Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Et ravie de vous retrouver pour Les Informer, on est ensemble en direct tous les matins
00:10jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé,
00:15ça va bientôt changer au mois de juin donc prenez note. Ce matin on a le plaisir d'accueillir
00:19dans Les Informer Myriam Mankawa, présentatrice de l'émission « Ça vous regarde » sur LCP
00:24à 19h30 du mardi au vendredi. Bonjour Myriam. Bonjour Salia, bonjour à tous. Canal 13 aujourd'hui,
00:29bientôt Canal 8. C'est ça, je suis perdue. Voilà, il y a trop de chiffres, on reviendra
00:36plus tard là-dessus. Thomas Hoffnug à vos côtés, bienvenue, vous êtes tout nouveau dans Les
00:39Informer, merci d'être là, chef du service international de La Croix, bienvenue. Franck
00:44Madevon est là aussi, directeur de la rédaction internationale de Radio France. Bonjour Salia,
00:47bonjour à tous. Et Renaud Delis, évidemment. Évidemment. On est ravis qu'il soit là Renaud
00:53Delis tous les matins aussi. C'est parti pour Donald Trump, saison 2, Renaud Delis, il va
00:58devenir officiellement aujourd'hui le 47e président des Etats-Unis. Le 47e président des Etats-Unis,
01:03qui est effectivement le même que le 45e, puisque vous le disiez, Donald Trump, saison 2, il revient
01:09à la maison blanche, quatre ans après l'avoir quitté, huit ans après sa première élection,
01:13donc en 2016, dans un climat politique d'ailleurs assez différent. Son élection en 2016 avait
01:20semblé presque accidentelle, il n'avait d'ailleurs pas remporté le vote populaire, cette fois-ci il
01:23l'a très largement remporté, et puis il est d'ailleurs beaucoup plus entouré, y compris par
01:28un certain nombre de personnalités extrêmement puissantes aux Etats-Unis, les géants de la tech
01:32en général, et Elon Musk en particulier est appelé à jouer un rôle déterminant dans cette
01:36administration. Bref, qu'est-ce qui a changé ? Et puis surtout, il y a des propos, des prises de
01:41position en matière de politique internationale qui semblent aussi illustrer un changement de
01:45la part de Donald Trump pour ce second mandat qui va commencer. Quelles sont les conséquences
01:51pour l'Europe ? Comment est-ce que l'Europe peut réagir, résister, contrecarer les ambitions de
01:55Donald Trump ? Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau l'ancien Premier
01:58ministre Dominique de Villepin. Nous sommes nous à l'heure de la soumission, nous sommes nous à
02:03l'heure de la vassalisation, et on nous fixe des objectifs, 5% en matière de défense, et on voit
02:10bien que ça marche, et c'est ça qui est si sidérant dans l'arrivée de Donald Trump, parce que Donald
02:16Trump, on le connaît, il a exercé pendant 4 ans, on sait qu'il y aura des surprises, mais il y aura
02:21aussi beaucoup de déconvenues, il va se heurter au réel, mais en attendant, cette dynamique donne
02:27le sentiment que rien ne peut l'arrêter. En tout cas, ce réel, il prétend s'y attaquer tout de
02:32suite, dans les heures qui viennent, en commençant à publier un certain nombre de décrets dès demain,
02:37notamment pour rétablir TikTok interdit par la justice américaine il y a quelques heures,
02:41mais aussi pour s'attaquer au dossier de l'immigration, sujet qui a largement participé
02:46à son élection, ou encore à la question des droits de douane, alors que va faire Trump 2,
02:51quelles seront les différences entre le deuxième mandat et le premier mandat de Donald Trump,
02:56et puis quelles peuvent être effectivement les conséquences à l'échelle internationale en
02:59général, et peut-être européenne en particulier. Thomas, je vous donne la parole, comme vous êtes
03:03un petit nouveau en premier, Trump saison 2 sera-t-il différent du Trump saison 1 ? Oui,
03:09moi je pense qu'il sera différent dans le sens où il veut prendre une sorte de revanche sur
03:12l'histoire, il a été chassé de la maison blanche en 2020, on se souvient de ce qui s'est passé dans
03:17la foulée avec le Capitole, il a une revanche à prendre, quand il est arrivé en 2016 au pouvoir,
03:22il était un peu frais et moulu si je puis dire, il n'avait pas d'expérience de politique de très
03:28haut niveau, il a été, on dit, lui-même surpris par son élection en 2016, 2017, donc là il a
03:32l'expérience, il sait les erreurs qu'il ne veut pas répéter, il a échafaudé son programme et
03:38comme le disait Renaud Délis, je pense qu'il va prendre des mesures très très rapides, notamment
03:43en matière d'immigration, maintenant on va voir s'il est capable de les mettre en oeuvre, on se
03:47souvient de l'histoire de l'affaire du mur avec le Mexique, il y a beaucoup beaucoup de déclarations,
03:52maintenant il reste à savoir si vraiment il a les moyens de le faire, puis l'armée non plus,
03:56les Etats-Unis n'ont pas des moyens surpuissants, on a l'impression que Trump veut attaquer tous
04:00azimuts, y compris sur le front intérieur, mais il sera limité, comme l'a dit Dominique
04:04de Villepin, il y a quand même le réel. Franck Madevon, il dit effectivement, Dominique de Villepin,
04:08il va être confronté au réel, il va avoir des déconvenus, là sur le papier, ce n'est pas ce
04:12qu'il veut montrer, évidemment, Donald Trump, il montre son dynamisme. Oui oui, c'est certain,
04:17de toute façon, comme le dit Thomas, il veut marquer son empreinte, moi il y a quand même
04:24quelque chose qui me frappe, c'est que quand il est arrivé en 2017, je me souviens que j'étais
04:27là pour l'investiture, il est arrivé comme un chien dans un jeu de quilles, dans une ville
04:31Washington, très démocrate, qu'il accueillait avec beaucoup de soupçons, d'inquiétudes. Aujourd'hui,
04:38il a tout le congrès avec lui, y compris les Républicains, qui étaient encore méfiants à
04:42l'époque, il a évidemment les patrons de la tech, de son côté, Renaud le disait, il a la Cour
04:48suprême, enfin, il a toute une infrastructure finalement autour de lui, et il a à ses côtés
04:55toutes les armes pour mener à bien ces réformes. Donc l'immigration, évidemment, la lutte contre
05:02l'immigration, ça va être un point essentiel de son programme, et on peut s'attendre à des
05:06décrets présidentiels dès ce soir, les droits de douane, hausse massive des droits de douane,
05:10sans doute dans les jours, les semaines à venir, et puis tout ce qui a trait à la dérégulation et à
05:18la baisse, à la réduction des dépenses budgétaires, des dépenses de l'État, ça aussi, ça va être
05:23central, évidemment, Elon Musk sera son bras armé pour ça.
05:27Myriam Ankawa, quand on voit le dynamisme aujourd'hui de Donald Trump, sa volonté
05:31effectivement de mettre en musique tout ce que vient de dire Frank, l'Europe doit s'inquiéter ?
05:38Ah oui, en tout cas, l'Europe doit réagir, il faut s'armer en fait, il faut s'armer dans tous
05:43les sens du terme, psychologique, symbolique, militairement, politiquement, c'est absolument
05:50indispensable de comprendre qui on a en face, parce que moi j'ai le sentiment qu'on change d'air,
05:54clairement, même s'il y a des effets boomerang, des effets pervers à la politique migratoire qui
05:59quand même contribuent à l'emploi, même beaucoup de sans-papiers sont dans beaucoup de secteurs,
06:04le bâtiment, la restauration, donc il pourrait y avoir quand même des contradictions dans sa
06:08politique, même sur les droits de douane. Attention, si c'est massif, ça fait monter le prix de la
06:13télévision chinoise par exemple, et donc ça fait repartir l'inflation qui est la bête noire des
06:17américains, donc il faut voir à l'usage dans la durée, mais on va avoir un changement d'air, moi je
06:24pense véritablement, donc il va falloir changer complètement la manière de lui répondre et
06:30d'agir en commun, en fait l'enjeu c'est de réussir à parler à 27 sur la guerre commerciale, ce qu'il
06:35veut faire c'est nous diviser, nous fracturer, Orban, le Hongrois, bienvenue chez moi, je prends
06:40tous tes produits, je te taxe pas, les voitures italiennes de Meloni, la même chose, mais il va
06:45taxer les BMW allemandes, il va taxer le vin, le champagne français, donc il va nous fracturer, donc
06:50là il y a vraiment un rendez-vous, une heure de vérité au niveau européen pour réussir à lui
06:56répondre par sa façon de faire de la politique, faire des deals, du chantage, tu veux nous taxer,
07:02eh bien nous on fait pas l'Europe de la défense, parce que tu veux plus véritablement porter
07:06l'OTAN, tu veux nous taxer, eh bien on va pas reconstruire Gaza, c'est vraiment une manière de
07:12faire de la politique, il faut qu'ils comprennent que nous aussi on est capable d'être fort, même si
07:16on a toujours la force de la loi, ce qui fait une différence peut-être avec les Etats-Unis.
07:20Mais là aussi il y a une grosse différence de contexte, ça participe de ce changement global
07:23qu'on évoque par rapport à son élection en 2016 et son arrivée au pouvoir en janvier 2017, c'est que
07:29l'Europe elle est déjà beaucoup plus fracturée aujourd'hui qu'elle ne l'était à l'époque, on se
07:32souvient que pendant le premier mandat de Donald Trump, on avait eu l'impression, parfois justement par
07:35réaction, que l'Europe semblait s'unir plus rapidement et il y avait eu d'ailleurs un certain
07:40nombre de progrès en la matière, d'ailleurs Emmanuel Macron qui arrivait à l'Elysée à ce moment-là
07:44avait aussi été assez moteur dans cette dynamique, et c'est vrai qu'on avait même parfois analysé le
07:50fait que la menace de Donald Trump et puis les incertitudes aussi de sa politique à Washington
07:55avaient impulsé un mouvement un peu plus de fédération européenne, de solidarité, etc.
08:02La grosse différence aujourd'hui c'est que Donald Trump il a des alliés au sein même de l'Union
08:06Européenne, vous citiez effectivement Viktor Orban, Georgia Melanie aussi est quand même sur un
08:11certain nombre de sujets proches de lui, et d'autres on le voit bien en Europe, et puis il y a aussi la
08:14volonté visiblement de Donald Trump, notamment par l'intermédiaire d'Elon Musk, qui pour l'instant
08:19l'a pas fait de façon extrêmement subtile, mais de faire prospérer le trumpisme en Europe en
08:24s'attaquant par exemple au Premier ministre britannique Kirsten Armstrong en faisant la
08:29campagne de l'AFD, du parti d'extrême droite allemand, on sait qu'il y a des législatives au
08:34mois de février, donc en Allemagne, là aussi le contexte est très différent, donc il va être
08:39intéressant de voir si l'Europe réussit à faire fonds communs sur un certain nombre de dossiers,
08:42notamment économiques, commerciaux, financiers, etc, mais aussi la question militaire pour
08:47justement réagir en tout cas et puis bâtir son indépendance et se fortifier par rapport aux
08:52Etats-Unis de Donald Trump, mais ça me semble encore plus compliqué aujourd'hui que ça l'était
08:56il y a huit ans. Dans un instant on va parler du Proche-Orient, l'attrêve entre Israël et le Hamas,
09:00peut-elle durer ? Réponse dans un instant après le fil info 9h15, Maureen Suneur.
09:04Le ministre français des affaires étrangères appelle l'Europe qui est une puissance à se
09:09révéler, appelle alors que Donald Trump est de retour à la maison blanche aujourd'hui,
09:15Jean-Noël Barraud dénonce le retour de la loi du plus fort, mais estime que Paris a tout intérêt
09:20à cultiver les liens avec les Etats-Unis. Pour l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin,
09:25la reconnaissance d'un Etat palestinien est le point de départ d'un nouvel ordre régional
09:30et international. Il l'affirme sur France Info ce matin, alors que la trêve entre le Hamas et
09:34Israël est toujours en cours. Trois otages israéliennes libérées hier contre 90 détenus
09:40palestiniens. La France Insoumise perd un siège à l'Assemblée nationale, c'est la candidate
09:44macroniste Camille Gaillard-Millet qui l'emporte. L'élection législative partielle en Isère,
09:50mais avec seulement 38% de participation au second tour. Et puis à 38 ans, il est le joueur le plus
09:56âgé du circuit français, mais ne veut rien lâcher en huitième de finale de l'Open d'Australie.
10:00Gaël Monfils affronte en ce moment l'américain Ben Shelton, un 7 partout,
10:05et Shelton mène dans la troisième manche, 5 jeux à 4.
10:20Les informer continue avec Mireille Mankawa, journaliste présentatrice sur LCP avec Thomas
10:24Hoffnung, chef du service international de La Croix, Renaud Dely et Franck Madbon,
10:29directeur de la rédaction internationale de Radio France. Franck, on parlait juste avant
10:32le Fil-Info, avant d'aller au Proche-Orient, on continue juste un peu sur les Etats-Unis. Franck,
10:37juste avant le Fil-Info, on parlait du risque de division parmi les européens face à cette
10:43politique très offensive de Donald Trump. Oui, ce qui est marquant, c'est que cette
10:50fracture européenne, elle est visible aujourd'hui à Washington dans le casting de l'investiture.
10:56Trump a convié à son investiture, ce qui ne se fait pas d'habitude, des dirigeants européens,
11:01donc Giorgia Meloni sera là, l'italienne Giorgia Meloni. Victor Orban s'est fait excuser,
11:06mais il était invité également. Et puis plusieurs partis européens dits illibéraux seront
11:11représentés aussi. Donc on a l'AFD, Renaud le citait, on a aussi Éric Zemmour par exemple,
11:19et quelques personnalités du Rassemblement national. Parait-il, on ne connaît pas le
11:24casting précis. En tout cas, ça montre bien que Donald Trump compte exploiter ces divisions
11:29européennes et les exploiter à plein. Il veut former cet international réactionnaire, illibéral.
11:36Évidemment, il a d'autres alliés dans le monde, pas seulement en Europe. Il aura Millet, l'Argentin,
11:41il aura Boukele, même le Salvadorien qui sera aussi présent cet après-midi. Donc,
11:46il y a tout un mouvement populiste à ses côtés, dont il ne bénéficiait pas en 2017.
11:51Cet international réactionnaire existe donc, donc.
11:53Juste un tout petit rappel, c'est qu'à l'époque, déjà en 2016-2017, il y avait eu quelques
11:58velléités, et ma non, du camp Trumpist, mais qui n'étaient pas pilotées, organisées,
12:02gérées comme elles peuvent l'être là aujourd'hui. C'était par l'intermédiaire d'un personnage qui
12:05s'appelle Steve Bannon. Steve Bannon qui s'était installé à un moment à Bruxelles pour essayer de
12:09fédérer justement une pseudo-internationale. Oui, qui a été conseillé de Trump, mais qui s'est
12:13très vite fâché avec Trump, qui a été écarté, etc. Donc, tout ça a très vite périclité. Et puis,
12:18c'est un personnage extrêmement radical, sulfureux, etc. Là, ce n'est pas du tout le cas. Enfin,
12:22ce qui se met en place, visiblement, a l'air beaucoup plus organisé. Et puis,
12:25avec une autre puissance de feu, si j'ose dire, notamment si Elon Musk y participe.
12:29Elon Musk qui commence très clairement à faire de l'ingérence dans les processus
12:32électoraux via son réseau social. Donc là, on est vraiment aux limites de la loi. Et pour
12:37reparler de la réaction européenne, les outils y sont là. Ça s'appelle le Digital Service Act.
12:42Ça peut taper jusqu'au 6% du chiffre d'affaires global de Musk. Donc, il est temps d'agir parce
12:48que sinon, eh bien, on va être K.O. Face à ça, vous avez quand même des politiques. Il y a un
12:53mouvement qui s'est enclenché avec des politiques qui disent non, mais moi, je préfère quitter X
12:57plutôt que faire respecter la loi. C'est ce qu'ils disent en gros, Thomas. Oui, on voit bien
13:02qu'il y a un certain nombre de personnes qui hésitent encore parce qu'il y a eu la puissance
13:05de X. Et puis, il faut que les autres réseaux sociaux alternatifs montent en puissance. Je
13:11reviens sur la question européenne. Moi, je crois que Trump, ce qu'il souhaite, c'est une Europe
13:15affaiblie. Bien sûr, il a besoin, les États-Unis ont quand même besoin de l'Europe. Soumise,
13:20disait Dominique de Villepin. Une Europe soumise. Je ne sais pas si on peut dire soumise, mais en tout
13:24cas affaiblie. Ce que disait Myriam, c'est d'un point de vue commercial, il veut que l'Europe
13:30cesse de lui résister. Mais je crois que l'objectif, bien sûr, principal au niveau stratégique de
13:35Trump, c'est la Chine. Donc, c'est son obsession. Et à juste titre, c'est la puissance qu'il a
13:41véritablement, qui peut rivaliser avec les États-Unis. La Russie, elle est obnubilée,
13:46elle est accaparée par le dossier ukrainien et elle est affaiblie. D'ailleurs, elle est vassalisée
13:51d'une certaine manière par la Chine. Mais donc, je pense que Trump a besoin de l'Europe. Mais on
13:55l'a, comme ça a été dit ici, effectivement, une Europe affaiblie, divisée, minée par ses
14:01propres divisions. Il faut voir aussi ce que fera Ursula von der Leyen à la Commission européenne.
14:04Elle aura un rôle très important. En tout cas, il faut que l'Europe, effectivement, s'unisse pour
14:09résister à cette pression qui va être maximale, surtout au début. On part au Proche-Orient maintenant,
14:12puisque trois premières otages ont été libérées par le Hamas hier. Oui, le cessez-le-feu qui est
14:17donc entré en vigueur hier à Gaza, avec quelques heures de retard d'ailleurs, après l'accord
14:21intervenu entre Israël et le Hamas. Et puis, vous le disiez, trois premières otages, trois
14:26jeunes femmes israéliennes qui ont été libérées hier par le Hamas. Évidemment, des scènes de joie,
14:31des scènes de liesse du côté de leur famille et du côté israélien lors de leur accueil. Voici
14:36ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info. Ruth Berda Kané, réalisatrice
14:41franco-israélienne et membre du forum des familles d'otages. Nous l'avons vécu un peu comme un moment
14:47magique où on a répété pendant 471 jours un mantra. Ce mantra, c'était « bring them home »,
14:53« faites-les revenir à la maison ». Et finalement, c'est arrivé. En tout cas, c'est arrivé pour les
14:59trois premières jeunes femmes. Nous sommes tous, en revanche, extrêmement conscients du chemin qui
15:07reste à venir. C'est-à-dire que nous savons avec qui nous dîlons. Et en l'occurrence, c'est avec
15:11le Hamas qui a un rôle moteur dans ces négociations et qui a d'ailleurs organisé une espèce de
15:16démonstration de force hier lors de la libération de ces trois femmes avec quelques dizaines de
15:20combattants armés, cagoulés, etc. qui se sont exhibés. Rappelons qu'en contrepartie, 90 Palestiniens
15:28qui étaient détenus dans les prisons israéliennes ont été libérés dans la nuit et sont arrivés en
15:33Cisjordanie. Et puis, il y a encore un processus extrêmement long puisque sur les six semaines à
15:38venir, d'autres otages, plus d'une trentaine, doivent être libérés au Congo, si j'ose dire,
15:43contre là aussi plusieurs centaines de détenus palestiniens. Les quatre prochaines libérations
15:50d'otages israéliens sont programmées normalement pour samedi prochain. Une bonne nouvelle hier,
15:54mais la situation reste fragile. C'est vraiment le tout début de la fin. Il faut
15:59vraiment préciser ça à ceux qui nous regardent aujourd'hui. C'est le tout début de la phase 1.
16:05Il y a encore mille inconnus dans cet accord sur Gaza. D'abord, comment vont se dérouler les
16:11opérations d'échange dans les 40 jours à venir, puisque ça doit durer jusqu'à début mars.
16:17C'est la première phase. On a vu d'hier, ça c'est la première phase, on a vu d'hier qu'il
16:21pouvait y avoir des bugs, des tergiversations, au prétexte que le Hamas n'avait pas diffusé
16:26suffisamment vite la liste des trois premières otages qui devaient être libérés. Israël a
16:31décidé de poursuivre la guerre. Et ensuite, il y aura la phase 2. Les questions qui se posent,
16:35c'est évidemment le retrait israélien de la bande de Gaza, comment ça va se dérouler
16:39précisément. La question de l'après Hamas à Gaza, le jour d'après, quelle gouvernance peut-on
16:45organiser ? Et puis, Renaud l'a dit, le Hamas a déjà montré sa force hier en se promenant dans
16:52les rues de la ville, à bord de ses pick-up, en cagoulé. Vraiment une démonstration de force
16:56très imposante de la part du Hamas. Pour dire on n'est pas mort, contrairement à l'objectif de
17:00guerre affiché par Benyamin Netanyahou. Et le recours des Palestiniens aussi dans la bande de
17:03Gaza. Ça aussi, ça va être une question centrale. Cette image quand même des membres du Hamas qui
17:08défilent à Gaza pour dire on n'est pas mort, elle fait mal à Benyamin Netanyahou. C'est de l'image,
17:14ce n'est pas la réalité d'un rapport de force. Évidemment, quand vous voyez des dizaines et des
17:20dizaines, voire des centaines de miliciens du Hamas avec le bandeau vert, la cagoule noire,
17:25la kalachnikov en l'air, ça raconte un narratif. Mais la réalité, c'est que ce groupe terroriste
17:33islamiste, il est très affaibli. Entre 15 000 et 20 000 soldats de ce groupe ont été abattus par
17:42Israël. Donc il faut faire attention aux images. Évidemment, il y a une guerre des images.
17:47Parce que l'objectif de guerre, c'était éradiquer le Hamas. Absolument, et le fait est que quand on
17:50voit ces images, ça n'est pas un but de guerre atteint. La deuxième phase, elle va être, à mon
17:56avis, la plus difficile. Et d'ailleurs, l'administration américaine a déjà dit par la voix
18:01de Mike Walls, qui va s'occuper de la sécurité intérieure, que si Israël devait reprendre
18:07l'offensive, alors les Américains soutiendraient l'état hébreu de Benyamin Netanyahou et même
18:13continueraient à armer cette reprise de la guerre. Donc vraiment, c'est très fragile.
18:18L'étape 2, c'est le retrait militaire. C'est que là, on est dans un accord de cesser le feu. La
18:23deuxième phase, c'est ce qu'ils appellent le redéploiement. C'est-à-dire que Tsahal,
18:27l'armée doit se redéployer à la frontière. Il y a la question stratégique du sud, le poste frontière
18:33avec l'Egypte. Rafa, le fameux couloir de Philadelphie, c'est une zone tampon. Donc vraiment,
18:38ça ne tient qu'à un fil et c'est extrêmement fragile. Il y a la question de savoir aussi qui
18:43va gouverner, évidemment, en Gaza. Est-ce que le Hamas va rester une force politique ? C'est
18:50extrêmement compliqué aujourd'hui d'imaginer la suite, sachant aussi que Benyamin Netanyahou joue
18:56aussi sa survie politique sur cette deuxième phase. Donc sans nouvelle coalition, on ne voit
19:00pas comment il pourrait tout seul, avec encore les quelques ministres d'extrême droite. Ben
19:06Gwir est parti, mais Smotrich pourrait suivre. Il a la majorité au Parlement pour cette deuxième
19:14phase. Donc il y a beaucoup d'inconnus. Il faut le dire, cet accord de trêve, il n'a pas mis tout
19:17le monde d'accord dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Il y a eu quelques désaccords,
19:23il faut le dire, Thomas Fnouk. Oui, je pense que c'est effectivement comme le disait Myriam.
19:27Il faut regarder aussi ce qui va se passer sur le front intérieur israélien. Effectivement,
19:32Netanyahou, je pense qu'il est soutenu, très soutenu par Trump et qu'il sait qu'il peut
19:38reprendre les combats à tout moment. Mais je pense quand même que cet accord, c'est un compromis,
19:43c'est une concession qu'il doit faire, notamment par rapport aux extrémistes. Donc il va être sous
19:48leur pression. Maintenant, toute la question est de savoir si sur la scène politique intérieure
19:53israélienne, il pourrait y avoir une force alternative politique. Pour l'instant,
19:56on ne la voit pas. Et donc Netanyahou, encore les coups d'effranche. En même temps,
20:02vous vous souvenez qu'il y a eu toutes ces manifestations contre lui, la réforme de la
20:06justice. Donc on va voir tout ça, je pense, va commencer à se réveiller, à bouillonner aussi
20:10côté israélien. Il faudra suivre ça de très près. Ça peut être encore plus compliqué pour Benyamin
20:14Netanyahou à mesure que l'accord, s'il continue, que les libérations, les échanges continuent de
20:20se produire. Pourquoi ? Parce que d'une part, du côté israélien, il y a évidemment l'attente
20:24de la libération des otages, de tous ceux qui sont encore vivants, puisque malheureusement,
20:28on ne sait pas précisément ceux qui sont encore vivants et ceux qui sont déjà morts. Et puis de
20:34l'autre côté, il y a donc des centaines de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes qui
20:37doivent être libérés au fur et à mesure, en échange. Sauf que parmi ces détenus, il y a aussi
20:44des terroristes qui ont du sang sur les mains et qui ont participé à des actions terroristes par
20:47le passé. Ça, ça va être encore plus difficile, évidemment, à faire avaler d'abord à sa coalition
20:52gouvernementale et ensuite à une partie de l'opinion israélienne, d'autant qu'on sait que le 7
20:56octobre 2023, il y a des terroristes qui avaient été libérés lors de précédents échanges, qui ont
21:03participé au massacre. Donc on voit que la situation va être très complexe, d'un point de vue politique,
21:07évidemment, pour Benyamin Netanyahou, avec cette coalition sous la pression de l'extrême droite.
21:11Et puis du côté palestinien, au-delà de la mise en scène d'hier, la question qui se pose aussi à
21:17terme pour justement sortir de la guerre et instaurer une paix durable, évidemment, c'est que,
21:22de part et d'autre, les interlocuteurs politiques changent. C'est bien qu'avec Benyamin Netanyahou,
21:27une coalition de cet ordre, il n'y a pas, a priori, de garantie d'une paix stable et durable dans la
21:33région et de la solution à deux États. Et que tant que le Hamas sera autant, ou pas, soutenu par
21:39la population à Gaza, le problème se pose aussi. Donc la question qui se pose au-delà des forces
21:43du Hamas, c'est aussi est-ce qu'il y a une alternative côté palestinien qui peut émerger à la
21:48place de ce mouvement. Merci beaucoup à tous les quatre pour ce décryptage de l'actualité
21:52internationale. Merci Myriam Ankawa, présentatrice de l'émission « Ça vous regarde » sur LCP,
21:57à 19h30 du mardi au vendredi. Ce soir, lundi, c'est politique, l'émission en partenariat avec
22:02France Info. Alors qui est l'invité ? Aurore Berger. C'est Aurore Berger, la députée Renaissance.
22:07Merci à vous. Thomas Hoffnung, chère du service international de la Croix, vous reviendrez ?
22:11Avec plaisir.
22:12On est ravis aussi. Votre journal qui titre aujourd'hui, évidemment, sur le retour en
22:17force de Donald Trump, c'est-à-dire dans la Croix aujourd'hui. Franck Madbon, directeur de la
22:23rédaction internationale de Radio France. Félicitations, vous allez prendre la direction
22:26de Washington, là, dans quelques mois. L'été prochain, il y a encore quelques mois.
22:29Et oui, plein de bonnes choses vont se passer là-bas, évidemment. Vous allez vous tenir au
22:33courant. Merci Renaud Delis.
22:34Moi je vais rester, ça y est. Tant que vous êtes d'accord.
22:36Vous restez évidemment avec moi, je suis ravi aussi.
22:39Émission spéciale sur France Info Radio à 17h pour l'investiture de Donald Trump avec
22:43Jean-Rémi Baudot et tous nos envoyés spéciaux. On vous raconte tout. Merci.