• avant-hier
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Et bienvenue dans Les Informés, en direct jusqu'à 9h30 sur France Info, bonjour Renaud Dely.
00:12Bonjour Salia.
00:13Et bonjour à nos informés du jour, Alex Bouyagué qui présente le 8.30, France Info les vendredis et les week-ends, bonjour.
00:19Bonjour Salia.
00:20Et à vos côtés Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique à France Info Télé, je suis ravie de vous voir tous les deux.
00:24Bonjour Salia.
00:25Bienvenue Jean-Jérôme. Renaud Dely, on commence tout de suite par le choix du président pour la présidence du Conseil Constitutionnel.
00:31Et oui, pour succéder à Laurent Fabius dont le mandat arrive à échéance, Emmanuel Macron propose l'un de ses proches, l'un de ses très proches,
00:38Richard Ferrand, ancien président de l'Assemblée Nationale, donc pour le promouvoir à la présidence du Conseil Constitutionnel.
00:46Les oppositions, le Rassemblement National qui dénonce la promotion d'un copain et puis la gauche dans son ensemble,
00:54les écologistes où Alexis Corbière, il y a quelques minutes, sur ce plateau, dénonce la proximité politique et personnelle de Richard Ferrand vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
01:05Un choix partisan qui, à leurs yeux, met en doute, écorne l'exigence d'impartialité exigée du Conseil Constitutionnel.
01:14Un des membres du Conseil Constitutionnel, Alain Juppé, ancien Premier ministre, s'exprimait ce matin, c'était chez nos confrères d'RTL.
01:22Nous prêtons serment d'impartialité et de neutralité. Il faut faire un peu confiance à la déontologie des personnes.
01:28Et il y a un principe que nous respectons qui est le devoir d'ingratitude.
01:33Donc nous ne devons rien à la personne qui nous a nommés.
01:36Si nous sommes nommés pour devant, c'est parce que nous n'attendons plus rien à la sortie.
01:41Devoir d'ingratitude, d'ailleurs, c'était une formule de Robert Beninter, lui-même ancien ministre, ancien garde des Sceaux de France,
01:47puis Président du Conseil Constitutionnel.
01:49Alors certes, ce n'est pas la première fois qu'un Président en exercice envisage de nommer l'un de ses plus proches à la tête du Conseil Constitutionnel.
01:57On se souvient par exemple de Roland Dumas, choisi par François Mitterrand à la fin de son deuxième mandat,
02:02ou de Jean-Louis Debré, choisi par Jacques Chirac.
02:05Toutefois, est-ce que ce choix de Richard Ferrand est vraiment judicieux
02:10quand les critiques ont plutôt tendance à enfler ces dernières années à l'endroit d'un prétendu gouvernement des juges ?
02:17Critiques émanant d'ailleurs de toutes parts, pas seulement de l'extrême droite,
02:21mais aussi parfois de la droite ou de la gauche à l'occasion de la validation de la réforme des retraites, par exemple.
02:26Bref, est-ce que ce choix ne risque pas de fragiliser un peu plus l'institution ?
02:30C'est vrai que Richard Ferrand, sur le papier, il ne coche pas tous les critères.
02:36Il en coche même presque aucun.
02:39On sait que c'est proche de chez proche d'Emmanuel Macron,
02:43tellement proche d'ailleurs que j'ai lu dans un papier du Figaro ce matin
02:48qu'Emmanuel Macron devait lui remettre la Légion d'honneur ce week-end,
02:51et que finalement cette Légion d'honneur a été reportée parce qu'ils se sont dit
02:55que ce n'est pas le bon moment pour surligner la proximité.
03:00Mais oui, énorme proximité.
03:02Le 13 décembre, quand François Bayrou a son entretien avec le président de la République
03:09et qu'il sort de là en se disant « je ne vais pas être nommé »,
03:12il est furieux, il appelle qui en premier ?
03:14Il appelle Richard Ferrand pour faire passer les messages.
03:16Donc cette proximité, c'est vrai que dans les critères de sélection,
03:20il doit y avoir cette fameuse impartialité, et c'est vrai qu'il ne remplit pas ce critère-là.
03:25Et puis il y a un deuxième critère peut-être qu'il ne remplit pas non plus,
03:29c'est les fameuses compétences juridiques.
03:32C'est vrai que ça fait partie du lot.
03:34Lui a fait, je crois, vaguement deux années de droit,
03:36mais il n'était pas accapé comme pouvait l'être Laurent Fabius.
03:39Après, ceux qui sont pour sa coordinature disent « il a été président de l'Assemblée nationale »,
03:43c'est une formation accélérée.
03:45C'est vrai qu'il a une solide formation parlementaire et politique,
03:50mais c'est vrai que dans un contexte où il faut instaurer une forme d'autorité
03:57et de dispensance par rapport à Emmanuel Macron,
04:00ce n'est pas le candidat idéal.
04:02Et je rappelle pour finir que c'est quand même lui qui a plaidé
04:05pour un troisième mandat d'Emmanuel Macron.
04:08Donc, ça jette un peu le trouble.
04:10Oui, Jean-Jérôme ?
04:11Oui, c'est vrai, c'est exactement ce que dit Alice Bouyaga.
04:14C'est le premier marcheur, ça a été le premier député du Parti socialiste
04:19à se rallier en 2016 à Emmanuel Macron, et c'est le dernier des fidèles.
04:24Parce que les fidèles autour d'Emmanuel Macron ne sont plus très nombreux.
04:27Donc, effectivement, il y a une nomination en forme de reconnaissance
04:32d'un parcours de fidélité à l'égard d'Emmanuel Macron.
04:35Il y a aussi un autre élément dont on n'a pas parlé,
04:38ça a été quand même sa mise en examen sur l'affaire des mutuelles de Bretagne.
04:41Et puis finalement, la justice a décidé que c'était prescrit.
04:45Mais j'ai envie de dire, en fait, je ne sais pas si la question de la proximité
04:51avec Emmanuel Macron est la question centrale.
04:54Ça a été rappelé par Renaud Delis ces dernières années,
04:57que ce soit Laurent Fabius, que ce soit Jean-Louis Debray.
05:00C'est toujours les proches des proches qui sont nommés.
05:03Mais aujourd'hui, enfin au plus exactement en 2027,
05:07le Conseil constitutionnel risque de traverser une tempête
05:10comme elle n'en a jamais connu, comme le Conseil n'en a jamais connu,
05:13comme l'État de droit n'en a jamais connu.
05:16Puisque si le Rassemblement national arrive au pouvoir,
05:19ce qu'il veut faire, dans les premiers jours, dans les 100 premiers jours,
05:22c'est un référendum sur la révision de la Constitution,
05:27et pas une révision cosmétique, une révision en profondeur
05:30pour la préférence nationale, pour que l'identité nationale soit dans la Constitution,
05:34pour que les règles françaises aient la primauté sur les règles européennes.
05:39Bref, effectivement une révolution juridique,
05:42révolution juridique qui sort immédiatement à l'article 11,
05:45qui n'est pas fait pour ça.
05:47Mais il y aura tout de suite un bras de fer, c'est-à-dire que...
05:50– Mais c'est pour ça que c'est un choix stratégique d'Emmanuel Macron
05:53de mettre l'un de ses fidèles pour contrer Marine Le Pen si ça devait arriver.
05:57– Alors, je ne sais pas si c'est vraiment, s'il est le mieux placé,
06:01mais quand la gauche, et hier je disais j'en avais été dans les liens de la gauche,
06:04dit, mais non il aurait fallu placer un juriste,
06:06on ne sait pas quelle est la figure idoine la mieux placée
06:10pour résister à ce qui va se passer en matière d'État de droit,
06:13en matière de contre-pouvoir.
06:15En tout cas, ce qu'on peut vérifier, c'est qu'aujourd'hui,
06:18dans pratiquement tous les pays, et c'est le cas chez nos voisins italiens,
06:22c'est Giorgia Melloni, d'abord au juge, avant même l'opposition très divisée,
06:28on voit que les contre-pouvoirs institutionnels ont acquis un poids extraordinaire
06:33et qu'il ne faut pas les fragiliser.
06:35– Le vrai changement me semble-t-il, c'est celui-là,
06:37parce que le fait qu'Emmanuel Macron choisisse un politique d'une part
06:41et un de ses très proches, ce n'est pas une rupture, c'est une tradition,
06:44qui est née dès le général de Gaulle.
06:46Déjà, de Gaulle, en 1965, avait choisi Gaston Pavleski,
06:50qui était un gaulliste de la première, un ancien ministre.
06:53Georges Pompidou a perpétué cet usage en choisissant Roger Effray,
06:57comme souvent d'ailleurs, peu avant la fin de son mandat.
07:00En l'occurrence, il était très malade et c'était un mois avant sa disparition.
07:03Et puis on a cité d'autres cas, effectivement, Roland Dumas, Jean-Louis Debré,
07:07et Renfébus lui-même, qui n'était pas proche,
07:09ça a été longtemps un rival de François Hollande.
07:11C'est un profil éminemment politique, évidemment.
07:13Donc ça, il n'y a pas de nouveautés.
07:14La grande différence, me semble-t-il, c'est le climat politique,
07:17où il y a une forme de grand vent illibéral et populiste
07:21qui souffle sur les Cours suprêmes de part et d'autre de l'Atlantique, d'ailleurs.
07:24On l'a vu aussi à l'étranger, par exemple avec l'exemple de la Roumanie,
07:27il y a quelques semaines, les juges suprêmes roumains,
07:31la Cour suprême roumaine a annulé l'élection présidentielle
07:35à cause d'ingérence étrangère.
07:37Et on voit de plus en plus de responsables politiques,
07:40issus des courants souvent populistes et radicaux,
07:42mais pas seulement, s'en prendre à un prétendu gouvernement des juges,
07:46remettre en cause la légitimité de telle ou telle institution chargée,
07:50de juger la conformité des lois à la Constitution.
07:54Et donc évidemment, ce profil de Richard Ferrand
07:57risque de fragiliser un peu plus l'institution.
07:59Et puis vous disiez, est-ce qu'Emmanuel Macron le nomme
08:02justement à la tête du Conseil constitutionnel
08:05en prévision d'une éventuelle victoire de Marine Le Pen,
08:09et donc pour éviter un certain nombre de dérives,
08:12de risques liés à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite.
08:15Mais ça peut produire exactement l'effet inverse,
08:17parce que si justement le CV, si j'ose dire,
08:20très politique et partisan de Richard Ferrand,
08:23peut en quelque sorte aussi lui lier les mains.
08:25C'est-à-dire qu'il serait peut-être soupçonné,
08:27dès lors que le Conseil prendrait une décision hostile
08:29au futur pouvoir, si Marine Le Pen est au pouvoir,
08:31de le faire pour des raisons politiques
08:33et non pas pour des raisons de droit.
08:35Donc c'est parfaitement réversible.
08:37En l'occurrence, juste un dernier point,
08:38ce n'est pas la personnalité de Richard Ferrand lui-même
08:40qui est en cause.
08:41Parce que le fait de choisir des présidents du Conseil
08:44très politiques, très partisans sur le papier
08:47et très proches du président qui siège à l'Élysée,
08:50ça donnait parfois des présidents du Conseil constitutionnel
08:53très différents.
08:54Il y a deux exemples très différents.
08:55Roland Dumas, qui a été effectivement
08:57la tête de cette institution,
08:59et on ne peut pas dire qu'il ait laissé un grand souvenir,
09:00c'est notamment lui qui a validé les comptes de campagne
09:03de Jacques Chirac et d'Édouard Balladur,
09:05qui en 1995 avaient explosé le plafond
09:07des comptes de campagne de la présidentielle.
09:09À l'inverse, Jean-Louis Debré,
09:10qui avait un profil très partisan
09:12et très proche de Jacques Chirac,
09:13a plutôt laissé le souvenir d'un président
09:15du Conseil constitutionnel utile et efficace,
09:17notamment d'ailleurs très indépendant
09:19à l'endroit de Nicolas Sarkozy,
09:20qui était à l'Élysée à l'époque.
09:21Alix ?
09:22Et juste une petite remarque
09:23sur le rôle du Conseil constitutionnel.
09:25Il est considérable,
09:26et d'ailleurs il s'est considérablement élargi
09:29depuis sa création en 1958.
09:31En 1958, c'était 30 décisions par an.
09:39Aujourd'hui, c'est 700.
09:41Donc, ça veut dire que c'est vraiment
09:43au cœur du système.
09:44C'est celui qui est le juge des lois
09:47avant promulgation,
09:48s'il y a des recours par les parlementaires,
09:50après, s'il y a les fameuses questions prioritaires
09:53de constitutionnalité.
09:54Par les citoyens aussi, c'est ça.
09:55Souvenez-vous, par les citoyens.
09:56Donc, avant, après, c'est lui qui supervise
09:58et qui organise les législatives,
10:00les sénatoriales, la présidentielle.
10:03Et c'est vrai que vous dites,
10:06oui, le contexte en 2027
10:09risque d'être extrêmement brûlant, doux.
10:12Il faudra voir ce qu'il va se passer
10:13à la Commission des lois.
10:14Sur le papier, il devrait être...
10:16Voilà, parce que c'est les deux commissions des lois
10:17des deux chambres qui vont décider.
10:18Oui, il y a un petit mot sur effectivement
10:20ces questions prioritaires de constitutionnalité.
10:22Ça paraît un peu technique pour ça,
10:24comme ça.
10:25Mais il faut bien que les auditeurs,
10:26les téléspectateurs le comprennent.
10:27Par exemple, si Richard Ferrand est nommé,
10:30passe le cap, effectivement,
10:32des commissions des lois,
10:33il va tout de suite devoir se prononcer
10:36sur une QPC,
10:37qui concerne directement Marine Le Pen,
10:39puisque c'est l'exécution de la peine
10:41sur laquelle il va devoir se prononcer.
10:43Vous savez que c'est un élu de Mayotte
10:45qui a fait une QPC là-dessus,
10:47et le cas de cet élu ressemble étrangement
10:50à celui de Marine Le Pen.
10:51Donc, la décision du Conseil fera jouer son rôle.
10:53Donc, tout de suite,
10:54il va être dans la marmite politique.
10:569h07 sur France Info,
10:57on continue la discussion des informés,
10:59juste après le fil info de Maureen Seunière.
11:02Trois nouvelles personnes en garde à vue ce matin
11:04après le meurtre en Essonne
11:05de Louise, collégienne de 11 ans.
11:07Il s'agit du père, de la mère
11:09et de la petite amie du jeune homme de 23 ans,
11:12déjà en garde à vue depuis hier.
11:14Les menaces de Donald Trump
11:15ne font que compliquer les choses.
11:17Voici la réponse du Hamas
11:18au président américain
11:19qui promet l'enfer
11:20si tous les otages ne sont pas libérés d'ici samedi.
11:2473 otages encore retenus
11:26dans la bande de gazins.
11:27Kiboutz vient d'annoncer ce matin
11:29qu'un de ses résidents était mort en captivité,
11:31un homme de 86 ans.
11:33Le budget de la Sécurité sociale
11:34adopté par l'Assemblée nationale hier.
11:36Les élus actent l'augmentation de la taxe soda,
11:39la taxe sur les boissons sucrées.
11:41Le Sénat doit encore valider le texte à son tour.
11:44Mais l'endocrinologue Boris Ancel
11:46se réjouit déjà sur France Info.
11:48Il s'agit, selon lui,
11:49d'une excellente nouvelle
11:50qui permet de lutter contre l'obésité
11:52et le diabète.
11:53Après le passage du cyclone Chido à Mayotte,
11:55le ministère de l'Éducation nationale
11:57décide d'aménager les examens scolaires
11:59en juin prochain.
12:00Les épreuves du brevet, des CAP, des BTS
12:03sont notamment annulées
12:04et seul le contrôle continu va compter.
12:09France Info
12:12Les informés.
12:13Renaud Dely,
12:14Salia Brakia
12:18Les informés continuent
12:19avec Alix Bouyagué,
12:20présentatrice du 8.30 France Info,
12:21le vendredi et les week-ends
12:23avec Jean-Jérôme Bertolus,
12:24éditorialiste politique à France Info,
12:26Télé et Renaud Dely.
12:27On change de sujet,
12:28deuxième thème de ces informés,
12:29François Bayrou
12:30qui a une nouvelle fois échappé
12:31à une motion de censure hier.
12:32Et oui, comme d'habitude,
12:34une troisième motion de censure
12:35qui avait été présentée par les Insoumis hier,
12:37donc qui est toujours liée au texte budgétaire.
12:39Il y a eu le projet de loi de finances,
12:40il y a maintenant le budget de la Sécu,
12:42le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale.
12:43Il y aura d'ailleurs,
12:44il y a eu un quatrième 49.3 déclenché
12:47pour la deuxième lecture du budget de la Sécu,
12:50enfin pour valider en tout cas définitivement
12:51le budget de la Sécu.
12:52Donc il y aura sans aucun doute
12:53une quatrième motion de censure
12:54déposée par les Insoumis.
12:56En tout cas, hier,
12:57celle-ci a été rejetée une fois de plus.
12:58Pourquoi ?
12:59Parce que le RN, certes,
13:00ne l'a pas votée,
13:01mais les socialistes non plus
13:02ne l'ont pas votée.
13:03On sait qu'ils ont choisi
13:04d'accorder du temps, en tout cas,
13:06au gouvernement
13:07pour faire passer ces textes budgétaires.
13:09Un signe de plus du divorce à gauche.
13:11Depuis déjà une dizaine de jours,
13:13les Insoumis,
13:14Jean-Luc Mélenchon en tête,
13:15dénoncent la trahison
13:17des socialistes.
13:18Emmanuel Bompard,
13:19le coordinateur de la France Insoumise,
13:21dénonce aujourd'hui
13:22une fracture irrémédiable.
13:24Et puis, de leur côté,
13:25les socialistes veulent reprendre
13:26leur autonomie,
13:27y compris pour porter
13:28une candidature autonome
13:29à la présidentielle de 2027.
13:31Ça, c'est notamment le schéma
13:32notamment défini par François Hollande.
13:34Alors, est-ce que cette rupture
13:36au sein de la gauche
13:37est irrémédiable ?
13:38Effectivement,
13:39est-ce que le NFP est enterré ?
13:41Peut-on encore
13:42rabibocher
13:43ces deux gauches
13:44qui se tapent
13:45allègrement dessus
13:46au dernier temps ?
13:47Voici ce qu'en disait
13:48il y a quelques minutes
13:49sur ce plateau
13:50Alexis Corbière,
13:51député NFP de Seine-Saint-Denis,
13:53ancien membre
13:54et même très proche
13:55de Jean-Luc Mélenchon,
13:57ancien membre de LFI,
13:59et lui-même purgé
14:00par Jean-Luc Mélenchon.
14:02Les raisons qui ont amené
14:03à la naissance
14:04du Nouveau Front Populaire,
14:05à savoir la menace
14:06d'une possibilité
14:07que l'extrême droite
14:08l'emporte dans les yeux,
14:09doit nous imposer
14:10à continuer à rester unis.
14:11Unis politiquement
14:12pour des batailles communes,
14:13unis aussi électoralement
14:14lorsque ça vient.
14:15Unis dans des logiques
14:16d'autonomie jusqu'à
14:17l'élection présidentielle,
14:18c'est ce qu'a dit l'ancien
14:19président François Hollande.
14:20Eh bien je suis en radical
14:21désaccord avec ça,
14:22auquel répond aussi,
14:23j'ai entendu ce matin
14:24le coordinateur
14:25de la France Insoumise
14:26qui dit,
14:27si la motion de censure
14:28n'est pas adoptée par l'EPS
14:29alors nous serons dans
14:30une rupture irrémédiable.
14:31Irrémédiable,
14:32c'est dans le tournoi
14:33auquel on ne peut plus remédier.
14:34Bon alors,
14:35la question qui se pose
14:36est simple ce matin,
14:37c'est est-ce que le NFP est mort ?
14:38Alex ?
14:39Non, non,
14:40on le pense,
14:42plein de fois oui.
14:43Il y a cette dissolution,
14:44il y a législative,
14:45Emmanuel Macron
14:46est sûr de son coup,
14:47il va faire une guerre éclair,
14:48la gauche n'aura pas
14:49le temps de s'organiser.
14:50Oui.
14:51Ben patatras,
14:52rien du tout,
14:53elle s'est organisée
14:54en quatre jours.
14:55Il faut se dire
14:56qu'avec le scrutin majoritaire,
14:57l'union de la gauche
14:58elle reste obligatoire.
14:59Et donc,
15:00s'il y a des législatives
15:01en juillet,
15:02on voit ce que ça donne
15:03en ce moment
15:04avec le LFI
15:05qui perd quand même
15:06toutes les élections.
15:07Donc c'est aujourd'hui
15:08un tigre de papier.
15:09Il y a un moment
15:10derrière les retombandades,
15:11derrière les menaces.
15:12Ils ont besoin
15:13d'un des autres.
15:14Ils vont avoir besoin
15:15d'un des autres.
15:16Et ce qui est en train
15:17de mûrir,
15:18notamment dans les proches
15:19de François Hollande,
15:20la petite musique
15:21qui monte,
15:22c'est dire
15:23bon,
15:24faisons une union électorale
15:25au premier tour
15:26avec un seul candidat
15:27de gauche
15:28mais pas une union
15:29programmatique.
15:30En clair,
15:31aujourd'hui,
15:32on n'est pas
15:33sur le programme
15:34commun de 81
15:35où on fait une plateforme
15:36parce qu'ils savent
15:37qu'ils sont quand même
15:38d'accord sur pas grand chose
15:39et bien plutôt
15:40une union
15:41à la gauche plurielle
15:42où chacun assume
15:43ses différences
15:44et puis on fait des accords
15:45de premier tour.
15:46Exactement.
15:47Et à l'arrivée,
15:48je pense qu'il y aura
15:49aujourd'hui,
15:50LFI fait monter
15:51les enchères,
15:52le PS
15:53fait montre aussi
15:54d'autonomie
15:55mais à l'arrivée,
15:56le côté pragmatique
15:57de la gauche,
15:58je pense qu'ils sauront
15:59se retrouver
16:00sur des moments...
16:01C'est pas ce que disait
16:02Alexis Corbière.
16:03Alexis Corbière, il dit
16:04non, il faut un seul
16:05et même candidat
16:06au premier tour.
16:07Là où François Hollande
16:08est avec les écologistes
16:09et les communistes d'un côté
16:10et on laisse les insoumis
16:11de l'autre.
16:12Donc il y a quand même
16:13une scission là.
16:14Je pense que
16:15ça va être compliqué
16:16que la gauche...
16:17Alors,
16:18le Nouveau Front Populaire
16:19est-il mort ?
16:20Moi,
16:21c'est quand même
16:22mon impression.
16:23L'union de la gauche
16:24est-elle morte ?
16:25Non.
16:26Parce qu'effectivement,
16:27Alex a raison,
16:28jamais la gauche n'a gagné
16:29quand elle a été désunie.
16:30Mais en revanche,
16:33le Nouveau Front Populaire,
16:34ça me semble très difficile...
16:35Ils changeront de nom.
16:36Ils ont changé déjà
16:37une fois.
16:38Après,
16:39ce qu'il faut dire,
16:40c'est que les écologistes
16:41et les communistes,
16:42ils ne nous ont pas mis dehors
16:43les socialistes.
16:44On parle d'une dynamique
16:45et notamment pour la présidentielle.
16:46Et aujourd'hui,
16:47malgré ses 73 ans,
16:49Jean-Luc Mélenchon reste incontournable
16:51pour la présidentielle
16:52et reste vraiment
16:53une figure
16:54qui n'est plus admissible
16:55pour une partie de la gauche
16:57qu'on appelle
16:58social-démocrate ou autre,
16:59qui ne veulent plus
17:00entendre parler
17:01de Jean-Luc Mélenchon.
17:02Certains vont s'abstenir.
17:04Si Jean-Luc Mélenchon
17:05effectivement est le candidat
17:07de la gauche
17:08uni au premier tour,
17:09certains même voteront
17:10pour un candidat de droite,
17:12voteront un vote utile.
17:14Et effectivement,
17:15s'il y a plusieurs candidats
17:17de gauche,
17:18la gauche va se fracasser.
17:19Mais en même temps,
17:20j'ai envie de dire,
17:21aujourd'hui,
17:22Jean-Luc Mélenchon
17:23est incontournable.
17:24Jean-Luc Mélenchon sert
17:25de repoussoir une partie
17:26de la gauche.
17:27Mais quels sont
17:28les autres candidats à gauche ?
17:29C'est ça le problème.
17:30C'est que la gauche,
17:31un, est totalement désunie
17:32et deux,
17:33n'a pas de dynamique
17:34ni de figure charismatique.
17:35Ça fait beaucoup.
17:36Bruno ?
17:37Savoir si le Nouveau Front Populaire
17:38est mort ou pas,
17:39ça renvoie à une question
17:40qui est une question de fond.
17:41C'est à quoi ça sert
17:42le Nouveau Front Populaire ?
17:43Quel est l'objectif ?
17:44Quel est le dessin ?
17:45Contrer l'extrême droite,
17:46c'est ce que disait Alexis Corbière.
17:47Donc on est d'accord.
17:48Faut pas oublier l'objectif.
17:49Donc on est d'accord.
17:50C'est pas pour gouverner le pays.
17:51Non, parce que si c'est
17:52pour gouverner le pays,
17:53personne ne pense
17:54que le Nouveau Front Populaire existe.
17:55Il y a,
17:56ils sont effectivement
17:57en désaccord sur tout.
17:59avec cette vraie fausse alliance
18:00de gouverner le pays demain.
18:01Il ne s'agit pas de gagner les élections
18:02et de gouverner le pays.
18:03Sur le front, ils ne sont pas d'accord ?
18:04Oui, ils sont même en désaccord sur tout.
18:05C'est le cas depuis le début.
18:06D'ailleurs, par-delà la décision
18:07d'Emmanuel Macron
18:08de ne pas appeler
18:09Lucie Castex à Matignon en son temps
18:10et par-delà l'arithmétique électorale
18:11au Parlement,
18:12l'arithmétique parlementaire
18:13qui fait que ce gouvernement hypothétique
18:14aurait sans aucun doute
18:15été censuré rapidement,
18:16personne n'imagine
18:17que la coalition
18:18du Nouveau Front Populaire
18:19aurait été censurée rapidement.
18:20Personne n'imagine
18:21que la coalition
18:22du Nouveau Front Populaire
18:23aurait été censurée rapidement.
18:24Personne n'imagine
18:25que la coalition
18:26du Nouveau Front Populaire
18:27aurait pu gouverner
18:28durablement le pays.
18:29Ils sont en désaccord
18:30sur à peu près
18:31tous les sujets
18:32et encore plus,
18:33évidemment,
18:34les sujets internationaux
18:35depuis la crise au Proche-Orient
18:36jusqu'à la guerre en Ukraine
18:37mais même, y compris,
18:38sur les sujets nationaux.
18:39Donc, on est bien d'accord.
18:40C'est d'ailleurs ce que dit Alexis Corbière.
18:41Attention,
18:42quand il y a un danger
18:43de l'extrême droite,
18:44il faut resserrer les rangs
18:45et sauver quelques sièges de députés.
18:46C'est bien ça,
18:48le Nouveau Front Populaire.
18:49Donc, il y a deux...
18:50C'est comme ça
18:51que ça fonctionne
18:52depuis l'été dernier
18:53et ça, ça peut encore exister
18:54lors des prochains scrutins.
18:55On est d'accord.
18:56Sauf que là,
18:57pour la présidentielle,
18:58ça ne marche pas.
18:59Si l'objectif de la gauche
19:00c'est un jour
19:01de revenir au pouvoir,
19:02elle ne peut pas le faire
19:03avec cette vraie fausse alliance,
19:04ce vrai faux cartel
19:05et encore moins
19:06avec Jean-Luc Mélenchon
19:07en tête de gondole.
19:08Jean-Luc Mélenchon
19:09comme tête de gondole du NFP,
19:10c'est l'assurance-vie absolue
19:11d'une défaite à perpétuité.
19:12D'où, effectivement,
19:14la stratégie
19:15qui émerge
19:16chez les socialistes
19:17d'essayer de retrouver
19:18un semblant d'autonomie
19:19vis-à-vis
19:20de la tutelle mélenchoniste
19:21et d'essayer
19:22de réinventer,
19:23et c'est pas simple,
19:24une sociale-démocratie
19:25réformiste et crédible
19:26pour essayer
19:27de revenir
19:28à un moment ou un autre
19:29au pouvoir.
19:30En fait,
19:31il y a deux stratégies.
19:32Il y a les stratégies
19:33des élections intermédiaires
19:34où là,
19:35effectivement,
19:36plutôt union au premier tour
19:37avec un seul candidat de gauche
19:38faire ce qu'ils ont fait
19:39à chaque fois
19:40et ça leur réussit
19:41plutôt.
19:42Et puis,
19:43il y a la présidentielle
19:44où là,
19:45on sait déjà
19:46que ce sera chacun pour soi,
19:47qu'il y aura quoi qu'il arrive
19:48Jean-Luc Mélenchon
19:49et que l'enjeu
19:50pour les socialistes
19:51c'est de se dire
19:52est-ce qu'à minima
19:53on ne peut pas réussir quelque chose
19:54avec les communistes
19:55et avec les écologistes ?
19:56Donc, c'est avoir une union
19:57de la gauche
19:58à géométrie variable.
19:59Mais au sein même
20:00du parti socialiste
20:01et je pense là
20:02aux jeunes socialistes
20:03qui disent
20:04mais laissez-nous tranquille,
20:05on ne veut ni Jean-Luc Mélenchon
20:06et on ne veut pas de François Hollande
20:07non plus.
20:08Mais bien sûr,
20:09et ce qu'on ne dit pas là,
20:12c'est que le groupe
20:13parlementaire socialiste
20:14ils sont eux-mêmes
20:15ultra-divisés
20:16et qu'Olivier Faure
20:17ne tient son groupe
20:18on va dire
20:19qu'en naviguant
20:20complètement
20:21à la godille.
20:22Donc,
20:23c'est compliqué
20:24c'est-à-dire que
20:25je pense moi
20:26que le nouveau fonds populaire
20:27est mort
20:28d'autant plus
20:29que chacun
20:30dans sa petite boutique
20:31a des problèmes.
20:32Pas Jean-Luc Mélenchon
20:33parce qu'il a réussi
20:34à créer un espèce de
20:35je ne sais pas comment
20:36il faut l'appeler
20:37un parti communiste bis
20:38une secte bis
20:39ou j'en sais rien
20:40mais en tout cas
20:41un parti socialiste
20:42on ne fanfaronne pas
20:43en ce moment.
20:44Et puis en plus
20:45quand même
20:46encore une fois
20:47une victoire possible
20:48c'est une dynamique
20:49et les municipales
20:50ça va être terrible
20:51je ne parle même pas
20:52de législatives anticipées
20:53les municipales
20:54vont pouvoir être
20:55vraiment terribles
20:56entre les différentes...
20:57À part s'ils se mettent
20:58d'accord ?
20:59Là pour l'instant
21:00ils ne sont pas partis
21:01pour se mettre d'accord
21:02y compris aux municipales
21:03franchement.
21:04Je ne suis pas certain
21:05qu'on verra
21:06on verra ce qui se passe
21:07aux élections municipales
21:08programmées l'année prochaine
21:09mais je pense qu'il y a
21:10des choses qui sont
21:11très différentes
21:12de l'une à l'autre
21:13les municipales
21:14c'est quand même
21:15un scrutin très particulier
21:16avec aussi des dynamiques
21:17très personnelles
21:18liées à l'implantation
21:19du maire sortant
21:20a fortiori
21:21lorsque c'est un maire
21:22qui a fait un seul mandat
21:23c'est vrai que les reconductions
21:24sont quand même très fréquentes
21:25on sait que les insoumis
21:26veulent faire perdre
21:27en quelque sorte
21:28les socialistes
21:29aujourd'hui
21:30les socialistes
21:31sont devenus
21:32la principale cible
21:33de Jean-Luc Mélenchon
21:34ils veulent faire perdre
21:35aux socialistes
21:36un certain nombre
21:37de grandes villes
21:38Montpellier
21:39mais au-delà de ça
21:40la vraie question
21:41qui se pose à la gauche
21:42c'est si elle veut
21:43un jour revenir au pouvoir
21:44c'est évidemment
21:45avec quelle alliance
21:46et avec quel rapport
21:47de force interne
21:48historiquement
21:49la gauche
21:50n'est jamais
21:51n'a jamais accédé
21:52au pouvoir
21:53quand elle était dominée
21:54par sa frange la plus
21:55radicale
21:56et on ne peut pas dire
21:57en l'occurrence
21:58c'est un euphémisme
21:59que Jean-Luc Mélenchon
22:00n'incarne pas
22:01à merveille
22:02et de mieux en mieux
22:03même de blog en blog
22:04et de jour en jour
22:05cette radicalité
22:06il est radical
22:07il est taquin
22:08il est taquin
22:09il est taquin
22:10il est taquin
22:11Renaud Delis
22:12merci beaucoup
22:13merci à tous les trois
22:14Alex Bouyagué
22:15on se retrouve pour
22:16le 8.30 France Info
22:17le vendredi
22:18et les week-ends
22:19merci à vous
22:20merci Jean-Jérôme Berthelus
22:21d'être passé éditorialiste politique
22:22à France Info TV
22:23Renaud
22:24on se retrouve demain
22:25à demain
22:26les informés du soir
22:27c'est à partir de 20h
22:28avec Aurélie Herbemont
22:29et Jean-Rémi Baudot

Recommandations