnière évidemment sur le plan social,
06:34 mais sur le plan politique plus largement,
06:35 c'est que le problème que pose le Parlement,
06:38 ce n'est pas l'OTAN, ce n'est pas les invectifs,
06:39 ça, ça a toujours existé, Astrid de Villeneuve a raison,
06:42 c'était le cas sous la Troisième République,
06:43 et c'est le cas depuis que le Parlement existe.
06:46 C'est le blocage, c'est-à-dire le fait que le débat n'avance pas,
06:49 ça fait cinq jours, on en est toujours au premier article,
06:52 et une espèce de vol… en fait, ça sert qui ?
06:55 Qui sont les meilleurs alliés aujourd'hui au Parlement de l'exécutif et de la majorité ?
06:59 Ce sont les insoumis.
07:00 C'est-à-dire que, et d'ailleurs, Laurent Berger l'a répété tout à l'heure,
07:02 il ne l'a pas dit comme ça, mais il souhaite que le débat aille au fond,
07:05 sur le fameux article 7, sur le report de l'âge légal à 64 ans.
07:09 Effectivement, dans une démocratie parlementaire, ça paraît la moindre des choses,
07:11 et on voit bien qu'aujourd'hui, ceux qui sont aux commandes du groupe des insoumis,
07:15 ceux qui sont aux commandes, attention, pas tous,
07:16 parce qu'il y a un vrai débat chez eux,
07:18 et il y a toute une frange de parlementaires et de députés,
07:21 de figures du mouvement, qui sont d'ailleurs ceux qui,
07:23 sur un autre sujet, enfin sur la démocratie interne,
07:25 sont un peu en froid actuellement avec Jean-Luc Mélenchon.
07:28 On peut les citer, François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière
07:31 et quelques autres, qui eux souhaiteraient un débat au fond,
07:33 mais pour l'instant, ceux qui tiennent les manettes du groupe disent non,
07:35 on dépose en masse des amendements, ce qu'ils ont fait, et on bloque tout.
07:39 Et ça, ça sert qui ?
07:40 Ça sert évidemment l'exécutif, parce qu'effectivement,
07:42 il y a une contrainte de temps sur laquelle le gouvernement va jouer,
07:46 et s'il n'y a pas de débat au fond, forcément, les fissures éventuelles,
07:49 les lézards de la défection de la majorité, ou les défections de la droite,
07:53 attendues en renfort par le gouvernement, ne se manifesteront pas.
07:56 Et puis, dernier point pour terminer,
07:59 je pense que ça pose un problème en termes de climat démocratique dans le pays,
08:02 et de climat politique. Pourquoi ?
08:04 Parce qu'il y a cette colère qui s'exprime sur cette réforme,
08:07 et qui s'exprime notamment dans la rue, à travers ces manifestations.
08:10 Cette colère, elle peut aboutir à une forme de résignation,
08:12 et on sait que du côté de l'exécutif, certains comptent là-dessus.
08:15 Finalement, la répétition des défilés, qui ne servirait à rien,
08:17 ça pourrait accoucher d'une forme de résignation, ou d'une forme de ressentiment.
08:22 Et ce ressentiment, si dans les urnes, il n'y a pas une alternative démocratique
08:25 au gouvernement en place, et une alternative de gauche en particulier,
08:28 pour s'exprimer, ce ressentiment, il se traduira par un vote en faveur de l'extrême droite.
08:32 Astrid de Villene.
08:34 Oui, l'analyse sur les deux stratégies au sein de la NUP est très claire.
08:38 D'ailleurs, le Parti Socialiste, lui, aimerait qu'on puisse aller jusqu'à l'article 7,
08:42 le fameux qui reporte…
08:43 Et l'homme berger l'a demandé ce matin, sur France Info.
08:44 … qui reporte l'âge légal, juste pour pouvoir se compter,
08:46 puisque le gouvernement est en difficulté pour ce vote.
08:51 Moi, sur la rue, ce qui me frappe, c'est l'aspect très divers des manifestants.
08:56 On ne peut pas vraiment comparer avec les Gilets jaunes, mais…
08:59 Parce que les Gilets jaunes n'avaient pas l'encadrement des syndicats.
09:02 C'est autre chose.
09:02 Mais malgré tout, si on regarde la population, du point de vue presque sociologique,
09:06 les Gilets jaunes, c'était plutôt des catégories populaires.
09:09 Là, dans les rues, il y a vraiment de tout.
09:11 Vous avez des catégories intermédiaires, vous avez même des catégories supérieures.
09:14 On le voit dans les sondages, d'ailleurs, des cadres qui sont opposés à cette réforme.
09:16 Mais je crois qu'en fait, ce qu'a raté le gouvernement dans cette affaire,
09:19 c'est vraiment l'aspect… Ils essayent d'en parler aujourd'hui,
09:22 mais ils ne le mettent pas en place, l'aspect,
09:23 comment on a envie de travailler aujourd'hui, l'évolution du travail depuis le Covid,
09:27 la semaine de quatre jours, le télétravail, toutes ces questions essentielles pour les Français,
09:32 d'où qu'ils viennent et quel que soit leur travail, en fait.
09:35 Et ça, je pense que c'est l'une des grandes difficultés pour le gouvernement,
09:37 d'avoir cette coalition des sociologies presque électorales ou de population.
09:42 – Et il y a peut-être autre chose, Guillaume Darré, si la rue est si "calme",
09:46 avec ces manifestations certes nombreuses, mais dans le calme,
09:49 c'est peut-être parce que les régimes spéciaux sont assez peu mobilisés.
09:53 – C'est vrai que c'est la vraie question de la mobilisation,
09:56 et on sait que c'est un point extrêmement sensible pour votre invité,
09:59 qui était là toujours tout à l'heure, Laurent Berger,
10:01 c'est la question de grève reconductible ou pas,
10:03 d'un durcissement du mouvement auquel appellent certains à la CGT.
10:06 – Vous disiez demain, les transports fonctionneront, vous pouvez aller manifester.
10:09 – Absolument, alors que c'est ça, souvent, on l'a vu effectivement
10:11 dans les précédents mouvements, qui a permis de faire la bascule
10:15 et de mettre une pression sur des gouvernements qui ont parfois reculé.
10:18 Pour l'instant, c'est vrai que cette question de la préservation et la santé,
10:21 encore ce matin dans votre interview de Laurent Berger,
10:24 il y a vraiment une volonté de préservation de l'opinion,
10:26 au sens, il faut les garder avec nous, si on ne les garde pas avec nous,
10:30 on perdra cette bataille, et si on perd cette bataille,
10:33 on perdra la bataille contre le gouvernement ensuite.
10:34 Mais la volonté reste la même, mettre la pression des syndicats
10:37 sur les députés, sur les parlementaires, presque plus que sur le gouvernement,
10:41 qui pour l'instant ne bougent pas, et le gouvernement est coincé
10:44 entre effectivement ces députés qui pour certains ont un peu la trouille
10:47 de voter ce texte-là quand ils ont l'air montés sur le terrain,
10:50 et une partie des députés de droite qui disent "bon ben maintenant,
10:52 on a fait le travail, on vous a dit, on met ça sur la table,
10:55 vous nous avez donné des choses, tenez vos troupes désormais,
10:59 le Parlement c'est aujourd'hui une co-construction",
11:01 disait le président du groupe LR, le président Marlex à l'Assemblée Nationale,
11:07 et bien voilà, maintenant c'est à Elisabeth Borne de construire cela.
11:10 – Et le spectre du blocage que vous évoquiez à partir de grèves reconductibles
11:14 dans certains secteurs, à commencer par les transports,
11:15 alors il est souhaité par certains, comme justement le mythe du grand soir
11:22 qui rejaillit, on voit aussi d'ailleurs un certain nombre de responsables
11:25 de la France Insoumise qui font aussi le tour des universités dans ce but-là,
11:29 il est agité de l'autre côté, c'est un grand classique par le gouvernement
11:32 en disant "attention, pas de blocage etc.",
11:34 je compte sur l'esprit de responsabilité comme le disait Emmanuel Macron,
11:37 donc des responsables syndicaux, mais si ça ne fonctionne pas
11:41 et si ça ne fonctionnera pas forcément aussi ces mouvements de grèves reconductibles,
11:44 c'est qu'il faut avoir les moyens de les mettre en branle,
11:47 ces mouvements et ces grèves durables.
11:49 D'une part vous avez raison, les régimes spéciaux ne sont pas tous
11:52 et pas beaucoup concernés par cette réforme, et en tout cas pas celui de la SNCF,
11:56 – Mais qui a déjà été réformée.
11:58 – Et en 1995, mouvement mythique resté dans l'histoire sociale du pays,
12:01 si le gouvernement de l'époque a reculé, c'est bien
12:03 parce que la SNCF a été bloquée pendant un mois,
12:05 et là on voit bien que la SNCF, le mouvement est assez peu suivi
12:08 parce que les Sarni ne sont pas concernés,
12:10 et d'autre part, d'autres régimes spéciaux sont supprimés certes,
12:14 mais avec la fameuse clause dite du grand-père,
12:16 c'est-à-dire pour les futurs entrants, la fameuse clause du grand-père,
12:19 mais pas pour les actuels salariés, nous avons mis aussi là-dessus évidemment.
12:22 Et dernier point, même certaines fédérations de la CGT
12:26 qui aspirent à bloquer davantage, à durcir le mouvement,
12:30 on peut penser par exemple au secteur des raffineries,
12:31 n'y arrivent pas sur le terrain pour l'instant
12:33 parce que c'est difficile d'une grève reconductible,
12:36 on perd de l'argent dans un contexte extrêmement compliqué
12:38 en matière de pouvoir d'achat,
12:40 et donc même les fédérations les plus dures de la CGT
12:45 agitent certes cette perspective pour maintenir la mobilisation,
12:48 mais de là à passer aux actes, il y a encore un pas.
12:51 – Astrid de Veyne, cette question peut-être du pouvoir d'achat,
12:54 elle ne se posait pas forcément en 95 ou en 2003,
12:57 le fait de perdre une journée de travail, ça compte ?
13:00 – Bien sûr, nous on était allés avec le "Eff Post" à Laval mardi,
13:03 on avait un couple de profs qui nous disaient dans notre reportage,
13:05 nous ça fait déjà 4 journées en moins sur le salaire de la famille,
13:09 et quand on est prof par exemple, c'est énorme, donc clairement ça joue,
13:12 et d'ailleurs je trouve que c'est intéressant la modernisation
13:14 des syndicats en ce moment, cette manifestation-là de samedi,
13:17 elle va être très intéressante parce que voilà,
13:19 ça permet de rassembler plus large et de ne pas perdre d'argent,
13:22 mais avec cette limite en effet que du coup on ne bloque pas forcément le pays
13:25 et donc on fait moins pression sur le gouvernement.
13:28 J'ajoute une dernière chose, c'est que je trouve que le gouvernement
13:29 joue aussi un peu contre son "camp" entre guillemets,
13:31 c'est-à-dire que je trouve que pour des gens qui voulaient faire de la pédagogie,
13:34 c'est quand même sacrément raté, ça fait un mois qu'ils se prennent quand même
13:37 tous les petites astérisques de leur réforme en pleine figure
13:41 parce que les gens viennent regarder un peu dans le fond.
13:43 On a eu quand même un scandale sur les femmes,
13:46 qui étaient les grandes pénalisées de la veux même de Franck Rester,
13:49 on a eu ensuite une semaine sur l'emploi des seniors,
13:51 et désormais c'est ces fameux 1200 euros de pension minimale
13:54 qui a été répété comme un élément de langage,
13:56 et quand on regarde bien, il faut avoir fait la carrière complète à temps plein,
13:59 et c'est pas pour les retraités actuels.
14:00 - Retoucher au maximum 100 euros de pension.
14:01 - Bon, c'est bien de le préciser parce que tout le monde ne va pas aller lire l'étude d'impact.
14:04 Donc là je pense que si eux-mêmes perdent des points d'opinion,
14:07 parce qu'on ne peut pas faire de communication sur une telle réforme,
14:11 il faut être très précis.
14:12 - Plus les Français s'informent et plus ils sont contre en fait la réforme.
14:15 On va parler justement de pouvoir d'achat dans un instant.
14:17 Guillaume Darré, France Télévisions, Astrid de Villene, Huffington Post et Renaud Delis.
14:21 Juste après le Fil info, 9h20, voici Valentine Letez.
14:24 - Notre consommation de gaz a baissé en 2022, 6% de moins
14:29 par rapport à l'année précédente et à températures égales.
14:33 Cela s'explique par le cynisme et la pression des prix, selon Thierry Trouvé,
14:37 le PDG de GRT Gaz, principal réseau de transport de gaz en France,
14:41 et invité de France Info ce matin.
14:43 Une pluie de missiles et de drones kamikazes sur l'Ukraine,
14:46 peut-être la réponse de la Russie à la visite du président ukrainien à Bruxelles.
14:51 Volodymyr Zelensky est rentré dans son pays cette nuit.
14:54 Il a réclamé à ses alliés des avions de combat.
14:57 Pas de livraison pour l'instant.
14:59 Information France Info, 2 nouvelles plaintes seront déposées contre Buitoni.
15:03 C'est l'affaire des pizzas Fresh Up, contaminées par la bactérie E. coli.
15:07 Des plaintes déposées par 2 familles d'enfants malades, mais aujourd'hui tirées d'affaires.
15:12 Pas de repas à 1 euro pour tous les étudiants.
15:15 A une voix près, l'Assemblée nationale vote contre la proposition de loi socialiste.
15:19 "Les députés de la majorité n'en sortent pas grandis",
15:22 commente Boris Vallaud, le chef de file des députés PS.
15:28 France Info.
15:29 Les informés.
15:32 Renaud Delis.
15:33 Laurence Anéchal.
15:34 Toujours avec Astrid de Villeneuve du Huffington Post et Guillaume Darret de France Télévisions.
15:39 Renaud, on va passer au second débat de ces informés.
15:42 On va parler du pouvoir d'achat.
15:43 C'est l'autre front qui inquiète le gouvernement.
15:45 Oui, on l'évoque à l'instant.
15:46 Le pouvoir d'achat menacé, rongé évidemment par l'inflation.
15:49 L'inflation qui continue de progresser et qui concerne évidemment les prix de l'énergie,
15:55 les carburants aussi, mais aussi d'ailleurs les produits de première nécessité,
15:59 les produits alimentaires.
16:01 Où en serons-nous d'ici quelques semaines et quelques mois en matière d'inflation ?
16:05 Voici ce que disait le gouverneur de la Banque de France,
16:08 François Villeroy de Gallo, hier sur France 2.
16:12 Sur l'inflation, vous l'avez dit, 6%, c'est trop.
16:15 C'est moins que la moyenne européenne, qui est entre 8 et 9.
16:19 Et l'inflation va commencer à décroître en France à partir de la mi-année même,
16:24 je pense à partir de juin.
16:26 Il y a une deuxième chose, je veux dire, qui est très importante pour ceux et celles qui nous regardent,
16:30 c'est que nous allons ramener l'inflation vers 2%
16:35 d'ici la fin de l'année prochaine ou début 2025.
16:38 Mais à la fin de l'année prochaine ou début 2025, comme le dit François Villeroy de Gallo,
16:42 pour revenir à 2%, c'est très loin.
16:43 Et le fameux pic qu'il évoque maintenant pour le mois de juin à peu près,
16:47 pour le milieu de l'année 2023, on se souvient qu'il y a quelque temps,
16:50 on l'attendait plutôt à la fin de l'année 2022.
16:52 Bref, le pic de l'inflation, c'est un peu comme l'horizon, Laurent.
16:55 Plus on s'en rapproche, plus il semble s'éloigner.
16:59 Et donc évidemment, il cause des difficultés importantes à un nombre croissant de Français.
17:04 Est-ce que ce front-là peut aussi, d'ailleurs d'un point de vue politique,
17:08 poser un véritable problème à l'exécutif et en quelque sorte,
17:11 générer une forme d'addition des colères ?
17:12 Guillaume Darré, j'imagine qu'au sein de l'exécutif,
17:15 on scrute ces chiffres et la potentielle colère des Français.
17:19 Comme on disait, ce que l'exécutif scrute, c'est la possible liaison des deux colères.
17:23 La colère des retraites, la colère de l'inflation.
17:25 C'est ça qui leur fait vraiment peur en disant que si ça s'enflamme à ce niveau-là,
17:28 ce sera très dur, effectivement, de faire face à cela.
17:32 On l'a vu notamment, je pense que ce qui a presque même plus effrayé le gouvernement
17:36 que ce qui se passe sur les retraites, c'est ce qu'on a vu au moment, vous savez,
17:38 des boulangers il y a quelques semaines.
17:40 Des boulangers qui disaient "je suis obligé de fermer ma boutique",
17:43 ça a triplé, ça a quadruplé ma facture d'énergie.
17:45 Et où ils ont senti autour d'eux, ces boulangers,
17:48 une vraie mobilisation de leurs clients, des Français.
17:51 Il y a quelque chose qui est à la fois extrêmement symbolique,
17:54 et à la fois quelque chose d'extrêmement politique, économique,
17:57 et qui pouvait enflammer le débat, effectivement, sur la question du pouvoir d'achat.
18:01 Ça pose aussi la question très compliquée à résoudre pour le gouvernement,
18:05 qui est "qu'est-ce qu'on fait après les retraites ?"
18:07 Et ça, c'est quelque chose, quand vous échangez avec les ministres ou leurs équipes,
18:11 sur lesquels ils planchent, c'est "c'est une chose de faire voter cette réforme,
18:15 mais dans quel état le gouvernement va en sortir,
18:18 et que pourra-t-il ou non faire derrière pendant les 4 ans qu'il reste ?"
18:22 C'est-à-dire que si le texte est voté, mais que les gens continuent de manifester,
18:25 si le texte est adopté par le fameux article 49.3,
18:31 certains y compris dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
18:34 vous expliquent que ce sera très difficile de continuer à réformer le pays
18:37 comme ils le souhaitent d'ici la fin de son mandat.
18:39 – Le gouvernement joue en quelque sorte son capital politique là-dessus,
18:42 Astrid de Villeneuve.
18:43 – En tout cas, c'est ce qu'ils disent eux-mêmes,
18:44 et n'en parlons pas si jamais ils devaient reculer,
18:47 parce que là ça serait encore autre chose en termes d'échec politique.
18:51 Et en fait c'est Emmanuel Macron lui-même qui a fait cette réforme-là,
18:53 réforme cardinale, il l'était pas obligé,
18:55 mais c'est vrai qu'en France c'est très très difficile de réformer les retraites,
18:59 donc moi je pense qu'il aurait fallu le faire avec une autre jambe, plus sociale,
19:03 quelque chose d'acceptable, peut-être de plus agréable à entendre
19:07 pour les Français qui viennent de vivre quand même des années très compliquées
19:09 avec le Covid et aujourd'hui cette crise du pouvoir d'achat.
19:12 Moi sur le gouverneur de la Banque de France,
19:14 j'ai un peu l'impression que c'est aussi une façon de faire attendre les Français,
19:17 faire patienter les Français en disant "vous inquiétez pas, ça va aller mieux",
19:20 alors qu'en réalité ça ne va pas mieux du tout pour les 6 mois qui arrivent.
19:23 On va avoir un mars rouge,
19:24 les professionnels de la grande distribution appellent ça "mars rouge"
19:28 parce qu'ils sont en train de négocier des prix
19:29 et qu'ils prévoient une hausse des prix supplémentaires à l'inflation actuelle.
19:33 On le voit tous quand on va dans un supermarché,
19:35 à quel point c'est difficile aujourd'hui de faire ces courses tout simplement.
19:38 Donc moi j'attendrai un petit peu avant de parler de pics qui s'éloignent
19:42 ou pas qui s'éloignent, on verra bien,
19:43 parce que là il y a déjà des mois difficiles qui arrivent.
19:46 - Renaud, ce qui est vrai c'est qu'il y a une conjoncture et des semaines à venir
19:49 qui risquent d'être très compliquées sur ce front-là,
19:51 effectivement vers la fin du mois de mars,
19:52 puisque d'une part on va avoir la fin des négociations
19:54 entre les fournisseurs et la grande distribution,
19:55 avec un impact qui va se faire ressentir rapidement,
19:59 enfin immédiatement sur un certain nombre de produits de première nécessité,
20:02 ce qui explique d'ailleurs que le gouvernement avait incité la grande distribution
20:06 à se mettre d'accord sur un panier d'une vingtaine de prix justement,
20:09 enfin d'une vingtaine de produits,
20:11 pour limiter en tout cas l'inflation sur ces produits-là.
20:15 Mais en tout cas là il y a une échéance qui va être compliquée,
20:17 il y a le prix des carburants qui est reparti à la hausse,
20:21 et puis le bouclier énergie qui a été amoindri en quelque sorte,
20:25 donc tout converge pour faire de la fin du mois de mars
20:28 effectivement un moment compliqué.
20:29 Et c'est vrai que le discours qui consiste à dire, et qui est réel
20:32 d'un point de vue arithmétique, que l'inflation est moins forte en France
20:35 que dans la quasi-totalité des autres pays européens,
20:37 il devient moins audible à terme,
20:39 c'est-à-dire qu'à mesure que ces facteurs-là s'additionnent,
20:42 même si c'est toujours vrai en moyenne,
20:44 ça ne parle pas effectivement les statistiques quand ça se heurte
20:46 à une réalité quotidienne quand on va faire ses courses.
20:49 Et je pense que le plus symbolique, le plus significatif cette semaine sur ce front-là,
20:52 ça a été la réaction de Patrick Pouyanné, le PDG de Total Energy,
20:55 quand il a annoncé des profits records du côté de Total, 19,5 milliards,
21:00 quasiment en s'excusant d'avoir fait de tels profits,
21:04 et surtout en annonçant d'emblée que si jamais le prix du gazole,
21:07 et c'est le cas d'ailleurs, ça va être le cas, voilà, à 2 euros,
21:10 eh bien Total mettra en œuvre une nouvelle ristourne,
21:13 donc c'est même lui qui devance,
21:15 alors plus ou moins en coordination avec l'exécutif, ce danger-là.
21:20 – Une dernière chose Guillaume Darré peut-être sur ce panier inflation, on en est où ?
21:25 C'est enterré ou ça va ?
21:26 – Non, que ce soit à Bercy ou au gouvernement, on dit qu'on travaille dessus,
21:29 mais c'est extrêmement compliqué parce qu'on voyait que ces derniers jours,
21:33 vous avez vu aussi, est arrivé sur la table,
21:35 le fait que pour un certain nombre de produits, ça ne pourrait pas être à prix coûtant,
21:39 parce qu'évidemment, il y a des logiques suite à la loi Egalim
21:43 qui font qu'évidemment il n'y a pas de raison de vendre à perte,
21:47 ça a été vendu, mais comme toute la communication depuis quasiment un an désormais,
21:51 il y a quand même à la fois des choses qui sont annoncées,
21:54 qu'on nous annonce, comme le disait Astrid,
21:55 comme le point cardinal de la politique gouvernementale,
21:59 et dont on entend beaucoup moins parler quelques semaines après.
22:01 Les retraites, effectivement, Emmanuel Macron en a parlé au début de sa campagne
22:05 en disant que ça allait être la mesure phare de mon second quinquennat,
22:08 et puis quelques jours seulement après, il a dit non,
22:10 les deux thèmes phares, ce sera l'éducation et la réforme de la santé.
22:13 Et puis, il y a quelques semaines, les retraites sont revenues,
22:15 donc c'est vrai qu'il y a un problème de lisibilité assez fort.
22:18 – Et on verra si le panier inflation, les 20 produits de base,
22:21 sera mis en place ou pas en mars.
22:23 Merci beaucoup Guillaume Darré, France Télévisions,
22:25 Astrid de Villeneuve, Hinkton Post et Renaud Delis, France Info, tout simplement.
22:29 – Merci à vous Laurent.
22:29 – Les informés reviennent ce soir à 20h. Bonne journée.

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